Publication de la Banque mondiale L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION Ses problemes et les strategies a appliquer dans les Pays en voie de developpement I. i L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION Ses problemes et les strategies a appliquer dans les Pays en voie de developpement Publie pour la Banque mondiale par les Editions Economica 49, rue Herican, 75015 PARIS, FRANCE Copyright © 1984 Banque internationale pour Ja reconstruction et Ie developpement Banque mondiale 1818 H Street, N.W., Washington D.C. 20433, Etats-Unis d' Amerique Tous droilS reserves Fait aux Etats-Unis d' Amerique Premier tirage Fevrier 1984 Resume L'industrie de la construction repn!sente un facteur essentiel du processus de deveioppement d'un pays. La construction des routes et des barrages, les travaux d'irrigation, la construction des ecoies, des logements, des h6pitaux, des usines et des aut res ouvrages constituent la base concrete sur laqueUe reposent les efforts de cteveloppement et l'amelioration des niveaux de vie. Environ la moitie des investisse- ments realises concerne des travaux de construction. 11 en est de meme pour pres de 44 pour cent de la totalite du cout des projets auxquels la Banque mondiale et son affiliee, l' Association internationale de developpement, ont accorde leur soutien au cours des trois exercices 1980-82. L 'industrie de la construction represente generalement entre 3 et 8 pour cent du produit interieur brut (PIB) d'un pays en voie de developpement ; les nations dont les economies sont plus dynamiques ou plus prosperes se retrouvent groupees ala limite superieure de cette fourchette. Pour la plupart des pays en voie de developpement, il est essentiel d'ameliorer la capacite et les moyens de cette industrie. Avant tout, illeur faut maintenant conserver en bon etat de fonctionnement les importantes infrastructures construites moyennant un gros effort financier au cours des premieres annees de leur developpement, en particulier dans les annees 1960 a 1970. Or, il est generalement tres cofiteux, voire impossible de faire revenir sur place, pour cette tache, les societes etrangeres titulaires des marches d'origine. Par ailleurs, la plupart des nouveaux investissements necessaires correspondent a des travaux peu importants et tres disperses qui se pretent mal aux conditions de travail des entreprises etrangeres. En outre, il apparalt necessaire dans beaucoup de pays en voie de developpement d'ameliorer l'efficacite, Ie respect des delais et les qualites d'execution des travaux de construction et d'entretien qu'iIs assurent par eux-memes. Enfin, l'on s'apen;oit de plus en plus que l'industrie de la cons- truction peut etre un facteur de creation d'emplois et de formation de 4 RESUME gestionnaires et d'hommes d'affaires beaucoup plus important qu'on ne l'a sou vent cru dans Ie passe. L'interet croissant manifeste par de nombreux pays pour Ie developpement de leur industrie du batiment et des travaux publics a coincide avec une attitude analogue de la Ban- que a l'egard de ce secteur d'activite. En 1973, a la suite de plusieurs etudes, la Banque a, en premier lieu adopte une politique sans equivo- que d'aide au developpement des industries du batiment et des tra- vaux publics chez les pays emprunteurs. Depuis lors, des mesures concretes ont ete adoptees pour toute une serie de projets concernant plus de40 pays. Plusieurs d'entre elles ont ete prises au cours des deux ou trois dernieres annees. Le but essentiel du present document est de suggerer des orienta- tions, en insistant sur certaines d'entre elles, pour les actions a entre- prendre dans l'avenir par la Banque afin de promouvoir l'industrie nationale du batiment et des travaux publics dans les pays en voie de developpement. Cette etude s'inspire abondamment de l'experience acquise par la Banque apres 1973. Son but est d'attirer l'attention du plus grand nombre possible de lecteurs sur les problemes que po sent aussi bien Ie developpement de l'industrie du batiment et des travaux publics que la recherche des possibilites d'amelioration de l'efficacite de cet important secteur de l'economie. Celui-ci comprend essentiellement deux categories d'activites: I'une est celIe de la construction du batiment qui concerne la construc- tion des Iogements, des bureaux, des hopitaux, des usines, etc., I'autre correspondant aux travaux publics comprenant les infrastructures necessaires a la fourniture de l'eau potable, aux transports, aux canaux d'irrigation, aux centrales d'energie, etc. En general, Ie batiment represente 70 pour cent des marches de travaux aussi bien dans les pays en voie de developpement que dans les pays industrialises, Ie reste correspondant aux travaux publics pro- prement dits. Generalement ce sont les gouvernements qui sont mal- tres d'ouvrage pour ces derniers; en outre, its controlent directement ou indirectement une grande partie du marche du batiment. Vne autre distinction import ante est a faire entre les differentes unites de production existant dans l'industrie. Dans les pays en voie de developpement celles-ci comprennent : - les petits artisans ou entrepreneurs du secteur «non struc- ture}) qui s'occupent essentiellement de la construction ou de l'ame- lioration des habitats individuels ; - les entreprises communautaires ou cooperatives qui appli- quent des techniques traditionnelles faisant appel a une importante main-d'reuvre, aussi bien dans les travaux de construction que dans les travaux de genie civil ; les entreprises du secteur public, et enfin les entreprises nationales privees. RESUME 5 Ces deux dernieres categories se partagent la plus grosse partie des tra- vaux du secteur structure. Toutefois dans certains pays dont Ie stade de developpement est moins avance, les entreprises etrangeres de tra- t vaux publics peuvent effectuer jusqu'a 80 pour cent des travaux du secteur structure. Dans les pays les plus pauvres, l'activite predominante dans Ie secteur batiment-travaux publics (BTP)est constituee par la construc- tion non structuree effectuee par les habitants eux-memes et destinee a leur fournir l'essentiel de leur logement et des besoins annexes qui sans cela ne serait pas assures. Les activites de la construction privee qui reposent essentiellement sur Ie travail artisanal et familial sont de dimensions assez modestes pour leur permettre d'echapper a la plus grande partie de la reglementation officielle. Du fait que l'essentiel de ces activites echappe egalement aux recensements statistiques, il n'existe a leur sujet que peu de renseignements permettant d'etablir des projets d'assistance valables. Par voie de consequence, ce secteur de travaux beneficie de moins de soutien de la part des gouvernements que celui des projets de construction structuree. Les activites du batiment et des travaux publics comportent en outre des risques plus nombreux et plus importants que les autres sec- teurs d'activite economique. Different en cela de l'industriel classique ou de l'exploitant agricole, I'entrepreneur de travaux publics se deplace d'un chan tier a l'autre, etablit les plannings pour la mise en place au moment voulu de l'approvisionnement des chantiers et sur- veille l'execution d'un programme different pour chaque client. En generalles marches sont obtenus par adjudication speciale a chaque chantier. Aussi les depenses doivent -elles etre prevues dans chaque cas en faisant des hypotheses sur de nombreuses variables telles que l'emplacement du chantier, les conditions meteorologiques, la pro- ductivite de la main-d'reuvre et des engins utilises, les delais necessai- res pour la livraison des approvisionnements, etc. Pour les travaux de genie civil, les risques encourus dans une adjudication sont plus importants que pour des travaux du batiment car les chantiers sont en general it plus grande echelle. On utilise plus frequemment de gros engins et I'influence du mauvais temps et, dans certains cas, de l'eloi- gnement des centres d'approvisionnement et des services revet une importance predominante. Du fait que l'essentiel de la production de l'industrie de la cons- • truction correspond ades investissements, la demande a tendance aetre beaucoup plus fluctuante que dans la plupart des autres industries. L' entrepreneur doit donc faire face au risque de fortes variations du vo- lume de ses travaux, et par consequent, de ses besoins en main-d'reuvre et materiel. lei encore, les risques ont tendance a etre plus grands et les fluctuations plus prononcees pour les travaux de genie civil. Le probleme essentiel pour developper I'industrie de la construc- tion dans un pays est d'accroitre les res sources humaines qui doivent 6 RESUME permettre de maitriser les risques susvises. La gestion est sou vent beaucoup plus difficile dans les pays en voie de developpement du fait de la penurie de ressources et des imperfections des autres elements auxquels la construction fait appel. Neanmoins, la capacite a gerer • la construction de batiments se developpe en general dans d'assez bonnes conditions grace au soutien d'une demande relativement sta- ble. Les entrepreneurs formes sur Ie tas sont generalement capables d'evaluer les risques que comportent les travaux de construction d'immeubles a petite ou moyenne echelle. Par contre, les travaux de genie civil necessitent des chefs d'entreprise capables d'evaluer et de maitriser une gamme de risques plus etendue et plus complexe. II est generalement beaucoup plus difficile de developper les capacites tech- niques et administratives, qui sont essentielles dans ce secteur d'acti- vite et qui font Ie plus souvent defaut. C' est sous la forme de travaux en regie que l'Etat participe Ie plus couramment a la construction; dans ce cas, une administration publi- que controle directement les travaux necessaires pour atteindre les objectifs fixes en matiere de construction ou d'entretien. Les services travaillant en regie ont plusieurs fonctions importantes, ils s' occupent des cas d'urgence, executent les travaux pour lesquels un appe1 d'offres n'attirerait pas de soumissions de la part des entreprises, et se chargent des travaux courants d'entretien. Les services de travaux en regie constituent egalement une source importante de main- d'reuvre specialisee pour l'industrie en general. Cependant, du fait que ces services remplissent un role utile de formation de personnel, leurs elements les plus qualifies les quittent pour prendre des emplois mieux n!mulll:!res dans Ie secteur prive. En consequence, les adminis- trations publiques ont tendance a souffrir d'une penurie constante de personnel tres qualifie, tant au niveau de la gestion qu'a celui de l'exe- cution sur Ie terrain. Dans Ie domaine de la gestion, Ie principal handi- cap des travaux en regie est probablement Ie fait que personne n'a de compte a rendre sur l'utilisation des ressources, mesuree en unites de production. La partie de l'industrie controlee par les entreprises - et particu- Iierement Ie secteur prive - court sou vent des risques excessifs et superflus qui ne favorisent pas Ie developpement d'une saine gestion. II arrive frequemment que les methodes de passation et d'attribution des marches ne garantissent pas Ie fonctionnement d'une concurrence commerciale equitable. Les contrats sont souvent a sens unique, sti- pulant les droits du maitre d'ouvrage et Ies obligations de l'entrepre- neur sans prevoir de compensation pour ce dernier au cas ou Ie maitre d' ouvrage manquerait a ses engagements. En regIe generale, ces clau- ses entrainent des retards de reglement et ne prevoient aucune com- pensation en faveur de I'entrepreneur pour les hausses de prix et les retards qu'il a rencontres pour la mise asa disposition de I'emplace- ment du chantier. On peut sou vent attribuer a de telles insuffisances les difficultes d'execution. Les documents contractuels sont souvent RESUME 7 aussi beaucoup trop complexes au regard de la tache a executer et decouragent parfois les entrepreneurs nationaux susceptibles de sou- missionner. Souvent Ie fait que Ie controle de l'execution du marche soit effectue de maniere excessivement rigide, et par des personnes inexperimentees, aggrave encore les difficultes. Les directeurs des entreprises de construction n'accordent gene- ralement pas une attention suffisante a la formation de leur person- nel, notamment dans Ie domaine de la gestion, alors que cette formation est indispensable pour permettre une plus large delegation de responsabilites qui favoriserait un developpement ulterieur de ces entreprises. Les chefs et proprietaires d'entreprises proviennent en general d'autres societes ou sont sortis des rangs des meilleurs profes- sionnels ou des artisans tres qualifies. Leurs entreprises deviennent trop importantes en comparaison de leur aptitude a evaluer Ies risques et a y faire face; ceci est particulierement vrai dans Ies periodes d' expansion rapide qui caracterisent normalement I'industrie du bati- ment et des travaux publics, lorsque I'economie d'un pays est dans une phase ascendante. Ils ont egalement tendance a negliger la neces- site de former des groupements professionnels solides pour proteger et favoriser les interets de la profession. Les accords d'association ou de sous-traitance passes entre les societes etrangeres et nationales sont parfois utiles, mais n'ont genera- lement pas permis la transmission des connaissances de gestion, sauf dans les cas OU la societe locale possede deja une solide formation dans ce domaine. On considere souvent les societes locales comme des asso- cies qui sont imposes par les circonstances, on se borne a leur confier des taches purement techniques ou bien une mission de relations publiques. Quant aux sous-traitants, on a tendance a ne leur consentir une aide speciale que dans Ie cas ou ils ont Ie monopole d'une fourni- ture ou d'un service sur Ie marche, ce qui des lors, necessite de collabo- rer avec eux. Dans de nombreux pays en voie de developpement, Ie secteur BTP souffre egalement d'un manque d'efficacite en matiere adminis- trative et d' affectation des ressources. Faute d 'un cadre institutionnel et juridique solide, dans Ie domaine notamment de la passation des marches publics, l'industrie n'est pas en mesure de reagir rapidement et efficacement aux besoins de la clientele. Les travaux ont tendance a prendre beaucoup plus de temps que prevu et il n'est pas rare de voir que les normes de construction ne sont pas respectees. Parallele- ment, les distorsions de prix et Ie rationnement des materiaux, carbu- rants, et autres facteurs de production tendent a entrai'ner une mauvaise repartition de ceux-ci, ce qui augmente anormalement Ie cout des travaux. Du fait de la suevaluation de la monnaie nationale, des tarifs douaniers qui sont abaisses artificiellement pour favoriser les importations de materiels, et du niveau des salaires minimum obli- gatoires qui sont superieurs aux prix du marche, les methodes appli- 8 RESUME quees pour les travaux de construction utili sent souvent beaucoup moins de main-d'reuvre qu'elles ne Ie devraient. Bien que cette situa- tion tende Ii s'ameliorer, les organismes officiels repugnent souvent Ii appliquer une technologie mieux adaptee au niveau de developpe- ment du pays parce qu'ils la considerent souvent comme retrograde, et qu'en outre eUe ne comporte pas Ie prestige et Ie sentiment de puis- sance dont s'accompagne souvent I'utilisation du materiellourd. Dans la plupart des pays en voie de developpement, Ie secteur public comme Ie secteur prive sont confrontes Ii I'insuffisance des capacites de developpement des entreprises de construction notam- ment au niveau de la direction. L'Etat et les organismes du secteur public ont une double tache Ii remplir ; ils sont en effet en meme temps clients privilegies et respon- sables de l'elargissement du marche. Une planification economique mediocre et de mauvaises methodes budgetaires ont sou vent ten dance Ii amplifier les fluctuations de la demande dans Ie domaine de la cons- truction et Ii entraver Ie developpement de la capacite des entreprises nationales. Une legislation fiscale et une legislation du travail mal adaptees aux besoins de l'industrie, et un manque d'efficacite des systemes de repartition des devises necessaires Ii l'achat de pieces de rechange, ont souvent aussi une influence desastreuse sur I'industrie de la construction. Pour essayer de developper l'industrie nationale de la construc- tion dans les pays en voie de developpement, les premieres tentatives ont cherche, pour la plupart, Ii resoudre des problemes isoles par des interventions limitees au lieu d'adopter une serie de mesures dans Ie cadre d'une strategie globale. Ces interventions ont revetu la forme d'etudes qui n'ont pas entraine I'adoption de mesures determinees ou auxquelles il n'a pas ete donne suite parce que les pouvoirs publics ne se sentaient pas concernes. Elles comprenaient aussi une assistance technique ou financiere qui n'etait pas renforcee par la continuite des travaux ou l'amelioration des pratiques administratives. D'autres interventions plus reussies ont consiste Ii fractionner et regrouper des projets de construction plus importants, ce qui a offert aux entreprises nationales des occasions supplementaires d'intervention; Ii entrainer Ie developpement des ressources humai- nes, et Ii favoriser I'adoption ou l'amelioration de techniques de construction Ii forte utilisation de main-d'reuvre pour les travaux du genie civil. Neanmoins, ces mesures ont eu une portee et une duree d'application limitees et n'ont pas fait partie d'une strategie plus globale. On peut tirer certains enseignements de ces experiences. Tout d' abord, il faut que les pouvoirs pu blics se sentent tenus de develop per ce secteur de l'industrie en adoptant les mesures necessaires pour resoudre des problemes specifiques et d'eliminer certaines contraintes en rHormant Ia regiementation et ses modalites d'application, ceci 9 egalement afin d'ameliorer Ie climat commercial du secteur interesse. En second lieu, il faut que les apports necessaires d'assistance techni- que specialisee aient un role plus general et ne s'appliquent pas seule- ment aux entreprises de construction, mais aussi aux administrateurs et aux controleurs des projets du secteur public, et aux banques qui ap- portent un concours financier a I'industrie en cause. Troisiemement, il faudra faire des efforts considerables, pendant une longue periode, pour obtenir les resultats necessaires, notamment dans Ie secteur du ge- nie civil de cette industrie. Quatriemement, ce qui est Ie plus important, il faudra adopter une strategie glob ale pour aider Ie secteur de la cons- truction abCneficier des efforts deployes dans les divers secteurs qui font appel aux activites de I'industrie de la construction ou qui y participent. Cette strategie devra tenir compte du contexte general ou se derou- lent les activites de cette industrie ainsi que des problemes particuliers auxque1s elle est confrontee dans chaque pays. Pour mettre en ceuvre celte strategie, il faudra dresser un petit nombre de plans d'action pre- cis destines a resoudre les problemes les plus urgents. Il faudra, en meme temps, s'attaquer aux rHormes along terme dont l'adoption est souvent indispensable pour ameliorer l'ensemble du systeme. La politi que de developpement suivie par les pouvoirs publics devrait avoir pour objectif primordial de rendre competitive l'indus- trie de la construction. Le processus de planification devrait egale- ment tenir compte de cette industrie, ce qui devrait contribuer a determiner sa capacite et ses besoins et a attenuer les fluctuations de la demande. Les autres elements qu'il faut avoir a l'esprit lorsqu'on examine Ie cadre institutionnel et Ie contexte general comprennent : • La designation d'un service officiel comme responsable de la politi- que asuivre pour Ie developpement de l'industrie du biitiment et des travaux pUblics. • L'adoption des rHormes eventuellement necessaires dans des domaines tels que celui de la politique monetaire et des taux d'inte- rets; des n~glementations budgetaires, qui devraient permettre I'etalement des marches sur plusieurs annees, avec garantie de la continuite des paiements afferents aces engagements; l'ameliora- tion des methodes concernant la passation et la gestion des marches permettant de garantir des pratiques loyales et competitives pour leur attribution, l'etablissement d'un cahier des charges equitable, et un controle des travaux con9U de maniere it aider l'entrepreneur aexecuter son marche; des politiques de salaires et d'emploi favori- sant une plus grande utilisation de la main-d'ceuvre sous-employee ou en chomage; des procedures particulieres pour I'attribution des devises etrangeres necessaires it cette industrie, notamment pour I'importation de pieces de rechange. • L'adoption d'une politique d'organisation de I'instruction publi- que qui tienne compte des besoins de l'industrie de la construction, notammen! pour la formation de cadres et de personnel qualifie. 10 RESUME • La transformation des organismes publics de construction en entre- prises competitives en leur faisant adopter des methodes commer- ciales pour leur gestion administrative et comptable. Des interventions specifiques des pouvoirs publics s'imposent ; elles peuvent soit prendre place au stade de la planification et de I'exe- cution des travaux de construction et d'entretien dans tous les sec- teurs, soit constituer des plans d'action particuliers. Parmi les mesures que I'on peut appliquer a la passation des marches et a leur attribution figurent : • L' adoption de methodes equitables pour les appels a la concurrence relatifs aux travaux de construction. • L'insertion dans les marches de clauses equitables stipulant entre autres une indemnisation de I' entrepreneur en cas de retards de paie- ment. • La simplification des formalites douanieres et des procedures d'importation de maniere a faciliter I'acquisition de materiel, de pieces de rechange et de materiaux. II faudrait en outre mettre en place une institution representative de la profession au sein de l'industrie. Les problemes qu'il faut aborder par I'intermediaire de plans d'action determines concernent essentiellement Ie personnel et plus particulierement Ie domaine de la gestion. Dans les industries de cons- truction plus evoluees l'effort devra porter sur I'amelioration des capacites de gestionnaires des chefs d' entreprise et des directeurs. Ces directeurs sont, en regIe generale, bien qualifies du point de vue tech- nique et tout it fait capables d'evaluer Ies risques de la construction; aussi leur formation a la gestion en groupe, avec leurs collegues, au moyen de travaux pratiques devrait-elle se reveler efficace. Dans les industries de construction moins evoluees, on devra proceder a une formation progressive ayant pour but de renforcer la capacite des entrepreneurs aevaluer et amaitriser des risques de plus en plus grands. Dans les organismes du secteur public, on pourra egalement intro- duire les methodes et Ie sens des responsabilites caracteristiques de la gestion commerciale grace a la formation continue. C' est dans Ie passe, ce qu' ont fait des consultants travaillant avec les entreprises du secteur public. On explore de nouvelles methodes encourageantes pour l'ave- nir; l'une d'elles consiste a faire appel a du personnel experimente, en provenance de grandes entreprises internationales, pour assurer la for- mation sur place; des primes sont attributes au formateur en fonction de la productivite de l'organisme beneficiaire de cette formation. II est generalement possible de s'attaquer aux autres problemes qui se posent a l'industrie tels que la penurie de personnel qualifie, ou celle d'equipements et de materiaux ; mais, si la gestion n'est pas satisfaisante et si l'industrie en cause n'a pas une activite continue, les effets des mesures qu'on pourra prendre seront de courte duree. 11 Dans les economies riches en main-d'oeuvre mais pauvres en capitaux, il conviendrait d'attacher une importance accrue al'utilisa- tion de techniques de construction appropriees. Les petits projets qui utilisent des techniques simples de construction, tels que par exemple, la construction des routes de campagne, des ouvrages d'irrigation et de protection contre les inondations, et des ecoles devraient pouvoir faire appel a une main-d'oeuvre dont les salaires rendront rentable la construction a forte intensite de main-d'oeuvre; il pourraient, de meme, utiliser, chaque fois que cela est possible, des materiaux locaux et des methodes locales de travail. Les plans d'execution des ouvrages devraient etre adaptes aux techniques de construction appropriees it la region; on devrait s'efforcer d'eliminer les distorsions de prix qui freinent I'utilisation de ces techniques ou it dHaut en attenuer les effets en encourageant, par exemple, les collectivites locales it fournir au moins une partie des facteurs de production, tels que la main- d'oeuvre et les materiaux. Dans certains pays, la nature et Ia complexite des problemes aux- quels est confrontee I'industrie de la construction, ainsi que Ie climat commercial dans lequel elle exerce son activite peuvent justifier l'eta- blissement d'un document succint indiquant les grandes !ignes de la strategie asuivre, les rHormes de principes et de procedures it obtenir, et les mesures specifiques a adopter pour soutenir cette industrie. Un tel document d'orientation constituera, dans de teis cas, un outi! de gestion precieux. II convient, enfin, de souligner un point important: la marche it suivre pour develop per l'industrie nationale de la construction exi- gera des mesures qui devront etre concertees entre divers secteurs de l'economie et devront etre appliquees pendant de Iongues periodes. EIle peut aussi exiger des changements d'orientation difficiles. Elle ne donnera des resuitats positifs que si les pouvoirs publics leur appor- tent leur caution, et son disposes a appliquer les mesures prises avec la continuite voulue, et a mettre en oeuvre les rHormes necessaires. Introduction La cadence a laquelle un pays peut accelerer sa formation de capital comporte des limites. Les deux causes essentielles de ces limi- tes (en supposant acquis des moyens financiers suffisants, des res- sources naturelles adequates et des institutions normales), sont d'une part Ie manque de personnel qualifie et d'autre part \'insuffi- sance des services publics. Le manque de personnel qualifie nuit au bon rendement des capitaux investis et peut meme Ie rendre nul. Plus de la moitie de la formation de capital provient des travaux de construction. C'est pourquoi Ie taux d'expansion du capital est fonction de celui auquel \'industrie de la construction peut se developper; on ne peut pas exe- cuter les programmes s'iI n'y a pas les charpentiers, les ma~ons, les electriciens et les ingenieurs necessaires pour effectuer les travaux prevus, qu'iI s'agisse de la construction de routes, de ponts, de bar- rages, d'usines, de centrales electriques, de logements ou de tous autres travaux. (Extrait legerement abrege de: La theorie de fa croissance economique de Sir Arthur Lewis (Londres: Allen & Unwin, 1955). Les statistiques H!Centes montrent que la valeur brute de la cons- truction constitue encore plus de la moith~ des investissements fixes bruts dans Ia plupart des pays en voie de developpement (voir la der- niere colonne du tableau 1, pages 19 et 20). Dans les pays en voie de developpement, la construction represente normalement 3 a 8 pour cent du produit interieur brut (PIB). Ces donnees presentent, cepen- dant, des variations considerables d'un pays a I'autre. Dans certains pays a faible revenu (la Birmanie, Ie Nepal et l'Ouganda, par exemple) Ia part contributive du « secteur structure» de l'industrie de la cons- truction dans Ie PIB est inferieure a 3 pour cent; dans d'autres, qui ont H:cemment enregistre une croissance plus dynamique (tels que l' Algerie, Ia Lybie, et Ia Yougoslavie), eUe depasse 8 pour cent. En general, l'activite de cette industrie a ten dance a augmenter au fur et a mesure que se develop pent les ressources essentielles du pays et ne plafonne a un certain niveau qu'apres que Ie pays a atteint 14 INTRODUCTION un stade avance de developpement economique. Dans les pays mem- bres de l'Organisation de Cooperation et de Developpement Econo- miques, la part moyenne de la construction pendant les annees 70 se situait entre 7 et 8 pour cent du PIB. Parallelement, une etude recente a montre que la main-d'reuvre utilisee dans les travaux de construc- tion atteignait, en moyenne 7,4 pour cent de la main-d'reuvre totale dans les 16 pays industrialises, alors que dans les 12 pays a faible revenu, elle se situait a3,2 pour cent de celle-d. Dans Ie meme echan- tillonnage de pays, la productivite relative de la main-d'reuvre de l'industrie de la construction (mesuree par la contribution de cette industrie ala valeur brute du PIB) s'eIevait, en moyenne a22.500 dol- lars par habitant dans les pays riches, pour ne plus atteindre que 2.600 dollars par habitant, en moyenne, dans les pays pauvres (voir tableau 2). Ces chiffres se rapportent a la derniere an nee enregistree et sont exprimes en dollars de 1980. L'importance meme que presente la construction en tant que fac- teur de developpement, peut toutefois se transformer en obstacle au progres, en particulier dans les petits pays pauvres qui n'ont aucune capacite nationale industrielle de construction, ou en mettant les cho- ses au mieux, qui ne possedent en ce domaine qu'une industrie rudi- mentaire. La faible echelle des projets d'infrastructure et des travaux d'entretien dans ces pays les rend peu interessants pour les entreprises internationales de construction. C'est pourquoi il est tres difficile ou exagerement onereux pour ces pays d'obtenir l'intervention d'entre- prises etrangeres. Un probleme assez analogue se pose a un nombre encore plus important de pays qui, ayant developpe leur infrastruc- ture de base, ont besoin de mettre en place des installations secondai- res, de renouveler certains ouvrages, ou d'entretenir ceux deja construits, mais ne peuvent faire face a cette tache faute d'une capa- cite nation ale de construction suffisante. L'importance que presente la creation ou l'amelioration des industries nationales de la construction dans les pays en developpe- ment est egalement demontree par Ie fait que les travaux de construc- tion qui figuraient dans les projets approuves par la Banque au cours des exercices 1980-82 devaient etre executes, a concurrence de 75 pour cent, soit par des entreprises nationales, soit en regie l . II est evident que Ie processus de developpement n'est pas un pro- cessus simple: la construction est liee a de nombreux secteurs de I' eco- nomie, dont elle re90it ou auxquels e1le fournit de nombreux facteurs de production. Ainsi est-il essentiel que I'expansion des capacites nationales se fasse a partir d'une approche globale et methodique, 1. Nous entendons ici par « entreprises nationales » celles des secteurs public ou prive dont 50 pour cent ou plus appartiennent a des ressortissants. Les « entreprises locales» sont des societes etablies localement, quelle que soit la nationalite de leurs proprietaires. Un travail « en regie» est un travail dans lequel un service public execute directement les travaux de construction ou d'entretien. L'exercice de la Banque va du I" juillet au 30 juin. INTRODUCTION 15 TABLEAU 1 Contribution de Pindustrie manufacturiere et de I'industrie de la construction au PIB de certains pays pour les annees 1970-1980 I PNB par Valeur ajoutee provenant de Valeur ajoUlee provenam de Pays habitant (Dollars E,U,) I !'industrie manufacturiereiPIB I'induslrie de la construction/PIB (en pour cenl) (en pour cenl) 1970 1980 1970 1980 1970 1980 Afrique de rEst Ethiopie 61 131 8,9 10,9 4,6 3,9 Kenya 139 398 12,0 13,3 5,1 3,2 Soudan 184 357 7,9 6,0 4,0 5,5 Tanzanie 124 283 10,1 9,2 4,9 4,1 Ouganda 243 335 9,2 5,9 1,8 0,2 ZaIre 133 201 8,3 3,1 4,8 4,0 Zambie 376 569 10,2 16,8 7,1 4,2 Afrique de I'Ouest Cameroun 253 668 10,5 9,3 3,8 5,2 Gabon 1877 4566 7,8 8,1 6,3 6,9 Ghana 294 386 11,4 21,2 4,2 - Cote d'Ivoire 505 1114 13,4 11,9 6,7 8,8 Liberia 278 531 4,0 8,5 4,0 6,5 Mali 76 174 9,5 5,6 3,7 3,9 Nigeria 331 868 4,3 5,4 6,5 8,5 Senegal 244 473 16,3 17,9 3,9 6,2 Sierra Leone 165 297 5,8 5,5 3,7 4,3 Asie Bangladesh 65 125 5,8 7,3 2,5 5,4 Birmanie 68 162 10,4 9,5 2,1 1,6 Inde 103 224 14,2 17,8 5,3 4,8 Indonesie 145 443 9,3 8,8 3,0 5,8 Coree, Rep. de 410 1496 21,0 28,0 5,5 9,1 Malaisie 493 1593 13,4 22,5 3,9 4,8 Nepal 75 138 9,0 10,0 2,2 - Pakistan i 136 310 16,1 16,4 4,2 5,5 Philippines 257 709 22,6 25,6 3,6 7,8 Sri Lanka 104 265 16,7 17,7 5,6 8,9 Thai1ande 237 672 16,0 19,6 6,1 5,8 I 1 i Note: chiffres non disponibles. (Suite a la page suivante.) 16 INTRODUCTION TABLEAU 1 (suite) I Valeur ajautie Valeur ajoutie Pl'>B par habitant proven ant de I'industrie I proven ant de l'industrie Pays (Dollars E.U.) manufacturiere/PIB de la construction/PI B (en pour cent) (en pour cent) 1970 1980 1970 1980 1970 1980 Europe, Moyen- Orient et A/rique du Sud Algerie 752 1919 14,0 11,2 9,3 12,1 Egypte 197 609 22,0 28, I 4,7 5,5 Grece 1489 4188 19,1 19,4 8,9 8,4 Libye 6647 9598 2,1 4,2 7,4 9,5 Maroc 340 843 16,2 17,0 4,2 6,8 Oman 1999 4844 0,2 1,0 9,9 5,4 Tunisie 371 1263 9,2 13,9 6,3 7,7 Turquie 541 1352 16,9 21,5 7,3 5,2 Yougoslavie 741 2534 25,7 30,2 12,4 11,0 Amerique [aline et Antilles Argentine 1217 2577 30,0 32,6 5,8 6,1 Bolivie 481 1093 14,4 13,5 4,1 5,3 Bresil 617 2150 26,7 26,6 5,9 5,8 Chili 1 135 2355 25,5 21,5 5,1 5,3 Colombie 440 1220 17,5 21,8 5,5 5,3 Republique 444 1219 18,5 14,9 4,9 6,6 Dominicaine Equateur 416 1303 19,5 8,8 3,9 7,3 Guatemala 427 1072 - 1,8 Mexique 802 1974 22,9 23,2 5,1 6,7 Perou 512 1034 23,8 27,1 3,0 2,8 Paraguay 420 1356 16,7 16,5 2,8 6,1 Venezuela 1753 3888 15,9 16,2 4,0 5,7 Moyenne 607 1372 14,1 15,1 5,0 6,0 arithmetique Nombre de pays 48 48 i 47 47 48 45 INTRODUCTION 17 TABLEAU 1. (suite) I Valeur ajoutee! Taux annuel de croissance production 1960 - 1970 (pourcentage) i (Dollars E.U.) PAYS lndustrie Industrie lndustrie lndustrie de la de la PIB manufacturiere manufacluriere Construction Construction Afrique de I'Est Ethiopie ~7,1 (77-78) 54,9 (76) 4,6 8,0 5,6 Kenya 19,0 (80) 32,6 (76) 5,9 6,5 6,7 Soudan ~3,2 (75) 46,7 (70) 1,3 11,2 1,6 Tanzanie ~9,7 (74) 44,6 (70) 6,0 10,4 10,2 Ouganda ~2,3 (70) - 5,6 6,5 3,0 Zaire ~3,5 (72) - 3,4 4,5(67-69) 52,7(64-69) Zambie ~8,3 (74) 61,4 (76) 5,0 21,4(67) 15,7(67) Afrique de I'Ouest Cameroun ~0,2 (72) - 3,7 8, I 1,5 Gabon 4, I - Ghana ~9,9 (66) 58,9 (76) 2,1 12,5(66) - Cote d'Ivoire ~8,8 (78) 49,8 (77) 8,0 11,6 11,7 Liberia - - 5, I 11,7 1,5 Mali - - 3,3 4,0 12,9(60-68) Nigeria ~1,9 (76) 56,0 (68) 3,1 9,1 6,0 Senegal ~8,7 (75) 2,5 6,2 1,3 Sierra Leone ~ 1,1 (76) 56,6 (68) 4,3 3,1 4,0 Asie Bangladesh ~5,0 (79) 3,7 6,6 10,6 Birmanie - 2,6 3,4 1,2 Inde 19,6 (77) 38,8 (77) 3,6 4,7 6,5 Indonesie ~2, 1 (78) 40,4 (68) 3,9 3,3 4,3 Coree ~8,7 (78) 48,2 (77) 8,6 17,6 35,0 (Republique de) Malaisie ~2,6 (76) 46,5 (76) 6,5 9,9 9,5 Nepal - 2,5 - - Pakistan ~5,7 (76) - 7,2 9,4 11,0 Philippines 18,5 (77) 42,6 (77) 5,1 6,7 1,9 Sri Lanka 147,1 (70 47,2 (78) 8,4 11,4 11,5 Note: Les annees de reference sont entre parentheses. : chiffres non disponibles. (Suite a la page suivante.) 18 INTRODUCTION TABLEAU 1. (suite) Valeur ajouteel Taux annuel de croissance production 1960 1970 (pourcentage) (Dollars E.U.) Industne Industrie Industrie Industrie de la PIB de la manufacluriere manu facturiere Construction Construction Europe, Moyen- Orient et Afrique du Nord Algerie 39,6 (69) - 4,3 7,8 1,6 Egypte 27,8 (76) 39,9 (77) 5,3 4,8 6,7 Grece 33,1 (77) 31,0 (70) 7,5 10,2 7,5 Libye 46,0 (76) 34,3 (76) 24,4 11,0 - Maroc - 60,0 (70) 4,4 4,2 6,6 Oman - - 19,5 - - Tunisie 28,0 (78) 41,9 (78) 4,5 7,8 1,8 Turquie 37,8 (79) 50,3 (70) 6,0 10,9 7,5 Yougoslavie 30,3 (79) 43,6 (79) 5,9 5,7 6,9 Amerique latine et Antilles Argentine - 48,5 (73) 4,3 5,6 5,3 Bolivie 48.9 (77) 58,4 (70) 5,2 5,4 12,4 Bresil 39,7 (74) - 5,4 9,7 8,5 Chili 51,0 (77) 48,4 (79) 4,4 5,5 3,1 Colombie 43,4 (77) 39,3 (70) 5,1 5,7 7,5 Rep. Dominicaine 34,5 (78) 49,4 (68) 4,5 5,0 11,1 Equateur 40,0 (76) 4,4 4,9 4,7 Guatemala 37,9 (75) 5,6 8,1 4,3 Mexique 42,5 (76) 47,4 (70) 7,6 10,1 9,7 Perou 43,1 (77) 41,1 (78) 4,9 5,7 1,9 Paraguay 43,0 (77) 4,2 4.9 8,1 Venezuela 45,4 (78) 35,4 (70) 6,0 6,4 3,3 Moyenne 36,5 46,8 5,6 7,9 8,1 Nombre de pays 39 32 48 45 43 INTRODUCTION 19 TABLEAU 1. (suite) I Taux annuel de croissance 1970-1980 I Construction ~. (pourcentage) en pourcentage Industne dela Industrie F1BCF PIB de la manufacluriere Construction Afrique de l'Est Ethiopie 2,5 2,4 0,8 62,3 (76) Kenya 6,9 11,0 2,1 37,0 Soudan 4,0 1,3 8,3 28,3 (75) Tanzanie 5,2 2,3 1,2 34,0 Ouganda 1,8 - 9,1 - 9,1 57,2 (76) ZaIre 0,5 2,1 - 3,1 17,4 (75) Zambie 0,7 0,4 2,2 56,7 (73) Afrique de l'Ouest Cameroun 5,6 5,2 10,4 51,0 (76) Gabon 5,7 - - 63,3 (74) Ghana 1,2 2,9 1,9 64,2 (76) Cote d'Ivoire 6,4 6,2 17,3 63,1 Liberia 2,0 8,0 6,2 47,1 Mali 4,9 3,2 - Nigeria 5,2 12,4 14,4 67,3 (75) Senegal 2,6 3,6 6,1 - Sierra Leone 1,7 4,1 2,8 62,8 (77) Asie Bangladesh 3,9 11,8 4,3 Birmanie 4,6 4,2 7,4 - Inde 3,6 4,9 2,5 51,6 (77) Indonesie 7,6 12,8 15,4 Coree, Rep. de 9,5 16,6 12,9 44,9 Malaisie 7,8 11,6 8,4 45,9 (71) Nepal 2,5 - - 76,7 (73) Pakistan 4,7 4,0 8,2 60,8 Philippines 6,4 7,1 16,7 - Sri Lanka 4,4 1,9 3,2 38,2 Thai1ande 7,2 10,6 8,5 29,2 Note: les annees de reference sont entre parentheses. - chiffres non disponibles. FIBCF: Formation interieure brute de capital fixe pour 1978. (Suite a la page suivante.) 