37226 Précis BANQUE MONDIALE DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Transfert du savoir AUTOMNE 2003 NUMÉRO 234 au service des objectifs de développement E n 1996, la Banque mondiale a lancé une vaste initiative de transfert du savoir, en partant du principe que les connaissances favorisant le développement sont un bien public mondial qui appartient à chacun et dont chacun doit pouvoir bénéficier. Il s’agissait avant tout de mettre en place un système de gestion des connaissances reconnu mondialement, et d’améliorer et de développer le transfert du savoir sur le développement avec les clients et les partenaires de la Banque, ainsi qu’entre les services de l’institution, afin de relever la qualité de ses opérations et d’accroître la capacité de ses pays clients à réaliser leurs objectifs de développement. Mais la Banque a-t-elle atteint ces objectifs ? Pour pouvoir répondre à cette question, le Département de l’évaluation des opérations vient de mener à bien une évaluation sur six ans de l’initiative sur le transfert du savoir. Contexte général L’initiative de transfert du savoir visait à Le transfert du savoir, c’est étendre la pratique du transfert du savoir dans le cadre des activités de la Banque — et non à le fait d’extraire systématiquement le fruit de mettre en place une activité distincte. Elle la recherche et de l’expérience ; d’organiser et s’appuyait sur une stratégie globale pour d’engranger les connaissances et informations apporter les changements internes et externes pour y avoir facilement accès ; et de requis à cet effet. Les innovations dans le transférer/diffuser le savoir, souvent dans domaine de la technologie de l’information le cadre d’un transfert réciproque. seraient mises à profit pour que les connaissances sur le développement touchent un public beaucoup plus large, et la Banque investirait dans les systèmes nécessaires — au Cette initiative constituait l’un des siège et dans le monde entier — pour être quatre pôles du Pacte stratégique adopté mieux à même de recueillir des informations par la Banque en 1997 pour renouveler et sur le développement , tirer les enseignements réformer ses opérations. La gestion et le du chemin parcouru et partager ces acquis transfert du savoir font désormais partie avec ses clients. intégrante des réseaux thématiques — une 2 D é p a r t e m e n t d e l ’ é v a l u a t i o n d e s o p é r a t i o n s d e l a Banque mondiale création récente —, du système d’évaluation de la performance • Interne : Activités de transfert du savoir au niveau des du personnel et du mandat de la Banque, pour la première réseaux et des départements régionaux de la Banque fois énoncé officiellement. La Banque a modernisé son système • Externe : Transfert du savoir à l’échelle régionale et de gestion de l’information, a mis en place toute une série nationale avec les clients d’outils et d’activités de transfert du savoir au niveau de ses • Mondial : Initiatives financées par la Banque et ayant le départements régionaux et de ses réseaux, et a monté plusieurs plus vaste champ d’application (Portail du développement, partenariats mondiaux dans ce domaine. Au cours de la Réseau mondial d’échange du savoir au service du période comprise entre les exercices 97 et 02, la Banque a développement, ou GDLN, et Réseau mondial pour le consacré quelque 220 millions de dollars à des activités de développement, ou GDN). transfert du savoir à l’échelle institutionnelle et au niveau de ses régions et de ses réseaux, et plus de 60 millions de dollars Pour procéder à cette évaluation, plusieurs méthodes ont été dans le cadre de trois grandes initiatives de portée mondiale utilisées, notamment : (voir encadré 1). Ces efforts ont valu à la Banque d’être reconnue comme un • Un examen de la documentation sur le sujet pionnier de la gestion du savoir, son initiative dans ce domaine • Un examen des documents présentant les stratégies, les pouvant également servir de modèle à d’autres institutions politiques et les rapports des programmes de la Banque internationales de promotion du développement. Toutefois, le dans ce domaine travail de supervision et d’évaluation n’a pas suivi et il reste à la • Une enquête auprès de 15 services de conseil des réseaux et Banque à définir le cadre et les mesures voulus pour évaluer la de 28 chefs de groupe thématique performance et rendre compte de la gestion des programmes et • Des entretiens dirigés avec 55 membres et responsables des des activités de transfert du savoir. La présente évaluation services de la Banque sur la façon dont ils tirent parti des constitue une première étape en