" ,c:q i~lD o-~(':d ,q ~ 5 Rapport sur Ie developpement dans Ie monde 1995 - E MONDE DU TRAVAIL dans une ECONOMIE SANS FRONTIERES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE I ' I Rapport sur Ie developpement dans Ie monde 1995 E MONDE DU TRAVAIL dans une ECONOMIE SANS FRONTIERES BANQUE MONDIALE WASHINGTON Public dans sa version originale en anglais sous Ie titre World Development Report 1995 par Oxford University Press pour la Banque mondiale © 1995 Banque internarionale pour la reconstruction et Ie deveioppement/Banque mondiale 1818 H Street, N.W., Washington, D.C. 20433 Etats-Unis d'Amerique Tous droits reserves. Aucune partie de Ja presenre publication ne pent etre reproduite, mise en memoire ou transmise sous aucune forme ni par aucun moyen, eiecrronique ou mecanique, par photocopie, enre- gistrement, ou de toute autre fa<;on, sans I' autorisation prealable de Ia Banque mondiale. Fait aux Etats-Unis d'Amerique Premier rirage : juillet 1995 Lillusrration de la couverture represente un tableau de Jacob Lawrence inritule Eight Builders (1982), reproduit avec I' aimable permission de l'artisre et de la galerie Francine Seders. roriginal fait partie de la Seattle City Light Portable Works Collection qu' administre la Seattle Arts Commission. La photographie est de Steve Young. Le present Rapport est I'oeuvre des services de la Banque mondiale, et les opinions presentees dans cetce publication ne rdletent pas necessairemenr Ies vues du Conseil des Administrateurs ni des pays qu'i1s represenrent. La Banque mondiale ne garantit pas I' exactitude des donnees figurant dans la presente publication et n'accepte aucune responsabilitl~ quanr aux consequences de leur utilisation. Les tromieres, les couleurs, les denominations et toute autre information figuram sur les cartes du present Rapport n'impliquem de la part du Groupe de la Banque mondiale aucun jugement quam au statut juridique d'un territoire quelconque et ne signifiem nullemem que Ie Groupe reconnalt ou accepte ces fronrieres. ISBN 0-8213-2892-1 ISSN 0163-5085 Imprime sur du papier recycle contorme aux normes des Etats-Unis (American Standard for Permanence of Paper for Primed Library Material, Z39.48-1984) s ment aux travailleurs des pays pauvres comme des pays L E TRAVAIL UN TRAVAIL SANS DANGER, PRO- ducrif et respectueux de l'environnement est, riches. Mais les gouvernements om un role important it partout, la de du progres economique et sociaL jouer en venant en aide aux travailleurs durement touches Dans les conseils qu' elle prodigue aux gouverne- par !'evolution des courants d' echanges et des flux de capi- ments et dans les politiques qu'elle s'emploie it promouvoir, taux. IIs pourront etre conduits de ce fait non seulemem it la Banque mondiale a de rout temps reconnu la valeur mettre en place des filets de protection sociale, mais aussi it essentielle dll travail. Plus qu'un phenomene economiqlle, aider les travailleurs a se doter des moyens d'affronter Ie Ie travail est au coeur du developpement de l'etre humain. changement. C'est dire qu'i! merite amplement d'avoir ete choisi comme Le troisieme point est que beaucoup de pays om, par theme de ce dix-huitieme numero de la serie annuelle des une politique du travail malencontreuse. favorise ceux qui Rapports sur Ie del'eloppement dans Ie monde, lequel porte avaient deja de bons emplois aux depens des travailleurs des essentiellement sur ce que gagnent les rravailleurs, les secteurs rural et informel ainsi que des chomeurs. Les gou- risques allxquels ils sont exposes et les conditions dans vernements ont pour role speeifique de mettre en place Ie lesquelles ils travaillent Le travail a fatalement des inciden- cadre juridique et reglementaire dans lequel viendront ces presque aussi importantes pour ceux qui ne travaillent s'inscrire les relations entre les partenaires sociaux et de pas -Ies en,ints, les personnes et les inva!ides que veiller it ce que ce cadre encourage ceux-ci it contribuer de pour ceux qui travaillent. maniere positive au developpement. C' est egalement aeux Le Rapport vit'nt cl'autant plus it son heure que deux de definir les normes minimales a respecter et d' empecher tendances mondiales distinctes font de plus en plus sentir l' exploitation abusive du travail d' autrui et la discrimina- leur impact: la reduction de l'intervention des Etats dans Ie tion. Une bonne politique du travail evite d'aller it contre- fonctionnement des marches et I'integration croissante du courant des lois du marche et d'emourer de protections commerce, des flux de capitaux ainsi que des echanges speciales et de privileges certaines categories de travailleurs d'informations et de technologies. Dans un climat de trans- aux depens des plus pauvres. formations d'une telle ampleur, les grandes decisions qui se Enfin, la reforme economique finit par avoir des elfets prennent au sujet des salaires et des conditions de travail benefiques pour les travailleurs a mesure que Ie centralisme obeissent aux pressions de la concurrence mondiale. La economique fait place a I'economie de marche et Ie protec- mondialisation des marches a ceei de cruel que ceux qui se tionnisme a I'ouverture. Le changement, toutefois. risque trompent dt politique Ie paient cher par des mouve- de ne pas aller sans provoquer des dechirements, du fait de ments de chmge, par des penes de parts de marche et, it la regression temporaire que connaissent souvenr I'emploi terme, par des fluctuations dans Ie niveau des salaires et de et les salaires et de r obligation OU som les travailleurs de J'emploi. changer d'emploi. Les gouvernements devront, durant ces Certains se ft'jouissent de cene evolution du marche epoques de transition, apporrer aux travailleurs et it leur mondial ou industrie et energie trouveront promptement famille toute l'aide dont ceux-ci pourraient avoir besoin. leur recompense; d'autres y voient des ferments d'insecurite Un des objectifs du Rapport est de susciter un debat et, dans certaines parties du monde indusrriel et du monde large et eclaire sur ces questions souvent controversees. en deveioppemem, les partisans du prorecrionnisme sont Mais, plus encore, il voudrait arriver a insuffier aux gouver- loin d' avoir desarme. nants une volonte de reforme qui les conduise it prendre des Le Rapport de cette annee developpe essentiellement orientations permettant de creer davantage d'emplois du quatre point, : type souhaite. Le travail est, apres tout, Ie seul fondement Tout d' abord, s'inspirant de precedents travaux et sur lequelles economies et les populations puissent appuyer notamment tiu Rapport sur Ie diveloppement dans Ie monde un succes appele it durer. 1990 -, il met l' acce:1t sur Ie fait que les travailleurs de tous k:s pays, et en particulier des pays pauvres, ne peuvent que beneflci.~r d'une politique de croissance economique appliquee a realiser des gains de productivite par de judi- cieux investi~sements d'infrastructure ainsi que de sante et James D. Wolfensohn d' education. President Ensuite, l'integration croissante des economies, ou Ie Banque mondiale phenomene migratoire a sa place, peut profiter simultane- 1er juin 1995 iii iv .. s tt s Definitions et notes sur Ies donnees 11l Sommaire 1 1 Introducrion : Un monde au travail 11 Premiere partie QueUes strategies de developpement sont bonnes pour Ies travailleurs? 19 2 Croissance economique et remuneration du travail 20 3 Les menages, la croissance et l'emploi 28 4 La demande de main-d'oeuvre: physionomie et choix d' orientation 36 5 La h)rmation au service du developpement 42 6 marches, la main-d'oeuvre et les inegalites 48 Deuxieme partie rintegration internationale des economies: un bien ou un mal pour Ie monde du travail? 57 7 La mondialisation du marche du travail 58 8 Une division internationale du travail en pleine mutation 63 9 La mobilite des capitaux : un bien ou un mal? 70 10 Les migrations internationales 75 Troisieme pttrtic QueUes formes doit prendre l'intervention de l'Etat sur Ie marche du travail? 81 11 Politiques publiques et normes de travail 82 12 r6le des syndicats 93 13 Faire face a l'insecurite du revenu 101 14 comme employeur 107 Qy.atriemc partie En quoi les gouvernements peuvent-ils, par leurs choix, aider les travaiUeurs en periode de profondes mutations? 113 15 Les differents types de reforme 114 16 Des gagnants et des perdants 120 17 Restructuration de l'emploi 126 Cinquieme partie Que1 XXIe siede pour les travailleurs? 135 18 Les choix des gouvernants et l'avenir des travailleurs 136 Notice bibliographique 145 Anne:xe : Statistiques intemationales du travail 163 v Indicateurs du developpement dans Ie monde 173 Encadres Un monde au travail 2 1.1 Comment peut -on comparer les salaires reels entre pays? 15 3.1 Qu'est-ce que Ie chomage? 34 4.1 Explication de la faiblesse de la demande de main-d'oeuvre agricole : Ie cas de la Colombie 40 5.1 De combien Ie d'instruction ameliore-t-ille salaire? 46 6.1 Linferiorite des salaires payes aux femmes est-il signe de discrimination? 53 7.1 Les pays pauvres rattrapent-i1s les riches? 62 8.1 Comment les travailleurs non qualifies des pays industriels subissent-ils Ie contrecoup des echanges commerciaux avec les pays en developpement? 65 8.2 Heckscher-Ohlin, les qualificatio1lS professionnelles et l'avantage comparatif 68 14.1 Comment Ie probleme de la relation principal-agent s'applique-t-il 11 l'emploi dans Ie secteur public? 109 16.1 Savo1lS-nous queUe perte de bien-etre subissent les menages dans les periodes de grandes mutations? 123 17.1 QueUe est l' efficaci te des programmes publics de reconversion? 131 Figures 1 Salaires reels dans les industries manufacturieres 4 2 11tux de croissance du PIB et du capital par travailleur 5 3 Croissance des salaires reels dans les industries manufacturieres et orientation vers I' exportation 6 4 Revenu salarial reel par personne dans quatre pays engages sur la voie de profondes reformes 8 1.1 La population du monde en age de travailler par secteur et par categorie de revenu national 13 1.2 Le revenu dans quelques secteurs d' activite de sept villes 14 1.3 Croissance du PIB par travailleur et par region 16 2.1 Evolution des salaires reels au Ghana, en Malaisie et en Pologne 21 2.2 Croissance du PIB par habitant et croissance du salaire reel dans l' agriculture et dans les industries manufacrurieres 24 2.3 PIB par travailleur et part de la main-d'oeuvre dans l' emploi salarie non agricole 25 2.4 Accumulation de capital physique et humain et croissance du PIB par travailleur 26 2.5 Taux de croissance du PIB et de la population en age de travailler par region 27 3.1 Taux d'activite par sexe et par age 29 3.2 Population en age de travailler et emploi, par sexe et par age en Malaisie 30 3.3 PNB par habitant et chomage 35 4.1 Distribution sectorielle de l'emploi par niveau de revenu des pays 37 4.2 Valeur ajoutee par travailleur et repartition sectorielle de I'emploi en Malaisie et en Republique de Coree 38 4.3 PIB par travailleur et taille du secteur informel urbain 41 5.1 Niveau d'instruction et croissance du PNB par habitant en Asie du Sud-Est 45 6.1 Differentiels de salaires entre diplomes du superieur et du primaire 51 7.1 Couts des communications et des transports internationaux 60 7.2 Commerce, flux de capitaux et migration dans les pays industriels, en developpement et en transition 61 8.1 Taux de croissance des exportations et des salaires reels dans l'industrie manufacturiere 64 11.1 Le salaire minimum et Ie PNB par habitant 88 11.2 Observation des normes nationales de travail par les microentreprises 89 12.1 Proportion de syndiques dans Ia population active de quelques pays 95 12.2 Les salaires reels des mineurs en lnde 97 VI 14.1 l:emploi dans Ie secteur de I'Etat et l'administration publique 108 14.2 Differences de gains entre secteur public et secteur prive en Egypte et au Ghana 110 15.1 Augmentation du volume des echanges et de l'emploi dans Ie secteur prive de quelques economies engagees sur la voie des reformes 117 15.2 Distribution de I'emploi par secteur en Chine et en Russie 118 16.1 Inegalite de revenu et croissance economique en Amerique latine et dans les ex-economies planifiees 121 17.1 Le salaire minimum en fraction du salaire moyen dans quelques economies engagees sur la voie des reformes 129 18.1 Pourcentages etfectifs et projetes des salaires et de I' emploi par region et par niveau de qualification 139 Tableaux 1.1 Population active du monde par categorie de revenu national et par region 11 2.1 Population en ilge de travailler par type d' emploi au Ghana, en Malaisie et en Pologne 22 2.2 Remuneration pour certains metiers en Malaisie 23 4.1 Evolution des salaires et de I' emploi dans Ie secteur manufacturier de quelques economies fortement protegees et orientees vers l'exportation 39 6.1 Moyenne des annees de scolarite par quintile de revenu par habitant dans quelques pays en developpemem 50 8.1 Estimations des variations de salaires et de prix resultant de I'accord issu de I'Uruguay Round d'ici 2005 67 9.1 Ende~tement, comportement des bourses des valeurs et salaires dans les cinq plus grands pays debiteurs d'Amerique latine 73 10.1 Le mlllde ct la repartition par region de la population nee a l'etranger 76 11.1 Types d'imervention des gouvernements sur les marches du travail 83 11.2 l:emploi salarie en pourcenrage de I'emploi total, par secteur et par categorie de revenu national 84 11.3 Proportion d'hommes et de femmes dans I'emploi non salarie 87 11.4 Rapport entre les salaires pratiques dans quelques branches d'activin:s urbaines et les salaires ruraux 89 11.5 Application de" normes d'hygiene et de securite dans les entreprises syndicalisees et non syndicalisees aLLX Erats-llnis, selon la taille de I'entreprise 91 12.1 Effet de la .,yndicalisation sur les initiatives des emreprises malaisiennes pour ameliorer la productivite 94 12.2 Primes de salaire resultant de I'action des syndicats dans quelques pays 95 12.3 Types d'organisation syndicale en Republique de Coree 98 13.1 Frequence et momant des transferts de menage amenage dans quelques pays 103 15.1 Caracteristiques des quatre principaux types de reforme 115 15.2 Salaires reels et chomage dans quatre pays d'Amerique latine et d'Afrique subsaharienne engages sur la voie des reformes 116 15.3 Salaires reels et ch6mage dans cinq ex-economies planifiees 116 16.1 Impact des reformes sur les travailleurs dans les quatre principaux types de reforme 124 17.1 Des mesures de nature a faciliter la restructuration de l'emploi 128 18.1 Hypotheses qui servent de base aux projections 137 18.2 Projections de la croissance du PIB par habitant et exportations par region 138 18.3 Projections de salaires de travailleurs qualifies et non qualifies par region 138 Tableaux de l'annexe A-I Oifre de travail 164 A-2 Distribution de la main-d'oeuvre 167 A-3 Accroissemem de la production par habitant et croissance salariale 169 A-4 Ratification des conventions de base de I'orr 170 vii s t s s I s Liste de tennes utilises dans ce Rapport de personnes doit l'acquisition en partie a I'amelioration La population active et ses composantes. La population de son erat de sante, de son niveau d'instruction et de sa active d'un pays comprend toutes les personnes qui, en formation. age de travailler (les 15 a 64 ans), som employees ou cherchent un emploi. Cela comprend les chOmeurs (ceux Libert! syndicale. Le droit, pour les travailleurs, de creer qui cherchent du travail mais n'en trouvent pas), mais des syndicats ou de s'affilier a des syndicats Oil autres non les travailleurs decourages (ceux qui ont renonce a organisations qui ont pour but de renforcer leur ?ouvoir chercher du travail), ni d'autres personnes qui ni ne tra- de negociation collective. vaillent ni ne cherchent a travailler (les membres de la famille qui s'occupem des enfants, ceux qui font des Negociations collectives. Negociations entre un syndicat etudes, les retraites, les invalides, etc.). Le terme sous- (ou autres representants des employes) et Ie patronat emploi, dom il existe plusieurs definitions, designe pour fixer les niveaux de salaire et autres conditions dans Ie present Rapport la situation d'une personne d'emploi. qui, pendant une periode donnee, ne fait pas autant d'heures de travail qu' e!le Ie souhaiterait. Le taux dacti- Politique antidiscriminatoire. Politique qui consiste a viti! est Ie pourcentage de population active compris engager de preference des personnes dont on pense dans la population en age de travailler. On entend par qu' elles ont souffert, dans Ie passe, de discrimination main-d'oeuvre toutes les personnes effectivement dans Ie domaine de l'emploi. employees, aussi bien dans Ie secteur informel que dans Ie secteur formel, c'est-a-dire la population active moins Politique ties revenus. Le fait, pour un gouvernement, de les chomeurs. Le secteur flrmel comprend les entreprises, freiner Ies augmentations de salaires, generalernem en publiques ou privees, qui engagent des travailleurs sous vue de contenir I'inflation ou de maintenir Ie niveau de comrat et qui sont soumises au droit et ala reglementa- I'emploi. tion du travail. Pour les besoins de l'analyse empirique, Ie secteur forme! comprend routes les entreprises non agricoles qui engagem des travailleurs comme employes Politique du march! du travail volontariste. Politique qui vise a aider les chomeurs a rerrouver un travail Oil aame- salaries. Iiorer les perspectives d'avenir de ceux qui travaillent Ajustement de parite de pouvoir d'achat (PPA). C'est deja; cela comprend I'aide a la recherche d'un travail, la l'ajustement, pour les besoins de la recherche, des don- formation et les initiatives de creation d' emplois; au nees relatives aux revenus monetaires des travailleurs contraire, une politique passive vise a soutenir 1(: niveau pour exprimer Ie pouvoir reel d'une unite de monnaie de vie de ceux qui ne travaillem pas au moyen d' aides locale pour I' achat de biens et de services dans Ie pays monetaires ou autres. d' emission, pouvoir d' achat qui peut ctre superieur ou inferieur ace qu'une unite de la meme monnaie ache- Regimes tie retraite. Ils sont de deux types: les r exportations et Ie niveau de la dette les par la methode des moindres carres. Pour plus exterieure. amples details, voir les notes techniques se rapportant Par suite des changements qui peuvent intervenir dans aux Indicateurs du developpement. Ie PNB par habitant, b composition de chaque groupe de revenu peut changer d' une edition it l' autre. Une fois la clas- sification etablie, routes les donnees retrospectives presen- Le symbole / dans I'indication des periodes, par exemple, tees sont fondees sur les memes groupes de pays. Les grou- dans « 1990/91 », veut dire que la periode ainsi designee pements de pays par revenu que l'on utilise dans Ie Rapport peut etre inferieure it deux ans, mais qu' elle chevauche de cette ann(:e se definissent comme suit. deux annees civiles et correspond it une campagne agri- cole, une periode d'enquete ou une annee budgetaire. a Les economies revenu foible sont celles dont Ie PNB par habitant (~tait egal ou inferieur it 695 dollars en 1993. Le symbole .. dans les tableaux signifie non connu. a Les economies revenu intermediaire sont celles dont Ie Le symbole - dans les tableaux signifie sans objet. (Dans PNB par habitant etait compris entre 695 dollars et les Indicateurs du developpement dans Ie monde, ceci 8.626 dollars en 1()93. Elles se subdivisent entre une est indique par un blanc.) tranche i:1ferieure et une tranche superieure selon que leur PNH par habitant etait inferieur ou superieur it 2.785 dollars en 1993. ° Le nombre au 0,0 dans les tableaux et figures indique une valeur nulle au inferieure it la moitie de l'unite indiquee, a Les economies revenu eleve sont celles dont Ie PNB par sans que l'on puisse preciser davantage. habitant (:tait egal ou superieur it 8.626 dollars en 1993. La date limite pour les donnees relatives aux Indicateurs Toutes economies. Cette categorie regroupe toutes les eco- du developpement dans Ie monde est fixee au 30 avril nomies, y compris celles sur lesquelles on ne dispose que 1995. de donne,~s fragmentaires et celles de moins de 1 million Les donnees retrospectives du present Rapport peuvent d'habitants; celies-c: ne figurent pas separement dans les differer de celles qui figuraient dans les editions preceden- tableaux prin' ipaux; elles sont presentees dans Ie tes, parce que ces donnees sont continuellement mises it Tableau h des notes techniques se rapportant aux Indi- jour it mesure que I'on dispose de donnees de meilleure cateurs du developpement dans Ie monde. qualite, par suite de l'adoption d'une nouvelle annee de reference pour les donnees exprimees en prix constants ou Les critel es de revenu utilises dans les Indicateurs du par suite de changements intervenus dans Ie classement des developpement dans Ie monde peuvent differer de ceux qui pays par niveau de revenu ou de la composition des groupe- sont utilises dans Ie tene du Rapport. ments analytiques. La classification par niveau de revenu ne reflete pas Les termes economiques et demographiques sont definis necessairement Ie degre de developpement. (Dans les Indi- dans les notes techniques relatives aux Indicateurs du deve- cateurs du d(:veloppement dans Ie monde, Ie symbole test loppement dans Ie monde. ix Sigles et abreviations Autriche, Belgique, Canada, Dan~mark, ALENA Accord de libre-echange nord-americain Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grece, ANASE Association des Nations de l'Asie du Sud-Est Irlande, Islande, Italie, lapon, Luxembourg, (Brunei, Indonesie, Malaisie, Philippines, Mexique, Nouvelle-Zelande, Norvege, Pays- Singapour et ThaYlande) Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suede, Suisse et BIT Bureau international du travail Turquie) CAEM Conseil d' assistance economique mutuelle ONG Organisation non gouvernementale (I' organe de cooperation economique de ONUDI Organisation des Nations Unies pour L deve- l'ancien bloc communiste) loppement industriel GATT Accord general sur les tarifs douaniers et Ie PIB Produit interieur brut commerce PNB Produit national brut IDE Investissement direct etranger PPA Parite de pouvoir d'achat (voir ci-dessus « Liste NEI Nouvelles economies industrielles de termes utilises dans ce RappOrt .,) OCDE Organisarion de cooperation et de developpe- UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'enfance ment economiques (Allemagne, Australie, x UONG EST UN PAYSAN VIETNA!vflEN QUI I'RA- correspond a 400 dollars par semaine soit 12 flis ce que D vaUle dur pour nourrir sa fomille. II gagne !equivalent de 10 dollars par semaine pour 38 heures de travail dam les rizieres, mais il ne tra- vaille atemp.I' complet que six mois de l'annee et il gagne tres peu en periode creuse. Sa femme et ses quatre enfonts tm- gagne un salarie moyen de l'industrie du vhement au VIet Nam. Mais il va, dans un mois, perdre son emploi lorsque twine ou il travaille va fermer ses portes. Les allocations de chOmage qu'il percevra amortiront un peu Ie choc, mais il a peu de chances de retrouver un emploi aussi bien remzmere que vaillent avec lui dam II'S champs, mais la fomille ne peut se celui qu'il aura perdu. Les Franrais de tage de Jean-Paul qui permettre d'envoyer a!'ecole que les deux plus jeunes. La fille de perdent leur emploi risquent fort de demeurer sans travail 11 ans reste ala maison pour aider aux soins du menage, tan- pendant plus d'un an; aussi Jean-Paul encourage+il son fils a dis que Ie garfon de 13 ans tient un petit commerce de rue dans travailler dur a l'tcole afin de pouvoir aller a l'universite et la ville voisine. A tous points de vue, la flmille de Duong vit devenir un jour programmeur. Ceux qui, comme Jean-Paul, dans la pattloret!. Ceux qui, com me Duong, cultivent des exercent une activiti industrielle dans les pays it revenu ilevi exploitations fomilittles dans des pays arevenu foible ou inter- reprisentent tout juste 4 % de la population active du monde. mtdiaire repr,!sentent enlJiron 40 % de la population active du ••• mondl'. Ces quatre families deux vietnamiennes et deux fran- • •• ~ises - ont des niveaux de vie et des perspectives d' avenir Hoa est zme jeune Vietnamienne de Ho Chi Minh-Ville tres differents. Les perspectives d'emploi et de salaire aTou- qui, pour la premiere fbis de sa vie, connatt une relative louse et a Ho Chi Minh-Ville sont aux antipodes les unes aisance : die lravaille dans une fobrique de vetements creee des autres, meme lorsque les revenus sont exprimes, comme en association avec [me sodhi franraise qui lui paie /'equi- ici, en termes de pouvoir d'achat. II est clair que, si faible valent de 30 dollars pour une semaine de 48 heures. Elle doit qu'il soit, Ie salaire de Fram;:oise, qui est un salaire de pauvre, en outre cons,'lcrer beaucoup d'heures ases trois enfonts; son permettrait it Hoa de vivre mille fois mieux. Et une grande mari est gardien d'immeuble. La fomille de Hoa se dbnene partie de la population active du monde travaille, comme beaucoup, comme on Ie poit, mais elle vit mille flis mieux que Duong, en dehors du secteur dans des exploitations celie de Duong et jouit d'un niveau de vie relativement ilevi familiales ainsi que dans Ie secteur infurmel, ou ils gagnent pour Ie Vtet Nam. Tout porte it croire que Hoa et ses enfonts en general encore moins (Encadre 1). Mais les vies des tra- continueront ,1 jouir d'ul1 niveau de vie infiniment superieur it vailleurs urbains des differentes parties du monde sont de celui qt/ont connu ses parents. Les employis salaries qui, plus en plus interconnectees. Le consommateur fran<;:ais comme Hoa, travail/ent dans Ie secteur flrmel des pays a achere Ie produit du travail de Hoa; Jean-Paul croit que ce revenu foible ou intermtdiaire representent environ 20 % de la som des gens comme Hoa qui, avec leurs bas salaires, lui population active du montle. prennent son empioi; et des travailleurs immigres comme • •• Fran<;:oise se sentent vises par la colere de gens comme Jean- Franroise est une immigrante d'origine vietnamienne Paul. Pendant ce temps, Duong s' escrime it economiser installee en France. Elle doit travailler de longues heures pour que ses enfunts puissent aller a I' ecole et quitter ensuite comme serveuse pour arriver it joindre les deux bouts, Apres la campagne pour la ville, OU des societes etrangeres propo- impfjts et avec ses pourboires, elle gagne !equivalent de 220 sent des emplois nouveaux et mieux remuneres. dollars par semaine pour 50 heures de tratJaiL Pour la France, Leconomie mondiale est en pleine mutation. Ladop- I'llI' est pauvre. Sur Ie plan juridique, Franroise est une tra- tion, dans beaucoup de pays en developpement et d' ex- vailleuse occasionnelie et n'a donc aucune skurite de l'emploi, economies planifiees, d'un type de developpement par Ie mais elle vit beaucoup mieux en France queile ne l'aurait foit marche, l'ouverture des marches internationaux et la facilite au Vtet Nam. Elle gagne pres de huitflis plus que ce que gagne de plus en plus grande avec laquelle se fait la circulation des Hoa it Hb Chi Minh- Ville. Ceux qui, comme Franroise, tra- marchandises, des capitaux et des idees dans Ie monde sont vaillent dans Ie seaeur des services dans les pays it revenu ileve en train de creer, pour des milliards d'erres humains, une representent mviron 9 % de la population active du monde. conjoncture grosse de risques, certes, mais aussi d' oppor- • •• tunites. En 1978, un tiers environ de la population active Jean-Paul est Ull Frtlnt;ais de 50 ans dont II'S perspectives du monde vivait dans des pays it economie planifiee. Un d'emploi para,;ssent sombres. II a travaillt pendant dix ans dans autre tiers au moins viva it dans des pays faiblement ratta- une fobrique de vetements de Toulouse pour un salaire qui ches aux interactions internationales par suite de barrieres 1 protect rices mises au commerce et aux investissements. Si nombre de pauvres pourrait encore augmenter si, comme les tendances actuelles se maintiennent d'ici l' an 2000, on Ie prevoit, la population active du monde passe de 2,5 moins de 10 % de travailleurs pourraient vivre dans des milliards a3,7 milliards d'ici 30 ans. La grande majorite du pays largement coupes des marches mondiaux. milliard environ d'individus qui vivem avec 1 dollar par Mais des changements rapides ne som jamais faciles. A jour, ou mains, ne disposem pour tout moyen de subsis- mesure que les progres de fa technologie, avec I' elargisse- rance, comme Duong et sa famille, que du produit derisoi- ment du champ des interactions internationales qu'ils rement maigre de leur labeur. Dans beaucoup de pays, les entralnent, et l'affaiblissement des structures sociales de travailleurs n' om pas de representants et travaillem clans des type traditionnel semblent faire peser une menace sur les conditions malsaines, dangereuses ou humiliantes. Enfin, Ie emplois, sur les salaires et sur l' aide aux personnes agees, des monde compte environ 120 millions de chomeurs, er peurs d'insecurite croissante se font jour dans les pays riches encore ccla ne comprend pas les millions de ceux qui om aussi bien que dans les pays pauvres. Et on ne peut pas dire perdu tout espoir de trouver du travail. que la croissance economique et I'integration de plus en Er pourtant, les craimes que suscitent pour l' emploi Ie plus grande des economies aient resolu Ie probleme de la developpement des echanges et des investissemems imerna- pauvrete et du denuement dans Ie monde. En fait, Ie tionaux ainsi que Ie desengagement des Etats sam, pour 2 I' essenriel, sans fondemenr. Dans bon nombre de pays, sur- d'Asie de I'Est. La croissance a fait reculer la pauvrete grace tout dans ceux qui ont embrasse ces ten dances mondiales a la creation d'emplois, a l'accroissement de la productivite en jouant a fond la carte des marches internationaux et en du travail et a la montee des salaires reels (Figure 1). Elle evitant toute intervention excessive de I'Etat, les travailleurs tend aussi a reduire les inegalites, y compris entre hommes vivent beaucoup mieux. Si la population active du monde a et femmes. Les pays a revenu faible au intermediaire double au cours des 30 dernieres annees, la productivite du d'aujourd'hui n'ont pas lieu de craindre que la croissance en travailleur median en a fait autant. vie nne a profiter surtout au capitaL qu'elle cree peu Le Rapport condut qui! est possible de s' attaquer effica- d'emplois et qu'elle ne fasse pas monter les salaires. Les tra- cement - et de reduire, ce faisant, la pauvrete et les inega- vailleurs du Viet Nam sont main tenant parmi les plus lites entre regions - aux problemes que posent a de nom- pauvres du monde. Si leur pays suit la voie tracee par breux travailleurs la faiblesse des revenus, la meruocrite des ceux d' Asie de rEst qui ont reussi, Ie revenu de leur travail conditions de travail et l'insecurite. Mais il faudra pour cela pourrait bien doubler d'ici une dizaine d' annees. que les pays pratiquent une politique bien orientee et que II n'ya rien de mieux pour la croissance et I'amelioration I' envitonnement international y soit favorable, ce qui veut du niveau de vie des travailleurs qu'un developpement par dire que les gouvernements devront : Ie marche qui encourage les entreprises et les travailleurs a investir en capital physique, en techniques nouvelles et en • poursuivre des modes de croissance par Ie marche de formation. Les tentatives des pays qui avaient pense pou- nature a generer une augmentation rap ide de la voir aider les travailleurs par une politique d'investissement demande ae main-d"Jeuvre, un renforcement des quali- qui favorisait l'industrie aux depens de l'agriculture, en pro- fications professionndles de la population active et une tegeant de la concurrence internationale les emplois d'un augmentaton dt' la productivite; petit nombre de travailleurs favorises du secteur industriel, • tirer parti ces noavellcs possibilites qui s' offrent a eux sur en decretant les augmentations de salaires ou en creant des Ie plan intfrnatit,nal :n ouvrant leurs frontieres au com- emplois superflus dans Ie secteur public, ant fini par merce et all capical -- mais en prenant soin de gerer les echouer aussi bien en Amerique latine que dans I' ex- restructurations dom s'accompagnent parfois les chan- Union sovietique au ailleurs. II n' est pas, pour la population gements de decor sur la scene internationale; acrive de tout pays, de plus grand besoin que celui de voir • inscrire leur politiqae du travail dans un cadre qui augmenter la demande de ses services, accompagnee d'un vienne renforcer les marches du travail informel et rural, gros effurt d'investissement en education, en formation, en qui facilite les negoc iations collectives dans Ie secteur routes et en machines. Cette politique n'a jamais mieux formel, qui assure la protection de ceux qui sont vulne- reussi que la ou, comme en Asie de l'Est, Ies gouvernements rabies et qui evite tout pani pris en faveur des rra- ont exploite les possibilites offenes par les marches interna- vailleurs relativement aises; tionaux en particulier pour ecouler une production en • s'il s'agit de pays en transition vers une forme de deve- expansion - et fortement soutenu l'exploitation agricole loppement plus conforme aux lois du marche et plus de type familial. Dans ces economies, Ie secteut public a integree a I' economie mondiaie, s' efforcer de faire en comribue au bon fonctionnement des marches en creant sorte que la transition soit aussi rapide que possible, un environnement macroeconomique stable pour I'epargne sans que Ie monde du travail en souffre a l'exces ou en et l'investissement, et en soutenant I' expansion de I'infra- permanence. structure economique et des services sociaux. l:investissement dans la formation, dans la sante et dans Les strategies de developpement et les travailleurs l' etat nurritionnel des travailleurs est determinant pour Ie Dans It' ;'ecteur manufocturier d'un groupe deconomies d'Asie bien-etre de ceux-ci ainsi que pour Ie succes economique. de tEst it vocation exportatrice, ies salaires ont augment! de Mais l'investissement educatif n'a pas empeche les mauvais 170 % en va/fur r~elle entre 1970 et 1990, et temploi de resultats pour certains pays. l:investissement que ce SOIt 400 %. En Inde, les sal4/res agricoles ont augmente de 70 %. en capital physique ou en capital humain ne garantit pas Mais, dans Ie merne temps, les sal4ires industriels naugmen- la croissance (Figure 2). Les economies en transition taient que de 12 % ,14m un groupe de pays d'Am!rique I4tine d'Europe et d'Asie centrale representent un cas extreme et ils chutaient mernl da/H un grand nombre de pays d'Afrique d'investissement cleve qui a d'abord conduit it la stagnation subsaharienne. ... et, en fin de compte, a I' effondrement des revenus du travail. Une croissance par Ie marche forte consommatrice de La croissance economique est bonne pour les tra- main-d' oeuvre a generalement allssi pour effet de reduire vailleuts. C'est la line constatation de longue date pour les a l'interieur des pays et entre regions - , ceux des pays qui sont main tenant les pays riches du monde mais il faut pour cela que les gouvernements investissent et qui se verifJe de maniere spectaculaire, depuis quelques beaucoup dans la formation ainsi que dans la mise en place decennies, pour les nouvelles Cconomies industrielles (NEI) des actifs qui permettront aux gens de mettre a profit Ie 3 savoir-faire qu'ils auront acquis. II est vrai que les pays 11 loppe. Le developpemem profire 11 certaines de ces catego- economie planifiee sont parvenus 11 des degres eleves d'ega- ries de population (iJ est notable, en particulier, que les dif- lite et qu'on y discerne main tenant un commencement ferentiels de salaires entre hommes et femmes diminuem d'inegalite. Mais la strategie des pays d'Asie de l'Est qui generalemenr), rna is il y a des laisses-pour-compte. Aider etait de promouvoir I' exploitation agricole de type familial, ceux-ci est un des problemes les plus ardus que les pouvoirs d'eviter Ie dualisme des marches du travail et d'encourager publics, aussi bien des pays pauvres que des pays riches, par l'exportation une croissance vigoureuse de I'emploi aient it resoudre. D'un point de vue strictement economi- dans Ie secteur formel a permis de n:aliser une croissance que, c'est peut-etre prendre un risque mal calcule, parce que rap ide avec recul de la pauvrete et reduction des inegalites. beaucoup som vieux, socialement mal adaptes au travail ou En revanche, la plupart des pays d'Amerique latine ont prisonniers de regions economiquemem sous-devdoppees, longtemps connu - et la plupart connaissent encore - de mais leur ttat de grande pauvrete et un souci de cohesion gran des inegalites de repartition des revenus, avec forte sociale commandent aux pouvoirs publics de ne pas les concentration des terres entre les mains d'un petit nombre oublier. Plus longremps les gens demeurent dans un etat et des modes de croissance dehvorables a la main-d'oeuvre. d'arrieration economique, plus il devient ensuite difficile Les inegalites entre hommes et femmes, entre groupes de rompre des cycles de transferts intergenerationnels de ethniques et emre regions geographiques sont particuliere- pauvrete. mem tenaces. Alors qu'eHes travaillent souvem plus, les femmes som moins bien payees que les hommes - parce l'emploi et la mondialisation des economies que Ie travail du menage les requiert davantage, qu' elles ont La part des produits manufoctures dans les exportations des moins d'insrruction ou que Ies emplois relativemem bien pays en developpement est passee de 20 a 60 % entre 1960 et remuneres ne leur som pas aussi aisemem accessibles. En 1990. Les pays a revenu ,foible ou intermidiaire reprisentent Inde, les imouchables n' om acres qu'a des emplois hible- ment remunen:s. Des regions pauvres, comme I'Etat de ... deja pres de 80 % de fa main-d'oeulJre industrielle du monde. Chiapas, au Mexique, demeurent en general relativemem Les flux internationaux de biens, de services, de capitaux pauvres meme lorsque ['ensemble de l'economie se deve- et de personnes ouvrent des perspectives nouvelles it la 4 pluparr des travailleurs. La OU it y a eu essor des exporta- tions, les salaires ont, eux aussi, augmente rapidement augmentation qui a etc en moyenne de 3 % par an (Figure 3). rinvestissemenr direct etranger, qui lCL'lC',CllI,C maintenant 30 % des flux de capiraux en direction des eco- nomies a revenu faible ou intermediaire, est en train de creer beaucoup d'emplois nouveaux: 60 % de la croissance mondiale du budget des salaires des societes multinationa- les a eu lieu dans ces pays entre 1985 et 1992. Les migra- tions internationales, si dies n'ont pas eu jusqu'a present la meme force, comme facteurs de changement, que les echanges ou l'investissement, se sont quand meme lement traduitt:s par des gains de revenu pour ceux qui par- tent, par des ellvois de fonds plus eIeves a ceux qui restent, et par une production accrue de biens et de services dans les pays d' accueil. Louverrure de l'cconomie aux echanges internationaux a ete tres largement favorable ade nombreux travailleurs, en particulier dans les exploitations agricoles, les usines et les secteurs des services d'A~ie. Mais certains ont maintenant I'impression d'etre plus exposes 11 l'instabilite de la conjonc- rure internationale; ct' au(res - surtout en Afrique subsaha- rienne demeurenr largement deconnectes des possibili- tes offertes par Ie marche international. Et, dans les pays industriels, un,~ minorite peu nombreuse, mais qui sait se faire entendre, a peur que I'introduction de nouvelles tech- niques, la croissance des echanges internationaux et les mouvements de capitaux et de personnes de part et d'autre des frontieres nationales leur soient prejudiciables. II ne fait pa, de doute que les evolutions en cours feront souffrir certains travailleurs s'ils demeurent dans des sec- teurs d'activite en perre de vitesse et s'ils manquent de res- sort pour en changer. Mais les echanges internationaux, I'immigration et les flux de capiraux n'entrent que pour une petite part dans Ie probleme que connaissent, en France, les travailleurs qui ont perdu leur emploi ou, aux Ll,U,-'Ulll>. les ouvriers non qualifies qui voient leurs salaires baisser parr er d' autre des frontieres. Mais, loin de condamner les depuis des decennies, alors meme que ceux des diplomes gouvernements 11 !'impuissance, c'est la un phenomene qui d' universitt' ne cessent de monter. Et surtout, ce n' est pas en a pour effet de renforcer I'impact de la politique des pays resrreignam les mouvements de marchandises ou de capi- sur la situation du monde du travail, recompensant large- taux que ]'on resoudra ce probleme : mieux vaut, qud que ment la politique suivie quand dIe est bonne, mais la sanc- soit Ie pays, s' employer a amcliorer la formation de chacun rionrrant durement quand die ne l' est pas. racceleration et et faciliter I' orientation vers de nouveaux emplois, tout en I' elargissement des flux de capitaux ainsi que l' ouverture demeurant en prise sur l'economie mondiale. Les migra- croissante des economies aux echanges rendent I' action des tions imernarionales, par contre, sont toujours plus ou pouvoirs publics encore plus importante pour les tta- moins reglementees. Dans la mesure OU die vise areduire vailleurs. Le succes engendre Ie sucd~s, parce que de bonnes les risques de situation conflictuelle tout en preservant les poliriques macroeconomiques et structurelles permettenr droits fondarnenraux des migrants, cette reglementarion d'attirer ou de conserver les capitaux et de realiser les gains peut en fait aider a rnaimenir un volume rai50nnable de de productivite necessaires pour creer des emplois competi- intfrnationales. tifs de mieux en mieux payes. Mais, quand une politique Quoi qu'il en soit, malgre tout ce que peuvent faire cer- echoue, les investissemenrs de porrefeuille et l'epargne tains gouvernernents pour tenter d' en conrenir les mouve- locale vont se placer ailleurs, et Ie monde du travail en subit ments, Je capini circule maintenant de plus en plus vite de les consequences. 5 pourraient edicter ne seraient pas appliques? La re ponse est non. Lacrion des pouvoirs publics pem venir c:)mpleter celie des collectivites et renforcer Ie bien-etre des trJ.vailleurs du secteur informel en ameliorant Ie cadre dans lequel ils operent. Dans Ie secteur formel, l'intervention des pouvoirs publics est parfois necessaire pour ameliorer Ie fonctionne- ment du promouvoir requite et protegu les tra- vailleurs vulnerables. Les travailleurs du secteur informe! et du secteur rural doivent souvent travailler dans des conditions plus dange- reuses et a des emplois de plus grande insecurite que leurs homologues du secteur forme!' La meilleure fac,:on d'ame- liorer les conditions de travail, ce n'est pas de les reglemen- ter, mais d'engager une action publique directe qui ait des incidences sur Ie cadre de travail et la sante des tfs som ceux qui ont etc remportes dans des pays comme la Republique de Coree, I'Indonesie par l'A~ie de rEst, OU Ie PIB par rravailleur a plus que triple et, tour recemmem, la Chine a entraine une augmemation entre 1965 et 1993. et par l'Asie du Sud, OU la producrivite rap ide du revenu des travailleurs salaries et des travailleurs moyenne du travail a double au cours de la meme periode. independams, accompagnee d'un afflux rap ide de main- Les deux tien, environ de la population des economies it d'oeuvre rurale dans des activites it plus forte producrivite revenu faible au imern:ediaire en age de travailler vivent des secteurs de ['industrie et des services. Toures ces econo- dans des regions Olt la productivite du travail a augmeme mies d'Asie de I'Est om invesri massivemem en capital phy- depuis 1980. Mais en Afrique, en Amerique latine, au sique et humain - mettant particulierement l'accent sur Ie Moyen-Orien': et dans les economies en transition d'Europe developpemem des ressources humaines de l'ensemble de la et d'Asie centrale qui representent en tout 30 % environ population. Une presence active sur les marches internatio- de la populati:m mondiale en age de travailler - , la crois- naux a ete determinante pour l' expansion des emplois it sance de la production a diminue au cours des 13 dernieres plus forte productivite, que ce soit dans Ie secteur des pro- annees et, dans beaucoup de ces pays, celle de la producti- duirs primaires ou celui des produits manufactures. Cette vite du travail est devenue negative. En fait, cette tendance strategie a consiste notamment asourenir fortement l'agri- s' est acceleree durant les annees 90 dans toutes ces regions, culture, et en particulier la petite exploitation familiale, et it 15 vailleurs employes dans Ie secteur protege. Les privileges etaient souvent defendus au moyen d'interventioll:> de type instirutionnel - interdiction de licencier en Amerique iatine ou maintien de postes en surnombre dans I' empioi public en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud - au lieu d'etre justifies par une augmentation de la demande de main-d'oeuvre ou une amelioration de la productivite. Les consequences en ont ete une croissance lente de Ia demande de main-d'oeuvre, SUrtout dans les secteurs d'activite qui vivaient principalement du marche interieur, et un ecart relativement grand entre les travaiIleurs du secteur tormel et ceux, moins favorises, du secteur mral et du secteur infor- mel. Quelques pays, surtout en Asie du Sud, ont pu, par Ie soutien acrif qu'i1s Ont appone aux exploitations hmiliales et par I'adoption de nouvelles technologies, ameliorer considcrablement Ie niveau de vie des travailleurs mraux. Mais, meme dans ces cas-la, les gains realises par Ie monde du travail ont ete substantiellement inferieurs a ce qu'ils auraient ete si l'industrie avait decolle. Les pays aeconomie planifiee, surtout ceux d'Europe et d'Asie centrale, om, pendant des decennies, propose un modele economique aux antipodes du modele du marche des pays industriels a revenu eleve. Se considerant comme les champions du monde du travail, ils assuraiem a leurs travailleurs des salaires periodiquement reieves et une pro- a tection sociale du berceau la tombe et ne voyaiem donc pas la necessite de syndicats libres et independants. Comme les economies d'Asie de l'Est, ils ont mas,ivement investi en outillages et en formation mais, a la difference de L'\sie de rEst, its om affaibli au detruit I' exploitation agri- cole de type familial et pousse, plutot qu'ils n' ont attire, les travailleurs dans l'industrie - suivant en cela une voie dic- tee par une strategie de deveioppement qui etait coupee des rcalites economiques nacionales autant que des marches imernationaux. Leurs investissements massifs ne sont pas parvenus it compenser les graves erreurs commises dans l'affectation des ressources, non plus que l'absence de dyna- eviter de creuser un Fosse entre travailleurs du secteur misme technologique. Stagnation des salaires, penuries, moderne et travailleurs mraux. La forte orientation des eco- archaisme du secteur des services et une des pires pollutions nomies vers l'exportation a fortement reduit les rentes eco- industrielles du monde etaient amant de signes de !'impuis- nomiques et la politique du travail s'est gardee de favoriser sance du central is me economique a ameliorer dumblement des categories privilegiees de travailleurs. Le bilan de I'Asie la vi e des travaill eurs. de l'Est en matiere de relations employeur-employe est Deux de ces trois voies divergentes om atteint I'impasse moins enviable: beaucoup de pays ont restreint l'activite ou elles menaiem fatalement. Beaucoup de travailleurs som des syndicats et certains ont connu des conflits sociaux. dans une situation pire qu'i! ya 20 ou 30 ans. Aujourd'hui, Mais iI ne semble pas que ces restrictions aient ete neces- les economies protectionnistes et centralisees se sont, les saires au sucd~s economique de l'Asie de I'E'it. unes et les autres, engagees sur la voie de transformations En Afrique subsaharienne, en Amerique larine, au profondes vers l' etablissement de relations de plus grande Moyen-Orient et en Asie du Sud, Ia plupart des pays ont confiance dans les marches internationaux et nationaux. poursuivi, ades degn"s divers, des formes de developpement Ces transformations - en partie imposees par la violence autocentre qui protegeaient certaines industries et defavori- des chocs macroeconomiques, en partie impulsees par saient I'agriculture. Ces strategies ont profite a un nombre un changement radical d'orientation om generale- limite de " privilegies " - detenteurs de capitaux et tra- ment, durant la periode de transition vcrs une reprise de la 16 croissance, cause des changements dechirants dans la vie et cherche it determiner Ie type de politique qui parait des travailleurs. s'imposer dans un monde de plus en plus ouvert et souvent de plus en plus soumis it la regIe democratique. Pour quune Portee du present Rapport strategie fondee sur Ie marche reussisse, il faut que chaque Le present Rapport entreprend d' expliquer comment la pays ait une politique du travail pour regler les problemes situation du monde du travail pelit varier a ce point dans de droits fondamentaux des travailleurs, de discrimination, differentes parties du monde et comment des choix poli- d'inegalite et de securite du revenu, ainsi que pour servir de tiques bien orientes peuvent apporter aux travailleurs une cadre it l'action de l'Etat dans son role d'employeur. Cette amelioration de leurs conditions de vie. La Premiere partie politique devra prendre en consideration les realites du fait Ie point des experiences de developpement it long terme marche. Plutot que de dieter les resultats it obtenir, l'action de differents pays examinees du point de vue de ce que cela directe et I' action reglementaire des pouvoirs publics a signifie pour les travailleurs. On y analyse les rapports devraient viser it completer l'acquis des solutions imaginees entre les determinants de la croissance et les politiques qui par Ie secteur informel ainsi que des resultats obtenus dans influent sur la demande de main-d'oeuvre et Ie developpe- Ie cadre de solutions negociees entre travailleurs et ment des ressources humaines. On y etudie aussi la relation employeurs du secteur formel. La politique des gouverne- entre les inegalites et Ie type de developpement suivi. Cette ments devrait etre de donner aux travailleurs et aux Premiere panie conelu! qu'un investissement massif et lar- employeurs la possibilite de negocier entre eux et d'eviter de gement repani en capital physique et en capital humain et faire Ie jeu de quelques privilegies de la croissance aux [,application d'une politique de confiance aux marches depens du grand nombre de pauvres qui en seraient exclus. peuvent se traduire par une croissance rapide et rclative- La Quatrieme partie cherche it degager les consequences ment equitable des revmus du travail. [intention nest pas que la ruprure avec Ie protectionnisme et Ie centralisme eco- d'opposer lai,ser-faire et interventionnisme d'Etat; il s'agit nomique peut avoir pour les travailleurs. La maniere dont plutol: de sayoir comment orienter l'action des pouvoirs evolueront les salaires et I' emploi dependra en partie des publics de maniere it favoriser Ie bon fonctio=ement des conditions de depart et de la politique macroeconomique marches, it encourager I'investissement productif et it suivie. II est inevitable qu'il y ait des gagnants et des per- repondre aux besoins particuliers des travailleurs qui sont dants, mais plus 'lite les economies retrouveront Ie chemin en butte it des comportements discriminatoires ou qui, de la croissance, moins il y aura de perdants definitifs. Par pour quelque raison que ce soit, sont defavorises. leur politique du marche du travail, les gouvernements La Deuxieme partie evalue les consequences de la pourront faciliter les restructurations en incitant conjoncture internationale pour les travailleurs, en mettant employeurs et employes it plus de souplesse en matiere de I'accem sur son evolution probable. [integration des econo- salaires et de mobilite, en ciblant des transferts en faveur des mies est en train de creer un marche mondial du travail ou, victimes du changement et en adoptant des mesures dans les decisions qu'i1s sont appeles it prendre en matiere de conc;:ues pour aider les travailleurs it trouver un emploi. salaire et d' emploi, les pays devrom de plus en plus compter II serait rout it fait possible, avec une bonne politique, avec celles des autres. Les echanges, les migrations et les flux d'ameliorer substantiellement, au cours des decennies it de capitaux, tout ccla, et en particulier les echanges, pelit venir, les conditions de vie d'une population mondiale ameliorer Ie bien-cue des travailleurs, surtout dans les pays active toujours plus nombreuse. Mais rien ne garantit que pauvres. Mais ce potemiel, les pays ne Ie realiseront que si ceUe vision optimiste des choses se realisera. 5i les pays leur politique est orientt:e dans Ie bon sens. Dans un monde pauvres n'orientent pas leur politi que dans Ie sens des lois de capitaux mobiles, Ie succes est largement recompense, du marche, ou si Ie recours au protectionnisme vient inter- mais I' echec est durement puni. Avec rouverrure croissanre rompre la rendance it I'integration mondiale des economies, des echanges, les travailleurs de pays qui se laisseront distan- ravenir pourrait se caracteriser au contraire par une crois- cer par leurs concurrents en matiere de productivite seront sance lente et un creusement des inegalites dans Ie monde. loges it moins bonne enseigne que les autres. Le chapitre qui conclut Ie Rapport examine les implications La Troisieme partie concerne Ie role de I'action gouver- de l'analyse des precedents chapitres pour les travailleurs du nementale dans Ie fonctionnement des marches du travail XXJe sieele. 17 PREMIERE P-ARTIE QueUes strategies de developp~ment sont bonnes pour les travailleurs? LES PAYS A ECONOMIE DE MARCHE ontmis a leur actif une croissance plus rap ide que les economies planifiees ou protectionnistes. Mais quel est l' effet de c.ettecroissance sur Ie mondedu travail? Et que doivent faire les gouvernementspour favoriser l'augmentationdu revenu des travailleurs et de leur fa.mille? pans cette partie du Rapport, nous examinons la d'heures de travail que les hommes - surtout quand elles exercent aussi une activite dans l'economie de marche. Le taux d'activite des femmes change souvent beaucoup avec les progres du deve!oppement. II est generalement plus eleve quand une economie est organisee autour de la pro- duction de type familial en agriculture. Avec la croissance economique et les progres de l' urbanisation, les taux d' acti- vite diminuent souvent, les femmes restant a la maison tan- dis que les hommes sortent travailler. A des niveaux encore plus eleves de revenu par personne, Ie taux d'aclivite des femmes augmente a nouveau, a mesure que les options des femmes sur Ie marche du travail augmentent. Les tendances du taux d'activite refletent aussi des differences d'ordre cul- ture! et ideologique. II faut avoir recours a un ensemble de facteurs economiques et non economiques pour expliquer pourquoi Ie Japon, la Roumanie et l'Ouganda ont des taux d'activite plus eteves pour les femmes que Ie Bresil et Ie Pakistan (Figure 3.1). Migrations Les menages doivent decider aussi OU travailler. La decision de migrer - qu'il s'agisse de migration permanente ou temporaire, interieure ou internationale - est, dans une large mesure, une decision dietee par Ie marche du travail : les membres du menage vont la OU sont les emplois. La OU les revenus sont faibles, les menages ruraux sont souvent obliges, s'ils veulem un salaire, d' aller vivre aiIleurs, soit temporairement, soit en permanence. La migration traduit aussi Ie desir de diversifier les sources de revenu du menage - on pourra, par exemple, envoyer une personne travailler en ville, tandis que les autres continueront a travailler dans la ferme familiale ou dans Ie secteur de I' economie mar- chande de la region. La migration temporaire est generale- ment associee a la recherche d' emplois saisonniers et pem conduire a quitter Ie pays: c'est ainsi que des ouvriers agri- coles d'Indonesie yom uavailler en Malaisie, des I-.lexicains aux Etats-Unis et des Mozambicains en Afrique du Sud. Le deve!oppement economique a tendance. avec Ie temps, a multiplier les possibilites d'emplois en milieu urbain et a encourager I' exode des travailleurs vers les villes. Ce processus peut toutefois se trouver fausse par [' applica- tion de politiques qui favorisent les zones urbaines pour la creation d' emplois, I' offre de services publics, ou les deux (Chapitre 4). Que! que so it Ie cas, Ie comportement 30 migratoire doit etre compris comme une reaction des tion du temps de travail, par des decisions de fecondite et menages aux opportunites qui se presentent ailleurs, ce qui de mariage, par I' epargne tlnanciere, par des transferts intra- veut dire qu'il peut etre futile ou couteux de tenter d' en familiaux ou imracommunautaires de ressources, ou par contenir Ie phenomene. I' emprunt. En ce qui concerne la fecondite, par exemple, les decisions sont fonction en partie de la perception quon a Fecondite et scola rite du risque de voir certains enfams mourir avant d'avoir Le nombre d' enfants qu'un couple a est en grande partie atteint J'age adulte, ce qui risquerair de compromeme la affaire de prererence. L.:s menages ruraux pauvres voient source principale de solltien sur laquelle comptent les dans leurs enhmts une importante source de main-d'oeuvre parems pour les aider dans leur vieillesse. agricole ainsi que de securite pour leur vieillesse. Avec Ie Laffectation du capital travail repondra plus ou moins a developpement, les pos~ibilin!s d'emploi et la valeur mar- une strategie de gestion du risque selon les options possibles. chande du temps des femmes augmentant, Ie nombre Au Botswana et aillellts, on a constate que les menages deci- d' enfants qu'dles souhaitent avoir tend 11 diminuer. En dent de la maniere d' affecter Ie temps dont disposent leurs meme temps, I'augmentation des revenus affaiblit la valeur membres pour travailler a la maison et dans d'autres villes economique des enf.'lnts comme source de travail familial et (ou aI' etranger) sur la base de la solution du moindre risque. comme substilut 11 des systemes de securite du revenu, qu'ils Avec Ie developpement economique, les menages en vien- soient publics ou de type prive plus formel, et notamment it nent a consacrer davantage de temps a des activites de mar- I' assurance vieillesse. che. Les risques lies au marche du travail, et en particulier Laisance, conduit les parents it choisir d'avoir moins celui du chomage, deviennem relativement plus importants. d' enfants, les conduit aussi it investir davantage en eux, principalement par l'education. Dans la plupart des pays- Relations employeur-employe et surtout en Asie du Sud et au Moyen-Orient - , l'educa- La moitie des travailleurs du monde travaillent a leur tion des tllles prend moins d'importance que celie des gar- compte ou dans des entreprises familiales. Mais, avec la c;:ons, mais dans certaines regions, et notamment en Ame- croissance des economies, Ie nombre de travailleurs salaries rique latine, elles en en fait davantage. Si I'on fait augmente, et les relations entre employeurs et employes moins d'efforts pour scolariser les tilles, il faut en voir la rai- s'institutionnalisent et se font plus variees et plus complexes. son dans Ie fait que l'horizon economique est moins ouvert Beaucoup de forces entrent generalement en jeu dans la sti- pour les femmes et dans Ie poids d'influences culturelles mulation et l'appreciation de I'effnrt, Ie paftage des risques directes. Une des caracteristiques du developpement en et I'observation du principe d'Cquite. Des arrangements qui A~ie de l'Est a ete une expansion rapide de l'education des donnent de bons resultats it un stade donne du developpe- tllles aussi bien que des garc;:ons, ce dont la generation sui- mem peuvent ne plus en donner it un stade ulterieur. vante a proflte. Linstruction conduit generalement les La forme predominante d'organisation du travail dans meres it consacrer une plus grande panie des ressources du les economies traditionnelles est l'entreprise familiale, qui menage 11. I' alimentation et au bien-erre de leuts enfants et a est generalement une exploitation agricole. Son principal faire une plus grande place it leur education. Ceffet cumula- avantage est que tous les gains qui resulrent de son activite tif de ces decisions des menages a etc de doter Ie pays, au vont au menage, de sorte que tous les membres om directe- bout de 15 it 20 ans, d'une main-d'oeuvre dont les effecrifs ment interet atravailler de maniere productive; les inconve- augmentaient plus lentement et qui devenait de plus en nients tiennent asa petite taille et a la faiblesse de ses res- plus qualifiee. sources. Les economies d'echelle ne som pas importantes quand la majeure partie de la production est agricole; Gerer k· risque meme lorsque les progres de la mecanisation du travail don- Une des preo~cupations universelles des menages est de nent des avantages aux exploitations, il se cree habi- savoir comment Ie risque auquel ils som exposes - tuellement des marches de la location qui permettent aux risque de mauvaise recolre, risque de chomage, risque de petites exploitations de suivre Ie progreso Les grandes maladie ou ri~que d'invalidite dans la vieillesse. Dans les exploitations ont generalement, cenes, plus aisemem acces decisions qu'ils doivem prendre concernant la maniere au credit, mais c'est la un avantage de peu de poids d' utiliser Ie temps de travail dom ils disposent, les menages compare a I'avantage de la motivation qu'ont les exploita- doivenr erre guides en partie par Ie souci de parer au risque tions agricoles de type familial. Celles-ci et les autres de chute terr poraire ou permanente de leurs revenus. petites entreprises represement toujours des formes eftl- Meme les pauvres trouvent des moyens de vivre caces d' organisation du travail pour une grande partie de la avec I'incertitude economique et s'arrangent pour agir de production dans les societes pauvres. telle sorte que' leur consommation varie moins que leurs Meme la OU il y a predominance des exploitations agri- revenm. lis Ie font par divers moyens - par la redistribu- coles et des familiales, il existe d'alltres types de 31 relations d'emploi. La forme la plus simple de contrat de rieres er de services permettem de plus grandes economies travail apparalt dans Ie cas d'un travail purement occasion- d' echelle, soit dans la production, dans la comlll<:rcialisa- nel, ce qui est Ie cas, par exemple, des cueilleurs de fruits, tion ou Ie Hnancement, que I'agriculture. En outre, les tra- des chauffeurs de taxi et des travailleurs temporaires. Dans vailleurs ne sont pas engages uniquement pour executer une ce secteur du marche du travail, la productivite se mesure tache rigoureusement definie, mais pour taire d'un aisement et la formule de la remuneration aux pieces est eHort coordonne. 11 faut les former, les responsabJiser, les jugee acceptable par Ie travailleur et I'employeur. La stimuler et les motiver. Considerations de motivation, pre- demande de ce type de main-d'oeuvre est fonction de la occupations quant aux risques et pressions socia"~s conti- valeur de la contribution du rravailleur a la production, tan- nuent it interagir avec la technologie pour donner la situa- dis que I' offre depend du prix auquel les individus evaluent tion observable sur Ie marche du travail, mais la recherche leur temps (ou de ce qu'ils peuvent gagner ailleurs). A de solutions it ces questions entre de plus en plu:; dans la mesure que les possibilites d' emplois se developpent, ce type negociation de contrats en bonne et due forme entre de service se specialise, et $ouvent un paiement prealable des employeurs et employes. services est exige pour garantir que Ie travail sera fait au Ce rype de contrat du travail constitue generalement un moment voulu. Les societes de main-d'oeuvre apparaissent cadre pour investissements conjoints par l' employeur er comme d'importants acteurs sur cette scene, comme lors du I' employe. II est important que les entreprises aient une boom de l'indusrrie des fruits dans les annees 80 dans Ie main-d'oeuvre dans laquelle dies puissent avoir confiance, nord du Chili. Elles ont joue un rtlle essentiel dans l'implan- qui ait les qualiHcations requises et qui connaisse bien ses tation d'indusrries a fort coefficient de main-d'oeuvre dans techniques de production. C'esr pourquoi elles n'hesitent une region afaible densite demographique. Elles passent des pas adepenser pour recruter et it former une main-d'oeuvre marches avec des agriculteurs, jouent Ie role de bureaux de qui reponde 11 leurs besoins, et c'est pourquoi dies recom- placement et contribuent a faire circuler l'information entre pensent ceox de leurs employes qui leur demeurent HdeJes. marches du travail de regions limitrophes. Les travailleurs, 11 leur tour, apprecient la securite d'un salaire regulier. Certaines entreprises offrent deliberement Les contrats implicites des salaires bonifies (superieurs au raux du marC:1e) pour Des etudes qui ont ete faites sur les marches du travail rural que Ie travailleur ait davantage a perdre s'i! quitte SOil emploi dans des pays en developpement ont permis de constater er ce, afin d'attirer et de t1deliser les bons elements. Le que de subtiles forces sociales et economiques agissent contenu detaille des contrats de travail doit eue en confor- souvent sur les salaires. Dans les villages pauvres, ceux-ci mite avec un systeme plus large de droits des rravailleurs qui pourront etre fixes a un niveau qui garantisse que les tra- en general les relations de travail dans les economies vailleurs auront suffisammem it manger pour bien travailler. modernes et qui concerne Ie minimum de normes it obser- Plus generalement, ils seront fixes pour la saison et pour un ver, I'adhesion it des syndicats et la securite de I'emploi. travail donne, et des considerations d'equite pourront Nous y revenons dans la Troisieme partie du Rapport. entrer en jeu. D'apres des etudes realisees en Inde, les taux de salaire journalier y sont, dans certaines zones rurales, Chomage d' une uniformite frappame pour les travailleurs du meme Pendant pres de Id moitie de ses 52 annees d'existenc<'. Maciek sexe malgre des differences individuelles de productivite. aura trallaille pour i'usine de construction de camions de Stara- Les salaires varient bien selon la nature des dches, qui sont chowice, en Pologne. L'usine, qui a ete pldcie sous une nouvelie saisonnieres, mais ils ne sont pas directement lies ala pro- direction, est en cours de restructuration et Maciek jJlit partie ductivite. La difference est plurot que les travailleurs pro- du millier de travailleurs qui ont perdu leur emploi. 