20 INTRODUCTION TABLEAU 1. (suite) i Taux annuel de croissance 1970-1980 Construction (pourcenlage) en I, pourcenlage Indumie de la InduSifie FIBCF PIB de la manufacturiere Construction Europe, Moyen- Orient et Afrique du Nord Algerie 7,0 11,4 17,4 46,7 (76) Egypte 7,2 8,7 2,9 43,4 (75) Grece 4,6 6,0 0,7 62,1 Libye 2,5 18,6 13,2 67,4 (75) Maroc 5,6 5,8 9,4 49,9 (75) Oman 5,5 - - Tunisie 7,5 11,8 10,4 50,3 Turquie 5,6 6,1 5,6 57,7 (75) Yougoslavie 6,1 7,3 6,5 - Amerique latine et Antilles Argentine 2,3 1,4 4,5 59,2 (75) Bolivie 4,8 6,0 5,7 48,3 (75) Bresil 8,4 8,7 9,9 - Chili 1,4 0,8 3,1 40,6 (76) Colombie 5,8 6,2 0,8 43,6 Rep. Dominicaine 6,6 6,5 8,6 63,4 Equateur 9,1 11,2 5,7 46,1 (77) Guatemala 5,7 6,1 16,3 35,5 Mexique 6,4 7,0 6,8 59,2 Perou 3,0 3,1 3,4 45,2 Paraguay 8,6 7,9 20,6 50,1 Venezuela 5,0 5,7 11,2 55,0 Moyenne 4,8 6,3 6,8 50,8 Nombre de pays 48 45 44 39 Sources: Banque mondiale 1982; GNU, Annuaire Statistique de la Construction pour 1982 ; GNU, Annuaire Statistiques des Comptes Nationaux, vol. I, 1979; GNU, Annuaire Statistique, 1979/80. INTRODUCTION 21 basee sur la planification du developpement economique. II faut ega- Iement lutter contre un prejuge defavorable n!pandu a l'egard des entrepreneurs. Traditionnellement, on les a toujours tenus pour seuls responsables des depassements constates dans les couts et les delais ; on les a egalement accuses d'introduire des pratiques irregulieres dans les methodes de passation des marches et de gestion des contrats. II ne fait aucun doute qu 'ils ont leur part de responsabilite dans ces ano- malies ; neanmoins, on peut sou vent en trouver l'origine dans les clau- ses defectueuses des marches et dans la mauvaise gestion des contrats par les administrateurs responsables. Les entrepreneurs nationaux de construction, tout comme les aut res chefs d'entreprises dans les pays en voie de developpement, doivent etre aides, et les pouvoirs publics doivent reconnaitre que la construction est une activite industrielle comme une autre. La participation de la Banque mondiale it Pindustrie de la construction Les travaux de construction ont represente, en moyenne, 44 pour cent de la valeur totale des projets ayant beneficie d'un apport de la Banque mondiale au cours des exercicec; 1980-82. Si la meme propor- tion se maintient, les depenses relatives a la construction devraient compter pour environ 70 milliards de dollars dans les engagements de pret contractes au cours des exercices 1982-86. Ace chiffre, s'ajou- tera une charge supplementaire beaucoup plus import ante correspon- dant aux investissements prives et publics finances par d'autres sources. Au cours des annees 1950 et 1960, la plus grande partie des investissements finances par la Banque a ete consacree a de vastes projets de construction d'infrastructures necessitant d'importants capitaux, tels que des barrages, des centrales electriques, des grandes routes et des ports. L'attention generale etait surtout concentree sur la bonne execution des ouvrages, au meilleur prix et sur l'efficacite de leur fonctionnement apres realisation. La capacite des entreprises nationales de construction etant limitee, ces travaux etaient souvent confies ades entreprises etrangeres. La situation etait analogue meme dans les pays qui ont maintenant atteint Ie stade de pays a revenu moyen ou de pays semi-industrialises tels que Ie Bresil et Ia RepubJique de Coree. La Banque s'interesse toujours beaucoup ade grands travaux tels que les centrales hydro-electriques et les ports, mais, ces dernieres annees, elle a attache encore plus d'importance aux processus par les- quels Ie produit fini est obtenu et ensuite maintenu en bon etat de fonctionnement. Ces processus mettent en jeu des questions fonda- mentales de developpement economique qui exercent une profonde influence sur I'avenir des industries nationales de la construction, et sur les pressions qu'elles subissent. II s'agit, en l'occurence, de 22 INTRODUCTION stimuler l'esprit d'entreprise, de faire participer la population locale a la creation d'institutions, et d'entretenir I'infrastructure existante. De plus, les modifications de la repartition des prets de la Banque au profit du developpement rural, des populations, de I'instruction publique et des projets urbains ont favorise la creation de plus petits chantiers de construction. Le plus souvent, ces petits chantiers n'inte- ressent pas les entreprises internationales; c'est done I'existence ou Ie developpement d'une industrie nationale de la construction qui per- met d'en assurer l'execution. A l'origine, la Banque s'est trouvee impliquee dans Ie developpe- ment des industries nationales de construction du fait du « fractionne- ment regroupement » de marches importants ce qui permettait de les rendre accessibles it. des entreprises nationales de petites dimensions et de leur permettre d'entrer en competition avec des grosses entrepri- ses internationales 1• Parallelement quelques achats d'equipements effectues par des entreprises nationales ont ete finances par des emprunts contractes par l'intermediaire de societes financieres de developpement (SFD). La Banque a egalement accorde son aide pour l'expansion de I'industrie fabriquant des materiaux de construction. De plus des artisans et des conducteurs d'engins ont suivi des stages de formation dans Ie cadre de nombreux projets relatifs it. I'instruction publique et aux routes. L'interet de la Banque pour Ie renforcement de l'industrie natio- nale de la construction a commence it. se manifester en 1970 lorsqu 'une mission, qui s'etait rendue au Pakistan pour superviser l'execution d 'un projet routier, a propose d' aborder la construction sous un angle plurisectoriel. Cette initiative a ete suivie en 1971 d'un rapport qui a fait date, sur les appels d'offres internationaux pour les travaux de genie civil en lnde, rapport dans lequel figurait une analyse de I'indus- trie nationale de la construction. Ce rapport a ete lui-meme suivi d'un projet de recherche sur les industries de la construction: En 1973, la Conseil des Administrateurs de la Banque a trace Ie cadre d'un systeme d'evaluation et d'assistance pour des cas particu- tiers d'industries nationales de la construction dans Ies pays en voie de developpement. II a approuve la proposition qui prevoyait I'octroi d'une marge de preference de 7,5070 du montant de la soumission fai- sant I' objet d 'un appel d' offres international, aux entrepreneurs nationaux des pays it. faible revenu par habitant; il a, en meme temps, I. Le" fractionnement regroupement » consiste it subdiviser en plusieurs petits contrats une serie determinee de travaux et it autoriser les entreprises it soumissionner pour des contrats sepan!s ou pour plusieurs contrats dits «regroupes». 2. Voir l'ouvrage de John C. de WILDE and Associates, A Framework for the Promotion of Construction Industries in the Developing Countries (Cadre pour la Promotion des Industries de la Construction dans les pays en voie de developpement). Staff Working Paper nO 168 (Washington D.C. : The World Bank 1972). TABLEAU 2. Z -I Effectifs de la main d'reuvre employee dans I'industrie de la construction et montant de la contribution de cette industrie au Produit Interieur Brut (PIB) " o o c: (J -I Main-d'ceuvre employee dans l'industrie Contribution par habitant au PIB (a) o Z --- Produit National Annee de reference Pays Brut par habitant pour 1980 Nombre de personnes Pourcentage correspond ant de la en dollars US pour l'annee I en dollars US pour les colonnes en dollars US en milliers main-d'ceuvre totale de reference 1980 (B) a (D) (A) (B) (C) (D) (F) (E) r--- --- Allemagne 13 590 1964 7,3 33306 33306 1980 Suede 13520 183 6,2 37775 41326 1979 Danemark 12950 209 8,1 17862 22845 1977 Norvege 12650 146 7,5 25847 25847 1980 Belgique France 12 180 11 730 289 I 833 7,0 8,0 32421 23611 I 32421 23 611 1980 1980 Hollande 11 470 500 9,9 13910 17910 1977 Etats-Unis 11 360 6871 6,6 15907 17402 1979 Australie 10 230 278 9,0 23855 23855 1980 Canada 10 130 562 5,0 23922 23922 1980 Japon Finlande 9890 9720 4752 149 8,7 6,4 19100 21 879 I 20895 21 879 1979 1980 Royaume-Uni 7920 I 679 6,4 12913 14 127 1979 Italie 6480 2021 9,0 II 602 12693 1979 Espagne 5350 I 087 8,1 14026 15344 1979 Singapour 4480 58 5,2 12806 12806 1980 Moyenne de 16 pays 7,4 22504 I IV (Suite page suivante) W N ..jlo. Main-d'reuvre employee dans l'industrie Contribution par habitant au PIB (a) Produit National Annee de reference Brut par Nombre de Pourcentage en dollars US pour les Pays habitant pour 1980 personnes correspondant de la pour l'annee colonnes en dollars US en milliers en dollars US main-d'reuvre totale de reference (B) it (0) (A) (B) (C) (0) 1980 (F) (E) Portugal 2350 385 8,7 3564 3564 1980 Chili 2 160 193 5,2 7360 7360 1980 Mexique 2 160 930 4,6 8992 9837 1979 Bresil 2050 2665 6,7 3 891 4257 1979 Algerie I 920 345 10,2 7013 8970 1977 Costa Rica I 730 61 7,9 5 117 5 117 1980 Coree, de I 520 841 5,9 6474 6474 1980 lordante 1420 51 13,6 3588 3925 1979 Paraguay I 340 62 5,6 4393 3393 1980 Syrie 1 340 298 13,7 2321 2539 1979 Tunisie 1 310 181 9,7 3 138 3 138 1980 Equaleur 1 220 126 4,7 6978 6978 1980 Colombie I 180 200 3,4 3766 4817 1977 Moyenne de 13 pays 7,7 5490 Nicaragua 720 37 4,3 I 280 I 280 1980 ~ :;t) Gyane 690 10 6,3 3016 3857 1977 o Thailande 670 313 1,5 3896 4632 1978 g ..., Ii (5 Z z ;d o " c ~ (3 Z El Salvador 590 82 5,4 2 110 2308 1979 Egypte 580 449 4,5 2071 2266 1979 Honduras 560 31 3,3 3226 3529 1979 Soudan 470 87 2,0 3 393 4340 1977 Indonesie 420 838 1,7 2942 3763 1977 Pakistan 300 I 005 4,1 I 382 I 253 1981 lode 240 2549 1,2 2375 2598 1979 Malawi 230 47 2,1 768 982 1977 Birmanie 180 195 1,4 497 497 1980 Moyenne de 12 pays 3,2 2609 I a. Calculee d'abord en monnaie a la valeur de I'annee de reference (col. F) en utilisant les chiffres de la Banque mondiale. Convertie en dollars US de J'annee de reference en utilisant «Statistiques financieres internationales », Supplement nO I sur les taux de change, 1981; et en dollars de 1980 en utilisant les facteurs tires du U.S. Economic Report of the President, 1983. b. Pour l'Inde, les effectifs de la main-d'reuvre sont des estimations. Autres sources: Banque mondiale, Atlas, 1981; et OIT, Annuaire Statistique de la main d'reuvre (numeros divers). N VI TABLEAU 3. N 0'1 Participation de la Banque mondiale au developpement des industries nationales de la construction Nature Routes Developpementl Developpementl Adduction Enseignement Assistance Travaux Divers de la industriel et urbain d'eau technique sectoriels participation financement - - - - - - - - ; - - - - - 4 - - ---+------11- ~ I ~ -----t Etude Burundi, Egypte (Sri Lanka) Pakistan ou Liberia, (Indonesie) Reexamen R,P,D, du Yemen Z -l '" o I:) c: Bourkina Feslo n -l 6 z Z -l Assistance Inde " 'o o c:: (j :::J o z Assistance Inde financiere Pakistan Projets dans I'industrie Birmanie, Burundi de la construction Indonesie, [ndonesie, Sierra Leone Sri Lanka Projets d'enseignement: la formation professionnelle dans Ie domaine de la construction a re9u I'appui de projets d'enseignement finances par la Banque. De 1966 a 1981,96 projets d'enseignement dans 60 pays comprenaient des elements de formation pour Ie personnel de I'industrie de la construction, notamment pour les charpentiers, les ma90ns, les ouvriers metallurgistes, les electriciens, les plombiers et les chefs d'equipe de construction routiere. Pays dans lesquels des travaux de construction faisant appel aune import ante main d'reuvre ont ete soutenus par des mesures determinees : Benin, Chine, Honduras, Kenya, Lesotho, Malawi et Philippines. Note: Le present tableau ne tient pas compte des mesures adoptees dans Ie cadre du« fractionnement et regroupement »ni des soumissions assorties d'une preference de 7,5 pour cent en faveur des entrepreneurs locaux. Les pays, dont les noms figurent entre parentheses, indiquent qu'i1 y a eu collaboration entre differents departements de la Banque. IV -..J 28 INTRODUCTION autorise la Banque it fournir une assistance technique et financiere . pour encourager Ie developpement d'industries nation ales competiti- ves dans Ie domaine de la construction: Ce mandat a forme la base de l' action entreprise par la Banque dans ce secteur it partir de 1974. Les repercussions directes du tarif prHerentiei accorde aux entre- preneurs nationaux ont ete limitees, mais des initiatives de plus en plus nombreuses et de plus en plus variees dans Ie domaine de I'assistance technique et financiere accordee it cette industrie ont ete prises au cours des dix dernieres annees. Au tableau 3 figure une liste des initia- tives prises par Ia Banque depuis 1973 pour venir en aide it I'industrie de la construction de divers pays membres. Les projets routiers ont ete Ie moyen Ie plus important utilise par la Banque pour apporter son aide it un grand nombre de pays si bien qu'il est rare actuellement de ne pas inc1ure au moins une breve estima- tion de la capacite de l'industrie nationale de Ia construction dans l'evaluation d'un projet routier. De telles estimations ont ete faites lors de la preparation de projets routiers ou, lors de leur execution, dans vingt-huit pays. Dans Ia moitie des cas, environ, elles ont ete sui- vies d'une assistance technique fournie directement aux entrepre- neurs, aux societes financieres de developpement (SFD) qui leur avaient consenti des prets, ou au Ministere qui supervisait leurs tra- vaux. Dans plusieurs contrats de prets relatifs it des projets routiers, on a insere des clauses prevoyant la formation d'entrepreneurs et de personnel des services des routes, et des etudes preconisant une utilisa- tion plus genera Ie de materiaux locaux pour la construction et l' entre- tien des routes. L'assistance financiere de la Banque it l'industrie de 1a construc- tion a revetu plusieurs formes: retrocessions par 1'intermediaire d'une SFD pour les achats de materiel (Ethiopie, Ghana et Pakistan) ; dota- tions accordees it l'Etat pour l'achat de certains materiels destines it etre loues aux petits entrepreneurs locaux (Bangladesh, lnde, Nepal) ; fourniture de materiels et d'assistance technique aux societes de cons- truction d'Etat (Algerie, Birmanie et Republique Democratique Populaire du Yemen); enfin, financement de grands projets pilotes de construction et d'entretien necessitant une import ante utilisation de main-d'reuvre (Benin, Republique Dominicaine, Honduras, Kenya, Lesotho et Malawi). Au Sri Lanka, la Banque a finance un projet pour former du personnel local de construction. Un projet ana- logue a ete approuve pour l'Indonesie en 1983. Les fonds de la Banque ont, depuis longtemps, ete achemines par Ies SFD vers les fabricants de materiaux de construction, vers Ies industriels et it l'occasion vers les entrepreneurs. Ce mode de finance- ment a ete surtout utilise en Republique de Coree et aux Philippines. En Afrique de l'Est, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du 1. Pour I'exercice 1984, la limite superieure de la preference correspond a 410 dollars au prix de 1982. INTRODUCTION 29 Nord, la Banque mondiale et l'Organisation des Nations Unies pour Ie cteveloppement industriel (ONUDI) ont mene conjointement des etudes speciales pour determiner Ie potentiel de developpement de l'industrie de la construction dans huit pays. Un projet au Rwanda visait specifiquement cette industrie, mais Ie Gouvernement a decide ulterieurement de ne pas y donner suite. En revanche, Ie Gouvernement du Burundi a accorde une priorite absolue au cteveloppement de l'industrie de la construction, encore a ses debuts. Un projet special est actuellement mis en reuvre, visant a corriger les imperfections fondamentales, et faciliter Ie developpe- ment du secteur de la construction comme premiere etape de la crea- tion d'une industrie plus importante. Ce projet se compose des elements suivants: - mise en valeur et amelioration des materiaux de construction locaux (grace a la mise en reuvre ou a l'amelioration, par exemple, de fours a chaux, de briqueteries, et de mesures de reboisement) ; assistance technique au service de l'Etat pour ameliorer la reglementation en matiere de construction, les methodes de passation et de contr6le des marches et les structures du personnel; - assistance technique et financiere aux entrepreneurs et for- mation de gens de metier. Une etape importante franchie au cours des dernieres annees a ete Ie financement de societes de credit-bail par la Societe financiere internationale (SFI). Pour la plupart, ces societes ont consacre une partie de leur ressource al'acquisition de materiels pour les entreprises de construction. Ces acquisitions constituent une part importante du chiffre d'affaires des societes de credit-bail fondees avec l'appui de la SFI en Colombie, en Republique de Coree, aux Philippines, au Sri Lanka, en Thallande et en Uruguay. En Turquie, la SFI est en train d'aider a fonder un organisme de cautionnement pour garantir les entrepreneurs nationaux soumissionnant a l'etranger. Dans un grand nombre de projets d'enseignement, ayant recu l'appui de la Banque, ont figure des elements prevoyant la formation d'artisans et de techniciens moyens du batiment. L'accent a ete mis recemment sur Ie soutien accorcte aI' enseignement primaire, mais cer- tains projets sont toujours orientes, en partie, vers la formation du personnel pour l'industrie de la construction. Par exemple, au Sri Lanka et en lndonesie, des projets speciaux concernant I'industrie de la construction visent essentiellement a former du personnel, et sont executes en collaboration etroite entre Ie Ministere de l'Education nationale et la Direction des routes. Une autre initiative import ante a ete la creation de cellules de formation et de production qui, bien que destinees a l'origine a former Ie personnel d'entretien pour les Ministeres, ont contribue a fournir a l'industrie de la construction en general des conducteurs d'engins et des mecaniciens specialises. Ces 30 INTRODUCTION cellules fonctionnent actuellement, par exemple au Bresil, en Republi- que Dominicaine, au Kenya, au Nigeria et au Zaire. Dans Ie domaine du developpement urbain, les prets ont apporte une aide au secteur non structure du batiment; cette aide comporte la formation d'artisans et de petits entrepreneurs locaux (comme au Botswana, au Mali, en Thallande et en Zambie), et Ie financement de projets qui offrent des terrains a batir bien delimites, comportant des titres de propriete, et viabilies, destines aux habitants desireux de construire eux-memes leurs logements. Cette methode dite des «trames d'accueil » a ete utili see dans de nombreux projets urbains dans toutes les regions; on trouve ainsi ces trames d'accueil comme composantes de projets de developpement dans les villes du Salvador et du Mexique, et a Madras, Manille et Nai- robi. Parmi d'autres mesures figurent des etudes speciales de l'indus- trie de la construction aux Philippines et au Kenya, des cellules de formation professionnelle pour les metiers du batiment en Indonesie, en Jordanie, aux Philippines et dans d'autres pays, la mise en valeur des materiaux de construction locaux au Guatemala et en Tanzanie, et enfin la location de materiel de construction aux petits entrepre- neurs des Philippines au titre du projet de developpement urbain de Manille. Plan de I'etude La presente etude propose des strategies pour les mesures a pren- dre a l'avenir dans les pays en voie de developpement. L'objectif est d'ameliorer et de favoriser la croissance de l'industrie de la construc- tion dans ces pays. Vne importance particuliere est accordee aux pays pauvres, non seulement parce que l'industrie doit y surmonter un plus grand nombre d'obstacles mais aussi parce que ces pays per~oivent de mieux en mieux la contribution qu'apportent au developpement du pays les secteurs de la construction de batiments et du genie civil ainsi que la creation d'emplois et l'amelioration de qualification de la main-d' reuvre qu 'ils entrainent. Le role essentiel que jouent les con- naissances professionnelles dans la croissance de l'industrie est mis en lumiere dans les chapitres consacres a la gestion et a la formation du personnel. On met egalement I'accent, dans la presente etude sur les resuitats obtenus par I'utilisation intensive de la main-d'reuvre, de preference au materiel, pour l'execution des travaux de genie civil, dans ces pays qui, jusque la, avaient peu utilise cette technique. Cependant, du fait de l'absence de renseignements adequats, il est difficile d'etudier correctement Ie secteur non structure de la cons- truction, qui pourtant intervient dans une forte proportion pour la construction de logements dans les pays les plus pauvres. L'etude en identifie neanmoins les principales caracteristiques ; eUe examine et commente brievement les resultats obtenus par les organismes d'assis- tance qui ont essaye d'aider a son developpement. I;\lTRODUCTION 31 Le plan du texte est analytique ; il examine d'abord la structure de l'industrie de Ia construction (Chapitre 2.) et Ie cadre economique dans lequel elle s'insere (Chapitre 3.); il discute ensuite Ie role cle joue . par I'Etat comme createur de la demande et regulateur de I' offre (Cha- pitre 4.). Les facteurs de production (administration, personnel et main-d'reuvre, res sources financieres et materielIes) sont etudiees aux Chapitres 5 a 8. On examine finalement au Chapitre 9 une evaluation globale des initiatives prises jusqu'ici par la Banque et l'appui que celle-ci pourrait accorder a }'avenir aux industries nationales de la construction. 2 La structure de l'industrie de la construction La structure et l'organisation de I'industrie de la construction varient considerablement d 'un pays al' autre. Les differences que I' on releve au sein de l'industrie sont determinees par I'importance relative de quelques facteurs particuliers qui I'influencent, par ses caracteristi- ques propres, et par Ie degre de developpement de I' economie du pays. La structure de l'industrie est fonction de trois facteurs princi- paux: • La nature des travaux ii executer qui, est elle-meme tributaire de fac- teurs tels que l'echelle, la dispersion geographique, la fonction et la specialisation des ouvrages realises (construction de batiments ou bien ouvrages de genie civil, par exemple)~ • Le choix de fa technique, qui est fonction de l' etat de developpement technique de l'industrie, de l'abondance ou de la penurie relative de main-d'reuvre et de capitaux, et de leurs prix de revient, des con- ditions climatiques et materielles, de la politique des pouvoirs publics, et du niveau global de developpement de l'economie. • L 'environnement social et economique, qui est conditionne par la structure generale et I'etat de l'economie, par l'organisation politi- que, et par les traditions qui influencent la fa<;:on de traiter les affaires. La structure de l'organisation des unites de production au sein de I'industrie nationale est la consequence des causes structurelles ci- dessus. Ces unites de production se c1assent, generalement, en quatre grandes categories: a) les artisans et les entrepreneurs du secteur non structure; b) les organisations communautaires et les groupements d'assistance mutuelle; c) les organisations ou entreprises d'Etat; et d) les societes privees. Ces trois derniers groupes constituent l'indus- 1. La construction de biitiments comprend generalement celie de logements, de bihiments industriels, de bureaux, d'ecoles, d'hopitaux, de casernes, et de biitiments agricoles. Les travaux de genie civil comprennent les routes, l'adduction d'eau, les centrales electriques et les travaux d'irrigation, les aeroports, les chemins de fer, les ports et autres travaux de me me nature. 34 LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION trie nationale de la construction proprement dite (ou ce qu'on appelle • Ie « secteur structure », qui entre en competition avec un cinquieme groupe, celui des entreprises etrangeres, ou eventuellement Ie complete. Dans certains pays, la participation des entreprises etrangeres au • secteur structure est tres importante. C'est ainsi, par exemple, que les societes etrangeres ont effectue environ 95 pour cent des travaux con- fies a des entreprises au Benin en 1976 et environ 70 pour cent de ceux realises au Niger et au Burundi en 1979. A Trinite-Tobago (1978) eUes ont effectue pres de 50 pour cent des travaux, et en Syrie (1976) leur participation a represente 40 pour cent du volume enregistre de la construction. Au fur et a mesure que les pays se developpent, les entre- prises internationales ont de plus en plus de mal a soutenir la concur- rence des entreprises nationales qui se renforcent progressivement, d'abord en matiere de construction de batiments puis, a des stades ulterieurs, d'ouvrages de plus en plus complexes, tels que les routes, les pistes d'atterrissage, les canaux, les petits barrages, etc. Dans les pays dont Ie developpement est plus avance, les entreprises etrangeres ne fournissent actuellement que des services tres specialises, ou n' entreprennent que des projets qui depassent la capacite des entrepri- ses nationales. U ne etude des donnees statistiques f ournies par 19 pays fait appa- raitre que les travaux sont rep art is entre la construction de batiments et celle d'ouvrages de genie civil, a raison de 70 % et 30070 respective- ment (voir tableau 4). Dans certains des pays les moins developpes ou Ie secteur non structure joue un role important dans la construction de logements, les activites du batiment peuvent representer une part encore plus importante de la production totale de l'industrie de la construction. Malheureusement, les statistiques officielles ne tiennent pas compte des travaux du secteur non structure, pas plus qu'elles n'indiquent les differences qui existent entre les pays parvenus a des stades de developpement differents. Par exemple, pour la periode 1972-1979 la repartition des travaux entre construction de batiments et ouvrages de genie civil ctait sensiblement la meme en Thallande et aux Etats-Unis (73 % et 27 % environ). Cependant, les fluctuations enregistrees d'une annee a l'autre entre ces deux categories de travaux ont ete beaucoup plus prononcees dans les pays en voie de developpement. En Thai1ande, la construc- tion de batiments a varie entre 62 et 85 pour cent, contre 68 et 75 pour cent aux Etats-Unis. Ces fluctuations indiquent que les entrepreneurs . des pays en voie de developpement auraient interet a diversifier leurs activites en faisant a la fois des travaux de construction de batiments et des ouvrages de genie civil. Le secteur non structure Dans les activites de construction les plus elementaires, l'homme batit un logement pour sa famille ou, en collaboration avec des voi- LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION 35 sins, construit des ouvrages destines a satisfaire des besoins collectifs (travaux de protection contre les inondations par exemple ou escaliers d'acces aux bidonvilles batis a flanc de colline). Les tacherons et les constructeurs individuels, sou vent itinerants, peuvent aider ces initia- tives locales par leur apport de competences specialisees. Pour la plu- part, ces activites font largement appel aux efforts personnels et a la main-d'reuvre familiale et du fait de leur importance limitee echap- pent a la plus grande partie de la reglementation ainsi qu'aux releves statistiques~ Cependant, les activites de construction du secteur non structure predominent dans les pays pauvres et repondent aux besoins essentiels de la societe qui, sans elles, ne seraient pas satisfaits. Elles constituent egalement une activite a forte utilisation de main-d' reuvre et une pepi- niere d'ouvriers specialises et de futurs entrepreneurs pour Ie secteur structure. De ce fait, une aide relativement modeste apportee a ce sec- teur peut produire des resultats extremement importants. Cette aide peut revetir la forme de con seils techniques et de formation aux metiers de base, qui permettent la creation de trames d'accueil ele- mentaires pour la construction de logements, avec titres fonciers n~gu­ liers, et facilitent la mise en place de mecanismes de fourniture de mat6riaux a des prix competitifs. Construction communautaire organisee Dans de nombreuses parties du monde, la construction et l' entre- tien d'ouvrages d'infrastructure ont generalement ete effectues grace aun effort communautaire organise. En Inde et en Chine, ceUe tradi- tion s'est poursuivie sans interruption pendant des siecles. Ailleurs, dans les pays en voie de developpement, tout comme dans les pays industrialises, les systemes communautaires puissants qui existaient autrefois sont tombes en desuetude. Tel a ete Ie cas des « minka» ou « minga» de la cote occidentale de I' Amerique du Sud (principale- ment en Equateur, au Perou, et en Bolivie). Ce systeme communau- taire d'organisation de la construction, qui datait du temps des Incas, est reste generalement en sommeil pendant la periode coloniale et a l'aube de l'independance. 11 est actuellement remis a l'honneur dans Ie cadre de la campagne glob ale de developpement dans les regions interessees. Dans d' aut res pays, Ie paiement des impots en nature sous forme de prestations de main-d' reuvre etait utilise aI' epoque coloniale pour encourager la construction d'ouvrages publics tels que des routes; un exemple frappant en etait Ie «luwalo » utilise en Ouganda, lequel, greffe sur une tradition tribale de construction routiere, a puissam- ment contribue ala reputation du pays qui possedait l'un des meilleurs reseaux routiers de l' Afrique sub-saharienne jusqu'aux annees 60. Les I. A titre d'exemple la definition que donne I'ONU de I'industrie de la construc- tion a des fins statistiques, par exemple, exclut Ie secteur non structure. 36 LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION systemes de prestations en nature ont produit des resultats apprecia- . bles, non seulement dans les anciennes colonies, mais aussi dans les pays plus avances pendant les premiers stades de leur developpement. Cependant, ces formes d'organisation sont considerees aujourd'hui • comme retrogrades; c'est pourquoi elles sont tombees en desuetude. Dans les pays en voie de developpement depourvus d'une tradi- tion moderne de construction communautaire organisee, on s'efforce (dans certains cas avec l'aide de la Banque) d'introduire progressive- ment ce systeme. Le travail communautaire est un autre exemple de cas ou l'application limitee d'une assistance financiere et technique, analogue a celle que l'on rencontre dans Ie secteur non structure, peut donner des resultats interessants. Un bon exemple est celui du Malawi, ou de petits projets concernant la construction de puits, d'ecoles, de dispensaires, et de logements pour les enseignants et Ie personnel sanitaire sont batis grace a des efforts individuels, avec l'aide de l'administration centrale repartie par l'intermediaire de comites locaux de developpement. Un projet d'auto-assistance pour l'adduction d'eau fonctionne depuis 1968. En mars, 3000 km de con- duites et 4160 bornes-fontaines de villages avaient ete installes et des- servaient 640000 personnes environ. Travaux effectues par les organismes ou les entreprises du secteur public Les organismes publics de construction sont crees dans des buts divers. Dans les pays possedant un grand nombre d'entrepreneurs competitifs, Ie secteur public se charge normalement de ceux des tra- vaux de construction, de reparation, d'entretien, ou des travaux urgents qui n'interessent pas les entrepreneurs. Dans les pays ou se posent des problemes exceptionnels de mise en place des chan tiers ou comport ant des risques qui sortent de l'ordinaire, ce qui fait obstacle a l'intervention d'entreprises internationales de construction ou rend leurs services trop onereux, les organismes publics de construction peuvent se substituer a elles. Dans d'autres cas encore, l'Etat peut essayer de faire demarrer une industrie nationale de la construction en creant un organisme public qui sert de pepiniere pour la formation d'hommes de l'art ou qui soutient des industries nationales nais- santes. Dans Ie monde entier, les services de l'Etat utilisent leur person- • nel pour faire les travaux de construction et d'entretien necessaires a leurs activites; c'est ce qu'on appelle generalement des travaux en regie. Dans les pays en voie de developpement, notamment, cette forme d'organisation remplit egalement une fonction essentielle de formation de personnel pour l'industrie dans son ensemble; elle est souvent a l'origine de la carriere de futurs proprietaires et dirigeants d'entreprises de construction ainsi que d'ingenieurs, de geometres, de contremai'tres et d'ouvriers specialises. Mais les plus dynamiques ont TABLEAU 4. ~ Valeur relative des travaux de construction de batiments et d'ouvrages de genie civil, 1972-79 Ul -l ------- '" C o PIB par habitant 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 Moyenl1e -l C 1979 ----- arithmeliquc Pays (Dollars E. U.) B GC B GC B GC B GC B GC B GC B GC B GC B GC '" 111 c:l 111 Etats-Unis 10.610 76 24 76 24 73 27 68 32 70 30 74 26 74 26 74 73 26 27 r: Japon 8.730 63 37 66 34 63 37 62 38 63 37 60 40 59 41 61 39 62 38 z Finlande 8.520 76 24 76 24 78 22 77 23 76 24 78 22 79 21 79 73 21 27 c:l r: Singapour 3.770 83 17 86 14 84 16 80 20 78 22 80 20 79 21 81 81 19 19 ;:j Hong Kong Chypre 3.640 3.178 76 78 24 21 73 80 27 20 71 81 29 19 68 32 65 56 44 75 35 25 62 38 64 82 18 85 36 15 - 68 83 17 78 32 22 I 'm " c:l Yougoslavie 2.370 76 24 79 21 78 22 78 22 78 22 75 25 71 29 72 28 76 24 111 r: Fidji 1.650 67 33 70 30 71 29 50 50 - - - - - 66 34 > Malaisie 1.450 80 20 79 21 76 24 71 29 - - - - - 77 23 o o Tunisie 1.160 72 28 71 29 70 30 72 28 72 28 73 27 74 26 - 72 28 z Maurice 1.080 69 31 69 31 73 27 73 27 79 21 78 22 72 28 73 27 73 27 ;:j Perou Philippines 850 640 67 60 33 40 73 56 27 44 65 53 35 47 59 41 61 32 68 - 39 64 36 65 35 60 40 - - - - - 64 50 36 50 '" ~ -l Thai'lande 600 62 38 66 34 77 23 80 20 71 29 67 33 82 18 15 74 26 o z Zambie 540 61 39 54 46 42 58 44 56 29 71 27 73 - - - 43 57 Ghana Sri Lanka Malawi Ethiopie 400 230 220 120 68 86 57 59 32 14 43 41 76 89 71 73 24 11 29 27 88 72 75 78 12 28 25 22 75 25 61 69 31 73 74 26 77 78 22 65 39 67 33 - 27 71 29 66 23 47 53 43 57 35 - - - - 27 - - 34[ 173 75 63 71 27 25 37 29 ~--- Note: B Construction de batiments en pourcentage de la construction totale. GC Construction d'ouvrages de genie civil en pourcentage de la construction totale. - Chiffres non disponibles. ...... -.) Sources: ONU, Annuaire Statistique de la Construction, 1982; et Atlas de la Banque mondiale, 1981. 