95540 La Banque Mondiale Pratique Mondiale d’ Agriculture Septembre 2014 Développement rural en Haïti Défis et opportunités Barbara Coello • Gbemisola Oseni • Tanya Savrimootoo • Eli Weiss Développement rural en Haïti Barbara Coello Gbemisola Oseni Tanya Savrimootoo Défis et opportunités Eli Weiss La Banque Mondiale Pratique Mondiale d’ Agriculture Septembre 2014 Clause limitative de responsabilité Le présent ouvrage a été réalisé par le personnel de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement/Banque Mondiale. Les observations, interprétations et conclusions qu’il contient ne reflètent pas nécessairement l’opinion des Administrateurs de la Banque Mondiale ou des pays qu’ils représentent. La Banque Mondiale ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans cet ouvrage. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent ouvrage n’impliquent de la part de la Banque Mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement que l’institution reconnaît ou accepte ces frontières. Copyright Le contenu de la présente publication fait l’objet d’un dépôt légal. La reproduction et/ou la transmission d’une partie ou de l’intégralité de cette publication peut constituer une violation de la législation en vigueur. La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement/Banque Mondiale encourage la diffusion de ses travaux et, en règle générale, accorde rapidement l’autorisation d’en reproduire des extraits. Pour obtenir l’autorisation de reproduire des passages de cet ouvrage, veuillez adresser votre demande en fournissant tous les renseignements nécessaires, par courrier, au Copyright Clearance Center, Inc., 222 Rosewood Drive, Danvers, MA 750­ 09123, États-Unis, téléphone : 978-750-8400, télécopie : 978­ 4470, http://www. copyright.com/. Pour tout autre renseignement sur les droits et licences, y compris les droits dérivés, envoyez votre demande par courrier à l’adresse suivante  : Office of the Publisher, World Bank, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, États-Unis, par télécopie au 202-522-2422, ou par courriel à l’adresse : pubrights@worldbank.org. Crédit photo : Eli Weiss, Banque Mondiale, 2013 Traduit de la version originale en anglais. Remerciements Les auteurs souhaitent remercier Federica Marzo, Diego Arias et Michael Morris pour leur orientation et leurs conseils tout au long de la rédaction de cet ouvrage. Table des matières Résumé analytique........................................................................................................iv 1. Contexte et introduction..........................................................................................1 2. Source des données...................................................................................................6 3. Profil des ménages ruraux........................................................................................8 3.1. Caractéristiques des ménages ruraux................................................................9 3.2. Activités économiques des ménages ruraux....................................................14 3.2.1 Agriculture..................................................................................................18 3.2.2 Activités non agricoles..............................................................................24 3.2.3 Autres revenus et transferts de fonds......................................................27 4. Facteurs déterminants des activités génératrices de revenu en zone rurale.......30 5. Facteurs déterminants de l’accès aux marchés.......................................................36 6. Facteurs déterminants de l’exercice d’activités non agricoles...............................40 7. Facteurs déterminants de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire...................44 8. Principales conclusions et recommandations.......................................................50 8.1. Promouvoir la diversification des sources de moyens d’existence des ménages ruraux..........................................................................51 8.1.1 Conclusions................................................................................................51 8.1.2 Recommandations.....................................................................................52 8.2. Renforcer la performance des marchés ruraux de moyens de production et de produits..........................................................54 8.2.1 Conclusions................................................................................................54 8.2.2 Recommandations.....................................................................................55 9. Références..................................................................................................................60 Annexe...........................................................................................................................64 Résumé analytique Haïti est l’un des pays les moins développés au monde et se heurte à de nombreux problèmes dans son processus de développement en raison de sa fragilité et de sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Les catastrophes naturelles, fréquentes, y sont particulièrement dévastatrices puisqu’elles touchent directement la population, nombreuse, qui vit dans les zones rurales, dont la principale source de moyens d’existence provient de l’agriculture. Environ 50  % de la population d’Haïti, qui compte 10 millions d’habitants, résident actuellement en zone rurale. D’après des chiffres récents, environ 70,7 % et 53,9 % des ménages ruraux sont respectivement pauvres (revenu inférieur à 1,98  $ par jour) ou extrêmement pauvres (revenu inférieur à 1  $ par jour). La population rurale d’Haïti fait partie des populations de la planète les plus touchées par l’insécurité alimentaire. Des défis écologiques importants, une croissance démographique galopante et une dépendance élevée aux importations, conjugués aux effets dévastateurs du séisme de 2010, ont exacerbé une situation déjà désastreuse en matière de sécurité alimentaire. La revitalisation du secteur agricole est devenue une priorité majeure du Gouvernement haïtien. Le secteur non agricole d’Haïti tient également un rôle important dans l’économie rurale et contribue à améliorer les moyens d’existence des ménages ruraux. L’objectif du présent rapport est d’étudier les liens entre l’activité économique rurale, l’insécurité alimentaire et la pauvreté en Haïti, afin de déterminer les obstacles au développement rural. L’analyse proposée repose sur un ensemble de données sur le niveau de vie des ménages collectées en 2012 au moyen de l’Enquête sur les conditions de vie des ménages après le séisme (ECVMAS). Environ 70,7 % des ménages ruraux sont pauvres, et leurs niveaux d’éducation sont faibles, avec une moyenne de 2,8  années d’instruction pour le chef du ménage. L’agriculture domine l’activité économique (78 % des ménages exercent des activités agricoles), mais presque 25 % des ménages qui exercent des activités agricoles complètent ce revenu en exerçant une autre activité, non agricole. Le taux d’activité non agricole global (compte tenu des ménages qui exercent des activités agricoles et de ceux pour qui ce n’est pas le cas) est évalué à 46 %. Les activités non agricoles peuvent être liées au secteur agricole en amont (fourniture de moyens de production), en aval (valeur ajoutée et transformation) ou non liées directement au secteur agricole (distribution). Le présent rapport répertorie les principaux facteurs de production qui sont en corrélation avec une productivité accrue du secteur agricole et examine les facteurs déterminants de l’activité non agricole, de la pauvreté et de la sécurité alimentaire dans les régions rurales d’Haïti. Principales conclusions et recommandations Les informations et l’analyse présentées dans ce rapport pointent vers deux secteurs d’intervention prioritaires pour le développement rural en Haïti : (i) promouvoir la diversification des sources de revenus des ménages ruraux et (ii)  renforcer la performance des marchés ruraux des moyens de production et des produits. Privilégier ces secteurs pourrait permettre d’accroître la productivité agricole, d’augmenter les revenus dans les zones rurales, d’améliorer la sécurité alimentaire et donc, potentiellement, de réduire les obstacles au développement rural. iv I. Promouvoir la diversification des sources de moyens d’existence des ménages ruraux Conclusions • La diversification des activités de production agricole est corrélée à une productivité accrue et pourrait réduire la vulnérabilité du pays aux chocs. • Les transferts de fonds sont positivement associés à des revenus plus élevés, une productivité agricole accrue et une sécurité alimentaire renforcée, mais les relations de cause à effet sont difficiles à discerner. • Les activités non agricoles dans les zones rurales semblent constituer une issue permettant d’échapper à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. • Les ménages dirigés par une femme disposent d’un accès réduit aux moyens de production agricoles, ce qui pourrait expliquer la différence observée entre les hommes et les femmes dans l’utilisation de moyens de production et la productivité agricole. Dans le secteur des entreprises non agricoles, les ménages dirigés par une femme ont également un accès réduit aux moyens de production et en utilisent des quantités moindres. Recommandations • Promouvoir la diversification des activités de production agricole pour accroître le revenu et améliorer la sécurité alimentaire. Les activités suivantes pourraient être entreprises pour promouvoir la diversification des activités de production agricole : campagnes d’information pour sensibiliser aux avantages de la diversification, recherches sur les cultures et les espèces de bétail adaptées à des lieux ou environnements de production particuliers, activités de vulgarisation pour faire connaître les méthodes de gestion adaptées aux conditions locales et programmes d’amélioration de l’offre de moyens de production clés et de l’accessibilité à ceux-ci. Les agriculteurs pourraient également réussir à accroître leur productivité/revenu issu d’une seule culture s’ils décidaient d’investir dans des cultures à marge bénéficiaire plus élevée. • Aider les ménages ruraux pauvres à saisir des occasions d’emplois non agricoles pour générer un revenu supplémentaire et atténuer le risque. Il serait judicieux de favoriser des interventions en mesure d’aider les ménages les plus pauvres à surmonter les premiers obstacles (en effet, ces ménages ne possèdent pas les atouts nécessaires, n’ont pas accès aux services de base et vivent loin des marchés et des emplois) ; des interventions conçues pour améliorer la qualité de la main­d’œuvre rurale (par exemple, éducation de base, formation professionnelle), mais également des actions conçues pour créer des possibilités d’emplois non agricoles en zone rurale (par exemple, programmes encourageant les entreprises rurales à s’agrandir, soutien des établissements financiers ruraux). • Encourager les ménages ruraux pauvres à investir l’argent qu’ils reçoivent par transfert de fonds dans l’amélioration de la productivité de leurs activités v agricoles. Les ménages ruraux pauvres qui reçoivent des transferts de fonds l’emploient souvent à l’achat de nourriture. Ils passent ainsi à côté de la possibilité de créer une base de biens de production qui leur permettrait de générer un flux de revenu supérieur sur le long terme. Les interventions doivent viser à encourager les ménages ruraux pauvres à investir une partie de l’argent qu’ils reçoivent par transfert de fonds dans des biens de production qui pourraient leur assurer un flux de revenu durable. • Investir dans des techniques de gestion des sols et de l’eau pour améliorer la productivité des ressources naturelles, dont dépend l’agriculture. À long terme, le bien-être des ménages ruraux d’Haïti dépendra de façon cruciale de la qualité des ressources naturelles, dont dépend l’agriculture. Il faut s’efforcer de combler des décennies de mauvaise gestion dans l’optique de mettre fin à la dégradation des sols, de restaurer leur fertilité, de rétablir la couverture végétale et de préserver et protéger les ressources en eau, de moins en moins abondantes. Il faudrait promouvoir des pratiques de production agricole plus respectueuses de l’environnement, puis légiférer pour restreindre l’exploitation non maîtrisée des biens communs, à commencer par les arbres. Des programmes de paiement pour services environnementaux  (PSE) pourraient compléter ces actions. Ces programmes donnent de bons résultats dans certains pays et peuvent permettre aux ménages ruraux de toucher un revenu supplémentaire tout en préservant l’environnement. II. Renforcer la performance des marchés ruraux de moyens de production et de produits Conclusions • La productivité agricole en Haïti est très limitée par la rareté et le coût élevé des moyens de production achetés. • Pour de nombreux ménages ruraux, la volonté d’investir dans des moyens de productivité agricole améliorés est freinée par la difficulté d’accéder à des marchés fiables pour écouler leurs produits. Recommandations • Renforcer les réseaux privés de distribution des moyens de production pour contribuer à assurer l’offre opportune de moyens de production de meilleure qualité. a. Des variétés modernes de semences peuvent permettre de générer des hausses de rendement sensibles dans presque toutes les principales cultures de base. Par nature, la production et la commercialisation de semences sont des activités commerciales, mais les sociétés privées qui se lancent dans ces activités se heurtent à de nombreux obstacles et pourraient bénéficier d’un appui de fonds publics durant la phase initiale. Cet appui pourrait prendre deux vi formes : (i) des investissements publics qui abaissent les coûts de recherche- développement (par exemple, des investissements dans la recherche publique sur la sélection des végétaux et la production publique de semences de base), et (ii) la promulgation de politiques qui favorisent l’émergence d’un secteur des semences pluraliste et compétitif. b. Stimuler le développement d’un secteur de l’engrais efficient, rentable et concurrentiel nécessiterait l’adoption d’une approche à deux volets, pour renforcer la demande d’engrais d’une part, et améliorer l’offre d’engrais d’autre part. Mettre en place un dispositif visant à améliorer l’aptitude des exploitants agricoles à accéder aux facilités de prêts nécessaires pour acheter des engrais et intensifier l’utilisation des coupons d’engrais pour que ces produits soient plus abordables aux plus pauvres sont des interventions possibles. Il est important toutefois que ces programmes soient limités dans le temps pour que les subventions puissent être graduellement réduites lorsque les quantités d’engrais utilisées auront augmenté et que la distribution commerciale sera devenue rentable. Les actions visant à stimuler la demande d’engrais doivent être accompagnées d’actions parallèles visant à stimuler l’offre. Le développement d’un marché des engrais doit viser à créer des réseaux de production et de distribution privés viables. Comme pour les semences, un appui public pourrait être nécessaire durant la phase initiale pour aider les sociétés privées émergentes à s’établir et à développer leur activité jusqu’à un stade commercialement viable. Ce soutien doit cependant être limité dans le temps. Haïti n’a pas les matières premières nécessaires à la fabrication d’engrais. À court terme, le secteur haïtien des engrais dépendra donc d’importations. Le gouvernement devrait promouvoir l’investissement privé dans le secteur des engrais, mais il devrait éviter de s’engager directement dans l’importation et la distribution. • Améliorer l’accès des ménages ruraux aux marchés des produits. De nombreux ménages ruraux haïtiens sont peu incités à investir dans le développement de leur entreprise agricole à cause de la difficulté qu’ils éprouvent à vendre leurs surplus de production. Il faut consacrer des efforts à la réduction des coûts que doivent consentir les ménages ruraux pour identifier les marchés de produits rémunérateurs et y accéder. Un premier ensemble d’interventions pourrait être axé sur les systèmes d’informations mobiles, par téléphone ou sur Internet, qui accélèrent les flux d’informations sur les marchés et aident les acheteurs et les vendeurs à entrer en contact. Ces actions devront être complétées par des investissements d’infrastructure - notamment les réseaux routiers ruraux - pour permettre aux ménages situés dans des zones éloignées d’accéder aux moyens de production et d’écouler leurs produits rapidement et à moindre coût. • Exploiter les possibilités existantes d’apparier l’offre et la demande. Le développement de marchés efficients pour les biens agricoles sera long. Cependant, à court terme, il existe des possibilités de mettre en contact certains producteurs avec des marchés rémunérateurs, tels que les programmes d’aide alimentaire, les initiatives alimentaires en milieu scolaire et d’autres programmes d’alimentation institutionnels qui peuvent s’approvisionner systématiquement auprès de producteurs locaux. Le modèle d’alliances productives qui relie des vii groupes de producteurs à des marchés est une approche prometteuse utilisée avec succès dans beaucoup d’autres pays. • Renforcer la sécurité alimentaire par la réglementation et par l’intermédiaire d’institutions d’exécution. Avec la transition du système alimentaire haïtien de son orientation actuelle de système de subsistance à un système plus axé sur le marché, la qualité et la sécurité alimentaires va devenir de plus en plus importantes sur le plan de la santé publique et de la compétitivité. L’élaboration d’une stratégie globale de sécurité alimentaire recouvrant toute la chaîne d’approvisionnement, « de la ferme à la fourchette », permettrait de s’assurer que les investissements destinés à améliorer la qualité des aliments et leur qualité nutritionnelle soient durables. Une stratégie de ce type devrait permettre d’accroître la sensibilisation aux questions de sécurité et de qualité alimentaires, de stimuler la production et les marchés, et d’élaborer le cadre politique et institutionnel nécessaire pour garantir la disponibilité de l’infrastructure et des services de soutien indispensables. viii ix 1 Contexte et introduction 1. Haïti, qui est l’un des pays les plus pauvres au monde, se heurte à de nombreux obstacles au développement du fait de ses fragiles réserves en ressources, de sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles et de problèmes d’instabilité politique. Les défis économiques auxquels doit faire face le pays aujourd’hui sont, à bien des égards, similaires à ceux relevés il y a quinze ans par la Banque Mondiale dans l’évaluation qu’elle avait réalisée de la pauvreté en Haïti, en 1999. Le rapport de 1999 indiquait que parmi les deux tiers de la population considérée comme rurale, pas moins de 80  % vivait dans la pauvreté, dont plus de 65 % dans l’extrême pauvreté. Haïti affichait alors des taux élevés de malnutrition des enfants et de faibles taux de scolarisation1 (Banque Mondiale, 1998). La situation a très peu changé : environ 50 % de la population haïtienne, qui compte presque 10 millions d’habitants, vit en zone rurale2, où les indicateurs de développement sont à la traîne et la pauvreté plus répandue. Les derniers chiffres en date3 indiquent qu’environ 70,7 % des ménages ruraux entrent dans la catégorie des ménages vivant dans la « pauvreté » (compte tenu d’un seuil de pauvreté modéré de 1,98 $ par jour) et environ 53,9 % dans la catégorie des ménages vivant dans l’« extrême pauvreté » (compte tenu d’un seuil de pauvreté de 1 $ par jour4). Les principales activités économiques des Développement rural en Haïti : Défis et opportunités ménages ruraux demeurent également relativement inchangées. Même si les ménages des zones rurales d’Haïti exercent de multiples activités génératrices de revenu, comme dans beaucoup de pays en développement, le secteur agricole emploie plus de 70 %5 de la population rurale et contribue à hauteur de 28 % environ au produit intérieur brut (PIB) [Banque Mondiale, 2008]. À l’instar de ce qui se produit dans de nombreux pays en développement, les ménages des zones rurales diversifient souvent leurs activités en dehors du secteur agricole, et le secteur non agricole gagne en importance (Barrett et  al., 2001). C’est également ce qui se produit en Haïti, où environ 45  % des ménages ruraux exercent des activités non agricoles. 