TRADUCTION NON OFFICIELLE DU TEXTE ORIGINAL EN ANGLAIS Document de la Banque mondiale Rapport No. 76719-MA BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT DESCRIPTIF DE PROGRAMME RELATIF À UNE PROPOSITION DE PRÊT DE 78,1 MILLIONS D’EUROS (CONTRE-VALEUR DE 100,0 MILLIONS DE DOLLARS DES ÉTATS-UNIS) EN FAVEUR DU ROYAUME DU MAROC DANS LE CADRE D’UN DEUXIÈME PRÊT DE POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT POUR L’ÉDUCATION 29 AVRIL 2013 Direction du développement humain Département Maghreb Région Moyen-Orient et Afrique du Nord Ce document fait l’objet d’une diffusion restreinte et ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions officielles. Son contenu ne peut par ailleurs être divulgué sans l’autorisation de la Banque mondiale. i MAROC – EXERCICE BUDGETAIRE DU GOUVERNEMENT 1er janvier – 31 décembre TAUX DE CHANGE (Taux de change en date du 9 avril 2013) Unité monétaire Dirham marocain (DHM) $EU 1,00 = DHM 8,65 €EU 1,00 = $EU 1,28 SDR 1,00 = $EU 1,50 POIDS ET MESURES Système métrique ACRONYMES ET AUTRES ABRÉVIATIONS $EU Dollar des Etats-Unis €EU Euro AAER Association d’appui à l’école de la réussite AECID Agence espagnole de coopération internationale pour le développement AFD Agence française de développement ALE Accord de libre-échange AREF Académie régionale d’éducation et de formation BAD Banque africaine de développement BAM Bank al-Maghrib BEI Banque européenne d’investissement CCP Comité central de pilotage CD Compte désigné CDMT Cadre de dépenses à moyen terme CNEF Charte nationale de l’éducation et de la formation 1999-2009 COBIT Objectifs de contrôle de l’information et des technologies associées(Control Objectives for Information and Related Technology) COSO Committee of Sponsoring Organizations of the Tradeway Commission CPAR Procédure d’évaluation du cadre national des marchés publics (Country Procurement Assessment Review) CPS Cadre de partenariat stratégique CREE Centre régional de l’évaluation et des examens CRMEF Centre régional des métiers de l’éducation et de la formation CRP Comité régional de pilotage CSE Conseil supérieur de l’enseignement DHM Dirham marocain DMP Décret sur les marchés publics EP Entreprise publique FIV Facilité d’investissement pour le voisinage FMI Fonds monétaire international GFP Gestion des finances publiques HCP Haut Commissariat au Plan IDE Investissement direct étranger INDH Initiative nationale de développement humain JICA Agence japonaise de coopération internationale LPL Ligne de précaution et de liquidité (FMI) ii MEF Ministère de l’Economie et des Finances MEN Ministère de l’Education nationale MENA Moyen-Orient et Afrique du Nord ODM Objectifs de développement du millénaire ONG Organisation non gouvernementale PARSEM Programme d’appui à la réforme du secteur de l’éducation et de la formation PAMT Plan d’action à moyen terme pour l’éducation 2013-2016 PEFA Procédure d’évaluation de l’imputabilité en matière de dépenses et finances publiques (Public Expenditure and Financial Accountability) PIB Produit intérieur brut PIRLS Progress in International Reading Literacy Study PJD Parti de la justice et du développement PNEA Programme national d’évaluation des acquis PPD Prêt de politique de développement PPDE Programme de politique de développement pour l’éducation PPDE1 Premier Prêt de politique de développement pour l’éducation PPDE2 Deuxième Prêt de politique de développement pour l’éducation PTF Partenaire technique et financier PUEN Programme d’urgence de l’éducation nationale 2009-2012 RDP Revue des dépenses publiques TIMSS Trends in International Mathematics and Science Study UCS Utilisation du cadre national des marchés publics dans les opérations de la Banque mondiale (Use of Country Procurement Systems in Bank- Supported Operations) UE Union européenne Vice-présidente : Inger Andersen Directeur des opérations : Simon Gray Directeur sectoriel : Steen Lau Jorgensen Chef de division sectoriel : Mourad Ezzine Chargé de programme : Jeffrey Waite iii BANQUE INTERNATIONALE DE RECONSTRUCTION ET DE DEVELOPPEMENT DOCUMENT DE PROGRAMME RELATIF A UNE PROPOSITION POUR UN DEUXIEME PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT POUR L’EDUCATION EN FAVEUR DU ROYAUME DU MAROC TABLE DES MATIÈRES FICHE SIGNALÉTIQUE DU PRÊT ET DU PROGRAMME .................................................................. vi I. INTRODUCTION ............................................................................................................................ 1 II. CONTEXTE DU PAYS ................................................................................................................... 3 II. A. Evolution récente de l’économie ........................................................................... 3 II. B. Perspectives macroéconomiques et viabilité de la dette ........................................ 6 III. PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ET PROCESSUS PARTICIPATIFS ....................... 10 III. A. Enjeux du secteur de l’éducation et principales difficultés .................................. 10 III. B. Programme gouvernemental ................................................................................. 16 III. C. Coûts de mise en œuvre........................................................................................ 19 III. D. Processus participatif ........................................................................................... 20 IV. APPUI DE LA BANQUE A LA STRATEGIE DU GOUVERNEMENT .................................... 21 IV. A. Lien avec la stratégie de partenariat pays ............................................................ 21 IV. B. Rapports avec les autres opérations de la Banque ................................................ 23 IV. C. Enseignements tirés.............................................................................................. 24 IV. D. Fondements analytiques ....................................................................................... 27 V. LE PROGRAMME PROPOSE POUR LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE L’EDUCATION................................................................................................................................ 28 V. A. Description de l’opération ..................................................................................... 28 V. B. Axes politiques ...................................................................................................... 31 VI. MISE EN ŒUVRE DE L’OPERATION ....................................................................................... 36 VI. A. Pauvreté et impact social ..................................................................................... 36 VI. B. Genre et inclusion ................................................................................................ 37 VI. C. Aspects environnementaux .................................................................................. 37 VI. D. Mise en œuvre, suivi et évaluation ...................................................................... 38 VI. E. Aspects fiduciaires ............................................................................................... 39 VI. F. Risques et atténuation des risques ........................................................................ 42 ANNEXE 1: LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE......................................................................... 44 ANNEXE 2: MATRICE SUR LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE L’EDUCATION SECONDAIRE ................................................................................................................................. 55 ANNEXE 3: INDICATEURS DE PROGRES DU PROGRAMME D’URGENCE DE L’EDUCATION NATIONALE (PUEN) ..................................................................................................................... 62 ANNEXE 4: NOTE DU FOND MONETAIRE INTERNATIONAL ......................................................... 67 ANNEXE 5.1: EVOLUTION MACROECONOMIQUE AU COURS DE LA DERNIERE DECENNIE .............................................................................................................................................. 72 ANNEXE 5.2:VIABILITE DE LA DETTE PUBLIQUE ET BESOINS EN FINANCEMENT EXTERIEUR .................................................................................................................................... 75 ANNEXE 5.3: LE PAYS EN BREF .............................................................................................................. 79 iv Le prêt a été instruit par une équipe de la Banque mondiale composée de Jeffrey Waite (chargé de programme et expert principal en éducation), Nadine Poupart (économiste confirmée), Khalid El Messnaoui (économiste confirmé), Abdul-Wahab Seyni (expert confirmé en développement social), Alaa Ahmed Sarhan (expert confirmé en protection environnementale), Jean-Charles de Daruvar (juriste confirmé), Abdoulaye Keita (expert confirmé en marchés publics), Lamyae Hanafi Benzakour (experte en gestion financière), Hassine Hedda (chargé des financements), Christina Wright (chargée des opérations), Fatiha Bouamoud (assistante de programme) et Emma Etori (assistante de programme). L’équipe a travaillé sous la direction de Mourad Ezzine (chef de la division de l’éducation) et Simon Gray (directeur des opérations au Maghreb) et a bénéficié de l’aide précieuse des collègues de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement, l’Agence française de développement, l’Agence japonaise de coopération internationale, la Banque africaine de développement, la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne. Finalement, l’équipe remercie vivement les nombreux cadres du gouvernement du Maroc qui ont contribué à la formulation du programme, tout particulièrement ceux des ministères de l’Education nationale, de l’Economie et des Finances, et des Affaires générales et de la Gouvernance. v FICHE SIGNALÉTIQUE DU PRÊT ET DU PROGRAMME ROYAUME DU MAROC DEUXIÈME PRÊT DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT POUR L’ÉDUCATION Emprunteur Royaume du Maroc Agence d’exécution Ministère de l’éducation nationale Type de financement Prêt BIRD à spread variable de 78,1 millions d’euros (contre-valeur de 100,0 millions de dollars des États-Unis) ayant une échéance de 29 ans (y compris un différé d’amortissement de 7 ans) Type d’opération Prêt de politique de développement (appui budgétaire) hors série Principaux domaines de  Rendre effective l’obligation de scolarité jusqu’à l’âge de 15 ans la politique sectorielle  Affronter les problématiques transversales du système  Se donner les moyens de réussir Principaux  Rapport rural/urbain quant au nombre de nouveaux indicateurs de établissements scolaires programmés pour la première fois résultats pendant l’année précédente  Nombre de nouvelles méthodologies d’appui social élaborées (nombre cumulatif depuis l’application du plan d’action)  Nombre de CREE créés ; et pourcentage de CREE ayant produit au cours de l’année précédente un rapport annuel sur ses activités dans le domaine de l’évaluation et des examens au niveau de l’AREF  Nombre de stagiaires inscrits aux CRMEF ; et nombre de stagiaires diplômés des CRMEF affectés à un poste d’enseignant  Rapport entre ratio enseignantes-enseignants en milieu urbain et ratio enseignantes-enseignants en milieu rural (primaire et collégial) ; et rapport entre ratio élèves-enseignant en milieu urbain et ratio élève-enseignant en milieu rural (primaire et collégial)  Pourcentage d’actes de gestion des ressources humaines pris en charge par les AREF  Distribution à tous les établissements scolaires d’un guide relatif à la mise en œuvre du dispositif de projet d’établissement et de son financement, révisé sur la base des recommandations proposées dans le rapport d’évaluation sur l’application du projet d’établissement  Pourcentage de cellules d’audit interne régionales ayant élaboré un rapport d’activité au cours de l’année précédente vi Objectif (s) de Le programme proposé vise à renforcer les arrangements développement du institutionnels du secteur scolaire à court terme de manière à ce qu’à programme et moyen terme il puisse: (i) améliorer l’accès à une éducation scolaire, costratégie de notamment pour les filles et les garçons dans le rural au niveau du partenariat collège; (ii) améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage dans le primaire et au collège; et (iii) renforcer l’efficacité de la gouvernance décentralisée dans le secteur scolaire. Le programme proposé contribuerait au deuxième axe du Cadre de partenariat stratégique (CPS) – services aux citoyens – par l’amélioration de l’égalité, l'accès, et la qualité de la prestation de service d'éducation Risques et atténuation  La stabilité macro-économique pourrait se dégrader (i) si . des risques l’environnement extérieur du Maroc se déteriore et/ou (ii) si les réformes visant à renforcer les finances publiques et le potentiel de l’export et du tourisme ne sont pas poursuivies ou mises en œuvre à partir de 2013.  La mise en œuvre de réformes importantes, comme celle de l’enseignement préscolaire, pourrait ne pas être poursuivie dans le Plan d’action à moyen terme 2013-2016.  Le programme du gouvernement pourrait être confronté à la résistance des syndicats, à moins que le gouvernement ne poursuive activement le dialogue qu’il a déjà établi.  L’atteinte des objectifs ambitieux du programme du gouvernement pourrait être limitée si les ressources nécessaires ne sont pas disponibles.  La mise en place du programme du gouvernement pourrait être limitée par la capacité institutionnelle des instances décentralisées.  Numéro de l’opération P120541 vii BANQUE INTERNATIONALE DE RECONSTRUCTION ET DE DEVELOPPEMENT DOCUMENT DE PROGRAMME RELATIF A UNE PROPOSITION POUR UN DEUXIEME PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT POUR L’EDUCATION EN FAVEUR DU ROYAUME DU MAROC I. INTRODUCTION 1. La vague de démocratisation qu’a connue la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA) depuis le début du « printemps arabe » a également gagné le Maroc même si l’expérience dans le pays a été plutôt paisible avec des manifestations de revendications sociales qui se tiennent régulièrement dans le pays depuis 2011 avec seulement quelques épisodes de violence sporadiques. Ce mouvement social a commencé par des exigences de changements politiques, de lutte contre la corruption et relatives à un processus de développement plus inclusif. Le Roi du Maroc a proposé en mars 2011 une large série de réformes politiques profondes qui a été approuvée lors du référendum constitutionnel qui s’est tenu le 1er juillet 20111. La nouvelle constitution met en place les bases d’une société plus ouverte et plus démocratique, fournit des mécanismes pour la construction d’un état moderne avec les lois et des institutions modernes, tout en servant de fondement à la régionalisation avancée. Les élections législatives, transparentes, qui se sont tenues le 25 novembre 2011 ont été remportées par le Parti de la justice et du développement (PJD), un parti qui était traditionnellement dans l’opposition active et a connu un soutien croissant ces dernières années. Le PJD a obtenu 27 pourcent des voix, presque deux fois plus que le parti qui est arrivé en deuxième position. Il s’en est suivi une période de discussions intenses entre les partis politiques qui a permis la formation, début janvier 2012, d’un gouvernement de coalition avec quatre partis et la nomination du leader du PJD comme chef du gouvernement. 2. Dans ce contexte, l’expérience unique du Maroc est le reflet de son statut politique unique dans la région, même si de nombreuses revendications semblables existent au sein de sa population (manque d’opportunités économiques, corruption, pauvreté répandue, inégalités sociales, chômage). Cette expérience a montré que les Marocains ont plus tendance à rechercher une évolution à l’intérieur du système existant—changement progressif qui correspond mieux à l’histoire et aux valeurs religieuses du pays. Le Maroc a plutôt bien géré son propre mouvement de protestations et le monde extérieur a salué la situation particulière du Maroc. L’élection du PJD a montré que, même dans une situation tendue, la population recherchait un vrai changement durable tout en voulant évoluer à l’intérieur du cadre existant. Les mouvements de contestation, en continuant encore aujourd’hui, gardent la pression sur le gouvernement pour qu’il mette ses promesses à exécution et qu’il réponde aux attentes exprimées l’année précédente. Le Roi du Maroc reste populaire auprès de la population et on considère en général qu’il agit en tant que garant de la stabilité politique et de la cohésion sociale. 3. Ces changements ont suivi directement d’autres réformes qui avaient déjà été entamées depuis que le souverain actuel était monté sur le trône. Les gouvernements nationaux successifs ont piloté une transformation politique, économique et sociale impressionnante, avec une accélération marquée des réformes structurelles ces dernières 1 Le pourcentage de voix en faveur de la révision constitutionnelle était de 98,5 pourcent avec un taux de participation de 73 pourcent. 1 années. Une bonne gestion macroéconomique a permis de mettre en place des fondements solides et le pays était sur la bonne voie après la stagnation des années 90, lorsqu’une une série de chocs externes négatifs a impacté l’économie, à commencer par la crise financière de 2008. Pourtant, comme nous l’avons vu, aucun de ces facteurs n’a garanti l’immunité totale contre cette vague d’insatisfaction et contre la pression des problèmes et des défis de développement non résolus. Le contexte de transition a montré les puissantes conséquences de l’exclusion et du taux élevé de chômage chez les jeunes dans la région MENA. Les emplois sont dans tous les esprits et le chômage est le principal problème politique et économique du gouvernement. Même si la situation sociopolitique est relativement favorable par rapport à d’autres pays de la région MENA, le Maroc a encore beaucoup à faire dans le domaine des inégalités et de la pauvreté et ses indicateurs sociaux restent relativement bas comparés à d’autres pays de la région. 