Rapport N° 6785 ' . cn Tchad Situati()n E~conomique et priorites "! janvier 1988 Division des Op~rati~ ns Departement dll Sahl.~1 Region Afrique POUR USAGE I)FHJE~ 1 Document de la B.mque mondiale -----"- Le present doC! Jment fait I' objet d'une diffusion restreinte. II ne peut etre utilise par ses d~stinat,"ires que dans I'exercice de leurs fonctions officielles et sa teneur ne pE Jt etr'e d ivulguee sans I'autorisation de la Bar.que mondiale. TAUX DE CONVERSION Unite moneta ire Franc CFA (FCFA) 1.00 Dollar EU = FCFA 300 1/ 1 million FCFA = 3,333 Dollars EU FCFA/Dollar E.U. " (Moyenne Annuelle) (Fin de Periode) 271. 7 1981 287.4 328.6 1982 336.3 381.1 1983 417.4 437.0 1984 479.6 449.3 1985 378.1 346.3 1986 322.8 MESURES ET EQUIVALENTS 1 metre (m) 39.37 inches (in) 1 metre carre (m 2 ) 10.9 pied carre (pc) 1 kilometre (km) = 0.62 mile (mi) 1 hectare (ha) 10,000 m2 or 2.471 acres 1 acre 4,047 m2 or 0.405 ha 1 kilogramme (kg) 2.2 livres (lbs) 1 livre (lb) 0.454 kg 1 tonne (metric) 2,205 lbs ou 1,000 kgs 1 coro 1.7 to 2.3 kg ANNEE FISCALE Etat Tchadien 1er Janvier - 31 Decembre , 1/ Au 29 mai 1987. Le Franc CFA (FCFA) est lie au Franc Fran~ais (FF) (1 FF pour 50 FCFA). Le Franc Fran~ais est actuellement flottant. Un taux de change de 320 FCFA = 1.00 Dollar EU est utilise pour les projections dans ce rapport. A N·UTILISER QU' A DES FINS OFFICIELLES SIGLES ET ABREVIATIONS ADB African Development Bank AEDES Association Europeenne pour Ie Developpement de la Sante ADF. African Development Fund AICF Action Internationale contre la Faim BADEA Banque Arabe de Developpement des Etats d'Afrique BDEAC Banque de Developpement des Etats d'Afrique Centrale BdL Brasseries du Logone BDT Banque de Developpement du Tchad BEAC Banque des Etats d'Afrique Centrale BELACD Bureau d'Etudes et de Liaison d'Actions Caritatives et de Developpement BGT Boissons Gazeuses du Tchad BlAT Banque Internationale pour l'Afrique au Tchad BTCD Banque Tchadienne de Credit et de Depot CAA Caisse Autonome d'Amortissement CCCE Caisse Centrale de Cooperation Economique CEFOJ) Centre d'Etude et de Formation pour Ie Developpement CFAF Franc de la Communaute Financiere Africaine CFDT Compagnie Francaise des Textiles CRAC')T Chambre de Commerce du Tchad CILS:; Comite Inter-Etat de Lutte contre la Secheresse au Sahel CNPS Caisse Nationale de Prevoyance Sociale COTO:'lTCHAD Societe Cotonniere du Tchad CSPC Caisse de Stabilisation des Prix du Coton CTT Cooperative des Transporteurs Tchadiens EDF European Development Fund EIB European Investment Bank ENSPSS Ecole Nationale de Sante Publique et des Services Sociaux FAC Fonds d'Aide et de Cooperation FAO Food and Agricultural Organization FDAR Fonds de Developpement et d'Actions Rurales FIPP Fonds d'Intervention des Produits Petroliers HIID Harvard Institute for International Development I ICOR Incremental Capital Output Ratio ILO International Labor Organization IHAP International Human Assistance Programs INAD~S Institut Africain pour Ie Developpement Economique et Social INSE Institut National des Sciences de l'Education IRCT Institut de Recherche du Coton et des Textiles Exotiques LICROSS Ligue Internationale de la Croix Rouge MAS Ministere des Affaires Sociales MADR Ministere de l'Agriculture et du Developpement Rural MAGA\TET Magasin General d'Approvisionnement en Produits et Materiels Veterinaires D e present document flit I'objet d'une diffusion restreinte. et ne peut etre utilise par ses d'~stlnataires que dins l'exeNice de leurs fonetlons omeielles. Sa teneur ne peut etre adtrement dlvut_uee sans I'lutorisilion de II Blnque Mondlale. - it MCT Manufaccure des Cigarettes du Tchad MEHP Ministere de l'Elevage et de l'Hydraulique Pastorale MIC Ministere de l'Industrie et du Commerce MSA Ministere de la S c uriti Alimentaire et des Populations Sinistrees MSF Medecins Sans Frontieres MSP Ministere de la Sante Publiqu~ MTPHU Ministfire des Travaux Puhliques de l'Habitat et de l'Urban:lsme MTPF Medium-Term Policy Framework NGO Non Governmental Organisation OFCA Office des Carrieres OFNAR Office National des Routes OMVSD Office de Mise en Valeur de Sategui-Deressia ONADEH Office National de Developpement de l'Horticulture ONC Office National de Cereales ONG Organisation Non-gouvernementale ONDR Office National du Developpement Rural ONHPV Office National de l'Hydraulique Pastorale et Villageoise OPE Office for Program Execution OPIT Office de Promotion Industrielle du Tchad ORSTOM Office de Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer ORT Organization for Rehab:llitation and Training OXFAM Oxford Committee on Fam:l.ne PEV Programme Elargi de Vaccination : PHARMAT Centrale Pharmaceut:fque du Tchad PME Petites et Moyennes Entreprises SCET Societe de Conception d'Etudes Techniques SECADEV Secours Cathol:lque au D~veloppement SEDES Societe d'Etudes pour Ie Developpement Economique et Social SHT Societe Hoteliere du Tchad SIMAT Soci.ete Industrielle de Materiel Agricole SME Small and Medium Size Entreprises SMIG Salaire Minimum Interentreprise Gel.eral SODELAC Socift~ de Developpement du Lac SONAPA Societe Nationale de Production Animale SONASUT Soci~te Nationale Sucriire du Tchad SOTERA Societe Tchadienne d'Exploitation des Ressources Animales STEE Societe Tchadienne pour l'Eau et l'Electricite STT Societe Tchadienne de Textile UDEAC Union Douaniere des Etats d'Afrique Centrale VITA Volunteers in Technical Assistance - iii PREFACE Le present memorandum economique est fonde sur 1es conclusions de 1a mission qui s'est rendue au Tchad en novembre 1986. Cette mission etait composee de MM. Bension Varon (chef de mission), Philippe Annez, Alexander Marc, James Stevens, et de Mmes Ellen Goldstein, Anne-Laurence Dodge (Consu1tante-education) et Oren Wbyche (consu1tant-secteur prive). , Mme Rebecca de Bakey a assure 1a frappe et l'edition des versions successi.ves du texte. Le rapport s'appuie sur 1es analyses effectuees au cours dE,S 18 derniers mois par 1es Divisions des projets et par 1es services du FMI. Sa preparation a ete considerab1ement faci1itee par 1a collabol'ation des autorites tchadiennes a tous les niveaux, et par ce11e des principl~x bailleurs de fonds (bilateraux et multilateraux) et des organisntions non gouvernementa1es representees au Tchad. Le memorandum a ete discute avec le Gouvernement tchadien en juillet 1987. iv , - v TCHAD: SITUATION ECONOMIQUE ET PRIORITES TABLE DES MATIERES No. de Page Resumj; analytique xiii INTRODUCTION xxxi I. CADRE GENERAL 1 \. Caracteristiques generales 1 B. L'economie depuis l'independance 5 1. Les dix-sept premieres annees 6 2. La periode 1978-85 8 C. Le defi du developpement 13 II. EVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE 15 A. La filiere coton 15 B. Le secteur public 21 1. Analyse des recettes et des depenses 21 2. Reduction du deficit budgetaire 23 C. Le secteur exterieur 1. Analyse d'ensemble de la balance des paiements 26 2. Augmentation des apports d'aide exterieure 28 3. Le fardeau de la dette exterieure 31 D. Croissance macroeconomique et sectorielle 33 E. Monnaie et credit 36 F. Programme d'action du Gouvernement 37 G. Aide des donateurs 42 H. Les perspectives actuelles 43 - vi III. LE SECTEUR RURAL 45 A. Coton: dans combien de temps la eroduction deviendra t'elle rentable? 45 J. Le programme de rehabilitation 46 2. Amelioration des perspectives d'evolution du marche du coton 47 3. CoGts de production du coton au niveau des exploitations 48 4. CoGts au niveau de la COTONTCHAD 51 5. Projections financieres 52 6. Conclusion 57 B. Cultures vivrieres: autosuffisance alimentaire regionale ou securite alimentaire? 60 1. Introduction 60 2. Autosuffisance alimentaire regionale 62 3. Minimisation des fluctuations de la production 70 4. Credit agricole et contraintes institutionnelles 73 5. Les possibilites de diversification agricole 75 C. Elevage: qu'est-ce qUi entrave Ie developpement? 75 1. Generalites 76 2. Investissement et aide 77 3. Strategies de production 78 4. Les structures i.nstitutionnelles 79 5. Mise en valeur des rPRsources hydrauliques 80 6. Exportations-contraintes et potentiels 80 D. Peche: quel poten~iel? 82 E. Les problemes d'environnement: des mesures s'~posent 83 IV. L'INFRASTRUCTURE ET L'INDUSTRIE 85 A. TransportR: quel~es sont les priorit.Els et problemes maje~ 85 1. Le reseau des transports 85 2. Volume du trafic 88 3. TransporteurFl et institutions du sectettr 89 4. Problemes sectoriels 91 B. Le petrole: que 1 changement apportera la production domestique? 92 1. Le secteur tel qu'il se presente a l'heure actuelle 92 2. Le secteur une fois que Ie Tchad sera devenu producteur de petrole 94 - vii C. L'eau et electricite: tarifs eleves et faible recouvrement 95 D. Le secteur urbain: comment Ie Tchad fait-il face 97 a la situation? I: · Commerce et industrie: contraintes auxquelles se heu~~ les entreprises existantes et les nouvelles entreprises 99 1. L'experience des grandes industries tchadiennes 100 2. Obstacles au developpement des PME 104 3. Creation d'un environnement pconomique approprie au niveau national et regional 108 V. LES SECTRIJRS SOCIAUX 111 A. Education: quelles sont les priorites? 111 1. Generalites 112 2. Participation communautaire 112 3. Formation des enseignants 114 4. Problemes lnstitutionnels 116 5. Strategie a long terme 117 B. Sante: etat sanitaire de la population et mesures prises pour l'ameliorer 117 1. Etat sanitaire de la population 117 2. Administration de la sante et son cadre institutionnel 119 3. Definition de priorites en matiere de soins de sante 120 4. Personnel et equipement pour les Boins de sante 121 5. Le financement de la sante 123 VI. LES DETERMINANTS DE L'AVENIR 125 A. Le climat politique 125 B. Les contraintes qui pesent sur les ressources interieures 126 1. La contrainte des recettes 126 2. Consequences 128 C. Aide a l'investissement et au developpement 130 D. Gestion economique et assistance technique 139 1. L'administration publique 142 2. Entreprises publiques 143 3. Programmation d'investissement public 143 - viii VII. POLITIQUE ECONOMIQUE ET PERSPECTIVES D'AVENIR 146 A. Projections a moyen terme 146 1. Scenario de base 146 2. Analyse de sensibilite 152 B. Politique a moy~n terme 154 1. Objectifs et politiques economiques 154 f 2. Conditions prealahles au succes de la mise en oeuvre du programme cadre a moyen terme 157 C. Au-dela du moyen terme 158 1. Programme d'action complementaire 158 2. Perspectives d'avenir 161 ANNEXES 1. Situation ~t perspectives mondiales du secteur cotonnier 164 2. La communaute des ONG en transition 173 3. Matrice de la politique economique, 1987-90 177 4. Agenda complementaire 187 5. Bibliographie 196 APPEND ICE STATISTIQUE 200 - ix - Liste de Tableaux dans 1e Texte Tableau Titre Page 1 Operations conso1idees de l'Administration centrale, 1983-86 .................................................... 23 2 Balance des Paiements, 1983-86 ····························· 27 3 Dette et Service de 1a dette, 1985-86 ··.···········.······. 32 4 Produit Interieur Brut et Production par secteur, 1983-86 .................................................... 34 5 Investissement, Epargne et Consommation, 1985-86 ··········· 35 6 Situation da Marche Mondia1 du Coton, 1984/85-1986187 ·.·.·· 48 7 Rentabi1ite de 1a Culture du Coton, 1986 ··················· 50 8 Couts de Production du Coton, 1983-84 ···················.·. 52 9 DeficitlExce~ent d'exp1oitation de 1a COTONTCHAD et de 1a fi1iere Coton······································ 57 Ie Production Vivriere de 1983/84 a 1986/87 ··················· 61 1] Prix de Cerea1es a N'Djamena, 1983-86 ·.···················. 65 12 Production de Cerea1es par Habitant, 1984-86 ········.······ 66 13 Repartition du Capital des Industries Manufacturieres ······ l01 14 Indices de Volume de 1a Production Industrie11e ············ lOl 15 Indicateurs de Sante et de Popu1ation··············.·..···. 118 16 Prob1emes de Sante en 1985 ·.··························.·.·· 119 17 Personnel et equipements du Secteur de 1a Sante, 1986 ······ 122 18 Aide Exterieure: Deboursements estimes par Secteurs et Objectifs .......................................................... 135 19 Croissance de 1a Production G1oba1e, 1986-1995 ...··..···.·. 148 20 Projections Concernant 1e Commerce de Marchandises ··.·...·. 149 21 Projections de l'Aide et du Service de 1a Dette .··········· 151 Projections de 1a Balance des Paiements ········.··········· 152 1.1 Situation Mondia1e du Coton, 1984/85-1986-87 ·······.······· 166 1.2 Niveaux Previsionne1s des Cours du Coton et des Taux de Change .................................... to . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168 - x LISTE DES GRAPHIQUES No. de Page 1 Besoins Alimentaires, Production de Cereales et Effectif du Cheptel, 1965-1985........................................... 9 2 Production de Coton Graine et Prix au Producteur, 1960-1984 ····.. 11 3 Production Mondiale de Coton, Consommation et Stocks 1980-1986......... ......... .. .. . .... ... . . . ....... . .. . .. .. . .... . . 17 4 Prix Mondiaux du Coton, 1980-1987 ··············.····.·.······.··· 19 5 Composition de l'Aide Exterieure, 1985-87 ·····.···········.······ 29 6 Prix Mondiaux du Coton, Dette a Court Terme de COTONTCHAD, et Avoirs Exterieurs Nets de la Banque Centrale, 1984-1986 ·..··· 39 7 Projection des Prix Mondiaux du Coton et des Couts de Production de la COTONTCHAD, 1986/1987 - 1994/1995 ··············.·.·..····· 55 8 Aide aux Projets: Deboursements Estimes en 1987, par Type de Projets .................................................. 133 9 Aide aux Projets: Deboursements Estimes en 1987 par Localisation Geographique ····.··········.··················· 139 xi DONNEES RELATIVES AU PAYS: TCHAD -------------------------------- SUPERFICIE POPULATION DENSITE 1.284.808 km carr·· 6,12 .IIIlon (_i-1988 ··t.) 4,8 par km carre Taux d. crol ··anc.: 2,4. STRUCTURE ,)EMOGRAPHIQUE (1986) SANTE (1986) ----------~---------------------- 44 Nombr. d'Habitant. par Med.cin 38.462 Taux d. Natalite Brute (par 1808) 3.441 Taux d. Mo~tallte Brute (par Ieee) 21 Nombr. d'Habitant. par Infirmier Taux d. F.,rti lIte Total. 6,7 Taux d. Mortal it. Infant. (par 18ee) a/ 139 REPARTITICI'f DU REVENU STRUCTURE DE LA PROPRIETE FONCIERE .--------- ,_._------- Non di.porible Non di.ponibl. ACCES A l'EAU POTABLE ACCES A l'ELECTRICITE Non di.porible Non di.ponible NUTRITION EDUCATION Non di.pol ibl. Taux d··colari.ation dan. I'.n··ign_nt primair. (., 38 PNB PAR TETE D'HABITAHT EN 1986: USI168 --------------------------------------- PRODUIT Nt,TIONAl BRUT EN 1986 TAUX ANNUEl DE CROISSANCE (I prix constants) --------.. ,---- --------------- USI Min. 1986 PNB eux P"ix du March. 811,8 lee,8 -1,7 Inv··ti .....nt Interieur Brut 87,8 18,7 72,3 Epargn. N.tional. Brute -186,2 -13,8 Solde du Compt. Courant -177,4 -21,9 Exportation de. Bi.ns .t d·· SNF b/ 142,3 17,6 Importat i (.n d·· Bi .n. et d.. SNF b/ 379,6 46,8 PRODUCTIOt', MAIN D'OEUVRE ET PRODUCTIVITE EN 1986 Val.ur Ajout_ Main d'O.uvr. c/ V.A./Travaill.ur ------------------ USI Min. I .----------------- illn. I ----------------- US S I Agricu Itu!". -------- ------- 388,8 48,3 .------- ------- 2,4 83," -------- ------. 168,3 64,4 Indu.trie 147,8 17,9 , ,I 6," 1044," 368,6 Servic·· 293,8 36,7 ",3 12,0 887,1 297,8 Total/Moyenne .------- ------- 828,8 lee,8 -------- ------- 2,8 100,0 -------- ------ 291,2 100,0 FINANCES ~UBlIQUES Administration Centrale (FCFA !lids.) .. of GOP ----------- 1986 ------------------ 1988 1976 R.c.tte. Courante. 16,8 6,9 14,3 Oepen··s Courante. 24,3 8,8 16,1 Exced.nt. Courante -7,6 -2,7 -",9 Depen····n Capital d/ 38,8 le,6 - xii DONNEES RELATIVES AU PAYS: TCHAD MONNAIE, CREDIT, ET PRIX 1982 1988 1984 1986 1988 ------------------------ (Million. de FCFA di.ponlble. a la fin d. la period.) Monnai. 84.849 42.389 87.769 71.898 72.918 Credit Banealr. a l'Etat 11.838 18.938 18.498 3.473 7.861 Credit B.neair. a l'EeonOMie 29.991 32.466 46.938 84.968 76.884 (poure.ntag·· ou indie··) Ratio d. la Monna1e au PIB (I) 18,8 19,1 38,2 24,1 26,8 Indie. C.n.ral de. Prix (1977=188) 162,6 186,9 178,2 184,8 178,6 Variation annu_ll. en I Indle. C.neral de. Prix 8,9 8,8 7,4 3,3 -3,8 Credit Baneaire a l'Etat -7,8 -4,8 -88,9 183,3 Credit Baneaire a l'Eeonomle 8,2 41,6 41,4 16,6 BALANCE DES PAIEMENTS EXPORTATION DES BIENS (MOYENNE 1984-88) -------------------- --------------------------------------- I usa Min 1983 1984 1986 1988 Fibr. coton -------- (1111 Ilion. of USa) 81,3 67,9 B.tai I 28,9 26,4 Exportation d·· Bi.n., SNF 138,7 186,7 123,1 142,3 T.xti Ie. 6,8 4,8 llIIportation d·· Bi.n., SNF 288,9 228,1 847,2 379,8 Bier. 8,2 8,2 Deficit d·· Re··oure·· -87,2 -88,4 -224,1 -237,a Autre. bi.n. 12,6 11,8 Total 106,9 108,8 Pai ...nt. d'Int.r.t (n.t.) -4,7 -a,7 -a,l -a,8 Autr·· P.l ...nt. au Titr. d·· Faet.ur. (n.t.) -1,8 -4,6 -2,3 -6,8 Tran.f.rt. n.t. 68,8 49,8 94.1 89,2 OETTE EXTERIEURE, I. 31 DECEUBRE, 1988 Sold. du COMpt. Courant. -17,6 -19,8 -136,4 -177,3 ------------------------------------- usa Min Iny··t. Direct. Priy. -1,1 7,3 63,7 33,3 Don. Offici.l ··n Capital 31,2 27,8 48,8 123,8 D.tt. Publiqu., y eomprl. Ayall... 286,2 Emprunt. Public. a MLT (n.t -1,8 -1,1 14,1 17,8 D.tt. Priy·· Non-ayali ··· D.bour....nt. 2,6 3,9 19,8 23,9 Totale.n Cour··t D.bour... 208,2 AIIIortl .....nt. 4,3 4,9 6,6 8,1 Autr·· Capitaux (n.t.) -2,a 6,2 -3,3 -18,4 RATIO NET DU SERVICE DE LA DETTE EN 1988 Augment. d·· R···ry·· (+) 8,6 19,6 -24,3 -20,8 R···ry·· Brut·· (fin ann..) 29,1 48,8 24,3 3,6 D.tt. Publiqu., y comprl. Ayall... 1,6 O.tt. Prjy·· Non-ayali ··· TAUX DE CHANCE Total ··n Cour··t D.bour... 1.6 -------------- PRETS BIRD/IDA. 31 mai, 1987 (Mi Ilion. d. USa) Moy.nn·· Annu.II ·· Fin P.riod. ------------------ ----------- 1988 Aout 1987 1984 1986 IBRD IDA --------- En Cour··t D.bour··· 8.O 68,1 US a 1."" = FCFA 437,8 449,8 846,8 302,8 Non D.bour··· 0.EI 68,7 FCFA 1."".= US a 1,""23 0.8822 8,8829 8,8833 En Cour·· y compri. Non-d.b EI,EI 118,8 I - xiii RESUME ANALYTIQUE Introduction 1. Le Tchad est l'un des pays les plus pauvres du monde. La situat:ion enclavee sur Ie continent ainsi que la rigueur et l' instabilite du climat ont entrave son developpeme~t. A l'independance (1960), la nouvelle nation se trouvait demunie, meme comparativement aux autres pays africains, que l'on considere l'infrastructure physique et sociale, Ie nivea~ d'instruction et de sante ou Ie role des Tchadiens dans la gestion de l'activite economique. De plus, l'accession a l'independance a ete suivie par des troubles interieurs et exterieurs qui ont dure jusqu'a une periode recente. 2. Le taux de croissance economique a toutefois progresse au rythme annuel de 2 % dans les annees 60. Les conditions climatiques ont ete a peu pres normales pendant toute cette periode et Ie Tchad a pu couvrir ses besoins en cereales pendant toute la decennie. La premiere moitie des annees 70 a ete marquee par une secheresse de plusieurs annees, qui a ralenti la croissance du PIB, dont Ie taux moyen est tombe a moins de 1 % par an. En valeur reelle, Ie PIB a diminue d'envrion 30 % pendant les troubles de 1979-82, ce qui indique la gravite des perturbations economiques engendrees par la guerre. Apres l'arrivee au pouvoir de l'equipe actuelle en 1982, et la progressive restauration de la stabilite, l'economie a commence a se redresser. Une secheresse sans precedent en 1984, suivie d'une chute brutale des cours du coton, a ralenti ce redressement. 3. Le potentiel de developpement du Tchad est tres important. A diverses reprises au cours des trente dernieres annees, il a prouve qu'il pouvait etre autosuffisant sur Ie plan alimentaire et les possibilites de developpement de la production agricole sont substantielles et reelles. Bien que les terres arables n'occupent que 15 % du territoire, Ie pays est si vaste que cela represente pres de dix fois les superficies cultivees a l'heure actuelle. Le potentiel d'irrigation est loin d'etre negligeable. Par ailleurs, Ie sous-sol recele des ressources petrolieres qui pourraient satisfaire la quasi-totalite de la demande interieure. Le Tchad a veritablement les atouts necessaires pour faire d'importants progreso Malgre tous les efforts de la population et des responsables tchadiens, I dont chacun reconnait Ie courage exceptionnel, Ie pays n'a jusqu'a present pas eu l'opportunite de realiser ce potentiel. Evolution ---. recente 4. En 1985 et 1986, les Tchadiens ont du faire face a une crise econcmique d'une ampleur sans precedent a la suite de l'effondrement des cours mondiaux du coton. Les prix d'une variete representative de coton (Middling 1-3/32 inch) sont tombes d'un niveau record de 1,96 dollar/kg au milieu de l'annee 1984 a 1,34 dollar/kg au milieu de l'annee 1985 pour chuter a 0.83 dollar/kg au milieu de l'annee 1986. La depreciation du dollar en 1986 a accentue la baisse des cours en francs CFA. De plus, la chute des prix a coincide avec une forte augmentation des depenses de - xiv production de la COTONTCHAD (societe d'economie mixte chargee de la transformation et de la commercialisation de toute la production tchadienne), augmentation due au laxisme de la gestion administrative et financiere. De ce fait, la societe a accuse de lourdes pertes et accumule des arrieres de 43 milliards de francs CFA a l'egard du systeme bancaire interieur. Malgre la crise de la filiere coton, Ie Tchad a effectue un retablissement remarquable apres la secheresse, en 1985 (la production de cereales a plus que double) - et Ie PIB a augmente de pres de 30 % cette annee-la. Toutefois, la croissance du PIB reel a ete interroumpue en 1986 a mesure que se faisaient sentir les effets directs et indirects de la crise cotonniere. L'impact negatif de cette crise a ete contrebalance par une autre excellente recolte de cereales et la poursuite de la reconstitution du cheptel. Globalement, Ie recul du PIB en valeur reelle a ete limite a 2 %, tandis que Ie PIB nominal tombait de 5 % en raison de la baisse des prix, estimee a 3 %. Cette deflation tient a la chute brutale du prix des cereales ainsi qU'a la contraction de l'economie resultant de la crise cotonniere. 5. Le Gouvernement et les bailleurs de fonds ont rapidement reagi a cette crise en mettant en oeuvre un "programme d'urgence" en vue de soutenir l'industrie cotonniere pendant la periode d'ajustement. Le programme comprend un certain nombre de mesures touchant les producteurs, la COTONTCHAD et Ie Gouvernement. 11 prevoit notamment l'elimination progressive des subventions aux intrants, Ie gel des prix a la production, la fermeture d'usines d'egrenage et de centres d'achat en surnombre, la reduction du personnel de la COTONTCHAD et la suspension des taxes a la l'importation payee par la COTONTCHAD. La plus grande partie de ce programme a deja ete mise en oeuvre. De plus, la Banque Centrale regionale (BEAC) a accepte de reechelonner la dette interieure de la COTONTCHAD sur une periode de dix ans, dont un differe d'amortissement de cinq ans et un moratoire de deux ans sur Ie paiement des interets. 6. D'apres les estimations etablies, la perte des taxes sur les exportations de coton a entraine une reduction de pres de 20 % des recettes budget aires de l'Etat en 1986. La reduction de ces recettes aurait ete encore plus importante si de nouvelles taxes n'avaient ete introduites au cours de cette annee-la. L'Etat a egalement pris des mesures d'austerite qui ont permis de reduire les depenses courantes de 3 % en valeur nominale, alors qU'elles etaient deja a un niveau dangereusement faible. D'apres les estimations, Ie deficit est toutefois passe de 4,4 milliards de francs CFA en 1985 (sur la base des engagements) a 7,5 milliards de francs CFA en 1986, soit de 1,6 a 2,7 % du PIB. 11 a ete en grand partie finance par l'aide budgetaire. En l'absence des recettes cotonnieres, les options qui s'offrent au Gouvernement pour reduire Ie deficit budgetiare consistent a comprimer les depenses ou a accroitre les recettes grace a une amelioration du systeme fiscal et de l'administration des impots. Au plan des depenses, la marge de manoeuvre est etroite car les recettes ne suffisent meme pas a couvrir les depenses les plus elementaires. Les investissements publics, estimes a 10-12 % du PIB, sont entierement finances par l'aide exterieure, de meme qu'une importante partie des charges recurrentes afferentes aces investissements. Les fonctionnaires ne re~oivent dans la majorite des cas que 60 % du niveau nominal de leur remuneration de 1967. Par ailleurs, l'Etat ne verse aucune subvention au secteur parapublic, ce qui interdit une eventuelle compression des ses depenses dans ce domaine. - xv 7. Le compte des transactions courantes avec l'exterieur, qui avait enregistre un excedent modeste en 1983-84, a accuse un deficit de 60 milliards de francs eFA en 1985 (130 millions de dollars au taux de change de l'epoque), soit l'equivalent d'environ 25 % du PIB cette annee-la. En 1986, le deficit s'est encore creuse, pour atteindre 68 milliards de francs eFA, mais les transferts au titre de l'aide ont augmente de fa~on sensible: les dOlls en capital et les prets accordes a des conditions liberales ont double. Cette periode a egalement ete marquee par un recent rage de l'aide - de l'aide alimentaire d'urgence, on est passe a l'aide au developpement. L'aide budgetaire a elle aussi augmente pour contrebalancer l'impact de la crise (Iu coton sur les finances publiques. En 1987, les decaissements devraillnt atteindre 77 milliards de francs eFA (250 millions de dollars) c'est-it-dire plus du double du volume enregistre en 1985. Ainsi, l'aide par haldtant sera passee d'environ 20 dollars a 48 dollars en deux ans. Le Tchad He trouve ainsi mieux loti que la moyenne des pays d'Afrique subsahnrienne a faible revenu, mais l'aide dont il beneficie demeure insuff::,sante compte tenu de sa pauvrete et; de ses besoins de reconstruction au sor1~ir de la guerre. 8. En 1985 et 1986, le ratio du service effectif de la dette etait extremement faible (environ 3,6 I). Les paiements effectues par le Tchad n' ont t~outefois pas permis de couvrir la totalite des mont ants dus au titre du service de la dette, et le pays a accumule des arrieres au cours de ces deux annees. A la fin de 1986, les arrieres s'elevait a 80 millions de dollar:~ environ. Pour 1987-88, le service de la dette prevu est de l'ordre de 8 a 10 millions de dollars, soit un montant a peu pres deux fois plus eleve que ce1ui que l'Etat a ete en mesure de payer au cours de ces dernieres annees. Bien que le ratio du service de la dette (7-8 %) soit faible d'apres les normes habituellement admises, il represente une lourde charge financiere pour l'economie tchadienne et les finances publiques; le service de la dette pour 1987 est egal a pres d'un cinquieme des rec,ettes publiques prevues pour cette annee-la. Situat1.on actuelle 9. L'economie s'est a de nombreux egards relevee des devastations de la guerre. La rapidite de la croissance, a partir d'un point extremement bas en 1982, a ramene un grand nombre d'indicateurs economiques au niveau qu'ils atteignaient avant la guerre. La production de coton a ete assez fluctuante, mais elle est restee tout a fait dans la fourchette normale des I dernie::'es decennies. En meme temps, dans les annees ou la pluviosite a ete bonne, 1a production vivriere a rattrappe ou depasse les niveaux d'avant 1979 a"ec un volume minimal d'intrants. Malgre la recession du secteur manufal:turier en 1986, toutes les grandes industries peuvent atteindre un niveau de production egal ou superieur a celui de 1977 et elles l'ont fait dans 111 periode 1984-85. Globalement, le PIB reel a pratiquement retrouve son ni"eau de 1977, mais il ne faut pas oublier que la population compte un millioII de personnes de plus. Le phenomeme le plus frappant est 1 'expatlsion restreinte du secteur public, dont l' importance, en termes re1atifs, reste bien inferieure a ce qu'elle etait auparavant. 10. La reprise se manifeste egalement sous de nombreux aspects non quantifiables. Le secteur traditionnel, ou les Tchadiens s'ingenient a - xvi combler les vides de leur economie, respire la vitalite et Ie dynamisme. Le nombre des petites et moyennes entreprises du secteur structure a peut etre diminue par rapport aux annees 70, mais un plus grand nombre d'entre elles sont aux mains des Tchadiens au lieu d'etre aux mains des expatries. L'impression dominante, c'est que Ie dynamisme et l'esprit d'entreprise des Tchadiens se heurte au manque dramatique de capitaux et de techniciens. 11. Apres avoir releve de nombreux pans de son economie dans les annees qui ont suivi la guerre, Ie Tchad sort desormais d'une phase de croissance relativement "facile", liee aux efforts immediats de reconstruction. La tache qui l'attend est desormais plus difficile, d'autant que Ie moteur traditionnel de la croissance - Ie secteur du coton est en crise. Dans l'immediat, les difficultes qu'impliquent la restructuration de ce secteur et la definition d'un programme approprie de developpement et de diversification economique vont limiter la croissance reelle. Par ailleurs, Ie risque latent d'une nouvelle secheresse ou d'une reprise des hostilites dans Ie Nord jette une ombre sur les perspectives de croissance. Toutefois, la situation en 1987 est encourageante 8 plusieurs egards. Premierement, Ie cours mondial du coton se redresse plus rapidement que prevu : il a plus que double en valeur nominale entre juin 1986 et juin 1987. Deuxiemement, les mesures d'incitation prises pour promouvoir la commercialisation et les exportations du cheptel permettront de reamorcer les exportations vers Ie Nigeria, interrompues fin 1986/debut 1987. En regIe generale, les relations commerciales avec Ie Nigeria devraient s'ameliorer 8 la suite des recents entretiens bilateraux. Troisiemement, l'aide apportee par la communaute des bailleurs de fonds augmente, particulierement l'aide 8 l~investissement. Cela permettra au Tchad de jeter au cours des annees a venir les bases d'une croissance modeste, mais soutenue. Contraintes et priorites sectorielles 12. Coton. Le Programme d'urgence de la filiere est fonde sur une analyse des couts de production (8 la fois au niveau du producteur et au niveau de la COTONTCHAD) et sur un ensemble de projections financieres pour la COTONTCHAD. La mise 8 jour des estimations et projections de cout, effectuee pour les besoins de ce rapport, montre que Ie coton demeure une culture viable 8 moyen et long termes au Tchad. Toutefois, cette viabilite depend de la mise en oeuvre des reformes definies dlf. 1e Programme d'urgence. En fait, les efforts deployes pour ameliorer l'eti~~acite de la COTONTCHAD doivent etre renforces. De plus, etant donne la dependance excessive du Tchad 8 l'egard du coton, la diversification economique demeure un "must", quelle que soit l'evolution du marche mondial du coton. D'autre part, il faudrait prendre des dispositions pour etablir un lien de correlation plus etroit entre les quantites produites et Ie prix offert pour Ie coton-graine d'une part, et les conditions du marche mondial d'autre part. En meme temps, il faut egalement renforcer les mecanismes et systemes mis en place pour mettre definitivement la COTONTCHAD 8 l'abri d'une gestion laxiste qui a porte ses couts de production 8 un niveau interdisant toute possibilite d'equilibre financier meme si Ie cours mondial du coton ne s'etait pas effondre. 13. Ces questions seront au centre de la procahine phase du programme de rehabilitation de la filiere coton. Le contenu de cette phase est en - xvii cours d,elaboration. Un certain nombre de solutions souples sont envisagees, dont certaines ont recemment ete adoptees par les pays producteurs de coton voisins. On pourrait notamment envisager: a) de differencier les prix a la production selon la region consideree, en vue de promo'~voir la production dans les zones les plus rentables et de minimiser les C)uts de transport de la COTONTCHAD avant les operations d'usinage; et b) d' IndE~xer les prix a la production du coton-graine sur Ie cours mondial, tout au moins partiellement pour accroitre l'elasticite-prix tout en redui;ant les risques qu'implique la fluctuation des prix pour les produ ~tet.trs . 14. La rentabilite et la competitivite de la COTONTCHAD sur Ie marche inter~ational dependront aussi des mesures prises par Ie Gouvernement dans d'autces secteurs. En particulier, les investissements publics dans Ie resea:.1 routier, la politique de transport et les accords conclus avec les pays 'i1oisins en matiere de transport auront des repercussions importantes sur l,a prix Lo.b. de la fibre de coton tchadienne. Dans Ie cadre des reUnii)nS de suivi pour Ie Programme d 'urgence en cours, Ie Gouvernement, la COTON'fCHAD et la communaute des bailleurs de fonds ont entrepris - a la lumiece notamment des diverses etudes realisees par les consultants sur Ie Sous-!secteur - de mettre au point la second phase du programme coton. Hais il est. desormais necessaire de proceder a des echanges de vues plus approEondis pour definir les reformes a mettre en oeuvre et formuler un progr~e d'action precis. 15. Cultures vivrieres. La secheresse de 1984/85, qui s'est traduite par un grave deficit cerealier, a egalement mis en lumiere un probleme chronique du Tchad : les regions de la zone sahelienne sont generalement deficitaires en cereales, tandis que celles de la zone soudanienne sont autos~ffisantes ou excedentaires. Toutefois, les echanges interregionaux sont insuffisamment developpes au Tchad, en grande partie a cause des problemes de communications et de transport. Lorsqu'il definira sa strategie en matiere de production vivriere, Ie Gouvernement devra donc viser deux objectifs d'importance capitale : i) minimiser les fluctuations de la production et accroitre les quantites produites a un rythme permettant de maintenir l'autosuffisance en cerea1es; et ii) encourager 1a commercialisation, et en particulier les echanges interregionaux, afin d'attenuer 1es desequilibres regionaux entre l'offre et la demande. Ces deux objectifs sont d'ailleurs etroitement lies. Pour definir une strategie appropriee, Ie Gouvernement devrait d'abord clarifier ses objectifs generaux en matiere de production alimentaire et de securite alimentaire. 16. Dans Ie plan interimaire de 1985-88, l'autosuffisance alimentaire regionale est consideree comme un objectif prioritaire. Etant donne l'isolement de certaines regions du Tchad, l'idee de promouvoir l'autosuffisance au niveau regional est seduisante. Toutefois, elle pourrait se reveler irrealisable, ou realisable a un cout trop eleva, impliquant une utilisation inefficace des maigres res sources d'investissement. II est indeniablement utile d'assurer un certain degre d'autosuffisance au niveau regional, et cela justifie l'exploration de nouvelles methodes de production dans diverses conditions, mais l'interet porte a l'autosuffissance regionale ne doit pas faire oublier qu'il est import.ant de realiser des investissements efficaces pour promouvoir la - xviii production et, dans 1a mesure du possible, des echanges interregionaux efficaces. 11 serait souhaitab1e de viser l'objectif plus large de 1a securite a1imentaire. Pour ce1a, 1e Gouvernement doit effectuer des investissements a moyen et long termes afin d'ouvrir des circuits de commercialisation et ainsi, i) de stimuler 1a production vivriere, et ii) d'eviter des fluctuations excessives de prix entre les regions, et des penuries localisees de vivres. Etant donne les prob1emes de transport exceptionnels que connait 1e Tchad, l'ouverture de circuits de commercialisation interregionaux presente une tache longue et diffici1e. A long terme toutefois, c'est 1a fa~on la plus efficace et la plus durable de stabiliser 1es prix et d'eviter des situations de penuries a1imentaires loca1isees. 17. En dehors des mesures a prendre pour developper les circuits de commercialisation, Ie Gouvernement devrait centrer son action sur des domaines tels que 1a recherche, l'amelioration des semences et des techniques cu1turales, l'amelioration de la gestion de l'eau, l'expansion du credit et Ie deve10ppement des institutions d'encadrement, afin de minimiser les risques lies aux fluctuations de la production des cultures vivrieres et d'accroitre la production agricole, et de permettre ainsi au Tchad de demeurer autosuffisant en cereales. 18. L'aide alimentaire est certes indispensable pour combler les deficits alimentaires globaux que l'on enregistre periodiquement, mais elle risque aussi de peser sur les prix du marche et de decourager 1a production de cereales dans les annees de bonne pluviometrie. Le Tchad a fait relativement bon usage de son aide a1imentaire, mais apres deux recoltes abondantes, elle n'est pratiquement plus necessaire. Toutefois, une grande partie de l'aide a1imentaire programmee est difficile a abandonner sans compromettre les avant ages des diverses operations d'aide alimentaire 1iee aux projets sur 1e plan du developpement. Tel est 1e cas d'un certain nombre de projets agricoles qui ne sont pas encore parvenus au stade de l'autofinancement, et des programmes alimentaires scolaires, qui sont Ie moyen le plus efficace pour inciter les familles a envoyer leurs enfants a l,ecole. En outre, certaines ONG perdraient leur raison d'etre puisque les programnles d'aide alimentaire constituent l'essentiel de leurs operations. Ces questions ne sont pas faciles a resoudre, bien que certains bailleurs de fonds pourraient envisager de remplacer les operations d'aide alimentaire par des operations visant a acheminer 1es excedents locaux de cereales vers les regions deficitaires. Que1le que soit l'origine des cerea1es, la constitution d'un stock de securite important a l'interieur des £rontieres se justifie etant donne 1es problemes de transports interieur et exterieur du pays; reste a determiner quelle doit etre la tail1e optimale du stock et son emplacement. 11 sera it egalement necessaire d'assurer la planification rationnel1e des interventions d'urgence. 19. Elevage. L'e1evage pourrait contribuer de fa~on importante a1a croissance economique a condition qu'un programme d'actions bien con~u soit mis en oeuvre pour creer un environnement favorable ala production, amenager 1es res sources en eau, creer des structures institutionnelles appropriees et reformer les structures de commercialisation et d'exportation du cheptel. L'e1evage et 1a commercialisation du betai1 sont des activites strictement traditionne1les, ou 1a fami1le est la cellule de - xix prodution de base et 1es liens ethniques determinent 1es parcours de nomadisation. 11 importe de vei11er a ame1iorer l'environnement productif sans desorganiser 1es structures socio-economiques du secteur. Les mesures a prendre doivent notamment viser 1es objectifs suivants : i) soutenir 1es activites de sante anima1e; ii) apporter une assistance sur 1es plans technique et operationne1; iii) effectuer des recherches sur l'ame1ioration des rE·. ces; iv) former des agents de vu1garisation;et v) promouvoir, dans 1e caC.re des structures socia1es actuelles, 1a formation de groupes de produc.teurs, susceptib1es d' assumer progressivement l' entiere respoIlsabilite de 1a distribution des produits veterinaires et d' autres intrall.ts et de jouer un role dans 1a commercialisation; et fournir l'appui neces!:aire a. cette fin. Le systeme actue1 de commercialisation constitue un ob!:tac1e serieux au deve10ppement du secteur. Premierement, 1e chepte1 est pl:esq:.le exc1usivement exporte sur pied. Deuxiemement, l'entreprise mixte SOTERA detient 1e monopole officie1 des exportations du betai1 et de 1a viande; ce monopole devrait etre abo1L Troisiemement, 1es echanges et 1a cOlmercia1isation sont entraves par un systeme comp1exe de taxes a l'exportation et de licences; ce systeme devrait etre reexamine et simp1ifie aussi rapidement que possible. Le Gouvernement prepare (avec 1e concours de l'IDA et de 1a FAO) un projet national d'e1evage qui permettra d'apporter 1e soutien institutionne1 necessaire tout en stimulant 1es initiatives du secteur prive. 20. peche. La production de ce secteur est fondee sur l'exp1oitation artisana1e des res sources du lac et des cours d'eau. Les interventions direct~es en faveur de 1a peche ont ete rares et genera1ement suivies de peu d' effl~ts. Comme pour l ' e1evage, 1es puissantes traditions ethniques et sociales s'opposent a 1a mise en place de structures "exogenes". A l'avenir, 1es tentatives dans ce domaine devraient s'appuyer sur 1es struct~ures traditionne11es susceptib1es de servir de courroies de transnlission pour 1a fourniture de consei1s techniques et de materiel. Etant donne 1e potentie1 du secteur sur 1e plan de l'autosuffisance a1imentaire, de l'emp1oi et du revenu, i1 serait souhaitable d'envisager d'inclure un element de promotion des activites de peche dans toutes 1es operat~ions de deve10ppement rural situees pres des principaux cours d'eau. 21. Industrie. Le secteur industrie1, qui represente appro:dmativement 20 % du PIB, est domine par sept entreprises, qui produ.Lsent du coton et des textiles, du sucre, des cigarettes, de 1a biere et de:,: bcissons gazeuses, ainsi que du materiel agrico1e. Bien que cinq de ces e: 'Lt re prises soient des societes mixtes, l' intervention de l' Etat dans l' ind':Lstr ie et 1e commerce est minima1e. La croissance industrie11e est entra",ree par 1a faib1esse de 1a demande interieure, l' insuffisance de matie ::es premieres et l' importance des couts de production, qui sont a leur tour I.mpu.tab1esa deux facteurs 1a dependance excessive du Tchad a l' ega ::d d.es importations et l' impossibi1ite de rea1iser des economies d'ech~lle en raison de 1a petite tai11e du marche. De plus, 1es produits fabri.:[ues sur place subissent 1a concurrence des importations de contr·:!bal"'.de, non taxees, qui determinent 1es prix sur 1e marche. Pour promo":Lvoir l'emp1oi et 1a naissance, i1 faudrait donner 1a priorite au deve1')ppe.ment des petites entreprises et des petites industries. Parmi 1es facteurs qui entravent ce deve1oppement, i1 faut notanunent citer 1e manque d'acc~;s au credit et 1a penurie de gestionnaires et de techniciens. Un certa:Ln nombre d'ONG, et notamment VITA (Volunteers in Technical - xx Assistance) ont reussi a desserrer ces contraintes. Toutefois, une politique plus volontariste s'impose pour orienter l'esprit d'entreprise tres developpe des commer~ants tchadiens vers l'industrie. II appartient a l'Etat de creer un environnement institutionnel, tant a l'echelon national qu'a l'echelon regional, qui soit a meme de susciter 1a production interieure et les echanges par les circuits officiels. Des mesures seraient necessaires dans les domaines suivants: i) les relations commerciales, notamment avec Ie Nigeria et Ie Cameroun; ii) la reforme fiscale; iii) la revision du Code des investissements, afin d'etendre les avantages fiscaux et douaniers aux PME; iv) la simplification des procedures administratives afferentes a l'industrie et au commerce; et v) la mise en oeuvre d'une strategie de transport appropriee. 22. Transports. Domine par les transports routiers, Ie secteur des transports est tellement peu developpe qu'il entrave non seulement l'agriculture, l'industrie et Ie commerce, mais egalement l'ensemble des services sociaux. La longueur des distances a parcourir, les difficultes du terrain, la grande dispersion de la population, le manque de materiaux adequats pour la construction des routes et le prix eleve de l'energie sont autant de facteurs qui expliquent l'importance des couts de construction et de transports, couts que la faible densite de la population et Ie faible volume du trafic ne permettent pas de recouvrer totalement. A l'heure actuelle, Ie plus urgent est de retablir les liaisons routieres d'importance vitale entre les diverses parties du pays. Le reseau prioritaire des routes a remettre en etat a ete recense, mais un examen plus approfondi s'impose. Le choix de normes techniques appropriees aux diverses regions constitue une autre priorite. II serait egalement important de veiller a ce que les avantages des travaux de remise en etat ne soient pas perdus faute d'entretien. Bien que Ie pays dispose d'une certaine marge de manoeuvre pour augmenter les recettes (taxes petrolieres) consacrees a ces operations, les bail leurs de fonds devront prendre en cha~ge une partie import ante des couts d'entretien pendant plusieurs annees. Pour ameliorer l'efficacite et promouvoir le developpement du secteur, il faudrait notamment retirer a la CTT (cooperative de camionneurs) Ie monopole dont elle jouit et supprimer les divers controles sur le reseau exterieur. 23. Energie. Des gisements de petrole ont ete decouverts en 1974 a l'Est du lac Tchad, et plus recemment, dans le sud du pays. En attendant que ces ressources puissent etre exploitees, les produits petroliers doivent etre achemines par la route sur de longues distances, ce qui augmente fortement leur cout au debarquement. En 1985, la facture petroliere du Tchad etait de l'ordre de 50 millions de dollars, montant equivalent a environ 35 % des importations de marchandises et 8 % du PIB. Etant donne que le cout de l'acheminement des produits finis au Tchad est superieur au cout d'extraction et de raffinage du brut domestique, il serait justifiee d'exploiter les reserves petrolieres tchadiennes (du Nord) malgre la faiblesse actuelle des cours mondiaux. Un projet monte dans ce but a ete repris en 1986. Si son execution se deroule selon le calendrier prevu, le Tchad devrait etre a meme de couvrir 80 % de la demande interieure de produits petroliers a partir du debut des annees 90. Quant a la production aux fins d'exportation, elle devra attendre la reconfirmation des reserves et un serieux redressement des cours mondiaux. - xxi 24. Les couts de production de l'electricite sont eleves, essent:iellement a cause de la part importante des produits petroliers dans la structure des couts et de la cherte des importations de petrole. La societe tchadienne d'electricite (STEE) se heurte a de graves difficultes financieres qui sont imputables i) a l'importance des pertes techniques et ii) a des problemes de facturation et de recouvrement. Elle a entrepris d' ela')orer un plan de reorganisation en vue de resoudre ces problemes et de reglec d'autres questions telles que celles des arrieres reciproques avec l'admtnistration. De plus, la construction d'une centrale electrique, alime:ltee au fuel d'origine interieure, est a l,etude. 25. Education. Le secteur de l'education a cesse de fonctionner entre 1979-a2. Partout, les ecoles ont ete pillees, detruites ou requisitionnees. Presque tout Ie materiel pedagogique a ete perdu, de meme que tous les dossiers et statistiques scolaires. Depuis lors, les progres realises en vue de restaurer des conditions minimales de fonctionnement dans Ie secteur ont ete limites. Pour faire face aux besoins les plus elementaires du pays en matiere d'education, Ie Tchad devra concentrer ses maigres ressources sur Ie developpement de l'enseignement primaire. La strategie du Gouvernment dans ce sous-secteur devrait etre centree sur les objectifs suivants i) encourager la participation communautaire au financement et a la gestion du sous-secteur; ii) renforcer et developper la .formation des enseignants, notamment la formation en cours d'emploi; et iii) renforcer les services du secteur charges de la planification et du suivi. Une fois que les besoins fondamentaux du systeme d'enseignement primaire auront ete assures, Ie Tchad devra s'occuper des priorites a long terme de l'enseignement secondaire et postsecondaire. II serait notamment souhaitable d'etudier les possibilites d'elaborer un programme d'etude porta.nt sur un tronc commun adapte aux realites du pays et a ses besoins en ressources humaines, ainsi que les possibilites de participation du secteur prive a la formation professionnelle. 26. ,Sante. Les taux de mortalite infantile et maternelle sont tres elevEts, a cause d'un certain nombre de facteurs : pauvrete, malnutrition chronique, manque d'acces au reseau d'eau potable, quasi-absence d'education sanitaire, ouverture insuffisante des services de soins de sante, mediocrite de la formation du personnel de sante et insuffisance des equipements sanitaires, du materiel et des fournitures pharmaceutiques. Les soins de sante ont fait l'objet de nombreuses interventions prolongees d'organismes de bienfaisance, d'ONG et de groupes confessionnels. Nombre d'entre eux ont mis en place des reseaux de soins, qui fonctionnent pour la plup.krt independamment du systeme de sante national. Bien qu' ils jouent un role essentiel et louable, ces reseaux rendent plus complexes la coor.iination des services de sante et la definition et la mise en oeuvre d'un.~ strategie nationale. Une strategie dans ce domaine est necessaire en vue .l'assurer l'allocation la plus efficace des maigres ressources entre des besoins concurrents. De plus, les nouveaux engagements des bailleurs de f.mds dans Ie secteur de la sante diminuent du fait qu' ils diversifient leur aide. Le Gouvernment devra donc trouver d'autres moyens de financer les ~;oins de sante. Dans ce domaine, comme dans celui de l'education, Ie recollvrement des couts offre des possibilites. Le nombre de plus en plus important de dispensaires et de pharmacies organises par les communautes ou les I)rganismes confessionnels qui font payer leurs services donne a penser que t'acces aux soins de sante est sans doute un obstacle plus important - xxii que Ie pouvoir d'achat, a condition que Ie tarif des soins demeure tres modeste. Perspectives a moyen terme 27. D'apres les projections de ce rapport, l'economie tchadienne devrait progresser au rythme annual de 2 % jusqu'en 1989 - taux plus faible que celui de la croissance demographique, qui devrait atteindre 2,4 %. Cette situation s'explique en grande partie par les facteurs suivants : l'investissement tres insuffisant des 10 dernieres annees; la priorite inevitablement accordee a l'heure actuelle aux operations de reconstruction et de rehabilitation; l'impact adverse a court terme de la crise du coton sur Ie revenue; Ie niveau deja eleve de la production vivriere resultant de conditions climatiques favorables; et Ie decal age normal entre la mise en oeuvre de decisions economiques et les resultats. Toutefois, au fur et a mesure que seront mis en oeuvre les changements de politique et les reformes institutionnelles que supposent les projections et en particulier au fur et a mesure que l'on passera des operations d'urgence a des projets axes sur Ie developpement, Ie taux de croissance du PIB devrait augmenter. II passerait a 2,4 % par an en 1989-92 et connaitrait une nouvelle impulsion avec Ie demarrage de la raffinerie de petrole au debut des annees 90. La croissance du PIB rattraperait celIe de la population a partir de 1991 et atteindrait 4,7 % par an en 1992-95 avec Ie petrole, et 3,2 % sans Ie petrole. 28. Le deficit du compte courant de la balance des paiements devrait doubler en valeur absolue d'ici au milieu des annees 90, mais il resterait a peu pres a son niveau actuel par rapport au PIB, qui est de 23 %. De plus, les apports d'aide prevus devraient etre suffisants pour financer ce deficit. L'assistance totale octroyee au Tchad (dons et prets) devrait passer d'environ 135 millions de dollars en 1986 a pres de 450 millions de dollars en 1995, ce qui representerait un triplement de l'aide par habitant. Malgre cette rapide croissance (14 % par an en valeur nominale), en 1995, l'aide par habitant evaluee en dollars de 1986 sera de 52 dollars, montant inferieur a l'assistance dont ont recemment beneficie un certain nombre de pays africains a faible revenu, qui n'ont pourtant pas ete devastes comme Ie Tchad. 29. On a teste la sensibilite des projections ci-dessus en considerant six jeux d'hypotheses concernant les prix et la production de coton, la production de cereales et les apports d'aide. L'analyse a montre que la variation des apports d'aide se repercute surtout sur la production globale. Ce n'est pas surprenant etant donne que, d'apres les estimations, 65 % de l'assistance octroyee est axee sur Ie developpement, qui est un facteur d'investissement; de plus, l'aide est Ie "secteur" Ie plus important de l'economie tchadienne, puisqu'elle represente plus de deux fois et demie Ie volume des recettes d'exportation. Les resultats de l'analyse de sensibilite ont cependant trois implications importantes : o Etant donne Ie role determinant de l'aide exterieure dans l'evolution de l'economie, l'absence de fluctuations dans Ie volume de l'aide est un facteur tout aussi important que Ie mont ant de l'aide. Pour assurer cette stabilite, il est imperatif de coordonner de fa~on systematique et efficace l'aide et la programmation des investissements. - xxiii o Les projections sont encore plus sensib1es aux po1itiques de l'Etat qu'aux apports d'aide, car cette po1itique determine toute une serie d'e1ements, a savoir : i) 1e volume d'aide dont 1e Tchad a besoin, en particu1ier mais non exc1usivement l'aide a1imentaire et l'aide budgetaire; ii) l'e1igibi1ite du Tchad a l'aide et 1a faci1ite avec 1aque11e i1 peut l'obtenir; et iii) l'efficacite avec 1aque11e i1 utilise cette aide - facteur qui determine ason tour 1a capacite du pays amobi1iser une aide supp1ementaire. o A priori, 1e Tchad a interet a maximiser l'aide. Mais deux mises en garde s'imposent a cet egard. Premierement, 1e niveau des apports d'aide retenus dans 1es projections ci dessus signifie que l'endettement total du Tchad (montants decaisses et non rembourses) ,passera de moins de 175 millions de dollars en 1986 a plus de 1,3 milliard de dollars, soit environ 80 % du PIB, d'ici a 1995. La quasi tota1ite de cette aide devrait etre fournie par 1es organisations mu1ti1atera1es a des conditions hautement concessionne11es (la p1upart de l'aide bi1atera1e est octroyee sous forme de dons et devriat continuer a l'etre). Le service de 1a dette que ce1a imp1ique sera certes faib1e par rapport a 1a p1upart des pays, mais i1 constituera neanmoins une lourde charge pour 1e fragile budget tchadien. Deuxiemement, un tel accroissement de l'aide imp1ique un effort extraordinaire pour identifier 1es projets susceptib1es d'absorber l'aide de fa~on efficace, et pour etab1ir 1es structures institutionne11es que supposent l'execution et 1a supervision de ces projets. Bien que ce scenario soit possible, i1 est moins certain qu'i1 puisse etre realise dans 1e laps de temps projete - huit ans - sans exiger un effort exceptionne1 de 1a part du Tchad et de 1a communaute des bai11eurs de fonds. Par consequent, i1 convient de sou1igner 1e caractere indicatif et conditionne1 de ees projections. Po1itique a moyen terme 30. La realisation des projections indiquees ci-dessus depend de 1a misE en oeuvre de certaines po1itiques et de certains programmes d'action a mOyEn terme. Ces po1itiques et programmes d'action sont integres dans un pro@ram:::te-cadre de po1itique economique e1abore par 1e Gouvernement en co1l abo17at ion avec 1e FMI et 1a Banque. Ce programme couvre 1a periode qui va ce jl~i11et 1987 a juin 1990 et i1 comprend deux groupes d'action : des mescres sectorie11es, notamment dans 1e secteur rural, et des mesures de gestion eeonomique. De nombreuses mesures sont deja en cours d'execution et e11es sont toutes incorporees dans un programme d'action detai11e, mis au point par 1e Gouvernement, qui precise 1es differentes etapes et 1es ca1endriers d'execution. On se eontentera iei de decrire 1es objectifs gene raux de ces mesures et d'ana1yser 1es plus importantes d'entr.e e11es. 31. Dans 1e sous-seeteur du coton, 1e programme-cadre integre 1e Programme d'urgence en cours, mais i1 1e complete par une serie de mesures - xxiv visant a) a renforcer la gestion et a ameliorer le suivi financier grace a la fourniture d'une assistance technique et a la conduite d'audits externes, et b) a ajuster les prix et les quantites produites en fonction du marche. Pour les cultures vivrieres et l'elevage, le programme-cadre vise essentiellement a mettre au point des strategies sectorielles et sous sectorielles, qui font defaut a l'heure actuelle, a l'aide d'etudes bien ciblees. Parmi les mesures envisagees, il est prevu de redefinir les roles respectifs de l'ONC (l'Office National des Cereales) et de la SOTERA. Dans l'un et l'autre cas, l'objectif est de minimiser l'intervention de l'Etat, qui s'est revelee inefficace et qui a, dans certains cas, entrave le developpement du sous-secteur. Dans le secteur des transports, l'un des principaux objectifs est de definir une strategie sectorielle. Le programme d'action comprend le reexamen du role de la CTT en vue de stimuler la concurrence dans l'industrie des transports. Dans le domaine de la gestion economique, le programme d'action est centre sur la programmation et la budgetisation des investissements publics, avec la preparation d'un Programme d'Investissement glissant sur trois ans. Un certain nombre d'actions sont egalement envisagees pour resoudre les problemes des entreprises publiques. Leur mise en oeuvre se fera par etapes, la premiere consistant a effectuer des audits en vue d'ameliorer les pratiques comptables et la gestion des ces entreprises. Le programme d'action comprend le reexamen du role et de la raison d'etre d'un certain nombre d'entreprises qui ont un impact important sur les finances publiques ou sur l,economie. 32. Dans le domaine des finances publiques, le programme-cadre vise les objectifs suivants : i) accroitre les recettes de l'Etat en renfor~ant les services charges de la perception et de l'administration des impots, en reduisant les abattements et exonerations et en introduisant un nouveau systeme de taxation des produits petroliers; ii) freiner l'accroissement des depenses grace a la mise en place de controles stricts tela que l'imposition de plafonds trimestriels, l'integration de certaines depenses extrabudgetaires aux comptes du Tresor et le plafonnement des recrutements dans la fonction publique; iii) resorber les impayes actuels et prevenir l'accumulation de nouveaux arrieres; et iv) ameliorer la gestion de la dette exterieure, tant en ce qui concerne la strategie d'emprunt que le remboursement ponctuel de la dette. 33. La mise en oeuvre du programme-cadre dependra avant tout de la volonte politique des responsables tchadiens, en particulier de la volonte d'agir dans tous les domaines couverts par le programme-cadre, etant donne que les mesures envisagees sont interdependantes. A en juger par les realisations du Gouvernement jusqu'a present, tout porte a croire que cette volonte politique existe. Les bailleurs de fonds peuvent aider a assurer la mise en oeuvre du programme-cadre i) en assurant la coordination de l'assistance financiere et technique tant entre eux-memes qu'avec l'Etat; ii) en contribuant dans toute la mesure du possible a financer les charges recurrentes; iii) en maintenant un dialogue empreint de franchise avec les autorites au sujet des strategies et des politiques a adopter. Enfin, la bonne execution du programme-cadre dependra de la qualite de l'assistance technique et de l'efficacite avec laquelle elle est utilisee. Dans ce domaine, la responsabilite en incombe aussi bien aux bailleurs de fonds qu'au Tchad. - xxv 34. II convient de souligner a cet egard que Ie Tchad est tellement tributaire de l'aide exterieur qu'il n'est pas en mesure d'influer comme il Ie faudrait sur les decisions d'affectation des credits si l'aide budgetaire arrive, les salaires sont payes; si elle n'arrive pas, ils ne sont pas payes. Dans bien des cas, les bailleurs de fonds decident seuls du cholx, du financement, de l'execution et du suivi des projets d'aide. II est important que les autorites tchadiennes soient sur un pied d'egalite dans ces decisions et d'acquerait la base de statistique dont elles ont besoin, ainsi que Ie savoir-faire et les capacites d'analyse necessaires. Dans Ie contexte tchadien, il sera cependant preferable de progresser par etapes afin de donner aux techniciens tchadiens Ie temps de developper leur experienc,~ dans la programmation des investissements. Un prcgrannne d'actions complementaire 35. ::~e programme-cadre se limite aux actions les plus urgentes dans les SE cte:,,J,rs cles. Parallelement a ces actions, Ie Gouvernement devra prendt eo'.! envisager des mesures dans les memes secteurs ou dans d' aut res sectet:rs, ou des mesures qui depassent l'horizon du moyen terme. Les grandEs llgnes de ce programme complementaire sont les suivantes. En ce qui c(>ncerne la tres import ante COTONTCHAD, les mesures a prendre se repartissent en deux categories i) Les mesures de suivi du Programme d'urgEmce dont la principale consiste a amenager un reechelonnement realh:te des arrieres dus par la societe a la Banque centrale. Nos projections financieres mont rent qu'un reechelonnement nettement plus libeu,l est essentiel au redressement de la COTONTCHAD, de la filiere coton et de l'economie dans son ensemble; ii) les nouvelles questions qui devront etre abordees dans Ie cadre de la Phase II. Parmi ces nouvelles questions figurf.~nt la nature du regime fiscal a appliquer a la COTONTCHAD lorsqu'elle sera redevenue rentable ainsi que la possibilite d'une restructuration du capital de l'entreprise. En ce qui concerne l'agriculture hors coton, trois domaines doivent etre etudies avec un soin particulier : a) la recherche, b) la commercialisation, et c) l'irrigation, domaine pour lequel il faut elaborer une politique afin de minimiser les fluctuations de la produ.;.tion. Deux autres problemes doivent etre etudies dans Ie cadre de l'agriculture, bien que leur solution implique une action a long terme et une approche multisectorielle. II s'agit de la desertification et de la conservation des sols. Dans Ie secteur de l'elevage, il faudra se pencher de plus pres sur Ie problemes de la distribution des produits veterinaires, les pr.ogrammes de vaccination et l'hydraulique pastorale, en tenant compte des p lrCClUrS de nomadisation et des methodes de transhumance. Le Tchad devra egalement chercher des debouches pour la viande refrigeree. 36. Le programme complementaire comprend egalement i) la reprise des activ:ltef; d' exploration miniere (avant la guerre, les travaux avaient permi~ de decouvrir des traces de divers minerais); ii) Ie reexamen de la polit:lque de l'energie lorsque la production de petrole aura demarre, etant donne que celle-ci aura des repercussions sur Ie cout et la structure des prix de la STEE, les possibilites d'approvisionnement en sous-produits et Ie co~t de ceux-ci, etc.; iii) la definition d'une strategie en vue de devel<)pper Ie secteur du tourisme, dont Ie potentiel n' est pas negligeable. En ce qui concerne l'industrie et Ie commerce, les questions primordiales a etudier sont celles de la viabilite a long terme et du potentiel de croissance des quatre grandes industries manufacturieres (textiles, - xxvi cigarettes, biere et sucre) ainsi que les possibilites de diversification du secteur manufacturier - questions qui n'ont pas ete abordees dans Ie programme-cadre. 37. Sur Ie plan de la gestion economique, Ie programme d'action complementaire elargit la portee des interventions pour passer de la programmation et de la budgetisation a la planification a moyen et a long termes et notamment a' la mise en place des moyens necessaires pour permettre aux services tchadiens d'accomplir ces taches. En matiere de finances publiques, les priorites sont les suivantes : mise en oeuvre d'une reforme fiscale et d'autres mesures en vue d'elargir l'assiette de l'impot, en s'effor~ant notamment d'integrer une part plus importante du secteur traditionnel dans l'economie officielle (comptabilisee); amelioration du processus budgetaire de fa~on a etablir une correlation plus etroite avec les ressources disponibles; et preparation d'un programme d'action en vue d'amener les traitements de la fonction publique a un niveau plus realiste et plus equitable, compte tenu des ressources financieres disponibles et des objectifs d'efficacite recherches. Perspectives d'avenir 38. Le resultat de ces actions dependra dans une large mesure des le~ons que Ie Tchad aura su tirer de l'experience des autres pays en developpement et des erreurs qu'il pourra eviter. 11 faudrait avant tout eviter un developpement excess if de l'appareil administratif, une reglementation trop tatillonne, et des projets qui ne sont pas fondes sur une strategie clairement articulee ou qui impliquent la creation de nouvelles entreprises publiques: II faudrait egalement s'efforcer d'eviter une dependance structurelle a l'egard de l'assistance technique, en veillant a ce que la releve des conseillers soit systematiquement assuree a l'issue d'une periode de temps determinee par une formation sur Ie pas bien con~ue. En fin, etant donne les problemes que pose Ie chomage, les besoins en matiere de services et Ie volume eleve d'importations qu'implique la consommation urbaine, il faudrait egalement eviter d'enclencher un processus d'urbanisation incontrolable. 39. Tout en cherchant a eviter les erreurs commises par les autres, Ie Tchad doit aussi tenir compte de son heritage, de son experience et de son particularisme pour definir son avenir. Cette remarque peut s'appliquer dans les domaines suivants en particulier unite nationale, diversification de l'economie, promotion du secteur prive, mise en valeur des res sources humaines et preservation de l'environnement : o Unite nationale. C'est la un objectif extremement important du Gouvernement. Bien que des progres notables aient ete realises dans ce domaine, il faudra, pour l'intensifier et la consolider, assurer l'integration economique, c'est-a dire relier les regions les unes aux aut res par des moyens de transport, des echanges et un reseau equilibre de services. L'objectif devrait etre d'associer Ie plus grand nombre possible de communautes au processus de developpement. - xxvii o Diversification. Les efforts devraient etre concentres non seulement sur Ie developpement de nouvelles activites, mais aussi sur la revitalisation de la production traditionnelle (niebe, gomme arabique, etc.) dont la production pourrait etre sensiblement accrue. De plus, la diversification doit etre pensee en fonction du marche regional africain; l'avenir economique du Tchad depend de ce marche plus que du marche national ou des autres debouches exterieurs. o Promotion du secteur prive. Le succes de l'effort d'ajustement, dans Ie cadre duquel la diversification joue un role capital, dependra autant des initiatives du secteur prive que de l'action de l'Etat. Malgre les progres tres importants realises depuis la fin de la guerre, la revitalisation du secteur prive est loin d'etre acquise. II est necessaire pour cela d'instaurer un climat qui incite les tchadiens a se lancer dans des entreprises productives et les societes etrangeres a revenir s'installer au Tchad ou a s'y implanter. o Mise en valeur des ressources humaines. Plutot que de compter sur la croissance economique pour assurer son bien etre, il est vital que Ie Tchad investisse des maintenant dans la mise en valeur des res sources humaines pour rendre possible une acceleration du developpement economique. Ces investissements doivent toutefois etre adaptes aux structures sociales car les liens traditionnels, que ce soit au niveau de la famille elargie ou du groupe ethnique, demeurent tres puissants. C'est un atout extremement important dans un pays qui n'a pas les res sources necessaires pour assumer Ie role de l'Etat providence. Si Ie Tchad a pu resister aux effets de la secheresse, c'est en grande partie grace a ces liens traditionnels. Le developpement devrait donc s'appuyer sur ces structures et non les aliener. o Eguilibre ecologigue. Le Tchad a un systeme ecologique fragile, dont l'equilibre est menace par Ie deboisement, la degradation des sols, et l'assechement de la nappe phreatique. Ces problemes sont difficiles a regIer, mais ils ne sont pas insurmontables si les principales parties concernees - les responsables tchadiens, des bailleurs de fonds, les agriculteurs et les eleveurs - travaillent de concert. Iis doivent Ie faire parce que l'environnement physique, qui a modele Ie passe du Tchad plus que tout autre facteur, va aussi modeler son avenir. - xxviii INTRODUCTION 1. Publie en 1977, Ie dernier memorandum economique sur Ie Tchad retra~rait P~volution du pay~ )usCJu'e~ 1?75. 1 Entre 1?68 et 1?77, quatre memorlmdums economiques ont ete prepares, a raison de un a peu pres tous les trois ans (1968, 1971, 1973 et 1977). L'interruption de ce cycle est due princlpalement aux evenements politiques et militaires intervenus au Tchad entre 1979 et 1982. 2. La date choisie pour la publica~ion du present memorandum econ~nique tient a plusieurs facteurs, outre Ie retour a la stabilite dans la maleure partie du pays. Le premier concerne la base statistique du Tchad, laquelle avait ete presque entierement detruite pendant Ie conflit. Bien Iue les donnees disponibles presentent encore de graves lacunes, ce qui empec'le une analyse classique et complete de Peconomie, on dispose aujou::d 'hui pour la premiere fois depuis longtemps de donnees suffisantes pour faire une evaluation raisonnablement fiable de la situation econornique globa1e du pays, des principaux problemes a resoudre et des persp,!ctives d'avenir. En deuxieme lieu, 1es principa1es institutions econ~niques (ministeres, banques, grandes entreprises, etc.), en grande partie remises sur pied depuis 1982, ont commence a tourner leur attention des :)rob lemes immediats vers 1es problemes a plus long terme. Troislemement, les relations du Tchad avec les donateurs se sont normalisees et La dialogue etabli avec ces derniers va en s' intensifiant. Quatrlemement, comme cela est indique dans la preface, la cooperation entre les bdlleurs de fonds se presente bien elle aussi; ils echangent volontiers des i"l.formations et sont prets a poursuivre des objectifs communs. 3. Ces facteurs ont egalement determine l'auditoire et les objectifs du present memorandum, qui s'adresse en particulier a la Banque mondiale, au Gouvernement tchadien et a l'ensemble des bailleurs de fonds : a la Banque, parce que c'est Ie premier memorandum etabli depuis dix ana; au Gouvel~nement, parce que la capacite d'analyae economique des institutions tchadiennes est pour 1e moment tres limitee du fait de la necessite pour l' administration, ces dernieres annees, de concentrer l'essentiel de son attention aux besoins de reconstruction; et aux donateurs, parce que des objectifs communs supposent un partage de l' information. 4. Ce memorandum a pour objectifs d'evaluer la situation economique et so.;iale du Tchad - a la fin d'une periode troublee, caracterisee par un long .~,onflit, deux secheresses et l'effondrement du cours mondial du coton, princ::,pale exportation du pays - et de definir aussi clairement que possible les a.:tions et 1es ressources necessaires pour ameliorer la situation et les perspnctives de developpement du pays. 11 convient de souligner qu'a ce stade tout diagnostic des problemes de l'economie tchadienne comporte une marge importante d'erreurs (du fait notamment des limitations du systeme stati:ltique), et que les perspectives d'evolution du pays contiennent egalenent de grandes incertitudes. Le moment n'est donc pas encore venu, et il sel'ait risque, de proposer des solutions a long terme aux problemes notoiles que Ie pays connait de longue date - faiblesse du revenu, absence de littoral, dependance excessive a Pegard du coton et qui ont ete exacelbes par la guerre de 1979-82. Cependant, il est temps d'aborder les 11 !!I,ubligue du Tchad Memorandum economigue (Rapport No 1340-CD), 30 juin 19i7. - xxix problemes a long terme et de suggerer des mesures preliminaires, en acceptant Ie risque que cela comporte. L'objectif de ce rapport est donc d'identifier les priorites lorsque cela est possible. 5. Le Chapitre I retrace l'evolution de l'economie tchadienne depuis Ie milieu des annees 70, periode couverte par Ie dernier memorandum economique, en mettant l' accent sur les consequences profondes et persistantes du conflit de 1979-82. Le Chapitre II traite de l'evolution recente; il examine les principaux agregats macroeconomiques et les initiatives prises par Ie Gouvernement et par les donateurs au cours des deux a trois dernieres annees. Les Chapitres III a v analysent les questions qui se posent et les priorites sectorielles en ce qui concerne les activites productives, les infrastructures et Ie secteur social et mettent notamment l'accent sur la necessite de definir ou d'ameliorer les strategies sectorielles ou de preciser celles qui existent deja. Le Chapitre VI examine les elements determinants des tendances futures et, a ce titre, divers facteurs exogenes et partiellement exogenes tels que les relations commerciales, la mobilisation des ressources interieures, les perspectives d'investissement, et les contraintes institutionnelles. Enfin, Ie Chapitre VII presente des projections a moyen terme et les politiques qui leur sont associees, en distinguant les mesures deja prises par Ie Gouvernement de celles qui doivent etre adoptees ou mises en application. Ce chapitre se termine par un bref examen des questions touchant Ie long terme, telles que la diversification, Ie renforcement du secteur prive, l'environnement, et la mise en valeur des ressources humaines - qui sont de loin l'atout Ie plus important du Tchad. 6. L'Annexe 1 presente la situation d'ensemble et les perspectives du secteur cotonnier mondial. Les activites des organisations non gouvernementales au Tchad sont revues dans l'Annexe 2, et Ie programme d'action du Gouvernement pour les trois prochaines annees est resume sous forme de matrice dans l'Annexe 3. L'Annexe 4 contient une liste d'actions suggerees pour completer Ie programme d'action a moyen terme. Afin de faciliter la tache des chercheurs a ce stade critique, Ie memorandum contient egalement (Annexe 5) une bibliographie selective de publications dont certains documents officiels qui ne sont pas accessibles au public en general. 