1'u son age ductifs sont plus recherches, cellx qui Ie sont moins ayant et son peu de competences, ii aura beaucoup de mal 1.1 en trou- moins de chances de trouver du travail en periode creuse. ver un autre. Ce type de contrat comporte des incitations a l' effort et ••• souvent aussi un element de partage des risques. Les N'goio, paysan sans terre qui vit pres de Korhogo, au Ilord de Id contrats de metayage som recherches pour les memes Cote d'llioire, tral1aille en moyenne 15 heures par semaine. II raisons, mais ce sera pluttlt lit OU les couts du controle sont voudrait tralldiller encore pius pour ameiiorer ie nivtttu de vie eleves ou dans les endroits OU Ie rapport entre effort et de sa fomilte et avoir de quoi donner de /'imtruction a ses productivite est faible. enfonts. Mais, saufa l'ipoque de Id moisson, Ie travail manque. ••• Les contrats pmprement dits Zeba est, depuis trois am, dipfOmee de I'Universite de Dhaka, Avec I'augmentation du revenu par personne et l'industria- au Banglddesh. Presque tous les diplOmes de sexe masculin de sa lisation, les arrangements it I'amiable et la petite production promotion ont trouve du travail, mais elle a eu beau en perdent de leur utilite. La plupart des activites manufactu- chercher a Dhaka, Ii Chittagong et dans sa ville natale de 32 Khulna, elle n'a ret;U aucune olfre d'emploi. Les employeurs du chomage change, Ie sous-emploi cedant peu it peu la prlftrent engager des hommes, les jugeant plus attaches It leur place a une forme plus ouverte de chomage. Cette transi- carriere. tion est due en partie 11. I'amelioration du revenu et a I'urba- ••• nisation. Avec la croissance nationale et I'augmentation du Les menages som fournisseurs de travail, les employeurs revenu des menages, les gens peuvem se permettre de rester en som demandeurs et, avec I' emploi independant et la quelque temps sans travail. De plus, les economies relative- production familiale, cene interaction donne la situation mem modernes organisent Ie travail selon des modalites qui du moment en matiere d'emploi et de salaire. Mais beau- ne se pretem pas aussi aisemem au partage du travail ou 11. coup de ceux qui veulellt du travail n'en trouvent pas. Le I'ajustemem des heures que Ie fait l'agriculture. Toutefois, chomage prend de nomhreuses formes, comme Ie montrent meme entre pays situes au meme niveau de revenu, Ie cho- les histoires contrastees de Maciek, de N'golo et de Zeba. mage declare fait apparaitre d' enormes differences, [Alge- Toutes comportent un cout humain. Les causes du cho- rie, Ie Bresil et la Pologne ont 11. peu pres Ie meme niveau de mage sont complexes et souvent sans rapport avec Ie niveau revenu par personne mais, au debut des annees 90, Ie taux de developpement. La difference entre les taux de chomage de chomage declare y etait, respectivemem, de 21,0,3,9 et en France et all Japon (qui etaient, respectivement, de 11, 6 16,0 % (Figure 3.3). Pour comprendre cette difference, il et de 2,5 % en 1993) ne tient manifestement pas simple- est important de connaitre les diverses forces economiques ment 11. des differences de revenus. Mais Ie deveioppemem a qui engendrem Ie chomage. un impact important sur la maniere dont Ie chomage se Le chOmage declare peur etre Ie fait de I'offre ou de la manifeste et dont il en est fait etat dans les statistiques offi- demande de travail: il pelit traduire la decision d'un tra- cielles (Encadre 3.1). vailleur de rejeter les emplois proposes et d' en attendre un Dans les pays 11. revenu faible, Ie secteur informei et Ie meilleur; iI pellt etre Ie signe d'erreurs d'anticipation; ou il secteur forme:! ab.\orbent generalement, 11. eux deux, pelit etre Ie resultat d'une mauvaise politique ou de rigidites I'ensemble de la population active, surtout en milieu rural. qui ont pour effet de reduire la demande de travail par rap- Beaucoup ne wm pas pleinement employes. Certains peu- port a l'ofFre. On subdivise souvent Ie chomage par type ou vent ne travailJer qu'une partie du temps, faisant de longues par cause. Le chomage frictionnel resulte du fonctionne- journees dans les saisons de plus forte activite agricole pour ment normal des marches : il est generalemenr de coune se trouver Ie reste du temps Ie plus souvem condamnes 11. duree et fait partie du processus de recherche de I'emploi I' oisivete. Mai; la nature de la production dans les econo- souhaite par les travailleurs et, par I' employeur, des rra- mies agricoles est telle que Ie chOmage declare ceux qui vailleurs souhaites. Le chomage conjoncture1 resulte de n' ont pas d' emploi et qui en cherchent - est relativement fluctuations de la demande globale et, bien que parfois lar- rare. Les membres de menages pauvres ne peuvent pas se gement repandu et grave, iI est habituellement de nature permettre d'etre sans emploi, de sorte que Ie partage du tra- temporaire. Ce type de chomage pelit aboutir 11. une aug- vail 11. faible productivite est chose courante en agriculture. mentation du chomage it long terme 5i les chomeurs ont du Mais, si Ie chomage declare est faible, la sous-utilisation de mal 11. rejoindre les rangs des acti£; une fois que la croissance la main-d'oeuvre est generale. Au Ghana, les travailleurs des a repris. ie chomage strucmrel est associe it la stagnation campagnes ne font en moyenne que 28 heures par semaine, economique, au mauvais fonctionnement des marches du tandis qu'au Viet Nam pres d'un dixieme de la population travail ou ades echecs de ['action des pouvoirs publics. II est active en fait moins de 15, meme s'il est vrai que beaucoup, generalement de plus longue duree. Son elimination n'exige si cela ne tenait qu'it eux, choisiraient de travailler davan- pas seulement de faire repanir la demande globale, mais rage. Au Bangladesh, Ie Bureau de la statistique a calcule aussi de s'attaquer 11. des problemes de disproportions que pres de of3 % de la population active etait sous- d' ordre professionnel ou geographique entre emplois et employee en 1'189. travailleurs, de mettre fin it des rigidites en matiere de Presque tOUi les pays connaissent Ie probleme de la sous- salaires et d' emplois ou de renforcer les qualifications des utilisation des ressources humaines ceux qui veulent tra- travailleurs. vailler ne trou ,ent pas autant de travail qu'i1s Ie souhaite- Les tendances recentes du chomage ont de quoi inquie- raient. Dans b regions rurales pauvres, la forme la plus ter. Malgre une reprise soutenue de I'economie mondiale, Ie frequenre en sera Ie sous-emploi saisonnier; en milieu chomage declare s'est aggrave dans un grand nombre de urbain, ce sera celie du travailleur decourage au point pays. En Europe, la persistance de taux de chomage eleves d'avoir renonc~; 11. chercher du travail. (En Afrique du Sud, durant les annees 80 aurait etc due 11. la conjonction de Ie chomage total des Noirs avoisine les 40 %, dom pres des divers facteurs : une faible croissance de la demande de tra- trois quarts om meme renonce 11. chercher du travail.) vail, des rigidites de salaires reels face 11. la baisse de la Avec I'evolution du developpement, et 11. mesure que les demande de travailleurs non qualifies, un systeme de pro- structures de Ieconomk se transforment, la physionomie tection sociale qui dissuade d' accepter des emplois ct, dans 33 certains secteurs de services, des restrictions qui om eu pour en Hongrie et en Republique slovaque, Ie chOmage officiel effer de freiner la croissance de l' emploi. etait encore negligeable en 1989. Mais, quatre am plus tard, Le chomage est paniculieremenr grave dans beaucoup chacun de ces trois pays emegistrait des taux de chomage d'anciennes economies planifiees : exposees pour la pre- situes entre 12 et 16 %. Tomes les economies en transition a miere h:)is la discipline des marches, beaucoup d'emrepri- n'onr, routefois, pas connu la meme experience. Au Bela- ses y om ete comraintes de reduire leur production ou de rus, en Republique tcheque et en Russie, Ie chOmage fermer purement et simplemem leurs portes. En Bulgarie, declare demeure inferieur a 10 % mais, au Belarus et en 34 • Venezuela • Russie, beaucoJP sont en fait sans travail ou ne ttavaillent restructuration des entreprises publiques. Dans les centres qu'a temps panie\. urbains, Ie chomage declare a augmente, les nouveaux venus Durant les .mnees 80 Ia croissance de I'emploi dans Ie sur Ie marche du travail et Ies travailleurs deplaces n' arrivant secteur moderne de beaucoup de pays pauvres a stagne sous pas a trouver de travail. Jadis considere comme un luxe que I' effet de la reduction de Ia demande globale ainsi que de Ia seuls pouvaient se permenre les jeunes relarivement aises en 3') attendant de trouver un emploi dans Ie secteur moderne, Ie sation rend possibles et des gouvernements qui soient lit ... chomage touche maintenant toutes les classes sociales. Le developpement economique ouvre aux acteurs du pour soutenir, et non pour decourager, ces efforts, La crois- sance economique fait monter Ie COll( de la main-d'oeuvre, incitant ainsi les menages it choisir la maniere de gerer leur marche du travail des perspectives toujours nouvelles. Pour temps, et les employeurs it rechercher de meilleur, moyens qu'il y ait progres, iI faut des menages qui aient Ie desir et les d' organiser la production. Mais ces interactions ne sont pas moyens d'economiser et de renforcer leurs actifs productifs, parfaites et, souvent, beaucoup de travailleurs estiment que des chefs d' entreprise desireux d' organiser des facteurs de leur travail est sOllS-utilise et mal paye. production de maniere it tirer parri des gains que la speciali- CHAPITRE 4 " n.. " 1 " 1 t " fl E DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE SE TRADUIT choix d' orientation de la puissance publique peuv'ent favo- L par un bouleversement de la structure de I' emploi et un accroissement considerable de la productivite. L'organisation du travail dans les branches d'activite traditionnelles change it mesure que I' augmentation du cout de la main-d'oeuvre et les progres riser ou emraver un processus de transformation Structu- relle et de croissance it fort coefficient de main-d'oeuvre. Passer d'activites 11 faible productivite 11 des activites 11 forte productivite de la technologie encouragent I' adoption de methodes nou- La croissance de la productivire er I' augmentation des reve- velles. Dans Ie meme temps, les possibilites de travail se nus reels modif'ient Ie fonctionnemenr des economies. multiplient dans les services et I'industrie, tandis que A mesure que savoir-faire et capiraux se font plus abon- r r emploi dans agriculture diminue et que les travailleurs dants, les pays jugent economique d'utiliser leur main- migrent vers les wnes urbaines et passent du secteur infor- d'oeuvre pour produire des marchandises et des services a mel au secteur formel. Les travailleurs ont joui d'une plus fort coefficient de savoir-faire et de capitaux et moins de grande prosperite lorsque Ie processus d'amelioration de la produits agricoles it fort coefficient de main-d'oeuvre. productivite et de transfert de la main-d'oeuvre s'est appuye Comme Ie montre la Figure 4.1, 1a part que represeme sur les realices du marche. L'action menee par certains gou- I' agriculture dans I'emploi tom be en moyenne de 90 % du vernements pour accelerer Ie rythme du changement par total dans les pays pauvres aux environs de 5 % dans les une protection de I'industrie et de I' emploi dans Ie secteur pays riches. La part de l'industrie, qui comprend les acrivi- formcl a fair la preuve de son peu de viabilite et a souvent tes manufacrurieres, Ie batiment et I'exploitation miniere, ere it I'encontre de I'effer recherche, en ralentissant la passe de 4 % it quelque 35 %, et celie des services de 6 it croissance economique, resrreignant la demande de main- 60 %. Ce phenomene est associe it l'augmentation des d'oeuvre et encourageant I'activite informelle. emplois de type formel dom iI a ete question aux Chapirres Le present chapitre cherche it expliquer pourquoi I'aug- 2 et 3. Mais des dotations differentes en ressources peuvent mentation de la producrivire modi fie la physionomie de imroduire de gros ecarts par rappon it ceree ten dance de l'emploi. II pose ensuire la question de savoir comment les base. Les pays richemem dotes en terres agricoles, comme 36 les Etats-Unis et la Nouvelle-Zelande, ne cessent pas d'etre, avec Ie developpement, d' efficaces producteurs agricoles. Ceux qui sont richemene dotes en ressources minerales, comme I'Indonesie et Ie Venezuela, ont tendance a employer davantage de gens dans les services que dans les industries manufacturieres. Les augmentations de salaires reels encouragem aussi les producteurs Cans un secteur donne it adopter des techni- ques de production reductrices de main-d'oeuvre 11 mesure que les travailleurs passent de secteurs d' activite 11 faible pro- ductivite 11 des secteurs d' activite a forte productivite, comme Ie montre l'organisation de la production de lait au Mexique, en Equareur et au Texas. Dans les zones rurales du Mexique, les petites exploitations agricoles pauvres, cha- cune travaillant avec Ie maigre capital done elle dispose et souvenr sans engager des services specialises, gagnenr a plus que de quoi subsister a produire seulement trois ou quatre litres de lait par jour et par vache. Dans les hautes terres de l'Equateur, de petites entrepriscs d'elevage laitier engagent des travailleurs a 100 dollars par mois, utilisent les services que h·ur olTre Ie marche, comme I'insemination artificidle, et obtiennent 131itres par jour de chaque vache. Dans les ranchs du Texa~, on fait encore davantage appel au marche, par e}.emp\e, pour l'achat de supplements de nutri- ments et pour les services veterinaires; les employes y gagnent 1.200 dollars par mois, mais leurs vaches donnent 20 litres de lair par jour ou davantage. en supprimer certains. Par exemple, l'emploi dans I'indus- A mesure que les economies se cieveloppent, de nou- trie coreenne est passe d'un peu plus de 1 million de postes velles possibilites d'emplois apparaissent qui viennent faire en 1966 a plus de 6 millions en 1990 et, durant cette concurrence aux anciennes. Sous reffet d'une demande qui periode, la part des industries manufacturieres dans Ie total augmente ailleurs, les travailleurs se mettent a quitter des de I'emploi est passee de 10 a 30 %. Mais ce succes econo- secteurs d'activite a faible productivite et faiblement remu- mique a ete inegalement reparti entre industries et a sou- neres. La Figure 4.2 dessine les tendances de la productivite vent entralne des suppressions d' emplois. Par exemple, dans du travail a rinterieur des secteurs et entre secteurs en I'industrie du contreplaque, Ie nombre d' emplois est passe Malaisie et en Republique de Coree au cours des 30 dernie- de 23.000 a32.000 entre 1970 et 1979, mais pour ensuite res annees. Limpres,ionnam bilan de la Malaisie en matiere chuter apres 1980. Les salaires reels ont augmente rapide- de productivite s'explique en partie par une expansion de ment durant cctte periode, provoquant ainsi dans I'indus- I' emploi dans les services et les secteurs industriels a forte trie une transformation generatrice de productlvite. productivite, mais aussi par Ie fait que I'agriculture a subs- tantiellement dope sa productivite tout en maintenant Ie Des erreurs d'aiguillage qui reduisent la demande nombre des tnvailleurs il peu pres constant. Le bilan de la de travail Coree est encore plm spectaculaire, bien que la productivite Ii-op souvent, la transformation de I'emploi n'est pas Ie fait n'ait commence a y augmenter qu'apres que ce de changements induits par Ie marche, mais plutat de tenta- secteur a commence a connaltre un exode de travailleurs tives gouvernememales pour accelerer Ie passage d' activi tes au milieu des annees 70. En Coree et en .Malaisie, une ven- et secteurs afaible productivite vers des activites et secteurs tilation des sources de la croissance de la productivite du aforte productivite. Les gouvernements s'y sont pris de trois travail montr.: que l'augmentation de la productivite a manieres pour forcer Ie changement : en cherchant afavori- l'interieur des ,ecteurs represeme 60 % environ du total, la ser I'industrie aux depens de l'agriculture; en pratiquant une majeure partie du reste I'expliquant par des mouvements politique destinee a decourager la demande de main- entre secteurs. d' oeuvre en agriculture; enfin, en edictant des regles de La croissance de la productivite du travail, que ce soit a nature a rendre l'emploi dans Ie secteur formel plus I'interieur des secteurs ou entre secteurs, n'est pas simple- attrayant pour les travailleurs. Chacune de ces trois demar- ment affaire de creation d' emplois; il faut aussi, en general, ches empeche la demande de main-d'oeuvre d'augmenter 37 et pone prejudice, tot ou tard, it la croissance globale de une croissance reguliere des salaires, mais la croi:>sance de I' economie. !' emploi y a ete lente dans Ie secteur manufacturier. Des pays comme I'Argentine et Ie Perou, ou Ie Ghana et la Privilegier l'industrie Zambie, ont souffert sur les deux plans: les salaires y ont Les politiques d'industrialisation par substitution de pro- baisse et la croissance de l'emploi y a ete lente (voire nega- ductions locales aux importations qu' ont pratiquees un tive, comme dans Ie cas de I'Argentine). La protection de grand nombre de pays ont fini par se reveler prejudiciables I'indusuie s' est revelee incapable d'engendrer une croissance 11 I'emploi industriel, 11 la croissance agricole et it l'ensemble dynamique des sal aires dans l'industrie. II en est resuite de !'economie (Tableau 4.1). rInde, par exemple, a connu aussi des dis torsions defavorables it la main-d'oeuvre dans 38 l'industrie : des etudes montrene que, dans les pays it revenu faible ou ineermediaire, les industries d' exportation fom generalemene appel it une main-d'oeuvre plus nombreuse que celles de substitution de productions locales aux impor- tations, mais les premieres som, en proportion, plus taxees que subveneionnees. Souvene, Ie capital est implicitemene subveneionne par Ie fait que la protection est moindre pour les biens d'equipemenr importes et par la surevaluation de la monnaie, cc qui vienl accentuer encore les aspects nega- tifs de l'industrialisation pour la main-d'oeuvre. Par contre, les economies d'Asic de l'Est qui ont reussi one mis ['accent sur les exportations et n' om que Iegeremem privilegie l'industrie. Elies Ont enregistre une croissance de l' emploi salarie largement superieure it l'accroissement de la popula- tion et une croissance appreciable des salaires dans Ie sec- teur manufacturier. Les protec:ions dom on a entoure [' activite indusrrielle ont etc bonnts pour quelques industries, mais mauvaises pour la croiss"nce de l'emploi industrieL Elles ont ete mau- vaises aussi pc,ur l'agriculture. Et comme ['agriculture est Ie principal seceur it fort coefficient de main-d'oeuvre, ceci consritue aussi une distotsion defavorable it 1a demande de main-d' oeuvlc - d prejudiciable aux categories de tra- vailleurs les plus pauvres. La taxation n~eHe de I' agriculture a souvent ete ermme. Vne etude portant sur 18 pays fait etat d'une taxation totaL:: (taxes explicites et implicites) de 30 % pour la perioee 1960-84 - soit un transfert it d'autres sec- munications, et c' etait lit une des causes de la stagnation des teurs de 46 % de la valeur ajoutee agricole par annee. Ce salaires des ouvriers non qualifies, alors meme que, globale- transfert a vane entre environ 50 % dans les cas extremes de ment, la croissance decollair. Mais, au cours des 30 dernie- taxation de I' agriculwre, com me au Ghana et en Zambie, et res annees, la revolution vene a profondement change les 10 it 20 % dans les pays qui taxent relativement peu leur choses en agriculture. La OU les paysans ont pu adopter les agriculture, comme la Malaisie. Quant it la Coree et au Por- techniques nouvelles et notamment dans une grande tugal, i1s ont, eux, subventionne I'agriculture. Dans la plu- partie de I'Asie - , l'evolution a ete rap ide dans Ie monde part des cas, la principale source de taxation - soit environ rural, entralnant une croissance rapide de I'ensemble des les trois quarts du total en moyenne - n'a pas ete les taxes revenus ruraux et contribuant puissamment it faire monter explicites, mais les effets indirects de la protection indus- Ies gains des travailleurs ruraux par les elfets directs que cela trieHe et de la surevaluarion des monnaies qui en est resul- a eu sur les revenus et les salaires agricoles. V ne etude sur tee. I:etude a relevt: qu'une faible taxation de l'agriculture l'lnde rurale a constate que les augmentations de rende- signifie une croissance agricole et une croissance globale ment dues it revolution des techniques ont eu pour dTet, it plus rapides. Comme ccci a accelere I'ensemble du proces- la fois par une amelioration des revenus agricoles et une sus de developpemcnt, une moindre taxation de l'agricul- augmentation des salaires agricoles de 70 %, de faire tom- ture a paradoxalemt:nt accelere la transformation de la phy- ber la pauvrete de 56 it 30 % de la population rurale entre sionomie de I' emploi, l'agriculture cedant peu it peula place Ie milieu des annees 70 et 1990. Beaucoup d' etudes font it I'industrie e, aux ,ervices. etat d'un substantiel effet indirect dans l'expansion du sec- La forme que prend I' evolution des techniques est, elle teur rural non agricole sous l'impulsion de l'augmentation aussi, imporrante. La OU les progres de la technique dans un de la demande de services, de biens de consommation et de grand secteur it fort coefficient de main-d'oeuvre sont lents, facteurs de production au fur et it mesure que les revenus ce secteur pellt en arriver a faire figure de tralnard dans Ie agricoles s' elevent. Cependant, pour que les techniques evo- developpemerlt global du pays. Cela peut arriver, comme luent, iI faut un environnement legislatif et reglementaire au Royaume-Uni et aux Etats-Unis durant leur revolution qui s'y prete. Si fa croissance de la productivite agricole a ete industrielle, flUte d'avoir su mettre au point et adopter de lente en Afrique subsaharienne, fa principale raison en est nouvelles techniques en agriculture. Les progres de la tech- non Ie manque de receptivite des paysans, mais l' existence nique y avaiellt ete concentres dans I'industrie et les com- de graves distorsions prejudiciables it l' agriculture. 39 Des orientations defovorables it fa main-d'oeuvre agricole et en Tha'iiande, ou par un passage rapide it la petite pro- Entre 1950 et la fin des annees 70, aussi bien dans les pays duction agricole, comme en Chine apres 1978, Ces econo- it economie de marche que dans les pays it economie plan i- mies om enregistre une croissance rurale rap ide et flit appa- fiee, la politique agricole procedait de ['idee que les paysans raltre une preference marquee des travailleurs pour]' emploi ne seraient probablement guere sensibles aux incitations du non agricole en milieu rural. marche, que la formule des grandes exploitations agricoles Dans beaucoup d'economies, cependant, une hlfte pro- donnait de meilleurs resultats et que Ie meilleur espoir du portion des terres est aux mains de proprietaires d'exploita- secteur residait dans une modernisation tiree par Ie capital. rions agricoles excessivement grandes et it trop fort coeffi- Les faits I'ont dementi, Quelques economies, pour la plu- cient de capital, qui emploient crop peu de personnel, mais part d'Asie de rEst, non seulement ont evite de trop taxer Ie jouissent d'un acd;s preferentiel au credit et aux subven- secteur agricoie, mais dies 80nt meme allees jusqu'it fournir tions, En Amerique latine, de tim ides reformes agraires qui it la petite agriculture une aide puissante en matiere avaient pour bur ou qui menas:aient de donner aux fermiers d'infrastructure et de services. Ceci a ete facilite par Ie fait des droits sur les terres qu'ils cultivaient n' ont fait que ren- qu'il y avait eu auparavant des redistributions de terres, forcer, chez les proprietaires terriens, une tendance it adop- comme en Coree et it Taiwan (Chine), par l'existence d'un ter des modes de production reductrices de main-d'oeuvre. passe de petites productions agricoles, comme en Indonesie La Colombie en propose un exemple frappant. Des terres 40 qui pourraient etre efficacement mises en culture sont utili- tions de securite sociale en est venue a transformer ces sees pour l' elevage par suite de distorsions de I'environne- contributions en une taxe et a encourager ainsi I'evasion fis- mem legislatif et reglementaire favorables aux grandes cale par Ie biais de changements de situation au regard de exploitations (Encadre 4.1). Dans beaucoup de pays qui l'emploi. Une etude du systeme bresilien de securite sociale fiuent membres du CAEM, la terre est encore aux mains de a releve Ie cas de travailleurs qui restent dans Ie secteur grandes fermes collectives ou de ce qui en a pris la place. informel aussi longtemps que possible pour ne passer ulte- Privatisation. reforme agraire, ou les deux, sont necessai- rieurement dans Ie secteur forme! que pour remplir les res dans beaucoup de pays. Le Viet Nam et I'Albanie se sont conditions donn ant droit au benefice d'une pension. deja engages sur cette voie, et un programme de reforme La part de main-d'oeuvre urbaine employee dans Ie sec- agraire se prepare en Afrique du Sud. Plutat que de recourir teur informel va d'environ 75 % au Burkina Faso et en a. I' expropriation, mieux vaut refiHmer en respectant les lois Sierra Leone it 25 % environ en Argentine. Labsence de du marche, c'est-a.-dire par achats et cessions volomaires de structuration est generalement plus elevee en Afrique sub- terres. La reforme aura d'autant plus de chances de reussir saharienne et en Amerique latine, et, aI'interieur de chaque que les pauvres pourrom beneficier de subventions pour region, absence de structuration et productivite du travail n acheter des teues et les exploiter. faudra aussi recrienter les som dans un rapport negatif l'une par rapport a I' autre aides techniques et commerciales ainsi que l'investissement (Figure 4.3). Mais I'action des pouvoirs publics, die aussi, en infrastructure rurale en faveur de la petite exploitation. Reglementation du travail, dualisme du monde du travail et secteur infonnel Les changements d'affectation des ressources qui permet- tent de transformer une economie dans Ie sens d'une plus grande productivite exigent un marche du travail ouvert aux forces economiques. Une politique favorable a la for- mation de petites categories de travailleurs dans des activites a. forte productivite est generatrice de dualisme (segmenta- •• Burkina Faso tion du mond,e du travail en groupes privilegies et groupes • defavorises) et tend a couper Ie secteur forme! des influen- ces de portee plus large du marche du travail, et cela aux •• • Senegal • Perou depens de la croissance de I' emploi. C' est ce qui se produit souvent lorsqu'un marche de production abrite de la • •• • concurrence par la protection dont beneficient les echanges tPakistan .M"· • • a aiSle ou par Ie fait qu'i! s'agit d'un marche d'Etat conjugue ses effets a ceux d'une reglementation du travail conyue - •• • • Argentine souvent avec de bonnes intentions - pour proteger ou soutenir les conditions de travail dans Ie secteur fOfmel. • •• Ceci peut donner naissance a. la formation d'une petite categorie de travailleur, relativement privilegies qui ont interet a voir se perpetuer un etat de choses qui les favorise. Dans beaucoup de pays d'Amerique latine, d'Asie du Sud et du Moyen-Orient, la legislation du travail etablit de couteu,es regles concernant la securite de I'emploi qui ren- dent les decisions d'embauche a peu pres irreversibles. Et Ie sYSteme de representation des travailleurs ainsi que les mecanismes de reglement des conflits du travail sont sujets ades decisions gouvernemenrales souvent imprevisibles, ce qui ajoute encore a I'incertitude des emreprises dans leurs estimations des coutS futurs de la main-a oeuvre. LInde n' a pas encore, a proprcment parler, de lois sur les faillites, de sorte que les fermetures d'usine y relevent de la discretion des pouvoirs Pllblics et que I'economie politique de l' ajuste- ment dans Ie secteur industriel s' en trouve complique. De meme, la faibbse du rapport entre contributions et presta- 41 compte. Une fiscalite et une regie mentation trop pesantes Comme on I'a vu au Chapitre 3, iI y a, dans coutes les peuvent entrainer I' expansion du secteur informe!' Une economies, un continuum de possibilites d'emplols, depuis etude comparative sur EI Salvador, Ie Mexique et Ie Perou a I'emploi independant exerce chez soi jusqu'it I'emploi dans releve que I'absence de sttucturation est la moins prononcee des entreprises dument immatriculees du secteur forme!' au Mexique, OU les travailleurs du secteur formel sont Une politique du travail qui negligerait de considerer Ie role moins bien lotis que ceux du secteur informel pour Ie d'incitations et de signaux que jouent les salaires et les salaire et la securite legale de I' emploi. conditions de travail finirait par fermer le marche du travail Que devraient faire les pouvoirs publics au sujet de de type formel it I'influence des forces du marche et par l'emploi dans Ie secteur informel? Trois types d'action sont decourager la mise en bonne et due forme des contrats de envisageables. Tout d'abord, supprimer les distorsions travai!' La Troisieme partie concerne les normes et les dis- defavorables it la main-d'oeuvre, qu'i1 s'agisse de I'emploi positions de securite de I'emploi qui sont financierement dans I'agriculture ou dans les etablissements du secteur for- possibles, dans lesquelles les travailleurs verront un avantage mel, parce que cela reduit la pression it laquelle sont soumis accessoire de I' emploi, et qui ne sont pas considerees les travailleurs agricoles du secteur informel qui quittent la com me une taxe par Ie patronat. terre, mais ne peuvent pas trouver d' emploi dans Ie secteur ••• formel ailleurs. Ensuite, fixer it des niveaux moderes (et La croissance economique et I'amelioration C:u revenu applicables) la charge fiscale et reglementaire imposee it reel signifient que la productivite du travail va augmenter it I' activite de type forme!' Enfin, iI existe des possibilites I'interieur des secteurs et que les travailleurs se dirigeront d' action directe des pouvoirs publics, notamment en modi- vers des secteurs it plus forte productivite, comme I'indus- fiant la prestation des services d'infrastructure en milieu trie et les services. Mais I'action des gouvernements est urbain et en cessant d' attribuer des credits bonifies it des vouee it I' echec s'ils essaient d' accelerer ce processus par entreprises privilegiees. Les petites entreprises considerent Ie I'introduction de distorsions en faveur d'activites it forte manque de credit comme une contrainte, mais I' experience productivite. Les distorsions qui favorisent I'industrie aux des pays d'Asie de I'Est montre qu'i1 est possible it de petites depens de I'agriculture, Ie capital aux depens du travail et Ie entreprises de se developper malgre des raux d'interet reels travail de type formel aux depens du travail de type infor- de I' ordre de 40 %, dans la mesure OU e1les ont acces au cre- mel tendent paradoxalement it ralentir, et non it accelerer, Ie dit et aux marches. passage it une economie plus productive et plus moderne. CHAPITRE 5 s 1 t ANS UNE ECONOMIE MONDIALE DE PLUS vie plus epanouie. Limportance de I'investissement dans Ie D en plus integree et de plus en plus ouverte it la concurrence, Ie succes economique passe par Ie renforcement de la formation et des capacites des travailleurs. Linvestissement dans Ie capital humain peut ameliorer les conditions de vie des menages en capital humain - en particulier dans I'education - , pour la croissance economique et Ie bien-etre des menages, est reconnue universellement; cette prise de conscience a contribue, au cours des dernieres decennies, it des progres de la scolarite sans precedent un peu parrout dans Ie multipliant les possibilites d'emploi, en augmentant la pro- monde. Pourtant, it eux seuls, ces investissements n'ont pas ductivite, en attirant les investissements et en renfon;:ant la roujours pour effet d'accelerer la croissance; quand I'envi- capacite de gain des travailleurs. Une amelioration de la ronnement n'est pas bon, I'investissement humain peut ne sante, du regime a1imentaire et du niveau d'instruction est se traduire que par une mauvaise utilisation, voire une non- egalement it rechercher pour elle-meme, car e1le permet une utilisation, des ressources. 42 Le present chapitre examine les raisons qui tont que Ie moindre croissance que celles ou, a egalite d'opportunites capital humain est important, celles qui font que beaucoup technologiques, Ies cultivateurs etaient plus instruits. de pays n' ont pas ete en mesure d' en recolter les fruits et La formation fait apparal'tre l'existence d'un rapport ce que les pouvoirs publics peuvent faire pour aider les semblable avec la productivite. La formation en entreprise menages it investir en capital humain. it Taiwan (Chine) a ete associee it une augmentation sensi- ble de la production par travailleur, les gains les plus grands Qu'est-ce que Ie capital humain? etant ceux des entreprises qui investissaient simultanement Les paysans ainsi que les travailleurs de I'industrie et des en formation et en technologie. Comme dans Ie cas de la services ont de plus en plus besoin, pour vivre, de savoir revolution vene, Ie capital humain est tout paniculiere- lire, ecrire et campter, ainsi que d'acquerir des savoir-faire ment rentable quand il est possible de tirer parti des idees plus specialises et de pouvoir gerer des taches complexes et nouvelles. organiser Ie travail des autres. Les investissements de res- Les investissements de capital humain sont souvent for- sources humaines necessaires pour ces competen- tement complementaires. Vn bon etat nutritionnel et sani- ces - investissements de sante et de nutrition, ainsi que taire rend les enfants d'autant plus aptes it apprendre. Vne d'education et de formation commencent tres tot dans analyse porrant sur quatre villages guatemalteques montre la vie pour ne plus cesser par la suite. Ces investissements que I'administration aux enfants de complements a1imen- creent Ie capital humain necessaire pour augmenter la pro- taires it base de proteines ame/iorait sensiblement les resul- ductivite du travail ainsi que Ie bien-etre economique des tats qu'ils obtenaient aux tests de verification de l'acquis travailleurs er de leurs families. scolaire administres une dizaine d'annees plus tard. Lame- La reducticn de Ja malnutrition proteino-energetique et lioration du niveau general d'instruction d'un pays aug- I' augmentation de Ll consommarion de micronurrimems, mente les probabilites de formation une fois finies les etu- comme Ie fer f't l'iode, peuvent accroltre la productivite du des. Au Perou, les chances de voir les travailleurs de sexe travail par Ie renforcement des faculres physiques et men- masculin recevoir une formation de leurs employeurs tales que cela emraine. Des travaux d'analyse qui ont ete etaient accrues de 25 % s'ils avaient fait quelques annees faits sur des nenages agricoles au sud de l'Inde et dans d' etudes secondaires; s'ils avaient suivi ce cycle d' etudes l'ile de Mindanao, aux Philippines, ant permis de constater jusqu'au bout, Ie pourcentage passait it 52 %. qu'une augm,:ntation . CHAPITRE 7 • • lsatlo ch ·1 OE VIT DANS UNE PETITE J;1LLE DU SUD DU TEXAS SON dans des pays tenus a l'abri des marches internationaux par J ancien emploi de comptable dam une entreprise textile, pour laquelle il travaillait depuis de nombreuses ann/fes, n'etait pas tres sur. II gagnait 50 dollars par jour et les promesses d'avancement ne se sont jamais mathialisees. L'entreprise a du finalement cesser ses activites lorsque les des barrieres commerciales demesurees et des mesures prohibitives de controle des capitaux. Aujourd'hui, trois geants demographiques - la Chine, les republiques de I'ex-Union sovietique et I'Inde - qui abritent pres de la moitie de la population active de la planere, entrent sur Ie importations d'articles bon marche depuis Ie Mexique ont foit marche mondial, tandis que beaucoup d'autres pays, du chuter les prix du textile. joe a repris Ie chemin de !'ecole pour Mexique it I'Indonesie, y ont deja des points d' ancrage etudier la gestion des entreprises et vient d'etre recrute dans solide. D'ici I' an 2000, iI est probable que moins de 10 % tune des nouvelles banques de la region. Aujourd'hui, il vit des travailleurs de la planere ne se seront pas encore integres mieux, meme apres avoir verse les memualites de rembourse- a I' economie mondiale. ment de son pret etudiant subventionne par IEtat. Cette tendance a la mondialisation a-t-e1le pour amant ameliore Ie sort des travailleurs? Les rccits sur les laisses- Maria a recemment quitte son village du centre du pour-compte alimentent souvent la chronique : comment Mexique et travaille main tenant dans une maquiladora Joe a-t-il perdu son travail it cause de la concurrence que lui (entreprise de sous-traitance en zone ftanche) appartenant it Iivraient des Mexicains pauvres comme Maria, et comment une societe americaine. Son mari, juan, exploite une petite sef- la progression du salaire de Maria est-elle bloquee par des Ierie pour voitures et traverse parfois la ftontiere pendant la sai- produits importes de Chine it un moindre cout? Mecis Joe a son des recoftes pour travailler iflegafement dam des formes maintenant un meilleur emploi et Ie developpement des californiennes. Maria, juan et feur fils ont un meilleur niveau exportations vers Ie Mexique a eu un effet positif sur I' eco- de vie depuis qu'ils ont abandonne l'agriculture vivriere, mais nomie americaine. Maria vit mieux et son fils a devant lui Ie salaire de Maria n'a pas augment! depuis des annees : if est des jours meilleurs. En outre, la productivite de ces deux toujours d'environ 10 dollars par jour et devrait meme baisser employes progresse avec l'accroissement des investisse- avec les rteentes sorties de capitaux. ments, en partie finance par I' epargne des travailleurs dans ••• d'autres pays, et Ie rendement de la caisse de retrain' de Joe Xiao Zhi est ouvrier it Shenzhen, une zone economique spe- s' est ameliore grace it une plus grande diversification et it de ciale de Chine meridionale. Apres trois annees difficiles it mer nouvelles possibilites d'investissement. Juan attend avec sur Ies routes de Chine, foyant comme tant d'autres la pauvrete impatience Ie jour OU il n'aura plus a traverser la frontiere, de la province du Sichuan voisin, if a finalement trouve un tandis que Xiao Zhi samerait sur l'occasiol1 de gagner emptoi dans une nouvelle entreprise de Hong Kong qui jabri- amant que Juan en Californie. que des vetements pour Ie marcht americain. II peut mainte- Des relations economiques d'une telle complexite nant s'ojfri.r plus qu'un bol de riz pour son repas quotidien. II auraient etc impensables il y a seulement 10 au 20 ans. En gagne 2 dollars par jour et espere en l'avenir. outre, l'apparition de nouveaux debouches commerciaux et ••• de nouvelles possibilites d'interaction a provoque un chan- Les liens d'interdependance sont de plus en plus nom- gement d' attitude. Dans les annees 50 et 60, la plupart des breux dans Ie monde du travaiL Pour une tres large pan, la pays en developpement consideraient les forces du marche population de la planere vit aujourd'hui dans des pays qui mondial comme une menace pour leur industrialisation et sont integres aux marches mondiaux des biens et des capi- leur developpement. Aujourd'hui, ils y voient de nouvelles raux ou qui sont en passe de Ie devenir. II n'y a pas si long- opportunites. Chacun a davantage pris conscience que les temps, a la fin des annees 70, seuls quelques pays en deve- exportations creent de bons emplois, que les flux de capi- loppement, sous l'impulsion de certaines economies de taux exterieurs stimulent l'accumulation et la croissance, et I'Asie de l'Est, commen!?lient a ouvrir leurs frontieres aux que les migrations sont generatrices d' avantages reciproques. flux du commerce et des capitaux d'investissement. Envi- Tout Ie monde n'a cependant pas tire pani de cette evo- ron un tiers de la population active de la planete vivait alors lution, et Ie systeme international a subi certaines critiques dans des pays it planification centrale et au moins autant dans les pays industriels OU la hausse du chOmage et l'inega- 58 lite des revenllS accroissent Ie sentiment de precarite au sein dans Ie meme temps, leur part dans la main-d'oeuvre mon- de la population. Certains travailleurs du monde industria- diale qualifiee (celie qui se compose de travailleurs ayant au lise ont peur de perdre leur emploi face a des importations moins fait des etudes secondaires) est passee du tiers a pres que des couts de production moindres rendent bon mar- de la moitie. Leur part du stock total de capital a egalement che. D' autres s'inquietent de la delocalisation de societes en augmente, bien que faiblement, passant de 9 a 13 % du quete d'une reduction de leurs couts salariaux et d'une total mondiaL reglementation du travail moins contraignante, ou Ce changement de cap a ete renforce par les progres craignent d'e~re bientot envahis par des emigres demunis, technologiques qui ont reduit les distances: les biens, les qui offriront leurs services pour un salaire moindre. De capitaux, les gens et les idees n' ont en efFet jamais voyage a toutes parts, des voix se sont elevees pour demander que des travers Ie monde aussi rapidement, et pour un cout aussi mesures protectionnisles soient prises, souvent au nom modique. La reduction considerable du cout des transports d'une concurrence plus loyale et de l'egalite des chances. et des communications a beaucoup contribue a ces change- ments. En 1960, Ie cout des transports maritimes erait Les forces motrices de la mondialisation moins du tiers de ce qu'il etait en 1920, et la baisse s' est Les changements tcchnologiques et la baisse constame du poursuivie depuis lors (Figure 7.1). Le cout des communi- COLIt des communications et des transports ont beaucoup cations a baisse dans des proportions encore plus spectacu- contribue a h mondialisation des marches du travail. Les laires : Ie prix d'un appel telephonique international a ete transports et les echanges internationaux ont aussi profite divise par six entre 1940 et 1970, er par dix entre 1970 et des progres vcts Ie reglement de beaucoup de confEts politi- 1990. ques qui avaient divise Ie monde economique pendant des decennies, ccmme la g..lerre froide, l'apartheid en Afrique Les 'ilieres de la mondialisation des economies du Sud et l'instabllite de la situation au Moyen-Orient. Pour la plupart des pays, l'integration economique se fait Mais plus importantes encore ont ete les mesures prises par d'abord sentir a travers Ie commerce international. Le les pays en dt:veloppement eux-memes. En rejetant les stra- volume de ces echanges de biens et services est monte en tegies de developpemem steriles qui les avaient tenus en fleche au cours des dernieres annees; en 1990, il represen- marge de la I·ie economique internationale, ils sont plus tait 45 % du PIB mondial, soit une augmentation de 25 % nombreux qle jamais a s'integrer a l'economie mondiale. par rapport a 1970 (Figure 7.2). En 1990 roujours, 17 % Dans Ie monde entler, les strategies de developpement de la population active des pays en deveioppement et des changent rapidement. La planification centralisee a ete ex-economies planifiees travaillaient directement ou indi- abandonnee dans l'ex-Union sovietique et en Europe de rectement dans Ie secreur des exportations, les deux riers du )'Est, et les pays d'Amerique latine, d'Asie du Sud et du volume de cet emploi erant induits par les exportations vers Moyen-Orient renoncent aux politiques de remplacement les pays plus riches. De meme, les economies se sont rap ide- des importations aux elfets autarciques. C'est sur les politi- ment reconverties a des activites a haute valeur ajoutee : la ques commerciales que cette revolution se fait Ie plus sentir. part des produits manufactures dans les exportations des Depuis 1986, plus de 60 pays en developpement ont indi- pays en deveioppement a triple entre 1970 et 1990, passant que au GATT (Accord general sur les tarifs douaniers et Ie de 20 a 60 %. Cette augmentation marque une ttansforma- commerce) (Iu'ils .lvaient pris des mesures unilaterales de tion complete de la division internationale du travail par liberalisation 24 sont devenus membres de cette organisa- rapport aux annees 60, epoque a laquelle les pays en deve- tion, qui a depuis ere remplacee par l'Organisation mon- loppement exportaient presque exclusivement des matieres diale du corr merct', a laquelle 20 autres pays s' appretenr a premieres. Avec I'expansion des exportations a forte inten- adherer. Les obstacles :lUX echanges devraient continuer a site de main-d'oeuvre, les echanges commerciaux sont tomber avec l'aboutissement de l'Uruguay Round et l'elar- entres dans rage adulte. gissement d,~ l'Accord de libre-echange nord-americain Le commerce international est en plein essor - mais (ALENA) et de I'Lnion europeenne. roures les regions n'en profirent pas de fa;;:on egale. Les eco- Les gouve rnements s' emploient aujourd'hui plus a ame- nomies de I'Asie de l'Est ont ete les premieres it montrer les liorer la competitivite internationale de leurs economies effets dynamiques que Ie libre-echange a sur la croissance qu'a les proteger derriere des rem parts. Les pays en develop- economique lorsqu'il s'accompagne de depenses publiques pement ont realise des progres considerables dans Ie consacrees au capital humain et physique ainsi qu'a I'impor- domaine de l'education et n' ont cesse de renforcer leur capi- tation massive de capital et de moyens technologiques. tal physique et leur infrastructure, ce qui a stimule leur Depuis Ie Chili jusqu'a la Turquie, plusieurs economies a capacite de production er leur permer de soutenir la revenu imermediaire om marche sur leurs pas en jouanr la concurrence sur le~ marches internationaux. Entre 1970 et carte de la croissance tiree par les exportations. A mesure 1992, la part des pays 11 revenu &ible ou intermediaire dans que les nouvelles economies industrielles gravissaient avec la main-d'oeuvre mondiale est passee de 79 it 83 % mais, succes les marches de la qualire et abandonnaienr les 59 ment et en transition au cours des 20 derniere~ annees (Figure 7.2). Les restrictions sur les mouvements de capi- raux se sam assouplies et sont, de toute fa;;:on, aisemem contournees. Plus que par Ie passe, les capitaux se dirigent rapidement vers les pays porteurs et quitrent ceux dans lesquels Ie rendement de l'investissement ne vam pas les risques encoufUS. Toutefoi5, ces capitaux ne prennent pas toujours Ie che- min des pays pauvres et, 5i Ie volume total n' a cesse de Crol- tre, les flux nets (total des entrees moins total des sorties) sont restes faibles et instables. Ces derniers ont augmente pendant les annees 70, chute pendant les annees 80, a une epoque ou la crise d' endettement alourdissait la charge du service de la dette et provoquait une evasion massive de capitaux, et commence a remonter a la fin de cette meme decennie. En 1992, les apports nets de capitaux aux pays en developpement avaient rerrouve leurs niveaux amerieurs. Globalement, Ie transfert de ressources des pays riches vers les pays pauvres n'a que moderement contribue 11 l'accrois- sement de l'epargne interieure des pays en developpement : en partant de l'hypothese, certes extreme, que ces flux n' aient eu aucune incidence sur Ie taux d' epargne interieure, environ 11 % de la formation de capital dans les pays en developpement pendant la periode 1970-90 pourraient etre attribues aux effets cumulatifs de la mobilite des capi- taux (soit un montant equivalant 11 environ seulement 2 % des stocks de capital de l'ensemble des pays industr;ceis). Tomes les regions n' ont pas draine des capitaux avec Ie meme succes. En Amerique latine, une habituee ces mar- ches financiers internationaux, les pays ont beaucol.lp souf- fert de la situation d' endettement critique des annees 80, mais ont enregistre une forte reprise des flux de capitaux apres la reduction de la dette 11 la fin de cette decennie. La crise mexicaine de 1994-95 montre combien les capitaux peuvent etre mouvanrs lorsque la gestion economique n'inspire plus confiance. Les flux financiers jouaient autre- fois un role moins important en Asie, mais cette difference s' estompe rapidement avec la place grandissante tenue par les capitaux etrangers en Chine et la liberalisation progres- sive des marches financiers en lnde et en Asie de r Est. En Mrique subsaharienne et all Moyen-Orient, la plupart des apports proviennent de l'aide publique, mais la fuite des productions faisant appel a une main-d'oeuvre peu quali- capitaux est importante dans ces regions. fiee, des pays plus pauvres, comme la Chine et l'lnde, ont Les migrations internationales de personnes cherchant pris leur place. Fermam la marche, on trouve I'Mrique sub- du travail constituent Ie domaine dans lequel les change- saharienne er Ie Moyen-Orient, dont les exportations de ments tardent Ie plus avenir. Avec environ un emigrant produits manufactures n' om pas progresse. Ces deux pour 1.000 habitants, Ie volume annue! des migrations regions restent des producteurs de matieres premieres et {somme des entrees et des sonies} dans les pays en develop- leurs termes de I' echange ont continue ase deteriorer. pement n'est pas plus eleve aujourd'hui, par rapport 11 La mobilin! de capitaux toujours en quete du meilleur l'effectif de la population, qu'au debut des annees 70 rendement n'a cesse de croitre. Les flux bruts {entrees plus (Figure 7.2). Leffet global des migrations inrernationales est sorties}, une mesure certes imparfaite de cette mobilite, bien moindre que celui des capitaux ou du commerce: sont passes de 7 a 9 % du PIB des economies en deveioppe- seuls environ 2 % des personnes nees dans des pays 11 60 revenu faible ou intermediaire ne vivent pas dans leur pays d'origine. Les emigrants rapatrient environ 75 milliards de dollars par an, soit environ un tiers du volume des flux nets de capitaux. Quelque 2 ~. 3 millions de nouveaux emigrants quittent aujoud'hui chaque annee les pays en developpe- ment Oegalenent ,~t illegalement) et pres de la moitie d' entre eux se rend<,nt dans des pays industriels. Pour ces derniers, les migrations en provenance des pays en develop- pemenr se sol dent par line immigration de 1,5 personne par millier d'l- abitanrs e: par an, comme en 1970. Depuis cette date, les migrations entre les pays indusrriels ont dimi- nue, passant Je 2,1 migrants par millier d'habitants en 197011 1,5 en 1990. La part des etrangers nes dans les pays indusrriels - actuellement, environ 5 % de la population de ces pays a toutefois augmente du fait de I' accroisse- ment plus lem de la population d'origine. Les migrations inrernationales n' ont pas encore atteint une dimension mondiale. La plupart des migrants se limi- tent aleurs regions respectives : ceux d'Mrique se dirigent Ie plus souvent vers d'autres pays africains et ceux d'Asie et du Moyen-Orient se rendent principalemenr dans les pays du Golfe. Les mouvements migratoires 11 I'interieur de l'Asie se som recemment developpes. En Europe, les emigres viennent generalement des anciennes colonies ou des pays voisins. Aux Etats-Unis, la situation est differenre, avec des immigrants qui viennent non seulement du Mexique voisin, mais aussi de toute une serie de pays lointains comme les Philippines, la Republique de Coree, Ie Viet Nam, I'Inde et la Chine. Un nouvel age d'or amimera·t·il un resserrement des ecarts? La plupart des travailleurs des pays pauvres ne commencent qu'11 ressentir les bienfaits et Ie cout - de l'integration mondiale des economies. Les pays en developpement, sur- tout en Asie et en Mrique, avaient participe de fa;;on super- ficielle, et a des conditions souvent ddavorables, au prece- dent processus de mondialisation entre 1850 et 1900. lis exportaient alors exclusivement des matieres premieres et les apports de capitaux visaient essemiellement a soutenir ces activites, en creant les moyens necessaires a I' extraction des ressources naturelles et en conservant I' appui bien- veillanr des gouvernements concemes. Aujourd'hui, les pays en developpemenr ont la possibilite de jouer un role bien plus acti£ Les avanrages potentiels sont considerables. Leur concretisation dependra des options fondamenrales retenues par les gouvernements des pays en developpement et de la reaction des pays industriels. La combinaison d'une revolution technologique qui reduit les couts, de changements d'orientation et de situa- tions politiques nouvelles forge des liens toujours plus puis- sants au sein meme du marche mondial du travail. II serait toutefois insense d' en condure que les differences entre les 61 • • • • ••• •• • • ... •• • • • • . • • • •• • et en penalisant d'autres, qui sont perdants face aleurs nou- partie) - tout en evitant les mesures protectionnistes qui veaux concurrenrs. I.e commerce avec les pays plus pauvres ne font que reduire la part de chacun. fait souffrir les travailleurs non qualifies des pays industriels, Dans la plupart des pays en developpement, il existe un comme Joe bien que la plupart des economistes esti- lien erroit entre I' ouverture sur I'exterieur et la reduction de ment qu'il n'est responsable que d'une faible part des diffi- la pauvrere. Au Maroc, par exemple, l'incidence de la pau- culres rencontrees par ces pays sur leur marche du travail vrete a diminue de moitie, tombant de 26 a 13 % de la (Encadre 8. I). II a aussi atteint les travailleurs des pays en population, en tout juste cinq ans apres la liberalisation des developpement et des ex-economies planifiees qui ont ete echanges au milieu des annees 80. De nouveaux emplois - durement frappes par la disparition de secteurs autrefois surtout rattaches a un secteur manufacturier florissant et proteges. Toutefois, la societe erant globalement gagnante, tourne vers Ie rnarche europeen du vetement - ont attire iI incombe aux pouvoirs publics de rendre plus douce la vers les villes des travailleurs non qualifies. La croissance transition au libre-echange en encourageant la main- tif(~e par I' exportation a aussi eu des effets positifs sur la d' oeuvre a se reconvertir, comme dans Ie cas de Joe, et en reduction de la pauvrete en Asie de rEst, au Chili, a indemnisant les laisses-pour-compte (voir la Quatrierne Maurice et en Turquie. 64 44 q d II En revanche, cet accroissement des echanges est loin des salaires des travailleurs non manuels 11. ceux des tra- d'avoir eu des effeto aussi uniformes sur la repartition du vailleurs manuels est passe de 211. 2,5 entre 1985 et 1988. revenu dans les pays en developpement. Au Maroc, les Au Chili, la remuneration des diplomes de l'enseignement echanges ont agi comme un mecanisme de perequation superieur a augmente de 56 % de plus que celie des diplO- salariale. En Asie de rEst aussi, l'expansion des echanges a mes du secondaire entre 1980 et 1990. Ces tendances pour- eu un cffet egalisateur sur la distribution du revenu. Mais, raient ctre liees 11. l'introduction de nouvelles technologies dans certains pays d'Aruerique latine, comme Ie Chili et Ie economes en main-d'oeuvre, it commencer par ceUes issues Mexique, une vague plus recente de liberalisation des de la revolution informatique, qui ont accentue les inegali- echanges a coIncide avec un accroissement des inegalites de tes dans les pays industriels. Plusieurs autres facteurs pour- salaires et de revenus. Au Mexique, dans les maquiladoras raient toutefois aussi expliquer cette evolution: les tra- (entreprises de sous-traitance en zone franche), Ie rapport vailleurs non manuels ayant Ja formation voulue som 65 souvent rares immediatement apres une Iiberalisation des de l'offre internationale se transformera progressivement, echanges; certaines des industries qui etaient protegees mais profondement. Si I' on fait une estimation rapide des etaient dIes-memes de grosses consommatrices de main- effets de la pleine application de I'Uruguay R.mnd, en d'oeuvre; certaines des activites delocaIisees, avec Ie capital conservant la dotation en facteurs de production de chaque necessaire, sont d'une haute technicite pour les pays en region au niveau actuel, on constate une amelioration developpement; enfin, dans certains pays a revenu intenll(~­ modeste, mais non negligeable, du bien-etre a ]' echelle diaire, les travailleurs non qualifies sont confrontes a une mondiale. La mise en place de toutes les dispositions concurrence plus vive de leurs homologues des pays plus sam l' acces au marche se traduira par des gains annuels de pauvres. 100 a 200 milliards de dollars au niveau mondial. Environ un tiers de ces gains ira aux pays en developpemem et en L'avenir du commerce transition. Le pouvoir d'achat des salaires s'ell'!yera dans Cette evolution de la division internationale du travail toutes les regions, sauf en Afrique (Tableau 8.1). Les reve- risque fort de s'accelerer au cours des prochaines decennies. nus salariaux augmenteront en valeur nominale dans les Les changements seront induits par deux grandes forces pays ayant un avantage comparatif pour les productions a connexes, a savoir la Iiberalisation des echanges et I' evolu- forte proportion de main-d'oeuvre -Ies pays de fANASE, tion de la distribution internationale du travail quaEfie, et la Chine et l'Asie du Sud - et baisseront dam tous les par un troisieme facreur exogene, les avancees technologi- autres du fait de I' accroissement de la concurrence sur les ques, avec notamment Ia baisse du cout des communica- biens dans lesquels ils sont aujourd'hui specialises. Cette tions. S'ils sont bien orchestres, ces changements devraient baisse des revenus sera toutefuis plus que compensee par la aboutir a une hausse des revenus reels pour la plupart des reduction des prix. travailleurs, mais ils se traduiront aussi par des fluctuations La suppression de l'Arrangement multifibres est des niveaux de I'emploi dans differentes activites au sein des incontestablement un bienfait pour les produCleurs a la pays. Le renforcement de l'integration des economies a pose main-d'oeuvre peu qualifiee. En effet, cet arrangement per- la question - examinee au Chapitre 11 des liens a eta- mettait aux pays industriels de contingenter leurs importa- blir entre Ie commerce international et Ie respect des tions de vetements finis precisement l'article mr lequel normes nationales de travail. les producteurs it la main-d'oeuvre peu qualifiee ont un avantage comparatif certain et qui, avec les textiles, repre- immMiats et fixes de fa liberalisation des echanges sente plus de la moitie de leurs exportations de produits Caccord de l'Uruguay Round (1994) est I'accord de com- manufactures. Carrivee de nouveaux producteurs dans Ie merce multilateral Ie plus vaste et Ie plus ambitieux qui ait textile et l'habillement creera des emplois dans les pays de jamais ete negocie. Sa piece maitresse est la nouvelle organi- I'ANASE, en Chine et en Asie du Sud. Cela fera haisser les sation multilaterale, l'Organisation mondiale du com- prix, ce qui profitera aux consommateurs dans Ie monde merce, sous I'egide de laquelle seront places tous les accords entier, mais penalisera les producteurs etablis dans les pays distincts intervenus pendant Ie cycle des negociations. industriels, les NEI d' Asie et les pays latino-americains. D' aut res series de negociations avaient deja permis de rame- Pour les pays industriels, les pertes d' emplois dans les activi- ner a 6,3 % Ie niveau moyen des droits de douane appli- tes it coefficient cleve de main-d'oeuvre seront compensees ques par les pays industrialises aux produits industriels, par des creations d' empiois dans les secteurs a hame techni- alors qui! etait de 40 % en 1947. La derniere serie de nego- cite et it remuneration plus elevee, tels que la fabrication de ciations l'a ramene it 3,9 %. Le niveau moyen des droits machines et de materiel de transport, ainsi que dans les demeure superieur it ce chiffre pour les importations en servIces. provenance des pays en developpement, car les droits sur Pour les pays pauvres, Ie volet agricole de l'Uruguay des produits comme les textiles, les vetements et les derives Round est a la fois un bien et un mal. Dans ]'immediat, du poisson les exportations les plus courantes de ces pays I' elimination des primes it l' exportation dans les pays indus- restent en general plus eleves. Au nombre des autres triels entrainera une deterioration des termes de I' echange retombees concretes de I'Uruguay Round figure la suppres- pour les pays en developpement importateurs de produits sion gradudle des limites quantitatives et des subventions alimentaires, et plus particulierement pour les pays de pour I' agriculture, Ie textile et l'habillement, bien que cet l'Afrique subsaharienne, de I'ANASE et du Moyen-Orient. abandon progressif s'annonce lent. Mais de nouveaux debouches apparaitront pour les expor- La reduction des obstacles aux echanges modi fie les prix tateurs de produits alimemaires. En Afrique subsaharienne interieurs et pousse les travailleurs vers des secteurs dans et en Amerique latine, les pays au vaste territoire seront lesquels leur pays est Ie mieux arme pour participer au encourages it accroltre la production et ]' exportation de commerce international. Avec la reduction simultanee des denrees alimentaires si I' augmentation du prix de ces den- barrieres commerciales dans beaucoup de pays, la structure rees est f(~percutee sur les agriculteurs. 