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                     ANNEXE I :




SECURITE DES MICRO-BARRAGES DANS LE CADRE DU PROJET
   DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
          AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




                        Par

                  NIMUBONA Dismas
      ACRONYMES et ABREVIATIONS

CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
CTB : Coopération Technique Belge
DGR&PPF : Département du génie rural et de la protection du patrimoine foncier
DPAE : Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FLM : Fédération Luthérienne Mondiale
IGEBU : Institut Géographique du Burundi
IPPTE : Intervention dans les pays pauvres très endettés
ISABU : Institut des Sciences Agronomiques du Burundi
MINAGRIE : Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
OCDE : Comité d’Aide au Développement
OCB : Organisation Communautaire de Base
ODP : Opérateur de proximité
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PCD : Document Conceptuel du Projet
PDDAA : Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine
PNB : Produit National Brut
PPCDR : Projet Post-Conflit et Développement Rural
PRODEMA-FA : Projet de Productivité et de Développement des Marchés au Burundi
PRASAB : Programme de Réhabilitation Agricole et de Gestion Durable des Terres
PRDMR : Projet de Relance du Développement du Monde Rural
RGP : Recensement Général de la Population
SRDI : Société Régionale de Développement de l’Imbo




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   0. INTRODUCTION

Le Burundi est un pays enclavé d’Afrique orientale de 27.834 km² avec une population de
8 030 000 habitants (RGP 2008). Les lacs et cours d'eau occupent une surface de 2.568 km².
La croissance annuelle de la population est de 3 % et la densité démographique moyenne de
310 hab. /km² est l’une des plus fortes d’Afrique. Son taux de croissance annuel est d’environ
3 %.

Son économie dépend fortement du secteur agricole, qui à lui seul occupe plus de 90 % de la
population, contribue pour plus de 50 % au produit intérieur brut (PIB) et fournit 95 % de
l’offre alimentaire et plus de 95 % des recettes d’exportation (devises).

Les terres arables sous cultures permanentes couvrent 43% de la superficie totale du Pays.
Son relief accidenté lui confère un climat tropical d'altitude, chaud et humide, mais des fois
aride sur les basses altitudes et tempéré sur les montagnes. La saison des pluies, commençant
en septembre, dure entre 7 à 8 mois, plus ou moins entrecoupée par une petite saison sèche en
janvier et février. La saison sèche, quant elle dure de 4 à 5 mois.

Les différences d'altitude lui permettent d'avoir des paysages divers dans un relief varié
depuis les rives du lac Tanganyika jusqu'à la crête en passant par les plateaux centraux où sont
situées les collines devenues l'une des caractéristiques du Pays. En outre, sa situation au point
de vue hydrographique est très particulière. La ligne de partage des eaux entre les deux plus
grands bassins du continent (du fleuve Nil et du fleuve Congo) se confond avec le faîte du
relief, la crête Congo-Nil, où un chevelu de cours d'eau prend naissance pour arroser le pays.

Le Burundi présente une succession d'étapes thermiques: les basses terres de l'Imbo et du
Bugesera et les dépressions du Moso où les températures annuelles sont comprises entre 20 et
24° C, les plateaux centraux, déjà tempérés et les montagnes fraîches, avec des moyennes
inférieures à 15°C. Les pluies augmentent avec l'altitude. Il ne tombe que 900 mm par an de
précipitation dans les régions les plus basses, mais près de 1800-2000 mm sur les plus hauts
versants de Mumirwa.

L'agriculture, au sens large, a toujours été considérée comme le moteur de l'économie et, à cet
égard, s'est vu assignée des objectifs, avant la crise, d'assurer l'autosuffisance alimentaire, de
fournir les devises dont le pays a besoin, les matières premières pour les industries agro-
alimentaires, des emplois et des revenus à la population.

Conscient de cette importance du secteur agricole dans l'économie du pays (employant plus
de 90% de la population active et comptant pour 50 % du PNB et plus de 80 % des revenus
d'exportation) et de la nécessité d'assurer à toute la population une sécurité alimentaire et
nutritionnelle, le Gouvernement a élaboré une Stratégie de Développement du Secteur
Agricole, avec l’appui de la Banque Mondiale et des autres partenaires techniques et
financiers actifs dans le pays. Cette Stratégie recommande notamment, (i) l’augmentation de
la productivité et le développement de système de production durables ; (ii) la promotion des
chaînes de valeur dans le secteur de l’agri-business ; (iii) le renforcement des organisations
des producteurs et l’appui urgent à l’émergence des initiatives privées notamment le transfert
de technologie ; et (iv) l’orientation vers une agriculture de marché tout en assurant la sécurité
alimentaire de la population. Le Projet de Productivité et de Développement des Marchés
Agricoles (PRODEMA-FA) contribuera au développement des cultures d’exportation à haute
valeur ajoutée en accordant la priorité aux actions destinées à améliorer l’environnement du

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commerce des produits agricoles et l’accès à des infrastructures et des services de qualité, qui
faciliteront l’intégration régionale. Le Gouvernement s’assurera que les capacités des
producteurs à travers leurs organisations, soient renforcées pour notamment leur permettre de
capitaliser sur les opportunités des marchés et des technologies, disponibles ou à explorer, et
promouvoir les investissements privés dans le secteur agricole.

Le Document Conceptuel du projet (PCD) stipule que le PRODEMA-FA devra notamment
promouvoir le développement des infrastructures d’irrigation et de mise en marché des
produits agricoles, la maîtrise de l’eau étant un élément clé de la sécurité alimentaire. De ce
fait il devra se préoccuper de la sécurité des micro-barrages et des petits ouvrages
hydrauliques d'irrigation en réalisant notamment l’étude y relative conformément à la
politique opérationnelle (PO 4.37) de la Banque Mondiale.

L'approche méthodologique qui sera arrêtée pour réaliser cette petite irrigation et sécuriser les
ouvrages sort du schéma classique par son caractère participatif et dynamique. En effet, un
processus de consultation et de concertation sera engagé auprès des différents bénéficiaires
avant et après la réalisation de ces ouvrages, pour d’une part en assurer une bonne mise en
œuvre et d’autre part un bon suivi périodique au niveau de leur sécurité et fonctionnement.

   1. DESCRIPTION DU PROJET

L’Objectif Global du Projet est d’améliorer la productivité de petits producteurs et leur accès
au marché pour les chaînes de valeur (filières) ciblées dans la zone du Projet. Les indicateurs
clés pour la mesure de l’atteinte de cet objectif sont les suivants : (i) le rendement moyen des
chaînes de valeur ciblées (tonnes/ha ou litres/lactation/vache) ; et (ii) le pourcentage du
volume de production mis en marché par les bénéficiaires du projet.

Pour atteindre cet objectif, le projet va :
   (i)     appuyer le transfert des technologies améliorées dans les chaînes de valeur ciblées
           et la réhabilitation des infrastructures d’irrigation pour augmenter la productivité ;
           et
   (ii)    renforcer les capacités des producteurs et leurs partenaires pour les connecter au
           marché, à travers l’amélioration des infrastructures post récolte, la diffusion des
           informations sur les marchés et la réhabilitation des pistes d’accès. Les chaînes de
           valeur sélectionnées sont celles pour lesquelles des marchés existent et qui ont un
           potentiel de gain de productivité important à travers l’adoption de nouvelles
           technologies.

Les actions appuyées par le projet sont regroupées en 3 composantes :

Composante 1 : Appui à la productivité agricole et à l’accès aux marchés.

La composante 1 va promouvoir l’adoption de nouvelles technologies à travers la mise en
place de sous projets de production. Ces investissements couvriront des activités spécifiques
des CdV ciblées (aux niveaux de la production, l’après récolte et le stockage, et la mise en
marché), ainsi que l’intégration de ces activités tout au long des différentes étapes de la
chaîne de valeur (sous composante 1). La composante 1 améliorera aussi les capacités
organisationnelles et techniques dans les CdV ciblées à travers l’appui conseil et la formation
(sous composante 1.2).


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Sous composante 1.1 : Appui aux investissements productifs

La sous composante financera : (i) des subventions à frais partagés pour les investissements
productifs (les ‘sous-projets’) tout au long des chaînes de valeur (production de plants en
pépinière, production, collecte, transformation et mise en marché) ; et (ii) l’appui-conseil au
‘cycle des sous projet’, pour l’identification, la préparation, la sélection et la mise en œuvre
des sous projets.

Sous Composante 1.2 : Renforcement des capacités, appui institutionnel et facilitation de
l’accès au marché

Cette sous composante : (i) renforcera les capacités techniques et organisationnelles tout au
long de la chaîne de valeur (pour les CdV prioritaires) et (ii) éliminera les contraintes
techniques et organisationnelles au stade clés où ces contraintes sont identifiées (pour les CdV
non prioritaires). La sous composante améliorera la coordination et le dialogue entre les
acteurs dans la chaîne de valeur à travers la mise en place des institutions professionnelles et à
travers l’appui au partenariat entre acteurs, y compris les partenariats public-privé.
La sous-composante financera les activités suivantes : (i) renforcement des capacités des
entités bénéficiaires de sous projets (groupes de producteurs, associations des usagers d’eau,
coopératives, etc.), et développement organisationnel et institutionnel des chaînes de valeurs
prioritaires ; et (ii) renforcement des capacités des institutions publiques partenaires qui
appuient les bénéficiaires de sous projets. Ces institutions partenaires seront notamment :
l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU), pour les recherches en système de
production et la certification des semences ; le MINAGRIE à travers la Direction Générale de
la Recherche et de l’Extension Agricole (DGMAVA), pour la vulgarisation agricole ; la
Direction Générale de Promotion de l’Agriculture et l’Elevage (DGPAE), pour les
informations agricoles ; la Direction Générale de l’Elevage (DGE), pour les services
vétérinaires, la prévention des maladies animales et la lutte contre les ennemis des cultures ;
le Ministère du Commerce, pour les normes commerciales et le contrôle des fraudes.
Le projet établira un partenariat avec les institutions régionales et internationales qui
disposent des technologies avancées, notamment : l’Institut International pour la Recherche
sur le Riz (IRRI) pour le développement de paquets technologiques sur la filière riz ; l’Institut
International pour l’Agriculture Tropicale (IITA) pour les technologies post récolte sur le
manioc, les fruits et légumes et la banane.

Composante 2 : Développement de l’irrigation et réhabilitation des pistes d’accès

L’objectif de la composante 2 est d’améliorer les infrastructures de base pour que les
producteurs puissent augmenter le volume de la production agricole et améliorer leurs liens
avec le marché. Cette composante a pour objectif l’amélioration du développement de
l’irrigation dans les marais et la réhabilitation des routes d’accès, y compris la mise en place
des systèmes de gestion nécessaires pour ces infrastructures. Les infrastructures éligibles
seront les infrastructures de base liées au développement de l’irrigation des marais (y compris
la protection des bassins versants adjacents aux marais), ainsi que les pistes de desserte dans
les marais et les routes d’accès reliant ces marais au réseau communal. L’aménagement des
marais sera basé sur les marais dont les marchés avaient été attribués et ceux dont les DAO
étaient produits et pour lesquels l’appel d’offre pour aménagement pourra rapidement
intervenir. Dans la mesure du possible, toutes les constructions relatives à cette composante
seront réalisées sur la base de travaux à haute intensité de main d’œuvre afin de générer le
maximum d’emploi pour les populations locales.

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Sous composante 2.1 : Développement de l’irrigation

L’objectif de cette sous composante est le développement des systèmes d’irrigation dans les
marais, et la protection et la conservation des bassins versants adjacents aux périmètres
irrigués. La sous composante tirera profit des approches d’irrigation financées par le
PRASAB. Celles-ci consistent en la réhabilitation des périmètres existants pour la culture
intensive du riz, en la rotation avec des légumes, des légumineuses et pomme de terre hors
saison. Les marais dont les marchés avaient étaient déjà octroyé et ceux dont les DAO étaient
produits seront aménagés.

Le développement des périmètres irrigués couvrira une zone de près de 914 ha. La
conservation et la protection seront entreprises sur les collines et pentes des bassins versants
qui entourent les périmètres irrigués, sur la base d’un ratio de 5 ha de bassin versant pour tout
ha de périmètre réhabilité, c’est-à-dire 7 110 ha au total ( dont 4570 ha pour les nouveaux
marais et 2 540 ha pour les marais aménagés). La sous composante financera également la
réhabilitation des infrastructures existantes. Les activités de la sous-composante incluront la
mise en place et le renforcement des capacités des Associations des Usagers d’Eau (AUE) et
la préparation des programmes de gestion et d’entretien des infrastructures et équipements
d’irrigation. Les sites seront sélectionnés sur base de : (i) la proximité des marchés, (ii) le coût
et la qualité de l’évaluation, et (iii) l’intérêt exprimé par les AUE de construire le réseau
tertiaire et de prendre en main la gestion et l’entretien.

Sous-composante 2.2 : Réhabilitation des routes d’accès

Les investissements dans les routes d’accès et les routes de desserte auront un effet positif sur
la productivité agricole. Les bonnes routes de desserte vont améliorer la production, réduire
le coût de transport des marchandises et des services, et accroître les prix à la production des
récoltes. La sous-composante va connecter les zones maraîchères de production au réseau
communal par la réhabilitation et la modernisation des voies intérieures et les routes d’accès
des périmètres réhabilités. La sous-composante partira des pistes dont les études sont
terminée (15 km) et celles déjà identifiées (65 km). La longueur totale des routes à réhabiliter
est d’environ 80 Km, sélectionnées sur base des critères suivants : (i) elles permettent l’accès
aux marais sélectionnés pour être réhabilités dans le cadre du projet, (ii) elles sont connectées
aux routes existantes et/ou marchés, et (iii) elles ne correspondent pas aux parties déjà prises
en compte dans le cadre des programmes routiers financés par d’autres partenaires (IDA, EU,
ADB et IFAD). La conception et la mise en œuvre de cette sous-composante seront
entreprises avec la collaboration de l’Office National des Routes en charge de la planification
du secteur routier et la supervision des travaux.

Composante 3 : Gestion et coordination des activités du projet

La composante financera les activités de gestion et de coordination du projet. Elle couvrira
les coûts liés à l’équipement, aux rémunérations du personnel cadre et aux dépenses
récurrentes de l’Unité de Coordination du Projet (UCP). La composante financera en
particulier le coût de fonctionnement du système de gestion financière, les audits externes
ainsi que la préparation, la programmation et la finalisation du budget au niveau national et
local. Elle financera aussi la formation du personnel afférent et de suivi évaluation (M&E)
des activités. Les partenaires seraient associés à ces activités. Le Système d’Information et
de Gestion (SIG) en place au PRODEMA sera utilisé pour collecter les données et

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l’information sur les progrès dans la mise en œuvre du projet. L’UCP va réserver une
attention particulière au contrôle de l’impact social et environnemental. Elle développera les
outils et procédures nécessaires à cette fin, et assurera le renforcement des capacités des
acteurs associés dans ces activités. L’UCP conduira enfin les activités de communication du
projet.

   2. DESCRIPTION DES CADRES LEGISLATIFS, REGLEMENTAIRES ET
      ADMINISTRATIFS

   2.1. Politique générale du Gouvernement

 Le Programme du Gouvernement du Burundi 2005-2010 en matière de développement du
secteur rural qui s’inscrit dans Le « Cadre Stratégique Complet de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP) a les objectifs qui sont essentiellement le rétablissement de l’équilibre alimentaire et
nutritionnel, la sécurité alimentaire, la contribution à l’amélioration de la balance
commerciale du pays, à l’augmentation des revenus des familles rurales ainsi que
l’amélioration de la productivité du secteur agricole de manière à transformer une agriculture
de subsistance en une agriculture de marché. Ces objectifs s’appuieront sur la mise en œuvre
des stratégies respectives suivantes : (i) constituer rapidement et valoriser les facteurs de
production de manière à renverser la tendance baissière des rendements des cultures ainsi que
ceux des différentes spéculations animales; (ii) mobiliser toutes les potentialités locales de
financement, réviser les méthodes d’encadrement de la population, gérer rationnellement les
moyens en luttant contre les malversations et mener une politique claire des prix ; (iii)
Augmenter la productivité par unité de surface et par spéculation agricole ; (iv) Elargir les
marchés d’écoulement des produits agricoles ; (v) Améliorer la qualité afin d’assurer la
compétitivité de nos produits sur les marchés régionaux et internationaux ; (vi) Gérer
rationnellement les revenus du secteur et choisir de façon judicieuse les nouveaux créneaux
d’investissements ; (vii) Créer des conditions favorables aux investisseurs privés.


   2.2. Politique Sectorielle du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage

La politique sectorielle du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage pour une relance et un
développement durable a été élaborée en mars 2006. Les priorités ciblées consistent d’une
part à réaliser, à court terme, des actions visant à redynamiser l’activité agricole et à
réhabiliter les ressources naturelles et des infrastructures agro-industrielles afin de relancer la
production pour atteindre les meilleurs niveaux d’avant la crise ; et d’autre part à bâtir, à
moyen et long termes, les fondements d’une modernisation durable du secteur agricole de
manière à lui faire jouer son rôle de poumon économique et de moteur de croissance des
autres secteurs de la vie nationale.

En juillet 2007, un Forum sur les Etats généraux de l’Agriculture et de l’Elevage a eu lieu et a
permis de dégager un certain nombre d’actions stratégiques qui peuvent s’énumérer comme
suit (i) diversifier les sources de croissance économique et initier la libéralisation des activités
commerciales et la privatisation des outils de production dans le sens de l’amélioration de la
qualité et de la compétitivité des produits agricoles, (ii) assurer une meilleure maîtrise de la
gestion des eaux et une exploitation durable des ressources naturelles; (iii) garantir une
meilleures disponibilité des intrants agricoles et d’élevage ; (iv) s’attacher à résoudre la
problématique foncière ; (v) renforcer la recherche agronomique et l’encadrement en vue
d’augmenter la production agricole ; (vi) régionaliser les cultures et l’élevage selon les

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avantages comparatifs des zones, provinces d’introductions ; (vii) garantir une meilleure
conservation, transformation, commercialisation des produits et profiter des perspectives
d’intégration régionale ; (viii) assurer la mobilisation des financements nécessaires et
améliorer la coordination des actions.

La Stratégie Agricole Nationale pour 2008-2015 a été arrêtée en juillet 2008 et s’inscrit dans
la ligne directe du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et veut répondre aux
préoccupations formulées lors du Forum sur les Etats généraux de l’Agriculture et de
l’Elevage de juillet 2007. Son objectif global est de contribuer de manière durable à la
réduction de la pauvreté et de soutenir la croissance économique du Burundi à travers
l’augmentation de la productivité des facteurs de production, la valorisation maximale des
productions, la diversification des opportunités de revenus, la préservation et le maintien des
ressources naturelles et environnementales.

En rapport avec la valorisation et la protection des ressources naturelles, en particulier des
ressources en eaux pour l’intensification et la diversification agricole, notamment par
l’agroforesterie, la protection des crêtes dénudées, l’aménagement des marais et des bassins
versants ainsi que la mise en place des infrastructures d’irrigation et de drainage, domaines
dans lesquels la question de la sécurité des micro-barrages intervient, la politique sectorielle
du MINAGRI recommande ce qui suit :

    -   Le potentiel hydrique du pays (réseau hydrographique intense, eaux de ruissellement,
        lacs) soit valorisé dans l’irrigation des cultures pour faire plusieurs récoltes par an (au
        moins 3 au lieu 2 par an). Le captage des eaux de ruissellement en provenance des
        collines peut beaucoup servir pour irriguer en période de déficit hydrique ou pour
        faire des étangs piscicoles. Toutefois des études de faisabilité sont nécessaires.
    -   Les plaines irrigables ainsi que les marais qui représentent 5 % du territoire soient
        aménagés et valorisés pour la production agricole. Ainsi d’une part, les plaines de
        l’Imbo, les dépressions du Moso et du Bugesera sont des terres potentiellement
        irrigables avec des gros ouvrages pour pratiquer une agriculture intensive et d’autre
        part, la promotion de la petite irrigation sera assurée dans les autres régions à
        moyenne et forte pentes.
    -   La lutte contre l’érosion sous toutes ses formes et la remise en place des journées
        agricoles spécifiques pour la protection des bassins versants et le regarnissage des
        arbres sur exploitations agricoles, le reboisement des crêtes dénudées, l’aménagement
        des ravins et ravines, la protection des berges des rivières.

2.3. Politique Sectorielle du Ministère de l'Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement
    du Territoire et de l’Urbanisme

La politique sectorielle du Ministère de l'Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du
Territoire et de l’Urbanisme élaborée en mars 2006 se fixe comme objectifs, la gestion
coordonnée de l'environnement, la gestion rationnelle des terres, eaux, forêts et de l'air et la
préservation des équilibres écologiques et la conservation de la bio-diversité.

En matière d'irrigation, domaine dans lequel la sécurité des micro-barrages intervient, les
principales contraintes sont la mauvaise connaissance des terres susceptibles d'être irriguées
(surtout pour la petite irrigation de colline) ainsi que le coût excessif des grands ouvrages. La
politique du Ministère est de faire l'inventaire des terres irrigables et d'initier des actions
pilotes et participatives de la petite irrigation. S’agissant de l’aménagement des marais, les

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principales contraintes sont d’une part le manque de données physiques permettant une
planification correcte des aménagements et la non maîtrise des interventions de terrain d’autre
part. Beaucoup d’aménagements réalisés l’ont été sur des bases empiriques et notamment sans
études hydrologiques préalables, ce qui peut conduire à un assèchement irréversible du marais
et une perte définitive de son rôle "tampon" qui consiste à réguler les débits des rivières. Des
fois le département n’est pas informé à temps pour assurer le suivi et le contrôle.

S’agissant de la sécurité et de la durabilité des aménagements en général et des ouvrages
hydrauliques en particulier, la politique du Ministère recommande de mener préalablement
des études d’aménagement, y compris les études hydrologiques, environnementales et socio-
économiques des différents marais prévus pour être aménagé. Un schéma directeur
d’aménagement et de mise en valeur des marais a été élaboré et son rapport final est
disponible depuis 2000 mais il mérite d'être revu et complété. La politique sectorielle du
Ministère recommande aussi le renforcement des capacités techniques de ses cadres,
notamment en formation de bon niveau de qualification.

En conclusion, il ressort que les politiques sectorielles de ces deux ministres sont impliquées à
des degrés divers dans la mise en œuvre, la gestion et la sécurité des micro-barrages et
ouvrages hydrauliques connexes d’irrigation. Par conséquent, les deux ministères devront se
concerter régulièrement pour voir comment clarifier les responsabilités de chacun et mener
une meilleure coordination des actions et éviter des chevauchements.

    2.4.Cadre légal et réglementaire

La politique de développement du secteur rural au Burundi a été confiée à trois Ministères à
savoir le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de l'Agriculture et de l'élevage et le Ministère
de l’Eau, de l’Environnement, de l'Aménagement du Territoire de l’Urbanisme. D'autres
intervenants privés, des ONG et des Associations pour le Développement interviennent dans
le secteur. Le processus de décentralisation des services de l'Etat avait été amorcé depuis
1980, mais n’a pas connu un développement souhaité, la commune étant l’entité décentralisée
de base pour le développement.

La législation foncière (code foncier) et celle de l'environnement existent et la législation des
marais a été préparé mais n’est pas encore adoptée par les instances supérieures. Ces textes
fondamentaux nécessitent d’être harmonisés, dotés de leurs textes d’applications et enfin mis
en application.

Sur le plan réglementaire, le Burundi dispose des textes juridiques qui régissent l'exploitation
et la gestion des eaux de surface et souterraine et l'Environnement. Ces textes sont constitués
de lois, de décrets et d'ordonnances. Les textes qui nous intéressent particulièrement dans
cette étude sont les suivants:

-   la loi n°1/010 du 30 juin 2000 portant code de l'environnement
-   le décret-loi n° 1/41 du 26 novembre 1992 portant institution et organisation du domaine
    public hydraulique
-   le décret n° 100/26 du 11 décembre 1989 portant création et organisation de la
    Commission Nationale de l'Eau et de l'Energie.
-   En matière des populations riveraines, ce sont les dispositions de l’OP 7.50 sur les Projets
    affectant les voies d’eaux internationales de la Banque qui seront applicables.


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La loi sur l'eau stipule dans son article 2 que font partie du domaine public hydraulique qui est
inaliénable, imprescriptible et insaisissable :
        - les cours d'eau et les lacs naturels et artificiels, leurs lits, leurs berges jusqu'à la
             ligne atteinte par les eaux avant de déborder telle que déterminée après enquête
             par l'autorité de tutelle du domaine public hydraulique ;
        - les sources ;
        - les eaux souterraines ;
        - les marais recouverts par les eaux de façon permanente ;
        - les ouvrages hydrauliques et leurs dépendances réalisés dans un but d'utilité
             publique par l'Etat ou pour son compte ;

Dans son article 9, la loi sur l'eau reconnaît le droit de prélèvement et d'utilisation de l'eau du
domaine public hydraulique à des fins domestiques (quantités d'eau nécessaires à
l'alimentation humaine, aux soins d'hygiène, aux productions végétales ou animales réservées
à la consommation familiale de ces personnes).

En matière des eaux de surface, le Burundi possède des eaux et des bassins versants qu’ils
partagent avec les pays voisins (la République Démocratique du Congo, le Rwanda et la
Tanzanie), et pour cela, il est lié par des accords dans le cadre de la convention d e l’Initiative
du bassin du Nil (10 pays riverains de ces bassins, y compris les trois pays cités)

Au cours de l’année 2009 « La Politique Nationale de l’Eau » a été élaborée et un atelier de
validation a eu lieu le 9 septembre 2009. Elle met en exergue les problèmes liés au cadre
institutionnel incomplet, aux instruments législatifs incomplets et jugés inopérants, une faible
maîtrise de l’eau, un manque de prise de conscience de la population sur le plan
environnemental, un faible financement des infrastructures hydrauliques, etc. La situation
actuelle des ressources en eau est caractérisée par des chevauchements, de la confusion de
rôles et de compétences et parfois de rivalités. Cette politique se fixe par conséquent l’objectif
global de « Garantir de façon durable la couverture des besoins en eau de tous les usagers par
un développement harmonieux des ressources en eaux nationales ». Dans le domaine agricole
elle propose la promotion d’une irrigation à grande échelle dans les régions potentiellement
irrigables de la plaine de l’Imbo et les dépressions du Moso ainsi que l’irrigation à petite
échelle partout où c’est possible. Cet important instrument doit encore passer dans les
instances habilitées pour adoption.

Au niveau opérationnel, le personnel du département du génie rural et de la protection du
patrimoine foncier ayant les marais dans ses attributions est insuffisant. Il est constitué de :
             Ingénieurs agronomes Ao : 8
             Ingénieurs agronomes A1 : 12
             Techniciens topographes A2 : 16
             Techniciens du génie rural A2 : 26
Ces ingénieurs agronomes A0 sont peu nombreux et ils sont tous des généralistes. Ce sont soit
des antennes provinciales ou des conseillers au Programme national de lutte anti-érosive.
Ceux qui sont affectés dans les provinces n’ont pratiquement pas de moyens de déplacement
et en conséquence ils ne peuvent pas remplir convenablement leurs tâches de suivi et de
contrôle. Bien que des stages de formation de courtes durées soient régulièrement organisés à
l’extérieur, l’insuffisance de compétences techniques en matière d’aménagement hydro-
agricole reste une contrainte car il n’y a pas de spécialiste de génie rural pour la conception.



                                                9
   2.5. Politique opérationnelle de la Banque Mondiale relative aux mesures de la
       sécurité des micro-barrages

Pour garantir la sécurité du barrage sur toute la durée de sa vie le Maître de l'ouvrage a la
responsabilité de s'assurer que les mesures de sécurité des micro-barrages nécessaires sont
prises et que les ressources financières sont fournies.

1. La Banque Mondiale, en raison des graves conséquences qu'entraînent le mauvais
   fonctionnement ou la défaillance d'un barrage, se soucie fortement de la sécurité des
   nouveaux barrages qu'elle finance et des barrages déjà existants dont un projet financé par
   l'Institution est directement dépendant.

2. Lorsque la Banque finance un projet incluant la construction d'un nouveau barrage, elle
   exige que la conception et la construction soient supervisées par des professionnels
   qualifiés et expérimentés. Elle impose également à l'emprunteur d'adopter certaines
   mesures et de les appliquer à la conception, à la passation des marchés, à la construction, à
   la mise en opération et à la maintenance du barrage ainsi qu'aux travaux afférents.

3. La catégorie des petits barrages englobe par exemple: les lacs collinaires, les barrages
   locaux de lutte contre l'érosion, les petits remblais-réservoirs. Les grands barrages sont
   ceux d'une hauteur supérieure à 15 m, ou de 10 à 15 m de hauteur dont la conception est
   inhabituelle (débits de crue particulièrement importants ou situés dans une zone sismique
   imposant des fondations spéciales). Les petits barrages sont ceux de moins de 15 m de
   hauteur.

4. Pour les barrages existants et barrages en construction, la Banque peut financer les types
   de projets ne comportant pas de nouveau barrage mais appelé à dépendre de la bonne
   marche d'un barrage existant ou d'un barrage en construction cités ci-après: centrale
   hydroélectrique ou système d'adduction d'eau puisant directement dans un réservoir
   contrôlé par un barrage existant ou d'un barrage en construction ; barrage de dérivation ou
   structures hydrauliques en aval d'un barrage en amont ou d'un barrage en construction qui
   pourrait subir d'importants dommages en cas de défaillance du barrage en amont ou du
   nouvel ouvrage financé par la Banque; et projets d'irrigation ou d'adduction d'eau qui
   dépendront de la réserve et du bon fonctionnement d'un barrage existant ou d'un barrage
   en construction pour leur approvisionnement en eau et qui pourraient ne pas fonctionner si
   le barrage subit une rupture des opérations.

5. La Banque peut juger acceptables des évaluations et des recommandations formulées
   antérieurement sur les améliorations à apporter à un barrage existant ou à un barrage en
   construction si l'Emprunteur fournit la preuve que (a) un programme efficace de sécurité
   de barrage est d'ores et déjà mise en ouvre, et (b) des inspections complètes et des
   évaluations de la sécurité du barrage ont déjà été réalisées en conformité avec les critères
   de la Banque.

6. Des mesures additionnelles de sécurité du barrage ou des actions correctrices nécessaires
   peuvent être financées dans le cadre du projet proposé. Lorsque des actions correctrices
   d'envergure sont requises, la Banque exige que (a) des professionnels compétents les
   conçoivent et les supervisent et (b) les rapports et plans requis pour un nouveau barrage
   financé par la Banque soient élaborés et appliqués. Pour les cas à haut risque impliquant

                                              10
   des actions correctrices complexes et de grande envergure, la Banque impose également
   qu'il ait recouru à un groupe d'experts indépendants employés sur la même base que celle
   utilisée dans le cas d'un nouveau barrage financé par la Banque.

7. Dans le cadre du dialogue de politique économique le personnel de la Banque discute en
   tant que partie intégrante du dialogue de politique économique avec le pays, toutes les
   mesures nécessaires au renforcement des cadres de travail institutionnel, juridique et
   réglementaire pour les programmes de sécurité des barrages dans le pays

3. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES DANS L’EVALUATION

Les méthodes et les techniques utilisées dans la présente étude ont consisté à la
documentation, à des entretiens avec du personnel de terrain possédant une grande expérience
dans la conduite des travaux d’aménagement, de la population exploitant un marais aménagé,
des responsables des projets analogues financés par d’autres bailleurs, des représentants des
institutions ayant l’aménagement des marais et des bas-fonds dans leurs attributions. Ces
entretiens à divers niveaux ont été complétés par des visites de terrain afin de se rendre
compte des risques éventuels que certains micro-barrages peuvent courir.

4. ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DES SITES VISITES

Quelques sites retenus des provinces Ngozi, Cankuzo, Rutana et Makamba ont été visités. Il
s’agit des marais de Ndurumu, Nyakijima, Mwirusi, Mbaraga, Nyamikungu et Mugonera.

Ndurumu

Marais d’une vaste étendue qui atteint la rivière Kanyaru est situé dans la commune
Mrarangara, province Ngozi. Les principales cultures pratiquées sont le riz pendant la période
pluvieuse et le haricot en saison sèche. Les cultures maraîchères, le maïs, la patate douce sont
aussi cultivées avec moins d’importance. On y rencontre de temps en temps du bétail en quête
de pâturage.

Le marais fût autrefois aménagé mais actuellement les infrastructures sont complètement
détruites. La réhabilitation se justifie de tant plus que la population est habituée à la culture de
riz. Toutefois les leçons doivent être tirées du premier aménagement en ce qui concerne
notamment la conception du barrage qui devrait se faire en maçonnerie au lieu de gabions,
l’organisation des exploitants du marais pour constituer des associations viables, de la
protection du vaste bassin versant afin de réduire les effets de l’érosion et des crues. Lorsque
tout le marais sera aménagé et mis en valeur toute l’année le bétail ne trouvera plus sa place.

Nyakijima

Le marais de Nyakijima se trouve à cheval sur les communes Gashikanwa et Ngozi. Il est très
vaste et sa superficie est estimée à 1000 ha. Les cultures pratiquées sont le haricot, le maïs, la
pomme de terre, la patate douce et les cultures maraîchères pendant la saison sèche et le riz en
saison de pluie. Le bétail vient souvent quand il y a la jachère. Une partie du marais a été
aménagée par d’autres intervenants mais le problème d’organisation des exploitants se pose
pour l’entretien et la maintenance des ouvrages, ce qui risque de se produire dans de nouvelles
zones d’aménagement si cette contrainte n’est pas prise en compte.


                                                11
Mwirusi

Mwirusi est situé à 16 km du chef-lieu de la commune Mishiha dans la région du Moso, près
de la frontière tanzanienne. Il est généralement occupé par le riz en saison de pluie et par les
cultures de haricot, patate douce, de sorgho et de maïs. Son sol est sableux et on constate que
les berges de la rivière qui le traverse s’érodent à certains endroits.

Une partie des infrastructures hydro-agricoles construites par d’autres intervenants est encore
là mais en très mauvais état. C’est le cas du barrage qui est envasé et ensablé. Par contre les
batardeaux sont volés et le réseau d’irrigation est complètement bouché.

Les vaches trouvées sur place viennent de la commune Kigamba et elles sont en
transhumance en commune Mishiha qui est moins peuplée. Ce mode de conduite de bétail est
officiellement interdit au niveau national mais ce n’est pas toujours respecté.
Mbaraga et Nyanzari

Non loin du marais de Mwirusi, Mbaraga et Nyanzari présentent à peu près les mêmes
caractéristiques sauf que pour Nyanzari une partie était en train d’être aménagée par
PRASAB.

Nyamikungu

Le marais de Nyamikungu se trouve dans la commune Giharo, en région naturelle du Moso. Il
est surplombé par des collines et montagnes qui subissent régulièrement des feux de brousse.
Les sols sont alluvionnaires et présentent souvent des horizons non homogènes. Les études de
sols sont donc primordiales pour la construction des ouvrages.

Le ruissellement des eaux de pluie est important et parfois cause des glissements de terrain
qui pourraient endommager des ouvrages des bas-fonds en aval. Ainsi les mesures de
protection du bassin versant et l’interdiction des feux de brousse doivent être prises pour
atténuer les effets d’érosion notamment l’envasement, l’ensablement et le glissement de
terrain.

Mugonera

Le marais de Mugonera est situé dans la commune Makamba à environ 11 km du chef-lieu de
la province. Son bassin versant est constitué des collines Mugonera, Gasenyi et Gasaka ainsi
que la montagne Inanzerwe. Il est exploité par la population environnante et en saison sèche
on y trouve des cultures de patate douce, de pomme de terre, du haricot, du maïs et des
cultures maraîchères. Le marais est apte à la culture de riz mais la population n’est pas encore
sensibilisée. C’est peut-être une des raisons qui explique que l’aménagement antérieur de la
SRDI a subi un échec car les infrastructures ont été détruites et nécessitent une réhabilitation
totale. Le barrage existant a été envahi par des sédiments charriés par des eaux de
ruissellement, les vannes n’existent plus et la conséquence de cette situation est que le réseau
d’irrigation n’est plus fonctionnel. Les pistes d’accès sont aussi cultivées. Profitant de la
faible occupation du terrain pendant une certaine période de l’année, le bétail vient y paître.

En réhabilitant ce marais les partenaires d’exécution et l’administration locale devront tirer
d’abord les leçons des activités antérieures et ensuite organiser mieux la population afin
qu’elle prenne conscience que les infrastructures mises en place leur appartiennent et que par

                                              12
conséquent les travaux d’entretien, de maintenance et de gardiennage leur incombent. Par
ailleurs la durabilité des ouvrages dépendra également de la protection du bassin versant en
amont par le reboisement et la lutte anti-érosive.

   Conclusions

Les sites visités nécessitent une réhabilitation et les leçons apprises doivent guider les futures
interventions. En effet, l’envasement et l’ensablement ne seront évités que lorsque le bassin
versant entier sera protégé. De même l’entretien et la maintenance des ouvrages dépendront
principalement du niveau d’organisation des exploitants du marais qui seront formés par des
partenaires techniques en gestion des périmètres aménagés et des associations. En outre, le
bétail qui cherche du pâturage ne trouvera pas sa place si la population s’organise dans la
mise en valeur des sites et que les parcelles sont occupées par les cultures toute l’année. La
stabulation du bétail qui présente plusieurs avantages quant à la santé de l’animal et à la
production du fumier sera encouragée.

Dès que les ouvrages de prises sont détruits et ne remplissent plus leur rôle, la population ne
trouve plus d’intérêt à entretenir des canaux d’irrigation et des drains qui ne servent plus en
rien d’où envahissement des herbes sauvages et retour à l’état d’avant aménagement.

5. ANALYSE D’AUTRES ALTERNATIVES

Trois méthodes d’irrigation sont pratiquées dans le monde à savoir l’irrigation de surface,
l’irrigation par aspersion et le goutte-à-goutte. Au Burundi c’est la première qui est largement
répandue. Elle consiste à utiliser un canal à ciel ouvert, qui apporte de l’eau par gravité à tout
un réseau de canaux de plus en plus petits, lesquels permettent de la distribuer à de
nombreuses rigoles d’arrosage. L’eau en excédent est ensuite évacuée par un réseau de fossés
collecteurs

 L’irrigation à petite échelle est pratiquée de plus en plus, toutefois d’autres moyens peuvent
être utilisés quand cela s’impose. On dérive l’eau des rivières par des barrages et elle est
acheminée vers des champs par des canaux mais il arrive qu’un système de pompage soit
installé pour l’arrosage des jardins de très petites superficies.

Il existe plusieurs sortes de petites pompes à pédales, mais celle qui a été déjà expérimentée
au Burundi par la FAO et le PRASAB est une pompe refoulant à deux cylindres en acier,
simple à installer permettant une irrigation autonome sous pression.

Le modèle de cette pompe Money Maker a été conçu et fabriqué par une ONG du Kenya
ApproTEC basée à Nairobi. Cette ONG développe et fait aussi la promotion des technologies
utilisables dans les petites activités en Afrique de l’Est et ailleurs. L’une des contraintes de
nombreux agriculteurs regroupés ou non dans des associations est de pouvoir apporter l’eau
                                           d’irrigation aux cultures pendant les périodes de
                                           fort défit hydrique afin d’assurer une augmentation
                                           de la production agricole. Les différentes formes
                                           d’irrigation (par gravité ou par aspersion)
                                           demandent souvent des investissements assez
                                           lourds et des charges d’entretien élevées et
                                           deviennent peu rentables pour les petits exploitants
                                           agricoles. Les pompes à pédales offrent des

                                               13
possibilités à ces exploitants de pouvoir irriguer les terres de marais et de colline à moindre
coût. Ce matériel utilisé manuellement ne demande pas de carburant ni d’entretien particulier
pour son fonctionnement. Son coût est d’environ 400 USD rendu Bujumbura par fret aérien.
Les artisans locaux soudeurs sont capables de réparer ce type de matériel, voir même
d’assurer sa fabrication.


Les accessoires sont composés d’une crépine, de joints d’étanchéité en caoutchouc, d’une
colonne semi-rigide d’aspiration, de tuyaux flexibles d’aspiration et de refoulement et de la
tige métallique rigide de support démontable.
Les pièces d’usure à remplacer sont les joints.
Cette pompe à pédales pèse 15 kg.

La mise en œuvre de la pompe consiste à relier la crépine et la pompe par un tuyau rigide
pour l’aspiration (maximum 6 m) et à la sortie du refoulement de la pompe un flexible de 25
ou 50 m qui sera utilisé pour arroser. Pour irriguer une personne actionne la pompe en
pédalant et une autre personne qui tient le tuyau flexible arrose. La HMT (Hauteur
manométrique totale) pour cette pompe est de 13 m. L’aspiration, HA = 6 m et le
refoulement, HR = 7 m

Les débits moyens (tenant compte de l'influence du vent de la personne qui pédale) peuvent
varier de 0,6 à 1,5 l/s (valeur maximale théorique:1,5 l/s), tandis que la pression peut
engendrer un jet de plus de 10 m de portée (de 8 à 12 m).

La pompe peut fonctionner en aspersion. Il importe de se doter d'asperseurs basse pression
pour tester le nombre réel d'asperseurs qu'une pompe peut actionner et les distances
maximales entre stations d'asperseurs afin de pouvoir proposer les différentes combinaisons
que peut offrir l'aspersion. Le maximum d’asperseurs basse pression que l’on propose est de 5
pour seule pompe.

