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                                   NoteFocus
                                      N� 29                                                                           JUILLET 2005




                                      R�GLEMENTATION EN MATI�RE DE LUTTE CONTRE LE

                                      BLANCHIMENT DES CAPITAUX ET LE FINANCEMENT

                                      DU TERRORISME :

                                      IMPLICATIONS POUR LES INTERM�DIAIRES FINANCIERS SERVANT

                                      UNE CLIENT�LE � FAIBLE REVENU


                                     R�sum� analytique

                                      De nouvelles mesures sont mises en place un peu partout dans le monde pour lutter
                                      contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Tous les
                                      prestataires de services financiers, y compris ceux qui travaillent avec les communaut�s

La pr�sente note est le fruit de la   � faible revenu, sont -- ou seront -- affect�s par ces mesures. La pr�sente note
   collaboration entre le CGAP et     r�sume ce qu'implique, pour les prestataires qui servent des clients � faible revenu, la
l'Unit� de promotion de l'int�grit�   mise en place d'un cadre international de lutte contre le blanchiment des capitaux
     des march�s financiers de la

   Banque mondiale. Les auteurs       (LBC) et le financement du terrorisme (FT).
 sont : Jennifer Isern, sp�cialiste      S'il est vrai que chaque pays peut adapter les normes internationales de LBC/FT
  principal, microfinance, CGAP ;     d�finies par le Groupe d'Action Financi�re sur le Blanchiment de Capitaux (GAFI),
David Porteous, consultant ; Raul
                                      les interm�diaires financiers n'en sont pas moins g�n�ralement tenus :
  Hernandez-Coss, sp�cialiste du

secteur financier, Banque mondi-           de renforcer leurs dispositifs de contr�le interne pour pouvoir en particulier
ale ; et Chinyere Egwuagu, junior
                                           ma�triser les risques de LBC/FT ;
  professional associate, Banque

                         mondiale          de mettre en oeuvre des mesures de vigilance pour tous les clients, anciens
                                           ou nouveaux ;

                                           d'exercer une surveillance accrue des op�rations suspectes et de conserver toutes les
                            CGAP           �critures relatives aux op�rations pour permettre des v�rifications ult�rieures ; et
               1818 H Street, NW

                      MSN P3-300           de d�clarer les op�rations suspectes aux autorit�s nationales.
           Washington DC, 20433          Ces mesures pourraient rench�rir le co�t que doivent supporter les interm�diaires
            �tats-Unis d'Am�rique     financiers pour �tre en conformit� avec les dispositions r�glementaires ; et les
               T�l : 202-473-9594

             Fax : 202-522-3744       mesures de vigilance � l'�gard de la client�le pourraient limiter l'acc�s des personnes
                        Courriel :    � faible revenu � des services financiers formels. Bien que le cadre s'applique � toutes
             cgap@worldbank.org       les institutions financi�res, le risque pos� par des activit�s de blanchiment de capitaux
                        Site web :

                     www.cgap.org     ou de financement du terrorisme varie en fonction de la situation de chaque pays, du
                                      statut juridique de l'institution concern�e et du type de service financier offert.
                                      L'instauration d'une nouvelle r�glementation ou le durcissement des mesures en
                                      place pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
                                      risque d'avoir un effet impr�vu et ind�sirable, � savoir limiter l'acc�s des personnes �
                                      faible revenu � des services financiers formels. Pour �viter cet �cueil, la pr�sente note
                                      pr�conise 1) d'appliquer les nouvelles mesures de fa�on progressive ; 2) d'opter
                                      pour une approche de la r�glementation fond�e sur le risque ; et 3) d'autoriser des
                                      exemptions aux r�gles pour les cat�gories de transactions � faible risque.




                                                            Edifier des syst�mes financiers accessibles aux pauvres.

   L'Afrique du Sud offre un exemple de la mani�re         plet constitue le cadre g�n�ral dans lequel doivent
dont un pays peut modifier sa r�glementation de            s'inscrire les mesures l�gislatives et r�glementaires
LBC/FT pour mieux tenir compte des besoins des             qu'il incombe � chaque pays de prendre � l'�chelon
clients � faible revenu. La r�gle de vigilance obligeant   national.
les banques sud-africaines � exiger des clients               L'application de la r�glementation en mati�re de
un num�ro de contribuable et une attestation de            LBC/FT peut �tre lourde de cons�quences pour
r�sidence pour ouvrir un compte bancaire se r�v�lait       les institutions financi�res qui servent une client�le
trop rigoureuse pour beaucoup de clients � faible          � faible revenu, en particulier dans les pays en
revenu. Souvent, ces clients n'ont pas de num�ro de        d�veloppement. Les co�ts suppl�mentaires induits
contribuable et ne sont pas en mesure de produire          par la mise en conformit� aux normes et le dur-
de justificatif de leur lieu de r�sidence fourni par       cissement des restrictions peuvent avoir pour effet
une tierce partie. Les autorit�s sud-africaines ont        d'�vincer les clients � faible revenu du secteur fin-
donc assoupli les proc�dures d'identification et de        ancier formel. Il s'agit de trouver le point d'�quili-
v�rification de l'identit� des clients en autorisant une   bre auquel il est possible d'appliquer des r�gles
exemption aux r�gles pour la cat�gorie de clients dite     prudentielles � un co�t raisonnable pour les inter-
� client�le de masse �, � savoir les clients dont le       m�diaires financiers qui souhaitent servir une clien-
compte se caract�rise par des soldes et des op�rations     t�le d�favoris�e. Les r�gles de LBC/FT doivent
de faible montant.                                         �tre appliqu�es avec assez de souplesse pour ne pas
   Il s'agit l� d'un nouveau domaine de la r�gle-          limiter l'acc�s des personnes � faible revenu aux
mentation qui �volue rapidement, et il serait bon de       services financiers formels.
poursuivre les travaux d'analyse sur les probl�mes            Tous les interm�diaires financiers qui effectuent
particuliers que pose aux institutions servant une         des op�rations financi�res, y compris ceux qui tra-
client�le � faible revenu la mise en conformit� avec       vaillent avec des clients � faible revenu, sont tenus
les nouvelles r�gles.                                      de se conformer � la r�glementation applicable en
                                                           mati�re de LBC/FT. La sph�re des prestataires
Introduction                                               offrant des services financiers � une client�le � faible
                                                           revenu englobe les institutions sp�cialis�es dans le

Depuis le 11 septembre 2001, mettre en place des           microfinancement, les banques commerciales, les

dispositifs de lutte contre le blanchiment des capi-       coop�ratives financi�res et les caisse de cr�dit

taux et le financement du terrorisme est devenu la         mutuel, les banques locales et/ou rurales ayant une

nouvelle urgence pour les organismes interna-              faible dotation en capital, les banques publiques de

tionaux, les �tats et les interm�diaires financiers.       d�veloppement et de cr�dit agricole, ainsi que les

L'application de ces nouvelles r�gles peut poser           caisses d'�pargne postale et les autres interm�diaires

des probl�mes particuliers aux institutions finan-         financiers postaux (voir l'annexe 1)2. Ces institu-

ci�res qui servent une client�le � faible revenu.         tions peuvent �tre class�es comme �tant plus ou

   Comme l'ont montr� r�cemment les amendes               moins risqu�es en fonction des services financiers

et les sanctions inflig�es � certaines banques des        qu'elles offrent.

Etats-Unis, le non-respect par les institutions des
r�gles impos�es par la loi peut avoir un impact
�conomique et financier d�vastateur. Le simple fait
pour une institution de donner l'impression que
ses syst�mes de contr�le sont inadapt�s peut ternir        1 Le GAFI a formul� 40 recommandations dans le domaine de la lutte

sa r�putation. D'o� l'importance pour les institu-        contre le blanchiment des capitaux et 9 recommandations sp�ciales

tions financi�res de se doter de dispositifs de con-      r�gissant la lutte contre le financement du terrorisme.

                                                           2
tr�le interne qui leur permettent de se prot�ger            Aujourd'hui, les interm�diaires financiers servant une client�le � faible

                                                          revenu vont bien au-del� du mod�le classique de l'organisation � but non
contre les risques li�s aux activit�s de blanchiment
                                                          lucratif qui �tait au d�part la structure dominante des institutions de micro-
des capitaux et de financement du terrorisme et de
                                                          cr�dit ou de microfinance modernes. Dans certains pays, ces premi�res
respecter la r�glementation en vigueur. Le Groupe
                                                          institutions � but non lucratif ont d�velopp� leurs services et sont dev-
d'Action Financi�re sur le Blanchiment de                 enues des �tablissements soumis au contr�le prudentiel, comme des ban-
Capitaux (voir l'encadr� 1) a �tabli des normes           ques. De m�me, certaines banques classiques fournissent des services de
internationales de LBC/FT1. Ce dispositif com-            microfinancement aux clients pauvres.




2

Encadr� 1 Groupe d'action financi�re sur le blanchiment de capitaux et organismes r�gionaux de type GAFI


   Le Groupe d'Action Financi�re sur le Blanchiment de Capitaux (GAFI) est un organisme intergouvernemental de lutte con-
   tre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les membres de ce groupe comptent actuellement 33 pays,
   plus de 15 organisations internationales et une vingtaine d'observateurs, dont le Fonds mon�taire international et la
   Banque mondiale. Le GAFI dispose d'un secr�tariat, dont le si�ge est � Paris, et publie un certain nombre de documents
   pouvant �tre consult�s sur son site web (www.fatf-gafi.org), notamment les Quarante recommandations sur le blanchiment
   des capitaux et les recommandations sp�ciales sur le financement du terrorisme (pour une liste d�taill�e des pays mem-
   bres du GAFI et des organismes r�gionaux du m�me type, voir l'annexe 3).