66 Effets dynamiques de Uz libemlisation des echanges Les effets dynamiques de la liberalisation des echanges internationaux devraient largement depasser les effets immediats et fIxes. I.:experience de I'Asie de I'Est a montre que les pays capables d'accroltre leur capacite interieure par un investissement dans Ie capital humain et physique peu- vent se developper en gravissant l'echelle des produits, c'est- a-dire en abandonnant les productions de faible valeur au profIt des exportations a valeur plus elevee. Cette strategie offrirait des perspectives tres reduites si, en l'absence d'un elargissement des marches d'exportation, la production devait se limiter a la demande interieure. Une strategie de croissance impulsee par l'exportation ne signifie tomefois pas que la gamme de produits doit etre la meme pour tous les pays en deveioppement. La vOle empruntee par chaque pays dependra de ses ressources initiales et de ses choix strategiques. Pour beaucoup, une evolution sur I'echelle des produits passera par I'abandon de I'agriculture et de la production primaire au profit de la fabrication - d'abord de biens necessitant une forte pro- portion de main-d'oeuvr~, puis d'artides faisant appel a une technicite de plus en plm elevee (Encadre 8.2). Cependant, les pays qui possedenr des ressources naturelles abondantes resteront des ,oxportateurs nets de produits primaires pen- dant plus lor.gtemps : ils devront atteindre un niveau moyen de qualifications plus eleve et accumuler davantage de capital par travailleur avant de commencer a se speciali- ser dans la fabrication df produits finis. De nombreux pays latino-americains, tout comme la Nouvelle-Zelande et les pays comme d'un pays a l'autre. La mondialisation des eco- Etats-Unis a une autre epoque, sont de bons exemples a cet nomies joue sur la rarete relative des differents types de qua- egard. Dans beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne, lifications ainsi que sur les salaires auxquels les travailleurs l'accumularion de competences et de capital pourrait peuvent pretendre. A mesure qu'une economie s'ouvre sur d' abord ameliorer I' efficacite du secteur de production pri- I' exterieur, les prix interieurs s' alignent davantage sur les maire avant de contribuer au developpement du secteur prix internationaux, les travailleurs dont les qualifications manufacturier. En revanche, dans les pays pauvres en res- som plus rares sur Ie plan international que chez eux voient sources - les NEI d'Asie de l'Est autrefois, I'lnde et la leurs salaires augmenter, alors que ceux qui doivem faire Chine aujourd'hui - , ['acquisition de competences et face a une concurrence plus vive voient les leurs baisser. A l'elargissemem du capital se traduiront par une croissance mesure que d' aUtres economies evoluent vers Ie libre- rapide de l'industrie manufacturiere. Toutefois, certains des echange, la rarete relative des differents savoir-faire sur Ie pays aux reSSO.lrces natu;elles rares pourraient demeurer des marche mondial continue a se modifier, penalisant les pays exportateurs nets de produits primaires si leur offre de qui ont une reserve importame de competences se faisant main-d'oeuvre qualifiee est encore plus limitee - comme moins rares. La poussee de la concurrence signifie aussi c'est Ie cas au Nepal, par exemple. Enfin, certains pays par- qu'une erosion des salaires se produira dans les pays qui viendront it tr, Ie prix international des vetements, coup fluctue, mais leur ten dance est etablie It la baisse s'appuyant SUI une main-d'oeuvre peu qualifiee, tombera depuis plusieurs decennies, plus particulierement pour les par rapport al: prix des produits que la Chine importe, a produits primaires. La performance remarquable des pays commencer pH les produits primaires et les biens tres eta- dont la croissance des exportations par rapport au PIB etait bores. Les aut res pays qui se sont specialises dans la fabrica- superieure a la moyenne internationale pendant la periode tion de verements, comme Ie Mexique et d' autres NEI, 1970-90 a ete enregistn~e malgre une degradation annuelle seront penalises s'ils ne n:valorisent pas leur propre produc- de pres de 1 % des termes de l' echange de ces economies, ce tion en s'oriemant vers d.:s activites a plus forte valeur ajou- qui a ralenti la croissance du revenu d'environ 0,3 % par tee. Larrivee sur Ie marc he mondial des ex-economies pla- an. La hausse des salaires d' environ 3 % par an dont ces nifiees peut aussi provoquer une baisse des prix et des economies ont profite doir etre due a une augmentation salaires dans les secteurs a technicite moyenne. Dans tous encore plus forte de la productivite de la main-d'oeuvre, les cas, Ie consomm,lreur sera gagnant, mais les travailleurs tant au sein des differents secteurs qu' a travers des transferts des secreurs sur Ie deelin perdtont au change s'ils ne peu- intersectoriels. En revanche, les travailleurs bloques dans Ie vent pas passer a de, activites aplus forte valeur ajouree ou groupe des pays commercialement peu actifs c' est-a-dire ades biens nOel echangeables. sur la moide de I' echelle de croissance commerciale dans Quant au )rotectionnisme, c' est une solution vouee a laquelle les salaires n ont pas progresse ont subi les eEfets l'echec. Le fait d'imposer des restrictions aux echanges com- d'une deterioration plus importante des termes de merciaux ou aux mouvements de capitaux pour aider les l' echange, de pres de 2 % par an en moyenne, qui, en rai- exelus du changement ne servira qu'a reduire la richesse son d' une base d' exportations plus etroite, 5' est aussi soldee economique du pays. En empechant la socien: d' evoluer, par un ralentissement de 0,3 % de Ia croissance du revenu. ces poliriques conduisent a une degradation des conditions Pour que la volonte d'ouverture sur I'exterieur reste poli- de vie des travail/eurs a long [erme. Au mieux, les restric- tiquement acceptable, iI faut parfois que les pouvoirs tions commerciales peuvent proteger Ie marche interieur publics prennent des mesures pour ameliorer Ie sort de la moyennant un cout eleve pour Ie consommateur. Pourtant, minorite composee des laisses-pour-compte. Pourtant, a ces restrictions n' ameliorant pas la competitivite, dIes preci- long terme, les politiques qui encouragent les travailleurs a pitent la chute des exportations et, a la longue, des salaires renforcer leur formation, les incitem a donner une instruc- reels. tion a leurs enfants et favorisent la mobilite de la main- De meme, ce serait aller al'encontre de l'eEfer recherche d, oeuvre sont manifestement preferables aux programmes que d'appliqller une politique d'imposition des societes qui rendent dependant de la protection de I'Etat (voir la multinationales pour essayer d' empecher Ie deplacement Quatrieme partie). des emplois pw qualifi(:s vers les pays en developpement. La delocalisation est um' strategie efficace pour accroltre la Pays exclus part du marche d'une societe dans un monde domine par la La situation critique des pays exelus occupe une place de concurrence ou pour minimiser ses pertes. Par exemple, plus en plus centrale dans Ie dossier du devdoppement. si la part americaine dans les exportations mondiales de Dans 1a plupart des cas, les incidences negatives de I'evolu- produits manufactures a recule au cours des 30 dernieres tion de la situation internationale ont encore affaibli les annees. passarct de J7 a 12 %, la part des societes multina- pays dont les structures politiques etaient fragiles. Dans tionales americaines et de leurs filiales nest tom bee que de beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne, la forte baisse 18 a 16 0/0. Ce' rdatif succes rient pour beaucoup al'accrois- du prix des produits de base a non seulement entraine une semenr des operations ddocalisees (la production des filiales diminution des salaires et des revenus, mais a aussi limite la etrangeres de ,ocietes multinationales americaines est passee capacite d'intervention des responsables de l'action gouver- de 37 it 54 0/0). Cette mondialisation des operations a per- nementale. La baisse des prix 5' explique par les progres mis d'e'viter un nouveau recul des exportations de ces socie- techniques qui ont perm is une reduction de la consomma- tes devant I;; concurrence et a meme ete generatrice don d'energie et de metaux, ainsi que par les subventions a 69 I' agriculture des pays indusrriels, mais aussi par les gains Les pays dont Ie secteur formel est de petite taille pourraient d'efficacite de certains producteurs, surtom en Asie. En avoir imeret aeliminer totalemem tout impat sur les socie- Afrique subsaharienne, la plupart des pays exportateurs de produits de base n'ont pas pu soutenir la concurrence - du fait, par exemple, de la baisse de productivite des cacaoyers, tes et les exportations. ... Les echanges commerciaux profitent ala plupart des tra- des heveas et des cafeiers, plantes, pour beaucoup, dans les vailleurs, mais pas a (Ous. La liberalisation croissante du annees 50. En outre, la transformation de la structure des commerce profite atLx pauvres des pays en developpement, prix n'a donne naissance a aucun nouveau secteur : en fait, car la demande de main-d'oeuvre augmente. Les tra- les exportations de produits manufactures de l'Afrique sub- vailleurs qualifies des pays industriels y trouvent egalement saharienne ont diminue au coms des 20 dernieres annees. avantage, car leurs competences sont davantage recher- La situation, bien que moins alarmante, est la meme dans chees. En revanche, les conditions de vie des travailleurs beaucoup de pays du Moyen-Orient. non qualifies des pays a revenu eleve ou intermediaire peu- En Afrique subsaharienne et dans beaucoup de pays du vent se deteriorer. La concurrence des pays producteurs a Moyen-Orient, cet echec est lie au climat d'incertitude qui main-d'oeuvre bon marche devrait se traduire par un se repand panout et qui s'entretient de lui-meme. Malgre mieux-etre, en incitant les travailleurs des pays riches a les perspectives de profits ouvenes par les politiques actuel- abandonner les activites a faible productivite au profit de les, les investissements prives n' ont pas decolle, et cette celles a productivite elevee. Mais aucun de ces progres situation aggrave les risques de revirement de la politique n' emrera dans les faits si Ie chOmage persiste. Les politiques economique. Avec la proliferation de nouveaux concur- d'indemnisation et d'aide a la reconversion des exclus du rents, il sera plus difficile de prendre place sur les marches. changement sont indispensables si I' on veut que Ie com- Dans ces deux regions, il faut aujourd'hui adopter des stra- merce entralne un relevemem des revenus pour tous et que qui donneront un coup de pouce aux exportations. I' ouverture des economies I'emporte sur Ie protectionnisme. CHAPITRE 9 s .. .. L A MONDIALISATION DES MARCHES FINANCIERS main-d' oeuvre bon marche dans les pays en developpemem est synonyme de plus-values pour les capitaux vienne reduire les salaires et Ie niveau de vie sur leur propre prives, qui peuvent aujourd'hui circuler a travers territoire. Dans Ie meme temps, les pays pauvres ont peur Ie monde pour rechercher les meilleurs rende- de se £aire exploiter, craignant que les capitaux ne viennent ments. Mais comment des travailleurs comme Joe, Maria et que lorsque les salaires sont bas pour repaftir lorsque Xiao Zhi subissent-ils les elfets de cette mondialisation? Les ceux-ci augmentem. Les pays riches comme :es pays optimistes insistent sur les possibilites de gains reciproques pauvres s'inquietent des moyem limites ala disposition des Ie capital et Ie travail ont besoin I' un de rautre pour pro- pouvoirs publics pour taxer les capitaux ainsi que de duire des biens et des services de valeur plus elevee. En regie I'instabilite que les capitaux mouvants peuvent engendrer. generale, une politi que interieure saine attire les capitaux, II ya une part de verite dans chacun de ces deux points ce qui renforce les effets du Iibre-echange en permettant de vue. Toutefois, un fait est indeniable : les capitaux traver- aux pays d' exploiter leur avantage concurrentiel. Les pessi- sent les frontieres plus aisement que la main-d' oeuvre, mal- mistes mettent I' accent sur les risques et les dangers - les gre tous les efforts des administrations nationales pour en pays riches craignent qu'une alliance du capital et de la reglementer les mouvements. La plus grande mobilite des 70 capitaux accenrue les elfets de la politique interieure sur la tivite et les salaires. La vague recente de flux prives vers Ie situation dans Ie domaine du travail: Ie succes nourrira Ie monde en developpement s' est concentree sur quelques succes, car il drainera des capitaux vers lui, mais l'echec pays ou les resultats sont bons. Comment les autres penalisera plus duremenr la main-d'oeuvre, car iI fera fuir peuvent-ils retirer les memes avantages? Doivent-ils offrir les cap iraux. des conditions particulierement favorables pour artirer les Le present chapitre rraite de trois questions connexes. capitaux er faut-il freiner I' evolurion des salaires ou restrein- D' abord, comment les economies en developpement et en dre I'activite syndicale? En fait, de nombreux pays ont deja transition peuvenr-elles attirer davanrage de capitaux pri- offert des allegements fiscaux et d'aurres conditions avama- yes? Ensuite, comment les responsables de ['action gouver- geuses, et certains regimes auroritaires ont applique une nemenrale peuvenr-ils maxi miser les avantages pour Ie polirique repressive dans leurs rapports avec Ie monde du monde du travail et minimiser les risques? Enfin, les capi- travail. Ces mesures ne jouem rourefois pas un role essentiel raux prives sonanr des pays riches peuvenr-ils penaliser Ies pour arrirer les capitaux et, a long terme, elles som plutot de travaillcurs de ces pays? nature a reduire les apports nets. Les detemeurs de capitaux cherchenr avant tour un bon Comment attirer les capitaux rendement, et Ie risque encouru est pour eux un souci Les pays industriels se sont toujours adjuges la plus grosse majeur. La qualite de !'infrastructure, la fiabilire et Ie degre parr de I' eparglle mondiale. Le capital moyen par travailleur de qualification de la main-d'oeuvre, la garantie de leur est de 13.000 dollars dans les pays en developpement et de droit de rapatrier Ie capital et son revenu, et la stabilite 150.000 dans les pays industriels, soir pres de 12 fois plus. sociale et politi que som des elements determinants pour les recart s' esr qllelque pet:. resserre dans les annees 70, mais investisseurs. Une tradition de saine gestion des finances s'esr a llouveal creuse dans les annees 80. Pour la pluparr publiques et des liens erroits avec les marches mondiaux des pays en d,:veloppement, la part des apports etrangers qu'i! serait couteux de rompre pesent plus lourd dans les dans l'investissement est restreinre. Arteignanr en moyenne decisions d'investissement des multinationales et des inves- 11 % du stock de capiral, elle va de 20 % dans les pays tisseurs de portefeuille que la perspective d'une bonne ope- pauvres (surtout SOilS forme de creances publiques) a 5 0/0 ration. Lorsque, pour drainer des capitaux, on fausse Ie libre dans Ie> pays~. revenu inrermediaire (surtour sous forme de jeu des forces du marche, les travailleurs finissent par parta- capitaux prive;). ger les superprofits avec les etrangers. Une petite minorite Tourefois, [a siruation a recemment evolue : les flux de de travailleurs y gagnera peut-etre, mais la dualisation du capitaux prives vers les pays arevenu faible ou intermediaire marche du travail aura des elfets negatifs pour la plupart ont atteint des niveaux records. On estime qu'ils ont atteim d'entre eux. Des pays comme Ie Bresil et I'Egypte, qui 175 milliards de dollars au total en 1994, soit plus de avaient olfert des conditions de faveur et un marche pro- quatre fois Ie chilfre de 1989 (42 milliards de dollars), ces tege, ont soulfert de ce syndrome. De meme, une politique chilfres ctanr calcules sur une base nene. raccelerarion de repressive a I' egard du monde du travail risque fort d' etre ces flux dent a plusieurs raisons: les reformes economiques intenable, car elle provoquera tot ou tard une instabilite dans beaucoup de pays, la reduction de la dette au debut sociale. CMrique du Sud, du temps de I' apartheid, est un des annees 90 et la chute des taux d'interet a travers Ie exemple extreme d'un pays repressif qui, dans un premier monde. La composition de ces flux a egalemenr change de temps, a reussi a attirer les capitaux etrangers mais a fini par fas:on spectaculaire : pres des deux tiers du total des flux les faire fuir. reeents a long terme sont alles au secteur prive, contre seu- De la recente crise monetaire du Mexique (I 994-95), lement 44 % en 1990. Pourtant, plus de dix ans apres Ie certains pourraient condure qu'une integration profonde, debut de la crise d' endettement, les financements nets des comme celie pronce par I'ALENA, rend un pays plus vul- banques commerciales continuent a etre negatifS. En revan- nerable. Ce serait faire une mauvaise interpretation de cet che, l'investissement direct etranger (IDE) est monte en accident de parcours. rALENA a certes incite les investis- fleche pour arteindre environ 67 milliards de dollars en seurs a s'implanter sur Ie marche mexicain, mais les flux de 1993 (la Chire recevant 26 milliards de dollars a elle seule), capiraux vers les autres pays latino-americains etaient egale- suivi d'invescissements de portefeuille en forte progression ment considerables pendant cette periode d'enthousiasme (47 milliards de dollars) et d'une poussee des obligations suscite par les marches naissants et la faiblesse des taux emises par les societes privees et les gouvernements (42 mil- d'interer aux Etats-Unis. Une crise s'est dedenchee au liards de dollars). Mexique, mais non au Chili, car la politique appliquee au secteur macroeconomique et financier era it fragile dans Ie Les politiques pour attirer les capitaux prives cas du premier, mais soIide dans Ie cas du second. En outre, II est dans l'interet du monde du travail d'attirer des capi- la participation du Mexique aI'ALENA a incontestable- raux pour completer la main-d'oeuvre er relever la produc- ment facilite les choses lorsque la crise s' est dcdenchee, 71 d'une part, en favorisant la preparation d'un plan de sauve- - plus d'un cinquieme en Argentine, a la Barbade, au tage et, d'autre part, en evitam une reoriemation profonde Botswana, en lndonesie, en Malaisie, a Maurice, au de la politique generale. Un tel revirement aurait eu des Mexique, am; Philippines, a Singapour et a Sri Lanka. Tou- consequences bien pires pour Ie monde du travail. tefois, les pays en developpemenr se livrant une concur- Levasion des capitaux reste neanmoins une possibilite rence accrue pour attirer des capitaux, beaucoup d' entre bien reelle - tant pour les gouvernements que pour les tra- eux craignent que les investissements deviennent de plus en vailleurs. Les mesures de reglementation ne peuvent genera- plus mouvants, roujours prets a partir a la moindre alerte, lement rien contre la plupart des formes de mobilite des sans avoir etabli de liens etroits avec Ie reste de I'economie. capitau:x. Les mesures adoptees en ce sens pendant la crise Linvestissement dans les zones franches pour I'industrie d'endettement des annees 80 par la plupart des pays d'exportation des zones dans lesquelles travaillent envi- d'Mrique subsaharienne, d'Amerique latine et du Moyen- ron 45 % de \'ensemble du personnel employe par les socie- Orient n'om pas reussi a empecher I'exode massif des capi- tes multinationales dans \es pays en deve!oppement est taux a hauteur de lOa 20 % de leur stock total de capi- un exemple typique de cette situation, I'emploi etam Ie seul tal - qui a amplifie la recession interieure et la baisse des avantage qu' en retirent les pays beneficiaires. Ce probleme salaires. se pose particulierement dans les secteurs employant une main-d'oeuvre peu qualifiee, comme dans I'habillement et Ies socitfttfs multinationales, moteur du changement I'industrie de la chaussure, dans lesquels Ie savoir-faire Les societes multinationales ont ete un instrument essen tiel propre aI' emreprise est limite et les couts de sortie $Om bas. de la mondialisation de l'industrie manufacturiere, en Ces craintes peuvent etre iegitimes, mais il serait encore dotant la main-d'oeuvre relativement bon marche des pays moins souhaitable d'avoir des multinationales ne cream en developpement de biens d' equipement et de techniques aucun emploi. II faut plutot considerer les emplois peu qua- modernes de gestion des stocks et de telecommunica- lifies comme une simple erape dans la dynamique de crois- tions, ainsi que de production. Recemment, l'expansion des sance. Dans plusieurs pays qui om reussi, comme Maurice, societes multinationales s' est essentiellement produite dans les Philippines et la Republique de Coree, les flux d'IDE les pays en developpement : 5 des 8 millions d' emplois crees dans les secteurs a main-d'oeuvre peu qualifiee ont mainte- par les mulrinationales entre 1985 et 19921'ont ete dans ces nant cesse, car les salaires offerts sur place ont augmente et pays. Le nombre de travailleurs employes par des multina- les societes locales ont atteint leur regime de croisiere. tionales dans les pays en developpement est aujourd'hui de Quant aux societes etrangeres implantees dans ces secteurs, 12 millions, mais Ie nombre reel de personnes qui vivent des elles se sont deplacees vers une nouvelle generation de zones multinationales pourrait etre deux fois plus grand, compte franches industrielles OU la main-d'oeuvre est moins chere renu de l'importance de la sous-trairance. - en Chine, a Sri Lanka er au Maroc. Aujourd'hui, les flux d'iDE reagissenr rapidemem aux nouvelles possibilites de profit, deplac,:ant la production la Comment les flux de capitaux peuvent-il profiter ou les salaires sont peu eleves par rapport a la productivite au monde du travail? possible. Pour les pays, il est important que les capitaux Si Ie monde du travail peut profher des capitaux em res dans soient attires par la solidite des parametres fondamentaux Ie pays, iI est presque toujours Ie plus duremem touche par de I'economie plut6t que par une protection du marche leur fuite. Pendant la crise d'endettement des annees 80, les interieur, que les multinationales sont trop heureuses de ajustements necessaires ont fait payer un lourd tribur aux pouvoir exploiter. Par Ie passe, !'IDE se ponait surtout vers travailleurs (voir la Quatrieme partie). En Amerique latine, des pays au marche interieur vaste et riche, comme les les salaires ont baisse de 25 % en moyenne pendant cette Etats-Unis et Ie Royaume-Uni, comme Ie montre l'etroite periode, alors meme que les indices boursiers de la region correlation entre les stocks d'IDE et Ie revenu par habitant. montaient en fleche (Tableau 9.1). Les travailleurs subissent Plus recemment, les flux ont eu tendance a rechercher des Ie contrecoup des crises financieres pour plusieurs raisons: bases moins couteuses pour l' exportation, et Ie lien entre l'imporrance des flux d'IDE (en tant que part de l'investis- • Ies capitaux tftant plus mobiles que fa main-d'oeuvre, ils sement total) et Ie revenu par habitant a presque disparu. a som plus difficiles imposer, et les travailleurs finissent Les flux commerciaux inrernationaux au sein des multi- generalement pat payer la note. Ces derniers supportent nationales representent aujourd'hui environ un tiers des une grande partie de la charge du service de dertes pub li- echanges mondiaux et peut-etre jusqu'a 15 % du PNB ques elevees, sous forme d'une reduction des services mondial. sociaux, d'une diminution des investissements publics et Dans les grands pays comme dans les petits, les societes d'un relevemem des impots. Le mouvement necessaire multinationales emploiem une part non negligeable des rra- des travailleurs vers les secteurs des biens echangeables vailleurs du secteur moderne de I'industrie manufacturiere implique des couts reels - en chomage temporaire et en 72 pene de capital humain qui peuvent seulement etre partiellement compenses par des transferts finances it partir d'impots sur Ie capital. Parfois, ce sont des fonds publics qui finissent par renflouer des entreprises suren- detrees. Ces sauvetages financiers se sont produits presque partout en Amerique latine au debut des annees 80 et expliquent en panie la crise d'endettemenr. Au Chili, par exemple, ]a plus grosse partie de la dette publi- que a ete initialemem contractee par Ie secteur prive, et plus particulierement par les banques. Mais ce sont les rravailleun; qui, it travers leurs impots, ont regIe la facture lorsque ces debireurs prives ont fait faillite. • Les capitaux sont prudents. II peut $' ecouler un long moment avant que les capitaux reviennent dans un pays it la suite d'une crise, privant la main-d'oeuvre de capital dans I'intervalle. II ne sufEt pas que les pays apportent les ajustemenrs necessaires 11 leurs comptes interieur et exte- rieur iI fuut en effet que les investisseurs croient 11. la perennite de ces changements. Cette confiance ne se barit pas en un instant - cela peut prendre cinq ans ou plus er meme une fa is en place, elle reste fragile. Lorsque les risques augmentent, l'anticipation de I'echec Certains pays ant recemmem commence 11. se mefier des pellt precipiter les choses, entrainant une crise finan- importants flux de capitaux que des accords de reduction ciere, SUrf-JUt lorsquc Ie niveau d'endettement approche de la dette ou des mesures de liberalisation financiere ont la cote d'alerte. La devaluation recente au Mexique est fait revenir. Pourtam, s'it peut ecre utile de reglementer Ies une illustration frappante de l'influence que les anticipa- emrees de capitaux, particulierement les fonds it court tions peuvent avoir dans un climat d'extreme mobilite terme et les Iiquidites, cela est de moins en mains Ie cas. La des capita,.lX. peur que suscitent les capitaux febriles est plus grande Iorsque l'intermediation financiere est peu efEcace et que Pour permettre au monde du travail de profiter des Ies pertes possibles risquent fon d'erre supporrees par Ie entrees de capitaux et pour reduire au minimum Ies risques contribuable. L'existence d'assurance tacite ou expresse sur de fuite, il faut intervel1ir sur plusieurs fronts, notamment les depots, les emprunts excessi(, d' entreprises trop grandes en prenant des mesures sur Ie type d'emprunts internario- pour erre abandonnees en cas d'echec ou Ies prets par des naux et les possibilites de controle de capitaux, et en adop- banques qui sont Ies otages d'emprunteurs peu solvables tant d' aut res dispositions sur Ie plan interieur. Tout investis- exposent en fait davantage les travailleurs aux effers de prise sement compotte des risques quil convient de faire porter de risques demesures et de sauvetages financiers couteux. aux prereurs, aux emprunteurs prives et aux marches apres Une bonne intermediation financiere passe par de bons en avoir decharge Ie budget de I'Etat au maximum. Pour Ie intermediaires financiers. En leur absence, les flux draines monde du travail, la dette exterieure publique est la pire par Ie marche entrainent des tempetes financieres, comme forme de financement. Elle tend it eloigner Ies investisse- on I' a vu si souvent par Ie passe. ments prives plus utiles et plus productifs qui profitent II est d'autant plus important de suivre une politi que davantage aux travailleurs. En outre, si la situation se macroeconomique prudente - particulieremem pour les degrade, c' est generakment Ie monde du travail qui sup- travailleurs - qu'il est difEcile de reglementer Ie volume et porte la charge du remboursement de Ia dette - une la composition des entrees de capitaux prives. II s'agira charge que vient som'ent alourdir la devaluation rendue donc de maintenir Ie taux de change, Ies taux d'interet et Ie necessaire pour obtenir les devises permettant d' assurer Ie volume des reserves aux niveaux voulus pour prevenir tout service de Ia dette. Les ressources financieres qui passent par depart soudain des capitaux. Ie marche e: sont allouees par I'intermediaire du secteur Les pays industriels peuvent aussi faire un certain bancaire local et des marches interieurs des valeurs mobi- nombre de chases pour maintenir les taux d'interet imerna- lieres som un meilleur moyen de proteger les travailleurs tionaux it un niveau peu eleve. II y a lieu de cmire que des risques -- tam que l'Etat ne renfloue pas les entreprises )' offre d' epargne mondiale est susceptible d' augmenter dans en faillite. i'IDE est I instrument qui permet Ie mieux de les dix annees 11. venir. En effet, les facteurs demographiques repartir ces risque:.. entrainem d' abord une hausse de I' epargne dans les pays 73 riches, puis une baisse avec Ie vieillissement de la popula- developpemenr. Ce sont la de serieuses limites. :Jans Ie tion. Dans les pays indusrriels, la part de la population pays solvable type, Ie rapport du passif exterieur au'~ expor- de 40 a 65 ans - une cohorte d'epargnants nets - devrait tations est de deux aun et de trois a un, dans Ie mei leur des passer de 40 a 45 % d'ici 2010, tandis que la proportion de cas. Ce dernier peut erre considere comme la limite supe- ceux qui ont de 20 a 30 ans les emprunteurs nets rieure a laquelle peut etre portee sans risque la dette des devrait comber de 42 a 34 %. Levolurion du deficit des pays en developpemenr. Meme si tous ces pays emprun- pays industriels au cours des dix prochaines annees risque taient suffisamment pour atteindre cette limite en cinq ans, coutefois d'etre decisive. Une augmentation des defICits les flux maximums seraient de 500 milliards de dollars par pourrait aisement annuler I'evolution prevue de l'epargne an. (En fait, la demande reelle de fonds risque d'etre bien privee et faire monter les taux d'interet. Ces derniers conti- inferieure, car plusieurs des pays consideres comme les plus nueront a croitre au detriment du monde du travail solvables, tels que la Coree, la Malaisie, Ie Portugal et la dans cous les pays en developpement - saul'si la nEcente ThaYlande, sont parvenus a un point de leur cycle ten dance a la baisse des deficits americains se confirme et d' epargne-investissemem OU ils commencent eux-memes a que ce recul se poursuive dans les autres pays industriels. exporter des capitaux.) Et pourtam, meme ce montant reste Les travailleurs de ces pays, qui detiennent au moins 25 % l'aible a I'echelle des pays industriels. Au cours des 25 du capital financier par Ie biais des caisses de retraite, seront dernieres annees, Ie montant (net) cumule des flux a desti- en partie compenses par Ie rendement eleve de leur epar- nation des pays en developpement n' a atteint que 2 % du gne, mais ce ne sera pas Ie cas des travailleurs des pays en stock de capital des pays industriels. En s'appuyant sur ces developpemem, dont l' epargne est faible. estimations approximatives, Ie volume des flux hisroriques moyens serait au plus multiplie par deux. Evolution probable des flux de capitaux Certes, ees flux de capitaux n'auront qu'une incidence La mondialisation du capital marquera probablement Ie limitee sur Ie monde du travail dans les pays indusrriels, debut d'une periode longue et mutuellemem avantageuse mais ils pourraient avoir des dTets bien plus larges dans les d'importants mouvements de capitaux depuis les pays pays en developpement. A supposer que les reactions seront industriels vers les pays en developpement. Dans ces der- normales, ces estimations impliqlleraient llne poussee de la niers, Ie capital plus perfectionne dont devra etre equipee croissance du PIB de 0,5 a 1 % par an. Mais, pour les rra- une force de travail de plus en plus qualifiee aura pour dfet vailleurs des pays en deve!oppement, la discipline imposee de stimuler la productivite des travailleurs, et les solides par la mobilite de I' epargne - sur la politique macroecono- investissements a long terme dans ces memes pays aideront mique, la gestion des affaires publiques et les institutions la population active vieillissante des pays industriels a obte- pourrait meme eue plus importame que les gains f(:sultant nir Ie meilleur rendement des fonds de leurs caisses de directement des flux de capiraux. retraite. Laccroissement simultane des flux de commerce et ••• de capitaux est egalement positif; les flux de capitaux aide- Le marche mondial des capitaux elargit beaucoup Ie ront les pays en developpement a tirer parti de nouveaux fosse entre les gagnants et les excills du changemem. rave- debouches commetciaux et les inciteront encore davantage nir sera plus rose pour Maria et Xiao Zhi si leurs gouverne- a appliquer de bonnes politiques sur Ie plan interieur. Mais ments reussissent atrouver Ie juste milieu entre la prudence les capitaux ne se deplaceront pas du jour au lendemain et, sur Ie plan budgetaire, la con fiance dans Ie marche e[ la sta- pour les pays industriels, ces transferts ne seront pas a I'ori- bilisation des politiques sociales. En revanche, les sorties de gine d'une desorganisation mesurable de la societe. capitaux allront tendance a reduire I'investlssement et la Les flux de capitaux continueront a ecre limites par Ie croissance dans les pays qui n'auront pu realiser cet equi- risque-pays et leur augmentation ne pourra etre plus rapide libre en risquant meme de les exdure de route integra- que I' amelioration de la capacite d' endettemem des pays en tion aI' economie mondiale. 74 CHAPITRE 10 s s " t 1 s T 'JUT COM:v1E LES FLUX DE MARCHANDISES migratoires concernent aujourd'hui un nombre croissant ct de capitaux, les mouvements internatio- de pays, tant d'origine que d'accueil - au moins 125 naux de main-d'oeuvre peuvent presenter des millions de personnes vivent en ce moment hors de leur ,wantages non negligeables, tant pour Ie pays pays d'origine. De plus en plus, les migrants viennent de d'origine que pour Ie pays d'accueil. En dIet, les migrants pays pauvres et leur sejour dans les pays d' accueil a ten- sont souvent plus producti£, - et reduisem Ie cout de la dance it se raccourcir. Les travailleurs hautement qualifies main-d' oeuvre - dans Ie pays d' accueil. En outre, ils sont aussi de plus en plus nombreux it s'expatrier. Enfin, on envoient des fonds :1 leurs families restees sur place, etoffant a enregistre nne nette augmentation du nombre de refUgies, ainsi les revenus dans lem pays d' origine (generalement plus consequence des conflits regionaux et de l'eclatement du pauvre). Tout,:fois, les migrations suscitent aussi des inquie- c1ivage Est-Ouest. tudes. Tout Ie monde ne sera pas gagnant : les travailleurs Plus de la moitie des mouvements migratoires mon- non qualifies Jes pays d' accueil risquent fort d'etre penalises diaux s' effectue maintenant entre les pays en developpe- par les pertes d'emplois, au profit des immigrants, et par les ment c' est ainsi, par exemple, que des ressortissants des baisses de salaires. De plus, conune avec les mouvements de pays d'Asie du Sud se rendent dans les pays petroliers du capitaLlx, la :Jlus grande mobilite cette fois, des tra- Moyen-Orient et dans les NEI d'Asie de rEst, et que les vailleL.rs haurement qualifies - tend it recompenser Ie pays d'Afrique subsaharienne ayant relativement bien reussi succt:s, mais afain: pa;'er cher tout echec de la politique attirent les travailleurs des pays voisins plus pauvres. interieure. LAfrique du Sud, la Cote d'lvoire et Ie Nigeria ont accueilli Les migr;;.tions internationales restent politiquemenr environ la moitie des nombreux migrants africains. Tome- bien plus sen;ibles que les flux de marchandises et de capi- fois, beau coup d'immigres ont regagne leur pays d'origine taux. Dans les pays d'accueil, la population s'oppose de plus au cours des annees 80, it une epoque OU la crise economi- en plus a I'arrivee de migranrs non qualifies, et ces reactions que provoquait des attitudes d'hostilite it leur egard. La sonr e.x:acerbees par des problemes de chomage, qui ne som demande d'immigrants temporaires dans les pays du Golfe d'ailleurs pas toujours imputables it cette immigration. a rapidement augmente au cours des annees 70 et au debut Le present chapitre cherche it repondre aux questions sui- des annees 80, avant de se tasser a partir de 1982, avec la vantes : les migrants viennent-ils efIectivement prendre baisse des prix du petrole. La guerre du Golfe de 1991 a Ie travail de personnes originaires du pays d'accueil et completement bouleverse la physionomie de la population contribuenr-ils a la disparite des salaires? Ces immigres d'immigres. Un million d'Egyptiens sont panis d'lraq, representent-ils une charge nette pour Ie budget de l'Etat? 800.000 Yemenites ont quirte l'Arabie saoudite et environ Et qu'est-il possible d,? faire dans les pays pauvres pour 500.000 travailleurs palestiniens et jordaniens ont ete rem- arreter l'exode de travailleurs qualifies? places par des Asiatiques et des Egyptiens au Kowe'it. Plus nScemment, on a enregistre une hausse de la demande de Les differentes facettes des migrations travailleurs temporaires dans les economies florissantes Lhistoire est ponc:uee de periodes au cours desquelles les d'Asie, plus particulierement en Republique de Coree, au migrations ont ete une importante soupape de securite eco- Japon et en Malaisie. La crainte de migrations massives it la nomique et sociale, en permettant it la main-d'oeuvre de se suite de la dissolution de I'Union sovietique ne s' est pas deplacer la OU elk etait plus rare. Tomefois, Ie cout des materialisee ni au sein de la region, ni en direction de voyages et les difficultes de deplacement ont generalement rOuest. ete des handicaps serieux jusqu'a ce qu'une etape determi- Le mouvement migratoire vers les pays industriels s' est nante soit franchie au cours du XXe siecie avec la baisse du intensifie (Tableau 10.1) et la majorite des migrants vient cout des transport,. 011 a alors assiste it une nette augmen- aujourd'hui des pays en developpement. En Australie, au tation de la mobilice de la main-d' oeuvre, malgre la montee Canada et aux Etats-Unis, les flux en provenance des pays de l'Ecat-naton, qui s'est accompagnee d'un renforcement en developpement ont augmente lentement, atteignant des mesures de controle des migrations. Les mouvements environ 900.000 personnes par an en 1993. En Europe de 75 I'Ouest, c'est pendant la periode de forte expansion des Pays dorigine annees 60 qu' on a commence a recruter sur une grande Les migrations se rraduisent generalement par des gains echelle. Apres Ie choc petrolier de 1973 et la recession qui importants pour les pays d' origine, essentiellemer.t par Ie s'ensuivir, les travailleurs etrangers Ont ete incites a rentrer biais des envois de fonds de leurs exparries. Pour :::ertains chez eux. Peu apres Ie Cfeux du debut des annees 80, la pays, ces envois de fonds representent une parr non negli- population etrangere a de nouveau augmente pour attein- geable de leur PNB - de 10 a 50 % en Cisjordanie et dans dre environ 180.000 personnes par an. Contrairemenr a la Bande de Gaza, en Jordanie, au Lesotho et au Yemen. Les cdui des annees 60, ce second acces de croissance interviem ratios envois de fonds/exportations peuvent atteindre entre dans un contexte de hausse du chomage qui anise les ten- 25 et 50 % - comme au Bangladesh, au Burkina Faso, en sions sociales et alimente la xenophobie - tant aux Etats- Egypte, en Grece, a la Jamiique, au Malawi, au Maroc, au Unis que dans route l'Europe. Pakistan, au Portugal, a Sri Lanka, au Soudan et en Turquie. La difference de salaire avec Ie pays d' origine est telle que les Qui sont les gagnants et les perdants montants envoyes sont souvent plusieurs fois superieurs ace de cette evolution? que les emigres auraient pu gagner chez eux environ Ie Les migrations se traduisent par des gains d' efficacite double dans Ie cas des Coreens et des Philippins, par exem- lorsque les travailleurs se rendent la OU ils sont plus produc- pie. Les envois de fonds ont tomefois tendance baissera a ti&. Beaucoup y trouveront leur compte: les migrants, a mesure que les emigres s'integrent dans Ie pays d'accueiL travers une remuneration plus elevee, les pays d' origine, par Au niveau des menages, la decision de s' expatrier les envois de fonds de leurs emigres, et les pays de destina- s'inscrit souvent dans Ie cadre d'une strategie de repartition a tion, grace la baisse des couts de production. Mais tout Ie des risques, Dans Ie Liban dechire par la guerre, ccux qui monde ne gagne pas necessairement au change, noramment sont restes ont pu s' en sortir grace aux travailleurs qualifies lorsque des migrants non qualifies viennent prendre la qui se sont expatries : en 1980, on estimait que les envois de place de travailleurs originaires du pays, qui exercent la fonds representaient 50 % du revenu nationaL Dans les meme activite. Cependant, pour evaluer les effets de cette pays qui ant une politique active de protection socia Ie, situation a court et moyen termes, toute la question est de l' emigration reduit les pressions budgetaires. Le programme savoir si les specialites des migrants viennent completer ou egyptien de garantie de l' emploi n' aurait pas pu fonctionner plutot remplacer celles des travailleurs locaux et des laisses- dans les annees 70 sans les departs massifs vcrs les pays pour-compte. du Golfe. A Porro Rico, la loi sur Ie salaire americain 76 minimum aurait provoque un chomage eleve en l'absence Larrivee de main-d'oeuvre qualifiee a des effers positifs, du de rdfet « d'aspiration » des marches 11 I'etranger (un tiers fait des economies d'agglomeration qu'elle permet de rcali- de la population active a emigre aux Etats-Unis). ser. Les entrees de travailleurs non qualifies profitent aux Les migrations ont des dfets complexes sur la disparite detenteurs de capitaux et au segment plus qualifie de la des revenus. Lexpatriation ctant une entreprise couteuse, force de travail, mais dies peuvent penaliser les travailleurs Ies migrants sont rarement issus des menages les plus locaux non qualifies en faisant baisser leurs salaires. pauvres. Aussi les envois de fonds ont-ils tendance 11 accroi- En revanche, la peur de voir les immigrants voler tre les inegalites de revenu, comme cela s' est passe en l'emploi des travailleurs nes sur place reieve d'une attitude Egypte et aux Philippines. Toutefois, il existe aussi des dfers populiste trop simpliste. Les travailleurs du pays d'accueil compensateurs a mesure que les reseaux de l'expatriarion gagnent Ie plus sur Ie plan sociallorsque les migrants appor- se developpent et que les couts baissent, les travailleurs plus tent avec eux des specialites qui viennent completer I' even- pauvres peuvent, it leur tour, se permettre d' emigrer. Dans tail de competences existant sur Ie plan nationaL Aux Etats- une etude sur deux villages mexicains, on a constate que les Unis, au Canada et en Australie, l'economie et la culture envois de fonds avaient un effet egalisateur dans Ie village sont modelees par les migrants. Ailleurs, les immigres et aux reseaux mieux etablis a l'etranger, mais qu'ils accen- leurs descendants constituent souvent une source impor- tuaiem les disparires dans I'autre. Si l'on regarde les effets tante de dynamisme; on en prendra pour exemples les seconds, on constate generalement que les envois de fonds industriels chinois en lndoncsie et en Malaisie, les hommes resserrent les ecarts ils ont stimule les investissements d'affaires de Hong Kong au Canada, les entrepreneurs dans les zones rurales du Pakistan, relancrant la demande de indiens et libanais en Afrique, et les fonctionnaires jorda- travailleurs non qualifies. niens et palestiniens dans les pays petroliers du Golfe. De La crainte d'une hute des cerveaux est en train de recu- plus en plus, les travailleurs emigrent pour falre Ie travail ler dans beaucoup de pays OU l'offre de competences n'est manuel non qualifie que leurs homologues du pays plus limitee par Ie manque de ressortissants ayant fait des d'accueil essaient d'eviter ce type de migration pourrait etudes superieures. Lexode des competences reste toutefois repn!senter non moins de 70 % des mouvements migratoi- un probleme la OU il existe des distorsions sur Ie marche du res recents. En France et en Allemagne, les immigres non travail ou dans Ie systeme educatif. Dans certains pays au qualifies, principalement des Nord-Africains et des Turcs, secteur moderne manquant de dynamisme, les subventions entrent, respectivement, pour 60 et 80 % dans l'ensemble genereusement versees it l' enseignement superieur produi- du mouvement migratoire. Les Palestiniens en Israel, les sent plus de diplomes que I'economie ne peut absorber, Pakistanais dans Ie Golfe, les Indonesiens en Malaisie et les creant une lourde charge budgetaire et ayant un effet d'inci- Boliviens en Argentine offrent d'autres exemples. Ces tation a I' emigration. Le depart de travailleurs qualifies dent migrants exercent souvent des activites qui disparaitraient aussi parfois 11 l' absence de demande. C' est notammem Ie autremem et creent meme des emplois pour les travailleurs cas lorsque les politiques des pouvoirs publics limitent la originaires du pays. La production d'huile de palme et de formation de capital et font reculer la demande de main- caoutchouc en Malaisie s'arreterait probablement sans les d'oeuvre qualifiee. Beaucoup de pays africains om ete dure- travailleurs indonesiens. Les immigres employes dans les ment touches sur ces deux fronts. Tout comme cdui des mines, comme en Afrique du Sud, ou sur des plantations, capitaux, Ie marche de la main-d'oeuvre qualifiee se mon- comme en Espagne, en Malaisie et en Republique domini- dialise, ce qui signifie que Ie prix it payer est plus lourd en caine, empechent ces activites de dispara1tre face it la cas d' echec de I' action menee : I' exode de professeurs d' uni- concurrence de producteurs it la main-d'oeuvre meilleur versite, de rnedecins et d' autres cadres tres recherches sur marche. place a atteint des proportions considerables au Malawi, au En emigrant, les travailleurs non qualifies peuvent faire Soudan, au ZaIre et en Zambie. Toutefois, il est probable du tort a leurs homologues du pays d'accueil si la demande que ces migrants reviennem une fois que les conditions se de travail non qualifie qu'ils creent indirectement - a tra- seront ameliorees dans leur pays d' origine. Par exemple, les vers leur demande de biens et services - est inferieure it Indiens qui 80nt revenus de Silicon Valley et d' autres wnes leur propre offre de travail, exercrant alors une pression 11 la similaires aux Etats-Unis ont ete la principale force motrice baisse sur les salaires de la main-d'oeuvre non qualifiee. de la croissance du secteur des logiciels en lnde depuis la Limpact de I'immigration sur Ie segment non qualifie du liberalisation des echanges. marche du travail aux Etats-Unis et en Europe est compara- ble it celui qui resulte de leurs echanges avec les pays en Pays d'accueil developpement, faisant augmenter la force de travail d' envi- Les migrations profitent aussi gencralement aux pays ron 5 % et touchant prindpalement les travailleurs non d' aceueil, et plus particulierement aux pays industrids. Ces qualifies. Aux Etats-Unis, par exemple, 25 % des tra- pays sont d' ailleurs eux-memes it l'origine de la quasi- vailleurs dont la scolarite a ete inferieure it 12 ans som nes it totalite des mouvements migratoires vers leur territoire. I' exterieur du pays : selon les estimations de certaines 77 etudes, les migrations expliquent environ 30 % de l' accrois- immigres ponctionnent Ie budget de I'Em. Par habitant, iI sement des inegalites de salaires dans ce pays au cours des semble en effet que les nouveaux immigrants re~oivem 20 dernieres annees. En outre, les migrations Ont des effers davanrage de prestations sociales que leurs predeces!.eurs, et plus profonds que Ie commerce, car dies touchent les sec- un peu plus que Ia moyenne nationale. teurs des biens non echangeables, la Oll les travailleurs vic- 5i ces argumems militent en faveur de mesures de times de la liberalisation des echanges auraient autrement contrale qualitatives sur l'immigration, d'autres raisons pu trouver refuge. sont generalement avancees a l'appui d'une limitation quanritative. I.:omnipresence de la pauvrete dans Ie monde Cerer Ie; migrations et la baisse du cout des transports et des communications Beaucoup de pays se sont ouverts sur I'exterieur, mais signifient que la libre mobilite de la main-d'oeuvre pourrait presque tous continuent apartir du principe que Ie gouver- se traduire par un vaste mouvement migratoire vers les pays nement doit reguler les mouvements migratoires. Au pre- riches, avec des bouleversements sociaux a la me.mre de mier abord, pourrant, les arguments en faveur d'une plus I'ampleur de ce flux. Ce demier aurait des effets bien plus grande mobilite de la main-d'oeuvre semblent aussi con- importants et diversifies que ceux resultant du libre- vaincants d'un point de vue economique que dans Ie cas de echange, atteignant Ie secteur des services comme celui des la liberalisation des echanges. Au total, ces attitudes biens exportables. Les redistributions necessaires pour pre- d'ouverture procurent des avanrages, mais elles peuvent server la srabilite sociale seraient massives et couteuses. Le aussi eue a]' origine de bouleversemenrs sociaux qui deman- ciblage de certaines branches, au moyen de programmes de dent l'intervention des pouvoirs publics. En fait, la princi- soutien des revenus des exploirations agricoles, par exemple, pale difference semble ctre de nature non economique : les devrait faire place a des politiques plus globales et moins migrations de grande ampleur viennent deranger l'image efficaces. Dans ces conditions, il serait peut-ctre logique de quune societe se fait de sa propre identite culturelle. Le ralentir Ie mouvement migratoire pour Ie regler sur Ie Japon, par exemple, favorise l'immigration des Japonais de rythme auquelles penuries de main-d'oeuvre appar.lissent, souche vivant au Bresil, et I'Allemagne encourage celie des a mesure que les qualifications se renforcent dans Ie pays Allemands d'Europe de rEst, de preference aux membres d' accueiL I.:Europe a suivi une politique de ce type pendant d'autres groupes erhniques. la periode de forte conjoncrure resultant de sa reconstruc- Toutefois, plusieurs considerations economiques mon- tion au cours des annres 60. trent aussi que les migrations ne sont pas assimilables au Les politiques visant alimiter les migrations sont toute- commerce. Par exemple, certains migrants pourront cher- fois des armes a double tranchant. Elles peuvent en effet cher aaccroltre leur revenu en s' expatriant, meme s'ils ne cue a rorigine de leur propre echec si dies favorisem I'ille- sont pas plus productifs dans Ie pays d' accueil que dans Ie galite et l'exploiration. Aussi s'agit-il surtout de trOl.:.ver les pays d'origine. Les pays du Golfe sont un cas extreme it Cet moyens de limiter les possibilites de recours a une solution egard. En raison de leurs reserves petrolieres, ces pays ont tentante pour beaucoup de candidats a I' emigration, sans tendance a proteger les droirs de propriete en n'autorisant pour autant inciter a l'ilIegalite. Les Erats-L'nis ont Ie plus pas les immigrants a acquerir la nationalite. Quant aux pays grand nombre d'immigrants illegaux - peut-cue 4 mil- industriels, ils craignent que les migrams soient seduits par lions - a cause de leur longue frontiere avec Ie Mexique. les attraits de l'Etat protecteur et ils sont particulierement En Europe de l'Ouest, ils sont environ 3 millions, pour la vulnerables lorsque les pays voisins sont pauvres. C' est Ie cas plupart venus d'Afrique. Ces immigrants sont dans une des Etats-Unis avec Ie Mexique et les Caraibes, de la France situation des plus precaires car, pouvant etre expulses atout avec les pays du Maghreb, et de I'Allemagne avec la Tur- moment, ils pretent Ie flanc a leur exploitation par des quie. Toutefois, si les consrars restent nuances, il ya peu de employeurs peu scrupuleux. Lorsque les marches du travail raisons de croire que les immigres constituem une lourde sont competitifs, comme aux Etats-Unis, une partie de la charge budgetaire peut-cue precisemem parce que la rente de rarete peut cue payee d' avance : par exemple, les plupart des pays riches, notammem ceux qui ont un sys- immigrants chino is illegaux doivent souvent foumir trois teme de protection sociale devdoppe, essaient d'exercer un ans de travail non remunere a un intermediaire contre leur certain contrale sur Ie profil des immigrants qu'ils admet- voyage. Malgre tout, I' enorme difference de salaires conti- tent. Tous les pays industriels ont recours ades instrumenrs nue a les inciter a emigrer. de selection qui vont des restrictions sur les visas au II est rarement possible d'utiliser les migrations comme contrale aux frontieres, en passant par des criteres d'admis- un instrument de regulation du cycle d' activite. Le travail sion fixes par la loi - ressources, education, origine temporaire est un systeme qui assure la souplesse du point nationale et liens familiaux. C'est aux Etats-Unis, un pays de vue du pays d'accueil et qui pellt aussi, du point de ou I'immigration de main-d' oeuvte non qualifiee a recem- vue de I'immigrant, remplacer avantageusement I'illega- ment augmente, qu'il y aurait Ie plus lieu de penser que les lite. Toutefois, pour faire en sone que les travailleurs 78 temporaires restem temporaires, il faut assurer une rap ide peu probable qu'elles deviennent une forme d'interaction rotation, ce qui implique des couts en termes de temps de economique aussi importante que Ie commerce et les mou- gestion et de perte de competences propres au pays ou a vements de capitaux entre les pays riches et les pays pauvres. l' emploi considere. Certains programmes autogeres par les Lorsqu'ils sont d'une amp leur raisonnable, les mouvements immigres ont obtenu de bons resultats. La demande d'infir- migratoires presentent des avantages mutuels, mais une mieres philippines, de bonnes sri-Iankaises et d'ouvriers du liberation totale des flux de travailleurs non qualifies risque- bihiment coreens a augmente depuis que des organisations tait d'aller al'encontre de l'effet recherche. Compte tenu du (parfois avec appui de I'Etat) om commence it gerer les cout economique possible pour la main-d'oeuvre locale migrations temporaires de fa<;:on plus systematique. non qualifiee et des resistances sur Ie plan culturel, les mou- Quelques pays - comme la Suisse et les pays du Golfe- vements migratoires devront etre modules pour rester ont reussi it conserver leurs travailleurs temporaires pour viables. Toutefois, c' est lit une entreprise delicate, car les une periode temporaire, mais les mecanismes crees it cette restrictions imposees peuvem etre it l' origine de rentes de fin om genbalement tendance aprendre un caractere per- rarete qui encouragent I'illegalite. Les droits de I'homme manent, comme cela s'est produit en Allemagne et en fondamentaux des immigrants doivent hre respectes et les France. Pour reduire rattachement des immigres au pays lois et reglements en vigueur dans Ie pays d'accueil doivent d'accueil (et freiner Ie desir de regroupement familial), plu- leur etre appliques. En outre, dans beau coup de pays, les sieurs pays encouragent la rotation de ceue main-d'oeuvre. immigres nom pas acces aux services sociaux et it d'autres En Arabie saoudite, par exemple, Ie permis de travail coute prestations sur un pied d' egalite avec les nationaux et les beaucoup plus cher lors de son renouvellement. ressortissants. A la marge, les programmes temporaires ••• peuvent servir a la fois it stabiliser Ie marche du travail D'une Fason generale, les migrations profitent mutuelle- du pays d'accueil et it reduire la pression de l'immigration ment au pays d'ongine et au pays d'accueil. II est toutefois illegale. 79 , I T ROI S IEME P. ARTI E QueUes formes doit prendre l'intervention~de l'Etat sur' Ie march~,1:tu travail? L'ETATINTERVIENT' de.multiplesmanieres surle~ lie.ux du travail et dans la vie des travailleurs:Ma.is on envtent de plus en plus ase demander sices intetvenfiQnsvont dans Ie sensdel'interet bien comprisdu travaillet,tr; II y a,d'tlnepart, les partisans d'uneactjon energique pOur protegetce!ui:ci ~, par une reglerne.tit3.tion ,sur 1~ salaireminirru,lm," lesconditions prealab15saulice{lciem'f,!nt, etc. -' ,et, de l'a,uue,on trouve c~'llX.q:lliestilll.ent . que ce, type d'ingerente decourage les 'ffeafioH~d'5emplois etn'aidequ'une sous-categorie privilegiee ~.lie tl:a,vailleuts;0~orsque Jesplusvulnerable~d'entreeux sont ,~aIis,ef~~,?u,.au~ rpiew:~ oublies. Cettepartie duRappori anatts~:>f~·:l'ole. ::ae':'/:<', / " ;'.;;" .:,f~:F' '~~\'(~~,Q~'~, ','.< ,,' -;.,J. ,'';:: . ,,' ,:·->:.t- ,·i:l.: .,:-~;,-<;~/,"'-'- -''< - • -C;-":'f.~:,'~\' ",-"'>'{: """"';"e-,_ '._,';,',. '< ,/,.>t:/" . .' , ,',' ":1:.,,-.~'> ',~~,j.~.,~~~;'::s~>, i -' ',.-, -"\':: ',', - ',jJ, ' .'1~';;~" '-"-.' "-'s "~A', -,'., ;,_\,_,,,,,_,; CHAPITRE 11 Politiques ubli normes de ES 11ARCHES DU TRAVAIL DIFFERENT DES MAR- les travailleurs qui se trouvent en position de faiblesse par L ches de marchandises. Les salaires qu'ils fIXent et les conditions d' emploi qu'ils determinent ont de profondes incidences sur la qualite de vie des travailleurs et de leurs families, souvent d'une maniere qui peut paraitre dure ou inequitable. II n'est donc pas surpre- rapport aux entreprises, incapables qu'ils sont de se proteger contre l'injustice. Ceci a engendre des pertes d'efficacite, les travailleurs eram moins portes a investir dans l'acquisition des aptitudes professionnelles specifiques a leur entreprise. Cette inegalite de repartition du pouvoir devient un pro- nant que, partout dans Ie monde, les societes et Ies gouver- bleme d'une acuite encore plus grande pour les travailleurs nements qui les representent jouent un grand role dans les qui appartiennent a des categories dont la voix n'a tradi- marches du travail. Presque tous les gouvernements fIXent tionnellement guere pu se faire entendre dans la societe des normes a observer, comme Ie salaire minimum et les les enfants, les femmes, ainsi que les minorites ethniques et protections speciales pour les femmes qui travaillent ou les religieuses. La discrimination fausse Ie fonctionnement du membres de minorites. Ces normes different dans leurs marche dans un sens qui n'est pas seulement inequitable, objectifs (Tableau ILl). Certaines tendent it proteger les mais inefficace : elle limite la contribution des femmes et travailleurs vulnerables et a eliminer les injustices, d' autres des minorites au developpement economique du pays. Les visent it un meilleur fonctionnement du marche. Toutes inefficacites augmement quand les travailleurs et certains n' atteignent pas leurs objectifs, toutefois; certaines finissent employeurs ne sont pas suffisamment bien informes sur par proteger une categorie de travailleurs de condition rda- leur milieu de travail, notamment en matiere d'hygiene et tivement aisee au prix d'une limitation de l'emploi dans Ie de securite. En6n, les travailleurs et leur famille som gene- secteur moderne. Dans les economies en transition, certai- ralement incapables de 5' assurer suffisamment contre Ie nes normes introduisent des rigidites et genent Ie redeploie- risque de perte du revenu pour cause de chomage, d'invali- ment de la main -d'oeuvre. Dans beaucoup de pays en deve- dire ou de vieillesse. loppement a capacite administrative limitee, ces normes Les societes repondent d'habitude aces defaillances ou demeurent souvent lettre morte. injustices du marche de trois fa<;:ons : par des arrangements Comment determiner les normes de travail a appliquer? convenus a l'amiable, en habilitant des syndicats a negocier Et est-ce un bon moyen d' en faire assurer Ie respect dans les au nom des travailleurs, et en agissant directement par voie pays a revenu faible ou intermediaire que de les lier au com- legislative ou intervention gouvernementale. Les arrange- merce international? Le presem chapitre analyse les raisons ments convenus a l'amiable peuvent donner de tres bons d'une intervention de l'Etat sur les marches du travail, les resultats. Bien que les contrats de travail compensent rare- couts et Ies avamages de differems types de reglementation ment les differences fondamentales de richesse et de pou- et les arguments qui militent en faveur d'une action de la voir entre employeurs et employes, dans les societes tra- communalite internationale pour ameliorer l'application de ditionnelles, les employeurs respectent habituellement cette reglementation. certaines normes de justice et evitent d'exploiter leurs employes sous peine de sanctions sociales. La plupart des Pourquoi les socia interviennent-elles comrats d'emploi conclus a l'amiable impliquent une cer- dans les marches du travail? taine forme de partage du risque. Par exemple, Ie merayage, Elles Ie font lorsque, livres a eux-memes, les marches du tra- qui consiste en un partage de la production avec Ie proprie- vail ne donnent pas les meilleurs resultats possibles ou taire, est une forme courante de paftage du risque en Asie et quand dies veulem des resultats plus conformes a leurs pre- en Mrique. Ce type d'arrangement pelit aussi contribuer a ferences et a leurs valeurs. Quatre raisons som souvent invo- la securite du revenu. L'epargne privee est un important quees en faveur de cette imervention : distribution inegale moyen de parer a des risques contre lesquds - c'est Ie cas du pouvoir sur Ie marche, discrimination, faiblesse de du chomage il n' est pas facile de s' assurer. Pour les !'information et insuffisance de l' assurance comre Ie risque. pauvres qui n'ont guere ou pas d'economies, les mecanis- Chacune de ces quatre raisons pose la question de l'effi- mes d'entraide emre menages a l'imerieur de families cacite et de l' equite du marche du travail. Quand Ie pouvoir eIargies ou de communautes locales som souvent la voie est inegalemem reparti sur Ie marche, ce som generalement de recours. 