7. C'est Ie premier rapport economique que la Banque a cons acre au Tchad depuis plus de dix ans. C'est pourquoi l'attention est concentree sur les secteurs ou sous-secteurs sur lesquels repose l'economie tchadienne. Les autres, en particulier les telecommunications, les transports aeriens, les affaires sociales, l'environnement et Ie tourisme, sont simplement survoles. Dans bien des cas, Ie manque quasi total d'informations et de donnees n'a permis qu'une analyse rapide. C'est Ie cas notamment du secteur informel, qui joue pourtant un role central dans Ie developpement economique du pays. A mesure que Ie Gouvernement etablira des priorites pour la planification du developpement a long terme et a mesure que des etudes seront entreprises et des donnees recueillies, Ie cadre des rapports economiques de la Banque sera elargi pour englober d'autres secteurs et d'autres problemes importants. - 1 I. CADRE GENERAL A. Caracteristigues generales 1. Le Tchad possede un certain nombre de caracteristiques qui detenninent son expansion economique de meme que son developpement social et politLque. Celles-ci peuvent etre classees en trois grandes categories. La premi.;re, et la plus importante, est celle des caracteristiques physigues du pays, a commencer par son emplacement geographique. Bien que le Tchad ne soit)as le seul pays enclave d'Afrique, i1 compte parmi les plus grands pays Les mol.ns accessib1es. 2 Sa capita1e, N'Djamena, est Ii 1. 765 km du port maritLme le plus proche (Port Harcourt, au Nigeria). Les villes d'Abeche et de Sa:'h sont encore plus eloignees de l'ocean respectivement de 760 km et 560 ~~ (voir la carte page suivante). De plus, Ii cause du mauvais etat des route., Ie cout des transports terrestres par tonne/km est sensib1ement plus eleve sur la partie tchadienne des itineraires d'acces au littoral. Il n'est donc pas rare que 1e cout d'un produit 8 Abeche ou a Sarh soit le doub1·~ du cout f.o.b. en Europe. C'est 18 un handicap exceptionnel1ement lourd eu egard au revenu par habitant du Tchad. L'absence de littoral a notamnent pour consequence de rendre d'autant plus important 1e maintien de re1atLons po1itiques et economiques satisfaisantes avec 1es pays voisins. 3 2. Le Tchad se caracteriseaussi par l'''asymetrie'' des conditions c1ima~~iques, et en particulier du :egime des pluies. Alors que 1a moitie nord de son territoire est aride, etant situee dans la zone saharienne, le sud a un c1imat tropical, avec des pluies assez abondantes qui alimentent deux cours d'eau perennes, qui alimentent Ii leur tour un vaste lac (le lac Tchad). Cette asymetrie - que l'on retrouve egalement dans la repartition de la population et la configuration des cultures - aboutit a des situations extremes. Par exemp1e, il ne p1eut generalement que quatre jours par an dans Ie Nord, mais 95 jours dans Ie Sud (66 jours aN'Djamena) ou les inondations sont frequentes et posent un probleme majeur (qui tient aussi a 1a nat:ure des sols) en rend ant les routes impraticab1es pendant des jours ou des semaines. En outre, acause de la chaleur, qui atteint 48 degres a l'ombre au mois d'avril, 90 % de l'eau deversee dans le lac Tchad s,evapore. 3. La variabilite du c1imat et des pluies d'une annee a l'autre revet une inlportance encore plus grande que ces differences regionales. Le Tchad n'a pas subi moins de six periodes de secheresse au cours des vingt dernieres annees, dont deux particulierement graves. Les variations de la super:icie du lac Tchad au cours des cent dernieres annees en sont une preuvl: spectaculaire: estimee a 28.000 km2 en 1870, cette superficie etait de ll..,700 km2 en 1908; elle atteignait 26.000 km2 en 1963, mais n'etait plus que dt: 2..! }00 km2 en 1984. L'amplitude des fluctuations et l'incertitude quant a~ fait qu'elles se reproduiront pesent lourdement sur l' adm:.nis:.ration et la population du pays, et representent une contrainte sur llutilisation des ressources. Les conditions de vie s'en trouvent gravement alterees et les emplois modifies : on peut compter 50.000 pecheurs pendar~ une annee et aucun l'annee suivante; en outre, il devient difficile, sinon impossible, de planifier dans un environnement ou l'extreme n'a rien d'excEptionnel : c'est comme si on devait planifier pour deux vies. De £1 Sa superficie, d'environ 1,3 million de km 2 (plus de deux fois la France) c1esse 1e Tchad au cinquieme rang des pays africains et au vingtieme rang a l'ec~elle mondiale. - 2 plus, la fin de la secheresse comporte ses propres problemes ou dangers comme des reinstallations prematurees de personnes deplacees et une dependance excessive a l'egard de l'aide alimentaire. Tous ces problemes deja difficiles Ie sont encore plus pour un pays pauvre comme Ie Tchad. 4. La deuxieme categorie de caracteristiques concerne l'adaptation de la population tchadienne la son environnement physique. En 1985, celle-ci etait estimee a environ 5 millions d'habitants - soit une densite moyenne de quatre habitants au km2. Cependant, les densites varient beaucoup d'une region a l'autre. Seulement environ 3 % de la population vit dans la zone saharienne du Nord ou les sols sont sablonneux et les pluies inferieures a 300 mm par an. Dans cette region, la principale activite est l'elevage nomade et transhumant et l'agriculture n'est pratiquee que dans les oasis et dans les bas-fonds occasionnellement submerges par les crues. Environ 40 % de la population vit dans la zone soudanienne du Sud qui couvre 25 % de la superficie du pays. Les sols de cette region sont composes d'argiles lourdes et la pluviometrie est de 600 a 1.200 mm par an. Les conditions physiques permettent a ses habitants de cultiver du coton comme culture de rente, et les principales productions vivrieres sont les cereales, les tubereux et l'arachide (pour Ie marche local). Entre ces deux extremes se trouve la zone sahelienne dont les sols sont composes de sables et de limons et qui re~oit de 300 a 600 mm de pluie par an. Plus de la moitie de la population vit dans cette region ou l'agriculture de subsistance coexiste avec l'elevage pratique par les agriculteurs sedentaires et par des pasteurs semi-nomades. L'elevage occupe une plus grande place a mesure que l'on va vers Ie Nord. Les principales productions vegetales sont Ie mil et Ie sorgho, elements de base du regime alimentaire tchadien. Bien que 80 % des Tchadiens vivent en milieu rural, la population urbaine, comme ailleurs en Afrique, s'accroit plus vite que la population totale. On estime que N'Djamena regroupe environ 400.000 personnes, soit deux fois plus qu'il y a 12 ans seulement. 5. La structure de la population reflete la repartition des possibilites economiques - lesquelles dependent largement de l'environnement physique - sauf dans Ie cas de N'Djamena dont la croissance est plus recente et tient a des raisons plus complexes. Le coton est peut-etre aussi un cas particulier. Bien que Ie climat et les sols de la region Sud conviennent a cette culture, elle y a ete introduite en fait imposee par l' administration coloniale en 1925 : la culture du coton a ete ·'..,bligatoire" pendant un certain nombre d' annees. Depuis, la pl.' d. ~.on s' est regulierement developpee, en grande partie sous l'effet de la mise en place d'un systeme de distribution d'intrants et de transformation qui a conduit a un accroissement des superficies. JI Soudan, Republique centrafricaine, Niger, Nigeria, Cameroun et Libye. IBRD 20148 I r ARAB REP. LIBYA i OF EGYPT ALGERIA j-'-'--- I 20' I --.-" -./ NIGER CHAD .~ SUDAN 10' 10' CENTRAL AFRICAN REPUBLIC o Bombori CHAD INTERNATIONAL TRANSPORT CONNECTIONS 5' Airports " ATLAN"/( National Capitals --- Main Roads o 1.·fA N .......-+--+-+-1, Ra iI roo d s River Route _ . _ . - International Boundaries Miles , 100 , 150 200 fll,s map /l.ts i)ec;.1 pnj! f/I'e(j i)r r~ ~ &'l/('s sla' (txc/usrvc!Hy lot the COM.\'eI1ren¢S IJI IN rlt8ders and 1$ (\'xCft: INeIy IOf ,"'" ·rlllmllli l1.iS at TII9v.wJd Bank and IhfI fnfemalionsl I F~ COrp£/rlltlOl'l fli del"romJl'l;f'QfIS tmo(161'H1 /tie boI,.o1cJ;r11e.S s/lown 011 //Irs map 00 no! o 100 200 rrropIy, Ofl /tie parI Of Th WOl1d BB/I" iJfJ/:1 Itle "'ernollllOO&l frnanr;e CQI'p¢TlltlOfl, Ifni' jWgmenl Kilometers Ofl/tllll11lfl8lfliltvsola.II/!l<"'laryo.-jl)r.,ndr-semefltOlacc-eplanceIJISt.ICh~.5- " ~-------·--------~----------~-------L------------------~-------------------L----~M~A~Y~I~9~87 20' - 5 6. La troisieme categorie de caracteristiques concerne 1e p1ura1isme cu1ture1 de 1a population tchadienne, comme en temoignent notamment 1a presence de 20 grands groupes ethniques dont 1es plus nombreux sont ceux des Saras (dans 1e Sud), des Arabes (dans 1e Centre) et des Mabas (dans 1e Centre-Est, 1e nombre de religions (islam, christianisme et animisme), et ce1ui des 1angues (12 groupes et jusqu'a 110 dia1ectes). 7. Ces trois groupes de caracteristique exp1iquent en grande partie 1e Tchac. Par exemp1e, 1es differences physiques que l'on observe en se dep1a~ar,t vers 1e Nord se traduisent par des disparites de revenu qui renforcEnt 1e risque de conf1its; l' interruption saisonniere des communications (a cause des crues et du mauvais etat des routes) a pour effet dE renforcer ce risque car e11e ne touche pas ega1ement toutes 1es sous-re~,ions et groupes ethniques. De meme, 1es exportations non enregistrees de betai1 sur pied vers 1e Nigeria resu1tent de facteurs physiqUES (et pas seu1ement economiques) et de l'existence de liens ethniquEs par de1a 1es frontieres. 8. Un fait l'emporte sur tous 1es autres, a savoir 1a dependance du Tchad a l'egard d'un environnement physique dont 1es variations echappent a tout cor,trole. La place predominante qu'occupe 1e coton dans ses recettes d'exportation rend ega1ement 1e pays particu1ierement vulnerable aux fluctuations du cours mondia1 de ce produit, mais cette vu1nerabi1ite est accentuEe par 1es variations de l'offre sous l'effet des conditions c1imaticues : 1e Tchad n'ayant pas d'inf1uence sur 1e cours mondia1, une diminut10n de 1a production peut coincider avec une baisse du prix mondia1. B. L'ec:onomie depuis l'independance 9. 11 existe tres peu de series statistiques remontant jusqu'a 1960. De plus, meme lorsqu'on dispose d'estimations chronologiques et que ce11es ci temoignent d'un changement, i1 est diffici1e de determiner si ce1ui-ci ref1ete une veritable variation ou seu1ement une modification de 1a methode d'estimation ou du manque de fiabi1ite des donnees. 11 en est ainsi pour 1es esti.mations relatives a 1a population, qui 1aissent penser que 1e taux d'accroissement s'est acce1ere depuis 1960. 4 Bien qu'une te11e evolution ne soit pas incompatible avec l'experience d'autres pays africains, i1 y a au Tche.d un manque particu1ierement criant de donnees permettant de confirmer cette tendance. Les estimations chronologiques du PIB, qui ne sont ni continues ni homogenes, appe11ent 1es memes reserves. C'est en partie pour cette raison que l'on n'a pas tente, dans 1a presente section, de retn,cer 1 'histoire economique de cette periode et que l'on a prefere attirer l'attention sur certaines evolutions qui peuvent aider a comprendre 1a natule et les raisons de 1a situation actuelle du Tchad. !!I Les cinq derniers memorandums economiques donnent 1es estimations suivantes : memorandum de 1968, 1,4 %; memorandum de 1971, 2 %; memorandums de 1973 et 1977, 2,1 %; memorandum actue1, 2,4 %. - 6 1. Les dix-sept premieres annees 10. L'economie tchadienne s'est developpee a un ry:hme plus ou moi~s regulier, mais modeste, au cours des dix-sept premieres annees apres l'independance. D'apres les donnees disponibles, pendant les annees 60, Ie PIB aurait augmente de 5 % par an en prix courants, soit environ 2 % au moins en prix constants, d'ou une diminution probable du revenu reel par habitant (voir par. 9 pour les chiffres concernant la population). Cette croissance a ete principalement Ie fait du secteur "monetise", qui comprend la production cotonniere, les activites commerciales et les services du secteur public; et l'on estime que la croissance de l'economie traditionnelle a ete de 1,6 % par an. Pendant la premiere moitie des annees 70, qui ont ete marquees par plusieurs annees de graves secheresses, la croissance annuelle moyenne (reelle) du PIB est tombee moins de 1 %. 5 a 11. Lorsqu'il a accede a l'independance, Ie Tchad etait moins bien prepare que la plupart des autres pays africains. En 1960, son reseau routier ne comprenait pas de routes goudronnees, la seule route carrossable en permanence etait la route reliant N'Djamena (Fort-Lamy) a Sarh (Fort- Archambault). Le nombre de medecins etait de un pour 73.000 personnes, l'esperance de vie a la naissance etait de 39 ans; Ie taux de scolarisation etait de 17 % seulement pour l'enseignement primaire et de moins de 1 % pour Ie secondaire. En 1967, la proportion des non-Tchadiens dans la main-d'oeuvre etait encore de 15 %. Pour les postes de cadres superieurs et moyens, elle etait d'environ 95 % et, meme dans Ie cas des contremaitres, elle se chiffrait a 80 %. 6 12. L'independance a ete suivie de troubles interieurs et exterieurs qui se sont encore fait sentir ces dernieres annees. L'indicateur statistique Ie plus revelateur des premieres annees apres l'independance est la part des depenses publiques courantes affectee a la defense et a la securite : de 7,1 % en 1960, cel1e-ci est passee a 29,4 % en 1966. 7 Les recettes publiques ont toutefois augmente de 15 % par an au cours de cette periode (plus vite que Ie PIB) et Ie budget de fonctionnement a ete excedentaire ou equilibre de 1963 1967. a L'accroissement des recettes a resulte de l'imposition de nouvelles taxes, d'une amelioration de l'administration des impots et de recoltes de coton plus abondantes. Les excedents ont finance 20 % du budget d'investissement. 13. Pendant les annees 60, les taux d'investissement, public et prive, ont ete de l'ordre de 10 % - pourcentage nullement impressionnant - cause a notamment de l'augmentation des depenses de securite. En outre, si Ie Tchad a re~u davantage d'aide exterieure pendant la seconde moitie de la decennie, 21 Banque mondiale, Developpement economigue du Tchad Potentiel et contraintes (Rapport No 75-CD), 2 juillet 1973, p. 3; et Memorandum economigue de 1977, Ope cit., Tableau 2.2. ~I Memorandum de 1973, Ope cit., Tableau 1.10. 11 Banque mondiale, L'economie de la Republigue du Tchad, (Rapport No 8F0071), mars 1968, Tableau 15. - 8 secheresse et 1a production a atteint son point culminant avec un PIB de 160 milliards de francs CFA (157 dollars par habitant) en 1977, grace a d'abondantes reco1tes de coton. A cette epoque, en plus d'un secteur informla1 actif, 1e Tchad possedait quatre banques locales, p1usieurs grandes entreprises manufacturieres, et environ 90 petites et moyennes entreprises (PME). 2. La periode 1978-85 17. Au cours des dix dernieres annees, 1e Tchad a ete tres severement touchE par trois catastrophes successives: i) un conf1it interieur qui a ete bEaucoup plus violent et a cree beaucoup plus de divisions que tout autre conf1it anterieur; ii) une secheresse d'une gravite sans precedent; et iii) :,a baisse 1a plus forte et 1a plus rapide qu' ait jamais subie 1e cours mondil11 du coton. Bien que 1es donnees relatives a 1a periode de guerre (1979 .. 82) soient limitees et peu fiab1es, l' amp leur (environ 30 %) de 1a baissH' de 1a production globa1e temoigne de 1a gravite des perturbations subie:,: par l'economie. C'est 1e secteur forme1 moderne qui a ete 1e plus durem,mt touche, 1a p1upart des entreprises ayant fortement reduit ou meme suspe:'ldu leurs operations. Le secteur bancaire a cesse de fonctionner penda'lt deux ans, de meme que 1a Banque centrale. L'etonnant est que 1e sectelr cotonnier a continue a fonctionner en reussissant a surmonter de grandas difficu1tes logistiques et a maintenir 1a production moyenne de coton·graine a environ 65 % du niveau de 1973-77. Plus de 1a moitie des PME ont disparu ou ont ete temporairement fermees. La population de N'Djamena est t:>mbee a moins d'un tiers de ce qu'e11e etait avant 1e conf1it (300.000 habitants) et 1a ville a ete en grande partie detruite. La p1upart des expatries ont quitte 1e pays. L'administration po1itique a cesse de fonctionner, a tous 1es niveaux, tandis qu'etaient abandonnes 1es services publics et gouvernementaux. Les infrastructures et 1es equipements physiques ont ete en grande partie detruits ou endommages par 1e manque d'entretien; 1e reseau routier, en particu1ier, s'est gravement deteriore, ce qui entrave 1es echanges interieurs et abouti a une fragmentation de l'eccnomie. 18. Avec 1'arrivee au pouvoir, en 1982, du Gouvernement actue1, et avec 1a restauration progressive de 1a stabi1ite po1itique, l'economie est entrEe dans une periode de redressement et 1e PIB reel a augmente de 5,5 % en H83, atteignant cette annee-1a pres de 78 % du niveau de 1977. Cette repr:,se a toutefois ete interrompue par 1a secheresse sans precedent de 1984·,85 qui a reduit 1e lac Tchad a un dixieme de sa superficie normale et asseche certains tron'rons du Chari. La production cerea1iere est tombee a 346.1100 tonnes seu1ement, ce qui a entraine un deficit cerea1ier d'environ 300.POO connes, correspondant a 1a moitie des besoins totaux du pays. La zone sahe1ienne au nord du pays a ete particu1ierement touchee, ce qui a provoque des dep1acements de population a l'interieur de 1a zone soud··nienne. Des secours internationaux bien coordonnes, sous 1a direction du PHUD et avec l'entiere cooperation du Gouvernement, ont prevenu une famine generalisee et evite 1a creation de camps de refugies grace a un bon prog~amme de reinstallation des populations dep1acees dans 1es zones agri,~oles productives (voir page 1 de l' Annexe 2 pour 1e role du SECADEV dans 1a definition de cette politique). Le dec1in de 1a production des cerei1es a toutefois marque un temps d'arret pour 1e redressement economique et 1a PIB reel a baisse de 5,5 % en 1984. - 7 une part croissante de ces apports est a11ee au financement des deficits budget aires apparus apres 1967 et a diverses depenses courantes. En 1969, 37 % seu1ement des apports exterieurs a11aient a l'''aide au deve1oppement ll , 36 % a l'''assistance technique", principa1ement pour remunerer 1es enseignants etrangers, et 27 % a l' "aide courante". 8 Cette repartition devait etre 1a meme au debut des annees 80. 14. Pendant cette periode, 1es principaux facteurs qui ont determine l'evo1ution du pays outre l'instabi1ite interieure - ont ete 1es conditions climatiques et 1es decisions touchant 1e secteur cotonnier. A l'exception d'une annee de secheresse en 1969, 1es conditions climatiques ont ete de norma1es a favorab1es pendant 1es annees 60 ou 1es reco1tes de cerea1es ont suffi - et 1argement pendant 1a deuxieme moitie de 1a decennie - aux besoins du pays (voir Graphique 1). La grave secheresse de 1971 a 1973 a transforme l'excedent en deficit, 1eque1 a ete couvert en grande partie par l'aide a1imentaire. La secheresse a neanmoins eu de profonds effets sur toute 1,economie. En 1973, 1a pire annee de secheresse, 1e PIB reel a diminue de 9 % et sa compos ante agrico1e de 14 %; de plus, 1e Tchad a perdu un tiers de son chepte1, ce qui a ete a l'origine pour cette annee-1a d'un desinvestissement net. 15. Durant ces dix-sept premieres annees, la production de coton a ega1ement ete influencee par les variations climatiques. Toutefois, l'introduction, a partir de 1960, de "programmes de productivite" a ete le principal facteur de developpement du secteur, comme on le verra au Chapitre III. Ces programmes ont contribue a une augmentation des rendements qui a atteint jusqu'a 40 % a la fin des annees 60. En outre, apres etre restes stationnaires a 26 francs CFA/kg pendant 14 ans, 1es prix offerts aux producteurs de coton ont ete portes en quatre etapes successives a 43 francs CFA/kg en 1974/75 (Graphique 2). Ce relevement, combine a la normalisation des conditions climatiques apres la secheresse de 1971-73, a accru la production de 25 % et 1es recettes d'un pourcentage encore superieur, etant donne qu'il c01ncidait avec l'essor mondial des prix des produits de base. 11 en est resulte un etat d'''euphorie'', comme en temoigne l'adoption d'un extraordinaire objectif de 750.000 tonnes pour 1a campagne cotonniere de 1975/76, 1equel devait etre atteint, dans le cadre de l'''operation agriculture" par la reorientation d'ouvriers du secteur urbain vers l'agricu1ture. 9 Bien que le programme ait ete rapidement abandonne, la production de coton a encore augmente de 21 % pendant cette campagne, atteignant 1e niveau sans precedent de 174.000 tonnes. 16. 11 convient de noter que les recettes pub1iques ont baisse de plus de 20 % pendant la secheresse de 1970-73 et que le deficit courant a double. Ce deficit a ete reduit de moitie lorsqu'en 1975 les conditions climatiques sont redevenues satisfaisantes et que les recettes ont augmente. Au milieu des annees 70, les recettes publiques etaient plus elevees qu'avant 1a ~/ Banque mondiale, L'economie du Tchad - Situation actuelle et perspectives (Rapport No AW-24a), 9 avril 1971, p. 13. 2/ Africa South of Sahara, p. 294. BES01NS ALIM NTAIRES, PRODUCTION DE CEREALES EFFECTIFS DU CHEP L 1965-1985 800 16000 I.EGENDE 15000 PRODUCTION 700 ",. --,-----"""" o --- BESOINS 14000 600 CHEPTEL 500 --- ---- - 13000 (./) 12000 EG w Z 400 ti I- Z o ~ 11000 0 o o g 300 10000 200 9000 100 BOOO o ' I ' , I' I I' I I' I I! I It' I J , I' 'I! I I' 'I' 'I I 'I' I I! I I' I,' I I' J 7000 >-" 65 67 69 71 73 75 7 79 81 83 85 ANNEES LES BESOINS AUMENTAIRES CONCERNENT LES BESOINS EN CEREALES UNIQUEMENT. PRODUCTIO DE COTON GRAINE ET PRIX AU PRODUCTEUR. 1960-1984 1BO 360 LEGENDE 170 ~~u PRODUCTION 160 320 150 PRIX 140 300 SURFACE 130 2BO 120 r.n r.n 260 W w :z:: . (!) 1 10 0:::: :z::~ ~ ~?100 240 f:i:3 :::r: 00 gL1- 90 220 0 0 0 BO 200 70 60 1BO 50 160 40 GJ 140 I"i 30 Pl '"d ::r ..... ..0 20~1--+-~-+--+-4--+--~~-r~--+-4--+--+-~-+~~~-r~--+-~-+--+-4--+ 120 C ro 60 62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 N ANNEES LA PRODUCTION ET LES SURFACES SONT UNE MOYENNE MOBILE SUR TROIS ANS - 13 19. Bien que 1es p1uies aient ete satisfaisantes en 1985, ce facteur favorable a ete contredit par l'effondrement du cours mondia1 du coton : entre avril 1984 et 1a mi-1985, 1e prix du coton tchadien est tombe de pres de 40 %. Ces evolutions sont examinees dans 1es deux chapitres qui suivent. 20. Pendant 1a periode 1983-85, 1es donateurs ont fourni au Tchad une aide sub;tantie11e tota1isant environ 325 millions de dollars. La fa~on dont cet~e assistance a ete repartie temoigne de l'urgence des difficu1tes et des c·mtraintes imposees au pays par 1e niveau de ses recettes : 52 % sont all :~s a des secours d 'urgence, surtout des envois de vivres, 10 % a l' aide b .ldgetaire et moins de 40 %a l' aide au deve10ppement. 10 Le :iefi, du deve10ppement 21. Cet examen de l'evo1ution du Tchad depuis son accession a l'indepeldance conduit aux observations suivantes. Premierement, si 1e Tchad es: l'un des pays 1es plus pauvres du monde, ce1a n'est du qu'en partie a.lX contraintes imposees par ses ressources physiques et humaines. C'est eg~lement parce que i) son capital physique et administratif etait 1imite1:>rs de l'accession a l'independance; Ii) l'aide au deve10ppement n'a pas ete ::res abondante; et iii) 1e conf1it po1itique a absorbe une grande part des efforts et des ressources, internes et externes, au detriment du deve10pp ,~ment. 22. Deuxiemement, ma1gre 1es limitations physiques signa1ees dan~ 1a Section !~, 1e Tchad possede un potentie1 de deve10ppement considerable. I1 s'est mOlltre capable de satisfaire ses besoins a1imentaires pendant un certain nombre d'annees de chacune des trois dernieres decennies, et i1 dispose d'importantes possibi1ites d'accroitre sa production agrico1e. Si 1a part des terres arab1es n'est que de 15 I, 1e pays est si grand que ce1a represen~e neanmoins pres de dix fois 1es superficies actue11ement cu1tivees. Le potentie1 d'irrigation est ega1ement important. 11 En outre, Ie Tchad possede de substantie11es res sources petro1ieres qui pourraient satisfaire 1a quasi-tota1ite de 1a demande interieure et ame1iorer d~ fa~on importante 1es recettes d'exportation (Chapitre IV). En fait, Ie probleme du developpement ne reside pas dans Ie fait que Ie Tchad n'a pas les ressources permettant de rea1iser d'importants progres, mais qu'i1 n'a jamais eu veritab1ement 1a possibilite de 1es exploiter. 23. Tloisiemement, dans 1a p1upart des domaines, l'hor10ge du deve10ppement s'est arretee depuis 10 a15 ans. L'inconvenient est d'avoir perdu un temps precieux, perte que l'on peut mesurer de differentes fa~ons, aussi tragiques 1es unes que 1es autres sur 1e plan de 1a sante et du bien-etr.e, perte dans 1e domaine de 1a recherche agrico1e, des satisfactions ----,-_..._ . _- 10/Gouvernement tchadien, Plan interimaire, 1986-89, p. 28. 11/T. Ja:nes Goering, Toward Greater Food Security in the Sahel: An Overview of Issues and Prospects, Banque mondiale, Division de l'economie et des po1itiques agrico1es, Document de travail No 15, 23 mars 1978, p. 16. - 14 personnelles et collectives qu'offre l'education, des possibilites de formation et d'experience administrative ··· A tout cela s'ajoute encore une autre perte : on dit souvent que le developpement economique a des effets "unificateurs" - sur le plan politique et ethnique; s'il en est ainsi, il faut inclure cela dans le passif du Tchad. Le defi du developpement, au niveau macroeconomique comme a l'echelon sectoriel, n'est guere different de ce qu'il etait il y a 10 a 15 ans. Comme le disait justement le Memorandum economique de 1973, il s'agit essentiellement i) d'accroitre la production agricole, ce qui permettrait en outre de disposer des ressources pour reduire la pauvrete, et ii) d'ameliorer la sante, la nutrition, et l'education - et bien sur les transports - sans quoi il serait impossible d'exploiter le potentiel de l'agriculture et d'ameliorer la productivite de la main-d'oeuvre. 12 12/Memorandum economique de 1973, op. cit., p. 16 et 32. - 15 II. EVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE 24. Bien que 1a reprise economique ait connu un temps d'arret en 1984 en rahon des repercussions de 1a secheresse sur 1a production agrico1e, 1es operat:ons de redressement entreprises pour re1ever 1e pays des ruines conseclitives aux evenements de 1a periode 1979-82 se sont poursuivies dans 1es aut,res secteurs. En 1984, 1a Banque centrale (BEAC) avait deja rouvert ses pOltes sinsi que deux banques connnercia1es, et toutes 1es grandes industlies avaient repris leurs activites et retrouve un niveau de production ega! ou superieur a celui de 1977. Le secteur commercial tradit:,onne1, qui avait soutenu l'economie pendant toutes 1es hosti1ites, etait l'rOS?ere et un certain nombre de petites et moyennes entreprises avaient repris leurs activites. A de nombreux egards, l'activite economique accusa:,t un retard par rapport a 1977, mais certains indicateurs etaient encoun,geants: 1es recettes budgetaires s' ame1ioraient grace a une reco1te except:,onne11e de coton en 1983/84 et a 1a bonne tenue du marche mondia1, 1es recettes d'exportation avaient plus que double en valeur nominale par rapport a 1977. 25. Etant donne 1e role determinant du coton dans l'economie tchadiEnne. particu1ierement au cours des deux dernieres annees, ce chapitre S'OUVrE sur un examen de l'evo1ution recente de ce secteur. 11 presentera ensuitE une analyse du secteur public et des comptes exterieurs, et brossera un tabjeau de 1a situation macroeconomique d'ensemb1e dans 1a mesure ou 1es donnee~ et les estimations disponibles le permettent. Dans ce contexte, on decrin 1es grandes lignes d' action du Gouvernement tchadien et des bai11e\.,rs de fonds au cours des dernieres annees. Le chapitre se terminera par un bref expose de 1a situation actuelle et une evaluation succincte des perspectives a court terme. A. LI filiere coton 26. Toutefois, etudier l'economie tchadienne en 1985 et 1986, c'est dans ur,e large mesure etudier connnent 1a crise survenue dans 1e secteur cotonnjer a touche pratiquement toutes 1es principa1es variables sector1e11es et macroeconomiques du pays. Ainsi, 1es Tchadiens ont du faire face ~,une crise economique a un moment ou 1e pays etait encore en train de se remEttre ces effets de 1a secheresse et ou 1e Gouvernement avait connnence a fairE des plans de deve10ppement aplus long terme. En 1984, annee sans grand changerr.ent par rapport aux annees precedentes, l'industrie cotonniere a fourr,i e~viron 20 % des recettes budgetaires de l'Etat et plus de 60 % des recettEs d'exportation du pays (pres de 75 % des recettes provenant des exportt tiO:1S de marchandises), comme 1e montre 1e tableau ci-apres : - 16 - Chiffres Recettes Recettes d'affaires Credit au budget aires d'exportation industrie1 secteur prive (en milliards de francs CFA) Total 1984 14,8 73,0 64,0 45,9 dont : coton 2,7 42,4 42,5 18,0 Total 1986 14,2 50,4 42,3 75,0 dont : coton 0,0 14,7 17,2 42,8 Le secteur faisait vivre et travailler quelque 650.000 agriculteurs et salaries de l'industrie, et 1es ventes de la COTONTCHAD (societe mixte tres active dans 1e secteur) representaient les deux tiers du chiffre d'affai!~s industrie1 du pays. A la fin de 1984, 1a COTONTCHAD avait absorbe pres de 40 % du credit interne alloue au secteur prive, pourcentage qui allait augmenter avec l'aggravation de 1a crise financiere. 27. La crise du coton est imputable a des facteurs a la fois externes et internes puisque l'effondrement des cours (voir Annexe 2) a coincide avec un accroissement demesure des depenses de production de la COTONTCHAD, accroissement consecutif a la mauvaise gestion administrative et financiere de la societe. L'evo1ution favorable du cours mondial du coton en 1983/84 s'est traduite par une augmentation sans precedent (9 %) des superficies consacrees au coton dans 1e monde. Des rendements records ont amene les producteurs a offrir 19 millions de tonnes de coton-fibre sur 1e marche, alors que la demande etait evaluee a 15,1 millions de tonnes. Fait particulierement important, 1a Chine - importateur net de coton jusqu'a une periode recente est venue grossir le pe10ton des grands exportateurs. Au milieu de 1986, les stocks mondiaux atteignaient environ 10 millions de tonnes, soit deux tiers de la consommation mondiale annuelle (voir Graphique 3). La Chine detenait pres de 1a moitie de ces stocks. Ce desequi1ibre du marche a entraine une chute sans precedent des cours : d'un record de 1,96 dollar/kg au milieu de 1984, 1e prix du coton est tombe a 1,34 dollar/kg en mai 1985, puis a 0,83 dollar/kg au milieu de 1986. 13 Etant donne l'ampleur des stocks mondiaux, 1es prix ne se redresseront sans doute que lentement, 1e processus de retablissement exigeant plus de quelques annees. Toutefois, les perspectives pour 1987-88 sont nettement meilleures qu'on ne 1e prevoyait il y a moins d'un an. A 1a fin de 1986, les cours ont commence a remonter plus rapidement que ne 1e pensaient les ana1ystes du marche du coton; ils depassaient 1,40 dollar/kg au debut de 1987 - contre 1,10 dollar/kg selon les previsions etablies six mois plus tot (Graphique 4). Le mouvement de hausse s'est poursuivi et au milieu de 1987, les prix ont atteint 1,70 dollar/kg. 13/Sauf indication contraire, toutes les donnees concernant les cours mondiaux - dans ce rapport concernent l'indice "A", qualite Middling 1-3/32 pouce, c.a.f. Europe du Nord. , . PRODUCTION MONDIALE DE COTON~ CONSOMMATION ET STOCKS~ 1 980-1 986 20.----------------------------------------------------------------------. · r--.-....r-- ... · r"""'"\r- LL \ j L i "I LJ r:.. 18 CONSOMMATION PRODUCTION 16 D STOCKS CHINOIS 14 STOCKS MONDIAUX [:G ~ 12 ~ W o 10 en ::z o ::J 8 -' ::2 6 4 2 w oI t:;=':' r;==t J 80 81 82 83 84 85 86 ANNEES RIX MONDIAUX 0 COTON 1 980-1 987 2.50~---------------------------------------------------------------------------. LEGENDE 2.25 AClUEl ········ ESTIME 2.00 1.75 1.50 ci ~ ~ ...·. ui 1.25 ...... .'.. :::l ' U) a::: 1.00 ~ 0 1.50 Cl .75 1.25 1.00 .50 .ns .L......,_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _....I J M M J S N J M M .25 1986-87 .J::' O....l·--------;--------;--------+--------+--------+--------r--------r--------r-------4 80 81 82 83 84 85 86 87 ANNEES - 21 28. La depreciation du dollar en 1986 a accentue la chute des prix du coton en francs CFA, de sorte que les prix a l'exportation de la COTONTCHAD sont tombes d'un niveau record de plus de 850 francs CFA/kg en 1984 a moins de 300 francs CFA/kg au debut de 1986. Cet effondrement des prix a coincide avec une periode de gestion financiere laxiste qui a entraine une augmentation rapide des couts moyens de production (voir Chapitre III Section A), qui ont augmente de 70 % en valeur nominale entre 1982/83 et1984/85 - alors que les niveaux le production restaient pratiquement inchanges. Avec des couts moyens superieurs a 1.100 francs CFA/kg en 1984/85, alors que le prix moyen du marche n' atteig [lait que 430 francs CFA/kg environ, la COTONTCHAD a subi une perte d'exploitation de 18,1 milliards de francs CFA (41 millions de dollars) en 1984/85, puis un deficit de 23,3 milliards de francs CFA (67 millions de dollars) en 1985/86. La societe s'est trouvee dans l'impossibilite d'assurer le servi :~e de ses dettes a court terme, qui avaient atteint des proportions tres imp:>rtantes, ou de faire face a ses obligations financieres. La poursuit i! des operations de la filiere coton a ete brutalement remise en question. 29. L'effondrement total du secteur a la suite de ces evenements aurait eu pour le Tchad des consequences economiques et sociales d'une extraordinaire gravite; il aurait notamment entraine une chute brutale du revenu des populati :ms rurales, un accroissement du chomage, la paralysie du systeme bancaire et. une diminution des recettes budget aires et des recettes d'exportilticm du pays. Devant la gravite de la situation, le Gouvernement a reagi rai>idement. En cooperation avec la communaute des bailleurs de fonds, il a mis en oeuvre un programme d'urgence (decrit au Chapitre III) destine a soutenir l'industrie cotonniere pendant une periode d'ajustement, evitant ainsi la paralysie du secteur du coton et du systeme bancaire. 30. C'est sur cette toile de fond qu'il faut analyser l'evolution economiq~e recente du Tchad. C'est une tache d'autant plus difficile que l'on manque d'elements d'appreciation sur certains aspects fondamentaux de l'economie. Les donnees de base concernant 1a population, 1e PIB, 1es prix et l'invest.issement sont soit inexistantes, soit tres sommaires, ce qui rend touCe ev.aluation de 1a croissance ree1le et du bien-etre social au niveau macroecoJ:l.omique extremement diffici1e. Toutefois, en s'aidant des analyses sectoriel1es et microeconomiques pour completer 1es estimations macroecoJ:l.omiques, on peut brosser un tableau re1ativement fidele de l'economie qui esc cel1e d'un pays qui s'efforce de surmonter le dernier en date (la crise cotonniere) d'une serie d'obstacles a son developpement a long terme. B. Le secteur public 1. Analyse des recettes et des depenses 31. Le secteur public est modeste au regard de 1a dimension de l'economLe du pay~, et la part qu'il represente dans 1e PIB a diminue au cours des dernLeres annees. En 1977, 1es recettes tota1es de l'administration centrale representaient environ 9 % du PIB et les depenses totales, 11 %. En 1986, ce.;; pourcentages etaient, respectivement, tombes a environ 6 % et 8,6 %, et le deficit a atteint un nouveau record avec 2,6 % du PIB - chiffre qui n'a riende particu1ierement alarmant tant que l'on ne considere pas qu'il - 22 representait plus d'un tiers des recettes de l'Etat cette annee-la. 14 La faib1e importance des operations de l'Etat tient au fait que la mise en place de l'administration est recente et que les ressources de celle-ci sont 1imitees. E11e traduit ega1ement 1a preference des autorites pour une economie libera1e, dans 1aque11e 1e role du secteur public est de completer plutot que de remp1acer 1e secteur prive. L'avantage de cet etat de choses, c'est que 1e Tchad devrait pouvoir mettre en place un apparei1 administratif efficace et rationnel, et eviter d'avoir a instituer des subventions (en faveur des entreprises parapub1iques ou des biens de consommation, par exemp1e), qui ont greve les finances pub1iques dans d'autres pays. 32. En valeur abso1ue, 1es recettes comme 1es depenses de l'Etat ont augm~nte pendant 1! periode 1983-85, jusqu'au moment ou 1a crise du coton a amene le Tchad a adopter une politique restrictive en 1986. L'annee precedente (1985), les finances pub1iques n'avaient pas souffert de la crise financiere qui s'annonyait dans 1e secteur du coton. Au contraire, 1es recettes d'exportation, gonf1ees en raison de l'exportation tardive de 1a reco1te de coton exceptionne11e de 1984, se sont e1evees a3,4 milliards de francs CFA, ce qui a porte 1es recettes de l'Etat aun niveau jamais atteint (21 milliards de francs CFA) (voir Tableau 1). Les depenses ont augmente plus 1entement, ce qui a permis de ramener 1e deficit budgetaire de 5,6 milliards de francs CFA en 1984 a 3,9 milliards en 1985. Comme pour les annees precedentes, le deficit a ete finance en partie par une accumulation d'arrieres, mais surtout grace a une aide budgetaire fournie par l'etranger (voir Tableau 22 de l'Annexe). 14/Les comptes du budget presentes dans ce rapport ne concernent qu'une partie des transactions effectives. Le deficit budgetaire reel est sans doute nettement plus important, du fait notamment des depenses militaires qui n'ont pas ete comptabilisees. - 23 Tablee~u 1 OPERATIONS CONSOLIDEES DE L'ADMINISTRATION CENTRALE, 1983-86 (en milliards de francs CFA) 1983 1984 1985 1986 Recettes totales ~ 18,3 21,3 16,8 dont recettes fiscales 11. 6,5 14,8 17,2 14,2 dont . droits de douane a l' exportation 0,3 2,7 3,4 0,1 Depenseli totales 1l:. 13,2 23,9 25,2 24,3 Salail:es 6,6 6,3 8,2 9,5 Depem:es militaires 1l. 2,1 9,0 9,4 8,4 Biens et services 3,3 2,4 4,5 2,7 Serville de la dette exterieure l!! 0 0,1 1,8 1,4 Diver!: 1,2 6,1 1,3 2,3 Deficit (sur la base des engagements) -4,7 -5,6 -3,9 -7,5 11. Lell comptes consolides de l'Etat comprennent les operations de la CAA. 1l:. Lell depenses d'investissement financees au moyen de ressources interieures ont ete insignifiantes pendant la periode 1983-86. 1l. Unli importante partie des depenses militaires est financee par l'I,xterieur et n'est pas comptabilisee dans Ie budget de l'Etat. If!. Y (;ompris les paiements effectues en 1986 pour Ie reglement des arrieres. Ne sont pas pris en compte les paiements directs de la BEAC au FMI. Source Tableaux 17 et 22 de l'Annexe. 33. Le budget de 1986 etait en grande partie fonde sur les resultats de l'exerc~ce 85 et les responsables concernes n'airaient pas prevu la perte totale c~es recettes cotonnieres tant pour Ie Tresor que pour la Caisse autonomE~ d' amortissement (CAA), qui est chargee d' assurer Ie service de la dette pu.blique exterieure. Cette perte s 'est traduite par une baisse de 21 % des recettes totales, et elle a marque un retournement de tendance d'accroissement par rapport aux deux annees precedentes; elle a aussi entraine une augnllentation de 90 % du deficit budgetaire, lequel a atteint 7,5 milliards de francs CFA. Ce besoin urgent de financement a ete comble grace a une assistar.ce budgetaire exterieure exceptionnelle. 2. Reduction du deficit budgetaire ) 34. En 1986, la COTONTCHAD a ete degagee de toute obligation financiere a moyen terme dans Ie cadre du Programme d'urgence. Dans l'avenir immediat, Ie probleme qui se pose a l'Etat est donc de contenir Ie deficit budgetaire (en l'atsence de recettes cotonnieres) soit en comprimant les depenses, deja extremen,ent reduites, soit en degageant des recettes supplementaires grace a une amelioration du systeme budgetaire et· de l'administration fiscale. Quoi qu'il er. soit, il est clair que, du cote des depenses, la marge de manoeuvre est etrcite parce que les recettes ne suffisent meme pas a couvrir les depenses de fonctionnement de premiere necessite. Les investissements publics, evalues a 30 milliards de francs CFA en 1986, sont entierement finances par l'aide exterieure, tout comme une partie importante des depenses - 24 de fonctionnement qu'imp1iquent ces investissements. 15 Et l'Etat n'accorde aucune subvention au secteur parapub1ic, ce qui interdit une eventue11e compression des depenses pub1iques dans ce domaine. 16 35. Les depenses mi1itaires et 1es sa1aires sont 1es deux postes 1es plus importants du budget. En ce qui concerne 1e premier, i1 est pratiquement impossible d'etab1ir des previsions, mais i1 est peu probable qu'i1 soit sensib1ement reduit dans un avenir immediat; quant au deuxieme (sa1aires), i1 est diffici1e de 1e comprimer davantage. Avec 1e retab1issement de l'administration et 1a reprise de l'activite gouvernementa1e en 1982, 1e nombre de fonctionnaires a rapidement augmente et est reste compris entre 20.000 et 23.000 depuis 1e debut de 1985 (voir Tableau 37 de l'Annexe). Ceci ref1ete en partie l'importance que 1e Gouvernement attache a sa po1itique de reconciliation nationa1e, qui garantit un poste aux anciens fonctionnaires desireux de reintegrer l' administration. La masse sa1aria1e de 1a fonction pub1ique atteignait 8,2 milliards de francs CFA en 1985 et 9,5 milliards en 1986 (Tableau 1). Les fonctionnaires ne re~oivent encore que 60 % des sa1aires figurant dans 1a grille adoptee en 1967. A ce taux, 1es soldes versees varient a l'heure actuelle entre 7.200 francs CFA et 126.000 francs CFA par mois (soit entre 21 et 360 do11ars/mois), et 1e montant du sa1aire moyen en 1985 et 1986 etait de l'ordre de 38.000 francs CFA/mois (environ 100 do11ars/mois). A titre de comparaison, ce montant ne represente que 40 % de 1a remuneration moyenne des salaries des cinq grandes industries tchadiennes et i1 equivaut a peu pres a 1a remuneration d'un fonctionnaire senega1ais debut ant en 1985. 17 Bien que 1es sa1aires soient faib1es, l'Etat n'est pas en mesure de payer tous ses fonctionnaires et 1e versement des soldes a ete retarde a diverses reprises pendant des mois dans l'attente des decaissements de l'aide budgetaire exterieure. De fortes pressions continuent de s'exercer pour amener 1es autorites aaccroitre 1es effectifs de 1a fonction pub1ique mais, etant donne 1es contraintes financieres du pays, 1a masse sa1aria1e globa1e ne peut etre augmentee de fa~on notable dans un avenir immediat. 36. Les depenses de biens et services sont extremement comprimees comme 1e montre 1e manque generalise d'equipement et de fournitures de base (te1s que bureaux, chaises, papier, simple materiel de bureau) dans l'administration. Apres 1a reconstitution de 1a comptabi1ite de 1a dette exterieure en 1983, 1e Tchad a vou1u rembourser une plus forte proportion de ses echeances et eviter une accumulation plus importante des arrieres. ~/Voir Chapitre VI pour l'ana1yse du programme d'investissement public et de l'aide exterieure. l&/Les entreprises parapub1iques sont examinees dans 1es Chapitres III-V concernant 1es secteurs, et dans 1e Chapitre VI, Section D, intitu1ee "gestion economique". lZ/La distribution des sa1aires tchadiens parait cependant plus dissymetrique dans 1e secteur industrie1 que dans l'administration. Dans p1usieurs industries, 1es sa1aires vont de 10.000 francs CFA/mois environ seu1ement pour 1es ouvriers specialises jusqu'a plus de 400.000 francs/mois pour 1es cadres moyens tchadiens. - 25 - Cependant, faute de ressources, 1a CAA n'a pas ~ncore pu assurer 1e service integral de 1a dette. Les paiements effectues a ce titre n'ont et~ que de 4,1 millions de dollars en 1985, au lieu de 6,1 millions de dollars prevus, et de 2,2 millions de dollars en 1986 au lieu de 6,8 millions de dollars. 18 La CAA a en outre verse 1,9 million de dollars en 1986 pour reg1er 1es arrieres. Bien qu,~ 1e Gouvernement ait activement negocie des annu1ations et des reeche1..:mnements du service de 1a dette et des arrieres, 1a CAA sera respons~b1e du service de 1a dette prevu sur 1es prets existants, qui devrait passer fe 7 millions de dollars environ en 1987 8 plus de 13 millions de dollars en 1989, ce qui veut dire que le Gouvernement devra redoub1~r d' effor ::s pour trouver de nouvelles sources de revenUe 37. :usqu'en 1986, entre 55 % et 60 % des recettes fisca1es provenaient des echlnges internationaux, et notamment des droits d'importation. Les droits lies aux exportations de coton ayant ete nu1s en 1986, ce pourcentage a ete ram~ne a 45 I, 1es autr~s recettes fisca1es provenant essentie11ement de 1a taxe "unique" sur 1es biens et services, de 1a taxe sur 1e chiffre d'affaires et de l'impot sur 1e revenu des personnes physiques. 19 Les tentati~es faites pour degager des recettes supp1ementaires, particu1ierement apres 1) crise cotonniere, se sont heurtees acertaines faib1esses du systeme fiscal. Premierement, i1 repose sur une base etroite, non diversifiee, et l'admin:lstration des impots est inadequate, d'ou une diminution du rendement de l'im?ot. Deuxiemement, 1e Gouvernement manque de moyens pour analyser 1es repercu:~sions economiques et socia1es de diverses mesures fisca1es; de ce fait, 1e systeme de taxation est assez peu homogene car i1 procede d'une demarch;~ empirique. I1 se reve1e souvent trop lourd et trop comp1exe ou createul: de distorsions excessives et i1 favorise en fin de compte 1a consommiiltic'n de marchandises importees en fraude, ce qui decourage serieusi~ment 1a production interieure et/ou 1a commercialisation par 1es circuit~ officie1s entrainant par 18 meme une reduction des revenus que l'Etat cherche precisement a taxer. Se10n 1es dirigeants des principa1es industries tchadiel~nes, cette orientation des consommateurs vers 1es marchandises importees en fraude a ete un prob1eme particu1ierement serieux en ce qui concerne 1es cigarettes, 1es bois sons gazeuses, 1e sucre, l'hui1e et 1e savon. Pays ou 1a permeabi1ite des frontieres permet l'entree d'un flux regu1ier de marchandises de contrebande, 1e Tchad est confronte 8 un inevitable di1emme entre 1a necessite de se procurer des recettes et 1a necessite d'eviter d'introduire des distorsions dans 1e marche. Les secteurs dans 1esque1s 1es mecanisrnes fiscaux sont particu1ierement complexes et/ou qui supportent une charge Eisca1e tres e1evee sont genera1ement ega1ement generateurs de sources de rev~nu tres visib1es, comme 1a commercialisation du chepte1, 1a commercLa1isation du petro1e et 1es industries manufacturieres. 38. Pour compenser 1a perte des recettes cotonnieres, 1e Gouvernement a institu,~ une taxe unique "supp1ementaire", qui frappe diverses industries c1es 18/Ne s.)nt pas pris en compte 1es paiements directs de 1a BEAC au FMI, qui s'e1,~vent a environ 1 milliard de francs CFA par an. A partir de 1988, 1a CAA ,'issumera l' entiere responsabi1ite des paiements au FMI. 19/La ti.xe unique fonctionne comme un droit de douane sur 1es importations des entr.~prises il1dustrie11es et a pour effet de 1es exonerer de 1a taxe sur 1e chiL're d' affaires. - 26 (cigarettes, biere, textiles), afin d'accroitre les recettes de 1a CAA et de lui permettre de faire face au service de 1a dette. 11 est trop tot pour eva1uer l'impact de ces taxes, qui sont entrees en vigueur en octobre 1986, mais 1es chefs d'industrie predisent que l'augmentation des prix a 1a consommation (qui est genera1ement ega1e au montant de 1a taxe dans 1e systeme tchadien des prix homo1ogues) encouragera 1a consommation de marchandises de contrebande non taxees, ce qui entrainera une diminution des ventes des biens de production locale. 20 Ce1a aura pour resu1tat d'exacerber 1a recession engendree par 1a crise cotonniere qui a reduit 1e pouvoir d'achat des populations. Le Tchad a grand besoin de nouvelles sources de revenus, mais i1 doit s'efforcer d'e1argir l'assiette de l'impot dans toute 1a mesure du possible et d'ame1iorer 1e rendement de l'impot. Pour ce1a, i1 faut qu'i1 puisse se doter des moyens necessaires pour analyser 1es options offertes et mettre en place 1es modifications necessaires dans ce domaine et administrer 1e systeme fiscal qui en resu1tera. Les possibi1ites d'ame1iorer 1e systeme fiscal sont discutees de fa~on detai11ee au Chapitre VI. C. Le secteur exterieur 1. Analyse d'ensemb1e de 1a balance des paiements 39. Oepuis 1e debut des annees 80, 1a balance commercia1e a ete pratiquement toujours deficitaire. L'amp1eur du deficit est en grande partie determinee par 1es exportations de coton. En 1984, 1es recettes d'exportation ont ete exceptionne11ement e1evees et 1e pays n'a enregistre qu'un faib1e deficit commercial, car 1a production de coton a atteint un niveau record et 1e marche mondia1 des fibres a ete tres favorable. L'annee suivante, 1a diminution de 1a production et l'effondrement des cours ont reduit de pres de 50 % 1es recettes d'exportation de coton et, par voie de consequence, 1e montant global des recettes d'exportation de marchandises a baisse d'un tiers de sa valeur. Si 1es exportations de betai1, pour 1esque11es aucun chiffre n'est disponible pour l'annee 1977, sont exc1ues, 1es recettes d'exportation de 1985 ont atteint a peu pres 1e niveau nominal de 1977. La degradation de 1a situation dans 1e secteur du coton en 1986 a entraine une nouvelle baisse des recettes d'exportation. Para11e1ement, 1a valeur des importations a augmente de pres de 40 % en 1985, pour atteindre plus de 80 milliards de francs CFA, et e11e a peu diminue en 1986, ou e11e a ete ramenee a 70 milliards de francs CFA environ. En consequence, 1es modestes deficits commerciaux de 1983 et 1984 se sont transformes en un large deficit en 1985, qui n'a diminue que 1egerement en 1986 (voir Tableau 2). En outre, 1es paiements au titre des services non facteurs ont atteint des sommets inega1es, 20/Les "prix homo1ogues" sont des prix p1afonds fixes par 1e Gouvernement. I1s sont en principe etab1is a partir des couts de production majores d'une marge beneficiaire de 7 %, mais ce processus est lent et 1e rythme de l'augmentation des couts est souvent plus rapide que 1 'homologation. Lorsqu'i1 a institue 1es nouvelles taxes, 1e Gouvernement a cherche a proteger 1es industries en majorant 1es prix homo1ogues d'un montant ega1 a 1a taxe (sauf pour 1es textiles). Toutefois, en repercutant 1a tota1ite de 1a taxe sur 1es consommateurs, on risque de 1es amener a choisir de preference des marchandises entrees en fraude. Questions fisca1es mises a part, i1 est difficile de voir l'interet des prix plafonds si, en fait, la contrebande exerce continuellement une pression a la baisse sur le marche. - 27 essentiE~llement a cause des services lies a la prospection petroliere. Le compte (!ourant, qui avait enregistre des deficits assez modestes entre 1982 et 1984, a enregistre un deficit de 60 milliards de francs CFA (130 millions de dollars) en 1985, soit pres du cinquieme de la valeur estimative du PIB pour cette annee-la. Malgre la forte augmentation des decaissements au titre de l'aide au developpement (dons et prets) et malgre un investissement direct de 54 mill:lon£ de dollars de la compagnie petroliere ESSO, les reserves nettes ont dimlnue - pour la premiere fois depuis 1981 - de 11 milliards de francs CFA (32 millions de dollars). Tableau 2 : BALANCE DES PAIEMENTS, 1983-86 (en milliards de francs CFA) 1983 1986 Balance commerciale (net) -6,7 -2,7 -43,6 -37,2 Service .~, revenus des facteurs non c)mpris (net) -18,8 -23,7 -57,1 -45~O Remuner.:ttion des facteurs (net) -2,4 -3,6 -2,4 -3,2 Trans fe .::ts courants (net) 21,3 21,4 42,3 23,9 Balance des transactions courantes Dons of.:iciels (capitaux) 11,9 12,1 20,9 42,9 Emprunt.; a moyen et long termes (net) -0,7 -0,5 6,3 6,2 Investi,;sements directs et autre,; mouvements de capitaux -1,4 5,5 22,8 5,1 # Variati,m nette des reserves Pour memoire : Exportations de coton (22,5) (42,4) (19,8) (14,7) Source Tableau 15 de l'Annexe. 40. En 1986, Ie deficit du compte courant etait egal a celui de l'annee precedeate, mais les transferts au titre de l'aide ont plus que double. Malgre la redu,~tion des investissements directs d'ESSO, les tirages sur les reserves officielles ont ete ramenes a 7,2 milliards de francs CFA (soit 21 millions de dollars I mais, a la fin de 1986, celles-ci representaient plus qu'un mois environ d'importations de marchandises. Les investissements directs dans la pros~ec':,ion petroH,ere ont ete presque totalement decaisses en 1986. L'amelil)ration de la balance des paiements depend donc en grande partie du redress'~ment du secteur cotonnier et/ou de la diversification des exporta'~ions, ainsi que du maintien d'une aide exterieure importante. 41. Au cours des dernieres annees, la forte baisse des prix mondiaux du coton e1:. l'affaiblissement du dollar, monnaie dans laquelle s'effectu,: la majeure partie du commerce international de ce produit, ont accentue la pr~ssion sur la balance des paiements. Jusqu'en 1986, l'inflation interieure (de 5 a 10 % par an selon des estimations non officielles) contribue a accentunr cette pression. Un certain nombre de pays possedant un taux de - 28 change fixe comme le Tchad ont traite ce probleme en pla~ant une surtaxe sur les importations et ont utilise les revenus de cette surtaxe pour subventionner les exportations. Cela n'est pas aussi urgent ni aussi evident dans le cas du Tchad. Les prix du coton ont retrouve leur niveau plus rapidement que prevu et deux bonnes recoltes consecutives de cereales ont contribue a la baisse generale des prix; de plus, les tarifs existants et les couts de transport tres eleves ont deja tendance a rencherir les importations qui, a travers les circuits officiels, sont en grande partie limitees aux produits essentiels a la croissance. Dans ces conditions, une surtaxe a l'importation ne ferait qu'augmenter la structure globale des couts sans avoir l'avantage d'encourager la substitution des importations. L'efficacite d'une telle mesure serait en outre limitee par la permeabilite des longues frontieres tchadiennes. D'autre part, comme les exportations de marchandises sont dominees par le coton, dont le prix est determine en dehors du Tchad, et comme les possibilites d'exportation de produits manufactures sont limitees, l'impact des subventions a l'exportation serait marginal. Subventionner les exportations de coton aurait pour seul effet d'ameliorer la situation de tresorerie de la COTONTCHAD, sans modifier beaucoup le revenu des agriculteurs, et le financement de cette subvention au moyen d'une surtaxe a l'importation risquerait de stimuler la fraude et de reduire les importations passant par les circuits officiels. Il est certes souhaitable d'ameliorer la situation financiere de la COTONTCHAD, mais cela ne justifie pas en soi l'instauration d'une surtaxe a l'importation et de subventions a l'exportation sans une etude plus poussee de la question, compte tenu du fait que la structure des couts de production de la COTONTCHAD est favorable par rapport a celle des aut res producteurs africains (voir par. 88). 2. Augmentation des flux d'aide exterieure 42. L'analyse des flux d'aide au cours des dernieres annees fait ressortir un changement important dans la composition de l'aide exterieure dont beneficie le Tchad. Apres la secheresse de 1984/85, le pays a connu deux annees de bonnes recoltes et une plus grande stabilite politique dans le Sud. II a done pu passer des operations d'urgenee a la planifieation du developpement a plus long terme; parallelement, l'aide alimentaire d'urgence cedait la place a l'aide au developpement (voir Graphique 5). Les aides budget aires ont egalement augmente pour compenser les repercussions de la crise cotonniere sur les finances publiques. Cette tendance devrait se poursuivre en 1987, 85 % des flux d'aide prevus devant revetir la forme d'une aide au developpement pour des projets et 12 %, d'une aide budgetaire. Fait tout aussi important, le volume des decaissements devrait augmenter, pour passer d'environ 52 milliards de francs CFA (115 millions de dollars) en 1985 a environ 77 milliards de francs CFA (250 millions de dollars) en 1987, ce qui porterait Ie montant de l'aide par habitant d'environ 23 dollars a 48 dollars pendant ces deux annees (voir Tableau 18 de l'Annexe). 21 Ainsi, le Tchad beneficierait d'une aide superieure a la moyenne par habitant dans les pays d'Afrique subsaharienne a faible revenu, mais cette aide serait encore assez faible, compte tenu de la pauvrete du pays et de l'immensite de ses besoins de reconstruction apres la guerre. 21/II faut souligner toutefois que ces projections relatives aux decaissements en 1987, qui sont basees sur des enquetes emanant des bailleurs de fonds, se reveleront peut-etre trop elevees. j" · ' COMPOSt ION DE L'AID XTERIEURE, 1 985-87 250 I L G NDE I AIDE ALiMENTAIRE 225 AIDE BUDCETAIRE 200 AIDE AU DEV: 175 U) :::::> 150 ~ W o U) 125 :z:: o :::1 - 100 ::::2i: 75 o Ii 50 P> '1::J ::r 1-" .n ~ (1) 25 IJ1 O~-----' 1985 1986 1987 ANNEES · L.ES ESTIMATIONS 87 PROVIENNENT DU RECENSEMENT AUPRES DES BAlI..I..EURS. .' - 31 43. Pendant la periode 1983-85, l'aide aux projets etait concentree (par ordre d'importance decroissant) sur les ressources humaines (notamment la sante), Ie developpement agricole et l'infrastructure. En 1986, la gravite de la situation dans l'industrie cotonniere a necessite une aide importante au secteur industriel. En terme de decaissement, toutefois, les infrastructures et principalement les routes ont ete les principales priorites, suivies par l'agriculture, l'industrie et la sante (voir Tableau 19 de l'Annexe). 44. La tota1ite de l'aide exterieure fournie au Tchad au cours des dix dernierea annees a ete assortie de conditions de faveur. Toutefois, en 1986, 1a pays a re~u plus de prets que de dons et i1 est probable que cette tendance se maintiendra. De 1983 a 1985, periode pendant 1aque1le la priorite a ete donnee a l'aide alimentaire et sanitaire d'urgence, les prets n'ont represente que 9 % des decaissements. En 1986, 1a reorientation de l'aide vers les projets, la reprise des operations de pret de 1a Banque mondia1e et 1a necessite d'orienter vers la filiere coton des capitaux assez importants ont entr,al.n~~ une forte augmentation des engagements de prets, mais les decaissements n'ont pas suivi, puisqu'ils ne representaient que 14 % environ du total des decaissements. On s'attend cependant a ce qu'i1s atteignent 33 % du total en 1987. Bien que ces prets soient concessionnels, leur incidence sur Ie service futur de la dette ne sera pas negligeable. 3. Le fardeau de 1a dette exterieure 45. A la fin de 1986, Ie montant decaisse et non rembourse des dettes contractees et garanties par l'Etat s'elevait a 71 milliards de francs CFA environ (206 millions de dollars), soit 1 'equivalent de 25 % du PIB estime. Plus des trois quarts de cette dette representent des prets a des conditions concessionnelles: deux tiers ont ete octroyes par des institutions multilaterales et un tiers l'a ete au titre de l'aide bilaterale. Le reste de la dette (prets octroyes aux conditions du marche) est partage a peu pres egalemenc entre trois categories de credits: fournisseurs, institutions financieres privees et creanciers bilateraux (Ie Koweit notamment); tous ces emprunts sont anterieurs au conf1it de 1979-82. Avant les hostilites, les conditiolls faites au Tchad s'etaient durcies au fur et a mesure que Ie risque augmentait et que la credibilite du pays devenait insuffisante - ce qui est aujourd'nui toujours Ie cas pour faire appel au marche financier prive. Pendant :La periode 1983-85, Ie degre de concessionnalite a retrouve Ie niveau qu'il atteignait dix ans plus tot, l'element de don etant de l'ordre de 50 %. Toutefois, Ie volume des nouveaux engagements etait extremement faible : i1 ne a s' elevai I: en moyenne qu' 10 millions de dollars par an. II y avait a cela deux rai~ons: i) lea pays exportateurs de petrole et leurs institutions avaient r.eduit leurs concours, et ii) les creanciers officiels hesitaient a ' accorder de nouveaux prets au Tchad. Avec 1a reprise des operations de pret de la Banque mondiale en 1986 et l'augmentation des concours financiers accordes par la France, les nouveaux engagements ont retrouve leur niveau d'avant 1977, qui etait de l'ordre de 40 millions de dollars par an. 46. Le ratio effectif du service de la dette du Tchad en 1985 et 1986, calcule ;ur la base de la dette pub1ique et garantie par l'Etat, dont la CAA etait re;ponsable, etait extremement faible, a3,3 % et 1,5 %, respectivement (Tableau 3). Toutefois, 1es paiements ne couvraient pas la totalite du service de la dette prevu et des arrieres ont ete enregistres pendant ces deux annees. A 1a fin de 1985, les arrieres s'elevaient a 25,4 milliards de francs - 32 CFA (57 millions de dollars), soit environ un tiers de la dette decaissee et non remboursee, mais ce mont ant a legerement diminue en 1986, revenant a 24,8 milliards de francs CFA (72 millions de dollars), grace au paiement d'environ 650 millions de francs CFA et au reechelonnement des dettes contractees aupres de sources privees europeennes, qui n'avaient pas ete remboursees a l'echeance. Avec le paiement des arrieres, le ratio du service de la dette en 1986 passe a 2,8 %. Outre le service normal de la dette assure par la CAA, la BEAC a verse directement au FMI environ 1 milliard de francs CFA par an, ce qui a porte a environ 5 % le ratio du service global de la dette tchadienne en 1985 et 1986. Le Tchad devra continuer a effectuer des paiements aussi importants dans les prochaines annees, mais la responsabilite en sera confiee a la CAA a partir de 1988. Au total, le service de la dette prevu pendant la periode 1987-89 sur les prets existants sera de l'ordre de 10 a 13 millions de dollars par an, soit pres du double de ce que le Gouvernement a pu payer ces deux dernieres annees. Bien que le ratio du service de la dette - de l'ordre de 5 a 7 % soit faible, par rapport aux ratios habituellement consideres, il represente une lourde charge financiere pour le pays. Le paiement de 10 millions de dollars au titre du service de la dette represente environ 15 % des recettes de l'Etat prevues en 1987, et encore ce montant ne comprend pas les arrieres existants. Tableau 3 DETTE ET SERVICE DE LA DETTE, 1985-86 (en millions de dollars) 1985 1986 Montant decaisse et non rembourse de la dette 155,2 206,2 Encours, y compris mont ant non decaisse 226,3 320,7 Encours decaisse/PIB (%) 24,5 25,1 Arrieres 56,5 71,8 Service de la dette prevu, sans les arrieres et les paiements au FMI 6,1 6,8 Service de la dette effective 4,1 2,2 Ratio du service de la dette (%) 11 3,3 1,5 Reglement d'arrieres 0,0 1,9 Ratio du service de la dette, paiement des arrieres compris (%) 3,3 2,8 Paiements de la BCEA au FMI 2,4 2,9 Ratio du service de la dette, y compris .' les arrieres et les paiements au FMI (%) 5,2 4,8 11 Service de la dette en pourcentage des recettes provenant des exportations de biens et services. Source : Tableau 17 de l'Annexe. 47. La gestion de la dette est fondee sur une double approche. D'un cote, le Tchad a entame des negociations avec certains creanciers en vue d'annuler ou de reechelonner ses echeances. En 1983, deux creanciers bilateraux importants, la France et la Republique federale d'Allemagne, ont - 33 annu1e des prets s'e1evant, respectivement, a 5,3 milliards de francs CFA (13,8 millions de dollars) et 2,2 milliards de francs CFA (5,8 millions de dollars). Par ai11eurs, 1e Gouvernement compte sur 1a Caisse autonome d'amortissement (CAA) pour percevoir 1es recettes, ne figurant pas dans 1e budget de l'Etat, necessaires pour rembourser 1a dette exterieure. Ces recettes proviennent essentie11ement de taxes unitaires sur 1es produits manufactures et de taxes sur 1es benefices de certaines industries, banques et fonds speciaux (Caisse sucre, Fonds petro1e). En 1986, ces recettes se sont e1evees a 1,6 milliard de francs CFA (4,6 millions de dollars), y compris 1e produit de n.ouveaux impots institues au mois d'octobre pour compenser 1a diminutjon des recettes cotonnieres. Grace aces nouveaux impots et surtout grace at: renforcement des services fiscaux de 1a CAA, 1es recettes de 1a CAA devraier.t plus que doubler en 1987, d'apres 1es estimations du Gouvernement, atteign2nt 3,9 milliards de francs CFA (12 millions de dollars). I1 n'est pas certain tou~efois que 1a CAA pourra rea1iser cette projection optimiste - qui repose Essentie11ement sur 1a taxation des biens et services - en particu1ier a un monent ou l'economie souffre de 1a recession causee par 1a crise du coton de 198E. Neanmoins, 1es resu1tats du premier semestre de 1987 sont encoura!eants : 1a CAA a recouvre 1,7 milliard de francs CFA, soit plus de 40 % de l'objectif annue1. D. Crc,issance macroeconomigue et croissance sectorie11e 48. Si l'on se base sur 1es estimations du PIB pour juger 1a croissance de l' ec,onomie tchadienne, i1 importe de connaitre 1es 1imites de 1a methodo]ogie uti1isee et d'interpreter 1es resu1tats obtenus avec precaution. Depuis J977, on a ca1cu1e 1a valeur ajoutee a partir des variations dans 1es volumes de production, en se basant sur des coefficients techniques fixes etab1is pour 1a p1upart en 1973. Mais i1 est possible que ces coefficients techniq1.;es ou 1a ponderation d 'une activite a l' interieur d 'un secteur aient beaucouI' change depuis lors. De plus, i1 n 'y a pas d' indice d' inflation au Tchad; (In a donc retenu, comme hypothese de travail, un taux d'inf1ation de 8 a 10 % liar an pour 1a periode 1978-83; 1es estimations pour 1es annees suivant"s sont fondees sur des renseignements tres succincts sur certains prix. Ce1a ajoute un autre element d'incertitude dans 1es ca1cu1s du PIB nominal par rapport au PIB reel. Ma1gre ces 1imites, on peut uti1iser 1es estimat:,ons du PIB pour eva1uer 1es variations globa1es de 1a production nationa:,e en volume - et en valeur, mais de fac;on moins fiab1e. On peut etayer ces estimations par une analyse des statistiques de production par secteur et sous-secteur. '. - 34 Tableau 4 : PRODUIT INTERIEUR BRUT ET PRODUCTION PAR SECTEUR, 1983-86 Produit interieur brut PIB nominal (milliards de francs CFA courants) 223,9 224,2 298,7 283,0 PIB reel (milliards de francs CFA 1977) 133,5 125,8 162,3 158,5 Secteur primaire 62,2 46,7 74,3 73,0 Secteur secondaire 23,4 29,5 29,8 28,2 Secteur tertiaire 47,1 48,8 57,3 56,4 Impots indirects 0,8 0,8 0,9 0,9 Production Agriculture Coton (milliers de tonnes) 158 98 99 89 Cereales (milliers de tonnes) 453 346 739 726 Elevage (millions de tetes) 10,4 8,6 9,1 9,3 Industrie Fibre de coton (millions de tonnes) 38 60 36 39 Huile comestible (milliers d'hectolitres) 79 88 112 77 Sucre (milliers de tonnes) 22 28 25 24 Textiles (millions de metres) 13 14 16 15 Biere (milliers d'hectolitres) 121 135 152 124 Cigarettes (millions de paquets) 8 15 15 12 Services Transports 11 (milliers de tonnes) n.d. 162 152 105 Electricite consommee (millions de kwh) 35,4 37,3 43,7 48,3 11 Par la CTT, la Cooperative tchadienne de transporteurs. Source Tableaux 1 et 9 de l'Annexe. : 49. En 1983, la recolte record de coton et un debut de reprise dans le secteur industriel ont entraine une croissance de 5 a 6 % du PIB reel. 11 y a eu un retournement total de tendance en 1984 a cause de la secheresse, qui a tres durement affecte les cultures vivrieres et l,elevage. Dans l'industrie et la construction, la reprise et la croissance ont neanmoins ete spectaculaires. Le Tchad s'est remis tres vite des effets de la secheresse, puisque la production de cereales a plus que double, de sorte que le PIB reel a augme~te de 29 % en 1985, en depit des mauvais resultats de l'industrie cotonniere. C'est ainsi que le PIB reel a depasse pour la premiere fois le niveau enregistre en 1977, avec une valeur nominale evaluee a 299 milliards de francs CFA. L'annee 1986 a ete marquee par une quasi-stagnation du PIB, les effets directs et indirects de la crise cotonniere se faisant sentir dans - 35 toute 1 t economie, et notamment dans 1e secteur industrie1, ou 1a production de toutes les grandes industries a l'exception de la COTONTCHAD a baisse de 5 %a 21 %. Les mauvais resultats du secteur cotonnier ont toutefois ete compenses par une autre tres bonne recolte cerealiere (malgre certains degats localises resultant d'une invasion d'acridiens) et la poursuite de la reconstitution du cheptel. Globalement, 1a diminution du PIB reel a ete limitee a 2 %, alors que 1e }lIB nominal a ete ramene a 283 milliards de francs CFA en raison d'une baisse des prix evaluee a 3 %. Cette deflation tient a 1a baisse brutale du prix de~: cereales, ainsi qu' a la contraction de l' economie resultant de 1a crise cotonniere. Les pertes de revenu et la disponibilite limitee du credit ont fre:,ne 1a demande, provoquant une pression a 1a baisse sur les prix pour retablir l'equilibre du marche. En raison de la baisse du PIB reel et de l' accro: . ssement estimatif de 1a population, 1e revenu reel par habitant a diminue de 5 % en 1986. Toutefois, 1es estimations officiel1es de 1a populat:.on sont sujettes a caution, car e11es sont fondees sur une enquete de 1964 et un recensement de 1968, mais ne tiennent pas compte des effets de la guerre (IU de la secheresse. Quoi qu' il en soit, meme si Ie Tchad ne comptait que 4 m:.llions d'habitants au lieu du chiffre officie1 de 5 millions en 1985, 1e PIB lI.ominal par habitant serait de l'ordre de 100 a 200 dollars en 1985 et en 1986. ce qui, a l'evidence, classe Ie Tchad parmi les pays les plus pauvres. 50. On ne peut pas donner beaucoup de precisions sur la consommation et l' epargll.e au cours des dernieres annees, vu l' absence de statistiques sur l' invesl.issement public et prive. Selon les enquetes rea1isees aupres des bail1eul's de fonds pour la mise au point du Programme d'investissement public 1987, hi premier etabli au Tchad depuis plus de dix ans, l'investissement public /II atteint un montant total de 26 milliards de francs CFA environ en 1986. En prenant en compte l'investissement prive, l'investissement brut est estime iiL environ 30 milliards de francs CFA ou environ 65 % de 1a totalite des deboursflments dans 1e domaine de l' aide. L' epargne brute etait 1argement negativE;, entrainant une consommation excedant 1e PIB, et la consommation par habitant s'elevait a 66.300 francs CFA (192 dollars) (voir Tableau 5). En prenant un ratio simi1aire d'investissement brut par rapport aux deboursements d'aide en 1985, 1a consommation par tete est a10rs estimee a 72.700 francs CFA. Il. faut sou1igner que ces donnees pour l'epargne et la consommation sont indicatives, reposant sur des estimations tres approximatives de l'investissement prive et public, aussi bien que sur 1e PIB et 1a population, comme ce1a a ete souligne precedemment. J'ab1eau 5 INVESTISSEMENT, EPARGNE ET CONSOMMATION, 1985-i986 ' (en milliards de francs CFA) 1986 PIB 299 283 Importations nettes 83 87 ReSS(lUrCeS disponib1es 382 370 Invef;tissement brut 18 30 Epargne brute -65 -57 Cons ()mmat ion 364 340 Consommation par tete (francs CFA) 72.700 66.300 - 36 E. Monnaie et credit 51. Le manque de ressources du secteur bancaire a freine la croissance et la diversification de l'economie au cours des dernieres annees. A premiere vue, la situation semble pourtant favorable, malgre l'augmentation assez rapide de la masse monetaire : entre 1982 et 1985, celle-ci a augmente de 27 % par an en moyenne et Ie credit interieur de 18 %. La part des credits aux administrations publiques, qui etait d'environ 25 % en 1982-83, a diminue tant en valeur absolue qu'en valeur relative, et elle est tombee a moins de 9 % en 1985 et 1986 (voir Tableau 27 de l'Annexe). Bien que plus de 90 % du credit ait ete distribue au secteur prive, deux facteurs en ont reduit les effets sur l'economie : Ie moratoire impose sur tous les credits et depots anterieurs a 1980 et Ie fait que Ie portefeuille de creances est en grande partie constitue par des prets a la COTONTCHAD. 52. Le Gouvernement a impose un moratoire de cinq ans, qui prendra fin en decembre 1988, et gele tous les depots et credits en cours avant 1980. L'objectif etait d'empecher des retraits massifs de fonds lors de la reouverture des banques en 1983 et d'alleger la charge financiere des emprunteurs, dont les actifs avaient ete dans bien des cas detruits au cours des hostilites. Au debut, les credits geles constituaient l'essentiel des portefeuilles des banques, mais leur proportion a diminue au fur et a mesure que de nouveaux credits ont ete distribues : de trois quarts a la fin de 1984, elle est tombee a la moitie a la fin de 1985 (voir Tableau 30 de l'Annexe). De meme, la proportion des depots geles a ete ramenee a 40 % environ a la fin de 1985, en partie grace au deblocage d'un certain nombre d'entre eux, mais egalement a de nouveaux depots. 53. L'effet global du moratoire est difficile a determiner. 11 est indeniable que l'ampleur des credits geles implique une reduction du credit disponible pour Ie secteur prive. De plus, certains entrepreneurs ne peuvent utiliser leurs depots geles a des fins d'investissement ou pour la conduite de leurs affaires. Toutefois, Ie montant des credits geles est plus de deux fois superieur a celui des depots geles; en un certain sens, 1e moratoire a servi a proteger des entrepreneurs qui sans cela n'auraient pu rembourser leurs dettes - soit parce que leurs avoirs ont ete detruits, soit, dans certains cas, parce que l'entreprise connaissait deja des difficultes financieres avant Ie conflit. 54. Les responsab1es gouvernementaux et les autorites bancaires ont commence a etablir des plans pour la levee du moratoire. I1s ont ete rassures de constater, lors du recent deblocage de certains depots, que 1a fin du moratoire ne dec1enchera pas une fuite massive de capitaux. Ce qui est a craindre egalement, c'est que certains investisseurs ne reviennent pas au Tchad a cause de l'importance des sommes a verser au titre des arrieres en interets sur leurs dettes, et qu'un grand nombre d'emprunteurs ne seront pas encore en mesure de rembourser leurs dettes. Les banques commerciales sont disposees a renegocier les conditions de ces emprunts, mais la BEAC est tenue par ses statuts de co1lecter 1a totalite des paiements d'interets dus sur les credits reescomptes, lesque1s constituent 1a grande majorite des credits ge1es. Les banques commercia1es craignent d'etre prises entre un tres large contingent de debiteurs en cessation de paiements et 1es exigences de 1a Banque centrale - a un moment ou Ie secteur bancaire n'aura pas encore tota1ement resolu 1e prob1eme du credit a la fi1iere coton. 11 est toutefois - 37 peu probable que 1a BEAC insiste pour obtenir des paiements qui provoqueraient l'effondrement des banques commercia1es tchadiennes. 