   Des organismes r�gionaux de type GAFI ont par ailleurs �t� cr��s. Ces organismes sont d'une importance cruciale pour
   promouvoir et mettre en oeuvre les normes de LBC/FT dans leurs r�gions respectives. Dans le m�me esprit, les pays
   entreprennent des � �valuations mutuelles � de leurs r�gimes de LBC/FT et formulent des programmes d'assistance tech-
   nique pour faciliter l'application de la r�glementation en concertation avec les bailleurs de fonds internationaux. Les organi-
   sations constitu�es � ce jour sont les suivantes :

      � GAFISUD : Groupe d'action financi�re sur le blanchiment de capitaux en Am�rique du Sud
      � APG : Groupe Asie/Pacifique de lutte contre le blanchiment de capitaux
      � ESAAMLG : Groupe Afrique de l'Est/Afrique Australe de lutte contre le blanchiment de capitaux
      � CGAFI : Groupe d'action financi�re sur le blanchiment de capitaux dans les Cara�bes
      � MENAGAFI : Groupe d'action financi�re sur le blanchiment de capitaux au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
      � EAG : Groupe eurasien
      � GIABA* : Groupe intergouvernemental de lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l'Ouest
      � MONEYVAL : Comit� d'experts du Conseil de l'Europe charg� d'�valuer les dispositifs anti-blanchiment


   * GIABA est en passe de devenir un organisme r�gional de type GAFI.
   Source : GAFI, www.fatf-gafi.org




Pourquoi importe-t-il de lutter contre                               d'une utilisation abusive. Un pays qui ne parvient
le blanchiment des capitaux et le                                    pas � faire respecter la r�glementation en mati�re
financement du terrorisme?                                           de LBC/FT risque de se faire une mauvaise r�pu-
                                                                     tation sur les march�s internationaux des capitaux
Les activit�s de blanchiment des capitaux et de                      et, partant, de ne pas b�n�ficier d'apports de
financement du terrorisme peuvent porter                             ressources ext�rieures comme des investissements
atteinte aux syst�mes financiers nationaux. Les                      �trangers directs ou des financements des bailleurs
entreprises et les avoirs financiers illicites ne con-               de fonds.
stituent pas des sources de capitaux fiables pour                        Il est donc dans l'int�r�t des �tats de veiller � ce
investir dans le d�veloppement �conomique                            que la r�glementation en mati�re de LBC/FT soit
durable. Le blanchiment de capitaux a pour effet,                    compl�te et tienne suffisamment compte des
entre autres, de d�stabiliser les �conomies                          besoins des interm�diaires financiers servant une
nationales en accroissant la demande de liquidit�s,                  client�le � faible revenu. De m�me, les institutions
la volatilit� des taux d'int�r�t et des taux                         concern�es ont int�r�t � se prot�ger contre les con-
de change, voire en contribuant � alimenter                          s�quences n�gatives que pourrait entra�ner pour
l'inflation3.                                                        elles le fait de participer, ou de donner l'impression
    Les pays en d�veloppement et les �conomies en                    de participer, � des activit�s de blanchiment des
transition s'efforcent de devenir des membres --                     capitaux ou de financement du terrorisme.
dont la valeur soit reconnue -- du r�seau mon-
dial de paiements pour pouvoir acc�der plus
facilement � des capitaux, et ils s'emploient par
cons�quent � respecter les codes internationaux                      3 Voir le site web de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le
permettant d'�viter que le syst�me ne fasse l'objet                  crime (ONUDC), www.odccp.org.




                                                                                                                                         3

                                                                                  Empilement : ces fonds ou actifs font l'objet
          Figure 1 Blanchiment de capitaux
               et financement du terrorisme                                       d'une s�rie de d�placements ou de conversions
                                                                                  pour masquer le caract�re illicite de leur prove-
      Blanchiment des capitaux           Financement du terrorisme                nance ou de leur destination.

                                           Actifs ou fonds de source              Int�gration : les fonds illicites ou les fonds
           Produit d'activit�s                                                  
                                            l�gitime ou provenant
               criminelles                                                        l�gitimes destin�s � financer des activit�s
                                             d'activit�s criminelles
                                                                                  illicites sont r�introduits dans des activit�s
                                 Placement                                        �conomiques d'apparence l�gitime6.
                     Actifs d�pos�s dans le syst�me
                    financier par l'interm�diaire d'une
                      banque publique, d'une banque                        Quelles sont les institutions assujetties aux
                       commerciale, d'une caisse
                         postale ou d'une soci�t�                          r�glementations de LBC/FT ?
                                de placement
                                                                           Les normes du GAFI s'appliquent � toute institu-
                                                                           tion qui effectue des transactions financi�res, y
                                Empilement
                     Fonds transf�r�s vers une autre                       compris les interm�diaires financiers servant une
                       institution pour en masquer                         client�le � faible revenu. Dans nombre de pays, les
                        l'origine, par exemple une
                       compagnie d'assurance ou                            institutions financi�res qui servent ce type de
                         une institution financi�re
                                                                                                                                                    7
                                non bancaire                               client�le sont des organismes � but non lucratif .
                                                                           La Recommandation Sp�ciale VIII du GAFI sur
              Int�gration                           Int�gration            le financement du terrorisme traite du risque que
        Fonds utilis�s pour financer     Les fonds sont distribu�s pour    courent � cet �gard les organismes � but non
          des actes criminels et              financer des activit�s
      acqu�rir des avoirs ill�gitimes,      terroristes et acqu�rir des    lucratif, et elle exige des pays qu'ils �laborent des
         par exemple des biens               biens immobiliers, des
         immobiliers, des valeurs             valeurs mobili�res ou        r�glementations de nature � emp�cher que ces
         mobili�res ou du mat�riel                  du mat�riel
                                                                           organismes puissent �tre utilis�s � des fins de


Source : Banque mondiale, 2004




En quoi le blanchiment de capitaux se                                      4 Groupe d'action financi�re sur le blanchiment de capitaux (GAFI),
distingue-t-il du terrorisme ?                                             www.fatf-gafi.org/document/29/0,2340,en_32250379_32235720_

Le blanchiment de capitaux consiste � dissimuler                           33659613_1_1_1_1,00.html, �galement appel� Financial Action Task

l'origine ill�gale du produit d'activit�s criminelles                      Force (FATF).

                                                                           5 Aux termes de l'Article 2 de la Convention internationale des Nations
sans en r�v�ler la source4. Ces produits illicites sont
                                                                           Unies pour la r�pression du financement du terrorisme (d�cembre
tir�s de diverses activit�s criminelles, notamment
                                                                           1999), un acte de terrorisme est d�fini comme � tout acte destin� �
des ventes ill�gales d'armes, de la contrebande, de                        causer la mort ou des dommages corporels graves � toute
la criminalit� organis�e, de la corruption, du                             personne civile, ou � toute autre personne qui ne participe pas directe-
d�tournement de fonds, du trafic de stup�fiants et                         ment aux hostilit�s dans une situation de conflit arm�, lorsque par sa na-

de la traite des �tres humains. Le financement du                          ture ou son contexte, cet acte est destin� � intimider une population ou

terrorisme consiste � lever des fonds ou � mobiliser                       � contraindre un gouvernement ou une organisation internationale � ac-

un appui financier en faveur d'organisations ou de                         complir ou � s'abstenir d'accomplir un acte quelconque. � Les sig-

                                                                           nataires de la Convention des Nations Unies ne sont pas encore parvenus
personnes impliqu�es dans des activit�s terroristes5.
                                                                           � s'entendre sur une d�finition commune du terrorisme, ce qui constitue
   Comme le montre la figure 1, le blanchiment
                                                                           un acte terroriste pour un peuple pouvant �tre consid�r� comme une ac-
de capitaux consiste � donner une apparence                                tion de lutte pour la lib�ration par un autre.
l�gitime au produit d'activit�s illicites par divers                       6 Il importe de noter que le blanchiment de capitaux ne fait pas toujours
moyens, alors que le financement du terrorisme                             intervenir cet encha�nement en trois �tapes (placement, empilement et

recouvre des activit�s faisant appel � des fonds                           int�gration). En fonction du syst�me financier, le produit d'une activit�

l�gitimes ou ill�gitimes pour faciliter la commis-                         criminelle peut �tre imm�diatement utilis� pour financer une autre ac-

sion    d'un       acte        terroriste.           Les      techniques   tivit� criminelle ou un investissement, sans passer par les phases de place-

                                                                           ment ou d'empilement.
employ�es dans les deux cas sont similaires :
                                                                           7 M�me si les recommandations du GAFI ne mentionnent pas explicite-
     Placement : il s'agit de la phase initiale durant                     ment les institutions financi�res servant une client�le pauvre, le cadre
     laquelle des fonds ou actifs ill�gaux sont intro-                     g�n�ral de LBC/FT s'applique � toute institution assurant ce type de
     duits dans le syst�me financier.                                      service.




4

            Encadr� 2 Les institutions financi�res et leurs activit�s telles que d�finies par le GAFI


   Le terme � Institution financi�re � signifie toute personne ou entit� qui exerce � titre commercial une ou plusieurs des
   activit�s ou op�rations suivantes au nom ou pour le compte d'un client :

   1.   Acceptation de d�p�ts ou d'autres fonds remboursables du public, y compris la gestion de patrimoine.

   2.   Pr�ts -- y compris, notamment : cr�dits � la consommation ; cr�dits hypoth�caires ; affacturage avec ou sans
        recours ; financement de transactions commerciales (forfaitage inclus).

   3.   Cr�dit-bail -- non compris le cr�dit bail financier se rapportant � des produits de consommation.

   4.   Transferts d'argent ou de valeurs -- il s'agit des activit�s financi�res du secteur formel ou informel, par exemples
        remises de fonds alternatives. Voir la Note interpr�tative de la Recommandation Sp�ciale VI. Ne sont pas concern�es
        les personnes physiques ou morales qui fournissent exclusivement aux institutions financi�res un message ou tout
        autre syst�me de support � des fins de transmission de fonds. Voir la Note interpr�tative de la Recommandation
        Sp�ciale VII.

   5.   �mission et gestion de moyens de paiement (par exemple, cartes de cr�dit et de d�bit, ch�ques, ch�ques de voyage,
        virements et lettres de change, monnaie �lectronique).

   6.   Octroi de garanties et souscriptions d'engagements.

   7.   N�gociation sur :

        a.   les instruments du march� mon�taire (ch�ques, billets, certificats de d�p�t, produits d�riv�s, etc.) ;

        b.   le march� des changes ;

        c.   les instruments sur devises, taux d'int�r�t et indices ;

        d.   les valeurs mobili�res ;

        e.   les march�s � terme de marchandises.

   8.   Participation � des �missions de valeurs mobili�res et prestation de services financiers connexes.

   9.   Gestion individuelle et collective de patrimoine.

   10. Conservation et administration de valeurs mobili�res, en esp�ces ou liquides, pour le compte d'autrui.

   11. Autres op�rations d'investissement, d'administration ou de gestion de fonds ou d'argent pour le compte d'autrui.

   12. Souscription et placement d'assurances vie et d'autres produits d'investissement li�s � une assurance -- sont con-
        cern�s aussi bien les entreprises d'assurance que les interm�diaires en assurances (agents et courtiers).

