RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA crise À UNE reprise verte, résiliente ET inclusive Table des matières 3 Introduction 5 Message du Président 8 Message des Administrateurs 10 Aide du Groupe de la Banque mondiale aux pays pendant la crise de la COVID‑19 19 Interventions régionales 55 Soutenir la riposte à la crise et la reprise des pays 81 Renforcer les marchés financiers et promouvoir le financement durable 83 Nouer des partenariats sur la voie de la reprise 87 Améliorer les opérations pour accroître l’impact 91 Nos valeurs, notre personnel et nos lieux de travail 97 Donner une orientation à l’institution 99 Assurer la surveillance et la responsabilité 102 Déployer les ressources de manière stratégique 114 Une volonté de résultats PRINCIPAUX TABLEAUX 108 PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE LA BIRD, EXERCICES 17‑21 112 PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE L’IDA, EXERCICES 17‑21 Le présent rapport annuel couvre la période allant du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021. Il a été établi par les Administrateurs de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de développement (IDA) — qui, réunies, prennent le nom de Banque mondiale — conformément aux règlements respectifs de ces deux institutions. M. David Malpass, Président du Groupe de la Banque mondiale et Président du Conseil des Administrateurs, a soumis ce rapport ainsi que les budgets administratifs et les états financiers vérifiés au Conseil des Gouverneurs. Les rapports annuels des autres institutions du Groupe de la Banque mondiale — Société financière internationale (IFC), de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) — sont publiés séparément. Tout au long de ce rapport, le terme Banque mondiale et sa forme abrégée Banque désignent exclusivement la BIRD et l’IDA. Le terme Groupe de la Banque mondiale et sa forme abrégée Groupe de la Banque font référence aux cinq institutions. Sauf indication contraire, tous les montants en dollars figurant dans le présent rapport sont en dollars courants des États‑Unis. Les fonds affectés aux projets multirégionaux sont comptabilisés par pays bénéficiaire dans les tableaux et dans le texte lorsqu’il est fait référence aux répartitions régionales. Pour les répartitions sectorielles et thématiques, les fonds sont comptabilisés par opération. Les données relatives aux engagements et aux décaissements de l’exercice cadrent avec les chiffres vérifiés rapportés dans les États financiers de la BIRD et de l’IDA et dans le Rapport de gestion de l’exercice 21. Les chiffres des tableaux ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué, et la somme des pourcentages cités dans les figures pourrait ne pas être égale à 100. FRIQUE DU SUD ALBANIE ANGOLA ANTIGUA-ET-BARBUDA ENIE AZERBAÏDJAN BANGLADESH BELARUS BELIZE BENIN IE BOSNIE-HERZEGOVINE BOTSWANA BRÉSIL BULGARIE BURKINA CABO VERDE CAMBODGE CAMEROUN CHILI CHINE CISJORDANIE DEPUIS AVRIL 2020, nous avons mis en place une riposte rapide et globale afin d’aider les pays à faire face BIE COMORES DE LA CRISE...COSTA RICA aux effetsCÔTE D’IVOIRE de vaste portée de la crise de laCROATIE DJIBOUTI COVID‑19. La riposte menée entre avril 2020 et juin 2021 englobe : ALVADOR ÉQUATEUR ESWATINI ÉTATS FEDERES DE MICRONESIE E RUSSIE FEDERATION DE RUSSIE FIDJI GABON GAMBIE GEORGIE E GUATEMALA GUINEE GUINEE157 EQUATORIALE milliards GUINEE-BISSAU ONDURAS ÎLES MARSHALL ÎLES de dollars INDE SALOMON 4,4 INDONESIE milliards IRAQ ANIE KAZAKHSTAN KENYA KIRIBATI Des opérations de financements KOSOVO LESOTHO du Groupe la Banque pour soutenir de de dollars LIBAN INE DU NORD MADAGASCAR sanitaires d’urgence dans plus de MALAWI les réponses des pays MALDIVES face pour aiderMALI plus de 50 MAROC pays XIQUE MOLDOVA MONGOLIE 100 pays MONTÉNÉGRO à la pandémie MOZAMBIQUE à acheter et à déployer U NÉPAL NICARAGUA NIGER NIGÉRIA OUGANDAsûrs OUZBÉKISTAN des vaccins et efficaces AFGHANISTAN S PANAMA PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE PARAGUAY AFRIQUE DU SUDPEROU ALBANIE ANGOLA ANTIGUA LOGNE RDP LAO REP. ARABE ARGENTINE D’ÉGYPTE ARMENIE AZERBAÏDJAN BANGLADESH REP. CENTRAFRICAINE REP. BELARU REP. DU CONGO REP. DU BHOUTAN YEMEN REP. BOLIVIE KIRGHIZE BOSNIE-HERZEGOVINE REPUBLIQUE BOTSWANA BRÉS REPUBLIQUE ...À UNECENTRAFRICAINE REPRISE VERTE, FASO BURUNDIRÉSILIENTEREPUBLIQUE CABO ET INCLUSIVE VERDE DEMOCRATIQUE CAMBODGE DU CAMEROUN CHILI QUE DEMOCRATIQUE POPULAIRE ET GAZA COLOMBIE LAO REPUBLIQUE COMORES COSTA RICA CÔTE D’IVOIRE C DOMINICAINE CONGO REPUBLIQUE DU DOMINIQUE YEMEN REPUBLIQUE EL SALVADOR ÉQUATEUR ESWATINI ÉTATS FEDE KIRGHIZE NDA SAINTE-LUCIE SAINT-KITTS-ET-NEVIS ÉTHIOPIE FED. DE RÉSILIENTE : RUSSIE FEDERATION DE RUSSIE FIDJI GAB ET-LES-GRENADINES VERTE : SAMOA GHANA SAO GRENADE TOME-ET-PRINCIPE GUATEMALASENEGAL Recenser, réduire et maîtriser GUINEE INCLUSIVE : GUINEE EQUATORIAL LES SIERRA LEONE SOMALIE Investir dans des solutions climato‑intelligentes qui GUYANA SOUDAN HAÏTI les risques HONDURAS DU pour SUD prévenir le SRI ÎLES LANKA MARSHALL Investir dans le capital et promouvoir des mesures ÎLES SALOMON humain IKISTAN TANZANIE TCHAD préservent le capital JAMAÏQUE naturel THAÏLANDE JORDANIE changement TIMOR-LESTE KAZAKHSTAN climatique, les TOGOfavorisantKENYA TONGA une croissance KIRIBATI KOSOV E TUVALU UKRAINE URUGUAY LIBÉRIAVANUATU et favorisent la résilience MACEDOINE pandémies, les aléas naturels et d’autres chocs, et VIET DU NAM s’y préparer, NORD ZAMBIE MADAGASCAR MALAWI MALD solidaire pour créer des emplois et lutter contre l’exclusion et les ANISTAN AFRIQUE DU MAURITANIE et la croissance SUD ALBANIE MEXIQUE y compris ANGOLA pour les groupes MOLDOVA MONGOLIE inégalités MONTÉNÉGRO BUDA ARGENTINE ARMENIE MYANMAR AZERBAÏDJAN NAURU NÉPAL vulnérables BANGLADESHNICARAGUA NIGER NIGÉRIA OUGA BENIN BHOUTAN BOLIVIE PAKISTAN PALAOS PANAMABOTSWANA BOSNIE-HERZEGOVINE PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINEE E BURKINA FASO BURUNDI PHILIPPINES CABO VERDE POLOGNE CAMBODGE RDP LAO REP. ARABE D’ÉGYPTE REP. CAMEROUN JORDANIE ET GAZA COLOMBIE DEM. 35 % DU CONGO COMORES 100 % REP.COSTA DU CONGO RICA CÔTE REP. DU YEMEN REP. KIRGH E DJIBOUTI DOMINIQUE ARABE EL SALVADOR D’ÉGYPTE REPUBLIQUE ÉQUATEUR ESWATINI CENTRAFRICAINE REPUBLIQ des financements PLAN D’ACTION SUR des financements du de Appui aux la Banque mondiale LE CHANGEMENT DE MICRONESIE CLIMATIQUE ÉTHIOPIE CONGO FED. Groupe de la Banque mondiale procureront des 50 % REPUBLIQUE DE RUSSIE FEDERATION DEMOCRATIQUE en phase avec l’Accord de DE RUSSIE Paris d’ici POPULAIRE LAO REPU contributions déterminées au niveau national MBIE GEORGIE GHANA REPUBLIQUE DE LA BANQUE MONDIALE GRENADE GUATEMALA Le Plan d’action sur le changement DU CONGO avantages climatiques GUINEE des financements REPUBLIQUE le 1er GUINEE juillet 2023 DU YEMEN REPUBLIQ Accompagnement des pays dans leur processus et aux stratégies à long terme des pays De nouveaux paramètres pour UINEE-BISSAU GUYANAROUMANIE HAÏTI HONDURAS RWANDA ÎLES SAINTE-LUCIE MARSHALL ÎLES SAINT-KITTS-ET-NEVIS connexes climatique 2021‑2025 du Groupe de la climatiques du Groupe d’abandon judicieux mieux mesurer les Banque permettra de redoubler d’efforts de la Banque mondiale résultats NDONESIE IRAQ JAMAÏQUE JORDANIE KAZAKHSTAN KENYA SAMOA SAINT-VINCENT-ET-LES-GRENADINES afin d’aider les pays à intégrer pleinement progressif consacrés à et l’impact SAO TOME-ET- du charbon SERBIE SEYCHELLES SIERRA LEONE SOMALIE SOUDAN DU S le climat et le développement, à optimiser l’adaptation O LESOTHO LIBAN LIBÉRIA l’impact des financements climatiques et MACEDOINE DU NORD MADAGASCAR SURINAME TADJIKISTAN TANZANIE TCHAD THAÏLANDE TIMO à promouvoir l’adaptation au changement ES MALI MAROC MAURITANIE climatique et l’atténuation de ses effets. MEXIQUE MOLDOVA MONGOLIE OZAMBIQUE MYANMAR NAURU TURQUIE TUNISIE NÉPAL NICARAGUA TUVALU UKRAINE NIGER NIGÉRIA URUGUAY VANUATU VIE La mission du Groupe de la Banque mondiale s’articule autour de deux objectifs primordiaux : Mettre fin à l’extrême pauvreté... ...en abaissant le pourcentage de la population mondiale qui dispose de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. Promouvoir une prospérité partagée... ...en augmentant les revenus des 40 % les plus pauvres de la population dans chaque pays. RESPECT I M PAC T INTEGRITÉ T R AVA I L E N ÉQ U I P E I N N O VAT I O N 2 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Introduction Au cours de l’exercice écoulé, la pandémie de COVID‑19 a continué de mettre à mal les pays du monde entier. Elle a provoqué une crise sanitaire et économique mondiale sans précédent par son ampleur et son impact, caractérisée par la saturation des systèmes de santé, des mesures de confinement généralisées, des fermetures d’écoles, la perturbation des approvisionnements alimentaires et des pertes de revenus qui affectent de manière disproportionnée les pauvres, les femmes, les personnes âgées, les travailleurs informels et d’autres catégories de populations vulnérables. La pandémie a anéanti des décennies de progrès accomplis en matière de réduction de la pauvreté, environ 100 millions de personnes supplémentaires ayant basculé dans l’extrême pauvreté en 2020. De nombreux pays sont également exposés au risque de surendettement alors qu’ils se démènent pour opposer une riposte à la pandémie. Alors que les pays continuent de lutter contre les effets sanitaires, économiques et sociaux de la pandémie, la réponse globale du Groupe de la Banque mondiale à la COVID‑19 — la plus rapide et la plus importante de son histoire face à une crise — vise à sauver des vies, protéger les populations pauvres et vulnérables, assurer une croissance durable et reconstruire en mieux les économies. Nos engagements ont atteint des niveaux record au cours de l’exercice 21. Nous avons en effet consenti 157 milliards de dollars par des mécanismes de financement rapides et flexibles afin d’aider les pays à faire face à la crise de la COVID‑19 et à répondre à leurs besoins de développement les plus urgents. Cette aide englobe le soutien aux pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence, où des millions de personnes sont confrontées à l’extrême pauvreté, à l’insécurité alimentaire et à des niveaux sans précédent de déplacements forcés. Nous conjuguons également des solutions à court et à long terme pour œuvrer à la reprise. Nous aidons les pays à intégrer le climat et le développement, à investir dans des infrastructures résilientes, à renforcer le capital humain, à atténuer les risques de catastrophes et à renforcer la protection sociale, afin qu’ils puissent se projeter au‑delà de la pandémie pour parvenir à une croissance durable sans dégrader l’environnement ni creuser davantage les inégalités. La pauvreté, le changement climatique et les inégalités apparaissant comme les problèmes déterminants de notre époque, c’est avec un regain de détermination que nous continuons de prendre des mesures rapides et de vaste portée. Travaillant en partenariat avec les gouvernements, le secteur privé, la société civile et d’autres institutions multilatérales — et forts de notre combinaison unique de financements, d’activités axées sur le savoir et l’expérience — nous sommes déterminés à aider les pays à surmonter la crise de la COVID‑19 et à envisager une reprise verte, résiliente et inclusive pour l’avenir. DE LA CRISE À UNE REPRISE VERTE, RÉSILIENTE ET INCLUSIVE 3 4 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Message du Président Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, le Groupe de la Banque mondiale s’emploie avec ardeur à aider les pays à faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie. D’avril 2020 jusqu’à la fin de l’exercice 21, le Groupe de la Banque a engagé plus de 157 milliards de dollars, ce qui représente la plus importante riposte à une crise qu’il ait jamais montée dans son histoire. Nous avons aidé les pays à faire face à l’urgence sanitaire, à acheter des fournitures médicales à hauteur de milliards de dollars, à déployer des vaccins contre la COVID‑19, à renforcer les systèmes de santé et la préparation aux pandémies, à protéger les personnes pauvres et vulnérables, à soutenir les entreprises, à créer des emplois, à promouvoir la croissance et à élargir la couverture des dispositifs de protection sociale. Malgré cette intervention à l’échelle mondiale sans précédent, la pandémie a, pour la première fois depuis une génération, anéanti les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté dans le monde, plongeant près de 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté en 2020. Je reste profondément inquiet du sort des États fragiles, particulièrement affectés par des dettes insoutenables, le changement climatique, les conflits et la faiblesse des dispositifs de gouvernance. Et même si j’ai bon espoir que l’économie mondiale se relève, un bon nombre des pays les plus pauvres du monde sont laissés sur la touche, les inégalités se creusant aussi bien au sein des pays qu’entre eux. Nous avons à cœur de travailler avec nos partenaires à la recherche de solutions à ces défis urgents, notamment en promouvant la transparence, les droits de l’homme et un état de droit qui exige des comptes de toutes les institutions. Nous nous employons à sauver des vies, protéger les personnes pauvres et vulnérables, promouvoir la croissance des entreprises et la création d’emplois, et reconstruire en mieux en vue d’une reprise verte, résiliente et inclusive. Il faudra impérativement garantir une vaccination sûre, équitable et à grande échelle pour freiner la pandémie et faire avancer la reprise : nous aidons les pays à accéder aux vaccins contre la COVID‑19, notamment via le Mécanisme COVAX et directement auprès des fabricants. La Banque mondiale a porté à 20 milliards de dollars sur deux ans les financements qu’elle met à disposition pour les vaccins anti‑COVID‑19. Au cours du seul exercice 21, nous avons engagé 4,4 milliards de dollars au profit de 53 pays. Vous avons mis en place des mécanismes de distribution sûre dans 140 pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire en collaboration avec l’OMS, Gavi et l’UNICEF. Nous travaillons en partenariat avec l’Union africaine et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies pour soutenir le Fonds africain pour l’acquisition de vaccins (AVAT), afin d’aider les pays à acheter et à déployer des vaccins anti‑COVID‑19 pour non moins de 400 millions de personnes à travers l’Afrique. En outre, nous travaillons avec le FMI, l’OMS, l’OMC et d’autres partenaires pour suivre, coordonner et faire progresser la livraison de vaccins aux pays en développement. IFC accomplit un travail essentiel pour aider à mettre en place des systèmes de santé résilients et étendre les chaînes de fabrication et d’approvisionnement des vaccins contre la COVID‑19. Par le biais de sa Plateforme mondiale pour la santé, elle a engagé 1,2 milliard de dollars pour soutenir le renforcement des capacités de fabrication des vaccins, y compris en Afrique, et la production de services essentiels et de matériel médical, notamment des kits de test et des équipements de protection individuelle. Les investissements impulsés par IFC incluent la mobilisation d’une enveloppe financière de 600 millions d’euros destinée à stimuler la production de vaccins anti‑COVID‑19 en Afrique du Sud, le soutien aux fabricants de vaccins en Asie et des investissements dans les fabricants et fournisseurs d’équipements médicaux. En ce qui concerne le risque de surendettement de nombreux pays, nous avons contribué de manière cruciale à la mise en place de l’Initiative de suspension du service de la dette du G20, en collaboration avec le FMI. Cette initiative a permis à plus de 40 pays de suspendre les paiements au titre du service de la dette à hauteur de plus de 5 milliards de dollars, ce MESSAGE DU PRÉSIDENT 5 qui leur laisse une certaine marge budgétaire alors qu’ils s’emploient à juguler la crise. Certes, je me félicite de de la prorogation de l’initiative jusqu’à fin 2021, mais beaucoup reste à faire, notamment pour réduire l’encours de la dette des pays les plus pauvres. Avec le FMI, nous aidons à mettre en œuvre le Cadre commun pour le traitement de la dette, établi par le G20, qui vise à alléger le poids de la dette des pays sur le long terme. Alors que le monde se relève progressivement de la pandémie, le changement climatique reste un défi majeur. Le Groupe de la Banque mondiale est la principale source multilatérale de financements climatiques pour les pays en développement. Au cours des cinq dernières années, nous avons accordé plus de 83 milliards de dollars — nos financements climatiques ont totalisé plus de 26 milliards de dollars durant le seul exercice 21. Notre nouveau Plan d’action sur le changement climatique, lancé en juin, vise à intégrer le climat à toutes les initiatives de développement, en mettant l’accent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur une adaptation réussie. Ce plan d’action nous engage à faire en sorte qu’au cours des cinq prochaines années, 35 % des financements du Groupe de la Banque aient des avantages climatiques connexes, 50 % des financements climatiques de la BIRD et de l’IDA devant contribuer à promouvoir l’adaptation et le renforcement de la résilience. Nous alignerons tous les financements de la Banque mondiale sur les objectifs de l’Accord de Paris à compter du 1er juillet 2023. En ce qui concerne IFC et la MIGA, ce sont 85 % des opérations du secteur réel approuvées par les Administrateurs qui seront alignés à compter du 1er juillet 2023 et 100 % dès le 1er juillet 2025. Nous aiderons les pays à établir et à mettre en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national et leurs stratégies à long terme, qui par la suite orienteront nos cadres de partenariat avec les pays. Et nous aiderons les pays à abandonner progressivement le charbon pour adopter d’autres solutions de production de l’électricité à coût abordable, fiables et moins polluantes. Nos opérations aideront les pays à développer leur économie tout en réduisant les émissions, en s’adaptant au changement climatique, en renforçant la résilience et en protégeant les ressources naturelles, y compris la biodiversité. Au cours de l’exercice 21, la BIRD a engagé 30,5 milliards de dollars en faveur des pays clients, et l’IDA 36 milliards de dollars sous forme de dons et à des conditions très favorables au profit des pays les plus pauvres. Je me félicite de ce que le G20 ait donné son approbation pour que le début du vingtième cycle de reconstitution des ressources de l’IDA soit ramené à 2021, ce qui permettra de fournir aux pays les plus pauvres plus de ressources pour surmonter la crise et œuvrer à la reprise. Je suis également heureux que le Soudan ait apuré ses arriérés dus à l’IDA en mars, après près de trois décennies, ce qui permettra au Groupe de la Banque de reprendre entièrement ses activités dans le pays et à celui‑ci d’accéder à près de 2 milliards de dollars de financements de l’IDA. IFC a obtenu de bons résultats durant l’exercice, ayant atteint un niveau de financement record de 31,5 milliards de dollars, dont 23,3 milliards de dollars de financements à long terme et 8,2 milliards de dollars de financements à court terme. Elle a également accru ses offres de financement à court terme et maintenu la fluidité des échanges. La COVID‑19 ayant sérieusement mis à mal les entreprises privées des marchés émergents, IFC a apporté un appui essentiel au moyen de liquidités et d’instruments de financement du commerce, ce qui a permis de maintenir les entreprises en activité, de préserver des emplois et de favoriser des interventions à long terme du secteur privé, une fois les effets de la pandémie estompés. Nous accélérons la mise en œuvre de la stratégie IFC 3.0 afin de créer plus de projets qui se prêtent à l’investissement là où ils sont le plus nécessaires, en particulier dans les marchés IDA et dans les pays fragiles et touchés par un conflit, et de préparer un portefeuille d’investissements à réaliser au lendemain de la pandémie. 6 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE En février, j’ai eu le plaisir d’annoncer la nomination de Makhtar Diop au poste de Directeur général et Vice‑président exécutif d’IFC. Ses qualités de chef et son expérience permettront au Groupe de la Banque mondiale de tirer parti de la célérité et de l’envergure inédites de notre riposte à la crise mondiale et de soutenir les efforts cruciaux de reprise par le biais du secteur privé. La MIGA a émis des garanties de 5,2 milliards de dollars pour aider les pays à atteindre leurs objectifs de développement. Ces efforts devraient contribuer à assurer à 784 000 personnes des services nouveaux ou améliorés d’électricité, soutenir environ 14 600 emplois et générer plus de 362 millions de dollars d’impôts pour les pays, et permettre d’accorder quelque 1,3 milliard de dollars de prêts, notamment à des entreprises locales. La MIGA n’a cessé de réaliser des progrès dans ses domaines stratégiques prioritaires, consacrant 85 % de ses opérations de l’exercice 21 à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets, et à des projets menés dans les situations de fragilité et de conflit et dans les pays IDA. Dans le cadre de notre détermination sans faille à lutter contre le racisme et la discrimination raciale dans notre milieu de travail et dans nos activités, la haute direction et moi‑même avons accueilli favorablement 80 recommandations présentées au cours de l’exercice 21 par l’équipe spéciale chargée de l’élimination du racisme du Groupe de la Banque. La première série de dix recommandations fondamentales est déjà en cours de mise en œuvre et d’autres en cours d’examen. Je tiens à remercier tous ceux qui ont bien voulu prendre la parole sur ce sujet important alors que nous continuons d’œuvrer à un changement concret, important et durable. Au cours de l’exercice écoulé, les membres du personnel se sont surpassés pour soutenir nos clients, même lorsque nous passions au travail à domicile, et ont fait face aux répercussions de la pandémie sur leurs propres vies, leurs familles et leurs communautés. Ils ont veillé au respect des normes de qualité les plus élevées alors même que nous intensifiions notre soutien aux clients. Je leur suis reconnaissant de cet attachement à notre mission et j’attends avec impatience de les accueillir de nouveau dans nos bureaux si les circonstances s’y prêtent. En l’absence de progrès réguliers dans la réduction de la pauvreté et des inégalités, on ne saurait parvenir à une croissance durable à long terme. Je suis convaincu que, forts du dévouement des membres de notre personnel, du soutien de nos partenaires et de nos relations avec les pays, nous aiderons ces derniers à surmonter cette crise et à renouer avec une croissance inclusive et durable. DAVID MALPASS Président du Groupe de la Banque mondiale et Président du Conseil des Administrateurs MESSAGE DU PRÉSIDENT 7 Message des Administrateurs L’exercice écoulé a été extrêmement difficile dans le monde entier — en particulier pour les pays en développement — alors que la pandémie de COVID‑19 anéantissait des décennies de progrès vers l’élimination de l’extrême pauvreté, une prospérité partagée et la réduction des inégalités. Le Groupe de la Banque mondiale a réagi rapidement et fortement aux effets sanitaires, économiques et sociaux de la crise pour aider à stimuler la reprise. Mais il reste encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins des couches marginalisées et de ceux qui vivent dans les zones les plus démunies. Le Conseil a examiné et approuvé plusieurs initiatives et programmes importants aussi bien pour répondre aux besoins immédiats des pays que pour poursuivre leurs objectifs de développement à long terme. Vaccins. Nous avons pris des décisions cruciales en temps opportuns concernant les opérations proposées par la direction du Groupe de la Banque afin d’opposer une riposte à la pandémie et financer les efforts de vaccination, y compris les mécanismes de livraison rapide de vaccins. Le Groupe de la Banque s’associe à l’OMS, au Mécanisme COVAX, à l’UNICEF et à d’autres acteurs, dont des fabricants privés, pour faciliter un accès transparent, abordable et équitable aux vaccins pour les pays en développement et continuer de renforcer la préparation mondiale aux pandémies futures. Aider les pauvres. Pour soutenir le démarrage du processus de reprise, le Groupe de la Banque a procédé à une augmentation historique des prêts consentis pour des projets et initiatives visant à aider les pays à revenu faible et intermédiaire, parmi lesquels les petits États, à relever des défis multiformes, à protéger le capital humain et à fournir des filets de protection sociale à leurs populations les plus vulnérables. Compte tenu des immenses besoins de financement, nous avons décidé d’avancer le processus de reconstitution des ressources de l’IDA‑20, qui devrait être achevé d’ici décembre 2021. En outre, nous avons approuvé une mise à jour de la politique opérationnelle 2.30 de la Banque mondiale (Coopération au développement et fragilité, conflits et violence) pour aider à mettre en œuvre la stratégie du Groupe de la Banque en matière de fragilité, de conflits et de violence. Lors des Réunions de printemps 2021, le Comité du développement a également demandé à la Banque d’intensifier son travail pour faire face aux niveaux croissants d’insécurité alimentaire et aider les pays à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) 2 et assurer la nutrition pour tous, en collaboration avec d’autres partenaires. Développement vert, résilient et inclusif. Le Groupe de la Banque continue d’aider les pays à atteindre le double objectif consistant à mettre fin à l’extrême pauvreté et stimuler une prospérité partagée. En apportant une réponse à la crise de la COVID‑19, le Groupe de la Banque a la possibilité d’aider les pays à revenu faible et intermédiaire à jeter les bases d’une reprise solide et durable en se fondant sur un cadre que nous avons examiné et sur lequel repose un développement vert, résilient et inclusif. Nous pensons que cette démarche peut en retour aider à relever le défi à long terme du changement climatique. Climat. Nous espérons que les nouveaux objectifs ambitieux de financement de l’action climatique décrits dans le Plan d’action sur le changement climatique 2021‑2025 et la mise en phase des financements du Groupe de la Banque avec l’Accord de Paris — complétés par l’approche axée sur un développement vert, résilient et inclusif et des initiatives de renforcement de la résilience à long terme en vue de s’assurer la sécurité alimentaire — aideront à atteindre le double objectif de la Banque et les ODD. Cadre des connaissances. Nous avons accueilli favorablement l’examen du nouveau Cadre stratégique pour les connaissances, qui s’efforce de mieux intégrer le savoir aux solutions proposées aux clients et à la communauté mondiale. Nous nous réjouissons à la perspective de la mise en œuvre de ce cadre, qui renforcera le rôle de pourvoyeur de solutions que joue le Groupe de la Banque. 8 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE (De gauche à droit, rangée du haut) Evangelia Bouzis, États‑Unis ; Takashi Miyahara, Japon ; Richard Hugh Montgomery, Royaume‑Uni ; Arnaud Buissé, France ; Gunther Beger, Allemagne ; Abdelhak Bedjaoui, Algérie ; Louise Levonian, Canada ; Monica E. Medina, Pérou ; Nigel Ray, Australie ; Hayrettin Demircan, Turquie ; Merza Hussain Hasan, Koweït (doyen) ; Rajesh Khullar, Inde ; Alphonse Ibi Kouagou, Bénin ; (de gauche à droite, rangée du bas) Taufila Nyamadzabo, Botswana ; Abraham Weintraub, Brésil ; Mohd Hassan Ahmad, Malaisie ; Junhong Chang, Chine ; Eva Valle Maestro, Espagne ; Koen Davidse, Pays‑Bas (co‑doyen) ; Geir H. Haarde, Islande ; Matteo Bugamelli, Italie ; Abdulmuhsen Saad Alkhalaf, Arabie saoudite ; Roman Marshavin, Fédération de Russie ; Katarzyna Zajdel‑Kurowska, Pologne ; Armando Manuel, Angola. Dette. Alors que les pays sont confrontés à un fardeau d’endettement de plus en plus lourd, nos Gouverneurs, en collaboration avec le FMI, ont donné mandat au Groupe de la Banque de remédier aux problèmes de tensions budgétaires et de surendettement des pays IDA d’une manière qui favorise un développement vert, résilient et inclusif et la réduction de la pauvreté. Nous espérons que le Cadre commun du G20, de même que la prorogation de l’Initiative de suspension du service de la dette jusqu’à fin 2021, permettront aux pays bénéficiaires de consacrer plus de ressources à la lutte contre la crise, d’investir dans la santé et l’éducation, de promouvoir la croissance et d’améliorer la gestion à long terme de leurs dettes. Secteur privé. Conscient des contraintes croissantes de crédit, le secteur privé est un acteur crucial pour aider les pays clients à atteindre leurs objectifs de développement, créer et développer des marchés, mobiliser des ressources et faire face à la COVID‑19, notamment dans le cadre de la Plateforme mondiale pour la santé d’IFC et des programmes de riposte de la MIGA. Nous attendons du Groupe de la Banque qu’il continue de nouer des partenariats dans un cadre stratégique commun afin d’aider le secteur privé à mettre au point des solutions face aux défis du développement. Justice raciale. Des initiatives importantes ont été prises cette année pour lutter contre l’injustice raciale au sein du Groupe de la Banque et avec nos clients, dont la formulation de recommandations par l’équipe spéciale chargée de l’élimination du racisme en vue de lutter contre le racisme et la discrimination raciale. Nous attendons avec intérêt la mise en œuvre de ces recommandations à lumière d’un plan d’action qui réaffirmera cette valeur institutionnelle, qui est ancrée dans le Code de déontologie du Groupe de la Banque. Mécanismes de responsabilisation. Nous avons également réaffirmé l’importance des mécanismes de responsabilisation à l’intention des personnes et des communautés estimant avoir été ou être susceptibles d’être touchées par des projets et des investissements du Groupe de la Banque. Nous avons approuvé des améliorations à apporter au cadre de responsabilité sociale et environnementale du Groupe de la Banque, y compris des modifications à la panoplie d’instruments du Panel d’inspection de la Banque mondiale et au rattachement hiérarchique du Conseiller‑médiateur pour l’application des directives d’IFC et de la MIGA. Direction, personnel et retour au bureau. Le mois de novembre 2020 a marqué le début d’un nouveau mandat du Conseil des Administrateurs, et en février, Makhtar Diop a pris ses fonctions de Directeur général et Vice‑président exécutif d’IFC. Nous attendons avec impatience la disponibilité généralisée des vaccins anti‑COVID‑19 à travers le monde, le retour en toute sécurité du personnel du Groupe de la Banque au bureau et, de manière générale, le retour à une nouvelle normalité. Nous exprimons notre plus profonde gratitude au personnel pour son dévouement continu dans l’accomplissement de la mission du Groupe de la Banque et pour sa persévérance et son ardeur au travail durant l’exercice écoulé, malgré l’immense changement brusque de leur environnement de travail et de leur vie. Le Groupe de la Banque mondiale reste disposé à accompagner ses clients sur la voie de la reprise. Nous espérons que le nouvel exercice sera celui d’une bonne santé et de bons résultats en matière de développement pour tous. MESSAGE DES ADMINISTRATEURS 9 Aide du Groupe de la Banque mondiale aux pays pendant la crise de la COVID‑19 Durant l’exercice écoulé, la pandémie de COVID‑19 a continué de peser lourdement sur la santé et le bien‑être de milliards d’êtres humains, dévastant les économies et aggravant les inégalités partout dans le monde. En 2020, quelque 100 millions de personnes de plus sont passées en dessous du seuil d’extrême pauvreté. Entre 720 et 811 millions de personnes étaient confrontées à la faim dans le monde 2020 — elles étaient 161 millions en 2019. La fermeture des établissements scolaires a contraint 1,6 milliard d’élèves à rester chez eux, entraînant d’importantes pertes d’apprentissage. De nombreuses maladies non transmissibles et évitables n’ont pas pu être soignées en raison des perturbations des services de santé. Toutes ces répercussions ont touché plus durement les femmes et les filles, qui ont été plus nombreuses à perdre leur emploi ou à rester déscolarisées, et ont également été confrontées à une hausse des violences à leur égard. Le Groupe de la Banque mondiale a riposté avec vigueur à la pandémie par un plan d’action d’une ampleur sans précédent dans l’histoire de l’institution. Entre avril 2020 et la fin de l’exercice 21, les financements du Groupe de la Banque ont totalisé plus de 157 milliards de dollars, un montant rendu possible par l’excellente assise financière du Groupe de la Banque à la suite des augmentations générales du capital de la BIRD et d’IFC intervenues en 2018 et de la dix‑neuvième reconstitution des ressources de l’IDA. L’enveloppe comprend 45,6 milliards de dollars de financements de la BIRD destinés aux pays à revenu intermédiaire ; 53,3 milliards de dollars de ressources de l’IDA débloqués en faveur des pays les plus pauvres sous forme de dons ou de financements à des conditions très favorables, intégrant des dispositions d’allégement de la dette pour les pays présentant un risque de surendettement ; 42,7 milliards de dollars1 versés par IFC à des entreprises privées et à des institutions financières ; 7,6 milliards de dollars de garanties octroyées par la MIGA pour aider les investisseurs et prêteurs du secteur privé ; et 7,9 milliards de dollars des fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires. Nous avons réagi dès avril 2020 avec le lancement de notre Programme stratégique de préparation et de riposte sanitaires. Celui‑ci applique une approche‑programme à phases multiples (MPA) à l’échelle mondiale afin d’aider les pays à accéder à des financements pour répondre à leurs besoins dans le secteur de la santé. Entre avril 2020 et juin 2021, 8,4 milliards de dollars ont été engagés au profit de 153 opérations menées dans plus de 90 pays. Nous avons par ailleurs redéfini les priorités d’allocation de près de 3,1 milliards de dollars de notre portefeuille pour soutenir 100 pays à faire face à la pandémie. En juin 2020, nous avons publié le document de cadrage de notre réponse à la crise de la COVID‑19, intitulé World Bank Group COVID-19 Crisis Response Approach Paper: Saving Lives, Scaling-up Impact, and Getting Back on Track, qui expose la trame de notre riposte, exceptionnelle par sa rapidité, son ampleur et sa sélectivité. La priorité est donnée à tout ce qui peut aider les pays à gérer la crise et se relever : i) en sauvant des vies ; ii) en protégeant les populations pauvres et vulnérables ; iii) en raffermissant les fondements de l’économie ; et iv) en renforçant les politiques publiques et les institutions dans le sens d’une plus grande résilience, grâce à des investissements et un endettement transparents et soutenables. Incluent des engagements à long terme du compte propre d’IFC, des engagements de financement 1 à long terme et la mobilisation de ressources de base. 10 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE En Somalie, nous appuyons un programme de transferts monétaires directs à quelque 200 000 familles pauvres et vulnérables (voir page 23). En République centrafricaine, nous soutenons le plus grand programme de travail contre rémunération du pays, qui a procuré des moyens de subsistance à 18 000 personnes (voir page 26). En Mongolie, nous fournissons du matériel médical et des équipements de protection individuelle et nous renforçons les capacités des hôpitaux dans tout le pays (voir page 32). En Turquie, nous prêtons main‑forte aux pouvoirs publics pour mettre en place un nouveau système d’éducation en ligne qui bénéficiera à plus de 5 millions d’élèves (voir page 37). Au Mexique, nous aidons à renforcer la viabilité environnementale et la résilience et à élargir l’accès à des infrastructures urbaines résilientes et à des logements sociaux (voir page 40). Au Maroc, nous nous employons à encourager l’utilisation des technologies numériques dans l’agriculture et à promouvoir des pratiques climato‑intelligentes propres à favoriser une croissance verte (voir page 47). Au Bangladesh, nous aidons à moderniser l’environnement du commerce et de l’investissement, à protéger les travailleurs et à améliorer l’accès à des emplois (voir page 50). AIDE DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE FOR COUNTRIES SUPPORT DURING AUX PAYS PENDANT LA CRISE THE CRISIS DE LA COVID‑19 COVID‑19 11 Nous avons également joué un rôle déterminant dans l’Initiative de suspension du service de la dette du G20, mise sur pied en mai 2020 sur l’insistance de la Banque mondiale et du FMI. Cette initiative a permis d’octroyer plus de 5 milliards de dollars d’allégement de la dette à plus de 40 pays qui y participent. Initialement prévue pour prendre fin en décembre 2020, l’initiative a été prorogée deux fois en raison de la crise de la COVID‑19 et devrait maintenant s’achever en décembre 2021. Nous appuyons la distribution équitable de vaccins anti‑COVID‑19 sûrs et efficaces en grandes quantités aux pays en développement afin qu’ils puissent sauver des vies, endiguer la pandémie et consolider leur reprise. En octobre 2020, au moment où la mise au point des vaccins contre la COVID‑19 s’est accélérée dans le monde entier, nous avons débloqué 12 milliards de dollars sur 24 mois pour aider les pays à acheter et déployer des vaccins sûrs et efficaces, par le biais de financements supplémentaires à la MPA mondiale relative à la santé ; nous avons porté cette enveloppe à 20 milliards de dollars en juin 2021. Ce dispositif flexible permet aux pays d’acheter des vaccins via le Mécanisme COVAX ou auprès d’autres sources approuvées et de financer des activités connexes favorisant le déploiement de la vaccination et renforçant les systèmes de santé, dont des fournitures médicales et des équipements de protection individuelle, les chaînes du froid pour les vaccins, la formation des professionnels, les systèmes de données et d’information, et des actions de communication destinées à promouvoir l’acceptation des vaccins. Durant l’exercice 21, nous avons engagé 4,4 milliards de dollars de la MPA mondiale relative à la santé pour le financement de vaccins en faveur de 53 pays, y compris en réaffectant des financements de projets existants. Cette aide comprend notre soutien à la Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT), mis sur pied en juin 2021 en partenariat avec l’Union africaine. Elle permettra aux pays d’acquérir des vaccins contre la COVID‑19 et de vacciner 400 millions de personnes, contribuant ainsi à la réalisation de l’objectif de l’Union africaine de vacciner 60 % de la population du continent d’ici à 2022. IFC met également 4 milliards de dollars à disposition afin d’élargir l’accès aux soins de santé et d’améliorer l’approvisionnement et la production locale de vaccins et d’équipements de protection individuelle dans les pays en développement et de remédier aux difficultés d’acquisition de fournitures médicales. Nous publions également en ligne toutes les données opérationnelles du Groupe de la Banque sur les vaccins anti‑COVID‑19. Et nous collaborons en permanence avec un large éventail de partenaires mondiaux, dont la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, GAVI, le FMI, le Fonds mondial, l’UNICEF, l’OMC et l’OMS. Nous travaillons aux côtés des pays à revenu faible ou intermédiaire pour les aider à faire face à la crise sanitaire actuelle et stimuler la reprise, en saisissant toutes les occasions d’aller vers une croissance durable, de promouvoir l’inclusion et de construire un monde meilleur. Nous agissons pour renforcer les systèmes de santé, améliorer la protection sociale, remédier aux effets qui touchent les femmes de façon inéquitable, maintenir les élèves à l’école, préserver les emplois et en créer de nouveaux, combattre l’insécurité alimentaire, renforcer les institutions et la fourniture des services publics, promouvoir la viabilité de la dette, et atténuer le changement climatique et s’adapter à ses effets. Ces priorités sont particulièrement importantes pour les pays les plus pauvres et ceux touchés par la fragilité, les conflits et la violence. Forts de notre combinaison unique de financements, d’analyses et d’expérience de crises antérieures — et en partenariat avec les États, le secteur privé et d’autres organisations multilatérales — , nous mettons tout en œuvre pour aider les pays à sortir de cette crise et s’engager dans une reprise verte, résiliente et inclusive. 12 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE D’avril 2020 à la fin de l’exercice 21, le Groupe de la Banque mondiale a déployé 157 milliards de dollars pour combattre les effets sanitaires, économiques et sociaux de la pandémie de COVID‑19. DE LA CRISE À UNE REPRISE VERTE, RÉSILIENTE ET INCLUSIVE 13 Le Groupe de la Banque mondiale est l’une des plus importantes sources mondiales de financement et de connaissances pour les pays en développement. Il est composé de cinq institutions qui partagent la même détermination à lutter contre la pauvreté, accroître la prospérité partagée et promouvoir le développement durable. ◆  La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) prête aux gouvernements des pays à revenu intermédiaire et des pays à faible revenu solvables. ◆  L’Association internationale de développement (IDA) accorde des financements à des conditions extrêmement favorables aux gouvernements des pays les plus pauvres. ◆  La Société financière internationale (IFC) fournit des prêts et des services‑conseil, procède à des prises de participation et mobilise des capitaux supplémentaires auprès d’autres sources afin de stimuler les investissements du secteur privé dans les pays en développement. ◆  L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) fournit des assurances contre les risques politiques et des services d’amélioration des termes du crédit aux investisseurs et prêteurs afin de favoriser les investissements directs étrangers dans les économies émergentes. ◆  Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) fournit des facilités internationales pour l’arbitrage et le règlement des différends liés aux investissements. 14 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Financements accordés par le Groupe de la Banque mondiale à ses pays partenaires TABLEAU 1 ENGAGEMENTS, DÉCAISSEMENTS ET ÉMISSIONS BRUTES DE GARANTIES DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE PAR EXERCICE, EN MILLIONS DE DOLLARS 2017 2018 2019 2020 2021 GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE Engagementsa 68 274 74 265 68 105 83 547 98 830 Décaissementsb 43 853 45 724 49 395 54 367 60 596 BIRD Engagementsc 22 611 23 002 23 191 27 976 30 523 Décaissements 17 861 17 389 20 182 20 238 23 691 IDA Engagementsc 19 513d 24 010e 21 932e 30 365e 36 028e Décaissements 12 718 d 14 383 17 549 21 179 e 22 921e IFC Engagementsf 18 345 19 027 14 684 17 604 20 669 Décaissements 10 355 11 149 9 074 10 518 11 438 MIGA Émission brute 4 842 5 251 5 548 3 961 5 199 FONDS FIDUCIAIRES EXÉCUTÉS PAR LES BÉNÉFICIAIRES Engagements 2 962 2 976 2 749 3 641 6 411 Décaissements 2 919 2 803 2 590 2 433 2 546 a. Inclut les engagements de la BIRD, de l’IDA et d’IFC et les engagements au titre des fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires, ainsi que les émissions brutes de garanties de la MIGA. Étant donné que les engagements au titre des fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires englobent tous les dons exécutés par les bénéficiaires, le montant total des engagements du Groupe de la Banque mondiale est différent du montant présenté dans la Fiche de performance institutionnelle, lequel ne se rapporte qu’à un sous‑ensemble d’activités exécutées au moyen de fonds fiduciaires. Inclut les décaissements de la BIRD, de l’IDA et d’IFC, ainsi que les décaissements au titre des b.  fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires. Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées c.  durant le même exercice. Ces chiffres incluent l’engagement et le décaissement au titre d’un don de 50 millions de dollars d.  pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. Les engagements et décaissements n’incluent pas les activités menées dans le cadre du e.  Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA. Inclut les engagements à long terme pour le propre compte d’IFC. N’inclut pas les engagements f.  de financement à court terme. N’inclut pas les fonds mobilisés auprès d’autres investisseurs. RÉSUMÉ DES RÉSULTATS DE 2021 15 Engagements mondiaux Au cours de l’exercice 21, le Groupe de la Banque mondiale a consenti des niveaux de financement record à un rythme sans précédent ; mené des analyses et des recherches approfondies ; et s’est associé aux pouvoirs publics, au secteur privé et à d’autres institutions pour aider les pays en développement à faire face aux effets de vaste portée de la pandémie de COVID‑19 et à œuvrer pour une reprise verte, résiliente et inclusive.. AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES 17,5 MILLIARDS DE DOLLARS 98,8 MILLIARDS DE DOLLARS de prêts, dons, prises de participation et garanties en faveur de pays partenaires et d’entreprises privées. Le montant total inclut les opérations multirégionales et mondiales. La répartition par région tient compte de la classification des pays par la Banque mondiale. EUROPE ET ASIE CENTRALE 10,9 ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE MILLIARDS 13,5 DE DOLLARS MILLIARDS MOYEN‑ORIENT ET AFRIQUE DU NORD DE DOLLARS 6,2 MILLIARDS DE DOLLARS 15,6 MILLIARDS DE DOLLARS ASIE DU SUD 35,2 MILLIARDS DE DOLLARS AFRIQUE RÉSUMÉ DES RÉSULTATS DE 2021 17 18 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Interventions régionales La Banque mondiale mène ses opérations dans 142 pays à travers le monde. Elle continue d’accroître sa présence sur le terrain dans les pays clients, en particulier ceux touchés par la fragilité, les conflits et la violence, ce qui lui permet de travailler plus efficacement avec les autorités publiques et d’autres partenaires. En fin juin 2021, 97 % des directeurs des opérations et chefs‑pays et 47 % des agents de la Banque sont en poste dans des régions géographiques. LES RÉGIONS 19 AFRIQUE La pandémie de COVID‑19 a plongé l’Afrique subsaharienne dans sa première récession depuis plus de 25 ans et a exacerbé la vulnérabilité des dettes publiques, faisant basculer 40 millions de personnes dans l’extrême pauvreté et effaçant des années de progrès en matière de réduction de la pauvreté. Pourtant, l’activité économique de la région ne s’est contractée que de 2,4 % en 2020 d’après les estimations, en raison d’une propagation du virus plus lente que prévu, d’une croissance agricole forte et d’un redressement rapide des prix des produits de base. Les pays d’Afrique adoptent aussi de plus en plus les technologies numériques pour augmenter la productivité et multiplier les possibilités d’emploi, en particulier pour les femmes et les jeunes. La croissance devrait rebondir à 2,8 % en 2021 et à 3,3 % en 2022, même si ces chiffres dépendront d’un déploiement plus rapide de la vaccination, de l’adoption de mesures crédibles pour stimuler l’investissement privé, et d’une plus grande intégration dans les chaînes de valeur régionales et mondiales dans le cadre de la Zone de libre‑échange continentale africaine. Le Groupe de la Banque s’emploie à promouvoir l’intégration régionale dans toute l’Afrique subsaharienne et multiplie ses financements aux pays afin de les aider à faire face aux effets de la pandémie et de favoriser une reprise verte, résiliente et inclusive. Le soutien apporté à l’intégration régionale vient compléter des programmes nationaux destinés à développer les réseaux d’énergie, de transport et de télécommunication ; promouvoir le commerce et les chaînes de valeur régionales et intégrer les marchés des capitaux ; encourager le développement du capital humain en améliorant la surveillance des pandémies et des maladies, en renforçant les compétences et en autonomisant les femmes ; et accroître la résilience afin de surmonter les difficultés liées au changement climatique, à la sécurité alimentaire et aux eaux transnationales. Avec l’aide de nos partenaires, nous encourageons également des solutions transnationales dans les zones fragiles, par exemple dans les régions du Sahel, du lac Tchad et des Grands Lacs, et de la Corne de l’Afrique. 