MDRP 45268 Note 'INformatIoN d Programme Multi-pays de Démobilisation et Réintégration No. 3 juin - juillet 2008 Problématiques d'ordre psychosocial relatives à la démobilisation et à la réintégration des ex-combattants Introduction même aller jusqu'à leur exclusion dans vernement, ministères, institutions certaines situations. Face aux diffi- scolaires et de formation, les ex-com- cultés qu'ils éprouvent à réintégrer battants eux-mêmes, leurs familles, Cette note d'information est issue des leurs communautés, certains ex-com- leurs communautés, les prestataires délibérations d'une réunion du Groupe battants nécessitent une assistance internationaux et nationaux de ser- de coordination technique (GCT) du psychosociale. vices et les institutions religieuses MDRP sur les effets psychosociaux des et civiles. conflits sur les ex-combattants, tenue Le plus souvent, les capacités locales à Kigali au Rwanda du 28 au 30 juin requises pour traiter les préoccupa- 2007. Les représentants de sept pays tions d'ordre psychosocial des commu- Bonnes MDRP participèrent à la réunion qui nautés et des ex-combattants sont rassembla des experts internationaux insuffisantes. Parfois, les activités despratiques et nationaux et les exécutants de prestataires de services ne sont pas programmes portant sur la question internationales: coordonnées. Les difficultés de réinté- importante de l'appui psychosocial. gration rencontrées par les ex-combat- un cadre de tants affectent aussi les communautés Le GCT a fait suite à une conférence locales ­ pauvreté, manque d'informa- travail pour les nationale au Rwanda qui se pencha tion et méconnaissance des ressources sur l'impact des traumatismes psycho- disponibles en réponse aux préoccupa- interventions sociaux chez les personnes appar- tions d'ordre psychosocial. tenant à diverses catégories de d'ordre vulnérabilité, dont les ex-combat- Il apparait clairement que la création tants. La conférence du Rwanda de capacités en matière d'assistance psychosocial donna lieu à une stratégie et à des psychosociale ou leur renforcement, actions nationales préliminaires qui ainsi que la coordination des diverses Au cours de la réunion du GCT, des seront entreprises par la Commission entités responsables de l'appui rwandaise de démobilisation et de représentants de Vivo1, un réseau psychosocial, permettraient de réhabi- réintégration (CRDR). international de cadres spécialisés en liter davantage d'ex-combattants. Le questions de santé mentale en milieu processus devrait être conçu de sorte d'après-guerre , ont proposé des moda- Lorsque les ex-combattants retournent à inspirer la confiance des ex-combat- lités de mise en place d'un cadre de dans leurs communautés d'origine, tants et à affecter favorablement leur travail en vue de la réhabilitation et de ils réalisent souvent que leur absence comportement au sein de la société. la réintégration des ex-combattants au prolongée et les actes antisociaux Rwanda. Ceci pourrait servir de point dont ils sont soupçonnés provoquent Les interventions d'ordre psycho- une certaine méfiance à leur égard de social requièrent la participation de la la part de la communauté, pouvant communauté à tous les niveaux : gou- 1www.vivo.org www.mdrp.org de référence pour les programmes semblables de l'ensemble de la région. Encadré 1 : Interventions complémentaires Les participants de Vivo ont présenté Les trois interventions décrites ci-dessous s'ajoutent à l'appui proposé une analyse historique des consé- aux individus après leur diagnostic. Ces interventions peuvent être quences économiques, politiques, maitrisées par des personnes non-initiées : sociales et psychosociales de la guerre et les conclusions d'études qu'ils ont (i) Thérapie narrative par exposition (TNE) pour le traitement du SSPT réalisées en Ouganda, au Soudan, en (ii) Thérapie interpersonnelle (TIP) pour le traitement de la dépression Somalie, en Afghanistan et au Sri Lanka au cours des sept dernières années. (iii) « La sociothérapie », pour renforcer le capital social en général (par Citant une étude de comorbidité ex., confiance, cohésion communautaire) et en matière de com- de Prigerson réalisée en 2001, pétences en réintégration plus particulièrement. ils ont mentionné que le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est Les conseillers expérimentés devraient former et superviser en per- le plus souvent lié aux traumatismes manence les autres conseillers et les psychologues. Les psychiatres provenant des combats. Son appari- devraient veiller à ce que les services offerts restent adéquats et effi- tion est souvent différée et porte caces en