   13. Change manuel.

   Lorsqu'une activit� financi�re est exerc�e par une personne physique ou morale de mani�re occasionnelle ou tr�s limit�e
   (selon des crit�res quantitatifs et dans l'absolu), de sorte que le risque de blanchiment des capitaux est faible, un pays
   peut d�cider que l'application de tout ou partie des mesures anti-blanchiment n'est pas n�cessaire.

   Source : GAFI, Les quarante recommandations, � Glossaire �, qui inclut � la fois des informations et des notes interpr�tatives
   sur les recommandations ; www.fatfgafi.org/glossary/0,2586,en_32250379_32236930_34276935_1_1_1_1,00.html#34276864




blanchiment de capitaux ou de financement                             server les documents appropri�s et d�clarer les
du terrorisme8.                                                       transactions suspectes. Pour assurer un degr� de


Recommandations du GAFI en mati�re
                                                                      8 La Recommandation Sp�ciale VIII du GAFI sur le financement du ter-
de LBC/FT pour interm�diaires finan-
                                                                      rorisme, � Organismes � but non lucratif � stipule que � les pays de-
ciers servant une client�le � faible                                  vraient entreprendre une revue de l'ad�quation de leurs lois et r�glemen-
revenu                                                                tations relatives aux entit�s qui peuvent �tre utilis�es afin de financer le

                                                                      terrorisme. Les organismes � but non lucratif �tant particuli�rement vul-

Les recommandations du GAFI orientent les                             n�rables, les pays devraient s'assurer qu'ils ne peuvent pas �tre utilis�s :

institutions sur les mesures qu'elles doivent pren-                   par les organisations terroristes se pr�sentant comme des entit�s l�gitimes ;

                                                                      afin d'exploiter des entit�s l�gitimes comme moyens de financement du
dre en interne pour moins courir le risque d'�tre
                                                                      terrorisme, y compris pour �viter les mesures visant le gel des biens ; et
utilis�es � des fins de blanchiment de capitaux ou
                                                                      afin de dissimuler ou de voiler l'acheminement clandestin des fonds des-
de financement du terrorisme, notamment faire                         tin�s � des fins l�gitimes pour approvisionner les organisations terroristes. �
preuve de vigilance � l'�gard de la client�le, con-                   Voir GAFI, www.fatfgafi.org/dataoecd/39/19/34033761.pdf.




                                                                                                                                                  5

                                      Encadr� 3 Cellules de renseignement financier


  Les recommandations du GAFI exigent la cr�ation d'un service administratif sp�cialis�, appel� habituellement cellule de
  renseignement financier (CRF), qui sert de centre national de suivi des transactions et de collecte d'informations. En outre,
  des organes de r�glementation locaux -- et, dans certains cas, des associations op�rant dans ce secteur d'activit� --
  doivent publier des notes d'orientation sur la mani�re d'interpr�ter les diff�rentes dispositions l�gislatives ou r�glementaires.

  Les CRF, au minimum, recueillent, analysent et transmettent aux autorit�s comp�tentes les informations concernant les
  transactions financi�res suspectes ou inhabituelles effectu�es par les institutions financi�res. Le fonctionnement de ces cel-
  lules est r�gi par diverses directives op�rationnelles, mais certaines dispositions stipulent que les CRF peuvent �changer
  des informations avec leurs homologues dans d'autres pays. En outre, nombre de CRF peuvent fournir � leurs homologues
  d'autres donn�es administratives et informations relevant du domaine public, qui peuvent �galement faciliter les enqu�tes se
  rapportant � des activit�s de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme. On d�nombre actuellement 94 pays
  disposant de CRF op�rationnelles reconnues et d'autres cellules � diff�rents stades de d�veloppement. La multiplication
  des CRF � travers le monde illustre bien la volont� des pays de continuer � intensifier leurs efforts pour collecter, analyser
  et �changer des informations qui les aident � combattre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi
  que d'autres crimes financiers.

  Source : Adapt� de The Egmont Group Financial Intelligence Units (FIUs),www.egmontgroup.org/about_egmont.pdf;
  www.egmontgroup.org/list_of_fius_062304.pdf. www.egmontgroup.org/list_of_fius_062304.pdf.




conformit� raisonnable aux normes de LBC/FT,                         Mesures de LBC/FT requises � l'�chelon
les pays sont invit�s � se doter de dispositifs � la                 institutionnel
mesure des risques auxquels ils sont expos�s dans                    � l'�chelon institutionnel, le respect des normes de
le domaine du blanchiment des capitaux et du                         LBC/FT fait intervenir quatre activit�s princi-
financement du terrorisme.                                           pales : mise en place de contr�les internes, exer-
                                                                     cice du devoir de vigilance � l'�gard de la client�le,
Mesures de LBC/FT requises � l'�chelon                               surveillance et conservation des documents, et
national                                                             d�claration des op�rations suspectes. La mise en
Les pays ont l'obligation de pr�server l'int�grit�                   place de nouveaux m�canismes de contr�le interne

de leur syst�me financier. Ils ont n�anmoins une                     oblige parfois les institutions financi�res � modifier

certaine latitude quant � la mani�re dont ils                        les formulaires d'admission des nouveaux clients,

r�alisent cet objectif, et ils peuvent suivre une                    les proc�dures op�rationnelles et les syst�mes d'in-

approche fond�e sur le risque. Par exemple, si les                   formation qu'elles utilisent. Il est essentiel de for-
                                                                     mer le personnel aux nouvelles proc�dures si l'on
autorit�s d�cident que les op�rations d'une insti-
                                                                     veut faire en sorte que les contr�les internes soient
tution pr�sentent un faible risque de blanchiment
                                                                     bien appliqu�s, et les normes de LBC/FT, globale-
ou de financement du terrorisme, elles peuvent
                                                                     ment respect�es. La v�rification des ant�c�dents
dispenser certains interm�diaires financiers de
                                                                     des membres du conseil d'administration, des
l'obligation de se conformer � la r�glementation
                                                                     actionnaires et des employ�s aide � prot�ger l'insti-
en mati�re de LBC/FT. Si, sur la base de l'analyse
                                                                     tution. Il convient �galement de v�rifier les dona-
des risques, les autorit�s nationales d�cident que                   tions et les contributions pour s'assurer qu'elles
la r�glementation de LBC/FT doit �tre mise en                        proviennent de sources l�gitimes.
oeuvre, elles disposent encore d'une marge de                           Le GAFI exige des institutions financi�res
manoeuvre consid�rable pour d�terminer les                           qu'elles soient en mesure de v�rifier l'identit� de
modalit�s de cette mise en oeuvre. Opter pour une                    leurs clients. L'application de mesures de vigilance
strat�gie de r�glementation fond�e sur le risque                     � l'�gard de la client�le peut aider les institutions �
exige de bien comprendre l'ampleur du risque de                      se conformer � cette obligation. Bien que les
blanchiment de capitaux ou de financement du                         recommandations du GAFI en mati�re de
terrorisme auquel le pays ou la juridiction est                      LBC/FT ne stipulent pas express�ment qu'il
expos�.                                                              incombe aux institutions financi�res de v�rifier




6

l'adresse des clients, certains pays ont rendu cette    aux obligations de LBC/FT tiennent � l'exercice
v�rification obligatoire dans leur dispositif           du devoir de vigilance � l'�gard de la client�le et
national de LBC/FT. Selon le GAFI, � dans cer-          aux co�ts que peut impliquer la mise en oeuvre des
taines circonstances, il serait raisonnable � pour      nouvelles r�glementations. La mise en place de
un pays d'autoriser ses institutions financi�res �      m�canismes de contr�le interne et de syst�mes de
appliquer des mesures de vigilance relatives � la       surveillance et de conservation de documents pose
client�le � en fonction de la sensibilit� aux           �galement probl�me.
risques �. Un petit nombre de pays font preuve
d'une certaine souplesse dans l'exercice de leur        Caract�ristiques et profils de risque
devoir de vigilance afin de prendre en compte les       des interm�diaires financiers servant une
besoins des personnes � faible revenu. L'Ouganda,       client�le � faible revenu
la Tanzanie et le Kenya acceptent des lettres des       Les clients des institutions de microfinance pr�sen-
autorit�s locales des villages ruraux pour identifier   tent plusieurs caract�ristiques : ils ont un revenu
les clients qui n'ont pas de carte d'identit� offi-     faible, ils ne disposent pas d'actifs g�n�ralement a
cielle. La question de savoir comment instaurer         ccept�s comme garanties, et ils travaillent � leur
des mesures de vigilance relatives � la client�le qui   compte ou ont des flux de ressources irr�guliers. En
assurent un niveau de s�curit� �lev� sans pour          r�gle g�n�rale, la majorit� des clients servis par ces
autant compromettre l'acc�s des pauvres aux ser-        institutions sont des � personnes physiques � et
vices doit faire l'objet d'une analyse plus pouss�e.    non des personnes ou entit�s morales, comme des
Les interm�diaires financiers qui collaborent           entreprises ou des fiducies. Ce profil de client�le
�troitement avec les associations professionnelles      r�duit le risque que ces institutions soient utilis�es
et les autorit�s nationales sont bien plac�s pour       pour blanchir des capitaux.
d�finir des m�thodes efficaces de v�rification de          Les op�rations de microfinance portent aussi
l'identit� de leurs clients.                            g�n�ralement sur des sommes d'un montant tr�s
   En outre, les institutions sont encourag�es �        modeste--qu'il s'agisse d'op�rations d'�pargne ou
assurer le suivi des transactions et � conserver une    de cr�dit ou de virements. Comme les pr�ts sont le
documentation d�taill�e � propos des transactions.      plus souvent d'un faible montant, l'afflux soudain
Pour pouvoir s'acquitter de ce devoir de surveil-       de sommes importantes est facile � rep�rer. En ce
lance et de conservation des documents, les             qui concerne le financement du terrorisme, les
interm�diaires financiers servant une client�le �       autorit�s pr�tent cependant de plus en plus atten-
faible revenu peuvent �tre amen�s � se doter de         tion aux transactions m�me d'un montant faible9.
nouveaux syst�mes d'information. Il existe en ef-          Le type de service financier offert influe �gale-
fet des logiciels qui permettent de se conformer        ment sur le risque encouru par l'institution.Certaines
plus rapidement et � un moindre co�t op�rationnel       institutions sont l�galement autoris�es � mobiliser
� l'obligation de suivi des op�rations et des profils   l'�pargne. Certaines peuvent �tre soumises � des
de transaction atypiques, rev�tant une certaine         restrictions pour ce qui est des activit�s de transfert
complexit� ou portant sur des montants �lev�s.          de fonds, de cr�dit-bail et/ou d'assurance. Les insti-
Enfin, les recommandations du GAFI stipulent            tutions n'acceptant pas de d�p�ts qui n'ont pas
clairement que les institutions financi�res sont        acc�s au syst�me de paiement national peuvent
tenues de d�clarer toutes les op�rations suspectes      pr�senter un risque relativement plus faible d'�tre
� leurs autorit�s nationales.                           utilis�es pour des op�rations de blanchiment de ca-
   Pour plus de d�tails sur les recommandations         pitaux ou de financement du terrorisme. Parmi les
du GAFI et les mesures pouvant �tre prises par les
institutions pour se conformer � leurs obligations,
se reporter � l'annexe 2.                               9Voir GAFI, 2004, Guidance for Financial Institutions, www1.oecd.org/

