EMBARGO Ne pas publier dans la presse ou diffuser avant 15 heures, heure de Washington (19 heures en temps universel), le mercredi 25 juin 1991 1997 s 34131 French P l - C rt - fi 1. .' t f-. RE UM s-ix7 7~elLE COP R E 5 U M E N 019N EIH SVM 31lVIGNO 3njNVE3 NOO Ivil n w N'3 3 C N OW Nn S NVC 3WIIfS3II s s L661 (© 1997 Banque internationale pour la reconstruction et le développement / BANQUE MONDIAI E 1818 H Street, N.W., Washington, D.C. 20433, États-Unis d'Amérique Fait aux États-Unis d'Amérique Premier tirage: juin 1997 Tous droits réservés Conception et photocomposition Barton Matheson Willse & Worthington Le présent résumé est extrait du Rapport sur le développement dains le moonde 1997. publié par la Banque mondiale. Ce Rapport est une étude des services de la Banque mondiale et les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de ses Administrateurs ou des gouverne- ments qu'ils représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l'exactitude des données figurant dans la présente publication et n'accepte aucune responsabilité quant aux conséquences de leur utilisation. ISBN 0-8213-3780-7 Q Imprimé sur du papier recyclé conforme aux normes des États-Unis (American Standard for Permanence of Paper for Printed Library Material. Z39.48-1984) TABLE D1 TIÈRES Du RAPP UR LE [DÉVELOPPEMENT [DANS LE )E i 997 SOMMAIRE PREMIÈRE PARTIE I TAT, PARTOUT IDANS LE MOINDE i Leévolution du )1, 1, 2 Recentrer l'É~ta tv i, ï action publique IDEUXIIEME- PARTIE !OLE [DE L'èTAT A sA CAPACITÉ D'ACTION 3 jeter des bases oii '111 i ,iaies solides 4 Stimuler les mn 1I I1x i lv-i ', réglementation et politique industrielle TROISIEME PARTIE i 9 INSTITUTIO3NS 5 Renforcer les il ii v1!l 11 - i ii oître la capacité d'action du secteur public 6 M4ettre fin àl' Àn i [j,i Liption 7 L'État plus prtc i c- v 8 promouvoir la e)o'( i ntn i iitionale pour le bien commun UATRIABLME PARTIE l IBSTACLES AU CHANGEMENT 9 Comment ouv 'r I vj'Jrmes durables 1D 0 La marche ver il 9 Note technique Note bibliographique Annexe :Grands indicateuî de~[i,în plibliques GRANDS INDICATEL I OPPEMENT DANS LE MONDE 1 I.'évolution du I,)12 tI 1:~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~II P ARTOUT DANS LE MONDI ELLETTE. croyait que l'État devait être le moteur du développement. Les profonds changen 1 ;conomie Aujourd'hui, avec le recul, on comprend que l'État joue un mondiale amènent à reconsi, ions fon- rôle clé dans le développement économique et social, non damentales : qu'est-ce que 1'` peut pas en tant qu'intervenant direct, mais comme partenaire, faire -et quelle est la meilît A er ? catalyseur et promoteur de la croissance. Les 50 dernières années o ssortir les Les facteurs qui influent sur l'efficacité de l'État varient bienfaits et les limites de l'ac t ilièrement considérablement d'un pays à l'autre selon le stade de déve- dans la promotion du dévelc sas contri- loppement. Ils ne sont pas les mêmes en Nouvelle-Zélande bué aux progrès considérable ii s secteurs ou aux Pays-Bas, et au Népal, par exemple. Et même à de la santé et de l'éducatio ",si aidé à niveau de revenu égal, la taille du pays, sa composition eth- réduire les inégalités sociales I i I tat a éga- nique, sa culture et son régime politique confèrent à chaque lement pu donner des résulto u X i l même là État un caractère unique. C'est précisément cette diversité où l'État s'est montré efficace i i i ':oup crai- qui pousse à examiner ici pourquoi et coinment certains pays gnent qu'il ne puisse s'adapt t l a mon- réussissent mieux que d'autres à se développer durablement, dialisation de l'économie. à éradiquer la pauvreté et à s'adapter au changement. Les interrogations sur le r , altiples et variées, mais quatre événeme i l onné un Repenser l'État, partout dans le monde relief particulier: Le monde change, et avec lui notre conception du rôle de l'État dans le développement économique et social. * L'effondrement de l'écon, k I. . ex-Union L'attention accordée aujourd'hui à ce rôle rappelle l'époque soviétique et en Europe cc n i i Où le monde sortait des ravages de la Seconde Guerre mon- * La crise budgétaire de l'Ét 1-jr 1. i T la plupart diale et où beaucoup des pays en développement venaient des pays industriels d'accéder à l'indépendance. Le développement semblait * Le rôle important de l'Ét r cl .' i !. » écono- alors être une tâche essentiellement technique, dont on mique en Asie de l'Est pouvait plus aisément venir à bout. De bons conseillers et * L'effondrement de l'État li ai ilT i .l des urgen- de bons experts allaient élaborer des politiques appropriées, ces humanitaires dans plu: i Jiî 1 l iii Inde. qui seraient mises en oeuvre par de bons gouvernements dans l'intérêt de tous. Les interventions des pouvoirs Le présent Rapport moi n ' I . de l'État publics mettaient l'accent sur les dysfonctionnements du est le principal déterminant , v. , c, L - l1I l très diffé- marché et faisaient jouer à l'État un rôle clé pour les corri- rents. C'est d'elle que dépe i i ! l - m l vi, ;-s biens et ger. Mais nous constatons aujourd'hui que les hypothèses des services -et l'établisset n ml l's institu- institutionnelles, qui sous-tendaient cette vision du monde, tions - qui permettent au, n tiu I y 9 K ;)érer et à étaient par trop simplistes. L'État devait avoir toute lati- chacun de vivre mieux. LedI ilîîe n i ci i. Ile -éco- tude pour mettre en oeuvre les politiques conçues par les nomique et social-est imp sPlu k 1 i, 1u ( cst aussi ce technocrates, sans avoir à s'embarrasser de mécanismes de que beaucoup pensaient il y i n , oque, on contrôle qui mettraient en jeu sa responsabilité. 2 RÉSUMÉ Dans certains pays, les choses se sont à peu près passées comme les technocrates l'avaient prévu. Mais, dans beau- Figure 1 Dans tous les pays, il y a plus d'État coup d'autres, l'issue a été beaucoup moins heureuse. Les gouvernements ont entrepris des projets fantaisistes. Ne Dépenses publiques totales pouvant se fier aux politiques menées, ni compter sur la (pourcentage du PIB) constance des dirigeants, les investisseurs se sont tenus à 50 l'écart. Des gouvernants puissants ont exercé une autorité arbitraire. La corruption est devenue endémique, le déve- 40 - loppement s'est trouvé compromis et la pauvreté a perduré. Au cours des 100 dernières années, le poids et le champ 30 - d'action de l'État se sont considérablement accrus, surtout dans les pays industriels (figure 1). L'expansion d'avant la * - Seconde Guerre mondiale tenait notamment à la nécessité 20 de réagir face au lourd tribut social et économique prélevé * - par la dépression des années 30. La confiance dont jouissait 10 l'État après la guerre a amené à lui assigner de nouvelles fonctions. Les pays industriels ont renforcé l'État- ° _ _ _ _ _ _ _ _ providence, et de nombreux pays en développement ont 180o adopté une stratégie de croissance dominée par le secteur Pays de l'OCDE public. Cela s'est traduit par une formidable extension du périmètre de l'État partout dans le monde. Aujourd'hui, les Dépenses de l'administration centrale dépenses publiques représentent près de la moitié du revenu 50 total dans les pays industriels et environ le quart dans les pays en développement. C'est précisément cette influence accrue de l'État qui a amené à accorder plus d'importance 40 au qualitatif qu'au quantitatif -à l'efficacité de ses inter- ventions au service de la collectivité, plutôt qu'à la taille 30 même de ses structures ou à l'envergure de son action. Aujourd'hui, comme dans les années 40, le regain 20 - d'intérêt pour le rôle de l'État est la conséquence de boule- versements économiques de portée mondiale, qui ont radi- 1 0 calement transformé le cadre de son action. La mondialisa- tion et la propagation de la démocratie ont fait barrage à o l'arbitraire. La fiscalité, le régime de l'investissement et les 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 politiques économiques doivent sans cesse réagir à l'évolu- Pays en développement tion des paramètres d'une économie mondialisée. Les avan- cées de la technologie ont ouvert de nouveaux horizons, Note Pour les pays de l'OCDE, il s'agit des dépenses de toutes permettant de fragmenter la prestation des services et les administrations publiques, y compris les dépenses de sécurité sociale. Pour plus de détails, voir la Note technique. d'élargir le rôle des marchés. Ces changements appellent Source Tanzi et Schuknecht, 1995 ; OCDE, années diverses l'État à assumer des missions nouvelles et différentes, à ces- FMI, années diverses (b). ser d'être le prestataire unique des services offerts pour en devenir le catalyseur et le régulateur. Partout, l'État est en proie à des difficultés, même là où il semblait auparavant La remise en question de l'État a pris des proportions fonctionner convenablement. De nombreux pays indus- critiques dans de nombreux pays en développement où la triels sont aux prises avec un système de protection sociale population était privée des biens publics, même les plus devenu encombrant et doivent opérer des choix difficiles en essentiels -protection de la propriété, routes, services de ce qui concerne les services et les prestations que l'État est santé et d'éducation de base. C'est ainsi que s'est installé un censé fournir. Face aux carences de la puissance publique, véritable cercle vicieux: face à la détérioration des services les marchés - nationaux et mondiaux - et les publics, les particuliers et les entreprises se soustraient