Cadre de Partenariat Pays pour le Liban (Exercice financier 2017-2022) I. Introduction 1. Ce Cadre de Partenariat Pays (CPF) présente le programme du Groupe de la Banque Mondiale (WBG) et le cadre des résultats qui lui sont pertinents pour le Liban pour l’exercice financier 2017-2022. La dernière Stratégie de Partenariat Pays (CPS) pour le Liban couvre l’exercice financier 2011-2014. Le Rapport de Situation de la Stratégie de Partenariat Pays (CPSPR) a été soumis le 18 avril 2013. Durant l’exercice financier 2015-2016, la paralysie politique au sein du gouvernement a entravé la prise de décision et empêché la Banque Mondiale de s’engager d’une manière effective dans le cadre d’une stratégie prévisionnelle1. Alors que la dynamique politique demeure, en général, la même, le Gouvernement libanais s’est concentré davantage sur la manière de relever ses défis en matière de développement en ce qui concerne l’impact de la crise syrienne durant ces derniers mois. Le Groupe de la Banque Mondiale (WBG), aux côtés d’autres partenaires internationaux, œuvre main dans la main avec le Gouvernement pour promouvoir l’assistance à cet égard, y compris à travers la nouvelle Facilité de Financement Concessionnel pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (CFF)2. De plus, la somme de $494 millions de dollars américains pour des projets financés par la BIRD retenue au Parlement a été approuvée ; l’ensemble du portefeuille est actuellement en cours d’exécution. Suite à ces développements, un dialogue plus propice et productif a facilité la formulation d’un plan stratégique pour les années à venir. 2. Dans un environnement fragile et de conflit, ce CPF vise à atténuer l’impact immédiat et éventuellement durable de la crise syrienne sur le Liban, tout en consolidant les institutions de l’Etat, traitant les vulnérabilités en place et encourageant les efforts pour relever les défis du développement à plus long terme, et ce à travers des interventions qui promeuvent l’inclusion et la prospérité partagée. Cette approche à deux volets s’inscrit dans le cadre du principal objectif de la Stratégie Régionale du Groupe de la Banque Mondiale pour la Région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), qui vise essentiellement à contribuer à la paix et à la stabilité en traitant les facteurs sociaux, économiques et institutionnels du conflit. Le CPF œuvrera à travers deux domaines-clés pour renouveler le contrat social entre l’Etat et les citoyens: (i) promouvoir l’accès aux services et la qualité de la prestation de services; et (ii) élargir les opportunités économiques et augmenter le capital humain. A travers ces deux domaines-clés, le Groupe de la Banque Mondiale aidera le Liban à atténuer l’impact socio-économique de la crise syrienne, préserver les gains du pays en matière de développement et promouvoir les chances de stabilité et de développement durant les prochaines années. La Société Financière Internationale (IFC), particulièrement, continuera à soutenir le développement du secteur privé afin d’augmenter les opportunités de travail à travers les principaux secteurs. Ces objectifs sont fermement liés aux piliers de la Résilience et du Renouvellement du Contrat Social de la nouvelle stratégie du Groupe de la Banque Mondiale dans la région MENA et contribueront également aux piliers                                                              1 Il est à noter que même en temps de paralysie politique, la IFC a été à même de continuer à s’engager auprès du secteur privé et à promouvoir ses investissements et ses activités de conseil. 2 La Facilité Financière Concessionnelle est le fruit d’un partenariat entre le Groupe de la Banque Mondiale, les Nations Unies et le Groupe de la Banque Islamique de Développement pour mobiliser la communauté internationale afin de répondre aux besoins en financement des pays dans la région MENA affectés par la crise des réfugiés syriens, l’accent étant mis en premier lieu sur la Jordanie et le Liban. En conciliant les contributions des donateurs et les crédits des banques multilatérales de développement, la Facilité Financière Concessionnelle permettra à ces pays d’emprunter des banques multilatérales de développement à des conditions concessionnelles. En avril 2016, les donateurs ont fait don de contributions initiales d’un montant de US$140 millions sous forme de dons et de US$1 milliard sous forme de prêts concessionnels à la Facilité Financière Concessionnelle (CFF). de la Reconstruction et du Redressement. Dans ce contexte, le CPF estime que le Liban dote le monde entier d’un bien public mondial et régional en accueillant un nombre de réfugiés sans précédent (le plus grand par personne dans le monde) et que des efforts doivent être déployés pour aider le Gouvernement à financer ce bien public selon des conditions et une magnitude proportionnelles à l’ampleur du défi, et ce afin de garantir la paix et la stabilité au pays et au-delà de ses frontières. 