ce sens. activités de transfert du savoir pour améliorer la conception et la mise en œuvre des programmes financés par Objet de l’évaluation l’institution, et sur la fréquence à laquelle le renforcement La présente évaluation examine l’adéquation de la stratégie des capacités dans ce domaine figure expressément au de transfert du savoir de la Banque ainsi que l’infrastructure nombre des objectifs des projets institutionnelle mise en place pour la mettre en œuvre. Elle • Des analyses d’experts sur le degré d’innovation, la qualité porte également sur l’efficacité de la stratégie, qui innovait et l’adéquation de l’action de la Banque au plan du aux trois niveaux suivants : renforcement et du transfert de savoir dans quatre Encadré 1. Les initiatives mondiales de partage du savoir Bien que chacune de ces initiatives ait ses propres caractéristiques, elles ont toutes trois points en commun : elles portent sur plusieurs pays, elles sont conçues pour favoriser un transfert national et plurinational des connaissances et pour renforcer la capacité des pays clients, et elles font appel à des partenariats pour exécuter les activités prévues et les financer. Depuis 2001, le Portail du développement et le GDN ne sont plus administrés par la Banque, qui continue néanmoins de participer aux activités. La Banque mondiale dirige le GDLN qui est administré comme un département de son Institut. Le Portail du développement : Site interactif d’information sur le développement et la lutte contre la pauvreté, il s’adresse aux administrations publiques, au secteur privé, aux organisations de la société civile et aux bailleurs de fonds. Il propose des outils tels qu’un guide des projets de développement (AiDA), un catalogue des appels d’offre (dgMarket), des informations sur les grandes questions liées au développement (Knowledge/Topic Pages), et un portail pour les pays, qui a contribué à la mise en place de 44 portails nationaux. http://www.developmentgateway.org Le réseau mondial d’échange du savoir au service du développement (GDLN) : Un partenariat mondial de centres de téléenseignement, de bailleurs de fonds et de fournisseurs de contenu, pour l’essentiel indépendants, qui contribuent à l’acquisition et au transfert de connaissances au moyen de séminaires, de dialogues plurinationaux et d’enseignements à distance sur la problématique du développement. Ces centres sont dotés de la technologie nécessaire pour proposer des manifestations interactives faisant appel à des vidéoconférences sur plusieurs sites, au courrier électronique, à des discussions sur le web, à des enseignements en situation réelle ou à l’autoformation. http://www.gdln.org Le réseau mondial pour le développement (GDN) : Ce réseau d’instituts de recherche et d’étude des politiques vise à favoriser l’apparition de connaissances nouvelles et le transfert des acquis pour promouvoir le développement, à rendre les instituts des pays en développement ou en transition mieux à même de réaliser des études de qualité sur les politiques applicables, et à contribuer à combler les écarts entre la naissance des idées et leur mise en pratique. À cette fin, le GDN mobilise des fonds à l’intention de sept réseaux de recherche régionaux pour financer des bourses d’étude qui seront accordées à des personnes et à des instituts. http://www.gdnet.org Précis 234 3 Figure 1. Les clients et experts ont une opinion très favorable ces deux niveaux ont donné une place plus centrale à des services de la Banque dans le domaine du savoir l’appropriation des projets par leurs propres bénéficiaires, au partenariat et au souci du résultat — des dimensions qui Avis des clients Avis des experts dépendent toutes dans une grande mesure du transfert du 6 4,80 4,81 5,04 5,10 5,25 savoir. 5 4 UN ACCÈS PLUS SIMPLE ET PLUS RAPIDE AUX CONNAISSANCES DE LA BANQUE 3 Pour les services, les clients et les partenaires de la Banque, 2 l’accès aux connaissances et aux savoir-faire de l’institution est 1 aujourd’hui bien plus rapide qu’en 1996. Cette amélioration 0 est le fruit de mesures prises dans cinq domaines : 1) une Qualité Applicabilité Méthodes Qualité Applicabilité modernisation complète du système de gestion de l’information modèles Note : Une échelle de 0 (note la plus basse) à 6 (note la plus élevée) a été utilisée. Source : Enquêtes auprès de 30 clients de la Banque (exercices 99–02) ; enquête de Encadré 2. Comment intégrer le transfert du savoir l’OED sur cinq pays ; examen des connaissances sectorielles par des experts de l’OED. dans les opérations : les règles de l’art domaines (l’éducation, l’énergie électrique, l’eau et la Bien que