réalisant en permanence des travaux de recherche orientés généralement de lourdes conséquen- sur l'action pour informer les prestations de services, ce qui permet ces, dont le chômage, le divorce d'ajuster les programmes en temps opportun et de façon adéquate. et la violence domestique. Selon Pour que le public ait accès aux soins de santé mentale, des centres une enquête auprès des anciens de conseil basés dans les communautés devraient être mis en place. combattants réalisée en 2002, près Le public doit être sensibilisé aux symptômes des traumatismes et de 300.000 anciens combattants encouragé à trouver de l'aide. Ceci aurait aussi pour effet de réduire des forces armées des États-Unis la stigmatisation. d'Amérique (USA) sont sans logis chaque nuit et 60% des personnes sans logis aux USA sont des hommes, éléments de la thérapie narrative par individuels, qui commencent au anciens combattants. exposition (TNE), un traitement du cours de l'intervention de soutien SSPT. Plaçant les conclusions scienti- psychologique (TNE), peuvent devenir Vivo a également cité l'étude de la fiques dans le contexte rwandais, Vivo des récits collectifs en transmettant CRDR2 qui incita à porter attention récapitula qu'une structure efficace de les informations éducatives par le aux traumatismes psychosociaux chez services de santé mentale serait fondée biais de la presse et des programmes les ex-combattants dans les pays où sur deux piliers d'intervention : (1) le éducatifs. Un dialogue entre les victi- agit le MDRP ­ Angola, Burundi, niveau psychologique individuel, et (2) mes et les auteurs de violence peut République centrafricaine, République le niveau social collectif. accentuer la compréhension, la tolé- démocratique du Congo, République rance, la réduction des stigmatisations du Congo, Rwanda et Ouganda. Selon et mener à une ouverture et une con- Au niveau psychologique individuel, l'étude, jusqu'à 30% des ex-com- fiance accrues ; ceci peut donner un le diagnostic exact de la santé battants rwandais présentent nouveau sens collectif aux incidents mentale des individus est une des invalidités physiques et près traumatisants. de 5% des ex-combattants non condition préalable nécessaire handicapés présentent des symp- pour toute intervention efficace. Selon les conclusions de la recherche tômes de SSPT. Des travaux de Ceci peut commencer à être réalisé empirique, la cohérence des valeurs recherche antérieurs réalisés par Vivo par une évaluation et un dépistage et convictions peut influencer les au sujet des ex-combattants de Somalie actifs des anciens combattants tout en symptômes traumatiques au niveau ont produit des niveaux similaires de veillant à ce que l'ensemble des autres individuel et empêcher le déve- traumatisme. personnes gravement affectées dans loppement des troubles mentaux. Ce la communauté puissent obtenir un processus collectif d'analyse et de Selon les représentants de Vivo, la diagnostic dans une structure sanitaire. réécrituredel'histoireestaussisupposé « cascade de défense » psychobiologi- Deuxièmement, des conseillers locaux atténuer les symptômes traumatiques que est un phénomène qui permet de doivent être formés aux différentes de la communauté, améliorer la santé faire le diagnostic physique du SSPT, formes d'intervention (voir encadré 1). ainsi que le suivi des modifications 2 Évaluation de base et d'impact de la réhabilitation physiologiques et de la mémoire chez Le second pilier du rétablissement médicale des ex-combattants invalides et souffrant de maladies chroniques ­ Commission rwandaise de les individus. Ils ont aussi présenté les vient de la communauté. Les récits démobilisation et de réintégration ­ mai 2005 2 mentale des individus, favoriseront identifié les intervenants avec blessures des combattants, la violence davantage une réintégration réussie lesquels le Ministère de la santé sexuelle et la torture. Ces enfants voient et consolider une identité collective doit renforcer la collaboration et la aussi d'autres enfants que l'on tue ou nouvelle et cohérente. Ce processus coordination, y compris la police, le qui sont blessés. La CRDR estime que doit être suivi étroitement afin d'en Ministère de l'éducation, le Minis- près de 150 filles rwandaises seraient mesurer les effets et de l'adapter aux tère de la jeunesse, des sports et de membres des groupes armés de la besoins de la société bénéficiaire de laculture,lesorganisationsnongouver- RDC, tenant divers rôles militaires façon durable. nementales et les organisations à base et logistiques, et également en tant communautaire. qu'esclaves sexuelles. L'expérience du Rwanda: extrait