Findings - Africa Region 27620 N° 65 Février 2004 Notes CA fournit des rapports périodiques sur les Initiatives en matière de développement des Savoirs Locaux (IK) en Afrique Sub- Saharienne et occasionnellement sur des initiatives similaires en dehors de la Région. Il est publié par le Africa Region's Knowledge and Learning Center dans le cadre d'un partenariat évolutif entre la Banque mondiale, les communautés, les ONG, les institutions de développement et les organisations multilatérales. Les opinions exprimées dans le présent article sont celles des auteurs et ne devraient en aucun cas être attribuées au Groupe de la Banque mondiale ou ses partenaires dans cette initiative. Une page web sur les IK est disponible à l'adresse : http://www.worldbank.org/afr / ik/default.htm Conditions pour une collaboration effective entre la médecine moderne et traditionnelle En dépit des avancées scientifiques faites par la médecine moderne, 75 à 80 pour cent de la population a toujours recours à la médecine traditionnelle pour sa santé. Cette médecine a évolué avec l'histoire de l'humanité, et les connaissances traditionnelles constituent un capital populaire qui est intégré dans l'environnement socio-médical. L'OUA a exprimé un intérêt réel pour la médecine traditionnelle lors du premier symposium sur les plantes médicinales et la pharmacopée africaine tenu à Dakar en 1968. La Déclaration d'Alma Ata de 1978 reconnaît le rôle de la médecine traditionnelle et des guérisseurs traditionnels dans la réalisation de l'objectif Santé pour Tous. En 1977, l'OMS a lancé le Programme Médecine Traditionnelle et a adopté une résolution invitant les Etats membres intéressés à accorder une attention appropriée à l'utilisation des systèmes de santé traditionnels. Intégration La différence entre les praticiens modernes et les praticiens traditionnels de la médecine réside non seulement dans leur manière de penser, mais également et surtout dans leurs perceptions de l'homme et de la santé. Les concepts qu'ils utilisent sont souvent différents. En raison des difficultés et des problèmes d'accessibilité à la santé moderne, on observe une tendance à essayer d'intégrer la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé modernes. L'objectif Santé pour Tous, auquel la médecine traditionnelle pourrait contribuer, est toujours d'actualité, et les autorités sanitaires sont de plus en plus interpellées au sujet du rôle que la médecine traditionnelle pourrait jouer dans l'amélioration de la santé des populations. Etant donné que l'accessibilité financière aux médicaments modernes est un problème, les médicaments traditionnels améliorées (MTA) offrent une alternative intéressante à ces populations pour la plupart indigentes. Cependant, les orientations et les programmes stratégiques de la médecine traditionnelle n'ont pas toujours une place importante dans les politiques sanitaires globales. En conséquence, le personnel de santé ne connaît pas les principaux guérisseurs traditionnels travaillant dans les districts où il sert et n'est pas toujours informé des politiques du gouvernement sur la médecine traditionnelle. Domaines de collaboration Il existe de vraies opportunités pour une contribution de la médecine traditionnelle à l'amélioration de la santé des populations. La promotion de la médecine traditionnelle peut être réalisée à travers, entre autres, le contrôle http://www.worldbank.org/afr/ik/french/friknt65.htm (1 of 3)12/12/2005 9:59:48 AM Findings - Africa Region et la sensibilisation des guérisseurs traditionnels. La collaboration peut être réalisée à travers les institutions appropriées et les universités de référence, et également à travers les formations sanitaires publiques, où les herboristes peuvent vendre leurs plantes médicinales, ce qui peut faciliter leur contact avec le système de santé moderne. Des centres de santé mixtes où des guérisseurs traditionnels, des médecins, et/ou des infirmiers en chef travaillent ensemble permettent une combinaison des deux médecines. Les patients soignés dans de telles structures profitent des consultations traditionnelles qui sont confirmées par des analyses en laboratoire. Ces centres d'expérimentation clinique pourraient sans aucun doute servir à valider les études pharmacologiques (efficacité et innocuité) effectuées sur les médicaments traditionnels améliorés qui devront être préparés sous la formulation galénique appropriée. Des centres communautaires de technologie appropriée, équipés et dotés des moyens de fonctionnement, peuvent être utilisés pour la fabrication et l'empaquetage de ces médicaments pour un approvisionnement régulier en plantes médicinales. Par la formation des guérisseurs traditionnels, il sera possible d'éviter les pratiques dangereuses pour la santé des populations et de rationaliser leur pratique. Les guérisseurs traditionnels doivent être recensés et organisés dans des associations afin d'avoir une base fiable de collaboration. Unir nos forces La stratégie