Page 1 DOCUMENT D ’INFORMATION SUR LE PROJET (PID) STADE DE L’ÉVALUATION Rapport n o AB6047 ( Le numéro du rapport est généré automatiquement par IDU et ne doit pas être modifié) Désignation du projet Programme de garantie partielle de crédit post- catastrophe R égion Amérique latine et Caraïbes Pays Haïti Secteur Secteur financier Instrument de prêt Don d ’investissement spécifique Numéro d’identification du projet P121391 { Si fin. supplém.} Numéro d’identification du projet de base Bénéficiaire R épublique d’Haïti Organisme d ’exécution Banque centrale d ’Haïti/Fonds de développement industriel Catégorie d’examen environnemental préalable { }A {X}B { }C { }FI Date d’élaboration du PID 5 octobre 2010 Date estimative d’achèvement de l’évaluation 7 octobre 2010 Date estimative d’approbation par le Conseil 18 novembre 2010 Décision Projet autorisé à passer au stade des négociations après accord sur toute condition et/ou évaluation en instance. Autre décision Décision a été prise de reclasser le présent projet dans la catégorie d’examen environnemental préalable B au lieu de FI, car il ne s’agit pas d’un projet finançant l’octroi de prêt à des emprunteurs finaux. I. Situation du pays 1. Haïti est le pays le plus démuni de l’hémisphère occidental. Quelque 78 % de ses 9,6 millions d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté (soit avec moins de 2 dollars par jour) et 54 % connaissent la pauvreté extrême (moins d’un dollar par jour). Au cours des deux dernières décennies, le pays a été touché par des phénomènes naturels adverses, la volatilité des prix des produits de base et des crises socioéconomiques. 2. En dépit de cet environnement à risque, l’économie haïtienne a montré des signes de performance positive. La croissance économique, qui s’est établie en moyenne à 2,5 % par an au cours de la période 2007-2009, a subi une incidence minimale de la crise mondiale et connu un redressement après l’ouragan. Cette tendance s’est poursuivie durant les mois d’octobre à Page 2 décembre 2009. La croissance a atteint 2,9 % pendant l’exercice 09 (clos en septembre 2009), stimulée par une solide production agricole et manufacturière, tandis que l’inflation annuelle diminuait avec un taux de -4,7 %, en raison de la chute des prix mondiaux des produits de base. En outre, le déficit budgétaire (hormis les dons et les projets financés par des sources extérieures) a été contenu à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB), grâce à un assainissement efficace des finances publiques. Les exportations de textile se sont accrues, sous l’effet de la loi HOPE 1 du gouvernement des États-Unis et de la faiblesse des prix des importations. Les exportations et les envois ininterrompus de fonds des travailleurs expatriés ont contribué à réduire le déficit extérieur courant, lequel est passé de 4,5 % du PIB durant l’exercice 08 à 3,2 % pendant l ’exercice 09. 3. Les récents résultats positifs d’Haïti ont été annulés de façon tragique le 12 janvier 2010, lorsque le pays a été secoué par un tremblement de terre d’une magnitude de 7. L’épicentre du séisme ne se situait qu’à 17 km au sud-est de Port-au-Prince, la capitale densément peuplée du pays. Plus de 230 000 personnes ont perdu la vie. Des centaines de milliers d’Haïtiens se sont retrouvées sans abri et ont abandonné la région touchée pour chercher refuge dans les provinces, exacerbant une situation économique déjà difficile dans ces régions. Beaucoup d’entre eux sont depuis revenus à Port-au-Prince où ils vivent dans de vastes camps de tentes. 4. L’évaluation des besoins après la catastrophe (PDNA), préparée par une équipe conjointe formée de représentants du Gouvernement haïtien et des membres de la communauté internationale, a estimé l’incidence des pertes et des dégâts à 8 milliards de dollars ou 1,2 fois le PIB du pays en 2009. Les coûts et les besoins de reconstruction sont estimés par la PDNA à 12 milliards de dollars. L’incidence économique globale du séisme se traduira probablement par un recul de 8,5 % du taux de croissance du PIB du pays en 2010, lequel devrait connaître une remontée de 9,8 % durant l’exercice 11 et de 8,4 % au cours de l’exercice 12. 