EDUCATION FINANCE WATCH 2021


                                                                                      EDUCATION
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Introduction
Pour atteindre les objectifs éducatifs nationaux et inter-
nationaux, de nombreux pays devront investir davantage
dans leur système éducatif. Au cours de la dernière décennie,
les dépenses publiques en matière d’éducation ont connu une
augmentation constante, mais la pandémie de Covid-19 a eu un
impact considérable sur les finances publiques, et les perspectives
de maintien de cette augmentation se sont détériorées. Cependant
le défi du financement de l’éducation ne consiste pas seulement
à mobiliser des ressources, mais aussi à améliorer l’efficacité du
financement lui-même. Malheureusement, les hausses récentes
des dépenses publiques d’éducation ont été associées à des amélio-
rations relativement faibles en termes de résultats scolaires. Bien
que l’accès à l’éducation se soit amélioré, 53 % des enfants de 10
ans dans les pays à faible et moyen revenu sont incapables de lire
un texte court et adapté à leur âge (Banque Mondiale 2019).1 La
lutte contre l’inefficacité des dépenses et les inégalités communes à                     Banque Mondiale / Ousmane Traore (MAKAVELI)
de nombreux systèmes éducatifs sera déterminante pour parvenir
à faire un meilleur usage des ressources et renforcer le lien entre les         changements intervenus dans l’année dans les principales sources
dépenses et les résultats obtenus dans l’éducation.                             de financement de l’éducation (à savoir les pouvoirs publics, les
                                                                                ménages et l’aide au développement).2 Chaque année, le rapport
Ce rapport Éducation Finance Watch (EFW) est le fruit                           EFW mettra également en lumière une question clé liée au
d’une collaboration entre la Banque mondiale et l’équipe du                     financement de l’éducation. Cette année, l’EFW met l’accent sur
Rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM) de l’UN-                         l’impact de la Covid-19 et donne un aperçu de l’évolution des
ESCO. Il compile et propose une synthèse des informations                       budgets de l’éducation en réaction à la pandémie.3
disponibles en matière de modèles et de pratiques de financement
de l’éducation dans le monde. L’EFW paraîtra chaque année                       Deux tiers des pays à faible et moyen revenu inclus dans
après la publication des données principales sur les dépenses                   les données collectées pour l’EFW ont réduit les budgets
publiques et l’aide au développement en fin d’année. Chaque                     alloués à l’instruction publique depuis le début de la
EFW sera publié sous un format similaire et se penchera sur les                 pandémie de COVID-19. À titre de comparaison, un tiers

1		Les projections suggèrent que les fermetures d’écoles liées à la Covid-19 risquent de porter cette proportion à un niveau compris entre 56 et 63 pour
   cent, selon l’efficacité des mesures mises en place pour en compenser les effets. (Banque mondiale 2020c).
2		Ce rapport EFW étant le premier, il présente une rétrospective de l’évolution des dépenses au cours de la dernière décennie, mais les EFW à venir se
   concentreront sur l’évolution annuelle des dépenses.
3		La pandémie de Covid-19 touchant toutes les sources de financement de l’éducation, l’évaluation de son impact
   est présentée séparément pour chaque source.
seulement des pays à revenu moyen supérieur et élevé ont
réduit leur budget. Ces coupes ont été relativement modestes
jusqu’à présent mais elles risquent de s’accentuer à mesure
que la pandémie continue de prélever son tribut sur le plan
économique et que les rentrées fiscales se détériorent. Ces
différentes tendances creusent sensiblement les disparités
déjà importantes en matière de dépenses entre les pays à faible
revenu et les pays à revenu élevé.

La qualité et la couverture des données relatives au
financement de l’éducation sont faibles. Les données de
bonne qualité dont on dispose sur les indicateurs de dépenses
essentielles sont limitées, comme le montre la section 3. Il
peut donc s’avérer difficile de mesurer les niveaux de finance-
ment dans leur ensemble et la manière dont les fonds sont
employés. Ainsi, au cours des trois dernières années, moins
d’un cinquième des pays ont communiqué à l’UNESCO ou
au FMI le montant de leurs dépenses consacrées à l’ensei-
gnement primaire, secondaire et supérieur. Les informations
en temps réel sur les modifications budgétaires, si impor-
tantes pour assurer le suivi et la réaction aux crises, ne sont
pas systématiquement disponibles. L’EFW suivra également
l’évolution de la qualité et de la couverture des données interna-
tionales sur les dépenses d’éducation et mettra en évidence les
efforts déployés pour améliorer les systèmes et les démarches
de collecte et d’utilisation des données sur les dépenses. Les
données et les analyses présentées dans chaque EFW seront
accessibles au public, et les commentaires des lecteurs sont les                                                                OIT/Minette Rimando
bienvenus afin d’apporter des améliorations futures.4




                                                                                                                     UNICEF Rwanda/2020/Saleh

4	 Une note technique est également disponible, précisant les sources des données, la manière dont elles ont été rassemblées et les méthodes d’estimation.


2
1
Mobiliser
                                                                                                                                      EDUCATION FINANCE WATCH 2021




des ressources
pour l’éducation
                                                                                                                                                                             GPE/Tabassy Baro


1.1. Comment les dépenses                                                                              représentent environ deux tiers des dépenses mondiales en matière
                                                                                                       d’éducation, ont seulement enregistré une légère augmentation
d’éducation ont elles évolué au                                                                        de leurs dépenses au cours de la dernière décennie (figure 1). En
cours des dix dernières années ?                                                                       revanche, les taux de croissance ont été beaucoup plus rapides dans
                                                                                                       les pays à faible et moyen revenu, où les dépenses d’éducation ont
Avant la pandémie de Covid-19, les dépenses mondiales en
                                                                                                       augmenté de 5,9 % par an, de sorte qu’à la fin de la période elles
matière d’éducation augmentaient régulièrement, les pays à
                                                                                                       étaient supérieures de plus de 77 % en valeur absolue à leur niveau
faible et moyen revenu enregistrant la croissance la plus rapide.                                      initial. La contribution des ménages, des pouvoirs publics et de
Les dépenses mondiales d’éducation ont progressé de 2,6 % par                                          l’aide au développement aux dépenses mondiales consacrées à l’éd-
an en valeur absolue entre 2009 et 2019.5 Ce taux d’augmentation                                       ucation est restée relativement stable dans le temps, les pouvoirs
est plus lent que les taux de croissance économique mondiaux et                                        publics contribuant à hauteur de 82 %, les ménages à hauteur
recouvre deux tendances divergentes. Les pays à revenu élevé, qui                                      de 17 % et l’aide au développement à hauteur de moins de 1 %.6

Figure 1 : Les dépenses réelles consacrées à l’éducation ont augmenté régulièrement au cours
des dix dernières années
    Dépenses des pouvoirs publics, des ménages et de l’aide                                                   Croissance des dépenses réelles consacrées à
    publique au développement consacrées à l’éducation, en                                                     l’éducation, par niveau de revenu (2009=100)
      dollars US constants de 2018 (billions), 2009 à 2019
                                                                                                 5,0    220
                5                                                               4,7    4,7
                                                                         4,6                                                                                           LIC
                                                                  4,5                                                                                                  28.000 mills.
                                                                                                                                                                       USD
                                           4,2            4,1                                           200
                           4,0      4,1            4,1                                                                                                                 LMIC
                4   3,8                                                                                                                                                314.000 mills.
                                                                                                                                                                       USD
                                                                                                        180                                                            UMIC
                                                                                                                                                                       1,367 milliards.
                                                                                                                                                                       USD
 Billions USD




                3                                                                                       160


                                                                                                        140
                2

                                                                                                        120                                                            HIC
                                                                                                                                                                       3,315 milliards.
                1                                                                                                                                                      USD
                                                                                                        100


                0                                                                                        80
                    2009   2010   2011     2012   2013   2014     2015   2016   2017   2018     2019          2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
                     Gouvernement         Aide au développement           Ménage              Total


Source : Estimations réalisées par l’équipe EFW à partir de données provenant des bases de données en ligne de l’OCDE, de l’ISU, du FMI et
de la Banque mondiale.
Notes : Pour évaluer les dépenses globales, des estimations sont utilisées en cas de données manquantes au niveau des pays (voir la note tech-
nique de l’EFW). Les classifications par groupes de revenus de la Banque mondiale en 2020 sont utilisées pour regrouper les pays : PFR =
pays à faible revenu, PRII = pays à revenu intermédiaire inférieur, PRIS = pays à revenu intermédiaire supérieur, et PRE = pays à revenu élevé.

5		Les dépenses mondiales d’éducation font référence aux dépenses consacrées aux services éducatifs par les pouvoirs publics, les ménages et les
   bailleurs de fonds et sont conformes aux définitions de l’Institut de statistique de l’UNESCO.
6	 La part de l’aide au développement dans les dépenses totales d’éducation est de 18 % dans les pays à faible revenu, de 2 % dans les pays à revenu
   intermédiaire inférieur et de 0,3 % dans les pays à revenu intermédiaire supérieur.

                                                                                                                                                                             3
Figure 2 : En dehors des pays à faible revenu, les pouvoirs publics assurent la majeure partie des
dépenses d’éducation
        Répartition des dépenses totales d’éducation selon la source, en dollars US constants de 2018 (milliards), 2018 à 2019
      100 %

                                                                                             509
                                                                      285
                                               94
       80 %             10                                               4                                           Ménage
                                                7
       60 %

                        5
                                                                                                                     Aide publique au développement
       40 %                                                                                  2.724
                                                                     1.029
                                               200

       20 %             12
                                                                                                                     Gouvernement


        0%
                        LIC                    LMIC                   UMIC                    HIC



Source : Estimations réalisées par l’équipe EFW à partir de données provenant des bases de données en ligne de l’OCDE, de l’ISU, du FMI et de la
Banque mondiale.
Notes : Pour évaluer les dépenses globales, des estimations sont utilisées en cas de données manquantes au niveau des pays (voir la note technique de
l’EFW). On considère que 60 % des dépenses d’aide sont répercutées dans les budgets publics (et donc retranchées des dépenses publiques), les 40 %
restants étant alloués par d’autres canaux.

