64523 Understanding Children’s Work Project and SIMPOC Working Paper, July 2008 1. Les activités des enfants en Afrique subsaharienne: les enseignements des enquêtes sur le travail des enfants en Afrique de l'Ouest Y. Diallo July 2008 Les activités des enfants en Afrique subsaharienne : les enseignements des enquêtes sur le travail des enfants en Afrique de l'Ouest Y. Diallo* UCW – SIMPOC Working Paper July 2008 Understanding Children’s Work (UCW) Project University of Rome “Tor Vergata� Faculty of Economics V. Columbia 2 00133 Rome Tor Vergata Tel: +39 06.7259.5618 Fax: +39 06.2020.687 Email: info@ucw-project.org As part of broader efforts towards durable solutions to child labor, the International Labour Organization (ILO), the United Nations Children’s Fund (UNICEF), and the World Bank initiated the interagency Understanding Children’s Work (UCW) project in December 2000. The project is guided by the Oslo Agenda for Action, which laid out the priorities for the international community in the fight against child labor. Through a variety of data collection, research, and assessment activities, the UCW project is broadly directed toward improving understanding of child labor, its causes and effects, how it can be measured, and effective policies for addressing it. For further information, see the project website at www.ucw-project.org. This paper is part of the research carried out within UCW (Understanding Children's Work), a joint ILO, World Bank and UNICEF project. The views expressed here are those of the authors' and should not be attributed to the ILO, the World Bank, UNICEF or any of these agencies’ member countries. * Programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) du Bureau international du Travail (BIT) Les activités des enfants en Afrique subsaharienne : les enseignements des enquêtes sur le travail des enfants en Afrique de l'Ouest UCW – SIMPOC Working Paper July 2008 RÉSUMÉ A partir des enquêtes réalisées dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest entre 2005 et 2006, cette étude examine les formes de travail des enfants et ses facteurs explicatifs. Elle s’appuie sur l’interprétation des textes nationaux et internationaux en matière de travail des enfants pour appréhender les caractéristiques du phénomène. Tout en portant l’intérêt sur les similarités et les spécificités inhérentes à chaque pays, cette recherche tente d’aller au-delà des définitions globalisantes pour orienter la réflexion sur une compréhension approfondie des activités des enfants. De ce fait, les résultats de l’étude contribuent non seulement au débat sur les estimations statistiques des formes de travail des enfants, mais aussi à une meilleure orientation des politiques dans le domaine de l’enfance. Les activités des enfants en Afrique subsaharienne : les enseignements des enquêtes sur le travail des enfants en Afrique de l'Ouest UCW – SIMPOC Working Paper July 2008 TABLE DES MATIÈRES Introduction ............................................................................................................................... 1 1. Revue de littérature sur le travail des enfants en Afrique subsaharienne....................... 2 1.1 L'environnement socioculturel ................................................................................. 2 1.2 Les fondements économiques................................................................................... 3 1.3 Les faiblesses du système éducatif ........................................................................... 3 2. Présentation des enquêtes sur le travail des enfants au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Sénégal................................................................................................................. 4 3. Caractéristiques du travail des enfants ........................................................................... 5 3.1 Un aperçu du cadre conceptuel des formes de travail des enfants............................ 5 3.2 Les activités des enfants ........................................................................................... 7 3.2.1 Taux de participation aux différentes activités ............................................. 7 3.2.2 Secteurs d’activité ........................................................................................ 8 3.2.3 Statuts du travail ......................................................................................... 10 3.2.4 Travaux dommageables et travaux dangereux ........................................... 10 3.3 Les limites de la comparabilité des statistiques sur le travail des enfants .............. 12 4. Facteurs explicatifs du travail des enfants ................................................................... 13 Conclusion ............................................................................................................................... 15 References ............................................................................................................................... 17 Annexe I : Textes réglementaires sur le travail des enfants et sélection des variables pour les estimations statistiques ............................................................................................................ 19 Burkina Faso .................................................................................................................. 19 Côte d’Ivoire .................................................................................................................. 20 Mali ................................................................................................................................ 21 Sénégal ........................................................................................................................... 22 Annexe II Tableaux statistiques et économétriques ................................................................ 24 1 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 INTRODUCTION 1. L’Afrique subsaharienne a de loin le plus fort pourcentage d’enfants économiquement actifs de 5 à 14 ans, soit 26% contre 5,1% pour l’Amérique latine et les Caraïbes, 18,8% pour l’Asie et le Pacifique, et 5,2% répartis entre les autres régions du monde (Hagemann et al. 2006). Elle se distingue des autres régions par son retard en matière de développement, une pauvreté et un sous-emploi plus importants, et les taux de scolarisation les plus faibles. S'agissant des enfants d'âge scolaire non scolarisés dans l'éducation primaire, l'Afrique de l'Ouest et du Centre a la proportion la plus élevée au monde (UNESCO, 2005). 2. En ce début du XXIe siècle où les droits de l’enfant sont bien mis en avant, la question de leur utilisation dans les circuits socio-économiques suscite beaucoup d’opposition. En effet, de nombreuses organisations se mobilisent pour lutter contre l’exploitation éhontée des enfants au travail dans divers pays. L’ampleur du danger que constitue le travail de millions d’enfants préoccupe également les Gouvernements et la société civile des pays d'Afrique subsaharienne. A cet effet, ils ont pris une série de dispositions pour améliorer sensiblement le sort des enfants. Malgré ces dispositions, les questions relatives au travail des enfants demeurent très complexes et appellent un effort d’analyse spécifique. Pour cette raison, la présente recherche est consacrée à ce phénomène, à travers l’expérience des enquêtes nationales sur le travail des enfants dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest : Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali et Sénégal. 3. Ces enquêtes ont été réalisées entre 2005 et 2006 par les instituts nationaux de statistique du Burkina Faso (INSD), de la Côte d'Ivoire (INS), du Mali (DNSI) et du Sénégal (DPS)2 avec l'appui technique et financier du programme d’information statistique et de suivi sur le travail des enfants (SIMPOC)3 du Bureau international du travail (BIT). Elles apportent un éclairage sur la situation du travail des enfants malgré la diversité des situations nationales. 4. Etant donné que les enfants travailleurs effectuent tout une gamme d’activités variées, il est nécessaire que les informations sur leur travail soient rassemblées selon des «formes» d’activités, plutôt que selon les proportions de la population qui se répartissent dans chacune des classes d’activité conventionnelle de la main-d’œuvre. Dans ce sens, nous proposons une typologie du travail des enfants selon les textes nationaux et les conventions internationales. De façon précise, il est important d'examiner les différentes formes de travail des enfants au-delà du vocable «travail des enfants» sous lequel se cache une diversité de situations, de l’activité la plus qualifiante, en termes de formation de la personne et de processus de socialisation jusqu’à l’exploitation voire l’asservissement et l’esclavage. Tout en portant l'attention sur les similarités et les spécificités du travail des enfants entre les pays, l'intérêt de cette étude est de dépasser les définitions globalisantes du phénomène pour orienter la réflexion sur une compréhension approfondie des activités des enfants. Ceci est d'autant plus nécessaire que la situation du travail des enfants dans chaque pays dépend en partie de l'état des législations et de leur mise en application. En outre, 2 Les sigles INSD, INS, DNSI et DPS signifient respectivement "Institut National de la Statistique et de la Démographie", "Institut National de la Statistique", "Direction Nationale de la Statistique et de l'Informatique" et "Direction de la Prévision et de la Statistique", devenue récemment ANSD "Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie". 3 SIMPOC est l’unité statistique du programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC). Elle a été créée par le Bureau international du Travail (BIT) en 1998 pour identifier les besoins urgents en termes d'informations statistiques détaillées sur le travail des enfants. Depuis sa création, le programme SIMPOC a fourni une assistance technique aux enquêtes sur le travail des enfants dans plus de 60 pays. LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 2 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST cette approche peut contribuer à une meilleure orientation des politiques dans le domaine de l'enfance. 