55. Les portefeui11es de creances des banques tchadiennes sont presque entierement constitues par des credits a court terme et leur manque de diversification est inquietant. Au milieu de 1986, pres de 90 % des creances sur 1e secteur prive etaient des credits a court terme et plus de 70 % de ces credits avaient ete octroyes a 1a COTONTCHAD. G10ba1ement, 1a COTONTCHAD represente 64 % des credits a l'economie, taux qui monte a 72 % si l'on englobe 1es quatre autres principa1es industries. La situation a tourne a 1a crise a 1a fin de 1985 et au debut de 1986, 10rsque 1a COTONTCHAD s'est trouvee incapable de rembourser ses credits a court terme. Les bilans des banques i11ustrent c1airement 1a situation : au milieu de 1984, 1es cr~dits a court terme a l'economie ont commence a augmenter rapidement, pour atteindre 65 mi11lards de francs CFA au milieu de 1986. La quasi-tota1ite des credits ainsi a,~co!-des a 1a COTONTCHAD etaient des credits reescomptes de 1a BEAC. Ces credits ont encourage 1es importations industrie11es et de biens de consommation, ce qui a epuise rapidement 1es reserves de change de 1a BEAC, qui au Ini1ieu de 1986, etaient pratiquement reduites a neant, tandis que 1es avoirs exterieurs nets du Tchad etaient tombes a un niveau dangereusement bas (voir Graphique 6 et Tableau 28 de l ' Annexe). Le secteur bancaire s 'est trouve paralyse 10rsque 1a COTONCHAD n'a pu rembourser 44 milliards de francs CFA au litre de credits a court terme. 56. A 1a fin de 1986, 1a BEAC a negocie 1e reeche10nnement des trois quarts ,environ de cette dette, a des conditions conformes a ses statuts : echeance de dix ans, plus un differe d'amortissement de cinq ans, a un taux d'interet de 6 % - au bout de deux ans. Peut-etre s'agit-i1 1a d'une solution provisoire, etant donne 1es difficu1tes financieres qui attendent 1a COTONTCHAD a moyen terme, mais ce1a 1aisse a penser qu'a l'avenir 1a BEAC sera plus disposee a preter au Tchad. Toutefois, cet arrangement ne reduit en rien 1es risques des banques commercia1es, pas plus qu'i1 ne permet en tant que tel d'accr01tre 1e volume du credit disponib1e. En fait, une solution provisoire au probleme des arrieres etait un prea1able a l'octroi de nouveaux credits de campagne indispensables pour reconstituer 1es fonds de rou1ement dans 1e secteur du coton. Pourtant, cette solution ne reduit ni 1es engagements des banques commercia1es ni ame1iore-t-el1e 1a disponibi1ite de credit a 1,economie. F. Programme d'action du Gouvernement 57. La premiere tache du Gouvernement apres 1a guerre a ete d'assurer le retour ii 1e norma1e dans l'administration et 1es services publics grace a 1a '- reintegl:-ation d' anciens fonctionnaires et au recrutement d' employes "tempor!lires". La 10urde tache~ que representait 1a reorganisation des services de 1a solde a ete menee sans l'aide de l'assistance technique etrangel:-e; a10rs que 1es fonctionnaires n'avaient ete payes qu'une seu1e fois en 1982, 1a situation s'est progressivement ame1ioree et, en 1983, 1es soldes ont ete versees de fa~on assez regu1iere a N'Djamena et dans certaines p rovinc ,as ; en 1986, e11es etaient payees regu1ierement dans tout 1e pays, mis a part des retards occasionne1s. Au debut de 1987, 1e pourcentage des sa1aires effectivement verses par rapport a 1a periode d'avant-guerre etait passe d,a 50 a 60 %; toutefois, 1es fonctionnaires ayant rang de directeur et au-de1a, et 1a police, re~oivent l'integra1ite de leur solde depuis p1usieurs annees. En 1986, 1e Gouvernement a mis fin au recrutement des employes "temporaires" et a entrepris un recensement des fonctionnaires, ce qui permettra d'ame1iorer 1a gestion financiere des services de paie. - 38 58. Le Gouvernement s'appuie sur 1e Contro1e d'Etat pour contro1er 1a gestion financiere du secteur public. Le Contro1e d'Etat est une unite d'audit autonome directement rattachee a1a Presidence, qui mene des audits et des investigations a 1a demande de 1a Presidence, rea1isant un contro1e ex post sur 1es operations des organismes publics et 1es entreprises. Recemment, i1 a mene cette tache avec succes etant ainsi 1e principal agent ayant permis 1a decouverte de fraudes et de detournements de fonds publics. Bien que, dans certains pays des agences d'audit autonomes soient devenues trop puissantes au point de bloquer 1e travail regu1ier des Ministeres, cette situation a peu de chances de se produire au Tchad, compte tenu de la petite tail1e du Controle d'Etat. 59. En 1983, Ie Ministere des finances a e1abore 1e premier budget de l'Etat depuis quatre ans. Le processus budgetaire s'est ame1iore depuis lors et, en 1986, une nouvelle nomenclature a ete adoptee; e11e permettra d'assurer plus efficacement la gestion des recettes et des depenses. En 1984 et 1985, 1e Gouvernement a egalement pris un certain nombre de mesures pour ame1iorer l'administration fisca1e; il a notamment divise N'Djamena en trois inspections des impots, institue une brigade de contro1e fiscal, cree des centres d'impots dans des villes secondaires, constitue des dossiers fiscaux pour 1es entreprises qui paient Ie plus d'impots et ameliore la coordination entre 1es services administratifs concernes. 60. Le remaniement intervenu en avril 1986 a porte a 21 Ie nombre des ministeres. La structure de l'apparei1 de l'Etat a toujours traduit 1e souci de pragmatisme, comme Ie montre la creation du Ministere pour 1a lutte contre les calamites naturelles (Ie MLCCN, devenu Ie Ministere de 1a securite alimentaire), ainsi que l'existence d'un certain nombre de comites interministeriels charge de questions te11es que 1a coordination des secours aux victimes de la secheresse, 1es negociations avec 1e FMI et 1a crise de 1a filiere coton. Etant donne 1a creation re1ativement recente de l'administration et les ressources extremement limitees dont elle dispose, il est indeniab1e que Ie Gouvernement a accompli une oeuvre remarquab1e en surmontant des situations d'urgence et en prenant 1es dispositions necessaires pour entreprendre la planification du deve10ppement a long terme. 61. Apres 1a secheresse de 1984, Ie Tchad a souvent ete cite comme un modele d'efficacite dans l'uti1isation de l'aide alimentaire - 1aque11e n'a pas seu1ement servi a couvrir des besoins alimentaires d'urgence, mais aussi a reinsta11er 1es populations sinistrees dans des regions productives et a construire des equipements dans 1e cadre d'operations "Vivres contre travail". Ce1a n'a ete possible que parce que 1e Gouvernement a ete receptif aux nouvelles conceptions de l'uti1isation de l'aide a1imentaire, et qu'i1 etait fermement decide a eviter 1a creation de camps de refugies et l'instauration d'une dependance a l'egard des distributions gratuites. Le MLCCN a travai11e en etroite cooperation avec 1a communaute internationa1e pour arriver a resoudre d'enormes prob1emes de logistique, et a organise des reunions hebdomadaires avec 1es organismes donateurs et 1es ONG (organisations non gouvernementa1es) afin d'eva1uer 1es progres realises dans les operations de secours. De meme, 1e Gouvernement a reconnu la gravite de 1a crise qui mena~ait 1a fi1iere coton, comme i1 a reconnu qu'il n'existait pas de solution miracle pour 1a maitriser. II a depuis lors travai11e activement avec 1a COTONTCHAD, 1es principaux bai11eurs de fonds et 1es banques pour e1aborer et mettre en oeuvre Ie Programme d'urgence d'appui a 1a filiere coton. ,'" , * PRIX MONDIAUX DU COTON. DETTE A COURT TERME DE LA COTONTCHAD ET AVOIRS EXTERIEURS NETS DE LA BANQUE CENTRALE 45 180 LEGENDE / ~ .4 40 170 DETTE 35 ............... 160 AVOIRES ·· ·· ."". PRIX """. 30 ···· 150 ""+" +. Ittr~·. Lt 25 ··.~ 140 ~ ...... ci W a V') 20 ;I"" ·· ..·· 130 ~ ............ ~ a /' ........... -..::.-~ ... , :z: w ~ .... , /' (.) /' :3 5! 15 /' , ..'.., ~, . ..... ..··· 120 10 .··""· \ . ···· ~. ·· ··· .·. 110 . \\ ·· · · ·· ... ·.. GJ >-j 5 100 \ .... Pl '"d ::Y ""', .0 \\ \. 190 C III 01 \: ............ 0" ......... -5 I 180 9/84 12/84 3/85 6/85 9/85 12/85 3/86 6/86 MOlS ET ANNEES - 41 6Z. Tout en donnant 1a priorite abso1ue aux situations de crise te11es que ce11es que l'on vient de decrire, Ie Gouvernement a ega1ement reussi a creer uc environnement favorable a la reprise de l'activite economique. Dans 1e secteur bancaire, il a joue un role dans l'etablissement du moratoire de 1983 et la reprise des activites bancaires. 11 a assume l'entiere responsabilite du reg1ement des dommages subis par 1a Banque centrale et des vo1s dort e1le a ete victime, et il a pris des mesures energiques pour reconst1tuer 1a comptabi1ite des operations financieres et determiner 1e montant des arrieres internes. Sur le plan des echanges regionaux, 1e Tchad a adhere ~ l'Union douaniere et economique de l'Afrique centrale (UDEAC) en 1984, et i1 projette d'a1igner progressivement ses droits de douane sur ceux des autIes pays membres d'ici a 1990 (voir Chapitre IV, par. 77). Pour stimu1eI 1es investissements, 1e Gouvernement procede a une revision du Code des invEstissements de 1963. La nature exacte des changements est toujours a l'etude, mais l'objectif essentie1 du Gouvernement est de permettre a davantage de petites et moyennes entreprises de beneficier des avant ages fiscaux et douaniers, et de mettre au point des criteres d'emp10i plus rigoureux pour 1es investisseurs potentiels (voir Chapitre IV, par. 71). 63. Les autorites tchadiennes ont egalement deploye des efforts tres importants pour conso1ider leurs relations avec la communaute internationale. Le Gouvernement a assume l'entiere responsabilite des obligations financieres des administrations precedentes et, en 1983-84, i1 a procede a une enquete aupres des creanciers du Tchad pour reconstituer la comptabi1ite de 1a dette exterieure. A 1a fin de 1984, 1a CAA avait dresse un tableau assez complet de la situation de 1a dette et du volume important des arrieres accumules. En meme terr.ps, 1e Gouvernement s'effor~ait de negocier 1e reeche10nnement et/ou l'annu1ation des echeances avec certains creanciers et il commen~ait a assurer Ie service de la dette dans des 1imites permises par ses ressources 1imitees. 64. Dans 1es situations de crise, comme dans 1e cadre de l'action entreprise en vue de programmer 1e developpement du pays a plus long terme, Ie Gouvernement a travai1le en etroite collaboration avec la communaute des bail1eurs de fonds. En 1985, 1es prob1emes poses par la secheresse devenant moins aigus, Ie Gouvernement a mis au point, avec 1e concours du PNUD, un Plan interimaire pour 1986-88, qui a ete presente a 1a communaute des donateurs 10rs d'une table ronde reunie en decembre 1985 sous 1es auspices du PNUD. Bien que ce plan ne definisse pas comp1etement, tant s'en faut, 1es strategies sectoriel1es ou 1es criteres d'investissement, il represente un grand pas en avant dans 1e processus de la planification puisqu'i1 comprend une description et une alla1yse ref1echies de 1a situation macroeconomique et sectoriel1e, ainsi qlle le schema general de ZOO projets a etudier de fa~on plus approfonllie. Lors de 1a table ronde, la communaute des bailleurs de fonds s'est engagee a aider 1e Tchad a se doter des moyens necessaires pour p1anifier. son developpement et programmer ses investissements et aorganiser d'autres tables rondes en s'effor~ant d'ame1iorer la coordination des activite~ des bail1eurs de fonds au Tchad. A cette fin, Ie Gouvernement a rec~mmenl: prepare, avec l'aide des principaux donateurs, plusieurs reunions sectorieUes. La plus recente, tenue en decembre 1986, etait centree sur l'examen d'un document concernant une nouvelle strategie pour Ie secteur agricole; une reunion sur Ie secteur des transports est prevue ala fin de l'annee 37, et les dossiers a prevoir pour cette reunion sont en cours de preparation. - 42 65. C'est aussi la premiere fois en un peu plus de dix ans que Ie Gouvernement s'efforce de mettre au point un programme d'investissement public (PIP) et de lancer un processus de programmation des investissements qui permettra de mieux coordonner l'aide exterieure et de mieux evaluer les charges renouvelables decou1ant des investissements publics (Chapitre VI). Le processus de programmation et de p1anification est toutefois dans une phase embryonnaire et 1e principal probleme qui se posera au cours des quelques annees a venir sera de definir avec precision 1es strategies sectorielles et 1es priorites d'investissement. G. Aide des donateurs 66. Un certain nombre d'organismes d'aide et d'ONG etaient actifs au Tchad apres 1es hostilites. I1s ont offert un soutien po1itique et financier precieux au Gouvernement - en courant souvent des risques tres importants 10rsque celui-ci s'effor~ait de conso1ider son controle administratif sur Ie pays et de faire face aux effets les plus devastateurs de 1a guerre. Au cours des dernieres annees, les uns et les autres ont continue arepondre de fa~on positive aux appe1s lances par Ie Tchad pour fa ire face ases besoins 1es plus urgents. La gravite de 1a secheresse de 1984/85 a ete reconnue assez tardivement et i1 y avait peu de donnees demographiques permettant de determiner ou se trouvaient 1es populations sinistrees et quel1e etait leur situation. II s'est revele encore plus difficile d'atteindre ces populations, mais 1es bail1eurs de fonds ont surmonte des problemes logistiques incroyables et 1es operations de secours qu'i1s ont montees ont ete pour la p1upart reussies. lIs ont rehabi1ite certaines routes et construit un ponton temporaire afin d'ouvrir une voie d'acces aux poids lourds qui acheminaient l'aide alimentaire. I1s ont etab1i des contacts radio regionaux pour faciliter la coordination hebdomadaire des operations de secours et, exception faite du camp d'Ati, ils ont pu eviter un exode rural massif et 1a creation de camps de refugies. I1s ont au contraire monte des operations pilotes de reinstallation dans des regions ou 1es cultures restaient possibles (dans les ouaddis, par exemple). Nombre de ces operations etaient fondees sur Ie principe "Vivres contre travail". C'est en grande partie grace a toutes ces actions que l'agricu1ture s'est rapidement relevee des consequences de 1a secheresse. 67. Les organisations non gouvernementales ont joue un role particulierement important en mettant en oeuvre des programmes de nutrition et de sante et nombre de ces programmes fonctionnent toujours soit pour servir de modele a l'action du Gouvernement dans Ie domaine de la sante et des affaires socia1es, soit pour completer cette action. C'est ainsi que l'ONG Medecins sans frontieres (MSF) a assume, avec 1a cooperation du Ministere de la sante : publique, l'entiere responsabilite des soins de sante primaires dans plus de la moitie du pays au cours de ces dernieres annees. Les recoltes ayant retrouve un niveau d'abondance et Ie Gouvernement pouvant desormais planifier 1e developpement du pays aplus long terme, la communaute des donateurs et des ONG doit continuer a agir de fa~on responsable et supprimer l'aide alimentaire inutile, ajuster les programmes restants en fonction des besoins de developpement et travai11er en etroite collaboration avec l'administration - 43 afin de c.oordonner l' aide exterieure et de former les cadres tchadiens aux techniques de gestion. 22 68. Face a la crise du coton, les donateurs sont egalement intervenus au moment opportun. Un certain nombre de donateurs ont coopere pour fournir au Tchad une aide financiere a decaissement rap ide, liee au programme d' ajuste:nent d 'urgence. lIs continuent a travailler avec Ie Gouvernement, la COTONTCH~D et la communaute bancaire pour explorer les options possibles en ce qui concerne la filiere coton et mettre au point un programme d'action approprie a moyen terme. 69. La communaute des donateurs a aide Ie Gouvernement a mettre en place les preniers elements d'un processus de planification a long terme et a develoPFer la capacite de l'administration en matiere de planification et d'execution. Le PNUD a contribue a la mise au point du plan interimaire et a l'organ1sation de la premiere table ronde; il finance maintenant un projet d'assistance technique pour Ie Ministere du Plan, projet qui sera execute par la Banqt.e mondiale. Lors de la table ronde, les Nations Unies (PNUD et FAO) et la B~.nque mondiale sont convenues de prendre les dispositions necessaires pour coc,rdonner l' aide exterieure et organiser des reunions consacrees aux secteur! de l'agriculture, du coton, des transports et de l,energie. H. LeE: pe rspectives actuelles 70. L'economie tchadienne s'est, a de nombreux egards, relevee des devastations de la guerre. La rapidite de la croissance, a partir d'un point extremenent bas en 1982, a ramene un grand nombre d'indicateurs economiques a leur ni'l'eau d' avant la guerre. Dans Ie secteur du coton, la production a ete assez ::'luc~uante, mais elle est restee dans les limites des dernieres decenni.::s. En meme temps, dans les annees ou la pluviosite a ete suffisante, la production vivriere a atteint ou depasse les niveaux d'avant 1977, avec un volume ninimal d'intrants. Bien que Ie secteur manufacturier ait subi une recession en 1986, toutes les grandes industries peuvent atteindre un niveau de production egal ou superieur a celui de 1977, et elles l'ont fait en 1984 et 1985, Globalement, Ie PIB reel a pratiquement retrouve son niveau de 1977, mais il ne faut pas oublier que la population compte un million de personnes de plus, Le phenomene Ie plus frappant, en plus de cette diminution du revenu reel pa~ habitant, est Ie caractere limite de la reprise du secteur public, qui res·:.e, en valeur reelle, nettement moins important que dans les decennies precede:'ltes. 71. La reprise se manifeste egalement sous de nombreux aspects non '. quantifl.ables, notamment dans Ie secteur traditionnel, ou les Tchadiens s'ingenl.ent acombler les vides de leur economie et ou on ressent un certain dynamisll1e. Le nombre des petites et moyennes entreprises du secteur structure a peut-.i;tre diminue par rapport aux annees 70, mais un plus grand nombre d'entre elles sont aux mains des Tchadiens au lieu d'etre aux mains des expatrif!s. L'impression qui se degage, c'est que les Tchadiens ont de nombreu.;;es idees et ont une volonte d'entreprendre, mais qu'ils manquent de capitau~ et de techniciens pour mettre ces idees en pratique. 22/Pour plus d'informations sur les activites des ONG, voir Annexe 2. - 44 72. S'etant remis en grande partie des pertes infligees a son economie dans les annees qui ont suivi la guerre, Ie Tchad est maintenant en train de depasser Ie stade de la croissance relativement "facile", liee a l'effort immediat de reconstruction. La tache qui l'attend est plus difficile, d'autant plus que Ie secteur cotonnier qui etait jusque-Ia Ie moteur de la croissance est en perte de vitesse. Les difficultes paralleles qu'impliquent la restructuration de ce secteur et la definition d'un programme approprie de developpement et de diversification economiques vont freiner la croissance reelle a court terme. Par ailleurs, la menace d'une nouvelle secheresse ou le risque de reprise des hostilites assombrissent les perspectives de croissance. Toutefois, les perspectives pour 1987 et 1988 sont encourageantes a plusieurs egards: premierement, comme cela a deja ete souligne, le cours mondial du coton se redresse plus rapidement que prevu et le Tchad peut esperer exporter son volume habituel de coton-fibre (36.000 39.000 tonnes). Deuxiemement, la commercialisation et l'exportation du cheptel vont devenir plus interessantes maintenant que l'interdiction d'exporter au Nigeria a ete levee. En regle generale, les relations commerciales avec le Nigeria devraient s'ameliorer a la suite des entretiens bilateraux qui ont eu lieu recemment. Troisiemement, enfin, l'aide apportee par la communaute des donateurs augmente, notamment l'aide a l'investissement. Cela permettra au Tchad de jeter, dans les annees a venir, les bases d'une croissance modeste mais soutenue. Le secteur agricole, qui comprend en gros l'agriculture proprement dite et l'elevage, est un secteur ayant un potentiel de croissance considerable. Ce secteur, examine au chapitre suivant, assure un emploi, des moyens de subsistance et un revenu a la plupart des Tchadiens. - 45 III. LE SECTEUR RURAL 73. Ce chapitre est consacre au secteur agrico1e au sens large du terme, qui represente pres de 1a moitie du PIB estime du pays. La Section A est cer.tree sur l' examen de 1a fi1iere coton et en particu1ier sur 1es reperc1,;ssions de l'evo1ution recente et des projections futures des cours pour 1ES producteurs, l'industrie et 1e sous-secteur dans son ensemble. Dans 1~ Section B, on analyse 1a production vivriere dans 1e contexte plus large ce La securite a1imentaire du pays. Deux prob1emes c1es sont etudie~ : i) 1a necessite de minimiser 1es fluctuations de 1a production et d'accrcli.tre cette production de fac;ron a permettre au Tchad de continuer a couvril ses besoins en cerea1es; et ii) 1a necessite d'ame1iorer 1es activites de commercialisation, notamment entre 1es regions, de fac;on a corrig"r 1es desequi1ibres localises de l'offre et de 1a demande. La Sectiotl C est consacree au secteur de l'e1evage, important sur 1es plans du revenu national et des recettes d'exportation, mais dont 1e potentie1 est insuff:.samment exp1oite. On etudiera en particulier 1es raisons pour lesque:.les cette res source demeure sous-utilisee. Le chapitre se termine par un rap ide examen des activites de peche et l'on verra qu'i1 est necessll.ire de disposer d'un plus grand nombre de donnees pour determiner l'even1:uelle contribution de 1a peche a 1a securite alimentaire et a la format: . on du revenu. A. CoLon .: Dans combien de temps 1a production redeviendra-t-el1e rentable? 74. La crise que traverse la COTONTCHAD est en partie imputable asa mauvai:;e gestion, avant 1a mise en place du programme de rehabilitation. Les p::oblemes etaient notamment les suivants: i) insuffisance de la superv~sion sur 1es plans comptab1e et financier; ii) inadequation de 1a gestioll des stocks de pieces detachees, des stocks de roulement et des vehicuIes; et iii) faiblesse genera1e des systemes de suivi et de controle. Ces prob1emes ont ete aggraves par l'environnement po1itico-militaire dans lequel a fonctionne la societe de 1979 a 1982, periode pendant 1aquel1e elle a du fournir un appui logistique et d'autres formes de soutien aux forces militalres qui contro1aient 1a region. Le programme d'investissement de la COTONTCHAD etait ega1ement loin d'etre optimal (par exemp1e, pour ce qui est du nomhre, de l'emp1acement et de 1a capacite des usines d,egrenage). Ces divers facteurs exp1iquent en partie pourquoi les couts de production de 1a COTONTCHAD ont augmente de 70 % en valeur nominale entre 1982/83 et 1984/85, '. comme .m l' a indique au Chapitre II. Le probleme fondamenta1 tient au fait que Ie prix de vente (f.o.b.) du coton reste inferieur au cout moyen de produc-:.ion depuis pres de trois ans. La question suivante se pose donc : "la p:~'oduction de coton demeure-t-elle viable?" Avant de pouvoir y repond::e, il faut : i) faire Ie point du programme de rehabilitation lance pour faire face a la crise; ii) reexaminer 1a situation actuelle et les perspectives du marche mondia1 du coton; iii) etudier l'economie de la produc 1;ion et de 1a transformation du coton au niveau des exploitations et de la COTONTCHAD; et iv) reviser les projections financieres concernant la COTONTCHAD. - 46 1. Le programme de rehabilitation 75. Le Gouvernement et 1a COTONTCHAD ont lance un programme d'action global en vue de restaurer 1a viabi1ite economique et financiere de 1a fi1iere coton. Ce programme etait accompagne d'un certain nombre de mesures immediates te11es que 1e changement de direction de 1a societe. Les principa1es mesures du programme sont 1es suivantes : * Au niveau du producteur: i) recouvrement integral du cout des intrants agrico1es a partir de 1a campagne 1987/88, apres une etape intermediaire (recouvrement de 75 % des couts) en 1986/87; ii) aucun re1evement du prix a 1a production du coton-graine, qui a ete fixe a 100 francs CFA/kg pour 1e moment; et iii) limitation de la production de coton-graine a 100.000 tonnes par ajustement des superficies en productivite. * Au niveau de la COTONTCHAD : i) fermeture de sept des douze usines d'egrenage; ii) cession des actifs non essentiels et non productifs au secteur prive (deux avions, 80 camions, 69 vehicules legers); iii) fermeture des representations de Bangui et de Pointe-Noire et licenciement du personnel;, iv) reduction du nombre des centres d'achat de coton; et v) compression des effectifs du personnel de la COTONTCHAD a hauteur de 50 %. * Au niveau de l'Etat : i) octroi a la COTONTCHAD d'une exoneration d'impots (taxe a l'exportation) et d'autres contributions (telles que les redevances a la CAA et a l'ONDR, l'organisme charge de la vulgarisation) jusqu'a ce que les comptes de 1a societe soient equilibres; ii) Iredefinition du role de 1a Caisse de stabilisation des prix du coton (CSPC) et reduction de son personnel; iii) reduction du personnel de l'ONDR et reevaluation de son role et de ses objectifs. 76. Le programme vise a reduire les couts de production de la COTONTCHAD afin de lui permettre d'atteindre un equilibre financier aussi tot que possible, c'est-a-dire en 1991, d'apres les projections faites au milieu de 1986. La majeure partie du programme a deja ete executee. La BEAC a egalement accepte de reechelonner la dette interieure de la COTONTCHAD : Ie 25 novembre 1986, 1e Conseil d'administration de la BEAC a autorise Ie reechelonnement des arrieres internes sur une periode de dix ans, avec un differe d'amortissement de cinq ans et un moratoire de deux ans sur Ie paiement des interets. Bien que ces conditions soient trop dures pour etre realisables dans Ie moyen a long terme, etant donne les difficultes financieres de la COTONTCHAD et ses perspectives d'evolution, el1es ecartent la menace immediate d'un effondrement du systeme bancaire tchadien. 77. Les repercussions effectives et potentielles de ce programme sur l'economie sont importantes. Le gel du prix a la production du coton a son niveau actuel de 100 francs CFA/kg et l'elimination progressive des subventions aux intrants agrico1es vont entrainer une reduction graduelle de la rentabilite des cultures en productivite (en particulier du fait du rencherissement du cout des intrants), ainsi que du revenu net des exploitants (voir par. 11). Le licenciement de 1.300 salaries - plus de la moitie du personnel de la COTONTCHAD - semble avoir des effets negatifs sur - 47 1e revenu des populations de 1a zone soudanienne. De plus, 1e manque a gagner de l'Etat et des organismes publics du fait de 1a crise cotonniere est evalue a 3,7 milliards de francs CFA (10,3 millions de dollars) en 1986. Les effets directs du programme d'ajustement sur l'administration centrale (2,8 milliards de francs CFA) representent 17 % des recettes de l'Etat en 1986, 1~sque11es se sont e1evees a 16,8 milliards de francs CFA. 78. Pour aider 1e Gouvernement a mener a bien ce programme, 1a France, 1a Comm..m aute europeenne, 1es Pays-Bas et 1a Banque mondia1e ont mis au point u~ Programme d'urgence en faveur du secteur cotonnier eche10nne sur deux ans (1986/87-1987/88). D'un mont ant total d'environ 17 milliards de francs :FA (47 millions de dollars), ce programme est destine a financer 1e programne d'intrants de 1a COTONTCHAD (afin d'eviter 1e deficit financier qui en 1ecou1erait), a aider 1a societe a reduire ses couts, et a permettre a d'autres institutions 1iees au secteur du coton de poursuivre leurs activitas. Le programme permettra ega1ement de mettre au point 1a phase suivante, qui sera essentie11ement axee sur 1a rehabilitation de 1a fi1iere coton e~ 1e deve10ppement des activites de recherche et d'essais dans 1e but de diversifier 1a production agrico1e. 2. Amelioration des perspectives du marche du coton 79. En aout 1986, lorsque 1e programme ci-dessus a ete approuve, 1es cours mondiaux du coton etaient tombes a leur point 1e plus bas (0,82 dollar/kg). Les stocks mondiaux depassaient d's peu pres 60 % leur niveau "norma1", et representaient 7,5 mois de consommation mondia1e au lieu des 4,5 a 5 mois genera1ement consideres comme suffisants pour a1imenter 1es echanges internationaux sans exercer de press ions excessives sur 1es prix. Compte cenu de l' importance des stocks excedentaires et du fait que 1a consommation mondia1e ne progressait que de 1,6 % par an sur 1e long terme, on pensait que 1es cours ne remonteraient que 1entement. Depuis lors, 1a situation a beaucoup change. A ce faib1e niveau de prix, 1a demande de coton a ete beaucoup plus forte que prevu, de sorte que 1a consommation mondia1e s'est accrue de 6,6 % en 1985/86 et devrait progresser de 3,7 % en 1986/87 (Tableau 6). En meme temps, 1es mauvaises conditions meteoro1ogiques, 1a faib1esse des cours mondiaux et les modifications introduites dans les politiques d'incitation ont entraine une baisse de 10,4 % de la production mondiale en 1985/86. Un recul du meme ordre de grandeur est prevu pour 1986/87. - 54 ont plutat pour but de montrer l'eventail des possibilites d'action et des choix. Le Graphique 7 donne a penser qu'il y a en fait plusieurs scenarios et resultats possibles. Le graphique n'indique que les recettes et les depenses de la COTONTCHAD pour la production de fibre de coton. 27 II montre que : si Ie prix a la production reste fixe a100 francs CFA/kg, Ie seuil de rentabilite pourrait etre atteint au plus tat en 1988/89, si l'evolution du cours mondial du coton est favorable; si Ie prix a la production est ramene a80 francs CFA/kg, Ie seuil de rentabilite peut etre atteint des 1987/88; si Ie prix a la production reste fixe a 100 francs CFA et si l'on tient compte du cout de l'interet sur la dette (non compris dans les deux scenarios ci-dessus), Ie seuil de rentabilite ne sera atteint qu'entre 1990/91 et 1992/93, selon Ie niveau du cours mondial. Les charges d'interet majorent Ie cout moyen de la fibre de coton de 10 % environ. 94. Le seuil de rentabilite de la COTONTCHAD et du sous- secteur cotonnier. Le Tableau 9 resume les resultats financiers obtenus avec les projections revisees. On a distingue: i) les projections concernant la COTONTCHAD, c'est-a-dire les operations de production de coton et les operations de fabrication de savon et d'huile (Partie A); et ii) les projections concernant toute la filiere, c'est-a-dire la COTONTCHAD telle que definie ci-dessus et les aut res organisations (ONDR, IRCT) qui fournissent des services complementaires au sous-secteur (Partie B). Celles-ci correspondent aux projections etablies pour Ie Programme d'urgence, qui comportait des fonds pour financer ces organismes. lIs ne font cependant pas partie de la COTONTCHAD; meme si celle-ci doit les financer en partie, elle n'a aucun contrale sur leur efficacite. Bien que, dans les analyses de sensibilite, on ait fait varier Ie prix de vente de la fibre et Ie prix a la production du coton-graine, pour la simplicite de la presentation, Ie Tableau 9 recapitule les resultats obtenus sur la base des seules variations du prix a la production et des paiements d'interets. Le tableau montre que : dans Ie scenario de base, Ie seuil de rentabilite de la COTONTCHAD est atteint en 1989/90, soit un an avant l'ensemble du sous secteur; si Ie prix a la production est ramene a 80 francs CFA/kg, Ie seuil de rentabilite est atteint un an plus tat; et si l'on tient compte des paiements d'interet, il est atteint deux ans plus tard; bien que l'annee ou Ie seuil de rentabilite est atteint (avec des prix a la production identiques) soit la meme que l'annee retenue dans Ie cadre du Programme d'urgence, Ie montant cumulatif des 27/Les projections de cette section ne comp:ennent pas les amortissements. Aucun renouvellement de capital n'est prevu pour les quelques annees a venir et on ne dispose d'aucune estimation des besoins actuels ou futurs. , r PROJECTION DES PRIX MONDIAUX DU COTON ET DES COUTS DE PRODUCTION DE LA COTONTCHAD 1986/87 A 1994/95 800 750-1 · COUTS PROD CD 80 FeFA. SANS INTERETS D COUTS PROD 0 100 FCFA. SANS INTERETS 700 :xx COUTS PROD 0 100 FeFA. AVEC INTERETS W 0::: m Ii: 650 Z ~___ -:xx __ --:xx ~ o o w 600 :xx__ ---:xx-- c r::J D ci 0 [] ~ SSOl ~ o ~ 500 450 ECART DE PRIX ,;; 'i III '"d ::r 1-" .0 400 I I I I I I I I I C (1) 86/87 87/88 88/89 89/90 90/91 91/92 92/93 93/94 94/95 -....J ANNEE - 57 pertes sur 1a periode 1986/87-1988/89 (pour 1a COTONTCHAD ou 1e sous-secteur) est inferieur de que1que 2 milliards de francs CFA (6,4 millions de dollars) au chiffre projete l'an dernier. Etant donne que 1es pertes projetees precedemment ont ete prises en charge dans 1e cadre du Programme d'urgence, ces 2 milliards de francs CFA representent une "economie", ou une reserve que l'on peut uti1iser pour couvrir des pertes si 1e seui1 de rentabi1ite est decale d'un an ou deux. Tableau 9: DEFICIT/EXCEDENT D'EXPLOITATION DE LA COTONTCHAD ET DE LA FILIERE COTON (en milliards de francs CFA) Hypotheses concer nant 1es prix a 1a pr~duction et 1es interets 1986/87 1987/88 1988/89 1989/90 1990/91 1991/92 A. COTONTCHAD Hypothese de base :100 francs CFA/kg sans interet (scenario de base) Progranmle d'urgence -3,7 -2,8 0,4 2,6 3,1 5,8 Nouvelles projections -3,5 -1,1 0,1 1,4 2,6 5,6 80 francs CFA sans interet -1,5 0,9 2,1 3,4 4,6 7,6 90 FCFA sans interet -2,5 -0,1 1,1 2,4 3,6 6,6 100 FCFA avec interet -3,5 -1,1 -1,9 -0,6 0,6 3,6 B. Filiere coton Hypothese de base :100 FCFAlkg sans interet (scenario de base) 'I Prograrr.me d'urgence -4,9 -4,3 -0,9 1,2 1,7 4,3 Nouvelles projections -4,9 -2,1 -0,9 0,3 1,5 4,4 80 FCFA sans interet -3,2 -0,4 0,8 2,1 3,2 6,2 100 FCFA avec interet -4,9 J -2,1 -2,9 -1,7 -0,5 2,4 Projections du cours mondia1 du coton (FCFA/kg) Programme d'urgence 385 399 488 548 574 647 Projections actuelles 11 451 493 531 576 618 659 11 Bese sur des hypotheses "hautes" de prix, taux de change 1 dollar = 320 FCFA. Source: Ca1cu1s de 1a mission. 6. Conclusion 95. La question de savoir si 1a production de coton au Tchad est viable ou non est une question comp1exe, qui depend not~ent des elements suivants : i) 1a fa~on dont on definit 1a I viabi1ite" du secteur coton, car ses retombees se font sentir au-de1a de ee seeteur au sens strict; ii) 1e cours n,ondial du coton; et iii) les options possibles, eompte tenu de - 58 l'evolution de la conjoncture. Or, ces divers elements sont entaches d'incertitudes, et 1es faib1esses de 1a base statistique genent l'eva1uation du troisieme d'entre eux (l,economie). En outre, 1es projections financieres du tableau ci-dessus (qui sont fondees sur Ie modele utilise pour 1a mise au point du Programme d'urgence) sont sujettesa caution. Dans 1es ca1cu1s, i1 n'a pas ete tenu compte des effets des variations des prix sur les niveaux de production ou des modifications qu'entrainerait un ecart de production donne pour certains couts de production. 28 Malgre ces restrictions et ces reserves, 1e coton demeure une culture viable au Tchada moyen et long termes. Toutefois, cette viabilite est subordonnee a 1a mise en oeuvre des reformes definies dans 1e Programme d'urgence. Meme se10n 1es hypotheses optimistes, les prix mondiaux ne retrouveront pas leur niveau moyen de 1982-84 en valeur reel1e avant 1995, et i1 est possible que le redressement des cours soit plus lent qu'on ne Ie prevoit actue11ement. C'est pour cela et pour d'autres raisons qu'i1 importe de renforcer 1es mesures prises pour ame1iorer l'efficacite de 1a COTONTCHAD. De plus, etant donne l' importance excessive du coton dans l'economie tchadienne, la diversification economique doit demeurer un objectif prioritaire quel1es que soient 1es perspectives d'evo1ution du marche mondial du coton. A priori, la viabi1ite, au sens etroit du terme, n'imp1ique pas necessairement une diminution au producteur : se10n 1es hypotheses retenues ici pour 1e cours mondia1, 1e seui1 de rentabi1ite peut etre atteint en deux ans sans qu'i1 soit necessaire de reduire ce prix. Mais ces ca1cu1s ne tiennent pas compte des depenses d'amortissement, du paiement des interets et du remboursement du principal de 1a dette. Si l'on doit tenir compte de l'un ou l'autre de ces elements et si l'on veut que la COTONTCHAD atteigne le seui1 de rentabi1ite au cours de l'annee prevue dans l'un ou l'autre des scenarios etudies, il serait necessaire de baisser 1e prix au producteur. 96. Pour reduire encore les couts, la COTONTCHAD peut : i) comprimer les depenses relatives aux immobilisations ou les couts variables lies aux activites de transport et de transformation; ii) reduire le volume des achats de coton-graine en s'assurant que cela aura un effet positif sur le result at net, en entrainant une diminution des charges fixes; et iii) abaisser le prix a la production paye pour le coton-graine. 11 faudrait prendre des dispositions pour etablir un lien de correlation plus etroit entre les quantites produites et le prix offert pour le coton-graine, d'une part, et les conditions du marche mondial, d'autre part, sans pour autant accroitre indument les risques courus par 1es producteurs. 11 faut egalement renforcer les mecanismes et les systemes mis en place pour eviter que ne se reproduisent les problemes de gestion financiere et les depenses excessives qui ont fait grimper les couts de production de la COTONTCHAD a des niveaux insoutenables - marne si les cours mondiaux ne s'etaient pas effondres. De plus, il faut determiner ce qu'il adviendra de la Caisse de stabilisation des prix du coton (CSPC). Etant donne les transferts tres 28/11 semble toutefois que les variations du niveau de production n'auraient pas de repercussions aussi sensibles sur les resultats financiers que 1es variations de prix, etant ~onne en particulier l'importance des couts fixes de la COTONTCHAD - a moins que la baisse de production soit suffisamment forte pour justifier la fermeture d'une usine d'egrenage et la vente de camions et d'autres materiels. L'analyse realisee pour le Programme d'urgence debouche sur une conclusion identique. - 59 importants que la COTONTCHAD a effectues a son profit au fil des ans, la Caisse aurait du etre en·mesure de limiter notablement l'ampleur de la crise financiere de l'industrie cotonniere (comme on Ie verra de fa~on plus detaillee au Chapitre VI). Cependant, la CSPC n'a jamais fonctionne correctement et, en tout etat de cause, rien ~e prouve qu'il soit necessaire de disposer d'un fonds autonome pour proteger la COTONTCHAD c~ntre les I fluctuations du marche. 97. Ces questions et Ie probleme de la diversification agricole seront au centre de la deuxieme phase du programme de rehabilitation de la filiere coton. Cette phase est en cours d'elaboration et un certain nombre de solutie,ns souples sont a l'etude; certaines d'entre elles ont ete recemment adopteEs par les pays voisins producteurs de coton. On pourrait notamment envisaf;er les solutions suivantes, apres une etude approfondie : * la differenciation des prix a la production selon la region et la qualite du coton, afin d'encourager la production dans les regions ou elle est Ie plus rentable; * la reduction des frais de transport avant usinage de la COTONTCHAD, en particulier en n'achetant Ie coton-graine qu'a l'usine; * l'indexation des prix a la production du coton-graine sur les cours mondiaux du coton, pour que l'offre soit davantage influencee par les conditions du marche. La fixation d'une moyenne mobile sur trois ans, l'indexation partie~le ou l'instauration d'un prix plancher pourraient etre envisages pour attenuer les risques que les variations de prix font peser sur les producteurs; * La surveillance par l'Etat des couts de production moyens dans Ie secteur du coton et/ou la fixation d'un "cout plafond moyen" qui servirait a guider ses decisions concernant les investissements, Ie niveau des stocks, la capacite de service de la dette, etc. 98. La rentabilite et la competitivite de la COTONTCHAD sur Ie marche internEtional dependront egalement de Paction du Gouvernement dans un certair. nombre d'autres secteurs. En particulier, les investissements publics dans Ie secteur routier, la politique des transports et les accords de trar.sport avec les pays voisins auront une incidence importante sur Ie prix f.o.b. de la fibre de coton tchadienne. Dans Ie cadre des reunions de superv~sion relatives au Programme d'urgence actuel, Ie Gouvernement, la COTONTCHAD et la communaute des bail leurs de fonds ont entrepris d'elaborer la sece·nde phase du programme coton en se basant sur plusieurs etudes realisEes par des consultants sur Ie sous-secteur, mais il est necessaire de procedEr a un examen plus approfondi pour definir les mesures de reforme a , mettre en oeuvre et formuler un programme d'action precis. - 60 B. Cultures vivrieres autosuffisance alimentaire ou securite alimentaire? 1. Introduction 99~ Dans la zone saharienne du Nord, la production vivriere est sporadique et comprend essentiellement des cultures de petit mil dans les oasis et les ouaddis apres le retrait des crues periodiques (cultures de decrue). Dans la zone sahelienne, la production de cereales est tres importante; elle est constituee de petit mil et de sorgho (60-80 X), de berbere (sorgho repique) (10-30 X), de mais et de ble, surtout cultives dans les polders et ouaddis (Tableau 10). Par ailleurs, le niebe, le manioc, les arachides et certains legumes sont cultives pour les besoins de la consommation domestique ainsi qU'a des fins de commercialisation. La production vivriere dans la zone soudanienne est plus diversifiee; elle comprend les cereales, le niebe, les arachides, le sesame, le manioc, la canne a sucre et divers fruits et legumes. 29 Le petit mil et le sorgho representent 80 a 90 % de la production cerealiere de la zone soudanienne. 29/La canne a sucre n'est cultivee que dans les plantations de la SONASUT, exclusivement par de la main-d'oeuvre salariee. - 61 , Tableau 10 PRODUCTION VIVRIERE, 1983/84 a 1986/87 ,(milliers de tonnes) 1983/84 1984/85 1985/86 1986/87 Zone soudanienne Petit mil 73,5 87,8 134,9 142,2 Sorgh:> 178,7 194,2 260,5 259,1 Berbere 6,7 7,8 15,5 17,7 Riz 18,0 1,6 7,6 19,5 Mais 12,9 13,3 16,3 22,6 Total cerea1es 289,8 304,7 434,8 461,1 Arachide 76,8 76,6 104,9 97,9 Sesall'e 7,9 8,8 11,4 10,3 Canne asucre 277 ,0 208,0 239,0 237,0 Zone ss:!1e1ienne Petit mil et sorgho n.d. 23,0 165,6 191,9 BerbEre n.d. 12,0 79,8 24,6 Riz n.d. 0,8 0,2 0,2 Mais n.d. 4,2 18,8 2,7 Ble n.d. 1,2 5,3 0,6 Total cereales 163,2 41,2 269,7 220,0 Aracldde n.d. 2,4 6,6 8,4 SeS8tle n.d. 0,1 0,1 0,9 Autrc:s productions ci!realieres 1.1 n.d. n.d. 34,3 45,6 Total : cerea1es 453,0 345,9 738,8 726,7 Total . . superficies cu1tivees rmil1iers d'hectares) 1.009,8 958,7 1.314,9 1.272,8 1.1 R.;'sul tant de proj ets agricoles en dehors des regions d' activite de l' ONDR. Source ONDR. 100. Les cerea1es constituent genera1ement la base de l'a1imentation de . 1a population tchadienne~ avec cependant des differences dans 1es habitudes a1imen':;aires selon 1es zones. On dispose de tres peu d'e1ements d'info~ation sur ces habitudes de consommation; cependant, au fur et a mesure que l'on remonte vers 1e nord du pays, 1a consommation de cerea1es diminu.:'! au profit du 1ait et de 1a viande. On manque ega1ement de donnees precis,~s sur 1a repartition de 1a population. Les estimations demogr'lphiques officielles utilisees dans ce chapitre sont fondees sur un recens·:!ment de 1968 et sont sujettes a caution. Depuis cette epoque, 1a guerre et 1a secheresse ont provoque des migrations importantes a l' inte deur du Tchad et vers les pays voisins. Rien ne permet de determiner l ' ampl~ur de ces mouvements de population, et on ne sait pas s' i1s sont reverstb1es ou non. Dans cette section, l'ana1yse portera essentie11ement sur 1:1. production des cerea1es dans 1e contexte de 1'autosuffisance - 62 a1imentaire, bien que l'on sache que d'autres cultures - oleagineux, tubercu1es, fruits et legumes - pourraient jouer un role de plus en plus important, tant sur 1e plan nutritionne1 que sur ce1ui de l'apport de revenus monetaires. 11 est evident qu'i1 faut effectuer des recherches et des essais plus importants pour determiner 1e potentie1 de ces cultures dans 1e cadre de l'examen plus large des possibi1ites de diversification agrico1e au Tchad. 2. Autosuffisance a1imentaire regiona1e 101. L'extreme irregu1arite des precipitations et 1a predominance de l'agricu1ture p1uvia1e entrainent des fluctuations annue11es tres importantes de 1a product~on dans 1a zone sahe1ienne; 1es fluctuations sont en general moins marquees dans 1a zone soudanienne. Lorsque 1es precipitations de 1a zone sahe1ienne se sont 1imitees a 372 mm seu1ement en 1984, 1a production cerea1iere est tombee a 40.000 tonnes environ - un quart de 1a reco1te de l'annee precedente, qui etait deja inferieure a 1a moyenne (voir Tableaux 3 et 4 de l'Annexe). Dans 1a zone soudanienne, 1es precipitations et 1a production ont ete ega1ement faib1es, tout en restant dans 1es normes. G1oba1ement, 1a production de cerea1es (346.000 tonnes) est tombee au niveau 1e plus bas enregistre en 20 ans; e11e etait inferieure de 100.000 tonnes a 1a production de 1973/74, qui etait une annee de secheresse. 102. Avec 1e retour des p1uies en 1985 et ma1gre 1es quelques degats par 1es acridiens en 1986, l'agricu1ture s'est remarquab1ement redressee avec une production cerea1iere de plus de 700.000 tonnes tant en 1985/86 qu'en 1986/87. A ce niveau, on considere que 1e pays est autosuffisant en cerea1es. On l'a prouve dans 1e cadre d'un certain nombre d'etudes effectuees pour tenter de determiner 1'"equi1ibre a1imentaire" du pays, en uti1isant en general 1es estimations avancees par 1a FAO pour 1es importations, 1es exportations et 1es besoins minimaux en cerea1es par habitant et par region. 30 Ces ca1cu1s sont evidemment assez approximatifs, etant donne l' absence quasi tota1e d'etudes sur 1es importations/exportations et d'enquetes sur 1a consommation, ainsi que 1e peu de fiabi1ite des donnees demographiques. Toutefois, 1a chute spectacu1aire du prix des cerea1es sur 1e marche, l'an dernier, confirme ces ca1cu1s. 103. La secheresse de 1984/85 a mis en 1umiere un prob1eme chronique : 1es regions de 1a zone sahe1ienne sont en reg1e genera1e deficitaires en cerea1es, tandis que ce11es de 1a zone soudanienne sont autosuffisantes ou excedentaires. Toutefois, 1es circuits de commercialisation interregionaux sont insuffisamment deve10ppes au Tchad, en grande partie a cause des prob1emes de communication et de transport. En determinant sa strategie dans 1e domaine de 1a production vivriere, 1e Gouvernement doit donc viser deux objectifs d'importance capita1e: i) minimiser 1es fluctuations de 1a production et accroitre 1es quantites produites a un rythme suffisant pour maintenir l'autosuffisance en cerea1es; et ii) encourager 1a commercialisation, et notamment 1es echanges interregionaux, afin d'attenuer 30/11 est genera1ement admis qu'avec une production depassant 650.000 tonnes de cerea1es environ, 1e Tchad est actue11ement autosuffisant. - 63 1es desequi1ibres regionaux entre l'offre et 1a demande. Pour definir une strategie appropriee, 1e Gouvernement doit tout d'abord clarifier ses objectifs generaux en matiere de production a1imentaire et de securite a1iment;aire. Les po1itiques concernant 1a production agrico1e, 1e commerce des denrees a1imentaires, l'intervention de l'Etat sur 1e marche, et 1 'utiV.sation de l' aide a1imentaire doivent etre mieux articu1ees et mieux coordonnees afin que 1e Gouvernement puisse disposer d'une strategie cohere:lte pour assurer 1a securite a1imentaire. La diversite des instit'ltions chargees de ces questions (le MADR, 1e MSA, l'ONC, l'ONDR, l'OMVS), etc.) peut parfois rendre diffici1e l'integration de ces po1iti:{ues. Le secteur agrico1e se caracterise ega1ement par 1a faib1esse des or ;~an:! sm(~s d' appui a 1a production vivriere (pour 1a recherche, 1e credit:, 1a vu1garisation et 1a commercialisation, par exemp1e) et leur manque de ressources financieres et humaines. 104. Dans 1e Plan interimaire 1985-88, l'autosuffisance a1imentaire region:t1e est consideree comme un objectif prioritaire. Etant donne l'iso1~ment actue1 de certaines regions du Tchad, l'idee de promouvoir l'auto~uffisance au niveau regional est seduisante. Mais e11e est peut-etre irrea1:lsab1e, ou realisable a un cout trop e1eve, imp1iquant une utilisation ineffi::acE.' des ressources d'investissement, qui sont rares. 11 est certes utile d' a!;surer un certain degre d' autosuffisance au niveau regional, et ce1a justifie l'exp1oration de nouvelles methodes de production dans divers,as con:iitions, mais l'interet porte a l'autosuffisance regiona1e ne doit p,as :::air:e oub1ier qu' i1 est important de rea1iser des investissements effic8c,es pour promouvoir 1a production et, dans 1a mesure du possible, de bons echa:lges interregionaux. 11 faut viser l'objectif plus large de 1a secudte alimentaire. Pour ce1a, 1e Gouvernement doit effectuer des investissdments a moyen et long termes en vue d'ouvrir des circuits de commelcia~isation afin i) de stimu1er 1a production vivriere; et ii) d'evi1:eI des fluctuations excessives des prix d'une region a l'autre, ainsi que des penuries loca1isees de vivres. En outre, etant donne 1a vu1net abi ._ite du Tchad aux fluctuations climatiques, i1 faut que 1e Gouvetnement e1abore un plan pour faire face aux situations d'urgence et maintjenne, avec l'assistance des bai11eurs de fonds, un stock de securite de fason a pouvoir approvisionner directement 1es zones sinistrees en cereaJ.es orC'duites loca1ement ou, dans 1e cas d 'un deficit dans l' ensemble du pays ,.m cere ales provenant de l' aide a1imentaire. (;; . Prix a 1a production et prix a 1a consommation. 105. LE~s prix a 1a production et 1es prix a 1a consommation des cu1tu:'eslivrieres ne sont pas contro1es par l'Etat. 31 L'Etat ne verse non plus HUCU1.e subvention a 1a production ou a 1a consommation pour 1es denrees a1imeHtaires. 32 En reg1e genera1e, 1e Gouvernement est partisan d'une ---,-_._---- 31/TolLtefois, 1a COTONTCHAD achete une partie de 1a production d'arachides a un prix predetermine; et i1 en est de meme pour 1es diverses cultures. prHtiquees dans p1usieurs projets d'irrigation a grande eche11e. 32/ Auparavant, 1es producteurs de cultures vivrieres profitaient indirectement des subventions aux intrants versees aux producteurs de coLon lorsque 1es intrants servaient a accroitre 1a productivite de ces delLx types de cultures. Ces subventions sont desormais supprimees. .1 - 64 po1itique des prix 1ibera1e, mais 1es preoccupations suscitees par 1es recentes fluctuations de prix ont provoque des discussions sur 1e role que pouvait jouer l'Etat pour assurer 1a stabi1ite des prix, ce qui a d'ai11eurs ete a l'origine d'une intervention de l'Office national des cerea1es (ONe), qui s'est soldee par un echec comme on 1e verra plus tard. 106 Les forces du marche entrainent des ecarts de prix saisonniers, annuels et regionaux tres importants. Fluctuations regionales et annue11es · mises apart, 1es prix sont en general de 50 a 150 % plus e1eves avant 1a reco1te que dans 1a periode qui suit immediatement 1a reco1te. 33 11 n'existe a l'heure actuelle aucun systeme standardise de contro1e des prix au Tchad, mais 1e Gouvernement et 1es bai11eurs de fonds ont tente de surveil1er 1es prix des cerea1es, notamme nt pour aider a cib1er 1es operations de secours aux victimes de 1a secheresse. Le Tableau 11 montre 1es consequences de 1a secheresse sur 1es prix des cerea1es a N'Djamena au cours des dernieres annees. Les prix ont commence aaugmenter a 1a fin de 1983, apres 1a mauvaise reco1te de 1983/84, et i1s ont grimpe rapidement avant 1a recolte de 1984/85. En septembre 1984, 1es prix pratiques a N'Djamena etaient deux a trois fois plus e1eves qu'a 1a meme epoque 1es annees precedentes, et sans doute plus e1eves encore dans 1es regions iso1ees de 1a zone sahe1ienne. La reco1te de 1984/85, qui s'est accompagnee d'un apport massif d'aide a1imentaire, a entraine un modeste f1echissement des prix au debut de 1985; i1s ont rapidement chute apres l'exce11ente reco1te de 1985/86. Avec une autre reco1te exceptionne11e en 1986/87 et 1es distributions du reste de l'aide a1imentaire, 1es prix ont continue a f1echir pour retomber a leur niveau nominal de 1978-80 a 1a fin de 1986. En novembre, 1e prix moyen du petit mil et du sorgho blanc a N'Djamena etait de 200 francs eFA 1e "coro", mesure traditionne11e de volume qui contient approximativement 1,7 a 2,3 kg, a10rs que ce meme cora etait vendu a 100 francs eFA sur un marche vi11ageois situe a moins de 30 km de 1a capita1e, et on a appris de p1usieurs sources que 1es prix pratiques dans des regions plus iso1ees etaient aussi derisoires que 25 francs eFA 1e coro. Les prix de N'Djamena etaient consideres comme "normaux" par 1es Tchadiens dans une annee de bonnes p1uies, mais 1a p1upart des commer~ants disaient qu'i1s continuaient a ecou1er 1es excedents de 1985/86 et i1s s'attendaient a ce que 1es prix tombent encore davantage 10rsque 1a reco1te de 1986/87 arriverait sur 1e marche. 33/La periode des reco1tes s'etend approximativement d'octobre a janvier. - 65 Tableau 11 : PRIX DES CEREALES A N'DJAMENA, 1983-86 (milliers de FCFA/sac de 40 cor~) Petit Sorgho Sorgho mil blanc rouge Mais Riz B1e 11:. 1983 Mars 11,5 10,0 8,5 10,0 16,5 n.d. Septetabre 10,0 9,0 8,5 10,0 16,5 n.d. Novemllre 11. 13,5 11,0 11,0 n.d. 17 ,0 n.d. 1984 Mars 15,8 12,0 10,3 11,5 19,6 4,8 Septelllbre 30,0 20,0 17,5 15,0 21,3 8,0 Decembre 19,0 13,5 14,5 14,5 22,0 9,3 1985 Mars 20,0 18,0 18,0 15,0 20,5 7,0 Septembre 20,0 n.d. 7,0 8,0 17,0 4,3 Decem')re 10,5 n.d. 8,5 10,5 17,0 4,0 1986 Mars 10,3 7,9 6,7 6,1 15,5 2,8 Septenbre 8,5 8,2 6,4 6,0 15,5 2,4 Novem:)re 11 7,5 8,3 4,8 4,9 14,0 2,1 11 Les chiffres de decembre ne sont pas disponib1es. 11:. Sac de 50 kg. b. Commercialisation 107. Au debut des annees 70, on estimait que seu1ement 10 % de 1a recolte cerealiere d'une bonne annee etaient commercialises, Ie reste etant consomme par 1es paysans et leurs fami11es. On continue a se baser sur ce chiffre, bien qu'on ne connaisse pas 1es quantites effectives de cerea1es commercia1isees au Tchad ou exportees vers 1es pays voisins. A en croire un certai~ nombre d'observateurs de longue date, l'habitude qu'avaient 1es paysans de stocker leurs cerea1es pendant toute l'annee s'est que1que peu perdue lora du cycle de secheresse 1983-85. Meme dans 1es annees ou 1es reco1tEs sont abondantes, i1s ont tendance a ecou1er une trop grande partie de leu! production a faib1e prix dans 1a periode qui suit immediatement 1a '. reco1tE. Ge1a est peut-etre du au fait qu'i1s ont un besoin urgent d'argent ou qu'lls doivent rembourser 1es dettes accumu1ees au cours des annees de secherEsse. I1s vendent souvent leur production a des negociants locaux, dont certains manipu1ent, semb1e-t-i1, 1e marche, creant des penuries artific:ie11es pour faire monter 1es prix a 1a consommation. 108. La p1upart des paysans et des negociants tchadiens commercia1isent 1es cel'ea1es sur place ou sur une distance 1imitee. Une partie de 1a reco1tEl est exportee par des voies informe11es et p1usieurs negociants importunts de N'Djamena se specia1isent dans l'importation de cerea1es essent:.e11ement du riz camerounais ou de 1a farine de b1e importee via 1e Nigeria. Le volume des echanges interregionaux a l'interieur du Tchad est diffic:,le aeva1uer, comme 1e sont 1es desequilibres regionaux reels. A en - 66 juger d'apres 1es donnees 1es plus sures dont on dispose sur 1a population et 1a production de cerea1es par region, 1a production par habitant est nettement inferieure a 1a moyenne nationa1e dans 1a p1upart des regions de Tableau 12 : PRODUCTION DE CEREALES PAR HABITANT, 1984-86 Population Production estimee de cerea1es Production (milliers (milliers par habitant d'habitants) de tonnes) (kg par an) 1984 Zone saharienne 94 n.d. n.d. Zone sahe1ienne 2.456 41,3 17 Zone soudanienne 2.393 304,6 127 Total 4.942 345,9 70 --------------- 1985 -------------- Zone saharienne 96 n.d. n.d. Zone sahe1ienne 2.515 290,2 115 Zone soudanienne 2.450 449,0 183 Total 5.061 739,0 146 1986 Zone saharienne 98 n.d. n.d. Zone sahe1ienne 2.575 257,9 100 Zone soudanienne 2.509 470,6 188 Total 5.182 728,5 141 Source: Tableau 5 de l'Annexe. 1a zone sahe1ienne, et nettement superieure a cette moyenne dans 1a p1upart des regions de 1a zone soudanienne (voir Tableau 12 et Tableau 5 de l'Annexe). Au cours de 1a derniere secheresse, 1a production globa1e du Nord a peut-etre ete inferieure a 20 kg par habitant et, meme dans les annees de bonne p1uvios~te, e11e est restee inferieure aux normes suggerees pour l'eva1uation des besoins minimaux par habitant. 34 I1 est possible que 1es migrations aient pebnis de reduire sensib1ement 1e deficit global de 1a zone sahe1ienne, mais i1 y a apparemment des disparites tres importantes ! entre regions pour ce qui est de 1a production par habitant, disparites qui pourraient entrainer des penuries a1imentaires loca1isees et une instabi1ite des prix si 1es echanges interregionaux ne sont pas suffisamment developpes. Certaines regions, te11es que 1e Sa1amat et 1a region du Lac, sont a l'heure actuelle 1argement excedentaires et on pourrait deve10pper leur production dans de tres fortes proportions s'i1 existait des possibi1ites de 34/D'apres 1a FAO, 135 kg par habitant et par an representent le minimum necessaire pour 1a zone sahe1ienne, mais 1es habitudes ree11es de consommation n'ont pas ete serieusement etudiees. - 67 commercialisation. Le recent effondrement des prix dans les regions isolees grosses product rices de cereales (comme Ie Salamat) montre bien que lea echangee. interregionaux sont insuffisamment developpes; ce probleme peut s'expliquer par plusieurs facteurs, et notamment Ie mauvais etat des routes, Ie manque de vehicules appropries, Ie cout eleve des transports, l'insuffisance d'incitations par les prix, Ie fait que les echanges interregionaux d'informations sur l'etat du marche sont inexistants ou presque et Ie manque de capitaux pour entreprendre des activites commercLales. II est necessaire d'elaborer une politique a moyen terme en vue de ')romouvoir les echanges interregionaux de cereales si l'on veut pouvoir exploiter Ie potentiel agricole des zones soudanienne et sahelienne et atteluer les ecarts de prix entre les regions. c. L'intervention de l'Etat sur Ie marche des cereales 109. L'Office national des cereales (ONC) a ete cree pour resoudre les problemes de commercialisation interregionale - et les problemes d'instabilite des prix et de penuries localisees de vivres qui en decoulaient. Ses objectifs sont les suivants : * maintenir un stock de securite afin d'intervenir directement dans les situations d'urgence; * contribuer a la vente de l'aide alimentaire tout en conservant une autonomie financiere a l'egard de l'Etat; * ameliorer la distribution des cereales dans l'ensemble du pays; * reglementer les prix tant a la production qU'a la consommation. Bien qt..e l'ONC ait ete place sous la tutelle du Ministere de la securite alimentaire (MSA), ses res~urces proviennent de l'aide exterieure ou des fonds (,e contrepartie que procurent les ventes d' aide alimentaire, et il ne re~oit pas de subventions de l'Etat. Le Gouvernement n'a pas non plus l' inter,tion - meme s' il existait des ressources suffisantes - de creer un monopoJ.e cerealier. Depuis 1984, PONC s' est engage dans deux types d'open.tions : i) Pachat et la vente de la production locale; et ii) la vente (e l ' aide alimentaire a une echelle limitee. 110. Les interventions de l'ONC sur Ie marche local des cereales ont ete trE:s modestes en volume (1. 270 tonnes en 1984/85 et 7.530 tonnes en 1985/8(,), et leurs repercussions se sont revelees negligeables. En 1984/85, '. l'Offic:e a agi tardivement faute de ressources et il n'a pas suffisamment tenu compte des principes les plus elementaires de stabilisation des prix; il a e::fectue les achats au mauvais moment, au prix fort offert par les interm,~diaires au lieu de s' approvisionner aupres des paysans et, par la s~ite, il n'a pu r!vendre Ie gros de ses achats (essentiellement dans les memes endroits) a des prix suffisants pour couvrir ses couts. La prograrlIDation a ete meilleure en 1985/86, mais la baisse rapide des prix du marche a de nouveau amene l'ONC a vendre a un prix nettement inferieur a son prix d achat. En bref, l'Office n'a reussi ni a stabiliser les prix du 1 marche ni a ameliorer la distribution des cereales par ses operations d' acha1:. et de vente de la production locale, et il a essuye des pertes importimtes en essayant de Ie faire. C'est une situation intenable qui - 68 implique un reexamen de ses activites. Les achats et ventes de la production locale devraient etre abandonnes pour eviter qu'ils ne deviennent des fonctions institutionnelles de l'Etat, ce qui oterait au secteur prive toute possibilite de jouer un role dans Ie domaine de la commercialisation interregionale des cereales. De plus, il est peu probable que l'ONC ait les ressources necessaires a moyen terme pour intervenir efficacement sur Ie marche. II existe deja des negociants et des exploitant qui commercialisent les cereales au niveau du village et au niveau sous-regional, et il existe egalement un secteur traditionnel dynamique dont les activites sont essentiellement axees sur Ie commerce. Le role de l'Etat doit etre d'ouvrir des circuits de distribution a moyen terme et de faciliter les activites de commercialisation du secteur prive, en particulier entre les regions excedentaires en cereales ~t les regions chroniquement deficitaires. A cette fin, on pourrait envisager l'une ou l'autre - ou l'ensemble - des mesures suivantes : * ameliorer les liaisons radio regionales etablies lors de la secheresse et diffuser un flux regulier d'informations sur Ie marche a travers les emissions radio, celles-ci etant fondees sur les verifications de prix sur les marches locaux; * fournir du credit, et d'autres formes d'assistance financiere et technique, pour permettre aux paysans et aux negociants d'acheter les vehicules dont ils ont besoin et de developper leur reseau de commercialisation; * supprimer les tarifs fixes de transport et aut res contraintes a la concurrence (Chapitre IV) et, si besoin est, utiliser l'aide exterieure pour subventionner les activites de transport et de commercialisation du secteur prive, etant entendu par la suite que les subventions seraient progressivement eliminees. 11 est evident ~ue 1e Gouvernement doit poursuivre son programme d'investissement a moyen et long termes pour les operations de rehabilitation et d'entretien du reseau routier (voir Chapitre IV). Etant donne l'importance particuliere des problemes de transport au Tchad, la creation de circuits interregionaux de commercialisation sera une entreprise longue et diffici1e. A : long terme, toutefois, c'est 1e moyen 1e plus efficace et Ie plus rationnel de stabiliser les prix, d'eviter des penuries localisees de vivres et d'assurer une augmentation globa1e de 1a production. 111. L'ONC a egalement assure la vente de quantites relativement modestes d'aide a1imentaire aux prix du marche. En 1984/85, l'Office a vendu 5.000 tonnes de riz; l'annee suivante, 17.500 tonnes sur les 32.500 tonnes de b1e, sorgho et mais qui avaient ete allouees et dont une partie etait en mauvais etat a l'arrivee. 35 Le reste de l'aide alimentaire - environ 176.000 tonnes en 1984/85 et 53.000 tonnes en 1985/86 - a ete distribue soit gratuitement, soit dans Ie cadre de divers programmes speciaux ou d'operations "Vivres contre travail". Les distributions gratuites organisees directement par Ie Ministere de la securite alimentaire (MSA), qui a tres peu de moyens logistiques, representaient moins de 10 % du volume total. Les bailleurs de fonds et 1es 35/Pour l'aide alimentaire, l'annee va de novembre a octobre. - 69 ONG ont distribue Ie plus gros de l'aide, souvent dans Ie cadre de programmes alimentaires scolaires, de projets de reinstallation agricole, de projets d'assainissement urbain ou d'autres programmes d'aide alimentaire ayant un objectif de developpement. Ces distributions ont ete realisees en coor'dinntion avec Ie MSA, et en particulier par Ie biais du Comite d' action pour la securite alimentaire (CASAD), organisme parraine par l'Etat et regroupant les organismes publics, les bailleurs de fonds officiels et les ONG qui s'occupent de ces questions. 112. Le Tchad a fait relativement bon usage de son aide alimentaire mais, apres deux recoltes abondantes, il n'a plus besoin de cette aide pour resorbe:: son deficit alimentaire global. I1 est toutefois difficile de supprimlOr une grande partie de l'aide alimentaire liee aux programmes speciau:~ sans compromettre les avantages qu'offrent ces programmes pour Ie developpement. C'est Ie cas d'un certain nombre de projets agricoles qui ne sont pan encore parvenus au stade de l'autofinancement, et des programmes alimentaires scolaires, qui sont Ie moyen Ie plus efficace pour inciter les famillen a envoyer leurs enfants a l'ecole. En outre, certaines ONG perdrai'7.nt leur raison d'etre, puisque les programmes d'aide alimentaire constituent l'essentiel de leurs operations (voir Annexe 2). Ces questions ne sont pas faciles a resoudre, mais il faudrait neanmoins encourager les bailleu:'s de fonds a remplacer l' aide alimentaire par 1 'utilisation des exceden·:.s locaux de cereales. Dans l' ensemble, la communaute des donateurs a reussi. a reduire ses programmes d'aide alimentaire avec assez d'efficacite l' an de:~nier. Une trentaine de milliers de tonnes seulement sont prevues pour 19 :16/87; elles viendront s' aj outer aux quelque 30.000 tonnes dej a reunies pour constituer un stock de securite. 113. Etant donne les problemes de transport interieurs et exterieurs, la con,titution d'un stock de securite important a l'interieur des frontie:~es se justifie; a reste determiner quelle doit etre la taille .\ optimal,:! de ce stock et son emplacement. II faut egalement prevoir un plan pour Ie; interventions d'urgence ainsi que Ie financement des couts de stockaga et de transport correspondants, qui sont tres eleves au Tchad. Bien qu~ l'aide alimentaire soit occasionnellement necessaire pour combler des deficits globaux periodiques, elle risque aussi de peser sur les prix du marche ,~t de decourager la production de cereales dans les annees de bonnes pluies. La gestion de l'aide alimentaire dans ces conditions changeantes impliqu~ une etroite cooperation entre les institutions gouvernementales concern;es, ainsi qu'entre Ie Gouvernement et la communaute des bailleurs de fonds. L'ONC et Ie MSA sont charges, grosso modo, de deux types d'activites ~ a liees la securite alimentaire: i) prendre les dispositions necessaires pour las interventions alimentaires d'urgence, et ii) promouvoir la commercialisation des cereales. Pour Ie premier type d'activites, il faut maintenir un stock de securite, cooperer avec la communaute des bailleurs de fonds p)ur elaborer des strategies d'intervention d'urgence appropriees et mettre ~u point des systemes d'alerte pour les cas d'urgence, tels que Ie systeme d'alerte precoce (SAP), programme execute par Ie MSA avec Ie , concour; d'une ONG (AEDES). Pour Ie deuxieme type d'activites, il faut suivre L'evolution des marches regionaux et diffuser les informations dans les differentes regions, superviser toutes 1es operations visant a promouv)ir 1a commercialisation (assistance technique, credit, subventions au sect~ur prive, etc.), coordonner 1es programmes d'aide a1imentaire qui - 70 n'ont pas un caractere d'urgence et etudier leurs repercussions sur le marche. La responsabilite de ces diverses activites doit etre c1airement definie; toutefois, i1 ne faut pas que l'autonomie de l'ONC provoque un "schisme" administratif entre l'Office et 1e MSA. Sur 1e plan administratif, l'action de l'Office devrait s'integrer dans 1a strategie de securite a1imentaire adoptee et executee par 1e Ministere, et 1es attributions de l'Office devraient etre c1airement precisees par rapport a ce11es des autres sections du Ministere. Dans l'ensemb1e, i1 faut que 1a strategie de securite a1imentaire soit definie en etroite cooperation avec 1e Ministere de l'agricu1ture et du deve10ppement rural (MADR). Etant donne que deux ministeres i~dependants sont concernes, i1 peut se reveler diffici1e de coordonner 1a po1itique d'aide a1imentaire avec 1a strategie de deve10ppement agrico1e en cours d,e1aboration. Le Gouvernement souhaitera peut-etre etudier 1es avantages et inconvenients que represente 1a fusion de ces deux ministeres, mais cette fusion n'est pas indispensable tant qu'i1 existe des liens administratifs et des echanges d'information suffisants pour assurer une communication adequate et rea1iser un consensus sur 1a definition d'une strategie appropriee en matiere de securite a1imentaire. 3. Minimisation des fluctuations de 1a production 114. En dehors des mesures a prendre pour deve10pper 1es circuits de commercialisation, 1e Gouvernement devra centrer son action sur des domaines te1s que 1a recherche, l'ame1ioration des semences et des techniques cu1tura1es, l'ame1ioration de 1a gestion de l'eau, l'expansion du credit et 1e deve10ppement des institutions d'appui, afin de minimiser 1es risques lies aux fluctuations de 1a production vivriere et d'accroitre 1a production agrico1e pour permettre au Tchad de rester a un niveau d'autosuffisance a1imentaire. 115. Recherche sur 1es cultures vivrieres. Jusqu'a une date recente, 1a recherche agrico1e etait essentie11ement axee sur 1e secteur cotonnier. 11 n'existe a l'heure actuelle aucun centre de recherche dans 1a zone sahe1ienne, et rien n'a ete entrepris pour effectuer des recherches sur 1es cerea1es traditionne11es, bien que 1es centres de Dougui-Bokoro et Ain-Dam aient procede, avant la guerre, a des experimentations 1imitees sur 1e mil, 1e sorgho et 1e mais. Dans 1a zone soudanienne, l'IRCT a entrepris des recherches sur certaines cultures vivrieres, et notamment sur 1e mais, 1e niebe, 1e riz et 1es arachides. Des experimentations ont ega1ement ete menees au centre de Deli. Toutefois, 1es ressources sont tres 1imitees, et i1 faudrait d'autres recherches sur 1es varietes de semences et 1es techniques de production adaptees aux conditions locales, ainsi que sur 1a conservation des sols et 1a gestion de l'eau. 11 convient ega1ement d'ana1yser 1es repercussions socio-economiques de l'introduction de varietes ou de techniques cu1tura1es nouvelles. Le Projet de rehabilitation agrico1e finance par 1a Banque mondia1e comprendra un programme d'assistance technique en vue d'aider 1es autorites a definir un programme de recherche approprie. 116. Selection et multiplication des semences. Genera1ement, 1es paysans tchadiens stockent leurs propres semences; 10rs de 1a derniere secheresse, toutefois, beaucoup d'entre eux ont du compter sur l'aide a1imentaire ou 1es distributions d'urgence de semences pour reconstituer leurs stocks. De ce fait, un certain nombre de nouvelles varietes ont ete - 71 introduites au Tchad, mais elles n'etaient pas toujours bien adaptees aux diverses zones ecologiques du pays. Le Tchad ne compte a l'heure actuelle que trois centres de multiplication des semences, un dans la zone sahelienne et deux dans la zone soudanienne pour Ie riz et les cereales trad'itionnelles. II est necessaire de mettre au point un vaste progrannne semencier en vue d'introduire progressivement des varietes ameliorees au niveau regional et d'encourager Ie stockage et la multiplication des semences au niveau de l'exploitation. Le Gouvernement a recemment defini les grandes lignes d'un progrannne semencier renforce a l'echelon national, programae qu'il a presente a la communaute des bailleurs de fonds lors de la reunion sur Ie secteur agricole tenue en decembre 1986, mais la conception et Ie financement de ce programme n'ont pas ete arretes definitivement. 117. Techniques de production. Pour les cultures vivrieres, les paysans utilisent, dans la tres grande majorite des cas, des outils aratoires simples et des methodes traditionnelles, telles que les cultures itinerantes sur brulis suivies de mise en jachere. En outre, les paysans pratiquent la rotation des cultures, coton inclus, dans la zone soudanienne, et les engrais chimiques achetes pour Ie coton servent parfois egalement, sans que l'on fasse de distinction, aux cultures vivrieres. Si les degats lies a 1'invasion acridienne de 1986 ont ete en grande partie evites, c'est grace S'LlX epandages d 'urgence d' insecticides finances par plusieurs bailleurs de fonds. Ce genre d'intervention d'urgence souligne la necessite de creer des structures et des systemes adequats pour assurer la protection des cultLlres vivrieres. 118. Un important progrannne de traction animale - essentiellement lie aux acti'llites de production du coton - avait ete lance avant la guerre, mais Ie declenchement des hostilites a bloque tout progres dans ce domaine. En 1982/83, on estimait que 16 % seulement des paysans de la zone soudanienne utilisaient la traction animale, qui etait pratiquement inconnue dans la ~zone satelienne. 36 Plusieurs facteurs ont limite son developpement : premieremen~, la production locale de charrues et d'autres materiels agricoles a cesse en 1979 pour ne reprendre qu'en 1984. Deuxiemement, presquetous les services veterinaires ant ete interrompus. Enfin, les pertes de revenus monetaires entrainees par la guerre et la secheresse et, plus recemment, par la restructuration de la filiere coton ont rendu extremenent difficile l'achat des boeufs et de l'equipement necessaires pour la traction animale, particulierement aux prix fixes pour couvrir les couts relativemen~ eleves de la SIMAT. Auparavant, les agriculteurs beneficiaient de subventions a l'achat du materiel, qui etait finance par l'ONDR, organisne de vulgarisation. Toutefois, les difficultes financieres actuelles de l'ONDR ont entraine la suppression de cette subvention, et l'absence de systeme de Iicredit , agricole (cette question est discutee plus ~ loin) a ,encore aggrave Ie probleme. 119. Agriculture irriguee. II est urgent de definir une strategie coherente pour Ie developpement de l' agriculture irriguee, qui a jusqu'a . present evolue plutot au hasard des circonstances, 18 coordination des 36/Juste avant les hostilites, des tentatives limitees ont eu lieu dans la zone sahelienne pour utiliser l'ane comme nouvel animal de trait pour la culture des arachides autour de Bokoro et dans les ouaddis du Kanem. - 72 projets et des politiques dans ce domaine etant limitee. D'apres la FAO, Ie Tchad compte environ 12 millions d'hectares de terres irrigables. C'est Ie plus grand potentiel d'irrigation du Sahel; cependant, les projets de vulgarisation et de rehabilitation actuels ne couvriront que 12.000 ha, dont la moitie beneficiera de l'irrigation controlee. A l'heure actuelle, quelque 3.500 ha sont irrigues. 