2. La population rurale d’Haïti est toujours extrêmement pauvre et vit dans l’insécurité alimentaire. Dans les zones rurales d’Haïti, sept personnes sur dix vivent dans la pauvreté, un taux supérieur à celui de tout autre pays de la région (données de la Banque Mondiale). Des pays tels que le Honduras, le Guatemala, le Nicaragua et la Bolivie affichent des taux de pauvreté rurale supérieurs à 50 % de la population, mais dans la plupart des pays d’Amérique 1 Le taux d’alphabétisation des adultes était d’environ 55 %, et 35 % des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition. 2 En comparaison, le recensement de 2003 indiquait qu’environ 60  % de la population était rurale (BM, 2005). 3 Voir le chapitre 1, Poverty profile and trends, Haiti Poverty Assessment, 2014. 4 Les taux de pauvreté et de pauvreté extrême sont calculés selon un taux de change de 41,58 HTG pour un dollar US (2012). 5 Sauf indication contraire, toutes les statistiques proviennent de l’Enquête sur les conditions de vie des ménages après le séisme (ECVMAS 1), réalisée en 2012-2013 par l’Institut haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) (voir le paragraphe 5 pour obtenir plus de détails). 1 latine et des Caraïbes, les taux sont inférieurs à 50 %. En comparaison, le taux de pauvreté rurale s’établit à environ 56 % au Malawi et au Mozambique, et à environ 30 % en Éthiopie. Les taux élevés de pauvreté rurale en Haïti se reflètent dans l’insécurité alimentaire, très répandue  : environ 36  % de la population rurale souffre d’insécurité alimentaire. Haïti se classe presque au bas du tableau de l’indice de sécurité alimentaire mondiale (Global Food Security Index) [ISAM]6, (The Economist, 2014). Le pays se classe dernier de la région d’Amérique latine et parmi les derniers face à d’autre pays à faible revenu tels que le Niger, le Bangladesh et l’Ouganda. 3. Le secteur agricole haïtien subit les conséquences de la forte croissance démographique et des conditions environnementales difficiles. L’agriculture reste l’élément principal de l’économie rurale d’Haïti. Les principales cultures sont le riz, le maïs, la banane, la patate douce, le manioc, le haricot vert et le millet, tandis que le café et la mangue font partie des principales cultures d’exportation. La production dépend énormément des pluies, imprévisibles, puisque moins de un pour cent des exploitants agricoles pratiquent l’irrigation (Jadotte, 2007). La plupart d’entre eux n’ont qu’un accès limité aux outils, aux machines et aux moyens de production achetés, y compris aux semences améliorées et aux engrais. Les exploitants sont nombreux à être mal reliés aux marchés en raison des contraintes de transport et d’infrastructure (Banque Mondiale,  2005). Dans un pays déjà densément peuplé, la poursuite de la croissance démographique continue d’exercer une pression sur les ressources naturelles ; or, la taille des exploitations agricoles a diminué au fil des ans, et celles-ci sont de moins en moins productives (Banque Mondiale, 2005). Par ailleurs, l’exposition d’Haïti aux cyclones et aux tempêtes tropicales (fréquents Contexte et introduction dans la région), conjuguée à des taux élevés d’érosion des sols qui réduisent leur fertilité et les produits des cultures, entraîne des pertes de productivité de l’ordre de 0,5 % à 1,2 % par an (Banque Mondiale, 2005). Dans de nombreuses parties du pays, la déforestation intensive7 aggrave le problème de l’érosion et a entraîné la perte d’énormes quantités de couches de terres arables (Verner, 2008 ; Banque Mondiale, 2005). 4. Haïti dépend énormément des marchés internationaux pour sa sécurité alimentaire et importe plus de 50  % des denrées alimentaires dont le pays a besoin, dont 80  % de son alimentation de base, le riz (USAID, 2014  ; Banque Mondiale,  2014 et figure  A1). La crise alimentaire mondiale de 2008 a engendré une hausse brutale des prix alimentaires en Haïti. Cette augmentation a été particulièrement dommageable pour les pauvres, dont plus de 50 % des dépenses sont absorbés par l’alimentation. On pense que les pénuries de denrées alimentaires ont causé des effets irréversibles sur la santé humaine, même s’ils sont difficiles à quantifier. Les événements de 2008 ont mis en évidence la dépendance d’Haïti aux importations alimentaires et sa 6 Haïti se classe 103e des 109  pays de l’indice. L’indice tient compte de quatre dimensions : coût, disponibilité, qualité et sécurité. 7 La forêt occupe moins de 2  % du territoire haïtien (profil pays, division de la recherche fédérale de la bibliothèque du Congrès). 2 vulnérabilité aux fluctuations des prix internationaux8. La crise des prix des denrées alimentaires de 2008 a été suivie par une série de tempêtes dévastatrices en 2008, et la capitale a été dévastée par le séisme de 2010. Les importations de grandes quantités d’aide alimentaire d’urgence pour faire face à ces crises ont eu des conséquences négatives involontaires sur l’agriculture haïtienne, faisant chuter subitement les prix de l’alimentation sur les marchés locaux. Ces événements ont découragé l’investissement dans le développement du secteur agricole haïtien9, mais ils ont entraîné une migration vers les zones rurales, les habitants abandonnant Port-au-Prince. La diminution de l’offre alimentaire alliée à l’augmentation de la demande rurale a incité l’État à accorder une importance accrue au développement rural, qui est par ailleurs un objectif de développement national (Shamsie,  2012). Aujourd’hui, le redressement de la production agricole se classe en tête des priorités du pays10 (Arias, et al., 2013). La promotion du secteur rural non agricole est également considérée comme un objectif important, car le développement d’un secteur non agricole pourrait absorber la main-d’œuvre non productive excédentaire qui abandonne le secteur agricole, ralentir l’exode rural et ouvrir des possibilités d’augmentation du revenu des ménages (Lewis, 1954, et Verner 2008). Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 5. Le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR) a lancé des réformes importantes en matière de politique agricole. En 2010, le gouvernement a mis en œuvre une stratégie et un plan d’investissement à court et à moyen terme pour la période 2013–2016. Ce plan détermine quatre objectifs principaux pour le secteur agricole : (i) moderniser le ministère de l’Agriculture pour améliorer la gouvernance  ; (ii)  accroître la productivité agricole pour renforcer la sécurité alimentaire et augmenter les revenus ; (iii) développer les chaînes de valeur agricoles en mettant l’accent sur l’augmentation des exportations  ; et (vi)  adopter et promouvoir l’agriculture écologique pour préserver les ressources naturelles. D’autres réformes de la politique agricole ont commencé à modifier les formes de soutien direct aux exploitants agricoles. Pour la première fois, des subventions des moyens de production agricole sont fournies par un programme de bons, système qui 8 Excuses de l’ancien président des États-Unis Bill Clinton auprès du Comité des relations extérieures du Sénat pour les conséquences des subventions accordées aux producteurs de riz américains qui ont sapé la capacité de production des exploitants haïtiens (10 mars 2010). 9 John Holmes (chargé des affaires humanitaires de l’ONU) dans The Associated Press et Jacques Diouf, ancien directeur général de la Food and Agriculture Organization (FAO) 10 Les objectifs du Plan national d’investissement agricole  (2010–2016) sont les suivants  : (a)  accroître la productivité et la compétitivité du secteur agricole, (b) augmenter de 25 % la contribution de la productivité agricole aux ressources alimentaires nationales, (c)  réduire de 25  % le nombre de personnes vivant dans l’insécurité alimentaire, (d)  augmenter le revenu agricole d’au moins 500  000  ménages, (e)  accroître la résilience de la population aux catastrophes naturelles. 3 entraîne moins de distorsions que les systèmes de subventions conventionnelles générales des prix des moyens de production. L’utilisation de bons a encouragé le secteur privé à s’engager davantage dans la fourniture de moyens de production, créant un effet général positif qui a resurgi sur les non-bénéficiaires. Enfin, des efforts ont été déployés de façon continue pour renforcer la capacité des principales institutions chargées de la fourniture de produits et services publics agricoles, notamment dans les domaines de la santé animale et végétale, mais également dans les domaines de la recherche-développement  (R–D) et de la vulgarisation. Contexte et introduction 4 5 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 6 2 Source des données 6. Ce rapport sur les liens entre les activités économiques rurales, la sécurité alimentaire et la pauvreté en Haïti repose sur un nouvel ensemble de données exclusif11. L’analyse présentée repose sur les données collectées dans le cadre de la première vague de l’Enquête sur les conditions de vie des ménages après le séisme  (ECVMAS  1) réalisée en 2012-2013 par l’Institut haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) en collaboration avec la Banque Mondiale et l’institut Développement, Institutions et Mondialisation (DIAL). L’enquête suit le modèle de l’Étude sur la mesure des niveaux de vie (EMNV). L’échantillon de l’enquête a été conçu de manière être représentatif aux niveaux national, départemental et rural/urbain. L’échantillon total de l’ECVMAS compte 4 960 ménages urbains et ruraux répartis sur 500 secteurs de dénombrement. Aux fins du présent chapitre, l’analyse se limite au sous-échantillon rural, qui compte 2 296 ménages répartis sur 287 secteurs de dénombrement. 7. L’un des principaux objectifs de l’ECVMAS  1 est de relever les caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques clés de la population. L’ECVMAS  1 contient des données complètes sur l’emploi et le chômage, les activités économiques agricoles et non agricoles des ménages, Développement rural en Haïti : Défis et opportunités les activités économiques primaires et secondaires des Haïtiens, les conditions de logement, les dépenses de consommation, les flux migratoires, les chocs et les mécanismes pour y faire face. Les données de l’ECVMAS donnent une vue assez précise de l’activité liée aux cultures, au bétail et à d’autres activités agricoles des ménages ruraux qui exercent des activités dans ce secteur (80 %). Des renseignements détaillés ont été recueillis également sur le secteur d’activité non agricole, notamment des points précis tels que le secteur d’activité, la taille de l’entreprise, la propriété de l’entreprise et la destination des produits12. 8. La disponibilité de données globales sur la situation après le séisme permet de mesurer avec plus d’exactitude les conditions de vie et les profils socioéconomiques actuels des zones rurales d’Haïti et contribue à déterminer, en partie, les éventuels obstacles au développement rural. La section 2 présente un profil détaillé des ménages ruraux d’Haïti et leur situation en matière de sécurité alimentaire. La section  3 examine les activités économiques des ménages ruraux, dans le secteur agricole et dans le secteur non agricole. La section 4 présente une analyse des facteurs déterminants des activités rurales qui génèrent un revenu et une étude du rôle des transferts de fonds. L’analyse examine également les facteurs qui entrent en jeu dans la pauvreté et la sécurité alimentaire des ménages ruraux en général et des ménages qui œuvrent dans le secteur agricole en particulier. La section  5 présente une conclusion en résumant les principales conclusions et conséquences en matière de politique. 11 L’analyse présentée dans ce rapport est réalisée à partir des données disponibles collectées durant la première vague de l’ECVMAS. 12 L’ECVMAS présente quelques limites en matière de qualité et d’exactitude de données qui auraient été utiles pour cette étude, telles que des données sur les sols, la productivité, l’accès l’irrigation, l’accès au financement et la localisation. 7 8 3 Profil des ménages ruraux 9. Cette section présente des statistiques descriptives sur les ménages ruraux d’Haïti et des rapports des activités économiques de ces ménages, puis elle examine les liens avec la pauvreté. Aux fins de cette analyse, les dix départements d’Haïti sont regroupés en quatre régions13 : nord, sud, transversale et ouest. 3.1 Caractéristiques des ménages ruraux 10. Les ménages ruraux d’Haïti affichent un taux de pauvreté plus élevé que celui des ménages urbains, par exemple, ceux de la région de Port-au- Prince (PAP). Si l’on fixe le seuil de pauvreté à 1,98 $ par jour, 70,7 %14 des ménages ruraux entrent dans la catégorie des ménages pauvres (figure  2.1). Le taux de pauvreté en zone rurale oscille entre 59,8 % dans la région ouest et 82,8  % dans la région nord. Ces variations sont probablement dues à la proximité respective de chaque région avec un centre urbain, comme PAP, la région ouest étant la plus proche de PAP et la région nord, la plus éloignée. Environ 53 % de la population rurale vit dans l’extrême pauvreté, avec moins de 1 $ par jour. C’est dans la région nord que le taux de pauvreté rurale extrême est Développement rural en Haïti : Défis et opportunités le plus élevé, avec plus de 67 % de la population vivant dans l’extrême pauvreté. Les ménages dirigés par une femme affichent des taux de pauvreté extrême et d’insécurité alimentaire un peu supérieurs à ceux des ménages dirigés par un homme. 11. Les niveaux d’éducation sont faibles dans les zones rurales d’Haïti, avec en moyenne 2,8  années d’éducation pour le chef du ménage. Ils sont un peu plus élevés dans la région ouest, où le chef du ménage compte en moyenne 3,5 années d’éducation et où 51 % environ de la population sait lire et écrire (tableau  A1). Ces chiffres ne sont pas étonnants, car la région ouest compte 13 Haïti est divisé en dix départements  : Artibonite, Centre, Grand’Anse, Nippes, Nord, Nord-Est, Nord-Ouest, Ouest, Sud-Est et Sud. Le département où réside le plus grand nombre de ménages ruraux est le département du Sud-Est, qui compte 85,1 % de ménages classés comme des ménages ruraux. Les suivants sont le département des Nippes, qui compte 82,2 % de ménages ruraux, le département du Centre, qui en compte 80,6  %, le département du Sud, avec 78,5  % et le département de la Grand’Anse, avec 77,8  %. Le département de l’Ouest, où se situe la capitale Port-au-Prince, compte de loin la plus faible part de ménages ruraux, avec un pourcentage de seulement 20,6  % de ménages classés ménages ruraux. Bien que le département de l’Ouest compte le plus faible taux de ménages ruraux, comme sa population est importante, il en compte le plus grand nombre. Les départements sont groupés en quatre régions : 1. Nord : Nord, Nord-Est et Nord-Ouest ; 2. Sud : Grand’Anse, Nippes et Sud ; 3.Transversale : Artibonite et Centre, et 4. Ouest : Ouest et Sud-Est. La 5è région, l’aire métropolitaine de Port- au-Prince, n’est pas pertinente aux fins de l’analyse du développement rural et n’est donc pas abordée dans ce chapitre. 14 Le taux de pauvreté de 70,7  % a été calculé à partir du sous-échantillon de population rurale utilisé pour l’analyse de ce chapitre. 9 la plus grande part de ménages ruraux non pauvres. Les niveaux d’éducation sont différents selon le sexe : les ménages dirigés par un homme déclarent plus d’années de scolarisation que ceux dirigés par une femme (3,4 contre 1,9). Figure 2.1 : situation des ménages ruraux en matière de pauvreté et d’insécurité alimentaire Ménages ruraux nord sud Région transversale ouest Sexe du chef du ménage Femme Homme 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Pauvreté Pauvreté extrême Insécurité alimentaire Profil des ménages ruraux 12. Dans les régions rurales d’Haïti, le taux de dépendance économique15 est très élevé (94,3  %) et se traduit par une pression de presque 1  :  1 sur la population productive. Le rapport de dépendance donne certaines indications sur la composition des ménages, mais il peut être trompeur. Dans le cas d’Haïti notamment, ce rapport tel qu’il est traditionnellement défini ne reflète pas forcément la dynamique du travail dans les ménages ruraux, car les personnes ayant dépassé l’âge de la retraite (65  ans) continuent souvent d’exercer une activité économique. En Haïti, 58  % des personnes ayant plus de 65  ans continuent de contribuer activement aux finances du ménage. Les ménages qui affichent un rapport de dépendance élevé sont souvent pauvres, comme l’attestent les données de la région ouest, qui affiche le rapport de dépendance le plus faible (87,6 %) (tableau A1). 15 Le rapport de dépendance est obtenu en divisant le nombre de personnes qui se situent hors du groupe des 15–64  ans par le nombre des personnes en âge de travailler. Le rapport de dépendance est différent du rapport de dépendance économique, lequel prend en compte l’intégralité de la population active, quel que soit l’âge. 10 Tableau 2.1a. : caractéristiques des ménages (en pourcentage, sauf indication contraire) Ménages ruraux Dirigés par un homme 61,5 Âge du chef du ménage 49,4 Éducation du chef du ménage (en années) 2,8 Chef de ménage sachant lire et écrire 45,9 Chef de ménage dans une relation engagée 65,5 Taille du ménage 4,9 Nombre d’enfants de moins de 5 ans 0,6 Rapport de dépendance1 94,3 Consommation annuelle par habitant (en HTG)2 30 695,5 Observations 2 261 1. Rapport de dépendance calculé à partir de 2 154 chefs de ménage, 107 ayant déclaré que le ménage ne possédait pas d’adulte en âge de travailler. 2. Le calcul de consommation annuelle repose sur des prix d’octobre 2012 exprimés en prix constants selon la zone géographique. Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 13. Les ménages ruraux d’Haïti ont un accès limité aux infrastructures telles que l’électricité, des ressources en eau sûres et des réseaux d’élimination des déchets adéquats (tableau  2.1b). La plupart des ménages ruraux sont propriétaires de leur logement, mais les logements sont généralement construits à l’aide de matériaux de qualité inférieure et considérés comme précaires16. Dans les zones rurales, l’accès à l’électricité est très limité ; les niveaux d’électrification des logements les plus élevés (22,2  %) sont enregistrés dans la région ouest. La région affichant le meilleur taux d’accès à l’eau potable et utilisable pour un usage domestique, comme la cuisson et le lavage, est la région ouest, avec environ 65,3 % et 41,3 % de ménages qui déclarent avoir accès à une eau sûre pour ces deux usages. La faible pénétration des infrastructures clés dans les zones rurales du pays est une contrainte directe pour l’aptitude du pays à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. 14. Les ménages non pauvres ont un niveau d’instruction plus élevé, sont plus petits et se caractérisent pas des rapports de dépendance plus faibles. Les dépenses de consommation annuelle par habitant des ménages non pauvres (62 319 HTG) sont plus de trois fois supérieures à celles des ménages pauvres (17  624  HTG) [tableau  2.2a]. La proportion de ménages ayant déclaré que leur logement a subi des dommages liés au séisme est plus importante chez les ménages non pauvres (40,9 %) que chez les ménages pauvres (33 %). Ce résultat peut être dû à la plus grande proximité de ménages non pauvres avec les centres 16 Un logement est considéré précaire lorsque la structure est faite de matériaux de faible qualité, par exemple, toit de chaume, murs en terre, portes en feuilles de palmier et installations de cuisson à ciel ouvert minimes, si le logement est fait de divers matériaux de construction assemblés, ou s’il s’agit d’une tente ou d’un abri temporaire. 