DOC'ti11ENT DE LA BANQUE MONDI.aux nouvelles techniques agricoles, notamment l'utilisation de varietes a rendement eleve, d'engrais et d'herbicides. De gros investissements iront a la construction d'ouvrages d'irrigation et a l'achat de tracteurs et de machines de recolte. On developpera l'elevage essentiellement en ameliorant la qualite genetique des bovins par l'introduction de vaches europeennes a grande production. Le Plan prevoit egalement une augmentation de la production d'aliments pour le betail et une politique des prix devant encourager les eleveurs. La production de fruits sera developpee et diversifiee, l'olivier restant toutefois la culture la plus importante. La surface consacree aux cultures fruitieres et maralcheres sera etendue. Le developpement des cultures maralcheres dependra dans une grande mesure de l'amenagement de nouveaux perimetres irrigues. Enfin, l'Etat accroltra ses investissements destines a la conservation des sols et de l'eau, a la recherche agricole et a la fourniture de facteurs de production agricole. C. Questions Sectorielles Touchant Le Programme de Developpement Rural du Nord-Ouest Ll Manque de Terres et d'Eau. 2.08 Les principaux problemes auxquels se heurte l'agriculture tunisienne sont (a) la rarete des terres agricoles par rapport a la population rurale (2,4 hectares de terres cultivables et de paturage par personne), et (b) le manque d'eau. Ces difficultes sont les causes principales des problemes fonciers exposes ci-apres et des problemes d'erosion et de desertification presentes au Chapitre III. Par suite de la densite de la population, la plupart des exploitations sont petites, souvent trop petites pour que l'agriculture en sec y soit rentable. A mesure que la population rurale augmente, des terres marginales sont exploitees et l'accroissement du cheptel entraine le surpaturage. Les terres marginales en pente s'erodent lorsqu'elles sont cultivees surtout si elles Ie sont mecaniquement. Le surpaturage detruit la couverture vegetale accelerant l'erosion des sols et la desertification. Pour resoudre le probleme de la rarete des terres, il faut augmenter la production en intensifiant l'exploitation afin d'obtenir des rendements plus eleves par hectare. La solution n'est pas d'introduire des techniques culturales extensives modernes, comme celles qui sont employees en Amerique du Nord, ni de mettre en valeur des terres marginales sujettes a l'erosion. Plut6t que d'essayer de reduire l'utilisation de la main-d'oeuvre, il faut donc s'efforcer d'introduire des techniques de mise en valeur des terres notamment l'irrigation, 1 'introduction de varietes a rendement eleve, de /1 Les problemes sectoriels qui ne touchent pas le Programme de developpement sont essentiellement ceux qui concernent l'irrigation (voir Annexe 3). - 5 nouvelles cultures et de systemes de polyculture en remplacement de la rotation cereales-jacheres, 1 'adoption de techniques de culture intensive (engrais, serres, diversification des assolements, integration des cultures et de l'elevage au niveau de l'exploitation, et introduction de pesticides et d'herbicides modernes. La Tunisie a commence a appliquer ces techniques mais il y a encore beaucoup a faire dans ce domaine. Regime Foncier 2.09 En Tunisie, le reg~me foncier presente plusieurs problemes majeurs (a) la mauvaise repartition des terres privees; (b) le morcellement extreme des exploitations qui rend les plus grandes moins efficaces et les plus petites peu rentables; (c) le manque de titres de proprietes des terres que la BNT exige avant d'accorder des credits a long term, et qui pourraient donner la securite de jouissance et donc encourager les investissements; (d) l'absence de securite de jouissance pour les exploitants non proprietaires qui ne sont donc pas encourages a investir dans les exploitations et a prendre des mesures de conservation; (e) le grand nombre de proprietaires absenteistes et la tendance des absenteistes de sous-exploiter leurs terres et; (f) la mauvaise gestion et la sur-exploitation des terres collectives qui reduisent la productivite. Le gouvernement a pris des mesures pour resoudre ces problemas dans les regions irriguees en imposant aux exploitations une superficie maximale et minimale, en remembrant les terres et en accordant des titres de propriete. Sur les terres qui ne sont pas irriguees, le gouvern,ement ne s'est pas encore serieusement attaque a ces questions; elles sont de premiere importance dans la region du Nord-Ouest tunisien et seront abordees dans le cadre du Programme de developpement (para. 6.08). DeveloP?ement de L'Elevage 2.10 L'elevage represente 28% du PIB agricole, soit 4,4% du PIB du pays. Le cheptel est en augmentation, surtout les bovins et les volailles qui ont progresse de 65% et 200% respectivement entre 1970 et 1979. Les rendements en lait et en viande des bovins et des ovins sont faibles par suite (a) de l'insufEisance et de la mauvaise qualite du fourrage, (b) du manque frequent d'eau, ~c) des races locales qui, bien que resistantes et capables de survivre dans des conditions difficiles, sont mauvaises productrices de viande et de lait, (d) de la mediocrite des abris pour animaux et des conditions sanitaires et de l'insuffisance des centres de sante animale, (e) de l'absence generale de debouches pour le lait (il y a des debouches pour la viande (paras. 7.D6 et 7.07). Le Gouvernement essaie eventuellement de resoudre ces problemes dans les regions irriguees et les regions en sec les plus fertiles. La methode utiliset~ consiste a (a) augmenter l'approvisionnement en four rage , (b) financel~ l'amenagement de points d'eau (puits et reservoirs, etc.), (c) distribuer des credits pour la construction d'abris pour le betail. (d) amenage~~ des centres de sante animale, et faire de la vulgarisation en matiere d'hygiene. (e) creer des centres de ramassage du lait et, (f) une fois ces ameliorations en place, introduire des races plus productrices par croisement de vachf!s importees d'Europe et d'Amerique du Nord. Le Programme de developpement rural permettra d'appliquer ces mesures au Nord-Ouest. - 6 - Organisation des Services Agrico1es Officie1s 2.11 Dans 1es gouvernorats, 1es commissariats regionaux de deve10ppement agrico1e (CRDA) font office de services agrico1es. 11s sont charges d'assurer 1a vu1garisation agrico1e, de s'occuper, d'une part, de 1a gestion de forets et, d'autre part, de 1a plantation, d'aider 1a Banque Nationa1e de Tunisie a eva1uer des demandes de pret, a rassemb1er des statistiques et a coordonner l'action des divers organismes publics et des directions de projets travai11ant dans 1e secteur agrico1e au niveau du gouvernorat. En pratique, 1es CRDA n'ont pas joue un r81e majeur en matiere de coordination. 11s n'ont pas ete a meme d'executer des projets de deve10ppement complexes, leurs procedures de passation-des marches et d'investissement etant trop 1entes et trop comp1iquees. Les CRDA ne sont pas autorises a mener des activites financieres ou commercia1es, a percevoir des recettes, a acheter et a vendre des facteurs de production agrico1es ou a executer en regie 1a p1upart de leurs travaux. Les eRDA sont particu1ierement mal adaptes pour servir des zones te11es que ce11e qui doit etre amenagee dans 1e cadre du Programme de deve10ppement du Nord-Ouest, qui se caracterise par un terrain montagneux, un taux d'erosion des sols tres e1eve, une population pauvre vivant sur de petites exploitations morce1ees et de grandes bandes de terre convenant mieux aux forets et aux paturages qu'a 1a culture de cerea1es (Chapitre III). Les services agrico1es ont ete deve10ppes pour desservir 1es zones plus riches des plaines et 1es perimetres irrigues. La region interessee par 1e Programme de deve10ppement du Nord-Ouest s'etend sur cinq gouvernorats, mais ne couvre que 20% de 1a superficie de chacun d'eux (cartes 15395 et 15396). En raison de l'importance margina1e que revet 1a zone pour chacun des cinq eRDA pris individue11ement et de 1a faib1esse des CRDA, aucune action de deve10ppement de grande envergure nla encore ete tentee. 2.12 Pour resoudre ces prob1emes d'ordre institutionne1, 1e Gouvernement a cree des Offices de deve10ppement et des societes nationa1es responsab1es de certaines fonctions~ (i) commercialisation des cerea1es, production anima1e, services mecanises, fourniture des facteurs de production, etc., tii) execution de projets d'irrigation au niveau regional, et (iii) execution de projets de developpement rural tels que le Projet du Nord-Ouest evalue dans le present rapport et 1e Projet de deve10ppement rural du Centre tunisien deja en COurs. Ces Offices presentent p1usieurs avantages: (i) i1s peuvent coordonner l'action de divers services (agrico1es et autres) dans des zones de deve10ppement suffisamment etendues : leur autorite n'est pas restrainte aux 1imites administratives des gouvernorats; (ii) i1s ont des prerogatives dans 1e domaine du deve10ppement et, sur 1e plan commercial, i1s sont en partie autonomes sur 1e plan financier et i1s peuvent investir et fonctionner comme des entreprises commercia1es; (iii) i1s peuvent echapper aux reg1ements administratifs complexes et promouvoir une action dans tous 1es domaines concernes (commercialisation, credit, investissements, passation des marches, travaux routiers, construction d'eco1es); (iv) i1s peuvent rendre compte de leurs activites puisqu'i1s ont leur propre comptabi1ite, ont des objectifs a atteindre et sont soumis a l'audit; et (v) i1s peuvent offrir des avantages a leur personnel et, pour cette raison, tendent a recruter dans l'ensemb1e un personnel plus competent. Leur experience en Tunisie a ete positive. Recherche Agrico1e 2.13 L'Institut National de 1a Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT), sous la tute11e du Ministere de l'Agricu1ture, est charge de 1a recherche agricole. L'INRAT effectue des recherches sur 16 fermes experimenta1es dans 1es domaines de la phytogenetique, de l'agronomie, de la patho1ogie des p1antes, de l'irrigation, de 1a production de four rage et de 1a production - 7 animale. L'INRAT a reussi a developper des varietes de bles dur et tendre a rendement eleve convenant aux regions les plus arrosees de Tunisie. Le principal probleme de la recherche agricole est son orientation trop theorique et son manque de sensibilite aux problemes agricoles actuels des exploitants. La recherche repond plus aux besoins de la bureaucratie quIa ceux des agriculteurs. 