Dans l’exploitation de la pompe, 2 possibilités de couplage sont possibles : en série ou en
parallèle. Le couplage en série permet d’augmenter la HMT au-delà de 13 m (en aménageant
des réservoirs relais) et le couplage en parallèle donne un débit beaucoup plus important (si on
refoule dans un même réservoir aménagé à cet effet).

D’autres sociétés fabriquent les mêmes pompes en les améliorant, c’est le cas de Ecofloindia
avec des modèles plus légers et plus maniables.




                                              14
     Cette pompe ne pèse que 12 kg et une personne de 60 kg peut facilement la pédaler

Les périodes d’exploitation et de pompage sont généralement effectuées pendant les heures de
moindre chaleur de la journée.

On peut utiliser la pompe à pédales pour les cultures de maïs, de patate douce et de cultures
maraîchères sur une superficie comprise entre ½ et 1 ha exploitée par une association de 10
personnes.

La rentabilité économique de la pompe à pédales est évidente si l’on considère qu’on produit
sur une terre qui, normalement, ne pourrait pas être cultivée pendant une certaine période sans
cette intervention. De même la rentabilité financière est largement positive lorsque les
cultures concernées sont maraîchères à cycle végétatif très court et d’une valeur marchande
élevée.

La petite irrigation avec des pompes à pédales est à l’état embryonnaire au Burundi mais là où
ce genre d’irrigation est pratiqué la demande s’accroît car elles permettent l’irrigation sans
beaucoup d’investissement. Elles ont effectivement contribué à améliorer les conditions de
vie des bénéficiaires par l’augmentation de la production agricole. Les impacts sur
l’environnement ne sont pas encore visibles mais sa généralisation peut provoquer des
érosions des terres exploitées et des berges des cours d’eau utilisés. Aussi devra-t-on tirer une
attention sur la disponibilité des ressources en eau suffisante pour ne pas créer des conflits
entre les populations de l’amont et de l’aval de la zone irriguée.

En alternative aux pompes à pédales, d’autres ouvrages et équipements hydrauliques offrent
des options envisageables pour la petite irrigation notamment les pompes manuelles, les
pompes éoliennes, les pompes solaires et les motopompes (diesel, électrique ou à essence). En
tenant compte des avantages et des inconvénients de chaque équipement de prélèvement
d’eau des cours d’eau il recommandable de construire des micro-barrages pour les périmètres
moyens et d’utiliser les pompes à pédales et manuelles.


                                               15
Outre les pompes à pédales utilisées actuellement on peut expérimenter des pompes
manuelles. Les premières comme celles-ci ont un champ d’action limité mais elles possèdent
des avantages par rapport aux motopompes qui coûtent chères et qui exigent des frais de
fonctionnement que les petits et moyens exploitants ne peuvent pas obtenir.




                     Pompe manuelle ALOYS JET WATER de fabrication kenyane

En ce qui concerne l’atténuation des impacts négatifs, des actions de lutte anti -érosive doivent
être menées dans les exploitations irriguées. Les prélèvements d’eau sont généralement
faibles par rapport à la disponibilité des ressources ainsi les risques de tarissement des cours
d’eau n’existent pas encore toutefois une organisation des usagers s’avère nécessaire non
seulement pour le maintien, la maintenance et le renouvellement des équipements mais aussi
pour la gestion de l’eau.




                                               16
6. LOCALISATION DES SITES IDENTIFIES POUR AMENAGEMENT

Dans le cadre des aménagements hydro-agricoles le projet PRODEMA-FA capitalisera les
acquis positifs du PRASAB qui aura aménagé environ 1500 ha d’ici fin 2010 sur les sites ci -
après.

Tableau n° 1 : Marais aménagés ou en cours d’aménagement par le PRASAB

                                   Nom du marais et des sites Superficie (en ha)
Province        Commune            de petite irrigation

                                                                   brute          nette
Ngozi           Ngozi              Kagoma 2                                 103             93
                Marangara          Bwerakare                                 40             36
                Ruhororo           Nyakagezi                                141            133
Kirundo         Ntega              Kabamba                                   58             55
                Bwambarangwe       Nyamabuno                                 80             76
Muyinga         Gashoho            Buyongwe                                  70             66
                Muyinga            Kiduguru                                  40             38
Cankuzo         Mishiha            Nyanzari                                 159            152
Rutana          Bukemba            Rugwe 1                                  117            105
                Bukemba            Rugwe ext1                                16             15
                Bukemba            Rugwe ext 2                               95             91
                Bukemba            Bugiga                                   100             95
                Bukemba            Station ISABU Moso                       120            100
                Gitanga            Bigina                                    60             51
                Giharo             Mazimero (Nyakabanga)                    169            160
Makamba         Makamba            Gasaka                                    50             39
                Mabanda            Nyagatwenzi 1                             46             42
                Mabanda            Nyagatwenzi 2                             25             23
Gitega          Ryansoro           Station ISABU Mahwa                       15             14
TOTAL                                                                      1503           1383

La zone d’action du PRODEMA-FA comprend les provinces suivantes : Bubanza,
Muramvya, Mwaro, Ngozi, Kirundo, Muyinga, Cankuzo, Bururi, Makamba et Rutana mais
les zones à potentiel d’irrigation qui ont retenu notre attention sont celles de Ngozi, Kirundo,
Muyinga, Cankuzo, Rutana et Makamba pour lesquelles il a été identifié les sites du tableau
n° 2 et la province de Cibitoke pourrait s’ajouter à cette liste plus tard. Le périmètre de la
SRDI va bientôt être réhabilité par la FAO avec les fonds de l’Union Européenne et un
barrage sera construit dans le cadre de Mpanda III avec les fonds IPPTE. C’est pourquoi, la
présente étude n’y a pas fait un diagnostic. Toutefois les recommandations qui seront
formulées sont aussi valables pour cette zone.




                                              17
Potentialités des plaines à irriguer, marais ou bas-fonds à aménager dans le cadre du
PRODEMA-FA

     I.       Marais déjà identifiés

Dans le cadre du PRASAB 11 sites ont été déjà identifiés par les OCB en concertation avec
les autorités locales et les ODP ; et ont été proposés pour être financés et aménagés dans le
cadre du PRODEMA-FA. Il s’agit des marais du tableau ci-dessous.

Tableau n° 2 : Marais proposés à aménager dans le cadre du PRODEMA

N°        Nom du marais        Province   Commune        Superficie
                                                         Ha
1.        Mwirusi              Cankuzo    Mishiha        70
2.        Nyanzari             Cankuzo    Mishiha        120
3.        Mbaraga              Cankuzo    Mishiha        200
4.        Gikuyo               Kirundo    Ntega          70
5. Kamaso-Ruhohero             Kirundo    Vumbi          120
6. Nyakijima                   Ngozi      Gashikanwa     100
7. Ryakagoma                   Ngozi      Gashikanwa     100
8. Ndurumu                     Ngozi      Marangara      120
9. Muyogo-Buyenzi              Makamba    Makamba        148
10. Mugonera                   Makamba    Makamba        66
11. Nyamikungu                 Rutana     Giharo         300
 TOTAL                                                   1414

L’étude d’impact environnemental et social pour ces sites a été réalisée par un consultant
national en septembre 2007 (rapport provisoire). La présente étude montre les grandes
préoccupations et propose des recommandations spécifiques pour chaque site en ce qui
concerne les mesures d’atténuation pour sécuriser les ouvrages hydro-agricoles à mettre en
place.

Marais de Mwirusi

Le sol du marais de Mwirusi dans sa partie superficielle est dominé par la texture sableuse
alors que dans les couches profondes, on y trouve de l’argile. Cette texture argileuse est
souvent à l’origine des problèmes d’instabilité du sol : en effet, une simple déviation de l’eau
en dehors de l’émissaire principal peut entraîner l’érosion dans le marais et la destruction des
ouvrages qui n’adhèrent pas solidement au sol. De même, les berges de la rivière s’érodent
facilement et cela peut également aboutir à la destruction des ouvrages mis en place. Pendant
la saison des pluies le marais est inondé tandis qu’en saison sèche le débit de la rivière
diminue très sensiblement. C’est un signe que le ruissellement est important en temps de
pluie, conséquence d’une faible protection de bassin versant. En outre, la région est une zone
de transhumance du gros bétail en provenance de la commune Kigamba.




                                              18
Les batardeaux ont été enlevés et volés sur cet ouvrage

Sur ce site, les mesures d’atténuation concernent notamment (i) la protection du bassin
versant par le reboisement des zones dénudées, l’interdiction des feux de brousse, la lutte anti-
érosive dans les exploitations agricoles en amont du marais qui diminueraient l’envasement et
l’ensablement au niveau du micro-barrage, (ii) les études préalables de sols et hydrologique
avant les nouvelles constructions, (iii) la stabilisation des berges par les riverains de
l’émissaire par la plantation des plantes fixatrices (Tripsacum laxum et Pennisetum
purpureum) avec l’encadrement de la DPAE Cankuzo et de l’administration locale et (iv)
l’interdiction de la transhumance. Ces actions préviendront les dégâts sur les ouvrages mais la
durabilité de ceux-ci dépendra également du degré d’organisation des Associations d’Usagers
de l’Eau (AUE) qui cotiseront pour constituer la redevance qui les permettront de prendre en
charge eux-mêmes l’entretien, la maintenance des ouvrages et la prévention contre les vols
des batardeaux et des vannes ( pratique déjà observée).

Marais de Nyanzari

Il est traditionnellement exploité par la population riveraine et n’est occupé que presque
entièrement en saison de pluie par la culture du riz. Il ne connaît généralement pas beaucoup
d’inondations, cependant le sol est alluvionnaire. En saison sèche, le taux d’occupation du
marais est faible puisqu’il n’est cultivé que par endroits. C’est pendant cette période de
l’année que le bétail en provenance de Kigamba vient en transhumance.

Concernant l’organisation des exploitants au niveau du marais, ceux-ci le cultivent
individuellement et très peu sont ceux qui se sont organisés en associations. Des efforts seront
donc déployer par l’ODP pour les appuyer en vue de s’organiser en OCB marais.

Le marais est vaste et une partie a été aménagée par le PRASAB. Dans le cadre de
PRODEMA-FA une autre partie (en extension) sera aménagée et il n’y a pas de problèmes
majeurs mis à part que le bétail y pâture.

Les mesures de mitigation en matière de sécurité des ouvrages concernent notamment les
études préalables de sols et d’hydrologie, l’aménagement intégral du bassin versant, la
stabilisation des berges, l’interdiction de la transhumance ou la délimitation des zones
d’élevage et la construction des abreuvoirs, l’organisation des usagers en association et leur
formation.

Marais de Mbaraga

En saison sèche, le marais de Mbaraga est cultivé par endroits et certains espaces sont alors
mis en jachère de sorte que le bétail en provenance de la commune Kigamba vient en
transhumance. Une partie du marais a été aménagé antérieurement. Les destructions que l’on
y observe sont des conséquences des effets destructeurs de l’homme. En plus, on constate des

                                               19
phénomènes d’ensablement et d’envasement. Ainsi la durabilité des infrastructures mises en
place dépendra de la prise de conscience des bénéficiaires que le marais leur appartient et que
l’entretien doit être régulier. A cet effet, l’organisation des usagers devra être renforcée à
travers la formation qui sera dispensée par les prestataires de services, les services de génie
rural et de la DPAE.

Sur ce site les mesures d’atténuation sont les suivantes : en amont du marais, le projet
envisagera des actions de protection du bassin versant par le reboisement des zones dénudées,
l’interdiction des feux de brousse, la lutte anti-érosive dans les exploitations agricoles. Dans le
périmètre aménagé les bénéficiaires stabiliseront les berges de l’émissaire par la plantation
des plantes fixatrices (Tripsacum laxum et Pennisetum purpureum) avec l’encadrement de la
DPAE Cankuzo et de l’administration locale. En outre, l’administration interdira la
transhumance ou délimitera des zones d’élevage et préconisera la construction des abreuvoirs
loin des ouvrages.


                                         Ouvrage envasé




Toutes les nouvelles constructions se baseront sur des études approfondies de sols et
d’hydrologie.

Marais de Gikuyo

Le marais n’est pas encore aménagé, il est exploité traditionnellement. Les mesures
d’atténuation sont les suivantes : pour toute action d’aménagement des études de sol et
hydrologiques seront menées. La sécurité des ouvrages dépendra des mesures de protection du
bassin versant, l’organisation de la population pour l’entretien et la maintenance, la formation
des usagers pour la gestion du périmètre aménagé. Ces actions sont prioritaires pour le
PRODEMA-FA.

Marais de Kamaso-Ruhohera

Le marais a un sol à dominance argileuse. A certains endroits, le marais est aussi utilisé
comme pâturage alors que dans d’autres parties, la population Batwa y exerce les activités
liées à l’extraction de l’argile.

Les ouvrages à construire dans ce marais présentent de faibles risques en ce qui concerne leur
sécurité, toutefois on devra tenir compte de l’exploitation de l’argile.

Sur ce site comme mesures d’atténuation, l’aménagement intégral est recommandé pour la
sécurité des infrastructures hydro-agricoles à mettre en place. Il s’agit notamment des actions
de lutte contre l’érosion dans les exploitations agricoles. Les zones d’extraction d’argile pour
la fabrication des tuiles, des briques et des pots doivent être clairement délimitées et il est
recommandé de boucher les trous après extraction et de faire un bon planage et reconstitution
des parcelles pour leur mise en valeur agricole. Cette action sera possible avec l’appui de
l’ODP de l’administration locale et de la DPAE.

                                                20
                                      Extraction d’argile dans le marais




Pour la sécurité des ouvrages toutes les nouvelles constructions se baseront sur des études
approfondies de sols et d’hydrologie et la divagation du bétail dans un périmètre aménagé
sera découragée. En outre un aménagement intégral du bassin versant est vivement
recommandé.

Marais de Nyakijima

La partie du marais à aménager est proche d’une zone aménagée par l’ONG CARE Burundi.
Certains endroits du marais sous jachère sont réservés, pendant la saison sèche, aux pâturages
du bétail et on observe des actions d’extraction de sable dans la rivière Nyakijima. Les
problèmes rencontrés sont relatifs à l’organisation de la population et à la divagation du bétail
qui pourraient porter préjudice au bon fonctionnement des ouvrages d’irrigation et de
drainage.

Les mesures de mitigations sont notamment l’échange d’expérience avec les exploitants de la
partie aménagée, la formation des usagers du marais, la réglementation du mode de conduite
du gros bétail et la construction des abreuvoirs. Comme pour tout aménagement de marais ou
bas-fond des études de sols et hydrologiques constituent un préalable afin de garantir la
durabilité des ouvrages et l’aménagement intégral du bassin versant est recommandé pour
protéger la zone aménagée contre les eaux de ruissellement qui provoquent de l’envasement et
de l’ensablement.


                                      Gros bétail dans le marais




Marais de Ryakagoma

Le marais de Ryakagoma II proposé dans ce projet est l’aval de Ryakagoma I aménagé en
2004 avec les fonds du STABEX. Son sol est généralement organique et tourbeux à quelques
endroits il est tourbeux. Actuellement les infrastructures mises en place dans la partie
aménagée ne fonctionnent plus suite à un manque d’organisation de la population
bénéficiaire. L’aménagement ou la réhabilitation du marais ne pourra donc réussir que si la
population est sensibilisée et mobilisée afin qu’elle prenne en charge elle-même sa gestion.

Comme mesures d’atténuation, le nouveau projet tirera les leçons de l’aménagement
antérieur et proposera des corrections. Ainsi les infrastructures à construire tiendront compte
des études préalables notamment celles de sols et de l’hydrologie, la population sera formée
sur la gestion et la mise en valeur des périmètres aménagés.


                                               21
Marais de Ndurumu

Quelques éleveurs riverains conduisent sporadiquement leurs vaches dans le marais pendant
la saison sèche sous prétexte qu’ils sont à la recherche de l’herbe verte alors qu’en réalité ils
visent la paille du riz.

Le marais de Ndurumu fut aménagé en 1985 par la SRD Buyenzi mais on ne trouve
actuellement aucune trace d’infrastructures. En effet, le barrage autrefois construit en gabions
n’existe plus et le réseau d’irrigation et de drainage est complètement bouché.

Sur ce site les mesures d’atténuation sont entre autres, la réalisation des études de sols et
pédologique et application d’une approche participative avec les bénéficiaires. Les leçons
apprises de l’ancien aménagement devront être exploitées. En réhabilitant ce marais on devra
penser à une autre conception de dérivation d’eau privilégiant la durabilité en construisant un
barrage en maçonnerie et des batardeaux ou vannes. Le bétail qui y pâture peut être source de
dégâts aux infrastructures hydro-agricoles et il est recommandé d’interdire son accès dans une
zone aménagée. Par ailleurs il est connu que si les ouvrages ne sont pas entretenus
régulièrement, ils perdent rapidement leur fonctionnalité. En outre, l’aménagement intégral de
bassin versant est recommandé pour limiter les dégâts causés par les eaux de ruissellement
notamment l’ensablement et l’envasement.

Marais de Muyogo-Buyenzi et Mugonera

Ces marais ont été aménagés avant la crise de 1993 avec les financements de la BAD. Les
ouvrages sont envahis par des sédiments solides qui proviennent des versants des collines et
montagnes surplombant le marais. Les contraintes rencontrées pour la sécurité des
installations hydro-agricoles de ce marais sont (i) le manque d’aménagement intégral du
bassin versant et surtout de reboisement de la chaîne de montagnes Inanzerwe qui aurait pu
atténuer les effets d’érosion en amont du barrage, (i) l’absence d’entretien des ouvrages par
les bénéficiaires, (iii) le vol des vannes et (iv) la divagation du bétail dans le périmètre qui
avait été aménagé.

Les mesures d’atténuation concernent notamment l’aménagement intégral du bassin versant,
l’organisation de la population en associations, l’entretien des ouvrages par les bénéficiaires,
la construction des abreuvoirs aux alentours des marais aménagés, la formation des
exploitants et la mise en valeur concertée des usagers.

Marais de Nyamikungu

Nyamikungu est un marais situé dans la région naturelle du Moso. Il est surplombé par des
montagnes qui subissent chaque année des feux de brousse ayant comme conséquences
l’inondation, le charriage des éléments solides vers les bas-fonds et marais, le glissement de
terrain, etc. Son sol est alluvionnaire et on y trouve plusieurs types de sols qui sont souvent en
strates. L’installation des infrastructures est délicate dans la mesure où les horizons de sols ne
sont pas homogènes et des études pédologiques et hydrologiques constituent un préalable.

Comme mesures d’atténuation de ces impacts négatifs, en vue de la durabilité des ouvrages,
il s’agit de la protection du bassin versant par l’interdiction des feux de brousse, le
reboisement des zones inoccupées par les cultures, la lutte anti-érosive dans les exploitations


                                               22
agricoles et la construction de déssableur au niveau du micro-barrage. Comme partout ailleurs
les usagers seront organisés et formés.

Impacts des aménagements sur la flore et la faune

Dans tous les marais identifiés la végétation naturelle n’existe plus étant donné qu’ils sont
presque totalement sous cultures. Cependant, à certains endroits du marais de Mwirusi et de
Mbaraga, on remarque des traces de l’ancienne végétation naturelle dominée principalement
par des Cyperus latifolius, l’Hyparrhenia sp. et des cultures fourragères (Tripsacum laxum et
Pennisetum purpureum) sur les berges.

La mise en cultures de toutes les parcelles du marais aura comme conséquence la disparition
de toute la végétation naturelle et donc un impact négatif sur la flore existante mais il est jugé
négligeable par rapport aux nombreux avantages que la réhabilitation apportera aux
bénéficiaires en ce qui concerne la production agricole.

S’agissant de la faune, les marais aménagés sont à la base de la création de nouveaux habitats
qui vont nécessairement abriter de nouvelles espèces fauniques surtout de la microfaune.
L’abondance de la nourriture dans les marais contribuera aussi à attirer de nouvelles espèces
fauniques particulièrement les oiseaux migratoires et les insectes.

Les marais sont des sites où on extrait généralement des matériaux de construction comme
l’argile, le gravier et le sable. L’impact actuel est encore faible mais cet aspect est très
important dans la mesure où les infrastructures peuvent se détruire rapidement. Les zones
d’extraction seront délimitées.

Conclusion

Ces marais identifiés sont constitués, soit de marais exploités traditionnellement, soit de
marais qui ont été aménagés par d’autres intervenants avant la crise ou au début de celle-ci.
La détérioration des infrastructures hydro-agricoles mises en place est due à plusieurs raisons
dont les principales sont : l’insuffisance de l’encadrement provoquée par la crise, le manque
d’organisation de la population bénéficiaire qui influence négativement l’entretien et le
remplacement des vieilles pièces ou endommagées, le vol des vannes et des batardeaux,
l’extraction anarchique de l’argile pour la fabrication des tuiles, des briques et des pots, la
divagation du bétail dans un périmètre aménagé et la non protection du bassin versant dont les
conséquences sont l’érosion provoquant la destruction des ouvrages, l’ensablement et
l’envasement. Toutefois, les conditions actuelles de sécurité au niveau de tout le territoire
national, et la reprise des activités d’encadrement permettront la réussite des réhabilitations.
Les encadreurs techniques des ODPs, des DPAEs et des administrations locales devront
fournir des efforts dans l’appui conseil technique et organisationnel en faveur des OCBs
marais Bénéficiaires des futurs aménagements.

Les mesures de mitigations des impacts négatifs qui seraient proposées sont les suivantes : (i)
Les barrages, les chutes et les partiteurs doivent être construits en matériaux durables ; (ii) Il
est convenu qu’ils soient régulièrement entretenus pour leur sécurité et leur durabilité ; (iii)
Cela ne peut réussir que si les bénéficiaires sont organisés en associations et que les
redevances sont bien gérées et utilisées pour les réparations éventuelles ; (iv) Avant la
réhabilitation et l’aménagement des formations seront organisées ; (v) Les autres mesures
d’atténuation des impacts négatifs sont : l’aménagement intégral du bassin versant,

                                               23
     l’interdiction des feux de brousse et de la divagation du bétail, la prévention contre les vols
     des vannes et autres accessoires des ouvrages, la construction des dessableurs en cas de
     nécessité, la délimitation des zones d’emprunt d’argile et la remise en état des lieux après
     extraction, etc.

     Plan Sommaire de gestion environnemental et social des sites identifiés

           Impacts négatifs                                        Agences      Responsable du         Calendrie
Nom du       ou risques des                                      d’exécution         suivi             r pour le
marais         ouvrages            Mesures de mitigation                                                 suivi
           ensablement,         - protection du bassin          DGR&PPF,       Ministère de            Continu
           envasement,          versant,                        DPAE,          l’eau,
           destruction des      - études de sols et             Administrati   aménagement du
           berges par bétail,   hydrologique,                   on locale,     territoire et
           manque               - stabilisation des berges,     Prestataires   environnement,
           d’entretien, vols,    - interdiction de la           de services,   MINAGRIE,
           conflits entre       transhumance,                   OCB,           PRODEMA-FA
           agriculteurs et      -      organisation       des                  Ministère de la
           éleveurs,            exploitants,                                   santé publique
           paludisme,           - entretien, maintenance,
Mwirusi    onchocercose et      -       surveillance      des
           bilharziose          ouvrages,
                                -        utilisation      des
                                moustiquaires,
                                - entretien des canaux et
                                drains.
           ensablement,         - protection du bassin          DGR&PPF,       Ministère de            Continu
           envasement,          versant,                        DPAE,          l’eau,
           destruction des       - études de sols et            Administrati   aménagement du
           berges par bétail,   hydrologique,                   on locale,     territoire et
           conflits entre       - stabilisation des berges,     Prestataires   environnement,
           agriculteurs et      - interdiction de la            de services,   MINAGRIE,
           éleveurs,            transhumance,                   OCB,           PRODEMA-FA
           manque               - délimitation des zones                       Ministère de la
           d’entretien, vols,   d’élevage,                                     santé publique
           paludisme et         -      construction       des
           bilharziose          abreuvoirs,
                                -      organisation       des
                                exploitants,
Nyanzari                        - entretien, maintenance,
                                -       surveillance      des
                                ouvrages,
                                -        utilisation      des
                                moustiquaires,
                                - entretien des canaux et
                                drains
Mbaraga    ensablement,         - protection du bassin          DGR&PPF,       Ministère de            Continu
           envasement,          versant,                        DPAE,          l’eau,
           destruction des      - études de sols et             Administrati   aménagement du
           berges par bétail,   hydrologique,                   on locale,     territoire et

                                                   24
            conflits entre       - stabilisation des berges,     Prestataires   environnement,
            agriculteurs et      - interdiction de la            de services,   MINAGRIE,
            éleveurs,            transhumance,                   OCB,           PRODEMA-FA
            manque               - délimitation des zones                       Ministère de la
            d’entretien, vols,   d’élevage,                                     santé publique
            paludisme et         - construction des
            bilharziose          abreuvoirs,
                                 - organisation des
                                 exploitants,
                                 - entretien, maintenance,
                                 - surveillance des
                                 ouvrages,
                                 -        utilisation      des
                                 moustiquaires,
                                 - entretien des canaux et
                                 drains.
            ensablement,         - protection de bassin          DGR&PPF,       Ministère de      Continu
            envasement,          versant,                        DPAE,          l’eau,
            destruction des      - études de sols et             Administrati   aménagement du
Gikuyo      berges par bétail,   hydrologique,                   on locale,     territoire et
            conflits entre       - organisation des              Prestataires   environnement,
            agriculteurs et      exploitants,                    de services,   MINAGRIE,
            éleveurs,            - entretien, maintenance,       OCB,           PRODEMA-FA
            manque               - surveillance des                             Ministère de la
            d’entretien, vols    ouvrages,                                      santé publique
            de vannes,           -        utilisation      des
            paludisme et         moustiquaires,
            bilharziose          - entretien des canaux et
                                 drains.
            ensablement,         - aménagement intégral du       DGR&PPF,       Ministère de      Continu
            envasement,          bassin versant,                 DPAE,          l’eau,
            destruction des      - étude de sols et              Administrati   aménagement du
            berges par bétail,   hydrologiques,                  on locale,     territoire et
            conflits entre       - interdiction de la            Prestataires   environnement,
            agriculteurs et      divagation du bétail,           de services,   MINAGRIE,
            éleveurs,            -        utilisation      des   OCB,           PRODEMA-FA
Kamaso-     manque               moustiquaires,                                 Ministère de la
Ruhohero    d’entretien, vols    - entretien des canaux et                      santé publique
            de vannes,           drains.
            paludisme et
            bilharziose
            ensablement,         - aménagement intégral du       DGR&PPF,       Ministère de      Continu
            envasement,          bassin versant,                 DPAE,          l’eau,
            destruction des      - études de sols et             Administrati   aménagement du
            berges par bétail,   hydrologiques                   on locale,     territoire et
Nyakijima   conflits entre       -        utilisation      des   Prestataires   environnement,
            agriculteurs et      moustiquaires,                  de services,   MINAGRIE,
            éleveurs,            - entretien des canaux et       OCB,           PRODEMA-FA
            manque               drains.                                        Ministère de la
            d’entretien, vols                                                   santé publique

                                                    25
             de vannes,
             paludisme et
             bilharziose

         ensablement,            - études de sols et             DGR&PPF,       Ministère de      Continu
         envasement,             hydrologique,                   DPAE,          l’eau,
         destruction des         - mobilisation et formation     Administrati   aménagement du
         berges par bétail,      des usagers,                    on locale,     territoire et
         conflits entre          -        utilisation      des   Prestataires   environnement,
         agriculteurs et         moustiquaires,                  de services,   MINAGRIE,
         éleveurs,               - entretien des canaux et       OCB,           PRODEMA-FA
         manque                  drains.                                        Ministère de la
Ryakagom d’entretien, vols                                                      santé publique
a        de vannes,
         paludisme et
         bilharziose

             ensablement,        - études de sols et             DGR&PPF,       Ministère de      Continu
             envasement,         hydrologiques,                  DPAE,          l’eau,
             destruction par     - construction du barrage       Administrati   aménagement du
             bétail,             en maçonnerie,                  on locale,     territoire et
             manque              - interdiction du bétail,       Prestataires   environnement,
             d’entretien, vols   - entretien et maintenance      de services,   MINAGRIE,
             de vannes,          des ouvrages,                   OCB,           PRODEMA-FA
             paludisme et        - aménagement intégral du                      Ministère de la
Ndurumu      bilharziose         bassin versant,                                santé publique
                                 -        utilisation      des
                                 moustiquaires,
                                 - entretien des canaux et
                                 drains.
             ensablement,        - reboisement de la chaîne      DGR&PPF,       Ministère de      Continu
             envasement,         Inanzerwe,                      DPAE,          l’eau,
             manque              - lutte anti-érosive dans les   Administrati   aménagement du
             d’entretien, vols   exploitations agricoles,        on locale,     territoire et
             de vannes,          - organisation des usagers,     Prestataires   environnement,
             paludisme et        - formation,                    de services,   MINAGRIE,
Muyogo-      bilharziose         - entretien et maintenance      OCB,           PRODEMA-FA
Buyenzi et                       des ouvrages,                                  Ministère de la
Mugonera                         -        utilisation      des                  santé publique
                                 moustiquaires,
                                 - entretien des canaux et
                                 drains.
Nyamikun     ensablement,        - études de sols et             DGR&PPF,       Ministère de      Continu
gu           envasement,         hydrologique,                   DPAE,          l’eau,
             manque              - construction obligatoire      Administrati   aménagement du
             d’entretien, vols   de déssableur,                  on locale,     territoire et
             de vannes,          - interdiction des feux de      Prestataires   environnement,
             paludisme et        brousse du bassin versant,      de services,   MINAGRIE,
             bilharziose         - reboisement des zones         OCB,           PRODEMA-FA
                                 dénudées en amont du                           Ministère de la

                                                    26
marais,                         santé publique
- organisation et formation
des exploitants,
-        utilisation      des
moustiquaires,
- entretien des canaux et
drains.




                   27
     II.   Marais potentiellement aménageables

En 2007 les OCB et les OP du PRASAB avaient identifié des marais à aménager ou
réhabiliter. Actuellement la situation de certains marais a changé et c’est ainsi que le projet
PRODEMA-FA pourrait inclure des marais indiqués dans le tableau ci-dessous.

Tableau n° 3 : Marais potentiellement aménageables par PRODEMA-FA

                                                            Superficie
                                                                          Superficie irrigable
N° Nom du marais          Province        Commune           estimée –
                                                                              APD (ha)
                                                            TDR (ha)
 1    Nyamuswaga           Ngozi     Kiremba et Tangara         200               285
 2    Ndurumu              Ngozi     Marangara                  150               210
 3    Kinywamagana        Kirundo    Vumbi                      120                65
 4    Ruhohera            Kirundo    Vumbi                      120                92
 5    Mwambu              Cankuzo    Cendajuru                  170               179
 6    Nyanzari ext 2      Cankuzo    Mishiha                     60                83
        TOTAL                                                                     914

Le choix de ces sites s’est basé sur les besoins de la population et les considérations des
techniciens de terrain tout en tenant compte des interventions des autres bailleurs afin d’éviter
des duplications et des chevauchements parfois observés quand il n’y a pas eu de
concertation. En effet, il est à constater que dans cette même zone on trouve d’autres
intervenants ; tels que la FAO, le PPCDR, le Gouvernement avec le financement propre et les
ONG Solidarités, FLM, etc... Etant donné la présence de plusieurs intervenants dans les
mêmes zones, il faudra une harmonisation des approches.

Cette liste reste indicative car le choix définitif des sites dépendra des résultats des
consultations avec les OCBs, les autorités locales et les techniciens des ODPs et DPAEs.
Dans cette identification et validation, les extensions des marais en cours d’aménagement
semblent prioritaires de tant plus que la population est plus réceptive

On classe généralement les périmètres à aménager en 3 catégories suivant les superficies :
   - Grand périmètre: superficie irriguée > 500 ha
   - Périmètre moyen : 50-500 ha
   - Petits périmètres : < 10 ha et généralement compris entre 0,5 et 5 ha.

Le PRODEMA-FA aménagera des périmètres moyens et tous ces sites proposés sont dans
cette catégorie.




                                               28
     N

                                                                                                                      Bug ab ira

                                                                                                                                                    Bus o ni                    Giter an yi


                                                                                                                                  Kiru nd o                    Bw am bar ang w e
                                                                                                                    N te ga                Kirundo
                                                         Rwanda                                                                                   Gitob e

      M ugi na
                                                                                                                                                              Butih ind a
                   M aba y i                                                                                 M ara ng ara Vum bi


                                                                                               N ya m ur enz a                             Gas h oh o
                 Cibitoke                                                               M w um b a
                                                                                                                      Kire m ba                    Gas o rw e
                                                                                                                                                                       M uy in ga
                                                                            Bus i ga
                                                       Kab aro re
     R ugo m bo M urw i                                                                                      Ngozi                                        Muyinga
                               Buk i nan y ana                                                      Gas h ik an w a
                                                                  Kay a nz a
                                                                                                                           Ta ng ara
                                                          M uru ta                              N goz i                                    Gitar am u k a
                                                                           Gah om b o                                                                                 Buh iny u za
                 Bug an da                                              Gata ra
                                               M us ig ati           Kayanza                               R uho ror o
                                                                                                                                                                                        Kig am b a
                                Bub an za                                          M uha ng a
                                                                M aton go                                                                      Buh iga                                                            M is hih a
                                                                                                                        Bug en y uz i                        M w ak ir o
                                                                       Buta gan zw a                           Gih oga zi
                                 Bubanza                                                           M utah o
                                       M pan da                                      R ang o
                                                                                                                               Karuzi                                                              Cankuzo
                          Gih ang a                               Buk e y e                                                                       M utum b a
                                              R uga zi                                                                                                                               C ank u zo
                                                                                                                                                                                                                  Gis a gar a
                                                             Muramvya M buy e                         Bug en dan a                      N ya bik e re
                                 M utim b uz i          M ura m v y a                                                     Sho m bo                                         Bw er u                 C end aju ru
                                              M ubi m bi                R utega m a
                               Buja            Is a le            Kig and a                               Gih eta
                                                                                                                                              Bute zi
                               Mairie                                                 N dav a
       RDC




                                                M ugo ng om a nga
                                      Kan y os ha                                                                                                                                       Gis u ru
                                                                                                                Giteg a                                    R uy igi
                                                             R us ak a                N ya bih an ga
                                            N ya bir ab a                                                                                                         Ruyigi
                                             Buja
                                        M utam b u
                                                                           Mwaro                             Gitega
                                   Kab ez i  Rural                                 Kay o k w e                                          Buta gan zw a 2
                                                    M uk ik e                                                 M ak eb uk o
                                                                     Gis o zi
                                                                                       N ya nr us an ge                        Itab a                                  Kin y iny a
                                        M uhu ta                           Bis o ro                 Gis h ubi                                     N ya bits in da




                                                                                                                                                                                             ie
                                                             M uga m ba




                                                                                                                                                                                           an
                                      Bug ara m a                                                             Buk i ras a zi
                                                                                           R ya ns o ro


                                                                                                                                                                                        nz
                                                                                M atan a              Bur az a           M us on ga ti                                                Ta
                                                                                                                                                        Gih aro
                                          Bur am b i
                                                                                                                                M pin ga- Ka y ov e
                                                     Buy e ng ero        Son ga               R utov u
                                                                                                                R utana
                                                                                                                                Rutana
                                                                Bururi
                                                                         Bur uri
                                          R um on ge
                                                                                                     Gitan ga              Buk e m ba

                                                                Vy an da
                                           Lac




                                                                                             M ak am ba             Kay o go ro
                                                                        Vug iz o
                                              Tan




                                                                                        Makamba
                                                 g  any




                                                                                                          Kib ago
                                                                  N ya nz a_ Lac
                                                                                M aba nd a
                                                       i
                                                       ka




                                                                                                                     Marais à aménager

                                                                                                          Limites provinciales
20        0                 20 Km                                                                         Limites communales
                                                                                                          Lacs
                                                                                             29
7. ESTIMATION DES COUTS DES AMENAGEMENTS

Pendant ces dix dernières années les aménagements ont été conduits par FAO, PRDMR,
PRASAB et ONG. Les coûts d’aménagement varient suivant le type d’aménagement et
l’approche de la mise en œuvre utilisée. L’exécution en régie coûte moins cher que les
travaux confiés à des entreprises privées mais chaque système a ses avantages et ses
inconvénients. En considérant les expériences des uns et des autres le système de travaux par
des entreprises présente des avantages comparatifs si on veut respecter les délais prévus et
obtenir des ouvrages de qualité exigée.

Les coûts d’aménagement à l’ha sont très variables comme on le constate dans le tableau ci -
après. Pour les travaux de réhabilitation d’anciens marais la différence réside dans l’état de
délabrement et les matériaux utilisés ainsi que les entreprises qui exécutent les travaux. En ce
qui concerne les nouveaux aménagements les coûts dépendent de la conception des ouvrages
et des matériaux utilisés.

Tableau n° 4 : Comparaison des coûts des aménagements

       Coût de travaux de réhabilitation de nouveaux marais (Fbu)

        PRDMR         PRASAB            FAO             CTB-RUYIGI

       733 186        2 398 863     1 000 000 à         1 059 500
                                   1 500 000

Source : Agapit Kabwa, 2009 ; Consultant en aménagement hydroagricole

8. MESURES GENERIQUES DE SECURITE DES BARRAGES PROPOSEES

       8.1 Définition d’un barrage

Un barrage est un ouvrage artificiel ou naturel (résultant de l'accumulation de matériaux à la
suite de mouvements de terrain), établi en travers du lit d'un cours d'eau, retenant ou pouvant
retenir de l'eau. Les barrages ont plusieurs fonctions, qui peuvent s'associer : la régulation de
cours d'eau (écrêteur de crue en période de crue, maintien d'un niveau minimum des eaux en
période de sécheresse), l'irrigation des cultures, l'alimentation en eau des villes, la production
d'énergie électrique, la retenue de rejets de mines ou de chantiers, le tourisme et les loisirs, la
lutte contre les incendies, etc. La présente étude prend en considération uniquement les
barrages d’irrigation des cultures.

        8.2 Construction

L'étude de site qui précède la réalisation d'un ouvrage est complexe et prend en compte la
géologie, l'hydrogéologie (écoulement de l'eau souterraine) et l'hydrologie (pluviométrie,
débit des rivières).

La construction des micro-barrages fera référence aux normes de pratique internationales
reconnues relatifs aux barrages, aux travaux d'irrigation ou de terrassement.


                                                30
Tous les Ingénieurs qui participeront aux études et travaux relatifs aux micro-barrages
d’irrigation devront avoir un diplôme d’Ingénieur en génie civil ou en génie rural, et posséder
au moins trois ans d’expérience pertinente.


ETAPE AVANT - CONCEPTION

La première mesure technique à l'étape d'avant conception est la visite de terrain. Les
bénéficiaires et les autres parties prenantes doivent participer activement à la description
détaillée de l'idée de projet. La phase de planification commence par les études des aspects
pédologiques et hydrologiques du site.

RECONNAISSANCE DU SITE

La reconnaissance du site est une étape cruciale pour se faire l'idée des aspects du terrain
(topographie, pédologie, géologie, environnement physique et socio-économique, etc.) afin
d'apprécier les différents facteurs pouvant influencer sur le choix judicieux de l'emplacement
des micro-barrages d'irrigation et des ouvrages hydrauliques pour la petite irrigation. Les
données topographiques et géologiques collectées à partir de ces reconnaissances seront
primordiales pour déterminer l'emplacement des ouvrages ci-haut cités. Le rapport produit sur
ces reconnaissances ne devra pas être analytique mais suffisamment qualitatif pour fournir des
données sur les points suivants:

(i) Hydrologie:
       - situation des eaux de surface et des eaux souterraines et l'emplacement des cours
           d'eau
       - mesure de courants et de débits, de niveaux d'inondation, de conditions de
           drainage
       - recherche de traces d'inondations passées, de signes d'érosion et de sédimentation
           ou de dépôt

(ii) Géologie:
        - état du sol du site et de la zone environnante
        - vérification d'existence de problèmes géologiques comme l'instabilité du sol et
           caverne
        - vérification de traces d'actions du séisme

(iii) Topographie:

        - délimitation et les levées topographiques détaillées du site

Outre les études au lieu de construction du micro-barrage, d’autres activités seront entreprises
pour la bonne réussite du projet :

    -    Vérifier la disponibilité des matériaux de construction dans le milieu avoisinant le
         site ;
    -    Faire une étude socio-économique, en adoptant une approche participative pour
         pouvoir associer les bénéficiaires et identifier l’intérêt économique du projet pour la
         population ;

                                                31
    -   S’informer des autres projets et usages envisagés aux environs du site (en amont ou en
        aval) et des possibles impacts environnementaux de la construction du micro-
        barrage ;
    -   Déterminer les conséquences de la construction du micro-barrage en se référant aux
        conventions sur les eaux internationales et évaluer l’impact social et les risques
        existants de déplacement involontaire des populations.