11 urbains plus durement touchés. Les ménages pauvres vivent généralement dans des habitations de moins bonne qualité et ont un accès limité aux infrastructures et aux services publics (tableau 2.2b). Tableau 2.1b. : caractéristiques des logements (en pourcentage, sauf indication contraire) Ménages ruraux Propriétaires du logement 84,3 Logement considéré précaire 18,0 Nombre de pièces 2,7 Murs essentiellement en briques/pierre ou ciment 49,0 Toit essentiellement en ciment 5,6 Sol principalement en ciment ou céramique/mosaïque 46,0 Bois comme principal combustible de cuisson 81,8 Électricité comme principale source de lumière 12,1 Principale source d’eau potable protégée ou sûre 1 56,9 Pas de toilettes (nature) 36,5 Observations 2 261 Par source sûre, on entend n’importe quelle source d’eau traitée ou naturellement saine, comme l’eau de puits artésiens. Tableau 2.2a. : caractéristiques des ménages, selon le niveau de pauvreté (en pourcentage, sauf indication contraire) Profil des ménages ruraux Ménages Différence, ruraux Non pauvres Pauvres test T4 Dirigés par un homme 61,5 60,4 61,9 1,5 Âge du chef du ménage 49,4 48,8 49,7 0,9 Éducation du chef du ménage (en années) 2,8 4,5 2,1 -2,4*** Chef de ménage sachant lire et écrire 45,9 60,7 39,8 -20,8*** Chef de ménage dans une relation engagée 65,5 55,0 69,8 14,7*** Taille du ménage 4,9 3,5 5,5 2,0*** Nombre d’enfants de moins de 5 ans 0,6 0,3 0,8 0,5*** Rapport de dépendance 1 94,3 58,5 108,8 50,3*** Consommation annuelle par habitant (en HTG) 2 30 695 62 272 17 621 -44 651,6*** Logement endommagé par le séisme 35,4 40,9 33,0 -7,9*** Observations 3 2 261 707 1 554 1. Rapport de dépendance calculé à partir de 2 154 chefs de ménage, 107 ayant déclaré que le ménage ne possédait pas d’adulte en âge de travailler. 2. Le calcul de consommation annuelle repose sur des prix d’octobre 2012 exprimés en prix constants selon la zone géographique. 3. Le nombre d’observations de ménages pauvres et non pauvres n’est pas pondéré. 4. Remarque : les niveaux de signification sont *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1 12 Tableau 2.2b. : caractéristiques des logements, selon le niveau de pauvreté (en pourcentage, sauf indication contraire)   Ménages Non Différence, ruraux pauvres Pauvres test T4 Propriétaires du logement 84,3 77,3 87,1 9,8*** Logement considéré précaire 18,0 13,4 19,9 6,5*** Nombre de pièces 2,7 2,8 2,6 -0,2** Murs essentiellement en briques/pierre ou ciment 49,0 63,7 42,8 -20,9*** Toit essentiellement en ciment 5,6 13,6 2,3 -11,2*** Sol principalement en ciment ou céramique/ 46,0 67,8 36,9 -30,9*** mosaïque Bois comme principal combustible de cuisson 81,8 60,9 90,4 29,5*** Électricité comme principale source de lumière 12,1 25,1 6,7 -18,4*** Principale source d’eau potable protégée ou sûre1 56,9 69,6 51,7 -17,9*** Pas de toilettes (nature) 36,5 21,1 42,9 21,8*** Observations2 2 261 707 1 554 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 1. Par source sûre, on entend n’importe quelle source d’eau traitée ou naturellement saine, comme l’eau de puits artésiens. 2. Le nombre d’observations de ménages pauvres et non pauvres n’est pas pondéré. 3. Remarque : *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1 15. L’insécurité alimentaire est plus prononcée chez les pauvres. Le premier quintile de consommation enregistre le niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé, ce qui laisse supposer que les pauvres sont pris dans le piège de l’insécurité alimentaire. Si tel est le cas, toute intervention visant à aider les ménages coincés dans ce quintile à se hisser vers le seuil de pauvreté (même s’ils restent pauvres) pourrait se traduire par un renforcement considérable de leur sécurité alimentaire. Que l’on prenne la mesure objective (indice FAO)17 ou les mesures de sécurité alimentaire déclarées par les ménages, l’écart est de toute façon plus important entre les ménages du premier quintile et ceux du deuxième quintile (20–40) qu’entre les autres quintiles (tableau 2.3). De plus, la part de ménages qui vivent dans l’insécurité alimentaire diminue au fur et à mesure des quintiles de consommation, quelle que soit la mesure utilisée (tableau A8). Comme on pouvait s’y attendre, on constate également que dans la population rurale qui ne souffre pas d’insécurité alimentaire, les ménages non pauvres se classent plus haut que les ménages pauvres dans l’indice de sécurité alimentaire (tableau 2.4). 17 Le score de diversité alimentaire des ménages (SDAM) de la FAO est obtenu en regroupant les réponses d’un questionnaire sur la consommation alimentaire en 16 groupes d’aliments désignés par des lignes directrices de la FAO. Les 16 groupes d’aliments (céréales, racines et tubercules blancs, fruits riches en vitamine  A, viande, etc.) sont ensuite agrégés pour donner douze groupes. Chaque ménage reçoit un SDAM entre 0 et 12. Le seuil a été fixé à 8. Un ménage est considéré comme vivant dans l’insécurité alimentaire s’il obtient un SDAM de 8 ou moins. 13 Tableau 2.3. Indice de sécurité alimentaire (ISA) Indice de sécurité alimentaire (ISA) Score à l’ISA1 de la FAO (auto-déclaration)2 Score médian % % Ménages ruraux 8,9 35,7 32,6 Quintiles de consommation Lowest 7,4 68,9 54,1 Premier 8,5 43,7 38,0 40-60% 9,2 33,1 30,9 60-80% 9,4 24,5 22,7 Dernier 9,9 13,5 20,6 1. L’indice de sécurité alimentaire de la FAO découle du score de diversité alimentaire des ménages situé entre 0 et 12 (voir Swindale et Ohri-Vachaspati, 2005). Le seuil a été établi à 8 et découle des conclusions de Crush et al. (2012) sur le lien entre la sécurité alimentaire et le SDAM de la FAO. 2. Le score de sécurité alimentaire déclaré par les ménages, d’une valeur de 0 à 1, est basé sur trois questions sur la consommation (absence de nourriture, a passé une journée sans manger ou a éprouvé la faim en se couchant). Les ménages ont été classés comme vivant dans l’insécurité alimentaire s’ils ont connu au moins une de ces trois situations pendant au moins dix jours au cours des quatre semaines précédentes. Tableau 2.4. Indice de sécurité alimentaire (ISA) Score à l’ISA de la FAO   Pauvres Non pauvres Test T Sécurité alimentaire 9.9 10.4 -0.5*** Profil des ménages ruraux insécurité alimentaire 6.8 6.6 0.3 3.2 Activités économiques des ménages ruraux 16. Environ 54 % des ménages haïtiens vivant en zone rurale exercent uniquement des activités agricoles, tandis que 22 % exercent des activités non agricoles seulement18. Même si l’agriculture est la principale activité des populations en zones rurales (environ 78 % des ménages exercent des activités agricoles), on constate tout de même une certaine diversification, puisque presque 25 % des 18 La catégorie des ménages agricoles désigne les ménages dont tous les membres économiquement actifs exercent une activité agricole. Font partie de cette catégorie les ménages dont tous les membres n’exercent que des activités générant un revenu agricole. La catégorie des ménages non agricoles désigne les ménages dont tous les membres économiquement actifs exercent des activités non agricoles, qu’il s’agisse d’une entreprise familiale ou d’une activité générant un salaire non agricole. La catégorie des ménages agricoles et non agricoles désigne les ménages dont tous les membres économiquement actifs exercent une combinaison d’activités non agricoles et agricoles. La vente de produits fabriqués tels que des chaussures, du savon et des aliments sous emballage comme le riz et les bonbons est une activité non agricole. 14 ménages agricoles exercent aussi au moins une activité non agricole (figure 2.2). Au total, 46 % des ménages ruraux exercent une activité non agricole qui peut être reliée à l’agriculture et qui se situe en amont (fournisseurs de moyens de production), en aval (valeur ajoutée et transformation) ou parallèle au secteur agricole (distribution). Figure 2.2 : activités agricoles et non agricoles des ménages ruraux 24% 54% Activités agricoles uniquement Activités non agricoles uniquement Activités agricoles et no agricoles 22% 17. C’est dans la région ouest que l’exercice d’activités non agricoles est le plus développé (table A2a) ; 32,4 % des ménages de la région ouest exercent des activités non agricoles. Ce chiffre n’est guère surprenant, vu que cette région Développement rural en Haïti : Défis et opportunités affiche les plus hauts niveaux d’éducation et de littératie, facteurs qui jouent un rôle important dans l’exercice d’activités non agricoles. De plus, elle est située près de la capitale, PAP. Beaucoup plus de ménages ont donc un accès accru aux infrastructures telles que l’électricité et des sources d’eau sûres, qui entrent en jeu dans l’exercice d’une activité non agricole. 18. Les ménages dirigés par une femme sont deux fois plus susceptibles que les autres d’être une entreprise familiale exerçant une activité non agricole uniquement (tableau A2a). Une proportion bien plus forte de ménages dirigés par une femme  (31,7  %), en comparaison avec les ménages dirigés par un homme  (16,4  %), sont des entreprises familiales non agricoles. Les ménages dirigés par une femme constituent plus de 51 % des entreprises non agricoles, chiffre qui démontre le rôle économique de ce secteur pour les ménages dirigés par une femme (figure 2.3). 19. Les ménages qui dépendent de l’agriculture sont plus pauvres que les ménages  qui dépendent d’activités non agricoles. Une proportion bien plus forte (80,6 %) de ménages agricoles19 (80,6 %) sont pauvres en comparaison avec les ménages exerçant des activités non agricoles uniquement (54,7 %) (figure 2.4 et tableau A2b). Au plan de la pauvreté, les différences selon le sexe sont également plus marquées pour les ménages exerçant des activités agricoles uniquement. La diversification des moyens d’existence dans le secteur non agricole semble bénéfique aux ménages ruraux haïtiens, car on constate une corrélation positive entre l’exercice d’activités non agricoles et un niveau de pauvreté moins élevé. Les ménages ayant des revenus agricoles et non agricoles sont moins susceptibles d’être pauvres que ceux qui n’exercent que des activités agricoles. 19 On définit les ménages agricoles comme des ménages qui exercent une activité générant un revenu de récoltes, du bétail et/ou de l’agriculture. Parmi ces ménages, certains exercent également des activités non agricoles. 15 Figure 2.3 : activités économiques, selon le sexe du chef du ménage 100 90 80 Femme Homme 70 60 50 40 30 20 10 0 Activités agricoles Activités non agricoles Activités agricoles uniquement uniquement et non agricoles Figure 2.4 : activités économiques, par niveau de pauvreté 100 90 80 Non pauvres Pauvres 70 60 50 40 Profil des ménages ruraux 30 20 10 0 Activités agricoles Activités non agricoles Activités agricoles uniquement uniquement et non agricoles 20. La majorité des employés en zone rurale (90  %) exercent une activité économique familiale. La plupart de ces personnes travaillent dans une exploitation agricole familiale ou dans une entreprise familiale non agricole, et sont soit le propriétaire soit un travailleur non salarié. Le revenu de ces activités est généralement considéré comme le revenu du ménage. L’emploi salarié n’est pas courant dans les zones rurales d’Haïti. Seul une faible part des personnes (10 %) est employé comme main d’œuvre salarié (figure 2.5). 16 Figure 2.5 : activité, par type d’emploi 37% 10% Salarié Indépendant Main-d’œuvre non payée 53% 21. Parmi les ménages exerçant une activité agricole uniquement20, la part de travailleurs indépendants et la part de main-d’œuvre familiale non rémunérée sont globalement identiques. En comparaison, dans le secteur non agricole, les parts de travailleurs indépendants et de salariés sont beaucoup plus importantes que la part de main-d’œuvre familiale non rémunérée. La majorité des personnes appartenant à l’échantillon des ménages exerçant uniquement des activités agricoles sont des travailleurs indépendants, et les ménages dirigés par une femme occupent une part plus importante des travailleurs indépendants Développement rural en Haïti : Défis et opportunités que les ménages dirigés par un homme (tableau A3). Au niveau des régions, le travail indépendant est la forme de travail la plus courante dans les quatre régions. Figure 2.6 : emploi, par activité agricole, non agricole et combinée 100 90 80 70 Salarié 60 Main-d’œuvre 50 non payée 40 Indépendant 30 20 10 0 Activités agricoles Activités non agricoles Activités agricoles uniquement uniquement et non agricoles 22. Le secteur agricole emploie le plus fort pourcentage (70  %) de personnes en zone rurale (tableau 2.5). Le secteur du commerce est loin derrière, avec seulement 17  % de la population. La région transversale enregistre la plus forte part de personnes exerçant un emploi agricole. Les ménages dirigés par une femme exercent plus souvent une activité commerciale que les ménages 20 La catégorie des ménages exerçant une activité agricole uniquement comprend tous les ménages ruraux qui n’exercent que des activités économiques agricoles. 17 dirigés par un homme, avec des taux d’activité respectifs de 20,9 % et 14,7 %. Les ménages dirigés par une femme représentent moins de 35 % de la main- d’œuvre. Environ 65 % des ménages dirigés par une femme comptent au moins une personne travaillant dans l’agriculture, chiffre légèrement supérieur pour les ménages dirigés par un homme (voir tableau 2.5 ci-dessous). Tableau 2.5 : secteur d’emploi Agriculture Industrie Commerce Transport Éducation Autre Ménages ruraux 70,8 3,6 16,7 1,5 2,0 5,4 Sexe du chef du ménage Femme 64,7 4,9 20,9 1,4 2,1 6,0 Homme 73,6 3,0 14,7 1,5 2,0 5,2 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 75,2 3,5 13,6 0,9 1,4 5,4 Non pauvres 57,4 4,0 26,2 3,1 3,8 5,5 Sécurité alimentaire Insécurité alimentaire 75,0 3,9 12,6 1,4 1,2 6,0 Sécurité   alimentaire 68,8 3,5 18,7 1,5 2,4 5,2 3.2.1 Agriculture Facteurs de production Profil des ménages ruraux 23. Les ménages agricoles haïtiens cultivent généralement des parcelles relativement petites, de 1,3 ha en moyenne (tableau 2.6)21. Cette superficie moyenne est similaire à celle enregistrée dans les pays d’Afrique subsaharienne comme le Burundi, le Rwanda et le Malawi, où plus de 80 % des propriétés sont également, en général, d’une superficie inférieure à 1,5 ha. Les ménages dirigés par une femme cultivent des parcelles un peu plus petites que les ménages dirigés par un homme. Les ménages dirigés par une femme sont également moins susceptibles que les ménages dirigés par un homme de donner ou de prendre des terres à bail. Les terres prises ou données à bail par des ménages sont des petites surfaces comparées aux propriétés (voir annexe, tableau A4). De nombreux agriculteurs exercent des pratiques destinées à améliorer la fertilité des sols, comme en atteste la part importante de ménages qui laissent régulièrement les terres en jachère. Cultiver des terres infertiles peut être coûteux comparativement aux avantages retirés. Il est donc judicieux de laisser des terres en jachère. 21 Les données d’enquête disponibles ne permettent pas de déterminer de pratiques agricoles rurales propres à Haïti, telles que la mise en commun de ressources et de terres entre agriculteurs pour obtenir un accès accru aux ressources en eau. 18 Tableau 2.6. Acquisition de terres (en pourcentage, sauf indication contraire) Ménages Femme Homme Test T Pauvres Non Test T ruraux pauvres Propriétaire des terres 89,7 89,8 89,6 -0,2 90,1 88,3 1,7 Superficie (en ha) des terres (en propriété) 1,0 0,9 1,1 0,1* 0,9 1,2 -0,3 Terres prises à bail 31,7 23,3 35,4 12,1*** 30,2 36,6 -6,4* Terres données à bail 16,4 12,8 17,9 5,1** 14,9 21,0 -6,1** Terres mises en jachère 34,5 31,4 35,9 0,0 34,7 33,9 0,9 Superficie (en ha) des terres (cultivées) 1,3 1,2 1,4 0,2* 1,2 1,6 -0,4** Remarque : *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1 Tableau 2.7. Moyens de production agricoles (en pourcentage, sauf indication contraire) Ménages Femme Homme Test T Pauvres Non Test T   ruraux pauvres Moyens de production - main-d’œuvre Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Emploi de main-d’œuvre hors du 67,3 59,4 70,7 11,3*** 65,1 74,3 -9,3** ménage Main-d’œuvre non familiale 5,7 5,0 6,1 1,1 5,1 7,7 -2,5** (chiffre) Valeur de la main-d’œuvre non 2 068,7 1 414,8 2 355,2 940,4** 1 663,5 3 347,7 -1 684,1*** familiale (en HTG) Main-d’œuvre du ménage (chiffre, 2,6 2,4 2,6 0,2 2,7 2,2 0,5*** propr. y.c.) Moyens de production - hors main-d’œuvre Utilisation d’engrais 21,1 21,3 21,0 -0,3 17,8 31,5 -13,6*** Dépenses d’engrais (en HTG) 650,1 413,4 753,9 340,5 363,5 1 555,1 -1 191,6** Utilisation de semences 53,8 48,8 56,0 7,2** 52,2 58,7 -6,5* Dépenses de semences (en HTG) 960,2 642,4 1 099,4 457,0*** 821,0 1 399,5 -578,6*** Utilisation de pesticides 20,1 16,4 21,7 5,4 19,6 21,6 -2,0 Dépenses de pesticides (en HTG) 95,6 77,3 103,6 26,4 73,1 166,7 -93,6* Part du coût total des moyens de 49,7 30,4 58,2 27,8*** 50,5 47,4 3,1 production/valeur totale de la production 24. Les ménages dirigés par un homme ont un accès accru aux facteurs de production, qu’il s’agisse ou non de main-d’œuvre. Étant donné la forte demande de main-d’œuvre en périodes de plantations et de récoltes, il n’est pas surprenant de constater que les ménages emploient de la main-d’œuvre extérieure pour compléter celle issue du ménage (tableau  2.7). Les ménages dirigés par un homme sont non seulement plus susceptibles de faire appel à de la main-d’œuvre non familiale22, mais ils emploient plus de travailleurs 22 Malheureusement, la main-d’œuvre non familiale ne peut pas être divisée en main- d’œuvre payée et non payée. Cette information n’est pas traitée dans l’enquête. 19 que les ménages dirigés par une femme. Les schémas sont similaires pour les achats de moyens de production, tels que les engrais, les semences améliorées23 et les pesticides  : les ménages dirigés par un homme sont plus susceptibles d’utiliser des moyens de production achetés (sauf les engrais) et ils dépensent généralement davantage en achat de moyens de production. En part de la valeur de production totale, les ménages dirigés par un homme dépensent plus en moyens de production, humains et matériels, que les ménages dirigés par une femme, sauf dans le cas des pesticides, dans lesquels les ménages dirigés par une femme dépensent légèrement plus (figure 2.7). Figure 2.7 : part du coût des moyens de production dans la valeur de production totale 70,0 60,0 Femme Homme 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 Main-d’œuvre Engrais Semences Pesticides Autres Moyens de non familiale moyens de production production totaux Profil des ménages ruraux Types d’activités agricoles 25. L’agriculture, comme exposé plus haut, est une activité économique fondamentale dans les zones rurales d’Haïti. La majorité des ménages agricoles pratiquent la culture vivrière, et presque 50  % d’entre eux pratiquent au moins une culture commerciale. Environ 71,4  % de tous les ménages ruraux exercent au moins une activité agricole  ; une proportion plus importante de ménages dirigés par un homme (81,4 %) que de ménages dirigés par une femme (57,6 %) exercent des activités agricoles (voir annexe, tableau  A5). Il faut également noter que 84,3  % des ménages qui pratiquent la culture vivrière vendent une partie de leurs récoltes24. Outre la culture vivrière, 74,8  % des ménages font de l’élevage de bovins et d’autre bétail, et 30,4 % exercent une activité forestière. Les ménages qui pratiquent des cultures 23 L’enquête ne fait pas la distinction entre les achats de semences améliorées et les achats de semences ordinaires. 24 Malheureusement, le module de l’enquête sur l’agriculture ne fournit pas de données sur les quantités produites, vendues ou consommées, mais des valeurs. Cela limite l’aptitude à analyser la part de production vendue, consommée ou autre. 20 commerciales sont plus susceptibles d’être non pauvres et de vivre dans la sécurité alimentaire (tableau  2.8). Les ménages qui vivent dans la sécurité alimentaire sont également plus susceptibles d’élever du bétail que les ménages vivant dans l’insécurité alimentaire. Figure 2.8 : pourcentage de ménages exerçant différentes activités agricoles Cultures vivrières Élevage Cultures commerciales Exploitation forestière Pêche Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Tableau 2.8. Activités des ménages agricoles (pourcentages) Cultures Cultures Élevage Pêche Exploitation commerciales1 vivrières forestière Ménages ruraux 49,7 97,7 74,8 4,2 30,4 Sexe du chef du ménage Femme 46,9 96,9 69,8 4,7 21,6 Homme 51,0 98,1 77,0 3,9 34,3 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 47,8 97,6 74,1 3,2 30,8 Non pauvres 55,7 98,2 77,0 7,1 29,0 Situation en matière de sécurité alimentaire Sécurité 53,5 97,5 77,0 5,9 30,8 alimentaire Insécurité 42,7 98,0 70,7 1,0 29,7 alimentaire Les cultures commerciales comprennent la mangue et le café. 26. La diversification agricole est courante dans les zones rurales d’Haïti. Les ménages dirigés par un homme sont plus susceptibles de pratiquer la diversification que les ménages dirigés par une femme (figure  2.9)25. Les activités les plus communément combinées sont culture et élevage, puis 25 Les données d’enquête disponibles ne donnent pas d’informations sur les pratiques de rotation des cultures des ménages agricoles ruraux. 