82 Ce type d'arrangement it l'amiable est de loin la solution qui echappent generalement it l'actlon des syndicats et aux la plus courante aux problemes qui peuvent se poser sur Ie interventions directes des pouvoirs publics. Ces chiffres marche du travail dans les pays it revenu faible ou interme- peuvent meme surestimer Ie nombre de travailleurs cou- diaire. Comme Ie montre Ie Tableau 1l.2, plus de 80 % des verts par la protection de I'emploi dans Ie secteur forme!' La travailleurs de pays it rcvenu faible et plus de 40 % de ceux faiblesse des moyens administratifs et les restrictions mises it des pays a n:venu intermediaire som generalemem des tra- la liberte syndicale font que, dans beaucoup de pays, la vailleurs nOf! salaries du secteur informel et du secteur rural, reglementation du travail n' est pas appliquee meme dans les 83 marche du rravail parce qu'ils ont en vue certains ..)bjectifs sociaux. Ce seront Ie plus souvent des interventio ns pour interdire Ie travail des enfants, proteger les femmes et les minorites, fIXer Ie salaire minimum, et etablir des reglements d'hygiene et de seeurite it observer sur Ie lieu du travail. Le travail des enfants La plupart des pays interdisent Ie travail des enfants. Et pourtant, Ie monde compte peur-etre 100 millions de moins de 15 ans, voire davantage, qui, a un moment ou un autre de l'annee, participent It des activites economiques non negligeables. Le Fonds des Nations Unies pour I' enfance (UNICEF) calcule qu'il y avait, en 1991, 80 millions d'enfants de 10 it 14 ans qui devaient faire un travail si penible pendant tant d'heures par jour que leur ·.. developpement s' en ressentait. Une fillette de dix am qui vit en milieu rural dans tEtat du Maharashtra, en Inde, ftequente !'ecole primaire. Tous les apres-midi, apres tecole, ses deux fteres et elle-meme aident gran des entreprises urbaines. Mais les arrangements de type leur pere aux travaux de fa finne. Leurs etudes s'en ressentent et informel sont forcement limites. Les liens qu'ils tissent ten- son ftere aine a dft redoubler sa septieme annee. Mais, S1 les dent it se defaire a mesure que les entreprises grandissent et enfonts ne travaitfaient pas, fa fomille ne pourrait pas se per- que les liens sociaux et communautaires entre travailleurs et mettre de les envoyer a /ecole. employeurs if affaiblissent. • •• Un des problemes cles des entreprises modernes est Un garfon de 13 ans qui travaille dans une carriere de d'arriver a coordonner les actions d'un grand nombre de Bogota vit avec ses parents dans un quartier de squattl'rs et n'a travailleurs pour negocier avec les employeurs et ameliorer jamais ete al'ecole. Son travail est de separer les roche.; d'apres leurs conditions de travail. L'organisation des travailleurs, leur taille apres quelles ont he extraites acoups de bulldozers et qui prend generalement la forme de syndicats, constitue la d'explosifJ, et pulvmsees par des broyeuses mecaniques. Ses reponse a ce probleme d'action collective. Les negociations parents disent que, sans son safaire, fa fomille mourrait de foim collectives conduites par des syndicats peuvent aider a et que mieux vaut Ie voir a fa carriere que dans fa rue, OU il resoudre les problemes d'inegalite de repartition du pou- aurait vite foit de sombrer dans une vie de delinquance et voir, de discrimination et de faiblesse de I'information. autres activites dangereuses. Les syndicars fournissent d'importants services a leurs • •• membres, negociant en leur nom pour obtenir de meilleu- Certains types de travail d' enfant sont juges plus nocifs res conditions de travail, les protegeant contre l'injustice et que d'autres. La fillette de I'Etat du Maharashtra et ses freres repartissant sur un grand nombre d'entre eux Ie cout de sont representatifs de la tres grande majorite des en£'mts qui !'information it obtenir. travaillent dans Ie monde. Ils representent une aide non Les gouvernements ant un role important it jouer meme remuneree it l'exploitation de la fer.me familiale. Dans la la au il existe des organisations de travailleurs. lis fIXent les mesure ou les enfants pourraient continuer it aller a I' ecole, regles a suivre dans les transactions economiques formelles. la plupart des gens ne condamneraient pas ce type de tra- Pour I' emploi dans Ie secteur informel, ces regles sont gene- vail. Le garc;:on de Bogora fait partie d'une minorite de tra- ralement implicites, car e1les sont Hees a la coutllme et au vailleurs enfants qui font un travail occasionnel rbnunere caractere personnel des relations d'emploi, alors que, dans en milieu urbain. Mais c' est un enfant comme lui que la Ie secteur formel, I'emploi est regi par un cadre juridique plupart des gens imaginent quand its entendent I' expression explicite sur la base duquel se negocient les contrats indivi- « travail des enfants », evocarrice d'images troublantes qui duels ou collectifs. Les regles qui regissent les marches du rappellent les « sombres usines sataniques » de la revolution travail dans Ie secteur formel definissent generalement les industrielle. droits des travailleurs, des syndicats et des employeurs; les conditions des negociations collectives; et la marche a swvre Causes du travail des enfonts pour Ie reglement des differends (voir Chapitre 12). Les La ou Ie travail des enfants est tres repandu, il faut en voir la gouvernements interviennent aussi directement dans Ie cause dans la pauvrete oula faiblesse qualitative ou quan- 84 titative - du systeme educati£ Les enfants des familles pau- l'appareil institmionnel a faire appliquer les interdictions. vres travaillem parce qu'dles ont besoin de ce supplement de Des programmes d'aide it la sCcurite de revenu des menages revenu, surtout 5i la principale source de revenu des parents pauvres, comme ceux qui proposent des vivres contre un est aleatoire. Des enquetes realisees dans l'Inde rurale indi- travail ou autres programmes de travaux publics, auront des quem que les menages pauvres, qui n'ont ni economies ni effets benehques sur Ie travail des enfants. Des mesures de actifs n:alisables et qui n'ont pas la possibilite d'emprunter, nature it reduire Ie cout de la scolarite (subventions, cons- n'ont pas d'autre choix que d'envoyer leurs enfants travailler truction d' ecoles de proximite, etc.) et it ameliorer la qualite au-dehors afin d'amortir ['impact au cas ou un parent vien- de l'education (adaptation des programmes, augmentation drait it perdre mn emploi, oula ferme familiale it connaitre des effectifs d'enseignants et amelioration de la qualite de une mauvaise recolte. A mesure que Ie revenu des parents leur enseignement) auraient aussi leur utilite. Avec Ie recul s' eleve, il leur devient possible d' envoyer leurs enfants it de la pauvrete et I' amelioration de I'instruction, Ie travail l'ecole. En Egvpte, on a constate quune augmentation de des enfants diminuera. II deviendra ainsi plus facile de faire 10 % du salaiIe des meres entralnait une baisse de 15 % du respecter les interdictions, it commencer par celles de ces nombre d'enhlnts de 12 it 14 ans qui travaillent et de 27 % formes universellement abhorrees du travail des enfants que parmi les 6 it 11 ans. En lnde, la meme augmentation tedui- sont la prostitution et Ie travail dangereux. rait de 9 it 10 % Ie raux d'activite des fiUes. La cooperation entre populations locales, organisations La possibilite de faire donner aleurs enfants une bonne non gouvernementales (ONG) et pouvoirs publics peut instruction qui ne leur coute pas cher peut avoir pour dfet aussi y contribuer. Un exemple de ce type de cooperation de dissuader .. es families de les faire travailler. I.:Etat du nollS est donne par I'industrie de la peche en eau profonde Kerala, en Inde, en donne un exemple. Vingt-cinq pour dans l'Ue de Cebu, aux Philippines, ou un grand nombre de cent environ eu budget de I'Etat va a l'education contre jeunes gar~ons etaient engages comme plongeurs pour une une moyenne de 17 % pour les autres Etats de nnde. Cet activite extremement dangereuse appelee peche au Muro- Etat a obtelllc d'excellents resultats. Cent pour cent des ami. La communaute locale ne faisait rien pour mettre fin it enfant~ qui emrent en premiere annee du primaire poursui- certe pratique parce que les parents n' avaient pas d' autres vent leurs emdes jusqu'en cinquieme annee, et Ie taux moyens de subsistance. Tout a commence it changer quand d'alphabetisaron y cst Ie double du taux national. Lacces it des associations nationales d'action civique de Manille se l'education dllls Ie Kerala n'a pas son pareil dans route sont mises it faire pression sur les pouvoirs publics et a nnde. Des travaux de recherche amhropologique conduits mobiliser la population. Une cellule de crise a ete creee, for- dans un village de pecheurs du Kerala indiquent que, si elle mee de representants des pouvoirs publics et des ONG. n' elimine pas completement Ie travail des enfants, la fre- Sous sa pression, les employeurs ont accepte de ne pas quentation scolaire en elimine les pires formes, dont l'Inde recruter de gan,:ons de moins de 18 ans. Pour obtenir Ie offre aiIleurs Ie spectack. Ce travail peut souvent s'accom- soutien de la communaute, et surtout celui des families des moder de la frequentation de l'ecole. On a pu constater que enfants, priorite a ete donnee it la creation de sources alter- les enfants pauvres des villages vont bien it l'ecole, mais natives de revenu par la mise en route de projers de fabrica- qu'ils continuent it travailler it temps partie! pour contri- tion de savon, de lissage et d' elevage de pores, ainsi que par buer it subvenir aux besoins de leur famille. Leurs activites I' attribution de prets it des conditions liberales et de possibi- extrascolaires remunerees consistent generalement it Soccu- lites de formation aux meres des gar~ons. per d' enfants plus petits, it se livrer it de petits negoces, it des activites de piche ou de cueillette, ou encore it des travaux Normes instituees pour les femmes et les membres domesdques pour d'autres fu.milles. de minomes qui travaillent Dans un grand nombre de pays, les femmes et les minorites En jimr avec I,' travidl dc's enfants erhniques sont protegees egalement par des reglements spe- Legislations mtionales et conventions imernationales inter- ciaux. Les normes edictees a cette fin peuvent se diviser en disant Ie travail des enfants ont une valeur symbolique deux groupes. Le premier prevoit des protections et des comme exprimant Ie desir de la societe d'en finir avec cette droits speciaux pour les femmes qui travaillent en raison du pratique. Mais on ne pem en attendre de resultats que si fait qu' elles mettent au monde les enfants et qu'elles les dies s'accompagnent de mesures destinees it inciter davan- elevent; cda comprendra habituellement des prestations de rage les familles it faire instruire leurs enfants plutot qu'it les maternite. Le second vise it mettre fin aux comportements faire travailler. Pour operer ce reequilibrage, les moyens les discriminatoires sur Ie marche du travail en erigeant en plus importants dont disposent les gouvernements sont principe I' egalite de remuneration pour un travail d'egale de mettre en place un filet de securite pour proteger les valeur ou en interdisant d' exclure les femmes ou les pauvres, d'assurer au grand nombre un enseignement de membres de minorites de I'acces it certains emplois. I.:appli- qualitc: et de renforcer progressivement la capacite de cation de normes antidiscriminatoires ne vise pas seulement 85 it proteger les femmes qui travaillent dans beaucoup de l'ensemble de la societe et non plus seulement p,lr Ie seul pays, cela couvre aussi les minorites ethniques et religieuses. employeur qui engage des femmes. C'est ce qll'ont fait beaucoup d'ex-economies planifiees. Dans ce rype de sys- Protection des femmes sur les lieux de travail teme, les allocations de maternite sont generalem{'nt finan- Presque tous les pays ont institue pour les femmes un conge cees par prelevement sur les saIaires - encore que cela et d' aut res prestations speciales de maternite. Les puisse se faire aussi par imputation sur les recettes generales. employeurs sont, de ce fait, requis d' assurer ces prestations Ainsi se trouve rompu Ie lien entre I'embauche i:'t I' octroi aux travailleuses, ce qui en rend I' embauche plus couteuse. d'avanrages speciaux, de sorte qu'un employeur ,e trouve Le risque est donc qu'une legislation con<;:ue pour proteger ainsi avoir moins de raisons de ne pas engager de femmes. les femmes finisse par avoir un dIet reducteur sur leurs Dans la mesure OU ce prelevement est Ie meme pour rous salaires ou leur embauche. II peut arriver que ce type de les travailleurs, cette formule revient en fait a transferer des legislation ait d' autres effets pervers. C' est ainsi que Ie ressources des hommes aux femmes. Mais die sou [eve sou- comite d' expertS du BIT a note que beaucoup d' entreprises vent des difficultes dans la pratique, en particulier dans les autrichiennes n'engagent de femmes jeunes que dans Ie pays it revenu faible. Cela necessite en effet beallcoup de cadre de contrats a duree determinee afin d'eviter d'avoir it moyens administratit:~, et les tisques d'abus ne sont pas leur payer des prestations de maternite. Cenaines fabriques negligeables. De plus, un systeme finance sur b recenes de vetemems du Bangladesh n' engagent de femmes jeunes generales financerait en partie les avantages assures aux qu'au jour Ie jour pour la meme raison. Et certaines entre- employees du secteur formel aux depens d'hommes et de prises d'Amerique latine vont meme jusqu'a exiger des femmes relativement pauvres du secteur rural et du secteur femmes, avant de les engager, la presentation d'un certificat informeL medical attestant qu' eUes ont ere sterilisees. Les femmes des pays en developpement sont souvent Politiques antidiscriminatoires surrepresentees dans Ie secteur informel (Tableau 11.3) et DISCRIMINATION CONTRE LES FEMMES. La legislation mise clles ont tellement envie de travailler dans Ie secteur en place pour proteger les femmes contre les com porte- moderne qu'elles acceptent de fermer les yeux sur l'inobser- ments discriminatoires dont dIes pourraient faire I' objet varion des normes de travail par un employeur. Beaucoup dans Ie do maine de l'emploi est souvent d'une application ne savent meme pas que ces normes existent: une enquete difficile. Le systeme d'evaluation des emplois doit etre per- realisee aupres de travailleuses du secteur du vetement au fectionne pour faire appliquer Ie principe de I'egalite de Bangladesh a permis de constater que tres peu d'emre elles remuneration pour un travail de valeur egale, et non pas savaiem qu'elles avaient droit it un conge de maternite paye. simplement pour un travail de meme nature. Ce principe Pourtant, ces travailleuses se trouvent bien mieux d'avoir un s' est reve\e d'une application tres difficile meme dans les emploi dans Ie secteur moderne que de ne pas en avoir pays industriels et represente une impossibilite a peu pres leur salaire, bien que faible par rapport it ceux du secteur rotale pour des pays a revenu pauvre ou intermediaire, qui formel, represente plus du double de ce qu'elles gagneraient n'ont pas ce qu'it faut de competences et de ressources pour dans Ie secteur informel ou en milieu rural. Et surtout, cela. Quoi qu'il en soit, a moins de s'accompagner d'une peut-etre, Ie fait d'avoir une source de revenu stable peut interdiction de la discrimination dans I'embauche, il est peu leur donner plus de poids dans la direction du menage. Les probable que Ie principe de l'egalite de remunerations ait travailleuses rurales du Bangladesh font plus d'heures de beaucoup d'impact. Les gouvernements ne doivent pas travail que les hommes - la difference va de 5 it 30 % renoncer it essayer de mettre fin a la discrimination dans Ie parce que leurs responsabilites menageres viennent s' ajourer domaine du travail, mais ils devront recentrer leurs efforts au travail des champs. Elles ont rarement leur mot a dire de maniete a faire une plus grande place a ['amelioration de dans I'affectation des ressources du menage. Mais iI ressort l'acces des femmes aux emplois du secteur moderne ce d' enquetes que les maris de femmes qui travaillent dans Ie qu'ils pourront faire, par exemple, en engageant davantage secteur de I'habillement contribuent aux travaux du de femmes sur la base du seul metiee dans Ie secteur public. menage a raison de 1,3 a 3,7 heures par jour, et que 57 % l.'Egypte donne un exemple de la maniere dont une des femmes qui travaillent decident de la maniere dont leur politique de l'emploi pem contribuer a ameliorer la situa- propre salaire sera depense. II semble donc que les femmes, tion des femmes sur Ie marche de I'emplo!. Si la politique en tant que groupe, aient beaucoup plus it gagner d'avoir egyptienne de garantie d'un emploi aux titulaires d'un plus facilemem acces a des emplois dans Ie secreur moderne diplome universitaire a entralne une croissance insomena- que de l'application de normes speciales destinees it prote- ble de ]'emploi er une plethore des effecrifs dans la fonction ger celles qui ont deja un bon emploi. publique, die a peut-erre eu un effet posidf sur Ie role des Un moyen d'accorder alLX femmes des avantages spe- femmes dans Ie marche du travail. Comme leurs homolo- daux sans risquer de reduire leurs salaires ou leurs chances gues de beaucoup d'autres pays, les Egyptiennes n'om pas de trouver un emploi est d'en faire supporter Ie cout par aisemem acces aux emplois du secteur moderne : Ie taux de 86 ch6mage parmi les femmes qui avaient fait des etudes secondaires ou superieures etait evalw:> it 31 % en 1988, contre 10 % pour les hommes. De plus, leurs salaires dans Ie secteur prive ne representent, it qualifications compara- bles, que la moide environ de ceux des hommes. Les politi- ques publiques de I'emploi Ont contribue it compenser I'impact de cem discrimination, et ceia de deux manieres. Tout d'abord, Ie secteur public offre aux femmes plus de possibiliu.:s d' emplois que Ie secteur prive non agricole. En 1986, 26 % de tous les employes du secteur public etaient des femmes, alors qu'elles n'etaient que 8 % dans Ie secteur prive. De plu~, pres de 95 % des fonctionnaires femmes ont au moins un(~ formation secondaire. Ensuite, les femmes qui ont un emploi dans ['administration sont payees au meme barem: que les hommes. AUTRES TYPES DE DISCRIMINATION. Les gouvernements fixent aussi d,~s normes en vue d'eliminer la discrimination ethnique et religieuse. Des pays aussi differents que les Etats-Unis et I'Inde s'efforcent d'eradiquer la discrimina- tion sm leur marche du travail. Aux Etats-Unis, la Loi de 1964 :mr les droits civil, a interdit toute forme de discrimi- nation dans I emplni, et notammenr celie qui est fondee sur Ie sexe ou I'origine ethnique. Lapplication de cette loi conduit it intentel des proces aux auteurs de com porte- cus que, convenablement appliquee, la legislation corres- ments discriminatoires, ce qui pellt etre assez difficile etant pondante peut elever Ie revenu des travailleurs les plus donn<: Ie COla eleve des proces et Ie fait que les femmes ou pauvres sans qu'il en coute rien, ou guere, it \' emploi en les membres de minontes excius de certains emplois sont general. Les adversaires disent que Ie salaire minimum ne rarement en mesure de porter plainte ou meme de savoir fait qu' aggraver la situation des travailleurs pauvres en qu'ils ont ett; vic times de discrimination. De lit est venue augmentant les couts de production dans Ie secteur formel !'idee des mesures compensatoires, politique axee essentieI- et en reduisant l'emploi. Cela oblige alors un nombre accru lement sur Ies resultats et qui vise it augmenter la propor- de travailleurs it chercher un emploi dans Ie secteur infor- tion de membres de minorites et de femmes dans certains mel, ce qui fait baisser les salaires des travail/eurs pauvres. emplois. Toutefois. ce eype d' action est generalement trop lis ont, les uns et les autres, en partie raison. Pour savoir couteux et trop difficile it engager dans Ie secteur prive. Aux si Ie salaire minimum a un impact globalemem positif ou Etats-Unis, les entreprises avec lesquelles Ie gouvernement negatif, il faut considerer son effet sur I' emploi, ce qui federal passe des marches sont tenues d'avoir des plans depend it son tour de la structure du marche, du niveau d' action compensatoire, assortis generalement d' objectifs auquel est fixe Ie minimum ainsi que des moyens dont dis- num(;riques ct de calendriers d'embauche. Le Gouverne- posent les pouvoirs publics pour Ie faire appliquer. Dans un ment indien a, dans Ie secteur public, un programme marche du travail pleinement competitif, I'institution d'un d' action compensatoire en faveur des castes inferieures. salaire minimum obligatoire aura toujours pour effet de Limpact de ce type d'action est encore controverse. Ses reduire I'emploi. Mais, si les employeurs dis po sent d'un adversaires~ont yaloir que cela provoque une reaction certain pouvoir sur Ie marche, une ICgere augmentation du d'hosrilite it'egard des minorites et que cela engendre de la salaire minimum pourrait en fait augmenter I'emp\oi. discorde encre categories sociales. Mais ses partisans Ie Naturellement, si Ie minimum est trop eleve, ces jugent utile Jarce que les pouvoirs publics et les entreprises employeurs choisiront d'engager moins de travailleurs. privees qu'ih emploient sont ainsi amenes it engager davan- Dans les pays it revenu faible ou intermediaire, Ie rei eve- rage de femmes et de membres de minorites. ment du salaire minimum a souvent pour effet d'inciter employeurs et travailleurs it ne pas en tenir compte, de sone Salaire minimum que cela n'influe guere sur l'emploi - ou sur Ie salaire. La question de savoir s'il faut, ou non, fixer un salaire mini- mum demeure run des dilemmes de politique du marche Faits observes et experience des pays du travail Ie> plus comroverses qui soiem pour les gouver- Les faits observes donnent raison aux uns et aux autres. A nements. hs partisans du saJaire minimum som convain- Maurice, Ie fait qu' avant 1984 Ie salaire minimum ait ete 87 eleve pour les travailleurs de sexe masculin de la zone tend it etre plus eleve dans les pays pauvres et it diminuer it franc he industrielle a pu en decourager I' embauche. En mesure que Ie revenu national augmente (Figure 11.1). decembre 1984, Ie gouvernement a decide de supprimer Ie Certains des sal aires sectoriels minimums du Bangladesh salaire minimum pour les hommes apd:s avoir note que la representent plus du double du PNB par habita:1t, alors demande de travailleuses dans la wne (dont Ie salaire mini- qu'au Canada, par exemple, Ie minimum ne represente que mum etait moins eleve) etait superieure a l'offre, alors que Ie quart du PNB par habitant. En Russie, Ie ratio salaire Ie chomage masculin etait eleve. Le recrutement masculin minimum/salaire moyen, qui etait de plus de 40 % en est monte en Beche, et plus de 95 % des travailleurs engages 1990, etait tom be aux alelltours de 20 % en 1993. Au en janvier 1985 recevaient un salaire inferieur it I' ancien Kazakhstan, ce ratio est combe de pres de 50 it 20 % envi- minimum. D'un autre cote, ce que l'on a pu observer ron au cours de la meme periode. recemmem aUK Etats-Unis tend a accrediter l'idee que de legers relevements du minimum ne portent pas prejudice a Impact sur fa distribution des revenus l'emploi. taugmentation du salaire minimum intervenue Le salaire minimum peut contribuer a proteger les tra- en 1992 dans l'Etat du New Jersey na pas reduit I'emploi vailleurs les plus pauvres dans les pays industriels, mais tel dans l'industrie du pret-a-manger. De meme, une analyse n' est manifestemem pas Ie cas dans les pays en developpe- entre Etats du pays a permis de cons[ater que les augmenta- memo Ceux qui sont touches par l'institution d'un salaire tions de salaire minimum decretees en 1990 et en 1991 par minimum dans les pays a revenu faible ou intermediaire Ie gouvernement federal n' ont pas porte prejudice a som rarement les plus necessiteux. La plupart des vrais I'emploi des adolescents. pauvres de ces pays travaillent dans Ie secteur rural er Ie sec- Ii est peu probable que l'augmentation du salaire mini- teur inforrnel er ne sont donc pas proteges par Ie salaire mum aurait Ie meme impact sur I'emploi dans les pays a minimum. Les travailleurs que I'institution d'un salaire revenu faible ou intermediaire qu'aux Etats-Gnis. Dans minimum veut proteger -Ies travailleurs du secteur urbain beaucoup de pays, Ie minimum est deja trop eleve par rap- forme! - gagnent deja beaucoup plus que les autres, qui port au revenu du pays et am:: autres salaires, de sorte que sont la majorite. Parfois, les differences som enormes - un meme une legere augmentation reduirait I'emploi. Le travailleur urbain du batiment en Cote d'Ivoirc gagne niveau du salaire minimum par rapport au salaire moyen 8,8 fois Ie taux de salaire rural et un ouvrier de la siderurgie en lnde 8,4 fois (1ableau 11.4). Et, dans la mesure OU e1les deeouragent l'emploi dans Ie secteur forme! en faisant mon- ter les couts salariaux et non salariaux, I'institution d'un salaire minimum et les autres dispositions reglementaires de eette nature portent prej udiee aUK pauvres qui aspirent a rravailler dans Ie secteur forme!' II est done diffleile de plaider, au nom de I'equite, pour l'institution du salaire minimum dans les pays a revenu faible ou intermediaire. Applicabilite du safaire minimum Quel que soit I'impact qu'il peut avoir, Ie salaire minimum n' est pas souvent applique dans un grand nombre de pays (Figure 11.2). II ressort d'enquetes sur les menages que 160/0 des travaiIleurs de sexe rnasculin du Mexique employes it plein temps et 66 % des travai!Jeuses gagnaient moins que Ie salaire minimum en 1988. Au Maroc, la moitie des emreprises interrogees en 1986 ne payaient pas Ie mini- mum a leurs travailleurs non qualifies. Peu de pays arevenu faible ou intermediaire disposent des moyens administratif, necessaires pour faire appliquer Ja reglementation relative au salaire minimum, surtout quand eelui-ci est fixe it un niveau si eleve qu'il dissuade d'embaucher incitant forte- ment les travailleurs comme les employeurs it passer ourre. Gn salaire inferieur au minimum, qui reduit les cOllrs, pro- fire manifesrement a I' employeur. Mais les travailleurs y gagnent aussi tant que Ie salaire qui leur esr offert esr supe- rieur it ce qu'ils pourraient gagner dans Ie seeteur informel. 88 economies en transition ont substamieUement reduit Ie salaire minimum reel. Normes d'hygiime et de .urite Le travail quils font expose souvent les travailleurs a des risques. rOrganisation mondiale de la sante a calcule que la charge mondiale de la morbidite s'explique, pour pres de 3 % par an, par des blessures et des deces evitables survenus dans l'exercice d'activites a haut risque, ainsi que par Ie fait de maladies chroniques consecutives aune exposition ades substances toxiques, au bruit et ades formes de travail dan- gereuses. D'apres Ie BIT, Ie cout des accidents du travail et des deces dans les pays industriels se situe entre 1 et 4 % du PNB. Pour les pays a revenu faible ou intermediaire, ces couts sont certainement encore plus cleves du fait que les taux d'accident du travail Ie sont aussi. Les raux d'accidents mortels du travail parmi les ouvriers du batiment au Guate- mala sont six fois plus eleves qu' en Suisse. Le nombre de deces parmi les travailleurs de l'industrie des transports au Kenya est neuf fois plus eleve qu' au Danemark. Er, au Pakistan, quelquun qui travaille dans Ie secteur manufactu- Quand leo crises eco:1omiques et financieres ont fait sen- tir leurs effe!:s sur Ie monde en developpement dans les annees 80, la plupart des gouvernemenrs ont iaisse Ie salaire minimum red baisser rapidement. Entre 1980 et 1987, Ie salaire minimum reel a chute de 43,2 % et la moyenne des salaires reels de 43,3 % au Mexique; dans Ie meme temps, si, au Chili, Ie salaire minimum reel faisait une chute de 42,4 %, la moyenne des salaires reels n'y tombair que de 6 %. Au Kenya, emre 1980 et 1986, Ie salaire minimum reel a chute de 41,2 % et la moyenne des salaires feelS de 22,8 %. La chute des salaires reels a des repercussions sur Ie bien-erre mais, comme les empioyeurs et ies travailleurs ferment ies yeux sur la reglementation relative au salaire minimum quand il y va de I' emploi, it eelt ete vain de tenter de s'accrocher au s;Jaire minimum. De meme, dans ia plu- part des economies en transition, Ie saiaire minimum a chute plus vite que ie saiaire moyen et cela ne parait pas avoir entrav~ Ie redeploiemem de la main-d'oeuvre. Le debar sur Ie ~alaire minimum dans les economies en transi- tion s'ordonne essemiellemem autour de son impact sur Ie processus de restructuration economique et Ie redeploie- mem des forces de travail a partir des secteurs en perte de vitesse vers des secteurs plus dynamiques. Linstitution d'un salaire minimum risque de ralentir les ajustements dans les salaires relarifs et de fausser les signaux du marche en periode de transition. Dans la pratique, toutefois, pareiUe reglementation ne gene pas Ie processus d'ajusrement, en particulier dans l'ex-Union sovietique, parce que toutes les 89 rier court pres de huit fois plus de risques qu'un ouvrier regions epargnees. Lcradication de I'onchocercose etait franyais de mourir d'un accident du travail. considcree comme Ie meilleur moyen d' ameliorer I' etat de ••• sante des travailleurs mraux. En 1994, une action en justice a ite introduite au Texas au Lance en 1974 par sept pays d'Afrique dont Ie nom de 16000 ouvriers agricofes qui disaient que Ie fait nombre a ete par la suite porte a 11 - avec I'aide de plus de davoir ete e>.:poses Ii un pesticide connu pour causer des proble- 20 bailleurs de fonds bilateraux et multilate raux, Ie mes d'ordre genesique les avait rendus steriles. Au Costa Rica, Programme de lutte comre l'onchocercose est parvenu a le! ouvriers du secteur de 10: banane et leurs familles souffrent de eli miner, dans plus de 60 % de ]a zone couvene par les tout un ensemble de problemes de sante qui vont du cancer Ii II pays, les parasites dom la presence, dans la population des faux de maladies de naissance superieurs Ii fa moyenne; humaine, est cause de la maladie. Plus de 30 miJions de dapres ler experts, ces problemes seraient causes par les pesticides personnes sant ainsi protegees contre cette maladie. Envi- utilises afortes doses dans les plo:ntationr. L'Organisation mon- ron 1,5 million de personnes qui etaient infectt'es, mais diale de 10: sante evalue Ii 1 million le nombre annuel dempoi- n'avaient pas encore perdu la vue, sont tout a fait gueries. sonnements parmi les ouvriers agricoles d'Amerique Io:tine et a En 1995, Ie bilan de la lutte contre cette maladie s' etablit 10.000 le nombre de ceux qui meurent dexposition Ii des pro- comme suit: plus de 250.000 cas de cecite des rivieres ont duits chimiques. ete evites; 25 millions d'hectares sont redevenus propres a]a ••• reinstallation des populations et it la culture; et 1 million Le 25 mars 1911, un incendie arMit ravage 10: Triangle d' annees de travail productif additionnel ont ete recuperees. Shirtwaist Company dans le quartier de Greenwich Viflo:ge, Ii New York. Cent quarante-six personnes, pour 10: plupart des Travailleurs du secteur fonnel femmes, avaient trouve 10: mort dans un batiment en ftammes Presque tous les pays instituent un minimum de normes de dont les portes avaient ete fermees Ii cle pour maintenir les securite et d'hygiene pour proteger les travailleurs du sec- employes au travaiL Un accident semblo:ble sest produit 82 ans teur formel. Cela se jusrifie par Ie fait que, si les employeurs plus tard, le 11 mai 1993, dans une fabrique de jouets Ii touest sont conscienrs des dangers inherents au travail que fom de Bangkok. Cent deux employes, dont 87 etaient des femmes, leurs employes, ceux-ci ne Ie sont peut-etre pas et, meme y ont peri. s'ils Ie sont, ils pourront etre amenes it accepter de faire un travail dangereux pour n'avoir pas, au guere, d'autre choix. Ouvriers agricoles et autres travailleurs du secteur informel Certains des arguments qui mi[itent en faveur de l'institu- La plupart des travailleurs des pays it revenu faible ou inter- tion de normes procedent donc du souci d' empecher res mediaire travaillent dans des secteurs ruraux et des secteurs travailleurs de se faire sciemmenr du ton en acceptanr de informels ou la legislation du travail n'a generalemem faire un travail dangereux. Un autre argument avance par aucun elfet sur leurs apprehensions en matiere de same et les parrisans des normes est que les risques que prennent les de securite. Les societe's essaient d'y pourvoir par des mesu- rravailleurs component des externalites comme cela res de portee generale visant a ameliorer I'ensemble du arrive, par exemple, lorsque Ie cout des soins medicaux a milieu de travail plurat que par une reglememation specifi- administrer aceux qui se blessent au qui tombent malades que du travail. II n'est generalement pas de meilleur moyen retombe sur Ie contribuable. pour lutter contre l'utilisation en agriculture de produits Lune des difficultes est de savoir comment determiner chimiques dangereux, par exemple, que d'en reg[ementer leur niveau ou leur degre de rigueur. Reduire les dangers I'importation ou la production. De meme, les efforts qui que courent les travailleurs sur les lieux de leur travail coute sont faits pour a1imenter les zones rurales en eau potable et cher et, en general, plus on les reduit, plus cela coute cher. pour anleliorer les conditions d'hygiene dans les villages et De plus, Ie cout de I' observation de ces normes retombe en les quartiers de taudis peuvem avoir un impact profond sur grande partie sur les employes, qui serom de ce fair moins Ie bien-etre de la majorite des travailleurs dans les pays a payes au mains nombreux. De sone qu' en fhant des revenu faible ou imermediaire. normes trop elevees, on risque en fait de nSduire Ie bien-etre Le Programme de lutte contre I' onchocercose en des travailleurs mais, en les flXanr it un niveau trop bas, on Mrique de l'Ouest est I'un des programmes les plus reussis peut ne pas parer suffisamment aux risques. Le niveau aavoir jamais ete entrepris pour ameliorer I' etat de sante des approprie sera donc celui auquel les couts egaleront la travailleurs ruraux. On a longtemps decrit I'onchocercose, valeur que des travailleurs informes attribuent aI' anle1iora- ou cecite des rivieres, comme un fleau en raison de son elfet tion de [eurs conditions de travail et a [a reduction du devastateur sur la same et Ie bien-etre des travailleurs risque. II n' existe pas pour cela de formule magique. Dans ruraux. II y a 20 ans, Ie spectacle, en Mrique de I'Ouest, de beaucoup de pays, [a determination de ce niveau se fera par villages abandonnes signifiait souvent que la cecite des rivie- voie de consultations entre les pouvoirs publics, Ie patronat res avait frappe et que les paysans avaiem fui vers des et les travailleurs. 90 Lobservation des normes d'hygiene et de securite est entre tous les travailleurs Ie prix Ii payer pour recueillir des sou vent un probleme, en particulier dans les petites entre- informations sur les questions d'hygiene et de securite, prises des pays a revenu faible ou intermediaire (Figure negocier avec les employeurs Ie niveau de normes 11 obser- 11.2). Les employeurs essaient parfois de wumer les regles ver, et en surveiller I'application sans faire courir Ii aucun d'hygiene et de securite, et ceux qui som it la recherche d'un travailleur Ie risque de perdre son emploi. emploi pourrom accepter Ie risque et feindre d'ignorer Des etudes realisees dans des pays industriels indiquent I'existence de ces regles. Vne enqucte sur les conditions que Ie role que jouent les syndicats pour faire assurer Ie res- d'hygiene et de sante realisee aux Philippines a permis de pect des normes d'hygiene et de securite est sou vent impor- constater que 81 °Al des etablissements inspectes violaient tant. Si la surveillance exercee par les syndicats a un impact au moins une norme. Et, dans beaucoup de pays, les positif sur Ie respect des normes dans les pays industriels OU moyens dom disposent les pouvoirs publics pour faire Ie pouvoir de coercition en la matiere est deja cleve, leur appliquer les normes sont si faibles que les employeurs contribution pourrait etre encore plus grande dans les pays pensent pouvoir s'y derober en toute impunite. Les minis- a revenu faible ou intermediaire qui n'ont pas les memes teres du travail des pays it revenu faible ou intermediaire moyens administratifs. A partir de donnees sur les Etats- manquent souvent de personnel et de materiel pour effec- Unis, une etude de 1991 a constate que les syndicats tuer les inspections regulieres et, quand iI y a inspection, jouaient un role des plus puissants en ce qui conceme I'ob- cela pourra etre I' occasion pour l'inspecteur de recevoir servation de la loi dite Occupational Safety and Health Act des pots-de-vin au lieu de faire appliquer la loi. En 1984, (loi sur la securite et I'hygiene du travail) dans Ie secteur Ie personnel charge de faire les inspections et de comroler manllfacturier. Les entreprises syndicalisees avaient plus de l'observation de la reglementation du travail dans toute chances d'etre inspectees, et de maniere generalement plus la zone metropolitaine de Manille, qui comptait pres approfondie, par des inspecteurs de l'hygiene et de la secu- de 30000 elltreprises, comprenait en tout et pour tout rite, les employes exerc;:ant leur droit d' accompagner 50 personnes I'inspecteur durant son inspection (Tableau 11.5). Vers une meilieure obsert'ation des lois et reglements Reglementation du travail et commerce A mesure que son revenu augmeme, un pays arrive Ii international depemer davantage pom renforcer ses moyens administra- It est des membres de la communaute intemationale pour tifs de fac;:on i. poumir assurer l'observation de la n'.glemen- qui I' actuel systeme d' etablissement et de controle des tation du travail. Les pays qui sont relativement pauvres normes de travail est insuffisant et doit erre complete par seront moins Ii meme de Ie faire au meme niveau que les l'insertion de clauses sociales dans les accords de commerce economies riches, si bien qu'illeur faudra habituellement tirer Ie meilleur parti de moyeus administratif,; limites. Par exemple, des normes relatives a l'accessibilite des issues de secours en cas d'incendie sont simples a etablir et a faire appliquer. Les tragedies survenues recemment en ThaIlande et en Chine auraient pu etre evitees si ces normes avaient ete appliquees. Informer les travailleurs - er leurs organisa- tions - sur les risques que presentent certains produits chi- miques toxiques er aut res dangers inherents a I' exercice de certaines acrivites est egalement relativement peu couteux et peut etre tres utile aux travailleurs quand il s' agit de nego- cier pour oblenir de meilleures conditions de travail. Les syndicats et autres organisations communautaires peuvent beau coup pour faire respecter les normes d'hygiene et de securite. Individllellement, les travailleurs jugeront peut-etre que cela (Oute trop cher d'obtenir par eux-memes des informations sur les risques que I'emploi qu'ils envisa- gent ou qu'ils exercent deja presente pour leur sante et leur securite, et ils voudront generalement eviter de se faire mal voir de leurs employeurs en insistant sur Ie respect des normes. Lobservation des normes genere des avantages qui ne sont pas limites a un individu en particulier, mais qui pro/hent it tous les travailleuts. Un syndicat peut repartir 91 ou de prets multilateraux. Les pays qui ne respecteraient pas habituellemenr la liberre syndicale et Ie droit de ne!~ociation un ensemble minimum de normes s'exposeraient tot ou collective, la suppression du travail force (Ie seul .lomaine tard ades sanctions sous la forme de restrictions au com- deja pris en charge au GATT), ainsi que I'imerdiction de merce ou de reduction d'acd:s au capital. Le present chapi- toutes les formes d' exploitation du travail des enfams et de tre a conclu que certaines normes Ont leur raison d'ette a discrimination. On fait valoir que ces droirs fondamemaux I'imerieur des pays. Mais leur attache aux transactions de la personne representent des imperatifs moraw: absolus imernationales - commerciales ou financieres - souleve et que la communaure internationale se doit d' exercer des deux ensembles complexes de problemes : quelles normes pressions commerciales sur les pays qui les violent parce que som des normes de base et queUes normes som fonction du ces violations affaiblissem la legitimite du sysreme commer- degre de deve!oppemem? Et que! est Ie cout de ces coupla- cial. Les normes dom Ie niveau s' eleve generalemem avec Ie ges, a la fois pour Ie developpemem economique des pays developpement comprennem celles qui concernem Ie salaire vises par des sanctions et pour les travailleurs que les sanc- minimum et l'hygiene. Beaucoup des partisans dll couplage tions som censees aider? Ce som la des questions imponan- reconnaissent que Ie recours a des sanctions commerciales res, d'autant que les partisans des sanctions som aussi en pour elever Ie niveau de ce second groupe de normes pour- partie des partisans du protecrionnisme. rait serieusement reduire Ie commerce mondial et pourrait Comme la reduccion de la pauvrete et Ie deveioppemem en fait nuire a ceux-Ia memes qu'on veut aider. en general, les conditions de travail om toujours beaucoup Les pays qui ne respectem pas les normes de base posent preoccupe la communaute mondiale. Jusqu'a maintenam, un grave dilemme a la communaure imernationale. II pour- l'action imernationale pour l'amelioration des conditions rait erre justifie de prendre des sanctions commerciales de travail dans Ie monde en developpemem a consiste sur- conrre eux pour des raisons morales ainsi d'ailleurs que tout a soutenir les efforts des pays eux-memes, en particu- pour des raisons economiques parce que, par exemple, lier par I'intermediaire des uavaux du BIT. Les pays om I' existence de syndicats libres capables de negocier coUecti- adopte diverses convemions du BIT et etabli tout un vemem avec les employeurs peur contribuer a aligner les ensemble de normes de travail dom Ie BIT a conuo!e conditions de travail sur Ie niveau de revenll du pays. Seule- I'application. Mais la plupart des pays Ii revenu faible ou mem, ce rype de sanction ferait tort aI' ensemble de la com- intermediaire sont incapables de faire appliquer toutes les munaure mondiale et pas seulemem au pays en que>tion, et normes qu'ils om imroduites dans leur systeme juridique. Ie cout qui en resulterait pour Ie reste du monde se::air plus Et, dans beaucoup de cas, leurs niveaux som si eleves ce ou moins eleve selon la taiUe et l'importance du pays deiin- som des niveaux qui conviendraienr davanrage a un pays quam. Le risque est que les sanctions ne seraient appliquees riche que, meme si dies etaienr appliquees, dies risque- qu' aux petits pays, alms que les grands violateurs de droits raient d'avoir des effers pervers sur l'emploi et la croissance fondamentallx demeureraient impunis. economique. Le vrai danger que presente I'urilisation de l'arme des l:inobservation d'un minimum de normes de travail sanctions commerciales comme moyen de promouvoir Ie dans les pays pauvres a conduit certains a demander des respect des droits fondamentaux est qu' en subordoflnant Ie sanctions imernationales en vue de forcer les pays a revenu commerce a l'observation de certaines normes on risque de faible ou intermediaire a surveiller la maniere dom its appli- faire Ie jeu de partisans du protectionnisme soucieux de quenr leur reglememation du travaiL La conclusion de preserver des secteurs d' activite qui ne pourraienr plus sou- l'Accord de libre-echange nord-americain etait soumise a la tenir la concurrence des importations. l:histoire de l'anti- condition que Ie Mexique accepterait de mieux faire appli- dumping - pratique qui consiste a exercer des represailles quer ses propres normes (en matiere d' environnemenr aussi conue des pays qui vendent leurs produits sur Ie marche bien que de travail). Les confederations imernationales du d'un autre pays a un prix inferieur a leur cout de produc- travail, de nombreuses ONG, la France et les Etats-Unis tion ou inferieur aux prix prariques sur d'autres marches- etaienr partisans de lier l' accord qui mettait fin aux negocia- montre qu'une politique de protection deliberee du com- tions de l'Uruguay Round au respect de certaines normes merce, meme quand die est a la fois rationnelle et bien de travail, pour en debattre ensuite au sein de la nouvelle intentionnee, peut aisement etre derournee de son objet. Organisation mondiale du commerce. Lexistence d'une main-d'oeuvre non qualifiee peu couteuse Ceux qui proposent de subordonner les transactions constitue Ie principal avantage comparatif des pays pauvres. internationales au respect de certaines normes de travail dis- Les differences de dotation en facteurs de production cons- tinguent entre les normes de base, qu'ils assimilent ades tituent la base meme du commerce international et, droits fondamentaux qui, de ce fait, devraient faire I' objet comme on l' a montre dans la Deuxieme partie du Rapport, de clauses, et celles dont Ie niveau devrait s' eJever avec Ie ne som pas cause de baisse generale de l'emploi dans les developpement er qu'i! n' est pas necessaire de lier aux tran- pays riches meme si elles peuvem contribuer a des chan- sactions internationales. Les normes de base comprennent gements de structure de I'empioi et a sa contraction dans 92 certains domaines. La OU des emplois sont perdus, une infectieuses, par exemple. On ne veut pas dire par la que les action des pouvoirs publics se justifie, mais la protection du gouvernements ne devraiem pas essayer de fixer des normes commerce est un instrument emousse, dont Ie coCa pour les travaiHeurs du secteur formeI. Mais les normes qui retombe sur d'autres elements de la societe et qui ne fait visem aproteger les categories de personnes vulnerables ou que retarder les changements de stfucrure qui seront la base qui som en butte a des comportements discriminatoires - ... de la croissance et des emplois futurs. comme I'interdiction du travail des enfants ou l'institution du principe de I'egalite de remuneration som acomple- Parce que, dans beaucoup de pays a revenu faible ou ter par d'autres actions telles que subventions d'education imermediaire, Ie secteur forme! est en general tres petit et ou amelioration de I'acces des femmes aux emplois du sec- que les moyens dom ces pays disposem pour faire respecter teur moderne. Les normes applicables en matiere d'hygiene les normes qu'i1s ont instituees som faibles, la n:glemema- et de securite peuvent aussi avoir pour effet d'ameliorer Ie tion du travail risque de n'yetre appliquee qu'a une petite bien-etre des travailleurs, mais on les respecte davant age partie de la population active, ou de ne pas I'etre du tout. quand il y a des syndicats ou d'autres organisations com- Souvem, les travailleurs de ces pays qui som dans Ie besoin munautaires pour en controler l'observation. Linstitution ne som pas touches par une reglementation du travail qui a du salaire minimum peut avoir son uti lite dans les pays pourtant pour but de les proteger. Ils Ie som, cependam, industriels, mais die est difficile a justifier dans des pays a par des actions publiques qui tendent a ameliorer les condi- revenu faible ou intermediaire. Et Ie cout a payer pour ten- tions de tra'v'\T. La structure de I'organisation syndicale et la por- I.:OPPOSITION AUX REPOR!vIES. Les syndicats ont parfois mis tee des accords coJlectifs conditionnent Ie comportement leur pouvoir politique it faire opposition a l'ajustement des syndicats. Un principe de des relations patronat-salariat structure!' En Inde, ils condnuent it critiquer les recents est qu'il faut veiller a ce que les parties engagees dans la effurts de liberalisation en depit du fait que, depuis 1991, negociation, et non des tiers, aient a supporter Ie cout de beaucoup de ces initiatives se soiem apparemment soldees leurs decisions. Mais la legislation en vigueur dans certains par un succes. lis om organise des greves generales pour pays dispose que les travailleurs doivent etre payes meme marquer leur opposition it l'application d'un debut de poli- lorsqu'ils font greve - ce qui, manifestemem, ne predis- tique de restructuration industrielle qui visait en partie a pose guere au compromis. Beaucoup de gouvernements, au ouvrir davantage l'Inde sur I' exterieur et it reformer les contraire, evitent de consemir des prets ou des sursis de entreprises d'Etat. Ils s' obstinent it soutenir la partie de paiement d'impots aux entreprises en cas de greve' ou de I' economie qui a Ie plus grand besoin de reformes. En Ame- lockout. Les negociations entre syndicats et entreprises rique latine aussi, I' opposition des syndicats a I' ajustement a publiques montrent sous son jour Ie plus cm la maniere une longue histoire. Dans les annees 80, its ont marque leur dont les syndicats arrivent aobtenir des resultats fausses par hostilite it de vastes programmes de reformes, comme Ie Ie fait que Ie cout des accords negocies retombe sur des tiers. Plan Cruzado au Bresil et Ie Plan austral en Argentine. Si une entreprise publique peut obtenir de \'Etat des sub- ventions ou des facilites de credit quand e1le se trouve en Ame!iorer !'impact economique des syndicaU difficulte financiere, ou si son statut de monopole lui per- Comment creer un environnement qui reduise Ie plus pos- met de faire monter ses prix it volonte, les consequences sible les effets negatifs que les syndicats peuvent avoir, tout d'un reglemem qui donne satisfaction au syndicat retombe- 96 ront sur ceux qui paieront, de ce fait, des prix plus eIeves et salaires reels des mineurs sont montes en Heche durant les davantage d'impots, et non sur les travailleurs ou les chefs annees qui ont precede les elections nationales (Figure 12.2). d'entreprise qui auront negocie Ie relevement des salaires. La legislation en vigueur dans beaucoup de pays dispose Negociations collectives dans Ie secteur prive a que Ie droit d' adherer un syndicat de son choix fait partie LE NIVEAU AUQUEL ONT LIEU LES NEGOCIATIONS. :Lexpe- des libertes fondamentales de la personne humaine. La est Ie a rience de plusieurs pays tend montrer que des negocia- fondement juridique de la creation de syndicats libres et tions conduites au niveau de l'entreprise peuvent donner independants. Ces syndicats agissent comme representants des resultats qui sont bons pour I'economic. Elles s' oppo- authentiques des travailleurs, et ils peuvent done negocier sent aux negociations centralisees, pratique courante en avec Ie patronat dans la mesure OU Ie jeu de la concurrence Europe du Nord et de I'Ouest. Bien que tombee dans Ie Ie pennet. La legislation autorise habituellement la creation discredit dans une Europe aux prises avec un chomage de plus d'un syndicat pour representer une categorie donnee croissant et avec les rigidites des marches du travail, cette de travailleurs, ce qui incite fortement les syndicats en place forme de negociation a inscrit it son acrif des decennies de a maintenir Ia qualite de leurs services. Limiter Ie nombre de relations positives entre patronat et salariat, ainsi que de syndicats par entreprise serait considere comme une atteinte bonnes conditions de salaire et d' emploi pour les tra- aux droits des travailleurs. Toutefois, la fragmentation des vailleurs d'Europe. Mais, pour que des negociations soient syndicats et leurs rivalites ont parfois un effet destabilisateur, possibles au niveau national, il faut que la plupart des tra- outre qu' une multiplicite de representants des travailleurs vailleurs soient couverts par des accords syndicaux. Quand augmente Ie colit de la negociation. :Lesprit de cooperation ils ne Ie sont pas, comme c'est Ie cas dans la plupart des vient souven~ a bour de ces problemes, Ie patronat incitant pays, les accords nationaux profitent au secteur syndicalise les syndicats it s' associer dans la negociation. La liberte syn- aux depens des categories inorganisees et pauvres de la dicale complt~nd aussi le droit de ne pas etre oblige d'adhe- societe. C'est ce qui s'est produit en Amerique latine, OU la rer it un syndicat. En termes economiques, un marche du centralisation des relations patronat-salariat n'a pas donne travail non s:mdicalise competitif pourrait imposer une cer- de bons resultats. taine disciplitle alLX pratiques salariales monopolistiques des Si les negociations collectives ont lieu au niveau de syndicats. Mais, si I'Etat encombre Ie secteur non syndica- I'entreprise ou de I' usine, les constants rap pels a la competi- lise de reglementations relatives au salaire minimum ainsi tivite auxquels Ie march': des produits soumet I'entreprise que de restrictions en matiere de recrutement et de licencie- viennent temperer Ie pouvoir de monopole qui permet au me nt, ce secteur jouera moins bien son rOle de frein aux revendications salariales des syndicats. Deux exemples contrastes illustrent I'importance du role que joue I'existence de marches des produits competitifs ainsi que du principe de l'internalisation des resulrats des negociations. Une enquere realisee au pres de 20 entreprises industrielles du Bresil a releve que Ie renforcement de la concurrence dans Ie marche de la production a conduit ces entreprises Ii adopter des techniques et des procedes de nature a augmenter la productivite, comme les controles et les cerdes de qualite. Soucieux de maintenir la competitivite des entreprises, les travailleurs, loin d'insister sur leurs privi- a leges passes, ont au contraire coopere cette fin avec Ie patronat, montrant ainsi que les relations patronat-salariat ne se limitent pas a une negociation sur les sal aires et les conditions de travail. Dans beaucoup de pays, des rencon- tres ant lieu entre travailleurs et employeurs pour etudier la maniere d' accroltte la competitivite de leur entreprise. En Inde, par contre, les mineurs sont proteges de la concurrence depuis que ['Etat federal a pris en main ['industrie du char- bon en 1973. Solidement organises en syndicats, les mineurs ont recours aux pressions politiques pour obtenir des augmerttations de salaires sans rapport avec les realites du marche. Cela donne des salaires fondes principalement sur des considerations politiques, et non sur les interets eco- norniques et les objectifs de deveioppement du pays: les 97 syndicat d' obtenir des augmentations de salaires. En Malai- Levolution recente du systeme des relations profession- sie, on a calcule que la prime de salaire est d'environ 15 % nelles en Coree fournit d'uriles le<;:ons it mediter par les pour les syndicats d'usine et de pres de 20 % pour les syn- autres pays. La liberte syndicale y a progresse dans Ie cadre dicats de branche. du processus de liberalisation politique engage en J 987. Le On [rouve, dans certains pays industriels (Canada, nombre de syndicats et de syndiques a augmente rapide- Etats-Unis et Japon) et dans certaines des nouvelles econo- mem (Tableau 12.3), En 1992, la Coree comptait 7.676 mies industrielles d'Asie de l'Est (Hong Kong et la Coree synclicats d'entreprise et 21 federations du travail. Apres un apres 1987), des exemples de la maniere dom la decemrali- debut chaotique, marque par des relations contlictuelles sation des negociations peut donner de bons nSsuitats. Le entre travailleurs et patronat durant la periode 1987-89, les systeme des negociations collectives dans les economies en negociations collectives sont en passe d'acquerir droit de transition est encore en gestation. Au Canada et aux Etats- cite. Decentralisees, dies om lieu au niveau des entreprises, Unis, les negociations collectives se fom principalemem au sauf dans un petit nombre de secteurs, comme ceux des tex- niveau des emreprises, mais il y a aussi quelques cas d'arran- tiles et des banques, OU elles se fom au niveau du secteur gemems avec plusieurs employeurs. Limervemion d' orga- d'activite ou dans Ie cadre d'arrangements avec p!usieurs nisations cemrales dans les negociations est inconnue dans employeurs. Les relations patronat-salariat cominuem it la plupart des secreurs, et il n' existe pas d' organisations evoluer en Coree, rna is la tradition des negociations patronales centralisees. On a pu voir dans les syndicats conduites au niveau de chaque entreprise n'a pas subi de d'emreprise run des piliers des relations employeurs- gros changements du fait des nouvelles experiences de employes sur lesquels reposem les succes economiques du negociations collectives tentees depuis 1987, et it parah peu Japon. Dans ce pays, les negociations collectives om lieu au probable qu'une restructuration des formes de la negocia- niveau des emreprises, mais les confederations de syndicats tion ait lieu dans un proche avenir. jouem un importam role de coordination lors des negocia- Le systeme des relations professionnelles dans les pays tions annuelles. A Hong Kong, les syndicats som egalemem d'Europe de rEst et de rex-Union sovietique est, lui aussi, organises sur la base de remreprise, mais, comme au Japon, en train d' evoI uer. Les economies en transition om herite it existe des federations syndicales qui exercem une cerraine de marches du travail fortement syndicalises, avec des taux coordination. Les syndicats de Hong Kong operem dans un d'adhesion de plus de 90 % 11 des syndicats organises et sou- environnemem de fone concurrence sur Ie marche de la tenus par l'Etat et Ie parti communiste. A10rs meme: qu'ils production, ainsi que sur Ie marche du travail, en raison des devenaient independants, les syndicats ont vu leurs dfectifs migrations en provenance de Chine. Ceci affaiblit leur pou- fondre sous I' effet des transformations economiclues et voir de negociation, de sone que la plupart d'entre eux politiques. Mais, avec des taux evalues en 1990 am: alen- s'occupem de fournir 11 leurs membres des services d'assu- tours de 80 % pour la Russie et de 60 % pour la Polc'gne, la rance et une aide sociale, plutot que de lutter pour leur syndicalisation y demeure beaucoup plus fone que dans la obtenir des salaires plus Cleves. plupart des pays industriels a revenu eleve ou des pays en developpemem. Dans ces economies en transition, les syn- dicats en som wujours it essayer de s'adapter aux nouvelles realites et d' elaborer leur propre approche des negociations. lis Ie fom avec plus ou moins de bonheur. En Republique tcheque - pays relativement petit qui a une tradition de coordination au niveau national - , les negociations natio- nales entre syndicats et patronat semblem donner de bons resultats. lei n'est pas Ie cas en Ukraine, cependant, OU les negociations cemralisees de 1993 se sonr solclees par un accord irrealisable qui voyait les salaires augmemer plus vite que l'inflation. Que les negociarions collectives conduites au niveau de l'emreprise soient mieux adaptees aux circonstances dans beaucoup de pays ne signifie pas qu'i! ne devrait pas y en avoir au niveau sectoriel ou national, ou que les federations nationales de syndicats n'om aucun role 11 jouer. Dans presque tous les exemples de pays presemes ici, les m'gocia- dons qui se fom au niveau de l'emreprise som coiffees par une coordination sectorielle ou nationale. Et les accords multipatronaux peuvem, dans certains cas, etre plus effica- 98 ces que les negociations d'emreprise, comme on peut Ie voir du travail n'autorise qu'un seul syndicat, elu a intervalles avec Ie secteur du batimem dans certaines regions des Etats- reguliers parmi toUS les syndicats de I' entreprise, a agir en Unis, ou la nature du travail conduir les travailleurs a chan- qualite de repreSentant des travailleurs dans les negociations ger souvem d'employeur. Les federations de syndicats collectives. peuvem jouer un role importam quand des ajustements structurels a grande echelle et une rapide desinflarion Syndicats du secteur public et monopoles naturels s'imposent. En Israel er au Mexique, Ie mouvemem syndi- II est plus difficile d'amener les syndicats a jouer un role cal a fait caUS(: commune avec des gouvernemems resolus a positif dans des marches OU la concurrence n'existe pas, ce appliquer des programmes d'ajustement et accepte des pac- qui est Ie cas du secteur public et des monopoles naturels tes sociaux qui om t:acilite la stabilisation, mais Ies exempies (societes d'e!ectricite, de telephone, etc.). Le cout social de ce role construetif des confederations syndicales sont d'une interruption de travail par les pompiers, les agents de rares. II est dlfficile de convaincre un puissant groupe de police, les enseignants, Ie personnel inhrmier, les employes pression de contribuer il mettre sur pied et a appliquer un des societes de services d'udlite publique ou Ie personnel plan de stabilisation et d'eviter des greves generales contre des transportS publics peut erre tres eleve. Les consomma- des mesures de restfUcturarion qui visent aouvrir davamage teurs n' ont guere la possibilite de se toumer vcrs d' autres I'economie sur I' exrerieur et a privatiser I'industrie. quand prestataires de ces memes services. De ce fait, Ie cout d'une cela aura prohablement pour resulrat de reduire les salaires greve ou d'un lockout retombe largement sur d'autres relatifs de ses memhres. groupes que les parries aux negociations. La nature speciale de la negociation des conditions de MESURES D'N:COMPAGNEMENT ET ROLE DU PATRONAT. La salaire et d'emploi dans Ie secteur public pose un difficile decentralisation de, negociations de solides garamies dilemme. Faut-il proteger la liberte syndicaJe et Ie droit de des droits syndicaux. en systeme de relations profession- greve des employes du secteur public? Ou faut-il ptoti~ger Ie neHes a base de s:"ndicats d' entreprise peut susciter des droit du grand public a ne pas subir d'interruption de servi- comportemeats ahusif; de la part du patronat. Certains ces essentiels et empecher ainsi la societe de devenir I' otage employeurs e;saiem de tirer parti de leur position de force d' un petit groupe de fonctionnaires? relative sur k manhe pour decourager la constitution de Les societes apporrent a ces questions des reponses syndicat~ a I' meriwr ce leur emreprise. Parei! comporte- diverses. Au Bangladesh, les employes du secteur public ment patron"l risque demrainer une aggravation des rela- sont autorises a former des syndicats, mais non a negocier tions professionnelles ainsi que des conflits sociaux, ce qui collectivement. Les salaires et traitements des fonctionnai- ne favorise guere I'invescissemem et la croissance. La legisla- res et des employes des entreprises publiques sont determi- tion du travail doit tendre a realiser un difficile equilibre : nes par des commissions nommees par I'Etat. Ceci n'a pas proteger les droits des syndicats tout en evitant de leur don- empeche pour autant les employes du secteur public ner la possibilite de se tJiller un pouvoir de monopole. d' organiser, en toute illegalite, des greves nationales pour Le contenu des negociations collectives au niveau de faire pression sur Ie gouvernement et obtenir ainsi un rele- l' emreprise est habituellement determine par les parties vement de leurs salaires. En Malaisie, les negociations col- elles-memes, ce qui evite aux pouvoirs publics d'avoir a lectives sont autorisees dans Ie secteur public, mais I'admi- decreter quels aspects les comrats doivem ou ne doivent pas nistration se reserve Ie droit d' accepter ou de rejeter I'accord couvrir. Si les patrons acceptent de negocier sur les ratios final - de plus, les syndicats du secteur public malaisien capitalltravail, sur les programmes d'apprentissage et sur les echappent generalement moins aux pressions gouveme- conditions d'embauche des temporaires, cela ne devrait pas memales que ceux d'Asie du Sud. Aux Etats-Unis, c' est seu- etre interdit. Dans un marche des produits competirifs, Ie lement depuis 1962 que les employes de I'Etat federal se cout de ce t)'pe d'accord retombera principalement sur som vu reconnaltre Ie droit de creer des syndicats, mais, I' entreprise e t Ie smdkat, ce qui devrait les dissuader de meme maintenant, Ie droit de greve leur est refuse. Dans conclure des accorJs irrealistes. beaucoup d'Etats, ce meme droit est egalemem refuse aux Et il n' est generalcment pas necessaire non plus de employes de l'Etat. En Espagne, par contre, les employes du decreter qu'iI ne peut y avoir qu'un seul syndicat par entre- secteur public som auto rises a former des syndicats, a nego- prise. Si I' employeur dent a reduire Ie plus possible Ie cout cier collectivement et a faire greve dans la mesure OU ils de la negociation en n'ayant atraiter qu'avec un seul syndi- continuent a assurer un minimum de services essentiels cat, c'est alu. de persuader les syndicats de s'associer a cette dehnis par la loi. fin. En autotlsant la creation de plusieurs syndicats, on pare La solution de ce probleme depend de la qualite de la ainsi au risque de voir un syndicat unique d'entreprise ne legislation du travail et des mecanismes mis en place pour Ie servir les int~rets 'lue d'un petit groupe de travailleurs. II reglement des differends. Pour etre efficace, la legislation du arrive parfois, com me au Bangladesh, que la reglementation travail doit prevoir des alternatives aux greves et aux lockout 99 pour regler les conflit~ - Ie recours it l' arbitrage de tiers en De nombreux gouvernements continuent, pou.: des rai- est un exemple evident. La legislation chilienne du travail sons politiques, it maintenir Ie mouvement syndical sous prevoit un type special d' arbitrage pour regler Ies differends haute surveillance. Si beaucoup de nations ont ratifie la dans Ie secteur public. Cet {( arbitrage d' offre finale » Convention 87 du BIT garantissant la liberte syndicale, la impose au mediateur de choisir entre l'offre finale de la pleine application de cette convention n' est pal' encore direction et celie du syndicat. Ceci encourage les deux par- entree dans les faits. Beaucoup de pays refusent aux tra- ties it presenter des revendications raisonnables et 11 se char- vailleurs Ie droit de s' organiser en dehors de structures ger elles-memes d' etablir leurs contrats. reconnues et controlees par les pouvoirs publics. Dans leur reponse aux enquetes du Bn~ les gouvernements en om Us syndicats et la politique donne des explications differentes, qui n'ont pas routes ete Tomes les societes pluralistes considerent la liberte syndicale convaincames. Un gouvernemem niger ian faisait savoir que comme un droit fondamental de rerre humain et Ie mouve- sa decision de n'auroriser qu'un seul syndicat repondait au ment syndical a souvent ete 11 I' avant-garde du mouvement desir des travailleurs de voir fondre en un seulles nombreux vers l' ouverture politique et la democratie. Mais beaucoup syndicats et les quatre organisations centrales qui existaient de pays merrent encore des restrictions aux activires des auparavant. Le gouvernement egyptien cherchait 11 justifier syndicats. QueUes repercussions ces restrictions ont-dles I' octroi de monopole syndical it la Federation des syndicats eues sur Ie marche du travail? Dans les pays ou iI n' existe pas egyptiens en declarant que Cela etait conforme aux voeux de syndicats libres, comme les salaires et les conditions de des travailleurs et correspondait aux besoins d'un grand travail n'y som pas determines par voie de m'gociations col- nombre de pays, et notammem des pays en deydoppe- lectives, les gouvernemems croient devoir intervenir et fixer memo Le gouvernement des Seychelles, enfin, repondait au ces conditions par voie administrative. De ce fait, beaucoup BIT que Ie monopole legal reconnu au Syndicat national de pays qui ont rep rime I'acrion syndicale ont pratique une des travaiIleurs a ete etabli « apres dissolution volontaire de polirique du travail fortement entachee de distorsions. tous les syndicats )). La lune que les travailleurs polonais ont menee pour la En l' absence de syndicats Iibres, et prives de !'instru- liberte dans les annees 80 a rappele de maniere spectaculaire ment des negociations collectives, de nombreux gouverne- que des syndicaL, libres sont cssemiellemcnt des institutions a ments se sentent obliges de pratiquer, l'egard des tra- democratiques. Les dirigcants de Solidarite etaient convain- vailleurs du secteur for mel, une politique de . a main cus que des syndicats pluralistes pouvaient etre Ie catalyseur tendue, sous la forme de reglementations du travail et de d'un regime politique pluraliste et qu'i1 ne pouvait y avoir privileges speciaux. C' est particulierement Ie cas lorsque Ie de societe libre sans syndicats libres. Les negociations qui se gouvernement a besoin, pour se maintenir au pouvoir, du sont deroulees dans la ville de Gdansk en aoiit 1980, nego- soutien polirique de groupements urbains puissams. II en ciations qui portaient principalement sur les problemcs des resuIte notamment des dis torsions du marche du travail travailleurs, ont ete it l'origine de la creation du premier particulierement graves dans beaucoup de pays ou faction syndicat libre dans un pays communiste. Mais il est devenu syndicale a ete reprimee. Gonflement excessif des effectiIS vite evident que la coexistence d'un regime autoritaire et du secteur public, salaire minimum Cleve et restriction du d'un syndicat libre etait impossible: Ie pouvoir commu- droit de licencier - pratiques courantes au Congo, au niste a interdit Solidarite en 1982. Kenya, au Soudan, en Tanzanie et en Zambie dans les Comme Solidarite, les syndicats noirs d'Afrique du Sud annees 60 - procedaient de realites politiques pour les ont donne it des gens prives de pouvoir la possibilite de faire gouvernements qui avaient pris Ie pouvoir ct rep rime entendre leur voix. Bien qu'ils se soient mom res preoccupes l'action syndicale apres I'independance. Dans l'Egypte des principalement d'organiser les travailleurs en vue de leur annees 50 et 60, Ie President Gamal Abde1 Nasser avait, obtenir de meilleures conditions de travail, ce sont pourtant pour s' assurer Ie soutien des classes moyennes des villes, leurs activites politiques qui ont retenu Ie plus I'attention. promis d'engager dans la fonction publique ceux de leurs I.:imemion premiere du gouvernement sud-africain avait enfants qui seraient diplomes d'universite. Au Bangladesh, ete de laisser se developper un systeme pluraliste de rela- dans les annees 80, Ie General Hussain Mohammad tions professionnelles ou les syndicats ne Soccuperaient que a Ershad, la recherche, lui aussi, du soutien des travailleurs des problemes qui pouvaient se poser sur les lieux de travail urbains, avait negocie avec la federation nationale des syn- et ou les questions d'ordre politique seraiem I'apanage dicats et consenti it relever les salaires du secteur public, les exclusif des panis politiques. Mais I'experience sud- indemnites de licenciement, les allocations et les presrations africaine a montre, die aussi, qu'il y a incompatibilite entre sociales. syndicats libres et pratiques antidemocratiques - et c' est Les pays qui Ont pratique une politique de repression ainsi que Ie mouvement syndical noir est devenu Ie fer- des syndicats n' ont pas tous adopte de politique du travail de-lance de la lutte contre I' apartheid. inefficace -Ia Coree d'avant 1987 en est un exemple mar- 100 quam - et tous ceux qui om autorise les syndicats a fonc- ••• tionner libremem n' ont pas pour autant obtenu de bons II n' est pas fit?cessaire de refuser de reconnaltre les droits resultats sur Ie from des relations professionnelles. Mais les des travailleurs pour realiser une croissance des revenus. On probabilites d'adoption de legislations du travail inefficaces peur determiner les conditions a mettre en place et les som peuH~tre plus grandes quand Ie droit des travailleurs a mesures a prendre par les pouvoirs publics pour que des se faire representer n'est pas protege. "Vanalyse empirique syndicats libres puissent favoriser, et non entraver, Ie deve- montre que l' existence des libertes politiques, qui vom loppement du pays. Laction syndicale a routes chances de presque toujours de pair avec la liberte syndicale, se traduit generer efficacite et equite, et les effets negatifs qu'dle pour- par un affaiblissemem du dualisme dans les marches du tra- rait avoir serom probablement reduits au maximum la ou il vail et une extension du secteur forme!' Quelques pays y a des marches des produits competitifs, ou les negocia- d'Asie de l'Est om ala fois restreim I'activite syndicale et tions collectives se font au niveau des enrreprises ou des enregistre Unt: croissance rap ide de l' emploi dans Ie secteur usines et OU la legislation du travail protege Ie droit qu' a formel sans autres inconveniems qu'une legere tendance au chaque travailleur d'adherer au syndicat de son choix ou de dualisme. Mais il semble que ce soiem III des exceptions. n'adherer aaucun. CHAPITRE 13 s conrre Ie chomage et l'invalidite et de se constituer une L ES CHUTES BRUTALES DE REMUNERATION peuvent avoir un impact profond sur Ie niveau pension de vieillesse, en panie a cause des risques imputa- de vie des travailleurs et de leur famille. Cho- bles aux effets d'incitations perverses com me ceux d'une mage, invalidite et vieillesse sont d'importantes selection faussee (seuls ceux qui som susceptibles d'avoir causes de pauvrete dans les pays industriels comme dans les besoin d'assurance en contracrem une) ainsi que du risque pays en developpemem et ne font qu'aggraver la situation moral (une fois assures, les gens som moins portes aeviter de ceux qui som deja pauvres. La gestion du risque prend les comportements dangereux). une importance particuliere dans les economies en transi- Comment les gouvernements peuvem-ils s'y prendre tion. Pour parer ala menace que les chutes de revenu atten- pour combler au mieux Ies lacunes que laissent Ies arrange- dues et inattendues font peser sur Ie niveau de vie, la plu- ments de type traditionnd et ceux qui passent par Ie mar- part des societes ont mis au point des mecanismes de che Le present chapitre examine les moyens par lesquels protection. Epargne privee, mecanismes d' emraide et obli- Ies gouvernemems des pays a revenu faible ou interme- gations patronales en sont les principaux rouages. Les gou- diaire peuvent aider les menages a faire face aux risques du vernements interviennent quand ces solutions de type marche du travail, dans Ie secteur informd comme dans Ie informel ou prive se revelent insuffisames. Les menages secteur forme!' On indique aussi les ecueils que les gouver- peuvem en effet avoir du mal aemprumer pour couvrir nements pourraient rencontrer de ce fait. une chute temporaire du revenu de leur travail. Les meca- nismes d' entraide communautaire ne resistent pas a un 5ecurite de revenu pour les travailleurs choc subi par la communaute ou l'economie rout emiere, du secteur informel et ils ont tendance 11 s'affaiblir avec les progres de l'urbani- Les travailleurs du secteur infurmel, rural comme urbain, sation et Ie tecul de la famille elargie. Enfin, Ie marche risquent beaucoup plus que ceux du secteur moderne de prive n' offr,~ pas, ou guere, de possibilites de s' assurer perdre leur revenu. Mais ils constituent aussi la categorie de 101 population a laquelle iI est Ie plus difficile d' apporter une d' ailleurs, une des raisons de la mise au monde des enfants. plus grande securite de revenu par intervention des pouvoirs Des etudes realisees au Kenya et au Perou ont rebe qu'un publics, La perre du revenu est Ie plus souvent associee a la quart des transfens prives representait des dons am parents perre de I'emplol, ce qui peut arriver, soit parce qu'il n'y a pas par leurs enfants. II est prouve aussi que les menages frappes de travail par suite de changements saisonniers ou d' une par l'invalidite, la maladie ou Ie ch6mage re<;:oivent davan- evolution de caractere plus permanent dans la demande de tage. Une erude concernant Ie Perou indique que les main-d'oeuvre - , soit par incapacite de travailler pour malades re<;:oivem des concours plus importants, et d' autres cause d'invalidite physique, de maladie ou de vieillesse. La a etudes realisees la fois au Perou et en Indonesie montrent tre:s grande majorite des travailleurs de pays a revenu faible que la probabilite de recevoir une aide augmente quand on ou intermediaire n'ont que les arrangements de type tradi- est au ch6mage et qu'il en est de meme du montant de la rionnel pour toute assurance contre ces risques, mais I'inter- prestation re<;:ue. vemion des pouvoirs publics viem souvem les completer. Les programmes de travaux publics, quand ils som bien Programmes de travaux publics con<;:us, evirem de se substituer aux transferts de sources Les programmes de travaux publics peuvent completer les privees et om souvent ete utilises pour reduire les risques aides de sources privees aux chomeurs pauvres, a condition auxquels sont exposes les travailleurs du secteur informel. que leurs beneficiaires soient disposes a travailler pour un faible salaire. Le fait que Ie salaire offert est faible a un effet Entraide communautaire et trans/em de sources privees d'autociblage parce que seuls ceux qui 80m vraimen: dans Ie Les relations emre employeurs et employes dans Ie secteur besoin accepteront de travailler pour si peu. Cette formule informei som tegies par la coutume et la tradition. Pour les est particulierement appropriee aux peri odes de recession, salaries, cela comprendra souvem un element d' assurance et lorsque c' est la seule fa<;:on de trouver du travaiL Elle est de partage du risque, I'employeur acceptant de payer a egalement bien adaptee aux wnes rurales en peri ode creuse I'ouvrier un salaire fixe fant qu'il demeure employe, quelles er elle petit avoir pour avantage accessoire la construction que soiem les fluctuations de la demande saisonniere ou ou l'entretien d'importants ouvrages d'infrastructure. En autre. II n' est pas rare non plus que I' employeur conseme Ethiopie, par exemple, les participams a ce type de pro- des prets a ceux de leurs employes qui doivent faire face a gramme ont ete employes a la construction de routes et a la des depenses inattendues ou qu'il vienne en aide a ceux qui Itltre contre I' erosion des sols. Aux Etats-Unis, dans Ie cadre som ages ou incapables de travailler pour raison de same. de ce qui a constitue peut-etre l'utilisation la plus impor- Ce type de soutien ne fait jamais l'objet d'un accord preala- tante qui ait ete faite jusqu'ici des programmes de travaux ble en bonne et due forme. Mai5, dans de nombreux pays, publics comme forme de secours dans un pays industriel, les engagements informels pris par l' employeur sont une I'Administration des grands chantiers de travaux publics partie importante de codes de conduite juges socialement (Works Progress Administration) a fait travailler jusqu a20 0/0 acceptables, surtout en milieu rural. de rous les travailleurs des Etats-Unis durant la Grande I.:aide financiere apportee par des membres de la famille depression des annees 30. demeure Ia principale forme de soutien et de redistribution Beaucoup de pays en developpemem ont, eux aussi, du revenu dans les pays en deveioppemem. La famille elar- fait un large usage des programmes de rravaux publics. Le gie esr, pour Ie travailleur et sa famille immediate, une programme ({ vivres contce travail" au Zimbabwe et Ie importame source de revenus et de securite supplementai- Fonds d' aide sociale d'urgence en Bolivie assurent un mini- res. C'est ainsi qu'en EI Salvador, sur un echantillon de mum de travail et d'aliments a certains des pauvres. Dans pauvres de milieux urbains, 33 % disaiem recevoir, de rEm indien du Maharashtra, Ie Programme de garantie de source privee, des transferts qui representaiem en moyenne remploi (Employment Guarantee Scheme) utilise la fiscalite 39 % de leur revenu total (Tableau 13.1). En Malaisie, ces pour operer llne redistribution de revenus entre les zones transferts represemaient pres de la moitie du revenu du urbaines riches, et en particulier Bombay, et les pauvres quintile de menages Ie plus pauvre. A Java (Indonesie), pres qui travaillent en milieu rural. Le Chili a, durant les reces- de trois quarts des menages ruraux venaient en aide a sions du milieu des annees 70 et du debut des annees 80, d' autres menages. lance de grands programmes urbains de travaux publics Outre qu'ils om pour effer de reduire les inegalites de finances par I'Etat. Comme Ie programme indien, les pro- revenu, ces concoucs prives jouent une importame fonction grammes chi/iens avaient pour principal objecrif de creer d' assurance: ils representent une aide ala vieillesse et amor- des emplois : aux pires moments de la recession du debut tissent les effets de l'invalidite, de la maladie et du chomage. des annees 80, ils ont fait travailler plus de 10 % de la Dans la plupart des pays en developpement, surtout en main-d'oeuvre. En decernbre 1988, un an apres la vigou- milieu rural, les personnes agees comptent sur les jeunes reuse reprise economique du Chili, ce pourcentage erait pour leur apporter un complement de revenu. C'est la, tombe au-dessous de 0,1 %. 