120. L'irrigation traditionnelle, non controlee, est pratiquee dans les polders depuis l'epoque precoloniale. A l'heure actuelle, il y a trois grands projets d'irrigation : les polders de la SODELAC, qui a repris ses operations depuis peu sur Ie lac Tchad, les perimetres rizicoles de l'OMVSD, et les Casiers A, B ~t C sur Ie Logone. De plus, les travaux ont repris sur Ie principal projet d'irrigation a petite echelle lance avant la guerre Ie long du Chari, et Ie Gouvernement envisage de realiser un nouveau projet pour les polders du lac Tchad. Pendant la secheresse, un certain nombre de bailleurs de fonds et d'ONG operant au Tchad ont, en collaboration avec les organismes publics concernes, introduit ou ameliore diverses techniques de gestion de l'eau, et notamment l'emploi du chadouf (puits a balancier), la construction de petits barrages, et la mise en place de petites installations d'irrigation. Bon nombre de ces projets donnent des resultats positifs et meriteraient d'etre experimentes et diffuses de fa~on plus systematique. 121. La strategie en matiere de cultures irriguees implique de repondre au prealable a un certain nombre de questions fondamentales, et notamment : i) Ie niveau d'investissements a consacrer a l'irrigation; ii) la meilleure fa~on d'assurer un recouvrement adequat des couts d'investissement et de fonctionnement; iii) les especes vegetales a produire; et iv) la meilleure fa~on d'initier les paysans a une nouvelle structure de production et a de nouvelles methodes culturales. Peu de recherches ont ete faites au Tchad pour determiner les cultures repondant Ie mieux a l'irrigation. Au debut, on avait envisage de developper quelque peu la production de coton, bien que la plupart des perimetres aient ete axes sur la riziculture et, dans une moindre mesure, Ie mais et Ie ble. Toutefois, les informations sur les habitudes de consommation et la demande de differentes cereales sont limitees. La consommation de riz, par exemple, augmente peut-etre moins rapidement que la production, d'autant qu'une partie importante de la demande est couverte par du riz de contrebande provenant des grands perimetres irrigues du Nord-Cameroun. 122. Au Tchad, les organismes gerant les projets d'irrigation en cours n'ont pas reussi dans l'ensemble a mettre au point un systeme satisfaisant · de recouvrement des couts, qu'il s'agisse des couts d'equipement initiaux ou des couts de fonctionnement. L'Etat ne subventionne pas ces projets, et il n'est pas en mesure de Ie faire; la repercussion de la totalite des depenses engagees sur les producteurs necessite des incitations adequates a la production et des possibilites de commercialisation pour garantir un taux de rentabilite acceptable. En particulier, Ie profit pour le paysan doit etre plus important que celui qu'on obtient normalement avec les techniques traditionnelles, ce qui n'a pas toujours ete Ie cas jusqu'a present. Les rendements des perimetres irrigues sont generalement faibles, peut-etre parce que les projets sont relativement nouveaux et que les paysans n'ont pas assimile la nouvelle fa~on d'organiser la production et les techniques culturales a employer. De plus, la forte production de cereales des deux - 73 derniere!s annees a fait baisser 1es prix et risque d'emousser l'interet des paysans al'egard de l' agriculture irriguee, en depit de 1a necessite d' accroJ:tre dans 1e long terme 1a production et 1a productivite. 123. La rationalisation de 1a gestion des entreprises parapub1iques chargeeH de 1a gestion des grands projets d'irrigation (te11es que 1a SODELAC, l'OMVSD) est un autre prob1eme extremement important. Ces entrepr: . ses ont en general des structures administratives trop lourdes et des fra:~s generaux e1eves. Pour couvrir leurs couts, e11es ont soit abaisse leurs p::ix fixes au producteur, ce qui a pour effet de decourager 1a product.:.on, soit re1eve leurs prix de vente au consommateur, ce qui reduit leur cOJ:lpetitivite et, partant., 1e volume de leurs ventes. 11 faudrait explore:" d' aut res possibi1ites en matiere de systemes de gestion. Au minimum, i1 convient de reduire 1e plus possible 1es frais generaux et coordon:ler 1es diverses po1itiques des prix pour obtenir un systeme d'incitltions coherent. 124. 11 est indispensable de renforcer 1es services de vu1garisation et de mett::e en place des programmes de formation adequats pour initier 1es paysans aux nouvelles techniques d'irrigation et leur permettre d'obtenir des reniements superieurs a ceux que supposent 1es methodes traditionne11es. 11 faut ega1ement vei11er a ce que 1es systemes de cultures irriguees soient compati:>les avec 1es autres activites economiques d'un grand nombre de paysans tcbadiens. D'autre part, 1es prob1emes qu'imp1ique 1a creation de coopera::ives de producteurs pour gerer 1es petits projets d'irrigation ont souvent ete, sous-estimes par 1es organes d'execution; de ce fait, un grand nombre :Ie perimetres ont ete abandonnes. Certains projets ont ete lances tres rlpidement a l'epoque de 1a secheresse, souvent dans 1e cadre d'opera::iorls "Vivres c~ntre travail", sans que l'on se preoccupe suffisslwent de 1a necessite de 1aisser petit a petit 1es paysans prendre en main 1a gestion et 1e financement des operations. Les multiples approches et 1es :Iletnodes adoptees dans 1e cadre de divers projets (en matiere de credit, de garantie de commercialisation, etc.) manquaient souvent de coordinltion et etaient, dans certains cas, contradictoires. 11 est done indispe lsa'b1e que 1e Gouvernement et 1a communaute des bai11eurs de fonds travai1lLent de concert pour arreter une approche commune et une po1itique coheren;e applicable a tous 1es projets d'irrigation, que11e que soit leur amp1eur, Un examen de l'experience de l'irrigation au Tchad est actue11 ,~ment en cours. 4. Credit agrico1e et contraintes institutionne11es 125. Le revenu monetaire des agricu1teurs est actue11ement plus bas a qu' l ' ,.)rdinaire, a cause de 1a crise du coton et de 1a baisse recente des prix S'lr 1e marche des cerea1es. L'absence d'un systeme forme1 de distrib·.;Ltion de credit pour ce secteur s' en fait d' aut ant plus sentir. Aucune Lnstitution bancaire ou autre n'est specia1isee dans 1e credit agrico1,~, bien qu' i1 existe un certain nombre de systemes informe1s de credit .Lies a des projets. P1usieurs ONG assurent 1a distribution et 1a gestion des credits a moyen terme pour 1es charrues et d'autres machines agrico1'i~s simples. De meme, p1usieurs projets d'irrigation a grande echelle vendent acredit des outi1s et des intrants qui sont rembourses par une retenue automatique sur 1a production commercia1isee. 11 existe aussi un systeme de credit informe1, organise par des commer~ants 10caux qui - 74 fournissent des avances a des taux d'interet, semble-t-il, tres eleves en echange d'une garantie d'approvisionnement sur la production future; on a peu de renseignements sur ce systeme. 126. Avant la guerre, Ie credit a la production relevait de la BDT puis par la suite de l'ONDR. Le Fonds de developpement et d'action rurale (FDAR), organisme public, octroyait egalement, de fa~on limitee, des credits pour la commercialisation des produits agricoles, mais il avait du mal a se faire rembourser. Le FDAR a cesse de fonctionner en 1981 et, en 1985, Ie Fonds d'intervention rurale (FIR) a ete cree. Ce fonds n'est pas encore operationnel et n'a toujours pas re~u les credits qui lui ont ete affectes au titre du budget de l'Etat. La communaute des bail leurs de fonds n'a de son cote fourni aucun soutien financier en matiere de credit agricole au niveau plus large du secteur. Les besoins sont nombreux, et il faudrait notamment offrir des prets pour: i) Ie materiel et l'outillage; ii) les boeufs pour la traction animale; iii) Ie materiel simple de transformation (meules pour les arachides et presses a huile); et iv) Ie conditionnement et les vehicules pour la commercialisation. Le role du FIR dans ces differents domaines reste a definir, et il importe de concevoir des systemes de credit appropries en cooperation avec d'autres institutions telles que l'ONDR (services de vulgarisation) et la SIMAT (fabrique de materiel agricole). Le Projet de rehabilitation agricole de la Banque mondiale comprend des fonds pour financer une etude sur les besoins et les options en matiere de credit, ainsi qu'une assistance technique de longue duree pour aider Ie Ministere de l'agriculture et du developpement rural a traiter les questions relatives au credit. 127. Le Ministere de l'agriculture et du developpement rural (MADR) est charge de definir la strategie agricole et de la mettre en oeuvre. II comprend quatre grandes directions: agriculture, genie rural, ressources hydrauliques et meteorologie, et formation agricole. La plupart des activites sur Ie terrain sont confiees a divers offices et organismes parapublics, dont la SODELAC, l'OMVSD, l'ONDR et l'ONADEH (ce dernier etant charge du developpement des cultures maraicheres). II y a en outre Ie Ministere de l'elevage et de l'hydraulique pastorale et les organismes qui dependent de lui, ainsi que les activites agro-industrielles de production de canne a sucre (SONASUT) et de tabac (MCT) (voir Chapitre IV). 128. Au cours des dernieres annees, un grand nombre des institutions du secteur agricole ont revu Ie jour dans les conditions repondant a la strategie sectorielle et au cadre institutionnel qui existaient avant la guerre. Faute de res sources humaines et financieres, un grand nombre d'entre elles ont beaucoup de mal a fonctionner. 11 est donc indispensable · de revoir les objectifs, les structures et les activites de ces institutions en fonction de la strategie agricole que les autorites travaillent a definir (avec Ie concours de la FAO, du PNUD et de la Banque mondiale, dans Ie cadre de son Projet de rehabilitation agricole) et en tenant compte des contraintes financieres. La nouvelle strategie se caracterise surtout par la place importante qu'y tient la diversification agricole et en particulier la production vivriere - alors qu'auparavant l'effort ne portait que sur la filiere coton. Le Gouvernement devra reorienter l'action des institutions actuelles et creer des structures de soutien adequates pour la production vivriere. 11 y a des vides manifestes a combler, par exemple en matiere de distribution du credit, de programmes de recherche, de reseaux de - 75 commercialisation et de services de vulgarisation. L'ONDR a fonctionne de fa~on relativement efficace mais, jusqu'a une periode recente, il a essentiellement centre son action de vulgarisation sur Ie coton. 11 s'efforce de mettre sur pied un programme plus integre, mais c'est difficile car il doit simultanement s'adapter a la perte des revenus du secteur cotonnier, perte qui representait l'equivalent des trois quarts de son budget pour 1985. C'est la raison pour laquelle l'ONDR a du entreprendre une vast:e operation de restructuration avec l'aide de l'assistance technique de la F::ance et de la Suisse. 5. Les possibilites de diversification agricole 129. Les possibilites de diversification agricole varient d'une region a l'aut:~e; elles dependent en grande partie du potentiel de la region conside::ee en matiere de systemes de gestion de l'eau (irrigation notamment) et de Ii proximite des marches interieurs et exterieurs. Dans la zone sahelielne, on pourra peut-etre, a mesure de l'introduction de systemes de gestion de l'eau, accroitre la production de cultures traditionnelles telles que Ie ')etit mil, Ie niebe, Ie sesame et les oignons, afin d'approvisionner les agglomerations secondaires du Nord. Dans les regions du Lac et du Chari-B:lguirmi, la proximite du marche important de N'Djamena autorise une diversiEicetion, notamment pour les fruits, legumes et Ie ble. Dans toute la zone sot:ldanienne - et dans une moindre mesure dans la partie meridionale de la z:)ne sahelienne -, il est possible de developper la production des cereale;J traditionnelles et de poursuivre la diversification avec des culture~ comme Ie riz, Ie ma1s, les oleagineux, les tubercules, les racines, lee fruIts et legumes. 11 existe d~s possibilites d'exportation pour ces culture~, notamment vers Ie marche important du nord du Nigeria, bien que lee flu::tuations de production notamment pour ce qui est des cereales traditi:mnelles - soient en general synchrones dans la region (en d'autres termes, lorsque Ie sud du Tchad est excedentaire, les regions septentrionales de la RCA, du Cameroun et du Nigeria Ie sont egalement). Aucune de ces cultures ne se prete~ comme Ie coton a des exportations a grande echelle vers les marches europeens. Jusqu'a present, Ie Tchad n'a pu s'introduire sur Ie marche europeen de l'arachide a cause du desavantage relatif que represente l'importance de ses couts de transport par rapport aux aucres pays producteurs d'arachides. Enfin, il semble que les possibilites de developpement des aut res cultures industrielles tchadiennes (tabac et canne a sucre) soient maigres. La consommation de cigarettes et de sucre de production locale est relativement faible et n'augmente que lentemellt; a cela s' aj oute la concurrence des importations non controlees. 11 est peu probable que l'une ou l'autre de ces industries puisse se reveler competitive a moyen terme sur Ie marche international. C. Elevage: Qu'est-ce qui entrave Ie developpement? 130. L'eievage peut contribuer de fa90n importante a la croissance et a l'accroissement des revenus, et remplacer en partie les pertes de revenus et de recettes d'exportation de la filiere coton, durement touchee par la crise. Avant de pouvoir realiser ce potentiel, il faudrait toutefois arriver a:ever un certain nombre de contraintes import antes qui bloquent Ie developpement du secteur. 11 faudrait notamment mettre en oeuvre des strategies rationnelles pour creer un environnement favorable a la product:lon, amenager les ressources en eau, creer des structures - 76 institutionnelles appropriees et revoir les structures de commercialisation et d'exportation du cheptel. 131. L'elevage a toujours ete une source importante de revenus et de recettes d'exportation, et il contribue largement a l'autosuffisance alimentaire. Bien que sa croissance ait subi de serieux revers (les evenements de 1979-82, une epidemie de peste bovine et la secheresse de 1984), la production animale representait approximativement 17 % du PIB en 1986, sans compter les activites de transformation et de commercialisation (essentiellement aux mains du secteur informel), dont la valeur ajoutee est difficile a evaluer. D'apres le Ministere de l'elevage et de l'hydraulique pastorale, le Tchad compte a l'heure actuelle 3,5 a 4 millions de tetes de bovins, nombre a peu pres identique a celui qui ressortait du dernier recensement officiel de l'elevage, effectue en 1975-76. 37 Le prelevement annuel est evalue a 10 % et la production a 64.000 tonnes. Par ailleurs, le secteur de l'elevage comprend approximativement 4,5 millions de caprins et d'ovins et 900.000 chameaux, anes et chevaux. 132. La moitie a peu pres du cheptel appartient a des troupeaux qui transhument au rythme des saisons entre la zone sahelienne et la zone soudanienne. L'elevage sedentaire est concentre dans le Sud, mais cette pratique gagne de l'importance dans la zone sahelienne et les possibilites de developpement de la traction animale et d'autres formes d'integration avec l'agriculture sont importantes. Dans les annees de pluviosite normale, le fourrage ne manque pas et, meme durant les annees de secheresse, lorsque les paturages de la zone sahelienne sont insuffisants, la production d'alimentation animale de la zone soudanienne permettrait de supporter un cheptel un peu plus important. 38 133. La commercialisation de l'elevage est essentiellement de type traditionnel. Les pasteurs vendent leurs betes a de gros negociants au travers d'un reseau d'une quarantaine de marches principaux et secondaires. Vers la fin des annees 60, le Tchad exportait un modeste volume de viande refrigeree (11.460 tonnes en 1971), mais le marche s'est rapidement contracte au cours des annees 70, en raison de la concurrence accrue de 37/ Le dernier recensement officiel a ete publie dans le cadre de "L'inventaire qualitatif du cheptel tchadien". Sur la base de ce recensement, l'evolution des effectifs de l'elevage sur une periode de dix ans a ete evaluee en se basant sur deux taux de croissance. A cause de la baisse du taux de fecondite consecutive a la secheresse de 1978, on a estime le croit du cheptel a 1,6 % entre 1977 et 1981. Pour la periode 1982-86, on s'est base sur un taux de 2,5 %, considere comme normal pour le Tchad. Le taux d'exploitation du betail a ete estime a 12 %, chiffre qui a probablement considerablement diminue a cause des revers susmentionnes auxquels a fait face la croissance au debut des annees 80. 38/En dehors des principales reserves de fourrage du Tchad, les operations d'egrenage de la COTONTCHAD produisent un volume important de tourteaux pour la consommation animale. Cette possibilite n'est cependant pas encore pleinement exploitee. - 77 l'Europe et de l'Amerique latine et de l'augmentation des couts de trans~ort et Ie declenchement des hostilites en 1919 a interrompu ce commerce. 9 A l'heure actuelle, l'elevage est presque exclusivement exporte sur pied, essentiellement vers Ie Nigeria, une petite quantite etant acheminee vers les marc.hes de la Republique centrafricaine. Environ 180.000 betes ont ete officiellement exportees en 1985, mais Ie nombre se rapproche de 300.000 si l'on t.lent compte des circuits informels. D'apres les estimations, 150.000 ovins et caprins ont aussi ete exportes en 1985, exclusivement par des ci,cuits non officiels. Sur la base de ces estimations, les exporta::ions totales ont porte sur une soixantaine de millions de dollars en 1985, e,ececant pour la premiere fois les recettes d'exportation du secteur cotonni :!r · 2. Investissement et aide 134. Etant donne la solidite manifeste de l'elevage et son potentiel de develop:>ement, les investissements qui permettent d'accroitre l'efficacite du sect~ur sont d'une importance cruciale pour Ie relevement du pays. Durant l'epidemie de peste bovine en 1983, une operation importante a ete montee I)ar Ie FED, Ie FAC, la BID et la FAO pour reequiper Ie Ministere de l'eleva!~e et de l'hydraulique pastorale en vehicules et en materiel de vaccinal:ion. Depuis cette epoque, plusieurs petits projets ont ete realises avec dlas financements exterieurs dans divers domaines: services veterinlidrE~s; rehabilitation des installations de fabrication de vaccins du laborat:)ire de Farcha (qui exporte deja ses vaccins vers les pays voisins); remise Ian etac et extension du reseau de puits pastoraux; et fourniture d 'une a!~sistance technique aux institutions operant dans Ie secteur. Le plus important de ces projets est finance par Ie FED, Ie FAC, la FAO, la Republique federale d'Allemagne et par une ONG, l'OXFAM. Toutefois, ces projets sont regionalises et fonctionnent independamment les uns des autres, avec pel~ de coordination. D'apres la liste officielle des projets d'aide pour 1981, un montant egal a environ 4,5 millions de dollars d'aide exteriel~re sera consacre au developpement de l'elevage, contre 45 millions de doll,ars pour Ie developpement agricole. Le programme d' investissement public I?revu pour 1988 vise a corriger ce desequilibre. Pour Ie moment, l'essentiel des efforts se porte sur Ie cheptel bovin, bien que les chameaux, les moutons et les chevres representent egalement une res source importante pour Ie pays. 135. Etant donne les contraintes financieres du Tchad, il faudrait accorder la priorite absolue aux investissements qui permettent : i) d'accroitre durablement la production animale nationale; ii) d'ameliorer l'efficacite de la commercialisation; et iii) d'accroitre 1a contribution du secteuI a l'economie. Sur la base de ces criteres, les responsables tchadiens preparent a l'heure actuelle, avec Ie concours de l'IDA et de la FAO, ~n ?rojet national d'elevage qui permettra d'apporter une aide institl:tio:melle d'urgence et de promouvoir en meme temps l'action du secteul prive. Les principaux objectifs du projet sont les suivants : accroitre l'offre des intrants et services cles; ameliorer les services de 39/Envlron 30 tonnes de viande refrigeree ont ete exportees au Cameroun et au Congo depuis 1983. L'un des principaux objectifs de la strategie de devEloppement de l'elevage est d'elargir ce marche (voir par. 146). - 78 planification et de vulgarisation; et reorganiser les reglements administratifs et financiers relatifs aux exportations de ce secteur. 3. Strategie de production 136. Etant donne la faiblesse des ressources financieres du pays, la meilleure fa~on d'accroitre la production de l'elevage est de s'appuyer sur les methodes traditionnelles de gestion du cheptel tchadien. La famille est la cellule de production de base des pasteurs nomades, mais les liens ethniques et Ie systeme hierarchique traditionnel demeurent tres puissants et continuent aregir les parcours de nomadisation. De plus, les relations entre les eleveurs et l' administration, ainsi que les relations entre les eleveurs et les cultivateurs, ont de tout temps ete une source de tensions sociales et politiques. 40 II conviendrait donc de donner priorite a des programmes d'action visant a promouvoir un environnement productif grace a la fourniture de conseils techniques et d'intrants sans desorganiser les structures socio-economiques du secteur. Dans cette optique, on pourrait notamment renforcer l'action sanitaire (distribution de medicaments), fournir une assistance technique et une aide sur Ie plan de l'organisation; effectuer des recherches sur l'amelioration des races; et former des agents de vulgarisation. 137. Pour pouvoir reduire les couts de fonctionnement tout en accroissant les incitations a la production, la strategie de developpement a moyen terme doit notamment viser aorganiser des groupes d'eleveurs sur la base des structures sociales existantes et a leur apporter un appui. Ces groupes constituent une structure nationale qui assumera progressivement l'entiere responsabilite de la distribution des medicaments veterinaires et d'autres intrants, et ils seront eventuellement appeles a jouer un role important dans la commercialisation de la viande et des sous-produits. La responsabilite de la gestion des points d'eau et des parcours sera egalement transferee a des groupes d'eleveurs afin de maintenir une mobilite importante dans la zone sahelienne, plus sujette a la secheresse que les autres zones. Les taches qui relevent essentiellement du secteur public, telles que l'inspection sanitaire, la vaccination contre les principales epizooties et autres soints veterinaires essentiels, la recherche et la fourniture de conseils techniques resteront la responsabilite de l'administration pendant un certain temps encore. A long terme, il conviendrait toutefois d'envisager un transfert progressif des activites de vaccination et de vulgarisation a des organisations d'eleveurs, la recherche et Ie controle sanitaire demeurant en fin de compte les seules taches operationnelles restant aux mains de l'Etat. 40/L'imposition d'une taxe sur l'elevage en 1964 a ete a l'origine de troubles importants a Mangalme, precurseurs des evenements que Ie Tchad a connus par la suite. - 79 4. Les structures institutionnelles 138. En correlation avec les mesures a prendre au niveau du producteur, il est indispensable de creer des structures institutionnelles appropriees pour assurer Ie developpement du secteur de l,elevage. Toutes les institutions de ce secteur, excepte Ie laboratoire de Farcha, ont cesse de fonctionner pendant la guerre, et les equipements (batiments et centres de vaccination) sont en grande partie delabres. Un certain nombre d'operations d'urgence ont ete financees par l'exterieur pour aider Ie Ministere de l'elevai;e et de l'hydraulique pastorale, mais celui-ci a si peu de moyens pour rellover les batiments, acheter des vehicules et du materiel, et en particu:,ier pour financer les depenses de fonctionnement, qu'il en est reduit j, ne fournir qu'une aide minimale d'urgence. Le Ministere ne manque pas seu:"ement de credits de fonctionnement mais aussi de personnel qualifie a tous :"es niveaux, ce qui limite gravement ses possibilites en matiere de planifi,:,ation et de fourniture d' assistance technique. 139. Plusieurs entreprises parapubliques du secteur sont confrontees aux mem.~s problemes que Ie Ministere de l'elevage. L'Office national ..!e l'hydraulique pastorale et villageoise (ONHPV) est charge de planifier, Joe coordonner et parfois d'executer les operations de rehabilitation et de constru,::tion des points d'eau en cooperation avec Ie bureau de l'eau du Ministe:e de 1,elevage. Bien que l'ONHPV beneficie d'une aide exterieure importa:lte sous forme de nombreux projets de rehabilitation et de constru.::tion, il n' est pas encore en mesure de progrannner et de coordonner l' ensem':>le des interventions et de fournir tous les conseils techniques necessaLres, notannnent en matiere d'entretien des puits. Dans Ie domaine des se::vic.es veterinaires, Ie MAGAVET a, de droit, Ie monopole de l'impor:ation et de la distribution des produits veterinaires. Son reseau de dist dbution est cependant tout a fait insuffisant et merite d' etre elargi, il n'est pas non plus en mesure de recouvrer ses couts. Le seul abattoi I~ du pays, celui de Farcha, est en mauvais etat et manque de personn:~l de direction qualifie, ce qui fait que l'entreprise est deficit :lire. De meme, la Societe nationale de production animale (SONAPA), chargee de la production et de la commercialisation du lait, des oeufs, des poulets et de l'alimentation animale, souffre a la fois d'une mauvaise gestion financiere et de l'absence de debouches pour certains produits, ce qui redJit serieusement sa rentabilite r En ce qui concerne la lutte contre les epi~ooties, Ie laboratoire de Farcha a joue un role important, ces dix dernier~s annees, en menant des recherches et en produisant des vaccins. Ces deu:( activites sont renforcees avec l' assistance de la France, du FED et de l' IDA.· 140. Le renforcement des services du Ministere de l'elevage et des entreprlses qui travaillent avec Ie Ministere sera l'un des grands objectifs de la scrategie du Gouvernement dans Ie secteur de l,elevage. Le Projet national de l'elevage comprendra des fonds pour financer la construction et 1a rehabilitation d'installations, de materiel et de vehicules, des actions de formi;ttion et des services d' assistance technique, ainsi que certains couts d,a fonctionnement a concurrence d'un pourcentage qui ira decroissant. Une aida en matiere de formation et d'organisation sera egalement fournie dans Ie cadre d'une operation pilote visant a aider des groupes d'eleveurs. Le MAGAVET beneficiera d'un appui operationnel; il transferera la responsabilite de la distribution des medicaments courants a des groupes - 80 d'e1eveurs dans certaines regions pi1otes, mais i1 conservera son monopole d'importation. I1 1imitera ses operations a 1a distribution des medicaments en gros dans 1es regions pi10tes et s'efforcera d'ame1iorer son efficacite dans 1e reste du pays. 141. 11 sera necessaire de reeva1uer 1es operations de 1a SONAPA pour determiner si e11e est viable a terme. Etant donne l'absence de debouches viab1es, p1usieurs de ses activites se justifient peu, notamment ce11es qui concernent 1a production d'a1imentation anima1e. L'important investissement que vient d'approuver 1a BDEAC en vue d'aider 1a SONAPA vient encore comp1iquer 1a question de 1a viabi1ite financiere de l'entreprise - etant donne l'importance de l'investissement (500 millions de francs CFA) par rapport au faib1e chiffre d'affaires de l'entreprise. Apres l'ana1yse des debouches commerciaux, i1 faudra determiner si 1a poursuite de 1a participation de l'Etat dans 1e secteur se justifie, sans perdre de vue 1e prob1eme de l'endettement de 1a SONAPA. Quoi qu'i1 en soit, i1 faudrait etudier 1es possibi1ites de participation du secteur prive aux activites de production et de commercialisation qui pourraient se reveler viab1es. 5. Mise en valeur des res sources hydrau1igues 142. Un autre element crucial pour 1e deve10ppement de l'e1evage est 1a mise au point d'une strategie pour 1e forage, 1a rehabilitation et l'entretien des puits pastoraux. Depuis 1983, 1es bai11eurs de fonds ont finance un grand nombre d'actions 1imitees et tres dispersees d'hydrau1ique pastorale, qui ont abouti a toute une serie de po1itiques et de strategies operationne11es destinees a deve10pper 1e secteur. Le manque d'informations de base te11es que 1e recensement precis du chepte1, 1a carte des parcours, 1a capacite de production de fourrage et l'importance des nappes phreatiques sont autant d'e1ements qui montrent a que1 point i1 est indispensable que 1e Gouvernement et 1es bai11eurs de fonds aient une connaissance plus approfondie de 1a capacite du secteur et coordonnent leur action en matiere de mise en valeur des ressources hydrauliques. 143. A court terme, i1 est particu1ierement important de definir une strategie pour 1e forage des points d'eau 1e long des parcours en fonction de 1a capacite des paturages environnants. La mise en oeuvre d'une strategie rationne11e dans ce domaine permettrait d'eviter que 1e betai1 ne soit a nouveau decime par 1a famine, et l'environnement eco1ogique fortement degrade par 1e surpaturage autour des points d'eau, comme ce fut 1e cas lors de 1a secheresse de 1973. Le Projet national de l'e1evage permettra de fournir au bureau de l'eau du Ministere de l'e1evage l'assistance technique necessaire pour proceder a 1a programmation des points d'eau 1e long des pistes d'acheminement du betai1 destine a 1a vente. L'ONHPV sera charge de suivre 1a mise en place du reseau de puits, mais 1es travaux de construction eux-memes seront executes dans 1a mesure du possible avec 1a participation du secteur prive. La responsabi1ite de l'entretien des points d'eau devrait ega1ement etre transferee a des groupes d'e1eveurs et a de petits entrepreneurs. 6. Exportations - Contraintes et potentie1s 144. Sous sa forme actuelle, 1e commerce du bet ail constitue aussi un serieux obstacle au deve10ppement du secteur. Une societe d'economie mixte, - 81 la Societe tchadienne d'exploitation des ressources animales (SOTERA), detient Ie monopole officiel des exportations de betail, de viande et des sous-produits mais, dans la pratique, ses operations se limitent au controle des eXfortations de betail sur pied par la delivrance de licences d'exportation a ses actionnaires. De nombreux permis, licences, certificats, redevances et droits sont exiges non seulement pour les exportations, mais aussi pour les ventes sur Ie marche interieur, ce qui rend Ie systeme prohibitif pour un grand nombre de commer~ants. De ce fait, les circuits informels d'exportation sont largement utilises, ce qui prive l'Etat ces recettes fiscales dont il aurait bien besoin. En outre, comme on l'explicue au Chapitre IV, la faiblesse du naira nigerian par rapport au franc CEA incite les negociants tchadiens a utiliser leurs recettes d'exportation pour acheter des marchandises nigerianes et les introduire en fraude ~u Tchad pour les revendre, ce qui prive une fois de plus l'economie tchadierne des revenus indirects de l'elevage. 145. Devant cette situation, Ie Gouvernement a temporairement interdit les expcrtations de betail en mars 1986, en invoquant la necessite de reconst1tuer. Ie cheptel et d'organiser la commercialisation par les circuits officieJs. L'interdiction a ete levee en janvier 1987. Etant donne que les exportations de betail vers Ie Nigeria ne representent qu'environ 5 % de la consommEtion totale de viande de ce pays, l'interdiction d'exporter a probablEmenc. eu un effet negligeable sur les prix. D'apres les service~ de la douare, l'interdiction a au contaire prive l'Etat de recettes fiscales estimeeE a 300 millions de francs CFA, et elle a peut-etre meme fait perdre au Tchac. une part du marche. 146. S1 l'on veut creer un climat plus favorable au developpement de la commerc:,alisation, il faut rapidement prendre les mesures suivantes: i) demaIlteler Ie monopole d'exportation confere a la SOTERA, monopole qui reduit ferieusement l'efficacite de la commercialisation; Ie role de la SOTERA c.evrait se limiter a la promotion des exportations de viande et des sous-prc1dui':s animaux; ii) revoir et rationaliser Ie systeme complexe de taxes et, de licences a l'exportation. S'il est impossible d'eliminer complet,:men': les echanges non declares du fait du caractere traditionnel des activitE:S d' elevage, la mise en oeuvre de ces diverses mesures devrait permettl'e d'accroitre dans des proportions pouvant atteindre 50 % en un an les recettes d'exportation que procure ce secteur a l'Etat. Avec Ie concours des services de l'IDA, Ie Gouvernement procede a un reexamen du role de la SOTERA et met au point des propositions visant a simplifier la reglementation administrative et financiere des exportations de bet ail sur pied. Le Projet national de l'elevage prevoit une action en ce sens. 147. II faudrait egalement etudier dans quelle mesure il serait possible de developper les exportations de viande et de sous-produits afin d'accroJtre la valeur ajoutee du secteur. A cause de la concurrence des exportations subventionnees de viande congelee desossee en provenance des pays europeens et latino-americains, Ie Tchad, defavorise par des couts de fret aerien eleves, n'a pu reprendre sa part de marche pour les echanges regionalx de viande refrigeree. De plus, les installations de transformation (essentiellement l'abattoir de Farcha) ne sont pas equipees pour prcduire de la viande desossee, ce qui fait que Ie Tchad n'est en mesure c'exporter que des carcasses, ce qui releve d'autant Ie cout unitaire de trans por:_ de la viande. Dans la pratique, la SOTERA accorde des - 82 autorisations d'exportation a des commer~ants independants, ce qui fait que son monopole n'est pas strictement observe. Le Gouvernement a recemment entrepris de faire faire une etude sur 1a viande et 1es sous-produits de l'e1evage, etude qui a pour but d'ana1yser 1a situation actuelle et future de l'offre et de 1a demande al'eche11e de 1a region, et en particu1ier sur 1e marche nigerian. Les conclusions de cette etude permettront de formu1er des recommandations sur 1es investissements a rea1iser dans 1es installations de transformation et de froid. Les possibi1ites d'exportation de cuir et d'autres sous-produits animaux exigent ega1ement des etudes plus approfondies. Entre-temps, i1 faudrait eviter de creer une entreprise parapub1ique dans ce domaine. En fonction des conditions du marche et des possibi1ites d'action du secteur prive, on pourrait envisager des investissements dans 1a production de cuir. D. Peche: Que1 potentie1? 148. Etant donne que 1a base de ressources est 1imitee et qu'i1 est indispensable de diversifier 1a production agrico1e, i1 est utile d'etudier de fa~on plus approfondie 1es possibi1ites de deve10ppement de 1a peche, qui est sans aucun doute une des ressources d'avenir du Tchad. 149. Peu de documents ont ete pub1ies sur la peche au Tchad depuis l'etude detail1ee que l'ORSTOM (institut fran~ais de recherche) a rea1isee en 1973. 41 D'apres les estimations etablies a l'epoque, la production du lac Tchad, du Chari et du Logone atteignait approximativement 100.000 tonnes de poissons dans les annees de p1uviosite normale. 42 Cet apport contribue de fa~on importante a l'autosuffisance a1imentaire du Tchad. Comme dans d'autres pays saheliens, toutefois, 1a production est extremement sensible aux precipitations, et les quantites offertes sur Ie marche peuvent fluctuer dans de fortes proportions entre la saison seche et la saison des p1uies, ainsi que d'une annee a l'autre. Le commerce du poisson frais se limite a N'Djamena, Sarh et Moundou; mais Ie poisson fume et seche est commercia1ise dans tout 1e pays, et exporte par des circuits informe1s vers Ie Cameroun et Ie Nigeria et, dans une moindre mesure, vers la Repub1ique centrafricaine. 11 convient toutefois d'ame1iorer 1es techniques de sechage afin d'eliminer 1es prob1emes de parasites qui se posent frequemment. 150. Les interventions directes de l'Etat en faveur de la peche ont ete rares et generalement inefficaces. Dans 1es annees 60, Ie Gouvernement a tente a p1usieur~ :eprises d'organiser des cooperatives de vente, mais les resu1tats ont ete decevants. Comme pour l'elevage, les puissantes traditions ethniques et socia1es s'opposent a 1a mise en place de structures "exogenes", surtout 1orsqu'e1les s'accompagnent de contraintes administratives. Les efforts dans ce domaine devraient s'appuyer sur les structures sociales traditionnel1es susceptib1es de servir de courroie de transmission pour la fourniture de conseils techniques et de materiel. Aujourd'hui, 1'administration a adopte une approche plus soup1e, fondee sur 1a creation de petites unites precooperatives autogerees. 41/"Le commerce du poisson au Tchad" (P. Couty et P. Duran, ORSTOM). 42/Ces 100.000 tonnes sont une estimation de la production globale du lac, du Chari et du Logone, prises nigerianes et camerounaises comprises. La part du Tchad est evaluee a 70 % environ du total. - 83 151. Dans Ie but de reduire la sensibilite de la production de poisson aux pre(:ipitations, Ie Gouvernement etudie a l'heure actuelle, avec l'aide du FISE et de plusieurs ONG, les possibilites de pisciculture dans des etangs artificiels. L'objectif sera de commercialiser Ie poisson produit par ce tloyen pendant la saison seche, lorsque la diminution de l'offre de poisson frais fait monter les prix. Le developpement de ces activites dependr~, des resultats obtenus dans Ie cadre des operations pilotes en cours. 152. E~ant donne Ie potentiel du secteur sur Ie plan de l' autostlffisar.ce alimentaire et de la formation de revenus, il faudrait envisag4!r d'inclure un element de promotion des activites de peche dans toutes :.es operations de developpement rural situees pres des principaux cours deau ou du lac Tchad. Entre-temps, il faudrait proceder a un examen detailli! de Is. capacite actuelle du secteur pour determiner son potentiel de croissalLce et definir une strategie de developpement a moyen terme. Une etude dllns ce sens, en cours de realisation, a ete financee par la BDEAC. E. Pr(lblemes d'environnement : Des mesures s'imposent 153. Le ceveloppement du secteur agrosylvopastoral est tres etroitement lie a III sit1,;ation ecologique, et notamment a la desertification et a l' appau"ris sen~ent des sols. Le Tchad, tout cormne les aut res pays saheliens, a ete plofo;ldement touche par les secheresses successives depuis la fin des annees 1,0. Selon certains observateurs, les degradations causees par les secherel:ses sont toutefois moins graves que dans d' aut res pays saheliens, du fait de la censite de population relativement faible. Cependant, la situatilln n'en est pas moins tres serieuse, et Ie Gouvernement etudie actuellf!men::. les elements d 'un plan national de lutte c~ntre la deserti::icat.ion etabli en collaboration avec des experts du CILSS. La desertLica':.ion a des causes tres diverses, qui vont de la coupe inconsi,lere.a de bois de chauffe aux feux de brousse, au surpaturage et bien d'autrel:. I.e Ministere de l'environnement, qui manque enormement de materie:. et dE' cadres techniques, a entame quelques operations de pepinieres et de rl!forestation avec l'appui de bailleurs de fonds, et d'ONG telles que AFRICARl:, CARE, Ie SECADEV et l' AICF, qui ont egalement leurs prop res progra~Jes de lutte contre la desertification, Ie plus souvent dans Ie cadre plus large des projets de developpement agricole. 154. Ainsi, une politique de reforestation, bien qu'importante, serait insuffiHante pour lutter contre la desertification. Un certain nombre d'autren act.ions sont necessaires, dont certaines ont deja ete introduites au Tchall.. I)ar~s les regions du Lac et du Kanem, il s' agit surtout de la fixation des riunes en amont des polders, de la protection des ouaddis contre l' ensab: . eme::1t et les remontees de sel, de l' installation de brise-vent et de rideaux .. abris aut~ur des zones habitees. Dans l'ensemble de la zone sahelienne at dans les parties menacees de la zone soudanienne, les mesures mises ell. pl~ce ou envisagees sont nombreuses. Parmi celles-ci figurent : l' erect:.on de diguettes antierosives; des actions de conservation de 1 'eau; la regellera:icn des gormneraies et des doumeraies; Ie developpement de varietel; d'arbres pour la production de bois de feu; la diffusion de foyers ameliorE:s; et la promotion d' un programme d' economies dans la consormnation du bois. P3r&11element, il convient egalement de prendre des mesures pour - 84 lutter contra 1·· f.ux de brousse, definir l'implantation des points d'eau ruraux en fonction da. ressources en paturage et assurer une gestion adequate des zone. forestieres aux abords des centres urbains. Ainsi, la definition et l'application rapide d'un plan de lutte contre la desertification paraissent essentielles et ne peuvent etre dissociees d'une politique de developpement rural. - 85 IV. L'INFRASTRUCTURE ET L'INDUSTRIE 155. Les transports sont d'une importance vitale non seulement pour Ie developpement de l'agriculture, comme nous l'avons vu, mais aussi pour le developpement de l'industrie et du commerce, et meme de l,education. La premiere section de ce chapitre sera donc consacree aux transports. Etant donne que les ressources du Tchad sont limitees et qu'il est urgent d'ame_iorer son reseau de transports, on examinera les problemes et les progr,lmmes d' action auxquels il convient d' accorder la priorite. La Secti.m B analyse le secteur petrolier et la fa'ion dont il peut evoluer lorsq',le le Tchad commencera a produire du petrole, ce qui peut etre le cas des 1~90. La Section C brosse un tableau rapide des principaux problemes qui Sl posent dans les secteurs de l'electricite et de l'eau, asavoir des tar if:; eleves et un faible taux de recouvrement. La population urbaine a enorm~;ment augmente au cours des dernieres annees, essentiel1ement acause du cy:!le de secheresses. La Section D decrit comment le Tchad s' adapte a cette situation. Enfin, la Section E etudie le commerce et l'industrie; on analysera separement les problemes qui se posent aux entreprises qui sont deja installees et ceux qui se posent aux entreprises nouvelles. A. Transports: Quelles sont les priorites et problemes ma1eurs? 1. Le reseau des transports 156. Le secteur des transports est domine par les transports routiers. 11 n'y a pas de reseau ferre. Le pays comprend un aeroport international et cinq aerJports interieurs, dont trois sont regulierement desservis par Air lchad. 43 Le trafic fluvial et Ie trafic lacustre, autrefois importants, ont dim~nue avec la secheresse et ne semblent pas justifier les inve~ tis,:lerrents maj eurs qui seraient necessaires si l' on voulait creer un rese~u de transports fiable par voie d'eau. Les services de transport formEls de voyageurs interurbains sont pratiquement inexistants. Les statjstiques sur les transports de marchandises et de voyageurs sont tres somm" ire!; . 157. Le reseau routier comprend environ 7.300 km de routes classees et de p:Jstes et quelque 24.000 km de pistes non classees, qui desservent les regic'ns rurales. 44 II ne compte que 28 km de routes bitumees, contre 253 km en 1978, et seulement 1.260 km de routes amenagees, carrossables en toute saisc.n; la plupart des autres routes ne sont praticables que durant les sept a huit mois de la saison seche. Le reseau routier est inegalement distl'ibue; il est plus dense dans la zone cotonniere, qui couvre appn,ximativement Ie triangle N'Djamena-Sarh-Moundou (voir carte page suiv~Lnte), au sud du pays. Dans cette region, la nature du sol permet la construction de routes en laterite faciles a entretenir. 43/L'Eta~ cetient deux tiers des capitaux d'Air Tchad, et UTA un tiers. 44/L,: reseau classe se compose de routes qui sont entretenues de temps a al,tre; le reseau non classe designe les estimations etablies pour les p:,stes reconnues ou marquees. - 86 158. La circulation sur 1es routes est intermittente a cause des prob1emes que pose 1a travers~e des rivieres et des ouaddis pendant 1a saison des p1uies et 1es mois qui suivent. 11 n'existe que tres peu de ponts et 11 bacs seu1ement. Deux ponts, reliant tous deux 1e Tchad au r~seau routier camerounais, ont ~t~ remis en ~tat depuis peu : l'un pres de N'Djamena et l'autre a L~r~. Sept bacs seu1ement ont ~t~ r~par~s; dans l'~tat actue1 des choses, 1e volume de trafic ne justifie pas 1a remise en ~tat des autres bacs. 159. Le Gouvernement a recens~ 3.800 km de routes prioritaires, qui seront reconstruites au cours des cinq prochaines ann~es. Des op~rations de r~fection ou de ref1!chage sont effectu~es sur un r~seau hautement prioritaire de 2.000 km. L'IDA et l'USAID financent des projets qui visent notamment a doter 1es services tchadiens des moyens n~cessaires pour entretenir ces routes. L'exp~rience a montr~ que 1e ref1!chage a une dur~e de vie tres courte et que 1es travaux d'am~nagement a pr~voir pour rendre 1es routes praticab1es en toute saison sont extr~mement conteux dans 1e contexte tchadien, a cause de 1a raret~ des mat~riaux n~cessaires. 11 faut done d~finir avec soin 1a 1iste des routes hautement prioritaires, 1es normes d'am~lioration ainsi que 1a strat~gie et 1es m~thodes a adopter en matiere d'entretien. 160. Dans l'ensemb1e, 1es transports sont sous-d~ve1opp~s a un point tel que 1a croissance ~conomique est s~rieusement affect~e. La longueur des distances a couvrir, 1es difficu1t~s du terrain, 1a grande dispersion de 1a population, 1e manque de mat~riaux ad~quats pour 1a construction des routes et 1es prix ~lev~s de l'~nergie sont autant de facteurs qui exp1iquent l'importance des conts de construction et d'exp1oitation des transports, conts que 1a faib1e densit~ de 1a population et 1e faib1e volume du trafic ne permettent pas de recouvrer tota1ement. 11 faudra un effort tres important pour fa ire passer 1e Tchad d'une situation d'~qui1ibre caract~ris~e par des conts de transport ~lev~s et un faib1e volume de trafic a une situation simi1aire a ce11e des autres pays d'Afrique centrale. 2. Volume du trafic 161. Le trafic ext~rieur, qui porte sur 350.000 tonnes par an environ, est r~a1is~ en grande partie sur l'axe route/rail qui re1ie 1e port camerounais de Douala a N'Djamena (1.750 km). Les principa1es marchandises qui transitent par d'autres voies sont 1es importations de p~tro1e (90.000 tonnes), achemin~es par 1a route a partir du Cameroun ou du Nig~ria, et 1es exportations de coton (40.000 tonnes), acheminees directement de 1a zone meridionale du pays au Cameroun. D'autres itineraires par 1e Nig~ria sont plus courts et moins conteux, mais i1s ont et~ souvent fermes au trafic tchadien ces dernieres annees pour des raisons po1itiques. La Transequatoria1e (2.500 km) par 1a RCA et Ie Congo n'est plus uti1isee, pas plus que 1a voie f1uvia1e par 1a Benoue, qui traverse 1e Cameroun. 162. Le transport interieur de marchandises porte sur 265.000 tonnes par an environ, dont 180.000 tonnes pour 1a zone cotonniere et 25.000 tonnes pour 1a distribution des produits petro1iers. Au cours d'une annee norma1e, 1es flux int~rieurs de denrees a1imentaires sont eva1ues a que1que 50.000 tonnes; toutefois, 1es statistiques officie11es ne tiennent pas compte de ce trafic. Le reste comprend essentie11ement 1a biere (10.000 tonnes), Ie sucre (9.000 tonnes) et divers biens de consommation. - 90 168. En resume, 1a capacite actuelle de l'industrie des transports routiers excede de' loin 1a demande previsib1e 1iee a 1a production interieure et aux echanges exterieurs. De plus, une grande partie du parc est trop agee ou en mauvais etat et ne peut etre exploitee que sur 1es routes internationa1es. 11 y a donc une capacite excedentaire de transports pour acheminer des charges vo1umineuses sur 1es routes bitumees, mals i1 y a en meme temps penurie de ·vehicu1es pour certains types de transport (camionnettes, fourgonnettes, et vehicu1es tout terrain), et certains types de services (depots de carburant, garages et ateliers, manutention des marchardises generales et installations de stockage) qui permettraient de stimu1Er 1e trafic local et regional. 169. Les tarifs app1icab1es aux transports interieurs sont fixes; i1s tradui~ent en general 1es differences d'etat des routes dans 1es trois grande~ zones climatiques. Ces tarifs sont e1eves mais, comme 10 % des recettE,s sont pre1evees par 1a CTT, i1s couvrent a peine 1es couts effectifs des catlionneurs sur 1e reseau interieur. De ce fait, peu de transporteurs prives assurent 1es services interieurs. Aux termes d'un accord conclu entre :.,e Tchad et 1e Cameroun, 1es camionneurs tchadiens peuvent transporter 50 % dl!s importations et exportations tchadiennes a destination et en provenance de Ngaoundere, au Cameroun. Les tarifs app1icab1esa ce trafic sont f.l.Vorab:'es compte tenu des couts effectifs supportes par les usagers sur ce':. axe presque entierement bitume. Pour ces raisons, 1es camionneurs tchadi.ms preferent de beaucoup operer sur 1es itineraires internationaux. Le nom~:ore restreint de garages et d' ateliers insta11es au Tchad et 1es difficll1tes qu'imp1ique l'obtention de pieces detachees sont d'autres facteu::s qui decouragent 1es Tchadiens d'effectuer des transports sur 1e reseau interieur. 170. Le Ministere des transports et de l'aeronautique, qui vient d'etre cree, est charge de p1anifier et de formu1er 1a po1itique des transports. 11 benificie a ce titre d'une assistance technique financee par 1e PNUD. Ce Minist~re dispose d'un personnel et de res sources tr~s restreints, et i1 doit s~ contenter de parer au plus presse et d'assurer 1a mise en oeuvre des mesures decidees. Le Ministere des travaux publics, de l'habitat et de l'urba3isme a pour mission de programmer 1e deve10ppement du reseau routier, tache qu'i1 a confiee a 1a Direction des travaux publics. L'entretien des routes releve de l'Office national des routes (OFNAR), etab1issement public autonone place sous 1a tute11e du Ministere des travaux publics. Trois des subdivisions de l'OFNAR (N'Djamena, Sarh et Moundou) sont operationne1les; 1es subdivisions d'Abeche et de Mongo 1e seront lorsque 1es operations de refection du reseau routier atteindront 1es regions dont e11es ont 1a charge. L'USAID finance un programme d'assistance technique et de formation pour 1es services centraux du personnel et du materiel de l'OFNAR; 1e projet en CO.lrs d'entretien routier finance par l'IDA comprend ega1ement un programne d'assistance technique et de formation pour 1es subdivisions de l'OFNAR, ainsi que pour 1a Direction des travaux publics. La p1upart des agents de 1a Direction des travaux publics, sauf 1es agents charges de 1a p1aniflcation, de 1a gestion et des etudes, ont ete transferes a l'OFNAR. L'Offi·ce national des carrieres (OFCA), autre entreprise publique, a ete recemment cree sous 1a tute11e du Minist~re des travaux publics pour diriger l'exp1oitation des carrieres, et en particu1ier 1e grand concasseur qui sera insta11e a 1a carriere de Mani sur financement de l'USAID. - 89 163. A l'heure actuelle, 1e trafic routier est faib1e: moins de 100 vehicu1es par jour pour l'ensemb1e du reseau, sauf dans 1e voisinage immediatdes principaux centres urbains, et moins de 10 vehicu1es par jour sur 1a plupart des routes. Le trafic interieur entre le nord et le sud du pays doit souvent passer, en saison des pluies, par 1e Cameroun. Les travaux actuels de refection et d'entretien routier permettront de retab1ir 1es communications entre les principa1es vi lIes du pays (N'Djamena, Sarh et Moundou). 3. Transporteurs et institutions du secteur 164. II Y a cinq grandes categories de transporteurs : la Cooperative des transporteurs tchadiens (CTT) , 1a COTONTCHAD, le parc de vehicules du Programme alimentaire d'urgence gere par Ie PNUD!OPE, un petit nombre d'entreprises qui pourvoient a leurs propres besoins de transport, et des transporteurs independants. 165. La CTT est une association de camionneurs prives, qui detient un monopole de droit sur tous les transports interieurs et exterieurs pour Ie Tchad, en dehors du fret interieur de la COTONTCHAD et d'un certain nombre d'autres entreprises. En 1985, la CTT comptait 382 membres, proprietaires de 580 camions d'une capacite tota1e de 16.700 tonnes, et de 108 camions citernes d'une capacite 'de 3.427 m3 · D'apres les estimations etablies, ils ont transporte 150.000 tonnes de marchandises seches et 8.700 m3 de produits petroliers. La plupart des camions de moins de 5 tonnes ne font pas partie du parc de la CTT. Officiellement, ils ne s'occupent pas du transport des produits petroliers, mais i1s acheminent d'importantes quantites de marchandises et de voyageurs, generalement sur de courtes distances. 166. La COTONTCHAD est Ie plus grand transporteur du pays; el1e n'est pas membre de la CTT. E1le fournit des services de transport aux producteurs de coton du sud-ouest du pays, collectant Ie coton-graine et distribuant les semences et intrants agricoles. Jusqu'en 1985, e11e exploitait un parc d'environ 260 poids lourds et 100 vehicules legers ou moyens. Dans le cadre de son Programme d'urgence (Chapitre III), elle a vendu a peu pres 80 semi-remorques ala CTT et, al'avenir, devra se reposer sur la Cooperative pour tous les transports d'importations et d'exportations de marchandises sur longues distances. 167. En dehors de la CTT et de la COTONTCHAD, le PNUD!OPE exploite encore un parc de 150 camions sur une flotte origine1le de 240 camions, importes pour les operations de distribution d'aide alimentaire d'urgence en 1985. Bien que ces vehicules soient encore utilises pour acheminer des secours aux populations frappees par les invasions d'acridiens, une partie du parc est sous-utilisee et concurrence, dans certains domaines, la CTT pour couvrir les charges recurrentes. Craignant Ie retour d'une secheresse catastrophique, les responsables tchadiens hesitent a se passer du filet de securite que represente cette capacite excedentaire. Une commission :technique composee de representants des Ministeres de la securite routiere, du Plan, des transports et des travaux publics, ainsi que de representants des organisations internationa1es participantes, a ete constituee pour elaborer un programme de cession des vehicules superflus ou inadaptes eu egard aUx conditions actuelles d'exploitation. - 91 4. Problemes sectoriels 171. Choix des routes prioritaires. A l'heure actuelle, la tache la plus urgente est de retablir les liaisons routieres d'importance vitale entre les diverses parties du pays. Un premier pas a ete fait en ce sens avec l~, realisation de plusieurs projets de refection routiere finances par des ba:.lleurs de fonds. Lorsque le reseau de base aura ete remis en etat, le deu):ieme ordre de priorite consistera a reamenager les liaisons routieres entre :.es regions agricoles et les centres de commercialisation interieurs et exti~rieurs. Bien que les grands objectifs soient clairs, la liste des routes prioritaires requiert un examen plus approfondi, notamment en vue de reduirl! les couts et de maximiser la rentabilite. 172. Choix des normes techniques. La grande variete des sols du pays rend h choix des normes techniques particulierement difficile. En partie a cause des differences de normes, les couts estimatifs des projets de refect::.on routiere elabores a ce jour vont de 1,5 million a 10 millions de francs CFA/km. Avant de pouvoir choisir une norme appropriee, il faut dispos'~r d'estimations relativement precises sur les couts de construction et d'el~tretien et sur Ie volume de trafic. 11 faut donc s'attendre a ce que les nO::1l'les techniques varient d 'une region al' autre. 173. Financement de l'entretien. Tout porte a croire que le reseau des routes remises en etat va se developper plus rapidement que les moyens financ I.ers ou techniques dont dispose Ie Tchad pour assurer ne serait-ce que l' entr':~tien courant. Le Tchad a fait un effort important pour contribuer aux co,its de l' entretien routier en affectant une partie des recettes fiscal,~s petrolieres au budget de l'OFNAR, mais, pour un certain nombre de raison.;I, ces recet tes n' ont pas ete aussi import antes que prevu. Elles devrai,]lnt augmenter, mais pas dans l'immediat, et elles ne s'accroitront probabLement pas a un rythme aussi rapide que les travaux de remise en etat. II faudra donc trouver d'autres solutions, au moins a court terme, pour s' assu::er que les benefices des travaux de refection ne soient pas perdus faute ,i'entretien. Les bailleurs de fonds devront prendre en charge une partie importante des couts d'entretien courant et periodique et, dans un avenir previsible, ils devront egalement financer les couts de remise en etat. 174. Encouragement de l'initiative privee. Le Gouvernement est decide a limi'~er l' expansion du secteur public et a encourager la participation du secteu:: prive, et en particulier celle des petites entreprises et des entrep~ises traditionnelles. S'il veut appliquer cette politique au secteur des tr,msports, il devra tout d' abord retirer progressivement a la CTT son monopoLe de droit. La suppression des divers controles officieux sur le reseau exterieur et l'elimination des causes de retard a la douane permet·:.ront egalement d' encourager les camionneurs prives et de reduire en meme t,~mps les couts de transport. Des contractants prives pourraient aussi se cha:'ger d' une plus grande partie de l' entretien courant, des reparations :d'urgence et des travaux d'amenagement mineurs sur le reseau routier. L'Etat devrait par ail leurs se desengager des activites d'exploitation des carrie::'es - activites d' importance capitale dans un pays ou les materiaux de constrl~ction sont extremement rares. Le nouvel Office des carrieres devrait etre aholi et cette activite laissee au secteur prive, le Ministere des travau::: publics conservant Ie pouvoir reglementaire dans ce domaine. - 92 175. Definition de la strategie sectorielle. La strategie du secteur des transports n'est pas bien definie. Les responsables elaborent une declaration d'intentions dans ce domaine, afin de la soumettre ala reunion des bailleurs de fonds pour Ie secteur des transports, actuellement prevue pour fin 1987. Les principaux objectifs devraient etre les suivants : i) reconstruire, remettre en etat et entretenir l'infrastructure hautement prioritaire; ii) reorganiser et rationaliser les services de transport; iii) lever un grand nombre de contraintes en vue de faire baisser les couts payes par les usagers; iv) ameliorer la planification et la gestion de l'infrastructure et promouvoir l'initiative privee dans Ie domaine des transports; et v) mobiliser de nouvelles ressources pour les operations d'entretien et ameliorer Ie recouvrement des couts. La strategie sectorielle devrait en particulier definir ce que recouvre l'expression infrastructure "hautement prioritaire". Deux elements d'importance capita1e pour la definition de 1a strategie sectorie11e demandent aetre examines de fa~on plus approfondie. Le premier est l'etude du sol et des conditions climatiques et des consequences que cela implique sur Ie plan des couts de construction et d'entretien, afin de definir les normes techniques optimales pour la remise en etat des routes en fonction des zones geographiques et du trafic. Le deuxieme, qui depend en partie du premier, est une etude des possibilites de transport aerien, permettant de determiner que1 est 1e moyen 1e plus efficace par rapport aux couts de pourvoir aux besoins de transport dans 1es regions ecartees. Enfin, les services charges d'e1aborer et d'executer 1a po1itique sectoriel1e, et de planifier et de gerer Ie developpement de l'infrastructure des transports, doivent etre considerablement renforces. B. Le petrole : Quels changements apportera 1a production domestigue? 176. On a trouve du petrole au Tchad, mais on ne l'ex~loite pas encore pour 1e moment. Les travaux d'exploration ont commence en 1970, et un consortium dirige par la Conoco a decouvert du petro1e en 1974 a Sedigi, au nord du lac Tchad. Depuis cette date, 1e meme consortium, cette fois-ci dirige par Esso, a decouvert egalement du petro1e dans Ie Sud. Bien que l'exploration ne soit pas terminee, i1 est possible que les ressources des gisements du Sud soient suffisantes pour justifier un developpement axe sur l'exportation des que les prix du petrole auront suffisamment remonte pour rendre abordables les couts de transport vers un port maritime. 1. Le secteur tel gu'il se presente a l'heure actuelle 177. Jusqu'a ce que 1es res sources nationa1es puissent etre exploitees, 1es importations de produits petroliers devront continuer, du fait de l'enc1avement du pays, a etre acheminees par camion sur de longue distances a partir des sources d'approvisionnement 1es plus proches Douala au Cameroun, ou Kano au Nigeria. Ce1a a pour effet d'augmenter dans de tres fortes proportions 1e prix debarque (c'est-a-dire a N'Djamena) des produits petro1iers. En 1986, leur cout etait de l'ordre de 600 dollars 1a tonne (200 francs CFA/1itre), a10rs qu'i1 etait d'environ 150 dollars c.a.f. 1a tonne (50 francs CFA/1itre) sur 1a cote de l'Afrique de l'Ouest. La facture petro1iere du Tchad en 1985 s'e1evait a plus de 50 millions de dollars (soit - 93 27 % environ des importations de marchandises et 8 % du PIB). 45 11 convient: de noter que, du fait de l'importance des couts de transport, une reduction meme sensible du prix international du petro1e n'a qu'un impact re1ativement faib1e sur 1e cout des produits 1ivres au Tchad. Ainsi, a10rs que 1e prix c.a.f. moyen des produits petro1iers sur 1a cote de l'Afrique de l'Ouest baissait de 40 % entre 1985 et 1986, 1es prix debarques au Tchad n'ont diminue que de 15 ~. 178. Les prix depart raffinerie des produits camerounais sont plus bas que ceu~ des produits nigerians, mais 1a difference est 1argement compensee par 1es couts de transport plus e1eves pour 1es produits camerounais : 1a raffinerie de Douala (Cameroun) est a 1.800 km de N'Djamena, tandis que ce11e de Kano (Nigeria) n'est qu'a 800 km. L'ecart de prix est encore accru du fait d'une taxe de 25 francs CFA/1itre d'essence et de 10 frar.cs CFA/1itre de diesel imposee au Cameroun, taxe qui sert a a1imenter 1a Caisse camerounaise de stabilisation. Au Tchad, 1e Fonds d'intervention des ptoduits petro1iers (FIPP) a ete cree pour ega1iser 1es prix d'impottation, en taxant 1es importations du Nigeria et en subventionnant ce11es du Cameroun. (On trouvera une etude plus detai11ee du FIPP au Chapitl e VI dans 1e cont'exte de 1a mobilisation des ressources.) Ce systeme n' a j~i,mais fonctionne correctement et a entraine des fraudes: 1es import~i,tions nigerianes mei11eur marche recuperaient 1a subvention apres un transi1, par 1e Cameroun. N' ayant pas reussi a persuader 1es autorites cameroHnaises de supprimer 1es droits frappant 1es exportations de petro1e destin4!es au Tchad, N'Djamena n'importe plus officie11ement de produits petro1:,ers camerounais; desormais, 1a tota1ite de 1a taxe de perequation sur 1e pr:,x des produits petro1iers (39 francs CFA/1itre d'essence et 33 francs CFA/1itre de diesel) va a1imenter 1e FIPP. De plus, certains distri':.uteurs versent au FIPP un montant ega1 a 1a difference entre 1e prix d' acha':: reel et 1e prix presume depart usine - environ 40 francs CFA/1itre au mil Leu de 1986. Le Gouvernement a commence a mettre en place une reforme import,mte de 1a fisca1ite petro1iere fondee sur une reduction du nombre de taxes i~t une simplification du systeme de perception, afin de reduire 1a fraude. 179. En dehors de 1a taxe de perequation, 1a fisca1ite qui pese sur 1es combusl:ibles represente environ 15 % du prix de detail, qui s'e1eve a 200 francs CFA/1itre; 9 % sont affectes a l'OFNAR, l'office d'entretien routier. Si l'on tient ,compte de 1a taxe de perequation, 1a fisca1ite represente 40 % du prix de detail, 1es trois quarts servant a a1imenter 1e FIPP. Les marges pre1evees a 1a distribution representent 13 % du prix de detail; el1es servent a couvrir 1es frais de stockage, 1es pertes, 1es amorti!~sements, 1es frais generaux, 1es couts financiers, 1es couts de 1ivraison et 1a marge beneficiaire des grossistes et des detai11ants. Comme l'Etat fixe Ie prix p1afond pour 1a vente au detail de tous 1es produits petroliers, toute diminution du cout au niveau de 1a raffinerie ou d'autres couts entraine une hausse concomitante du profit sur 1es produits petro1iers vendus par les circuits officie1s. 45/ On estime que 1a consommation depasse 90.000 m3 , importations frauduleuses comprises. - 94 180. La consommmation interieure d'energie est comparativement tres faib1e, parce que l'offre et 1es revenus interieurs sont tres 1imites et que 1e prix de l'energie importee est plus cher que dans 1a p1upart des autres pays - environ trois fois plus que 1es prix internationaux. La plus grande partie de 1a population. utilise 1e bois ou 1e charbon de bois pour 1a cuisine et 1e chauffage; une minorite, des citadins pour 1a p1upart, utilise du kerosene. Un noyau encore plus modeste, essentie11ement des expatries, recourt a l'e1ectricite ou au gaz butane. En 1985, 1a consommation tota1e de produits petro1iers n'atteignait que 90.000 m3 , soit environ 15 kg de petro1e par habitant - environ 12 kg si l'on exc1ut l'essence et 1e carbureacteur utilises par l'aviation civile et mi1itaire. 2. Le secteur une fois que 1e Tchad sera devenu producteur de petro1e 181. Puisqu'i1 coute plus cher de faire venir des produits finis au Tchad que d'extraire et de raffiner du brut domestique! i1 est 10gique d'exp10iter 1es gisements tchadiens des que possible, meme si 1es prix mondiaux du petro1e sont tres bas. On estime que 1e petro1e pourrait etre achete a 1a raffinerie locale a un prix apeu pres equivalenta 150 dollars 1a tonne, mont ant ega1 au prix c.a.f. qu'on peut obtenir sur 1a cote de l'Afrique de l'Ouest. L'imp1antation d'une raffinerie au Tchad lui permettrait donc d'economiser 1es couts internationaux de transport, qui sont tres importants. En 1978, 1a Banque mondia1e a prepare un projet de 62 millions de dollars (assorti d'un credit de 20 millions de dollars de l'IDA) en vue de produire, de transporter et de raffiner du brut tchadien, et d'uti1iser 1e fuel residuel pour produire de l'electricite a N'Djamena. Le dossier du projet a ete mis en veil1euse 10rsque 1es troubles ont eclate en janvier 1979. 11 a ete reetudie vers le milieu de 1986 en tenant compte des changements intervenus dans l'economie tchadienne et des pressions a la baisse qui s'exercent en ce moment sur 1es prix de l'industrie petro1iere. Dans l'etat actuel des choses, le projet comprendra en principe des credits pour forer des puits dans le gisement de Sedigi, financer un oleoduc permettant d'acheminer 1e petro1e a N'Djamena, construire une mini raffinerie (2.000 a 5.000 bari1s/jour) et transformer et/ou mettre en place, a N'Djamena, des installations de production d'e1ectricite a1imentees par le fuel residuel de 1a raffinerie. Si 1a preparation du projet, 1es etudes et 1es negociations entre 1e Gouvernement et les compagnies petrolieres au sujet des concessions continuent sur leur lancee, le Tchad devrait produire du petro1e, du carburant diesel, du kerosene, du gaz butane et du fuel des 1e debut des annees 90. 182. Lorsque la raffinerie sera en production, le Tchad pourra couvrir plus de 80 % de ses besoins en produits petroliers. Les effets sur la balance des paiements seront immediatsj non seulement le Tchad n'aura plus besoin d'importer de l'essence, du carburant diesel, du butane et du kerosene, mais i1 pourra meme exporter un peu de fuel residue1 et d'autres produits 1egers, dont 1a production sera peut-etre excedentaire. Ce1a representera une epargne brute de l'ordre de 10 milliards de francs CFA (33 millions de dollars) par an (ce mont ant ne sera bien sur pas aussi important si l'on tient compte de l'effet de revenu sur toutes les autres importations et du remboursement des emprunts contractes pour developper le secteur). La conversion de 1a plupart des grandes centrales (du carburant diesel au fuel residuel, moins onereux) permettra de reduire le cout de - 95 l'energie alectrique, qui est pour le moment parmi les plus eleves du monde (envircn 0,50 dollar/kWh). Etant donne que tous les produits petroliers, sauf lE carbureacteur et les lubrifiants qui devront toujours etre importes, seront produits par la raffinerie de N'Djamena, le Tchad pourra taxer tous les autres produits a la source. Dans ces conditions, la prevention de la fraude sera plus facile et moins onereuse; et meme si les taux d'imposition actuel~ sont maintenus, les recettes de '!l'Etat devraient augmenter sensib:.ement. Autre avantag~: la baisse des prix de vente du kerosene et du gaz butane incitera peut-etre les menages a consommer moins de bois et de charbolL de bois, ce qui permettra de ralentir la degradation de l'envi:onnement et le deboisement. 183. Lorsque la raffinerie fonctionnera a plein rendement, les import ··tions de la plupart des produits petroliers par les grandes compag:des (entre autres, Shell, Mobil et Total) n'auront bien sur plus lieu d'etre, Il en sera de meme des importations qu'effectuent al'heure actuelLe 1,;.n grand nombre d'operateurs independants. La distribution des produi;s petroliers est actue11ement assuree par d'importantes compagnies petroli.eres et par un vaste reseau de petits detail1ants du secteur traditLonr.el. Cette situation se maintiendra vraisemb1ablement pendant un certai 1 tE'rnps apres l' ouverture de la raffinerie, mais el1e peut changer par la sui;e, selon l'evo1ution des marges beneficiaires, qui est en grande partie fonction de 1a reg1ementation du marche et du systeme de taxation. La di3tr~bu~ion des produits petroliers devrait etre confiee ades entrepl:ises privees. Les grandes societes de distribution etrangeres devrai!nt etce encouragees a vendre leurs camions ades entreprises locales, a creer des fi1ia1es locales ou a se desengager. Les petits operateurs peuven:: regulariser leur situation (en devenant,!par exemple, proprietaires operati!UrS de stations-service), mais i1 ne faudrait pas qu'i1s soient evince!; dE la distribution par un monopole d 'Eta1=-; aucun monopole ne devrait non pl.ls {tre accorde a 1a CTT oua d'autres organismes de transport. C. ]l;i~t electricite : Tarifs eleves et faib1e recouvrement 184. La STEE (Societe tchadienne d'eau et d'electricite) est une entreprise d'economie mixte (81 % du capital appartient a l'Etat et 18 % a 1a CCCE) qui alimente les quatre grands centres urbains du pays - N'Djamena, Moundou, Sarh et Abeche - en e1ectricite et en eau, et six autres agglomerations en eau seulement. 46 Ma1gre un equipement vetuste et des couts d'entretien eleves, les installations de 1a STEE sont en principe suffisantes pour satisfaire la demande prevue d'eau et d'electricite jusqu',en '990. Toutefois, le risque de pannes est grand compte tenu de la vetuste d',i materiel; la rehabilitation de la centrale s' impose donc de fa~on urgente. Comme l'indique le tableau ci-apres, la production d'electricite et d'eau a sensiblement augmente depuis 1983. Electticite (milliers de kWh) 40,0 53,2 58,1 62,1 Eau (n.illiers de m3 ) 8,2 8,7 9,3 10,8 46/Le~ qu,itre centres mentionnes, plus Mao, Moussoro, Bongor, Kelo, Doba et Fi~.nga. - 96 185. Les couts de production de l'electricite sont relativement eleves, essentiellement parce que la part des produits petroliers dans la structure des couts est importante et que Ie petrole importe est cher (Section B). Les couts moyens sont de 90 francs CFA/kWh pour l'electricite (contre 25 francs CFA en Republique centrafricaine) et 65 francs CFA/m 3 pour l'eau. Pour remedier a ce probleme - et couvrir les couts de production, qui sont importants - les tarifs d'eau et d'electricite sont particulierement eleves : Ie prix moyen de l'electricite basse tension est de 145 francs CFA/kWh (0,50 dollar/kWh); Ie tarif moyen des deux premieres tranches d'eau est de 167 francs CFA/m 3 (0,55 dollar/m3), prix auquel viennent s'ajouter une redevance mensuelle et des taxes egales a 9,9 % du prix de vente. Outre qu'ils decouragent Ie developpement des petites et moyennes entreprises, ces tarifs aggravent Ie probleme du recouvrement des factures, etant donne Ie pouvoir d'achat tres faible de la population. 186. II ne faut guere s'etonner que la STEE se heurte ade graves difficultes financieres. Elles sont imputables a trois facteurs: i) l'importance des pertes techniques et non techniques; ii) les problemes de facturation; et iii) Ie taux extremement faible des recouvrements. Les pertes techniques sont evaluees a environ 10 % de la production, dont 3 a 4 % de pertes d,electricite. Elles sont dues ala vetuste de l'equipement, qui rend l'entretien particulierement difficile. La facturation est compliquee essentiellement a cause de l'anarchie creee par la guerre : les compteurs ont ete trafiques, et un certain nombre de branchements illegaux ont ete effectues. Un recensement des usagers a ete realise en 1986 (avec l'aide de la CCCE); il a permis d'ameliorer la facturation dans une certaine mesure. Cependant, les branchements illegaux et Ie traficage des compteurs continuent, en raison de l'insuffisance des controles de la part de la STEE. Le recouvrement des factures dues par les usagers prives est de l'ordre de 25 % seulement (Ie taux est plus eleve pour la moyenne tension). Apres Ie recensement de 1986, une commission a ete creee en vue de prendre des mesures pour couper l'eau et l'electricite des mauvais payeurs. La commission a permis de recuperer environ 100 millions de francs CFA sur des arrieres evalues a800 millions de francs CFA. 187. Les relations financieres de la STEE avec l'Etat - qui represente environ un quart de ses ventes - sont complexes et loin d'etre regularisees. La STEE re~oit de la France des subventions, qui s'elevent a environ 600 millions de francs CFA par an. Elle deduit ces subventions de ce que lui doit l'administration. Mais ce n'est pas suffisant pour resorber la dette de l'Etat ou pour alleger les difficultes financieres de la societe. Ses pertes se sont elevees a 82 millions de francs CFA en 1984 et a 280 millions de francs CFA en 1985. Au 30 juin 1986, Ie bilan faisait ressortir un resultat legerement positif, malgre Ie probleme des impayes, ce qui est encourageant. 