21 culture, élevage et exploitation forestière ou pêche. La mangue est la culture commerciale la plus répandue, avec plus de 40 % de ménages la cultivant, contre environ 17 % cultivant le café (figure 2.10). Les cultures les plus courantes sont le maïs, la banane et le manioc/la patate douce. Un ménage agricole moyen pratique environ 5 cultures (tableau 2.9). Figure 2.9 : diversification des activités agricoles, selon le sexe 100 90 Pêche ou activité forestière seulement 80 Éleve uniquement 70 Éleve et pêche ou activité 60 forestière seulement Culture et pêche ou activité 50 forestière (pas d’élevage) 40 Culture, élevage et pêche ou 30 activité forestière Culture et élevage 20 Culture uniquement 10 0 Femme Homme Figure 2.10 : principales cultures, par fréquence de culture Maïs Banane Profil des ménages ruraux Manioc, patete douce, etc. Haricots verts Mangue Millet Café Riz Légumes Cacahuètes 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0 22 Tableau 2.9 : diversité des systèmes de culture, par région et par caractéristique de ménage Pourcentage Nombre moyen de d’exploitations pratiquant cultures pratiquées 4 cultures ou plus Ménages ruraux 4,7 72,5 Région nord 4,6 74,6 nud 4,9 78,6 transversale 4,5 66,1 ouest 4,7 73,4 Sexe du chef du ménage Femme 4,4 68,6 Homme 4,8 74,2 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 4,6 73,0 Non pauvres 4,7 70,8 Situation en matière de sécurité alimentaire Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Sécurité alimentaire 4,8 74,4   Insécurité alimentaire 4,4 69,0 27. Le secteur haïtien de l’élevage est dominé par la volaille et les petits ruminants. Secteur de petite taille, l’élevage est une activité fréquemment combinée à la culture agricole. Relativement peu de ménages élèvent des bovins ou des porcs. La volaille est le type d’élevage le plus courant dans les zones rurales d’Haïti et dans les régions. C’est le type d’élevage le plus fréquent chez les ménages agricoles pauvres. Les chèvres viennent en deuxième position. Les ménages dirigés par un homme sont plus susceptibles d’élever du bétail, mais les ménages dirigés par une femme sont plus susceptibles d’utiliser une main- d’œuvre non familiale dans leurs activités d’élevage (tableau 2.10). 23 Figure 2.11 : animaux élevés par les ménages ruraux Poules Chèvres Bétail Porc Chevaux Moutons Autres volailles Lapins 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 Tableau 2.10 : moyens de production d’animaux d’élevage (en pourcentage) Ménages Non ruraux Femme Homme Test T Pauvres pauvres Test T Propriétaires de bétail 74,8 69,8 77,0 7,2** 74,1 77,0 -2,9 Moyens de production - main-d’œuvre Utilisation de main-d’œuvre 33,5 34,1 33,2 -0,9 32,8 35,7 -2,9 Moyens de production hors main-d’œuvre (vétérinaires, etc.) Profil des ménages ruraux   Utilisation de moyens hors main-d’œuvre 71,1 65,4 73,7 8,3*** 69,6 76,1 -6,5** 3.2.2 Activités non agricoles26 Types d’activités non agricoles 28. En Haïti comme dans beaucoup de pays, le secteur non agricole peut fournir une importante source de revenu aux ménages pauvres vivant en zone rurale et même servir de voie pour sortir de la pauvreté. Posséder une entreprise non agricole  (NFE) en Haïti est positivement corrélé avec le fait de ne pas être pauvre et de ne pas vivre dans l’insécurité alimentaire. Les différences d’activité entre les ménages pauvres et les ménages non pauvres, et entre ceux qui vivent dans la sécurité alimentaire et dans l’insécurité alimentaire sont statistiquement significatives. Nous constatons également des différences 26 Le terme « activités non agricoles » est défini comme toutes les activités économiques non classées dans les activités agricoles (voir note de bas de page 18). Ces activités comprennent la vente de biens fabriqués (transformés), la vente de biens non transformés et les services. Le principal type d’activité non agricole est la revente de biens non transformés, en particulier la vente de riz et de produits du savon. 24 statistiquement significatives entre les ménages dirigés par une femme et ceux dirigés par un homme quant au travail dans une NFE, les derniers ayant un taux d’activité dans une NFE supérieur. Dans le secteur non agricole, la majeure partie des activités sont exercées dans le secteur commercial, où les ménages dirigés par une femme sont plus susceptibles d’être présents que les ménages dirigés par un homme. Ces activités peuvent être reliées à l’agriculture et se situer en amont (fournisseurs de moyens de production), en aval (valeur ajoutée et transformation) ou à côté du secteur agricole (petite distribution). Les ménages non pauvres exercent davantage des activités dans des secteurs de compétences supérieures, tels que l’éducation et la santé. Tableau 2.11 : activité non agricole, par type de ménage (en pourcentage) Entreprises familiales Salariés Autres1 % % % Ménages ruraux 31,5 13,8 6,6 Sexe du chef du ménage Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Femme 34,6** 13,3 6,9 Homme 29,6** 14,1 6,4 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 27,8*** 12,9 5,7** Non pauvres 40,4*** 15,9 8,7** Situation en matière de sécurité alimentaire Sécurité alimentaire 36,2*** 14,1 7,5**   Insécurité alimentaire 23,1*** 13,2 5,0** Les autres emplois non agricoles comprennent la main-d’œuvre familiale et en apprentissage sans rémunération. Remarque : * indique des différences statistiquement significatives au sein de la catégorie. *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1 Tableau 2.12 : activités non agricoles des ménages par secteur (en pourcentage) Industrie et Échanges et Transports Éducation et Autres construction commerce santé services Ménages ruraux 15,6 63,9 6,2 8,9 24,0 Sexe du chef du ménage Femme 16,3 66,5 5,6 7,7 21,0 Homme 15,1 62,1 6,6 9,7 26,1 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 16,9 62,2 4,9 7,8 28,5 Non pauvres 13,4 66,6 8,4 10,7 16,5 Situation en matière de sécurité alimentaire Sécurité alimentaire 14,1 66,5 6,4 9,9 21,9   Insécurité alimentaire 19,2 57,5 5,9 6,2 29,4 25 Profil des entreprises familiales non agricoles 29. Dans le secteur non agricole, comme dans le secteur agricole, les ménages dirigés par un homme ont un accès accru aux facteurs de production en comparaison avec les ménages dirigés par une femme. Une proportion plus importante de ménages dirigés par un homme déclare avoir accès à la main-d’œuvre, employée et familiale (tableau 2.13). À l’instar d’autres pays en développement, les ménages d’Haïti diversifient leurs activités économiques afin de diminuer la dépendance de leur revenu à un secteur comme l’agriculture, fragile face aux chocs climatiques et très vulnérable face aux fluctuations des prix des marchés internationaux. L’activité dans le secteur non agricole peut donc être considérée comme une stratégie de diversification du risque permettant de réduire les effets des chocs exogènes sur le revenu. Les raisons les plus fréquemment invoquées par les ménages pour expliquer leur activité non agricole sont une baisse de revenu et la nécessité de compenser le manque d’emplois rémunérés (tableau A6). Les entreprises non agricoles des zones rurales d’Haïti fonctionnent à petite échelle dans le secteur informel, par exemple la vente de produits fabriqués (tableau A7). Nombre d’entre elles sont des microentreprises extrêmement petites, avec un ou deux travailleurs, dont le propriétaire, et leur principal marché est constitué d’autres ménages. Tableau 2.13. Profil des entreprises familiales   Taille Effectif Type d’entreprise Travailleurs Profil des ménages ruraux familiaux Travailleurs (propriétaire (travailleurs) employés1 exclu)2 Informelle Médiane % Médiane Médiane % Ménages ruraux 1,6 5,4 2,8 1,7 100,0 Région nord 1,5 6,6 2,1 1,4 100,0 sud 1,9 6,8 4,2 1,9 100,0 transversale 1,3 2,7 2,8 1,7 100,0 ouest 1,5 5,5 1,9 1,8 100,0 Sexe du chef du ménage Femme 1,3 1,3 3,1 1,6 100,0 Homme 1,8 8,4 2,8 1,7 100,0 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 1,5 4,6 2,3 1,6 100,0   Non pauvres 1,7 6,7 3,4 1,7 100,0 1. Si l’entreprise utilise une main-d’œuvre employée ; 2. Si d’autres membres du ménage travaillent dans l’entreprise, à part le propriétaire. 26 3.2.3 Autres revenus et transferts de fonds 30. La composition du revenu des ménages vivant dans les zones rurales d’Haïti indique que le revenu d’emploi est fortement complété par des transferts privés et la consommation par les ménages de leur propre production (autoconsommation) (voir figure 2.12). Les transferts privés tiennent un rôle important dans le revenu des ménages et y contribuent presqu’autant que le revenu non agricole. Les transferts privés sont notamment importants pour les ménages dirigés par une femme, dont ils contribuent au revenu presque deux fois plus que pour les ménages dirigés par un homme. Les transferts privés, qui comprennent les transferts de fonds, représentent une part de revenu relativement plus importante pour les groupes à revenu supérieur (figure 2.13). L’autoconsommation est généralement plus importante dans les groupes à faible revenu. Figure 2.12 : composition du revenu des ménages ruraux Revenu de travail agricole Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Revenu de travail non agricole Autoconsommation Transferts de fonds publics Transferts de fonds privés Figure 2.13 : composition du revenu, par centile de dépenses des ménages ruraux 100 90 80 Transferts de fonds privés 70 60 Transferts de fonds publics 50 Autoconsommation 40 Revenu de travail non agricole 30 20 Revenu de travail agricole 10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 31. Non seulement les femmes sont plus susceptibles que les hommes de recevoir des transferts de fonds en provenance d’Haïti ou d’ailleurs, mais elles sont également plus susceptibles d’en recevoir de façon régulière. Les ménages non pauvres sont plus susceptibles de recevoir des transferts de fonds de l’étranger mais moins susceptibles d’en recevoir d’Haïti, et ces transferts de fonds ont plus de chances d’être réguliers. Les ménages non pauvres reçoivent généralement plus du double du montant que reçoivent les ménages pauvres. 27 Ces transferts sont le plus souvent affectés au budget alimentaire, puis à l’éducation. Les ménages qui vivent dans l’insécurité alimentaire, dans les derniers quintiles de revenu, reçoivent la part de transferts de fonds la plus élevée proportionnellement à leur revenu. Tableau 2.14a. Transferts de fonds et autres revenus (en pourcentage, sauf indication contraire) Ménages Non ruraux Pauvres pauvres Test T Femme Homme Test T Transferts: Transferts de fonds d’Haïti 27,4 27,7 26,5 1,2 34,5 22,9 -11,6*** Transferts de fonds provenant 21,4 15,6 35,3 -19,7*** 25,2 18,9 -6,3*** de l’étranger Tous transferts de fonds 45,4 41,3 55,3 -14,0*** 55,7 39,0 -16,7*** Transferts de fonds réguliers 39,0 35,2 45,9 -10,6*** 45,9 32,9 -13,1*** Montant moyen des transferts -5 683,6*** -1 453,1 de fonds (en HTG) 6 473,6 4 447,3 10 130,9 7 239,8 5 786,6 Part des transferts de fonds -119,7 -57,9 dans le revenu 269,4 226,8 346,5 299,9 242,1 Autres sources de revenu Pension et autres prestations 0,3 0,3 0,3 0,0 0,3 0,4 0,1 Immobilier 2,9 1,9 5,2 -3,3** 2,7 3,0 0,3   Autre 5,9 5,1 7,7 -2,6* 4,5 6,7 2,1* Profil des ménages ruraux Tableau 2.14b : utilisation des transferts (en pourcentage) Ménages Non   ruraux Pauvres pauvres Test T Nourriture 65,6 68,2 60,8 7,4** Loyer 0,1 0,1 0,1 -0,1 Éducation 15,1 15,0 15,4 -0,4 Santé 6,0 5,3 7,2 -1,8 Construction ou réparation d’habitation 2,1 1,9 2,3 -0,4 Événements familiaux (décès, mariages, etc.) 2,2 2,0 2,4 -0,4 Activité économique (achats d’outils, de matières 2,1 1,9 2,6 -0,7 premières, etc.) Autre 27,4 22,7 35,7 -13,0*** 28 Figure 2.14 : part de transferts de fonds dans le revenu total, par décile de dépenses 0,8 0,7 Part des transferts de 0,6 fonds dans le revenu total 0,5 (tous les ménages) 0,4 Part des transferts de fonds dans le revenu total 0,3 (ménages vivant dans l’insécurité alimentaire) 0,2 Part des transferts de 0,1 fonds dans le revenu total (ménages vivant dans la 0 sécurité alimentaire) 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 29 30 Facteurs déterminants des activités 4 génératrices de revenu en zone rurale27 32. L’accroissement de la productivité agricole est un important moteur de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la sécurité alimentaire dans les pays en développement  (Rapport sur le développement dans le monde 2008). Presque 80 % des ménages ruraux d’Haïti exercent une activité agricole. Améliorer la productivité agricole est donc l’un des principaux leviers à activer pour générer une croissance favorable aux pauvres et réduire l’insécurité alimentaire. C’est la raison pour laquelle il est fondamental d’examiner le secteur agricole sous un angle permettant de repérer les facteurs de nature à accroître la productivité. D’autres études ont porté sur les facteurs déterminants de la croissance agricole à Haïti (voir Verner,  2008), mais l’existence de nouvelles données nous permet d’actualiser et d’approfondir les conclusions antérieures. Même si les données utilisées aux fins de l’analyse sont des données transversales, nous espérons pouvoir identifier les principaux facteurs qui sont en corrélation avec une croissance de la productivité dans le secteur agricole. Il faut préciser que cette analyse n’est pas une analyse de causalité mais vise plutôt à établir de robustes corrélations. 27 33. La mesure de la productivité agricole utilisée dans notre analyse est la valeur Développement rural en Haïti : Défis et opportunités de la récolte totale par hectare. Comme dans tous les ouvrages de ce type, nous incluons les variables suivantes en guise de covariables  : caractéristiques du ménage telles que sexe du chef du ménage, niveau d’instruction du chef du ménage et taille du ménage  ; statut de propriétaire  ; moyens de production matériels tels que engrais, semences et pesticides  ; moyens de production humains ; et autres caractéristiques sur la parcelle. Les facteurs déterminants de la productivité agricole sont étudiés à l’aide d’une simple description de la méthode des carrés ordinaires (MCO) au niveau des ménages, comme suit : (1) Où Y est la valeur totale de la récolte par hectare, L est la taille totale, en hectares, de la terre cultivée par le ménage, et représentent les quantités de moyens de production matériels et humains28 (respectivement) utilisées par le ménage, X29 est un vecteur d’autres caractéristiques du ménage et de la parcelle, 27 Les statistiques sommaires de toutes les variables utilisées dans les régressions sont présentées en annexe, aux tableaux A14a et A14b. Malheureusement, les données n’incluent pas les coordonnées  GPS, ne permettant pas d’inclure à l’analyse des variables géographiques telles que les variables météorologiques comme la température et les précipitations. De même, les variables de distance, comme la distance jusqu’aux marchés ou aux réseaux routiers, ne sont pas disponibles. 28 Toutes les variables de moyens de production matériels (log de l’utilisation d’engrais, log de l’utilisation de pesticides, log de l’utilisation de semences) désignent les coûts des moyens de production, qui ont été divisés par la taille en hectares de la parcelle cultivée et normalisés par transformation logarithmique. 29 «  Ménage pratiquant une culture commerciale  » est une variable nominale indiquant que le ménage produit des mangues et/ou du café. « Assistance après 31 les effets fixes du département sont représentés par λ et ε est le terme d’erreur idiosyncrasique. En plus d’évaluer la régression de l’échantillon rural entier, nous évaluons également séparément le modèle des ménages agricoles pauvres et non pauvres pour vérifier s’il existe des différences observables dans les facteurs de production importants entre les ménages pauvres et les ménages non pauvres. 34. La taille des exploitations agricoles et la productivité agricole sont inversement liées en Haïti. Nous observons que les exploitations les plus grandes sont moins productives que les petites. Plus précisément, une augmentation de 1 % de la taille de l’exploitation est corrélée à une baisse de 0,4 % de la productivité agricole. Cette conclusion est courante dans la littérature Facteurs déterminants des activités génératrices de revenu en zone rurale portant sur l’agriculture dans les pays en développement30. L’expérience ailleurs dans le monde tend à montrer que les raisons qui expliquent ce lien ont probablement à voir avec les inégalités d’accès relevées ici en matière d’accès au crédit, d’irrigation31, de main-d’œuvre, d’achat de moyens de production ou, plus souvent, une combinaison de ces éléments32. Certains facteurs sont probablement plus importants à Haïti que dans beaucoup d’autres pays en développement. Par exemple, dans ce cas, les transferts de fonds provenant de l’étranger sont fortement corrélés à une productivité accrue des ménages agricoles : une augmentation de 10 % des transferts de fonds internationaux est associée à une hausse de 2 % de la productivité agricole. Ce résultat doit séisme » est une variable nominale indiquant que le ménage a reçu de l’aide sous forme de moyens de production agricoles, tels que des engrais, depuis le séisme. Aucune donnée ne précise les quantités reçues. Le nombre d’hommes et de femmes en âge de travailler désigne les membres du ménage âgés de 15 à 64 ans. 30 Selon Barrett et al. (2010), la relation inverse (RI) entre la taille de l’exploitation et la productivité découle probablement de l’un des trois raisons principales suivantes : (i) marchés à facteurs imparfaits, (ii) variables omises, ou (iii) questions statistiques liées à la mesure de la taille de la parcelle. Comme le décrit Carletto (2013), l’existence de marchés de facteurs imparfaits (terre, main-d’œuvre, assurance) sont liés à des différences dans le coût implicite des facteurs de production qui, à leur tour, mènent à des différences dans l’application des moyens de production par unité de terre, de manières corrélées à la taille de l’exploitation. Carletto (2013) évalue si la question que posent les problèmes de mesures constitue la raison pour laquelle nous observons une RI et conclut que l’élément déterminant est une meilleure mesure des terres ; la conclusion de la RI s’en trouve renforcée, et non affaiblie. Cette conclusion étaye les études d’Unal (2008) qui ont montré qu’une RI existe en Turquie, où Unal conclut que la RI est due en particulier à des défaillances enregistrées sur le marché du travail. Vadivelu et al. (2001) et Masterson (2007) donnent également des preuves empiriques de RI en Inde et au Paraguay. Voir Eastwood et al., 2010, Lipton, 2009, pour obtenir plus d’exemples. 31 Les données d’enquête disponibles ne comprennent pas d’informations sur l’accès à l’irrigation ou la qualité/topographie des sols. Un examen approfondi de ces spécificités permettrait de mieux comprendre leur rôle dans le contexte haïtien. 32 Voir Eswaran et Kotwal, 1986. 32 cependant être interprété avec précaution, car il n’est pas statistiquement significatif lorsque l’échantillon est divisé en ménages pauvres et ménages non pauvres. Tableau 2.15 : facteurs déterminants de la productivité agricole Variable dépendante : log valeur totale des récoltes (Ménages (Pauvres) (Non pauvres) par ha ruraux) Taille des terres Log hectares récoltés -0,398*** -0,334*** -0,664*** (0,087) (0,100) (0,190) Log hectares récoltés, au carré 0,048*** 0,045*** 0,101*** (0,011) (0,012) (0,033) Moyens de production matériels Log utilisation d’engrais (HTG/ha) 0,250*** 0,221*** 0,331*** Développement rural en Haïti : Défis et opportunités (0,049) (0,059) (0,097) Log utilisation de pesticides (HTG/ha) 0,254*** 0,277*** 0,171 (0,056) (0,065) (0,113) Log utilisation de semences (HTG/ha) 0,317*** 0,356*** 0,177*** (0,035) (0,040) (0,076) Moyens de production - main-d’œuvre Log main-d’œuvre familiale par ha 0,095 0,141* -0,179 (0,075) (0,084) (0,177) Log main-d’œuvre non familiale par ha 0,145*** 0,173*** 0,048 (0,046) (0,053) (0,103) Autres caractéristiques agricoles/de la parcelle Ménage propriétaire de bétail 0,163 0,181 0,093 (0,100) (0,113) (0,230) Le ménage produit au moins une culture 0,057 0,137 -0,264 commerciale1 (0,099) (0,114) (0,212) Nombre de cultures pratiquées 0,234*** 0,245*** 0,176*** (0,026) (0,030) (0,051) Ménage propriétaire de la parcelle 1,074*** 1,106*** 1,101*** (0,143) (0,163) (0,313) Assistance après le séisme : engrais, outils, -0,060 -0,021 -0,048 semences, coupes (0,317) (0,371) (0,630) 33 Caractéristiques des ménages Chef du ménage Ménage dirigé par un homme 0,018 -0,001 -0,014 (0,095) (0,107) (0,211) Âge 0,012 0,019 -0,008 (0,019) (0,022) (0,038) Âge, au carré -0,000 -0,000 0,000 (0,000) (0,000) (0,000) Années d’instruction 0,024 0,025 0,005 Facteurs déterminants des activités génératrices de revenu en zone rurale (0,016) (0,020) (0,027) Composition du ménage Nombre d’hommes en âge de travailler 0,039 0,036 0,066 (0,.043) (0,048) (0,104) Nombre de femmes en âge de travailler 0,013 -0,002 0,056 (0,047) (0,053) (0,116) Nombre de personnes à charge -0,039 -0,036 -0,016 (0,025) (0,028) (0,067) Transferts de fonds Réception de transferts de fonds de l’étranger 0,220* 0,197 0,212 (0,116) (0,140) (0,211) Réception de transferts de fonds d’Haïti 0,132 0,146 0,156 (0,098) (0,114) (0,196) Autres activités économiques Entreprise familiale non agricole 0,001 0,013 0,101 (0,098) (0,114) (0,210) Autre revenu non agricole -0,159 -0,096 0,013 (0,162) (,183) (0,369) Indice de richesse basé sur les actifs 0,006 0,004 0,000 (0,007) (0,010) (0,012) Constante 0,910 0,390 2,987** (0,559) (0,637) (1,243) Observations 1 499,000 1 180,000 319,000 Remarque : la MCO désigne des estimations avec les erreurs-types robustes entre parenthèses. Résultats des effets fixes de l’État et variable de contrôle de l’indice de richesse basé sur les actifs non indiqués. Signification : * p<0,10, ** p<0,05, *** p<0,01. 