4. Les mouvements liés au contexte de transition politique et les changements constitutionnels représentent une véritable pression pour que l’Etat marocain mettent en place rapidement des réformes profondes. Même si la population semble prête à soutenir le gouvernement et son mandat, elle attend et même exige qu’il se distancie du passé et instaure des réformes plus crédibles et plus rapides, notamment dans le cadre de la création d’emplois et de la qualité des services publics rendus. Le Maroc se trouve donc à l’orée d’une transformation sociale, politique et économique qui pourrait être très profonde. Si le gouvernement s’approprie mieux le processus politique et livre de vrais résultats, cela pourrait amener des transformations importantes du paysage social et politique du Maroc. 5. Investir dans le capital humain grâce à une éducation de qualité est une priorité dans le processus de développement en cours au Maroc. Le faible niveau d’éducation et de compétences de la main-d’œuvre est un des principaux facteurs qui affecte la croissance économique et la prospérité du pays à long terme. Le marché du travail est déséquilibré avec de grands écarts entre la demande et les compétences et qualifications acquises au cours de la formation. Améliorer la qualité des résultats dans le secteur de l’éducation et de la formation est devenu une des principales finalités des actions du gouvernement. Pour relever les défis dans le secteur de l’éducation, les gouvernements précédents se sont lancés dans des réformes profondes du système d’éducation et de formation en commençant par la Charte nationale de l’éducation et de la formation de 1999 (CNEF)2. La CNEF, qui a bénéficié d’un consensus national fort, a fait des années 2000-2009 la « décennie de l’éducation et de la formation » et a ainsi érigé l’éducation et la formation en priorité nationale. Sur la base des orientations royales, un Programme d’urgence de l’éducation 2009-2012 (PUEN)3, ambitieux, a été préparé pour continuer ce processus de réforme qui avait déjà duré dix ans. Le gouvernement, qui a été nommé il y a tout juste un peu plus d’un an, prépare maintenant son Plan d’action à moyen terme pour l’éducation 2013-2016 (PAMT), en tirant les leçons de la mise en œuvre des plans d’actions précédents. 6. L’opération proposée clôture un cycle de deux prêts de politiques de développement (PPD) qui a accompagné le PUEN sur la période 2009-2012. En 2007, le gouvernement de l’époque a demandé à cinq grands bailleurs de fonds (l’Union européenne 2 http://www.men.gov.ma/sites/fr/Lists/Pages/charte.aspx 3 http://www.men.gov.ma/sites/fr/PU-space/default.aspx; http://www.men.gov.ma/sites/fr/PU- space/bib_doc/portefeuille_fr.pdf; http://www.men.gov.ma/sites/fr/PU-space/bib_doc/SYNTHESE_Fr.pdf; http://www.men.gov.ma/sites/fr/PU-space/bib_doc/RESUME_Fr.pdf 2 [UE], la Banque européenne d’investissement [BEI], l’Agence française pour le développement [AFD], la Banque africaine de développement [BAD] et la Banque mondiale) de l’aider à mettre en œuvre les réformes du PUEN grâce à une application progressive de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement. L’équipe de la Banque mondiale a élaboré les deux PPD pour accompagner l’affinement et la mise en œuvre des réformes du PUEN en étroite collaboration avec les autres bailleurs de fonds mentionnés ci- dessus. 7. La Banque mondiale entretient depuis longtemps un dialogue actif avec le gouvernement marocain dans le secteur de l’éducation. Le Projet d’appui aux réformes du système éducatif marocain (PARSEM, basé sur une approche globale et programmatique, a accompagné la mise en œuvre des réformes planifiées pour la deuxième moitié de la période de mise en œuvre du CNEF, qui s’est terminée en juin 2009. 8. En 2008 et 2009, des missions conjointes techniques et de préparation ont été conduites par les cinq bailleurs de fonds, qui constituaient le groupe des « partenaires financiers et techniques » (PTF). Pendant ces missions, les PTF se sont engagés dans un dialogue actif et coordonné avec le gouvernement portant sur le nouveau cadre stratégique. D’une manière plus spécifique, les PTF et le gouvernement ont discuté les différentes actions proposées pour solutionner les problèmes structurels qui contribuaient aux faibles performances dans le domaine de l’éducation, notamment dans l’enseignement scolaire, ainsi que la définition des principaux indicateurs de résultats. Ce dialogue permanent a permis d’identifier conjointement les domaines prioritaires de réformes et les modalités de suivi et d’évaluation. En 2010, 2011 et 2012, les missions conjointes du groupe des PTF (qui s’est élargi depuis à l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement [AECID] et l’Agence japonaise de coopération internationale [JICA]) ont été menées tous les six mois pour suivre les progrès de la mise en œuvre du PUEN. II. CONTEXTE DU PAYS II. A. Evolution récente de l’économie 9. Depuis 2008, le Maroc a été touché par une série de chocs exogènes. Comme d’autres pays émergents, le Maroc a souffert de la crise financière mondiale de 2008 même si l’intégration financière limitée du Maroc sur les marchés financiers mondiaux a permis de maîtriser les effets de contagion directs. Les effets des crises des denrées alimentaires et des carburants qui s’en sont suivies ont été plus sérieux. Avec un prix du baril de Brent brut à plus de 110 $ US en moyenne en 2011-2012 et pas de production de pétrole nationale, le Maroc a été confronté à une sérieuse détérioration de ses termes d’échange. Cette détérioration a été cumulée à une augmentation substantielle de sa facture d’importation de denrées alimentaires en 2012 à cause de la sécheresse dans le pays au moment où le prix international des denrées alimentaires, notamment du blé, flambait. Finalement, le Maroc étant très exposé à l’UE sur le plan commercial, le pays a subi les impacts négatifs des développements dans la zone euro, notamment les crises de la dette souveraine en Espagne, Italie et dans les autres pays périphériques, qui ont provoqué un ralentissement de la croissance économique. 3 10. Ces chocs internes et externes combinés avec des rigidités économiques significatives ont exposé la fragilité de l’économie marocaine en 2012. Le produit intérieur brut (PIB) aurait augmenté modestement de 2,7 pourcent, comparé aux 3,4 pourcent anticipés dans la loi de finances de 2012. Cette morosité reflète la vulnérabilité rémanente du secteur agricole (qui a décliné de 9,8 pourcent) à une pluviométrie irrégulière. Le secteur non agricole a progressé à un rythme plus soutenu de 4,6 pourcent; même s’il est principalement dû à une demande nationale qui crée des dettes. La consommation publique a augmenté de 5 pourcent et la consommation des ménages de 4,8 pourcent, cette dernière ayant bénéficié des augmentations de salaires et des prix relativement bas des produits non alimentaires. Les investissements ont augmenté à un taux plus modéré de 2,7 pourcent, principalement grâce aux programmes de logements sociaux, chantiers publics et équipement industriel. 11. Le gouvernement et la Bank al-Maghrib (BAM) ont continué à faire montre de leur détermination à maîtriser l’inflation. En dépit de la hausse des prix des produits de bases importés sur le marché international, l’inflation a pu être maintenue à un niveau bas grâce à des subventions sur le prix des denrées alimentaires de base et des carburants. Le contrôle des prix par le gouvernement a permis de limiter l’augmentation de l’indice du prix moyen à la consommation à 1,3 pourcent en 2012 comparée à 0,9 pourcent en 2011. Tous secteurs confondus, ce sont les prix des denrées alimentaires qui ont le plus largement contribué à l’inflation en 2012 (+ 2,2 pourcent). L’ajustement à la hausse des prix administrés des carburants en juin 2012 et l’augmentation directe des prix du transport qui en a découlé (de 3,2 pourcent) ont eu un effet indirect limité sur l’inflation en général. 12. Le taux de chômage au Maroc est resté élevé, autour de 9 pourcent—soit environ un million de personnes—en dépit de plusieurs années de croissance économique stable et de taux de participation à la baisse. Moins de la moitié de la population marocaine est aujourd’hui active (c’est-à-dire soit ayant un emploi soit étant à la recherche d’un emploi), ce qui est un des taux de participation les plus bas parmi les économies émergentes. Les taux de participation ont baissé de façon continue en passant de 55,3 pourcent en 1999 à 48,4 pourcent en 2012. En ce qui concerne le profil des demandeurs d’emplois, quatre chômeurs sur cinq vivent en ville, les deux tiers sont des jeunes entre 15 et 29 ans, un quart des chômeurs est détenteur d’un diplôme universitaire, la moitié des chômeurs cherche un premier emploi, et plus des deux tiers sont au chômage depuis plus d’un an. 13. L’avancement graduel des réformes des finances publiques combiné avec les turbulences économiques en Europe et le maintien des prix élevés des produits de base ont finalement pesé sur l’équilibre budgétaire du Maroc. Les données publiées par les autorités marocaines au début du mois de février 2013 montrent que la détérioration des finances publiques a été plus prononcée que prévue en 20124. D’après le ministère de l’Économie et des Finances (MEF), le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre 7,6 pourcent du PIB, par rapport à un déficit de 5.5 pourcent du PIB envisagé dans la loi de finances de 20125. Le déficit aurait même été plus élevé si le gouvernement n’avait pas pris la décision d’augmenter le prix des carburants liquides en juin 2012 (19,6 pourcent pour l’essence, 14 pourcent pour le 4 Pour assurer la cohérence des indicateurs, tous les ratios par rapport au PIB ont été calculés en utilisant le PIB nominal estimé et publié par la Haut Commissariat au Plan en février 2013 au lieu du PIB proje té tel qu’il avait été envisagé dans la loi de finances de 2012. 5 Le déficit budgétaire ne tient pas compte des rentrées de fonds dues aux privatisations. 4 diesel, et 13,4 pourcent pour le fuel industriel), ce qui a aidé à réduire le déficit de 0,6 pourcent du PIB. 14. Le système actuel de subventions ouvertes et universelles ainsi que l’augmentation des salaires mettent de plus en plus à mal les résultats du Maroc en matière de précaution budgétaire. En dépit des bonnes performances de collecte d’impôts en 2012 (6,1 pourcent), les recettes du gouvernement n’ont pas réussi à compenser l’augmentation des dépenses courantes (11 pourcent), principalement due aux subventions plus élevées et aux augmentations de salaire dans la fonction publique. Les coûts combinés du système de subventions et de la masse salariale du gouvernement (respectivement à 6,6 pourcent du PIB et 11,5 pourcent du PIB) ont représenté plus de 53,0 pourcent des dépenses totales en 2012. Leur augmentation a contribué à hauteur de plus de 63,5 pourcent à l’augmentation totale des dépenses courantes en 2012. Tableau 1. Subventions annuelles en pourcentage du PIB Commodités 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Alimentation 0,8 1,1 0,7 0,7 1,0 1,1 Carburant 1,7 3,5 1,1 2,9 5,1 5,5 Total subventions 2,5 4,6 1,7 3,6 6,1 6,6 Source : MEF et, pour 2012, estimations de la Banque mondiale 15. Même si le déficit budgétaire a été principalement financé par le marché interne, il n’y a pas eu de signes apparents d’évincement du secteur privé—grâce à l’assouplissement de la politique monétaire de la BAM (voir ci-dessous). Le trésor public a émis l’équivalent de 6 pourcent du PIB en bons du Trésor nationaux et a cédé une partie de son capital dans la Banque populaire représentant 0,4 pourcent du PIB. Pour combler l’écart de financement, le gouvernement a levé pour 1,5 milliard de $EU d’obligations sur les marchés financiers internationaux au mois de décembre 2012. La dette du Trésor a ainsi augmenté de 5,1 pourcent du PIB en 2012 pour atteindre 58,8 pourcent du PIB. Même si la plupart de l’endettement du Trésor est dans sa propre monnaie (avec seulement une dette d’environ 14 pourcent du PIB libellée en devises étrangères), le niveau et le rythme de détérioration de la dette sont inquiétants. En 4 ans à peine, la dette du Trésor du Maroc a augmenté de 11,5 pourcent du PIB. Il est clair que sans des mesures correctives, la situation budgétaire actuelle du Maroc risque d’impacter la durabilité du cadre macroéconomique général du Maroc à moyen terme. 16. L’affaiblissement de la situation budgétaire a également impacté la balance des paiements. Le déficit commercial a continué à se détériorer en 2012 à cause du ralentissement de la demande externe, notamment en provenance d’Europe et de l’augmentation de la valeur des importations due à une demande nationale importante et aux prix mondiaux plus élevés des produits importés. Les importations nominales ont augmenté de 6,7 pourcent alors que les exportations ne gagnaient que 4,7 pourcent. Le tourisme a perdu 1,5 pourcent et les transferts des marocains à l’étranger ont baissé de 3,9 pourcent. On estime donc que le déficit courant aurait augmenté pour atteindre 9,6 pourcent du PIB en 20126. Du côté des capitaux, les investissements directs étrangers (IDE) ont connu une croissance très saine de 17,6 pourcent pendant cette période grâce aux investisseurs étrangers qui ont continué à faire confiance à 6 Estimations du personnel de la Banque 5 l’économie marocaine. Pourtant les flux de capitaux nets externes n’ont pas suffi à financer le déficit courant et les réserves nettes internationales officielles ont baissé de 3,1 milliard de $EU pour arriver au niveau critique de 16,3 milliards de $EU fin 2012, ce qui correspond à une couverture des exportations de 3,9 mois. 17. Pour stimuler l’activité économique et aider au financement de l’économie—dans un contexte de prix contrôlés et d’anticipations d’inflation faibles—la BAM a décidé de baisser son taux directeur de 3,25 pourcent à 3 pourcent en mars 2012 et de baisser les taux de réserves obligatoires des banques en passant de 6 à 4 pourcent au mois de septembre 2012. Ces décisions, en combinaison avec l’augmentation du volume hebdomadaire de liquidités injectées par la BAM dans le système bancaire national, ont eu pour effet d’assouplir les contraintes de liquidités sur le marché des capitaux et d’aider à financer l’économie. Ceci a permis d’augmenter la masse monétaire de 5,2 pourcent à fin 2012 après une augmentation de 6,5 pourcent en 2011. Les créances sur l’économie ont augmenté de 5,7 pourcent (comparé à 10,3 pourcent en 2011), principalement déterminées par les crédits aux trésoreries de sociétés (7,8 pourcent). Ce dernier point découlait du besoin des entreprises en liquidités pour compenser des arriérés en souffrance dus par le secteur public. Les crédits au logement ont aussi considérablement augmenté (6,1 pourcent) avec l’extension des programmes de logements sociaux soutenus par le gouvernement. En augmentant l’accès au crédit et compte tenu des prix relativement bas des équipements ménagers, les crédits à la consommation ont évolué de 9,8 pourcent en 2012. En parallèle, les crédits aux équipements des entreprises ont baissé de 2,0 pourcent. Les crédits en souffrance sont restés à un niveau de 4,3 pourcent du volume total des crédits au secteur privé, avec une légère baisse pendant le quatrième trimestre de 2012. II. B. Perspectives macroéconomiques et viabilité de la dette 18. La marge de manœuvre macroéconomique du Maroc s'est considérablement réduite. Les déficits jumeaux qui se sont accumulés pour financer la série de chocs externes depuis 2008 ont largement épuisé la marge de manœuvre que le Maroc avait constitué avant ces crises grâce à des politiques macroéconomiques prudentes et une gestion adéquate. Ils ont dévoilé deux faiblesses principales qui mettent en danger la viabilité extérieure et budgétaire du Maroc en cas de nouvelle détérioration de son environnement externe ou interne. Tout d'abord, la lente transformation structurelle de l'économie, ce qui entrave les perspectives d'une augmentation rapide de la compétitivité, des exportations et la création d'emplois de qualité. Deuxièmement, la poursuite de politiques budgétaires onéreuses, telles que le système de subventions universelles et les programmes d’exonération fiscale. Ces deux faiblesses contribuent à l'inversion de la tendance à la baisse de la dette publique et à l'épuisement à des niveaux critiques, des réserves de change. 19. Les perspectives macroéconomiques à moyen terme vont largement dépendre du périmètre, de la profondeur et du rythme des programmes de réformes au Maroc ainsi que des développements en Europe – le principal partenaire commercial du Maroc. Le Maroc devrait pouvoir bénéficier des réformes en cours pour améliorer la compétitivité générale de l’économie et l’efficacité des politiques sectorielles. Les réformes actuelles pour renforcer la gouvernance et la justice, consolider les finances publiques, et approfondir la décentralisation sont cruciales pour réussir à améliorer d’une manière durable l’efficacité économique, la 6 productivité et l’emploi. Sur la base de ces hypothèses, la croissance économique devrait remonter à environ 5 pourcent en 2015. L’inflation devrait rester sous contrôle à 2,5 pourcent maximum. Les principaux indicateurs macroéconomiques sont présentés dans le Tableau 2 ci-dessous. Tableau2.Indicateurs Macroéconomiques de Base à Moyen Terme Est. Projections 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Partie A: Principaux Agrégats Macro Taux de croissance annuels réels PIB au prix de marché 3,6 5,0 2,7 4,5 4,7 5,0 5,5 5,7 PIB Non-Agricole 4,5 4,9 4,6 4,2 5,2 5,5 6,0 6,1 GDP par tête 2,6 3,9 1,7 3,5 3,7 4,0 4,6 4,8 Consommation totale 1,5 6,8 4,8 4,0 3,4 4,4 5,2 5,5 Investissement National Brut (GDI) -1,6 3,3 2,4 1,9 3,8 4,9 5,0 5,1 Exports (GNFS) 16,6 2,1 0,8 8,0 8,9 7,4 7,4 7,4 Imports (GNFS) 3,6 5,0 1,6 4,3 5,0 5,7 6,2 6,4 Croissance nominale PIB 6,7 5,0 4,0 7,1 7,2 7,4 8,0 7,8 Solde épargne-investissement en pourcentage du PIB Investissement national brut 35,0 36,0 34,5 33,9 33,9 33,9 33,7 33,5 Dont investissement du gouvernement 5,8 5,9 5,5 5,7 5,8 5,8 5,8 5,8 Epargne étrangère 4,5 7,9 9,6 8,4 7,1 6,0 5,6 5,2 Epargne nationale brute 30,5 28,1 24,9 25,5 26,9 27,9 28,2 28,3 Epargne du gouvernement (sauf privatisations) 1,8 -1,0 -2,6 0,3 1,3 1,9 2,6 2,8 Epargne non gouvernementale 28,8 29,1 27,6 25,2 25,6 26,1 25,6 25,5 Epargne nationale brute 28,0 25,0 22,6 20,4 21,8 23,0 23,4 23,8 Prix et monétaire Indice des prix à la consommation 0,9 0,9 1,3 2,4 2,4 2,3 2,3 2,0 Taux de change annuel moyen (LCU/$EU) 8,4 8,1 8,1 8,9 9,3 9,3 9,4 9,4 Croissance monétaire 4,8 6,5 5,2 7,0 7,8 8,5 9,1 8,8 Partie B: Indicateurs financiers gouvernement Pourcentage du PIB Recettes totales (sauf privatisation) 25,4 25,9 26,1 26,4 26,7 26,8 26,8 26,8 Dont recettes fiscales 23,2 23,4 23,9 24,1 24,3 24,4 24,4 24,4 Dépenses totales (avec CST) 29,9 33,1 34,3 32,3 31,5 30,8 30,1 29,9 Dont salaires 10,3 11,1 11,5 11,2 10,8 10,6 10,4 10,4 Dont subventions 3,6 6,1 6,6 4,5 4,1 3,7 3,4 3,1 Déficit (-)/Excédent (+) (base engage.) -4,7 -6,9 -7,6 -5,6 -4,6 -3,8 -3,1 -2,9 Autres Dette totale du gouvernement 50,3 53,7 58,8 59,4 59,0 57,8 55,8 53,9 centralcentralGovernment/GDP Paiements d’intérêts totaux/recettes fiscales 9,9 9,7 10,0 10,6 10,2 9,6 9,1 8,4 Partie C: Indicateurs balance des paiements Exports du G&S ($EU, mln) 30 308 35 582 34 567 37 365 41 273 45 075 49 058 53 375 Imports du G&S ($EU, mln) 40 192 49 482 48 713 50 866 53 784 57 064 61 243 65 824 Transferts ($EU), changement en % 3,5 12,8 -9,9 5,0 5,0 5,0 5,0 5,0 Solde de compte actuel (en % du PIB) -4,5 -7,9 -9,6 -8,4 -7,1 -6,0 -5,6 -5,2 Réserves nettes (CB) en mois de MGNFS 6,7 5,0 3,9 3,9 3,9 3,9 3,9 3,9 Source: Gouvernement du Maroc jusqu’en 2011 et évaluations de l’équipe de la Banque Mondiale après 20. Si les sources sous-jacentes de la croissance s’avéraient lentes à se matérialiser, les perspectives de croissance devraient être revues à la baisse. Une détérioration potentielle de l'économie mondiale, en particulier en Europe, aurait un impact négatif à moyen terme sur les perspectives macro-économiques, notamment à travers la réduction des perspectives d'exportation, le tourisme, ainsi que les transferts de fonds des travailleurs et les flux d'IDE. De même, les prix élevés des matières premières, la détérioration du contexte régional et les incertitudes persistantes de la finance mondiale auront un impact défavorable sur les perspectives du Maroc. En outre, il existe un risque potentiel que les niveaux de croissance d'avant la crise même pourraient ne pas être soutenables à moyen terme si la demande intérieure reste le principal moteur de la croissance. 