188. La direction de la STEE procede a la mise au point d'un plan de redressement, base sur les elements suivants i) informatisation de la facturation en vue d'ameliorer Ie recouvrement; ii) mise a jour du recensement et des dossiers des usagers, et elaboration d'une strategie de recouvrement des factures; iii) evaluation des besoins en formation et en supervision du personnel, et definition d'une strategie de formation; iv) remplacement de l'equipement hors d'usage ou vetuste; et v) elaboration - 97 et mise ·m oeuvre d 'un plan prevoyant 1e reg1ement des arrieres de l'Etat, 1a diminution de 1a consommation des services publics et l'affectation de credits budgetaires rea1istes en vue de payer 1a consommation prevue et d'eviter une nouvelle accumulation d'arrieres. Certains de ces elements ont deja fait l'objet d'actions de 1a part de 1a STEE. A plus long terme, 1e projet petro1ier (Section B) prevoit 1a construction d'une nouvelle centrale e1ectriq~e qui pourra etre a1imentee grace au fuel 10urd residue1 produit par 1a mini-raffinerie. La centrale sera operationne11e des 1991. D. Le secteur urbain : Comment 1e Tchad fait-i1 face a 1a situation? 189. Contrairement a bien d'autres pays, ou 1es agglomerations urbaines et en particu1ier 1a capita1e semb1ent nettement plus prosperes et plus de~e10ppees que 1e reste du pays, au Tchad, e11es i11ustrent bien 1a situaticn gimera1e du pays. Les zones urbaines sont demunies d'equipements co11ectifs; 1a p1upart des rues ne sont ni bitumees ni ec1airees, et 1es egouts ~ont des tranchees a cie1 ouvert; rares sont 1es quartiers dotes de conduitEs d'eau ou de bornes-fontaines. La p1upart des batiments publics sont vet.ustes; i1s ont souffert de 1a guerre et du manque d'entretien. En reVanChl!, 1es habitations privees sont assez bien entretenues, mais 1a p1upart sont construites en torchis, et non pas en duro Dans beaucoup de vi11es, l'absence de canaux d'evacuation des eaux de p1uie entraine des inondat:.:.ons pendant 1a saison des p1uies, ce qui rend 1es routes en terre imprati.::ables et endommage 1es murs de torchis des habitations. En dehors des expltries et de quelques riches commer9ants, 1es conditions de vie varient relativement peu pour l'ensemb1e de 1a population, ce qui donne a penser Iue 1es revenus sont assez ega1ement repartis.; 190. On estime que 1a population urbaine augmente a peu pres au rythme de 6 % )ar an - taux environ trois fois plus e1eve que 1e taux de croissance demogra~hique. Pourtant, 1e Tchad n'est pas fortement urbanise : 1es vi11es ne repr:~sentent que 20 % de 1a population environ. Mais, si 1a tendance actuelle se maintient, 1es zones urbaines eng10beront a peu pres 35 % de 1a popu1at:lon en l'an 2000. A l'heure actuelle, 1e pays ne compte qu'une quarantaine de centres de plus de 5.000 habitants. La plus grande agglomeration est de loin N'Djamena, qui compte pres de 400.000 habitants. Viennen::; ensuite Sahr et Moundou, qui representent ensemble environ 150.000 habitants. 191. A N'Djamena, 1a p1upart des menages ont acces a des sources d'eau. Cependant, i1 n'y a environ que 3.000 branchements officie1s, dont bon nombre sont des branchements co11ectifs; i1 y a en outre 1es branchements i11icites, eva1ues a 1.500. Le reste de 1a population s'approvisionne directement aux bornes,-fontaines. Seu1es 1es dix principa1es agglomerations du pays sont regu1ierement a1imentees en e1ectricite, et beaucoup de menages ne sort pas relies au reseau e1ectrique. A N'Djamena, i1 n'y a officie11ement que 5.000 abonnes mais, comme dans 1e cas de l'eau, de nombretx compteurs desservent plus d'un 10gement grace a des branchements i11egalx. Etant donne que l'e1ectricite est tres chere et que 1a p1upart des apFaretls qui marchent a l'electricite sont hors de portee de 1a bourse de la majorite des habitants, la consommation d'electricite par abonne demeurE tras faible. - 98 192. L'evacuation des eaux de pluie et des eaux usees est un serieux probleme pendant la saison des pluies dans plusieurs villes, en particulier a N'Djamena. La capitale est construite sur une plaine tres plate, dont Ie sol est en grande ;pa:tie constitue par de l'argile impermeable. L'evacuation des eaux usees se faisant imparfaitement, les nappes dans lesquelles est prelevee l'eau d'alimentation d'une bonne partie de la ville sont contaminees. Les efforts deployes pour ameliorer les problemes de drainage de N'Djamena remontent a 1974, avec une etude financee par la BAD. Les travaux de construction, egalement finances par la BAD, ont commence en 1978, mais ils ont ete interrompus par les hostilites. Recemment, la BAD a pris des dispositions pour que les travaux relatifs aux installations de drainage puissent reprendre. Le projet BAD ne couvre toutefois que la moitie de N'Djamena. La municipalite est chargee de l'entretien de toutes les installations de drainage, mais elle manque de personnel qualifie, de materiel et de pieces detachees pour ce travail. Elle demande regulierement aux habitants de nettoyer et d'entretenir les tranchees devant leur habitation, travail qui est coordonne dans certains cas par des associations de quartier. 193. La plupart des axes de transports urbains ne sont pas bitumes, et ceux qui le sont ont serieusement besoin d'etre remis en etat. Dans le cadre du Projet d'entretien routier en cours finance par l'IDA, l'OFNAR assiste la municipalite de N'Djamena pour entreprendre les reparations les plus urgentes. 194. Tous les centres urbains manquent de credits et d'equipements collectifs. Le budget de 1984 de N'Djamena ne s'elevait qu'a 325 millions de francs CFA (soit environ 800 francs CFA, ou 2,60 dollars, par habitant). Ce montant ne represente qu'environ deux tiers, en valeur nominale, du budget annuel d'avant-guerre (a peu pres un quart seulement en valeur reelle). N'Djamena a cependant pu equilibrer son budget, et elle l'a fait essentiellement en abaissant Ie niveau des services et en repoussant a plus tard la plupart des investissements necessaires. Les principales recettes des grandes municipalites sont, par ordre d'importance, les impots communaux, les redevances prelevees pour les places de marche, les taxes nationales per~ues au profit des collectivites locales et d'autres impots. Les impots communaux comprennent la taxe sur Ie chiffre d'affaires, les timbres exiges pour divers certificats et documents officiels, l'impot sur les spectacles, les taxes sur les loyers des locaux professionnels et les redevances des services publics. Approximativement 60 % des ressources communales sont absorbes par les depenses de personnel, Ie reste servant a financer des depenses de materiel, essentiellement pour l'entretien et la reparation des batiments ou pour Ie fonctionnement et l'entretien des vehicules. Aucune des municipalites n'a assez de bennes et de camions pour effectuer les travaux de reparation courants et ramasser les ordures. Pour faire face aux besoins les plus urgents, Ie Gouvernement italien a recemment offert quelques camions a N'Djamena, et Ie FED a finance du materiel de lutte contre les incendies. 195. Dans l'immediat, les recettes municipales resteront sans doute insuffisantes, a moins que les recettes de l'Etat n'augmentent dans de tres fortes proportions. Les municipalites devront compter sur l'aide exterieure pour financer les investissements importants (tels que les equipements de drainage). 11 conviendrait d'encourager les petites operations - 99 d'amenagement au niveau des communautes, telles que celles realisees par CARE Tcl:.ad en cooperation avec le programme des Nations Unies "Vivres contre trava11'~, ou celIe actuel1ement en cours a N'Djamena sur un financement d'OXFAM. Ces investissements ne grevent pas le budget de l'Etat parce que les couts d'investissement sont part ages par les bailleurs de fonds et la population locale et que les couts d'entretien des petits investissements tels qUE les fosses de drainage des rues sont pris en charge par les benefic:.aires. En regle generale, il est peu probable qu'il soit possible de deblclque r d' importants credits dans un proche avenir pour ameliorer les equipemEmts publics de la plupart des collectivites. Cependant, des actions de form/ltion a la gestion et de formation technique s'imposent d'urgence, pour apJ1rendre au per~onpel des municipalites a utiliser de fa~on plus efficac.~ des ressources rares. Il est egalement important de preparer un schema directeur d'amenagement et d'urbanisme pour la ville de N'Djamena, ou au moin:: un schema directeur d' assainissement dans l' immediat, afin de pouvoir orienter les financements des bail leurs de fonds vers les besoins les plu!:; urgents dans ce domaine. E. COI;lmerce et industrie : Contraintes auxguelles se heurtent les entreprises existantes et les nouvelles entreprises 196. Le Tchad a to~jours ete un pays de commer~ants. Les royaumes anterielrs a l'ere coloniale (tels que ceux du Kanem, du Bornou et du Ouaddai:1 ont en grande partie assis leur puissance sur le commerce. Leurs principLUx partenaires etaient la Libye, l'Egypte et le Soudan. Pendant la periode coloniale, les echanges ont de plus en plus ete orientes vers les pays fr:mcophones et le Nigeria, ce qui a avant age les regions occidentales du Tcha:! au detriment des provinces de l'Est, dont l' activite economique a diminue malgre un potentiel tres important. Au cours des annees 70, la structul,e des echanges exterieurs du Tchad etait pratiquement la meme que celIe hi;ritee de l'epoque coloniale. Les principaux partenaires commerciaux etaient la France et Ie Nigeria, une grande partie des echanges avec ce dernier echappant toutefois aux circuits officiels. Apres les evenements de 1979-82, les echanges non officiels avec le Nigeria ont augmente, tandis que les echanges officiels avec la France flechissaient. Cet etat de fait s'exp11que en partie par la fermeture d'un grand nombre de filiales de societes fran~aises et la suppression quasi tot ale des controles douaniers. Les marchandises fran~aises ont continue a entrer dans Ie pays, mais la plupart du temps par les circuits non officiels a partir du Nigeria. La disparition de certaines exportations, et surtout des exportations de viande refrigEree, est un autre changement intervenu depuis la guerre. 197. Le commerce du Tchad avec Ie Nigeria, le Cameroun et la RCA est tres arcien, et la plus grande partie de ce commerce est aux mains de famillEs qui ont des interets dans plus d'un pays - ce qui leur permet de deplacEr leur capital rapidement en fonction de l'evolution de la conjoncture et des occasions qui se presentent. Sous cet angle, le commerce est reEllement multinational. Les exportations non officielles du Tchad portent essentiellement sur le betail, le poisson, la viande, les peaux, les cerealEs et les tubercules. Les importations non officielles portent sur les prcduits petroliers (elles representent 80-90 % des besoins du pays) et les biEns de consommation importes en fraude, dont beaucoup (sucre, huile comestjble, savon et cigarettes) concurrencent les produits tchadiens. - 100 198. Il est extremement difficile de controler la frontiere; elle est longue, et une partie (nord du lac Tchad) est tracee dans le desert. Les res sources que le Tchad et ses voisins du Sud peuvent consacrer au controle des frontieres sont limitees, et la collusion entre contrebandiers et patrouilles frontalieres n'est pas rare. Les relations commerciales avec le Cameroun et la RCA sont assez bonnes, et rien n'entrave les echanges officiels. Les relations avec le Nigeria sont plus problematiques. La frontiere a ete fermee pendant de longues periodes au cours des dernieres annees. Etant donne la nature du terrain et les faibles moyens des deux pays en matiere de controles, la fermeture des frontieres n'a jamais ete tres efficace. Elle a cependant contribue a etablir un climat d'incertitude et d'insecurite, specialement en ce qui concerne l'approvisionnement du Tchad en produits petroliers. Les deux pays - et notamment les regions frontalieres - sont des partenaires naturels, et la regularisation des echanges serait benefique a l'un commea l'autre. 199. La permeabilite des frontieres tchadiennes se traduit pour l'Etat par un manque a gagner important sur les droits d'importation et d'exportation. Elle cree aussi un marche ou les prix sont determines par les marchandises de contrebande, non taxees. Les entreprises qui vendent des produits locaux ou des produits legalement importes doivent affronter la concurrence des marchandises introduites en fraude, alors qu'elles sont penalisees a plusieurs egards, et notamment par des couts de production eleves, dus en particulier a la petite taille des operations, et des distorsions de prix resultant de la politique des prix et de la politique fiscale de l'Etat. On etudiera dans cette section les contraintes du secteur du commerce et du secteur industriel, en analysant, d'une part, les problemes des industries manufacturieres existantes, qui sont des entreprises relativement importantes, et, d'autre part, les problemes particuliers auxquels se heurtent les entrepreneurs qui veulent lancer de petites et moyennes entreprises. On etudiera egalement les moyens qui permettraient de creer un environnement approprie au niveau regional en vue de promouvoir les echanges par les circuits legaux et d'encourager la production tchadienne pour approvisionner les marches interieurs et exterieurs. 1. L'experience des grandes industries tchadiennes 200. Le secteur industriel est domine depuis longtemps par cinq entreprises manufacturieres : COTONTCHAD, SONASUT (sucre), STT (textiles), BdL (biere) et MCT (cigarettes). On estime qU'elles representent environ 20 % du PIB. Avec le durcissement du conflit en 1979, toutes les entreprises officiellement immatriculees au registre du commerce ont cesse de fonctionner ou ont reduit considerablement leur activite. L'infrastructure et le capital physique ont ete detruits ou se sont deteriores faute d'entretien, Ie pouvoir d'achat a diminue sensiblement, les mecanismes d'appui institutionnels ont ete reduits et presque tous les investisseurs etrangers ont quitte Ie pays. En 1983, toutefois, les cinq grandes industries avaient recommence a fonctionner normalement et, plus recemment, deux societes de moindre importance, la SIMAT (equipement agricole) et la BGT (boissons gazeuses), ont rouvert leurs portes. Cinq de ces sept entreprises sont des societes d'economie mixtes (Tableau 13). - 101 L'Etat est majoritaire dans 1es plus importantes d'entre e11es, 1a COTONTCHAD et 1a SONASUT; il detient aussi 1a majorite du capital de 1a SIMAT. 11 est minoritaire dans 1a MCT et 1a STT. Le reste du capital de ces entl:eprises est en grande partie detenu par des sources etrangeres du secteur prive et 1es capitaux de BdL sont a 100 % sous contra1e etranger prive. Comme 1e montre 1e Tableau 13, 1a participation du secteur prive, tchadien au capital des principa1es industries est extremement 1imitee. De plus, en dehors de 1a COTONTCHAD, toutes 1es industries sont dirigees par des exp,ltries et, dans bien des cas, 1es comptab1es et 1es cadres moyens sont eg,llerr.ent des expatries. - _ .I.eau- - Tab _ - 13 REPARTITION DU CAPITAL DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES COTONTCHAD SONASUT MCT STT BdL SIMAT BGT Capital total (mill Lons de franc :; CFA) 3.800 4.711 312 800 800 200 110 dont , , Tchad, Etat (%) 75,0 83,0 t5,0 27,5 65,0 Tchad, secteur pri".re ( %) 6,0 19,0 Etran ;;er, secteur pub I.ic (%) 2,0 37,5 Etran ;;er, secteur prLre ( %) 17,0 17,0 85,0 35,0 100,0 35,0 81,0 Source Entreprises citees. 201. En 1983 et 1984, 1a production industrie11e a augmente rapidement, a mesur,:~ que 1es grandes industries reprenaient leurs activites et 1es deve1op:)aient. Toutefois, 1a croissance s' est ra1entie en 1985, lorsque 1es repercu.;;sions de 1a crise de 1a fi1iere coton ont commence se faire a sentir. E~ 1986, 1a production de toutes 1es industries a diminue (sauf ce11e d,;! 1a fibre de coton, qui a beneficie du soutien apporte par 1e Prograrrulle d 'urgence), a cause de 1a contraction de l'economie entrainee par 1a cris,:~ du coton (Tableau 14) · Cette reduction de 1a production s' est traduit,.;~, pour 1es grandes industries tchadiennes, par une importante sous-utL1isation des capacites (15 a 50 %). _. __._-- T.'Lb1eau 14 INDICES DE VOLUME DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE 11 (1983=100) 1975 1984 1985 1986 Fibre d,.~ coton 139 157 94 101 :Huiles ,:omestib1es 2 112 143 98 Sucre 79 126 114 108 Biere 112 112 126 103 Textile:; n.d. 111 122 116 Cigaret·.:.es n.d. 198 196 155 11 Gr,mdes entreprises uniquement. Source : Tableau 10 de l'Annexe. - 102 202. Jusqu'a present, l'emp10i n'a pas f1echi autant que 1a production, sauf a 1a COTONTCHAD dans 1e cadre du Programme d'urgence. En 1986, 1es sept industries manufacturieres 1es plus importantes emp10yaient environ 6.000 personnes, soit moins de 0,2 % de 1a population estimee. En comparaison, 1e pays comptait plus de 21.000 fonctionnaires. G10ba1ement, 1a masse sa1aria1e des grandes industries ne represente que 10 % environ du chiffre d'affaires du secteur industrie1. Pourtant, 1es sa1aires moyens offerts dans ce secteur sont e1eves par rapport a ceux de 1a fonction pub1ique, bien que cette moyenne soit apparemment gonf1ee par 1es remunerations d'un petit nombre d'emp10yes qui per~oivent un sa1aire important. Dans l'industrie, 1e sa1aire moyen en 1985 etait de l'ordre de 94.000 francs CFA/mois (215 do11ars/mois), mais p1usieurs entreprises affichaient des minimums de 10.000 francs CFA/mois seu1ement (23 do11ars/mois), et 1e SMIG, qui n'a pas ete revise depuis 1e debut des annees 70, est toujours fixe a 8.320 francs CFA/mois (19 do11ars/mois). b. Contraintes 203. La croissance du secteur manufacturier est 1imitee par 1a faib1esse de 1a demande interieure. Une grande partie de l'economie n'est pas monetisee; 1e pouvoir d'achat est extremement faib1e, et 1es revenus monetaires d'une grande partie de 1a population ont diminue avec 1a crise de 1a fi1iere coton et 1a chute bruta1e du prix des cerea1es. Les ventes des biens de consommation de production locale ont commence a f1echir en 1986, ce qui a entraine une baisse de 1a production et amene p1usieurs industries a revoir a nouveau en baisse leurs previsions de production pour 1987. 204. La croissance industrie11e est ega1ement entravee par 1es couts de production, qui paraissent e1eves par rapport a ceux des pays voisins. 11 faudrait effectuer une etude detai11ee des couts comparatifs pour determiner que11es sont 1es industries tchadiennes qui sont ou peuvent etre competitives par rapport aux produits importes des pays voisins. Parmi 1es facteurs qui font incontestab1ement monter 1es couts de production, i1 faut citer 1a dependance excessive du Tchad a l'egard des biens intermediaires importes et l'impossibi1ite de faire des economies d'eche11e en raison de 1a tai11e re1ativement peu importante des entreprises. Les biens intermediaires importes representent approximativement 30 % du chiffre d'affaires de 1a COTONTCHAD, de BdL et de 1a STT, et plus de 60 % du chiffre d'affaires de 1a MCT. Lorsque 1es entreprises uti1isent des produits 10caux, i1s sont souvent plus couteux que 1es importations. La COTONTCHAD, 1a MCT et 1a SONASUT transforment des produits 10caux : 1e coton-graine et 1es arachides pour 1a COTONTCHAD, 1e tabac pour 1a MCT et 1a canne a sucre pour 1a SONASUT. En outre, 1a STT transforme 1es fibres de coton de 1a COTONTCHAD et BGT utilise 1e sucre raffine de 1a SONASUT pour ses produits. Toutefois, 1a MCT melange un tiers de tabac local pour deux tiers de varietes importees, et e11e affirme que 1e tabac importe est a 1a fois de mei11eure qua1ite et moins couteux. La SONASUT importe du sucre raffine a un prix inferieur aux couts de production du sucre local, et 1e commercia1ise pour subventionner 1a production locale. La Societe BGT prefererait e11e aussi importer 1e sucre dont e11e a besoin, mais aux termes de sa "convention", e11e est tenue d'acheter sur place. - 103 205. L'Etat ne subventionne pas les prix des biens de consommation - et il n'en a pas les moyens - mais il applique un systeme de "prix homologues" pour la plupart des produits industriels, sauf pour les textiles de la STT (voir Tableau 43 de l'Annexe). Ces prix homologues sont en principe des prix plsfonds destines a proteger les consommateurs tout enlaissant un profit suffisant aux entreprises. Les entreprises peuvent a tout moment soumettre a l'administration leurs couts de production estimatifs avec les pieces justificativesnecessaires et demander une revision des prix homologues. Mais, d'apres les chefs d'industrie, c'est une procedure lourde et lente, et les prix ne sont pas revises assez rapidement pour suivre la hausse des couts de production, ce qui entraine une compression des marges beneficiaires qu'ils jugent inacceptable. A part Ie systeme des prix homologues des produits manufactures, l'Etat fixe aussi des marges plafonds de commercialisation pour certains produits importes, basees sur les couts a l'importation et les frais de transport interieur. 206. Le,s prix homologues n' ont que peu d' effets en tant que prix plafonds, etant donne que la contrebande exerce une pression constante a la baisse sur les prix a la consommation. II serait souhaitable d'eliminer progressivement ce systeme, mais la liberalisation des prix ne resoudra pas necessajrement Ie probleme de la contrebande; avec Ie systeme des prix homologt.es, les industries sont libres d' abaisser leurs prix de vente pour confortEr leur position sur Ie marche interieur. Le fait qu'elles ne 1'ont pas fait indique peut-etre qu'une reduction des prix leur interdirait de couvrir leurs couts ce qui souleve une fois de plus la question fondamertale de la competitivite de ces entreprises. 207. Les recentes mesures fiscales risquent de detourner une plus gra~de partie de la demande vers les marchandises de contrebande, non taxees. En octobre 1986, des taxes unitaires ont ete introduites pour la biere (20 francs CFA/litre), les cigarettes (7,25 francs CFA/paquet de cigarettes de production locale, 15 francs CFA/paquet de cigarettes importeEs par la MCT), les textiles (30 francs CFA/metre) et les boissons gazeuses (25 francs CFA/litre) dans Ie cadre d'un train de mesures fiscales destineEs a compenser la perte des recettes cotonnieres. Jusqu'a present, chaque f,ois que 1'Etat decide d'introduire de nouvelles taxes et/ou de relever les taux d'imposition sur les produits manufactures, les prix homologues sont ajustes a la hausse pour couvrir Ie montant de l'impot. 208. En ce qui concerne la MCT, les prix homologues des cigarettes ont ete releves en avril 1985 et octobre 1986 pour tenir compte de l ' alourdissement de la fiscalite. Apres la premiere augmentation, la MCT a enregistre une chute de 13 % des ventes pendant Ie reste de 1985. La moyenne des ventes pendant les neuf premiers mois de 1986 etait toutefois inferieure de 21 % au niveau de la fin 1985, alors que les taxes n'avaient pas change. Apres la derniere augmentation des taxes, la MCT prevoyait un nouveau flechissement (pres d'un tiers) des ventes de cigarettes locales. II est difficile de savoir dans quelle mesure ces diminutions sont :imputabhs a unereduction generale de la demande ou a un detournement de la consommation vers les cigarettes de contrebande. II est possible qu'elles resultent de modifications de la strategie de production et de commercialisation de la MCT, la vente des cigarettes importees etant devenue relativement plus rentable. En fait, Ie volume des importations de la MCT et son crliffre d' affaires sur les importations ont pratiquement double entre 1984 et 1986. - 104 209. Les prix des textiles ne sont pas reglementes, et les detaillants ne pensaient pas qu'i,ls pouvaient repercuter la totalite de la nouvelle taxe sur les consommateurs sans enregistrer une baisse sensible des ventes. Ils ont releve leurs prix d'un mont ant egal a peu presa un tiers de celui de la taxe, obligeant la 8TT a supporter les deux autres tiers. La direction de la 8TT a decide que les prix du marche ne lui permettaient pas de supporter cette charge, et elle a informe le Gouvernement et ses actionnaires de son intention de ne pas payer la taxe. Le Gouvernement n'a pas encore pris de mesures a cet egard, mais il a demande le financement d'une etude sur les incidences economiques et fiscales des nouvelles taxes. 210. Le probleme fondamental est de savoir si les entreprises peuvent etre competitives - pas seulement sur le marche exterieur comme pour la fibre de coton, mais aussi sur le marche interieur, pour concurrencer les importations legales et illegales, dans le contexte de la politique actuelle de fixation des prix et de taxation. Une etude plus detaillee des couts comparatifs de production et de l'impact de la politique des prix et de la politique fiscale est indispensable, non seulement pour fournir des elements d'appreciation aux responsables de l'administration et de l'industrie, mais aussi pour evaluer les possibilites de diversification de l'industrie et, surtout, de developpement des petites et moyennes entreprises. 211. Dans le domaine des grandes industries, il est important avant tout de s'assurer de la viabilite des entreprises existantes. En outre, le Gouvernement etudie a l'heure actuelle deux autres projets industriels, celui de la mini-raffinerie (voir par. 183), et celui de la cimenterie devant etre implantee a Mayo-Kebbi. Pour le projet de cimenterie, une etude de prefaisabilite a ete executee par l'ONUDI sur financement du PNUD. Le Gouvernement examine actuellement les resultats de cette etude, en vue de determiner les solutions les plus economiques pour realiser cette cimenterie. Compte tenu de la proximite de la cimenterie de Figil au Cameroun et des difficultes que connait l'ensemble du secteur industriel au Tchad, ce projet devra etre etudie avec la plus grande attention avant qu'une decision definitive ne soit prise. 2. Obstacles au developpement des PME 212. En dehors des grandes industries manufacturieres dou~ _u vient de parler, le secteur incluait, avant la guerre, 80 a100 PME. La majorite de ces entreprises etaient engagees dans la transformation des produits agricoles ou dans des activites d'importation et d'exportation. Pres de la moitie d'entre elles etaient des filiales ou des agents de societes etrangeres, ou des entreprises tchadiennes en grande partie controlees par l,etranger. Les entreprises etrangeres couvraient essentiellement l'exploration et la distribution du petrole, les ventes de machines agricoles et de materiaux de construction et les activites bancaires. En outre, un nombre important d'investisseurs etrangers des pays africains voisins ou du Moyen-Orient etaient implantes dans des activites d'import export et de services. Hors de la transformation des produits agricoles, rares etaient les entreprises qui avaient des activites directement productives. - 105 \213. Pendant la periode 1979-82, l'economie etait pratiquement reduite au secteur informel. Ce secteur a fait preuve· de la soup1esse et de la capacite de changement voulues pour pourvoir aux besoins fondamentaux des consomn,ateurs. Depuis 1983, en dehors des grandes entreprises et des investlssements directs dans l'exp10ration du petro1e, 1es entreprises etrangeres ne sont pas revenues en grand nombre a cause des lourdes pertes occasicnnees par 1a guerre, de l'importance des couts de reinstallation et des crEintes que suscitent d'eventue1s risques d'incertitude po1itique. 47 Pourtart, ma1gre 1e manque de credits et d'appui institutionne1 aux petites entreplises, 1a p1upart des entreprises a capitaux tchadiens ont repris leurs c.. ctivites. Comme avant 1a guerre, 1es petites entreprises restent en majorite des affaires de fami11e, operant essentie11ement dans 1e secteur import-export, sans relations forme11es avec 1e secteur bancaire. b. Contraintes 214. Les possibi1ites de developpement des PME engagees dans 1es activit.es manufacturieres et de transformation sont fonction des mesures d'incit.ation qu' on pourra prendre pour canaliser l' initiative privee vers des act.ivites plus directement productives que 1e commerce. 11 faudrait encouruger 1es PME, tant dans 1e secteur industriel que dans 1e secteur commercial, et on pourrait lever un grand nombre'des obstacles qui entravent leur di!ve10ppement a court terme en ameliorant 1a distribution du credit, en fournilisant une assistance technique adequate, en creant des structures d' appu:. et en formant des gestionnaires. 215. Le manque de possibi1ites d'acces au credit est l'un des principaux obstacles au deve10ppement des PME. Bien que deux banques commer,:~ia1es (la BIAT et la BTCD) et l' agence tchadienne de 1a BEAC aient rouver':, leurs portes depuis 1983, 1a p1upart des PME ont repris leurs activi':~es sans l' aide du systeme bancaire tchadien. Comme on l ' a vu au Chapit::e I I, 1e morat.oire bancaire et l' importante proportion des credits distri'mes aux grandes industries ont limite 1e volume de credit disponib1e pour l·~s PME. 216. Un certain nombre de facteurs se conjuguent pour limiter l'acces des en:;repreneurs au credit disponible pour 1e deve10ppement des PME. Etant donne L'importance des risques attaches ala distribution du credit aux PME, les crLteres de qualification des banques commercia1es sont particu1ierement strict,. Les emprunteurs potentie1s doivent presenter un dossier financier sur le·lrs operations, et notamment un audit certifie des comptes de bi1an et de resl1tats sur deux ans au moins. Les propositions doivent comprendre une ana1ys.~ du marche potentie1 ainsi que des projections sur 1e chiffre d'affa~res. De plus, 1es banques exigent atitre de garantie un nantis;ement et une assurance vie, dont le montant depasse souvent ce1ui du pret. Comme 1e secteur prive est embryonnaire, rares sont 1es proprietaires delPME qui ont adopte des procedures comptab1es adequates et qui ont les competances techniques necessaires pour fournir 1es informations requises, et raras sont ega1ement ceux qui peuvent offrir des, garanties suffisantes (nanti~sement ou assurance). Faute de ressources humaines et financieres 47/Deplis la fin de la guerre, une vingtaine de firmes etrangeres sont ret<)urnees au Tchad. La p1upart d'entre e11es sont des petites ent '.:eprises d' import-export. - 106 ad equates pour fournir l'assistance technique dont les PME ont besoin, les banques commerciales sont incapables d'aider les entrepreneurs a satisfaire aux criteres de pret qU'elles ont fixes. 211. Depuis 1983, plusieurs bailleurs de fonds ont monte des programmes de credit a court terme en cooperation avec Ie Gouvernement et les banques commerciales. La CCCE et la BEl ont l'une et l'autre finance une ligne de credit de 100 millions d~ francs CFA, dont la gestion a ete respectivement confiee a la BTCD et 4 la BlAT. Mais, etant donne que les banques commerciales ont l'entiere responsabilite de la promotion et de la gestion des programmes, et qU'elles supportent la totalite du risque d'insolvabilite, peu de choses ont ete modifiees dans Ie processus de distribution du credit, et l'emploi des programmes a ete minimal. Le PNUD finance un projet d'assistancetechnique, execute par l'ONUDI, en collaboration avec l'Office de promotion industrielle du Tchad (OPIT), en vue d'aider les chefs d'entreprise a identifier et evaluer des projets PME et a constituer les dossiers necessaires pour obtenir un credit bancaire. L'OPIT considere toutefois qu'il est indispensable de creer un fonds de garantie pour permettre aux entreprises d'acceder au credit. En effet, les garanties demandees par les banques s~nt, selon l'OPIT, un des elements les plus contraignants pour les petits entrepreneurs desireux d'obtenir un pret. Bien qu'un soutien technique du genre de celui fourni par l'OPIT soit manifestement necessaire, Ie projet souffre du fait que les objectifs a atteindre ne sont pas bien definis, particulierement en ce qui concerne Ie type d'entreprises beneficiaires et l'importance des prats. Depuis 1984, 96 demandes de financement ont ete presentees a l'OPIT, mais une seule a ete approuvee et financee et cinq sont a l'etude par des banques locales. Dans Ie cadre de ce projet, Ie Gouvernement tchadien a demande au PNUD de realiser une etude sur la strategie industrielle en vue de la convocation d'une reunion consacree a ce secteur vers la fin de l'annee 1988. 218. En revanche, Ie projet VITA (Volunteers in Technical Assistance) finance par l'USAID fournit un bon exemple de la fayon dont on peut utiliser l'assistance technique pour elargir l'acces des entreprises aux facilites de credit a court terme. Bien que les taux d'interat et les nantissements exiges soient les mames que ceux des banques commerciales, VITA a approuve 91 demandes sur les 550 qui lui ont ete soumises. Le montant des prats est evalue a l'equivalent de 410.000 dollars environ. Approximativement 15 % des remboursements mensuels sont verses a temps, et il n'y a eu aucun defaut de paiement. Le succes relatif de ce programme de prats tient essentiellement a deux facteurs. Premierement, VITA a centre son action sur Ie financement de projets d'importance moyenne (la moyenne des prats est de 5.000 dollars), ce qui est rationnel, etant donne Ie potentiel limite du marche tchadien. Les secteurs vises sont notamment : la commercialisation de la volaille, la peche, Ie maraichage, la production et la distribution de semences, Ie developpement des activites de meunerie, la distribution et Ie stockage de machines agricoles importees, et la production et la commercialisation de meubles. Deuxiemement, lorsqu'une demande est jugee viable, Ie personnel de VITA (deux expatries et six cadres tchadiens) travaillent en etroite collaboration avec les chefs d'entreprise pour les aider a preparer Ie dossier du prat et a remplir les criteres de qualification, et en particulier a instaurer des procedures simples de comptabilite. Une fois que les prets ont ete approuves, Ie personnel de - 107 VITA su:Lt les progres de chaque projet grace a des visites mensuel1es sur les lieux et, Ie cas ~ch~ant, il fournit un appui logistique et op~rationnel pour modifier la conception du projet. II est certain que les couts d'un tel encadrement sont eleves, mais ils semblent egalement largement justifi.~s · " 219. Le succes ae cette approche pragmatique a incite la BTCD a explorer les possibilites de cofinancement de projets avec VITA. Cette cooperat.ion permettrafta la BTCD de d~velopper sa clientele PME tout en initian~ son personnel aux techniques de prets et de suivi de VITA. Une reevaluation des criteres de cr~dit de la banque, et notamment de ses conditions en matiere de constitution de dossier, de nantissement et d'assurance, pourrait alors etre effectu~e sur la base des methodes a moindre risque de VITA. Les operations de cofinancement exerceront aussi un effet de levier sur la tr~sorerie limit~e de VITA, et lui permettront progressivement de preter a des entreprises qui ont des besoins de finance:nent plus importants. 220. La strat~gie de d~veloppement des PME pourrait s'inspirer des methodes pragmatiques de VITA. On pourrait utilement organiser des ateliers de cr~dit et des programmes de formation en faisant appel a l'expertise des techniciens de cette organisation. II faudrait'egalement explorer, a titre de possibilite, Ie recours aux methodes de VITA pour faciliter l'octroi de prets dans Ie cadre des lignes de cr~dit financees par les bailleurs de fonds. Comme les m~thodes de VITA impliquent un encadrement important, les prograrrmes d'action lanc~s sur cette base devront comprendre une aide financlere suffisante pour financer l'assistance .technique n~cessaire. 221. Le manque d'informations sur Ie secteur priv~ est un autre ~l~ment qui em~eche de definir une strat~gie pour Ie d~veloppement des PME. On ne dispOSE actuellement d'aucune donnee fiable sur Ie nombre des entreprises existartes, leur contribution au PIB, Ie type de produits et de services offerts, la main-d'oeuvre employ~e, Ie niveau des salaires, la capacite d'utilisation et les qualifications professionnelles requises. Conscient du fait que ces donnees sont indispensables pour la planification de l'econe,mie et des services sociaux au niveau national, Ie Ministere de l'industrie et du commerce a entrepris une enquete sur Ie secteur prive. Comme les ressources du Ministere sont limitees, l'enquete progresse lentemEnt, et on ne sait pas exactement si les informations voulues sont recueiJlies. Vu l'insuffisance du budget du personnel du Ministere de l'industrie, une assistance technique se revele necessaire pour ameliorer et accel~ler l'enquete, et mettre au point un plan en vue d'exploiter les el~ments d'information rassembles. 222. Parallelementa la creation d'une base de donnees sur Ie secteur prive, Ie Ministere de l'industrie s'efforce de cr~er un environnement favorable au d~veloppement des PME en revisant Ie Code d'investissements, qui actuellement n'offre aucun avantage aux PME en matiere d'impots ou de droits de douane. Le Code d'investissements n'a pas et~ modifi~ depuis son adopti(lD en 1963. D'apres les responsables du Ministere de l'industrie et du cor~erce, les modifications envisagees comprennent un amendement accord~mt aux PME des avantages fiscaux et tarifaires similaires a ceux des industries plus importantes. Bien que les mesures prises pour reviser Ie Code indiquent, de la part du Gouvernement, un desir de reduire les - 108 handicaps des PME, on ne sait pas dans que11e mesure 1es obligations fisca1es et douanieres affectent 1es decisions d'investissement de ces entreprises. Avant de pouvoir reg1er tout prob1eme particu1ier des PME, i1 est necessaire d'eva1uer de pres l'efficacite du Code dans 1e passe. Lorsque l' enquete sur 11e secteur prive sera achevee, on pourrait faire appe1 a une assistance technique de courte duree pour aider 1e Ministere de l'industrie a analyser 1e Code (et 1e comparer aux codes en vigueur dans 1es pays voisins) et formu1er des recommandations en vue d'y apporter des amendements rea1istes pour promouvoir 1e deve10ppement du secteur prive. I1 conviendrait d'accorder une attention particu1iere aux elements suivants : 1es repercussions fisca1es du Code, 1es possibi1ites de promotion des investissements etrangers, 1a necessite de creer des emp10is et 1a rationalisation du processus d'octroi de patentes. 223. La rarete des cadres administratifs et techniques est un autre obstacle de tai11e au deve10ppement du secteur prive. I1 faudrait e1aborer une strategie en matiere de formation professionne11e et technique pour identifier 1es besoins,prioritaires et formu1er des recommandations sur des interventions precises dans 1e secteur. Reconnaissant 1a necessite de former des gestionnaires, 1a Chambre de commerce du Tchad (CHACOT) est sur 1e point de rouvrir 1e Centre de formation professionne11e, qui dispensait des cours de formation de niveau moyen avant' 1a guerre. Comme 1a CHACOT jouit d'une exce11ente reputation aupres du secteur prive tchadien et qU'e11e beneficie de 1a participation active des ses membres cotisants, e11e fournit une structure institutionne11e pratique par 1aque11e on peut faire transiter l'assistance technique et 1es materiels de formation necessaires. I1 faudrait eva1uer 1es resu1tats obtenus par 1e Centre de formation professionne11e avant 1a guerre, ainsi que 1es dispositions envisagees par 1a CHACOT pour 1e rouvrir. 224. Deux etab1issements techniques ont recommence a fonctionner depuis 1982, mais leur manque de credits reduit serieusement leur efficacite. Le Gouvernement etudie une proposition visant aintroduire dans ces institutions des programmes d'etudes specialises e1abores en fonction des besoins du marche du travail. Le 1ycee technique de N'Djamena, dont 1es programmes sont a l'heure actuelle centres sur 1a comptabi1ite et 1es finances, organiserait des cours dans divers domaines mecanique automobile, petits travaux de genie civil, e1ectronique et menuiserie. Le 1ycee technique de Sarh offrirait des programmes d'etudes axes sur l'agricu1ture, et notamment l'agronomie, 1a mecanique agrico1e et 1es techniques de l'agroindustrie. I1 faudrait que 1es programmes de base de ces institutions soient fondes sur 1es besoins particu1iers de main-d'oeuvre identifies dans 1e cadre de l'enquete sur 1e secteur prive. 3. Creation d'un environnement economigue approprie au niveau national et regional 225. Ma1gre 1es obstacles decrits ci-dessus, p1usieurs facteurs favorisent 1e deve10ppement du secteur prive. Le commerce, qui n'a jamais perdu ses droits, fournit une base d'activites pour 1es petites entreprises et un reservoir d'entrepreneurs. Les relations commerciales etablies avec les marches plus deve10ppes du Nigeria et du Cameroun offrent des debouches supplementaires aux entrepreneurs tchadiens. Le role de l'Etat se limite dans l'ensemble a fournir des services d'appui au secteur prive. A - 109 certaines exceptions notables pres (exportations de betail, par exemple), les entreprises parapubliques et/ou les monopoles de droit ou de fait ne constituent pas un obstacle majeur a l'initiative privee. Pour tirer parti de ces atouts, le Gouvernement doit s'efforcer de creer un environnement economique favorable - tant au niveau national qu'au niveau regional - afin de pron'ouvoir les echanges par des circuits legaux et d' encourager la production pour les marches interieurs et/ou exterieurs. A cet effet, les mesuree a prendre devront porter sur les domaines suivants : i) les relati(lns commerciales; ii) la reforme fiscale et la rationalisation des procedllres administratives liees aux echanges et au secteur manufacturier; et iii: la mise en oeuvre d'une strategie appropriee dans le secteur des transports. 226. Jusqu'en septembre 1986, le naira (devise nigeriane) n'etait pas librem,mt convertible, et son taux de change etait fixe. Comme il etait fortem,mt surevalue, il s' echangeait en grandes quantites sur le marche parall~le. En mars 1986, £!! dollar valait officiellement un naira; sur le marche parallele, il en valait cing. Dans ces conditions, les exportateurs tchadians avaient interet a obtenir des marchandises au Nigeria en echange de leul:s exportations (soit dans le cadre d'operations de troc, soit en utilisilnt les naira qu' ils avaient obtenus par leurs ventes). Ils introd,lisaient les marchandises ainsi obtenues sans payer de droits de douane, ce qui leur assurait une marge par rapport aux importations officielles ou aux produits tchadiens. Les importateurs tchadiens avaient egalement interet a acheter les naira dont ils avaient besoin sur le marche parallele. En 1986, le Nigeria a lance un train important de reformes dans le cadre de son effort d'ajustement structurel. Les reformes comprennent notamrrent l'adoption d'un taux de change fixe en fonction des lois du marche. Au mois de septembre 1986, les autorites nigerianes ont instaure un systene d'encheres. En fevrier 1987, ce systeme avait ramene le taux de change a 4 naira pour un dollar contre 5 naira pour un dollar sur le marche parallele. Cette devaluation importante ne devrait pas avoir un effet immed1at ou sensible sur le commerce tchadien, qui fonctionnait deja sur le taux cu marche parallele. Elle devrait toutefois inciter les uns et les autreE a atiliser les circuits de distribution legaux, ce qui permettra un contrcle plus efficace a la frontiere et procurera des recettes supplE'mentairesa l'Etat sous forme de droits de douane. 227. Au cours des dernieres annees, les differends au sujet des droits territoriaux, de la politique commerciale et des arrangements en matiere de transl'orts, ainsi que les remous politiques au Nigeria, ont amene les autor:"tes nigerianes a fermer la frontiere avec le Tchad pendant de longues periodes. Le Gouvernement tchadien est tres conscient de l'importance que revetllnt les echanges avec le Nigeria ainsi que les voies de transit par ce pays - et il a engage des consultations bilaterales pour regler ces probl;imes. En decembre 1986, le Nigeria et le Tchad ont signe un accord de coope::ation technique et commercial. Bien que cet accord soit general, il reconnal.t de part et d'autre la necessite d'une telle cooperation, et il devra~t ouvrir la voie a des mesures concretes permettant d'ameliorer les relations commerciales. 228. Les relations commerciales du Tchad avec les autres pays voisins sont de plus en plus regies par l'Union douaniere et economique de l'Afrique centrile (UDEAC), a laquelle le Tchad a readhere en 1984 apres 15 ans - 110 d'absence. Les membres de l'UDEAC, qui sont aussi les pays membres de la BEAC, appliquent des tarifs preferentiels a leurs echanges respectifs et un tarif commun externe. Quand il a rejoint l'UDEAC, le Tchad a accepte d'aligner ses tarifs douaniers sur ceux de l'Union d'ici a 1990, et il doit pour cela abaisser progressivement ses prop res tarifs conformement a un calendrier convenu. La balance commerciale du Tchad avec les pays de l'UDEAC est negative, et l'abaissement des tarifs pourrait se traduire par un elargissement de ce deficit commercial officiel. Les services douaniers tchadiens ont presque termine une etude sur les repercussions financieres de l'adhesion a l'UDEAC, mais aucune etude sur les repercussions economiques n'a ete entreprise a ce jour. De plus, l'adhesion a l'UDEAC implique un cout particulier en 1987, puisque le Tchad assume cette annee la presidence du Comite des Chefs d'Etat des pays membres. La participation a l'Union douaniere entraine~a peut-etre un certain reequilibrage des echanges avec la RCA et le Cameroun, mais elle ne devrait pas modifier sensiblement les echanges tchadiens avec les pays d'outre-mer. 229. Enfin, l'impact du systeme fiscal et des reglements administratifs sur les echanges et la production industrielle n'a pas ete suffisamment analyse. Il est possible qu'une reforme soit necessaire dans des domaines ou le systeme fiscal et les formalites administratives decouragent la production locale et la commercialisation par les circuits officiels de distribution (commerce du betail, industries manufacturieres, par exemple). Les autorites procedent deja a des reformes dans la distribution des produits petroliers. D'autre part, la mise en oeuvre de la strategie du Gouvernement dans le secteur des transports (Section A) favorisera progressivement le developpement du commerce et de la production industrielle en reduisant la fragmentation du marche tchadien, en diminuant la part des transports dans les couts de production et de commercialisation, en stimulant la mise en place de moyens de transport prives et en permettant la conclusion d'accords relativement stables avec le Nigeria et le Cameroun dans le domaine des transports. .I - 111 v. LES SECTEURS SOCIAUX 230. A en juger par les indicateurs de Ropulation, d'education et de sante, Ie Tchad est tres' en retard dans ces domaines par rapport a la p1upar: des pays, meme des pays a faib1e revenu, et ce retard s'est encore accru :lu fait de 1a guerre. Apres avoir examine ls situation dans 1es secteul~s de 1 'education et de 1a sante ou 1es besoins depassent 1argement les mo:rens financiers et administratifs du pays, ce chapitre analyse 1es princi;>aux problemes qui se posent dans ces deux secteurs et etudie comment 1a par I:ic:i.pation de 1a communaute, Ie recouvrement des couts et, dans certains cas, les ONG peuvent aider a l e s surmonter. II contient une description rapide des secteurs de l'education et de 1a sante, qui ont fait l'objel: de nombreuses interventions au cours des dernieres annees. 11 existe evidemment beaucoup d'autres questions sociales, notamment 1e travail, l'emploi, 1e ra1e des femmes dans Ie developpement, qui meritent une analyse approfondie. Mais e1les ne rentrent pas dans Ie cadre de la prese~te etude et seront traitees plus en detail dans des rapports econoniques u1terieurs. A. ~ducltion: Quelles sont 1es priorites? 231. Le secteur de l'education a cesse de fonctionner entre 1979 et 1982. Depuis lors, 1a restauration de conditions de fonctionnement minimE .1es dans Ie secteur n' a progresse que 1entement. Pour faire face a ses bl:soi:1s les plus e1ementaires et 1es plus immediats, Ie Tchad devra consacrer l'essentie1 des res sources de l'education au deve10ppement de l'ensldgnement primaire qui est l'objectif prioritaire du Gouvernement. Comptl! tenu de la faiblesse des donnees disponib1es sur 1e secteur et de la fragL.ite de l' assise financiere du pays, la strategie de deve10ppement de l'ens,dgnement primaire devra etre essentie11ement fondee sur des solutions prati,[ues et peu couteuses ayant un impact immediat et d'execution facile. II s'agira notamment d'encourager en priorite la participation des communautes au financement et a la gestion des ecoles, de renforcer et de developper 1a formation des enseignants - surtout la formation en cours d'emploi - et d'accrol.tre 1es capacites de p1anification et de suivi des insti':.utions concernees. 232. A long terme, la necessite de remettre 1e secteur sur pied offre l'Occlsion de creer i a tous 1es niveaux du systeme un nouveau modele d'edu:atlon base sur lIes rea1ites du pays et ses besoins en res sources humailes, l'objectif etant d'assurer 1a formation des travai11eurs qualifies neces,aires aux secteurs productifs. Toutefois, i1 n'est pas possible de 1e faire ta~t qu'on ne dispose pas d'e1ements d'appreciation plus detai11es. De mene, 1e renforcement du cadre institutionne1 et la creation d'un reseau de sel:vices e1ementaires de soutien et de contra1e pedagogiques sont des e1eme:lts indispensables a 1a creation d'un nouveau modele d'enseignement. La se :!tion qui suit presente une analyse pre1iminaire des prob1emes et prior:ttes de l'enseignement primaire. - 112 233. Les hostilites de 1979-82 ont cause des dommages considerables a l'infrastructure scolaire. Partout, les ecoles ont ete pillees, detruites ou requisitionnees. Presque tout Ie materiel pedagogique a ete perdu, de meme que tous les dossiers et statistiques scolaires. Depuis la fin des hostilites, Ie Gouvernement a manque de moyens financiers pour reorganiser Ie secteur. En 1985 et 1986, Ie Ministere de l'education s'est vu allouer un budget de 4,6 a 4,8 milliards de francs CFA, soit environ 11 a 12 % du budget global propose. Toutefois, Ie total des depenses publiques effectives n'a atteint qu'environ la moitie du mont ant budgetise et les secteurs sociaux n'ont re~u qu'une fraction des credits inscrits. L'education, comme Ie secteur de la sante (voir ci-dessous), semble n'avoir re~u qu'un tiers environ de ses credits, mais il est difficile de preciser les montants effectivement verses. L'essentiel des credits disponibles - peut-etre 90 % - a servi a payer les enseignants et Ie reste a ete affecte aux operations et a l'abhat de fournitures. Malgre Ie pourcentage tres eleve des salaires dans Ie budget, les enseignants ne per~oivent en fait que 60 % de leur traitement officiel de 1967. Aucun credit n'a ete affecte aux constructions scolaires en 1986 et seuls deux donateurs, Ie Programme alimentaire mondial et l'Association suisse d'aide aux pays en developpement (SWISSAID), ont fourni des fonds importants pour la construction d'ecoles primaires. 234. Trente pour cent environ des enfants d'age primaire sont inscrits dans les ecoles publiques. Le taux de retention est de 1 sur 4 a la fin des six annees du cycle. 48 Malgre Ie financement fourni par un certain nombre de donateurs internationaux, dont Ie FISE, l'AGECOOP et l'IDA, les livres et autres fournitures scolaires sont rares et distribues avec lenteur acause des problemes de transport. Dans la plupart des communautes, les cours ont lieu dans les locaux de fortune en plein air, et il y a souvent jusqu'a 100 eleves par maitr~ dans les petites classes, et meme plus si on ne prend en compte que les enseignants qualifies. En outre, les difficultes de la tache et Ie fait que les instituteurs ne re~oivent que la moitie de leurs traitements se conjuguent pour creer des problemes de motivation et entrainer un fort absenteisme. 235. Malgre ces problemes, Ie taux de scolarisation primaire a augmente d'environ 8 % par an ces dernieres annees, contre un taux de 4 % avant les evenements. L'essentiel de cette augmentation est attribuable a la mise en oeuvre de programmes alimentaires d'urgence dans les ecoles primaires. On ne sait si Ie taux de scolarisation va continuer a augmenter maintenant que la crise est terminee et que les programmes d'aide alimentaire d'urgence arrivent a leur terme. A l'heure actuelle, toutefois, la demande d'enseignants qualifies excede largement l'offre. 2. Participation communautaire 236. En reponse a l'effondrement du systeme formel d'education pendant les evenements, de nombreuses communautes ont pris en main les problemes d,education. Depuis 1983, les programmes alimentaires d'urgence et les 48/Les filles representaient environ 28 % des eleves du primaire en 1986. - 113 programnr.es "Vivres contre travail" finances par l' exterieur, surtout dans Ie nord du pays, ont stimule les initiatives villageoises. La crise est passee nlais, dans de nombreux endroits, les associations locales de parents continuE'nt de constuire des ecoles et de percevoir des droits de scolarite pour ene.;ager des enseignants et acheter du materiel et des fournitures scolain,s. La reussite de l' auto-assistance villageoise au Tchad temoigne d'un attachement a l'enseignement fondamental qui merite Ie soutien du GouvernE~ment et de la communaute des donateurs. 49 237. Ce mouvement offre au Gouvernement une occasion unique d'elargir la base des res sources disponibles pour l'enseignement primaire en demandant au sect.;ur prive d' assurer une partie des couts et des responsabilites adminis":,ratives. S'il veut legitimer ce mouvement spontane, Ie Gouvernement doit r.:!connaitre que les associations de parents sont des entites officiel.les aptesa juger de l'emploi des res sources disponibles - mater Lelles ou financieres. II faut en outre institutionnaliser les relatio'ls entre les associations et Ie Ministere de l'education. On pourrai:: alors negocier avec les associations de parents la prise en charge d'une p:trtie du cout des traitements des enseignants (dont un soutien en nature)" du cout du materiel et des fournitures scolaires, en fonction des possibiUtes financieres des communautes. Le Ministere disposerait ainsi d'une cl!rtaine marge de manoeuvre pour augmenter les salaires des maitres ou affl~cter des credits budgetaires disponibles au financement des program:nes prioritaires de formation des enseignants. 238. 11 faudrait egalement encourager les donateurs internationaux a soutenir activement les associations locales. Par exemple, les ONG engagees au niveau des villages dans des projets de developpement integre pourraient financer et livrer des materiaux de construction qu'on ne trouve pas sur place, des fournitures scolaires et du materiel pedagogique. II faudrait aussi introduire des mecanismes de partage des couts dans les programmes executes par les ONG. Puisque les populations concernees ont prouve qu'ellEs sont capables d'agir de leur propre initiative pour rebatir les locaux scolaires, toutes les interventions futures visant acreer des infrastructures communautaires devraient comporter un element important d' auto·, ass istance. 239. Une serie de projets finances par SWISSAID offre un excellent exemple de la maniere dont l'auto-assistance peut servir areduire les couts des projets et a donner a la population un sentiment de fierte collective. SWISSAID pass~ avec l'association locale de parents un contrat par l',quel la communa1ite s'engage a fournir la main-d'oeuvre et des materiaux locaux; SWISSAID fournit la formation technique pour les travaux de ma~'mnerie et des materiaux, tels que Ie bois et la tole ondulee pour les toitur ·.~s. Deux innovations apportees par les proj ets de SW1SSA1D semblent 49/11 ·~onvient de noter que Ie mouvement d'auto-assistance a egalement donne nai;~sance a un certain nombre d' ecoles confessionnelles qui n' emploient SOU"lent que l' arabe et ne suivent pas les programmes officiels. Ces ecoLes se sont particulierement developpees dans la zone sahelienne, ce qui implique un minimum de controle pour s'assurer que l'enseignement est conforme aux besoins du pays. - 114 particu1ierement interessantes. Premierement, une fois 1es travaux termines, 1a communaute dispose d'ouvriers-ma~ons specialises qui peuvent participer a l'execution de projets u1terieurs. Deuxiemement, 25 % du budget tchadien de SWISSAID est cons acre a des recherches destinees a ame1iorer 1es materiaux de construction et l' architecture. La reussite de ces programmes vi11ageois a va1u a SWISSAID une exce11ente reputation aupres du Ministere de l'education nationa1e et des populations locales. 240. Le Gouvernement souhaitera peut-etre etudier 1a possibi1ite de creer une commission nationa1e en vue de faci1iter 1a communication entre toutes 1es parties prenantes du systeme educatif et de coordonner 1a repartition des res sources destinees a completer l'apport des communautes. Le Ministre de l'education pourrait presider cette commission, qui comprendrait des representants des associations de parents et d'enseignants et des representants des ONG et aut res bai11eurs de fonds actifs dans 1e secteur. 3. Formation des enseignants 241. Le Tchad manque dramatiquement d'instituteurs qualifies. Les cinq eco1es norma1es d'instituteurs avaient un effectif total de 762 etudiants en 1985-86 et 1e nombre des inscrits pour 1986-87 s'e1evait a 878. E11es ont ete agrandies au cours des dernieres annees, mais leur capacite est tres inferieure aux demandes d'inscription, 1esque11es ont augmente d'une maniere spectacu1aire du fait de l'importance du chamage parmi 1es dip10mes du secondaire. En 1986, i1 y avait plus de 2.000 candidats pour seu1ement 350 places en premiere annee. Le nombre des demandes ad res sees au Ministere pour qu'i1 procede a des affectations d'instituteurs dans 1es villages est aussi en forte augmentation, en partie a cause des initiatives des communautes dans 1e domaine sco1aire. Quand i1 n'y avait pas d'enseignants qualifies disponib1es, 1es associations de parents ont recrute des benevo1es. On a estime a 1.300 1e nombre de ces enseignants benevo1es, qui enseignent sans 1es dip10mes necessaires (ce qui represente a peu pres un tiers des instituteurs pour l'annee 1985-86); certains n'ont fait que des etudes primaires et d'autres sont dip10mes de l'enseignement secondaire. Le Ministere de l'education nationa1e n'a pas 1es moyens de suivre ces enseignants ni d'assurer leur formation. 242. Satisfaire 1a demande croissante d'instituteurs qualifies est 1a priorite abso1ue de 1a strategie de deve10ppement du systeme educatif a moyen terme. Comme de nombreux enseignants du primaire n'ont pour ainsi dire aucune formation, on s'attachera particu1ierement a organiser des programmes de formation en cours d'emp1oi pour 1es instituteurs qui sont en poste. Outre que ce1a est plus rentable que 1es programmes c1assiques de formation d'enseignants, 1a mise au point d'un programme novateur de formation en cours d'emp1oi minimisera 1a perturbation des etudes pendant l'annee sco1aire. 243. Pour arriver a satisfaire 1a demande d'enseignants, l'Institut national des sciences de l'education (INSE) a e1abore un plan en vue de recruter et de former: de nouveaux enseignants, et d'ame1iorer 1a - 115 qualification des enseignants en poste. 50 Ce programme, s'il est entierement realise, permettrait egalement de reduire les categories d'instit,uteurs qui comportent actuellement des "educateurs", des "educateurs adjoints" et trois grades de "moniteurs". Tous les educateurs adjoints ayant au moins quatre ans d'anciennete pourront se presenter a un examen pour ent~rer directement en troisieme et derniere annee d'ecole normale et, une fois leur diplome obtenu, etre promus educateurs. Le grade de moniteur sera progressivement supprime et les moniteurs actuels seront encourages a suivre ,:les programmes speciaux d 'un ou deux ans, qui leur permettront de devenir educateur adjoint. Tout titulaire du baccalaureat sera admis a suivre ,1n programme de formation intensive d'un an qui lui permettra d'etre promu a,l grade d,educateur. 244. Bien qu'il soit extremement important d'ameliorer les qualifications des enseignants en poste, Ie plan de l'INSE sou1eve un certain nombre de prob1emes. D'abord, compte tenu de 1a grave penurie de professeurs, ce n'est pas Ie moment de rendre inoperationne1s jusqu'a 300 maitres (educateurs adjoints et moniteurs) par an, comme l'envisage l'INSE. L'INSE affirme que les instituteurs nouvellement formes prendront la re1eve des enseignants rappeles pour suivre une formation plus poussee, mais ce1a se traduira au mieux par 1e maintien d'un effectif constant d'ense1gnants, alors que Ie manque de professeurs qualifies se fait de plus en plus sentir. Deuxiemement, la promotion de ces enseignants au rang d'educEteurs leur vaudrait une augmentation de salaire a un moment ou l'Etat a bier du mal a payer aux enseignants la moitie des traitements correslondant a leur niveau. Enfin, il reste encore a proposer un plan pour regler la situation des nombreux enseignants benevoles et ameliorer leurs qua1ifjcations. 245. Compte tenu de la gravite de la penurie d'enseignants, de la fragiH.te de la situation financiere du pays et des tres importants besoins en edu(,ation primaire, de longs programmes de formation academique ne se justif:.. ent pas actuellement pour ameliorer la qualification du corps enseignant. 11 serait plus efficace a court terme de cherchera former de nouveaux maitres qualifies et a perfectionner les enseignants en place grace a des programmes de formation en cours d'emp10i dispenses sur place pendant les jours feries et les grandes vacances. Cette solution contribuerait a alleger les tensions qui s'exercent sur un systeme deja surcharge en permettant aux enseignant~ de demeurer en poste pendant l'annee scolaire. Dans Iii mesure du possible, i1 faudrait initia1ement concentrer 1a formation en cours d'emploi sur les benevoles qui n'ont rec;u aucune formation formelle. Apres avoir suivi une formation pedagogique et generale suffisante, les benevoles devraient avoir 1e droit de se presenter comme candidats libres au concours d'admission au grade de moniteur (selon la classification actuelle). Pour eviter Ie probleme des augmentations de salair,~, i1 faudrait eviter de lier dans l' immediat les programmes de formatlon en cours d'emp10i a une revision des grades du corps enseignant. 50/L'I~SE beneficie d'un soutien tres important du FAC dans Ie cadre d'un -- pro jet qui finance 1es services de conseillers pedagogiques charges d'alder l'INSE a definir sa politique de formation et a l'executer. - 116 246. La formation en cours d'emploi est actuellement dispensee au niveau de la prefecture sous deux formes differentes: des groupes de conseillers pedagogiques effectuent regulierement des visites dans les classes sous la supervision de l'INSE, et la Direction de l'inspection du Ministere de l'education nationale organise des programmes dans des centres regionaux de formation. II est difficile de determiner comment ces deux systemes sont lies ou s'ils font double emploi. II est necessaire d'evaluer l'organisation et Ie contenu des programmes de formation en cours d'emploi pour s'assurer que les credits limites qui leur sont alloues sont employes de la maniere la plus efficace possible. En fonction des resultats de cette evaluation, on pourrait avoir recours a une assistance technique de courte duree pour introduire les methodes novatrices et former rapidement un grand nombra d'instituteurs. II faudrait peut-etre aussi demander une assistance technique pour adapter les methodes pedagogiques au difficile contexte tchadien, caracterise par des classes tres chargees et tres peu de materiel pedagogique. 247. Comme on ignore si la demande d'enseignants va rester aussi forte, il ne faudrait pas entreprendre de programmes massifs de rehabilitation et de construction d'etablissements de formation pour Ie moment. Lorsqu'on aura reuni suffisamment d'informations sur Ie secteur, on effectuera une evaluation detaillee des besoins educatifs a long terme, notamment en ce qui concerne la formation d'enseignants. Jusque-la, il suffira de locaux provisoires et d'une assistance a la formation financee par des dons de l'exterieur pour permettre au Tchad de mieux satisfaire la demande d'education a court terme. 4. Problemes institutionnels 248. On dispose actuellement de peu d'informations sur Ie fonctionnement et la gestion du Ministere de l,education. Apres la fin des hostilites, Ie Ministere a ete retabli avec l'aide d'un consultant en gestion, mais il n'etait pas possible a cette epoque d'analyser son efficacite interne ou ses resultats. L'INSE fonctionne de maniere autonome au sein du Ministere. On ne sait pas si les services de l'INSE et de la Direction de l'inspection font double emploi ou s'ils sont concurrents; quoi qu'il en soit, il est necessaire d'etablir une cooperation plus etroite entre les uns et les aut res dans Ie domaine de la formation permanente. I 249. Si les ressources limitees du secteur doivent en grande partie servir a assurer un enseignement primaire de base a la population d'age scolaire, la reevaluation systematique des institutions du secteur educatif doit rester un objectif a long terme. Une evaluation des services de planification et de suivi du Ministere de l'education pourrait toutefois etre utile, en ce sens qu'elle aiderait les responsables de l'education a identifier les besoins du secteur a plus long terme ainsi que les investissements prioritaires a effectuer pour repondre aces besoins. Cette evaluation pourrait etre effectuee avec l'aide d'un specialiste des questions d'organisation, recrute pour une courte periode, et qui effectuerait par la suite des visites de suivi periodiques. 250. II faut aussi aider les responsables tchadiens a concevoir un systeme viable de financement des traitements des enseignants. Les mesures prises pour faire supporter aux populations locales une partie des depenses - 117 - Ide fonctionnement de l'education contribueront a desserrer 1es contraintes budgetaices du Ministere, mais i1 lui faudra une aide accrue de 1'exterieur pour 1e paiement des sa1aires afin de remedier au manque de motivation inquietant que 1'on constate actue11ement chez 1es enseignants. L'USAID et l'IDA cOl1tribuent desormais au financement des traitements. Affecter des ressources exterieures supp1ementaires aux sa1aires serait un moyen efficace d'amelio:cer l'efficacite a court terme du systeme educatif. 5. St_rategie a long terme 251. Un consultant de 1'UNESCO detacne aupres du Ministere de l'education dans 1e cadre d'un projet finance par l'IDA a recemment reuni une doc~mentation statistique detai11ee pour l'annee sco1aire 1985-86. Ces donnees seront immediatement uti1es pour 1a programmation acourt terme des investissements dans 1e secteur de 1,education. E11es serviront ega1ement de base, avec des mises a jour annue11es, a l'ana1yse des priorites du secteur a Lmg terme, aussi bien au niveau du primaire qu'a ce1ui du secondaJre, du postsecondaire et de l'enseignement technique. L'objectif de cette ~tracegie sera de determiner 1a mei11eure fa~on de former 1es travai1:eurs ~ua1ifies necessaires aux secteurs productifs de 1'economie. 11 con"ien~ notamment d'etudier 1a reforme des institutions, 1es investi~:sem~nts de rehabilitation et de construction des equipements sco1ains at des etab1issements de formation, des possibi1ites de partici1,ation du secteur prive a 1a formation professionne11e et, comme on l'a me1l.tionne precedemment, 1a conception d'un tronc commun d'etudes adapteeH aUK rea1ites du pays et conformes a ses besoins de main-d'oeuvre. B. Sante: Etat sanitaire de 1a population et mesures prises pour ~:Lmeliorer 1. ~tat sanitaire de 1a population 252. L'etat sanitaire de 1a population - breve esperance de vie, forte morta1i ::e infantile et juvenile, taux de fecondite e1eve - ne temoigne que trop c1 :drement du fait que 1e Tchad est 1 'une des nations 1es plus pauvres et lea moins developpees du monde. On dispose en fait de tres peu d'inforllations au niveau global; 1'absence d'enqu~te demographique depuis 20 ans implique que 1es indicateurs sanitaires habitue1s resu1tent tous d' estim'1tior.s etab1ies a partir des statistiques sommaires du milieu des annees 70 ou de donnees plus anciennes, et/ou 1es ca1cu1s effectues a l'aide de modeles concernant d'autres pays a faib1e revenue Par consequent, 1es indicat.:mrs du Tableau 15 ref1etent davantage ce que des demographes s'attenlraient a trouver dans un pays comme 1e Tchad que ce qui a ete effecti "ement constate. Toutefois, 1es specia1istes de 1a sante qui travai11ent au Tchad confirment que 1a situation est aussi mauvaise - et dans biim des cas pire - que l' indiquent les estimations. On pense que 1e taux de mortalite infantile est bien superieur au chiffre officiel de 139 pour 1. :)00 et qu' i1 se situe plus pres de 200 pour 1. 000, ce qui en fait l'un de!~ pl.us eleves du monde (voir Tableau 15). 51 La mortalite maternel1e et infantile, egalement tres forte, resulte de divers facteurs : pauvrete, calnutrition chronique, manque d'acces au reseau d'eau potable, 51/Le M:lnistere de 1a sante publique a indique recemment que l'estimation a offic.ie::le de la mort;.alite infantile avait ete revisee 210 pour 1. 000. - 118 quasi-absence d'education sanitaire, couverture insuffisante des services de soins de sante, mediocrite de la formation du personnel de sante et insuffisance des equipements sanitaires, du materiel et des fournitures pharmaceutiques. Tableau 15 INDICATEURS DE SANTE ET DE POPULATION Moyenne des pays d'Afrique subsaharienne a faible revenu Population (1985) 5 millions Taux d'accroissement de la population (1980-2000) 2,4 % 3,0 % Taux de fecondite total (1984) 5,6 6,6 Esperance de vie - masculine (1984) 43 ans 47 ans - feminine (1984) 45 ans 50 ans Taux de mortalite infantile (1984) 11 139 129 Taux de mortalite juvenile (1984) 1£ 27 26 Nombre d'habitants par medecin (1985) 38.462 27.922 L3 Nombre d'habitants par infirmier (1985) 3.441 3.148 1.1. 11 Enfants de moins de 1 an. 1£ Enfants ayant entre 1 et 5 ans. 1.1. Chiffres de 1980. Source : Banque mondiale, Rapport sur Ie developpement dans Ie monde 1985 et Banque africaine de developpement, Ie Developpement des services sanitaires dans la Republigue du Tchad, avril 1986. 253. Ne prenant pas en compte les pertes dues a Is guerre et a l'emigration, les donnees demographiques officielles sont sujettes a caution. La population se situerait entre 4 et 5,2 millions d'habitants. Le taux d'accroissement, comme Ie taux de fecondite total, est vraisemblablement sous-estime. II nait donc plus d'enfants que les chiffres ne l'indiquent - mais, malheureusement, il en meurt aussi davantage. 254. Les maladies sont signalees de fa~on tres sporadique et aleatoire. En 1986, un projet de planification sanitaire execute par l' Institut de developpement international de Harvard CHIlD) a tente d'analyser les statistiques de morbidite incompletes de 1985 emanant d'etablissements sanitaires tres divers. Les questionnaires n'etaient pas standardises et les categories de problemes de sante" en resultant etaient II tres generales, ce qui refletait l'incapacite de nombreux agents de sante peu qualifies a faire des diagnostics precis. Les resultats de cette enquete sont resumes au Tableau 16. L'echantillon est biaise puisqu'il ne comporte que les cas pour lesquels les patients ont cherche a se faire - 119 - Isoigner, mais il donne une idee des problemes sanitaires d'ensemble. La dysenterie et d'autres maladies diarrheiques sont un probleme majeur et, selon une etude de 1983, 70 % des deces constates parmi les enfants de moins de cinq ans seraient dus ou lies a la diarrhee. 52 Les maladies "cachees" derriere ces grandes categories sont notamment le paludisme, la rougeole et une caren.ce en vitamine A. La malnutrition n'est generalement pas declaree, meme si ,elle est souvent associee a d'autres problemes de sante. Plusieurs enquetes sur l'etat nutritionnel de la population ont ete effectuees lors de la secheresse de 1984/85, notamment par plusieurs ONG et organismes confessionnels, mais les etudes ont ete beaucoup moins nombreuses ces deux dernieres annees. Au plus fort de la secheresse, le Centre americain de protection sanitaire (CDC) a fait une enquete sur les secteurs urbains de la zone sahelienne et a conclu que 10 a60 % des enfants de moins de cinq ans souffrai,ant de malnutrition aigue. 53 Les specialistes de la sante affirment aujourd'hui qu'i1s constatent peu de cas de malnutrition aigue, mais que la denutrition chronique est courante. Tableau 16: PROBLEMES DE SANTE EN 1985 Pourcentage de cas Diarrhees 15 Fievre 11 Trauma ~e toutes sortes 10 Maladie respiratoire aigue 8 Affecticns oculaires 7 Maladies ORt 6 Maladies du systeme digest if 6 Maladies de peau 3 Blennongie 3 Maladies osseuses et des articulations 2 Divers 29 Total 100 Source Projet de restauration de 1a p1anification sanitaire, Etude pre1iminaire des problemes de sante au Tchad, 1985. 2. L'administration de la sante et son cadre institutionne1 255. Le Ministere de 1a sante publ~que (MSP) est en principe responsf.~bledes services de soins de sante au plan national, mais 1e Minister:e de 1a defense dispose de nombreux groupes sanitaires mi1itaires et le Min:.stere des affaires sociales (MAS) gere un certain nombre de pr~gra~les de protection materne11e et infantile. Le MSP comprend sept directions: 1) medecine preventive et sante rura1e; 2) medecine 52/Banque africaine de developpement, Deve10ppement des services sanitaires dans.la Repub1ique du Tchad, p. 5. - 120 hospitaliere et urbaine; 3) soins de sante primaires, 4) genie sanitaire; 5) pharmacies et laboratoires d'analyses medicalesj 6) formation professionnelle et education sanitaire, et 7) affaires administratives et financieres. Les trois' premieres s 'occupent directement de soins de sante, mais leur action est souvent mal coordonnee au niveau des prestations d'ou une utilisation inefficace d'un personnel, d'un materiel et d'installations tres restreints. La coordination des soins de sante se fait generalement a l'echelon central, mais tres peu au niveau regional ou aux centres de soins. On s'efforce actuellement d'ameliorer cette situation en utilisant, par exemple, Ie reseau de centres de protection maternelle et infantile du MAS pour le programme national de va:cination. 