Démarches Les enfants ne peuvent quitter les groupes armés de l'est de la RDC de la Conférence psychosociales qu'en s'échappant et en prenant le risque d'être capturés et punis, par nationale et de pour les enfants la torture ou l'exécution. Cet effort exige une préparation et, avec de l'Atelier ex-combattants la chance, les enfants parviennent jusqu'à la MONUC3, qui les aide stratégique au Rwanda à retourner au Rwanda. Une fois enregistrés auprès de la CRDR, les La pauvreté expose les enfants au enfants ex-combattants sont placés Dans le cadre du suivi des activités du stress psychosocial. La présence d'un dans un centre de réhabilitation où ils programme réalisées en 2005/2006, conflit intensifie les facteurs trauma- reçoivent un soutien psychologique la CRDR trouva un taux de prévalence tisants. Les deux conditions étaient et ont l'occasion de retrouver un des symptômes de stress psychosocial présentes lors des événements du sentiment d'enfance en étant en de 4,8% dans son groupe de bénéfi- génocide rwandais, au cours desquels contact avec d'autres enfants et le ciaires et un taux allant jusqu'à 30% les enfants subirent les effets de la personnel du centre. Dans les centres chez les ex-combattants invalides et violence, et par la suite commencèrent se font, entre autres, l'identification, souffrant de maladies chroniques. à présenter des troubles physiques les recherches et regroupements La CRDR a ensuite entamé des dis- et mentaux. Le nombre d'orphelins, familiaux, la médiation familiale, les cussions avec le Ministère de la santé d'enfants de la rue et d'enfants soins médicaux, l'alphabétisation, du Rwanda pour discuter comment : délinquants est élevé. Le nombre l'éducation civique et, finalement, la (i) procéder à une analyse plus éten- d'enfants qui porteraient encore les réintégration. Diverses techniques de due de la situation psychosociale des armes en RDC est estimé à 3.000. conseil et de thérapie sont employées, ex-combattants ; (ii) réaliser une carto- dont: l'écoute active, la thérapie artis- graphie de tous les prestataires de Un certain nombre de facteurs mène tique, le théâtre et la danse, les sports services d'intervention psychosociale au recrutement d'enfants combattants. et la préparation à la vie active. (PS) au Rwanda ; (iii) élaborer un mo- Pour certains, particulièrement les dèle d'intervention PS au Rwanda ; orphelins ou les enfants séparés de Interventions (iv) tenir une conférence nationale leurs familles, il s'agit d'un choix réunissant tous les inter-venants du calculédesurvie,d'unmoyendegagner psychosociales pays ; et (v) préparer une stratégie leur vie, d'une façon de se protéger, et nationale et un plan de travail, et dans certains cas, d'un moyen de se dans les pays formuler un module normalisé de venger. Les enfants et les adolescents formation aux interventions PS. Ces sont aussi activement recrutés par du MDRP éléments peuvent servir d'exemple les dirigeants des groupes armés à pourlesautrespaysoùlesinterventions l'aide d'incitations idéologiques ou Angola PS n'ont pas encore démarré. politiques. Les enfants combattants en RDC peuvent être des combattants, L'Angola s'appuie sur le Ministère de La CRDR et le Ministère de la santé ont des bandits, des esclaves sexuels, des la santé pour procéder au dépistage présenté les résultats de leur évaluation espions ou des cuisiniers. des ex-combattants présentant des des capacités actuelles du Rwanda. symptômes de traumatisme psycho- Outre les ex-combattants, ils ont aussi Les effets des traumatismes viennent social et pour leur fournir le soutien discuté des autres groupes vulnérables de l'exposition des enfants à des situa- qui seraient pareillement susceptibles tions qui mettent leur vie en danger 3 de souffrir d'un traumatisme PS. Ils comme les combats, la mort et les MONUC, Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo. www.monuc.org 3 psychosocial aux ex-combattants après Encadré 2 : Comment le suivi et l'évaluation la clôture du programme. peuvent orienter la programmation d'ordre psychosocial. L'exemple de la Somalie Les ex-combattants identifiés et enre- gistrés au moment de la démobilisation Des interventions et des travaux de recherche sur les questions sont orientés vers les centres spécia- d'ordre psychosocial ont été réalisés dans le cadre des efforts de lisés chargés des personnes invalides démobilisation et de réintégration en Somalie, de 2002 à 2004. du PNDRR. Cependant, aucune étude n'a encore mesuré de façon exhaustive En général, les combattants de Somalie ont longtemps vécu au l'étendue et la distribution des con- sein des milices et furent beaucoup