7 21. Conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles, le gouvernement s’est engagé à maintenir la stabilité budgétaire et s’est fixé comme objectif à moyen terme, la réduction progressive du déficit budgétaire à environ 3 pourcent du PIB d’ici 2016 en mettant en œuvre un ensemble de réformes essentielles. Les mesures clés comprennent : (i) réformer le système de subvention universelle ; (ii) mettre en œuvre la réforme de la fonction publique, notamment en introduisant un plafond pour les dépenses de salaire et à travers la mise en œuvre d'un nouveau système de rémunération ; (iii) accélérer le programme de réforme fiscal et de la retraite ; et (iv) améliorer l'efficacité de l'investissement public, ainsi que celui du secteur privé. 22. La stratégie du gouvernement en matière de dette est de diversifier les sources de financement et de souscrire à un financement externe plus important (Tableau 3). Dans ce contexte, de nouveaux mécanismes de financement externes sont mis en place au-delà des sources de financement classiques multilatérales ou bilatérales. Le gouvernement a signé en février 2013 un accord de dons d’un montant de 1,25 milliard de $EU sur une période de cinq ans avec le Fonds koweitien pour le développement visant à appuyer des projets économiques et sociaux. D’autre part, le gouvernement a signé en mars 2013 le premier versement de 400 millions de $EU de dons sur un total de 1,25 milliard de $EU accordé par le Fonds saoudien pour le développement. Les deux accords de dons font partie d’un accord plus large de coopération signé avec les pays membres du Conseil de coopération du Golfe l’année dernière et portant sur 5 milliards de $EU sur une période de cinq ans. En août 2012, le Maroc a également bénéficié d’une Ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 6,2 milliards de $EU approuvé par le Fonds monétaire international (FMI). Cette LPL fait partie de l’approche proactive du gouvernement qui consiste à s’assurer de nouvelles lignes externes de financement pour faire face, le cas échéant, à une détérioration sérieuse des soldes externes qui pourrait se produire par exemple si la situation économique en Europe empirait. Tableau 2. Maroc: Financements requis par le Trésor (En pourcentage du PIB) Est. Projections 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Financement requis 19,4 18,4 17,2 15,7 14,9 13,9 Déficit Budgétaire (+) 7,6 5,6 4,6 3,8 3,1 2,9 Amortissement 11,8 12,8 12,6 11,9 11,8 11,0 Intérieur 10,5 11,6 11,3 10,6 10,3 9,6 Extérieur 1,3 1,2 1,3 1,3 1,5 1,5 Financement disponible Total 19,4 18,4 17,2 15,7 14,9 13,9 Financement Intérieur 15,3 13,2 12,9 11,7 11,4 10,6 Décaissement Extérieur 3,0 3,8 3,1 2,9 2,4 2,3 Autres (Privatisation, dons,…) 1,1 1,4 1,2 1,1 1,1 1,0 Source : MEF et estimations/projections du personnel de la Banque mondiale 23. En dépit d’une détérioration survenue en 2012, la position extérieure devrait rester viable à moyen terme à condition que la mise en œuvre des principales réformes en cours soit maintenue. Comme constaté auparavant, le déficit du compte courant s’est détérioré en 2012 et devrait commencer à se stabiliser pour atteindre environ 5,2 pourcent du PIB en 2017, en bénéficiant de l'amélioration des possibilités d'exportation, d'une reprise des activités touristiques ainsi que des transferts de fonds des travailleurs. Ce scénario suppose que le Maroc tire avantage des efforts de réformes accomplies dans le commerce et la compétitivité 8 à travers des projets soutenus entre autre par la Banque mondiale. Ces réformes, ainsi que les stratégies sectorielles déjà en cours d'exécution, se traduiraient par une augmentation des investissements productifs privés, y compris les investissements étrangers directs et les gains progressifs de la compétitivité des exportations, et dans le tourisme. Dans ce contexte, la dette extérieure devrait suivre une trajectoire en U inversé pour atteindre un maximum à presque 40 pourcent du PIB en 2015 pour ensuite baisser régulièrement pendant que les réserves nettes en devises resteront d’environ quatre mois d'importations. 24. Les conditions pour le financement de la balance des paiements constituent un risque modéré à moyen terme, étant donné la dette extérieure du pays relativement faible, le soutien financier des pays du Golfe et les réserves en devises étrangères encore suffisantes. Comme les déficits des comptes courants devraient continuer à s'améliorer à moyen terme, le financement d’une grande part par le biais des lignes de crédit bilatérales et multilatérales traditionnelles avec d'autres flux de capitaux privés, y compris les IDE ne devraient pas constituer une contrainte majeure. En outre, les pays membres du Conseil de coopération du Golfe ont récemment confirmé leur intention d'investir 5 milliards de $EU au cours des 5 prochaines années, principalement sous la forme de financements non remboursables. Tout déficit budgétaire subsistant pourrait être comblé en mobilisnt des fonds sur le marché financier international. La LPL en provenance du FMI constituera une ligne de crédit de précaution potentielle pendant la période 2013-2014. 25. Les autorités envisagent l’éventuelle adoption d’un système formel de ciblage d'inflation en parallèle avec un taux de change plus flexible. La BAM a mis au point les conditions préalables et les outils nécessaires pour passer à un cadre de ciblage de l'inflation. Toutefois, le calendrier de cette réforme devrait être examiné avec soin car il nécessite des mesures visant à assurer la viabilité budgétaire en particulier en ce qui concerne la réforme du système de subventions afin d'éviter un impact négatif sur la stabilité financière. Le régime de change actuel a contribué à la stabilité macroéconomique, mais étant donné les rigidités de l'économie, les tendances récentes de la balance courante suggèrent que cela pourrait nuire à la compétitivité internationale. A l’avenir, un régime de taux de change plus flexible permettrait de renforcer la contribution des réformes structurelles à l’amélioration de la compétitivité et à la gestion des chocs externes. 26. Une analyse complète de viabilité de la dette publique montre que le cadre budgétaire reste viable même s’il pourrait faiblir en cas de risques dus à des facteurs défavorables à moyen terme (voir Annexe 5.1). D’ailleurs lorsque l’analyse de viabilité de la dette a été exécutée à partir l’hypothèse d’un scénario « sans changement de cap de politiques économiques », la dette augmentait régulièrement sur la période 2013-2018. Les six tests de sensibilité se sont avérés viables sur le moyen terme, même si la dette de trois des tests est restée élevée à 58-60 pourcent du PIB, ce qui indique que la viabilité de la dette reste fragile en cas de poursuite de la détérioration interne ou externe de l’environnement des affaires au Maroc. 27. En résumé, le Maroc est de plus en plus confronté à des défis économiques et budgétaires. En supposant que les principales réformes budgétaires et structurelles, y compris celles envisagées dans la loi de finances 2013 et décrites ci-dessus, soient mises en œuvre en temps opportun, le cadre macroéconomique du Maroc demeurerait adéquat et viable à moyen terme. Les prévisions macroéconomiques et le succès des réformes structurelles dépendent d’une solide consolidation budgétaire, une politique monétaire prudente, et une politique de 9 taux de change plus flexible sur le moyen terme pour soutenir la compétitivité. En particulier, il est extrêmement urgent que le gouvernement mette en œuvre la réforme du système de subventions afin de garantir la durabilité et l’efficacité des finances publiques. Jusqu'à présent, les effets négatifs de l'environnement mondial sur le Maroc ont été relativement bien contenus, et ce grâce à de bons fondamentaux économiques et des politiques macroéconomiques saines menées au cours de la décennie. Cependant, à comparer au moment où la crise internationale a frappé en 2008, le gouvernement a aujourd'hui de plus petites marges de manœuvre, et sa volonté d'approfondir et d'élargir les efforts de réforme est un élément clé pour des perspectives positives et soutenables pour l'investissement, la croissance et l'emploi pour les années à venir. III. PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ET PROCESSUS PARTICIPATIFS III. A. Enjeux du secteur de l’éducation et principales difficultés III.A.1 Accès à l’enseignement et taux de réussite 28. La mise en œuvre de la CNEF et du PUEN ont permis d’obtenir des progrès impressionnants en matière d’accès à l’enseignement. Les efforts déployés pour rendre les services éducatifs plus accessibles ont permis d’augmenter la participation à tous les niveaux de l’enseignement. Entre 1990/91 et 2012/13, le taux national de scolarisation a augmenté pour passer de 52,4 pourcent à 98,2 pourcent dans l’enseignement primaire, de 17,5 pourcent à 56,7 pourcent dans l’enseignement secondaire collégial et de 6,1 pourcent à 32,4 pourcent dans l’enseignement secondaire qualifiant7. L’augmentation des inscriptions dans l’enseignement obligatoire a mis la pression sur les niveaux supérieurs de l’enseignement et a abouti à une augmentation importante du nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement secondaire qualifiant, l’université et dans d’autres instituts de formation post-obligatoire. 29. Des progrès ont été réalisés pour assurer un accès équitable à l’enseignement pour les jeunes enfants. Même si l’écart au niveau de l’enseignement primaire entre les garçons en milieu urbain et les filles en milieu rural s’est réduit pour arriver à 3,5 pourcent en 2012/13, l’écart à des niveaux d’enseignement plus élevés reste important avec une différence de 53 pourcent entre les garçons en milieu urbain et les filles en milieu rural dans l’enseignement secondaire collégial en 2012/13 (Figure 1). 7 Source: MEN. 10 Figure 1: Taux net de scolarisation dans le primaire (à gauche) et dans les collèges (à droite), 2005/06 – 2012/13 (%) 100 100 Taux net de scolarisation Taux net de scolarisation 80 80 60 60 40 40 Garçons urbain Garçons urbain 20 Filles rural 20 Filles rural 0 0 Année scolaire Année scolaire Source: MEN 30. Les taux d’achèvement de l’éducation se sont améliorés mais au rythme actuel, l’objectif des ODM concernant la généralisation de l’achèvement du cycle d’enseignement primaire ne sera probablement pas atteint en 2015. Le taux d’achèvement dans le primaire (1ère année - 6e année) a augmenté pour passer de 68,6 pourcent en 2005/06 à 90,0 pourcent en 2012/13. Plus de deux tiers des élèves ont terminé les deux cycles de l’enseignement de base (1ère année - 9e année). Les taux d’achèvement sont les mêmes pour les garçons et pour les filles aux deux niveaux (Tableau 4). Tableau 4: Taux d’achèvement, 2005/06 – 2011/12 (%) 1ère année - 6e année 2005/ 2006/ 2007/ 2008/ 2009/ 2010/ 2011/ 2011/ 06 07 08 09 10 11 12 12 Total 68,6 70,8 72,5 75,8 82,5 86,5 86,2 90,0 Rapport garçons- n.d. n.d. 104,2 104,0 103,0 101,1 100,2 99,2 filles 1ère année - 9e année 2005/ 2006/ 2007/ 2008/ 2009/ 2010/ 2011/ 2011/ 06 07 08 09 10 11 12 12 Total n.d. n.d. 48,0 51,8 57,0 64,6 65,3 70,5 Rapport garçons- n.d. n.d. 115,6 112,5 112,0 103,6 101,2 97,9 filles Source: MEN III.A.2. Résultats scolaires 31. Il faut reconnaître que le Maroc a réussi à maintenir un niveau de qualité constant, même s’il est bas, tout en augmentant la couverture de l’enseignement (à un rythme particulièrement rapide pour l’enseignement primaire). La figure 2 montre les pourcentages d’élèves au Maroc et dans d’autres pays de la région MENA qui ont répondu aux normes internationales en mathématiques pour la 4e année lors des trois éditions (2003, 2007 et 2011) de l’enquête sur les Tendances internationales en mathématique et sciences (TIMSS), par rapport à deux pays qui ont de meilleures performances (Hongrie et Turquie) et par rapport à la moyenne internationale. Les éditions 2011 de l’enquête TIMMS et de l’enquête sur les Progrès internationaux en matière de lecture et d’alphabétisme (PIRLS) ont montré des résultats très bas en matière d’acquis d’apprentissage des élèves marocains en 4e année et en 8e année par rapport à ceux des autres pays participant. A l’exception de Dubaï aux EAU 11 (pour les tests de mathématiques et de science en 8e année), aucun pays arabe ne se situe au- dessus de la moyenne internationale. Parmi les pays arabes participants, le Maroc et le Yémen ont obtenu les résultats les plus bas. En mathématiques pour des élèves de 4e année par exemple, 74 pourcent des élèves marocains n’ont même pas atteint le niveau le plus bas des quatre normes,8 et aucun n’a atteint le plus haut niveau. Ces chiffres sont à comparer avec la moyenne internationale selon laquelle 10 pourcent n’atteignent pas le niveau le plus bas et 4 pourcent atteignent le niveau le plus haut. Au test de lecture en 4e année, 79 pourcent des élèves marocains n’ont pas atteint le niveau le plus bas et, une fois encore, aucun n’a atteint le plus haut niveau. La moyenne internationale est de 8 pourcent et 5 pourcent respectivement pour ces deux normes de référence. Figure 2: TIMSS 2003, 2007 & 2011 Résultats en mathématiques (4e année) : proportion par norme de référence dans les pays sélectionnés 100 80 excellent très bon bon 60 faible < faible Pourcentage d'élèves ayant atteint chaque niveau 40 20 0 Yémen 2011 Dubaï EAU 2007 Dubaï EAU 2011 Oman 2011 Koweït 2007 Koweït 2011 Maroc 2003 Maroc 2007 Maroc 2011 Hongrie 2003 Hongrie 2007 Hongrie 2011 Arabie saoudite 2011 Bahreïn 2011 Tunisie 2003 Tunisie 2007 Tunisie 2011 Turquie 2011 Qatar 2007 Qatar 2011 Iran 2003 Iran 2007 Iran 2011 Moyenne internationale 2003 Moyenne internationale 2007 Moyenne internationale 2011 -20 -40 -60 -80 -100 Source: IEA & Boston College 32. Les résultats en matière d’apprentissage sont inégalement répartis à l’intérieur du pays. Le premier Programme national d’évaluation des acquis (PNEA), exécuté conjointement en 2008 par le CSE et le ministère de l’Education nationale (MEN), montre de petites différences entre filles et garçons en mathématiques et en sciences mais de plus grandes différences en faveur des filles en arabe et en français (Tableau 5). Il existe d’autre part des différences très importantes entre milieu urbain et milieu rural ainsi qu’entre les 8 En réponse à la question de maths suivante du TIMSS niveau CM2 qui consistait à additionner deux nombres à trois chiffres à partir de l’énoncé suivant – “Il y a 218 passagers et 191 membres d’équipage sur un bateau. Combien y a-t-il de personnes au total sur le bateau?� – seuls 35% des étudiants marocains ont donné la réponse correcte. 12 établissements publics et les établissements privés (même lorsqu’on se limite à une comparaison en zone urbaine). Malheureusement le deuxième PNEA, prévu à l’origine pour 2011, a été repoussé à 2013 à cause de grèves d’enseignants répétées. Tableau 5: Résultats moyens en mathématiques et en arabe9 (%), par classe en 2008 Mathématiques 4e année 6e année 8e année 9e année Garçons 34 43 26 29 Filles 35 45 25 28 Urbain 38 48 26 31 Rural 31 39 22 22 Etablissements publics (en ville seulement) 38 49 26 31 Ecole privées 57 68 53 65 Arabe 4e année 6e année 8e année 9e année Garçons 25 33 39 40 Filles 29 39 46 46 Urbain 32 39 44 44 Rural 24 32 37 40 Source: CSE (Programme National d’Evaluation de l’Apprentissage 2008) 33. L’héritage du manque d’accès au système éducatif pèse sur le capital éducatif de la population adulte. Par le passé, peu d’hommes marocains et encore moins de femmes marocaines avaient accès à l’école et seuls quelques-uns d’entre eux arrivaient à l’enseignement secondaire et à l’enseignement supérieur. De ce fait, les taux d’alphabétisation sont depuis longtemps peu élevés. Les effets de la récente augmentation de la scolarisation est à inscrire dans la mouvance positive de l’alphabétisation ces dernières 25 années, avec des taux globaux en augmentation (chez les jeunes adultes qui ont été diplômés plus récemment dans le système scolaire formel) et les écarts entre femmes et hommes qui diminuent. III.A.3. Financement du secteur scolaire 34. Le plafonnement des nouvelles inscriptions dans l’enseignement primaire10, qui suit le déclin démographique de la population en âge scolaire11, ainsi que le déplacement progressif des inscriptions vers l’école privée12, offre des conditions favorables à une réallocation des ressources vers l’expansion des niveaux supérieurs du système éducatif. Aujourd’hui, l’enseignement secondaire (collèges et lycées confondus) absorbe plus de la moitié du budget de l’éducation nationale. Ceci dit, il y a de la marge de manœuvre pour augmenter l’efficacité du système scolaire, notamment dans le secondaire. Les dépenses publiques pour l’enseignement scolaire, prises globalement et comme pourcentage du budget national et du PIB, sont élevées par rapport aux normes internationales, alors que les résultats du système éducatif se situent dans la fourchette moyenne (ex. taux d’inscription en primaire) ou en-dessous de celle-ci (ex. taux de redoublement, égalité des sexes dans l’enseignement 9 Pourcentage de questions recevant une réponse correcte dans l’échantillon cible. 