20 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Afrique de l’Est et Afrique australe L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 21, la Banque mondiale a approuvé des prêts d’un montant de 15,6 milliards de dollars pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe au titre de 100 projets, dont 1,5 milliard de dollars d’engagements de la BIRD et 14,1 milliards de dollars d’engagements de l’IDA. Les revenus générés par les accords de services de conseil remboursables conclus avec cinq pays s’élevaient à 8 millions de dollars. Ces ressources financent des investissements consacrés par les pays de la région à la réponse aux effets de la COVID‑19, à la protection des moyens de subsistance et la création d’emplois, au renforcement de la sécurité alimentaire et hydrique, à l’accélération de l’innovation et à la promotion de l’inclusion. Protéger les populations vulnérables et les moyens de subsistance Depuis le début de la pandémie, nous aidons les pays à renforcer leurs programmes de protection sociale afin de lutter contre la pauvreté, préserver les moyens de subsistance des populations et favoriser la résilience économique en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Aux Comores, une opération à l’appui des politiques de développement contribue à améliorer la protection sociale grâce à la mise au point d’un système de paiement électronique qui permettra d’étendre les services de paiement, et à la constitution d’un registre social qui augmentera la réactivité et l’efficacité de ce type de programmes. Au Soudan, le Programme de soutien aux familles verse des transferts monétaires mensuels aux familles vulnérables et améliore les dispositifs de protection sociale afin d’atténuer les effets négatifs des réformes économiques et d’autres chocs. Nous travaillons en collaboration avec le Programme alimentaire mondial et d’autres organisations, dont l’expérience pratique de ce type de projets au Soudan est précieuse. À terme, le programme devrait toucher près de 32 millions de personnes. Les pays peuvent atténuer les risques d’exclusion et réduire l’impact de la COVID‑19 sur les femmes et les filles, qui sont particulièrement vulnérables aux chocs, en privilégiant les programmes de paiement numérique. En Zambie, le Projet sur l’éducation des filles, l’autonomisation des femmes et leurs moyens de subsistance aide les femmes en situation d’extrême pauvreté à gagner de quoi vivre, et les jeunes filles de foyers très défavorisés à poursuivre des études secondaires. À ce jour, le programme a bénéficié à plus de 34 000 femmes. Au Kenya, le Projet d’amélioration des établissements informels a créé plus de 26 000 emplois en proposant aux jeunes un travail contre rémunération, par exemple des activités de nettoyage des rues et des fossés, tout en favorisant des environnements plus propres et de meilleures infrastructures urbaines. Dans la seconde phase du projet, il est prévu d’améliorer les conditions de vie dans les établissements informels en renforçant la sécurité foncière, en modernisant les infrastructures et en aidant les habitants à gagner de quoi vivre. Améliorer la sécurité alimentaire et hydrique Avant même la pandémie, l’insécurité alimentaire et hydrique constituait un grave motif d’inquiétude dans toute la région, ayant pour facteurs notamment les chocs économiques, les problèmes climatiques, les conflits. À Madagascar, nous aidons les agriculteurs qui ont été déplacés à cause des restrictions de déplacement liées à la pandémie, en leur donnant accès à des routes remises en état et à des emplois à forte intensité de main‑d’œuvre pour stimuler la reprise. Au Malawi, nous contribuons au remplacement des kiosques à eau à fonctionnement manuel par des systèmes automatisés afin d’améliorer l’accès à l’eau et l’assainissement, de réduire les encombrements et les risques de contamination par la COVID‑19, et de réduire le prix de l’eau. Et à Sao Tomé‑et‑Principe, nous travaillons à étendre et améliorer les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène, plus particulièrement dans les établissements scolaires et les centres de santé, afin de faire face à la COVID‑19 et de protéger le capital humain. TABLEAU 2 AFRIQUE DE L’EST ET AFRIQUE AUSTRALE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 19‑21 ENGAGEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 19 EX. 20 EX. 21 EX. 19 EX. 20 EX. 21 BIRD 315 1 716 1 525 159 932 325 IDA 7 512 9 581 14 089 6 168 7 904 8 081 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2021 : 54,5 milliards de dollars. LES RÉGIONS 21 Accélérer la transition vers l’économie numérique et promouvoir une croissance verte Pour favoriser une croissance résiliente, le Groupe de la Banque mondiale aide l’Afrique à réaliser sa vision, à savoir permettre à chaque individu, chaque entreprise et chaque administration publique de bénéficier d’un accès universel et abordable aux technologies de l’information et de la communication d’ici 2030, et dans l’intervalle de doubler l’accès au haut débit. S’ils veulent tirer tous les bénéfices de cette transformation et consolider la relance, les pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe doivent réaliser des investissements à l’appui des infrastructures numériques, notamment dans une électricité fiable et abordable, et développer les compétences des travailleurs pour mieux les préparer à l’économie numérique. Au Mozambique, nous apportons notre concours à un programme visant à améliorer l’accès à une éducation de qualité et à renforcer la formation des enseignants, plus particulièrement dans les domaines des TIC, des sciences, des technologies, de l’ingénierie, des mathématiques et du changement climatique. Nous travaillons simultanément à faire progresser l’accès à l’énergie et à accompagner la transition des pays vers des énergies non polluantes. Durant l’exercice 21, 77 % de nos projets dans le secteur de l’énergie en Afrique de l’Est et en Afrique australe ont contribué à l’action climatique. Au Rwanda, le Projet d’amélioration de l’accessibilité et de la qualité de l’énergie aide à déployer des sources d’énergie renouvelable bon marché et à augmenter les raccordements au réseau des clients résidentiels, des commerces, des entreprises industrielles et des administrations publiques. En plus d’être la plus importante initiative de promotion des appareils de cuisson non polluants menée par la Banque mondiale en Afrique, ce projet est le premier à bénéficier d’un cofinancement du Fonds pour des modes de cuisson propres, hébergé par notre Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique. Renforcer la gouvernance et les services communautaires Le Groupe de la Banque mondiale collabore avec les pays pour rendre les services publics plus efficaces et inclusifs et améliorer la gouvernance des institutions et des structures publiques, favorisant ainsi la transparence, la responsabilité et la résilience. En Angola, nous aidons les pouvoirs publics à améliorer la politique budgétaire en introduisant des objectifs clairs et des obligations de transparence. Nous avons également fourni des conseils techniques au Zimbabwe pour accroître l’agilité et le contrôle des opérations de trésorerie d’urgence, réaliser des audits en temps réel et simplifier les processus afin de permettre des évaluations et une mise en œuvre rapides pour répondre à des besoins urgents. Le renforcement des institutions est la pierre angulaire d’une croissance économique plus vigoureuse et plus durable, qui peut contribuer à réduire les facteurs et les effets de la fragilité, des conflits et de la violence. Le Projet d’amélioration de la résilience des communautés et de la gouvernance locale au Soudan du Sud permet aux communautés touchées par des conflits et aux réfugiés de retour chez eux d’avoir accès à des services de base, dans le but de réduire les conflits autour des ressources au niveau local, d’étendre l’accès des femmes aux services et de faciliter la réinsertion des réfugiés. Le Soudan a réglé ses arriérés envers l’IDA en mars 2021 — une avancée cruciale qui a permis son retour plein et entier au sein du Groupe de la Banque après près de trois décennies. Le pays pourra ainsi accéder à près de 2 milliards de dollars de financements destinés à réduire la pauvreté et stimuler une reprise économique durable au cours des deux prochaines années. Nous soutenons le programme de réformes du Soudan qui vise à rendre son économie plus compétitive, à améliorer la transparence, à augmenter les investissements, à créer des emplois et à renforcer la protection sociale. FIGURE 1 AFRIQUE DE L’EST ET AFRIQUE AUSTRALE OPÉRATIONS DE PRÊT DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 21 PART DU TOTAL DE 15,6 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 3% 7% et foresterie Transports 11 % 10 % Éducation Énergie et industries Protection sociale 17 % 12 % extractives 6% Secteur nancier Administration publique 12 % 10 % Santé Technologies de l’information et de la communication 5% 7% Industrie, commerce et services 22 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Pleins feux : Renforcer la protection sociale pour accroître la résilience et protéger le capital humain en Somalie Dans toute la Somalie, les populations font face à une baisse de leurs récoltes et de leurs moyens de subsistance dans un contexte de sécheresses récurrentes, de graves inondations, d’invasions de criquets pèlerins et de pandémie de COVID‑19. Chez les femmes, 8 travailleuses sur 10 exercent des activités vulnérables, notamment l’agriculture. Les femmes sont souvent mal rémunérées, travaillent sans contrat et bénéficient peu de dispositifs de soutien, par exemple d’assurances maladie pour les aider à payer des dépenses de santé ou d’allocations de sécurité sociale qui pourraient aider les membres de la famille à survivre en cas d’invalidité ou de maladie grave. La situation commence à s’améliorer avec le déploiement du premier programme de protection sociale du pays. Financé par des dons d’un montant de 175 millions de dollars de l’IDA, le programme national de transferts monétaires Baxnaano renforce le soutien apporté aux habitants les plus pauvres du pays. Il assure des transferts monétaires directs de 20 dollars par mois qui permettent aux familles de compléter leurs revenus, de stabiliser leurs dépenses, en particulier en cas de perte d’emploi ou d’autres aléas comme la pandémie de COVID‑19, et d’accorder une grande priorité à la santé et à l’éducation de leurs enfants. Six mois de ces transferts monétaires représentent une aide considérable pour ces familles qui peuvent ainsi acheter de la nourriture et des vêtements et envoyer leurs enfants à l’école. Le projet améliore également la fourniture de services et l’intégration dans le système financier structuré en favorisant l’utilisation de solutions de paiement numériques (les transferts sont versés directement par le biais de téléphones portables) et en mettant en place un registre social, qui permet une meilleure coordination entre les programmes. Il pose ainsi les fondements d’un futur dispositif élargi de protection sociale financé par l’État. À ce jour, plus de 132 000 familles pauvres et vulnérables ont reçu quatre transferts trimestriels d’un montant de 240 dollars par foyer. Une fois pleinement déployé, le projet touchera 200 000 foyers, soit plus d’un million de personnes. Toutes les bénéficiaires sont des femmes enceintes ou allaitantes, des mères de famille ou des femmes ayant à leur charge des enfants de moins de 5 ans, dont la nutrition et les conditions de vie sont ainsi améliorées. Les interventions ainsi menées aident les familles et les femmes à devenir plus résilientes, à tenir face aux chocs et à continuer de financer la scolarité de leurs enfants — indispensable au développement du capital humain. LES RÉGIONS 23 TABLEAU 3 AFRIQUE DE L’EST ET AFRIQUE AUSTRALE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 398 518 677 Croissance démographique (% annuel) 2,6 2,7 2,6 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, dollars courants) 628 1 376 1 365 Croissance du PIB par habitant (% annuel) 0,8 2 (6) Population disposant de moins de 1,90 dollar par 232 247 281 jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes (années) 53 60 66 Espérance de vie à la naissance, hommes 49 57 62 (années) Émissions de dioxyde de carbone (mégatonnes) 358 544 600 Extrême pauvreté (% de la population disposant de 58,2 47,7 43,7 moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) Service de la dette en proportion des 9 3 10 exportations de biens et services Taux d’activité des femmes par rapport aux 85 86 87 hommes (%) (estimation modélisée de l’OIT) Emploi vulnérable, total (% de l’emploi total) 75 74 70 (estimation modélisée de l’OIT) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 137 86 60 pour 1 000 naissances vivantes Taux d’achèvement des études primaires 54 68 69 (% du groupe d’âge concerné)b Utilisateurs d’Internet (% de la population) 1 7 21 Accès à l’électricité (% de la population) 20 28 44 Consommation d’énergie renouvelable 66 65 64 (% de la consommation énergétique finale totale) Personnes utilisant au moins des services 23 27 30 d’assainissement de base (% de la population) Personnes utilisant au moins des services d’eau 41 50 56 potable de base (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2015 et 2020 ; consulter le site http:/ a.  /data.worldbank.org pour les données actualisées. Les données se rapportent à tous les pays à revenu faible et intermédiaire de l’Afrique subsaharienne. b.  Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/afr. 24 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Afrique de l’Ouest et Afrique centrale L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 21, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 11,5 milliards de dollars pour la région Afrique de l’Ouest et Afrique centrale au titre de 98 opérations, dont 500 millions de dollars d’engagements de la BIRD et 11 milliards de dollars d’engagements de l’IDA. Les revenus générés par les accords de services de conseil remboursables conclus avec un pays s’élevaient à 0,7 million de dollars. Afin d’aider les pays de la région à faire face à la crise de la COVID‑19, la Banque investit dans la santé et élargit la couverture des dispositifs de protection sociale pour leurs habitants les plus vulnérables. Elle soutient également la reprise en contribuant à consolider le contrat social entre les citoyens et les pouvoirs publics, à soutenir la création d’emplois et la transformation économique, à améliorer le capital humain, à autonomiser les femmes et à renforcer la résilience climatique. Sauver des vies dans le contexte de la pandémie de COVID‑19 Au cours de l’exercice 21, la Banque mondiale a accordé 903 millions de dollars de financements à 17 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale afin de les accompagner dans leur riposte immédiate à la situation sanitaire, et plus particulièrement les aider à renforcer la prévention, multiplier les tests, fournir du matériel médical et améliorer les systèmes de santé et la coordination. Alors que la vaccination contre la COVID‑19 se déploie dans beaucoup de pays, nous travaillons sans relâche à consolider les systèmes de santé et à donner la plus haute priorité à la production de vaccins et à leur distribution avec toute la sécurité et l’efficacité nécessaires. Durant l’exercice 21, nous avons approuvé 15 projets pour un montant total de 622 millions de dollars de financements d’urgence destinés à l’achat de vaccins, notamment au profit des pays suivants : Bénin, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée‑Bissau, Libéria, Mauritanie, Niger, République du Congo, Sénégal, Sierra Leone et Togo, et quatre autres sont en préparation. Tirant les leçons de l’épidémie de fièvre Ebola survenue en 2014 en Afrique de l’Ouest, nous avons engagé plus de 200 millions de dollars en faveur du Programme régional de renforcement des systèmes de surveillance des maladies afin de prêter main‑forte à 16 pays face à la COVID‑19 et à former des étudiants en médecine dans le cadre du Programme de formation avancée en épidémiologie de terrain et techniques de laboratoire. Protéger les pauvres et les plus vulnérables Des programmes de protection sociale adaptatifs fonctionnant bien sont indispensables pour protéger les populations pauvres et vulnérables et permettre une reprise résiliente. La Banque mondiale, par le canal de l’IDA, apporte aux États 1,8 milliard de dollars destinés à étendre les dispositifs de sécurité sociale dans toute l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale et à renforcer les mesures de protection sociale, les registres de bénéficiaires, les programmes de transferts monétaires et les mécanismes de distribution ; ces efforts profiteront à quelque 40 millions de personnes. Au Togo, nous aidons au versement de transferts monétaires d’urgence à certaines des familles les plus démunies touchées par la COVID‑19 en utilisant des images satellites et des solutions d’argent mobile ; cette initiative participe également à la modernisation du secteur financier. Au Nigéria, le système national de protection sociale verse, sous forme de paiements numériques, des allocations à 20 millions de personnes en situation d’extrême pauvreté, dont 90 % sont des femmes. En Gambie, l’Agence nationale de la nutrition apporte une aide à plus TABLEAU 4 AFRIQUE DE L’OUEST ET AFRIQUE CENTRALE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 19‑21 ENGAGEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 19 EX. 20 EX. 21 EX. 19 EX. 20 EX. 21 BIRD 505 9 500 531 155 132 IDA 6 675 9 514 10 955 4 022 5 469 6 045 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2021 : 43,1 milliards de dollars. LES RÉGIONS 25 de 78 000 familles des quartiers les plus pauvres du pays au moyen de transferts monétaires, tandis qu’au Cameroun, un programme de protection sociale adaptatif a permis de distribuer des paiements numériques à 80 000 ménages vulnérables. Au Nigéria et à travers le Sahel, nous œuvrons à l’autonomisation des femmes et des filles en améliorant leur accès à des services de santé et d’éducation, et en encourageant la lutte contre le mariage d’enfants. Appuyer la création d’emplois et la reprise économique Il est essentiel de dynamiser le secteur privé pour enrayer la crise économique et favoriser la relance ; les petites et moyennes entreprises ont été particulièrement frappées par la pandémie. Nous multiplions les programmes de travaux publics et de développement urbain afin de créer des emplois dans les communautés défavorisées. En République centrafricaine, le plus important programme national de travail contre rémunération a permis de produire 16 millions de masques tout en procurant des ressources à près de 18 000 personnes et plus de 300 entreprises locales. Au Libéria, le Projet de création d’opportunités pour les jeunes a permis à plus de 10 000 jeunes, dont la moitié des femmes, d’acquérir des compétences, de suivre des formations commerciales et de recevoir des outils et des fournitures agricoles. Au Mali, nous collaborons avec IFC pour développer les filières nationales du karité, de la mangue et de l’élevage tout en remédiant aux contraintes d’infrastructure et en améliorant l’accès à l’énergie. Dans le cadre du Système d’échanges d’énergie électrique ouest‑africain, nous avons apporté notre concours à la construction de l’interconnexion Ghana‑Burkina Faso, qui a réduit le coût du transport d’électricité vers le Burkina Faso et augmenté la capacité d’exportation d’électricité du Ghana. Et dans le cadre de l’Initiative d’accès à l’énergie, nous œuvrons à accroître l’accès à l’énergie tout en soutenant la transition vers des énergies non polluantes avec l’objectif d’atteindre plus de 12 millions de nouveaux raccordements et de produire 1,3 gigawatt d’énergie renouvelable durant l’exercice 21. Promouvoir une croissance verte durable La Banque mondiale apporte aux pouvoirs publics un soutien budgétaire immédiat tout en travaillant à promouvoir la transparence et la responsabilité et à renforcer la gestion des marchés publics et des recettes publiques. Au cours de l’exercice 21, nous avons engagé 1,5 milliard de dollars dans le cadre de 12 opérations à l’appui des politiques de développement afin d’aider les pays à gérer la pandémie et à préparer la reprise. Au Nigéria, nous aidons les autorités à mettre en œuvre des mesures budgétaires propres à favoriser la transparence et la responsabilité, à consolider les liens entre les États et le gouvernement fédéral, et à encourager la participation citoyenne. Au Cameroun, nous renforçons les mécanismes de responsabilisation communautaires dans les contextes fragiles en améliorant la fourniture de services à plus d’un million de personnes, déplacées de force pour beaucoup d’entre elles. En Côte d’Ivoire, la Banque et IFC mettent en place le cadre de politiques et de réglementations nécessaire à des investissements viables sur le plan environnemental, et nous proposons des mécanismes de garantie partielle de crédit pour protéger les petites et moyennes entreprises. Et au Sahel, nous encourageons une agriculture climato‑intelligente et des initiatives de restauration des terres afin d’assurer la résilience des systèmes alimentaires. En janvier 2021, nous avons annoncé un investissement de 5 milliards de dollars sur cinq ans, destiné à remettre en état des paysages dégradés, accroître la productivité agricole et développer les moyens de subsistance dans 11 pays des régions du Sahel, du lac Tchad et de la Corne de l’Afrique. Ces efforts ont pour but d’aider les pays à se relever de la pandémie tout en s’attaquant aux effets de l’appauvrissement de la biodiversité et du changement climatique. FIGURE 2 AFRIQUE DE L’OUEST ET AFRIQUE CENTRALE PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 21 PART DU TOTAL DE 11,5 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 10 % 10 % et foresterie Transports 4% 9% Education Éducation Protection sociale 13 % Énergie et industries 17 % extractives Administration publique 17 % 5% Secteur nancier 10 % Santé Technologies de l’information et de la communication 3% 4% Industrie, commerce et services 26 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Pleins feux : Aider les pasteurs du Sahel confrontés au changement climatique L’élevage fait vivre plus de 20 millions de Sahéliens qui migrent chaque année à la recherche d’eau et de pâturages pour leurs troupeaux. La pandémie a entraîné des fermetures de frontières qui ont empêché la migration des animaux vers leurs territoires d’origine et menacé leur santé. Les risques de conflit se sont également avivés entre agriculteurs prêts à planter et éleveurs immobilisés. Le Programme régional de soutien du pastoralisme au Sahel, doté de 600 millions de dollars, vise à préserver les systèmes pastoraux au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad. Il s’emploie à améliorer la gestion des ressources naturelles et la santé des animaux, à atténuer les conflits, à faciliter l’accès aux marchés et à assurer la préparation et la réponse aux crises. Depuis 2015, plus de 2 millions de personnes dépendant principalement du pastoralisme ont bénéficié de ce projet. La région a aussi enregistré une amélioration de la santé animale grâce à la construction ou au réaménagement de près de 300 parcs de vaccination, où plus de 200 millions d’animaux ont été vaccinés, ainsi qu’à la construction de près de 70 cabinets vétérinaires et à des formations dispensées à plus d’une cinquantaine de vétérinaires. Dans le cadre de ce projet, nous aidons également à gérer les ressources naturelles peu abondantes, améliorant ainsi la situation des éleveurs et de leurs familles. Les actions menées ont permis de créer plus de 180 points d’eau sur les voies migratoires, des plans de gestion durable des paysages couvrant plus de 5 millions d’hectares d’espaces pastoraux, et plus de 1 400 kilomètres de couloirs de transhumance pour les animaux. Nous avons aidé à construire ou réaménager près de 70 marchés aux bestiaux et une douzaine d’abattoirs, ce qui a amélioré l’accès des pasteurs aux marchés, stimulé les activités commerciales et augmenté les revenus. Le projet a également permis de procurer des ressources à plus de 20 000 personnes, dont 88 % de femmes ; de mettre au point des systèmes d’alerte rapide ; et de dispenser des formations à la prévention des crises à des spécialistes, afin de faciliter un dialogue pacifique entre les communautés et les éleveurs de façon à atténuer les crises pastorales. LES RÉGIONS 27 TABLEAU 5 AFRIQUE DE L’OUEST ET AFRIQUE CENTRALE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 267 351 459 Croissance démographique (% annuel) 2,7 2,8 2,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, dollars courants) 453 1 564 1 646 Croissance du PIB par habitant (% annuel) 0,9 3,8 (3,5) Population disposant de moins de 1,90 dollar par 156b 165 154 jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes (années) 50 55 59 Espérance de vie à la naissance, hommes 48 53 57 (années) Émissions de dioxyde de carbone (mégatonnes) 120 166 224 Extrême pauvreté (% de la population disposant de b 56,9 47,1 34,5 moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) Service de la dette en proportion des 10 2 4 exportations de biens et services Taux d’activité des femmes par rapport aux 82 83 80 hommes (%) (estimation modélisée de l’OIT) Emploi vulnérable, total (% de l’emploi total) 86 82 79 (estimation modélisée de l’OIT) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 170 122 97 pour 1 000 naissances vivantes Taux d’achèvement des études primaires 54 68 69 (% du groupe d’âge concerné)c Utilisateurs d’Internet (% de la population) 0 7 15 Accès à l’électricité (% de la population) 35 42 51 Consommation d’énergie renouvelable 83 81 80 (% de la consommation énergétique finale totale) Personnes utilisant au moins des services 23 28 32 d’assainissement de base (% de la population) Personnes utilisant au moins des services d’eau 53 62 68 potable de base (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2015 et 2020 ; consulter le site http:/ a.  /data.worldbank.org pour les données actualisées. Données de 2001. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse b.  http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. c. Les données se rapportent à tous les pays à revenu faible et intermédiaire de l’Afrique subsaharienne. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/afr. 28 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE Les économies de la région Asie de l’Est et Pacifique ont amorcé un rebond après avoir beaucoup souffert en 2020, mais la reprise a été inégale. Seuls la Chine et le Viet Nam ont suivi une courbe de croissance en V, la production ayant surpassé les niveaux d’avant la pandémie en 2020. Dans les autres grandes économies, la production est restée en moyenne environ de 5 % en dessous des niveaux précédents, l’Indonésie ayant enregistré l’écart le plus faible (2,2 %) et les Philippines l’écart le plus grand (8,4 %). La contraction de l’économie a été particulièrement sévère et persistante dans certains petits États insulaires, avec une production qui est descendue en 2020 à plus de 10 % en dessous des niveaux d’avant la pandémie aux Fidji, aux Palaos et à Vanuatu. La croissance devrait atteindre 8,5 % et 6,6 % respectivement en Chine et au Viet Nam en 2021, tandis que les prévisions de croissance pour le reste de la région ne dépassent pas 4 %. La reprise devrait être particulièrement longue à venir dans les pays insulaires tributaires du tourisme, où les taux de croissance anticipés seront négatifs dans la moitié d’entre eux, même s’ils ont été en grande partie épargnés par les effets directs de la pandémie. Du fait de la situation économique catastrophique, la pauvreté dans la région a arrêté de reculer pour la première fois depuis 20 ans ; la crise empêchera quelque 29 millions de personnes de s’extraire de la pauvreté d’ici fin 2021. Les inégalités se sont creusées en raison de la pandémie et des confinements imposés, ainsi que des inégalités d’accès à des aides sociales et aux technologies numériques. Dans certains pays, les enfants des ménages des deux quintiles les plus pauvres ont 20 points de pourcentage de moins de chances que ceux du quintile supérieur de bénéficier d’un enseignement. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 21, la Banque mondiale a approuvé 7,9 milliards de dollars au titre de 38 opérations dans la région, dont 6,8 milliards de dollars d’engagements de la BIRD et 1,1 milliard de dollars d’engagements de l’IDA. La Banque a également signé des accords de services de conseil remboursables avec quatre pays pour un montant total de 3,2 millions de dollars. Dans la région, nous intervenons principalement dans trois domaines : le capital humain et l’inclusion, la croissance tirée par le secteur privé, et la résilience et la durabilité — la riposte à la COVID‑19 faisant partie intégrante de notre travail durant l’exercice 21. Nous continuons d’approfondir nos partenariats avec certains des pays membres non emprunteurs de la région, notamment la Corée du Sud, la Malaisie et Singapour, ce qui nous permet de produire et d’échanger des connaissances, des enseignements et des solutions en matière de développement pour répondre à des priorités de développement communes. Faire face à la crise de la COVID‑19 Dans le cadre du mécanisme de financement accéléré pour la lutte contre la COVID‑19 mis en place par la Banque, nous déployons des projets d’urgence dans plusieurs pays, dont le Cambodge, la Papouasie‑Nouvelle‑Guinée, les Philippines et la République démocratique populaire lao. Ces projets apportent des financements d’urgence pour l’achat de fournitures médicales et de matériel de laboratoire, la formation du personnel médical et le renforcement des systèmes nationaux de santé publique. Nous avons restructuré des projets existants au Cambodge, dans les États fédérés de Micronésie, en Mongolie, aux Philippines, au Samoa, aux Tonga, au Tuvalu et à Vanuatu afin de combattre la pandémie, notamment en activant les options de tirage différé en cas de catastrophe. Nous aidons également le Cambodge, TABLEAU 6 ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 19‑21 ENGAGEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 19 EX. 20 EX. 21 EX. 19 EX. 20 EX. 21 BIRD 4 030 4 770 6 753 5 048 4 679 4 439 IDA 1 272 2 500 1 115 1 282 1 589 1 297 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2021 : 37,5 milliards de dollars. LES RÉGIONS 29 l’Indonésie, la Mongolie, la Papouasie‑Nouvelle‑Guinée, les Philippines et la RDP lao à financer l’achat ou la distribution de vaccins, d’outils de test et de traitements contre la COVID‑19. Au Viet Nam, nous avons rédigé une série de notes d’orientation présentant des stratégies et des recommandations, qui devraient aider à enrayer la propagation de la COVID‑19, protéger les groupes vulnérables des effets de la pandémie et stimuler une reprise à base élargie. Développer le capital humain et promouvoir l’inclusion économique Il est indispensable d’investir dans le capital humain pour assurer une croissance à long terme et réduire la pauvreté. En Indonésie, la Banque apporte un soutien au programme de transferts monétaires conditionnels Keluarga Harapan (PKH), qui a aidé à diminuer les taux de retard de croissance, de décrochage scolaire et de travail des enfants. En 2017, nous avons soutenu son extension afin de couvrir non pas 6 millions, mais 10 millions de familles, en faisant ainsi le deuxième plus important de ce type dans le monde. La Banque a également soutenu la riposte des pouvoirs publics à la COVID‑19 en approuvant un financement additionnel de 98 millions de dollars pour le Programme de réforme de l’aide sociale, permettant aux bénéficiaires actuels du PKH de recevoir des transferts monétaires d’urgence. Aux Philippines, le Programme Pantawid Pamilya Pilipino couvre plus de 4 millions de ménages ayant des enfants de moins de 18 ans et encourage les parents à investir dans leur santé et leur éducation. Ces actions ont contribué à améliorer la fréquentation scolaire et à réduire l’écart de scolarisation entre filles et garçons. Le succès du programme a représenté un quart de la réduction de la pauvreté du pays de ces sept dernières années. Promouvoir une croissance tirée par le secteur privé Pour assurer une croissance durable, il est essentiel d’offrir plus d’opportunités au secteur privé et de créer un cadre propice à l’investissement et à l’innovation. En RDP lao, nous aidons de petites entreprises à surmonter le ralentissement économique en améliorant leur accès à des financements. Dans tout le Pacifique, la gestion et la durabilité des ressources halieutiques et des habitats associés revêtent une importance fondamentale pour l’avenir de la région. Ici, notre Programme régional de protection des paysages océaniques des îles du Pacifique est en cours de mise en œuvre dans les États fédérés de Micronésie, les Îles Marshall, les Îles Salomon, à Kiribati, aux Tonga et aux Tuvalu et comprend un projet régional mené sous l’égide de l’Agence des pêches du Forum. En Indonésie, nous avons décaissé 800 millions de dollars afin d’appuyer des réformes de l’investissement et de la politique commerciale qui permettront de remédier aux vulnérabilités, d’accélérer la relance et d’accompagner la transformation de l’économie, en particulier dans le contexte de la pandémie. Ces mesures ouvriront un plus grand nombre de secteurs à l’investissement privé et aideront en particulier à attirer des investissements directs étrangers, notamment dans l’énergie solaire. Elles permettront aussi de préparer des professionnels très qualifiés pour le marché du travail, d’améliorer l’accessibilité physique et financière des produits alimentaires de base et des matières premières, et d’accroître l’accès à des intrants de transformation. FIGURE 3 ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 21 PART DU TOTAL DE 7,9 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 5% 2% et foresterie 1% Éducation Transports 5% Énergie et industries 3% extractives Protection sociale 16 % 16 % Secteur nancier 14 % Santé Administration publique 20 % Technologies de l’information et de la communication 1% 15 % Industrie, commerce et services 30 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Aux Philippines, nous appuyons un programme destiné à moderniser et améliorer l’efficacité de l’administration nationale des douanes, grâce à une gestion de la conformité fondée sur les risques et initiatives visant à automatiser et numériser le système de traitement des douanes. Les changements contribueront à réduire les coûts du commerce et permettront aux petites et moyennes entreprises d’accéder aux marchés internationaux et de participer aux chaînes de valeur mondiales. Renforcer la résilience et la durabilité La région Asie de l’Est et Pacifique demeure extrêmement vulnérable aux effets du changement climatique. Nous appuyons dans toute la région des projets qui visent à améliorer la résilience, réduire la pollution et les émissions, promouvoir une agriculture climato‑intelligente et évoluer vers des énergies propres ou renouvelables. Pour contribuer à régler le problème de l’élévation des niveaux de la mer dans le Pacifique et de la fréquence accrue d’ouragans, nous appuyons un projet dans les États fédérés de Micronésie qui rendra les réseaux routiers — y compris ceux reliant les ports et les aéroports — plus résistants aux aléas climatiques tout en les préparant à un redressement efficace en cas de catastrophe. Il s’agit du sixième d’une série de projets axés sur les réseaux de transport réalisés dans le cadre du Programme pour des transports résilients dans le Pacifique, qui a été le premier à adopter une approche souple pour faire face aux vulnérabilités communes des pays concernés, tout en adaptant les solutions à leurs besoins particuliers. En RDP lao, nous aidons à renforcer la résilience aux catastrophes naturelles par le biais de deux projets au titre du Mécanisme de réponse aux crises de l’IDA. Le Projet de gestion des risques de catastrophe en Asie du Sud‑Est a pour but de réduire l’impact des inondations, d’améliorer la surveillance des catastrophes et de mettre en place des mécanismes d’assurance, ainsi qu’une stratégie nationale de financement des risques. Un projet dans le secteur routier finance la résilience climatique sur certains tronçons critiques du réseau routier du pays. Et aux Philippines, nous aidons à promouvoir la résilience et la reprise en soutenant plus de 15 000 projets communautaires dans des zones touchées par le typhon Haiyan en 2013 et plus de 2 600 projets communautaires entrepris en riposte à la COVID‑19. LES RÉGIONS 31 Pleins feux : Soutenir le plan global de riposte d’urgence contre la COVID‑19 de la Mongolie En 2020, la Mongolie a pris un train complet de mesures qui ont permis d’éviter l’apparition de foyers de COVID‑19 pendant une grande partie de l’année : mise en quarantaine et auto‑isolement, suspension des grands rassemblements publics, investissements dans le renforcement du système de santé, et actions de sensibilisation de la population. Afin d’accompagner ces efforts, en mars 2020, la Banque mondiale a réaffecté des fonds d’un projet de santé en cours pour apporter des financements immédiats, grâce auxquels les pouvoirs publics ont pu acquérir du matériel de diagnostic et renforcer la préparation des hôpitaux. Nous avons également facilité l’achat de matériel de haute qualité dans un climat de pénurie mondiale croissante. Le Projet de riposte d’urgence à la COVID‑19 et d’amélioration de la préparation du système de santé doté d’une enveloppe de 27 millions de dollars aide la Mongolie à répondre aux besoins immédiats tout en l’aidant à se préparer à de futures crises sanitaires. Il a permis d’approvisionner en matériel médical et en équipements de protection individuelle des hôpitaux de province et de district sur tout le territoire national, ainsi que des hôpitaux centraux de ville. La prise en charge des patients a ainsi pu être améliorée, et les capacités de diagnostic, d’analyses et de traitement des établissements de santé ont été renforcées. Les hôpitaux sont maintenant en mesure de transporter les patients atteints de la COVID‑19 en toute sécurité grâce à des chambres d’isolement, et les services d’urgence et les unités de soins intensifs sont équipés de technologies de pointe. Le projet a permis de fournir des respirateurs aux hôpitaux et de dédier un hôpital d’isolement spécial aux patients atteints de la COVID‑19. Il a permis de financer des formations pour les médecins, infirmiers et personnels paramédicaux des services d’urgence, ainsi que des mesures de lutte anti‑infectieuse et des campagnes d’information du public. En février 2021, la Banque a approuvé un financement additionnel de 51 millions de dollars destiné à assurer un accès équitable et abordable aux vaccins contre la COVID‑19. Outre l’achat des doses, ce financement permettra d’assurer leur bonne distribution dans le cadre de plans de déploiement nationaux et locaux intégrant une modernisation de la chaîne du froid, une assistance logistique, des campagnes d’information et des formations aux personnels. La Banque a fourni un financement additionnel d’un million de dollars pour compléter ces mesures et aider le pays à acquérir plus de 4 millions d’équipements de protection individuelle à distribuer aux soignants et aux agents travaillant dans des points de dépistage à haut risque. La Banque aide également le pays à atténuer les pires effets de la pandémie et à obtenir de meilleurs résultats dans les domaines de l’éducation, de la protection sociale, de la gouvernance et des petites et moyennes entreprises. Le concours apporté en matière de sécurité sociale a permis de verser directement des subsides à quelque 120 000 personnes ayant sollicité une assistance au titre du programme national d’aide — travailleurs indépendants, microentrepreneurs et travailleurs du secteur informel — mais aussi à des travailleurs et des employeurs du secteur formel. Les bénéficiaires ont ainsi pu couvrir leurs dépenses quotidiennes pendant la crise, et les pensions de retraite, les allocations d’invalidité et de chômage et les congés payés de maternité ont pu être maintenus. Nous avons également mobilisé 5 millions de dollars dans le cadre d’un projet d’éducation afin d’appuyer le programme gouvernemental d’allocations familiales, qui profite à plus d’un million d’enfants. 32 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE TABLEAU 7 ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 1 816 1 966 2 105 Croissance démographique (% annuel) 1 0,7 0,5 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, dollars courants) 910 3 760 8 362 Croissance du PIB par habitant (% annuel) 6,4 9 0,5 Population disposant de moins de 1,90 dollar par 632 212 20 jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes (années) 72 75 78 Espérance de vie à la naissance, hommes 68 71 73 (années) Émissions de dioxyde de carbone (mégatonnes) 4 131 9 645 11 908 Extrême pauvreté (% de la population disposant de 34,8 10,8 1 moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) Service de la dette en proportion des 8 2 2 exportations de biens et services Taux d’activité des femmes par rapport aux 82 79 78 hommes (%) (estimation modélisée de l’OIT) Emploi vulnérable, total (% de l’emploi total) 62 51 45 (estimation modélisée de l’OIT) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 42 23 15 pour 1 000 naissances vivantes Taux d’achèvement des études primaires 92 96 99 (% du groupe d’âge concerné) Utilisateurs d’Internet (% de la population) 2 29 51 Accès à l’électricité (% de la population) 93 95 98 Consommation d’énergie renouvelable 32 16 16 (% de la consommation énergétique finale totale) Personnes utilisant au moins des services 56 72 82 d’assainissement de base (% de la population) Personnes utilisant au moins des services d’eau 80 88 92 potable de base (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2015 et 2020 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/eap. LES RÉGIONS 33 EUROPE ET ASIE CENTRALE La croissance dans la région Europe et Asie centrale devrait s’établir à 3,9 % en 2021, dans l’hypothèse d’une accélération du rythme de la vaccination dans les plus grandes économies de la région au second semestre. Les perspectives restent néanmoins incertaines, compte tenu de l’aggravation de la pandémie ces derniers mois, mais aussi des politiques macroéconomiques plus rigoureuses adoptées, de l’incertitude accrue quant aux mesures publiques et des tensions géopolitiques. La croissance devrait se stabiliser à 3,9 % en 2022. La pandémie pourrait effacer au moins cinq années de progression du revenu par habitant dans plusieurs pays et faire basculer dans la pauvreté pas moins de 6 millions de personnes, en grande partie à cause des pertes d’emploi. D’autres maux ont secoué la région, notamment des séismes importants en Albanie, en Croatie, en Grèce, au Tadjikistan et en Turquie, et les conflits qui touchent le sud du Caucase et l’est de l’Ukraine. La région Europe et Asie centrale abrite également 10 des 20 économies les plus émettrices de carbone de la planète, tandis que les ressources naturelles — l’air, l’eau et les forêts — s’appauvrissent à des rythmes peu viables. Un décès sur huit en Europe peut être attribué à la pollution, et un sur quatre dans l’ouest des Balkans. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 21, la Banque mondiale a approuvé des prêts d’un montant de 5,9 milliards de dollars pour la région au titre de 51 opérations, dont 4,6 milliards de dollars d’engagements de la BIRD et 1,3 milliard de dollars d’engagements de l’IDA. La Banque a fourni 254 services d’analyse et de conseil, notamment sous la forme de rapports économiques réguliers pour les pays, ainsi que de notes d’orientation à l’appui de la riposte à la crise en Albanie, en Bosnie‑Herzégovine, au Monténégro et en Macédoine du Nord. Des enquêtes menées en Asie centrale et auprès du secteur privé au Kosovo ont fourni des informations cruciales permettant d’étayer des recommandations sur les mesures à prendre. Nous avons également aidé les pays de la région à procéder à un échange de bonnes pratiques en matière de réponse aux crises. Nous aidons les pays de la région à se préparer à une reprise verte, résiliente et inclusive en nous appuyant sur notre riposte d’urgence à la pandémie et en travaillant particulièrement à un programme de réformes structurelles à moyen terme. Ici, nous intervenons en priorité dans quatre grands domaines : promouvoir une transition verte, stimuler le capital humain, favoriser le fonctionnement des marchés, et mettre en place et renforcer les institutions. Promouvoir une transition verte Nous apportons aux pays des produits de savoir et des financements pour les accompagner dans leur transition écologique selon cinq axes : décarbonation des économies, renouvellement du capital naturel pour remédier aux prélèvements excessifs de ressources et à la dégradation de l’environnement, renforcement de la résilience aux catastrophes naturelles et au changement climatique, investissement dans des infrastructures inclusives, et facilitation de transitions sociales justes vers une économie verte. En Ouzbékistan, la Banque a collaboré avec IFC et la MIGA afin de mobiliser des financements privés dans le domaine de l’énergie solaire. Nous aidons à la mise en œuvre du projet de centrale solaire de 100 mégawatts à Navoï, première opération d’investissement privé avec mise en concurrence dans le secteur des énergies renouvelables dans ce pays. En Serbie, nous apportons un appui, sous la forme d’activités de savoir et de prêts, à la réforme du cadre des politiques publiques et du cadre institutionnel du pays afin de les adapter aux enjeux du changement climatique et de la pollution atmosphérique. Nous accompagnons également la Serbie et d’autres pays dans leur sage décision d’abandonner progressivement le charbon. TABLEAU 8 EUROPE ET ASIE CENTRALE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 19‑21 ENGAGEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 19 EX. 20 EX. 21 EX. 19 EX. 20 EX. 21 BIRD 3 749 5 699 4 559 2 209 3 100 3 625 IDA 583 1 497 1 315 931 365 880 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2021 : 32,2 milliards de dollars. 34 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Dans l’ouest des Balkans, le Programme de développement intégré des couloirs économiques de la Save et de la Drina, doté de 134 millions de dollars, s’emploie à améliorer la protection contre les inondations et la coopération en matière d’eaux transfrontalières, au bénéfice de millions d’habitants de cinq pays. Par ailleurs, nous avons commencé à préparer les rapports sur le climat et le développement pour plusieurs pays dans le droit fil du nouveau Plan d’action sur le changement climatique adopté par le Groupe de la Banque. Stimuler le capital humain La pandémie a eu des effets néfastes sur l’éducation et la santé dans la région, provoquant plus de 400 000 décès et des fermetures d’établissements scolaires dont on estime qu’elles ont fait perdre jusqu’à une année complète d’études. Durant l’exercice 21, nous avons engagé 242 millions de dollars pour faire face aux conséquences sanitaires de la COVID‑19 dans huit pays, en plus de renforcer la protection sociale pour environ 16 millions de personnes. Au Tadjikistan, nous avons décaissé 9 millions de dollars pour augmenter la capacité de prise en charge des patients atteints de la COVID‑19 par les hôpitaux, notamment sous la forme d’équipements de protection individuelle et d’oxygène, et nous avons versé des subsides d’urgence ponctuels à 70 000 ménages vulnérables ; nous avons également accordé un financement de 13 millions de dollars destiné à l’achat et à la distribution de vaccins contre la COVID‑19. D’autre part, nous aidons les pays à améliorer la fourniture des services d’éducation dans le contexte de la pandémie. En Ukraine, le Projet d’amélioration de l’enseignement supérieur a pour objectif de développer le numérique afin de permettre la continuité des apprentissages, renforcer la résilience opérationnelle et améliorer la qualité et la pertinence de l’enseignement supérieur afin de répondre à la demande du marché du travail. En Roumanie, un projet de 121 millions de dollars aidera à mettre les établissements scolaires au niveau des normes modernes et à améliorer l’accès numérique, en particulier pour les établissements risquant d’être fortement endommagés en cas de tremblement de terre ou qui ne satisfont pas aux prescriptions relatives à la sécurité incendie, aux installations d’assainissement ou à la qualité de l’air. Le bulletin économique régional de l’automne 2020 a porté principalement sur l’impact de la pandémie sur le capital humain et a fourni de nouvelles estimations sur la qualité de l’enseignement supérieur dans la région, ainsi que sur l’incidence des facteurs de risque sanitaires sur la productivité des adultes. Faciliter le fonctionnement des marchés Nous aidons les pays à redynamiser l’investissement privé afin de stimuler la croissance et les emplois, mais aussi de mieux outiller le secteur privé pour qu’il soit compétitif dans une économie mondiale en pleine mutation. Face à la pandémie, nous participons aussi à des initiatives contracycliques en aidant les petites et moyennes entreprises viables touchées par la COVID‑19 à éviter la fermeture et à maintenir l’emploi ; nous finançons par exemple le Projet d’appui d’urgence aux entreprises en Turquie, d’un montant de 500 millions de dollars, et le Projet d’aide à l’accès des entreprises à des liquidités en Croatie, de 200 millions de dollars, qui apporte un soutien aux entreprises dirigées par des femmes ou qui opèrent dans des régions moins développées. En Turquie encore, le Projet de soutien rapide aux petites FIGURE 4 EUROPE ET ASIE CENTRALE PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 21 PART DU TOTAL DE 5,9 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 3% 11 % et foresterie Transports 7% 6% Éducation Protection sociale 9% Énergie et industries 11 % extractives Administration publique 14 % Technologies de l’information 18 % Secteur nancier et de la communication 2% Industrie, commerce et services 12 % 7% Santé LES RÉGIONS 35 et microentreprises, doté de 300 millions de dollars, prête main‑forte aux entreprises de transformation et aux jeunes entreprises innovantes. La Banque a engagé des initiatives du même type en Bosnie‑Herzégovine, en Croatie, en Géorgie, en République kirghize et en Ukraine. Mettre en place et renforcer les institutions La pandémie a mis en évidence l’importance d’une bonne gouvernance et d’institutions solides ; elle a amené les pouvoirs publics à repenser les politiques fiscales et budgétaires et à veiller à la qualité des dépenses et des services. Nous encourageons l’utilisation davantage des technologies de l’information pour gagner en efficacité dans la gestion du secteur public et la fourniture des services aux populations et aux entreprises. Nous travaillons aussi sur des problématiques de longue haleine, telles que la mise en place de cadres réglementaires et de politiques macrofinancières bien pensés, le renforcement des institutions, de la gouvernance et de l’efficacité de l’État, et la modernisation des politiques publiques et des institutions à l’appui des infrastructures. Au Tadjikistan, nous avons fourni un financement additionnel de l’IDA de 6 millions de dollars pour aider à renforcer l’efficacité, la redevabilité et la transparence du système de gestion des finances publiques. Nous avons également débloqué 500 millions de dollars au profit de l’Ouzbékistan pour améliorer la transparence et l’inclusivité de son ambitieux programme national de transformation économique et sociale vers une économie tirée par le secteur privé. Toujours en Ouzbékistan, nous avons lancé le Projet de renforcement des capacités institutionnelles, doté de 33 millions de dollars, qui aide le pays à relever le niveau de transparence budgétaire et à adopter une approche systématique de la gestion et de la privatisation des entreprises publiques. Le bulletin économique régional du printemps 2021 montre que les technologies numériques et de meilleures données peuvent améliorer l’efficacité et la redevabilité des administrations publiques et la fourniture des services, réduire la corruption et renforcer les liens entre les citoyens et les autorités gouvernementales. Ce sont là des priorités pour les pouvoirs publics de la région. 