exposés à la violence ; leurs ditions psychologiques au sein de cette taux de toxicomanie (surtout au khat) sont élevés et ils sont issus du population. Certaines pathologies asso- milieu rural, avec peu d'éducation et d'expérience professionnelle. ciées aux traumatismes de guerre, Différentes milices étaient affiliées aux chefs de guerre, aux comme la schizophrénie, la dépression entreprises, aux groupes religieux, aux groupes d'autodéfense et ou la démence, sont plus aisément aux opérations autonomes. identifiées que d'autres conditions sur lesquelles peu d'informations existent. Les travaux préparatoires de recherche réalisés en Somalie ont dé- En outre, en l'absence d'une structure composé les milices par région, catégorie et affiliation. Ils ont permis nationale bien établie et de systèmes de d'identifier (à l'aide de plus de 7.000 entretiens) des informations suivi, les individus qui ont des besoins sociales et démographiques, les niveaux de participation aux spéciaux d'ordre psychologiques ne combats, le type d'éducation, les informations relatives aux armes peuvent pas béneficier d'un soutien légères, les informations relatives à la santé et à la consommation adéquat. de drogues, les niveaux de SSPT et d'invalidité physique, ainsi que les souhaits des combattants en termes d'assistance et d'activité Pour les enfants ex-combattants de économique future. retour dans les communautés d'accueil, les agents sociaux employés par les Le programme démontre l'importance d'un ensemble de mesures organisations partenaires ont procédé de soutien exhaustif incorporant : à un suivi psychosocial sous la direc- - assistance socioéconomique précédée par des études tion technique de l'UNICEF. Ces agents de faisabilité des différentes interventions et discussions suivent une formation leur permettant individuelles et groupées avec les bénéficiaires de faire le diagnostic des problèmes mentaux et comportementaux et de les - formation à la gestion d'entreprise traiter à leur niveau de compétence. Les enfants nécessitant un traitement - un soutien psychosocial comportant une formation en conseil, qui dépasse les capacités des agents ainsi qu'en thérapie, nutrition et hygiène pour les personnes sociaux sont orientés vers le Secrétariat soignantes chargées des cas de troubles mentaux graves, avec exécutif de la Commission nationale suivi et évaluation des progrès thérapeutiques. de démobilisation, réinsertion et réin- tégration (SE/CNDRR), puis vers les centres spécialisés. Ce suivi a pris fin psychologique requis. Le processus du Programme national de démobi- une fois achevées les activités contrac- commence au stade de l'identification lisation, réinsertion et réintégration tuelles de ces partenaires. Bien que et est arbitré par le biais d'un système (PNDRR) du Burundi qui a recruté ces réalisations aient été généralement national de coordination des questions deux ONG chargées des services de favorables, une certaine préoccupation psychosociales ; l'adaptation aux be- réhabilitation médicale et de l'appui persiste au sujet du mécanisme qui soins se fait en formant davantage de économique et psychosocial. Cepen- viendrait en appui aux enfants dont conseillers au fur et à mesure que le dant, étant donné la courte durée de les symptômes feraient leur apparition nombre de personnes dans le besoin plus tard. Ces anciens enfants-soldats, la programmation en DDR, une assis- de retour dans le système d'éducation est établi. tance supplémentaire devrait être formelle, pourraient tirer profit d'une apportée aux ex-combattants souffrant Burundi supervision plus élargie, non seulement de troubles de stress post traumatique de la part de leurs familles, mais encore par la mise en place d'une structure de la part des enseignants et des Les interventions psychosociales desti- nationale à cet effet. Cette structure autorités scolaires. Toutefois, les possi- nées aux ex-combattants adultes devrait disposer d'un personnel adé- bilités d'assistance seraient rares pour souffrant de traumatismes relèvent quat en mesure d'apporter un soutien d'autres. 