Findings Bulletin les meilleures d'information pratiques sur Région Afrique Numéro 81 Octobre 2002 · · Le Bulletin d'information sur les meilleures pratiques présente les résultats opérationnels des analyses économiques et sectorielles réalisées par la Banque mondiale et les gouvernements membres dans la Région Afrique. Ce bulletin est une publication mensuelle du Centre pour la gestion de l'information et de la connaissance (Knowledge and Learning Center). http://www.worldbank.org/afr/findings Sierra Leone : Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) La conclusion du Désarmement et de la Démobilisation (D&D) des combattants de toutes les parties en guerre en janvier 2002, a marqué la fin officielle de la guerre civile en Sierra Leone. Le D&D faisait partie d'un plus grand programme de désarmement, démobilisation, et réintégration (DDR), exécuté par le gouvernement de la Sierra Leone avec l'appui de la Banque mondiale, ainsi que d'autres institutions et ONG internationales. L'expérience de la Sierra Leone montre comment la Banque peut jouer un rôle important dans les processus de transition post-conflit, en appuyant les efforts politiques et sécuritaires des gouvernements clients et de la communauté internationale. L'engagement de la Banque mondiale La guerre civile a commencé en Sierra Leone en 1991. En 1997, 50% de la population avait été déplacée, les rebelles contrôlaient plus de la moitié du territoire national, et la Sierra Leone était classée dernière au dernier Tableau Indicateur du Développement Humain du PNUD. En 2002, la sécurité d'accès à toute l'étendue du territoire national a été restaurée et les activités de développement dans un climat de paix ont repris. Cette situation était en partie le résultat du long processus du DDR initié en 1997 avec la première de 3 phases. La 2ème phase a été lancée en octobre 1999, comme prévu par l'accord de paix de Lomé, avec l'appui de la Banque mondiale, et du Département britannique pour le Développement International (DFID). La 3ème phase s'est déroulée de mai 2001 à janvier 2002. Au cours des trois phases, qui ont duré quatre ans, 72.500 combattants ont été désarmés et démobilisés; 42.330 armes et 1,2 millions de munitions ont été rassemblées et détruites. Ce long processus a été finalement couronné par des élections politiques en mai 2002. La Banque a fourni au gouvernement un appui financier, technique et de renforcement des capacités. L'appui financier a principalement consisté en un Fonds fiduciaire Multi-Donateurs qui a contribué US$ 31,5 millions, mais également en financement direct à travers des Crédits de relance d'urgence, en appui budgétaire et en un Fonds de Subvention Post-Conflit. L'appui en conseil technique a été apporté au DDR des ex-combattants et aux efforts à base communautaire de relance du développement, avec la participation des Donateurs, des ONG et de la société civile. Enfin, mettant l'accent sur l'appropriation nationale du programme DDR, les initiatives de renforcement des capacités ont rehaussé le rôle de leadership du gouvernement, et amélioré l'efficacité et la transparence dans la gestion financière et les approvisionnements. Actuellement, les efforts à base communautaire de relance du développement sont soutenus par le Fonds Social de la Banque, et une assistance au titre des Pays pauvres très endettés (HIPC) a été approuvée pour un montant de US$ 600 millions. Pour de plus amples informations à ce sujet, prière de contacter P.C. Mohan, Bureau J8-095, Knowledge and Learning Center, World Bank, 1818 H Street NW, Washington D.C., 20433. Tel. (202) 473-4114 ou e-mail à : pmohan@worldbank.org Lesleçonsapprises L'exemple réussi de la Sierra Leone peut être utilisé pour tirer des leçons générales importantes pour de futurs engagements dans un programme de désarmement et de démobilisation en ce qui concerne le processus de restauration de la paix, le cadre institutionnel, et les opérations de désarmement et de démobilisation. Processus de restauration de la paix La mise en oeuvre du programme DDR s'est déroulée en même temps que le processus politique, et a été fortement influencée par les succès et les échecs de celui-ci. Les questions politiques telles que l'amnistie pour les rebelles, et les questions techniques telles que les délais fixés pour la démobilisation ont lié le programme DDR à l'accord de paix. · La principale leçon est que le DDR peut venir en complément à un accord de paix, mais il ne peut pas piloter le processus politique. · Bien que les aspects techniques du DDR doivent être intégrés dans les accords de paix, la flexibilité est nécessaire pour éviter les délais, les engagements et les attentes peu réalistes. · Les questions relatives à l'amnistie, aux démarches de type vérité et réconciliation, et/ou aux tribunaux de crimes de