l’initiative de transfert du savoir de la Banque ne gestion des dépenses publiques) soit pas encore bien intégrée aux objectifs et opérations des • Un examen du GDLN et du Portail du développement stratégies d’aide aux pays, le nombre d’exemples de pratiques • Une étude des points de vue des administrations publiques, prometteuses ne cesse de croître. On peut citer les cas suivants : des universitaires, des organisations non gouvernementales, des journalistes et des représentants du secteur privé dans • Au Guatemala, l’Évaluation de la pauvreté de 2003 a été cinq pays clients afin de déterminer quels services de la conçue comme un programme de travail analytique et Banque dans le domaine examiné se sont avérés les plus d’assistance technique sur plusieurs années et comprend la utiles dans le cadre de leurs activités de développement. mise en place de relations de travail à long terme avec les organisations à l’intérieur du pays. Les services de la Région Conclusions notent que ce processus de collaboration a contribué à améliorer le réalisme de l’analyse de l’étude et la pertinence Une stratégie tout à fait adaptée de ses recommandations. La stratégie de la Banque est novatrice, plurivalente et • La Région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la adaptée aux défis que les pays clients, la communauté du Banque a établi des relations avec l’Institut arabe de développement au sens large et la Banque elle-même sont développement urbain (AUDI), une organisation régionale appelés à relever. Elle tire parti de l’un des avantages qui réunit les maires et responsables de l’administration de comparatifs les plus reconnus de la Banque — sa connaissance plus de 400 villes. Les services de la Région ont travaillé mondiale des questions et expériences liées à la promotion du avec l’AUDI pour mettre en place son service d’assistance développement. Cette stratégie a également reçu un accueil technique et son site web sur l’aménagement urbain et favorable dans les pays clients. pour organiser la Conférence sur les enfants et les villes qui s’est tenue en décembre 2002. LE LANCEMENT PAR LA BANQUE D’UNE INITIATIVE MONDIALE • Le mécanisme d’éducation permanente (CAC) ou Marco DE TRANSFERT DU SAVOIR EST OPPORTUN de Aprendizaje Continuo, action concertée au sein de la Le transfert du savoir et de l’information a toujours constitué Région Amérique latine et Caraïbes pour améliorer la un élément important du rôle de la Banque. Ses clients, mise en œuvre des projets en cours grâce au transfert des ses partenaires et la communauté internationale dans son savoir-faire des différents spécialistes. Ce mécanisme ensemble la considèrent comme la principale source d’analyse réunit des professionnels de premier plan pour exécuter et de savoir-faire en matière de développement (voir la des tâches visant par exemple à réaliser une évaluation figure 1). Cette initiative a mis en exergue cette facette du détaillée de l’exécution d’un projet, mener une mission rôle de la Banque et a provoqué les changements internes et d’évaluation technique ou organiser un atelier technique. externes nécessaires pour mettre plus efficacement le savoir au Il peut intervenir pendant la phase de préparation, de service du développement. supervision ou de mise en œuvre du projet. Les échanges Cette initiative, qui a fait suite à l’évolution rapide de la dans ce cadre, qui interviennent à la demande des technologie de l’information, est dans le droit fil des nouveaux gouvernements, supposent seulement un financement modes d’intervention de la communauté internationale du limité de la Banque, essentiellement sous forme de temps développement et de la Banque. Les changements intervenus à passé par ses services pour participer aux réunions. 4 D é p a r t e m e n t d e l ’ é v a l u a t i o n d e s o p é r a t i o n s d e l a Banque mondiale de la Banque et de sa capacité de communication mondiale ; Figure 2. Les activités de transfert du savoir jugés 2) un recueil plus systématique de l’information et des par les clients enseignements tirés des actions menées, et une diffusion active de cet acquis aux services, clients et partenaires de la Banque ; Sont axées sur les besoins des clients 3) une plus grande interaction entre les différents services Importante Transfèrent le savoir d’une de l’institution et avec les clients, dans des domaines façon qui renforce les capacités d’intervention communs ; 4) des innovations sur le plan du Efficacité de la Banque individuelles travail d’analyse concerté et des échanges entre homologues dans les différents pays clients ; et 5) la mise à profit de la