Les pouvoirs publics, les ménages et les partenaires du dével-                 1.2. Comment les dépenses
oppement - dans l’ordre indiqué - sont les principaux acteurs
                                                                               publiques d’éducation ont elles
du financement de l’éducation. Leurs contributions diffèrent
sensiblement selon la catégorie de revenu du pays (figure 2). Les
                                                                               évolué au cours des dix dernières
pouvoirs publics sont les principaux contributeurs au finance-                 années ?
ment de l’éducation dans toutes les catégories de revenus, tandis              Le financement public de l’éducation rapporté au revenu
que la contribution directe des ménages aux dépenses d’éducation               intérieur n’a pas changé de manière significative au cours de
tend à être plus importante dans les pays les plus pauvres. Ainsi,             la dernière décennie pour l’ensemble des groupes de revenus.7
en 2018-19, dans les pays à revenu élevé, la part des ménages ne               Ainsi, entre 2010-11 et 2018-19, les dépenses publiques d’éd-
représentait que 16 % des dépenses totales d’éducation, contre                 ucation exprimées en pourcentage du PIB se sont maintenues
38 % dans les pays à faible revenu. Les dépenses des ménages en                à 4,3 % dans les pays à revenu intermédiaire inférieur, et n’ont
matière d’éducation sont nettement supérieures à la part de l’aide             que légèrement augmenté, passant de 3,2 à 3,5 % du PIB dans
publique au développement, tant dans les pays à faible revenu                  les pays à faible revenu (figure 3). Néanmoins, ces moyennes par
que dans les pays à revenu intermédiaire inférieur. L’importance               groupes de revenus masquent des différences dans les tendances
que revêt l’aide dans le financement de l’éducation est également              d’un pays à l’autre. Dans le groupe des pays à faible revenu, la
très différente selon les catégories de revenus. Dans les pays à               part des dépenses publiques dans le PIB est passée de 3,9 à 5,5 %
faible revenu, l’aide à l’éducation représente 18 % des dépenses               au Burkina Faso, par exemple, entre 2014-15 et 2018-19, mais
totales d’éducation alors que dans les pays à revenu intermédiaire             a diminué de 5,2 à 4,4 % au Malawi sur la même période.
inférieur, elle n’en représente que 2 %. La section suivante traite de
l’évolution du financement par les pouvoirs publics, les ménages               Les niveaux actuels de dépenses publiques dans les pays à
et l’aide au développement au cours des dix dernières années et de             faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur sont en deçà
la manière dont la pandémie de Covid-19 affecte le financement                 des niveaux requis pour atteindre les ODD. Les gouverne-
actuel et à venir de l’éducation provenant de ces trois sources.               ments des pays les plus riches ont tendance à consacrer une plus

7	 En raison du caractère limité des données disponibles, l’EFW ne rapporte pas les dépenses publiques par niveau d’éducation (voir Figure 11).
   Toutefois, les grandes tendances montrent qu’environ 40 % des dépenses publiques totales sont consacrées à l’enseignement primaire, 40 % à
   l’enseignement secondaire et 20 % à l’enseignement supérieur.



4
                                                                                                                  EDUCATION FINANCE WATCH 2021



Figure 3 : Les dépenses publiques d’éducation exprimées en pourcentage du PIB sont restées
stagnantes au cours des dix dernières années
         Dépenses publiques d’éducation exprimées                                   Montant total des dépenses publiques d’éducation
            en % du PIB par groupe de revenus                                         par habitant (dollars US constants de 2018)
   5,5                                                                               1.200
                                                                                                                                            1.093
                                                                                                                                 1.052
                                                                                                                      995
                                                                                     1.000                937                                     UMIC
             4,7 %                                            HIC
                                                              4,7 %                            850
   4,5      4,3 %                                             LMIC                    800
                                                              4,3 %
                                                              UMIC
             4,2 %                                            4,3 %                   600



   3,5                                                        LIC                     400
            3,2 %                                             3,5 %                                                              261        276
                                                                                                          241         248
                                                                                               218                                                LMIC
                                                                                      200

                                                                                               37         38          43         43         48
                                                                                                                                                  LIC
   2,5                                                                                  0
           2010-11    2012-13    2014-15     2016-17     2018-19                             2010-11    2012-13     2014-15    2016-17     2018-19


Source : Estimations réalisées par l’équipe EFW à partir de données provenant des bases de données en ligne de l’OCDE, de l’ISU, du FMI et de la
Banque mondiale.
Note : Pour évaluer les dépenses globales, des estimations sont utilisées en cas de données manquantes au niveau des pays (voir la note technique de
l’EFW). Les chiffres par habitant tiennent compte de l’ensemble de la population en âge de suivre une scolarité allant du pré-primaire au supérieur.


grande part du revenu national à l’éducation que ceux des pays                  Les différences sont encore plus marquées entre les pays à faible
à faible revenu (figure 3). En 2018-19, les dépenses publiques                  revenu et les pays à revenu élevé. En 2018-19, les pays à faible
d’éducation dans les pays à revenu élevé étaient de 4,7 %, contre               revenu ont dépensé environ 48 dollars US par enfant d’âge
3,5 % dans les pays à faible revenu. La population des pays à faible            scolaire, contre 8 501 dollars US dans les pays à revenu élevé.
revenu et à revenu intermédiaire étant beaucoup plus impor-                     En outre, dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire
tante, la part du PIB consacrée à l’éducation est insuffisante pour             inférieur, les tendances moyennes des dépenses par habitant
parvenir à l’amélioration de la qualité de l’éducation - et de l’accès          divergent en termes relatifs et absolus de celles des pays à revenu
à cette dernière - prévue par les ODD. Une étude réalisée par le                intermédiaire supérieur et à revenu élevé. A titre d’exemple,
Rapport mondial de suivi sur l’éducation en 2015 a établi que                   l’écart de dépenses par habitant entre les pays à faible revenu
les dépenses d’éducation dans les pays à faible revenu et à revenu              et à revenu intermédiaire supérieur est passé de 813 dollars à
intermédiaire inférieur devraient passer de 3,5 % à 6,3 % du PIB                1 045 dollars en termes réels entre 2010-2011 et 2018-2019
entre 2012 et 2030 pour garantir un enseignement pré-primaire,                  (figure 3). Les différences dans la progression des dépenses
primaire et secondaire universel (UNESCO 2015).                                 d’éducation par enfant ou par jeune sont en partie dues aux
                                                                                différences de taux de croissance de la population entre les pays
Les disparités dans les dépenses d’éducation par enfant ou                      à faible revenu et les pays à revenu élevé. Entre 2009 et 2019,
par jeune entre pays riches et pays pauvres sont importantes                    les dépenses publiques d’éducation ont doublé en valeur absolue
et ont continué à se creuser.8 Les niveaux de dépenses varient                  dans les pays à faible revenu (figure 1), mais cela s’est traduit par
énormément entre d’un pays à l’autre dans les différentes                       une augmentation des dépenses par habitant de seulement 30 %
catégories de revenus. Ainsi, en 2018-19, les gouvernements                     (de 37 dollars US en 2010-2011 à 48 dollars US en 2018-19).
des pays à revenu intermédiaire supérieur ont dépensé 20 fois                   En revanche, les dépenses engagées dans les pays à revenu élevé
plus par enfant ou par jeune que les pays à faible revenu et                    n’ont augmenté que de 16 % environ, mais les dépenses par
quatre fois plus que les pays à revenu intermédiaire inférieur.                 habitant ont augmenté de 13 % (de 7 544 à 8 501 dollars).

8	 Les tendances en matière de dépenses sont analysées en fonction des dépenses publiques globales d’éducation par enfant ou par jeune (défini comme
   la population en âge de fréquenter l’école pré-primaire, primaire, le secondaire et le supérieur). Cela permet de comparer les niveaux de financement
   entre les pays ou les groupes de pays, de tenir compte des différences de taille et de croissance des populations d’enfants et de jeunes d’un pays à
   l’autre, et également d’évaluer si le financement est adapté pour tous les enfants et pas seulement pour ceux qui peuvent fréquenter les écoles, les
   universités et les autres établissements d’enseignement.