10 De 4.022.600 en 2004/05 à 4.016.934 en 2011/12 (Source: MEN). 11 Source: HCP 12 La part d’étudiants inscrits dans le privé est passée de 6,6% en 2004/05 à 12,9% en 2011/12 au niveau du primaire, et de 2,7% en 2004/05 à 7,2% en 2011/12 au collège. 13 secondaire, acquis scolaires tels qu’évalués lors des enquêtes internationales). La rémunération des enseignants par rapport au PIB par tête, se situe dans la partie haute pour le groupe international de pays à revenus moyens pour l’enseignement primaire et dans la partie très haute pour l’enseignement secondaire. Tout ceci résulte en des coûts par élève très élevés par rapport aux pays comparables. Même si le rapport élève/enseignant (tout en restant élevé par rapport à la norme dans la région MENA) est maintenant conforme aux standards internationaux, une grande partie des enseignants du secondaire n’enseignent toujours pas le minimum hebdomadaire d’heures requis (voir Tableau 6)13. Tableau 6: Pourcentage (%) d’enseignant qui enseigne le minimum hebdomadaire d’heures requis par niveau, 2008-2011 2008 2009 2010 2011 Primaire Pourcentage d’enseignants qui enseigne le nombre 95,1 97,2 93,6 99,0 d’heures minimum Pourcentage d’enseignant sans charge d’enseignement 4,0 2,3 1,4 0,7 Collège Pourcentage d’enseignants qui enseigne le nombre 34,2 40,2 43,0 59,3 d’heures minimum Pourcentage d’enseignant sans charge d’enseignement 3,3 3,5 3,1 1,2 Lycée Pourcentage d’enseignants qui enseigne le nombre 13,2 32,1 33,3 46,2 d’heures minimum Pourcentage d’enseignant sans charge d’enseignement 2,6 2,3 1,3 1,6 Source : MEN III.A.4. Gouvernance du secteur scolaire 35. La gouvernance de secteur de l’éducation est en cours de décentralisation même si l’efficacité de ces réformes reste un défi de taille. La capacité des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF), auxquelles on a accordé une certaine autonomie administrative et financière, s’est progressivement améliorée. Les AREF ont joué un rôle important pour mener le programme de réforme aux niveaux régional et provincial. 36. Il existe également une instance d’évaluation indépendante sous la tutelle du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) chargée d’évaluer les performances du système et de disséminer les résultats de ses recherches. La publication de son premier rapport en avril 2008 a donné lieu à un débat très attendu entre les différentes parties prenantes sur le renforcement de la mesure des acquis scolaires et l’accélération de l’amélioration des systèmes d’éducation et de formation. Cette nouvelle instance a pour finalité d’inciter le système à produire de meilleurs résultats et à s’en sentir davantage responsable. 37. Avec une prise de conscience de plus en plus importante de la population relative à la qualité de vie, la protection de l’environnement et le développement durable sont devenus des priorités nationales. Un système d’études d’impact environnemental conforme aux bonnes pratiques internationales est maintenant entièrement opérationnel au niveau national comme 13 Banque Mondiale (2012) Examen des Dépenses Publiques pour l’Education (projet). 14 au niveau régional et contribue à l’intégration des dimensions sociales et environnementales dans des activités de développement. Le gouvernement a réussi à élaborer les outils opérationnels et manuels14 nécessaires à l’élaboration et l’évaluation du système des études, y compris des procédures appropriées de consultation publique ainsi qu’un reporting annuel sur ses activités et ses réalisations15. 38. Le MEN applique un « cadre de protection sociale et environnementale16 » à son programme de construction scolaire. Le cadre vise à éviter, atténuer ou compenser une série d’impacts négatifs qui pourraient découler de la construction d’écoles, et fait en sorte que: (i) la sécurité et la sûreté des usagers des bâtiments soient garanties ; (ii) l’efficacité énergétique soit aussi élevée que possible ; (iii) les bâtiments soient accessibles aux personnes en situation de handicap ; (iv) la gestion des chantiers soit respectueuse de l'environnement, de leur voisinage et de la santé et la sécurité des employés (gestion raisonnable de l'eau en évitant la concurrence avec les utilisateurs habituels, gestion des déchets, gestion des produits dangereux, port des équipements de sécurité) ; et (v) les terrains acquis pour les réalisations soient pleinement favorables à la réception d'un bâtiment scolaire. 39. Le problème de cumul des arriérés de dédommagement pour expropriation de terrains pour utilité publique a été assez répandu au Maroc. Deux évaluations menées en 2009, l’une par la Banque mondiale et l’autre par l’AFD, ont identifié quelques faiblesses structurelles dans les procédures d’expropriation dans le secteur scolaire, et ont fait des recommandations visant à réduire le stock des arriérés et à raccourcir les délais de traitement des nouvelles demandes de dédommagement. Depuis 2009, le MEN et le MEF ont établi des dispositifs permettant un meilleur suivi des terrains acquis et des paiements y relatifs. Le MEF a également réglé un nombre très important de dossiers de dédommagement, pendant une période où, par ailleurs, le volume d’acquisition de terrain par expropriation—qu’il soit mesuré en termes de superficie ou de valeur financière—a fortement chuté. Le délai de traitement des nouvelles demandes de paiement est en moyenne de trois mois. III.A.5. Transition de l’école au travail 40. Le taux de chômage a baissé au Maroc ces dernières années principalement grâce à une bonne croissance économique, résultat d’une expansion des secteurs des services, du commerce et des travaux publics et d’une réduction de la croissance de la main d’œuvre. Le taux de chômage est passé de 13 pourcent en 2000 à 8,9 pourcent en 2011. La différence entre le chômage masculin et le chômage féminin a également diminué de manière significative (9,6 pourcent pour les femmes et 8,9 pourcent pour les hommes en 2009). Les taux de chômage sont plus élevés dans les zones urbaines (13,7 pourcent) que dans les zones rurales (3,9 pourcent), pour les jeunes (17,6 pourcent pour les 15-24 ans) –notamment pour ceux qui vivent dans des zones urbaines (31,3 pourcent), et pour les travailleurs qualifiés. Les diplômés de l’enseignement supérieur ne représentent pourtant que 20 pourcent des chômeurs de 15 à 34 ans, alors qu’un tiers de la population qui est au chômage ne possède aucun diplôme17. En règle générale, il semblerait que le taux de chômage soit plus élevé pour les diplômés des 14 MEMEE : Référentiel sur les études d’impact sur l’environnement, http://www.environnement.gov.ma/PDFs/referentiel_eie.pdf 15 MEMEE: Rapport annuel des activités du Comité national des études d’impact sur l’environnement pour l’année 2011, Rapport annuel des Comités régionaux des études d’impact sur l’environnement 16 Cadre de protection environnementale et sociale 17 Source: HCP, 2010. 15 programmes universitaires à inscriptions ouvertes (22,3 pourcent), pour l’enseignement secondaire (21,7 pourcent) et pour la formation professionnelle (19,7 percent), notamment pour les programmes courts de formation professionnelle (25,2 pourcent). Malheureusement les chiffres concernant les taux d’insertion dans le marché du travail des diplômés de l’enseignement supérieur––répartis en fonction de certaines caractéristiques comme la région, la discipline et le niveau––ne sont pas encore disponibles. Nous avons de meilleures informations sur les diplômés des formations professionnelles, pour lesquels les taux d’emploi sont nettement plus élevés dans certains domaines (bâtiments et travaux publics, métiers de l’ingénieur, pêches et tourisme) que dans d’autres (textile, informatique et management). 41. L’insertion professionnelle des sortants scolaires constitue un problème majeur et les primo-demandeurs d’emploi représentent la moitié des chômeurs. Les périodes de chômage sont en général longues, notamment dans le cas des travailleurs qualifiés. D’ailleurs l’incidence du chômage de longue durée (c’est-à-dire de plus de 12 mois) est de 83 pourcent pour les travailleurs qualifiés comparé à 60 pourcent pour les chômeurs non qualifiés. Ceci indique la nature structurelle du chômage au Maroc et appelle des interventions ciblées pour les chômeurs de longue durée (ex. requalification et/ou aide à la recherche d’emploi). D’ailleurs le chômage de longue durée peut limiter les chances de trouver un emploi car les travailleurs perdent leurs compétences et sont ainsi stigmatisés. 42. Le chômage des jeunes coexiste avec un niveau élevé d’inactivité. D’après une récente étude de la Banque mondiale18, la proportion d’hommes jeunes inactifs (25 pourcent) est d’ailleurs plus importante que la proportion de chômeurs (16 pourcent). La plupart des hommes jeunes sont inactifs parce qu’ils sont découragés. Quatre-vingt-treize pourcent des jeunes femmes sans éducation ne font pas partie de la main d’œuvre, comparé à seulement 37 pourcent des jeunes femmes qui ont suivi un enseignement supérieur, ce qui suggère un rendement plus important à l’éducation ainsi que leur plus grande capacité à dépasser les barrières sociales pour jouer un rôle actif sur le marché du travail. III. B. Programme gouvernemental III.B.1. Programme socio-économique 43. La plateforme électorale du PJD avait insisté sur la lutte contre la corruption et présenté des propositions en vue d’assurer une bonne gouvernance, de renforcer la justice, d’améliorer la prestation de services sociaux de qualité et d’accélérer l’inclusion économique de la population. Le gouvernement a parmi ces mandats l’obligation de mettre en œuvre les changements entérinés dans la nouvelle constitution pour établir un nouveau modèle de société basé sur la séparation, l’équilibre et la complémentarité des pouvoirs des institutions de l’Etat. La nouvelle constitution renforce notamment les principes de bonne gouvernance, droits humains, protection des libertés individuelles ainsi que ceux de responsabilité et reddition de comptes accrues pour les institutions. Ces thèmes sont clés pour le programme 2012-2016 du gouvernement présenté au parlement par le chef du gouvernement en janvier 2012. 18 Banque Mondiale. [en cours]. Promouvoir les Opportunités et la Participation pour les Jeunes. 16 44. En ce qui concerne la bonne gouvernance, il y aura de nombreux domaines prioritaires à l’avenir, y compris la réforme de l’administration publique, la simplification des procédures, l’accès à l’information, les réformes du système fiscal, les réformes budgétaires, la régionalisation et la décentralisation, ainsi qu’une réforme profonde du secteur de la justice. La solidarité sociale, la participation et l’inclusion sont toutes mises en exergue avec une attention toute particulière portée aux jeunes et aux familles. L’amélioration de la transparence et de la gouvernance économique et financière sont tout particulièrement visées avec un renforcement du conseil de la concurrence et une amélioration de la gouvernance des entreprises étatiques. 45. Sur la période 2012-2016, le programme vise un taux de croissance de 5,5 pourcent, un taux d’inflation de 2 pourcent, en réduisant le chômage à 8 p ourcent et avec une réduction progressive du déficit budgétaire pour arriver à 3 pourcent en 2016. Les priorités clés en matière d’économie comprennent le renforcement de la compétitivité, l’amélioration du climat des affaires, l’accompagnement des petites et moyennes entreprises (PME), l’encouragement des exportations et la réforme du cadastre foncier. S’attaquer au chômage pour faire baisser le taux à 8 pourcent en 2016 va demander une approche intégrée et comprend des mesures pour continuer à accompagner les programmes de création d’emplois qui existent aujourd’hui en introduisant de nouveaux programmes visant à l’insertion des chômeurs dans les entreprises et les associations. L’assistance sociale et la réforme des retraites sont également approfondies dans le cadre d’une refonte plus large et plus complète du système de compensation. III.B.2. Programme d’urgence pour l’Education (PUEN) 2009-2012: gestion du secteur à partir d’un projet 46. L’opération de prêt proposée porte sur les acquis de la deuxième période de la mise en œuvre du PUEN – 2011 et 2012 – et est en harmonie avec les orientations énoncées dans la version préliminaire du PAMT, qui insiste sur la continuité à moyen terme dans les réformes du secteur de l’éducation. Comme nous l’avons noté ci-dessus, les gouvernements précédents ont mis en œuvre des mesures de réformes complètes dans le secteur de l’éducation avec la CNEF 1999-2009 et le PUEN 2009-2012. La réforme du secteur de l’éducation au Maroc a été impulsée en partie par la publication de rapports sectoriels majeurs, y compris (i) le rapport-phare de la Banque mondiale en 2008 (« Un parcours non encore achevé »19) et (ii) le rapport annuel du CSE de 200820. 47. Le principe directeur fondamental du PUEN a mis l’élève au cœur du système d’éducation et de formation. L’objectif clé était de lui fournir des compétences de base en mettant en place un environnement favorable à l’apprentissage et en faisant appel à des enseignants qualifiés. Le PUEN, couvrant la période 2009-12, a tiré les enseignements de la décennie précédente et présenté un cadre de politique complet avec un programme de dépenses considérable (34 milliards de MAD soit 4,1 milliards de $EU), pour améliorer d’une manière significative les résultats dans le domaine de l’éducation, du préscolaire à l’université. Le PUEN poursuivait quatre axes stratégiques : (i) rendre effective l’obligation de scolarité jusqu’à l’âge de 15 ans ; (ii) promouvoir l’excellence dans l’éducation post- obligatoire ; (iii) affronter les problématiques transversales du système ; et (iv) se donner les 19 Rapport No. 46789: http://siteresources.worldbank.org/INTMENA/Resources/EDU_Summary_FRE.pdf 20 CSE. 2008. Rapport annuel 2008: Etat et perspectives du système d’éducation et de formation. Rabat: CSE 17 moyens de réussir. Les objectifs associés comprenaient des taux nets de scolarisation à la hausse pour les enseignements préscolaire, primaire et collégial en passant respectivement de 48,2 pourcent à 90,5 pourcent, de 42,7 pourcent en 2008/09 à 54,2 pourcent, et de 98,2 pourcent à 56,4 pourcent en 2012/13. 48. Pendant la période couverte par le PUEN, le Maroc a enregistré des résultats significatifs dans le primaire (avec une scolarisation quasi universelle pour les filles comme pour les garçons, des taux de redoublement et d’abandon plus bas et des taux de réussite plus haut), mais des améliorations mois tangibles dans l’enseignement secondaire collégial (avec de grands écarts dans les taux de scolarisation entre les zones urbaines et les zones rurales, et des taux de redoublement et d’abandon qui restent très élevés). Le programme a bénéficié d’une très bonne appropriation au sein du MEN et des AREF (avec toutefois un manque de coordination entre les projets clés du PUEN), mais on a observé que des acteurs au niveau provincial et surtout au niveau des établissements scolaires (c’est-à-dire les chefs d’établissement et les enseignants) n’étaient pas suffisamment outillés pour traduire les réformes d’une manière efficace dans les salles de classe. C’était particulièrement vrai, par exemple, pour les projets visant à identifier et à remédier les mauvaises performances d’apprentissage grâce à une pédagogie axée sur l’élève et basée sur ses compétences. Même si la mise en œuvre du PUEN a été bien accompagnée par une documentation administrative (circulaires, notes d’orientation et autres supports écrits), les chefs d’établissement et enseignants ont eu peu d’accès au soutien professionnel de formateurs, d’inspecteurs et d’autres personnes ressources et ont parfois souffert du déficit de coordination transversale entre les projets. Enfin, même si l’agenda de décentralisation a permis de prendre d’importantes décisions au niveau local à partir d’informations locales, les entités décentralisées (notamment les AREF) ne possédaient souvent pas les systèmes et outils appropriés pour gérer efficacement la mise en œuvre du PUEN. III.B.2. Plan de développement stratégique pour l’éducation à moyen terme 2013-2016: un enseignement de qualité 49. Le développement humain est une priorité dans le programme du gouvernement actuel. Dans le secteur de la santé, la réduction de la mortalité infantile et maternelle pour atteindre les ODM reste la principale priorité. L’accompagnement de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est également un élément clé du plan, tout comme le besoin de s’attaquer au manque de logements et de se concentrer sur les femmes, les jeunes et les personnes en situation de précarité. Dans le domaine de l’éducation, le programme du gouvernement21, adopté par le parlement marocain le 26 janvier 2012, a établi un lien entre la qualité de l’éducation et des modes de gouvernance appropriés. Le thème central est de faire avancer la décentralisation jusqu’au niveau de l’établissement scolaire. Le 20 août 2012, le Roi du Maroc, dans un discours tourné vers la jeunesse22, a indiqué que l’éducation étaient tout en haut de la liste des priorités nationales ; il a insisté sur l’importance non seulement d’un accès équitable à l’éducation et à la formation mais aussi sur l’importance d’un droit pour tous à un enseignement de qualité, qu’il a définies comme permettant d’équiper les jeunes pour « la vie qui les attend » et qui impose donc aux enseignants d’adopter une 21 http://www.maroc.ma/NR/rdonlyres/62F451B1-275B-4A3D-B024- B9E018A7362F/0/Programme_Gouvernement_2012_BON.pdf 22 http://www.maroc.ma/NR/rdonlyres/00002847/pisucmbspfzncmtmmvtoyzhcpqkmyrpw/Texteintégraldudiscou rsRoya20aoutl.pdf 18 approche axée sur l’élève qui encourage l’esprit critique plutôt que la mémorisation d’éléments factuels. 