102 Les programmes de travaux publics om en general plus Le niveau des salaires offerts est d'une grande impor- de chances de reussir la Oll Ia main-d'oeuvre est relative- tance pour cibler l'aide de ces programmes sur les plus mem mobile et OU il existe une tradition de travaux com- necessiteux. La perspective d' un salaire eIeve pourra attirer munamaires. Lorsque Ies travailleuts peuvent se deplacer, Ie des travailleurs qui ne sont pas si pauvres et, les budgets site du programme pem etre determine principalement par ctant limitcs, il pourra ainsi y avoir moins d' emplois pour la qualite des projets. Les travailleurs pauvres a Ia recherche ceux qui en auraient vraiment besoin. Cimportance du d'un emploi public acceprent generalement pour cela de saIaire pour Ie succes des programmes de travaux publics est demenager, tout au moins temporairement. Mais l'exis- demontree par Ie programme du Maharashtra, en lnde, renee d'obstacles a la mobilite de la main-d'oeuvre fait programme qui a pour but de garamir un emploi a ceux perdre de leur eflicacite a ces programmes certaines qui en demandenr. Au cours de ses 15 premieres annees etudes ont montre que c'est la raison pour laquelle Ies pro- d' existence, Ie salaire paye a ete egal aux salaires pratiques grammes chinois de travaux publics om eu plus de mal a dans la region pour une main-d'oeuvre agricole occasion- atteindre Ies pauvres. La participation de la communaute neHe sans specialisations. Mais, en 1988, Ie salaire mini- accroit considerablement les chances de succes. Des etudes mum legal ayant ete double, les salaites ont ete fortement realisces au Niger et au Senegal indiquem que les commu- releves. edIet de cene augmentation des salaires, associe a nautes qui o:lt une forte tradition de mise en commun des des pressions budgetaires, a pratiquement elimine la garan- emplois peuvem aider ;'\ mobiliser des travailleurs et a facili- tie d' emploi dans l' annee qui a suivi Ie relevement des ter la production de biens publics, comme dans Ie cas d'une salaires. production locale realisee dans des champs communs pour La plupart des programmes de travaux publics ont deux un elevage de betail commun ou de simples systemes objectifS en vue: venit en aide aux travailleurs qui sant dans d' ent~aide locale. Ie besoin et creer un bien public. I1s doivent done etre geres 103 avec souplesse afin de pouvoir repondre aux changements automatique entre sorties et rentrees de fonds, ct incite qui peuvent se produire sur Ie marche du travail et surtout a rechercher des formes d'emplois plus stables. Mais ces etre capables de creer rapidement un plus grand nombre systemes sont d'une grande complexite administrative. d'emplois en temps de crise. II faut donc qu'il y ait une Des allocations de chomage trop genereuses risquent de grande reserve de projets dont Ie degre de priorite soit bien dissuader certains de chercher serieusement du travail ou etabli. En periode normale, il devrait suffire d'entreprendre d' accepter des offres de travail qui ne correspondraient pas a un programme minimum d'investissements a rentabilite ce qu'ils cherchent. Les pays remediem a ce probleme en devee. II deviendra alors possible, en temps de crise, de modifiant la duree et Ie momant de I' allocation de cho- creer davantage d' emplois en faisant executer certains des mage. La fraction de salaire que represente I' allocation projets de moindre priorite tenus en reserve. diminue generalemem avec Ie temps, de sorre que Ie tra- vailleur se trouve ainsi de plus en plus incite, Ie temps pas- 5ecurite du revenu pour Ie secteur formel sant, a trouver un emploi. Les bureaux d'assurance cho- Les dispositions de partage du risque sont chose courante mage peuvent obliger leurs beneficiaires a accepter des dans les contrats de travail du secteur formeL Mais les solu- offres d' emploi, asuivre des stages ou avenir en personne tions du secteur prive sont souvent insuffisantes du fait percevoir Ie montant de leur allocation, et certains exduenr qu'elles ne peuvent pas assurer contre les chocs qui du benefice des allocations ceux qui quitrent vol':lfitaire- touchent I'ensemble de I'economie et parce que Ie marche ment leur emploi. de l'assurance ne fonctionne pas parfaitement. C'est pour- Deux principes se degagent de I' experience des pays quoi la plupart des gouvernements sant amenes a pourvoir industriels en matiere d'allocations de chomage ; elles it la securite du revenu des travailleurs du secteur fonneL II devraient, dans toute la mesure du possible, ecre liees it la est tres important que ces programmes soient bien conyus. recherche d'un emploi et iI faut eviter de creer des benefi- II ya fort a craindre que ceux qui seront les premiers bene- ciaires d'allocations de chomage qui en arriveraient a ne ficiaires de ]' assurance sociale generalement les tra- plus pouvoir s'en passer. La majorite des pays limitent la vailleurs de condition relativement aisee Ie soient aux duree du droit aux prestations dans I'espoir de reduire ainsi depens des autres travailleurs. la duree de l'etat de chOmeur et de rendre celui-ci moins tri- butaire de son allocation. Ils continuent generakmenr it Allocations de chomage assurer aux gens un minimum d'assistance sociale lorsqu'ils Presque to us les pays industriels it economie de marche, cessent d'avoir droit aux allocations pour eviter qu':ls ne se ainsi que ceux d'Europe de I'Est et de I'ex-Union sovied- trouvent purement et simplement precipites dans la pau- que, ont mis en place des systemes d' allocation de chomage. vrete. A cette forme d'assistance vient parfois s'ajouter un Ces pays SOnt confrontes a deux importantes questions; certain type de formation: on veut ainsi fournir ;ill cho- comment financer ces systemes? Et queUes mesures prendre meur de quoi vivre, tout en augmentant ses chances de pour s' assurer qu'ils ne fausseront pas Ie jeu des incitations retrouver un emploi. en decourageant les chomeurs de chercher un emploi? Un bon systeme d'allocations de chomage devrait ideale- Reglementation relative ala securitt! de lemploi ment exiger que tous les travaillcurs ou leur employeur, Les pays en developpemem urilisent rarement les systemes qui en repcrcuterait ensuite Ie cout sur eux par une reduc- d'allocations de chomage parce qu'ils SOnt compliques et tion de leur salaire paient pour s' assurer selon un bareme couteux a adminisrrer. Beaucoup om introduit, a h place, qui varierait en fonction du plus ou moins de probabilites un systeme de reglementation de securite de l'emploi qui qu'ils auraicnt de perdre leur emploi. Dans la pratique, tou- rend les licenciements difficiles. Une certaine reglementa- tcfois, la plupart des pays financcnt les allocations de chO- tion en la matiere peut erre necessaire pour combattre les mage au moyen d'une taxe uniforme sur les salaires, ce qui prariques injustes, mais un exces de reglementation pellt veut dire que les employeurs stables et leurs travailleurs decourager la creation d' emplois. D' apres certains observa- financent les prestations de chomage pour les employeurs teurs, les reglementations de securite de I' emploi au Bresil, plus instables. Les Etats-Unis essaient de parer ace probleme en Inde, au Perou et au Zimbabwe ont conduit les au moyen d'un systeme qui dent compte de I'experience : employeurs du secteur forme! a se montrer plus plUdenrs l'assurance chomage est financee par prelevement d'une taxe quand il s'agit d'engager des permanents, ce qui a pour effet sur les salaires, variable selon qu'il est plus ou moins proba- de ralentir Ie taux de creation d'emplois dans ce secteur. Par ble que I'employeur sera contrainr de proceder a des licen- les obstacles qu' elle met ainsi a la creation d' emplois, une ciements, dedenchanr ainsi Ie mecanisme des allocations de reglementation de securite de l'emploi trop contraignante chomage, mecanisme assorti d'un plancher et d'un plafond. risque de proteger ceux qui ont un emploi salarie aux En elevant Ie cout de l'assurance chomage pour des activites depens des exdus les ch6meurs et les travailleurs du sec- genera trices de chomage, ce type de systeme etablit un lien teur informel ainsi que du secteur IUra\. l04 La legislation relative it la securite de ]'emploi vise sou- fait fIexibles, ceci pellt ne pas poser de problemes, parce que vem it decourager les licenciemems arbitraires en prevoyam les employeurs pourront, dans ce cas, compenser Ie cout des poursuites comre les employeurs qui licencieraiem cleve des Iicenciements par une reduction des salaires. Mais, sans raison val able. La legislation mexicaine oblige les dans Ie cas comraire, Ie cout additionne! it payer risque de employeurs a donner un mois de preavis it ceux qu'its envi- decourager I' emploi. Dans certains pays, employeurs et (fa- sagem de licencier et it leur verser une indemnite de licen- vailleurs essaient de tourner ceue obligation par la pratique ciemem d'au moins trois mois de salaire. Si les raisons ne des contrats aduree determinee ou de I' embauche au jour Ie som pas jugees valables, l'indemnire de licenciemem est jour, faisant ainsi echouer l'objet de la legislation. majoree de 20 jours de salaire par annee passee au service de 11 n' est pas facile de determiner Ie niveau des indemnites I'employeur. On voir Ie probleme que risque de creer ce de cessation de services qui protegerait Ie droit des rra- type de formule S1, comme ce!a arrive dans beaucoup de vailleurs licencies sans imposer de charges trop lourdes pays, on emend uniquemem par ({ raisons valables i> Ies cas aux entreprises qui auraiem besoin d' alleger leurs eflectifs. d'inconduite grave, sans admeure comme valables les II n'y a pas de formule magique pour parvenir a cet equili- causes economiques. Dans ces pays, la restructuration des bre, mais Ia pratique des negociations collectives entre entreprises entraine generalemem de graves differends emre employeurs et syndicats libres pem donner des resultats employeurs el employes et un assez important gaspillage de plus satisfaisams quun diktat de I'Etat. Le patronat et les ressources. Les differends finissem souvent par se regler representants des salaries devraient ctre auto rises it ncgocier devam les trihunaux, ce qui 1mroduit un element d'incerti- la totalite de I' enveloppe salariale et pouvoir echanger des tude sur les i rrdemnites que les travailleurs licencies rece- indemnites de licenciemem plus fortes contre des salaires vront effectivcment. moins eleves ou des conditions de travail moins agreables. Sri Lanka fournit un autre exemple de reglementation Dans ces conditions, la legislation du travail ctablirait Ie de securite d~ l'emploi qui risque de porter prejudice au principe de la securite du revenu par Ie paiement d'indem- bon fonctionnemerrt du marche du travail. Outre qu'elle nites de licenciemem et en definirait pem-etre un momant oblige les employeurs a verser des indemnites de licencie- maximum, laissant aux entreprises Ie soin d' en determiner ment et it comribua a des fonds de prevoyance, la legisla- Ie momam exact. Le role des pouvoirs publics serait de tion sri-Ianbise restreint serieusement la marge de proteger les droits des travailleurs aux ncgociations collecti- manoeuvre d.,s entreprises en la matiere. Les emreprises de ves et d'aider au reglemem des differends. Les accords plus de 15 employes n' ont pas Ie droit de licencier pour des conclus de cette maniere auraient plus de chances de motifs non disciplinaires sans Ie consemement ecrit des tra- concilier Ie desir de sccurite des travailleurs et Ies realites vailleurs touches par certe mesure. Pour obtenir ce consen- du marche et seraient plus faciles a faire respecter que temem, les entreprises consentem habituellement d'impor- des dispositions Icgislatives en matiere d'indemnites de tames indemnites de licenciemem superieures it ce qui est Iicenciement. impose par la loi. II n' est donc pas surprenant, dans ces Une autre solution serait que les pouvoirs publics deci- conditions, que beaucoup d'entreprises n'engagent de per- dent de payer eux-memes les indemnites de licenciement et sonnel qua titre occasionnel ou au jour Ie jour, ou qu'e!Ies d' en imputer Ie financement sur les recettes generales. Le aient recours it la formule de la sous-traitance. niveau auquel seraiem fixees les indemnites de licenciement n'aurait alors pas d'effet sur les niveaux de l'emploi et des Indemnite de licenciement salaires dans les emreprises puisque, dans ce cas, Ie cout Au lieu de reglementations restrictives en matiere de secu- en serait supporte par Ie contribuable. Mais cette approche rite de l'emp!oi, de nombreux pays cherchent a repondre ne va pas sans poser de gros problemes. Elle incite les aux pteoccupations reelles des travailleurs du secteur forme! entreprises et les travailleurs a multiplier les rotations en imposant lUX entreprises de verser aux employes qu'elles de main-d'oeuvre. Elle pourrait, par exemple, encourager licencient une indemllite forfaitaire. Idealement, Ie mon- les emreprises it licencier des travailleurs en periode de tant precis de cetre indemnite serait negocie entre tra- ralentissemem de I' activite pour les engager it nouveau une vailleurs et employeurs, Ies pouvoirs publics cxet<;:ant en la fois que I'activitc aurait repris, laissam Ie cout des licencie- matiere un c('ftain droit de regard aftn de pourvoir aux exi- ments aux frais de l'Etat. gences de I' equite. Les travailleurs qui beneflcieraient de cette assuran:::e en supporteraienr normalement au moins Ce que disent les foits une partie dt's couts, soit directement, soit indirectemenr Beaucoup d'observateurs pensem que les reglememations par une redl:.ction de leur salaire. Mais cette formule est relatives a la securite de l'emploi et au paiemem d'une rarement appliquee, la plupart des pays preferam fixer par indemnite de licenciement adoptees dans un grand nombre voie administrative leo indemnites de licenciemem, les- de pays d'Europe ainsi que de pays it revenu faible ou inter- queUes som souvent trop elevees. Si les salaires som tout it mediaire ont eu pour effet de reduire les creations 105 d'emplois. Mais tres peu d'etudes empiriques accreditent type formel dans les pays en developpement. C' est ainsi cette opinion et encore moins ont essaye d'evaluer que, dans Ie cadre d'une enquete realisee par Ie BIT, presque l'ampleur de cet effet. On ne peut rien condure de ce que toutes les entreprises malaisiennes declaraient que h legisla- I' on peut observer dans les pays industriels OU ces reglemen- tion relative it la securite de I' emploi n'avait pas d'incidence tations sont rigoureusement appliquees. Vne analyse de sur leurs effectifs. Mais I' effet negatif que Ie COllr eleve a 1991 sur une industrie siderurgique europeenne en perte de payer pour Ii cencier peut avoir sur I'emploi dans Ie secteur vitesse a releve que l'application, sur Ie continent, de garan- formel a conduit plusieurs pays it revoir leur legislation en ties tres strictes en matiere de securite de I'emploi a conduit matiere de securite de I'emploi et d'indemnites de licencie- it des pertes d'emplois moins nombreuses quau Royaume- ment. Le Senegal a revise son code du travail dans Ie sens Uni, OU la politique suivie en la matiere relevait davantage d'une reduction du COLIt des licenciements. [Argentine a, du laisser-faire. Par contre, I' experience de I'Espagne fournit dans sa legislation sur Ia securite de I' emploi, ajoute les un exemple tres probant d'expansion de I'emploi consecu- i< causes economiques " a la liste de celles qui autorisent a tive it un allegement de la reglementation. L'introduction, licencier. Et, dans une serie de reformes qui a commence en en 1980, de la formule des contrats d' emploi it duree deter- 1978, Ie Chili a systematiquement reduit les montants minee et son expansion en 1984 ont ete associees it la crois- des indemnites que les tribunaux peuvent accorder aux sance globale de l'emploi, impulsee presque exdusivement travailleurs. par la multiplication des contrats it duree determinee, plus rapide que ne Ie laissaient attendre les tendances passees de Des programmes pour aider ceux qui De peuvent la productivite et I'expansion de la production. pas travailler On a analyse, en Inde et au Zimbabwe, les reglementa- Chan tiers de travaux publics et assurance ch&mage n'ont tions tre:s strictes que ces pays ont adoptees en matiere de aucun sens pour ceux que leur invalidite ou leur grand age securite de I'emploi et qui obligent les entreprises it obtenir empeche de travailler. Les handicapes et les personnes agees I' autorisation prealable des pouvoirs publics avant de licen- qui n'om aucun passe d' emploi dans Ie secteur formel som cier. Cene analyse a releve que des rigidites de salaires en grande partie it la merd, dans la plupart des sodetes, des empechaient les entreprises du secteur formel de repercuter structures d'entraide familiale et communautaire. II existe, Ie COllt de la securite de ]' emploi sur leurs employes. Elles toutefois, quelques formes plus institutionnalisees d'aide etaient conduites de ce fait a engager un personnel moins aux pauvres sans travail qui ont donne de bons r,:sultats. nombreux. L'etude a calcule qu'en moyenne ces reglemen- C'est Ie cas, au Bangladesh, du Programme d'aide a'JX cate- tations reduisaient de 18 % I'emploi de type formel dans gories de population vulnerable, qui alimente en cereales 35 secteurs d'activite en Inde et de 25 % dans 29 secteurs un demi-million environ de femmes et d'enfants des cam- d'activite au Zimbabwe. pagnes, concentrant son action sur les regions it haut risque Une etude des marches du travail rural dans Ie nord-est et faisant appel aux responsables locaux pour I'identifica- du Bresil vient confirmer la possibilite d'un impact negatif tion des necessiteux. Dans l'Etat du Kerala, en Inde, un pro- de la legislation concernant la securite de I' emploi. La Loi gramme pour ouvriers agricoles dom on a prealablement bresilienne de 1963 relative it la main-d'oeuvre rurale dis- evalue les moyens apporte it ses beneficiaires une modeste posait que les contrats de travail agricole devaient respecter pension suffisante pour permettre aux personnes agees de un minimum de normes, dont l'obligation de verser une recevoir des soins a domicile sans se substituer pour autant indemnite en cas de licenciement. C' est ce qui a pu it des systemes d' entraide de type traditionnel qui ont fait la conduire les entreprises it engager du personnel temporaire preuve de leur efficacite. (occasionnel) plutot que permanent. Si, globalement, Pour les travailleurs du secteur formel et dans les societes l'emploi a augmente dans la region dans les annees 60, les plus riches, y compris dans beaucoup de pays en transition, emplois permanents sont tombes de 45 a 39 % de I'emploi d'authentiques systemes d'assistance socia Ie, d'allocations en saison d'activite maximale. Ce mouvement s'est inverse. d'invalidite et de pensions constituent souvent une source dans les annees 70, Ie ratio augmentant jusqu'a atteindre majeure de revenus pour ceux qui ne peuvent pas travailler. 65 % en 1980. Mais l'etude faisait valoir que, sans la regle- Les systemes d'invalidite et de pension prennent en partie la mentation relative au versement d'une indemnite de licen- forme de programmes d' assurances rattaches aux contrats dement, I'emploi permanent aurait augmente tout au long de travail au moyen de paiemems effectues par les de cette periode. Elle concluait que la legislation bresilienne employeurs ou les travailleurs. Cette articulation entre pres- a eu un effet pervers du fait qu'elle a entraine une tations re<;:ues et contributions versees est imporrante; on reduction appreciable des contrats permanents. risque sinon d'inciter it eviter tour paiemem, par exemple Toutes les etudes ne font pas apparaitre I'impact negatif en passant dans Ie secteur du travail informel ou occasion- des reglementations relatives it la securite de I'emploi et au ne!. Ceci peut conduire a la faillite des sysre:mes et a des paiement d'une indemnite de licenciement sur I' emploi de transferts de redistribution. Des systemes de pension et 106 d'allocation d'invalidite genereux peuvent aussi inciter les ••• individus 11 cesser de travailler plus tot qu'ils ne I'auraient En depit du risque qu'i1s courent de decourager ainsi mit autrement. Une recente etude de la Banque mondiale a I'expansion de I'emploi dans Ie secteur forme!, la plupart des evalue les problemes que souleve l'etablissement d'un rap- gouvernements interviennent massivement en matiere de port entre les prestations re<;ues et les contributions versees securite du revenu. Beaucoup ont obtenu de bons resultats. et cdui des &;torsions d'incitations en matiere de pension, Les programmes de travaux publics sont souvent un excd- Elle a rdeve que beaucoup de systemes ne sont pas viables lent moyen pour apporter la securite du revenu aux tra- et que Ie refus de payer pose un gros probleme dans des vailleurs en chomage du secteur informe! et du secteur rural, pays comme la Jama"ique, Ie Rwanda, ['Uruguay et la Tur- et pour completer les mecanismes d' entraide communau- quie, De nombreux pays d'Europe de l'Est et de I'ex-Union taire et autres filets de protection pour les pauvres. Les pays 11 sovietique s'appretcnt peut-etre 11 connalrre ce genre de revenu faible ou imermediaire qui n'ont pas tous les moyens crise. Un autre problerr.e est qu'il est difficile de cibler les administratifs qu'il mudrait obtiennent, avec des systemes 11 prestations sur ceux qu, en ont veritablement besoin. Les base d'indemnites de licenciement pour travailleurs du sec- pays riches utilisenr SOllvent des systemes d'allocation de reur formel, de preference par la voie des negociarions col- presrations en rapport avec Ie niveau des ressources, mais les lectives, de meilleurs n:sultats qu'avec la formule de I'assu- charges adminisrrarives en sont lourdes. Mieux vaut pour ranee chomage. [experience montre que ces differents types les pays 11 revenu faible ou intermediaire, parce qu'ils SOnt de regime er sysremes de pensions donnent de bons resultats plus pratiques, recourir 11 des systemes qui ciblent un etat quand ils som en grande partie auto finances, avec etroite etroitement assode au besoin, comme Ie veuvage, la mono- correspondance entre Ie payeur et Ie beneficiaire, et qu'ils parentalite, ou la presence dans la famille d'un handicape incitent Ie moins possible 11 cesser de travailler ou 11 opter ou d' un grand invalide. pour des formes de travail informd ou occasionnel. CHAPITRE 14 t I ' economies de I'Asie de l'E5t, OU des fonctions publiques L EPOQUE OU LETAT AVAIT DES POUVOIRS TEN- tat:ulaires eSI revolue. Tandis quun peu partout performantes om contribue au developpement honomi- d.ns Ie monde les pays s'acheminent vers des que, les pays en developpement d'Afrique et d'Amerique sy,temes d'economie ouverts sur les marches et ladne ainsi que les ex-economies planifiees cherchent 11 moins 10urd::mel1l reg.lementes, beaucoup en viennent ameliorer la qualite de leur secteur public dans Ie sens aussi it revoir Ie role de fErat dans la vie economique. Si d' une plus grande responsabilisation des agents de l'Etat, l' existence d' un gouvernement actif demeure necessaire d'une plus grande transparence de gestion et d'une plus pour promollvoir une forme de developpemem orientee grande sensibilite aux besoins de la societe. vers Ie march~ et grande consommatriee de main-d'oeuvre, Comment ameliorer les services publics? Pour repondre ceci signifie souvenr moins d'Etat, des choses differemment acette question, Ie present chapitre examine les politiques Faires er mieux faites. Les effectifs de la main-d'oeuvre dans des gouvernements en matiere de salaire et d' emploi ainsi Ie secteur public varient beaucoup selon les pays (Figure que les systemes d'incitations qu'ils appliquent. II analyse 14.1). Mais, si tous les pays ont des enseignams, des agems ensuite les types de reforme susceptibles d' ameliorer I' effi- de police, des fonctionnaires et des employes de bureau cacite et la faculte d' adaptation des travailleurs du secreur qui, individcellement, font bien leur travail, la fonction public, er il cherche 11 monteer pourquoi I' existence d' obs- publique dans son ensemble est souvent consideree comme tacles economiques et politiques peut en rendre I' applica- peu motivee et improducrive. Inspires par I'exemple des tion difficile. 107 travailleurs sur la base de leur effort personnel. Dans des domaines comme la sante et l'enseignement, les dispensa- teurs de services publics sont confrontes a de multiples objectifs - d'equite, d'aide aux pauvres, etc. dont leurs homologues du secteur prive n'auront peut-etre pas a se preoccuper. Et comme dans les autres administrations qui impliquent un contact avec la population la police, les tribunaux, la vulgarisation agricole et l'irrigatioll - , un controle direct et continu est impossible car les employes de ces administrations interagissent quotidiennement et per- sonnellement avec Ie public. II est done difficile de mesurer la contribution de chacun et de la remunerer en conse- quence. Le probleme se complique du fait que les agents de la fonction publique ont mille occasions de rechercher leur avantage personnel et de se derober a leurs responsabilites (Encadre 14.1). Des politiques de salaire et de l' emploi mal inspirees sont venues compliquer ces problemes durant les crises eco- nomiques des annees 70 et 80. Beaucoup de gouverne- ments ont puise dans des ressources deja limitees pour engager un personnel plus nombreux au lieu d' assurer un salaire et des prestations con venables a Ceux qui emat- geaient deja au budget de I'Etat. Souvent, les syslemes de salaires de base se sont effondres, et les employes du secteur public ont ete forces de vivre de sources de revenu de nature douteuse, d'avantages en nature ainsi que de cumuls d' emplois et de corruption. Dans certains cas, des bailleurs de fonds etrangers qui prenaient en charge les saJaires du personnel d'un projet ont aggrave Ie probleme en passant outre a la regie mentation de la fonction publique et en assurant a ce personnel des conditions speciales de remune- ration. Mal payes, beaucoup de fonctionnaires ant perdu de leur devouement et de leur zele, et la faiblesse des salaires a Pourquoi des organismes publics detourne de la fonction publique ou en a fait partir des gens si peu perfonnants? de talent et probes. La faiblesse des salaires a egalement La mediocrite observable dans la fournirure de biens et ser- conduit de nombreux fonctionnaires a vouloir profiter de vices publics pourtant essemiels est tres repandue. Pourquoi leur influence pour en tirer un gain financier, tandis qu' avec les employes du secteur public, surtout dans les pays a des effectifs plethoriques il devenait encore plus difficile revenu faible ou intermediaire, sont-ils souvent si impro- d'apprecier l'effort des uns et des autres. Labsence cer- ductifs? La plupart des reponses a cette question sont a tains instruments de travail et de fournitures devenait une rechercher dans Ie rapport entre Ie caractere special du ser- excuse a la mediocrite des resultats obtenus. Le rapport vice public, qui en rend Ie controle malaise et la production d'une commission gouvernementale ougandaise redige en difficile a mesurer, et tout un passe de politiques gouverne- 1982 resumait ainsi les problemes des secteurs publics de mentales du personnel mal inspirees et a courte vue: des beaucoup de pays: « Le fonctionnaire avait Ie choix : soit maitres d' ecole demoralises qui Iiassurent pas un enseigne- survivre en exigeant moins de lui-meme sur Ie plan de la ment de qualite; des medecins qui doivem souvent trouver probite, des resultats et de la discipline, au demeurer probe a suppleer a l'insuffisance des salaires de la fonction publi- et perir. 11 a choisi de survivre. » que et ne sont done pas accessibles aux pauvres; et des La faiblesse des salaires de la fonction publique est un bureaucrates plus preoccupes de recevoir des commissions phenomene relativement recent. II fut un temps ou, dans sur les marches qu'ils attribuent que d'assurer la bonne exe- beaucoup de pays, les fonctionnaires gagnaient davantage cution de projets d'infrastructure d'importance vitale. que leurs homologues du secteur prive en milieu urbain. Mesurer la qualite et la quantite des services publics dis- Dans la Tanzanie de 1971, un fonctionnaire de I'Etat penses est chose difficile, comme il est difficile d' evaluer les gagnait environ 14 % de plus qu'un employe du secteur 108 prive a egalite de niveau d'instruction et d'experience pro- n'etaient plus que de 6 % en 1983, I' emploi dans la fonc- fessionnelle; Ie differentid de salaire etait de I'ordre de 11 a don publique a plus que double. Le probleme s' est trouve 16 % au Kenya en 1970. La chute de salaire reel subie par aggrave dans plusieurs pays qui garantissaient un emploi les fonctionnaires a ete due aux crises budgetaires qu' ont dans Ie secteur public aux diplomes d'universite, aceux qui connues la plupart des pays arevenu faible ou intermediaire venaient de 6nir leur service militaire ou aux diplomes de a la 6n des annees 70 l:'t dans les annees 80. Face a des certains erablissements de formation. contraintes de ressources de plus en plus grandes, les gou- So us les effets conjugues de la chute des recettes de vernements auraient dCt reduire ou geler I' emploi dans la I'Etat et de l' augmenration des effectifs de la fonction pub li- fonction publique. Beaucoup ont fait Ie contraire. Preoccu- que, la chute des salaires reels etait inevitable. eette chute pes par la montee du chomage urbain et craignant de se des salaires reels des agents de l'Etat est devenue un pheno- trouver confrontes de ce fait ade graves problemes econo- mene tres repandu dans les pays qui connaissaient des diffi- miques et politiques, kur reaction au ralentissement de cultes macroeconomiques (Figure 14.2). En Zambie, Ie l'economie a (:te d'essayer d'ouvrir plus grandes les portes salaire d'un sous-secretaire representait a peine, en 1986, de I' emploi dans Ie secteur public. En Somalie, Ie PIB par 22 % de son pouvoir d'achat de 1976. En EI Salvador, habitant a chute entre 1975 et 1990, mais Ie nombre de durant les annees 80, Ies salaires reels des fonctionnaires fonctionnaires somali ens est passe. durant la meme periode, ont, selon Ie rang considere, baisse de 48 a 89 %. Sans de 20.000 a 44.000. Au Ghana, malgre une chute des do ute une certaine reduction des salaires de la fonction recetle, de [,Etat, lesquelles, de 15 % du PIB en 1970, publique se justifiait-elle pour les aligner sur ceux du maf- 109 che er pour repondre aux exigences des ajusremen~s macro- economiques, mais it ne fait pas de dome que d"s baisses d'une relle ampleur ont nui a la qual ire des service, publics. Celle-ci s'esr encore degradee sous l'effer des <.:ompres- sions de salaire, ceux des cadres er du personne. qualifie subissant une chure plus rap ide en valeur reelle qill' ceux du personnel de rang inferieur. La Tanzanie en donne un exemple. En 1969, Ie salaire Ie plus eleve de la fonction publique erair 30 fois plus Cleve que Ie salaire Ie plus bas. Au milieu des annees 80, il n'etait plus que six fois plus. De meme, en Zambie, un directeur adjoint gagnair, en 1971, 17 fois plus que I' employe du secteur public Ie plus mal paye mais, en 1986, il ne gagnait que 3,7 fois plus. Ceci n'erair Ie resultat d'aucune evaluation de l'experience ou du degre d'instruction. C'etait plutat Ie fait d'un sentiment d'equite de la part des gouvernants ainsi que d'un sens des realites politiques qui faisait qui! etait plus facile de reduire les hauts salaires. Pareilles compressions de I' echelle des salaires de la fonction publique ne pouvaiem pas ne pas avoir de consequences assez serieuses pour Ie recrutement, la retention et Ie zele des cadres superieurs ainsi que des employes les plus hautement qualifies, et donc pour la pro- ductivite de ceux qui relevaient de leur aurorite. Les reductions de depenses en materiaux et fournitllres sont venues aggraver encore la deterioration de la qualite du service public. Les fonctionnaires ne recevaient pas les outils dont ils avaiem besoin pour faire leur travail. Beaucoup d'hapitaux publics de pays arevenu faible ou intermediaire Ont d'excellents medecins, rna is ils manquem de medica- ments et de fournitures chirurgicales, et donc de moyens suffisams pour repondre aux besoins des patients. Les maltres d'ecoles publiques n'ont ni manueis, ni tableaux, ni craie, et les agenrs de vulgarisation agricole re~ohent bien un salaire, mais non les vehicules et Ie carburant dom ils ont besoin pour se rendre dans les fermes, Confrontes ala necessite de choisir entre une reduction de la facrure sala- riale de la fonction publique et une reduction des depenses d'exploitation et d'entretien, les gouvernements ont choisi la voie qui leur etait la plus politiquement facile. La mediocrite des conditions de travail dans Ie secteur public a conduit l' elite de la main-d'oeuvre de beaucoup de pays - en Afrique, en A~ie du Sud et en Europe de l'Est - a rechercher des emplois dans Ie secteur prive, voife aquit- ter leur pays. Tom I'emplo! a regress';: dans la fonction publique de 36 % ala Jamiique entre 1982 et 1988 et de 23 % en Guinee entre 1985 et 1989. Mais la qualite du service public est pem-erre, elle aussi, en train de regresser. Lune des causes profondes en est l'incapacite, vu les structures de l'emploi dans la fonction publique, de payer aleur juste valeur les employes les plus hautemem qualifies. S'y ajoute Ie fait qu'etam de portee generale, les reductions d' effectifs rouchem souvem egalemem les plus qualifies. llO Ameliorer la qua lite et Ie sens des responsabilites collectivite qui n' est pas la sienne et il ne peut perdre son des agents de la fonction publique emploi que 5'il commet une faute grave. De plus, Ie carac- Rendre les agents de l'Etat plus performants est une tache tere conflictuel de ses relations avec son superviseur diffidle, cerres, mais non impossible, comme Ie demontrem l' encourage dans cette attitude. les administrations de certains pays d'Asie de l'Est et de Le nombre d'agents de la fonction publique et leur pays industrids. On peut illustrer certains des problemes remuneration ne sont done pas les seules variables qui qui se posent, et les ditlerentes demarches suivies pour ten- influent sur la qualite des services publics. II convient aussi ter de les resoudre, en prenant Ie C_ '~fL- "ff)-' ">;';".>:~.,' :>,;: , ~<.~ ~";:. ,:~--' CHAPITRE 15 s ts s r ES CONTOURS DESSINES PAR rECONOMIE souffrent davantage en cas de retard ou d'echec des refor- L mondiale Ont change du tout au tout ces der- nieres annees a mesure que toute une serie de pays se sont engages sur la voie de transforma- tions spectaculaires. II n'est pratiquement pas de region qui n'ait ete touchee par ce phenomene: I'Amerique latine et Ie mes necessaires, que Ie retablissement d'une croissance durable est la de d'une transformation reussie et que les pouvoirs publics ont un role important itjoun en la matiere, attenuant les effets de la transition pour les na- vailleurs et equipant ceux-ci des moyens necessaires pour Moyen-Orient, SOliS I'effet de la crise d'endettement et des reussir leur reinsertion ailleurs. choes petroliers; la Chine et Ie Viet Nam, engages sur la Le present chapitre propose une classification des trans- voie des reformes vers I'economie de marche; I'Afrique sub- formations economiques et met en lumiere les implications saharienne, aux prises avec les difficultes du redemarrage de de chacune pour Ie marche du travail. II montee ensuite la croissance; l'Europe centrale et orientale ainsi que I' ex- comment les differences dans les situations de depart Union sovietique, dans leur transition epique vers l'econo- affectenr ['ensemble de la strategie de reforme et Ie role de la mie de marche. politique macrm:conomique. La plupart de ces transformations consistent it remplacer une strategie de deve!oppemenr qui a fait long feu. Elles se Principaux elements de la morme produisent sou vent dans un contexte de crise: suite it des Aucun pays ne fait exactemem la meme experience de la chocs exogenes, comme en Amerique latine avec la sima- gestion de Ia transformation qu'un autre, mais on retrouve tion d'endettemenr critique, et en Afrique subsaharienne, toujours, diversement dosees, stabilisation macroeconomi- avec la chute des prix des produits de base, ou sUIte a un que, liberalisation des echanges et des marches interieurs, et effondrement general du regime precedent, comme dans les reforme des insritutions. Ces deux dernieres composantes ex-economies planifiees. Mais les chocs internationaux ne font partie integrante de la transformation strategique vers sonr souvent que les revelateurs de problemes lies it une Ie renforcement de l'integration internationale des econo- croissance avortee et ne font que mettre en lumiere les mies et la reduction du role de l'Etat. Toutes trois ont des contradictions internes du systeme en place. incidences sur Ie monde du travail. Nous distinguons QueUe qu'en soit la cause, l'effondrement d'une strate- en gros quatre types de transformation; le'lableecu 15.1 gie de developpement force les pays a entreprendre line monne comment, rappOrtes it chacune des trois dimensions reforme. Certains, com me la Republique populaire demo- de la reforme, its different les uns des autres : cratique de Coree, resistent aussi longtemps que possible. D'autres, comme Ie Nigeria et Ie Venezuela, demeurent un • Le type industriel postsocialiste. Dans les pays industriels certain temps pris entre les deux mategies. Mais de plus en dont l'economie etait planifiee, ces transitions se caracte- plus de pays, de la Pologne au Chili, n'hesitent pas devant la risent par une reforme radicale de l'appareil institudon- necessite d'une transformation, operant rapidemem les nd, par une enorme chute du PIB et par de substantids s changements de cap necessaires pour adapter aux realites redeploiements de main-d'oeuvre, d'un secteur 11 rautre nouvelles et emprunter d'alltres voies de developpement. ainsi que du secteur public vers Ie secteur prive. Pres de Cette mutation est Ie plus souvent generatrice de boulever- 195 millions de travailleurs sont aux prises avec les diffi- sements et entraine des couts d'ajustement qui peuvent etre cultes de la transition dans ces economies. Cleves, mais, si die reussit, elle met I' economie sur la voie • Le type latino-americain. Ces transformations associent d'une croissance plus rapide. stabilisation et substantielle liberalisation, surtout du Lextreme variete des causes du changement et les diffe- commerce. Elles s'accompagnenr d'un leger redeploie- rences de donnees de depart entre pays exposes aux memes ment de la main-d'oeuvre et d'une certaine baisse du PIB. chocs rendent difficile toute generalisation quant it I'impact Elles refletent I'experience de la plupart des pays d'Ameri- que la simarion peut avoir sur les travailleurs et a la reaction que larine, mais aussi de certaines economies du Moyen- appropriee des pouvoirs publics. Mais I' experience des dix Orient et d'Afrique du Nord, ainsi que des Philippines. dernieres annees montre c1airement que les travaiHeurs Environ 155 millions de travailleurs en sont touches. 114 • Le type subsaharien. Le recul macroeconomique precede d'Afrique subsaharienne qui se sont impose un ajustement generalement la reforme durant ces periodes d'ajuste- macroeconomique severe ont enregistre de spectaculaires mem, caracterisees par une profonde restructuration au fluctuations de salaires reels, lesquels sont wmbes, a leur sein d'un petit secteur moderne et par une reaction de plus bas, a 30 % de leur maximum chute aurrement I' ofFre rurale relativemem faible (ce qui s' explique par la plus forte que celIe du PIB (Tableau 15.2). Les salaires reeis faiblesse de l'infrastructure et Ie maimien d'une politique ont chute parce que les augmentations de salaire nominal de desincication 11 regard de ['agriculture). II y a, dans les ont generalement pris du retard sur I'inflation. Toutefois, pays d'Afrique subsaharienne, environ 70 millions de dans tous les cas OU I' ajusrement a reussi, les salaires se sont travailleuri aux prises avec les difficultes de r ajustement. redresses a mesure que l'ajustement macroeconomique par- • Ie type agraire a.iiatique. Ces transitions dans des econo- venait a juguler l'inflation, mais sans wujours retrouver mies principalement agricoles som marquees par une leurs niveaux anterieurs. Cette evolution est observable, croissance reguliere du PIB, quelques rHormes institu- notamment, en Bolivie, au Ghana et au Mexique. La forte tionnelles et (a term:) peut-etre un importam redeploie- baisse des salaires reels a generalement rendu moins neces- mem de la main-d'oeuvre. Cest Ie type propre 11 la saires les chutes absolues de l'emploi, de sone que, dans ces Chine, a I'Inde et au Viet Nam. Un peu plus de pays, Ie chomage n' a jamais depasse des niveaux moderes, a 1 milliard de travailleurs, soit plus d' un bon tiers de la la seule exception, peut-etre, de la Bolivie. Dans quelques population active du monde, vivent dans les economies pays d'Amerique latine et d'Afrique subsaharienne, les fluc- agraires d' Asie. tuations des salaires reels ont presente un caractere moins extreme, comme on Ie voit dans Ie cas du Chili OU les L'impad de la reforme sur Ie marcha du travail reductions de salaires ont subi l'effet moderareur de meca- Le marche du travail joue un role important pour Ie succ(:s nismes institutionnels, comme I'indexation des salaires, de l'ajustement et de la nSforme et pour leur impact sur les mais au prix d'un chomage bien plus eleve. niveaux de vie. La reaction des salaires reels aux chutes de la Les formes prises par les ajustements de salaire et demande globale de main-d'oeuvre et la facilite avec d'emploi parmi les ex-economies planifiees dessinent deux laquelle peut se faire Ie redeploiement de travailleurs groupes distincts : la Chine et Ie Viet Nam, qui ont reussi employes dans des secteurs qui s' effondrent ont rune et leur transition vers l' economie de marche sans recul macro- l'autre, en pc'[iode de transition, un impact tres sensible sur economique, ont connu une croissance assez soutenue des Ie bien-erre du monde Ju travail. Les formes differentes que salaires reels et un chomage negligeable. Par contre, des eco- peuvmt prendre k:s p(rtes d'emplois, les chutes de salaires nomies industrielles de I'ere postsocialiste, comme la Leno- reels et l'aggravation du chomage ont des implications tres nie, la Pologne et la Russie, ont toutes souffert, ades degres differentes P,)ur la repartition du revenu et Ie bien-erre de la divers, d' une forte chute des salaires reels et de l' emploi population. (Tableau 15.3). En Pologne, les baisses de salaires ont pris un tour moins severe et I' augmentation du chomage ya ete Salaires reels et chomag" plus forte, alors qu' en Russie les salaires reels ont enregistre LajuStement implique Ie plus souvent une chute de la une plus forte chute, mais Ie chomage declare y est demeure demande globale de main-d'oeuvre consecutive 11 un recul faible. Ces differences tiennent a la fois a I'influence de fac- d' ordre macroeconomique et a une reforme des institu- teurs institutionnels, comme Ie niveau des allocations de tions. Lajustement a cene chute de la demande de main- chomage, et aux choix, faits par les entreprises et les tra- d'oeuvre prend generalement la forme d'une baisse du vailleurs, entre delestage pur et simple et reduction du salaire reel. Beaucoup de pays d'Amerique latine er nombre d'heures par employe. 115 Sai4ires rei4tifi et redeploiements de main-d'oeuvre main-d' oeuvre vers les marches OU la demande est forte. Le Toutes les transformations impliquent des transferts de marche du travail accomplit cene tache principalement par main-d' oeuvre a partir de secteurs condamnes a terme vers les changements qu'i1 introduit dans les saIaires relati£~, les des secteurs et des activites it plus forte productivite. salaires des secteurs en expansion s' eIevant par rap pan a rimportam, ici, n' est pas la reaction globale des niveau.x de ceu.x des secteurs qui se contractent. Un creusement tempo- salaires; c' est que les marches du travail puissent emettre les raire des differentiels de salaires incite la main-d'oeuvre it signaux susceptibles de provoquer des deplacements de quitter des emplois condamncs a terme pour en chercher de 116 nouveaux dans les secteurs en expansion. Plus vite la main- substitution de productions nationales aux importations. d'oeuvre ailluera vers ceux-ci, plus vite se fera l'ajustement Au Chili, les salaires pratiques dans les industries manufac- de production nationale souhaite. Si ce mouvement se fait turieres ont augmente par rapport a Ia moyenne des sa/aires lentement - parce que les salaires relatifs ne changent pas, et, au sein du secteur manufacturier, les differentiels de parce que les COLltS d'ajustement sont eleves ou parce que les salaires entre branches et selon les niveaux de qualifications vieux emplois ont cesse d'erre viables avant qu'i1 ne s'en soit ont, eux aussi, aug mente. Des changements appreciables cree de nouveaux - , I'economie peut enregistrer des som egalement observables dans les salaires relatifs parmi baisses passageres d'emplois plus fortes et, paralleJement, les economies en transition postsocialistes. Dans les Repu- une aggravation du chomage. bliques slovaque er tcheque, la dispersion des sa/aires entre II y a deux indicateurs d'impact sur la main-d'oeuvre: Ie secteurs s' est accru, et une augmentation semblable des dif- changement global intC'rvenu dans I' ouverture de I' econo- ferences de salaires entre secteurs d' activite est egalement mie (pour les economies planifiees, ce sera l'ouverture aux observable en Bulgarie, echanges avec les pays 11 economie de marche) et I' augmen- I:emploi suit generalement une evolution paralleJe 11 ces tation de la pm de I' emploi prive. Pour les pays en develop- mouvements de salaires relatifs. La Bolivie, la Cote d'!voire pement deja l)rientes vers I' economie de marche, I'augmen- et Ie Ghana ont tous connu un retour en force de I' agricul- tation de I'ouverture parait plus importante; pour certains ture consecutif a I' evolution des prix et des sa/aires relatifs. pays industr,els entres dans I'ere postsocialiste, ces deux Au Costa Rica, I' emploi s' est deplace vers les secteurs d' acti- evolutions peuvem erre tres fortes (Figure 15.1). vite qui produisent des biens exportables. Et, dans les La plupart des economies engagees sur la voie des refor- Republiques slovaque et tcheque, en Pologne et en Russie, mes font apparaitre d' appreciables changemems dans les la main-d'oeuvre s'est mise a delaisser I'industrie pour les salain:s relatifs. Au Ghana, ceux-ci Ont augmente dans services, et Ie secteur public pour Ie secteur prive. En I'agriculture et les industries extractives, qui sont les deux Russie, par exemple, la part du secteur public dans I'emploi secteurs favorises par Ie programme de reformes. Au est tombee de pres de 83 % en 1990 a 67 % en 1993. Mexique, les differentids de salaires entre secteurs se sont d'abord com,1rimes, pour ensuite se creuser, les salaires dans Les contraintes inherentes aux conditions de depart des secteurs d'activite a vocation exportatrice en expansion, Les conditions de depart influent beaucoup sur la portee et comIIle celui du m,Heriel de transport, augmentam par rap- Ie rythme de la reforme. On ne peut, par exemple, reguler Ie port aux acrivites en perre de vitesse, comme celles de rythme des destructions d' emplois que si Ie secteur naguere 117 Ces differences de conditions de depart ont reduit la marge de manoeuvre des pouvoirs publics en ce qui concerne les voies de la transition et les choix strategiques qui leur etaient ouverts. Lenorme potentiel d'offre rurale de la Chine a donne un puissant elan initial 11 la croissance et 11 la creation d'emplois dans Ie secteur non etatise et permis au gouvernement d'adopter une approche gradualiste de la reforme des entreprises d'Etat inefficaces. Ne disposant pas d'un tel potentiel d'offre, les pays d'Europe centrale et orientale ainsi que rex-Union sovh~tique ont dli reformer leurs secteurs etatises et accepter la destruction d' emplois publics plutot que de differer la mise en place des reformes comme l'a fait la Chine. D'une maniere generale, les condi- tions de depart sont plus avantageuses quand la main- d' oeuvre et Ie capital sont tres mobiles et III Oll il existe des secteurs viables 11 fort potentiel d'augmentation de roffre. Les pays qui avaient un secteur prive formel developpe et OU la protection n'etait pas tres forte ont moins eu besoin de reaffectations sectorielles de main-d'oeuvre que les ex-economies planifiees. Par contre, des reaffectations mas- sives de main-d'oeuvre sont necessaires dans les pays d'Europe centrale et orientale, ainsi que dans l'ex-Union sovietique. Les mauvaises affectations de main-d'oeuvre n'ont pas pris une grande ampleur dans beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne, mais ceux-ci n'om enregistre que de faibles reaCTions 11 coun terme de la production, faute d'infrastructure et de soutien institutionnel suffisants et parce qu'ils ont poursuivi leur politique de desincirarion Il I'egard de I' agriculture. Le role des pouvoirs publics Le choix des mesures adoptees par les pouvoirs publics et l'ordre dans lequel elies sont appliquees peuvent aussi avoir une grande influence sur Ie rythme de la transition et Ie bien-etre des travailleurs. Le grand probleme que pose 11 cet egard aux pouvoirs publics la gestion de la reforme des structures est de savoir comment faciliter Ie redeploiement des travailleurs engages dans des emplois qui Ofl[ cesse protege est peu etendu par rapport au reste de I' economie. J'etre viables pour les orienter vers des emplois d'un type De meme, une approche gradualiste de la reforme est plus nouveau, sans pour autant elever Ie cout de l'ajusrement facile dans une economie qui part de I' equilibre macroeco- dans Ie court terme. Les choix Il faire component plusieurs nomique que dans une economie aux prises avec une forte dimensions. inflation ou des penuries de devises. Une comparaison entre La premiere est celie du chob: du moment OU if est OPPOI'-- la Chine et la Russie Ie montre. La Chine a choisi d' aborder tun de commencer f'ajustement. Une certaine liberte d'action la reforme par deux voies : die a maintenu les entreprises en est parfois possible: Ie Perou aurait pu engager sa n%rme place sous Ie contr6le de l'Etat tout en laissant se devdopper au milieu des annees 80, mais il a choisi d'attendre un nouveau secteur largement independant de lui. Cene retard qu'jJ a paye cher en termes d'aggravation de la pau-- strategie etait possible du fait que Ie secteur etatise inefficace vrete. Mais il vaut generalement mieux engager la reforme ne representait qu'une part relativement faible de son eco- des que la connance dans la volonte d'action du gOllverne- nomie. Et, parce qu'elle avait un secteur agricole informel ment a ete erablie. S'ils attendent jusqu'a ce que l'economie bien plus etendu que la Russie, qui etait plus fortement s' effondre, les pouvoirs publics auront moins d' options et la industrialisee (Figure 15.2), la Chine a commis moins transition sera probablement plus douloureuse. Mais enga- d' erreurs dans I' affectation de ses ressources. ger les reformes avant que Ie gouvernement ait donne la 118 preuve de sa determination et qu'iJ ait etabli sa credibilite capitaux durant la peri ode 1979-81 a entraine une appre- peut provoquer un choc en retour et porter prejudice a la ciation excessive du peso. I.:indexation des salaires sur cause de la reforme, avec les consequences desastreuses que l'inflation passee n'a fait qu'aggraver Ie probleme. Le peso cela peut avoir pour la croissance, comme Ie montre I'expe- s' est encore appn!cie en valeur reelle. En 1982, la monnaie rience de la Cote d'Ivoire dans les annees 80. chilienne s' effondrait, ayant perdu pres de 90 % de sa Ensuite, iJ faut decider du rythme de fa n!forme. Celle-ci valeur rien qu'en un an; la production s'est contractee de devra-t-elle etre graduelle, avec destruction leme des emplois 14 %; et Ie taux du chomage en est venu a toucher Ie quart qui om cesse d'etre viables? Ou faut-i! qu'elle soit rap ide, de la main-d'oeuvre. dut-on encourager ainsi une forte chute initiale de l'emploi Le niveau du taux de change reel est la quatrieme dimen- global? Du point de vue du monde du travail, l'ideal est de sion du dispositif d'action des pouvoirs publics, et c'est un ne supprimer progressivemem les emplois qua mesure qu'i! fait que \' experience chilienne de 1982 illustre bien. Vne s' en creera de nouveaux, de fayon a reduire ainsi Ie plus pos- forte surevaluation en valeur reelle de la monnaie d'un pays sible la chute de la demande totale de main-d'oeuvre. C' est peut avoir d' assez graves repercussions sur les industries la strategie qu'ont suivie des pays comme la Chine et l'Inde, d'exportation et compromettre la reaction des exportations qui ont choisi de proteger des emplois qui avaient cesse ainsi que la creation de nouveaux emplois. A terme, c'est d'etre viables pour s' epargner ainsi des difficultes sociales et tout Ie processus reformateur qui risque de se trouver com- politiques, Ce qui iaissalt entier Ie probleme de l'inefficacite promis. La Cote d'Ivoire a, au milieu des annees 80, tente du secteur protege auquel il faudra bien s'attaquer un jour. de liberaliser son economie, tout en maintenant un taux de Mais la pluf'art des pays n'ont que rarement /'option de change fixe et tout en accumulant un important deficit I'approche gtadualiste. La plupart des economies commen- budgetaire: Ie resultat a ete une appreciation de la monnaie cent a reformer au plw. fort d'une crise macroeconomique, en valeur reelle, un alourdissement de la facture des impor- alors que l'idlation s'accelere et que Ie deficit des transac- tations er une crise de la balance des paiements. I.:absence tions courames aneint des proporrions insoutenables. La d'ajustement s'est traduite par une stagnation de la crois- seule option est alors d'engager simultanement Ie processus sance et une baisse du PIB par habitant pendant la majeure de stabilisation et celui de liberalisation. Vne stabilisation partie de la decennie. Au Ghana, au contraire, la liberalisa- rapide n' est Jossible que si la volonte gouvernementale de tion s'est accompagnee de plusieurs fortes devaluations du lutter comre I'inflation est prise au serieux. Le plus souvent, cedi et d'un ajustement des politiques macroeconomiques I'etablissement de cet((: credibilite oblige a poursuivre une qui visaient a reduire l'inflation. Le resultat a ete une deva- politique de desinflation rapide, ce qui exclut l' approche luation n!elle, qui a puissamment stimule la croissance des gradualiste. Plus Ie dispositif de reforme annoncee sera exporrations et amorti l'impact d'une reduction de la pro- ambirieux el etoffe, plus credibles seront les intentions du tection sur Ie secteur en concurrence avec les importations. gouvernement et plus grand sera Ie changement dans les Vne cinquieme dimension du disposirif concerne l' ear aspirations et Ie comporrement de la population. nomie politique de fa rI/Orrne. I.:experience montre que la cle La troisieme dimension de l'action a mener par les pou- d'un ajustement reussi est une volonte clairement affirmee voirs publics concerne l' echelonnement des rtlfomles. Une et credible de quitter les senders battus d'un developpe- importante leyon it retenir a la fois des echecs et des succes ment mal inspire pour s' engager sur la voie d'un nouvel des efforts de reforme en Afrique subsaharienne er en Ame- equilibre favorable a la croissance. Les gouvernants doivent rique latine est que les gouvernements doivent tenir compte meriter certe credibilite non pas seulement en psalmodiam de I'interdependance des marches dans Ie processus de les mantras du Fonds monetaire international et de la transition, ainsi que de leur plus ou moins grande rapidite Banque mondiale, mais par la pratique d'un effort cons- d'ajustement. La reforme ne doit pas s'arreter aux marches tarnment tendu vers la reforme. des marchandises et des capitaux, d'autant que I'ajusrement Pour quun programme de reformes soit credible et du marche du travail est presque toujours plus lent que viable, il faut que pouvoirs publics, capital et main- celui des marches des marchandises et des capitaux. C'est d' oeuvre, chacun y rrouve son compte. II est essentiel souvent l'absencc de reforme du march':: du travail qui d' obtenir Ie soutien des organisations syndicales, d' autam risque d'entraver Ie processus du fait qu'une reaction atone que, comme c' est souvent Ie cas, les syndicats ne repn:sen- du marche .iu travaillaisse sans defense, durant la periode tent que la partie de la main-d'oeuvre qui etait relativemenr de transitio'l, l' economie partiellement reformee. I.: effon- privilegiee avant la transition et qui peut avoir interet a drement du programme chilien en 1982 en est I'illustra- s'opposer ala reforme. La precision des gains a long terme a tion. En 19BO, Ie Chili avait liberalise ses marches exterieurs attendre de la reforme peut contribuer a grossir les rangs et ses marclleS financiers, mais il n' avait que partiellement des partisans du changement, ce que peut faire aussi la mise reforme Ie marchc du travail et avait laisse intacts les meca- en jeu de mecanismes qui engagent d' avance les pouvoirs nismes de !"indexation des salaires. Vn afflux soudain de publics amener a bien les reformes et ales empecher de 119 revenir sur leurs promesses. En Israel et au Mexique, durant ••• les annees 80, la conclusion de pactes sociaux de portee uni- Au cours des deux dernieres decennies, beaucoup de verselle a contribue a assurer une large adhesion a la pays en deveioppement ainsi que d'ex-economies planiBees reforme. Ces pactes pourront aussi jouer un role important om entrepris de modifier profondement leurs strategies de en Afrique du Sud dans les annees 90. Ils peuvent consti- developpemem. Cette modification a pris essentiellement tuer un vehicule permettant aux travailleurs, aux deux aspects : une orientation vers les exportations et employeurs et aux pouvoirs publics de parvenir a un I'ouverture des marches, d'une part, et une reevaluation du consensus sur I' ensemble du dispositif de reformes et sur les role de l'Etat, d'autre part. Ce sont la des changements it arbitrages que cela implique. lis peuvent aussi aider a briser long terme qui posent des deBs d'un type nouveau pour Ie I'inertie des prix-salaires nominaux. Mais les pactes sociaux fonctionnemem des marches du travail. n faudra accelerer ont d'importants inconvenients - celui, en particulier, qui Ie redeploiement de la main-d'oeuvre vers les secteurs en tient ace qu'ils conduisent it des ajustements coordonnes de expansion. Et il faudra faire face a de fortes chutes provi- salaire, alors que la restrucruration exige une relative flexibi- soires de la demande globale de main-d'oeuvre. Ce qu' en lite des salaires et des reaffectations de main-d'oeuvre. Pour seront les consequences pour Ie monde du travail durant ces resoudre ce probleme, les pays qui pratiquent un systeme periodes de profondcs mutations dependra du plus ou centralise de negociations avec les syndicats auraient peut- moins de succes avec lequelles pays auront su mener abien etre interet it decentraliser au plus vire ce mecanisme une ces deux taches. Si les conditions de depart sont impor- fois achevee la stabilisation. Au debut de 1995, Ie Mexique tantes pour la facilitation du processus d'ajustemem, Ie s' est engage - peut -etre avec retard - sur cette voie en choix du moment opporrun pour engager la reforme ainsi menam fin aux accords de salaires centralises et en adop- que les decisions qu'il faudra prendre concernant Ie rythme tant Ie systeme des negociations decemralisees. de leur mise en place er leur enchalnement Ie sont aussi. CHAPITRE 16 s t depuis les porte-parole des syndicats jusqu'a certaines orga- L ES TRAVAILLEURS SOUFFRE01T DURANT U\. periode de transi tion dechirante q u' ouvre nisations internationales et non gouvernementales - esti- l'echec de l'application d'une strategie de deve- mem que, dans les economies de marche en developpement loppement, meme si, it long terme, Ie change- aussi bien que dans les ex-economies planifiees, les politi- ment doit leur etre benefique. Les pauvres, tout particulie- ques d' ajustement structurel privilegicnt trop la lutte conrre rement, peuvent avoir du mal a supporter les reductions de !'inflation et l'equilibre budgetaire ainsi que la dereglemen- salaire et d'emploi dom s'accompagnem en general les tation er la liberalisation des marches, et font peu de cas de epoques de transition. Parfois, les femmes en souffrent de l'impact immediat que ces politiques ont sur les travailleurs. maniere disproportionnee. Et la souffrance peut erre pro- Les faits observes mom rent clairemem que les travailleurs fondement ressentie si la transition s'accompagne de reces- souffrent en periode d' ajustemem, et peur-etre plus que les sion ou si la reprise de la croissance se fait attendre. autres. Mais existe-t-il d'autres politiques possibles qui ser- Le fardeau que les programmes de stabilisation et de viraiem mieux les interets des travailleurs? On examine reforme fom peser sur les travailleurs represeme-t-il un cout dans ce chapitre la repartition de la charge de la transition inevitable ou faut-il y voir la consequence aune conception et l' opinion selon laquelle I'ajustement est loin d'etre une defectueuse des programmes? Beaucoup d'observateurs- panacee pour les travailleurs. 