                                                                                                                                                     5
Figure 4 : Les moyennes par région et par groupe de revenus occultent des différences
considérables d’un pays à l’autre en ce qui concerne les tendances en termes de dépenses.
         Évolution des dépenses publiques d’éducation par habitant (en dollars PPA constants de 2017), 2013 à 14 et 2017 à 2018


                                        Pays à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur
                      Bhoutan
                  Phillippines
                    Sri Lanka
                     Moldova
                     Mongolie
                       Tunisie
                         Népal
                  Cabo Verde
                   Nicaragua
          République Kirghize
                 Sierra Leone
                     Pakistan
                                                                                                         Pays à revenu intermédiaire supérieur
                    Myanmar
                   Cambodge                                                 Costa Rica
                Burkina Faso                                       Rep. Islamique d'Iran
                  El Salvador                                                  Géorgie
                     Viet Nam                                                    Turquie
                        Kenya
                                                                                   Chine
                 Ouzbékistan
                                                                                 Bulgarie
                    Honduras
                                                                                  Gabón
                     Tanzanie
         Sao Tomé-et-Principe                                                    Albanie
                   Cameroun                                                      Pérou
                   Timor-Leste                                          Féd. de Russie
                            Malí                                               Malaisie
                           Togo                                                  Belize
      Rive occidentale et Gaza                                             Sainte-Lucie
                  Madagascar                                                   Arménie
                       Gambie                                                     Serbie
                      Ouganda
                                                                                 Bélarus
                        Libéria
                                                                                   Brésil
                       Guinée
                                                                              Colombie
                         Bénin
               Guinée-Bissau                                                    Guyana
                   Zimbabwe                                                   Argentine
                   Afganistan                                                Guatemala
                 Mozambique                                                     Jamaica
                       Zambie                                                  Mexique
                          Haití                                               Indonésie
         Rép. Dém. du Congo                                                    Jordanie
                       Malawi                                               Azerbaïdjan
                      Sénégal                                                Thaïlande
                 Côte d’Ivoire
                                                                            Kazakhstan
                      Vanuatu
                                                                        Afrique du Sud
                        Tchad
          République du Congo                                                           $0          $1.000            $2.000        $3.000   $4.000   $5.000   $6.000
                         Níger
                      Rwanda
                        Ghana
                      Burundi
    Papouasie-Nouvelle-Guinée
                      Ucrania

                                   $0     $500   $1.000   $1.500        $2.000         $2.500   $3.000       $3.500    $4.000   $4.500




Source : bases de données en ligne de l’ISU, du FMI et de la Banque mondiale.
Note : Les chiffres par habitant tiennent compte de l’ensemble de la population en âge de suivre une scolarité allant du pré-primaire
au supérieur. Les flèches bleues indiquent une hausse, les flèches orange une baisse. Les pays sont classés en fonction de l’ampleur du
changement. Voir la note technique de l’EFW pour de plus amples informations sur la compilation de l’ensemble des données.




6
                                                                                                                                    EDUCATION FINANCE WATCH 2021



Les moyennes par région et par groupe de revenus occultent des                               globales au sein du PIB. Les dépenses publiques d’éducation
différences considérables d’un pays à l’autre en ce qui concerne                             exprimées en pourcentage du PIB correspondent au produit
l’évolution des dépenses (figure 4). Dans près de 40 % des pays à                            de la part des dépenses publiques totales dans le PIB et de la
faible revenu, les dépenses par enfant ou par jeune ont diminué                              part des dépenses publiques totales consacrée à l’éducation. Les
; au Tchad, par exemple, ces dépenses sont passées de 104 à 79                               écarts conséquents entre les pays à faible revenu et les pays à
dollars par an entre 2013-14 et 2017-18. Parallèlement, dans                                 revenu élevé ne sont pas imputables à des différences dans la
la plupart des pays à faible revenu, les dépenses par enfant ou                              priorité accordée à l’éducation au sein de leurs budgets. La part
par jeune ont légèrement augmenté au cours de cette période,                                 des dépenses publiques totales exprimées en pourcentage du PIB
certains pays enregistrant même des améliorations importantes.                               est beaucoup plus élevée dans les pays à revenu élevé que dans
En Sierra Leone, par exemple, les dépenses publiques en matière                              les pays à faible revenu. En 2018-19, par exemple, dans les pays
d’éducation par enfant ou par jeune sont passées de 99 dollars                               à faible revenu, la part des dépenses d’éducation dans le budget
PPA à 207 dollars PPA entre 2013-14 et 2017-18. Au cours                                     global était de 15 %, tandis que les dépenses publiques totales
de la même période, les dépenses par enfant ou par jeune ont                                 en pourcentage du PIB s’élevaient à 22 %. En revanche, les pays
baissé - quoique faiblement en règle générale - dans moins d’un                              à revenu élevé consacrent une part légèrement inférieure de leur
quart des pays à revenu intermédiaire inférieur, principalement                              budget à l’éducation (13 %), mais les dépenses publiques totales
en Afrique. Au Ghana, par exemple, les dépenses publiques par                                en pourcentage du PIB sont beaucoup plus importantes (30 %).
habitant sont passées de 500 dollars PPA à 467 dollars PPA                                   Autrement dit, la principale différence entre les pays à revenu
au cours de cette période. Tous les pays d’Asie du Sud et de                                 élevé et les pays à faible revenu réside dans la différence de taille
nombreux pays d’Asie de l’Est, d’Europe et d’Asie centrale ont                               globale du secteur public, et non dans la priorité accordée à l’édu-
enregistré une augmentation des dépenses réelles par habitant,                               cation. En outre, un PIB plus élevé et des générations d’enfants et
comme au Sri Lanka, où les dépenses publiques d’éducation par                                de jeunes d’âge scolaire moins nombreuses se traduisent par des
habitant sont passées de 620 dollars PPA à 1 013 dollars PPA                                 dépenses d’éducation par habitant beaucoup plus élevées dans les
au cours de cette période.                                                                   pays à revenu élevé que dans les pays à faible revenu.

Les écarts conséquents dans les dépenses d’éducation                                         La capacité à mobiliser davantage de fonds publics est souvent
exprimées en pourcentage du PIB entre les pays à faible revenu                               limitée par le manque de recettes. La figure 5 donne à voir
et les pays à revenu élevé ne sont pas dus à des différences de                              le volume des dépenses publiques en proportion du PIB, et
priorité accordée à l’éducation dans les comptes publics, mais                               la part de ces dépenses consacrée à l’éducation. Certains pays
à des différences dans la proportion des dépenses publiques                                  (comme l’Ouganda ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée) se


Figure 5 : La marge de manœuvre budgétaire permettant de mobiliser des fonds plus importants
pour l’éducation varie considérablement d’un pays à l’autre
 Part de l’éducation dans le budget global de l’État et part des dépenses publiques dans le PIB des pays à faible revenu
                                     et à revenu intermédiaire inférieur (%), 2017-18

                                              25


                                                                                                                   combinaisons égales aux dépenses publiques
   L'éducation en pourcentage du budget (%)




                                                                                                                   d'éducation de 6% du PIB
                                              20




                                              15




                                              10
                                                                                                        combinaisons égales à 4% du PIB

                                                                                                  faible revenu et revenu intermédiaire inférieur
                                              5
                                                   5   10   15        20                25                  30                 35                   40          45
                                                                 Dépenses publiques en pourcentage de PIB(%)


Source : Données EFW tirées des bases de données en ligne de l’ISU, du FMI et de la Banque mondiale. Voir la note technique de
l’EFW pour obtenir la liste des codes ISO.


                                                                                                                                                                     7
situent en dessous des moyennes des groupes de revenus établis                     devra à la fois prendre de l’ampleur et être plus pointu à l’avenir,
en fonction des deux indicateurs, tandis que d’autres (comme le                    car il présente encore certains défauts.Tout d’abord, les données
Honduras ou l’Ouzbékistan) se situent bien au-delà. Les lignes                     comprennent les ressources mobilisées par les gouvernements
en pointillés de la figure 5 représentent les deux indicateurs de                  centralisés, y compris les transferts au profit des collectivités
dépenses permettant de délimiter la fourchette entre deux points                   locales (s’ils font partie du budget de l’éducation), mais excluent
de référence - respectivement 4 et 6 % du PIB - associés à des                     les dépenses d’éducation effectuées par les collectivités locales sur
dépenses publiques adéquates en matière d’éducation dans les                       leurs propres ressources.10 Par ailleurs, ce sont les programmes
pays qui affichent de bons résultats. Pour de nombreux pays,                       budgétaires qui sont utilisés, plutôt que les dépenses réelles ou
atteindre de tels niveaux exigerait une augmentation générale de                   les allocations semestrielles (sauf dans le cas de l’Indonésie), ce
la mobilisation des ressources domestiques (dépenses publiques                     qui peut avoir son importance dans certains pays. Cependant,
totales en proportion du PIB) en plus de l’augmentation de la                      les programmes budgétaires donnent des indications claires sur
proportion du budget consacrée à l’éducation. Par exemple, au                      la priorité accordée aux dépenses d’éducation et peuvent donc
vu du niveau actuel de ses dépenses publiques totales, l’Ouganda                   être considérés comme un indicateur précoce des changements
devrait consacrer plus d’un quart de son budget global à l’édu-                    dans les tendances des dépenses d’éducation.11
cation pour atteindre le seuil minimum de 4 %. Considérant les
autres priorités en matière de dépenses publiques, il semble peu                   Une simple comparaison de la croissance des budgets de
probable que des augmentations significatives du financement                       l’éducation avant et depuis le début de la Covid montre une
de l’éducation soient réalisées en accordant simplement une plus                   tendance positive : en moyenne, les budgets annuels ont
grande priorité à l’éducation dans les comptes publics. Dans de                    augmenté de 4 % après la Covid, contre 1,1 % avant la Covid.
nombreux pays, il faudra également déployer des efforts plus                       Toutefois, la part des pays qui ont réduit leur budget d’éducation
importants de mobilisation des ressources domestiques pour                         est passée de 45 à 52 %. L’ampleur des changements a égale-
augmenter les recettes publiques.                                                  ment été globalement positive : en moyenne, les diminutions
                                                                                   dans les pays qui ont réduit leur budget ont été plus faibles
Les effets de la Covid-19 sur les budgets alloués à                                (-8,3 % contre -4,6 %) et les augmentations légèrement plus
l’instruction publique                                                             importantes (8,7 % contre 13,2 %). Toutefois, la ventilation de
Afin de comprendre l’impact à court terme de la pandémie                           l’échantillon par groupe de revenus fait apparaître des différences
de Covid-19 sur les budgets de l’éducation, des informations                       importantes derrière ces chiffres d’ordre général.
ont été recueillies pour un échantillon de 29 pays dans l’en-
semble des régions.9 L’échantillon représente environ 54 %                         Les budgets de l’éducation ont diminué après le début de la
de la population mondiale d’âge scolaire et universitaire. Les                     pandémie de Covid-19 dans 65 % des pays à faible revenu
informations recueillies ont ensuite été soumises à la vérifica-                   et à revenu intermédiaire inférieur, contre seulement 33 %
tion des équipes locales de la Banque mondiale. Les données                        des pays à revenu élevé et à revenu intermédiaire supérieur
comprennent des éléments budgétaires pour les deux années                          (tableau 1). Même si les pays à faible revenu et à revenu inter-
précédant la crise de Covid-19 ainsi que le premier budget après                   médiaire inférieur ont été plus nombreux à réduire leur budget,
que celle-ci a éclaté, ce qui permet de comparer les tendances                     en moyenne les réductions ont été moins importantes après le
avant et après le début de la crise. Il s’agit d’un premier effort                 début de la Covid qu’avant (-9,1 % contre -3,6 %). Les hausses
pour dresser un tableau général des tendances en matière de                        moyennes du budget de ces pays ont été légèrement plus impor-
budgets de l’éducation après la période Covid-19 : effort qui                      tantes dans la période post-Covid (12,4 % contre 8,7 %).Toutefois,