technologie pour le transfert mondial du savoir. Les services et Permettent d’établir des liens Intègrent les connaissances locales avec les compétences et les et associent les experts locaux les clients de la Banque indiquent qu’ils accordent beaucoup connaissances internationales Transfèrent les connaissances d’une Limitée d’importance à la facilité et à la rapidité d’accès aux façon qui renforce les capacités connaissances et informations de la Banque. C’est ce qui se institutionnelles Diffusent le savoir auprès des dégage clairement de toute une série d’enquêtes menées auprès personnes qui en ont le plus besoin des services de la Banque depuis 1997 et d’une enquête sur dans le pays 5 pays effectuée pour la présente évaluation. Suffisant Insuffisant Accent mis par la Banque Mais des obstacles subsistent personnel estime que l’intranet ne fournit pas suffisamment LA FAIBLESSE DES LIENS AVEC LES OPÉRATIONS LIMITE L’EFFICACITÉ d’informations détaillées sur les méthodes et modes de DES NOUVELLES ACTIVITÉS DE TRANSFERT DU SAVOIR travail de base. Quant aux utilisateurs externes dans les Les nouvelles activités de la Banque dans le domaine du savoir pays clients, ils ne comptent encore que pour 10 à 20 % consistent essentiellement à rassembler et transférer des de l’utilisation totale du site public. connaissances — mais rien ne garantit que le savoir ainsi transféré sera adopté, adapté et appliqué. Pour que cela se Transfert externe du savoir. Il existe des exemples solides produise, ce transfert doit faire partie intégrante du mode de d’innovations à ce niveau dans le cadre des prêts et des services travail. Cependant, en général, ces nouvelles activités ne sont hors prêts de la Banque (voir les exemples de l’encadré 2). pas étroitement reliées aux prêts et aux services hors prêts de Mais, dans l’ensemble, le transfert du savoir n’est pas bien la Banque. De ce fait, les services et les clients ne considèrent intégré aux programmes et projets menés dans les pays. Peu pas que ces nouveaux programmes et activités se prêtent de ces programmes énoncent expressément des objectifs et suffisamment bien au cadre de leur travail opérationnel. stratégies en matière de savoir, comme on peut le voir sous Transfert interne du savoir. Les principales innovations à ce forme résumée dans les dernières stratégies d’aide aux pays niveau — les groupes thématiques (également appelés cercles (CAS), et lorsque cela est le cas, il s’agit le plus souvent de de professionnels, organisés autour d’un pôle commun, pays où les prêts de la Banque sont limités. Dans la plupart des comme l’environnement), les services de conseil (ou centres pays où la Banque est surtout présente par ses prêts, le d’assistance), et l’utilisation accrue du site web — ne sont pas transfert du savoir n’est pas encore considéré comme une bien intégrées aux opérations : activité stratégique. En outre, un tiers seulement des • Les 79 groupes thématiques sont utiles pour nouer des membres des services opérationnels interrogés dans le cadre relations de travail, être informé des dernières études et de cette évaluation pensent que cette initiative a modifié la expériences, et trouver des experts sur des aspects bien façon dont les projets sont conçus et supervisés ou qu’elle a précis des opérations, mais leur contribution directe au permis de mettre davantage l’accent sur le renforcement des travail des équipes chargées de projets est insuffisante. capacités dans le domaine du transfert du savoir. • Les 24 services de conseil de la Banque ont pour objectif Les initiatives mondiales. Le lancement et le déroulement d’améliorer les opérations de l’institution, mais plus de la des trois initiatives mondiales pour le savoir — le Portail moitié des demandes qu’ils traitent viennent de l’extérieur, du développement, le GDLN et le GDN — ont progressé et plus de 50% sont des demandes de publications ou de rapidement et le leadership de la Banque a favorisé la statistiques qu’il est facile de se procurer ailleurs. Le conseil participation de plusieurs partenaires à ces actions. Il est à l’appui des opérations occupe une place beaucoup moins encore trop tôt pour dire comment ces initiatives se sont importante que prévu. traduites par des résultats au plan du développement. Ces trois • Les sites web de la Banque sont aujourd’hui très utilisés, initiatives commencent à peine à être intégrées aux projets mais leur contenu doit être adapté à leurs multiples et programmes de la Banque dans les pays afin de mettre utilisateurs. La qualité, la portée et l’applicabilité aux les connaissances de la Banque et les autres