11 est plus interessant pour les chercheurs de publier des articles que de resoudre des problemes agricoles pratiques. Au cours des annees 70, le Gouvernement a decide, en l'absence de resultats tires de la rechercie, d'accorder moins de ressources a ce secteur. Dans le cadre du prochai~ plan de developpement, il est prevu que le Gouvernement mette davantage l'accent sur la recherche, en augmentant le budget qui lui est affecte et en creant cinq nouvelles stations. Cependant, il faut etablir un nouveau systeme pour preciser quels sont les besoins en matiere de recherche, pour assurer que les travaux appropries seront effectues et obtenir des informations en retour des agriculteurs. Les fonds de fonctionnement consacras a la recherche devraient etre plus importants. Enfin, il faudrait effectu·~r des travaux de recherche sur la reponse des vegetaux aux engrais, les varietes de fourrage et leur methodes d'exploitation, la composition des paturag~s, les methodes de travail des sols, la lutte c~ntre les advent ices et la gestLon des paturages. Cette question sera abordee dans la zone qui sera amenagee dans le cadre du Programme de developpement du Nord-Ouest (para. 4.04). Vulgarisation Agricole 2.14 La vulgarisation agricole est assuree essentiellement par trois Directi()ns du Ministere de l'Agriculture : la Direction de l'Enseignement, de la Recherche et de la Vulgarisation, chargee de la communication avec le public, la Direction de la Production Vegetale et la Direction de la Production Animale qui supervisent les services ayant des contacts directs avec les exploitants. En 1979, 320 agronomes formes a l'universite et 1,200 techniciens agricoles formes dans les ecoles secondaires ont participe a des programmes de vulgarisation. Au niveau des gouvernorats, les vulgarisateurs sont rat taches aux CRDA. Les Offices d'Irrigation et l'Office des Cereales fournissent egalement des services de vulgarisation. Au cours des annees 70, il y avait environ 1 vulgarisateur pour 12,000 agriculteurs alors que dans des projets dans d'autres pays finances par la Banque Mondiale, on en comptait 1 pour 200 a 600 agriculteurs. 2.15 La vulgarisation agricole est insuffisante parce que (a) les vulgarisateurs ne passent que 20% de leur temps a des travaux de vulgarisation et le reste a aider les agriculteurs a remplir des demandes de credit, a rassembler des donnees statistiques et a faire du travail administratif; (b) les vulgarisateurs ont une formation insuffisante dans le domaine des communications et des methodes de vulgarisation; (c) les programmes ne touchent: que tres peu les agriculteurs ayant de petites et moyennes exploitations; (d) le travail des vulgarisateurs n'a pas ete systematique; (e) il est souvent difficile d'obtenir le credit necessaire pour financer les facteurs de production modernes dont l'emploi est conseille. 2.16 Pour resoudre ces problemes dont le Gouvernement a reconnu l'existE!nce, le Cinquieme Plan de developpement prevoyait la creation de 150 centres de vulgarisation au niveau des CRDA qui feront porter leurs efforts essenti.!llement sur les agriculteurs ayant de petites et moyennes exploitc.tions, introduiront des varietes a rendement eleve, ainsi que, le cas echeant. des legumineuses et des cultures fourrageres dans le systeme d'exploJ.tation, encourageront le des herbage chimique et la transformation de - 8 vieux vergers non productifs en exploitations cu1tivant des fruits d'une valeur superieure et mettront en place de mei11eures methodes de gestion pour l'agricu1ture et l'e1evage. Ma1gre l'existence de techniques agrico1es qui ont fait leurs preuves et dont l'app1ication pourrait etre genera1isee, rares sont les centres de vu1garisation qui ont ete crees. Les services de vu1garisation continuent d'etre fournis au coup par coup sauf ceux des Offices dans 1es perimetres irrigues. 11 y a eu pour ainsi dire aucune activite de vulgarisation dans 1a zone du Programme de deve10ppement du Nord-Ouest. Credit Agrico1e (Annexe 14) 2.17 La Banque Nationa1e de Tunisie tBNT) accorde 1a plus grosse part des credits a l'agricu1ture (80%). E11e octroie ega1ement des prets a d'autres secteurs. La BNT finance 1e credit a l'agricu1ture sur ses propres ressources, 1es faci1ites de reescompte que lui offre 1a Banque Centrale, 1es 1ignes de credit de 1a Banque Mondia1e, 1es subventions de l'Etat et l'aide bi1aterale. La BNT gere separement chaque source de fonds, mais 1es conditions de pret sont identiques pour tous 1es prets de 1a BNT que11e que soit 1a source de financement. 2.18 Le credit agrico1e se heurte aux principaux obstacles suivants: (a) 1e taux de recouvrement des prets est faib1e; (b) 1a BNT manque de specia1istes de l'agricu1ture, ce qui exp1ique 1 'absence de contact entre son personnel et 1es agricu1teurs; (c) 1a p1upart des agricu1teurs n'ont pas de titre de propriete, ce qui 1es empeche d'obtenir des credits a long terme puisque 1a BNT en garantie une hypotheque sur 1es terres; (d) 1es decisions de prets sont centra1isees au siege de Tunis, ce qui allonge excessivement 1e processus d'approbation; (e) les criteres determinant 1e montant des prets de la BNT ne tiennent pas compte, dans bien des cas, du coat des investissements et des facteurs de production, ni de l'aptitude des agricu1teurs a faire un apport personnel; (f) 1e nombre d'agricu1teurs qui re~oivent des prets est tres faib1e (10% des exploitations) et 1a p1upart d'entre eux sont de gros exploitants; (g) 1es taux d'interet sont inferieurs au tau x d'inflation, ce qui oblige la BNT a rationner le credit et; (h) la BNT n'a pas de systemes de suivi, d'eva1uation retrospective ni de comptabilite analytique. La BNT n'accorde de credit quIa des exploitations dont la superficie est super~eure a une certaine superficie, ce qui exclut la plupart des agriculteurs. El1e accorde toutefois des credits a court terme pour 1es exploitations dont 1a superficie est inferieure au minimum si les proprietaires sont membres d'une societe de caution mutue11e. Les membres de ces societes sont col1ectivement responsab1es du remboursement des credits. 2.19 Dans le cadre du Troisieme Projet de credit agrico1e finance par 1a Banque, il a ete decide de n'aborder que 1es prob1emes principaux. La BNT est tenue d'augmenter son personnel specia1iste des questions agricoles, de mettre en place un programme de formation du personnel et de donner a ses succursa1es 1 1 autorite necessaire pour eva1uer et approuver certains prets. E11e doit ega1ement fixer ses taux d'interet a un niveau superieur au taux d'inflation et introduire des systemes de suivi, d ' eva1uation retrospective et de comptabi1ite ana1ytique. Le recrutement de specialistes, l'ame1ioration de 1a formation et des procedures d'eva1uation, de suivi et d'eva1uation retrospective devraient relever 1e taux de recouvrement des prets. - 9 Formation Agricole 2.20 La Tunisie ne manque pas de personnel administratif et technique qualifie ayant une formation agricole. Elle dispose meme d'un excedent croissant de techniciens agricoles ayant suivi des etudes secondaires et super1eures. Sur les 4,190 personnes travaillant au Ministere de l'Agriculture et dans les CRDA, 789 sont titulaires d'un diplome universitaire, 830 ont suivi deux annees d'etudes superieures, 1,259 sont des techniciens agricoles formes au niveau secondaire, 1,312 sont des techniciens agricoles formes au niveau primaire. En 1979, 45% environ des diplomes des lycees agricoles depuis 1977 etaient sans emploi. Des agronomes titulaires d'un diplome universitaire sont egalement en chomage (25% environ de chomage prevu en 1980-81 pour ceux qui ont passe deux ans a l'universite et 10% pour ceux qui ont un diplome universitaire). Le recrutement de personnel pour les services agricoles ne posera donc aucun probleme. 2.21 Les programmes de la plupart des ecoles agricoles ne sont pas adaptes aux realites de l'agriculture tunisienne. Les manuels ont ete rediges en Europe ?our l'agriculture europeenne. Aucune formation specialisee n'est prevue pour les vulgarisateurs. Quelques programmes innovateurs de formation ont ete elabores dans le cadre de projets individuels mais n'ont pas encore eu d'effet sur le systeme national. Fournit.lre de Facteurs de Production et de Materiel 2.22 Dans les regions agricoles peu accessibles de la Tunisie comme le Nord-Ouest, les problemes suivants se posent; (a) La demande de materiel agricole est superieure a l'offre. Les travaux agricoles et les reparations du materiel, executes par la SONAM, entreprise publique chargee des services mecanises, sont souvent mal faits et en retard. 