9	 L’échantillon comprend trois pays à faible revenu (Afghanistan, Éthiopie, Ouganda) ; 14 pays à revenu intermédiaire inférieur (Bangladesh, Égypte, Inde,
   Kenya, République kirghize, Maroc, Myanmar, Népal, Nigeria, Pakistan, Philippines, Tanzanie, Ukraine, Ouzbékistan) ; 10 pays à revenu intermédiaire
   supérieur (Argentine, Brésil, Colombie, Jordanie, Indonésie, Kazakhstan, Mexique, Pérou, Russie, Turquie) ; et deux pays à revenu élevé (Chili, Panama).

10	Sauf pour l’Éthiopie et le Kazakhstan, pour lesquels les données relatives aux dépenses au niveau local étaient disponibles pour 2021. La part du
   budget de l’éducation des pays suivants est inférieure à 10 pour cent et il est donc probable qu’ils aient d’autres sources de financement principales
   que le budget alloué par le gouvernement central : Argentine, Brésil, Égypte, Inde, Myanmar, Nigeria, Pakistan et Russie.

11	Le calendrier de l’exercice budgétaire du pays et la date d’approbation du budget sont utilisés pour définir les périodes pré- et post-Covid. On
   comprend par budgets pré-Covid ceux qui ont été approuvés avant mars 2020, avant le début de la crise Covid-19. Il s’agit d’une précision
   importante car l’année fiscale peut varier d’un pays de l’échantillon à un autre, et cela signifie que les premiers budgets post-Covid ont été approuvés
   à des moments différents selon le pays:en février 2021 pour ceux dont les années fiscales vont d’avril à mars, en juillet/août 2020 pour ceux dont les
   années fiscales vont d’octobre à septembre, en avril/mai 2020 pour ceux dont les années fiscales vont de juillet à juin, et fin 2020 pour ceux dont les
   années fiscales vont de janvier à décembre.



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                                                                                                            EDUCATION FINANCE WATCH 2021



Tableau 1 : Évolution des budgets de l’éducation avant et après la Covid-19 (%)

                                                                                        Revenu élevé et revenu       Faible revenu et revenu
                                                          Tous pays confondus
                                                                                       intermédiaire supérieur       intermédiaire inférieur
                                                         Pré-Covid       Post-Covid     Pré-Covid    Post-Covid       Pré-Covid     Post-Covid
  Budget total de l’éducation
     Évolution du budget de l’éducation                          1.1            4.0            2.2            6.7             0.3           2.0
     Part des pays dont le budget de l’éducation
     diminue                                                   44.8            51.7           41.7          33.3            47.1           64.7
     Baisse moyenne dans les pays dont le budget a
     diminué                                                    -8.3           -4.6           -6.9           -7.4            -9.1          -3.6
     Hausse moyenne dans les pays dont le budget a
     augmenté                                                    8.7           13.2            8.8          13.8              8.7          12.4

  Part de l’éducation dans le budget global
     Variation moyenne en points de pourcentage                -0.5             0.1           -0.3          -0.1            -0.6            0.2
     Part moyenne                                              13.4            13.5           13.7          13.6            13.2           13.4


Source : Documents de présentation des budgets nationaux de pays déterminés.
Note : Les évolutions budgétaires sont exprimées en valeur absolue.


les tendances dans les pays à revenu élevé étaient plus positives.            Cerdan-Infantes et Lehe 2019). Ainsi, les pays dont les perfor-
Non seulement une plus grande proportion de pays à revenu inter-              mances macroéconomiques étaient faibles pré-Covid risquent
médiaire supérieur et à revenu élevé ont augmenté leur budget,                d’avoir des performances bien plus mauvaises post-Covid, ce qui
mais l’augmentation moyenne était plus élevée que dans les pays               affectera probablement leurs budgets d’éducation post-Covid.
à revenu intermédiaire inférieur et à faible revenu (13,8 % contre            On peut donc s’attendre à ce que, dans le cas où les budgets
12,4 %). Ces tendances divergentes vont exacerber les inégalités              étaient à la baisse pré-Covid, la tendance se poursuive, à moins
préexistantes entre les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire        d’un changement de politique radical. En revanche, une tendance
inférieur et les pays à revenu intermédiaire supérieur et à revenu            à la hausse pré-Covid ne permet pas de prédire de manière aussi
élevé en matière de dépenses d’éducation (figure 3).                          évidente la situation post-Covid, qui sera plus vraisemblablement
                                                                              déterminée par l’impact de la crise sur le pays. Un résumé de
La part du budget total consacrée à l’éducation n’a pas beau-                 l’évolution des tendances est présenté dans le tableau 2.
coup changé. Si l’on tient compte de l’ampleur des change-
ments décrits ci-dessus, on constate que les budgets totaux ont               L’analyse des tendances dans les différents pays révèle une
augmenté plus rapidement dans les pays à revenu intermédiaire                 image très contrastée. Le tableau 2 montre la répartition des pays
supérieur et à revenu élevé après la crise (6,7 % contre 2,0 % dans           qui ont augmenté ou diminué leur budget post-Covid, en
les pays à revenu intermédiaire inférieur et à faible revenu) et que,         fonction de leurs tendances pré-Covid. Sur l’ensemble de cet
malgré la part plus faible de cette hausse affectée à l’éducation,            échantillon, on constate qu’un peu plus de la moitié des pays
l’augmentation qui en résulte a été plus importante que dans les              (52 %) ont maintenu la tendance antérieure (à la baisse pour 24 %
pays à faible revenu (tableau 1). Une fois encore, ce phénomène               d’entre eux et à la hausse pour 28 %). Le reste des pays ont inversé
signale un renforcement de l’inégalité des dépenses selon les                 la tendance : 21 % des pays dont le budget a diminué ont vu leur
niveaux de revenus des pays.                                                  budget augmenter post-Covid, et 28 % des pays dont le budget
                                                                              a augmenté ont vu leur budget diminuer post-Covid.
Il est important de comprendre les déterminants plus larges
de ces évolutions budgétaires, mais cela dépasse le cadre de                  La tendance à la baisse des budgets consacrés à l’éducation se
l’EFW pour cette année. Toutefois, il convient dans un premier                poursuivra très certainement dans les pays à faibles revenus,
temps d’examiner la corrélation entre les tendances antérieures et            voire passera d’une tendance positive à une tendance négative
postérieures à la crise de la Covid pour chaque pays. La recherche            à la suite de la COVID-19. Une fois encore, ces différences
a démontré que la hausse des dépenses d’éducation dans le                     indiquent que les inégalités en termes de dépenses d’éducation
monde s’explique en grande partie par la croissance économique                sont susceptibles d’augmenter. Alors que la tendance à la baisse
et la progression du budget global, plutôt que par l’évolution                ne s’est poursuivie que dans 8 % des pays à revenu élevé, elle a
de la part du budget consacrée à l’éducation (Al-Samarrai,                    atteint 35 % dans les pays à revenu plus faible. En outre, alors que


                                                                                                                                            9
Tableau 2 : Evolution des budgets de l’éducation post-Covid-19 par rapport au statut antérieur (%)

                                                                          Tous pays       Revenu élevé et revenu        Faible revenu et revenu
                                                                          confondus      intermédiaire supérieur        intermédiaire inférieur
     Pays à budget                   Baisse post-Covid                         24                     8                             35
     en baisse pré-Covid             Augmentation post-Covid                   21                     33                            12
     Pays à budget en hausse         Baisse post-Covid                         28                     25                            29
     pré-Covid                       Augmentation post-Covid                   28                     33                            24
                                     Total                                    100                    100                           100

Source : Documents de présentation des budgets nationaux de pays déterminés.