120 l!ajustement, la main-d'oeuvre et les pauvres ralentissement de I'economie. Dans cerrains pays d'Ameri- Les transformations impliquent de profondes reformes de que larine, les faits tendent it montrer que I'inegalite a aug- structure. Elles cn~ent de nouvelles opportunites ainsi que mente en periode de recession et diminue en periode de de nouveaux risques, ce qui fait necessairement des reprise (Figure 16.1), mais ceci semble etre une caracteristi- gagnants et des perdants. Mais, en provoquant un deplace- que inherente au cycle conjoncturel - comme dans cer- ment de la main-d'oeuvre vers des utilisations plus produc- tains pays industriels et non it la reforme. Au Chili, on a tives, les changements de structure 6nissent par accroltre la pu observer, jusqu'en 1992, un creusement des differentiels production el: la rentabilite du travail. de salaire entre travailleurs de niveaux d'instruction ditTe· II ne fait pas de dome que les travailleurs souITrent generalement durant la periode initiale d'ajustement, et peut-cue plus que Ie capital. Mais ce n' est pas Ie plus souvent parce que la politi que d'ajustement est mal con;;:ue, mais parce que I'ajustement se produit en meme temps - quand il n'est pas declenche par e1le - qu'une crise macrotconomique, suivie d'une forte chute de la demande globale. La main-d'oeuvre n'a pas la mobilite internationale du capit;ll et illui est de ce fait moins possi. ble de partir quand I'economie nationale se contracte (voir Chapitre 9). Aussi, lorsqu'une economie s' eftondre, il est probable que c'est la main-d'oeuvre qui en supportera prin- cipalement Ie choc, alors que Ie capital deserrera Ie pays. Mais c'est habituellement Ie choc de la demande global 1", non l'ajustement qui en resulte, qui touche durement la main··d' oeuvre. Malgre des reCtlls temporaires de I'emploi er des salaires reels, l'ajusttment pem erre payant pour la main-d'oeuvre comme Ie dcmontre I' experience des pays africains qui se sont engages sur la VOle de l'ajustement durant les annees 80. Sur 29 pays d'Mrique subsaharienne qui ont fair I' objet d'une recente etude de la Banque mondiale, les six qui sont alles Ie plus loin sur la voie des [(:formes et qui s'y sont tenus ont connu la plus forte reprise economique. Entre 1981-86 et 1987-91, dans ces six pays la mediane de la croissance annuelle du PIB par habitant a progresse de 2 points de pourcentage. Les pays qui n'ont pas entrepris d' ajustement ont vu leur raux median de croissance comber it - 2 % par an. On n'es! pas bien intorme sur les tendances des salaires et de I'emploi en Mrique, mais ce que I'on peut observer dans deux pays qui ont opte pour I' ajustement Ie Ghana et la Tanzame montre que la siruation de l'emploi et des sal aires s'est ameiioree apres la reforme des srrucrures. Durant la periode 1985-92., I' emploi a aug· mente it un raux annuel moyen de 6,1 % en Tanzanie, alors qu'iJ avait ete de -1,5 % durant la premiere moitie de la decennie. Au Ghana, suite aux reformes mises en place, les gains reels ont presque triple dans Ie secteur prive entre 1983 et 1988. En Amerique latine, les pauvres ont incontestablement souftert durant la crise macroeconomique, mais essentielle- ment a cause d' erreurs d' orientation commises dans Ie passe, non it cause de la politique d' ajustement elle-meme. I.:aggravation de !a pauvrete au Bresil et au Perou dans les annt:es 80 a eu pour cause I'absence d'ajustement et Ie 121 rents, mais il est clair que la croissance rapide des salaires et transition, mais les reformes de structure qui const tuent la de I'emploi y a ete benefique a l'ensemble des travailleurs. veritable transformation sont bonnes pour les tra','ailleurs La transition a ete associee a une aggravation des inega- pauvres, meme dans Ie court terme. l:effet conjugue de la lites dans les ex-economies planifiees. Du temps du socia- liberalisation du commerce et de la depreciation de la mon- lis me, les inegalites y etaient tres faibles, mais l' economie de naie en valeur reelle favorise les exportations qui, dans les marche ne peut pas bien fonctionner sans une certaine pays en developpement, font travailler generalement une inegalite: il faU( des differences de salaires pour que ce qui main-d'oeuvre relativemem peu qualifiee. Et avec I',::ssor du a ete investi en aptitudes et en experience trouve sa recom- secteur prive apparaissent souvent des entreprises nouvelles pense. II etait donc inevitable et meme souhaitable - dans des secteurs a fort coefficient de main-d'oeuvre. Parce que Ie passage du centralisme economique a l'economie de que les biens echangeables entrent pour une plus petite part marche fut marque par une aggravation des inegalites. En dans Ie panier de la consommation de la plupart des Pologne, en Republique tcheque, en Siovenie et dans rest pauvres que des riches, I'augmentation des prix relatifs des de l'Allemagne, I'aggravation des inegalites a ete due en importations les touche moins. grande partie a I' augmentation de la prime d'instruction. It Dans les ex-economies planifiees, toutefois, ces effets a n'y a pas eu, ou guere, de changements dans Ie rapport court terme peuvent leur etre prejudiciables. Logement, entre les salaires du decile des travailleurs les moins payes et services publics et transports publics etaient pres<;ue gra- ceux du travailleur median. tuits sous Ie regime precedent, et Ie prix des aliments erait La cransition vers I'economie de marche a eu pour effet subventionne, alors que la plupart des biens importes de grossir les rangs des pauvres dans routes les ex-economies n'etaient pas disponibles ou l'etaient seulement a un prix planifiees. Ce phenomene a pris un caractere tres marque tres eleve sur Ie marche noir. Avec la liberalisation du com- au Belarus, en Lituanie, en Moldova et en Russie. Mais la merce, I' ajustement du taux de change et Ia reduction des pauvrete est appelee a reculer avec la croissance economi- subventions, les biens importes deviennent moins coureux que, qui est deja repartie dans plusieurs economies en tran- ou disponibles pour la premiere fois, alors que Ie prix des sition. Ainsi, la pauvrete due a la transition ne devrait pas services publics, des aliments et du logement augmente. revetir un caractere permanent dans Ia majorite des cas. Seuls celLX qui nont pas Ie niveau d'instruction necessaire Qui supporte Ie fardeau des grands changements? pour pouvoir s' adapter aux nouvelles regles du jeu econo- La plupart des menages vivem essemiellemem du revenu de mique risquent fort de demeurer pauvres. leur travail. Aussi leur niveau de vie en peri ode de transfor- Le pire scenario pour les travailleurs pauvres est une mations profondes est-il etroitement mais non t?xclusi- reforme qui avorre. Dans les pays qui abandonnent la vement - lie aI' evolution du marche du travail. Mais iI reforme ami-chemin ou qui se trouvent pris entre deux peut etre trompeur de ne considerer que les salaire;, parce voies, les niveaux de vie tombent souvent brutalement et qu'un certain nombre d'autres facteurs influent sur Ie demeurent faibles. En Cote d'Ivoire, durant la periode niveau de vie, comme les taux d'activite, les taux de I'epar- 1984-86, la croissance economique soutenue qu' avaient gne person nelle, la variete et la qualite des produits value au pays son essai de reforme structurelle et l'essor des consommes ainsi que les transferts de revenus de !.ources prix du cacao et du cafe avait provoque un recul substantiel institutionnelle et traditionnelle (Encadre 16.1). de la pauvrete. Mais quand, en 1986, les termes de Sous l'effer conjugue du recul des agregats macroecono- I'echange se sont effondres et que Ie gouvernement a aban- miques et du redeploiement de la main-d'oeuvre, la donne la voie des reformes, la croissance du PIB a chute et demande de main-d'oeuvre a chute dans la quasi-rotalite la pauvrete a fortement augmente, effas:ant ainsi les gains des pefiodes de transition et d'ajustemem (sauf peuH~tre en realises precedemment. Entre 1985 et 1988, Ie pourcentage Chine et au Viet Nam). Le recul est surtout sensible dans de la population situe au-dessous du seuil de pauvrete est les secteurs qui om cesse d'etre economiquement viables. II passe de 30 a 46 %. Un autre exemple nous en est donne n'est presque pas d'economie engagee sur La voie de l'ajuste- par les Philippines du debut des annees 80, ou !'inflation et mem qui ne connaisse pas au moins une reduction tempo- la distorsion du taux de change ont empeche les pauvres raire des smires reels et une aggravation du chomage, mais d'amdiorer leurs conditions de vie. Et en Ukraine, au debut I'ampleur et la duree de ces deux effets different d'un pays a des annees 90, l'hyperinflation, Ie maintien de restrictions l'autre. Ce qui, en fin de compte, fait la difference, c'est Ie au commerce exterieur et I'absence de dynamisme du sec- nombre d' emplois nouveaux qui sont crees et la vitesse avec teur prive om eu un effet devastateur sur les pauvres sans laquelle ils som crees - er cela depend de Ia rapidite et de que ceux-ci puissent se raccrocher a I'espoir d'une ameliora- la credibilite de la reforme. tion rapide des choses. La maniere dont les travailleurs et les menages reagissent Recession, chomage et chute des salaires, tout cela a face a I'evolution de la demande de main-d'oeuvre depend durement touche Ies pauvres durant la premiere phase de la de rage, des sources de revenus et de la situation du tfa- 122 vailleur au regard de I'emploi, ainsi que de la taille du l'Ouest, dont aucune n'a souffert de chocs transitionnels menage. La I'l! il l'xistc des formes d' aide aux travailleurs com parables au cours des dernieres annees. Mais Ie cho- durant les epoques OU ils 80nt sans travail, que ce soit sous mage serait encore beaucoup plus Cleve en Europe centrale la forme de:ransferts ie revenu en provenance de I'Etat, et orientale, n' etait Ie fait qu'un grand nombre de tra- d'autres membres du menage ou d'autres menages, la pro- vailleurs ne font plus partie de la population active portion des sans-emploi parmi la population en age de tra- employee dans Ie secteur formel. Meme dans les pays qui vailler augm~nte generalement. Cette augmentation peut ont reduit les subventions aux entreprises publiques, prendre la forme d'une aggravation du chomage, d'un contraignant celles-ci ades reductions d' effectifs, il fiy a depart anticipe ala retraite ou d'un autre type de retrait de guere eu d'evolution, dans un sens ou dans l'autre, dans la la population actlve (ce/ui, par exemple, du travailleur situation du chomage. Mais, tandis que Ie chOmage don- decourage) . nait de plus en plus I'impression de stagner, on notait une Dans la plupan des pays d'Europe centrale et orientale, croissance appreciable de I' emploi independant et de Ie chomage a atteint des niveaux largement superieurs a I' emploi dans Ie secteur infOrmel. lO % (it a dtipasse 15 % en Bulgarie et en Pologne). A pre- Ces changements observables dans la physionomie de miere vue, ces niv!:aux ne paraissent pas beaucoup plus ele- remploi ont des incidences profondes sur les menages. La yes cue ceux de beaucoup d' economies d'Europe de plupart des travailleurs du secteur formel qui viennent a 123 professionnelles. On compare les effets de la tram-irion sur chaque categorie avec les effets produirs sur Ie uavaiJleur moyen dans les quatre grandes categories identifiees au Chapitre 15. Secteur flnnel et secteur informel Le passage du secteur formel au secteur informel e,t un ele- ment aussi important de I'ajustement du marche du travail que I' augmentation des taux de chomage, surtout dans les pays OU il n' existe pas de filets de protection sociale ou d'assurance chomage. On observe generalement un gonfle- ment des effecrifs dans Ie secteur informel en periode d' ajustement, du fait que les travailleurs licencies d..1 secteur formel entreprennent de rechercher de nouveaux emplois et que les femmes ainsi que les autres membres du menage se mettenr a rravailler au-dehors pour compenser Ia baisse de revenu du menage. Cette destructuration de J'emploi a caracterise a la fois Ies ex-economies planifiees, OU Ie secteur informel erait sous-deve!oppe, et les pays a economie de marche d'Afrique subsaharienne et d'Amerique larine, OU ce secteur etait deja tres developpe, mais OU Ie sccreur for- mel etait en nene regression. Des enquetes realisees en sep- tembre 1994 ont montre que plus d'un tiers de la popula- perdre leur emploi ou a subir une forte chute de salaire en tion active polonaise travaillait a plein temps ou a temps valeur reelle ne sont pas issus de families qui etaient pauvres partiel dans Ie secteur informel et que 46 % des chOmeurs avant que se produisent les changements, rna is cerrains etaient en fait employes a temps complet ou a temps partiel dcviennent pauvres par suite de ces changements. La OU it a dans Ie secteur informel. Des estimations prudentes pour Ie fortement augmente, Ie chomage a beaucoup fait pour mul- Mexique situent l'emploi dans Ie secteur informel aux alen- tiplier Ie nombre de menages tombes au-dessous du seuil de tours de 25 a 40 % de l'emploi total, pourcentage qui a pauvrete. En 1993, les menages polonais qui comptaient augmente de 9,5 % par an entre 1983 et 1988. De meme, deux ou trois chomeurs etaient trois fois plus susceptibles de au Bresil, l'emploi dans Ie secteur informel a augmente de tomber au-dessous de ce seui! que Ie menage moyen. Au pres de 30 % durant la recession de 1981-83, alors que Mexique, en 1992, la difference de probabilite de reduction l'emploi diminuait dans Ie secteur formel prive. a I'etat de pauvrete entre la population urbaine en chomage Les rravaiJleurs du secteur informel ont generalemem et celie qui avait un travail etait de 20 %. Et au Perou, a la moins souffert que ceux du secteur formel durant les perio- fin des annees 80.> Ie pourcentage de menages urbains des de transformations profondes. De ce que l'on a pu pauvres etait Ie plus eleve parmi les chomeurs. Mais, dans la observer dans II'S ex-economies planifiees, il ressort que les plupart des pays engages sur la voie de I'ajustement - et travailleurs du secteur informel se trouvaient dans une notamment en Bolivie, au Bresil, au Ghana, et meme au situation plus enviable que celle des autres durant les phases Mexique et au Perou ceux qui travaillent pour un salaire initiales de la transition. En Poiogne, par exemple, II'S salai- reduit repn:sentent la majeure partie de I'augmentation du res du secteur informel etaient initialement plusieurs fois nombre de pauvres. Ceci est vrai aussi de certains pays plus eJcves que ceux du secteur formel- ce qui tenait en industriels dont I' economic etait planifiee, comme la Russie, partie au fait que les travailleurs et les employeurs du sec- OU les entreprises Ont eu recours aux conges, a la diminution teur informel gagnaien t beaucoup d' argent sam payer du nombre d'heures de travail et aux reductions de salaire d'impots, et en partie au fait que ces travailleurs entraient pour maintenir leurs travailleurs sur les etats de paie. dans des secteurs nouveaux OU les gains et la demande Parmi Ics travailleurs qui demeurent employes, les effets etaienr rres cleves. Ce differentiel s' est depuis reduir, et les des reformes peuvent beaucoup varier. Le li:tbleau 16.1 salaires du secteur informel sont en passe de devenir infc- montre qui sont ies gagnants et qui sont les perdants en rieurs a ceux du secteur formel. Dans certaines parties de periode de transition. Les travailleurs som classes en fonc- I'Afrique subsaharienne egalement - comme en Cote tion du mode de participation au marche du travail d'Ivoire - , l'ajustement a touche les travailleurs du secteur (secteur formel ou informel), du lieu de residence (milieu public formel plus durement que ceux de l'agriculrure et du urbain ou milieu rural), du sexe et du niveau d'aptitudes seCleur urbain informel. Mais, dans une grande partie de 124 l'Amerique latine, les travailleurs independants des villes - revenu du menage quand Ie salaire du chef de famille dimi- et en particulier ceux du secteur informd - ont vu leur nue. Quand elles exercent un emploi, dies sont generale- situation se degrader par rapport it celie des travailleurs du ment plus vulnerables que les hommes, car on les trouve en secteur forme!' Durant la recession de 1981-83 au Bresil, nombre disproportionne dans des secteurs ou des metiers par exemple, Ie rapport entre les revenus du secteur forme! mal payes, et souvem re!eguees dans Ie secteur informel. II et ceux du secteur informel a augmente de 7 %. Dans les n' est donc pas surprenant que leur situation relative se soit pays agraires d'Asie, Ie tableau est plus nuance. II ya, d'une souvent degradee en periode d'ajustement structure!' part, la Chine, qui a protege les travailleurs du secteur for- En Amerique larine, les salaires horaires des femmes ont mel et retarde la reforme des entreprises d'Etat, et il ya, chute encore plus brutalement que ceux des hommes en d'autre part, Ie Viet Nam, qui a entrepris une spectaculaire periode d'ajustement, ce qui tient en partie au fait que les reforme de SfS entreprises publiques depuis 1989, rede- femmes etaient concentrees dans Ie secteur informel et dans ployant environ un tiers des 2,4 millions d'employes de ce des secteurs durement touches OU les salaires sont bas, secteur en direction du secteur prive. Au total, meme si les comme celui de l'habillement. Mais, dans les menages travailleurs du secteur forme! des pays d'Asie ont peut-etre pavres, Ie taux d' aLlivite des femmes a fortement augmente. perdu du terrain par rapport aux travailleurs du secteur Au Ghana, les femmes qui travaillent dans Ie secteur infor- informel, Ie bien-etre des deux categories y a augmente en mel ont egalement vu leur salaire baisser, a mesure que valeur absolue. I'excedent de main-d'oeuvre du secteur formel erait reduit it chercher du travail dans Ie secteur informel. Les femmes Zones urbainer et zones rurales ont ete touchees egalement par un deplacement de ressour- Dans presque tous les pays, c'est dans les zones rurales que ces defavorable it l'agriculture vivriere - it predominance les pauvres som les plus nombreux - et les plus demunis. feminine - au profit des cultures de rapport. En Cote Mais ies menages ruraux pauvres ont souvent gagne it d'Ivoire, les femmes etaient desavantagees par leur manque I' ajust~ment. Bien que touches par Ie ralentissement de re1atif d'instruction et, en Egypte, elles etaient durement l'economie, les ouvriers agricoles sont generalement mieux touchees par I'allongement des listes des demandeurs proteges que les travailkurs des zones urbaines des effets du d' emploi dans la fonction publique et par la reduction du retrecissement du secteur public. Et, dans de nombreux nombre d' alternatives offertes par Ie secteur prive. Les pays, ils ont beaucoup gagne a la disparition des desequi- femmes ont joue un role distinct durant la transition dans libres en faveur des vi/les, une caracteristique des anciens les pays d'Asie egalement. Bien que confrontees a des defis regimes proteges appliques it substituer les productions particulierement difficiles it la suite de l' effondrement du locales aux importations. Lit OU les changements de prix systeme de soins aux enfants assures par Ies cooperatives, Ies ont ameliore les termes de l' echange pour les travailleurs Viernamiennes ont vu leur situation s'ameliorer globale- des campagnes, les menages ruraux ont vu leur situation ment avec la croissance economique, et les menages diriges s'ameliorer d~s avant Ie redemarrage de la croissance dans par une femme ont cesse d'etre plus pauvres que ceux qui I'ensemble de I'economie. Au Ghana, les salaires reels ant a leur tete un homme. pratiques dans l'agriculture ont augmente de 27 %, alors Les elements d'appreciation dont on dispose pour que l'ajustement les faisait chuter d'environ 22 % dans les mesurer reffer de l'ajustement sur les femmes dans Ies ex- secteurs qui ne travaillent pas pour l' exportation (principa- economies planifiees varient, mais il est clair que leur situa- lement Ie petit commerce). En Amerique latine et en Asie, tion n'incite pas amant au pessimisme que Ie tableau qu'on me me si la pauvrete demeure concentn~e dans les zones en fait habituellement. D'une part, Ie retrait de la popula- rurales, Ia population rurale a egalement beneficie d'une tion active s'est fait it un niveau plus eleve pour les femmes amelioratior: relative de sa situation durant la periode que pour Ies hommes, it partir de taux d'activite tres cleves d'ajusremen-:. C'est seulement dans les ex-economies par rapport aux autres pays. Elles presentent aussi des taux planifiees d'Europe que Ies menages ruraux semblent, de sortie progressive du chomage pluslents. D'autre part, iI avec la suppression des mesures de protection de l'agricuI- ressort d' erudes realisees en Republique tcheque et en Slo- ture, avoir soufferr davantage en termes relatifs durant la venie que, quand on fait la part des caracteristiques indivi- transition. duelles, Ies femmes ont en fait gagne du terrain sur Ies hommes tant en ce qui concerne Ie salaire que I'emploi, soh Lesfemmes parce que les femmes sont plus instruites (et I'instruction La situation des femmes dans les periodes de transforma- est devenue plus payante), soit parce qu'elles occupent en tions profondes merite une attention speciale en raison des nombre disproportionne des emplois dans des secteurs qui sollicitations accrues auxquelles dIes sont soumises en ont ete moins touches par les chocs qu'a subis la demande temps de crise. En plus des travaux habitue1s du menage, de main-d'oeuvre, en particulier dans les services et les sec- on leur demande generalement de contribuer it maintenir Ie teurs d'activite it fort coefficient de main-d'oeuvre. 125 Travailleurs qualifies et non qualifies emploie un nombre croissant de gens qualifies ve::ms d'un Le fardeau de l'ajustement pese Ie plus, aussi bien dans les ex-economies planifiees que dans les economies de marche ... secteur industriel en perte de vitesse. en transition, sur les travailleurs sans qualifications et sans Les choes graves infliges aI' economie peuvem e'tre gene- instruction. Ils sont plus vulnerables aux changements rateurs d'opporrunites pour certains travailleurs et avoir des structurels parce qu'ils sont moins capables de s'adapter a effets dechiranrs sur d' autres. La transformation evo;ue diffe- un environnement qui change et de tirer parri des nouvelles remment selon les pays, mais die comprend toujours une possibilites d'emploi. Dans les ex-economies planifiees, it acceleration marquee dans la destruction d' emploi., qui ont existe une forte correlation inverse entre Ie niveau de quali- cesse d'etre viables et la creation de nouveaux. Ce processus fication et la probabilite de reduction a I' etar de pauvrete. s'accompagne presque toujours d'un ralentissemenr de 1'&0- La situation relative des manoeuvres et du personnel de nomie, ce qui entralne necessairement une reduction de la bureau peu qualifie, qui n'ont souvent pour tout bagage demande de main-d'oeuvre et une chute des salaires reels. qu'une formation professionnelle, voire encore moins, s'est Les effers nets en som souvent une forte chute de~ revenus degradee plus que celle d'aucune autre categorie durant la du travail, une aggravation du chOmage et un rransfert de transition, tandis que la rentabilite de l'insrruction augmen- main-d' oeuvre du secteur formel au secteur informel. Si bien rait forrement en Siovenie et en Pologne. Dans certains con'¥ue soit-elle, la reforme fait, aCOUrt rerme, des gagnanrs pays a economie de marche comme Ie Chili et Ie Mexique, et des perdants, ceux-ci etant particulieremem nombreux la structure des salaires relatifs a egalement change en faveur parmi les travailleurs non qualifies et les travailleurs du des plus qualifies, en quoi il faut voir peut-etre un dIet de la secteur formel urbain. On limitera les penes de bien-etre en liberalisation des echanges. Au Viet Nam et en Mongolie, pla'¥ant l'economie aussi vite que possible sur la nouvelle les gains salariaux les plus importants om eu lieu dans Ie voie de la croissance mais, si I'on renonce ami-chemin, ce secteur en plein essor qu'est celui des services, lequel sont les uavailleurs pauvres qui en souffriront Ie plus. CHAPITRE 17 .. s r 1 L ES GRANDES TRANSFORMATIONS S'ACCOMPA- I'economie repan. Mais, pour d'autres, la perte sera perma- gnent d'une restructuration massive de I'emploi neme soit parce qu'ils n'ont pas les qualifications necessai- beaucoup d'emplois doivent disparaltre et res, soit parce que la reforme leur a fait perdre un emploi beaucoup doivent etre crees. Recrutements et bien remunere dans un secteur protege. licenciements augmement de maniere spectaculaire en Pour les travailleurs, la reprise economique et Ie main- periode de profondes mutations, provoquant des remous tien de la croissance sont la de d'une transformation reus- sur Ie marche du travail et creant un dimat d'incertitude sie. Et, sil est vrai que Ie choix du moment et la nature des pour les travailleurs. Dans les ex-economies planifiees ainsi reformes macroeconomiques om une influence profonde que dans beaucoup de pays d'Amerique latine et du sur Ie rythme auquella demande de main-d'oeuvre rede- Moyen-Orient engages sur la voie de I'ajustement, l'emploi marre, la polirique du marche du travail pellt, e!le aussi, a chute de 5 a 15 % dans Ie secteur forme! et les salaires faire la difference. Que peuvent faire les pouvoirs publics reels om recuU de plus de 40 % dans les cas extremes, pour accelerer Ia transition et rendre plus supportable la avant de commencer a se redresser. Certains travailleurs situation des travailleurs qui ont perdu leur emploi, de peuvent retirer des gains immediats s'i1s passent sans atten- eeux qui cherchent ase reinserer dans de nouveaux ,ecteurs dre dans les secteurs en expansion. Mais beau coup ont a comme de ceux qui risquent de subir des penes irreme- subir des baisses de salaire, doivent accepter des emplois diables? On examine ici quatre types d' actions possibles; moins bien remuneres dans Ie secteur informel ou se reduire les rigidites du marche du travail qui risqueraiem retrouvem en ch6mage. Le choc est de courre duree pour de bloquer la reprise; aider les travailleurs en les equipant ceux qui retrouvent un emploi et un salaire lorsque des moyens necessaires pour qu'ils puissem s'adapter au 126 changement; compenser Ies pertes de revenu au moyen de phiques. Les marches du travail sont habituellement decou- transferts de ressources; pourvoir aux besoins crees par des pes en regions qui connaissent des fortunes diverses. En licenciements massifs. 1993, Ie chomage allait, selon Ies regions, de 7 a 46 Ofo en Hongrie et de 3 it 22 % meme dans un petit pays comme la Renforcer la faculte d'adaptation du marche Lettonie. Au Mexique, en 1992, Ie taux de chomage dans la du travail ville de Matamoros ctait Ie double de la moyenne nationale Pour que les travailleurs puissent beneflder rapidement de et pres de cinq fois plus eIeve qu'a Orizaba. Dans les cas Ia reprise economique, iI faut des marches du travail capa- extremes, quand un choc regional majeur vient renforcer bles de s'adapter a I'evolution des choses (Tableau 17.1). des disparites regionales qui datent de longtemps, meme Rendre ceux-ci plus flexibles - quoi qu'en pensent cer- une grande mobilite de la main-d'oeuvre risque de ne pas tains, pour qui ce n'est Ia qu'un euphemisme pour deHnir etre suffisame et un investissement public pourra etre une situation qui consiste a pousser les salaires a Ia baisse et necessaire pour aider I'economie regionaIe, surtout dans les les travailleurs vers la porte represente une necessite abso- zones qui offrent un grand potentiel, mais dont l'infrastruc- lue dans toutes les regions du monde OU de profondes refor- ture est faible. mes sont en (ours. Les ex-economies planiHees comptent encore de nombreuses categories de travailleurs dans des Rendre les saMires reMtif plus flexibles emplois qui ont pourtant cesse d'etre viables, ce qui repre- Des rigidites de salaires relatifS peuvent compromettre la senterait, selon les estimations, 20 % de la main-d'oeuvre restructuration de I'emploi, meme si les autres marches ou davantage, La Chine et les pays d'Asie du Sud ont un fonctionnent bien. Quand les salaires pratiques dans des secteur public rigide et hautement protege, encore que de secteurs d' activite et des metiers differents ainsi que dans taille reduite par rapport a I' ensemble de I'economie. En des regions differentes ne peuvent pas varier librement, ils Amerique latine ainsi qu' au Moyen-Orient et en Afrique du ne peuvent pas emettre Ie signal qui devrait normalement Nord, de nombreuses restrictions d'ordre reglementaire inciter les travailleurs a rechercher des emplois plus produc- entravent les ajustements de main-d'oeuvre. Et Ia plupart tifs que celui qu'ils exercent. Avant la ret'orme, les structures des pays d'A£'ique ,ubsaharienne ont un secteur public aux de salaire etaient tres rigides dans les ex-economies plani- eflectirs pleth:lriqu('s, mal payes et improductits. Beaucoup Hees. Ceci est en train de changer, mais, meme dans un des reformes a engage! comprendront des licenciements environnement liberalise, la flexibilite des salaires est sou- massifs ou la jberalisation des marches complementaires, et vent soumise a des contraintes qui peuvem ralemir serieuse- en particulier celui du logement. Mais les plus importantes ment la restructuration de l' emploi. Cela peut erre Ie resul- serom de lever les obstacles qui entravent la mobili te de la tat de negociations collectives avec les syndicats, comme au main-d' oeuvre et la flexibilite des salaires, ainsi que de disso- Mexique au debut des annees 80, ou d'une politique des cier services sociaux et contrats de travail. revenus a base de penalisation flscale visant a contenir la croissance des salaires nominaux en periode de stabilisation, Fadliter M mobilite de Lt main-d'oeuvre comme dans un certain nombre de pays d'Europe centrale Les substantielles contraintes qui pesent sur la mobilite de et orientale (par exemple, en Lettonie, en Pologne et dans la main-d'oeuvre entravent Ie fonctionnement des marches l'ancienne Tchecoslovaquie). Au Mexique, la rigidite des du travail dans un grand nombre d'economies engagees sur salaires relatit's a probablement retarde la restrucruration de la voie des reformes. La plupart de ces contraintes ont leur l' emploi par rapport au Chili, qui, apres la suppression de source en dehors du marche du travail: maintien de restric- I'indexation generalisee des salaires, en 1982, avait ado pte tions d' ordre reglememaire dans de nombreuses regions de un mecanisme de fixation des salaires plus souple. En I' ex-Union sovietique, persistance d'habitudes inveterees, Europe centrale et orientale, iI a faHu, en 1990-92, choisir marches du logement qui ne fonctionnent pas comme it entre flexibilite des salaires et objectifs de stabilisation, faudrait ou singularites de regimes d' occupation des terres, choix qui a ere, a juste titre, resolu en faveur de ceux-d. comme au\1exique. La levee de ces restrictions et la Depuis lors, toutefois, la plupart des pays d'Europe centrale reforme des autres mar,::hes peuvent stimuler la mobilite de et orientale ont remplace Ie systeme de penalisation pour la main-d'oeuvre. La r,;'cente croissance economique de la contenir toute croissance excessive de la masse salariale par Chine a ete alimentee par l'exode de millions de travailleurs d'autres mecanismes plus souples, comme celui des aug- ruraux mus par Ie desir de tirer parti des nouvelles possibili- mentations du salaire moyen par la voie des negociations, tes d'emploi. La liberalisation des procedures de recrute- quand ils n' ont pas purement et simplement supprime leur ment et de licenciement au Perou, au debut des annees 90, politique du revenu. La RepubJique tcheque a particuliere- a tres sensiblement accru les creations d' emplois. a ment reussi maintenir une relative flexibilite des salaires Une plus grande mobilite de la main-d'oeuvre est au sein d' un systeme de negociations centralisees, ce qui a importante ;llIssi pour remedier aux desequilibres geogra- a comribue maimenir Ie chomage a des niveaux bas. 127 128 Une politique du salaire minimum est, elle aussi, impor- que representem ces services pese differemment sur les tante. Un salaire minimum trop eleve fausse la distribution emreprises. des salaires et empeche de fixer ceux-ci au niveau d'equi- Les gouvernements peuvent y remedier en transferam libre du marche, ce qui pem fermer les portes du secteur for- aux collecrivites locales la presrarion des services er avan- mel aux travailleurs peu qualifies ou jeunes. Dans la prati- tages sociaux. Ce que l' efficacite du marche du travail pem que, toutefois, la pluparr des gouvernements reformateurs, y gagner depend beaucoup des reformes engagees dans les en parriculier dans I'ex-Union sovierique, ont laisse Ie marches complememaires, notammem celui du logement. salaire minimum romber plus vire que Ie salaire moyen Sans elles, les entreprises devront payer amant en impots (Figure 17.1). locaux que ce qu'elles payaient auparavam en couts directs, La recherche d'une plus grande flexibilite peut influer Romprt Ie lien entre grvi(es sociaux et empbi sur Ie cours er la rapidite de la reprise. Les mesures prises it Les emreprise; des ex-economies planifiees er, ailleurs, les cene fin som donc particulierement miles it ceux des rra- grandes entrerrises publiques accordem it leurs employes de vailleurs qui peuvem esperer trouver un nouvel emploi et nombreux avamages sociaux, comme Ie logement et qui ne courem guere Ie risque de subir des penes irrepara- quelques services d'education er de soins de same, qui vien- bles. Mais ces mesures seront probablement insuffisames nem s'ajouter au salaire. Quelques-unes, notammem dans pour les travailleurs qui ne sont pas prets pour Ie change- I' ex-Union se.vietique er en Chine, fournissent aussi it ment parce qu'i1s n' ont pas les aptitudes necessaires ou I'ensemble de la population locale des services et des equi- qu'i1s ont des habitudes auxquelles ils tiennent, ou tout pemems d'inh'astructllre - assainissemem et hopitaux, par simplement parce que les aptitudes et les habitudes exemple. Dans les cas extremes, les presrarions er services changent moins vite que la demande de main-d' oeuvte. non salariaux peuvcnt atteindre jusqu'it 35 % environ du cout total de la main-d'oeuvre pour I'emreprise. Ce type Doter les travailleurs des moyens d'affronter d'avantage entrave la mobilite de la main-d'oeuvre parce Ie changement que, quand on change d'emploi, on perd Ie benefice de 11 ne suffit pas, pour donner efficacite et souplesse aux mar- beaucoup de ces pn;srations, du moins temporairemem, et ches du travail, de lever les barrieres de type systemique qui parce que les fnrrepdses hesitem it engager certaines catego- font obstacle it la mobilite de la main-d'oeuvre et de veiller ries de travailleurs, comme les femmes avec enfants. Le jeu it ce que I' ajustemem des salaires se fasse vite. II fallt aussi de la concurrence en e,r fausse parce que la charge neue que les travailleurs aient les ressources necessaires - les 129 aptitudes et les comportements professionnels appropries Une privarisation accrue des activites de reccnversion - pour rirer pani des nouvelles opponunites qui se presen- permet d' en ameliorer I' efficacite. Comme Ie momre l' expe- tent sur des marches du travail qui evoluent rapidement. rience chilienne, les systemes de distribution de bons 11 des groupes cibles, qui ont alors la possibilite de se procurer des Desequilibres de qualifications services de formation dans un marche competitif, peuvem Les emplois different beaucoup selon les aptitudes aux- donner de bons resultats. Mais pareil systeme peut, au queUes ils fom appel et souvent les travailleurs dont debut, etre moins utile dans les ex-economies planifiees qui I' emploi disparalt s' apen;oivent quils n' ont pas les aptitudes n'om pas d'experience receme enla matiere. Limervention demandees pour les emplois qui se creent ou quils n'ont des pouvoirs publics peut de toute maniere etre souhaitable pas Ie niveau d'instruction necessaire pour les acquerir rapi- dans l'interet de la reforme et de la stabilire sociale. Quand dement. Ceux qui n'ont re<;:u que peu d'insrruction se des activites de reconversion sont necessaires parce que trouvent souvent condamnes au chomage ou a se faire l'ensemble de l'economie subit un choc peu susceptible de demandeurs d'emplois qui ne necessitent pas d'aptitudes se reproduire, des considerations de politique publique paniculieres, mais qui sont de moins en moins nombreux, peuvent aussi militer en faveur d'une prise en charge par- alors qui! peut y avoir des postes vacants ailleurs. tieHe des couts par l'Etat. La OU les systemes bancaires et les La tendance seculaire a l'emploi de travailleurs de plus marches financiers ne fonctionnent pas au mieux, menages en plus qualifies et insrruits est encore renforcee en periode et producteurs peuvent se trouver incapables de financer de profondes transfilfmations. Ceci vem dire que les non- des activites de reconversion de la main-d'oeuvre et, iei qualifies ont moins de chances d'echapper au chomage. aussi, une participation de I'Etat peut etre indiquee. Pour certains - par exemple, au Mexique, les ruraux qui La reconversion des travailleurs defavorises est un ont perdu leur emploi et qui migrent vers la capitale - , les domaine OU la fourniture et Ie financement des activites de aptitudes exigees pour rrouver un nouvel emploi som sim- reconversion par Ie secteur prive ont peu de chances d'etre plemem de savoir lire, ecrire et compter. Sans cela, Ie suffisants. La rentabilite economique de ce rype de forma- migrant n' a que peu de chances de rrouver 11 travailler en tion peut etre faible, meme si la societe peut beaucoup y dehors du secteur informel. Cette observation se verifie gagner en cohesion sociale. Les gouvernements devraient dans une grande partie de I'Amerique larine, OU les non- s'employer 11 soutenir et a reglementer les marches prives qualifies representent la grande majorite des chomeurs. qui s' occupent de reconversion lorsque la rentabilite peut Dans les ex-economies planifiees, la racine du probleme en erre elevee et reserver leur intervention directe (et leurs reside dans une specialisation premaruree er etroite et dans prineipales subventions) aux categories desavamagees, I'incapacite d'un systeme de formation professionnelle comme les femmes seules avec enfants et les personnes qui herite du passe it s'adapter 11 des marches du travail en evo- soulfrent d'une invalidite quelconque. lution rapide. Le chomage y est deja plus eleve parmi les travailleurs semi-qualifies que parmi les cadres et Ie person- Manque d'information nel administratif On ne peut pas tirer parti des nouvelles possibilires La plupart des pays industriels ainsi que beaucoup d'ex- d'emploi 5i on ne sait pas quels emplois sam disponibles et economies planifiees mettent sur pied des programmes pour que! salaire. Dans les pays en developpemem, les tra- publics de reconversion. II est difficile de se prononcer sur vailleurs n' om guere que les echanges d'informations de leur efficacite parce que seules quelques evaluations appro- rype informel pour trouver de nouveaux emplois. Toutefois, fondies fondees sur des experiences controlees avec dans les pays industriels et les ex-economies planifiees, ils y selection aleatoire des participants ou sur des groupes de som souvent aides par un reseau de bureaux publics et par- reference soigneusement etablis ont ete faites (Encadre fois prives. D'apres les quelques evaluations qui en om ete 17.1). Dans I'ensemble, Ie bilan en est inegal. Les resultats faires, I'aide 11 la recherche d'un emploi donnerait de bons doivent de toute maniere etre interpretes comme tres speci- resultats dans les pays industriels. Aux Etats-Unis, par fiques aux pays, erant donne que les programmes de recon- exemple, elle s'est revelee aussi efficace que la reconversion version semblent donner des resultats differents pour diffe- pour aider les travailleurs it rerrouver un emploi, et bien rentes categories de travail dans leurs differenrs pays. Une moins couteuse. evaluation continue de ces programmes - de preference au Laide ala recherche d'un emploi, routefois, est llne acti- moyen d'experiences controlees - est essentielle pour vite qui demande de grands moyens administratifs, et it s' assurer que leur efficacire en justifie Ie coUt. n faudrait les est peu probable que ce soit lit une solution pour les evaluer a la fois pour leur efficacite relative - permettem- pays 11 revenu faible et pour beaucoup de pays 11 revenu ils d' ameliorer Ie salaire ou augmemem-ils les chances de intermediaire. Meme dans les pays industriels 11 economie trouver du travail? et pour leur efficacite globale - les de marche, seul un faible pourcentage de demandeurs avantages I' emportem-ils sur les couts? d'emploi pourcentage qui ne depasse pas generalemem 130 10 it 15 % -- trouve L,n emploi par I'intermediaire des Subventions de salaires bureaux de placemem pJblics. En Pologne, ce pourcemage Si I' on veut qu' elles jouent un role positif, les subventions n'est que de 3 it 5 %. Mais, meme s'il se trouve que les ser- de salaires doivent etre limitees et bien contrOlees. Dans les vices publics de I' emploi n' ont de sens que dans les pays pays industriels, elles n'ont guere fait pour accelerer l'ajuste- industriels, il est toujours bon, dans toutes les circonstan- mem, encore qu'elles puissent aider les chomeurs de longue ces, d' autoriser la presence de services de l' emploi prives. duree. II se produit des effets de substitution, les travailleurs dom Ie salaire est subventionne venant prendre la place Promouvoir lesprit tI'entl'eprise des autres. De plus, les subventions de salaires peuvent Les pays ont sou vent essaye de venir en aide it ceux qui aisement compromettre les chances de la reforme en main- perdent leur emploi en proposant un appui a ceux qui tenant it flat des entreprises qui Ont cesse d'etre viables. souhaitent cn;er leur propre entreprise. Beaucoup om fait Les subventions de salaires ne sont it envisager que dans l'expenence d,= program:nes de credit special et autres types des cas speciaux OU Ie ciblage est facile, comme dans les de programm<.?s destines aencourager la creation de micro- petites villes a emreprise unique (voir ci-dessous). Bien entreprises. Ce type de programme a rarement ete evalue controlees, elles peuvent representer une solution de avec toute la rigueur souhaitable, mais il ne semble pas que rechange mains couteuse aux transferts sociaux et donner la formule air souv<:m donne de bons resulrats en Afrique de meilleurs resultats en rermes de cohesion sociale dans les subsaharienn~ er en Amerique latine. Les systemes de regions isolees. microcredit mis sur pied par Ie secteur prive ont mieux reussi, notarrmem en milieu rural. Et, en Pologne, une Reduire I'insecurite par Ie jeu des transferts recente experience de programme de prets de demarrage Les periodes de grandes mutations sam lourdes de risques semble progresser de maniere satisfaisame. Neanmoins, il pour les travailleurs, exposes qu'i1s sam, norammem, acelui semble que c.;:s formules n'aient presente de I'interet que de perdre leur emploi et leur source de revenu. Meme dans pour un tout petit sous-groupe de chomeurs (d' environ les economies industrielles stables, il est tres difficile de 3 % dans les pays industriels et d'environ I % en Pologne). s'assurer pleinemem contre Ie risque de chomage (voir 131 Chapitre 13). Dans les periodes de grandes mutations, les qui pourront consister, par exemple, a subordonner regimes d' assurance prives ont encore plus de mal a fonc- I'admission au benefice des prestations a la partie ipation a tionner parce qu'avec la chute de la demande de travail dans des programmes d' emplois publics. S'ils n' ameliorem pas I'ensemble de I'economie, Ie risque de perdre son emploi les perspectives d' emploi a long terme des participanrs, ces augmente pour rous simultanement. Vne action des pou- programmes peuvent etre utiles en periode de transition voirs publics se justifie des lors pour fournir une cerraine non seulement comme mecanisme d' autoselection efficace, forme d'assurance et de securite du revenu. grace a quoi il deviem possible de cibler les plus pauvres, Les mecanismes de securite du revenu de type perma- mais aussi pour faire la soudure entre deux emplois. C'est nent, comme ceux dont it a ete question au Chapitre 13, ain5i que Ie ciblage des allocations de chomage en Estonie peuvent vite se reveler insuffisants dans les periodes de s' est substantiellement ameliore lorsque I' admission au transition, en raison de l'augmentation enorme - meme si benefice de ces allocations a ete subordonnee a la participa- die n' est que temporaire - du nombre de chomeurs ou du tion a des programmes d'emplois publics a temps partie!. nombre de menages reduits a I' etat de paUVrete. De plus, les Seuls les plus pauvres se sont presemes. I.:Albanie fait un gouvernements peuvent en arriver a craindre de perdre Ie large usage des programmes d' emplois publics pour amortir sourien politique dont ils ont besoin pour mener a bien les effers de la transition entre deux emplois. Comme on I'a leurs reforme5 5i, surrout dans les categories qui sont politi- vu au Chapitre 13, il existe de nombreux autres exemples quement influentes, les revenus enregistrent une trop forte de programmes d'emplois publics qui donnent de bons chute. Pour ces deux raisons, iI peur y avoir lieu de recourir resultars dans les pays en developpement. davantage au mecanisme des transferts sociaux. Dans les ex- Un gouvernement peut avoir une autre raison de vouloir economies planifiees qui ont reduit de maniere drastique augmenter les transferts sociaux : conserver I'adhesion de la leurs subventions aux entreprises, I'augmentation des trans- population a la reforme ce qui voudra dire habituelle- fens vise en partie acompenser ces reductions. Dans les cas ment s'assurer Ie soutien des categories les plus influentes. extremes - comme ceux que representent, par exemple, la Dans de nombreux pays, et en particulier dans les ex-econo- Bulgarie et la Pologne - , les subventions, qui atteignaient mies industrielles planifiees, les retraites constituent une naguere de 12 a 15 % du PIB, n'en representent plus que categorie beaucoup plus influente que les chomeurs. Aussi 1 a 2 %. Dans Ie meme temps, les transferts sont passes de les regimes d' assurance sociale ont-ils joue un role impor- 5 a 8 % du PIB. tant comme mecanisme de transfert en Europe centrale et II est probable que des pays differents appliqueront des orientale, et la plupart des strategies de reforme ont dli y strategies differentes par suite d' enormes differences de concilier les objectifs acourt terme d'attenuation de la pau- depart dans !'importance des mecanismes d'entraide fami- vrete en periode de transition, qui prevoient des indemnites Hale et dans la taille du secteur informd, ainsi que dans les de licenciement et des allocations au chomage, et des objec- anticipations d'intervention de l'Etat. En general, plus tifs aplus long terme ainsi que des mecanismes de transfert l'economie est industrialisee, plus l'intervention des pou- it caractere plus permanent, comme les pensions. voirs publics est justifiee parce qu' on y dispose de ressources Les transferts de revenus destines a amortir des pertes de plus grandes et parce que les mecanismes d' entraide de type revenu et d' emploi, en particulier les allocations de cho- traditionnd n'offrent que de maigres possibilites. On ne mage, ressortissent a une politique du marche du travail sera donc pas surpris d'apprendre que Ie volume des trans- souvent appelee {( passive », par opposition a une politique fens est plus eleve en Slovenie qu'en Ouzbekistan, et en con<;:ue pour doter les travailleurs des moyens d' affronter Ie Argentine qu' en Bolivie. changement et qui est dite i< active ". Dans les pays indus- Rien ne reussit mieux, pour attenuer la pauvrete, que triels, ces deux types de mesure sont souvent juges inter- des mecanismes de ciblage simples permettant de venir en changeables, certaines etudes faisant valoir qu'il est plus aide a ceux qui ont perdu leur source de revenu. Comme efficace de depenser davantage en mesures actives parce chomage et situation de famille ont toutes chances d'etre qu'en remettant les gens au travail on economise sur les lies a la pauvrete, les ex-economies planifiees en transition transferts. II est peu probable, toutefois, que mesures acrives utilisent largement ces deux criteres dans l'action qu'elles et mesures passives soient interchangeables dans les econo- menent pour attenuer les effets pervers de la transition. Les mies en transition, ou la plupart des gens risquent d'etre au economies en transition plus industrialisees essaient en chomage en raison de la faiblesse de la demande de main- outre de mettre en place un systeme d' assistance sociale d'oeuvre plutot que d'une inadequation de l'offre. assorti de conditions de ressources. Mais I' application de ce crithe de ressources est difflcile et necessite de grands Les licenciements de masse moyens administratifs, de sorte qu'i! est peu probable que Les reductions massives d' effecti(, et la restructuration du cela donne de bons n:sultats en dehors du monde indus- secteur public sont chose courante en periode de profondes trie!' Quelques pays utilisent diverses formes d' autociblage mutations. Les licenciements it grande echelle coutent cher 132 dans Ie court terme. Si les emreprises sont potentiellement l'enseignemem, ainsi que dans certaines entreprises d'Etat. viables et qu' elles peuvent tot ou tard etre privatisees, les Dans Ie secteur des autobus, il. Sri Lanka, la resrructuration n~formes peuvent etre relativement faciles. Mais, dans la a fait partie d'une reduction generale des effectifs du secteur plupart des cas, de grandes entreprises d'Etat, voire des public. industries entieres, doivent licencier ou fermer. On peut Rien ne per met de se prononcer definitivement sur Ie citer a cet egard Ie cas du Chili, avec la reduction des efFec- point de savoir si la meilleure fa;;:on d'indemniser Ie tra- tifs du secteur public; cclui de I'Espagne, avec Ie delestage vailleur qui a perdu son emploi est de lui verser un capital, progressif du Fersonnel de la societe siderurgique d'Etat; et qui! pourrait alors utiliser pour creer sa propre enrreprise, celui du Mexique, a\"ec l'amenagement de l'emploi dans les ou de lui faire des versements periodiques qui lui donne- entreprises puhliques promises a la privatisation. Cela pour- ront de quoi subvenir a ses besoins sur une periode plus rait etre Ie cas aussi de la restructuration des charbonnages longue. La premiere formule vaut mieux pour ceux qui ont en Russie, pOL:r laquelle on estime qu'une industrie viable I' esprit d' entreprise, et la seconde pour ceux auxquels Ie n'emploierait que 50 % des pres de 800.000 que som risque fait peur. Le mieux sera peut-etre d'autoriser Ie tra- actuellcment les mineurs. Tous ces exemples ont pour vailIeur a choisir lui-meme l'un ou I'autre de ces deux denominateur commun le grand nombre de travailleurs qui modes d'indemnisation. som touches, souvcnt elms une meme ville ou region, de Les principes de base ci-apres devraient guider les opera- sorte qu'il est difficile a ceux qui ont perdu leur emploi tions de licenciement. Moins I'economie est developpee, d' avoir aisemem acces a un autre. plus les mecanismes devront ctre simples et transparents. La pratique' optimale dans Ie do maine des licenciements Un systeme special d'indemnite de Iicenciement qui vient de masse varie selon Ie niveau de developpement du pays se greffer sur un sysreme national vaut mieux que l'attribu- ainsi que Ie type d'entreprise et sa main-d'oeuvre. Dans cer- don d'allocarions de chomage parce que I'administration en tains cas, on devrait parfois mettre il. pied les travailleurs en est plus simple. Pour eviter de fausser Ie jeu de la demande surnombre av~tnt de privatiser, comme cela s' est produit en de main-d'oeuvre, ces programmes speciaux ne devraient Espagne, afin:ie donner aux nouveaux proprietaires la plus pas etre finances par prelevement sur les salaires. Pour des grande marge de manoeuvre possible pour restructurer raisons d'equite et d'efficacire, les employes dont Ie licencie- l'entreprise. Si on comm<:'nce par privatiser, ce sera aux nou- ment a ete decide devraient se voir offfir la possibilite de veaux proprielaires de restructurer. Souvent, les contraintes choisir entre plusieurs options de sottie. Pour parer au dan- de iicencieme;1t ou de niveau de salaire seront maintenus ger de voir partir les meilleurs, la structure des salaires devra - ce qui est generalement Ie cas en Europe centrale et etre reformee en coordination avec les licenciemenrs afin de orientale. Dans les pays arevenu faible ou intermediaire, les resserrer les liens entre travail et remuneration. Enfin, syndicats interviennent rarement - sauf au Ghana, dans Ie l'institution de regles portant obligation de preavis de licen- service public d'autobus, et a Maurice et en Yougoslavie ciement pourra aider les travailleurs a operer les ajusrements pour l'etablissement des programmes dans Ie secteur des necessaires, mais, parce que Ie preavis peut ralentir les transports, ou Ie role des syndicats a etc determinant pour departS volontaires et encourager les travailleurs it attendre Ie succes de I'operation. Par contre, dans des pays indus- les indemnites de iicenciement, il pourra y avoir lieu triels comme Ie Canada et la Suede, de nombreuses opera- d'accompagner Ie preavis d'une reduction de salaire pour tions de delestage d'effectifs ont ete effectuees en etroite ceux qui resteraient. Ces programmes component d'autres cooperation entre syndicats, travailleurs et communautes elements qui, comme les services d'emploi sur place, sont locales. C'est la formule qui semble convenir Ie mieux aux fort apprecies dans les pays industriels, mais qui ne peuvent pays plus indtstrialises dotes d'une population active stable donner de bons resultats que Iil. OU il existe des capacites et instruite. administratives suffisantes. II est peu probable qu'i1s soiem Prelvis, possibilites de choix laissees it ceux qui perdent de quelque utilite dans la plupan des pays en developpe- leur emploi er restructuration des baremes de salaire pour ment, mais i1s pourront presenter de I'interet pour certaines ceux qui rest(nt ODt ete des facteurs essentiels d' efficacite ex-economies planifiees. dans Ie sill age des Iicenciements. On peut reduire I' opposi- Les petites villes a entreprise unique posent un probleme tion aux licenciements lorsque ceux-ci s'inscrivent dans Ie particulier du fait qu' elles n' offrent pas de solution de cadre plus large d'un effort de reforme structurelle. Dans les rechange. Dans Ie secteur minier russe, par exemple, un cer- ex-economies planifiee~ ou avaient deja eu lieu quelques tain nombre de mines sont situees dans des zones isolees et licendements de masse, cet effort plus large a pris la forme y representent souvent la source majeure d' emploi. Ideale- d'une rupture complete avec I'economie de type socialiste. mem, les gouvernements devraient encourager Ie change- Dans Ie secteur des transports, au Ghana, la restructuration mem - migration, creation de nouveaux emplois et de s'est faite dans Ie c.ldre d'un large effort de reduction de nouvelles entreprises mais ced resout rarement Ie pro- I' exces de m:lin-d' oeune dans la fonction publique et bleme dans Ie court terme. Quand les perspectives de 133 changement sont limitees, ou quand l'ajusrement parait devoir erre lent, des mesures temporaires pour maintenir it II nest pas de transition reussie sans marches elu travail flot certaines entreprises peuvent parfois se justifier. Tout flexibles. Des reformes pour promouvoir la mobJite de la d'abord, si Ie cailt social ou politique des destructions main-d'oeuvre, des programmes de transferts sociaux et des d' emplois est eleve, Ie maintien des subventions peut en fait mesures qui visent it doter les travailleurs des moyens accderer, et non plus ralentir, la transition dans son sens d'affronter Ie changement, rout cela est necessaire d l'assou- large. Ensuite, si la valeur de la production de I' entreprise plissement des marches du travail. Une aide it la mobilite de est superieure it celie des facteurs de production utilises, la main-d' oeuvre est capitale, les transferts sociaux jouant un cette formule peut erre genera trice d' economies dans Ie cas role double, celui d'amortir les chutes dans la consomma- ou des allocations de chomage ou d'assistance sociale tion et celui de reduire Ie risque associe aux suppressions devraient autrement etre payees. Le plus gros probleme que d'emplois. Une politique du marche du travail active pour souleve la mise sur pied de programmes d'aide aux entrepri- encourager la recherche d'un emploi est moins utile aux pre- ses de regions isolees est d' eviter que, par l'effer d'incitations miers stades de la transition. Mais, une fois passes les pires perverses, d'autres travailleurs ou entreprises viennent s'y moments du choc essuye, il est probable qu'il se produira installer. Tout programme d'aide aux entreprises doit etre une certaine substitution de ressources, les transferts faisant conlfu pour une periode Iimitee afin que les entreprises uti- place it des mesures de politique active, en particulier dans lisent l' aide relfue pour restructurer leurs activites et non les pays qui possedent les niveaux deves de moyens adminis- pour perpetuer leur inefficacite. tradfs nccessaires pour mener it bien ces programmes. 134 CINQUIEME 'I1ARTI E Que! XXIe sieele pour les. trav~illeurs? , ' LESIECLE QUI S'ACHEVE auraetetemoin d'une tendance plus grande a ladivergencequ'a' la c()nvergence da.n.s les conditions de vie des travailleurs des differentes parties tll.Lmonde. Le XXIe . siecle peut~iLetredifferent?ll1augurera+.iluneere d' « inclusion 1), dans laquelle l'integration(konop:lique se poursuivra et s'etendra"arneliorant 'Ie revenudes travailleurs. dans toutes les regions"T'"et specialement dans les plus pauvres? Le Chapitre ,18 rpf"l.rp",ri lesdeveloppes dans leschapitres precedents en, etre ravenir des travailleurs dans monde. n presente deux.scenarios : un 'voidesdifferences de' niveaux de vie des ~ mondialisation, des .es:oUdniiespour qui travaillent.' , ,. CHAPITRE 18 s ts r s s u COURS DU SIECLE QUI S'ACHEVE, LECONO- nouvelles opporrunites que leur presente Ie marche ou A mie mondiale a ete marquee par un creuse- ment des inegalites de revenus. La categorie de travailleurs la plus prospere du monde travailleurs qualifies des pays industriels - gagne en moyenne environ 60 fois plus que la plus pauvre les celie en attirant Ie capital - ou a gerer les restrucmrarions inherentes al'evolution de la physionomie des echanges; • si les gouvernements parviendront amettre en place une politique du travail qui supplee aux insuffisances des marches du travail informel er rural, qui favorise l'eta- des paysans d'Mrique subsaharienne. Les 15 a 20 dernieres blissemem de bonnes relations entre patronat ct salariat annees ont ete une epoque de progres rapides pour un dans Ie secteur formel, qui protege les vulnerables et qui grand nombre de travailleurs d'Asie, rna is de stagnation, evite de faire encore plus pencher la balance du COte des voire de regression, pour beaucoup de travailleurs du travailleurs de condition relativemem elevee, qui sont Moyen-Orient, d'Amerique latine, d'Mrique subsaharienne deja imegres aI' economie; et, tout recemmem, des ex-economies planifiees d'Europe • si les pays aux prises avec les difficulres de la transition et d'Asie centrale. Le XXIe siecle pourra-t-il inaugurer une vers un rype de developpement plus conforme aux lois ere de resserrement des ecarts de revenus? Les enjeux sont du marche et mieux integre a I' economie imernationale de taille. Sur toUS les fronts, des progres considerables SOnt reussirom amener a bien ceIte entreprise sans que Ie COUt possibles: creation soutenue d'emplois, augmentation de la en soit eleve ou permanent pour Ie monde du travail. productivite et amelioration de la qualite des emplois. Mais it risque aussi d'y avoir des oublies du progres, au nombre Deux scenarios mondiaux desquels figureront les ch6meurs des pays industriels et une Deux scenarios mondiaux, mis au point pour Ie preSent grande partie de la population d'Afrique subsaharienne, Rapport, illustrent la portee de cc qui est possible et ainsi que des echecs dans la reduction des graves inegalites I' ampleur des dangers qui guettent les travailleurs dans cha- en Amerique latine et ailleurs. cune des principales regions du monde. Le premier est un Les resulrats dependrom en partie de l'etat des diverses scenario qu'on pourrait appeler Ie scenario d'inertie, qui economies ainsi que de I'environnement economique inter- correspondrait a la poursuite des tendances passe,cs. Parce national. Les possibilites qui s'offrent de renforcer I'integra- qu'il est (oUt 11 fait possible que cette voie mene 11 un elargis- tion internationale des economies ouvrent des perspectives sement des differences entre certaines regions et 11 un creu- nouvelles aux pays et aux categories de uavailleurs qui sau- sement des inegalites de revenu du rravail a l'interieur de ront en tirer parti. Ce que feront les pays riches - notam- certains pays, nous donnons a ce scenario de croissance ment en matiere de politique commerciale et de deficit lente et de divergence Ie nom de scenario de " divergence ». budgetaire sera determinant. Tous les pays devront payer Le second scenario considere ce que pourraient etre les Ie prix d'une non-reduction des deficits, car la productivite implications d'une action energique des pouvoirs publics sera plus faible et la croissance plus lente. Laide imernatio- sur Ie plan interieur dans routes les parties du monde, qui nale est, elle aussi, vitale pour que roUtes les categories de serait associee aune integration internationale plus poussee. travailleurs s'integrem dans I'economie mondiale. Mais Ie a Nous donnons ce scenario l'appellation de scenario de plus imporrant, probablement, sera l' evolution de la situa- " convergence ». Ils nont, !'un comme I'autre, que valeur tion dans les economies en developpement et en tran- d'illustration : les chiffres sont des projections fondees sur sition, en particulier dans les quatre domaines (faites dans un grand nombre d'hypotheses et ne sauraient en aucun cas les parties precedentes du Rapport. II s'agira de voir: etre consideres comme des previsions. Mais ils sont une indication plausible de ce que peuvent etre b conse- a • si les pays parviendront s'engager sur la voie d'une quences du succes et de rechec et prennent en considera- croissance par Ie marche qui permette ala fois de generer tion les tendances futures pro babies observables a la fois une demande rapide de main-d'oeuvre et d'accroitre la dans les effets produits au niveau des economies et dans productivite du travail; !'integration internationale. • s'ils parviendront a tirer pani des changements survenus Le principal determinant de ce que pourra etre I' avenir sur la scene internationale soit en saisissant les des travailleurs est I'investissement des pays en equipe- 136 mem, en instruction, en infrastructure et en technologie. rure tant au niveau regional qu'au niveau multilateral. Le scenario de divergence suppose que les tendances recen- Dans Ie scenario de divergence, Ia croissance des exporta- tes observables dans l'investissement se poursuivrom ou se tions est lente et la division internationale du travail change degraderont, qu' une proportion assez considerable d' enfams peu. Par conrre, la mondialisation des economies interagit deja a l'ecole interrompront premarurement leurs erudes et avec les investissemenrs nationaux en capital physique et en que la productivite globale du travail n'augmentera pas vite capital humain pour generer d'importants gains nets dans (Tableau 18.1). Le scenario de convergence voit l'investisse- Ie scenario de convergence (Tableau 18.2). Les regions en ment reprendre, les taux de scolarisation se stabiliser autour devdoppement recoltent les fruits de l'amelioration des des niveaux actuels, les taux d' abandon scolaire diminuer, et aptitudes professionnelles de leurs travailleurs dans un mar- les investissements d'infrastructure, les transferts de techno- che mondial en expansion et routes s' elevent dans I'echelle logie et les ameliorations apportees a la qualite de la gestion technologique : les travailleurs des pays industriels a econo- des affaires publiques contribuer a augmenter la producti- mie de marche cominuent a delaisser les produits a vite du travail. Pour que ce scenario puisse se realiser, il faut moyenne technicite en faveur de biens et de services a haute au moins une legere augmentation de l'epargne, une reduc- technicite; les nouvelles economies industrielles d'A,ie ainsi tion des deficits budgetaires dans les pays riches et des flux que les ex-economies planifiees maitrisem la production de raisonnables de capitaux internationaux, y compris d'aide produits a moyenne technicite et commencent a s'attaquer au devdoppement. Un effort particulierement important aux biens a haute technicite; I'Amerique latine et Ie Moyen- devra erre fait en Afrique subsaharienne. Orient poursuivent leur avantage dans l'activite minihe et Levolution des choses sur la scene internationale a, dIe l'agriculture, et commencenr aentreprendre la production aussi, beaucoup d'importance. Dans Ie scenario de diver- de biens a plus fort contenu technologique; la Chine et gence, nous supposons que Ie protectionnisme ne disparatt l'Inde se font de plus en plus gros exportateurs de produits pas et que b pays tardent a appliquer I'accord conelu au a fort coefficient de main-d'oeuvre; et l'Afrique suhsaha- terme des m'gociations de I'Uruguay Round ou font perdre rienne retrouve ses avantages en ressources naturelles et Ie benefice des progres realises dans un domaine par l'adop- devient exportateur majeur de produits agricoles. tion de mesures protectionnistes dans un autre. Dans Ie sce- QueUes en som les implications pour Ie monde du tra- nario de convergence, l'accord mettant fin aux negociations vail? Nous parrons de I'hypothese, dans l'un et I'autre sce- de l'Uruguay Round est pleinement execute et la liberalisa- nario, que l'avantage technologique dont om beneficie les cion des echanges progresse encore y compris en agricul- travailleurs qualifies au cours des deux dernieres decennies l37 se maintient. Dans Ie scenario de divergence, cet avantage la mondialisation des economies presentent l'avantage interagit avec une lente accumulation de capital et une sta- d' augmemer la demande de travailleurs peu qualifies. Dans gnation du commerce mondial pour donner une croissance les pays a revenu intermediaire et dans les pays riches, les lente du PIB dans la plupart des regions et une aggravation effets negatifs de la mondialisation sont largement compen- des inegalites entre regions et a I'imerieur de chacune. Par s6 par I'amelioration des comperences, qui reduit la masse contre, dans Ie scenario de convergence, les revenus s'e1e- des rravailleurs non qualifies, de sone que Ia demar.de rela- vent et les inegalites diminuent entre la plupart des pays et tive de leurs services augmente. a l'interieur de la plupart des regions (Tableau 18.3). Dans Les inegalites observables sur Ie plan international ne les plus pauvres des pays en developpement, les progres de changeront que lentement dans quelque scenario realiste 138 que ce so it. Mais Ie scenario de convergence pourrait com- economique. Dans Ie scenario de divergence, la situation mencer it reduire les immenses differences qui existent pourrait en fait s'aggraver -Ie rapport entre les revenus du actuellement. Dans la hierarchie internationale des salaires, travail de ces deux categories pourrait selever aux alentours Ie rapport entre ceux des categories les plus riches et ceux de 70 pour 1. Nous presentons maintenant, region par des categories les plus pauvres travailleurs qualifies des region, les principaux obstacles it surmonter pour ameliorer pays industriels et paysans d'Afrique - , qui eta it de 60 la situation des travailleurs. pour 1 en 1992, pourrait tomber it SO pour 1 d'ici 2010 (Figure 18.1). Ainsi commencerait it se resserrer l'enorme Pays industriels eeart que ce siecie finissant a vu se creuser 11 mesure que les Voici une quinzaine d'annees que les pays industriels travailleurs dt's pays industriels, mais non les travailleurs s'efforcent de trouver remede it leurs problemes de l'emploi, d'Afrique sub,aharicnne, om recolte les fruits du decollage dont les aspects essentiels sont l' aggravation des inegalites 139 en Amerique du Nord et au Royaume-Uni, des taux de au Chapitre 8, l'accord conelu au terme des negoci concernam la World Investment Report. New York Governance. 