informations opérations des connaissances mises à disposition passent existantes au service des objectifs de développement. Ces par une meilleure gestion des contenus. Actuellement, le initiatives devront atteindre quatre grands objectifs pour Précis 234 5 réussir : 1) rester utiles dans un contexte en pleine mutation programmes et activités qui en résultent présente toutefois au plan des technologies et du développement ; 2) devenir trois grandes lacunes. D’abord, la direction n’a pas financièrement viables ; 3) renforcer les mécanismes de suffisamment bien défini les rôles et les responsabilités au gouvernance et de contrôle ; et 4) définir et gérer l’évolution niveau institutionnel et à celui des départements régionaux du rôle de la Banque au fil de la montée en régime de chaque et des réseaux pour que le transfert du savoir fasse partie initiative. intégrante du mode de travail, des prêts et des services hors Impact limité. Du fait de la diffusion limitée des savoirs, des prêts. Ensuite, contrairement aux grandes entreprises, la insuffisances de la gestion des contenus et de la faiblesse des Banque n’a généralement pas de suivi de ses activités de liens avec les opérations, les nouveaux programmes et activités transfert du savoir pour lesquelles les autoévaluations et les de transfert des connaissances ont eu une incidence limitée sur évaluations indépendantes sont beaucoup moins systématiques les pays clients. Le meilleur accès des clients au savoir de la que dans d’autres cas. Enfin, bien que le transfert du savoir Banque tient essentiellement à une utilisation accrue de fasse désormais partie du mandat de la Banque et des l’internet et du courrier électronique. Les clients estiment évaluations du travail du personnel, celui-ci considère toujours également que les membres des services de la Banque sont ne pas être incité à faire entrer cette dimension dans le cadre moins suffisants et plus ouverts à la collaboration qu’avant la ordinaire de ses fonctions. mise en œuvre de cette initiative. Cela étant, la diffusion des connaissances de la Banque reste insuffisante dans les pays Conclusion clients, se limitant essentiellement au personnel des Globalement, la politique de transfert du savoir a bien administrations centrales et de quelques cercles restreints. Il progressé à la Banque, notamment à travers la mise en place du faut davantage faire appel aux compétences locales pour faire dispositif d’accompagnement de cette initiative. Les modalités correspondre les apports de la Banque à la situation des pays. de gouvernance et les processus de travail pour la mettre en Le renforcement et l’utilisation des capacités sont essentiels pour pouvoir effectivement mettre le savoir au service du développement. Toutefois, les clients trouvent que la Banque est plus efficace lorsqu’elle finance des formations individuelles Perspective des Administrateurs que lorsqu’elle contribue au renforcement de capacités institutionnelles durables pour l’acquisition et l’utilisation du Le Comité pour l’efficacité du développement (CODE), qui savoir (voir la figure 2). relève du Conseil des Administrateurs, a constaté une large convergence de vue entre l’OED et la Direction sur le champ IL FAUT AMÉLIORER LE CONTRÔLE, LE SUIVI ET LES MÉCANISMES et l’orientation des recommandations de l’évaluation, en D’INCITATION particulier sur la nécessité d’intégrer davantage le transfert La direction générale de la Banque a donné l’impulsion du savoir aux rouages de la Banque, notamment par un nécessaire au lancement de l’initiative de transfert du savoir. renforcement des contrôles et des orientations stratégiques, et L’infrastructure institutionnelle chargée de faciliter les par le suivi et l’évaluation. Le CODE a rappelé l’importance de cette question, non seulement parce qu’il s’agit de l’une des quatre priorités définies par le Pacte stratégique, mais Réponse de la Direction aussi parce qu’elle a une importance intrinsèque pour toutes les activités de la Banque. La Direction a indiqué qu’elle s’attachait à renforcer les axes D’une façon générale, le Comité a souscrit aux recom- stratégiques de ses activités de transfert du savoir, qu’elle mandations, notant qu’il restait encore beaucoup à faire, à cherchait à intégrer plus explicitement à ses opérations. Elle a commencer par la mise en place d’un dispositif de suivi et précisé que l’évaluation de l’OED contribuerait à cet effort. d’évaluation. Il a demandé que la Direction donne une Elle a déclaré partager largement l’opinion de l’OED sur de réponse plus concrète, accompagnée d’une échéancier plus nombreux points, dont l’évaluation