5. Ainsi, l'objet de cette recherche est d'étudier les formes de travail des enfants à partir des enquêtes spécifiques réalisées récemment en Afrique de l'Ouest dans les quatre pays cités ci-dessus. Dans cette perspective, à la lumière des textes nationaux et des conventions internationales en vigueur, nous nous proposons d'appréhender les caractéristiques et les facteurs explicatifs des activités des enfants au moyen d'enquêtes nationales sur le travail des enfants. 6. Cette étude est organisée comme suit. La première section donne un bref aperçu de la revue de littérature sur le travail des enfants en Afrique subsaharienne. La section suivante présente les données des enquêtes nationales sur le travail des enfants au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Sénégal. Alors que la troisième section est dévolue aux caractéristiques des activités des enfants, la dernière section est consacrée aux facteurs explicatifs de leur insertion dans les activités socioéconomiques. 1. REVUE DE LITTERATURE SUR LE TRAVAIL DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 7. Historiquement, la résolution du problème du travail des enfants s’est limitée au cadre législatif et institutionnel. Toutefois, les textes réglementaires sont difficilement applicables eu égard aux situations de travail agricoles et urbaines régies par certains impératifs économiques et sociaux dans les pays en développement. 8. Parallèlement, il existe de plus en plus de données sur la nature et l'ampleur du travail des enfants en Afrique subsaharienne. Cette disponibilité des informations a favorisé de nombreuses recherches théoriques et empiriques qui nous révèlent qu’un ensemble de facteurs déterminent l’offre et la demande de main-d’œuvre enfantine (Rodgers et Standing, 1981; Andvig, 1998 ; Marcoux, 1994 ; Grootaert, 1998 ; Schlemmer, 1996; Bhalotra, 2003; Lachaud, 2007). Au nombre de ceux-ci, figurent l’environnement socioculturel, les facteurs économiques et les faiblesses du système éducatif. 1.1 L'environnement socioculturel 9. Le travail des enfants est perçu comme un moyen de socialisation et d’éducation important dans la société traditionnelle, surtout dans le secteur rural. En Afrique, dans certaines circonstances, le travail traduit une volonté d’éducation et de formation visant à préparer les enfants à leur future vie d’adulte. Dans ce sens, le jeune garçon doit par ce biais acquérir endurance physique et émotionnelle, tandis que la jeune fille se prépare au futur rôle d’épouse et de mère. 10. L’héritage culturel des Africains est constitué d’une société à tendance gérontocratique4. En fait, l’âge détermine le statut social, qui, en retour, fixe les rôles qui lui correspondent. Ainsi, l’essentiel des tâches domestiques et sociales revient aux jeunes, tandis que les vieux s’occupent de la théologie, de la morale, du droit et de la politique. Dans le temps, ces pratiques communautaires donnent aux uns et aux autres des droits, c’est-à-dire les règles de conduite obligatoires. La nature des droits et des obligations est très diverse : matérielle et immatérielle (Mahieu, 1990). Dans cette société, plus on vieillit plus on a de droits sur les enfants, et les obligations de ces 4 La coexistence de règles et valeurs multiples n’est évidemment pas un phénomène uniquement africain. Mais, les sociétés en Afrique se caractérisent par une pluralité particulièrement grande des normes. 3 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 derniers dans le présent leur garantissent des droits dans le futur. Dans ce processus, les enfants doivent travailler sur les terres des aînés ou des parents, pour le compte de ceux-ci. En contrepartie, ils auront différentes formes d’assurance : l’obtention de femmes à épouser, de logement et de terres à cultiver pour leur propre compte, etc (Koulibaly, 1997). 1.2 Les fondements économiques 11. Les besoins de main-d'oeuvre dans les économies basées sur l'agriculture (peu mécanisée), l'«informalisation» de ces économies et d'une manière générale la pauvreté constituent des facteurs économiques importants qui contribuent à la mise au travail des enfants en Afrique subsaharienne (Diallo, 2001; Dumas et Lambert, 2006; Kobiané et Marcoux, 2007). L’emploi des enfants dans les mines et les exploitations agricoles dans la plupart des pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne, relève de l’utilisation des outils rudimentaires dans ces différentes activités. En raison du très faible développement des forces productives techniques, de la quasi-absence de connaissances scientifiques appliquées à la production, l’élément humain, et en particulier les enfants, constitue une importante source énergétique à la force de travail. Ainsi, le niveau de développement économique des sociétés africaines a une incidence sur le travail des enfants. 12. En ce qui concerne l'informalisation de ces économies, il est à noter que le secteur informel occupe un rôle prépondérant en Afrique subsaharienne. Dans ce secteur d’activité, les micro-activités de production, de commerce ou de services sont fortement consommatrices de main-d’œuvre non qualifiée dont celle des enfants. Parallèlement, on observe une transition de la main-d’œuvre enfantine du secteur traditionnel de subsistance (agriculture) vers les secteurs secondaires de services informels en fonction des variations saisonnières des activités (BICE, 1997 ; Schlemmer, 1996). 13. Enfin, plusieurs auteurs s’accordent pour dire que les enfants sont employés à cause de la pauvreté des parents géniteurs. Ils s’appuient sur l’idée selon laquelle les enfants ne peuvent pas fréquenter les écoles lorsque les parents sont pauvres (Rodgers et Standing, 1981 ; Bonnet, 1993 ; Grootaert 1998; Basu et Van, 1998; Lachaud, 2007). De la pauvreté découle alors la difficulté pour les défavorisés à investir dans le capital humain de leurs enfants, difficulté surtout financière. En fait, le pauvre doit faire face aux contraintes d’accès aux sources de financement de l’investissement dans le capital humain. En conséquence, la valeur du revenu ou du travail non payé, auquel il faut renoncer, explique en grande partie la faiblesse de la demande d’éducation des ménages pauvres au profit de la mise au travail des enfants. Par ailleurs, selon les travaux de recherche récents, il semblerait que le travail des enfants et la pauvreté en Afrique soient aggravés par la perte des parents due à la guerre, à la famine et la pandémie VIH/SIDA. Toutefois, des études empiriques suggèrent que le lien entre travail des enfants et pauvreté des ménages est mitigé en fonction des caractéristiques des pays (Ray, 2000, Bhalotra, 2003). 1.3 Les faiblesses du système éducatif 14. La crise de l’éducation se traduit d’une part par une réelle dégradation des conditions de l’enseignement et de l’enseignement lui-même et d’autre part par la faiblesse des rendements internes (les taux élevés de redoublement et d’abandon) et externes (la stagflation scolaire, c’est-à-dire le chômage des intellectuels, LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 4 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST l’inadaptation des profils de sortie par rapport aux exigences du marché du travail, etc.). La faible qualité de l’instruction pourrait provenir des enseignants moins éduqués ou moins motivés. De même, elle s’expliquerait par les matériels inadéquats aux constructions ou les équipements non adaptés. De plus en plus, dans ce système éducatif, les infrastructures scolaires deviennent insuffisantes. A l’instar des autres pays en développement, l’école a parfois tendance à devenir une institution qui offre peu d’espoir de promotion sociale en Afrique subsaharienne. Ainsi, autant il est vrai que de nombreux enfants quittent l’école parce qu’ils doivent travailler, autant beaucoup sont si découragés par l’école qu’ils préfèrent travailler (ILO-IPEC, 2006). Autrement dit, les parents ont tendance à privilégier la scolarisation pour certains de leurs enfants seulement, et préférer d’autres formes d’investissement pour les autres (par exemple apprentissage par la pratique ou insertion dans les activités socioéconomiques). 15. Dans le cadre de cette étude, il est important de rappeler que la plupart des études mentionnées ci-dessus ne font pas souvent de distinction entre la multitude de situations différentes que recouvre la notion de travail des enfants. En outre, les résultats de ces recherches sont basés sur des enquêtes non spécifiques au travail des enfants. Ce qui a souvent limité les analyses aux activités économiques des enfants (Lachaud, 2004). 2. PRESENTATION DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES ENFANTS AU BURKINA FASO, EN COTE D'IVOIRE, AU MALI ET AU SENEGAL 16. Les enquêtes sur le travail des enfants au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal se sont inspirées des méthodologies de collecte de données quantitatives et qualitatives sur les activités des enfants développées par SIMPOC. Ce sont des enquêtes auprès des ménages avec des questionnaires adressés aux chefs de ménage ou à la personne la mieux informée du ménage et aux enfants de 5 à 17 ans. Nonobstant le fait que chaque pays a ajusté les questionnaires à ses réalités socioéconomiques, le contenu des outils de collecte de données a permis d’obtenir les informations similaires et comparables dans une certaine mesure. Ainsi dans tous les pays, les questionnaires ont contribué à recueillir les informations sur les caractéristiques, la nature, l’ampleur et les raisons favorisant le travail des enfants et évaluer les conditions de travail et leurs conséquences sur la santé et l’éducation. De façon précise, les données ont été collectées essentiellement sur les aspects suivants : - l’éducation et la fréquentation scolaire des personnes âgées de 5 ans et plus - le statut des activités courantes et habituelles des personnes âgées de 5 ans et plus - les activités ménagères des personnes âgées de 5 ans et plus - la rémunération et le mode de paiement des travailleurs - les questions de santé et de sécurité concernant les enfants de 5 à 17 ans - les aspirations des personnes de 5 à 17 ans - les caractéristiques des logements et le statut socioéconomique du ménage - etc. 17. Dans les quatre pays, la méthode d’échantillonnage utilisée est aléatoire à deux degrés avec probabilité proportionnelle à la taille. Au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal, il a été constitué un échantillon représentatif à l’échelle nationale et au niveau du milieu de résidence. En Côte d’Ivoire, il avait été prévu de mener l’enquête 5 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 sur un échantillon représentatif à l’échelle nationale de 6020 ménages. Toutefois, en raison de la situation de crise sociopolitique que vit le pays depuis septembre 2002, l'enquête n'a pas couvert tout le territoire national. Elle a porté sur la partie gouvernementale qui représente 79% du territoire ivoirien en termes de nombre de ménages selon les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH, 1998). 