Etude d’impact environnemental et social

Dès que les sites sont connus, il est recommandé d’analyser d’une manière approfondie les
impacts négatifs de l’aménagement et de l’irrigation afin de prendre des mesures
d’atténuation. Il s’agit des effets sur la flore, la faune et éventuellement l’air. Les
constructions des micro-barrages nécessitent des emprunts des matériaux de construction tels
que le sable, le gravier, le moellon, etc. De plus, les méandres et les lits des émissaires
peuvent être modifiés à tort ou à raison et les résultats peuvent être catastrophiques au niveau
environnemental. Au niveau social on doit éviter des conflits provenant de la redistribution
des parcelles.

ETUDES DES SOLS

Une étude des sols détaillée devra être menée par des professionnels et comprendra
notamment la classification et les paramètres physiques du sol. En fonction de la complexité
du site une étude géotechnique sera envisagée en vue des études de fondations, de la
perméabilité de l’assise, la recherche des zones d’emprunt pour les matériaux de construction
de l’ouvrage. Les caractéristiques et conditions de mise en œuvre de ces matériaux seront
déterminées (analyse granulométrique, limite d’Atterberg, densité et teneur en eau,
compressibilité, gonflement, etc.). Il faut procéder aussi à une analyse des données
géologiques de surface, géophysique et interprétation photo géologique afin de préciser les
discontinuités, les failles et les conditions d’étanchéité dans le site d’emplacement du micro-
barrage.

Etudes hydrologiques

Les calculs des données hydrologiques sont plus ou moins fiables lorsqu’ils portent sur des
données relevées de façon régulière et sur une longue période. Ces données sont traitées
statiquement pour donner des estimations par exemple sur les débits de crues et d’étiages; qui
sont les éléments essentiels pour le dimensionnement des micro-barrages et des autres
ouvrages connexes d’irrigation. Lorsque de telles données ne sont pas disponibles ou peu
fiables, celles d’un bassin versant voisin, moyennant quelques corrections peuvent être
utilisées dans la zone concernée ou on peut recourir à des méthodes empiriques d’estimation.
Les services de l’IGEBU pourront être sollicités puisque ils centralisent au niveau national
toutes les données sur l’hydrologie et l’agro-climatologie, la topographie et la cartographie.
Par ailleurs cet institut est suffisamment outillé pour des mesures de débit. Au besoin il peut
procéder au jaugeage différentiel puisque les données existantes ne correspondent pas
toujours au bassin versant qui intéresse le projet mais seulement une partie.




                                              32
Les principales caractéristiques hydrologiques pour le projet sont :

                             -  Les caractéristiques physiques des bassins versants : surface,
                                périmètre, coefficient de forme, indice de pente, données
                                hypsométriques, rectangle équivalent, etc… ;
                           - Les niveaux d’eau maxima, minima et les courbes de tarage
                                pour la station hygrométrique la plus proche ;
                           - Les données sur les débits d’étiage, les caractéristiques et les
                                débits des crues (fréquence moyenne, décennale, bi
                                décennale),
                           - Les données pluviométriques et les fréquences d’inondation
                                (si elles sont disponibles) au moins sur les 20 dernières
                                années ;
                           - L’intensité des averses (la pluie maxima de 24 heures)
                           - Les apports des débits en amont ;
                           - L’analyse des la sédimentation des éléments solides des cours
                                d’eau
Etudes techniques pour la petite irrigation

L’étude de faisabilité dans ses termes de références porterait sur les éléments suivants :

      Identification et localisation des sites dans ces régions concernées pour la mise en
       place des sous-projets de la petite irrigation en se basant sur des études techniques :
       climatologique, hydrogéologique, pédologique, topographique et socio-économique en
       matérialisant les résultats des choix sur un support cartographique ;

      Définir les différents systèmes et modes d’irrigation qu’ils seraient possibles de
       développer sur différentes cultures à haut rendement ;

      Préciser les avantages et les inconvénients et faire une analyse de rentabilité
       économique comparée pour chaque système et mode d’irrigation développé dans les
       conditions agro-socio –économique du Burundi ;

      Déterminer les caractéristiques et les paramètres techniques des petits équipements
       hydrauliques qui pourraient être utilisés à l’irrigation (petites motopompes utilisant
       toute sorte d’énergie, pompes utilisant la force humaine : pompes à pédales ou
       manuelles ou hydrauliques, etc.) ;

      Indiquer et proposer des ouvrages types des petites infrastructures hydrauliques (petits
       réservoirs, abreuvoirs pastoraux, petites structures de rétention de l’eau de
       ruissellement, etc…), et qui sont déjà expérimentés dans d’autres pays et plus
       particulièrement en Afrique dans des conditions presque similaires que celles du
       Burundi ;

      Identifier les sites potentiels pour la construction des barrages de retenues collinaires
       (y compris en tête de marais) qui sont capables de stocker l’eau de pluies en saison
       pluvieuse pour les utiliser en irrigation en saison sèche à des fins agro-pastorales.
       Déterminer les caractéristiques techniques de ces types d’ouvrages (critères de
       dimensionnement, plans types,…);

                                               33
      Indiquer les paramètres techniques, les schémas d’aménagement types, les plans types
       des ouvrages singuliers, les coûts estimatifs et la rentabilité économique pour chaque
       type de sous-projets de la petite irrigation qui aura été identifié et proposé ;
      Proposer un plan d’action, comprenant une implication réelle des OP dans
       l’identification, la conception et la réalisation ainsi qu’un calendrier pour les études
       d’exécution et la réalisation des sous-projets proposés.

Etape de conception

La conception des barrages doit être rigoureuse et conduite par des professionnels.
Elle tiendra compte des éléments suivants:
        - éléments composants: l'ingénieur qui conduit la conception de l'ouvrage prendra
            décision du type de barrage en fonction des exigences de terrain et de la finalité du
            projet ;
        - conditions géologiques: les conditions géologiques et hydrologiques d'un
            emplacement d'un barrage influence considérablement la conception, l'exécution,
            la sécurité et l'économie des travaux. Les statistiques de construction des barrages
            montrent que 5 % de la totalité des catastrophes sont dues aux défauts propres des
            barrages, 15 % à l'insuffisance des capacités d'évacuation des crues et 80 % aux
            conditions de fondation inadéquates ;
        - qualités du terrain de fondation.

En général, un terrain de fondation d'un barrage doit avoir les qualités de résistance suffisante.
Pour les charges de l'ouvrage; une compressibilité réduite et uniforme; une perméabilité
réduite et une stabilité à l'action des eaux d'infiltration; une structure monolithe caractérisée
par l'absence de fissures, conservation de la forme sous l'action de l'action des phénomènes
physico -géologiques.

Les propriétés physico-mécaniques qu'il faut déterminer dans la première étape pour
caractériser le terrain du point de vue physico-mécanique sont la déformabilité, la capacité de
résistance normale et tangentielle, la perméabilité et un éventuel état de l'effort
        - conditions morphologiques : la forme de la vallée influence le choix du type de
            barrage ;
        - profils caractéristiques.

La conception des micro-barrages en remblai sera faite de façon que ces ouvrages soient
construits si l'étude pédologique montre que le sol est homogène et qu'il est constitué de
matériaux compactés en couches dont l'épaisseur est inférieure à 0,3 m avec une densité sèche
maximale supérieure à 95 %. La hauteur maximale sera dictée par le choix du site
d’emplacement et du niveau du plan d’eau à stocker mais ne dépassera pas 2 à 5 m. Cette
hauteur tient compte de l'affaissement susceptible de subvenir durant la première année à un
taux d'environ de 10 % de la hauteur de l'ouvrage selon le type de matériaux utilisés et le
degré de compactage. L'utilisation de matériaux en sol organique est strictement interdite. La
construction de l'ouvrage devra prévoir une réserve normative de 0,5 m au-dessus du niveau
de crue pour compenser l'affaissement, les dommages et les erreurs d'estimation du niveau de
crue.


Au niveau de la crête, la largeur est comprise entre 1 m et 4 m.

                                               34
La valeur angulaire sécuritaire des pentes dépend de la nature des matériaux de remblais
utilisés et de la hauteur de la berge. Cette valeur est comprise entre 45° pour les remblais en
roches déversées et de 20° pour les remblais contenant de l'argile. L'angle moyen pour la
plupart des remblais en roche peut être compris entre 33 et 42°. L'expérience empirique sur le
comportement des remblais en matériaux semblables peut constituer la meilleure référence
pour déterminer l'angle de la pente.

S'il n'y a pas de référence, on tient compte des critères suivants:
         - pour les matériaux à grosses particules, la pente peut être considérée comme
             l'angle de repos de matériaux, ajusté pour donner un facteur de sécurité supérieur à
             3;
         - pour les matériaux tels que le gros sable et le sable moyen, la pente devra tenir
             compte de l'érosion de surface ;
         - les matériaux très poreux peuvent être sujets à l'instabilité à cause de la pression
             interstitielle qui peut faire effondrer la pente. L'angle devra donc être supérieur à
             l'angle naturel de talus.

L'usage de l'argile homogène est interdit. En général, le talus amont est de 1:2 et le talus aval
est de 1:1,5

Il est très important de prendre de mesures appropriées pour empêcher la nappe phréatique
d'atteindre le talus aval. Cela peut arriver lorsque la hauteur de la retenue est à son point
maximum. En attaquant le talus aval, la nappe phréatique provoque des glissements locaux
qui peuvent entraîner l'effondrement du micro-barrage. Ce phénomène pourrait être évité en
prenant une des mesures suivantes :
(i)      réduire l'angle de la pente aval

(ii)    construire un noyau central vertical composé de matériaux filtrants pour le drainage.
        Ce matériau devra utiliser des matériaux imperméables comme l'argile compactée ou
        du béton complètement entouré de filtres de matériaux plus perméables comme le
        sable. Cette disposition permet de protéger le noyau du barrage contre l'érosion
        découlant des fuites d'eau du réservoir

(iii)   mettre en place, au pied de la pente aval une couche de matériau en gravillon qui
        pourra forcer les eaux de fuite à s'écouler tangentiellement au niveau du pied de
        l'ouvrage

La quantité d'eau qui pourra fuir du corps du barrage et par ses fondations est illimitée. Elle
doit être calculée et la valeur du facteur de sécurité contre les fuites devra être égale ou
supérieure à 4.
Lorsque le niveau d'eau baisse subitement après une longue période de rétention d’eau au
niveau élevé, la pression interstitielle dans le remblai n'a pas de temps pour se dissiper, cela
constitue un risque pour les micro-barrages. La résistance au cisaillement est réduite ce qui
peut provoquer l'effondrement de l'ouvrage.




                                               35
Construction proprement dite

La construction d'un micro-barrage devra être confiée aux entreprises locales formées qui
justifient une expérience professionnelle confirmée dans le domaine et une garantie financière
suffisante, sélectionnées sur base de compétition juste et transparente.

L'entreprise sélectionnée devra travailler avec une série de documents techniques qui devront
comprendre:
(a) les termes du contrat
(b) les dessins techniques détaillés
(c) les spécifications des matériaux, les conditions d'exécutions des travaux et les
    équipements.
(d) les devis chiffrés détaillés
(e) les garanties de sécurité du contrat par exemple garanties de soumission

En ce qui concerne les fondations, les principaux éléments des fondations d'un micro-barrage
sont la force, la faible compressibilité et une transmissivité modérée.

La force qui s'exerce sur la fondation d'un micro-barrage ne doit pas dépasser la capacité
portante du sol. Toutes les fondations s'affaissent sous le poids des charges qu'elles
supportent. L'élément support qui est le sol doit donc être renforcé si cette déformation est
associée à une fuite d'eau souterraine à travers les pores et les fissures, ce qui engendre une
augmentation générale du stress.

Les fondations sont également soumises à des charges horizontales résultant de la poussée
exercée par l'eau retenue par le barrage. Cette pression tend à refouler le barrage. Le barrage
est soumis à des fluctuations du niveau du réservoir. Cette variation des charges engendre la
déformation des fondations qui devront être capables de transférer de façon sécuritaire ses
charges au sol sans fatiguer la structure et endommager les écrans d'étanchéité.

En conséquence, il devra y avoir une vérification du facteur de sécurité pour glissement
(résistance au glissement).

La base du remblai devra être dégarnie de tourbe et de terre végétale jusqu'à une profondeur
de 0,25 m.

Le sol inerte devra être compacté avant le remblayage ce qui réduit l'affaissement.

Pour la petite irrigation, il s'agit des petits aménagements classiques tels que les réservoirs en
maçonnerie, les abreuvoirs en béton, l’installation du réseau pour irrigation par pompage, les
équipements solaires et pompes manuelles, qui sont des ouvrages à faible risque pour leur
construction.

Supervision des travaux

La supervision des travaux de construction des micro-barrages d'irrigation et des ouvrages de
petite irrigation sera confiée à un Consultant qualifié ou à un bureau d'études.




                                               36
       8.3 Types de barrages

Les barrages construits au Burundi dans le cadre de l’irrigation sont de divers types dépendant
souvent des cours d’eau à capter. On remarque
        - des barrages d’irrigation situés dans la plaine de l’Imbo (SRD Imbo), dans le
           Moso et le Buragane avec comme hauteur de 2 m à 4 m au maximum ;
        - des petits ouvrages d’irrigation constitués de petits déversoirs à seuil, avec ou sans
           batardeaux, ne dépassant que très rarement 2 m de hauteur ;
        - des barrages avec digue de retenue en terre de 2 m de hauteur au maximum.

         Barrages construits sur des rivières à débit important




                                   Petit barrage de retenue : L’eau d’irrigation, disponible
                                   durant tout le cycle de végétation, est dérivée d’un cours
                                   d’eau à partir d’un petit barrage qui maîtrise les niveaux
                                   d’eau grâce à des portes de retenue ou vidange. La
                                   retenue amont n’est pas importante; mais elle est
                                   suffisante pour maintenir le niveau d’eau débit requis à la
                                   prise d’eau (ou à deux prises, si on irrigue de deux cotés
                                   du marais). Un ou plusieurs barrages en terre d’environ 2
       m d’hauteur, à travers la rivière, équipé d’une vanne à crémaillère pour régler les
       niveaux d’eau et pour la vidange du réservoir en amont. Chaque barrage est pourvu
       d’un ouvrage de sécurité (un déversoir en béton) et il est toujours associé à une ou
       deux prises d’eau



                                            Barrage avec 2 prises et seuil avec batardeaux.
                                            C’est ce genre d’ouvrage qui est souvent placé dans
                                            des cours d’eau à faible débit et qui ne connaissent
                                            pas de dégâts de crue.




       8.4.   Risques

Un barrage est un ouvrage qui vit, travaille et se fatigue en fonction des efforts auxquels il est
soumis. Les risques qu’il peut courir sont notamment la rupture, le glissement, l’ensablement
et l’envasement.


               8.4.1. Rupture
                                               37
La rupture d’un barrage peut avoir des diverses causes dont notamment des problèmes
techniques, des causes naturelles et humaines. Il peut s'agir d'un défaut de fonctionnement des
vannes permettant l'évacuation des crues ou bien d'un vice de conception, de construction ou
de matériaux. Le type de barrage, les matériaux utilisés, la nature des fondations ainsi que
l'âge de l'ouvrage vont avoir une influence sur l'apparition de ces problèmes techniques. Des
causes naturelles peuvent également être à l'origine de rupture de barrage. Il en est ainsi de
l’érosion des berges en amont et en aval, des crues exceptionnelles d'intensité supérieure à
celle retenue pour le dimensionnement des ouvrages évacuateurs, appelée crue de projet. Les
barrages en remblai ne supportent pas la submersion et sont donc plus vulnérables aux
débordements.

Les glissements de terrains, soit de l'ouvrage lui-même dans le cas de barrages en remblai,
soit des terrains entourant la retenue sont également une cause de rupture. Des causes
humaines peuvent être aussi à l'origine d'accidents : études préalables pas assez approfondies,
contrôle d'exécution insuffisant, erreurs d'exploitation, défaut de surveillance et d'entretien ou
encore actes de malveillance, sabotage, attentat, guerre, destruction par le bétail laissé en
divagation, extraction des matériaux de construction tels que l’argile, le sable et le moellon.

La rupture d'un barrage n'est pas en général un phénomène brutal : un barrage en remblai se
rompt progressivement par érosion externe ou interne laissant apparaître des fuites qui
augmentent progressivement. L'érosion externe est engendrée par des circulations d'eau,
même peu importantes ou suite à une crue importante ou à un éboulement tombant dans la
retenue, sur la crête des barrages (submersion). Le mécanisme d'érosion s'amorce à partir du
bord aval de la crête et progresse jusqu'à ce qu'une brèche soit ouverte. L'érosion interne
correspond à l'entraînement des matériaux au sein du corps de l'ouvrage ou de sa fondation.
Elle est provoquée par des percolations excessives à travers l'ouvrage (phénomène de renard).
Le conduit de fuite s'agrandit par érosion jusqu'à provoquer l'effondrement de la structure.

Un barrage en béton a tendance à se rompre plus rapidement par renversement ou glissement
mais il y a cependant toujours des signes avant coureurs détectés par les systèmes de
surveillance mis en place obligatoirement sur les ouvrages (mesures de déplacement, de
fuites, de pression, etc.).

       8.4.2. Glissement de terrain


                               Lorsque l’amont du site du barrage n’est pas protégé contre
                               l’érosion, il arrive que les dégâts peuvent être tels le terrain
                               glisse en emportant tout ce qui rencontre sur son passage y
                               compris les infrastructures hydroagricoles. Le cours d’eau
                               capté peut même changer de lit normal et l’ouvrage devient
                               inutilisable.




       8.4.3. Ensablement et envasement


                                               38
                        L'érosion naturelle et anthropique (induite par les
                        activités humaines) développe l'ablation de
                        matériaux solides de bassins versants, générant
                        ainsi le transport solide dans les cours d’eau, et
                        entraînant des dépôts de sédiments dans les lacs et
                        les barrages. Si l’entretien ne s’effectue pas de
                        façon permanente les micro-barrages d’irrigation
perdent rapidement leur efficacité et leur fonctionnalité.

Comme pour le glissement de terrain les cours d’eau perdent leur lit normal et divaguent
d’une façon incontrôlée en endommageant sur leur passage en amont les champs et les
habitations.

       8.5 Mesures d’atténuation préconisées

La politique opérationnelle de la Banque Mondiale OP 4.37 stipule que, pour la durée de vie
de tout barrage, les organisations de producteurs sont tenues de prendre les mesures
appropriées et prévoir des ressources suffisantes pour assurer la sécurité des barrages et ce,
peu importe les sources de financement ou du statut de la construction. Etant donné les
sérieuses conséquences pouvant résulter du mauvais fonctionnement ou de la rupture d'un
barrage, la Banque est toujours préoccupée au plus haut point de la sécurité des nouveaux
barrages dont elle assure le financement ainsi que celle des barrages déjà existants dont
dépend directement un projet qu'elle finance. Pour les petits barrages qui vont être construits
dans le cadre du présent projet, la Politique Opérationnelle recommande des mesures simples
qui sont décrites ci-après.

Un barrage conçu pour l’irrigation fait partie intégrante d’un ensemble d’éléments intimement
liés d’un bassin versant. C’ainsi que dans l’analyse de sa sécurité il faut prendre l’ouvrage lui -
même ainsi que les parties environnantes en amont et en aval. Tout le bassin versant sera pris
en considération car les eaux qui y passent par un barrage peuvent causer des dégâts
importants qui le rendent non fonctionnel. De même, en irrigation l’organisation des usagers
d’un périmètre aménagé a des conséquences sur l’entretien et par conséquent sur sa durée de
vie.

Une région qui possède un exutoire commun pour ses écoulements de surface s’appelle bassin
versant. C’est l’équivalant d’un réservoir délimité de telle façon que toutes les précipitations
qu’il reçoit contribuent au débit de cet exutoire. Il représente, en principe, l’unité
géographique sur laquelle se base l’analyse du cycle hydrologique et de ses effets. Plus
précisément, le bassin versant qui peut être considéré comme un « système » est une surface
élémentaire hydrologiquement close, c’est-à-dire qu’aucun écoulement n’y pénètre de
l’extérieur et que tous les excédents de précipitations ou s’écoulent par une seule section à
l’exécutoire.

La connaissance des débits qu'apporte la rivière est essentielle. L'analyse des mesures de pluie
et de débit du bassin versant amont permettent de déterminer la crue maximale susceptible de
se produire, et donc de dimensionner les aménagements pour évacuer l'eau si la retenue est
pleine, sans dommage pour l'ouvrage et sans aggravation de la crue à l'aval.

Les caractéristiques d’un bassin versant influencent fortement sa réponse hydrologique et
notamment le régime des écoulements en période de crue et d’étiage. Le temps de

                                                39
concentration, qui se définit comme le maximum de durée nécessaire à une goutte d’eau pour
parcourir le chemin hydrologique entre un point du bassin et son exutoire, est influencé par
diverses caractéristiques. Celles-ci concernent prioritairement la surface et la forme du bassin
versant, son élévation et sa pente auxquelles s’ajoutent le réseau hydrographique, le type de
sol et le couvert végétal.

Si on examine les micro-barrages d’irrigation construits au Burundi les risques de sécurité
sont dus principalement à la non prise en compte de l’aménagement intégral du bassin versant
et de la faiblesse ou le manque d’entretien et de maintenance.

La concertation avec la population lors de la réalisation d’un projet d’irrigation évite un
système "clés en mains" réalisé avec une entreprise privée. Si les futurs bénéficiaires ne sont
pas impliqués dans la phase préliminaire, ils ne s’approprieront pas les infrastructures
hydroagricoles et ne participeront pas à leur entretien. Il faut que les producteurs soient
associés dès la conception du projet et qu’ils soient les véritables promoteurs du projet. Ils
devront être sensibilisés en vue de concevoir un aménagement intégral d’un bassin versant.

Les mesures à préconiser au niveau du bassin versant sont de nature préventive notamment la
lutte contre toute forme d’érosion (en nappe, ravinement, mouvement de masse, etc.) par des
moyens mécaniques ou biologiques.

Quand le barrage est mis en place, les mesures sont curatives et consistent aux travaux
d’entretien et de maintenance. Les recommandations qui vont suivre compéteront ces mesures
préconisées

9. INDICATEURS DE SUIVI

   -   Nombre d'organisations de producteurs et prestataires de services formés en technique
        de mesures de sécurité des barrages;
   -   Nombre d'inspections de barrages par un personnel qualifié;
   -   Nombre d'actions de réparation réalisées et enregistrées dans le registre de contrôle;
   -   Nombre de systèmes d'alerte mis en place;
   -   Nombre d'études environnementales réalisées comprenant la sécurité de barrages;
   -   Nombre de sous-projets d'irrigation approuvés et mis en œuvre;
   -   Nombre de bassins versants aménagés ;
   -   Nombre de personnes formées à différents niveaux ;
   -   Nombre de comités de gestion des marais aménagés fonctionnels.




                                              40
10. RECOMMANDATIONS
     Afin de garantir la sécurité des micro-barrages qui seront construits dans le cadre du
     projet et assurer la pérennité des ces ouvrages hydroagricoles, des recommandations
     sont formulées à divers niveaux : l’infrastructure elle-même, son environnement en
     amont et en aval, le fonctionnement des institutions ayant la gestion dans leur
     attribution.

   I.     Ouvrage

  a) Avant la construction d’un micro-barrage, des études approfondies doivent être menées
     par des professionnels. Il s’agit notamment des études hydrologique, géologique et
     pédologique. Les données de débit d’étiage et surtout de crue sont d’une importance
     capitale pour un dimensionnement correct. L’IGEBU possède des données de plusieurs
     années pour un certain nombre de bassins versants. Lorsqu’on aménage un périmètre
     appartenant à un petit bassin versant dont les données n’existent pas encore il est
     recommandé au projet de passer des contrats de collaboration avec l’IGEBU car il est
     outillé pour collecter des données fiables qui seraient utilisées par des bureaux
     d’études.
  b) Quand l’ouvrage est mis en place, il est soumis à diverses sollicitations et il vieillit.
     Pour durer plus longtemps on recommande un entretien régulier, une inspection
     périodique du barrage et au moins au début de chaque saison culturale et procéder
     rapidement aux réparations et corrections le cas échéant. Les vieilles pièces ou
     endommagées seront remplacées à temps.
  c) Le barrage est construit en matériaux qui tentent des malfaiteurs. A certains endroits du
     pays les fils de gabions sont enlevés ou les vannes sont volées. Le gardiennage
     consistera un moyen de dissuasion mais aussi pendant la construction on fera en sorte
     que les gabions placés en amont et en aval du barrage soient couverts d’un mortier de
     ciment.
  d) En outre il est recommandé de planter du gazon sur les berges de digue de retenue afin
     de les consolider mais aussi interdire strictement l’accès au bétail.
  e) Afin d’éviter l’ensablement des parcelles irriguées il est recommandé de construire des
     déssableurs au niveau du barrage lors que le risque est évident.

   II.    Amont de l’ouvrage

   a) Il est recommandé un aménagement intégral de bassin versant comme cela s’est déjà
      réalisé dans le bassin versant de Rugwe en province Rutana en collaboration avec le
      PAM. Il s’agit de mesures contre l’érosion avec des billons et la plantation des herbes
      fixatrices ou fourragères sur les courbes de niveaux dans les champs ainsi que le
      reboisement. Ces mesures atténueront les effets de ruissellement à savoir
      l’ensablement, l’envasement et le transport des solides notamment les grosses pierres
      qui pourraient détruire le barrage.
   b) L’érosion est souvent aggravée par la pratique des feux de brousse. Afin de protéger
      les micro-barrages construits il faudra sensibiliser la population pour éviter ces
      mauvaises pratiques dégradant l’environnement et s’il le faut prendre des sanctions
      exemplaires.
   c) L’exploitation artisanale et non contrôlée de certains minerais est de plus en plus
      observée. Une des conséquences en aval est notamment le charriage des matériaux
      solides par les eaux de ruissellement d’où ensablement et envasement des marais et


                                             41
       par conséquent de toutes les infrastructures hydroagricoles. L’administration locale
       devrait interdire cette forme d’exploitation.

III.      Aval de l’ouvrage

a) Le bétail dégrade en général l’environnement et détruit des infrastructures
   hydroagricoles construites en particulier. La stabulation permanente du bétail est donc
   recommandée pour supprimer les pratiques de divagation et de transhumance. Avant
   qu’elle soit institutionnalisée ou comprise par tous les éleveurs on atténuerait les effets
   négatifs en construisant des abreuvoirs.
b) Afin de faire face aux besoins financiers nécessaires à la réparation et à la
   maintenance des infrastructures les usagers de marais doivent s’organiser en
   association et collecter des redevances. Il est facile de payer la redevance en nature
   que de donner de l’argent mais c’est l’assemblée Générale qui déterminera le mode de
   paiement et la hauteur de redevance. Par conséquent le paiement s’effectuera au
   moment de la récolte de riz et la quantité collectée sera vendue. L’argent sera déposé
   sur un compte de l’association des producteurs.
c) L’association doit avoir des statuts reconnus par les autorités administratives et
   posséder un règlement d’ordre intérieur dont les articles prévoient des sanctions en cas
   de manquement.
d) Les usagers de l’eau doivent constituer des comités de gestion d’un périmètre
   aménagé où une équipe de personnes payées par les associations selon les modalités
   fixées par             l’Assemblée Générale doit enlever ou remettre des vannes et les
   batardeaux suivant les nécessités.

IV.       Institution

a) Compte tenu des ressources humaines disponibles sur terrain il est recommandé le
   renforcement des capacités à tous les niveaux depuis les usagers de marais jusqu’aux
   cadres supérieurs du Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement et de
   l’Urbanisme et du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage.
b) Le Département du génie rural et de la protection du patrimoine foncier et l’IGEBU
   sont des partenaires de premier plan du projet en ce qui concerne l’aménagement des
   marais et l’irrigation des bas-fonds et des plaines. Il est recommandé que le projet
   apporte en appui matériel pour la collecte des données (installation des mini stations
   d’observation dans les bassins versants).
c) Le personnel du Génie rural doit s’impliquer d’avantage dans le suivi et le contrôle
   des aménagements.
d) La politique Nationale de l’Eau vient d’être analysée et adoptée au cours d’un atelier
   organisé le 09 septembre 2009. A la mise en œuvre du projet, celui-ci tiendra compte
   des recommandations de cet important instrument surtout en ce qui concerne la
   gestion intégrée des ressources en eau.
e) La Gestion des Micro- Barrages d'irrigation et des ouvrages pour la petite irrigation
   sera assurée par le Comité des usagers des O.P, assistés au point de vue technique par
   les services techniques qui les aideront à préparer un plan de surveillance, d'entretien
   et d'intervention rapide en cas de catastrophe
f) Des documents ou manuels de gestion et de maintenance seront élaborés pour aider les
   OP dans l’exploitation et la surveillance de la sécurité des ouvrages.



                                            42
ANNEXES


            LISTES DES PERSONNALITES /INSTITUTIONS CONTACTEES


  1. Salvator NIMUBONA, Coordonnateur National du PRASAB
  2. Gérard NDABEMEYE, Directeur Général de Planification au Ministère de
      l’Agriculture et de l’Elevage
  3. Gérard NIYUNGEKO, Responsable des sous-projets à l’Unité de Coordination du
      PRASAB
  4. Emmanuel RUFYIKIRI, Coordonnateur de l’Unité Interprovinciale PRASAB
      Muyinga
  5. Willy NDAYIKEZA, Directeur d’Aménagement SRDI
  6. Savin NAHIMANA, Coordonnateur de l’Unité Interprovinciale PRASAB Makamba
  7. Charles HAKIZIMANA, Conseiller au Cabinet du Ministère de l’Eau, de
      l’Environnement, de l’Aménagement et de l’Urbanisme
  8. Bernard CISHAHAYO, Chef de service Génie rural DPAE Makamba
  9. Cassien KANYEGERI, Directeur Provincial de l’Agriculture et de l’Elevage à Rutana
  10. Prosper GATERETSE, Antenne du Génie rural à Rutana
  11. Albin NYAMOYA, Technicien du Génie rural Giharo
  12. Cassien NDUWUMWAMI, Technicien du Génie rural Rutana
  13. Antoine NAHAYO, Chef de service Génie rural DPAE Ngozi
  14. Jean Paul NTIRANDEKURA, Chef de service Formation/Vulgarisation
      DPAE/Muyinga
  15. Etienne NKURUNZIZA, Technicien du Génie rural Muyinga
  16. Sylvain SIBONDAVYI, Technicien du Génie rural Cankuzo
  17. Norbert COUNET, Solidarités
  18. Antonio MORILLO, Expert infrastructures PPCDR
  19. Gérard NTUNGUMBURANYE, Chef de service Hydrologie et du Centre de
      traitement informatique IGEBU
  20. Evariste SINARINZI, Conseiller à la Direction Générale de l’IGEBU
  21. Protais NTUMIGOMBA, Directeur de la Cartographie et de la Topographie, IGEBU
  22. Agapit KABWA, Consultant indépendant spécialiste du Génie rural
  23. Membres de gestion du marais Runazi (Commune Muyinga)




                                         43
REFERENCES


  -   Evaluation d’impact environnemental et social du PRASAB, 2003
  -   Politique Nationale de l’eau, version provisoire, Ministère de l’eau, de
      l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, Août 2009
  -   Code l’environnement, juin 2000
  -   Avant Projet du Code Foncier, Ministère de l’Environnement, de l’Aménagement et
      du Tourisme, Novembre 2008
  -   Politique sectorielle du Ministère de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de
      l’Environnement, Avril 2006
  -   RAPPORT sur l’amélioration de la sécurité des barrages et ouvrages hydrauliques,
      2008 par M. Christian Kert
  -   Irrigation key for Africa’s food security, FAO 2008
  -   Projet de loi sur les marais au Burundi par Souad Loulidi et Mohamed Ali Mekouar,
      FAO 2001
  -   Stratégie Agricole Nationale 2008 – 2015, Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage,
      juillet 2008
  -   Etude d’impact environnemental et social de la réhabilitation des marais, Projet de
      réhabilitation et d’Appui au secteur agricole du Burundi (PRASAB), Ministère de
      l’Agriculture et de l’Elevage, Rapport provisoire, septembre 2007




                                           44
                     ANNEXE II




PLAN DE GESTION DES PESTES ET DES PESTICIDES (PGPP)
   DANS LE CADRE DU PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE
 DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI
                    (PRODEMA-FA)



                         Par




                  BIGIRIMANA Joseph
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                           RESUME

        Le Burundi est un pays à vocation agricole. L’agriculture occupe plus de 90% de la
population et fournit 95% de l’offre alimentaire nationale. Pour augmenter la production
agricole, il est indispensable de lutter contre les pestes qui attaquent les cultures et en
réduisent le rendement. En effet, au Burundi, plusieurs catégories de pathogènes dont les
virus, bactéries, champignons, plantes parasites sont rencontrées en milieu rural et affectent
plusieurs classes de plantes notamment les légumineuses, racines et tubercules, céréales, fruits
et légumes et plantes industrielles. Les dégâts causés par ces pestes varient selon l’espèce
parasite et l’espèce végétale.

       En milieu rural, plusieurs méthodes sont utilisées pour protéger les cultures contre les
maladies et ravageurs: ce sont la lutte agronomique, lutte mécanique et physique, lutte
biologique et biotechnique, lutte chimique et la lutte intégrée qui combine toutes les méthodes
acceptables du point de vue économique, écologique et toxicologique. Bien appliquée, la lutte
intégrée permet de maintenir les populations d’organismes nuisibles en dessous du seuil de
tolérance.

        L’utilisation des pesticides (lutte chimique) pour combattre les ennemis des plantes
constitue une méthode rapide à appliquer, à effet immédiat, mais délicate et dangereuse si elle
n’est pas accompagnée d’importantes mesures de contrôle permettant la réductions des effets
négatifs des produits nocifs utilisés. Tous les pesticides utilisés au Burundi sont importés. Les
agriculteurs s’en procurent dans des magasins privés de la capitale Bujumbura, du
Département de la Protection des Végétaux et même du marché noir non contrôlé. En milieu
rural, les rares boutiques qui vendent des pesticides ne satisfont pas les conditions
réglementaires et ces pesticides sont rangés en vrac avec d’autres articles (produits
vétérinaires, produits alimentaires, engrais chimiques, …). En général, les vendeurs, acheteurs
et agriculteurs n’ont pas de formation minimale sur l’utilisation des pesticides. La
manipulation, le conditionnement et le transport de ces produits -sans matériel adéquats-
exposent les intervenants à l’intoxication.

        L’absence des textes législatifs complets sur la gestion des déchets et emballages vides
des pesticides constitue un danger environnemental important. L’utilisation des pesticides à
des fins non réglementaires est une pratique qui s’observe en milieu rural: des insecticides
destinés à traiter le caféier sont utilisés pour déparasitage des bovins par certains agriculteurs
et inversement, des produits réservés au déparasitage des bovins sont appliqués sur les
choux,…..Le Burundi a des textes réglementaires de contrôle phytosanitaire et a adhéré à
plusieurs accords et instruments internationaux relatifs à la gestion des ressources
phytogénétiques et à la protection de l’environnement. L’application des tous ces instruments
juridiques n’est pas optimale en partie suite à des insuffisances au niveau du personnel.

        Face à cette situation qui interpelle, un plan de gestion des pestes et des pesticides est
une nécessité absolue. La présente étude propose des activités basées sur la promotion de la
lutte intégrée contre les pestes et sur la promotion de l’utilisation des pesticides sans mettre en
danger l’homme et l’environnement. Les actions suggérées s’orientent notamment vers
l’appui des diverses institutions impliquées dans ces secteurs, la formation de spécialistes et
des agriculteurs ainsi que le renforcement des capacités des techniciens et opérateurs divers.



                                                1
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


I. INTRODUCTION

        Le Burundi est un pays à vocation essentiellement agricole. Toute la production
provient du secteur traditionnel constitué d’environ 1,2 millions d’ exploitations de type
familial dispersées dans les collines, et dont la superficie dépasse à peine 0,5 ha.
        Les différences climatiques liées à l’étagement du pays entre 800 et 2600 m d’altitude
autorisent la culture d’une grande diversité de plantes. D’une manière générale dominent dans
l’Imbo (800 -1000 m) les cultures du cotonnier, du manioc, et du riz ; sur les hautes terres
(1800 – 2400 m) de la crête Zaïre-Nil (Mugamba) celles du théier, du maïs, du blé, du pois, et
de la pomme de terre ; sur le haut plateau central (1400-1700 m) celles du caféier arabica, du
haricot, de la patate douce, du bananier, du riz des marais d’altitude; et enfin dans les
dépressions plus sèches de l’Est et du Nord du pays ( 1200-1400 m), celles du sorgho et de
l’arachide. Certaines cultures, plus particulièrement celles du haricot et du maïs, s’étendent
cependant dans toutes les zones écologiques du pays. L’agriculteur installe ses cultures
vivrières sur les collines en saisons des pluies, en octobre (saison A) et en février (saison B) et
peut encore cultiver les vallées humides qu’il exploite en saison sèche (juin à septembre,
saison C).
        Du fait de la diversité des cultures pratiquées à des niveaux écologiquement très
variés, le faciès phytosanitaire apparaît extrêmement dense. La mise en pratique de stratégies
de lutte se heurte à diverses contraintes liées à des conditions du milieu peu homogènes, à une
atomisation des parcelles dans lesquelles se pratiquent des associations culturales
extrêmement variables, au faible pouvoir d’achat des agriculteurs qui ne fait que peu appel
aux intrants agricoles (semences sélectionnées, engrais, pesticides, …) ainsi qu’à une
formation insuffisante des vulgarisateurs en matière de protection des végétaux.

Etant donné que la population burundaise croît rapidement, il est impérieux d’augmenter la
production agricole pour la nourrir et assurer la sécurité alimentaire. L’utilisation des intrants
devient alors une voie incontournable. A côté des semences sélectionnées et des engrais, les
pesticides permettent d’accroître la production agricole en luttant contre les maladies des
plantes qui réduisent le rendement.
        Actuellement, le pays jouit déjà d’une législation phytosanitaire qui a été promulguée
en 1993. Malheureusement cet outil juridique n’est pas encore totalement fonctionnel suite au
manque de moyens financiers. La faible opérationnalité de cette législation sur le terrain se
concrétise par des semences qui entrent sans contrôle phytosanitaire sur les frontières.
La législation phytosanitaire qui n’est pas fonctionnelle constitue une menace inquiétante à
l’agriculture burundaise.
Les commerçants et les ONGs (Organisations non gouvernementales) importent du haricot de
la Tanzanie et de l’Ouganda. Dans ces pays il y a des souches de viroses du haricot q ui
n’existent pas encore dans notre pays et qui risquent d’être introduites accidentellement au
Burundi. En République démocratique du Congo, la cochenille du manguier qui y est déjà
signalée mais pas encore au Burundi, ne tardera pas d’envahir le Burundi dans les conditions
actuelles des mesures phytosanitaires. La bactériose du bananier et la striure brune du manioc
sont déjà signalées dans les pays voisins (Tanzanie, RDC et Rwanda). Ces maladies
constituent un problème potentiel pour le pays étant donné que les mesures de quarantaine
végétale ne sont pas encore d’usage au Burundi.
        Les pesticides autorisés à être utilisés sur le café et le coton sont malheureusement
détournés par quelques éleveurs pour le déparasitage de leurs vaches. La déviation des
pesticides de leurs usages pour lesquels ils ont été homologués est un exemple éloquent de la
faiblesse de la législation Phytosanitaire au Burundi. Dans ces conditions il devient urgent de

                                                2
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


donner les moyens au département de la protection des végétaux pour l’application effective
de cet Instrument Juridique. Plus encore, une approche régionale orientée vers le
renforcement des mesures phytosanitaires et surtout la quarantaine végétale aboutirait à
l’amélioration de la production agricole et de la santé humaine. Cette stratégie améliorerait les
conditions des transactions régionales et Internationales.
        L’état des lieux de laa lutte contre les pestes et de la gestion des pesticides dont nous
allons parler repose sur les instruments juridiques, les infrastructures, les ressources
humaines, les intrants agricoles (les pesticides). Les données relatives à ces différents volets
précités ont été récoltées au cours de multiples contacts que nous avons effectués dans les
différentes institutions et entreprises tant publiques que privées qu’on trouve dans le pays,
mais aussi avec les agriculteurs associés dans les organisations des producteurs (OPs). Les
informations ainsi rassemblées seront exploitées pour dégager les points forts et les faiblesses
du système au Burundi, ce qui facilitera la planification d’actions pour améliorer le secteur
de gestion des pestes et des pesticides.




                                               3
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



II. LUTTE CONTRE LES PESTES AU BURUNDI

II. 1. LES PRINCIPAUX PESTES DES PRINCIPALES CULTURES AU BURUNDI
II. 1.1. Les légumineuses

II.1.1.1. Le haricot

Les principales maladies rencontrées sur le haricot en milieu rural sont des viroses (La
mosaïque commune : Bean Common Mosaic Virus (BCMV), les maladies cryptogamiques
(fonte de semis, anthracnose, les taches concentriques, …) et les parasites (pucerons noirs,
mouche du haricot).

- La mosaïque commune : Bean Common Mosaic Virus (BCMV)

Les symptômes et les dégâts causés par cette maladie varient selon la variété, la souche du
virus infectant, le moment et l'origine de l'infection, ainsi que des conditions
environnementales. Dans les cas les plus typiques, les feuilles sont de dimensions réduites,
déformées, souvent recroquevillées vers le bas, cloquées ou plissées. La croissance des plants
atteints est freinée, leurs fleurs et leurs gousses déformées, leur production sensiblement
diminuée.