256. Ce qu'il y a de plus frappant dans le systeme de soins de sante, c'est qu'il se compose en fait de multiples systemes independants. Consideres comme l'un des besoins les plus fondamentaux, les soins de sante ont fait l'objet de nomhreuses interventions prolongees de la part des ONG, des organismes de bienfaisance et des organismes confessionnels. Nombre d'entre eux ont cree des reseaux de soins qui, dans la plupart des cas, fonctionnent independamment du systeme de sante national. L'ONG medecins sans frontiere (MSF), en particulier, assure pratiquement tous les services de soins de sante dans neuf des treize regions du pays. Medecins sans frontiere supplee au systeme du Ministere de la sante ou le complete, encore que l'organisation agisse de maniere assez independante. Ces systemes par alleles ont joue un role essentiel - et louable - compte tenu du cruel manque de ressources du MSP, mais ils rendent infiniment plus complexes la coordination des services de sante, et la definition et la mise en oeuvre d'une strategie nationale. Leur presence n'incite pas non' plus le Gouvernement a faire un effort pour developper les services publics de soins de sante, ce qui pourrait s'averer dangereux si l'une des principales organisations de sante se retirait du pays. Cette menace risque de se materialiser bientot puis que MSF envisage de reduire serieusement ses activites au Tchad. 3. Definition de priorites en matiere de soins de sante 257. L'absence de statistiques standardisees et globales sur les problemes sanitaires et les besoins medicaux est un handicap pour les planificateurs. Depuis deux ans, les responsables du projet HIID, qui travaillent en cooperation avec Ie MSP, se sont efforces de m_ -re au point un systeme national d'informations sur la sante et d'apyrt .. _~e a leurs homologues tchadiens a exploiter des donnees recueillies. Un questionnaire standardise a ete mis au point; il a ete juge acceptable par tous les services de soins de s~nte, publics ou prives, et il repond aux besoins de planification du MSP. Le systeme est desormais en place, mais une bonne part du financement destine au projet doit prendre fin en septembre 1987, alors qu'il faudrait davantage de temps pour former les homologues tchadiens, roder le systeme et s'assurer qu'il fournit les informations necessaires a la planification dans le secteur de la sante. 258. Selon les indications du Plan interimaire, l'objectif du Gouvernement dans Ie secteur de la sante est d'ameliorer l'etat sanitaire du plus grand nombre au moindre couto Cela impliquera une action sur trois fronts : i) medecine preventive (campagnes d'immunisation, programmes de nutrition, protection maternelle et infantile, genie sanitaire, etc.); - 121 ii) mei:"leur acces aux soins de sante (soins de sante primaires, financement de petits dispensaires, services pour ~es handicapes, etc.); et iii) mei11eure qua1ite des soins (par exemp1e, financement de programmes de forrcation de type universitaire et formation en cours d'emp1oi). Une equipe technique de l'OMS est chargee d'epau1er 1es services de p1anification du MSP. C.~rtains elements de 1a strategie gouvernementa1e sont mieux de finis que d' a1:Ltres, ceci en grande partie se10n que 1es donateurs sont plus ou moins d i.sposes a. financer tel ou tel programme. Le Programme e1argi de vaccina~ior:. (PEV), par exemp1e, est re1ativement bien defini et a beneficie d'une alsistance technique et financiere considerable de 1a part de 1a communa .lte des donateurs. Toutefois, faute de personnel qua1ifie, 1e PEV n'a pas atteint jusqu'ici ses objectifs annue1s. De meme, 1e programme de rehydra::ation orale a ete defini et mis en oeuvre, mais 1es riva1ites entre 1e MSP~t :le MAS ainsi que l'insuffisance de personnel qua1ifie ont ra1enti son exe!ution. D'autres priorites dec1arees, comme l'adduction d'eau et l'assaillissement ou 1es services pour 1es handicapes, ont beneficie d'une aide eXI:erieure beaucoup moins importante et sont moins bien definis. I1 importe que 1e MSP integre ces divers elements en une strategie sectorie11e d'enseml)le, afin d'optimiser l'affectation des ressources entre 1es nombreq!;es priorites concurrentes et d'encourager 1es bai11eurs de fonds a. diversifier leur assistance. 4. Personnel et eguipements pour 1es soins de sante 259. :,e budget limite du secteur de 1a sante est bien trop eparpil1e : de nombreux etablissements sont de1abres; i1 n'y a ni 1its ni materiel. Les etagere.s des pharmacies sont souvent vides. Et une grande partie des agents de sar.te n'ont qu'une formation rudimentaire; ils sont incapables de reconnaitre et de traiter les maladies courantes. Les besoins medicaux de l' armee vi,mnent encore peser sur ce systeme chancelant. La proportion effect:IlTe de medecins et d'infirmiers est 1a meme que dans d'autres pays subsaha rie:lS a. faible revenu, c' est-a.-dire qu' e11e est environ deux e. trois 'fois plus faible que Ie minimum recommande par l'OMS (voir Tableat; 17," Moins de 1a moitie des medecins re1event du MSP; 1es ONG (surtot;t MSF) en comptent 22 %, les organismes de bienfaisance 15 %, et les organis:llles confessionnels 15 %. Outre Ie personnel recense au Tableau 16 ci-dessous. i1 y a, se10n 1es estimations etablies, 350 travailleurs sanita:Ires vil1ageois, peu ou pas qualifies, finances par 1es communautes locales. Selon les estimations officie11es, il y a d'autre part aut ant de medecir.s tchadiens etablis a. l'etranger qu'i1 y en a au Tchad - situation c1assi~ue dans 1es pays qui n'ont pas d'eco1e de medecine. 260. L'Eco1e nationa1e de sante pub1ique et 1e service social (ENSPSS) forme des infirmieres d'Etat, des infirmieres sages-femmes et des speciaJistes de l'hygiene (trois ans d'etudes), ainsi que des infirmiers, des agEnts sanitaires et des travai11eurs sociaux (deux ans d,etudes). Enviror. 300 etudiants frequentent l'ENSPSS, mds 1a qualite de 1a formation souffrE serieusement du manque de credits pour payer les instructeurs, 1es manue1~, 1e materiel et 1es fournitures. A la fin de 1986, 1e debut de l'anneE scola ire 1986/87 avait ete remis a. une date indeterminee faute de credit~. Les donateurs ont finance des bourses d'etudes pour l'ENSPSS ces dernieles annees, mais ils reduisent l'aide fournie dans ce domaine et ce1ui du secteur de la sante en general pour elargir le champ des activites de deve101'pement. - 122 Tableau 17 PERSONNEL ET EQUIPEMENTS DU SECTEUR DE LA SANTE, 1986 Services Services Personnel publics 11 prives 11:. Total Medecins 63 67 130 Infirmiers 1.141 312 1.453 Autres personnels 714 45 759 Total 1.918 424 2.342 Eguipements Hopitaux 5 3 8 Centres medicaux 17 4 21 Infirmeries 19 4 23 Dispensaires 140 66 206 Postes sanitaires 1 14 15 Centres de sante preventive 8 8 Centres de sante maternelle et infantile 22 22 Postes sanitaires militaires 111 111 Total 323 91 414 11 Services du Ministere de la' sante publique, du Ministere des affaires sociales et du Ministere de la defense. 11:. Organismes confessionnels, ONG, donateurs. Source : Ministere de la sante publique et Banque africaine de developpe ment, Developpement des services de sante dans la Republigue du Tchad, avril 1986. 261. Trente pour cent du personnel de sante du MSP et les deux tiers du corps medical du Ministere travaillent a N'Djamena, qui, selon les estimations, represente 8 % de la population. Ce desequilibre est attenue par Ie personnel de sante des organismes prives, qui travaillent pour la plupart dans d'autres regions. ,Les equipements sanitaires publics sont plus egalement repartis mais si l'oh y ajoute les equipements prives, la zone soudanienne se trouve tres favorisee. En 1977, il Y avait 168 etablissements relevant du Ministere de la sante publique et, en 1986, on en comptait 190, l'augmentation etant due surtout a la decision du Gouvernement de multiplier lespetits dispensaires et les postes sanitaires pour ameliorer l'acces aux soins de sante primaires. 262. II faut egalement ameliorer l'acces aux produits pharmaceutiques. Le MSP dirige la pharmacie nationale (PASP), qui est chargee d'approvisionner les etablissements du MSP en medicaments et autres produits pharmaceutiques figurant sur la liste officielle des medicaments "essentiels". Ces dernieres annees, tous les achats de la PASP ont ete finances par l'exterieur, mais cela n'a permis d'approvisionner qu'environ la moitie des centres du MSPj une partie des etablissements restants a ete approvisionnee directement par les ONG et les organismes de bienfaisance. Les services sanitaires de l'armee se fournissent aussi aupres de la PASP si - 123 besoin est, ne laissant souvent pas grand-chose aux centres civils. Les etablis~ements de sante prives sont generalement approvisionnes par les organismes qui les financent. De plus, la PHARMAT, une societe mixte qui a Ie monopole de droit des importations de produits pharmaceutiques (sauf pour les procluits PASP), fournit au prix de gros environ 75 pharmacies privees, situees pour la plupart a N'Djamena ou pres de N'Djamena. On trouve egalement des medicaments et de.s produits pharmaceutiques sur Ie marche parallei.e; selon certains, ce marche permettrait d' approvisionner non moins de 1.001) pharmacies de village montees par des communautes locales. 5. Le financement de la sante 263. Du fait de la diversite et de l'autonomie des divers services de soins d~ sante, il est difficile d'evaluer les depenses globales du secteur. Les res~ources publiques consacrees a la sante sont faibles et ne permettent pas de ::ouvrir les depenses de personnel et les frais de fonctionnement du MSP. L'assistance exterieure en finance une partie, ainsi que tout l'equipament et Ie cout des projets. Entre 1984 et 1986, les depenses du MSP ont ete limitees au tiers environ des mont ants budgetises - entre 400 et 500 mil:lions de francs CFA par an, soit tout juste 2 a 3 % du budget de l'Etat. Cela equivaut a moins de 100 francs CFA (0,30 dollar) par habitant. En reval'lche, Ie volume moyen de l' aide decaissee pour Ie secteur de la sante entre 1983 et 1985 a atteint plus de 3 milliards de francs CFA par an. En 1986, les decaissements ont depasse 5 milliards de francs CFA, soit approxi:nativement 1.000 francs CFA (3 dollars) par habitant. I1 semble toutefo:ls que les nouveaux engagements dans Ie secteur de la sante diminuent du fait que les donateurs diversifient leur aide. Le Gouvernement devra donc ttl:,')uver d'autres moyens de financer les soins de sante. 264. Une solution, surtout pour les charges recurrentes, consisterait a faire payer les services de sante et les produits pharmaceutiques. Le MSP facture symboliquement les consultations a 100 francs CFA; l'hospitalisation est gratuit.e, de mame que tous les produits pharmaceutiques de la PASP. Les recettes declarees au MSP ont ete estimees a un total de 43 millions de francs CFA en 1986. Toutefois, elles ne financent pas directement la sante; elles sont versees au Tresor. La perception des sommes dues pour les servicEs de sante est, semble-t-il, fantaisiste; si perception il y a, l'argert sert souvent a financer les besoins immediats de l'etablissement concerre (comme l'achat de medicaments sur Ie marche parallele, quand il n'est Fas utilise a d'autres fins). 265. La PHARMAT vend ses produits aux prix officiels qui etaient lucratjfs. Avec une assistance technique de l'USAID, la PASP a lance une operatjon pilote avec quelques pharmacies, l'objectif etant de couvrir les frais de fonctionnement grace au produit des ventes. De nombreux etablissements geres par les ONG et les organismes confessionnels font regulierement payer leurs services et leurs produits pharmaceutiques et ils reussissent souvent a couvrir leurs depenses de fonctionnement. Le nombre croissent de dispensaires et de pharmacies organises par les communautes donne E penser que l'acces aux soins de sante est sans doute un obstacle plus important que Ie pouvoir d'achat. Le Gouvernement do it etudier les soluticns permettant de recouvrer une plus grande partie des couts en facturent les services de sante sans toutefois instituer des tarifs prohib~tifs qui limiteraient l'acces de nombreux Tchadiens aux soins de base. - 124 * * * 266. Faute de donnees socia1es de base (par exemp1e, sur 1e revenu, l'emp1oi, 1a consommation, 1es conditions de sante et de nutrition et l'education), i1 a ete diffici1e d'effectuer des analyses, de prendre des decisions et d'etab1ir des programmes pour 1utter contre 1a pauvrete. Pour y remedier, 1e Gouvernement tchadien a decide de participer a un projet regional, intitu1e "Dimensions socia1es de l'ajustement structure1", qui est finance par 1e PNUD et execute par 1a Banque mondia1e. L'objectif est de recuei11ir des donnees sur toute une serie d'indicateurs sociaux afin d'eva1uer 1es effets des phenomenes economiques et des mesures d'ajustement sur 1es conditions de vie de differentes categories de 1a societe tchadienne. 11 est prevu de creer un systeme permanent d'enquete sur 1es menages au sein de 1a Division de 1a statistique du Ministere du Plan, en cas de besoin avec une assistance technique au depart. Une enquete sur 1es niveaux de vie sera entreprise pour obtenir des donnees en vue d'une serie d'etudes socio-economiques sur 1a base desque11es 1es pouvoirs publics definiront des priorites. Ainsi, i1s devraient etre mieux a meme de formu1er des po1itiques et des programmes de deve10ppement susceptib1es d'ame1iorer 1e sort des plus desherites et/ou de compenser 1es effets negatifs de l'ajustement economique sur certaines categories de 1a population. Dans un premier temps, une enquete demographique sera entreprise prochainement, dans 1e cadre d'un projet d'assistance technique de 1a Banque mondia1e. Cette premiere enquete permettra d'etab1ir une base de sondage appropriee en vue de l'enquete sur 1es niveaux de vie. - 125 VI. LES DETERMINANTS DE L'AVENIR 267. Un certain nombre de facteurs intersectoriels, economiques et non economiques, quantitatifs et qualitatifs peuvent influencer l'avenir d'un pays. Ce chapitre examine ceux qui sont les plus importants pour Ie Tchad : i) la stabilite politique, ii) les contraintes qui pesent sur les ressources interieures, iii) les investissements et l'assistance exterieure et iv) :La gestion economique. Ces facteurs ainsi que les facteurs sociaux examines dans Ie chapitre precedent - s'ils n'ont pas toujours un rapport direct avec les projections etablies, affectent la rapidite, l'ample:ur et la gualite des changements que l'on peut attendre : leur etude sert dcnc de prealable a celIe des projections presentee au chapitre suivant. A. LE, climat politigue 268. ~epuis l'independance, l'instabilite politique est un determinant majeur de l'evolution de l'economie tchadienne. II n'entre pas dans Ie cadre cle ce rapport d'examiner les tenants et les aboutissants de ce phenomi!ne, mais il n'est pas possible de l'ignorer parce que, pour realiser son p01entiel economique, le Tchad doit etre politiquement stable. La suite 4te ce rapport se fonde donc sur 1 'hypothese que cette condition est rempli.;,. Cet~te hypothese est necessaire du point de vue de l'analyse, mais n,lle est egalement justifiee puisque les efforts concertes du Gouverllement pour encourager l'unite et la reconciliation nationales porten':, actuellement leurs fruits. En consequence, au plan de la securite interi"lure et exterieure, la situation est aujourd'hui la meilleure qu'ait connue le Tchad depuis dix ans, ce qui augure bien de l'avenir. L'objet de cette ::ourte section n' est pas de speculer sur les perspectives de la stabilLte politique, mais d'examiner quelles en sont les repercussions sur le tri',le plan des depenses consacrees a la securite, des prises de decisim et de l'aide exterieure, facteurs dont il faut tenir compte dans Ie cad :~e c' une evaluation des perspectives economiques. 269. A priori, avec l'amelioration de la situation interieure et exteri:~ure, les depenses consacrees a la securite devraient diminuer. Vu l' inse :~urite persistantea la frontiere du Tchad, il ne serait pas realiste de pen:ler que leur reduction va etre spectaculaire dans les annees qui vienne:l.t. En outre, cette reduction devra probablement s' accompagner de depens:!s de reconstruction et de rehabilitation dans Ie Nord. Pour cette raison:, les avantages financiers nets que Ie reste du pays retirera de l' amel :loration de la securite ne seront sans doute pas importants; il faudra au contraire faire attention qu'ils ne soient pas negatifs. A 1 'heurl~ actuelle, une importante partie des depenses de securite est financee par l'exterieur. Une reduction de ce financement qui ne s'accompagnerait pas d'une reorientation des credits vers l'aide au developpement ou a la reconstruction du Nord pourrait avoir un impact negatif sur les finances du pays. 210. C'est dans les domaines de la prise de decision et de l'aide exteri,!ure que les avantages decoulant de l'amelioration de la securite - 126 seront sans doute 1es plus importants. En principe, on pourra consacrer plus d'attention aux questions economiques et on a deja commence a 1e faire. L'ame1ioration de 1a securite devrait ega1ement se traduire a 1a fois par une diversification et une expansion de l'assistance exterieure dans la mesure ou 1es bailleurs de fonds qui connaissent moins bien 1e Tchad accepteront de lancer des operations dans 1e pays et pourront 1e faire et par de mei11eures possibi1ites d'attirer une assistance technique plus qua1ifiee. Cela ne sera cependant ni facile ni automatique. Le prob1eme pour 1es autorites sera de fonder autant que possible 1es choix economiques sur des considerations economiques p1utot que po1itiques. Ce1a ne sera pas facile parce que les choix ne sont pas simples : certaines decisions, qui sont va1ab1es d'un point de vue economique, peuvent avoir un cout po1itique inacceptable a10rs que d'autres, fondees sur des considerations po1itiques (comme, par exemp1e, la promotion de l'unite nationa1e), peuvent avoir un effet benefique sur l'economie. D'autre part, l'ame1ioration de 1a securite n'aura pas automatiquement ou necessairement un impact favorable sur l'aide; i1 faudra que 1e Tchad etab1isse et entretienne de bonnes relations avec l'exterieur, et en particu1ier qu'i1 augmente son commerce avec 1es pays voisins. En resume, si 1es avantages economiques de 1a stabi1ite peuvent etre importants, i1s dependront de 1a maniere dont 1e Tchad "gerera" cette stabi1ite. B. Les contraintes qui pesent sur 1es ressources interieures 1. La contrainte des recettes 271. La presente section examine 1es ressources financieres de l'Etat recettes fisca1es, "fonds speciaux", et impots "exceptionnels". Dans 1a section suivante, on examinera 1es consequences de 1a contrainte financiere sur l'administration et 1a politique du deve1oppement. 272. Recettes fisca1es. Au Tchad, 1a base d'imposition est faible, par rapport aux dimensions de l'economie de subsistance et du secteur non structure, car 1e secteur moderne est de tai11e modeste et Ie niveau moyen des revenus est bas, sans grande variation de part et d'autre de 1a moyenne. En outre, 1a base imposab1e s'est encore reduite depuis 1e debut de 1a crise du coton. En 1986, 1es recettes fisca1es representaient 5 % du PIB, contre 9 % en 1977 et un record de 15 % en 1971. Par comparaison, en 1986, 1e rapport entre 1es recettes fiscales et Ie PIB etait de 22 % en Mauritanie, 19,5 % au Senegal et 12 % en Repub1ique Centrafricaine. La production petro1iere, surtout lorsque 1es exportations seront possibles, pourrait etre une nouvelle source de revenu a moyen terme. En dehors du petro1e, 1es possibi1ites d'augmenter 1a base d'imposition a court et moyen termes sont faib1es; on pourrait cependant reduire 1es exonerations et exemptions existantes, en particu1ier sur 1es droits d'importation, en vei11ant toutefois a ne pas decourager 1es importations financees au moyen d'aides exterieures qui sont jugees essentie11es pour 1e deve10ppement du pays. On pourrait aussi ame1iorer 1a structure des impots, notamment ceux qui frappent 1es produits petroliers et 1a commercialisation de l'elevage, ainsi que l'administration des impots. 273 Meme si 1e potentiel d'augmentation des recettes fiscales est limite, i1 faut, pour l'exploiter, que 1a charge fisca1e soit aussi - 127 1argemen.t repartie que possible; 1a structure de l'impot devra donc etre soigneusement etudiee pour maximiser son rendement sans decourager 1a production interieure et 1a commercialisation par 1es circuits officie1s. A l'heure actuelle, 1a charge fisca1e est supportee de maniere disprop()rtionnee par un assez petit nombre d' agents economiques, et en particuLier par 1es cinq grandes industries. Ce11es-ci figurent souvent en premier plan dans 1es principa1es sources de revenus du Tchad, et notamment par ordre d'importance decroissante dans 1es rubriques suivantes : droits d'impor~ation, taxe unitaire, impots sur 1es societes et impots sur 1e chiffre d'affaires (voir Tableau 23 de l'Annexe). En outre, comme on l'a vu au C:lapi tre IV, 1e prob1eme est exacerbe par l' amp leur de 1a fraude : une auguentation des impots amene une augmentation des prix, ce qui encourage la fraude, reduit 1es ventes interieures et 8 son tour diminue 1e rendemeilt de l'impot. 11 s'agit 18 d'un prob1eme structure1, qui a fait l'objet d'une reforme des 1972. A cette epoque, 1es impots avaient ete reduits pour faire baisser 1a fraude et stimu1er 1a production interieure, c'est-a·-dire pour e1argir l'assiette fisca1e et ainsi compenser 1es effets de 1a reduction du taux de l'impot. Cette reforme a echoue : 1e ratio impot/PIB a baisse, mais 1es echanges officie1s (comptabilises) et J.a producl=lon n'ont pas augmente. Cette experience montre qu'i1 faudra fai:t.e tres atlt:ention lors de l'e1aboration et de 1a mise en place de reformes de ce genre au Tchad. Avant d'essayer de renforcer l'administration des impots et de diver:sifier 1a base d' imposition, i1 faudrait mener une enquete sur 1es contribuab1es. 274. Fonds speciaux. 11 existe un certain nombre de fonds speciaux qui soH. per~oivent des taxes au nom de l'Etat, soit degagent des revenus de 1euIs propres activites. Bien que 1a c<.;.>mptabilite de l'Etat soit en train de s'ame1iorer sensib1ement (grace a l'adoption d'une nouvelle nomenclature budgetaire), 1es comptes de 1a p1upart de ces fonds presentent encore de nombreuses 1acunes - meme si certains sont assez bien geres comme le montre l'ana1yse succincte de leur situation et de leurs prob1emes qui est presentee ci-apres. 275. Le mandat de 1a Caisse de stabilisation du prix du coton (CSPC) etait ~aste. E11e devait stabi1iser 1es prix 8 1a production, financer 1e deficit de 1a COTONTCHAD, et jouer un role financier dans toutes 1es operatjons industrie11es et commercia1es du secteur. Si, au cours d'une campagr.e de commercialisation, 1a COTONTCHAD degageait un excedent, 1a CSPC en recEvait 80 % et 1a COTONTCHAD conservait 1es 20 % restants; en cas de deficit, ce1ui-ci devait etre finance en tota1ite par 1a CSPC. Entre 1971/7~ et 1983/84, 1a COTONTCHAD a transfere en gros 21 milliards de francs CFA 8 1a CSPC. Et pourtant, 1a Caisse n'a finance aucune des pertes de 1a COTONTCHAD en 1978/79, et en 1979/80, pas plus que ce11es enreghtrees depuis 1984/85. Les ressources' ont servi 8 subventionner les activit.es de 1 'ONDR et de l' IRCT, 8 investir dans des entreprises publiques ou 8 :,eur accorder des prets et 8 financer les frais administratifs (eleve!.) de la CSPC. Depuis la mise en oeuvre du Programme d'urgence, la CSPC nEi re~oit plus de transferts de la COTONTCHAD et elle ne peut donc plus j(luer son role; elle arrive toutefois 8 couvrir ses depenses en louant les bat.iments qu'elle possede. 276. L'existence du Fonds d'intervention des produits petroliers (FIPP) ne semble plus guere justifiee. Comme on l'a dit au Chapitre IV, le - 128 - Tchad importe du pet role du Nigeria et du Cameroun pour assurer 1a securite de son approvisionnement, bien que 1es prix demandes par ces deux pays soient differents. Pour resoudre ce prob1eme de difference de prix, i1 taxe 1e petro1e nigerian et subventionne 1e petro1e camerounais. Le Fonds, qui assume cette double fonction, devrait equi1ibrer ses comptes si 1es importations de petrole camerounais et nigerian se situaient dans 1e rapport 40/60. Etant donne que 80 a 90 % des importations proviennent du Nigeria, 1e FIPP devrait co11ecter d'importantes ressources, ce qui n'est pas 1e cas. Ce1a s'exp11que par 1a fraude (falsification du pays d'origine), mais ega1ement par 1a mauvaise gestion comptab1e et financiere. Etant donne que l'app1ication de 1a po1itique de perequation des prix s'est reve1ee diffici1e et que 1a majorite des importations proviennent a l'heure actuelle du Nigeria, i1 serait a priori rationne1 d'introduire 1e plus vite possible une taxe unique tenant compte du cout des importations et du prix de detail. Le Gouvernement est en train de preparer une reforme de 1a fisca1ite petro1iere a11ant dans ce sens. 11 faut aussi ame1iorer considerab1ement 1e recouvrement de l'impot aux frontieres. 277. En revanche, 1e role de 1a Caisse autonome d'amortissement de 1a dette (CAA) est justifie et e11e fonctionne convenab1ement puisqu'e11e assure 1e service de 1a dette avec ses propres recettes et 1e produit des impots qui lui sont affectes. A l'heure actuelle, e11e renforce ses capacites de recouvrement, et ses ressources sont inc1uses dans 1es comptes conso1ides de l'Etat. Les autres fonds sont 1a Caisse de stabilisation des prix du sucre, ~ue 1e Gouvernement a accepte de supprimer; 1a Caisse nationa1e de prevoyance socia1e (CNPS); 1e Fonds d'intervention rural (FIR), prive de res sources pour l'instant; 1a Caisse des anciens combattants et victimes de guerre (a1imentee par une part des taxes d'importation sur 1es produits petro1iers); et l'Office national des routes (OFNAR) qui, bien que n'etant pas un fonds au sens propre du terme, est ega1ement finance par un impot sur 1es produits petro1iers. G1oba1ement, 1e recours a ces fonds constitue une forme de taxation qui pese tres lourdement sur l'economie : environ 3 milliards de francs CFA en 1986, non compris 1a CAA. La recente decision de faire transiter ces fonds par 1e Tresor devrait permettre de mieux 1es controler, mais le role de 1a p1upart d'entre eux devrait neanmoins etre reexamine et ils pourraient tous beneficier d'une mei1leure organisation. 278. Impots exceptionne1s. Le premier impot exceptionnel a ete introduit en 1984, sous forme de versement d'un mois de sa1aire, pour contribuer a1a reconstruction nationale; cet impot a produit 1,8 milliard de francs CFA. En 1985, les autorites ont institue un impot secheresse et, en 1987, un impot variable destine asoutenir l'effort de guerre. Aucun de ces impots exceptionnels n'est inc1us dans 1e budget de l'Etat, bien qu'i1s pesent lourdement sur 1es contribuables. 2. Conseguences 279. L'examen ci-dessus amene les observations suivantes : 1e Tchad aura du mal a accroitre sensiblement ses recettes fiscales; pour des raisons structure1les, elles ont toujours ete faibles; - 129 une restructuration du systeme fiscal et parafisca1 permettrait neanmoins une certaine augmentation des recettes. Ce1a est particu1ierement vrai dans 1e cas des taxes petro1ieres; Hne reforme institutionne11e des fonds speciaux et des services de recouvrement de l'impot pourrait ega1ement amener une augmentation des recettes. La faib1Esse des ressources financieres a des repercussions sur : i) 1e fonctionr eme~lt de l ' administration; Ii) 1a contribution de l'Etat au financemE nt ::ies entreprises pub1iques et aux charges recurrentes; iii) 1a strategiE de deve10ppement. 280. Fonctionnement de 1 'administration. Avec leur traitement actue1, de nombrf!ux fonctionnaires ne peuvent pas faire vivre leur fami11e. Le traitemellt m>yen d'un fonctionnaire est d'environ 38.000 francs CFA par mois, a1< ,rs que, pour se 10ger et se nourr ir (et acheter 1e charbon ou 1e bois necf!ssaire~), une fami11e de quatre personnes doit depenser au moins 50.000 flanc:; CFA, sans compter 1'e1ectricite ou l'eau courante. Donc, si 1e fonct:"onnaire ou 1es autres membres de 1a fami11e n'ont pas d'autre emp10i, :,a faDli11e vit dans 1a pauvrete, sans pouvoir satisfaire ses besoins :,.es ?lus e1ementaires, en particu1ier pendant 1a saison seche, 10rsque 1es prix des produits a1imentaires ont tendance a augmenter fortemen i :.. La situation est peut-etre mei11eure qu' avant 1a guerre, mais e11e ne ii,aurait~ durer sans compromettre l'efficacite de 1'administration. 11 est done comprehensible qu'un des a objectifs moyen terme du Gouvernellent soit d'augmenter 1es traitements des fonctionnaires. Cependan:., vu les contraintes financieres, i1 est ega1ement important de vei11er il ce qu'une augmentation des traitements ne s' accompagne pas d 'une augmenta::ior. des effectifs de 1a fonction pub1ique. Le Gouvernement en est conscien::, tout comme du cout po1itique que ce1a represente. Le nouveau statut d ilIa fonction pub1ique, adopte en fevrier 1987, met fin au recrutemlnt automatique des dip10mes de l'universite; 1e recrutement se fera en i:onc.ti«)O des besoins et sur concours. Ce1a permettra a 1a fois de limiter .Les effectifs et d'ame1iorer 1a qua1ite de 1a fonction pub1ique. Le budge:: dE" f.:>nctionnement de 1 'Etat devra ega1ement etre suivi de plus pres. Lil lehabi1itation des batiments publics et 1e renforcement des services de I'administration vont necessairement se traduire par une augmental~ior'ies depenses de fonctionnement, notamment pour assurer l'entret:len necessaire des infrastructures rehabilitees. Vu l'insuffisance des reSi30UIces, i1 faudra fixer c1airement 1es priorites et gerer stricteml!nt 1e budget pour eviter 1es accumulations d'arrieres. 281. Contributions financieres. L'insuffisance des ressources a ega1ement des consequences sur 1a capacite de l'Etat a subventionner 1es entrepri,ses parapub1iques, a financer 1es charges recurrentes des projets de deve],oppement et a a faire face au service de 1a dette. Jusqu' present, 1es sub~entions aux entreprises pub1iques ont ete tres rares et d'un montant 1im,~te. Seu1e 1a SODELAC a rec;u des subventions d'exp10itation en 1985. Comme nous l'avons vu, certaines recettes fisc ales et parafisca1es sont affectees acertains organismes, mais pour financer 1es services qui incombert a l'Etat : entretien des routes dans 1e cas de l'OFNAR, services de vu1gerisltion dans 1e cas de 1'ONDR. 11 importe cependant d'eviter d'affecteries res sources fisca1es ades activites qui pourraient etre - 130 financees par l'aide exterieure. Ceci parait particu1ierement va1ab1e pour 1e Fonds d'intervention rural, cense etre finance par l'Etat mais qui, vu sa nature et ses objectifs, pourrait l'etre par l'assistance exterieure. En resume, les entreprises publiques devraient representer une charge aussi 1egere que possible pour 1e budget de l'Etat. C'est egalement vrai des couts recurrents des projets. Une grande proportion des projets realises avec 1e concours de l'aide exterieure (voir 1a prochaine section) financent les charges recurrentes, souvent en liaison avec le financement des investissements. 282. Strategie du developpement. La grande insuffisance des res sources de l'Etat souligne combien i1 est necessaire que les co1lectivites participent au financement ou a 1a fourniture des services d'utilite pub1ique. Cette participation est deja importante dans un certain nombre de domaines te1s que 1a sante, l'education (voir Chapitre V) et l'a1imentation en eau. 11 faut sa1uer cet effort et 1 'encourager , mais ce1a ne sera ni facile ni rap ide car cela exige une action de preparation et de formation, domaine dans leque1 certaines ONG peuvent avoir une experience precieuse. 283. Pour ne pas avoir a assumer des responsabilites qu'i1 ne peut pas financer, l'Etat peut aussi encourager 1e secteur prive. Toutefois, comme on l'a vu au Chapitre IV, le developpement de ce secteur suppose une aide exterieure et un effort de formation et de renforcement des institutions, et c'est une tache de longue haleine. 11 est evident que, vu l'insuffisance de ses ressources, l'Etat ne peut financer pendant longtemps des operations structurel1ement deficitaires, meme si el1es sont justifiees. 11 faut donc choisir et concevoir les projets de maniere a maximiser l'autofinancement des charges recurrentes, quitte a choisir des projets moins ambitieux. 284. Dans un pays comme Ie Tchad, ou l'economie est fragile, chercher a obtenir un taux de croissance e1eve par une multiplicite de programmes gouvernementaux pourrait rapidement se traduire par un grave desequilibre des finances publiques et de la balance des paiements. 11 vaudrait mieux encourager une croissance moderee mais soutenue, en accordant une importance particuliere au deve10ppement du secteur rural, qui est a la fois solide et dynamique et qui constitue 1a base de liens sociaux importants, difficiles a retab1ir une fois qu'ils sont brises. Le mouvement cooperatif au Tchad est mal connu; cependant, pendant 1a guerre, de nombreux groupements "spontanes" ont ete crees pour prendre en charge certains services publics (sante, education, par exemple) et pour lancer des operations productives. Estimant que ces groupements sont appeles a jouer un role decisif dans le developpement du pays, 1e Gouvernement a entrepris, avec l'aide du BIT, l'inventaire des cooperatives. En outre, Ie CEFOD est en train de realiser une etude, financee par l'OXFAM, sur la nature et les operations de ces groupements. C. Aide a l'investissement et au deve10ppement 285. Les investissements publics ont ete tota1ement finances par 1es aides exterieures dans les annees recentes, tout comme l'ont ete une grande partie des couts recurrents de ces investissements. Compte tenu des faibles possibilites d'augmenter les revenus fiscaux au Tchad, 1a - 131 communtl,ute des bai11eurs de fonds doit etre prete a poursuivre, pendant longtentps encore, l'essentie1 des couts recurrents et 1a tota1ite des investissements dans 1e domaine des projets de deve1oppement, ainsi que 1es servic(,s sociaux de base te1s que 1a sante et l'education. 286. Au cours du dernier trimestre de 1986, 1es autorites tchadiennes, avec :,' aide de 1a Banque mondia1e et 1a cooperation des principaux bai11et,rs de fonds, ont dresse l' inventaire des proj ets d' aide en cours ou devant etre lances en 1987 (al'exc1usion de l'aide budgetaire et de l'aide mi1ita:,re). Cet inventaire devait surtout servir a preparer un budget d'inve~;tissement pour 1987 et, plus tard, un programme d'investissement p1uriatlnuel. I1 a couvert aussi bien 1es projets d'investissement que 1es projet~, d'aide, en partie parce qu'il etait difficile de dHferencier l'assi~,tance al'investissement des autres types d'assistance (financement des ch~,rges recurrentes, assistance technique) , mais ega1ement parce que l'inveHtaire des projets d'aide avait en soi une valeur ana1ytique. Les donatetlrs "nt offert une aide precieuse tant en fournissant qu'en verifiant 1es dOllnees. Cet inventaire presente cependant un certain nombre de points faib1e~." dus a divers facteurs : manque de standardisation des rapports des bai11etlrs de fonds, difficu1te de reconstituer 1es series de donnees a des fins Et.ENT MAL --,- ana Deve I :lPP8ftIElI1t reg 1 I Integra 13 3.519 15 5.425 30% 321 Deve 1:lPP8fI1ElI'lt sector IeI 15 3.123 18 5.703 27% sax Sl{Jpc:,t Inst ltut Ijets de reconstruction d'une nouvelle capacite productive; iii) Ie fait q .1e 1 'on prevoit que ces investissements et la politique a moyen terme du Tch:ld E,uront un impact positif sur la production avec un deca1age de trois i qtlatre ans, et que la productivite du capital augmentera dans la mesure ou la par~ relative des operations d'urgence (qui visent a empecher une ch,lte de la production) diminue au profit des projets axes sur Ie developper:,ent, qui visf!nt a stimuler la production; iv) Ie niveau deja e1eve de 1a production vivriere en 1986 (annee de reference) autorise par des conditions climatiques favorab1es; et v) Ie demarrage des operations de raffin.~. du petrole en 1993. La raffinerie devrait permettre de couvrir envircn 80 % de la demande interieure, soit 83.000 m3 ; aux prix moyens des produits petro1iers en 1987, cela represente une valeur ajoutee de 10,8 n.ilLards de francs CFA (34 millions de dollars), soit 4,6 % du chiffre retem: pOir Ie PIB de 1993 (sans Ie petrole). En fait, il est possible que la prcduccion debute avec un ou deux ans d'avance, comme indique au Chapitre IV (Section B); on a admis qU'e1le debutera en 1993 pour rester dans les limites de 1a prudence. 311. Les projections relatives aux taux de croissance par secteur sont nicapitulees au Tableau 19. Selon les estimations, Ie PIB augmentera a un rythme annuel moyen d'environ 2 % jusqu'en 1989, pour passer a 2,4 % pendant la peliode 1989-92 et a 4,7 % pendant la periode 1992-95 si l'on tient comptl: de la production de petrole 3,2 compte non tenu du petrole. En 1993, grace a la production du petrole, 1e taux de croissance du PIB devrait atteindre 7,7 %, pour retomber a 3 % l'annee suivante et 3,3 % en 1995 (voir Tableau 34 de l'Annexe). Ainsi, au debut de 1991, Ie taux de croissance du PIB dHvrait depasser celui de la population, d'ou une legere amelioration du revenn par habitant. On a admis que la production de ~ resterait stable (100.1)00 tonnes) jusqu'en 1992 et qu'elle augmenterait par la suite de 1 % par an jusqu'en 1995; cette modeste augmentation permettra au Tchad de conse;'ver sa part du marche mondia1 (d'apres les projections, les expor~ations augmenteront a ce rythme). La production de cerea1es augmeltera au debut de 2 % par an a partir de 1986, annee de reference pendalt laquelle la production etait relativement elevee; cette projection - 148 est peut-etre optimiste car elle implique que les conditions meteorologiques resteront favorables ou que l'amelioration des pratiques culturales permettra d'obtenir des resultats egalement favorables. En fait, jusqu'en juillet 1987, les pluies sont tombees de fa~on sporadique et au mauvais moment, ce qui amene certains observateurs a prevoir une legere baisse de la production cerealiere en 1987. Si cela se confirme, il faut s'attendre a ce que le taux de croissance reel du PIB soit inferieur a 1 % en 1987, de sorte que, dans les annees suivantes, la croissance devrait s'accelerer pour qu'un taux moyen de 2 % soit maintenu entre 1987 et 1989. Le taux de croissance prevu pour l'elevage correspond au taux de reproduction pondere des diverses especes. La croissance du batiment va se ralentir apres la periode de reconstruction intensive d'apres-guerre, mais elle restera nettement superieure au taux de croissance du PIB, et alignee avec de l'evolution de l'aide (voir ci-dessous). Pour tous les secteurs, et notamment les transports, le commerce ~t les services publics, les projections prevoient une accele~ation de la 9ro~ssa~ce apres 1989 et surtout apres 1992, non ~ cause du petrole mais plutot a cause de l'accroissement de la productivite du capital. En fait, le coefficient marginal de capital devrait etre ramene de 10,6 % en 1990 a 4,5 % en 1995; la productivite du capital, qui est l'inverse du coefficient de capital, passera de 9,4 % a 22,2 %. Pendant cette periode, le ratio de l'investissement au PIB sera de l'ordre de 16 a 17 %. Tableau 19 CROISSANCE DE LA PRODUCTION GLOBALE, 1986-1995 (pourcentage) Taux de croissance annuel moyen 1986-89 1989-92 1992-95 PIB 2,0 2,4 4,7 PIB, pet role non compris 2,0 2,4 3,2 Valeur ajoutee Agriculture 2,0 2,5 3,3 Coton 1,7 0,0 1,0 Cereales 2,0 2,8 3,5 Elevage 2,4 2,4 2,4 Entreprises manufacturieres, 0,8 1,6 2,2 usines d'egrenage non comprises 0,8 2,0 2,4 Batiment 12,0 8,5 9,0 Commerce/transport 1,8 2,5 3,5 Services 2,0 2,5 3,5 312. Commerce exterieur. .Les exportations de marchandises devraient a peu pres doubler en valeur entre 1986 et 1995, essentiellement a cause de l'amelioration prevue des ~ du coton et de l'augmentation des exportations de betail en volume (Tableau 20). La composition des exportations a ete profondement modifiee en 1985, lorsque la part du coton a brutalement diminue; pendant la periode couverte par les projections, elle restera inferieure a 50 %, celle de l'elevage etant d'environ 35 %. La - 149 structure des importations de marchandises devrait elle aussi etre profonde,nent modifiee : premierement, la forte production vivriere que 1'on prevoit se traduira par une reduction des importations de denrees alimentaires : environ 25 % en valeur nominale et 50 % en valeur reelle par rapport au niveau relativement faible de 1986. L'aide alimentaire diminuera fortement, pour se stabiliser a quelque 5.000 tonnes par an pour 1993-95; elle sera seulement destinee a la realisation de programmes speciaux tels que les programmes de soins maternels et infantiles ou les programmes d'alimertation scolaire; deuxiemement, les importations de petrole devraient diminuet de pres de 80 ; lorsque la :afffnerie,commencera a produire, en 1993. En revanche, les importations liees a l'execution des projets (biens d'equipEment et mate~iels s'y rapportant) devraient presque tripler entre 1986 et 1995. Ces tendances se conjugueront pour accroitre d'environ 100 miL ions de dollars le desequilibre commercial et le porter a 206 miL ions de dollars en 1995. Tableau 20 : PROJECTIONS CONCERNANT LE COMMERCE DE MARCHANDISES (millions de dollars) 1986 1989 1992 1995 Exporta;:ions 2 f.o.b. 99 133 163 198 Cot:m 43 63 78 93 Ele'lage 35 45 55 68 Texl:iles 5 5 6 7 Divl~rs 16 20 24 30 Importa I:; ions 2 f.o.b. 11 207 295 366 40 Denrees alimentaires 24 23 18 19 Autres biens de consommation 54 71 88 107 Petcole 27 36 44 11 BiEns :'ntermediaires industriels 28 47 58 79 Malchandises liees a l'execution ces :)rojets 54 100 135 156 Dhers (non classes) 20 18 23 31 BalancE commerciale -118 -162 -203 -205 11 En 1986, les importations globales (evaluees en fonction du montant, en billets de banque tchadiens, rec;u dans les autres pays membres de la BEl,C) ont ete reparties, pour les projections, entre les produits al:.mentaires (20 %) et les autres biens de consommation (60 %). Voir Talrlea.l 12 de l' annexe. 313. Aide et endettement. Le volume total de l'aide exterieure au Tchad Hevrait passer de 148 millions de dollars en 1986 a 443 millions en 1995, ·::e ql.1i represente un taux de croissance moyen de 13 % par an en valeur nomina.i.e, et une augmentation de plus du double du mont ant de l'aide par habita:lt (Tableau 21). Malgre cette augmentation rapide, le montant de l'aide par habitant evalue en dollars de 1986 sera inferieur en 1995 a celui dont Olt recemment beneficie un certain nombre de pays africains a faible - 150 revenu, qui n'ont pourtant pas ete devastes comme le Tchad. 54 (La faisabilite de cette forte augmentation de l'aide au Tchad et son influence sur les projections sont examinees dans la Section 2.) La structure de l'aide au Tchad devrait changer sensiblement dans les prochaines annees, la part des prets a moyen et long termes devant augmenter rapidement, passant de moins d'un cinquieme du total des decaissements aujourd'hui a pres de la moitie en 1995. Cela suppose l'augmentation rapide des prets consentis par les organisations internationales et multilaterales. Bien qu'en principe assortie de conditions tres liberales (IDA), tant pour les taux d'interet que pour le differe d'amortissement, cette aide entrainera une hausse reguliere des paiements d'interet. Le ratio du service de la dette devrait rester faible par rapport a celui de la plupart des pays, mais il grevera lourdement le fragile budget tchadien. En outre, a cause de cette tendance, le volume total du montant decaisse et non rembourse de la dette sera mUltiplie par sept : d'environ 200 millions de dollars en 1986, il passera a plus de 1,3 milliard de dollars, soit environ 80 % du PIB, en 1995. Etant donne que la quasi-totalite de la dette actuelle ou projetee est ou sera contractee a l'egard d'organisations multilaterales, le reechelonnement n'a pas ete pris en ligne de compte dans les projections. 54/ 52 dollars pour le Tchad en 1995, contre 80 dollars pour la Gambie, 70 dollars pour la Somalie, 61 dollars pour la Guinee-Bissau et 52 dollars pour le Senegal en 1984. - 151 Tableau 21 PROJECTIONS DE L'AIDE ET DU SERVICE DE LA DETTE (millions de dollars) 1986 1989 1992 1995 Dons off:lciels 124 162 198 243 Decaissements a moyen et long termes 24 103 150 200 Total, prix courants 148 263 348 443 Total, prix constants (collars 1986) 148 235 285 327 Montant par habitant, plix courants 29 48 59 70 Mont ant par habitant, plix constants 29 43 48 52 Service de la dette hl 8,6 12,5 17 ,3 Amoltissement 6,1 3,7 4,1 6,3 Int;~rets 3,6 4,9 8,4 11,0 Ratio dn service de la dette 11. 6,7 4,5 5,3 6,1 Montant total decaisse 171 1.354 11. Sur 1a base du service de la dette prevu. 314. Le Tchad beneficie aussi de transferts publics nets, estimes a 65 mi1l:ions de dollars en 1987 et repartis comme suit : Aide alimentaire 17 millions Aide bud~etaire 28 millions Divers 5 20 millions Ces trEnsferts devraient augmenter pour atteindre environ 90 millions de dollars en 1995. 11 est imperatif que les economies rea1isees du fait de 1a reduct jon de l'aide alimentaire et eventuel1ement de l'assistance militaire soient transformees en soutien budgetaire, pour permettre au Tchad d'accreitre 1es credits affectes a certains postes du budget de fonctie,nnement, credits tres insuffisants a l'heure actuelle (Chapitre VI, SectiOI: B). 315. Balance des paiements. Le deficit courant du Tchad devrait plus que dOLbler en valeur absolue d'ici le milieu des annees 90, mais il restera a peu }Ires stable par rapport au PIB (environ 23 %) (voir Tableau 22). Les flux d'aide prevus (sans l'amortissement) devraient sufUre Unancer 1e a deficit., apres constitution de reserves equivalant a environ deux mois 55/Ass:,.stance militaire, aide franc;aise a 1a STEE, etc. - 152 d'importations de biens et services non facteurs en 1995. Statistiquement, les projections font fessortir un deficit de financement de l'ordre de 16 millions de dollars en 1992, lequel est resorbe en 1995. Le petit deficit de financement de 1992 peut etre couvert, si besoin est, mais il est possible qu'il so it inexistant, parce qu'il correspond a 1a marge d'erreur, un peu moins de 2 % de la somme des debits et credits de 1a balance des paiements. Tableau 22 PROJECTIONS DE LA BALANCE DES PAIEMENTS (millions de dollars) 1986 1989 1992 1995 Balance commerciale -108 -163 -203 -205 Balance des services, hors remuneration des facteurs (net) -130 -148 -184 -235 Solde -238 -311 -387 -440 Remuneration des facteurs (net) -9 -11 -15 -18 Trans£erts courants nets 69 52 50 64 Balance des transactions courantes -178 -270 -352 -394 (% du PIB) (22) (25) (27) (23) Dons officiels 124 162 198 243 Prets a moyen et long termes (net) 18 100 146 194 Autres flux de capitaux 15 0 0 0 Variation des reserves (-=augmentation) 21 -5 -8 -43 Reserves (a la cloture de l'exercice) 19 31 51 115 Besoin de financement -.2 --±d J§. Q (-=excedent) 2. Analyse de sensibilite 316. On a teste la sensibilite des projections ci-dessus en considerant trois aut res hypotheses pour le coton, une autre hypothese pour 1a production de cerea1es et deux autres hypotheses pour 1es apports d'aide. Ces hypotheses sont 1es suivantes : , i) un prix al'exportation du coton inferieur de 10 % a celui retenu dans le scenario de base; ii) un prix al'exportation du coton inferieur de 20 % a celui retenu dans le scenario de base; iii) un niveau de production du coton de 80.000 tonnes (au lieu de 100.000 tonnes) entre 1987 et 1992; - 153 h) un volume de production de cereales de 550.000 tonnes pour l'annee de base, au lieu des 730.000 tonnes retenues pour Ie scenario de base, et un taux de croissance identique par la suite; v) un volume d'aide inferieur, impliquant une augmentation annuelle de 7 % en valeur nominale des montants decaisses au titre des prets a moyen et long termes pendant la periode 1986-91, au lieu des 15 % retenus dans Ie scenario de base; vi) un volume d'aide superieur impliquant une augmentation annuelle de 15 % en valeur nominale des dons au lieu des 7 % retenus dans Ie scenario de base. L'analyse de sensibilite visait a determiner les effets de ces variables sur la croissance et sur Ie deficit des transactions courantes. Les principaux resultats sont les suivants : * L'abaissement des cours du coton se repercute surtout sur Ie compte des transactions courantes, mais seulement de fa~on marginale; il se traduit en effet par un accroissement de 8 a 15 millions de dollars du deficit, soit de 2,5 a 5 % par an en moyenne. * La baisse de production du coton entraine de meme une augmentation du deficit des transactions courantes, ainsi qu'une reduction du PIB par rapport au scenario de base (1,5 % par an en moyenne). * La diminution de la production de cereales entraine un flechissement du PIB de l'ordre de 7 % par an en moyenne par rapport au scenario de base. La balance des transactions courantes n'est cependant pas touchee parce que Ie deficit cerealier est comble par des importations d'aide alimentaire, comptabilisees dans les transferts courants (au-dessus de la ligne). * La reduction de l'aide se traduit par une baisse de croissance du PIB et une reduction du deficit des transactions courantes, et l'augmentation de l'aide a l'effet inverse, comme Ie montre Ie tableau ci-dessous : - 154 Scenario Diminution Augmentation de base de l'aide de l'aide Deficit annue1 moyen des transactions courantes (millions de dollars) 314 290 320 Croissance de l'investissement (% par an) 4,0 1,9 9,5 Croissance du PIB (% par an) 1986-89 2,0 2,0 2,0 1989-92 2,5 2,3 2,9 1992-95 4,7 4,1 5,9 317. La principale conclusion qui se degage de cette analyse, c'est que ce sont 1es variations des apports d'aide qui ont l'impact Ie plus important sur la production, notamment dans la derniere periode consideree. Ce1a n'est pas surprenant puis que : i) d'apres 1es estimations, 65 % de l'aide est axee sur Ie developpement, ce qui est un facteur d'investissement; ii) l'aide est Ie "secteur" Ie plus important de l'economie tchadienne, puisqu'elle represente plus de deux fois et demi Ie volume des recettes d'exportation. Cette conclusion a trois consequences importantes. Premierement, etant donne l'importance de l'aide exterieure dans l'evo1ution de l'economie, l'absence de fluctuations dans Ie volume de l'aide est un facteur tout aussi important que Ie montant de l'aide. Pour assurer cette stabilite, il est imperatif de coordonner de fa~on systematique et efficace l'aide et la programmation des investissements. Deuxiemement, tout scenario est par-dessus tout sensible a la politigue du Gouvernement, parce que celle-ci determine: Ie volume d'aide dont Ie Tchad a besoin (en particulier, mais non exclusivement, l'aide alimentaire et l'aide budgetaire); la question de savoir si Ie Tchad peut obtenir de l'aide et la faci1ite avec laquelle il peut l'obtenir; et l'efficacite avec laquelle il utilise cette aide - facteur qui determine a son tour la capacite du pays a mobi1iser une aide supplementaire. Troisiemement, a la lumiere de ce qui precede, il est evident que Ie Tchad a interet a maximiser l'aide. 11 convient toutefois de souligner qu'un accroissement de l'aide dans les proportions prevues ci des sus implique un effort extraordinaire pour identifier les projets susceptibles d'utiliser l'aide de fa~on efficace, et pour etablir les structures institutionnelles que supposent l'execution et la supervision de. ces projets. Bien que ce scenario soit du domaine du possible, il est moins certain qu'il puisse etre realise dans Ie laps de temps projete (huit ans) sans exiger un effort exceptionnel de la part du Tchad et de la communaute des bailleurs de fonds. Par consequent, jusqu'a ce qU'on ait pu Jeter les bases institutionnel1es et les bases microeconomigues (projets), les projections macroeconomigues analysees ci-dessus doivent rester purement indicatives. B. Politigue a moyen terme 1. Objectifs et po1itigues economigues 318. Comme on l'a deja indique, la realisation des projections indiquees ci-dessus depend de la mise en oeuvre de certaines politiques et - 155 programmes d'action a moyen terme. Ces politiques et programmes d'action sont integres dans un programme-cadre de politique economique elabore par le Gouvernement en collaboration avec le FMI et la Banque, programme qui a ete soumis officiellement aux deux institutions le 21 mars 1987. 11 couvre la periode qui va de juillet 1987 a juin 1990. C'est sur ce dossier important que devIait se fonder l'aide eventuelle du FMI au titre de la facilite d'ajustEment structurel (FAS). 319. La mise au point du document cadre des politiques a moyen terme (progranme-cadre) est l'aboutissement naturel des efforts deployes au Tchad depuis :983. Comme on l'a indique au Chapitre II, a la fin de la guerre cit-ile (.e 1979-82, les decisions etaient prises en fonction des urgences, et les pos!,ibilites d' action etaient limitees par la faiblesse des structures institut,ionnelles. La priorite a ete accordee a la remise sur pied de l' admin:,stration,a It aide aux victimes de la secheresse de 1984/85 et a la mise en place des programmes qu'impliquaient les situations de crise dans les sect.eurs du coton et des transports. La priorite a egalement ete donnee a l'elal,oration d'un programme interimaire de redressement, lequel a permis aux autnrites de faire le point de la situation, de fixer des objectifs generau;.:: et d' entamer un dialogue avec la communaute des bailleurs de fonds sur les options possibles et les priorites a respecter. La mise au point du programr,le-cadre temoigne des progres qui ont ete realises dans 1e domaine economicl,ue et dans d'autres domaines, et particu1ierement des efforts deployeli pour renforcer 1es institutions et reunir un certain nombre de conditions - tant sur le plan economique que sur 1e plan politique permettH.nt d'envisager un avenir stable pour 1e Tchad. Sur 1e plan economililue, toutefois, 1a situation continue d'evoluer. Le programme-cadre a moyen terme comprend une serie de mesures specifiques, accompagnees de calendr::.ers precis, mais il ne devrait pas pour autant etre considere comme un prog::'amme d'action statique (definitivement arrete). 11 s'agit plutot d'un programme "mobile". Ainsi, il contient un certain nombre d'actions, telles ,;[ue des etudes destinees a definir des strategies et, lorsque ces actions 'etudes auront ete achevees, 1es mesures a prendre pour executer les strategi.es mises au point seront integrees au programme-cadre. 320. Le programme-cadre a moyen terme comprend deux series de mesures : i) des Illesures sectorielles, concernant notamment le secteur rural, et ii) des mesures de gestion economique. Elles sont recapitulees dans la matrice de politique economique (Annexe 3), qu'il n'est pas necessaire de comment'~r etant donne qu'un grand nombre des mesures enumerees sont deja en cours d 1 execution et ont ete analysees dans les chapitres precedents. On se content,~ra donc de decrire les objectifs generaux de ces mesures et d'analy~er les plus importantes d'entre el1es. 32~. Mesures sectorielles. Dans le sous-secteur du coton, 1e prbgramlle-cadre integre 1e Programme en cours d'appui a la filiere coton, decrit 'lU Chapitre III, mais il le complete par une serie de mesures visant a) a re~forcer la gestion et a ameliorer le suivi financier, grace a la fournit.lre d'une assistance technique et a 1a conduite d'audits externes, et b) a aj ,lster 1es prix et 1a production en fonction du marche. Une etude a ete entceprise en vue de definir 1es mecanismes qui permettraient de determi:ter 1e prix d'achat QU coton et 1e prix de vente de 1a fibre de coton (a 1a STT), de l'huile et 'd'autres sous-produits du coton. Les services concern'as procedent a1a mise au point d 'un systeme permettant de 1ier 1es - 156 prix du coton a la production aux cours mondiaux. Dans Ie reste du secteur rural (cultures vivrieres, elevage), Ie programme-cadre vise essentiellement a mettre au point des strategies sectorielles et sous-sectorielles (qui font defaut a l'heure actuelle) a l'aide d'etudes bien ciblees. Parmi les mesures envisagees, il est prevu de redefinir les roles respectifs de l'ONC et de la SOTERA, les deux entreprises parapubliques etudiees au Chapitre III (Sections B et C). Dans l'un et l'autre cas, l'objectif est de minimiser l'intcrvention de l'Etat, qui s'est revelee inefficace et qui a en fait entrave Ie developpement du sous-secteur. 322. Dans Ie secteur des transports, l'un des principaux objectifs est de definir une strategie en deux phases tout d'abord, une strategie a moyen terme (d'ici a la fin 1987), qui sera fondee sur des etudes deja realisees; et ensuite, une strategie a plus long terme, qui s'appuiera sur des etudes a entreprendre d'ici peu. Le programme d'action pour Ie secteur comprend egalement un reexamen du role de la CTT en vue de mettre fin a son monopole et de stimuler la concurrence dans l'industrie des transports. Sur Ie plan des ressources humaines, Ie programme repose sur les elemertts suivants : augmentation della participation des communautes a l'enseignement primaire, fourniture de livres scolaires et de materiel pedagogique, renforcement et developpement de la formation des enseignants, mesures a prendre pour encourager Ie secte~r prive a financer la formation professionnelle, et amelioration des services charges de la planification du secteur. 323. Gestion economigue. Le programme d'action concernant la gestion economique est centre sur la programmation et la budgetisation des investissements publics et sur Ie role et la gestion des entreprises publiques. Les mesures concernant les investissements publics sont decrites au Chapitre VI (Section C); elles ont essentiellement pour but d'elaborer un programme d'investissements publics mobile sur plusieurs annees, qui sera finance par des budgets d'investissement annuels. Le programme relatif aux entreprises publigues est guide a la fois par des considerations financieres (eviter Ie gaspillage des ressources) et par des objectifs economiques (eviter des distorsions). Les actions envisagees sont pluridirectionnelles et leur mise en oeuvre se fera par etapes, la premiere consistant a effectuer des audits en vue d'ameliorer les pratiques comptables et la gestion des entreprises. Le programme d'action comprend Ie reexamen du role et de la raison d'etre d'un certain nombre d'entreprises, etu. '~es dans les chapitres precedents, qui ont un impact important soit sur __ ~ finances publiques (telles que l'OFNAR, Ie FIPP et la STEE), soit sur l'economie (telles que la SOTERA, l'ONC et la CTT). Le Gouvernement a fait savoir qu'il avait l'intention de dissoudre les institutions qui n'etaient pas indispensables. Durant la periode couverte par Ie programme-cadre amoyen terme, toutes les subventions d'exploitation aux entreprises publiques seront supprimees. 324. Dans Ie secteur des finances publiques, Ie programme-cadre vise aussi a ameliorer Ie systeme fiscal, a freiner la progression des depenses et prevenir l'accumulation d'arrieres. Les dispositions prises en vue d'accroitre les recettes de l'Etat sont axees sur Ie renforcement des services charges de la perception et de l'administration des impots. Des mesures seront egal~ment prises pour reduire les abattements et exemptions, introduire un systeme plus rationnel et plus efficace de taxation des produits petroliers, ce qui permettra d'augmenter sensiblement Ie produit de I . - 157 cesiimpots, et ameliorer l'elasticite globale du systeme fiscal en reduisant l'importance relative de certaines taxes "specifiques". Les mesures prevues par Ie programme-cadre pour freiner l'accroissement des depenses comprennent notanunent la mise en place de controles stricts tels que l'imposition de pl.fonds trimestriels, l'integration de certaines depenses extrabudgetaires au bilall du Tresor, et les restrictions imposees au recrutement dans la fonction publique. Un certajin nombre de dispositions ont egalement ete adoptee:; en vue de resorber 1 les impayes actuels, de prevenir l'accumulation de nouv,~aux arrieres et d'ameliorer la gestion de la dette exterieure, tant en ce qlli concerne la strategie d'emprunt que Ie remboursement ponctuel de la dett,a. 2. Conditions prealables au succes de la mise en oeuvre du Programme-cadre a moyen terme 325. Malgre sa complexite, Ie programme-cadre decrit ci-dessus ne represe:1.te qu'une premiere etape vers la solution des nombreux problemes structurels qui se posent. Sa mise en oeuvre dependra avant tout de la volonte politique des responsables tchadiens - en particulier, de la volonte d'agir 3ans tous les domaines figurant dans Ie programme-cadre et de perseverer dans l ' action entreprise. A en juger par les realisations du Gouvernement jusqu'a present, tout porte a croire que cette volonte politique existe. Mais la mise en oeuvre du progranune-cadre dependra aussi d'un certain nombre d'autres facteurs. Premierement, elle representera une epreuve de force pour l'administration tchadienne, qui vient tout juste d'etre retablie et qui est encore inexperimentee. A cause de cette contrainte - et de l'effet de demonstration que produiront des resultats positif.s - il faudrait conunencer par achever les operations deja entreprises ou programmees, et s'attacher ales mener a bien avant d'en lancer de nouvelles. Le succes du programme-cadre dependra egalement du "reglage" de la cond'uite des operations au fur et a mesure de leur mise en oeuvre, ce qui SUppOSE un controle et un suivi efficaces, ainsi qu'une coordination etroite avec Jes bailleurs de fonds pour qu'ils puissent fournir rapidement l'assistance technique necessaire. 326. La responsabilite de l'execution et du suivi du programme-cadre releve essentiellement des Ministeres des finances et du Plan. La coorpiration interne sera assuree par un comite technique compose des represE,ntants des Ministeres du Plan, des finances, du conunerce et de l"industrie, de certains ministeres techniques, de la Banque centrale et de la CAA. Dans son entreprise, Ie Gouvernement beneficiera du soutien apporte par un certain nombre de projets d'assistance technique (voir Chapitre VI, Sectior,. D). D' autres projets sectoriels seront egalement utiles pour l'appllcation des politiques convenues et Ie financement des etudes et des audits recommandes. 327. Pour aider les services concernes a realiser Ie programme-cadre, il est imperatif que les bailleurs de fonds : a) assurent la coordination de l'assi~tance financiere et technique avec les autres bailleurs de fonds et avec IE' Gouvernement, b) participent au financement des charges recurrentes, et c) n.. aintiennent un dialogue empreint de franchise avec les autorites au suj et c.es strategies et des politiques a adopter. Enfin, la bonne execution du proiranune-cadre dependra de la gualite de l'assistance technique et de l'efficacite avec laquelle elle est utilisee. Dans ce domaine, la - 158 responsabilite en incombe au premier chef aux bailleurs de fonds et ensuite au Tchad. C. Au-dela du moyen terme 3'28. Bien que le programme-cadre analyse ci-dessus soit ambitieux eu egard aux moyens du Tchad sur le plan institutionnel, il se limite aux operations les plus urgentes dans les secteurs cles. Parallelement aces operations, le Gouvernement devra agir ou programmer des interventions dans d'autres domaines ou prendre des decisions qui depassent le moyen terme. Si la tache a accomplir parait si lourde, c'est en grande partie parce que l'administration a pratiquement cesse de fonctionner entre 1978 et 1983 et que la base d'informations a ete presque completement detruite. De plus, c'est une periode cruciale et une occasion unique pour le Tchad : dans le processus de restauration des institutions, les mesures prises par le Gouvernement au cours des quelques annees a venir decideront du cours de l'economie pendant une tres longue period! de temps. Bien que le travail consiste, dans un grand nombre de cas, a effectuer des etudes et elaborer des strategies, et non a mettre en oeuvre des mesures precisement definies, il n'en est pas moins important car c'est un travail de base essentiel; tout retard apporte dans ce domaine entrainera ipso facto un retard dans la solution rationnelle a long terme des problemes qui se posent au pays. 329. L'Annexe 4 contient une liste indicative d'actions, qui completent le programme-cadre a moyenterme - et qui doivent etre etudiees au fur et a mesure de la mise en oeuvre du programme-cadre. Dans la section suivante, on analysera l'orieritation generale des actions recommandees; on passera en revue les plus importantes d'entre elles et on etudiera comment elles completent le programme-cadre des politiques a moyen terme. 1. Programme d'action complementaire 330. Les actions en~erees dans l'Annexe 5 ne concernent pas seulement les secteurs couverts parle programme a moyen terme, mais aussi la sante, l'industrie, l'energie et les mines. Elles concernent aussi des problemes intersectoriels tels que la desertification et la conservation des sols. Dans le secteur de 1 'agriculture , le coton occupe toujours une place de premier plan. Les mesures necessaires restent dans la ligne des objectifs fixes dans le cadre du Programme d'urgence en faveur du secteur du coton (Phase I), lesquels ont ete integres au programme-cadre, ainsi que des mesures qui peuvent former la Phase II du programme. La premiere categorie de mesures (mesures de suivi) comprend un reechelonnement realiste des arrieres dus par la COTONTCHAD a la Banque centrale. Les projections financieres presentees au Chapitre III mont rent qu'un reechelonnement nettement plus liberal serait une condition essentielle au redressement de la COTONTCHAD, de la f!liere coton et de l'economie dans son ensemble. L'amelioration de la gestion de la filiere coton, et de la COTONTCHAD en particulier, doit egalement etre suivie de pres, de preference dans le cadre d'un contrat-plan entre l'Etat et la societe. Parmi les nouveaux problemes qui doivent etre abordes (dans le cadre de la Phase II) figurent la nature du regime fiscal a appliquer a la COTONTCHAD lorsqu'elle sera redevenue rentable et la structure du capital de l'entreprise. - 159 331. En ce qui concerne le reste du secteur agricole, trois domaines meritenr: une attention particuliere: i) la recherche, indispensable pour definir une politique de diversification et un programme de travail a long terme j>our assurer la mise en oeuvre de cette politique; ii) la commercialisation, essentielle pour stimuler la production et ameliorer la se~urita alimentaire, ainsi qu'on l'a vu au Chapitre III (Section B); et iii) l'irrigation, domaine pour leque1 il faut elaborer une po1itique afin de mininiser 1es fluctuations de 1a production; mais i1 est indispensable de resoudr,~ au prea1able 1a question de la viabi1ite des grands perimetres (et c'est pJurquoi 1es audits et etudes prevus pour 1a SODELAC, l'OMVSD et les Casiers sont si importants). Deux autres prob1emes doivent etre etudies dans le cadre de l'agriculture, bien que leur solution imp1ique une approche multise::toriel1e. 11 s' agit de 1a desertification et de la conservation des sols, p:)ur lesque11es aucune mesure precise n'a encore ete arretee. Le CILSS effectue une etude sur la situation ecologique du Tchad, et cette etude pl~Ut apporter certains elements de reponse. 332. Dans le secteur de l'e1evage, 1e programme-cadre etait axe sur 1es institul:ions (la SOTERA en particu1ier), l'organisation des marches et la reg1emel:1tation du secteur. Tout en poursuivant les objectifs de Hberallsation, i1 faudra se pencher de plus pres sur les problemes suivant:s : 1a distribution des produits veterinaires, les programmes de vaccina'cion, et l'hydraulique pastorale, prob1eme qu'i1 convient de reconsiderer en tenant compte des parcours de nomadisation et des methodes de transhumance. De p1us~ le Tchad doit a terme chercher des debouches pour la viande conge1ee - et non seu1ement pour le bet ail sur pied - afin de permettre au secteur de l'e1evage de degager une valeur ajoutee plus importante. Le secteur de 1a peche, qui pourrait etre tres dynamique, et dont 1es activites sont essentiellement concentrees sur le lac Tchad et 1e CharI et 1e Logone, exige 'Ll;ne strategie bien conc.rue. 333. Dans 1es secteurs des mines et de l'energie, les perspectives d'evohtiotl sont essentie1lement a long terme; ces deux secteurs n'ont donc pas etE retenus dans le programme-cadre a moyen terme. Les travaux d'explcratLon, conduits a une eche11e 1imitee avant la guerre, ont permis de decouvrir, surtout dans 1e nord du pays, des traces import antes de diff~rEnts minerais, notamment de p1atine, de tungstene, d'or, de cadmium, d'et~ir, d'uranium, de bauxite, de cuivre et de fer. Les travaux d'exp1cration doivent etre repris de fac.ron systematique des que la securite interiEure le permettra. En ce qui concerne l'energie, 1a po1itique sectorje1le devra etre reexaminee lorsque la production de pet role demarrEra, car ce11e-ci aura des repercussions sur les couts et 1a structure des pr1x de 1a STEE, les possibi1ites d'approvisionnement en sous-produits et le cout de ceux-ci, etc. L'etude de faisabi1ite de 1a raffinerie fournita les elements d'appreciation sur les mesures a prendre, 1e cas echeant. 334. En ce qui concerne l'industrie et 1e commerce, la question primorciale de 1a viabilite a long terme et du potentiel de croissance des quatre grandes industries manufacturieres (textiles, cigarettes, biere, sucre) n'a pas ete abordee dans le programme-cadre. Les mesures prises en faveur des PME (lignes de credit, aide a1a gestion) ont jusqu'a present donne c.es resu1tats limites; les strategies de developpement concernant ces secteulS dQivent etre c1arifiees et renforcees. 11 faudrait s'efforcer - 160 d'attirer des investisseurs etrangers (faire revenir ceux qui sont part is et en attirer de nouveaux), :adopter une politique plus dynamique pour promouvoir les echanges avec les pays voisins et creer les conditions necessaires pour reorienter les activites du marche parallele vers les circuits officiels. I 335. Le Tchad a un certain potentiel touristique. C'est 1& que se trouve Ie parc de Zakouma, l'un des plus riches des parcs nationaux d'Afrique centrale. Le tourisme pourrait aussi etre developpe dans les regions du Lac et du Tibesti. Toutefois, Ie cout eleve des transports pour arriver au Tchad et se deplacer dans Ie pays et l'insuffisance des structures d'accueil constituent des handicaps majeurs. II faudrait elaborer, des que la situation Ie permettra, une strategie visant & developper ce secteur qui, avant la guerre civile, constituait une activite non negligeable. 336. Dans Ie secteur des transports, il s'agit essentiellement d'orienter progressivement Ie programme d'action vers Ie plus long terme, & savoir : la remise en etat du reseau des routes secondaires, la levee du controle des tarifs de transport, Ie developpement des transports aeriens, l'amelioration de la gestion du secteur et la realisation d'un certain nombre d'objectifs &caractere plus technique (voir Annexe 4). 337. Des mesures &plus long terme pour l'education et la sante sont incluses dans Ie Programme d'action complementaire; pour Ie secteur urbain et les telecommunications, les mesures devront etre identifiees ulterieurement, lorsque Ie Tchad disposera de ressources plus importantes et qu'il aura pare aux urgences. 338. Sur Ie plan de la gestion economique, Ie Programme d'action complementaire elargit la portee des interventions pour passer de la programmation et de la budgetisation & la planification a moyen et a long terme, en soulignant l'importance de deux elements : i) l'adoption d'une approche souple dans ce domaine la mise au point d'un plan triennal renouvelable au lieu d'un plan quinquennal - etant donne que la somme des connaissances sur l'economie devrait augmenter dans de fortes proportions au coUrs des annees a venir, de meme que les options offertes au Gouvernement; en,fait, tout a ete mis en oeuvre pour cela; et ii) la necessite pour Ie Tchad de se doter des moyens necessaires pour accomplir ces taches. A cet egard, la definition d'un programme triennal en vue d'ameliorer les statistigues en commenyant par des etudes de base est un element prioritaire. En matiere de finances publiques, les priorites sont les suivantes : mise en oeuvre d'une reforme fiscale et d'autres mesures en vue d'elargir l'assiette de l'impot, en s'efforyant notamment d'integrer une part plus importante du secteur traditionnel dans l'economie officielle (comptabilisee); amelioration du processus budgetaire de fayon a etablir une correlation plus etroite avec les ressources disponibles; et preparation d'un programme d'action en vue d'amener les traitements de la fonction publique a un niveau plus realiste et plus equitable, compte tenu des res sources financieres disponibles et des objectifs d'efficacite recherches. En ce qui concerne les entreprises publigues, les mesures du programme-cadre a moyen terme, essentiellement axees sur les audits et Ie renforcement des procedures comptables, doivent etre prolongees par des actions telles que la I . - 161 mise er. oeuvre de contrats-plans en vue d'ameliorer la gestion. Enfin et surtout, la coordination de l'aide doit etre poursuivie tant dans Ie cadre des Tables rondes du PNUD que dans Ie cadre d'une serie de reunions soigne~sement programmees en fonction de l'avancement du processus de planifjcation et de l'elaboration des etudes et strategies prevues dans Ie progr~me-cadre a moyen terme et Ie programme d'action complementaire. La procha:l.ne reunion de la Table ronde devrait etre organisee aussi rapidement que po~sible (peut-etre au debut de 1988). 2. Perspectives d'avenir 339. Le resultat d'un grand nombre d'actions et de mesures du progrmme-cadre et du programme complementaire est difficile a predire avec precis:;"on. II depend en grande partie des le4ions que Ie Tchad aura su tirer de l' e:',perience et des erreurs des autres pays en developpement qu' il pourra eviter. 