à citoyens - souvent représentés par des organisations loca- l'impôt, ce qui ne fait qu'aggraver la situation. Dans l'ex- les ou non gouvernementales - exigent maintenant plus Union soviétique et en Europe centrale et orientale, l'État de transparence dans la conduite des affaires et réclament a fini par être renversé parce qu'il a durablement manqué d'autres changements pour que l'État soit mieux à même à ses promesses. Mais l'effondrement du système de plani- d'atteindre les objectifs qui lui sont assignés. fication centralisée a lui-même engendré des problèmes RÉSUMÉ 3 car, dans le vide qu'il a laissé, les citoyens sont parfois pri- vés de biens collectifs essentiels, comme l'ordre public. Encadré 1 Comment rendre l'État plus Dans les cas extrêmes, l'État s'est complètement désagrégé, efficace comme en Afghanistan, au Libéria et en Somalie, laissant aux simples citoyens et aux organismes internationaux le Un État plus capable peut être aussi plus efficace, soin de recoller les morceaux tant bien que mal. mais capacié et etficcitére ne sont pas %% n(n mrneæ. La capacité est l'aptitude à entreprendre et promouvoir efficacement des actions d'intérêt collectif, comme Comment démêler l'écheveau de problèmes et de pressions celles qui touchent à l'ordre public, à la santé pu- auxquels l'État est confronté dans le monde entier ? Aucun bliqîLe el adU infrasrructurcs de base. I ciré esi le modèle universel d'efficacité n'est proposé ici. Il y a trop de resu1ar de l'uriliiation de cette capacité pour ré- différences entre les États, et les conditions de départ étaient pondre à la demande de biens collectifs. La capacité trop diverses. Le présent Rapport propose plutôt un cadre d'action peut éere grande. mais son efficacité limitée, général pour aborder le problème de l'efficacité de l'État. si elle n'est pas mise au service de l'intérêt général. Il indique plusieurs façons de surmonter l'écart croissant Sans être recîiligne. la voie qui mène à une plus entre les demandes adressées à l'État et sa capacité d'y grande erfficahié de%ra normalement être parcourue répondre. La solution consiste notamment à faire accepter en deux temps. L'État doit tout d'abord consacrer à la société une redéfinition des attributions de l'État, fon- les capacités dont il dispose à l'exécution des mis- dée sur le choix stratégique des actions d'intérêt collectif sions qu'il peut et doit assumnr. Ce n'est qu'alors qu'il doit s'efforcer de promouvoir et sur un effort accru qu'il pourra commencer à dé*elopper ba capacité pour alléger sa charge, en associant les citoyens et la collec- d'action. Comme le montre la ligure ci-aprts. les tivité à la fourniture des biens publics essentiels. Mais la réforme de l'État ne se limite pas à la réduction pay de l,aze ène destaeinte, etudopc pee pæu ciléles avec une capacité restreinte, et donc peu ou à la dilution de son rôle. Même si l'on adopte une d'efficacité. Il ne pe ucenh passer du jour au lende- approche plus sélective, en comptant davantage sur les main dans la zone 11i. car il fut du temps pour citoyens et les entreprises privées, il faudra améliorer le d ld fonctionnement des institutions centrales pour pouvoir nir eplu r ea cpi .ci doi d'abr Pour deve- réponre àUll argeévenail e besins olletifs Le ro-ir plus efficace, :æclui-eli doit d'abord i efforcer de répondre à un large éventail de besoins collectifs. Le pro- circonscrire ses interventions aux domaines essen- grès social passe par le renforcement de la capacité d'action tiels, en démultiplianr ses limitées grâce à de l'État, c 'est-à-dire de son aptitude à entreprendre et pro- un partenariat plus étroit avec les acteurs de la vie mouvoir efficacement des actions d'intérêt collectif unonli etplasoété cvele (zon e l. Le Ce message fondamental se traduit par une stratégie à aevnt et Pasocét prvil en r dans la deux volets pour faire de l'État un partenaire plus crédible peuvent ensuite passer progressiîement dans la et plus efficace dans l'effort de développement national: zone 11 1 en renforrant peu à peu leur capacité. * Le premier volet de cette stratégie consiste à adapter le rôle de lIÉtat à sa capacité d'action. Là où cette capacité - est limitée, il faudra évaluer avec soin comment -et où- l'État doit intervenir. Bien souvent, l'État voit Plus trop grand par rapport à ses ressources et à sa capacité, efficace faisant ainsi plus de mal que de bien. Il serait plus effi- i" cace si son action était mieux ciblée et circonscrite à l'essentiel (encadré 1). Toutefois, il ne s'agit pas seule- ment ici de décider ce qu'on peut et ne peut pas faire, mais aussi de savoir comment. * Mais cette capacité d'action n'est pas une donnée II immuable. Le deuxième volet de la stratégie consiste donc à accroître la capacité de l État en revivifiant les insti- tutions. Pour cela, il faut adopter des règles et garde-fous Moins efficaces pour endiguer l'arbitraire et extirper la corrup- eff Acace Capacité tion. Il faut que les institutions soient davantage expo- ciblée - plus grande sées à la concurrence pour être plus performantes. Il faut Action non Capacité aussi améliorer la rémunération et les incitations. Il faut ciblée plus faible enfin que l'État se mette davantage à l'écoute des 4 RÉSUMÉ citoyens et se rapproche d'eux en élargissant la participa- faiblesse des institutions et leur comportement arbitraire, tion et la décentralisation. En conséquence, le Rapport imprévisible et incohérent. Cette situation entame grave- n'insiste pas seulement sur le recentrage du rôle de ment la crédibilité de l'État et, loin de promouvoir la crois- l'État; il montre aussi comment les pays pourraient opé- sance du marché, elle en entrave le développement. rer pour raffermir la capacité de leur administration. Pour assurer un essor stable et durable, l'État doit prê- ter attention aux données sociales fondamentales. Le non- Adapter le rôle de l'Etat à sa capacité d'action. . respect des lois est souvent dû à un sentiment de margina- Adapter le rôle de la puissance publique à sa capacité ne lisation; pour les exclus, cela peut même être la seule façon revient pas à dire qu'il faut démanteler l'État. Dans certains de faire entendre leur voix. Les politiques publiques ne domaines, l'action doit être beaucoup mieux ciblée pour peuvent garantir le partage des fruits de la croissance et être plus efficace. Aussi est-il indispensable de déterminer faire en sorte que celle-ci contribue au recul de la pauvreté convenablement ce qu'il faut faire et ne pas faire. Mais il et des inégalités que si le gouvernement place les paramè- ne faut pas en rester là; il faut également déterminer com- tres sociaux de base aux premiers rangs de ses priorités. ment procéder -comment assurer les services de base, Trop souvent, les politiques et les programmes publics fournir les équipements collectifs et réguler l'économie. Ici, détournent les ressources et les services de ceux qui en ont les choix sont multiples et doivent être adaptés à la situa- le plus besoin. Le poids politique des couches sociales les tion de chaque pays. plus aisées amène parfois les gouvernements à consacrer beaucoup plus de ressources à l'enseignement supérieur, La première mission de I État: jeter des fondations solides dont profitent surtout les classes moyennes et riches, qu'à Cinq tâches fondamentales sont au coeur de la fonction de l'éducation de base, qui s'adresse à tous, et aux bourses l'État. D'elles dépend la possibilité d'assurer un développe- d'études, qui vont aux plus démunis. Dans de nombreuses ment durable et partagé qui permettra de faire reculer la régions, la pauvreté et les inégalités touchent principale- pauvreté. Ces cinq tâches sont les suivantes ment les minorités ethniques ou les femmes, ou sont concentrées dans des zones géographiquement défavorisées. * Mise en place des bases d'un régime de droit Tenues à l'écart du débat public et exclues de la vie écono- * Application de politiques ne créant pas de distorsions, et mique et sociale, ces catégories de personnes sont un terrain notamment de celles visant à maintenir la stabilité propice au développement de la violence et de l'instabilité, macroéconomique comme on le constate aujourd'hui dans bien des régions. * Investissement dans les services sociaux de base et Les politiques et les programmes publics doivent viser l'infrastructure non seulement à stimuler la croissance, mais aussi à assurer * Protection des plus vulnérables le partage des fruits de cette croissance induite par le mar- * Protection de l'environnement. ché, en particulier par le biais d'investissements dans les services d'éducation et de santé de base. Ils doivent aussi Bien que l'importance de ces tâches soit depuis long- assurer une protection contre l'insécurité matérielle et phy- temps reconnue, quelques idées nouvelles sur leur réparti- sique. Lorsque la pauvreté et la marginalisation écono- tion appropriée entre le marché et l'État sont en train de mique sont liées à des différences ethniques et sociales, le voir le jour. Et surtout, nous sommes en train de constater gouvernement doit appliquer des politiques soigneusement que le marché et l'État sont complémentaires, puisqu'il élaborées pour gérer ces différences, comme il l'a fait en incombe au second de mettre en place les bases institution- Malaisie et à Maurice. nelles nécessaires au fonctionnement du premier. En outre, Outre la réglementation, on dispose aujourd'hui, pour pour attirer l'investissement