36 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Pleins feux : Une transformation numérique pour accompagner un développement vert, résilient et inclusif La crise de la COVID‑19 a amené d’importants changements dans la manière dont les gens travaillent, utilisent les services bancaires, apprennent, jouent et accèdent aux services publics. Une bonne partie de ces changements a pu intervenir grâce aux technologies numériques, qui ont permis au télétravail, à l’enseignement à distance, à la télémédecine, et à l’administration en ligne de devenir des pratiques plus courantes. L’accès universel à une connexion internet sécurisée, de haute qualité et d’un coût abordable rend possible un développement économique et social résilient et constitue aujourd’hui un élément d’infrastructure indispensable aussi bien en ville que dans les zones rurales. Mais la dépendance accrue vis‑à‑vis des technologies numériques s’accompagne de nouveaux risques et vulnérabilités. La cybersécurité et la protection des données personnelles sont des enjeux qui inquiètent davantage à mesure que les applications utilisant la localisation et les technologies de reconnaissance faciale se généralisent. Dans toute la région Europe et Asie centrale, la Banque mondiale aide les pays à exploiter la puissance des technologies numériques dans le cadre de leurs programmes de relance axés sur une croissance verte, résiliente et inclusive. En Géorgie, un projet de 40 millions de dollars vise à élargir l’accès à des services internet à haut débit abordables et à promouvoir l’utilisation des services numériques. Il permettra à 500 000 habitants de 1 000 villages d’avoir accès à Internet et à des services en ligne, dans le domaine de la santé et de l’éducation notamment, et à davantage d’opportunités économiques et d’emplois. En République kirghize, nous aidons à rapprocher les agriculteurs des marchés, grâce aux technologies numériques, pour renforcer les moyens de subsistance, augmenter les revenus et améliorer la résilience dans les filières agroalimentaires. Une application pour smartphone permet aux laiteries d’enregistrer les livraisons journalières des petits éleveurs et de surveiller la qualité du lait. Elle aide à améliorer la qualité des produits et donne aux petits éleveurs des possibilités de générer des revenus plus importants. En Turquie, le Projet d’enseignement à distance et de sécurité des élèves contribue à étendre l’accès au système d’enseignement en ligne à 1 million d’élèves, contre 300 000 précédemment, et à mettre en place un nouveau système qui couvrira jusqu’à 5 millions d’élèves. Les opérations prévues visent à améliorer en urgence la connectivité et les infrastructures informatiques, développer du contenu numérique et renforcer les capacités institutionnelles. Il s’agit de répondre à la fois aux besoins immédiats générés par la pandémie, en particulier du fait des fermetures d’établissements scolaires, et aux besoins à long terme du secteur éducatif en améliorant l’apprentissage hybride. Nous apportons notre concours à un projet similaire en Roumanie et aidons également à renforcer les équipements d’enseignement à distance et les programmes d’enseignement en Géorgie et en Macédoine du Nord. La pandémie a aussi montré que le numérique améliorait la résilience des chaînes d’approvisionnement et des processus logistiques. En Turquie, le Projet d’amélioration de la logistique ferroviaire permettra d’assurer les liaisons « du dernier kilomètre » vers les grands ports et nœuds d’interconnexion du réseau ferroviaire national ainsi que de renforcer les institutions pour le numérique, dans l’optique de doubler le volume de transport de marchandises par le rail. Les actions menées réduiront les émissions et rendront les chaînes logistiques plus résilientes au changement climatique. Tout le long du couloir reliant le sud du Caucase à l’Asie centrale, nous travaillons avec les compagnies ferroviaires et les ports afin de soutenir la planification et le déploiement d’une plateforme logistique numérique entre l’Azerbaïdjan, la Géorgie et le Kazakhstan. LES RÉGIONS 37 TABLEAU 9 EUROPE ET ASIE CENTRALE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 392 398 420 Croissance démographique (% annuel) 0 0,5 0,4 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, dollars courants) 1 794 7 469 7 900 Croissance du PIB par habitant (% annuel) 8 4,5 (1,9) Population disposant de moins de 1,90 dollar par 34 11 5 jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes (années) 73 75 78 Espérance de vie à la naissance, hommes 63 66 70 (années) Émissions de dioxyde de carbone (mégatonnes) 2 601 2 877 2 949 Extrême pauvreté (% de la population disposant de 7,3 2,4 1 moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) Service de la dette en proportion des 11 6 7 exportations de biens et services Taux d’activité des femmes par rapport aux 73 72 71 hommes (%) (estimation modélisée de l’OIT) Emploi vulnérable, total (% de l’emploi total) 25 20 18 (estimation modélisée de l’OIT) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 36 19 12 pour 1 000 naissances vivantes Taux d’achèvement des études primaires 94 98 99 (% du groupe d’âge concerné) Utilisateurs d’Internet (% de la population) 2 36 79 Accès à l’électricité (% de la population) 100 100 100 Consommation d’énergie renouvelable 6 6 6 (% de la consommation énergétique finale totale) Personnes utilisant au moins des services 86 91 94 d’assainissement de base (% de la population) Personnes utilisant au moins des services d’eau 93 95 96 potable de base (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2015 et 2020 ; consulter le site http:/ a.  /data.worldbank.org pour les données actualisées. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/eca. 38 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES Au cours de la première année de la pandémie, la région Amérique latine et Caraïbes a été la plus durement touchée par la COVID‑19, marquée par une forte contraction de l’activité économique et des répercussions importantes sur la santé et le capital humain, après plusieurs années de croissance atone et de progrès limités des indicateurs sociaux. Le PIB régional, qui a chuté de 6,5 % en 2020, devrait grimper à 5,2 % en 2021. La pauvreté a fortement augmenté dans de nombreux pays, bien que des mesures d’urgence aient permis d’atténuer l’impact régional. La proportion des ménages vivant dans la pauvreté a légèrement diminué en 2020, s’établissant à 21,9 %, mais le pourcentage de personnes vulnérables a augmenté, passant de 36,9 % de la population en 2019 à 38,5 % en 2020. La crise liée à la COVID‑19 aura des conséquences à long terme pour la région : les revenus futurs diminueront probablement en raison de la baisse des niveaux d’apprentissage et d’emploi, tandis qu’un taux d’endettement élevé risque de mettre à rude épreuve le secteur financier et de ralentir la reprise. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 21, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 10,2 milliards de dollars pour la région au titre de 49 opérations, dont 9,5 milliards de dollars d’engagements de la BIRD et 769 millions de dollars d’engagements de l’IDA. Nous avons signé neuf accords de services de conseil remboursables avec trois pays pour un montant total de 2,3 millions de dollars. La Banque mondiale prête assistance aux pays de la région en protégeant et en investissant dans le capital humain ; en renforçant la résilience pour mieux gérer et résister aux chocs ; en promouvant une croissance inclusive ; en attirant les investissements privés ; en consolidant les institutions ; et en travaillant avec des groupes traditionnellement exclus, parmi lesquels les populations autochtones, les personnes d’ascendance africaine et les communautés rurales. Au cours de l’exercice écoulé, notre travail dans ces domaines a principalement consisté à apporter une réponse à la crise de la COVID‑19, notamment dans les domaines de la santé, de la protection sociale, de l’éducation, du soutien aux entreprises et de la création d’emplois, ainsi qu’à aider les pays à acheter et à déployer des vaccins. Nous continuerons de soutenir la mise en œuvre de réformes structurelles tout en investissant dans l’inclusion, l’égalité des sexes, les emplois productifs et la résilience climatique. Promouvoir une croissance solidaire Nous soutenons la croissance inclusive dans la région en contribuant à accroître la productivité, favoriser la responsabilisation, promouvoir la transformation numérique et créer des possibilités pour tous. Nous avons aidé le Panama à porter le pourcentage de personnes en situation d’extrême pauvreté bénéficiant de l’aide sociale de 37 à 81 %, tout en réduisant les subventions à l’énergie, en améliorant la gestion des finances publiques et en renforçant la supervision du secteur bancaire afin d’accroître l’intégrité financière et la transparence fiscale. En Équateur, nous avons soutenu les transferts monétaires d’urgence destinés à protéger plus de 820 000 personnes, parmi les plus vulnérables, des effets de la pandémie ; nous avons également contribué à l’aménagement des modalités de travail, à l’amélioration de l’accès aux allocations de chômage et à la mise en place de services bancaires numériques. TABLEAU 10 AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 19‑21 ENGAGEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 19 EX. 20 EX. 21 EX. 19 EX. 20 EX. 21 BIRD 5 709 6 798 9 464 4 847 5 799 8 741 IDA 430 978 769 340 466 495 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2021 : 32,2 milliards de dollars. LES RÉGIONS 39 Investir dans le capital humain Garantir l’accès à des services de santé et à une éducation de qualité demeure une priorité majeure pour la région. Au Brésil, nous avons formé près de 60 000 professionnels de santé aux soins d’urgence néonatals et obstétriques, aidant ainsi à ramener le taux de mortalité maternelle de 65,1 à 43,3 pour 100 000 femmes et le taux de mortalité infantile de 12,2 à 10,3 pour 1 000 naissances entre 2010 et 2019. Notre soutien a en outre permis d’accroître les taux d’achèvement des études primaires, de renforcer la formation des enseignants et de faire passer le nombre d’enseignants travaillant dans les zones autochtones de 437 en 2014 à plus de 800 en 2019. En Colombie, un projet de 320 millions de dollars aide les jeunes défavorisés à s’inscrire à l’université en élargissant l’accès aux prêts étudiants. Plus de 124 000 étudiants ont obtenu un diplôme dans le cadre de ce programme. Au Costa Rica, nous avons aidé 19 000 étudiants supplémentaires à s’inscrire dans des universités publiques. Et, en Haïti, nous avons œuvré en faveur de l’inclusion économique des personnes en situation de handicap grâce à des campagnes de communication, des ateliers avec des entreprises locales, des formations et des outils permettant de trouver un emploi dans divers domaines. Favoriser une reprise verte et durable Le changement climatique et la dégradation de l’environnement sont un problème croissant que la région Amérique latine et Caraïbes doit régler d’urgence. Dans le droit fil du nouveau Plan d’action sur le changement climatique du Groupe de la Banque, nous aidons les pays à reconstruire en mieux tout en protégeant les populations les plus pauvres, qui sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Nous avons notamment appuyé la mise en place d’infrastructures plus résilientes capables de résister aux tempêtes et autres catastrophes. En Uruguay, plus de 1 800 kilomètres d’autoroutes ont été remis en état après avoir subi les effets de tornades, de fortes pluies, de sécheresses et de vagues de chaleur. En Colombie, nous avons fourni 1,4 milliard de dollars dans le cadre d’une série de programmes visant à maintenir l’accès aux services d’infrastructure essentiels dans la tourmente de la crise de la COVID‑19, tout en posant les bases stratégiques du redressement grâce à des infrastructures durables et résilientes. Au Belize, le Projet de conservation marine et d’adaptation au changement climatique contribue à renforcer la résilience climatique d’écosystèmes critiques, à étendre la couverture des aires protégées marines dans les eaux territoriales du pays, à restaurer 12 sites coralliens et à améliorer les moyens de subsistance de plus de 1 500 personnes. Au Brésil, nous fournissons une assistance technique pour aider à reformer les secteurs de l’électricité et du gaz et des mines, qui font partie des principaux moteurs de l’économie, en vue d’améliorer la compétitivité et l’efficacité, de mobiliser des fonds privés destinés à financer des infrastructures énergétiques et minières durables et de renforcer la protection contre les chocs climatiques. Le Mexique est très vulnérable aux effets du changement climatique et de la dégradation de l’environnement, une situation amplifiée par les effets de la pandémie de COVID‑19. Pour aider ce pays, nous collaborons avec les pouvoirs publics afin de renforcer la viabilité environnementale et la capacité d’adaptation de l’environnement, et d’élargir l’accès des infrastructures urbaines et à des logements sociaux résilients. Ces initiatives permettront de réguler les émissions, de mesurer la qualité de l’air dans les plus grandes villes et de préserver les forêts, ainsi que d’améliorer les conditions de vie de plus d’un million de personnes dans les zones urbaines. FIGURE 5 AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 21 PART DU TOTAL DE 10,2 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 4% 4% et foresterie 4% Éducation Transports 8% Énergie et industries 6% extractives 12 % Secteur nancier Protection sociale 19 % 9% Santé Industrie, commerce 6% et services Technologies de l’information Administration publique 23 % 5% et de la communication 40 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Fournir des services de conseil pour aider à atteindre les objectifs de développement Outre les financements, nous fournissons des services de conseil et de l’assistance technique et effectuons des analyses à l’appui de la réalisation des objectifs de développement des pays. Dans notre rapport intitulé Acting Now to Protect the Human Capital of Our Children, nous appelons l’attention sur la crise sans précédent de l’éducation et formulons des recommandations sur les politiques à mener pour limiter les dommages et y remédier, le cas échéant. Dans notre rapport Future Foodscapes, qui propose de repenser le rôle de l’agriculture en Amérique latine, nous examinons les politiques permettant au secteur alimentaire d’être le moteur d’une croissance durable et inclusive. Dans le rapport intitulé Going Viral, nous invitons instamment les décideurs à investir dans le capital humain et à repenser les réglementations du travail et les politiques de protection sociale. Dans le rapport intitulé Women’s Participation in the Labor Market in Mexico, qui examine la question de la participation des femmes au marché du travail au Mexique, nous soulignons qu’il est indispensable que le développement du pays offre davantage de possibilités aux femmes et accroisse leur inclusion. Dans le rapport intitulé Social Inclusion in Uruguay, qui s’intéresse à la question de l’inclusion sociale en Uruguay, nous appelons l’attention sur le lien entre la pauvreté chronique et l’exclusion sociale des afrodescendants, des personnes en situation de handicap, des mères célibataires et des personnes transgenres. En Colombie, nous fournissons une assistance technique pour aider à trouver des solutions à long terme pour l’intégration des migrants du Venezuela. Nous avons en outre élaboré un rapport dans lequel nous proposons des solutions pour remédier au problème omniprésent des fortes inégalités dans le pays, ainsi qu’un tableau de suivi interactif contenant des données pour plus de 1 100 municipalités en vue d’aider à la prise de décisions sur la manière de reprendre les activités économiques en toute sécurité, tout en atténuant la propagation de la pandémie. Au Brésil, nous nous employons à réformer en profondeur la protection sociale dans le but d’améliorer la résilience à des chocs économiques, y compris la pandémie. Nous travaillons en outre avec l’UNICEF pour aider le Guatemala à élargir la couverture de son programme de protection sociale. En Amérique centrale, nous soutenons les efforts de redressement et de reconstruction après les ouragans Eta et Iota, qui ont frappé le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua en novembre 2020. Dans les Caraïbes, nous avons fourni une assistance technique pour renforcer l’élaboration de politiques tenant compte des risques, et la protection financière contre les catastrophes naturelles, notamment à la Grenade, en Jamaïque et à Sainte‑Lucie. Nous avons en outre mis en œuvre des projets de tirage différé en cas de catastrophe (Cat‑DDO) à la Grenade et à Saint‑Vincent‑et‑les Grenadines afin de renforcer la viabilité budgétaire et d’améliorer la protection contre les risques de catastrophe et les risques climatiques. LES RÉGIONS 41 Pleins feux : Protéger le capital humain dans la région Amérique latine et Caraïbes en pleine pandémie de COVID‑19 La pandémie a eu des répercussions sanitaires, économiques et sociales catastrophiques dans toute la région Amérique latine et Caraïbes. Celle‑ci a enregistré certains des taux de mortalité les plus élevés au monde ; les niveaux élevés d’urbanisation et d’économie informelle et le vieillissement de la population augmentent les risques sanitaires associés à la COVID‑19. Plus de la moitié des ménages de la région a fait état de pertes de revenus, et 18 millions de personnes ont été touchées par l’insécurité alimentaire. La fermeture des écoles a bouleversé la vie de plus de 170 millions d’élèves, ce qui représente environ 1,7 année de pertes d’apprentissage. Le Groupe de la Banque a agi rapidement pour aider à remédier à ces problèmes, mobilisant 19,7 milliards de dollars durant l’exercice 21. Une grande partie de l’aide est axée sur la protection des acquis obtenus par la région en matière de santé, d’éducation et d’emploi. En Argentine, nous avons fourni 35 millions de dollars pour encourager la détection précoce, le suivi des cas et l’achat de fournitures et d’équipements médicaux. Le projet permet également de renforcer le réseau de laboratoires de santé publique et de développer les services de soins intensifs. En Bolivie, nous avons fourni 254 millions de dollars pour aider à financer des transferts monétaires destinés aux ménages pauvres et vulnérables, y compris ceux qui ont des enfants d’âge scolaire et comptent des personnes en situation de handicap, des membres âgés et des travailleurs informels. En Jamaïque, un prêt à l’appui des politiques de développement de 150 millions de dollars aide les pouvoirs publics à fournir une aide financière d’urgence aux personnes vulnérables, à soutenir les entreprises face au choc économique et à renforcer les institutions financières dans la poursuite d’une reprise durable et de la résilience climatique. En outre, au Brésil, nous avons fourni un milliard de dollars pour élargir le programme Bolsa Familia afin d’aider plus d’un million de familles supplémentaires à faire face à la crise et à protéger leurs revenus. Pour comprendre les effets de la crise liée à la COVID‑19 sur l’éducation, nous évaluons l’ampleur des pertes d’apprentissage et des ravages socioaffectifs en Bolivie, en Colombie, au Mexique, au Pérou et en République dominicaine. Nous aidons les pays de la région à atténuer ces effets en renforçant la qualité de l’enseignement, en construisant et en remettant en état des écoles, en mettant au point des plateformes virtuelles et d’autres plateformes d’apprentissage de rechange et en promouvant une éducation plus équitable. Au Guyana, nous fournissons 14 millions de dollars de fonds additionnels pour améliorer l’enseignement, augmenter le nombre d’élèves inscrits dans les établissements secondaires et mettre en place un logiciel d’apprentissage adaptable destiné à améliorer la qualité de l’enseignement des mathématiques. Au Nicaragua, un financement additionnel de 7 millions de dollars permettra d’apporter un soutien aux élèves en situation de handicap, d’améliorer l’approvisionnement en eau, les services d’assainissement et l’hygiène dans les écoles, et d’étoffer la formation des enseignants et des administrateurs scolaires. 42 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE TABLEAU 11 AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 472 535 595 Croissance démographique (% annuel) 1,5 1,1 1 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, dollars courants) 4 017 7 628 7 181 Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,3 5,5 (7,2) Population disposant de moins de 1,90 dollar par 66 35 24 jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes (années) 75 77 79 Espérance de vie à la naissance, hommes (années) 68 71 72 Émissions de dioxyde de carbone (mégatonnes) 1 046 1 313 1 408 Extrême pauvreté (% de la population disposant de 12,7 6 3,7 moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) Service de la dette en proportion des 23 7 13 exportations de biens et services Taux d’activité des femmes par rapport aux 60 66 69 hommes (%) (estimation modélisée de l’OIT) Emploi vulnérable, total (% de l’emploi total) 36 33 34 (estimation modélisée de l’OIT) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 34 25 16 pour 1 000 naissances vivantes Taux d’achèvement des études primaires 98 100 99 (% du groupe d’âge concerné) Utilisateurs d’Internet (% de la population) 3 34 66 Accès à l’électricité (% de la population) 91 96 98 Consommation d’énergie renouvelable 30 30 29 (% de la consommation énergétique finale totale) Personnes utilisant au moins des services 72 81 86 d’assainissement de base (% de la population) Personnes utilisant au moins des services d’eau 90 94 97 potable de base (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2015 et 2020 ; consulter le site http:/ a.  /data.worldbank.org pour les données actualisées. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/lac. LES RÉGIONS 43 MOYEN‑ORIENT ET AFRIQUE DU NORD La production de la région Moyen‑Orient et Afrique du Nord s’est contractée de 3,8 % en 2020, en raison de la pandémie et de l’effondrement des prix du pétrole. Elle devrait rebondir de 2,2 % en 2021, à la faveur de la reprise mondiale et de la hausse des prix du pétrole. Ceci étant, à la fin de 2021, les pertes en PIB devraient être équivalentes à plus de 220 milliards de dollars, soit 7,2 % des niveaux de 2019. La région ne devrait se redresser que partiellement en 2021, en fonction, notamment, de la campagne généralisée de vaccination contre la COVID‑19. La pandémie a aggravé les problèmes de développement de longue date que connaît la région, notamment le chômage élevé et le sous‑emploi des jeunes et des femmes, la faible confiance dans les pouvoirs publics et la faible rentabilité des investissements dans le capital humain. Les niveaux de pauvreté ont augmenté dans toute la région et les gouvernements sont confrontés à une détérioration des finances publiques et à un accroissement de leur vulnérabilité face à l’endettement. Les défis sont particulièrement épineux dans les pays touchés par un conflit. Parallèlement, les vulnérabilités climatiques continuent de croître, intensifiant les menaces qui pèsent sur le développement à long terme de la région. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 21, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 4,6 milliards de dollars pour la région au titre de 23 opérations, dont 4 milliards de dollars d’engagements de la BIRD et 658 millions de dollars d’engagements de l’IDA. À ces montants s’ajoutent 114 millions de dollars alloués à des projets en faveur de la Cisjordanie et Gaza. Nous avons fourni 134 produits d’analyse et de conseil, et les revenus générés par les accords de services de conseil remboursables ont atteint 30 millions de dollars. Le programme consolidé de services de conseil continue d’apporter un soutien régulier au processus de réforme dans les pays du Conseil de coopération du Golfe. Dans notre travail avec les pays, nous visons plusieurs objectifs : renforcer le capital humain en modernisant les systèmes d’éducation, de santé et de protection sociale ; rétablir la confiance en renforçant les dispositifs de gouvernance et en améliorant la transparence ; créer des emplois en promouvant des marchés compétitifs et une croissance tirée par le secteur privé ; œuvrer pour l’équité entre les sexes en aidant à faire participer un plus grand nombre de femmes à l’économie ; lutter contre la fragilité en soutenant la reconstruction et en s’attaquant spécifiquement aux causes profondes des conflits ; et favoriser une croissance verte en luttant contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement tout en préparant les transitions énergétiques. Protéger le capital humain en pleine pandémie de COVID‑19 Dans toute la région, la Banque aide les pays à répondre aux besoins découlant de la COVID‑19, tout en appuyant les efforts déployés pour améliorer le capital humain. Nos financements permettent de faire face à la crise des apprentissages, de réformer l’éducation afin d’améliorer les compétences, de renforcer les systèmes de santé et les capacités dans le domaine de la santé publique et de moderniser la protection sociale. Nous avons appuyé des projets de transferts monétaires dans plusieurs pays afin d’atténuer les répercussions de la COVID‑19 et de mettre en place des filets de protection sociale plus résilients et plus adaptables capables de faire face aux crises futures et de prendre en compte le niveau d’emploi informel élevé. Dans le cadre du Projet de résilience sur le secteur de la santé au Liban, une opération qui a été restructurée, nous avons fourni 40 millions de dollars pour aider le pays à acheter des respirateurs, des lits destinés aux unités de soins intensifs et d’autres équipements essentiels ; 18 millions de dollars supplémentaires ont été réaffectés au financement de la distribution de vaccins contre la COVID‑19. Grâce à un financement additionnel de 15 millions de dollars TABLEAU 12 MOYEN‑ORIENT ET AFRIQUE DU NORD ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 19‑21 ENGAGEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 19 EX. 20 EX. 21 EX. 19 EX. 20 EX. 21 BIRD 4 872 3 419 3 976 4 790 2 415 2 764 IDA 611 203 658 647 151 379 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2021 : 22,1 milliards de dollars. 44 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE destiné au Projet intégré de transferts monétaires à Djibouti, nous aidons le pays à renforcer son régime de protection sociale, à élargir l’accès aux services de base et à améliorer la sécurité sanitaire. En Jordanie, nous avons engagé 20 millions de dollars pour prévenir la COVID‑19, détecter les cas et apporter une réponse et pour renforcer le système de santé national. Un autre projet permet de fournir une aide monétaire aux ménages jordaniens pauvres et vulnérables qui sont touchés par la pandémie. Au Yémen, la Banque a engagé 204 millions de dollars pour renforcer les institutions nationales, assurer des transferts monétaires, créer des possibilités d’emplois temporaires et accroître l’accès aux services de base pour les personnes touchées par la COVID‑19 et d’autres chocs. Pour surmonter les difficultés rencontrées en matière d’éducation, nous avons œuvré en partenariat avec l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial dans le cadre du Projet d’urgence de rétablissement de l’éducation et de l’apprentissage, financé à hauteur de 100 millions de dollars, afin de soutenir les enseignants, de faciliter les programmes d’alimentation scolaire, d’améliorer les infrastructures scolaires et de distribuer du matériel pédagogique et des fournitures scolaires. Nous nous sommes également associés au Programme alimentaire mondial dans le cadre du Projet de riposte pour la sécurité alimentaire et de résilience, qui offre des possibilités de travail contre rémunération et des produits alimentaires nutritifs aux ménages vulnérables. Il contribuera en outre au relèvement de la production agricole, au renforcement de la chaîne de valeur et à l’augmentation des ventes de cultures, de têtes de bétail et de produits de la pêche, ce qui aidera à renforcer la résilience à long terme au Yémen. À la suite de l’explosion au port de Beyrouth en août 2020, nous avons lancé une évaluation rapide des dommages et des besoins, en partenariat avec l’UE et l’ONU. L’évaluation a permis d’appuyer les efforts de redressement, de répondre aux besoins fondamentaux de la population, de mettre en œuvre des réformes et de reconstruire des biens, services et infrastructures essentiels. En Arabie saoudite, nos services de conseil remboursables aident à entreprendre des réformes historiques pour l’autonomisation des femmes, tandis qu’aux Émirats arabes unis, nos services de conseil ont contribué à la mise en place d’un congé parental payé dans le secteur privé, une première dans la région, et de modifier le droit du travail pour rendre obligatoire l’égalité de rémunération. Renforcer les dispositifs de gouvernance et améliorer la transparence Dans toute la région, la perception de la corruption et le manque de transparence nuisent à l’efficacité de la réponse à la crise, ce qui aggrave les répercussions économiques, sape la confiance de la population dans les pouvoirs publics et compromet la cohésion sociale. Cette situation est encore exacerbée par l’insuffisance et le peu de fiabilité des données et statistiques. La Banque collabore avec les pays pour renforcer les moyens dont disposent les autorités locales pour fournir des services et dialoguer avec les citoyens, aidant ainsi à renouveler le contrat social. En Jordanie, un nouveau programme pour les résultats doté de 500 millions de dollars a pour objet de renforcer l’investissement public et privé et d’aider le pays à tirer partir des nouvelles perspectives de relance, notamment dans les domaines de la croissance verte, du développement du tourisme et de la participation des femmes au marché du travail. En contribuant à la mise en place de meilleurs systèmes de remontée de l’information, le programme aidera également la Jordanie à renforcer ses mécanismes de responsabilisation pour la mise en œuvre efficace de nouvelles politiques et la promotion des investissements. FIGURE 6 MOYEN‑ORIENT ET AFRIQUE DU NORD PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 21 PART DU TOTAL DE 4,6 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 3% 4% et foresterie 7% Éducation Transports 14 % 6% Secteur nancier 9% Santé Industrie, commerce 5% et services Technologies de l’information et 2% de la communication Protection sociale 34 % 17 % Administration publique LES RÉGIONS 45 Créer des emplois en promouvant des marchés concurrentiels et une croissance tirée par le secteur privé La crise liée à la COVID‑19 a fortement réduit la production économique dans une région qui avait déjà du mal à créer suffisamment d’emplois pour les jeunes. La baisse de la demande, la suspension des activités non essentielles, les difficultés financières, les fermetures d’établissements et les interruptions des chaînes d’approvisionnement sont autant de facteurs qui ont désorganisé des secteurs cruciaux. Mais il existe aussi des possibilités dans des domaines émergents, tels que la fourniture de services numériques, bien que ceux‑ci nécessitent des investissements dans les infrastructures, les compétences et les capacités. En Jordanie, le Projet jeunes, technologies et emploi, financé à hauteur de 163 millions de dollars, aide les jeunes pauvres et vulnérables — Jordaniens comme Syriens — à trouver des débouchés dans l’économie numérique en améliorant les compétences en adéquation avec le marché du travail, en fournissant un accès aux financements pour les entreprises à forte croissance et en créant des emplois. De même, un projet de 15 millions de dollars en Cisjordanie et à Gaza aide à créer davantage d’emplois hautement qualifiés dans les entreprises informatiques locales. Faire participer davantage de femmes à l’activité économique pour faire progresser l’égalité des sexes La région affiche le taux de participation des femmes au marché du travail le plus bas au monde, celles‑ci ayant moins de possibilités, étant peu représentées, ayant moins de moyens d’agir et étant confrontées à des restrictions imposées par la loi et à l’exclusion financière. La crise liée à la COVID‑19 a contribué à l’aggravation de la situation, car les femmes doivent assumer un plus grand nombre de tâches domestiques et ménagères et les taux de chômage sont plus élevés pour elles. Nous travaillons avec les pays pour réduire ces obstacles. Au Maroc, une opération de 275 millions de dollars permet de surmonter les écueils qui entravent la carrière des femmes dans le système national de protection civile en promouvant des processus de recrutement et de promotion plus équitables. Par l’intermédiaire de notre Laboratoire d’innovation pour l’égalité des sexes pour la région, nous réalisons également des études d’impact afin de trouver des moyens d’accroître les possibilités économiques pour les femmes. Et en Iraq, en Jordanie et au Liban, le Mécanisme de promotion de la parité pour le Machrek aide à renforcer la participation des femmes à l’économie. S’attaquer à la fragilité, aux conflits et à la violence Dans toute la région, l’exclusion sociale et économique reste un facteur clé des conflits et de l’instabilité. Des guerres civiles longues et coûteuses ont engendré un grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, et les fortes inégalités entre les zones urbaines et les zones rurales ont aggravé ces problèmes. Dans le cadre du plan d’action visant à lutter contre la fragilité, les conflits et la violence (FCV), nous appuyons les multiples efforts déployés par le Groupe de la Banque pour nous attaquer aux moteurs de la fragilité, des conflits et de la violence et renforcer la résilience, en particulier pour les personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées. Parallèlement, notre Plan d’action régional de lutte contre les violences sexistes et le Cadre sur le déplacement des populations du Machrek aident à promouvoir l’inclusion sociale et le soutien aux réfugiés et aux personnes déplacées. Au Liban, le Projet d’urgence de transferts monétaires en réponse à la COVID‑19 doté de 246 millions de dollars a pour objet d’effectuer des transferts monétaires destinés aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables du pays, tout en élargissant l’accès aux services sociaux. Au Yémen, nous travaillons en partenariat avec des organismes du système des Nations Unies à l’élargissement de l’accès aux services essentiels (eau, assainissement, transports et énergie), tout en contribuant à améliorer la santé et la nutrition des enfants. En outre, en Jordanie et au Liban, le Mécanisme mondial de financement concessionnel a permis de mobiliser 520 millions de dollars jusqu’en juin 2021 pour soutenir les réfugiés syriens et les communautés d’accueil. En Iraq, le Projet d’urgence d’opération pour le développement, d’un montant de 750 millions de dollars, a permis de reconstruire trois ponts indispensables sur le Tigre afin de revitaliser l’activité économique à Mossoul. Il a également permis de remettre en état plus de 400 kilomètres de routes et 25 autres ponts dans tout l’Iraq. Deux autres ponts cruciaux vont être reconstruits, dont l’un, qui permet de relier Mossoul et Dahu, est important pour le commerce. Malgré les difficultés sur le terrain, nous continuons d’aider les pouvoirs publics à dialoguer avec les citoyens grâce à la technologie, à la flexibilité dans la conception de projets et à l’innovation dans la mise en œuvre. 46 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Pleins feux : Accompagner les pays dans leur transition vers une reprise verte, résiliente et inclusive La Banque mondiale accompagne les pays de la région au sortir de la crise liée à la COVID‑19 dans leur transition vers une reprise verte, résiliente et inclusive. Les efforts portent sur la réduction des émissions, le renforcement de la résilience dans les secteurs clés, la transition vers des modes de transport et de mobilité plus durables et la diversification des sources d’énergie. Au Maroc, nous avons analysé les moyens de renforcer la résilience et l’inclusion dans les mesures de relance. Cette analyse a contribué à l’élaboration du Projet de programme de production verte pour les résultats, d’un montant de 250 millions de dollars, qui a pour objet d’accroître les possibilités d’emploi et de générer des revenus pour les jeunes dans les zones rurales, ainsi que d’améliorer l’efficacité, la résilience climatique et la préservation de l’environnement de la filière agroalimentaire. Le programme s’efforcera de développer le recours aux technologies numériques dans l’agriculture et de promouvoir des pratiques soucieuses du climat, ainsi que de renforcer les capacités de suivi et d’évaluation afin de mettre le Maroc sur la voie d’une croissance verte. En Égypte, nous aidons les pouvoirs publics à déployer de manière rationnelle et efficace la mobilité électrique : nous avons évalué l’état de l’« e‑mobilité » dans le pays et recensé des domaines d’intervention. Les enseignements tirés de notre analyse sont à la base du Projet sur la gestion de la pollution atmosphérique et le changement climatique dans la région du Grand Caire, financé à hauteur de 200 millions de dollars, qui vise à réduire les émissions de secteurs cruciaux au Caire et dans ses environs. Ce projet met l’accent sur la réduction des émissions émanant des véhicules, l’amélioration de la gestion des déchets solides et l’élaboration d’un programme efficace d’atténuation des effets sur le climat. Les initiatives prévues portent notamment sur les bus électriques qui sont déployés et exploités par la Cairo Transport Autorité. Nos conseils aident en outre les pouvoirs publics à renforcer leurs moyens de mesurer la valeur des émissions et des déchets ainsi qu’à évaluer leur incidence sur l’économie. En Cisjordanie et à Gaza, le programme du secteur de l’énergie illustre la façon dont nous appliquons l’approche‑programme à phases multiples dans des situations de fragilité. Il s’inscrit dans le droit fil de la stratégie d’assistance du Groupe de la Banque pour la Cisjordanie et Gaza et de la stratégie énergétique nationale de l’organisme palestinien chargé de l’énergie et des ressources naturelles. Le programme a pour but d’aider cet organisme à diversifier les sources d’énergie en privilégiant les énergies renouvelables, tout en renforçant la viabilité financière et opérationnelle. Il encouragera en outre la participation du secteur privé et augmentera la part des énergies renouvelables et des importations en provenance des pays voisins. LES RÉGIONS 47 TABLEAU 13 MOYEN‑ORIENT ET AFRIQUE DU NORD LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 279 333 396 Croissance démographique (% annuel) 1,8 1,8 1,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, dollars courants) 1 596 3 996 3 163 Croissance du PIB par habitant (% annuel) 4,4 3,4 (5,3) Population disposant de moins de 1,90 dollar par 10 7 27 jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes (années) 71 74 76 Espérance de vie à la naissance, hommes (années) 68 70 72 Émissions de dioxyde de carbone (mégatonnes) 792 1 253 1 471 Extrême pauvreté (% de la population disposant de 3,5 2 7 moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) Service de la dette en proportion des 13 6 11 exportations de biens et services Taux d’activité des femmes par rapport aux 24 26 25 hommes (%) (estimation modélisée de l’OIT) Emploi vulnérable, total (% de l’emploi total) 36 33 31 (estimation modélisée de l’OIT) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 45 29 24 pour 1 000 naissances vivantes Taux d’achèvement des études primaires 81 89 92 (% du groupe d’âge concerné) Utilisateurs d’Internet (% de la population) 1 21 60 Accès à l’électricité (% de la population) 90 95 97 Consommation d’énergie renouvelable 3 3 3 (% de la consommation énergétique finale totale) Personnes utilisant au moins des services 82 86 89 d’assainissement de base (% de la population) Personnes utilisant au moins des services d’eau 86 91 93 potable de base (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat Données les plus récentes entre 2015 et 2020 ; consulter le site http:/ a.  /data.worldbank.org pour les données actualisées. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/mena. 48 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE ASIE DU SUD L’Asie du Sud devrait enregistrer une croissance de 6,8 % en 2021 et 2022, après un recul historique de 5,4 % en 2020 en raison de la COVID‑19. L’Asie du Sud abrite près de deux tiers des nouvelles personnes ayant basculé dans l’extrême pauvreté — celles qui sont devenues pauvres ou n’ont pas pu échapper à la pauvreté en raison de la COVID‑19. Même avant la pandémie, entre 120 et 161 millions de personnes, soit environ 7 à 9 % de la population de la région, vivaient déjà dans l’extrême pauvreté. L’Asie du Sud est également très vulnérable face aux effets des catastrophes naturelles et du changement climatique. L’exclusion sociale accentue ces effets, les personnes pauvres, vulnérables et marginalisées étant exposées de manière disproportionnée aux aléas et disposant de beaucoup moins de ressources pour se remettre de ces chocs. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 21, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 10,9 milliards de dollars pour la région au titre de 56 opérations, dont 3,7 milliards de dollars d’engagements de la BIRD et 7,1 milliards de dollars d’engagements de l’IDA. Nous avons également fourni 82 services de conseil et de produits d’analyse à huit pays, représentant au total 47 millions de dollars ; des avis techniques ont été ainsi fournis sur des questions telles que la préparation aux pandémies et la vaccination, la gestion de la dette, la création d’emplois et la participation des femmes à la vie active, la lutte contre la pollution, la gestion des risques de catastrophes et la résilience climatique. En Asie du Sud, nous nous attachons à promouvoir une croissance inclusive et durable, l’investissement dans les ressources humaines et le renforcement de la résilience. Pour aider les pays à faire face à la crise de la COVID‑19, nous nous sommes particulièrement employés à aider à renforcer les systèmes de santé et de protection sociale, fournir des transferts monétaires et des ressources alimentaires aux personnes les plus vulnérables, assurer l’éducation des enfants, prêter soutien aux petites et moyennes entreprises, et créer et préserver des emplois. Nous avons également fourni 922 millions de dollars pour soutenir l’achat et le déploiement rapide de vaccins contre la COVID‑19 en Afghanistan, au Bangladesh, au Népal, au Pakistan et au Sri Lanka. Sauver des vies et les moyens de subsistance et protéger le capital humain Dès le début de la pandémie, la Banque a agi rapidement pour atténuer les pertes de capital humain et veiller à ce que les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables soient protégées des pires conséquences de la pandémie, en mettant en place de nouveaux projets et apportant des financements additionnels ou en réorientant des projets existants vers la protection sociale, l’éducation et la santé. Aux Maldives, nous avons engagé 22 millions de dollars de financement additionnel pour le Projet d’urgence d’aide au revenu afin de verser des subsides aux travailleurs et d’accroître la capacité des programmes de protection sociale à faire face aux situations d’urgence futures. Au Pakistan, nous avons fourni 200 millions de dollars pour accélérer les possibilités d’enseignement à distance pour les élèves, élargir l’accès à l’éducation grâce aux points d’accès Wifi gratuits, et faciliter la formation des enseignants et des administrateurs d’établissements scolaires, en particulier au sein de communautés défavorisées. Investir dans la population pour que la reprise profite à tous Nous appuyons les efforts déployés pour renforcer et développer les régimes de protection sociale et les systèmes de santé et pour les rendre plus équitables et plus inclusifs. En Inde, nous avons fourni 1,2 milliard de dollars pour soutenir des réformes qui amélioreront l’exécution des programmes de protection sociale et élargiront la couverture parmi les groupes TABLEAU 14 ASIE DU SUD ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 19‑21 ENGAGEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 19 EX. 20 EX. 21 EX. 19 EX. 20 EX. 21 BIRD 4 011 5 565 3 746 2 598 3 158 3 665 IDA 4 849 6 092 7 127 4 159 5 235 5 744 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2021 : 57,5 milliards de dollars. LES RÉGIONS 49 vulnérables, notamment les travailleurs informels et les migrants. Le Projet d’urgence de riposte à la pandémie de COVID‑19, doté d’un milliard de dollars, permet de renforcer les systèmes de santé du pays et de ses États, soutenant les mesures de prévention et de préparation et fournissant des services de santé publique essentiels. La COVID‑19 a en outre mis à nu la nécessité de faire face aux crises de manière plus efficace et d’accroître la résilience des ménages aux chocs futurs. Dans le cadre du Programme de protection sociale résiliente face aux crises, d’un montant de 600 millions de dollars, nous aidons le Pakistan à mettre en place un dispositif de protection sociale plus adaptable qui renforcera la résilience des ménages pauvres et vulnérables en temps de crise. Nous soutenons aussi les efforts visant à mieux coordonner les transferts monétaires pour la nutrition au profit des personnes les plus vulnérables et à mettre en œuvre l’action gouvernementale qui aidera à réintégrer les enfants dans le système scolaire. À Sri Lanka, le Projet d’urgence de riposte à la COVID‑19 et de préparation du système de santé contribue à renforcer l’unité des opérations d’urgence et le système de surveillance épidémiologique des maladies du pays ; il permet aussi d’adapter certains hôpitaux pour en faire des centres de lutte contre la pandémie et de renforcer le réseau de laboratoires scientifiques du pays. Créer des emplois et doper la croissance économique en vue d’une reprise résiliente Avec environ 1,5 million de personnes qui entrent chaque mois sur le marché du travail en Asie du Sud, la création d’emplois est essentielle pour un redressement résilient. Au Bangladesh, nous finançons une série de trois crédits à l’appui de la politique de développement pour un montant total de 750 millions de dollars destinés à soutenir les réformes gouvernementales visant à moderniser le cadre général des échanges et des investissements, à protéger les travailleurs et à renforcer leur résilience, et à améliorer l’accès des personnes vulnérables à l’emploi, tout particulièrement pendant la pandémie. Nous fournissons également 300 millions de dollars pour aider plus d’un million de personnes, en particulier les jeunes, les femmes et les personnes en situation de handicap, à perfectionner leurs compétences et à accéder au marché du travail. En Inde, nous fournissons des liquidités et octroyons des crédits aux petites et moyennes entreprises, qui emploient plus de 150 millions de personnes, en vue de protéger les emplois et d’encourager un financement plus efficace et plus inclusif de ces entreprises à l’avenir. Au Népal, nous avons fourni 80 millions de dollars pour stimuler le secteur agricole en renforçant les liaisons vers les marchés ruraux et en promouvant l’esprit d’entreprise. La création d’emplois occupe par ailleurs une place centrale dans notre nouveau cadre de partenariat avec le Bhoutan. Nous accompagnons également les pays dans la mise en œuvre de réformes visant à améliorer leur situation budgétaire et leur secteur privé. Au Pakistan, nous aidons à renforcer la gestion des finances publiques et de la dette, la viabilité financière du secteur de l’électricité et le climat d’investissement. Au Népal, une opération de 200 millions de dollars aide à stabiliser le secteur financier, à mettre au point diverses solutions financières et à accroître l’accès des petites et moyennes entreprises aux services financiers. FIGURE 7 ASIE DU SUD PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 21 PART DU TOTAL DE 10,9 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement Agriculture, pêche et gestion des déchets 13 % 6% et foresterie Transports 2% 17 % Éducation Protection sociale 15 % Énergie et industries 8% extractives 4% Secteur nancier Administration publique 17 % 9% Santé Technologies de l’information et de la communication 1% 8% Industrie, commerce et services 50 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Prendre en compte les risques climatiques en vue d’une reprise verte L’Asie du Sud est très vulnérable aux aléas climatiques. Environ 800 millions de personnes, soit 44 % de la population de la région, vivent dans des zones qui deviendront des foyers de vulnérabilité climatique modérée ou sévère à l’horizon 2050 si aucune mesure draconienne n’est prise. Pour nous attaquer à ce défi pressant, dans le droit fil du nouveau Plan d’action sur le changement climatique du Groupe de la Banque mondiale, nous accélérons nos actions pour la construction d’un avenir plus vert, sobre en émissions de carbone et résilient face au changement climatique, qui s’articulent autour de cinq grandes priorités : la transition énergétique, les systèmes alimentaires et agricoles, le développement urbain, les régimes de protection sociale et les infrastructures adaptés au climat, ainsi qu’un système financier et des politiques budgétaires qui tiennent compte des perspectives et des risques liés au climat. Nous aidons les pays à mettre en œuvre des solutions fondées sur les énergies renouvelables et à mobiliser les investissements du secteur privé. Au Pakistan, un projet de 550 millions de dollars appuie la transition du pays vers des ressources renouvelables afin de réduire la dépendance aux importations de combustibles fossiles et de diminuer les coûts de production d’électricité. Aux Maldives, nous avons mobilisé 42 millions de dollars pour des solutions d’énergie solaire en vue de réduire l’utilisation des combustibles fossiles dans le pays. Promouvoir l’intégration et la coopération régionales L’Asie du Sud est l’une des régions les moins intégrées sur le plan économique. Nous travaillons avec les pays à la mise au point de solutions transfrontalières à des problèmes communs, au renforcement des institutions régionales, à l’amélioration des infrastructures et de la connectivité, à la promotion de la politique commerciale et au renforcement de la résilience face au changement climatique et aux catastrophes. Dans notre rapport intitulé Connecting to Thrive, nous analysons les obstacles à l’intégration régionale dans le secteur des transports. Il en ressort que le Bangladesh et l’Inde pourraient augmenter leur PIB de près de 17 % et 8 %, respectivement s’ils amélioraient les liaisons de transports. L’Asie du Sud affiche les niveaux les plus élevés au monde de mise en décharge à ciel ouvert de plastiques et de déchets. En partenariat avec le Programme de coopération dans le domaine de l’environnement pour l’Asie du Sud et Parley for the Oceans, nous soutenons le projet Rivières et mers sans plastique en Asie du Sud, qui vise à réduire la pollution marine par le plastique et à faire décoller l’innovation pour réinventer la production et l’utilisation de plastiques. LES RÉGIONS 51 Pleins feux : Bangladesh : répondre aux besoins des Rohingyas et des communautés qui les accueillent Depuis 2017, le Bangladesh a accueilli plus d’un million de Rohingyas qui ont fui les violences au Myanmar. Un afflux de personnes qui a exercé une très forte pression sur les infrastructures locales et mis à rude épreuve la fourniture de services à Cox’s Bazar, l’un des districts les plus pauvres du Bangladesh. Nous continuons d’aider le gouvernement à fournir une assistance, en coordination avec des organisations humanitaires, des partenaires de développement et des organisations non gouvernementales. Nous avons mobilisé 590 millions de dollars en dons pour le Bangladesh, dont 492 millions de dollars versés par le Sous‑guichet régional pour l’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil établi au titre d’IDA‑18 ainsi que le concours du Canada, pour cinq projets visant à répondre aux besoins des Rohingyas, jusqu’à leur retour sans risque, librement consenti et en toute dignité au Myanmar, et des communautés qui les accueillent, notamment en matière de santé, d’éducation, de filets de protection sociale et de fourniture de services de base. Nos travaux de recherche aident à éclairer le dialogue sur les actions à mener par les pouvoirs publics, à soutenir les priorités de développement et à mettre en application les enseignements tirés. Grâce à un financement additionnel de 50 millions de dollars destiné à un projet d’appui au secteur de la santé, nous aidons à fournir des services de santé et de nutrition aux femmes et aux enfants dans les camps de Rohyngias, ainsi qu’un appui aux soins de santé procréative et à la planification familiale. Le projet a été ajusté pour contribuer à la lutte contre la COVID‑19 dans les camps ; il a permis de doter les unités d’isolement et de traitement de laboratoires et d’installations radiologiques et de les approvisionner en oxygène, et de fournir plus de 200 lits pour les patients atteints de la COVID‑19, dont 50 lits pour les femmes enceintes. Une autre intervention de 150 millions de dollars permet d’élargir l’accès à la santé, à la nutrition et à la planification familiale et de prévenir les violences sexistes pour près de 4 millions de personnes, dont les Rohingyas et les membres des communautés qui les accueillent ; dans les camps, cette intervention appuie la prise en charge psychosociale, la couverture vaccinale, le dépistage et le traitement de la tuberculose, ainsi que les services de nutrition. Une opération de 25 millions de dollars en faveur de l’éducation permet d’apporter un soutien pédagogique et psychosocial à 350 000 enfants et jeunes rohingyas. La continuité des services a été assurée dans le contexte des confinements liés à la COVID‑19, grâce à la formation à l’enseignement à domicile pour les parents et les personnes qui s’occupent des enfants. Le projet aide également les jeunes des communautés d’accueil à avoir accès à une formation professionnelle. Par ailleurs, dans le cadre du programme national de protection sociale, un don de 100 millions de dollars permet de fournir des moyens de subsistance et d’apporter un complément de revenu à 40 000 ménages pauvres et vulnérables dans les communautés d’accueil, tout en contribuant à élargir la couverture sociale à 85 000 ménages rohingyas. En outre, des dons d’un montant total de 265 millions de dollars aident à renforcer les infrastructures et à améliorer la résilience des communautés. Les efforts déployés permettront de toucher plus de 780 000 personnes, dont 140 000 issues des communautés d’accueil. Quelque 366 000 personnes pourront avoir accès à de meilleures sources d’eau et de meilleurs réseaux d’assainissement, grâce à la modernisation des infrastructures et à l’installation de toilettes domestiques et communautaires à Cox’s Bazar. Le projet permettra aussi de construire des abris multifonctionnels en cas de catastrophe, des routes d’évacuation résilientes face au changement climatique et des lampadaires solaires, ainsi que de renforcer la capacité du gouvernement à intervenir dans les situations d’urgence. 