                                                         fatf/pdf/GuidFITF01_en.pdf. Plusieurs sp�cialistes du contr�le du re-

Probl�mes rencontr�s par les interm�-                    spect de la l�gislation notent que le financement d'attaques terroristes

diaires financiers servant une client�le                 n'exige pas toujours d'importantes sommes d'argent et que les trans-

                                                         actions li�es � ce type d'activit� sont rarement complexes ; elles por-
� faible revenu
                                                         tent plut�t sur de petits montants bien en-de�� du seuil � partir duquel

                                                         les transactions en liquide doivent habituellement �tre d�clar�es et,
Les principales difficult�s auxquelles se heurtent       dans la plupart des cas, consistent simplement en un virement t�l�-
les interm�diaires financiers pour se conformer          graphique.




                                                                                                                               7

services financiers offerts aux clients � faible revenu,                Co�ts de mise en conformit�
les transferts d'argent sont peut-�tre ceux qui                            Comme c'est le cas d�s qu'une activit� financi�re
posent le plus de risques � cet �gard. Pour parvenir                    est assujettie � une r�glementation, les co�ts de
� leurs fins, les criminels doivent normalement                         mise en conformit� avec les normes de LBC/FT
utiliser les services d'institutions qui facilitent les                 pourraient rench�rir le co�t de la prestation des
transferts de fonds nationaux et internationaux, les                    services. Ainsi, la surveillance des transactions sus-
op�rations de change et la conversion du produit                        pectes pourrait co�ter cher en l'absence de sys-
de ces op�rations en divers instruments financiers                      t�mes automatis�s ad�quats. Les institutions finan-
et autres ressources. Ceux qui financent des activ-                     ci�res qui servent une client�le � faible revenu
it�s terroristes et les blanchisseurs de capitaux peu-                  peuvent se voir contraintes d'acheter et d'installer
vent se faire passer pour des entit�s l�gitimes en vue                  des syst�mes faisant appel aux nouvelles technolo-
de transf�rer des fonds appel�s ult�rieurement �                        gies ou d'accro�tre leurs effectifs pour se conformer
financer des activit�s criminelles ou afin de dis-                      aux obligations qui leur sont faites dans leur juri-
simuler le caract�re illicite de leur provenance. Les                   diction. En outre, les r�gles de d�claration et de
pays doivent donc r�glementer l'activit� de trans-                      conservation des documents peuvent obliger les
fert de mani�re appropri�e pour att�nuer ou                             institutions � conserver toutes les pi�ces mat�rielles
pr�venir le risque d'utilisation abusive de l'institu-                  aff�rentes aux transactions pendant un certain
tion concern�e � des fins de blanchiment de capi-                       temps, habituellement une p�riode d'au moins
taux ou de financement du terrorisme. Il convient                       cinq ans. Les institutions de microfinance en parti-
de pousser plus loin l'analyse pour diff�rencier les                    culier devront se doter de syst�mes faisant appel �
risques associ�s � chaque prestataire en fonction du                    des logiciels existants pour pouvoir se conformer �
type de services financiers qu'il offre.                                cette obligation plus rapidement et � moindre
   Les institutions servant une client�le � faible                      co�t. Les associations professionnelles de ce
revenu, comme les coop�ratives financi�res et les                       secteur d'activit� pourraient �tre d'un pr�cieux
ONG, peuvent avoir une structure de capital qui                         concours aux membres en aidant � maintenir les
oblige parfois les autorit�s � demander des infor-                      co�ts de mise en conformit� au plus bas niveau
mations et � proc�der � des v�rifications suppl�-                       possible. Elles pourraient par exemple consulter
mentaires. Les coop�ratives financi�res sont des                        l'association des banques du pays pour voir s'il
institutions dont le capital est d�tenu par les mem-                    existe un logiciel susceptible de faciliter la mise en
bres et qui sont dot�es d'un conseil d'administra-                      oeuvre de mesures de LBC/FT. Elles pourraient
tion et d'autres comit�s de surveillance ; les
ONG, en revanche, n'ont pas de structure d'ac-
tionnariat et ne sont pas administr�es ou dirig�es                      10 Pour une description des diff�rents interm�diaires financiers, y com-
par des personnes nomm�es � leur poste10.                               pris les coop�ratives financi�res et les ONG, voir l'annexe 1.




                    Encadr� 4 Crit�res de B�le sur le devoir de vigilance au sujet de la client�le


   Le document du Comit� de B�le sur le devoir de vigilance des banques au sujet de la client�le (BIS 2001) fournit quelques
   orientations aux institutions financi�res sur les moyens � mettre en oeuvre pour appliquer les normes de vigilance : � Les
   banques devraient d�finir des politiques et proc�dures d'acceptation gradu�es des nouveaux clients, c'est-�-dire qu'elles
   devraient requ�rir un renforcement du devoir de diligence vis-�-vis de la client�le � hauts risques ; ... Il convient de veiller,
   cependant, � ce que la politique d'acceptation des nouveaux clients ne soit pas � ce point restrictive qu'elle emp�che le
   grand public, en particulier les personnes en situation financi�re ou sociale pr�caire, d'acc�der aux services bancaires. �**

   Ces principes g�n�raux ont �t� d�velopp�s plus avant dans le document du Comit� de B�le intitul� General Guide to
   Account Opening and Customer Identification, publi� en f�vrier 2003***. Ce document, qui pr�sente les meilleures pra-
   tiques internationales en mati�re d'ouverture de compte et d'identification des clients, fournit la liste des renseignements
   qu'une banque doit avoir sur un client pour �tablir un profil de risque. Parmi les informations que la banque doit obtenir et
   v�rifier, citons : le nom du client, son adresse permanente, ses date et lieu de naissance, sa nationalit�, son activit� pro-
   fessionnelle et/ou le nom de son employeur, le type de compte ouvert par client, la nature de la relation d'affaires nou�e
   avec lui et sa signature.

   ** Banque des r�glements internationaux, Customer Due Diligence for Banks www.bis.org/publ/bcbs85.pdf.
   *** www.bis.org/publ/bcbs85annex.htm




8

    Encadr� 5 Mise en oeuvre de mesures de LBC/FT par deux interm�diaires financiers au Mexique


Le Mexique est membre du GAFI depuis 2000, bien que ce pays ait �rig� le blanchiment des capitaux et les infractions
connexes en infraction � la loi p�nale d�s 1996. Les banques sont tenues de d�clarer les transactions suspectes d'un mon-
tant sup�rieur � 10 000 dollars depuis 1997. En mai 2004, les autorit�s mexicaines ont publi� des r�gles de LBC/FT plus
pr�cises et en ont �tendu le champ d'application aux institutions financi�res non bancaires. Deux interm�diaires financiers,
BANSEFI et Compartamos, qui servent tous deux des clients � faible revenu, ont mis en oeuvre des mesures et des sys-
t�mes conformes aux normes internationales et � la l�gislation nationale.

BANSEFI est une caisse d'�pargne nationale cr��e en 2001 par le gouvernement f�d�ral mexicain pour appuyer le
d�veloppement d'institutions d'�pargne et de cr�dit populaires. Cet �tablissement a une client�le active de plus de 2 mil-
lions de personnes, pour la quasi-totalit� des particuliers dont le revenu se situe dans la tranche inf�rieure de la grille
nationale des revenus. BANSEFI a �labor� une politique de LBC/FT et nomm� un responsable du suivi de l'application de
la r�glementation, ainsi qu'un comit� de LBC/FT. Les m�canismes, politiques et proc�dures de contr�le interne ont �t�
r�vis�es en 2004, et un suivi actif des transactions suspectes, en particulier des transferts d'argent, a �t� instaur�. Il s'est
r�v�l� difficile d'appliquer certaines dispositions de la l�gislation actuelle, en particulier de v�rifier l'adresse physique des
clients et de proc�der � une nouvelle identification des clients existants. BANSEFI place les proc�dures de � connaissance
de la client�le � au coeur du dispositif qu'elle a mis en place pour d�tecter et pr�venir les activit�s de blanchiment des cap-
itaux et de financement du terrorisme.

BANSEFI a compl�t� son dispositif de LBC/FT par les mesures suivantes :
    � mise en place d'un nouveau syst�me informatique faisant appel aux nouvelles technologies pour faciliter
      l'application des mesures de LBC/FT ;
    � approbation en juin 2004 d'un nouveau manuel pr�sentant les m�canismes, politiques et proc�dures de contr�le
      interne r�vis�s ;
    � exercice du devoir de vigilance � l'�gard des clients, existants et nouveaux, notamment en interrogeant les clients
      et en proc�dant � diverses v�rifications (pi�ce d'identit� avec photo, adresse physique et num�ro de contribuable) ;
    � suivi de toutes les transactions et d�claration des transactions suspectes � la cellule nationale de renseignement
      financier, notamment les transactions portant sur un montant de 10 000 dollars ou plus ;
    � formation de tous les employ�s de BANSEFI � l'application des r�gles de LBC/FT et actualisation des connais-
      sances � ce sujet. Les candidats � l'embauche sont pass�s au crible avant d'�tre recrut�s.
    � conservation de tous les documents aff�rents aux transactions pendant au moins dix ans ;
    � BANSEFI b�n�ficie �galement d'un appui technique ext�rieur qui l'aide � mieux se conformer � la r�glementation.