guerre devraient être discutées dès le début du processus de paix. · Le traitement égalitaire de toutes les factions combattantes a également renforcé les politiques de paix du règlement négocié, la neutralité du processus du D&D, et la réconciliation. · Le processus de paix et du D&D ne peut pas être mis en oeuvre en l'absence de sécurité pour les parties désarmantes et le personnel international. · Les campagnes d'information de masse sont essentielles pour diffuser les détails des accords de paix et pour sensibiliser la troupe des groupes rebelles. Cadreinstitutionnel Le gouvernement de la Sierra Leone, toutes les parties au conflit, et la communauté internationale ont démontré leur ferme volonté politique et leur disposition à coordonner leurs efforts. Les caractéristiques essentielles du cadre institutionnel étaient l'appropriation du processus par le gouvernement et la coordination entre les partenaires internationaux et locaux. · L'appropriation locale et le leadership peuvent être assurées par des institutions nationales de coordination, capables de planifier, mettre en oeuvre et superviser un programme de D&D nationalement dirigé. · L'appui extérieur est nécessaire sous forme de conseil technique et, surtout, de financement substantiel de la part des Donateurs. La Banque peut jouer un rôle efficace dans la gestion d'un Fonds fiduciaire Multi- Donateurs, et en intégrant les décaissements plus importants à des procédures plus rapides et plus flexibles afin de répondre aux situations d'urgence. · Le contact et la communication permanents avec les factions combattantes au niveau politique et du commandement militaire sont impératifs pour la mise en oeuvre efficace du D&D. Opérations de désarmement et de démobilisation Les conditions de sécurité ont amélioré de manière significative l'efficacité et la vitesse du désarmement et de la démobilisation. A des procédures de désarmement plus flexibles et plus décentralisées et à une démobilisation « accélérée « ont été associées des initiatives spéciales pour s'occuper des enfants-soldats et des personnes à charge des combattants. · Des critères d'éligibilité pour le désarmement devront être clairement définis dès le début du processus. Bien que le critère « une personne - un fusil « puisse inciter les simples soldats à quitter les rangs des groupes rebelles, il peut être considéré comme étant une approche agressive et inamicale par les commandants rebelles. Le « désarmement collectif « s'est avéré plus rapide et plus efficace mais a permis à certains commandants de falsifier le nombre de combattants et/ou d'armes rendues. · L'amélioration des conditions de sécurité à aidé à rapprocher les sites de désarmement des positions rebelles et à les rendre plus « conviviaux « pour le personnel et les bénéficiaires. Les sites de désarmement décentralisés et sécurisés se sont avérés beaucoup plus efficaces et ont accéléré le processus. · L'amélioration des conditions de sécurité a également permis un retour plus rapide des ex-combattants dans leurs régions d'origine. Une procédure « accélérée « pourrait être adoptée, limitée à la distribution de cartes d'identité et au rapatriement des soldats. Les procédures « accélérées « sont bien moins chères et plus simples et peuvent être appliquées par les autorités locales. Cependant, elles limitent les occasions d'orientation fondamentale, de visite médicale et d'éducation des combattants avant leur démobilisation. · La réinsertion rapide peut submerger les programmes de réintégration, compromettant ainsi leur efficacité. La distribution de primes de réinsertion s'est avérée une démarche controversée mais utile. Pour éviter que ces primes soient considérées comme « de l'argent comptant pour acquérir des armes «, elles devraient être distribuées aux ex-combattants uniquement à leur retour chez eux. · Les organisations civiles devraient participer à la phase de désarmement pour aider avec des programmes spécifiques destinés à subvenir aux besoins des enfants et des personnes à charge. Les enfants-soldats devraient être séparés du reste des groupes en cours de démobilisation. Cet article a été écrit par Sean Bradley, Philippe Maughan et Massimo Fusato, consultants à la Banque mondiale. Pour plus d'information, veuillez vous adresser par E-mail à Florian Fichtl: Fichtl@worldbank.org, Juana Brachet:à Jbrachet@worldbank.orgouSeanBradleyà: sbradley@worldbank.org Les personnes accédant au Site Web externe de la Banque mondiale peuvent obtenir plus d'informations sur cette activité en allant à Development Topics, puis en cliquant sur Social Protection and Labor et/ou Social Development et ensuite sur Conflict Prevention and Reconstruction. Le personnel de la Banque peut accéder aux mêmes informations en cliquant sur Sectors et/ou Social Protection ou Social Development.