privé, la crédibilité du gouver- lutter contre la pollution, d'une panoplie de plus en plus nement - c'est-à-dire la prévisibilité des règles et poli- large d'instruments novateurs et souples pour obliger les tiques publiques et la constance dans leur applica- pollueurs à se discipliner. Bien que rien ne puisse rempla- tion -peut être aussi importante que leur contenu. cer un cadre réglementaire approprié et la diffusion Une enquête, réalisée spécialement aux fins du présent d'informations sur l'environnement, ces nouveaux instru- Rapport, auprès des entreprises des secteurs structuré et ments, qui s'appuient sur la persuasion, la pression sociale non structuré de 69 pays vient confirmer ce qu'on savait et les mécanismes du marché pour faire évoluer les com- déjà de façon empirique en montrant que, dans bien des portements, peuvent souvent réussir là où la réglementa- cas, les bases institutionnelles nécessaires au développement tion s'avère inefficace. Ils sont utilisés, avec des résultats du marché n'existent pas (encadré 2). Le taux de criminalité prometteurs, pour et de violence élevé et l'imprévisibilité du système judiciaire donnent naissance à ce que nous appellerons ici « l'état de * Mobiliser l'opinion publique non-droit ». Bien souvent, le problème est aggravé par la * Assouplir la réglementation RÉSUMÉ 5 Encadré 2 Crédibilité, investissement et croissance Une enquête menée auprès des entreprises locales dans fiabilité du cadre institutionnel (par rapport à un 69 pays montre que, dans bien des cas, l'Édat sn'acquire niveau e correspondant aue paL'As de l'OCDE à revenu médiocrement de missions aussi essentielles que l'ordre élevé), telle quelle est perçue par les entrepreneurs public, la protection de la propriété et l'application des privés - c'est ce que nous appelons ici la crédibilité. règles et des po1itique%; de façon fiable. Pour les investis- Les deux autres graphiques montrent qu'il existe une seurs, il n'est pas crédible, ce qui nuit à la croissance et étroite corrélation entre la noie de crédibilité et les taux à l'investissement, de croissance et d'in-eMisemenr. une fois neutralisés Il a été demandé aux entreprises de classer plusieurs les effets du revenu, de l'édui ation et des distorsions indicateurs selon une échelle allant de I problèmte dues aux politiques. La note de crédibilEit reflète la extrême) à 6 (absence de problème). La moinveenne perception des investisseurs. Mais C'est cette même des réponses, présentée pour chaque région dans le gra- perceplion qui détermine le comportement de l'inves- phique de gauche, donne un indicateur global de la tissement. Croissance du PIB Par habitant (variatIon annuelle en %) 2,0 Indice de crédibilité 1,5 Pays à revenu élevé de l'OCDE = 1,0 0,5 1,0 -0,5 - -0,5 0.8 _levé Moyen Faible Niveau de crédibilité 0,6 investissement brut (pourcentage du PIB) 0,4 18 16- 14- 0,2 1 10 8 0,0 -- Pays à Asie du Moyen-Orient Europe Amérique Afrique CEI 4 revenu Sud et du et Afrique centrale et latine et sub- 2 élevé de Sud-Est du Nord orîentale Careibes saharienne lOCDE O Élevé Moyen Faible Niveau de crédibilité Note L'indice ce crecité eîgrarnque ae gauche) est un indice synthétique calculé sur la base des résultats de le figure 2.3. Dans les deux graphiques de droite, chaque barre correspond à l'indice moyen de crédibilité pour un groupe de pays. Graphiques établis aur la base d'anialyses de rëgre,ésorr pour la période 1984-93 de la croissance du PIB <32 pays> et de l'investissement (33 pays) par rapport à l'inidice de crédibilité, après neutralisation des effets du revenu, de l'éducation et des distorsionis liées aux politiques. L'Asie du Sud et du Sud-Est n'est représentée que par trois pays, tout comme le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Source : calculs dles services de la Banque mondiale effectués à partir des données de l'enquête sur le secteur privé réalisée aux fins du présent Rapport et de Brunetti, Kisunkso et Weder, documents de référence. 6 RÉSUMÉ * Mettre en place des mécanismes d'autorégulation secteur, pourtant depuis longtemps aux mains du secteur * Choisir des outils efficaces faisant appel au marché. privé, ce qui s'est traduit par un service médiocre, des tarifs souvent trop élevés et un coût très lourd pour les particuliers Bâtir, une fois les fondations en place: l'État n 'a pas de et les entreprises. Aussi, pour que le secteur privé puisse tirer monopole le meilleur parti des nouvelles possibilités qui s'offrent à lui Il est de plus en plus largement admis que, dans de nom- dans le domaine de la fourniture des services d'infrastruc- breux pays, le monopole public de la fourniture des équi- ture et des services sociaux, il faudra souvent qu'il existe un pements collectifs, des services sociaux et d'autres biens et cadre réglementaire solide. services a peu de chances de donner de bons résultats. Les LA POLITIQUE INDUSTRIELLE. Dans certains cas, l'État innovations technologiques et organisationnelles ont peut aider à résoudre les problèmes de coordination et de ouvert aux prestataires privés compétitifs de nouvelles pers- manque d'information qui entravent la croissance d'une pectives dans des domaines jusque-là réservés au secteur économie de marché encore peu développée. Parmi les public. Pour en tirer parti -et pour mieux répartir des tout premiers pays industriels, nombreux sont ceux qui ont moyens publics limités -, les gouvernements commencent eu recours à différents moyens pour stimuler la croissance à dissocier financement et fourniture de l'infrastructure et du marché aux premiers stades de son développement. Plus des services et à séparer activités concurrentielles sur le mar- récemment, le Japon, la République de Corée et d'autres ché des services d'utilité publique et activités monopolis- pays d'Asie de l'Est ont également pris diverses mesures tiques. Des réformes sont entreprises aussi en vue de décou- pour promouvoir le rôle du marché, tout en veillant à la pler les programmes de sécurité sociale, qui offrent à tous solidité des bases économiques, sociales et institutionnelles. une assurance contre la maladie et le chômage, des pro- Cela a parfois donné lieu à des interventions complexes, grammes d'aide sociale, qui s'adressent aux plus démunis. fondées, par exemple, sur l'utilisation stratégique des sub- FAIRE FACE À L'« INSÉCURITÉ SOCIALE ». Il est mainte- ventions. Mais, dans d'autres cas, l'intervention de l'État a nant admis que l'État peut aider les ménages à faire face à été moins directe, prenant notamment la forme d'une pro- certains risques économiques en assurant les personnes motion des exportations et de mesures spéciales d'incita- âgées contre le dénuement par le biais de régimes de retrai- tion dans le secteur de l'infrastructure. Cela étant, il est tes, en offrant des assurances contre les effets dévastateurs essentiel de sélectionner judicieusement ces outils et de les de la maladie et en fournissant une protection contre le utiliser efficacement, car des mesures commerciales, finan- chômage. Mais l'idée que l'État doit supporter seul cette cières et industrielles mal préparées peuvent - l'histoire le charge est en train d'évoluer et l'État-providence est sou- montre - avoir de graves conséquences pour les pays. Les mis à une réforme, même dans les pays industriels. Les pays politiques industrielles volontaristes et mal conçues menées émergents, comme le Brésil ou la Chine, n'auront pas les par de nombreux pays en développement n'ont pas donné moyens de mettre en place un régime analogue au système de bons résultats. Les pays qui ont appliqué avec succès une européen, même dans une version édulcorée, notamment politique industrielle volontariste n'auraient pas pu le faire en raison du vieillissement rapide de leur population. Des sans une solide capacité institutionnelle. solutions inédites associant les entreprises, les travailleurs, LA GESTION DES PRIVATISATIONS. Des règlements bien les ménages et les groupes de proximité doivent donc conçus et d'autres interventions de l'État peuvent stimuler être trouvées pour assurer une plus grande sécurité à un le développement du marché. Mais cela peut prendre du moindre coût. Cela est particulièrement important pour temps car, dans bien des cas, l'initiative privée est paralysée les pays en développement qui ne sont pas encore prison- par la survivance de relations antagoniques entre l'État et le niers de systèmes coûteux. marché, alors que des entreprises publiques inefficaces sai- UNE REGLEMENTATION EFFICACE. Une réglementation gnent souvent les finances du pays. La privatisation est une bien conçue peut aider la société à influer sur le fonctionne- solution évidente. Elle est généralement plus facile lorsque ment du marché dans l'intérêt général. Elle peut aider à pro- le cadre d'action économique est propice au développe- téger les consommateurs, les travailleurs et l'environnement, ment du secteur privé. C'est pourquoi des pays comme la et stimuler la concurrence et l'innovation, tout en empê- Chine, la Corée et Taïwan (Chine) ont choisi de ne pas chant les abus de pouvoir monopolistique. Au Chili, les donner la priorité absolue à la privatisation, mais plutôt de réformes réglementaires entreprises au début des années 80 laisser le secteur privé se développer parallèlement au sec- ont encouragé durablement l'investissement privé dans le teur étatique. Toutefois, cela n'est pas toujours possible secteur des