Le virus de la mosaïque du haricot est transmis par différents pucerons, selon un mode non
persistant. Les semences infectées par le virus sont la source d'inoculum la plus importante.
L'incidence de cette maladie peut être réduite en évitant de semer les graines provenant de
plantes infectées. Dans les champs de multiplication, les plants virosés doivent être arrachés
dès leur détection et les pucerons contrôlés au mieux par des pulvérisations régulières de
diméthoate à 200 g m.a./ha. Le contrôle repose à terme sur l'utilisation de variétés résistantes.

- La fonte de semis

Elle est causée par les champignons telluriques Corticium rolsfii et Thanatephorus cucumeris
(Rhizoctonia solani).

Les attaques des graines en germination se traduisent par une mauvaise levée. L’incidence de
cette maladie peut atteindre les 20%.

Toute mesure favorisant une levée rapide et un bon établissement des plantules limite l’impact
de ces agents pathogènes : graines de bonne qualité, semis dans un sol bien drainé et pas
profondément. L’enrobage des semences avec un fongicide procure une protection efficace.

- L'anthracnose

Elle est causée par un champignon : Colletotrichum lindemuthianum

L'anthracnose est une maladie fongique qui cause des lésions allongées brun foncé à noires
sur les feuilles, sur les tiges et les pétioles. Les gousses montrent des taches arrondies
nettement déprimées, à bords saillants brun rougeâtre. Une attaque précoce peut aboutir à la
mort des plantules des cultivars sensibles. L'anthracnose prévaut dans les régions froides, en

                                               4
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


hautes altitudes (1.600-2.000 m). Les        gouttes de pluie assurent la dispersion de ce
champignon dans le champ.

Cette maladie n’est pas traitée chimiquement par les petits agriculteurs car, estiment-ils, elle a
une moindre incidence sur la récolte (moins de 5%).

Le contrôle cultural comprend en premier lieu l'utilisation de semences saines, éventuellement
enrobées d'un fongicide (bénomyl 100 à 200 g m.a./100 kg). L'élimination des débris infectés
dans lesquels le champignon peut survivre 2 à 3 ans, est aussi recommandée. Pour limiter la
dispersion de la maladie, il est conseillé de ne pas parcourir les champs lorsque le feuillage est
encore humide. Des cultivars résistants existent aussi parmi le matériel local, mais l'efficacité
de cette résistance peut varier dans le temps et dans l'espace, en raison de la variabilité des
races du champignon. Divers fongicides sont efficaces pour le contrôle de l'anthracnose en
champs de multiplication (bénomyl 500 g m.a./ha, thiophanate-méthyl 500 g m.a./ha,
mancozèbe 2.000 g m.a./ha).

- Les taches concentriques

Phoma exigua var. diversispora

Auparavant communément dénommé Ascochyta phaseolorum (ascochytose), ce champignon
cause sur les feuilles de grandes taches circulaires, d'abord aqueuses et brun grisâtre,
progressivement marquées par la suite d'anneaux concentriques plus foncés. Il provoque aussi
une nécrose noire des tiges qui progresse généralement depuis leur extrémité, et pâlit avec
l'âge en se marquant d'un grand nombre de petits points noirs (pycnides) qui renferment les
spores du champignon. Les gousses attaquées noircissent depuis leur point d'attache ou depuis
l'extrémité opposée, plus rarement dans la partie intermédiaire. Ces lésions sont souvent
marquées de lignes plus claires plus ou moins perpendiculaires aux sutures des gousses.

Cette maladie trouve dans les régions d'altitude (1.600-2,000 m) les conditions écologiques
favorables à son développement. Elle peut provoquer une destruction du feuillage et la chute
des gousses, particulièrement lors des saisons excessivement humides. Une chute de
rendement allant jusqu’à 60% est observable dans les provinces de haute altitude (Bururi,
Mwaro). Néanmoins, aucun traitement chimique n’est d’usage dans les plantations des petits
agriculteurs. Une lutte agronomique se limitant à la destruction des fanes après la récolte,
l'utilisation de semences saines est utilisée. On recommande l’enrobage des semences avec un
fongicide (bénomyl 100-200 g m.a./100 kg). Le bénomyl (500 g m.a./ha) et le zinèbe (2.000 g
m.a./ha) permettent une certaine protection des champs de multiplication.

- La bactériose à halo

Pseudomonas syringae pv. phaseolicola

La bactérie produit sur les feuilles de petits points nécrotiques, entourés d'un halo chlorotique
circulaire d'environ 1 cm de diamètre. La confluence de ces halos aboutit à une chlorose plus
ou moins généralisée du limbe. Chez les cultivars sensibles, l'infection évolue souvent
systémiquement. Les nouvelles feuilles sont alors de dimensions réduites, souvent déformées,
partiellement ou totalement chlorotiques, parfois jaune brillant. Les gousses infectées
montrent des taches vert foncé, graisseuses, devenant partiellement brun rougeâtre, circulaires

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ou s'étendant le long des sutures. Les infections précoces sont généralement fatales aux
plantes des cultivars sensibles.

La bactériose à halo est plus dommageable aux altitudes élevées où les basses températures
favorisent le développement des symptômes et où les pluies abondantes assurent une
dissémination rapide de la maladie. La bactérie est transmise par la semence, et une semence
contaminée dans 5 kg suffit à l'initiation d'une épidémie.

La qualité de la semence est donc un préalable essentiel pour le contrôle de cette maladie, qui
ne peut être tolérée dans les champs semenciers. Il est conseillé de ne pas parcourir les
champs de haricot lorsque le feuillage est encore humide et d'éliminer les fanes des cultures
infectées (compostage). La maladie est effectivement contrôlée par l'utilisation de cultivars
résistants qui existent dans le matériel local. Les pulvérisations à l'oxychlorure de cuivre
(2.000 g m.a./ha) aident à réduire l'impact de la maladie, si l'attaque n'a pas encore pris trop
d'ampleur.


- La bactériose commune

Xanthomonas campestris pv. phaseoli

La maladie débute par de petites taches d'aspect imbibé d'eau, visibles à la face inférieure des
feuilles. Ces taches s'agrandissent, fusionnent et se nécrosent, déterminant l'apparition sur la
face supérieure des limbes de plages brunâtres, irrégulières, flasques, limitées par une bordure
jaune doré. Avec l'âge, ces lésions se dessèchent, deviennent brun clair, marquées de
sinuosités brun foncé, et la bordure jaune s'estompe. Les gousses attaquées montrent des
taches graisseuses très similaires à celles causées par la bactériose à halo. De fortes attaques
peuvent provoquer une chute de feuilles considérable. La maladie peut évoluer
systémiquement et entraîner le flétrissement des cultivars très sensibles.

Favorisée par des températures élevées, la bactériose commune est plus fréquente et plus
dommageable aux basses altitudes, pour autant que l'environnement soit suffisamment
humide. La maladie est transmise par les semences, et la pluie est le principal agent de
dissémination de la bactérie dans un champ.

Les mesures de contrôle sont semblables à celles recommandées pour la bactériose à halo. Il
n'existe cependant pas encore de cultivars réellement résistants, mais différents degrés de
sensibilité ont été observés.

- La mouche du haricot

Ophiomyia spencerella, O. phaseoli, O. centrosematis (Diptères)

Ces mouches s'attaquent essentiellement aux plantules. Les dégâts occasionnés par les larves
au niveau du collet, s'expriment par le flétrissement et le dessèchement des plantules. Parfois
les plantules infestées réagissent en formant au-dessus de la partie du collet endommagée, des
racines adventives qui permettent à la plantule de poursuivre son développement. Les dégâts
sont surtout importants en région d'altitude (1.800-2.000 m) où l'espèce O. spencerella
prédomine, dans les semis tardifs et sur sol pauvre. En saison des pluies, des taux
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d’infestation de 100% avec en moyenne plus de 7 larves de mouches par plantule peuvent être
observés et conduire à une destruction totale de la culture. Par contre, la culture du haricot de
saison sèche en marais n’est pratiquement pas infestée

Tout facteur (température, pluies, fertilité du sol) qui tend à favoriser un développement
rapide et vigoureux des plantules, permet de limiter l'incidence des mouches. L'enrobage
humide des graines de haricot avant le semis avec de l'endosulfan P.M, 35 % (200 g/100 kg
graines) prévient efficacement les attaques. Il existe des cultivars de haricot peu sensibles à la
mouche.

- Le puceron noir du haricot

Aphis fabae (Homoptère)

Les colonies d’Aphis fabae envahissent les jeunes pousses, la face inférieure des feuilles, les
pétioles et les jeunes gousses. Les plantes fortement infestées végètent mal, leurs feuilles se
recroquevillent et se boursouflent. Le miellat poisseux et luisant excrété par les pucerons
recouvre la végétation, et est colonisé par un champignon saprophyte noir (fumagine) qui
gêne les fonctions chlorophylliennes et respiratoires de la plante. Les attaques se développent
surtout en période sèche. L’incidence de cet insecte peut atteindre 15 %.

En saison pluvieuse, les colonies denses d'Aphis fabae sont souvent détruites par des
champignons parasites tels que Erynia neoaphidis ou Neozygites fresenii. Les larves ou
adultes de coccinelles et les larves de syrphes (diptères) dévorent les pucerons et peuvent
également contribuer au contrôle naturel de leur population. La principale méthode de lutte se
basera essentiellement sur le respect du calendrier cultural ; on évitera à tout prix les semis
tardifs. Les pulvérisations à base de diméthoate ou d'un aphicide spécifique comme le
pyrimicarbe (200 à 300 g m.a./ha) qui a l'avantage de respecter la faune auxiliaire, éliminent
rapidement les pucerons. Le délai d'attente entre le dernier traitement et la récolte est de 14
jours.

Les bruches du haricot

Les bruches du haricot sont des Coléoptères de deux espèces (Acanthoscelides obtectus et
Zabrotes subfasciatus. Les femelles pondent des œufs minuscules dans les gousses mûres en
champs ou les déposent par paquets sur les graines de haricot entreposées. La larve fait des
creusements dans les graines en se développant, puis elle se rapproche de la surface de la
graine. Devenue adulte, elle soulève un petit opercule circulaire puis s'échappe. Les dégâts
causés par les larves de Acanthoscelides obtectus et de Zabrotes subfasciatus sont similaires.
Zabrotes subfasciatus se rencontre dans les régions plus chaudes de basse altitude.

Des pratiques agricoles simples permettent de limiter les risques d'infestation des graines, il
faut récolter les gousses de haricot dès qu'elles sont mûres, de les sécher et de les écosser
rapidement. Le nettoyage des récipients utilisés pour la conservation du haricot et leur
désinsectisation sont aussi recommandés. L'enrobage des graines avec une huile végétale (1 à
5 ml/kg de graines) ou une fine poudre bien sèche de latérite (10 à 50 g/kg de graines)
empêche les bruches de se multiplier. La protection du haricot stocké peut aussi être réalisée
lors de la mise en conservation, par un enrobage des graines avec du pyrimiphos-méthyl). Ce


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traitement doit être renouvelé après 3 mois. L’usage d’Actalm Super est aussi vulgarisé par le
DPV.

II.1.1.2. Le petit pois

- Le blanc du pois

Erysiphe pisi

Le blanc du pois peut provoquer le dessèchement prématuré d'une grande partie du feuillage
du petit pois et induire une chute des rendements de l'ordre de 50 %. La maladie est
transmissible par les semences.

La lutte contre le blanc du pois est d’abord agronomique (variété résistante et semis précoces).
L’enrobage des semences avec du bénomyl (1 à 2 g m.a./kg de semences) est aussi un moyen
vulgarisé. Néanmoins, les agriculteurs burundais ne traite pas chimiquement la maladie.

- Le puceron vert du pois

Acyrthosiphon pisum (Homoptère)

Les colonies d' Acyrthosiphon. pisum envahissent les feuilles, les tiges, les jeunes pousses,
mais surtout les boutons floraux. De fortes infestations provoquent un affaiblissement des
plantes, et le dessèchement des boutons floraux. Les attaques se développent surtout en
périodes sèches.

On préconise la lutte chimique à l’aide de diméthoate ou de pyrimicarbe (250 g m.a./ha) sont
efficaces. Le délai d'attente entre le dernier traitement et la récolte est de 14 jours.

Au Burundi, l’incidence est d’à peu près 10 % ; ce puceron est malheureusement combattu
par pulvérisation du karaté (insecticide destiné à lutter contre la pyrale du caféier). De tels cas
ont été recensé à Makamba et Ngozi.

II.1.1.3. L’arachide

L’arachide au Burundi fait l’objet d’attaque par la cercosporiose (Cercospora arachidicola,
Cercosporidium personatum), la rosette (Groundnut Rosette Virus (GRV)), la rouille
(Puccinia arachidis), les chenilles défoliantes et le thrips enrouleur. La rosette, la rouille et la
cercosporiose présentent des faibles incidences aux rendements et ne sont même pas
perceptibles comme des maladies par les petits agriculteurs. C’est pourquoi on fait seulement
recours à la lutte agronomique (date de semis, variété résistante/ tolérante) et à la lutte
mécanique (arrachage des plants atteints). Les dégâts plus graves sont causés par les chenilles
défoliantes (incidence de 50%) et le thrips enrouleur (incidence de 10%). Seules les chenilles
défoliantes et les thrips sont traités chimiquement avec le Dursban et le Diméthoate.

II.1.2. Les tubercules

II.1.2.1. Le manioc


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- La mosaïque du manioc (Cassava Mosaic Virus (CAMV, EAMV et EAMVugv)

D’une façon générale, la mosaïque se manifeste par l’apparition des plages vert clair, jaunes
ou blanches irrégulières et mal définies. Il s’en suit une déformation de la feuille ou un
rabougrissement généralisé du plant. Les feuilles sont de petite et les robes se développent
asymétriquement.

La transmission de la maladie est assurée par un petit homoptère de 1 à 2 mm, aux ailes
blanches, l'aleurode Bemisia tabaci. L'utilisation de boutures infectées contribue aussi
largement à la dissémination de la mosaïque.

Cette maladie a causé beaucoup de pertes de rendement ces dernières années (plus de 70%)
mais cette incidence semble être en régression même sur les variétés locales. L’augmentation
des précipitations serait un des facteurs de la diminution de son incidence (moins de 15%).

Les principaux moyens de lutte utilisés sont entre autre l’utilisation des var iétés résistantes, le
prélèvement de boutures sur des plants de manioc sains, la plantation au début des pluies,
l’arrachage des plants infectés à bas âge.

Au Burundi, il existe trois formes de viroses du manioc dont CAMV et EAMV sont connues
dans le pays depuis longtemps. La troisième, EAMVugv a été signalée depuis 2002 et c’est la
forme la plus virulente. La chute du rendement peut aller jusqu’à 90%. Cette nouvelle forme
résulte d’une hybfidation des deux anciennes souches. Il est pratiquement impossible de les
distinguer à base des symptômes au champ, leur caractérisation se fait au moyen des analyses
moléculaires au laboratoire.

- L’acariose

L'acarien Vert du Manioc (Mononychellus tanajoa) est originaire d’Amérique du Sud et a fait
son apparition au Burundi en 1974.

Selon la variété de manioc cultivée et la date de plantation, les pertes de rendement
engendrées par cette acariose qui se développe en périodes sèches, fluctuent entre 10 et 30%.

Son incidence peut se réduire par une plantation précoce du manioc en saison des pluies.

Grâce à la collaboration de l’IITA et du CIBC, une demi-douzaine de phytoséides, acariens
prédateurs, exotiques ont été introduits et lâchés en différentes écologies au Burundi depuis
1986 en vue de tenter d’améliorer le contrôle naturel des populations de l’acarien vert.
Aujourd’hui les souches de phytoseides introduites de Brésil régulent efficacement les
populations de l’acarien.

- La Cochenille Farineuse du manioc

Phenacoccus manihoti (Homoptère)

Cette cochenille originaire d'Amérique du Sud, a été accidentellement introduite en Afrique
vers 1970. La dispersion de la cochenille est assurée par le vent et l'utilisation de matériel de
plantation infesté.
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Phenacoccus manihoti vit en colonies surtout sur les parties jeunes et tendres des plantes. En
se nourrissant, elle leur inocule une toxine qui induit de sévères perturbations du
développement des plantes. Les pousses terminales prennent un aspect buissonnant, la
croissance des plantes est ralentie, les entre-nœuds sont plus courts et les tiges se tordent. En
cas d'infestations sévères, les plantes dépérissent complètement en commençant par les
sommités. Les attaques se développent surtout en saison sèche, et peuvent engendrer des
chutes de rendement en tubercules de 10% pour le Burundi.

La lutte contre cet insecte est d’abord biologique. Des parasitoïdes (Epidinocarsis lopezi) et
des prédateurs originaires d'Amérique du Sud ont été introduits et lâchés au Burundi en 1987 ;
ce qui s’est avéré très efficace.

Certains cultivars de manioc seraient moins sensibles à la cochenille. Les champs de manioc
installés en début de saison des pluies souffrent moins des attaques. Il convient de ne pas
prélever des boutures dans des champs infestés. Toute pratique culturale favorisant une
croissance rapide et vigoureuse des plantes, permet de limiter les dégâts.

II.1.2.2. Patate douce

- Les marbrures (Sweet Potato Feathery Mottle Virus (SPFMV), Sweet Potato Mild Mottle
Virus (SPMMV))

Deux viroses affectent la culture de la patate douce au Burundi. Il s’agit de la marbrure
plumeuse provoquée par ‘Sweet Potato Feathery Mottle Virus' (SPFMV) transmis par les
pucerons et de la marbrure modérée occasionnée par 'Sweet Potato Mild Mottle Virus'
(SPMMV) transmis par des aleurodes (Bemisia tabaci). Les deux virus peuvent infecter
simultanément la même plante.

 Les symptômes des viroses de la patate douce sont extrêmement variables en fonction de la
variété infectée, du type de virus impliqué et des conditions de croissance de la plante. Parmi
les symptômes foliaires les plus caractéristiques, on peut citer: les marbrures, des taches
chlorotiques, parfois en forme de plume, situées au niveau des nervures des jeunes feuilles, un
éclaircissement ou une chlorose des nervures, des taches pourpres souvent en anneaux,
irrégulièrement réparties sur le limbe, diverses malformations et chloroses plus ou moins
accentuées. Les viroses peuvent aussi provoquer une chute prématurée des feuilles, entraînant
une réduction de la croissance de la plante et une diminution de la taille et du nombre de
tubercules formés. L'identification de l'agent pathogène responsable sur base de la seule
symptomatologie est très délicate et se complique encore du fait d'infections mixtes,
regroupant plusieurs virus.

Dans certains cas, les pertes de rendement en tubercules peuvent s'élever à plus de 20%. La
plantation des variétés tolérantes que d'autres et l'utilisation d'un matériel de plantation sain
sont les moyens de lutte préconisés pour ces virus.

- La chenille défoliante

Acraea acerata (Lépidoptère)



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Le papillon qui ravage les feuilles de la patate douce au crépuscule ou pendant la nuit peut
occasionner des pertes de rendement allant de 60% à 100%, nous a révélé l’enquête ré alisée à
Bubanza.

La récolte systématique des nids contenant les jeunes chenilles et leur destruction réduisent
les risques de dégâts. Lorsque les chenilles sont dispersées dans le champ, la lutte s'effectue
par poudrage de fenitrothion P.P. 3 % à raison de 10 à 15 kg/ha ou par pulvérisation de
deltaméthrine (12,5 g m.a./ha).

- Les charançons de la patate douce

Cylas spp. (Coléoptères)

Les Cylas sont de petits coléoptères avec une tête prolongée par un rostre. Les adultes
rongent les feuilles et forent de petites cavités dans les racines tubéreuses. Les larves creusent
des galeries dans la base des tiges qui se dessèchent, mais elles causent surtout des dégâts en
minant les tubercules. Des pourritures secondaires concourent à rendre ces tubercules
impropres à la consommation. Les attaques des charançons apparaissent surtout en périodes
sèches, dans les sols légers ou dans les sols compacts qui se crevassent en saison sèche,
facilitant ainsi l'accès du charançon aux tubercules.

Certains cultivars de patate douce sont résistants aux charançons, d'autres échappent plus
facilement aux attaques en formant leurs racines tubéreuses en profondeur.

Une plantation et une récolte précoce permettent de limiter les risques d'infestations. Il est
aussi recommandé d'utiliser des boutures non infestées ou désinsectisées par trempage dans
une solution d'endosulfan (60 g m.a./100 l eau), de ne pas replanter avant au moins un an en
patate douce un terrain infesté, de butter les plantes environ un mois après la plantation afin
de mieux protéger les tubercules en formation, et de détruire par le feu les résidus de culture
infestée. Si cela s'avère nécessaire, les champs peuvent être protégés par des traitements à
base de fenitrothion (500 g m.a./ha).

II.1.2.3. Pomme de terre

- L'enroulement (Potato Leafroll Virus (PLRV))

Les jeunes feuilles des plantes contaminées durant la saison culturale ont un port érigé. Leurs
folioles s'enroulent vers le haut en forme de cornet et jaunissent. Chez certains cultivars, le
bord de ces feuilles prend une coloration pourpre. Les infections tardives n'engendrent
souvent aucun symptôme. Myzus persicae est, parmi les différentes espèces de pucerons qui
colonisent ou visitent la culture de la pomme de terre, le vecteur le plus efficace du virus de
l'enroulement. Un puceron contaminé reste infectieux durant toute sa vie.

Les plantes issues de tubercules infectés ont un aspect rabougri, leurs jeunes feuilles sont
pâles et ont un port érigé. Les folioles des feuilles inférieures sont enroulées, chlorotiques, et
plus rigides ou dures au toucher. Le virus de l'enroulement est responsable de chutes de
rendement qui peuvent atteindre 90 %. Les plantes virosées ne produisent que de petits
tubercules qui présentent souvent une nécrose brunâtre des vaisseaux.


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Afin de limiter l'incidence du virus de l'enroulement, il est recommandé d'utiliser des
plançons sains (sélection clonale), et d'arracher les plantes virosées ainsi que les repousses de
pomme de terre. La production de semences doit se faire dans les régions et au cours des
saisons où les sources d'infection ainsi que les pucerons sont peu abondants. La pulvérisation
dans les multiplications d'insecticides systémiques efficaces contre les pucerons comme le
diméthoate (200 à 300 g m.a./ha), limite la dissémination du virus dans les champs. Les
tubercules germes doivent également être protégés contre les pucerons au cours de leur
conservation.

- Le flétrissement bactérien

Palostania solanacearum

Le flétrissement bactérien est causé dans la région par la race 3 de Palostania solanacearum,
qui n'a pratiquement que la pomme de terre et la tomate comme plantes hôtes, constitue une
des contraintes phytosanitaires majeures de la culture de la pomme de terre au Burundi. Des
taux de plantes flétries atteignant en moyenne 15 à 20% en moyenne, avec des maxima
variant de 40 à 70% ont été observés en milieu rural dans certaines régions du pays.

Les plançons infectés jouent un rôle primordial dans la dissémination et le développement de
la maladie. Ainsi, à Ngozi, Muyinga, Cankuzo, Rutana et Makamba, les agriculteurs ont-ils
abandonné cette culture pour manque de plançons indemne de cette maladie.

A côté des variétés tolérantes (ex : ndinamagara), une série de pratiques culturales permettent
de réduire très fortement l’incidence de la maladie en champs. Ainsi, une rotation des cultures
d’au moins 2 saisons culturales avec des céréales, conjuguée avec l’effet de la grande saison
sèche, réduit significativement l’infection du sol. Des associations de la pomme de terre avec
le maïs ou le haricot, comme le pratiquent encore de nombreux agriculteurs, limitent la
propagation de la maladie dans le champ, et de surcroît l’incidence de la maladie et le niveau
d’infection du sol.

- Le mildiou

Phytophthora infestans

Le mildiou produit sur les feuilles de grandes taches brunâtres, irrégulières, d'aspect aqueux, à
pourtour vert clair à jaunâtre. Un temps pluvieux, couvert et frais (15 à 20°C), favorise un
développement rapide de la maladie qui aboutit à la destruction complète des plantes. L’effet
sur le rendement est d’environ 10%.

Le champignon ne peut survivre qu'aux dépens de matériel vivant. Les tubercules infectés, les
repousses, les champs de pomme de terre voisins ou d'autres plantes hôtes infectées comme la
tomate, constituent les sources d'inoculum primaire. Le vent et la pluie assurent la
dissémination des sporanges du champignon.

Il est recommandé de cultiver des variétés de pomme de terre résistantes au mildiou. Certaines
pratiques culturales comme l'utilisation de plançons sains, un bon buttage des plantes de
pomme de terre, le défanage de la culture une quinzaine de jours avant la récolte et la
destruction des repousses, contribuent à limiter les risques d'apparition du mildiou.
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 La lutte chimique est d’usage chez les agriculteurs burundais contre le mildiou. Il s’agit de la
pulvérisation du ridomil et du dithane M45 après la pluie.




II.1.3. Les céréales

II.1.3.1. Ennemi commun : les chenilles légionnaires

Les chenilles légionnaires rongent les feuilles des graminées cultivées (maïs, riz, sorgho, blé,
Trypsacum,…) et non cultivées en s’attaquant de préférence aux stades juvéniles. Ces
lépidoptères qui apparaissent pour le cas du Burundi tous les quatre ans occasionnent des
dégâts énormes sur les cultures (plus de 60%). La lutte contre ces ravageurs redoutables fait
appel aux insecticides comme le Dursban 4E et le Décis 25 EC.

II.1.3.2. Le riz

Les maladies et ravageurs les plus rencontrés sur le riz au Burundi sont la pyriculariose, la
bactériose et la mouche du riz.

Hormis la pyriculariose qui présente dans certaines régions une incidence de plus de 10%,
d’autres sont souvent inaperçus par les riziculteurs car leurs dégâts ne sont pas énormes.

Le champignon agent de la pyriculariose étant transmis par la semence, leur enrobage avec du
Benlate T20 (bénomyl P.M. 20% + thiram P.M. 20%) à raison de 5 g/kg de graines, est
recommandé dans les zones endémiques. Lors qu’elle est déjà déclarée dans le champ, on
pulvérise du Kitazin (iprobenfos E.C. 48%) à la dose de 1 L/ha. La lutte agronomique est
aussi d’usage contre la pyriculariose au Burundi : une bonne fertilisation, une meilleure
maîtrise de l’eau et la destruction des chaumes après la récolte permettent de réduire l’effet de
ce champignon.

II.1.3.3. Le blé

Le blé du Burundi est semé aux mois d’avril-mai, son développement végétatif se poursuit
pendant la saison sèche jusqu’au mois d’août-septembre. Cette période de moindres
précipitations crée des conditions défavorables aux adversités du blé. Les maladies les plus
rencontrées sont les coccinelles phylophages (périodiquement à Muramvya), les chenilles
foreuses et les rouilles. Toutes ces maladies ne subissent aucun traitement chimique excepté
les coccinelles phylophages qui sont combattu avec le Dursban 4E et le Décis 25 EC.

II.1.3.4. Le maïs

Les ennemis les plus importants pour le maïs sont la maladie des bandes et les chenilles
foreuses.




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La maladie des bandes est une virose (Maize Streake virus (MSV)) très redoutable dont
l’incidence sur le rendement peut aller au-delà de 50% dans les marais. La lutte contre cet
ennemi est agronomique (variété résistante, rotation avec une culture non graminéenne).

Les chenilles foreuses des tiges (Busseola fusca, Sesamia calaminis, Eldana saccharina)
rongent les feuilles du cornet qui apparaissent perforées lorsqu’elles se déploient, ou se
dessèchent. Plus tard, les chenilles pénètrent dans la tige et creusent des galeries entravant
ainsi le bon développement de la plante et la formation des épis. La destruction des chaumes
après la récolte et les semis précoces permettent vde limiter ces ravageurs. Au Burundi,
quelques rares agriculteurs le traite par application d’une pincée de fénitrotion à 3% (7 à 10
kg de poudre/ha) dans le cornet formé par les jeunes feuilles et à l’aisselle des autres feuilles.
La majorité n’applique pas de pesticide pour la lutte contre ce ravageur étant donné sa faible
incidence sur le rendement (<10%).

Actuellement, les chenilles foreuses des tiges trouvent un grand engouement au Trypsacum
auquel elles causent des dégâts énormes dans beaucoup de régions (>20%). C’est pourquoi
ses attaques sur les céréales cultivées ont diminué dans les zones où le Trypsacum est très
cultivé.

II.1.3.5. Le sorgho

Cette culture présente plusieurs maladies mais le plus signalées au Burundi sont
l’anthracnose, le charbon et les chenilles foreuses de tiges. Une plante parasite du sorgho
(Striga) est aussi signalée dans le Bugesera, le Mosso et l’Imbo.

L’anthracnose provoque chutes de rendement pouvant arriver à 40%. Sa lutte est agronomique
et chimique : variété résistante, enrobage des semences avec du bénomyl (1 g m.a /kg de
graines), enfouissement des résidus de culture et rotation des cultures d’au moins 1 an.

II.1.4. Les fruits et légumes

II.1.4.1. La tomate

Comme la plupart des solanaceae cultivés, la tomate présente une série de maladies et
ravageurs allant des viroses aux ravageurs. Mais, quelques uns seulement sont perceptibles
par les agriculteurs de par leur effet néfaste sur le rendement : il s’agit des viroses, du mildiou
et du flétrissement bactérien.

Seul le mildiou est traité avec des pesticides : dithane M45 80WP et ridomyl MZ 63,5. Si elle
n’est pas traitée, cette maladie engendre des chutes de rendement pouvant atteindre 80%.

Les autres maladies sont essentiellement combattues par lutte agronomique et mécanique
notamment l’arrachage des plants atteints et la bonne fumure.

II.1.4.2. Le chou

Cette légume est surtout cultivée dans le Mugamba dans les provinces Muramya, Mwaro et
Bururi. Elle est essentiellement attaquée par les pucerons et les mouches à scie. L’incidence


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de leur attaque avoisine 20%. La lutte contre ces ravageurs se fait par application des
insecticides comme Décis 25 EC et Diméthoate.

Une mauvaise pratique d’utiliser un acaricide destiné au déparasitage des bovins (tix-fix) ou
le karaté pour combattre ces ravageurs est très fréquente.

II.1.4.3. Les agrumes

Chez les agrumes, surtout l’oranger et le mandarinier, les pestes les plus observables et
dommageables sont le greening, la cercosporiose et les pucerons.

La cercosporiose est surtout dommageable dans les régions de haute altitude comme le Bweru
et Bugesera où il occasionne des pertes de rendement atteignant 30%. Son traitement est basé
sur la pulvérisation du Bénomyl.

Les pucerons (Toxoptera citricidus et Toxoptera aurantii) colonisent les jeunes pousses des
agrumes, freinant ainsi leur développement, et provoquant l’enroulement et la déformation
des jeunes feuilles. Ils secrètent un miellat qui attire les fourmis. Le traitement se fait à base
du diméthoate E.C. 40% (10 à ml/10l) est recommandé surtout sur les jeunes pousses.

II.1.4.4. Le bananier :

Les maladies et ravageurs qui causent beaucoup de dégâts sur la banane sont : le Bunchy top
ou Sommet, les cercosporioses, la maladie de Panama (fusariose), les charançons du bananier
et les nématodes.

La maladie de Panama (Fusarium oxysporium f.sp.cubense) se présente avec une incidence
supérieure à 10% et sa lutte se fait mécaniquement par dessouchage et destruction des plants
atteints. Elle peut se faire grâce aux méthodes agronomiques (variété résistante et bonnes
pratiques culturales).

Le Bunchy Top ou Sommet (Banana Bunchy-top Virus (BBV)) est transmis par un puceron
(pentalonia nigronervosa) provoquent le nanisme des plants atteints ; leurs feuilles, souvent
chlorotiques, et dont les bords du limbe se nécrosent progressivement, restent groupées en
bouquet dressé. Ces rejets végètent plus ou moins longtemps avant de mourir. Son incidence
sur le rendement au Burundi est de 40- 60% (Mumirwa sud). La lutte contre ce virus se fait
par destruction par le feu des plantes virosées.

II.1.4.4. Manguier:

Une nouvelle mouche de la famille des Tephritidae vient d’envahir le verger manguier au
Burundi. Des études de son incidence sont en cours à l’ISABU

II.1.5. Les denrées stockées

Dans le temps, les Burundais utilisaient le DDT pour la conservation des denrées. Mais dès
que ce pesticide a été déclassé, d’autres pesticides (Actellic 1% et fenthion) sont utilisés. Un
comprimé (phostoxin) en provenance du Kenya et de la Tanzanie est actuellement utilisé dans


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les provinces frontalières avec la Tanzanie et le Rwanda. Le PDV diffuse actuellement un
produit Actalm Super à cet effet mais la population ne s’est pas encore appropriée son usage.

La grande perte de la qualité des semences stockées (plus de 50%) a poussé les agriculteurs à
appliquer des méthodes de lutte à tord et à raison. D’autres moyens empiriques qui réussissent
pour les uns mais qui échouent aux autres sont largement utilisés.
Ainsi, le haricot est conservé enrobé avec de l’huile de palme (5 l d’huile/tonne) ou du moux
de banane ; est mélangé avec du cendre, du pilipili, de la chaux ou même de la terre rouge
(inginagina) pour prévenir les attaques des bruches. Le maïs quant à lui est enrobé avec
l’urine de vache.



II.1.6. Les cultures industrielles

II.1.6.1. Le caféier

- L’anthracnose et la rouille

L’anthracnose (Colletotrichum coffeanum Noack) et la rouille (Hemimeia vastatrix Berk)
sont des maladies les plus couramment rencontrées sur le caféier au Burundi. Leur incidence
sur la production n’est pas connue. L’anthracnose peut causer des dégâts importants, avec des
taux de drupes malades atteignant parfois 80% dans certaines caféières. Ces maladies sont
habituellement traitées par pulvérisation d’un fongicide oxychlorure de cuivre (3.500 g
m.a./ha). Toutes les mesures assurant une bonne vigueur des caféiers (paillage, désherbage,
fertilisation,...) les aident à mieux supporter les attaques de la rouille. Une aération des
arbustes par une taille adéquate favorise leur ressuyage et leur éclairement, contribuant ainsi à
freiner l'extension des maladies.

- La punaise du caféier (Antestiopsis orbitalis ghesquierei)

La punaise du caféier est considérée depuis longtemps dans la région comme le principal
ravageur du caféier arabica. Elle pique les drupes ou, à défauts de ceux-ci, les bourgeons, les
boutons floraux, les fleurs, les feuilles ou les jeunes rameaux. Le taux des fèves piquées varie
entre 10 et 30%.

La lutte contre cet hétéroptère se fait avec les insecticides du groupe des pyrethrinoïdes en
émulsion concentrée (Karaté, Baythnoïd,….), Les traitements sont appliqués deux fois en
Novembre à l’intervalle de deux semaines et deux fois en janvier avec le même intervalle à la
dose de 240cc/ha.. Les produits de taille sont incinérés. Des études sur la lutte biologique
contre cette punaise sont en cours à l’ISABU : 10 espèces locales de parasitoïdes sont déjà
identifiées dont l’espèce prépondérante T. seschellensis, va entrer en élevage pour faire des
lâcher intensifs dans les champs de caféier.

II.1.6.2. Le cotonnier

Le cotonnier est l’une des plantes les plus attaquées par les maladies. Les dégâts causés par
les maladies cryptogamiques sont moins importants. Suite à la sélection variétale, les pertes
les plus importantes sont actuellement dues aux ravageurs. Les pertes de rendement sont
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évaluées entre 30 et 40%, mais pouvant atteindre 90%. Deux types de ravageurs sont dans la
région de l’Imbo : les ravageurs de l’appareil végétatif et ceux de l’appareil fructifère.

Les principaux parasites de l’appareil végétatif sont : Lygus vosseleri, agent de la frisolée, le
puceron du cotonnier Aphis gossypii et enfin Hermitarsonemus latus agent de l’acariose.

L’appareil florifère et fructifère souffre des attaques des chenilles Earias insulana (Boisd),
Earias biplaga Wlk, Cryptophlebia leucotreta Meyr et surtout Heliotis armigera (Hb.). Les
moyens de lutte utilisés sont principalement les moyens chimiques.

 Le puceron Aphis gossypii et la frisolée sont combattus avec Cotalm D415 EC et Lambdacal
D 415 EC ; les chenilles sont combattues par l’usage de Fury 50EC tandis que Lambdalm 1,5
EC est utilisé pour lutter contre Earias spp. Des moyens agronomiques sont aussi utilisés pour
diminuer l’incidence des ravageurs.

II.1.6.3. Le palmier à huile

Une gamme de maladies attaque cette plante oléagineuse principalement cultivée dans la
région de l’Imbo. De maladies comme le Ganoderma et la fusariose ont été identifiées. Un
autre champignon non identifié qui s’attaque aux racines des plants en pépinière provoquant
la pourriture des feuilles a été aussi signalé à Rumonge. Des dégâts non moins importants
(40%) sont causées par les cochenilles sur plants en pépinière. Le Gonaderma, champignon
vasculaire cause beaucoup de morts de plants adultes (5%). D’autres parasites comme Oryctes
spp (gros bores) sont signalées sur palmiers adultes.

La lutte contre les maladies fongiques concerne surtout les plantes en pépinière : le terreau
doit subir un traitement préalable au chlorotalonil 75% WP tandis que les cochenilles sont
combattu par usage du diméthoate. Le Bénlate est utilisé pour traiter les maladies fongiques
diverses.

La lutte contre les diverses maladies et parasites des palmiers adultes est principalement
agronomique : variété résistante et mesures prophylactiques du milieu de culture.

Note: Les principales maladies et ravageurs sont présentés en annexe 2




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II.2. LES METHODES ACTUELLES DE LUTTE CONTRE LES PESTES

Au Burundi, diverses méthodes de protection des végétaux sont utilisées mais doivent être
améliorées; Telles que recensées, ces méthodes sont classées en cinq catégories :
1. Lutte chimique
2. Lutte agronomique: pratiques culturales et sélection végétale
3. Lutte mécanique et physique
4. Lutte biologique et biotechnique
5. Lutte intégrée

II.2.1.Lutte chimique

Au Burundi, les traitements chimiques sont indispensables surtout dans le secteur des
cultures industrielles où l’intensification croissante de l’agriculture suscite une recrudescence
des invasions d’organismes nuisibles qu’il faut contenir par des traitements périodiques avec
des pesticides. Même certaines maladies et ravageurs des cultures vivrières ne peuvent être
contenus que par usage des pesticides ; c’est le cas des attaques des chenilles légionnaires ou
du mildiou de la tomate. La liste des insecticides utilisés au Burundi est repris à l’annexe 15.

II.2.2. Lutte agronomique

Il s’agit des procédés préventifs qui favorisent le développement de la plante cultivée et qui en
même temps exercent un effet défavorable sur la vie des organismes nuisibles.

Pour le cas de l’agriculture burundaise, ces procédés sont notamment :

- le choix d’un bon terrain de culture,

- Les Burundais sont déjà habitués à la pratique de la rotation des cultures. La rotation pomme
de terre – graminées (blé ou maïs par exemple) permet de réduire les populations de
nématodes parasitant la pomme de terre et l’incidence de la bactériose de la pomme de terre.

- le travail du sol : bien qu’il se fait avec la houe, le labour préalable est fait avant
l’installation de toute culture;

- des variétés résistantes/tolérantes sont cultivées là où les services de recherche/vulgarisation
sont intervenus, notamment pour le riz, le manioc, le bananier;

- les meilleures dates de semis sont maîtrisées et respectées pour nombreuses cultures ; la
plantation précoce du manioc réduit les attaques de l’acarien vert et de la cochenille farineuse,
les plantations non échelonnées dans le temps pour le haricot diminuent l’incidence due à la
mouche du haricot.

- la densité de semis est pour quelques cultures bien respectée (cultures industrielles, riz,
pomme de terre,….) ;

- la fumure organique est très utilisée, l’usage des engrais chimiques est aussi réel malgré leur
accessibilité difficile aux agriculteurs.


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- Les associations des cultures freinent la propagation des agents pathogènes pour certaines
cultures ;

- Certaines cultures sont irriguées (riz, cultures maraîchères)

Des méthodes traditionnelles de sarclage et de binage et buttage sont effectuées pour la quasi-
totalité des cultures.

II.2.3. La lutte mécanique et physique

 Au Burundi, la lutte mécanique et physique pour protéger les cultures se concrétise par les
actions suivantes :
- ramassage des chenilles défoliantes de la patate douce et leur destruction ;
- ramassage des criquets puants tôt le matin et leur destruction ;
- récolte phytosanitaire des cerises de café attaquées par le scolyte et les brûler;
- séchage des récoltes avant leur emmagasinage ;
- arrachage des plantes de pomme de terre bactériosées ;…

II.2.4. La lutte biologique et biotechnique

 La lutte biologique consiste à utiliser les ennemis naturels du ravageur ou à manipuler directement les
individus de l’espèce nuisible afin de les rendre néfastes à leurs congénères.