50. Le projet de PAMT 2013-2016, qui est en cours de discussions internes et de consultations externes, adopte trois principes qui sont dérivés des enseignements tirés de la mise en œuvre de la CNEF 1999-2009 et du PUEN 2009-2012 : (i) le PAMT 2013-2016 consolidera et élargira les réalisations des cycles précédents en visant des améliorations à long terme plutôt que de s’engager dans une direction radicalement nouvelle ; (ii) des efforts importants vont être faits pour mieux établir les priorités en matière d’interventions de politique clés, pour concentrer les ressources sur des objectifs réalistes ; et (iii) ces interventions de politiques seront mises en œuvre en s’appuyant sur une meilleure coordination et une plus grande cohérence entre les différents acteurs, à la fois sur un axe vertical (entre les niveaux central, régional, provincial et de l’école) et sur un axe horizontal (entre les services sur un même niveau). Les interventions clés de politique, organisées en quatre groupes, sont un prolongement des réalisations du PUEN : (a) accès et équité ; (b) qualité des enseignements et apprentissages ; (c) gouvernance et décentralisation, jusqu’au niveau de l’établissement scolaire ; et (d) gestion des ressources humaines. Le PAMT a des chances de mettre encore davantage l’accent sur la gestion autonome de l’établissement scolaire et les bonnes pratiques pédagogiques en salle de classe que ne l’a fait le PUEN, car le gouvernement a à cœur d’assurer à la fois que les chefs d’établissement et enseignants aient plus les moyens de leurs aspirations et soient mieux accompagnés et que les réformes élaborées aux niveaux provincial, régional et central aient un véritable impact sur les acquis scolaires des élèves. III. C. Coûts de mise en œuvre 51. Le gouvernement a affirmé son engagement vis-à-vis du PUEN 2009-2012 en augmentant le budget alloué au secteur de l’enseignement public, avec une injection de fonds importante en 2009 (figure 3). Pendant la période de mise en œuvre du PUEN, les dépenses publiques pour l’éducation nationale sont restées stables en représentant autour de 6 pourcent du PIB et, avec quelques fluctuations, environ 25 pourcent du budget total de l’Etat. Cet effort budgétaire s’est concentré sur les dépenses non salariales, avec la part du budget affectée aux investissements et aux postes récurrents non salariaux passant de 16,6 pourcent en 2008 à 25,7 pourcent en 2009, 26,5 pourcent en 2010, 31,9 pourcent en 2011 et 27,7 pourcent en 2012. Le coût total du PUEN 2009-2012 a été estimé à 34,0 milliards de MAD (4,1 milliards de $EU), avec une moyenne de 8,5 milliards de MAD par an, ce qui correspond à la plus grosse partie du budget des investissements et des dépenses récurrentes non salariales. Les coûts ont été partagés entre le gouvernement (environ quatre cinquième) et les PTF (environ un cinquième). 19 Figure 3: Budget de l’enseignement scolaire 2005-2012, en milliards de MAD (primaire axe y) et en tant que part du budget de l’état et du PIB (secondaire axe y) 60000 35% 50000 30% 25% 40000 20% Fonctionnement 30000 Investissement 15% Part dans le PIB 20000 10% Part dans le BGE 10000 5% 0 0% 2007 2005 2006 2008 2009 2010 2011 2012 Source: MEN 52. Le tableau 7 montre les montants engagés par les PTF, fournis soit par des opérations d’investissement soit par des opérations d’accompagnement budgétaire. Tableau 7: Engagements des partenaires techniques et financiers en faveur du Programme d’urgence de l’éducation nationale (en millions de €EU) 2009 2010 2011 212 2013* Total Type AECID 4,0 4,0 4,0 12,0 Budget AFD 10,0 12,5 12,5 15,0 50,0 Invest BAD 37,0 38,0 113,0 188,0 Budget BEI23 60,0 60,0 60,0 20,0 200,0 Invest BIRD 44,2 78,1 122,3 Invest JICA 73,8 73,8 Hybride UE 30,0 21,0 21,0 21,0 93,0 Budget FIV24 5,0 5,0 5,0 15,0 Invest Total 142,0 146,7 140,5 60,0 264,9 754,1 Source: PTF ; *les montants prévus en 2013 n’ont pas encore été engagés. III. D. Processus participatif 53. Depuis 2006, le CSE a constitué le forum principal pour une série de consultations élargies sur les politiques d’éducation. Le CSE, qui jouit d’une autonomie vis-à-vis du MEN, compte environ 100 membres provenant du gouvernement, du parlement, d’organes étatiques spécialisés, du personnel du MEN, des AREF, des universités, des syndicats d’enseignants, des associations de parents d’élèves, des organisations estudiantines, de l’industrie et de la 23 Les montants sur lesquels la BEI s’engage varient d’année en année en restant dans le cadre du montant total fixé. 24 La Facilité d’investissement de voisinage (FIV) est une facilité de financement séparée financée par des contributions de la CE et des états membres. 20 société civile. Le CSE est consulté sur toutes les réformes de l’éducation, conseille sur toutes les questions nationales relatives à l’éducation, et réalise des évaluations complètes du système national d’éducation. Le Maroc possède, avec le CSE, une source permanente et indépendante de conseil qui reflète les différents composants de la société. 54. Dans le cadre de l’élaboration du PUEN 2009-2012, le gouvernement a lancé des consultations avec diverses parties prenantes. A l’automne 2007, le Roi du Maroc a demandé au gouvernement d’élaborer le PUEN pour accélérer la mise en œuvre des réformes de l’éducation. Pendant la première phase d’élaboration du programme, la société de conseil recrutée pour apporter une assistance technique au gouvernement a consulté des responsables régionaux et provinciaux dans le domaine de l’éducation, en se concentrant sur un certain nombre de sites représentatifs. Dans une deuxième phase, le MEN s’est entretenu avec des parlementaires et des représentants des syndicats d’enseignants pour présenter le projet du programme et recevoir leurs observations. Avec la troisième phase, le MEN a testé la faisabilité du projet final en consultant les gouverneurs ainsi que les responsables régionaux et provinciaux dans le domaine de l’éducation, dans le cadre d’une série de forums régionaux et, là encore, sur des sites représentatifs. 55. En préparant son PAMT 2013-2016, le MEN a l’intention de consulter un large éventail de partie prenantes à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du secteur de l’éducation – syndicats d’enseignants, parents, étudiants, communautés – avant de présenter le programme au CSE pour validation puis au gouvernement pour approbation finale. IV. APPUI DE LA BANQUE A LA STRATEGIE DU GOUVERNEMENT IV. A. Lien avec la stratégie de partenariat pays 56. Le Cadre de partenariat stratégique25,26 (CPS) comprend trois piliers. Ces piliers sont : (i) accélérer la croissance, la compétitivité et l’emploi; (ii) améliorer la qualité des services fournis aux citoyens; et (iii) promouvoir le développement durable dans un contexte de changements climatiques. D’autres thèmes transversaux comme le développement régional, la gouvernance, les partenariats privés-publics et l’intégration régionale sont également couverts. L’opération proposée fait partie de l’appui de la Banque mondiale au deuxième pilier du CPS et traitera, en tant que telle, la question des services d’éducation de qualité grâce à : (a) une meilleure gestion du secteur avec plus de responsabilisation des AREF aux compétences encore plus décentralisées; (b) un meilleur ciblage en tant que moyen d’atteindre les plus vulnérables; et (c) une responsabilisation accrue des personnels de l’éducation nationale. L’opération proposée est conforme également au nouveau cadre de partenariat de la Banque avec la région MENA, puisqu’elle vise à lutter contre l’exclusion sociale et économique des plus défavorisés, à renforcer la gouvernance institutionnelle à la faveur d’une plus grande transparence et d’une plus forte redevabilité, et à assurer l’égalité des sexes. 25 Banque Mondiale. 2009. Cadre de partenariat stratégique pour le Royaume du Maroc pour la période des EB2010-EB2013. (No. 50316-MA) 26 Banque Mondiale. 2012. Rapport sur l’état d’avancement du cadre de partenariat stratégique pour le Royaume du Maroc 2010-2013. (No. 67694-MA) 21 IV.B. Collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres bailleurs de fonds 57. La Banque mondiale et le FMI entretiennent une étroite collaboration au Maroc. Des échanges réguliers ont lieu entre les équipes pays du Fonds et de la Banque. Les discussions se concentrent sur les programmes de partenariat respectifs, les priorités pour le pays, les développements récents et les perspectives, ce qui reflète le poids accru des PPD dans le portefeuille Maroc de la Banque mondiale. Le Fonds participe aux réunions d’évaluation des projets de la Banque lorsque ceci est pertinent. De la même manière, l’équipe de la Banque a été consultée dans le contexte de la consultation « Article IV » du FMI avec le Maroc en 2012, qui a été approuvée par le conseil d’administration du FMI le 1 er février 2013. Le FMI a également terminé son premier examen des performances du Maroc dans le cadre du programme économique accompagné par la LPL (approuvée le 3 août 2012 pour un montant équivalent à environ 6,2 milliards de $EU) et reconduit la qualification du Maroc à avoir accès aux ressources de la LPL. La note d’information publique émise par le FMI le 5 février 2013, sont fournis en Annexe 4. 58. L’opération proposée a été préparée en étroite consultation et coordination avec les principaux bailleurs de fonds actifs dans le secteur de l’éducation au Maroc. Le gouvernement a montré beaucoup d’intérêt par rapport aux résultats de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement. Le gouvernement a donc demandé à la Banque mondiale et à d’autres bailleurs de fonds d’accompagner le programme de réformes en utilisant les principes de la Déclaration. Un cadre partenarial à caractère non obligatoire a été signé par le gouvernement et un large groupe de représentants des bailleurs de fonds, dont la Banque mondiale, pour encourager l’appui des bailleurs de fonds au secteur de l’éducation. 59. La Banque mondiale travaille en étroite collaboration avec les autres bailleurs de fonds. Conformément aux principaux principes avancés par le cadre partenarial, la Banque mondiale a rejoint six bailleurs de fonds sectoriels majeurs (AECID, AFD, BAD, BEI, JICA et UE) pour former le groupe des PTF, qui a proposé un accompagnement technique et financier au gouvernement au moment où il mettait en œuvre son PUEN. Le niveau d’harmonisation entre les principaux bailleurs de fonds marque une avancée importante dans les relations entre les bailleurs de fonds et le gouvernement. AECID, BAD, UE et la Banque mondiale apportent leurs fonds sous forme d’appui budgétaire; l’AFD et la BEI (ainsi que la Facilité d’investissement pour le voisinage de l’UE [FIV]) fournissent un financement sous forme d’investissement programmatique ; la JICA utilise un instrument hybride qui associe appui budgétaire (en adoptant les actions préalables de la Banque mondiale et en y ajoutant quatre actions préalables qui lui sont propres et qui sont liées surtout à la gestion locale de l’établissement scolaire27) et projet d’investissement. 60. Le groupe des PTF a collaboré avec le gouvernement pour établir des indicateurs de résultats communs ainsi que des modalités de suivi et de reporting qui étayent chaque 27 Les actions préalables de la JICA : [1] renforcer le concept de suivi à l’école ainsi que les mécanismes d’appui pour l’amélioration de l’enseignement et du processus d’apprentissage ; [2] assurer la mise en œuvre effective du “projet d’établissement’’ en se basant sur le nouveau concept ; [3] élaborer et formaliser les modalités organisationnelles, pédagogiques et techniques de la mise en place opérationnelle des centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation ; et [4] inciter les parents/membres de la communauté à inscrire et maintenir leurs enfants à l’école en ce qui concerne l’éducation de base (primaire et secondaire) . 22 soutien du PTF au PUEN. Alors que le cadre d’indicateurs de résultats général est commun à tous les PTF, chacun d’entre eux a sa propre convention de financement avec des actions préalables qui diffèrent légèrement les unes des autres. Tous les PTF (hors Banque mondiale) ont signé leurs accords de financement respectifs avec le gouvernement, pour un montant d’engagement total de 433,0 millions d’euros (soit 579,2 millions de $US) sur une période de quatre ans. Pour mettre en place une structure de coordination de leurs opérations financières parallèles avec les propres mises en œuvre du PUEN par le gouvernement, les PTF et le gouvernement ont élaboré un protocole d’accord et un manuel des procédures associé. Une « Lettre d’entente28 » a été signée par le gouvernement, AFD, BAD, BEI et UE ; même si elle n’a pas signé la Lettre, la Banque mondiale opère conformément aux principes qu’elle énonce. IV. B. Rapports avec les autres opérations de la Banque 61. La présence et l’engagement actif de la Banque mondiale dans les secteurs de l’éducation et dans d’autres secteurs sociaux au Maroc sont de longue date. Pendant ces dix dernières années, quatre projets pertinents – Programme des priorités sociales (Education) (4024-MOR), Projet Alpha Maroc (alphabétisation des adultes) (4607-MOR), Projet de l’Agence de développement social (4661-MOR) et PARSEM (7273-MOR) – ont été entièrement mis à exécution. Ces opérations ont assisté le gouvernement à : (i) améliorer l’accès à l’éducation de base, à l’alphabétisation et autres services sociaux; et (ii) améliorer la qualité et l’efficacité de la prestation de services. En général, ces projets ont été mis en œuvre avec succès par rapport à l’objectif qui était d’améliorer l’accès aux services de base et de promouvoir les approches participatives et les modalités de partenariat29. Les résultats du Programme des priorités sociales (éducation) et du Projet de l’Agence de développement social ont d’ailleurs été remarquables à ce sujet. Les réalisations dans le domaine de la qualité des services ont été moins positives. 62. Le Deuxième Prêt de politique de développement pour l’éducation (PPDE2) vient en prolongation du Premier Prêt de politique de développement pour l’éducation (PPDE1) (7879-MOR), qui s’est clôturé le 31 mars 2011. Ces deux opérations d’éducation de base sont complétées par d’autres PPD en cours qui s’efforcent d’aborder d’autres contraintes clés pour promouvoir le type de croissance qui créera des emplois décents au Maroc et qui cible des améliorations des services dans le domaine de l’éducation et des compétences dans d’autres secteurs du système de l’administration publique. Le dialogue qui passe à travers ces différentes opérations (voir les descriptions ci-dessous) a été étroitement coordonné. 63. Le PPD Compétences et Emploi, développé grâce à un partenariat qui rassemblait quatre ministères – éducation, emploi et formation professionnelle, économie et finances et affaires générales et gouvernance – vise à : (i) faire concorder les compétences développées dans les systèmes de formation professionnelle et d’enseignement supérieur avec les besoins du marché ; (ii) améliorer l’efficacité des services d’intermédiation, y compris les programmes actifs d’emploi ; (iii) améliorer la qualité des emplois ; et (iv) renforcer les systèmes d’informations liés au marché du travail. 28 La Lettre prévoit qu’en cas de conflit entre le Lettre et la convention de financement de chaque bailleur, c’est celle-ci qui prévaut. 29 PARSEM a été clôturé en juin 2009 et le Rapport de fin d’exécution a été livré en décembre 2009. 23 64. Le PPD Compétitivité vise à : (i) améliorer le climat d’investissement, notamment en éliminant les barrières à l’entrée et la concurrence, en simplifiant l’environnement réglementaire des affaires et en réduisant le pouvoir discrétionnaire dans la mise en œuvre des règles en améliorant la transparence et l’accès à l’information ; (ii) faire avancer les réformes de politiques commerciales et la facilitation commerciale, notamment en continuant la rationalisation des tarifs douaniers en cours (niveaux et secteurs), en renforçant le cadre réglementaire pour les normes à l’importation et en facilitant la logistique aux ports d’en trée ; et (iii) améliorer la gouvernance économique en renforçant d’une manière significative les missions et les prérogatives du Conseil de la concurrence, en renforçant la transparence et la reddition de comptes dans la manière dont les incitations à l’investissement sont accordées et les politiques sectorielles sont conduites, et en renforçant l’organe de coordination public privé pour des réformes du climat de l’investissement. 65. Le Deuxième PPD pour le Secteur financier (en cours d’instruction) continue à accompagner les réformes déjà lancé sous le premier PPD approuvé par le conseil d’administration en janvier 2010. Il stimule tout particulièrement : (i) l’accès des ménages et des PME aux services financiers ; (ii) une meilleure stabilité, supervision et réglementation financière ; et (iii) le développement du marché des capitaux. Les réformes clés appuyées comprenaient un nouveau mécanisme de garantie ciblant les micro-entreprises et des mesures pour renforcer le fonctionnement des marchés de capitaux privés. 66. Le PPD Redevabilité et Transparence (« Hakama ») fera suite à l’engagement antérieur de la Banque mondiale dans les réformes de l’administration du secteur public. Il existe un large consensus avec le gouvernement selon lequel cette nouvelle série de PPD va se concentrer sur la redevabilité, la transparence et les réformes de la prestation des services publics, conformément aux objectifs de la transition du Maroc tels qu’ils sont envisagés par la nouvelle constitution, en se concentrant sur l’insertion professionnelle des sortants scolaires. IV. C. Enseignements tirés 67. L’élaboration de l’opération proposée s’est nourrie des enseignements tirés des projets mentionnés ci-dessus et des PPD sectoriels au Maroc ainsi que de l’expérience générale avec les PPD de développement humain mis en œuvre dans d’autres pays. Les principaux enseignements sont résumés ci-dessous : d’abord ceux relatifs à la politique en matière d’éducation puis ceux liés aux processus de réformes. IV.D.1. Enseignements en matière de politique d’éducation 68. L’expérience internationale s’applique dans plusieurs domaines couverts par l’opération proposée. 