télécommunications, ce qui a permis d'amélio- lorsque les charges budgétaires sont particulièrement lour- rer la qualité du service, de stimuler la concurrence et des et que des entreprises publiques peu performantes font d'abaisser les prix. Aux Philippines, en revanche, une régle- obstacle à l'indispensable restructuration de l'économie. mentation inefficace (qu'on a récemment commencé à L'expérience montre que le succès de la privatisation réformer) a conduit au sous-investissement dans ce même dépend énormément de la façon dont elle est gérée. Il est RÉSUMÉ 7 essentiel d'assurer la transparence du processus, de se plus efficaces est une tâche à la fois plus facile et plus diffi- concilier les employés, d'encourager l'actionnariat popu- cile qu'ailleurs: plus facile, parce que les capacités sont déjà laire et de mettre en place le cadre réglementaire approprié. d'un assez bon niveau, mais plus difficile, parce que leur Si elle est bien conduite, la privatisation donne de bons renforcement passe par un changement des états d'esprit. résultats, comme on l'a vu au Chili et dans la République En effet, la réforme de l'État ne consiste pas seulement à tchèque. Sa place dans la stratégie de développement du assigner de nouvelles tâches. marché peut être plus ou moins importante mais, pour de nombreux pays en développement qui cherchent à réduire Revivifier les institutions la place d'un État surdimensionné, elle doit rester une Prendre acte des capacités dont dispose l'État - aussi limi- priorité. Un processus de privatisation bien maîtrisé a des tées soient-elles -ne signifie pas que l'on doit en rester là. incidences économiques et budgétaires très positives. Le deuxième élément fondamental de la réforme de l'État consiste donc à renforcer la capacité des institutions, en Connaître les limites de l'État incitant les fonctionnaires à mieux remplir leurs fonctions et La mise en oeuvre prévisible et systématique des politiques en luttant contre les actes arbitraires. dépend d'une bonne adéquation entre la capacité des insti- Les pays se battent pour se doter des institutions néces- tutions et les actions des pouvoirs publics. Dans les pays saires au bon fonctionnement du secteur public, mais la bien développés, l'État dispose généralement de solides tâche est difficile, notamment en raison des obstacles poli- capacités administratives et l'équilibre des pouvoirs, inscrit tiques. Par exemple, de puissants groupes de pression peu- dans les textes, empêche les actes arbitraires, tout en lais- vent avoir intérêt à maintenir un régime injuste et ineffi- sant aux services gouvernementaux la latitude nécessaire cace, tandis que ceux qui en pâtissent n'ont pas les moyens pour s'acquitter de leur mandat. En revanche, dans les pays de pousser au changement. où les institutions sont plus faibles, il peut être nécessaire Toutefois, le problème de l'inefficacité persistante - et de réduire la marge de manoeuvre et d'imposer davantage de la corruption - n'est pas exclusivement d'ordre poli- de restrictions, ce qui peut être fait de deux façons: tique. Bien souvent, les gouvernants et les autres responsa- bles ont de bonnes raisons et une réelle volonté d'amélio- * Par l'adoption de règles d'autolimitation, qui définissent rer le fonctionnement du secteur public. Mais la gestion précisément le contenu des politiques et les rendent irré- d'une administration publique est une tâche ardue, qui ne versibles, au moyen de mécanismes qu'il est coûteux se prête pas à des solutions claires et nettes. En fait, pour d'abandonner. Les zones monétaires régionales, telles mettre en place les institutions nécessaires au bon fonction- que la zone franc en Afrique francophone, ou les quasi- nement du secteur public, il faut s'attaquer à toute une comités monétaires, comme celui qui a été mis en place série de facteurs sous-jacents, liés au comportement, qui en Argentine, sont des exemples de tels mécanismes dans faussent les incitations et conduisent, au bout du compte, le domaine de la monnaie. Dans celui des services d'inté- à de mauvais résultats. Trois grands moyens peuvent être rêt public, les contrats de prise ferme passés avec des pro- utilisés, dans différents contextes, pour s'attaquer à ces pro- ducteurs d'électricité indépendants jouent le même rôle. blèmes et accroître la capacité d'action de l'État (figure 2): * Par les partenariats avec les entreprises et les citoyens. Dans le domaine de la politique industrielle, l'État peut, * Des règles et des garde-fous efficaces par exemple, encourager la collaboration entre entrepri- a Une concurrence plus vive ses privées. Dans le domaine financier, il peut inciter les a Une consultation et un partenariat plus larges. banques à respecter des règles de prudence. Et, dans celui de la protection de l'environnement, il peut diffu- Des règles et des garde-fous efficaces ser des informations pour encourager les initiatives de la La mise en place d'une gestion publique responsable société civile partant de la base. suppose en général, à long terme, l'existence de contre- pouvoirs institutionnalisés. La séparation des pouvoirs Les pays en transition sont confrontés à un problème - entre le judiciaire, le législatif et l'exécutif, ou entre les qui leur est propre. En effet, le passage à une économie de autorités centrales, provinciales et locales -offre une solu- marché les oblige à modifier non seulement les rôles, mais tion. Plus cette séparation est importante, plus les garde- aussi les capacités. Certains ont conservé une capacité fous contre les actes arbitraires de l'État sont nombreux. d'action intrinsèque sous forme de compétences ou de Mais la multiplication de ces garde-fous peut être à double matériel utilisable, mais leur organisation ne leur permet tranchant, car il risque alors d'être aussi difficile de modi- pas d'assumer leurs nouvelles missions. On y rencontre fier des règles pernicieuses que d'en adopter de bonnes. parfois des cas isolés de performance exceptionnelle, alors Dans de nombreux pays en développement, le législatif que, globalement, l'efficacité a diminué. Rendre ces pays et le judiciaire ont un droit de regard limité sur l'exécutif a RÉSUME Figure 2 Dlfférents moyens d'accroitre la capacité d'actlon de I'État Règles et garde-fous Par exemple: - Indépendance de la justice - Organes de surveillance Recrutement et promotion ou Consultation et E Pression partenariat de la concurrence Par exemple Par exe'-i,l:i,& - Conseils consultatifs - Concurrern:e .:s*r. l.t - Synergies prestation di z , La fixation des objectifs et la définition des politiques tionnaires le pouvoir d'en contrôler l'accès, au lieu d'établir nécessaires pour les atteindre correspondent parfois à une des procédures ouvertes et compétitives, crée aussi des procédure diffuse; le corps législatif manque d'informa- conditions particulièrement propices. Des mécanismes tions et de moyens, et l'indépendance de la justice est com- régulateurs officiels peuvent aussi aider à lutter contre la promise. Or, une magistrature indépendante est indispen- corruption des fonctionnaires, mais ils sont rarement suffi- sable pour faire en sorte que le pouvoir législatif et le sants. La réforme de la fonction publique, la lutte contre le pouvoir exécutif restent pleinement responsables devant la clientélisme politique et l'amélioration des rémunérations loi et pour interpréter et faire respecter la constitution. Il est peuvent également y contribuer, car elles incitent davan- aisé de rédiger des lois, mais il faut aussi les faire appliquer tage les fonctionnaires à s'en tenir aux règles. pour que le pays puisse tirer parti d'un régime de droit cré- Si la corruption est généralisée, il faudra prendre des dible. Il faut du temps pour que ces mécanismes régulateurs mesures plus radicales pour la combattre, notamment en prennent racine mais, dans l'intervalle, l'adhésion à des renforçant la surveillance des fonctionnaires -tant par les mécanismes supranationaux, comme la reconnaissance de institutions que par les simples citoyens - et en punissant la juridiction obligatoire des cours internationales ou la ceux qui se rendent coupables de malversations. La commis- garantie d'organismes multilatéraux, pourra les remplacer. sion indépendante contre la corruption créée à Hong Kong La lutte contre la corruption, par une limitation des (Chine, à partir du 1er juillet 1997) est à cet égard un bon pouvoirs discrétionnaires, est l'un des grands axes de toute exemple. De même, les réformes entreprises récemment en stratégie qui vise à retonifier le secteur public. L'assouplis- Ouganda ont repris plusieurs éléments de la stratégie décrite sement des restrictions visant le commerce extérieur, la ici, et certains des résultats enregistrés sont prometteurs. suppression des obstacles à l'entrée sur le marché privé et la Les mêmes mécanismes pourraient être utilisés dans le privatisation des entreprises publiques d'une manière qui monde entier car, contrairement à certaines affirmations, la les expose à la concurrence sont autant de moyens de com- corruption n'est pas propre à telle ou telle culture. Pour la battre la corruption (figure 3). Mais les réformes ne doi- combattre, il faut agir sur plusieurs fronts en associant plus vent pas être timides. En effet, ouvrir certaines , chasses largement le secteur privé et la société civile à cet effort. gardées » à l'entreprise privée, tout en laissant aux fonc- Le corrupteur est aussi fautif