Au Burundi, deux exemples de lutte biologique réussie sont connus :
-        la lutte contre la cochenille farineuse du manioc, Phenacoccus manihotis en utilisant
un parasitoïde microhyménoptère, Epidinocarsis lopezi;
-         la lutte contre l’acarien vert du manioc, Mononychellus tanajoa, en utilisant un
acarien prédateur, Typhlodromalus aripo.
 Il est strictement interdit d’appliquer des insecticides dans les champs de manioc sous risques
d’éliminer ces agents biologiques très bénéfiques à l’agriculteur.

Un exemple de la lutte biotechnique est l’usage des attractifs. Dans le cadre de la prévision
des attaques d’insectes, on utilise les pièges à phéromones sexuelles (cas de Spodoptera
exempta) ou des pièges à phéromones d’agrégation (cas de prostephanus truncatus) pour
recenser les niveaux des populations de ravageurs.

II.2.5. La lutte intégrée

        La lutte dite « intégrée » représente une stratégie qui prend en compte tous les moyens
de lutte : prévision des attaques, techniques culturales, variétés résistantes, lutte biologique,
lutte physique, lutte biotechnique et la lutte chimique modérée, c’est- à- dire en épandant les
pesticides aux doses efficaces au cours de traitements aussi peu nombreux que souhaitables
effectués aux périodes les plus judicieuses et avec le matériel de traitement le plus adéquat.




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Mesures devant accompagner l’introduction de la protection intégrée

Pour mettre en oeuvre avec succès les méthodes de protection intégrée, il convient de prendre
certaines mesures d’accompagnement qui sont exposées ci-après:

Les systèmes de surveillance

Les systèmes de surveillance ont pour rôle de fournir des informations requises pour appliquer
correctement les méthodes de protection intégrée des végétaux. Il s’agit de déterminer le degré
d’infestation en dénombrant les organismes nuisibles et leurs antagonistes et d’évaluer les
dégâts potentiels.
Ces systèmes de surveillance des organismes nuisibles visent deux objectifs bien distincts :

- un objectif à court terme : être en mesure de décider si le traitement appliqué sur une
parcelle à un moment donné est rentable ou non ;
- un objectif à long terme : rassembler, dans de nombreuses parcelles (champs) et sur des
périodes prolongées, un ensemble de données agronomiques et économiques et de données sur
le degré d’infestation, en vue d’élaborer ou d’adapter des stratégies de protection des cultures.

Les mesures relevant de la compétence du gouvernement en
    matière de la protection intégrée

La législation phytosanitaire est le fondement de toute mesure prise par les autorités d’un pays,
que ce soit sous forme d’interventions directes ou sous forme de règlements. Elle concerne

- la quarantaine ;
- l’homologation des produits et matériels phytosanitaires ;
- le contrôle de qualité (contrôle de formulation) des pesticides commercialisés ;
- le contrôle des résidus de produits phytopharmaceutiques présents dans les denrées
alimentaires ;
- l’octroi de licences et le contrôle de la distribution ;
- la législation sur les matières toxiques ;
- l’élimination des reliquats de pesticides et des emballages vides.

Les dispositions relatives à la quarantaine végétale ont pour but d’empêcher ou de limiter la
propagation d’organismes nuisibles aux végétaux à l’intérieur d’un pays ainsi que leur
introduction au travers de ses frontières à partir de pays étrangers.
L’homologation n’est décernée qu’aux spécialités dont l’efficacité et l’innocuité ont été
reconnues ; il doit être établi sur la base d’analyses et d’expériences que le produit
- est efficace contre l’organisme cible,
- satisfait aux exigences en matière de protection de la santé humaine et animale lors du
transport et de la distribution,
- n’exerce pas d’effet nocif sur la santé de l’homme et d’animaux ni d’autres effets nuisibles
inacceptables lorsqu’il est employé correctement et conformément aux indications du fabricant.




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II.3. ANALYSE CRITIQUE DU SYSTEME ACTUEL DE LUTTE CONTRE LES
PESTES

II.3.1. Services impliqués dans le contrôle phytosanitaire

Les services impliqués dans le contrôle phytosanitaire sont principalement basés au Ministère
de l’Agriculture et de l’Elevage. Il s’agit de la Direction de la Protection des Végétaux
relevant de la Direction Générale de l’Agriculture ainsi que du Programme Défense des
Cultures de la Direction Générale de l’ISABU. Aussi, il existe des cellules de contrôle
phytosanitaire dans certains établissements publics à autonomie de gestion relevant du
Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, entre autres la COGERCO, l’OCIBU, l’OTB et
l’OHP. Ces sociétés gestionnaires des cultures industrielles sont les grands consommateurs de
pesticides du pays.

La Direction de la Protection des Végétaux est implantée dans toutes les provinces du pays à
raison d’un inspecteur phytosanitaire par province. De même, 7 postes d’entrées déclarés
(postes frontières) Kanyaru-haut, Kobero, Aéroport International de Bujumbura, port de
Rumonge, Port de Bujumbura, Mabanda et Kayogoro sont pourvus en inspecteurs
phytosanitaires (Annexe 6) et six autres postes d’entrées déclarées restent à pourvoir. La DPV
possède aussi une antenne de contrôle phytosanitaire à Bujumbura.


Parmi les activités assignées aux inspecteurs phytosanitaires, (reprises plus loin), on peut citer
l’encadrement technique des services de vulgarisation agricole et de la population dans la
lutte contre les ennemis des cultures. Ils accompagnent la population dans la formation des
membres des OPs sur des thèmes de lutte intégrée contre les ennemis des cultures et
interviennent dans les jardins des cultures en cas de fortes attaques des pestes. Le transport
des pesticides de la DPV au magasin des DPAE est aussi facilité par les inspecteurs
phytosanitaires.

La lutte contre les maladies et les ravageurs des cultures vivrières est surtout fondée sur la
méthode agronomique (variété résistante, sol propre, bonne fumure, rotation des cultures,…)
et biologique (exemple du manioc sur lequel il est interdit d’appliquer les pesticides). Les
agriculteurs utilisent moins les pesticides soit qu’ils ignorent la maladie ou le produit
phytosanitaire approprié, soit qu’ils estiment que le peste en question est en dessous du seuil
économique. Les prix des pesticides sont généralement considérés par la population comme
exorbitants pour la rentabilité économique des cultures. C’est pourquoi, ils sont surtout
intéressés par la combinaison des facteurs qui sont moins coûteuses et donc la lutte intégrée
contre les pestes.

Sur terrain en milieu rural, il est visible que l’information concernant le contrôle
phytosanitaire n’est pas encore maîtrisée. Le passage des semences non contrôlée est encore
une réalité sur les frontières. Les services de contrôle et de vulgarisation sont donc à rendre
plus efficace.

II.3.2. Durabilité des méthodes de lutte



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Les différentes méthodes de lutte telles que pratiquées au Burundi renferment des atouts et des
contraintes qui leur confère un caractère relatif de durabilité. Mais l’usage de ces pesticides,
quoi que efficace et indispensable pour certaines cultures comporte aussi des risques qui
deviennent plus manifestes que leur emploi est répété et intensifié. Le premier risque est
l’apparition des souches des pestes résistantes à l’insecticide. Les pesticides n’affectent pas
seulement les organismes nuisibles, mais aussi d’autres organismes et/ou milieu ambiant, et
occasionnent ainsi des nuisances environnementales. Néanmoins, leur usage se perpétuera pour
certaines cultures notamment la pomme de terre et la tomate auxquelles des traitements avec
des pesticides contre le mildiou sont impératifs. Un contrôle rigoureux par des agets bien
formés est donc nécessaire.

La lutte agronomique et la lutte mécanique et physique sont le vécu quotidien de l’agriculteur
burundais et sont moins coûteuses. Elles permettent d’augmenter le rendement et d’économiser
financièrement ; d’où leur grande durabilité agronomique et économique.

La lutte biologique efficace offre essentiellement des avantages de sélectivité, d’innocuité, de
persistance et de rentabilité. De même, cette méthode présente une compatibilité avec d’autres
méthodes de protection des végétaux, y compris les procédés chimiques, à condition que ces
derniers aient une action sélective ou soient appliqués sélectivement.
La lutte biologique est plus développée en matière de lutte contre les ravageurs que pour les
autres organismes nuisibles. C’est une méthode très durable ; la lutte contre la cochenille
farineuse du manioc est la méthode qui a réussi et qui est rentable.
Il convient de signaler un cas d’une lutte biologique qui n’a pas réussi : une douzaine d’espèces
d’Aphidiides principalement originaire de Tchécoslovaquie ont été introduites et lâchées en
différentes régions du pays depuis 1987 dans le but de lutter contre les pucerons responsables
des chutes de rendement des cultures (haricot, coton, pomme de terre) et vecteurs de
nombreuses viroses. Seules deux espèces ont pu s’implanter sur le territoire national mais
aucun impact sur les populations des pucerons n’a été décelé. Il aurait fallu introduire d’autres
espèces ou souches d’Aphidiides en provenance des régions à écologie plus similaire à celles
du Burundi.

Actuellement, la lutte contre les agents pathogènes des cultures la plus en vogue est
l’utilisation des variétés résistantes et/ou tolérantes. Elle requiert bien sûr beaucoup de moyens
financiers et humains au stade de la recherche mais, une fois acquise, elle est plus économique
que toutes les autres méthodes de lutte.

II.3.3. Les atouts et les contraintes des méthodes de lutte

La lutte agronomique présente des atouts d’être peu coûteuse et ancienne. Cependant, certaines
bonnes pratiques culturales notamment les méthodes conservatoires des eaux et des sols et les
densités de semis ne sont pas encore bien maîtrisées par les paysans. De même, les semences
de qualité, résistantes ou indemnes de maladies, ne sont pas toujours disponibles aux
agriculteurs ; l’abandon de la culture de pomme de terre par certaines OPs du Nord du pays par
manque de plançons résistants à la bactériose est l’un des exemples.

La lutte mécanique et physique a la contrainte majeure d’être exigeante en termes de main
d’œuvre et en temps pour pouvoir arracher les plantes infestées ou ramasser les agents
pathogènes.


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La lutte biologique exige peu à l’agriculteur mais elle demande trop de temps de recherche
avant pour sa réussite, et sa mise en œuvre exige parfois la collaboration et l’action
coordonnée de tous les producteurs d’une zone de culture. Ses effets n’apparaissent pas
rapidement.

L’usage des pesticides a l’avantage d’être rapidement applicable, d’être à effet immédiat et
faciles à obtenir. Néanmoins, les vulgarisateurs ne sont pas bien formés en vue de la
manipulation et de l’application des pesticides et les agriculteurs ne sont pas amplement
informés sur les dangers et les effets secondaires découlant de leur utilisation, ce qui conduit à
leur usage inconsidéré.

Au vu de ces contraintes relevées, il convient de renforcer les capacités des inspecteurs
phytosanitaires et des agents de vulgarisation dans leurs actions de lutte contre les pestes. La
recherche sur les variétés résistantes et la lutte biologique mérite d’être amplement
soutenues ; et des institutions comme l’ISABU et les Universités locales (FACAGRO et
Université de Ngozi) sont outillées à œuvrer dans ce sens.




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III. UTILISATION ET CONTROLE DES PESTICIDES

III .1. Origines des pesticides

La commercialisation des pesticides est libéralisée et tous les pesticides consommés au
Burundi sont importés. Une petite quantité de pesticides est utilisée sur les cultures vivrières.
En cas d’épidémie (chenilles légionnaires, criquets puants, chenille défoliantes de la patate
douce…), le département de la protection des végétaux (DPV) intervient en achetant les
pesticides à vendre aux agriculteurs. Les cultures vivrières sur lesquelles les agriculteurs
burundais appliquent les pesticides sont surtout la tomate, la pomme de terre, le chou, les
agrumes et le riz. Les pesticides achetés et diffusés par le département de la protection des
végétaux sont les suivants : Dursban 4E, Sumithion 50 EC, Décis 25 EC, Orthène 75% SP,
Dithane M45 80WP, Ridomyl MZ 63,5 et Actalm super. Ceux-ci sont dans quelques
provinces achetés par les DPAE qui les stockent dans des magasins appropriés avant que les
agriculteurs qui le veulent s’en procurent.

A côté de cette provenance, une quantité non négligeable de pesticides est vendue dans des
boutiques des particuliers, quelquefois mélangés avec d’autres produits dont ceux destinés à la
consommation humaine. Ces détaillants de produits phytosanitaires s’en procurent à
Bujumbura dans des magasins spécialisés comme ALCHEM, CHIMIO, AVET,….ou même
dans des pays étrangers surtout de la Communauté Est Africaine (Rwanda, Uganda, Kenya,
Tanzanie). Des fois, ces derniers entrent dans le pays par des voies frauduleuses et c’est
pourquoi il n’est pas rare de tomber sur un pesticide périmé ou avec étiquette lacunaire (sans
date de péremption ni dose recommandée).

Les OPs sont accompagnées par des prestataires agronomes pour s’assurer de la qualité des
produits. Néanmoins, par manque de bon magasins de vente de ces produits, le recours à des
voies non sures (marché noire) est quelquefois d’usage.

III.2. Stockage des pesticides

Les pesticides doivent être entreposés dans un local solidement construit, au sol cimenté, frais
et bien ventilé. Les produits doivent être rangées sur des étagères métalliques et classés par
famille (insecticide, fongicide, etc). De plus, les entrepôts de pesticides sont exclusivement
réservés à ces produits. Tous les autres produits ou objets doivent être enlevés. Des récipients
destinés à recevoir de la nourriture ou de la boisson ne doivent jamais être utilisés pour le
stockage de pesticides. Les magasins de vente des pesticides de l’intérieur du pays
remplissent peu ces conditions de stockage. Les pesticides vendus dans les boutiques des
particuliers sont déposés en vrac, mélangés avec d’autres articles (produits vétérinaires,
produits alimentaires, engrais chimiques, …). Le vendeur en détaillant les touchent et
touchent aussi d’autres produits. D’où un haut risque d’exposition des consommateurs.
Signalons que beaucoup de vendeurs de ces produits ne savent rien quant à l’usage et le
dosage des produits phytosanitaires. Le conditionnement et le transport de ces produits sont
très risquant pour la santé de l’acheteur/ utilisateur ; ces produits sont emballés dans de petits
sachets de petit calibre, d’où risque de déchirure et d’intoxication du manipulateur.

Le problème de stockage ne se limite pas seulement au niveau des magasins des vendeurs,
même les utilisateurs des pesticides ne remplissent pas les meilleures conditions de
conservation : peu d’OPs ont des hangars de stockage. Même ceux qui en possèdent ne les

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utilisent pas conformément aux règles recommandées qui exige un local frais et ventilé,
dépourvu d’humidité, fermant à clé et éloigné autant que possible de l’habitation.

Beaucoup d’agriculteurs burundais conservent les produits phytosanitaires soit dans un coin
d’une chambre d’une maison d’habitation, soit étalés pêle-mêle avec d’autres produits ; ce qui
expose les habitants de la maison surtout les enfants.

III.3. Dosage et mélange des pesticides

Le dosage du pesticide doit se faire conformément aux indications de l’étiquette. On choisit le
taux de dosage et les instructions de mélange appropriées à la surface à traiter ainsi que
l’équipement à traiter pour l’application. Dans la zone d’action du PRASAB, ce sont les
prestataires agronomes qui font en premier lieu cette opération comme démonstration. Dans la
suite, ce travail est réalisé par quelques membres de l’OP formés pour cet effet.

Quant aux agriculteurs qui ne sont pas appuyés par le PRASAB, ils éprouvent des difficultés
en ce sens qu’ils n’ont aucun guide pour cette opération de dosage. La plus grande entrave à
la réussite de cette opération est qu’il y a des pesticides qui n’ont aucune indication sur la
dose à appliquer.

III.4. Sécurité des utilisateurs

Parmi les moyens de lutte contre les parasites animaux ou végétaux des cultures, la mise en
œuvre de produits phytosanitaires est vulgarisée. Cependant, leur utilisation doit avoir peu de
conséquences sur les êtres vivants (dont l’homme) et sur l’environnement. Il convient de les
manipuler avec soin, réflexion et organisation. L’exposition chez l’homme est la plus
importante lorsque le produit phytosanitaire est concentré, ou lorsque le manipulateur est très
près du produit, notamment lors de l’ouverture des emballages, du dosage/mélange du
produit, du remplissage des conteneurs et pulvérisateurs.

Pour la préparation des épandages et leur réalisation, des moyens individuels de protection
sont préconisés ou rendus obligatoires : vêtements spéciaux imperméables aux produits de
traitement, gants, bottes, coiffure, masque respiratoire avec éventuellement des lunettes si le
masque ne couvre pas toute la face. Néanmoins, au Burundi, presque tous les agriculteurs
appliquent les pesticides sans ces dispositifs individuels énumérés ci-haut. Même les
inspecteurs phytosanitaires n’en possèdent pas. Quelques rares caféiculteurs en ont eu de la
part de l’OCIBU mais ils ne les utilisent pas toujours car, disent-ils, ils sont gênants et
entraînent un grand inconfort.

Les utilisateurs courent un haut risque d’intoxication. Les produits phytosanitaires peuvent
pénétrer dans l’organisme de trois façons différentes : par voie cutanée, par inhalation et par
ingestion.

La contamination par voie cutanée et muqueuse est la voie la plus fréquente, elle se fait par
contact direct avec la peau ou les yeux. Les parties du corps humain concernées sont
principalement les mains et le visage mais également le buste et le dos. Il en résulte
essentiellement des brûlures et des irritations. Le port de gants est l’une des moyens de
juguler ce genre d’affection, mais rares sont les agriculteurs burundais qui accordent une
attention particulière à cette donnée. Ils touchent le produit avec la main et certains utilisent

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              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


leur main pour brasser la bouillie à appliquer (cas des agriculteurs qui n’ont pas de
pulvérisateur) en cas d’émulsion concentrée ou de la poudre mouillable. Un autre danger qui
arrive le plus souvent lors de l’application est la fuite de la bouillie touchant ainsi la peau de
l’utilisateur.

L’absorption des pesticides par inhalation peut être dangereuse si des concentrés de produits
volatils sont manipulés dans un endroit fermé ou mal aéré. Le non port de masque respiratoire
est la cause principale de l’intoxication par voie respiratoire au Burundi.

L’absorption par la bouche, bien qu’elle se produise rarement, se produit par ingestion d’une
petite quantité en même temps qu’un casse-croûte ou la cigarette sans se laver les mains.
D’autres cas arrivent quand on consomme des produits ayant été contaminés dans les maisons
de vente qui mélangent les pesticides et les vivres, ou tout simplement par consommation
d’un pesticide méprise avec un aliment en raison d’une confusion lorsque l’emballage
d’origine n’a pas été conservé (cas de consommation des pâtes confectionnées avec le
fénitrothion ou DDT en confondant leur poudre à la farine de manioc arrive souvent).

Le risque d’exposition dû à l’utilisation des pesticides est réel mais la plus grande
problématique est de faire comprendre à l’utilisateur que des complications liées à
l’exposition peuvent revêtir un aspect chronique, donc causer des pathologies à long terme
après accumulation dans l’organisme.

III.5. Respect du délai avant la récolte

L’étiquette doit spécifier, en fonction de la nature du produit, le délai qui doit s’écouler entre
le dernier traitement et la récolte. Ce délai doit être strictement observé de manière à ce que le
niveau de résidus ne dépasse pas les limites acceptables. Dans le cas du Burundi, ce délai est
respecté mais pas le cas de la tomate ou l’oranger sur lesquelles on applique le dithane au
moment ou la veille de la récolte. Il n’y même pas de laboratoire équipé pour contrôler et
quantifier les résidus des pesticides sur les produits agricoles destinés à la consommation
et/vendu sur le marché locale ou extérieur.

III.6. Elimination des déchets

Après chaque application de produits phytosanitaires, les emballages et déchets doivent être
retirés de la surface traitée. L’équipement doit être vidé et lavé.

Les concentrés doivent être gardés dans leur emballage d’origine, bien fermés et stockés en
toute sécurité. On planifie les opérations de façon à ce que toute la bouillie soit utilisée à la fin
de la journée.

Les produits inutilisés, les déchets provenant de renversements et de fuites, les vêtements et
matériaux de nettoyage contaminés, et les déchets aqueux contaminés doivent être traités avec
précaution. Au Burundi, il n’y a pratiquement pas de bouillie qui reste après l’application au
champ. Le pulvérisateur utilisé pour le traitement ainsi que toute autre ustensile ayant servi à
cet usage sont lavés pour la plupart de fois près des habitations. L’eau de lavage est déversée
à cet endroit. Les emballages vidés (plastiques ou métalliques) sont rincés et réutilisés pour
des fins domestiques, ce qui est contraire aux mesures de précaution préconisées.


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              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


Les emballages de produits phytosanitaires de même qu’aucun matériau ayant servi à
emballer un produit ne doivent jamais servir à transporter de l’eau ou des denrées alimentaires
destinées aux hommes ou aux animaux. Ce qui ne se fait pas au Burundi : en effet des bidons
et cartons ayant contenu des pesticides sont affectées à la conservation de l’eau à boire ou d es
boissons. De même, des emballages vides surtout les sachets et les flacons en plastique, ne
sont pas éliminés. Ils sont abandonnés sur terrain ou dans l’enclos de l’utilisateur. Ils peuvent
causer des dégâts aux enfants ou à l’environnement biotique.

Selon les règles d’usage, les produits phytosanitaires non utilisés ou périmés doivent être
éliminés par destruction et enfouissement. Au Burundi, une fois reconnus par l’agriculteur,
ces produits périmés, sont rejetés ou enfouis dans la nature. Dans les grands stocks des DPAE,
ces produits sont renvoyés vers le DPV dans quelques provinces alors qu’ils sont incinérés et
enfouis dans d’autres provinces.

Sur le plan national, il n’y a pas de dispositifs appropriés pour la destruction des emballages
et des pesticides périmés. Ces derniers sont enfouis dans des zones inhabitées (forêt), ils
peuvent à un certains moment remonter à la surface ou être récupérés par la population pour
le stockage des denrées alimentaires, ce qui présente des risques de graves accidents et sur
l’environnement ; On notera également des cas d’utilisation des produits périmés vendus sur
des marchés publics.

III.7. Risques pour l’environnement

Chaque fois qu’un produit phytosanitaire est utilisé, il y a un risque que, soit par acciden t, soit
par négligence ou par manque de connaissance, une partie du produit contamine une zone en
dehors de la surface qui est traitée. Cette contamination de l’environnement peut présenter un
risque tant pour la vie sauvage que pour l’homme. Les milieux aquatiques, l’air et le sol sont
les zones les plus exposées. Ce genre de contamination est le plus souvent provoqué par des
fuites durant le transport, le stockage et l’application, une élimination incorrecte des
emballages et des produits non utilisés, le lavage des récipients et de l’équipement, le
surdosage au cours de l’application, et des traitements réalisés par grand vent ou trop près des
zones à risque telles que des étendues d’eau.

Au Burundi, ce risque est au niveau faible étant donné la petite quantité de pesticides que les
agriculteurs utilisent. Le seul grand risque est celui des pesticides périmés enfouis sans
traitement préalable qui détériore le sol et la qualité des nappes phréatiques.

III.8. Gestion médicale des risques

L’OMS a pu classer les pesticides en quatre classes par ordre décroissant de danger de
toxicité ; il est donc possible de hiérarchiser les risques et donc, d’exercer une surveillance
des personnes qui manipulent les substances les plus dangereuses.

La surveillance est essentiellement assurée par un questionnaire centré sur les manifestations
d’allure banale éventuellement observées par l’utilisateur à l’occasion des
manipulations/traitements et par un examen clinique approfondi.




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Cependant, au Burundi, le personnel médical des cliniques rurales n’est pas suffisamment
formé pour la détection et le traitement des intoxications dues aux antibiotiques. Le pays n’a
aucun laboratoire pouvant doser le degré d’intoxication.



III.9. Les points faibles dans la manipulation des pesticides

Dans la manipulation des pesticides, l’agriculteur rencontre des difficultés de plusieurs
ordres :

   -   incapacité de détecter les meilleurs marchés des produits phytosanitaires ;
   -   manque de matériel d’application (pulvérisateur);
   -   insuffisance de connaissances sur le dosage ;
   -   manque de masque et de vêtements de protection ;
   -   ignorance des risques sanitaires liés à la manipulation des pesticides ;
   -   insuffisance du personnel d’encadrement ;
   -   manque des structures organisées pour la destruction des pesticides périmés ou dont
       l’usage est déclassé.

Pour garantir un usage judicieux des pesticides, le projet doit tenir compte des mesures
suivantes :

   -   rapprocher les points de vente des pesticides aux agriculteurs ;
   -   organiser des activités de formation- sensibilisation à l’endroit des agriculteurs sur :

      la détection des maladies et ravageurs des cultures,
      la lecture de l’étiquette du pesticide,
      le stockage,
      le dosage des pesticides et l’application,
      les risques de l’usage de pesticides sur la santé et les moyens de les éviter,
      l’élimination des déchets et emballages.

- organiser des formations au personnel des centres de santé rural sur la reconnaissance et la
gestion médicale des risques d’intoxication aux pesticides.

- mettre en place des structures spécialisées dans la destruction des produits périmés et des
emballages de pesticides.




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IV.  CADRE   POLITIQUE                   ET     REGRLEMENTAIRE             ET      CAPACITE
INSTITUTIONNELLE

IV.1. Cadre réglementaire

Les instruments juridiques faisant objet de cadre réglementaire du contrôle phytosanitaire, des
ressources phytogénétiques et de la qualité des aliments sont repris ci-après :

IV.1. 1. Textes législatifs

Instrument                    Objectif de la législation        Articles/dispositions
Juridique (type,                                                pertinentes
référence,
année)
1. Loi n° 1/010     Gestion de l’environnement et sa            -art. 92 réglemente
du 30 Juin 2000     protection contre toutes les formes de      l’introduction des espèces
portant Code de     dégradations, et amélioration des           nouvelles. Cette dernière est
l’Environnement     conditions de vie de la personne            soumise à l’analyse conjointe
de la République    humaine, dans le respect de l’équilibre     du Ministre chargé de
du Burundi          des écosystèmes.                            l’environnement et du Ministre
                                                                ayant l’Agriculture et l’Elevage
                                                                dans ses attributions.
2. Décret-loi n0    La protection sanitaire des végétaux, et    -Art. 1 interdit d’introduire, de
1/033 du 20 juin    produits végétaux destinés à la             détenir, de transporter sur le
1993 portant        multiplication par la prévention et la      territoire national des ennemis
protection des      lutte contre les ennemis des végétaux       des végétaux sauf sur
végétaux au         tant au niveau de leur introduction qu’à    dérogation.
Burundi.            celui de leur propagation sur le territoire -Art. 12 réglemente le contrôle
                    national ; la diffusion et la vulgarisation aux frontières à l’importation
                    des techniques de protection des            des végétaux et des produits
                    végétaux pour l’amélioration des            végétaux.
                    productions végétales ; le soutien aux
                    exportations des végétaux et produits
                    végétaux, le développement de la
                    coopération internationale en matière de
                    protection des végétaux, la mise en
                    œuvre de la politique nationale à l’égard
                    des pesticides.
7. Décret loi n°    Le Décret met en place un laboratoire       -
100/090 du 30       chargé de l’analyse de la qualité des
mai 1991            aliments
Portant création,
organisation et
fonctionnement
de l’Institut
National de
Santé publique
                    Ce texte a pour objet de préciser les Dispositions relatives aux
8.l’Ordonnance
                    modalités d’application du décret-loi de demandes d’autorisation
                                                29
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Ministérielle n° 1993 sur la protection des végétaux.           (Art.21, 22, 25, 27, 28, 29, 32,
710/754/98 du 29                                                33).
Décembre portant
mesures
d’application du
Décret-loi      n°
1/033 du 30 Juin
1993       portant
protection     des
végétaux        au
Burundi ;

9. l’Ordonnance      Elle établit un registre des pesticides à  -
Ministérielle n0     usage agricole homologués au Burundi.
710/837 du 29        Le registre mentionne la spécialité
Octobre 2001         commerciale, la composition en matière
portant registre     active, le numéro d’homologation, la
des pesticides à     teneur en matière active et formulation,
usage agricole       la toxicité, les végétaux protégés, les
homologués au        ennemis des végétaux, la dose
Burundi.             d’utilisation en spécialités commerciales,
                     le délai d’emploi avant récolte, la
                     persistance d’action, le mode d’action et
                     les dispositions particulières.
                     Cette ordonnance a été prise pour          -
10. l’Ordonnance
                     permettre aux agriculteurs de protéger
Ministérielle n°
                     leurs cultures et d’éviter les dangers
710/838 du 29
                     qu’un usage inconsidéré des pesticides
Octobre      2001
                     ferait courir à l’homme tant pour sa santé
portant registre
                     que pour son environnement.
des pesticides à
usage     agricole
interdits       au
Burundi ;


11. Ordonnance Cette ordonnance permet à assurer la             L’article 31 définit les 4
Ministérielle n° qualité des aliments pour protéger les         sections du département du
                                                                contrôle de l’environnement :
747 du 16 octobre consommateurs
                                                                la section de contrôle de la
portant
                                                                qualité des Eaux et des
organisation
                                                                aliments, la section de contrôle
administrative de
                                                                de la qualité des Médicaments,
l’Institut national
                                                                la section de contrôle des
de      la    santé
                                                                vecteurs et la section de la
publique
                                                                toxicologie et pollution
                                                                industrielle.




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              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


IV.1.2. Accords et instruments internationaux auxquels le Burundi adhère

Instrument               Objectif de    Articles/dispositions Lacunes par    Proposition
Juridique (type,    l’Accord/Convention pertinentes           rapport au     par rapport
référence, année)                                             Protocole de   au
                                                              Cartagena.     Protocole de
                                                                             Cartagena
1. Agenda 21       Il s’agit d’un Plan      Chap. 16 : la           -        -
                   d’Action Global à être   biotechnologie est
                   mis en œuvre par les     considérée comme
                   gouvernements et les     un outil important
                   instances                pour le 21ème siècle.
                   internationales dans
                   tous les domaines où
                   se déroulent une
                   interaction entre
                   l’activité humaine et
                   l’environnement.
2. la Déclaration Elle contient 27        Chap. 15 : « Principe -            -
              sur principes, qui dans     de précaution » :
de     Rio
                   leur ensemble, visent  « pour protéger
l’Environnement
                   la réalisation des     l’environnement, des
et              le objectifs de           mesures de
Développement.     développement          précaution doivent
                   durable et de          être largement
                   conservation de la     appliquées par les
                   biodiversité.          Etats selon leurs
                                          capacités. En cas de
                                          risques de dommages
                                          graves ou
                                          irréversibles,
                                          l’absence de
                                          certitude scientifique
                                          absolue ne doit pas
                                          servir de prétexte
                                          pour remettre à plus
                                          tard l’adoption de
                                          mesures effectives
                                          visant à prévenir la
                                          dégradation de
                                          l’environnement.
3. la Convention Elle vise la              Art.8 alinéa 8(g)     -           Le Protocole
                 conservation   de la     chaque   partie                    de Cartagena
sur la Diversité
                 diversité biologique,    contractante, dans la              est venu
Biologique.
                 l’utilisation durable de mesure du possible                 compléter la
                 ses composants et le     et selon qu’il                     Conservation
                 partage juste et         conviendra : {…}                   sur la
                 équitable des            Met en place ou                    Diversité
                 bénéfices découlant de maintient des                        Biologique.
                                            31
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                      l’exploitation des        moyens pour
                      ressources génétiques. réglementer, gérer ou
                                                maîtriser les risques
                                                associés à
                                                l’utilisation et à la
                                                libération
                                                d’organismes vivants
                                                modifiés qui risquent
                                                d’avoir sur
                                                l’environnement des
                                                impacts défavorables
                                                qui pourraient
                                                influer, sur la
                                                conservation et
                                                l’utilisation durable
                                                de la diversité
                                                biologique, compte
                                                tenu également des
                                                risques pour la santé
                                                humaine ».
                                                Art.19 exige que les
                                                parties prennent des
                                                mesures pour mettre
                                                en place des
                                                programmes de
                                                recherche, ce qui
                                                permettrait
                                                l’utilisation efficace
                                                de la biotechnologie,
                                                notamment dans le
                                                cas des pays en
                                                développement.
                      précise dans l’annexe
4.           Traité
                      1 les ressources
international pour
                      phytogénétiques des
les      Ressources
                      cultures        vivrières
phytogénétiques de
                      faisant             objet
la FAO
                      d’échanges entre pays
                      Contribuer à assurer      -Art. II (8) :         -   Elaborer un
5. le Protocole de
                      un degré adéquat de       approche de                cadre légal
Cartagena sur la
                      protection pour le        précaution.                national sur
Prévention     des
                      transfert, la             -Art. 15 : évaluation      la
Risques
                      manipulation et           des risques par des        biosécurité
Biotechnologique.
                      l’utilisation sans        méthodes                   (cela fait
                      danger des organismes scientifiques                  l’objet de ce
                      vivants modifiés          éprouvées et dans la       travail en
                      résultant de la           transparence, en           cours).
                      biotechnologie            tenant compte des
                      moderne qui peuvent méthodes

                                                32
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                    avoir des effets        d’évaluation des
                    défavorables sur la     risques reconnues.
                    conservation et         -Art. 16 : traite de la
                    l’utilisation durable degestion des risques
                    la diversité biologique,pour prévenir les
                    compte tenu             effets défavorables
                    également des risques   de l’organisme
                    pour la santé humaine,  vivant modifié sur la
                    en mettant plus         conservation et
                    précisément l’accent    l’utilisation durable
                    sur les mouvement       de la diversité
                    transfrontières.        biologique, y
                                            compris les risques
                                            sur la santé humaine,
                                            sur le territoire de la
                                            Partie importatrice.
                                            -Art.23 : relatif à la
                                            sensibilisation,
                                            l’éducation et la
                                            participation du
                                            public aux diverses
                                            procédures
                                            aboutissant à des
                                            décisions.
                                            -Art. 27 : concerne la
                                            responsabilisation et
                                            la réparation pour les
                                            dommages résultant
                                            de mouvements
                                            transfrontaliers
                                            d’organismes vivants
                                            modifiés.
6. les Directives Elles visent à faciliter Les principes qui        -   -
                    la mise en  œuvre  des  sous-tendent   les
Techniques
Internationales du engagements énoncés directives sont :
                des dans Agenda 21 et à         - recenser les
Programme
                    aider les                        risques
Nations       Unies
                    gouvernements, les               éventuels ;
pour
                    organismes                  -    évaluer les
l’Environnement
                 la intergouvernementaux,            risques ;
concernant
                    le secteur privé et         - gérer les
prévention      des
                    d’autres organisations           risques.
Risques
                    à mettre  en place et à
Biotechnologiques.
                    gérer les moyens
                    nationaux nécessaires,
                    à assurer la prévention
                    des risques
                    biotechnologiques, et à
                    aider au

                                               33
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                   perfectionnement des
                   ressources humaines
                   ainsi qu’à l’échange de
                   données au niveau
                   international.
                                          -L’accord prévoit un    L’accord
8. Accords sur les Créer des dispositifs                                            Harmoniser
mesures sanitaires permettant aux         système                 présente          les lois et
                                          d’harmonisation des
et phytosanitaires membres de mettre en                           beaucoup de       règlements
(ou mesures SPS) place des obstacles au   procédures sanitaires   similitudes       avec les
                   commerce afin          et phytosanitaires.     avec         le   prescriptions
                   d’assurer la sécurité de
                                          -Comme dans le cas      Protocole sauf    de cet
                   leur environnement,    du Protocole de         que     parfois   accord.
                                          Cartagena, les
                   tant sur le plan général                       les approches
                   que sur le plan        membres peuvent         sont
                   agricole.              prendre des mesures     différentes
                                          en se fondant sur une   notamment en
                                          évaluation « des        matière
                                          risques pour la santé   d’évaluation
                                          et la vie des           des risques.
                                          personnes et des
                                          animaux ou pour la
                                          préservation des
                                          végétaux, compte
                                          tenu des techniques
                                          d’évaluation des
                                          risques élaborées par
                                          les organisations
                                          internationales
                                          compétentes.
                   Prévenir des pratiques L’Accord OTC est        L’accord vise     Harmoniser
9. Accord sur les
                   commerciales           pertinent pour les      à fonctionner     les lois et
Obstacles
                   trompeuses,  protéger  produits de la          de concert        règlements
Techniques      au
Commerce (OTC) la santé, la sécurité      biotechnologie car il   avec le           avec les
                   humaine, la vie ou la s’applique à des         Protocole et à    prescriptions
                   santé végétale ou      règlements et normes    se compléter      de l’OMC.
                   animale, et            techniques,             mutuellement.
                   l’environnement.       notamment les
                                          exigences portant sur
                                          le conditionnement,
                                          le marquage et
                                          l’étiquetage.
        Convention Empêcher la            Les pays sont tenus     -                 -
10.
                   dissémination  et      d’instituer un
Internationale sur
la Protection des l’introduction dans de système de
                   nouveaux pays          réglementation
Végétaux
                   d’organismes nuisibles chargé d’assurer la
                   aux végétaux et aux    sécurité des
                   produits végétaux de   végétaux, des
                   par le monde.          produits végétaux et
                                              34
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                                d’autres produits
                                                réglementés destinés
                                                à l’importation ou
                                                l’exportation, de la
                                                surveillance des
                                                végétaux dans
                                                l’ensemble de leur
                                                territoire et le
                                                contrôle des
                                                végétaux circulant au
                                                niveau international.

                     Promouvoir « une           Les parties             -   Amender la
11. Convention sur
                     coopération                s’engagent à                convention
la protection des
                     communautaire en           promouvoir des              pour prendre
végétaux entre les
                     matière de lutte contre    pratiques qui               en compte
pays membres de
                     les ennemis des            assurent la protection      les
la    Communauté
                     végétaux, contre leur      des végétaux,               dispositions
Economique des
                     propagation et             l’utilisation efficace      jugées
Pays des Grands
                     spécialement leur          et sans dangers des         pertinentes
Lacs.
                     introduction à             pesticides, tout en         du Protocole
                     l’intérieur de             réduisant au                de
                     frontières de la           maximum les risques         Cartagena.
                     CEPGL.                     pour la santé et pour
                                                l’environnement
                                                résultant de leur
                                                manipulation ou de
                                                leur utilisation
                                                incorrecte (article 2).
        Convention Empêcher                     Engagements des         -   Amender la
12.
phytosanitaire pour l’introduction de           Etats (art. VIII, IX,       convention
                    maladies, insectes          X, XI) relatifs aux         pour prendre
l’Afrique.
                    nuisibles et autres         mesures de                  en compte
                    ennemis des végétaux        quarantaine,                les
                    dans toutes les régions     interdiction                dispositions
                    de l’Afrique et mettre      d’importation de tout       jugées
                    un terme à la               organisme vivant            pertinentes
                    commercialisation et à      dont l’OUA                  du Protocole
                    la              diffusion   souhaite                    de
                    incontrôlées          des   l’interdiction, luter       Cartagena.
                    pesticides à usage          efficacement contre
                    agricole.                   les maladies.
13. Convention de Précise les produits          -
                    chimiques très
Rotterdam
                    dangereux, ces
                    produits figurent sur
                    la liste des pesticides
                    interdits d’usage au
                    Burundi
                                                35
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




IV.1.3. Evaluation des textes législatifs et réglementaires
      Le système de mise en quarantaine des plantes et des animaux a été une des principales
stratégies adoptées par les pays de la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs, un
ensemble dont fait partie le Burundi, dans les conventions citées plus haut, afin de lutter
contre les ennemis des végétaux et leur propagation et spécialement leur introduction à
l’intérieur des frontières de la communauté et lutter contre la propagation des maladies des
animaux.


Cet engagement a été repris dans la législation nationale. En effet, le décret-loi portant
protection des végétaux prévoit des mesures de quarantaine (consignation provisoire, saisie,
désinfection ou des destructions) en cas de constat que des végétaux, des produits végétaux,
ou des végétaux destinés à la multiplication, sont contaminés par des ennemis des végétaux
ou présentent des signes suspects de contamination.


Cependant, les ordonnances ministérielles qui devraient déterminer les conditions de
circulation de ces matériels prévues à l’article 7, n’ont pas encore été élaborées, ce qui
handicape l’application de cette législation. En plus le Département de la protection des
végétaux qui devrait mettre en application la législation phytosanitaire est dépourvu de
moyens financiers. Ainsi les postes frontalières déjà mises en place sont à court de moyen en
ne travaillent pas efficacement. L ‘antenne phytosanitaire qui délivre des certificats
phytosanitaires n’arrive pas à faire des analyses correctement faute d’équipement de
laboratoire et de moyens de déplacement pour la prise des échantillons.


L’utilisation des pesticides est un aspect bien réglementé suite au fait que le Burundi a perçu
très rapidement qu’un usage inconsidéré de ces produits pouvait avoir des effets néfastes pour
la santé humaine et pour l’environnement.


Le décret-loi n° 1/033 contient des dispositions sur la gestion générales des pesticides, les
ordonnances n° 710/837 et n° 710/838 du 29/10/2001 fixent respectivement les pesticides à
usage agricole homologués (Annexe 3) ainsi que les pesticides à usage agricole interdits au
Burundi (Annexe 4). L’ordonnance n° 710/406 du 24 Mars 2003 met en place un Code
National de conduite pour la gestion des pesticides ; et plusieurs ordonnances autorisent ou
interdisent l’usage de certains pesticides spécifiques en fonction des informations détenues
par la Commission Nationale chargée d’homologation et de contrôle des pesticides. Ces
dispositions réglementaires sont en parfaite harmonie avec la Convention de Rotterdam
puisque la liste des pesticides repris dans l’annexe III de cette Convention sont sur la liste des
pesticides interdits au Burundi.