18. Au Burkina Faso, la collecte des données s’est déroulée de mars à juin 2006 et a porté sur 4500 ménages. En Côte d’Ivoire, les données ont été collectées d’août à octobre 2005 auprès de 4440 ménages. Au Mali, l’enquête a concerné 4022 ménages de septembre à novembre 2005. Au Sénégal, ce sont 3902 ménages qui ont été couverts par l’enquête d’avril à juin 2005. 19. A partir de ces données collectées, nous allons présenter les caractéristiques du travail des enfants. Toutefois, les différents pays n’ayant pas nécessairement les mêmes définitions des formes de travail des enfants, notamment les travaux dommageables et les travaux dangereux, une évaluation globale et un diagnostic sur l’évolution des situations sont particulièrement délicats. Malgré la complexité du phénomène et le fait qu’il soit disparate, on tentera ici de présenter une évaluation statistique des formes de travail des enfants en traduisant les normes internationales et les textes nationaux en termes opérationnels et statistiques pour la mesure. 3. CARACTERISTIQUES DU TRAVAIL DES ENFANTS 20. L'ampleur et les caractéristiques du travail des enfants dépendent de ce que l'on entend par ces termes et de la qualité des statistiques disponibles. Avant d'examiner les activités exercées par les enfants au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Sénégal, il importe alors de faire un survol du cadre d'analyse des estimations statistiques des formes de travail des enfants en nous appuyant sur l’expérience du BIT en la matière. 3.1 Un aperçu du cadre conceptuel des formes de travail des enfants5 21. Il n’existe pas encore de définition universellement acceptée du concept de travail des enfants en ce sens que les positions divergent parfois de façon très prononcée6. Dans ce contexte, nous estimons que le phénomène peut être appréhendé au regard des dispositions légales en vigueur régissant la mise au travail des enfants. A ce sujet, les normes internationales, en particulier les conventions de l’Organisation internationale du Travail7, constituent un dispositif normatif permettant d’établir une distinction entre les types de travail des enfants devant être éliminés et les activités et travaux jugés acceptables pour les enfants. 22. Dans un contexte où le travail est perçu comme un acte de socialisation, il importe de bien souligner que les termes de « travail des enfants » concerne autant les activités économiques auxquels ils s’adonnent sans grand danger que les activités 5 Cette sous-section fait de larges emprunts à la note méthodologique élaborée par Diallo (2006). 6 A la 17e session de la Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST), qui s'est tenue à Genève en 2003, il a été demandé à l'unanimité que l'on inscrive un point sur le travail des enfants à l'ordre du jour de la 18e session de la CIST. Celle-ci aura lieu entre novembre et décembre 2008 et offrira une possibilité d'harmoniser la collecte et les définitions des statistiques relatives au travail des enfants. 7 La Convention 138 sur l'âge minimum (1973) et la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants (1999). Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal ont ratifié ces deux conventions. LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 6 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST économiques qui leur sont dommageables ou encore les pires formes d’activités économiques auxquels ils peuvent être exposés. Ainsi, les estimations des formes de travail des enfants à partir des enquêtes auprès des ménages reposent principalement sur trois catégories : les enfants économiquement actifs, les enfants dont le travail est à abolir (activités dommageables) et les enfants effectuant un travail dangereux. Par définition, le travail dangereux est une sous-catégorie du travail à abolir, lequel est lui-même une sous-catégorie de l’activité économique en se référant au cadre d’analyse du BIT (ILO-IPEC, 2006)8. De ce fait, nous utiliserons les termes "d'enfants travailleurs" pour designer les enfants économiquement actifs et prendre en compte la plupart des activités de production accomplies par les enfants, destinées au marché ou non, rémunérées ou non, à plein temps ou à temps partiel. De même, nous emploierons de façon interchangeable les notions "d'enfants travailleurs", "d'enfants économiquement actifs" ou plus globalement de "travail des enfants" pour rendre compte des dimensions multiples de ce concept9. Dans ce sens, un « enfant économiquement actif » relève plus de la statistique que du droit. 23. Dans cette recherche, un enfant est considéré comme économiquement actif (enfant travailleur) si il/elle a déclaré avoir travaillé pour un paiement en espèce ou en nature, un profit, un membre de la famille sans paiement, son compte personnel ou bien n’ayant pas travaillé au cours de la période de référence, il/elle a déclaré travailler dans une affaire ou une entreprise d’où il/elle était temporairement absent/e. Il s'agit alors d'enfant économiquement actif occupé. 24. En ce qui concerne le « travail dommageable », il renvoie à la notion de « travail des enfants à abolir » qui vise les « enfants dont le travail est à abolir ». C’est une notion plus étroite que celle « d’enfants économiquement actifs », puisqu’elle exclut les enfants de 12 ans ou plus qui ne sont employés que quelques heures par semaine à des tâches légères autorisées et les enfants de 15 ans ou plus qui accomplissent un travail non répertorié comme étant « dangereux » (Hagemann et al., 2006). Dans le cas d’un pays spécifique, les restrictions sur l’âge et le nombre d’heures doivent refléter la législation nationale. 25. S'agissant des pires formes de travail des enfants, il en existe deux types : (i) les travaux inacceptables « par leur nature », également appelées « pires formes intrinsèques » et (ii) les travaux inacceptables « de part les conditions dans lesquelles ils s’exercent » (à savoir les travaux dangereux). La nature des enquêtes ménages sur le travail des enfants ne permet pas de saisir facilement les pires formes intrinsèques de travail des enfants, à savoir toutes les formes d’esclavage ou de pratiques analogues, l’exploitation sexuelle à des fins commerciales ou pornographiques, les activités illicites. De ce fait, nous allons centrer les estimations des pires formes de travail des enfants sur les « travaux dangereux » dont la liste doit être établie au niveau national. Les travaux dangereux constituent généralement la grande majorité des enfants impliqués dans les pires formes de travail. 8 Ce qui ne signifie pas que nous négligeons les tâches ménagères effectuées dans son propre ménage. Pour une réflexion sur l'approche des activités ménagères dans les estimations des formes de travail des enfants, se référer à IPEC-UCW. 2007. Children’s non-market activities and child labour measurement: A discussion based on household survey data. ILO, Geneva. 9 Dans les estimations globales des enfants travailleurs du BIT en 2000 et 2004, les termes "working children", "children's work", "children at work" et "economically active children" désignent le même phénomène, à savoir les enfants travailleurs ou les enfants économiquement actifs. Voir les résolutions relatives aux statistiques sur la population économiquement active adoptée par la 13e Conférence internationale des statisticiens du Travail en octobre 1982. Pour plus de détails sur le concept d'activité économique, voir Hussmann, R., Mehran, F. Verma, V. 1990. Surveys of economically active population, employment, unemployment and underemployment: An ILO manual on concepts and methods, Geneva. 7 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 26. A ce niveau, nous rappelons que les activités dommageables et les travaux dangereux constituent des formes de travail des enfants à abolir. Toutefois, toutes les activités dommageables (child labour) ne sont pas systématiquement des activités dangereuses (hazardous work) quand bien même elles sont à abolir. Par contre, l'inverse est vrai, à savoir tous les travaux dangereux constituent des activités dommageables pour les enfants. Les activités exercées par les enfants seront examinées à la lumière de ce cadre conceptuel en suivant les spécificités de chaque pays faisant l’objet de l’étude. Pour un souci de clarté, nous avons présenté en annexes les définitions opérationnelles utilisées pour estimer les travaux dangereux et les travaux dommageables dans chaque pays. 3.2 Les activités des enfants 27. Selon les dernières estimations du BIT, l'incidence du travail des enfants en Afrique subsaharienne reste supérieure à celle que l'on observe dans n'importe quelle autre région du monde. La plupart des enfants travailleurs y sont employés dans des exploitations agricoles ou des entreprises familiales en qualité d'aides familiaux. Pour examiner l’ampleur et la nature du travail des enfants au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal, nous allons aborder successivement les taux de participation aux différentes activités, les secteurs dans lesquels ils travaillent, leurs statuts du travail et les différentes formes de travail selon les législations nationales10. 