11 n'y a pas assez de mecaniciens. Tous ces facteurs contribuent a une mauvaise preparation du sol. (b) Pour le ble, on dispose en regle generale de varietes a rendement eleve, mais non pour l'orge, l'avoine, la plupart des legumineuses et les plantes fourrageres. Les semences de legumes sont souvent en quantite insuffisante. Tres peu de travaux de recherche appliquee ont ete effectues en Tunisie sur les varietes a rendement eleve, sauf pour le ble. (c) L'insuffisance du reseau routier et des installations de stockage freine la livraison des facteurs de production agricoles dans certaines regions. Les centres de distribution des intrants agricoles ne sont pas suffisamment nombreux; certaines etudes indiquent qu'il en faudrait dix fois plus qu'actuellement (il y en a 270) · (d) Les entreprises publiques de fourniture de facteurs de production agricole ne sont pas bien organisees dans les regions peu developpees. Le Minh:tere de l'Agriculture envisage d'aborder ces problemes (a) en executallt un programme d'investissement dans l'infrastructure routiere, de transpol't et de stockage, (b) en encourageant les entreprises privees a concurrt!ncer les organismes publics fournisseurs de facteurs de production agricolt:s, Cc) en encourageant ces derniers a se faire concurrence, (d) pour les ser"ices mecanises, en formant des mecaniciens, en standardisant le - 10 materiel, en reorganisant la SONAM et en encourageant la creation de cooperatives qui offriraient des services mecanises a leurs membres. Le projet mettra en oeuvre certaines de ces mesures (para. 4.05). La Commercialisation et les Prix (Annexe 20) 2.23 Les prix du ble, de l'huile d'olive, du vin, de la viande de boeuf et du lait sont fixes par le Gouvernement a travers les entreprises de transformation et de gros qui les achetent. 11 y a egalement un marche parallele pour ces produits ou les prix sont libres bien qu'ils soient fortement influences par le prix officiel et les importations de l'Etat. Les prix a la consommation de certains produits de base (pain, huiles vegetales, · sucre, lait et viande de boeuf) sont fixes a des niveaux relativement peu eleves. Les entreprises de transformation et de gros re~oivent des subventions officielles de la Caisse Generale de Compensation pour financer leurs deficits d'exploitation causes en partie par la faiblesse de ces prix de revente. 2.24 D'apres les etudes effectuees par la Banque Mondiale, la comparaison entre les prix interieurs au producteur et les cours mondiaux des produits agricoles et des facteurs de production est la suivante ~ (a) Les prix officiels a la production des cereales ont augmente a un rythme plus rapide que les cours mondiaux de sorte qu'actuellement ils sont equivalents; (b) Pour les legumineuses et les cultures industrielles, les prix interieurs au producteur et les cours mondiaux sont approximativement les m!mes; (c) Les prix interieurs a la production de la viande de mouton et du lait sont super leurs aux cours mondiaux mais c'est le contra ire pour le prix du boeuf; (d) Les prix interieurs au producteur de la plupart des produits d'exportation sont inferieurs aux cours mondiaux a cause des taxes d'exportation et du controle des prix; (e) Les facteurs de production chimiques modernes (engrais, produits de protection des vegetaux), les materiaux de conditionnement, les aliments pour le betail, les services de sante animale et l'eau d'irrigation sont fortement subventionnes; (f) Les services mecanises, les services de commercialisation et la main-d'oeuvre agricole sont chers par rapport a leurs couts d'opportunite; (g) Le credit agricole est subventionne, les taux d'interet etant inferieurs au taux de l'inflation et des subventions directes etant accordees aux agriculteurs pour leurs investissements en capital. Les subventions accordees au niveau de la production, de la transformation et du Commerce de detail pour les cereales et les produits de l'elevage atteignent 6 a 7% environ des depenses de fonctionnement de l'Etat et sont en augmentation (de 25% par an de 1976 a 1980), A mesure que la production de petrole diminuera, vraisemblablement, la Tunisie ne pourra plus, a moyen terme, financer ces subventions. - 11 2.25 La politique des prix, principal instrument pour taxer et subventionner les intrants et la production, a pour effet net de reduire le revenu des producteurs dans le cas de la plupart des cultures d'exportation, de ne pas avantager ni desavantager les producteurs de cereales et de legumineuses et de subventionner les cultures industrielles, la production de lait et de viande. Les agriculteurs sont donc encourages a pratiquer des cultures subventionnees plutot que des cultures taxees. Cette situation n'est absolument pas justifiee sur le plan economique sauf pour le lait dont le cours mondial est artificiellement bas par suite des subv.ntions versees aux producteurs de lait d'Europe de l'Ouest. 2.26 Les engrais. les autres produits chimiques agricoles. les aliments pour le betail, le credit et l'eau d'irrigation etant subventionnes, les exploitants a meme d'obtenir ces subventions sont encourages a en faire une demande qui depasse l'optimum economique. Cette demande n'est pas totalement satisfaite en Tunisie et il s'ensuit un rationnement officieux des facteurs de production. Le fait que le prix des concentres pour animaux est faible revet une cer~aine importance pour le Projet du Nord-Ouest; cela encourage en effet les operations d'embouche utilisant des aliments importes au detriment de l'elevage base sur l'amelioration des paturages. qui aurait un cout economique moindre. Ce sont les grandes exploitations qui profitent le plus de ces subventions puisqu'elles utilisent beaucoup plus d'intrants subventionnes que les petites et moyennes exploitations. Les agriculteurs au niveau de subsistance ne beneficient probablement d'aucune de ces subventions. Or, ce sont le3 petits exploitants qui doivent etre encourages a utiliser les intrants modernes alors que les grosses exploitations les emploieraient de toute fa~on. Lorsque des subventions sont accordees, elles devraient etre destinees en priorite aux petits exploitants. La Banque et le Gouvernement discutent actuellement de la politique des prix et des subventions. Les etudes detai11ees que la Banque a faites a ce sujet et qui sont resumees ci-dessus ont abouti a la recommandation que les subventions des intrants doivent etre progressivement eliminees. leur elimination etant compensee par la suppression simultanee des taxes a l'exportation et par un relevement des prix agricoles au niveau des cours mondiaux ou a un niveau superieur dans certain,; cas ou cela se justifie. comme pour le lait. Ces consultations avec le gouv(~rnement se poursuivront a l'occasion de la redaction d'un memorandum economique et d'un memorandum sur le secteur agricole. D. Participation de 1a Banque a des Projets agrico1es et Commentaires du Departement de l'Evaluation Retrospective des Operations sur les Projets Precedents 2.27 La Banque a assiste et continue d'assister l'agriculture tunisienne dans le cadre de projets de credit agricole, de developpement rural, d'irrigation et de peche. La premiere operation date de 1967 et a ce jour neuf projets ont ete finances ou approuves pour un montant total de 168,9 millions de dollars EU prete par la Banque et l'IDA. Les neuf projets comprennent trois projets d'irrigation (exercices 1975, 1979 et 1980), deux projets de peche (exercices 1972 et 1979), un projet de cooperatives agricoles (exercice 1968), et trois projets de credit agricole (exercices 1971, 1977 et 1980). De plus, le projet de routes rurales (exercice 1978) vise a ameliorer les act;.vites agricoles dans les regions desservies par les routes qui seront constru:.,tes dans le cadre du projet (environ 1,000 km). 2.28 Les projets agricoles finances par la Banque ont donne des resultats mitiges temoignant des difficultes institutionelles du secteur. Le premier projet {['irrigation comprenait deux composantes dont la plus importante etait - 12 situee dans la vallee inferieure de la Medjerda et prevoyait la remise en etat d'un perimetre irrigue de 20.000 ha. Quelque 80% de cette superficie sont maintenant equipes d'ouvrages d'irrigation et de drainage; les 20% restant n'ont pas encore de reseaux de distribution secondaires et tertiaires. La deuxieme composante (Nebhana) portait sur la remise en etat des reseaux d'irrigation et de drainage et du reseau routier sur 5.000 ha environ. Les travaux d'execution sont satisfaisants. Le deuxieme projet d'irrigation (Projet integre de Sidi Salem) prevoit l'irrigation de 10.600 ha dans les regions de Testour/Medjez el Bab et du Cap Bon, et vise a eviter la degradation de 6.000 ha de plantations d'agrumes au Cap Bon et a ameliorer la production agricole sur 32.800 ha dans la vallee inferieure de la Medjerda, a reduire les degats causes periodiquement par les inondations, a produire de l'electricite et a fournir 100 millions de m3 par an d'eau potable et inqustrielle a la region de Tunis. Les travaux d,execution sont satisfaisants. Le pret accorde pour le troisieme projet d'irrigation (Irrigation du Sud) est entre en vigueur en septembre 1980 et le projet a bien demarre. Le premier projet de peche a ete acheve a la fin de 1979 avec un retard considerable. L'organisme local de prets pour l'achat de bateaux (la Banque Nationale de Tunisie) n'a recouvre qu'une partie tres faible des prets. On tente de resoudre ces problemes dans le cadre du second projet de peche pour lequel le pret est entre en vigueur le 14 mai 1980; un accord a ete conclu sur une methode permettant d'ameliorer le recouvrement. L'execution des travaux routiers et d'infrastructure agricole du projet de routes rurales avance selon le calendrier prevu. Des services agricoles seront fournis a partir de 1981 dans les zones desservies par ces routes. Une attention particuliere sera accordee, d'une part, a l'impact des messages de vulgarisation et, d'autre part, a l'efficacite du systeme de credit agricole mis en place pour le projet, la vulgarisation et le credit etant les points les plus delicats du projet. 