340. Le Tchad doit avant tout eviter un developpement excessif de l' appa~::eil administratif (ministeres, organismes, offices, fonds et fonction publiq.le); une reglementation excessive; et des projets qui impliquent la creati:m de nouvelles entreprises pUbliques. La mUltiplication des entrep dses publiques serait non seulement inefficace et couteuse, mais elle d:mnerait aussi un signal errone au secteur prive. Le Tchad devrait egalemant eviter de s'enfermer dans un systeme de planification formaliste et rigide. ou d'elaborer mecaniquement des plans quinquennaux qui deviennent rapide~nent obsoletes. II devrait adopter une approche souple, fondee sur un plan d'investissement public triennal mobile, les objectifs et strategies sectoriels a plus long terme etant ajustes de fa4ion periodique, compte tenu des nOI~veaux elements d' appreciation recueillis au fur et amesure que l'ecoDomie se developpe. Par dessus tout, Ie Tchad devrait refuser les projet.s qui ne sont pas fondes sur des strategies sectorielles clairement articulees. II sera important d'eviter de creer ou de maintenir des industries qui impliquent d'importantes importations de biens internediaires, mais ne procurent pas de recettes d'exportation (comme c'est Ie cas a l'heure actuelle pour la SONASUT, par exemple); i l faut aussi eviter de realiser des projets impliquant de lourdes charges recurrentes. meme si celles-ci sont initialement financees en totalite par les bailleurs de for.ds. Ce type de projets risque d'accentuer la dependance du Tchad a l'egard de l'aide, ce qui est dangereux, meme si l'aide est entierement octroyee sous forme de dons ou; de prets a des conditions tres privilegiees. Dans le meme ordre d'idees, Ie Tchad doit s'efforcer d'eviter une dependance structurelle a l'egard de l'assistance technique, en veillant a ce que la relevE: des conseillers soit systematiquement assuree aI' issue d 'une periode de temps determinee grace notamment a des activites de formation en cours d'emp:.oi bien con4iues. Enfin et surtout, etant donne les problemes que pose Ie chomage, les besoins en matiere de services et Ie volume eleve d'imp(lrta1:ions qu'implique la consommation urbaine, il faudrait eviter d'enC:.encher un processus d'urbanisation acceleree. 341. Si Ie Tchad peut utilement s'inspirer de l'experience des autres pays, comme on l'a suggere ci-dessus, il doit aussi tenir compte de son heritnge, de son experience et de son particularisme pour definir son avenir:. Cette remarque 'semble particulierement s' appliquer dans les cinq domaines suivants : - 162 * La diversification. Les precedents chapitres ont souligne Ie role important que la recherche agricole et l'exploration et la mise en valeur des ressources minieres peuvent jouer dans Ie processus de diversification. II faut a cet egard souligner trois elements supplementaires i) Ie succes de cette action dependra davantage des initiatives du secteur prive que de l'action de l'Etat; ii) la strategie de diversification devrait etre basee non seulement sur Ie developpement de nouvelles activites, maia aussi sur la revitaliaation de la production traditionnelle telle que Ie niebe, la gomme arabique, et les fruits, dont la production peut etre sensiblement accrue; et iii) la diversification doit etre pensee en fonction du marche regional africain; l'avenir economique du Tchad depend de ce marche plus que du marche national ou des autres marches exterieurs. * L'unite nationale. L'unite nationale est un objectif extremement important du Gouvernement, mais elle sera difficile a realiser ou el1e se reve1era fragile en l'absence d'integration economique, c'est-a-dire si 1es regions ne sont pas reliees 1es unes aux autres par les moyens de transport, des echanges et un reseau equilibre de services. L'objectif devrait etre d'associer a l'effort de developpement 1e plus grand nombre possible de communautes. 11 faut se tenir a cet objectif car l'unite nationa1e est impossible sans integration economique, et l'integration economique ainsi que la croissance ne sauraient etre rea1isees sans unite nationale. * Le deve10ppement du secteur prive. Comme on l'a indique dans les chapitres precedents, Ie role du secteur prive est d'une importance cruciale pour Ie redressement et Ie developpement du pays. Le Tchad est un pays de commer~ants qui ont l'esprit d'entreprise, ce qui represente un atout important. D'autre part, les entreprises privees ont fait preuve d'une remarquable resilience durant 1es hostilites. Mais la revitalisation du secteur prive n'en imp1ique pas moins un travail de longue haleine. En instaurant un climat qui incite les compagnies etrangeres a revenir s'installer au Tchad ou a s'y implanter, Ie Gouvernement ne risque pas d'entraver Ie developpement du secteur prive; il a plutot des chances de Ie stimu1er. Les investisseurs etrangers apporteraient Ie capital et Ie savoir-faire, et leur presence modifierait lea risques per~us. * La mise en valeur des ressources humaines. Les indicateurs de sante et les indicateurs sociaux classent Ie Tchad parmi 1es plus pauvres des pauvres. A long terme, la fa~on la plus efficace d'accro1tre la productivite de la population et d'ameliorer ses conditions de vie passe par l,education. Plutot que 4e compter sur la croissance economique pour ameliorer son bien-etre, le Tchad a beaoin d'investir des maintenant dans la mise en valeur des ressources humaines a long terme s'il veut rendre possible une acceleration du - 163 developpement economique. Les investissements dans la sante, l'education et d'autres services sociaux n'ont pas toujours une rentabilite immediate et quantifiable, mais ils sont d'une importance cruciale non seulement pour l'execution des projets de developpement, mais aussi pour assurer la viabilitede ces projets bien apres Ie depart de l'assistance technique. Ces investissements doivent etre adaptes aux structures sociales - et tirer parti de ces structures (voir ci-apres); ils doivent viser a accroitre la production et a former les cadres administratifs dont Ie Tchad aura besoin dans les annees avenir pour tirer Ie Meilleur parti possible des ressources nationales, de l'assistance exterieure et du capital hQroain. * La structure sociale. Les liens traditionnels, que ce soit au niveau de la famille elargie ou du groupe ethnique, demeurent tres forts. Outre l'entraide sociale, un grand nombre d'activites importantes telles que Ie credit, Ie maintien des stocks de semences et la surveillance du cheptel sont organisees dans Ie cadre de systemes informels au niveau de la communaute locale. Le Tchad a pu resister aux effets des secheresses, en grande partie du fait de ces I A liens. C'est un atout extremement important dans un pays ou, faute de ressources, l'Etat ne peut assumer Ie role d'Etat providence. L'effort de developpement doit viser a tirer parti de ces liens sociaux au lieu de les affaiblir, ce qui entrainerait l'exode rural et la destabilisation du secteur agropastoral ainsi que Ie chomage dans les centres urbains. A cet egard, il convient de consacrer une attention particuliere au secteur de l'elevage, ou Ie style de vie - et en fait la vie elle-meme - est etroitement lie a l'activite economique. * Le systeme ecologigue. Comme on l'a indique au Chapitre I, Ie systeme ecologique du pays est fragile, surtout dans la zone sahelienne. Le desert couvre pres de la moitie du pays mais, selon les experts du CILSS, la desertification se produit moins rapidement au Tchad que dans d'autres pays de la region. C'est cependant un probleme extremement important qui a des consequences notables sur Ie secteur agropastoral. Mais i1 a toutefois de nombreuses facettes : 1e deboisement, cause majeure de 1a desertification; l'appauvrissement des sols, autre prob1eme important du a des systemes d'exploitation agrico1e inappropries et au surpaturage; l'assechement de la nappe phreatique, resultant d'une utilisation excessive de l'eau et du mauvais emplacement des puits; et l'accroissement de la salinite des sols, en particulier dans la region du Kanem. Les problemes sont difficiles a regIer, mais ils ne sont pas insurmontables si les principales parties concernees - les responsables tchadiens, la communaute des bailleurs de fonds, les agriculteurs et les eleveurs - travaillent de concert. Et ils doivent Ie faire, parce que l'environnement physique, dont la description a ouvert ce rapport et qui a modele Ie passe du Tchad plus que tout autre facteur, va aussi modeler son avenir. - 164 - Annexe 1 Page 1 de 9 SITUATION ET PERSPECTIVES MONDIALES DU SECTEUR COTONNIER 1. En aout 1986, 1e cours mondia1 du coton n'etait plus que de 0,82 dollar/kg. Les stocks mondiaux s'e1evaient a 10,5 millions de tonnes, soit l'equiva1ent d'environ huit mois de consommation. Se10n les specia1istes du coton, des stocks representant de 4,5 a 5 mois de consommation sont consideres "normaux", c'est-a-dire suffisants pour repondre aux besoins du commerce sans exercer de press ions excessives sur 1es prix. Selon ce critere, 1e volume des stocks mondiaux depassait donc de 35 a 40 % le niveau normal. La croissance a long terme de 1a consommation mondia1e de coton (sur 1a base du trend de 1970 a 1984) s'etab1issait a 1,6 % par an. En aout 1986, i1 etait clair que si l'expansion de 1a consommation restait identique, la resorption des stocks excedentaires prendrait tres 10ngtemps et dependrait principalement d'ajustements de 1a production, dans 1a mesure ou l'on estimait que l'abaissement des prix avait peu d'effets sur 1a consommation. 2. Depuis, 1a situation a tres nettement evo1ue, bien que ces changements ne soient devenus apparents que recemment, du fait de deca1ages dans la compilation des donnees. I1s se sont traduits par une progression sensible des prix (Chapitre II) et ont pour origine des evolutions imprevues de la demande comme de l'offre, sous l'effet des prix ou des conditions climatiques ou encore pour des raisons structurelles. La consommation mondiale a augmente de 6,7 % pendant la campagne 1985/86, rythme quatre fois superieur au trend de longue duree (Tableau 11.1). On estime que la production mondia1e a diminue de 11 % pendant la presente campagne, tombant a un niveau inferieur de 8 % a la consommation. Cette baisse est imputable aux variations des superficies cu1tivees et aussi des rendements; les conditions climatiques ont eu des repercussions negatives sur 1es plantations et sur la productivite, bien que 1es decisions de plantation aient ega1ement ete inf1uencees par 1es prix et par 1es modifications apportees aux po1itiques ou a 1a legislation. 11 est important de noter que c'est dans 1es deux pays detenant les plus gros stocks - les Etats-Unis et 1a Chine - que l'on a enregistre 1es plus fortes diminutions, bien que la recolte de plusieurs producteurs importants, comme 1e Bresil, l'Australie et l'Inde, ait aussi ete moindre. La production mondiale a baisse de 20 ! par rapport a 1984/85, cel1e des Etats-Unis de 25 %, et ce11e de 1a Chine de 40 %. 3. Ce renversement a entraine une reduction sensible des stocks mondiaux on estime que, pendant 1a presente campagne, 1es stocks des Etats-Unis diminueront d'environ 40 % et ceux de 1a Chine de 17 %. Le changement apparait' plus c1airement encore si l'on considere l'evo1ution des stocks "excedentaires" (par rapport aux stocks "normaux"). Aux fins de cette illustration, on entend par niveau normal l'equiva1ent de 4,75 mois de consommation, sauf dans 1e cas des Etats-Unis pour lesque1s l'objectif defini par 1a legislation constitue une mei11eure base de comparaison. Par ai11eurs, on peut faire va10ir que les stocks chinois n'exercent pas 1es memes pressions sur 1e cours mondia1 que ceux d'autres pays exportateurs comme 1es Etats-Unis, aussi est-i1 utile d'eva1uer l'amp1eur de l'excedent avec et sans la Chine (pour 1a consommation comme pour 1es stocks). Les principaux resu1tats de ces ca1cu1s sont decrits ci-dessous. - 165 - Annexe 1 Page 2 de 9 4. La campagne 1986/81 sera marquee par une reduction spectaculaire des stocks excedentaires : de plus de 10 % pour les seuls Etats-Unis et de 40 % po\:r l'ensemble du monde (Tableau 1.1). De ce fait, en juillet 1981, les stocks excedentaires mondiaux devraient correspondre a environ 15 % de la prodt.ction mondiale compte tenu de la Chine et 4 % a a l ' exclusion de la Chine - niveau nettement inferieur a la variation annuelle moyenne de la product jon mondiale (8,6 %). 1 En d'autres termes, une seule mauvaise recolte suffirait a eponger les stocks excedentaires. Le mouvement de hausse (ieS prix qui s' est amor~e rend cet argument credible : les prix n' auraiE~nt pas augmente aussi vite si Ie niveau des stocks avait represente une plul; grande marge de securite pour les negociants. En fait, conune on l ' a noti~ au Chapitre II, les projections de prix pour les deux prochaines campagnEs ont ete revisee~ en hausse d'environ 20 %. Meme compte tenu de cette r.;:vision, Ie cours constate en fevrier - 1,44 dollar /kg - depasse Ie niveau projete pour 1988 (1,41 dollar/kg). II est possible, en fait probabl,~, que l'augmentation des prix soit en partie saisonniere et se tasse a mesur':l que la recolte 1981/88, qui s' annonce superieure a celIe de 1986/81, arrivera sur Ie marche. Mais il ne fait aucun doute que la situati,m des stocks s' est considerablement detendue, evolution qui a amene Ie Comi ::e consultatif int!er~ational du coton a la conclusion suivante : "A conditi m que la production ne soit pas exagerement encouragee par l'ameli,ration des prix du coton, il se pourrait que les excedents soient reduits plus rapidement qu'on ne Ie pensait." 2 1/ Ecatt par rapport a la moyenne quinquennale mobile sur la periode 1965 ,1985. £/ Declaration de la 45e Reunion pleniere, 21 octobre-1er novembre 1986, Bueros Aires. - 166 - Annexe 1 Page 3 de 9 Tableau 1.1 SITUATION MONDIALE DU COTON, 1984/85-1986/87 11 (Milliers de tonnes) Variation cumulative Estim. sur 2 ans 1984/85 1985/86 1986/87 (en %) 1. Production mondiale 19.185 17.183 15.338 -20,1 Etats-Unis 2.827 2.925 2.132 -24,6 Chine 6.249 4.137 3.745 -40,1 1. Consommation mondiale 15.203 16.233 16.783 +10,4 Etats-Unis 1.206 1.393 1.526 +26,5 Chine 3.375 3.810 3.810 +12,9 (Variation (ouv. ) (ouv. ) (ouv. Hclot.) en 1986/87) 3. Stocks mondiaux 5.439 9.371 10.517 8.933 -15,1 Etats-Unis 604 893 2.035 1.193 -41,4 Chine 1.691 4.301 4.007 3.321 -17 ,4 Situation mondiale, I comEris la Chine Stocks normaux 11 6.020 6.430 6.650 6.650 Stocks excedentaires -581 2.941 3.867 2.283 -41,0 En % des stocks normaux -8,7 45,7 58,2 34,3 En % de la production -3,0 17,1 25,0 14,9 Situation mondiale, a l'exclusion de la Chine Stocks normaux 11 4.680 4.916 5.135 5.135 Stocks excedentaires -932 154 1.375 477 -65,3 En % des stocks normaux -19,9 3,1 26,7 9,3 En % de la production -12,0 1,2 11,9 4,1 Etats-Unis Stocks vises 11 870 870 870 870 Stocks excedentaires -266 23 1.165 323 -72,2 En % de l'objectf -30,6 2,6 133,9 37,1 En % de la production -9,4 0,8 54,6 15,2 11 Les campagnes commencent le 1er aout. 11 Equivalent de 4,75 mois de consommation. 11 Objectif fixe par la legislation. - 167 - Annexe 1 Page 4 de 9 5. En ce qui concerne 1a Chine, dont 1es po1itiques ont joue un role majeur dans l'evo1ution recente du marche cotonnier, les derniers rapports ne sont pas categoriques. En premier lieu, selon Ie Comite consultatif international du coton, "1'evaluation des stocks est tout particulierement douteuse et il se pourrait qu'ils soient moins abondants que ne Ie laissent prevoir les statistiques courantes". 3 Deuxiemement, conformement au Plan quinquennal en cours, les achats de coton sont geles jusqu'en 1990 au niveau de 4,2 IT.lllions de tonnes; ce chiffre est superieur de 12 % a la recolte de la presente campagne, mais inferieur d'un tiers au resultat de 1984/85 qui avait pose de graves difficultes a l'economie cotonniere mondiale. Des mesures auraient ete prises pour porter la production au niveau vise, mais il est improbable que l'augmentation aille au-dela. 6. Les projections de prix les plus recentes de la division de la Banque uondiale Etudes et projections sur les produits de base de la Banque mondiale figurent au Tableau 1.2 et les tendances a long terme de la consomm~tion, de la production et du commerce sont indiquees aux Tableau) 1..3 a1.6. Les projections montrent que l'ame1ioration des prix se poursui,ra en valeur nominaIe comme en valeur ree1le. En 1990, Ie prix nominal du coton ne sera plus inferieur que de 5 % a la moyenne de 1982-84 periode ou Ie marche etait pratiquement equilibre et les stocks approxin,ativement normaux - et, en 1995, i1 depassera cette mame moyenne de 42 %. En valeur reelle, on s'attend a une amelioration plus lente : la differer-ce par rapport a la moyenne 1982-84 ne deviendra inferieure a 5 % qu'en H95. 7. Ces tendances s'appliquent a tous les pays producteurs, y compris Ie Tchac.. L'evolution annuelle annoncee par les projections presente toutefo:.s moins d'interat pour l' analyse du Chapitre III, qui porte moins sur Ie I1iveau previsionnel annuel des exportations que sur la viabi1ite de la production cotonnie're et sur l' amp leur des pertes de COTONTCHAD questioJls qu'il ne convient pas d'etudier sur 1a base de previsions ponctue:.les. C'est pourquoi il parait approprie d'apporter deux corrections aux. pro~ections. En premier lieu, celles-ci font apparal.tre un coude (augment.ation des prix de 12 % en 1990, c'est-a-dire deux fois superieure a celIe dEl l'annee precedente) du fait de l'ajustement annuel projete de la production, faisant suite a l'ajustement en hausse projete pour la campagne precedente. L'experience des deux dernieres campagnes a montre qu'i1 est diffici:e de projeter des variations annuelles (par opposition a un trend), surtout trois ans a l'avance. Ce coude devrait atre lisse aux fins de la present(~ illustration. En deuxieme lieu, l'experience montre auss! que, mame si la prevision repose sur une base valable, Ie niveau projete pour une annee donnee peut se concretiser un an plus tot ou plus tard. Pour cette raison, i1 paral.t approprie d'utiliser pour chaque annee une fourchette delimit(!e par les niveaux projetes pour l' annee precedente et pour l ' annee suivantf!. 4 1/ Ibid. ~/ Cela revient a considerer la variation par rapport a la prevision ponct.uelle; mais 1a methode decrite ci-dessus paral.t plus appropriee que 1'ut:.lisation d'un pourcentage fixe car elle est plus sensible au trend de lEi serie. S' il y a erreur, celle-ci concernera la date plutot que Ie mont~iUt. - 168 - Annexe 1 Page 5 de 9 8. Les incertitudes sont du meme ordre pour ce qui est du taux de change entre le dollar et le franc fran~ais. Les projections courantes font etat d'un affaiblissement sensible du dollar par rapport au franc fran~ais et au franc CFA (qui est rattache au franc fran~ais) jusqu'en 1989 et, ensuite, un raffermissement (Tableau I.2). Les incertitudes concernant le taux de change sont trop grandes pour que l'on se fonde sur une seule prevision, d'autant plus que les taux de change peuvent etre influences plus directement et rapidement que les cours du coton par les politiques et accords gouvernementaux. Nous avons donc retenu l'hypothese que le taux de change restera constant au niveau projete pour 1987-95, soit 320 francs CFA pour un dollar. Ce niveau est legerement inferieur au taux de 330 francs CFA utilise aux fins des calculs relatifs au Programme d'urgence, mais il est superieur au taux courant (avril 1987) de 300 francs CFA. Tableau 1.2 - PROJECTIONS DES COURS DU COTON ET DES TAUX DE CHANGE Prix db. coton '~lkgl Taux de change 12:. Constant Lisse Fourchette 11. $/FCFA 1982 154 160 329 1983 184 185 381 1984 180 179 437 1985 132 132 449 1986 89 106 345 1987 110 132 132-141 320 1988 110 141 132-154 320 1989 115 11. 154 11. 141-166 320 1990 128 166 154-180 320 1991 135 180 166-193 320 1992 141 193 180-206 320 1993 149 206 193-221 320 1994 156 221 206-237 320 1995 164 237 221-243 320 11. Voir le paragraphe 7. lJ:. Taux de change previsionnel utilise dans ce rapport. ANNEXE TABLEAU 2: COTON - PRODUCTION DES PRINCIPAUX PAYS ET REGIONS ECONOMIQUES ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- CHIFFRES REELS CHIFFRES PREYISIOHHELS TAUX D'AUGMENTATION AI ------------------------------------ -------------------------------------------- -------------------------- UOYO~S PAYSI ECONOMIES ----------------------------------- 69-71 79-81 84 86 86 87 88 90 21J01!J 61-84 78-84 86-2888 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------(EN MILLIERS DE TONNES)---------------------- ----(1 PAR ANNEE)---- PAYS IHDUSTRIELS 23fJ6 3141 3826 a269 2a26 2668 2628 2626 3188 -8.4 8.7 -8.2 .- _ETATS-UHIS 2226 3884 2827 2947 2138 2388 2368 2368 2aN -8.6 8.4 -8.a ECONOMIES PLANIFIEES 2168 2746 2364 2612 2468 2678 2666 2786 2988 2.4 1.1 8.9 URSS 2132 2733 2343 2688 2439 2668 2666 2776 2978 2.6 1.1 8.9 PAYS EN DEYELOPPEMENT 7766 . 8617 12813 11166 18224 18478 18618 18916 13248 2.a 2.8 1.1 ASIE 4231 6818 9186 7117 6764 7848 6868 71J01!J 9188 a.a 3.7 1.7 CHINE 2164 2627 6268 4168 3484 4288 4""" 41J01!J 61J01!J 6.8 6.7 2.6 INDE 1888 1314 1268 1616 1611 1490 1688 1638 1868 1.2 8.9 8.9 PAKISTAN 696 738 1828 1168 1389 968 1818 1836 1388 3.8 1.7 8.8 AFRIQUE 1319 1168 1269 1383 1290 1228 1268 1388 1466 1.2 -8.7 8.4 EGVPTE 628 684 488 466 48a 448 468 476 fiN -8.1 -8.8 8.6 ,~ SOUDAN 236 116 219 196 178 288 218 268 388 8.8 -a.a 2.9 AMERIQUE 1622 1646 1699 1869 1468 1648 1688 1778 laN -8.1 -1.2 -8.2 '" 1.0 BRESIL 684 666 723 926 641 648 726 768 888 8.6 -1.2 -1.8 EUROPE DU SUD 693 686 818 796 728 678 718 766 876 3.4 1.1 8.6 TURqUIE 441 488 688 617 491 476 688 648 688 3.:$ 8.6 1.8 MOHDE 12221 14483 18262 17826 161J01!J 16788 16796 16326 19488 1.7 1.7 8.9 POUR MEMOIRE: PAYS INDUSTRIELS ET EN DEYELDPPEMENT 18878 11667 16898 14414 12668 13838 13138 13648 16428 1.6 1.8 8.9 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- AI TENDANCE AUX MOINDRES CARRES POUR LES PERIODES HISTORIQUES (1961-84); EXTREMITE POUR LES PERIODES DE PROJECTION (1986-2"",,). BI ESTIMATION. SOURCES: AHHUAIRE FAO DU COMMERCE (CHIFFRES REELS); "'d > BANQUE MOHDIALE: DEPARTEMENT DE L'AHALYSE ET DES PROJECTIONS ECONOMIQUES (CHIFFRES PREYISIONNELS). $l) ::l I)Q ::l I'D I'D :>< I'D '" A ...... I'D 1.0 ANNEXE TABLEAU 3: COTON - CONSOMMATION DES USINES DES PRINCIPAUX PAYS ET REGIONS ECONOMIQUES ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- CHIFFRES REELS CHIFFRES PREVISIONNELS TAUX D'AUGMENTATION AI ------------------------------------ -------------------------------------------- -------------------------- MOYENS PAYSI ECONOMIES ------------------------------------ 69-71 79-81 8<4 85 86 87 88 90 28"" 61-8<4 78-34 85-2""" ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------(EN MILLIERS DE TONNES)---------------------- ----ex PAR ANNEE)---- PAYS INDUSTRIELS 382<4 3829 29<45 3888 32<46 2968 2968 28<45 2678 -1.9 -2.2 -1.2 AMERIQUE DU NORD 1837 1391 1261 1325 1<478 13"" 1326 1268 1118 -2.<4 -2.9 -1.2 ETATS-UNIS 1766 1335 12fJ8 1226 13"" 1276 1275 12"" lfJ88 -2.3 -2.8 -1.8 CEE-18 1118 885 8<48 918 9H 831 816 790 686 -2.9 -2.7 -1.9 JAPON 751 728 721 698 690 715 --718 7"" 676 1.8 -8.6 -8.1 ECONOMIES PLANIFIEES 2361 2668 2636 26<46 2766 2785 27"" 2735 2916 1.5 8.6 1.7 URSS 1773 19<46 1986 1996 2118 2125 2836 2fJ86 2215 1.7 8.6 8.7 EUROPE DE L'EST 588 622 6<49 651 656 668 666 678 7"" 8.9 8.6 8.5 PAYS EN DEVELOPPEMENT 6668 867<4 959<4 9966 1819<4 18<465 187"" 11335 13926 <4.1 3.7 2.3 ASIE <4162 6221 7188 7236 768<4 7766 7951 8<485 186<48 <4.1 3.9 2.5 I-' -...J CHINE 1882 33<46 3912 3966 <42"" <4111 <4368 <4726 66"" 6.3 5.<4 2.3 0 INDE 1161 1381 1<471 1668 16"" 1571 1690 1625 18"" 1.1 1.1 1.8 AFRIQUE <48<4 616 6<48 698 7"" 716 726 758 916 5.3 3.1 1.9 EQVPTE 196 299 27<4 3"" 315 318 315 326 388 3.8 2.9 1.6 AMERIQUE 761 1861 UJ1<4 1168 11"" 1871 11"" 1168 1328 2.6 2.1 8.9 BRESIL 293 65<4 568 661 341 695 616 631 761 <4.3 6.2 1.8 EUROPE DU SUD <4<41 685 8<4<4 888 890 916 925 958 11<48 <4.8 <4.3 1.7 MONDE 118<4<4 1<4171 1517<4 16688 16216 16200 16361 16915 19<400 1.8 1.6 1.<4 POUR MEMOIRE: PAYS INDUSTRIELS ET EN DEVELOPPEMENT 9<483 11613 126<41 13836 13<4<41 13<416 13661 1<4181 16<485 1.8 1.8 1.6 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 'i:1 AI TENDANCE AUX MOINDRES CARRES POUR LES PERIODES HISTORIQUES (1961-8<4); EXTREMITE POUR LES PERIODES DE PROJECTION (1985-2"""). III O'Q S ::l ('I) BI ESTIMATION. ('I) >: SOURCES: COMITE CONSULTATIF INTERNATIONAL DU COTON (CHIFFRES REELS). -...J ('I) BANQUE MONDIALE: DEPARTEMENT DE L'ANALYSE ET DES PROJECTIONS ECONOMIQUES (CHIFFRES PREVISIONNELS). p..1-' ('I) "" ANNEXE TABLEAU 4~ COTON - EXPORTATIONS BRUTES DES PRINCIPAUX PAYS ET RECIONS ECONOMIQUES ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- CHIFFRES REELS CHIFFRES PREYISIONNELS TAUX D'AUCMENTATIOH AI ------------------------------------ -------------------------------------------- -------------------------- ..OYENS PAYSI ------------------------------------ ECONO..IES 89-71 79-81 84 86 88 87 88 98 2""" 81-84 7"-84 86-2""" ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------(EN ..ILLIERS DE TONNES)---------------------- ----(1 PAR ANNEE)---- PAYS INOUSTRIELS 763 1622 1812 1298 1""" 1616 147" 1616 161" 2.2 6.4 1.6 AMERIQUE OU NORD 719 1641 1497 1197 761 14_ 1361 14_ lSH 2." 6.' 2.1 ETATS-uNIS 719 1641 1497 1"7 761 14_ 1361 14_ 16_ 2.' 6.' 2.1 ECONO..IES PLANIFIEES 621 886 661 638 661 836 6H 61' 766 4.3 2.6 1.2 LRSS 616 849 642 631 641 626 621 SH 766 4.3 2.4 1.2 PAYS EN DEVELOPPEMENT 2673 1998 2181 2276 2676 2461 24ee 2666 2766 -e.8 -2.3 1.3 ASIE CHINE PAKISTAN AFRIQUE 487 22 174 914 469 8 21. 621 684 218 98 762 828 347 436 663 1291 461 64. 614 1246 498 461 6ee 1241 5_ 44. SH ... 1236 621 846 1186 SH 626 81" '.7 11.9 -e.2 -e.8 '.2 4.4 '.9 3.1 2.4 2.5 1.8 1.4 ...... - ...... ECYPTE 298 163 17. 144 161 14. 146 14. 121 -3.2 -4.2 -1.2 SOODAN 214 124 211 1_ 136 13. 135 lU 261 -'.5 -4.6 6.3 A..ERIQUE 927 eel 487 61. 45. 426 431 46. 676 -2.6 -3.1 -e.4 ..EXIQUE 25. 189 123 77 41 36 35 4. 64 -6.6 -3.7 -2.3 BRESIL 888 13 33 112 U 61 56 6. 4. -12.7 -16.7 -e ·· EUROPE DU SUD 845 268 237 22. 22. 2H 21. 216 186 1.6 -2.8 -1.1 TURQUIE 266 179 1.1 126 11. 1_ 1IIJ6 11. 98 '.7 -6.6 -2.2 ..ONOE 8948 4487 4323 4214 4226 4SH 4681 4681 613. '.8 '.6 1.8 POUR MEMOIRE: PAYS INOUSTRIELS ET EN DEYELOPPE..ENT 8426 3621 3672 3566 3676 3966 39&. 417. 4366 '.2 '.2 1.4 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- AI TENOANCE AUX ..OINORES CARRES POUR LES PERIOOES HISTORIQUES (1961-84); EXTRE..ITE POUR LES PERIOOES DE PROJECTION (198&-2111). '"d IU E; BI ESTIMATION. CIO m m ::I SOURCES: ANNUAIRE FAO DU CO....ERCE. BANDES ,CHIFFRES REELS). :< BANQUE "ONOIALE: DEPARTEMENT DE L ANALYSE ET DES PROJECTIONS ECIlHO"IQUES (CHIFFRES PREYISIONNELS). (Xl m ~I-' m \0 ANNEXE TABLEAU 6: COTON - IMPORTATIONS BRUTES DES PRINCIPAUX PAYS ET REGIONS ECONOMIQUES ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- CHIFFRES REELS CHIFFRES PREVISIONNELS TAUX D'AUGMENTATION AI ------------------------------------ -------------------------------------------- -------------------------- MOYENS PAYSI ECONOMIES ----------------------------------- 69-71 79-81 84 86 86 87 88 98 2""" 61-84 70-84 86-21/J1/J1/J ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ------------------------------------(EN MILLIERS DE TONNES)---------------------- ----(1 PAR ANNEE)---- PAYS INDUSTRIELS 1980 1666 1698 1746 1673 1704 1670 1663 1663 -1.6 -1.6 -0.8 AMERIQUE DU NORD 86 63 69 67 66 64 66 61 48 -3.8 -3.1 -1.1 CCE-10 1069 782 826 898 817 830 813 798 686 -2.6 -2.3 -1.8 ALLEMAGNE. REP. FE 246 172 212 240 236 237 239 224 180 -2.1 -1.6 -1.9 FRANCE 241 187 166 169 166 167 160 147 120 -2.1 -2.6 -1.9 ITALIE 222 226 267 267 263 266 268 263 270 -0.1 1.0 0.3 ROYAUME-UNI 167 72 48 64 60 48 46 42 36 -6.9 -8.9 -2.8 JAPON 733 718 708 681 701 720 710 7. 660 0.0 -0.8 -0.3 ..... -....J ECONOMIES PLANIFIEES 783 7. 841 829 8. 801 813 816 820 0.2 -0.7 -0.1 N URSS 224 62 166 187 160 146 143 140 120 -4.9 -8.9 -2.9 EUROPE DE L'EST 669 648 613 637 660 666 670 676 7. 1.1 0.6 0.6 PAYS EN DEVELOPPEMENT 1161 2314 1966 1970 1962 21/J9fJ 2107 2212 2767 4.3 4.4 2.3 ASIE 826 1881 1388 1361 1343 1460 1462 1630 1866 4.8 4.7 2.1 CHINE 217 968 3tIU 288 20 20 20 20 20 6.9 6.9 -16.3 HONG KONG 167 192 218 199 176 177 179 183 2. 2.4 1.3 0.0 COREE, REP. DE 110 321 363 367 366 376 384 4tIU 616 9.8 10.1 2.6 AFRIQUE 69 70 133 143 173 179 186 198 280 4.6 3.9 4.6 AMERIQUE 79 88 118 101 96 1. 98 99 107 1.2 1.0 0.4 EUROPE DU SUD 196 276 326 376 340 361 362 386 616 3.3 3.7 2.1 MONDE 3924 4668 4497 4644 4426 4696 4698 4680 6130 0.8 0.9 0.8 POUR MEMOIRE: PAYS INDUSTRIELS ET EN DEVELOPPEMENT 3141 39f 3666 3716 3626 3794 3777 3866 4310 0.9 1.2 1.0 ~ '"t1 \l) OQ 0 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- AI TENDANCE AUX MOINDRES CARRES POUR LES PERIODES HISTORIQUES (1961-84); III III :>< 1.0 III EXTREMITE POUR LES PERIODES DE PROJECTION (1986-2_). BI ESTIMATION. 0.. III ..... SOURCES: ANNUAIRE FAO DU COMMERCE (CHIFFRES REELS); BANQUE MONDIALE: DEPARTEMENT DE L'ANALYSE ET DES PROJECTIONS ECONOMlQUES (CHIFFRES PREVISIONNELS). 1.0 - 173 - Annexe 2 Page 1 de 4 LA COMMUNAUTE DES ONG EN TRANSITION 1. La grave famine de 1984-85 qui a decime la population ethiopienne et soucanienne a epargne Ie Tchad, grace aux decisions opportunes du Gouverr.ement et a l ' action bien coordonnee des donateurs, en particulier la conununeute internationale des Organisations non gouvernementales (ONG). Face a l'imminence d'une crise, Ie Gouvernement a vite reconnu qu'il ne disposeit ni du personnel, ni des moyens necessaires pour assurer d'urgence l'impoltation et la distribution de quantites massives d'aide alimentaire. Aussi, les autorites et les principaux donateurs d'aide alimentaire ont inunediEctement demande l ' appui logistique des ONG pour receptionner les livrai!ons et les transporte jusqu'aux regions destinataires dans tout Ie pays. La reponse des ONG a ete rapide, active et efficace. 2. .Bien que la distribution de vivres ait eu pour premier objectif d'evitlir 1a famine, les progranunes de secours des ONG ont, des Ie depart, fait Ull.e place importante a 1 'utilisation de l' aide a1imentaire comme un instrunent de developpement. Le SECADEV a adopte une approche particulierement novatrice pour ses distributions de vivres dans les zones ou cer1:,aines activites productives restaient possibles, ma1gre les effets de la secheresse. En ajoutant a l'aide alimentaire un minimum de services de vulgar:.:.sat ion et d' appui materiel, il a encourage les populations rura1es a produi::'e e l1es-memes une partie de leurs aliments. Cette strategie a permis de rednire l'ampleur des deplacements de population pendant la crise et donc de lim.:.ter l'installation de camps de refugies a la peripherie des grandes villes. Outre Ie SECADEV, CARE, l'AICF et les organismes des Nations Unies ont pr.)cede de fa~on particulierement novatrice en combinant des programmes "Vivrel~ contre travail" la la fourniture d'une aide materielle et technique pour aLder les personnes deplacees a reprendre leurs activites productives dans 1, mr region d' origine · 3. Avec Ie retablissement d'une certaine stabilite politique et l'atte:luation de la secheresse, les ONG, comme d'autres donateurs, ont entrep~is de reorienter leurs activites pour passer d'operations ad hoc de secour.; d 'urgence a des programmes axes sur Ie developpement. Pour les ONG qui av<:dent cons ide rablement developpe leurs activites en reponse a la crise, Ie passage a de petites interventions independantes d'un type plus tradit I.onr.el s'est reve1e que1quefois difficile, a cause de la necessite de a proced:~r des reductions de personnel et a la concurrence accrue qui s 'exer.;~e pour obtenir des ressources de developpement autres que des fonds ,d 'urge:lce. Plusieurs des· principales ONG ont hesite a amputer des progr~~mes qui, fondes sur la distribution d'aides alimentaires exterieures, donnai·?nt de bons resu1 tats, i souhaitant faire preuve de prudence face aux incertltudes pesant encore sur Ie volume reel des recoltes recentes et au risque que les apprlovis,ionnements alimentaires restent insuffisants dans certai:les "poches". En 1985, la premiere annee apres la secheresse, 1es trois :)rincipa1es ONG as~ociees a la distribution de vivres - CARE, lHAP et LSCR - OI'.t modifie l' orientation de leurs programmes a1imentaires pour passer a des progranunes cib1es comme 1a fourniture de complements nutritl.onne1s (en particu1ier dans 1es eco1es) et des progranunes "Vivres contre travail" (principalement des travaux de reparation routiere et d'assaLnissement). Bien que ces initiatives visant a faire de l'aide - 174 - Annexe 2 Page 2 de 4 alimentaire un instrument de developpement aient donne de bons resultats a titre temporaire, il conviendrait d'en reexaminer la necessite, vu les excedents recents de la production alimentaire interieure. 4. Malgre It interet qu,'elles trouveraient a poursuivre des programmes d'aide alimentaire qui ont ete dans l'ensemble un succes, la plupart des ONG operant au Tchad savent tres bien que la distribution gratuite de vivres decourage la production et que les possibilites offertes par les programmes "Vivres c~ntre travail" n'ont qu'un caractere temporaire. Elles ont donc fait de l'autosuffisance alimentaire regionale l'objectif primordial de leurs actions de developpement dans le secteur rural. Dans la plupart des cas, elles ont pu facilement reorienter le personnel, l'infrastructure et le materiel de transport initialement affectes a leurs operations de secours d'urgence aux diverses petites operations de deve10ppement a 1a base genera1ement associees aux ONG. 5. Etant donne que 1es moyens dont dispose 1e Gouvernement pour l'execution de projets sont insuffisants et qu'i1 est diffici1e d'atteindre 1es groupes 1es plus .pauvres des zones rurales, l'approche participative des ONG s'est reve1ee particulierement efficace au Tchad. Outre qu'e11es ont ainsi encourage 1es populations locales a participer au processus de deve10ppement, leur impact le plus important a ete le caractere experimental et novateur qu'e11es ont cherche a donner a leurs activites. C'est essentie1lement aux ONG ,(en particu1ier CARE, AFRICARE, SECADEV et AICF) que l' on doit It adaptation d'es techniques d' elevation de l' eau, l' amelioration de l'acces des producteurs a des semences cerea1ieres et potageres appropriees, l'accroissement du nombre des saisons de culture, l'extension de 1a superficie des parce1les, et 1a vu1garisation de programmes de culture adaptes aux divers types de sol des oueds. En vue de promouvoir 1a diffusion de ces progres techno10giques, 1es ONG (en particulier INADES) jouent aussi un role majeur dans 1a formation de personnel local : agents de vulgarisation, chefs de projet et agents gouvernementaux de contrepartie. A leurs activites dans 1e secteur agrico1e, e1les ont ajoute des programmes novateurs en faveur de l'education, de 1a sante et des petites entreprises (voir 1es chapitres sectorie1s). Le succes de ces programmes "a 1a base" et 1es possibilites qu'offrirait leur transposition a plus grande eche11e soulignent la n~cessite d'une cooperation accrue entre 1es ONG, 1e Gouvernement et 1es principaux donateurs operant au Tchad. 6. Outre 1es centaines de petites interventions traditionnel1es qU'e11es financent genera1ement a l'aide de leurs propres ressources, 1es , ONG sont devenues une source peu couteuse et efficace, dans 1e domaine administratif et technique, pour l'execution des projets de p1usieurs des principaux donateurs. En leur confiant l'execution de grands projets ruraux de deve10ppement integre, des donateurs comme l'USAID, 1e FED et 1a Suisse ont pu limiter 1es frais generaux associes a leurs operations au Tchad et, dans la p1upart des cas, ame1iore la qua1ite de leurs interventions. Toutefois, 1e financement des projets a travers 1es ONG a aussi permis aux donateurs d'eviter de passer par des organismes gouvernementaux aux competences administratives et techniques 1imitees et aussi de maximiser l'impact des projets sur leurs beneficiaires. Jusqu'a une epoque recente, ce court-circuitage se justifiait par 1a necessite d'agir vite et par 1e manque de personnel tchadien qua1ifie dans ces institutions. Beaucoup d'ONG - 175 - Annexe 2 Page 3 de 4 reconnaissent aujourd'hui la necessite d'aider Ie Gouvernement a renforcer ses propres capacites d'execution de projets et elles ont commence a etablir des contacts avec leurs homologues des ministeres techniques, ce qui constitue pour les deux parties concernees une importante source informelle d'echange de donnees et d'amelioration des competences. Plusieurs ONG (CARE et OXF~! en particulier) ont commence a organiser des actions de formation a l'intenl:.ion des agents du GOuvernement. 7. La proliferation des activites des donateurs et des ONG apres la . , guerre :"end d t autant plus necessaire une amelioration des communications et de la coordination de l'aide entre toutes les parties associees au develop:)ement du pays. I1 est egalement important que les ONG integrent leursiLctions aux grandes orientations de politique economique du Gouvern·~ment. Reconnaissant que les ONG ont joue un role important pendant la cris! provoquee par la secheresse et qu'elles peuvent lui offrir une source afficace et bon marche de competences techniques et gestionnelles, Ie Gouvernement ~chadien a officialise ses relations avec la communaute des ONG, en octobre 1985, par la creation d'un Comite interministeriel pour la coordination des ONG et d'un Secretariat aux ONG, charge de diriger les activit~s du Comite. Rattache au Ministere du Plan, ce Secretariat a pour fonctiols d'e~ablir un registre des ONG et de Ie tenir a jour, de planifier les operations d'aide en collaboration avec les minis teres techniques, de verifier que les projets proposes , par les ONG sont conformes , a la strategie \ de developpement du Tchad, et d'evaluer l'impact des interventions des ONG sur l'e:!onomie. Preside par Ie Ministre du Plan, il est compose de representants des ministeres techniques et se reunit periodiquement pour examiner et approuver tout nouveau projet des ONG. Les ONG enregistrees sont accuellement au nombre de 41 et leurs actions de developpement se comptent par centalnes, aussi la participation du Ministere du Plan a la planifieation et la coordination de leurs activites est-elle devenue l'un des elements essentiels des fonctions de coordination de l'aide assignees a ce Ministere. 8. Jusqu'ici, Ie fonctionnement du Comite a souffert de dissensions entre Ie Ministere du Plan et les delegues des ministeres techniques et ces desacccrds ont ralenti, et parfois empeche, l'approbation de nouveaux projets devant etre realises par des ONG. Bien que Ie transfert de reSSOUlces dans Ie cadre de projets executes par des ONG se soit momentenement ralenti, l'officialisation du dialogue entre le Ministere du Plan et les ministeres techniques doit etre consideree comme une premiere etape ctile vers la definition d'un commun accord de strategies sectorielles ,de devEloppement. Alors que 'les minis teres techniques cles sont souvent associES a la mise au point des projets ONG, Ie Secretariat aux ONG et Ie MinistEre du Plan n'etaient guere, jusqu'a une epoque recente, tenus au courant de la preparation de ces projets jusqu'a ce que les documents definitifs soient soumis a l'approbation du Comite. Jouant un role majeur dans l'action entreprise par Ie Ministere pour instituer un systeme de progranmation des investissements publics, Ie Secretariat aux ONG intensifie actuellement son dialogue avec les ONG et les principaux donateurs des Ie stade ce l'identification des projets. Les difficultes de demarrage que rencontre Ie Comite sont la consequence naturelle de l'action engagee par Ie MinistE.re du Plan pour reaffirmer son role dans la coordination des flux d'aide au Tchad, effort qui merite d'etre soutenu par les donateurs a tous les ni,'eaulC. Le projet d' assistance au Ministere du Plan que la Banque mondiaJe v1ent d'approuver et qui sera execute par Ie PNUD (voir par. 304) - 176 - Annexe 2 Page 4 de 4 apportera au Comite interm~nisterie1 un appui technique et administratif pour soutenir ses efforts de coordination de l'aide. Dans 1a meme optique, i1 serait important qu'une petite etude soit rea1isee pour eva1uer 1es activites des ONG au Tchad. 9. Le Gouvernement tchadien comme 1a population locale accuei11ent favorab1ement 1e type d'aide que leur apportent 1es ONG par leurs activites de deve10ppement a 1a base. A10rs que 1e nombre des ONG enregistrees aupres des autorites augmente chaque annee depuis 1a fin des hosti1ites, 1a diminution des besoins d'aide d'urgence reduit 1e total des ressources disponib1es pour financer leurs activites. Les ONG des Etats-Unis, qui representent un quart des ONG actue11ement presentes au Tchad, risquent d'avoir a amputer 1eurs,programmes, du fait de 1a compression des credits budgetaires affectes a l'USAID et de 1a nouvelle legislation fisca1e americaine qui ne traite plus aussi favorab1ement 1es dons aux organismes de bienfaisance. L'USAID, principal bai11eur de fonds des ONG operant au Tchad, a engage entre 1984 et 1986 12,8 millions de dollars pour 1es programmes executes par CARE, AFRICARE, VITA et IHAP. A l'exception du projet de VITA en faveur du deve10ppement des petites entreprises (voir Chapitre V), ces programmes comportent principa1ement des operations de deve10ppement rural integre centrees sur 1e deve10ppement de l'agricu1ture, 1a gestion de l'eau, l'agroforesterie, 1a conservation de l'environnement, 1a sante et 1,education. Etant donne 1e succes de ces interventions et 1a necessite de limiter ses propres frais gene raux a N'Djamena, l'USAID a approuve en 1986 l'octroi de 12,7 millions de dollars a un projet qui lui permettra de continuer a financer, bien que parfois dans une moindre mesure qu'auparavant, 1es activites des ONG susmentionnees et d'une nouvelle ORT (Organization for Rehabilitation through Training). S'attendant a voir ses ressources reduites, i1 demandera a chaque organisation d'autofinancer 25 % du cout du projet. 10. Les incertitudes pesant sur leurs sources traditionne11es de financement ont pousse 1a p1upart des principa1es ONG a mobi1iser d'autres res sources , notamment en s'adressant aux organisations mu1ti1atera1es deja presentes au Tchad. Le FED est ainsi devenu 1e deuxieme bai11eur de fonds des ONG operant au Tchad, fournissent des fonds au BELACD, au SECADEV, a MSF, a l'AEDES, a' l'AICF, et a CARE. Le Gouvernement, 1es principaux donateurs et 1es ONG e11es-memes devraient a l'avenir axer leurs efforts de coordination de l'aide sur une cooperation plus etroite entre 1es ONG et 1es donateurs mu1ti1ateraux. - 177 - Annexe 3 Page 1 de 10 MATRICE DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE 1987-1990 Sec'::eur et objectifs Actions Calendrier 1. Agriculture: coton a. RiHuction des couts et re tablissement de la I reltabilite de la filiere coton a moyen te:rme. *1. Achevement de l'audit 31 juillet 1987 financier 1985/86 de COTONTCHAD. *2. Achevement de l'audit de 31 decembre 1987 gestion. *3. Accord sur Ie programme 31 mars 1988 de reforme de COTONTCHAD resultant de l'audit de gestion. *4. Revue de la mise en juin 1989 application du programme de reforme. *5. Etablissement d'un 31 aout 1987 mecanisme et son calendrier d'application pour determiner Ie prix au producteur pour la campagne qui tiendra compte des effets economiques et sociaux. *6. Etablissement d'un 31 aout 1987 systeme d'ajustement du prix de vente de l'hui1e de coton pour assurer l'ecoulement des stocks d'hui1e et de graine a triturer. *7. Etab1issement d'un 31 jui1let 1987 systeme d'ajustement regulier du prix de vente de 1a fibre de coton a 1a STT (societe textile) en fonction du prix mondial. - 178 - Annexe 3 Page 2 de 10 Secteur et objectifs Actions Calendrier *8. Redefinition du rale et 31 aout 1987 de la raison d'etre de la CSPC (Caisse de stabilisation des prix du coton). 2. Agriculture (coton exclu) a. Definition et *1. Execution d'etudes 31 aout 1987 execution d'une portant sur les strategie questions sectorielles sectorielle. suivantes: a. diversification et developpement de la production agricole; b. transformation et commercialisation des produits de l'elevage; c. reboisement et preservation des ressources naturelles; d. credit rural. 2. Definition d'une 31 aout 1988 strategie de developpement du secteur agro-pastorale. b. Promotion de la 1. Reexamen du role de 31 decembre 1987 production et de la l'Office national des commercialisation des cereales, en vue de ! cultures vivrieres. limiter ou d'eliminer l'intervention directe dans l'achat et la commercialisation de la production cerealiere tchadienne. 2. Elaboration d'une 31 decembre 1987 politique de l'aide alimentaire appropriee. - 179 - Annexe 3 Page 3 de 10 Secteur et objectifs Actions Calendrier 3. Elevage a. Atgmentation des 1. Simplification des 31 juillet 1987 rfcettes provenant de procedures l'eIevage. administratives et de la reglementation applicables a la commercialisation et aux exportations. \ 2. Renefinition du role de 30 septembre 1987 la SOTERA, en considerant la possibilite de supprimer son monopole des exportations. 4. T I~ans ports *l. Preparation d'un projet 31 aout 1987 de strategie sectorielle a. DHinition d'une a moyen terme qui doit strategie a moyen etre discute a la tl:!rme. reunion sur Ie secteur des transports en septembre 1987 et etabli sous sa forme definitive, avant fin decembre 1987. *2. Execution des etudes 30 septembre 1987 sectorielles suivantes: a. structure et performance des institutions du secteurj b. recouvrement des couts de l'entretien routier; c. l'industrie des transports (transport routier et transport fluvial). - 180 - Annexe 3 Page 4 de 10 Secteur et objectifs Actions Calendrier *3. Conclusion d'un accord 30 septembre 1987 definitif entre les bailleurs de fonds et Ie gouvernment definissant Ie reseau routier prior ita ire a rehabiliter et I entretenir. *4. Reexamen du role et des 31 decembre 1987 objectifs de la CTT (cooperadve de transporteurs) et presentation d'un plan de reorganisation de la cooperative en vue d'abolir son monopole legal. *5. Presentation d'un plan 30 septembre 1987 d'utilisation rationnelle de la flotte des camions de l'OPE (PNUD), y compr15, 51 besoin est, 1a vente ou 1a mise en reserve d'une partie de la flotte. 5. Ressources humaines a. Renforcement de la 1. Reexamen des programmes 31 decembre 1987 formation existants et revision du preparatoire et de la profil des enseignants. formation en masse des enseignants. 2. Definition et preparation 30 juin 1988 d'un programme elargi et novateur de formation des enseignants. b. Conception d'un 1. Revue du systeme de 31 decembre 1987 systeme de formation formation professionne11e professionnelle et et technique et des technique bien incitations donnees au adapte. secteur prive concernant Ie financement et l'execution de programmes de formation professionne11e et technique. - 181 - Annexe 3 Page 5 de 10 Secteur et objectifs Actions Ca1endrier c. Renforcement de 1a 1. Etablissement d'un 31 juillet 1987 gestion et de 1a programme a court terrne p1anification du d'obtention de bourses a systerne educatif. I'etranger en vue de repondre aux besoins les plus urgents de personnel qualifie et de personnel destine au Ministere de I'education nationale. 2. Presentation a l'IDA d'un 31 juillet 1987 programme de formation et du personnel administratif du Ministere de l'Education Nationale. 3. Identification des 31 juillet 1987 contraintes dans Ie domaine des statistiques scolaires et etablissement d'un programme en vue d'y remedier. 6. P !~ogramme d~investissement p,lblic: Creation et 1. Preparation d'un 30 novembre 1987 application d'un programme programme d'investissement public d'investissement pour 1988. public annuel. 7. Entreprises pub1iques 2. Preparation d'un 30 juin 1988 Et organismes programme triennal Iubl1cs: d'investissement public r imitation de 1a pour 1988-90. t aille et ~ ccred ssement de *1. Etablissement de la 31 juillet 1987 ] 'efficacite du liste des entreprises !,ecteur parapublic. publiques et organismes publics qui feront I'objet d'un audit financier et/ou de gestion, ou, Ie cas echeant, de l'etablissement d'un systeme de comptabilite et du calendrier d'execution. - 182 - Annexe 3 Page 6 de 10 Secteur et objectifs Actions Calendrier 2. a. Achevement des sept 31 juillet 1987 premiers audits ou etablissement de systemes de comptabilite parmi les entites mentionees sous 1. b. Achevement de neuf 31 juillet 1987 audits ou etablissement de systemes de comptabilite parmi la liste des entites mentionnees sous 1. c. Reetablissement de la octobre 1989 liste des entreprises publiques et organismes publics qui feront l'objet d'un audit financier et/ou de gestion ou, Ie cas echeant, de l'etablissement d'un systeme de comptabilite. d. Achevement des audits juin 1990 ou etablissement de systemes de comptabilite de toutes les entites mentionnees sous 2 et non encore couvertes. 3. Reexamen du role et des 31 decembre 1987 objectifs des organismes suivants: a. Fonds d'intervention des produits petroliers; b. Caisse de regularisation des prix de vente du sucre. 4. Amelioration des 30 septembre 1987 ressources de l'OFNAR (Office national des routes). - 183 - Annexe 3 Page 7 de 10 Secteur et objectifs Actions Calendrier '5. Adoption par la STEE 30 septembre 1987 (Societe des eaux et de l'electricite) d'un plan d'assainissement financier, incluant une amelioration du recouvrement. 6. Revue de mise en 30 septembre 1988 application du plan d'assainissement financier de la STEE. 7. Preparation d'un 30 juin 1988 programme visant 3 reexaminer Ie role et l'efficacite des autres entreprises publiques. 8. Achevement d'un 30 septembre 1987 inventaire des arrieres reciproques des entreprises publiques et du gouvernement et preparation d'un plan d'elimination de ces arrieres. 8. Politique budgetaire 1. Limitation du ratio du 1987-90 deficit du gouvernement central au PIB (3 l'exclusion des depenses d'investissement financees par l'exterieur) a 2.6 pour cent en 1987-90. A. Budget de f,mctionnement a. Recettes 1. Reduction des abattements 1987-90 et exonerations, surtout Anelioration des dans Ie domaine des recettes importations. - 184 - Annexe 3 Page 8 de 10 Secteur et objectifs Actions Ca1endrier 2. E1argissement de 1a 1987-90 couverture des operations du secteur non organise. 3. Reduction de 1a part des 1987-90 taxes "specifiques", ajustement des tarifs et frais administratifs. b. Depenses: limitation 1. I,e.gere augmentation des 1987-90 de l'augmentation des depenses de depenses a un strict fonctionnement, autres minimum, tout en qu'au titre des interets permettant aux sur 1a dette exterieure departements en 1987, et Jimitation de gouvernementaux un retour l'augmentation de ces a des operations depenses a un n1veau norma1es. equivalent au taux d'inf1ation en 1988-90. 2. Renforcement du systeme 1987-90 de controle des depenses par l'amelioration du systeme des plafonds trimestriels pour N'Djamena et semestrie1s pour les provinces. 3. Renforcement du systeme 31 decembre 1987 de contro1e des depenses au stade des engagements et des decaissements. 4. a. Achevement des etudes 31 decembre 1987 portant sur l'integration des operations extrabudgetaires et des fonds speciaux dans 1a balance generale du Tresor. b. Integration de ces 31 janvier 1988 operations. 5. Achevement du recensement 31 jui11et 1987 des fonctionnaires. - 185 - Annexe 3 Page 9 de 10 SectEur et objectifs Actions Calendrier 6. Limitation du recrutement 1987-90 dans la fonction publique. Etablissement " de plafonds sur la masse salariale dans Ie contexte des programmes annuels. 7. Blocage du systeme 1987 effect if des traitements et salaires. 8. Maintien de 1987-90 l'autorisation obligatoire du Ministere des finances et de l'informatique prealable a tout recrutement. c. Arri.eres 1. Renforcement du systeme 1987-90 Abs,mce de controle des depenses. d'a~cumulation de Reduction des arrieres nOU',reaux arrieres et interieurs et exterieurs redlcti on des au moyen de paiements au arrLer~s extlrieurs comptant et et iLnterieurs. reechelonnement. Mise a la disposition de la CAA de ressources suffisantes pour faire face aux echeances au titre'du service de la dette. 2. Reduction des arrierls 1987-90 rlciproques de l'Etat et des organismes publics. 3. Etablissement d'un 30 septembre 1987 calendrier pour la reduction des arrierls interieurs et extlrieurs. - 186 - Annexe 3 Page 10 de 10 Secteur et objectifs Actions Calendrier B. Budget d'investissement public a. Mise en application 1. Promulgation de la Loi 31 juillet 1987 d'un budget des Finances sur Ie d'investissement. budget d'investissement. 2. Presentation de 30 novembre 1987 l'esquisse du budget d'investissement pour 1988. 1. Etablissement d'un 31 juil1et 1987 C. Dette exterieure systeme operationnel pour Ie suivi de la dette exterieure. Le Ministere des Finances et la Caisse autonomed'amortissement doivent donner leur accord prealable pour tout emprunt. 2. Achevement des 31 decembre 1987 negociations bilaterales sur Ie reechelonnement de la dette exterieure. 9. Systeme bancaire Amelioration de la liquidite du systeme Formulation d'un plan 31 decembre 1987 bancaire. pour Ie denouement du moratoire. Note: Lorsqu'une date precise est indiquee, il s'agit de celIe a laquelle la mesure ou les mesures en question entreront en vigueur au plus tard; lorsqu'une annee ou plusieurs annees sont indiquees, il s'agit de la periode pendant laquelle la mesure en question sera appliquee. Les mesures marquees d'un asterique (*) sont celles qui sont couvertes par des accords en vigueur avec la Banque. ACENOA COMPLEWEHTAIRE Objectif.: di.po.itions Cc.Mntai,... I. AGRICULTURE : COTON A. Arri6r6. 0. COTONTCHAO 1. WI .. en oeu¥re d. I'.ccord entre COTONCHAD et I. BEAC 06,.ndr.0. I··oupl .... 0. I. CEE.n ..tier. d·utlli ··tion des concern.nt Ie ~nt.nt 0. 1'.co.pt8. fonda du STABEX · 2. R.nigoci.tion d·· condition. 0. r66ehelonn...nt 0. I. BEAC. Cel. o.yr. Itre f.lt plu. tat, .i po·· ibl., grlc. , un. 6valu.tion objective 0. I. capacit6 0. COTONTCHAD , pay.r. B. In.tltution. int6r...6e. d.n. Ie secteur du coton 1. Si,n.ture d'un contr.t pl.n .yec COTONTCHAD d6flnl ···nt un .Y."'" ,.,...ttant 0.116e··u coton. .nn6e I. .tructure 0.. n.r ch.que d6te... i t.. .Y."'" 0. contr.t-pl.n ,.......tr. 0. .i.ux .uivr. I.. ·ctlyit'- 0. eOTONTCHAD .t d'6ylter des d6r.pa. . . .u nlve.u prix 0.. op6r.tion. 0. I. . . .tion. 2. SlIp.r.tion des co.pte. hul Ie .t .avon 0. COTONTCHAO des C.I. ,.......tr. d'6y.lu.r I. profitabillt6 des fill.l .. 0. cOMPte. port-nt .ur I.. op6r.tlon. coton. eOTONTCHAD. I. R6ex.-n 0. I··tructure du c.pltal .ocl.1 0. eOTONTCHAD. L···· i.tance .xt6rleur. fournle .u titre du progr.... d'ur..nc. ..... 00 · ·..n6 un··ugMent.tion di.proportlonn6e 0. I. p.rticipation ....... 0. I 'Etat dan. COTONTCHAD; I I e.t n6cfl··I r. d' .rr Iy.r , un· ..iI leure r6p.rtitlon du c.pltal .0cl.l. 4. Red6finition du .Y."'" fl.c.1 0. eOTONTCHAO. Lor.qu. I. prof ItabII i t6 0. COTONTCHAD .ur. 6t6 r··tau r6e, ·· contribution .ux rec.tte. 0. l'Etat pourr. r.pr.ndr··ur I. b... d'un .Y."'" revue 6. 06flnition d'un .Y."'"yi ..nt '.pur.r I. . .rri6r6s croia6. .ntr. eOTOHTCHAD ... "Etat. I. Red6finitlon des intervention. 0. ,'IReT at 0. "ONDR. C.tte red6finitlon Hr. nic····ire dis que I. deuxi'" ph... du prolr.... coton .ur. 6t6 d6finl., .fln d'.d.pter I.. interyentlon. 0. l'IReT ... 0. I'ONI)R .u. obJectlfa 0. c.tte ph.... 7. Dltfinitlon 0. ...ur.. yi ..nt , .ccroTtre I. culture attel6e. t.. progr.... 0. cu'tur··ttel6e donn.lt 0. bon. r6sultate .vant I.Iuerre. II f.udr. I. red6finlr ... 1'61.rlir. 8. Dltfinitlon d'une polltique yi ..nt , dh.lopper I. credit Porter· ·,.....t sur ,.. cultures .IiMRtalres· ·,ricol·· ::~ OQ::s (1) (1) I< _(1) Q.~ (1) \0 AGENDA CDUPLEMENTAIRE Db] ectiht~i .peI.iti on. C_nt.ire. II. AGRICULTURE : DOMAINES AUTRES QUE LE COTON A. Recherche : Definition d'une .tr.t6gie coherente .vec I. D.vr. 'tr. el.bor" .n fonction de. nouvel I.. ori.nt.tion. .tr.~gle d'en.emble du .ecteur. defini .. pour I···cteur coton (voir pelint I.B.8 ci-de··u.). B. C~rci.li ··tion l. Etude de. peI·· ibilite. de c_rci.li ··tion, not....nt en vu. Cultur·· tr.ditionn.II ·· qui .embl.nt offrir de bonn·· per.pectiv.. de I'export.tion, d. I. gomme .r.bique, du jujube.t du niebe. pour I'.xpelrt.tion. 2. Etud. d. differ.nte. peI·· ibilite··n vu. de I'organi ··tion d. A I'h.ur··ctuell., il n'.xi.te p··, .u Tch.d, de politiqu. · tock. d··ecuriti. port.nt .ur I···tock. d··ecurite· a. EI.bor.tion d'un··tr.t6gi. de commerci.li ··tion d·· produit. · Ii ..nt.ir···u Tch.d. 4. En fonction d. I··tr.tegie r.tenu., definition de nouv.ll .. in.titution. ou reorg.ni ··tion de. in.titution··~i.t.nte · · 'inter····nt .u commerc. d.. produit·· Iiment.ir... ...... CXl C. Irrigation CXl 1. Reali.ation de··udit. de SODELAC.t de I'OWVSD. L···udit. de··ntr.pri ··· publiqu·· font p.rti. du c.dr. politiqu. i moy.n te,.... 2. Real i ··tion de I 'etude d···y.te.n de r.couvr_nt de coOt. Ju.qu'i pre··nt, I'irrig.tion i gr.nd. ech.ll ·· ···t revel .. pour SOOELAC, ,'OWVSD et I·· c··i.r·· .y.te-.. peu effic.c··u Tch.d. L'introduction de nouv··ux .y.te-.. d. ge.tion .t de d. r.couvrement d·· coOt. d.n. I·· projet··xi.t.nt··eMbl. indi.pen··bl ·· a. Re.li.ation d. I 'ev.lu.tion de tou. I.. projet. d'irrig.tion entrepri ··u Tch.d. 4. Definition d'une .tr.t6gie et d'un plan d'.ction pour I'irrig.tion. S. Definition d'une .tr.tegi. povr w· · · rvic·· de vulgari ··tion, He devr. pas uniqu_nt couvrir I·· proj.ts d'irrig.tion .. i. cOilpren.nt not....nt I. dev.l, _nt inatitutionnel, la tout I···cteur .gricol. for··tion, Ie. be.oin. d. fin; ".:_nt, et I·· interv.ntion. Ie. plu··ppropri6e·· "'d> ll>::s D. P'cherie.: definition d'un··tr.t6gi. du .ou.-secteur. Le sec:teur d.. plch.rie···t tria pro.etteur .. i. I···ction. QQ::s (1) (1) de prOllOtion ont ete r.r·· ju.qu'i pre··nt. x N(1) Q,.,t-. (1) \CO AGENDA COMPLEMENTAIRE Objectifs: dispositions Co_nt.ires E. De.ertific.tion d.ns I. zone ··helienne 1. DeterMin.tion des regions ou des .ctions d'urgence s'i.posent. 2. EI.bor.tion d'une politique de reboi ....nt COMpren.nt not....nt Ie r.nforc...nt de I. protection de I. forit. a. Definition d'un pl.n d'.ction en vue de cOMbattre I. desert ific.tion (in.titution. inter....... coordin.tion. be.oin. de fin.nc...nt). F. Protection d···01. d.ns I. zone .oud.nienn. 1. Definition de. region. ou I. degr.d.tion des .ols e.t I. plu. . C . .ction. devront atre coordonn"··vee I'IRCT et Ie gr.ve. progr.... cotonnier. 2. Definition d'un pl.n d'.ction destine 1 cOMbattre I. degr.d.tion de·· 01 ·· ...... co III. ELEYACE '" A. Fourniture d'intr.nts 1. Modific.tion du .t.tut de MACAYET en vue d'eli.iner .on C.....ure. ne .'.ppliqueront pas .ux produit. toxique·· MOnopole d'i.port.tion et de di.tribution des produit. ph.r··ceutique·· 2. Prep.r.tion d'un pl.n de renforc..ant du r....u de distribution et de I. gestion de MACAYET. a. Definition d'un progr.... 1 MOyen terMS de v.ccination. II n'exi.te pas de progr..... de ce genre 1 I'heure .ctuelle. 4. Mi ·· en pl.ce du progr.... de v.ccin.tion. Apr.. ex...n .vee Ie. b.illeur. de fonds en 1989. 6. Introduction de redev.nces d'utili ··tion pour I.. Ceei .'in.crit 1 I. politique de reeouvr...nt de. coOt. pour v.ccin.tion., plu··pecifiqu...nt pour Ie. . . I.di.. no~ ,. fourniture d'intr.nts prevue d.n. Ie projet d'e'ev.i8 de epizootiqu.. (.nthr.x, ch.rbon sy.pto.atiqus) dont Ie. effet. I'IDA en cour. de prepar.tion. induits .ont limite·· "01> ~ ::l ~ I~ W I!> Q. .l:: I!> '" ACENDA COMPLEMENTAIRE Objectif.: dl.po.ltion. C_n...ir·· B. In.t.ll.tion d'hydr.uligu. p··tor.l. 1. Prepar.tion d'une politiqu. n.tion.l. d'h,dr.uliqu. p··tor.I ·· Cette politique .ncour.ger. un. p.rticipation .ccru. de. utlli.ateur. au r..bour....nt des coOt··t A 'a geation de. point. d'.au .t f.ra p.rticiper I. secteur prive A I'.ntr. tien des poin... d'··u. 2. Ev.lu.tion de. ri.ult.t. d. c.tte polltlqu·· C. In.titutlon. 1. Si.plific.tion de. rigl ...nt. fi.c.ux et .~ini.tr.tif·· O.vr. itre Ii .. i la refor-. fi.cal. global·· 2. Ex...n de I. ligi.l.tion du regi .. foncl.r. IV. MINES ET ENERCIE A. Min·· ..... \0 1. Ev.lu.tion de. re.ult.t. du tr.v.11 d'.xplor.tion .xecuti Av.nt la gu.rr. civil., I·· tr.vaux d'.xploration .vai.nt ~ntre o · v.nt I. gu.rr. civil ·· qu'il .xi .... it une gr.nde v.rieti de gi ....nt. de .in.rai ·· 2. EI.bor.tion d'un pl.n pour I. pour.uite de. tr.v.ux d'.lIplor.tlon. B. En.rai. 1. Reev.lu.tlon du ··cteur d. I'en.rgl ··pr" .chiv...nt de La .trat6gi··ectori.II., nec.... l r. pour I. long ter-., devr. I'etude de f.I ··billti de I. r.ffln.rl ·· Itre etroite.ent II. . .vec I. projet de r.ffln.ri. en cour. d. prepar.tion, av.c I. progr.... de reh.blli ...tion de I. STEE, .t .vec la .trat6gi. for..tiir·· 2. Prep.r.tion d'une .tr.tigl. de I'en.rgl. co.pren.nt no.....-nt La prep.ratlon de cette atrat6gi. d.aander. probabl ...nt la de nouveaull t.rif. pour 1"lectriciti, I.. prix pour I.. re.li.atlon d'une etude aur la fix.tion de. prix pitroli.ra. produit··t .ou.-produit. pitroll.r. de I. r.ffin.ri., .t 1'.lIpan.ion de I. capaclti d'.lIpor...tion. '"d> I\) :::I QQ :::I I'D (l >: ""I'D Q..."" I'D \0 AGENDA COYPLEYENTAIRE Obi~if.!_~i.DO.ition. __ .. ____ Co.-entalr.. OW. INOUSTRIE ET COtAIERCE A. Environn...nt indu.tri.1 1. Etude de. pos.ibillt4. de div.r.ification dan. I·· doaain.. de Un c.rtain no.bre de proj.t. agro-all-.ntalre. i petite ichell. I'indu.tri. I~r··t des indu.trl .. agro-a'i.entair··· ont 6t6 lanci. . .i. une nouvel I. 'valuation .,.t6.atlque des pos. I bII it4. de c. .ecteu r a I n. I que des autre. po··i bI Ii t4. de dlv.r.lfication. doit Itr. entr.pri ... 2. o6finition d'une politique vl.ant i attlrer de. inv..ti .....nt. o'ici 18911, 1_ per.pectiv_ d'attl rer de tel. inv_tl.M.enta ~ranger. priv". devront .en.ibl..-nt ··...Iior.r. B. Crandes indu.tri .. 1. Evaluation de la viabi'it6 i long te~ et du potent!.' de Cette ~ude devralt pe~ttr. de dMinlr un plan de riori.ntation croi ··ance de. quatr. plu. grande. Indu.tri.. (i ,'.xclu.lon de la production des indu.trl.. non-viabl_. de COTONTCHAO) : SONASUT, STT, BdL, et YCT. C. Petite. indu.tri·· 1. o6flnltlon,.n coordination avec I.. ball leur. de fond., d'un. .trat6gi. vi.ant i accroTtr. la disponibl'It6.t "utilisation du credit. La c....tlon d'un. cMit6 CMPOM de repr"'ntanta de VITA, des deux banqu.. co.-.rcial.., de 'aCCCE, de ,'EDF, de l'IoA, de I'OPIT et du Yinl.~re du co.-erc. et de ,·Indu.tri. devralt - \0 peNettr. de gilMr.r de. idMs dan. c. doaain·· 2. o6flnltion d'un. politiqu. pour la fo....tlon des directeurs de La r_pon.abi I it6 pourrait en Itr. confl" i ,'OPIT. PIE. 8. Exicution d'un. enquat.. sur tout.. I.. PYE tchadi.nn... Cette .nquat.. aval t 6t6 'anc' ..i. n'a pu Itr. ach.v" f .ute de ~1en. financier·· < VI/'O Q.,p. /'0 \0 AGENDA COMPLEMENTAIRE Obj.ctif.: dllpo.ition. C_nt.ir.. 3. Explor.tion d···· rch" pour I·· produita teh.di.n. (not....nt II f.udr. f.ir. c.l. d·un···ni.r··y.teM.tiqu., .V4IC ,'.ide de produit. d. I'el.v.ge, bi.r··t cig.rette.) d.n. I·· p.y. I···· i.tanc. t41Chniqu·· voi.in. (not....nt Soud.n, RCA, Cameroun, .t Nigeri.). D. Touri_ 1. Definition d'un··tr.tegi ··n vue du div.loppeaent du c.tte .tr.tegi · ·· fond.r··ur I. rih.bilitation de. p.rc. touri_. n.tion.ux. VI. TRANSPORTS A. R'···u de. route. priorit.ir·· 1. D'ter.in.tion de. nor. . . .ppropri,", p.r ~ion, .n fonction de. condition. pidologiqu. . .t du tr.fic .ttendu. B. R....u de. route··4ICond.i r ·· 1. Definition du r'···u dev.nt atr. rih.bilite. L. r....u S4ICond.ir. d.vr. r.li.r I·· zon·· ou I. production ..... \0 .gricol···t pr~tteu . . .u ri···u prioritair·· N 2. Execution d.. tr.v.ux de r6h.bilitation du r....u. C. In.titution. 1. Creation d'un I.bor.toi,.. n.tion.1 de con.truction .t de C. I.bor.to;r···t ····nti.l. vu I·· condition. t41Chniqu·· tr·· tr.v.ux public·· difflcil .. de I. con.truction d·· rout.. .u Tch.d. 2. Prip.r.tion d'un pl.n vi ··nt i .ugMenter ,·· r··aourc·· de I'OFNAR .t i f.ir. p.rticiper I.. entrepri ... priv," i I'.ntreti.n routi.r. 3. Difinition d'un ..i II.ur .y.tem. de r.couvr...nt d'un. p.rti. de. coOt. d. ,'.ntr.ti.n. 4. Prip.r.tion d·un pl.n en vue d. I. r'org.ni ··tion du S41Cteur C. pl.n ·· fond.r··ur I·· ri.ultat. de I·itud. de. tr.n.port. de. tr.n.port., compr.n.nt notamaent I. dirjgl ...nt.tion d·· fin.nce. p.r I·IDA .t .ur. pour obj4lCtif de liber.li ··r I. tarif. de tr.n.port. ..ct-ur. "'01> III ::s 6. Etude de I·indu.tri. du bitiment. ()Q :;I C.tte itud. d.vr. dibouch.r .ur de. propo.ition. concr.te. pour fl) fl) I. r.nforc...nt de eo .4ICteur, indi.pen··bl ··u proc ···u. de >< r.h.bilit.tion. O'\fl) Q...I:: fl) \0 AGENDA COMPLEMENTAIRE nhIA~~if.: di.pO.ition. C~ntair·· O. Tr.n.port .eri.n 1. Etude du .ou.-··ctaur. c.tte etude pourr. Itr. entreprl.e eoncurr....nt .vec I. prep.r.tion d'un credit envi ··ge p.r "IDA d.n. Ie .ecteur du tr.n.port. 2. Prep.r.tion d'un progr.... de recouvr...nt de. coOt. et d'entretien de· ·eroport·. VII. EDUCATION A. M.teriel, bStiments et institution. 1. Definition d'une politique de con.truction .col.ire et de Fin 1988. Cette politiqu. in.i.ter··ur I. particip.tion du dotation en ··teriel d.. ecole·· .ecteur prive (···oci.tion. loc.'e., p.rent., entrepri.e.) qui pourr····u..r une p.rtie de. coOt. des blti..nt. et du m.tiriel. 2. Ev.luation de. in.titution. publiqu.. d.n. I'educ.tion .t Le progr.... de reh.bilit.tion devr. deflnir I.. be.oin. de ...... '-0 definition d'un progr.... de reh.bilitation. per.onnel .t de .. tiriel. II f.udr. not.....nt .rriver i un IN .ail leur equllibre entre Ie. coOt. recurrent. et 1... coOt. de per.onnel, .u nive.u budgetaire. B. Str.tegie en matiere d'8Qucation 1. Prep.r.tion d'une str.tegie globale pour Ie .ecteur de Un projet fin.nce p.r I'IDA, en cour. de prep.r.tion, .id.r. I'educ.tion. Ie Couv.rn...nt i definir c.tte .tr.tegi·· VIII. SANTE A. Str.tigie: reev.lu.tion et modific.tion d.. diver. el'-ent. de I·· tr.tegie .ectorielle pour ···ur.r leur coherence et leur compatibilite et pour .rriver i une .ffectation .pproprie. de. re··ources entre I.. diver... priorite·. B. Coordin.tion: ."Iior.tion de··tructur.. de coordin.tion de L. coordin.tion de ,'.ide.n ..tier. de ··nte · toujour. ete I'.ide.u nive.u du Mini.tere de I···nte. C. For..tion: prep.r.tion d'un progr.... vi.ant i ."Iiorer I. delic.te vu I. gr.nd no.bre de b.i".ur. de fond. et d'ONe intir..... d.n. c···cteur. "'f> III ()Q ('i) ;j ;j ('i) fonaatlon univer.it.ire et en cour. d'..ploi du per.onnel -'dic.l. --.j I~ 0. .0: I'[) '-0 AGfNDA COWPLEMENTAIRE Objectif.: di.po.ltion. C_nt.ir·· D. Produit. ph.r..c.utigu.. : difinition d·un. politiqu··ppro e.tte politlqu. d.vr. per..ttr. d·...lior.r I·.cce. .ux pri.. de c_rci.II ··tlon de. -'dlc...nt··t de··utr·· -'dlc...nt··t I. recouvr...nt d·· coOts. prodult. ph.r.-c.utlqu... IX. ADMINISTRATION/MANAGEMENT A. PI.nification 1. Adoption d'un. -'thode de planific.tion. La ..thode I. plu··ppropriis con.i.ter.it · pour.ulvr. I. prip.r.tion d. PIP tri.nn.ux, .. i · · 11. l.pllqu. la prip.ration piriodlqu. d'un cadr. pro.pectif · long ter-. (1' .n.). 2. Difinition d'un progr.... de tr.vail .n vue de I. prip.ration du pre.i.r docu..nt n6c.... ir. (voir point .ulv.nt) et difinition de. in.titution. r··pon.abl... a. Prip.r.tion du pre.i.r c.dr. pro.pectif · long ter.. (1991-2ISe). I 4. Pour.uite de I. reconduction .nnu.ll. du PIP trienn.l. .. \0 .p. 8. Stati.tigUe8 1. Prip.ration d'un progr.... d'.ction tri.nnal vi ··nt i "'Iior.r e.l. pourr.lt ·· f.ir··vec I'.ide d'un c~iti qui ···u..r.it I. b····tatl.tiqu·· I·· fonction. d. coordin.tlon un. fol. c_ncis I·· 1. . .n oeuvr·· 2. Production d'un. ba·· de donn... adiqu.t.. et d'un .i ·· i jour rigul iire. .,.tiIIe de L····i.t.nc. technique ·· r. fourni. par un proj.t fin.nci p.r I. PNUD .t .xicuti p.r I. B.nqu. ~ndi.I., vi ··nt ··outenir I. Mini.tir. du PI.n. C. Coordin.tion de ,'.ide 1. Pour.uite du proc...u. de Tab'. ronde, .n li.i.on .vec I.. progre. du proc···u. de pl.nific.tion d6crit ci-de··u·· 2. Riunion de I. proch.in. T.bl. ronde. a. Riunion. sectori.ll.. des b.lll.uN de fonds. c.. riunlon··ont partlcul iir...nt nic.... i r.. d.n. I.. d_in.. des tran.port·· de l'Uuc.tion, de I···nti, de '"0 :> "il.vage .t de ,'.gricultur·· III P OQ P (I) (I) >: 00 (I) c:l.. .p. (I) \0 AGENDA COMPLEMENTAIRE Objeetifs: dilJ~.ition. C~ntal"·· D. G.stion fi.c.l. 1. Ri.li ··tion de I'itude du .l.te-. fi.c.l. L'itude "". fin.nc" p." I. p"oj.t d· ···i.t.nc. technique de '·IDA ··n p"ip.".tion. 2. Difinition d'un p"oO".... vi ··nt i .i.,llfi." I··l.te-. En itroite coll.bo".tion .Vee I. FUI. fi.c.l. 3. Wi ·· i jou" de. p"ocidu".. de p····tion des .."chi. ~u" I·· L····i.tanc. technique ..t fou"nl. d.n. I. c.d". du p"oj.t ·ch.t. "hli ... pa" I ·Etat. fin.nci p.r I. PMUD et .xicute p." I. B.nque ~ndi.I ·· 4. Ev.lu.tion de I. ~·· ibilite d·.uo--nta" I. . . . I.i".. des En itroite coll.bor.tion .vee I. B.nqu. et I. FWI. fonctionn.i". . . .t definition d'un c.l.nd"ie" pa"..tt.nt de ".Iev." p"oO"...iv...nt I. . . . '.i"·· ju.qu·i un niv··u co.p.tibl ··vee I. coOt de I. vi. et I·.ffic.cite .dlllini.t".tiv·· E. G..tion de. ent"ep"I ··· publ19u" 1. Sion.tu". de cont".t.-pl.n··vee d·.ut".. entr.prl .... .. C ".u"···ont it"oite..nt II. . . .u proo"._ de > div.loppa..nt de··nt".p"i ... publique. deflni d.n. I. \0 c.dr. politiqu. i ~l.n te.... . VI 2. Expan.ion du .l.te-. de cont".t-pl.n i d·.utr. . .ntreprl .... 3. Wi ···n viou.ur des "eeo.aandation. des .udit. de GMtion .t de··udit. fin.nci.". ~rtant .u" I. di ··olution. I. priv.t i ··tion ou I. "eo"o.ni ··tion des .nt".prl.... "t;I1> III I)Q ::s ::s (I) (I) ~ \0(1) Il-~ (I) \0 - 196 - Annexe 5 Page 1 de 4 BIBLIOGRAPHY/BIBLIOGRAPHIE General Economic/Economie generale Government of Chad, Projet de plan interimaire (1986-1988), Ministere du plan et de la reconstruction nationale, decembre 1985. Budget d'investissement Annee 1987. Ministere delegue a la Presidence charge du plan. Budget d'investissement revision: fevrier 1987. Budget 1987, Loi de finances, Ministere des finances et de l'informatique. Budget 1985 et 1986, Loi de finances 1985 et 1986, Ministere des finances et du materiel. Analyse statistique des aides exterieures au Tchad, Ministere du planet de la reconstruction nationale 1984. "Tchad: situation economique au 31-12-84", Ministere du plan et de la reconstruction nationale, 1984. "Bulletin de statistique", Ministere du plan et de la reconstruction nationale, 2eme, 3eme, 4eme trimestres 1983. "Statistiques du commerce exterieur", Ministere du plan et de la reconstruction, Annee 1983-1984-1985. 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Agricul t IIreiAgriculture Government of Chad, Le projet Sud-Tchad Etude d'evaluation des filieres coton et arachid~, Ministere de l'agriculture et de la lutte contre les calamites naturelles, Ministere de la cooperation, octobre 1980. Projet de developpement rural, zone soudanienne, Ministere d'etat charge du d v eloppement rural, fevrier 1982. Reunion de suivi de la table ronde de Geneve de decembre 1985, Secteur Agro-Sylvo-Pastoral, Ministere delegue a la Presidence de la Republique charge du plan, decembre 1985. Etude de la filiere coton. (Deuxieme phase) Comite de rHlexion sur la fi1H~re coton. PNUD, BIRD, juin 1986. World B;nk, "Toward Greater Food Security in the Sahel: An Overview of Issues and Prospects", AGREP Division Working Paper No. 15, by T. James Goering, March 23, 1978. "Chad: Agriculture Sector Memorandum", January 1977. "Programme d'intervention de la BIRD au Tchad, Secteur Agro ----,.' Pastoral", November 1983. Report and Recommendation of the President of the IDA to the ----,.' Executive Directors on a Proposed Development Credit of SDR 12.8 million to the Republic of Chad for an Emergency Cotton Program, June 1986. Report and Recommendation of the President of the International Development Association to the Executive Directors for a Proposed Development Credit of SDR 14.5 million to the Republic of Chad for an Agricultural Rehabilitation Project, March 1987. - 198 - Annexe 5 Page 3 de 4 CILSS. Bilan programme des productions vegetales au Tchad, 1984. FAO/CP, Projet de developpement du secteur agricole. Mission d'identification. Aout 1986. FAO, Etude pour la definition et l'elaboration d'une politique cerealiere au Tchad: Role de l'ONC. October 1986. USAID, Irrigation Develofment options and Investment strategies for the mid-1980 s, University of Rhode Island, October 1985. USAID/FVA, Evaluation of the African Emergency Food Assistance Program, 1984-85: Chad. July 1986. 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BEICIP. Etude de Pre-faisabilite d'un Projet Petrolier au Tchad, janvier 1986. - 199 - Annexe 5 Page 4 de 4 African Development Bank, Health Services Development in the Republic of Chad, April 1986. Governl'lent of Chad t Etude preliminaires des problemes de la sante au Chad t ~Unistere de la Sante Publique, 1986. Dodge, Anne-Laurence and John Simmons, Chad: G. Survey of the Primary Education Sector (prepared for the World Bank), December 30, 1986. Whyche, Oren E. Chad: An Assessment of the Private Sector (prepared for the World Bank), January 1987. - 200 APPENDICE STATISTIQUE Tableau Titre Page No. 1 Produit Interieur Brut par Secteurs, 1977-1986 ··················· 202 2 Evolution du Produit Interieur Brut par Secteurs, 1977-1986 ······ 203 3 Pluviometrie, 1970-1986 ··············.··························· 204 4 Production Agricole, 1983/84 a 1986/87 ··························· 205 5 Production de Cereales par Tete et par Region, 1984-1985, 1986 ··· 206 6 Production de Coton, 1950/51 a 1986/87 ··························· 207 7 Production de Tabac, Sucre de Canne et Arachide 1983/84 a 1986/87 ··············································· 208 8 Effectif du Cheptel, 1945-1986 ··································· 209 9 Activite des Principales Industries, 1983-1987 ··················· 210 10 Production Industrielle, Indices en Volume, Variations Annuelles, 1975 et 1983-1986 ··············································· 212 11 Operations de l'Industrie Cotonniere, 1982/83 a 1986/87 ·········· 213 12 Importations et Exportations de Biens, 1982-1986 ················· 214 13 Composition des Importations de Biens ............................ 215 14 Importations et Exportations de Services, 1982-1986 ·············· 216 15 Balance des Paiements, 1977 et 1982-1986, en Francs CFAF ········· 217 16 Balance des Paiements, 1977 et 1982-1986, en Dollars .