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Taux d'activite en 1995 active en 1995 Milliers de travailleurs Taux moyen d'accroissement Groupe d'ages Groupe d'ages 15 a 64 ans annuel (pourcentage) des 15-64 ans des 10-19 ans - -..- - . - - - Hommes Femmes 1965-95 1995-2025 Hommes Femmes Hommes Femmes 7 Guatemala 2359 525 2,83 3,46 85 19 34 8 HaIti 1.536 1.059 1,12 2,07 79 51 33 29 Honduras 1.400 385 3,52 3,07 87 24 41 8 Jama'ique 682 596 2,19 1,45 86 75 23 17 Mexique 23.132 8.937 3,58 1,83 83 32 26 12 Nicaragua 942 384 3,48 3.33 88 32 32 12 Panama 691 276 2,90 1,62 83 34 22 8 Paraguay 1.257 328 3,27 2,49 89 24 36 10 Perou 5.656 1.833 2,80 2,16 78 26 17 9 Porto Rico 867 365 1,75 0,93 75 29 13 4 Rep. dominicaile 2.113 411 3,24 1,93 87 18 27 5 Trinite-eHobagJ 358 157 1,90 1,21 92 39 22 8 Uruguay 826 397 0,59 0,74 83 39 28 12 Venezuela 5.351 2.154 3,73 1,75 81 33 21 6 Moyen..orient et Afrique du Nord Algerie 5.926 676 3,06 3,32 76 8 15 3 Arabie saoudite 4.625 385 4,78 3,25 81 10 23 4 Egypte, Rep. a 'abe d 14.430 1.687 2,70 2,35 84 10 22 4 Emirats, arabes. unis 799 64 9,89 0,45 90 19 23 4 Iran. Rt~p. islarnique j' 15.765 3.737 3.86 3,74 93 23 24 11 Iraq 4.495 1.327 3,84 3,61 78 24 17 8 Israel 1.503 799 3.23 1.28 84 44 17 9 Jordanie 954 123 2,82 3,90 72 10 18 2 Koweit 439 114 4,03 1,90 94 25 16 3 Liban 676 256 1.88 1,81 77 27 17 10 Libye 1.177 132 3,95 3,88 79 10 15 3 Maroc 7.100 1.893 3,39 2,52 88 23 28 15 Oman 434 44 4,02 3,99 87 10 23 3 Republique arabe syrienne 2.911 634 3,69 4,46 79 17 18 10 Tunisie 2.237 747 3,26 1,90 83 28 25 14 Yemen, Rep. au 2.877 419 2,52 4,25 90 12 36 8 Pays de I'OCDE a revenu eleve Allemagne 24.381 15.493 0.52 ~0,31 87 57 27 24 Australie 5.333 3.318 2,15 0,94 86 55 28 25 Autriche 2.108 1.436 0,55 80 55 28 24 Belgique 2.760 1.393 0,59 -0,44 82 42 12 11 Canada 8.353 5.607 2,24 0,65 87 58 27 21 Danemark 1.589 1.294 0,99 ~0,36 89 75 34 26 Espagne 10.741 3.527 0,84 0,08 80 26 23 15 Etats-Unis 73.443 52.242 1,70 0,44 86 60 24 20 Finlancle 1.359 1.219 0,71 -0,31 80 73 17 13 France 15.641 10.721 0,95 ~0,Q7 83 57 19 14 Irland€ 920 397 0,90 0,36 82 36 22 17 Italie 15.653 7.469 0,45 ~0,41 79 37 26 20 Japon 36.799 23.025 0,83 -0,35 84 53 10 10 Norvege 1.280 930 1,48 0,19 90 68 20 17 Nouvelle-Zelande 1.040 571 1,67 0,49 89 49 27 23 Pays-Sas 4.497 1.976 1,38 ~0,06 83 38 11 13 Royaume-Uni 17.290 10.941 0,45 -0,04 91 59 28 25 Suede 2.538 2.066 1,04 0,02 89 75 19 18 Suisse 2.176 1.233 0,92 -0,06 91 53 27 25 Asie du Sud Afghanistan 5.791 612 2,15 3,07 85 9 39 6 Bangladesh 31.458 2.723 2,57 2,75 84 8 45 4 (a suivre) 16"5 Tableau A-I (suite) Taux d'activite en 1995 Population active en 1995 Milliers de travailleurs Taux moyen d'accroissement Groupe d'ages Groupe d'ages a 15 64 ans annuel (pourcentage) des 15-64 ans des 10-19 ans Hommes Femmes 1965-95 1995-2025 Hommes Femmes Hommes Femmes Bouthan 468 207 1,96 2,64 96 43 54 38 Inde 260,802 83.502 2,09 1,61 90 31 30 16 Nepal 5.532 2.516 2,18 2,52 91 43 46 37 Pakistan 34.008 5.344 3,29 3,21 90 16 34 5 Sri Lanka 4.763 1.806 1,93 1,35 82 30 20 10 Afrique subsaharienne Afrique du Sud 9.275 5.250 2,56 2.40 75 42 16 12 Angola 2.466 1.512 2,06 3,32 91 54 41 28 Benin 1.166 1.051 2,21 3.24 88 77 44 40 Botswana 274 156 2.68 2,97 79 39 37 19 Burkina Faso 2.504 2.107 2,05 2,63 94 77 60 53 Burundi 1.487 1.316 1,81 2,93 96 79 62 54 Cameroun 2.999 1.431 2,09 3,10 87 41 43 20 Congo 560 364 2,53 3,32 88 53 29 18 Cote d'ivoire 3.314 1.718 2,98 3,91 93 51 40 25 Ethiopie 13.425 7.777 2,17 2,86 91 53 53 35 Gabon 310 181 2,71 2,72 78 45 30 23 Ghana 3.491 2.254 2,15 3,18 78 49 21 16 Guinee 1.616 991 1,77 2,84 96 59 51 34 Guinee-Bissau 259 169 1,87 2,10 91 57 51 35 Kenya 5.631 3.546 3,16 3,45 82 51 53 36 Lesotho 468 339 1,96 2,27 89 60 47 15 Liberia 660 273 2,58 3,30 85 36 46 19 Madagascar 3,242 2.023 2,34 3,27 90 55 48 33 Malawi 2.479 1.604 3,05 3.00 94 57 45 34 Mali 2.417 434 2,28 3,56 92 16 65 14 Mauritanie 506 158 4,68 3.16 85 26 39 13 Maurice 322 120 2.46 0,74 85 31 28 8 Mozambique 3.877 3.381 1,79 2,92 93 78 51 47 Namible 369 114 2,61 3,35 85 26 24 11 Niger 2.096 1.825 2,54 3,02 95 80 62 55 Nigeria 26.686 13.993 2,73 3.19 85 43 44 22 Ouganda 4.553 3.029 2,75 2,97 92 60 58 40 Rwanda 1.879 1.623 2,81 3,34 96 80 56 54 Rep. centrafricaine 771 635 1,69 2,76 92 70 46 42 Senegal 1.901 1.157 2,45 2,56 87 52 54 35 Sierra Leone 1.075 503 1,80 2,87 89 40 29 16 Somalie 2.302 1.407 2,47 3,10 92 55 43 29 Soudan 6,630 2.045 2,87 3,42 87 27 38 9 Tchad 1.500 399 1.81 2,98 90 23 51 13 Tanzanie 6.430 5.680 2,65 3,21 86 73 49 46 Togo 922 495 2,72 3.17 88 46 48 31 Za'ire 9,530 5.128 2,45 3.54 90 47 36 21 Zambie 1.997 867 3,11 3.45 89 36 36 22 Zimbabwe 2.464 1.257 2,74 2,66 82 41 45 28 .. Non connu. Note: Pour les pays precedes d'un asterlsque, Ie chiffre de la population active et Ie taux d'activlte sont ceux de 1990, Ie taux d'accroisse- ment est celui des annees 1960-90. les donnees comparatives pour les annees 1995-2025 ne sont pas connues. mais ont ete estimees a 0,28 pour l'ex-TChecoslovaquie, a 0,48 pour I'ex-Union sovletlque et a 0,18 pour I'ex-Yougoslavie. Source: Donnees publlees dans BIT, 1986, et mlses a jour de ces donnees. 166 Tableau A-2 Distribution de la main-d'oeuvre Groupe en Agriculture Industrie Services fonction Annee Salaries Non-salaries Salaries Non-salaries Salaries Non-salaries du revenu Asie de l'Est et Pacifique Brunei 1981 2,5 2,5 29,9 1,3 59,3 4,5 Eleve Chine 1993 1,0 60,0 4,0 14,0 11,0 10,0 Faible Coree, Rep. de 1991 1,2 15,5 30,5 5,1 29,0 18,7 Intermediaire Guam 1980 0,8 0,1 14,7 0,3 81,3 2,9 Intermediaire Hong Kong 1991 0,3 0.5 32,1 2,8 55,8 8,5 Eleve Indonesie 1993 6,5 43,9 10,0 5,8 14,3 19,5 Intermediaire Macao 1990 0,0 0,2 39,9 2,5 47,3 10,0 Intermediaire Malaisie 1988 8,8 21,8 19,0 3,6 34,0 12,7 Intermediaire Philippines 1991 9.6 35.7 12,3 3,7 23,6 15,1 Intermediaire Polynesie fran<;aise 1988 1,3 11,5 8,8 1,4 56,1 21.0 Eleve Singapour 1991 0.2 0,1 32.6 2.6 53,9 10,7 Eleve Thaiiande 1989 6,6 59,7 8,7 3,2 11,6 10,2 Intermediaire Europe et Asie centrale Bulgarie 1985 26,4 0,2 13.9 0,0 59,2 0,3 Intermediaire Chypre 1989 2,2 11.8 24,1 3,9 47,7 10.2 Eleve Grece 1990 1,0 22,2 19,6 8,1 32,0 17,0 Intermediaire Hongrie 1991 17,1 21,4 11,6 3,9 37,3 8,6 Intermediaire Malte 1983 0,8 4,1 34,8 3,5 49,0 7,8 Intermediaire Pologne 1988 6,0 21,9 34,5 1.8 34,7 1,2 Intermediaire Portugal 1990 3,4 14,5 30,0 4,5 37,3 10,4 Intermediaire Roumanie 1990 5.2 23,3 41,1 2,0 26,6 1,8 Intermectiaire Tchecoslovaquie (ex-) 1980 9,5 12,1 15,4 0,2 62.2 0,6 Intermediaire Turquie 1991 1,4 47,4 15,3 4,8 19,5 11.5 Intermectiaire Yougoslavie a 1981 4,8 36,1 9,9 0,6 45,5 3,2 Intermediair€ Amerique latine eI: Caraibes Argentine 1980 6,4 5,7 23,6 7,9 41,6 14,9 IntermMiaire, Bahamas 1980 3.3 2,4 13,2 3,3 71,3 6,6 Eleve Barbade 1982 8,6 1,5 9,1 1,8 71,1 8,0 Intermectiaire Bolivie 1991 0,5 0,7 15,2 9,6 34,1 39,9 IntermMiaire Bresil 1988 9,4 14,8 19,4 4,0 37,3 15,1 Intermediaire Chili 1991 10,5 8,6 20,5 5,8 38,0 16,6 Intermediaire Costa Rica 1991 14,5 10,5 20,0 6,9 36,3 11,7 IntermMiaire Cuba 1981 25.2 7,0 39,6 0,4 27,0 0,9 Intermectiaire Equateur 1990 8,2 23,0 8,4 9,7 26,4 24,4 Intermediaire EI Salvador 1991 7,0 3,7 19,6 9,6 38,0 22,2 Intermediaire Guatemala 1989 17,2 32,7 11,1 7,2 20,3 11,5 Intermediaire Harti 1990 4,1 61,6 4,7 4,1 10,2 15,4 Faible Honduras 1991 11,9 25,0 13,5 7,4 21,0 21,3 Faible lies Falkland 1986 14,3 5,6 17,2 1,2 58,9 2,8 Intermediaire Mexique 1990 9,3 13,3 23,2 4,6 35,6 14,0 Intermediaire Panama 1989 7,9 19,1 11,3 4,7 44,8 12,3 Intermediaire Porto Rico 1992 2,1 1,5 24,6 1,7 58,4 11,8 Intermediaire Rep. dominicaine 1981 4,6 19,0 14.1 4,0 36,4 21,9 Intermectiaire Suriname 1980 5,8 3,5 19,1 2,7 58,1 10.9 Intermediaire Trinite-eHobagc 1991 5,5 4,9 29,9 2,6 43,8 13,3 Intermediaire Uruguay 1985 8,3 6,3 20,1 5,7 43,5 16.1 Intermediaire Venezuela 1991 4,7 6,7 18.7 9,0 38,4 22,6 Intermediaire Moyen-Orient et Afrique du Nord Algerie 1987 6,2 11,1 27,2 4,0 40,4 11,1 Intermediaire Bahre'in 1981 1,2 1,5 32,7 2,2 54,6 7,8 Intermediaire Egypte, Rep. arabe d' 1989 6,3 36,2 15,6 5,1 27,2 9,6 Faible Emirats arabes unis 1980 3,9 0,7 37,3 0,9 51,9 5,4 Eleve Iran, Rep. islanrique d' 1986 3,0 26,1 15.0 10,3 30,3 15,3 Intermectiaire Israel 1990 1,5 3,8 6,1 2,2 67,1 19,3 Eleve Kowe'it 1985 1,7 0,2 26,2 2,4 65,6 3,9 Eleve Qatar 1986 3,1 0,1 31,8 0,4 63,3 1,4 Eleve (a suivre) 167 Tableau A-2 Groupe en Agriculture Industrie Services fonction Annee Salaries Non-salaries Salaries Non-salaries Salaries Non-salaries ju revenu Rep. arabe syrienne 1989 3,5 19,3 20,6 8,3 32,2 16,1 Intermediaire Tunisie 1989 9,2 16,6 26,0 7,7 30,7 9,9 Intermediaire Pays de I'OCDE fit menu eleve Australie 1991 1,8 3,5 18,6 5,8 57,0 13,4 Eleve Autriche 1990 1,0 6,7 35,2 1,9 49,7 5,5 Eleve Belgique 1990 0,5 2,2 25,1 2,6 55,4 14,3 Eleve Canada 1991 1,5 2,0 22,9 1,5 66,2 5,9 Eleve Danemark 1990 2,0 3,4 25,5 2,2 61,6 5,3 Eleve Espagne 1991 4.5 6,2 28,3 4,4 41,9 14,7 Eleve E:ats-Unis 1991 1,6 1,3 24,2 1,6 65,5 5,8 Eleve Finlande 1991 2,3 5,9 27,7 2,5 56,2 5,5 Eleve France 1991 1.2 4,5 26,4 2,4 57,5 8,0 Eleve Irlande 1990 2,1 12,8 25,2 3,2 48,2 8,6 Eleve Italie 1991 3,4 5,0 26,5 5,5 41,7 17,8 Eleve Japon 1991 0,7 6.0 29,5 5,0 48,4 10,4 Eleve Luxembourg 1991 0.5 3,0 27,5 1,5 61,2 6,4 Eleve Norvege 1991 1,4 4,3 21,0 2,7 64,0 6.6 Eleve Nouvelle-Zelande 1991 4,1 6,0 19,1 4,6 55,1 11.1 Eleve Pays-Bas 1991 1.6 2.9 24,2 1.1 63,1 7,2 Eleve Royaume-Uni 1990 1,1 1,0 24,9 3,8 60,2 9,1 Eleve Suede 1991 1,3 1.9 26,3 1,9 63,5 5,0 Eleve Suisse 1980 3,5 2.8 36,8 2.2 50,0 4,8 Eleve Asie du Sud Bangladesh 1989 0,6 64,9 2,0 13,5 7,0 12,6 Faible Inde 1991 1,5 61,7 3,7 10,5 9,4 13,2 Falble Maldives 1990 3,6 21,6 7,3 15,1 38,8 13.5 Intermediaire Pakistan 1992 4.5 42,9 13,8 6,1 16,2 16,5 Fa ble Sri Lanka 1986 21.5 27,6 13.2 4.9 23,8 9,1 Fa,ble Aftrtquesubsaharienne Botswana 1981 2.9 51.1 12,0 0,4 30,7 2.9 Intermediaire Cameroun 1982 2,5 74,2 2,6 4,2 10,3 6,3 Intermedlaire Cap-Vert 1990 9,1 15,7 21.7 2.8 22,9 27.8 Intermetiiaire Comores 1980 9,4 43,9 3.5 3,9 12,7 26,5 Faible Ghana 1984 3,2 57.8 3.2 9.6 9,7 16,5 Faible liberia 1984 6,7 72,7 3,7 2,1 5.0 9,8 Faible Malawi .1987 5,3 81,2 3,6 1,4 5,2 3,3 Faible Nigeria 1986 1,1 43,9 1,4 5,2 17.0 31,4 Faible Rep. centrafricaine 1988 0,7 79.5 1,2 2,1 6,8 9,7 Faible Reunion 1982 6,5 9.1 9,5 1,1 65,7 8,0 Intermediaire Sao Tome-et-Principe 1981 52,7 7,1 6,4 1,2 25,8 6,8 Faible Seychelles 1981 7,2 2,8 17,1 3,4 54,6 14,8 Intermediaire Togo 1981 0,7 65,8 1,9 7,3 8,2 16,1 Faible Zambie 1980 22,5 29.8 11,9 1,6 24,2 10.0 Faiole Note: La classification par groupe de pays en fonction du revenu est celie de la Banque mondiale, 1995. a. Donnees se rapportant a la federation d'avant 1991. Source: BIT (differentes annees); sources nationales. 168 Tableau A·3 Accroissement de la production par habitant et croissance salariale (en annuel) Salaires dans PIB Salaires dans PIB les industries Peri ode par habitant I' agriculture Periode par habitant manufacturieres Bangladesh 1960-91 0.81 -0.73 1967-89 0,74 -1.05 Bresil 1963-91 3,19 1.64 Chili 1963-92 1.17 2.10 Colombie 1960-88 2.32 2,17 1968-92 2,45 0.35 Coree, Rep. de 1960-78 6,90 7,06 1966-91 7,44 9.09 Cote d'lvoire 1966-82 2.27 0,66 Egypte, Rep. arabe d' 1970-88 4,45 5,20 1970-87 4,62 0,85 Ghana 1969-88 -1.20 -4,03 1964-87 -1,27 -3,55 Inde 1960-90 1.93 1,82 1963-90 1,94 1.74 Indonesie 1976-88 3,96 3.74 1970-91 4,21 5,52 Jordanie 1983-91 -1.64 -4,34 Kenya 1964-92 2,13 -0,92 1963-91 2,11 -0,98 Malawi 1968-89 0,98 -3.68 1968-86 1,18 0,20 Malaisie 1971-92 4,35 3,96 1968-92 4,14 2.18 Mexique 1962-85 2,93 1,25 1970-91 1,56 -1,20 Nigeria 1963-85 -0.04 -1,40 Pakistan 1970-92 2,32 2,94 1963-88 3,00 4,89 Perou 1960-86 1,00 -2,03 1963-86 0.68 -0,97 Philippines 1960-77 2,37 -1.10 1963-91 1,20 0,89 Sri Lanka 1980-90 2,76 -1,06 1966-90 2.91 1,03 Tha,ilande 1970-90 4,89 3,00 Turquie 2,75 2.64 -------- .. Non connu, Note: Les donnees correspondent a une moyenne pour la periode consideree. Source: Donnees de IONUDI; sources nationales; Nehru et Dhareshwar. 1991. 169 Tableau A-4 Ratification des conventions de base de l'OIT Nombre Liberte syndicale Discrimination Age Consul- total Negocia- Travail force Emplo! et Egalite Politique minimum tations de Droit tion Travail profes- de remu- de d'admissi01 tri- ratifi- syndical collective force Abolition sion neration I'emploi a I'emploi partites Pays cations (No 87) (No 98) (No 29) (No 105) (No 111) (No 100) (No 122) (No 138) (No 144) Asie de l'Est et Pacifique Cambodge 5 x x Chine 17 x x Coree, Rep, de 4 x Indonesie 10 x x x x Malaisie 11 x x x Mongolie 8 x x x x x Myanmar 21 x x Papouasie-Nouvelle-Guinee 19 x x x x Philippines 26 x x x x x x x RDP lao 4 x Singapour 21 x x x Tha'ilande 11 x x x Viet Nam 22 x x x x Europe et Asie centrale Albanie 17 x x x x x Armenie 5 x x x Azerbaidjan 50 x x x x x x x x Belarus 40 x x x x x x x x Bosnie-Herzegovine 66 x x x x x x x Bulgarie 80 x x x x x x Croatie 34 x x x x x x Estonie 24 x x x Fed, de Russie 50 x x x x x x x Grece 66 x x x x x x x x x Hongrie 63 x x x x x x x x Lettonie 43 x x x x x x Lituanie 30 x x x x x x x Moldova 1 x Pologne 78 x x x x x x x x x Portugal 68 x x x x x x x x Rep. kirghize 42 x x x x x x x Rep, slovaque 57 x x x x x x Rep, tcheque 57 x x x x x x Roumanie 42 x x x x x x x x Siovenie 66 x x x x x x x Tadjikistan 42 x x x x x x x Turquie 35 x x x x x x Ukraine 50 x x x x x x x x Yougoslavie, Rep, fed, de 76 x x x x x x x Amerique laline et Caraibes Argentine 67 x x x x x x x Bolivie 43 x x x x x x Bresil 76 x x x x x x x Chili 41 x x x x Colombie 52 x x x x x x Costa Rica 48 x x x x x x x x x Cuba 86 x x x x x x x x EI Salvador 6 x Equateur 56 x x x x x x x x Guatemala 67 x x x x x x x x x Haiti 23 x x x x x x Honduras 20 x x x x x x x x Jamaique 25 x x x x x x x Mexique 76 x x x x x x Nicaragua 58 x x x x x x x x x 170 Nombre Liberte syndicale Discrimination Age Consul- total Negocia- Travail force Emploi et Egalite Politique minimum tations de Droit tion Travail profes- de remu- de d'admission tri- ratifi- syndical collective force Abolition sion neration I'emploi a I'emploi partites Pays cations (No 87) (No 98) (No 29) (No 105) (No 111) (No 100) (No 122) (No 138) (No 144) ----------------~------~-~~~~~~~~~--~~--~~----~~--~~----~~--~ Panama 70 x x x x x x x Paraguay 35 x x x x x x x Perou 67 x x x x x x x Republique dominicaine 28 x x x x x x Trinite-eHobago 12 x x x x x Uruguay 97 x x x x x x x x Venezuela 52 x x x x x x x x x Moyen-Orient et Afrique du Nord Algerie 53 x x x x x x x x x Arabie saoudite 13 x x x x Egypte, Rep. arabe d' 60 x x x x x x x Emirats arabes unis 4 x Iran, Rep. islamique d' 11 x x x x x Iraq 64 x x x x x x x x Israel 44 x x x x x x x x Jordanie 17 x x x x x x Kowe'it 14 x x x x Liban 37 x x x x x x Libye 27 x x x x x x x Maroc 41 x x x x x x Rep. arabe syrienne 46 x x x x x x x Tunisie 55 x x x x x x x Yemen, Rep. du 26 x x x x x x x Pays de l'ooDE a reyenu eleva Allemagne 75 x x x x x x x x x Australie 54 x x x x x x x x Autriche 48 x x x x x x x x Belgique 85 x x x x x x x x x Canada 28 x x x x x Danemark 62 x x x x x x x x Espagne 124 x x x x x x x x x Etats-Unis 11 x x Finlande 86 x x x x x x x x x France 115 x x x x x x x x x Irlande 60 x x x x x x x x Italie 102 x x x x x x x x x Japon 41 x x x x x Norvege 99 x x x x x x x x x Nouvelle-Zelande 56 x x x x x x Pays-Bas 94 x x x x x x x x x RoyaulPe-Uni 80 x x x x x x x Suede 84 x x x x x x x x x Suisse 51 x x x x x Asie du Sud Afghanistan 15 x x x Bangladesh 31 x x x x x x Inde 36 x x x x Nepal 4 x x Pakistan 31 x x x x x x Sri Lanka 33 x x x x Afrique subsaharienne Afrique du Sud 12 Angola 30 x x x x x Benin 18 x x x x x x Botswana 2 {a suivrej 171 Tableau A-4 (suite) Nombre Liberte Discrimination Age Consul- total Negocia- Travail force Emploi et Egalite Politique minimum tations de Droit tion Travail prafes- de remu- de d'admission tri- ratifi- syndical collective force Abolition sion neration l'emplOi aI'emploi partites Pays cations (No 87) (No 98) (No 29) (No 105) (No 111) (No 100) (No 122) (No 138) (No 144) Burkina Faso 31 x x x x Burundi 26 x x x x x Cameroun 47 x x x x x x x Congo 17 x x Cote d'ivoire 31 x x x x x x x Ethiopie 15 x x x Gabon 34 x x x x x x x Ghana 45 x x x x x x Guinee 53 x x x x x x x Kenya 46 x x x x x Lesotho 11 x x x Liberia 20 x x x x x Madagascar 30 x x x x x Malawi 23 x x x x Mali 21 x x x x x Maurice 34 x x x x x Mauritanie 37 x x x x Mozambique 11 x x x Niger 32 x x x x x x x Nigeria 30 x x x x x x Ouganda 26 x x x x x Rep, centrafricaine 35 x x x x x x Rwanda 25 x x x x x x Senegal 34 x x x x x x x Sierra Leone 33 x x x x x x x Soma lie 14 x x x Soudan 12 x x x x x Tanzanie 28 x x x x Tchad 19 x x x x x x Togo 18 x x x x x x ZaIre 30 x x x Zambie 38 x x x x x x x Zimbabwe 9 x Note: Ratifications au 31 octobre 1994. Source: Le travail dans Ie monde, 1995 (BIT, 1995b), Copyright © 1995, Organisation internationale du travail, Geneve, 172 I ,I I INDICATEURS, DU o EVEL 0 PPE MENT 'D A"NSL E ,M O'ND E I s s Comment lire les tableaux 176 Introduction 177 Tableaux 1 Indical:eurs de base 182 Produ.ction 2 Croissance de la production 184 3 Structure de la pmduction 186 4 Agriculture et alimentation 188 5 Energie commerciale 190 6 Structure du secteur manufacturier 192 7 RemUllerations et production du secteur manufacturier 194 Absorption interieure 8 Croissance de la consommation et de l'investissement 196 9 Structclre de la demande 198 Comptes budgetaires et monetaires 10 Depenses de l' administration centrale 200 11 Recetlcs COllrallles de l' administration centrale 202 12 Monnaie et taux d'interet 204 Transactions internationales essentielles 13 Croissance du commerce de marchandises 206 14 Structure des importations de marchandises 208 15 Structure des exportations de marchandises 210 16 Biens manufactures: importations des pays de ['OCDE 212 17 Balance des paiements et reserves 214 Financements exterieurs 18 Aide publique au developpement provenant des pays membres de l'OCDE et de rOPEP 216 19 Apports d' aide publique au developpement 218 20 Dette exterieure rota1e 220 21 Flux de capitaux exterieurs publics et prives 222 22 Flux nets de ressources et transferts nets globaux 224 23 Ratio; de la dette exterieure totale 226 24 Conditions des emprunts publics exterieurs 228 Valorisation des ressources humaines 25 Popu.ation et population active 230 26 Deffit)graphie er fecondite 232 27 Sante et nutrition 234 28 Educltion 236 29 Comparaisons entre hommes et femmes 238 30 Repartition du revenu et estimations du PNB d'apres la PPA 240 r Devcloppement durable du point de vue de environnement 31 Urbanisation 242 32 Infrastructure 244 33 Ressources naturelles 246 Tableau 1a Indicateurs de base pour les autres economies 248 Notes techniques 249 Bibliographie 271 Classification des economies 272 Dans chaque tableau, les economies som enumerees, it I'ime- Tous les taux de croissance som calcules en termes reels. rieur du groupe auquel elles appartiennent, par ordre crois- La date limite pour toutes les donnees est Ie 30 avril 1995. sant de PNB par habitant. Celles pour lesquelles on ne peut Le symbole .. signifle « non connu ». pas calculer eet agregat som memionnees par ordre alphabe- Les nombres 0 et 0,0 indiquent une valeur nulle ou infe- rique, en iralique, it la fin de leur groupe. Les numeros de rieure a la moide de l'unite en cause. reference portes dans la liste ci-apres indiquent la place de Un blanc signifle " sans objet ,). chaque economie dans les tableaux. Les nombres en italique se rapportent it des annees ou Les nombres figurant dans les bandes de couleur sont des periodes autres que celles qui sont indiquees. donnees recapitulatives pour les divers groupes d' economies. Le symbole t signale les economies classees par les La lettre w designe une moyenne ponderee, la lettre m une Nations Unies ou considerees par leurs auto rites comme valeur mediane, et la lettre t un total. des economies en developpement. Numero,u Numero,u Numero,u 22 Grece 104 55 Algerie 73 Guaremala 58 Pakistan 31 A11emagne> 126 Guinee 34 Panama 82 Arabie Jaoudite 107 Guin<'e- Bissau 14 Papouasie-NouveHe-Guinee 59 103 Honduras .38 70 Australie 113 Hongrie 95 69 Autriche 125 Inde 20 Philippines 53 Azerba'idjan 46 Indonesie 47 Pologne 80 Bangladesh 12 Iran, Rep. islamique d' 86 Porro Rico 102 Bdarus 88 Irlande 110 Portugal 106 I Republique centrafricaine 28 29 Italie 118 Rep. demo pop. lao 18 Bolivie 49 Jamaique 68 Republique dominicaine 64 Botswana 84 Japon 131 Republiq ue kirghize 52 Bresil 89 Jordanie 62 Republique slovaque 75 Bulgarie 60 Kazakhstan 71 Republique tcheque 83 Burkina Paso 19 Roumanie 61 Burundi 6 117 Royaume-Uni 115 Cameroun 50 Lesotho 41 Rwanda II Canada 120 Lettonie 76 Sem'gal 48 Chili 94 Limanie 66 Sierra Leone 4 Chine 33 Mac<'doine, ex-RY de 51 119 Madagascar 13 101 Congo 54 Malaisie 93 Sri Lanka 39 Coree, Rep. de 105 Malawi 9 Suede 127 Costa Rica 78 Mali 16 Suisse 132 Cote d'ivoire 40 'vfaroc 56 Tadjikistan 32 , Danemark 130 Maurice 91 Tanzanie i" 35 10 65 'vfexique 96 Thallande 77 tEmirats arabes unis 122 Moldova 57 Togo 24 Equateur 63 Mongolie 27 Trinite-et-Tobago 97 Espagne 111 Mozambique I Tunisie 72 Estonie 92 44 Turkmenistan c 108 3 8 79 Federation de Russie 81 Nicaragua 23 Uruguay 98 Finlande 116 Niger 17 Venezuela 87 France 124 Nigeria 21 Viet Nam 5 Gabon 100 Norvege 129 Yemen, Rip. du 45 Nouvelle-Zelande 109 Zambie 26 Note: Les economies de plus de 30.000 et de moins de I million d'habitants ou pour lesqueJJes on dispose de donnees fragmentaires sont incluses dans Ie Tableau la; cependant, les donnees relarives it ces economies sont prises en compte dans Ie calcul des totaux et des moyennes ponden:es indiques pour chaque groupe dans les tableaux principaux. Les notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans queUe mesure ils sant comparables. a. Dans tous les tableaux, sauf indication contraire, les donnees se referent a l'A1lemagne unifi<'e. b. Dans rous Ie, tableaux, sauf indication contraire, les donnees excluent rErythree. 176 c. Dans tous les tableaux, Ie Turkmenistan devrait etre classe parmi les pays it revenu intermediaire, tranche inferieure. ETTE DIX-HUITIEME EDITION DES INDICA- 8.626 dollars). Les economies regroupam moins de 1 mil- C teurs du deve!oppement dans Ie monde chiffre la valeur, pour certaines annees ou periodes, d'une serie d'indicateurs de la situation econo- mique et sociale et du patrimoine nature! de 209 econo- mies presentees separement ou regroupees en diverses cate- lion d'habitams et celles pour lesquelles on dispose de don- nees fragmentaires ne sont pas memionnees separement dans les tableaux principaux, mais sont incluses dans les chiffres recapitulatifs. On trouvera des indicateurs de base a leur sujet dans Ie Tableau 1a. gories analytiques ou geographiques. Bien que la plupart Les economies som en oU[re classees par region. La liste des donnees rassemblees par la Banque mondiale concer- des economies correspondant a chaque groupe figure dans nent les economies it revenu faible ou intermediaire, on a les tableaux sur la classification des economies it la fin du ajoute dans Its tableaux, parce qu'ils sont faciles II obtenir, present ouvrage. On y trouve egalement les donnees les chillies comparables pour les economies II revenu eleve. d'ensemble sur les pays a revenu intermediaire gravemem Des informations supplementaires figurem dans d'aurres endettes. publications de la Banque mondiale, notamment rAt/as de la Banque llwntiial,', les World Tables, les World Debt Tables Methodes et les Social hdical.?rS ofDevelopment. Desormais, ces don- La Banque mondiale reconsidere constammem ses metho- nees som egalement disponibles sur disquetres avec Ie pro- des pour que ses indicateurs se pretent mieux a des compa- gide! r2rSTARS* (Socioeconomic Time-series Access and raisons au plan international et constituem des outils d' ana- Retrieval System) de la Banque moniliale. lyse plus efficaces. Certains des chiffres presentes s' ecarrent de ceux de l' annee derniere non seulement II cause de mises Changements apportes ala presente edition a jour, mais aussi a cause de revisions apportees aux series Contrairement aUli annees precedentes, les donnees demo- chronologiques et aux methodes. graphiques contenues cans la presente edition proviennent Sauf indication contraire, chaque fois que des montants de la Division de la population des Nations Unies. Dans un sont exprimes en dollars, il s,agit de la monnaie des Etats- petit nombre de cas, des sont cependant compIetees par Vnis. Les diverses methodes urilisees pour la conversion des des sratistiques nationales. Ces donnees ne fournissant pas chiffres en monnaie nationale sont decrites dans les notes d'informations sur la population stationnaire hypothetique, tech niques. ni sur I' an nee Ol't Ie taux net de reproduction (TNR) devrait atteindre 1, ces deux colonnes ont ete supprimees des Chiffres recapitulatifs Tableaux 25 et 26, respectivement. Dans Ie Tableau 32, Ie Les chiffres recapitulatifs portes dans les bandes colorees pourcentage de menages ayant lelectricite a ete remplace par sont des totaux (s'ils sont suivis de la lettre t), des moyennes la production d'electricite par habitant en kWh. Les statisti- ponderees (lettre w) ou des valeurs medianes (lettre m) pour ques commerciales contenues dans les Tableaux 13 II 15 proviennent de la base de donnees de la Conference des l' ensemble des economies du groupe. Les pays pour lesquels :0Iations Unies sur Ie commerce et Ie developpement aucune estimation distincte n'est donnee (parce qu'i1s sont (C:0IUCED). Les informations presentees (couverture, taux trop petits, qu'ils ne sont pas declarants, ou que les series de croissance, pans, et.:.) ne sont done pas les memes que clisponibles ne som pas suffisamment longues) y som impli- dans les editions precedentes. citement inclus en supposant qu'ils ont suivi la tendance generale des pays declarants durant la peri ode consideree. Classification des economies Cela permet, en normalisant la composition des groupes Comme dam Ie corps .iu Rapport, Ie PNB par habitant est pour chaque periode, de parvenir II des agregats plus cohe- Ie principal (Tithe utilise pour dasser et regrouper approxi- rents. Les agregats de groupes incluent egalement les pays mativemem les economies selon leur stade de developpe- sur lesquels les tableaux ne fournissent pas de donnees par- ment econolllique. Cette annee, les groupes de revenu par ticulieres. Cependant, aucun chiffre recapitulatif n' est indi- habitant sorx les suivants : 45 economies II faible revenu que lorsque les donnees manquames representem un tiers (revenu par habitant egal ou inferieur a 695 dollars ou plus de l'estimation globale (ces cas sont signales par la en 1993); 6~, economies a revenu intermediaire (revenu par mention « non connu »). Les ponderations utilisees pour Ie habitant compris entre 696 et 8.625 dollars); et 24 econo- calcul des chiffres recapitulatifs sont indiquees dans chaque mies arevenJ eleve (revenu par habitant egal ou superieur II note technique. 177 Tenninologie et couverture des donnees Comenu des tableaux Dans Ie present recueil, Ie terme « pays» n'implique pas Les indicateurs des Tableaux 1 et 1a esquissent Ie profil des necessairemem I'independance politique, mais peut desi- differentes economies. us donnees des autres cableaux rele- gner toUt territoire dont les autorites presement separement vent des gran des categories suivantes : production, absorp- des statistiques sociales ou economiques. tion interieure, comptes budgetaires et monetaires, transac- LAilemagne uninee n' a pas encore pleinement fusionne tions internationales essentielles, financements ex terieurs, ses systemes statistiques. C' est pourquoi, dans tous les valorisation des ressources humaines et developpement tableaux, une note en bas de page precise la couverture des durable du point de vue I' environnement. La presentation donnees indiquees. La plupart des donnees economiques adoptee cette annee est la meme que dans les editions pre- anterieures a 1990 se rapportent a I'ex-Republique federale cedentes. Dans chaque groupe, les economies som c1assees d'Allemagne, mais les donnees demographiques et sodales par ordre croissant de PNB par habitant; les economies portent generalement sur 1'A1lemagne unifiee. Les donnees dont on n' a pas pu calculer Ie PNB par habitant 80nt enu- pour la Chine ne comprennent pas TaIwan, Chine; cepen- merees par ordre alphabetique, en italique, a 1:\ fin du dant, les Tableaux 13, 14, 15 et 17 component, en bas de groupe de revenu auquel on estime qu' elles appartiennem. page, des estimations relatives aux transactions internatio- Ce meme ordre est repris dans tous les tableaux a I' excep- nales de TaIwan, Chine. Sauf indication contraire, les don- tion du Tableau 18, qui ne concerne que les pays a revenu nees presemees pour ],Ethiopie exduent l'Erythree. deve de I'OCDE et de I'OPEP. La liste alphabetique qui 178 figure dans la section « Comment lire les tableaux» donne Signalons par ailleurs que les notes par pays accompagnant Ie numero de reference de chaque economie; la encore, les les World Tablesdonnent des precisions supplementaires sur noms en italique sont ceux des economies pour lesquelles les sources urilisees, les cas OU les comparaisons som impos- on n' a pas d' estimations du PNB par habitant. Les econo- sibles, et alltres exceptions aux methodes statistiques nor- mies du groupe des pays a revenu eIeve signalees par Ie sym- males relevees par les services de la Banque mondiale au bole t sont celles qui sont c1assees par les Nations Unies ou niveau des comptes nationaux et des transactions interna- considerees par leur~ autorites comme en developpement. tionales. loutes questions ou observations concernant les Indica- Notes techniques teurs du developpement dans Ie monde sont a adresser Le lecteur est invite a se referer aux notes techniques et aux a Development Data Group, International Economics notes de renvoi de~ tableaux chaque fois qu'il utilise les Department, The World Bank, 1818 H Street, N.W., donnees du present reeud!. Ces notes exposent en effet Washington, D.C. 20433. dans leurs grandes lignes les methodes, concepts, defini- tions et sources utilises pour I'etablissement des tableaux. La bibliographie qui figure a la fin de ces notes donne des details sur les sources de donnees, OU Ie lecteur trouvera la definition et 11 description completes des concepts utilises. 179 181 Tableau 1. Indicateurs de base Esperance PNB par h.bitanr" Analphahetisme de vie ida Superficie Croissance Inflation annuelle des aJultes (%) naissance (milliers Dolla" annudJe moyenne (annees) Femmes Total de km') 1993 (%), 1980-93 1993 1990 1990 Economies .. taible revenu Sauf Chine er lnde 28,0 945 90 0,1 14,1 24,3 52 Ethiopie 51,9 1.097 100 48 Sierra Leone 4,5 72 ISO -1,5 12,5 61,6 39 89 79 18,0 180 45 65 52 20,8 190 87 74 12 Bangladesh 13 Madagascar 14 Guince-Blssau 17 Niger 18 RDPlao 19 Burkina Faso Nicaragua Togo 27 Mongolie 2,3 1.567 390 0,2 13,8 64 28 cenrrafricaine 3,2 623 400 12,1 4,2 50 75 61 29 5,1 113 430 10,3 1,4 48 84 77 30 Ghana 16,4 239 430 0,1 35,2 37,0 56 49 40 31 Pakistan 122,8 796 430 3,1 13,4 7,4 62 79 65 32 Tadjikistan C 5,8 143 470 3,6 1,4 26,0 70 2 33 Chine L178,4 9561 490d 8,2 0,6 7,0 69 38 27 34 6,3 246 500 45 87 76 35 2,2 1.026 500 ~,8 9,9 8,2 52 79 66 36 10,7 391 520 -0,3 9,4 14,4 53 40 33 37 5,4 70 580 -6,6 40,7 73 1 38 5,3 112 600 ~,3 8,1 8,2 (,g 29 27 39 Sri Lanka 17,9 66 600 2,7 12,3 11,1 72 17 12 40 Core d'lvoire 13,3 322 630 -4,6 13,0 1,5 51 60 46 41 Lesotho 1,9 30 650 -{),5 9,7 13,8 61 42 iumeniec 3,7 30 660 -4,2 0,7 26,9 73 I 43 Egypte, Rep. arabe d' 56,4 1.001 660 2,8 9,6 13,6 64 66 52 44 Myanmar 44,6 677 11,4 165 58 28 19 45 Yemen, Ret.- du 13,2 528 51 74 62 Economies a revenu intermediaire 1.596,3 t 62.452 t 68 w 17w Tranche infedeure 1.095,8 t 40,604 t 67 w 19 w 23 62 67 Colombie 68 JamaYque 69 Perou 72 1unisJe IVote .' Pour les autres economies, voir Ie Tableau la. Les nmes techniques indiquenr ce que recouvrenr les chiffres et dans queUe mesure ils sont comparableso Les chiffres en iralique Sf rapportenr a des annees autres que celles Qui sam indiquees. 182 ------ Esperance Popu1ation PNB de \1.e a la Analphabe'isme Inflation annuelle des adulres (%) (millions Supetficie naissance d'!tabimms) (milliers Dollars annueHe moyenne (annee,) I'emmes Toral milieu de 1993 de lun2) 1993 (%), 1980-93 1970-80 1980-93 1993 1990 1990 73 1\lgori. 26,7 2382 1.780 -0,8 14,5 13,2 67 55 43 Namibie 1,5 824 1.820 Oj7 11,9 59 75 Rep. slovaque 5,3 49 1.950 71 76 Lettonie C 2,6 65 2.010 D.6 23.8 69 Ukraine c 51,6 604 2.210 0,2 0,1 37,2 69 2 38,3 313 2.260 0,4 69,3 71 148.7 17.075 2.340 -1.0 -1.0 35,4 65 2 w 93 Malaisie 30 22 94 Chili 7 7 99 28.0 -2,3 100 17,5 1,5 52 39 103 Argenrin~; 374,3 104 Grece 105 Coree, I< ..'p. de £c\enu fuible/intermediaire 1.090 w 18,5 w 72,8 w 33 w Afrique sub.aharienne 520 w 13,8 w 16,1 w 62 w 50 w Asic de l'Es, er Pacifique 820 w 9J w 34 w 24 w Asic du Sud 310 w 69 w 54 w 2.450 w 5w nores techniques. chiffres du PNB et du PIH ne couvrent que Ja partie continemale de la Tanzanie. c, Les estimations pour economies de J1ex-Union SQvietiqlle sont fication esr slljer:e l revision. A, norer que, dans rous les tableaux, Ie Turkmenisran devrair ctre dasse parmi les pays a revenu intermediaire, tranche prelirninaire, voir les Notes Tahleau 1, paragraphe 8. e. Dans tous les les donnees pour 1a ne couvrenr que 1a rive Orientale. f Les donnees reAcrert la demit"e revi,ion du a par habirant pour 1993 : de $ 2.590 $ 2.790 pour Botswana: de $ ,,$ 2.970 pour la Turquie; er de $ 7.890" $ 9.130 pour Ie g. 0 a I'.JNESCO, I'analphaberisme esr inferieur 5 %. h. Lc'S donnees se ,,!rerenr au PIB, i. Les donnees porrenr sur fa Repuhlique federale d'Allemagr.e avane ---- --------..- . - - - - - 183 Lituanie C 4,9 Colombie 5,4 4,6 3,2 5,1 4,5 5,8 3,5 5,9 Jama'ique C -1,3 0,,3 15 -3,4 2,7 -2,1 2,0 1,2 2,1 Perm{ 3,5 a Note: Les notes techniques indiquem ce que tecouvrenr I", (hiffre, et dans quelle mesUre ils som comparable" Lt, chiffte. en i",lique se rapporte", des annees autre< que celles qui sont incliquees, 184 PIB Agriculture 1970-80 1980-93 1970-80 1980-93 73 4,6 2,1 7.5 4,5 4,8 2,7 74 1,3 -0,1 -0,5 5,4 2,6 3,5 75 Rep. slovaque' 76 Lenonie -0,3 -0,9 -1,7 77 ThaIlande' 79 Ukraine c 80 Pologne 81 Federarion de Russie' 82 Panamac 5,0 14,5 8,3 17,6 22,9 14,8 5,7 3.4 6,6 6,1 6,3 4,2 9,4 0,7 9,0 7,8 3,2 2,7 -0,2 4,7 3,7 -3,3 /0,4 8,8 7,1 9,8 10,9 92 93 Malaisie c 7,9 9,1 5,5 94 Chili' 2,9 5.4 95 5,3 1,5 96 6,3 1.6 97 7,3 -3,3 98 Uruguayc 3,1 1,3 0,8 1,0 4,1 0,2 0,3 3,0 2,1 99 Omanc 6,2 7,6 6.9 9,2 17,2 6,2 100 Gabonc 9,0 1,2 1,3 2.5 8,7 0,1 101 Sioveni. Porto 2,3 2,2 5,0 7,9 1,0 Argentine 2,5 2,5 1,4 1,9 0,4 1,3 0,4 2,9 1,0 Gcece 4,9 1,9 0,2 5,0 1,2 6,0 0,3 6,4 2,0 Coree, Re~~. deC 10,1 2,7 2,0 16,4 12,1 17,7 12,3 10,4 8,3 4,3 9,0 108 Turkmen;, tan 4,1 2,6 1,0 1,6 6,9 Economies a Ie'\'\!nu liUblelintermtdiaire 5,2w 2,9w 2,2w 3,Ow 4,6w 3,4 w Afrique subsaharienne 3,8w 1,6w 1,7 w 1,7w 3,8w O,9w 4,3w O,9w 4,9w 2,2w Asie de rEst et Pacifique 6,9w 7)8w 3,1 w 4,Ow 10,1 w 10,Ow 1l,3w IO,6w 7,5w 8,2w Asiedu Sud 3,Sw 5,2w 1,8w 3,1 w 4,6w 6,3w 4,6w 6,3w 4,7w 6,3w Europe et Asie centrale 5,4w OAw -O,2w O,7w 2,Sw Moyen-Orient et Afrique du Non! 2,2w 4,4w Amerique Iatine ot Caraibes SAw 1,9w 3,4w 2,lw 5,7w lAw 6,2w 0,8w S,7w 2,4w Gravement "ndettees ),OW 1,5w 3,6w 1,6w O,6w O,Sw S,9w 2,Sw Economies a revenu cHeve 3,2w 2,9w 109 Nouvelle-Zelande' J,5 3.9 0,8 0,3 ],/ 110 Idande 3,8 111 EspagneC 3,1 III t Israel 4,1 113 Australie c 2,9 2,1 2,0 2,5 3,0 2,0 0,0 -0,7 2,6 2,2 3,0 2,3 3.7 2,4 tKowe1t C -0,2 7.5 -2,4 3,9 Italie c 3,8 2,2 0,9 0,8 3,6 2,2 5,8 2,8 4,0 2,5 119 120 Pays-Bas' 2,9 t Emirats a:abes unis 9,7 -1.5 2,7 3,6 2,0 2,;;- 125 2,6 0.5 3,1 2,2 3,2 2.6 3,6 2.5 126 2,6 1,1 1,7 2,0 3,5 127 1,9 1,0 2,1 1,8 1,4 128 Eta.ts-Uni5' 2,8 Norvege 7.1 Danemark 2,2 2,0 2,3 2,5 1,1 2,3 2,6 1,0 2,6 2,1 43 4,0 -0,2 0,6 4,0 5,0 4,7 5,6 4,8 3,7 0,5 1,9 Toutes economies 3,6w 2,9w a. L'industrie ma lufacturiere e(ant generalement 130 branche la plus dynamique du secteur industriel, son raux de croissance est indique separement. b. Les services, etc" com ~ prennen: les elem ~nts non affe( tes. c. Le PIB et ses composantes sont indiques aux prix d'acquisition. d. I.es chjlfres se referent a I. Republique federale d'AlIemagne avant ---.-----_. __ 11 unification, . 185 Tableau 3. Structure de la production PIB (millioo. de d.,lIars) 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 --- -- .,,~-.-.----------------- . -----------~.-. --~---~.--------------_. Economies afuible revenu 246551 t 990.262 t 37w 28w 28w 35w 19 w 25w 33w 2 Tanzanie 1.174 2.086 41 56 17 14 10 42 30 3 Erhiopie 5.750 60 10 4 29 4 Sierra Leone 383 660 28 38 30 16 6 5 42 46 5 VietNamC 12.834 29 28 22 42 6 Burundi 225 855 71 52 10 21 7 11 19 27 Ouganda 3.037 53 12 5 35 8 Nepal 861 3.551 67 43 12 21 4 9 21 36 9 Malawi 271 1.810 44 39 17 18 12 39 43 12 Bangladeshc 6.664 2.0.977 55 30 9 18 6 10 37 52 13 Madagascar 995 3.126 24 34 16 14 59 52 14 Guinee-Bissau 79 241 47 45 21 19 21 8 31 36 17 l\iger C 18 RDP lao' 13 19 Burkina Faso 692 40 13 47 Nicaraguac 786 1.800 25 30 26 20 20 17 49 50 24 Togo' 253 1.249 34 49 21 18 10 7 45 33 27 Mongolie' 539 28 Rep, cenrrafricaine 169 1.172 35 26 14 7 38 29 Benlnc 332 2.125 36 12 13 8 52 30 Ghana' 2.214 6.084 47 18 16 11 8 35 31 Pakistan 9.102 46.360 37 25 22 25 16 17 41 50 32 Tadjikistan 2.520 33 35 32 33 Chinec 93.244 425.611 34 19 38 48 30 38 28 35 34 Guineec 3.172 24 31 5 45 37 Georgie C 2.994 58 22 21 20 38 HondurJ.s 654 2.867 32 20 22 30 14 18 45 50 39 Sri Lanka 2.215 9377 28 25 24 26 17 15 48 50 42 2.190 48 30 22 43 6.598 35.784 29 18 28 22 16 42 60 44 38 63 14 9 10 7 48 28 45 21 24 II 55 45 19 19 39 22 42 24 20 19 13 61 6.691 30 22 32 25 24 39 274 18 11 24 8 58 57 Moldova' 4.292 35 48 18 58 GuatemaJac 1.904 11.309 25 19 55 59 Papouasie-Nouvelle-Guim'e' 646 5.091 37 26 22 43 9 41 31 60 Bulgarie 10.369 13 38 49 61 Roumanie 25.969 21 40 36 40 62 Jordanie 4.441 8 26 [5 66 63 Equateur C 1.674 14.421 24 12 25 .38 18 22 51 50 64 Rep. dominicaine c 1.485 9.510 23 15 26 23 19 12 51 62 65 El Salvador c 1.029 7.625 28 9 2.3 25 19 19 48 66 66 LiruanieC 4.335 21 41 38 67 Colombie 7.199 54.076 25 16 28 35 21 18 47 50 68 Jamiique' 10405 3.825 7 8 43 4[ 16 18 51 51 69 Perou 7.234 41.061 19 11 32 43 20 21 50 46 72 Tunisie 1.244 12.784 20 18 24 31 10 19 56 51 Note .' us notes techniques indiquent ce que recouvrent les chifftes et dans queUe mesure ils sont comparab1es. Les chiffres en iralique se rapportent a des annees autres que celles 186 PIB (millions de dollars) 1970 1993 1970 1993 1993 73 Algerie 4.541 39,836 II 13 41 43 15 11 74 0lamibie 2.109 10 27 <) 63 75 Rep, slovaque' 11.076 7 44 49 76 Leuonie 4,601 15 32 22 53 79 Ukraine' 35 47 45 18 80 Pologne 6 39 55 81 Federation de Ru;.sie' 9 51 39 84 3.813 33 6 28 47 6 4 39 47 85 Tutquie 11.400 156.413 30 15 27 30 17 19 43 55 88 Belarus' 27.545 17 54 44 29 Bresil 35.550 444.205 12 11 38 37 29 20 49 52 Sud 16,293 105.636 8 5 40 39 24 23 52 56 93 Malaisie' 4.200 64.450 29 25 12 46 94 Chili' 8.426 43.684 7 40 25 S3 95 Hongrie' 5.543 18 28 19 37 66 ~Mexique' 38.318 12 28 22 20 63 97 Trinitenergie Par habitant (kg) PIB pat kg ($) de march".l1dises 1971-80 1980-93 1971-80 1980-93 1971 1993 1971 1993 1970 1993 ----- .... &onomies a f.llble revenu I 2 Tanzanie 1,9 3 Erhiopie' 4 Sierra Leone 7 Ougancla -4,0 2,1 -7,0 3,3 58 21 0,0 7,7 8 Nepal 14,1 7,3 8,1 6 22 12.6 9 Malawi 3,6 7,6 1,5 37 35 2,1 8 10 Tchad 4,1 05 18 16 5,2 12,1 32 11 Rwanda 3,3 3,4 18,2 -0,1 5,2 7,2 6 12 Bangladesh 11,4 12,2 9,0 7,9 5.2 3,5 26 13 Madagascar -0,8 5.7 -3.7 1,7 14 Guinee-Bissau 17 Niger 8,5 11,9 2,2 17 38 9,6 6,8 7 18 RDP lao 40,0 ~1,2 -3.4 2,6 55 39 7,4 19 Burkina Faso 12,7 1,1 9 16 7.4 17,7 22 20 Inde 5.3 6,6 4,7 6,7 111 242 1,0 1,2 8 36 21 Nigeria 2,5 2,4 18,7 1,9 39 141 6,6 2,1 3 22 Albanie 5,0 -5,4 10,1 604 455 23 Nicaragua 2,8 2,7 3,5 248 241 1,6 1,8 7 61 24 logo 8,4 9,0 51 47 2,7 6.9 5 25 Gambie 14,5 35 57 3,4 6,1 4 26 Zambie 6,5 0,9 335 146 1,1 27 "vlongolie 10,3 10,4 632 1.089 28 Rep. ccntrafricaine 4,8 -0,5 40 29 2,5 29 Benin 1,6 39 Guinee 37 Georgie 891 0,6 38 Honduras 13,1 3,3 6,3 1,7 185 180 1,5 3,5 8 16 39 Sri Lanka 8,1 6,7 2,1 1.9 80 110 2,3 5,3 13 40 Core d'ivoire 21.8 -<),\ 6,3 0,3 152 109 1,8 6,4 4 41 l.esorho 42 Armenie 958 0,7 43 Egypre, Rep. arabe d' 14,2 4,1 8.9 5,8 200 539 1,2 L2 10 6 44 i}fvanmar 8,0 -1,5 2,7 -0,8 56 39 1.4 9 45 yjmen, Rtp. du 7,6 7,8 111 285 3,4 9 Economies a revenu intermediaire 1.563 w 1,6w Tranche inferieure 1.531 w 1,0w 46 Azerbaidjan 2.470 0,3 3 47 Indonesie 7,7 3,7 12,5 71 321 l,l 30 6 48 Senegal 121 115 1.7 6 Bolivie 3,6 0,8 0,9 173 310 1,5 I 8 Cameroun 46,6 5,3 8,3 1,6 59 87 3,1 6 Macedoine, ex-RY de Rep. kirghize Philippines Moldova 0,7 Guatemala 2,4 7,1 2 26 2,1 5.2 9 67 Colombie -1.7 11,9 4,0 4,0 444 694 0,8 2.3 1 5 68 Jamaique 0,0 -5,6 -0,2 996 1.096 0,8 1,4 10 69 Perou 12,9 -3,9 3,6 429 332 1,4 5.4 1 8 70 Paraguay 14,1 45,5 10.3 5,9 94 214 2,9 6,8 15 30 71 KAz.akhstan 4.435 0,3 72 Tunisie 4.5 -0,8 9,5 4,0 262 582 I.2 2,9 8 13 Narc: Les notes techniques indiquenr ce que recouvrem les chiffres et dans queUe mesure lis sont com parables. Les chiffres en italique se rapporrenr ades annees aurrcs que celles qui sont indiquees. 190 Importations d) energie en % des exportations de marchandises 1970 1993 5,0 4,6 14,9 5,0 255 955 1,4 1,9 3 1.717 1,0 79 Ukraine 3,960 0,5 80 Pnlogne 3,5 -2.2 5,1 -2.0 2.493 2.390 0,9 20 81 Fe:derarioll de Rus.sie 4.438 0,5 9,2 -0,2 10,6 2,7 243 388 0,7 7,0 Turquie 5,8 3,5 7,7 5,1 377 983 0,9 3,0 11 26 88 Belarus 3.427 Il 89 Bresil 6,1 7,5 8,4 3,7 361 666 1.4 13 11 Sud 8,1 3,1 3,5 3,0 1.993 2,399 0.4 9 0 93 Malaisie 19,2 11,6 8,4 9,8 436 1.529 0,9 2,2 10 .; Chili 0,3 1,5 0,8 4,7 709 911 1,5 35 5 11 2,4 -0,3 4,6 -0,6 1.872 2.385 0,3 1,6 10 19 Uruguay 0,8 6,5 0,8 1,0 749 715 1,3 5,8 15 I; Oman 1,0 8,3 41,2 9,7 1I9 2.408 3,4 2,4 0 100 Gabon 5,7 5,7 4,8 1,8 805 769 0,9 5.6 1 Argeminl; 2,7 2,5 2,6 1,1 1.282 1.351 1,1 5,6 4 Grece 7,8 6,2 6,0 3,4 1.034 2.160 1,1 3.3 11 2~i Om'e, R :p. de 5,2 7.5 11,1 9,5 507 2.863 0,6 2,6 16 Ii: revenu fuible/intenned.iaire 760w 1,4w Afrique subsaharienne 4,Sw 3,Gw 4,1 w 2,7w 224w 250w I,Ow 1,9w Asie de ['Est et Pacifique 7,Gw 5,Ow 7,2w 5,Gw 2G8w 620w 0,5w 1,2w Asie du Sud S,3w G,6w 4,9w 6,7w 98w 213w 1,2w 1,3w Europe et Asie centrale 2.934w 0,8w Moyen-Orient et Afrique du Nord 2,7w 2,3w II,Gw S.4w 404w 1.098 w l,3w 1,9w Ameri'lue !atioe et Caraibes 2,Ow 2,Bw 5,8w 2,Gw 640w 915 w 1,1w 3,5w Gravement endettees 5,6w 1,3 w 5,7w O,7w 791 w 871 w 1,2w 3.4w Economies a revenu cleve 1,7w 1,8w 2,Ow 1,Gw 4.495 w 5.245 w -_O.~ 4,4 w 109 NouveUe-Zelandc 5.4 7,5 2,5 4,6 2.434 4.299 1.1 2.9 7 .) 110 lrlande 1,8 2.7 2,2 2,1 2.357 3,016 0,7 4,5 12 ± III Espagne 4.5 5,1 5,2 2.9 1.264 2.373 1,0 5.1 26 13 112 ~ Israel -46,1 -JO,4 2,7 4,4 2.073 2.607 J,O 5,1 9 11 8,4 0,1 -0,3 1,0 3.790 3,718 0,7 4,4 12 6 3,2 2,7 1,8 1,7 3,981 5,635 0,7 2,9 13 J(J tKowe"ir -5,8 -2,3 6,6 -4,2 7.264 4,217 0,7 3,0 0 2.8 3,7 4,0 6.233 7,82J 0,7 2,4 5 4 121 Pays-Ba, 6,4 j),1 2,3 3.900 4.533 0,8 4,5 12 8 122 t Emirars arabes UfltS 6,7 5,9 27,3 4.151 16,878 1.2 2 13 9 125 Autrich< 0,2 1,4 2.0 2.557 3,277 0,9 7,1 10 6 126 Allemagr.e b 0,6 -1,3 1,7 3,953 4.170 5,7 8 7 177 Suede 9,5 4,5 1.8 4,521 5.385 1,0 4,0 II 8 Danemork 24,1 0,7 3,861 191 Tableau 6. Structure du secteur manufacturier Valeur ajoutee Repartition de la valeur ajoutee dans Ie se<;teur manufacturier (o/t») dans Ie secteuf Alimentation. Ma<:hines et manufacturier boissons Textiles et mati!riel de Produits (millions de $) et tabac h.biHement transport Auucsa 1970 1992 1970 1992 1970 1992 1970 1992 1970 1992 1970 1992 --_._--------------------------_._-------------------------_._- ---- Economies it faible revenu 47.123 t 51 13 5 3 28 Tanzanie 118 121 36 28 5 4 26 Ethiopie 210 I" 'i b i4b Sierra Leone 22 34 7 Ouganda 155 40 20 2 4 34 8 Nepal 32 322 31 39 4 25 9 Malawi 244 51 17 3 10 20 12 Bangladesh'· 15 13 Madagascar 28 14 Guinee-Bissau 17 19 17 N1gerc 30 151 18 RDP lao' 149 19 Burkina Faso 'il 69 9 2 19 24 33 8 36 159 306 53 14 2 8 23 25 161 27 Mongolie C 28 Rep. centrafricaine 12 75 3 2 8 12 29 Beninl: 38 170 32 Tadjikistan 33 Chine<" 27.555 147.302 13 13 27 12 35 34 Guinee c 135 37 Georgie' 38 Honduras 3 4 6 28 32 39 Sri Lanka 5 22 29 46 16 -1 10 5.747 17 15 35 23 9 6 12 9 27 48 2.557 994 27.854 65 23 14 16 2 14 6 7 13 40 Senegal' 141 809 51 19 2 6 12 49 Bolivie' 135 47 21 28 3 I o 6 2 19 73 57 Moldova' 58 Guatemala' 42 42 14 9 4 3 12 16 27 28 59 Papouasie~NouvelJe~Guineec 35 404 23 1 35 4 37 60 Bul~rie 61 RoulUanie 10.623 19 15 12 6 47 62 Jordanie 598 21 20 14 6 4 6 20 52 50 63 Equateur c 305 2.790 43 29 14 10 3 7 8 12 32 42 64 Rep. dominicaine c 275 1.094 74 5 I 6 14 65 EI Salvador' 194 1.238 40 36 30 14 3 4 8 24 18 23 66 Lituanie C 67 Colombie 1.487 9.618 31 29 20 14 8 10 11 16 29 31 68 Jamarque' 221 620 46 44 7 6 11 9 5 7 30 34 69 PerouC 1.430 25 14 7 7 47 72 Tunisie 121 2.576 29 18 4 13 36 Note: Les notes techniques indiquent ce que recouvrenr les chiffres et dans queUe rnesure its sont comparables, us chiffres en italique se rapporrent a des annees autres. que celles 192 Valeur ajoutee dans Ie sectcur et maoufacturier hoissoos TextiJes: et materiel de Produtts (malions de $) c{ tabac habillemco[ transport Aurresll 1970 1992 1970 1992 1970 1992 1970 1992 1970 1992 1970 1992 73 A.1gerie 682 4.010 32 22 20 19 9 11 4 3 35 45 74 Namibie 173 75 Rep. sloyaque' 76 Le(wnic Ukraine" 48.872 20 21 19 9 26 8 7 28 37 200.237 5 161 Turquie 1.930 27465 26 18 15 14 8 19 7 9 45 40 Belarus' 12.179 Bresil lOA22 90.062 16 15 13 11 22 22 10 14 39 38 du Sud 3.892 26.050 15 17 13 17 19 10 10 45 47 l\lalaisie'" 500 26 10 3 6 8 34 9 11 54 39 Chili' 2.088 17 19 12 7 11 5 5 11 55 49 7381 12 11 13 9 28 27 8 14 39 ·10 98 Urugua< C 619 2.476 34 33 21 18 7 8 6 9 32 .12 99 Oman' 0 495 100 Gabon' 22 653 37 7 6 6 44 9.963 50.009 18 21 17 10 17 13 8 12 40 H 1.952 12.398 19 26 19 17 I3 12 9 9 41 .15 1.880 85.454 26 10 17 12 11 30 11 10 36 )7 revenu fuiblelintermediaire Afrique sub,ahatienne 7.233 t 45.698 t Asie de I'Est et Pacifique 37.886 t 343.419 t Asiedu Sud 10.362 r 53.889 t 110 Irlande 786 1.511 31 27 19 3 13 27 7 21 30 22 111 Espagne C 100.672 13 18 15 8 16 26 11 10 45 38 112 t Israel 15 13 14 9 23 32 7 8 41 38 35.540 201.859 13 15 9 5 31 30 10 13 37 .17 2.588 20.785 13 14 10 3 20 23 6 8 51 51 t Kowc'{(c 120 L731 5 4 4 3 I 2 4 3 86 88 118 lralic<': 29.093 250.345 10 10 13 14 24 33 13 6 40 38 ) 19 t Singap<>ur< 379 13568 12 4 5 :3 28 54 4 9 51 30 120 Canacb 16.782 16 17 8 5 23 26 IO 46 41 121 Pavs~Rlsc 58.476 17 21 8 3 27 24 13 16 36 36 122 t E~ira(~ arabes unis 2.708 125 Autridl(,< 126 Allemagne< 127 SueLc 11 6 2 33 10 44 Danenlark 2.929 23.478 20 23 23 8 12 40 38 73.342 1.023.048 8 11 10 40 38 seCleur manufacturier calculee 193 Tableau 7. Remunerations et pro~uction du secteur manufacturier Remuneration par employe Croissance annueUe Remuneration totale Production brule par empl<.ye moyenne (0/0) Indice (1980=100) en n/o de la valeur ajoutee (1980=100) 1970--80 1980--92 1990 1991 1992 1970 1990 1991 1992 1970 1990 1991 1992 Economies afaible revenu 2 Tanzanie 42 122 3 22 4 Sierra 5 Viet Nam 6 Burundi -7.5 129 123 21 19 75 71 Ouganda 8 Nepal 23 25 9 Malawi 36 126 12 Bangladesh -3.0 -0,7 86 26 .39 13 Madagascar ~,8 36 106 14 Guinee-BissJ.u 15 Kenya -3,4 -2,1 91 83 69 50 43 40 42 43 233 247 235 16 Mali 46 139 17 18 lao 19 Burki na Faso 20 lnde 0,4 2,5 134 130 129 46 39 38 38 83 212 214 217 21 Nigeria -O,g 18 182 22 ,'\lbanie 36 23 Nicaragua -2,0 16 210 24 Togo 27 ,\1ongolie 28 Rep. centrafricaine 41 36 142 122 29 Benin 32 Tadjikistan 33 Chine 243 269 318 34 Guinee 37 35 36 Sri Lanka LA 95 18 70 138 Cote d'Ivoire -0,9 27 71 Lesotho 4,1 -3,6 82 80 54 ,H 30 29 89 215 234 209 5,2 4,3 164 171 172 26 20 20 19 42 206 214 214 1,7 -0,8 74 78 Rep, kirghize Philippines -3,7 5,2 161 180 181 21 27 27 26 104 III 122 128 34 Moldova Guatemala -1.6 97 20 40 -3,3 79 73 70 37 24 26 29 -0,7 91 98 105 27 39 38 38 83 116 123 124 35 63 67 Colombie ~O)2 1,0 116 115 111 25 15 15 15 86 168 160 167 68 Jamaique -0,2 -1,5 90 89 87 43 33 34 99 76 ~o I" 75 69 Perou 80 autres que 194 (,iiIi!!b ~I _~",1>_~ ..- (#j',,,,,,."lf"_,.......... , 1>A'..-~'~_ _ "",...,"fr·"""""""',.,...--·..."~""-:---~-'f+""('''',y,'''''''"-~-...< ~_""""_· ... , __ ~ .. 4< ....i.-~"'"...'_~...;..._~ __ ·"%""">,rt""",. __it..... "~_i~U." Remuneration totale moyeone (%) Imlice (I980dOO) en %de 1970·80 1980-92 1990 1991 1992 1970 1990 1991 1992 1970 1990 1991 1992 73 Algerie -1,3 45 121 74 Namibie 75 Rep. slov.Ique 76 Lerronie 79 Ukraine BOlSWan~ Turquie 6,1 3,0 122 158 154 26 22 25 25 108 173 200 204 88 Belarus 89 Bresil 5,0 -2,4 81 80 22 23 23 82 95 97 90 Afrique -8as 2,9 1,5 3,9 2,0 0,1 2,7 122 t Emirats arabes unis 125 Autrkhe 3,8 1,4 3,7 2,5 2,7 3,0 126 Allemagneb 3,3 1,3 3,2 2,6 0,5 2,4 127 Suede 3,3 1,6 1,9 1,5 -0,6 1,8 130 Dane:l1ark 4,1 0,9 2,0 1,7 -0,8 1,2 131 Japon 4,9 2,3 4,7 3,5 2,5 5,5 ry~ 132 Suisse 1,8 ~,f 1,0 1,4 -1,8 3,1 Toutes economies 2,3w 3,1 3,2 w a. On ne dispose pas de chiffres distincts pour la consommation des adminisrratlons publiques, qui est done incluse dans la consommation priveeJ etc, b_ los chiffres se referent U!2tepubliqte federale d'Allemagne avant I'unification. 197 Tableau 9. Structure de la demande administrations publiques _~p e_tc_._ _ ....r_iv_e.;;e,.... 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 Economies afaible revenl1 9 w 10 w 74 w 63 w 20 w 30 w 19 27 7 20 -I w -3 w Sauf Chine et Inde 11 w 12 w 76 w 81 w 14 w 17 w 12 w 10 w 13 19 -3 w -.sw 2 Tanzanie 11 9 69 82 23 51 20 10 26 31 -2 -41 3 Ethiopie 1I 86 12 3 -9 4 Sierra Leone 12 II 74 84 17 9 15 5 30 22 -2 -4 VietNam 84 21 28 -4 (, 10 13 87 90 18 4 11 9 -21 7 14 84 89 15 22 5 -18 8 a 9 97 80 21 5 18 -10 16 17 73 81 12 24 17 -10 12 Bangladesh 13 Madagascar 14 Guinee-Bissau 17 Niger 18 RDP lao -10 -20 -81 18 66 19 16 63 ,,3 21 10 89 19 9 4 28 15 _7 10 11 85 12 15 5 22 22 -12 8 9 64 51 28 29 40 3 24 o -I 7 84 9 21 ,7 41 46 -14 37 Georgie 2 -30 38 Honduras 28 32 -6 -.s 39 Srj Lanka 25 33 -3 40 Cote d'Ivoire 42 Armenie 43 Egypte, Rep. arabe d' 25 14 66 14 17 9 14 25 -5 44 lvfylmmar a 89 14 12 11 11 5 2 -4 45 Yemen, Rip. du 29 20 'I 15 Economies a revenu intermediaire 23 w 22 w 22 w -1 w Tranche inferieure 14 w 64 23 w' 22 w 28 w -I w 8 10 78 60 16 28 14 31 13 28 -2 2 15 12 74 80 16 14 11 27 22 -5 10 13 66 81 24 15 6 25 17 o -9 12 12 70 73 16 18 15 26 2 o 52 Rep. kirghize 16 52 25 53 Philippines 9 9 69 76 21 24 22 22 32 1 -9 54 Congo 17 82 24 14 35 44 ,23 -7 55 Ouzbekistan Moldova 104 7 31 11 Guatemala 8 6 78 85 13 19 18 1 8 30 21 64 51 42 18 49 -35 9 66 -3 24 38 ·43 II 8 75 -5 I 12 5 77 -7 -4 II 10 76 o ,14 9 12 72 70 20 22 18 18 14 17 -2 -4 12 13 61 61 32 27 26 33 60 -4 -8 12 8 70 76 16 17 16 18 10 2 2 9 14 27 -I lVote: us notes (echniques indiquem ce que recouvrenr les chiffres et dans quelle mesure iJs sont comparabies. 198 du administrations publiqucs privCe. etc. interieur hrut de services non facteurs reSS()urces 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 1970 1993 73 Algerie 15 17 56 54 36 29 29 28 22 22 -7 -I 74 Namibie 33 63 10 4 5'1 6 75 Rep. slovaque 23 54 25 22 67 -2 76 Lerronie 19 57 II 24 67 14 40 30 Ukraine 8 7 17 -I Pologne 16 13 19 -3 81 Fed.eracion de Russie 15 26 32 39 7 61 -I 84 Bmswanl 20 78 42 2 23 61 -41 85 Turquie 13 13 70 65 20 17 22 6 14 -2 w 88 Belarus 22 51 35 27 46 -8 89 Bresil II 69 79 21 19 20 21 7 8 o 2 90 Afrique .tu Sud 12 21 61 60 30 15 27 19 22 23 -4 4 91 75 10 29 II 24 92 Esronie 57 93 Malaisie 16 13 58 49 22 33 80 4 94 Chili 12 10 68 66 26 28 I 10 27 58 62 20 30 -2 Urugua:' 15 14 74 72 11 16 10 14 13 20 99 Oman 13 39 19 34 14 17 68 27 74 54 100 Gabon 20 16 37 48 32 22 44 36 50 47 12 101 20 102 17 10 -18 103 10 a 18 23 7 6 104 13 19 20 20 10 10 " -8 -10 105 Coree, ~ Zep. de 10 11 34 15 -10 I) 13 _'J 17 23 .&onomies a revenu f.Ublclinterm&liaire w 23 w 22 w -1 w Afrique subsaharicnne 13 w 18 w 69 w 67 w 21 w w 18 w 15 w 20 w w -3 w -I w Asic de rEst et Pacifique 8 w 10 w 64 w 55 w 27 w w 28 w 35 w 6 w w I w -I w Asic du Sud 9 w 11 w 76 w 68 w 16 w w 15 w 21 w 5 w w -1 w -2 w 20 w 63 w w w -4w 22w 51 w w w -1 w w w 109 110 III ll2 Pa}~-BlS 122 t Emiral'> arabes unis 125 Autriclle 126 Allem'gne 117 Suede Danerurk 20 7 a. On ne dispose pas de chilTres distinccs pour consommarion ~2ubliqu: federaie d'A:I"'e.... m:;.:ag"'n..;e..... ....,....I.... :;,.va,.;.n 'u .... i" n.... ".... .... a,;,;tio.:.n_,_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ 199 Tableau 10. I?e.p~!lses de I' administration centrale Logement~ etc" Depenses Excbleml deficit securiu~ sodale Services totaJes global Defense Education Sante er aide sodale economj~ucs. Diversa (%du PNB) (% du PNB) 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 Economies aruble revenu 2 Tanzante 9,2 13,3 6,0 25 26.1 28,8 -8,4 3 E,hiopie b 34.0 10,7 4,0 6,5 20,1 4 Sierra Leone c 4,1 14,9 ,9,1 3,6 68,3 29,8 23,0 -B,2 -5,0 25,2 14,9 5,1 4,2 Il,l 395 6,1 -3,1 8 6,7 5,9 9,9 10,9 3,9 4,7 1,7 6.8 58,8 43,0 19,1 28,8 14,2 18,7 3,0 -6.3 9 12,8 9,0 5.5 1.6 43,7 27,3 37,6 ~17..l 12 Bangladesh' 9.4 115 6.4 5,3 46,9 20,4 10,0 2,5 U Madagascar 7,5 17,2 6,6 1,5 36,0 31.2 16,1 -5,9 14 Guinee-Bissau 17 Niger 18 RDP lao 19 Burkina Paso Nicaragua 11,0 6,8 14,2 13,0 15,8 20.6 18,0 32,2 39,5 -73 0.,5 Togo 27 Mongolie 10,7 2,7 2,3 19,1 23,8 41,3 25,} -2,0 28 Rep. centrafi'icalne 9,7 17,6 5,1 6,3 19,6 41.7 21,9 -3.5 29 Benin 32 Tadjikistan 33 Chine c 16,4 2,2 0,4 0.2 39,5 41.3 9.2 2.3 34 Guinee 21,9 ·],3 37 Georgie 38 Honduras 39 Sri Lanka 1,7 11,4 6,7 10,4 4,9 5,2 IV 16,6 15,9 20,8 58,2 35,5 41,6 26,9 -18,4 -6.4 40 Cote d'!voire 3,9 16,3 3,9 4,3 13.4 58,1 33,3 -11,4 41 Lesotho 0,0 6.5 15,3 21,9 6,2 11,5 1,3 5,5 35,9 31,6 41,2 23,1 22,7 32,1 -3,7 -0,3 -12,5 Rep. kirghize Philippines' 15,7 10,6 13,0 15,9 45 3,0 6,6 5,0 27,8 3,4 37,7 13,4 18,1 ·1,4 ·1,5 Congo 9.7 11.0 5,1 7,0 33,0 54,6 -5,8 Ouzbekistan Maroc 17,9 17,3 3,4 6,5 27,8 27,1 34,2 -10,0 Moldova Guatemala -3,9 200 POlllfce,n,,,'e des Depenses Excedentl defici t Services tota1es global Delense Education Sante economiques (%dn PNB) (% duPNB) 1980 1993 1980 1993 1980 199.1 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 199.\ 73 74 22,6 9,9 15,1 17,7 28.1 40,2 75 Rep. slovaque 76 le'tonie 79 Ukraine 80 Pologne 81 Federar1t>n de Russie 4,0 4,0 4,0 32,0 20,0 36,0 20,9 -2 6 j -1,0 ,tu Sud 23,1 -2,5 -4,1 93 Malaisie 11,8 20.3 5,7 7,0 11,4 18,5 24,7 32,4 26,7 1.7 Chili 9,1 13,4 IL5 37,1 39,3 14,6 14,8 12,2 22,6 21 98 Urugua) 13,4 8,0 8,8 6,6 4,9 5,6 48,5 56,0 11,4 8,2 13,0 15,6 22,7 29,2 0,0 0,6 99 Oman 51.2 34,7 4,8 12,6 2,9 6,3 2,0 11,5 18,4 11,8 20,8 23,1 43,1 63,9 0,5 ~17A 100 Gabon' 40,5 33,8 6,8 ·-1,8 103 Argent!r" 18,4 --2,6 104 Grece 12,6 8,9 10,0 8,5 10,3 7,4 3i,3 14,7 16,6 9,4 19.2 51,0 34,4 43,1 -4,8 ···15A) 105 Coree, hlp. de 34,3 20,1 17,1 16,8 1,2 1,0 7,5 11,2 15,6 18,8 24,3 32,1 17,6 17,1 ~2,3 0,6 revenu £llblelintennediaire Afrique subsaharienne Asie de rEst er Pacifique Asic du Sud Europe er Asi. centrale 110 Irlande 3,4 .'3,2 11,4 12,8 13,7 14,0 27,7 30,3 18,4 12,8 25,4 26,9 46,5 47,0 -12,9 -2,3 III Espagm 4,3 4,2 8,0 4,7 0,7 6,1 60,3 38,8 1l,9 8,9 14,8 37,4 27,0 35,/ -4,2 -:1.7 112 t Israel 39,8 20,3 9,9 11,9 3,6 4,1 14,4 31,3 13.4 IQ,6 19.0 21.8 72.4 44,2 -16,1 -1.7 117 tKoweh 40,9 50,2 -26,1 Pays-Ba; 19,2 122 t Emirats arabes noise 125 Autr!ch: 126 }\llemahneE 45,9 9,7 127 Suecie 7,7 53.3 16,2 39,5 -8,1 -12,2 a. Voi:' Jes note: techniques. b. Y compris I'Erythree. c. Les donnees oe concernen( que les comptes budgelaires. d, Les chiffres oe se referenr qu'?t l'ex-Republique araDe du Yemen, ,e .. ~e, chiflie',.nteric,:"" aI,991_serelhent a l~fZel)Ubli'lue federale avant l'unificadon, 201 Tableau 11. Recettes courantes de I' administration centrale Transactions et Rt:ettes Revenu; benefices Biens 6changes Recettes couran :es totales et plus~values Securite socialc et services inrernationaux Autres$"~"'_~~_'~_"""'''''~''''''''''''''$<''''<-''''''''_''_$'--'''''.-b'~--""-<""""t,-~-""""""~-,,, ...~,~,",-, --------, ~---------,----,- En % Millions de dollars Par habitant ($) duPNB 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1993 1993 73 lUgerie 214 172 158 263 340 406 359 13.4 0,7 74 Namibie 17 22 59 123 184 143 154 105,6 6,2 75 Rep. slov;\que 76 Lectonie 79 Ukraine 80 Pologne 81 Federarlcn de Russie 84 Botswan:i 151 160 149 136 lIS 127 85 liJrquic w 88 Belarus 89 Bresil 289 210 206 167 183 ~235 238 1,5 0,0 90 Ahique du Sud 91 1vlaurice 65 59 60 89 67 46 27 24,} 0,8 E~[Qnie Malaisie 363 104 140 469 289 209 100 5,2 0,2 Chili 11 ,.5 62 108 126 136 184 13.3 0,4 Urugugne 127 Suede 223 Tableau 22...--.----- Flux nets .. de ressources et transferts nets globaux ~~. Flux fiefS wtaux Investissements directs au titre de la dette ctrangers nets dans Investissements Flux nets globaux Transf.:rts a long tcrme Dons publics economic dedarante de ponefeuiUe de ressources nets giobaux (millions de $) (million, de $) (millions de $) (millions de $) (millions de $) (millions de $) 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 Economies afaibJe revenu 2 TaTIzanie 365 156 485 749 0 20 0 0 850 92" 785 823 3 Erhiopie' 93 343 125 700 0 6 0 0 218 L049 201 L021 4 Sierra Leone 54 62 24 100 -19 35 () 0 59 197 46 193 61 104 62 300 0 3 0 0 123 407 119 345 48 149 79 150 0 6 0 0 305 125 278 120 150 49 217 10 0 0 0 178 366 135 339 Tchad 3 54 22 100 0 6 0 0 25 160 25 153 11 Rwanda 25 37 68 236 16 3 0 0 109 276 98 269 12 Bangladesh 594 344 LOOI 720 0 14 0 0 L595 L078 1.548 925 13 'vladagascar 319 92 30 220 -1 30 0 0 348 342 321 318 14 Cuinee-Bissau 66 18 37 53 0 0 0 0 103 71 102 69 17 Niger 223 49 51 200 49 I 0 0 324 250 248 227 18 RDP lao 54 54 16 75 0 48 0 0 70 177 69 172 19 Burkina Faso 55 128 88 200 0 0 0 0 142 328 128 313 63 229 0 0 292 292 NiL-aragua 231 52 48 200 Q 0 Q 279 290 217 223 24 TOb") 82 ') 15 75 42 0 0 0 139 84 119 68 27 Mongolie 48 45 8 0 101 96 28 centrafricaine 24 53 56 93 1 0 0 85 147 85 143 29 )6 GO 41 139 4 10 0 0 101 109 96 195 30 Ghana 143 221 23 222 16 25 0 0 181 468 135 385 31 Pakisran 711 1.493 481 63 347 0 185 1.256 2.275 1.002 L)23 32 Tadjikisran 0 0 22 22 3.0 Chine 25.800 34 Guinee 25 37 Georgie 136 28 0 0 164 156 38 Honduras 258 211 20 81 6 65 0 0 283 357 123 127 39 Sri Lanka 221 178 161 141 43 195 0 0 425 513 377 342 42 43 2515 165 5,18 0 ,0.229 2.090 1.813 44 202 66 0 4 0 268 98 223 45 542 368 34 0 0 944 158 934 1313 1253 59 -106 0 1.266 3.347 488 488 384 20 40 0 548 444 505 Moldova 94 22 14 0 130 130 Guaremala 93 -\.1 14 82 III 149 0 0 217 218 114 81 64 -463 279 290 76 450 0 0 418 277 163 22 267 -120 Ll27 155 34 -34 0 0 L428 2 L349 - 206 748 174 7 51 70 115 0 0 825 340 349 -108 347 -64 14 45 93 183 0 0 454 163 267 -64 Colombie 808 -386 8 78 157 850 0 128 974 670 553 -1463 251 -9 13 237 28 139 0 0 292 368 57 192 289 544 31 250 27 349 0 1.226 347 2369 -580 \.541 72 'Tunisie us notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiflTes en iraljqne se rapporrent a des annees autres que ceIles 224 ------ .. --~~---~""-----..~--.-. FhlX nets totaux Imrestissements directs au titre de la deete errangers nets dans Invcstissements Flux nets glQbaux Transferts it long terme Dons publics economic d&:larante de portefeuille de rcssources nets globaux (millions de $) (millions de $) (millions de $) (millions de $1 (millions de $) (miUions de $) _ 1980 1993 1980 1993 1980 199., 1980 1993 1980 1993 1980 1995 73 Algene 869 -479 77 82 349 15 0 0 1.295 -382 -831 -2.23" Namib;e 75 Rep. slovaque 277 24 0 0 301 17~ 76 Lertonie 96 50 20 0 166 163 79 Ukraine 504 200 200 () 904 849 80 Pologne 3.005 144 128 0 JO 1.715 0 0 3143 1.859 2.439 801 81 Federation de Russie 3.378 2.800 700 0 6.878 6.236 84 BorswanJ 21 49 51 53 112 55 0 0 184 157 68 -126 85 Turquie 1.880 5.546 185 400 18 636 0 178 2.083 6.761 1.545 3.203 88 Belarus 328 100 10 0 438 427 Bresil 4.696 5.983 14 60 1.911 802 0 5500 6.621 12.345 -665 7.186 iu Sud 93 Malaisi. L111 6 4.351 0 3.700 2.052 524 94 Chili 9 841 0 2.312 1.307 Cruguar 226 247 1 26 290 76 0 395 U Oman -81 -54 157 10 98 99 0 Gabon -109 63 4 103 Argentillc 2.855 8.173 2 45 678 6.305 () 3.604 3.535 18.127 1.593 13.5S2 104 Gcece 105 Coree, Rep. de 2.426 1.982 8 7 6 516 0 6.029 2.440 8.534 740 6.1(6 faible/intermCdiaire Afrique subsaharienne Asie de I'Es, et Padl1que Asie du Sud Europe et Asic centrale 110 Irlande III Espagn, 112 t Israel 117 t KoweIr 121 Pays-B" 122 t Emirav arabes Jnts 125 Autride 126 AIIema ~ne 127 Suede 225 ' . Tableau 23. Ratios de la dette exterleure totale Valeur actuelle neUe de la dette Dette (':oncessionneUe Dette mdtilaterale Service total en % Paiements d'interets en % dette en °A dette En % des exportations" En % du PNB des exportationstl. en % des exportations a exterieure totale exUGriCLI'e torale 1990 1993 1990 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 ------ 1980 1993 Economies a faible revenu 170,9w 30,Ow 37,1 w 10,4 w 16,4w 5,2w 7,lw 45,2 w 41,9w 16,5w Sauf OIine et Inde 270,4 w 63,9 w 75,6w 12,4 w 18,2 w 6,6w 40.8w 47,6w 14.5 w I 288,4 339,4 20.6 60,2 2 175,0 248.7 20,6 12,7 59,7 65,4 3 9,0 4,5 71,3 78,7 4 11,9 37,7 3,7 2,1 42,6 16,7 10 31,7 0,7 II Rwanda 2,8 12 Bangladesh 6,4 13 Madagascar ]7,1 10,9 14 Guinee~Bissau 17 Niger 18 RDP lao 19 Burkina Faso 5,9 3,1 20 Inde 9,3 4,2 14,8 75,1 21 Nigeria 112,5 4,2 3.3 6,1 6,4 22 Albanie 23 Kkaragua 24 Togo 27 Mongolie 4,1 28 Rep. centrafricaine 167,8 4,9 1,6 30,1 29 Benin 118,2 6,3 5,9 4,5 39,2 30 Ghana 217,6 13,1 22,8 4,4 58,3 19,9 31 Pakisrnn 173,1 34,3 17,9 24,7 7,6 73,0 15,4 32 Tadjikistan 33 Chine 1,5 34 113,1 1,8 15,8 13,1 50.5 42 Armenie 62,3 5,6 0,9 0,7 3,7 44,0 43 Egypte, Rep, arabe d' 170,8 93,8 70,5 14,7 14,9 9,1 8,3 46,1 37,5 12,6 8,5 44 }vfyanmar 455,1 11,5 25,4 9,4 72.7 86,4 18,6 24,7 45 Yemen, Ril!: du 186,9 295,0 71,6 7,5 2,6 72,0 57,0 14,9 18,7 a Economies revenu intermediaire 128.7 w 18.8w 7,1 w 11,2 w 12,Ow Tranche inferieure ISI,2w 18,3 w 6,7w 18,1 w 13,5 w 46 Azerba:idjan 0,0 0,0 47 Indonesie 13,9 31,8 ILO 27.9 19,9 48 Senegal 8,4 565 44,0 Bolivie 47,2 Rep, kirghize Philippines 5,6 ~Note: Les notes techniques indiquem ce que recouvrent 1e5 chiffres et clans queUe mesure ils sont com parables. Les chiffres en italique se rapporrent ades annees autres que cciles 226 Valeur actuelle neue de la dette Deue concessionndle Dette multilateraIe Service total en % Paiements d'intthets en % deLLe en !J;o dette de, en % des oct.atlO,",' exterieure rotate extl;~rieurc total.: 1993 1990 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 73 Algerie 184,7 206,2 44,4 51,3 27,4 76,9 10,4 15,0 6,5 4,8 1,5 11,1 74 Namibie 75 Rep. slovaque 41.6 0,0 28,5 8,1 2,5 0,6 10,9 76 Lerronie 4,3 343 28,9 Ukraine 3,1 0,4 0,5 3,9 245,7 81,9 5,2 5.5 9,1 17.4 0.0 Borswans 13,6 57,5 88 Belarus 35,1 2,6 0,7 0,6 48,9 11,2 Bresil 304,9 296,0 23,7 26,3 63,1 24,4 33,7 9,2 2,5 1,9 4,4 7,i Malaisie 42,6 37,0 6.3 4,0 10,1 11,3 Chili 159,7 43,1 19.0 6.2 98 Uruguay 180,1 243,7 54,2 54,3 18,8 27,7 10,6 16,5 5,2 2,3 11.0 15,1) 99 Oman 43,6 43,5 27,6 33,3 6,4 10,4 1,8 43,6 18,4 5,8 6,1 100 Gabon 131,9 148,8 74,7 77,7 17,7 6,0 6,3 3,3 8,3 10,6 2,7 10,; Argemin:- 369,7 417,3 45,6 28,6 37,3 46,0 20,8 25,3 1,8 0,7 4,0 9,1) G(ece Coree, R,:p. de 41,2 46,2 12.7 13,9 19,7 9,2 12,7 2,9 9,7 10,0 8,0 6, ~ f.Uble/intem,Cdiaire 136,2 w 32,1 w 18,3 w 7,1 w 20,1 w 15,3 w Afrique subsaharienne 162,2 w 151,4 w 50,0 w 47,4w 11,6 w 17,1 w 6,1 w 7,1 w 27,Ow 36,4 w 13,Ow 24,5 w Asie de rEst et Pacifique 84,Ow 91,0 w 23,1 w 28,5 w 13,4w 14,4 w 7,6w 4,8w 16,6w 25,Ow 8,6w 13,1 w Asic du Sud 185,0 w 206,2w 20,3w 31,1 w 1l,9w 24,4 w 5,1 w 12,1 w 74,4w 54,3w 25,1 w 35Aw Europe et Asie centrale 128,1 w 26,5w 12,4w 5,2w 6,9w 8,lw Moyen-Orient et Mrique du Nord 78,0 w 97,1 w 26,7w 57,7w 16,5w 23,1 w 7,4 w 7,9w 30,9w 30,9 w 8,3w 12,1 w Amerique latine et Caraibes 221,5 w 227,6w 38,8w 34,Ow 36,9w 28,1 w 19,5 w 11,3 w 4,4w 5,7w 5,Sw 13,2 w GIlIVeIDent endettees 270,5 w 283,3w 39,Ow 35,6w 31,Ow 23,4w 15,6w 10,6", 9,1 w 12,7w 5,3 w 9,8w Economies a menu eleve 109 Nouvelk,Zelande 110 Irlande III Espagne 112 'f Israel K:)flg 115 Royaume,Uni J 16 Finland, 117 tKowej( 118 Italie ,---,---,---,---------- 119 rSingapo,tr 120 Canada 121 J 22 arabes unLs ~ Belgiqu,_'________,_______________________________________________________________________ 124 France 125 Au((ich, 126 Allemagne 127 Suede 128 Etars,UJli, 129 Norveg' 1,10 Danemark 131 Japon cyr,otl.r;,nn, de biens et de services, b, Y 227 I • Tableau 24. Conditions des emprunts publics exterteurs Empntnts publics Differ" a taux d' :ntt?rCt Engagements Taux d'inter&: moyen &heanee moyenne d'amonissement variable. ,n % de (millions de $) (%) (annees) moyen (annees) La dette 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 1980 1993 .... ~---- .... ~-----~---- ...