34 35. Des dépenses plus élevées dans l’achat de moyens de production et la main-d’œuvre sont corrélées avec une productivité accrue. L’utilisation de moyens de production achetés (engrais, pesticides et semences) et de main- d’œuvre est positivement associée à la productivité agricole. La principale source de main-d’œuvre et l’importance de la main-d’œuvre varient, cependant, en fonction du niveau de revenu du ménage. Parmi tous les ménages, sur un échantillon qui utilise principalement de la main-d’œuvre non familiale, une augmentation de 10 % de l’utilisation de main-d’œuvre par hectare est corrélée à une augmentation de 1,5 % de la productivité agricole. En contraste, parmi tous les ménages pauvres, sur un échantillon qui utilise beaucoup la main- d’œuvre familiale, une augmentation de 10 % de l’utilisation de main-d’œuvre par hectare est corrélée à une augmentation de 1,4 % de la productivité. 36. La diversification des cultures est corrélée avec une productivité agricole accrue. Les ménages qui produisent un grand nombre de culture affichent des revenus plus élevés en moyenne (tableau A13). S’il n’est pas possible de confirmer la causalité à partir de la présente analyse, la diversification comme stratégie de gestion du risque semble bénéfique. Cette corrélation peut également Développement rural en Haïti : Défis et opportunités signifier que la culture intercalaire exerce des effets positifs sur la productivité agricole. Il est intéressant de constater que les cultures commerciales (mangue et café) ne semblent pas corrélées de façon significative à la productivité agricole. La pratique de l’élevage est positivement corrélée à une productivité agricole accrue pour le troisième quintile des tailles de parcelles seulement. La corrélation est positive pour les quintiles supérieurs, mais la différence n’est pas statistiquement significative. 37. Les transferts de fonds de l’étranger sont positivement corrélés à la productivité agricole, mais après désagrégation en quintiles de tailles de parcelles, nous observons que cette corrélation n’est significative que pour le quintile des parcelles les plus petites (tableau A13). Cette observation tend à indiquer que les transferts de fonds de l’étranger semblent être de plus grande importance pour la productivité des plus petits propriétaires. Les ménages ayant des parcelles plus petites sont plus susceptibles d’avoir un accès limité au crédit et obtiennent moins de financement pour acheter des moyens de production. Même en partant du principe que tous les ménages ont les mêmes restrictions d’accès au crédit, tout revenu supplémentaire, tel que des transferts de fonds, peut avoir un plus fort impact sur les dépenses en moyens de production des petits que des grands propriétaires. 35 36 Facteurs déterminants 5 de l’accès aux marchés 38. L’accès aux marchés33 est un facteur important qui détermine l’aptitude des ménages agricoles à vendre des produits, à acheter des moyens de production et à prendre à bail des terres supplémentaires, ou à embaucher plus de main-d’œuvre, au besoin. À Haïti, les ménages qui possèdent des parcelles plus grandes sont plus susceptibles d’avoir accès aux marchés. Les transferts de fonds de l’étranger et les revenus de pension sont positivement corrélés à l’accès aux marchés. Cette corrélation tend à indiquer que d’autres sources de revenu peuvent aider les ménages ruraux à faire face aux coûts à payer pour avoir accès aux marchés. Les ménages les plus à l’aise sont également plus susceptibles d’avoir accès aux marchés. 39. Plus la parcelle d’un ménage est grande, plus il faut dépenser en moyens de production tels que engrais, semences et main-d’œuvre, mais de façon sous-proportionnelle à la taille de la parcelle. Vu le rapport inverse taille de la parcelle-productivité constaté plus haut, il semblerait que même si les ménages qui ont des parcelles plus grandes dépensent plus en moyens de production, les dépenses soient sous-proportionnelles à la taille de la parcelle. C’est-à-dire qu’un exploitant cultivant une parcelle deux fois plus grande peut dépenser Développement rural en Haïti : Défis et opportunités davantage en moyens de production mais pas deux fois plus. 40. La diversification agricole semble positivement corrélée à l’importance des dépenses en moyens de production. Les ménages qui produisent de multiples cultures sont susceptibles de dépenser davantage en semences et en main- d’œuvre. Nous observons également que les ménages qui font de l’élevage sont plus susceptibles d’embaucher de la main-d’œuvre non familiale et de prendre des terres à bail, et encourent des coûts d’engrais moins élevés. Pratiquer des activités agricoles multiples pourrait être une stratégie d’atténuation du risque pour les ménages  ; en effet, un choc sur un type de culture n’engendre pas forcément une mauvaise récolte pour la saison, car le ménage peut compter sur la production des autres cultures. 41. On observe une corrélation positive importante entre le fait d’être propriétaire d’une entreprise non agricole et les dépenses d’engrais importantes, ce qui indique un lien entre l’activité agricole et non agricole. On constate également une corrélation positive entre le revenu non agricole et les dépenses consacrées à l’embauche de main-d’œuvre. Les ménages qui ont des sources de revenu multiples pourraient subir moins de restrictions d’accès au crédit et être donc plus susceptibles de dépenser en moyens de production agricoles. Des études montrent que les ménages agricoles exerçant des activités non agricoles génératrices de revenu pouvaient dépenser davantage en moyens de production (Oseni et Winters, 2009). 42. Les ménages dirigés par une femme sont moins susceptibles d’embaucher de la main-d’œuvre non familiale ou de prendre des terres à cultiver à bail. Cette observation indique que les ménages dirigés par une femme pourraient être confrontés à des contraintes spécifiques supplémentaires pour embaucher 33 L’accès aux marchés est mesuré par le ratio de la valeur des ventes sur la valeur de la production totale de toutes les récoltes du ménage. 37 de la main-d’œuvre additionnelle pour travailler sur leur parcelle et pour acquérir plus de terres à cultiver. Cette constatation n’est pas surprenante, puisque les ménages dirigés par une femme sont plus susceptibles de faire face à des restrictions d’accès au crédit, probablement parce que ces ménages n’ont qu’une personne à leur tête, alors que les ménages dirigés par un homme ont généralement deux personnes à leur tête. Par exemple, des études réalisées au Nicaragua (Foltz et al., 2000) et au Nigeria (Lawal et Muyiwa, 2009) concluent que les ménages dirigés par une femme peuvent subir des contraintes d’accès au crédit de l’ordre de 200 % de plus que les ménages dirigés par deux personnes. De plus, d’autres études (Snapp et al., 2002) concluent que les ménages dirigés par une femme subissent des restrictions d’accès au crédit importantes, et que ces restrictions constituent des obstacles de taille qui limitent les capacités de production du ménage. Tableau 2.16 : facteurs déterminants de l’accès aux marchés des moyens de production Market Seeds2 Fertilizer2 Pesticides2 Non HH Leased in Access 1 labor3 Land3 Terre Facteurs déterminants de l’accès aux marchés Log de la taille totale de la parcelle 0,019*** 850,408 -243,921 -42,110** 0,0910*** 0,112*** (0,007) (660,750) (191,712) (18,144) (0,0153) (0,0142) Log au carré de la taille totale de la 0,001 2 126,263*** 173,864*** -0,431 parcelle 0,00201 0,0146*** (0,002) (157,946) (45,827) (4,337) (0,00356) (0,00325) Non agricole Entreprise non agricole -0,034** -1 535,508 720,703** -21,502 0,0307 -0,00316 (0,016) (1 387,012) (402,433) (38,087) (0,0306) (0,0292) Revenu non agricole -0,043 515,617 -858,380 1,493 0,0873* -0,0363 (0,026) (2 302,530) (668,064) (63,226) (0,0451) (0,0481) Exploitation Valeur de la récolte par ha na -148,399 185,929** 22,996*** 0,0338*** 0,0221*** (299,190) (86,808) (8,216) (0,00691) (0,00728) Propriété du bétail -0,020 -1 036,176 -90,844 -62,773* 0,143*** 0,0645** (0,016) (1 401,978) (406,775) (38,498) (0,0323) (0,0289) Nombre de cultures pratiquées 0,006 1 025,099*** -30,189 7,600 0,0294*** -0,00700 (0,004) (372,112) (107,966) (10,218) (0,00863) (0,00788) Ménages pratiquant des cultures -0,004 -3,160,726** 63,037 -65,600* commerciales -0,0176 -0,0251 (0,016) (1 407,305) (408,321) (38,644) (0,0310) (0,0299) 38 Autre revenu Transferts de fonds d’Haïti 0,002 -1 892,488 -391,101 -50,915 -0,0135 0,0187 (0,017) (1 456,818) (422,687) (40,004) (0,0331) (0,0317) Transferts de fonds provenant de 0,042** -389,195 971,607* -39,803 l’étranger 0,0162 0,0214 (0,020) (1 732,524) (502,681) (47,574) (0,0384) (0,0375) Pensions 0,275** -3 118,391 -437,114 80,340 0,0615 -0,133 (0,130) (11 376,657) (3 300,865) (312,398) (0,247) (0,186) Revenu de loyer 0,044 910,500 -574,407 -10,980 0,167*** 0,0537 (0,041) (3 614,575) (1 048,746) (99,255) (0,0624) (0,0812) Autre revenu -0,035 258,282 -277,860 -22,757 0,112** 0,0254 (0,030) (2 639,686) (765,888) (72,485) (0,0531) (0,0565) Chef du ménage Ménage dirigé par une femme 0,001 -1 501,420 -500,677 42,033 -0,0782** -0,134*** (0,015) (1 339,073) (388,524) (36,770) (0,0305) (0,0259) Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Âge -0,001 353,275 -45,357 0,158 0,00468 0,00892 (0,003) (264,923) (76,866) (7,275) (0,00581) (0,00600) Âge, au carré 0,000 -3,171 0,410 0,007 -4,61e-05 -0,000122** (0,000) (2,490) (0,722) (0,068) (5,47e-05) (5,74e-05) Années d’instruction -0,002 82,623 57,633 14,308** 0,00717 -0,00818* (0,003) (225,301) (65,370) (6,187) (0,00525) (0,00470) Composition du ménage Nombre d’hommes en âge de 0,007 -823,415 318,467* 4,643 travailler -0,0124 -0,0181 (0,007) (576,346) (167,223) (15,826) (0,0130) (0,0124) Nombre de femmes en âge de 0,009 352,673 -219,500 -9,421 travailler -0,00780 -0,0179 (0,007) (656,024) (190,341) (18,014) (0,0146) (0,0142) Nombre de personnes à charge -0,012*** 505,405 10,655 15,166 -0,00604 -0,00260 (0,004) (349,938) (101,532) (9,609) (0,00777) (0,00743) Indice de richesse basé sur les actifs 0,003** -13,368 17,207 -1,464 0,00209 -4,58e-05 (0,001) (104,936) (30,446) (2,881) (0,00259) (0,00224) 1. Pour avoir une indication de l’accès aux marchés, on divise la part de la valeur des ventes par la valeur de la production totale. 2. L’accès à l’utilisation de moyens de production est fondé sur le coût des moyens de production par hectare. 3. L’accès à des terres prises à bail et à la main-d’œuvre non familiale est déterminé par une variable nominale où les terres prises à bail = 1 ou la main-d’œuvre non familiale = 1 si le ménage agricole utilise l’un ou l’autre. 4. Les effets fixes du département et la variable de contrôle de l’indice de richesse basé sur les actifs ont été pris en compte mais ne sont pas indiqués. 39 40 Facteurs déterminants de 6 l’exercice d’activités non agricoles 43. L’activité non agricole, même si elle est moins répandue que l’agriculture, demeure une activité économique importante dans les zones rurales d’Haïti, surtout dans les ménages dirigés par une femme. Environ 46 % des ménages ruraux comptent au moins un membre qui exerce une activité non agricole34. Les ménages dirigés par une femme représentent environ 52 % des travailleurs dans ce secteur. Nous exposons plus loin dans ce rapport de quelle manière l’exercice d’activités non agricoles réduit la probabilité d’être pauvre et améliore la sécurité alimentaire. 44. Vu l’importance des activités non agricoles dans l’économie rurale d’Haïti, il est important de comprendre les facteurs déterminants de l’exercice d’activités non agricoles. De nouveau, même si les données utilisées aux fins de l’analyse sont transversales, nous espérons établir certains liens robustes. Trois régressions séparées ont été évaluées pour étudier les facteurs déterminants de l’exercice d’activités non agricoles. Les variables dépendantes de ces trois régressions sont  : (i)  toute activité non agricole, (ii)  activités en entreprise non agricole uniquement et (iii) activités non agricoles salariées uniquement. Réaliser ces trois régressions permet de comparer les résultats de différents types Développement rural en Haïti : Défis et opportunités d’activités non agricoles et de déterminer les différences, le cas échéant, entre les facteurs déterminants de l’exercice d’une activité dans une entreprise non agricole et d’une activité non agricole salariée. En accord avec les fréquentes conclusions de la littérature existante, les covariables sont : sexe, éducation et âge du chef du ménage ; disponibilité de main-d’œuvre familiale masculine et féminine ; exercice d’une autre activité génératrice de revenu ; et transferts de fonds reçus par le ménage. 45. Les facteurs déterminants de l’exercice d’une activité non agricole dans les zones rurales d’Haïti ont été estimés à l’aide d’un modèle Logit de la forme générale suivante : (2) (3) (4) Où P est égal à 1 si le ménage compte au moins une personne qui exerce une activité non agricole, PF est égal à 1 si le ménage compte au moins une personne qui exerce une activité agricole, est égal à 1 si le ménage reçoit des transferts de fonds d’Haïti, est égal à 1 si le ménage reçoit des transferts de fonds de l’étranger, est un vecteur d’autres caractéristiques du ménage35, les effets fixes du 34 Ces statistiques portent sur l’emploi non agricole, en entreprise familiale, avec revenu, salaire ou sans rémunération. 35 La variable de l’âge entre dans l’analyse de régression de manière non linéaire, c’est–à–dire que nous spécifions l’âge et l’âge au carré pour relever tout éventuel effet que le fait d’être plus âgé pourrait avoir sur la probabilité d’exercer une activité par rapport au fait d’être plus jeune. 41 département sont représentés par λ, et ε est le terme d’erreur idiosyncrasique. Les régressions (3) et (4) ci-dessus sont des sous-échantillons où est égal à 1 si le ménage compte au moins un membre qui exerce des activités non agricoles en entreprise et est égal à 1 si le ménage compte au moins un membre qui exerce des activités non agricoles salariées. Les spécifications des variables sont similaires à celles utilisées dans l’équation (2) ci-dessus. 46. L’éducation et la main-d’œuvre familiale sont positivement corrélées à l’exercice d’activités non agricoles. La richesse des ménages mesurée à l’aide d’un indice basé sur les actifs est positivement corrélée à l’exercice d’une activité non agricole et à la propriété d’une entreprise familiale non agricole. Il est intéressant de constater que la réception de transferts de fonds de l’étranger n’indique pas d’effet significatif sur l’exercice d’activités non agricoles, tandis que la réception de transferts de fonds d’Haïti a un effet négatif. Cela peut indiquer que seuls les ménages les plus pauvres reçoivent des transferts de fonds d’Haïti et sont plus susceptibles d’être des ménages agricoles. Facteurs déterminants de l’exercice d’activités non agricoles Tableau 2.17. Facteurs déterminants de l’exercice d’une activité dans une entreprise non agricole Toute activité Entreprise Salaire Variable dépendante non agricole non agricole non agricole Caractéristiques des ménages Ménage dirigé par un homme 0,00912 -0,0207 0,00899 (0,0281) (0,0238) (0,0128) Âge 0,0117** 0,0201*** -0,00499** (0,00504) (0,00449) (0,00213) Âge, au carré -0,000114** -0,000185*** 4,53e-05** (4,78e-05) (4,27e-05) (2,07e-05) Années d’instruction 0,0176*** 0,00604* 0,00831*** (0,00424) (0,00345) (0,00170) Composition du ménage Nombre de femmes en âge de travailler 0,0740*** 0,0387*** 0,0248*** (0,0138) (0,0114) (0,00600) Nombre d’hommes en âge de travailler 0,100*** 0,0477*** 0,0405*** (0,0122) (0,00993) (0,00508) Nombre de personnes à charge 0,0230*** 0,0272*** -0,00377 (0,00748) (0,00634) (0,00366) Autre activité économique familiale Toute activité agricole -0,473*** -0,313*** -0,196*** (0,0261) (0,0278) (0,0223) 42 Transferts de fonds Réception de transferts de fonds de l’étranger -0,0748** -0,0470* -0,0213* (0,0314) (0,0259) (0,0125) Réception de transferts de fonds d’Haïti -0,135*** -0,0724*** -0,0515*** (0,0269) (0,0230) (0,0116) Indice de richesse basé sur les actifs 0,00606*** 0,00211* 0,000395 (0,00166) (0,00118) (0,000539) Observations: 2 261 Remarque : régression logit avec effets fixes du département. Effets fixes du département non indiqués. Effets marginaux indiqués avec erreurs-types entre parenthèses. Signification : *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 43 44 Facteurs déterminants de la pauvreté 7 et de l’insécurité alimentaire 47. La pauvreté et l’insécurité alimentaire sont des obstacles au développement rural d’Haïti. Tel qu’indiqué ci-dessus, 70,7  % de la population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté national de 1,98  $ par jour, et 35,7  % des ménages ruraux vivent dans l’insécurité alimentaire. Dans ce rapport, nous nous efforçons surtout de comprendre comment les activités économiques des ménages ruraux peuvent contribuer à apaiser la pauvreté et à accroître la sécurité alimentaire. La pauvreté et l’insécurité alimentaire sont probablement liées, mais ils ne sont pas forcément des événements mutuellement inclusifs. Par conséquent, des régressions séparées sont analysées afin d’établir les éventuelles différences de facteurs déterminants entre les deux. Outre les variables de l’activité économique, nous incluons des covariantes similaires à celles utilisées dans les régressions  (2) à (4) ci-dessous, notamment les caractéristiques des ménages telles que le sexe du chef du ménage, l’âge et le niveau d’éducation. 48. Les facteurs déterminants de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire ont été estimés à l’aide d’un modèle Logit de la forme générale suivante : (5) Développement rural en Haïti : Défis et opportunités (6) Où Pnp est égal à 1 si les dépenses de consommation du ménage dépassent le seuil de pauvreté national de 1,98 $ par jour (non pauvreté) ; Pfs est égal à 1 si le ménage est défini comme vivant dans la sécurité alimentaire d’après le SDAM de la FAO ; PNFE est égal à 1 si un membre du ménage au moins exerce une activité dans une entreprise non agricole ; PNFW est égal à 1 si au moins un membre du ménage exerce une activité non agricole salariée ; est un vecteur de caractéristiques du ménage agricole ; est un vecteur de caractéristiques du ménage ; les effets fixes du département sont représentés par λ, et ε est le terme d’erreur idiosyncrasique. 49. Outre l’évaluation des équations  (5) et (6) ci-dessus sur l’ensemble de l’échantillon des ménages ruraux, les mêmes équations sont évaluées à partir du sous-échantillon des ménages agricoles afin de déterminer s’il existe des facteurs déterminants qui sont plus susceptibles d’affecter les ménages agricoles. 