Financiera Compartamos est une institution mexicaine sp�cialis�e dans la microfinance, qui a d�marr� ses activit�s en
1990 comme une organisation non gouvernementale avant de se transformer, en 2000, en �tablissement financier soumis
au contr�le prudentiel. (Financiera Compartamos est l�galement enregistr�e comme sociedad financieras de objeto
limitado et elle est dot�e du statut d'�tablissement financier non bancaire soumis au contr�le prudentiel.) Elle sert actuelle-
ment plus de 300 000 clients--essentiellement des particuliers op�rant des microentreprises qui emploient habituellement
une ou deux personnes de la m�me famille, qui sont souvent la principale source de revenu de la famille. Compartamos
accorde des pr�ts d'un montant moyen de 310 dollars.

Lorsqu'elle a d� appliquer les nouvelles r�gles de LBC/FT r�gissant les institutions non bancaires en 2004, Compartamos
a b�n�fici� de son statut d'�tablissement soumis au contr�le prudentiel, en ce sens que les syst�mes, les effectifs et les
proc�dures n�cessaires � la mise en oeuvre des normes applicables �taient d�j� en place. En outre, la m�thodologie suivie
par Compartamos pour accorder des pr�ts contenait d�j� des dispositions pr�voyant la visite hebdomadaire des clients par
les charg�s de pr�ts, qui connaissaient d�j� bien leurs clients. L'emploi des fonds du cr�dit fait l'objet d'un suivi gr�ce au
syst�me de pr�t collectif qui oblige les clients � r�v�ler aux autres membres du groupe � quoi ils utilisent les fonds pr�t�s.

Depuis 2000, Compartamos est tenue de d�clarer aux autorit�s bancaires mexicaines toute op�ration d'un montant
sup�rieur � 10 000 dollars effectu�e par un client, m�me si elle n'a jamais eu � traiter de transaction de cette taille.
Compartamos a, elle aussi, compl�t� son dispositif de LBC/FT par les mesures suivantes :
    � conservation des documents aff�rents aux transactions pendant dix ans ;
    � suivi de toutes les transactions au moyen d'un logiciel adapt� � ses besoins, qui permet � Compartamos d'identifier
      toute transaction inhabituelle, complexe ou d'un montant important effectu�e par ses clients ;
    � recrutement d'un responsable du suivi de l'application de la r�glementation de LBC/FT, le gestionnaire de risques.
      Conform�ment � la r�glementation applicable, constitution d'un comit� sp�cial de LBC/FT compos� du directeur
      g�n�ral, du gestionnaire de risques, du contr�leur de gestion et du responsable juridique ;
    � formation de tous les employ�s aux questions de LBC/FT et aux normes � respecter en la mati�re, et offre annuelle
      de cours de mise � niveau. En outre, dans le cadre du recrutement de nouveaux employ�s, Compartamos v�rifie les
      ant�c�dents judiciaires des candidats avant de leur faire une offre d'emploi ;
    � v�rification de la conformit� aux normes de LBC/FT par les services de contr�le de gestion et par des auditeurs
      externes dans le cadre d'audits annuels.

Sources : Questionnaire d'enqu�te du CGAP-Banque mondiale aupr�s du Chef de cabinet de BANSEFI David Estefan et de la responsable
du suivi de l'application de la r�glementation LBC/FT Norma Figueroa, janvier 2005 ; questionnaire d'enqu�te du CGAP-Banque mondiale
aupr�s du directeur g�n�ral de Compartamos Carlos LaBarthe Costas et du gestionnaire de risques Lizette Escamilla Miranda, janvier
2005.




                                                                                                                                    9

�galement, en collaboration avec les autorit�s           client�le en Afrique du Sud, encore que les institu-
nationales, s'employer � mettre un logiciel de ce        tions financi�res de ce pays aient du mal � se con-
type � disposition et prendre l'initiative d'assurer     former � cette obligation, car au moins un tiers des
une formation pour sensibiliser le public aux dis-       m�nages sud-africains n'a pas d'adresse formelle11.
positifs de LBC/FT et � l'importance de se con-          La question qui se pose est celle de savoir com-
former � ces dispositifs.                                ment concevoir un dispositif de vigilance � l'�gard
   La mise en place d'une r�glementation implique        de la client�le qui soit adapt� � des cat�gories sp�-
toujours un co�t, mais ce co�t tend � �tre plus          cifiques de clients, sur le mod�le de ce que pro-
�lev� dans les pays dont la culture ne privil�gie        pose le Comit� de B�le pour les banques des �tats
g�n�ralement pas l'observation de ce type de             membres (voir l'encadr� 4). On pourrait par
r�gles. Les mesures qui visent � d�velopper et           exemple exercer une certaine vigilance � l'�gard
encourager l'acceptation et le respect des r�gles        des clients � normaux � ou � faible risque de l'in-
par le plus grand nombre pr�sentent un meilleur          stitution et une vigilance renforc�e dans le cas de
rapport co�t-efficacit�, car elles r�duisent le risque   clients pr�sentant des risques plus importants.

de fraude, aident � prot�ger les �pargnants et les          Comme les recommandations du GAFI ne pr�-

investisseurs et renforcent l'int�grit� de l'institu-    cisent pas la marche � suivre pour �tablir et v�rifier

tion.                                                    l'identit� des clients, il importe que les interm�di-

   L'encadr� 5 illustre le cas de deux types d'insti-    aires financiers qui servent une client�le � faible

tutions fournissant des services financiers � une        revenu s'emploient, en collaboration avec les

client�le � faible revenu au Mexique, qui est mem-       autorit�s charg�es de la r�glementation, � formuler

bre du GAFI. BANSEFI et Compartamos ont                  des r�gles qui conviennent � chaque juridiction

toutes deux mis en place des politiques et des sys-      nationale de sorte que :

t�mes qui sont conformes aux normes interna-                  les clients qui ont ou sont susceptibles d'avoir

tionales et � la l�gislation nationale. En outre,             un faible revenu ne soient pas priv�s d'acc�s

l'Association nationale des institutions financi�res          aux services, et

non bancaires du Mexique (AMSFOL) a pris                      que la r�glementation ne limite pas l'aptitude
l'initiative de former les nouvelles institutions             des banques � recourir aux services d'institu-
membres aux questions de blanchiment de capi-                 tions de microfinancement comme interm�di-

taux et de financement du terrorisme, d'offrir des            aires pour accepter ou payer des envois de

cours sur les nouvelles r�gles de LBC/FT et d'�la-            fonds de travailleurs migrants ou d'autres

borer un manuel de proc�dures pour aider les                  transferts d'argent.

membres � veiller au respect de l'application des
normes de LBC/FT.                                        Que devraient faire les interm�diaires
                                                         financiers servant une client�le � faible

Devoir de vigilance relatif � la client�le               revenu?

Identifier les clients en se conformant � des
normes internationales pose un probl�me � tous           Il importe que les institutions de microfinance en

les interm�diaires financiers. Dans les pays en          s'effor�ant de se conformer � la r�glementation en

d�veloppement et les �conomies � revenu interm�-         mati�re de LBC/FT, ne compromettent pas leur

diaire, par exemple, les clients ont souvent du mal      mission fondamentale, qui est de fournir des ser-

� fournir certains des documents exig�s d'eux en         vices financiers � une client�le tr�s diversifi�e de

application des r�gles de vigilance permettant           personnes � faible revenu. Dans le m�me temps,

de v�rifier leur identit� sur la base d'un num�ro        pour assurer leur viabilit� � long terme et r�pondre

d'identification nationale ou de l'attestation par       aux besoins de leurs clients, ces institutions doivent

un tiers de l'adresse de leur domicile physique. Ces     se prot�ger contre toute utilisation abusive de leurs

documents font d�j� partie des pi�ces � fournir en
application des r�gles de vigilance � l'�gard de la      11Voir Genesis Analytics, Access to Financial Services.




10

services par des terroristes et des blanchisseurs de                leur incombe en mati�re de LBC/FT dans le
capitaux. En s'employant � se conformer aux                         cas de transactions d'un montant inf�rieur � un
normes de LBC/FT, les autorit�s charg�es de la                      seuil sp�cifi�.
r�glementation et les entit�s qui fournissent des               Comme les pressions qui s'exercent sur les insti-
services financiers aux clients � faible revenu             tutions financi�res servant des clients � faible
doivent collaborer pour parvenir � concilier effi-          revenu pour qu'elles se conforment � des normes
cacement les objectifs de r�glementation et de              de LBC/FT de plus en plus rigoureuses vont gran-
viabilit� � long terme, d'une part, et les besoins des      dissant dans de nombreux pays, ces institutions
clients, d'autre part :                                     devraient chercher � conna�tre et � comprendre les

    Mise en oeuvre progressive de la r�glementa-            lois et r�glements nationaux qui leur sont applica-

    tion. Les interm�diaires financiers devraient           bles et s'efforcer de s'y conformer14. M�me si le

    travailler en coordination avec les autorit�s           pays dans lequel elles op�rent ne s'est pas dot�

    r�glementaires nationales pour formuler et              d'une r�glementation nationale en mati�re de

    mettre progressivement en oeuvre de nou-                LBC/FT ou ne dispose pas d'une capacit� de

    veaux dispositifs de LBC/FT, de mani�re �               supervision suffisante, les institutions devraient

    disposer de suffisamment de temps pour met-             prendre l'initiative de mettre en place des disposi-

    tre leurs proc�dures internes en conformit�             tifs fond�s sur des pratiques internationalement

    avec la nouvelle r�glementation. Une telle              reconnues pour se prot�ger contre toute utilisation

    approche devrait permettre de perturber le              de leurs services � des fins de blanchiment de capi-

    moins possible la prestation de services aux            taux ou de financement du terrorisme. Les inter-

    clients.                                                m�diaires financiers servant une client�le � faible
                                                            revenu devraient �laborer une politique de
    Une approche fond�e sur le risque. Le risque
    qu'un prestataire de services financiers soit util-     LBC/FT qui pr�cise les domaines pr�sentant des

    is� � des fins de blanchiment de capitaux ou de         risques, compte tenu de la situation du pays, du

    financement du terrorisme varie en fonction du          profil de la client�le et du type de produit, et qui

    pays, du type d'institution consid�r� et des ser-       renforce les capacit�s institutionnelles. Sur la base

    vices financiers fournis. La Recommandation V           des effets induits par la l�gislation existante ou

    du GAFI stipule que � pour les cat�gories � plus        envisag�e, les institutions de microfinancement

    haut risque, les institutions financi�res devraient     devraient �galement nouer un dialogue avec les

    prendre des mesures de vigilance renforc�e. Dans        responsables de l'action publique et les sp�cialistes

    des circonstances d�termin�es, lorsque les risques      du suivi de l'application des lois sur les change-

    sont faibles, les pays peuvent d�cider d'autoriser      ments apport�s aux dispositions l�gislatives et

    les institutions financi�res � appliquer des            r�glementaires qui pourraient avoir un impact sur

    mesures r�duites ou simplifi�es �12. Ainsi, les         leur activit�15.