Cependant, les risques liés à l’usage de ces pesticides ne manquent pas, suite au fait que :
cette législation peu fonctionnelle par manque de moyens financiers et rédigée dans une
langue non comprise par les principaux utilisateurs (agriculteurs et éleveurs) n’est pas bien
diffusée auprès de ces derniers ; certains aspects comme la destruction des déchets de
pesticides et de pesticides périmés ne sont pas réglementés, en plus que le Burundi ne dispose
                                               36
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


pas d’infrastructure à cet effet ; certains risques tels que ceux liés à la manipulation des
pesticides, à leurs résidus dans les aliments, ne sont pas bien appréhendés, etc.


L’introduction de nouvelles espèces est reprise dans plusieurs textes de lois notamment : le
code de l’environnement et le décret-loi sur la protection des végétaux. Il reste que ces
différentes lois sont peu appliquées.


La préoccupation que la prolifération de certaines espèces nouvelles pourrait nuire aux
populations des espèces indigènes et aux équilibres naturels semble être prise en compte par
le code de l’environnement en son article 92. Il est cependant connu que le problème
d’espèces envahissantes est parfois transfrontière (cas de la jacinthe d’eau). Aussi, faudrait -il
une réglementation adaptée.
S’agissant des espèces menacées, le code de l’environnement énonce une disposition générale
qui stipule que la reconstitution des écosystèmes dégradés et la régénération des espèces
animales et végétales ou en voie de disparition constitue une obligation incombant à l’Etat,
aux collectivités locales et aux personnes privées, physiques ou morales.


Malheureusement, le code prévoit un texte d’application (article 91) qui devrait fixer
notamment : la liste des espèces de la faune et de la flore qui bénéficient d’une protection
spéciale, les modalités d’application de la protection visée ; les interdictions permanentes ou
temporaires en vue d’assurer la protection des espèces menacées ; etc., mais ce texte n’existe
pas encore.


De plus, le code semble légiférer pour les espèces de faune et de flore sauvages et non sur
l’agro biodiversité qui est pourtant la plus concernée par les manipulations génétiques.
IV.1. 4. Accords et Instruments Internationaux ayant un impact sur l’agro biosécurité.


Les principaux accords et instruments internationaux ayant un impact sur l’agro biosécurité
sont :


   (i)    l’Agenda 21 ;
   (ii)   la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement ;
   (iii)  la Convention sur la Diversité Biologique ;
   (iv)   les Directives Techniques Internationales du Programme des Nations Unies pour
          l’Environnement concernant la prévention des Risques Biotechnologiques ;
   (v)    le Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques Biotechnologique ;
   (vi)   la Convention Internationale sur la Protection des Végétaux ;
   (vii) la Convention sur la protection des végétaux entre les pays membres de la
          Communauté Economique des Pays des Grands Lacs ;
   (viii) la Convention phytosanitaire pour l’Afrique
   (ix)   la Convention de Rotterdam
   (x)    Le traité international sur les ressources phytogénétiques pour la FAO


                                               37
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




    La plupart de ces conventions n’ont pas encore été intégrées dans la législation nationale
et restent donc peu appliquées.
Il faut souligner que la réglementation commune sur les pesticides pour les pays de la
CEMAC et leur application dans le pays n’est pas connue au Burundi.
Par contre, pour le Traité International pour les ressources phytogénétiques de la FAO,
plusieurs actions ont été réalisées par le gouvernement du Burundi et d’autres sont en cours.
Le Traité a été ratifié le 28 avril 2006. Bien que les textes d’applicatio n ne soient pas encore
élaborés, une gamme d’activités est déjà menée par le pays. L’Institut des Sciences
Agronomiques du Burundi (ISABU) est déjà désigné comme organe d’exécution du Traité au
Burundi. Dans le cadre du renforcement des capacités, 3 spécialistes niveau master et un
technicien A2 sont déjà formés dans la gestion des ressources phytogénétiques. Au niveau des
infrastructures, un laboratoire pour la conservation des ressources phytogénétiques vient
d’être construit et est en cours d’être équipé. Une collecte au niveau national du germoplasme
traditionnel a été réalisée et 1784 accessions de plusieurs espèces vivrières sont en
conservation.



                En résumé : le cadre législatif et réglementaire est marqué par :
* une inapplicabilité des lois et conventions parce que ces dernières manquent des textes
d’application sans lesquels ces lois et conventions demeurent largement inutilisables. La
plupart des conventions ratifiées par le Burundi ne sont généralement pas relayées par un
texte légal d’adaptation, si bien que les objectifs qu’elles énoncent demeurent lettre morte ;
* la plupart des lois n’ont pas pris en compte la nécessité d’une approche participative lors de
leur élaboration, une approche pourtant indispensable à l’aménagement d’une législation
environnementale efficace. Cette participation garantie une meilleure adaptation des
règlements et un meilleur respect des textes ;
* l’ineffectivité de la loi et des conventions est due souvent à leur méconnaissance, non
seulement par les citoyens, mais aussi par ceux qui sont chargés de veiller à leur application ;
* l’ineffectivité et la non application de certaines conventions sont dues également à l’absence
d’harmonisation de la législation nationale avec les conventions internationales.


IV.2. Cadre institutionnel

IV.2. 1. Structures impliquées directement dans le contrôle phytosanitaire

IV.2.1.1. DEPARTEMENT DE LA PROTECTION DES VEGETAUX

Le Département de la Protection des Végétaux (DPV) est un des trois départements que
comporte la Direction Générale de l’Agriculture. Crée par le Décret loi n° 100/154 du 19
octobre 1993 portant organisation du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, le DPV a
notamment pour mission de :



                                               38
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


   -   exécuter et superviser la mise en œuvre de la politique nationale en matière de la
       protection des végétaux ;
   -   mettre en application la législation phytosanitaire notamment par le contrôle et
       l’homologation des produits phytosanitaires ;
   -   procéder à l’inspection phytosanitaire sur tout le territoire national afin de prévenir des
       fléaux et évaluer l’efficience des techniques et produits utilisés ;
   -   promouvoir la commercialisation des produits phytosanitaires.

Du point de vue organique, le DPV est organisé en trois services (Annexe 5).


   a. Service Surveillance et Intervention

Ce service est chargé :

   -   d’assurer la surveillance des organismes nuisibles (ON) présents sur l’ensemble du
       territoire ;
   -   de prévenir les attaques de certains ON qui sont susceptibles d’occasionner des dégâts
       très importants à l’échelle nationale ;
   -   d’organiser ou de prendre en charge certaines interventions phytosanitaires pour les
       ON dangereux et pour lesquels une intervention collective est nécessaire ;
   -   de réaliser des enquêtes phytosanitaires pour évaluer l’importance des dégâts causés
       par les ON et l’efficience des techniques et produits utilisés.

Ce service dispose au niveau de chaque province d’un inspecteur phytosanitaire, soit au total
16 inspecteurs, dont les principales activités sont :

   -   surveiller et suivre les ennemis des cultures en collaboration avec les agronomes
       communaux,
   -   répondre aux demandes de consultations phytosanitaires courantes ;
   -   appuyer les interventions phytosanitaires et parfois prendre en charge un certain
       nombre d’opérations ;
   -   suivre et évaluer les campagnes de lutte collective en cas de fléaux phytosanitaires,
   -   mener les enquêtes phytosanitaires pour évaluer l’importance des dégâts des
       principaux ON ;
   -   encadrer techniquement les services de vulgarisation agricoles dans la lutte contre les
       ennemis des cultures ;
   -   évaluer l’efficacité des traitements phytosanitaires.

   b. Service Contrôle Phytosanitaire

Il est chargé de la mise en application de la législation en matière de contrôle phytosanitaire à
l’importation, à l’exportation et chez les producteurs de matériel destiné à la multiplication
(semences et plants) et de délivrer les certificats phytosanitaires.

Ce service dispose de 10 personnes dont 1 chef de service, 1 chef d’Antenne phytosanitaire de
Bujumbura, 1 assistant du chef d’antenne et 7 inspecteurs phytosanitaires aux postes
frontières (Aéroport international de Bujumbura ; Ports de Bujumbura et Rumonge; points


                                               39
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


d’entrées déclarés de Kobero, Kanyaru haut, Kayogoro et Mabanda :( voir Annexe 6). Six
autres postes sont à pourvoir.
Ce service souffre d’un manque de moyens financiers et la délivrance des certificats
phytosanitaires se fait par simple observation visuelle. Ceci met en doute la fiabilité de cette
certification.
Le modèle de certificat est repris à l’Annexe 7.
Faute de moyens suffisants pour assurer la délivrance des certificats correctement, le service
contrôle phytosanitaire enregistre un nombre très faible de certificats phytosanitaires établis
par an.
Les données disponibles montrent que :

            En 2003 il y a eu 159 certificats délivrés
            En 2004 on a enregistré 421 certificats
            En 2005 le nombre de certificats a atteint 595

Les principales cultures et produits inspectés sont : le café, le thé, le tabac, les vitro plants de
bananier, la farine de manioc, les feuilles de manioc, le quinquina, le dracena et les plantes
ornementales.
Malheureusement, les quantités inspectées par plante ou produit ne sont pas marquées dans le
registre et il faut corriger cela.

   c. Service Contrôle et Homologation des Pesticides

Il a pour mission la mise en application de la législation en matière d’importation, fabrication,
étiquetage, stockage, distribution et utilisation des pesticides. Il procède aussi à la conduite
des tests d’efficacité biologique des pesticides, des normes d’utilisations et autres tests des
pesticides. Il dispose de 2 personnes.

   d. Volet Formation

Il est chargé d’appuyer et de coordonner les activités de formation préparées par les 3
services, d’aider à la mise au point des fiches et des bulletins techniques, ainsi que de tout
autre matériel didactique nécessaire, et de collaborer avec les services de formation des autres
organismes et institutions (ISABU, FACAGRO, etc.).

Enfin, le DPV dispose d’un petit laboratoire peu équipé, installé à Gitega pour le diagnostic
des ON les plus courants et permettre une réponse correcte et rapide aux demandes de
clinique phytosanitaire. Le second laboratoire devait être installé à Bujumbura et servir au
diagnostic des ON de quarantaine avant de délivrer les certificats phytosanitaires.
Malheureusement, ce labo n’a pas été installé suite à la crise sociopolitique de 1993.
Pour les cas plus compliqués, le DPV fait recours aux laboratoires de phytopathologie de
l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) ou de la Faculté d’Agronomie
(FACAGRO) de l’Université du Burundi.

Les activités réalisées par le département sont résumées ci-après :




                                                40
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


Avant la crise socio-politique de 1993, l’appui des projets belge et PNUD/FAO avait permis
au DPV de réaliser des activités en relation avec la protection des végétaux et ceci à travers
ses services techniques.

   i.   Le Service surveillance et intervention (SSI) a mené des enquêtes ponctuelles sur
        l’état sanitaire des cultures vivrières et industrielles d’importance économique de
        1990 à 1993, sur base desquelles des cartes phytosanitaires ont été établies et
        indiquant le niveau d’incidence des maladies et ravageurs dans toutes les provinces du
        pays. Parallèlement, des recommandations phytosanitaires étaient émises à l’issue de
        ces enquêtes. Le SSI continue à s’occuper de la surveillance phytosanitaire du
        territoire malgré le peu de moyens dont il dispose et mène ponctuellement des
        enquêtes en collaboration avec d’autres partenaires et avec l’appui d’autres
        institutions (ISABU, CRS, OCIBU, PRASAB, etc.).

  ii.   Le Service Contrôle et Homologation des Pesticides (SCHP) a établi le registre des
        pesticides à usage agricole homologué au Burundi, le registre des pesticides agricoles
        interdits au Burundi, le registre des pesticides requérant une dérogation auprès du
        MINAGRIE, plus de 15 ordonnances ministérielles ayant trait aux pesticides. En plus,
        il a élaboré le Code national de Conduite pour la gestion des pesticides ainsi que le
        guide pratique pour l’utilisation des pesticides. Hormis les années 2006, 2007 et 2008,
        le SCHP mène une enquête chaque année sur l’importation, la distribution et/ou la
        vente des pesticides au Burundi. Les trois ci - indiquées n’ont pas été couvertes par
        manque de liquidités. Avant la crise de 1993, ce service avait une part active dans la
        conduite des tests d’efficacité biologique et de valeurs pratiques des pesticides.

 iii.   Le Service Contrôle Phytosanitaire (SCP) a établi un inventaire des ennemis des
        végétaux contre lesquels la lutte est obligatoire en tous lieux et de façon permanente ;
        un inventaire des ennemis des cultures contre lesquels la lutte est obligatoire d’une
        façon permanente chez les producteurs et vendeurs de plants et semences ; un
        inventaire des végétaux dont l’introduction est interdite au Burundi ; un inventaire des
        végétaux et produits végétaux dont l’importation est subordonnée à la p résentation
        d’un certificat phytosanitaire et au contrôle du DPV ; la liste des végétaux et produits
        végétaux dont l’importation est soumise à des conditions particulières (Annexe 8).
        En outre, le SCP effectuait des contrôles phytosanitaires réguliers dans les centres
        semenciers et chez les multiplicateurs privés. L’analyse des risques phytosanitaires
        aux postes frontières et autres points d’entrées déclarés est menée au gré de la
        disponibilité des fonds. Ce même service délivre régulièrement les certificats
        phytosanitaires à l’exportation et à la réexportation.

Le DPV est respectivement le Point de Contact Officiel de la CIPV, l’Autorité Nationale
Désignée de la Convention de Rotterdam pour les pesticides et l’Organisation nationale de la
Protection des Végétaux auprès du CPI.

e. Les contraintes

Dans l’accomplissement du cahier des charges lui confié, le DPV est confronté à bon nombre
de contraintes, notamment :



                                              41
    PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
               AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


   i.    La nécessité de renforcement des capacités à court et à moyen termes de son personnel
         technique dans les divers domaines de la PV.
  ii.    L’insuffisance des moyens logistiques et financiers pour bien exécuter les missions et
         activités lui assignées.
 iii.    La méconnaissance de la Législation phytosanitaire par les intervenants et partenaires
         en PV ayant pour conséquence l’introduction dans le pays des végétaux, produits
         végétaux et pesticides ne remplissant pas les normes ou conditions requises.
 iv.     L’absence des structures de quarantaine aux postes d’entrées déclarées ne facilitant
         pas le contrôle des végétaux, produits végétaux et pesticides, ceci pouvant être très
         préjudiciable à notre agriculture suite à l’introduction d’ON non désirés et/ou interdits.
  v.     L’insuffisance de sensibilisation de la population sur le problème d’échanges de
         végétaux et produits végétaux et sur l’usage rationnel des pesticides ainsi que les
         risques encourus. A cela s’ajoute le problème de la non disponibilité de semences à
         haut rendement et résistantes/tolérantes aux maladies conduisant les agriculteurs à
         recourir à des semences dont la traçabilité est méconnue. Ceci a comme conséquence
         la propagation à grande échelle des ennemis des cultures dont certains sont plus
         dommageables, pouvant provoquer des chutes de rendement allant parfois au-delà de
         80% (cas de la mosaïque sévère du manioc).
 vi.     présence sur le marché local des pesticides, matériel végétal et produits végétaux ne
         répondant pas aux mesures phytosanitaires du pays suite au manque de moyens pour
         appliquer la législation phytosanitaires.
vii.     L’absence d’harmonisation de la législation phytosanitaire du Burundi avec celles des
         pays de la sous région alors que la majorité des végétaux, produits végétaux et
         pesticides introduits au Burundi proviennent de pays de la sous région.
viii.    L’actualisation de la législation phytosanitaire du Burundi en incluant des chapitres
         sur les OGMs ainsi que les normes de qualités et de sécurité du matériel d’application
         des pesticides.
 ix.     Le manque des fonds et de moyens informatiques pour l’exploitation efficiente du
         Portail Phytosanitaire International (PPI).


f. Domaines de coopération souhaités

Au vue de la situation actuelle de la protection des végétaux dans notre pays et compte tenu
des intégrations régionales (COMESA, CEEAC, EAC, etc.) dont notre pays fait partie, il
serait souhaitable de renforcer la coopération en insistant sur les points ci-après :

    i.   Renforcer la collaboration entre la recherche (ISABU, FACAGRO) et le département
         de la protection des cultures.
   ii.   Echange d’expériences avec les services de la PV des autres pays en général et des
         sous régions en particulier.
  iii.   Renforcement des capacités en ressources humaines et en infrastructures.
              Formation en phytopathologie, entomologie et virologie
              Formation en gestion de la quarantaine phytosanitaire.
              Equipement de laboratoire de défense des végétaux.




                                                42
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


IV.2.1.2. Comité de gestion des crises Phytosanitaires

Le Comité National de lutte contre la mosaïque du manioc a été mis en place par décision
ministérielle en date du 21 février 2006, avec pour missions;

   1) Faire l’état des lieux sur les activités et les ressources affectées au programme national
      de lutte contre la mosaïque sévère du manioc;
   2) Elaborer en collaboration avec tous les intervenants une stratégie efficace de
      multiplication de boutures de variétés résistantes de façon à servir les agriculteurs
      dans les délais acceptables;
   3) Appuyer le Ministère de tutelle dans la mobilisation et le suivi de l’utilisation
      rationnelle des ressources;
   4) Coordonner la mise en œuvre des activités prioritaires en amont et en aval de la filière
      de production et de diffusion du matériel de plantation sain de manioc;
   5) Conseiller les institutions de recherche à collecter et conserver le germoplasme local et
      introduit;
   6) Identifier, arbitrer et résoudre les conflits éventuels entre acteurs de terrain.

   •   Le comité national de lutte contre la mosaïque du manioc a été élargi par décision
       ministérielle du 19 juillet 2007. Il est devenu le comité National de lutte contre les
       maladies et ravageurs des plantes. Ce comité a pour missions:

   1) Etablir des relations privilégiées avec les services spécialisés dans les domaines de la
        phytopathologie et de l’entomologie;
    2) Faire un état des lieux sur les activités en cours et les ressources nécessaires;
    3) Rassembler en collaboration avec les services spécialisés les informations sur des
       menaces éventuelles (alerte);
    4) Elaborer et coordonner en concertation avec tous les concernés des activités et des
       stratégies efficaces de lutte;
    5) Identifier les institutions potentielles de financement;
    6) Evaluer de manière continue les résultats des actions entreprises;
    7) Créer des points focaux provinciaux d’alerte rapide, ainsi que des commissions
       techniques ad hoc.


Ces points focaux ne sont pas encore mis en place

Le comité compte 11 membres à savoir :
   • Assemblée Nationale : 1membre
   • Présidence de la République : 1 membre
   • Deuxième Vice-Présidence de la République: 1 membre
   • Recherche: 4 membres dont 2 pour l’ ISABU et 2 pour l’ IRAZ.
   • Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage : 5 membres dont DG de l’Agriculture; DG
      de la Planification Agricole et de l’Elevage; DG de la Mobilisation pour l’Auto-
      développement et Vulgarisation Agricole; Département de la Défense des Végétaux;
      Conseiller au Cabinet en charge des filières.
   • FAO – Coordination des Urgences : 1 membre
   • ONG (CRS): 1 membre

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   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Il y a beaucoup de risques d’introduction de nouveaux organismes nuisibles dans le pays. La
striure brune du manioc est déjà signalé dans les pays voisins avec le Burundi (République
Démocratique du Congo, Rwanda et la Tanzanie).Le flétrissement bactérien du bananier
également déjà observé dans ces pays constitue une menace inquiétante pour le pays.
Signalons un nouveau ravageur nouvellement identifié au Burundi sur les mangues, il s’agit
d’une nouvelle mouche des fruits, Bactrocera invaders
Face à ces contraintes phytosanitaires des dispositifs pour renforcer la surveillance des
mouvements transfrontaliers des plantes sur les frontières devraient être renforcé pour pallier
aux fléaux.

 IV.2.1.3. L’Institut des sciences agronomiques du Burundi

   �?� Le programme de recherche en défense des végétaux (Institut des sciences agronomiques du
     Burundi du Ministère de l’agriculture et de l’Elevage) est composé de 4 composantes de
     recherche :

            Cellule recherche inventaire phytosanitaire (CRIP) chargée de :
                           quantifier l’épidémiologie et l’incidence des maladies et ravageurs des
                              cultures et des denrées en milieu rural ;
                           analyser les modalités d’approbation par les agriculteurs des stratégies
                              de lutte proposées par la recherche ainsi que leur impact avant leur
                              diffusion par les services de vulgarisation techniquement appuyés par
                              le Département de la défense des cultures.
Le CRIP constitue un lien formel entre la recherche développée en milieu contrôlé par le Programme
de recherche en défense des végétaux sur les problèmes virologiques, nématologiques,
bactériologiques, mycologiques, entomologiques et malherbologiques, et le milieu réel.
Le contact, en veilleuse pour le moment suite au manque de moyens financier, entre le Département
de la défense des cultures et CRIP étaient permanent avant la crise qui a éclaté en 1993. Il était
matérialisé par deux réunions annuelles (mars ou avril pour la définition des programmes, décembre
ou janvier pour la présentation et la discussion des rapports d’activité de l’année culturale
précédente) dans le cadre du comité programme mes en place par l’ISABU.

            Composante virologie travaille sur :
                       La maladie des bandes du maïs
                       Les viroses de la patate douce
                       Les viroses de la pomme de terre
                       La mosaïque du manioc
                       Le bunchy top du bananier

            Composante phytopathologie travaille sur :
                       La pyriculariose du riz
                       Les maladies foliaires et racinaires du haricot
                       Le flétrissement bactérien de la pomme de terre
                       L’anthracnose du caféier
                       Le mildiou de la pomme de terre

            Composante entomologie travaille sur :

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   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



                              Les mouches du haricot
                              L’acarien vert du manioc et la cochenille farineuse du manioc
                              Les charançons de la patate douce
                              La punaise du caféier
                              Les ravageurs du cotonnier
                              La mouche des fruits de la mangue (Bactrocera invadens)

IV.2.2. COMMERCIALISATION ET DISTRIBUTION DES PESTICIDES A USAGE
AGRICOLE
La commercialisation des pesticides est libéralisée et le régime fiscal et tarifaire applicable
aux pesticides consacre l’exonération de la taxe de transaction et des droits de douane.
Tous les pesticides consommés au Burundi sont importés.
Les procédures de commercialisation sont régies par la loi des marchés publiques (Annexe 9)
et respectent la voie de l’appel d’offres. La loi des marches publiques est en cours de réforme
pour la décentralisation.
 Précisons d’abord que les grands consommateurs de pesticides sont les sociétés para-
étatiques. Une quantité insignifiante de pesticides est utilisée sur les cultures vivrières, sauf en
cas d’épidémie (chenilles légionnaires, criquets puants, chenille défoliantes de la patate
douce…) ; c’est le département de la protection des végétaux qui achète les pesticides à
vendre aux agriculteurs.
Les sociétés agricoles encadrent les cultures organisées en filière et sont présentées ci-après :

   �?� LA FILIERE « CAFE » : OCIBU (OFFICE DU CAFE DU BURUNDI),

C’est une filière stratégique pour l’économie du Pays, représentant environ 86% des recettes
en devises (2006) et 11% du PIB.
Introduite au Burundi au début du 20è siècle (1920), la culture du café est la principale source
des recettes d’exportation du Burundi (86%). Elle est organisée en une filière, d’économie
mixte, qui encadre environ 750.000 planteurs et exploite un verger d’environ 220 millions de
caféiers arabica qui couvrent environ 84.000 ha. La production nationale oscille depuis 1982
entre 5.600 et 44.000 tonnes de café marchand. Les pesticides qui sont utilisés sur le café
servent à lutter surtout contre la punaise du caféier (Antestiopsis lineaticollis ghsquierei) et
l’anthracnose du caféier (Colletotrichum caffeanum) (Annexe 10)

   �?� LA FILIERE «COTON»

La filière coton semble avoir atteint ses limites bien que représentant 1,4% des recettes en
devises (2006) et 0,2% du PIB. La culture de coton a été introduite au Burundi dans les
années 20 dans la plaine de l'Imbo avec un objectif de production de 12 000 tonnes en
provenance de 16.000 plantations villageoises.
Les productions ont chuté depuis 1993 de 8 813 tonnes à 2.869 tonnes en 2007, et ce malgré
le programme de relance des activités mis en place en 1999. Des phénomènes de sécheresse
ayant touché les zones de production en 1996, 1999 et en 2000 pourraient être à l’origine de
cette baisse.
Des superficies emblavées avaient atteint des sommets de 9.900 hectares au cours des années
60 mais oscillent actuellement autour de 4.000 hectares et les rendements autour de 900

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kg/ha. Mais la raison principale de cette diminution des emblavements résulte du faible intérêt
des agriculteurs pour la culture du coton du fait de la très grande exigence de la culture en
travaux et intrants. Le nombre de cotonculteurs est actuellement de 20000 (Annexe 12)

   �?� LA FILIERE «SUCRE »: SOSUMO

Elle est gérée par la Société Sucrière du Moso (SOSUMO) sous régime d’économie mixte.
Celle-ci exploite en régie 3.028 ha de plantations avec des variétés améliorées importées de
l’Île Maurice dont 1.582 ha dans les bas-fonds, 331 ha dans les fonds inondables, 743 ha dans
les plateaux ou collines et 372 ha dans les piedmonts. L’irrigation par gravité, grâce à un
barrage, n’est pratiquée que pendant la saison sèche sur environ 100 ha des piedmonts. Le
rendement en champ est de 70 tonnes/ha de cannes fraîches tandis que celui à l’usinage est de
11,5%. L’unité d’usinage a une capacité de 22.000 tonnes/an du produit final. La production
moyenne annuelle est de 20.000 tonnes/an avec un chiffre d’affaire de 25 milliards de fbu.
Une filière sucre qui garantit l’approvisionnement du pays. Sur base d’une production
estimée à 20.000 Mt dont 5.000 Mt destinée à l’export cette filière permet une économie de
devises de l’ordre de 22,5 millions de $ et une participation au PIB de 3,0%. Les possibilités
d’extension des superficies de cannes et des capacités d’usinage offre par ailleurs de réelles
chances d’amélioration substantielle des résultats de la filière. Les quantités utilisées sont
consignées dans l’Annexe 11.

   �?� LA FILIERE «RIZ»: SRDI (SOCIETE                   REGIONALE DE DEVELOPPEMENT DE
     L’IMBO)


Une culture d’importance stratégique : La riziculture occupe environ 12.000 ha et est
pratiquée à l’Imbo (riz irrigué), au Moso et dans les marais d’altitude des plateaux centraux.
Les rendements atteignent 5 T/ha de riz paddy pour le riz irrigué, 3 T/ha pour le riz de marais
et moins d’une tonne pour le riz pluvial.
Dans la plaine de l’IMBO où la SRDI encadre plus de 4.850 ha aménagés et irrigués dont
4 000 ha de rizières. La production moyenne annuelle se situe à environ 22.000 tonnes de riz
paddy (5,5 T /ha) soit 14.300 T de riz blanc. Les pesticides utilisés par cette filière sont dans
l’Annexe 13.

* Mécanisme d’importation des Pesticides

Les pesticides à usage agricoles sont exonérés des droits des douanes et des taxes sur les
transactions lors de l’importation et de la vante locale par l’Ordonnance ministérielle N°
510/029/94 du 1994.
Pour importer ces intrants il faut satisfaire à ces conditions :

   1. Avoir un Registre du commerce délivré par le tribunal de commerce du Ministère de
      la justice
   2. Avoir l’autorisation d’importation délivrée par le département de commerce extérieur
      du ministère du commerce;
   3. Avoir une identification fiscale au département des impôts du ministère des finances ;
   4. Avoir un compte bancaire ;
   5. Ouvrir un crédit documentaire;
   6. Avoir une remise documentaire ;

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   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


   7. faire un transfert bancaire ;
   8. Ouvrir une licence d’importation (déclaration d’intention d’importer) ;
   9. Soumettre la marchandise au contrôle de qualité par SGS (société générale de
       surveillance) pour une marchandise supérieure ou égale à 5000 $ USA ;
   10. Présenter une facture pro forma à la banque qui ouvre le crédit documentaire pour
       avoir la licence d’importation;
   11. faire assurer la marchandise.


        La distribution des ces produits est organisée en filière par ces sociétés agricoles qui
acheminent les produits aux points de stockage dans les provinces et les communes.
Pour les cultures vivrières, le département de la protection des végétaux (DPV) envoie les
pesticides dans ces mêmes entités administratives à partir desquelles les agriculteurs viennent
les acheter.
Les pesticides commercialisés sont ceux qui sont homologués par une ordonnance
ministérielle signée par le Ministre ayant l’agriculture dans ses attributions.
Les procédures d’homologation des pesticides sont résumées ci-après :
        Il est interdit d’importer, de fabriquer, de formuler, de conditionner ou de
reconditionner, de stocker, d’expérimenter ou de mettre sur le marché tout pesticide non
homologué ou non autorisé.
Les pesticides d’usage commun actuellement utilisés sur le territoire national doivent être
sanctionnés par une homologation.
 Les dispositions relatives à la fabrication ou à la formulation de pesticides non homologués
destinés à l’exportation sont fixées par voie d’ordonnance.
        L’homologation a une durée de cinq ans et est renouvelable. La durée de
l’autorisation provisoire de vente est fixée par la décision d’autorisation mais ne peut en
aucune façon dépasser quatre ans, sauf recommandation exceptionnelle pour un délai
maximum d’un an. L’autorisation d’expérimentation a une durée d’un an renouvelable sous
réserve que le demandeur fournisse les justifications nécessaires.
        Les demandes d’autorisation et d’homologation doivent être adressées au Ministère de
l’Agriculture et de l’Elevage à travers le secrétariat du Département de la Protection des
Végétaux.

       Chaque demande doit comprendre :

   -   le formulaire prévu à cet effet, dûment rempli par le représentant local du demandeur ;

   -   un dossier indiquant la composition intégrale du produit formulé exprimée en
       pourcentage des éléments essentiels ;

   -   un résumé du dossier concernant les propriétés physiques et chimiques de la matière
       active et du produit formulé ;

   -   un résumé du dossier :

               * sur les études toxicologiques et sur les résidus dans les récoltes ;
               * sur les études écotoxicologiques et environnementales.



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             Les études complètes devront cependant être disponibles à la demande du Comité en
             cas de nécessité d’approfondissement de la demande.

         -   un dossier agronomique (efficacité et sélectivité) ;

         -   un spécimen de l’étiquetage ;

         -   une note sur la description des méthodes d’analyse permettant le contrôle de la ou des
             matières active

      IV.2. 3. EVALUATION DES CAPACITES TECHNIQUES ET DES
      INFRASTRUCTURES

       Institutions impliquées dans les analyses de laboratoire des végétaux et produits
      végétau

        �?� LE PERSONNEL DISPONIBLE ET LEUR QUALIFICATION PAR
           DEPARTEMENT/
      SECTION ET LES BESOINS COMPLEMENTAIRES

DEPARTEMENT DE LA PROTECTION DES VEGETAUX : Ministère de l’Agriculture et de
l’Elevage

              Section surveillance et     Section contrôle
Qualification intervention                phytosanitaire              SECTION CONTROLE ET
                                                                      HOMOLOGATION DES
                                                                      PESTICIDES
              Disponibles Complé          Disponibles     Complé      Disponible Complémentaires
                          mentaires                       mentaires
Ingénieur     1           2               1               1           1             1
agronome A0
Ingénieur                   1             0               2
agronome A1
Technicien  16              0             9               6           1             2
agronome A2

      FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES (FACAGRO) :
        Université du Burundi (Ministère de l’Education Nationale)
      Qualification                  Disponibles Complémentaires
      Docteur en Microbiologie       0           1
      Docteur Phytopathologie        1           2
      Docteur en entomologie         0           1
      Maîtrise Nématologie           0           0
      Maîtrise Virologie             0           1
      Maîtrise Biologie (spécialiste 1           0
      microbiologiste)
      Technicien agronome A2         1           2


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                    AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




                           Laboratoires Défense des végétaux Laboratoire de Chimie agricole
Qualification              Disponibles Complémentaires       Disponibles Complémentaires
Docteur entomologie        0           1
Docteur virologie          0           1
Maîtrise phytopharmacie    0           1
Maîtrise phytopathologie   1           1
Maîtrise entomologie       1           0
Maîtrise gestion
ressources
phytogénétiques
Licencié chimie                                                    1              1
Licencié en biologie
Ingénieur agronome         2           1
Ingénieur chimiste                                                 2              1
Technicien agronome A2     6           0                           4              4


         �?� MATERIEL ET EQUIPEMENT

      Département de la Protection des végétaux

      Disponible                                              Besoins complémentaires
      Désignation        Quantité          Etat du matériel
      Binoculaire            4             Bon état           1 serre à 2 claires voies pour la quarantaine
      Microscope             5             Bon état           1 groupe électrogène pour la structure de
      Lame                  200            Bon état           quarantaine
      Lamelle               300            Bon état           1 autoclave de quarantaine
      Etuve                  1             Bon état           1 chambre froide
      Incubateur (moyen)     1             Bon état
      Incubateur (petit)     1             Bon état           1 Climatiseurs et Ventilateurs
      Réfrigérateur          1             Bon état
      Agitateur              1             Bon état           2 réfrigérateurs de quarantaine
      magnétique
      Réchaud à gaz          1             Bon état           2 systèmes de contrôle de température pour la
      Bec bunsen             2             Bon état           quarantaine
      Balance de             4             Bon état           2 microscopes à zoom stéréo
      précision                                               30 loupes (grossissement : x 20) avec lampes
                                                              montées 100 pièges MacPhail et 500 pièges
                                                              Jackson
                                                              Kits de dissection et tables d’inspection

      Faculté des Sciences Agronomiques (FACAGRO) de l’Université du Burundi




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              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


Laboratoire de Microbiologie

Disponible                                           Besoins complémentaires
Type                          Nombre    Etat
Autoclave                     2         Bon
Etuve                         5         Bon
Incubateur                    4         Bon          1 Réfrigérateur
Hotte à flux laminaire        1         Bon
Brûleurs bunsen               50        Bon          2 Bain marie
Bain marie                    1         Mauvais
Balance analytique de         1         Bon
précision                     1         Bon          2 Homogénéiseurs vortex
Centrifugeur                  3         Bon
Microscope                    2         Bon          2 Jarre pour anaérobiose
Stéréomicroscope              5         Bon          2 Homogénéiseur vortex
Dessiccateur                  3         Bon
Jarre pour anaérobiose        1         Moyen
Homogénéiseur vortex          1         Moyen
Réchaud électrique            1         Moyen
Réchaud à gaz                 3         Bon
Bonbonne à gaz                1         Moyen
Plaque chauffante             1         Bon
magnétique                    1         Moyen
Broyeur stomacker             1         Mauvais
Réfrigérateur                 1         Bon
Répartiteur automatique       1         Bon
Thermohygromètre               200      Bon état
Thermosoudeuse à vide         4         Bon
Verrerie et accessoires

Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU)

      Laboratoires défense des végétaux ISABU

Laboratoire de phytopathologie

Disponible                                                               Besoins
Désignation                            Quantité      Etat                complémentaires
microscope à contraste de phase        1             Bon état
Hotte à Flux laminaire                 1             Bon état            1 Hotte à flux laminaire
Lecteur Elisa                          1             Bon état
Autoclave 20 litres                    1             En panne            Autoclave 50 litres
Distillateur                           1             En panne
Incubateur                             1             Bon état
Etuve                                  3             Bon état
Bain marie                             1             Bon état
Balance de précision (0,01 mg)         1             Bon état
Equipement PCR                         En commande

                                           50
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              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




Laboratoire d’entomologie

Disponible                                              Besoins complémentaires
Désignation         quantité         état
Steréomicroscope    1                Bon état
Boîtes d’élevage    20               En commande
pinceaux            10               Mauvaise état
Filets de capture   20               En commande        1 insectarium
Boîtes de           100              En commande
collection
Balance de          2                En bonne état
précision
Trousse             15               En commande
d’entomologiste

Laboratoire de chimie agricole


Disponible                                                              Besoins
Désignation                          Quantité    Etat                   complémentaires
Distillateur                         2           Bon état
Titrimètre automatique               1           Bon état
Rampe minéralisateur                 1           Bon état               1 spectrophotomètre
Spectrophotomètre                    1           Bon état
Colorimètre UV visible               1           Bon état
Chromatographe en phase gazeuse      1           En commande
Balance de précision 0,001 mg        1           Bon état
verrerie                             300         Bon état
Spectromètre à absorption atomique   1           En panne


IV.2. 4. CONTRAINTES INSTITUTIONNELLES (VOIR MATRICE CONTRAINTES/
SOLUTIONS, ANNEXE 14)
Les principales contraintes en matière de la protection des végétaux au Burundi sont
énumérées dans leur ordre d’importance décroissante :

   -   Il y a un manque criant du personnel spécialisé capable de contribuer efficacement à
       l’application de la législation phytosanitaire publiée depuis 1993.
       En faisant le tour de tout le pays, on compte un seul Docteur phytopathologiste qui
       d’ailleurs n’est même pas disponible pour participer à temps plein dans l’application
       de la législation. Il occupe la fonction de doyen de la FACAGRO et est souvent appelé
       à des activités administratives.
       Précisons qu’au niveau de l’ISABU, il y a un seul phytopathologiste qui vient de
       terminer sa maîtrise qui apporte un appui technique au département protection des
       végétaux chargé de l’application de la législation.

                                            51
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              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


       Pour les entomologistes, il y en a deux dont le Directeur scientifique de l’Institut des
       Sciences Agronomiques du Burundi et le chef de Programme de recherche en défense
       des végétaux à l’ISABU.
       En parlant toujours de la carence de spécialistes, nous comptons un seul
       nématologiste au niveau de tous le pays. Il est Professeur à la faculté d’Agronomie de
       l’Université du
       Burundi et occupe la fonction de Directeur général de l’OTB.
   -   La deuxième contrainte est le manque d’équipement nécessaire pour la mise sur pieds
       des normes phytosanitaires. Tous les laboratoires que nous avons visités ont, soit leur
       équipement en panne, soit ils n’en ont pas du tout.
       La récolte des données sur le terrain est confrontée à un problème de déplacement. Les
       véhicules sont à l’état vétuste et ne sont pas renouvelés.

   -   Les deux contraintes précitées débouchent sur la troisième contrainte qui est la faible
       opérationnalité de la législation phytosanitaire. On remarque une faible intervention
       des techniciens sur le terrain dans l’application de ces textes législatifs. Dans ces
       conditions, les textes ne seront pas d’un grand secours à la santé végétale s’ils ne sont
       pas mis en application sur le terrain.
       L’absence d’un corps spécialisé et de laboratoires de contrôle dilue fortement la
       rigueur de la législation.
       La vente et la distribution des pesticides qui ne sont pas bien réglementées à tel point
       que l’on trouve des produits aussi dangereux que les raticides ou des pesticides sans
       étiquettes, dans les étalages à côté des articles de consommation humaine. Les
       statistiques du Ministère de la Santé Publique n’ont pas d’assises solides pour relever
       les cas d’intoxication dus à ce commerce combien dangereux. Il n’y a pas de structure
       spécialisée dans la destruction des produits périmés.

   -   Enfin, la dernière contrainte est la dispersion des responsabilités au niveau des textes
       législatifs réglementant les normes de qualité. Cette activité est confiée à plusieurs
       départements ministériels relevant d’ailleurs de plusieurs Ministères : BBN : Ministère
       du Commerce, INSP du Ministère de la Santé Publique, DPV du Ministère de
       l’Agriculture et de l’Elevage et le Département de la promotion des semences et plants
       du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Il faut éviter de disperser les
       investissements dans un pays aux moyens financiers très faibles et dont les ressources
       humaines sont très limitées. Une coordination nationale des activités relevant de la
       question des normes de qualité est plus que nécessaire pour définir les limites des
       interventions de chacun. Nous proposons que la coordination dans l’élaboration et
       l’application des normes soit confiée au BBN.
       L’application de ces normes relèverait des Ministères sectoriels.

Ces différentes contraintes ont un impact négatif sur la production, le commerce national et
régional. Au niveau de la production, les frontières étant perméables (contrôle de la police
phytosanitaire très faible) les probabilités que de nouveau ravageurs et maladies entrent dans
le pays sont très élevées. Ceci baisserait fortement la production agricole d’autant plus que
nos cultures souffrent déjà d’une forte pression parasitaire (30 % de pertes).
La colocase est menacée de disparition par les ennemis nuisibles que nous n’arrivons pas à
identifier correctement faute de laboratoires spécialisés et de personnel scientifique hautement
formé.


                                              52
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              AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


La commercialisation du café a des problèmes sur le marché régional. On commence à parler
de contrôle en résidus de pesticides. Le Burundi ne dispose ni de laboratoire pour faire des
analyses ni de personnel spécialisé dans ce domaine.
Un autre problème évoqué, est la présence des mycotoxines sur le café. Aucun laboratoire au
Burundi n’est équipé pour analyser ces substances toxiques. Ceci pourra rendre le café
Burundais moins compétitif sur le marché régional.