2.29 Des rapports d,evaluation retrospectives ont ete publies pour le premier projet de credit agricole et le Projet de cooperatives agricoles. Le projet de cooperatives agricoles, signe en fevrier 1967, a fourni 18 millions de US dollars pour le developpement de cooperatives de production agricole. Le projet faisait partie d'un programme national de dix ans visant a mettre en place une reforme agraire et a consolider l'exploitation cooperative. L'execution du projet a ete lente par suite de problemes techniques, gestionnels et financiers. En 1969, le gouvernement tunisien a fondamentalement modifie sa politique fonciere lorsqu'il a abandonne l'idee de convertir les terres agricoles en cooperatives de production. Le projet a ete tres remanie en 1970 et un montant de 8,8 million de US dollars a ete annule. Le projet a ete termine a la fin de 1973. Le Rapport d'evaluation retrospective de la Banque No. 968 de janvier 1976 confirme que de nombreux objectifs du Projet (productivite, production, revenus des ouvriers agricoles et viabilite des institutions) ont ete realises. Deux autres objectifs, notamment 1 'elimination de l'agriculture de subsistance et la transformation des exploitations privees en cooperatives de production, ont da etre abandonnes. Le premier projet de credit agricole (1971) prevoyait un montant de 8 millions de US dollars pour financer des prets accordes par la Banque Nationale de Tunisie pour des investissements agricoles (machines agricoles, developpement de la production laitiere, plantations de palmiers-dattiers et une composante agro-industrielle pour les produits laitiers). Le decaissement du pret/credit s'est termine en juillet 1978, 34 mois apres la date de cloture initialement prevue. Le principal probleme etait que la BNT pretait les fonds de la Banque a un taux d'interet superieur a celui qu'elle appliquait sur les fonds de l'Etat. De ce fait, les agriculteurs preferaient emprunter sur les fonds de l'Etat, ce qui a reduit les demandes de prets finances sur les fonds de la Banque, d'ou un decaissement du pret de la Banque. Dans le cadre du - 13 deuxieme projet de credit agricole, les conditions de pret, quelles que soient les sources de financement, ont ete uniformisees. Le Rapport d'evaluation retrospective du premier projet indique egalement que la mecanisation nla pas donne les resultats escomptes et qulil aurait fallu accorder plus d'attention a la composante agro-industrielle qui a enregistre d'importants depassements de couts. Le decaissement est presque termine pour le Deuxieme projet de credit iigricole. Le pret relatif au troisieme projet de credit agricole devrait entrer en vigueur le 30 avril 1981. 2.30 On a tenu compte des le~ons tirees des premiers projets pour concevo:,r les projets suivants. En particulier, dans les Deuxieme et Troisiene projets de credit agricole et le Projet de developpement rural du Nord-Oul!st, les conditions de pret ont ete uniformisees, queUe que soit la source de financement. On n'a pas encourage la formation de cooperatives par suite des mauvais resultats obtenus dans le cadre du projet de cooperatives agricoles. Dans le Programme de developpement du Nord-Ouest on a reduit au minimum llelement de mecanisation, l'accent etant place sur la traction animale, Seul un petit element agro-industriel a ete inclus au programme (centref de rammassage du lait) apres une evaluation soigneuse des couts. On accordel'a davantage d' importance a la participation des exploitants a l'execution du Programme. Pour le programme de developpement du Nord-Ouest, on a repris les structures etablies dans le cadre des projets d'irrigation, a savoir :.a creation d'Offices, qui ont donne de bons resultats. III. REGION A DEVELOPPER DANS LE CADRE DU PROGRAMME A. Localisation, Climat et Ressources en Terre 3.01 Le programme de developpement portera sur une zone de 311,000 hectare~ du Nord-Ouest tunisien. Cette region represente 2% environ de la superfic.ie en terres du pays. La zone qui sera developpee est divisee en trois SCtus-zones distinctes (carte 15395) : Kroumirie-Mogods, Oued Zarga/Oued Khil et Oued Tessa. La sous-zone Kroumirie-Mogods est ainsi appelee parce qu'elle est traversee par une chaine de montagnes du meme nom, et les sous-zones Oued Zarga/Oued Khil et Oued Tessa doivent leur nom aux rivieres qui les traversent. La sous-zone Kroumirie-Mogods est la plus au nord; clest une region montagneuse de 154,000 ha, tres arrosee (moyenne annue11e a11ant de 600 a 1,500 millimetres), possedant de grandes etendues de forets et dont la superficie cultivee est limitee a 40% du total. Elle compte 100,000 habitants vivant essentiellement de l'agriculture. La sous-zone Oued Zarga/Oued Khil est situee au Sud-Est de la sous-zone Kromirie-Mogods et entoure la ville de Beja. C'est une region essentiellement montagneuse d'une superficie de 65,000 hectares largement mise en culture (80%), la moyenne annuelle des precipitations varie de 500 a 800 millimetres; ses sols s'erodent tres rapidementj ses habitants vivent de 1 'agriculture. La sous-zone Oued Tessa, la plus septentrionale, est situee a l'est de la ville du Kef. Region de collines, d'une superficie de 91,500 hectares et comptant 32,000 habitants, elle re~oit des precipitations moyennes annuelles de 400 a 800 millimetres et 63% des terres sont cultivees. Les sous-zones Oued Zarga/Oued Khil, et Oued Tessa sont d'importants bassins versants. A mesure que lIon va de la premiere a la troisieme sous-zone, l'etendue des montagnes et de la foret naturelle diminue et les precipitations moyennes annuelles sont moins abondantes. La pluviometrie est indiquee sur la carte 15396. - 14 B. Population, Revenus, Emploi 3.02 La densite de la population va de 32 habitants au km 2 dans l'Oued Tessa, 45 habitants au km 2 dans l'Oued Zarga/Oued Khil et 70 habitants au km 2 dans la sous-zone Kroumirie-Hogods. Sur les 162.000 habitants de la zone du programme, 140.000 environ vivent de l'agriculture. On compte 14.600 exploitations et 20.420 familIes agricoles, y compris celles qui n'ont pas de terre. II y a une importante migration du Nord-Ouest vers les zones urbaines et a l'etranger. Quinze a vingt pour cent environ des hommes quittent la region au moins une fois par an pour trouver un travail temporaire. La population de la region n'augmente qu'au rythme de 1,5% par an alors que Ie taux d'accroissement est de 2,5% par an pour la Tunisie dans son ensemble. Cette situation s'explique par la pauvrete, 40% des familIes rurales de la region ayant des revenus egaux ou inferieurs au niveau de pauvrete absolue au lieu des 20% ailleurs. Les depenses moyennes par personne dans le Nord-Ouest (d'apres le recensement de 1975) sont egales a 60% de la moyenne nationale. L'agriculture n'occupe que 60% du temps disponsible de la main-d'oeuvre agricole de la region, ce qui laisse a penser que Ie sous-emploi est considerable. 11 est particulierement prononce dans la sous-zone Kroumirie-Mogods ou il representerait 50% du temp$ disponsible. C. Utilisation des Terres et Propriete 3.03 Utilisation des Terres. Dans la region qui sera developpee, les terres sont utilisees de la maniere suivante : Pourcentage de la Superficie Kroumirie- Oued Zarga/ Mogods Oued Khil Oued Tessa Cereales et legumineuses 24 48 38 Legumes, fourrage, cultures indus trie 11es 6 21 5 Jacheres 7 8 16 Arbres fruitiers 4 4 4 Forets et paturages 51 8 34 Terre non agricole 8 11 3 Total 100 100 100 -- 3.04 Propriete des Terres. Les terres cultivees ou couvertes de paturages ou de vergers, appartenant a des particuliers, a des cooperatives, ou a des " fermes d'Etat, se repartissent comme suit. Kroumirie-Mogods Oued Zarga/Oued Khil Oued Tessa Taille des % des % de la % des % de la % des % de la exploitations exploita- superficie exploita- superficie exploita- superficie en hectares tions tions tions Hoins de 10 83 24 65 12 63 15 11-20 10 18 18 11 20 17 21-50 5 22 11 17 9 17 51-100 1 8 5 40 6 26 Plus de 100 1 28 1 20 2 25 TOTAL 100 100 100 100 100 100 - 15 - Les forc!ts sont domaniales. Les terres non agricoles sont la propriete de 1 fEtat ;~t des particuliers. Comme i l est precise au paragraphe 2.09, la reparti=ion des terres est tris inegale, les exploitations les plus petites n'etant souvent pas viables. 3.05 Erosion, Degradation des Sols et Deboisement. Le principal obstacle a l' ameli.)ration du bien-etre de la population dans la region, qui constitue l'objec~:if principal du progrmme de developpement du Nord-Ouest, est l'erosion des soL; et le deboisement. Ce sont ces deux facteurs qui ont fait choisir la zone du programme. Sur ses 311.000 hectares, 162.000 sont gravement menaces, les 149.000 ha restants sont (a) couverts de forets et de paturages (29%), (b) utilise:1 a des fins non agricoles (7,6%), (c) mis en culture dans les plaines qui ne ;Iont pas sujettes a l'erosion (8,5%), ou (d) voues a etre inondes derriir.~ un barrage (2,2%). Dans Ie cadre du programme, des mesures de conserv,ltion des sols et d'intensification agricole ne seront prises que sur les 162,000 hectares qui sont menaces ou qui peuvent etre ameliores avec l'ensemhle de techniques agricoles prevues au programme. 