des points forts et des précis, sur les réalisations prévues à court et moyen terme, et réalisations à ce jour, et l’accent mis sur la nécessité de mieux sur les modes d’exécution et de suivi envisagés. Les membres intégrer le transfert du savoir aux mécanismes au cœur du du CODE ont également exhorté la Direction à faire davantage fonctionnement de la Banque, de renforcer les liens entre le pour que les produits à caractère cognitif soient stratégiquement savoir, l’apprentissage et la recherche, et de continuer à appuyer intégrés aux activités ordinaires de la Banque dans les pays. la mise en œuvre de cette stratégie par une gouvernance, un suivi Enfin, ils ont souligné l’importance d’une démarche davantage et une évaluation et des outils technologiques plus efficaces. induite par la demande, mieux adaptée à la situation et plus La Direction a également estimé qu’il fallait souvent plus favorable au transfert des connaissances entre le Nord et le que les trois à cinq ans mentionnés dans l’évaluation pour Sud, et ont mis l’accent sur l’équilibre à trouver entre le institutionnaliser une stratégie complète de transfert du savoir. transfert et la création de savoir. 6 D é p a r t e m e n t d e l ’ é v a l u a t i o n d e s o p é r a t i o n s d e l a Banque mondiale œuvre manquent encore quelque peu de cohésion. De ce fait, de l’initiative de la Banque, dont la mise en œuvre ne fait malgré la volonté stratégique de faire du transfert du savoir un toujours pas l’objet d’une coordination systématique et efficace élément à part entière des modes de travail — processus qui a au niveau institutionnel ni à l’échelle des départements généralement pris de trois à cinq ans dans les autres grandes régionaux et des réseaux. organisations où cet aspect occupe une place centrale — cet objectif n’a été que partiellement atteint. La Banque, où Étapes suivantes l’initiative de transfert du savoir entre maintenant dans sa Pour que l’initiative de transfert du savoir donne toute la septième année, doit surmonter deux insuffisances pour que mesure de son potentiel en se traduisant par une amélioration cette action donne toute la mesure de son potentiel. des opérations de la Banque et en équipant les clients des outils D’une part, il faut soutenir davantage et plus directement les nécessaires pour atteindre leurs objectifs de développement, équipes chargées de projets dans leurs opérations. Pour y trois trains de mesures sont nécessaires : parvenir, trois modifications sont nécessaires : les activités de transfert du savoir dans les réseaux (notamment celles des • Le transfert du savoir doit faire l’objet d’une orientation groupes thématiques et des services de conseil) doivent être et d’un contrôle plus stratégiques. Dans cette optique, les davantage consacrées aux services de première ligne pour responsabilités doivent être clairement définies au niveau soutenir les activités dans le cadre des prêts et les opérations institutionnel et à l’échelle des départements régionaux et hors prêts. Les équipes des départements opérationnels doivent des réseaux pour que le transfert du savoir devienne partie faire davantage pour rassembler et répercuter de façon plus intégrante des rouages de la Banque. Les mécanismes systématique les enseignements et les modèles résultant de leur d’incitation doivent correspondre aux fonctions exercées, action sur le terrain. Enfin, à l’échelle de l’ensemble de la notamment au niveau du chef de projet. Il faut aussi aborder Banque, il faut s’employer à améliorer la gestion des contenus stratégiquement le rôle de la Banque dans les initiatives diffusés pour en assurer la qualité, les fournir en temps voulu mondiales de partage du savoir. et, surtout, les rendre utiles pour les opérations. • Les réseaux et les départements régionaux doivent D’autre part, il faut que les départements régionaux, les solidement ancrer leurs activités de transfert du savoir aux équipes chargées de pays et les chefs de projet abordent de prêts et aux services hors prêts. À cette fin, les réseaux façon plus stratégique la place à réserver au transfert du savoir doivent clairement définir les objectifs de l’aide que les pôles dans les services que la Banque fournit à ses clients. Les de coordination, les groupes thématiques et les services de stratégies en la matière doivent être plus expressément prises en conseil apportent aux équipes chargées des opérations. compte dans les CAS et les opérations, et les équipes des projets Il faut aussi que les départements régionaux et les unités doivent être clairement chargées de mettre en œuvre les sous-régionales indiquent