régionale de l'OMS vise à aider les pays membres à optimiser l'utilisation de la médecine traditionnelle pour la réalisation de l'objectif Santé pour Tous. Elle est basée sur un certain nombre de principes, parmi lesquels le plaidoyer, la reconnaissance officielle de la médecine traditionnelle par les Etats, son institutionnalisation, et la formation de partenariats. Les actions dans ce domaine consistent en la formulation de politiques, le renforcement des capacités et la promotion de la recherche et développement. Les ministères de la santé devraient collaborer avec les autres secteurs, les groupes de consommateurs, les organisations non gouvernementales, les associations de guérisseurs traditionnels, et les institutions de formation pour tirer le meilleur parti de la médecine traditionnelle. Les tabous doivent être levés et un cadre franc et sincère de dialogue établi pour des discussions entre les professionnels des deux secteurs qui se sont ignorés pendant longtemps. Les sciences sociales devraient mieux étudier le milieu socioculturel des guérisseurs traditionnels pour une meilleure compréhension du concept de la médecine traditionnelle, ce qui aiderait à renforcer cette collaboration. La pratique de la médecine traditionnelle devrait être réglementée afin d'améliorer son efficacité et de renforcer son acceptation. Les conditions requises que doivent satisfaire les producteurs de plantes médicinales pour le marketing de leurs produits devraient être clairement énoncées. Les plantes homologuées devraient avoir la qualité et l'efficacité exigées, et la preuve de leur innocuité doit être établie pour certaines plantes qui, utilisées pendant longtemps, peuvent causer une toxémie chronique. Leurs formulations galéniques devraient être améliorées. La mise en place de comités scientifiques composés d'experts pour passer en revue les nouvelles applications médicamenteuses est essentielle. Il sera également nécessaire de produire des monographies sur les différentes plantes. Les études sur les plantes médicinales effectuées dans plusieurs pays aideront à renforcer les bases scientifiques et médicales de la médecine traditionnelle. Activités prioritaires Le rôle que la médecine traditionnelle pourrait jouer dans la résolution des problèmes de santé publique n'a pas encore été suffisamment exploré. Les activités prioritaires à entreprendre à cet égard peuvent être récapitulées comme suit: q Connaître la répartition des guérisseurs traditionnels par leur recensement q Organiser les guérisseurs traditionnels dans des associations q Informer et sensibiliser les guérisseurs traditionnels pour la collaboration avec les autorités de la santé publique q Informer les guérisseurs traditionnels des maladies prioritaires http://www.worldbank.org/afr/ik/french/friknt65.htm (2 of 3)12/12/2005 9:59:48 AM Findings - Africa Region q Mieux informer et sensibiliser les médecins chefs de région et de district sur les orientations stratégiques concernant la médecine traditionnelle q Réglementer la pratique de la médecine traditionnelle q Finaliser les inventaires des zones productrices des principales plantes médicinales utilisées par les guérisseurs traditionnels q Créer des jardins botaniques pour l'autosuffisance et la conservation des plantes médicinales q Mettre en place un mécanisme de régulation servant à autoriser le marketing des médicaments traditionnels améliorés q Assurer une communication appropriée entre les différents acteurs. Les Etats membres de l'OMS lors de la 50ème session du Comité régional tenu en septembre 2000 ont adopté une stratégie pour la promotion du rôle de la médecine traditionnelle. Les instruments en vue de soutenir les pays dans l'institutionnalisation et l'intégration de la médecine traditionnelle dans leurs systèmes de santé modernes sont en cours d'élaboration. L'OMS soutient également des études scientifiques sur l'efficacité, l'innocuité, et la qualité des médicaments à base de plantes utilisés pour traiter le paludisme, le VIH/SIDA et l'anémie falciforme, entre autres. Des recommandations ont été faites aux pays de créer le cadre institutionnel et structurel nécessaire pour le développement de la médecine traditionnelle. Cet article a été écrit par le Dr. Mamadou Ngom -- Bureau de l'OMS/Sénégal -- et a été publié pour la première fois par PROMETRA dans son magazine Médécine Verte N° 17, juillet - septembre 2003. La présente version est une traduction de l'original. Pour plus d'informations, veuillez contacter le Dr. Eric Gbodossou: Erick@refer. sn IK Notes intéresserait également: Nom ________________________ Institution ____________________ Adresse ______________________ Les lettres, commentaires, et demandes de publications doivent être adressées à: Editor: IK Notes Knowledge and Learning Center Africa Region, World Bank 1818 H Street N.W., Room J5-055 Washington, D.C. 20433 E-mail: pmohan@worldbank.org http://www.worldbank.org/afr/ik/french/friknt65.htm (3 of 3)12/12/2005 9:59:48 AM