    pays pourraient dispenser de cette obligation les           Depuis les �v�nements du 11 septembre, le

    institutions qui n'acceptent pas de d�p�ts, car         monde ne peut plus ignorer la r�glementation en

    elles offrent des produits financiers � faible risque   mati�re de LBC/FT. Il s'agit l� d'un nouveau

    et n'ont pas de lien avec le syst�me de paiement.       domaine de la r�glementation qui �volue rapide-
                                                            ment, et il serait bon de poursuivre les travaux
    Autoriser des exemptions appropri�es. Les
                                                            d'analyse sur les probl�mes particuliers que pose
    recommandations du GAFI reconnaissent le
                                                            aux institutions servant une client�le � faible
    droit aux autorit�s nationales d'exon�rer les
    transactions d'un montant inf�rieur � un cer-
    tain seuil de l'application des r�gles de               12 GAFI, 2003, � Les quarante recommandations �, www1.oecd.org/

    LBC/FT. Ainsi, la Recommandation sp�ciale               fatf/ 40Recs_en.htm

    IX du GAFI exige des passeurs de fonds qu'ils           13  Recommandation sp�ciale IX du GAFI et sa note interpr�tative,

    d�clarent les sommes d'un montant sup�rieur            www1.oecd.org/fatf/SRecsTF_en.htm#IX.%20Cash%20courriers

                                                            14 Pour une liste des dispositions l�gislatives prises par les pays afin de se
    au plafond pr�-�tabli de 15 000 dollars13. Les
                                                           mettre en conformit� avec la r�glementation de LBC/FT, consulter le
    associations d'interm�diaires financiers servant
                                                           site web du GAFI, www1.oecd.org/fatf/Legislation_en.htm.
    une client�le � faible revenu seraient bien             15 Voir la M�thodologie du GAFI, 31.2. Les associations d'interm�di-
    avis�es de se pr�valoir de cette possibilit� pour       aires financiers servant une client�le � faible revenu auraient int�r�t � par-
    n�gocier avec leurs autorit�s respectives l'as-         ticiper � l'examen du syst�me mis en place � l'�chelon national pour lut-
    souplissement ou la lev�e des obligations qui           ter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.




                                                                                                                                      11

                     Encadr� 6 Afrique du Sud : Cadre de vigilance � l'�gard de la client�le


   En juin 2003, l'Afrique du Sud est devenue le cinqui�me pays en d�veloppement membre du GAFI. Une loi adopt�e en
   2001 (FICA) a port� cr�ation du Centre de renseignement financier (FIC). Ce centre, qui rel�ve du Tr�sor national sud-
   africain, a �t� charg� de surveiller les transactions suspectes et de coordonner l'action de lutte des pouvoirs publics con-
   tre le blanchiment des capitaux dans le pays. (Une l�gislation visant � criminaliser les activit�s de financement du terror-
   isme est en cours d'�laboration par le parlement.)

   La FICA s'applique � un large �ventail d'institutions, depuis les banques jusqu'aux compagnies d'assurances en passant
   par les services de transfert de fonds. Les institutions de microfinancement n'acceptant pas de d�p�ts ne sont pas sp�-
   cifiquement assujetties � la loi si elles n'op�rent pas de transferts de fonds, mais les �tablissements soumis au contr�le
   prudentiel qui offrent des produits bas de gamme sont � comptables � devant la loi.

   � ce jour, le FIC a promulgu� des r�gles qui r�gissent les mesures de vigilance � l'�gard de la client�le et qui exigent
   des institutions tenues de rendre compte de leurs activit�s de d�clarer toutes transactions suspectes ou inhabituelles.
   Ces r�gles de � connaissance de la client�le �, qui sont devenues applicables aux nouveaux clients � compter de juin
   2003 et qui ont �t� progressivement mises en place pour les clients existants � partir de 2004, sont conformes aux pra-
   tiques internationales et imposent aux institutions financi�res l'obligation de v�rifier le num�ro d'identit�, la date de nais-
   sance, le num�ro de contribuable (cette r�gle ne s'applique pas actuellement en raison de probl�mes li�s au syst�me),
   et l'adresse du domicile des clients en comparant les renseignements fournis par le client avec des informations pouvant
   raisonnablement servir � en v�rifier l'exactitude et pouvant �tre obtenues par des moyens raisonnablement pratiques.
   Concr�tement, le secteur bancaire s'acquitte de cette obligation en demandant des factures d'�lectricit� ou d'autres
   services de r�seau, comme c'est g�n�ralement le cas dans d'autres pays.

   Beaucoup de clients � faible revenu n'ont pas de num�ro de contribuable et ne sont pas en mesure de produire de doc-
   uments �tablis par des tiers qui permettent de v�rifier leur adresse -- on estime en effet � un tiers la proportion des
   m�nages sud-africains n'ayant pas d'adresse formelle. Le fait d'exiger de telles informations emp�che donc les person-
   nes � faible revenu et certains travailleurs ind�pendants d'ouvrir un compte bancaire.

   Une note d'orientation publi�e par le FIC en avril 2004 pr�conise une approche fond�e sur le risque pour la mise en
   oeuvre des proc�dures d'identification et de v�rification de l'identit� des clients. La FICA pr�voit un assouplissement des
   r�gles de � connaissance de la client�le � pour les clients tombant dans la cat�gorie dite � client�le de masse �.
   Cette exemption (num�ro 17) s'applique aux comptes dont le solde maximum se situe � tout moment aux environs de
   4 000 dollars, qui sont cr�dit�s ou d�bit�s de montants toujours modestes et qui ne permettent pas d'op�rer de trans-
   ferts de fonds internationaux.

   Cette exemption s'�tant r�v�l�e difficile � appliquer, le Conseil consultatif sur le blanchiment des capitaux a soulev� la
   question en juin 2004 avec le ministre des Finances. Celui-ci a demand� au Conseil de proposer une exemption qui
   favorise l'�largissement de l'acc�s aux services financiers en faisant de cet objectif une priorit� nationale. La nouvelle
   r�gle d'exemption promulgu�e en novembre 2004 apporte certains �claircissements et tient compte des pr�occupations
   exprim�es par les op�rateurs � propos de l'exercice du devoir de vigilance � l'�gard des clients � faible revenu. Des
   observateurs bien inform�s estiment cependant que les changements devraient aller plus loin et que l'obligation faite aux
   op�rateurs d'obtenir le num�ro de contribuable du client et de v�rifier son adresse devrait �tre lev�e, sauf si l'op�rateur a
   des raisons de soup�onner que les informations fournies par le client sont fausses.

   Source : FIC: www.fic.gov.za; Genesis Analytics, A Brief Case Study of the Effect of the Implementation of the GAFI
   Recommendations, L.. de Koker, Client Identification and Money Laundering Control: Perspectives on the FIC Act 38 of 2001.




revenu la mise en conformit� avec les nouvelles                        l'int�grit� du syst�me financier. Il est donc dans
r�gles. La mise en place de mesures qui auraient                       l'int�r�t de tous -- aussi bien des autorit�s de con-
pour effet de ramener les personnes � faible                           tr�le que des institutions -- de prendre ces prob-
revenu vers des circuits informels d'�pargne et de                     l�mes � bras-le-corps et de rechercher des solu-
cr�dit irait cependant � l'encontre du but recher-                     tions qui prennent en compte les besoins des
ch� et ajouterait encore � la difficult� d'assurer                     clients � faible revenu.




12

                                                                        


Annexes                                                                     tutions d'origine ont depuis �largi leur champ
                                                                            d'activit�s en devenant des �tablissements finan-

Annexe 1 : Institutions de microfinance et                                  ciers commerciaux soumis au contr�le prudentiel,
                                                                            comme des banques. Des banques classiques se
autres interm�diaires financiers servant une
                                                                            sont lanc�es avec succ�s dans l'offre de d�tail pour
client�le � faible revenu
                                                                            toucher une client�le int�ress�e par la micro-
    Une institution de microfinance est une entit�
                                                                            finance. � l'heure actuelle, les interm�diaires finan-
qui fournit des services financiers aux personnes �
                                                                            ciers servant une client�le � faible revenu rev�tent
faible revenu. Cette entit� moderne avait initiale-
                                                                            les formes juridiques les plus diverses.
ment vocation � accorder des microcr�dits, �
                                                                                Selon des travaux r�cents du CGAP, nombre
savoir des pr�ts d'un montant modeste sur de
                                                                            d'institutions financi�res n'�taient pas recens�es
courtes p�riodes pour financer le fonds de roule-                           jusqu'ici comme des institutions de microfinance-
ment         de       microentreprises              g�n�ralement            ment alors qu'elles fournissent des services �
exploit�es par des personnes � faible revenu. Son                           quelque 750 millions de personnes � faible revenu
champ d'activit� s'est pourtant beaucoup �largi                             titulaires d'un compte un peu partout dans le
pour d�passer le simple octroi de cr�dit et                                 monde�. Au nombre de ces institutions citons les
englober la micro�pargne, la micro-assurance, les                           coop�ratives et les caisses de cr�dit mutuel, les
envois de fonds des travailleurs �migr�s et                                 caisses d'�pargne postale et les banques agricoles
d'autres paiements, autant de services influant                             et rurales, qui repr�sentent encore une part impor-
grandement sur la vie des pauvres.                                          tante du march� dans les pays en d�veloppement.
    Cette �volution a permis de mieux comprendre                            La figure A1 ci-dessous, qui est tir�e de l'�tude
que ces services �taient assur�s par des entit�s
bien plus diverses que le mod�le d'organisation �                           � Tir� de l'�tude sp�ciale n� 8 de CGAP, Financial Institutions with a
but non lucratif qui dominait la microfinance aux                           "Double Bottom Line": Implications for the Future of Microfinance,
premiers temps de cette activit�. Certaines insti-                          www.cgap.org/docs/OccasionalPaper_8.pdf.