38 LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION tendance a quitter la fonction publique lorsqu'ils estiment avoir atteint un niveau de competence qui leur permet de briguer des emplois dans Ie prive. Ces departs de personnel peuvent ne pas etre apprecies des services intt~resses, mais ne sont, neanmoins, qu'une consequence logique des salaires moins eleves et des carrieres limitees qu'offre la fonction publique. Du fait qu'ils constituent une source permanente de main- d'ceuvre pour l'industrie, les travaux en regie peuvent etre a l'origine de bonnes ou mauvaises pratiques. Certaines habitudes de travail peu- vent prendre un caractere permanent et envahir l'industrie nationale de la construction toute entiere. A me sure que les travailleurs passent du secteur public au secteur prive au cours des ans, ils emportent avec eux un bagage de traditions administratives et techniques acquises au cours des travaux en regie. Ceci met en lumiere la necessite d'adopter et de maintenir des normes elevees de connaissances professionnelles. La migration de personnel mieux qualifie vers des emplois plus interessants a abo uti a une penurie d'administrateurs competents et d'ouvriers qualifies pour de nombreux travaux en regie. Les adminis- trateurs subissent aussi, parfois, des pressions politiques pour recru- ter du personnel en surnombre sans tenir compte des besoins reels, ou pour faire des travaux importants au point de vue politique, mais souvent non indispensables; une administration exagerement bureau- cratique, et des insuffisances chroniques de credits peuvent egalement entrafner un manque d'efficacite dans l'utilisation des ressources. Normalement la formule des travaux en regie ne devrait etre utili- see que dans les cas ou, de par leur nature, ou de par leurs risques inherents, les travaux aexecuter ont peu de chances d'attirer des sou- missions concurrentielles d'entrepreneurs; on peut egalement s'en servir pour assurer l'entretien courant, ainsi que pour conserver une cellule de base au sein du Ministere pour les travaux de construction afin d'assurer la formation du personnel et traiter les cas d'urgence. Dans leur fonction de formation, ces travaux en regie peuvent etre un moyen efficace pour introduire des changements techniques. Au Honduras, au Kenya, et dans d'autres pays, par exemple, on a favo- rise la diffusion des methodes de construction comportant une forte utilisation de main-d'ceuvre au moyen de projets pilotes executes en regie. Cependant, du fait qu'ils ne sont pas competitifs, il ne faut pas lais- ser les travaux en regie depasser un niveau compatible avec leur volume normal ou avec la nature des cas d'urgence susceptibles de naltre dans Ie pays. Dans les cas ou des services publics devraient terminer eux- memes des travaux laisses inacheves par des entrepreneurs en faillite, les pouvoirs publics doivent resister ala tentation, pour y faire face, d'aug- menter systematiquement les effectifs utilises pour les travaux en regie. Si l'on estime qu'une entreprise de construction d'Etat est indis- pensable pour effectuer une plus large gamme de travaux, cette entre- LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION 39 prise devra etre aussi autonome que possible; il faudra egalement la laisser entrer en concurrence avec les entrepreneurs prives et les autres entreprises publiques, et la supprimer lorsqu' elle ne sera plus competi- tive. En Republique populaire democratique du Yemen, une unite speciale autonome de construction, aidee par des administrateurs d'entreprises etrangeres, a reussi a participer a des appels d'offres internationaux et a obtenir un marche pour la construction d'une route dans Ie cadre d'un projet routier finance par la Banque mondiale dans Ie pays. Les travaux se poursuivent d'une fa~on satisfaisante, avec l'aide que continuent a leur apporter les dirigeants de la meme entreprise de construction etrangere. Les entreprises para-etatiques ne sont pas a l'abri des difficultes qui assaillent generalement les organismes pUblics. Elles risquent, par exemple, d'introduire des distorsions considerables dans les prix, du fait qu'elles disposent de financements ades taux artificiellement bas, ou qu'elles omettent de tenir compte de l'amortissement du materiel, ou des services et fonctions administratives qu'accomplissent pour elles les departements ministeriels. Les entreprises para-etatiques ne peuvent rendre efficacement service a l'economie qu'en evitant ces distorsions. Le secteur prive Le secteur prive de l'industrie couvre toute une gamme d'entre- prises et comporte divers degres de responsabilite contractuelle. Dans ce secteur, la forme la plus simple d'activite d'entreprise jouxte les activites de ceux qui travaillent dans Ie secteur non structure: tache- rons, ma~ons, camionneurs, et petits entrepreneurs sous-traitants de societes de construction reconnues ou d'entreprises publiques. Les responsabilites de ces artisans, et les risques qu'ils courent sont limites aux fournitures qu'ils livrent et aux services qu'ils effectuent, sans avoir a supporter pour ceux-ci, dans Ie cadre du contrat, aucune obli- gation en matiere de date de livraison, de coOt ou de qualite. Financie- rement, ils sont couverts par l'entreprise titulaire du marche. Au niveau suivant, Ies entreprises privees acquierent des respon- sabilites supplementaires, notamment pour un produit fini, par l'intermediaire d'un marc he de sous-traitance ou d'un marche de fai- ble importance. II s' agit du groupe constitue par les petits construc- teurs urbains et les sous-traitants specialises (par exemple, Ies plombiers et les electriciens). Le groupe comprend egalement de petits entrepreneurs de travaux de genie civil qui travaillent en sous- traitance pour des entreprises plus import antes ainsi que les entrepre- neurs dont Ie developpement est encourage dans Ie cadre d 'une politi- que nationale deliberee. Dans les pays ou certains specialistes deviennent entrepreneurs en batiment ou dans lesquels il y a un grand nombre d'entreprises vala- bIes, les societes privees qui se lancent dans l'industrie de la construc- 40 LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION tion assument l'entiere responsabilite des marches. Les entrepreneurs obtiennent des travaux par adjudication en prenant tous les risques que comporte un appel d'offres et souscrivent ensuite un contrat ou Us s'engagent entierement sur les prix, la date d'achevement, Ie volume et la qualite des travaux. La contribution essentielle a l'economie que l'on attend du sec- teur prive correspond asa competitivite, son rendement, et sa capacite a developper ou reduire l'entreprise en fonction des larges fluctua- tions de la demande de travaux de construction. Bien entendu, tous ces facteurs comportent des risques, et c'est de la capacite de faire face aux aleas inherents ace secteur d'activite (en matiere de financement, de main-d'reuvre, d'approvisionnements, de conditions climatiques, etc.) que dependent la solidite et la prosperite de cette industrie, et ceci se confirmera de plus en plus par la suite. Secteur prive ou secteur public Les organismes publics de construction et d' entretien ont genera- lement a surmonter plus d'obstacIes que les entreprises privees pour obtenir un bon rendement. Par exemple, Ie personnel peut n'etre pas suffisamment motive du fait d'un niveau trop bas des salaires; les perspectives d'avenir limitees qu'offrent les carrieres de la fonction publique peuvent ralentir l'ardeur au travail du personnel, freiner Ie dynamisme des cadres et enlever a tous Ie gout du risque. De meme, les restrictions a la liberte d'embauche et de Iicenciement et I'utilisa- lion des emplois du secteur public comme instrument d'action sodale ou politi que peuvent decourager les dirigeants ; de meme, la passation des marches peut se ressentir des lenteurs des methodes administrati- Yes. En contrepartie de tous ces inconvenients, les entreprises d'Etat sont generalement a l'abri de la faillite. De nombreux gouvernements prefereront eponger des pertes finanderes que de liquider ces entrepri- ses quand eUes sont inefficaces. Dans un tel cas, elles constituent en permanence une lourde charge pour Ie budget national. Le manque d'efficacite de la gestion des entreprises d'Etat est malheureusement devenu monnaie courante. Par exemple, dans un pays du Moyen-Orient, les cadres, Ie personnel administratif, Ie per- sonnel de gestion technique, et Ie personnel de bureau representent, en moyenne, 30 pour cent du total des effectifs dans plus de 20 entre- prises de construction para-etatiques ; cette proportion est manifeste- ment exageree lorsqu'on la compare aux taux de 15 a 20 pour cent des entreprises privees et de quelques organismes publics plus effica- ces dans Ie meme pays. En Afrique, Ie service d'entretien de la Direc- tion des routes d'un pays n'atteint un pourcentage d'utilisation du materiellourd que d'environ 20 pour cent, tout en employant environ 3000 agents en excedent des besoins reels. Pour se mettre a l'abri des delais administratifs et des problemes d'importation, la Direction des routes d'un pays d' Amerique latine a achete un stock considerable LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION 41 de pieces de rechange, si bien que quelques annees apres cet achat, elle se trouve a la tete d' environ 500000 dollars de pieces non utilisees et maintenant perimees. II est difficile de faire une analyse rigoureuse de l'efficacite glo- bale, par rapport aux couts, des travaux en regie et des travaux a l'entreprise. Les travaux en regie n'enregistrent normalement que l'utilisation des ressources; ils n'etablissent que rarement un rapport entre les couts veri tables et la production reelle. Par exemple, ils ne tiennent pas compte de certaines depenses importantes en ne compta- bilisant pas les frais generaux, ni, dans les couts de personnel, l'inte- gralite des avantages dont celui-ci beneficie ; ils utilisent egalement des raux peu realistes pour l'amortissement du materiel et ne tiennent aucun compte des frais financiers et des depenses d'assurance. Dans les rares cas ou des responsables des fonds publics, conscients des couts reels, ont fidelement enregistre l'integralite des depenses com- parees a la production, les travaux confies a l'entreprise, apres appel a la concurrence, se sont reveles beaucoup plus economiques. Un exemple en est fourni par l'Etat de Parana, au Bresil, dans lequel une comparaison precise entre les couts des travaux d' entretien des routes effectues en regie et ceux effectues par l'entreprise a montre que les premiers coutaient environ 60 pour cent de plus que les seconds. Neanmoins, les entreprises d'Etat assurent plusieurs fonctions essentielles dans Ie domaine de la construction. Aussi, l'objectif Ie plus important de la politique a suivre pour Ies entreprises de ce sec- teur doit-il consister ales rendre plus efficaces. II est probable que cet objectif sera atteint si on les oblige a adopter une forme commer- ciale d'organisation et a concourir avec les entreprises privees pour obtenir des marches par adjudication. Dans Ies cas ou cela ne sera pas possible, on devra tout au moins simuler les conditions du marche. Les pouvoirs publics ne devraient pas introduire dans leurs reglements des clauses discriminatoires en faveur des organismes d'Etat leur per- mettant de remporter des marches de construction; ils devraient, au contraire, laisser les entreprises privees et les entreprises d'Etat con- courir sur un pied d'egalite. Le gouvernement ethiopien, par exemple, cherche a ameliorer la rentabilite de ses entreprises de construction d'Etat par la creation d'entreprises para-etatiques autonomes creees a partir de brigades de travaux en regie existantes. Ces nouvelles entre- prises doivent fonctionner com me des organisations commerciales et pouvoir ulterieurement participer a des appels d'offres internatio- naux pour executer des travaux en Ethiopie et a l'etranger. La qualite de la gestion est un facteur important dont peut depen- dre Ie succes des entreprises de construction d'Etat. Ceci est mis en lumiere par la Societe du developpement des projets speciaux (SOPS) du Samoa Occidental. Jusqu'en 1976, cette societe avait mal fonc- tionne; cette annee-la, elle a recrute un nouveau directeur dote d'une solide formation commerciale. Le fait qu'il ait mis en application 42 LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION de stricts principes commerciaux dans l'exploitation de l'entreprise s'est traduit par une amelioration considerable et a permis it la SDPS de terminer en temps voulu, dans les limites du devis, et en respectant des normes elevees de qualite, un marche de travaux de genie civil pour un projet national de construction des routes qui avait beneficie de I'aide de la Banque. 3 Facteurs economiques susceptibles d'influer sur l'activite de la construction Deux aspects importants caracterisent I'activite de Ia construc- tion. Premierement, la demande subit des fluctuations considerables, qui peuvent avoir de fortes repercussions sur I'utilisation des ressour- ces. En second lieu, la construction n'est pas tributaire d'une seule technique de production; il existe generalement une gamme etendue de combinaisons de facteurs (notamment de capital et de main- d'reuvre) que I'on peut ajuster pour qu'ils conviennent it chaque pro- duit finL Ces deux aspects peuvent etre influences par des mesures d'ordre economique: Ie premier par Ia planification et Ie controle de la demande, et Ie deuxieme par des politiques de prix qui encouragent I'utilisation des combinaisons de facteurs Ies plus economiques. Caracteristiques de la demande La production de l'industrie de la construction varie beaucoup plus que celIe de I'industrie manufacturiere et que celie de I'economie dans son ensemble, ainsi qu'on peut Ie voir pour un certain nombre de pays dans les graphiques des pages 111 a 118. Cette tendance est inherente a la structure de la demande it I' egard des industries de biens d' equipement pour lesquelles des variations relativement faibles de la demande des consommateurs provoquent une expansion ou une contraction beau- coup plus importante de la capacite de production. Les res sources et Ia demande du secteur prive subissent des fluctuations non seulement en fOlIction des recettes d'exportation, mais aussi en fonction d'impor- tants investissements du secteur public qui ont tendance it se concentrer pendant les periodes de croissance economique rapide, ce qui accentue ainsi Ies variations cycliques. Les fluctuations de l'activite de la cons- truction, par rapport it celles des autres secteurs, ont tendance it etre plus prononcees dans les pays en voie de developpement que dans Ies pays industrialises. Si les politiques nationales reussissent astabiliser l' econo- mie, elles parviendront aussi it stabiliser la demande dans I'industrie de Ia construction. Cependant, du point de vue strictement sectoriel, il faudra rechercher la solution dans Ies mesures qui egalisent directe- ment cette demande; ces mesures sont examinees au chapitre 4. 44 F ACTEURS ECONOMIQUES Le secteur public joue un role preponderant dans la creation de la demande de travaux de construction. Ceci est particulierement vrai dans les pays en voie de developpement, ou il peut representer 80 pour cent, ou plus, de la demande relativement modeste dont fait l'objet Ie secteur structure de la construction. Par exemple, une enquete de l'industrie de la construction au Liberia montrait que Ie volume total des travaux dans Ie secteur structure representait un peu moins de 20 millions de dollars en 1978, et que sur ce montant, la part du secteur prive s' elevait amoins de 4 millions de dollars. Des proportions analo- gues se retrouvent en Birmanie, au Nepal, en Papouasie-Nouvelle- Guinee, et dans plusieurs pays d'Afrique. D'apres des enquetes menees en Egypte et en Indonesie, en 1979, la part du secteur public s'elevait a 65 pour cent (2,3 milliards de dollars) et 75 pour cent (14 milliards de dollars) respectivement de la demande totale. La part de PEtat dans la demande globale est egalement elevee dans des pays aussi riches en capitaux que Ie Kowelt, la Libye, et I' Ara- bie Saoudite, qui continuent a developper leurs infrastructures de base. L'importance du secteur public comme createur de la demande ne se limite pas, cependant, aux seuls pays en voie de developpement bien qu'eUe ait tendance a diminuer lorsqu'un pays a atteint un niveau de developpement plus eIeve. Aux Etats-Unis, par exemple, la demande en provenance des organismes publics en 1982 etait sensible- ment egale a 50 pour cent de la demande totale; cette estimation, cependant, ne tient pas compte de la construction de maisons indivi- duelles. Le double role de PEtat en tant qu'artisan de la politique de la construction au niveau macro-economique, et en tant que createur de la demande et realisateur de travaux au niveau micro-economique - souligne I'importance qu'il presente pour ce secteur. Par Ie calen- drier de ses investissements, l'Etat peut influencer les fluctuations de la demande. De meme, sa politique economique globale et les regle- ments applicables a des industries determinees peuvent exercer une profonde influence sur les decisions d'investissement prises par Ie sec- teur prive de la construction. Effets de la construction sur I'economie Les fluctuations de la demande de travaux de construction influencent l'economie de plusieurs fac;ons; elles agissent sur la demande de main-d'reuvre et de mat6riaux ainsi que sur les d6lais de livraison de la production de cette industrie. Les liaisons en amont, notamment, peuvent avoir une incidence generale importante parce que les matieres premieres brutes, semi-ouvrees et ouvrees peuvent etre foumies en grande partie par des sources nationales relativement simples a forte utilisation de main-d'reuvre et par des industries de base telles que les cimenteries et l'industrie siderurgique. Les liaisons en aval influent pratiquement sur tous les autres secteurs de l'eco- FACTEURS ECONOMIQUES 45 nomie. En fait, du point de vue des liaisons inter-industrielles, la cons- truction se classe parmi les quatre secteurs de tete des 20 secteurs de l'economie~ Ces liaisons, jointes a une valeur ajoutee elevee par rapport a la production, indiquent que la construction apporte a l'economie un stimulant de croissance non negligeable (voir tableau 1). Son impor- tance en tant que facteur de developpement est rehaussee par Ie fait qu'elle offre des emplois remuneres a un nombre eleve de travailleurs. Une grande partie de la demande de main-d'reuvre est souvent satis- faite par des ouvriers non qualifies venus de regions rurales, et qui sont formes ensuite a des taches plus exigeantes. La construction est souvent la seule (et la meilleure) solution de remplacement qui s'offre ala main-d'reuvre agricole, notamment parce que mieux qu l'indus- trie manufacturiere, elle peut s'adapter aux besoins de main-d'reuvre agricole pendant la saison des recoltes. Principaux facteurs de production de la construction et leurs prix Les principaux facteurs de production de la construction sont l'encadrement, Ie personnel, Ie materiel,les materiaux et les capitaux. L'importance relative de ces facteurs varie d'une tache a l'autre pour les ouvrages de genie civil et pour la construction de batiments et depend aussi du choix des techniques. Le tableau 5 fait ressortir les differences typiques de la repartition des facteurs suivant l'adoption de deux methodes differentes de construction - l'une qui fait appel a une utilisation intensive de main-d'reuvre, et l'autre de materiel. II existe aussi des differences considerables de frais generaux. Cepen- dant, les besoins supplementaires de personnel d'encadrement pour les entreprises de construction a forte utilisation de main-d'reuvre sont compenses, dans une certaine mesure, par de plus lourdes char- ges financieres pour celles qui utilisent un important materiel. Les tra- vaux de genie civil a forte utilisation de main-d'reuvre exigent, en outre, des modes d'organisation et de controle sensiblement diffe- rents de ceux necessites par l'utilisation de materiel moderne. Les couts reels des projets font apparaitre naturellement des variations plus importantes dans leur repartition que ne l'indiquent les chiffres de ce tableau. Le choix des techniques est influence par les prix en vigueur pour la main-d'reuvre et Ie materiel, surtout lorsqu'ils ne correspondent pas aux couts economiques veritables. Par exemple, les prix du mate- riel importe peuvent etre fixes au-dessous de leurs couts economiques du fait de la sous-evaluation du taux de change ou de tarifs douaniers exceptionnellement bas. En revanche, les couts de la main-d'reuvre peuvent etre maintenus a un niveau relativement eleve par une legis- 1. J. Riedel et S. Schultz, Bauwirtschaft une Baustoffindustrie in Entwicklungs- laendern (Industries du Batiment et des Materiaux de construction dans les pays en voie de developpement) (Munich: Weltforum Verlag, 1978). 46 FACTEURS ECONOMIQUES lation sur Ie salaire minimum, ou par I' organisation du marche du tra- vail par les syndicats. Par exemple, Ie salaire minimum legal pour les travaux de genie civil en Equateur central representait l'equivalent de 6,20 dollars par jour au milieu de 1981 alors que Ie tarif en vigueur sur Ie marche etait de 1,70 dollars, correspond ant au salaire verse dans les usines de province. En revanche, en Inde, des etudes menees sous les auspices de Ia Banque ont indique que les salaires offerts par l'industrie de la cons- truction etaient tres proches des taux du marche ; ceci provenait de l'absence d'une legislation imposant un salaire minimum (sauf dans une region sinistree), et du libre jeu de I'offre et de la demande et du fait que Ie taux de la remuneration etait base sur la productivite. Cette liberte du marche du travail a ete un facteur important pour determi- ner Ie choix des techniques de construction; dans une economie riche en main-d'ceuvre, telle que celle de l'lnde, elle a naturellement con- duit a I'utilisation de methodes a forte utilisation de main-d'ceuvre et a I'implantation d'entreprises de construction locales a effectifs importants. Lorsqu'on leur laisse la liberte de choisir, les chefs d'entreprises optent naturellement pour la methode la plus rentable. TABLEAU 5. Importance approximative des facteurs de production pour la construction de routes dans les pays en voie de developpement Methode de construction (en pourcentage du coilt total) A forte intensite A forte intensite Facteur de production de main-d'reuvre de materiel Main-d'reuvre 55 - 70 20 - 30 Materiel 10 - 20 40 60 Materiaux 10 - 20 10 - 20 Frais generaux et 10 20 5 - 15 benefices Source: Banque mondiale Techniques it forte intensite de main-d'reuvre La technique a forte utilisation de main-d'ceuvre a joue un role important aux premiers stades du developpement des infrastructures de pays industrialises. Les chemins de fer, les routes et les canaux construits pendant la revolution industrielle en sont un bon exemple. II existe aujourd'hui dans Ie monde, dans plusieurs pays en voie de developpement, des possibilites de biitir une infrastructure en utilisant une technique manuelle analogue, mais adaptee. En fait, ces metho- des de construction, qui n'exigent pas de gros investissements de capi- taux, peuvent etre un moyen d'implanter un sous-secteur de la cons- FACTEURS ECONOMIQUES 47 truction d'ouvrages de genie civil dans les pays dont l'industrie de la construction n'est encore qu'it ses debuts. L'inquietude que lui inspirait I'utilisation excessive d'engins motorises pour les ouvrages de genie civil dans les pays pauvres en capi- taux mais riches en main-d'ceuvre, a encourage la Banque it lancer un projet de recherche et de demonstration en fevrier 1971. Ce projet visait it trouver des moyens de remplacer Ie capital par de la main-d'ceuvre dans la construction des routes, des canaux d'irrigation, et aut res ouvrages de genie civil. La Banque a organise et gere it cet effet un fonds special auquel elle-meme, et neuf pays industrialises ont souscrit~ Les resuItats de la recherche, et de travaux appliques effectues au Hondu- ras, en lnde, en Indonesie, au Kenya et dans d'autres pays, ont montre que les methodes it forte utilisation de main-d' ceuvre etaient technique- ment et economiquement valables pour toute une serie d 'activites de la construction et que les resultats etaient d 'une qualite comparable it celle des produits obtenus par des methodes it forte utilisation de materiel. Les methodes de construction d' ouvrages de genie vii faisant appel it des methodes traditionnelles it forte utilisation de main- d'ceuvre ont souvent ete peu efficaces; toutefois des ameliorations d'ordre administratif et technique peuvent augmenter sensiblement la productivite de la main-d'ceuvre; c'est ainsi que dans les regions ou la main-d'ceuvre est abondante ces methodes peuvent soutenir pleinement la comparaison avec la technique it forte utilisation de materiel et ceci pour de nombreuses categories de travaux. Par exem- pie, dans Ie sud-ouest du Honduras, on a construit environ 130 km de nouvelles routes d'acces entre 1976 et 1980 en faisant Iargement appel it la main-d'ceuvre; ces routes ont COllte, en moyenne, 10 000 dollars Ie kilometre moyenne considerablement inferieure it I'esti- mation faite pour Ia construction de routes sembI abies , dans un relief comparable, en utilisant un important materiel. L'experience a prouve que l'on peut organiser de grands travaux de construction it forte intensite de main-d'ceuvre it condition de faire des efforts serieux et de disposer d'une main-d'ceuvre bien dirigee, avec des salaires competitifs. On a constate vers Ie milieu des annees 70 que ces salaires atteignaient un seuil de 2 dollars par jour pour la plupart de ces travaux. Ce seuil a peut-etre atteint 3 it 4 dollars par jour en 1982, selon la productivite des ouvriers et la nature des tra- vaux. Malgre cette augmentation, ces taux de salaires ne sont pas sen- siblement plus eleves, en termes reels, que ceux du milieu des annees 70. Qui plus est, les capitaux sont relativement plus rares desormais et, comme Ie chomage dans les zones rurales, en general, n'a pas dimi- nue, Ia main-d'ceuvre continue it etre abondante, ce qui augmente l'attrait economique d'une forte utilisation de main-d'ceuvre. 1. Le Canada, Ie Danemark, la Finlande, I' Allemagne, Ie Japon, la Norvege, la Suede, Ie Royaume-Uni et les Etats-Unis. L'Inde et l'Indonesie ont egalement col- labore a cette etude. 48 FACTEURS ECONOMIQUES L'application de techniques a forte intensite de main-d'ceuvre meriterait d'etre serieusement envisagee pour plusieurs categories de travaux dans pres de 50 pays ou les salaires agricoles sont de l' ordre de 4 dollars par jour ou meme moins. II faudra, naturellement, tenir compte des comparaisons entre Ie prix de revient de la main-d'ceuvre et celui du capital, ainsi que d'autres distorsions qui influencent l'importance de chaque facteur et Ie choix des techniques; il faudra peut-etre n!soudre ces problemes avant d'envisager de construire des ouvrages en utilisant une importante main-d'ceuvre. Des directives en matiere de planification et de direction des travaux de construction a forte intensite de main-d'ceuvre figurent dans une recente publica- tion de la Banque: A l'exception des cas observes en Inde, Ies travaux a forte inten- site de main-d'ceuvre effectues dans Ie cadre du projet de recherche et de demonstration de la Banque, 1'ont ete en regie. Il est souvent possible, pour ces travaux, de remunerer la main-d'ceuvre sur Ia base de sa veritable valeur economique, tandis que l'industrie privee doit appliquer la legislation sur Ie salaire minimum, et les accords passes avec les syndicats, qui augmentent sensiblement Ie cout d'emploi de main-d'ceuvre non specialisee. Au Kenya, par exemple, les entrepre- neurs de travaux devaient payer des salaires qui depassaient d' environ 40 pour cent ceux verses au titre du programme de construction rou- tiere aforte intensite de main-d'ceuvre execute par l'EtaL Dans la plu- part des pays, les entrepreneurs du secteur prive n'ont pas ete tres tentes d'appliquer des techniques a forte intensite de main-d'ceuvre; ils etaient decourages par des distorsions de prix comme celles que nous venons de mentionner, par la mHiance que leur inspirait une dependance excessive a l' egard de la main-d' ceuvre, et aussi par la crainte de troubles eventuels susceptibles d'aboutir a l'escalade des niveaux de salaires, ou encore par l'absence de fonds suffisants pour satisfaire les besoins de tresorerie necessites par une telle methode de construction. II est souvent lent et difficile d'essayer de reformer la legislation du travail. Dans de nombreux pays, Ia necessite impose de prendre des initiatives au niveau local, regional ou ministeriel pour trouver des moyens ingenieux destines a permettre au secteur de la construction de mieux equilibrer son utilisation des facteurs de production. Parmi les exemples de telles initiatives figurent des programmes de travaux communautaires et de construction individuelle; Ies travaux commu- nautaires conjuguent Ie versement de sal aires et Ie recours dans une certaine mesure aux principes de I'auto-assistance, de maniere a reduire Ie prix de revient moyen de la main-d'ceuvre. On peut dter 1. Banque mondiale, Labor Based Construction Programs: A Practical Guide for Planning and Management (Programmes de construction a forte intensite de main-d'ceuvre guide pratique pour la planification et la gestion) (Oxford Univer- sity Press, New Delhi, 1983). eet ouvrage sera publie en langue francaise en 1985. FACTEURS ECONOMIQUES 49 • egalement d'autres programmes de demonstration de l'efficacite des techniques a forte intensite de main-d'reuvre. 4 Mesures generales adoptees par l'Etat et leurs modalites d' application L'influence de l'Etat se fait fortement sentir sur l'offre et la demande de travaux de construction. Ceci est particulierement vrai pour les travaux de genie civil ou c'est generalement PEtat qui fixe les regles regissant Ia commercialisation et les relations contractuelles. La construction de batiments est moins sujette it I'influence de l'Etat du fait que la demande dont elle fait l'ob- jet emane surtout du secteur prive. Elle est, cependant, soumise a d'autres mesures des pouvoirs publics qui ont une influence sur I'industrie tout entiere. Parmi ces mesures figurent les regIe- ments et la legislation en matiere de licences et de permis de construire, les reglements d'hygiene et Ie code de Ia construction, la fixation de salaires minimum, les impots preleves sur les societes, les re- gles regissant les importations de materiaux et de pieces de rechange, ainsi que Ies possibilites d'obtention des credits a Ia construction et leurs conditions financieres. Mesures influen~ant la demande La planification et l'execution des programmes de travaux de I'Etat. C'est au niveau macro-economique que les mesures adoptees par I'Etat influencent Ie plus directement I'industrie de la construc- tion. Les erreurs de planification et d'execution des projets du secteur public ont frequemment une influence directe sur I'ampleur des fluc- tuations de la demande de construction. Elles peuvent egalement entra'iner Ie depart du personnel indispensable (tel que les ingenieurs et les ouvriers specialises) dont Ie remplacement est difficile et one- reux, et une utilisation peu efficace du materiel de construction qui peut aller jusqu'a Ie laisser inemploye. Ces difficultes pour l'industrie peuvent parfois prendre un caractere permanent lorsque, par exem- pie, Ie personnel qualifie quitte I'entreprise pour s'embaucher ail- leurs, ou Iorsque Ie materiel inutilise se demode ou coate trop cher a remettre en etat. C' est aussi Ie cas lorsque les societes sont dans I'impossibilite de faire face a leurs obligations financieres, et sont, par consequent, acculees ala faiIlite. Ces risques sont de nature a decoura- 52 MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES ger Ies investissements dans cette industrie et, au premier stade de son developpement, a freiner Ie recrutement de cadres de haut niveau. La nature saisonniere et cyclique de la demande, ainsi que les incertitudes provenant des changements de gouvernement, et, par- tant, les variations de la politique de developpement, peuvent etre la cause d'une certaine instabilite de Ia demande. II en resuite pour l'eco- nomie une charge supplementaire qui pourrait etre evitee par des mesures appropriees. II est difficile et couteux d'essayer de stabiliser Ia demande. Cependant, on a utilise ou etudie diverses methodes pour atteindre cet objectif. Vne facon d'y parvenir consiste a etaler Ia demande emanant de FEtat en ameliorant l' organisation de son pro- gramme de travaux, ou en adoptant pour ceux-ci un calendrier neutra- lisant I'influence des demandes cyc1iques. Ces mesures doivent etre prises en tenant compte de Ia demande globale de construction de tous les ministeres ainsi que de la capacite de construction de I'industrie nationale. Pour attenuer les pointes de la demande, il peut etre utile d'exa- miner Ie calendrier et I' echelonnement de l' execution de quelques pro- jets importants. Ces projets mobilisent habituellement une grande partie des fonds generalement disponibles pour la construction, et, du fait de leur dimension ou de leur nature specialisee, ils doivent sou- vent etre realises en faisant appel a des entrepreneurs etrangers. Dans certains cas, des grands projets ont englouti une si grande part des ressources en capital disponibles pour les investissements dans l'infrastructure nationale, qu'iI ne restait que peu ou pas de ressources pour l'execution de travaux de moindre importance par l'industrie nationale. L'effort along terme d'ecretement des pointes de la demande de construction doit aller de pair avec les previsions a court terme des credits dont disposeront les pouvoirs pUblics. Ceux-ci devraient s'efforcer d'eviter une concentration excessive des appels d'offres et des passations de marches immediatement apres Ie vote des budgets nationaux, suivie, pendant Ie reste de l'exercice, d'inactivite et de retards de paiements. Certes, les pointes et les creux de la courbe de la demande persis- teront, meme s'ils sont attenues, mais il devra toujours sub sister un volant de travaux d' entretien, de reconstruction, et de chantiers perio- diques de construction. Vne connaissance approfondie de la capacite de l'industrie nationale devrait permettre de determiner son aptitude a satisfaire cette « demande minimale », ainsi que Ies besoins d'aide au developpement de Findustrie nation ale de construction, et les necessites d'importation de services pour faire face aux pointes de la demande. Autres mesures. Vne politique saine en matiere de taux d'interet et de fiscalite (y compris les reserves pour investissements et les provi- sions pour amortissements) pourraient etaler la demande de construc- MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES 53 tion, mais de telles mesures sont rarement appliquees. On a tendance a entreprendre des travaux de construction seulement Iorsque des res- sources financieres deviennent disponibles (par exemple, dans Ies periodes ou I'on enregistre de fortes recettes d'exportation); ceci accentue Ies pressions inflationnistes provoquees par Ies contraintes qui pesent sur la capacite de l'industrie de la construction et par la penurie de materiaux. Une industrie nationale de la construction est particulierement vulnerable aces pressions dans sa peri ode initiale. II est une mesure que les pouvoirs publics pourraient envisager pour stimuler la construction: c' est l'adoption d'une politique du cre- dit visant a neutraliser Ies variations cycliques et suivant laquelle serait cree un fonds de reserve en peri ode de forte demande, qui serait deblo- que pour investir pendant la phase descendante du cycle economique. Cependant, pour des raisons politiques une telle mesure est difficile a instaurer. De plus, bien qu'il puisse etre possible de reduire les cre- dits pendant certaines periodes, la reprise de la demande au cours de la phase descendante du cycle sera fonction, non seulement de l'assou- plissement du credit, mais de toute une serie d'autres facteurs, et notamment de la politique generale en matiere fiscale et monetaire. Mesures influen~ant I'offre A vantages de prix. Certains pays ont encourage Ie developpe- ment de leurs entreprises nationales de construction en les mettant a l'abri des plus gros risques et en leur accordant des primes pour leur reinvestissements. C'est la voie qu'a suivie Ie Bresil pour developper son industrie nationale de la construction; cette methode est egale- ment adoptee au Kenya par Ie Ministere des transports et des commu- nications pour developper une industrie na~ionale de Ia construction routiere. Dans de tels cas, l'Etat conclut des marches assortis de prix unitaires avantageux et de programmes souples. Des contr61eurs du gouvernement fournissent en outre des conseils et des orientations en matiere de technique de la construction, de passation de marches, et de gestion financiere de maniere a inculquer les connaissances neces- saires aux industries locales naissantes et y encourager la constitution de capitaux permanents. On s'accorde generalement a reconnai'tre que I'octroi de tels avantages devrait etre limite ala periode de mise en place de l'industrie. S'ils sont accordes pendant une trop longue peri ode, ils entrai'nent un manque d' efficacite et des problemes econo- miques. De plus, il peut etre difficile de Ies supprimer lorsqu'ils ne sont plus justifies. Pour les appels d'offres internationaux portant sur les travaux de genie civil finances par la Banque, il est possible d'accorder un avant age lors de l'evaluation des soumissions, aux entrepreneurs nationaux des pays dont Ie revenu par habitant est inferieur a 410 dol- lars (en dollars de 1982). Cependant, ce n'est que dans quelques cas limites que cet avantage fixe a 7,5 pour cent, a ete un facteur derermi- 54 MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES nant pour I'attribution de marches. Ceci provient en partie du fait qu'au moment ou I'industrie nationale de la construction d'un pays determine accedait a un niveau de developpement auquel eUe aurait pu soutenir avantageusement la concurrence des societes etrangeres grace a l'avantage de 7,5 pour cent, Ie dit avantage n'etait plus appli- cable parce que Ie pays avait depasse Ie seuil de revenu de 410 dollars (en dollars de 1982) par habitant. Mesuresfiscales. On sait peu de choses sur les avantages fiscaux accordes dans Ie monde al'industrie