·..·..·..··. 218 17 Dette Exterieur~, Service de la Dette et Accumulation d'Arrieres 1985 et 1986 ·...............·.....·.......·..·....·......·...... 219 18 Engagements et Deboursements de l'Aide Exterieure d'apres Ie Recensement des Bailleurs de Fonds, Montants par Secteur, 1985-1987 ·...·...·....·.·······.····.···.··.···..·· 220 19 Engagements et Deboursements de l'Aide Exterieure d'apres Ie Recensement des Bailleurs de Fonds, Pourcentage par Secteur, 1985-1987 ··.···.···.·.·...··.·....··.··.·.·.······· 221 20 Estimation des Deboursements de l'Aide aux Projets par Type d' Activi te ...................................................... 222 21 Estimation des Deboursements de l'Aide aux Projets par Localisation Geographique ······································· 223 - 201 APPENDICE STATISTIQUE Tableau Titre Page No. 22 Jpirations Courantes de l'Etat, 1977 et 1983-1987 ················ 224 23 Recettes Budgitaires de l'Etat, 1983-1987 ······················.· 225 24 Dlpenses Budgltaires de l'Etat, 1983-1987 ··..···················· 227 25 Recettes de la Caisse Autonome d'Amortissenl~nt, 1983-1986 ········ 228 26 Liste des Etablissements et Organismes Publics ··················· 229 27 Situation Monitajre et Situation du Cridit, 1982-1986 ············ 231 28 Bilan de la BEAC (N'Djamena), 1982-1986 ·························· 232 29 Silan des Banques Commerciales Consolidi, 1982-1986 ·············· 233 30 Depots et Credits Bloques et Actifs dans Ie Secteur Bancaire, 1982-1986........................................................ 234 31 Distribution du Crldit a l'Economie, 1981-1986 ··················· 235 32 Encours de la Dette des Principales Industries au Systeme Bancaire Locale, fin-1985 et mi-1986 .·.·············· 236 33 Pro;ection du Produit Interieur Brut par Secteurs, 1987-,1995 ·····.············.·····.···········.·.··..······· -..... 237 34 Projection des Comptes Nationaux, 1987-1995 ······················ 238 35 ProJection du Commerce Exterieur, 1987-1995 ······················ 239 36 Projection de la Balance des Paiements, 1987-1995 ················ 240 37 Effectif de la Fonction Publique et Masse Salariale, 1985-1986. . ..·. ........ . .... ..... . ... .... . .··.. ... ...·...... . .. . 242 38 Repartition Regionale des Fonctionnaires, 1986 ···············.··· 243 39 Nombre d'Ecoles Primaires par Types et par Districts ············· 244 40 Nombre d'icoles, de Maitres et de Classes par Districts Scolaires, 1985/86.............................................. 245 41 Formation des Maitres .·...··..·······.·.··..······.·············· 246 42 Evolution du Nombre d'Eleves dans l'Enseignement Primaire ········ 247 43 Prix a la Consommation Controli, 1986 ···························· 248 TABLEAU 1: PROOUIT JNTERIELR BRUT PAR SE~, 1977-1988 -------------------------- (prix const.nt. 1977) I..,aleur ajouWe en mi II Ions de CFA 1977 1978 1979 1988 1981 1982 1983 19&4 1986 1988 1----------_·_-- -------------------------------------- --------------------------------------- I IPRIWAIRE 88.990 87.813 88.9fJ8 83.<418 68.<41<4 69.266 82.288 <48.71<4 7<4.262 73.848 I Agri cu Iture «.883 <46.198 37.78<4 39.78<4 32.296 1<4.868 37.8<48 28.e7<4 6<4.207 62.620 I ..,I..,rlers <40.19<4 40.e73 1<4.366 38.677 29.823 38.829 31.91<4 2<4.392 60.<4S3 <4S.966 I coton <4.889 6.126 3.<418 3.207 2.873 3.822 6.932 3.882 3.72<4 3.666 I Ele..,age 22.107 22.816 23.12<4 23.832 2<4.119 2<4.806 2<4.382 lS.64e 20.0<46 20.628 1 ISEC(N)AIRE 29.240 28.038 17.67e 1<4.e68 18.888 20.880 23.<438 29.<4S1 29.8<4e 28.2<46 I Industries manufecturi6res 28.280 2<4.9<4e 18.638 13.300 18.090 19.938 22.168 27.838 27.<468 26.638 I dont: ilgrenage coton 8.67e 6.626 8.097 <4.027 3.797 8.188 <4.646 7.288 6.e38 6.038 I Construction et tra..,aux publics 1.7ee 1. 740 290 280 27e 300 6fJfJ 838 1.391 1.889 I Mines/pitrole 368 38fJ 88 88 88 88 lee 17e 140 1<47 1 Eau et ltlectriciU 91e 990 890 <41e <440 690 880 8<43 869 893 N 1 1 0 N ITERTIAIRE 64.268 83.868 <47.220 <41.0<4e «.28e <46.768 <47.11e <4S.788 67.388 68.297 I I Comnerce, transport et cOftl'll.ln Ic. 62.680 62.638 39.17e 32.788 36.768 37.988 <42.ele <42.<488 61.fJfJ8 <49.871 I I Gou..,ernement et autres serY Ices 11.87e 11.820 S.068 S.280 8.638 7.790 6.1ee 8.3ee 8.300 8.<428 I I I IPNB au coOt des facteurs 180.<480 169.893 126.898 118.608 119.66<4 126.886 132.7<48 12<4.981 181.398 167.688 I I I I Taxes Indirect.. 1.280 1.33e 8fJfJ 38fJ 620 67e 780 8<47 926 933 I I I IPNB au prix du marchlt 1977 181.780 181.023 128.<498 118.888 120.e7<4 128.<466 133.608 126.828 162.323 168.621 I I I IDlIf lateur du PNB lee,e 108,8 118,<4 128,8 1<40,1 162,6 166,9 178,2 18<4,e 178,6 I I I IPNB prix courant du marchlt 161.780 176.193 1<49.7<41 163.116 168.26<4 192.789 221.<462 22<4.226 298.87<4 282.960 I I I IPNB en rni II ions de · Et.t.-Unis 668,<4 778,2 704,e 72<4,8 619,3 688,7 681,1 613,1 66<4,8 820,2 I I I ITaux de change FCFA/MIS 2<46,7 226,7 212,7 211,3 271,7 328,6 381,1 <437,e «9,3 1<46,e I I I StlfiCE: estimations FYI et BIRD TABI..EAU 2: ~ DU PRODUIT lNTERIB.R BRUT PAR SECTEl.m, 1977-1986 --------------------------------------------------------------------- (t.UM d. croiaaan~ annuel) , 1978 1979 1988 1981 1982 1983 1984 1986 I 1988 I 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I I IPRIMAIRE 1,2 -18,2 .,1 -11,8 6,8 6,8 -2.,9 69,8 -1,8 I , I AgricuI tur. I vivri.a coton 8,7 -8,3 9,3 -18,. -1.,2 -33,3 6,3 8,. -a,2 -18,8 -19,8 -18,7 7,3 .,1 .3,8 9,2 3,6 65,2 -26,8 -23,8 -37,9 93,1 187,8 1,1 -3,1 -3,8 -<1,5 I I I I EI.vaa- 2,3 2,3 2,2 2,1 2,8 -1,8 -23,6 7,6 2,. I I I I SECQN)AIRE -<1,1 -37,3 -28,8 3<1,2 18,7 12,2 26,8 1,2 -5,3 I I Induatri. . . .nufacturi'r.a -5,1 -33,7 -19,5 38,8 18,2 11,1 2.,8 -8,7 -7,8 I I dont: 'sII~naa- coton -15,9 18,3 -33,9 -5,7 -18,1 .6,8 58,9 -31,8 8,8 I Conatructlon .t travaUM publica 2,. -83,3 -3,. -3,8 11,1 88,7 88,8 87,8 28,8 I Wln.-/pitrol. 2,9 -83,3 8,8 8,8 8,8 88,7 78,8 -17,8 5,8 N 0 8,8 -38,3 -<18,8 7,3 3<1,1 15,3 2.,8 1,9 .,8 w I Eau .t il.ctrlciW I I IlERTIAIRE -8,8 -28,8 -13,1 7,9 3,3 3,8 3,8 17,6 -1,8 I eo.m.~, tranaport.t communic. -8,1 -25,. -18,. 9,1 8,2 18,7 1,1 28,1 -2,2 I Couv.rnement .t autr. . . .rvic.a -3,8 -28,9 2,9 3,8 -8,7 -3<1,5 23,6 8,8 2,8 I IPNB au coOt d.. facteura -8,5 -21,3 -5,7 8,9 5,3 5,6 -5,9 29,1 -2,. I I Ta~ indir.ctes 3,9 -39,8 -52,6 38,8 9,8 33,3 11,. 9,2 8,9 I IPNB au prb du ..rc.... 1977 -8,6 -21,. -a,8 1,8 5,3 6,8 -5,8 29,8 -2,3 I IDiflateur du PNB 8,8 8,8 8,8 8,8 8,8 8,8 7,. 3,3 -3,8 I IPNB priM courant du ..rc.... 8,3 -1.,5 2,3 9,9 1.,8 1.,9 1,3 33,2 -6,3 I IPNB .,.. Ifti I lions d. · Et.ta Unla 17,9 -9,3 2,9 -1.,6 -5,3 -1,8 -11,7 29,8 23,. I SOI.JtCE: Esti..tions FYI .t BIRD - 204 TABLEAU 3: PLUVIOMETRIE, 1970-1985 (mm par an) ,------------------------------------------------------------------ Zone sahe I I enne Zone soudanlenne Annee (av. 7 postes) (av. 2 postes) 1970 786 1.167 1971 592 1.031 1972 623 1.060 1973 575 1.071 1974 760 1.055 1975 819 1.192 1976 687 994 1977 537 889 1978 600 1.036 1979 715 866 1980 999 940 1981 806 n.d. 1982 511 1 .151 1983 583 990 1984 512 813 1985 1/ 372 837 11 Les donnees pour 1985 provlennent de I'ONDR et portent '''~r 37 postes en zone sahe I Ienne et 100 postes en zone soud", , II 1:1 .... .J · SOURCE: Mlnlstere de I'agrlculture et du developpement rural - 205 TABLEAU 4: PRODUCTION AGRICOLE 1983-84 A 1986-87 (en tonnes et hectares) ----=---.-==--===~~~===-=~==--===--====-====-=====-===-------=-----------------: 1983-84 1984-85 1985-86 1986-87 1/ : -------_ ....._-------------_ ....._-----------------------------------------------------: Coton 2l Product Ion 158.4E;}2 98.416 99.469 89.469 Surfaco 175.7EP1 141.937 147.368 125.486 ICerealeS 3/ Produc': Ion 453.040 345.966 738.926 726.069 Surfacu 1.009.795 958.721 1.218.699 1.181.174 Oleaglneux 3/ Produc1 ton 4/ 84.665 87.948 123.021 117.561 SurfacEil 155.000 160.040 182.632 181.977 Canne a ~iUC r e Production 227.328 207.717 239.004 237.000 SurfaCE 3.287 3.327 3.373 3.360 Tabac el Product Ion 45 30 53 150 Surface 98 43 40 115 1/ Les donnees pour 1986/87 sont provlsotree 2/ L'annee agrlcole va de Novembre a Octobre. 3/ L'ann6e agrlcote va de Jut I let a Juln 4/ Lee donnees pour 1983/84 et 1984/85 ne comprennent que la zone soudantenne 5/ L'annee agrlcole va de Mars a Fevrler SOURCE: O~DR, COTONTCHAD, SONASUT and MCT TABLEAU 5: PRODUCTION DE CEREALES PAR TETE ET PAR RECION, 1'84, 1'85, 1'86 (000 d·hablt.nt. et 000 de tonne.) I========================================z:==============================....====.--=====================================================z:=1 R'gion I 1984 I 1985 I 1'86 I I ---------------------------------- I ------------------------------------ I ------------------------------------ I I Pop. Prod. Prod. V.ri.tlon I Pop. Prod. Prod. Variation I Pop. Prod. Prod. V.riatlon I I I e.t. c'r'ale·. p.r tate de I. moy.1 e.t. c'r'.le·. par ~te de I. moy.1 e.t. c'r'ale·. par ~te de la ~y.1 1-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I I 1 I IZone S.harienne '4 n.d n.d n.d 1 90 n.d n.d n.d '8 n.. n.. n .· I I BET 94 n.d n.d n.d 1 90 n.d n.d n.d 98 n.d n.d n.d I 1 I I IZone ·· hellenne 2.468 41 17 -53 I 2.515 290 116 -31 2.675 258 100 -40 1 I Bath. 369 n.d n.d n.d 1 378 52 137 -10 387 23 59 -81 1 Ouaddal 366 n.d n.d n.d 1 a74 a2 84 -62 181 18 '4 -48 I Blltine 186 n.d n.d n.d I 190 21 108 -38 196 II 87 -73 I Kan.. 210 n.d n.d n.d I 216 18 81 -66 220 6 29 -111 I Lac a SOOELAC 1/ 140 n.d n.d n.d I 141 64 a75 229 146 a9 264 121 N 1 Ouera 221 n.d n.d n.d 1 226 41 180 14 211 62 268 128 o 0\ I Sala. .t 114 n.d n.d n.d I 117 28 217 91 120 10 81 -67 I Chari-Baguir.i 862 n.d n.d n.d I 872 47 64 -t2 891 8' 77 -81 1 I IZone Soudanienne 2.393 306 127 67 I 2.450 449 183 37 2.609 488 187 47 I L090ne Occidental 344 14 100 30 1 162 47 131 -18 leo 46 124 -18 1 Logone Orient.1 a 1 I Polder C 2/ 141 77 226 168 I 349 II 247 101 367 78 204 84 1 Ua10-Kebbl a I I Polder. A a B 2/ I Moyen-Chari 1 Tandjile a OMVSD I I TOTAL 774 590 338 4.'42 86 66 43 348 111 108 128 70 41 I 38 I 66 I 0 I I 793 810 348 5.081 126 118 74 7at 158 Ita 212 146 .. 12 47 o 812 826 364 6.182 127 11' 106 728 158 190 290 140 18 50 155 o 1 I I 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 1/ Le. donn'e· · ur I. production de 1984 ne comprennant _p·· I. SODELAC. Le. donn'e· ·ur I. production de 1986 .ont provi.oire. et ne comprennent pa. I. r'gion du Lac. 2/ Le. donn'e. de 1984 et 1986 ne comprennent pa. Ie. polder·. 3/ Le. donn'e· ·ur I. production de 1984 ne comprennent pa. I·OMVSO. SOURCE: Rapport annuel de I'ONOR et autre. donn'e. ONOR. - 207 TABLEAU 6: PRODUCTION DE COTON, 1950-51 A 1986-87 1-----------------------------------------------------__________ z==___==___ , Surfaces en Rendements Pr I x au Production Surfaces productlvlt6 moyens producteur Ann6e (tonnes) (hectares) (hectares) (Kg./Ha) (CFAF/Kg.) 1950-51 40.898 n.d. n.d. n.d. n.d. 1951-52 60.363 n.d. n.d. n.d. n.d. 1952-53 56.429 n.d. n.d. n.d. n.d. 1953,·54 58.006 n.d. n.d. n.d. n.d. 1954-55 71.473 n.d. n.d. n.d. n.d. 1955,-56 69.653 231.000 n.d. 302 n.d. 1956'~57 63.561 231.000 n.d. 275 n.d. 1957'~58 80.394 230.000 n.d. 350 n.d. 1958--59 66.015 238.000 n.d. 277 n.d. 1959··60 39.669 260.000 n.d. 153 n.d. 1960·-61 97.981 288.000 n.d. 340 26 1961··62 46.732 300.000 n.d. 156 26 1962··63 90.775 329.760 4.357 275 26 1963··64 99.532 276.465 5.370 360 26 1964··65 95.679 277.389 6.308 345 26 1965-·66 83.097 275.978 13.216 301 26 1966·,67 122.699 299.487 19.666 410 26 1967-68 101.623 298.388 26.116 341 26 1968-69 148.496 295.435 34.449 503 26 1969-70 116.748 291.162 44.115 401 26 1970-71 94.684 301.575 40.602 314 26 1971-'72 108.482 301.906 41.957 359 28 1972-'73 104.037 275.576 44.723 378 29 1973-'74 114.394 269.026 54.852 425 31 1974-75 143.640 272.156 74.976 528 43 1975-76 174.062 336.492 127.459 517 45 1976-77 147.384 318.781 131.462 462 45 1977-78 125.279 283.978 120.360 441 50 1978-79 136.856 267.300 137.100 512 50 1979-80 91.297 179.821 100.270 508 50 1980-81 85.716 166.485 70.940 515 50 1981-62 71.391 133.899 56.255 533 60 1982-83 102.118 137.734 75.986 741 70 1983-i:34 158.492 175.761 97.607 902 80 1984-a5 98.416 141.937 77.836 693 100 1985-36 99.469 147.368 94.487 675 100 1986-37 1/ 89.469 125.486 67.747 713 100 -------_.,------------------------------------------------------------------- : 1/ Y comprls surfaces et production de la zone sahellenne. SOURCI:: Rappor t Annue I de I' ONDR et USA ID -Bas Ic Agr Icu Itur a I Informat 10 for Chad·, 1985. - 208 TABLEAU 7: PRODUCTION DE TABAC, CANNE A SUCRE ET ARACHIDE 1983-84 a 1986-87 1983-84 1984-85 1985-86 1986-87 : ------------------------------------------------------------------------------1 Tabac Production (tonnes) 1/ 45 30 53 150 Surface plantee (ha) 98 43 40 115 Rendements moyens (kg/ha) 459 698 1.325 1.304 Nombre de planteurs 1.208 450 450 1.700 Prix au prod. (Fcfa/kg) Premiere qual lie 150 200 200 200 Seconde qua II te 115 145 145 145 Trois/erne qual Ite 60 75 75 75 'Canne a sucre Production (tonnes) 3/ 227.328 207.717 239.004 237.000 Surface plantee (ha) 4/ 3.287 3.327 3.373 3.360 Rendements moyens (t/ha) 69 62 71 71 Arachlde Production (tonnes) 5/ 76.798 76.654 111 .506 106.361 Surface plantee (ha) n.d. 125.040 146.376 145.927 Rendements moyens (t/ha) n.d. 613 762 729 Prix au producteur (fcfa/ha) 6/ entler n.d. 70 70 n.d. decortlque n.d. 90 90 n.d. :------------------------------------------------------------------------------: 1/ L'annee agrlcole pour Ie tabac va de Mars a Fevrler 2/ Prix paye par la MCT 3/ L'annee agr/cole pour Ika canne a sucre va de Novembre a Octobre 4/ Toute la canne a sucre est produlte sur les plantations de la SONASUT qui uti lise une main d'oeuvre sal arlee. 5/ L'annee agrlcole pour I'arachlde va de Jul Ilet a Juln 6/ Prix paye par la COTONTCHAD SOURCE: MCT, SONASUT et ONDR. - 209 TABLEAU 8: EFFECTIF DU CHEPTEL, 1945-1986 (000 tetes) ______-=== __ :__ -=___ =-:=::a:::::=======================:a:::::z:::::====:a:::::=======_========================== ============ ================= =: Ann6e Bovlns Caprlns/ Camel I ns Azlns Equlns Total I I Ovlns ----------------------------------------------------------------------------------: 1945 1.104 987 92 330 150 2.663 1950 1.399 1.473 110 330 150 3.462 1955 1.374 1.371 134 330 150 3.359 1960 2.019 1.375 210 330 150 4.084 1965 3.482 3.004 291 330 150 7.257 1970 4.500 4.300 370 343 153 9.666 1971 4.690 5.200 560 343 153 10.946 1972 4.690 5.200 550 300 150 10.890 1973 2.970 4.900 545 300 150 8.865 1974 3.250 4.650 518 300 140 8.858 1975 3.600 4.800 305 300 145 9.150 1976 3.650 4.848 310 300 145 9.253 1977 3.954 4.460 400 271 154 9.239 1978 4.012 4.508 405 271 154 9.350 1979 4.070 4.556 410 271 154 9.461 1980 4.233 4.624 426 300 160 9.743 1981 4.402 4.694 443 300 166 10.005 1982 4.578 4.764 461 300 170 10.273 1983 4.672 4.826 476 293 172 10.439 1984 3.750 3.952 I 459 221 175 8.557 1985 3.900 4.300 470 250 175 9.095 1986 0 SOURCES: 1984-1985 - Donn6~s du Mlnlst6re de I '61evage et de I 'hydraul Ique pastorale et vi I lageolse. 1945-1983 - Donn6es de I'USAID, "Information Agrlcole (lie base sur Ie Tchad". - 210 TABLEAU 9: ACTIVITES DES PRINCIPALES INDUSTRIES. 1983-1987 :--------------------------------------------------------------------------------------------J 1983 1984 1985 1988 1/ 1987 2/1 --------------------------------------------------------------------------------------------1 MeT (cigarettes) Production (000 paquets) 7.532 14.913 14.781 11.837 9.983 Capaclte d'utll Isatlon (X) 34 88 87 53 Prodult final Import6 (000 paquets) n.d. 2.298 2.538 4.158 2.600 Vente de la prod. locale (000 paquets) 7.554 14.551 14.735 11.298 IChlffre d'affaires (millions de fCfa) 1.519 1.708 1.880 1.918 production locale n.d. 1.289 1.302 1.008 Importat Ions n.d. 437 578 908 IResultats (mil. de fcfa) n.d. n.d. -3 -103 -54 IMasse salarlale (millions de fcfa) 130 164 197 212 : Effect I fs 130 112 118 118 125 ISONASUT (sucre) Production (tonnes) 31 22.200 27.960 25.341 23.880 23.700 morceaux de sucre n.d. 13.148 11.893 8.780 pains de sucre n.d. 14.812 13.848 15.100 Capaclt6 d'utilisation (X) n.d. 100 91 85 85 Ventes (tonnes) 41 n.d. morceaux de sucre n.d. 14.000 12.000 10.000 pains de sucre n.d. 13.000 13.000 13.000 IChlffre d'affaires (millions de fcfa) 8.100 10.872 10.985 11.800 11.800 IResultats (mil. de fcfa) n.d. n.d. -1.888 101 IMasse salarlale (millions de fcfa) 982 1.028 IEffect Ifs 1.179 3.092 2.823 2.897 IBrasserle de Logone (bI6re) Production (h6ctolltres) 31 120.781 135.000 151.813 123.858 121. 300 Capaclt6 d'utilisation (X) 87 75 84 89 87 Ventes (h6ctolltres) Chlffre d'affaires (millions de fcfa) 2.587 3.044 3.938 3.980 2.940 Resultats (mil. de fcfa) n.d. n.d. 130 334 100 IMasse salarlale (millions de fefa) 215 251 350 324 454 : . Effeet Ifs 181 225 238 248 220 STT (text II es) Production (000 metres) 12.800 14.200 15.800 14.800 18.070 Capaclt6 d'utilisation (X) 58 62 88 84 70 Ventes a I 'export. (000 metres) 51 2.800 3.000 3.000 3.500 3-4.000 Ventes locales (000 metres) 51 10.000 11. 200 12.800 11.300 11-12.000 Chlffre d'affaires (mIllions de fefa) 4.244 5.894 7.008 8.800 Resultats (mil. de fefa) -370 -499 150 -200 -400-0 IMasse salarlale (millions de fefa) 700 870 850 850 953 IEffectlfs 425 445 800 835 840 :--------------------------------------------------------------------------------------------: ... / ... - 211 TABLEAU 9: ACTIVITES DES PRINCIPALES INDUSTRIES. 1983-1987 (suite) :------------,--------------------------------------------------------------------------------: : 1983 1984 1985 1986 1/ 1987 21: :--------------------------------------------------------------------------------------------: · · :COTONTCHAD (fIbre. hulle. savon) :------------ ,------------------- IProductlon 6/ coton fibre (tonnes) 38.130 59.875 35.663 38.693 34.750 hulle (Mctolltres) 78.660 87.900 112.460 77.230 66.940 I savon (t)nnes) 2 2.665 n.a. 344 3.000 ICapaclte d'utll Isatlon (X) IVentes de coton fibre (tonnes) exportat ilons 37.600 56.300 34.000 37.086 33.200 ventes I)cales 1.000 1.500 1.500 1.500 1.500 :Chlffre d'afralres (mil. de fcfa) 25.703 42.473 31.710 17 .220 12.721 :Resultats (m~ I I Ions de fcfa) 269 1.776 -18.137 -23.261 -22.200 IUasse salarl~le (ml I. de fcfa) 3.000 3.800 4.700 3.800 1.992 IEffect Ifs 1.929 1.935 2.514 2.036 1.208 · I lBGT (bolssons gazeuses) 8/ :------------ ,----------- IProductlon (~ectolltres) 26.000 26-32,000 ICapaclte d'utilisation (X) 43 IVentes (hectliitres) 24.000 24-30,000 IChlffre d'affaires (mil. de fcfa) 780-840 IResultats (mfl I Ions de fcfa) -10 IUasse salarlale (mil. de fcfa) 100 IEffect Ifs 60 :--------------------------------------------------------------------------------------------: 1/ Les chlffres pour 1986 sont provlsolres. 2/ Les chlfrres pour 1987 sont des previsions. 3/ L'annee flscale se deroule d'octobre a septembre. bien Que la Brasserie a adopte les annees:alendalres a partir de 1987. Icl. I'annee flscale 1983/84 se retrouve sous 1934. etc. 4/ Les donn~es concernant les ventes sont des estimations faltes par la SONASUT. 5/ Les donn;es concernant les ventes sont des estimatIons faltes par la STT. 6/ L'annee flscale va de novembre a octobre. Icl. I'annee 1983 represente I'annee flscale 1982/83. 7/ Ventes I')cales estlmees. 8/ Les Boluon, et glacleres du Tchad ont ete reouvertes en 1985. apres une Interruption de six ins, les operations ont reprls en 1986. SOURCE: Ulsslon BIRD, fondee sur des Informations de sources Industrlelles et de la BEAC. - 212 TABLEAU 10: PRODUCTION INDUSTRIELLE, INDICES EN VOLUMES, VARIATIONS ANNUELLES, 1975 ET 1983-1986 --------------------------------------- 1--------------------------------------------------------------------------------------1 . 1975 1983 1984 1985 1986 1/1 Production Coton fibre (tonnes) 52.910 38.130 59.875 35.663 38.693 Huiles (hectolltres) 840 78.660 87.900 112.460 77.230 Sayon (tonnes) 2 2.665 0 344 Sucre (tonnes) 17.600 22.200 27.960 25.341 23.880 Blere (hectolltres) 135.210 120.761 135.000 151.813 123.858 Textiles (000 metres) n.d. 12.800 14.200 15.600 14.800 Cigarettes (000 paquets) n.d. 7.532 14.913 14.781 11.637 Bolssons (hectolltres) n.d. 0 0 0 26.000 ------------------------------ Indices de production (1983-100) Coton fibre (tonnes) 139 100 157 94 101 Huiles (hectolltres) 1 100 112 143 98 Sayon (tonnes) 100 133.250 0 17.200 Sucre (tonnes) 79 100 126 114 108 Blere (hectol (tres) 112 100 112 126 103 I Textiles (000 metres) n.d. 100 111 122 116 Cigarettes (000 paquets) n.d. 100 198 196 155 Bolssons (hectolltres) n.d. ------------------------------ Variations annuel les en pourcentage Coton fibre (tonnes) 57 -40 8 I Huiles (hectolltres) 12 28 -31 Sayon (tonnes) 133.150 -100 Sucre (tonnes) 26 -9 -6 Blere (hectolltres) 12 12 -18 Textiles (000 metres) 11 10 -5 Cigarettes (000 paquets) 98 -1 -21 Bolssons (hectolltres) 1------------------------------------------------------------------------------------- 1/ Les donnees pour 1986 sont proylslonnelles. SOURCE: Mission BIRD, fondee sur des Informations de sources Industrlelles et de 18 BEAC. - 213 TABLEAU 11: ACTIVITES DE L'INDUSTRIE COTONNIERE 1982-83 A 1986-81 :-------------,~----------------------------------------------------------------------------: I I 1982-83 1983-84 1984-85 1985-86 1986-81 1/1 :------------- ,,..--- ---"---------------------------------------------------------------------- : I I . I COTON FIBRE Product Ion '2./ · I I coton gralne (MT) 102.118 158.400 98.416 99.469 89.200 coton fibre (MT) 38.130 59.815 35.663 38.693 34.150 rendement ~ 1'6grenage (X) 31 38 36 39 39 Ventes exportatlcns CMT) 31.496 45.933 41.101 31.086 33.250 prix export. caf (fcfa/kg) 3/ 598 808 513 411 355 ventes locales a STT 161 1.054 1.226 1.456 1.500 prix de vEnte a STT (Fcfa/kg) 290 311 522 381 300 C.A. (mllllHds de Fcta) 22.655 31.514 21.951 16.028 12.254 exportatlcns 22.434 31.111 21.311 15.465 11.804 ventes lo(ales 221 391 640 563 450 HUILES & SA\ONS Production huiles d'Hachlde (OOO Iitres) 2.216 1.120 3.920 405 1.060 huiles de coton (OOO Iitres) 5.590 1.010 1.326 1.318 5.634 savon {MT; 2 2.665 n.d. 344 3.000 Ventes huiles d'i!rachlde (000 Ittres) n.d. n.d. n.d. 210 n.d. huiles de eoton (000 Iitres) n.d. n.d. n.d. 1.454 n.d. savon OAT: n.d. n.d. n.d. n.d. C.A. (mlllll,rds de Fefal 2.616 4.086 3.144 1.192 3.001 huiles et sous prodults 2.091 3.202 2.801 n.a. n.a. savon 585 884 331 n.a. n.a. PRODUCTION TOTALE C.A. (ml I I I~rds de Fefa) 25.103 42.413 31.110 11.220 15.255 Resultat Nel (milliards de Fefa) 269 1.116 -18.131 -23.261 -22.200 Masse salar. (milliards de Fefa) 3.000 3.BOO 4.100 3.800 1.992 Nombres d'enlploy6s 1.929 1.935 2.514 2.036 1.208 , , 1-----------_· '---.---~------------------------------------------------------------ __________ 1 1/ Les donr6es pour 1986-81 sont prov I so I res. 2/ L'ann6e budgetalre de COTONTCHAD va de Novembre a Oetobre 3/ Le prix d·e~pol·tatlon moyen est ealeule a partir du volume des ventes et du ehiffre d'affaires 4/ Le ehlf1re d'affaires total est plus grand que la somme des ehlffres d'affaires provenar,t des lIentes de fibre de eoton, d'hulle et de savon du fait de dlverses autres ventes f' t serv Ices. SOURCE: COT(,NTCHAD. - 214 TABLEAU 12: IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS DE BIENS, 1982-1988 ---------------------------------------------------------- (millions de Fcfa) :------------------------------------------------------------------------------------------:: : EXPORTATIONS DE BIENS 1982 1983 1984 1985 1988 1------------------------------------------------------------------------------------------: I I Coton fibre 10.050 22.485 42.384 19.985 14.891 Betall n.d. 11.700 8.800 11.800 12.000 Text lies n.d. 2.443 2.290 2.358 1.841 Billre n.d. 87 132 87 48 Autres biens 8.980 n.d. n.d. 932 807 Billets BEAC 11 n.d. 2.490 3.148 3.795 4.201 I Releve de change 21 n.d. 839 852 844 757 Total exportations, FOB 17.010 39.824 57.384 39.381 34.145 ------------------------------------------------------------------------------------------: IMPORTATIONS DE BIENS --------------------- Produ Its Industrlels 5.020 15.830 22.597 24.289 14.329 Produ I ts petrollers 974 3.899 8.808 8.825 9.105 Importations Ilees aux proJets 1.290 5.809 10.750 20.730 27.804 Aide allmentalre n.d. 4.080 8.498 23.898 8.163 Releve de change 2/ n.d. 4.109 7.888 9.889 9.127 Biens non-class6s 31 4.500 15.433 8.384 9.997 13.309 I Sous-tota I : Import. de biens. CAF 41 11.784 48.740 84.899 97.188 79.837 Sous-tota I : Import. de biens. FOB 7.895 32.858 43.348 85.118 53.491 Billets BEAC 51 19.590 13.892 18.773 17.879 17.898 Total Importations, FOB 27.485 48.548 80.121 82.995 71.387 ------------------------------------------------------------------------------------------: 11 BII lets provenants d'autres pays de la BEAC entr6s au Tchad. 80 pourcent des billets de banque sont estlm6s provenlr du paiement de biens, 20 pour cent du paiement de services. 21 Releve des transactions bancalres pour Ie commerce non-comprls dans les autres categories mentlonnees cl-dessus. 31 Comprend des biens de consommatlon ImpOrt6s clandestlnement en contrepartle des exportations de b6tall alnsl que des Importations militalres. 41 Les d6penses CAF sont estlmes 6tre 33 pour cent de la valeur totale des Importations. 51 Lea billets de banque tchadlens collect6s dans d'autres pays de la BEAC. 80X sont estlme. 6tre consacr6s A I'achat de biens, 20X A I'achat de services. SOURCE: BEAC - 215 TABLEAU 13: COMPOSITION DES IMPORTATIONS DE BIENS, 1982-1986 ------------------------------------------------------------ (millions de Fefa eourants) : , , --------_.:_---_...._------------------------------------------------------------------ :I 1982 1983 1984 1985 1986 1------------------------------------------------------------------------------------1 I I : Importat lens Industr lelles 5.994 19.329 31.203 32.894 23.434 cotontetad n.d. 4.564 6.206 6.890 4.108 Sonasut n.d. 4.500 5.786 6.599 2.063 STT n.d. 4.523 7.413 7.013 3.780 Produlte p6trollers 974 3.699 8.606 8.625 9.105 Mobil n.d. 2.895 3.389 3.355 3.150 Shell n.d. 804 740 983 1.275 Total n.d. o 4.477 4.287 4.680 MCT n.d. 910 742 948 1.752 BDl n.d. 1.133 1.030 1.127 1.050 Esso n.d. o 1.420 1.239 510 SHO n.d. n.d. n.d. 453 167 BGT n.d. n.d. n.d. n.d. 110 NSCKl n.d. n.d. n.d. n.d. 115 ASECNA n.d. n.d. n.d. n.d. 8 SETA n.d. n.d. n.d. n.d. 666 I 'Aide allmentalre o 4.060 8.496 23.898 6.163 Importatlcns 116es aux proJets 1.290 5.809 10.750 20.730 27.804 Dons: n.d. 5.246 9.728 15.444 22.017 FAC n.d. 1.592 3.974 n.d. 5.608 FED n.d. 1.546 1.422 n.d. 3.853 USAID n.d. 518 1.262 n.d. 1.932 PNUD n.d. 900 1.168 n.d. 5.196 Autres n.d. 690 1.902 n.d. 5.428 Pr6ts: n.d. 563 1.022 5.286 5.787 Biens non-class6s 1/ 4.500 15.433 6.384 g.997 13.309 Relev6 de change 2/ n.d. 4.109 7.866 9.669 9.127 I ITotal Importations de biens CAF 11.784 48.740 64.699 97.188 79.837 ID6penses C~F 3/ 3.889 16.084 21.351 32.072 26.346 , , ITotal Importations de biens FOB 7.895 32.656 43.348 65.116 53.491 , , IBlllets BE~C 19.590 13.892 16.773 17 .879 17 .896 , , Ilmportat Ions tota les FOB 27.485 46.548 60.121 82.995 71.387 I I 1------------------------------------------------------------------------------------: 1/ Comprend des biens de consommatlon Import6s clandestlnement en eontrepartle des exportations de b6tall alnsl que des Importations militalres. 2/ Releve des transactions banealres pour Ie commerce non-comprls dans les autres categories mentlonnees cl-dessus. 3/ les d6penses CAF sont estlm6s a 33. de la valeur totale des Importations. SOURCE: BEl\C. - 216 TABLEAU 14: IMPORTATIONS ET EXPORTATONS DE SERVICES. 1982-1986 (ml I I Ions de Fcfa) 1982 1983 1984 1985 1986 l -----------------------------------------------------------------------------------1 Services non-facteurs -8.869 -18.846 -23.667 -57.118 -44.950 : Revenus 780 12.282 15.011 15.906 15.149 Assurance n.d. n.d. n.d. 169 165 Transport o 3.445 3.445 1.865 693 Voyages 770 3.870 3.506 3.060 1.719 Autres prlves 10 450 939 2.480 2.220 Gouvernement etranger o 4.517 7.121 8.332 10.352 I Palements 9.649 31.128 38.678 73.024 60.099 Fret i l'lmportatlon 3.889 16.084 21.351 32.072 27.805 Assurance n.d. n.d. n.d. 634 796 Transport n.d. 1.278 2.150 2.240 3.303 Voyages 3.390 6.448 7.339 8.835 10.672 Autres prlves 2.250 4.679 6.890 28.390 16.573 dont: ESSO o o 1.290 20.352 7.986 Governement national 120 2.639 948 853 950 :Servlces facteurs -699 -2.390 -3.585 -2.448 -3.179 :----------------------------- I I I I Revenus 630 445 581 1.008 1.227 Benefices BEAC o 445 581 1.008 641 Revenus sur depOts 630 n.d. n.d. n.d. 586 Palements 1.329 2.835 4.166 3.456 4.406 Interets totaux 1.329 1.780 1.619 1.372 1.256 Autres o 1.055 2.547 2.084 3.150 Total Services -9.568 -21.236 -27.252 -59.566 -48.129 Revenus 1.410 12.727 15.592 16.914 16.376 Palements 10.978 33.963 42.844 76.480 64.505 :---------------------------------------------------------------------------------- SOURCE: FMI et estimations BIRD. - 217 TABLEAU 15: BALANCE DES PAIEMENTS, 1977 ET 1982-1986 (millions de FCFA) :---------~---------------------------------------------------------------------~--~~--=-=:: 1977 1982 1983 1984 1985 1986 :---------------------------------------------------------------------------------------~.: I I IBa lance C(illIl1er c Ia Ie -8.759 -10.475 -6.724 -2.737 -43.614 -37.242 Exporta1 Ions 26.177 17.010 39.824 57.384 39.381 34.145 dont: fibre de cot on n.d. 10.050 22.485 42.364 19.985 14.691 Importations 34.936 27.485 46.548 60.121 82.995 71.387 I I : Serv Ices rlJn-f acteurs -21.246 -8.869 -18.846 -23.667 -57.118 -44.950 Recettes 9.716 780 12.282 15.011 15.906 15.149 Pa Iement:s 30.962 9.649 31.128 38.678 73.024 60.099 IServlces t~cteurs -913 -699 -2.390 -3.585 -2.448 -3.179 Recettes 403 630 445 581 1.008 1.227 Pa Iement:i 1.316 1.329 2.835 4.166 3.456 4.406 dont: Int~ r6t s n.d. 1.329 1.780 1.619 1.372 1.256 I I ITransferts 8.002 11.790 21.338 21.418 42.290 23.949 Prlv6 (n~t) 1.183 1.701 -2.553 -1.016 3.075 -2.652 Pub I I c (',e t) 6.819 10.089 23.891 22.434 39.215 26.601 aide ailimentalre n.d. o 4.510 9.440 26.553 5.941 a I de b "dgeta Ire n.d. 600 3.723 6.706 5.641 7.072 autres n.d. 9.489 15.658 6.288 7.021 13.588 Balance de compte courant -22.916 -8.253 -6.622 -8.571 -60.890 -61.422 (excluant les transferts publlcs:i -29.735 -18.342 -30.513 -31.005 -100.105 -88.023 ,Dons offlclels 15.909 8.340 11.873 12.076 20.927 42.877 , I Ilnvestlsse'l1ent direct 5.197 o -432 3.172 24.103 11 .541 ESSO n.d. n.d. 2 3.226 24.103 12.301 I Autres n.d. n.d. -432 -54 o -760 I I I Pr6ts * mo I'en "t long terme (net) 2.933 -1.088 -697 -450 6.328 6.170 D6bour3ements 4.196 160 938 1.704 8.810 8.267 Amort I :3sements 1.263 1.248 1.635 2.154 2.482 2.097 IPr6ts * court terme (nets), erreurs ~t omissions -2.250 1.580 -2.102 188 -2.605 -6.363 IGarantle dH change o 1.125 1.223 2.107 1.234 o, I I :Varlatlons des reserves nettes -1.127 1.704 3.243 8.522 -10.903 -7.197 :---------_. ,,------------------- Varlatlolls des arrl6r6s (+ - allgmentat Ion) n.d. 1.768 2.503 1.723 1.090 1.019 Int616ts n.d. 520 1.003 370 -267 165 principal n.d. 1.248 1.500 1.353 1.357 854 FlnancemEnt Banque centrale n.d. -3.472 -5.746 -10.245 9.813 6.178 1-----------------------------------------------------------------------------------------: SOURCE: BE.' C. - 218 TABLEAU 16: BALANCE DES PAIEMENTS. 1977 et 1982-1986 (millions de $EU) -----------------------------------------------------------------------------------------:: 1977 1982 1983 1984 1985 1986 -----------------------------------------------------------------------------------------: Balance commerclale -35,7 -31,9 -17.6 -6.3 -97,1 -107,5 Exportations 106,5 51,8 104,5 131.3 87.7 98,6 dont: fibre de cot on 0,0 30,6 59,0 97,0 44,5 42,4 Importations 142,2 83,6 122,2 137.6 184.7 206,1 .Servlces non-facteurs -86,5 -27,0 -49.5 -54.2 -127,1 -129,8 Recettes 39,5 2,4 32,2 34.4 35,4 43,7 Palements 126,0 29,4 81.7 88,5 162,5 173,5 : . I · :Servlces facteurs -3,7 -2,1 -6,3 -8,2 -5,4 -9,2 Recettes 1,6 1,9 1,2 1,3 2,2 3,5 Palements 5,4 4.0 7,4 9,5 7,7 12,7 dont: Interets 0,0 4,0 4.7 3,7 3,1 3,6 I · ITransferts 32,6 35.9 56,0 49,0 94,1 69,2 · Pr I ve (net) 4,8 5,2 -6.7 -2,3 6,8 -7,7 Public (net) 27,8 30,7 62,7 51.3 87.3 76,8 aide allmentalre 0,0 0,0 11.8 21,6 ' 59,1 17,2 al de budg6ta Ire 0,0 1,8 9,8 15,3 12,6 20,4 autres 0,0 28,9 41,1 14,4 15,6 39,2 I IBalance de compte courant -93,3 -25,1 -17.4 -19,6 -135,5 -177,4 (excluant les transferts publl cs) -121,0 -55,8 -80,1 -71,0 -222,8 -254,2 Dons off I c I e I s 64,8 25,4 31.2 27,6 46,6 123,8 Investlssement direct 21,2 0,0 -1,1 7,3 53,7 33,,3 ESSO n.d. n.d. 0,0 7,4 53,7 35,5 I Autres n.d. n.d, -432 -54 a -760 I IPr6ts a moyen et long terme (net) 11,9 -3.3 -1.8 -1,0 14,1 17,8 D6boursements 17,1 0,5 2,5 3,9 19,6 23,9 Amortlssements 5,1 3,8 4,3 4,9 5,5 6,1 I I IPrets a court terme (nets), erreurs et omissions -9,2 4,8 -5,5 0,4 -5,8 -18,4 · I IGarantle de change 0,0 3,4 3,2 4.8 2,7 0,0 IVarlatlons des reserves nettes -4,6 5,2 8,5 19,5 -24,3 -20,8 1----------------------------- Variations des arrl6r6s (+ - augmentatiOn) n.d. 5.4 6,6 3,9 2,4 2.9 Int6rets 1,6 2,6 0.8 -0,6 0,5 principal 3.8 3.9 3.1 3,0 2,5 Flnancement Banque centrale n.d. -10,6 -15,1 -23,4 21,8 17,8 -----------------------------------------------------------------------------------------. Taux d'6change fcfa/$EU 245,68 328,61 381,06 436,96 449,26 346,30: -----------------------------------------------------------------------------------------1 SOLIRCE: BEAC. 1 TABLEAU 17: OETTE EXTERIEURE, SERVICE OE LA OETTE ET ACCUMULATION O'ARRIERES 1986 ET 1988 1/ (million. d. fcfa) 1 = ===---....,,, I Seryice de la dette I Cr'.nci.r. Dette .n cour. 1916 1988 Arri'~' fin-1986 Arri'r". fin-1988 R60Ie 1 par c.~ori. Fin 1986 Fin 1988 ------------------ ------------------ --------------------- ------------------- ..nt I D.b. Non-Mb. D.b. Non-Mb Prin. Int. Total Prin. Int. Tote I Prin. Int. Tote I Prin. Int. Tote I 1988 I 1-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------,, 'Multila~ral .2.367 17.298 ··. 11. 28.198 1.·,7 298 1.887 282 284 see at6 .12 1.217 871 188 1."1 81. I I , dont: 8anqu· .ondial. 1·· 163 6.168 16.987 1'.'37 87 181 261 128 98 226 I , dont: Truat Fund FYI 2/ ·· 62. ..114 1.,," 87 1.188 I I 1 IBila~ral 18.312 14.~ 16.787 11.31. 2t 118 146 .7 158 198 1.672 2.'74 8.Me 1.111 2.184 8.286 I I Pa1. CAD 6.298 2.364 8.276 1.627 28 118 1.6 .7 158 18. 12 · 18 I I , Pa1. OPEP 7.687 2.... 1.668 1.818 4.711 1.781 8··72 ··876 1.142 l.t17 IN , Autr.. pa1e 1.687 1'.212 2.98' 7.871 1.881 113 2··74 1.'" 2U 1···2 I ~ I I IIn.tltutione financl'r.. 6.t71 6.811 8."8 '.111 8.68t 1.818 ·· 1.7 8.t61 I I I ICrAdita fourni ....re 1.782 2.161 1."1 187 2.ea8 1.171 167 2.... .6 I , 1 IAutr.. ./ 3.184 ·· 184 '.684 ·· 684 ·· 184 ·· 184 1 1-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------11 ,TOTAL 18.188 31.t3t 71.162 38.614 1.411 4te 1.842 .18 ··· 76t 18.881 1.48. 26.184 18.811 1.111 24.78t 848 1-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------~---------------------I I dont: O.tte publiqu. 4/ 66.237 28.t18 66.326 37.2t7 861 281 1.111 282 268 641 14.112 ·· 71. 18.716 1'.678 ....7 17.88' n.a. I , dont: Ont.. dee Entre- I , prie.. publiqu.. 1·· 44t 3.'23 16.827 2.217 688 1.6 731 .7 182 21t ·· 7a9 1.77' 1.58t 6.158 1.8" 1.888 n.a. 1 1-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 1/ Lea donn". qui .ont fourni .. par la Cai ... Autono.e d'A.orti .....nt .ont diff.rent.. dee chiffr.. du S1.t6-. de notification de la d.t.te , I. Banque Yondial.. L.. rai.on··n .ont I.. diff'renc·· quant au ~nt dutage, , la definition .t aux aju.te.ent. dee taux de ch.nge. 2/ Outre I·· pai ...nt. par la CAA, la BEAC .ffectuait de. pai...nta direct. au FYI qui ."I'Yent' 1,1 .illiard de FCFA en 1986 .t 1,. . .illiard de FCFA (..ti_tih) .n 1988. 3/ Y inclu. la d.tte po.tal. de Tchad. 4/ La d.t.te publique ··t ··ryi. par 'a CAA tandi. que la dette du .ecteur para public ··t taranti. par l'Etet _i. a.ryl. directe..nt par I'.ntr.pri ··· SOURCE: CAA. - 220 TABLEAU 18: ENGAGEMENTS ET DEBOURSEMENTS DE L'AIOE EXTERIEURE O'APRES LE RECENSEMENT DES BAILLEURS DE FONDS MONTANTS PAR SECTEURS. 1985-1987 1/ (ml I I Ions de Fcfa) 1-----------------------------------------------------------------------------------------~ Engagements Deboursements 1985 1986 1987 1985 1986 1987 : :-----------------------------------------------------------------------------------------: 'Aide au devaloppement Agriculture et dey. rural 5.602 12.519 14.473 5.042 10.022 15.508 Elevage 61 2.302 256 187 1.342 1.419 peche 22 14 8 Forets 2/ 48 163 165 Industrle, energle et mines 2.294 21.616 15.078 2.180 6.163 14.598 Infrastructure 3/ 20.051 25.335 1.318 5.496 14.301 20.758 Services 4/ 405 810 1.523 938 1.362 Administration 2.131 2.070 612 1.087 2.958 1.338 Sante 2.318 4.1~9 4.430 2.016 5.081 4.731 Education 1.491 1.380 6.318 1.621 3.238 5.000 Affalres soclales 279 172 1 5 302 364 Sous-Total: Aide au dey. 33.948 70.057 43.467 19.375 44.522 65.251 IAlde budgetalre n.d. n.d. n.d. 5.641 7.072 9.050 IAlde allmentalre 5/ n.d. n.d. n.d. 26.553 5.941 2.545 TOTAL: Aide exterleure n.d. n.d. n.d. 51.569 57.535 76.846 I -------------------------------------------------------------------_. _. -. ---------------1 1/ Les chlffres de 1985 et 1986, bases sur Ie recensement des bal I leurs de fonds, sont plus bas que les ch~ffres offlclels pour les deboursements uti I Ises dans la balance des palements (Tableau 15). 2/ Ne comprend pas des composantes forestleres des proJets de developpement rural. 3/ Concerne prlnclpalement des Investlssements dans I 'hydraul Ique et les routes. 4/ Comprenant les telecommunications, les services postaux et les banques. 5/ La valeur de I 'aide al Imentalre arrlvee en 1985 et 1986 a ete calculee sur la base des Informations fournles par Ie Programme Allmentalre Mondlal et les prix offlclels des matleres premieres en 1984, aJustes pour tenlr compte de I'inflation. Les volumes Indlques Incluent cereales, huiles, prodults laltlers et autres prodults allmentalres. I Is s'elevent ~ 176.000 MT en 1985 et ~ 53.000 MT en 1986. On s'attend ~ un volume de 30.000 MT en 1987. SOURCE: Mission BIRD, basee sur Ie recensement des bal I leurs de fonds. - 221 TABLEAU 19: ENGAGEMENT ET DEBOURSEMENT DE L'AIDE EXTERIEURE D'APRES LE RECENSEMENT DES BAILLEURS DE FONDS X PAR SECTEURS, 1985-1987 (en pourcentage du total) 1---------------------------------------------------------------------------------.....---: Engagements Deboursements 1985 1986 1987 1985 1986 1987 : 1 ______- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -___________________________________ : Aide au developpement Agr I cui tlAre et dev. rura I 16,5 17,9 33,3 26,0 22.5 23,8 Elevage 0,2 3,3 0,6 1,0 3,0 2.2 P6che 0.0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 For6ts 0,0 0,0 0,0 0.2 0,4 0,3 Industrl~, energle et mines 6,8 30,9 34,7 11 ,3 13,8 22,4 Infrastr . lcture 59,1 36,2 3.0 28,4 32.1 31,8 Services 0,0 0.6 1,9 7,9 2,1 2.1 Adm In Ist i"at Ion 6,3 3.0 1,4 5,6 6,6 2,1 Sant6 6,8 5,9 10,2 10,4 11 ,4 7,3 Educat 1011 4,4 2,0 14,5 8,4 7.3 7,7 Affalres soclales 0,0 0,4 0.4 0,9 0.7 0.6 SOUS-T4)ta I: AIde au dey. 100,0 100,0 100.0 100,0 100,0 100,0 --------------------------------------------------------: IAlde au de'le loppement n.d. n.d. n.d. 37,6 77,4 84,9 IAlde budgetalre n.d. n.d. n.d. 10.9 12,3 11,8 :Alde allmentalre n.d. n.d. n.d. 51,5 10,3 3,3 TOTAL: aide eXUrleure n.d. n.d. n.d, 100,0 100,0 100,0 : : 1-----------------------------------------------------------------________________________ : SOURCE: TAElEAU 18 - 222 TABLEAU 20: ESTIMATION POUR 1987 DES DEBOURSEMENTS DE L'AIDE AUX PROJETS PAR TYPE D'ACTIVITE --------------- (ml II Ions de FCFA) 1----------------------------------------------------------------------------------: CAPACITE REHAB ILI- ACTIONS DE SECTEURS NOUVELLE EXPANSION TAT ION SOUTIEN TOTAL I 1--------------------------------------------------------------------------------- Agriculture 1/ 2.703 1.227 3.262 8.481 15.673 % du secteur 17,2 7,8 20,8 54,1 100,0 Elevage 2/ 501 619 307 1.427 % du secteur 35,1 43,4 21,5 100,0 Industrle et energle 2.804 1.355 10.226 213 14.598 % du secteur 19,2 9,3 70,1 1 ,5 100,0 Infrastructure 1.172 3.079 16.508 20.758 % du secteur 5,6 14,8 79,5 100,0 Education 1.216 1.227 2.558 5.000 % du secteur 24,3 24,5 51,2 100,0 Sante 382 959 2.002 1.388 4.731 % du secteur 8,1 20,3 42.3 29.3 100,0 Affalres soclates 33 15 158 157 364 % du secteur 9,1 4,1 43,6 43,3 100,0 I I Services 990 372 1.362 % du secteur 72,7 27,3 100,0 Administration 103 792 444 1.338 % du secteur 7,7 59,1 33,2 100,0 TOTAL 8.912 6.634 35.785 13.920 65.251 % DU TOTAL 13.7 10,2 54,8 21,3 100,0 ----------------------------------------------------------------------------------1 1/ Y comprls les proJets forestlers. 2/ Y comprls les proJets pour la peche. SOURCE: Mission BIRD. selon les enquettes des bal 1 leurs de fonds. - 223 TABLEAU 21: ESTIMATION POUR 1887 DES DEBOURSEMENTS DE L'AIDE AUX PROJETS PAR LOCALISATION GEOGRAHIQUE (millions de FCFA) l--------------------------------------------------------------------------._--._.-: ZONE ZONE SECTEURS NATIONAL N'DJAMENA SAHELIENNE SOUDANIENNE TOTAL :--------,--------------------------------------------------------------------------; Agriculture 1/ 5.184 5.768 4.712 15.673 X du secteur 33,1 36,8 30,1 100,0 Elevag, 21 1.013 166 240 8 1.427 X du secteur 71,0 11,6 16,8 0,6 100,0 Indust" Ie et 6nergle 3.123 815 333 10.227 14.598 X du secteur 21,4 6.3 2,3 70,1 100,0 Infrastructure 7.552 4.742 6.560 1.905 20.758 X du secteur 36,4 22,8 31.6 9.2 100,0 Educaton 1.844 2.180 654 322 5.000 X du secteur 36,9 43.6 13,1 6,4 100,0 Sant6 4.002 705 24 4.731 X du secteur 84,6 14,8 0,5 100,0 Ion Admlnl~,trat 579 657 103 1.338 X du secteur 43,3 49,1 7,7 100,0 Services 218 1.079 65 1.362 X du secteur 16,0 79,2 4,7 100,0 Affalres soclales 244 103 17 364 X du secteur 67,2 28,2 4,5 100,0 TOTAL 23.769 10.547 13.681 17.255 65.251 X DU rOTAl 36,4 18,2 21,0 26.4 100,0 I---------·~--------------------------------------------------- _____________________ : 1/ y I~ompr Is les proJets forestlers. 2/ y I~ompr Is les proJets pour la peche. SOURCE: Msslon BIRD, selon les enQuettes des bal I leurs de fonds. - 224 TABLEAU 22: OPERATIONS COURANTES DE L'ETAT, 1977 ET 1983-1987 (mil lions de FCFA) 1------------------------------------------------------------------------------------------: I 1977 1983 1984 1985 1986 1986 1987: : budget provo budget 2/: :------------------------------------------------------------------------------------------: I I IRecettes totales 14.880 8.495 18.266 21.341 20.554 16.836 20.550 Recette. flscales 14.620 6.465 14.814 17 .224 19.431 14.246 18.180 I' Budgetalres 14.620 6.089 13.076 15.916 17 .026 12.675 14.280 dont: exportations 1.460 281 2.739 3.365 2.733 106 300 : CM o 376 1.738 1.308 2.405 1.571 3.900 : : Recettes non-flscales 260 2.030 3.452 4.117 1.123 2.590 2.370 : I I , I I I IDepenses totales 18.220 13.197 23.875 25.167 25.466 24.345 27.687 : Salalres (clvl Is) n.a. 6.599 6.294 8.238 n.a. 9.482 10.160 : Biens et services n.a. 3.322 2.418 4.750 n.a. 2.747 5.160 I tot II I ta I res n.a. 2.050 9.000 9.397 n.a. 8.400 9.000 I Transferts 3/ n.a. 1.024 1.033 1.971 n.a. 1.120 1.490 : InUr6ts a payer n.a. 1.279 1.185 1.123 n.a. 1.388 1.467 I D6penses CM (hors service : de I a dette) n.a. 19 28 30 n.a. 47 60 : Autres d6penses courantes n.a. -1.096 3.917 -342 i j UAlJ.UI'I vu "Rt:1II1. 1982-1988 (million. de FCFA) 1==========================================================================================================================================1 1 1982 1983 198. 1986 1986 1986 1986 1988 1988 1988 1988 I I d.c. d.c. d.c. mar. juin .ept. d.c. mar. JU In .ept. d.c. 1/1 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I I IAvoir. ext.ri.ur. (net.) 2.622 9 .· 78 2".939 2·· 730 2·. 032 2·· 702 17.068 6.682 6.166 3.6"8 ".290 I I Sanque central. 3.037 10.087 20.312 21 .·76 18.780 17.967 10."99 -787 -2.989 831 2.817 I I Banques commercial ·· 2.297 2.221 7 .·30 6.061 8.067 9.6"8 9.372 9.172 10.9"7 6.618 .....78 I I Dette po.tale -2.812 -2.812 -2.803 -2.806 -2.806 -2.803 -2.803 -2.803 -2.803 -2.803 -2.803 I I I ICr.dit' I'int.rieur .1.82.. .3.391 66 ··28 67.791 6·· 80.. 69.873 68."23 79 .·08 80.93. 81.190 82.086 I I Cr.anc·· sur l'Etat (nets) 11.833 10.936 10."98 9.362 6.910 6.271 3."73 7.18" 7.268 8.666 7.081 1 Banque centr.l. 9.633 8.6.6 9.868 8.92" 9.786 8.812 6.804 8.706 8.608 8.630 7.908 1 Sanqu·· commercia Ie. -71. -72" -2.176 -2.670 -6.882 -6.6"6 -6.336 -".647 -".263 -3.191 -3.981 'N 1 Dett. po.t.le 3.01" 3.01<4 3.006 3.008 3.007 3.006 3.006 3.006 3.006 3.116 3.13" II,..) . I Cr.dit' I'.conomie 29.991 32."66 "6.930 68."29 67.89" 63.602 6·· 960 72.2.... 73.676 72.636 76.004 I dont: COTONTCHAD 18.036 27.032 26.632 21.682 29.663 39.882 "0.788 "0.788 "2.788 I IMonnaie et quasi-monnaie 3·. 6 .. 9 "2.389 87.769 80.699 76.878 71.139 71.898 72.271 7".681 72.163 72.916 I Monnaie fiduciaire hor. I banqu·· 23.609 29.198 ..... 926 20.200 "8.181 29 .·23 ..9.209 24.361 . "7.66" 20.008 .7.36" .. 7 ··38 "8.073 .... 982 "8.666 I D.p&ta , vue 9.66. 11.667 20.990 20.820 22.133 23.206 22.676 I D.p&ta , ter_ 1."86 1.636 2.63<4 3.016 3.318 3.667 3.66. ".013 ....76 3.976 3.676 I IEngage_nt. ext.rieur. , I moy.n- et long-ter_ 2.377 2.633 2.296 2.037 2.029 1.678 1.628 1.381 1.398 1.163 1.1<40 I IAutre. (net.) 7.320 7.8"6 11.312 9.886 9.929 11.768 11.966 11.338 10.061 11."21 12.290 1--------------------------------------------------------~--------------------------------------------------------------------------------- 1/ L·· chiffre. fin-1988 .ont provi.oir··. SOURCE: Tableaux 28 et 29. TABLEAU 28: BllAN DE lA BEAC, (N'DJAMENA), 1982-1988 (mi I lion. d. FCFA) 1==========================================================================================================================================1 I 1982 1983 1984 1986 1986 1986 1986 1988 1988 1988 1988 1 1 d'c. d'c. d'c. III.,.. juin ··pt.. d'c. _,.. juin ··pt.. d'c:.l/l 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 1ACTIF I 1------ I 1 1 IAvoi,.· ·xt.,,.i.u,.. 6.847 13.468 22.828 23.362 20.438 21.987 14.023 2.881 2.490 4.109 8.639 I dont.: d.vi... 2.198 9.632 20.884 21.478 18.888 18.212 11.080 224 160 1.884 4.386 1 dont.: COIllPt.. du T,.,.o,. f,..n~ai. 2.002 9.128 20.841 20.970 18.121 17.431 10.742 0 0 1.833 3.919 1 I IC,.'anc···u,. "Et.at. 9.962 9.721 12.363 11.000 11.044 11.867 9.688 10.418 11.202 10.834 10.118 I I 1 IC,.'anc···u,. I ·· banqu.. 17.808 17.806 22.381 24.410 28.911 27.640 38.879 48.341 47.877 41.718 42.932 1 I Cou,.t.-t..,... 12.423 12.422 18.978 19.027 21.836 22.417 31.783 41.414 42.948 38.862 38.072 I 1 Moy.n-t..,... 6.383 6.383 6.383 6.383 6.278 6.123 4.898 4.927 4.929 4.888 4.880 1 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 IPASSIF 1 1------- 1 N 1 1 \..l N IR'··,.v·· d·· banqu.. 1.033 988 1.434 962 663 680 439 477 1.728 860 870 I 1 I IWonnai. fudiciai,.. ho,.. banqu.. 23.809 29.198 44.926 48.181 49.209 47.684 47.364 47.438 48.073 44.982 48.886 1 I I IO'p3t.. d. l'Et.at. 419 1.076 2.886 2.078 1.269 3.046 2.782 1.712 2.896 2.204 2.208 1 I 1 IEngag. . .nt.· ·x~,.i.u,.. 2.810 3.391 2.618 1.877 1.868 4.010 3.624 3.448 6.479 3.278 3.922 1 I dont.: COIIIpt.. du T,.,.o,. f,.an~ai. 0 0 0 0 0 0 0 396 1.417 0 0 I I 1 IEmp,.unt.· ·xt. . · MOy.n- .t. long-t..,... 1.999 2.266 1.918 1.869 1.861 1.800 1.260 1.003 1.020 776 782 I I I IAut.,.·· (n.t..) 3.736 4.081 4.084 4.037 4.083 4.886 4.939 6.342 2.818 4.673 6.361 I 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 1/ l ·· chiff,.·· fin-1988 .ont. p,.ovi.oi,.··. SOURCE: BEAC (N'dja. .na), Bull.t.in BEAC. TABLEAU 29: BllAN CONSOllDE DES BANQUES COMMERClAlES, 1982-1988 (millions de FCFA) 1==========================================================================================================~============================1 l~~~ ~~u~ l~u~ ldoo 198& 1985 1985 1986 1988 1988 1988 die. dee. dee. mar. juin sept. die. mar. juin .ept. die.l/l ------------------------------------------------------------------------------------------------------1 1ACTIF I 1------ 1 I I IAvoir. extirieur. 3.109 3.033 8.363 8.878 8.886 10.427 10.203 9.990 11.769 8.480 6.443 I I I IRe.erve. de. banque. 1.033 988 1.434 962 663 680 439 477 1.728 860 870 1 1 I ICri.nee· ·ur l'Etat 179 179 179 179 179 179 179 212 179 179 177 I 1 I ICrianee. , I'ieonomie 29.991 32.466 46.930 68.429 67.894 63.802 84.960 72.244 73.878 72.836 76.004 1 I Court-term. 21.180 23.637 38.872 48.938 48.778 44.744 68.208 83.493 84.812 83.302 86.378 I I Moyen-term. 8.289 8.378 8.718 8.949 8.678 8.318 8.200 8.209 8.322 8.791 9.084 I I long-term. 642 642 642 642 642 642 642 642 642 642 642 I tv W 1---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------11 IPASSIF W 1------- 1 I I IOip&t. , vue 9.362 11.366 19.998 29.221 24.149 19.808 20.788 20.818 21.931 22.892 22.344 1 I I IOip&t. , term. et epargne 1.488 1.838 2.834 3.016 3.318 3.687 3.664 4.013 4.476 3.978 3.678 1 1 I IOip&t. de l'Etat 893 903 2.364 2.749 8.081 6.726 8.616 4.769 4.432 3.370 4.168 I I I ICridit. de la BEAC 17.808 17.806 22.381 24.410 28.911 27.640 38.879 48.341 47.877 41.718 42.932 1 I 1 IEngagement. extirieur. 812 812 923 817 828 879 831 818 812 982 987 1 1 I IEmprunt. extirieur. , .oyen- et I I long-term. 378 378 378 378 378 378 378 378 378 378 378 1 I 1 IAutre. (neta) 3.686 3.784 7.248 6.848 6.888 8.873 7.028 6.998 7.436 8.848 8.939 1 1---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 11 le. ehiffre. fin-1988 .ont provi.oire·. SOURCE: BEAC (N'djamena), BEAC Bulletin - 234 TABLEAU 30: DEPOTS ET CREDITS BLOQUES ET ACTIFS DANS LE SECTEUR BANCAIRE.1982-1986 ---------------------------------------------------------------------------------- (millions de FCFA) 1----------------------------------------------------------------------------------: I 1982 1983 1984 1985 1986 1/: 1--------------------------------------------------------------------------------- I I ITotal cred Its au secteur prlv6 29.991 32.455 45.930 64.950 75.004 Gel6 32.833 32.833 32.849 30.458 29.547 Actlf 2/ -2.842 -378 13.081 34.492 45.457 Total depOts des secteurs public et prlv6 11.731 13.894 24.986 30.857 30.078 Gel6 13.209 13.209 12.981 13.185 12.958 Actlf 2/ -1.478 885 12.005 17 .672 17 .120 I ----------------------------------------------------------------------------------: lPAR MATURITE 31 1----------- I I ITotal cr6dlts au secteur prlv6 0 32.455 45.930 <64.950 75.004 I I I I Gel6 n.a. 27.173 27.187 24.204 29.547 I I Court terme n.a. 18.942 18.924 18.496 21.287 I I Uoyen ~erme n.a. 7.689 7.721 5.166 7.718 I I Long terme n.a. 542 542 542 542 I I I I Act If n.a. 5.282 18.743 40.746 45.457 I I Court terme n.a. 4.595 17.748 37.712 44.091 I I Moyen terme n.a. 687 995 3.034 1.366 I I Long terme n.a. 0 0 0 0 I I lTota I depOts du secteur prlv6 0 12.991 22.632 24.342 25.920 I I I I Gel6 n.a. 12.984 12.674 12.271 11 .121 I I D6pOts a vue n.a. 11.353 11.043 10.640 9.611 I I I D6pOts a terme et 6pargne n.a. 1.631 1.631 1.631 1.510 I I I I I Actlf n.a. 7 9.958 12.071 14.799 I I I I D6pOts a vue n.a. 2 8.955 10.148 12.733 I I I I D6pOts a terme et 6pargne n.a. 5 1.003 1.923 2.066 , I I I , , I ITotal d6pOts du secteur public 893 903 2.354 8.515 4.158 I , , I Gel6 891 891 891 891 891 , I D6pOts a vue 348 348 348 348 348 , D6pOts a terme et 6pargne 543 543 543 543 543 I I , I Actlf 2 12 1.463 5.624 3.267 I I D6pOts a vue n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. I I D6pOts a terme et 6pargne n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. I I 1----------------------------------------------------------------------------------: I I I I I Ge 16/Tota I cr6d Its (X) 109 101 72 47 39 I I IGel6/totai d6pOts (X) 113 95 52 43 43 I I l----------------------------------------------------------------------------------: 11 Les donn6es de 1986 sont provlsolres. 2/ Les valeurs negatives dans les cr6dlts et depOts actlfs resultent d'incertitudes InexpllQu6es dans les donnees pour les credits totaux et gel6s. 31 La somme des cr6dlts et des d6pOts par maturlt6 dlff6re de la valeur totale sus-mentlonn6e du fait d'incertitudes dans les donnees. SOURCE: BEAC (N'dJamena), BEAC Bulletin, BTCD. BlAT. and BTD. , - 235 TABLEAU 31: DISTRIBUTION DU CREDIT A L'ECONOMIE. 1981-1988 ---------------------------------------------------------- (mllllon8 de FCFA) :-----------,------------------------------------ .--------------------------:I 1981 1982 1983 1984 1985 1988 1/11986: % lof tota II :----------_.,---------------------------------------------------------------: '1 I IAgrlculture 558 559 559 589 515 151 0,2 ..... Ine o 8 8 8 8 6 0,0 Industr les 8.897 8.814 7.153 8.910 9.874 10.009 14,5 Prodults allmentalres 5.022 5.033 5.055 8.749 7.397 8.980 10,1 I Text lies 781 872 1.222 1.198 1.718 2.105 3,1 Autres 914 909 878 983 759 924 1,3 Services 31 38 38 42 29 0,0 Travaux pub II cs 485 488 504 573 777 1 ,1 ,Commerce: d6tall et gros 8.198 8.201 8.508 8.248 9.572 7.785 11,3 G6n6ral 4.039 4.122 4.193 5.145 5.912 5.081 7,4 Prodults allmentalres 83 80 80 229 288 363 0,5 "atl6res preml6res 137 140 155 218 191 284 0,4 "achlnes et v6hlcules 818 589 777 843 723 227 0,3 Import. et dlstr. de fuel 718 899 949 1.438 2.059 1.587 2,3 Textiles et ~pparells 83 81 57 79 88 128 0,2 Aut res 320 310 297 294 315 155 0,2 'Commerce: expo "tat Ions 18.557 15.848 15.814 18.151 37.771 44.841 65,1 Coton 18.521 15.810 15.578 18.115 37.735 44.488 64,6 Autres 38 38 38 38 38 353 I 0,5 Services 1.272 1.175 1.290 1.018 1.285 3.275 4,8 Transport 737 715 798 708 794 980 1,4 Transit et s10ckage 94 90 89 109 180 238 0,3 Hotels & restaurants 307 308 308 41 54 75 0,1 Autres 134 84 97 158 257 1.982 2,9 lfndlvldus 384 413 552 883 921 1 ,3 I , INon allou6 33 o o 498 191 1.098 1,6 I , :-------------------------------------------------------------------------------------------:I ITOTAL: cr6dlt , 1'6conomle 32.173 31.318 32.168 38.494 80.479 88.892 I 100,0 1-------------------------------------------------------------------------------------------: 1/ Les donn6ea de 1988 comprennent Ie cr6dlt 6 court term. Jusqu'6 18 fin de de 1988 et Ie cr6dlt 6 moyen et long term. Jusqu'6 la fin avril 1988. 2/ Lea donn6es du Bulletin de la BEAC sur I'ensemble du cr6dlt dlff6rent des totaux fournls par 18 BEAC (N'DJamena) et utllls6 au tableau 27: situation de la monnale et du cr6dlt. SOURCE: BEAC Bi"lletln. - 236 TABLEAU 32: ENCOURS DE LA DETTE DES PRINCIPALES INDUSTRIES AU SYSTEME BANCAIRE, FIN 1985 ET MI-1986 (millions de FCFA) ---------------------------------------------------------------------------1 31 decembre 1985 30 juln 1986 I I I I ---------------------------------------------------1 CT 1/ MLT CT I I MLT I I ____=Q===_===_=============================================================1 I I I I COTONTCHAD 37.408 1.519 I I I I 43.594 278 I I I I SONASUT 1.320 500 1 .312 375 STT 1.520 191 1.394 218 Brasserie du Logone 355 1.038 355 1.356 MCT 110 54 71 38 Total des prlnclpales Industries 40.713 3.302 I I I I 46.726 2.265 I I I I Total credit a I 'econ 54.399 6.080 I I I I 60.387 7.687 1-------------------------------------------------1 :------------------------: I I I I I I I I I I COTONTCHAD/total (%) 69 25 I I I I 72 4 I I I I Prlnclpales Industrles/ tota I (%) 75 54 I I I I 77 29 -------------------------------------------------: :------------------------: CT + ML T :: CT + ML T : I I I I I -------- I COTONTCHAD/total (%) 64 I I I I 64 Prlnclpales Industrles/ I I I I tota I (%) 73 I I I I 72 I I I I 1/ CT represente la dette a court terme et MLT la dette a moyen et long terme. SOURCE: BEAC, Centrale Recapltulatlve du Tchad, decembre 1985 et juln 1986. TABLEAU 33: PROJECTION OU PROOUIT INTERIElR BR\IT PAR SECTEl.RS, 1987-1996 (prix constants 1977) I v.'6uj .jvw~ _r. miiiion. 0. ~~rA 1987 1988 1989 1998 1991 1992 1993 1994 1 1996 1---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I IPRlMAIRE 7".028 76.620 77.843 78.869 80.986 83.173 86.7"1 88.392 91."31 1 Agriculture 63.602 64.501 66.620 68.819 68."17 60.063 82.078 84.169 66.617 I vivriers "9.947 60.946 61.966 63.284 64.662 68.608 68."88 60.633 62.96" I coton 3.666 3.666 3.666 3.666 3.666 3.666 3.691 3.626 3.663 I Elevage 20.626 21.019 21.623 22.840 22.689 23.110 23.666 2".233 2".81" I ISECCN>AlRE 28.277 29.662 38.067 38.708 31.394 32.1"3 "1.870 "2.698 ..3.818 I industries manufacturieres 25.178 26.251 26.640 26.938 27.369 27.834 28.391 29.844 29.770 I dont: igrenage coton ".703 5.018- 5.018 5.018 6.018 6-->-018 6.068 6.119 6.170 I Construction et travaux publics 2.003 2.163 2.338 2.636 2.760 2.984 3.237 3.629 3.884. I Mines/pitrole 176 191 206 222 2..0 269 8.938 8.978 8.986 1 Eau et 'Iectricite 920 947 978 1.006 1.036 1.066 1.104 1.1..8 1.199 N I w ....... ITERTIAIRE 67 .12" 68.266 69."32 60.798 62.318 84.081 66.921 68.228 70.967 I Commerce, transp., communications 50.669 61.681 62.812 63.822 66.168 68.667 68.367 60.408 82.818 I Gouvernement et autres services 6.656 8.888 8.819 8.978 7.151 7.34" 7.684 7.829 8.1"2 I IPNB au coOt des facteurs 159."30 163.338 166.632 170.367 174.898 179.318 193.332 199.319 206.207 I I raxes i nd i rectes 981 1.019 1.065 1.079 1.106 1.162 1.2..1 1.298 1.341 I IPNB au prix du marc" 1977 160."11 184.367 167.687 171...36 176.884 180."70 194.673 208.817 207.5"8 I INflateur du PNB 182 191 201 211 221 232 2.... 268 269 1 IPNB prix courant du march' 291.787 313.922 336.012 360.873 388.784 "18.870 "7".195 613.359 667.840 I IPNB en mi II ions de I Etats-lJnis 912 981 1.060 1.128 1.215 1.389 1."82 1.884 1.7..3 I 1---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 Iraux d'khange FCFA/USI 320 320 320 320 320 320 320 320 320 I 1---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 TABLEAU 34: PROJECTIONS DES COMPTES NATIONAUX, 1987-1996 (prix constants 1977) 1======================================================================================================================================1 I(million. de FCFA) 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1996 I 1--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I IProduit int.rieur brut 180.411 184.367 187.687 171.438 176.804 180.470 194.673 200.817 207.648 I Aju.t. de. terme. de I'.ch.nge -3249 -3823 -3360 -2638 -2114 -1837 -1781 -1314 -878 IReyenu int.rieur brut 167.182 180.734 184.237 188.900 173.890 178.833 192.812 199.303 2Oe.872 1 IImport.tion. nette. 68.063 66.490 67.687 82.786 84.478 88.938 87.389 70.017 72.481 1 Import.tion. 1/ 90.313 89.491 92.680 100.888 103.920 109.90(5. 109.318 113.603 117.710 I Export.tion. 2/ 34.280 S-4.001 34.993 37.921 39.444 40.988 41.947 43.488 46.229 IRe··ource. di.ponible. 213.216 218.224 221.804 231.886 238.188 247.671 280.181 289.320 279.163 I IIny ··ti ··ement 26.318 28.484 27.748 29.104 30.660 31.610 32.499 33.626 34.689 1 Con.o_.ti on 187.899 189.740 194.068 202.681 207.818 218.081 227.882 236.796 244.684 I Con.ommstion de l'Admini.tr.tion 22.800 23.644 24.380 26.280 28.170 28.867 27.729 28.821 29.668 1 Con.o_.tlon prjy·· 186.099 188.198 189.878 177.301 181.448 189.204 199.963 207.174 216.008 1~ .0:> I IEp.rgn. int.rieur. brut. -30737 -29008 -29819 -33881 -33928 -37428 -34870 -38492 -37892 I R.yenu d.. ..cteur. non-f.ct.ur. -1680 -1422 -1613 -1718 -1868 -2026 -2067 -2081 -2239 1 Tr.n.f.rt. cour.nt. n.t. 7.238 8.896 8.940 7.199 8.871 8.698 8.934 7.409 7.893 IEp.rgn. n.tion.l. brut. -26069 -23633 -24392 -28180 -29113 -32866 -29993 -31184 -32238 I IProduit n.tion.1 brut 188.089 189.830 173.014 178.917 180.817 186.043 199.460 206.946 213.202 IR.yenu n.tion.1 brut 182.840 188.207 189.884 174.381 178.603 183.208 197.889 204.831 212.328 I 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Import.tlon. d. bi.n. et de ··ryic·· non f.ct.ur·· 1/ 2/ Export.tion. d. bien. et de ··ryic·· non f.c\eur., .ju.~·· pour Ie. t.rme. d. ".ch.ng·· · TABlEAU 36: PROJECTIONS DU COt.tJERCE EXTERIElR, 1987-1996 (mi II ions de SBJ) =======-=======-======--==--================1 1 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1996 I I-~~ --~~ - ---.. ---------------------------------------------------------------------------------------------1 I 1 IEXPORTATIONS 113,8 123,3 132,~ 1~2,3 162,~ 182,9 173,2 1~,3 197,6 1 1------------ 1 1 I ICoton fibre 63,1 68,1 82,8 87,9 72,8 77,6 82,1 87,1 93,S 1 1 I lB6tail 39,~ ~2,3 ~6,3 ~8,3 61,7 66,~ 69,3 83,3 88,1 I 1 I ITexti les ~,3 ~,7 6,111 6,3 6,7 8,1 8,3 8,6 8,8 I 1 I IBi're S,2 S,2 S,2 S,2 111,2 S,2 S,2 S,2 S,3 I 1 1 N W IAutres exportations 18,8 18,S 19,3 2f!I,8 22,111 23,8 26,3 27,2 29,3 1 \0 1 I 1----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------I 1 1 IDFORTATIONS 254,8 273,7 2~,9 317,2 333,9 386,7 363,3 381,8 ~3,6 1 1------------ 1 I I IBiens de consommation 82,~ 68,8 71,~ 78,~ 78,~ 87,6 96,3 lSl,3 lS7,~ I I I IProduita .Iimentaires 22,8 22,8 22,9 22,2 19,~ 18,~ 17,7 18,1 18,8 1 1 I IProduita pitroliers 31,2 33,3 36,7 38,2 ~,8 ~3,7 9,3 lS,2 11,3 I I I IProduita industriels ~1,1II ~3,8 +5,9 6f!I,2 63,7 67,6 72,8 76,6 78,9 I I I ISur fin.ncement d'.ide 82,9 91,2 lSS,~ 11S,8 122,3 136,2 1~1,8 1~8,3 168,S 1 1 1 IAutres importations 1~,6 18,S 17,8 19,~ 21,3 23,~ 26,8 28,~ 31,3 I 1 1 1-------------------------------------------------------------------.-----------------------------------------1 TABLEAU 38: PROJECTION DE LA BALANCE DES PAIE:t.lENre, 1987-1996 (mi II ions de lEU) 1=========================================================================== 1 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1996 I 1-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I 1 IBalance comme~ciale -1"'8,9 -168,6 -162,6 -17.,9 -181,6 -282,8 -198,8 -197,6 -286,9 1 I Expo~tat.ions 113,8 123,3 132,. 1.2,2 162,6 163,8 173,3 164,3 197,6 I 1 dont.: coton fib~e 63,1 68,1 62,6 67,9 72,8 77,6 82,1 87,1 93,8 I , I Iq:>o~tat.ions 26.,7 273,7 296,8 317,1 334,8 386,8 383,3 381,8 "'83,'" I I ISe~yices non-fact.eu~s -126,6 -138,8 -1.7,6 -168,2 -178,6 -164,8 -199,6 -216,7 -23.,3 I 1 Recet.t.es 46,2 .9,7 63,2 68,6 68,7 66,8 68,8 71,3 76,6 I 1 Paiement.. 172,8 188,6 288,8 21<4,8 231,3 2"'9,8 267,6 288,8 ~,9 I I I ISe~Yices fact.eu~s -18,6 -18,3 -11.3 -12,. -13.8 -16,. -16,9 -16,6 -18,2 I N I Recet.t.es 3 .... 3,8 ·· 3 .,8 6,3 6.8 6.8 7.6 8,6 I .p , I Pa I ements I dont.: inte~at.s 13.9 .... 6 1...,1 ·· 1 16,6 .... 9 17,2 6,9 19.1 7,8 21, ... 8,... 22.7 8,8 2...,1 9,3 26,8 11,8 I I o , I IT~ansfe~ts "'8.7 .9.8 61.8 62,2 .9.6 68.8 63.8 68,6 64,8 I I P~iY" (nets) -16.9 -18.1 -19.3 -28.7 -22,1 -23.7 -26·· -27 ·· -29,7 I I Publics (nets) 66,6 67,9 71.1 72,9 71.7 73,7 79,2 88.8 93,7 I I Aide alimentai~e 17,2 16,6 1....... 11.6 6,2 1,7 1.8 1.8 1,8 1 I Aide budgitai~e 28,3 38,3 32·· 34,6 37.1 39,7 .2,6 .6,9 .9,7 I I Aut.~e. 28,1 22.1 2.,3 26.7 29·· 32.3 36.6 39,1 "'3,8 1 I I IBalance d.. compt.es cou~ants -229,3 -2...7.8 -269,8 -293.3 -316.3 -362.2 -361.7 -372,1 -39.,. , 1--------------------------- I I (excluant. les t.~ansfe~ts publics) -29<4,9 -316,7 -3<48.9 -386,2 -388,8 -.26.9 -<438,9 -<468,1 -<488,1 1 I I 1-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 ---/- - , TABLEAU 36: PROJECTltJ.I DE LA BALANCE DES PAIaENTS ·.1987-1996 (Suite) (mi II ion. de IBJ) 1 1 ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~I 1---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- I IDon. offici.l. 141,4 161,3 181,9 173,2 185,4 198,3 212,2 227,1 243," I IInveati ssement direct 1 3,8 3,8 "," "," "," "," "," "," "," IPrats , moyen .t I long terme (nets) 72,4 86,4 99,7 116," 132,7 148,4 169,8 178,2 193,9 I Nbour.ements 78,2 89,9 183,4 118,9 136,7 160,6 185,6 182," 200,2 I Amort i .sements 6,8 3,6 3,7 3,9 4," 4,1 6,9 6,8 8,3 N I +' Iprats , court terme (nets), ...... I .rreur··t omi ·· ion. I "," "," "," "," "," "," "," "," "," IVariation. des r···rv·· n.ttes I (-=augmentstion) 11,9 8,4 8,2 6,1 -1,8 7,6 -2tII,1 -31,2 -42,6 1 I Ressources du FMI (n.ttes) 7,8 6,2 6,2 I " " " " " " 1 Variation. d·· autr·· r...rv·· I (-=augmentation) -3,4 -4," -4,8 -6,8 -8,8 -7,8 -2",1 -31,2 -42,5 I I I IBesoin. d. financement I 7,6 5,2 7,8 1",7 4,8 15,3 "," "," "," I 1 1-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 StX.RCE: BEAC. TABLEAU 37: PERSONNEL DE LA FONCTION PUBLlQUE ET MASSE SALARIALE, 1986-1988 (salaires.n millions de FCFA) 1===----=-- --===================-----==--== -- -- =--- . .-== ===- I 1 II 1985 I 1988 I 1987 I I Agenc./Minist6re II -------------------------------------1---------------------------------------1------------------------------------ I I II Janyi.r I Juin I Jany';.r I Juin I Janyi.r , Mail I Iisalaires .ffectifs I.alaires effectif. I.alair.s .ff.ctif. I.alair·· effectif. I.alair·· effectif. I.alair. . .ffectif. 1 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 IPr",idenc. 124.1 74. 158,3 856 221,' 988 226,4 1..44 227.7 1.855 24e.6 1.114 I IPlanification .t recon.truction 6.7 88 7.1 185 5,1 9a 4,7 91 5,4 186 5,8 111 I IC_rc· ·t industria 5,5 69 5,6 73 4,8 99 5,1 85 5,8 1.a 6,1 185 I II.a.C.E. (Control. d'Etat) 8,2 77 8.4 99 8.4 148 9,2 119 7.2 112 6.a lea I ISecr'tariat g'n'r.1 .t I J i.pri_ri. n.tional. 4.3 75 5.a 84 2.9 6a 5.6 1... 6.4 11a 6,6 127 1 1Transport. 2.8 34 2.7 as 2,1 al 2,a a4 2,6 a9 2,7 4' I 10'fen·· national. (per.onnel ciyi I) 8.3 258 8.7 261 6,4 246 4.... a 248 N4.2 241 N4.4 241 J IFinanc.s .t info,...tiqu. 2'.5 571 26.6 1.895 a9.' 1.2a5 a9,8 1.267 44.a 1.a68 46.1 l.a78 I ISan", publique 17,6 976 47,2 2.888 64,' 2.31' 44.2 2." 47,7 2.a92 48.5 2 .... I IAfhir.. 'trangir.. 6,7 139 6.8 146 7.' 141 6,8 126 6.7 126 7.7 135 I ITranull public. 1',9 471 12,a 585 14,4 598 14,4 572 11.7 495 1',8 495 J IJustice 5,4 172 12,a 618 14,1 619 11,7 617 13,8 628 13,7 618 I ICons. 1I national consultatif 8,2 4' 7,7 44 18,1 46 9,2 43 11,1 4S 18,8 46 I ';;:: IIn"'rieur at r'forlla a.inlstratiye 69.a 1.171 71.4 4.428 119,6 4.541 114.5 4.3M 112,5 4.288 118,3 4.224 I tv IFonction publ ique a,3 73 3,8 77 3,3 77 3.6 at 3.9 93 3,8 84I IAffair.. social·· at I 1 pr_tian U.inine 6,8 139 9,1 252 6.8 253 7,6 278 6,9 262 7.6 294 I ITravai I et ..,101 1,8 27 1,4 37 2,4 43 2,4 45 2.4 44 2,5 43 I 1Info,...tion 1',7 214 18,2 266 12,8 265 13,8 263 14,3 271 16,1 288 I ITouri_ et enyironn_nt 8,4 8M 13.1 1.128 28,8 1.278 16,1 1.863 16,2 1.123 16,6 1.138 I IPo.tea .t "'Ik_nication. 1,5 18 1,8 19 1,6 1. 1,7 17 1,7 17 1,6 16 I IAgriculture 18,6 376 28,S 1.214 36,6 1.292 29,8 1.151 31,4 1.138 al,6 1.171 I ISkuri'" ali_ntaire a,l 67 4,2 74 3,3 76 2,4 72 a,l 66 2,7 6S I IEI.ya~ 9,8 348 25,9 1.187 21,6 781 28,9 774 28,7 813 21,3 815 1 IEducation nationale 66,2 1.811 158,1 7.283 166,8 6.948 176,6 6.331 147,a 5.463 168,8 5.918 1 IWine .t 'n.rgie 1/ 3,2 66 3,3 76 I ICulture, jeun. . . . .t sports 2/ 6,3 134 8,7 211 1 I en dehors de N'dja..na 3/ 412,8 13.956 I 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I TOTAL 811,8 22.51' 627,7 22.676 774,1 21.892 1.172,2 28.891 1.313,4 28.668 1.a95,8 21.265 I 1------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 1/ AYant 1887, partie du Minist6r. des TrayaUK Public·· 2/ AYant 1987, partl. du Minist6re de l'Education national ·. 3/ Chiffr···ur I.. salair·· et I.s effectifs situ'" en dehors de N'dja..na n. sont pas disponibl .. pour janvier 1986. La total coaprend un chiffre agarea' , datant de dec_bre 1984, pour I.s effectif. dans les proyinc... SOURCE: Winist6r. des Finances .t de I'infor..tique. ,. TABLEAU 38: REPARTITON REGIONALE DES FONCTIONNAIRES. 1988 1/ 1==========================================-- ----:==:=z=-- I Chari- aat.h. a.E.T. (au mois de septembre. 1988) ailt.ine Guera Kan_ -==== Lac Logone Logone ':':====--= "ayo -===:--- Yoy.n Ouaddai --- Sala.at. Tandjils TOTAL . I Agence/Yinist.6re aaguirmi Occid. Orient. Kebbi Chari I (N'djamena) i------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ I I IPr..idence ~5 I 996 IPlanlfication et I I recon.truction '9 I 89 IC_rce et. indu.trie 78 4 4 I ae II.C.C.E. (Controle d'Etat) 112 I 112 Is.cr~riat. gin'ral .t. , I i_pri_rl. national. 187 , 1.7 ITran.port. ae , ae ID'f~.e national. I I (per.onnel civi I). 234 3 1 3 4 I 245 ,Finance. et. info...atlqu. 574 e 2 35 1 4' 3. &4 19 142 '4 131 28 41 I 1.197 ISanU publique 1.835 &4 3 28 43 75 ae 235 123 191 2'4 91 3. lee I 2.327 IAffaire. 'trang're. 124 , 124 N ITravaulil publ ic. 431 17 1 29 25 72 27 5, US .po. w IJu.tice 186 1& 23 44 38 27 29 33 ae 42 27 49 14 28 I 58<4 ICon.. 11 national con.ultatlf .. 1 44 IInUrleur et 1""0,... I I aa.lnietrative 1.&25 148 '4 157 122 11$9 79 _ 218 398 3" 298 88 184 I 4.272 IFonction publlque 86 I 86 IAffair. . .ocial .. et I , pr_tlon f_lnln. 179 5 5 1 15 8 18 31 3 1 18 I 27& ITravai I et. _ploi 35 5 3 t 4' IInfo....ti on 225 13 17 , 255 ITouri_ et envi ronn_nt 315 25 29 17 17 13 .7 75 33 U'l 134 24 &1 2& 1 . 7 IPoetea et Ulk_unlcatlon. 9 5 I 14 IAgricuiture 42& 12 1 7 11 & 14 121 111 211 1&8 17 11 74 I 1.1. ISKuriU ali_tall". 76 1 76 IElevage 178 61 21 26 43 2& ae 32 &, 84 39 18 27, &31 IEducation nat.ionale 1.493 7. 19 66 131 81 72 .1 668 764 1.188 146 49 27. I 6.&16 1-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 , TOTAL 8.&72 398 1&1 376 S86 4&4 317 1.833 1.138 1.942 2.317 827 2" 773 119.899 I \-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 1/ Lee donn". fourni ·· par I. Mlni.~re de la Fonct.ion publlque diff'rent. Ijg6r-.nt. de cell.. fourni .. par Ie Mlnie~r. des Finane.. et. de I 'i nfor..ti que utili .... au Tableau 37. SOURCE: Mini.~re de la Fonct.ion publique TABLEAU 39: NO~BRE D'ECOLES PRI~AIRES PAR TYPE ET PAR DISTRICT, 1986-1986 1==========================================================================================================================1 1 Ecoles Ecoles Ecoles Ecoles Total Ecoles avec un cyclel 1 Districtes publiques Priv'es ·spontan'es· Ecoles complet de 8 ans 1 1--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I Chari-Baguirmi (vi lie) 28 0 0 26 21 Chari-Baguirmi (campagne) 89 8 37 112 20 Kan_ 91 0 0 91 5 Lac 20 0 0 20 5 B.E.T. 8 0 0 8 0 Chari 18 0 0 16 18 Bahr-Koh 84 0 0 84 35 Bahr-Sara 62 1 0 63 28 Wandoul 64 1 0 66 33 Salama1; 31 0 0 31 3 N Logone Occidental 60 0 0 60 33 Ngour-Ko ··ou 36 0 0 35 28 "' "'"" Pende 88 1 0 69 46 N..,a-Pend. 26 0 0 25 16 La Lim 31 0 0 31 22 Wa..,o-Kebbi Ea.t 36 1 0 38 23 Wayo-Kebbi We.1; 48 1 4 63 33 Zah-Soo 82 0 10 72 38 Kabbia-Illy 68 0 19 87 35 Tandj i Ie 46 0 0 45 32 Tchire 41 1 0 42 25 Ouaddai 24 0 0 24 9 Bi l1;ine 20 0 0 20 5 Ba1;ha 19 0 0 19 3 Cuera 84 0 86 130 9 Ecole. privies 0 30 0 30 29 1--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I TOTAL 1.086 42 138 1.244 644 1 1--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 , SOURCE: Winiat're de I "ducation national. II TA~LEAU 4d: NO~BRE D'ECOLIERS, DE MAITRES ET DE CLASSES PAR DISTRICT SCOLAIRE, 1986-86 . 1====================================================================================================================================~===I I Districts I Effectifs I Nombre Nombre Ratio 'coliersl Ratio 'colier. I I sealalras ~; 11.- ._- 7_~.: i~ .n·· iQn.n~. de ciasses en ·· ignant. par clas.e I 1-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 I C".",f-R.gt)!t"'''f!~ (~!1 t 'e' 12.117 20.029 32.1<46 ...... 306 12 lOS Ch.,.i-aagui,.mi (campagne) 6.070 16."61 21.631 246- 210 88 eo Kan_ 2.969 1.140 10.699 117 126 91 86 Lac 1.060 2.328 3.318 81 82 60 6" a.E.T. ..04 816 1.219 26 20 61 8 .. Cha,.i 3.98" 6.329 9.313 216 186 .. 3 68 Bah,.-Koh 3.08" 10.011 13.141 188 164 11 85 aah,.-Sa,.a 2."11 8.083 8.680 13.. 126 8 .. 88 Mandoul ".816 11.939 18.814 186 188 89 99 Sa I amat 1.668 ".336 6.904 66 61 89 97 t-.> .". \J1 Logone Occident.1 6.38" 16.198 21.682 329 301 66 12 Ngou,.-Ko··ou 2.989 8.839 11.828 151 161 16 18 Pen de 6.290 17 .....1 23.131 376 291 63 82 Nya-Pend. 1.618 ".681 6.306 139 103 46 61 La Lim 1.863 8.6"9 8."02 121 108 68 18 "ayo-Kebbi E··t 2.222 7.309 9.631 1 .. 3 14.. 67 88 "ayo-K.bbi We.t ".209 12.102 16.311 267 221 81 14 Zah-Soo ".93" 11.108 16.6"2 2 .. 9 239 87 70 Kabbia-Illy 3.673 18."10 21.983 218 279 101 79 Tandj i Ie 2.811 10.196 13.012 180 14.. 81 90 Tchi,.. 2.608 10.220 12.726 121 137 106 93 Ouaddai 1.2"8 .....5 .. 6.702 130 80 .... 71 Bi Itine 1.099 3.04" ".143 6 .. 63 66 86 Batha 1.384 3.233 ".817 11 61 80 81 Cue,.a 6.902 16.607 22."09 230 2 ..0 97 93 Ecole. p,.jv'·· 6.921 9.202 16.129 214 203 76 19 I 1----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 1 TOTAL 95.323 2"2.293 337.616 ".888 ".211 72 80 1 1----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 SOURCE: Mini.ti,.e de I"ducation nationale - 246 TABLEAU 41: NOUBRE D'ENSEIGNANTS EN FORMATION, 1984-85 A 1986-87 : __________= __________________________________________________________ a: 1984-85 1985-86 1986-87 : 1----------------------------------------------------------------------: IEnselgnants en formation 581 762 878 Premiere annee 295 387 375 Seconde annee 174 252 364 Trolsleme annee 112 123 139 :Professeurs 30 35 35 IEnselgn. en form. par professeur 19 22 25 1----------------------------------------------------------------------1 SOllRCE: Mlnlstere de I 'education natlonale - 247 TABLEAU 42: EVOLUTON DU NOMBRE D'ELEVES DANS L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, 1967-68 A 1985-86 1----------------------------------------------------' Annee academlque Effectlfs :--------------------------------------------------- " , 1967-68 157.257 1968-69 159.424 1969-70 147.926 1970-71 167.917 1971-72 169.588 1972-73 188.439 1973-74 198.030 1974-75 192.725 1975-76 202.180 1976-77 216.768 1977-78 219.191 1978-79 n.d. 1979-80 n.d. 1980-81 n.d. 1981-82 261.259 1982-83 282.398 1983-84 273.188 1984-85 319.191 1985-86 337.616 ----------------------------------------------------1 SOURCE: Mlnlstere de I'educatlon natlonale - 248 TABLEAU 43: PRIX HOUOLOGUES A LA CONSOMMATION, 1986 1/ · _____________________________c _______________________ ------c---c--~r Prix Date de la I Produl ts Unl te (Fcfa) dern.revue I -------------------------------------------------------------------: Blere Gala une boutell Ie de 65 cl. 360 17/10/86 Sucre morceaux, lkg 480 5/4/85 Cigarettes un paquet Bastos 175 17/10/86 un paquet S Iat se Ie'c t Ion 175 un paquet Sprint 225 un paquet Slat longue 250 Bolssons gazeuses une boutell Ie 12 oz 110 17/10/86 Essence un litre Super 290 3/9/84 un litre Gazoll 270 un litre ordlnalre 245 Electrlclte premier 30 kwh./mols 90/kwh. 9/10/84 Eau premier 15 m3/mols 105/m3 9/10/84 Pain baguette, 200 grammes 60 27/5/86 Hu I Ie de co ton une boutell Ie. un litre 545 19/4/86 Savon un mor ceau 195 19/4/86 Transports Les prix varle avec les regions 16/6/84 :-------------------------------------------------------------------: 1/ Tous les prix Indlques sont des prix de detal I a N'DJamena. Source: Mission BIRD.