seulement 25 % des pays à revenu élevé ont connu une évolution                 n’est pas certain que les pays qui ont vu leur budget consacré
budgétaire passant du positif au négatif, c’est le cas de 29 % des             à l’éducation diminuer seront en mesure de supporter ces
pays à revenu plus faible. À l’inverse, alors que 33 % des pays à              coûts au surplus des augmentations régulières de finance-
revenu élevé sont passés d’une tendance négative à une tendance                ment requises pour prendre en charge des populations
positive, c’est le cas pour seulement 12 % des pays à faible revenu.           d’âge scolaire de plus en plus nombreuses. Malgré le besoin
En outre, la proportion de pays à revenu élevé qui affichaient une             urgent de financement adéquat pour permettre aux systèmes
tendance positive avant l’épidémie a été plus importante que celle             scolaires de rouvrir en toute sécurité, environ la moitié des
des pays à faible revenu (33 % contre 24 %).                                   pays de l’échantillon ont réduit leurs budgets d’éducation.
                                                                               Cela ne laisse rien présager de bon pour l’avenir, alors que
Lorsque l’on compare les évolutions budgétaires des                            les prévisions indiquent une détérioration des conditions
pays en fonction de leur niveau d’années de scolarisation                      macroéconomiques.
ajustées du facteur apprentissage (LAYS) pré-Covid,
les pays partant d’un niveau supérieur pré-Covid ont
                                                                               1.3. Comment l’aide à l’éducation
vu leur budget augmenter davantage que ceux partant
d’un niveau inférieur. L’échantillon a été divisé en «LAYS                     a-t-elle évolué ?
élevées» et «LAYS faibles» pré-Covid en utilisant la valeur                    L’aide se maintient à environ 0,3 % du revenu national
médiane de l’indice des années de scolarisation ajustées                       brut des pays donateurs depuis 15 ans. En 2005, les pays
du facteur apprentissage dans les pays de l’échantillon.12                     de l’Union européenne se sont engagés à allouer 0,7 % de
Les pays à faible niveau de LAYS ont augmenté leur budget                      leur revenu national brut (RNB) à l’aide publique au dével-
de 2,5 % en moyenne, contre 5,4 % pour les pays à niveau                       oppement (APD). Même si d’autres pays ne se sont pas
élevé de LAYS. Environ 47 % des pays où le taux de LAYS                        engagés à atteindre cet objectif, il s’agit d’une référence utile
est élevé ont réduit leurs budgets d’éducation, contre 57 % des                pour évaluer la priorité qu’ils accordent à l’APD. Les pays du
pays où le taux de LAYS est faible.13 Cette analyse porte sur                  Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE ont
un échantillon restreint de pays, et les tendances pertinentes                 augmenté l’APD de 0,21 % à 0,30 % du RNB entre 2001 et
devront donc être suivies de près, néanmoins ces premières                     2019 (bien que la majeure partie de cette augmentation ait
tendances indiquent que l’inégalité des dépenses et des                        eu lieu au début des années 2000) ; et les niveaux sont restés
résultats éducatifs entre les pays risque de se creuser du fait                autour de 0,3 % depuis 2005. Sur les 30 pays du CAD, seuls
de la crise provoquée par la Covid.                                            cinq ont atteint l’objectif de 0,7 % en 2019.

La lutte contre la crise Covid nécessite des dépenses                          Depuis 2009, l’aide totale exprimée en pourcentage du
supplémentaires pour adapter les écoles aux mesures de                         revenu national des pays bénéficiaires a augmenté pour les
contrôle de la contagion et pour financer des programmes                       pays à faible revenu mais a diminué pour les pays à revenu
visant à compenser les pertes d’apprentissage subies par les                   intermédiaire inférieur. Entre 2009 et 2019, la part totale
élèves pendant la fermeture des écoles (Tanaka 2020). Il                       de l’APD dans le RNB est passée de 1,2 % à 0,7 % dans les


12		La médiane des LAYS dans notre échantillon est légèrement inférieure à la médiane mondiale (7,6 contre 7,9). Lorsque le classement des pays est
    établi en fonction de la moyenne des LAYS (7,4 dans notre échantillon) plutôt que de la médiane, les résultats ne diffèrent pas qualitativement.
13	La contraction post-Covid dans les pays qui ont réduit leur budget était en moyenne beaucoup plus importante dans les pays à LAYS élevées
    (-7,0 %) que dans les pays à LAYS faibles (-2,6 %).


10
                                                                                                                                                   EDUCATION FINANCE WATCH 2021



pays à revenu intermédiaire inférieur. Toutefois, dans les pays                                                        La part de l’aide allouée aux différents niveaux scolaires
à faible revenu, elle a d’abord diminué, passant de 9,6 % en                                                           est restée relativement stable, l’éducation de base recevant
2009 à 7,9 % en 2015, mais a ensuite augmenté pour atteindre                                                           43 % de l’aide totale entre 2009 et 2019. Au cours de la
10,8 % en 2019. Ces dernières années, elle a dépassé 20 %,                                                             même période, l’enseignement secondaire a reçu 19 % de
en moyenne, en République centrafricaine, au Liberia, au                                                               l’aide totale à l’éducation et l’enseignement supérieur les 39 %
Malawi et en Somalie.                                                                                                  restants. Une grande partie de l’aide allouée à l’enseignement
                                                                                                                       supérieur est constituée de bourses d’études et de prise en
L’aide à l’éducation a augmenté de 21 % au cours des dix                                                               charge des coûts imputés aux étudiants qui suivent des études
dernières années, ce qui se traduit par une augmentation                                                               supérieures dans les pays donateurs. Ainsi, 4 milliards de
annuelle de 2 %. Les décaissements ont augmenté rapide-                                                                dollars US (61 %) de l’aide totale à l’enseignement supérieur
ment dans les années 2000, passant de 6 milliards de dollars                                                           en 2019 ont été utilisés à ces fins.
US en 2002 à un pic de 13,3 milliards de dollars US en 2010,
soit plus du double. Toutefois, au cours des cinq années                                                               Depuis 2009, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique
suivantes, l’aide à l’éducation a stagné, avant de repartir à                                                          du Nord a enregistré la plus forte augmentation de l’aide à
la hausse en 2016 (figure 6). L’APD globale a diminué de                                                               l’éducation de base. Entre 2009 et 2019, l’aide à l’éducation
9 % entre 2010 et 2014 à la suite de la grande crise financière.                                                       de base dans la région est passée de 798 à 1 214 millions de
Cependant, depuis 2014, l’aide à l’éducation a augmenté de                                                             dollars US (figure 7). Sa part dans l’APD consacrée à l’édu-
30 %, atteignant son plus haut niveau jamais enregistré de                                                             cation de base globalement est également passée de 18 % en
15,9 milliards de dollars US en 2019.                                                                                  2009 à 24 % en 2019, en grande partie en réponse aux situ-
                                                                                                                       ations d’urgence, d’abord en Irak, puis en République arabe
                                                                                                                       syrienne et au Yémen. Parallèlement, l’aide à l’éducation en
Figure 6 : L’aide a augmenté de 21 pour cent                                                                           Afrique subsaharienne a connu une tendance à la hausse au
au cours des 10 dernières années                                                                                       cours des cinq dernières années. Entre 2014 et 2019, l’aide
                                                                                                                       à l’Afrique subsaharienne est passée de 1,4 à 1,7 milliard de
                                       Décaissements totaux de l’aide à l’éducation,
                                              par niveau d’éducation, 2009-19                                          dollars US. Il est probable que cela sous-estime le volume
                                        (dollars US constants de 2018 en milliards)                                    total alloué à l’Afrique subsaharienne, car une partie de l’aide
                                                                                                                       qui n’est pas allouée aux pays (aide non spécifiée) dans la base
                                                                                                                15,9
                                   16                                                                    15,6
                                                                                                                6,6
                                                                                                                       de données de l’OCDE est susceptible d’être versée dans
                                                                                           14,4   14,3   6,2
                                                                                                                       cette région.14 En ce qui concerne la répartition de l’APD
                                   14          13,4
                                        13,1
                                                      12,8            12,8          12,8
                                                                                           5,3    5,5
                                                                                                                       par groupe de revenus des pays, les pays à faible revenu ont
                                         5,2    5,2            12,1          12,2

                                   12
                                                      5,1             5,0           4,9                                vu l’aide à l’éducation de base diminuer entre 2009 et 2015.
                                                               4,9           4,6
                                                                                                                       Depuis 2015, l’aide à l’éducation de base dans les pays à
 USD constant de 2018: milliards




                                   10                                                                                  faible revenu a augmenté et a atteint 1,6 milliard de dollars
                                                                                                                       US en 2019. Les allocations aux pays à revenu intermédiaire
                                   8                                                       2,8           3,0    3,2
                                         2,4    2,3
                                                                                                  2,8
                                                                                                                       inférieur ont également fluctué mais sont passées de 2,6
                                                      2,1             2,6           2,4
                                   6                           2,2           2,6                                       milliards de dollars US en 2016 à 2,2 milliards de dollars
                                                                                                                       US en 2019 (figure 7).
                                   4
                                                                                           6,4           6,5    6,1
                                         5,6    5,9   5,6                           5,5           6,1

                                   2
                                                               5,0    5,3    5,0                                       En termes d’allocation par habitant, l’aide à l’éducation de
                                                                                                                       base est plus élevée dans les pays à faible revenu que dans
                                   0                                                                                   les pays à revenu intermédiaire inférieur. En partant de
                                        2009   2010   2011    2012 2013 2014 2015 2016 2017              2018   2019
                                                             De base Secondaire Post-secondaire                        l’hypothèse que tous les bénéficiaires non spécifiés de l’aide à
                                                                                                                       l’éducation de base et à l’enseignement secondaire sont des pays
Source : Analyse de l’équipe du Rapport mondial sur l’éducation                                                        à faible revenu et à revenu intermédiaire inférieur, le montant
réalisée à partir du SNPC de l’OCDE (2021).                                                                            total de l’aide reçue à ces fins par ces pays, en 2019, était de

14	Entre 2009 et 2019, l’aide non spécifiée s’est élevée en moyenne à 1 milliard de dollars par an, dont environ 370 millions de dollars ont été décaissés
   par le Partenariat mondial pour l’éducation. Environ 79 % des décaissements du GPE ont été effectués au bénéfice de l’Afrique subsaharienne
   (UNESCO 2020). Les décaissements du GPE à destination des pays bénéficiaires ne sont pas enregistrés dans le base CAD-CRS de l’OCDE et
   sont donc compris dans la catégorie non spécifiée de la figure 7.