                       Figure A1 Synth�se des comptes de pr�t et d'�pargne des IFA* (en milliers)



   R�gion                 IMF**         Coops et         Banques            Banques              Banques          Total         % du
                                       mutuelles           rurales       Agricoles/de            postales                        total
                                       de cr�dit                         d�veloppement
                                                                           publiques


   AFR                     6 246           5 940             1 117                634             12 854          26 790            4%
   EAP (Chine             81 430         12 145              6 054            78 772             141 005         319 406          48%

   comprise)
   Chine seule               154              200              �              46 570             110 000         156 924          24%
   ECA                       495           5 692               �                   28             11 503          17 718            3%
   MENA                    1 422               11              �              30 712              16 980          48 670            7%

   SA (Inde               25 825           2 434           11 623             61 980             136 383         238 245          36%

   comprise)
   Inde seule              5 589              392              �              57 821             124 010         187 812          28%
   Total                120 573          34 843            18 955           172 207              318 450         685 028        100%
   % du total               18%               5%                3%               26%                48%             100%


L�gende
AFR-- Afrique (subsaharienne)                      LAC--Am�rique latine et Cara�bes                    ECA-- Europe et Asie centrale
EAP-- Asie de l'Est et Pacifique                   MENA-- Moyen-Orient et Afrique du Nord              SA-- Asie du Sud


* Pour les institutions financi�res alternatives (IFA) d�clarant leurs comptes de pr�t et leurs comptes d'�pargne s�par�ment, seul le plus �lev�
de ces deux nombres est indiqu� dans le tableau.
** Y compris les ONG, les banques et les institutions financi�res non bancaires qui sont sp�cialis�es dans la microfinance, ainsi que les pro-
grammes de microfinancement des banques commerciales offrant une gamme compl�te de services.

Source : CGAP
                                                                                                                                              13

cit�e en r�f�rence, indique le nombre de comptes            ment sp�cial aux interm�diaires financiers autres
d�tenus par des personnes � faible revenu dans ces          que des coop�ratives, qui op�rent � petite
institutions financi�res, par r�gion.                       �chelle et dont le capital est contr�l� par des in-
   L'�tude du CGAP �tablit une distinction entre            t�r�ts nationaux ; c'est le cas par exemple des
les cat�gories d'IFA suivantes :                            banques rurales aux Philippines, des banques

     IMF sp�cialis�es. Ces IMF sont des organisa-           populaires de cr�dit (BPR) en Indon�sie, des
     tions non gouvernementales ou des institutions         banques communautaires au Nigeria, des ban-
     financi�res    non    bancaires     officiellement     ques rurales au Ghana et des coop�ratives de
     agr��es. Certaines IMF ont �t� habilit�es (et          cr�dit rural en Chine. Dans certains cas, le cap-
     sont assujetties au contr�le des autorit�s finan-      ital est d�tenu par des individus, dans d'autres,
     ci�res) � fournir des services de d�p�t volon-         il est contr�l� par des int�r�ts publics � la fois
     taire � leur client�le cible et � financer leurs       nationaux et r�gionaux.
     op�rations au moyen des d�p�ts des clients ou          Banques     agricoles   et   de   d�veloppement
     de ressources commerciales.                            publiques. Certains secteurs n'�tant pas servis

     Banques commerciales. Les banques commer-              par les banques commerciales, nombre d'�tats
     ciales prises dans leur ensemble ne partagent          cr�ent des banques publiques pour promou-
     pas les objectifs sociaux qui caract�risent la plu-    voir l'agriculture ou d'autres activit�s consid-
     part    des   IFA     (institutions    financieres     �r�es comme prioritaires pour le d�veloppe-
     alternatives). Un certain nombre d'IMF sp�-            ment. Ces banques sont souvent de large
     cialis�es sont toutefois organis�es comme des          envergure.
     banques commerciales. En outre, certaines              Caisses d'�pargne postales. Beaucoup de pays
     banques commerciales se sont dot�es de ser-            mettent � profit leur infrastructure postale
     vices ou d�partements sp�cialis�s dans la              pour fournir des services financiers. Les ban-
     microfinance pour compl�ter leur offre de pro-         ques postales n'accordent g�n�ralement pas de
     duits plus classiques.                                 pr�ts : elles se bornent � offrir des services

     Coop�ratives     financi�res    (y    compris   les    d'�pargne et de paiement/transfert. Les avoirs
     mutuelles de cr�dit). Cette cat�gorie couvre un        en compte et les transactions sont en g�n�ral
     large �ventail d'institutions de pr�ts et de cr�dit    d'un montant modeste.
     dont le capital est d�tenu par les membres. Les        Caisses d'�pargne non postales. Cette cat�gorie
     membres de ces institutions sont g�n�ralement          regroupe des institutions priv�es et des institu-
     unis par des liens particuliers (ils sont employ�s     tions publiques, souvent de tr�s grande enver-
     par la m�me entreprise, par exemple, ou                gure pour ces derni�res. Comme leur nom
     habitent le m�me village).                             l'indique, ces �tablissements offrent essentielle-

     Banques locales et/ou rurales � faible dotation        ment des services d'�pargne.
     en capital. Plusieurs pays accordent un agr�-




14

Annexe 2 : Mesures recommand�es pour                          peuvent prendre, les dispositifs de pr�vention �
les interm�diaires financiers servant une                     mettre en place par les institutions financi�res et
client�le � faible revenu                                     les autres interm�diaires financiers, et les moyens �

Les mesures de LBC/FT visent � promouvoir des                 mettre en oeuvre par les pays pour coop�rer

normes internationales qui permettent d'assurer la            (notamment en �changeant des informations).

transparence des transactions financi�res et l'in-                Le tableau A2 d�crit certaines des dispositions
                                                              allant dans le sens des normes de LBC/FT que les
t�grit� du secteur financier. Le GAFI tient compte
                                                              interm�diaires financier peuvent prendre, ind�pen-
de la diversit� des syst�mes juridiques et financiers         damment de la mesure dans laquelle leur pays se
des diff�rents pays et recommande l'application de            conforme aux directives internationales en la
normes minimales en fonction des caract�ristiques             mati�re.

propres � chaque pays. Les recommandations du

GAFI d�crivent les mesures r�glementaires et de
                                                               Voir le site web du GAFI,
r�pression que les autorit�s de contr�le nationales           www.fatf-gafi.org/dataoecd/38/47/34030579.PDF




                                            Tableau A2 Mesures de LBC/FT


   Mesures de LBC/FT                                          Mesures recommand�es pour les prestataires de
                                                              services financiers aux personnes � faible revenu

   Dispositifs de contr�le interne (Voir la                   Les interm�diaires financiers servant une client�le �
   Recommandation XV du GAFI et la note interpr�tative.)      faible revenu devraient envisager de former une associ-
                                                              ation sur la LBC/FT, d'examiner les dispositifs de
   Les institutions financi�res devraient mettre en place     LBC/FT dans le cadre d'une association existante dans
   des dispositifs de contr�le interne adapt�s au risque de   ce domaine et/ou de travailler en concertation avec le
   blanchiment de capitaux et de financement du terror-       comit� de LBC/FT constitu� par le gouvernement pour
   isme auquel elles sont expos�es, ainsi qu'� la dimen-      formuler des politiques internes et instaurer des pra-
   sion de l'activit� commerciale concern�e.                  tiques communes. La mise en place de nouveaux pro-
                                                              grammes internes exigera parfois de modifier les formu-
                                                              laires � remplir par les nouveaux clients, les proc�dures,
                                                              les syst�mes d'information, le suivi des transactions, les
                                                              politiques de ressources humaines et les m�canismes
                                                              de contr�le interne. Il faudra par exemple :

                                                                  � pr�senter les mesures de LBC/FT dans un manuel
                                                                    pouvant �tre facilement distribu� aux employ�s ;
                                                                  � fixer des seuils pour les virements �lectroniques de
                                                                    mani�re � d�tecter les transactions suspectes ;
                                                                  � dispenser chaque ann�e aux employ�s une forma-
                                                                    tion sur les questions de LBC/FT et les obligations
                                                                    � respecter en la mati�re ;
                                                                  � proc�der � une v�rification approfondie des ant�c�-
                                                                    dents des candidats � l'embauche ou � l'entr�e
                                                                    dans le capital ou au conseil d'administration de
                                                                    l'institution concern�e ;
                                                                  � veiller � ce que les actionnaires d�tenant une part
                                                                    de contr�le du capital ou les personnes occupant
                                                                    des postes d'administration ou de direction de l'in-
                                                                    stitution ne sont pas des criminels ou associ�es �
                                                                    des criminels ;
                                                                  � v�rifier que les donations et les contributions provi-
                                                                    ennent de sources l�gitimes.




                                                                                                                          15

                                          Tableau A2 Mesures de LBC/FT (suite)


 Devoir de vigilance relatif � la client�le (voir les           Pour les institutions qui fournissent des services finan-
 Recommandations V, VI et VIII du GAFI, et les notes            ciers � des clients � faible revenu, la mise en oeuvre de
 interpr�tatives, le cas �ch�ant)                               mesures de � connaissance de la client�le � et de vigi-
                                                                lance � l'�gard des clients suppose :
 Les institutions financi�res devraient �tre en mesure d'i-
 dentifier leurs clients et de v�rifier cette identit�, ainsi      � qu'elles v�rifient l'identit� des nouveaux clients et
 que la nature des activit�s commerciales et la structure             des clients existants ; et
 du capital des entit�s qu'elles servent. Les transactions         � qu'elles obtiennent l'autorisation des responsables
 commerciales anonymes et/ou qui n'impliquent pas la
 pr�sence physique des parties, ainsi que les nouvelles               de l'institution de nouer des relations avecdes per-
                                                                      sonnes politiquement expos�es (PPE)          et d'as-
 technologies qui favorisent l'anonymat, pr�sentent des               surer par la suite un suivi constant de la relation.
 risques particuliers et devraient faire l'objet d'une atten-
 tion sp�ciale.                                                    Le    Glossaire figurant dans les Quarante recomman-
                                                                   dations du GAFI d�finit une � personne politiquement
 D'apr�s le GAFI, � la r�gle g�n�rale veut que les                 expos�e � (PPE) comme une personne qui exerce ou a
 clients soient soumis � l'ensemble des mesures de vigi-           exerc� d'importantes fonctions publiques dans un pays
 lance. Toutefois, il y a des circonstances dans lesquelles        �tranger ; par exemple, de Chef d'�tat ou de gouverne-
 il serait raisonnable pour un pays d'autoriser ses institu-       ment, de politiciens de haut rang, de hauts respons-
 tions financi�res � appliquer proportionnellement les             ables au sein des pouvoirs publics, de magistrats ou
 mesures de vigilance en fonction d'une appr�ciation des           militaires de haut rang, de dirigeants d'une entreprise
 risques. �                                                        publique ou de responsables de parti politique. Les rela-
                                                                   tions d'affaires avec les membres de la famille d'une
    GAFI, 2004, � M�thodologie d'�valuation de la conformit�
                                                                   PPE ou les personnes qui lui sont �troitement asso-
 aux 40 Recommandations et aux 9 Recommandations
                                                                   ci�es pr�sentent, sur le plan de la r�putation, des
 Sp�ciales du GAFI � ; Recommandation V du GAFI et note
                                                                   risques similaires � ceux li�s aux PPE elles-m�mes.
 interpr�tative.
                                                                   Cette expression ne couvre pas les personnes de rang
                                                                   moyen ou inf�rieur relevant des cat�gories mention-
                                                                   n�es ci-dessus.