- - - -... ....- - -.... ~ ... ... ---~ -- ... Economies it faible revenu 29.273 t 40.705 t 6.2w 4,5w 23w 20w 6w 6w 16,5w 17,1 w S.uf Chine et Inde 20.289 t 13.058 t 5.6w 2.6w 22w 28w 6w 7w 17,0 w 13,lw 1 Mozambique 479 174 5,2 0,8 14 40 4 10 0,0 11,6 2 Tanzanie 718 446 4,1 1.3 24 38 8 9 3.6 6,9 3 Ethiopie' 194 935 3,6 2,0 19 41 4 9 1,5 1,8 4 Sierra Leone 70 137 5,2 0,7 26 39 "7 10 0.0 0,6 5 Viet Nam 1.460 522 3,5 1,9 18 32 1 8 1,2 3,0 6 Burundi 102 99 1,3 0,8 42 34 9 10 0.0 0,0 7 Ouganda 209 357 4,6 1,7 25 28 6 8 1,3 3,7 8 Nepal 92 50 0,8 1,0 46 40 10 10 0,0 0,0 9 Malawi 130 146 6,0 1.3 24 38 6 9 23,2 1,7 10 Tehad 0 79 0,0 0,8 0 42 0 13 0,2 0.0 11 RW1fIl'J4~~'~_'''''""""''~~_'",,,,·,_,,,",...,_,\r'',,,,,,"''''_''''-_';C+'_''~~~'i'~' Taux net de Nontbre a'cleves s(;oiarisation Superieur primaire (%) 1970 1980 1992 1975 1991 73 Algerie 76 99 58 92 II 60 6 53 6 12 77 90 27 74 Namibie 124 127 41 47 3 81 32 75 Rep. slovaque 100 96 28 22 76 Lenonie 23 82 92 90 79 Ukraine 80 Pologne 101 98 99 97 62 83 65 86 18 23 96 96 23 17 81 Federa{icn de Rl:ssie 98 65 110 29 88 Belarus 87 91 89 Bresil 82 106 82 26 39 26 12 12 71 86 28 90 Nrique .tu Sud 99 99 18 17 14 Esrome Malaisie 87 93 84 94 34 58 28 59 4 7 21) 94 Chili 107 96 107 95 39 42 13 23 94 83 50 25 97 89 97 89 63 81 55 81 13 15 86 18 11 98 Urugua) 112 109 107 59 84 64 18 32 14 21 99 Oman 3 100 1 96 57 53 o 6 32 18 2;- 100 Gabon 85 81 8 3 46 44 117 71 103 Argendl!e 105 107 106 114 44 47 22 43 96 19 104 Grece 107 106 63 55 17 25 97 31 19 105 Coree, Itep. de 10.3 105 103 106 42 90 32 91 16 42 99 100 57 3.1 102w Afrique subsaharielUle so w 67w 41 w 60w w 18w 5w 16w lw 4w 67w 47w 42w 40w Asie de I'Est et Pacifique 88w 1l7w 113w 24w 52w 46w 4w 5w 96w 23w Asie du Sud 67w 94w SOw 82w 24w 39w 14 w 29w 42w S9w Europe et Asi,· centrale 99w Moyen-Orient et Afrique du Nord 68w 97w 50w 89w 24w SGw ISw 51 w lOw 15 w 6Sw 86w .Hw 26w Amtrique lannc et Caraibes 9Sw 10Gw 94w WSw 2Bw 4Sw 26w 54w IS w 18w 77w 89w 34w 26w Gravemcnt cndettees 89w 101 w 84w 92w 34w 46w 31 w 56w 14w 19w 78w 85 w 28w__-,2::..4::..w,,- Economies a re venu Beve 103w 103w 36w 51 w SSw 97 w 24w 109 Nouvelle-7.elan.te 110 104 J09 105 77 84 76 85 29 50 100 100 21 J6 110 Irlande 106 103 106 103 74 101 77 105 20 38 91 90 :5 111 Espagn.. 123 107 125 107 56 48 24 40 100 100 34 --:] 112 tIsraei 96 94 95 94 57 85 60 89 29 34 16 105 73 86 88 28 97 82 100 99 102 121 133 32 57 22 117 tKoweir 89 61 76 60 63 51 57 51 11 14 68 45 16 '6 118 lralie 110 95 109 97 61 76 55 76 28 34 97 22 12 119 t Singappuf 105 107 101 46 45 8 100 30 120 Canada 101 107 100 106 65 104 65 104 42 99 100 23 17 121 Pays..lXs 102 98 102 99 75 97 69 96 30 39 92 95 30 112 t Emirat: arabes Jnis 93 118 71 117 22 69 9 73 10 100 17 125 Aurride 103 104 72 73 100 23 37 89 21 11 126 Allema~ne 107 107 27 36 16 127 Suede 94 101 95 101 86 91 85 93 31 34 100 100 20 10 89 83 103 8.3 130 Danerr ,uk 96 78 108 131 Japun 99 102 86 86 237 Tableau 29. Comparaisons entre hommes et femmes Emploi MortaJire _ _ _--;----,,.-_ _-::-.,-_E_du_c_.t_io_fl_ _-:-::--:-_:--:::-:-____ Prop<.rtion de maternelle pouc % de cohorce ayant fait Nombre de filles femnles dans 100.000 _--;=_4_an_fl_~e_'_d_'e_tud~es _ _ _ _----;::-;--'po':-u_'_1O_O...:g'-.'...,"',--n_'-,.:--::-- Ia population naissances Filles Gar),ons Primaire Secondaire3- acthe (0/0) 1970 1993 -1-97-0-.- ..~-.. ... -1-"99- ;;~~i--l-"97::C0'---1-9-88- 19.. 7.0 __8.__ . _1.9 .... __ 1.98. ...7 .. 0 92.._1_97_0_ ....1_9.. __1.9.9._2___1_970 1993 Economies afaible revenu 54w 63w 53w 61w SOw 67w 36w 36w 2 Tanzanie 47 53 44 50 86 90 90 89 65 96 38 77 51 47 3 Ethiopie 42 50 39 46 58 56 55 56 46 69 32 87 40 37 4 Sierra Leone 36 41 33 38 62 58 67 40 56 36 32 7 Ougand. S Nepal 9 Malawi 12 Bangladesh 43 56 45 56 600 46 44 47 81 49 5 8 13 Madagascar 47 59 44 56 350 69 72 70 68 86 95 70 98 42 39 14 Gui nee- Bis,au 38 46 35 42 62 43 40 15 Kenya 52 60 48 57 98 78 97 76 71 95 42 75 42 39 16 Mali 40 48 36 45 53 (,4 55 59 29 50 17 16 17 Niger 40 49 37 45 73 72 53 GO 35 49 49 46 18 RDP lao 42 53 39 50 660 59 77 36 62 46 44 19 Burkina Faso 42 49 39 46 71 90 74 86 57 63 33 51 48 46 !'ilcaragua 26 Togo 36 27 Mongolie 28 Rep. centrafricaine 29 Benin 32 Tadjikistan 33 Chine 1 78 98 76 42 43 34 Guine. 559< 78 81 26 32 42 39 35 800 77 81 13 51 22 23 36 80 82 77 88 77 82 63 79 38 34 37 55 38 221 113 42 Armenic 75 76 69 70 35 43 Egypte, Rep. arabe d' 52 65 50 63 86 93 61 81 48 81 7 11 44 Myanmar 50 60 47 57 89 65 % 39 36 45 Ybnen, Rep. du 41 51 41 So 8 14 Economies a revenu intermed.ia.ire 71 w SSw 102w Tranche inferieure 70w SSw 100 w 46 Azerbiidjan 75 64 96 47 Indonesie 65 47 67 83 89 99 81 48 Senegal 51 38 90 94 63 53 49 Bolivie 61 44 Moldova 68 72 61 64 34 Guatemala 54 68 51 63 33 67 79 84 65 13 17 47 57 47 56 700 82 70 90 72 57 80 37 66 29 35 97 99 96 117 11 170 69 69 94 76 67 Colombie 63 73 59 67 110 56 74 53 72 101 98 73 105 21 22 68 Jamiique 70 76 66 72 100 98 99 103 42 46 69 Perou 56 68 52 64 85 74 20 24 Note: Les notes techniques indiquent ce que recouvrenc les chiffres et dans queUe mesure ils sont comparablcs, Les chiffres en italique se rapponent a des annees amres que celles 238 Emploi Sanre Education Propsle 63 75 1,7 1,1 27 16 20 Botswana 8 26 9,4 44 10 0 Turquie 38 66 3,6 8 5 37 14 23 Belarus 69 3,2 24 0 17 Bresil 56 71 4,1 2,) 2 46 17 32 ell Sud 48 50 2,7 2,7 13 6 42 19 21 93 Malaisle 34 52 4,6 19 10 12 12 Chili 75 84 2.4 43 36 40 42 30 35 49 64 \,9 .:\3 20 39 31 19 20 98 Uruguay 82 90 1,0 44 39 51 46 42 99 O:nan 5 12 8,3 35 4 0 0 0 0 100 Gabon 26 48 4,0 68 31 0 0 0 0 78 87 1,8 41 36 53 47 42 53 64 1,4 54 34 55 68 29 Coree, R"p. de 41 78 3,6 35 26 75 64 30 ',0 2aw 3aw 3,4 w 3,3w 41 w 3aw llw 15w Afrique subsaharienne 19w 30w 4.8w 4,8w 33w 9w 34w 34w 7w llw Asie de !' Est et Pacifique 19w 31 w 3,4w 4,2 w 12w 4w 46w 37w 9w 12w Asie du Sud 19w 26w 3.8w 3.3w 8w 2w 3Sw 40w 7w lOw Europe et Asie centrale 51 w 6Sw 2,1 w l,7w 34w 29w IS w 19w 41 w SSw 4,3w 4,1 w 26w 13w 42w 40w 18w 22w 110 lrlande 52 57 2.1 0.6 46 26 0 0 0 0 66 76 2,0 0.7 18 13 27 31 18 23 84 90 3,- "' 2.4 12 11 41 40 35 % 89 89 0,2 0,3 13 31 26 27 23 50 62 2,1 0,8 20 22 31 II 19 117 .;- Kowe'it 78 97 7,6 2.4 50 97 64 75 62 l\9 t Singapcur 120 Canada 3 39 50 29 ,38 121 Pays-Ba, 89 8 7 19 16 16 14 122 ! Emirats arabes ,IBis 83 0 0 0 0 125 Aurrich, 52 55 0,7 0,4 49 27 47 26 26 116 Allemagne 80 86 0,4 0,5 I I 51 40 44 127 Suede 81 83 0,6 0,3 23 19 17 21 14 18 DaIlemJrk 80 85 0,9 0.2 27 30 28 26 71 77 1.8 0.6 19 15 43 49 30 38 w 243 Tableau 32. Infrastructure Efectridte Telecommunications Routes tevetues Eau Chemins d,,· fer Pertes Lignes Incidents Dens;te Routes en Population Pertes Unttes trafi<: Diesels en Production n!seau tclephoniques (:mr tOO lignes toutiere bon etat ayam accCs (% des ferooviaire fon< ttonnement (kWh par (% prod. prindpales principales (km/million (% de routes it eau salubre provisions (pat miIlier (9) du pare habitant) rotale) (pour 1.000 hab.) par an) d'hahitants) rfVetues) (% pop, totale) rotales) $ PIB) diesel) 1992 1992 1992 1992 1992 1988 1991 1986 1992 1992 Economies It fUble r"""nu 2 Tanzanie 50 3 Ethiopie' 46 60 4 Sierra Leone 295 7 Ouganda 2 58 Il8 10 15 20 67 8 Nepal 45 24 3 168 139 40 37 45 9 Malawi 3 278 56 53 26 70 12 Baniaadesh 79 32 37 74 13 Ma .gascar 3 78 14 Guinee-Bjssau 6 4 25 15 Kenya 130 16 8 324 32 18 105 52 16 Mali 308 63 49 104 48 17 Niger 79 400 60 59 18 RDl'lao 2 12 516 28 19 Burkina Faso 158 24 67 1.002 13 13 28 414 78 Nicaragua 14 414 20 Togo 4 22 470 40 Gambie 14 120 772 16 Zambie 900 11 33 795 40 169 44 27 ~1ongolie 43 58 28 Rep. cenrrafricaine 29 Benin 32 Tadjikisran 33 Chine 7 71 847 82 34 Guinee 37 Georgie 38 Honduras 39 Sri Lanka 200 17 60 65 Armenie Egypre, Rep. arabe d' 633 39 41 465 75 l'tfydnmar 210 33 75 Yemen, Rll': du II 22 372 39 45 Economies a revenu intetmediaire Tranche inferieure 46 A7",rbaidjan 2.699 13 89 d 47 fndonesie 233 17 8 49 160 30 42 29 27 75 48 Senegal 99 9 8 36 542 28 51 75 68 49 Bolivie 349 14 33 28 258 21 46 81 62 50 Cameroun 223 4 5 74 299 38 34 96 72 51 Macedoine, ex-RY de 2.812 8 148 13 2310 52 Rep. kirghize 2.636 10 75 30 d 53 Philippines 419 13 10 10 242 31 81 5.3 54 181 0 7 54 509 50 140 31 Moldova 2.562 II 117 45 Guaremala 290 15 12 58 67 Colombie 1.032 18 85 83 383 41 38 5 35 68 ]amaique 897 20 70 84 1.881 10 72 31 69 Perou 587 II 27 47 14 58 16 113 2.080 55 67 30 119 57 IV-ote.' Les notes rechniques indiquem ce que recouvrent les chjffres er dans quelle rnesure ils sont com parables. Les chiffres en iralique se rapponem a des annees aurres que celles qui som indiquees. 244 Electridte TeiCcommunications Routes revelues Bau Chemins de fer Pertes Lignes Incidents Densite Routes en Population Pertes Unites traRe Diesels en Production reseau re!ephoniques (sur 100 lignes routiere bon etat ay 4 122 t E~irau arabes Imis 125 Auuiche 6.554 6 440 35 13.954 100 213 83 126 AJlemaf!;ne[ 6.693 2 457 14 100 107 88 127 Suede 16.913 (, 682 10 11.747 100 201 88 Danemark 7 100 89 147 88 a. Y compr;s l'El)~hrce. b, Les estimations yom de 25 a49 %. Co Les estimarions Yonr de 75 a 94 %. d. Les esrimarions vont de 50 a 74 %. e. Au moins 85 % des ~~',on erac voir les notes techniques. f. Les chiffres se referent a la Republique federale d'Allemagne ayanr l'unifica,ion. 245 Tableau 33. Ressources naturelles Zones forestieres Ressources en eall douce : Deboisement annucl, Aires pcott~gees a l'echelon En % Superfide !Orale 1981-90' national, 1993 des res~ Usages Usages (milliers de km 2 ) Milliers % superficic Milliers 0/0 superHdc Total sources domes- i n.dustriels 1980 1990 dekm2 torale dekm 2 Nombre totale (km}) towes Total tiques el agricoles Economies a revenu Sauf Chine et Inde I Mozambique 173 0,7 I 0,0 0,8 13 42 2 Tanzanie 336 1,2 30 14,7 0,5 3 Erhiopie' 0,3 23 4,9 2)2 4 Sierra Leone 7 Ouganda 8 Nepal 12 6 9 Malawi <) 7 12 Bangladesh 13 Madagascar 1,3 37 40,8 14 Guinee~Bjssali 20 0,2 0,0 15 Kenya 12 0,1 3G 6,0 7,4 37 16 Mali 132 1,1 11 3,2 2>2 162 159 17 Niger 25 0,1 5 6,6 O,?d 41 33 18 RDP lao 145 1,3 10,3 0,4 259 21 239 19 Burkina Faso Nicaragua 0,5 92 Togo 27 Mongolie 28 Rep. cenrrafricaine 29 Benin 32 Tadjikisran 33 Chine 16,4 34 Guim!f 37 Georgie 38 Honduras 39 Sri tanka 14,6 40 Cote d'Ivoire 1,2 1,0 'II Lesotho 0,1 I 0,2 1,3 31 7 42 Armenie 2~1 4 7,2 45,9d Ll40 148 43 Egypte, Rep. arabe d' 7,9 12 0,8 97,ltl 1.028 72 44 lV.yanmar 329 289 4,0 1,3 1,7 2 0,3 45 Yimm, Rep. du 41 41 3,4 136,0 324 16 308 a F...conQmies revenu intermediairc lranche inferieure 46 Azerbiidjan 1,9 12 2,2 15,8 56,Sd 2.215 89 2.126 47 Indonesie J.2I7 1.095 12,1 1,0 185,7 175 9,7 16,6 95 12 83 48 Senegal 81 75 0,5 0,7 21,8 10 11,1 1,4 202 10 192 49 Bolivie 557 493 6,3 1,2 92,3 25 8.'1 1,2 0,4 186 19 167 50 Cameroun 216 204 1,2 0,6 20,5 14 4,3 0,4 0,2 38 17 20 Maoidoine, ex~RY de 9 9 0,0 0,1 8,4 Rep. lmghize 1,4 24,0 Philippines Moldova Guatemala 50 0,8 0,6 40 67 Colombie 0,5 68 Jamaique 3,9 II 69 Perou 22 15,3 57 70 Paraguay 2;7 19 0,4 O,ld 16 71 Kazakhstan 8,9 9 37,9 30,2d 2.264 91 2.173 72 Tunisie 7 -0,1 -1,9 0,4 2,3 52,9d 317 41 276 Note: Les notes techniques indiquem ce que recouvrent les chiffres et dans queJle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportenr a des annees aucres que ceHes 246 Zones forestieres ResSQurces en eau douce: pnHevemenr annuel) 1970-92b Dcboisemcnt annuel) Aires protegees a I' echelon En% Par habitant (m 3) Superficie totate 1981-90' national, 1993 des res~ Vsages Usages 2 (milliers de km ) ------ 1980 1990 Milliers de km 2 % superficie totale Milliers de km 2 Nombre % superficie totale sources tota.les domes-- Total tiques industriels et agricoles 73 Algerie 44 41 0,3 0,8 3,0 160 35 125 74 Namibie 130 126 0,4 0,3 0,1 1,5 104 6 98 75 Rep. slovaque 19 18 0,0 0,1 76 Lerton;e 79 likraine 80 Pologne 81 Federa,io, de Rev;sie 41 37.4 23,9 60'. 182 0,6 10,5 6 0,0 j(; 601 592 0,9 0,1 4},7 S6 1.6 27,6 2,Sd 1.042 94 94!1 60 60 0,0 0,0 2,2 24 1.7 7,0 1l,Sd 721 58 66.i Coree, F..ip. de 66 65 0,1 0,1 6,9 28 7,0 27,6 41,7 625 116 50'1 ~ Portugal 30 31 -0,1 -0,5 5,8 25 6.3 10.5 16,Od 1.075 161 91,j 107 Arabie St'tmdirt 12 12 0,0 0,0 62,0 10 2,9 3,6 163.8 497 224 27J 108 7urkmft'isum 11,1 8 2,3 22,8 32,6 d 6.216 62 6.15·j Economies am-enu f.Uble/in,ermediaire Afrique subsaharienne Asie de rEst et Pacifique Asiedu Sud Europe er Asic centrale 4 256 14,5 253 51 20 3,0 604 72 532 tKowe'it 0,5 525 336 1~9 Italic 56,2 30,ld 996 139 8~6 119 t Singapcur 0 0.0 0,9 0,2 31,7 84 38 46 120 121 Canada Pays. Bas 3 ° 4.533 3 0,0 -0,3 43,9 14,5 1,5 16,ld 1.688 994 304 50 L3H4 944 122 t Emirau arabes nnis 0 0,0 0,0 0,9 299,0 884 97 787 J1L~c 6 ° 6 0.0 -0,3 0,8 3 25 9,0 72,2d 23,6d 917 101 816 124 France 134 135 -0,1 -OJ 56,0 110 10,2 43,7 778 125 654 125 Aurriche 37 39 ·~.1 -0,4 20,1 170 23,9 2,1 23d 276 52 224 126 Allemagne 103 107 -0,5 -0,4 92,0 504 25,8 53,7 31,4d 687 73 614 127 Suede 279 280 -0,1 0,0 29,9 214 6,6 3,0 1,7d 352 127 225 Danerrark a. Les valeurs negatives rcpresement un accrolssement des z.ones forestieres. h. us donnees relatives au prelevemem des ressources en cau concerncnt la periode 1970 it 1992. c Les donnees I:omprennent J'Erythree. d. Les ressources totales en cali jnduent ala fois 1es ressources renouvelables interieures c( Ie debit des cours d'eau provenanr d'auues pays. c. Voir 1(0. notes rechn,ques pour d'autres esdmarions. f. Sauf pour ce qui est des estimations concernaO( Ie peelevemem d'eau, les donnees relatives a fa Jordanie ne COUVf('nt que la rive Oriental~. ---,----.--_.---------------------------------.-------------------------------------------------- 247 ' . Tableau la. Indicateurs de base pour les autres economies I)NB pat habitanta Analphal,e,isme Esperance de vie Popularion Superficie Croissance annueUe Inflation annuclle a la naissance des aduhes (Ok) (milliets) (milliers mo~nnc «}o) (annc.s) Dollars mQyennc (%), Femmes Total mi-1993 de km 2) 1993 1980-93 1970-80 1980-93 1993 1990 1990 <\ Guinee equatoriale 50 Comores Bosnil!-Herzegovine 3,776 51.10 b 72 cambodge 9,683 181,00 b 52 78 65 125,00 b 12 Sommie 8,954 13 Soudan 14 Zaire 39 17 Djibouti 557 23,20 780 3,6 49 18 Maldives 238 0,30 820 7,2 63 19 CapVen 370 4,00 920 3,0 9,4 8,7 65 22 SwazUand 17,40 12,3 13,) 58 23 Tonga 0,70 10,,2 24 Vanuaru 30 27 Grenade 28 Belize 29 Dominique 5.5 Cuba 76 6 17,9 66 51 40 71 0,70 0,48 11,8 15,5 68 49 36 42 Sainte-Lucie 43 Saiflt:-Kitts-et-NevL.. 44 Barbade 76 361 0,30 7,970 3,2 4,2 2,3 76 BahreIn 533 0,70 8,030 -2,9 -0,3 72 31 23 49 Samoa arnericaines 51 0,20 d 28 0,01 d Guadeloupe 413 1,70 d 75 Guam 143 0,50 d 76 381 om d 8,5 lvfdrtinique 371 1,10 d 76 10l 0,37 d 62 Rltmion 2,50 63 Chypre 64 Bahamas 67 Luxembourg 396 3,00 37.320 2,8 6,9 5,0 76 68 AruWrre 61 0,40 69 Bermudes 62 0,05 8,4 9,1 146 0,19 47 0,40 211 4,00 70 a, Voir la nore technique du Tableau 1. b, Egal ou Inferieur a $ 695 (considere COO1Ine revenu faible). c. $ 696--$ 2.785 (considere commC' revenu intermediaire, tranche a inferieure). d. $ 2, 786-$ 8.625 (considere comrne revenu intermediaire, uanche superteure), e. Egal ou superieur $ 8.626 (considere commC' revenu e1eve). 248 s E PRINCIPAL CRITERE DE CLASSEMENT DES PAYS ont ete scindees en trois periodes, ramenees a l'annee de L est Ie produit national brut (PNB) par habitant. C'est pourquoi les 132 economies enumerees dans les tableaux principaux som classees par ordre croissan:: de P;'[B par habitam. Le Tableau la (Indica- teurs de base pour les economies de moins de 1 million base de la periode correspondame, puis raccordees. Lannee de base est 1970 pour les donnees de 1960 a 1975, 1980 pour les annees 1976 it 1982, et 1987 pour l'annee 1983 et les suivantes. Les trois peri odes om ensuite ete raccordees en series, de maniere que les donnees relatives it chacune des d'habitants et pour lesquelles on dispose de donnees frag- annees de ces trois periodes soiem exprimees aux prix de mentaires) couvre separemem 77 autres economies. Les 1987. changements apportes a la presente edition sont signales Cet enchalnement consiste it operer une translation dans l'Introduction. ayant pour effet de modifier I'annee pour laquelle les ver- sions en prix courants et en prix constams d' une meme Fiabilite des d:>nnees serie chronologique om la me me valeur, sans modifier leuts Un gros effort de normalisation des donnees a ete fait; it est tendances respecrives. On procede separement pour les toutef,)is impossible d'assurer une parfaite comparabilite diverses composames du produit interieur brut (PIB) et on des donnees, aussi ces indicateurs doivent-ils etre interpre- additionne les resultats obtenus pour calculer Ie PIB et ses tes avec soin. De nombreux facreurs influent sur la disponi- sous-agregats. Cette operation fait parfois apparaltre un bi/ite et la fiaDilite des donnees; les systemes statistiques de ecart entre Ie PIB en prix constants par branche d'activite et beaucoup d'economies en devdoppement som encore fai- Ie PIB en prix constants par categorie de depense. Ces bles; les methodes, les pratiques et les definitions statisti- ecarts de translation sont illcorpores it la rub rique comom- ques, ainsi que la couverture des donnees, variem largemem mation privee, etc., eram donne que l' estimation du PIB par d'un pays it l'autre; et les comparaisons entre pays et entre branche d' activite est consideree comme la plus fiable. periodes poscnt toujours des problemes techniques com- Comme la consommation privee est calculee par diffe- plexes qu'il e:it impossible de resoudre parfaitement. Pour rence, les identites des comptes nationaux demeurem vali- routes ces raisons, les donnees proviennent des sources des. La methode implique toutefois que I'on imegre it la considerees comme les plus fiables; dIes doivem neanmoins consommation privee tous les ecarts statistiques resultant, etre prises comme des indicateurs des tendances et des prin- au niveau des depenses, du processus de changemem de eipales differences entre les diverses economies, plutot que base. La valeur ajouree du secteur des services comporte comme des instruments permettant de quamifier preeise- egalemem recart statistique indique dans les donnees mem ces diflerenccs. En particulier, la question des don- d'origine. nees relatives aux 15 economies de l'ex-Union sovietique n'a pas encore: ete resoille. La couverture de ces donnees est Chijfres recapitulatifi fragmemaire et leur fiabilite plus slIjette it caution que la Les chiffres recapitulatifs 80m calcuIes par simple addition normale. lorsque les donnees communiquees pour une variable sont La plupart des donnees sociales provenant de sources exprimees dans des unites de compte raisonnablemem nationales som extraites des dossiers administratifs nor- comparables. Pour les indicateurs economiques qui ne se maux, mais ,:ertaines resultem d'enquetes speciales ou de pretent pas naturellement it ce mode de calcul, on a genera- recensemem, periodiques. La question de la fiabilite des lement utilise un systeme de ponderation par les prix. Pour indicateurs cemographiques est examinee dans une etude les indicateurs sociaux, le5 donnees recapitulatives som des l\ations Vnie;. imitulee World Population Trends and pOllderees par la population, it I' exception de la mortalite Policies. Le kcteur est invite atenir compte de ces reserves infamile, qui est ponderee par Ie nombre de naissances. lorsqu'il interpretera les indicateurs, surtout 10rsqu'i1 vou- Les Indicateurs du developpement dans Ie monde pre- dra faire des comparaisons emre differemes economies. sentem generalement des donnees pour deux points de reference, plutot que des series chronologiques etablies sur Annee's de ba,;e une base annuelle. Lorsque les chiffres recapitulatifs portent Afin de pomoir analyser les tendances along terme, de faei- sur un grand nombre d' annees, les calculs som fondes sur Ie liter les comparaisons internationales et de tenir compte des meme ensemble de pays pour toute la peri ode et pour dIets des modifications des prix relatlfs intersectoriels, les chaque rub rique. C'est pourquoi iI n'est etabli d'indicateurs donnees en constams pour la pluparr des economies de groupe que 5i les pays pour lesquels on dispose de 249 statistiques pour une annee donnee representent au moins detail au debut des notes techniques. Les donnee, en itali- les deux tiers de l'ensemble du groupe, tel qu'it est defini sur que se rapportent it d'autres annees ou it d'autres periodes la base des donnees de reference de 1987. Tant que ceue dans une fourchette all ant jusqu'a deux ans avant la condition est remplie, les pays declarants qui n'ont pas periode ou l'annee consideree pour les indicateurs econo- encore communique de donnees (ou dont les series chrono- miques, et jusqu'it trois ans avant ou apres ladite annee ou logiques ne SOnt pas suffisamment completes) sont suppo- periode pour les indicateurs sociaux, ces dernieres donnees ses avoir evolue, au cours des annees pour lesquelles on n'a tendant 11 etre recueillies moins regulierement et it changer pas de chiffres, de la meme maniere que I'echantillon cons- de maniere moins brutale sur de courtes periodes. time par Ie groupe ayant fourni des estimations. Le lecteur Tous les taux de croissance indiques sont erablis 11 parrir ne doit pas perdre de vue que Ie but recherche est de main- de series en prix constants et, sauf indication comraire, ont tenir une cerraine homogeneite pour chaque rubrique, mal- ere calcules par la methode des moindres carres. On esrime gre la multitude des problemes poses par les donnees dispo- donc Ie taux de croissance, r, en etablissant une droite de nibles sur les pays, et que ron ne peut s'atrendre it pouvoir regression it partir des valeurs logarithmiques de la variable deduire quoi que ce soit de significatif sur Ie comportement pour chacune des annees de la periode consideree; I'equa- de rei ou tel pays it partir des indicateurs de groupe. En tion de regression revet la forme suivante : log X, = a + bt + outre, Ie processus de ponderation peut faire apparahre des et , qui est la transformee logarithmique de I'equation du differences entre la somme des toraux par sous-groupe et les taux de croissance compose Xt Xo (I + r)t. Dans ces equa- totaux generaux. Ceci est explique plus en detail dans tions, X est la variable, t Ie temps, et a log Xo et I'introduction aux World Tables. b = log (1 + r) les parametres que l' on cherche it estimer; e est Ie terme d'erreur. Si b*est l'estimation de b produite par Sources et methodes la methode des moindres carres, il suffit, pour obtenir Ie Les donnees relatives it la dette exterieures sont compilees pourcemage moyen de croissance annuelle r, de calculer directement par la Banque mondiale sur la base des rap- [antilog (b*)] 1, puis de multiplier Ie resultat par 100. ports que lui fournissent ses pays membres en developpe- ment au moyen du Systeme de notification de la dette. Les Tableau 1. Indicateurs de base autres donnees proviennent essentiellement des Nations On trouvera au Tableau 1a les indicateurs de base relatifs Unies et de ses institutions specialisees, du Fonds moneraire aux economies regroupant moins de 1 million d'habirants international (FMI), et des rapportS fournis par les pays it la ou pour lesquelles on dispose de donnees fragmentaires. Banque mondiale. Les estimations des services de la Banque Les estimations de population pour Ie milieu de 1993 servent egalement it tenir les donnees plus it jour et a en proviennent de diverses sources, notamment de la Division ameliorer la fiabilite. Pour la plupart des pays, les estima- de la population des Nations Unies, des bureaux statistiques tions relatives 11 la comptabilite nationale sont obtenues nationaux et des deparrements geographiques de la Banque aupres des gouvernements membres par Ie biais des mis- mondiale. II est a noter que les refugies qui ne se som pas sions economiques de la Banque mondiale. Dans certains installes definitivement dans Ie pays d'accueil sont generale- cas, les services de la Banque alignent ces estimations sur les mem consideres comme appartenant it la population de normes internationales applicables en matiere de definition, leur pays d' origine. de concepts, de fiabilite et d'actualisation des donnees. Les donnees relatives aux superficies proviennent de l'Organisation des Nations Unies pour I'alimentation et Taux de croissance l'agriculture (FAO). La superficie est la surface totale du On ne montre habituellement que les ratios et les raux de pays (superficie des terres et superficie des eaux interieures), croissance de maniere it en faciliter Ie reperage; les valeurs mesuree en kilometres carres. absolues sont generalement indiquees dans d'autres publi- Le PNB par habitant en dollars est calcule selon la cations de la Banque mondiale, notamment I'edition 1995 methode utilisee pour l'Atlas de la Banque mondiale et des World Tables. La plupart des raux de croissance sont cal- decrite ci-apres. cules pour deux periodes, 1970-80 et 1980-93, et, sauf Le PNB par habitant ne constitue pas, en soi, une indi- indication contraire, par la methode des moindres carres. cation ou une mesure du niveau de vie ou du succes du Etant donne que cette methode tient compte de toutes les developpement. II ne distingue pas entre les buts et les uti- observations sur une periode, les taux de croissance qui en lisations finales d'un produit donne, pas plus qu'il n'indi- resultent refletent des tendances generales qui ne sont pas que si ce produit com pense simplement quelque obstacle indument inflllencees par des valeurs exception nelles, en nature! ou autre, ou s'il contribue ou non au bien-erre. Par particulier au debut et 11 la fin de la periode consideree. exemple, Ie PNB est plus eieve dans les pays froids, OU les Pour faire abstraction des effets de I'inflation, les taux de gens depcnsem davantage pour se chauffer et pour se vetir, croissance som calcllies au moyen d'indicateurs economi- que dans les pays au climat plus doux, OU l'on pelit sortir ques en prix constants. Cette methodologie est expJiquee en legerement vetu. 250 D' une maniere plus generale, Ie PNB ne rend pas present document ont ete etablies It partir de statistiques compte de maniere satisfaisante des questions d'environne- officielles. ment et, en particulier, de l' utilisation des ressources natu- En outre, la Banque mondiale s'assure systematique- relies. La Banque mondiale etudie avec d'autres partenaires ment de la validite des taux de change officiels comme base comment tirer des comptes nationaux plus de renseigne- de conversion. Elle utilise une autre base (indiquee dans les ments ace sujet. Des comptes « satellites» destines a resou- World Tables) lorsqu'dle juge que Ie taux de change officiel dre certaines difficultes d'ordre pratique et theorique s' ecarte excessivement du taux effectivement applique aux (comme celles que soulevent I'attribution d'une valeur eco- operations avec I'exterieur. Cette demarche n' est necessaire nomique significative a des ressources que les marches ne que pour un petit nombre de pays. Pour tous les autres, la pen;:oivent pas encore comme « rares )} et l'imputation de Banque calcule Ie PNB par habitant selon Ia methode utili- couts essentiellement mondiaux dans un cadre intrinseque- see pour son Atlas. ment national} ont ete incorpores dans la revision 1993 du Selon cette methode, Ie facteur de conversion pour une Systeme de comptabiliti nationale (SCN) des Nations Unies, annee quelconque est la moyenne du taux de change pour de sorte que les services charges de la comptabilite nationale l'annee en cause et des taux de change des deux annees pre- puissent mesurer autrement Ie revenu en tenant compte des cedentes, compte tenu de I'ecart d'inflation entre Ie pays facteurs lies al'environnement. concerne et les pays du G-5 (Allemagne, Etats-Unis, Le PNB e~ [ la somme de la valeur ajoutee interieure et France, Japon et Royaume-Uni). Le taux d'inflation des exterieure attribuable aux residents. II comprend Ie PIB pays du G-5 est represente par les variations des defla- (defini dans la note relative au Tableau 2) majore du revenu teurs du DTS. Cette moyenne sur trois ans permet de lisser net des fucteurs ref1t1 de I' etranger, c' est-a-dire la remunera- les fluctuations des prix et des taux de change pour chaque tion que les rf~idents re<,:oivent de I' etranger au titre de ser- pays. On divise ensuite Ie PNB en dollars ainsi obtenu par vices flCteurs (travail er capital) diminuee des paiements Ie nombre d'habitants au milieu de la plus recente des trois vers6 au meme titre aux non-residents qui ont apporte une annees pour obtenir Ie PNB par habitant. contribution ill'economie interieure. Une soixantaine d'economies it revenu faible ou inter- La Banqut' reconnall qu'il est impossible d'arriver it des mediaire ont, a la fin des annees 80 et au debut des estimations du PNB par habitant parfaitement compara- annees 90, enregistre un flechissement de la valeur en ter- bles entre pays. Par-dela Ie probleme c1assique des nombres mes reels de leur PNB par habitant calculee en prix cons- indices, qui est insurmontable, deux obstacles limitent la tants. En outre, les fluctuations sensibles des termes de comparabilite. Le premier a trait aux estimations elles- I'echange et des monnaies ont eu une incidence sur les memes du PNB et de la population, car les systemes de niveaux de revenu relatifs. C' est pourquoi Ie niveau et Ie comptabilite nationale et de denombrement de la popula- classement des estimations du PNB par habitant, etablies tion different d'un pays it I'autre, de meme que la portee et selon la methode de l'Aths, ont parfois varie d'une faf10n la fiabilite des statistiques sur lesquelles its reposent. Lautre qui n' etait pas necessairement lice a la croissance interieure obstacle dent aI'utilisation des raux de change officiels pour relative des economies considerees. convertir les chiffres du PNB, exprimes en differentes mon- Les formules ci-apres decrivent Ie mode de calcul du fac- naies nationales, en une monnaie commune, convention- teur de conversion pour I'annee t: nellement Ie dollar des Etats-Unis, afin de pouvoir effectuer des comparai~ons entre pays. e,l Reconnaissant que ces obstacles nuisent it la comparabi- lite des estimuions du PNB par habitant, la Banque mon- diale a apporte plusie.lrs ameliorations it ses methodes et celui du PNB par habitant en dollars pour l'annee t: d'estimation. Lorsquell," examine les comptes nationaux de ses pays membres, elle evalue de maniere systematique les estimations du PNB, en centrant son attention sur les ele- OU: ments inclus dans cet agregat er les concepts utilises, et elle ~ = PNB courant (en monnaie nationale) pour opere les ajustements necessaires pour ameliorer la compa- I'annee t rabilite. Dans Ie cadre de cet examen, ses services peuvent Pt = deflateur du PNB pour I' annee t eux-memes proceder It des estimations du PNB (et, parfois, taux de change annuel moyen (monnaie de Ia population) pour la periode la plus recente. Par exem- nationale/dollar) pour I' annee t pie, l'estimation en dollars du revenu par habitant de la = population au milieu de l'annee t Chine est un resultat preliminaire, qui a ete calcuJe a partir deflateur du DTS pour I' annee t d'une etude en cours de la Banque mondiale sur Ie PIB de ce pays en vue de faciliter les comparaisons entre pays. Du fait des problemes poses par l'obtention de donnees Toutes les au rres analyses economiques contenues dans Ie comparables et par Ie caleul des facteurs de conversion, Ie 251 tableau n'indique pas Ie PNB par habitant de certaines quee avec certaines nuances dans plusieurs pays. ~es don- economies. nees proviennent des estimations et projections etablies en Lutilisation des taux de change officiels pour convertir 1989 par l'Organisation des Nations Unies pour l' educa- en dollars les chiffres en monnaie nationale ne rend pas tion, la science et la culture (UNESCO). compte du pouvoir d'achat interieur relatif des monnaies. Les chifIres recapitulatifs rdatifs au PNB par habitant, a Le Projet de comparaison imernationale (PCI) des Nations I' esperance de vie a la naissance et a I' analphabetisme des Unies a mis au point des mesures du PIB reel com parables adultes qui figurem dans ce tableau sont pondefl!s par la d'un pays a l'aurre en utilisant com me facteur de conver- population. Pour les taux moyens annuels d'inflation, ils sion la parite des pouvoirs d'achat (PPA) et non plus les sont ponderes par la part relative du PIB des differents pays taux de change. Le Tableau 30 indique les estimations les etablie pour 1987 a panir de donnees en dollars courants. plus recentes du PNB par habitant d'apre:s la PPA. Dans un souci de coherence avec les estimations du Tableau 1, les Tableaux 2 et 3. Croissance et structure estimations du PCI som exprimees en termes de PNB plu- de la production tot que de PIB. Des informations sur Ie PCI ont ete La plupart des definitions employees sont celles du Systeme publiees dans quatre etudes et dans un certain nombre de comptabilite nationale (SCN) des Nations Unies, Serie F, d'autres rapports. Lctude la plus recente porte sur 1993 et a No 2, Revision 3. La Revision 4 du SCN n' a ete achevee deja ere en partie publiee par l'Organisation de cooperation qu'en 1993, et il est probable que beaucoup de pays conti- et de deveioppement economiques (OCDE). nueront d' appliquer les recommandarions de la Revision 3 Les Nations Unies et leurs commissions economiques au cours des prochaines annees. Les estimations emanent regionales, et d' autres institutions internationales comme de sources nationales; dies parviennent parfois a la Banque l'Union europeenne (EU), l'OCDE et la Banque mondiale, mondiale par Ie biais d'autres organismes imernationaux, s' emploient actuellement a ameliorer la methodologie et a mais sont Ie plus souvent recueillies lors de missions des ser- etendre a l' ensemble des pays les comparaisons annuelles du vices de la Banque mondiale. pouvoir d' achat. Cependant, les taux de change restent Ie Les services de la Banque mondiale verit"ient la qualite seul moyen generalement disponible pour convertir en dol- des donnees des comptes nationaux et, dans certains cas, lars les PNB exprimes en monnaie nationale. aident a ajuster les series nationales dans Ie cadre de mis- L inflation annuelfe moyenne correspond au taux de sions ou par l'apport d'une assistance technique. Les croissance du deflateur implicite du PIB pour chacune des moyens des services de statistique etant parfois limites, et en periodes indiquees. Pour obtenir Ie deflateur du PIB, on raison aussi des problemes inherents aux donnees. il n' est commence par diviser, pour chaque annee de la periode pas toujours possible de parvenir a des chiffres strictement consideree, la valeur du PIB en prix courants par la valeur comparables a I' echelon international, surtout lorsqu'i! du PIB en prix constants. les deux valeurs etant exprimees s'agit d'activites economiques difficiles a mesurer, comme en monnaie nationale. On utilise ensuite la methode des celles des marches paralleles, du secteur informel, ou de moindres carres pour calculer Ie taux de croissance du defla- I'agriculture de subsistance. teur du PIB pendant la periode. Cette mesure de \'inflation, Le PIB mesure la production finale totale de biens et de comme toutes les autres, a ses limites. Elle est toutefois uti- services des residents et des non-residents, queUe que soit la Ii see a certaines fins comme indicateur de l'inflation parce part respective des premiers et des seconds. II n' est pas tenu qu' eile reste la plus diversifiee, refletant les mouvements comple de I'amortissement des actifs « fabriques ", ni de annuels des prix de tous les biens et services produits dans l' epuisement ou de la degradation des ressources naturelles. une economie. Bien que, selon Ie SCN, les estimations du PIB par branche L esperance de vie a fa naissance indique Ie nombre d'activite doivent etre exprimees aux prix depart usine, d'annees que vivrait un nouveau-ne si les tendances de la beaucoup de pays les communiquent encore au cout des mortalite observees a la date de sa naissance restaient facteurs. La comparabilite internationale des estimations inchangees tout au long de son existence. Ces donnees sant souffre de la diversite des systemes appliques par les pays a tirees du rapport World Population Prospects: The 1994 Edi- l' evaluation de la valeur ajoutee par secteur de production. tion de la Division de la population des Nations Unies. Ces A titre de solution partielle, les estimations du PIB sont taux sont calcules par interpolation lineaire a partir des taux indiquees aux prix d'acquisition lorsque leurs composantes prevus pour les periodes 1990-94 et 1995-99. ont ete calculees sur cette base, et ces cas sont signales par Par analphabitisme des aduftes, on entend ici la propor- une note de renvoi. Toutefois, pour quelques pays dans les tion des personnes agees de plus de 15 ans ne sachant pas 1ableaux 2 et 3,Ie PIB aux prix d'acquisition a ete remplace lire en Ie comprenant, ni ecrire intelligiblement, un texte par Ie PIB au coOt des facteurs. court et simple sur leur vie quotidienne. Ce n'est la qu'une Les chiffres indiques pour les PIB sonr des valeurs en des trois definitions largement acceptees, et elle est appli- dollars des Etats-Unis, obtenues par conversion des chiffres 252 en monnaie nationale sur la base des taux de change offi- cereales incluses dans les Classes 041-046 de la Classifica- cids d'une seule annee. Pour les quelques pays dont Ie taux tion type pour Ie commerce international (CTCI), Revision 2. de change officiel ne reflhe pas Ie taux effectivement appli- r aide alimentaire en dreales couvre Ie froment et la facine, que aux operations de change, on a retenu un autre facteut Ie bulgur, Ie riz, les cereales secondaires et I' element cereales de conversion (comme indique dans les World Tables). II est des aliments composes. Les chiffres ne sont pas directement it noter que, pour ce tableau, on n' utilise pas la moyenne Sut comparables en raison de differences dans I'origine des trois ans employee pour estimer Ie PNB par habitant au donnees communiquees et dans les periodes couvertes par Tableau 1. les notifications. Ils sont fondes, pour les importations L agriculture recouvre, outre I' agriculture proprement de cereaies, sur les donnees transmises pour I' annee dire, la foresterie, la chasse et la peche. Dans les pays en civile par les pays destinataires et, pour I'aide alimentaire deve/oppemem ou l'agriculture de subsistance occupe une en cereales, sur les donnees communiquees pour la campa- grande place, une bonne part de la production agricole soit gne agricole par les donareurs er les organisations interna- n' est pas echangee du tout, so it est echangee sans transac- tionales, notamment Ie Conseil international du ble tion monetaire. Cela rend plus difficile l'estimation de la et Ie Programme alimentaire mondial. De plus, les informa- contribution de l'agriculture au PIB et reduit la fiabilite et tions sur I'aide alimentaire emanant des donateurs peuvent la comparabilite des chiffres. ne pas correspondre a ce que les beneficiaires ont effective- L industrie comprend la valeur ajoutee des industries ment re~u durant une periode donnee, en raison de retards extractives; du secteur manufocturier (qui fait aussi l'objet dans les transports et I' enregistrement, ou du fait que d'un so us-groupe distinct); des rravaux publics et du bari- I' aide n' est pas toujours notifiee II la FAO ou aux autres mem; er des secteu[, ele.;rricire, eau et gaz. La rubrique ser- organisations internarionales concernees. II arrive egale- vices, etc., rec:)tIvre la valeur ajouree de routes les aurres ment que les importations d'aide alimentaire n'apparaissem branches d'activite ('conomique, y compris les commissions pas dans les registres des douanes. La periode de reference bancaires imputees, les droits d'importation, et tous ecarts pour I'aide alimemaire est la campagne agricole, qui va de statistiques notes par les decIarants nationaux. juillet ajuin. Les taux d,c croissance du Tableau 2 sont calcules it par- La comommation d'engrais mesure la quantite d' elements tir des ,)eries pmielles en monnaie nationale qui ont ete rac- fertilisams utilisee par rapport a la superficie arable. Les cordees et rarnenees II la base 1987, comme on I'a explique engrais comprennent les engrais azotes, potassiques et phos- au debut des presentes notes techniques. La repartition sec- phates (y compris les phosphates narurels). Les terres ara- torieHe du PIB (Tableau 3) est determinee apartir des series bles sont definies comme les terres portant des cultures en prix courants. permanentes ainsi que les terres portant des cultures tempo- Pour obtenir les chitIres recapitulatifs relatifS achaque raires (les surfaces recoitees deux fois n' etant compuSes indicateur du Tableau 2, on calcule les valeurs en dollars qu'une fois), les prairies temporaires it faucher ou it pihurer, consrants de 1987 pour chaque economie et chaque annee les jardins maraichers ou potagers et les terres en jacheres des periodes considerees it partir des series partielles raccor- temporaires ou incultes. La periode de reference pour la dees; on en fat la somme pour chaque annee pour I' ensem- consommation d'engrais est la campagne agricole, qui va de ble des pays; et on calcule les taux de croissance par la juillet it juin. methode des moindres carres. Les parts moyennes en pour- Le taux moyen de croissance de la production alimentaire centage des divers s~cteurs indiquees au Tableau 3 sont cal- par habitant a ete calcule II partir de !'indice de production culees it partir des cotaux par groupe du PIB seccoriel en alimentaire par habitant. Cet indice exprime Ie raux moyen dollars courants. de croissance annuelle de la production de denrees alimen- raires par habitant pendant la periode 1979-93 par rapport Tableau 4. Agriculture et alimentation it la moyenne annuelle de la periode 1979-81 (1979-81 = Les donnees de base relatives II la valeur ajoutte dans l'agri- 100). Cet indice s'obtient en divisant la production ali men- culture sont tirees des series des comptes nationaux de la taire par Ie nombre d'habitants. Par production alimentaire, Banque momliale exprimees en prix courants dans les mon- on entend ici les fruits II coque, les legumineuses, les fruits, naies nationales. La valeur ajoutee aux prix courants dans les cereales, les legumes, la canne it sucre, la betterave II les monnaies nationales est convertie en dollars au moyen sucre, les tubercules amy1aces, les cultures oleagineuses ali- des taux annuels, :;elon la methode decritr dans la note mentaires, Ie berail et les produits de I' elevage. La produc- technique relative aux litbleaux 2 et 3. tion alimentaire est mesuree sans qu'il soit tenu compte de Les autres chiffres du tableau proviennent de I'Organisa- la consommation annuelle d'aliments pour Ie betail, des tion des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculrure semences utilisees dans I'agriculture et des pertes subies au (FAO). Les importations de dreales som mesurees en equi- cours de la transformation et de la distribution des produits valent cereales et comprennent par definition routes les alimentaires. 253 Les produits de la peche sont mesures par Ie niveau de Pour calculer les chiffres recapitulatifs relatifs a la pro- rapport proteique journalier imputable ala consommation duction et a la consommation d'energie, on fait h somme de poisson par rapport a rapport proteique journalier total des volumes en cause pour chacune des annees de~ periodes attribuable a la consommation de toutes les denrees alimen- considerees, puis on calcule les taux de croissance par la taires. Cette estimation met indirectement en lumiere methode des moindres carres. Les chiffres recapitulati[, l'importance re!ative ou Ie poids du poisson dans l'ensem- rdatifs a la consommation d' energie par habitant wnt pon- ble de l'agriculture, en particulier dans la mesure OU Ie pois- deres par la population pour les annees considerees. son n'est pas inclus dans l'indice de production alimentaire. Les chiffres recapitulatifs rdatifs aux imp,,)rtations Les chiffres recapitulatifs concernant la consommation d'energie en pourcentage des exportations de marchandises d'engrais sont ponderes par la superficie arable totale; les som calcules a partir des (Otaux par groupe des importa- chiffres recapitulatifs concernant la production alimentaire tions d' energie et des exportations de marchandis{'s en dol- SOnt ponderes par la population. lars courants. Tableau 5. Energie commerciale Tableau 6. Structure du secteur manufacturier Les donnees sur la production et consommation denergie pro- Les donnees de base sur la valeur ajoutee dans Ie secteur viennent principalement de I'Agence internationale de manufacturier sont tirees des series de la Banque mondiale l'energie (AlE) et des Nations Unies. Elles portent sur les des comptes nationaux aux prix courants en monnaie formes commerciales d'energie primaire - petrole (petrole nationale. Pour convertir en dollars la valeur ajoutee aux brut, liquides extraits du gaz nature! et petrole tire de prix courants en monnaie narionale, on utilise la methode sources non classiques), gaz nature!, combustibles solides de conversion basee sur une annee unique, decrite dans la (charbon, /ignite et autres combustibles derives) et electri- note technique relative aux Tableaux 2 et 3. cite primaire (nucleaire, hydraulique, geothermique, Les donnees sur la repartition de la valeur ajoutie dans le etc.) tous les chiffres etant convertis en equivalent secteur manufacturier proviennem de I'Organisation des petrole. Pour convertir I'electricite nucleaire en equivalent Nations Unies pour Ie developpement industriel (ONUDI) petrole, on suppose un rendement thermique theorique de et les ca1culs sont effectues dans les monnaies natio:lales aux 33 %; l'e\ectticite hydraulique est consideree comme ayant prix courants. un rendement de 100 %. Les industries manufacturihes sont classees d'apres la La consommation denergie indique l'offre nationale Classification internationale type, par industrie, de toutes les d' energie primaire avant qu' elle SOlt transformee en com- branches d'activite economique (CITI) des Nations Vnies, bustibles destines a divers usages (notamment electricite, Revision 2. La rubrique alimentation, boissons et "1bac cor- produits derives du petrole raffine) et est calculee comme respond a la Categorie 31 de la CITI; les textiles et habille- une production nationale, majon!e des importations et des ment, a la Categoric 32; les machines et materiel de transport, variations des stocks et minoree des exportations et des aux Classes 382 a 384; et les produits chimiques, aux soutes marines internationales. Elle comprend aussi les pro- Classes 351 et 352. La rub rique autres comprend Ie bois et duits, principalement ceux derives du petrole, destines a des les ouvrages en bois (Categorie 33); Ie papier et les articles usages non energetiques. La consommation de bois de feu, en papier (Categorie 34); Ie petrole et les produits connexes d'excrements seches d'animaux et autres combustibles rra- (Classes 353 a 356); les produits mineraux non metalliques ditionnds, bien qu'importante dans certains pays en deve- et l'industrie metallurgique de base (Categories 36 et 37); loppement, n'est pas prise en consideration faute de don- ]a fabrication d'ouvrages en metaux et de materiels nees fiables et compleres. (Classes 381 et 385) et les autres industries manufacturieres 1: energie consommee est exprimee en kilogrammes equi- (Classe 390). La rubrique autres englobe egalemem les tex- valent petrole par habitant. L'indicateur en resultant est Ie tiles, les machines ou les produits chimiques lorsque la montant estime du PIB, en dollars, produit par kilo- menrion « non connu » est portee en regard de ces gramme equivalent perro Ie. industries. Les importations denergie indiquent la valeur en dollars Les chiffres recapitulatifs indiques pour Ia valeur ajoutee des importations d' energie - Section 3 de la CTCI, Revi- du secteur manufacturier sont des totaux calcules selon la sion 1 en pourcentage des recettes tirees de l'exportation methode d'agregation indiqw!e au debut des presentes de marchandises. Les donnees relatives aux importations notes techniques. d'energie ne permerrant pas de distinguer entre Ie perrole importe pour servir, d'une part, de combustible et, d'autre Tableau 7. Remunerations et production du secteur pan, de matiere premiere a l'industrie petrochimique, il se manufacturier peut que ces pourcemages surestiment Ie degre de depen- Ce tableau contienr quatre indicateurs : deux pour la remu- dance a I' egard de I' energie imponee. neration reelle par employe, un pour la part du travail dans 254 la valeur ajoutee totale et un pour la productivite de la La valeur de la production brute est estimee sur la base main-d'oeuvre dans Ie secteur manufacturier. Ces indica- des biens produits ou expedies. Dans Ie premier cas, les esti- teurs reposent sur des donnees emanant de l'Organisation mations recouvrent : a) la valeur de tous les produits de I'eta- des Nations Unies pour Ie developpement industriel blissement; b) la valeur des services industriels rendus a des (ONUDI), bien que les deflateurs proviennenr d'autres tiers; c) la valeur des biens reexpedies en I' etat; d) la valeur sources, comme explique ci-dessous. des ventes d' electricite; et e) la variation nerre de la valeur La remum:ration par employe est exprimee en prix cons- des travaux en cours entre Ie debut et la fin de la periode tants et s'obtient en corrigeant la remuneration nominale consideree. Dans Ie second cas, les estimations comprennent par employe au moyen de I'indice des prix a la consomma- en outre la variation nette de la valeur des stock, de produits tion (IPC) du pays considere, tire des Statistiques financieres finis entre Ie debut et la fin de la periode consideree, internationa!es du FMI. La remuneration totale en pourcentage de fa va!eUI' ajoutee Tableaux 8 et 9. Croissance de la consommation et s' obtient en divisant Ie total des remunerations des de I'investissement; structure de la demande employes par la valeur ajoutee en prix courants, af1n de Le PIB est defini dans la note relative aux Tableaux 2 et 3, mesurer la part du travail dans Ie revenu genere par Ie sec- mais il est exprime ici aux prix d'acquisition. teur manufacturier. La production brute par employe est La consommation des administrations publiques com- exprimee en prix constants et presentee sous la forme d'un prend routes les depenses courantes consacrees a I'achat de indice de la productivite globale du travail dans Ie secteur biens et de services par les administrations de rous niveaux. manufacturier, avec 1980 comme annee de base. Pour obte- Les depenses en capital au titre de la defense et de la securite nir cet indicareur, on ajuste les donnees de I'ONUDI sur la nationales sont considerees comme des depenses de production brute par employe en prix courants au moyen consommation. des deflateurs implicites de la valeur ajoutee du secteur La consommation privee, etc., represenre la valeur, aux industriel ou manufacmrier, tires des dossiers de la Banque prix du marche, de tous les biens et services, y compris les mondiale sur les compt,~s nationaux. biens de consommation durables (rels qu'auromobiles, Pour assurer une tr,eilleure comparabilite entre pays, machines a laver et ordinateurs individuels) achetes au I'ONUDI a, - Asie rk fEst et rEst rerJtnu groupe Padfiqlie A,ie du Sud Reste rk I 'Europe Moyen-Orient Amerique Allitt.lie Allcrnagne Canada Japon Aurriche Erars-Unis Nouvelle- Belgique Zelande D.nemark Esp.gne Finlande France lvJembres Trlande de I'OCDE Islande ltalie Luxembourg Revenu Norvege tlevi Pays-Bas Royaume-Uni Suede Suisse Brunei Andorre Emirars arabes Bahamas Hong Kong Chypre un is Bermudcs Polvo<'sie Groenland Israel Hes CaImans fr~nl'aise Iles Anglo- KoweIt lies Singapour Normandes Qarar OEA" Hes Fewe Saint-Marin 27 23 28 14 a. Ex-Republique yougos.ave de Macedoine. b. Aurres economies d'Asie ~ 1.1iwan, Chine. Les groupements ctabli, par la Banque mondiale a des fins Definitions des groupes operationnelles et pour les besoins de I'analyse reposem prin- cipalement sur Ie produit national brut (PNB) par habitant. Les Ces tableaux indiquent Ie classement de toutes les economies membres economies sont reFarties en trois categories : economies 11 revenu de la Banque mondiale et de toutes Ies autres economies comptant faible, economies 11 revenu intermediaire (subdivisees en une tranche plus de 30.000 habitants. inferieure et une tranche superieure) et economies a revenu eleve. On utilise aussi d' anres groupements analytiq ues, fondes sur Groupe de revenu : Les economies sont divisees en fonction du PNB l'appartenance geographique, les exportations et Ie niveau de la dette 1993 par habitant calcule selon la methode de I'Aths de fa Banque exterieure. mondiale. us groupes soot les suivams : revenu faible (egal ou inferieur a 695 dollars); revenu intermediaire, tranche inferieure Les economies 11 revenu fJ.ible ou intermediaire sont parfois appelees (compris entre 696 et 2.785 dollars); revenu intermediaire, tranche economies en deveioppL'mem. I.:emploi de cette expression est superieure (compris entre 2.786 et 8.625 dollars); revenu eleve (egal commode, mais reh ne veut pas dire que routes les economies de ce ou superieur 11 8.626 dollars). groupe en som au meme stade de leur developpement, ni que les autres economies Ollt acheve leur developpement ou sont parvenues 11 Les estimations relatives aux republiques de I'ex-Union SOVletlque un stade plus avance. La classification par niveau de revenu ne reflere doivent etre considerees comme tres proviso ires; leur classement est pas necessairement Ie degre de developpement. sujet 11 revision. 273 Tableau 2 Classification des economies par principle categorie d' exportation et degre d' endettement, 1995 A revenu fa;ble A revenll A I ,'veflU !irve i Non,membres de I Groupe endettees endettees endettees endetties endetties rodeu!es endettement ~e:;;~;;f" I'OCDE Armenie Bulgarie Federation de Belarus A1lemagne Hong Kong Chine Pologne Russie Coree, Rep. de Canada Israel Georgie Hongrie Coree, Rep, Finlande OEA' dem. de Irlande Singapour Estonie Italic Exponateurs Lenonle Japon de produits Liban Suede manufactures Lituanie Suisse Macao Moldova Ouzbekistan Rep. kirghize i Roumanie i 1Jk:raine Afghanistan .AJbanie Mongolie Argentine Cbili Botswana Guadeloupe Islande He> Ferae Burundi Malawi Bolivie Papouasie- Guatemala Guvane Nouvelle, Groenland COle d'ivoire Tchad Cuba Nouvelle- lies Salomon fr~n<;aise Zelande Ethiopie Togo Perou Guinee Namibie Reunion Ghana Zimbabwe Paraguay Samoa Guinee Salnt-Vincent- americaines Guinee-Bissau edes Guinee Grenadines equaroriale Suriname Guyana Swaziland Honduras Exportateurs Liberia de produits Madagascar primaires Mali autres que fa Mauritanie combustibles Myanmar Nicaragua Niger Ouganda Rwanda Sao Tome-et, Principe Somalie Soudan Tanzanie Vier Nam ZaIre Zambie ! i Kigeri. Angola Algerie Arabie s.oudite Brunei Congo Gabon Bahrein Emirats arahes F.xportateurs Iraq Venezuela Iran, Rep. unis de combustibles islamique d' Qatar (principalement Libye pitrole) Oman Trini[e-ct- I Tobago I ! Turkmenistan I Yemen, Rep. Benin Bhouran Jamaique An tigna,et- Barbade Aruba Royaume,1Jni Bahamas du Egypte, Rep. Burkina Faso Jordanie Barbuda Belize Hes Caimans Bermudes arabe d' Cambodge Panama Grece Cap-Vert Martinique Chypre Gambie Hairi Rep. Djibouti KoweIt Nepal Lesorho dominicaine £1 Salvador Polynesie Samoa- Fidji fran<;aise Occidental Grenade Exportateurs Kiribari de senJices Maldives Malre Sainte-Lucie Saint,Kim,el- Nevis I I i Seychelles Tonga I Vanuatu ! 274 Tableau 2 A rel-'enu foible ou intermidiaire A revm" jaiMe A feL't'nU intermldiaire A revenu eleve ~Non. dassees en A~~~'Et G'ratJement A10derbnent Maim Gral!ement Modiriment Moim jimction de leur Groupe en.dettees endettees entietteeJ endettees endettees endettees endettement /'OeD/de Kenya Bangladesh Sri Lmka Bresil Colombie Afrique du Sud I Mo;antbique Comores Tadjikistan Cameroun Costa Rica Antilles Autriche Rep. Inde Equatcur Indonesie neerlandaiscs Belgique cenrrafricainc P.lkistan Maroc Mexique AzcrbaYdjan Danemark Exportateurs RDP lao , Rep. arabe Philippines Dominique Espagne de biens Sierra Leone syrienne Senegal Kazakhstan Etats-Unis diversifie/r) i Uruguay : Tunisie Malaisie France Tutquie Maurice Luxembourg Poreugal :-:orvege ThaIlande Pays-Bas Yougoslavie. Rep. fed. de Gibralrat Croatie Bosnie- Andoree Macedoine. Herzegovine lies Anglo· ex-RY deC Cisjordanie et normandt:s Nouvelle- Gaza nes Vierge; Cal<'donie Erythree (EO) Non dassies ' Rep. slovaque Guam Saint-Marin ! par categoric ' Rep. tcheque i He de .'vian dexportariOIl : Slovenie : nes Mariannes sept. lies Marshall Mayotte Micronesie, Etats fed. de Porto Rico , 1'1~~]bre lO \3 13 11 18 20 59 17 21 18 a. AutrC5 economies d'As e T"jwan Chine. b. Economies pour lesqu< lies aucune categorie ne represente pillS de 50 % des exportations torales. Co Ex-Republique yougos aVe de Macedoine. Definitions des grocpes Ces tableaux indiquent Ie dassement de routes les economies membres ratios des depasse Ie seuil critique : 80 % pour Ie ratio valeur actuelle de la Banque mondiale el de routes les autres economies comptant du service de la dette/PNB ou 220 % pour Ie ratio valeur actuelle du plus de 30.000 habitants. service de la dette/exportations. Les economies moderement endettees som celles pour lesquelles l'un ou l'autre des deux ratios des depasse Principale categorie d'exportation : Les principales exportations sont 60 % du seuil critique, mais reste inferieur a ce seuil. Pour les celles qui represemert au moins 50 % des exportations totales de biens economies qui ne communiquent pas de statistiques detaillees sur la et de services d'une categorie pour la periode 1988-92. Les categories dette dans Ie cadre du 5ysteme de notification de la dette it la Banque som les suivantes : produits mimaires autres que les combustibles mondiale, on ne peut pas calculer la valeur actuelle. Ces economies (CTCI 0, 1, 2, 4, plus 68), combustibles (CTC! 3), produits som alors dassees au moyen de la methode suivante. Les economies manufactures (CTCI 5 a 9, moins 68) et services (y compris les gravement endettees sont celles pour lesquelles (sur la base d'une revenus des facteurs et les envois de fonds des travailleurs). 5i aucune moyenne etablie pour la peri ode 1991-93) trois des quatre ratios des categorie ne represtnte 50 lJo au moins des exportations totales, depassent Ie seuil critique : 50 % pour Ie ratio dette/PNB; 275 % l'economie est classe.: dam la cuegorie Exportateurs de biens divers~fies. pour Ie ratio dette/exportations; 30 % pour Ie ratio service de la dette/exportations; et 20 % pour Ie ratio interets/exportations. Les Degre d'endettement : Les ';conomies de ce tableau ont ete classees en economies moderement endettees som celles dans lesquelles trois des fonction de leur endettement moyen sur une periode de trois ans quatre ratios des depassem 60 % du seuil critique, mais restent (1991-93) erabli it partir des definitions standards de la Banque inferieurs it ce seuil. Toutes les autres economies it revenu fuible ou mondiale concernant l' endettemem grave ou modere. Les economies intermediaire sont dassees dans la categorie des economies moins gravement entlettees som celles pour lesquelles l'un ou l'autre de deux endettees. 275 - -_ _....._ _ _ _....._ _ _ _ _ _ _ __ •.., iI!'.... 1M·_ _ _ _ _- ._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ U_d....................... ~_' . • ,-,~.--,- BID BANQUE MONDIALE · ·ARTOUT DANS iE MONOE, la plupart des gens passent la plus grande partie de leur vie a travailler. Meme P•.. . •.•. . parmi les plus pauvres, ceux qui ne travaillent pas sont relativement peu nombreux; dans leur grande masse, .. ..... its travaiHent dur et gagnent peu. Le chomage, qui touche plus de 100 millions de personnes, preoccupe gravement les pays riches comme les pays pauvres. Encore faudrait-il ajouter ace chiffre les centaines de millions de Cel.lX, pour la plupart habitants de pays a revenu faible ou intermediaire, qui restent pauvres non par manque de tra- vail, mais par manque de competences techniques ou faute de trouver l' environnement economique dans lequel utiliser demaniere plus productive et pour un meilleur salaire ce qu'ilssavent faire. C'est principalement par leur travail que la plupart des menages sont empones parIa vague de changements pro- fonds qui est en train d'agglomerer. en une economie mondiale unique les differentes economie~ nation ales et regionales. Ceschangements -1' ouverture aux marches internationaux et l' abandon des formes de planification cen- tralisee - sont annonciateurs d'enormes possibiliu!s de croissance. Mais quel en est l'effet sur ceux qui travaillent- sur leurs salaires, sur les risques auxquels ils sont exposes, sur les conditions dans lesquelles ils travaillent - en parti- c~er durant qe qui est, pour de nombreux pays et de nombreux menages, une douloureuse periode de transition? iCe Rapport sur Ie diveloppement dans Ie monJe, dix-huitieme de la serie annuelle, evalue ce que signifie pour les travailleurs un monde plus soumis aux lois du marche etplus integre. II demande queUe strategie de developpement rt!PQnd Ie mieux aux besoins des travailleurs et ce que les politiques nationales de l'emploi peuvent faire pour assu- rer une repartition plus ~uitable des revenus, une plus grande securite de l' emploi et de meilleures conditions de travail, tout en preservant, voire en augmentant, l' efficacite des marches du travaiL La conclusion du Rapport est que Ie processus de mondialisation des economies est riche de promesses de gains enormes pour la population active du monde - mais il ne les garantit pas. II faut des politiques nation ales et inter- nationalesbien orientees pour que se realise la prom esse d'un monde qui serait un immense marche du travail inte- gre et prospere. Les politiques qui font confjance au marche, mais qui en evitent les defu.iIlances ou qui, s'il s' en pro- duit, les corrigent; celles qui investissent dans la personne humaine; celles qui encouragent la petite exploitation agricole de type familial ainsi que les tout nouveaux secteurs d' activite industrielle et de services - toutes ces poli- tiques sont bonnes pour les travailleurs. Lesgouvernements conservent d'importantes fonctions : mettre en place et. entretenir Ie cadre social au sein duquel travailleurs, syndicats et entreprises interagissent pour fixer les salaires et les conditions de travail; venir en aide aux travailleurs qui sont durement touches lorsque des chocs majeurs frappent certains secteurs d'activite ou l' economie tout entiere; et defendre les droits des plus vulnerables parmi les trayailleurs ..,-enfants dont on exploite Ie travail, femmes ou minorites eclmiques victimes de comportements ·di~(:[iminatoires. Dans les economies qui sont moins bien armees pour affronter Ia concurrence mondiale, en par- tig.ilIi!rdans celles qui sortent de systemes a planification centralisee, I'action publique a un role particulierement . iIT?:p(jftanta jouer - encourager la mobilite de Ia main-d'oeuvre, rendre Ie coat de la transition plus supportable etvenlrenaide aux laisses-pour-compte de Ia croissance. .. pr~sent Rapport comprend les Indicateurs du developpement dans Ie monde, oU l'on trouvera des donnees 'conipletes et les plus recentes sur Ie developpement economique et social. de plus d,e200 pays et territoires. Les Indicateurs peuvent aussi s'obtenirsur disquette. Une Annexe.au Rapport propose unootnplement de statistiques slide travail. Internal Document \\ F:; 1···· .L ;:'t 1 9 ISBN 0-8213-2892-1 MAQUETTE DE "~~~_,~ NE GROUP