52 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE TABLEAU 15 ASIE DU SUD LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 1 391 1 639 1 857 Croissance démographique (% annuel) 1,9 1,4 1,1 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, dollars courants) 445 1 147 1 821 Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,1 6,2 (7,6) Population disposant de moins de 1,90 dollar par 577b 425 262 jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes (années) 64 68 71 Espérance de vie à la naissance, hommes 62 66 68 (années) Émissions de dioxyde de carbone (mégatonnes) 1 076 1 884 2 770 Extrême pauvreté (% de la population disposant de 40b 26 15,2 moins de 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) Service de la dette en proportion des 15 3 5 exportations de biens et services Taux d’activité des femmes par rapport aux 36 33 31 hommes (%) (estimation modélisée de l’OIT) Emploi vulnérable, total (% de l’emploi total) 80 78 69 (estimation modélisée de l’OIT) Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 93 62 40 pour 1 000 naissances vivantes Taux d’achèvement des études primaires 69 87 90 (% du groupe d’âge concerné) Utilisateurs d’Internet (% de la population) 0 7 20 Accès à l’électricité (% de la population) 57 73 94 Consommation d’énergie renouvelable 53 42 38 (% de la consommation énergétique finale totale) Personnes utilisant au moins des services 20 43 59 d’assainissement de base (% de la population) Personnes utilisant au moins des services d’eau 80 87 92 potable de base (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. a. Données les plus récentes entre 2014 et 2020 ; consulter le site http://data.worldbank.org pour les données actualisées. b. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/sar. LES RÉGIONS 53 54 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Soutenir la riposte à la crise et la reprise des pays La Banque mondiale aide les pays à progresser en direction de leurs objectifs de développement et à protéger les gains durement acquis dans ce domaine en les faisant bénéficier de sa palette unique de financements et de compétences spécialisées, ainsi que de son pouvoir de rassemblement. Nos projets sont confortés par nos produits de savoir, qui permettent aux pays de concevoir en connaissance de cause des solutions à leurs problèmes de développement les plus pressants. Ces produits comprennent, notamment, nos services de conseil remboursables, que peuvent solliciter tous les pays membres, quel que soit leur niveau de revenu, de même que les organisations non gouvernementales à but non lucratif et d’autres institutions multilatérales. Nous organisons et diffusons des données sur le développement dans le but de suivre les progrès en direction de nos objectifs, et nous nous employons à réduire le manque de données essentielles qui pourraient apporter des éléments d’information à la formulation de politiques publiques et de réformes. Notre expérience sur le terrain est de portée nationale, régionale et sectorielle, ce qui nous permet d’appliquer les leçons tirées de notre expérience et les meilleures pratiques dans le cadre des activités que nous poursuivons dans le monde entier. Enfin, parce que nous sommes un partenaire de confiance et un centre de connaissances d’envergure mondiale, nous sommes bien placés pour piloter le programme de développement mondial. Notre riposte à la pandémie de COVID‑19 offre un exemple de la manière dont nous mobilisons ces atouts pour fournir un appui aux pays en temps de crise. Nos produits de savoir ont permis d’évaluer les répercussions de vaste portée de la pandémie — notamment l’aggravation de l’extrême pauvreté, les effets disproportionnés de la crise sur les femmes, la montée de l’insécurité alimentaire et la contraction des envois de fonds — et ont fourni des informations qui ont permis de prendre des mesures concrètes. Nous nous sommes entretenus avec les parties prenantes pour faire face aux problèmes les plus pressants provoqués par la pandémie, comme la viabilité de la dette, la perte des apprentissages, la protection sociale et les besoins sanitaires des pays, et nous avons accordé des financements de 4,4 milliards de dollars ainsi qu’une assistance technique durant l’exercice 21 pour aider 513 pays à se procurer et à distribuer des vaccins, des outils de test et des traitements. Nous avons de surcroît entrepris d’établir les bases d’une reprise à long terme, en proposant des approches éclairées pour aider les pays à construire des villes plus durables, investir dans des infrastructures résilientes, se préparer à des catastrophes naturelles et s’adapter à de rapides changements climatiques. Ces travaux suivent, dans l’ensemble, les quatre axes de l’approche adoptée par le Groupe de la Banque pour faire face à la crise de la COVID‑19 : sauver des vies ; protéger les populations pauvres et les plus vulnérables ; assurer une croissance durable des entreprises et la création d’emplois ; et renforcer les politiques publiques, les institutions et les investissements pour reconstruire en mieux. En tirant parti de nos avantages comparatifs — notre profonde connaissance des contextes nationaux et l’envergure mondiale de notre action, notre panoplie de mécanismes de financement souples, une grande expertise multisectorielle et un très vaste pouvoir de rassemblement — nous montons une riposte exceptionnelle et sans précédent à la pandémie, dans le but d’aider les pays à sortir de la crise pour s’orienter vers une reprise verte, résiliente et inclusive. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 55 Suivre les répercussions de la pandémie sur les populations pauvres Durant cette année sans précédent, nous nous sommes résolument attachés à remédier aux répercussions de la COVID‑19 sur les populations les plus pauvres du monde, à mesurer les changements provoqués par cette pandémie extraordinaire, et à mettre en relief les risques posés par le ralentissement économique, notamment l’augmentation des niveaux de pauvreté et des inégalités. La Banque a commencé à mener des enquêtes très fréquentes par téléphone peu après le déclenchement de la pandémie, dans le but d’évaluer les effets de cette dernière et de recueillir des informations utiles à la prise de décisions. Elle poursuit à présent ces enquêtes dans plus d’une centaine de pays, et met à disposition de nombreux résultats dans un tableau de suivi harmonisé qui permet d’effectuer des comparaisons internationales. L’analyse de ces résultats montre que tous les pays ont souffert de la pandémie, mais que ce sont les populations pauvres et vulnérables qui ont été les plus touchées. Les femmes, les jeunes, et les travailleurs moins instruits — groupes déjà défavorisés sur le marché du travail — se sont révélés plus susceptibles de perdre leur emploi à court terme. Ce risque est plus élevé de 11 points de pourcentage pour les femmes que pour les hommes, et un écart similaire existe entre les travailleurs titulaires d’un diplôme universitaire et les personnes ayant, au mieux, achevé des études primaires. Les travailleurs jeunes et âgés ont également considérablement souffert des répercussions de la pandémie sur l’emploi. Selon notre Rapport 2020 sur la pauvreté et la prospérité partagée : revers de fortune, l’extrême pauvreté a augmenté pour la première fois en 20 ans — et les effets de la COVID‑19, conjugués à ceux des changements climatiques et des conflits, devraient entraver les progrès en direction de l’élimination de la pauvreté. Ce rapport, qui utilise de nouvelles données produites par les enquêtes de première ligne et des simulations économiques, montre que les pertes d’emploi et les privations résultant de la pandémie dans le monde entier ont durement frappé des groupes de population, qui étaient déjà pauvres et vulnérables, tout en créant des millions de « nouveaux pauvres » — personnes tombées dans la pauvreté par suite de la COVID‑19, et qui sont plus susceptibles d’être des résidents de zones urbaines et plus instruits, et de travailler dans l’économie informelle. Le rapport recommande d’adopter une approche suivant deux axes complémentaires pour apporter une riposte immédiate efficace à la crise urgente, tout en continuant de s’attaquer aux problèmes de développement fondamentaux comme les conflits et le changement climatique. 56 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Sauver des vies Faire face à une crise sanitaire mondiale sans précédent Depuis le début de la pandémie, nous nous employons à sauver des vies et à promouvoir la reprise mondiale. Durant l’exercice 21, nous avons élargi notre riposte à la COVID‑19 — qui profite à plus d’une centaine de pays — et nous avons mis à disposition 20 milliards de dollars sur une période de 24 mois pour aider les pays pauvres à acheter et à distribuer des vaccins, des outils de test et des traitements, et à renforcer leurs systèmes de santé. Nous avons approuvé la première opération financée par la Banque à l’appui de la distribution de vaccins en janvier 2021 et, à la fin de l’exercice 21, nous avions engagé plus de 4,4 milliards de dollars en faveur de 53 pays. Ces financements couvrent la fourniture d’un appui aux chaînes du froid nécessaires aux vaccins, à la formation d’agents sanitaires, à l’amélioration des systèmes de données et d’information et à la poursuite de campagnes de sensibilisation pour promouvoir l’acceptation du vaccin. Nous collaborons avec une large gamme de partenaires mondiaux — notamment la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, Gavi, le Fonds mondial, l’OMS et l’UNICEF — pour assurer un accès équitable aux vaccins contre la COVID‑19 et aider les pays en développement à préparer leur distribution. Nous soutenons des efforts multilatéraux, comme le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID‑19 (Accélérateur ACT) et le Mécanisme COVAX, l’axe de travail « vaccins » du Dispositif, pour accélérer la formulation et la production d’outils de test, de traitements et de vaccins contre la COVID‑19, et un accès équitable à ces derniers. Et en juin 2021, le Groupe de la Banque a réuni une équipe spéciale représentant le FMI, l’OMC et l’OMS pour œuvrer à l’avancement de la livraison des vaccins, traitements et outils de diagnostic relatifs à la COVID‑19 aux pays en développement. Ces efforts englobent une base de données mondiale et des tableaux de suivi nationaux pour surveiller les insuffisances et soutenir des progrès plus rapides et plus ciblés. Notre rapport d’évaluation de l’état de préparation des pays par rapport aux vaccins contre la COVID‑19, intitulé Assessing Country Readiness for COVID‑19 Vaccines, présente de manière détaillée les principales conclusions des évaluations de l’état de préparation de plus de 140 pays à faible revenu et à revenu intermédiaire réalisées conjointement avec les autorités publiques et des organisations partenaires. La pandémie a aussi perturbé la fourniture de services de santé essentiels et menace d’éliminer des gains durement acquis dans le domaine de la santé et du capital humain. De nombreuses maladies non transmissibles et évitables n’ont pas été traitées par suite de l’envolée de la demande de soins intensifs et de la pénurie de lits d’hôpitaux, d’outils de test, de matériels médicaux et d’équipements de protection personnelle. Pourtant, des services de soins de santé primaires sont essentiels à la prévention, la détection et la prise en charge des maladies, ainsi qu’à la promotion de la santé. Un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé Walking the Talk: Reimagining Primary Health Care after COVID‑19, montre que des soins de santé primaires bien pensés peuvent aider à aplanir la courbe en période de crise sanitaire comme celle liée à la COVID‑19, grâce à la surveillance, aux tests et à la recherche des contacts, à la sensibilisation des populations et à la couverture vaccinale. Pour faire en sorte que des services de santé de qualité et d’un coût abordable soient assurés pour tous les membres de la population — quelle que soit leur capacité contributive — nous aidons les pays à travailler à la mise en place de la couverture sanitaire universelle. Ce dispositif peut aider à réduire les risques financiers associés à la maladie et à améliorer l’équité. Nous aidons également les pays à faire face au vieillissement de leur population et à la charge croissante des maladies non transmissibles. Nous aidons aussi les pays à prévenir des pandémies en renforçant les systèmes de santé vétérinaires et humains, et en resserrant les liens entre ces derniers. Il est essentiel d’améliorer la préparation aux pandémies, notamment grâce à des efforts de surveillance et de suivi, pour surmonter la COVID‑19 et se préparer à de nouvelles flambées de maladies. Forts des enseignements tirés des flambées d’Ebola en 2014 et en 2015 en Afrique de l’Ouest, nous avons accru les financements de l’IDA au titre du Programme de renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale dans le but de mieux préparer la région. Nous soutenons également d’autres centres d’excellences régionaux, tels que les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, au projet de mise en réseau des laboratoires de santé publique d’Afrique de l’Est et à l’Organisation ouest‑africaine de la santé. Le Programme de préparation et d’intervention sanitaires d’urgence, mis en place durant l’exercice 21, complète nos efforts et procure des ressources supplémentaires à l’appui de la lutte contre la COVID‑19 et d’autres situations d’urgence sanitaires, et aide les pays à SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 57 Comprendre la COVID‑19 au moyen de données et de la recherche Notre site Web sur le coronavirus donne librement accès à des données pertinentes sur la COVID‑19 et, notamment, à un tableau de suivi regroupant des données mondiales en temps réel, ainsi que des indicateurs pertinents comme la capacité des systèmes de santé et l’accès à des dispositifs de lavage des mains de base. Conformément à l’engagement que nous avons pris d’assurer un libre accès à nos informations, le site Web permet aux utilisateurs, y compris les développeurs, de consulter nos données par l’intermédiaire d’interfaces de programmation d’applications (API). Nos travaux de recherche recensent les coûts de la pandémie de COVID‑19, ainsi que les politiques visant à protéger les populations de ses répercussions les plus graves. Ils examinent les effets sans précédent observés dans les domaines de la santé, de l’extrême pauvreté, des entreprises et des inégalités. Nous analysons également les mesures qui ont aidé les pays à amortir les chocs les plus durs, comme les programmes de protection sociale et l’appui ciblé fourni au secteur financier pour maintenir les entreprises à flot. mieux se préparer à des flambées de maladies. Il octroie des financements rapides ayant un effet de catalyse en amont aux pays les plus vulnérables, dont certains n’ont pas accès aux financements habituels de la Banque. En fin juin 2021, le Programme avait attribué 10 dons au titre de la préparation aux situations d’urgence sanitaires et 19 dons au titre d’interventions d’urgence sanitaires, pour un montant total de 86 millions de dollars. Le Mécanisme de financement mondial est un partenariat hébergé à la Banque, qui a pour mission de veiller à ce que toutes les femmes, tous les enfants et tous les adolescents — groupes de population qui ont été touchés de manière disproportionnée par les répercussions sanitaires de la pandémie — puissent survivre et prospérer. À l’échelle des 36 pays partenaires du Mécanisme, nous avons constaté une réduction pouvant atteindre 25 % de la couverture des interventions sanitaires vitales dans des domaines comme la vaccination des enfants, la santé sexuelle et reproductive, et les soins maternels. Le Mécanisme aide également les pays à surveiller les perturbations, renforcer les chaînes d’approvisionnement en médicaments et en matériels essentiels, apporter un appui aux agents de santé communautaires et accroître l’échelle des innovations au niveau de la prestation de services et des programmes de transferts monétaires. Au Libéria, il a adapté son financement actuel de manière à renforcer la capacité des agents sanitaires de première ligne, à remédier à la faiblesse de la demande de services de santé et à ajuster les programmes en vigueur pour répondre aux besoins engendrés par la COVID‑19. Le Mécanisme aide également à veiller à ce que les efforts de relance inclusifs prennent en compte l’équité entre les femmes et les hommes. Protéger les gains en capital humain et améliorer les résultats Le capital humain s’entend de l’état de santé, des connaissances, des capacités, des compétences et de la résilience accumulés par une personne tout au long de sa vie en vue de réaliser son potentiel. Le Projet sur le capital humain s’emploie à améliorer les résultats dans différents secteurs pour permettre à tous les enfants d’être bien nourris et désireux d’apprendre, d’acquérir des connaissances réelles à l’école et d’arriver sur le marché du travail, à l’âge adulte, en bonne santé, dotés de compétences et productifs. Nous poursuivons ces objectifs en collectant des données, en effectuant des mesures, en procédant à des analyses et en agissant en étroite collaboration au niveau des pays et à l’échelle mondiale. La crise de la COVID‑19 menace toutefois les gains acquis dans le domaine du capital humain durant toute une décennie. Une centaine de millions de personnes de plus ont sombré dans l’extrême pauvreté en 2020 ; les enfants de cette génération pourraient perdre jusqu’à 10 000 milliards de dollars par rapport aux revenus qu’ils auraient pu dégager tout au long de leur vie. Cette crise montre à quel point il est impératif d’investir dans le développement humain, et notamment d’assurer une couverture sanitaire universelle de qualité et de se préparer à des pandémies, de mettre en place un système d’éducation inclusif capable d’assurer une instruction à distance, de veiller à garantir aux femmes et aux filles un traitement équitable, d’élargir la couverture des dispositifs de protection sociale, de promouvoir la productivité tout au long de la vie et de formuler des programmes et des politiques adaptables. Les personnes en bonne santé, bien nourries et instruites, ayant fait des économies et jouissant de filets de protection sociale sont mieux en mesure de surmonter les chocs. 58 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE La mise à jour de 2020 de l’Indice de capital humain établit une base de référence pour apprécier les résultats obtenus sur le plan du capital humain jusqu’avant la pandémie. Elle inclut une nouvelle mesure de l’utilisation de ce capital qui fait le lien entre les dotations et la productivité. Elle présente de nouveaux programmes comme le lancement de l’Initiative pour une longue vie en bonne santé qui vise à améliorer l’état de santé des personnes âgées. Cette édition met aussi à jour les indicateurs de prestation de services qui mesurent l’accès aux services de santé et d’éducation, ainsi que leur qualité, afin d’aider les pays à déterminer les insuffisances, à prendre des mesures et à accélérer le rythme des progrès, y compris au niveau infranational. La Banque s’est aussi dotée d’outils d’analyse plurisectorielle, tels que les examens du capital humain et les examens institutionnels et des dépenses publiques au titre du capital humain, pour aider les autorités publiques à suivre les investissements en ce domaine ainsi que leurs résultats. Nous avons également aidé les autorités publiques à donner la priorité aux dépenses axées sur le capital humain ; le document d’orientation intitulé Investing in Human Capital for a Resilient Recovery: The Role of Public Finance, que nous avons publié en avril 2021 pour expliquer le rôle des finances publiques à l’appui d’investissements dans le capital humain propices à une reprise résiliente, décrit des dépenses adéquates, efficientes et durables dans un contexte d’austérité budgétaire. Nos partenariats favorisent la collaboration et le partage des savoirs dans le but d’améliorer le capital humain. Le réseau des points focaux nationaux du Projet sur le capital humain permet aux responsables de l’action publique du monde entier de partager leurs expériences et les leçons qu’ils en ont tirées. Nous avons également organisé des conclaves avec les ministres des Finances durant les Assemblées annuelles et les Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, auxquels ont participé des représentants de 81 pays représentant toutes les catégories de revenu. En mars 2021, le premier Forum mondial du Projet sur le capital humain a réuni de hauts responsables gouvernementaux de 69 pays pour examiner comment investir dans la population durant la pandémie, repenser la prestation de services et mobiliser des financements afin d’accélérer la reprise. Nous avons également collaboré avec des champions à l’échelle mondiale et avec d’autres parties prenantes essentielles dans le but de promouvoir l’adoption de mesures portant sur les priorités du capital humain. Nous forgeons des partenariats au titre du mécanisme de financement de notre Programme‑cadre sur le capital humain pour encourager la poursuite d’initiatives catalytiques et plurisectorielles et obtenir ainsi de meilleurs résultats. Le replacement de la personne au cœur du développement aidera les pays à relancer et à conforter les progrès en matière de capital humain et à assurer un développement vert, résilient et inclusif. Le capital humain est un thème particulier de la vingtième reconstitution des ressources de l’IDA (IDA‑20), retenu pour accompagner les pays pauvres à se remettre de la pandémie de COVID‑19. Il est aussi un élément fondamental de nos diagnostics‑pays systémiques et de nos cadres de partenariat avec les pays. Nous avons mis en place nos plans pour le capital humain dans les régions de l’Afrique subsaharienne, du Moyen‑Orient et Afrique du Nord, et de l’Asie du Sud afin d’appuyer la poursuite de progrès dans de multiples secteurs. Assurer la sécurité de l’eau pour tous L’insécurité dans le domaine de l’eau est due aux disparités qui caractérisent l’accès à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement, à la rapidité de l’urbanisation et de la croissance démographique, à la pollution, aux répercussions des phénomènes climatiques, et à des modes de croissance gourmands en eau. La pandémie de COVID‑19 n’a fait que mettre en relief l’importance des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène gérés de manière sécurisée pour protéger la santé publique. La Banque collabore avec les pays et ses partenaires pour apporter une riposte d’urgence à la COVID‑19, soutenir la reprise économique et reconstruire en mieux, tout en encourageant une utilisation durable des ressources en eau. Elle vise à créer un monde dans lequel l’accès à l’eau est garanti à tous, et à promouvoir une croissance durable pour la planète et ses habitants et, à cette fin, elle a réalisé des investissements à hauteur de plus de 26 milliards de dollars au titre de 162 projets. Nous nous employons à améliorer la gestion des ressources, à faciliter un accès universel à l’eau et à l’assainissement et à optimiser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture. Nous appuyons également des systèmes mieux à même de résister à des phénomènes climatiques extrêmes et luttons contre la fragilité dans les pays souffrant de stress hydrique, SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 59 L’Atlas 2020 des objectifs de développement durable, qui est la troisième édition de cette série, examine les différents moyens pouvant être retenus pour réaliser des progrès en direction des Objectifs de développement durable (ODD). Il guide les lecteurs en leur permettant d’examiner les objectifs au moyen de récits interactifs et de représentations graphiques, souligne certaines cibles et évolutions pour chaque objectif et fournit des explications sur la manière dont certains des objectifs sont mesurés. L’édition de cette année illustre également les répercussions de la crise de la COVID‑19, en présentant les nouvelles projections de la Banque, les résultats d’enquêtes téléphoniques et d’études d’impact et des observations recueillies sur le terrain. L’Atlas examine l’effet de la pandémie sur la pauvreté mondiale et présente différents scénarios, allant de la période actuelle jusqu’à 2030. Il fait également ressortir les répercussions de la pandémie sur les populations les plus vulnérables, ses effets sur l’éducation et sur les envois de fonds. de manière à accroître leur résilience. Au Viet Nam, un programme d’approvisionnement en eau et d’assainissement en zone rurale a permis à près de 2 millions de personnes de plus de bénéficier de ces services. Au Brésil, l’appui que nous avons fourni à la principale société d’utilité publique a permis d’élargir l’accès des habitants des zones périurbaines de São Paulo. Au Nigéria, nous aidons à améliorer les technologies, les institutions et les chaînes de valeur afin de permettre à un million d’agriculteurs de plus de bénéficier de services d’irrigation. Au Kosovo, notre appui au programme intégré de sécurité hydrique du pays, qui comprend une composante d’intervention d’urgence liée à la COVID‑19, couvre la résilience à long terme des infrastructures, des institutions et de l’économie. Le monde est confronté à une grave crise de l’eau, et la demande d’eau douce est fréquemment supérieure à l’offre disponible. La variabilité des ressources en eau — due aussi bien à des périodes de sécheresse qu’à des inondations — s’accentue, et le changement climatique ne fait qu’exacerber les difficultés rencontrées. La Banque transforme les approches suivies pour assurer la sécurité de l’eau en améliorant les infrastructures, en encourageant l’adoption de solutions fondées sur la nature pour assurer des services essentiels, et en donnant aux institutions les moyens d’agir. Au Kenya, nous aidons à formuler des plans pour les bassins fluviaux, à renforcer les capacités de délivrance de permis d’utilisation d’eau, et à améliorer les infrastructures d’irrigation et de protection contre les inondations en mettant en place de vastes installations de stockage d’eau et en accroissant l’efficience des services d’utilité publique en aval. En Argentine, les travaux que nous avons réalisés par l’intermédiaire du Projet d’assainissement de la rivière Matanza Riachuelo permettent à quelque 6 millions de personnes d’avoir accès à des services d’assainissement et de traitement des eaux usées. Le Partenariat mondial pour la sécurité hydrique et l’assainissement, fonds fiduciaire établi en 2017 et alimenté par différents bailleurs, aide les pays à renforcer leurs capacités et leurs institutions, ainsi que les infrastructures dont ils ont besoin pour assurer aux générations actuelles et futures un approvisionnement suffisant en eau, en aliments et en énergie. Le partenariat public‑privé‑société civile, 2030 Water Resources Group, a entrepris de constituer 60 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE une équipe spéciale d’envergure mondiale pour financer le secteur de l’eau : il privilégie la mise en place de services d’utilité collective résilients, le recours à de nouvelles technologies pour mieux gérer les ressources en eau et la fourniture aux prestataires des moyens requis pour assurer leurs services de manière plus efficiente et s’adapter en cas de crise. Protéger la sécurité alimentaire et promouvoir des systèmes alimentaires durables Le problème de la faim s’aggrave partout dans le monde depuis 2014, par suite de conflits, du changement climatique, de maladies et de flambées de ravageurs. Les répercussions économiques de la COVID‑19 et les mesures prises pour lutter contre la pandémie, ainsi que la hausse des prix mondiaux des aliments n’ont fait que rendre ces derniers encore moins à la portée des populations les plus pauvres. En 2020, entre 720 et 811 millions de personnes ont été confrontées à la famine — jusqu’à 161 millions de personnes de plus qu’en 2019 — et plus de 2 milliards de personnes n’ont pas eu accès à de la nourriture saine, nutritive et en quantité suffisante. Durant l’exercice 21, nous avons collaboré avec nos partenaires pour lutter contre une insécurité alimentaire grandissante en suivant étroitement l’évolution des prix alimentaires et les restrictions à l’exportation et en encourageant l’adoption d’un plus grand nombre de mesures financières et stratégiques pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous avons organisé des tables rondes avec les ministres des Finances et du Développement lors des Assemblées annuelles et des Réunions de printemps et avons fait prendre mieux conscience des crises simultanées qui nuisent aux moyens de subsistance, à la nutrition, aux ressources naturelles et à la stabilité politique. Il est possible d’apporter un secours immédiat aux familles vulnérables en poursuivant des programmes adaptables de protection sociale et de distribution d’aliments, mais aussi d’améliorer les perspectives à long terme en investissant dans des chaînes d’approvisionnement plus résilientes. En Angola, nous avons aidé des coopératives d’agriculteurs et de petites entreprises agricoles à développer et améliorer leurs opérations de manière à répondre aux besoins des populations locales. Au Guatemala, nous apportons un appui à de petites et moyennes entreprises sous forme de secours d’urgence, et nous perfectionnons leurs processus de production dans une optique à plus long terme en procédant à des investissements dans l’amélioration des pratiques après les récoltes et de l’entreposage de ces dernières de manière à réduire les pertes de denrées alimentaires. En Haïti, nous avons mobilisé des financements d’urgence pour aider les exploitations familiales à acheter des semences, des engrais et autres intrants nécessaires pour les deux prochaines campagnes. En Inde, nous avons cofinancé des groupes d’entraide qui gèrent des cuisines communautaires et fournissent des aliments et un appui aux populations vulnérables. Au Nigéria, nous aidons à élargir l’accès à des transferts sociaux, à améliorer la sécurité alimentaire des ménages pauvres et vulnérables et à mieux relier les agriculteurs et les marchés de manière à prévenir des perturbations et des pertes d’emploi au niveau des chaînes d’approvisionnement agricoles. Nous collaborons avec les autorités publiques à la mise en place de systèmes alimentaires robustes et durables pouvant produire de meilleurs résultats sur le plan de la santé, contribuer à la croissance économique et mieux résister au changement climatique. À cette fin, nous procédons notamment à des investissements dans les infrastructures pour accroître l’efficience et la viabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire et nous encourageons les pays à prendre des mesures qui amélioreront les perspectives à long terme de leurs systèmes alimentaires. Nous aidons des pays comme l’Inde et le Kenya à financer des plateformes numériques grâce auxquelles les agriculteurs peuvent obtenir accès aux marchés, réduire les gaspillages et adopter des pratiques intelligentes sur le plan climatique. Nous encourageons également les pays à adopter l’approche « une seule santé » qui met en relief le lien entre la santé des êtres humains, celle des animaux et celle de la planète, et promeut des investissements dans la prévention des maladies zoonotiques et la préparation à ces dernières. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 61 Protéger les populations les plus pauvres et les plus vulnérables Remédier à la crise mondiale des apprentissages et prévenir les pertes en ce domaine Le monde était déjà en proie, avant la pandémie, à une crise des apprentissages : près de 260 millions d’enfants et de jeunes n’étaient pas scolarisés et, dans les pays en développement, 53 % de tous les enfants de 10 ans ne pouvaient pas écrire et comprendre un texte simple. Ce dernier critère est un indicateur de ce que nous qualifions de pauvreté des apprentissages. Les fermetures d’écoles prolongées et la récession économique provoquées par la COVID‑19 ont encore aggravé cette crise. En avril 2020, période à laquelle le nombre de fermetures d’établissements scolaires était le plus élevé, 94 % des élèves n’allaient pas à l’école. Selon nos estimations, le taux de pauvreté des apprentissages dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire pourrait à présent atteindre 63 %, et les enfants souffrant de ces pertes d’apprentissage pourraient devoir renoncer, sur l’ensemble de leur vie active, à des revenus d’un montant global de 16 000 milliards de dollars — soit près de 10 % du PIB mondial — par suite de la pandémie. L’appui que nous fournissons aux pays couvre l’intégralité du cycle d’apprentissage, de manière à contribuer à l’établissement de systèmes éducatifs résilients, équitables et inclusifs, garantissant l’éducation de tous, y compris pendant la crise de la COVID‑19. Nous sommes la plus importante source de financement extérieur de l’éducation dans les pays en développement ; durant l’exercice 21, nous avons engagé 6,3 milliards de dollars au titre de 60 nouveaux projets d’éducation, dont 697 millions de dollars sous forme de dons au Partenariat mondial pour l’éducation (PME) et 47 millions de dollars affectés à d’autres fonds fiduciaires. Nous sommes toujours le principal agent partenaire des financements accordés aux pays à faible revenu par le Partenariat mondial de l’éducation, dont nous administrons 52 % du portefeuille. Le portefeuille de financement de l’éducation de la Banque se chiffre, au total, à près de 20 milliards de dollars. Nous poursuivons une double approche : d’une part, nous aidons les pays à assurer le retour des élèves à l’école et à mettre en place des programmes de rattrapage et, d’autre part, nous reconstruisons les systèmes éducatifs de manière à accroître leur efficacité, leur résilience et leur équité. En Inde, un projet de 500 millions de dollars donne lieu à des investissements pour promouvoir l’enseignement à distance, la réduction des taux d’abandon scolaire, le rattrapage scolaire, et l’offre d’un appui psychologique aux enseignants, aux élèves et aux familles grâce à des moyens technologiques. L’État accroît également l’accès numérique des enseignants à des formations pédagogiques et dans différentes matières. Le projet bénéficiera à environ 250 millions d’enfants d’âge scolaire et à plus de 10 millions d’enseignants. La Banque a accordé un financement de 75 millions de dollars en faveur de l’État d’Edo (Nigéria) pour lui permettre d’assurer un enseignement à distance sous forme de leçons interactives radiodiffusées, de programmes d’activités numériques pour autoformation, de livres pour des lectures indépendantes, de jeux interactifs sur appareils mobiles et de plans de cours pour les parents, qui bénéficient à 20 000 élèves de 930 écoles primaires. Nous formulons et présentons aux pays des orientations et des conseils fondés sur les faits dans des domaines tels que la réouverture des établissements scolaires, l’évaluation d’options d’enseignement à distance, l’envoi de matériel de lecture aux foyers, la formation professionnelle des enseignants en cours d’emploi, et le renforcement des capacités des établissements d’enseignement tertiaire et des écoles techniques et professionnelles. Nous collaborons avec de nombreux partenaires bilatéraux et multilatéraux et des fondations internationales, comme l’UNICEF, l’UNESCO, le Royaume‑Uni, l’USAID, le Partenariat mondial pour l’éducation, l’OCDE, la Fondation Bill & Melinda Gates, et les universités Harvard, Oxford et Johns Hopkins. Au nombre des efforts poursuivis figure un nouveau programme d’accélération lancé en novembre 2020, qui vise à garantir que les pays participants pourront considérablement améliorer les compétences de base au cours des trois à cinq prochaines années. Établir des systèmes de protection sociale plus robustes pour un avenir plus résilient Il est essentiel d’avoir des systèmes de protection sociale efficaces pour réduire la pauvreté, réaliser des investissements dans le capital humain et établir les bases de sociétés inclusives et équitables. La couverture de ces systèmes est toutefois toujours loin d’être complète dans une grande partie du monde, en particulier dans les pays en développement. 62 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Avant la pandémie, seulement 45 % de la population mondiale bénéficiait d’une protection sociale à un titre quelconque — mais dans les pays les plus pauvres, seulement une personne pauvre sur cinq avait accès à un système de protection sociale. La COVID‑19 n’a fait que mettre en relief ces lacunes et la nécessité de disposer de systèmes robustes en temps de crise. Pour remédier aux répercussions immédiates de la pandémie, nous élargissons l’échelle de nos opérations axées sur les filets de sécurité en partant des systèmes de protection sociale existant dans les pays. Durant l’exercice 21, nos projets en ce domaine ont donné lieu à des financements nouveaux de 8,6 milliards de dollars en faveur de 38 pays, dont 13 étaient confrontés à des situations de conflit et de fragilité, au profit de près d’un milliard de personnes à l’échelle mondiale. Entre avril 2020 et juin 2021, nous avons également réaffecté 1,7 milliard de dollars de projets existants, au profit d’environ 45 millions de personnes. Au Ghana, nous appuyons un système de transferts monétaires qui permettra à 350 000 ménages en proie à des difficultés économiques par suite de la COVID‑19 de recevoir un versement exceptionnel. Au Pakistan, dans le cadre du dispositif national de protection sociale, 4 millions de personnes bénéficieront de transferts monétaires d’urgence. Nous avons évalué plus de 130 réformes de régimes de pension dans 69 pays dans le but de déterminer comment renforcer les systèmes d’assurance sociale et de retraite. Les mesures considérées pourraient donner lieu à des versements d’indemnités pour remédier au déficit des systèmes de pension et à la reconstitution de l’épargne retraite perdue à cause de la pandémie. Pour se préparer à de futures crises et assurer une reprise résiliente, il importe que les pays investissent dans des systèmes de protection sociale adaptables permettant de faire face à des chocs. Notre rapport intitulé Adaptive Social Protection: Building Resilience to Shocks montre que ce type de programmes peut accroître la résilience des familles pauvres et vulnérables en renforçant leur capacité à se préparer à faire face et à s’adapter aux chocs, y compris ceux qui sont dus au climat et à des situations de fragilité et de conflit. La crise actuelle ne fait que renforcer les arguments en faveur d’une réforme fondamentale des programmes de protection sociale, car des milliards de travailleurs du secteur informel peinent à obtenir la couverture dont ils ont besoin. La Banque appelle à une évolution décisive en faveur de modèles de financement basés sur un impôt général et d’éviter des systèmes contributifs auxquels ne peuvent généralement participer que les travailleurs du secteur formel. Nous soutenons également des travailleurs du secteur informel en les aidant à obtenir accès à des services, à des formations, à des microfinancements, à des emplois indépendants et à des programmes de travaux publics. Au Bangladesh, le Projet de relance et de promotion de l’emploi dans le secteur informel aidera quelque 175 000 jeunes pauvres de régions urbaines et microentrepreneurs, ayant de faibles revenus, à devenir plus employables et plus productifs. Alors même que le monde est aux prises avec une pandémie, notre rapport sur la situation en matière d’inclusion économique intitulé State of Economic Inclusion Report 2021 propose des voies de sortie de la pauvreté pour les personnes les plus démunies et les plus vulnérables. Dans ce rapport, le Partenariat pour l’inclusion économique, qui est hébergé à la Banque mondiale, présente le tout premier examen systématique des programmes d’inclusion économique poursuivis dans le monde. Il note que les efforts déployés partout dans le monde se sont considérablement intensifiés, du fait de l’élargissement de la portée des programmes publics axés sur la protection sociale, les moyens d’existence, l’emploi et l’inclusion financière. Ces programmes se développent dans 75 pays, pour couvrir environ 20 millions de ménages et près de 92 millions de personnes. Éliminer les disparités de genre et autonomiser les femmes L’élimination des disparités de genre et l’autonomisation des femmes peuvent contribuer à placer les pays sur une trajectoire durable qui leur permettra de diversifier leur économie, d’accroître leur productivité et d’améliorer les perspectives des prochaines générations. La stratégie du Groupe de la Banque mondiale en matière de genre et d’égalité des sexes 2016‑2023 s’efforce de réduire les écarts entre les femmes et les hommes dans quatre domaines particuliers : les dotations humaines (santé, éducation et protection sociale), l’emploi, les actifs et les moyens de se faire entendre et d’agir. Des écarts critiques perdurent toutefois. D’importants défis — qu’il s’agisse du changement climatique, des migrations forcées et de la pandémie, du ralentissement de la progression des investissements ou encore de l’augmentation SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 63 des taux de pauvreté — ont des répercussions différentes sur les garçons, les filles, les hommes et les femmes en raison, principalement, de l’existence de lois et de politiques discriminatoires et de normes sociales régissant les rôles et les responsabilités économiques. La pandémie de COVID‑19 exacerbe ces risques et menace les progrès réalisés dans le domaine de l’égalité femmes‑hommes. Elle a perturbé les services de santé essentiels, notamment de santé maternelle et reproductive ; a entraîné une perte d’emploi plus rapide pour les femmes que pour les hommes ; a eu des effets plus graves sur les petites entreprises appartenant à des femmes ou dirigées par ces dernières ; et a considérablement accru la violence fondée sur le genre (VFG). Elle amplifie aussi les risques dus à l’insuffisance des filets de protection sociale et aux disparités qui caractérisent l’accès des femmes et des hommes aux technologies numériques. Les femmes étant, par ailleurs, surreprésentées dans le secteur de la santé et assumant le plus souvent les soins à la famille, elles sont exposées dans une plus large mesure à des situations de stress et au virus. La Banque mondiale aide les pays à faire face aux répercussions sanitaires, sociales et économiques de la crise — en particulier celles qui touchent de manière disproportionnée les femmes et les filles — et à améliorer l’inclusion et la résilience de leur économie durant la phase de relance. En Zambie, nous assurons la continuité des services de nutrition et de santé reproductive, maternelle, néonatale juvénile et adolescente. Au Cambodge, nous améliorons la disponibilité de services essentiels pour prévenir les décès de femmes ; il s’agit notamment d’améliorer l’accès aux services de planification familiale, de réduire le nombre de grossesses chez les adolescentes et de dépister et traiter de manière efficace le cancer du col de l’utérus. Nous aidons les femmes à reprendre une activité économique, notamment dans le cadre de programmes de rémunération contre travail, en les faisant bénéficier d’un plus grand appui pour la garde de leurs enfants, en leur fournissant des intrants agricoles et en améliorant l’accès des entreprises dirigées par des femmes au crédit et à des liquidités. En Mauritanie, au Mozambique et au Togo, nous assurons des transferts monétaires par l’intermédiaire de services de paiement mobiles pour remédier au fait que les femmes ont des revenus moins élevés et sont moins susceptibles d’avoir un compte en banque. Au Népal, nous encourageons les femmes à acquérir des compétences dans le domaine de l’expansion des entreprises et nous leur fournissons de meilleurs matériels agricoles. Nous nous employons à prévenir et à combattre la violence fondée sur le genre en soutenant l’offre de services de conseil à distance, la formation des agents sanitaires pour leur permettre de dépister les actes de violence et d’aiguiller les victimes, d’améliorer l’enregistrement des cas, de faciliter des campagnes de communication et de renforcer la collecte de données et les mécanismes d’aiguillage. Au Kenya, nous aidons les prestataires de santé à dépister les risques, à identifier les conséquences sanitaires de la violence fondée sur le genre et à assurer des traitements médicaux et un appui en première ligne. Dans le but de soutenir la poursuite d’actions publiques fondées sur les faits, nous collectons et organisons des données par l’intermédiaire du portail de données sur le genre, qui donne librement accès à des données ventilées par sexe pour plus de 600 indicateurs couvrant la démographie, l’éducation, la santé, l’accès à des débouchés économiques, la vie publique et la prise de décision. Les laboratoires d’innovation dans le domaine du genre établis dans pratiquement toutes les régions en développement entreprennent également de rigoureuses évaluations de l’impact d’approches novatrices ayant pour objet d’éliminer les disparités entre les femmes et les hommes. Le Rapport sur le développement dans le monde 2021 : des données au service d’une vie meilleure est la première édition de cette série traitant exclusivement de la contribution des données au développement. Le rapport examine les possibilités considérables qu’offre l’évolution du paysage numérique d’améliorer le niveau de vie des populations pauvres, tout en reconnaissant qu’une utilisation abusive des données peut nuire aux particuliers, aux entreprises, aux États et aux sociétés. Le rapport prône l’établissement d’un nouveau contrat social permettant d’utiliser et de réutiliser les données de manière à créer une valeur économique et sociale, d’assurer un accès équitable à ces dernières et d’être sûr qu’elles ne seront pas utilisées de manière abusive. 