3.06 L'erosion et le deboisement s'expliquent de la maniere suivante (a) Le cheptel est trop nombreux pour la production de fourrage provenant de paturages naturels et de residus vegetaux. Le surpaturage des prairies et des forets qui en decoule entraine une destruction de la couverture vegetale naturelle et empeche la regeneration naturelle des forets. A mesure que la couverture vegetale naturelle se detruit, l'ecoulement des eaux erode les sols, qui sont emportes dans les cours d'eau. Dans la zone du projet, le barrage de Sidi Salem actuellement en construction avec l'assistance de la Banque retiendra environ 500 millions de m3 d'eau de la Medjerda. On estime que 2,3 millions de m3 de sediments sont transportes chaque annee de la zone du programme dans la Medjerda et cette situation ne fera qu'empirer a moins que des mesures ne soient prises. Les sediments de la zone du programme envaseront donc le reservoir de Sidi Salem a un taux de 0,5% par an, taux qui augmentera a l'avenir. (b) L'erosion des sols est egalement due a de mauvaises pratiques culturales, notamment Ie labour des coteaux de haut en bas plutot que Ie long des courbes de niveau, qui accelere l'erosion en nappe; la culture des pentes abrutes la ou meme le labourage suivant les courbes de niveau n'empecherait pas l'eau d'emporter les sols; la predominance de la rotation cereales/jachires qui laisse les sols a nu et encourage donc l'erosion; et la surexploitation de la foret par la population locale pour le bois de feu et le charbon de bois. La destruction des forets a ete si rapide que, dans certaines zones, le fumier seche remplace maintenant le bois de feu. Or, comme le fumier est la principale source d'engrais pour la culture vivriire dans les villages, les rendements diminuent. D. Production 3.07 Dans la zone du Programme, les rendements agricoles sont faibles (para. 7.03) du fait que les cultures se font dans de mauvaises conditions (sols pauvres et en pente) et que l'emploi de varietes de semences appropriees, d'engrais, de mesures de protection des vegetaux et d'outils agricoles est limite. Le betail broute dans les parcours, les forets et les terres en jachere et son alimentation est completee par de petites quantites - 16 de foin et de paille. Le deve10ppement de l'e1evage est freine par 1es facteurs precises au paragraphe 2.10. Sans aucune intervention externe, 1es rendements des cultures et de l'e1evage diminueront encore car 1a poursuite de l'erosion reduira 1a ferti1ite chimique et physique des sols. E. Services Officie1s et Infrastructure 3.08 Insuffisance des Services Officie1s. L'insuffisance des services gouvernementaux, associee aux difficu1tes propres a 1a zone du Programme, entraine une stagnation de l'agricu1ture. Les principaux prob1emes sont notamment ceux qui sont exposes au Chapitre 2, a savoir 1a mauvaise organisation des services agrico1es, les prob1emes fonciers, l'insuffisance de 1a vu1garisation et de 1a recherche et l'absence d'acces au systeme de credit, des prob1emes de fourniture de facteurs agrico1es et 1a po1itique officiel1e de prix du 1ait (para. 7.06), 3.09 Les Routes. Les vi11es des grandes val1ees et plaines sont reliees par un bon reseau de routes principa1es. Le reseau routier dans 1es montagnes du Nord-Ouest, ou 1es activites du Programme de deve10ppement du Nord-Ouest seront concentrees, est rudimentaire et se compose de routes de terre non-amenagee dont 1a p1upart ne fournissent qu'un acces limite meme pendant la saison seche. La zone du Programme compte environ 800 km de routes sur une superficie de 3.110 km 2 (0,39 km au km2 ) dont 300 km sont revetus. Quelques 400 km sont des routes non c1assees, surtout des pistes de terre non amenagees qui ne re1event pas de 1a Direction des Ponts et Chaussees du Ministere des Travaux Publics. La difficu1te d'acces de 1a zone du Programme empeche une bonne execution des activites de vulgarisation et de commercialisation et freinent 1a 1ivraison des facteurs de production aux exp1oitants. Le bien-etre de 1a population souffre ega1ement de 1a difficu1te d'acces aux eco1es, aux centres de sante et aux centres administratifs. 3.10 L'Alimentation en Eau. L'eau n1est pas suffisante, ni en quantite ni en qua1ite, pour assurer une vie saine a 1a population et deve10pper l'e1evage. Le peu d'eau actue11ement disponib1e provient de puits et de reservoirs souvent insalubres, construits de maniere traditionnel1e. 3.11 Eco1es. Depuis 1 l independence, 1a Tunisie a fait un effort massif pour deve10pper ses res sources humaines. Le taux d ' a1phabetisation des adu1tes est passe de moins de 15% au moment de l'independance a 55% en 1980, par suite des investissements importants effectues dans l'enseignement. Dans la zone du Programme, 1es eco1es se sont ame1iorees beaucoup plus 1entement qu'ai11eurs. Que1que 60% des gar~ons, 38% des fi11es d'Age sco1aire vont a l'eco1e contre 83% et 67% respectivement a Tunis. De nombreuses communautes dans 1a zone du Programme n'ont pas acces a des eco1es. Les 75 eco1es de la zone du Programme comprennent maintenant 311 salles de c1asse pour plus de 20,000 e1eves, soit 65 eleves par classe. F. Les Projets de Gestion des PAturages de Sedjenane et de Conservation des Sols de Beja 3.12 Le sous-deve1oppement du Nord-Ouest tunisien est reconnu depuis un certain temps et en 1973, le Gouvernement a demande a 1a Banque de financer un projet d'e1evage a Sedjenane, region adjacente a 1a region Kroumirie-Mogods, et qui a 1es memes caracteristiques. La proposition de projet etait basee essentie11ement sur l'alimentation a l'etab1e de races importees tres productives. La Banque n'a pas accepte de financer ce projet qui n'etait pas suffisamment justifie. Le Gouvernement, avec une assistance technique - 17 allemande, a alors elabore une strategie fondamentalement nouvelle pour la region de Sejedane dans le cadre d'un projet pilote. Le projet de developpement evalue dans le present rapport est fonde sur les resultats positifs de ce projet pilote et des travaux forestiers et de conservation des sols realises avec succes dans le cadre du pro jet de Beja. Le Projet de Sedjenane 3.13 Le Projet de Sedjenane a suscite un vif interet de la part des agriculteurs. Ceux qui se trouvent 8 l'exterieur de la zone interessee font meme pression pour que ce projet soit etendu 8 leur region. La strategie du Projet de Sedjenane est fondee sur l'idee que lIon ne peut arreter l'erosion des sols qu'avec la collaboration de la population responsable de cette erosion et que lIon ne peut obtenir cette collaboration qu'en aidant la population 8 ameliorer ses revenus et son bien-etre en meme temps qu'elle lutte c~ntre l'erosion. Les responsables du Projet concluent donc avec la population un accord non-officiel dans le cadre duquel le Projet fournit les services precises ci-apres et la population est tenue de respecter et d'entretenir les ouvrages du Projet, d'introduire de nouvelles methodes culturales con~ues en vue de reduire l'erosion et l'ecoulement de l'eau, de payer das redevances et de rembourser les prets. Le Projet comprend les elements suivants (a) L'elevage a ete developpe par (i) l'etablissement et l'entretien de paturages permanents sur des terres relativement peu productives soumises 8 l'erosion afin d'ameliorer 1 'alimentation du betail tout en assurant la conservation des sols (l'etablissement de paturages est une technique efficace de conservation des sols qui permet d'augmenter la production de viande et de lait); (ii) 1 'introduction de cultures fourrageres par le service de vulgarisation du projet pour completer l'alimentation du betail aupacage et augmenter la couverture vegetale (ce qui est une technique de conservation des sols); (iii) l'introduction d'un programme de sante animale, de meilleurs abris pour le betail, de races genetiquement superieures, l'augmentation de l'approvisionnement en eau provenant des puits, et l'organisation du ramassage du lait. (b) Le Projet a cree son propre reseau de vulgarisation et de recherche qui a etudie et introduit de nouvelles cultures dans la region (cultures fourrageres. betteraves sucrieres, tabac et legumes), des techniques agricoles plus intensives et des facteurs de production agricoles modernes afin d'augmenter le rendement des cultures. Des centres d'intervention assurent la vulgarisation et l'approvisionnement en facteurs de production agricoles, le ramassage du lait et fournissent des services d'insemination. (c) Sous la direction de l'Office de l'Elevage et des Paturages (OEP) la Direction du Projet a fourni du credit agricole en nature sur ses propres res sources en liaison avec les conseils de vulgarisation. Les facteurs de production et les investissements tela qu'ils sont definis dans les differents themes de vulgarisation sont distribues de cette maniere. Le taux de recouvrement des credits a depasse 90%. (d) Le Projet a aide les exploitants 8 remembrer leurs terres 18 ou c'etait necessaire pour resoudre le probleme du morcellement. Pour ce faire, on a propose un plan de remembrement des terres, obtenu le consentement des agriculteurs et, apres modifications appropriees apporte.es au plan en fonction des reactions des agriculteurs, on leur - 18 a accorde de nouveaux titres legaux de propriete des terres. (e) Des routes d'acces aux exploitations et des branchements d'adduction d'eau ont ete amenages. (f) Les communautes ont ete organisees en comites de gestion pour leur permettre de negocier avec les autorites du Projet et pour s'occuper ulterieurement de la gestion des paturages, de la commercialisation des cultures et du lait et de l'entretien des ouvrages du Projet. Les couts d'exploitation et d'entretien du Projet sont en partie recouvres par Ie moyen de redevances sur les paturages permanents et par des marges beneficiaires realisees sur Ie prix du lait qui est achete et vendu par les autorites du Projet. 3.14 La zone qui sera developpee dans Ie cadre du Projet de Sedjenane couvre 16.000 hectares environ. La valeur nette de la production supplementaire de lait, de viande et de denrees agricoles sur les zones deja developpees a atteint 6.000.000 dollars EU en 1980, alors que les couts d'investissement, d'exploitation et d'entretien n'ont pas depasse 2,5 millions de dollars. Le taux de rentabilite economique du Projet de Sedjenane a ete estime a 10%. Environ 31.000 personnes ont beneficie directement ou indirectement du Projet. Le Projet de Conservation des Sols de Beja 3.15 Le Projet de conservation des sols de Beja, administre par Ie service forestier, est situe dans la region Oued Zarga/Oued Khil. II vise a permettre a la population de cultiver les terres soumises a l'erosion pour assurer sa subsistance. Le tableau d'utilisation des terres du paragraphe 3.03 montre qu'un pourcentage nettement plus important des terres est mis en culture dans les regions Oued Zarga/Oued Khil et Oued Tessa que dans la zone de Kroumirie-Mogods ou se trouve Sedjenane (70% en moyenne contre 40%). Le probleme de 1 'erosion des sols est beaucoup plus marque dans les regions Oued Zarga/Oued Khil et Oued Tessa ou il est encore aggrave par la culture de terres plus marginales que dans la region de Sedjenane. On n'a pas essaye de remplacer les terres cultivees par des paturages permanents comme dans la region de Sedjenane ou Ie probleme de la terre est moins grave. Le projet de Beja vise (a) a mettre en place des ouvrages de conservation des sols sur les terres cultivees soumises a l'erosion (notamment banquettes Ie long des courbes de niveau, travaux de lutte contre l'erosion des ravins, reboisement) et (b) a introduire des techniques culturales comme l'exploitation Ie long des courbes de niveau allant dans Ie sens de la conservation des sols. Le Projet a permis de reboiser 1.600 hectares de terre de 1977 a 1979, et d'entretenir 9.100 hectares de forets. Quelque 35 km de routes forestieres ont ete ouvertes et 334 km entretenues. Des talus Ie long des courbes de niveau ont ete amenagees sur 2.500 ha de terres cultivees et des reperes ont ete installes sur 2.230 ha Ie long des courbes de niveau pour faciliter Ie labourage. Ces travaux ont ete effectues avec un budget de 590.000 D (1,5 million de US dollars) par an (aux prix de 1979). Cette strategie a permis de reduire 1 'erosion dans les zones traitees et d'accr01tre la production forestiere. 