de la construction. Avant de pou- voir faire des recommandations precises, une etude plus detaillee de la situation dans chaque pays sera necessaire. Le regime fiscal d'un pays peut avoir une incidence importante sur Ie developpement de l'industrie. Le demarrage d'une industrie de la construction peut etre aide par l'octroi d'avantages fiscaux tels que des differes de taxation, des provisions pour investissements ou reinvestissements, des amor- tissements acceleres du materiel, et des exonerations de droits de douane. Cependant, ces avantages doivent etre temporaires et ne s'appliquer que pendant la periode de demarrage de l'industrie. En general, de tels avantages peuvent favoriser la croissance de l'industrie ainsi que I'exportation de ses services. Par exempIe, Ia Republique de Coree a autorise un taux accelere d'amortissement (prime de 20 pour cent) du materiel de construction. En meme temps, et afin d'augmenter Ies rentrees de devises, les societes nationaies de construction (ainsi que d'autres exportateurs) ont ete exonerees de la taxe sur Ie chiffre d'affaires et ont rec;:u un credit d'impot de 50 pour cent, it valoir sur leur impot sur les benefices et leur impot sur les socie- tes, it concurrence du montant de leurs recettes totales en devises. Ces mesures ont contribue au developpement de l'industrie de la construc- tion et a sa reussite dans les exportations de services. Lorsqu'on preleve des impots sur l'industrie, il est important de tenir compte des caracteristiques particulieres du marche, tel- les que, par exemple, les fluctuations de la demande de construc- tion, dans les regles relatives au report de pertes ou aux profits exceptionnels. On pourrait peut-etre faire une etude pour chaque pays des fluctuations de la demande ce qui permettrait de deceler la structure des variations cycliques de l'activite de la construction. Sur Ie base de cette structure, on pourrait fixer une « peri ode de report» (afin de determiner Ies taxes sur les benefices ou Ies credits pour pertes) et mettre au point une formule speciale d'ajustement des impots. A I'heure actuelle, certains pays imposent Ia construction sur la base de la valeur brute des travaux termines; d'autres, sur Ie chiffre d'affaires annuel. Ces prelevements, cependant, ne tiennent pas compte de la rentabilite reelle, ni des variations de la demande de cons- truction. II sont, cependant, necessaires lorsque, soit volontairement, soit par manque d' organisation, les entreprises ne tiennent pas de comptabilite exacte. MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES 55 Dans de nombreux pays, les droits d'importation peuvent consti- tuer une lourde charge pour les entrepreneurs nationaux. Lorsqu'on y ajoute aussi les versements d'acomptes, les depenses de fret et d'assurance, les frais d'intermediaires, les decaissements initiaux peu- vent atteindre jusqu'a 60 pour cent de la valeur Lo.b. du materiel achete sur credits commerciaux. Si les droits d' entree etaient payables par mensualites, la charge financiere pourrait en etre considerable- ment attenuee. De plus, pour les travaux dont Ie financement est international, les entrepreneurs nationaux sont souvent desavantages parce qu'ils doivent soumissionner sur la base d'un materiel qui a sup porte la tota- lite des droits d'importation alors que les societes etrangeres en sont exonerees. Une solution ace probleme consisterait a exiger que les societes etrangeres acquittent des droits sur Ie montant de l'amortisse- ment du materiel au cours de la periode du marche. La totalite des droits pourrait etre exigee au moment de I'importation et Ie solde, caI- cule sur la valeur residuelle du materiel a l'expiration du marche, serait rembourse lors de sa re-exportation. Une autre solution serait de faire deposer aux entrepreneurs etrangers une caution correspon- dant a la valeur tot ale des droits qui serait remboursee au moment de Ia re-exportation apres paiement des droits sur la valeur amortie pendant Ie marche. Modes de passation des marches. En principe, la passation de marches pour les travaux de construction devrait viser a l'economie et a l'efficacite. Dans les pays ou se developpe une industrie nationale de la construction, il faut concilier cet objectif a long terme et celui, a court terme, qui consiste a assurer un avantage financier au maitre de l'ouvrage, pour tenir compte de la capacite des entrepreneurs nationaux a affronter les risques inherents au marche. D'une faeon generale, il faudrait que les modes de passation de marches soient equitables et aboutissent a la signature de contrats qui protegent cor- rectement Ies droits et predsent les devoirs des deux parties en cause. Des procedures d'appels d'offres equitables constituent un bon moyen d'etablir de bonnes methodes de passation de marches. La meilleure methode est celIe de I'attribution du marche au sou mission- naire dont l'offre a ete jugee la plus avantageuse apres preselection. Pour les marches importants, la preselection est un processus compli- que, mis au point en fonction des caracteristiques de chaque projet. Pour les petits marches, qui entrainent de frequents appels d'offres de la part de l'administration, et qui normalement interessent les sou- missionnaires locaux, il est preferable de tenir it jour un registre des entrepreneurs classes par categories, chaque categorie correspondant a I'importance des marches que les entreprises sont capabies d'execu- ter. Un tel systeme de preselection permanente doit aller de pair avec un bon systeme de renseignements concernant les marches en cours d'execution par les soumissionnaires: il doit reposer sur des rensei- 56 MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES gnements facilement verifiables, et Ie systeme de mise a jour doit etre simple et facile it utiliser avec peu de moyens. Comme les listes du materiel, les etats du personnel et les situa- tions financieres peuvent etre modifiees pour gonfler artificiellement la valeur nette d'une societe et les renseignements communiques sont rapidement perimes. Aussi est-il preferable que la classification des entrepreneurs soit etablie it partir de documents probants engageant leur responsabilite sur un plan legal, fournis regulierement par eux, et sujets a verification par les autorites fiscales. Ces renseignements concernent notamment les fonds propres des entreprises, leur chiffre d'affaires annuel et leurs benefices. On peut evaluer la competence technique des entrepreneurs au vu de certificats de bonne fin de tra- vaux pour des projets deja realises par eux, et en tenant compte des rapports d'inspection periodiques effectues par des personnels de contrale qualifies. Les gouvernements utili sent diverses methodes pour encourager les entreprises nationales de construction par Ie biais du processus de passation des marches. Quelquefois, les soumissionnaires etrangers sont tenus de faire appel a une participation minimum des entreprises locales. Souvent, les pouvoirs publics attribuent directement les mar- ches aux entreprises paraetatiques sans faire appel it la concurrence. Comme, dans Ies marches de gre a gre, l'autorite contractante est ame- nee en general it verser un supplement de prix, il faut les utiliser avec circonspection. Dans certains pays, la legislation les interdit explicite- ment. Le« fractionnement-regroupement}) de projets qui s'y pretent a donne des resuitats encourageants. La preparation, Ia supervision et la gestion d'un plus grand nombre de marches peut presenter des inconvenients, mais ce systeme fournit uneexcellente occasion d'aider Ies entreprises nationales a se developper. Un bon exemple nous en est donne par Ie Bresil qui a realise trois projets routiers avec I'aide de la Banque en utilisant ce systeme. Dans Ie premier cas, il s'agissait d'un projet, acheve en 1975, dans Iequel106 societes et groupements bresiliens et deux societes etrangeres avaient ete selectionnees; 92 societes ont presente des propositions pour les divers lots et combinai- sons de lots. En tout, 52 marches ont ete attribues, pour une valeur inferieure de 11 pour cent aux estimations d'origine. Le nombre de soumissionnaires a ete aussi eleve pour les deuxieme et troisieme pro- jets fractionnes et regroupes (acheves en 1978) qui ont ete divises en 45 et 24 lots, et pour lesquels les prix des marches ont ete inferieurs de 26 pour cent et de 9,5 pour cent respectivement aux estimations des ingenieurs. Les trois projets ont ete executes de maniere satisfai- sante, et n'ont entraine que des difficultes mineures. Le fractionne- ment et Ie regroupement ont done permis it des entreprises nationales de soumissionner pour de grands projets et d'acceder it la concurrence internationale. MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES 57 Categories de marches et risques encourus par la construction. Les risques encourus par un entrepreneur de travaux dependent dans une large me sure du type de contrat signe par lui. Dans un marche aux depenses controlees, I'entrepreneur est rem bourse de tous ses coOts et re<;oit egalement une retribution; Ie maitre de l'ouvrage assume pratiquement la totalite des risques. Dans un marche it forfait, l'entrepreneur re<;oit un versement global pour les travaux et doit sup- porter la plus grande partie des risques. Dans d'autres types de mar- ches, les risques sont partages de fa<;on plus egale entre les parties contractantes. Par exemple, dans un marche it prix unitaires, les quan- tites de travaux effectues peuvent faire I'objet de rectifications et Ie montant du marche n'est pas fixe itl'avance; alors que dans lemarche it prix indicatif (target contract), les entrepreneurs sont rembourses de leurs depenses reelles, mais un certain degre de risque et de stimula- tion y est introduit par l'etablissement d'un lien entre les retributions et les realisations, determine selon une norme pre-etablie. Les entreprises recemment creees peuvent etre guidees pour leur permettre de faire face it des risques plus importants en leur faisant adopter progressivement differentes categories de marches. Le pre- mier stade pourrait com porter une categorie de marc he it moindre ris- que, telle qu'un marche sur depenses controlees, suivi d'un marche it prix unit aires limite it une seule tache (par exemple, la fourniture de gravier ou la pose de briques). A des stades ulterieurs, on ferait appe1 it des marches complets it prix unitaires, conclus d'abord de gre it gre et plus tard apres adjudications. Cette methode a ete utili see en Afrique sub-saharienne, generalement avec de bons resultats. On doit souligner, cependant, que les marches sur depenses controlees et les marches de gre it gre ne sont pas les plus avantageux du point de vue du prix de revient pour Ie maitre de l'ouvrage, Par consequent, il ne faut les utiliser que lorsque des risques excessifs ou Ie desir de former des entrepreneurs debutants Ie justifient. Clauses et gestion des marches. II arrive souvent que des marches it « clauses unilaterales» soient con<;us par les autorites administrati- yes it partir d'une idee fausse selon laquelle, pour garantir une bonne qualite de travail it un prix minimum, les autorites doivent avoir la haute main sur la gestion du marche. La responsabilite du risque incombe donc entierement it l'entrepreneur, qui peut etre tenu de parer it toutes les eventualites, y compris certaines (par exemple, l'agi- tation sociale) qui echappent totalement it son controle. Si Ie marche ne leur semble pas equitable, les entrepreneurs se rendront compte qu'il comporte des risques supplementaires et augmenteront leur prix en consequence. Inversement, s'ils ne sont pas conscients de l'exis- tence de ces risques, ils eprouveront peut-etre des difficultes. Dans un cas comme dans l'autre, Ie veritable perdant est Ie client qui doit, soit supporter les payements supplementaires soit avoir it faire face aux consequences des difficultes que rencontrent les entrepreneurs, ou meme a leur carence d'execution. 58 MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES L'un des principaux defauts des marches de construction it clau- ses unilaterales est l'absence d'indemnisation pour les retards de paie- ment. Ces retards provoquent des couts financiers supplementaires qui, tot ou tard, seront it la charge du client. La solution de ce pro- bleme frequent consiste it faire figurer dans les marches des clauses l<~galement executoires telles que celle qui figure dans la Reglementa- tion generale des appels d'offre et des marches de travaux publics au Perou~ Elle prevoit l'accumulation d'interets it un taux commercial (fixe periodiquement par la banque centrale) pour les retards qui se produisent au-dela de la periode de paiement prevue par Ie marche. II est extremement difficile au gestionnaire d'un service public de ver- ser des interets non inscrits it son budget; l'insertion de cette clause a donc accelere les reglements au titre des marches. Il convient de sou- ligner com bien il est souhaitable de prevoir et de generaliser une telIe clause de sauvegarde. La necessite de proceder a des ajustements pour tenir comp- te de la hausse des prix pose egalement un probleme. Si les mar- ches ne contiennent pas de clauses de revision appropriees, i1 est probable que les entrepreneurs surestimeront Ie prix de leurs ser- vices. Pour eviter cette difficulte, il vaut mieux autoriser des augmen- tations de prix calculees sur la base des augmentations du coOt de cha- que facteur. II s'agit la toutefois d'une regIe dont l'application est difficile, qui exige des efforts considerables de la part de l'entrepre- neur et du client. La methode d'ajustement la plus couramment utilisee est I'appli- cation de formules de revision des prix; on les prepare pour des grou- pes de taux unitaires qui contiennent des elements de coOts analogues (par exemple, pour des marches de travaux routiers, les elements des couts relatifs au revetement pourraient comprendre la main-d'ceuvre, Ie materiel, Ie carburant, Ie bitume, les aggregats, et les frais generaux) que l' on peut lier it des indices de prix particuliers. Lorsque les niveaux de prix des elements de cout representes dans la formule changent par rapport a la valeur initiale des indices (fixee generalement a la date de soumission), les taux unitaires sont ajustes. Pour chaque projet, il faut etablir les formules avec soin sur la base d'une analyse appro- fondie de tous les facteurs concernes et y inclure, lorsque cela se justi- fie, un element non revisable. Un marche passe en Amerique du Sud, par exemple, utilisait des formules de revision qui comprenait un ele- ment de main-d'ceuvre exagerement eleve, et mal defini. En raison de fortes hausses de salaires, Ie client a dO demander aux tribunaux de statuer sur une demande de revision de 4 millions de dollars presen- tes par l'entrepreneur pour un marche de deux ans, d'une valeur de 10 millions de dollars; la difficulte est provenue manifestement de la stricte application des termes meme du marche. 1. Reglamento Unico de Licitaciones y Contractos de Obras Publicas. Decreto Supremo 034.80.YC, 21 novembre 1980. \1ESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES 59 II est incontestable que l'insertion de clauses justes et equitables dans les marches peut presenter des avantages pour l'industrie de la construction et ameliorer la qualite, les delais d'execution et Ie cout de la production. II existe plusieurs exemples de clauses de marches, preparees en collaboration etroite entre les entrepreneurs, les maitres d' ouvrage et les consultants, qui ont permis une meilleure fixation des prix et une evolution generalement satisfaisante de l'execution du marche. Par exemple, Ie modele de marche, prepare conjointement par la Federation internationale des ingenieurs conseils (FlDIC) et les entrepreneurs, est souvent utilise dans les travaux finances par la Ban- que et autres organisations internationales. Parmi les aut res problemes lies habituellement it la gestion des marches, figurent: l'insuffisance de la planification it court terme de la part de I'administration responsable de Ia passation des marches (qui entraine souvent I'inscription de credits insuffisants au budget), les retards dans I'acquisition des terrains, les documents d'appels d'offres incomplets, Ies devis inexacts, et une estimation incorrecte des delais d'execution. Contrats de marches dans Ie cas du demarrage d'une industrie. Les contrats se fondent souvent sur les usages en vigueur dans les pays industrialises; ces contrats peuvent etre incomprehensibles ou mal adaptes pour un pays en voie de developpement, surtout dans un pays ou l'industrie de construction en est it sa periode de demarrage. II y a des problemes - de langage, lorsque les termes du contrat sont archalques ou excessivement complexes dans Ie pays d'origine; de conception lorsque les methodes et les materiaux prevus pour un projet ne tiennent pas compte des diverses possibilites qU'offre Ie pays; - de modalites d'application lorsque les specifications techni- ques stipulees dans les cahiers des charges sont etablies sur la base de normes et de regles de l'art en vigueur dans un pays industrialise. II faut donc des documents contractueis qui s'expriment dans un langage simple et soient compatibles avec I'experience de l'utilisateur. Les programmes de travail doivent inclure l'emploi de methodes et de materiaux locaux ; les plans, les specifications techniques, les bor- dereaux de quantites doivent egalement etre clairs, faciles it compren- dre, et porter sur les methodes et les procedures aussi bien que sur l'execution proprement dite du marche. On a utilise avec succes des documents de marches simplifies dans plusieurs pays des Antilles pour faire construire par de petits entrepre- neurs locaux des logements destines aux habitants it res sources modes- tes. Les documents ont ete fractionnes par operation, ce qui a faciIite la sous-traitance ou la gestion directe de chaque operation en tant qu'element independant, dotee de ses prop res plans, de ses propres 60 MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES bordereaux de quantites et de ses propres specifications. Les borde- reaux de quantites ont ete fractionnes ; ils donnaient une estimation separee de la main-d'reuvre, des materiaux et du materiel necessaires, ainsi que de la duree des travaux pour chaque operation. Les specifica- tions comprenaient les directives it suivre en cours de construction. Les diverses operations ont ete incorporees dans un projet de pro- gramme unitaire de travaux qui identifiait les operations critiques et permettait it l'entrepreneur de programmer et de surveiller sa main- d'reuvre, ses materiaux, son materiel, et sa tresorerie; elle servait ega- lement de cadre pour Ie controle des travaux. Ce cas est un excellent exemple d'une assistance technique bien con<;ue visant it executer un projet de construction et en meme temps it developper une capacite locale de construction. Supervision de /a construction. Le probleme de la qualite du con- trole des travaux concerne particulierement les petites entreprises qui n'ont pas les moyens d'effectuer un controle de haute qualite, et qui, par consequent doivent s'en remettre it la supervision du client. Vne mauvaise execution ou des materiaux defectueux, s'ils ne sont pas ameliores rapidement pourront necessiter ulterieurement des travaux importants de reconstruction qui obligeront l'entrepreneur it engager des frais supplementaires non recuperables. Ce probleme est apparu, notamment, dans les pays d' Afrique sub-saharienne, dans les cas ou la surveillance du client a manque de vigilance et d'efficacite ou dans Ie cas ou celui-ci n'a pu cooperer avec un entrepreneur Iui-meme inex- perimente. Dans les pays ou l'industrie de la construction en est it ses debuts, il est possible, en fait, que les superviseurs aient a fournir une assistance technique tres importante it I'entrepreneur. Dans un sens plus large, Ia bonne execution des marches de cons- truction exige l'affectation d'un ingenieur de confiance residant sur place (qui pourrait etre l'ingenieur en chef de I' ouvrage sur Ie chantier) ayant re<;u delegation pour regler sur place les problemes de construc- tion. Tres souvent, it n'en est pas ainsi ; des retards se produisent par suite de la necessite de consulter Ie siege du client (par exemple Ie bureau central au Ministere) ; ces retards sont une source d'augmenta- tion des couts, de reclamations et de contestations entre l'entrepre- neur et Ie client. II existe un rapport etroit entre les dimensions du . projet et les qualifications que doit posseder un ingenieur resident charge de la supervision du projet pour qu'on lui donne une certaine liberte d'action. Vne augmentation de la complexite et de la dimen- • sion des travaux exigera une augmentation correspondante des quali- fications et de l'experience requises pour Ie poste. Lorsque les departements ministeriels sont it court de personnel, ou lorsque des competences particulieres sont necessaires pour les grands projets, on emploie generalement des consultants pour super- viser les travaux. C'est, en general, un systeme satisfaisant qu'il fau- drait adopter jusqu'a ce que les pouvoirs publics aient pu former leur MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES 61 pro pre equipe de controle. Cependant, des problemes peuvent surgir dans Ies cas ou Ie client s'immisce dans Ies travaux quotidiens, ou dans Ies cas ou Ie consultant est incompetent, ou bien Iorsqu'il ne respecte pas un strict code deontoIogique. Vne certaine prudence s'impose donc lorsqu'on choisit des consultants pour superviser des travaux; on ne devrait retenir que Ies services de societes qui ont fait leurs preu- Yes, capables de fournir integralement Ie service necessaire. Les crite- res de selection devraient, si Ie cas l'exige, com prendre une aptitude certaine a fournir une assistance technique ades entreprises de cons- truction inexperimentee. Pratiques imigulieres dans fa gestion des marches. On rencontre ces pratiques chez les constructeurs du monde entier, que ce soit dans les pays en voie de developpement ou dans les pays industrialises. En fait, dans certains cas, les deux parties contractantes reconnaissent que les dessous de tables sont des depenses courantes normales. Tres souvent, Ies irregularites qui se produisent dans lagestion des marches peuvent trouver leur origine dans des reglements officiels complexes, contradictoires ou illogiques et dans Ie bas niveau des salaires verses aux fonctionnaires. La premiere cause cree un climat propice al' appa- rition de pratiques irreguiieres, et la seconde les encourage. Vne echelle de carriere comportant de bons sal aires pour les fonctionnaires de chaque ministere peut aider a resoudre a long terme ce probleme. Vne autre solution efficace, notamment a court terme, consiste a attribuer les marches en faisant appel a la concurrence par voie d'adjudication publique. Des passations de marches apres appel ala concurrence, particu- lierement lorsque des societes etrangeres y son admises, empechent egalement les collusions entre entrepreneurs. II est difficile de depister et d'eliminer des« clubs» ou des cartels de prix en I'absence de con- currence exterieure. Neanmoins, de nombreux gouvernements ont interet a s'efforcer d'ameliorer leur aptitude a identifier et a eliminer les causes possibles de telles collusions. La Direction des routes de l' Argentine a adopte en 1979 une methode nouvelle; elle a, en effet, decide de faire executer a l'entre- prise la majorite de l'entretien courant des grands axes routiers. Le . reste, soit trente pour cent, devrait etre execute en regie, par ses servi- ces, les travaux etant executes et controles comme s'i!s etaient confies ades entreprises privees et ceci dans chaque circonscription d'entre- tien. Ce systeme a ete introduit afin d'avoir un element de comparai- son pour evaluer la competitivite des offres des entrepreneurs par rapport aux regies ; il visait aussi areduire, pour les bureaux regionaux d' entretien, les occasions de detourner les ressources aleur disposition au profit d'activites etrangeres au reseau routier et entreprises, en par- ticulier, so us l'influence de pressions politiques. Le systeme initial a ete ulterieurement modifie par suite de la difficulte de gerer un type de marche sortant de l'ordinaire, mais les particularites qu'it a intro- 62 MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALlTES duites, et notamment la stimulation de la concurrence entre entrepre- neurs et brigades en regie, meriteraient d'etre appliquees a nouveau. Responsabilites au sein de /'administration. L'agriculture, les industries extractives, et l'industrie manufacturiere sont en general, tant en ce qui concerne leur developpement que Ia defense de leurs interets, rattachees a un departement ministeriel ce qui est rarement Ie cas pour I'industrie nationale de Ia construction qui manque d'un interlocuteur au sein de l'administration. Cette industrie ne peut se developper si Ie gouvernement ne prend pas d'engagements a son egard et s'il ne la soutient pas dans une action a long terme. A defaut, les progres realises seront localement limites et de courte duree. Cer- tains gouvernements commencent a prendre conscience de ces necessi- tes. Comme nous l'avons fait remarquer precedemment, Ie Sri Lanka et l'Indonesie sont deux bons exemples de pays qui s'efforcent de developper leur industrie nationale de la construction. Dans les deux cas, la Banque Mondiale n'a consenti a accorder son aide qu'apres que les gouvernements se soient eux-memes engages a soutenir leur industrie. Le meilleur emploi que l' on peut citer de mesures positives adop- tees par un gouvernement est celui de la Republique de Coree dont l'industrie de Ia construction a pris un important developpement et se classe comme l'un des principaux exportateurs mondiaux. Certains facteurs, particuliers a la Coree de l'apres-guerre, 1'0nt aidee a ses debuts; c'etait notamment une tache enorme de reconstruction qui, avec l'appui d'une assistance financiere exterieure, a suscite une demande interieure considerable. L'execution de ceUe tache a ete faci- litee en outre par I'existence de grandes quantites de materiel de cons- truction provenant des surplus militaires et I'appoint d'une main-d'ceuvre tres disciplinee et fortement motivee. Neanmoins, I'appui direct de l'Etat a ete un facteur decisif du developpement de l'industrie. Cet appui est parvenu par Ie truche- ment du Ministere de Ia construction (MOC), charge d'executer Ies programmes de travaux publics, notamment pour les projets de trans- port et les projets polyvalents. Le ministere possede un service special charge du developpement de l'industrie de la construction. Ce service prepare les reglements qui concernent cette industrie, dans Ie domaine, par exemple, de la fiscalite et des incitations aux exporta- tions, et (avec moins de succes) dans celui des salaires et des benefices prevus pour les marches de l'Etat; il assure egalement la liaison avec la tres forte association professionnelles qui represente l'industrie. Le ministere est charge de planifier la majeure partie des depenses de construction de l'Etat a l'echelon national et d'assurer la continuite des travaux qui permet la croissance de I'industrie. Recemment, Ie MOC a avance Ia construction de plusieurs grands projets pour com- penser Ie marasme du marche international et pour assurer une utilisa- tion de la capacite coreenne de construction. MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES 63 Pour developper les petites entreprises, Ie MOC a commence par stratifier la concurrence. Pendant les annees 60, par exemple, de grands travaux de construction routiere ont ete divises en tranches. . Les grandes societes n' ont pas ete autorisees it soumissionner pour ces projets specialement « fractionnes » ; ceci a entraine une vive concur- rence parmi les petites entreprises et favorise leur participation. Ce faisant, Ie ministere a renonce aux economies resultant des prix de bareme, mais a realise des economies it plus long terme grace it l' ame- lioration de la competitivite de l'industrie. L'Etat a egalement aide les entrepreneurs de travaux de genie civil en leur louant son propre materiel, ou en mettant it leur disposition, pour acheter du materiel, des lignes speciales de credit dont une partie provenait de balances commerciales bilaterales. Pour qu'un gouvernement puisse creer un service responsable du developpement de l'industrie de la construction, il doit commencer par donner conscience au public de I'importance de la construction en tant que facteur du developpement. La contribution qu'apporte I'industrie au PIB, it la formation du capital, et it Ia creation d'emplois militent puissamment en faveur de I 'existence d'un tel service. It peut etre rattache au Ministere qui utilise Ie plus la construction (par exem- pIe, Ie Ministere des travaux publics en Colombie, en Indonesie et au Kenya). Au Perou, ce service faisait partie encore recemment du Ministere du logement et de la construction; en Ethiopie, la responsa- bilite en incombe au Ministere de la construction. Dans les pays ou l' execution des travaux publics est repartie entre divers departements, Ie Service de la construction pourrait au moins au debut, etre utile- ment rattache au Departement de la planification. Cependant, apres un certain temps de fonctionnement il devrait faire partie du Departe- ment qui a les rapports les plus etroits avec l'industrie de la construc- tion. Le secteur non structure et fa construction communautaire orga- nisee. Malheureusement, les gouvernements accordent moins d' atten- tion it ces formes d'activite. Pourtant, avec une aide financiere relativement peu importante et une solide assistance technique, elles pourraient prendre une place importante dans Ie domaine du loge- ment, de I'enseignement , de la sante, de l'hygiene, de I'irrigation, des transports, etc. Dans les regions reculees de l' Afrique sub-saharienne, par exemple, la faeon la plus economique de construire de petites eco- • les et des installations sanitaires consiste soit it employer des batisseurs locaux, soit it faire appel it la population locale. De nombreux autres exemples mettent en lumiere la faeon dont les mesures adoptees par l'Etat pour aider l'effort communautaire et l'effort personnel ont abouti avec succes it la realisation de program- mes de construction. Au Perou, la Cooperacion Popular a fourni son assistance technique et financie:re it des collectivites eloignees pour construire des routes d'acces, des systemes d'irrigation, des salles 64 MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES d'ecoles, etc. Au Paraguay, la Banque a aide a financer la construc- tion de reseaux d'adduction d'eau et d'installations sanitaires dans les communautes rurales. Cel1es-ci ont organise leur propre main- d'reuvre pour completer les credits, les materiaux et les services de construction specialises fournis par Ie Service National de I'Hygiene de I'Environnement. Au Botswana et en Zambie, les futurs proprietaires de logements a bon marche des projets de developpement urbain ayant re~u l'assis- tance de la Banque, ont ete aides par l'attribution de parcelles et la fourniture de materiaux achetes en grandes quantites et stockes par les organismes publics charges des projets. Vne assistance technique a ete fournie aux proprietaires ou aux constructeurs individuels qui ont execute les constructions. A mesure que ces constructeurs du sec- teur non structure allaient d 'une maison ala suivante, i1s amelioraient leurs competence ainsi que la solidite des logements qu'ils batissaient. Au bout d'un certain temps, plusieurs constructeurs qui avaient bati pour leur propre compte, et certains des artisans, se sont etabBs offi- ciellement en tant qu'entrepreneurs et ont commence a travailler sur Ie marche libre de la construction. On a constate, a I'experience, que les organisations non gouver- nementales (ONG) - qui comprennent les institutions de bienfai- sance, les organisations religieuses, internationales et locales - peuvent etre un excellent moyen d'atteindre les collectivites locales, de mettre en reuvre de petits projets, et d'ameliorer les capacites loca- les de construction. Au Lesotho, une ONG religieuse a organise des communautes eloignees pour leur faire rassembler des materiaux locaux et leur faire fournir la main-d'reuvre necessaire pour cons- truire des ecoles dans leurs villages a un coilt infiniment moins eleve que si les travaux avaient ete executes en regie ou par des entrepreneurs en provenance d'autres regions. Dans ce cas, les ONG ont apporte une importante contribution sous forme d'assistance technique. On trouve ailleurs des exemples analogues. Certaines ONG travaillent exclusivement dans Ie do maine de la construction; les Compagnons biitisseurs, par exemple, aident les constructeurs du secteur non struc- ture et les petits entrepreneurs des pays Francophones d' Afrique. Les ONG operent d'habitude au niveau de la communaute parmi . les populations pauvres ; elles recherchent la participation des benCfi- ciaires eventuels pour la conception et I'execution de leurs projets; elles font preuve aussi, en general, d'une certaine souplesse pour adapter leurs activites aux besoins et aux conditions locales. De plus, les ONG aident souvent a resoudre des problemes de rigidite bureau- cratique, par exemple, pour la passation et l'attribution de marches de construction a des constructeurs analphabetes, qui sont incapables de remplir les formalites necessaires pour participer aux adjudica- tions. La collaboration entre les organismes publics et les ONG peut apporter une aide precieuse au secteur non structure et aux organisa- MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES 65 tions communautaires. Un grand nombre d'ONG deploient leurs acti- vites dans les pays en developpement: rien qu'au Bangladesh, on a enregistre environ 110 organisations etrangeres benevoles. En coor- donnant les activites des ONG pour leur permettre d'atteindre des objectifs nationaux, les gouvernements peuvent contribuer a assurer Ie developpement d'importantes possibilites dans Ie domaine de la construction du secteur non structure et des collectivites organisees. Parmi les mesures auxquelles Ies gouvernements peuvent songer pour aider Ies efforts individuels figurent : les etudes des besoins de formation, la mise a disposition de materiaux, Ia mise au point d'une codification de la construction adaptee au secteur non structure, l'organisation d'une assistance technique pour assurer un encadre- ment pendant les travaux, la formation de cadres semi-professionnels pour dispenser cette formation, Ie lancement de projets pilotes pour encourager, par exemple, I'utilisation et I'amelioration de materiaux de construction traditionnels, la mise a disposition de parcelles a batir viabilisees, avec titres fonciers en bonne et due forme, et enfin des facilites d'approvisionnement en materiaux et des offres de credits aux personnes qui batissent pour leur propre usage ainsi qu'a celles qui construisent pour la collectivite. 