4 République En fin d'année 2005, un atelier fut par des consultants internationaux qui Centrafricaine (RCA) organisé pour examiner les soins psy- disposaient d'une grande expérience de chosociaux à l'intention des combat- travail avec des enfants vulnérables et tants démobilisés, avec les objectifs affectés par les conflits armés. En deux La République centrafricaine n'a pas suivants: ans, plus de 1.010 conseillers pour tenu compte des besoins psychosociaux enfants-soldats ont été formés dans des ex-combattants, dont un grand · Identifier et former les inter- l'ensemble de la RDC. Jusqu'à présent, nombre a pourtant vécu des expérien- venants qualifiés en nombre suffi- 30.219 enfants ont bénéficié d'une ces traumatisantes qui ont donné lieu à sant pour couvrir l'ensemble du assistance psychosociale. la dépression, l'insomnie, l'agression et pays. la consommation de narcotiques. Le PNDDR de la RDC continue à · Déterminer la prévalence des ressentir vivement la nécessité d'orga- La RCA a connu plus d'une décennie de troubles psychosomatiques chez les niser les soins psychosociaux afin de troubles politiques et militaires répétés, combattants démobilisés. renforcer les chances de réintégration avec la création de diverses milices favorable des ex-combattants démobi- appartenant aux parties respectives · Définir les modalités d'inter- lisés en RDC. du conflit. Le Projet de réinsertion vention. des ex-combattants et d'appui aux · Fournir le budget requis pour République du Congo communautés (PRAC) n'a pas anticipé cette activité. la nécessité des interventions d'ordre En République du Congo (RdC), psychosocial, malgré les réalités Malheureusement, aucune des activités l'importance d'une démarche exhaus- suggérant le contraire. Ceci fut parti- nefutréaliséeparmanquederessources culièrement apparent au moment de tive en matière de réintégration sociale financières. l'identification et de la vérification, au et économique des ex-combattants est cours desquelles les ex-combattants reconnue. Elle commence par la sensi- Les enfants-soldats bénéficièrent d'un ont donné des signes d'agression bilisation des autorités politiques, de la soutien psychosocial convenable au physique et verbale. Rien n'ayant été société civile, des communautés locales cours de la période de transition. Tous fait pour traiter ces manifestations de etinternationalesetdesex-combattants les agents sociaux chargés de superviser traumatisme psychosocial, le besoin eux-mêmes. les enfants et de tenir leurs dossiers ont reste urgent, non seulement pour les été formés par une équipe nationale de ex-combattants, mais aussi pour les Le processus d'identification inclut formateurs, dans des domaines comme communautés où ils se sont réintégrés. une évaluation préliminaire de la l'identification des enfants gravement santé qui sert à orienter l'assistance traumatisés, le dialogue et l'écoute Bien que la nécessité des interven- à apporter en phase de réintégration. afin de leur donner confiance en eux- tions soit reconnue, le nombre de Le programme traite la réintégration mêmes, l'éducation en matière de paix prestataires de services en mesure de sociale et économique simultanément. à l'aide de jeux éducatifs, la formation traiterlestraumatismespsychosociaux Dans le cadre du processus de socia- en matière de droits de la personne, reste insuffisant. lisation, les préoccupations d'ordre ceux des enfants en particulier, et la médical et mental sont prises en formation sur les objectifs du PNDDR. République compte ; l'éducation civique et morale, ainsi que l'orientation professionnelle, Démocratique Les soins furent apportés en deux est proposée pour veiller à ce que la du Congo (RDC) phases : démarche de réintégration soit bien équilibrée. · Pendant la période de transition, La nécessité des interventions psy- depuis la vérification du statut de chosociales à l'intention des combat- l'enfant en tant qu'enfant affilié Pour ce qui est des interventions psy- tants démobilisés fut reconnue et aux groupes armés, jusqu'à la chosociales, la RdC a mis en place un planifiée au début du Programme réintégration sociale (regroupement centre médical disposant de cliniciens national de désarmement, démobili- familial ou autonomie) ; et psychologiques formés au conseil sation et réintégration (PNDDR) traumatique par le Ministère des en RDC. De nombreux combattants · Pendant la période de réin- affaires sociales, avec l'assistance de démobilisés souffrent de troubles tégration économique (formation, l'UNICEF. Des visites médicales systé- psychosociaux (insomnie, fatigue, activités génératrices de revenus, matiques sont suivies, le cas échéant, pessimisme, manque de confiance en éducation). d'un traitement, avec une assistance soi et d'estime de soi, crises de colère spécialisée pour les personnes inva- répétées), aggravées par les guerres La formation des formateurs nationaux lides. Le conseil en groupe est suivi de successives que le pays a endurées. fut organisée par l'UNICEF et donnée conseil individuel dans les cas de SSPT. 5 Cependant, les soins à long terme ne l'inaptitude à se concentrer; chez Les enfants peuvent être identifiés en sont pas disponibles