3.2.1 Taux de participation aux différentes activités Graphique 1. Proportion d'enfants économiquement actifs selon la période de référence et le pays 80 75.6 73.3 70 68.3 60.6 60 50 40 36.7 12 derniers mois 7 derniers jours 30 25.3 22.2 19.7 20 10 0 Sénégal Mali Côte d'Ivoire Burkina Faso 10 Toutes les statistiques sont détaillées dans les tableaux 1 à 6 en annexes. Il est à noter que les estimations des formes de travail des enfants du Burkina Faso et du Mali ont pour cadre d'analyse la limite des frontières de production générale. En conséquence, les valeurs des indicateurs du travail des enfants sont relativement plus élevées en comparaison de celles se référant strictement au système de la comptabilité nationale des Nations Unies (Rév. 1993). LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 8 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST 28. L’analyse statistique des données révèle que le travail des enfants revêt un caractère assez préoccupant dans les quatre pays étudiés, notamment au Burkina Faso et au Mali. En se référant à l’activité courante des enfants, la proportion d’enfants économiquement actifs de 5 à 17 ans est respectivement de 19,7%, 22,2%, 60,6% et 68,3% au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Mali. Lorsque la période de référence est les douze derniers mois, on obtient pour ces mêmes pays des proportions de l’ordre de 25% pour la Côte d’Ivoire, 36,7% pour le Sénégal, 73,3% pour le Mali et 75,6% pour le Burkina Faso (cf. graphique 1). Dans ces deux derniers pays, 4 enfants sur 10 travaillent uniquement. Les taux de fréquentation scolaires y sont très faibles, à peine 40% des enfants de 5 à 17 ans. Ce qui confirme l’expression de « bande soudano-sahélienne de l’analphabétisme » (Kobiané et Marcoux, 2007). En Côte d’Ivoire, c’est 10% des enfants qui effectuent uniquement une activité économique contre 13,3% au Sénégal. Ces deux pays ont des taux de fréquentation scolaire légèrement plus élevés : près de 6 enfants sur 10 en Côte d’Ivoire et environ 7 enfants sur 10 au Sénégal. 29. Par opposition au Sénégal où 38% des garçons sont habituellement économiquement actifs contre 26% des filles, la proportion d’enfants travailleurs selon le sexe ne semble pas très différenciée en Côte d’Ivoire et au Mali. En ce qui concerne le Burkina Faso, quelle que soit la période de référence, la proportion de filles travailleuses est légèrement plus élevée que celle des garçons. 30. L’ampleur de ces résultats dépend aussi du milieu de résidence du fait des différences dans l’organisation du travail et des alternatives différentes. Dans les quatre pays, le milieu rural est plus propice à la mise au travail des enfants. Ainsi, la mobilisation des enfants sur le marché du travail semble décroître avec le taux d’urbanisation : des grandes villes aux villes moyennes et de celles-ci aux zones rurales. Ceci s'expliquerait en partie par le fait que les zones rurales se caractérisent par une offre scolaire insuffisante. 31. Par ailleurs, on constate un nombre relativement élevé d’enfants inoccupés, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal où les taux de participation des enfants aux activités économiques sont les plus faibles. Chez les enfants de 5 à 17 ans, nous avons respectivement 15,5% (Mali), 22,7% (Burkina Faso), 36,6% (Côte d’Ivoire) et 36,9% (Sénégal) qui ne travaillent ni fréquentent l’école11. Nous observons également une certaine proportion d’enfants combinant les études et les activités économiques : 18,3% au Burkina Faso ; 11,8% en Côte d’Ivoire, 28,7% au Mali et 6,3% au Sénégal12. 3.2.2 Secteurs d’activité 32. Hormis le Burkina Faso, la mise au travail des enfants a pour cadre principal le secteur primaire quel que soit la période de référence : 6 enfants sur 10 travaillent dans l’agriculture, l’élevage, la forêt et la pêche en Côte d’Ivoire et au Mali contre 80% des enfants travailleurs au Sénégal. Le secteur primaire occupe un nombre relativement important d’enfants travailleurs en raison de la vocation agricole des pays et de l’importance numérique de la population rurale. En effet, les enfants 11 Il s’agit d'enfants apparemment « inactifs » car l’on ne sait, par exemple, rien sur leur état de santé. En outre, ces enfants peuvent être impliqués dans les activités ménagères au sein de leurs propres ménages. L'inactivité de ces enfants est définie par rapport au fait qu'ils ne sont ni à l'école ni impliqués dans les activités économiques. A ce sujet, il sera intéressant d'étudier les déterminants de l'inactivité économique et de la non scolarisation des enfants. 12 Ces proportions devraient être interprétées en gardant à l’esprit le taux de participation global des enfants de 5 à 17 ans dans chaque pays. 9 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 participent aux travaux quotidiens des exploitations agricoles. Ils aident à la récolte, au défrichage, au désherbage et au transport de produits agricoles. De plus, le fait que l’agriculture dans ces pays soit basée généralement sur des unités familiales de productions extensives et peu mécanisées, elle emploie beaucoup la main-d’œuvre familiale, en particulier les femmes et les enfants dans l’agriculture vivrière. Graphique 2. Répartition des enfants économiquement actifs selon le secteur d'activité et le group d'âge - Burkina Faso (7 derrniers jours) 42 43 46.6 Proportion d'enfants travailleurs Agriculture 2.4 3.2 Industrie 5.6 Services 55.6 53.8 47.8 5 - 14 15-17 5-17 Groupe d’âge Source : ENTE 2006 Graphique 3. Distribution des enfants économiquement actifs selon le secteur d'activité et le group d'âge- Burkina Faso (12 derniers mois) Proportion d'enfants travailleurs 80.1 82.7 80.7 Agriculture Industrie Services 0.5 0.6 1.2 19.4 16.1 18.7 5 14 14 17 5 17 Groupe d'âge Source : ENTE 2006 LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 10 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST 33. Il ressort des données du Burkina Faso que 43% des enfants économiquement actifs sont dans l’agriculture lorsque l’on se réfère à l’occupation dans la semaine précédant l’enquête (cf. les deux graphiques ci-dessus). Ce taux est de l’ordre de 81% quant il est fait allusion à l’activité au cours des douze derniers mois précédant l’enquête (l’occupation habituelle). Cette situation est liée à la période de collecte des données en saison sèche (avril-juin) où les enfants exercent plus des activités dans le secteur des services, notamment les travaux domestiques. 34. Au Sénégal, on remarque également l’effet de la période de collecte des données en période de saison sèche sur la répartition des enfants travailleurs par secteur d’activités. En fait, alors que 80% des enfants travailleurs de 5 à 14 ans sont dans l’agriculture, ce pourcentage s’élève à 90 en considérant les activités des douze derniers mois. Du fait de la coïncidence de la collecte des données avec la fin de la saison des pluies et des vacances scolaires, nous n’observons pas ces différences en Côte d’Ivoire et au Mali. 35. Le secteur des services, en particulier les travaux domestiques, constitue le second secteur pourvoyeur d’emplois des enfants au Burkina Faso et au Mali. Environ un tiers des enfants économiquement actifs exercent des travaux domestiques ou sont employés de maison en se référant à l’activité courante. Les travaux domestiques exécutés pour la plupart par les filles sont essentiellement le nettoyage, la lessive, la préparation des repas, la vaisselle, la garde des enfants, la recherche de l’eau pour les ménages d’accueil, etc. Une analyse plus fine des travaux domestiques dans ces deux pays sera nécessaire afin de déterminer réellement les enfants économiquement actifs selon la limite de production fixée par le système de comptabilité nationale des Nations Unies (Rév. 1993). 3.2.3 Statuts du travail 36. Compte tenu de la multitude d’activités qui caractérisent les enfants au travail, nous avons opéré un découpage qui permet de distinguer les enfants qui exercent l’ensemble de leurs activités à titre d’aide familial, ceux qui effectuent leurs travaux comme indépendants et enfin ceux qui travaillent pour leur propre compte. 37. En dehors de la Côte d’Ivoire où la majorité des enfants travaillent en qualité d'indépendants, la plupart des enfants sont des aides familiaux non rémunérés comme dans de nombreux pays africains. Le cadre familial est alors le premier utilisateur du travail des enfants. Pour des raisons socioéconomiques, les aides familiaux constituent une « armée de réserve » plus fréquemment employée que l’utilisation d’une main-d’œuvre salariée. En d’autres termes, les occupations des enfants tendent à être les mêmes que celles des autres membres de la famille dans des travaux agricoles en milieu rural et dans de nombreux métiers du secteur informel urbain. 3.2.4 Travaux dommageables et travaux dangereux 38. Lorsque nous nous intéressons au travail des enfants à abolir défini selon les textes réglementaires de chaque pays, l’incidence du travail dommageable est respectivement de 12,6%, 18,6%, 55,3% et 58,5% au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Burkina Faso chez les enfants de 5 à 17 ans. La proportion du travail dangereux va croissant avec celle du travail dommageable. De même, plus 11 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 l’incidence des enfants économiquement actifs est élevée, plus celle du travail des enfants à abolir est importante. 39. Le Burkina Faso se singularise par une forte proportion d’enfants impliqués dans les travaux dangereux, soit un enfant sur deux dans l’ensemble du pays (cf. le graphique ci-dessous). Indépendamment des pays, la proportion des garçons dans les travaux dommageables et travaux dangereux est plus élevée que celle des filles. Ceci résulterait du fait qu’ils sont relativement plus nombreux à travailler dans la construction, les mines et carrières, et certaines activités agricoles pénibles, répertoriées dans les textes nationaux et internationaux comme des travaux dangereux (cf. tableau 6 en annexes). Graphique 2. Proportion d'enfants travailleurs selon la nature du travail et le pays - en proprtion de l'ensemble des enfants âgés de 5 à 17 ans Actifs 7derniers jours 80 Travail dommageable 68.3 70 Travail dangereux 60.6 58.5 60 55.3 53.1 50 40 36.3 30 22.2 19.7 18.6 16.9 20 12.6 10.7 10 0 Sénégal Mali Côte d'Ivoire Burkina Faso 40. En considérant les proportions d’enfants astreints à un travail dommageable relativement aux enfants travailleurs, on remarque l’accroissement des risques pour les enfants avec leur implication dans les activités économiques. Alors que 8 enfants sur 10 des enfants économiquement actifs exercent des travaux dommageables en Côte d’Ivoire et au Mali, cette proportion est de 6 sur 10 au Sénégal. Le cas du Burkina est particulier en ce sens que presque tous les enfants économiquement actifs effectuent des travaux dommageables tels que définis par les textes nationaux (cf. tableau 6 en annexes). 