que le corrompu et, pour RÉSUMÉ 9 Figure 3 Facteurs contribuant a la corruption Indice de corruption Indice de corruption 5 5 4 4 3 3 2 2 Faible Moyen Élevé Faible Moyen Eleve Indice de distomrion due aux politiques Indice de prévisibilité de la justice Indice de corruption Indice de corrupteora 5 5 4 4 33 2 2 Faible Mover. Élevé Indice die recrutement au mérite Fil oe lv Rapport des salaires de la fonction publique à ceux de lindustrie manufacturlére Note Chaque barre correspond à l'indice -nover. le~ ccOrrupt.onf plour unl grc*uoe- de pays. Voir la Note technique pour plus de détails et une définition des indices. Plus les valeurs de l'indice sont élevées et plus la corruption est forte. Il en est de même des autres variables. En haut à gauche, corrélation simple pour 39 J3; ,r,ustrIS er er, dé,elOcgrermenr prur la période 1984-93 (indice de distorsion iee au' r,oI,i,s,es, et pour 1996 (indice de corruption). En haut à droite, régression basée sur les données de 59 pays industriels et en développement pour 1996. En bas à gauche, régression basée sur les données de 35 pays en .je.elcropen-,rni oour la période 1970-90. En bas à droite, corrélation simple pour 20 pays industriels et en développement pour la période comprise entre la fin des années 80 et le début des années 90; les données sur les salaires sont des moyennes. Source: Calculs des services de la Banque mondiale. résoudre le problème, il faut notamment infliger des peines dans plusieurs domaines, comme le recrutement et la pro- effectives aux entreprises nationales et internationales. motion, l'élaboration des politiques et le mode de presta- tion des services. Un État plus ouvtert à la compétition interne et STIMULER LA COMPÉTITION AU SEIN DE LA FONCTION à la concurrence PUBLIQUE. Qu'ils soient chargés de l'élaboration des poli- Les gouvernements peuvent améliorer leur capacité tiques, de la fourniture de services ou de l'administration d'action et leur efficacité en encourageant la concurrence de contrats, des fonctionnaires compétents et motivés sont 1 O RÉSUMÉ la cheville ouvrière d'un État efficace. Pour les inciter à remplir efficacement leurs fonctions, on peut recourir à un Figure 4 Dans la fonction publique, ensemble de mesures destinées à stimuler la compétition l'importance des effectifs va souvent de interne, à savoir: pair avec la faiblesse des traitements Salaire annuel moyen dans I administration * Un système de recrutement fondé sur le mérite -et centrale en muitiple du PIB par habitant non sur le favoritisme 12 * Un système de promotion interne au mérite * Une rémunération satisfaisante. e 10_ À partir du XIXe siècle, les pays aujourd'hui industriali- sés ont tous appliqué ces principes pour se doter d'une 8 administration professionnelle moderne. Et, plus récem- ment, ces principes ont aussi été appliqués dans de nom- breux pays d'Asie de l'Est, qui ont ainsi réussi à transfor- 6 a mer une administration faible et corrompue, fondée sur le \ * clientélisme, en un système fonctionnant relativement 4 *e\ 0. bien. Mais, bien souvent, les pays en développement n'ont * e a * a même pas besoin de chercher des modèles à l'étranger ou e * X dans l'histoire, car des modèles, ils en ont chez eux. En 2 * effet, dans bien des cas, quand toutes les autres institutions e e ont périclité, la banque centrale, pour ne citer qu'elle, reste O t * t un exemple d'efficacité et de stabilité. Cela tient à ce que 1 2 3 4 toutes les conditions précitées sont réunies. La banque cen- trale est moins exposée aux ingérences politiques. Elle a des Emplo pubic en pourcentage ce t3 population objectifs limités, mais précis. Elle dispose de ressources suf- riote a Qnrees po;ur 96 pay, àr.duaîrrels et er, leEiopren;,afri fisantes et d'un personnel qualifié et généralement mieux p.:" .rifferer,les arr,ees. au ,eriuî cte anrees 9Û. %'oir l Fiole payé que dans les autres branches de l'administration. Ie.rique -D,j,c& ,S a,o-Campx. oe Trmm1''J et Pl1urrerîee Il ressort d'une comparaison entre pays que l'adminis- dc,c.mentaie referercA tration fonctionne mieux quand elle a un système de recru- tement et de promotion compétitif, fondé sur le mérite, et quand elle offre des rémunérations plus élevées. Dans plu- tionnaires (figure 4). Cela s'est traduit par un net resserre- sieurs pays (Kenya, Philippines), même les postes relative- ment de l'échelle salariale et une forte dégradation de la ment bas dans la hiérarchie peuvent faire l'objet de nomi- compétitivité de la rémunération des hauts fonctionnaires, nations politiques, tandis que, dans d'autres, comme en de sorte qu'il est de plus en plus difficile de recruter et de Corée, on a su tirer parti d'un système de recrutement et fidéliser du personnel compétent. Certains pays, comme de promotion très compétitif, qui récompense expressé- l'Ouganda, sont en train de réaliser des réformes de grande ment le mérite. Aux Philippines, on examine ces questions envergure pour comprimer très fortement les effectifs en dans le cadre des réformes en cours pour chercher à renfor- surnombre, augmenter les salaires moyens et élargir l'éven- cer les capacités des administrations. D'une manière géné- tail des traitements, mais beaucoup d'autres ne se sont pas rale, les pays où les contre-pouvoirs sont insuffisants doi- encore attaqués à ces problèmes. vent recourir davantage à des systèmes très transparents et PLUS DE CONCURRENCE DANS LA FOURNITURE DES compétitifs. Le parcours de certains pays très dynamiques BIENS ET SERVICES PUBLICS. Dans de nombreux pays en d'Asie de l'Est montre aussi qu'un système récompensant à développement, les services publics sont insuffisants, voire la fois le mérite et l'ancienneté aide à forger un esprit de inexistants. Les gouvernements interviennent souvent dans corps, une volonté commune d'atteindre des objectifs col- le fonctionnement ordinaire des organismes publics et les lectifs, ce qui réduit le coût de transaction résultant de cadres disposent d'une marge de manoeuvre limitée. Ces l'imposition de contraintes internes et encourage le travail serviteurs de l'État sont rarement tenus de rendre compte d'équipe et la loyauté. des résultats obtenus. Dans bien des cas, le secteur public Dans de nombreux pays en développement, l'augmen- détient le monopole des services, ce qui supprime toute tation de l'emploi public à des niveaux de qualification incitation à améliorer l'efficacité. plus bas et les contraintes budgétaires pesant sur la masse Dans ces conditions, la réforme du secteur public passe salariale ont provoqué une érosion du traitement des fonc- par l'ouverture à la concurrence d'administrations clés RÉSUMÉ 1 1 pour accroître les incitations dans des domaines longtemps L État phls proche du citoyen monopolisés par l'État. Des dizaines de pays, en Amérique, Les pouvoirs publics sont plus efficaces s'ils sont à l'écoute en Europe et en Asie, ont tiré parti des progrès technolo- des acteurs de la vie économique et des citoyens, et s'ils les giques pour ouvrir à la concurrence les secteurs des télé- associent à l'élaboration et à l'application des politiques. communications et de la production d'électricité, ce qui Sans cela, ils ne peuvent pas tenir compte des attentes de la s'est traduit par la baisse des coûts unitaires et le dévelop- population, en particulier de celles des minorités et des pement rapide des services. La concurrence est également pauvres, qui ont généralement beaucoup de mal à faire encouragée par la sous-traitance des services par voie d'ap- entendre leur voix dans les coulisses du pouvoir. Et même pel d'offres ou d'adjudication. Cette tendance est très nette le gouvernement le mieux intentionné ne pourra pas dans les pays industriels (Royaume-Uni, État du Victoria, répondre efficacement aux besoins collectifs, si la plupart en Australie), mais des formules de ce genre sont aussi uti- d'entre eux lui sont inconnus. lisées dans les pays en développement (par exemple, pour LA PAROLE AUX CITOYENS. Associer la population à améliorer l'entretien des routes au Brésil). Face au manque l'action menée suppose que les pauvres et les groupes mar- de moyens administratifs, certains pays (Bolivie, Ouganda) ginalisés puissent faire entendre leur voix au sein même des sous-traitent également les services sociaux à des organisa- instances de décision. Or, bien souvent, le droit à la parole tions non gouvernementales. est réparti aussi inégalement que le revenu. Une meilleure Les gouvernements ont de plus en plus tendance à met- information et une plus grande transparence sont essentiel- tre en place des organismes publics spécialisés qui ont des les pour permettre un débat public éclairé et faire en sorte objectifs plus précis, sont soumis à des critères de perfor- que la population fasse davantage confiance à l'État - que mance et sont dirigés par des gestionnaires devant rendre ce soit pour examiner les priorités en matière de dépenses, compte de leurs résultats. Parmi les pays à revenu élevé, la pour élaborer des programmes d'aide sociale ou pour gérer Nouvelle-Zélande est celui qui est allé le plus loin sur la les forêts et les autres ressources. La réalisation d'enquêtes voie de la réforme. Les ministères multisectoriels ont été auprès des usagers (comme en Inde, au Nicaragua ou en scindés en unités opérationnelles à vocation précise; leurs Tanzanie) et l'élaboration de chartes du citoyen (comme directeurs sont nommés pour une durée déterminée, ils ont en Malaisie) sont de