par manque de les hommes adultes, les symptômes organisant des centres de réception personnel spécialisés dans cette forme incluent l'angoisse, la consommation ou au niveau des écoles et des camps, de traitement. excessive d'alcool et de drogues, pour être ensuite orientés vers les l'agression, le stress, l'isolement; chez prestataires de services adéquats L'Organisation internationale du les filles et les femmes, les symptômes pour traitement. En encourageant travail (OIT) aide à la réintégration incluentledénidesbesoinsdesenfants, la sensibilisation à tous les niveaux des enfants ex-combattants et emploie la stigmatisation et les soucis face à du Gouvernement et de la société, des experts des ministères et de leur avenir et celui de leurs enfants. davantage de mesures peuvent être l'UNICEF qui sont bien équipés pour prises pour identifier et aider les traiter les soins psychosociaux. Ceci Chez les filles et les filles-mères, personnes souffrant de traumatismes. inclut l'identification, la réintégration la présence de viol intensifie habi- Il peut être aussi très utile de faire socio-économique et les soins psycho- tuellement les traumatismes. Pour participer la presse, ainsi que les sociaux. Des débriefings psychologi- beaucoup d'entre elles, leurs grossesses dirigeants culturels, aux programmes ques sont également réalisés dans les ont été involontaires et causées par le de sensibilisation. diverses milices, ce qui permet traumatisme, ce qui peut les rendre d'identifier les individus souffrant du amères et prolonger la période de SSPT. Leurs symptômes consistent, rétablissement. Conclusion entre autres, en la crainte des per- sonnes armées, l'irritabilité, des Nombreuses sont les communautés sentiments persistants de revanche, d'accueil qui adoptent des activités Tous les participants à la réunion du l'hypersensibilité aux bruits d'hélicop- encourageant le soutien psychosocial. GCT ont convenu que la démarche tère, le refus de réintégrer la sphère Ceci peut avoir un effet favorable sur à deux niveaux, individuel et familiale, des troubles du sommeil et la le bien-être des enfants, si le conseil, communautaire, décrite par Vivo la sensibilisation et l'assistance sont boulimie chez les filles victimes de viol. propose un modèle réaliste pour maintenus. Certaines activités, aux- répondre aux besoins identifiés et Ouganda quelles les personnes affectées sont à l'ampleur de l'intervention. Ainsi, encouragées à participer, peuvent ce système de soins par étapes est la appuyer le développement psychoso- En Ouganda, les sources diverses de réponse recommandée aux défis que cial. Certains programmes proposent traumatisme psychosocial incluent : tous les pays MDRP rencontrent en aussi aux membres de la communauté la pauvreté, la faim et la famine, les matière de soutien psychosocial. une formation permettant d'identifier tueries, le chômage, l'emprison- les personnes qui ont besoin d'un nement, la stigmatisation, le viol, appui. À ceci peuvent ensuite s'ajou- Une analyse plus approfondie de la les profanations, la violence fami- ter les services fournis par des situation psychosociale des ex-com- liale, les violences faites aux enfants prestataires psychosociaux expéri- battants des pays MDRP est requise, et le divorce. Les symptômes de mentés, la formation des enseignants à commencer par une cartographie traumatisme chez les enfants et l'incorporation aux institutions de tous les prestataires de services en consistent, entre autres, en des d'apprentissage formelles et informel- matière d'interventions psychosociale. cauchemars, des souvenirs traumati- les d'un programme pédagogique sur Cette étape initiale aidera à établir la ques provoqués par divers stimuli, les questions psychosociales. base des autres interventions. Pour de plus amples informations sur les questions psychosociales dans le cadre des programmes de démobilisation et de réintégration des ex-combattants, visitez le site internet www.mdrp.org Le Programme multi-pays de démobilisation et réintégration (MDRP) est un partenariat de plusieurs pays et organisations qui soutient la démobilisation et la réintégration des ex-combattants de la région élargie des Grands Lacs en Afrique centrale. Le MDRP est financé par la Banque mondiale et 13 bailleurs de fonds ­ l'Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l'Irlande, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume Uni, la Suède, et la Commission européenne. Il collabore avec les gouvernements et commissions nationaux et avec plus de 30 organisations partenaires, dont les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales. 6