                                                                                                                                                                                 11
7,6 milliards de dollars US. Ces niveaux globaux d’aide se                                                  Les effets la Covid-19 sur l’aide à l’éducation
traduisent par des dépenses de 14 dollars US par enfant en                                                  Il est probable que l’aide à l’éducation se contracte en
âge de fréquenter l’école primaire dans les pays à revenu faible                                            raison de la Covid-19. Selon une enquête conjointe de
et de 8 dollars US dans les pays à revenu intermédiaire inférieur                                           l’UNESCO, de l’UNICEF et de la Banque mondiale sur les
(dollars constants 2018). Dans l’enseignement secondaire, cela                                              réponses nationales en matière d’éducation, 88 % des pays
correspond à 7 et 3 dollars, respectivement, par adolescent en                                              à revenu intermédiaire inférieur et 76 % des pays à revenu
âge de fréquenter un établissement du secondaire.                                                           faible ont reçu une aide au développement pour couvrir les
                                                                                                            coûts liés au Covid dans l’éducation (UNESCO, UNICEF
                                                                                                            et Banque mondiale 2020). Une partie de cette aide a pu
Figure 7 : L’aide à l’éducation de base a connu la                                                          être réaffectée pour faire face à la situation d’urgence. Par
plus forte augmentation au Moyen-Orient et en                                                               exemple, les décaissements du GPE ayant été inférieurs aux
Afrique du Nord.
                                                                                                            prévisions en 2018-19, le GPE était bien placé pour réagir
 Décaissements de l’aide à l’éducation de base (dollars                                                     avec souplesse à la pandémie en fournissant plus de 500
     US constants 2018, en milliards), 2009-2019
                                                                                                            millions de dollars US en 2020 pour aider les pays à amortir
                                                                                                            l’impact des fermetures d’écoles. Cela ne signifie pas pour
                                       2,5                              Par région
                                                                                                            autant que les perspectives en matière d’aide sont favorables.
                                                                                                            Les pays donateurs sont susceptibles - et certains ont déjà
                                       2,0         Afrique sub-saharienne
                                                                                                            amorcé le mouvement - de réorienter leur budget de l’aide
                                                                                                  1,7
                                                                                                            vers les priorités nationales liées au chômage et aux mesures
     USD constant de 2018: milliards




                                       1,5
                                                 Asie du sud                                                de soutien aux entreprises. Les priorités des donateurs
                                                                                                  1,2
                                                                                                            peuvent évoluer vers la santé ou d’autres secteurs d’urgence,
                                                                                                  1,3
                                       1,0                                                                  comme le suggère une enquête auprès des membres du
                                                                                                  0,9
                                                                                                            CAD (OCDE 2020). En outre, la mobilité internationale
                                       0,5       Moyen Orient
                                                                        Non précisé                         des étudiants - qui représente 3,1 milliards de dollars US
                                              et Afrique du Nord
                                                                                                            des allocations actuelles d’aide à l’éducation - a été réduite
                                       0,0
                                                                                                            en raison de la pandémie, ce qui risque d’entraîner une baisse
                                             2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
                                                                                                            de l’aide à l’éducation. Globalement, selon certaines estima-
                                                                                                            tions, l’aide à l’éducation pourrait diminuer de 2 milliards de
                              Par groupes de pays en fonction de leurs revenus                              dollars par rapport à son pic de 2020 et ne pas revenir aux
                                       3,0                                                                  niveaux de 2018 avant six ans (UNESCO 2020).
                                               Revenu moyen inférieur
                                       2,5

                                                                                                      2,2
                                                                                                            1.4. Comment les dépenses
                                                                                                            d’éducation des ménages ont elles
     USD constant de 2018: milliards




                                       2,0


                                       1,5
                                                                   Faible revenu                      1,6
                                                                                                            évolué ?
                                                                                                      1,3
                                                                                                            Les ménages des pays à faible revenu et à revenu intermédi-
                                       1,0
                                                                                                            aire inférieur ont tendance à contribuer à une plus grande
                                       0,5
                                                  Non précisé                                               part des dépenses totales d’éducation que ceux des pays à
                                                                                                            revenu intermédiaire supérieur et à revenu élevé. Exprimées
                                       0,0                                                                  en pourcentage du revenu national, les dépenses des ménages
                                              2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
                                                                                                            consacrées à l’éducation dans les pays à faible revenu sont
                                                                                                            environ six fois plus importantes que celles des ménages des
Source : Analyse de l’équipe du Rapport mondial sur l’éducation
réalisée à partir du SNPC de l’OCDE (2020).                                                                 pays à revenu élevé (figure 8). Les dépenses plus importantes
                                                                                                            des ménages dans les pays à faible revenu et à revenu inter-
                                                                                                            médiaire inférieur se retrouvent également dans leur part des
                                                                                                            dépenses globales d’éducation. Ainsi, en 2018-19, les ménages
                                                                                                            des pays à faible revenu ont assumé 43 % des dépenses totales
                                                                                                            d’éducation, contre seulement 16 % pour les ménages des pays
                                                                                                            à revenu élevé (figure 2).



12
                                                                                                            EDUCATION FINANCE WATCH 2021



Figure 8. Les ménages contribuent beaucoup                                   à 0,7 % du PIB entre 2006-10 et 2016-19. La majeure
plus à l’éducation dans les pays à revenu faible                             partie des dépenses éducatives des ménages concerne
et à revenu intermédiaire inférieur que dans                                 les enfants scolarisés dans le primaire et le secondaire.
les pays à revenu intermédiaire supérieur et à                               Ainsi, les données de 2012 en Éthiopie montrent que
revenu élevé.                                                                72 % des dépenses totales des ménages sont consacrées
        Total des dépenses des ménages consacrées                            à l’enseignement primaire et secondaire.
                  à l’éducation, en % du PIB

  3,5                                                                        Les effets la Covid-19 sur les dépenses
                                                                             d’éducation des ménages
  3,0                                   LIC                                  La pandémie a entraîné un choc de revenu et un choc
  2,5                                                                        sanitaire importants et particulièrement négatifs pour
                                                                             de nombreux ménages. On prévoit une augmentation
  2,0
                                                                             des taux de pauvreté dans le monde pour la première fois
                                                                 LMIC        depuis la crise financière asiatique de 1998. Les prévisions
  1,5
                                                                             indiquent que 93 millions de personnes supplémentaires
  1,0                                                            UMIC        pourraient basculer dans la pauvreté entre 2020 et 2021
                                                                 HIC         en raison de la pandémie (Banque mondiale 2020d).16 Les
  0,5
                                                                             plus fortes progressions de la pauvreté devraient être enreg-
  0,0                                                                        istrées en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, où les
            2006-2010            2011-2015           2016-2019
                                                                             systèmes éducatifs reposent largement sur les contributions
                                                                             financières des ménages (voir la figure 8). L’impact de la
Source : Calculs de l’EFW à partir de la base de données de l’EFW.           pandémie sur les revenus des ménages risque de réduire
Note : Les dépenses totales des ménages exprimées en pourcentage             leur capacité à supporter les coûts de l’éducation. Si l’on ne
du PIB sont calculées en agrégeant toutes les dépenses par niveau
                                                                             s’attaque pas activement à ces problèmes, ils entraîneront
scolaire (à savoir primaire, secondaire et supérieur) et en divisant
le total par le PIB du pays. Voir la note technique de l’EFW pour            très probablement une augmentation des taux de désco-
plus de détails sur les calculs. Les données relatives aux PFR ne            larisation. Les recherches menées sur les précédents chocs
sont pas disponibles pour les années 2016-2019.                              économiques dans les pays à faible revenu ont mis en
                                                                             évidence la contraction des revenus qui en résulte, la baisse
                                                                             des dépenses d’éducation des ménages et la diminution des
Bien que les données disponibles soient limitées,                            taux de fréquentation scolaire (Banque mondiale 2020a).
les dépenses d’éducation des ménages exprimées                               Ces effets sont susceptibles d’être plus marqués dans le
                                                                             contexte de la crise actuelle, car les systèmes éducatifs sont
en pourcentage du PIB ont augmenté dans les pays
                                                                             également confrontés à des coûts supplémentaires liés aux
à faible revenu et les ménages contribuent toujours
                                                                             mesures nécessaires pour assurer la réouverture des écoles
de manière significative aux coûts de l’éducation. La
                                                                             en toute sécurité, et de nouveaux éléments montrent que,
construction de moyennes pour les pays à faible revenu
                                                                             dans certains pays, les ménages devront supporter une partie
n’est possible qu’avant 2016 mais elles montrent que
                                                                             de ces coûts supplémentaires liés à la Covid. Même si de
les dépenses des ménages exprimées en pourcentage                            nombreux pays ont renforcé leurs dispositifs de protection
du revenu national ont augmenté de 2,8 à 3,6 % entre                         sociale pour aider les ménages à faire face à la pandémie, la
2006-10 et 2011-15 (figure 8).15 On observe une baisse                       mobilisation dans les pays à faible revenu a été relativement
des dépenses d’éducation exprimées en pourcentage                            faible. Ainsi, les mesures de protection sociale complémen-
du PIB par les ménages des pays à revenu intermédi-                          taires dans les pays à faible revenu s’élevaient en moyenne
aire depuis 2011-15 même si celle-ci reste modérée.                          à environ 6 dollars US par habitant, contre 28 et 56 dollars
En revanche, les dépenses des ménages dans les pays à                        dans les pays à revenu intermédiaire inférieur et supérieur
revenu élevé ont augmenté régulièrement, passant de 0,5                      respectivement (Gentilini, Almenfi et Dale 2020).

15	En 2006-2010, seuls 35 % des pays à faible revenu de la base de données EFW disposaient de données sur les dépenses des ménages exprimées en
   pourcentage du PIB. Entre 2011 et 2015, cette proportion est tombée à 17 %. Seuls trois pays disposent de données pour les deux périodes.
16	Prévisions établies en fonction du seuil de pauvreté de 1,90 dollar US. Le taux de pauvreté mondial devrait passer de 8,4 % en 2019 à un taux
   compris entre 8,9 et 9,4 % en 2021.