5 Besoins des entreprises Le diagnostic des difficultes qui assaillent les entreprises de cons- truction - et souvent l'industrie toute entiere de la construction dans un pays determine - prend souvent la forme d'une liste encyclopedi- que de problemes. En general, on neglige un point important, asavoir que plusieurs de ces difficultes ne sont que symptomes d'un probleme fondamental : une mauvaise gestion des entreprises. II faut eli miner les erreurs de gestion en meme temps que les autres points faibles si 1'0n veut que l'ensemble des aides apportees donne de bons resultats. L'importance d'une bonne gestion est soulignee dans les pays en voie de developpement par Ie fait que l'industrie doit travailler avec des res sources limitees et peu fiables et doit, de ce fait, faire face a des risques importants, nombreux et varies. Gestion de I'entreprise Peu de proprietaires d'entreprises de construction se rendent compte qu'ils doivent eux-memes acquerir les competences dont ils ont besoin pour gerer leur entreprise ; celles-ci sont tres differentes de celles necessitees pour lagestion du chantier ou les travaux techniques et les travaux de secretariat. Dans les gran des entreprises, it est impor- tant d' acquerir les competences, et de s' assurer Ie personnel specialise, necessaires pour permettre aux proprietaires et aux dirigeants de l'entreprise de deleguer a d'autres des responsabilites techniques et des taches d'encadrement subalterne et se consacrer personnellement a la gestion generale. Les insuffisances constatees au plus haut niveau de la gestion • d'une entreprise de construction dans Ie secteur prive s'expliquent en general par l' origine de la constitution de la societe et son evolution dans Ie passe. Ces societes sont en general fondees par une ou deux personnes de metier, techniciens ou artisans ambitieux qui desirent s'installer a leur compte. Ces derniers peuvent gerer efficacement une petite entreprise ; en fait, celle-ci peut devenir prospere pendant la pre- miere phase de son developpement, phase pendant laqueUe ils peuvent faire face aux besoins de la gestion. Mais lorsque l'entreprise prend 68 BESOINS DES ENTREPRISES de l'ampleur, et que les necessites de la gestion depassent les capacites de ses proprietaires, de graves difficultes peuvent naltre, entralnant meme parfois la disparition de la societe. Les problemes sont analogues dans les entreprises d'Etat; les connaissances techniques et Ie devoue- ment au travail peuvent etre recompenses par un avancement suscepti- ble, eventuellement, de faire depasser par Ie fonctionnaire ses limites de competence en matiere de gestion. Dans Ie secteur public, ce pro- bleme est aggrave par les contraintes qui pesent sur l'administration et aussi par l'absence de mesures favorisant une meilleure productivite. La promotion de personnel technique hautement qualifie a des postes de direction se traduit par une double perte. De bons techni- ciens sont enleves des postes qu'ils connaissaient Ie mieux ; en meme temps, l'industrie herite de dirigeants insuffisamment formes aux problemes de gestion. Dans un cas com me dans l'autre, Ie coOt pour l'industrie, d'une part de la formation de nouveau personnel techni- que et d'autre part de la perte d'experience technique et de l'aggrava- tion des risques est important. II est essentiel de recompenser la competence technique par des encouragements appropries mais la promotion a des postes de direction doit surtout tenir compte des qua- lites de gestionnaires des interesses. La gestion de l'industrie de la construction exige une certaine souplesse pour s'adapter ades circonstances susceptibles d'une evolu- tion rapide, et notamment aux changements de structure de la demande et a la succession d'expansions et de contractions qui sont caracteristiques de cette industrie. Lorsqu'il engage son entreprise dans l'execution d'un marche, Ie proprietaire ou Ie directeur d'une petite societe doit pouvoir percevoir et apprecier les risques ainsi que les obligations (a la fois dans Ie domaine de la gestion et dans celui de la technique) qui resultent d'un tel engagement. Pour que la crois- sance d'une entreprise reussisse, elle doit se faire progressivement, notamment dans les pays depourvus d'une longue experience en matiere de gestion d'entreprise. Le developpement de petites entreprises indigenes de travaux de genie civil au Kenya nous en donne un bon exemple. Le Ministere des transports et des communications a suivi une methode tres progressive pour etendre la gamme des activites de construction et les risques de la gestion, de maniere que ceux-ci ne depassent pas les possibilites des entrepreneurs debutants. Malgre une penurie generale d'entrepre- • neurs formes aux methodes de gestion moderne, on a developpe des entreprises de construction en commen<;ant par leur confier des taches simples, telles que Ie transport de materiaux de construction. Un grand nombre de ces societes se consacrent maintenant a des travaux simples de construction (tels que Ie gravillonnage des routes, par exemple) dans Ie cadre de marc he assortis de conditions avantageuses. On pense introduire al'avenir, un certain degre de risque et de concur- rence dans l'attribution et l'execution des marches. BESOINS DES ENTREPRlSES 69 Dans de nombreux pays en voie de developpement, les dirigeants engagent souvent leurs societes it partir de prix de soumission etablis sur la base des estimations des clients, sans analyser soigneusement cha- • que tache et les risques qu'elle comporte. Ce defaut est commun it de nombreuses societes privees depourvues d'une equipe dirigeante bien organisee. Il n'est pas rare de voir les directeurs essayer de faire Ie tra- vail technique et Ie travail de secretariat (par exemple mener les opera- tions sur Ie chantier, recouvrer les paiements, s'occuper de la correspondance relative aux marches, et ainsi de suite) et assurer aussi la direction generale de l'entreprise. Dans une societe bien organisee, un directeur general doit coordonner les travaux preparatoires de son metreur / estimateur, de son chef de chantier, de son comptable, et des employes charges de la gestion du personnel, du materiel, et des fourni- tures et decider d'un prix de soumission apres avoir rassemble et analyse les renseignements qui lui ont ete fournis. Un directeur qui ne peut pas se permettre de deleguer ces fonctions devra reconnaitre les limites de la capacite de son entreprise et n'accepter de se charger que d'un ou deux projets qu'il pourra executer dans de bonnes conditions. On rencontre egalement dans les entreprises publiques des pro- blemes provenant d'une absence de delegation, ou d'une delegation mal choisie; mais dans ce cas, ils proviennent davantage d'une inge- rence politique et de I' absence d 'une discipline administrative de base. Nous avons cite precedemment un exemple d'entreprises para- etatiques au Moyen-Orient qui souffrent d 'une plethore de personnel, d'une mauvaise organisation, d'une faible productivite, et d'un con- trole de qualite insuffisant. Neanmoins, dans une situation generale- ment peu favorable, l'une au moins de ces entreprises a trouve moyen de devenir prospere. Elle a adopte des mesures favorisant l'emulation chez les dirigeants et les membres du personnel au moyen de participa- tions aux benefices et de primes de rendement, conjuguees avec un salaire en rapport avec celui du secteur prive, pour les employes dont les performances etaient superieures it la normale. Elle a egalement octroye au directeur de cette societe la faculte, essentielle it nos yeux, d'embaucher et de licencier Ie personnel. C'est la un exemple excep- tionnel qui medte d'etre suivi. • La formation de gestionnaires Une faeon tres efficace d'introduire les notions de gestion gene- • rale de l'entreprise dans une societe de construction consiste a consti- tuer des groupes homogenes de cadres superieurs pour les former it cette tache et les preparer, notamment, it inculquer it leur personnel les qualifications necessaires pour permet1re de leur deleguer de nou- velles responsabilites. Des techniques de formation ont ete mises au point dans les pays industrialises, et s'etendent progressivement aux pays du tiers-monde, souvent par l'intermCctiaire de filiales solide- ment installees d'ecoles de commerce internationales. En Colombie, la Banque pense financer un programme de formation destine aux 70 BESOINS DES ENTREPRISES directeurs generaux et aux proprietaires de societes de construction, en faisant appel it la fois it des ecoles de commerce colombiennes pri- vees et it des enseignants etrangers. Le programme se concentrera sur les principales fonctions de gestion d'entreprise et sur I'adoption de • systemes efficaces pour la delt~gation de responsabilites. Afin d'eta- blir un rapport entre la theorie et la pratique, la formation s'appuyera sur des etudes de cas tirees de I'experience locale. Jusqu'it present, I'industrie de la construction n'a pas utilise les services d'excellentes ecoles de commerce colombiennes auxquelles d'autres industries loca- les font souvent appel. On a egalement essaye de mettre sur pied des operations conjoin- tes et autres formes d'association avec des entrepreneurs etrangers pour developper les societes de construction nationales. Cette methode peut aboutir ala formation de bons cadres subaIternes pour les societes locales mais la transmission des techniques de gestion d'entreprises est generalement insuffisante. Dans Ie cas d'associa- tions, l'entrepreneur etranger voit souvent dans la societe locale un associe qui lui est impose par les circonstances. II assume les obliga- tions et les risques financiers et, pour proteger son investissement, garde Ie controle de la direction generale. L'associe local est alors rele- gue aux taches de relations publiques ou it certaines activites techni- ques. II y a, bien sur, des exceptions lorsque I'associe local possede une solide formation de gestionnaire. Dans ce cas, I'affaire peut deve- nir une veritable association. En fait, un entrepreneur national doh d'abord acquerir lui-meme une formation de gestionnaire et diverses aut res competences necessaires avant de pouvoir entretenir des rap- ports valables et profitables avec un associe etranger. De meme, Ies entrepreneurs voient dans la sous-traitance un moyen commode de se procurer it bon compte des services ou des pro- duits semi-finis. Lerapport qui s'etablit entre l'entrepreneur principal et Ie sous-traitant est purement commercial; lorsque Ie sous-traitant s'acquitte mal de sa tache, il est remplace. L'entrepreneur principal prodiguera une assistance technique et financiere a un sous-traitant dans un seul cas: celui ou ce dernier est Ie seul fournisseur sur Ie mar- che, d'un bien ou d'un service specifique, et a donc besoin d'etre pro- tege. La formation de gestionnaires dans I'industrie coreenne de la construction merite une mention speciale. Beaucoup d'ingenieurs du • genie civil (de 700 it 1.000 pendant les annees 60) sortant tous les ans des universites coreennes avaient de nombreuses possibilites d'entrer dans I'industrie de la construction pendant la periode de reconstruc- tion de l'apres-guerre. De ce fait, il a ete possible de choisir et de for- mer Ie personnel dans un climat competitif, ce qui a benCficie, it la fois, it l'industrie et al'economie. Le marche de la construction etant relativement important, il a pu pallier facilement les manques d'effi- cacite constatees a certains endroits. BESOINS DES ENTREPRISES 71 Cependant, pour qu'il puisse en etre de meme ailleurs, deux con- ditions sont essentielles: la presence d'un grand nombre de futurs cadres et une abondance de chantiers it ouvrir. Ces conditions ne sont . pas habituellement remplies dans d'autres pays en voie de developpe- ment ou la formation de gestionnaires, notamment, pose un probleme majeur. On peut adopter une mesure it long terme: introduire des cours de gestion d'entreprise dans Ie programme d'etudes destines it ceux qui sont candidats aux professions susceptibles de fournir des cadres superieurs it l'industrie de la construction, tels que les inge- nieurs et les architectes ; une telle mesure serait benefique aussi bien pour l'industrie de la construction que pour les administrations publi- ques et pour les autres industries. La petite entreprise Tous les principes fondamentaux de la gestion genera Ie s'appli- quent aussi aux petites entreprises. Elles sont generalement dirigees par un seul homme qui accepte directement ou en sous-traitance des petits chantiers, en ne fournissant souvent que la main-d'reuvre. Cependant, ses fonctions (administratives et techniques) ont une por- tee tres limitee. Les mesures prises pour aider ces entreprises n' ont pas besoin de pn!voir une formation it des techniques de gestion tres com- pliquees. Au lieu de cela, les entrepreneurs peuvent recevoir une for- mation technique et administrative generale dans Ie cadre de la formation continue it un niveau comparable it celui d'un contremaitre d'une grande entreprise. On peut trouver un exemple de ce genre d'aide au Swaziland. En 1975, Ie gouvernement a cree la Societe de developpement des petites entreprises (SDPE), qui a reeu des fonds de plusieurs organisations d'aide bilaterale pour venir en aide aux entrepreneurs du batiment apres recensement, en leur donnant des orientations generales et une aide financiere, et en les formant en cours d'emploi. En 1978,21 entre- preneurs etaient inscrits it la SDPE, et 29 autres avaient depose des demandes d'inscription. Le chiffre d'affaires annuel moyen de huit entrepreneurs qui avaient reeu I' aide de cette organisation avait atteint 150.000 dollars par societe. Au Botswana, Ie Bureau de developpement des entreprises du Botswana (BDEB) a ete cree en 1973, egalement avec une assistance bilaterale. II a fourni une assistance technique et financiere it de petits " entrepreneurs du batiment, ainsi qu'it de petits fabricants de briques, de parpaings, de menuiseries, et de structures metalliques. II organise une formation sur Ie tas et des ateliers dans lesquels Ies petits entrepre- neurs peuvent commencer it travailler ; il fournit egalement de I'aide pour l'achat de materiaux, d'outils et de petit materiel ainsi que pour la commercialisation de la production. Ces programmes sont extremement importants, etant donne que la tradition de I'entreprise n'existe pas dans ces pays. Les resultats ini- 72 BESOINS DES ENTREPRISES tiaux ont ete encourageants, grace, en grande partie, a l'appui fourni • par l'Etat. Cependant, Ie developpement futur des petites entreprises sera necessairement un processus lent. Au Swaziland et au Botswana, on a egalement fait des efforts pour developper Ie role de ces entrepre- neurs dans les travaux publics, mais Ies resultats ont e1(: modestes, essentiellement parce que la demande de tels travaux est irreguliere. Institutions representatives Lorsque Ie secteur prive de la construction souffre d'insuffisan- ces generalisees dans la qualite de la gestion des entreprises, cela se traduit par un affaiblissement de l'industrie en matiere institution- nelle. Quand les dirigeants sont trop absorbes par leurs fonctions techniques quotidiennes, ils ne per~oivent pas l'interet qu'il y aurait a constituer une association professionnelle puissante qui pourrait parler avec autorite sur les problemes relatifs a l'industrie dans son ensemble. Cet organisme pourrait assurer une liaison efficace avec les clients, les fournisseurs, et les syndicats et fournir tous les services (teis que des renseignements statistiques et la formation de personnel) qu'un groupement professionnel est Ie plus apte a organiser. La chambre peruvienne de Ia construction (CAPECO) est un bon exemple de syndicat professionnel bien etabli et respecte. Elle a aide a combattre la tendance de I'administration a passer des marches comportant des clauses leonines unilateraies en matiere de travaux publics; elle y est parvenue en collaborant a la preparation de clauses normales, qui prevoient notamment Ie versement d'interets sur les paiements contractuels en retard. Ses dirigeants participent aussi, a a activement, des colloques I'echelon national sur Ie developpement economique et sur d'autres questions qui in teres sent Ie marche de cette industrie. C'est une source appreciee de renseignements notam- ment en matiere de prix, et elle collabore avec les pouvoirs publics et les syndicats pour faire fonctionner une institution de formation pro- fessionnelle creee a I'intention de l'industrie de la construction. La CAPECO doit son succes a la qualite des concours que lui apportent les chefs d'entreprises et ason attitude plus cooperative que contest a- taire dans ses discussions avec les pouvoirs publics au sujet des proble- mes qui interessent Ie pays et I'industrie de la construction. Dans une large mesure, la presence de bons gestionnaires dans I'industrie de la construction peruvienne provient du fait que, sur Ie plan profession- nel et social, la construction jouit d 'un prestige aussi eleve que les bureaux d'etude, I'architecture, et les autres professions liberales. 6 Formation du personnel La penurie d'ingenieurs, de geometres, d'experts en calcul des prix de soumission, de contrema'itres, de conducteurs d'engins, et autres ouvriers specialises limite les possibilites d'execution d'un volume important de travaux dans Ie cadre des normes imposees. De nombreuses occasions s' offrent ala Banque mondiale et aux pouvoirs publics d'aider I'industrie de la construction afaire face ace probleme Ires frequent. Problemes en matiere de formation de personnel La penurie de personnel technique local est particulierement aigiie dans les pays pauvres, en particulier dans ceux de I' Afrique sub- saharienne. Il faudra peut-etre plus d'une generation pour eliminer les insuffisances du systeme d'enseignement resultant des barrieres culturelles. Le Lesotho en est un exemple; les pouvoirs publics y ont consideres comme tout a fait prioritaire leur Service de la main- d'reuvre de la construction pour qu'il serve d'instrument du develop- pement et constitue une source d'emplois bien remuneres. A la fin de 1981, alors qu'il fonctionnait depuis quatre ans, il ne possedait tou- jours pas de dirigeants nationaux permanents et, sur vingt-six postes de techniciens (chefs de travaux), huh seulement avaient ete pourvus. Meme les pays qui ont reussi aconstituer un volant de travailleurs de la construction sont handicapes par l' emigration de travailleurs qualifies vers les marches de pays plus riches. Ce phenomene s'est intensifie pendant les annees 70, Iorsque la forte hausse des prix du brut a cree des excedents enormes dans les pays riches en petro Ie. Dans plusieurs pays d' Asie et de I' Afrique du nord-est, des ouvriers specia- lises ont emigre vers l' Arabie saoudite, Ie Kowei't, et vers d'autres pays producteurs de brut. En Amerique du sud, des ouvriers qualifies du batiment originaires de Colombie sont partis chercher des salaires plus eleves au Venezuela, riche en petrole egalement. Ces migrations ont souvent procure des avantages considerables a l'economie des pays exportateurs de main-d'reuvre, mais leurs industries de la cons- truction en ont parfois gravement p~iti. A plus long terme, cependant, 74 FORMATION DU PERSONNEL ces pays y trouveront peut-etre leur compte lorsque la demande de l'etranger diminuera et que les emigrants rentreront chez eux, dotes de nouvelles competences ou de qualifications ameliorees. La mobilite du personnel de la construction exerce un effet sur l'industrie de chaque pays; Ie secteur prive embauche constamment des ouvriers specialises formes par des organismes publics. Des migra- tions saisonnieres drainent Ia main-d'reuvre rurale vers les centres d'investissement urbains ou elle est en quete d'emplois non speciali- ses, hors saison, dans la construction. En Thallande, par exemple, les agriculteurs cherchent a completer les revenus qu'ils gagnent pendant la principale campagne agricole par ceux en provenance des emplois urbains qu 'ils occupent apres la moisson ; ils couvrent parfois des dis- tances considerables dans ce but. Ces deux formes de mobilite interne entrainent une rotation assez rapide de la main-d' reuvre, des penuries saisonnieres, et la necessite continuelle de former ou de reformer du personnel. Le caractere saisonnier de la disponibilite d'ouvriers de la cons- truction a surtout une influence sur les entreprises de construction a forte intensite de main-d'reuvre des regions rurales parce qu'elle necessite periodiquement une nouvelle formation du personnel. Elle a aussi pour consequence de provoquer des fluctuations dans les dis- ponibilites de main-d'reuvre, facteur essentiel de la construction. Au Honduras, par exemple, la main-d'reuvre rurale disponible pour un projet de construction routiere a diminue de pres de 50 pour cent au moment des semailles et des moissons et de 30 a 40 pour cent pendant les labours, l'eclaircissage des cultures, et aut res activites agricoles. Cependant, etant donne que les investissements en biens d'equipe- ment dans la construction a forte intensite de main-d' reuvre sont rela- tivement faibles, les consequences du caractere variable de l'offre de main-d'reuvre sur la rentabilite du capital industriel ne sont pas tres importantes. L'emploi saisonnier dans la construction aide a stabiliser et a augmenter les revenus de nombreux foyers ruraux. Cette complemen- tarite de la construction rurale et de I' agriculture fait ressortir la neces- site de tenir compte de I'importante mobilisation de la main-d'reuvre pendant Ies campagnes agricoles Iorsqu'on organise des travaux de construction a forte intensite de main-d'reuvre. II se peut, cependant, que cela ne soit pas toujours possible. Par exemple, dans certaines regions tropicales, la demande de main-d'reuvre pour la construction risque de cOi'ncider avec les demandes emanant de I'agriculture pen- dant toute la duree de la saison seche relativement courte. Le niveau general de l'enseignement dans un pays peut etre un facteur important pour determiner Ie genre de connaissances qu'il faut developper en priorite. En HaIti, par exemple, ou Ie taux d' alpha- betisation des adultes n'atteint que 23 pour cent, il est evident que Ie principal point faible est l'enseignement primaire. De nombreux chefs FORMATION DU PERSONNEL 75 d'equipes ne savent ni lire, ni ecrire ; on peut difficilement s'attendre ace qu'ils dirigent des travaux techniques simples. Le programme de formation d' ouvriers specialises de la construction en HaIti, doit donc etre different de celui mis en reuvre au Sri Lanka ou Ie taux d'alphabe- tisation des adultes est de 78 pour cent. En ce moment, Ia Banque accorde son appui a un projet de l'industrie nationale de la construc- tion qui vise a former environ 30.000 ouvriers Sri-Lankais sur une peri ode de trois ans. La penurie de travaux de construction en tant que moyen de for- mation des ouvriers limite les possibilites de formation de cadres nationaux en morte saison. Dans deux cas recents, concernant des pays des Antilles et de l' Asie de l'Est, il a fallu remettre a plus tard, faute de chantiers appropries, des propositions presentees par des consultants pour former sur Ie tas du personnel de construction. La gamme de competences exigees pour trois categories typiques de travaux de construction figure au tableau 6. Un ma~on employe it la construction d 'une route empierree do it pouvoir construire des ouvrages simples: murs de soutien, buses, et petits ponts. Ce travail n'exige qu'un niveau technique relativement modeste. En revanche, un ma~on travaillant it la construction d 'une importante centrale elec- trique, de grande complexite, doit pouvoir dechiffrer des plans techni- ques detaillees et executer les travaux en respect ant des normes strictes. Les contremaitres et les ingenieurs doivent egalement accom- plir des Hkhes de plus en plus difficiles a mesure qu'augmente la com- plexite du travail. Le niveau des competences exigees pour la construction estegale- ment fonction du degre de developpement d'un pays et de la com- plexite des travaux que I'on attend de l'industrie nationale. Au debut, cette industrie se concentre sur la construction de routes empierrees et de petits ba.timents, si bien que les qualifications requises se limitent a des taches simples qui, souvent, n'exigent pas de savoir lire et ecrire. A ce stade, Ie personnel qualifie de plus haut niveau necessaire a I'exe- cution de travaux plus exigeants vient generalement de l'etranger, la frequence et Ie volume de tels travaux ne justifiant pas la creation d'etablissements speciaux de formation. Les politiques d'immigra- tion de certains pays interdisent presque compU!tement toute main- d'reuvre etrangere. Une telle politique peut nuire ala productivite, notamment Iorsque des personnes dotces de compctences plus elevees ou plus specialisees pourraient former du personnel national. La formation du personnel de I'industrie de la construction Les services des travaux publics, notamment leurs services d'entretien et leurs ateliers, sont une source traditionnelle de recrute- ment et de formation de personnel specialise. Certaines Directions des routes ont cree des Unites de formation et de production (UFP) pour la construction routiere ainsi que pour la reparation et l'entretien du 76 FORMAnON DU PERSONNEL TABLEAU 6. Gamme de competences exigees pour trois categories typiques de travaux de construction Nature du chantier Niveau Chantier de Construction Projet hydro-electrique du construction de de personnel routes empierrees biitiments a forte intensite de main-d'reuvre Main-d'reuvre Mai;:ons, Ma.;ons, Mai;:ons, specialisee Conducteurs charpentiers, electriciens, d'engins ou eiectriciens, plombiers, mecaniciens plombiers, soudeurs, ajusteurs, menuisiers monteurs de charpentes metalliques, conducteurs d'engins, foreurs, artificiers, mecaniciens de materiel, electriciens Personnel Contremaitres, Contremaitres, Contremaitres specialistes, technique commis pre poses Commis preposes contremaitres generaux ala paye du ala paye du commis aux etats de paie, personnel, personnel, comptables ingenieurs comptables des comptables des prix de (ont egalement prix de revient revient, un role de (metreurs ou metreurs, geometres et de verificateurs), geometres, gestionnaires) ingenieurs du ingenieurs de biitiment, batiment ingenieurs electriciens, ingenieurs mecaniciens, ingenieurs en construction geo!ogues, dessinateurs, techniciens de laboratoire, inspecteurs, responsables du materiel, responsable des services, chefs de campement Personnel Ingenieurs Ingenieur ou Directeur de projet, de direction (assurent ega le- architecte (assure directeurs administratifs, lement des habituellement directeur general fonctions des fonctions techniques) techniques). FORMA TION DU PERSONNEL 77 materieL Les UFP fonctionnent sous forme de regles semi- autonomes, et effectuent des travaux tout en formant Ie personnel; elles ont obtenu de bons resultats au ZaIre (ou les UFP ont ete creees avec des fonds fournis par I' Agency for International Development des Etats-Unis), ainsi qu'au Bresil et en Republique Dominicaine (ou la creation des UFP fait partie de quatre projets actuels de la Banque). lci encore, la de de la reussite est la formation sur les chantiers. Les grandes entreprises, et certains de leurs groupements profes- sionnels, forment egalement du personnel specialise: Ie Centre de for- mation pour I'industrie de la construction (lCIC) qui fonctionne sous les auspices de la Chambre de la construction du Mexique en est un exemple. L'ICIC est une organisation independante, financee par I'industrie, qui a ete creee afin d'offrir aux entrepreneurs un etablisse- ment, au niveau de l'industrie dans son ensemble, pour former Ie per- sonnel de construction conformement aux lois mexicaines. Ces lois exigent que les employeurs assurent un minimum de formation. L'I CIC va au-dela du minimum exige. Le Centre, et les lois mexicaines sur I'emploi qui en ont inspire la creation, offrent un excellent exem- pie que l'on pourrait appliquer dans d'autres pays. En Coree, I' Asso- ciation de l'industrie de la construction gere un programme analogue, son institut special de formation administre des etablissements natio- naux et regionaux qui epaulent et completent les programmes de for- mation des entrepreneurs individuels. Une unite du Genie de l'armee est souvent une base de depart tres utile pour former du personnel aux travaux de genie civil. Les recrues re\oivent d'abord un enseignement de base et en suite une formation technique. Dans ce domaine, les options peuvent permettre de devenir conducteur d'engins ou de s'orienter vers la formation a d'autres metiers du b~Himent. Des sous-officiers sont formes pour devenir con- tremaltres et techniciens ; les officiers deviennent ingenieurs, geome- tres, et gestionnaires. Le Genie dispense une formation pratique, comme, par exemple, la construction de routes en terrain difficile. La encore, la Republique de Coree est un exemple de pays ou la forma- tion militaire de recrues a contribue a creer une main-d'reuvre edu- quee, disciplinee et competente; elle a ete, en effet, l'un des facteurs les plus importants qui ont contribue aux succes remportes par Ia Coree dans l'exportation de ses services de construction. Dans la construction de batiments, la formation des artisans commence generalement par un apprentissage. Les apprentissages professionnels institutionnalises, qui ont donne de bons resultats dans les pays industriels, sont maintenant adoptes d'une fa\on plus generale dans les pays en voie de developpement. Par exemple, Ie Sri Lanka fait des efforts avec l'aide de la Banque, pour renforcer Ie Con- seil National de J' Apprentissage. La progressivite des connaissance acquises par une pratique constante est essentielle dans une bonne organisation de l'apprentis- 78 FORMATION DU PERSONNEL sage. De plus, un apprentissage devrait normalement etre complete par une formation theorique permettant d'acquerir les connaissances que l'on estime indispensable pour lire et interpreter les documents dont s'accompagne la construction moderne, ainsi que les notions fondamentales de gestion de l'entreprise dont ont besoin les futurs contremaltres. L'apprentissage devrait respecter des normes elevees pour eviter de devenir une source de main-d'reuvre semi-specialisee a bon marche. Il devrait, de preference, etre gere et finance directe- ment par l'industrie avec la collaboration des pouvoirs publics et des syndicats. On peut obliger les employeurs a contribuer a un fonds de formation en y versant un pourcentage des salaires factures. Les contremaltres sortent du rang dans la mesure OU ils font preuve de qualites de chef dans leur travail; ils peuvent completer leurs connaissances pratiques de personnel subalterne d'encadrement par une formation en matiere d' administration technique et de gestion des marches des qu'ils presentent les conditions requises. D'autres membres du personnel technique (tels que les geometres, les dessina- teurs, les experts en prix de soumission, les comptables et les inge- nieurs) suivent une filiere inverse: its entrent dans l'industrie apres avoir reeu leur formation theorique dans des ecoles techniques ou dans des universites et acquierent I'experience necessaire sur Ie chan- tier. Dans les deux cas, (comme, en fait, pour toute formation profes- sionnelle et technique dans l'industrie) Ie facteur essentiel est la formation pratique sur Ie tas. C'est la raison principale pour laquelle la formation reussit normalement si bien dans l'armee, et dans les ser- vices des travaux publics, ainsi que dans les grandes entreprises de construction. Role joue par les pouvoirs publics dans la formation Les besoins de formation du personnel des pouvoirs publics, des industries manufacturieres et des entreprises de services sont en genre- ral satisfaits en priorite, et l'industrie de la construction, Ie plus sou- vent, ne dispose pas d'etablissements de formation specialisee. EI1e doit donc pourvoir it ses propres besoins en matiere de formation, et chose curieuse c'est aussi souvent ce qui se passe dans les pays plus developpes. Cependant, dans les pays OU I'industrie en est it ses debuts, l'orga- nisation qui est essentielle it la creation, au financement, et it la gestion d'un systeme de formation n'existe en general pas. L'appui des pou- voirs publics est donc indispensable ala creation d'une telle organisa- tion. Avec Ie temps, it mesure que se developpe l'industrie de la construction, les pouvoirs publics devraient transmettre leurs fonc- tions de formation it la profession elle-meme. Selon Ie niveau d'ins- truction de la population et celui du developpement de I'industrie, l'aide initiale des pouvoirs publics pourra revetir l'une des trois for- mes suivantes : FORMATION DU PERSONNEL 79 participation totale it I'organisation ; financement et gestion d'un etablissement de formation; encouragement et aide apportee it la profession pour Ia mise en place de son propre systeme de formation, par exemple au moyen d'une assistance technique et financiere limiU:e. Le programme de formation applique au Sri Lanka est un exem- pIe du premier type de mesures, et celui de la Colombie illustre la deuxieme formule. La formation pour la construction aforte intensite de main-d'reuvre Le principal obstacle it la diffusion d'une technique approprfee pour Ia construction est Ie manque de techniciens disposes it se consa- crer it Ia technique de construction it forte intensite de main-d'ceuvre et it accepter d'aller travailler dans des regions eloignees du pays. Ceci est particulierement vrai pour Ies ingenieurs, souvent en nombre limite dans les pays oilles travaux it forte intensite de main-d'ceuvre sont viables sur Ie plan economique, et souhaitables sur Ie plan social. Les ingenieurs, qui passent une grande partie de leur vie it se former aux techniques modernes, repugnent it appliquer dans les travaux de construction des methodes moins complexes, it forte intensite de main-d'ceuvre. II y a, bien sur, des exceptions. LeMexique, par exem- pIe, a accorde son appui, au niveau Ie plus eleve de I'administration, aux travaux de construction it forte intensite de main-d'ceuvre, leur donnant ainsi une importance en tant qU'activite professionnelle et y attirant une elite de jeunes ingenieurs. Dans les pays oil les ingenieurs sont rares, il est moins justifie d'inciter les ingenieurs de suivre des methodes de construction it forte intensite de main-d'ceuvre. II vaut mieux s'efforcer de faire acceder les contremaitres et les geometres it des postes de direction dans des chantiers de ce type (d'un rang equivalent par exemple it celui d'inge- nieur debutant) ; ceci ouvrirait des carrieres et attirerait plus de candi- dats vers la profession. Ce qui s'est passe au Honduras, par exemple, a montre que les tentatives faites it l'origine pour affecter des ingenieurs experimentes it la subdivision de construction routiere it forte intensite de main- d' ceuvre n'ont produit que de pietres resultats. A des stades ulterieurs, Ie recrutement a rencontre plus de succes aupres des techniciens et des etudiants eleves-ingenieurs, attires vers des fonctions assorties du prestige d'un titre d'ingenieur. II en est resulte la creation d'un petit groupe de cadres superieurs experimentes plein d'enthousiasme et passionnes pour leur tache. Parmi eux figuraient quelques femmes. Dans Ie programme de routes d'acces rurales au Kenya, de nombreux postes de cadres sont occupes par des expatries benevoles qui n'ont pas non plus de formation universitaire d'ingenieur. Dans les regions eloignees du Perou, les travaux de construction it forte intensite de 80 FOR!\1ATION DU PERSONNEL main-d'reuvre sont souvent diriges par des semi-professionnels qui ont acquis les quelques connaissances techniques necessaires it cette activite en travaillant comme metreurs ou contremaures du batiment. La formation exigee des responsables de la construction it forte intensite de main-d'reuvre est en grande partie de nature pratique, et comprend par exemple: des notions d'arpentage it l'aide d'instru- ments simples, I'aptitude it reconnattre les gisements de gravier appro- pries, la connaissance des techniques de coulage et de compactage, l'utilisation d'outils manuels, et enfin des elements de comptabilite, d'etablissement de feuilles de paie, de preparation des achats, de con- trole des couts, et de redaction de rapports. Cette formation devrait etre donnee sur Ie tas it des element soigneusement choisis, ayant Ie sens du commandement et possedant au moins Ie niveau de l' enseigne- ment secondaire. Politi que des salaires et productivite L'utilisation d'un systeme de primes pour inciter les employes it acquerir des connaissances et it s'ameliorer dans leur travail ou leur metier, favorise notablement Ie developpement d'une main-d'reuvre competente. Si Ie systeme de primes est mal con<;u et que les cadres ne sont pas motives, il en resulte une certaine apathie, une productivite mediocre et une certaine inertie freinant l'acquisition des connaissan- ces professionnelles. La productivite d'un travailleur sera elevee s'il peut rentrer chez lui avec une enveloppe de paie superieure it la moyenne, obtenue en echange de l'accomplissement d'une tache determinee. En Republique Dominicaine, par exemple, l'adoption de la formule du travail aux pie- ces dans un programme de construction de routes rurales a permis de surmonter les difficultes de recrutement et de productivite; aupara- vant, les travailleurs recevaient Ie salaire minimum legal, queUe que soit Ie travail effectue. Lorsqu'ils ont ete payes sur la base de la tache accomplie, ils ont gagne davantage que Ie minimum fixe et Ie pro- gramme de travaux a beneficie d'une amelioration de la productivite. Cependant, il est sou vent difficile dans la pratique de motiver la main-d'reuvre par une telle formule de travail aux pieces. Dans certains pays, les syndicats s'opposent au principe de competition qu'implique cette methode; leurs interventions, par exemple, qui imposent de fai- bles plafonds de production ou des normes de productivite peu elevees peuvent reduire ou annuler les avantages que presente ce systeme. Ail- . leurs, les employeurs en ont abuse et son utilisation est devenue genante du point de vue politique. Dans certains cas, on peut manquer de cadres experimentes necessaires pour assurer Ie travail supplementaire que represente l'evaluation des performances realisees. En general, les travaux de construction remuneres au temps passe sont moins productifs. Quand tous les travailleurs re<;oivent une remuneration egale, queUe que soit leur competence individuelle, on FORMATION DU PERSONNEL 81 peut s'attendre ace que les normes soient peu elevees. Les travailleurs, prives de l'incitation fonMe sur la productivite individuelle, se preoc- cuperont davantage de connai'tre la date de l'achevement du contrat, des possibilites d'avoir un emploi continu, ou du souci de chercher un nouveau chantier, meme si les offres de travail sont, en general, assez abondantes dans la region. Compte tenu des conditions particu- lieres de l'emploi dans la construction, de telles preoccupations ris- quent d'avoir une mauvaise influence sur la productivite et I'amelioration de la qualite du personnel. On peut y pallier, par exem- pIe, en programmant soigneusement a l'avance les mouvements de main-d'reuvre avant l'ouverture de nouveaux chantiers, simultane- ment avec une vaste campagne d'informations, ou bien en accordant aux equipes des primes de rendement. Ces mesures d'incitation sont generalement valables et encouragent les ouvriers a s'aligner sur leurs collegues plus actifs. Les primes de rendement, neanmoins, utili sees pendant tres longtemps, dans des cas ou les equipes ne se font pas con- currence, peuvent egalement perdre de leur efficacite. La formation et la politi que des sal aires ne sont pas les seuls fac- teurs qui influent sur l'amelioration de la main-d'reuvre. Le milieu ambiant de travail, la securite, les conditions alimentaires des travail- leurs, la qualite des dirigeants, les syndicats, etc. exercent egalement leur influence. Cependant, on ne peut pas examiner ces facteurs inde- pendamment des problemes de gestion. Les mesures prises par les pouvoirs publics, ou l'action de la Banque, ont moins d'influence sur cux que les methodes de formation ou la politi que des salaires. 