41. Selon les données disponibles, la grande majorité des enfants dont le travail est à abolir se trouve dans la catégorie des travaux dangereux. Ainsi, au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal, au moins 80% des enfants de 5 à 17 ans, qui sont soumis à des activités dommageables, travaillent dans des conditions dangereuses. Ce qui n’est pas la situation en Côte d’Ivoire où si 83,5% des enfants économiquement actifs sont astreints à un travail dommageable, seuls 20,2% d’entre eux effectuent un travail dangereux selon les textes régissant le travail des enfants dans le pays. Ce résultat pourrait être dû à plusieurs facteurs, notamment le fait que les données de la Côte d’Ivoire ne couvrent pas tout le territoire national - par exemple, la plupart des zones minières ne se trouvent pas dans la partie gouvernementale du pays couverte par l'enquête - et les textes législatifs en vigueur dans le pays en matière des travaux LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 12 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST dangereux. Ce qui nous amène à nous interroger sur les limites de la comparabilité des statistiques sur le travail des enfants dans les quatre pays. 3.3 Les limites de la comparabilité des statistiques sur le travail des enfants 42. Comme indiqué précédemment, l’ampleur du travail des enfants dans chaque pays dépend des définitions utilisées et de la nature des statistiques disponibles. Si les statistiques recueillies à travers les enquêtes nationales sur le travail des enfants procurent un certain éclairage sur ce phénomène en Afrique subsaharienne, il est à noter qu’elles devraient être interprétées avec précaution en ce sens que les estimations des différentes formes de travail des enfants, en particulier les travaux dommageables et les travaux dangereux, sont basées sur des législations différentes. Quand bien même il existe des similitudes entre les statistiques du Burkina Faso et celles du Mali, les dispositions des textes législatifs en vigueur dans chaque pays contribuent à limiter fortement les comparaisons des proportions d’enfants impliqués dans le travail des enfants à abolir. A titre d'illustration, selon la législation régissant les activités des enfants au Burkina Faso, aucun élève ne devrait exercer une quelconque activité économique. Ce qui n’est pas le cas dans les autres pays. De même, les limites d'âges d'admission à des travaux légers et au travail en général dépendent de chaque pays. Si cette limite est de 15 ans dans les trois pays sahéliens (Burkina Faso, Mali et Sénégal), elle s’élève à 14 ans en Côte d’Ivoire. Dans le cas particulier de ce pays, il est important de garder à l'esprit que la collecte des données n'a pas couvert l'ensemble du territoire, notamment la partie septentrionale où la proportion d'enfants travailleurs est élevée en raison du niveau de pauvreté, des infrastructures scolaires et les comportements des ménages (Grootaert, 1998, Diallo 2001). 43. En outre, les périodes de collecte de données sont différentes d’un pays à l’autre. A ce niveau, on retiendra que sur une période de référence plus longue permettant de tenir compte des variations saisonnières des occupations, il est possible de faire des comparaisons entre les proportions d’enfants effectuant des activités économiques dans les différents pays. Toutefois, il se pose souvent la question du problème de mémoire dans la fiabilité des informations portant sur les douze derniers mois, en particulier les activités des enfants. 44. A la lumière de ces remarques, l’une des bases de la comparabilité des résultats statistiques entre les différents pays doit être l’harmonisation des dispositions législatives réglementant le travail des enfants. Il est également important de tenir compte de la définition du travail des enfants dont le cadre d'analyse peut être soit le système de la comptabilité nationale des Nations Unies (approche restrictive), soit la frontière des possibilités de production générale (approche élargie). A cela s’ajoute la période de collecte des données qui devrait tenir compte des variations saisonnières des activités. Ces ajustements pour une meilleure comparabilité des données ne font pas l’objet de cette recherche. A ce sujet, la 18ème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST), prévue entre novembre et décembre 2008, offrira la possibilité d'atteindre un certain niveau de cohérence et de comparabilité dans la collecte des statistiques relatives au travail des enfants. Lors de cette Conférence, il sera discuté, entre autres, la résolution sur les statistiques du travail des enfants. Celle-ci devrait (a) élaborer une définition statistique du travail des enfants à abolir à des fins de mesure (b) préciser les méthodologies statistiques permettant de la 13 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 calculer et (c) prévoir une flexibilité suffisante permettant de l’appliquer dans divers contextes nationaux. 4. FACTEURS EXPLICATIFS DU TRAVAIL DES ENFANTS 45. Plusieurs modèles économétriques peuvent permettent d’appréhender les déterminants des activités des enfants. En fait, le choix de la méthode d’estimation dépend à la fois des données et de la manière dont l’on conçoit les processus de mise au travail et de fréquentation scolaire des enfants. Dans le cadre de la présente recherche, nous optons pour le modèle probit bivarié en ce sens que nous considérons que les possibilités de travail et de scolarisation des enfants sont des choix interdépendants. 46. Ce modèle à deux variables dépendantes permet de tester la probabilité pour les enfants de travailler et/ou d’aller à l’école. Dans nos estimations, les deux variables dépendantes sont : la participation à l’activité économique et la fréquentation scolaire. Compte tenu de la diversité des facteurs qui peuvent influencer les activités des enfants, notamment en Afrique subsaharienne, nous allons tenter de considérer les principales variables qui interviennent souvent dans la littérature sur leur travail et/ou leur scolarisation, à savoir les caractéristiques individuelles de l’enfant (âge, sexe, lien de parenté avec le chef de ménage), le contexte familial dans lequel il évolue (les caractéristiques du ménage et du chef de ménage) et le milieu de résidence (rural et urbain). Nous avons essayé de retenir les mêmes variables dans chacune des estimations suivant les contraintes des données de chaque pays. Les résultats obtenus des estimations économétriques sur les déterminants des activités des enfants de 5 à 17 ans sont récapitulés dans les différents tableaux en annexes (cf. tableau 7). La plupart des coefficients sont significatifs et nous observons globalement les effets attendus sur le choix des activités des enfants. 47. Hormis les résultats de la Côte d’Ivoire, les coefficients de corrélation sont négatifs et significatifs dans les différentes estimations. De ce fait, il existe une relation inverse entre la participation des enfants aux activités économiques et leur fréquentation scolaire. Autrement dit, des facteurs non observés qui augmentent les chances d’aller à l’école diminuent celles de travailler. Le cas particulier de la Côte d’Ivoire pourrait s’expliquer par le fait qu’au moins la moitié des enfants économiquement actifs fréquente également l’école. Par ailleurs, les données de ce pays mériteraient des analyses plus approfondies du fait du contexte particulier des données collectées. 48. Toutes choses égales par ailleurs, quel que soit le pays, la propension des enfants à faire partie de la population économiquement active croît avec l’âge. Quant aux résultats sur le lien entre le sexe de l’enfant et les chances de participer à la force de travail, nous obtenons des schémas contrastés. Alors qu’il est significativement positif chez les garçons au Mali et au Sénégal, nous observons le contraire au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Dans le cas particulier du Mali, le type de lien de parenté avec le chef de ménage ne semble pas être une variable discriminante. La propension à exercer un travail est plus forte lorsqu’il s’agit des enfants du chef de ménage. Ceci constitue une singularité de ce pays, car en règle générale le travail des « enfants confiés » permet la scolarisation des enfants du chef de ménage. A ce sujet, le placement d’un enfant au travail dans une autre famille est une vieille pratique sociale africaine par laquelle s’organisait une forme d’entraide entre parents. 49. La composition démographique du ménage influence la participation des enfants aux activités économiques. Contrairement au Burkina Faso, les risques de travailler LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 14 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST sont plus faibles chez les enfants appartenant à des ménages de grande taille dans les autres pays. Ce qui sous-entend une certaine substitution entre les membres du ménage pour accomplir les activités économiques lorsqu’ils sont nombreux. Les caractéristiques du chef de ménage jouent également un rôle dans la participation des enfants au marché du travail. Dans les quatre pays, le niveau d’instruction du chef de ménage est inversement lié aux chances des enfants d’être économiquement actifs. Toutes choses égales par ailleurs, ils ont plus de chances de travailler lorsque le chef de ménage est un homme. Les enfants dans les ménages dont la source principale de revenu est l’agriculture et le secteur informel ont plus de risques de travailler comparativement aux enfants des ménages soutenus par des employés salariés du secteur moderne. Ce qui confirme bien que ces deux secteurs d’activité sont favorables à l’insertion des enfants dans les activités socioéconomiques. 50. L’examen des coefficients associés au risque de travailler et le niveau de vie du ménage13 indique qu’il existe une corrélation positive entre ces deux variables. Comme souligné dans la plupart des études, la mise au travail des enfants augmente à mesure que le niveau de vie du ménage baisse. En outre, les enfants des zones urbaines ont moins de risque de travailler que ceux des campagnes, en particulier au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal. 51. Dans l’approche des déterminants du travail des enfants, il est important de garder à l’esprit que certains facteurs sont difficilement mesurables. Il s’agit, entre autres, des normes sociales et de l’application de la législation. En fait, les pays en développement ont souvent du mal à assurer celle-ci même s’ils possèdent des services d’inspection du travail. Par ailleurs, les législations ne s’appliquent pas à certains domaines de la vie économique et sociale qui sont des pourvoyeurs d’emplois aux enfants. 