50. Les ménages propriétaires de grandes parcelles et ayant des moyens d’existence plus diversifiés sont moins susceptibles de vivre dans l’insécurité alimentaire. La possession d’une grande propriété est en corrélation négative avec la pauvreté et la sécurité alimentaire. Exercer une activité non agricole est positivement corrélé avec la sécurité alimentaire et une probabilité moindre d’être pauvre. La propriété de bétail est positivement corrélée avec la sécurité alimentaire, même si cela ne semble pas corrélé avec une probabilité moindre d’être pauvre. Comme on pouvait s’y attendre, plus un ménage possède d’actifs, moins il est susceptible d’être pauvre et plus il est susceptible d’avoir une sécurité alimentaire. De même, compter plus de femmes en âge de travailler dans un ménage accroît la probabilité d’avoir une sécurité alimentaire. En général, recevoir des transferts de fonds de l’étranger ou d’Haïti est associé à 45 une pauvreté moindre et à une insécurité alimentaire accrue. Ces observations sont vraies pour toutes les variations de spécifications effectuées. Le tableau 2.13b met en exergue l’idée que les transferts de fonds sont utilisés pour acheter de la nourriture au lieu d’investir dans des actifs productifs. Tableau 2.18 : facteurs déterminants de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire   Ménages ruraux Ménages agricoles Sécurité Sécurité Variable dépendante Non pauvres alimentaire Non pauvres alimentaire Activités non agricoles Entreprise non agricole 0,114*** 0,125*** 0,0968*** 0,0710** (0,0238) (0,0229) (0,0274) (0,0304) Facteurs déterminants de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire Salaire non agricole -0,0123 -0,0488 -0,00448 -0,0674 (0,0284) (0,0358) (0,0361) (0,0552) Activité agricole Valeur de la récolte par ha -0,00109 -0,00444 -0,000623 -0,00344 (0,00468) (0,00533) (0,00430) (0,00608) Propriété des terres -0,0307 -0,0651 -0,0169 -0,0711* (0,0366) (0,0413) (0,0322) (0,0419) Élevage 0,0275 0,108*** 0,0214 0,115*** (0,0269) (0,0288) (0,0206) (0,0323) Part de la valeur des ventes dans la valeur de la 0,0393 0,104** 0,0221 0,0954* production totale (0,0462) (0,0517) (0,0366) (0,0528) Nombre de cultures pratiquées 0,0122* 0,0200** 0,0102* 0,0202** (0,00685) (0,00793) (0,00544) (0,00812) Cultures commerciales 0,0269 0,0391 0,0214 0,0349 (0,0282) (0,0302) (0,0213) (0,0313) Autre revenu Transferts de fonds d’Haïti -0,00692 0,0243 0,0157 0,0562* (0,0217) (0,0255) (0,0225) (0,0317) Transferts de fonds provenant de l’étranger 0,0927*** 0,0231 0,0508* 0,0179 (0,0291) (0,0297) (0,0305) (0,0393) Pension et autres prestations -0,103 0,129 -0,118** 0,0328 (0,108) (0,158) (0,0459) (0,0864) Immobilier 0,0435 0,0467 0,0172 0,0797 (0,0616) (0,0689) (0,0550) (0,0562) Autre 0,0634 0,0596 0,0515 -0,0149 (0,0467) (0,0456) (0,0471) (0,0316) 46 Chef du ménage Ménage dirigé par une femme 0,00384 -0,0109 -0,0237 -0,0149 (0,0223) (0,0258) (0,0207) (0,0316) Âge 0,0102*** 0,00447 0,00631 0,00138 (0,00361) (0,00429) (0,00399) (0,00592) Âge, au carré -9,02e-05*** -5,53e-05 -5,39e-05 -1,89e-05 (3,43e-05) (4,03e-05) (3,74e-05) (5,55e-05) Années d’instruction 0,0127*** 0,0170*** 0,0104*** 0,0150*** (0,00299) (0,00400) (0,00321) (0,00552) Relation engagée -0,0306 -0,0109 -0,0278 0,0392 (0,0229) (0,0261) (0,0237) (0,0340) Composition du ménage Nombre d’hommes en âge de travailler -0,0721*** -0,0133 -0,0466*** -0,0166 (0,0102) (0,0107) (0,00976) (0,0129) Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Nombre de femmes en âge de travailler -0,0697*** 0,0320** -0,0633*** 0,0233 (0,0117) (0,0125) (0,0115) (0,0152) Nombre de personnes à charge -0,0871*** 0,0205*** -0,0630*** 0,0203** (0,00680) (0,00687) (0,00646) (0,00811) Indice de richesse basé sur les actifs 0,0117*** 0,0121*** 0,0107*** 0,0156*** (0,00128) (0,00168) (0,00165) (0,00312) Observations : 2 261 pour l’échantillon complet, 1 505 pour le sous-échantillon agricole. Remarque : régression logit avec effets fixes du département. Variable de contrôle des effets fixes du département non indiquée. Effets marginaux indiqués avec erreurs-types entre parenthèses. Signification : *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1 51. En plus des quatre grands ensembles d’analyses décrits et montrés précédemment, différentes spécifications des modèles ont été évaluées afin d’établir des vérifications de robustesse supplémentaires. Pour les facteurs déterminants de la productivité agricole, nous avons évalué la régression en utilisant la part des cultures commerciales dans la valeur de production totale au lieu d’une variable nominale indiquant si le ménage pratique ou non une culture commerciale. Cette méthode n’a pas modifié l’interprétation des coefficients ni donné de signification statistique à la variable des cultures commerciales. Concernant les facteurs déterminants de l’exercice d’une activité non agricole, les diverses spécifications utilisant (i) les variables de réseaux de ménages, (ii) la taille des parcelles au lieu de l’activité agricole ou (iii) le fait d’être propriétaire de la parcelle au lieu de l’activité agricole, ont toutes donné des résultats similaires. Enfin, pour les facteurs déterminants de la pauvreté et de la sécurité alimentaire, des régressions ont été évaluées à l’aide de (i) la part de la valeur des ventes par rapport à la valeur de la production totale, (ii) les types de cultures pratiquées, (iii)  la part de la production des cultures par groupe 47 d’aliments dans la production totale, (iv)  la part des cultures commerciales dans la valeur de la production totale, et (v) la part des cultures vivrières dans la valeur de la production totale. Tous les résultats concordent pour toutes les spécifications. De plus, une régression séparée a été évaluée en prenant pour variable dépendante les dépenses de consommation par habitant au lieu d’une variable nominale de pauvreté. Les résultats36 concordaient également avec ceux décrits ci-dessus. Facteurs déterminants de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire 36 Les résultats des régressions des vérifications de robustesse peuvent être consultés sur demande. 48 49 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 50 Principales conclusions 8 et recommandations 52. Les informations et l’analyse présentées dans ce rapport pointent vers deux secteurs d’intervention prioritaires pour le développement rural en Haïti : (i) promouvoir la diversification des sources de moyens d’existence des ménages ruraux et (ii)  renforcer la performance des marchés ruraux des moyens de production et des produits. Privilégier ces secteurs pourrait permettre d’accroître la productivité agricole, d’augmenter les revenus dans les zones rurales, d’améliorer la sécurité alimentaire et donc, potentiellement, de réduire les obstacles au développement rural. 8.1 Promouvoir la diversification des sources de moyens d’existence des ménages ruraux 8.1.1 Conclusions 53. La diversification des activités de production agricole est corrélée à une productivité accrue et pourrait réduire la vulnérabilité du pays aux chocs. La pratique de cultures multiples est positivement corrélée à une productivité Développement rural en Haïti : Défis et opportunités agricole accrue, notamment pour les ménages les plus pauvres. On peut présumer que la pratique de multiples cultures est également une protection contre les chocs inattendus pouvant s’abattre sur une culture particulière37. Les avantages sont encore plus marqués lorsqu’on prend en compte les activités d’élevage. Ce double avantage explique pourquoi pour un niveau de revenu donné, les ménages pratiquant la diversification des cultures sont plus susceptibles de vivre dans la sécurité alimentaire. Il faut préciser, toutefois, que la diversification seule ne suffit pas pour hisser les ménages ruraux hors de la pauvreté. En fait, les ménages pauvres d’Haïti tendent à pratiquer davantage la diversification que les ménages non pauvres. Cette observation indique que les ménages pauvres comptent davantage sur la diversification pour gérer le risque que les ménages non pauvres, lesquels sont plus en mesure de se reposer sur des achats alimentaires pour faire face à des pénuries de production alimentaire imprévues. 54. Les transferts de fonds sont positivement associés à des revenus plus élevés, une productivité agricole accrue et une sécurité alimentaire renforcée, mais les relations de cause à effet sont difficiles à discerner. Les ménages ruraux qui reçoivent des transferts de fonds sont moins susceptibles d’être pauvres, plus susceptibles de posséder une exploitation agricole productive et plus susceptibles de vivre dans la sécurité alimentaire que les ménages ruraux qui n’en reçoivent pas  ; cependant, on observe une variabilité considérable des sources de transferts de fonds (chez les ménages qui en reçoivent) et de leur utilisation. Les transferts de fonds qui proviennent d’Haïti sont généralement 37 Étant donné la quantité de chocs météorologiques et sanitaires qui s’abattent sur Haïti, pratiquer des cultures multiples permet aux ménages d’atténuer le risque d’impact des chocs, dans l’espoir qu’une des cultures pratiquées puisse être moins touchée que les autres. 51 destinés aux ménages les plus pauvres et sont positivement corrélés à une amélioration de la sécurité alimentaire du ménage qui les reçoit, sans que cela n’ait d’impact sur la productivité agricole. Cette constatation tend à indiquer que les ménages les plus pauvres utilisent peut-être ces transferts de fonds pour des achats alimentaires. Au contraire, les transferts de fonds provenant de l’étranger sont généralement destinés aux ménages plus aisés. Ces transferts de fonds sont également positivement corrélés avec l’amélioration de la sécurité alimentaire ; toutefois, dans les ménages les plus à l’aise, la réception de transferts de fonds semble être positivement corrélée à la productivité agricole. Cette observation indique que les ménages les plus aisés utilisent peut-être ces fonds pour investir dans leurs activités agricoles. 55. Les activités non agricoles dans les zones rurales semblent constituer une issue permettant d’échapper à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. Les activités non agricoles peuvent constituer une source de revenu importante pour les ménages ruraux d’Haïti, avec des impacts positifs sur la sécurité alimentaire. Les ménages ruraux qui exercent des activités agricoles et non agricoles sont plus susceptibles d’être plus aisés et de vivre dans la sécurité alimentaire que les ménages qui n’exercent qu’un seul type d’activité (agricole ou non). Ces activités peuvent être reliées à l’agriculture et se situer en amont (fournisseurs de moyens de production), en aval (valeur ajoutée et transformation) ou à Principales conclusions et recommandations côté du secteur agricole (petite distribution). Il est intéressant de noter que les ménages qui reçoivent des transferts de fonds sont moins susceptibles d’exercer des activités non agricoles, ce qui pourrait indiquer que ces ménages se sentent moins obligés de diversifier leurs activités de production parce que les fonds qu’ils reçoivent leur fournissent déjà un certain niveau de protection contre des pénuries de production agricole imprévues. 56. Les ménages dirigés par une femme font face à des contraintes particulières qui exercent un impact sur leur productivité, lequel augmente leur vulnérabilité économique. En particulier, elles ont un accès réduit aux moyens de production, ce qui peut entraîner une productivité moindre et donc, créer un écart sexospécifique. Comme on pouvait s’y attendre, des quantités plus élevées de facteurs de production tels que main-d’œuvre, engrais et semences, sont positivement corrélées à la hausse de la productivité agricole. On peut faire une observation similaire dans le secteur des entreprises non agricoles, où les ménages dirigés par une femme ont également un accès réduit aux moyens de production et en utilisent des quantités moindres. 8.1.2 Recommandations 57. Promouvoir la diversification des activités de production agricole pour accroître le revenu et améliorer la sécurité alimentaire. Vu les avantages de la diversification, les ménages dont le principal moyen d’existence est l’agriculture (à savoir, la grande majorité des ménages ruraux d’Haïti) devraient être incités à pratiquer des cultures multiples et à compléter leurs activités agricoles par l’élevage. Les activités suivantes pourraient être entreprises pour promouvoir la diversification des activités de production : campagnes d’information pour 52 sensibiliser aux avantages de la diversification, recherches sur les cultures et les espèces de bétail adaptées à des lieux ou environnements de production particuliers, activités de vulgarisation pour faire connaître les méthodes de gestion adaptées aux conditions locales et interventions pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité pour les moyens de production clés. Les agriculteurs pourraient également réussir à accroître leur productivité/leur revenu issu d’une seule culture s’ils décidaient d’investir dans des cultures à marge bénéficiaire plus élevée. 58. Aider les ménages ruraux pauvres à saisir des occasions d’emplois non agricoles pour générer un revenu supplémentaire et atténuer le risque. Les ménages les plus pauvres sont ceux qui ont le plus besoin d’un emploi non agricole (pour augmenter leur revenu et atténuer les risques) ; en général, ce sont pourtant ceux qui font face aux obstacles les plus importants pour accéder aux possibilités d’emplois non agricoles, parce qu’il leur manque les atouts clés (éducation, compétences, capital de départ), qu’ils n’ont pas accès aux services de base et/ou qu’ils sont loin des marchés et des emplois (FAO, 1998). Il serait bon de s’attacher à mener des interventions en mesure d’aider les ménages les plus Développement rural en Haïti : Défis et opportunités pauvres à surmonter les premiers obstacles, non seulement des interventions conçues pour améliorer la qualité de la main-d’œuvre rurale (par exemple, éducation de base, formation professionnelle), mais également des actions conçues pour créer des possibilités d’emplois non agricoles en zone rurale (par exemple, programmes encourageant les entreprises rurales à s’agrandir, soutien des établissements financiers ruraux). 59. Encourager les ménages ruraux pauvres à investir l’argent qu’ils reçoivent par transfert de fonds dans l’amélioration de la productivité de leurs activités agricoles. Les ménages ruraux pauvres qui reçoivent des transferts de fonds n’ont souvent pas d’autre choix que d’utiliser ces fonds pour acheter des denrées alimentaires et répondre à des besoins de consommation immédiats. Il est fréquent qu’il ne leur reste rien à investir dans leur entreprise agricole. L’urgence que constitue la nécessité de répondre à ces besoins à court terme les empêche de créer une base de biens de production qui leur permettrait de générer un flux de revenu supérieur sur le long terme. Ils restent donc, en quelque sorte, piégés dans la pauvreté. Des interventions doivent viser à encourager les ménages ruraux pauvres à investir une partie de l’argent qu’ils reçoivent par transfert de fonds dans des biens de production qui pourraient leur assurer un flux de revenu durable. L’expérience tirée d’interventions menées ailleurs dans le monde indique que s’ils sont bien conçus, les programmes de protection sociale peuvent jouer un rôle important à cet égard, par exemple les programmes de travail rétribué en nourriture ou en argent axés sur la construction de petites infrastructures de production (p.  ex. réseaux d’irrigation, installations de stockage de céréales). 60. Investir dans des techniques de gestion des sols et de l’eau pour améliorer la productivité des ressources naturelles, dont dépend l’agriculture. À long terme, le bien-être des ménages ruraux d’Haïti dépendra de façon cruciale de la qualité des ressources naturelles du pays, dont dépend l’agriculture. Or, les ressources naturelles payent un lourd tribut à la forte pression qu’elles subissent de la part 53 de la population, à leur exploitation non maîtrisée et à des pratiques agricoles non viables. Des surfaces de terre entières n’ont plus de couverture forestière, ou très peu, les paysages sont très érodés et les sols sont épuisés. Il faut s’efforcer de combler des décennies de mauvaise gestion dans l’optique de mettre fin à la dégradation des sols, de restaurer leur fertilité, de rétablir la couverture végétale et de préserver et protéger les ressources en eau, de moins en moins abondantes. Il faudrait, pour débuter, promouvoir des pratiques de production agricole plus respectueuses de l’environnement, puis légiférer pour restreindre l’exploitation non maîtrisée des ressources communes, à commencer par les arbres. Des programmes de paiement pour services environnementaux (PSE) pourraient compléter ces actions et permettre aux ménages ruraux de toucher un revenu supplémentaire tout en préservant l’environnement. L’investissement dans des initiatives de PSE, qui donnent de bons résultats dans d’autres pays, pourrait avoir d’autres avantages : atténuer l’impact des chocs météorologiques/ climatiques et exercer des effets positifs sur la fertilité des sols et la rétention des substances nutritives, ce qui accroîtra la productivité agricole à long terme. Les coordonnées GPS des ménages n’ont pas été relevées par l’enquête, mais elles permettraient d’intégrer des données d’irrigation, d’érosion, de qualité des sols et de chocs climatiques aux futures analyses empiriques. Principales conclusions et recommandations 8.2 Renforcer la performance des marchés ruraux de moyens de production et de produits 8.2.1 Conclusions 61. La productivité agricole en Haïti est radicalement limitée par la rareté et le coût élevé des moyens de production achetés38. La faible utilisation de moyens de production achetés (notamment engrais et semences améliorées, et matériel de plantation) est un facteur majeur des faibles niveaux de productivité agricole qui prévalent à Haïti. Le problème est particulièrement prononcé dans les ménages dirigés par une femme qui, comparés aux ménages dirigés par un homme, utilisent moins de moyens de production, ont moins d’exploitations de production, touchent des revenus inférieurs et affichent des taux d’insécurité alimentaire plus élevés. 62. Pour de nombreux ménages ruraux, la volonté d’investir dans des moyens de productivité agricole améliorés est freinée par la difficulté d’accéder à des marchés fiables pour écouler leurs produits. La majorité des ménages ruraux d’Haïti déclarent avoir du mal à accéder aux marchés où ils pourraient écouler leur production excédentaire. La difficulté d’accéder aux marchés est particulièrement marquée pour les ménages les plus pauvres. Les ménages les plus aisés sont plus susceptibles d’avoir les moyens de faire face aux coûts 38 L’existence de coordonnées GPS nous aurait permis d’inclure d’autres variables intéressantes à cette analyse, telles que des informations sur l’irrigation, les chocs climatiques et la variation de la qualité des sols. 54 à débourser pour trouver et atteindre des marchés fiables pour écouler leurs produits. Coupés des marchés de production, les ménages ruraux sont peu encouragés à produire des excédents qui pourraient être vendus pour générer un revenu supplémentaire. 