nouveaux moyens de donner à chacun une obligation de résultats et ils peuvent embaucher, licen- voix au chapitre. cier et mener des négociations collectives. Singapour a Le bulletin de vote est le moyen d'expression par excel- depuis longtemps adopté une démarche analogue, mettant lence. En 1974, 39 pays seulement - c'est-à-dire un pays en place des organismes publics semi-autonomes, soumis à sur quatre - étaient des démocraties indépendantes. des critères de performance. D'autres pays en développe- Aujourd'hui, 117 pays - c'est-à-dire près de deux pays sur ment s'engagent sur cette voie. La Jamaïque, par exemple, trois -choisissent leurs dirigeants au moyen d'élections est en train d'établir des organismes de ce type, sur le libres. Toutefois, des scrutins périodiques ne signifient pas modèle britannique. forcément que l'État est plus réceptif. D'autres mécanismes Toutefois, les pays qui n'ont pas de mécanismes de sont nécessaires pour faire en sorte que les problèmes des contrôle adéquats et qui manquent de moyens doivent minorités et des pauvres soient pris en compte dans les procéder avec prudence. En effet, dans ces pays, l'octroi politiques publiques. Il faut tout d'abord mettre en place aux responsables publics d'une plus grande marge de de véritables organisations intermédiaires, dont les repré- manoeuvre ne peut qu'encourager l'arbitraire et la corrup- sentants au sein des instances de décision doivent être les tion, sans que les résultats s'améliorent pour autant. En porte-parole des citoyens. Des organisations de ce genre, outre, pour organiser et faire exécuter des marchés com- particulièrement efficaces au niveau des administrations plexes, il faut disposer de compétences spécialisées qui font locales et provinciales, jouent maintenant un rôle très actif souvent défaut dans les pays en développement. Ces der- dans les pays en développement - surtout là où l'État niers doivent donc, tout d'abord, imposer une discipline fonctionne mal et où leur action n'est pas réprimée. plus stricte et renforcer la responsabilité financière dans le UNE PLUS LARGE PARTICIPATION. Il apparaît de plus en secteur public (comme l'ont fait l'Argentine et la Bolivie). plus clairement que les programmes publics donnent de Ils doivent assigner aux organismes publics des tâches et meilleurs résultats lorsqu'ils sont exécutés avec la participa- des objectifs plus précis et mesurer les résultats obtenus à tion des futurs bénéficiaires et lorsqu'ils exploitent le l'aide de critères de performance (comme en Colombie, au potentiel associatif de la collectivité. Cela facilite leur exé- Mexique et en Ouganda). Une évaluation plus rigoureuse cution, se traduit par des résultats plus durables et permet des résultats et un meilleur contrôle a posteriori des res- une meilleure information en retour. Les projets concer- sources utilisées permettent peu à peu de laisser une plus nant les services d'assainissement de la ville dc Recife grande latitude aux organismes publics, en contrepartie de (Brésil), la construction de logements sociaux à Port leur gestion plus responsable. Elizabeth (Afrique du Sud), le travail d'aménagement de la 14 RÉSUMÉ à se demander si une catastrophe majeure sera nécessaire pour contraindre les pays à agir de concert. Figure 5 Une bonne politique économique • Lapromotion de la recherche fondamentale etde la diffiision et une solide capacité Institutionnelle se dz savoir. Le Groupe consultatif pour la recherche agri- traduisent par une croissance plus rapide cole internationale, qui vient d'être redynamisé pour rele- Croissance au ver de nouveaux défis dans le domaine de la production PIE par habitant alimentaire, a montré qu'une action commune interna- naariation tionale pouvait faciliter la mise au point et la diffusion annuelle en ; /i des technologies. Des mécanismes consultatifs similaires 3,0 doivent être mis en place pour s'attaquer à d'autres pro- blèmes urgents qui touchent la recherche dans les sec- 2,5 teurs de la protection de l'environnement et de la santé. * L 'amélioration de l'efficacité de l'aide internationale au 2,0 développement. Pour être plus efficace, l'aide extérieure doit être plus étroitement liée aux politiques menées par ' les pays bénéficiaires. Les organismes d'aide doivent 1,0 acheminer systématiquement des ressources vers les pays pauvres qui mènent de bonnes politiques et ont à coeur 0,5 de revivifier leurs institutions. Ce doit être là l'une de leurs premières priorités. ' 0 Fone capacit Déstor5,ons Suppression des obstacles à la réforme de l'État raibles L'histoire de la réforme de l'État dans les pays aujourd'hui Faibie caPacite Disiorsions Ui ~~~~~~~~~~~~~~fontes industrialisés est porteuse d'espoir pour les pays en déve- loppement, mais elle doit aussi les faire réfléchir. Jusqu'au Noie Les ia,, rie .:ro,sare sr. , .rts a;,r ùe r siècle dernier, l'Europe, l'Amérique du Nord et le Japon oour orferents groi,oes -je Pa1. Les '.suiaits onl et* ODtenus étaient en proie à bon nombre de problèmes qui nuisent au rroveni June reoeresor. sur ia tase da dornrnee; enip- aujourd'hui à l'efficacité de l'État dans les pays en dévelop- renoour ia e[ , 1 . s D r i ae at;Dr nr utraiei æ les pement. Ces problèmes ont été réglés et des États moder- etfets Ots I eluî3t.on. oiu ,etj et Oi autres wrîaries Pour CluS nes ont vu le jour. Il y a donc lieu d'espérer. Mais cela doit oe leuîle. '.(:o.r la Note te,rrn.qus Sùurce . comn,mander aussi donner à réfléchir, car le renforcement des institu- Da,.cio'i, er L,*, dÛc'jrrt de ererr.F tions prend du temps. Les réformes de l'ère Meiji, qui ont mis le Japon sur la voie du développement, ont pris près de 25 ans à réellement porter leurs fruits. Développer la capa- tères nouveaux. Ce genre de réforme implique une révision cité d'action de l'État n'est pas chose impossible, mais cela déchirante des modes de pensée et d'action des administra- exige du temps et une immense volonté politique. Il est tions, et oblige souvent à remettre à plat des systèmes repo- donc urgent d'agir dès maintenant. sant depuis longtemps sur le clientélisme et la corruption. Au cours des 15 dernières années, de nombreux gouver- Mais ces changements sont absolument indispensables si nements ont réagi aux pressions internes et externes en l'on veut améliorer un jour la capacité d'action de l'État. entreprenant des réformes ambitieuses pour améliorer le Une bonne politique, dont l'exécution s'appuie sur une fonctionnement de l'appareil public. En général, les réfor- capacité institutionnelle plus solide, se traduit par un déve- mes macroéconomiques - axées sur la politique de change loppement économique beaucoup plus rapide (figure 5). et les politiques budgétaire et commerciale - sont très vite Dans de nombreux pays en développement, une intervenues. Elles ont certes des implications politiques, réforme en profondeur sur ce modèle nécessitera beaucoup mais elles ne nécessitent pas une refonte des institutions. de temps et d'efforts, et son contenu variera considérable- En effet, une fois la décision politique prise, elles peuvent ment d'une région à l'autre (encadré 3). La réforme se être entreprises rapidement, souvent par décret, par heurtera aussi à une vive opposition politique. Mais les quelques technocrates compétents. pays qui l'entreprennent peuvent commencer par renforcer Mais la réforme de l'État, qui englobe la réglementa- les organismes centraux chargés de l'élaboration des straté- tion, les services sociaux, les finances, l'infrastructure et les gies, en introduisant dans le processus plus de transparence travaux publics, ne peut pas être accomplie aussi rapide- et de compétition, en essaimant les activités et les organis- ment, car elle fait intervenir une restructuration des insti- mes dont les objectifs sont faciles à définir, en demandant tutions pour leur permettre de fonctionner selon des cri- davantage aux usagers de donner leur opinion sur la RÉSUMÉ 15 Encadré 3 La réforme de l'État dans différentes régions du monde Les grands aspects de la problématique de la réforme de « aux machines ». Toutefois, la plupart des pays sont l'État dans les différentes régions regroupant les pays en en train de progresser, d'améliorer leurs capacités et développement sont exposés ci-après. Il s'agit nécessai- d'adopter des modes de gestion plus responsables. rement de généralisations, chaque région comprenant a Dans la Communauté des États indépendants (CEI), plusieurs pays au cas très différent. l'insuffisance des capacités de l'État dans de nom- breux pays est un obstacle sérieux et croissant à la * En Afrique subsaharienne, de nombreux pays connais- poursuite des progrès pour la plupart des aspects sent une crise qui réside dans l'essence même de de la vie politique, économique et sociale. Le recen- l'État - dans sa capacité. C'est à la reconstruction trage de l'État est encore à un stade embryonnaire et de celle-ci que les pays doivent s'attacher de toute l'absence générale de transparence et de mécanismes urgence en réorganisant complètement les institu- de contrôle pose une multitude de problèmes graves. tions, en réaffirmant la primauté du droit et en luttant * En Amérique latine, la décentralisation du pouvoir et de façon crédible contre l'abus de pouvoir. Lorsque les les délégations de dépenses, conjuguées à la démocra- liens que l'État entretient avec le secteur privé et la tisation, ont complètement transformé le paysage société civile sont ténus, il