                                                                                                                                             13
2
Utiliser les fonds
de manière équitable
et efficace
                                                                                                                                                                         Aulia Erlangga/CIFOR



Les dépenses publiques en matière d’éducation sont parfois            Figure 9 : Les dépenses publiques
très inégales, les groupes les plus riches accaparant souvent         consacrées à l’éducation sont inégales
une plus grande part des ressources disponibles. Les inégal-            Répartition du financement global de l’enseignement
ités tendent à être les plus fortes dans les pays les plus pauvres,                 public par quintile de revenu
où les différences dans les schémas de scolarisation par quin-
tile de revenu tendent à être les plus prononcées et peuvent                   LIC
entraîner des inégalités significatives dans le financement de
l’éducation publique selon la répartition des revenus (Figure                LMIC
9). Dans les PFR, par exemple, 40 % du financement total
de l’éducation publique profite au quintile le plus riche, et
                                                                             UMIC
seulement 10 % au plus pauvre. Ces inégalités peuvent être
exacerbées par les différences infranationales en matière de
dépenses d’éducation. Il est très fréquent qu’un enfant vivant                 HIC

dans une certaine partie d’un pays fréquente une école qui                     30 %        20 %         10 %         0%           10 %        20 %          30 %         40 %
reçoit des fonds plusieurs fois supérieurs à ceux d’une école                    Dépenses publiques sur le quintile plus pauvre    Dépenses publiques sur le quintil plus riche

à peu près comparable située ailleurs dans le même pays. Par
exemple, au Soudan, les dépenses par enfant sont environ six           Facteur multiplicateur entre les régions aux dépenses les
                                                                      plus élevées et les régions aux dépenses les plus faibles (en
fois plus élevées dans la région où les dépenses sont les plus
                                                                            fonction des dépenses éducatives par habitant).
élevées par rapport à la région où elles sont les plus faibles
(Figure 9). Les écarts constatés dans les dépenses publiques                      Sudán
infranationales tendent à renforcer les schémas existants de                Madagascar

pauvreté et d’inégalité. Dans de nombreux pays, les dépenses                     Nigeria
                                                                                Uganda
d’éducation par habitant sont nettement plus faibles dans les                 Afganistán
régions les plus pauvres que dans les régions les plus riches. Par            Mauritania

exemple, en Ouganda, le rapport entre les dépenses d’éducation                  Rwanda
                                                                               Tanzanía
par habitant des districts et les niveaux de pauvreté est négatif           Mozambique                                                          Moyenne
et statistiquement significatif (Manuel et al. 2019).                       Burkina faso
                                                                                Filipinas
                                                                                 Ghana
Il existe de grandes différences entre les pays dans la façon
                                                                               Sri Lanka
dont les dépenses publiques consacrées à l’éducation se                        Viet Nam
traduisent en années de scolarité et en résultats d’appren-                                 0                    2                 4                    6                    8
tissage. En moyenne, les pays plus riches tendent à avoir des
dépenses plus élevées et de meilleurs résultats d’apprentissage.      Source : Volet de gauche : UNICEF (2020). Volet de droite :
Toutefois, à niveau de dépenses par habitant similaire, certains      Manuel et al. (2019) ainsi que divers rapports d’examen des
pays obtiennent des résultats nettement meilleurs. Par exemple,       dépenses publiques de la Banque mondiale.
                                                                      Note : Volet de gauche : les lignes noires verticales représentent
comme le montre le volet droit de la figure 10, des pays comme
                                                                      20 % des dépenses publiques - si les dépenses publiques étaient
le Tchad et le Niger dépensent des montants comparables               réparties de manière égale, les quintiles les plus pauvres et les plus
à ceux du Malawi, de l’Afghanistan et de la Sierra Leone,             riches en recevraient chacun 20 %.



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                                                                                                                                                                                                                                                      EDUCATION FINANCE WATCH 2021



mais enregistrent moins de la moitié des années de scolari-                                                                              éducatifs. Une étude récente a montré que les augmentations
sation ajustées du facteur apprentissage. De toute évidence,                                                                             moyennes des dépenses d’éducation par habitant n’amélioraient
de nombreux facteurs expliquent ces différences en termes                                                                                les résultats scolaires que dans une mesure relativement faible.
d’efficacité. Certains facteurs sont liés à des caractéristiques                                                                         Elle a démontré que l’élasticité des dépenses dans les situations
de fourniture de services qui sont difficiles à modifier. Il est                                                                         où elles avaient augmenté n’était que de 0,08, ce qui signifie que,
généralement moins coûteux, par exemple, de fournir des                                                                                  pour chaque augmentation de 10 % des dépenses par enfant, les
services éducatifs dans des pays densément peuplés et plus                                                                               résultats ne s’amélioraient que de 0,8 % (Al-Samarrai, Cerdan-
urbanisés que dans des pays moins peuplés. Cependant, de                                                                                 Infantes et Lehe 2019).17 Grâce aux nouvelles données sur les
nombreux systèmes éducatifs souffrent également de prob-                                                                                 années de scolarisation ajustées du facteur apprentissage, il est
lèmes d’inefficacité des dépenses qui sont le résultat de choix                                                                          possible d’étudier la façon dont les évolutions des dépenses
budgétaires sous-optimaux, d’une transparence limitée et du                                                                              par habitant ont affecté les résultats de l’éducation au cours
détournement des fonds de l’éducation à d’autres fins.                                                                                   des dix dernières années. Bien que les données disponibles ne
                                                                                                                                         concernent qu’un petit groupe de pays, elles montrent que seuls
L’augmentation des dépenses par habitant au cours des                                                                                    les trois quarts environ des pays qui ont augmenté les dépenses
dix dernières années n’a pas toujours amélioré les résultats                                                                             par habitant ont enregistré une amélioration des résultats.


Figure 10 : Les pays diffèrent quant à l’efficacité avec laquelle ils traduisent les financements en résultats.
                                                                          Dépenses par enfant et années de scolarisation ajustées du facteur apprentissage (LAYS), 2020


                                                                                 Tous pays confondus                                                                               Pays dont les dépenses d’éducation sont inférieures
                                                                                                                                                                                            à 3 000 DOLLARS US par enfant
                                                                                                                                                                                            (dollars PPA constants de 2017)
 Les années de scolarisation ajustées du facteur apprentissage




                                                                                                                                          Les années de scolarisation ajustées du facteur apprentissage




                                                                 16                                                                                                                                       12

                                                                 14
                                                                                                                                                                                                          10
                                                                 12                                                                                                                                                                                                           ALB           MEX
                                                                                                                                                                                                                                            ECU             PER                  COL
                                                                                                                                                                                                                                                    LKA                         LCA           MDA
                                                                                                                                                                                                          8                                               GRD   IRN                        DMA
                                                                 10                                                                                                                                                                                 SLV JOR                   VCT
                                                                                                                                                                                                                                    WSM
                                                                                                                                                                                                                                                                              JAM
                                                                                                                                                                                                                                                      EGY                                 DOM
                                                                                                                                                                                                                                      LSO
                                                                  8                                                                                                                                       6                         GTM                                             ZAF
                                                                                                                                                                                                                    MWI
                                                                                                                                                                                                                       AFG
                                                                                                                                                                                                                   SLE           CIV
                                                                  6
                                                                                                                                                                                                                          MRT
                                                                                                                                                                                                          4            RWA
                                                                  4                                                                                                                                                 TCD
                                                                                                                                                                                                                   NER MLI
                                                                                                                                                                                                          2
                                                                  2

                                                                  0                                                                                                                                       0
                                                                      0      5.000       10.000       15.000      20.000        25.000                                                                         0              500           1.000           1.500     2.000          2.500          3.000
                                                                           Dépenses par enfant (dollars PPA constant de 2017)                                                                                                Dépenses par enfant (dollars PPA constant de 2017)



Source : Calculs de l’EFW fondés sur l’indice de capital humain (ICH) et la base de données de l’EFW, suivant une approche décrite
dans Al-Samarrai et al. (2019).
Note : Les dépenses par enfant sont calculées en divisant le montant total des dépenses publiques d’éducation pour l’enseignement
primaire et secondaire par la population d’âge scolaire. La ligne courbe est une estimation de la frontière stochastique. Plus un pays se
situe en dessous de la frontière, moins il est efficace.




17		Les années de scolarisation ajustées du facteur apprentissage (LAYS) sont une mesure qui associe des éléments de quantité (années de scolarisation
    prévues) et de qualité (résultats d’apprentissage harmonisés). Les années de scolarisation prévues mesurent le nombre d’années de scolarité qu’un
    enfant né aujourd’hui peut s’attendre à suivre avant l’âge de 18 ans. Cette donnée se fonde sur les taux de scolarisation par âge entre 4 et 17 ans et
    a une valeur maximale de 14. Entre-temps, les résultats d’apprentissage harmonisés sont calculés à l’aide d’un facteur de conversion. Pour en savoir
    plus sur la méthodologie employée, voir Filmer et al. (2018) ; Kraay (2018) ; Patrinos et Angrist (2018).