64 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Promouvoir l’inclusion sociale Les programmes visant à assurer la viabilité et l’inclusion sociale ont contribué de manière fondamentale à apporter un appui aux populations les plus vulnérables et aux groupes marginalisés durant la crise de la COVID‑19. Ces programmes couvrent les migrants, les personnes handicapées, les femmes, les personnes âgées, les minorités sexuelles et de genre, les populations autochtones et autres minorités raciales et ethniques, qui n’ont souvent pas accès à des services essentiels et ont été durement touchés par la pandémie. Notre appui aux pays a donné lieu à la poursuite d’approches de proximité, qui sont un aspect essentiel de notre riposte à la crise. Nous soutenons un programme de développement communautaire de portée régionale en Éthiopie, qui bénéficie à plus de 730 000 personnes, dont plus de la moitié sont des femmes. Environ 83 000 enfants peuvent maintenant aller à l’école primaire, plus de 368 000 personnes ont accès à des centres de santé et 135 000 individus se procurent plus facilement de l’eau potable. L’appui aux moyens d’existence permet à quelque 150 000 personnes d’accroître leurs revenus et à 23 000 individus de bénéficier de meilleures sources d’énergie. Nous poursuivons également une approche inclusive dans le cadre de nos efforts de promotion de l’autonomisation économique des femmes. Au Nigéria, la Banque collabore étroitement avec les populations locales pour renforcer les moyens d’existence des femmes dans le cadre d’une initiative sans précédent qui vise à éliminer les obstacles sociaux et autres à la parité femmes‑hommes, notamment en reliant les entreprises gérées par des femmes aux marchés. En collaboration avec notre réseau de chefs communautaires, nous avons lancé des initiatives de suivi à haute fréquence dans le but de mieux évaluer les répercussions de la COVID‑19 sur les personnes en situation de handicap, les femmes pauvres et les minorités ethniques. En République kirghize, nous avons contribué à l’établissement d’une base de données provenant de près de 4 000 personnes — représentant des chefs communautaires de toutes les régions du pays — auxquelles il est demandé, chaque mois, d’indiquer les conditions régnant dans leurs collectivités. Nous collaborons également avec les populations locales pour diffuser des informations essentielles sur la manière de gérer la pandémie. Au Ghana, nous travaillons avec les populations locales pour fournir des informations essentielles sur la COVID‑19 au niveau national, régional et districal. Selon de récentes enquêtes, 83 % des Ghanéens estiment qu’ils disposent d’informations adéquates sur la pandémie et ont pleinement confiance dans les informations émanant des autorités publiques. Nous utilisons de nouvelles techniques numériques de participation citoyenne pour atteindre les populations locales. En Afghanistan, le Programme de la charte des citoyens permet de sonder plus de 12 000 conseils de développement communautaire dans le cadre d’une enquête téléphonique menée en pashto et en dari par l’intermédiaire d’un serveur vocal interactif. En nous fondant sur notre Cadre environnemental et social, nous encourageons le recours à des plateformes électroniques pour assurer la participation des parties prenantes et gérer les risques. Aux Maldives, nous soutenons un projet qui apporte un soutien de revenu d’urgence aux travailleurs souffrant des répercussions économiques de la COVID‑19. Ce projet a donné lieu Enquête sur les bureaux nationaux de statistique : Durant l’exercice écoulé, la Banque mondiale a procédé, en partenariat avec l’ONU, à une enquête mondiale en ligne dans le but d’évaluer les répercussions de la COVID‑19 sur les bureaux nationaux de statistique, et déterminer l’appui financier et technique dont ils pouvaient avoir besoin. Plus de 120 pays ont participé à cette enquête. La première série de résultats, diffusée en juin, fait ressortir les lourdes répercussions de la crise. La deuxième série, qui date d’août 2020, fait ressortir la nécessité d’assurer une meilleure coordination et une assistance technique pour éviter d’exacerber les inégalités concernant les données à l’échelle mondiale. La troisième série, achevée en octobre 2020, donne une idée des effets à long terme de la pandémie sur les opérations des bureaux de statistique. La quatrième série, publiée en mai 2021, porte sur les défis technologiques, le financement et le coût des opérations statistiques, ainsi que sur les difficultés à recueillir des données sur des groupes particuliers. Plus d’un an après le début de la pandémie, ses répercussions sur les bureaux nationaux de statistique sont d’une ampleur plus vaste que prévu, en dépit de l’amélioration de la collecte de données et de la modernisation des technologies utilisées. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 65 à la mise en place d’un mécanisme de règlement des griefs qui traite près de 23 000 plaintes soumises par l’intermédiaire d’un centre d’appel national et de plateformes Internet — ce qui contribue à assurer un soutien financier plus inclusif. Notre approche de la viabilité sociale met l’accent sur la nécessité de renforcer la résilience et la cohésion sociale, en particulier dans les sociétés et les collectivités touchées par la fragilité et souffrant de troubles sociaux. Nous aidons l’Iraq, la Jordanie et le Liban à formuler des stratégies complètes pour gérer les défis posés par le grand afflux de personnes déplacées. Aux Philippines, nous aidons les parties prenantes à Mindanao à établir la paix en renforçant les capacités des populations et des autorités locales à poursuivre un développement local réactif et responsable. Fournir un appui aux pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence Selon les estimations effectuées avant la pandémie, jusqu’aux deux tiers des populations extrêmement pauvres du monde se seraient trouvés dans des pays touchés par la fragilité, des conflits et la violence (FCV) à l’horizon 2030. En 2020, la COVID‑19 a fait basculer dans l’extrême pauvreté quelque 18 millions de personnes de plus dans les régions en situation de fragilité et de conflit, et a doublé le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire pour le porter à 270 millions à l’échelle mondiale. Le monde continue également d’être confronté à une crise de déplacements forcés d’une ampleur sans précédent, plus de 82 millions de personnes cherchant à fuir des situations de conflit et de violence. Dans certains pays, la pandémie pourrait exacerber la fragilité et faire obstacle aux efforts de relance. Le Groupe de la Banque a fourni un appui à plus de 30 pays touchés par la fragilité et des conflits afin de les aider à monter une riposte à la COVID‑19. Nous nous employons à faire face aux répercussions sanitaires, économiques et sociales de la pandémie ; à accroître la résilience, en particulier des populations vulnérables et marginalisées ; et à aider les pays à s’attaquer aux facteurs sous‑jacents de la fragilité qui menacent leur développement à long terme — dans le droit fil de notre stratégie pour les situations de FCV que nous avons publiée en février 2020. Nous aidons les autorités nationales à lutter contre les facteurs de fragilité et les risques — notamment le changement climatique, les chocs démographiques, les inégalités de genre, la discrimination, l’exclusion économique et sociale et les sentiments de grief et d’injustice — et nous nous adaptons de manière à poursuivre nos activités dans les contextes les plus difficiles. Nous avons continué de renforcer notre appui aux pays touchés par des situations de FCV dans le cadre d’IDA‑19, qui couvre des financements à hauteur de 26 milliards de dollars ayant pour objet d’aider les pays à prévenir l’escalade de conflits, à accroître leur résilience, à créer des possibilités de développement pour les réfugiés et leurs communautés d’accueil et à sortir de la fragilité à long terme. IDA‑19 a constitué une enveloppe destinée à fournir un appui adapté ainsi que des incitations aux pays IDA confrontés à des risques de FCV, en renforçant notre capacité à faire face à des situations changeantes et en faisant une plus grande place à notre action de prévention. Nous pouvons ainsi mieux aider les pays exposés à un risque de conflit de grande envergure en suivant des démarches préventives à l’échelle de nos portefeuilles. Nous pouvons également poursuivre nos activités dans les pays en proie à des conflits très intenses, mais dont les capacités de l’État sont extrêmement limitées, ainsi que fournir un appui aux pays sortant d’un conflit ou d’une crise. En outre, nous accroissons l’échelle des approches suivies à l’échelle régionale pour lutter contre la fragilité, renforçant la sensibilité aux conflits de nos modes d’intervention dans les pays, soutenant le renforcement des capacités et la mise en œuvre des programmes, et appuyant la préparation aux situations de crise de manière à pouvoir faire face au risque d’insécurité alimentaire et aux menaces de pandémie. Durant l’exercice 21, la Banque a approuvé des engagements de 14 milliards de dollars dans le contexte d’IDA‑19 en faveur de pays en situation de FCV. Ce montant comprend l’intégralité de l’enveloppe destinée aux situations de FCV et des guichets IDA, dont le Guichet d’aide aux communautés d’accueil et aux réfugiés, le Mécanisme de riposte aux crises (qui englobe un financement de la riposte rapide face à l’insécurité alimentaire), le Mécanisme de financement complémentaire et des guichets régionaux. La Vingtième reconstitution des ressources de l’IDA (IDA‑20) continuera de donner la priorité aux situations de FCV. La plupart des près de 26 millions de réfugiés sont hébergés dans des pays en développement, et les trois quarts d’entre eux sont toujours déplacés au bout de cinq ans. IDA‑19 a établi le Guichet d’aide aux communautés d’accueil et aux réfugiés d’un montant de 2,2 milliards de dollars, dont la Banque a utilisé 600 millions de dollars pour financer 11 projets dans sept pays durant l’exercice 21. Nous devrions avoir utilisé l’intégralité des ressources d’IDA‑19 dans le cadre de ce guichet d’ici la fin de l’exercice 22. Le Mécanisme de réponse aux crises établi au titre d’IDA19 aide également les pays les plus pauvres à gérer leurs crises et à 66 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE créer des opportunités pour atténuer l’impact des afflux de réfugiés. Nous mettons en œuvre des approches de portée régionale dans les régions durement touchées par les déplacements forcés, notamment le Sahel, la région du lac Tchad et la Corne de l’Afrique. Le Mécanisme mondial de financement concessionnel (GCFF) apporte une aide aux pays à revenu intermédiaire qui accueillent un grand nombre de réfugiés. Depuis 2016, il a financé des dons à plus de 671 millions de dollars qui ont permis de mobiliser près de 5 milliards de financements concessionnels. Il aide la Jordanie et le Liban à faire face à l’afflux de réfugiés provenant de Syrie et permet à la Colombie et à l’Équateur de répondre aux besoins de plus d’un million de Vénézuéliens déplacés ainsi qu’à ceux de leurs communautés d’accueil. Il donne également accès à une plateforme de coordination des activités des banques multilatérales de développement, de l’ONU et des pays participants. Le Haut‑Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est un partenaire crucial qui contribue à la mise en œuvre de la stratégie relative aux situations de FCV, afin de répondre aux besoins des personnes déplacées de force et des communautés qui les accueillent, et participe à toutes les activités financées par le GCFF. En Jordanie, nous collaborons pour aider les autorités publiques à délivrer des permis de travail aux réfugiés syriens, de manière à élargir leur accès à des emplois dans le secteur formel malgré le ralentissement économique provoqué par la COVID‑19. La Banque mondiale et le HCR soutiennent également la stratégie de la Jordanie en matière de vaccination, qui couvre les populations de réfugiés. L’insécurité alimentaire atteint des niveaux sans précédent à l’échelle mondiale, et les pays touchés par une situation de FCV sont particulièrement exposés à ce risque. Grâce au dispositif de financement d’urgence du Mécanisme de réponse aux crises établi au titre d’IDA‑19, nous appuyons les interventions précoces menées par les pays souffrant d’insécurité alimentaire en accroissant la couverture des filets de protection d’urgence et en apportant un soutien aux moyens d’existence. Au Yémen, l’initiative à mener est en cours de conception en collaboration avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en vue de venir en aide à 150 000 ménages dans les zones les plus vulnérables. Dans le droit fil de sa stratégie relative aux situations de FCV, le Groupe de la Banque resserre sa collaboration avec des organisations humanitaires, de développement, de consolidation de la paix, de sécurité et du secteur privé dans le but de mettre à profit la complémentarité de leurs différentes missions et renforcer son impact sur le terrain. Ces partenariats ont contribué de manière essentielle à notre riposte à la COVID‑19. Au Niger, nous travaillons avec le Programme alimentaire mondial, l’UNICEF et le HCR dans le but de répondre aux besoins des populations vulnérables et de renforcer les systèmes nationaux de protection sociale. Grâce à la poursuite d’approches inclusives et pilotées par les populations locales, nous sommes mieux à même de mener des opérations dans des zones isolées ou touchées par un conflit. En Afghanistan, nous avons appliqué ce type d’approche pour élargir l’accès des populations locales à de l’eau potable, à l’électricité, à des routes, à l’irrigation, à des soins de santé et à l’éducation. Nous avons également réaffecté un montant de 100 millions de dollars provenant d’un projet existant pour fournir une aide alimentaire et monétaire aux personnes les plus vulnérables dans le cadre de notre riposte plus générale à la COVID‑19 dans le pays. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 67 Soutenir une croissance durable de l’activité économique et la création d’emplois Créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour réduire la pauvreté La hausse des revenus du travail a contribué pour environ 40 % à la réduction de la pauvreté à l’échelle mondiale au cours des dernières années. Une grande partie du monde en développement demeure toutefois confrontée à un grave problème de l’emploi. Plus de 90 % des travailleurs des pays à faible revenu ont des activités de piètre qualité et peu productives. La pandémie de COVID‑19 a encore exacerbé ces défis en perturbant la vie des travailleurs, les marchés du travail et les moyens d’existence. Ce faisant, elle a montré à quel point il importe de s’attaquer à la crise de l’emploi sans plus attendre. Les autorités publiques des pays en développement doivent créer de meilleurs emplois, permettant d’accroître la productivité et les revenus, et élargir l’accès des groupes défavorisés à ces emplois. Pour aider les pays à atteindre ces objectifs, nous finançons des investissements visant à améliorer la situation de l’emploi, procédons à des diagnostics en ce domaine dans le but d’apporter des informations utiles aux stratégies de développement et fournissons un appui au partage des connaissances et aux travaux de recherche menés à l’échelle mondiale dans le but de concevoir des solutions fondées. Durant l’exercice 21, la Banque a fourni son appui à 557 projets ayant trait à l’emploi, en procédant à des investissements de l’ordre de 78 milliards de dollars. Au Pakistan, le Projet de développement des compétences dans le Punjab accroît les possibilités d’emploi des jeunes, grâce à des réformes et à la promotion de compétences répondant à la demande. Au Honduras, le Projet de compétitivité rurale a permis d’accroître de 30 % la productivité des terres et du travail des producteurs participants en 2020, et a profité à près de 13 000 agriculteurs, parmi lesquels des femmes et des membres des populations autochtones. La Dix‑neuvième reconstitution des ressources de l’IDA (IDA‑19) a également permis à la Banque d’accroître son appui à la création d’emplois et à la transformation économique, avec au moins 60 % des opérations menées durant le cycle actuel soutenant le développement de compétences numériques pouvant aider les femmes à obtenir des emplois plus productifs. Durant la pandémie, nous avons pris rapidement des mesures pour protéger les emplois en fournissant un soutien aux entreprises et aux travailleurs. En Inde, nous avons recours aux plateformes et aux programmes nationaux existants pour assurer une protection sociale aux travailleurs essentiels, qui participent aux efforts de lutte contre la COVID‑19, et fournir un appui aux groupes vulnérables, en particulier les migrants et les travailleurs Perspectives économiques mondiales : une reprise à deux vitesses Ce rapport phare, qui paraît deux fois par an en janvier et en juin, examine les perspectives, les politiques et les évolutions économiques mondiales en mettant principalement l’accent sur les pays émergents et en développement. L’édition de juin 2021 décrit la manière dont l’économie mondiale affiche une reprise solide, mais inégale, de nombreux pays émergents et en développement ayant des difficultés à vacciner leur population. Les perspectives générales demeurent incertaines, car la pandémie continue de poser des risques importants et la lourde charge imposée par la dette pourrait provoquer des difficultés financières. Les responsables de l’action publique sont confrontés à la tâche difficile qui consiste à encourager la reprise, tout en maintenant la stabilité des prix et la viabilité des finances publiques. Il sera nécessaire de poursuivre un train de mesures intégré pour promouvoir une solide reprise ayant pour effet d’atténuer les inégalités, de renforcer la viabilité environnementale et, en fin de compte, de replacer les pays sur une trajectoire de développement vert, résilient et inclusif. Les efforts qui devront être déployés viseront dans une large mesure à réduire le coût des échanges de manière à ce que ces derniers puissent redevenir un solide moteur de la croissance. L’année 2021 marque également le 30e anniversaire des Perspectives économiques mondiales. 68 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE du secteur informel. Nous aidons également les entreprises viables, nous renforçons les régimes d’insolvabilité et nous accroissons la résilience du secteur financier en Indonésie, au Mexique, au Paraguay et en Uruguay. Plusieurs partenariats hébergés à la Banque s’emploient à favoriser une meilleure situation de l’emploi et à fournir des informations à l’appui des politiques publiques concernant les travailleurs migrants. Il s’agit notamment de l’initiative Solutions for Youth Employment, qui bénéficie d’une forte participation du secteur privé, et de l’Alliance mondiale pour le savoir sur les migrations et le développement (KNOMAD), qui assure le suivi des migrations et des envois de fonds. Le rapport de KNOMAD, publié en mai 2021, indique que les envois de fonds à destination de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire sont demeurés soutenus en 2020, puisqu’ils n’ont doiminué que de 1,6 % par rapport à leur niveau de 2019. Ces envois devraient s’accroître de 2,6 % en 2021, bien que les perspectives restent incertaines en raison de la pandémie. Nous collaborons également avec des partenaires et des pays durant la pandémie pour assurer la poursuite de ces envois de fonds, qui sont une bouée de sauvetage financière pour une grande partie de la population des pays en développement. Promouvoir une transformation économique La reconstruction de l’économie mondiale obligera les pays à s’attaquer à des problèmes à court et à long terme, globalement et simultanément. Il sera nécessaire de procéder à de vastes transformations — pour lesquelles il sera nécessaire de mettre à profit toutes les énergies productives disponibles pour générer un développement vert, résilient et inclusif. Nous nous employons à accélérer ce processus de transformation en encourageant l’entrepreneuriat et l’innovation, en confortant les marchés, en améliorant le cadre de l’activité économique et la concurrence, en facilitant les échanges et l’investissement direct étranger et en stimulant la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Durant l’exercice 21, nous avons mené des enquêtes dans plus de 100 pays dans le but d’aider les responsables de l’action publique à mieux comprendre les répercussions de la pandémie sur les entreprises et les ménages. Nous avons également soutenu les réformes et les investissements effectués par les pays pour promouvoir l’emploi et la transformation de l’économie. Au Mozambique, nous avons soutenu un projet pour permettre aux autorités publiques d’assurer des services publics par voie électronique et de promouvoir l’expansion des entreprises numériques. En Équateur, nous avons contribué à la mise en œuvre de réformes pour réduire les obstacles à la constitution d’entreprises et éliminer les entraves à l’offre de crédit et à l’embauche. Pour aider les pays en développement à pénétrer sur les marchés mondiaux et à tirer profit des avantages économiques procurés par le commerce, nous avons collaboré avec les autorités publiques pour suivre l’évolution des échanges et démanteler les obstacles non tarifaires. Selon les estimations effectuées dans le cadre d’une analyse consacrée par la Banque à l’accord relatif à la Zone de libre‑échange continentale africaine, il serait possible d’accroître les échanges en simplifiant les procédures douanières et en réduisant les formalités aux frontières et, ce faisant, de générer des revenus supplémentaires de près de 300 milliards de dollars. Nous avons également fourni aux Les femmes, l’entreprise et le droit 2021 est la septième d’une série d’études annuelles qui analysent les lois et les réglementations ayant des répercussions sur les opportunités économiques qui s’offrent aux femmes dans 190 pays. Ces études présentent huit indicateurs couvrant les interactions des femmes avec la loi durant leur vie et leur carrière : mobilité, lieu de travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite. Cette édition établit des preuves des liens entre l’égalité de genre juridique et l’inclusion économique des femmes, recense les obstacles à la participation des femmes à la vie économique et prône la modification de lois discriminatoires. Cette année, l’étude présente également des informations sur les réponses apportées par les autorités publiques à la crise de la COVID‑19 et des études expérimentales portant sur la garde des enfants et l’accès des femmes à la justice. En examinant les décisions économiques prises par les femmes tout au long de leur vie professionnelle, ainsi que le rythme des réformes au cours des 50 dernières années, le rapport contribue largement aux travaux de recherche et au débat sur l’action à mener dans le domaine de l’autonomisation économique des femmes. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 69 autorités publiques des conseils sur la manière de préserver les flux d’investissement en période d’extrême incertitude. Les pays peuvent, en attirant des investissements étrangers, accroître leur compétitivité et avoir la possibilité de participer aux chaînes de valeur mondiales. À Madagascar, nous aidons les autorités à mettre en place les infrastructures et les services nécessaires à la réalisation d’une croissance durable du tourisme et des entreprises agro‑industrielles. Investir dans des infrastructures durables Nous collaborons avec les pays à la mise en place d’infrastructures durables qui aident les membres de la population à trouver des débouchés, favorisent la croissance économique et améliorent les moyens d’existence. Notre approche intégrée couvre tous les aspects du développement, qu’il s’agisse des infrastructures, de l’offre de conseils sur les politiques publiques et les réglementations ou encore du renforcement de la participation du secteur privé, en mobilisant des ressources financières et en aidant les autorités à préparer des projets et à les présenter sur le marché. Bien que la COVID‑19 ait fortement ébranlé le secteur, elle offre aussi aux pays la possibilité de reconstruire en mieux, d’atteindre leurs objectifs climatiques et de stimuler des économies chancelantes en mettant en place des infrastructures vertes, durables et inclusives. La Banque aide les autorités à recenser les projets, à les classer par ordre d’importance compte tenu de l’évolution des priorités, et à accroître la résilience à d’éventuels chocs. Nous organisons des réunions avec les ministères dans le but de partager les leçons tirées de l’expérience et de formuler des recommandations pour les aider à relever de nouveaux défis. Il est particulièrement difficile de financer les infrastructures dans les pays en développement qui affichent de faibles taux d’épargne, dont les marchés financiers intérieurs sont insuffisamment développés, et qui pourraient, à brève échéance, être confrontés à des problèmes d’endettement. Outre les risques politiques et commerciaux qu’ils peuvent être jugés présenter, ces pays n’ont généralement qu’un accès limité aux marchés financiers internationaux, le secteur privé n’étant à l’origine que de 9 à 13 % du montant total des investissements dans les infrastructures. Pour aider à combler ce déficit, nous établissons des programmes de pays intégrés dans le but de mobiliser des sources de financement privées intérieures et internationales, notamment des investisseurs institutionnels. Au Kenya, nous avons soutenu la création d’un consortium de fonds de pension — le premier de ce type en Afrique — pour investir dans des projets d’infrastructures. Le Groupe de la Banque emploie toute sa gamme d’instruments et de services financiers, qui permettent d’obtenir l’appui de la Banque, d’IFC et de la MIGA. Ces activités ont le soutien de partenariats hébergés à la Banque. Le Mécanisme mondial de financement des infrastructures (GIF) réunit des bailleurs de fonds, le Groupe de la Banque, d’autres banques multilatérales de développement, ainsi que le secteur privé, dans le but de remédier au manque de projets d’infrastructure de haute qualité pouvant être financés dans des pays en développement. Depuis son lancement, le GIF a réalisé 115 missions de conseil dans 57 pays, portant sur des investissements d’un montant estimé à 74 milliards de dollars. Au Brésil, le programme d’éclairage municipal mené dans le cadre d’un partenariat public‑privé (PPP) devrait contribuer à réduire les émissions de carbone de 21 500 tonnes par an et mobiliser des investissements privés à hauteur de 250 millions de dollars. 70 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE En Bulgarie, le GIF contribue à attirer des investissements privés de plus d’un milliard de dollars pour l’aéroport de Sofia. En Ukraine, le GIF a soutenu des projets expérimentaux aux ports de Kherson et d’Olvia — des projets qui représentent les premières concessions portuaires établies suivant des méthodes de référence internationales dans le cadre de la nouvelle loi sur les partenariats public‑privé (PPP) du pays. Le GIF a également franchi une importante étape durant l’exercice 21 en lançant sa stratégie à l’issue de sa phase pilote, prouvant ainsi qu’il avait réussi le test du marché. Le Mécanisme de conseil à l’appui de la formation de partenariats public‑privé dans le secteur des infrastructures aide les autorités publiques à renforcer les politiques, les réglementations et les institutions qui favorisent la participation du secteur privé. Durant l’exercice 21, le Mécanisme s’est associé à la Banque pour poursuivre un programme‑cadre permettant aux autorités de solliciter des missions de conseil technique rapides, à distance et ciblées afin de déterminer les répercussions de la pandémie sur leurs programmes de PPP. En 2020, la Banque a également établi une plateforme virtuelle appelée Forum mondial pour la communauté des PPP, qui permet d’échanger des expériences uniques aux PPP dans le domaine des infrastructures. Renforcer la résilience du secteur financier La COVID‑19 a forcé les entreprises du monde entier à procéder à de difficiles transformations. En provoquant l’augmentation de l’endettement des entreprises et du volume des prêts improductifs, elle a accru les risques financiers et assombri les perspectives relatives aux investissements privés. Selon nos sondages Business Pulse, 84 % des entreprises des pays en développement ont subi une baisse de leur chiffre d’affaires — de 49 % en moyenne — par suite de la pandémie. Des entreprises par ailleurs solides ont eu de graves difficultés à obtenir des fonds de roulement et se sont heurtées à des problèmes de liquidité. Le Groupe de la Banque a rapidement pris des mesures pour aider les autorités publiques à surveiller les risques, à protéger l’intégrité des systèmes financiers et à améliorer les systèmes juridiques dans la perspective d’une vague de faillites qui pourraient entraver la reprise et compromettre leur santé financière pendant des années. La Banque est une référence mondiale en matière de régimes d’insolvabilité et de relations avec les créanciers. La révision, en 2021, de nos Principes régissant le traitement de l’insolvabilité et les relations entre créanciers et débiteurs avait pour objet d’assurer des régimes d’insolvabilité et de faillite mieux adaptés aux petites et moyennes entreprises. Nous proposons également aux autorités publiques des conseils sur la manière de développer leurs circuits financiers et de mobiliser des financements à long terme en vue de promouvoir une reprise plus verte, plus résiliente et plus inclusive. Durant l’exercice 21, nous avons aidé plus de 30 pays à renforcer les capacités dont ils disposent pour faire face à des catastrophes et à des chocs climatiques en concevant des options d’intervention financière rapides, fondées sur le marché et préétablies. En Indonésie, nous avons aidé les autorités à mettre en place un dispositif national de mise en commun des ressources pour faire face aux catastrophes, grâce à un prêt de 500 millions de dollars complété par un don de 14 millions de dollars du Mécanisme mondial de financement des risques. En Colombie, nous avons aidé le Fonds national de garantie à mobiliser des ressources financières auprès d’investisseurs institutionnels dans le but d’appuyer la reprise des petites et moyennes entreprises touchées par la COVID‑19. Le Programme conjoint pour le développement des marchés financiers, établi par le Groupe de la Banque, a accordé des investissements et fourni des conseils pour permettre aux pays de développer des marchés financiers et améliorer la capacité des investisseurs institutionnels locaux à fournir des financements à long terme. Au Pérou, nous avons contribué à l’élaboration d’un cadre juridique et réglementaire pour les financements participatifs, et IFC a investi dans un fonds procurant les fonds de roulement dont ont tant besoin les petites et moyennes entreprises. Étant donné le désir grandissant des organes de réglementation et des investisseurs d’élargir la portée des services financiers numériques, nous avons aidé plus de 50 pays à élargir leur accès à ces services en investissant dans des infrastructures comme les bandes passantes mobiles, et en fournissant des conseils sur les cadres juridiques et réglementaires. Promouvoir le développement numérique pour soutenir la croissance Le développement numérique accélère les progrès socioéconomiques tout en reliant les citoyens à des services et à des opportunités. Il permet à plus de personnes que jamais, quel que soit leur niveau de revenus et où qu’elles se trouvent, d’obtenir des quantités d’information sans précédent, de travailler et d’étudier en ligne et de recevoir des services médicaux vitaux grâce à la télémédecine. Les services financiers mobiles sont, quant à eux, SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 71 un moyen facile et sûr de procéder à des opérations sans passer par les banques traditionnelles, et accroissent l’inclusion financière. La pandémie a toutefois montré clairement que ces avantages ne sont pas également répartis. Au Sénégal, seulement 8 % des petites entreprises informelles ont investi dans des technologies numériques, contre 36 % des moyennes et des grandes entreprises. À l’échelle de l’Afrique, 7 millions d’étudiants ont dû temporairement arrêter leurs études en 2020, faute d’accès. Ces exemples témoignent d’un fossé numérique grandissant et laissent prévoir l’apparition d’une nouvelle classe de « pauvres numériques » privés d’accès, d’opportunités et de compétences. Des risques se posent également dans le domaine de la confidentialité des données et de la cybersécurité, qui font ressortir l’importance d’une transformation numérique sécurisée. Le Groupe de la Banque aide les pays à élargir leur bande passante de manière à assurer la continuité des services publics, lutter contre les risques cybernétiques et utiliser les technologies financières ; nous avons entrepris de formuler des plans d’action de portée régionale et nationale pour atteindre ces objectifs. En Afrique, où moins d’un tiers de la population a une connexion à haut débit, il sera nécessaire de procéder à des investissements massifs pour assurer un accès universel de qualité à Internet, à un coût abordable d’ici 2030. La Banque a lancé l’Initiative pour l’économie numérique en Afrique dans le but d’appuyer la stratégie de transformation numérique de l’Union africaine ; l’objectif consiste à relier par voie électronique toutes les personnes, les entreprises et les administrations publiques à l’horizon 2030 en Afrique. Nous avons préparé 35 diagnostics‑pays dans le cadre de cette initiative que nous nous employons à étendre à l’Asie du Sud, ainsi qu’à l’Amérique latine et aux Caraïbes. La Banque aide également les pays à sauter des étapes pour parvenir directement à l’économie numérique de l’avenir. Notre rapport intitulé What’s Cooking: Digital Transformation of the Agrifood System décrit la voie à suivre pour accroître le recours à des outils numériques dans l’agriculture de manière à améliorer les rendements, réduire les pertes d’aliments et les gaspillages, et promouvoir une rémunération équitable des agriculteurs. Au Malawi, nous apportons un appui aux fonctionnaires pour leur permettre de travailler chez eux ou à distance et nous favorisons l’établissement de connexions électroniques avec des prestataires de soins de santé. En Turquie, nous soutenons la fourniture d’un enseignement virtuel durant la pandémie tandis qu’au Mali, nous aidons les autorités publiques à assurer des services d’éducation à la radio, à la télévision et par Internet. Des systèmes d’identification efficaces permettent d’avoir accès aux programmes sociaux, à des opportunités économiques et à des financements, tout en réduisant la fraude et en renforçant l’inclusion. Toutefois, environ un milliard de personnes — dont la moitié en Afrique — ne possèdent pas de document d’identité de base. L’initiative ID4D apporte un soutien technique et financier dans le but d’exploiter ces possibilités porteuses de transformations. Durant l’exercice 21, elle a contribué à améliorer la sécurité des transferts monétaires d’urgence effectués au titre de la COVID‑19 et a servi de base à plus de 355 millions de financements au profit de pays en développement. 72 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Reconstruire en mieux Réduire la dette et améliorer la viabilité des finances publiques Même avant la pandémie de COVID‑19, la croissance ralentissait dans les pays en développement, tandis que le poids de la dette avait atteint des sommets. La pandémie a aggravé la situation, en amenuisant la marge de manœuvre budgétaire de ces pays face à la crise. Depuis le début de la pandémie, le Groupe de la Banque a aidé les pays à dégager les ressources dont ils avaient un besoin urgent et à améliorer la transparence ainsi que leur capacité de gestion de la dette. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le G20 pour alléger le poids de la dette des pays qui en ont le plus besoin. Nous aidons également les pays à améliorer la viabilité des finances publiques et à mobiliser plus efficacement des ressources nationales. L’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) du G20, mise en place en mai 2020 à l’instigation de la Banque mondiale et du FMI, a permis d’alléger le poids de la dette de plus de 5 milliards de dollars pour plus de 40 pays participants. Initialement prévue pour prendre fin en décembre 2020, l’initiative a été prorogée deux fois en raison de la crise de la COVID‑19 et devrait maintenant s’achever en décembre 2021. En outre, nous avons aidé le G20 à établir le Cadre commun de traitement de la dette au‑delà de la DSSI, qui aidera les pays confrontés à un endettement insoutenable à obtenir l’allégement dont ils ont besoin, au cas par cas. Après la mise en place de la DSSI, le Groupe de la Banque a pris une importante mesure pour accroître la transparence concernant les pays participants. Nous avons créé un guichet unique virtuel qui propose une comptabilité de la dette de chaque pays participant à la DSSI et des montants qu’ils doivent à leurs créanciers, en se fondant sur les informations tirées de la base de données de la Banque mondiale consacrée aux statistiques sur la dette internationale. Nous avons également mis en place des outils pour encourager une plus grande transparence de la dette dans les pays IDA, notamment des cartes de stress sur la transparence de la notification de la dette et sur l’émission de titres de créance nationaux. En mars 2021, notre soutien au Soudan a aidé le pays à apurer ses arriérés auprès de l’IDA, ce qui lui a permis de réactiver pleinement sa collaboration avec le Groupe de la Banque après près de trois décennies et d’accéder à près de 2 milliards de dollars de dons de l’IDA destinés à la réduction de la pauvreté et à une reprise économique durable. L’apurement de ses arriérés a rapproché le Soudan des conditions requises pour bénéficier d’un allégement au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et devrait permettre de réduire son endettement extérieur, qui s’élève à près de 57 milliards de dollars. Grâce à nos travaux de recherche et d’analyse, nous avons fourni des conseils aux pays sur la manière de gérer les dépenses publiques et de favoriser la mobilisation efficace et rationnelle des ressources intérieures, notamment en rééquilibrant la fiscalité pour lutter contre la montée des inégalités. Nous avons également apporté de nouvelles idées sur la manière d’améliorer la viabilité de la dette et des finances publiques, notamment par l’analyse des insuffisances en matière de communication sur la dette publique dans les pays en développement et des orientations sur comment développer les marchés obligataires en monnaie nationale. Investir dans l’action climatique Le Groupe de la Banque mondiale est la principale source multilatérale d’investissements climatiques dans les pays en développement. Il a fourni 83 milliards de dollars de financements climatiques aux pays au cours des cinq dernières années et a étendu les priorités en matière de changement climatique à des secteurs qui ne sont pas traditionnellement associés à l’action climatique, qu’il s’agisse de la budgétisation et de la planification budgétaires, du développement numérique ou de la protection sociale. Durant l’exercice 20, le Groupe de la Banque a engagé 21,4 milliards de dollars dans des investissements liés au climat, soit le niveau d’engagement le plus élevé jamais atteint en une seule année ; le financement de l’adaptation est passé de 40 % des financements climatiques de la Banque en 2016 à 52 % en 2020. Ces efforts sont aujourd’hui d’autant plus urgents que les pays luttent contre les effets du changement climatique sur fond de crise de la COVID‑19. Au Honduras, nous avons soutenu la riposte d’urgence et le redressement du pays après le passage des ouragans Eta et Iota pendant la saison des ouragans la plus intense jamais enregistrée dans l’Atlantique. Aux Philippines, un projet de réduction des risques de catastrophes a permis de faire face aux multiples chocs liés à la crise sanitaire provoquée par la pandémie, aux typhons dévastateurs et à la récession mondiale. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 73 En juin 2021, nous avons publié un nouveau Plan d’action sur le changement climatique pour la période 2021‑2025. Ce plan marque un tournant pour le Groupe de la Banque, qui passe ainsi de l’investissement dans des projets verts à l’écologisation d’économies entières, et de l’apport de contributions à la mesure des effets qui aident les pays à réduire leurs émissions et à renforcer leur résilience aux risques climatiques. Dans le cadre du nouveau plan, nous nous engageons à fournir des niveaux records de financements climatiques aux pays en développement : en moyenne, 35 % des financements du Groupe de la Banque soutiendront l’action climatique des pays, contre 26 % au cours des cinq années précédentes, au moins 50 % des financements climatiques de la BIRD et de l’IDA devant être axés sur l’adaptation. Nous alignerons également tous les flux financiers sur les objectifs de l’Accord de Paris. La Banque mondiale alignera toutes ses nouvelles opérations sur ces objectifs d’ici au 1er juillet 2023. En ce qui concerne IFC et la MIGA, ce sont 85 % des opérations du secteur réel approuvées par les Administrateurs qui seront alignées à compter du 1er juillet 2023 et 100 % dès le 1er juillet 2025. Le plan met l’accent sur les systèmes clés — énergie, agriculture, alimentation, eau, terres, villes, transports et industrie manufacturière — qui représentent plus de 90 % des émissions mondiales et sont exposés à des effets climatiques importants. Pour transformer ces systèmes, nous contribuerons à l’établissement de normes mondiales pour les systèmes financiers, afin d’encourager des investissements peu polluants, résilients et viables, en nous fondant sur notre expérience des obligations vertes et d’autres instruments financiers viables. Notre approche de la transition vers des économies sobres en carbone est centrée sur les personnes et les communautés pour qu’elles puissent bénéficier de la nouvelle économie climatique. Elle consiste notamment à favoriser la participation citoyenne et des processus participatifs de sorte que les gains et les pertes soient répartis de manière équitable. Nous aiderons également les pays à évaluer et à prendre en compte les effets distributifs des politiques publiques, dont la tarification du carbone, ainsi que la conception d’instruments et de politiques qui soutiennent un abandon progressif du charbon qui soit juste sur le plan social. Le plan prône la transparence et la responsabilité à travers des systèmes de suivi assortis de paramètres, d’objectifs et de jalons clairement définis, et soutient l’établissement de normes mondiales pour la réduction des émissions. Pour les projets de la Banque, nous utiliserons de nouveaux paramètres pour présenter leur résilience face aux catastrophes et aux risques climatiques, et de nouveaux indicateurs de résultats permettront de mieux rendre compte les effets de nos interventions dans les pays, y compris la réduction des émissions. Pour mieux intégrer le climat et le développement et les mesures prioritaires, nous établirons de nouveaux rapports nationaux sur le climat et le développement, qui deviendront un outil diagnostique clé pour le Groupe de la Banque et orienteront notre collaboration avec les pays. Nous allons également intensifier notre soutien aux pays dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre de nouvelles contributions déterminées au niveau national et des stratégies à long terme, et nous les aiderons à renforcer leurs systèmes financiers pour gérer les risques climatiques et mobiliser les capitaux. En outre, le Groupe de la Banque mobilise, coordonne et participe à des partenariats mondiaux qui stimulent l’action climatique, notamment la Coalition des ministres des Finances pour l’action climatique, qui représentait 60 pays membres en juin 2021. Lors de sa réunion ministérielle tenue en marge des Réunions de printemps 2021, la Coalition a multiplié les appels à investir dans une croissance verte et a examiné des politiques visant à soutenir la décarbonation et la gestion des risques climatiques qui menacent la stabilité financière. Promouvoir des réformes budgétaires et financières Une action mondiale exceptionnelle et urgente est nécessaire pour faire face aux effets conjugués des crises qui surviennent en cascade tout en s’adaptant aux réalités post‑pandémiques et en œuvrant à une reprise verte, résiliente et inclusive. Nous nous efforçons d’aider les pays à lutter contre l’accroissement de la pauvreté et des inégalités, tout en nous attaquant aux répercussions dévastatrices de la COVID‑19 et aux défis à plus long terme posés par le changement climatique. Notre démarche est globale. Nous conseillons notamment les pays sur la manière de mettre en œuvre des réformes et des politiques propres à relever les défis qui touchent l’économie tout entière et nous aidons à créer la marge budgétaire nécessaire et à mobiliser 74 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE des capitaux privés. Nous aidons les pays à évaluer les effets distributifs des réformes et la manière dont elles contribuent à la croissance durable des pays. Nous les aidons également à élaborer des politiques budgétaires et macroéconomiques tenant compte du climat. Pour soutenir ce travail, nous suivons les indicateurs macroéconomiques mondiaux ainsi que les marchés des capitaux et des matières premières. Nous effectuons par ailleurs un travail de plaidoyer pour la mise en œuvre de réformes structurelles et la prise en compte de l’intégration des considérations liées à la pauvreté et à l’équité dans les politiques budgétaires visant une croissance verte. Nous élaborons des outils et des guides pratiques pour aider les pays à surmonter les compromis supposés entre les objectifs macroéconomiques à court terme et une croissance inscrite dans le long terme. Nous les aidons également à intégrer la durabilité dans leurs stratégies de croissance afin de préserver le climat et les ressources naturelles, tout en favorisant la croissance économique, l’investissement et la création d’emplois. À l’échelon régional, nous aidons à concevoir des mesures climatiques axées sur la croissance, telles que : • Des politiques budgétaires favorables à une reprise durable. Formulation de mesures fiscales et de politiques de dépenses pour relever les défis du changement climatique, de la création nette d’emplois et de la gestion durable de la relance budgétaire. • La réforme des taxes et des subventions sur les carburants. Évaluations quantitatives de l’impact de la tarification du carbone sur les recettes, la production, l’emploi, l’activité informelle, les émissions, la pollution et la santé publique. • Une politique budgétaire relative à l’utilisation durable des sols. Augmentation des recettes et amélioration de la durabilité, grâce à des réformes des taxes sur les produits de base, des transferts budgétaires écologiques et la gestion des revenus forestiers. En matière de politique budgétaire, nous fournissons également des conseils aux autorités publiques sur la manière d’accroître l’efficacité et l’efficience de leur gestion des finances publiques et des investissements publics. En Côte d’Ivoire, le Premier Crédit d’Appui aux reformes pour la croissance durable et inclusive, d’un montant de 200 millions de dollars, a permis de lever les obstacles à l’investissement du secteur privé dans la production durable de cacao et d’électricité. Il a également permis au gouvernement d’obtenir 100 millions de dollars supplémentaires pour le financement de l’action climatique. Nous aidons également les pays à instaurer des normes pour les obligations vertes et des réglementations en matière de communication financière afin de promouvoir des systèmes financiers plus verts. En Colombie, nous avons collaboré avec les organes de réglementation pour veiller à ce que les caisses de retraite locales indiquent comment elles intègrent les facteurs de risque environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs processus d’investissement. Lutter contre la corruption et promouvoir une bonne gouvernance Nous aidons les pays à renforcer les dispositifs de gouvernance et à lutter contre la corruption, afin d’accroître la marge de manœuvre budgétaire, d’améliorer l’efficacité et de garantir des services de meilleure qualité pour les démunis. Nous aidons les autorités publiques à mieux gérer les finances publiques et à alléger la bureaucratie, notamment en ce qui concerne l’administration fiscale, la décentralisation et la réforme des entreprises d’État. Nous les aidons également à utiliser la technologie pour fournir des services publics, élargir l’accès du public à l’information, améliorer la responsabilisation et réduire la corruption administrative. Notre initiative GovTech soutient la transformation numérique en vue de la modernisation de l’administration publique, tout en promouvant la participation civique et en renforçant l’éthique de responsabilité et la confiance. Le partenariat mondial GovTech et le fonds fiduciaire SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 75 multidonateurs GovTech approfondissent ce travail à l’échelle mondiale et renforcent les engagements de l’IDA en matière de gouvernance d’institutions. Pendant la crise de la COVID‑19, nous avons établi des notes d’orientation et un portail de suivi pour aider les pays à renforcer la gouvernance et la résilience. Durant l’exercice 21, nous avons lancé une série d’initiatives visant à renforcer nos activités de lutte contre la corruption et à prendre en compte son envergure transnationale, le rôle de la dynamique du pouvoir qui contribue à en faire un problème insoluble, et la nécessité d’améliorer la transparence. Nous avons réalisé des travaux de recherche pour comprendre comment maîtriser la corruption au niveau sectoriel et publié des guides pratiques sur le recouvrement des avoirs et la gestion des conflits d’intérêts. Nous avons également mené une nouvelle initiative de collaboration internationale pour mettre au point la méthode d’évaluation des systèmes de passation de marchés, qui vise à accélérer la mise en œuvre de marchés publics modernes, efficaces, durables et plus inclusifs ; la Banque mondiale a réalisé des évaluations pour 17 pays. Et nous avons lancé la plateforme dédiée à la passation de marchés publics, la lutte anticorruption et la transparence pour faciliter l’accès aux données sur les marchés publics et permettre aux utilisateurs de déterminer et de gérer les risques en matière d’intégrité et de transparence. Dans le cadre de la riposte à la COVID‑19, nous avons collaboré avec des fournisseurs pour communiquer des informations sur les estimations de la demande globale et élaborer une procédure simplifiée pour l’achat de fournitures médicales, de matériel et de vaccins. Il s’agissait de faciliter l’application de modalités d’achat d’urgence accélérées, de résoudre les problèmes d’approvisionnement et de gérer l’impact de la COVID‑19 sur les marchés non urgents et l’exécution des contrats. Dans un souci de transparence, tous les contrats sont automatiquement publiés sur le site web externe de la Banque. Protéger les ressources naturelles et préserver la biodiversité La gestion et la reconnaissance de la valeur du capital naturel — forêts, océans, eau et sols — sont essentielles à une reprise verte, résiliente et inclusive. La mauvaise gestion des terres favorise l’émergence de zoonoses, tandis que la protection des ressources naturelles permettra de réduire le risque d’éventuelles pandémies. La Banque collabore avec les pays à la mise en œuvre de politiques qui accordent une plus grande importance aux écosystèmes, tout en luttant contre le changement climatique et en améliorant les moyens de subsistance des personnes qui dépendent des ressources naturelles, notamment celles qui travaillent dans la sylviculture, la pêche et l’agriculture. Nous avons réalisé des investissements pour apporter un soutien rapide aux secteurs de la pêche, du tourisme et de l’écotourisme et venir en aide aux populations dont la vie a été bouleversée par la COVID‑19. La pandémie a également entraîné l’augmentation de 76 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE l’utilisation de plastiques à usage unique et de la production de déchets médicaux, qui peuvent se retrouver dans les océans et les cours d’eau. En Inde et au Pakistan, nous soutenons les efforts déployés pour gérer ces déchets. Nous fournissons également un appui financier, une assistance technique et des produits de savoir pour aider les pays à faire face aux répercussions environnementales de la pandémie et à utiliser les fonds de relance pour favoriser une reprise verte, résiliente et inclusive. Au Mexique et en Égypte, nous soutenons les efforts déployés pour améliorer la qualité de l’air afin de sauver des vies, d’améliorer la productivité et d’atténuer les effets du changement climatique. Nous avons contribué à de nouveaux travaux de recherche et d’analyse sur les menaces pesant sur la biodiversité et les services écosystémiques. Ces travaux fournissent de solides arguments économiques en faveur de l’investissement dans la nature. Lors du Sommet One Planet de janvier 2021, axé sur la biodiversité, nous nous sommes engagés à investir plus de 5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années dans l’initiative Grande muraille verte. Cette initiative vise à restaurer les paysages dégradés, à améliorer la productivité agricole et à investir dans des infrastructures à l’épreuve du climat dans 11 pays africains, de Djibouti au Sénégal. Construire des villes plus vertes, plus résilientes et plus inclusives Durant l’exercice 21, les dirigeants municipaux ont dû faire face à de multiples crises : une situation d’urgence sanitaire qui a touché de manière disproportionnée les résidents à faibles revenus, une récession économique qui a mis à mal les finances municipales et des aléas naturels permanents. La Banque s’est appuyée sur son expérience en matière de gestion des risques de catastrophe et a recouru à l’assistance technique du Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement pour aider les pays et les villes à faire face à ces risques imprévus et cumulés. Au Liban, nous avons soutenu, en partenariat avec l’UE et l’ONU, une évaluation rapide des dommages et des besoins quelques jours après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en août 2020. L’analyse des foyers d’infection de la COVID‑19 en milieu urbain a confirmé la corrélation entre la promiscuité et la contagion et a souligné le besoin d’améliorer les conditions de vie des populations urbaines pauvres, qui ont été particulièrement touchées par le virus et les effets des politiques de confinement sur l’économie informelle. Au Kenya, nous avons contribué à améliorer la sécurité foncière et l’accès aux services de base – dont le drainage, l’approvisionnement en eau, l’assainissement et l’éclairage public – pour près de 2 millions de personnes vivant dans des établissements urbains informels, en partenariat avec l’Agence française de développement. En Sierra Leone et en Tanzanie, nous avons soutenu les efforts visant à cartographier le paysage urbain et à mieux cerner les risques d’inondation, grâce à des programmes numériques de travail contre rémunération qui ont permis à de jeunes chômeurs de gagner de l’argent en utilisant des applications mobiles. La pandémie a mis à l’épreuve la résilience des services de base qui sont essentiels au fonctionnement de villes salubres. En Inde, nous œuvrons au renforcement de la gestion des déchets solides dans l’État du Kerala afin d’améliorer la santé humaine et de réduire la contamination des ressources hydriques et la pollution côtière. Dans la perspective de la reprise, City Climate Finance Gap Fund (fonds pour combler le déficit de financement climatique des villes) a approuvé sa première série de dons d’assistance technique, d’un montant total de près de 2 millions de dollars, pour aider neuf villes à transformer leurs ambitions climatiques en projets prêts à être financés. Ces dons aideront des villes d’Éthiopie, d’Inde, du Kosovo, du Mexique, du Maroc, de la République démocratique du Congo et du Viet Nam à recenser les sources d’émissions urbaines et à accorder la priorité aux politiques cruciales et aux investissements dans les infrastructures. En juin 2021, nous avons publié le rapport From Pancakes to Pyramids: City Form for Sustainable Growth, établi à partir d’une enquête portant sur près de 10 000 villes et traitant des modèles urbains propices à leur croissance durable. En mettant en lumière les facteurs de la croissance vers l’extérieur et vers l’intérieur et de la croissance verticale des villes, le rapport peut nous aider à mieux comprendre les interactions entre la densité des villes, les transports publics et les modes de transport non motorisés, et aider les villes à réduire leur empreinte sur le climat. La Banque entend accroître son soutien aux villes pour qu’elles puissent intégrer ou mieux rendre en compte les considérations relatives à la réduction des émissions de carbone et à la résilience face au climat et aux catastrophes dans la planification, les politiques et les investissements urbains. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 77 Promouvoir des transports résilients Les pays ont besoin de réseaux de transport et de logistique performants pour faire tourner leur économie et garantir l’accès aux vaccins à tous, notamment aux pauvres. La pandémie a mis en évidence les vulnérabilités du secteur, qui a connu de graves perturbations des chaînes d’approvisionnement et accusé d’importantes pertes de revenus pour les opérateurs à travers le monde. Pourtant, même avant cette crise, de nombreux pays présentaient d’importants problèmes d’accessibilité des transports : un milliard de personnes vivent à plus de deux kilomètres d’une route praticable en tout temps ; plus de 1,3 million de personnes, principalement dans les pays en développement, meurent chaque année dans des accidents de la route ; une femme sur six évite de travailler de peur d’être harcelée dans les transports publics ; d’innombrables enfants n’ont pas accès à des moyens de transport pour se rendre à l’école ; et des récoltes pourrissent avant d’atteindre les marchés. Le secteur des transports est également responsable d’environ 24 % des émissions de carbone liées à l’énergie, la demande ne cessant d’augmenter avec l’urbanisation et la croissance économique. Faute de mesures énergiques, ces émissions pourraient augmenter de 60 % d’ici à 2050 : il sera donc impossible d’atteindre les objectifs climatiques sans décarboner les transports. Le défi est d’autant plus grand que les infrastructures de transport sont très vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes. Cependant, grâce à des politiques et des ressources appropriées, les transports peuvent stimuler les économies, rapprocher les populations des emplois et des services sanitaires et éducatifs, et lutter contre le changement climatique. Le portefeuille d’investissements de la Banque dans le secteur des transports, qui s’élève à environ 45 milliards de dollars, couvre près de 100 pays par le biais de projets qui soutiennent les transports publics, la logistique, les routes, le rail, l’aviation, les ports et les voies navigables, ainsi que des innovations plus récentes comme les drones et les véhicules électriques. Ces efforts aident les pays à repenser la mobilité dans un contexte de reprise post‑COVID‑19. Durant l’exercice 21, nous avons lancé le Mécanisme mondial pour la décarbonation des transports, le premier fonds fiduciaire global qui place l’action climatique au cœur du développement des transports. Il contribuera à accroître l’innovation et les investissements dans tous les modes de transport en soutenant la création de savoirs, la préparation de projets, l’assistance technique et le plaidoyer. Ce mécanisme s’appuiera sur les réalisations concluantes soutenues par la Banque, telles que la première ligne de métro de l’Équateur, à Quito, qui permettra d’éviter environ 65 000 tonnes d’émissions par an et offrira à 377 000 usagers quotidiens un moyen rapide et fiable de se rendre à leur lieu de travail et d’accéder aux services. Au Sénégal, le Projet d’appui au transport et à la mobilité urbaine a permis de réduire de moitié le temps de trajet entre Dakar et Saint‑Louis pour environ un million de personnes, tout en créant des emplois dans 78 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE la construction routière pour des hommes et des femmes. Le Programme d’investissement dans l’aviation océanienne améliore la résilience de l’infrastructure aéronautique et renforce le respect des règlements internationaux à Kiribati, au Samoa, aux Tonga, à Tuvalu et à Vanuatu. Assurer l’accès de tous à l’énergie et à l’électricité pour une croissance durable Aujourd’hui, près de 759 millions de personnes vivent toujours sans électricité, et environ 3 milliards n’ont pas accès à des modes de cuisson propres. Malgré l’accélération des progrès, l’accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne à l’horizon 2030 est peu probable. Pour suivre le rythme de la croissance démographique, 940 millions de personnes supplémentaires devraient avoir accès à l’électricité au cours de la décennie à venir, mais la COVID‑19 a ralenti les investissements nécessaires à cet effet. Pour contribuer à combler ce déficit, la Banque a plus que doublé ses financements en faveur de l’accès à l’énergie, les portant de moins de 400 millions de dollars en moyenne sur les exercices 13 à 15 à près de 900 millions de dollars sur les exercices 18‑20, dont plus de 90 % destinés à l’Afrique subsaharienne. Au cours des cinq dernières années, nous avons fourni 4,2 milliards de dollars de financements pour établir ou améliorer les raccordements électriques de près de 120 millions de personnes. Nous avons également engagé plus de 400 millions de dollars dans 21 pays pour aider 20 millions de personnes à avoir accès à des modes de cuisson et de chauffage plus sains et plus efficaces. Ce travail est soutenu par des partenaires tels que le Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique, qui fournit des compétences techniques et des financements pour aider à atteindre l’accès universel d’ici à 2030. Ce programme contribue à notre portefeuille énergétique et à l’adoption généralisée de solutions de production hors réseau et sur mini‑réseaux afin d’élargir l’accès ; les prêts qu’il accorde représentent un quart des investissements mondiaux dans les mini‑réseaux. Les récentes avancées technologiques ont permis de fortement réduire sensiblement le coût des énergies renouvelables, et offrent la possibilité d’augmenter leur part dans le bouquet énergétique mondial. Le Groupe de la Banque est l’une des principales sources de financements pour les projets axés sur l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique dans les pays en développement. Il a ainsi engagé 8,4 milliards de dollars au cours des cinq dernières années et a contribué à mobiliser des capitaux privés au profit du secteur. Nous finançons la première centrale solaire photovoltaïque d’Ouzbékistan pour aider le pays à réduire sa dépendance au gaz naturel et au charbon, à produire de l’énergie propre, à renforcer la sécurité de ses approvisionnements et à lutter contre le changement climatique. Il s’agit de la première grande centrale de production d’énergie renouvelable du pays, conçue et exploitée par des opérateurs privés ; elle est soutenue par des prêts d’IFC, une garantie de la Banque, un financement de la Banque asiatique de développement et des investissements privés. La Banque mondiale aide également les pays clients à gérer le pétrole, le gaz et les mines de manière à contribuer à une croissance et à un développement durables, à protéger les communautés et à réduire les émissions. En 2020, nous avons travaillé avec la Bosnie‑Herzégovine, la Bulgarie, la Grèce, la Pologne, la Serbie et l’Ukraine pour les aider à planifier et à préparer une transition juste de leurs régions charbonnières. L’Initiative pour un cadre de transition des régions charbonnières dans les Balkans occidentaux et en Ukraine prône des stratégies inclusives pour un passage à de l’énergie sobre en carbone. Parallèlement, le Fonds fiduciaire mondial d’appui programmatique pour les industries extractives aide les mineurs artisanaux et les petites exploitations minières et leurs communautés à faire face aux effets de la COVID‑19. En mai 2021, il a publié le rapport State of the Artisanal and Small‑Scale Mining Sector 2020, qui constate que de meilleures conditions de travail pourraient améliorer la productivité, la santé et la sécurité de plus de 44 millions de mineurs artisanaux dans 80 pays. En outre, l’Initiative pour une exploitation minière intelligente face au climat du Groupe de la Banque aide les pays à répondre à la demande croissante de minéraux et de métaux essentiels en adoptant des pratiques minières durables. Nous travaillons avec les pays et les partenaires à la réduction du torchage de gaz, qui gaspille les ressources et rejette des émissions nocives dans l’atmosphère. Durant l’exercice 21, le soutien à l’Initiative zéro torchage traditionnel à l’horizon 2030 — lancée par la Banque et ses partenaires en 2015 — a augmenté de manière à couvrir 79 gouvernements et compagnies pétrolières. Par ailleurs, nous continuons, dans le cadre du Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés, de travailler avec sept pays à niveau élevé de torchage de gaz. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/topics. SOUTENIR LA RIPOSTE À LA CRISE ET LA REPRISE DES PAYS 79 80 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Renforcer les marchés financiers et promouvoir le financement durable Depuis sa première obligation émise en 1947, la BIRD a mobilisé, en plus de 70 ans, 1 000 milliards de dollars en faveur de ses pays clients à revenu intermédiaire. Elle collabore avec des investisseurs sur des thèmes de développement particuliers, en les aidant à aligner leurs investissements sur les objectifs de développement durable. Nous continuons de constater leur intérêt croissant pour les investissements qui intègrent les problématiques environnementales, sociales et de gouvernance, dont la santé, l’éducation, le genre, le climat, l’eau propre et l’assainissement. La Trésorerie de la Banque mondiale publie un rapport d’impact annuel à l’intention des investisseurs, qui résume les résultats obtenus par les projets financés par la BIRD ; les points saillants des activités de la Trésorerie durant l’exercice 21 sont également exposés dans ce chapitre. Des informations complémentaires sur les activités menées par IFC et la MIGA en vue de renforcer les marchés financiers des pays figurent dans leurs rapports annuels respectifs. Durant l’exercice 21, la BIRD a tiré parti de sa notation AAA et de l’excellente réputation dont elle jouit sur les marchés pour lever 68 milliards de dollars, grâce à l’émission d’obligations développement durable afin de soutenir les activités de développement de la Banque, dont les initiatives menées avec ses clients pour riposter à la COVID‑19 et renforcer la résilience aux chocs futurs. Parmi les faits marquants de l’exercice, on citera une obligation novatrice de 100 millions de dollars sur cinq ans émise par la BIRD en mars 2021 pour soutenir le développement durable et la riposte mondiale à la COVID‑19. Pour atténuer les effets de la pandémie sur les enfants, cette émission a permis de transférer 50 millions de dollars à l’UNICEF, tandis que la BIRD a facilité le transfert de risques. En février 2021, la BIRD a émis une obligation à taux variable de 600 millions de dollars sur 10 ans — l’obligation à taux variable à l’échéance la plus longue à ce jour pour le SOFR (taux de financement à un jour garanti). Cette obligation permet de soutenir le développement du marché du SOFR, de renforcer les solutions de substitution du taux interbancaire offert à Londres (LIBOR) pour la conversion du dollar des États‑Unis et de contribuer à assurer le fonctionnement efficace du système financier mondial. Développer des marchés financiers durables En tant que premier émetteur d’une obligation verte, la BIRD continue de soutenir la croissance du marché des obligations durables ainsi que l’harmonisation des rapports sur l’impact et des processus d’émission. Dans le cadre de son programme d’obligations pour le développement durable, la BIRD émet des obligations durables et des obligations vertes, qui sont adaptées aux intérêts des investisseurs ; dans le cas des obligations vertes, la BIRD alloue des montants équivalents à des activités remplissant les critères voulus qui s’attaquent au changement climatique. Au 30 juin 2021, la BIRD avait levé environ 16 milliards de dollars à travers 185 opérations libellées en 23 monnaies depuis 2008. La Banque aide également les pays à atteindre leurs objectifs climatiques et environnementaux en leur apportant une assistance technique visant à développer des marchés et systèmes financiers plus verts et plus durables, à faciliter le recours à des solutions fondées sur le jeu du marché et à orienter les capitaux du secteur privé vers des priorités environnementales et sociales. Durant l’exercice 21, nous avons soutenu l’émission d’une obligation verte souveraine en Égypte — la première dans la région Moyen‑Orient et Afrique du Nord — ainsi que la première obligation verte de l’Indonesia Infrastructure Financing Company. Nous avons également contribué à l’élaboration de taxonomies vertes nationales en Colombie et en Malaisie et avons fourni des conseils sur les stratégies et les transactions de financement vert dans plusieurs pays, notamment sur les options permettant de lier l’allégement de la dette aux enjeux liés au climat. L’IDA fournit un appui aux pays les plus pauvres du monde, confrontés pour la plupart à de grosses difficultés dues à la COVID‑19. Depuis le début de ses transactions sur le marché financier en 2018 avec une obligation de 1,5 milliard de dollars des États‑Unis, l’IDA a renforcé sa présence sur ledit marché pour soutenir un programme de financement plus vaste en émettant des obligations assorties d’échéances diverses et libellées en différentes monnaies, R ENFORCER LES MARCHÉS FINANCIERS ET PROMOUVOIR LE FINANCEMENT DURABLE 81 dont l’euro, la livre sterling et la couronne suédoise. La notation AAA de l’IDA lui permet d’émettre des obligations de développement durable qui mobilisent des contributions de ses actionnaires pour aider les pays à faible revenu à faire face à la COVID‑19. Durant l’exercice 21, l’IDA a émis des obligations à hauteur de 10 milliards de dollars. Tenir les pays informés des produits financiers et des solutions de financement Tout au long de l’exercice, la Trésorerie de la Banque a conseillé les pays sur les solutions de financement pour les aider dans un contexte de pénurie de ressources, de marge budgétaire étriquée et de niveaux croissants d’endettement public. Nous avons fourni des informations sur les options de financement dans le cadre du Mécanisme de financement accéléré pour faire face à la COVID‑19 du Groupe de la Banque mondiale, doté de 14 milliards de dollars, prorogé les échéances des opérations à décaissement rapide de la BIRD et contribué à maximiser le financement à faible coût et à long terme du développement, notamment au moyen de prêts consentis au titre du Mécanisme de financement complémentaire de l’IDA. La transition mondiale du LIBOR vers d’autres taux de référence aura une incidence sur tous les participants des marchés des capitaux et des marchés financiers, dont la Banque et ses pays membres. Pour assurer une transition harmonieuse et ordonnée, nous avons modifié nos conditions financières, en commençant par la suspension, en avril 2021, du prêt flexible à spread fixe de la BIRD. Nous aidons les pays à comprendre les incidences de ces changements et à prendre des décisions éclairées quant à leurs options de financement et de gestion des risques. Nos efforts en ce sens ont consisté en des campagnes de communication, des concertations régulières avec les pays et les équipes de projets, et des formations en ligne au profit de plus de 3 000 emprunteurs et membres du personnel. Gérer les risques de catastrophe par l’intermédiaire des marchés financiers internationaux La Banque aide les pays à accroître leur résilience financière aux catastrophes en aidant ses membres à améliorer leur accès aux marchés de la réassurance et aux marchés financiers. Notre Trésorerie travaille avec les autorités publiques pour préparer et exécuter des opérations de transfert de risques avant la survenue d’un événement catastrophique. À ce jour, nous avons transféré des risques de catastrophes représentant 5 milliards de dollars sur les marchés internationaux au profit des pays. Sur ce montant, des obligations catastrophes émises par la BIRD à hauteur de 710 millions de dollars — qui couvrent des risques de tremblement de terre et d’ouragan au Mexique et aux Philippines — sont souscrites sur les marchés financiers. Les pays de la région Asie et Pacifique comptent parmi les plus exposés aux catastrophes naturelles. Durant l’exercice 21, la Trésorerie a organisé des réunions avec le Conseil consultatif des entreprises de l’APEC et le Forum financier de l’Asie‑Pacifique, au cours desquelles a été examinée la question de savoir comment les instruments de transfert de risques de catastrophe et des marchés financiers pouvaient renforcer la résilience financière dans la région. La Trésorerie a également obtenu, auprès de l’Autorité monétaire de Singapour, un don pour l’obligation catastrophe des Philippines. Elle collabore par ailleurs avec l’Autorité des assurances de Hong Kong (basée dans la RAS de Hong Kong, Chine) sur une autre éventuelle obligation catastrophe de la BIRD. Renforcer le capital humain pour la gestion des actifs du secteur public Le Partenariat pour les services de conseil et la gestion des réserves (RAMP) de la Trésorerie de la Banque mondiale assure, sur demande, des services de renforcement des capacités et de gestion des actifs aux gestionnaires d’actifs du secteur public. Il aide les banques centrales, les institutions financières internationales, les fonds de pension et les fonds de patrimoine souverain à développer leurs capacités et à renforcer leurs opérations d’investissement dans le cadre de missions de service de conseil, d’ateliers techniques et de conférences internationales. Le Partenariat assure actuellement des services à 78 institutions, dont 20 dans des pays à faible revenu et huit dans des pays touchés par la fragilité et les conflits. Durant l’exercice 21, le Partenariat a transformé ses services et en a élargi la couverture en organisant 170 missions de conseil, deux conférences mondiales, 25 ateliers à l’intention de 1 400 personnes, et 31 webinaires auxquels ont participé 3 200 personnes. Il a également établi le fonds fiduciaire RAMP pour élargir la participation au Partenariat à des banques centrales et à d’autres institutions du secteur public de pays admis à emprunter à l’IDA ou touchés par la fragilité et les conflits et qui, autrement, n’auraient pas pu se permettre d’y participer. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse treasury.worldbank.org. 82 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Nouer des partenariats sur la voie de la reprise Aujourd’hui plus que jamais, les défis auxquels nous sommes confrontés exigent une action collective. Le changement climatique, les conflits, la pauvreté et la fragilité ne peuvent être abordés seuls — les solutions durables nécessiteront de nouveaux partenariats et de nouvelles coalitions. Nous collaborons avec un large éventail de partenaires pour échanger des idées et renforcer le soutien politique et financier à notre mission. Nos partenariats sont indispensables pour faire progresser les priorités de développement communes, notamment les inégalités, l’adaptation et la résilience au climat, la fragilité, le genre et le capital humain. Durant l’exercice 21, nos partenariats se sont attachés à soutenir la riposte mondiale à la pandémie de COVID‑19 et à jeter les bases d’une reprise verte, résiliente et inclusive. Activités multilatérales. Durant l’exercice 21, nous avons participé à un large éventail de plateformes multilatérales et avons collaboré étroitement avec le G7, le G20, d’autres banques multilatérales de développement et les organismes des Nations Unies pour relever les défis de développement des pays, notamment les répercussions de la pandémie. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le FMI sous les présidences saoudienne et italienne du G20 pour soutenir l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) et le Cadre commun pour le traitement de la dette au‑delà de cette initiative, ainsi que les efforts visant à améliorer la transparence de la dette. Ce travail a été crucial en ce qu’il a permis aux pays clients de dégager une marge de manœuvre budgétaire, parallèlement aux importants flux nets positifs de dons et de crédits concessionnels de l’IDA et d’autres banques multilatérales de développement. En avril 2021, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 ont approuvé l’avancement d’un an de la Vingtième reconstitution des ressources de l’IDA (IDA‑20), afin de soutenir une reprise verte, résiliente et inclusive dans les pays IDA. En 2021, le Groupe de la Banque, le FMI et le G7, sous la présidence du Royaume‑Uni, ont collaboré pour soutenir les pays à faible revenu vulnérables ainsi qu’un programme d’action vert ambitieux. Le Groupe de la Banque s’est également associé à des organismes des Nations Unies — dont l’OMS, le PAM, l’UNICEF, l’UNOPS et le PNUD — dans le cadre de sa riposte à la COVID‑19, notamment en apportant un soutien technique essentiel pour la définition de normes pertinentes, la communication des mesures de prévention des risques et à l’acquisition de fournitures et matériel médicaux. Nous avons également travaillé avec des partenaires des Nations Unies sur des initiatives multilatérales clés pour aider les pays à se préparer à la livraison rapide, équitable et sûre de vaccins contre la COVID‑19 et d’outils associés, y compris des évaluations de l’état de préparation pour plus de 140 pays et, en tant que co‑chef de file avec le Fonds mondial, le volet « connecteur de systèmes de santé » du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID‑19. Nous avons fait jouer ces partenariats lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies, du Forum sur le financement du développement durable et du Forum politique de haut niveau. Nous avons poursuivi notre collaboration étroite avec l’UE pour renforcer les systèmes de protection sociale et la gestion des risques de catastrophe, aider les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence (FCV) à répondre à la crise de la COVID‑19, et mobiliser des financements en vue d’une transition verte et numérique. Les résultats au niveau des pays ont été au cœur de nos initiatives multilatérales et de notre collaboration avec le G7 et le G20, l’UE et le système des Nations Unies. Société civile. Les organisations de la société civile (OSC) représentent un large éventail d’intérêts, d’idées et de domaines d’influence et sont indispensables pour faciliter, orienter et évaluer notre riposte à la pandémie. Nous collaborons avec elles dans le cadre d’interventions stratégiques qui renforcent le soutien aux grandes priorités de la Banque. Nous entretenons ces relations par le biais de partenariats et d’activités de communication et de sensibilisation et de campagnes, de consultations sur les actions à mener, de la participation citoyenne, de NOUER DES PARTENARIATS SUR LA VOIE DE LA REPRISE 83 la collaboration aux opérations et de l’échange d’informations. Les OSC font régulièrement part de leurs observations à la Banque dans le cadre de consultations avec les parties prenantes, d’analyses et de dialogues. Le Forum de la société civile, notre principale plateforme en ce domaine, a rassemblé plus de 2 400 représentants d’OSC lors des Assemblées annuelles 2020 et des Réunions de printemps 2021. Les discussions, menées par les OSC, ont porté sur la nécessité d’assurer une reprise verte, résiliente et inclusive et sur les voies et moyens d’appliquer les solutions locales à une plus grande échelle. Les principaux thèmes abordés ont été l’action climatique, l’équité vaccinale, l’allégement de la dette et l’IDA, la responsabilisation et la transparence, la réponse aux violations des droits de la personne, le capital humain et le secteur privé. Les OSC ont également posé des questions et formulé des recommandations lors de deux concertations avec les Administrateurs de la Banque et une assemblée publique avec le Président du Groupe de la Banque. Elles ont exprimé leur soutien constant aux objectifs de développement communs — dont l’IDA, l’action climatique et l’utilisation responsable des financements liés à la pandémie — lors de leurs échanges avec la haute direction du Groupe de la Banque. Au cours de l’année, nous avons également facilité le dialogue régulier entre les OSC et les experts du Groupe de la Banque, en améliorant le partage de connaissances et en créant des plateformes de retour d’information sur les principaux thèmes de développement. Organisations confessionnelles. Ces organisations, caractérisées par leur identité religieuse et leur grande influence géographique, jouent un rôle stratégique clé dans les efforts que nous déployons pour lutter contre l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Nous collaborons avec des organisations et des coalitions confessionnelles mondiales, des plateformes des Nations Unies et des dirigeants issus d’un large éventail de traditions religieuses. Pour favoriser le partage de connaissances, nous avons analysé les efforts déployés par des organisations confessionnelles de premier plan, afin de faire face aux effets de la pandémie, en mettant en évidence les initiatives concrètes et les possibilités de collaboration avec nos bureaux de pays. Nous avons également réuni un groupe de travail rassemblant divers acteurs afin de recueillir des éléments probants sur le rôle de la foi dans l’amélioration des résultats au niveau des pays. Nous avons poursuivi notre travail de coordination avec les États‑Unis, notamment en participant au sommet historique de l’USAID sur la coopération stratégique religieuse. Nous avons également participé à d’importantes coalitions, notamment le groupe de travail des Nations Unies sur la religion et le développement, l’Initiative conjointe sur l’apprentissage et le Partenariat international sur la religion et le développement durable. 84 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Parlementaires. Nous collaborons avec des parlementaires du monde entier à travers des activités de concertation, de partage de connaissances et de plaidoyer pour que les objectifs mondiaux de développement se traduisent en résultats concrets dans les pays. Durant l’exercice 21, la Banque a collaboré avec des législateurs et des organisations parlementaires, ainsi que le Réseau parlementaire sur la Banque mondiale et le FMI à la poursuite de notre objectif commun, celui d’un développement vert, résilient et inclusif. Les priorités de cette collaboration étaient notamment le genre et la jeunesse, la préparation aux pandémies, les vaccins, la dette, le climat, les investissements du secteur privé et la fragilité, les conflits et la violence. Nous avons assuré la connexion de plus de 200 parlementaires issus de plus de 100 pays à des manifestations mondiales virtuelles organisées en marge des Assemblées annuelles et des Réunions de printemps. Ces activités ont facilité le dialogue avec les législateurs sur les actions à mener, notamment celles qu’ils pourraient entreprendre dans leurs pays pour améliorer les résultats en matière de santé. Philanthropes et secteur privé. Durant l’exercice 21, nos partenariats avec d’importantes organisations privées et philanthropiques ont permis d’apporter une aide d’urgence à des populations particulièrement touchées par la pandémie. Nous avons poursuivi notre collaboration étroite avec la Fondation Bill & Melinda Gates pour soutenir des programmes sur le genre, la santé, la protection sociale et les services financiers. Ce partenariat a été crucial dans notre travail de lutte contre la COVID‑19, notamment en ce qui concerne l’accès aux vaccins, leur distribution et l’équité en la matière. Nous nous sommes également associés à J.P. Morgan pour le programme School to Work, qui vise à améliorer l’accès des jeunes à une formation de qualité et répondant aux besoins du marché dans six États indiens. Au total, 37 millions d’élèves et 2 millions d’enseignants bénéficieront directement de ce programme, qui touchera indirectement plus de 90 millions d’élèves et près de 5 millions d’enseignants à l’échelle du pays. Initiatives cruciales. Si nos partenariats représentent un large éventail de groupes d’intérêt, nous gérons également plusieurs initiatives thématiques précises. Ainsi, le Fonds de partenariat pour les objectifs de développement durable du Groupe de la Banque a alloué plus de 3,5 millions de dollars durant l’exercice 21 à des activités visant à soutenir les efforts de riposte à la COVID‑19 dans les petits États insulaires en développement et dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence, en mettant à contribution plus de 50 nouveaux partenariats noués avec des gouvernements, des organismes des Nations Unies, le secteur privé, le monde universitaire et la société civile. Toujours durant l’exercice 21, Connect4Climate (C4C) — un programme de partenariat mondial du fonds fiduciaire multidonateurs de la Communication pour le changement climatique — a continué de stimuler la dynamique de l’action climatique, en mettant en relation plus de 500 organisations en vue de faciliter les activités de plaidoyer, le soutien aux opérations, la recherche et le développement des capacités. Le programme C4C cible divers publics pour inspirer le changement, dans le cadre de partenariats dans les secteurs du cinéma, de la mode, de la musique et du sport, pour mieux faire entendre les voix des jeunes. Programme de dons aux membres de la collectivité. Grâce au Programme de dons aux membres de la collectivité, le groupe de la Banque entend concrétiser ses objectifs de lutte contre l’extrême pauvreté et de promotion d’une prospérité partagée au sein de leurs propres communautés par des actes de philanthropie aussi bien des employés que de l’institution, le bénévolat, des dons en nature et un programme de stages pour des élèves des écoles secondaires publiques locales. Ce programme mobilise notre personnel motivé et international pour aider les communautés locales à Washington et partout dans le monde. Environ 80 % de nos dons annuels sont fournis dans le cadre de la campagne annuelle de dons du personnel et de la Banque aux membres de la collectivité, qui permet de recueillir des dons des employés et retraités de l’institution, auxquels s’ajoutent les abondements du Groupe de la Banque. La campagne a établi de nouveaux records durant l’exercice 21, avec des promesses de dons des employés et retraités s’élevant à plus de 6 millions de dollars. Pour répondre à l’augmentation massive des besoins durant la pandémie, le Groupe de la Banque a augmenté son taux d’abondement de 100 % à 200 %, portant ainsi le montant total des promesses de dons à plus de 19 millions de dollars en faveur de nos communautés locales. Pour de plus amples informations, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/en/about/partners. NOUER DES PARTENARIATS SUR LA VOIE DE LA REPRISE 85 86 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Améliorer les opérations pour accroître l’impact Pour mieux servir nos clients et nos partenaires, nous nous employons à améliorer continuellement nos opérations, nos politiques et nos processus. Le but visé est de devenir une institution plus efficiente et plus efficace, et d’optimiser l’impact de notre action sur le développement. Le Cadre environnemental et social de la Banque mondiale Notre Cadre environnemental et social, entré en vigueur le 1er octobre 2018, s’applique depuis avril 2021 à environ 20 % de notre portefeuille en cours de financement de projets d’investissement. Les Politiques de sauvegarde continuent de s’appliquer aux autres opérations du portefeuille qui avaient été approuvées antérieurement. Nous utilisons le Cadre pour aider les pays clients à prendre en compte un plus large éventail de risques environnementaux et sociaux, concernant notamment l’emploi et les conditions de travail et l’inclusion et la protection des groupes défavorisés ou vulnérables. Le Cadre a également permis d’améliorer la transparence à la faveur de la publication de tous les documents pertinents relatifs aux projets, y compris les Plans de participation des parties prenantes (le cas échéant), qui sont ainsi librement accessibles en ligne. Pourtant, certains défis sont apparus dans la mise en œuvre du Cadre. La capacité des pays clients, en particulier, est essentielle à son succès à long terme. C’est pourquoi nous leur offrons des formations, en fonction des ressources financières et humaines disponibles, afin de les aider à mettre en place et à renforcer leurs systèmes de gestion des risques environnementaux et sociaux. La pandémie de COVID‑19 s’est accompagnée de risques environnementaux et sociaux encore plus complexes pour les pays ; les sources de préoccupation incluent la santé et la protection des travailleurs et des communautés. Nous avons publié de nouvelles orientations pour aider les pays à tenir compte de ces risques dans leurs interventions d’urgence, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets médicaux, l’utilisation des forces militaires et de sécurité, la participation des parties prenantes et les procédures de gestion de la main‑d’œuvre. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/esf. Le Cadre de passation des marchés de la Banque mondiale Le Cadre de passation des marchés de la Banque, qui a pris effet depuis 2016, aide les pays clients à mettre en place des approches adaptées pour la passation de marchés au titre d’opérations de financement de projets d’investissement. Il met l’accent sur les études de marché, l’analyse des besoins et les risques, dans le but d’aider les pays à répondre à leurs besoins en matière de marchés publics, à déterminer les options les plus rentables et à assurer la mise en œuvre satisfaisante des projets. Ces dernières années, nous avons actualisé nos procédures de mise en œuvre des mesures fiduciaires et de gestion des risques au titre du Cadre, afin de les rendre plus souples dans les situations d’urgence. Nos procédures souples de passation de marchés nous permettent d’exécuter des projets d’investissement, notamment des projets de santé liés à la COVID‑19, tout en respectant les normes fiduciaires. Au cours de l’exercice écoulé, conscients de la complexité des chaînes d’approvisionnement liées à la pandémie, nous avons eu recours à l’assistance directe à la mise en œuvre (HEIS) et à la passation de marchés facilitée par la Banque (voir encadré de la page 88) pour aider les clients à se procurer rapidement des produits médicaux, des équipements de protection individuelle et des fournitures essentielles pour soins. Durant l’exercice 21, 102 projets ont eu recours à l’assistance directe à la mise en œuvre, dont 71 projets soutenant les efforts de riposte à la COVID‑19, et 33 projets ont eu recours à la passation de marchés facilitée par la Banque. Nos Modalités alternatives de passation de marchés (APA) permettent de passer des marchés par l’intermédiaire d’autres organisations, dont les organismes des Nations Unies, dans les situations de fragilité, de conflits et de violence. Au Yémen, nous avons utilisé ces AMÉLIORER LES OPÉRATIONS POUR ACCROÎTRE L’IMPACT 87 modalités faisant appel au Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets pour alimenter en électricité 122 écoles, 102 cliniques et 12 puits d’eau. Dans le cadre de notre Programme stratégique de préparation et de riposte sanitaires à la COVID‑19, nous avons simplifié nos approches avec les organismes des Nations Unies, ce qui a permis de conclure des contrats avec nos clients d’une valeur totale de 462 millions de dollars. Durant l’exercice 21, 27 projets ont eu recours aux modalités alternatives de passation de marchés en faisant appel à des organismes des Nations Unies et à d’autres banques multilatérales de développement. Le Cadre de passation des marchés s’applique aux projets pour lesquels une note conceptuelle a été établie à compter du 1er juillet 2016. Nous suivons attentivement et évaluons l’application du Cadre au niveau des projets, des pays et des régions ainsi qu’au niveau mondial. Durant l’exercice 21, 55 % du portefeuille de projets d’investissement de la Banque (51 % en valeur monétaire) ont appliqué les dispositions du Cadre. Durant l’exercice 21, nous avons examiné 1 130 marchés portant sur un montant de l’ordre de 7,7 milliards de dollars. Nous avons également mis en place un nouveau système en ligne d’examen a posteriori des marchés attribués, qui nous permet de réaliser ces examens à distance. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/procurement. Aider les pays à se procurer des fournitures et du matériel médicaux essentiels pendant la crise de COVID‑19 Alors que le monde prenait conscience de l’ampleur et de l’impact de la pandémie de COVID‑19, les pays avaient eu du mal à se procurer les fournitures et matériels médicaux dont ils avaient un besoin urgent, comme une grande partie du stock mondial disponible était vendue aux plus offrants. Les pays en développement étaient désavantagés par les conditions du marché et risquaient d’être laissés pour compte, ce qui compromettait leur capacité de riposte à la crise. La passation de marchés facilitée par la Banque cherche à combler ces lacunes en aidant les pays clients à se procurer des fournitures et matériels médicaux de manière plus efficace, tout en réduisant au minimum les risques implicites dans les situations de crise. Le processus utilise le mécanisme en place d’assistance directe à la mise en œuvre (HEIS), qui aide à ouvrir les marchés tout en apportant une assurance fiduciaire. La Banque facilite la recherche et la sélection des fournisseurs, négocie les conditions commerciales et juridiques, et finalise les contrats. Les pays clients sélectionnent ensuite le matériel médical dont ils ont besoin auprès de divers fournisseurs et présentent leur demande à la Banque en soumettant une déclaration d’intérêt. Ces étapes sont désormais automatisées grâce à un catalogue en ligne. La facilitation par la Banque n’est assurée que pour les fournisseurs crédibles et qualifiés. En facilitant le processus de passation de marchés, nous sommes en mesure de regrouper la demande des pays et d’utiliser notre pouvoir de rassemblement pour avoir un meilleur accès au marché et tirer ainsi parti d’une position de négociation avec les fournisseurs plus favorables. Les pays clients restent responsables de la conclusion et de la signature des contrats, ainsi que des aspects logistiques et administratifs, mais ils reçoivent un soutien important de la Banque si nécessaire, qu’il s’agisse de la détermination des besoins, la livraison des fournitures et matériels ou de l’exécution des contrats. Lorsque les pays ont commencé à lutter contre la pandémie, la passation de marchés facilitée par la Banque leur a permis d’obtenir rapidement les fournitures nécessaires à des prix favorables et de négocier des accords avantageux à bien des égards : qualité des produits, inspections et tests avant la livraison, délais de livraison raisonnables, conditions d’expédition acceptables, garanties, services d’installation, formation des utilisateurs et assistance technique. 88 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Prévenir la violence fondée sur le genre dans nos opérations Nous restons fermement résolus à prévenir et à atténuer les risques de violence fondée sur le genre dans nos activités. En novembre 2020, nous sommes devenus la première banque multilatérale de développement à mettre en place un mécanisme permettant de disqualifier des entrepreneurs qui ne respectent pas les obligations relatives à la violence fondée sur le genre. Les entrepreneurs disqualifiés ne se verront pas attribuer de contrats financés par la Banque pendant deux ans, après quoi ils devront démontrer qu’ils répondent à nos exigences en la matière avant de soumissionner à de nouveaux contrats. Cette disposition s’applique aux marchés importants de travaux conclus après le 1er janvier 2021, qui ont été classés « à haut risque » d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels. En outre, il a été ajouté dans nos dossiers types de passation de marchés de travaux des clauses et exigences spécifiques concernant l’évaluation des capacités des soumissionnaires à respecter les conditions visant à prévenir la violence fondée sur le genre. Ces clauses et exigences stipulent des obligations claires auxquelles sont astreints les entrepreneurs, afin de gérer les risques connexes qui sont sous leur contrôle. Ils sont notamment tenus de déclarer les incidents antérieurs ayant entraîné la suspension ou la résiliation d’un contrat, d’adopter des codes de conduite axés sur les risques de violence fondée sur le genre, de dispenser à tous leurs travailleurs et sous‑traitants une formation sur ce code de conduite, de mettre en place des mécanismes pour traiter les plaintes contre la violence fondée sur le genre, d’adopter un cadre de mesures disciplinaires appropriées, et d’employer du personnel qualifié pour gérer les questions liées à l’exploitation, aux abus et au harcèlement sexuels. Les entrepreneurs devraient également inclure d’autres engagements et obligations dans leurs plans de gestion environnementale et sociale, qui varient en fonction des études d’impact et des plans de gestion pour les projets de la Banque. Réformer les fonds fiduciaires pour améliorer la coordination et les résultats Les fonds fiduciaires complètent les activités de la Banque en fournissant des ressources financières et en contribuant à l’acquisition de connaissances dans le domaine du développement. Ils soutiennent un programme d’action concernant les biens publics mondiaux pour relever les principaux défis de développement, notamment le changement climatique, la fragilité, ainsi que la préparation et la riposte aux pandémies. Face aux défis sans précédent posés par la COVID‑19, les fonds fiduciaires et les fonds d’intermédiation financière (FIF) ont soutenu la riposte d’envergure mondiale montée par la Banque, en apportant une aide ciblée aux populations vulnérables du monde et en étendant la portée de l’action de la Banque. Les ressources de la Banque détenues en fiducie à la fin de l’exercice 21 s’élevaient à 13,4 milliards de dollars dans des fonds fiduciaires et à 26 milliards de dollars dans des FIF. Les fonds fiduciaires financent environ les deux tiers des services de conseil et d’analyse de la Banque, et environ 72 % (13,3 milliards de dollars) des décaissements effectués à partir de ces fonds ont bénéficié à des pays clients durant la période couverte par les exercices 17 à 21. Sur ce montant, plus de 9,6 milliards de dollars ont été décaissés au profit de pays IDA et de pays à financement mixte BIRD‌ IDA. /‌ Les contributions aux FIF se sont établies en moyenne à 8,1 milliards de dollars par an, tandis que les transferts monétaires aux entités d’exécution, qui sont relativement stables, s’établissaient en moyenne à 7 milliards de dollars par an au cours des cinq dernières années. La réforme des fonds fiduciaires BIRD‑IDA vise à réduire la fragmentation en regroupant le portefeuille. Elle a recensé 72 programmes‑cadres dits Umbrella 2.0, conçus pour correspondre étroitement aux priorités de la Banque et renforcer la complémentarité avec les ressources de base, tout en donnant à la direction un meilleur contrôle sur leur utilisation. La direction examine chaque année le portefeuille de fonds fiduciaires de la Banque afin de s’orienter vers une collecte de fonds mieux coordonnée et plus responsable. Environ 80 %  des contributions ont été reçues au titre des programmes‑cadres dits Umbrella 2.0. AMÉLIORER LES OPÉRATIONS POUR ACCROÎTRE L’IMPACT 89 La politique actualisée de la Banque en matière de fonds fiduciaires, entrée en vigueur en janvier 2021, reflète l’évolution des pratiques et des procédures connexes au cours des 12 dernières années. Elle soutient également les réformes en cours des fonds fiduciaires et des FIF, notamment en faisant explicitement référence à la fragmentation de l’aide lorsque l’on tient compte des nouveaux fonds. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/dfi. Service d’instruction des plaintes et de recours Le Service d’instruction des plaintes et de recours (GRS) offre aux individus et aux communautés la possibilité de déposer une plainte directement auprès de la Banque mondiale s’ils estiment qu’un projet financé par cette dernière leur a été préjudiciable ou le sera probablement. Ce service a été mis en place en 2015 à la suite des recommandations formulées dans le cadre d’un examen des politiques de sauvegarde réalisé par le Groupe indépendant d’évaluation. Il vient s’ajouter aux mécanismes de recours établis au niveau des projets et garantit que les plaintes soumises à l’institution sont traitées de manière diligente et anticipative, notamment grâce à la poursuite d’un dialogue et la recherche de solutions durables. Durant l’exercice 21, le GRS a reçu 299 affaires. Les plaintes déposées concernent une large gamme de préjudices, qui se rapportent aux moyens de subsistance des populations, à l’environnement et à la santé et la sécurité au travail. Nous fondant sur notre expérience et sur les retours d’information internes et externes, nous évaluons régulièrement ce qui fonctionne et ce qui peut être amélioré. Les améliorations apportées récemment au GRS incluent une nouvelle directive et la révision d’une procédure révisée, la mise à jour de systèmes et de processus et une sensibilisation élargie. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/grs. 90 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Nos valeurs, notre personnel et nos lieux de travail Nous veillons à traduire nos valeurs dans le soutien que nous apportons aux membres de notre personnel, dans notre collaboration avec les clients et les partenaires, ainsi que dans nos bureaux et nos établissements. Nous nous employons à représenter un lieu de travail plus viable et responsable en préservant la santé et le bien‑être du personnel, en réduisant notre empreinte environnementale, en faisant participer les populations locales à nos opérations et en trouvant des méthodes de travail plus efficaces. Notre indice de l’Initiative mondiale sur les rapports de performance (GRI) et l’Examen de la viabilité donnent de plus amples détails sur la manière dont la durabilité est prise en compte dans le cadre de nos opérations et de nos pratiques institutionnelles. L’indice et l’examen peuvent être consultés en ligne sur le site Web du Rapport annuel. Nos valeurs Nous avons retenu les valeurs fondamentales suivantes pour le Groupe de la Banque : impact, intégrité, respect, travail d’équipe et innovation. Durant l’exercice 21, nous avons adopté un nouveau code d’éthique afin d’ancrer encore plus ces valeurs dans notre culture et nos opérations. Le code est une série de principes visant à aider les membres des services de l’institution à prendre les bonnes décisions lorsqu’ils sont confrontés à des dilemmes éthiques. Le règlement du personnel continue de définir les réglementations et les politiques ayant pour objet de prévenir tout comportement répréhensible. Pour sensibiliser un plus grand nombre de personnes à ces questions sur le lieu du travail et aider à les comprendre, durant l’exercice 21, nous avons mis en place une nouvelle formation virtuelle obligatoire à l’intention des membres du personnel sur nos valeurs fondamentales et notre code d’éthique, ainsi que des formations visant à prévenir et à lutter contre le harcèlement sexuel et d’autre nature au sein du Groupe de la Banque mondiale. Notre personnel À la fin de l’exercice 21, la Banque mondiale comptait 12 528 employés à temps plein, dont 45 % basés à l’extérieur de notre siège à Washington ; 759 nouveaux employés ont rejoint l’institution au cours de l’exercice. Malgré les défis posés par la COVID‑19, la Banque reste déterminée à étendre sa présence à travers le monde. Nous prévoyons que 55 % du personnel sera basé en dehors des États‑Unis vers le milieu des années 2020. Cela signifie qu’un plus grand nombre d’agents travailleront à proximité de nos clients — en particulier dans les pays touchés par la fragilité, le conflit et la violence (FCV) — et que les équipes qui travaillent en première ligne seront dotées de moyens d’agir. À la fin de l’exercice 21, 1 043 agents étaient basés dans des pays touchés par la fragilité, le conflit ou la violence, contre 906 agents l’exercice précédent. Piloter la performance et de l’efficacité institutionnelles. Durant l’exercice 21, nous avons redoublé d’efforts pour renforcer la gestion de la performance, le développement des compétences, l’enrichissement des carrières et l’efficacité managériale, et améliorer le bien‑être du personnel. Nous avons encouragé des échanges et remontées d’information plus fréquents en temps réel dans le cadre d’une approche repensée de la gestion des performances, en particulier dans l’environnement de travail virtuel actuel. Nous avons également lancé un système basé sur le cloud destiné à aider les personnes occupant des postes de responsabilité à évaluer les performances du personnel et à les aider à évoluer. En mai, nous avons organisé la première semaine virtuelle des carrières, à laquelle ont participé plus de 7 300 employés. L’utilisation des services liés aux carrières a également enregistré une progression sensible, plus de deux fois plus de personnes assistant aux séminaires sur la carrière par rapport à l’exercice précédent et le nombre de séances d’encadrement sur la carrière ayant augmenté de 53 %. NOS VALEURS, NOTRE PERSONNEL ET NOS LIEUX DE TRAVAIL 91 Intensifier les activités du Groupe de la Banque dans les contextes de fragilité, de conflit et de violence (FCV). Nous avons lancé un cadre amélioré de développement de carrière et de mobilité qui permet au personnel d’acquérir une expérience approfondie et étendue de manière plus systématique, grâce à des rotations et des affectations planifiées. Cette démarche cadre avec notre programme pour une présence mondiale visant à rapprocher autant que possible les ressources et les compétences des zones où ils sont nécessaires, en particulier dans les contextes de pays IDA et les situations de FCV. Au fur et à mesure qu’un plus grand nombre de membres du personnel entreprendront des missions sur le terrain, ils pourront apprendre, grandir professionnellement et acquérir l’expérience mondiale nécessaire pour mieux servir la mission de la Banque. Nous avons également lancé un nouveau programme intégré d’apprentissage et développement de carrières dans les situations de FCV et piloté un programme de mentorat pour les FCV en Afrique et au Moyen‑Orient. Promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion parmi les membres du personnel. Durant l’exercice 21, la Banque a poursuivi les initiatives de promotion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion, notamment en ce qui concerne le genre, la race, l’identité, l’orientation sexuelle et le handicap. L’indice global de diversité est resté à 0,89, tandis que l’équilibre général entre les sexes a légèrement changé, le pourcentage total de femmes étant passé de 53,2 % de l’ensemble du personnel à 53,3 %. Combattre le racisme et la discrimination raciale. Alors que les manifestations après le meurtre de George Floyd battaient leur plein à travers le monde en mai 2020, le président Malpass s’est engagé à lutter contre le racisme et la discrimination raciale au sein du Groupe de la Banque mondiale. Il a mis sur pied une équipe spéciale composée de plus de 50 membres du personnel issus de l’ensemble du Groupe de la Banque et ayant pour mandat de formuler des recommandations à la haute direction, ainsi qu’un groupe de réflexion chargé de fournir des orientations. S’appuyant sur les contributions recueillies dans d’autres forums autour de l’organisation, l’équipe spéciale a formulé 80 recommandations sur un éventail de thèmes au cours de la première phase de son travail, centrée sur les problèmes internes. Il s’agit notamment de la résolution des conflits, de la culture, de la formation, de la responsabilité des dirigeants, de la gestion des carrières et du recrutement. Les recommandations visent à éveiller les consciences, à renforcer les connaissances et à réduire les cas de racisme et de discrimination raciale, tout en mettant en place des espaces sûrs où les membres du personnel peuvent signaler des problèmes, aider à égaliser les chances de carrière et favoriser une composition et une culture du cadre de travail qui ne font pas d’exclus. En juin 2021, les 10 premières recommandations, fondamentales de nature, étaient en cours de mise en œuvre ; les 70 autres recommandations sont en cours d’examen ou sont programmées pour la mise en œuvre. La deuxième phase, qui commence au cours de l’exercice 22, est axée sur l’extérieur et examine les opérations du Groupe de la Banque, les clients et la participation des populations locales. Pour TABLEAU 16 DONNÉES SUR LE PERSONNEL DE LA BANQUE MONDIALE (BIRD/IDA), EXERCICES 19‑21 INDICATEUR EX. 19 EX. 20 EX. 21 INDICATEURS CONNEXES Total employés à plein temps 12 283 12 394 12 528 GRI 401, ODD 8 Hors États‑Unis (%) 43 44 45 Consultants à court 5 097 5 521 5 944 terme/temporaires (ETP) Engagement des employés (%) 79 77 ‑ Indice de diversité 0,88 0,89 0,89 % représente l’écart par rapport à l’objectif de parité hommes‑femmes pour une catégorie donnée* Personnel administratif et d’appui (%) 17,5 17,4 17,8 Personnel technique de niveau débutant 2,8 2,7 3,2 et junior (%) Personnel technique de niveau supérieur (%) 6,8 6,5 5,8 Chefs de service (%) 3,9 2,8 2,7 Nombre moyen de jours de formation par 5,2 3,7 3,1 GRI 404, ODD 8 agent au siège Nombre moyen de jours de formation par 4,9 3,3 3,1 agent dans les bureaux‑pays Note : – = non disponible ; ETP = équivalent temps plein (personnel) ; GRI = Initiative mondiale sur les rapports de performance. L’enquête sur l’engagement des employés n’a pas été réalisée au cours de l’exercice 21. *La parité hommes‑femmes s’entend de 50 % d’hommes et 50 % de femmes, avec une marge de +/‑2 % ; 0 % signifie que nous avons atteint notre objectif de parité hommes‑femmes, tandis que des chiffres supérieurs à 0 % signifient que les hommes ou les femmes sont surreprésentés. 92 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE orienter son travail, au début de l’exercice 21, l’équipe spéciale a mené la toute première enquête sur la race au sein du Groupe de la Banque mondiale. Environ 70 % des membres du personnel ont participé et formulé plus de 6 000 commentaires. Promouvoir la santé et la sécurité du personnel. Le Groupe de la Banque propose une large gamme de programmes et de services qui ont pour objet de promouvoir et de protéger la santé et la sécurité du personnel en mettant l’accent sur la santé et le bien‑être de l’individu, la prévention, le bien‑être, la santé et la sécurité au travail, ainsi que la santé et le bien‑être mentaux. Au cours de l’exercice 21, ces initiatives ont été adaptées pour répondre aux besoins et aux préoccupations des membres du personnel alors qu’ils continuaient de travailler à distance en pleine pandémie de COVID‑19 (voir l’encadré ci‑dessous). Soutenir l’apprentissage continu et développer les compétences pour gérer les carrières et la mobilité. Grâce au Campus d’apprentissage ouvert (OLC) du Groupe de la Banque, les membres du personnel au siège et dans les bureaux‑pays peuvent apprendre en continu en utilisant une panoplie Soutenir le personnel durant la pandémie de COVID‑19 Tout au long de la pandémie et de la transition vers le travail à domicile, le Groupe de la Banque s’est efforcé de soutenir son personnel, en privilégiant la santé et la sécurité personnelles, l’équilibre entre vie de famille et vie professionnelle, la santé mentale et la résilience. Ces efforts, conjugués à notre présence significative sur le terrain, ont permis au personnel de continuer à obtenir des résultats pendant la plus grande riposte à une crise de l’histoire du Groupe de la Banque, malgré les défis posés par le travail à distance. Pour protéger la santé et le bien‑être du personnel, nous avons pris les mesures suivantes : • Mise en place d’une plateforme en ligne fournissant des conseils aux membres du personnel sur la pandémie et les vaccins, ainsi que des ressources sur la santé physique et mentale et le travail à distance. • Communication d’informations régulièrement mises à jour sur la santé et la sécurité, avec plus de 100 conversations en ligne en direct, — y compris des réunions publiques et des séances d’information à l’intention du personnel tenues par la direction — pour maintenir le personnel mobilisé et le tenir au courant de l’évolution de la situation. • Prise en charge des cas confirmés, assistance à la recherche des contacts et lieu de test hors site pour les membres du personnel du siège présentant des symptômes. • Aide à l’accès aux soins, assortie d’un soutien financier pour le personnel et les consultants sollicitant un traitement, y compris des avances de paiement et un programme de prêt d’urgence pour le personnel. • Fourniture d’un soutien constant au personnel et aux consultants sur des questions de médecine d’ordre général et de sécurité. • Offre d’un appui psychosocial, notamment dans le cadre de webinaires, de sessions de conseil et de réunions de groupes de soutien pour aider les membres du personnel à gérer leur stress et leur anxiété. • Accès à l’évacuation médicale, au besoin, y compris par le biais d’un programme d’évacuation dédié des Nations Unies. • Suivi de scénarios qui pourraient déboucher sur des violences familiales, grâce à l’octroi de ressources pour remédier à des situations peu sûres pour les membres du personnel ou leurs familles. • Offre d’un soutien à distance pour aider les membres du personnel à aménager un lieu de travail ergonomique chez eux et organisation de webinaires adaptés aux défis du travail à domicile. • Nettoyage et précautions améliorés dans les locaux du Groupe de la Banque, y compris l’installation de plexiglas, des équipements de protection individuelle, les filtres à air et des tests de la qualité de l’air en application des directives du CDC, ainsi que la modernisation des installations du Groupe de la Banque pour favoriser l’application des mesures de santé, de sécurité et de distanciation sociale. • Offre de services virtuels, dont la garde d’enfants et l’accès à des programmes de conditionnement physique en ligne gratuits. • Accès au vaccin anti‑COVID‑19 du système des Nations Unies dans les bureaux de pays. page suivante NOS VALEURS, NOTRE PERSONNEL ET NOS LIEUX DE TRAVAIL 93 Pour faciliter une transition en douceur vers le travail à domicile et renforcer nos valeurs, nous avons : • Dispensé une formation élargie sur l’éthique pour le personnel et des ressources virtuelles accessibles comportant des conseils sur la conduite à tenir, ainsi qu’un nouveau programme d’accueil des nouveaux vice‑présidents et directeurs, et un examen continu des allégations d’inconduite à l’aide de ressources virtuelles et médico‑légales. • Mis en place un nouveau site interne comportant des outils et des ressources d’apprentissage pour aider le personnel à travailler à distance. • Fourni plus de 60 applications et solutions de travail pour aider le personnel et le Conseil à instruire les projets d’urgence en travaillant à distance. • Offert des solutions de collaboration sécurisées, flexibles et adaptées au mobile, pris en charge de plus de trois millions de réunions virtuelles et proposé des services d’interprétation simultanée. • Accru les capacités de l’infrastructure d’accès à distance du Groupe de la Banque, proposé de nouvelles solutions de réseau privé virtuel (VPN) et assuré la gestion à distance de plus de 58 000 appareils. • Mis en place de nouveaux dispositifs contrôles de sécurité, amélioré la surveillance de la sécurité et organisé une campagne de sensibilisation, plus de 26 000 personnes ayant suivi un cours en ligne sur la cybersécurité. • Organisé les toutes premières Assemblées annuelles et Réunions de printemps en format virtuel, avec plus de 60 manifestations organisées sur diverses plateformes. • Accès aux réunions et manifestations institutionnelles via des plateformes de réalité virtuelle et soutien aux missions dans les pays à l’aide de caméras à 360 degrés. Nous avons mis à jour les plans de préparation et les directives de gestion des risques pour nos bureaux et processus, y compris pour une réouverture en toute sécurité des bureaux, ainsi qu’un tableau de bord des indicateurs de santé pour guider la prise de décision. L’Association du personnel a également fourni une aide financière de secours spéciale à ses membres qui étaient dans le besoin, organisé une collecte de fonds pour les fournisseurs touchés par les mesures liées à la pandémie et s’est associée au Réseau de familles du Groupe de la Banque pour créer un site Web pour les parents confrontés à des problèmes connexes. Nous avons évalué l’impact de la transition sur le personnel, l’utilisation des ressources, les déplacements pour le lieu de travail et les missions. À la lumière de ces évaluations, nous avons élaboré des recommandations pour réduire l’empreinte environnementale du Groupe de la Banque et améliorer le bien‑être et la productivité du personnel. Nous poursuivons notre travail en vue de ramener progressivement et dans de bonnes conditions de sécurité le personnel, en tenant compte des conditions locales et des directives en vigueur, en veillant à respecter des mesures de santé et de sauvegarde adaptées et en prenant en considération la situation particulière de nos agents. Nous étudions également la possibilité de mettre en place des modèles de travail hybrides où les membres du personnel pourraient partager leur temps de travail entre la maison et le bureau. de ressources d’apprentissage, notamment des cours en ligne, des conversations entre pairs et des formations en cours d’emploi. Au début de la pandémie, nous avons pleinement adapté nos offres en matière de perfection du personnel, de services de développement de carrière, de séminaires et de développement des capacités à diriger en vue d’un apprentissage en formules mixte et virtuelle. Nous avons également mis à jour les tableaux de bord des chefs de service afin de leur proposer des indicateurs d’apprentissage des membres du personnel plus accessibles, de meilleures évaluations pour le mentorat et les activités en cours d’emploi, et une expérience personnalisée, avec des cartes d’apprentissage bien organisées. Au cours de l’exercice, l’OLC a dispensé plus de 4 500 formations virtuelles aux membres du personnel lors de leur transition vers le travail à domicile, tout en maintenant des notes sur la qualité globale élevées, ce qui traduit la demande croissante de la part des membres du personnel et des responsables dans les bureaux de pays, les situation de FCV et le siège. Faciliter l’établissement d’un environnement sûr pour remédier aux préoccupations et régler les conflits pour le personnel. Le Bureau de l’éthique professionnelle du Groupe de la Banque mondiale est une ressource de confiance pour les membres du personnel en ce qui concerne la prévention et la correction des écarts de conduite. Le coordonnateur de la lutte contre le harcèlement 94 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE de ce bureau traite des allégations de harcèlement sexuel ainsi que d’autres formes de harcèlement et de comportements inappropriés. Durant l’exercice 21, il a instruit 128 affaires. Le bureau a examiné 141 allégations d’inconduite et a organisé des formations et une campagne de sensibilisation sur l’éthique à l’intention de plus de 9 000 employés durant l’exercice 21. Grâce à ses services de conseil, le bureau répond, en moins de huit heures de travail en moyenne, aux demandes de conseils éthiques venant des membres du personnel concernant d’éventuels conflits d’intérêts ou d’autres problèmes de conformité. Au cours de l’exercice 21, plus de 1 300 employés ont demandé des conseils. Pour renforcer les mesures de protection et guider les processus de recours, le bureau a procédé à des analyses des causes profondes de la non‑conformité, des comportements inappropriés et des écarts de conduite. Le personnel dispose également de divers moyens confidentiels, dans le cadre des Services de justice interne, d’obtenir des avis, des orientations et des ressources pour le règlement des conflits, notamment l’Ombudsman, le programme pour les conseillers pour le respect sur le lieu de travail, les Services de médiation, les Services d’examen par les pairs, et l’évaluation de la gestion des performances. Ces services favorisent une culture institutionnelle respectueuse, axée sur les valeurs et fondée sur l’éthique. Faire entendre le personnel. L’Association du personnel du Groupe de la Banque mondiale défend les droits et les intérêts du personnel et des consultants auprès de la haute direction et des Administrateurs. Durant l’exercice 21, elle a relayé les préoccupations du personnel concernant les mutations et politiques institutionnelles,lesdéfisposésparlarévisiondelaméthodedecalculdelarémunération,l’alerteconcernant l’environnement mondial actuel du racisme et de la discrimination, et la COVID‑19. L’association a noué des liens avec la T.H. Chan School of Public Health de l’université Harvard et le Bureau de la diversité et de l’inclusion de la Banque pour élaborer le Projet sur le bien‑être du personnel, qui a mené des recherches sur le bien‑être des employés en ayant recours à un questionnaire qui abordait tous les aspects pertinents. Les questions portaient sur la santé financière, sociale et mentale du personnel et les répercussions de la pandémie. L’association a continué de fournir une couverture santé à des agents temporaires et à des consultants employés basés au siège pour de courtes périodes et a facilité la constitution de divers groupes de travail, notamment pour les questions ayant trait au handicap et à la viabilité environnementale. Pour renforcer son réseau de bureaux de pays, l’association a créé un site Web spécial dédié au personnel des bureaux de pays et aux questions liées au lieu de travail, touchant plus de 90 pays différents. Nos lieux de travail La Banque gère les et économiques de ses opérations internes en s’efforçant d’avoir des effets nets positifs sur les écosystèmes, les collectivités et les pays dans lesquels se trouvent ses bureaux. Réduire les émissions. La Banque mondiale mesure, réduit, neutralise et fait rapport sur les émissions de gaz à effet de serre résultant de ses établissements, des grandes réunions qu’elle organise et des déplacements en avion qu’elle occasionne, qui ont tous subi les effets de la pandémie. Au siège, l’accès aux établissements a été limité à des raisons essentielles dès mi‑mars 2020, ce qui a réduit le nombre d’employés et de sous‑traitants travaillant depuis le bureau. Les grandes réunions, dont les Réunions de printemps, ont été tenues en ligne, ce qui a permis de réduire les émissions liées aux déplacements, à l’alimentation et aux déchets. De mars à juin 2020, les voyages ont diminué de 99 %, ce qui a entraîné une baisse estimée des émissions de 37 % entre l’exercice 19 et l’exercice 20. Nous avons évalué les enseignements tirés d’autres solutions que les déplacements, telles que les missions et la supervision à distance ainsi que les conférences virtuelles et les séances de développement professionnel. Dans le cadre de l’effort que nous déployons chaque année pour compenser les émissions de carbone non réduites, la Banque a retiré des crédits de carbone représentant au total 159 007 tonnes d’équivalent CO2, ce qui couvre 100 % des émissions de carbone liées aux bâtiments et tous les déplacements professionnels par avion de l’exercice 20. Nous avons également acheté 62 267 crédits d’énergie renouvelable (CER) équivalant à 100 % de notre consommation d’électricité au siège, au prix de 233 000 dollars. Les CER ont été achetées auprès de Direct Energy Business (DEB), qui les a retirées en notre nom. DEB est un fournisseur d’énergie au détail qui approvisionne également la Banque en électricité. Les CER représentent l’impact sur l’environnement de la production d’un mégawattheure (MWh) d’énergie renouvelable injectée au réseau électrique. Les projets de compensation sont choisis à la lumière de directives rigoureuses du Groupe de la Banque mondiale et spécifiques aux pays de la BIRD et de l’IDA. Durant l’exercice 20, la Banque a travaillé avec DEB pour choisir le type de technologie d’énergie renouvelable, le projet et la région pour les CER achetées. Un exemple de projet de compensation que nous avons soutenu récemment est un parc éolien dans le Gobi sud, en Mongolie. À moins que la norme de compensation n’inclue un registre pour assurer un retrait approprié des CER et éviter des ventes multiples, les projets sont tenus de i) numéroter ou marquer chaque compensation avec un code d’identification unique approprié et ii) montrer la preuve de l’enregistrement des compensations au nom du Groupe de la Banque sur leur site Web. Nous retirons ensuite les crédits en consignant l’opération dans un registre public. NOS VALEURS, NOTRE PERSONNEL ET NOS LIEUX DE TRAVAIL 95 Concevoir des sites durables. Nous restons déterminés à réduire les émissions liées à nos établissements de 28 % d’ici 2026. Nous avons répertorié les améliorations à apporter éventuellement pour le retour de notre personnel au bureau, notamment des améliorations énergétiques, de nouveaux projets d’énergie renouvelable et des mesures de promotion de l’efficience de l’eau. Un tiers des établissements de la Banque mondiale dans le monde répondent à une norme de certification de construction écologique, telle que la norme LEED. Tous les nouveaux bâtiments sont conçus pour répondre à des normes ambitieuses et nous cherchons à améliorer sans cesse les performances des bâtiments existants. À la suite d’un audit du bâtiment principal de la Banque à Washington, nous avons modernisé la tour de refroidissement pour la gestion de l’eau, ce qui pourrait permettre d’économiser jusqu’à un million de litres d’eau par an lorsque ce bâtiment sera à nouveau totalement rouvert. Nous avons également entrepris un « rétro‑commissioning » du dispositif de contrôle de l’éclairage des cinq bâtiments du siège à Washington, ce qui nous a permis de réparer, remplacer ou moderniser plus de 1 500 capteurs. Nous élaborons deux projets expérimentaux d’aménagement de bureaux au siège dans le but d’instaurer des normes universelles pour les locaux pour bureaux et de moderniser l’environnement de ces derniers, en privilégiant des matériaux respectueux de l’environnement, des installations plus efficaces, une meilleure ergonomie, la santé et le bien‑être du personnel et l’éclairage naturel. Notre chaîne d’approvisionnement Assurer une chaîne d’approvisionnement durable. Durant l’exercice 21, nous avons continué de mettre en œuvre le Cadre pour une passation de marchés durable du Groupe de la Banque dans l’optique d’un plus grand impact social et environnemental. Nous avons intégré des exigences de durabilité dans notre Code de conduite des fournisseurs afin de garantir que les fournisseurs respectent les mêmes normes élevées que nous attendons de nous‑mêmes et de nos clients. Nous avons continué à progresser en direction de l’objectif de doubler nos dépenses au titre de la passation de marchés à des entreprises appartenant à des femmes en les portant à 7 % d’ici 2023, 4,8 % de nos achats totaux provenant de ces entreprises durant l’exercice 21. Nous nous sommes également fixé pour objectif d’atteindre 8 % de nos achats aux États‑Unis auprès d’entreprises appartenant à des minorités d’ici 2025 ; au cours de l’exercice 21, ce chiffre était de 4,7 %. Dans le cadre des efforts visant à réduire les émissions de notre chaîne d’approvisionnement, nous avons établi une base de référence préliminaire pour les émissions de carbone imputées aux biens et services que nous achetons. En tant que membre de la chaîne d’approvisionnement du Climate Disclosure Project (CDP), nous demanderons des données plus précises et exploitables à nos principaux fournisseurs afin d’affiner davantage cette référence et de réduire stratégiquement les émissions. Pour de plus amples informations, consultez le rapport Sustainability Review et l’Indice GRI. TABLEAU 17 QUELQUES EFFETS DES OPÉRATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR L’ENVIRONNEMENT, EXERCICES 19‑20 INDICATEUR EX. 19 EX. 20 INDICATEURS CONNEXES Émissions absolues de GES (tonnes 250 070 182 106 GRI 305 ; CDP C6 ; métriques d’équivalent CO2)a ODD 13 Utilisation de l’énergie à l’échelle mondiale (GJ)b 458 315 471 930 GRI 302 ; CDP C8.2 ; ODD 7 Intensité de l’utilisation de l’énergie à l’échelle 0,74 0,74 mondiale (GJ/m2)b Utilisation de l’eau à l’échelle mondiale (m3) 299 054 261 534 GRI 303, ODD 6 Eau détournée des sites d’enfouissement (%) c 61 67 GRI 306 ; ODD 12 Utilisation totale de papier recyclé à 100 % 57 54 GRI 301 ; ODD 12 (photocopie et impression, %)c Note : Les données sont présentées avec un retard d’un exercice en raison de leur période de collecte. La méthode de calcul des émissions de gaz à effet de serre de la catégorie (ou « scope ») 3 a été actualisée au cours de l’exercice 19, raison pour laquelle seules les données de deux exercices sont présentées. Pour de plus amples renseignements et pour plus de données, rendez-vous sur le site Web de la responsabilité institutionnelle. CDP = Carbon Disclosure Project ; CDP CC = Indicateurs du changement climatique du CDP ; GES = gaz à effet de serre ; GJ = gigajoule ; GJ/m2 = gigajoule par mètre carré ; GRI = Initiative mondiale sur les rapports de performance. Les données se rapportent aux bureaux de la Banque mondiale du monde entier et englobent les émissions des a.  catégories (ou « scopes ») 1, 2 et 3. Les émissions de catégorie 3 liées aux voyages d’affaires par avion incluent le forçage radiatif. L’exercice 20 inclut les émissions de l’initiative Cool Food Pledge résultant de l’achat de produits alimentaires des bureaux de Washington. Les détails ont été saisis dans le Plan de gestion des stocks. b. Les données se rapportent aux bureaux de la Banque mondiale du monde entier et englobent l’électricité, la combustion fixe et la combustion mobile. c. Les données se rapportent aux bureaux de la Banque mondiale à Washington uniquement. 96 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Donner une orientation à l’institution Tous les pouvoirs de la Banque mondiale sont dévolus au Conseil des Gouverneurs, son principal organe de décision, conformément aux Statuts de la BIRD et de l’IDA. Chaque pays membre de la Banque est représenté par un gouverneur et un gouverneur suppléant. Le Conseil des Gouverneurs délègue l’essentiel des pouvoirs à 25 Administrateurs permanents, qui composent le Conseil des Administrateurs de la BIRD et de l’IDA. Les Administrateurs représentent les 189 pays membres de la Banque mondiale et sont responsables de la conduite des opérations générales de la Banque. Les Administrateurs choisissent le Président du Conseil. La durée du mandat du Conseil actuel va de novembre 2020 à octobre 2022. Les Administrateurs supervisent l’orientation stratégique de la Banque et représentent les points de vue des pays membres sur son rôle. Ils statuent sur les projets de prêts, de crédits, de dons et de garanties de la BIRD et de l’IDA proposés par le Président, ainsi que sur les politiques, le budget administratif et d’autres questions opérationnelles ou financières. Ils examinent les Cadres de partenariat‑pays qui déterminent la collaboration du Groupe de la Banque avec les pays clients et l’appui apporté aux programmes de développement. Les Administrateurs sont chargés de présenter au Conseil des Gouverneurs les comptes vérifiés, un budget administratif et le rapport annuel de la Banque sur les résultats de l’exercice écoulé. Le Conseil compte cinq comités permanents. Les Administrateurs siègent à un ou plusieurs de ces comités, qui aident le Conseil à s’acquitter de sa mission de supervision en procédant à un examen attentif des politiques et autres documents cruciaux. Le Comité directeur des Administrateurs, auquel siègent tous les Administrateurs, se réunit deux fois par mois pour examiner le programme de travail stratégique du Conseil. Par l’intermédiaire de ses comités, le Conseil s’entretient régulièrement sur l’efficacité des activités du Groupe de la Banque avec la direction et le Panel d’inspection et avec le Groupe indépendant d’évaluation, qui tous deux rendent compte directement au Conseil. FIGURE 8 LES COMITÉS DU CONSEIL DES ADMINISTRATEURS Comité directeur du Conseil des Administrateurs du Groupe de la Banque mondiale Comité d’audit — Surveille les finances, Comité des questions administratives la comptabilité, la gestion des risques, les concernant la gouvernance et les dispositifs de contrôle interne et l’intégrité Administrateurs — Guide la gouvernance de la institutionnelle de la Banque. Banque, l’efficacité du Conseil et la politique administrative applicable aux bureaux des Administrateurs. Comité du budget — Assiste le Conseil dans Comité des ressources humaines — Supervise l’approbation du budget de la Banque. la responsabilité à l’égard de la stratégie, des politiques et des pratiques de la Banque concernant les ressources humaines et leur alignement sur ses besoins de fonctionnement. Comité pour l’efficacité du Comité d’éthique — Établi en 2003 pour développement — Évalue l’efficacité de la Banque effectuer des examens ponctuels des questions sur le plan du développement, guide ses orientations ayant trait à l’interprétation ou à l’application du stratégiques et contrôle la qualité et les résultats de Code de conduite des agents du Conseil. ses opérations. DONNER UNE ORIENTATION À L’INSTITUTION 97 98 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Assurer la surveillance et la responsabilité Nous nous tenons comptables de notre action à travers des mécanismes institutionnels — aussi bien internes à la Banque qu’indépendantes de celle‑ci — qui surveillent les résultats opérationnels, gèrent les risques institutionnels, répondent aux griefs et garantissent la transparence de notre travail. Ces mécanismes fournissent des conseils et des recommandations pour assurer une efficacité maximale sur le plan du développement et le respect des normes de responsabilité les plus élevées. Le Groupe indépendant d’évaluation Le Groupe indépendant d’évaluation (IEG) a pour objectif de renforcer l’efficacité des actions du Groupe de la Banque en faveur du développement au moyen d’évaluations qui donnent une appréciation des résultats et de la performance et formulent des recommandations pour les améliorer. Il valide également les auto‑évaluations du Groupe de la Banque des résultats des programmes et projets de pays. Les évaluations et les validations fournissent des éléments probants attestant des facteurs qui influent sur le succès et l’échec, ainsi que des enseignements à tirer pour aider à éclairer les orientations, les politiques, les programmes et les opérations du Groupe de la Banque. Au cours de l’exercice 21, l’IEG a réalisé une série d’évaluations majeures liées aux priorités institutionnelles et stratégiques du Groupe de la Banque. Il a examiné la façon dont l’aide du Groupe de la Banque permet de relever les défis combinés de la dégradation des ressources naturelles et de la vulnérabilité humaine, de la gestion des finances publiques et de la dette, et des vulnérabilités des secteurs budgétaire et financier. L’IEG a également évalué le travail d’IFC et de la MIGA dans les situations de fragilité, l’état de préparation de la Banque pour la mobilisation des technologies au service du développement, la stratégie au genre à mi‑parcours, les initiatives prises pour lutter contre la dénutrition et la croissance spatiale urbaine, et l’orientation des résultats du Groupe de la Banque au niveau des pays. L’IEG a continué de s’appuyer sur son corpus d’évaluations pour éclairer la riposte du Groupe de la Banque à la COVID‑19, en appliquant les enseignements des crises passées pour faire face aux répercussions sur la sécurité alimentaire, la santé, la nutrition, la protection sociale et la facilitation et le financement du commerce. En pleines restrictions imposées à la suite de la pandémie, l’IEG n’a cessé d’innover dans l’utilisation des sources de données et des méthodes, y compris en appliquant de nouvelles techniques de science des données, l’utilisation accrue de données de télédétection et de luminosité et des missions virtuelles dans les pays. P  our de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel de l’IEG, rendez‑vous à l’adresse ieg.worldbankgroup.org. Le Panel d’inspection Le Panel d’inspection a été établi par le les Administrateurs de la Banque en 1993 pour donner aux personnes, qui estiment avoir été lésées par un projet financé par la BIRD ou l’IDA, un accès à un organe indépendant auprès duquel elles peuvent soumettre leurs préoccupations et obtenir un recours. Durant l’exercice 21, le Comité a reçu cinq plaintes. Le Conseil a examiné un rapport d’enquête du Panel relatif à un projet de gouvernance municipale au Brésil. Le Panel a également ouvert une enquête sur un projet routier en Ouganda. Un rapport d’enquête de 2020 lié à un projet d’approvisionnement en eau et d’assainissement en Inde reste sur la table du Conseil parce que l’achèvement du plan d’action de la direction en réponse aux conclusions du Panel a été retardé en raison des restrictions de voyage liées à la COVID‑19. Le Panel a également publié le rapport consultatif intitulé Responding to Project Gender‑Based Violence Complaints through an Independent Accountability Mechanism, qui s’appuie sur deux enquêtes antérieures sur des projets financés par la Banque en Ouganda et en République démocratique du Congo. ASSURER LA SURVEILLANCE ET LA RESPONSABILITÉ 99 Toujours durant l’exercice 21, le Conseil a approuvé des résolutions qui officialisaient des décisions prises antérieurement dans le but de renforcer le mandat du Panel et d’établir un mécanisme de reddition de compte indépendant élargi qui abriterait le panel (pour effectuer des examens de conformité) et une nouvelle cellule de règlement des différends. Le nouveau mécanisme devrait devenir opérationnel au début de l’exercice 22. P  our de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel du Panel d’inspection, rendez‑vous à l’adresse www.inspectionpanel.org. La Vice‑présidence de l’Intégrité Unité indépendante, la Vice‑présidence de l’Intégrité (INT) détecte, dissuade et prévient la fraude et la corruption dans les opérations financées par le Groupe de la Banque et concernant son personnel et les prestataires. Elle s’acquitte de cette charge en enquêtant sur les allégations de fraude, de corruption et d’autres pratiques passibles de sanctions et, lorsqu’elles sont justifiées, en appliquant des sanctions contre des entités externes et des mesures disciplinaires contre les membres du personnel incriminés. Dans le cadre des processus de sanctions, le Bureau du respect de l’intégrité (ICO), une unité indépendante au sein de l’INT, examine la situation de conformité des entreprises externes. À la suite des décisions de sanction, l’ICO travaille avec les entités sanctionnées qui s’emploient à remplir les conditions de la levée des sanctions. L’INT s’efforce également d’identifier, de surveiller et d’atténuer les risques d’intégrité dans les projets du Groupe de la Banque. Malgré les restrictions liées à la pandémie, l’INT a continué de surveiller les risques et de réagir aux plaintes en ayant davantage recours à des outils numériques et à des partenariats et en fournissant un soutien supplémentaire aux opérations liées à la COVID‑19. Durant l’exercice 21, le Groupe de la Banque a sanctionné 57 entreprises et particuliers à travers des décisions non contestées du directeur des suspensions et des exclusions de la Banque, des décisions du Conseil des sanctions du Groupe de la Banque et des accords de règlement. Il a également entériné 92 exclusions croisées décidées par d’autres banques multilatérales de développement (BMD), et 45 exclusions du Groupe de la Banque remplissaient les critères requis pour être entérinées par d’autres BMD. Se fondant sur les jugements de l’OIC, le Groupe de la Banque a également levé la sanction de 30 entités et converti les exclusions avec levée conditionnelle de deux entités en non‑exclusions conditionnelles. Pour de plus amples informations à propos de l’INT et pour consulter le rapport annuel du Système de sanctions du Groupe de la Banque mondiale, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/integrity. Pour signaler des soupçons de fraude ou de corruption dans des projets financés par le Groupe de la Banque mondiale, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/fraudandcorruption. La Vice‑présidence de l’Audit interne du Groupe La Vice‑présidence de l’Audit interne du Groupe (GIA) est une fonction indépendante qui rend compte au Président et est placée sous la supervision du Comité d’audit du Conseil. La GIA donne à la direction et au Conseil une assurance raisonnable que les processus de gestion et de maîtrise des risques — ainsi que leur gouvernance générale — sont bien conçus et fonctionnent efficacement. Son travail aide le Groupe de la Banque à servir ses clients plus efficacement. La GIA réalise des audits et des examens d’assurance et de conseil, couvrant tous les domaines institutionnels essentiels : stratégie, opérations, finances et fonctions institutionnelles, dont les systèmes et processus informatiques. Elle entreprend ses travaux conformément au Cadre de référence international des pratiques professionnelles de Institute of Internal Auditors. La GIA collabore avec les fonctions de gestion des risques et de gouvernance au sein de la direction, ainsi qu’avec d’autres unités de contrôle et de responsabilité. La GIA met un accent sur les priorités institutionnelles et sur celles des parties prenantes et sur les risques importants. Elle fournit environ 25 à 29 prestations par an, couvrant aussi bien des travaux de conseil que d’assurance. Les principaux sujets abordés durant l’exercice 21 incluaient le Cadre 100 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE environnemental et social, la diligence raisonnable en matière d’intégrité, la supervision des projets, le rapport Doing Business, la préparation à l’abandon du LIBOR, le processus de planification stratégique et budgétaire, la riposte aux crises et la gestion de la poursuite des activités, la santé et la sécurité du personnel, les dépenses des bureaux de pays, les menaces internes, la technologie de confidentialité et la gestion des bases de données. En raison de la pandémie de COVID‑19, la GIA entreprend des audits à distance et ajuste la portée, la priorité et le calendrier des interventions en tant que de besoin. Pour suivre le rythme de l’évolution des activités et du paysage des risques, la GIA renforce son processus d’évaluation des risques ainsi que son partenariat et son dialogue avec la direction et le Conseil des Administrateurs pour comprendre et répertorier les principaux risques pour l’institution et fournir des informations plus opportunes, des assurances et des avis. Pour de plus amples informations et pour consulter les rapports trimestriels de la GIA, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/internalaudit. Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale Le mois de juillet 2021 a marqué le 10e anniversaire de la mise en œuvre de la Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale, qui a fait de cette dernière un leader mondial en matière de transparence, et a renforcé nos relations avec les clients, la société civile et le monde universitaire et la communauté du développement au sens large. Grâce à cette politique, le public peut demander toute information en la possession de la Banque (autre que celles figurant sur une liste d’exceptions) concernant nos opérations, nos travaux de recherche, nos finances et les délibérations du Conseil. En ce qui concerne les demandes rejetées, le public peut faire appel en alléguant une violation de la Politique et/ou de l’intérêt public. Le Comité interne sur l’accès à l’information constitue la première instance d’appel, et ses décisions sont définitives concernant les appels invoquant l’intérêt public comme motif. La Commission d’appel externe et indépendante de l’accès à l’information fait office de deuxième et dernier recours pour les appels alléguant une violation de la politique. Au cours de l’exercice 21, la Banque a reçu 582 demandes d’informations, dont 80 % ont été traitées sous 20 jours ouvrables. Le Comité a tranché 12 affaires, et trois appels ont été interjetés auprès du Conseil. Pour de plus amples informations et pour envoyer des demandes d’accès à l’information à la Banque mondiale, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/en/access‑to‑information. ASSURER LA SURVEILLANCE ET LA RESPONSABILITÉ 101 Déployer les ressources de manière stratégique Définir notre collaboration avec les pays Le Groupe de la Banque a mis au point un modèle de prestation de services financiers, analytiques et consultatifs, qui visent à assurer une solide appropriation par les pays et l’obtention par ces derniers de bons résultats dans le domaine du développement. Le Cadre de partenariat‑pays (CPF) guide l’aide du Groupe de la Banque à un pays sur une période de quatre à six ans, tout en étant suffisamment souple dans un contexte de mutation rapide des circonstances mondiales et nationales. Le CPF est le principal outil employé par la direction et les Administrateurs pour examiner et orienter nos programmes de pays. Pour préparer et mettre en œuvre un CPF, la Banque, IFC et la MIGA : • Prennent en compte la manière dont le pays formule ses objectifs de développement. • Se fondent sur les diagnostic‑pays systématique (SCD) préparés en étroite consultation avec les autorités nationales, le secteur privé et d’autres parties prenantes. • Tiennent compte de l’avantage comparatif dont jouit le Groupe de la Banque des enseignements tirés de l’expérience et des activités d’autres partenaires. • Alignement sur les objectifs du Groupe de la Banque et les engagements de la Banque découlant de l’augmentation de son capital en 2018. Depuis l’exercice 19, les CPF des pays dont le revenu national brut par habitant leur permet de sortir du régime BIRD intègrent des engagements pris dans le cadre de l’augmentation de capital. Menées en consultation avec le pays emprunteur, les activités de la BIRD consistent principalement en des interventions visant à renforcer les politiques et les institutions pour une sortie durable du régime BIRD. Les investissements complémentaires d’IFC aident à fournir des services essentiels non disponibles sur le marché. Le CPF comprend un cadre de résultats qui présente les produits et les réalisations convenus pour les activités en cours d’exécution ou prévues. Un Examen des résultats et des enseignements évalue le programme de pays après deux ans ou à mi‑parcours de la mise en œuvre du CPF. Au terme de l’exécution de chaque CPF, le Groupe de la Banque effectue un Examen de fin d’exécution et des enseignements, qui oriente la préparation du prochain programme de pays. Ce processus est suivi depuis juillet 2014. Au fur et à mesure que les pays entrent dans le cycle d’activités suivant, des SCD de « deuxième génération » (tous les SCD qui viennent après le premier réalisé pour un pays) sont préparés. Durant l’exercice 21, le Groupe de la Banque a préparé des SCD pour huit pays et de nouveaux CPF pour neuf pays. En pleine pandémie, la préparation de la plupart des CPF a été suspendue jusqu’à ce qu’il soit possible d’élaborer un nouveau programme. Le Groupe de la Banque continue de soutenir les pays par le biais de programmes de prêt et d’analyse solides pour soutenir la riposte à la crise et orienter la reprise, ainsi que pour renforcer la base fondamentale et analytique des SCD et des CPF. Dans le cadre de notre nouveau Plan d’action sur le changement climatique, nous avons également institué de nouveaux rapports nationaux sur le climat et le développement parmi nos principaux produits d’analyse au niveau des pays. Pendant la pandémie, nous avons ajusté les programmes de pays afin d’aider ces derniers à répondre à la crise et à se préparer à la reprise, tout en maintenant un accent particulier sur l’effort de développement à long terme. Ce travail s’aligne sur les quatre piliers du document d’orientation sur la riposte à la crise COVID‑19 du Groupe de la Banque. Les ajustements comprennent des actions de portefeuille, la réaffectation de fonds approuvés à des activités à priorité plus élevées, des financements nouveaux ou additionnels et le déblocage d’une très grande partie de l’aide face à la crise en début de cycle dans le portefeuille d’opérations en préparation. Les CPF et les Notes sur l’action menée dans les pays qui étaient en cours de préparation ont été recentrés pour tenir compte des répercussions de la COVID‑19. La Banque propose une palette d’instruments et d’approches pour aider les pays à atteindre leurs objectifs de développement. Il s’agit notamment du financement de projets d’investissement (IPF), qui aide à construire des infrastructures physiques et sociales et à développer les capacités institutionnelles ; du financement à l’appui des politiques de développement (DPF), qui soutient 102 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE les réformes politiques et institutionnelles, notamment par le biais de garanties ; et du financement au titre du Programme pour les résultats (PforR), qui assujettit le décaissement des fonds à l’obtention de résultats prédéfinis. Durant l’exercice 21, nous avons révisé nos directives pour incorporer explicitement les considérations liées à la race et à la discrimination ou à l’exclusion fondée sur la race dans les opérations à travers tous nos instruments de prêt. Le Groupe de la Banque a utilisé la gamme complète d’instruments pour soutenir les ripostes des pays à la pandémie. Les IPF ont été utilisés pour renforcer la riposte sanitaire au fur et à mesure que la pandémie se déroulait, en privilégiant les tests et le matériel de santé, puis l’acquisition et le déploiement de vaccins. Des DPF ont été mobilisés pour soutenir des mesures institutionnelles et politiques de réponse à la crise et de reprise, en soutenant les réformes dans les domaines de la santé, de la protection sociale, de la gestion budgétaire et de la dette, de la réglementation des affaires, de l’administration publique, de l’éducation, de l’environnement, du développement rural et du travail. À l’appui des principaux objectifs de développement, 97 % des DPF approuvés au cours de l’exercice 21 étaient assortis d’au moins une action préalable qui contribue à l’adaptation au changement climatique ou à l’atténuation de ses effets, et 70 % des DPF contribuent à réduire les disparités entre les sexes. Le Programme pour les résultats est un instrument qui fait une réelle différence depuis son introduction en 2012. Avec la suppression du plafond des engagements au titre du Programme pour les résultats, depuis l’exercice 20, il est devenu un instrument courant des opérations de la Banque. Au cours de l’exercice 21, 30 opérations faisant appel au Programme pour les résultats totalisant 9,5 milliards de dollars ont été approuvées, dont 81 % contribuent à réduire les disparités entre les sexes et 93 % contribuent à l’adaptation au changement climatique ou à l’atténuation de ses effets. Nous continuons d’affiner notre utilisation du financement basé sur les résultats pour les IPF afin de renforcer les résultats. L’Approche‑programme à phases multiples introduite en 2018 permet aux pays de structurer une collaboration complexe de longue durée sous la forme d’un ensemble d’opérations interdépendantes ou de phases d’un même programme. Durant l’exercice 20, la Banque a appliqué cette approche à l’échelle mondiale pour la première fois, ce qui a permis de mobiliser rapidement les financements de l’IDA et de la BIRD pour répondre à l’urgence posée par la COVID‑19. Durant l’exercice 21, le Programme stratégique de préparation et de riposte sanitaires, lancé dans le cadre de la lutte contre la COVID‑19, a mis jusqu’à 18 milliards de dollars à la disposition des pays pour soutenir leur riposte d’urgence, acquérir et déployer des vaccins et renforcer les systèmes de santé. Soutien aux petits États Les petits États (pays ne comptant pas plus de 1,5 million d’habitants) sont confrontés à des défis de développement uniques en raison de leur faible population et de leur base économique étriquée, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux chocs exogènes, aux catastrophes naturelles et au changement climatique. Ils font partie des pays les plus durement touchés par la COVID‑19. Durant l’exercice 21, le Groupe de la Banque a apporté un soutien financier à 23 petits États, pour un montant de 1,1 milliard de dollars, 893 millions de dollars ont servi à financer la riposte à la COVID‑19. Outre le financement de la riposte à la crise et le soutien opérationnel, nous aidons à relever les défis distincts de ces pays par le biais du Forum des petits États, une plateforme de dialogue de haut niveau entre les 50 pays membres, qui se réunit lors des Assemblées annuelles et des Réunions de printemps. Durant l’exercice 21, les membres ont appelé la communauté internationale à reconnaître l’impact plus lourd de la pandémie sur les petits États, en particulier les économies insulaires tributaires du tourisme. Ils ont également appelé à une solide reconstitution des ressources d’IDA‑20 pour assurer un soutien adéquat à la réponse immédiate à la crise et au redressement à long terme de leurs pays. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/smallstates. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 103 Fournir aux pays des conseils techniques et des analyses pour obtenir des résultats sur le plan du développement Les services d’analyse et de conseil (ASA) du Groupe de la Banque permettent aux pays de mettre en œuvre des politiques et stratégies plus efficaces et de renforcer leurs institutions afin qu’elles puissent pérenniser les gains accumulés au fil du temps sur le plan du développement. Au niveau des pays, ces activités sous‑tendent les diagnostics‑pays systématiques, les cadres de partenariat‑pays, les programmes gouvernementaux et les projets appuyés par des financements de la Banque. Aux niveaux régional et mondial, elles contribuent à éclairer les solutions de développement sous la forme de biens publics mondiaux, de notes de bonnes pratiques, de guides pratiques et de renforcement des capacités. Durant l’exercice 21, la Banque a réalisé 1 357 produits de services d’analyse et de conseil dans plus de 135 pays. Ces produits portaient sur des sujets essentiels, dont la politique économique, le développement humain, la protection sociale, la gouvernance, le développement urbain et rural, le climat et l’environnement. Ils comprenaient une analyse en temps réel de la crise de la COVID‑19, ainsi que des moyens d’aider les pays à se reconstruire en mieux et à entreprendre une reprise à grande échelle. Les pays clients sollicitent et paient pour les services de conseil remboursables (RAS) ; tous les États membres peuvent y prétendre, y compris les pays non‑emprunteurs. Durant l’exercice 21, nous avons fourni 100 produits RAS dans plus de 28 pays. Les RAS ont permis de fournir de l’assistance technique, d’assurer le renforcement de capacités et d’apporter aux pays un appui à la mise en œuvre dans divers domaines, notamment la gestion des finances publiques, la productivité, le climat d’investissement, les chaînes de valeur intégrées dans le secteur agricole, le développement urbain, le développement social, les transports publics et le développement de la petite enfance. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/asa. Accorder de l’importance à l’opinion des parties prenantes nationales Le Programme d’enquêtes d’opinion auprès des pays du Groupe de la Banque mondiale donne lieu chaque année à l’évaluation des avis de milliers de décideurs et de personnes influentes de nos pays emprunteurs. Durant l’exercice 21, nous avons réalisé des sondages auprès de parties prenantes dans 47 pays. Les données indiquent que leurs principales sources de préoccupation sont l’éducation, la gouvernance, l’emploi, la lutte contre la corruption et l’agriculture. Maintenir la discipline budgétaire pour optimiser l’emploi des ressources financières Pour aider les pays à faire face aux effets dévastateurs de la pandémie de COVID‑19 et à promouvoir une reprise verte, résiliente et inclusive, la Banque a réorienté son travail d’analyse et considérablement augmenté son aide financière tout en continuant d’accorder une attention particulière aux thèmes particuliers de l’IDA et aux engagements inscrits dans sa politique institutionnelle. Nous nous attaquons au problème des pressions budgétaires qui en résultent en adoptant un processus de planification et de budgétisation dynamique et flexible, afin de pouvoir affecter les ressources là où elles sont le plus nécessaires et de renforcer l’assise financière de la Banque. Durant l’exercice 21, dans le cadre du programme d’augmentation de capital de la BIRD approuvé en 2018, nous avons continué à réaliser des gains d’efficacité, des économies d’échelle et des améliorations de la productivité afin d’optimiser l’utilisation de nos ressources, de maintenir la viabilité budgétaire et de renforcer notre situation financière. Les mesures prises pour améliorer l’efficacité et la productivité — notamment l’optimisation des processus organisationnels et à une utilisation plus efficace des technologies — contribueront à maîtriser en partie l’augmentation du coût de nos activités due à l’accroissement du volume et de la complexité de notre programme de travail. Nous avons également mis en place un cadre intégré de suivi de l’exécution des engagements budgétaires dans le contexte du programme d’augmentation et de réforme du capital de manière à pouvoir suivre chaque année les économies d’échelle et les gains d’efficacité cumulés. 104 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Les engagements et les services financiers de la BIRD La BIRD est une coopérative de développement mondiale appartenant à ses 189 pays membres. Elle est la plus importante banque multilatérale de développement au monde. Elle accorde des prêts et en fournissant des garanties, des produits de gestion des risques et des services‑conseils à des pays à revenu intermédiaire et à des pays à faible revenu solvables, et coordonne les ripostes aux défis de portée régionale et mondiale. Au cours de l’exercice 21, les nouveaux engagements au titre de prêts de la BIRD ont atteint 30,5 milliards de dollars pour 125 opérations, dont sept étaient des opérations mixtes BIRD/IDA. TABLEAU 18 ENGAGEMENTS DE LA BIRD, PAR RÉGION, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Afrique de l’Est et Afrique australe 596 470 315 1 716 1 525 Afrique de l’Ouest et Afrique centrale 567 650 505 9 500 Asie de L’Est et Pacifique 4 404 3 981 4 030 4 770 6 753 Europe et Asie Centrale 4 569 3 550 3 749 5 699 4 559 Amérique Latine et Caraïbes 5 373 3 898 5 709 6 798 9 464 Moyen‑Orient et Afrique du Nord 4 869 5 945 4 872 3 419 3 976 Asie du Sud 2 233 4 508 4 011 5 565 3 746 Total 22 611 23 002 23 191 27 976 30 523 Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. TABLEAU 19 DÉCAISSEMENTS DE LA BIRD, PAR RÉGION, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Afrique de l’Est et Afrique australe 257 210 159 932 325 Afrique de l’Ouest et Afrique centrale 170 524 531 155 132 Asie de L’Est et Pacifique 3 961 3 476 5 048 4 679 4 439 Europe et Asie Centrale 2 799 4 134 2 209 3 100 3 625 Amérique Latine et Caraïbes 3 885 4 066 4 847 5 799 8 741 Moyen‑Orient et Afrique du Nord 5 335 3 281 4 790 2 415 2 764 Asie du Sud 1 454 1 698 2 598 3 158 3 665 Total 17 861 17 389 20 182 20 238 23 691 Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. Pour le suivi, l’établissement de rapports et une meilleure prise de décisions concernant ses engagements, la Banque applique une taxonomie des codes à toutes les opérations de prêt afin de refléter les secteurs et les thèmes vers lesquels nous orientons nos ressources. Les codes sectoriels tiennent compte des regroupements de haut niveau des activités économiques en fonction des types de biens et services produits et servent à indiquer le segment de l’économie que l’intervention de la Banque soutient. Les codes thématiques reflètent les buts et objectifs des activités financées par la Banque et sont utilisés pour rendre compte de l’appui de la Banque à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 105 TABLEAU 20 ENGAGEMENTS DE LA BIRD PAR SECTEUR, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS SECTEUR EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Administration publique 4 754 2 189 5 327 4 301 5 666 Agriculture, pêche et foresterie 754 2 561 1 025 1 767 1 260 Eau, assainissement et gestion 2 000 2 610 1 571 1 834 1 891  des déchets Éducation 1 074 1 685 1 875 1 135 2 017 Énergie et industries extractives 4 434 3 084 2 847 2 053 2 379 Industrie, commerce et services 2 694 3 416 2 361 2 208 3 030 Protection sociale 778 2 091 2 115 4 786 4 800 Santé 1 189 2 204 1 674 3 980 2 606 Secteur financier 1 879 764 2 299 3 702 3 828 Technologies de l’information 503 324 611 886 773  et de la communication Transports 2 551 2 074 1 485 1 323 2 273 Total 22 611 23 002 23 191 27 976 30 523 Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories sectorielles ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Les données de l’exercice précédent présentées dans ce rapport ayant été révisées de manière à tenir compte des nouvelles catégories, elles pourraient ne pas correspondre aux chiffres publiés dans les rapports annuels précédents. Rendez‑vous sur le site projects.worldbank.org/sector pour de plus amples informations concernant ces changements. TABLEAU 21 ENGAGEMENTS DE LA BIRD PAR THÈME, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS THÈME EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Développement du secteur privé 5 741 4 945 4 438 4 936 6 616 Développement humain et genre 2 687 6 641 7 227 12 799 21 928 Développement urbain et rural 5 937 8 593 6 511 6 777 7 945 Finances 3 330 2 501 3 546 5 304 6 408 Gestion de l’environnement 7 237 10 409 8 514 9 423 10 902  et des ressources naturelles Gestion du secteur public 3 516 1 353 2 912 3 206 3 682 Politique économique 1 677 1 124 1 363 1 000 2 194 Progrès social et protection sociale 939 2 844 2 453 4 721 5 603 Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories thématiques ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Comme les engagements au titre des prêts pour chaque opération peuvent relever de plusieurs catégories thématiques, la somme des chiffres organisés par thème ne correspond pas aux montants totaux des engagements de l’exercice, aussi ne convient‑il pas de procéder à une telle addition. Les données par thème de l’exercice précédent ont été reconfigurées, mais pas révisées selon la nouvelle méthode. Elles n’ont donc pas été incluses dans le présent rapport puisqu’elles ne sont pas directement comparables. Rendez‑vous sur le site projects.worldbank.org/theme pour de plus amples informations concernant ces changements. TABLEAU 22 PRINCIPAUX PAYS EMPRUNTEURS DE LA BIRD, EXERCICE 21 MILLIONS DE DOLLARS PAYS ENGAGEMENTS PAYS ENGAGEMENTS Philippines 3 068 Turquie 1 500 Inde 2 648 Colombie 1 350 Indonésie 2 200 Brésil 1 325 Maroc 1 800 Argentine 1 242 Mexique 1 725 Chine 1 230 106 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Les ressources et le modèle financier de la BIRD La BIRD finance ses prêts sur ses fonds propres et avec de l’argent emprunté sur les marchés financiers par l’émission d’obligations de la BIRD pour financer les projets de développement dans les pays membres. La BIRD jouit d’une cote de crédit évaluée à Aaa par Moody’s et à AAA par Standard & Poor’s, et les investisseurs considèrent ses obligations comme des titres de haute qualité. Dans le contexte de la crise mondiale de liquidités et des défis posés par la COVID‑19, l’approche de financement de la BIRD vise à obtenir le meilleur rendement sur le long terme pour les membres emprunteurs. La capacité de la BIRD à assurer l’intermédiation des fonds qu’elle lève sur les marchés financiers internationaux au profit des pays en développement membres est importante et aide à réaliser ses objectifs. Toutes les obligations émises par la BIRD favorisent le développement durable. La BIRD a recours aussi bien à des opérations de placement mondiales qu’à des émissions obligataires adaptées aux besoins de marchés spécifiques ou de types particuliers d’investisseurs. Ses obligations favorisent la participation des secteurs privé et public à la réalisation des objectifs de la Banque par le truchement d’investisseurs, tels que les gestionnaires d’actifs, les compagnies d’assurance, les fonds de pension, les banques centrales, les sociétés de capitaux et les trésoreries du monde entier. La BIRD émet des obligations à l’intention des investisseurs dans des monnaies, avec des échéances et sur des marchés divers, et à des conditions fixes et variables. Elle ouvre souvent de nouveaux marchés pour les investisseurs internationaux en émettant de nouveaux produits ou obligations dans les monnaies des marchés émergents. Les volumes des financements annuels de la BIRD varient d’une année à l’autre. L’approche de la BIRD lui permet d’emprunter à des conditions de marché favorables et de transférer les économies ainsi réalisées à ses membres emprunteurs. Les fonds qui ne sont pas immédiatement affectés à des prêts sont conservés dans le portefeuille de placements de la BIRD, afin d’apporter des liquidités pour ses opérations. Durant l’exercice 21, la BIRD a ainsi levé 68 milliards de dollars via l’émission de titres de créance libellés en diverses monnaies. La BIRD est une institution coopérative et, à ce titre, elle cherche non pas à optimiser son profit, mais à dégager un revenu suffisant pour assurer les capacités financières à long terme nécessaires pour soutenir ses activités de développement. Les Administrateurs ont approuvé le versement à la réserve générale d’un montant de 874 millions de dollars prélevé sur le revenu net disponible de l’exercice 21, et ils ont recommandé au Conseil des Gouverneurs d’approuver le transfert de 274 millions de dollars à l’IDA et 100 millions au Compte de surplus. Dans le cadre de ses opérations de prêt, d’emprunt et de placement, la BIRD est exposée à des risques de marché, des risques de contrepartie, des risques pays et des risques opérationnels. Le Responsable principal de la gestion des risques du Groupe de la Banque dirige la fonction de surveillance des risques et soutient le processus décisionnel de l’institution par le biais de comités de gestion des risques. En outre, la BIRD a mis en place un cadre efficace de gestion des risques qui aide la direction dans ses fonctions de surveillance. Ce cadre vise à donner des moyens d’action à la BIRD et à l’aider à réaliser ses objectifs d’une manière financièrement viable. Le ratio des fonds propres aux prêts est un indicateur synthétique de la capacité de l’institution à assumer ces risques. La BIRD suit attentivement l’évolution de cet indicateur en tenant compte de ses perspectives financières et des risques auxquels elle s’expose. Au 30 juin 2021, ce ratio s’établissait à 22,6 %, et le capital souscrit cumulé de la BIRD s’élevait à 297,9 milliards de dollars, dont 19,2 milliards de dollars de capital libéré. FIGURE 9 MODÈLE ÉCONOMIQUE DE LA BIRD Fonds propres IDA et fonds duciaires Prêts Emprunts Produit nancier Placements Autres activités de développement DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 107 TABLEAU 23 PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE LA BIRD, EXERCICES 17‑21 EN MILLIONS DE DOLLARS, EXCEPTÉ LES RATIOS, QUI SONT EXPRIMÉS EN POURCENTAGE EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 OPÉRATIONS DE PRÊT EN BREF Engagementsa 22 611 23 002 23 191 27 976 30 523 Décaissements brutsb 17 861 17 389 20 182 20 238 23 691 Décaissements netsb 8 731 5 638 10 091 10 622 13 590 Base de déclaration Compte de résultat Transferts approuvés par  le Conseil des Gouverneurs et  autres transferts (497) (178) (338) (340) (411) Résultat net/(perte) (237) 698 505 (42) 2 039 Bilan Total des actifs 258 648 263 800 283 031 296 804 317 301 Portefeuille de placements nets 71 667 73 492 81 127 82 485 85 831 Encours net des prêts 177 422 183 588 192 752 202 158 218 799 Portefeuille d’empruntsc 207 144 213 652 228 763 237 231 253 656 Revenu disponible Revenu disponible 795 1 161 1 190 1 381 1 248 Réparti comme suit :  Réserve généraled 672 913 831 950 874  Association internationale 123 248 259 — 274   de développement  Compte de surplus — — 100 431e 100 Capital disponiblef,g 41 720 43 518 45 360 47 138 49 997 Adéquation du capital Ratio fonds propres/prêts (%) 22,8 22,9 22,8 22,8 22,6 Note : Pour une présentation complète des données de l’exercice, voir les états financiers exhaustifs à l’adresse www.worldbank.org/financialresults. a. Les montants comprennent les engagements de garantie et les facilités de garantie qui ont été approuvés par les Administrateurs, et sont nets des résiliations et annulations totales relatives aux engagements approuvés au cours du même exercice. b. Les montants incluent les transactions avec IFC et les commissions de montage. c. Cela inclut les produits dérivés associés. d. Le montant au 30 juin 2021 représente la somme qu’il est proposé de prélever sur le résultat net de l’exercice 21 et de transférer à la Réserve générale, sur approbation du Conseil en date du 5 août 2021. e. Le 25 janvier 2021, le Conseil des Gouverneurs a approuvé un transfert de 331 millions de dollars à l’IDA provenant du Compte de surplus, qui a été effectué le 1er février 2021. f. Hors montants associés aux plus‑values et pertes non réalisées sur des portefeuilles n’ayant pas fait l’objet de transactions, et les écarts de conversion nets et connexes. g. Le capital disponible inclut le montant prélevé sur le résultat net de l’exercice 2021 et transféré à la Réserve générale, qui été approuvé par le Conseil le 5 août 2021. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/ibrd. Les engagements et les services financiers de l’IDA L’IDA est la source multilatérale de financements concessionnels la plus importante pour les pays les plus pauvres. Elle accorde des financements sous forme de prêts, dons et garanties pour aider ces pays à renforcer la croissance économique, faire reculer la pauvreté et améliorer les conditions de vie des pauvres. L’exercice 21 a marqué le début de cycle IDA‑19. Durant l’exercice 21, 74 pays étaient admissibles au bénéfice de l’aide de l’IDA, le Soudan ayant été admis durant l’exercice après avoir apuré ses arriérés. Les nouveaux engagements au titre de prêts de l’IDA se sont chiffrés à 36 milliards de dollars pour 297 opérations, dont sept étaient des opérations mixtes BIRD‌/I‌ DA. Ces engagements comprenaient 23,9 milliards de dollars de crédits et 12,1 milliards de dollars de dons. En outre, durant l’exercice, 23 projets et sous‑projets d’un montant total de 595 millions de dollars ont été approuvés pour bénéficier d’un financement par le Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA (PSW) établi dans le cadre d’IDA‑19. 108 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE TABLEAU 24 ENGAGEMENTS DE L’IDA, PAR RÉGION, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Afrique de l’Est et Afrique australe 5 612 8 067 7 512 9 581 14 089 Afrique de l’Ouest et Afrique centrale 5 067 7 344 6 675 9 514 10 955 Asie de L’Est et Pacifique 2 703 631 1 272 2 500 1 115 Europe et Asie Centrale 739 957 583 1 497 1 315 Amérique Latine et Caraïbes 503 428 430 978 769 Moyen‑Orient et Afrique du Nord 1 011 430 611 203 658 Asie du Sud 3 828 6 153 4 849 6 092 7 127 Total 19 463a 24 010b 21 932b 30 365b 36 028b Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. a. Ce chiffre n’inclut pas l’engagement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. b. N’inclut pas les activités menées dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA. TABLEAU 25 DÉCAISSEMENTS DE L’IDA, PAR RÉGION, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS REGION FY17 FY18 FY19 FY20 FY21 Afrique de l’Est et Afrique australe 3 907 4 695 6 168 7 904 8 081 Afrique de l’Ouest et Afrique centrale 2 716 3 511 4 022 5 469 6 045 Asie de L’Est et Pacifique 1 145 1 252 1 282 1 589 1 297 Europe et Asie Centrale 310 298 931 365 880 Amérique Latine et Caraïbes 229 223 340 466 495 Moyen‑Orient et Afrique du Nord 391 569 647 151 379 Asie du Sud 3 970 3 835 4 159 5 235 5 744 Total 12 668a 14 383 17 549 21 179b 22 921b Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. a. Ce chiffre n’inclut pas le décaissement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. b. N’inclut pas les activités menées dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA. TABLEAU 26 ENGAGEMENTS DE L’IDA PAR SECTEUR, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS SECTEUR EX. 17a EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Administration publique 1 954 5 013 3 109 4 252 5 572 Agriculture, pêche et foresterie 2 025 1 442 2 796 1 978 2 912 Eau, assainissement et gestion 2 102 2 105 1 572 1 820 2 365  des déchets Éducation 1 773 2 836 1 767 4 037 3 585 Énergie et industries extractives 1 891 4 028 3 468 3 218 3 801 Industrie, commerce et services 1 541 1 991 1 963 2 712 2 174 Protection sociale 1 913 2 112 2 163 4 185 6 352 Santé 1 246 2 062 1 736 4 295 3 840 Secteur financier 1 227 546 870 534 1 910 Technologies de l’information 519 419 779 1 202 1 151  et de la communication Transports 3 271 1 455 1 709 2 132 2 367 Total 19 463 24 010b 21 932b 30 365b 36 028 Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories sectorielles ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Les données de l’exercice précédent présentées dans ce rapport ayant été révisées de manière à tenir compte des nouvelles catégories, elles pourraient ne pas correspondre aux chiffres publiés dans les rapports annuels précédents. Rendez‑vous sur le site projects.worldbank.org/sector pour de plus amples informations concernant ces changements. a. La répartition des prêts de l’IDA par secteur pour l’exercice 17 inclut un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. b. N’inclut pas les activités menées dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 109 Pour le suivi, l’établissement de rapports et une meilleure prise de décisions concernant ses engagements, la Banque applique une taxonomie des codes à toutes les opérations de prêt afin de refléter les secteurs et les thèmes vers lesquels nous orientons nos ressources. Les codes sectoriels tiennent compte des regroupements de haut niveau des activités économiques en fonction des types de biens et services produits ; ils servent à indiquer le segment de l’économie que l’intervention de la Banque soutient. Les codes thématiques reflètent les buts et objectifs des activités financées par la Banque et sont utilisés pour rendre compte de l’appui de la Banque à la réalisation des ODD. TABLEAU 27 ENGAGEMENTS DE L’IDA PAR THÈME, EXERCICES 17‑21 MILLIONS DE DOLLARS THÈME EX. 17a EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Développement du secteur privé 4 837 4 240b 5 145b 7 232b 8 523 Développement humain et genre 6 471 7 509 7 860 15 974 26 353 Développement urbain et rural 8 352 8 654 7 866 8 899 11 647 Finances 1 507 1 642 2 418 2 680 6 161 Gestion de l’environnement 5 766 9 491 9 680 11 141 13 019  et des ressources naturelles Gestion du secteur public 1 936 3 827 2 513 4 158 4 698 Politique économique 1 791 468 1 073 1 192 1 972 Progrès social et protection sociale 2 544 2 980 2 722 4 738 8 114 Note : Ces montants sont nets des opérations totalement résiliées ou annulées ayant été approuvées durant le même exercice. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories thématiques ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Comme les engagements au titre des prêts pour chaque opération peuvent relever de plusieurs catégories thématiques, la somme des chiffres organisés par thème ne correspond pas aux montants totaux des engagements de l’exercice, aussi ne convient‑il pas de procéder à une telle addition. Les données par thème de l’exercice précédent ont été reconfigurées, mais pas révisées selon la nouvelle méthode. Elles n’ont donc pas été incluses dans le présent rapport puisqu’elles ne sont pas directement comparables. Rendez‑vous sur le site projects.worldbank.org/theme pour de plus amples informations concernant ces changements. a. La répartition des prêts de l’IDA par thème pour l’exercice 17 inclut un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. b. N’inclut pas les activités menées dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA. TABLEAU 28 PRINCIPAUX PAYS EMPRUNTEURS DE L’IDA, EXERCICES 21 MILLIONS DE DOLLARS PAYS ENGAGEMENTS PAYS ENGAGEMENTS Nigéria 2 875 Kenya 1 830 Pakistan 2 692 Congo, République 1 450  démocratique du Éthiopie 2 505 Mozambique 1 368 Bangladesh 2 310 Tanzanie 1 142 Soudan 1 885 Niger 1 058 Les ressources et le modèle financier de l’IDA L’IDA est principalement financée par les contributions des pays partenaires à revenu élevé et à revenu intermédiaire, les transferts d’autres institutions du Groupe de la Banque, les remboursements par les emprunteurs de crédits IDA antérieurs et les financements levés sur les marchés financiers. En 2016, l’IDA a reçu sa toute première cote de crédit — un triple A — qui a été réaffirmée chaque année par les agences de notation depuis lors. La solidité financière de l’IDA tient à la robustesse de la situation de son capital et du soutien de ses actionnaires, ainsi qu’à la prudence de ses politiques et de ses méthodes financières, y compris les normes de fonds propres, qui lui permettent de maintenir sa cote de crédit triple A. L’IDA applique la même gouvernance de gestion des risques que la BIRD. L’IDA utilise ces financements pour soutenir un train de mesures ambitieux recoupant cinq thèmes particuliers et plusieurs questions transversales, qui sont ajustés à chaque cycle de reconstitution des ressources. Pour IDA‑19 (qui couvre les exercices 21 et 22), ces thèmes sont les suivants : emplois et transformation économique ; changement climatique ; genre et développement ; fragilité, conflits et violence ; et gouvernance et institutions. Les domaines transversaux fondamentaux comprennent la dette, le capital humain, la technologie et le handicap. 110 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE FIGURE 10 MODÈLE ÉCONOMIQUE DE L’IDA Remboursements et résultat Prêts non concessionnels Fonds propres et dons d’exploitation Placements Emprunts Prêts non concessionnels Pour IDA‑19, les partenaires de développement ont convenu d’une enveloppe de financement de 82 milliards de dollars (soit 59,3 milliards de DTS) pour accorder des crédits, des dons et des garanties aux pays clients de l’IDA. Sur ce montant, 73,8 milliards de dollars devraient être accordés à des conditions de faveur, 5,7 milliards de dollars aux conditions de la BIRD pour le Mécanisme de financement complémentaire et 2,5 milliards de dollars pour le Guichet de promotion du secteur privé. Pour aider les pays à faire face aux répercussions sanitaires, économiques et sociaux de la crise de la COVID‑19, nous avons alloué 43 % des ressources d’IDA‑19 durant l’exercice 21. Cette démarche a été suivie d’un accord visant à verser une grande partie des ressources de l’exercice 23 durant l’exercice 22, afin de maintenir le niveau de financement à 35 milliards de dollars pour les exercices 21 et 22. Au 30 juin 2021, 34,3 milliards de dollars avaient été engagés à des conditions concessionnelles, 1,8 milliard de dollars à des conditions non concessionnelles, dont 1,4 milliard de dollars pour le Mécanisme de financement complémentaire, et 595 millions de dollars pour le Guichet de promotion du secteur privé. Les dépenses administratives de l’IDA sont recouvrées principalement sur les commissions de service et intérêts nets versés par les pays bénéficiaires. Les contributions à IDA‑19 s’élevaient à 23,5 milliards de dollars (contre‑valeur de 17 milliards de dollars), dont 0,2 milliard de dollars constitue l’élément de libéralité des contributions sous forme de prêts concessionnels des partenaires. Les partenaires apportent en outre 0,9 milliard de dollars sous forme de prêts concessionnels — 0,6 milliard de dollars d’élément de libéralité — et 3,9 milliards dollars pour dédommager l’IDA des remises de dette au titre de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale au cours de la période couverte par IDA‑19. Au 30 juin 2021, 44 partenaires avaient soumis des Instruments d’engagement au titre d’IDA‑19. L’ensemble des instruments d’engagement soumis à ce jour représente 22,1 milliards de dollars, soit 94 % du montant total des contributions annoncées. Le programme d’emprunt de l’IDA lui permet d’accroître considérablement l’appui qu’elle apporte à la réalisation des ODD, tout en offrant aux investisseurs un moyen efficace de contribuer au développement dans le monde. Dans le cadre d’IDA‑19, cette optimisation du capital permet à l’IDA de mobiliser plus de trois dollars d’engagements pour chaque dollar que les partenaires de développement contribuent. Depuis l’émission de sa première obligation sur les marchés financiers internationaux le 17 avril 2018, l’IDA a émis l’équivalent d’environ 16 milliards de dollars en euros, en livres sterling, en couronnes suédoises et en dollars américains. L’IDA continue d’élargir sa base d’investisseurs et de lever des liquidités en diverses devises auprès d’un ensemble diversifié d’investisseurs. Nous continuerons de rechercher des possibilités de diversifier davantage les monnaies dans lesquelles sont libellées les transactions de l’IDA et d’accroître sa présence sur les marchés financiers. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 111 TABLEAU 29 PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE L’IDA, EXERCICES 17‑21 EN MILLIONS DE DOLLARS, EXCEPTÉ LES RATIOS, QUI SONT EXPRIMÉS EN POURCENTAGE EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 20 EX. 21 Prêts, dons et garanties Engagements netsa 19 513b 24 010c 21 932c 30 365c 36 028c Décaissements bruts 12 718 b 14 383 17 549 21 179 c 22 921c Décaissements nets 8 154 9 290 12 221 15 112c 16 465c Bilan Total des actifs 173 357 184 666 188 553 199 472 219 324 Portefeuille de placements nets 29 673 33 735 32 443 35 571 37 921 Encours net des prêts 138 351 145 656 151 921 160 961 177 779 Portefeuille d’empruntsd 3 660 7 318 10 149 19 653 28 335 Total fonds propres 158 476 163 945 162 982 168 171 180 876 Compte de résultat Produit des intérêts sur prêts, 1 521 1 647 1 702 1 843 1 996  net des dépenses d’emprunt Transferts provenant 599 203 258 252 544  d’organisations affiliées et autres Dons au titre du développement (2 577) (4 969) (7 694) (1 475) (2 830) Pertes nettes (2 296) (5 231) (6 650) (1 114) (433) Résultat net ajusté (158) (391) 225 724 394 Adéquation du capital Ratio du capital stratégique utilisable 37,2 % 37,4 % 35,3 % 35,8 % 30,4 % Note : Pour une présentation complète des données de l’exercice, voir les états financiers exhaustifs à l’adresse www.worldbank.org/financialresults. a. Engagements ayant été approuvés par les Administrateurs, nets des résiliations et annulations totales relatives aux engagements approuvés au cours du même exercice. b. Ces chiffres incluent l’engagement et le décaissement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. c. Les engagements, décaissements bruts et décaissements nets n’incluent pas les activités menées dans le cadre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA. d. Inclut les soldes des produits dérivés connexes. Vingtième reconstitution des ressources de l’IDA En général, les partenaires de l’IDA se réunissent tous les trois ans pour examiner les politiques de l’IDA, évaluer sa capacité financière, convenir du montant du financement pour le prochain cycle de reconstitution et s’engager à verser des contributions supplémentaires aux fonds propres requis pour atteindre les buts de l’IDA et les objectifs de développement. Le processus de reconstitution des ressources d’IDA‑19, qui couvre les exercices 21 à 23, a été conclu en décembre 2019, l’exécution devant commencer durant l’exercice 21. Compte tenu de l’importance et de l’envergure de la riposte de l’IDA à la crise de la COVID‑19, ainsi que des efforts actuellement déployés pour répondre aux besoins de développement à long terme, le déblocage d’une partie des ressources d’IDA‑19 a été ramené de l’exercice 23 à l’exercice 22 pour pouvoir dégager une enveloppe de planification de 35 milliards de dollars par an au cours des exercices 21 et 22. Au vu de ces circonstances extraordinaires et des besoins de financement élevés des pays IDA, les partenaires de l’IDA ont convenu d’entamer des discussions pour la reconstitution d’IDA‑20 (couvrant les exercices 23 à 25) durant l’exercice 21, dans l’optique de conclure le processus avant la fin de décembre 2021. 112 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE La reconstitution d’IDA‑20 sera déterminée par les progrès accomplis dans le cadre d’IDA‑19, ainsi que par la mission de la Banque et la riposte à la COVID‑19. En avril 2021, lors de la première réunion de reconstitution des ressources d’IDA‑20, les représentants des bailleurs de fonds et des emprunteurs se sont accordés sur le thème général « Reconstruire en mieux après la crise : vers un avenir vert, résilient et inclusif ». Le cadre d’intervention d’IDA‑20 retiendra les quatre thèmes particuliers d’IDA‑19, à savoir changement climatique ; fragilité, conflits et violence ; genre et développement ; et emplois et transformation économique. Le capital humain en sera le cinquième thème particulier. IDA‑20 contribuera également à approfondir les efforts de reprise en se mettant en exergue quatre questions transversales : préparation aux crises, question nouvellement introduite pour IDA‑20 ; viabilité et transparence de la dette ; gouvernance et institutions ; et technologies. Au fur et à mesure que la reconstitution d’IDA‑20 se poursuit, la Banque s’engage avec la société civile à travers une série de forums IDA — organisés pendant les Assemblées annuelles et les Réunions de printemps — lors desquelles les organisations de la société civile peuvent faire part de leurs observations avant une consultation publique en prélude à la réunion d’annonces des contributions d’IDA‑20 prévue en décembre 2021. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/ida. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 113 Une volonté de résultats La Banque mondiale aide les pays à relever leurs défis de développement les plus pressants en fournissant des financements, en partageant ses connaissances et en travaillant avec les secteurs public et privé. Notre travail couvre des régions, des secteurs et des branches d’activité pour garantir des résultats tangibles et un impact durable sur le développement. Pour en savoir plus, rendez‑vous à l’adresse www.worldbank.org/results. 1 Argentine :  en 2019, les améliorations 9 Ghana :  entre 2014 et 2019, environ apportées au système de transport rapide 568 000 enfants ont pu accéder à par bus à Buenos Aires ont entraîné une l’enseignement secondaire, tandis que diminution de 53 % des temps de trajet et plus de 20 000 enfants, dont 60 % de une augmentation globale des vitesses de filles, ont reçu des bourses. déplacement de plus de 100 %. 10 Grenade : entre 2016 et 2020, la part du  2 Bangladesh :  entre 2012 et 2020, plus de territoire du pays classée comme aire 7 millions de personnes dans les zones protégée marine est passée de 3 à 20 %. rurales ont eu accès à une énergie propre 11 Îles Salomon : depuis 2018, plus de  et renouvelable. 3 700 agents travaillant dans l’infrastructure 3 Bénin :  entre 2009 et 2018, environ et la prestation de services ont été formés, 25 000 nouveaux ménages ont reçu du plus de la moitié étant des femmes. matériel de cuisson au gaz et de meilleurs 12 Inde : entre 2008 et 2020, plus de  foyers de cuisson. 12 millions de femmes dans les zones rurales 4 Bulgarie :  de 2012 à 2018, les améliorations se sont organisées en groupes d’entraide qui apportées à l’approvisionnement en eau et leur ont fait bénéficier d’un meilleur accès au à l’assainissement ont permis à 99 % de financement, aux marchés, aux services de personnes d’avoir accès à de l’eau courante, santé et à la nutrition. la collecte des eaux usées ayant bénéficié à 13 Iraq : depuis 2015, environ 1 million de  près de 80 % des personnes et le personnes ont regagné accès aux services traitement des eaux usées à environ 70 %. municipaux grâce au remplacement des 5 Chine :  entre 2013 et 2018, près de équipements endommagés, notamment des 70 bâtiments ont été modernisés avec des stations d’épuration et de traitement des technologies sobres en carbone, réduisant eaux usées ainsi que des canalisations d’eau les émissions de carbone de près de et d’égout, et plus de 500 000 personnes 190 000 tonnes par an. ont regagné accès à l’électricité. 6 Cisjordanie  et Gaza : entre 2014 et 2018, 14 Libéria :  en 2021, plus de 14 000 jeunes, plus de 2 millions de personnes ont eu dont la moitié des femmes, avaient reçu accès à de meilleurs services municipaux, une formation professionnelle et tels que des routes remises en état, des commerciale, des outils agricoles et des réseaux d’assainissement, des installations subventions à la main‑d’œuvre pour de collecte de déchets solides, l’éclairage s’engager dans l’agriculture communale. public, des installations publiques et des Madagascar : entre 2018 et 2020, 15  parcs publics. 150 000 enfants ont été vaccinés contre les 7 Colombie :  entre 2012 et 2017, principales maladies ; près de 400 000 élèves ont pu accéder à 500 000 femmes et enfants ont bénéficié l’enseignement supérieur, tandis que la de services de nutrition ; plus de 3 000 sites proportion d’élèves et étudiants issus de communautaires de santé et de nutrition ont milieux défavorisés est passée de 58 à 64 %, été créés ; et environ 500 établissements de dont plus de la moitié sont de sexe féminin. santé primaires ont été renforcés. 8 Égypte :  entre 2014 et 2019, plus de 170 000 entrepreneurs ont eu recours à des microcrédits et prêts de faibles montants, ce qui a permis de créer plus de 300 000 emplois. 114 RAPPORT ANNUEL 2021 DE LA BANQUE MONDIALE Pays où des opérations de la BIRD ou de l’IDA sont en cours (au 30 juin 2021) Note : Les zones grisées sont celles où aucun projet IDA ou BIRD Féd. de Russie n’est en cours ou pour lesquelles il n’existe pas de données. Les données représentent le portefeuille d’opérations en cours de la BIRD/l’IDA au 30 juin 2021. Féd. de Russie Pologne Bélarus Ukraine Kazakhstan Moldova Roumanie 17 Mongolie Bulgarie Géorgie Rép. Ouzbékistan kirghize Arménie Azerbaïdjan 4 Turquie Tadjikistan Chine Tunisie Liban 13 I. R. of Afghanistan 5 Cisjordanie et Gaza Pakistan Maroc Rép. arabe Jordanie Iraq Iran 19 Bhoutan 6 d’Égypte 21 Népal Inde 8 Bangladesh Mexique Haïti Cabo 12 Myanmar RDP Mauritanie Niger lao Belize Jamaïque Verde 2 Viet Nam Guatemala Honduras Sénégal Mali 20 Tchad Soudan Rép. du Yémen 28 Thaïlande 27 Philippines El Salvador Nicaragua Gambie Burkina Cambodge États fédérés Îles Marshall Faso Djibouti Costa Rica Guyana Guinée-Bissau Guinée Côte Nigéria Rép. Sri 23 de Micronésie Sierra Leone Soudan Éthiopie Lanka Panama Colombie Suriname d’Ivoire centrafricaine du Sud Libéria Cameroun Somalie Palaos 7 14 9 Ghana 24 Ouganda Maldives Togo Kiribati Gabon Rép. Kenya Nauru Équateur 3 Bénin du Congo Rwanda Rép. Rép. Seychelles Burundi Îles Kiribati Guinée équatoriale dém. du Congo Tanzanie Indonésie Papouasie- Comores Nouvelle- Salomon Sao Tomé-et-Principe Pérou 26 Timor-Leste Guinée 11 Tuvalu Brésil Angola Zambie Malawi Samoa Bolivie 16 Madagascar Vanuatu Fidji Zimbabwe Botswana 15 Tonga Paraguay Mozambique 22 République Eswatini Pologne dominicaine Afrique Lesotho Ukraine Antigua- du Sud et- St. Maarten (Neth.) Chili Uruguay Saint-Kitts-et-Nevis Barbuda Argentine Roumanie 1 Dominique Croatie Serbie Bosnie-Herzégovine Sainte-Lucie 25 Bulgarie Saint-Vincent-et-les-Grenadines Kosovo Grenade Monténégro Trinité-et-Tobago 10 18 Albanie Macédoine du Nord IBRD 43838 | AOÛT 2021 16 Malawi :  entre 2011 et 2018, le pourcentage 20  Niger : entre 2018 et 2020, 4 millions de 24  Rwanda : entre 2017 et 2019, le pourcentage de 27  Viet Nam : entre 2009 et 2018, environ d’adultes utilisant des institutions financières femmes et d’enfants ont eu accès à des jeunes enfants ayant accès à des suppléments 320 mégawatts de nouvelles minicentrales est passé de 19 à 40 %, et la proportion de services de santé reproductive et de nutrition, nutritionnels est passé de 18 à 88 %. hydroélectriques ont été mises en service, femmes ayant accès aux services bancaires et 900 000 nourrissons ont été vaccinés 25  Serbie : entre 2014 et 2019, plus de fournissant 1 260 gigawattheures formels est passée de 17 à 39 %. contre la rougeole. 100 000 agriculteurs de zones touchées par d’électricité supplémentaires par an, tandis 17  Moldova : entre 2015 et 2020, la modernisation 21  Pakistan : depuis 2009, près de 5 millions de les inondations ont reçu une aide au revenu que la baisse des barrières commerciales a des systèmes de chauffage urbain a permis de femmes ont reçu des transferts monétaires cruciale sous forme de subventions, tandis permis d’attirer 2 milliards de dollars de réduire les émissions de carbone d’environ pour leurs familles, améliorant ainsi leur accès que 360 000 personnes ont bénéficié d’une financements privés pour développer encore 8 200 tonnes par an, et plus de à l’identification, à l’inclusion financière et au meilleure protection de leurs habitations les capacités hydroélectriques. 125 000 personnes ont bénéficié d’un meilleur pouvoir de décision. contre les inondations. 28  Yémen : entre 2016 et 2021, près de système de chauffage et d’un meilleur 22  Paraguay : entre 2015 et 2019, le programme 26  Tanzanie : entre 2010 et 2019, la taille du 423 000 personnes, dont près d’un quart de approvisionnement en eau chaude. de responsabilité sociale a couvert marché du financement du logement a été femmes, ont accédé à un emploi rémunéré. 18  Monténégro : entre 2009 et 2019, plus de 88 000 ménages extrêmement pauvres, multipliée par sept, offrant 5 000 prêts 6 000 personnes, dont environ 1 000 femmes, améliorant leur accès à l’éducation, aux hypothécaires et 2 000 microcrédits, dont ont eu accès à de meilleurs services agricoles, services de santé et à la nutrition. un tiers est allé aux femmes. et des pratiques de gestion durable des terres 23  Philippines : entre 2015 et 2021, ont été appliquées sur plus de 2 000 hectares 372 000 agriculteurs et pêcheurs ont pu de terres. accéder à des actifs et services agricoles, ce 19  Népal : à la suite du tremblement de terre de qui contribué à augmenter le revenu moyen de 2015, près de 240 000 personnes ont reçu des leurs ménages de 36 %. dons au logement et de l’assistance technique pour reconstruire des maisons sûres. Rapport annuel 2021 de la Banque mondiale Intégration des États financiers par renvoi. Le Rapport de gestion et les États financiers vérifiés de la BIRD et de l’IDA (les « États financiers ») sont réputés être intégrés au présent Rapport annuel et en faire partie. Les États financiers peuvent être consultés à l’adresse http://www.worldbank.org/ financialresults. Des informations complémentaires sur les questions financières et organisationnelles et sur les opérations de prêt de la BIRD et de l’IDA sont disponibles à l’adresse http://www.worldbank.org/ annualreport. Pour de plus amples informations sur la Banque mondiale, veuillez consulter les sites : • Finances One : https:/ /financesapp.worldbank.org • Fiche de performance institutionnelle : http://scorecard.worldbank.org • Données ouvertes de la Banque mondiale : http:/ /data.worldbank.org • Archives du savoir en libre accès : http://openknowledge.worldbank.org • Responsabilité institutionnelle de la Banque mondiale :   http://www.worldbank.org/corporateresponsibility • Accès à l’information de la Banque mondiale :   http://www.worldbank.org/en/access‑to‑information Production. Le Rapport annuel 2021 de la Banque mondiale a été produit par l’Unité des relations extérieures et institutionnelles du Groupe de la Banque mondiale sous la direction de Nicole Frost du Département de la communication institutionnelle et la coordination éditoriale de Leslie Yun, Paul McClure et Nadia Kanji. La conception graphique du rapport a été assurée par Naylor Design, Inc. et la composition typographique par BMWW. Le Rapport annuel a été traduit par le Service de traduction et d’interprétation de la Banque mondiale. Il a été imprimé par Professional Graphics Printing Co., une entreprise certifiée appartenant à une femme issue d’une minorité et implantée à Laurel dans le Marlyland (États-Unis). Crédits photos. Première de couverture : Victor Idrogo/Banque mondiale ; 2 : Victor Idrogo/Banque mondiale ; 4 : Bart Verweij/Banque mondiale ; 6 : Grant Ellis/Banque mondiale ; 8 à 9 : Grant Ellis/Banque mondiale ; 11 : (de haut en bas) Mohamed Abihakim/Banque mondiale, Londo Project, Chadraabal Baramsai, Scott Wallace/Banque mondiale, Jessica Belmont/Banque mondiale, Arne Hoel/Banque mondiale, KM Asad/Banque mondiale ; 13 : Arne Hoel/Banque mondiale ; 18 : Banque mondiale ; 20 : Andrea Borgarello/Banque mondiale ; 23 : Mohamed Abihakim/Banque mondiale ; 27 : Vincent Tremeau/Banque mondiale ; 32 : Chadraabal Baramsai ; 37 : Givi Pirtskhalava/Banque mondiale ; 42 : Victor Idrogo/Banque mondiale ; 47 : Arne Hoel/Banque mondiale ; 52 : Mehrin Mahbub/Banque mondiale ; 54 : Mirzobek Ibragimov‌ Banque /‌ mondiale ; 56 : Henitsoa Rafalia/Banque mondiale ; 57 : Mohamed Abihakim/Banque mondiale ; 59 : Simone D. McCourtie‌ ‌ anque mondiale ; 62 : Rama George‑Alleyne/Banque mondiale ; 63 : Victor Idrogo/Banque mondiale ; 67 : /B Mohamed Azakir/Banque mondiale ; 70 : Dominic Chavez‌ /B‌ anque mondiale ; 71 : Simone D. McCourtie/Banque mondiale ; 72 : Lundrim Aliu/Banque mondiale ; 73 : Do Duy Tung/Banque mondiale ; 74 : Boris Balabanov/Banque mondiale ; 75 : Ousmane Traoré/Banque mondiale ; 76 : A’Melody Lee/Banque mondiale ; 77 : Dominic Chavez/Banque mondiale ; 78 : Dominic Chavez/Banque mondiale ; 80 : John Lyimo/Banque mondiale ; 84 : Jessica Belmont/Banque mondiale ; page 86 : Aiden Glendinning/Banque mondiale ; 88 : Pavel Kondrachine/Banque mondiale ; 89 : Nozim Kalandarov/Banque mondiale ; 91 : Chor Sokunthea‌ Banque mondiale ; 98 : Gabriela‑Leite Soares/Banque mondiale ; 103 : Jessica Belmont/Banque /‌ mondiale ; quatrième de couverture : Ousmane Traoré/Banque mondiale. Cet ouvrage respecte les normes d’utilisation de papier recommandées par Green Press Initiative. Le papier utilisé contient de la fibre recyclée, est certifié FSC® et EcoLogo, et est fabriqué au moyen d’un procédé sans chlore élémentaire qui utilise de l’énergie renouvelable à base de biogaz. © 2021 Banque internationale pour la reconstruction Paternité — L’ouvrage doit être cité de la manière et le développement / Banque mondiale suivante : Banque mondiale. 2021. Rapport annuel 1818 H Street NW, Washington, DC 20433 2021 de la Banque mondiale. Washington, DC : Banque Téléphone : 202‑473‑1000 ; mondiale. doi : 10.1596/978-1-4648-1780-9. Licence : site internet : www.worldbank.org Creative Commons Attribution — Pas d’utilisation Certains droits réservés commerciale – Pas de modification 3.0 Organisations internationales (CC BY‑NC‑ND 3.0 IGO). 1 2 3 4 24 23 22 21 Pas d’utilisation commerciale — Cet ouvrage ne peut être Cet ouvrage a été établi par les services de la Banque utilisé à des fins commerciales. mondiale. Les frontières, les couleurs, les dénominations Pas de modification — Cet ouvrage ne peut être modifié, et toute autre information figurant sur les cartes du transformé ou utilisé pour créer des œuvres dérivées. présent ouvrage n’impliquent de la part de la Banque Contenu tiers — La Banque mondiale n’est pas mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un nécessairement propriétaire de chaque composante territoire quelconque et ne signifient nullement que du contenu de cet ouvrage. Elle ne garantit donc pas l’institution reconnaît ou accepte ces frontières. que l’utilisation d’une composante ou d’une partie Aucune des dispositions précédentes ne constitue une quelconque du contenu de l’ouvrage ne porte pas atteinte limite ou une renonciation à l’un quelconque des privilèges aux droits des tierces parties concernées. L’utilisateur et immunités de la Banque mondiale, et ne peut être du contenu assume seul le risque de réclamation ou de interprétée comme telle. 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