  Devoir de surveillance et de conservation de docu-            Le devoir de surveillance et de conservation de docu-
  ments (voir les Recommandations X et XI du GAFI, et           ments qui incombe aux interm�diaires financiers servant
  les notes interpr�tatives, le cas �ch�ant)                    une client�le � faible revenu exige de leur part :

  Les institutions sont encourag�es � assurer le suivi des         � qu'ils veillent � disposer de syst�mes d'information
  transactions et � conserver des documents d�taill�s              qui leur permettent de conserver les documents relatifs
  rendant effectivement compte des transactions pour               aux transactions. Dans certaines juridictions, les inter-
  faciliter l'�change rapide d'informations avec les               m�diaires financiers sont tenus de conserver tous les
  autorit�s comp�tentes.                                           documents mat�riels se rapportant aux transactions
                                                                   pendant une p�riode d�termin�e ;
                                                                   � qu'ils pr�tent une attention sp�ciale � toutes les
                                                                   transactions inhabituelles rev�tant un caract�re com-
                                                                   plexe ou portant sur des montants �lev�s, et � tous les
                                                                   profils de transactions atypiques sans finalit�
                                                                   �conomique apparente ou sans objet licite visible ; et
                                                                   qu'ils conservent les pi�ces documentant les tenants
                                                                   et les aboutissants desdites transactions. Certains
                                                                   interm�diaires financiers mettent en place des sys-
                                                                   t�mes plus �labor�s en y incorporant des logiciels
                                                                   disponibles sur le march� ou en modifiant leurs sys-
                                                                   t�mes existants d'information sur les clients et de
                                                                   traitement des transactions, de mani�re � pouvoir se
                                                                   conformer plus rapidement et � un moindre co�t op�ra-
                                                                   tionnel � leurs obligations en la mati�re.




16

                                            Tableau A2 Mesures de LBC/FT (suite)


D�claration d'op�rations suspectes (voir en partic-                 Afin de se prot�ger contre les transactions suspectes, les
ulier les Recommandations XII, XIV et XV du GAFI,                   interm�diaires financiers dont la client�le est compos�e
ainsi que les notes interpr�tatives)                                de personnes � faible revenu peuvent travailler en con-
                                                                    certation avec leur CRF nationale et mettre au point des
Les institutions ont l'obligation de documenter et de
                                                                    syst�mes de suivi et de d�claration des op�rations sus-
d�clarer sans tarder toutes les op�rations suspectes �
                                                                    pectes ; dans les pays d�pourvus d'une CRF, ils doivent
leur cellule nationale de renseignement financier ou
                                                                    d�clarer toute transaction suspecte aux services r�pres-
CRF (voir l'encadr� 3 dans le texte), qui est l'organe
                                                                    sifs et aux autorit�s comp�tentes.
administratif charg� d'assurer la conformit� du pays aux
normes de LBC/FT.

Il incombe aux autorit�s comp�tentes de d�finir les
directives et les m�canismes d'information en retour qui
aident toutes les institutions concern�es, y compris
celles qui fournissent des services aux pauvres, � met-
tre en oeuvre les mesures de LBC/FT (les pays
devraient consulter le code de bonne conduite du GAFI
intitul� Best Practice Guidelines, 1998).

    Toutes les institutions ainsi que leurs employ�s doivent
b�n�ficier d'une protection juridique garantissant que leur
responsabilit� civile ou p�nale ne peut �tre engag�e lorsqu'ils
d�clarent des activit�s suspectes, et ils sont tenus par la loi de
respecter le caract�re confidentiel des informations relatives �
ces dossiers.




                                                                                                                              17

Annexe 3 : Liste des �tats membres du GAFI                           organismes r�gionaux de type GAFI ont une forme

et des organismes r�gionaux de type GAFI                             et des fonctions similaires � celles du GAFI, et cer-

Le tableau A3 indique la liste des pays, territoires                 tains membres du GAFI sont aussi membres de ces

et organisations members du GAFI et des dif-                         organismes r�gionaux.

f�rents organismes r�gionaux de type GAFI. Les




                 Tableau A3 Pays membres du GAFI et des organismes r�gionaux de type GAFI


  GAFI                                       APG                     CGAFI                   EAG            ESAAMLG

  Allemagne             Nouvelle-Z�lande     Australie               Anguilla                B�larus        Afrique du Sud
  Afrique du Sud        Norv�ge              Bangladesh              Antigua-et-Barbuda      Chine          Botswana
  Argentine             Portugal             Brunei Darussalam       Antilles n�erlandaises  Kazakhstan     Kenya
  Australie             Royaume des          �tats-Unis              Aruba                   Kirghizistan   Malawi
  Autriche              Pays-Bas             Fidji                   Bahamas                 Russie         Maurice
  Belgique              Royaume-Uni          Hong Kong, Chine        Barbade                 Tadjikistan    Mozambique
  Br�sil                Singapour            �les Cook               Belize                                 Namibie
  Canada                Su�de                �les Marshall           Bermudes                               Ouganda
  Chine (observateur) Suisse                 Inde                    Costa Rica                             Seychelles
  Commission            Turquie              Indon�sie               Dominique                              Swaziland
      europ�enne                             Japon                   Grenade                                Tanzanie
  Conseil de coop�ration                     Macao, Chine            Ha�ti
      du Golfe                               Malaisie                �les Ca�mans                           �tats n'ayant pas
  Danemark                                   N�pal                   �les Turques et                        ratifi� le protocole
  Espagne                                    Niou�                       Ca�ques                            Lesotho
  �tats-Unis                                 Nouvelle-Z�lande        �les vierges                           Zambie
  F�d�ration                                 Pakistan                    britanniques                       Zimbabwe
      de Russie                              Palaos                  Jama�que
  Finlande                                   Philippines             Montserrat
  France                                     R�p. de Cor�e           Nicaragua
  Gr�ce                                      Samoa                   Panama
  Hong Kong, Chine                           Singapour               R�p. dominicaine
  Irlande                                    Sri Lanka               St-Kitts-et-Nevis
  Islande                                    Taipei chinois          St-Vincent-et-les-
  Italie                                     Tha�lande                   Grenadines
  Japon                                      Vanuatu                 Ste Lucie
  Luxembourg                                                         Suriname
  Mexique                                                            Trinit�-et-Tobago
                                                                     Venezuela



      GAFISUD                 GIABA*                      MENAGAFI                 MONEYVAL

      Argentine               B�nin                       Alg�rie                  Albanie            ERY de Mac�doine
      Bolivie                 Burkina Faso                Arabie saoudite          Andorre            F�d�ration de Russie
      Br�sil                  C�te d'Ivoire               Bahrein                  Arm�nie            Malte
      Chili                   Gambie                      Egypte                   Azerba�djan        Monaco
      Colombie                Ghana                       �mirats arabes           Bosnie-            Pologne
      Equateur                Guin�e                         unis                     Herz�govine     Roumanie
      Paraguay                Guin�e-Bissau               Jordanie                 Bulgarie           Saint-Marin
      P�rou                   �les du Cap-vert            Koweit                   Chypre             Serbie-et-Mont�n�gro
      Uruguay                 Lib�ria                     Liban                    Croatie            Slovaquie
                              Mauritanie                  Maroc                    Estonie            Slov�nie
                              Mali                        Oman                     G�orgie            Ukraine
                              Niger                       Qatar                    Hongrie
                              Nigeria                     Syrie                    Lettonie
                              S�n�gal                     Tunisie                  Liechtenstein
                              Togo                        Y�men                    Lituanie
                                                                                   Moldova
                                                                                   R�p. tch�que


*Actuellement observateur du GAFI, en passe de devenir un organisme de type GAFI.




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                  NoteFocus

                            No 29




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   note � vos coll�gues ou � nous

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       suppl�mentaires du pr�sent

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la s�rie.Les lecteurs sont invit�s �

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                     sur cette note.




 Les auteurs tiennent � remercier

   les personnes et les institutions

 dont le concours a �t� pr�cieux :

    Anuradha Pillai du CGAP pour

           son travail incessant de

       recherche et l'aide qu'elle a

    apport�e � la r�daction et � la

 finalisation de la pr�sente note ;

et Isaku Endo de la Banque mon-

diale pour avoir corrig� et revu les

graphiques. Les observations des

   personnes suivantes ont �gale-

    ment contribu� � la r�flexion :

     Latifah Osman Merican, Jean

Denis Pesme, Emile van der Does

       de Willebois, Pierre-Laurent

  Chatain, Bikki Randhawa, Heba

Mahmoud Mokhtar Shamseldin et

     Martin Comley de la Banque

    mondiale ; Maud Bokkerink du

Fonds mon�taire international ; et

      Elizabeth Littlefield, Jeanette

    Thomas, Brigit Helms, Richard

 Rosenberg et Timothy Lyman du

     CGAP. Les auteurs voudraient

       �galement remercier David

    Estefan et Norma Figueroa de

       BANSEFI, ainsi que Carlos

        Labarthe Costas et Lizette

             Escamilla Miranda de

   Compartamos pour avoir fourni

 des �l�ments d'information sur la

 mise en oeuvre des dispositifs de

    LBC/FT dans leurs institutions

                        respectives.