5. Le tremblement de terre s’étant produit dans la région de Port-au-Prince où est concentrée 65 % de l’activité économique, celle-ci en a pâti de façon disproportionnée. L’incidence du séisme a été particulièrement néfaste pour le secteur privé qui, d’après la PDNA, a subi des dégâts et des pertes d’un montant de 5,7 milliards de dollars (70 % du total des dégâts et des pertes). Le secteur le plus touché a été celui du logement, qui a enregistré des dégâts chiffrés à 2,3 milliards de dollars, suivi du commerce (639 millions de dollars), de l’enseignement privé (437 millions de dollars), de l’industrie (342 millions de dollars), de l’alimentation (330 millions de dollars) et des transports (316 millions de dollars). Le séisme a perturbé les sources de revenu des emprunteurs, tout en altérant la qualité des actifs physiques et des inventaires. En conséquence, le tremblement de terre a compromis l’aptitude du secteur privé à respecter les termes de ses emprunts et a réduit la valeur de son nantissement. 1 (Loi d ’)Opportunité haïtienne hémisphérique à travers l’encouragement au partenariat Page 3 II. Contexte sectoriel et institutionnel 6. A vant le séisme, le secteur financier était considéré comme étant généralement sain, mais confronté à d’importants défis de développement. L’évaluation de la stabilité du système financier (FSSA) de 2808 2 a conclu que le système financier haïtien contribuait peu à appuyer la croissance économique. Des contraintes ont été décelées au niveau des cadres juridique et institutionnel, de la fragile sécurité, de la concurrence limitée entre les banques, d’une gouvernance susceptible d’amélioration, des coefficients élevés de réserves obligatoires et de l’absence d’un registre de crédit qui fonctionne. 7. En décembre 2009, le secteur bancaire haïtien consistait en neuf banques commerciales, notamment deux banques publiques (BNC et BPH) et sept banques privées. Ce système était fortement concentré, les trois plus grandes banques détenant 80 % de l’actif total. L’accès au crédit bancaire était restreint, les prêts (nets des provisions) ne s’élevant qu’à 30 % du total de l’actif bancaire (ce ratio s’établit à environ 60 % dans la région). Les prêts improductifs s’élevaient 8,6 % pour le secteur, mais ce taux reflétait différents résultats entre les banques. Le système était très liquide (ratio des placements liquides et à court terme aux dépôts de près de 40 %), essentiellement en raison des importants coefficients de réserves obligatoires établis par la banque centrale (Banque de la République d’Haïti , BRH) en monnaie nationale et en devises. 8. Le séisme a eu une triple incidence sur les institutions financières nationales : i) ces dernières ont perdu des employés et leurs succursales ont subi des dégâts ; ii) la qualité des portefeuilles de prêts s’est détériorée, car les emprunteurs ont vu leur aptitude à rembourser bridée, et ceux des zones touchées ont perdu leur nantissement ; et iii) cette situation a amené les banques à restreindre le crédit aux emprunteurs existants en règle. Les banques ont pu rouvrir leurs portes neuf jours après le séisme, en dépit de l’ampleur des pertes humaines et matérielles. III. Objectifs de développement du projet 9. Le projet vise à appuyer l’élaboration, par le bénéficiaire, d’un programme de garantie partielle de crédit (PCGP) destiné à aider i) les institutions financières à relancer le crédit, et ii) les emprunteurs du secteur financier à surmonter les effets de la situation d’urgence 3 . Cet objectif est cohérent avec le Plan de reconstruction d’Haïti présenté par le gouvernement en mars 2010. IV. Description du projet 2 Évaluation de la stabilité du système financier, comprenant notamment un Rapport sur le respect des normes et des codes relatifs au contrôle bancaire, 27 mars 2008. 