3.16 Le Programme de developpement rural du Nord-Ouest reprend les themes du Pro jet de Sedjenane a une plus grande echelle dans la region de Kroumirie Mogods; il applique la strategie suivie dans Ie Projet de Sedjenane en association avec des travaux de conservation des sols et d'exploitation forestiere semblables a ceux qui ont ete effectues par Ie Projet de Beja dans les zones Oued Zarga/Oued Khil et Oued Tessa (voir carte 15395). - 19 IV. Le Programme de Developpement A. Introduction 4.01 Le Projet recommande pour le financement est une prem1ere tranche de 5 ans d'un Programme de Developpement de 311.000 ha de la region du Nord-Ouest tunisien. s'etalant sur 15 ans. Comme nous l'avons mentionne dans Ie para. 3.05, leg actions concretes du Programme seront menees sur les 162.000 ha de cette zone, ou l'erosion des sols est importante et ou Ie potentiel de developp.:!ment agricole est eleve, Ie reste de la zone etant compose soit de terres n.m agricoles soit de forets. Les objectifs du Progralllllie de developpement visent a (a) augmenter Ie revenu et ameliorer l'etat d'alimen:ation, de sante et d'education des populations de la region; (b) reduire L'erosion des sols, mettre fin a degradation de la productivite agricole et reduire Ie taux d'envasement de la retenue du barrage du Sidi Salem (para. 3.06); (c) creer davantage d'emplois; et (d) promouvoir les res sourc,~s locales en energie par la production de bois de chauffage. La premiere tranche de 5 ans que constitue Ie Projet est decrite dans Ie Chapitre V. Au ct)urs de negociations, le Gouvernement a assure qu'il executerait Ie Programm.! en fonction des objectifs et des investissements commences dans Ie cadre du Projet. B. Strategie du Programme 4.02 La strategie consiste a diviser les 162.000 ha que doit toucher Ie Projet en micro-zones homogenes, de 2.000 ha en moyenne. Chaque micro-zone fera l'objet d'un plan de developpement detaille lie a la strategie de developpement du Programme. Les criteres de delimitation d'une sous-zone comprennent (a) les terres exploitees a titre individuel ou collectif qui peuvent etre organisees en un ou plusieurs ensembles homogenes (para. 6.11), et (b) les donnees topographiques et agricoles permettant d'etablir les limites de la micro-zone. Le plan de developpement pour une micro-zone serait etabli avec la participation de l'organisation communautaire (comme les comites de gestion mis en place a Sedjenane). Les plans d'une micro-zone inclueraient des actions et des investissements semblables a ceux qui ont ete entrepris dans les projets de Sedjenane et de Beja. Outre les plans des micro-zones, Ie Programme entreprendrait des actions touchant a plusieurs micro-zones a la fois, en particulier la rehabilitation des routes et pistes, la recherche agricole, et d'autres services d'encadrement agricole (voir Section C ci-dessous). Un Office de Mise en Valeur a ete cree en mars 1981 dans la ville de Beja pour executer Ie Programme (para. 6.02). Chaque sous-zone a son siege propre (a Sedjenane pour la sous-zone de Kroumirie-Mogods, Beja pour la sous-zone de l'Oued Zarga, Le Kef pour la sous-zone de l'Oued Tessa (voir carte 15395). Le tableau 1, page 26 ,montre Ie calenririer des besoins en personnel et definit pour chaque annee les superficies a amenager et les exploitations a assister dans Ie cadre du Programme de developpement. C. Description des Composantes du Programme Mesures Destinees a Reduire 1 'Erosion des Sols (Annexes 6, 7 et 11). 4.03 Cette composante est destine a resoudre Ie probleme expose dans Ie para. 3.(6, et elle comprend les actions suivantes (a) ~ur environ 38.200 ha, seraient introduits des changements dans les I,ratiques culturales; seuls de tels changementspeuvent a la fois - 20 reduire l'erosion des sols et augmenter 1a production, cultures sur courbes de niveau, mise en place d'une couverture vegeta1e pendant une periode aussi longue que possible de l'annee, introduction de cultures differentes sur des bandes a1ternees au niveau des piedmonts de fa~on a reduire 1es ruisse11ements. Sur environ 21.600 ha de ces terres, des bandes enherbees suivant 1es courbes de niveau des parcelles seront instal lees pour faciliter les travaux agricoles sur les coteaux. (b) Sur les terres ou des changements dans les pratiques agricoles ne seront pas suffisants pour enrayer le processus dterosion des sols, des operations plus couteuses seront entreprises, parmi lesquelles la mise en place de banquettes sur 3.300 ha qui retiennent les sols transportes par les ruissellements dteau de pluie, et la plantation ou la rehabilitation de prairies permanentes (sur environ 72.700 ha). La preparation des sols dans les zones de banquettes et le paturage sur les prairies permanentes seraient supervises par l'Office de Mise en Valeur. (c) Dans une zone d'environ 22.100 ha ou les cultures doivent etre abandonnees pour enrayer l'erosion, mais ou les caracteristiques des sols ne permettent pas d'introduire des prairies permanentes, on procederait a la plantation de forets. (d) Sur environ 1.700 ha de terres en bordure des ravins et des talwegs, ou le surpaturage et les ruissellements provoquent de l'erosion, les actions a entreprendre inclueraient la claturage des champs et la supervision des paturages, la construction des ouvrages de contrale de l'eau, et le reboisement (pour le bois de chauffage et le fourrage). Les travaux specifiques a realiser dans chaque zone seraient determines a partir des plans detailles de ses micro-zones. Les avantages seraient en particulier d'augmenter la production agricole par l'institution d'un systeme de cultures et d'elevage plus intensifs, d'augmenter la production de bois de chauffage, et de reduire la degradation des sols (Chapitre VII). L'Office indemniserait les exploitants qui auront subi une baisse (a court terme) dans leur production alimentaire ou leurs revenus, resultant de ces travaux (para. 4.14). Les differentes actions physiques sont presentees dans le Tableau 1 de la page 26. Le Developpement Agricole 4.04 La Composante Vulgarisation et Recherche (Annexe 9). Le developpement agricole serait fonde sur les mesures de conservation des sols discutees ci-dessus, en meme temps que sur la vulgarisation, la recherche, le credit, l'approvisionnement en intrants,· et la correction de certains problemes lies au regime foncier. La composante vulgarisation comprendrait les elements suivants : (a) Des centres d'intervention seraient crees pour chaque 4.000 ha (environ). Dans chaque centre il y aurait 2 a 3 agents de vulgarisation, de fa~on a affecter un agent pour 200 exploitations en moyenne. (b) Un systeme de vulgarisation systematique base en partie sur le systeme de formacion et de visites. Cela permettrait d'introduire les nouvelles pratiques culturales, les cultures, les intrants, et les equipements prevus dans les apports techniques du Programme, et modifies ulterieurement par la composante recherche du Programme. Le - 21 systeme constituerait un modele pour l'institution d'un systeme de vulgarisation en Tunisie, dans la mesure ou l'on reconnatt que Ie probleme de la vulgarisation n'est pas da a un manque de messages de vulgarisation ou a une mauvaise technologie agricole, mais plutot a un systeme actuellement defaillant pour assurer la communication de ces messages, sauf a Sedjenane et dans les perimetres irrigues. (c) Les agents consacreraient la plus grande partie de leur temps (75%) a la vulgarisation des techniques d'exploitation, decrites et remises a jour periodiquement par des specialistes en vulgarisation. Ces specialistes par matiere, installes aux sieges des sous-zones (a Sedjenane, Beja et Le Kef), assureraient la preparation des messages de vulgarisation et Ie controle des agents vulgarisateurs. lIs seraient assistes au depart par des assistants techniques etrangers (para. 4.12). (d) Les agents de vulgarisation conseilleraient egalement les exploitants sur les questions liees aux echanges de terres, sur la base des propositions elaborees dans les plans des micro-zones (para. 6.08). (e) Des programmes de recherche appliquee seraient lances dans la region touchee par Ie Programme par l'Institut National de Recherche Agronomique de Tunisie (INRAT), au moyen d'une convention avec l'Office et selon les termes de reference fournis par l'Office. L'INRAT utiliserait son personnel et ses installations. L'Office paierait les depenses de fonctionnement engagees par l'lNRAT pour mener la recherche. Les themes de recherche comprendraient une etude comparative des differentes formules de conservation des sols en fonction de criteres techniques et economiques, une analyse de nouvelles cultures fourrageres a introduire, et la conduite de l'elevage dans un systeme semi-intensif et tous les travaux necessaires pour resoudre les problemes pratiques d'exploitation au fur et a mesure qu'ils se posent (para. 6.17). (f) Les resultats appropries et utiles de la recherche seraient repris sous forme de recommendations par les specialistes en vulgarisation et communiques aux agents de vulgarisation. 