7 Financement A I'inverse des industries manufacturieres et des entreprises de services publics, I'industrie de Ia construction n'exerce pas son acti- vite a un emplacement determine; elle n'a pas, non plus, besoin d'un siege important pour diriger ses operations. Telle un ouvrier itinerant, cUe se deplace de chantier en chantier, la OU il y a du travail. En regie generale, les entrepreneurs de construction se contentent de bureaux relativement modestes et d'un parc pour les engins et materiaux situes sur des terrains bon marche a usage industriel. Leurs principaux actifs sont representes par Ie materiel, qu'its deplacent d'un chantier a I'autre, et dont la vie utile est limitee entre cinq et sept ans. Ces actifs representent une base reduite pour Ies nantissements. Lorsqu'on les examine conjointement avec d'autres aspects, teis qu'une gestion mediocre, des marches a clauses unilaterales, des retards de paiement, et Ies risques que com porte la construction, on constate que ces fac- teurs affaiblissent la position de la profession lorsqu'elle cherche a trouver des financements. Consequences financieres des risques Les entrepreneurs de construction doivent faire face a une serie impressionnante de risques. Les fluctuations de la demande viennent en tete de Iiste. C'est un risque sur lequelles entreprises n'ont que peu de prise et qui affecte l'industrie de laconstruction plus fortement que d'autres secteurs de I'economie. Une fa<;:on de resoudre ce probleme consiste a accumuler des excedents en periodes d'abondance et ales investir judicieusement ; une autre consiste a diversifier les activites de l'entreprise. II existe trois categories de risques que l'industrie peut evaluer et auxquels eUe peut faire face, qui sont: • Les risques in herents ala profession. Ils proviennent des hypotheses faites au moment des soumissions, parmi lesquelles l'organisation du travail, la productivite de la main-d'ceuvre et du materiel, I'achat et l'acheminement des materiaux sur les chantiers, et les conditions 84 FINANCEMENT atmospheriques. La capacite a affronter ces risques est fonction de I' experience du directeur et de l' expert en prix de soumissions, de l'efficacite du controle des couts et des mesures a prendre ala suite des controles et enfin de la qualite des renseignements disponibles relatifs au chantier et aux autres conditions locales. • Risques assurables. Les dommages causes aux biens, a la sante et a la vie du personnel, la responsabilite civile envers les tiers, et cer- tains risques commerciaux entrent dans cette categorie. Les polices d'assurances telle que les polices « tous risques)} des entrepreneurs couvrent la plupart d'entre eux. • Risques transferables. Ces risques sont reportes sur d'autres en vertu de dispositions contractuelles. Par exemple, des risques qui surgissent en cours de production et des risques indirects peuvent etre reportes sur les sous-traitants, les fournisseurs, et les transpor- teurs. II existe d' aut res risques que l'industrie ne devrait pas avoir asup- porter, du fait qu'ils sont independants de la volonte de l'entrepre- neur; ce sont les retards apportes dans la mise a disposition du site ou dans les paiements contractuels, l'inflation, et les emeutes qui ne sont pas consideres comme des cas de force majeure. On ne peut qu' en evaluer les repercussions financieres et, dans un marche equitable, ils devraient etre supportes par Ie maItre de l'ouvrage. Besoins de financement. Les besoins de financement seront deter- mines par la specialisation de l'entrepreneur et la technique employee. • Construction de biitiment. Ce genre de construction utilise principa- lement de la main-d'reuvre et des materiaux; Ie cout du materiel depasse rarement 15 pour cent. L'entreprise a surtout besoin de fonds de roulement a court terme. Les prets hypothecaires a long terme ou les capitaux de cession-bail ne deviennent indispensables que lorsque la construction se fait dans Ie cadre d'une realisation speculative d'un developpement futur de l'entreprise. • Les travaux de genie civil it forte intensite de main-d'ceuvre.Des fonds de roulement a court terme sont necessaires pour payer les salaires et traitements qui representent plus de 50 pour cent des couts globaux. Lorsqu'on y ajoute les achats de materiaux et d'outils, les couts d'exploitation du materiel, et les frais generaux, Ie total peut atteindre de 80 a 90 pour cent du total des couts. • Travaux de genie civil itforte in tensile de materiel. Les salaires, les traitements, les achats de materiaux, les couts d'exploitation du materiel, et les frais generaux representent encore de 40 a 60 pour cent des couts; ils exigent des fonds de roulement a court terme. Cependant, les couts d'investissement pour Ie materiel deviennent aussi un poste important (ils peuvent representer jusqu'a 60 pour cent des couts globaux) ; ils exigent un financement special amoyen terme. FINANCEMENT 85 Au stade initial de l'ouverture de chantier, chaque groupe a aussi des besoins de tresorerie differents. Alors que les depenses initiales entrainees par la construction de batiments et les travaux de genie civil a forte intensite de main-d'reuvre sont modestes, celles des travaux de genie civil a forte intensite de materiel ne Ie sont pas. Ces derniers exigent un montant considerable de liquidites, principa- lement pour l'achat de materiel. S'ils doivent importer du materiel neuf, par exemple, les entrepreneurs nationaux doivent souvent payer de 50 a 60 pour cent de la valeur f.o.b. avant d'en prendre possession; ils doivent egalement faire un paiement comptant et regler des droits de douane et autres depenses liees aux frais de transport et aux impor- tations. Apres les paiements initiaux, les mouvements de tresorerie entraines par des travaux de construction se deroulant sans incidents suivent une courbe re1ativement uniforme, connue sous Ie nom de « courbe en S », decoupee en dents de scie, les dents de scie etant pro- voquees par des brusques retraits (pour Ie reglement des feuilles de paie et des factures des fournisseurs) et des rentrees tout aussi soudai- nes provenant des encaissements. C'est la que reside l'un des grands risques de la construction: si des fonds ne sont pas rapidement dis po- nibles pour assurer la soudure, un retard dans les recouvrements peut etre desastreux pour l'entreprise. La mobilisation de fonds pour exporter des services de construc- tion impose une charge financiere particulierement lourde aux entre- preneurs qui cherchent a diversifier leurs debouches. Le recouvrement des paiements contractuels au titre de l'exportation peut egalement presenter des problemes. Depuis assez longtemps, les pays industriali- ses garantissent leurs exportateurs par une assurance-credit d'une forme ou d'une autre. Dans les pays en voie de developpement, cet exemple a ete suivi par Ie Gouvernement de la Republique de Coree, qui garantit les paiements aux exportateurs reunissant les conditions necessaires (a concurrence de 720 pour cent de leur capital) et finance jusqu'a 75 pour cent des couts en devises. Sources de financement Le client. Les clients en general, et les pouvoirs publics en particu- lier, peuvent avoir une influence directe sur les finances des entrepri- ses, a deux egards : pour Ie versement d'avances et pour les paiements contractuels. Les avances doivent tenir compte du genre de construc- tion et de la technique utilisee. Elles peuvent representer un chiffre relativement bas de 5 pour cent environ pour la construction de bati- ment ou de travaux de genie civil a forte intensite de main-d'reuvre et peuvent aller jusqu'a plus de 20 pour cent pour les travaux de genie civil qui font une utilisation intensive de materiel. Dans ce dernier cas, l'entrepreneur doit acquerir et mobiliser son parc de materiel et ouvrir des bureaux regionaux, des logements, des ateliers de reparation et 86 FINANCEMENT d'entretien, etc. ; ce qui l'amene souvent a faire de gros paiements des I' ouverture du chantier. II faut examiner de pres les avances qui depassent 20 pour cent du cout des travaux de genie civil; elles entrainent, en effet, un danger: l'exc&lent de liquidites au debut d'un travail de construction peut ame- ner I'entreprise a prendre de mauvaises decisions financieres, et peut- etre meme gener la tresorerie ades stades ulterieurs d' execution du mar- che. Les avances doivent etre consenties pour satisfaire les veri tables besoins initiaux de liquidites de l'entrepreneur, de fa90n alui permettre de mobiliser ses ressources rapidement et d'eviter une lourde charge financiere et des prix desequilibres (lourds paiements initiaux). Un systeme qui prevoit Ie paiement rapide des factures des entre- preneurs est, pour la profession, la meilleure forme d'aide financiere qu'elle puisse recevoir. Les paiements differes sont une forme one- reuse de credits fournisseurs, imposes a l'entreprise. lIs sont une source de difficultes pour Ie client qui peut devoir faire face ades pro- blemes contractuels ou avoir a regler des couts plus eleves. Dans Ie monde, les paiements ponctuels sont rares (Ie Mexique et Ie Perou en ont offert de bons exemples); dans ces cas, il est plus facile pour l'industrie d'obtenir du financement. Banques commerciales. Dans de nombreux pays en voie de deve- Ioppement, il arrive souvent que les portes des banques commerciales soient virtuellement fermees aux entreprises de l'industrie de la cons- truction, sauf lorsque leurs demandes de pret sont garanties par des biens immobiliers donnes en nantissement. Meme avec cette garantie, les prets consentis correspondent souvent a une fraction tres faible de Ia valeur du nantissement; c'est pourquoi les entrepreneurs s'adres- sent souvent, pour emprunter, a des sources non bancaires auxquelles ils versent de fortes primes au-dessus des taux commerciaux. La Colombie en fournit un exemple. Avant 1980, Ies versements mensuels des pouvoirs publics aux entrepreneurs avaient jusqu 'a huit mois de retard; les banques escomptaient 60 pour cent au maximum de la valeur des certificats de paiement; et les entrepreneurs avaient recours au marche monetaire non bancaire sur lequel ils payaient des taux d'interet qui pouvaient aller jusqu'au double du taux bancaire commercial. Cette situation s'est considerablement detendue lorsque Ie Ministere des travaux publics et des transports (MOPT) a ameliore ses methodes de paiement, et a ramene amoins d'un mois Ie delai entre la certification et Ie paiement. Une aide financiere supplementaire sera, neanmoins, necessaire. Le MOPT a commande l'etude d'un systeme financier d'aide a l'industrie. Cette etude vient completer Ie programme de formation en gestion d'entreprise des proprietaires et directeurs de societes de construction. Le fait de r&luire les aleas de tresorerie de l'industrie ameliorera certainement ses possibilites d'acces au financement normal des ban- ques commerciales. Les conditions generales des marches, Ia fa90n FINANCEMENT 87 dont sont gen~s les projets, et Ia qualite des dirigeants sont des facteurs importants qui conditionnent I'appreciation du risque par les ban- quiers (et par consequent, leur empressement a accorder leur aide). L'industrie et les pouvoirs publics pourront aussi obtenir des avanta- ges a long terme si l'aide exterieure destinee au developpement de l'industrie de la construction leur parvient par Pintermediaire des banques commerciales; cela peut encourager la formation de rela- tions d'affaires permanentes entre Ies banques commerciales et les entrepreneurs. Socieufjinanciere de deve/oppement (SFDj. Ces intermediaires financiers offrent un autre moyen de foumir une aide exterieure a I'industrie de la construction. Plusieurs projets de la Banque conte- naient des clauses speciales prevoyant la retrocession de prets a des entrepreneurs par l'intermediaire de SFD locales; c'etait notamment Ie cas pour des credits a la construction routil!re en Ethiopie, au Ghana, au Nepal, et au Pakistan. Des projets recents des SFD pour Ie developpement industriel ont egalement fait figurer des industries nationales de la construction parmi leurs emprunteurs eventuels ; i1 serait souhaitable d'encourager cette tendance. Cependant, de nombreuses SFD ne disposent pas de personnel experimente pour evaluer la solvabilite eventuelle des entreprises de construction; c'est ce qu'on a constate mehle dans les pays en voie de developpement les plus avances. II est necessaire que les prets aux SFD qui doivent etre retrocedes a l'industrie de la construction s'accompagnent d'une assistance technique qui permette de mettre en place I'organisation et Ie personnel necessaires a l'appreciation de la solvabilite des entrepreneurs. Les caracteris~iques de l'industrie de la construction exigent une evaluation speciale de leur gestion et de leur organisation, conjointement avec I'analyse financiere habituelle. 11 n'y a pas de regles fixes pour faire cette evaluation; elle depend, dans une Iargemesure, dujugement d'un expert financier qualifie. Jusqu'a ce qu'il possede Ia meme experience, Ie personnel des SFD devra conti- nuer a obtenir une assistance technique de I'exterieur. Par exemple, un pret consenti par la Banque de developpement industriel du Pakis- tan (IDBP) pour etre retrocede a des entrepreneurs, a ete jumele judi- cieusement avec une assistance technique (financee separement par Ie Programme des Nations Unies pour Ie developpement) pour I'etude de chaque pret individuel. La situation ideale, dans laquelle les entrepreneurs satisfont a tous les criteres financiers et de gestion, se rencontre rarement. Pour aboutir a long terme a de bons resultats, Paction des prets consentis a des entrepreneurs peu experimentes doit souvent etre conjuguee avec une assistance technique destinee a aider ces entrepreneurs a compenser leurs faiblesses en matiere de gestion technique et finan- ciere. Les services de l'Etat qui emploient ces entrepreneurs devraient egalement les aider au cours de leur periode de formation; ils peuvent 88 FINANCEMENT Ie faire en les faisant superviser par des ingenieurs experimentes capables de les guider it travers les embuches de la gestion des marches. II est it remarquer que Ie contr6le de la construction routiere pour laquelle avait eteconsenti Ie pret a la Banque de developpement industriel du Pa- kistan ne comportait pas cette precaution supplementaire, et que cette lacune risque de compromettre a long terme les resultats de l' operation. Institutions speciales. Certains pays ont cree des banques qui se consacrent specialement au financement des travaux et de l'industrie de la construction. Par exemple,la Banco Nacional de Obras y Servi- cios Publicos (BANOBRAS) du Mexique finance toute une serie d'activites parmi lesquelles les travaux publics et la construction de logements a bon marche sont peut-etre les plus importants. Cette ban- que appartient a l'Etat mais jouit d'une large autonomie. Depuis sa creation en 1933, BANOBRAS a pu emettre des tit res hypothecaires et emprunter it des sources internationaies. Elle a, sans aucun doute, aide I'industrie mexicaine de la construction a devenir l'une des plus modernes au monde. L'aide qu'apporte BANOBRAS a l'industrie possede une caracteristique essentielle: elle accorde des prets it court terme aux entrepreneurs de travaux publics auxquels elle avance des fonds dont Ie remboursement est garanti par la cession des effets emis au nom de l'entrepreneur par Ie Service qui a commande les travaux. De plus, I'entrepreneur est ainsi debarasse des problemes que pose pour lui Ie recouvrement des effets. Dans Ie cadre de ses acti- vites de societe financiere, BANOBRAS gere egalement un fonds spe- cial qui peut fournir jusqu'a 25 pour cent de la valeur tot ale d'un pro jet; cet argent est utilise pour financer les couts de demarrage des chantiers des entrepreneurs de travaux publics. En revanche, une institution creee dans un pays d' Afrique pour developper l'industrie nationale de la construction par l'octroi de prets aux entrepreneurs locaux n'a pas, jusqu'ici, donne de resultats positifs. L'absence de vocations d'entrepreneurs et de capacites de gestion dans ce pays explique en partie eet echec. Par ailleurs, les ressources octroyees a cette institution lors de sa cr~ation ont ete insuffisantes pour qU'elle puisse assumer toutes les fonctions qu'implique Ie developpement de l'industrie, et encore moins la fonction bancaire. II eut ete preferable d'utiliser les circuits existants des banques commerciales ou des ban- ques de developpement plutot que de creer un nouvel organisme finan- cier; cette solution ne devrait s'appliquer que dans Ie cas ou Ie volume de travaux est insuffisant pour justifier la creation d'une ban que de la construction sur Ie modele mexicain. On peut, naturellement, four- nir aux circuits bancaires existants une assistance technique pour les aider a faire des evaluations correctes des entreprises de construction. La petite entre prise a forte in(ensite de rnain-d'reuvre Dans Ie batiment et dans les travaux publics a forte intensite de main-d'reuvre, les besoins de liquidites sont immediats et urgents. Les , , FINANCEMENT 89 feuilles de paie hebdomadaire doivent etre n!glees ponctuellement. Contrairement aux materiaux et au materiel, pour lesquels I'entre- preneur peut obtenir des credits des fournisseurs, la paye du per- sonnel doit etre assuree au moyen de liquidites disponibles au moment voulu, ou par des credits a court terme. Cependant, com- me les institutions financieres sont rarement accessibles aux pe- tits entrepreneurs, il est essentiel pour Ie fonctionnement de ces entreprises que les clients les paient frequemment et reguliere- ment. Les difficultes de tresorerie de l'Etat ont egalement affecte les travaux de construction en regie a forte intensite de main-d'reuvre. Dans un pays des Antilles, par exemple, l'arrivee des fonds destines au paiement des salaires a souvent ete retarde de plusieurs semaines, ce qui a enleve la confiance des ouvriers et a cree des difficultes pour embaucher et conserver la main-d'reuvre. Lorsqu'ils emploient des petites entreprises it forte intensite de main-d'reuvre, ou lorsqu'ils font des travaux en regie, les mal- tres d'ouvrage doivent mettre en place un mecanisme qui assure- ra sans difficultes Ie service ponctuel de la paie. Le systeme que l'on prHere d'habitude est celui d'un fonds automatiquement renouvela- ble gere par Ie Service charge directement de la supervision du chan- tier. On peut faire des paiements frequents sur ce fonds grace a un systeme d'acomptes fonde sur des estimations de la production, ou sur Ie nombre d'ouvriers affectes au chantier, et on peut ajuster les acomptes ulterieurs en fonction du travail effectue. Dans la construc- tion de batiments, les clients peuvent aider les petits entrepreneurs en achetant les materiaux, en les entreposant, et en les debloquant au fur et a mesure des besoins de la construction; ils peuvent etre deduits des releves de l'entrepreneur au fur et a mesure qu'ils sont incorpores aux travaux permanents. Un tel systeme fonctionne avec succes au Bangladesh, conjointement a la location du materiel necessaire. Les frais de location sont egalement deduits des factures des entrepre- neurs. Des avances initiales sur contrat sont egalement essentielles pour acheter des outils, des echafaudages, et certaines pieces de materiel, pour se procurer et mettre en place des baraques de chan tier et pour financer certains couts de main-d'reuvre pendant fa mise en place du systeme de paiements reguliers. Les petits entrepreneurs peuvent ne pas avoir acces ades circuits de nantissement de marches ni ades syste- mes de garantie de bonne fin pour obtenir ces avances. Les clients peu- vent, naturellement, avoir a faire face a des risques supplementaires provenant du manque d'experience ou de solidite financiere de ces entrepreneurs. Cependant, on peut reduire Ie risque de pertes even- tuelles en pfa~ant sur Ie chan tier des agents de contrOle competents capables de suivre de pres les travaux et de fournir une assistance tech- nique (notamment des conseils financiers) lorsqu' on Ie leur demande. 90 FINANCEMENT Acquisition de materiel L'acquisition de materiel est Ie souci financier Ie plus important des entrepreneurs de travaux de genie civil. Dans les marches bien organises, Ie financement se fait generalement par Ie truchement du fournisseur, qui sert d'intermediaire avec une banque commerciale. De ce fait, sur les marches ou les banques commerciales sont reticentes pour preter directement a l'industrie, ces restrictions limitent les credits-fournisseurs, a moins que Ie fournisseur ne se porte garant du pret. Dans certains pays, les entrepreneurs sont aides dans la creation de leur entreprise par des contrats avantageux de construction et d' entretien qui leur permettent d' accumuler des reserves sur lesquelles ils peuvent s'appuyer ensuite pour constituer des capitaux permanents et favoriser la croissance de l'entreprise. Les entrepreneurs sont aussi aides par les pouvoirs publics qui ont mis a leur disposition du materiel usage cede a sa valeur d'inventaire. Certains entrepreneurs peuvent aussi acheter leur premier equipement sous forme de materiel d'occa- sion, a des entrepreneurs plus importants. Ce sont la les divers moyens que peuvent utiliser les petites societes pour acquerir du materiel de construction dans les pays ou la main-d'reuvre est bon marche et ou l'on trouve de bons mecaniciens. Pour aider les entrepreneurs a se lancer dans la construction lourde dans les pays qui manquent de capitaux, on utilise d'autres methodes parmi lesquelles des prets directs octroyes par l'interme- diaire des banques commerciales et des societes financieres de deve- loppement, et par la creation de societes de location et de credit-bail de materiel. Le credit-bail est un moyen utile d'acquerir du materiel, notamment pour les entrepreneurs de travaux publics. Dans de tels cas, on n'exige pas d'habitude de gros versements comptant; les ver- sements mensuels sont deductibles du revenu taxable au titre des depenses d'exploitation, et la location comporte une option d'achat du materiel a la fin de la periode de location (en general 3 ou 4 ans). Le bailleur conserve la propriete du materiel qu'il peut facilement recuperer en cas de difficultes financieres de l' entrepreneur. La Societe financiere internationale (SF!) s'est interessee aux societes de credit-bail et a pris des participations dans plusieurs d'entre elles. A la fin de 1981, Ie materiel de construction representait, en moyenne, 13 pour cent des affaires des societes de credit-bail soutenues par la SFI ; dans deux pays, I'Uruguay et Ie Sri Lanka, cette proportion avait depasse 20 pour cent. C'est la un domaine de croissance eventuelle, notamment pour I'aide aux petits entrepreneurs. La location directe s'applique generalement au materiel dont l'entrepreneur n'a besoin que pendant de courtes periodes. La loca- tion commerciale de materiel lourd pour des travaux de genie civil peut se reveler tres cofiteuse. Les periodes d'immobilisation d'un materiel qui a une grosse valeur d'inventaire influent sur les prix FINANCEMENT 91 • de location. De plus Ie maniement brutal ou Ie manque d'entretien du materiel par l'utilisateur peut amener une degradation rapide de celui-ci. En revanche, un credit-bail comporte en general une option · d'achat qui encourage l'entrepreneur a prendre soin du materiel. Une methode de location de materiel industriel frequemment uti- lisee consiste en une sous-Iocation : Ie fournisseur loue Ie materiel a I'entrepreneur et fournil Ie carburant, les lubrifiants, et les services d'entretien. Ce systeme est utilise dans des pays aussi divers que Ie Kenya et Ie Perou, OU de petites societes locales louent du materiel a de gros entrepreneurs. De grandes entreprises etrangeres utili sent cette methode de location pour demarrer des chantiers importants et frequemment pour garder Ie controle de la totalite du marche, not am- ment dans les regions arisques eleves. Ce systeme aide les petites entre- prises a obtenir Ie materiel necessaire avec la perspective d'en avoir I'utilisation pendant toute la duree du marche; elles beneficient en outre d'une formation aux methodes de gestion du materiel de la part des grandes entreprises chefs de file. Un systeme de location directe par un petit entrepreneur a une societe de location de materiel n'est pas un bon moyen de constituer des capitaux permanents; Ie seul avantage est que les frais de location constituent une depense d'exploitation deductible du revenu taxable et qu'il n'entraine pour I'entrepreneur qu'un engagemen a court terme. Ce systeme differe du credit-bail ou de la vente atemperament dans lequel les versements mensuels constituent des acomptes sur l' achat du materiel. II existe une autre formule pour mettre du materiel a la disposi- tion des petits entrepreneurs: Ie departement ministeriel interesse peut Ie lui louer. Ce systeme ne fonctionne pas bien dans les cas ou I'entre- preneur ne peut pas diriger entierement les conducteurs d'engins, ni controler les reparations du materiel. On a resolu ce probleme dans Ie systeme employe par I'Etat de Bihar en Inde. Les entrepreneurs paient les conducteurs d'engins directement, ainsi que toutes les depenses d'exploitation; ils font faire les petites et meme les grandes reparations par des entreprises privees (si les pouvoirs publics ne s'en chargent pas) et deduisent les frais correspondants du prix de la loca- · tion verse a l'Etat. Cet exemple vaudrait la peine d'etre employe ail- leurs, notamment dans Ie cas ou d'importants parcs d'engins appartenant a l'Etat res tent inutilises, alors que parallelement les • entrepreneurs ne disposent pas des capitaux dont ils auraient besoin pour acheter du materiel. Cautions et garanties Les cautions et garanties sont normalement fournies par les ban- ques, les societes de financement, et les compagnies d'assurances; elles peuvent egalement etre basees sur un depot a vue fait par I'entre- preneur, ou resulter de prelevements effectues sur ses certificats de 92 FINANCEMENT paiement normaux. Ces cautions servent it garantir au maitre de . I'ouvrage I'execution des travaux par 1'entrepreneur. Les cautions pour adjudications, par exemple, servent it garantir que I'entrepre- neur respectera ses prix. A defaut, il perd sa caution; il en va de meme . des garanties de bonne fin des marches et des garanties d'entretien. Les cautions et Ies garanties portent sur Ies memes bases de nantisse- ment que I' entrepreneur utilise pour obtenir des fonds; ce qui diminue Ia valeur des gages ainsi offerts posant au petit entrepreneur un pro- bl(~me delicat. Neanmoins, les garanties representent une forme d'assurance pour Ie maitre de l' ouvrage et leur intervention est necessaire dans les marches de construction. Dans des cas speciaux, notamment pour des petits marches lies au developpement d'une industrie naissante de la construction, Ie maitre d'ouvrage signataire du marche devrait, au lieu de demander une garantie de bonne fin, envisager de retenir une fraction des acomptes verses it I' entreprise, la retenue etant soigneuse- ment calculee afin de ne pas gener ses premiers besoins de liquidites. Le risque initial serait ainsi partage entre Ie maitre d'ouvrage et I' entrepreneur et les couts nets resultant du manquement de l' entre- preneur it ses obligations devraient etre passees par profits et pertes au titre des depenses entrainees par la creation d'une industrie natio- nale. Dans Ie cas d'une industrie plus evoluee, on pourrait eventuelle- ment creer une chambre de compensation centrale pour les effets de commerce relatifs it la construction, qui serait reliee au systeme ban- caire commercial; on pourrait Ie faire de fac;on it assurer une nouvelle repartition des risques et des engagements financiers, en donnant par exemple it Ia chambre de compensation un role de societe fiduciaire it I' egard des marches de construction publics ou privees. Ce role pour- rait etre analogue it celui de BANOBRAS au Mexique. La SFI fait ceuvre de pionnier dans ce domaine en aidant it creer un fonds de garantie pour cautionner les entreprises turques travaillant it l'etran- ger. Un consortium de banques commerciales turques est forme it cette fin et la SFI participera au syndical. Ce fonds devrait fournir des cautions pour adjudications, des garanties sur paiements antici- pes, et des garanties de bonne fin. II devrait egalement garantir les decouverts locaux pour certaines entreprises exportatrices selection- . nees. 8 Ressources materielles Les materiaux et les engins mecaniques qui sont les principales ressources materielles utilisees dans la construction, sont en grande partie achetes a des sources hors de l'industrie de la construction. Le manque de devises, des difficultes de transport et d'importation, et la protection de fabrications nationales non rentables peuvent causer des difficultes pour leur approvisionnement. Ces difficultes sont sus- ceptibles d'affecter serieusement Ie rendement ou meme de compro- mettre Ie viabilite d'une industrie nationale de la construction. De plus, l'absence d'un emplacement adequat pour Ie chantier par exemple, si Ie client n'acquiert pas les terrains a temps pour que l' entrepreneur puisse commencer les travaux - peut provoquer des retards et l'entrepreneur ne peut pas toujours recuperer les depenses supplementaires en resultant. Materiaux II est indispensable de disposer en temps voulu, de la quantite necessaire de materiaux de construction de qualite convenable. Les penuries de materiaux manufactures peuvent avoir des consequences tres graves quand elles entravent les travaux de gros oeuvre. Les tra- vaux de construction peuvent se poursuivre normalement en utilisant des produits de remplacement comme materiaux de finition, mais l'absence de carburants, d'agregats, de bois d'oeuvre, de ciment, d' acier, et d' asphalte peut avoir des consequences paralysantes imme- diates. II convient de s'efforcer d'eliminer par avance ces insuffisan- ces d'approvisionnement en tenant compte de la taille du marche, de . la disponibilite de matieres premieres, de la demande d'energie pour la fabrication, du cout et des consequences economiques de la fabrica- tion locale, de la disponibilite des devises necessaires aux importa- tions, et de l'emploi de materiaux locaux a la place de materiaux importes au moyen de la modification des techniques utilisees. La fabrication nationale de ciment, ou de produits de remplace- ment, est particulierement importante dans un pays enclave par d'autres pays. Le Rwanda et Ie Burundi importent du ciment par les 94 RESSOURCES MATERIELLES ports de Mombasa et de Dar-es-Salaam ; ceia exige, outre Ie transport maritime, un transport par voie de terre sur 1.600 km environ. Cette sujetion aug mente considerablement les couts et introduit un element d'incertitude dans l'approvisionnement lorsque la situation politique de Ia region change. Les approvisionnements ont ete periodiquement interrompus par Ie passe, ce qui a provoque des retards dans Ies tra- vaux et des depassements de couts. Pour resoudre ce probleme, Ie Rwanda projette de faire construire une petite dmenterie alors qu'au Burundi des etudes sont en cours, dans Ie cadre d'un projet interessant l'industrie de la construction finance par Ia Banque, pour accroltre I'utilisation de chaux et de briques afin de reduire la demande de ciment dans I'industrie du batiment. Les entreprises d'Etat ou les entreprises privees qui monopolisent la fabrication, I'importation, ou la commercialisation des materiaux de base peuvent egalement exercer une influence sur l'industrie de Ia construction. Par exemple, s'iI n'existe dans Ie pays qu'une seule usine de laminage pour fournir de I'ader d'armature, une augmentation soudaine de la demande causee par la construction d'un grand ouvrage peut modifier totalement les stocks et les calendriers de pro- duction pour les articles de certaines dimensions. Les monopoles sont en general assures d'avoir des debouches et l'absence de concurrence amene invariablement un certain relachement de la gestion ; ces deux facteurs peuvent entralner des couts eleves et, souvent, une qualite mediocre de la production. Ce probleme n'est pas facile a resoudre car I'abolition de toutes les barrieres a I'importation pourrait aboutir a des pratiques de dumping sur les marchandises, et, eventuellement, entralner la disparition d'industries nationales d'importance strategi- que. Vne solution intermediaire satisfaisante consisterait a autoriser des importations a des prix realistes pour stimuler la rentabilite de la production nationale et pour compenser les penuries cyc1iques de materiaux essentiels. L'industrie du batiment soutient souvent un marche assez impor- tant dans lequel des industries d'appui peuvent se developper. Ces industries n'exigent normalement que peu de capitaux, mais offrent de grandes possibilites de creation d'emplois. La fabrication de mate- riaux de construction tels que les tuBes et carrelages, les panneaux de fibre, les tuyauteries, les peintures, les portes et les fenetres beneficie, par consequent normalement d'une certaine priorite dans les pays en voie de developpement. Mais, parfois, on confond « priorite)) et . « protectionnisme )), ce qui cree des difficultes pour l'industrie de la construction. A Trinite-et-Tobago, par exemple,la protection accor- dee aux fabricants nationaux d'environ 40 categories de materiaux de construction a entralne une hausse des prix et une insuffisance des approvisionnements. Pour resoudre ce probleme, l'Etat a cree en 1977 un Comite d'etude sur les materiaux de construction. Ce Comite a recommande I'abolition des restrictions aux importations, I'importa- tion en franchise de droits de certains materiaux, et des contr6les de RESSOURCES MA TERIELLES 95 · prix sur Ies materiaux dont Ia penurie avait entraine des hausses de prix excessives. L'importation de materiaux est souvent entravee par des metho- des bureaucratiques d'une application difficile qui donnent souvent naissance a Ia contrebande et a Ia corruption et freinent les approvi- sionnements. La solution de ce probleme specifique n'est pas du res- sort de cette etude, mais il convient de souligner I'importance qu'il presente pour la construction, du point de vue des approvisionne- rnents aussi bien en materiaux qu'en pieces de rechange. La construction de b:1timents, notamment celIe de logements a bon marc he et de petites installations communautaires dans des regions reculees, offre souvent I'occasion d'utiliser des materiaux de construction traditionnels (tels que Ie pise ou Ie banco, et Ie chaume). Ces materiaux peuvent permettre des economies considerables par rapport aux techniques importees et, Iorsqu'ils sont ameliores, peu- vent renforcer la duree de vie et I'habitabilite des logements. Pour venir a bout du scepticisme qu'ils inspirent ou des prejuges qui frei- nent leur utilisation, et pour en favoriser l'emploi parmi les ingenieurs et Ies architectes formes a I' etranger, il sera peut-etre necessaire de les utiliser dans des projets pilotes pour en demontrer l'interet. La penurie des materiaux trouves dans la nature pour etre utilises directement et incorpores a la construction, peut egalement poser des problemes. Ces rnateriaux sont souvent utilises dans Ia plus grande partie de la construction et ne peuvent etre remplaces