69. Tout d’abord, les interventions axées sur la demande d’enseignement ont amélioré la rétention là où elles incluaient des transferts financiers conditionnés (utilisés dans des contextes aussi différents que le Mexique et l’état de New York), des programmes de transport et de cantines scolaires (avec l’appui du Programme alimentaire mondial dans l’ensemble des pays en développement). 24 70. Deuxièmement, l’évaluation des acquis des élèves est cruciale lorsqu’il s’agit d’informer enseignants, chefs d’établissement et décideurs locaux et nationaux sur les véritables performances des élèves et de leur établissement. D’autre part, le fait de diffuser les résultats aux parties prenantes concernées, comme les parents et les communautés, s’est avéré exercer un effet positif sur la redevabilité des responsables du système éducatif dans la mesure où le fait d’avoir ces informations entre les mains permet aux parents et autres intéressés de dialoguer avec ces responsables autour d’un contenu objectif30. 71. Troisièmement, les formations initiale et continue doivent se concentrer sur des méthodes pédagogiques adaptées pour : (i) améliorer le taux d’alphabétisme dans les petites classes (ce qui pourrait comprendre des approches expérimentales utilisant la langue première comme celles utilisées en Afrique de l’Ouest, par exemple en Gambie); (ii) enseigner à des niveaux d’apprentissage hétérogènes (une pédagogie différenciée est utilisée en France); et (iii) créer des espaces à la remédiation. L’expérience internationale montre que tous ces éléments peuvent réduire le taux de redoublement et d’abandon. Des formations qui montre une bonne utilisation du livret scolaire profiteraient aux enseignants car ces livrets peuvent devenir la base de plans de travail personnalisés pour les élèves. Un bon suivi de la formation continue des enseignants est essentiel pour permettre de découvrir dans quelle mesure ces enseignants se sont approprié les contenus et comment ils vont changer leurs pratiques pédagogiques une fois de retour dans la salle de classe. Ceci est le seul moyen pour juger de l’efficacité des modules de formation continue, car les inspections en salle de classe viennent en général trop tard. En l’absence de formation continue efficace, la collaboration – la manière dont les enseignants travaillent ensemble sur ce qui touche leurs élèves – est également un indicateur prévisionnel de succès important. Les enseignants qui collaborent étroitement avec d’autres enseignants pour améliorer leur enseignement ont tendance à mieux adhérer aux normes associées au contrôle par les pairs31. 72. Quatrièmement, les initiatives liées à la gestion autonome de l’établissement scolaire doivent se concentrer sur les valeurs fondamentales de l’établissement, qui, on le sait, affecte directement la rétention. Les résultats de l’enquête TIMSS 2011 révèlent qu’au Maroc, seuls 29 pourcent des élèves de 4e année et 26 pourcent des élèves marocains de 8e année disent se sentir en sécurité dans leur établissement scolaire par rapport à la moyenne internationale qui est respectivement de 45 pourcent et 49 pourcent dans les mêmes classes. Les recherches internationales montrent que lorsque les autorités délèguent plus de responsabilités aux établissements scolaires pour mobiliser et gérer les entrants nécessaires pour s’adapter aux circonstances locales et pour changer la demande en matière de services éducatifs, il y a une très large gamme de modes opératoires possibles. Pourtant, les établissements autonomes possèdent trois caractéristiques notables : (i) une importante marge de manœuvre dans l’acquisition et la gestion des ressources financières, humaines et matérielles afin d’obtenir les résultats souhaités ; (ii) la possibilité de diversifier les sources de revenus ; et (iii) un plus grand recours à la contractualisation pour pouvoir allouer des ressources selon les performances. 30 Banque mondiale, 2011, Making Schools Work: New Evidence on Accountability Reforms 31 Fullan, M.,2011, Choosing the Wrong Drivers for Whole System Reform 25 73. Quant au contexte marocain, le rapport de fin d’exécution du PPDE132 a montré que de nombreuses actions préalables avaient jeté les bases d’une amélioration à long terme des performances du système éducatif. Par exemple, les résultats de la première édition du PNEA (PPDE1 action préalable 1.2) ont provoqué un débat public sur la qualité de l’éducation. Le transfert de la formation initiale des enseignants à l’université (PPDE1 action préalable 1.3) a permis de mettre en place un processus axé sur le recrutement au mérite. Le plan d’action stratégique pour la gestion des ressources humaines (PPDE1 action préalable 1.4) a posé les fondements de la décentralisation de la gestion des ressources humaines. Les contrats-programmes AREF-MEN (PPDE1 action préalable 1.5) ont instauré une « approche contractualisante » — en mettant en place de nouvelles pratiques de suivi des performances et de reporting qui ont permis de renforcer l’obligation des résultats — même si les arrangements contractuels n’ont pas été formalisés en termes de récompenses et sanctions. Avec leur budget propre (PPDE1 action préalable 1.6), les établissements scolaires ont été en mesure de prendre des décisions pour financer leurs propres priorités et, au fur et à mesure, ces priorités ont eu tendance à passer des réparations d’infrastructure (par exemple vitres cassées) à des activités extrascolaires et de plus en plus à des activités visant à améliorer les résultats de l’apprentissage. Le MEN a continué à actualiser son MTEF sur une base annuelle (PPDE1 action préalable 1.7) et se dit avoir à la fois une meilleure planification et plus de visibilité pour les objectifs à court et moyen terme ainsi qu’une gestion des ressources plus efficace. Enfin, la charte des relations entre établissements et associations des parents d’élèves (PPDE1 action préalable 1.9) donne un cadre pour une meilleure participation des parents à la scolarité de leurs enfants. IV.D.2. Enseignements retenus du processus de réforme 74. L’appropriation et l’implication du gouvernement sont des aspects fondamentaux de la réussite du programme de réforme. Le gouvernement s’était parfaitement approprié le PUEN, dont est tiré le contenu de l’opération proposée, et le PUEN était soutenu par les plus hautes autorités du pays. Afin d’en garantir la réussite, l’administration doit soutenir son programme de façon durable et des modalités de communication doivent être créées entre les différents acteurs à l’échelle centrale, régionale, provinciale et au niveau des établissements scolaire. 75. La mise en œuvre efficace de certaines réformes demande du temps, particulièrement dans le domaine du développement humain, comme l’a montré la phase de transition entre le PPDE1 et le PPDE2. Il est important de tenir compte du temps nécessaire pour renforcer les capacités des instances chargées de l’exécution lors de la préparation du plan de mise en œuvre des réformes, particulièrement quand les instances en sont encore à la phase d’élaboration. Cette question a été discutée en détail avec les autorités, ce qui a permis une meilleure hiérarchisation des priorités du programme de réforme, basée sur le principe de sélectivité et de réalisme. 76. Le succès de la mise en œuvre de la réforme, particulièrement dans le domaine du développement humain, dépend dans une grande mesure de la capacité institutionnelle existante et du consensus durable entre les différents acteurs. Pour relever ces défis, il est nécessaire de disposer d’une stratégie de moyen-terme complète et d’une bonne coordination. 32 Rapport No: ICR00002495. Voir sections 2.1 et 3.2 pour une analyse détaillée des résultats en cours pour chaque action préalable du PPDE1. 26 Le gouvernement en est conscient et a organisé toute une série de mesures et d’activités dans ce sens. Par ailleurs, la coordination constante entre les bailleurs de fond qui fournissent soit un investissement direct soit un appui budgétaire permet de répondre de façon pertinente aux nécessités fondamentales de renforcement de capacité. 77. Le MEN, tel que signalé plus haut, a mené sa propre évaluation du PUEN 2009- 2012, et il en tire les enseignements qui permettront de mieux développer son PAMT 2013- 2016 : (i) la réforme de l’éducation demande un engagement sur le long terme aux objectifs fondamentaux et, par conséquent, un niveau significatif de continuité d’un cycle de changement au suivant ; (ii) les interventions politiques doivent être hiérarchisées clairement, conformément avec la vision générale, afin de concentrer les ressources limitées sur des objectifs réalistes ; et (iii) une bonne coordination et une plus grande cohérence sont nécessaires entre les différents acteurs, tant verticalement (entre le niveau central, régional, provincial et le niveau des écoles) qu’horizontalement (entre les services à un niveau donné), pour veiller à ce que les interventions politiques aient réellement un impact dans les salles de classe. IV. D. Fondements analytiques 78. Un travail d’analyse important a accompagné la préparation du PUEN et du PAMT du gouvernement et la préparation de l’opération de prêt proposée. Premièrement, le programme analytique de la Banque a abouti à la rédaction d’une note sur le secteur de l’éducation33, d’un rapport sur l’absentéisme scolaire et sur le temps de travail réel au sein de la classe34, et d’un rapport sur le développement des compétences et l’emploi35, dont les résultats ont façonné le dialogue sectoriel. Deuxièmement, le rapport annuel du CSE de 200836 a fourni un diagnostic complet et franc sur l’état et la performance du secteur de l’éducation et a établi des recommandations pour améliorer les résultats de l’éducation dans le pays. Le CSE a notamment recommandé : (i) l’amélioration des évaluations des résultats de l’apprentissage ; (ii) une politique plus ouverte au sujet de la reconnaissance de la langue dans le but d’une amélioration qualitative, et (iii) la promotion du rôle du secteur privé dans l’accès à l’éducation et à une éducation de qualité. Troisièmement, la publication de la Banque mondiale de 2008 (« Un parcours non encore achevé »)37 a contribué au débat public sur le niveau du secteur de l’éducation et sur la nécessité, dans le secteur de l’éducation, d’améliorer les processus d’élaboration de politiques publiques et de responsabiliser davantage les acteurs face à leurs obligations. Quoique des progrès aient été réalisés dans les taux de scolarisation grâce au programme de construction scolaire dans les zones rurales et urbaines, à la formation des enseignants et à la révision des curricula, une moins grande attention a été portée à la gouvernance du secteur éducatif, aux mesures d’encouragement qui peuvent inciter à de meilleurs performances et à la responsabilisation accrue des différents acteurs. 33 Rapport No. 40197: Banque Mondiale. 2008. Conditions for Higher and Inclusive Growth. Washington D.C.: Banque Mondiale (Chapitre 11). 34 Rapport No. WPS 4376: Abadzi, H. 2007. Absenteeism and beyond : instructional time loss and consequences. Washington D.C.: Banque Mondiale. 35 Rapport No. WPS 4681: Marouani, M., Robalino, D. 2008. Assessing interactions among education, social insurance, and labor market policies in a general equilibrium framework: an application to Morocco . Washington D.C.: Banque Mondiale. 36 Voir la note en bas de page no. 21. 37 Voir la note en bas de page no. 20. 27 Quatrièmement, une revue des dépenses publiques (RDP), réalisée en 2012, indique les difficultés liées à l’efficacité du système scolaire : les dépenses publiques, en proportion du budget national général et du PIB, sont élevées au regard des normes internationales alors que les résultats sont moyens (niveau de scolarisation primaire), voire en dessous de la moyenne (taux de redoublement, égalité de l’éducation dans l’éducation secondaire, scores obtenus dans les enquêtes d’évaluation des acquis scolaires). L’opération proposée se concentre sur ces questions et répond également au principe du CPS en matière de renforcement de la gouvernance et d’amélioration de la prestation des services. 79. Une assistance supplémentaire en termes d’analyse et de conseils aurait sûrement facilité la mise en œuvre d’une série de réformes et particulièrement des réformes impliquant la gouvernance décentralisée. Ce point a été souligné par le gouvernement et par le groupe du PTF, ce qui a abouti à l’identification d’une série d’études fondamentales qui allaient être menées lors de la période de mise en œuvre du PUEN et financées en grande partie par le Fond d’assistance technique de l’UE ou par sa Facilité d’investissement pour le voisinage (FIV). Pour des raisons liées principalement à la faible capacité de gestion des contrats de conseil du MEN (notamment pour les procédures de passation des marchés), seule une petite partie de ce programme a été réalisée. V. LE PROGRAMME PROPOSE POUR LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DE L’EDUCATION V. A. Description de l’opération 80. Le PPDE2 constituerait le deuxième et dernier PPD à tranche unique dans ce qui était initialement prévu comme une série programmatique destinée à accompagner la mise en œuvre du PUEN sur la période 2009-2012. Le PPDE1, approuvé le 8 juin 2010 par le conseil d’administration de la Banque mondiale, entré en vigueur le 9 août 2010 et clôturé le 31 mars 2011, a soutenu les principales mesures institutionnelles et réglementaires ainsi que l’introduction de nouvelles approches visant à améliorer l’efficacité et l’efficience de la prestation de services. Le PPDE2 proposé est conçu pour soutenir l’approfondissement des réformes institutionnelles et l’intensification des efforts du programme pour faire face aux principales difficultés transversales. Le rythme de la mise en œuvre par le MEN de son PUEN a retardé considérablement la plupart des actions qu’il était convenu de mener dans le cadre du PPDE2 ; la conséquence étant que l’équipe de la Banque mondiale n’a pas pu présenter l’opération PPDE2 proposée à l’approbation du conseil d’administration dans les délais réglementaires de 24 mois depuis l’approbation du PPDE1. Bien que les opérations du PPDE1 et du PPDE2 ne constituent plus une série de programmes en termes administratifs, le gouvernement et la Banque mondiale souhaitent maintenir l’esprit de la série et les actions préalables du PPDE2 sont en grande partie cohérentes avec les actions de déclenchement convenues pour cette deuxième opération au moment où le PPDE1 a été approuvé. 81. L’objectif de développement de l’opération proposée est de renforcer les arrangements institutionnels du secteur scolaire sur le court terme afin que cela permette, sur le moyen terme : (i) d’augmenter la scolarisation, particulièrement pour les garçons et les filles des zones rurales dans l’enseignement secondaire collégial ; (ii) d’améliorer la qualité de 28 l’enseignement et de l’apprentissage dans l’enseignement primaire et collégial ; et (iii) d’améliorer l’efficacité de la gouvernance décentralisée dans le domaine scolaire. 82. Les actions préalables du PPDE2 (qui sont résumées dans l’encadré 1 ci-dessous) et les indicateurs de résultats sont définis dans le tableau des actions de politique sectorielle figurant en annexe 2. Les actions préalables du PPDE1 y sont également mentionnées comme référence. Encadré 1. Actions préalables pour le Deuxième Prêt politique de développement pour l’éducation secondaire Le gouvernement a accepté et mis en œuvre les actions préalables suivantes avant la présentation du prêt au conseil d’administration de la Banque mondiale :  Action préalable PPDE2.1: Le MEN a élaboré et validé de nouveaux critères pour l’implantation des écoles primaires et des collèges, en accordant la priorité aux zones rurales et périurbaines et a demandé aux AREF de les appliquer.  Action préalable PPDE2.2: Le MEN a élaboré et validé le 26 novembre 2012 un plan d’action pour la période 2013-2016 en matière de consolidation et l’intégration des programmes d’appui social (y compris fournitures scolaires, internat/cantine, transport scolaire, transfert financier conditionné par l’assiduité scolaire).  Action préalable PPDE2.3: Cinq AREF ont créé leur Centre régional de l’évaluation et des examens, et mènent des activités d’évaluation des acquis scolaires au niveau régional.  Action préalable PPDE2.4 : Conformément aux dispositions du décret no. 2.11.672 en date du 23 décembre 2011, signé par le premier ministre et publié au Bulletin officiel du 2 février 2012, le MEN a créé quinze (15) Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation couvrant les seize (16) régions de l’Emprunteur, et a élaboré et validé un référentiel relatif à la formation initiale des enseignants (préscolaire/ primaire, collège, lycée).  Action préalable PPDE2.5: Le MEN a élaboré et validé un dispositif d’optimisation des ressources humaines pour l’enseignement scolaire qui traite du redéploiement, de la mobilité et de la stabilité.  Action préalable PPDE2.6: Le ministre de l’éducation nationale a signé les arrêtés no. 113.13 et 114.13 en date du 2 janvier 2013 transférant aux AREF les actes de gestion des ressources humaines (GRH) non soumis au contrôle de régularité effectué par le ministère de l’économie et des finances.  Action préalable PPDE2.7: Le MEN a évalué les résultats et tirera les enseignements de la première année de mise en œuvre du dispositif de projet d’établissement et de son financement, sur la base d’un échantillon représentatif d’établissements scolaires.  Action préalable PPDE2.8: Chacune des 16 AREF ont mis en place une cellule d’audit interne, conformément à la lettre ministérielle no. 12-663 en date du 31 mai 2012, et validé le programme d’intervention de cette cellule pour l’exercice 2013, conformément à la lettre ministérielle no. 2- 5425 en date du 27 décembre 2012. 83. L’opération proposée prévoit un appui technique et budgétaire pour la mise en œuvre du programme de réforme du secteur de l’éducation nationale et a été développée en étroite collaboration avec le gouvernement pour garantir une appropriation par le gouvernement des processus, des actions et des résultats. Le gouvernement et la Banque mondiale reconnaissent que celle-ci, en conformité avec les orientations du gouvernement, apporte son expérience et sa connaissance du secteur, renforce le dialogue politique entre les différentes entités du gouvernement (en liant tout particulièrement les résultats du développement sectoriel au contexte économique général du pays), et veille à l’engagement continu des acteurs pour une réforme efficace du secteur. 