3 « Situation d’urgence » est un terme générique défini et utilisé dans le cadre de l’ensemble des opérations d’Haïti, pour désigner les conséquences du séisme de janvier 2010. Page 4 10. La contribution de l ’IDA au projet sera mise en œuvre sous forme de don d’investissement spécifique d’un montant de 3 millions de dollars en contre-valeur accordé à la République d’Haïti. Le projet comportera deux composantes : i) octroi de garanties partielles de crédit au secteur financier — cette composante a deux piliers, dont le deuxième consistera à appuyer un Fonds organique de garantie partielle de crédit ; et ii) fourniture d’assistance technique pour la conception et la mise en œuvre de mesures visant à supprimer les entraves les plus contraignantes à la croissance du crédit. 11. La première composante du projet a deux piliers, à savoir : a) le pilier 1, qui fournira des garanties partielles de crédit sur les prêts restructurés aux emprunteurs qui ont été touchés par le récent séisme, mais qui sont encore considérés comme étant viables b) le pilier 2, qui soutiendra la création d’un Fonds organique de garantie partielle de crédit destiné à fournir des garanties partielles de crédit aux micro, petites et moyennes entreprises, ainsi que des prêts immobiliers aux emprunteurs nouveaux ou existants. F            P P S P USD  F IDA BID FRH A R P N A PME  F BID C P C A Page 5 12. Les ressources de l ’IDA seront mobilisées par un financement sous forme de don provenant d’autres bailleurs de fonds et elles feront partie d’une plus grande initiative visant à revitaliser le marché haïtien du crédit. Compte tenu de son savoir-faire et de ses connaissances préalables du système financier haïtien, l’IDA a joué un rôle clé dans la conception du programme et a apporté des contributions dans d’autres domaines, comme le secteur de l’assurance. La conception du PCGP fait suite à une demande précise de la BRH et des banques du secteur privé d’Haïti ; elle a été étroitement coordonnée avec la Banque interaméricaine de développement (BID) et le ministère des Finances des États-Unis, et appuyée par des spécialistes du FOGAPE, le Fonds chilien de garantie partielle de crédit ; d’utiles contributions ont été reçues de la Société financière internationale et du Fonds monétaire international. Page 6 V. Financement Source : IDA (USD millions) : 3,0 Autres ( préciser) BID Fonds de reconstruction d’Haïti 20,0 12,5 Total : 35,5 13. Les apports de la Banque, de la BID et du Fonds de reconstruction d’Haïti (FRH) financeront le guichet conçu pour appuyer la restructuration des petits prêts (pilier 1). Toutes les ressources de ce don non utilisées dans le pilier 1 ou libérées après le remboursement des prêts restructurés seront transférées au pilier 2. VI. Exécution a. Première composante : octroi de garanties partielles de crédit 14. Le projet est étroitement coordonné avec la BRH, la BID et le ministère des Finances des États-Unis. Un comité de pilotage composé notamment de représentants de la BRH, du ministère haïtien de Finances et des bailleurs de fonds (dont quelques-uns siègent à titre d’observateurs, tel qu’autorisé en vertu de leurs règlements respectifs) supervisera la gestion du PCGP. 15. L’organisme d’exécution du PCGP (pilier 1) sera le Fonds de développement industriel (FDI). Le FDI, institution spécialisée de la BRH, est dotée d’autonomie opérationnelle et financière et a pour vocation de promouvoir le développement du secteur privé, en accordant des prêts et des garanties aux petites et moyennes entreprises. 