qu'avec diffi- culte; ils comprennent les agregats de beton, Ie gravier, l'eau, Ie bois de construction, et l'argile pour la fabrication de briques qu'on utilise dans Ie noyau des barrages en terre. L'absence de gravier dans les plai- nes alluviales inondees des regions tropicales que )'on constate Ie long des grands fleuves tels que I' Amazone est un exemple des probIemes susceptibles de se poser. La ou l'eau est rare, la solution recommandee a consiste a adop- ter une construction « a sec », en utilisant du bois de construction, du metal ou du bitume. La OU il est difficile d'obtenir de grands blocs d'enrochements durables, on utilise des blocs en beton arme a embol- tement pour construire des brises-Iames. Dans les regions desertiques, · pauvres en argile, les briques sont faites de sable et de chaux vive. Dans les regions montagneuses, les noyaux traditionnels en argile des barrages de terre et d'enrochements ont ete remplaces par toute une · gamme d'ingenieux voiles d'etancheite, qui utilisent de l'acier, du beton, et de l'asphalte. Dans I'approvisionnement de materiaux, il existe souvent des possibilites de substitution. Par consequent, un ajustement de la tech- nique fondamentale utilisee dans la conception de la construction peut eIargir Ie choix de materiaux que l' on peut utiliser souvent tout en obtenant une qualite et une durabilite comparables a un cout moin- dre ou en economisant au maximum les devises. Pour que des produits 96 RESSOURCES MATERIELLES puissent etre mis sur Ie marche, il faut en faire connaitre les possibilites _ de substitution. Cela peut se faire si on procede sur Ie terrain a des enquetes approfondies; ces enquetes peuvent comporter I'execution de cartes geologiques et de cartes des sols, des essais de materiaux en laboratoire, et des essais experimentaux de materiaux sur Ie terrain. Le Transport and Road Research Laboratory du Royaume-Uni, par exemple, a effectue et publie des enquetes approfondies sur les mate- riaux de construction routiere, dans des endroits aussi divers que les Antilles, l'Ethiopie, Ie Nigeria, et la Malaisie. L'extraction et la fourniture de matieres premieres de base sont souvent pour les entrepreneurs nationaux un bon point de depart pour se lancer dans l'industrie de la construction. Au Ghana, les proprietaires de carrieres ont re~u une aide financiere et technique des pouvoirs publics dans Ie cadre de deux projets routiers finan- ces par la Banque ; au Kenya, les entrepreneurs nationaux ont ete aides par les pouvoirs publics a devenir, d'abord, des fournisseurs de graviers pour I'entretien des routes. L'appui de I'environnement est essentiel pour la poursuite de ces efforts, comme il l'est dans d'autres domaines qui interessent l'industrie de la construction: Ie materiel de fabrication et de traitement des materiaux est couteux, sa duree d'amortissement est donc longue, et il faut pouvoir offrir un marche stable et bien equilibre pour justifier l'implantation d'une industrie des materiaux. Materiel et outils Le materiel et les outils posent des problemes analogues a ceux que pose la fabrication de materiaux de construction; ils portent essentiellement sur la Ii berte de choix laissee aI' entreprise de construc- tion et sur la fluidite du courant des pieces de rechange passant par la douane. L' 0 btention de credit pour Ie financement est I' autre ques- tion importante; nous l'avons examinee au chapitre precedent. La standardisation des materiels est, en regIe generale, souhaita- ble. Cependant, en pratique, elle est difficile a obtenir parce que les prix relatifs de ces materiels varient ; il est des lors difficile de concilier les avantages de cette standardisation et les economies qu 'on peut rea- liser eventuellement sur les prix. Le choix d'un materiel non standar- dise peut egalement etre influence par les conditions financieres avantageuses offertes par une marque particuliere. Ces problemes se posent aussi dans l'industrie de la construction, notamment dans les . petites societes qui disposent de ressources limitees en capitaux. Ce probleme n'a pas de solution simple. Les responsables des achats de materiel devront examiner soigneusement les prix au regard des capacites du materiel offert pour executer Ie travail demande, de sa facilite d'entretien, de la disponibilite de pieces de rechange et de service apres vente, de sa compatibilite avec Ie parc existant, de ses couts d'exploitation et d'entretien, etc. L'experience acquise avec les RESSOURCES MATERIELLES 97 diverses marques, soigneusement enregistree, devrait etre Ie meilleur guide des decisions a prendre en la matiere, notamment en ce qui con- cerne la standardisation. Les achats fondes sur des considerations d'ordre politique ou protectionniste presentent un autre probleme. Tres souvent, les entre- preneurs sont obliges d'acheter du materiel, des vehicules, et des outils produits dans Ie pays, meme s'ils ne conviennent pas specifiquement a leurs travaux. Le materiel de construction doit etre solide et fiable, l'approvisionnement en pieces de rechange doit etre bien assure pour garantir la continuite de son emploi au coOt minimum. Le materiel peut parfois rester inutilise du fait de retards de livrai- son des pieces de rechange ; ce probleme affecte tous les secteurs de l'industrie. II s'agit la, essentiellement, d' obstacles a la circulation des marchandises, dont on peut normalement faire remonter la cause aux formalites douanieres. Dans un pays d' Amerique du Sud, les formali- tes douanieres ont ete si lentes qu'elles ont donne naissance a un com- merce prospere de contrebande. Les couts du materiel de construction etant eleves, et les fonds dont dispose l'industrie pour l'acheter elant difficiles a trouver, il est extremement important que Ie materiel fonctionne de maniere continue. Un approvisionnement assure en pieces de rechange, et la presence de mecaniciens capables et experimentes, sont essen- tiels. En raison de la demande relativement faible de pieces de re- change, de nombreux pays ne peuvent pas se permettre d'en con- ~erver un stock complet pour tous les modeles et to utes les cate- gories de materiel de construction. Ce probleme est frequemment aggrave par I'absence de standardisation. Cependant, la plupart des fabricants de materiel de construction de grande marque ont des entrepots importants de pieces de rechange dans des villes tel- les que Miami, Londres, Paris et Singapour, a quelques heures de vol seulement des pays d' Amerique latine, d' Afrique et d' Asie. La simplification des formalites douanieres permettrait aux pro- prietaires de materiel de faire appel aces entrepots tant pour evi- ter de conserver sur place des stocks cofiteux que pour reduire les immobilisations steriles du materiel. Entreprises d'Etat Lorsque l'Etat est proprietaire d'une ou de plusieurs entreprises . de construction, il a tendance a leur donner la preference pour la repartition de materiaux, de pieces de rechange, et autre materiels dont les quantites disponibles sont limitees. Un cas exemplaire d'une telle preference, enregistre en Afrique de l'ouest, a cause de graves difficultes au secteur prive. L'Ethiopie, en revanche, nous donne un meilleur exemple: les pouvoirs publics etablissent les priorites, pour repartir les ressources, en fonction de l'importance du projet que! que 50it Ie proprietaire de l'entreprise. 98 RESSOURCES MATERIELLES Materiaux et outillages pour Ie secteur non structure Les constructeurs communautaires et les particuliers qui cons- truisent pour leur propre usage operent habituellement avec un capital tres limite. En raison de la modicite de leur epargne, its achetent des outils et des materiaux en petites quantites, perdant ainsi les avant ages des achats en gros. En fait, iI arrive souvent que ces constructeurs paient des prix excessifs aux detaillants qui operent pres des regions ou la construction du secteur non structure est particulierement active. Compte tenu du potentiel considerable qu'offre l'aide ace sec- teur, il convient d' etudier particulierement les moyens de red uire Ie prix d' achat eleve des outils et des materiaux; on peut y arriver en encourageant la creation de mecanismes d'approvisionnement qui permettront d'acheter ces marchandises a des prix competitifs. On a essaye d 'utiliser des dispositifs de contrale et des marches subvention- nes, mais leurs resultats n' ont jamais ete satisfaisants. II est preferable d' encourager des groupes de constructeurs individuels travaillant pour leur propre compte a former des cooperatives, ou a travailler en collaboration etroite avec des organisations non gouvernementa- les. On peut ainsi organiser des achats en gros ainsi que de plus gran- des capacites de stockage et disposer d'un point de convergence pour attribuer une aide financiere. Ce systeme fonctionne bien dans certai- nes banlieues les plus pauvres des villes d' Amerique latine. . I 100 STRATEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT confies it des societes nationales ont eu trait, pour la plupart, it la dimension du regroupement, it l'insuffisance de capitaux, et au man- que d'efficacite de la gestion et des connaissances techniques de la societe ou d'un deraut decontraledu client. Si l'on considere quecette methode est utili see pour developper les capacites de l'industrie natio- nale, tout en obtenant une reduction des coOts de la construction, une analyse approfondie de la capacite des societes nationales devrait pre- ceder Ie fractionnement des marches. Ii faudrait pallier par l'assis- tance technique les erreurs de gestion et les insuffisances constatees sur Ie plan technique; on peut remedier it d'autres difficultes telies que les penuries de materiel, en louant celui-ci, par exemple, it un parc gere par l'Etat. De meme, Ie projet pourrait egalement comporter de l'assistance technique pour former ou renforcer Ie personnel de con- trale du maitre de l'ouvrage lorsque ce dernier decide d'accomplir cette Hiche lui-meme mais ne possede pas les qualifications necessaires pour Ie faire. Les projets de construction it forte intensite de main-d'ceuvre representent un autre domaine dans lequell'aide de la Banque appa- ralt clairement. II reste, cependant, beaucoup it faire pour etendre l'utilisation de ces techniques it une plus vaste gamme de projets et de secteurs economiques. II faut convaincre les autorites locales que ces methodes ne sont pas retrogrades. 11 faudra faire des efforts import ants sur Ie plan de l' organisation pour que ces techniques soient appliquees efficacement. II faut egalement essayer de favoriser leur mise en ceuvre par Ie secteur prive ; pour y parvenir, il faudra eliminer les distorsions de prix des facteurs de production. Dans certaines regions, on devra surmonter les craintes des difficultes que pourrait susciter une trop grande dependance it l'egard de la main-d'ceuvre. La Banque a egalement exerce une influence considerable en aid ant a valoriser les res sources humaines de l'industrie. Parmi les nombreux projets d'enseignement finances par la Banque, figure la formation professionnelle des artisans et des techniciens du batiment ; ses projets de developpement urbain ont contribue it relever Ie niveau de qualification dans Ie secteur non structure et parmi les petits entre- preneurs du batiment; des stages de formation de conducteurs d'engins et de mecaniciens ont ete indus dans des projets routiers. Cependant, si les ameliorations des modalites de passation de mar- ches, Ia mise au point de techniques it forte intensite de main-d'ceuvre, et la valorisation des ressources humaines ont ameliore certains aspects de I'industrie de la construction, il serait necessaire de mettre en ceuvre une strategie plus giobale pour Ie developpement organique de cette industrie. Enseignements generaux La necessite d'adopter une strategie integree pour developper l'industrie de Ia construction est mise en relief par Ie fait que de nom- 9 Strategies pour Ie deveIoppement L'industrie nationale de la construction des pays en voie de deve- loppement presente de l'importance pour la Banque it deux titres au moins. Premierement, elle constitue un moyen d'executer et d'assurer l'entretien d'une grande majorite des projets que la Banque finance dans presque tous les secteurs economiques. Deuxiemement, elle represente un secteur cIe de croissance qui, par lui-meme, peut gran- dement contribuer au developpement economique du pays. Les tra- vaux executes dans Ie cadre de projets finances par la Banque representent souvent une fraction non negligeable de la totalite des travaux de genie civil en cours dans un pays; ils peuvent donc avoir un effet important sur ce secteur. Au fil des ans, la Banque s'est de plus en plus interessee au dCveloppement de l'industrie nationale de la construction chez les pays membres emprunteurs, mais il faut faire davantage pour lui permettre de realiser compH:tement son potentiel dans ce domaine. Appreciation des initiatives de la Banque Au cours des dix dernieres annees, la Banque mondiale s'est inte- ressee activement au developpement des industries nationales de Ia construction. Sa contribution Ia plus tangible jusqu'it present a con- siste it souligner l'importance de modalites equitables de passation de marches pour les operations effectuees dans Ie cadre de tous ses prets et it se montrer disposee it autoriser Ie fractionnement et Ie regroupe- ment des marches des grands projets. Cette attitude a permis it de peti- tes societes nation ales de participer aux appels d'offres internationaux concernant certains de ces projets. Bien que Ie frac- tionnement des projets impose une charge supplementaire de gestion et de supervision, des dispositions ont ete prises pour intensifier Ie fractionnement et Ie regroupement des projets concernant les travaux d'irrigation et les constructions de routes. Le fractionnement et Ie regroupement ont cree une nouvelle source de travaux de construction qui a permis it de nombreuses entre- prises nationales de prosperer. Les difficuItes concernant les lots STRA TEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT 101 breux efforts bien intentionnes mais disperses n'ont pas produit les resultats attendus. Par exemple, certaines etudes qui ont porte sur des industries nationales de construction n'ont pas ete suivies d'applica- . tions concretes, du fait, notamment que les pouvoirs publics ne se sont pas suffisamment interesses au developpement de cette industrie. Dans d'autres cas, les etudes n'ont pas ete conc1uantes parce que les cadres de reference manquaient de precision. Cela a entraine I'omission de facteurs importants (notamment Ie developpement de Ia gestion en general et Ie perfectionnement du personnel), ou bien un recensement tres complet des problemes non suivi de plans d'action suffisamment precis. Des etudes des industries de la constru- cion en Colombie (1979) et en Indonesie (1981) ont omis de tenir compte des aspects essentiels de la gestion et n'ont pas abouti a des plans d'action efficaces. Des efforts ont ete faits pour venir en aide aux entrepreneurs de travaux routiers en leur procurant des fonds pour acheter du materiel de construction. Mais en I'absence de I'assistance technique qui leur aurait permis d'ameliorer leur competence technique et administra- tive, Ies resultats ont ete inferieurs a ceux qu'on attendait. C'est ce qui s'est produit en Ethiopie ou des avances consenties a des entrepre- neurs dans Ie cadre de trois projets routiers consecutifs n'ont pas ete completees par des mesures d'assistance technique, notamment dans Ie domaine de la gestion. On a rencontre des difficultes analogues au Pakistan ou les defaillances de la supervision de la construction et de la gestion des marches par les departements interesses ont constitue une difficulte supplementaire. II arrive frequemment que l'assistance technique ou financiere consentie a l'industrie ne soit pas soutenue par une certaine continuite dans l'offre de marches aux entrepreneurs ou par les ameliorations indispensables des methodes administratives (pour assurer les paie- ments ponctuels des certificats attestant de l'avancement des travaux, par exemple). A Trinite-et-Tobago, apres avoir fait quelques efforts pour developper l'industrie privee de la construction pendant Ia deuxieme moitie des annees 70, Ie gouvernement a cree en 1980 une grande organisation para-etatique pour faire concurrence aux entre- . preneurs prives de travaux routiers. Cette organisation a reeu un fort soutien en capitaux et en assistance technique ce qui risque d'entraver Ie developpement de l'industrie nationale privee de la construction. Bien qu'elle ait ete creee sous la forme d'une organisaiton autonome competitive - et c'est la une saine pratique - du fait de ses dimen- sions elle risque d'avoir une influence nefaste sur les possibilites de travail qui s'offrent a l'industrie privee de la construction. Ailleurs, on a constate des cas ou les ameliorations n'ont pas dure longtemps apres leur apparition parce qu'elles n'etaient pas soutenues par des reformes administratives necessaires; c'est Ie cas, notamment, des paiements ponctuels sur Ie vu des certificats d' avancement de travaux. 102 STRATEGIES POCR LE DEVELOPPEMENT La construction nous donne une le<;on importante : il faut I'aide d'une import ante assistance technique specialisee pour developper et renforcer cette industrie. L'assistance est indispensable, avant tout, dans Ie domaine de la gestion. A leurs debuts, les industries de la cons- truction doivent etre soutenues pendant 10ngtemps - peut-etre dix ans ou plus avec l'aide d'une supervision d'encadrement et par des conditions contractuelles qui les familiariseront progressivement avec les risques et les rendront aptes a y faire face. A des stades ulterieurs de developpement, l'industrie pourra avoir besoin d'ameliorer ses connaissances dans Ie domaine de la gestion generale. A tous les niveaux, il faut accorder de l'assistance technique a ceux qui gerent et contr6ient les marches dans les services publics, et peut-etre meme aussi a ceux auxquels on fait appel pour aider l'industrie par des prets ou du materiel (les SFD, par exemple). II existe de multiples occasions de mettre en valeur l'utilisa- tion de ressources qui abondent localement. Toutefois, cette uti- lisation doit etre facilitee par des reformes des mesures generales et de leurs modalites d'application a partir d'une definition precise des priorites a l'interieur de l'industrie de la construction. Par exem- pIe, on peut faciliter une plus large utilisation de la main-d'reuvre en eliminant les distorsions de prix; on peut egalement adapter la codifi- cation en vigueur a l'utilisation de materiaux abondant sur Ie marche local. Strategie pour developper I'industrie Le besoin se fait sentir d'une strategie globale pour venir en aide aux pays qui mont rent une ferme volonte de developper leur industrie de la construction et qui demandent de I' aide pour y parvenir. L' expe- rience nous a enseigne qu 'un effort considerable et prolonge est neces- saire pour fournir une aide directe (par exemple par l'intermediaire de prets consentis par la Banque pour l'infrastructure, Ie logement et l'enseignement) et une aide indirecte (par des reformes portant sur les mesures generales et leurs modalites d'application), si on veut amelio- rer l'environnement professionnel dans lequel evolue l'industrie. La formulation d'une telle strategie doit faire une large place aux travaux de genie civil ; c' est dans ce domaine que les carences de l'offre - sont Ie plus visibles et que surgissent les plus nombreuses difficultes, en raison de l'importance des res sources en capitaux exigees par ces travaux et des risques qu'ils comportent. Par ailleurs, cette industrie . presente plusieurs problemes qui sont communs aux travaux de genie civil et a la construction de batiments. Les pays pauvres doivent sou- vent commencer par mettre en place une capacite fondamentale de construction; dans les pays au developpement plus avance, les entre- prises doivent frequemment diversifier leurs activites et faire a la fois des travaux de genie civil et de batiment pour se proteger des fluctua- tions de la demande de chaque sous-secteur. STRATEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT 103 Dans certains pays, la complexite des problemes et les contraintes auxquelles doit faire face I'industrie de la construction peuvent justifier la preparation d'un document d'orientation conds indiquant dans ses grandes lignes la strategie a suivre, les rHormes des mesures generales, et de leurs modalites d'application a rechercher, et la fa(,":on de realiser ces rHormes. Ce document serait un outH de gestion valable que Pon pourrait utiliser pour determiner les objectifs de l'industrie dans les projets entrepris dans divers secteurs. L'action des pouvoirs publics pourrait comporter l'adoption de rHormes des mesures generales et de leurs modalites d' application, I' attribution aune entreprise de construc- tion it ses debuts de travaux adaptes it ses possibilites et l'adoption d'ini- tiatives appropriees en matiere de formation. II faudrait normalement que Ie document exposant I'orientation a donner it l'industrie se fonde sur une connaissance approfondie de celle-ci. Dans certains pays, une base suffisante de connaissances generales a ete constituee de sorte qu'aucune etude supplementaire n'y est necessaire; d'autres necessite- ront peut-etre une etude detaillee. Le schema d'un cadre de reference susceptible d'etre adapte ades pays specifiques figure it I' Annexe 1. Cette strategie devrait etre preparee dans Ie contexte des grands principes directeurs qui regissent cette industrie et devrait etre liee it quelques plans d'action precis pour resoudre les problemes prioritai- res. Elle devrait aussi choisir des aspects specifiques de ces grands principes directeurs que I'on pourrait aborder au cours des travaux normalement entrepris dans Ie cadre d'un projet. Nous examinons ces questions dans les paragraphes qui suivent. Les grands principes directeurs Le developpement d'une industrie de la construction devrait etre un objectif important de Faction des pouvoirs publics. Pour commen- cer, Ie gouvernement devrait charger un service special d'encourager Ie developpement de cette industrie. L'une de ses taches importantes devrait consister it veiller it ce que Ie processus general de la planification du developpement rienne mieux compte de la nature de l'industrie en cause (notamment la planification et la mise en place progressive, dans Ie domaine des travaux publics, d'investissements propres aattenuer les fluctuations de la demande de construction), it devrait egalement veiller a identifier les problemes de l'industrie et les contraintes qui pesent sur elle et a preparer une strategie visant ales eliminer. Le departement ministeriel qui fait Ie plus souvent appel acette industrie (generalement celui des travaux publics) devrait, en general, prendre la direction de ce mouvement. Parallelement, les entrepreneurs devraient etre encourages a constituer une association representative qui puisse leur servir ala fois de porte-parole pour engager un dialogue avec les pouvoirs publics, et de moyen pour faire adopter une ligne commune par la profession. On doit attacher une importance considerable au changement de politique indispensable pour permettre Ie developpement d'une 104 STRATEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT industrie nationale rentable de la construction dans les pays en voie de developpement. II faut tenir compte des principaux facteurs ci- apres: politi que monetaire et niveau des taux d'interets sur Ie marc he de la construction, et notamment sur celui de la construction de loge- ments ; reglementations budgetaires, qui doivent prevoir des marches s'etalant sur plusieurs exercices assurant ainsi un flux regulier de tre- sorerie pour effectuer les paiements afferents aces marches; principes generaux et legislation susceptibles d'ameliorer les methodes de passa- tion des marches de l'Etat et les methodes de controle de leur execu- tion; politique des salaires et de I'emploi de facon a encourager une plus grande utilisation de la main-d'reuvre sous-employee ou en cho- mage; methode d'allocation et d'acheminement des devises necessai- res al'industrie de la construction, notamment pour l'achat des pieces de rechange. II faudrait identifier celles de ces mesures qui s'imposent, et prevoir leur mise en reuvre dans Ie cadre de la strategie du develop- pement de l'industrie nation ale de la construction. II faut egalement continuer a adapter, a mettre a jour et a perfec- tionner les reglements et les methodes concernant la preselection des entreprises, les appels a la concurrence, les soumissions, la passation de marches, les paiements, les normes de construction, I'acquisition des terrains et la preparation des titres fonciers, les formalites doua- nieres, etc. La methode qu'il faut adopter est essentiellement une methode d'equite et de libre concurrence en matiere de passation et d'administration des marches; il faut egalement simplifier les regle- ments pour assurer un approvisionnement en facteurs de production et la continuite des paiements pendant l'execution des travaux. Au niveau macroeconomique, on devra s'efforcer de H!duire ou d'eliminer les distorsions de prix des facteurs et les obstacles mis a l'approvisionnement en facteurs de production. Parmi ces distorsions figurent Ie controle par un monopole de la fourniture des principaux materiaux, et les insuffisances ou les retards dans I'attribution des devises pour l'achat de pieces de rechange. De plus, on devra se pen- cher sur les prix et les control'es qui influencent l'utilisation des res- sources locales (par exempIe, Ia main-d'reuvre) par rapport aux ressources importees (telles que Ie materiel) ; on fait sou vent appel a ces dernieres dans une mesure excessive au regard de ce qui est econo- miquement desirable. Parmi Ies autres questions qu'il faut examiner figurent Ies taux de change, Ies regimes tarif aires qui s' appliquent avec importations de materiel (notamment Iorsque Ies entreprises etrange- . res sont exonerees de droits de douane, alors que les societes nationa- les doivent en payer), et les reglements applicables a l'embauche et au licenciement de la main-d'reuvre ainsi que les salaires et les cotisa- tions de securite sociale. II faut revoir la legislation sur Ie salaire minimum et les accords passes avec les syndicats qui placent Ie cout d'embauche de la main- d'reuvre non qualifiee employee dans la construction a un niveau tres STRATEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT 105 superieur it celui des autres secteurs - notamment l'agricuIture dans les regions rurales - afin de reduire ou d'eliminer ces differences. Cette legislation et ces accords protegent probablement une certaine categorie de main-d'reuvre, mais ils Ie font aux dCpens d'autres tra- vailleurs qui peuvent ainsi voir rCduites leurs possibilites d'emploi. Les rHormes de la legislation du travail etant difficiles et lentes, des initiatives s'imposent dans plusieurs pays au niveau local, regional et national pour trouver des moyens de faire participer davantage la main-d'reuvre au developpement de projets d'infrastructure qui avantagent ces collectivites locales ou ces regions; on peut benevole- ment y parvenir, par exemple, en encourageant les collectivites aoffrir benevolement leur main-d' reuvre ou afournir des materiaux aux pro- jets dont eUes benHicient ou qui avantagent leur region. Les pouvoirs publics devraient aussi s'efforcer de mieux com- prendre Ie potentiel et les besoins du secteur non structure de la cons- truction. Ce secteur etant a forte intensite de main-d'reuvre et faisant appel a I'effort personnel, des apports financiers relativement peu importants conjugues avec un appui substantiel en matiere d'assis- tance technique, peuvent avoir une incidence considerable. Pour develop per l'industrie de la construction, la plupart des pays les plus pauvres en voie de developpement auront besoin d'une politique dynamique et audacieuse a l'egard des entreprises qui sont a leurs debuts, ce qui se traduira par une serie de mesures positives d'assistance appliquees pendant une periode relativement longue. Dans les activites de construction des entreprises d'Etat, il faudra viser aadopter des principes de gestion commerciale, notamment des notions de responsabilite, pour en augmenter l'efficacite et les rendre plus competitives. Les pouvoirs publics comme l'industrie devraient s'efforcer d'ameliorer et d'elargir la formation du personnel de direction et du personnel technique. Les programmes d'enseignement technique et professionnel devraient tenir compte des besoins de l'industrie de Ia construction. Dans de nombreux pays, il faudrait des etablissements speciaux pour former Ie personnel de la construction. Ul ou l'indus- trie en est a ses debuts, les pouvoirs publics doivent generalement prendre I'initiative d'organiser, de financer et de faire fonctionner ces etablissements d'enseignement. Mais les dirigeants de societes de construction devraient des Ie debut etre amenes aparticiper au proces- . sus de leur planification et de leur developpement et il faudrait les amener progressivement a prendre en charge une partie des couts cor- respondants. Les aspects pratiques de la mise en reuvre de la strategie Les points que nous avons mentionnes dans la section precedente touchent a certains des aspects de la politi que, qui pourrait s'integrer dans une strategie generale du developpement de l'industrie. La mise 106 STRATEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT en reuvre de cette strategie devrait suivre une double tactique; d'abord, i'execution de plans d'action prioritaires pour resoudre les problemes les plus urgents et eliminer les contraintes les plus graves qui pesent sur l'industrie; et deuxiemement, l'adoption de mesures generales et de leurs modalites d'application dans Ie cadre de la plani- fication et de l'execution des travaux de construction et d'entretien pour contribuer it ameliorer Ie climat commercial dans lequel evoluent les industries nationales de la construction. Les domaines les plus importants d'interventions regulieres pour tous les secteurs qui utili- sent les services de la construction comprennent : • La mise au point de reglements equitables en matiere d'appels d'offres pour les travaux de construction. • L'insertion dans les marches, de conditions impartiales, fondees sur la juste appreciation des droits et des obligations des deux parties contractantes. Le marche devrait contenir des clauses speciales pour indemniser l'entrepreneur de delais eventuels d'execution du projet causes par Ie maitre de l'ouvrage, et prevoir Ie versement d'interets au titre des retards de paiements contractuels, ainsi qu'un meca- nisme convenable d'ajustement des prix pour hausse des couts (y compris la preparation et la mise it jour reguliere d'indices ade- quats). • La simplification des formalites douanieres et des reglements en matiere d'importation, pour faciliter l'achat de pieces de rechange et de materiaux. II faudrait ajuster les plans d'action specifiques en fonction des conditions particulieres qui regnent dans chaque pays. Dans les pays dont Ie deveioppement est plus avance, Ie principal probleme des industries nationales de la construction est la penurie de competences en matiere de gestion, ce dont temoignent les difficultes internes ren- contrees par l'administration, les difficultes d'obtention de credits, et la mauvaise image de marque de l'industrie aupres du pUblic. Les dirigeants d' entreprises sont generalement bien au courant des aspects techniques de la construction et peuvent convenablement evaluer les risques. Cependant, Ie probleme est Ie suivant : les entreprises ont pris une extension telle qu'elles depassent la capacite de leurs dirigeants it les gerer seuls, car ils n'ont pas acquis la capacite et les competences . qui leur permettraient de deleguer leurs responsabilites. Vne solution it ce probU:me consisterait it organiser la formation continue d'admi- nistrateurs et d'entrepreneurs en groupes de meme niveau en faisant . appel dans toute la mesure du possible, it des ecoles commerciales locales. La penurie de competences, cependant, peut etre plus genera- Iisee et toucher les conducteurs d'engins et les ouvriers; dans ce cas, il est recommande d'envisager un programme de formation plus large utilisant ou adaptant les etablissements existants. Dans les pays plus pauvres, Ie genre des problemes et la methode it adopter pour les resoudre se posent de fa<;:on difU:rente, mais sont STRATEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT 107 essentiellement les memes. Dans certains de ces pays, on ne trouve pas d'entrepreneurs nationaux; ces pays ont done besoin d'aide pour for- mer des entrepreneurs en baJiment et de petites entreprises pour l'extraction et Ie transport de materiaux. Dans d'autres pays, il existe une forte demande de travaux de construction et d'entretien d'ouvra- ges de genie civil et l'industrie de la construction en est au premier stade de son developpement. Dans ces cas, Ie probleme est aussi en grande partie humain, et concerne la gestion, mais il faut, pour y faire face, deployer des efforts plus grands que ceux exiges par les industries de construction plus modernes. Dans les pays plus pauvres, un entrainement progressif est neces- saire pour renforcer la capacite des entrepreneurs de construction a accepter des niveaux de risque de plus en plus eleves sans compromet- tre la qualite des travaux. Aux stades initiaux, il peut se reveler effi- cace de prevoir une assistance technique a un haut niveau, un contrcle cffectue par des personnes competentes, et des cahiers des charges dont les conditions et les applications puissent etre aisement compri- ses des entrepreneurs. L'assistance technique do it non seulement se soucier de la qualite, du coOt, et de lacadence d'execution des travaux effectues, mais aussi s'efforcer de guider et conseiller l'entrepreneur au cours de leur execution afin de l'aider a acquerir une solide expe- rience. On a constate que l'utilisation de «prescriptions de metho- des» pour completer les prescriptions limitees ala seule execution des travaux s'etait revelee utile. II faut aussi que Ie maitre de l'ouvrage accepte d'assumer une partie des risques et des coOts entraines par cette formation. Parmi les conditions des marches susceptibles de convenir pendant la periode de formation peuvent figurer: • Des paiements d'avances ca1cules de fa<;:on a satisfaire les besoins initiaux de liquidite. • Un versement rapide des acomptes accompagnes d'une clause pre- voyant Ie versement d'interets cumules au taux commercial pour la duree des retards de paiement. • Une retenue d'un faible pourcentage sur les acomptes rempla<;:ant la garantie de bonne fin. • Des versements d'acomptes frequents, particulierement dans Ie cas d'un marche de construction a forte intensite de main-d'reuvre. • Un paiement partie! des materiaux 10rsqu'ils arrivent sur Ie chan- tier. • La location de materiel par Ie proprit~taire a l' entrepreneur. • Facilites pour l'octroi de prorogations sans penalisation, si les retards sont justifies par les necessites de la formation. Les deux premieres conditions figurent normalement dans tous les marches; pour apprecier dans chaque cas celles des conditions ci-dessus qu'il y a lieu d'inclure dans Ie contrat, il y aura lieu de tenir compte de la situation economique du pays et du type de chantier consideres. 