faudra les resserrer si l'on politique au niveau local, à la faveur de ce que cer- veut améliorer les services publics et collectifs. tains ont appelé une « révolution tranquille ». Un * En Asie de l'Est, la capacité d'action de l'État ne pose nouveau modèle de gouvernement est en train de généralement pas de problème ; toutefois, son apti- voir le jour dans la région. Les pays doivent cepen- tude à évoluer pour relever les nouveaux défis qui dant mettre davantage l'accent sur la réforme du sys- apparaissent dans la région sera décisive pour la pour- tème juridique, de la fonction publique et des poli- suite du succès économique. tiques sociales. * En Asie du Sud, le principal problème est celui de la a Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le chômage surréglementation, qui est à la fois une cause et un est de loin le principal problème économique et effet de la pléthore d'effectifs dans le secteur public et social, et rend très difficile une réduction des effectifs qui mène droit à la corruption. La simplification des de la fonction publique. La réforme se heurtant à des règlements et la réforme des entreprises publiques obstacles politiques et sociaux considérables - mais pour limiter le rôle de l'État sont des tâches com- pas insurmontables -, il pourrait être profitable de plexes et politiquement difficiles. commencer par décentraliser certains services et de se * En Europe centrale et orientale, il y a encore fort à faire concentrer sur la refonte des entreprises d'État, tout pour que l'État soit davantage « à la barre » et moins en préparant le terrain à des actions plus ambitieuses. qualité des services fournis et en obtenant le concours des ajournée, et parfois pour longtemps comme en Haïti sous syndicats pour mettre en oeuvre des programmes incitant les Duvalier et au Zaïre aujourd'hui. les travailleurs à chercher la sécurité en accompagnant le Les pays voisins peuvent aussi être un puissant stimu- changement, plutôt qu'en s'y opposant. lant du changement. La vague de réformes qui balaie l'Asie de l'Est, l'Amérique latine et une grande partie de l'Europe À quel momnent les réformes . 'à . .,. -. ? orientale et de l'ex-Union soviétique tient manifestement à Les conflits et les problèmes de répartition ancrés au coeur un effet d'entraînement. La crainte d'être laissés-pour- des institutions expliquent pourquoi les réformes ont compte peut inciter les pays à améliorer le fonctionnement échoué dans tant de pays. Mais cet état de choses n'est pas de leurs administrations. Mais on ne sait pas encore irréversible. Au bout du compte, le changement se produit pourquoi certains réagissent aux crises et d'autres pas. lorsque le pays est davantage incité à abandonner les Pourquoi, par exemple, l'inflation semble-t-elle beaucoup anciennes politiques et le vieil appareil institutionnel qu'à moins bien tolérée par la population en Asie que dans cer- maintenir le statu quo. Une crise économique ou une tains pays d'Amérique latine ? Et pourquoi certains pays menace extérieure, ou encore l'arrivée d'un gouvernement doivent-ils traverser une longue période de déclin écono- ayant moins de rentes de situation, peut donner une mique avant de réagir, tandis que d'autres sont beaucoup impulsion à la réforme. En revanche, si les dirigeants per- plus prompts à le faire ? pétuent des politiques désuètes parce que cela sert leurs Bien souvent, une analyse de la situation qui serait intérêts ou ceux de leurs alliés, la réforme risque d'être celle des gagnants et des perdants d'une réforme de l'État 16 RÉSUMÉ permet de dire quand - ou si - cette réforme aura lieu. dans celui de la santé et l'Organisation internationale du Celle-ci a peu de chances de séduire si les gagnants ne peu- travail dans celui de la législation du travail et de la poli- vent pas offrir une compensation aux perdants. Même tique de l'emploi. En deuxième lieu, les organismes inter- lorsque les gains sont potentiellement suffisants pour le nationaux peuvent faire partager la vaste expérience trans- faire, la réforme peut être difficile à réaliser car les avan- nationale qu'ils possèdent dans de nombreux domaines. tages sont répartis sur un grand nombre de personnes, Souvent dotés d'un personnel multinational, ils peuvent alors que les perdants, pourtant moins nombreux, sont offrir les services d'experts venant d'horizons différents. En puissants et savent se faire entendre. Un autre problème troisième lieu, leurs concours financiers peuvent aider les tient à ce que les gains sont différés, tandis que les pertes pays à supporter les sacrifices imposés au début de la sont immédiates. Il arrive cependant que la situation se réforme jusqu'à ce qu'elle commence à porter ses fruits. En soit dégradée au point que le nombre de gagnants soit quatrième lieu, ils peuvent offrir aux pays le moyen de considérablement supérieur à celui des perdants. Les réfor- prendre des engagements internationaux, qui les empê- mes peuvent alors se traduire par des gains économiques et chent de faire machine arrière. Mais, s'il y a une leçon à politiques immédiats. tirer de l'histoire de l'aide au développement, c'est qu'un soutien extérieur n'est pas d'une grande utilité s'il n'existe Comment soutenir les réformes ? pas dans le pays une réelle volonté de réforme. Les dirigeants politiques et les élites favorables aux réformes peuvent accélérer la marche des choses en prenant des déci- Une bonne administration publique n'est pas un luxe, sions qui élargissent l'horizon de leurs concitoyens, en indi- c'est une condition essentielle du développement quant clairement les avantages escomptés et en adoptant L'approche du XXIe siècle porte en soi des promesses de des politiques qui font un minimum d'exclus. Au cours des changement et des raisons d'espérer. L'évolution vertigi- dernières années, des dirigeants clairvoyants ont transformé neuse des marchés, des sociétés civiles et des rapports pla- les perspectives de leur pays grâce à des réformes détermi- nétaires oblige l'État à plus d'efficacité. Et pourtant, il ne nantes. Leurs efforts ont été couronnés de succès parce s'adapte pas encore assez vite à la marche du temps. Natu- qu'ils ont bien expliqué à tous les avantages du changement rellement, il n'existe pas de modèle de réforme universel et, et qu'ils ont su rassembler et donner la parole à ceux qui, bien souvent, les changements sont lents à venir parce bien souvent, restaient silencieux. S'ils ont réussi, c'est aussi qu'ils obligent à repenser complètement le rôle des institu- - et surtout - parce qu'ils ont su offrir à la société tions et les rapports entre les citoyens et l'État. Mais les une vision d'avenir, permettant de transcender le sacrifice questions soulevées ici sont déjà au coeur de la redéfinition immédiat imposé par l'ajustement. Enfin, ils ont donné à de l'État dans de nombreux pays et elles sont inscrites à chaque citoyen le sentiment qu'il était l'artisan des réformes l'ordre du jour des organisations internationales qui leur et que celles-ci ne lui étaient pas imposées de l'extérieur. prêtent leur concours. La réforme de l'État nécessite le concours de tous. Pour L'inefficacité de l'État a toujours été un frein à la crois- essayer de gagner le soutien de ceux qui en pâtissent - qui sance et au développement social. Mais l'ajournement des ne sont pas nécessairement les plus pauvres -, il faut les réformes peut avoir des conséquences encore plus graves, indemniser. Certes, cela peut coûter cher à court terme provoquant l'agitation politique et sociale et, parfois, la mais, à long terme, l'opération est payante. Des différences désintégration de l'État, si préjudiciable à la stabilité et à la profondes et des suspicions mutuelles entre divers groupes productivité et si coûteuse en vies humaines. Aussi s'est-on peuvent aussi retarder la réforme. Les vieilles inimitiés sont naturellement tourné vers une ligne de conduite qui vise à difficiles à vaincre, mais des pactes sociaux, comme le Pacte prévenir le mal, avant d'être pris dans l'engrenage du nau- de la Moncloa en Espagne ou la Conférence économique frage car, alors, il n'existe pas de remède miracle. nationale au Bénin, peuvent y contribuer. Les exemples d'effondrement de l'État correspondent Les organismes internationaux peuvent encourager la tous à des situations extrêmes et à des cas particuliers, mais réforme de l'État et aider à la soutenir de plusieurs façons. ils vont en se multipliant. Comme le montre bien le Rap- En premier lieu, ils peuvent fournir des conseils techniques port, il faut se garder de toute généralisation hâtive pour importants sur ce qu'il faut faire et ne pas faire. Cette assis- expliquer leurs causes et leurs effets, et la reconstruction ne tance est souvent très précieuse, en particulier pour les sera donc pas chose facile. Chaque cas pose des problèmes petits pays qui n'ont pas les moyens de résoudre eux- particuliers au pays concerné, à ses voisins et à la commu- mêmes tous les problèmes techniques. Mais il faut aussi nauté internationale. Mais c'est presque toujours le simple mobiliser les compétences locales afin d'adapter la réforme citoyen qui en supportera les conséquences, ce qui témoi- aux conditions et aux institutions locales. Ainsi, l'Organi- gne, une fois encore, du rôle fondamental qu'un État effi- sation mondiale du commerce joue un rôle majeur dans le cace et réceptif a à jouer pour assurer durablement l'équili- domaine commercial, l'Organisation