8.2.2 Recommandations 63. Renforcer les réseaux de distribution des moyens de production. Haïti ne pourra pas afficher une croissance de la productivité soutenue sans innovations techniques, lesquelles dépendent en partie de la disponibilité rapide de moyens de production améliorés. L’un des principaux problèmes que doivent résoudre les dirigeants haïtiens est la question de savoir comment renforcer les réseaux de distribution de moyens de production, réseaux qui sont dirigés par le secteur privé. Par le passé, la distribution des moyens de production était généralement effectuée par des organismes publics et parapublics. Les actions dirigées par l’État étaient généralement coûteuses et inefficaces. Conscient des pénuries que le pays a déjà connues, le gouvernement a élaboré des stratégies nationales pour les engrais et les semences qui reposent sur des mécanismes Développement rural en Haïti : Défis et opportunités d’approvisionnement par le secteur privé. a. Semences : la diffusion de variétés de cultures modernes est l’une des principales réussites à gains rapides que pourrait enregistrer l’agriculture haïtienne. Les variétés modernes ont le potentiel pour générer des hausses de rendement sensibles, dans presque toutes les principales cultures de base. La semence est le véhicule par lequel les variétés modernes atteignent les exploitants agricoles. La production et la commercialisation de semences sont, par nature, des activités commerciales. Les initiatives visant à renforcer les réseaux de distribution de semences doivent donc être menées par le secteur privé. Parallèlement, il faut reconnaître que les sociétés privés qui se lancent dans ces activités se heurtent à de nombreux obstacles et pourraient bénéficier d’un appui de fonds publics durant la phase initiale. Cet appui doit prendre deux formes : (i)  des investissements publics qui abaissent les coûts de recherche- développement des sociétés privées (par exemple, des investissements dans la recherche publique sur la sélection des végétaux et la production publique de semences de base), et (ii)  la promulgation de politiques qui favorisent l’émergence d’un secteur des semences pluraliste et compétitif. b. Engrais : stimuler le développement d’un secteur de l’engrais efficient, rentable et concurrentiel nécessitera l’adoption d’une approche à deux volets, pour renforcer la demande d’engrais d’une part, et améliorer l’approvisionnement en engrais d’autre part. À l’heure actuelle, la demande d’engrais est faible à Haïti. Les mesures prises pour améliorer l’offre seront inefficaces à moins d’être conjuguées à des activités visant à stimuler la demande. Mettre en place un dispositif visant à améliorer l’aptitude des exploitants agricoles à accéder aux facilités de prêts nécessaires pour acheter des engrais et intensifier l’utilisation des coupons d’engrais pour que ces produits soient plus abordables aux plus pauvres sont des interventions possibles. Il est important toutefois que ces programmes soient limités dans le temps pour 55 que les subventions puissent être graduellement réduites lorsque les quantités d’engrais utilisées auront augmenté et que la distribution commerciale sera devenue rentable. Les actions visant à stimuler la demande d’engrais doivent être accompagnées d’actions parallèles visant à stimuler l’offre. L’engrais est un bien privé ; il est donc peu probable que le secteur public s’engage à grande échelle dans la production et la distribution d’engrais. Les actions entreprises pour développer le marché des engrais doivent donc viser à créer des réseaux de production et de distribution privés viables. Comme pour les semences, un appui public pourrait être nécessaire durant la phase initiale pour aider les sociétés privées émergentes à s’établir et à développer leur activité jusqu’à un stade commercialement viable. Ce soutien doit cependant être limité dans le temps. Haïti n’a pas les matières premières nécessaires à la fabrication d’engrais. À court terme, le secteur haïtien des engrais dépendra donc des importations. Le gouvernement devrait promouvoir l’investissement privé dans le secteur des engrais, mais il devrait éviter de s’engager directement dans l’importation et la distribution. 64. Améliorer l’accès des ménages ruraux aux marchés des produits. De nombreux ménages ruraux haïtiens sont peu incités à investir dans le développement de leur entreprise agricole à cause de la difficulté qu’ils éprouvent à vendre leurs surplus de production. Il faut consacrer des efforts à la réduction des coûts que Principales conclusions et recommandations doivent consentir les ménages ruraux pour identifier les marchés de produits rémunérateurs et y accéder. Un premier ensemble d’interventions pourrait être axé sur l’amélioration des flux d’informations sur les marchés. Les progrès réalisés dans les technologies de l’information ont donné lieu, dans tout le monde en développement, à de nombreux systèmes d’informations mobiles, par téléphone ou sur Internet, qui accélèrent les flux d’informations sur les marchés et aident les acheteurs et les vendeurs à entrer en contact. Ces actions devront être complétées par des investissements d’infrastructure - notamment les réseaux routiers ruraux - pour permettre aux ménages situés dans des zones éloignées d’accéder aux moyens de production et d’écouler leurs produits rapidement et à moindre coût. Il va de soi que la construction de routes rurales coûte cher. Il faudrait commencer par une analyse rigoureuse afin de définir les possibilités d’investissements routiers présentant les meilleurs rendements potentiels. 65. Exploiter les possibilités existantes d’apparier l’offre et la demande. Le développement de marchés efficients pour les biens agricoles en Haïti sera long. À court terme toutefois, il est possible de mettre en contact certains producteurs avec des marchés rémunérateurs. Par exemple, les programmes d’aide alimentaire, les initiatives alimentaires en milieu scolaire et d’autres programmes d’alimentation institutionnels peuvent s’approvisionner plus systématiquement auprès de producteurs locaux. L’expérience tirée d’initiatives menées ailleurs dans le monde montre de nombreux exemples récents où des organisations internationales, des ONG et des agences de développement se tournent vers des sources locales pour s’approvisionner, sécurisant ainsi les marchés pour les producteurs locaux (BM, 2013)39. 39 Une demande structurée met en contact les sources prévisibles et importantes de 56 Par exemple, au Brésil, la stratégie nationale d’alimentation en milieu scolaire Faim zéro40 a permis de réduire la faim et d’accroître le revenu des petits exploitants en imposant, par la loi, que 30 % du budget de l’alimentation scolaire soient affectés à l’achat de productions d’exploitations familiales41. 66. Renforcer la compétitivité des ménages ruraux. Accroître l’accès aux marchés pour les ménages ruraux aura un impact limité s’ils ne sont pas en mesure de profiter des nouvelles occasions qui se présentent. Il faut donc consentir des efforts pour renforcer la compétitivité des producteurs ruraux. Plusieurs éléments doivent donc retenir l’attention, dont une partie a déjà été mentionnée : (i) accroître la productivité des exploitations, (ii) réduire les pertes après les récoltes, (iii) promouvoir la création de valeur, (iv) améliorer l’accès aux marchés et (v) renforcer les compétences commerciales des producteurs. Le modèle d’alliances productives est une approche prometteuse utilisée avec succès dans beaucoup d’autres pays pour mettre en œuvre un tel programme à plusieurs volets. Ce modèle relie des groupes de producteurs à des marchés : depuis dix ans, on associe de plus en plus le terme d’alliance productive à une série de projets promus et financés par la Banque Mondiale, en collaboration Développement rural en Haïti : Défis et opportunités avec divers gouvernements de pays en développement, notamment en Amérique latine et dans les Caraïbes. Une alliance productive est un accord formel entre un groupe d’exploitants agricoles organisés et un acheteur pour l’approvisionnement d’un certain produit, dans une quantité précise et une qualité déterminée. Les alliances productives peuvent prendre plusieurs formes et fonctionner de différentes manières  ; la démarche se caractérise toutefois par quatre éléments clés  : (i)  un groupe de producteurs organisé, (ii) un acheteur institutionnel (habituellement une entreprise agroalimentaire), (iii) des ressources pour financer les investissements dans la production et la commercialisation, et (iv) une assistance technique. Un intermédiaire financier peut être ajouté dans certains modèles plus élaborés. 67. Renforcer la sécurité alimentaire par la réglementation et par l’intermédiaire d’institutions d’exécution. Avec la transition du système alimentaire haïtien de son orientation actuelle de système de subsistance à un système plus axé sur le marché, la qualité et la sécurité alimentaires vont devenir de plus en plus importantes aux plans de la santé publique et de la compétitivité. La meilleure chose à faire pour que les investissements destinés à améliorer la qualité des aliments et leur qualité nutritionnelle soient durables est d’élaborer une stratégie de sécurité alimentaire globale recouvrant toute la chaîne d’approvisionnement, «  de la ferme à la fourchette  ». Une stratégie de ce type devrait permettre d’accroître la sensibilisation aux questions de sécurité et de qualité alimentaires, demande de produits agricoles avec les petits exploitants, ce qui réduit le risque, incite à améliorer la qualité, renforce les réseaux, accroît les revenus et réduit la pauvreté (voir PAM 2013 et la Bill and Melinda Gates Foundation pour consulter une analyse détaillée de la théorie du changement qui sous-tend la «  demande structurée »). 40 Programa Nacional de Alimentação Escolar, PNAE. 41 Voir PAM 2013, pour en savoir plus. 57 de stimuler la production et les marchés, et d’élaborer le cadre politique et institutionnel nécessaire pour garantir la disponibilité de l’infrastructure et des services indispensables. Il est recommandé d’accorder une attention spéciale aux aliments de source animale, car leur nature périssable pose des exigences de commercialisation et de préparation particulières pour éviter les risques de contamination et autres risques liés aux denrées alimentaires. Des résidus dangereux pour les consommateurs peuvent poser un problème dans certains types de systèmes de production. L’utilisation à grande échelle d’agents antimicrobiens à titre de mesure préventive ou pour stimuler la croissance contribue considérablement à augmenter la résistance des microbes, rendant ces antimicrobiens inefficaces dans le traitement des maladies infectieuses ou parasitaires chez l’humain ou l’animal. Principales conclusions et recommandations 58 59 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 60 9 Références Arias, 2014, BM, document de travail non publié. Arias, D.  ; Leguía, J. J. Sy, Abdoulaye, (2013), “Determinants of Agricultural Extension Services : The Case of Haiti”. Banque Mondiale, Washington, DC, Banque Mondiale. Barrett, C. B., Reardon, T. et Webb, P. (2001), “Nonfarm Income Diversification and Household Livelihood Strategies in Rural Africa: Concepts, Dynamics and Policy Implications”, Food Policy, 26 (5). Barrett, C. B., M. F. Bellemare et J. Y. Hou, 2010, “Reconsidering Conventional Explanations of the Inverse Productivity-Size Relationship”, World Development, 38 (1) : 88-97. Carletto, C., Savastono, S. et Zezza, A. (2013), ‘Fact or Artefact: The Impact of Measurement Errors on the Farm Size-Productivity Relationship’, Journal of Development Economics, 103 : 254-61. Coello B. et Alexis N., 2011, « Promotion de l’égalité des sexes dans les programmes Développement rural en Haïti : Défis et opportunités de développement agricole et gestion de ressources naturelles de la BID en Haïti », document de travail non publié de la BID. Crush, J., Frayne, B. et W. Pendleton, (2012), “The Crisis of Food Insecurity in African Cities”, Journal of Hunger & Environmental Nutrition, 7:271-292. Eastwood, R., M. Lipton et A. Newell, (2010), “Farm size”, In Pingali, P. L. et R. E. Evenson, éd., Handbook of agricultural economics, Hollande-Septentrionale : Elsevier. Eswaran, M. et A. Kotwal, (1986), “Access to Capital and Agrarian Production Organization”, Economic Journal 96 : 482-98. FAO, 1998, « La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture », chapitre III : Les revenus ruraux non agricoles dans les pays en développement ». FAO, 2011a, «  La FAO au travail 2010-2011  : Les femmes clé de la sécurité alimentaire ». FAO, 2011b, Le rôle des femmes dans l’agriculture, Division de l’économie du développement agricole, ESA, document de travail n° 11-02. FAO, 2011c, « La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture : Le rôle des femmes dans l’agriculture. Combler le fossé entre les hommes et les femmes pour soutenir le développement », Rome. Foltz, J., B. Larson et R. Lopez, (2000), «Land tenure, investment, and agricultural production in Nicaragua», document de discussion sur le développement n° 738, Institute for International Development, Cambridge, MA, Harvard University. General Accountability Office of the US (GAO), 2011. Hidrobo, M., Hoddinott, J., Peterman, A., Margolies, A. et Moreira, V. (2012), Cash, food, or vouchers? Evidence from a randomized experiment in northern Ecuador. 61 Jadotte, E. (2007), “ Characterization of Inequality and Poverty in the Republic of Haiti”, Estudios Sociales, vol. 15, n° 29, p. 8-56. Jadotte, E. (2011), “Vulnerability to poverty: a microeconometric approach and application to the Republic of Haiti”, Bingley [u.a.] : Emerald, ISBN 9781780520346., p. 179-216. Lawal, J. et A. Muyiwa, (2009), Food security and socioeconomic characteristics of cocoa farming households in Nigeria: support through agricultural biotechnology, débats de la deuxième e-conférence internationale sur les biosciences agricoles. Lewis, W. Arthur, 1954, “Economic Development with Unlimited Supplies of Labor”, The Manchester School, 22:139-191. Lipton, M. 2009, Land Reform in Developing Countries: Property Rights and property Wrongs, New York: Routledge (ou Taylor et Francis). Masterson, T (2007), “Productivity, Technical Efficiency, and Farm Size in Paraguayan Agriculture”, The Levy Economics Institute of Bard College, document de travail n° 490, févr. 2007. Oseni, G. et Winters, P. (2009), Rural nonfarm activities and agricultural crop production in Nigeria, Agricultural Economics, 40: 189–201. Shamsie, Y.(2012), “Haiti’s Post-Earthquake Transformation: What of Agriculture and Rural Development?” Latin American Politics and Society, 133–152. Snapp, S., D. Rohrbach, F. Simtowe et H. Freeman, (2002), Sustainable soil management options for Malawi: Can smallholder farmers grow more legumes? Agriculture, Ecosystems and Environment, vol. 91:159–174. Swindale A, Ohri-Vachaspati P., (2004), “Measuring household food consumption: a technical guide”, Washington, DC: FANTA. Unal, F (2008), Small Is Beautiful: Evidence of an Inverse Relationship between Farm Références Size and Yield in Turkey, document de travail n° 551, The Levy Economics Institute Annandale-on-Hudson, NY 12504-5000. USAID, 2011, Women & Agriculture -Improving global food security, Feed the Future.gov. Vadivelu, L. M. Bhole, P. Pathak, A.Wani, A. et A. B. Pande (2001), An Empirical Analysis of the Relationship between Land Size Ownership and Soybean Productivity: New Evidence from the Semi-Arid Tropical Region in Madhya Pradesh, India, e-journal en accès libre publié par ICRISAT, ejournal.icrisat. org, août 2006, volume 2(1). Verner, D. (2008),“Labor Markets in Rural and Urban Haiti: Based on the First Household Survey for Haiti”, document de travail de recherche sur les politiques n°4574, Sustainable Development Division, Banque Mondiale. Banque Mondiale, « Haïti : les défis de la lutte contre la pauvreté », rapport n° 17242- HA, août 1999. 62 Walz, J. et Ramachandran, V. (2013), The Need for More Local Procurement in Haiti, document d’information du CEPR. Programme alimentaire mondial (2013), Structured Demand and Smallholder Farmers in Brazil: the Case of PAA and PNAE. Banque Mondiale, 1998, « Haïti : les défis de la lutte contre la pauvreté », Washington, DC. Banque Mondiale, 2005, «  Développement rural en Haïti : diagnostic et axes d’intervention », Washington, DC. Banque Mondiale, 2008, « Haïti : les défis de la lutte contre la pauvreté », volume 1, rapport principal, Washington D.C. Banque Mondiale, 2008, Rapport sur le développement dans le monde 2008 - L’agriculture au service du développement, Washington, DC, Banque Mondiale. Banque Mondiale, 2011, Rapport sur le développement dans le monde 2012 - Égalité des genres et développement, Washington, DC. Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Banque Mondiale, 2013, Agriculture for Nutrition in Latin America and the Caribbean: From Quantity to Quality, Banque Mondiale, 2014, Pauvreté à Haïti : Éléments méthodologiques, Mimeo de 2014, Haiti Poverty assessment. 63 64 Annexe Figure A1 : dépendance aux importations (importations/offre intérieure)42 100% 90% Riz 80% Céréales 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2007 2008 2009 2010 2011 Source : FAOSTAT Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Tableau A1 : Caractéristiques des ménages par région Région nord sud transversale ouest Ménages dirigés par un homme 61,5 63,5 62,3 58,6 Âge du chef du ménage 49,9 51,7 47,8 49,1 Éducation du chef du ménage (en années) 2,8 2,6 2,5 3,5 Chef du ménage sachant lire et écrire 44,2 46,2 43,1 50,7 Chef du ménage dans une relation engagée 70,4 67,1 62,5 63,5 Taille du ménage 5,5 5,0 4,6 4,6 Nombre d’enfants de moins de 5 ans 0,7 0,6 0,7 0,5 Rapport de dépendance 1 97,2 95,0 97,3 87,6 Consommation annuelle par habitant (en HTG) 2 24 374,9 29 429,7 30 301,3 37 370,9 Logement endommagé par le séisme 20,9 32,8 28,7 58,4 42 Offre intérieure : production + importations - exportations + variations des stocks (baisse ou hausse) = offre destinée à l’utilisation intérieure. L’offre peut être définie de plusieurs manières. Il existe plusieurs concepts d’offre. Les éléments qui la constituent sont la production, les importations, les exportations et la variation des stocks (hausse ou baisse). Il ne fait aucun doute que la production, les importations et la variation des stocks (à la hausse ou à la baisse) sont de vrais éléments de l’offre (source : FAOSTAT). 65 Caractéristiques du logement Ménages propriétaires du logement 87,4 81,3 87,4 80,4 Logement considéré précaire 25,1 20,9 14,9 13,3 Nombre de pièces 3,0 2,9 2,4 2,5 Murs essentiellement en briques/pierre ou ciment 38,7 56,8 41,9 59,5 Toit essentiellement en ciment 3,8 5,5 2,7 11,0 Sol principalement en ciment ou céramique/ mosaïque 34,1 53,0 33,6 65,3 Bois comme principal combustible de cuisson 84,8 85,4 85,0 71,8 Électricité comme principale source de lumière 5,9 12,6 7,8 22,2 Principale source d’eau potable protégée ou sûre1 60,9 54,6 49,1 65,3 Pas de toilettes (nature) 34,2 39,1 44,3 26,5 Observations (sans pondération) 567 643 506 545 Tableau A2a : activités économiques par région et par sexe Non agricoles Agricoles uniquement uniquement Agricoles et non agricoles Ménages ruraux 53,7 21,9 24,5 Région nord 52,5 22,2 25,3 sud 53,3 17,1 29,6 transversale 61,8 17,1 21,1 ouest 44,4 32,4 23,2 Sexe du chef du ménage Homme 57,2 16,4 26,4   Femme 47,3 31,7 21,0 Annexe Tableau A2b : distribution de la pauvreté dans les ménages ruraux, selon l’activité (agricole et non agricole) Act. non agric. Act. agric. uniquement uniquement Act. agr. et non-agr. Non Non Non Pauvres pauvres Pauvres pauvres Pauvres pauvres Ménages ruraux 80,6 19,4 55,8 44,2 75,0 25,0 Région nord 89,3 10,7 73,4 26,6 86,8 13,2 sud 79,0 21,0 60,2 39,8 80,7 19,3 transversale 78,8 21,2 59,5 40,5 64,7 35,3 ouest 76,3 23,7 39,2 60,8 68,1 31,9 Sexe du chef du ménage Femme 83,6 16,4 56,0 44,0 78,9 21,1   Homme 79,3 20,7 55,6 44,4 73,3 26,7 66 Tableau A3 : type d’emploi     Salarié Indépendant Travaill. non salarié Ménages ruraux 10,2 52,6 36,9 Région nord 11,9 48,6 39,1 sud 8,3 57,2 34,1 transversale 7,6 55,0 37,2 ouest 13,7 48,6 37,2 Sexe du chef du ménage Homme 9,6 50,9 39,3 Femme 11,5 56,2 31,8 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 9,9 50,8 39,0 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités   Non pauvres 11,1 58,0 30,4 Tableau A4. Acquisition de terres   Ménages agricoles, par situation au regard de la propriété et de la taille des pierres Terres prises à bail ou Terres données à   Propriétaires reçues de tiers bail ou à des tiers En jachère % Ha % Ha % Ha % Ha Ménages ruraux 89,7 1,0 31,7 0,3 16,4 0,1 34,5 0,4 Région nord 95,1 1,1 31,6 0,3 16,0 0,1 41,6 0,4 sud 85,5 1,0 27,4 0,3 13,9 0,2 37,2 0,4 transversale 88,4 1,0 32,7 0,3 19,5 0,2 30,7 0,4 ouest 91,4 0,9 35,6 0,4 14,3 0,1 30,4 0,3 Chef du ménage Femme 89,8 0,9 23,3 0,3 12,8 0,1 31,4 0,3 Homme 89,6 1,1 35,4 0,3 17,9 0,2 35,9 0,4 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 90,1 0,9 30,2 0,3 14,9 0,1 34,7 0,4 Non pauvres 88,3 1,2 36,6 0,4 21,0 0,2 33,9 0,4 67 Tableau A5 : activité agricole des ménages agricoles Toutes formes d’activités Cultures Cultures Cultures Exploitation Revenu agricoles commerciales1 vendues vivrières Élevage Pêche forestière agricole Ménages ruraux 71,4 49,7 84,3 97,7 74,8 4,2 30,4 4,3 Région nord 72,5 61,3 84,1 96,1 71,0 1,7 33,7 6,0 sud 78,3 55,4 82,1 96,9 76,9 7,3 25,8 4,3 transversale 75,9 43,8 88,8 98,8 71,9 4,4 31,8 2,6 ouest 58,7 40,6 79,9 98,5 81,0 2,3 30,5 5,0 Sexe du chef du ménage Femme 57,6 46,9 82,3 96,9 69,8 4,7 21,6 3,9 Homme 80,1 51,0 85,2 98,1 77,0 3,9 34,3 4,6 Quintiles de consommation Premier 85,4 50,0 82,7 98,6 72,6 0,5 29,9 10,0 20-40 76,2 47,1 83,0 96,9 78,1 2,0 31,7 4,7 40-60 75,7 49,8 85,2 96,5 75,2 6,1 31,9 2,6 60-80 70,4 47,7 85,4 98,5 74,4 4,1 32,1 3,7 Dernier 52,3 54,8 85,5 98,2 73,5 9,0 25,4 1,4 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 77,3 47,8 83,6 97,6 74,1 3,2 30,8 5,3 Non