29 Encadré 2. Principes de bonne pratique en matière de conditionnalité Principe 1: Renforcer l’appropriation. Cette opération est conçue pour et par le bénéficiaire et le pays se l’est donc entièrement approprié. Le gouvernement a lancé une réforme complète du système de formation et d’éducation, avec la promulgation de la Charte nationale d’éducation et de formation (CNEF). La CNEF, développée sur la base d’un solide consensus national, reçoit le soutien de la communauté des bailleurs, mais la mise en œuvre du programme a été retardée. En 2008, le Programme d’urgence de l’éducation nationale (PUEN) a été conçu pour améliorer ce processus de réforme. L’opération proposée soutient le gouvernement dans la mise en œuvre de cette stratégie. Principe 2: Se mettre d’accord dès le départ avec le gouvernement et les autres partenaires financiers sur un cadre de comptabilité coordonné. L’opération proposée est préparée en coordination avec les opérations des autres bailleurs de fond. L’AFD, la BAD, la BEI, l’UE et la Banque Mondiale ont travaillé activement avec le gouvernement sur la conception de matrices politiques coordonnées et d’un ensemble d’indicateurs de performance communs. L’AECID et la JICA ont rejoint le consortium après le lancement du PUEN et se sont joint au cadre de résultats commun. L’alignement des bailleurs de fond sur les objectifs du programme a également pu être réalisé à travers des missions conjointes, des consultations informelles et des mises à jour régulières par le personnel des institutions respectives. Principe 3: Adapter le cadre de responsabilité et les modalités de soutien de la Banque au contexte national. Dans sa conception, le programme respecte entièrement le contexte, les priorités et les responsabilités institutionnelles du pays, tels qu’ils ont été présentés par le gouvernement. Concernant les réformes politiques plus complexes, le consortium des bailleurs fournit une assistance technique afin de mettre en œuvre le travail analytique fondamental nécessaire. L’opération proposée bénéficie également des enseignements retenus lors des opérations précédentes dans le domaine de l’éducation et lors d’autres opérations de PPD au Maroc et bénéficie de la flexibilité du CPS. Principe 4:Choisir uniquement les actions nécessaires pour atteindre les résultats qui conditionnent le décaissement Les actions préalables et les repères ont été identifiés à travers un processus de consultations approfondies avec le MEN, le MEF et avec les autres membres du consortium de bailleurs. La matrice politique commune utilise un ensemble limité d’actions préalables dans les domaines politiques sélectionnés et s’aligne avec les principes de bonne pratique. La conditionnalité se concentre sur les étapes considérées comme fondamentales pour atteindre des résultats sur le terrain et pour soutenir des progrès tangibles vers les objectifs du programme. Principe 5: Mener des analyses de progrès accomplis transparentes permettant de fournir un soutien financier prévisible et basé sur les performances Les analyses de progrès accomplis communes aux différents bailleurs sont réalisées deux fois par an, afin de permettre une analyse des progrès prévisibles et une prévision des niveaux de soutien en début d’exercice budgétaire. Le cadre de résultats, qui inclut les indicateurs de résultats évalués dans le cadre de l’examen de mise en œuvre et de l’examen de mi -parcours, est étroitement lié au système de mesure des résultats du PUEN du gouvernement. 30 V. B. Axes politiques 84. Les actions prioritaires de l’opération proposée, articulées autour de trois axes politiques principaux – (I) rendre effective l’obligation de scolarité jusqu’à l’âge de 15 ans ; (II) affronter les problématiques transversales du système (enseignement, gestion et intendance) ; et (III) se donner les moyens de réussir – sont exposées plus bas et détaillées dans le tableau des actions de politique sectorielle (annexe 2). Ces actions fondamentales répondent aux défis stratégiques cruciaux tels que l’impact de la pauvreté sur la scolarisation (à travers des actions centrées sur l’offre et sur la demande, qui ciblent les zones rurales et semi-rurales), la faiblesse des acquis scolaires (à travers des enquêtes nationales et des structures régionales) ; la faible efficacité et responsabilisation des enseignants (à travers la formation des enseignants et la gestion des ressources humaines), la faible capacité de mise en œuvre à l’échelle décentralisée (à travers des initiatives à l’échelle des régions, notamment l’amélioration de la gestion financière dans les AREF) et la difficulté pour les acteurs de faire entendre leur voix (à travers des structures école-parents améliorées). V.B.1. Axe politique 1: Rendre effective l’obligation de scolarité jusqu’à l’âge de 15 ans 85. Description. Le gouvernement vise à généraliser l’éducation de base obligatoire en rationalisant l’utilisation des capacités physiques et en améliorant les mesures d’équité pour promouvoir la scolarisation et le taux de rétention. 86. Défi. Malgré les progrès majeurs concernant l’accès à l’enseignement primaire et collégial, il reste un écart de 20 points entre les zones urbaines et les zones rurales pour les garçons et les filles au niveau du collège, et les taux d’abandon restent stables (annexe 3). Dans l’ensemble, environ 80 pourcent des élèves vont au bout des six ans d’éducation primaire, alors que seulement 60 pourcent finissent les neuf ans d’éducation primaire et de collège réunis (annexe 3). Les obstacles à la continuité de la scolarisation sont, notamment, l’accès physique (ex. éloignement des écoles), le statut socio-économique (ex. coûts directs et indirects de la scolarisation), la mauvaise qualité des services fournis (ex. absentéisme des enseignants, mauvaise qualité de l’enseignement), et les comportements culturels (ex. soucis relatifs à la sécurité des enfants scolarisés). 87. Mesures gouvernementales. Afin de gérer la question du niveau d’accès et de la rétention, le MEN a identifié une série de mesures centrées sur la demande et sur l’offre. Du côté de l’offre, le MEN continue son programme ambitieux de construction scolaire et a défini de nouveaux critères de sélection des sites sur lesquelles implanter de nouveaux établissements, en impliquant les administrations locales au processus de prise de décision et en donnant la priorité à la demande de scolarisation (particulièrement dans les zones rurales et semi- rurales), à l’intégration dans un réseau d’infrastructures et à la qualité de l’environnement. Le déploiement des enseignants est devenu plus efficace durant les dernières années, avec une proportion plus importante d’enseignants qui assurent la totalité de leur programme d’heures légales (action préalable PPDE2.5, axe II). Du côté de la demande, le MEN se prépare à consolider et à intégrer une série de mesures – transport scolaire, cantines, internats, fournitures scolaires et un programme de transferts financiers conditionnés par l’assiduité scolaire – de façon à mieux cibler les élèves défavorisés et leurs familles. La faible qualité des performances scolaires est améliorée à travers la participation à des enquêtes internationales sur la réussite des élèves, à travers un programme national des acquis des 31 élèves et la mise en œuvre de structures régionales pour le monitoring de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage. 88. Actions préalables du PPDE2. Les actions préalables de l’axe politique « généralisation de l’enseignement de base » du PPDE2 sont les suivantes :  PPDE2.1. Le MEN a élaboré et validé de nouveaux critères38 pour l’implantation des écoles primaires et des collèges, en accordant la priorité aux zones rurales et périurbaines et a demandé39 aux AREF de les appliquer. Quand la demande de nouvelles places scolaires dépasse les ressources financières disponibles, le dispositif de rationalisation doit veiller à ce que les décisions sur les investissements d’infrastructure en général et sur la localisation de nouveaux établissements en particulier soient prises à l’échelle locale sur la base de critères objectifs et transparents qui correspondent à l’objectif du gouvernement de combler l’écart de scolarisation entre les zones urbaines et les zones rurales/semi-rurales.  PPDE2.2. Le MEN a élaboré et validé le 26 novembre 2012 un plan d’action pour la période 2013-2016 en matière de consolidation et l’intégration des programmes d’appui social (y compris fournitures scolaires, internat/cantine, transport scolaire, transfert financier conditionné par l’assiduité scolaire). Actuellement, le soutien apporté est géré au cas par cas (selon les possibilités d’internat, les programmes de cantines scolaires, les transports scolaires, et les programmes de transfert de cash conditionnel), plutôt que d’une façon intégrée qui se base sur la commune comme unité de planification. En développant une approche globale, le MEN pourra développer des méthodologies de détermination de la combinaison d’assistance optimale pour une commune déterminée. Des améliorations sont envisagées dans le cadre des différents programmes, telles que le ciblage des ménages pour le programme de transferts financiers conditionnés et la promotion des partenariats publics-privés pour les transports scolaires.  PPDE2.3. Cinq AREF ont créé leur Centre régional de l’évaluation et des examens, et mènent des activités d’évaluation des acquis scolaires au niveau régional40. Même si le MEN développe sa capacité à l’échelle nationale d’évaluer l’apprentissage des élèves afin d’en faire un outil pour les décideurs à tous les niveaux, il est fondamental que le pays ait aussi la capacité de mener des activités d’évaluation à l’échelle régionale. Les activités à l’échelle régionale, qui impliquent les AREF, permettront de : (i) soutenir la mise en œuvre des activités nationales d’évaluation à l’échelle locale ; (ii) mener des activités d’évaluation qui correspondent aux besoins locaux spécifiques (ex. examiner les facteurs supplémentaires de performance scolaire indiqués dans les enquêtes nationales) ; et (iii) fournir un soutien technique aux activités d’évaluation à l’échelle des provinces, des communes et des établissements scolaires. 38 « Évaluation et mise à jour des critères des établissements scolaires (primaires, écoles communautaires, collèges et lycées) » (octobre 2010). 39 Lettres No. 3/1311 à 3/1326 datant du 16 décembre 2010 et signées par le Directeur de la stratégie, des statistiques et de la planification. 40 « Amélioration du système d’évaluation et de certification - réalisations et contraintes » (Novembre 2012). 32 89. Résultats attendus. Dans le cadre de cet axe politique, il est prévu que, d’ici à 2013/14 : (i) tous les 65 établissements scolaires (écoles communautaires et collèges) nouvellement programmés pour l’année en cours l’auront été dans des zones rurales ; (ii) il y aura deux nouvelles méthodologies d’appui social développées depuis l’application du nouveau plan d’action ; et (iii) quatorze centres régionaux d’évaluation et d’examens auront été créés et tous ces centres auront produit un rapport annuel. V.B.2. Axe politique 2: Affronter les problématiques transversales du système 90. Description. Le gouvernement souhaite renforcer les compétences du personnel du MEN, et particulièrement celles des enseignants, et ce afin d'améliorer les services d'éducation dans les salles de classe. 91. Défi. Le Maroc consacre un budget important à son corps enseignant dans les établissements scolaires. Les dépenses publiques du Maroc dans le domaine de l'éducation représentent environ 6 pourcent du PIB, ce qui place le Maroc en tête dans ce domaine par rapport aux pays à revenus similaires ; par ailleurs, les dépenses par élève du Maroc sont également élevées par rapports aux pays de sa catégorie : 17 pourcent du PIB par tête pour l’enseignement primaire et 40 pourcent pour l’enseignement secondaire. Les dépenses récurrentes constituent 86 pourcent du budget de l'éducation nationale et les salaires du personnel représentent 84 pourcent des dépenses récurrentes41. En 2011/12, 90 pourcent du personnel de l’éducation nationale étaient des enseignants42. Le déploiement des enseignants est devenu plus efficace durant les dernières années, avec une plus grande proportion des enseignants qui assure la totalité des heures légales d’enseignement et un rapport élève- enseignant qui a augmenté de façon raisonnable (28 dans l'éducation primaire, 24 dans les collèges et 20 dans les lycées). L'apprentissage des élèves, tel que cela a été mesuré dans les références internationales standardisées est resté à un niveau de qualité assez bas durant la dernière décennie dans le contexte d'une augmentation de l'accès à l'éducation. Ainsi, l'inadéquation entre les dépenses significatives relatives aux enseignants et les résultats très faibles dans les salles de classes fait de la gestion des enseignants, du développement professionnel des enseignants et de la responsabilité des enseignants une priorité de l'action gouvernementale. 92. Mesures gouvernementales. Le MEN traite les questions liées aux enseignants à travers une série de mesures. L'objectif de moyen terme étant que le recrutement et la gestion des enseignants se fassent à l'échelle régionale afin que l’AREF devienne, à la place du MEN, le patron des enseignants, le MEN est allé plus loin dans l’optimisation du redéploiement des enseignants en favorisant la mobilité à l'échelle locale, provinciale et régionale ; le MEN est en train également de transférer progressivement les fonctions de gestion des ressources humaines aux AREF, en commençant par celles qui ne demandent pas ou peu de contrôle de la part du MEF et en finissant par celles qui exigent pour le moment un contrôle approfondi du MEF. Dans le domaine de la professionnalisation des enseignants, une importante mesure a été prise afin de renforcer la formation initiale des enseignants : la formation initiale des enseignants – préscolaire/primaire, collège et lycée – est maintenant constituée de trois années 41 Information sur les dépenses tirées de la revue des dépenses publiques de l’enseignement scolaire de la Banque mondiale (2013) 42 En comparaison : les enseignants constituaient 81 pourcent du personnel du secteur des écoles privées. 33 de qualification de premier cycle, suivies d’une année au sein d’un des nouveaux Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation (CRMEF). Les supports de formation, notamment les référentiels sur les compétences fondamentales pour chaque niveau d’enseignement, ont été élaborés pour être utilisés dans ces CRMEF. Le volume de formation continue des enseignants a été réduit à un moment où le MEN tente de concevoir, en consultation avec les syndicats d’enseignants, un modèle qui permettrait aux enseignants de poursuivre leur développement professionnel sans limiter leur temps d’enseignement en salle de classe. Enfin, le MEN vise également à responsabiliser davantage les enseignants par une approche contractuelle, mais les avancées réalisées avec les syndicats d’enseignants ont été lentes. 93. Actions préalables de PPDE2.Les actions préalables de l’axe politique de performance du système du PPDE2 sont :  PPDE2.4. Conformément aux dispositions du décret no. 2.11.672 en date du 23 décembre 2011, signé par le premier ministre et publié au Bulletin officiel du 2 février 2012, le MEN a créé quinze (15) Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation couvrant les seize (16) régions de l’Emprunteur, et a élaboré et validé un référentiel43 relatif à la formation initiale des enseignants (préscolaire/ primaire, collège, lycée). Le MEN vise à améliorer la qualité des nouveaux enseignants en mettant en œuvre un système de formation initiale qui consiste en un diplôme universitaire suivi d’une qualification professionnelle. Des référentiels décrivent les compétences que tous les nouveaux enseignants doivent maîtriser au terme de ce parcours de formation en deux temps.  PPDE2.5. Le MEN a élaboré et validé un dispositif44 d’optimisation des ressources humaines pour l’enseignement scolaire qui traite du redéploiement, de la mobilité et de la stabilité. Actuellement, les nombreuses transactions liées à l’affectation des ressources humaines à l’échelle nationale, régionale et provinciale rendent la répartition des enseignants et des administrateurs inefficace dans le domaine scolaire. Le MEN a mis en œuvre des systèmes et des procédures visant à rationaliser le redéploiement – à la fois en favorisant la mobilité ou en encourageant à la rétention, selon le contexte local – particulièrement afin d’augmenter l’autorité des AREF dans ce domaine. Bien que la gestion administrative ait été plus efficace, ces systèmes et procédures n’ont pas eu d’effets significatifs sur l’égalité du déploiement des enseignants entre les zones urbaines et les zones rurales sur la période 2008/09 à 2011/12 : (i) bien que l’écart urbain-rural dans les rapports élèves-enseignants soient restés les mêmes au niveau de l’éducation primaire (31 dans les écoles urbaine et 25 dans les écoles rurales), les positions se sont inversées au niveau de l’éducation secondaire (de 24 à 25 dans les écoles urbaines et de 25 à 24 dans les écoles rurales) ; (ii) le rapport enseignants homme/enseignants femmes est resté le même au niveau de l’éducation primaire (0,6 dans les écoles urbaines et 1,9 dans les écoles rurales) ou au collège en milieu urbain urbaine (1,4) mais s’est déséquilibré au collège en milieu rural (de 1,8 à 2,2).  PPDE2.6. Le ministre de l’éducation nationale a signé les arrêtés no. 113.13 et 114.13 en date du 2 janvier 2013 transférant aux AREF les actes de gestion des ressources 43 “Lignes directrices et calendrier pour la formation des enseignants� (septembre 2012); titre original en arabe: “‫�مرجعيات التأهيل و رزنامة تدبير زمن التكوين‬ 44 Lettres ministérielles No. 12-708 et 12-709 datant du 6 juin 2012. 34 humaines (GRH) non soumis au contrôle de régularité effectué par le ministère de l’économie et des finances. Il est envisagé que, à terme, même les décisions qui sont soumises à l’examen préalable du MEF, soient déléguées aux AREF.  