108 STRA TEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT Deux questions critiques se posent : queUe forme de marche utili- . ser et comment choisir les entrepreneurs valables pour executer ce genre de marche. Un marc he en regie interessee comportant des ter- mes liberaux et assorti de clauses pour depassements de couts, est un exemple de ce qui peut etre envisage; il consiste a offrir des conditions financieres suffisamment avantageuses a I'entrepreneur pour qu'il puisse tirer des enseignements de ses erreurs sans courir trop de ris- ques. Ce genre de marche laisse, manifestement, de larges possibilites au manque d'efficacite et a la corruption; il vaut done mieux l'eviter. Une alternative consiste a utiliser des marches a prix unitaires ou des marches a forfait; ces marches peuvent faire l'objet d'appels d'offres parmi des groupes d'entrepreneurs de meme niveau, les prix seront soumis a un examen minutieux, afin de reperer et d'eliminer les offres exagerement basses et de limiter Ie volume des travaux confies a un entrepreneur unique a un niveau compatible avec ses capacites. L'un des facteurs essentiels qui ont contribue au developpement de l'industrie coreenne de la construction a ete Ie classement par cate- gories au sein des adjudications, chacune de ces categories correspon- dant a un certain volume et a un niveau de complexite de travaux, grace auquelles petites entreprises ont pu se developper dans des con- ditions compatibles avec leurs capacites. Une autre fa<;:on de proceder consiste a choisir les entrepreneurs participants sur la base exclusive de la preselection (com me cela a ete fait au Ghana), en concevant les travaux de telle fa<;:on que presque tous les entrepreneurs qui reunis- sent les conditions necessaires aient droit a une partie des marches (Bihar, en Inde, est un exemple) ou simplement en selectionnant pre a- Iablement Ie groupe d'entrepreneurs (par exemple, au Kenya). II est essen tiel dans ce cas que Ia supervision soit attentive, competente et susceptible d'apporter une aide si necessaire. Ces methodes visant a encourager Ies jeunes entreprises cOUte- ront sou vent plus cher, au debut, que de faire appel a des entreprises etrangeres experimentees pour faire la me me tache. Mais ce qui s'est passe au Ghana et au Kenya a montre que, par rapport aux travaux en regie, I'adoption de ces methodes peut entrainer des economies immediates et ameliorer les resultats globaux, tout en hatant Ie deve- loppement d'une industrie nationale de la construction qui se revelera . competitive au cours des annees. Neanmoins, il faut controler severe- ment l'importance de la protection accordee a cette industrie, et limi- ter sa duree a la periode de developpement. II faut decourager Ie recours aux travaux en regie dans tous les cas ou ils peuvent etre faits par appei a la concurrence. Dans les cas ou cela n'est pas possible, il faut adopter des methodes comptables efficaces de contra Ie des couts et etablir clairement les domaines de responsabilite, sur la base desquels on puisse mesurer les rendements. La ou l'appel a la concurrence n'est pas possible, faute d'entreprises nationales, il faut favoriser l'adoption de mesures generales et de pro- STRA TEGlES POUR LE DEVELOPPEMENT 109 • cectures prop res a encourager la naissance de telles entreprises, sous forme soit de socit~tes privees, soh d'entreprises para-etatiques auto- nomes qui se fassent concurrence pour obtenir des marches a des con- ditions commerciales normales. On etudie a l'heure actuelle certaines nouvelles approches pro- metteuses pour introduire des pratiques et responsabilites de gestion commerciale dans les services en regie. Il s'agit de les transformer en organismes autonomes capables de travailler sur une base competi- tive. Un aspect de cette approche peut consister a inclure de l'assis- tance technique, fournie par des entrepreneurs etrangers experimentes, en incorporant Ie coOt correspondant a l'offre de sou- mission presentee par Ie nouvel organisme. Pour inciter la societe etrangere a fournir une assistance technique de haute qualite, on peut lui accorder des primes qui varient en fonction des realisations de l'entreprise nationale. On peutjuger ces resultats par rapport a un prix de reference temoin (tel que Ie montant de la soumission, par exem- pIe). Cette methode est utilisee actuellement en Ethiopie, et la Guinee songe a en adopter une analogue. U ne autre variante de cette approche a ete utilisee avec succes par la Republique populaire democratique du Yemen pour implanter une entreprise de construction d'Etat avec l'aide d'une organisation exterieure. A la lumiere de la vaste experience dont on dispose et des besoins croissants des pays membres auxquels il faut un plus grand nombre d'emplois et de petits chantiers de travaux, il convient d'attacher une importance accrue a l'utilisation de techniques de construction appro- priees et de diverses formes d'organisation (notamment communautai- res et privees, ou assorties de methodes cooperatives d'auto-assistance) dont s'accompagne d'habitude cette utilisation. Lorsqu'on commence a envisager d'entreprendre des activites de construction ou d'entretien portant sur un nombre important de petits chantiers a techniques sim- ples (teis que les chemins ruraux, travaux d'irrigation, ecoles, centres sanitaires, etc.), il faut tenir compte des salaires en vigueur sur Ie mar- che de Ia construction, notamment dans Ies regions ou sevit Ie chomage ou Ie sous-emploi. Il faut se demander si l'ingenierie sera raisonnable- ment compatible avec la main-d'reuvre dont on pourra disposer ace niveau de salaire et si l'utilisation d'une technique a forte intensite de main-d'reuvre se revelera economique. Si les entrepreneurs de Ia region doivent supporter la charge de salaires beaucoup plus eleves que ceux d'autres secteurs, it faudra trouver des moyens de surmonter les effets de Ia distorsion qui en resuite pour Ies prix. II faut egalement tenir compte, notamment dans Ie batiment, des usages et des materiaux Iocaux pour des constructions de maisons, d'ecoIes, et d'installations sanitaires. II faut continuer a etudier Ies moyens de faciliter Ia construction individuelle; parmi ces moyens pourraient figurer, par exemple, la simplification des reglements sur Ia construction, la clarification du regime foncier, et la creation de cooperatives pour l'achat en gros de materiaux. 110 STRA TEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT Le succes des strategies d'aide a la construction, indiquees brieve- ment dans la presente etude, dependra avant tout de l'interet mani- feste par les pouvoirs publics a l'egard de la profession. Supposons que dans un pays determine il existe un ecart considerable entre les services attendus de l'industrie de la construction et ceux qu'elle rend effectivement; etant donne que cet ecart subsistera aussi longtemps que des mesures particum~res ne seront pas prises pour y remedier ; etant donne aussi la nature des mesures concerH~es qui seraient indis- pensables au developpement de l'industrie en cause, et la necessite de les appliquer pendant une longue peri ode, la reussite sera largement fonction de la mesure dans laquelle les pouvoirs publics s'interesse- ront au deveioppement d'une industrie nationale de la construction. Ene depend egalement de la mesure dans laquelle ils s'engageront a poursuivre ce developpement, et ou ils seront prets a entreprendre de difficiles rHormes dans la legislation et dans les methodes de passa- tion de marches, et aconsentir des efforts energiques et soutenus pour contribuer a resoudre les problemes et eli miner les contraintes. Figure 1. Taux de croissance annuelle du PIB, de l'industrie manufac- turiere et de la construction dans certains pays pour les annees 1970 it 1979 15r-----------------------------------------------~ Colombie 1"- ..... / ..... 5 I O~------------T_------~/------~~--~ 5 \\ I \ I 10 \ I PIB Construction \ I Secteur manufacturier \J ~15 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 Bresil - - PIB - - Construction 15 - - -- Secteur manufacturier \ 10 \ \ \ \ \ \ \ \ \ I \ I 5 \ I '" O~_~ __ ~ ____ ~ __ ~ ____ ~ __ ~ ____ ~ __ ~ __ ~ 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 III Figure (suite) 15 Ethiopie 10 5 r- _ _..,....,-- -10 PIB Construction Secteur -15 manufacturier -20L-__ ~ ____ ~ __ ~L- __- L_ _ _ _~_ _~_ _ _ _-L____~__~ 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 IOr-----------------------------------------------~ Republique federale d' Allemagne 8 ,..., 6 I " 4 I/ \" ~/ 2 I " \ Or---------------~----~~--~~----------------~ I I I -2 \ I I \ I, -4 \ \ I" PIB -6 ) Construction Secteur / manufacturier -8 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 112 Figure (suite) Liberia 20 / / 10 -- -./ / / 0 / \f PIB ~IO V Construction Secteur manufacturier 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 25 Malaisie 20 ,~ / 15 I I \ , / ......... / I ',. ....... V 10 I I I .>\.... - 5 0 I - - PIB 5 - - Construction - - - - Secteur manufacturier ~IO 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 113 Figure (suite) Perou 20 1\ 15 / \ / / \ / / \ / 10 ---J //\ \ / '\ \ / ,\ / 5 / / / '\ " L: o r-----------------------~~~~-===~~----~ \ \ /I \ ,\-__ -/ I -5 PIB \ I Construction Secteur manufacturier \ I -10 '---' 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 8 Suede 6 4 I I \ I ", " , I ,/ " " ~ I /'" ~ I I 2 ,.-'-_.../ / ",/ I 0 . . . . .J \"' ........ \\.......'y I ~ I I -2 -4 \1\ , \ I I I \ I --PIB \ I -6 - - Construction . \J - - - - Secteur manufacturier -8 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 114 Figure (suite) 30 Ghana ~\ I \ 20 ,,/ .... "'"\ I / I \ \ /, 1\ \\ \ A. I I \ \ \ 10 [' \ \ / 'JI. \ q \ \\ I /\\ " l o ~----~~-7~/~----~~~--~~~~------~~~ I " / / I' \\ i' \ \\ il \\ // --10 \1 PlB -20 V Construction Secteur manufacturier 30 '--_-'-_ _.1--_--'-_ _-'--_--'-_ _-'--_---'_ _- ' - _ - - ' 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 Italie A 10 I , II ' '\ II " , I \ 5 / \ /. -5 10 ' - - _ - L_ _~_--'-_ _-'--_--'-_ _-'--_---L_ _- ' - _ - - ' 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 115 Figure (suite) 100.-----------------------------------------------. Kenya 1\ 75 f- I \ I \ - - PIB I \ - -- Construction - - -- Secteur 50 r- I \ manufacturier I \ I \ 25~, \ . ~,~~-~-~~\\~-~-~-~~~~/-r---~-~-~------,-~~~~ / \---- .-- O~--------~~------'~~~~~~~~------~--------~ ..... _--- \ /' -25 f- \ / \ / V -50~__~1__~.~L_1__~1____~1__~1____~1____~__~1__~ 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 Japon 15 " II " , 10 I '\ I \ 5 t\ \ I I \ ~~----I \ // r-~~ o ~----------------~~~r-~~----~----------~ " I \ 1',/ -5 - - PIB \ I 10 - - - Construction - - - - Secteur manufacturier \' 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 116 Figure (suite) Sri Lanka 25 I" '\ 20 I \ - - PIB - - Construction I \ - - - - Secteur manufacturier I \ 15 I \ I 10 I I 5 0 / ' .............. I /\\ / -5 .... ./ \ / -10 V 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 Royaume-Uni 10 5 117 Figure (suite) 20 Zambie 15 10 --"""" \ 5 0 l -5 \ \ / 1""..... .......... ../I -10 \ \/ /\ r--"" I -15 \ / "J - - PIB \ / -20 - - Construction Secteur \ / -25 manufacturier \/ V ···30 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 ,"'" ----- Etats-Unis 8 I '"\ I \ / \ / \ I \ 4 O~~~~~------~~~-----+~----------------~ , \ -4 \ --PIB - - Construction -8 - - - - Secteur manufacturier 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 118 Annexe 1 Schema d'un cadre de reference pour des etudes relatives a l'industrie de la construction dans les pays en voie de developpement Ce schema evoque les points principaux qui devraient normale- ment etre examines dans une etude relative aI'industrie de la construc- tion dans un pays en voie de developpement. 11 est presente sous forme d'une liste de sujets d'etude, qu'il faut adapter achaque pays, car plu- sieurs des rubriques risquent d'etre inutiles dans certains cas et inver- sement, certaines questions relatives a un pays determine peuvent avoir ete omises. II y a lieu par consequent de I'analyser soigneuse- ment en vue de cette adaptation. 1. Objectifs La presente etude vise a identifier les contraintes et obstacles principaux qui empechent l'industrie nationale de la construction de (nom de pays) de jouer un role plus efficace dans les programmes de construction et d'entretien, et ceci dans les limites d'un degre econo- miquement souhaitable de developpement de l'industrie. Elle cherche egalement a exposer les plans d'action detailIes necessaires pour sur- monter ces contraintes. Les sections ci-apres s'efforcent de presenter une liste exhaustive des aspects qu'i1 faut examiner; mais ce travail devrait donner une vue d'ensemble succincte, mais equilibree, de la situation, et ensuite se concentrer, des que possible sur les questions principales qui neces- . sitent I'adoption de mesures particulieres. L'etude sera avant tout orientee vers I'identification et l' examen des differentes solutions pos- sibles de ces problemes et la conception des plans d'action pour les . mettre en reuvre. Pour assurer un engagement total des pouvoirs publics et de l'industrie dans la mise en reuvre des strategies et des plans d'action proposes, les unes et les aut res devraient etre mis au point en collabo- ration etroite avec Ie service administratif responsable de l'industrie de la construction. A defaut, ce serait avec Ie service designe pour faire fonction d'agent de liaison aupres de l'equipe chargee de I'etude, ainsi 120 ANNEXE I qu'avec les represent ants de I'industrie de la construction et les asso- ciations professionnelles. 2. Portee de l'etude L'etude de l'industrie de la construction de (nom de pays) et de son environnement, ainsi que la formulation d'une strategie et de plans d'action se fonderont sur un examen attentif des facteurs suivants: 2.1. Structure de l'industrie a) Developpement historique de I'industrie au (nom du pays). Naissance d'entrepreneurs et de dirigeants et caracteristiques de la propriete des entreprises. Techniques traditionnelles de construction. b) Participation de I'industrie aI' economie du pays: contribution au PIB ; contribution al'emploi, productivite nominale par habitant, relations industrielles en amont et en aval avec notamment l'industrie des materiaux de construction. Comparaison avec les pays industriali- ses et avec des pays arrives a un stade de developpement analogue a celui du (nom du pays). Identification et analyse des anomalies. c) Participation des principaux secteurs de l'industrie, (a savoir: Ie secteur non structure, la construction communautaire organisee, les organismes ou entreprises du secteur public, Ie secteur prive, et les entrepreneurs etrangers), a la satisfaction de la demande globale de services de construction et d'entretien; schema historique de cette participation et ten dance de l'evolution future. d) Experience passee avec des operations conjointes menees en association; et avec des entreprises nationales sous-traitantes d' entre- prises etrangeres. e) Evaluation generale de l'efficacite ou des defauts des secteurs sus-mentionnes et de leur capacite a reagir a la demande de services de construction de batiments, de travaux de genie civil et d'entretien. 2.2. La demande a) Demande globale; senes chronologiques, fluctuations des tau x annuels de croissance par rapport a l'industrie manufacturiere . et au PIB, identification des tendances. b) Specialisation de la demande de construction: i) du point de • vue de la construction de batiments et des travaux de genie civil; ii) emanant de secteurs prive et public. Series chronologiques et tend an- ces futures. Repartition geographique. c) Prevision de la demande future, identifier notamment: i) La demande periodique de services de construction et d'entretien susceptible d'etre satisfaite par Ie secteur prive interieur et!ou par des entreprises, para-etatiques autonomes. ANNEXE I 121 ii) La demande periodique de services de construction et d'entretien qui devrait, de preference, etre satisfaite par des travaux en regie (par exemple, travaux disperses a tres petite echelle, projets pilotes et programmes de formation). iii) La demande de travaux de construction plus impor- tants dont peuvent se charger les entreprises nationales, soh en les fractionnant et en les regroupant, soit en fournissant aces entreprises une aide technique et financiere. iv) La demande de travaux de construction plus impor- tants ou hautement specialises, exigeant des connaissances techniques ou une capacite qui n'existent pas dans Ie pays. d) Le processus de creation de la demande. L'influence des pro- grammes de planification et d'execution des travaux de l'Etat sur la creation de la demande publique et privee de services de construction. Les politiques (economique, financiere, fiscale, etc ... ) qui influencent la demande et les effets qu'elles exercent sur les differentes categories de demande. 2.3. La construction dans Ie secteur non structure et la construction communautaire organisee a) Les composantes de la demande globale susceptibles d'etre eventuellement satisfaites par la construction faisant appel a l'effort personnel. b) Les besoins d'assistance technique et de soutien direct pour la construction du secteur non structure et la construction commu- nautaire organisee faisant appel a l'effort personnel. c) Les organisations gouvernementales et non gouvernementales chargees de soutenir la construction faisant appel aux efforts person- nels. Coordination et collaboration entre les organisations. 2.4. Passation et gestion des marches a) Les methodes de passation des marches des secteurs publics et prives. Les reglements applicables aux appels a la concurrence ou ala negociation pour les travaux de construction et d'entretien. Exis- . tence et efficacite de l' enregistrement des entrepreneurs. Temps passe et difficultes rencontrees au cours du processus posterieur aux sou- missions jusqu'au demarrage des travaux. b) Formules de marches et methodes de passation des marches. Estimation de leur possibilite d'application a une industrie naissante. Caractere equitable des clauses contractuelIes, notamment dans la repartition des risques entre Ie maitre de l'ouvrage et l'entrepreneur ; indemnisation de I'entrepreneur en cas de manquement aux obliga- tions du maitre de l'ouvrage (par exemple versement d'interets pour Ie retard apporte au paiement d'acomptes, ou indemnisation au titre de retards causes par Ie maitre de l'ouvrage) ; adequation des clauses 122 ANNEXE 1 de revision de prix et de reglement des differends. Existence d'indices ou de sources de donnees pour I'application des clauses de revision de prix. c) Politique et cadre juridique des marches passes avec les entre- prises de construction du secteur public. d) Efficacite de I'organisation du maitre de l'ouvrage it gerer les marches et superviser la construction. Autonomie des ingenieurs con- troleurs de l'Etat. Efficacite de la delegation de responsabilites aux consultants engages pour la supervision; restrictions qui risquent d'entraver Ie recrutement de superviseurs competents. e) Le processus technique est-il adapte au niveau de developpe- ment de l'industrie nationale de la construction? (par exemple, I' entrepreneur est-il tenu de faire des soumissions pour les etudes tech- niques preliminaires et de presenter ces etudes sous une forme defini- tive dans Ie cadre de sa soumission? Des prescriptions de methodes sont-elles utilisees pour completer des prescriptions de performance pour venir en aide aux industries naissantes ?). f) Methodes utili sees , ou eventuellement applicables, pour encourager I'industrie naissante (ou Ie secteur naissant). Clauses spe- ciales it adopter dans ce but. g) Anomalies et difficuItes observees dans Ie processus de pass a- tion, de gestion, et d'achevement des marches de construction. 2.5. Choix des techniques a) Potentiel d'utilisation de differentes techniques de Ia cons- truction. Identification geographique des regions susceptibles de con- venir it la construction it forte intensite de main-d'reuvre. Methodes traditionnelles de construction et attitudes actuelles it l' egard de la construction it forte intensite de main-d'reuvre, et de l'utilisation de materiaux de construction traditionnels ou disponibles sur place. b) Rendement financier de la construction it forte intensite de main-d'reuvre par rapport it la construction it forte utilisation de materiel. Distorsions de prix: niveaux de salaires en vigueur et salaires minimum fixes par la loi; regime des taux de change et regime douanier susceptibles de favoriser la construction it for- te utilisation de materiel. Differences des regimes de salaires et des regimes de legislation sociale applicables au secteur public et au • secteur prive. Neutralisation economique des distorsions (par exem- pie, etablissement de prix de reference pour eliminer les partis pris). Formules mixtes utilisant diverses proportions de main-d' reuvre et de materiel. c) Distorsions de prix susceptibles d'avoir un caractere dissuasif it l'egard des materiaux de construction traditionnels disponibles sur place. ANNEXE 1 123 d) Conditions juridiques et administratives, et conditions d'emploi susceptibles d'influencer un choix contre ou pour l'utilisa- tion de la main-d'reuvre: permanence de l'emploi; charges sociales excessives qui n' avantagent pas la main-d' reuvre de construction dans les campagnes; et lenteur des flux de paiements de la main-d'reuvre rurale. e) Ressources en gestionnaires et personnel technique pour les travaux aforte intensite de main-d' reuvre. Principales restrictions qui affectent l'offre. Autres sources possibles de gestionnaires et de tech- niciens. f) Codes et normes. Conviennent-ils aux conditions qui regnent dans Ie pays et a I'utilisation de methodes de construction a forte intensite de main-d'reuvre, de materiaux disponibles sur place, et/ou de technologies traditionnelles? Conception partiale interdisant l'emploi d'une technologie appropriee. 2.6. L'industrie a) Niveau de developpement des secteurs de la construction de batiments et des travaux de genie civil, repartis dans les categories suivantes: inexistant, a ses debuts, de categorie moyenne et de ca- tegorie avancee, en fonction d'indicateurs specifiques de comple- xite et du volume de travaux dont les entreprises nationales peuvent se charger. b) Propriete et organisation des entreprises de construction: publiques et privees. Publiques : regies et entreprises para-etatiques. Privees: individuelles, familiales, ou corporatives. Problemes, con- traintes, et notamment efficacite de chaque categorie d'organisation. c) Chefs d'entreprises et gestionnaires. Leur statut dans la societe. Volant disponible de chefs d'entreprise et de gestionnaires. Attitudes traditionnelles. Bonne volonte des dirigeants pour appren- dre les techniques modernes de gestion. Etablissements disponibles pour former des chefs d'entreprises et des gestionnaires. Niveaux de remullt!ration. d) Ressources en ingenieurs, architectes, metreurs, geometres, comptables, redacteurs, contremaltres, et aut res cadres moyens. Sources traditionnelles, disponibilites offertes par rapport a la demande. Etablissements de formation disponibles. Niveaux de remuneration. e) Disponibilite de ma~ons et d'agents techniques pour la cons- truction, de conducteurs d'engins, et de mecaniciens. Suffisance ou insuffisance. Etablissements de formation disponibles. Niveaux de competences par rapport a la qualite des travaux aexecuter. Niveaux de salaires. f) Disponibilite de main-d'reuvre non qualifiee. Problemes de migration, de demande du secteur agricole et aut res problemes along 124 ANNEXE I terme ou saisonniers qui affectent la disponibilite de main-d'ceuvre de la construction. Niveaux de salaires. g) Les niveaux de traitement et salaires sont-ils satisfaisants pour les entreprises publiques et privees de construction? Problemes crees par ces niveaux de remuneration. h) Productivite de la main-d'ceuvre. Mesures d'incitation. i) Conditions de vie et securite du personnel. j) Ressources en materiel. Restrictions a l'importation et a la possession du materiel de construction. Standardisation. Disponibi- lite de pieces de rechange et d'installations d'entretien. Restrictions a l'importation des pieces de rechange. Disponibilite d'organismes de location ou de vente de materiel a credit. Disponibilite de materiel excedentaire dans les parcs de l'Etat susceptibles d'etre vendu ou donne en location a des entreprises de construction. Prix des biens de consommation. k) Ressources en materiaux. Penuries dont souffre la construc- tion. Options disponibles. Moyens de commercialisation et de reparti- tion, possibilite d'acces aces moyens par des constructeurs individuels. Prix des materiaux nationaux et importes. I) DHiciences techniques: dans I'estimation, la planification, l'organisation et la gestion des travaux de construction, Ie contrale de couts, et la technique de construction. Qualite de la finition. m) Installations de recherche et de developpement (R & D) mises a la disposition de l'industrie ; identification des besoins. Quels genres de travaux de R&D a-t-on fait par Ie passe? Utilise-t-on leurs resultats ? 2.7. Financement a) Besoins de financement, de cautionnement, de garanties et d'assurance des entreprises de b~ltiment et de travaux publics. b) Appreciation de I'industrie par les financiers, les societes de caution et les assureurs nationaux. Indicateurs financiers favorables ou dHavorables pour cette appreciation. c) Caracteristiques particulieres des risq ues de la construction au (nom du pays). d) Disponibilite de credits pour l'industrie : aupres des banques commerciales, des SFD, des sources non bancaires, et des fournis- seurs. Modalites suivant lesquelles les credits, les cautions et Ies garan- • ties sont accordes a I'industrie. Capacite de l'industrie a respecter les conditions imposees. e) Existence de systemes d'assurance adequats : contrats tous ris- ques (CAR) et autres formes d'assurance exigees pour couverture des marches. f) Les dispositions contractuelles (avances ou acomptes progres- sifs), sont-elles suffisantes compte tenu des ressources financieres ANNEXE I 125 dont dispose l'industrie ? Acceptation it l' escompte, par les financiers, de certificats d' attestation d' avancement de travaux etablis par les ser- vices publics ou d'autres documents contractuels. Conditions de ces escomptes. 2.8. Aspects juridiques a) Regime fiscal applicable it 1'industrie de la construction. Exo- nerations d'impots et avantages fiscaux (notamment, les incitations au reinvestissement), amortissements, avant ages accordes aux indus- tries naissantes. Protection de 1'industrie contre la concurrence etran- gere. Liberte d'action de l'entreprise privee; protection des entreprises d'Etat contre la concurrence du secteur prive. Controles des prix et des benefices. b) Regime de l'emploi. Permanence de la main-d'oeuvre dans l'emploi fourni par l'industrie de la construction. Modalites de fixa- tion des salaires, liberte de negociation. Legislation sociale (sante, assurances, retraites, etc.) applicable a la construction, services offerts en contrepartie. Methodes applicables au reglement des litiges. Histoire ou periodicite de ces litiges. c) Regimed'importation. Droits pen;us sur Ie materiel, les pieces de rechange, et les materiaux. Modalites applicables aux societes nationales et etrangeres. Restrictions a la disponibilite de devises. d) Legislation sur les societes et sur la propriete applicable a l'industrie. e) Codes et reglements concernant l'industrie (par exemple, octroi de patentes aux batisseurs et entrepreneurs de travaux publics, definition et limitation des responsabilites, codes de la construction, et reglements en matiere de securite et d'incendie). 2.9. Aspects institutionnels a) Existence d'un service administratif responsable du develop- pement de l'industrie et de la liaison avec les institutions qui s'y rap- portent. b) Existence d'une institution representative de l'industrie, capable de presenter aux pouvoirs publics ses vues sur des questions qui interessent la construction, et fournissant aux entreprises de cons- truction des renseignements d'ordre administratif et des services de formation du personnel. c) Existence d'associations professionneUes liees aux activites de la construction (d'ingenieurs et d'architectes, par exemple). 3. Strategie et plans d'action On preparera une strategie globale pour relever Ie niveau de deve- loppement de l'industrie. La straH~gie proposera des objectifs acourt, moyen et long termes qui tiendront compte, pour I' etablissement d 'un 126 ANNEXE 1 calendrier, de Petat de developpement de l'economie du pays et de son evolution probable. On pn!parera un petit nombre de plans d' action visant a resoudre les problemes et les contraintes des que la strategie a identifie et aux- quels eUe a reconnu une priorite elevee. Ces plans prevoieront des calendriers et des programmes correspondant a leurs divers stades, mentionneront les personnes ou les institutions responsables, l'esti- mation des couts et les sources probables de financement, et les nor- mes qui serviront a evaluer les resultats de leur execution. 4. Equipe d'etude et programme La composition de l'equipe chargee de l'etude, et Ie programme de l'etude seront fonction des conditions particulieres qui regnent dans Ie pays, de Petat de I'economie et de l'industrie, de la disponibi- lite d'aide locale et de la qualite des sources de renseignements; de I'etendue des deplacements, etc. D'une fa~on generale, un petit pays possedant une industrie naissante, faisant I' objet de contraintes relati- vement bien dHinies, exigera peut-etre quelques semaines d'etude de la part d'un ou deux experts; les problemes que presente une industrie plus avancee exigeront peut-etre les services d'experts portant sur de nombreuses disciplines, pendant plusieurs mois. Annexe 2 Quelques ouvrages et publications concernant l'industrie de la construction dans les pays en developpement de WILDE, John C. et associes, «A framework for the promotion of construction industries in developing countries» (plan d'action pour favoriser Ie progres des industries de la construction dans les pays en voie de developpement). Document nO 168, publie par les services de la Banque mondiale - Washington D.C., Decembre 1972. JAYCOX, E.V. et HARDY, C., «Domestic construction industries in developing countries » (Industries nationales de la construction dans les pays en voie de developpement). Finance et developpement vol. 12 nO 1 - Mai 1975. REIDEL, J. et SCHULTZ, S., «Bauwirtschaft und Baustoffindustrie in Entwicklungslandern» (l'industrie de la construction et des materiaux de construction dans les pays en voie de developpe- ment). Munich: Weltforum Verlag, 1978. COUKIS, Basil et aI., Labor-based construction programs; a practical guide for planning and management (programmes de construc- tion a forte intensite de main-d'reuvre; guide pour la planifica- tion et la gestion). Delhi: Oxford University Press - Juin 1983. Departement des Transports, « The study of labour and capital subs- titution in civil engineering construction» (Etude sur l'inter- changeabilite entre la main-d' reuvre et Ie capital dans les travaux de genie civil). Washington D.C. Banque mondiale - Septembre 1978. Services de la Banque et Scott Wilson Kirkpatrick et associes, « Guide to competitive bidding on construction projects in labour- abundant economies» (Guide pour les adjudications dans les projets de construction des sysH:mes economiques a forte inten- site de main-d'reuvre). Washington D.C. - Banque mondiale - Juin 1978. 128 ANNEXE 2 MOAVENZADEH, F. et RoSSOw, J.A.K. - « The construction industry in developing countries» (l'industrie de la construction dans les pays en voie de developpement) ouvrage etabli pour Ie compte de I' Agence de Developpement International, departe- ment d'Etat des Etats-Unis - Cambridge - Institut de Techno- logie du Massachussets, printemps 1975. « Technology and productivity in highway construction» (Tech- noiogie et productivite dans la construction des routes a grande circulation) ouvrage etabli pour Ie compte de I' Agence de Deve- loppement International. Departement d'Etat des Etats-Unis, Cambridge Institut de Technologie du Massachussets - prin- temps 1977. EDMUNDS, G.A., Institutional aspects of the construction industry in developing countries (Aspects institutionnels de l'industrie de la construction dans les pays en voie de developpement) - Bureau International du Travail - Octobre 1980. Bureau international du travail: Guidelines for the development of small scale constructions (directives pour favoriser Ie developpe- ment des entreprises de faible surface) - Geneve 1983. Bureau des Statistiques des Nations Unies Annuaire de statistiques - New York, diverses annees. Cette liste (non exhaustive) concerne uniquement les publications por- tant sur les aspects generaux du developpement de l'industrie de la construction. II existe plusieurs aut res publications, en parti- culier, dans des domaines specialises tels que la technologie de la construction, l'etablissement des devis, la gestion de la cons- truction, la comptabilite des prix de revient, les contrats et la legislation y relative. La Bibliotheque du Service de l'industrie de la construction, a la Banque mondiale, possede un grand choix de publications sur les aspects generaux et particuliers de la construction, ainsi que des rapports, particuliers a chaque pays, concernant plusieurs pays membres. Ces ouvrages peuvent etre consuites a la Bibliotheque du Service. Table des matieres RESUME 3 1. INTRODUCTION ................................. 13 La participation de la Banque Mondiale a l'industrie de la construction ....................................... 21 Plan d'etude ....................................... 30 2. LA STRUCTURE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION ................................. 33 Le secteur non structure ............................. 34 Construction communautaire organisee . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Travaux effectues par des organismes ou les entreprises du secteur public ...................................... 36 Le secteur prive .................................... 39 Secteur prive ou secteur public. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 3. FACTEURS ECONOMIQUES SUSCEPTIBLES D'IN.FLUER SUR L' ACTIVITE DE LA CONSTRUC- TION ............................................. 43 Caracteristiques de la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Effets de la construction sur l'economie ............... 44 Principaux facteurs de production de la construction et leurs prix .............................................. 45 Techniques it forte intensite de main-d'reuvre .......... 46 4. MESURES GENERALES ADOPTEES PAR L'ETAT ET LEURS MODALITES D'APPLICATION ............. 51 Mesures influenc;:ant la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 Mesures influenc;:ant l'offre .......................... 53 5. BESOINS DES ENTREPRISES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 Gestion de l' entreprise .............................. 67 La formation de gestionnaires .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 130 TABLE DES MATIERES La petite entreprise ................................. 71 Institutions representatives .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 6. FORMATION DU PERSONNEL .................... 73 Problemes en matiere de formation de personnel ....... 73 La formation du personnel de l'industrie de la construction 75 Role joue par les pouvoirs publics dans la formation .. . . 78 La formation pour la construction it forte intensite de main- d' ceuvre ........................................... 79 Politique des salaires et Productivite ..... . . . . . . . . . . . . . 80 7. FINANCEMENT .................................. 83 Consequences financieres des risques .......... . . . . . . . . 83 Sources de financement ............................. 85 La petite entreprise it forte intensite de main-d'ceuvre ... 88 Acquisition de materiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Cautions et garanties ............................... 91 8. RES SOURCES MATERIELLES ..................... 93 Materiaux ......................................... 93 Materiel et outils ................................... 96 Entreprises d'Etat .................................. 97 Materiaux et outillages pour Ie secteur non structure .... 98 9. STRATEGIES POUR LE DEVELOPPEMENT . . . . . . . . 99 Appreciation des initiatives de la Banque .. . . . . . . . . . . . . 99 Enseignements generaux ....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 100 Strategie pour developper I'industrie .................. 102 Les grands principes directeurs ....................... 103 GRAPHIQUES - Croissance annuelle du P.I.B., de I'indus- 111 trie manufacturiere et de la construction dans certains pays - Annees 1970 it 1979 ANNEXE 1. Schema d'un cadre de reference pour des etudes relatives it l'industrie de la construction dans les pays en voie de deve10ppement ............. 119 ANNEXE 2. Quelques documents et publications utiles . . .. 127 TABLEAUX DU TEXTE 1. Contribution de I'industrie manufacturiere et de l'industrie de la construction au PIB dans certains pays, pour les annees 1970 a 1980 . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2. Industrie de la construction: main-d'ceuvre et contribution au PIB .... .. . . ............ . .. ............ ...... .. . 23 3. Participation de la Banque mondiale au developpement des industries nationales de la construction ................ 26 TABLE DES MATIERES 131 4. Valeur relative des travaux de construction de batiments et d'ouvrage de genie civil, 1972-1979 ................. . . 37 5. Importance approximative des facteurs de production pour la construction routiere dans les pays en voie de developpe- ment .............................................. 46 6. Gamme de competence exigee pour trois categories typiques de construction .................................... 76 Compose par Economica, 49, rue Hericart, 75015 PARIS Imprime en France. JOUVE, 18, rue Saint-Denis, 75001 PARIS N° 14149. Depot legal; Septembre 1985 Couverture illustree par Bill Fraser ISBN 2-7178-0905-8 58F