pauvres 56,9 55,7 86,4 98,2 77,0 7,1 29,0 2,0 Situation en matière de sécurité alimentaire Sécurité alimentaire 71,5 53,5 86,2 97,5 77,0 5,9 30,8 3,6 Insécurité   alimentaire 71,2 42,7 80,9 98,0 70,7 1,0 29,7 5,6 Annexe 1. Les cultures commerciales désignent la mangue ou le café. Tableau A6 : profil des entreprises non agricoles Raison justifiant la propriété d’une entreprise familiale Impossibilité de trouver un Accroître le Être Tradition   emploi salarié revenu indépendant familiale   % % % % Ménages ruraux 31,2 39,0 25,5 10,1 Sexe du chef du ménage Femme 32,2 32,2 27,1 11,3 Homme 30,4 44,0 24,3 9,3 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 33,5 38,0 26,2 8,8   Non pauvres 27,2 40,7 24,2 12,4 68 Tableau A7 : profil des entreprises non agricoles Marché Type de produit vendu Revenus Exportations Marché intérieur1 C.A moyen Secteur Fabriqué Manufacturé Services   public et   privé   Ménages     % % % % % % Médiane Ménages ruraux 1,1 89,0 11,4 71,4 27,3 15,4 21682,4 Sexe du chef du ménage Femme 1,5 87,7 10,8 74,1 23,7 12,3 17062,3 Homme 0,9 89,9 11,9 69,4 29,9 17,7 25115,4 Situation au regard de la pauvreté Pauvres 1,2 88,6 10,8 69,5 30,0 14,1 11085,3 Non   pauvres 1,0 89,6 12,5 74,6 22,6 17,7 39632,5 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 1. Le marché intérieur a été divisé en deux groupes cibles : 1. les ménages, 2. l’État ou le secteur privé. Tableau A8. : sécurité alimentaire et pauvreté (en pourcentage)   SDAM de la FAO Auto-déclaration   Sécurité Insécurité Sécurité Insécurité alimentaire alimentaire alimentaire alimentaire Pauvres 55,7 44,3 62,2 37,8 Non pauvres 85,3 14,7 79,9 20,1 Quintiles de conso Premier 31,1 68,9 45,9 54,1 20-40 56,3 43,7 62,0 38,0 40-60 66,9 33,1 69,1 30,9 60-80 75,5 24,5 77,3 22,7 Dernier 86,5 13,5 79,4 20,6 Tableau A9. Sécurité alimentaire et caractéristiques des ménages D’après l’indice de sécurité alimentaire (FAO) Sécurité alimentaire Insécurité alimentaire Ménages dirigés par un homme 63,1 58,6 Âge du chef du ménage 48,6 50,9 Éducation du chef du ménage (en années) 3,4 1,8 Chef du ménage sachant lire et écrire 51,2 36,5 69 Chef de ménage dans une relation engagée2 67,8 61,2 Taille du ménage 5,1 4,6 Nombre d’enfants de moins de 5 ans 0,6 0,6 Rapport de dépendance 3 92,4 98,0 Consommation annuelle par habitant (en HTG) 4 36680,7 19669,3 Logement endommagé par le séisme 34,8 36,4 Tableau A10. Sécurité alimentaire et caractéristiques du logement   D’après l’indice de sécurité alimentaire (FAO)   Sécurité Insécurité alimentaire alimentaire Ménages propriétaires du logement 84,0 84,8 Logement considéré précaire 16,2 21,4 Nombre de pièces 2,8 2,5 Murs essentiellement en briques/pierre ou ciment 53,6 40,7 Toit essentiellement en ciment 7,0 3,2 Sol principalement en ciment ou céramique/mosaïque 52,1 34,9 Bois comme principal combustible de cuisson 77,7 89,0 Électricité comme principale source de lumière 14,7 7,2 Principale source d’eau potable protégée ou sûre5 59,9 51,5 Pas de toilettes (nature) 31,7 45,2 Tableau A11a : part de la valeur des ventes dans la valeur de la production Tous les Situation au regard ménages Sexe Test T Test T Sécurité alimentaire Test T de la pauvreté   agricoles Non Insécurité Annexe   Homme Femme   Pauvres   Sécurité alimentaire   pauvres alimentaire Café 40,9 39,5 44,5 -5,0 42,7 35,7 7,0 38,5 42,0 -3,5 Maïs 27,1 26,7 28,0 -1,3 26,4 29,6 -3,2 23,7 29,1 -5,5** Millet 24,5 23,7 26,4 -2,7 24,3 24,9 -0,6 19,3 27,8 -8,6** Haricots verts 43,4 48,1 32,5 15,6 45,7 35,8 9,9 27,3 51,1 -23,8 Riz 45,9 44,6 48,9 -4,3 42,5 51,2 -8,7 37,0 48,3 -11,3* Mangue 13,1 14,5 9,3 5,3** 12,5 14,6 -2,0 8,7 14,9 -6,2*** Manioc 25,9 25,9 26,0 -0,1 25,7 26,7 -1,0 23,3 27,2 -3,9 Cacahuètes 49,6 49,3 50,5 -1,3 50,9 45,2 5,7 49,7 49,6 0,1 Légumes 37,4 38,7 34,5 4,2 35,9 40,4 -4,6 32,3 39,5 -7,2 Bananes 33,0 33,0 33,0 0,0 33,5 31,1 2,4 33,1 32,9 0,1 70 Tableau A11b : accès aux marchés - statistiques descriptives Part de la valeur des ventes dans Coût des Coût des Coût des la valeur de la semences engrais pesticides production totale (par ha) (par ha) (par ha) Embauche Location % HTG HTG HTG % % Ménages ruraux 38,1 2 736,6 1052,0 128,3 67,3 31,7 Région nord 35,8 1 406,7 185,0 59,5 61,7 31,6 sud 35,5 2 117,9 1 090,0 67,8 68,9 27,4 transversale 42,8 2 657,7 1 442,6 166,1 67,5 32,7 ouest 35,7 5 025,0 1 244,1 211,4 70,7 35,6 Sexe du chef du ménage Femme 38,8 2 634,0 632,5 193,3 59,4 23,3 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Homme 37,8 2 781,5 1 235,8 99,7 70,7 35,4 Pauvreté Pauvres 36,6 2 882,3 750,2 128,0 65,0 30,2 Non pauvres 42,7 2 275,7 2 006,3 129,1 74,4 36,5 Sécurité alimentaire Insécurité alimentaire 35,7 1 801,5 543,3 134,4 61,7 27,0 Sécurité   alimentaire 39,4 3 245,7 1 329,0 124,9 70,3 34,3 Tableau A12a : part de la valeur des ventes dans la valeur de la production, par groupe alimentaire Tous les Situation au regard ménages Sexe Test T Test T Sécurité alimentaire Test T de la pauvreté   agricoles Non Insécurité Sécurité   Homme Femme   Pauvres     pauvres alimentaire alimentaire Graines et céréales 30,8 30,2 32,3 -2,1 28,8 37,2 -8,5*** 25,2 33,9 -8,7*** Amidon, racines et tubercules 25,9 25,9 26,0 -0,1 25,7 26,7 -1,0 23,3 27,2 -3,9* Légumineuses, noisettes et semences 49,6 49,3 50,5 -1,3 50,9 45,2 5,7 49,7 49,6 0,1 Fruits 30,6 30,6 30,5 0,1 31,2 28,6 2,7 29,6 31,1 -1,5 Légumes 44,0 48,5 34,2 14,4 46,0 38,2 7,8 29,6 51,1 -21,5 71 Tableau A12b : part de la valeur de la consommation dans la valeur de production, par groupe alimentaire Tous les Situation au regard   ménages Sexe Test T Test T Sécurité alimentaire Test T de la pauvreté agricoles Non Insécurité Sécurité     Homme Femme   Pauvres   pauvres alimentaire alimentaire Graines et céréales 52,7 52,4 53,5 -1,1 54,6 47,0 7,6*** 58,3 49,7 8,5*** Amidon, racines et tubercules 26,5 26,5 26,4 0,1 26,4 26,6 -0,2 25,0 27,2 -2,2 Légumineuses, noisettes et semences 23,2 20,6 30,3 -9,6* 23,1 23,7 -0,6 21,8 23,9 -2,1 Fruits 62,8 64,2 59,1 5,2 64,7 56,8 7,9* 55,2 66,8 -11,6 Légumes 48,5 46,1 53,9 -7,9 50,1 43,7 6,3 46,0 49,7 -3,8 Tableau A13 : facteurs déterminants de la productivité agricole Variable dépendante : log valeur totale des récoltes (Ménages par ha ruraux) Terre Q1 Terre Q2 Terre Q3 Terre Q4 Terre Q5 Taille des terres Log hectares récoltés -0,398*** -2,048* -0,675* 1,378 -2,509 -2,050*** (0,087) (1,097) (0,391) (1,951) (4,672) (0,739) Log hectares récoltés, au carré 0,048*** -0,114 0,072 2,310 2,154 0,457** (0,011) (0,072) (0,120) (5,468) (5,186) (0,232) Moyens de production matériels Log utilisation d’engrais (HTG/ha) 0,250*** -0,229 0,178** 0,191 0,223** 0,377*** (0,049) (0,304) (0,088) (0,221) (0,093) (0,098) Log utilisation de pesticides (HTG/ha) 0,254*** 0,420 0,210** -0,191 0,259** 0,247*** (0,056) (0,348) (0,105) (0,241) (0,118) (0,077) Log utilisation de semences (HTG/ha) 0,317*** 0,205 0,210*** 0,705*** 0,251*** 0,169*** (0,035) (0,145) (0,069) (0,150) (0,066) (0,062) Annexe Moyens de production Log main-d’œuvre familiale par ha 0,095 0,457 -0,111 0,057 -0,046 -0,129 (0,075) (0,706) (0,117) (0,203) (0,120) (0,119) Log main-d’œuvre non familiale par ha 0,145*** 0,340* 0,045 0,030 0,076 0,058 (0,046) (0,201) (0,099) (0,152) (0,086) (0,077) Autres caractéristiques agricoles/de la parcelle Ménage propriétaire de bétail 0,163 0,191 -0,138 0,881*** 0,346** 0,120 (0,100) (0,582) (0,152) (0,306) (0,163) (0,169) Le ménage produit au moins une culture 0,057 0,017 0,240 0,578** -0,171 0,040 commerciale1  (0,099) (0,718) (0,153) (0,286) (0,157) (0,150) Nombre de cultures pratiquées 0,234*** 0,264 0,290*** 0,070 0,191*** 0,245*** (0,026) (0,203) (0,043) (0,070) (0,040) (0,037) Ménage propriétaire de la parcelle 1,074*** 0,437 -0,051 -1,234* 0,381 0,333 (0,143) (1,057) (0,217) (0,677) (0,248) (0,278) 72 Assistance après le séisme : -0,060 1,520 0,161 -0,452 0,523 -0,729* engrais, outils, semences, coupes (0,317) (3,254) (0,483) (0,749) (0,654) (0,406) Caractéristiques des ménages Chef du ménage Ménage dirigé par un homme 0,018 0,486 -0,064 -0,029 -0,099 -0,170 (0,095) (0,565) (0,149) (0,330) (0,156) (0,155) Âge 0,012 0,149 -0,008 -0,031 0,045 0,023 (0,019) (0,108) (0,027) (0,071) (0,033) (0,030) Âge, au carré -0,000 -0,001 0,000 0,000 -0,000 -0,000 (0,000) (0,001) (0,000) (0,001) (0,000) (0,000) Années d’instruction 0,024 0,082 0,007 -0,027 0,067** 0,033 (0,016) (0,112) (0,025) (0,046) (0,028) (0,021) Composition du ménage Nombre d’hommes en âge de travailler 0,039 -0,145 0,169** 0,026 0,023 0,040 (0,043) (0,272) (0,073) (0,114) (0,069) (0,058) Nombre de femmes en âge de travailler 0,013 -0,168 0,027 0,022 0,050 -0,051 (0,047) (0,350) (0,077) (0,183) (0,072) (0,063) Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Nombre de personnes à charge -0,039 -0,215 0,063 -0,040 -0,084** -0,032 (0,025) (0,181) (0,041) (0,072) (0,038) (0,036) Transferts de fonds Réception de transferts de fonds de l’étranger 0,220* 3,161*** 0,102 0,025 -0,052 0,114 (0,116) (1,002) (0,190) (0,315) (0,178) (0,165) Réception de transferts de fonds d’Haïti 0,132 1,162* -0,099 0,052 -0,220 0,180 (0,098) (0,631) (0,149) (0,279) (0,159) (0,162) Autres activités économiques Entreprise familiale non agricole 0,001 1,008 -0,031 -0,003 -0,017 0,093 (0,098) (0,717) (0,162) (0,287) (0,152) (0,143) Autre revenu non agricole -0,159 -0,246 -0,361 -0,167 -0,304 0,242 (0,162) (0,872) (0,280) (0,459) (0,277) (0,217) Indice de richesse basé sur les actifs 0,006 -0,020 0,016 0,035 0,003 0,004 (0,007) (0,043) (0,014) (0,030) (0,013) (0,009) Constante 0,910 -6,268** 3,639*** 4,374* 2,296 3,680*** (0,559) (2,965) (0,938) (2,419) (1,428) (1,174) Observations 1,499,000 117,000 575,000 112,000 418,000 277,000 R carré 0,586 0,894 0,315 0,494 0,346 0,514 73 Tableau A13 : facteurs déterminants de la productivité agricole Variable dépendante : log valeur totale des récoltes (Ménages par ha ruraux) Terre Q1 Terre Q2 Terre Q3 Terre Q4 Terre Q5 Taille des terres Log hectares récoltés -0,459*** -2,346*** -0,805** 1,841 -1,155 -2,294*** (0,095) (0,994) (0,392) (2,003) (4,999) (0,785) Log hectares récoltés, au carré 0,047*** -0,147*** 0,053 2,651 0,679 0,495** (0,013) (0,065) (0,123) (5,664) (5,554) (0,246) Moyens de production matériels Log utilisation d’engrais (HTG/ha) 0,108*** -0,048 0,101*** 0,113 0,042 0,132*** (0,020) (0,142) (0,024) (0,072) (0,033) (0,038) Log utilisation de pesticides (HTG/ha) 0,042* 0,115 -0,016 -0,103 0,123*** 0,026 (0,024) (0,150) (0,031) (0,071) (0,039) (0,039) Log utilisation de semences (HTG/ha) 0,047*** -0,029 0,013 0,037 -0,001 0,028 (0,013) (0,071) (0,017) (0,039) (0,022) (0,023) Moyens de production - main-d’œuvre Log main-d’œuvre familiale par ha 0,212** 0,584 -0,101 0,156 -0,007 -0,166 (0,085) (0,684) (0,119) (0,213) (0,128) (0,125) Log main-d’œuvre non familiale par ha 0,198*** 0,160 0,111** -0,023 0,130* 0,107 (0,037) (0,136) (0,048) (0,112) (0,071) (0,077) Autres caractéristiques agricoles/de la parcelle Ménage propriétaire de bétail -0,024 -0,101 -0,241 0,663** 0,256 0,110 (0,113) (0,552) (0,154) (0,330) (0,174) (0,180) Le ménage produit au moins une culture 0,018 0,031 0,196 0,413 -0,197 0,103 commerciale1 Annexe (0,113) (0,718) (0,156) (0,313) (0,168) (0,159) Nombre de cultures pratiquées 0,366*** 0,232 0,323*** 0,125* 0,255*** 0,261*** (0,029) (0,170) (0,043) (0,076) (0,043) (0,039) Ménage propriétaire de la parcelle 1,978*** 0,667 -0,023 -1,594** 0,309 0,252 (0,155) (1,028) (0,221) (0,729) (0,265) (0,295) Assistance après le séisme : -0,071 1,948 0,195 -1,118 0,672 -0,768* engrais, outils, semences, coupes (0,363) (3,204) (0,495) (0,800) (0,702) (0,429) Caractéristiques des ménages Chef du ménage Ménage dirigé par un homme 0,096 0,588 -0,065 0,119 -0,185 -0,207 (0,108) (0,557) (0,152) (0,360) (0,167) (0,163) Âge 0,025 0,135 0,009 0,004 0,035 0,026 (0,021) (0,107) (0,027) (0,077) (0,035) (0,032) 74 Âge, au carré -0,000 -0,001 -0,000 -0,000 -0,000 -0,000 (0,000) (0,001) (0,000) (0,001) (0,000) (0,000) Années d’instruction 0,020 0,115 0,015 -0,023 0,071** 0,042* (0,018) (0,110) (0,026) (0,050) (0,030) (0,022) Composition du ménage Nombre d’hommes en âge de travailler 0,021 -0,159 0,169** 0,127 -0,000 0,091 (0,049) (0,265) (0,075) (0,124) (0,074) (0,061) Nombre de femmes en âge de travailler 0,004 0,067 0,036 0,061 0,020 -0,072 (0,054) (0,330) (0,079) (0,202) (0,078) (0,067) Nombre de personnes à charge -0,031 -0,168 0,071* -0,017 -0,091** -0,030 (0,028) (0,172) (0,042) (0,075) (0,041) (0,038) Transferts de fonds Réception de transferts de fonds de l’étranger 0,253* 2,954*** 0,113 -0,091 -0,137 0,098 (0,132) (0,985) (0,194) (0,346) (0,190) (0,176) Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Réception de transferts de fonds d’Haïti 0,121 1,038* -0,112 0,251 -0,232 0,176 (0,111) (0,599) (0,152) (0,305) (0,170) (0,172) Autres activités économiques Entreprise familiale non agricole -0,047 0,709 -0,040 -0,085 0,062 0,155 (0,112) (0,697) (0,166) (0,311) (0,162) (0,151) Autre revenu non agricole -0,314* -0,447 -0,353 -0,279 -0,386 0,183 (0,184) (0,859) (0,286) (0,506) (0,297) (0,229) Indice de richesse basé sur les actifs 0,009 -0,021 0,015 0,047 0,013 0,005 (0,008) (0,043) (0,014) (0,032) (0,013) (0,010) Constante 3,474*** -4,218* 6,377*** 8,931*** 5,924*** 7,311*** (0,561) (2,645) (0,772) (2,060) (1,407) (1,048) Observations 1,499,000 117,000 575,000 112,000 418,000 277,000 R carré 0,457 0,887 0,270 0,342 0,234 0,440 Tableau A14a : statistiques sommaires et méthode des différences moyennes selon la situation en matière de pauvreté   Non Tous Pauvres Différence   pauvres Production Valeur de la récolte totale (HTG) 9 504,1 8 046,1 13 064,7 -5,018,7** Valeur de la récolte totale par ha (HTG) 71 428,7 80 718,0 48 742,5 31,975,4 Log Valeur de la récolte par ha 5,8 6,2 5,0 1,2*** Taille des terres récoltées Hectares récoltés 0,9 0,9 0,9 -0,0 Hectares récoltés, au carré 3,1 2,2 5,5 -3,3 75 Log hectares récoltés -0,2 -0,3 -0,1 -0,2*** Log hectares récoltés, au carré 1,3 1,4 1,0 0,5** Moyens de production matériels Incidence de l’utilisation d’engrais (%) 15,2 14,0 18,1 -4,1* Coût des engrais à l’hectare (HTG) 684,2 517,0 1092,4 -575,4 Log du coût des engrais à l’hectare 1,0 0,9 1,3 -0,4** Incidence de l’utilisation de pesticides (%) 14,6 15,3 12,8 2,5 Coût des pesticides à l’hectare (HTG) 84,4 90,2 70,3 20,0 Log du coût des pesticides à l’hectare 0,7 0,7 0,6 0,1 Incidence de l’utilisation de semences (%) 36,6 38,2 32,9 5,2* Coût des semences à l’hectare (HTG) 1801,1 2031,2 1239,1 792,1 Log du coût des semences à l’hectare 2,4 2,5 2,2 0,3 Coût total des moyens de production (HTG) 3080,6 2540,8 4399,0 -1,858,2** Main-d’œuvre familiale et non familiale Nombre de travailleurs hors ménage utilisés 3,8 3,6 4,2 -0,6 Nombre de travailleurs hors ménage utilisés 8,6 à l’hectare 13,4 15,9 7,3 Log du nombre de travailleurs hors ménage 0,1 utilisés à l’hectare 0,8 0,8 0,7 Nombre de travailleurs du ménage utilisés 1,7 1,9 1,2 0,7*** Nombre de travailleurs du ménage utilisés à 0,4*** l’hectare 15,3 20,0 3,8 Log du nombre de travailleurs du ménage 16,3*** utilisés à l’hectare 0,7 0,8 0,4 Autres caractéristiques agricoles Ménages propriétaires de bétail (%) 49,1 52,0 41,8 10,2*** Ménages pratiquant une culture commerciale 3,4 (%) 32,6 33,6 30,2 Nombre de cultures pratiquées 3,1 3,3 2,6 0,7*** Ménages propriétaires de la parcelle 58,8 63,3 48,0 15,3*** Annexe Ménages ayant reçu une aide sous forme de 0,0 moyens de production (%) 1,0 1,0 1,0 Caractéristiques socioéconomiques et démographiques Ménages dirigés par un homme (%) 61,5 61,8 60,6 1,2 Âge du chef du ménage 49,4 49,7 48,8 0,9 Âge du chef du ménage, au carré 2682,4 2708,4 2618,7 89,7 Instruction du chef du ménage (en années) 2,8 2,1 4,5 -2,4*** Nombre d’hommes en âge de travailler 1,4 1,5 1,1 0,3*** Nombre de femmes en âge de travailler 1,3 1,4 1,1 0,3*** Nombre de personnes à charge 2,2 2,6 1,2 1,4*** Réception de transferts de fonds de l’étranger -19,5*** (%) 21,4 15,7 35,2 Réception de transferts de fonds d’Haïti (%) 27,4 27,7 26,6 1,1 Réception d’une pension par un membre du -0,0 ménage (%) 0,3 0,3 0,3 76 Réception par un membre du ménage d’un -3,3** revenu issu d’une transaction immobilière (%) 2,9 1,9 5,3 Réception d’un autre revenu par un membre -2,7* du ménage (%) 5,9 5,1 7,8     85,3   Autres caractéristiques des ménages Non Non Non Ménages non pauvres (%) 29,1 disponible disponible disponible Ménage vivant dans la sécurité alimentaire -29,6*** (mesure FAO) (%) 64,3 55,7 85,3 Revenu non agricole Au moins un membre du ménage travaille dans une entreprise non agricole (NFE) ou -14,9*** touche un revenu non agricole (NFW) 41,2 36,9 51,8 Au moins un membre du ménage travaille -12,1*** dans une entreprise non agricole 31,5 28,0 40,1 Au moins un membre du ménage perçoit un -2,1 salaire non agricole 13,8 13,2 15,3 Observations (sans pondération) 2261,0 1653,0 608,0   Développement rural en Haïti : Défis et opportunités Tableau A14b : statistiques sommaires et méthode des différences moyennes par situation en matière de pauvreté, ménages agricoles uniquement Tous les Non ménages Pauvres Différence pauvres agricoles Production Valeur de la récolte totale (HTG) 14 478,0 11 450,1 24 038,9 -12 588,8*** Valeur de la récolte totale par ha (HTG) 108 810,7 114 867,4 89 685,5 25 181,9 Log Valeur de la récolte par ha 8,9 8,8 9,2 -0,4** Taille des terres récoltées Hectares récoltés 1,3 1,2 1,6 -0,4** Hectares récoltés, au carré 4,8 3,1 10,0 -7,0 Log hectares récoltés -0,3 -0,4 -0,2 -0,2* Log hectares récoltés, au carré 1,9 2,0 1,7 0,3 Moyens de production matériels Incidence de l’utilisation d’engrais (%) 23,2 20,0 33,3 -13,3*** Coût des engrais à l’hectare (HTG) 1 042,3 735,8 2 010,1 -1 274,3* Log du coût des engrais à l’hectare 1,5 1,2 2,4 -1,2*** Incidence de l’utilisation de pesticides (%) 22,2 21,8 23,5 -1,7 Coût des pesticides à l’hectare (HTG) 128,6 128,4 129,3 -0,9 Log pesticides à l’ha 1,1 1,0 1,2 -0,1 Incidence de l’utilisation de semences (%) 55,8 54,3 60,6 -6,3* 77 Coût des semences à l’hectare (HTG) 2 743,7 2 890,6 2 280,0 610,6 Log du coût des semences à l’hectare 3,7 3,6 4,1 -0,5* Coût total des moyens de production (HTG) 4 692,8 3 615,7 8 094,1 -4 478,4*** Main-d’œuvre familiale et non familiale Nombre de travailleurs hors ménage utilisés 5,7 5,1 7,7 -2,6** Nombre de travailleurs hors ménage utilisés 20,4 22,6 13,5 9,2 à l’hectare Log du nombre de travailleurs hors ménage 1,2 1,2 1,4 -0,2 utilisés à l’hectare Nombre de travailleurs du ménage utilisés 2,6 2,7 2,2 0,5*** Nombre de travailleurs du ménage utilisés à 23,3 28,5 6,9 21,6*** l’hectare Log du nombre de travailleurs du ménage 1,0 1,1 0,8 0,4*** utilisés à l’hectare Autres caractéristiques agricoles Ménages propriétaires de bétail (%) 74,7 74,0 77,0 -2,9 Ménages pratiquant une culture commerciale 49,7 47,8 55,6 -7,8* (%) Nombre de cultures pratiquées 4,7 4,6 4,7 -0,1 Ménages propriétaires de la parcelle 89,6 90,1 88,3 1,8 Ménages ayant reçu une aide sous forme de 1,4 1,3 1,8 -0,5 moyens de production (%) 38,2 36,7 42,8 -6,1*** Caractéristiques socioéconomiques et démographiques Ménages dirigés par un homme (%) 69,6 68,2 74,0 -6,1 Âge du chef du ménage 51,2 50,9 52,3 -1,4 Âge du chef du ménage, au carré 2 826,6 2 789,5 2 943,9 -154,4 Instruction du chef du ménage (en années) 2,0 1,6 3,3 -1,7*** Annexe Nombre d’hommes en âge de travailler 1,5 1,6 1,3 0,3*** Nombre de femmes en âge de travailler 1,4 1,5 1,0 0,4*** Nombre de personnes à charge 2,3 2,7 1,3 1,3*** Réception de transferts de fonds de l’étranger 18,1 14,6 29,2 -14,6*** (%) Réception de transferts de fonds d’Haïti (%) 24,7 23,4 28,9 -5,6* Réception d’une pension par un membre du 0,3 0,3 0,5 -0,2 ménage (%) Réception par un membre du ménage d’un 3,6 2,1 8,2 -6,1*** revenu issu d’une transaction immobilière (%) Réception d’un autre revenu par un membre 5,9 4,9 9,0 -4,2* du ménage (%) Autres caractéristiques des ménages Non Non Non Ménages non pauvres (%) 24,1 disponible disponible disponible Ménage vivant dans la sécurité alimentaire 64,6 57,3 87,8 -30,5*** (mesure FAO) (%) 78 Revenu non agricole Au moins un membre du ménage travaille dans une entreprise non agricole (NFE) ou -8,4** touche un revenu non agricole (NFW) 28,3 26,2 34,7 Au moins un membre du ménage travaille 23,6 21,3 31,0 -9,7*** dans une entreprise non agricole Au moins un membre du ménage perçoit un 1,0 salaire non agricole 6,8 7,0 6,0   Observations (sans pondération) 1 499 1 180 319   Signification : *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1 Développement rural en Haïti : Défis et opportunités 79 80 The World Bank 1818 H Street, NW, Washington, DC 20433, USA. www.worldbank.org