expressément quels sont les objectifs stratégiques, et y être incitées. L’intégration stratégies et objectifs des CAS et des projets en matière de systématique de cette dimension dans les programmes et projets transfert du savoir. d’un pays suppose aussi la prise en compte des initiatives • Dans tous les services de la Banque, les programmes et mondiales de partage du savoir — non comme une fin en soi, activités de transfert du savoir doivent comporter des mais comme une amélioration apportée à la CAS ou aux objectifs de performance accompagnés d’indicateurs. objectifs des projets pour rendre le client mieux à même Ceux-ci doivent correspondre aux procédures de suivi et d’acquérir et d’utiliser efficacement les connaissances en d’évaluation à adopter pour les programmes et activités de question. À ce jour, aucun objectif ni calendrier précis n’a été transfert du savoir. retenu pour ce transfert externe du savoir, la deuxième phase Précis 234 7 Derniers précis de l’OED 233 Vers un développement impulsé par les pays : Évaluation multipartite du CDI Directeur général, Évaluation des opérations : Gregory K. Ingram 232 À 31 ans, le CGIAR célèbre ses succès et envisage l’avenir Directeur, Département de l’évaluation des opérations : Ajay Chhibbher Chef, Évaluation interne et méthodes :Victoria Elliott 231 ARDE 2002 — Atteindre les résultats voulus au plan du Chef de projet : Catherine Gwin développement : le grand enjeu du millénaire 230 Initiative PPTE : Accomplissement et perspectives Ce Précis s’inspire de Sharing Knowledge: Innovations and 229 Développement des capacités d’évaluation : une priorité grandissante Remaining Challenges de Catherine Gwin 228 Renforcer la gestion de la biodiversité grâce à la participation de tous les acteurs concernés La version intégrale du rapport est disponible à l’adresse suivante : 227 Éclairage à haut rendement au Mexique http://www.worldbank.org/oed/knowledge_evaluation/ 226 Le programme Aga Khan d’aide en régions rurales : la prochaine étape Les administrateurs et le personnel de la Banque peuvent se procurer les Précis auprès de l’Unité de documentation interne et des 225 Faciliter la transition de la Russie : Une gageure sans précédent centres d’information régionaux, et le public, auprès de l’InfoShop de 224 Améliorer l’administration des programmes de dons la Banque mondiale. Pour obtenir gratuitement un Précis veuillez 223 Soutenir la réforme du secteur de la santé en Europe orientale contacter le service d’assistance de l’OED, par courrier électronique à 222 Gestion de l’eau en Bolivie : le conte de trois cités l’adresse suivante : eline@worldbank.org 221 Stratégie de la Banque mondiale pour l’eau : un pont vers l’avenir ou par téléphone au : 1-202/458-4497. 220 Sauvegarde du patrimoine culturel : politique et action concrète 219 ARDE 2001 : des choix judicieux 218 Les partenaires de l’IDA dans la lutte contre la pauvreté DÉNI DE RESPONSABILITÉ : Les opinions exprimées dans le présent 217 Foresterie communautaire au Népal document sont celles des services et des rédacteurs du Département de l’évaluation des opérations et ne doivent en aucun cas être attribuées à 216 Promouvoir le développement écologiquement viable la Banque mondiale, à ses institutions affiliées ou à ses administrateurs. 215 Les leçons des projets d'approvisionnement en eau des populations rurales Précis also available in English Responsable de publication : Caroline McEuen 214 Ouganda : pouvoirs publics, participation, population Précis en español también disponible @ http://www.worldbank.org/oed 213 Renforcer les capacités de suivi et d’évaluation en Afrique 212 Les enfants pauvres et l’école : le modèle du Chili 211 Renforcement des municipalités en Tunisie et promotion du développement local 210 Se rallier à la révolution de l’information 209 La participation aux programmes d’aide au développement 208 Améliorer l’efficacité de l’aide au développement en Inde 207 Roumanie : adapter les institutions du secteur des transports aux besoins durant la transition 206 La réforme du secteur de l’énergie en Inde (1978 – 1999) 205 Impact du développement dans les villages de Java 204 Revue annuelle de l’efficacité du développement année 2000 : des stratégies aux résultats 203 Un équilibre délicat : la stratégie forestière de la Banque mondiale 202 La réduction de la pauvreté dans les années 1990 : la stratégie de la Banque mondiale 201 Vers un partenariat : la Banque mondiale et la coordination de l’aide 200 La femme et le développement : une évaluation du rôle de la Banque Précis 234 Transfert du savoir au service des objectifs de développement