                                                                                                                                                                                                                                                                                                        15
3
Assurer le suivi et rendre
compte des dépenses
d’éducation
                                                                                                                                          UNICEF Rwanda/2020/Saleh



Les progrès réalisés dans le secteur de l’éducation doivent être                 Malgré l’importance de ces données pour en assurer le suivi,
évalués en fonction des informations relatives aux niveaux de                    la disponibilité d’informations comparables relatives aux
financement et à l’utilisation de ces derniers. Il s’agit également              indicateurs fondamentaux du financement de l’éducation
d’un élément déterminant pour assurer la transparence et veiller                 est limitée à un petit nombre de pays.18 L’EFW utilise des
à ce que les engagements pris pour améliorer les résultats en                    informations consolidées sur les dépenses publiques consacrées
matière d’éducation s’accompagnent d’un financement adéquat.                     à l’éducation provenant de trois sources principales : l’Institut
Sans ces informations, il est impossible de suivre les tendances                 de statistique de l’UNESCO (ISU), le Fonds monétaire inter-
du financement de l’éducation et de s’attaquer aux inégalités et                 national (FMI) et la base de données EdStats de la Banque
aux inefficacités en matière de dépenses soulignées dans l’EFW.                  mondiale. Même en utilisant ces trois sources de données



Figure 11 : Les informations relatives aux indicateurs essentiels des dépenses d’éducation sont
disponibles pour moins de deux tiers des pays.
            Nombre de pays disposant de données sur les indicateurs de base des dépenses d’éducation, 2016-2019


     Dépenses d’éducation exprimées                    Dépenses d’éducation exprimées en                    Dépenses par niveau d’éducation
         en pourcentage du PIB                        pourcentage des dépenses publiques
  100 %                                               100 %                                                100 %

     90 %                                              90 %                                                 90 %
            34 %     32 %
     80 %                     39 %                     80 %    40 %      40 %                               80 %
                                                                                  48 %
                                                                                                                       55 %    60 %
     70 %                                              70 %                                                 70 %

     60 %            14 %                   80 %       60 %                                                 60 %
            16 %                                               11 %       7%                     83 %                                     83 %        92 %
     50 %                                              50 %                                                 50 %
                              32 %
     40 %                                              40 %                       23 %                      40 %
                                                                                                                       22 %    15 %
     30 %                                              30 %                                                 30 %
            50 %     54 %                                      49 %      53 %
     20 %                                              20 %                                                 20 %
                              29 %          13 %                                  29 %
     10 %                                              10 %                                      9%         10 %       23 %    25 %       10 %
                                             7%                                                  7%                                                   6%
                                                                                                                                          7%          2%
     0%                                                 0%                                                   0%
            2016     2017     2018          2019               2016      2017     2018          2019                  2016    2017        2018        2019
             IEU   autres       aucune information               IEU   autres       aucune information             complet    incomplet     aucune information




Source: Données EFW tirées des bases de données en ligne de l’ISU, du FMI et de la Banque mondiale.
Note: Le nombre total de pays couverts dans la base de données EFW est de 218. Pour les données sur les dépenses par niveau, seules
celles avec des données complètes sur les niveaux primaire, secondaire et supérieur sont comptées comme 'complètes'; ceux avec au
moins un point de données sur l'un des niveaux sont classés comme 'incomplets'.


18		Il n’y a pas de différences importantes ou constantes dans les taux de déclaration des données des pays selon le groupe de revenu.


16
                                                                                                 EDUCATION FINANCE WATCH 2021



internationales, seuls 61 % des pays ont communiqué les chiffres    pour les pays présentant des informations dans plus d’un
de l’éducation publique exprimés en pourcentage du PIB en           ensemble de données. Réduire ces différences, en essayant
2018. Les informations portant sur les dépenses engagées aux        de faire converger les définitions et les méthodes, pourrait
différents niveaux de scolarité n’étaient disponibles que dans      permettre d’améliorer sensiblement la couverture et la qualité
17 % des pays, et la plupart d’entre elles étaient incomplètes et   des données. La section du rapport EFW consacrée à la
parfois incohérentes (figure 11). Si la base de données de l’ISU    Covid-19 montre également que, si les informations sur les
fournit la majorité des données utilisées dans le rapport EFW       dépenses sont souvent disponibles en ligne, elles sont noyées
(79 %), d’autres sources se sont avérées plus riches en informa-    dans la documentation budgétaire du gouvernement, qui n’est
tions pour les dernières années. Pour l’année 2018, par exemple,    généralement facile ni à trouver ni à interpréter. Travailler avec
elle n’en a fourni que 45 %. Cela semble indiquer que, bien qu’un   les pays pour développer des protocoles permettant d’utiliser
décalage dans le temps soit inévitable dans la communication de     des informations aisément accessibles portant sur les budgets et
données transnationales, il est possible de le réduire.             les dépenses publiques pourrait également améliorer la qualité
                                                                    et l’actualité des données relatives aux dépenses. Enfin, des
Afin d’améliorer la qualité et la couverture des données,           progrès significatifs ont été réalisés dans l’élaboration de meil-
il faudra garantir la comparabilité des sources de données          leurs outils de collecte d’informations sur les dépenses d’édu-
existantes et adopter de nouvelles approches. L’EFW                 cation, par exemple en utilisant une méthode fondée sur des
a rassemblé les trois sources principales de données sur les        comptes nationaux de l’éducation et en renforçant les modules
dépenses publiques, mais les différences de méthodes de             portant sur l’éducation dans les enquêtes sur les dépenses des
mesure signifient que les unes et les autres fournissent des        ménages menées régulièrement par les bureaux nationaux de
valeurs différentes pour les indicateurs fondamentaux de            statistiques (IIPE, ISU et Pôle de Dakar 2016, Oseni et al.
l’éducation. Par exemple, il y avait une différence absolue de      2018). La priorité absolue est maintenant d’encourager une
0,7-0,8 points de pourcentage entre les ensembles de données        adoption plus large de ces méthodes en fournissant un soutien
de la Banque mondiale, du FMI et de l’ISU dans la valeur            technique aux agences de statistiques et de planification au
des dépenses d’éducation exprimées en pourcentage du PIB            niveau national.




                                                                                                              GPE/ Kelley Lynch



                                                                                                                                17
4
En résumé

                                                                                                   UNICEF/Kanobana



                                  Depuis 2010, le financement de l’éducation a augmenté plus rapide-
                                  ment dans les pays à revenu faible et intermédiaire inférieur, où les
 Les dépenses mondiales           écarts entre les moyens financiers nécessaires pour atteindre les ODD
 en matière d’éducation           et les allocations actuelles sont les plus importants. L’EFW a souligné
                                  l’impact de la pandémie sur le revenu des ménages et sur le finance-
 n’ont cessé d’augmenter          ment par les bailleurs de fonds, phénomène qui risque de réduire le
 en termes absolus au cours       financement de l’éducation. L’impact de ces contractions risque de se
 des dix dernières années,        faire sentir de manière plus aiguë dans les pays à revenu intermédiaire
                                  inférieur et faible, où ces sources de financement représentent une part
 mais il y a lieu de penser       importante des dépenses totales d’éducation. Bien que les données
 que la pandémie pourrait         recueillies pour le rapport EFW sur les budgets publics consacrés à
                                  l’éducation dressent un tableau contrasté, la détérioration des finances
 interrompre cette tendance à     publiques à moyen terme laisse penser que, sans efforts concertés pour
 la hausse.                       donner la priorité à l’éducation, les perspectives de mobilisation des
                                  ressources nécessaires à l’éducation vont s’aggraver.


                                  La gravité du choc sanitaire et économique causé par la pandémie
Les politiques adoptées par       déterminera dans une large mesure les politiques requises pour
                                  assurer le financement de la réponse à y apporter dans un pays donné,
les pays pour sauvegarder et      et ainsi atténuer les perturbations du développement de l’éduca-
accroître le financement de       tion dans ce pays (Banque mondiale 2020b). Cependant, l’EFW a
l’éducation seront différentes,   mis en évidence que les systèmes éducatifs de nombreux pays sont
                                  confrontés à des défis importants en ce qui concerne l’utilisation effi-
mais la plupart peuvent faire     cace de ces ressources. La pandémie a mis en évidence ces inégalités
un meilleur usage des fonds       et ce manque d’efficacité au niveau des dépenses, et à moyen terme,
alloués à l’éducation.            il est essentiel que les dépenses soient plus étroitement associées à
                                  l’amélioration des résultats en matière d’éducation.


                                  Pour faire face à la crise mondiale de l’apprentissage et évaluer l’impact
                                  de la pandémie, il faudra disposer de meilleures informations sur le
                                  fonctionnement des systèmes éducatifs. Cela signifie notamment
                                  qu’il faut disposer de meilleures informations sur les niveaux et les
La pandémie montre                sources de financement et sur la manière dont ces derniers sont util-
également combien il est          isés pour garantir que l’éducation est accessible à tous. Comme l’a
important de surveiller les       montré l’EFW, il est possible de tirer un meilleur parti des sources
                                  de données existantes pour mieux appréhender le financement de
modèles et les tendances du       l’éducation. Mais il faut également s’efforcer de renforcer les capacités
financement de l’éducation.       et les systèmes de recueil d’informations et de suivi des dépenses
                                  d’éducation afin d’améliorer à la fois la qualité et la couverture des
                                  sources existantes. Le rapport EFW de l’année prochaine fera le point
18                                sur les progrès réalisés.
                                                                                           EDUCATION FINANCE WATCH 2021




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Remerciements
Le rapport EFW a été élaboré par Samer Al-Samarrai, Pedro Cerdan-Infantes, Aliya Bigarinova, Juanita Bodmer et Marianne
Vital (Banque mondiale) et Manos Antoninis, Bilal Barakat et Yuki Murakami (Rapport mondial de suivi sur l’éducation de
l’UNESCO). Il a été réalisé sous la direction d’Omar Arias et de Jaime Saavedra et a été enrichi des commentaires de Cristian
Aedo, Jose Cuesta, Peter Darvas, Amer Hassan, Gabriela Inchauste, Silvia Montoya et Lars Sondergaard. Le document a été
édité par John Steinhardt et mis en page par Danielle Willis.




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