4.05 L'Approvisionnement en Intrants et en Equipements (Annexes 8 et 20). Pour resoudre Ie probH~me des insuffisances dans I' approvisionnement de la region en intrants et en equipements, caracterise par llabsence de centres d'approvisionnement et l'absence de fait des services de materiel agricole de la SONAM, l'Office de Mise en Valeur determinerait la demande en intrants et en equipements, et en assurerait l'achat et la distribution. Un credit serait accorde par l'Office aux exploitants pour Ie financement de leurs achats (paras. 4.06 et 6.12). Les equipements a acheter et a distribuer doivent ~tre adaptes aux conditions d'exploitation en coteaux et en montagne, et aux exigencf~s de conservation des sols. LIOffice acheterait egalement Ie materiel agricoh! qulil louerait aux petits exploitants pour l'execution de travaux de preparation du sol. De plus, l'Office louerait de l'equipement aux entrepreneurs prives qui Ie desirent et capables de conduire de tels travaux pour les exploitants conformement aux transactions en vigueur. L'objectif a moyen tE!rme est de transferer toutes ces operations vers Ie secteur prive. La fournitllre en intrants et en materiel ne serait assuree par 1 'Office que pendant la periode de developpement de chaque micro-zone. Apres cette periode d'etabEssement les circuits normaux de distribution seraient encourages a prendre en charge ces differentes tiches. - 22 4.06 Le Credit Agricole (Annexe 14). L'Office et la BNT assureraient conjointement la gestion de la composante credit agricole du Programme de developpement. Le credit serait fourni en meme temps que l'apport technique de la vulgarisation, l'approvisionnement en intrants, en betail et en equipements. L'Office acheterait les intrants et les equipements sur la base des demandes formulees par les exploitants au niveau des centres d'intervention. L'Office fournirait ces biens aux exploitants par voie de credit. La fa~on dont Ie systeme fonctionnerait est decrite dans les paras. 6.12 et 6.13. Le credit a moyen et long-terme finance 65% environ des investissements, les subventions en financent 15% et les fonds propres des agriculteurs 20%. Le credit permettrait de financer (a) l'accroissement des besoins en credit a court-terme pour les intrants, (b) Ie credit a moyen-terme pour Ie materiel agricole, Ie betail, les animaux de trait, les equipements destines aux entreprises de construction ou de services de motoculture travaillant sur contract avec Ie Projet, et (c) un credit a long-terme pour les etables et les arbres fruitiers. Dans Ie cadre du Programme de developpement du Nord-Ouest, l'Office continuerait a fournir Ie credit a une micro-zone donnee jusqu'a ce que les exploitants atteignent un niveau de solvabilite leur permettant d'emprunter et d'acheter dans Ie cadre des voies usuelles de financement bancaire et de commercialisation. Le Programme de developpement faciliterait l'acces des exploitants au credit BNT, permettrait un recouvrement des prets meilleur que celui realise par la BNT agissant seule, permettrait un mecanisme d'evaluation plus rapide et plus efficace que celui conduit par la BNT seule, et faciliterait l'utilisation de nouvelles normes de pret a court-terme, mieux adaptees a la region que celles de la BNT (para. 6.12). 4.07 La Production Forestiere (Annexe 7). Le Programme inclut la plantation et l'entretien d'environ 22.100 ha d'essences forestieres (essentiellement pins, eucalyptus et acacias) sur les terres etatiques et les terres collectives. Le rendement annuel moyen du bois devrait atteindre 2,9 m3 /ha. Ce programme de plantation permettra une augmentation de l'extraction du bois des forets existantes, egale a ce rendement. Environ 25% de la production devraient etre preleves par les populations de la reg~on, pour satisfaire leurs besoins en bois de chauffage. Le reste de la production de bois serait vendu par l'Etat. Les revenus correspondants aideraient l'Office a couvrir les couts de reboisement et d'entretien (para. 4.17). 4.08 Le Developpement de l'Elevage (Annex 12). Le Programme financerait les credits necessaires a l'equipement des exploitations en matiere d'elevage, comprenant des vaches de race croisee, des moutons, et des etables. L'Office achetera des taureaux et des beliers ameliorateurs pour executer un programme de saillie naturelle permettant d'ameliorer Ie potentiel genetique du cheptel. II s'ensuivra une augmentation des rendements en viande et en lait par animal. L'achat de betail de race croisee, combine avec l'auto accroissement du betail de race locale fourni dans Ie cadre du Programme de developpement, doit contribuer a ameliorer Ie potentiel genetique du betail, et par la, a augmenter les performances de production de viande et de lait par tete de betail. L'augmentation de la production fourragere a partir des paturages permanents mis en place et geres par l'Office, et des cultures fourrageres introduites par les services de vulgarisation, permettrait egalement l'augmentation des troupeaux et, par consequent, de la production de viande et de lait. Les contraintes pesant sur Ie developpement de l'elevage, dues au manque d'installations sanitaires, d'approvisionnement en eau et d'infrastructure de commercialisation, seraient resolues par l'amelioration du controle veterinaire dans les centres d'intervention, les investissements en alimentation en eau potable (para. '4.10), et la creation de centres de - 23 collecte de lait et la mise en service de camions-citernes de transport de lait. L'lnfrastructure de Production 4.09 Les Routes et les Pistes (Annexe 10). En reponse aux questions exposees dans Ie para. 3.09, Ie Programme de developpement comprend la remise en etat des routes et pistes reliant entre eux les villages de la region (routes tertiaires), qui sont severement deteriores. et qui sont necessaires pour Ie developpement economique et social de la region (environ 320 km pendant toute la duree du Programme devant etre termines au cours de la premiere tranche de 5 ans). De plus, 1.600 km de pistes agricoles et chemins forestiers seraient ameliores pour permettre un acces local a l'interieur des micro-z:mes mises en valeur (20 km par micro-zone). La composante "routes et pistes" du Programme completerait Ie programme national d'amelioration du reseau routier qui couvre Ie Projet de Routes Rurales, finance par la Banque. Ce Projet de Routes Rurales finance les routes secondaires dans les regions rurales, sous l'autorite de la Direction des Routes du Ministere de l'Equipement. L'amelioration des routes dans Ie cadre du Programme de developpement du Nord-Ouest n'est pas comprise dans Ie programme national d'ameliJration du reseau routier. L'inclusion de ces routes dans Ie Programme du Nord-Ouest est necessaire pour faciliter les operations de vulgarisation, de comm'~rcialisation. d I approvisionnement en intrants, et pour offrir aux populations de meilleures voies d'acces aux ecoles, aux centres hospitaliers et aux :entres administratifs. Une autre raison pour inclure la construction de ces routes dans Ie Programme de developpement est qu'elle serait consideree Comme Ulle partie des avantages offerts par Ie Gouvernement aux populations de chaque micro-zone en vue d'obtenir, en retour, leur participation au Programne. Les pistes reliant les villages seraient ameliorees de fa~on a correspondre aux normes minima d'utilisation quelles que soient les conditions meteoroLogiques. Elles auront une largeur totale de 8 a 10 metres et une platefo":me routiere large de 6 metres recouverte de gravier sur 4,5 metres et 20 cm d,! profondeur. Le drainage sera assure par des fosses lateraux, des petits)assages sur buses, et des ouvrages en ma~onnerie. Ces normes seraient suffisa;ltes pour des volumes de traffic allant jusqu'a 50 vehicules par jour. Les routes d'acces aux exploitations et les routes forestieres seraient progresc3ivement ameliorees au cours des 15 ans de la periode de developpement, essenti~~llement en remettant en etat et en encaillassant les pistes sur des tron~ons selectionnes (environ 10% de la longueur tot ale du reseau), sur une largeur de 4 metres et sur une epaisseur de 20 cm. Les travaux de drainage, sur les voies d'acces aux exploitations, seraient limites a la construction de fosses ..ateraux et a des amenagements mineurs au niveau des croisements. Le prograro[le d'amelioration du reseau routier de la premiere annee comprendrait l' amenagement de 45 km de voies d' acd!s aux exploitations a l'interieur des trois premieres micro-zones. L'amenagement des routes reliant les villages commencE!rait la seconde annee. Le Programme de developpement comprend la mainten.:mce de toutes les routes remises en etat et d' environ 100 km par an de routes E!xistantes non classees. 