52. En ce qui concerne la fréquentation scolaire des enfants, les résultats sont moins contrastés. En effet, la scolarisation des enfants croît avec l’âge, mais l’effet quadratique est négatif. Cette tendance pourrait s’expliquer par les « déperditions scolaires » dues aux défaillances du système éducatif. L’absence d’une relation biologique avec le chef de ménage diminue les chances d’aller à l’école. Toutes choses égales par ailleurs, les garçons ont plus de chances d’être scolarisés que les filles. L’idée que les femmes chefs de ménage ont une propension plus grande à scolariser les enfants est confirmée par les estimations économétriques. Quel que soit le pays, les enfants ont plus de chances de fréquenter l’école lorsque le chef de ménage a été lui-même scolarisé. Ainsi, l’effet de l’éducation des parents (le chef de ménage) est confirmé. Plus l’éducation des parents est élevée, plus l’environnement familial est favorable à l’accumulation du capital humain de la progéniture. De même, les enfants sont enclins à travailler au lieu d’aller à l’école dans les ménages dont le chef n’a pas un emploi salarié du secteur moderne. Ce qui sous-entend que le secteur d’activité ou le statut du travail du chef de ménage a un impact sur la fréquentation scolaire de la progéniture. Par contre, toutes choses égales par ailleurs, les chances de scolarisation ne semblent pas diminuer dans les ménages de grande taille. S’agissant du faible niveau de vie du ménage et le fait d’habiter en zones rurales, les résultats indiquent qu’ils influencent négativement la fréquentation scolaire des enfants. 53. Au-delà des spécificités des 4 pays ayant fait l’objet de l’étude, les résultats économétriques montrent que les risques de travailler sont élevés lorsque (i) l’enfant vit dans un ménage dirigé par un homme ; (ii) le chef de ménage n’a jamais été scolarisé ; (iii) l’enfant réside dans le milieu rural ; (iv) le chef de ménage travaille 13 Il est à signaler que le niveau de vie des ménages a été estimé par les dépenses par tête. Toutefois, certaines variables du modèle, notamment le capital humain et le statut du travail, déterminent le niveau de vie du ménage. Ce qui pourrait être source d’endogénéité dans le modèle estimé. 15 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 dans l’agriculture ou dans le secteur informel ; et (v) le niveau de vie du ménage est faible. Globalement, ces résultats concordent avec ceux des études précédentes sur le travail des enfants en Afrique subsaharienne, en particulier la sous-région de l’Afrique de l’Ouest (Andvig, 1998 ; Canagarajah et Coulombe, 1997 ; Grootaert, 1998 ; Dumas et Lambert, 2006 ; Lachaud, 2004). Toutefois, ces conclusions pourront être approfondies en faisant des analyses spécifiques au milieu d’habitat (rural et urbain), au sexe et aux activités des enfants (études uniquement, travail uniquement, études et travail, ni études ni travail, etc.)14. De même, le lien entre pauvreté et travail des enfants mériterait d’être examiné avec des informations plus détaillées, y compris son caractère endogène dans les estimations économétriques. 5. CONCLUSION 54. Les statistiques recueillies à partir des enquêtes sur le travail des enfants en Afrique de l’Ouest procurent un certain éclairage sur ce phénomène dans la région malgré la diversité des situations nationales. Elles mettent en évidence l’ampleur et les différentes formes de travail des enfants, et soulignent l’interférence des caractéristiques individuelles, sociales et géographiques dans la répartition sectorielle des activités accomplies par les enfants. 55. Les données confirment que les enfants sont majoritairement impliqués dans les activités agricoles, le secteur informel et le travail domestique. En outre, nous remarquons que le travail des enfants reproduit d’une certaine manière la division sexuelle du travail des adultes : les filles se retrouvent massivement dans les services domestiques et les garçons sont plus orientés vers l’agriculture. En ce qui concerne leurs statuts du travail, on observe que la grande majorité des enfants sont des aides familiaux non rémunérés dans l’agriculture en raison de la vocation agricole des pays et de l’importance numérique de la population rurale. L’étude souligne aussi que les activités des enfants varient remarquablement selon les régions et les saisons sèches ou pluvieuses. 56. S’agissant des analyses multivariées, elles confirment globalement les effets attendus sur le choix des activités des enfants. La mise au travail des enfants s’explique par l’environnement socioculturel, les faiblesses du système éducatif et les facteurs économiques à travers le milieu de résidence, les caractéristiques de l’enfant et celles du ménage auquel il appartient. L’environnement global des enfants influence alors leur insertion dans les activités socioéconomiques au détriment de la fréquentation scolaire. 57. Par ailleurs, l’apport de cette étude est la traduction des textes nationaux et des conventions internationales en termes d’indicateurs statistiques du travail des enfants. De ce fait, cette recherche contribue au débat sur les estimations statistiques des différentes formes de travail des enfants, en particulier le travail des enfants à abolir - travaux dommageables et travaux dangereux -dont les proportions dépendent des législations en vigueur dans chaque pays. Du fait d’un corpus législatif spécifique à chaque pays en matière de travail des enfants, on ne saurait alors comparer les estimations des travaux dommageables et des travaux dangereux d’un pays à un autre en ignorant les spécificités nationales. 14 Par exemple, plusieurs effets marginaux peuvent être calculés à partir des combinaisons suivantes : (i) les enfants participent à la force de travail et vont à l’école ; (ii) les enfants ne travaillent pas, mais ils vont à l’école ; (iii) les enfants participent à la main-d’œuvre et ne fréquentent pas l’école ; et (iv) les enfants ne travaillent ni ne vont à l’école. LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 16 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST 58. Au-delà des approches de mesure, le fait de travailler à un jeune âge peut entraver la scolarité, compromettre la santé de l’enfant et son développement et influencer le type d’activités et le niveau de vie auxquels il aura accès à l’âge adulte. De ce fait, les statistiques sur le travail des enfants en Afrique de l’Ouest imposent alors de prendre en considération la problématique de la main-d’œuvre enfantine dans la transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre dans cette région en raison de son ampleur et de ses caractéristiques. 17 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 REFERENCES Andvig, J. C. (1998). « Child labour in sub-saharan Africa: an exploration », Forum for development studies, n° 2, pp. 327-362. Basu, K., Van, P., H. (1998). « The economics of child labour », American economic review, vol. 88, n°3, pp. 412-427. Bhalotra, S. 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Children out of school: Measuring exclusion from primary education,Unesco Institute for Statistics, Montreal. 19 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 ANNEXE I : TEXTES RÉGLEMENTAIRES SUR LE TRAVAIL DES ENFANTS ET SÉLECTION DES VARIABLES POUR LES ESTIMATIONS STATISTIQUES Burkina Faso ESTIMATIONS STATISTIQUES DES TRAVAUX DOMMAGEABLES (CHILD LABOUR) - Article 87 du code du travail de 1992 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi - Arrêté 539 / IGTLS / HV du 29 juillet 1954 relatif au travail des enfants - Arrêté 545 / IGTLS / HV du 2 août 1954 portant dérogation à l’âge minimum à l’emploi Les variables ci-dessous ont été prises en compte dans l’estimation des travaux dommageables : - les enfants de moins de 12 ans exerçant une activité économique - entre 12 et 14 ans, le travail est proscrit pour les élèves et autorisé pour les non scolarisés à condition qu’ils n’excèdent pas 4,5 heures de travail par jour (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le travail de nuit (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le transport de poids lourds (information disponible dans le questionnaire enfants) - l'exposition aux dangers suivants : poussières, fumée, gaz, bruit, température, humidité, radiation, outils dangereux (couteau, lame, ...), faible luminosité, produits chimiques (colle, pesticides, ...), harcèlement sexuel - toutes ces informations sont disponibles dans le questionnaire enfants - le travail souterrain (mines et carrières) et la construction (BTP) : les filles de tout âge et les garçons de moins de 16 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le nombre d'heures par jour supérieur à 8 heures chez les enfants d’au moins 15 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage) ESTIMATIONS STATISTIQUES DES TRAVAUX DANGEREUX (HAZARDOUS WORK) Le « travail dangereux » renvoie à la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants. Les variables ci-dessous ont été prises en compte dans l’estimation des travaux dangereux : - le transport de poids lourds (informations disponibles dans le questionnaire enfant) ; - l’exposition aux dangers suivants : poussière, fumée, gaz, bruit, température, humidité, radiation, outils dangereux (couteau, lame…), travail souterrain, faible luminosité, produits chimiques (colle, pesticides…), harcèlement sexuel (informations disponibles dans le questionnaire enfant); et LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 20 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST - le travail souterrain (mines et carrières) et la construction (BTP) pour les filles de tout âge et les garçons âgés de moins de 16 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le nombre d'heures par jour supérieur à 8 heures (informations disponibles dans le questionnaire ménage) Côte d’Ivoire ESTIMATIONS STATISTIQUES DES TRAVAUX DOMMAGEABLES (CHILD LABOUR) - Article 23-8 du Code du Travail de 1995 sur l’âge minimum au travail - Décret 96-204 du 7 mars 1996 relatif au travail de nuit Les variables ci-dessous ont été prises en compte dans l’estimation des travaux dommageables : - les enfants de moins de 14 ans exerçant une activité économique - le travail de nuit (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le transport de poids lourds (information disponible dans le questionnaire enfants) - l'exposition aux dangers suivants : poussières, fumée, gaz, bruit, température, humidité, radiation, outils dangereux (couteau, lame, ...), faible luminosité, produits chimiques (colle, pesticides, ...), harcèlement sexuel - toutes ces informations sont disponibles dans le questionnaire enfants - le travail souterrain (mines et carrières) et la construction (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le nombre d'heures par jour supérieur à 8 heures (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - tous les enfants impliqués dans les travaux dangereux selon la législation nationale ESTIMATIONS STATISTIQUES DES TRAVAUX DANGEREUX (HAZARDOUS WORK) La liste des travaux dangereux est fournie par l'arrêté n° 2250 du 14 mars 2005 par branche d’activités : Dans l’agriculture et la foresterie: - l’abattage des arbres - le brûlage des champs - l’épandage de produits chimiques - l’épandage des engrais chimiques - le traitement chimique de la pépinière - le port de charges lourdes Dans les mines: - la foration et les tirs de mine - le transport des fragments ou des blocs de pierre 21 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 - l’extraction de minerai à l’aide de produits chimique tels que le cyanure de sodium, l’acide sulfurique, le dioxyde de soufre - le travail dans les mines souterraines Dans le commerce et le secteur urbain domestique: - la vente de support à caractère pornographique - le travail dans les débits de boisson - la récupération d’objet dans les décharges publiques Dans l’artisanat: - l’ajustage, le meulage, la vidange, l’affûtage, le fraisage, le laminage - la descente de moteur, la manipulation de batteries - la fabrication et la réparation d’armes à feu - la production de charbon de bois et le métier de bûcheron - le ponçage motorisé de cuir et le tannage de la peau - la teinture et l’impression Dans le transport : - l’activité d’apprenti de mini cars communément appelés GBAKA15 Mali Estimations statistiques des travaux dommageables (child labour) - Décret N° 96-178 du 14 juin 1996 sur les travaux légers - Article D189-16 du code du travail sur le travail de nuit - Article D189-21 sur la moralité et toute influence fâcheuse - Article D189-23 sur les normes de poids - Article D189-29 sur les travaux exposant les enfants à des robinets à vapeur ou employant les enfants pour le travail en hauteur Les variables ci-dessous ont été prises en compte dans l’estimation des travaux dommageables : - les enfants de moins de 12 ans exerçant une activité économique - entre 12 et 14 ans, les élèves économiquement actifs de plus de 2 heures par jour contre 4,5 heures pour les enfants non scolarisés (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le transport de poids lourds (information disponible dans le questionnaire enfants) - l'exposition aux dangers suivants : poussières, fumée, gaz, bruit, température, humidité, radiation, outils dangereux (couteau, lame, ...), faible luminosité, produits chimiques (colle, pesticides, ...), harcèlement sexuel - toutes ces informations sont disponibles dans le questionnaire enfants 15 Véhicule mini car de transport en public dont l’apprenti est généralement un enfant LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 22 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST - le travail souterrain (mines et carrières) et la construction (BTP) : les filles de tout âge et les garçons de moins de 16 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le nombre d'heures par jour supérieur à 8 heures chez les enfants d’au moins 15 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage) ESTIMATIONS STATISTIQUES DES TRAVAUX DANGEREUX (HAZARDOUS WORK) Le « travail dangereux » renvoie à la convention 182 de l’OIT complétée par les dispositions de l’Article D189-28 du code du travail malien qui interdit l’utilisation et la manipulation d’explosifs par les enfants. Les variables ci-dessous ont été prises en compte dans l’estimation des travaux dangereux : - le travail de nuit (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le transport de poids lourds (informations disponibles dans le questionnaire enfant) ; - l’exposition aux dangers suivants : poussière, fumée, gaz, bruit, température, humidité, radiation, outils dangereux (couteau, lame…), travail souterrain, faible luminosité, produits chimiques (colle, pesticides…), harcèlement sexuel (informations disponibles dans le questionnaire enfant); - le travail souterrain (mines et carrières) et la construction (BTP) pour les filles de tout âge et les garçons âgés de moins de 16 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage) ; et - le nombre d'heures par jour supérieur à 8 heures (informations disponibles dans le questionnaire ménage) Sénégal ESTIMATIONS STATISTIQUES DES TRAVAUX DOMMAGEABLES (CHILD LABOUR) - Arrêté n° 003748 – 6 juin 03 / MFPTEOP/DTSS, relatif au travail des enfants. - Arrêté n° 003750 – 6 juin 03 / MFPTEOP/DTSS, fixant les catégories d’entreprises et travaux interdits aux enfants et jeunes gens ainsi que l’âge limite (voir ARRETE N° 003748) auquel s’applique l’interdiction. - Arrêté n° 003751 – 6 juin 03 / MFPTEOP/DTSS, fixant les catégories d’entreprises et travaux interdits aux enfants et jeunes gens ainsi que l’âge limite (voir ARRETE N° 003748) auquel s’applique l’interdiction. Les variables ci-après ont été prises en compte pour spécifier le travail dommageable : - le transport de poids lourds (information disponible dans le questionnaire enfants) 23 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 - l'exposition aux dangers suivants : poussières, fumée, gaz, bruit, température, humidité, radiation, outils dangereux (couteau, lame, ...), faible luminosité, produits chimiques (colle, pesticides, ...), harcèlement sexuel - toutes ces informations sont disponibles dans le questionnaire enfants - le travail souterrain (mines et carrières) et la construction (BTP) : les filles de tout âge et les garçons de moins de 16 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - l'abattage d'animaux (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le transport (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le ramassage des déchets (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - les enfants de moins de 15 ans qui effectuent des travaux rémunérés autres que non agricoles dans le cadre familial (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - le nombre d'heures par jour supérieur à 8 heures (informations disponibles dans le questionnaire ménage) - tout travail nocturne (informations disponibles dans le questionnaire ménage) ESTIMATIONS STATISTIQUES DES TRAVAUX DANGEREUX (HAZARDOUS WORK) Au Sénégal, le « travail dangereux » renvoie à la convention 182 de l’OIT complétée par les dispositions nationales (ARRETE N° 003749 – 6 JUIN 03 / MFPTEOP/DTSS, fixant et interdisant les Pires Formes de Travail des Enfants) qui interdisent l’utilisation et la manipulation d’explosifs par les enfants. Les travaux dangereux sont : - le transport de poids lourds (informations disponibles dans le questionnaire enfant) ; - l’exposition aux dangers suivants : poussière, fumée, gaz, bruit, température, humidité, radiation, outils dangereux (couteau, lame…), travail souterrain, faible luminosité, produits chimiques (colle, pesticides…), harcèlement sexuel (informations disponibles dans le questionnaire enfant); - le travail souterrain (mines et carrières) et la construction (BTP) pour les filles de tout âge et les garçons âgés de moins de 16 ans (informations disponibles dans le questionnaire ménage); et - l’abattage d’animaux, le transport et le ramassage de déchets et d’ordures (informations disponibles dans le questionnaire ménage) LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 24 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST ANNEXE II TABLEAUX STATISTIQUES ET ECONOMETRIQUES Tableau 1. Enfants âgés de 5 à 17 ans selon le sexe, le type d’activité et le milieu de résidence – (7 derniers jours) Sexe Activité Urbain Rural Total % Effectif % Effectif % Effectif Travail uniquement a 13,2 36573 44,1 794130 40,0 830703 Etudes uniquement b 45,6 126746 15,4 276826 19,4 403573 Garçons Travail et Etudes c 25,6 71050 17,7 319343 18,8 390393 Total Travail* 38,7 107624 61,8 1113473 58,8 1221096 Total Etudes** 71,2 197797 33,1 596169 38,2 793966 Inoccupés 15,7 43589 22,8 410358 21,8 453947 Travail uniquement a 22,9 69610 48,8 809506 44,8 879116 Etudes uniquement b 35,0 106246 9,8 162383 13,7 268629 Filles Travail et Etudes c 26,4 80157 16,2 268482 17,8 348639 Total Travail* 49,4 149768 65,0 1077987 62,6 1227755 Total Etudes** 61,4 186403 26,0 430864 31,5 617268 Inoccupés 15,6 47427 25,2 417157 23,7 464584 Travail uniquement a 18,3 106183 46,4 1603636 42,3 1709819 Etudes uniquement b 40,1 232992 12,7 439209 16,6 672201 Travail et Etudes c 26,0 151208 17,0 587824 18,3 739032 Total Total Travail* 44,3 257391 63,4 2191460 60,6 2448851 Total Etudes** 66,1 384200 29,7 1027033 34,9 1411233 Inoccupés 15,7 91016 23,9 827515 22,7 918531 * “Total travail� se réfère aux enfants qui travaillent uniquement et à ceux qui travaillent et qui vont à l’école, c’est-à-dire a+c. ** “Total Etudes� se réfère aux enfants qui vont à l’école uniquement et à ceux qui travaillent et qui vont à l’école, c’est-à-dire b+c. Source : ENTE – Burkina Faso 2006 25 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 Tableau 2. Enfants âgés de 5 à 17 ans selon le sexe, le type d’activité et le milieu de résidence – (12 derniers mois) Sexe Activité Urbain Rural Total % Effectif % Effectif % Effectif Travail uniquement a 15,9 44304 52,3 941113 47,4 985418 Etudes uniquement b 37,7 104719 6,5 116646 10,7 221365 Garçons Travail et Etudes c 33,5 93077 26,6 479523 27,6 572600 Total Travail* 49,4 137382 78,9 1420637 75,0 1558019 Total Etudes** 71,2 197797 33,1 596169 38,2 793966 Inoccupés 12,9 35857 14,6 263375 14,4 299232 Travail uniquement a 23,9 72568 58,6 971112 53,2 1043680 Etudes uniquement b 28,1 85343 4,9 81842 8,5 167185 Filles Travail et Etudes c 33,3 101060 21,1 349023 23,0 450083 Total Travail* 57,2 173628 79,6 1320135 76,2 1493763 Total Etudes** 61,4 186403 26,0 430864 31,5 617268 Inoccupés 14,7 44469 15,4 255551 15,3 300019 Travail uniquement a 20,1 116873 55,3 1912226 50,2 2029098 Etudes uniquement b 32,7 190062 5,7 198488 9,6 388550 Travail et Etudes c 33,4 194138 24,0 828546 25,3 1022683 Total Total Travail* 53,5 311010 79,3 2740772 75,6 3051782 Total Etudes** 66,1 384200 29,7 1027033 34,9 1411233 Inoccupés 13,8 80326 15,0 518925 14,8 599252 * “Total travail� se réfère aux enfants qui travaillent uniquement et à ceux qui travaillent et qui vont à l’école, c’est-à-dire a+c. ** “Total Etudes� se réfère aux enfants qui vont à l’école uniquement et à ceux qui travaillent et qui vont à l’école, c’est- à-dire b+c. Source : ENTE – Burkina Faso 2006 Tableau 3. Enfants âgés de 5 à 17 ans selon le type d’activité et le groupe d’âge – (7 derniers jours) Caractéristiques Groupe d'âge 5-9 % 10 – 14 % 15 - 17 % Total % Ensemble deux sexes 1357339 100,0 1104892 100,0 617467 100,0 3079698 100,0 Travail uniquement 154514 11,4 90388 8,2 75136 12,2 320038 10,4 Travail et étude 151497 11,2 140116 12,7 73544 11,9 365157 11,9 Etude uniquement 542600 40,0 562314 50,9 242487 39,3 1347401 43,7 Inoccupé 508728 37,5 312074 28,3 226300 36,6 1047253 34,0 Source : ENTE-Côte d’Ivoire, 2005 LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 26 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST Tableau 4. Enfants âgés de 5 à 17 ans selon le sexe, le type d’activité et le milieu de résidence – (7 derniers jours) Sexe Activité Urbain Rural Total % Effectif % Effectif % Effectif Travail uniquement a 29,8 211347 49,3 791733 43,3 1003080 Etudes uniquement b 33,5 237915 11,5 185238 18,3 423153 Garçons Travail et Etudes c 26,5 188205 24,9 399327 25,4 587532 Total Travail* 56,3 399553 74,2 1191060 68,7 1590613 Total Etudes** 60,0 426121 36,4 584564 43,6 1010685 Inoccupés 10,2 72401 14,3 229440 13,0 301841 Travail uniquement a 35,9 256435 48,3 676523 44,1 932958 Etudes uniquement b 21,9 156328 9,7 136392 13,8 292720 Filles Travail et Etudes 32,7 233868 19,3 270604 23,8 504472 Total Travail* 68,6 490302 67,6 947128 68,0 1437430 Total Etudes** 54,6 390196 29,1 406997 37,7 797193 Inoccupés 9,6 68315 22,6 316761 18,2 385076 Travail uniquement a 32,8 467782 48,8 1468256 43,7 1936038 Etudes uniquement b 27,7 394244 10,7 321630 16,2 715874 Travail et Etudes c 29,6 422073 22,3 669931 24,6 1092004 Total Total Travail* 62,5 889855 71,1 2138188 68,3 3028043 Total Etudes** 57,3 816317 33,0 991561 40,8 1807878 Inoccupés 9,9 140716 18,2 546202 15,5 686918 * “Total travail� se réfère aux enfants qui travaillent uniquement et à ceux qui travaillent et qui vont à l’école, c’est-à-dire a+c. ** “Total Etudes� se réfère aux enfants qui vont à l’école uniquement et à ceux qui travaillent et qui vont à l’école, c’est-à-dire b+c. Source : ENTE – Mali 2005 Tableau 5. Enfants âgés de 5 à 17 ans selon le sexe et le type d’activité – 7 derniers jours Caractéristiques Garçons Filles Ensemble % Effectif % Effectif % Effectif Travail uniquement 16,7 272437 9,9 159216 13,3 431653 Travail et étude 8,7 140941 3,8 61323 6,3 202263 Etude uniquement 42,1 686851 45,0 722408 43,5 1409259 Inoccupé 32,5 529785 41,3 663936 36,9 1193721 Source : ENTE – Sénégal 2005 27 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 Tableau 6. Principaux résultats sur les formes de travail des enfants selon le pays – Période de référence : 7 derniers jours - 5 à 17 ans Economiquement actif Burkina Total (EA) Travail dommageable (Domg) Travail dangereux Faso Effectif Effectif % / Total Effectif % / Total % / EA Effectif % / Total % / EA % / Domg Total 4039583 2448851 60.6 2364660 58.5 96.6 2145698 53.1 87.6 90.7 Urbain 581399 257391 44.3 244020 42.0 94.8 218790 37.6 85.0 89.7 Rural 3458184 2191460 63.4 2120640 61.3 96.8 1926908 55.7 87.9 90.9 Garçons 2078616 1221096 58.7 1170690 56.3 95.9 1065628 51.3 87.3 91.0 Filles 1960967 1227755 62.6 1193970 60.9 97.2 1080070 55.1 88.0 90.5 Economiquement actif Côte Total (EA) Travail dommageable (Domg) Travail dangereux d’Ivoire Effectif Effectif % / Total Effectif % / Total % / EA Effectif % / Total % / EA % / Domg Total 3079698 685195 22,2 572384 18,6 83,5 115694 3,8 16,9 20,2 Urbain 1491368 311073 20,9 244332 16,4 78,5 20344 1,4 6,5 8,3 Rural 1588330 374122 23,6 328051 20,7 87,7 95351 6,0 25,5 29,1 Garçons 1508567 341389 22,6 292480 19,4 85,7 61792 4,1 18,1 21,1 Filles 1571133 343807 21,9 279903 17,8 81,4 53903 3,4 15,7 19,3 Economiquement actif Total (EA) Travail dommageable (Domg) Travail dangereux Mali Effectif Effectif % / Total Effectif % / Total % / EA Effectif % / Total % / EA % / Domg Total 4430833 3028043 68,3 2450729 55,3 80,9 1607780 36,3 53,1 65,6 Urbain 1424815 889855 62,5 642312 45,1 72,2 369240 25,9 41,5 57,5 Rural 3006019 2138188 71,1 1808188 60,2 84,6 1238540 41,2 57,9 68,5 Garçons 2315606 1590613 68,7 1308999 56,5 82,3 864931 37,4 54,4 66,1 Filles 2115226 1437430 68,0 1141730 54,0 79,4 742850 35,1 51,7 65,1 Economiquement actif Total (EA) Travail dommageable (Domg) Travail dangereux Sénégal Effectif Effectif % / Total Effectif % / Total % / EA Effectif % / Total % / EA % / Domg Total 3759074 740839 19,7 474531 12,6 64,1 400983 10,7 54,1 84,5 Urbain 1363376 142386 10,4 109520 8,0 76,9 83567 6,1 58,7 76,3 Rural 2395698 598453 25,0 365011 15,2 61,0 317325 13,2 53,0 86,9 Garçons 1893628 484198 25,6 321454 17,0 66,4 273044 14,4 56,4 84,9 Filles 1865447 256641 13,8 153076 8,2 59,6 127939 6,9 49,9 83,6 Sources : ENTE – Burkina Faso (2006) et Côte d’Ivoire, Mali et Sénégal (2005) LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 28 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST Tableau 7. Résultats des estimations du modèle probit bivarié par pays BURKINA FASO Travail des enfants Scolarisation des enfants Variables Coefficients Ecart type Coefficients Ecart type Caractéristiques de l’enfant Age 0.344914 0.001347 0.839221 0.001516 Age au carré -1.05821 0.00629 -3.81914 0.006994 Garçon -0.13051 0.001354 0.210644 0.001388 Enfant du chef de ménage -0.02352 0.002156 0.089266 0.002194 Caractéristiques du ménage Nombre de 0-5 ans -0.07113 0.000758 -0.01559 0.000759 Nombre de 6-14 ans -0.01788 0.000736 -0.0393 0.000747 Nombre de 15-17 -0.03559 0.001071 0.008277 0.001078 Taille 0.01927 0.000463 0.020948 0.000463 Caractéristiques du chef de ménage+ Age 0.000794 5.86E-05 -0.00337 6.01E-05 Homme 0.289426 0.002458 -0.23985 0.002514 Primaire 0.036157 0.002548 0.561439 0.002576 Secondaire/Supérieur -0.56574 0.003623 0.73511 0.003721 Auto emploi agricole -0.62764 0.004279 -0.10602 0.004426 Auto emploi non agricole -0.44797 0.004361 0.028032 0.004544 Travailleur agricole -0.07524 0.004261 -0.18377 0.004401 Emploi occasionnel -0.50423 0.004307 -0.16062 0.004479 Urbain -0.55759 0.002358 0.714491 0.00237 Rho (1,2) -0.2302 0.000883 Nombre d’observations = 7837 + La base de référence de l’éducation du chef de ménage est "sans instruction". La base de référence du statut du travail du chef de ménage est «employé salarié dans le secteur moderne» 29 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 COTE D’IVOIRE Travail des enfants Scolarisation des enfants Variables Coefficients Ecart type Coefficients Ecart type Caractéristiques de l’enfant Age 0.032081 0.003541 0.557765 0.003453 Age au carré -0.00259 0.000164 -0.02503 0.00016 Garçon -0.09245 0.003228 0.260296 0.003057 Enfant du chef de ménage -0.18121 0.003785 0.274148 0.003652 Caractéristiques du ménage Taille -0.01982 0.001209 0.044742 0.001132 Nombre de 0-5 ans 0.101845 0.002113 -0.12995 0.002007 Nombre de 6-14 ans 0.043875 0.002051 -0.01467 0.001916 Nombre de 15-17 ans 0.20006 0.003998 -0.05219 0.003862 Nombre de 55 ans et plus 0.054687 0.002586 0.030747 0.002478 Caractéristiques du chef de ménage+ Homme 0.193223 0.004374 -0.09812 0.004104 Marié -0.27019 0.003982 0.03902 0.003846 Ivoirien 0.000127* 0.004185 0.405102 0.003962 Primaire -0.10803 0.004144 0.47873 0.003882 Collège -0.05804 0.004881 0.554036 0.004696 Lycée et supérieur -0.27048 0.007589 0.566603 0.006952 Emploi temporaire et saisonnier 0.156707 0.007058 -0.27986 0.006781 Emploi occasionnel 0.154113 0.008387 -0.22978 0.008017 Travailleur agricole 0.244444 0.003352 -0.01663 0.003182 Log des dépenses -0.08718 0.001849 0.092104 0.001788 Urbain 0.015279 0.00353 0.10255 0.003329 Rho (1,2) 0.037216 0.00208 * Non significatif Nombre d’observations = 5571 + La base de référence de l’éducation du chef de ménage est "sans instruction". La base de référence du statut du travail du chef de ménage est «employé salarié dans le secteur moderne» LES ACTIVITES DES ENFANTS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE: LES ENSEIGNEMENTS DES ENQUETES SUR LE TRAVAIL DES 30 ENFANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST MALI Travail des enfants Scolarisation des enfants Variables Coefficients Ecart type Coefficients Ecart type Caractéristiques de l’enfant Age 0.2925 0.001368 0.692884 0.001325 Age au carrré -0.71926 0.006547 -3.17158 0.006178 Garçon 0.052933 0.001455 0.204319 0.001346 Enfant du chef de ménage 0.144638 0.002045 0.196761 0.001929 Caractéristiques du ménage Taille -0.05091 0.000384 0.016825 0.000373 Nombre de 0-5 ans 0.022481 0.000695 -0.04205 0.000659 Nombre de 6-14 ans 0.085486 0.000625 -0.01714 0.000591 Nombre de 15-17 ans 0.014161 0.001066 0.050949 0.001 Nombre de 55 ans et plus 0.0137 0.001109 -0.00675 0.001015 Caractéristique du chef de ménage + Homme 0.208681 0.003387 -0.02141 0.003176 Niveau fondamental -0.14778 0.00203 0.430126 0.001875 Secondaire/Supérieur -0.65392 0.003474 0.837445 0.003795 Travailleur agricole 0.769444 0.002272 -0.28645 0.001988 Auto emploi non agricole -0.2215 0.002746 0.020781 0.002719 Auto emploi agricole 0.239667 0.002036 -0.2751 0.001929 Urbain 0.050862 0.001807 0.450458 0.001609 Log des revenus -0.0334 0.000638 0.007204 0.000589 Rho -0.10753 0.000988 Nombre d’observations = 9738 + La base de référence de l’éducation du chef de ménage est "sans instruction". La base de référence du statut du travail du chef de ménage est «employé salarié dans le secteur moderne» 31 UCW – SIMPOC WORKING PAPER, JULY 2008 SENEGAL Travail des enfants Scolarisation des enfants Variables Coefficients Ecart type Coefficient Ecart type Caractéristiques de l’enfant Age 0.261674 0.001802 0.717009 0.001468 Age au carré -0.5695 0.007952 -3.14925 0.006683 Garçon 0.550266 0.001805 0.07351 0.001504 Enfant du chef de ménage -0.04766 0.001929 0.077201 0.001665 Caractéristiques du ménage Taille -0.01687 0.00038 0.013761 0.000314 Nombre de 0-5 ans 0.054124 0.000751 -0.08715 0.000639 Nombre de 6-14 ans -0.00445 0.000659 -0.01831 0.000555 Nombre de 15-17 ans 0.010357 0.001059 -0.00749 0.000893 Nombre de 55 ans et plus 0.009014 0.001343 0.033889 0.001143 Caractéristiques du chef de ménage+ Age -0.00102 8.06E-05 0.002664 6.91E-05 Homme 0.265659 0.002727 -0.19099 0.002206 A été à l’école -0.17666 0.001843 0.044625 0.001596 Agriculture 0.178918 0.003302 -0.18454 0.002749 Elevage, pêche et cueillette 0.396627 0.004043 -0.50545 0.003551 Informel 0.082559 0.003176 -0.30935 0.002518 Transferts 0.116039 0.003285 -0.20561 0.002621 Log dépenses 0.068124 0.000806 -0.05535 0.00069 Urbain -0.67176 0.002428 0.675103 0.001962 Rho -0.33461 0.001044 Nombre d’observations : 12204 + La base de référence de l’éducation du chef de ménage est "sans instruction". La base de référence du statut du travail du chef de ménage est «employé salarié dans le secteur moderne»