3. Le CPF contribuera à consolider la relation entre l’Etat et ses citoyens, soit un ingrédient essentiel pour la paix et la stabilité. A cet égard, le thème de la gouvernance et du renouvellement du contrat social s’inscrit dans le cadre du CPF dans le but de restaurer la confiance des citoyens à travers la promotion de l’inclusion socio-économique et le renforcement de la qualité des services publics. Le CPF dépend largement du Diagnostic Pays Systématique (SCD) pour le Liban, de la Stratégie du Groupe de la Banque Mondiale pour la région MENA et des développements significatifs qui ont émergé dans le cadre de la CFF de la MENA (voir paragraphe 4 ci-dessous). Le CPF se basera également sur les priorités en matière de développement présentées par le Gouvernement libanais à la Conférence de Londres le 4 février 2016.3 Le continuum développement-humanitaire est un autre aspect de l’engagement du Groupe de la Banque Mondiale qui a mûri durant les dernières années et un consensus en a émergé concernant le besoin de passer d’une approche purement humanitaire à un engagement développement-humanitaire combiné pour traiter l’impact de la crise des réfugiés. A cet égard, la Banque œuvre main dans la main avec les agences des Nations Unies (NU) et avec les donateurs pour apporter une réponse holistique et réagit aux réalités évolutives générées par la persistance du conflit syrien et son impact sur le Liban et sur la région. A travers le CPF et tout au long du programme du pays, la dimension du genre sera soulignée et rendue opérationnelle conformément aux recommandations de la Stratégie du Genre du Groupe de la Banque Mondiale. 4. Le CPF se base sur quatre principes d’engagement: la sélectivité, la mise en œuvre, les partenariats et la flexibilité. Le programme du Liban portera sur les priorités du pays à travers des investissements déterminés ayant un impact élevé et des entrants analytiques dans les secteurs prioritaires où il existe un engagement politique en faveur du changement. Ledit programme se concentrera sur la mise en œuvre effective du grand portefeuille des projets déjà en place et envisagera la mise en œuvre concrète comme étant un facteur essentiel pour aller de l’avant pour les nouvelles opérations et déterminer l’enveloppe financière globale. Les nouveaux engagements du secteur privé seront largement guidés par la demande sur le marché et par les opportunités qui émergeront sur la base des efforts de réforme et du sentiment des investisseurs. La IFC, pour sa part, continuera à s’engager d’une manière active dans le développement des affaires afin d’identifier de nouveaux acteurs à soutenir. La IFC continue également à soutenir ses clients du portefeuille déjà en place, particulièrement dans leur quête pour laisser des empreintes régionales et globales. Le CPF consolidera les partenariats qui sont essentiels pour traiter les implications de la crise syrienne, particulièrement les donateurs bilatéraux et les agences concernées des NU. A cet égard, le Groupe de la Banque Mondiale, les NU et la Banque Islamique de Développement ont développé une nouvelle Facilité Financière Concessionnelle qui vise à: (i) augmenter le volume de financement pour les pays touchés par les flux entrants de réfugiés et les pays affectés par le conflit et la récession économique; (ii) créer une plateforme unique entre les institutions financières internationales et les NU pour consolider la coordination en matière d’aide au développement dans la région MENA ; et (iii) financer selon des conditions plus avantageuses pour les pays de la région MENA, que ce soit selon des conditions concessionnelles pour les pays touchés par la crise des réfugiés syriens ou selon les conditions des banques multilatérales de développement pour les pays en conflit qui empruntent actuellement des fonds à des taux moins rentables de créanciers commerciaux. La facilité financière                                                              3 Les leaders de l’Allemagne, du Koweït, de la Norvège, du Royaume Uni et des Nations Unies ont accueilli la Conférence “Soutenir la Syrie et la Région 2016” à Londres, réunissant plus de 60 pays, organisations internationales, entreprises, société civile, Syriens et la population touchée par le conflit afin de convenir d’une nouvelle approche exhaustive sur la manière de réagir à cette crise prolongée, partant de la Conférence de Berlin en 2014 et des trois Conférences des Donateurs du Koweït. soutiendrait les priorités de développement du Liban affectées par les flux entrants de réfugiés, bénéficiant des dons des pays de soutien et de l’emprunt de banques multilatérales de développement, ce qui réduit les taux d’intérêt effectifs sur les prêts à des conditions concessionnelles. Finalement, tout au long de six ans, le CPF sera flexible pour permettre au Groupe de la Banque Mondiale d’avoir la flexibilité nécessaire pour s’adapter à un environnement imprévisible et de plus en plus fluide. 5. Le CPF a tiré parti d’une série de consultations avec les parties prenantes, y compris celles portant sur le Diagnostic Pays Systématique (SCD) et la Stratégie du Groupe de la Banque Mondiale (WBG) sur le Genre. Des consultations ont été tenues avec la société civile, les milieux universitaires, les groupes de réflexion et les représentants du secteur privé à Beyrouth et à Tripoli. Des séances supplémentaires ont été tenues avec des représentants du gouvernement, des parlementaires, les Nations Unies et les donateurs, ainsi qu’avec un échantillon des jeunes libanais et de la diaspora libanaise. Ces consultations ont été tenues en février et mai 2015 et ont contribué à enrichir la stratégie et les interventions de programmes. Un deuxième round de consultations a été tenu en janvier 2016, avec les représentants du gouvernement, les parlementaires et les jeunes pour débattre de la nouvelle orientation du CPF, y compris sa conformité avec la Stratégie du Groupe de la Banque Mondiale pour la région MENA et les priorités identifiées par le Gouvernement pour un financement concessionnel.