4.10 L'Approvisionnement en Eau Potable. Des points d'eau potable seraient construits, avec pour objectifs : (a) d'ameliorer l'hygiene et donc la sante des populations, (b) de fournir la quantite additionnelle d' eau mkessaire au developpement de l'elevage, (c) permettre, Ie cas echeant, 1 'irrigation des jardins potagers, et (d) d'inclure cette composante dans les actions de support offertes aux populations pour obtenir leur cooperation au Programme de developpement. Les points d'eau potable seraient inclus dans chaque plan de micro-zone. lIs consisteraient en puits equipes de pompes et, dans certains - 24 en petits lacs artificiels, en reseaux de reservoirs capables de capter les eaux de ruissellement, et en reseaux de pompage a partir des rivieres vers les reservoirs. Environ 40 points d'eau potable sont prevus dans le Programme de developpement. Les Ecoles 4.11 Des ecoles primaires seraient construites dans les communes (Omdas) qui en sont privees actuellement. L'objectif de la Tunisie est d'avoir au moins une ecole primaire par Omda. Douze ecoles primaires seraient construites dans le cadre du Programme. L'affectation du personnel, le fonctionnement et la gestion de ces ecoles seraient assures par le Ministere de l'Education Nationale. Comme dans le cas des routes et des points d'eau potable, l'interet de construire des ecoles dans le cadre du Programme de developpement est qu'elles seraient considerees comme faisant partie des actions de support offertes par le Gouvernement aux populations de chaque micro-zone pour obtenir leur participation au Programme. La construction de ces ecoles est prevue dans le budget du Cinquieme Plan tunisien pour 1 'education. Des credits ont ete egalement attribues pour leur fonctionnement et leur entretien. Chaque ecole comprendrait trois classes de 70 m2 chacune, et servirait a environ 60 enfants par jour. Au cours des negociations, le Gouvernement a assure que le fonctionnement et l'entretien de ces ecoles seraient assures par Ie Ministere de l'Education Nationale. L'Assistance Technique (Annexe 13) 4.12 La mise en oeuvre du Programme necessite une assistance technique etrangere, en raison (a) des problemes d'organisation et de gestion exigeant une assistance en matiere de management; (b) des besoins de formation technique du personnel tunisien; (c) de l'importance d'une poursuite du travail commence dans la region par Ie Programme d'assistance technique allemande et par une equipe de la FAO sur la conservation des sols. Deux equipes d'assistance technique sont prevues et se composent ainsi : Sous-Zone Zone des Bassins Versants Kroumirie-Mogods des Oueds Zarga/Oued Khil et Oued Tessa Hommes/Annees--------------- Agronome; Chef de mission 3,2 3,2 Expert en elevage 3,2 3,2 Genie rural et genie civil 3,2 3,2 Credit/commercialisation 3,2 3,2 Affaires foncieres 3,2 3,0 Conservation des sols, sylviculture Total 16,0 19,0 --- De plus, quatre homme-mois de services de consultants sont prevus pour assister l'Office dans la mise en place de systemes de comptabilite, de passation des marches et de gestion financiere et pour l'aider a etablir les rapports financiers demandes par la Banque (para. 6.21). 4.13 11 est prevu que la composante assistance technique comprendrait (a) dans la region Kroumirie et Mogods, l'extension de l'assistance fournie par le Gouvernment allemand pour le Projet de Sedjenane, et (b) dans les zones des bassins versant de l'Oued Zarga/Oued Khil et l'Oued Tessa, une assistance - 25 en comptabi1ite, passation des marches et gestion financiere, financee par 1a Banque. L'assistance technique est necessaire avant 1e demarrage du Projet et devrait etre accordee en septembre 1981 pour permettre de continuer a travai11er sur 1es etudes techniques detai1lees, les documents d'appel d'offre et d'autres elements necessaires pour acce1erer l'execution du Projet. Le Gouvernment recrutera des consultants pour l'aider a effecteur ces travaux a partir du 31 mai 1981. Ces services de consultants (24 homme-mois) seront finances retroactivement par le pret de la Banque, a concurrence de 200.000 dollars EU. Au cours des negociations l'Emprunteur a assure qu'il emploierait des consultants dont les qualifications, 1 'experience, les ter.mes de reference et les conditions d'emp1oi seraient juges satisfaisants par la Banque. La Nutrition (Annexe 13) 4.14 Une partie des retributions des populations pour les travaux d'etablissement des praieries, des forets, des structures de conservation des sols, et des routes et pistes, serait attribuee sous forme de denrees alimentaires. De plus, des produits alimentaires seraient distribues aux familles souffrant a court terme de baisses dans leurs revenus, consecutives a ces travaux. Les couts de ces produits ont ete inclus dans le tableau des couts. On estime que durant les 5 premieres annees du Programme de developpement, 4.100 tonnes de ble et 1.000 tonnes de poudre de lait, d'huile vegetale, de feves et de sucre seraient distribuees pour un montant d'environ 1,6 million SEU. A moyen et a long terme, la nutrition des populations dans la regiJn serait amelioree par l'augmentation de la production de viande, de lait, de legumes et de legumineuses, faisant plus que compenser la baisse projetee dans la production de ble (para. 7.03). L'Etat dedommagera ceux qui subiront des pertes financieres ou des pertes de consommation, dues a la realisation du Programme de deve10ppement (para. 6.10). D. L'Execution et l'Estimation des Couts 4.15 L'Execution Physique (Annexe 16). Les actions du Programme ont ete planifiaes sur la base (a) du temps necessaire pour la creation des institutions (l'Office, les structures de credit et d'approvisionnement en intrants, le systeme de commercialisation, les structures de planification) , (b) du temps necessaire separant les appels d'offre de la mise en place des equipements ou 1a construction des batiments, (c) de 1a disponibilite en personnel et du temps necessaire pour son installation, (d) du temps necessaire pour la mobilisation des fonds, et (e) du temps necessaire pour achever les divers travaux sur la base de l'experience actuelle du Projet de gestion de Sedjenane, du Projet de conservation des sols et de reboisement de Beja, et du Projet de Routes Rurales finance par la Banque. L'execution physique qui resulterait de ce plan apparait dans Ie Tableau de la page suivante, et dans le diagramme ci-joint en annexe. Les annees correspondent aux annE;es agricoles, I' annee 1 du Programme commenCJant en septembre 1981. 4.16 Les Couts (Annexe 17). Le cout total du Programme de developpement de 15 ans incluant les couts d'investissement, d'etablissement, de fonctionnement et de maintenance, les taxes, les droits de douane, les imprevus physiques, mais excluant les imprevus pour hausse de prix, est estime a 232 m:,llions dollars EU, dont 83 millions dollars EU en devises. Les couts annuels d'exploitation et de maintenance apres la quinzieme annee sont estimes a 10,5 [lillions dollars EU sans imprevus pour hau~se des prix. Les taxes et - ,. - UlPOH O'J'fALtrAl'ION on PlWft oj RJ!W)PPSHEft ilJI.AJ.. OrJ :'f01lJ)...Q!J'Ift b'c:ucioll thy!i(JM fo. on-cwa.:1.ac:1" .auf ;:~ 1.:l419v.J.> ____________ ~ 4& l~Olt.. ~ _ _ _ _ _ ~ _ J __=___l_l_ _ _ ~_ _...~: · Total L SuparfieJ.· ol} a.. !!Ucro-lonaa ,our l.aqu.l1. l' u.c.utiOU du :t''.l:.lel: J: ..ie_n. '000 h& [2 oJ ::u tUc.ro--,on·· ?ou(' l.q".Ua l 'u':CUt1.3D -du ?r3jet uc e.ft CQurs j .. ''lOa " ... [8 ~) ::·· :1I.ic:.ro..;ona. ,OlJ.r J.a.quella l' ualcut10a du ~roj It all:: cOlllplac_/! '000 h. o. o. l.) He.CUon d·· iU'1·· dO. b) 'iU:~. d:e ··rv1.ca d" su.Lv1 at:. Q, ',l...alU4t1otl ii1rac.I:1.;;)n cia Jou-projec at Iroy,* 11 ?L"ll1tl::aUon (.tPKU.lUC··) j} Sped"Uu·· u irou.,. d'wc:ucl.oa 14 "I n ;t()Uv"ux alnes 41 1IUJ.,.riaacJ,.Qa (>1aa& 1.. al\tt'u j'iru:acvant1oft) Ie. .~.n.c. d. ':'rk1e et ,1. toum1tlolta 4' !.nUDU .... 11 tdaOA lea ..tiler·· d'1ntal;"YeDClcm} Ie ) !J ~) l.l · ,;) L} A.id·· !,out I.. . 'laC"V1c......,jr:1J:Y:1rn - .\iaeta ~our ~u'Qnnal !)QuI' ~ ·· : .. caner.. de eo11.<::el de u1t: "tAllura ?arsoMd 1aa1.nisc'taU.f .t ca.l'~hwn 1i.-cani~aan.~ "p.l'al:wu~ al: ,}VVl"'"... rs . .... "" w. 11 30 30 a 1 L 1u.aUi1.s pour La C0l1aaouct1oD d.. roue. . 38 ~) . .:r . cal1ic:Utta (Altieul:.uu) :.;: 20 s L1 :)uvr1.r. pour I:rav.ua: r014d.r· ·, .!lr:Leol·· [50 LaO :.. !~suUul.:lQ d,14 ?e~.O'tUl4I! 1. :.' dd. aClUUgWII ~craallu 5. ::"Mtt'lJet1:an (.man ~lac:") 01) \)} ::::) 5ii~. . Atdhr~ 1...u ·· n.. p.t1Q3i ,our lieucu.doe par 'Uc:to-t:OM t uiL1ic sur & 4U}~ ii :UllUI..~1"'''. 'C ~~".i.::tU. Q '( ~ ... ;It .~. .,.-.- ...J , KASSEB """"""",-~ DAM C· Hammam Bourguiba -0 \'.....\.. ALG ER IA) · >"<__'_~)" Fernana sou HEURTMA DAM .- ) , .~ F",,\,, /' '1.( ./ .' ,.. {......... ","-~ ) 36"30' ,-:.._-""",' 36'30' \ ~ Ghardimadu \ " .. , \ .. f . ../ \ \ "-.,. I .. e r' _.,,-'" \. / ._.' , ~ -c: (· ,L_'" ... '" "I: ...::. ,.., I', /" I) ",, / "" \ \ '" ~ (", , I I.. \ -', (' This map has been .or<:pared by the World Bank's staff e,cluslvely for 1/ ! ...." the cf)/"I~/e~.ipnr.p. of the readers of OkietSi Youlisef "'" , (. '," the report to which It IS attached. The denominatiofls used and the ./ .'. , boundanes shown on this map EL KEF l, \ r ,·f ~:-i:) I ~ do nor Imply. on the part of the World Bank and Its affiliates. any ludgment on the legal status of r any territory or any endorsement .., ............ 9' 30' or acceptance of such boundaries, ,/ "'v' \ 36'00' . } , · >, 7/--:, ') ~ AREA °t'" Tunis \.. OF I' r MAP ( I I TUN ISlA j \ , ","'..~. . . . r' r...· -- "-', <: 1/ .J - SGHIRA <:l DAM :> ~ '/ " ( . - .. .. --...... .~ ,..., '. # ...... ~ ~il \ <... . . - _ _ _ 1IIfII1I' " "~ \( " 'V ~ ~~ II \ \,.. \ ~ i ,.; ./ 1.--1 · · f .............. ". 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', ,: , . ......... /', 'v'·':/:', : '. ,I.,;' - ~ ._..../ ->to ,) , ... ",.':, ): '-7""'> ~ ~/ . ,',":\'~ {. t'/~"I . / / / -1:0 ,,> ' , , (, , l:,<,',' : / ; /, / ,' H~~ ;1,,;( " /' /,," ~ c "> (" ·. " ',~ J ill(, I i ! I This map has been prepared bythii· .... World Bank's staff exclusively for RSakiet Si J.J/ ';, j ' "Yoossefc':':C// El!KEF,~.:.1'l' _ the convenience of the readers of the report to which it is attacheJ, \"~~.::.~" The denominations used and the h boundaries shown on this map '//,,," ' ,:\-., :.,;-1' Kr . . \~.\ "'"," / .......... ' , do (lot imply. on the part of the World Bank and its affiliates, any i...) . ','\>Z-('-C: .. judgment on the legal status of any territory or any endorsement or aecp-prance ()f such boundaries, 1 · ) r/· ". / ' ',,,) / /\ )I I1 .. '~~< \..1 . j '\ \. ; '\ . .,1 ' \ . I : / '~.., '/ 5.1 J® TuniS 36'00' ) '(\/ )v /' \ \ · ", f : '". ",' ,\, ' "i ,', \ . AREA ; "')'" /:/ ' ','>'>,'-.." { ( i- OF t j / .i MAP ."'~" l ' . 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