IV.2. 5. Les stratégies à mettre en œuvre

        Les stratégies à mettre en œuvre découlent directement des contraintes dont souffre le
pays.

        Au niveau national, les stratégies identifiées sont :

   -    Renforcement des capacités techniques permettant l’amélioration de la recherche en
        protection des végétaux et la mise en application la législation phytosanitaire
   -    Dans le cadre de cette stratégie, il faut d’abord investir dans la formation du personnel.
        Cette formation devrait commencer par le personnel spécialisé (Phytopathologiste,
        Entomologiste, Virologue, Phytopharmacien, Juriste,….). Ce personnel devrait former
        à son tour ses collègues techniciens, bien que ces derniers doivent faire des stages au
        moins de 6 mois de perfectionnement dans des laboratoires spécialisés (analyse des
        pesticides, identification des organismes nuisibles, méthodes d’échantillonnage…) à
        l’étranger.
        La formation des agriculteurs sur les normes phytosanitaires constitue la base solide de
        l’application de la législation phytosanitaire. Cette formation devrait porter sur
        l’identification des maladies et ravageurs des cultures, les méthodes alternatives de
        lutte faisant appel au système de lutte intégrée et surtout l’utilisation rationnelle des
        pesticides.
        Dans le pays, il y a souvent des déviations dans l’utilisation des pesticides. Les
        agriculteurs détournent de leur destination les insecticides homologués sur le café et
        les utilisent pour lutter contre les organismes nuisibles pour lesquels ils n’ont pas été
        homologués.
        Signalons encore un autre cas relevant de la violation de la législation phytosanitaire ;
        c’est la circulation incontrôlée des pesticides. Il y a certaines maisons à caractère
        agricole qui importent des pesticides non homologués.

   -    Une stratégie à développée est la consolidation des services des laboratoires d’analyse
        en leur dotant d’équipement et du matériel adéquat.
        Cette stratégie permettrait de mettre au point des normes phytosanitaires nécessaires
        pour améliorer la compétitivité de produits végétaux sur le marché national et
        régional.

   -    La dernière stratégie est la mise en application effective des législations
        phytosanitaires et semencières. Dans ce cadre, il faut entre autre renforcer le contrôle
        des pesticides et des semences.

   -    Publier dans les revues ou périodiques les normes phytosanitaires de la sous région.



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V. ACTIVITES DU PLAN DE GESTION DES PESTES ET PESTICIDES

        L’agriculture est une pièce maîtresse de l’économie burundaise et des efforts
particuliers doivent être consentis pour que ce secteur joue pleinement son rôle qui est de
nourrir chaque burundais et lui assurer le revenu familial. Il est notamment important de lutter
efficacement contre les pestes en recourant préférentiellement à la lutte intégrée qui inclut la
prévision des attaques, les techniques culturales, l’utilisation des variétés résistantes/tolérantes
aux pestes, la lutte biologique, la lutte physique, la lutte biotechnique, ainsi que la lutte
chimique modérée utilisant des pesticides moins dangereux pour l’agriculteur et
l’environnement. Le plan de gestion des pestes et des pesticides en agriculture s’articulerait
sur les activités décrites ci-dessous:

1. Promouvoir la lutte intégrée contre les pestes
Les actions à mener seraient:
    - Appuyer les institutions impliquées dans le contrôle phytosanitaires pour être plus
        efficaces,
    - Mettre en place des structures de quarantaine végétale,
    - Appuyer les institutions de recherche dans leurs travaux d’identification des méthodes
        adaptées de lutte intégrée contre les pestes nuisibles aux cultures;
    - Former des spécialistes de la lutte intégrée (phytopathologistes, entomologistes,
        virologistes, microbiologistes, phytotechniciens, améliorateurs),
    - Renforcer les capacités des techniciens dans les différents domaines de la lutte
        intégrée contre les pestes,
    - Former des formateurs spécialisés dans la lutte intégrée
    - Recycler les moniteurs agricoles et les techniciens agronomes pour enseigner aux
        agriculteurs les méthodes de lutte contre les pestes en privilégiant l’approche de lutte
        intégrée,
    - Renforcer les capacités des inspecteurs phytosanitaires dans l’identification des
        maladies et ravageurs des plantes,
    - Appuyer les chercheurs dans la mise en place de nouvelles variétés performantes en
        productivité et en résistance contre les pestes
    - Appuyer les producteurs des semences pour produire du matériel de bonne qualité et
        indemnes de maladies
    - Renforcer les organisations de producteurs et favoriser la création d’autres là où elles
        n’existent pas
    - Former les agriculteurs dans les méthodes de lutte contre les pestes
    - Rédiger des notes d’information dans la langue locale pour être accessibles aux
        agriculteurs,
    - Réhabiliter et équiper les laboratoires d’analyses phytosanitaires
    - Elaborer des normes phytosanitaires pour les principales cultures (pomme de terre,
        patate douce, manioc, riz, maïs, blé, haricot, bananier, coton, café, fruit de la passion
        et mangues)




                                                54
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2. Promouvoir l’utilisation des pesticides sans mettre en danger l’homme et
   l’environnement
Les actions à mener seraient:
   - Renforcer les institutions régulant l’importation des pesticides
   - Mettre à jour régulièrement les listes des pesticides autorisés dans la lutte contre les
        pestes dans le pays,
   - Diffuser en langue locale les méthodes de transport, d’emmagasinement et de
        distribution des pesticides,
   - Assurer des formations diplômantes dans la gestion intégrée des pesticides
   - Recycler les techniciens et les moniteurs agricoles dans le domaine des pesticides
   - Former les agriculteurs sur l’utilisation, le stockage et la destruction des pesticides,
        ainsi que sur les dangers d’une mauvaise utilisation
   - Appuyer les organisations des producteurs dans l’acquisition des équipements adaptés
        pour l’utilisation des pesticides
   - Traduire les textes de régulation des pesticides en Kirundi pour un meilleur accès par
        les agriculteurs
   - Former des cliniques rurales pour gérer les cas de complications dus aux pesticides
   - Construire ou réhabiliter les laboratoires de toxicologies
   - Appuyer les institutions de recherche sur les pesticides
   - Construire et équiper des laboratoires d’analyse de la qualité des pesticides

VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

         L’économie du Burundi dépend du secteur agricole qui, à lui seul, occupe 95 % de la
population, contribue de 50 % au produit intérieur brut et fournit plus de 95 % de l’offre
alimentaire. Ce secteur a été et reste toujours le poumon de l’économie nationale et familiale
et moteur de la croissance des autres secteurs de la vie nationale.
         La présente étude fait constater que la production agricole connaît beaucoup de
limitations, notamment celles liées aux pestes qui réduisent les rendements escomptés des
cultures. Plusieurs méthodes de lutte contre ces pestes existent et sont appliquées en milieu
rurale burundais, notamment la lutte physique, la lutte biologique, la lutte biotechnique, la
lutte chimique, la lutte agronomique ou culturales, et la lutte intégrée. Cette dernière qui
combine toutes les autres méthodes est la mieux indiquée en milieu rural. Elle est une des
composantes du plan de gestion des pestes et pesticides dont les activités sont proposées par
la présente étude.
         Dans le traitement chimique contre les ennemis des cultures, les agriculteurs
Burundais utilisent des pesticides mais force est de constater que les acteurs en milieu rural ne
sont pas encore conscients qu’une utilisation inappropriée conduit à la destruction de
l’environnement et met en danger la santé humaine. Des actions sont alors proposées dans un
plan de gestion des pestes et des pesticides afin de réduire les impacts négatifs d’une
utilisation non contrôlée des pesticides sur l’environnement.
         Il est recommandé aux projets de développement de donner appui aux structures
institutionnelles et aux organisations des producteurs pour que les actions préconisées au plan
de gestions de pestes et pesticides soient entreprises et réalisées. Le Ministère de l’agriculture
et de l’élevage devrait jouer pleinement son rôle pour que le fonctionnement de ses structures
de régulation, de contrôle et de vulgarisation s’améliorent, pour que des pesticides efficaces et
moins dangereux pour l’environnement soient utilisés et que la lutte intégrée contre les pestes
contribue à l’augmentation de la production agricole.


                                               55
  PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
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                                       ANNEXES

Annexe 1. Production agricole absolue (en milliers de tonnes) par groupe de cultures de
          1996 à 2008

Année         Céréales          Légumineuses Tubercule et Bananes     Total
                                             racines
      1996                273            324         1 364      1 544       3 505
      1997                297            298         1 296      1 527       3 418
      1998                314            291         1 501      1 573       3 679
      1999                266            262         1 497      1 526       3 551
      2000                251            224         1 481      1 516       3 472
      2001                274            282         1 613      1 549       3 718
      2002                282            282         1 707      1 603       3 874
      2003                246            246         1 545      1 569       3 606
      2004                280            280         1 641      1 587       3 788
      2005                290            250         1 575      1 636       3 751
      2006                287            247         1 508      1 654       3 696
      2007                290            241         1 527      1 721       3 779
      2008                287            222         1 548      1 751       3 808
  Moyennes                280            265         1 523      1 597       3 653
        %                7,66           7,26         41,70      43,71         100

Sources : FAO-Urgences




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          PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


Annexe 2 : Principaux maladies et ravageurs et les stratégies de lutte
Culture         Superficie Maladie/ Ravageur                                  Moyens de lute

Caféier          84 .000 ha   L'ANTHRACNOSE : Colletotrichum                        moyens agronomiques
                              coffeanum                                             pulvérisation de l' Oxyclorure du cuivre

                              LA PUNAISE DU CAFEIER : Antestiopsis
                              orbitalis ghesquierei
                                                                                    deux poudrages à 3 semaines d'intervalle à base de
                                                                                     Lebaycid (fenthion P.P 3%) ou de Sumithion
                                                                                     (fénithrothion P. P 3 %) à raison de 10 à 12 g par caféier
                                                                                     les traitements sont appliqués en saison sèche, après la
                                                                                     récolte de toutes les drupes et la taille des caféiers.
THEIER                        L'ARAIGNEE ROUGE Oligonychus coffeae                  traitement chimique éventuel avec du Roxion ou du
                                                                                     Callidium (diméthoate E. C. 40 %) à la dose de 1 à 1,25
                                                                                     l/ha.

COTONNIER        4.000 ha     L'ACARIOSE :Polyphagotarsonemus                       moyens agronomiques
                              (Hamitarsonemus) latus                                le profénofos à 300 g m.a. /l est efficace contre le
                                                                                     Polyphagotarsonemus, tandis que les pyréthrinoïdes
                                                                                     utilisés contre les chenilles du cotonnier tendent à
                                                                                     favoriser le développement de ses populations. D'autres
                                                                                     produits peuvent être recommandés tels que le
                                                                                     chIropyriphos-éthyl (250 g m.a./ha) ou l'isoxathion (250 g
                                                                                     m.a./ha).
                              LE VER DE LA CAPSULE : Helicoverpa
                              (Heliothis) armigera                                   Heliothis est contrôlé efficacement par les pyréthrinoïdes
                                                                                     comme le fenvalerate à 60-75 g m.a./ha, la cyfluthrine à
                                                                                     18 m.a. g/ha, la deltaméthrine à 10 g m.a./ha, la
                                                                                     tralométhrine à 12 g m.a./ha
MAIS             12.000 ha    MALADIES DES BANDES : Maize Streak                    moyens agronomiques
                              Virus (MSV)

                                                                         57
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                        LES CHENILLES FOREUSES DES TIGES :                   moyens agronomiques
                        Busseola fusca, Sesamia calamitis,                   application d'une pincée de poudre de Sumithion
                        Eldana saccharina                                     (fénitrothion P.P. 3 %) dans le cornet et à l'aisselle des
                                                                              jeunes feuilles, dès l'apparition des premiers signes
                                                                              d'attaque, à raison de 7 à 10 kg de poudre/ha.

SORGHO      9.000 ha    L'ANTHRACNOSE : Colletotrichum                       moyens agronomiques
                        graminicola                                          enrobage des graines avec du Benlate (bénomyl P.M.
                                                                              50%) à la dose de 2 g/kg de graines.

                        LES CHENILLES FOREUSES DES TIGES :             (voir recommandations dans le cas du mais)
                        Busseola fusca, Sesamia calamitis, Eldana
                        saccharina
                                                                           moyens agronomiques
                        Striga spp.                                    N.B. : les Striga peuvent égalementsaccharina
                                                                                                           parasiter la culture du mais.

RIZ         12.000 ha   LA POURRITURE BACTERIENNE DES                        moyens agronomiques
                        GAINES : Pseudomonas fuscovaginae

                        LA PYRICULARIOSE : Pyricularia oryzae                moyens agronomiques
                                                                             enrobage des semences avec du Benlate T20 (bénomyl
                                                                              P.M. 20% + thiram P.M. 20%) à raison de 5 g/kg de
                                                                              graines, dans les zones endémiques
                                                                             en pépinières, ou dans les champs de multiplications,
                                                                              pulvérisation de Kitazin (iprobenfos E.C. 48%) à la dose
                                                                              de 1 L/ha.

BLE         15.000 ha   LA ROUILLE JAUNE : Puccinia striiformis              moyens agronomiques

                        LA ROUILLE BRUNE Puccinia recondita                  moyens agronomiques
HARICOT     400.000     LA MOSAIQUE COMMUNE : Bean                           moyens agronomiques

                                                                  58
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             ha          Common Mosaic Virus (BCMV)                         dans les champs de multiplication, les plants virosés
                                                                             doivent être arrachés dès leur détection et les pucerons
                                                                             (vecteurs du virus) contrôlés au mieux par des
                                                                             pulvérisations régulières de diméthoate E.C. 40%) à la
                         LA      BACTERIOSE            COMMUNE               dose de 0,5 1/ha
                         Xanthomonas campestris pv. Phaseoli                moyens agronomiques

                         LA BACTERIOSE A HALO         Pseudomonas
                         syringae pv. Phaseolicola                          moyens agrnomiques

                         LES FONTES DE SEMIS : Corticium
                         rolfsii, Thanatephorus cucumeris                   enrobage des semences à l'aide de Pomarsol (thiram P.M.
                         (Rhizoctonia solani)                                80%), à la dose de 2,5 g/kg de graines.
                                                                            moyens agronomiques
                         LA MOUCHE DU HARICOT : Ophiomyia
                         spencerella, O.phaseoli, O.centrosematis           enrobage humide des graines avec du Thiodan
                                                                             (endosulfan P.M.35%) à raison de 2 g/kg de graines).
                         LE PUCERON NOIR DU HARICOT           Aphis
                         fabae
                                                                            moyens agronomiques
                                                                            en saison sèche, les pulvérisations à base de Roxion et
                                                                             Callidim (diméthoate E.C. 40%) à la dose de 0,5 à 0,7
                                                                             I/ha éliminent rapidement les pucerons. Le délai d'attente
                                                                             entre le dernier traitement et la récolte est de 14 jours.

POIS         46.000 ha   LE BLANC DU POIS OU OIDIUM :                       moyens agronomiques
                         Erysiphe pisi                                      enrobage éventuel avec du Benlate (Bénomyl P.M. 50%),
                                                                             à raison de 2 à 4 g/kg de semences.

                         LE PUCERON VERT DU POIS                            - pulvérisation à base de Roxion ou Callidim (diméthoate
                         Acyrthosiphon pisum                                 E. C. 40 %) à la dose de 0,6 1/ha, surtout lors de la

                                                                    59
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                                                            floraison . Le délai d'attente entre le dernier traitement et
                                                                            la récolte est de 14 jours.
ARACHIDE     20.000 ha   LA ROSETTE DE L'ARACHIDE                          moyens agronomiques
                         Groundnut Rosette Virus (GRV)

                         LES CERCOSPORIOSES : Cercospora
                                                                           moyens agronomiques
                         arachidicola, Cercospodidium personatum
SOJA         6.000 ha    LA MOSAIQUE DU SOJA : Soybean Mosaic              moyens agronomiques
                         Virus (SMV)

                         LA BACTERIOSE DU SOJA :                           moyens agronomiques
                         Pseudomonas syringae pv. Glycinae

                         LE FEU BACTERIEN : Pseudomonas                    - moyens agronomiques
                         syringae pv.tabaci
MANIOC       84.000 ha   LA MOSAIQUE DU MANIOC       Cassava               moyens agronomiques
                         Mosaic Virus (CMV)

                         L'ACARIEN      VERT      DU     MANIOC :          moyens agronomiques
                         Mononychellus tanajoa                             lutte biologique

                         LA COCHENILLE FARINEUSE DU                        moyens agronomiques
                         MANIOC : Phaneccocus manihoti                     lutte biologique
PATATE       120.000     LES MARBRURES:                                    moyens agronomiques
DOUCE        ha          Sweet Potato Feathery Mottle Virus (SPFMV)        le contrôle (des vecteurs: pucerons et aleurodes) dans les
                         Sweet Potato Mild Mottle Virus (SPMMV)             champs de multiplication peut se faire par pulvérisations
                                                                            régulières de diméthoate E. C. 40 % à 0,5 I/ha.

                                                                           destruction des nids de jeunes chenilles par le feu
                         LA CHENILLE DEFOLIANTE : Acraea                   lorsque les chenilles sont dispersées dans les champs,
                         acerata                                            poudrage au Sumithion (fénitrothion P.P. 3 % ) à raison
                                                                   60
    PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                                                              de 10 à 15 kg/ha ou par pulvérisation de pyréthrinoïdes
                                                                              tels que Décis (deltaméthrine E.C. 25 g/1) à 0,5 L/ha ou
                                                                              Sumicidin (fenvalerate E.C. 20%) à 0,3 L/ha.

                                                                             moyens agronomiques
                       LES CHARANÇONS DE LA PATATE
                       DOUCE : Cylas spp.
                                                                             moyens agronomiques
                       L'ANTHRACNOSE : Alternaria sp.
POMME DE   48.000 ha   L'ENROULEMENT : Potato Leafroll Virus                 moyens agronomiques
TERRE                  (PLRV)                                                dans les champs de multiplication, la pulvérisation
                                                                              d'insecticides systémiques comme le Roxion ou Callidium
                                                                              (diméthoate E.C. 40%) à la dose de 0,5 à 0,75 L/ha limite
                                                                              la dissémination du virus (transmis par les pucerons) dans
                                                                              le champ
                                                                             les tubercules germés doivent également être protégés
                                                                              contre les pucerons au cours de leur conservation.

                       LES MOSAIQUES DE LA POMME DE                     moyens agronomiques
                       TERRE :
                       Potato Virus X (PVX)
                       Potato Virus S (PVS)            Potato Virus X (PVX)
                                                                        moyens agronomiques
                                                       Potato Virus S (PVS)
                       LE FLETRISSEMENT BACTERIEN :
                       Pseudomonas solanacearum        Potato Virus X (PVX)
                                                                        moyens agronomiques
                                                       Potato Virus S (PVS)
                       LE MILDIOU : Phytophtora infestans               la lutte chimique préventive consiste à traiter tous les 10 à
                                                                         12 jours à partir de la levée, avec du Dithane M-45
                                                                         (mancozèbe P. M. 80 %) à la dose de 3 kg/ha.
LES                                                                          bonne hygiène dans les entrepôts
DENREES                LES BRUCHES DU HARICOT :                              enrobage des graines avec une huile végétale (I à 5 ml/kg

                                                                  61
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


STOCKEES              Acanthoscelides   obtectus   et   Zabrotes       de graines) ou une fine poudre bien sèche de latérite (10 à
                      subfasciatus                                     50 g/kg de graines)
HARICOT                                                               enrobage       des     graines     avec     de    l'Actellic
                                                                       (Pyrimiphos-méthyl P.P. 1 %) à la dose de 30 g/50 kg de
                                                                       graines et renouveler le traitement après 3 mois.
                      L'ALUCITE DES CEREALES: Sitotroga               récolter les céréales dès la maturité
                      cerealella                                      sécher convenablement les grains avant l'entreposage
                                                                      bien nettoyer les greniers
                                                                      saupoudrer les greniers à l'aide d'Actellic
                                                                       (pyrimiphos-méthyl PP 1 %)
MAIS                  LES CHARANÇONS : Sitophilus zeamais.
                                                                      conserver en grains plutôt qu'en épis ou en panicules
                      LE GRAND CAPUCIN DU MAIS :
                      Prostephanus truncatus                          le maïs doit être égrené et traité avec de l'Actellic super
                                                                       (Pyrimiphos-méthyl P.P. 1,6 % + perméthrine P.P. 0,3%),
                                                                       à la dose de 100 g/90kg de grains. Le traitement doit être
                                                                       renouvelé après 3 mois

                      LES CHARANÇONS : Sitophilus oryzae
                      LES CHARANÇONS : Sitophilus granarius




RIZ
BLE

                                                              62
    PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



BANANIER   1.200.000   LE BUNCHY TOP OU SOMMET                               moyens agronomiques
           ha          BOUISSONANT DU BANANIER : Banana                      il est conseillé, si possible, de pulvériser au préalable et
                       Bunchy-top Virus (BBV)                                 abondamment les plants malades avec un aphicide (un
                                                                              puceron est vecteur de cette virose) comme le Roxion ou
                                                                              Callidium (diméthoate E. C. 40 %) à raison de 15 ml/10 L
                                                                              d'eau.
                       LES CHARANÇONS DU BANANIER :
                       Cosmopolites sordidus                                 moyens agronomiques

                       LA MALADIE DE PANAMA : Fusarium                       moyens agronomiques
                       oxysporum f.sp. cubense

                       LES CERCOSPORIOSES :                                  moyens agronomiques
                       Mycosphaerella musicola et M.fijiensis
                       (syn.Pseudocercospora musae et P.fijiensis)

                       LES NEMATODES DU BANANIER                             moyens agronomiques




                                                                     63
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




Annexe 3 : LES PESTICIDES HOMOLOGUES AU BURUNDI


Spécialités       Composition, teneur      Végétaux protégés Ennemis des végétaux
commerciales      en matière active et
                  formulation

1. Insecticides

ACTELLIC          Pyrimiphos-methyl        Haricot               Acanthoscelides obtectus
PIRIGRAIN         1% D.P                   Maïs                  Zabrotes sublasciatus
POUDRE            Pyrimiphos-methyl        Sorgho                Sitotroga cerealella
                  2% D.P                   Riz                   Sithophilus zeamais et Oryzae
                                                                 Rhizoperta dominica et Dinoderus sp.

ACTELLIC          Pyrimiphos-methyl        Maïs                  Prostephanus truncatus
SUPER             0,6% D.P
                  + Perméthrine 1,3%
                  DP

BACTOSPEINE       Bacillus thuringiensis   Toutes les cultures   Chenilles des lépidoptères (Spodopteraexempta, Lamprosema
                  Sérotype 3 à 3D          et arbres fruitiers   indicata.
THURICIDE         16.000U/mg WP                                  Mamestra brassicae
DIPELM                                                           Spodoptera littura, Acraea acerata
                                                                 Spodoptera exigua

                                                                 Busseola fusca, Eldana sach et Sesamia Catamsistis…)


                                                                        64
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


BAYTHROID       Cyllutrine 50g/IEC    Coton             Heliothis armigeta, Erras insulana. Earias bipalga..Pectinophore
50EC            Cyllutrine 100g/IEC                     Gossyprella, Cryptophlebra leucotreta
BAYTHROID                             Cultures
100EC                                 maraîchères       Maruca testulalis. Spodoptera spp
                                      Caféiers          Lamposema indicate. Plusia circumflexa
                                                        Mamestra brassicaea
                                                        Heliothis armingera. Papilio demodocus
                                                        Antestiopsis orbitalis

CONFIDOR        Imidacidrine 70% WE Coton               Aphis gossypyt
                                    Petit pois          Acyrtosipnon pisum

CURACRON 50EC Prolenoiss 500g/IEC     Coton             Polyphagotarsonemus
                                                        Tetra phycus sp. tetanus

DECIS 25EC     Delthamethrine         Coton             Heliothios armigera. Earias insulana
KIOTHRINE 25EC 25g/IEC                Cultures          Earias bipalga, Cryptophlebia leucotreta. Pectinophore
                                      maraîchères et    gossyprella
                                      fruitières        Brevicotvne brassicae. Mysus persicae
                                      Canne à sucre     Acythosiphon pisum Autacorthum solani
                                                        Maruca tessulalit Spoacopie spp.
                                                        Mamestra brassicae, Pieris brassicae
                                                        Heliothis armaigera
                                                        Busseola lusca, Sesamia calamistis
                                                        Elgana saccharine

Spécialités     Composition, teneur Végétaux protegés   Ennemis des végétaux
commerciales    en matière active et
                formulation


BASUDINE 10G    Diazinon 10% G        Haricot           Ophromyra spp.

                                                               65
     PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


BASUDINE 60EC   Diazinon 60% G
                                      Fruits          Pucerons,mouches, thrips

                                      Légumes         Pucerons mouches, thrips pyrales



DURSBAN 4E      Chlorpyriphos-ethyl   Polycultures    Polyphagotarsonemus latus
                48% EC                Caféier         Deitephita nerii
                                      Canne à sucre   Spoaoptera exempta, Acraea acerata
                                                      Zonocerus variegatus
                                                      Cochenilles, Pucerons

                                                      Leucoptera spp, Antestiopsis orbitalis
                                                      Habrochilia ghesquerei
                                                      Termites


DURSBAN 5G      Chlorpiphos ethyl 5% Polycultures     Cosmopolites sordidus
                G                                     Termites
                                                      Brachytrupes membraneus
                                                      Grillotalpa africana
                                                      Agrotis segetum, Heteronychus spp.
                                                      Heteroligus spp. Lules
                                                      Busseola fusca, Sesamia calamistis
                                                      Eldana saccharina

FOLITHION 3DP   Fénitrothion 3% DP    Caféier         Leucoptera spp
                                                      Antestiopsis orbitalis ghesquierei
                                                      Epicampoptera spp.
SUMITHION 3DP   Fénitrothion 3% DP    Maïs, sorgho    Busseola fusca, Sesamia calamistis
                                      Céréales        Eldana saccharina

                                                             66
     PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


SUMITHION       Fénitrothion 50% EC   Patate douce            Acraea acerata
500EC                                                         Spodoptera exempta
                                                              Acridiens
                                      Légumes                 Pucerons, foreuses des gousses
                                                              Noctuelles, thrips, mouches, mineuses
                                      Agrumes                 Pucerons, Cochenilles, mouches
                                                              Lepidopteras
                Fénitrothion 80% EC   Produit à formuler
FOLITHION TG    Fénitrothion 80% EC   en poudre pour
SUMITHION TG                          poudrage

MARSHAL         Carbosulfan 10% G     Pépinières              Agrotis segetum, Heterocychus spp.
SUSCON          Carbosulfan 25% G     forestières et forêts   Heteroligus spp
MARSHAL                               Coton                   Aphis ghossypii
                Carbosulfan 35                                Heteronychus spp heteroligus spp
MARSHAL FORT                          Cultures vivrières      Agrotis segetum,iules
                                                              .
LEBAYCID        Fenthion 3%DP         Caféier                 Antestiopsis orbitalis
                                                              Leucoptera spp
                                                              Habrochila ghesquierei
LEBAYCID TG     Fenthion 95% EC       Produit à formuler      poudre pour poudrage
                                      en
ORTHENE 75 SP   Acephate 75%          Tabac                   Myzus persicae
                                                              Bemisia tabacci
                                      Tomate, Haricot         Chenilles des lépidoptères
                                      Pomme de terre          Pucerons
                                      Maïs, Riz
RELDAN 50 EC    Chlorpyrphos-methyl   Coton                   Aphis ghossypii
                500 g/l EC
THIODAN 35 WP   Endosulfan 35% WP     Haricot                 Ophiomyia spencerela
                                                              Ophiomyia phaseoli
                                                              Ophiomyia centrosematis

                                                                     67
     PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


THIODAN 50 WP   Endosulfan 50% WP
TRACKER         Tralomethrine 36 g/l   Haricot, Petit pois et   Aphis fabae, Rhopalosphum padi, R. maidis
                EC                     autres légumes,          Melanophis saccharis, Acyrthosiphon pisium
                                       maïs, riz, arbres        Brevicotyne brassicae, Toxoptera citricidus
                                       fruitiers, tomate,       T. aurantii, Macrosiphum euphorbiae
                                       pomme de terre           Myzus persicae, Aulacorthum solani
                                                                Melanaphis sacchari
                                                                Taeniothrips sjostedti
                                                                Ootheca spp, Luperodes quaternus
                                                                Chrysomphalus ficus, Lepidosphes
                                                                Beckii, Icerya purchasi

                                       Coton                    Heliothis armigera, Earias insulana
                                                                Earias biplaga, Cryptophlebia leucotreta
                                                                Pertinophora possypiella




                                                                       68
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités     Composition, teneur Végétaux protegés   Ennemis des végétaux
commerciales    en matière active et
                formulation

TALSTAR FLO     Bifenthrin 80 g/l SC   Coton            Heliothis armigera, Ealias insulana
                                                        Ealias biplaga
                                                        Cryptophlebia leucotreta
                                                        Pectinophora gossypiella
SUMI-ALPHA      Esfenvalérate 25 g/l   Coton            Heliothis armigera
                EC                                      Ealias insulana
                                                        Ealias biplaga
                                                        Cryptophlebia leucotreta
                                                        Pectinophora gossypiella
KARATE          Lambda-cyhalothrine    Caféier          Leucoptera spp.
                50 g/l EC                               Habrochila ghesquierei
                                                        Antestiopsis
NOVATHRIN       Lambda-cyhalothrine    Caféier          Leucoptera spp.
                5% EC                                   Habrochila ghesquierei
                                                        Antestiopsis
LAMBDALM        Lambda-cyhalothrine    Coton            Heliothis armigera
                15G/l EC                                Ealias biplaga et insulana
                                                        Cryptophlebia leucotreta
FURY            Zétacyperméthrine      Coton            Heliothis armigera
                                                        Ealias biplaga et insulana
                                                        Cryptophlebia leucotreta
                                                        Pectinophora gossypiella
OFUNACK         Pyridaphenthion 400    Coton            Polyphagotarsonemus latus
                g/l EC                                  Tetranychus télatius
PRIMOR G        Pyrimicarbe 50% WG     Petit pois       Acyrtosiphon pisum
ALPHACAL        Alphacyperméthrine     Coton            Heliothis armigera, Ealias insulana
100EC           100g/l EC              Coton            Ealias biplaga
                                                               69
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


ALPHACAL 18EC Alphacyperméthrine       Coton                Cryptophlebia leucotreta
BESTOX 21EC   18g/l EC                                      Pectinophora gossypiella
              Alphacyperméthrine
              21g/l EC
RESPONSAR     Bétacyfluthrine 25 g/l   Tabac                Lasioderma serricorne dans tabac stocké
              EC
PHOSTOXIN     Phosphure                Produits agricoles   Lasioderma serricorne
              d’aluminium 55% FT       entreposés           Prostephanus truncatus
                                                            Sitotroga cereallela et Sitophilus
                                                            Acanthoceliddes obtectus et Zabrotes subfasciatus

FUMICEL          Phosphure de          Produits agricoles   Lasioderma serricorne
                 Magnésium 57% FT      entreposés           Prostephanus truncatus
                                                            Sitotroga cereallela et Sitophilus
                                                            Acanthoceliddes obtectus et Zabrotes subfasciatus




                                                                   70
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités       Composition, teneur    Végétaux protegés     Ennemis des végétaux
commerciales      en matière active et
                  formulation

SUMICIDINE        Fenvalerate            Caféier               Epicampoptera spp.
                                         Cultures              Aphis fabae, Brevicolyne brassicaea
                                         maraîchères           Myzus persicae, Rhopalosiphum spp.


FOLIMAT       Ométhoate 250 g/SL         Coton                 Aphis gossypii
METASYSTEMOXR Oxydémeton- méthyl         Coton                 Aphis gossypii
ONCOL         Benfuracarbe 300 g/l       Coton                 Aphis gossypii
              EC                         Maïs, pomme de        Agrotis segetum, Heteronychus spp.
                                         terre, soja, sorgho   Brachytrupes membranaceus

CARPHOS           Isoxathion 500 g EC    Coton                 Polyphagotarsonemus latus
                                                               Tetranychus télatius

HOSTATHION        Triasophos 400g/l EC Coton                   Polyphagotarsonemus latus
                                                               Tetranychus télatius
DELTAPHOS 260     Deltaméthrine +        Coton                 Heliothis armigera, Ealias insulana
EC                Triasophos 10g/l                             Ealias biplaga
                  +250g/l EC                                   Cryptophlebia leucotreta
                                                               Pectinophora gossypiella
                                                               Polyphagotarsonemus latus
                                                               Tetranychus télatius
COTALM D 415 EC   Lambda-cyhalothrine Coton                    Heliothis armigera, Ealias insulana
                  + Diméthoate 15 g/l +                        Ealias biplaga
                  400 g/l EC                                   Cryptophlebia leucotreta
                                                               Pectinophora gossypiella
                                                               Polyphagotarsonemus latus
                                                                    71
     PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                                Tetranychus télatius
COTALM P 315 EC   Lambda-cyhalothrine   Coton   Heliothis armigera, Ealias insulana
                  15 g/l + Profenofos           Ealias biplaga
                  300 g/l EC                    Cryptophlebia leucotreta
                                                Pectinophora gossypiella
                                                Polyphagotarsonemus latus
                                                Tetranychus télatius
NUVAN          Dichlorvos 500 g/l EC Tabac      Lasioderma serricorne dans tabac stocké
PYRIX+KEROSENE                       Tabac      Lasioderma serricorne




                                                     72
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités     Composition, teneur Végétaux protegés       Ennemis des végétaux
commerciales    en matière active et
                formulation

BESTOX D42%EC Alphacyperméthrine+ Coton                     Heliothis armigera, Ealias insulana
              Diméthoate 2% + 400                           Ealias biplaga
              g/l EC                                        Cryptophlebia leucotreta
                                                            Pectinophora gossypiella
                                                            Polyphagotarsonemus latus
                                                            Tetranychus télatius
CALLIDIM        Diméthoate 400 g/l   Haricot, petit pois,   Aphis fabae, Rhopalosiphum padi, et R. maidis, Melanaphis
ROXION          EC                   et autres légumes      sacchari,
DANADIN                              Maïs, Riz, Arbres      Acythosiphon pisum, Brevicoryne brassicae, Toxoptera citriicidus
PERFEKTHION                          fuitiers, Tomate,      et T. auranti, Macrosiphum euphorbiae
TELETOX                              Pomme de terre         Myzus persicae, Aulacorthum solani
                                                            Taeniothrips sjostedti
                                                            Aleuroncantus woglumi
                                                            Ootheca spp. Luperodes quaternus
                                                            Chrysomphalus ficus, Leupidosaphes becki, Iceria purchasi




                                                                   73
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités      Composition, teneur Végétaux protegés       Ennemis des végétaux
commerciales     en matière active et
                 formulation

2. Nématicides

TEMIK 10G        Aldicarb 10% G       Tabac et palmier à     Meloidogynes hapla, M. Javanica et M incognita
                                      huile en pépinières
TEMIK 15 G       Aldicarb 15% G
BASAMID          Dazomet 98% GF       Tabac                  Meloidogynes hapla, M. Javanica et M incognita

3. Fongicides

DACONIL          Chlorothalonil 25%   Coton                  Rhizoctonia solani et Alternariose
                 WP
BRAVO 750        Chlorothalonil 75%   Coton                  Alternaria sp
                 WP
BENLATE          Bénomyl 50% WP       Haricot, riz, arbres   Phaeoisariopsis griseola, Colletotricum lindemuthianum, Phoma
                                      fruitiers, blé et      exigua
                                      canne à sucre          Mycovellosiella phaseoli
                                                             Thanatephorus cucumeris
                                                             Colletotricum pisi, Erysiphe pisi
                                                             Phaeroramularia angolensis, Erysiphe cichoracearum, Septoria spp.
BENLATE T20      Bénomyl 20%          Haricot, riz, arbres   Thanatephorus cucumeris, corticium rolfsii, Pythium spp.,
                 +Thirame 20% WP      fruitiers, théier,     Fusarium spp.
                                      caféier                Pyricularia oryzae
DITHANE M45      Mancobède 80% WP     Pomme de terre et      Phytophtora infestans
CAIMAN                                légumes                Alternaria solani
PENNCOZEB 80                                                 Phaeoisariopsis griseola
WP                                                           Colletotricum lindemuthianum
MANCOZEB 80                                                  Mycovellosiella phaseoli
                                                                    74
     PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


WP                                          Rouilles
                                            Alterneria, milidiou
                                            Septoriose
                                            Fonte de semis en pépinière
                                            Cladosporiose, anthracnose
KITAZIN 48 EC   Iprobenfos 48% EC   Riz     Pyricularia oryzae
KITAZIN 17 Gr   Iprobenfos 17% Gr           Rhizoctenia solani
                                            Helminthosporium sigmoidium




                                                  75
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités    Composition, teneur Végétaux protegés       Ennemis des végétaux
commerciales   en matière active et
               formulation

LABILITE       Thiophanate-methyl    Haricot, riz , blé,   Thanatephorus cucumeris, corticium rolfsii, Pythium spp.,
               50% + Manèbe 20%      arachide, bananier,   Fusarium spp.,
               WP                    pomme de terre,       Colletothricum, Pyriculariose, Helmenthospriose, Oidium,
                                     légumes, agrumes      Septorium, Scab, Anthracnose, Mildiou, Pourriture grise
                                     Caféier (en pépin.)
                                     Canne à sucre         Thanatephorus cucumeris, corticium rolfsii, Pythium spp.,
                                                           Fusarium spp.,
                                                           Colletothricum
POMARSOL       Thirame 80% WP        Haricot, riz          Thanatephorus cucumeris, corticium rolfsii,
                                                           Pythium spp., Fusarium spp.,

RIDOMIL 63,5   Métalaxyl 75 g +      Pomme de terre,       Phytophtora infestans
               Mancozèbe 560 g WP Tomate                   Alternaria sp.
                                     Légumes               Fonte de semis
ROVRAL FLO     Iprodione 250 g/l SC Tabac                  Alternaria sp.
FUNGI GREEN    Oxychlorure de cuivre Tabac                 Fusarium sp.
               50% WP




                                                                  76
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités     Composition, teneur Végétaux protégés        Ennemis des végétaux
commerciales    en matière active et
                formulation

4. Herbicides

ROUND UP        Glyphosate 360 g/l SL Polyculture            Cynododactylon, imperata cylindrica
GLYPHOSALM      Glyphosate 360 g/l SC                        Amaranthus spp. Galinsoga sp.
360             Glyphosate 360 g/l SL                        Agrotis spp, Sorghum halepense
MAMBA                                                        Cammelina sp, Cyperus sp.
CODAL           Métolachlore 200 g + Coton                   Monocotylédones et dicotylédones
                promethrine 200/l EC Légumineuses
                                       Fourragères
COTODON         Métolachlore 160 g/l Coton                   Monocotylédones et dicotylédones
                +dipropréthrine 240
                g/l EC
QUARTZ SUPER    Isoproturon 250 g/l + Blé                    Monocotylédones et dicotylédones
                Dithitfénicanil 250 SL
FUSILADE 2000   Fluazifop. p. butyl    Légumineuses          Graminées hormis cypéracées et Commelina benghalensis
                250/l EC               Fourragères, Ananas
                                       Agrumes, Bananier,
                                       Pomme de terre
BUTREX          24 DE                  Légumineuses          Stylosanthes genianensis
                                       Fourragères           Macrotyloma axillare
SENCOR 4        Metribuzine 70% WP Théier                    Graminées sauf Digitaria
FLOW            Metribuzine 480 g/l    Pomme de terre        Graminées essentiellement Bidens pilosa
SENCOR          SC Metribuzine 480     Canne à sucre
                g/l SC                 Tomate
GESAPAX         Amétryne 500 g/l SC Canne à sucre            Graminées sauf imperata Commelina et d’autres dictotylédones
                                       Bananier
DIMEPAX         Diméthaméthrine 500 Riz, Canne à sucre       Brachialia, Amaranthus, Eulesine
                                                                    77
    PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


             g/l EC                               Euphorbia spp.Siola aenta
                                                  Commelina benghalensis, Cyperus
                                                  Echinochloa, Rottboellia exaltates
VELPARS      Hexazinone 90% sp.   Canne à sucre   Ageratum conyzoides, Amarathus sp,
                                                  Bbidens pilosa, Commelina benghalensis
                                                  Ipomea pulpurea, Portulaca aleracea
                                                  Solanum elianthum, Brachiaria eruciformis, Clalaris radiata,
                                                  Cynodon dactylon Digitaria horizontalis
                                                  Digitaria snguinalis, Echinocchloa crusgalli, Eleusine africana,
                                                  Eleusine indica
                                                  Imperata cylindrica, Rottbollia exaltata
                                                  Setaria pellide-fusea, Setaria verticillata
                                                  Cyperus esculentus, Kyllinga erecta
2. 4D        2.4D 500g/l SL       Canne à sucre   Graminées essentiellement (sauf imperata, Commelina et d’autres
AGERZOL      2.4D 720g/l SC                       dicotylédones
                                                  Graminées essentiellement (sauf imperata, Commelina et d’autres
                                                  dicotylédones
ANSAR        MSMA 720g/l SC       Cne à sucre     Dicotylédones et graminées




                                                         78
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités    Composition, teneur Végétaux protegés      Ennemis des végétaux
commerciales   en matière active et
               formulation

BASFAPON       Dalapon 85% WP        Théier               Eleusine indica, Cynodon dactylon
                                     Quinquina, bananier Pennisetum clandestinum, Pennisetum purpureum, imperata
                                                          cylindrica
PRIMEXTRA      Métolachlore 330 g/l Canne à sucre, maïs, Dicotylédones et graminées
               + Atrazine 170 g/l SC ananas
GESAPRIME      Atrazine 500 g/l EC   Canne à sucre, maïs, Dicotylédones et graminées adventices
                                     ananas, Sorgho
GESPAX COMBI   Amétryne + Atrazine Canne à sucre          Digitaria, Setaria, Cyperus, Ipomea, Commelinaceae
               500 g /l SC
DIURON         Diuron 80% WP         Canne à sucre        Rotteboellia, cynodon, panicum
                                                          Digitaria et les Dico en gal.
GRAMOXON       Paraquat 400g/l EC    Théier et Canne à    Amaranthus hybridus, Commelina benghalensis, Galinsoga
                                     sucre                parviflora, Solanum nigrum, Cynodon dactylon
                                                          Dactyloctenium spp. Eleusine indica, Panicum maximum, Setaria
                                                          verticillata
                                                          Cyperus esculentus, cyperus rontondis




                                                                 79
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Spécialités      Composition, teneur Végétaux protegés      Ennemis des végétaux
commerciales     en matière active et
                 formulation

5.Rodonticides

CLOROCAL         Chlorophacinone       Cotonnier et riz     Rats et souris
CONCENTRAT       0,25% CB
HUILEUX
CAID                                   Riz                  Taupe
                 Chlorophacinone 2, 5
                 g/l CB
LANIRAT          Bromadiolone 0,005% Denrées stockés et     Rats et souris
GARDENTOP        AB Bromadiolone      cultures sur pied
0,005 AB         0,005% AB
GARDENTOP        Bromadiolone 0,005%
0,005 GB         GB

RACUMIN BLOC     Coumatétralyl 0,037   Denrées stockés et   Rats et souris
CUMAKIT 0,04     5% BB                 habitats humains
AB               Coumatétralyl 0,04%
CUMAKIT 0,04     AB Coumatétralyl
GB               0,04% GB

BONIRAT          Difénacoum 0,005%     Denrées stockés et   Rats et souris
0,005%BB         BB Difénacoum         cultures sur pied
BONIRAT          0,005% AB
0,005%AB         Difénacoum 0,005%
OVERDOSE         GB
FRUNAX DS        Difénacoum 0,005% +   Denrées stockés et   Rats et souris
                 Sulfamide 0,002% BB   cultures sur pied

                                                                    80
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KLERAT          Brodifacoum          Denrées stockés et   Rats et souris
                                     cultures sur pied
STORM           Flocoumafen 0,005%   Denrées stockés et   Rats et souris
                BB                   cultures sur pied
6. Médiateurs
  chimiques

SERRICO         Srricornine          Tabac                Piégeage de lasioderme sericorne
STORGARD                             Céréales             Piégeage de Sitotroga spp.
PTO72F                               Maïs                 Piégeage du Prostphanus truncatus

7. Autres

NITRATE         AgNO3                Tabac                Feu bactérien, feu sauvage
D’ARGENT




                                                                  81
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


Annexe 4. : Pesticides dont l’importation et l’usage sont interdits au Burundi.