mondiale de la santé bre social et la prospérité économique. RÉSUME 1 7 Le souci d'améliorer l'efficacité de l'État, y compris dans bien de pays sont prisonniers du cercle vicieux de la pau- les pays industriels, donne à penser qu'une amélioration, vreté et du sous-développement à cause de l'inefficacité même progressive, procure des avantages considérables. chronique de l'État. Une telle situation entraine la violence Cela est d'autant plus vrai dans les pays où l'efficacité de sociale, la criminalité, la corruption et l'instabilité, autant l'État est faible. Au fil du temps, le renforcement des capa- de facteurs qui empêchent l'État de promouvoir le dévelop- cités de l'appareil public, aussi minime soit-il, a un impact pement, voire de fonctionner. Pour la puissance publique, considérable sur la qualité de la vie, surtout parce que les il s'agit aujourd'hui d'entreprendre les réformes nécessaires, réformes ont tendance à engendrer un cercle vertueux. Une modestes ou ambitieuses, pour améliorer son fonctionne- légère amélioration de l'efficacité de l'État entraîne une ment et mettre ainsi le pays sur la voie de la croissance, en amélioration du niveau de vie, laquelle ouvre la voie à procédant en deux temps, comme on l'a proposé ici. La d'autres réformes et à la poursuite du développement. réforme des institutions est une entreprise longue, difficile Un tour d'horizon mondial des économies en 1997 et politiquement délicate. Mais, si nous en mesurons fournirait d'innombrables exemples de ces cercles vertueux, aujourd'hui mieux la difficulté, nous sommes aussi plus mais il montrerait aussi bien le contraire en rappelant com- conscients du prix que l'immobilisme ferait payer. Dépositaires BRÉSIL The Middle East Observer INDONÉSIE des publications de Publicacôes Tecnicas Internacionais 41, Sherif Street Pt. Indira Limited Ltda. Le Caire Jalan Borobudur 20 la Banque mondiale Rua Peixoto Gomide, 209 Tel: (20 2) 393-9732 PO. Box 181 Les prix et conditions de vente 01409 Sâo Paulo, SP Fax: (20 2) 393-9732 Djakarta 10320 varient selon les pays. Veuillez Tel: (55 11) 259-6644 Tel: (62 21) 390-4290 consulter le dépositaire de votre Fax: (55 11) 258-6990 ESPAGNE Fax: (62 21) 421-4289 pays avant de conmmander. E-mail: postmaster@pti.uol.br Mundi-Prensa Libros, S.A. URL: http://www .uol.br Castello 37 IRAN AFRIQUE DU SUD, BOTSWANA 28001 Madnd Ketab Sara Co. Publishers Pourcommandes individuelles: CANADA Tel: (34 1) 431-3399 Khaled Eslamboli Ave., Oxford University Press Renouf Publishing Co. Ltd. Fax: (34 1) 575-3998 6th Street Southem Afrca 5369 Canotek Road E-mail: libreria@mundiprensa.es Kusheh Delafrooz No. 8 PO. Box 1141 Ottawa, Ontario K1J 9J3 URL: http://www .mundiprensa.es/ PO. 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Box 19575-511 Craighall Publishing House Téhéran Johannesburg 2024 8, Da Fo Si Dong Jie FÉDÉRATION DE RUSSIE Tel: (98 21) 258-3723 Tel: (2711)880-1448 Beijing Isdatelstvo Fax: (98 21) 258-3723 Fax: (27 11) 880-6248 Tel: (86 10) 6333-8257 9a, Lolpachniy Pereulok E-mail: iss@is.co.za Fax: (86 10) 6401-7365 Moscou 101831 IRLANDE Tel: (7 095) 917 87 49 Government Supplies Agency ALLEMAGNE CHYPRE Fax: (7 095) 917 92 59 Oifig an tSolàthair UNO-Verlag Center for Applied Research 4-5 Harcourt Road Poppelsdorfer Allee 55 Cyprus College FINLANDE Dublin 2 53115Bonn 6, Diogenes Street, Engomi Akateeminen Kirjakauppa Tel: (353 1) 661-3111 Tel: (49 228) 212940 PO. Box 2006 PO. Box 128 Fax: (353 1) 475-2670 Fax: (49 228) 217492 Nicosie FIN-00101 Helsinki Tel: (357 2) 44-1730 Tel: (358 0) 121-4418 ISRAËL ARGENTINE Fax: (357 2) 46-2051 Fax: (358 0) 121-4435 Yozmot Literature Ltd. Of icina del Libro Intemacional E-mail: akatilaus@stockmann.fi PO. Box 56055 Av. Cordoba 1877 COLOMBIE URL: http://www .akateeminen.com/ 3 Yohanan Hasandlar Street 1120 Buenos Aires Infoenlace Ltda. Tel Aviv 61560 Tel: (54 1) 815-8354 Carrera 6 No. 51-21 FRANCE Tel: (972 3) 5285-397 Fax: (54 1) 815-8156 Apartado Aereo 34270 Publications de la Banque mondiale Fax: (972 3) 5285-397 Santafé de Bogotà, D.C. 66, avenue d'Iéna AUSTRALIE, FIDJI, PAPOUASIE- Tel: (57 1) 285-2798 75116 Paris R.O.Y International NOUVELLE-GUINEE, ILES Fax: (57 1) 285-2798 Tel: (33 1) 40-69-30-56/57 PO. Box 13056 SALOMON, VANUATU ET Fax: (33 1) 40-69-30-68 Tel Aviv 61130 SAMOA-OCCIDENTAL CORÉE, REÉPUBLIQUE DE Tel: (972 3) 5461423 DSA. Information Services Daejon Trading Co. Ltd. GRÈCE Fax: (972 3) 5461442 648 Whitehorse Road PO. Box 34, Youida Papasotiriou S.A. E-mail: royil@netvision.net.il Mitcham 3132 706 Seoun Bldg 35, Stournara Str. Victoha 44-6 Youido-Dong, Yeongchengpo-Ku 106 82 Athènes Palestinian Authority/Middle East Tel: (61) 3 9210 7777 Séoul Tel: (30 1) 364-1826 Index Information Services Fax: (61) 3 9210 7788 Tel: (82 2) 785-1631/4 Fax: (30 1) 364-8254 PO. Box 19502 Jérusalem E-mail: service@dadirect.com@au Fax: (82 2) 784-0315 Tel: (972 2) 6271219 URL: http://www .dadirect.com.au HAITI Fax: (972 2) 6271634 CÔTE D'IVOIRE Culture Diffusion AUTRICHE Centre d'Édition et de Diffusion 5, rue Capois ITALIE Gerold and Co. Africaines (CEDA) C.P 257 Licosa Commissionaria Sansoni SPA WNeihburggasse 26 04 B. P 541 Port-au-Prnce Via Duca Di Calabria, 1/1 A-1011 Vienne Abidjan 04 Tel: (509 1) 3 9260 Casella Postale 552 Tel: (43 1) 512-47-31-0 Tel: (225) 24 6510;24 6511 50125 Florence Fax: (43 1) 512-47-31-29 Fax: (225) 25 0567 HONG KONG, MACAO Tel: (55) 645-415 URL: http://www.gerold.co/at.online DANEMARK Asia 2000 Ltd. Fax: (55) 641-257 DANEMARK ~~~~~Sales & Circulation Department E-mail: licosa@ftbcc.it BANGLADESH SamfundsLitteratur Seabird House, unit 1101-02 Ur: http://www .ftbcc.it/licosa Micro Industries Development Rosenoerns Allé 11 22-28 Wyndham Street, Central Assistance Society (MIDAS) DK-1970 Frederiksberg C Hong Kong JAMAiQUE itae cietd MD A Tel: (45 31) 351942 Tel: (852) 2530-1409 lan Randle Publishers Ltd. Dhanmondi R/Area Fax: (45 31) 357822 Fax: (852) 2526-1107 206 Old Hope Road Dhakanm 19 E-mail: sales@asia2000.com.hk Kingston 6 Tel (880 2) 326427 ÉGYPTE, RÉPUBLIQUE ARABE D' URL: http://www .asia2000.com.hk Tel: 809-927-2085 Fax: (880 2) 811188 AI Ahram Distribution Agency Fax: 809-977-0243 AI Galaa Street INDE E-mail: irpl@colis.com BELGIQUE Le Caire Allied Publishers Ltd. Jean De Lannoy Tel: (20 2) 578-6083 751 Mount Road Av. du Roi 202 Fax: (20 2) 578-6833 Madras - 600 002 1060 Bruxelles Tel: (91 44) 852-3693 Tel: (32 2) 538-5169 Fax (91 44) 852-0649 Fax: (32 2) 538-0841 JAPON PAKISTAN ROUMANIE THAiLANDE Eastern Book Service Mirza Book Agency Compani De Librarii Bucuresti S.A. Central Books Disthbution 3-13 Hongo 3-chome, Bunkyo-ku 65, Shahrah-e-Quaid-e-Azam Str. Lipscani no. 26, sector 3 306 Silom Road Tokyo 113 Lahore54000 Bucarest Bangkok 10500 Tel: (81 3) 3818-0861 Tel: (92 42) 735 3601 Tel: (40 1) 613 9645 Tel: (66 2) 235-5400 Fax: (81 3) 3818-0864 Fax: (92 42) 576 3714 Fax: (40 1) 312 4000 Fax: (66 2) 237-8321 E-mail: orders@svt-ebs.co.jp URL: http://www .bekkoame.or.jp/-svt- Oxford University Press ROYAUME-UNI TRINITÉ-ET-TOBAGO, ebs 5 Bangalore Town Microinfo Ltd. ET CARAIBES Sharae Faisal PO. Box 3 Systematics Studies Unit KENYA PO. Box 13033 Alton, Hampshire GU34 2PG 9 Watts Street Africa Book Service (E.A.) Ltd. Karachi-75350 Angleterre Curepe Quaran House, Mfangano Street Tel: (92 21) 446307 Tel: (44 1420) 86848 Trinité, Antilles PO. Box 45245 Fax: (92 21) 4547640 Fax: (44 1420) 89889 Tel: (809) 662-5654 Nairobi E-mail: oup@oup.khi.erum.com.pk E-mail: wbank@ukminfo.demon.co.uk Fax: (809) 662-5654 Tel: (254 2) 223 641 URL: http://www .microinfo.co.uk E-mail: tobe@trinidad.net Fax: (254 2) 330 272 Pak Book Corporation Aziz Chambers 21 SINGAPOUR, TAÏWAN, VENEZUELA MALAISIE Queen's Road MYANMAR, BRUNÉI Tecni-Ciencia Libros, S.A. University of Malaya Cooperative Lahore Asahgate Publishing Asia Centro Cuidad Comercial Tamanco Bookshop, Limited Tel: (92 42) 636 3222; 636 0885 Pacific Pte. Ltd. Nivel C2 PO. Box 1127 Fax: (92 42) 636 2328 41 Kallang Pudding Road #04-03 Caracas Jalan Pantai Baru E-mail: pbc@brain.net.pk Golden Wheel Building Tel: (58 2) 959 5547; 5035; 0016 59700 Kuala Lumpur Singapour 349316 Fax: (58 2) 959 5636 Tel: (60 3) 756-5000 PAYS-BAS Tel: (65) 741-5166 Fax: (60 3) 755-4424 De Lindeboom/lnOr-Publikaties Fax: (65) 742-9356 ZAMBIE PO. Box 202 E-mail: ashgate@asianconnect.com University Bookshop, University of MEXIQUE 7480 AE Haaksbergen Zambia INFOTEC Tel: (31 53) 574-0004 SLOVÉNIE Great East Road Campus Av. San Fernando No. 37 Fax: (31 53) 572-9296 Gospodarski Vestnik Publishing Group PO. Box 32379 Col. Toriello Guerra E-mail: lindeboo@worldonline.nl Dunajska cesta 5 Lusaka 14050 Mexico, D.F URL: http:llwww .worldonline.nl/ 1000 Ljubljana Tel: (260 1) 252 576 Tel: (52 5) 624-2800 -lindeboo Tel: (386 61) 133 83 47; 132 12 30 Fax: (260 1) 253 952 Fax: (52 5) 624-2822 Fax: (386 61) 133 80 30 E-mail: infotec@rtn.net.mx PÉROU E-mail: belicd@gvestnik.si ZIMBABWE URL: http://rtn.net.mx Editorial Desarrollo SA Longman Zimbabwe (Pvt.) Ltd. Apartado 3824 SRI LANKA, MALDIVES Tourle Road, Ardbennie NÉPAL Lima 1 Lake House Bookshop PO. Box ST125 Everest Media International Tel: (51 14) 285380 100, Sir Chittampalam Gardiner Southerton Services (R) Ltd. Fax: (51 14) 286628 Mawatha Harare GPO Box 5443 Colombo 2 Tel: (263 4) 6216617 Katmandou PHILIPPINES Tel: (94 1) 32105 Fax: (263 4) 621670 Tel: (977 1) 472 152 Intemational Booksource Center Inc. 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