16. En tant qu’organisme d’exécution, le FDI sera chargé, entre autres, i) d’examiner la documentation correspondante des portefeuilles devant être garantis ; ii) d’approuver l’octroi des garanties partielles de crédit et de transmettre l’information à l’agent fiduciaire ; iii) de percevoir les paiements des frais auprès des institutions participantes ; iv) de vérifier l’admissibilité des prêts, la conformité à toutes les clauses de la garantie et le paiement à jour de tous les frais de garantie ; v) de s’assurer que les institutions participantes maintiennent leur statut d’admissibilité dans les délais prescrits dans le Manuel. 17. Un conseiller ou un cabinet-conseil sera recruté par le FDI pour aider à gérer le programme et à assurer le transfert du savoir. En outre, un agent fiduciaire veillera à la bonne utilisation des ressources allouées au pilier 1. En particulier, l’agent fiduciaire se chargera : i) d’effectuer l’analyse ex post des portefeuilles en procédant à un échantillonnage ou en se rendant auprès des institutions financières et des emprunteurs, en vue de déterminer si les banques ont incorporé des prêts non viables ou qui violent les règles de sauvegarde sociale et Page 7 environnementale ; et ii) d ’autoriser le déblocage des fonds à la suite de l’appel des garanties. La BID financera les coûts liés au conseiller et à l’agent fiduciaire. b. Deuxième composante : fourniture d’assistance technique au secteur financier 18. Alors que le PCGP supprimera quelques-unes des entraves à la croissance du crédit en fournissant aux emprunteurs un nantissement supplémentaire, la deuxième composante accordera un appui pour la conception et la mise en œuvre de mesures qui supprimeront les obstacles existants à la croissance du crédit, donnant ainsi suite au diagnostic et aux suggestions de l’évaluation de la stabilité du secteur financier (FSSA). 19. La BRH a proposé la formation d’un groupe de travail consultatif sur le secteur financier dont les membres seront notamment les institutions ayant participé à la conception du PCGP et qui se réunira régulièrement pour examiner les questions relatives au secteur financier et appuyer les activités connexes. Cette composante du don fournira des ressources techniques (services de consultants) pour la conception et la mise en œuvre de mesures destinées à améliorer les conditions de crédit dans le pays. La BRH sera l’organisme d’exécution, le groupe de travail sur le secteur financier jouant un rôle consultatif auprès d’elle. VII. Principes de sauvegarde (notamment les consultations publiques) Principes de sauvegarde s ’appliquant au projet Oui Non Évaluation environnementale ( OP / BP 4.01) X Habitat naturel ( OP / BP 4.04) X Lutte antiparasitaire ( OP 4.09 ) X Sources culturelles matérielles (OP/BP 4.11) X Réinstallation forcée ( OP / BP 4.12) X Populations autochtones ( OP / BP 4.10) X Foresterie ( OP / BP 4.36) X Sécurité des barrages ( OP / BP 4.37) X Projets situés dans des zones en litige ( OP / BP 7.60) * X Projets relatifs aux voies d’eau internationales ( OP / BP 7.50) X VIII. Agents de liaison de la Banque mondiale et de l ’Emprunteur Banque mondiale * Tout en appuyant le projet pr oposé, la Banque ne veut pas porter préjudice à la décision finale sur les revendications des parties par rapport aux zones en litige Page 8 Personne à contacter : Juan Buchenau Titre : Spécialiste senior, secteur financier Tél. : 202-458-4793 Courriel : jbuchenau@worldbank.org E mprunteur/Client/Bénéficiaire Personne à contacter : Ronald Baudin Titre : Ministère de l’Économie et des Finances Tél. : À déterminer Courriel : À déterminer Organismes d ’exécutions Personne à contacter : Charles Castel Titre : Gouverneur de la banque centrale d’Haïti Tél. : À déterminer Courriel : À déterminer IX. Pour de plus amples renseignements, prière de s’adresser à : The InfoShop Banque mondiale 1818 H Street, NW Washington, D.C. 20433 T éléphone: (202) 458-5454 Télécopie : (202) 522-1500 Site Web : http://www.worldbank.org/infoshop