Matière active       Spécialités           N°d’interdictio   Famille chimique Causes d’interdiction
                     commerciales          n
I. INSECTICIDES
ALDRINE              Aldrex,               2001-01-P001      Organo-chloré     Toxicité élevée
                     Aldrite                                 cyclodienne       DJA=0,001 mg/kg, bioaccumulation
                                                                               et persistance dans l’environnement
DDT                  Dédemul, Zéidane,     2001-01-P002      Organo-chloré     Longue persistance, bioaccumulation dans les
                     Didimac                                                   tissus animaux et dans le lait, cancérogène
DIELDRINE            Dieldrex,             2001-01-P003      Organo-chloré     Toxicité élevée
                     Dieldrite,                                                DJA=0,001 mg/kg, bioaccumulation dans la
                     Kynadrin                                                  chaîne alimentaire et les tissus humains
HCH (stéréo-         Hexafor,              2001-01-P004      Organo-chloré     Effets oncogènes, persistance et bioaccumulation
isomère)             Synexa                                                    dans l’environnement toxicité élevée
CHLORDANE            Belt, Intox,          2001-01-P005      Cyclodiène chloré Persistance et bioaccumulation dans
                     Corodane                                                  l’environnement, cancérogénicité chez les
                                                                               rongeurs de laboratoire
HEPTACHLORE          Thioral, Heptalon,    2001-01-P006      Cyclodiène chloré Cancérogénicité, persistance, bioaccumulation et
                     Heptagronox                                               contamination de l’environnement
LINDANE              Gammalan, Lindol,     2001-01-P007      Hydrocarbure      Persistance dans l’environnement,
                     Lindamul,                               chloré            bioaccumulation dans la chaîne alimentaire et
                     Gammexane,                                                toxicité pour l’organisme humain ainsi que
                     Lindanex                                                  espèces aquatiques et terrestres

Matière active           Spécialité        N°d’interdictio   Famille chimique Causes d’interdiction
                         commerciales      n
II FONGICIDES
CAPTAFOL        Difolatan,      2001-02-P001                 Phtalimide           Cancérogénicité, sensibilisation de la peau et
                Haipan, Mapafol                                                   nocivité pour l’environnement
HEXACHLOROBENZE Anticarie       2001-02-P002                 Composé              Persistance très élevée dans l’environnement et

                                                                          82
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NE                                                    aromatique chloré    bioaccumulation dans la chaîne alimentaire
  III. HERBICIDES


ACEPHATE DE         -               2001-03- P001     Dinitrophénol        Malformations congénitales et stérilité masculine
DINOSEBE
2, 4, 5-T           Weedone         2001-03-P002      Acide                Risque d’effets tératogènes et cancérogènes,
                                                      phénoxyacétique      longue persistance et répercussions sur
                                                                           l’environnement, risque de bioaccumulation
DINOSEBE            Aretit CE,      2001-03-P003      Dinitrophénol        Malformations congénitales, stérilité masculine,
                    Phytoxone,                                             toxicité aiguë élevée
                    Superlovitox
IV. NEMATICIDES
1, 2, DIBROMO-      -               2001-004-P001     Organo-bromé         Effet sur la reproduction, effets cancérogènes et
ETHANE                                                                     génotoxiques, toxicité aiguë élevée, persistance
                                                                           dans les euax souterraines
V. ACARICIDES
CYHEXATIN           Plictran,       2001-005-P001     Composé          Action tératogène certaine sur les mammifères
                    Techn’acid                        organique de
                                                      l’étain
                                                      organostaneux
MONOCROTOPHOS       Nuvacron,       2001-05-P002      Organo-phosphoré Bioaccumulation et persistance dans
                    Azodrin                                            l’environnement, toxicité élevée, DJA=0,006/kg
CHLOROBENZILATE     Acaraben        2001-05-P003      Organo-chloré    Cancérogénicité, persistance dans l’environnement
                                                                       et bioaccumulation des résidus dans la chaîne
                                                                       alimentaire
.
Matière active          Spécialités  N°                 Famille chimique       Causes d’interdiction
                        commerciales d’interdiction
VI. RODENTICIDES
FLUORO-ACEPHATE         -             2001-06-P001      Fluoro-acétamide       Toxicité aiguë élevée pour les mammifères et

                                                                83
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                                                                        les oiseaux
VII. DESINFECTANTS
MERCURE ET SES       Ceresan,       2001-07-P001   Produits mercuriels, Très toxiques pour l’homme et les organismes
COMPOSES             Agallol                       minéraux et          aquatiques, accumulation des résidus dans le
                                                   organiques           biotope aquatique
VIII. AUTRES
      GROUPES
CHLORDIMEFORME       -              2001-08-P001   Formamidine          Substance cancérogène probable pour
                                                                        l’homme
PENTHACHLOROPHENOL PCP              2001-08-P002   Dérivé du            Actions tératogènes et mutagènes, sur la
                                                   chloronitrophénol    pathologie du foie et des reins, forte toxicité
                                                                        pour l’organisme humain et les animaux
BROMURE DE METHYLE   Fumul-0-gas,   2001-08-P003   Bromométhane         Très toxique, pour l’homme et
                     Sobrom 98,                                         l’environnement. Détruit la couche d’ozone
                     B.M.3A
OXYDE D’ETHYLENE     Amprolène,     2001-08-P004                        Toxicité aiguë, cancérogène pour l’homme,
                     Melgas,                                            mutagénicité
                     Merpal,
                     Stergas P.
DICHLORURE           Borer-sol,     2001-08-P005                        Toxicité aiguë, cancérogène pour l’homme,
D’ETHYLENE           Brocide,                                           mutagénicité et bioconcentration dans les
                     Destruxol,                                         poissons.
                     Dichlor-
                     emulsion,
                     Dichlor-
                     mulsion




                                                           84
      PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



Annexe 5




                                                  85
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
           AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


         Annexe 6 : Carte des postes d’inspection phytosanitaire




                                   86
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               AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


Annexe 7 : Certificat Phytosanitaire


1. Nom et adresse de l’expéditeur :                 2. CERTIFICAT PHYTOSANITAIRE
…………………………………………………
…………………….                                           N° ……………
…………………………………………………
……………….……

3. Nom et adresse du destinataire :                 4. REPUBLIQUE DU BURUNDI
…………………………………………………                                 Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage
……………………..                                          Département de la Production des Végétaux
…………………………………………………
……………………..                                          Au Service de la Production des Végétaux
…………………………………………………                                 de……………………………………………
……………………..                                          ……………………
…………………………………………………
……………………..
                                                    5. Lieu d’origine :
                                                    ………………………………………………

6. Moyen de
transport…………………………………………
….…...

7. Point d’entrée
déclaré…………………………………………

8. Marque des colis : Nombre et Nature des            9. Quantités :
colis : Nom du produit : Nom botanique des            …………………………………………
plantes
10. Il est certifié que les végétaux et produits végétaux décrits ci-dessus :
- ont été inspectés selon les procédures adaptées, et
- estimés indemnes d’ennemis visés par la réglementation phytosanitaire et pratiquement
indemnes d’autres ennemis
  dangereux, et qu’ils
- sont jugés conformes à la réglementation phytosanitaire en vigueur dans le pays importateur.
11. Déclaration supplémentaire :

  TRAITEMENT DE DESINFESTATION
           ET/OU DE


DESINFECTION :

12. Traitement

13. Produit chimique    14. Durée et                Lieu de délivrance : …………………….
(matière active) :      Température :                                    ……………………
                                               87
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               AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



                                                  Date :

                                                  Nom et Signature du Fonctionnaire

                                                  autorisé :



15. Concentration :    16. Date :                 Cachet


17. Renseignements complémentaires :



1. Nom et adresse de l’expéditeur :           2. CERTIFICAT PHYTOSANITAIRE
…………………………………………………                           DE REEXPEDITION N° ……………
…………………….

3. Nom et adresse du destinataire :               4. REPUBLIQUE DU BURUNDI
…………………………………………………                               Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage
……………………..                                        Département de la Production des Végétaux
…………………………………………………
……………………..                                        Au Service de la Production des Végétaux
…………………………………………………                               de……………………………………………
……………………..
…………………………………………………
……………………..                                    5. Lieu d’origine :
                                              ………………………………………………


6. Moyen de transport déclaré
…………………………..……….…...

7. Point d’entrée
déclaré…………………………………………
……


8. Marque des colis : Nombre et Nature des    9. Quantités :
colis : Nom du produit : Nom botanique des    …………………………………………………
plantes :                                     ………
                                              …………………………………………………
                                              ……………………..
10. Il est certifié
- que les végétaux et produits végétaux décrits ci-dessus ont été importés en ………………(pays
de réexportation) en provenance de ………..(pays d’origine) et ont fait l’objet du certificat
phytosanitaire N° …. dont ⌂ l’original ⌂
                                             88
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                AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


la copie authentifiée est annexé (e) au présent certificat.
- qu’ils sont ⌂ emballés ⌂ réemballés dans ⌂ les emballages initaux ⌂ dans de nouveaux
emballages,
- que d’après ⌂ le certificat phytosanitaire ⌂ et une inspection supplémentaire, l’envoi est estimé
conforme à la réglementation phytosanitaire en vigueur dans le pays importateur, et
- qu’au cours de l’emmagasinage dans la République du BURUNDI (pays de réexpédition) il n’a
pas été exposé au
risque d’infestation ou d’infection..


11. Déclaration supplémentaire :




  TRAITEMENT DE DESINFESTATION
           ET/OU DE


DESINFECTION :


12. Traitement

                                                   Lieu de délivrance : …………………….
13. Produit chimique       14. Durée et                                 ……………………
(matière active) :         Température :
                                                   Date :

                                                   Nom et Signature du Fonctionnaire

                                                   autorisé :

                                                   Cachet
15. Concentration :        16. Date :


17. Renseignements complémentaires :




                                                89
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Annexe 8 . LISTE DES ORGANISMES NUISIBLES REGLEMENTES


L’Ordonnance ministérielle n°710/954/98 du 29 décembre 1998 portant mesure d’application du
Décret-loi n° 1/033 du 30 juin 1993 portant protection des végétaux au Burundi, en son chapitre I
en rapport avec la surveillance phytosanitaire du territoire national et le contrôle aux frontières,
donne des directives sur la surveillance et l’information, le contrôle à la multiplication ainsi que
le contrôle à l’importation et à l’exportation.
Les données actuellement disponibles sont contenues dans la Législation Phytosanitaire du
Burundi en ses annexes I à IV. Compte tenu du nouveau Code tarifaire du Burundi et à
l’introduction de nouvels ON, ces données nécessitent une actualisation.


a. Ennemis des végétaux contre lesquels la lutte est obligatoire en tous lieux
   et de façon permanente (art. 1er).

- Antestiopsis orbitalis ghesquierei : Punaise du caféier
- Banana bunchy top virus (BBTV) : Maladie du sommet buissonnant du
                                         bananier
- Cosmopolites sordidus Germ                 : Charançon du bananier
- Fusarium oxysporium f.sp cubense : Agent de la maladie de Panama
- Mononychellus tanajoa                      : Acarien du manioc
- Phenaccocus manihoti                       : Cochenille farineuse du manioc
- Prostephanus truncatus                     : Grand capucin des grains
- Pseudomonas solanacearum                   : Flétrissement bactérien de la pomme de
                                         terre
-Sitotroga cerealella                : Alucite des grains
-Striga spp.                                 : Plante herbacée des végétaux


b. Ennemis des cultures contre lesquels la lutte est obligatoire d’une façon
   permanente chez les producteurs et vendeurs des plants et semences (art 2)


Outre ceux qui sont mentionnés dans la liste 1.a :

- Aphelenchoides besseyi                 : Nématode de la feuille du riz
- Bean common mosaic virus (BCMV)        : Agent de la mosaïque commune du haricot
- Cassava african mosaic virus (CAMV) : Virus de la mosaïque du manioc
-Colletotrichum lindemuthianum           : Agent de l’anthracnose du haricot
- Cylas spp                              : Charançon de la patate douce
- Helminthosporium oryzae         : Agent de la maladie des taches brunes du
                                          riz
- Meloidogyne sp                         : Nématode à galle
- Mycosphaerella fijiensis               : Agent de la Sigatoka noire du bananier
- Mycosphaerella musicola         : Agent de la Sigatoka jaune du bananier
- Potato leaf roll virus (SPLRV)         : Virus de l’enroulement de la pomme de
                                      terre

                                                90
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
                  AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


-Potato virus S et X                          : Mosaïque de la pomme de terre
-Potato virus Y                               : Virus Y de la pomme de terre
- Pseudomonas fuscovaginae            : Pourriture bactérienne des gaines du riz
- Pseudomonas syringae p.v.phaseolicola : Agent de la bactériose à halo du
                                                  haricot
-Pyricularia oryzae                           : Agent de la pyriculariose du riz
- Soybean virus                               : Agent de la mosaïque du soja
-stachylidium theobromae et Trachysphaera fructigena : Agents de la maladie de
                                          bout du cigare
- Sweet potato feathery mottle virus (SPFMV) et Sweet potato mild mottle virus
  (SPMMV)                                     : Virus des marbrures de la patate douce
- Xanthomonas campestris p.v. phaseoli : Agent de la mosaïque du haricot


(art. 4) : Ennemis des végétaux dont l’importation est interdite
                   au Burundi

   a. Organismes vivants du règne animal à tous les stades de leur
      développement

   -    Anastrepha spp
   -    Anthonomus grandis
   -    Bostrynchopsis villosula
   -    Ceratitis spp
   -    Chilo spp
   -    Coccus hesperida
   -    Dacus spp
   -    Ditylenchus spp
   -    Heterodora spp
   -    Leptinotarsa decemlineata
   -    Lyriomyza spp
   -    Nilapavarta lugens
   -    Orycetes rhinoceros
   -    Phenacoccus manihoti
   -    Phoracantha semipunctata
   -    Popilia japonica
   -    Prostephanus truncatus
   -    Radopholus similis
   -    Rastrococcus invadens

b. Cryptogames

   -    Helicobasidium purpureum
   -    Tilletia caries
   -    Stachylidium theobromae et/ou Trachysphaera fructigena
   -    Ustilago avenae




                                                91
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
                  AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




c. Bactéries

   -    Corynebacterium fasciens
   -    Erwinia stewartii
   -    Pseudomonas passiflora
   -    Pseudomonas syringae pv. glucinae
   -    Pseudomonas syringae pv.phaseolicola
   -    Pseudomonas syringae pv.tabaci
   -    Pseudomonas fuscovaginae
   -    Xantomonas campestris pv. Transluscens


d. Virus

   -    Banana bunchy top virus (BBTV)
   -    Banana streak vurus (BSV)
   -    Bean common mosaic virus (BCMV)
   -    Cassava mosaic virus (CMV)
   -    Cucumber mosaic virus
   -    Sweet potato feathery mottle virus (SPFMV)
   -    Sweet potato mild mottle virus (SPMMV)


e. Phanérogames

   -    Cuscute spp.
   -    Striga spp.

(art. 5) : Végétaux et produits végétaux dont l’importation est
                  interdite.


  N° du tarif douanier              Désignation des végétaux ou produits végétaux
06.01.10K00                 Bulbes, oignons, tubercules, racines tubéreuses, griffes et
                            rhizomes en repos végétatifs ou en fleurs, végétaux racines ou
                            plantes avec terre adhérente
06.02                       Autres plantes et racines vivantes y compris les boutures et
                            greffons des végétaux suivants :
                                1. Végétaux racines ou plantes avec terre adhérente
                                2. Végétaux appartenant aux genres ou espèces suivantes :
                            Arbre à pin (Artocarpus communis) et espèces voisines
                            (Artocarpus spp.)
                            Ananas (Ananas comosus)
                            Avocatier (Persea spp)
                            Bananier et autres musacées (espèces et hybrides des genres
                            Musa, Ensete, Helicenia, Strelitzia, Orrchidantha et Ravenala)
                            Canne à sucre (Saccharum officianarum & S. spp.)

                                             92
    PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
               AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                           Citrus, Fortunella, Poncirus, Citropsis, Aeglopsis, Afraegle,
                           Pamburus, Clansens, Anacaria et leurs hybrides
                           Café (Coffea spp.)
                           Igname (Dioscorea spp.)
                           Palmier (Elaeis guinensis)
                           Papayer (Carica papaya)
                           Vigne (Vitis spp.)
                               3. Plantules des végétaux suivants
                           Arachide (Arachis hypogea)
                           Cucurbitacées : concombre, melon, pastèque, courgette et
                           espèces voisines
                           Manioc (Manihot spp.)
                           Riz (Oryza spp.)
                           Pyrèthre (Chrysanthemum cinarariefolium)
                           Soja (Glycine)
                           Solanacées: aubergine, piment, poivron, tomate et espèces
                           voisines
07.01-07.09                Légumes et plantes potagères à l’état frais et avec terre adhérente
07.14                      Racines, tubercules et boutures utilisés pour la plantation des
                           végétaux suivants : manioc (Manihot spp.), patate douce (Ipomea
                           sp.), pomme de terre (Solanum tuberosum)
                           Bois non écorcés



    (art.6) : Végétaux et produits végétaux dont l’importation est
                subordonnée à la présentation d’un certificat phytosanitaire et
                au contrôle du Département de la Protection des Végétaux.


N° du tarif douanier               Désignation des végétaux ou produits végétaux

06.01.10K00                Bulbes, oignons, tubercules, racines tubéreuses, griffes et
                           rhizomes en repos végétatifs, en végétation ou en fleurs
06.02                      Autres plantes e racines y compris les boutures et greffons
06.03.10B00                Fleurs et boutons de fleurs frais
06.0491K000                Feuillage, feuilles et autres parties de plantes, herbes, mousses et
                           lichens pour bouquets ou pour ornements frais
07.01-07.09                Légumes et plantes potagères à l’état frais ou réfrigéré
07.13                      Légumes à cosses secs, écossés, même décortiqués ou cassés
07.14                      Racines de manioc, d’arrow-rot et de salep, topinambours, patate
                           douce et autres racines et tubercules similaires à haute teneur en
                           amidon ou en inuline à l’état frais
08.01                      Noix de coco, noix de Brésil, noix de cajou frais ou secs avec ou
                           sans coques
08.02                      Fruits à coques autres que ceux 05.01, 08.04 et 08.0300B00 frais
                           ou secs, même sans leurs coques ou décortiqués
08.0300B00                 Bananes y compris les plantains fraîches ou sèches

                                              93
    PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
               AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


08.04                  Dattes, figues, ananas, avocats, goyaves, mangues et
                       mangoustans, frais ou secs
08.05                  Agrumes frais ou secs
08.06                  Raisins frais ou secs
08.08                  Pommes, poires et coings frais
08.10                  Fruits à noyau frais, baies fraîches et autres fruits frais
08.1210                Fruits séchés autres que ceux de 08.01 à 08.06
09.0111N               Café non torréfié
09.0130L00             Coques et pellicules de café
10.01                  Froment et méteil
10.0200R00             Seigle
10.0300F00             Orge
10.0400L00             Avoine
10.05                  Maïs
10.06                  Riz
10.07.K00              Sorgho à grains
10.08                  Millet, éleusine et autres céréales
11.0100R00             Farines de froment ou de méteil
11.02                  Farines de céréales autres que de froment ou de méteil
11.03                  Gruaux, semoules : grains mondés, perlés, concassés, aplatis ou
                       en flocons à l’exception du riz , germes de céréales entiers aplatis
                       en flocons ou moulus
N° du tarif douanier
                                Désignation des végétaux ou produits végétaux
11.06                  Farines de légumes à cosses secs repris au 07.13 ou des fruits
                       repris au chap.08 ; farines et semoules de sagou et des racines et
                       tubercules repris au 07.14
12.01-12.07            Graines et fruits oléagineux même concassés
                       Farines de graines et de fruits oléagineux, non déshuilés à
                       l’exclusion de la farine de moutarde
12.09                  Graines, spores et fruits à ensemencer
12.11                  Plantes ou parties de plantes, graines et fruits des espèces
                       utilisées en médecine ou à usage insecticides, parasitIcides et
                       similaires, frais ou secs
18.0100B00             Cacao en fèves
44.0110F00             Bois de chauffe en rondins, bûches, ramilles ou fagots, déchets
                       de bois y compris les sciures
44.03                  Bois bruts même écorcés, désaubiérés ou équarris
44.04                  Bois simplement dégrossis
44.07                  Bois simplement sciés longitudinalement tranchés ou déroulés
                       d’une épaisseur supérieure à 6 mm




                                          94
       PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
                  AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




   Annexe 9 : ORDONNANCE N° 540/1035/2008 du 6/10/2008 PORTANT SEUILS DE
               PASSATION, DE CONTRÔLE ET DE PUBLICATION DES MARCHES
               PUBLICS.

LA MINISTRE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA COOPERATION AU
DEVELOPPEMENT.

Vu la loi n° 1/01 du 04 février 2008, portant Code des Marchés Publics ;

Vu le décret n° 100/119 du 07 juillet 2008 portant création, organisation et fonctionnement de
l’Autorité de Régulation des Marchés Publics ;

Vu le décret n° 100/120 du 18 juillet 2008 portant création, organisation et fonctionnement de la
Direction Nationale de Contrôle des Marchés Publics ;

Vu le décret n° 100/123 du 11 juillet 2008 portant création, organisation et fonctionnement de la
cellule de Gestion des Marchés Publics.

                                            ORDONNE

Article 1      : Seuils de passation des Marchés Publics (montants hors taxes)

       En application de l’article 5 du Code des Marchés Publics, il est obligatoirement passé un
marché pour toute dépense de travaux, fournitures, prestations de services dont la valeur est égale
ou excède les seuils suivants :

       Dix millions de francs burundais (10.000 Fbu) seuil unique, pour l’Etat, les collectives
        territoriales décentralisées, les Administrations Personnalisées, les Etablissements Publics,
        les Sociétés Publiques, les autres organismes, agences ou offices, créés par l’Etat ou
        entités territoriales décentralisées pour satisfaire des besoins d’intérêt général, dotés ou
        non de la personnalité morale, dont l’activité est financée majoritairement par l’Etat ou
        qui bénéficient du concours financier ou de la garantie de l’Etat ou d’une collectivité,
        ainsi que les personnes morales de droit privé agissant pour le compte d’une personne
        morale de droit public ou bénéficiant du concours financier ou de la garantie d’une
        personne morale de droit public, concernant les travaux.

       Cinq millions de francs burundais (5.000.000 Fbu), seuil unique, pour l’Etat, les
        collectivités territoriales décentralisées, les Administrations Personnalisées, les
        Etablissements Publics, les Sociétés Publiques, les autres organismes, agences ou offices,
        créés par l’Etat ou les entités territoriales décentralisées pour satisfaire des besoins
        d’intérêt général, dotés ou non de la personnalité morale, dont l’activité est financée
        majoritairement par l’Etat ou qui bénéficient du concours financier ou de la garantie de
        l’Etat ou d’une collectivité, ainsi que les personnes morales de droit privé agissant pour le
        compte d’une personne morale de droit public ou bénéficiant du concours financier ou de
        la garantie d’une personne morale de droit public, concernant les fournitures et services.



                                                 95
     PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
                AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


En dessous de ces seuils, l’autorité contractante est tenu de mettre en compétition par une
consultation écrite d’au moins trois candidats susceptibles d’exécuter les marchés similaires
antérieurs ou des informations obtenues auprès de la banque des données de prix nationale et
internationale s’il y a lieu.
Article 2      : Seuils de compétence de la Direction Nationale de Contrôle des Marchés
                 Publics.

       La Direction Nationale de Contrôle des Marchés Publics est chargée de contrôler à priori
la procédure de passation des marchés d’un montant supérieur ou égal à :
          Vingt millions de francs burundais (20.000 Fbu) pour les Marchés de Travaux ;
          Quinze millions de francs burundais (15.000.000 Fbu) pour les Marchés de
             Fournitures ou des Services.

         En dessous des seuils visés ci-dessus, la Direction Nationale de Contrôle des Marchés
Publics peut procéder à des contrôles à postériori, à tout moment, sur la régularité de
l’application de la réglementation relative aux marchés Publics par l’ensemble des Commissions
de Passation de Marchés, y compris pour les dépenses inférieures aux seuils de passation définis à
l’article 1 de la présente ordonnance.

   Article 3 : Seuils de Publication.

              Un milliard (1.000.000.000) de francs burundais pour les Travaux ;
              Sept cent millions (700.000.000) de francs burundais pour les Fournitures ;
              Cinquante millions (50.000.000) de francs burundais pour les Services.

       Cette procédure de publication ne doit cependant avoir aucun effet discriminatoire vis-à-
vis d’une entreprise étrangère et lui interdire de participer à la Les marchés publics par appel
d’offres, dont le montant est supérieur ou égal aux seuils visés à l’article 1 de la présente
ordonnance, doivent obligatoirement faire l’objet d’un avis d’appel à la concurrence porté à la
connaissance du public par une insertion faite, dans les mêmes termes, dans le Journal des
Marchés Publics ou toute publication nationale et/ou internationale ainsi que sous mode
électronique. Cette obligation concerne également les avis de pré- qualification.

        Dans les cas où l’Autorité Contractante décide, pour des motifs spécifiés dans le dossier
d’appel d’offres de limiter la publication des avis d’appel d’offre ou de pré qualification au plan
national, pour les marchés dont le seuil est supérieur au montant visé ci-après, elle en sollicite
l’autorisation à la Direction de Contrôle des Marchés Publics compétente.

     Les marchés faisant l’objet d’une publication limitée au plan national doivent être d’un
   montant supérieur ou égal à :

       compétition.

       Article 4      :

       La présente ordonnance entre en vigueur à partir de la date du 4 octobre 2008.

                                                      Fait à Bujumbura, le 4/10/2008

                                                96
PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES
           AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                      La Ministre de l’Economie, des Finances
                                      et de la Coopération au Développement.

                                            Clotilde NIZIGAMA


                 ANNEXE 10 : Les pesticides utilisés par OCIBU


                                                                 Quantité
            Exercice                      Produit                (Litres)

                            INSECTICIDE
  1996/97                   Fenthion PP 3%                         80 000 kg
  1997/98                   Fenthion PP 3%                         70 000 kg
                            Lambdacyhalothrin 50 EC                   17 000
  1998/99                   Fenthion Technique 95 %                27 000 kg
                            Lambdacyhalothrine 50 Ec                   5 500
                            Cyfluthrine 50 Ec                          5 500
  1999/00                   Fenthion PP 3%                            60 000
                            Lambdacyhalothrine 50 EC                  17 500
                            Cyfluthrine 50 EC                      17 500 kg
  2000/01                   Fenthion PP 3%                          5 000 kg
                            Lambdacyhalothrine 50 EC                  20 000
                            Cyfluthrine 50 EC                          5 000
  2001/02                   Fenthion PP 3%                         21 000 kg
                            Lambdacyhalothrine 50 %                   26 000
                            Cyfluthrine 50 EC                         18 000
  2002/03                   Lambdacyhalothrine 50 EC                  25 000
                            Cyfluthrine 50 EC                         18 000
  2003/04                   LAMDALM 50 EC                             20 000
                            FURY 100 EC                               18 750
  2004/05                   LAMDALM 50 EC                             24 000
                            FURY 100 EC                               18 750
  2005/06                   LAMDALM 50 EC                             50 000
                            BAYTHROID 50 EC                           50 000
  2006/07                   LAMDALM 50 EC                             25 500
                            CYFLUTHRALM 50 EC                         25 500
  2007/08                   LAMDALM 50 EC                             26 500
  2008/09                   CYFLUTHRALM 50 Ec                         26 500

                            FONGICIDE
  1998/99                   Benlate 50 WP                            400 Kg
  2001/02                   Benlate 50 WP                            600 Kg
  2001/02                   Oxychlorure de Cuivre 50 WP           30.000 Kg




                                     97
     PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)



  Annexe 11. Les pesticides utilisés par la SOSUMO


  SOCIETE SUCRIERE DU MOSO
  « SOSUMO » S.M.


                                     PESTICIDES UTILISES PAR LA SOSUMO DE 2003 à 2008

N°                    PESTICIDE  MATIERE                                QUANTITE IMPORTEE PAR ANNEE
                      NOM        ACTIVE (m.a)                 2003     2004    2005    2006     2007      2008
                      COMMERCIAL
I. HERBICIDES :
                 1.   Diuron            Diuron                 5.000             9.990            5.000     4.000
                 2.   Velpar            Hexazinone               750      800      800              600       300
                 3.   Sencor            Métribuzine            1.000    1.000      800            1.000       400
                 4.   2,4-D Amine       2,4-D amine            3.000    3.000    3.000            3.000     3.094
                 5.   MSMA              MSMA                   3.000    3.000    2.980            2.000     3.160
                 6.   Round-up          Glyphosate             8.000    8.000    8.000    400     4.815    12.690
                 7.   Sanawett          Sanawett                 160      200      200                        500
II. INSECTICIDES :
                  1   Dursban           Chloropyrifos-éthyl                                                      500
                  2   Decis             Deltaméthrine                               5                             50

III. FONGICIDES :
                    1 Benlate           Bénomyl                                                             1.200




                                                                98
        PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




                                          Annexe 12 : PESTICIDES UTILISES PAR LA COGERCO


Année                  2001                     2004             2005             2006             2007             2008
               Qté   Ravageurs            Qtés   Ravageurs Qtés   Ravageurs Qtés   Ravageurs Qtés   Ravageurs Qtés   Ravageurs
       Produit (L)                        (L)              (L)              (L)              (L)              (L)
Cotalm D415 EC 6.318 Aphis Gossypie        8.883 Idem       8.921 Idem       3.458 Idem       2.937 Idem       5.551 Idem
                     et Lygus

Lambdacal D           - Vosselerie             -                -            2.173            3.109            2.138
415 EC
Cotalm P 315      1.867 Polyphagorsatum    4.356 Idem       5.322 Idem       2.908 Idem       2.483 Idem       3.335 Idem
EC                      Latus
Fury 50 EC            - Chenilles              - idem           - idem       2.360 idem       9.188 idem       3.129 idem

Baythroïde 050        - (Helicoverpa A,   18.521           16.529            4.195             264               223
EC

Lambdalm 1,5     10.936 Earis etc)             -                -                                              1.569
EC

Total            19.121                   31.760           30.772           15.094           17.981           15.945




                                                                    99
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




                                              Annexe 13 : Pesticides utilisés par S.R.D.I ( RIZ)


1. Nombre de familles encadrées             : 12.500
2. Nombre d’Associations                    : 17
3. Superficie totale rizicole               : 4.021,5 ha

4. Production du riz collecté :
- 2003         : 11.151.773 kg
- 2004         : 9.277.406 kg
- 2005         : 8.991.268 kg
- 2006         : 12.245.244 kg
- 2007         : 8.153.968 kg

5. Produits phytosanitaires utilisés (2003-2007)

    Nom des                 2003                2004                2005                2006             2007
    produits
                                                                Fongicides
Benlate              784 kg             867 kg               859 kg              837,5 kg          941,1 kg
Kitazin              2.673 L            4.736 L              3.766 L             4.088 L           3.520,5 L
                                                                Insecticides
Diméthoate           -                  -                    -                   -                 90 L
Cotalm               5L                 -                    -                   220 L             262,5 L
Lambdacal            -                  -                    -                   1.418,75 L        -
Cylfatrine           -                  -                    2.818 kg            -                 1.022 kg
                                                                     100
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


Folithion          -                  -                   6 kg                    50 kg              -
                                                              Herbicide
Round up           -                  5                   10 L                    -                  5L
                                                             Rodenticide
Chlorophacinone    -                  2.957 L             520 L                   90 L               958 L




Annexe 14. Matrice des contraintes/ solutions

Contraintes rencontrées   Causes/ manifestations/     Propositions de solutions/          National           Régional
                          effets                      stratégies
Manque de personnel       Manque de planification des Formation de spécialistes           X                  X
qualifié                  filières de l’éducation.

                          Fuite de cerveaux           Motivation du personnel
Manque d’équipement       Manque d’entretien ;        Construction, réhabilitation et X
                          Vétusté ;                   équipement des laboratoires
                          Manque de financement.

Législations phytosanitaire Manque de moyens de       Mobilisation d’un                   X
et sanitaire non            financement               financement pour la mise en
opérationnelles                                       application des législations

                                                      Actualiser la législation           X
                                                      phytosanitaire

                                                      Elaboration de la législation
                                                      sanitaire


                                                                  101
   PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                                      Formation du personnel
                                                      technique et des agriculteurs
Dispersion des             Manque de coordination des  Eviter le double emploi        X
responsabilités            législations relatives aux    dans les responsabilités
                           normes de qualité             des départements
                                                         ministériels
                                                       Désigner une structure
                                                         coordinatrice (BBN)




Annexe 15 : Liste des pesticides utilises en agriculture au Burundi


Noms commerciaux        Matière active                                                     Plantes protégées


                                                           1. Insecticides

ACTELLIC                Pyrimiphos-methyl 1% D.P                               Haricot
PIRIGRAIN POUDRE        Pyrimiphos-methyl 2% D.P                               Maïs
                                                                               Sorgho
                                                                               Riz


ACTELLIC SUPER          Pyrimiphos-methyl 0,6% D.P                             Maïs
                        + Perméthrine 1,3% DP

BAYTHROID 50EC          Cyllutrine 50g/IEC                                     Coton
BAYTHROID 100EC         Cyllutrine 100g/IEC

                                                                      102
  PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


                                                      Cultures maraîchères
                                                      Caféiers

CURACRON 50EC      Prolenoiss 500g/IEC                Coton



DECIS 25EC         Delthamethrine 25g/IEC             Coton
KIOTHRINE 25EC                                        Cultures maraîchères et fruitières
                                                      Canne à sucre


DURSBAN 4E         Chlorpyriphos-ethyl 48% EC         Polycultures
                                                      Caféier
                                                      Canne à sucre

Noms commerciaux   Matière active                                       Plantes protégées



DURSBAN 5G         Chlorpiphos ethyl 5% G             Polycultures



SUMITHION 3DP      Fénitrothion 3% DP                 Maïs, sorgho
                                                      Céréales
SUMITHION 500EC    Fénitrothion 50% EC                Patate douce


                                                      Légumes

                                                      Agrumes

                                                103
  PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)




LEBAYCID           Fenthion 3% WP                                         Caféier


ORTHENE 75 SP      Acephate 75%                                           Tabac

                                                                          Tomate, Haricot
                                                                          Pomme de terre
                                                                          Maïs, Riz
THIODAN 35 WP      Endosulfan 35% WP                                      Haricot


THIODAN 50 WP      Endosulfan 50% WP
KARATE             Lambda-cyhalothrine 50 g/l EC                          Caféier
NOVATHRIN          Lambda-cyhalothrine 50% EC                             Caféier




Noms commerciaux   Matière active                                                           Plantes protégées


LAMBDALM           Lambda-cyhalothrine 15G/l EC                           Coton
FURY               Zétacyperméthrine                                      Coton
PHOSTOXIN          Phosphure d’aluminium 55% FT                           Produits agricoles entreposés
COTALM D 415 EC    Lambda-cyhalothrine + Diméthoate 15 g/l + 400 g/l EC   Coton



COTALM P 315 EC    Lambda-cyhalothrine 15 g/l + Profenofos 300 g/l EC     Coton

                                                             104
  PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


CALLIDIM           Diméthoate 400 g/l EC                                  Haricot, petit pois, et autres légumes
ROXION                                                                    Maïs, Riz, Arbres fuitiers, Tomate, Pomme de terre
DANADIN
PERFEKTHION
TELETOX
LEBAYCID           Fenthion 3% WP                                         Caféier



ORTHENE 75 SP      Acephate 75%                                           Tabac

                                                                          Tomate, Haricot
                                                                          Pomme de terre
                                                                          Maïs, Riz
THIODAN 35 WP      Endosulfan 35% WP                                      Haricot

THIODAN 50 WP      Endosulfan 50% WP
KARATE             Lambda-cyhalothrine 50 g/l EC                          Caféier
NOVATHRIN          Lambda-cyhalothrine 50% EC                             Caféier
LAMBDALM           Lambda-cyhalothrine 15G/l EC                           Coton
FURY               Zétacyperméthrine                                      Coton
PHOSTOXIN          Phosphure d’aluminium 55% FT                           Produits agricoles entreposés
COTALM D 415 EC    Lambda-cyhalothrine + Diméthoate 15 g/l + 400 g/l EC   Coton

Noms commerciaux   Matière active                                                           Plantes protégées


COTALM P 315 EC    Lambda-cyhalothrine 15 g/l + Profenofos 300 g/l EC     Coton
CALLIDIM           Diméthoate 400 g/l EC                                  Haricot, petit pois, et autres légumes
ROXION                                                                    Maïs, Riz, Arbres fuitiers, Tomate, Pomme de terre
DANADIN

                                                             105
  PROJET DE PRODUCTIVITE ET DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES AGRICOLES DU BURUNDI (PRODEMA-FA)


PERFEKTHION
TELETOX

2. Fongicides

DACONIL           Chlorothalonil 25% WP                           Tomate (à Makamba) !
BRAVO 750         Chlorothalonil 75% WP                           Tomate (à Makamba) !
BENLATE           Bénomyl 50% WP                                  Haricot, riz, arbres fruitiers, blé et canne à sucre
BENLATE T20       Bénomyl 20% +Thirame 20% WP                     Haricot, riz, arbres fruitiers, théier, caféier
DITHANE M45       Mancobède 80% WP                                Pomme de terre et légumes
CAIMAN
PENNCOZEB 80 WP
MANCOZEB 80 WP
KITAZIN 48 EC     Iprobenfos 48% EC                               Riz

POMARSOL          Thiram 80% WP                                   Haricot, riz
RIDOMIL 63,5      Métalaxyl 75 g + Mancozèbe 560 g WP             Pomme de terre, Tomate
                                                                  Légumes
                          3. Herbicides

ROUND UP          Glyphosate 360 g/l SL                           Canne à sucre


                                                4. Rodonticides
CLOROCAL          Chlorophacinone 0,25% CB                        Cotonnier et riz
CONCENTRAT
HUILEUX
CAID              Chlorophacinone 2, 5 g/l CB                     Riz




                                                         106