PPDE2.7. Le MEN a évalué les résultats et tirera les enseignements de la première année de mise en œuvre du dispositif de projet d’établissement et de son financement, sur la base d’un échantillon représentatif d’établissements scolaires45. Le MEN, qui avait encouragé les établissements scolaires à adopter leurs propres projets d’établissement et avait prévu le transfert d’un budget propre directement aux associations d’appui à la école de la réussite afin de financer les actions entreprises dans ce cadre, a mené, avec le soutien de l’Agence canadienne de développement international, une évaluation de cette nouvelle approche. Cette évaluation permet de déduire que les premiers projets d’établissement se concentraient principalement sur l’amélioration des infrastructures physiques – une bibliothèque ou un terrain de sport – et recommande que le soutien apporté par le projet canadien encourage les établissements scolaires à organiser des projets de deuxième génération qui s’articuleraient autour d’activités qui permettraient d’améliorer les résultats d’apprentissage sur le moyen terme. 94. Résultats attendus. Dans le cadre de cet axe politique, il est attendu que, pour la période 2010/11 à 2013/14 : (i) le nombre d’étudiants inscrits aux programmes de formation initiale passe de 7 684 à 8 000 ; (ii) le nombre de diplômés des Centres régionaux de formation des enseignants affecté à des postes d’enseignement passe de 5 517 à 8 000 ; (iii) le rapport « ratio d’enseignants homme-femme en zone urbaine/ ratio d’enseignants homme- femme en zone rurale » passe de 3,0 à 1,6 dans l’éducation primaire et de 2,9 à 1,5 au collège ; (iv) le rapport « ratio élève-enseignant en zone urbaine/ ratio élève-enseignant en zone rurale » passe de 1,2 à 1,0 dans l’éducation primaire et de 1,2 à 1,0 au collège ; (v) la proportion de décisions de gestion des ressources par les AREF ait atteint 50 pourcent ; et (vi) le manuel des procédures révisé pour l’élaboration de la charte scolaire et l’utilisation du financement, à partir des recommandations de l’évaluation PPDE2.7 soit envoyé à toutes les établissements scolaires. V.B.3. Axe politique 3: Se donner les moyens de réussir 95. Description. Le gouvernement souhaite mobiliser et mieux utiliser les ressources à travers une stratégie qui implique de travailler à la fois avec les partenaires du gouvernement central et avec les communautés scolaires et les partenaires du secteur privé. 96. Défi. L’exécution du PUEN a demandé un financement important – environ 34 milliards de MAD (4,1 milliards de USD) sur une période de quatre ans (2009-12) – ce qui représente une augmentation significative du financement du secteur public sur la période de mise en œuvre. Dans la mesure où les finances publiques suivent la tendance d’une gestion décentralisée, il devient de plus en plus important que les entités décentralisées disposent des systèmes, des outils et du personnel qualifié pour superviser l’utilisation de ces ressources. La capacité de gestion des AREF en général et la capacité de gestion financière en particulier est actuellement faible. 45 « Rapport sur l’état d’avancement de l’implantation de la Stratégie nationale du projet d’établissement et de la démarche Projet d’établissement » (octobre 2012). 35 97. Mesures gouvernementales. Le MEN a identifié une série de mesures d’économie et d’efficacité dont la mise en œuvre contribuerait à une meilleure durabilité sur le long terme. Parmi ces mesures, la réduction des taux de redoublement, l’introduction d’enseignant capables d’enseigner plusieurs matières au collège, le déploiement des enseignants, les mesures d’utilisation et la gestion basée sur des contrats. Le MEN souhaite également gérer les systèmes de gestion de façon plus efficace, développer de meilleurs outils de planification et renforcer la capacité des AREF à planifier et à exécuter des budgets régionaux. Le chef du gouvernement a émis une circulaire visant à appliquer le « Code marocain de bonnes pratiques de gouvernance des entreprises et établissements publics »46 à toutes les organisations publiques, notamment les AREF, afin de renforcer la performance, promouvoir la transparence et garantir la responsabilité. La mise en œuvre d’unités d’audit interne et le développement de systèmes d’information de gestion financière solides dans toutes les AREF sont des mesures qui suivent la même logique. 98. Actions préalables du PPDE2. Les actions préalables de l’axe politique du domaine de politique relatives aux ressources du PPDE2 sont :  PPDE2.8. Chacune des 16 AREF ont mis en place une cellule d’audit interne, conformément à la lettre ministérielle no. 12-663 en date du 31 mai 2012, et validé le programme d’intervention de cette cellule pour l’exercice 2013, conformément à la lettre ministérielle no. 2-5425 en date du 27 décembre 2012. Bien qu’elles aient été créées il y a une dizaine d’année, les AREF ont généralement des systèmes de gestion financière assez faibles. Cette limitation non seulement empêche une bonne gestion au quotidien du domaine scolaire à l’échelle régionale mais elle réduit également la responsabilité des AREF envers le MEN, envers le gouvernement en général et envers l’ensemble de la population. La mise en œuvre d’une unité d’audit interne dans chacune des 16 AREF, disposant du personnel qualifié, et d’un plan de travail annuel, vise à renforcer la culture de transparence et de responsabilité. 99. Résultats attendus. Dans le cadre de cet axe politique, il est attendu que, à l’horizon 2013/14, toutes les nouvelles unités régionales d’audit interne aient produit un rapport annuel l’année précédente. VI. MISE EN ŒUVRE DE L’OPERATION VI. A. Pauvreté et impact social 100. Les actions préalables soutenues par l’opération proposée sont en faveur des populations pauvres et promeuvent l’équité et l’inclusion. Les actions préalables 2.1 (nouveaux critères de localisation des écoles) et 2.2 (adoption d’un plan d’action pour le soutien social) sont spécifiquement conçues pour améliorer la participation et améliorer l’expérience scolaire des enfants qui vivent dans les zones rurales et semi-rurales, qui sont, de façon disproportionnée, plus susceptibles d’être pauvres et actuellement non scolarisés. Les actions préalables 2.3 (mise en place de Centres régionaux d’évaluation et d’examens (CREE), 2.4 (mise en place, à partir de référentiels, de Centres régionaux des métiers 36 d’éducation et de formation), 2.7 (évaluation des projets d’établissement et financement) et 2.8 (mise en place, avec un programme d’interventions, d’une unité régionale d’audit interne) ont pour objectif d’améliorer la qualité et l’efficacité des processus d’enseignement et d’apprentissage pour tous les élèves, mais pourrait en réalité bénéficier, de façon disproportionnée, aux élèves pauvres et peu performants, du simple fait de l’accent qui est placé sur l’introduction à l’échelle nationale de normes de qualité et d’efficacité. 101. Même si les impacts négatifs seront probablement faibles, les actions préalables 2.5 (adoption d’un mécanisme pour la rationalisation de l’affectation des ressources humaines) et 2.6 (transfert des décisions de gestion des ressources humaines aux AREF) peuvent avoir des répercussions sociales négatives, dans la mesure où elles affecteront probablement les modes de vie des enseignants et de leurs familles et causeront parfois des ressentiments. Conscient de cette résistance, le MEN envisage une réforme progressive de la gestion des ressources humaines, en consultation avec les syndicats des enseignants, afin de trouver un consensus solide et durable. VI. B. Genre et inclusion 102. Comme mentionné ci-dessus, l'écart entre les garçons en zone urbaine et les filles en zone rurale au niveau de l’enseignement primaire a diminué pour passer à seulement 3,5 points en 2012/13, mais l'écart dans les cycles supérieurs reste important, avec 53 pourcent de différence entre les garçons en zone urbaine et les filles en zone rurale au collège en 2012/13. Au niveau de l’enseignement primaire et secondaire, les taux d'achèvement des garçons et des filles sont presque identiques. Les résultats du premier PNEA ont montré de faibles écarts en mathématiques et en science mais des écarts importants en faveur des filles en arabe et en français. Dans la mesure où les principaux écarts entre les sexes concernent l'accès à l’enseignement secondaire pour les filles en milieu rural, les mesures en faveur des populations pauvres mentionnées plus haut – actions préalables 2.1 et 2.2 – incluent des efforts, tels que l'amélioration de l'offre de transport, des cantines scolaires et des internats conçue pour fournir des structures fiables qui encouragent les ménages ruraux à envoyer leurs filles à l'école. Le MEN collecte systématiquement et publie les statistiques scolaires ventilées par sexe et par zone (urbaine/rurale). VI. C. Aspects environnementaux 103. Les actions préalables de l'opération proposée ne sont pas susceptibles d'avoir des effets négatifs significatifs sur l'environnement, les forêts et les autres ressources naturelles. Il est à noter en particulier que le programme de construction scolaire du MEN est indépendant de l'opération proposée. 37 VI. D. Mise en œuvre, suivi et évaluation VI.D.1. Mise en œuvre 104. Sous la direction du gouvernement, le MEN s’est vu attribuer la responsabilité globale pour la mise en œuvre du PUEN. Cette mise en œuvre a été menée dans le cadre d’une structure organisationnelle articulée autour d’une dimension thématique et d’une dimension régionale, afin de maintenir une certaine cohérence dans l’exécution des réformes. Des comités de pilotage centraux et régionaux ont été créés et ces comités avaient leur équivalent à l’échelle provinciale et locale. Le comité central de pilotage (CCP), présidé par le ministre, établit les priorités et les objectifs généraux du PUEN, fait concorder les décisions, trouve des solutions aux problèmes éventuels et établit un système de rapport pour faciliter la prise de décision. Le CCP est constitué des principaux membres du cabinet du ministre, ainsi que du directeur de la stratégie, des statistiques et de la planification et le directeur du budget. Le CCP se réunit régulièrement, parfois en présence d’autres directeurs à l’échelle centrale, des coordinateurs nationaux et/ou des directeurs des AREF. Le comité régional de pilotage (CRP), présidé par le directeur de l’AREF locale, est chargé de la direction stratégique du plan d’urgence à l’échelle régionale. En particulier, les CRP définissent le plan de mise en œuvre des programmes régionaux, valident les plans d’action et supervisent leur mise en œuvre. Enfin, le MEN a créé un bureau de gestion de projet, géré et doté du personnel nécessaire par un cabinet de consultance, chargé de réaliser les fonctions principales de gestion de projet à l’échelle centrale, régionale et provinciale. Figure 4: Organigramme du gouvernement pour la mise en œuvre du PUEN Comité de Pilotage Direction centrale Direction centrale Project Management Office (PMO) porteuse du Projet 1 porteuse du Projet n Coordinateur national (Projet 1) ……… Coordinateur national (Projet n) Equipe PMO Comité de Pilotage Régional Coordinateur Régional Equipe PMO Chef de pôle Chef de pôle Chef de pôle Chef de pôle Ressources humaines Gouvernance Extension/Mise à niveau Pédagogique Chef de projet régional Chef de projet régional responsable du Projet 1 ……… responsable du Projet n Animateur Provincial Equipe PMO Relai provincial Relai provincial responsable du Projet 1 ……… responsable du Projet n Chef d'établissement scolaire Chef d'établissement scolaire Chef d'établissement scolaire Chef d'établissement scolaire 105. Plus généralement, selon la loi47 qui établit la création du réseau d’AREF, chaque AREF est gérée par un conseil composé notamment des représentants du MEN, du président du conseil régional, du gouverneur régional, des gouverneurs provinciaux, des présidents des autorités locales, des recteurs d’universités et des représentants de groupes d’enseignants, de 47 Loi sur la création des Académies régionales d’éducation et de formation, en date du 19 mai 2000 38 parents et d’employés. Le conseil d’administration de l’AREF se réunit au moins deux fois par an, et il est chargé d’établir le programme de travail et le budget de l’année et de présenter un rapport sur le programme de travail de l’année précédente. L’AREF est elle-même gérée par un directeur qui est responsable à l’échelle régionale du développement des plans d’éducation (notamment les plans multi-annuels de construction des écoles), de l’exécution des activités de construction des écoles, de la supervision des enseignants et de l’évaluation de l’apprentissage dans les écoles, de la mise en œuvre des tâches de gestion de ressources humaines qui lui ont été déléguées (y compris l’organisation des activités de développement professionnel), l’accréditation des écoles privées et la promotion des relations avec les agences régionales afin d’améliorer l’éducation. VI.D.2. Suivi et évaluation 106. L’opération proposée soutient la gestion basée sur les résultats établie par le PUEN du gouvernement et par le projet de PAMT. Les activités de mise en œuvre seront suivies à partir du cadre de résultats qui comprend les indicateurs de résultat soulignés dans le tableau des actions de politique sectorielle et qui serviront à mesurer les progrès effectués dans les trois axes politiques (annexe 2), ainsi qu’un ensemble d’indicateurs de performance partagés par tous les PTF et intégrés aux opérations respectives de prêt/don (annexe 3). Ces indicateurs – taux de scolarisation, taux d’achèvement et résultats de l’évaluation de l’apprentissage – seront désagrégés par sexe et par zone (urbaine/rurale). Ces indicateurs seront à nouveau examinés lors des missions de révision. VI. E. Aspects fiduciaires VI.E.1. Gestion des finances publiques 107. En 2009, la Banque mondiale et l’UE ont mené conjointement une Procédure d’évaluation de l’imputabilité en matière de dépenses et finances publiques (PEFA). Le rapport PEFA a confirmé les progrès substantiels réalisés dans le cadre des réformes de la gestion des finances publiques (GFP) au Maroc. Les résultats basés sur les notations du cadre PEFA indiquent en particulier que le Maroc dispose d’un budget général crédible, complet et transparent. Le système de GFP inclut également la capacité à disposer d’une discipline budgétaire globale, d’une allocation stratégique des ressources et d’une bonne efficacité des services. Les principaux points forts de la GFP marocaine sont les suivants : (i) budget crédible et transparent (dans la mesure où le MEF publie le budget annuel sur son site internet en temps opportun), (ii) transparence des obligations et des responsabilités des contribuables, (iii) rapprochement des comptes bancaires du gouvernement effectué régulièrement et en temps opportun, (iv) rapports budgétaires sur l’année en cours précis et en temps opportun couvrant les dépenses pour les phases d’engagement et de paiement ; et (v) gestion solide de la trésorerie et des dettes. Les plus grands défis de la GFP au Maroc sont liés : a) à la classification du budget, dans la mesure où, malgré le niveau de détail, de précision et de fiabilité, il ne permet pas encore une traçabilité directe fiable des dépenses liées aux programmes et financées à travers les programmes prioritaires ; b) aux délais des déclarations annuelles qui sont soumises à l’audit externe 15 mois après la fin de l’exercice budgétaire, c) à l’examen législatif limité des rapports d’audit externe, et d) à la fréquence, au périmètre et au suivi insuffisant des audits. Le gouvernement s’engage à relever ces défis et a introduit à 39 cette fin, des mesures visant à : 1) passer à un cadre de budgétisation basé sur la performance, 2) développer un cadre de dépenses à moyen terme (MTEF) afin de soutenir la durabilité budgétaire, 3) moderniser son cadre de comptabilité et d’audit interne et 4) améliorer sa gestion des revenus. Pour conclure, les points forts du système de GFP marocain et l’engagement parallèle du gouvernement à mener des réformes constituent deux éléments qui, selon la Banque mondiale, permettent de soutenir l’opération proposée. VI.E.2. Gestion financière 108. La Banque mondiale s’est jointe à d’autres PTF pour effectuer un suivi des aspects fiduciaires du programme PUEN, quoique les dispositions du PPD ne le requièrent pas. Le MEN, en tant qu'administration, est soumise à un contrôle préalable d'engagement et à un contrôle de paiement conformément à la règlementation en vigueur. Ce contrôle est exercé par la Trésorerie générale du Royaume via sa trésorerie ministérielle. Le MEN est par ailleurs soumis éventuellement à un contrôle a posteriori exercé par l’Inspection générale des finances et/ou un contrôle juridictionnel de la Cour des comptes. De même, les AREF, en tant qu'établissements publics à caractère administratif, sont soumises à un contrôle financier assuré par la direction des entreprises publiques et de la privatisation relevant du MEF. Le MEF nomme les contrôleurs d'Etat et les trésoriers payeurs qui sont charges de ce contrôle tel que stipulé par la loi 69-00 relative au contrôle financier de l'Etat sur les entreprises publiques et autres organismes. Bien que certains progrès aient été accomplis dans l'amélioration de la capacité de gestion fiduciaire des AREF au cours des dernières années, certaines faiblesses demeurent et devront être remédiées. 109. Le rapport d'audit externe technique du PUEN à mi-parcours a fait ressortir des faiblesses des procédures administratives et de comptabilité du programme, ainsi que des faiblesses concernant le contrôle interne et la passation des marchés de travaux et d'équipement scolaire. Ces déficiences du contrôle interne pourraient nuire à la prestation efficace de services des programmes et à la reddition de comptes. En réponse aux conclusions et aux recommandations du rapport d'audit, le MEN a élaboré un plan d'action pour répondre au besoin d'amélioration de la fiabilité des données comptables et financières et pour renforcer la capacité du personnel régional dans la passation des marchés et la gestion financière. Les entités responsables de chaque action ont été identifiées. Ces actions principales incluent : (i) la préparation d’un manuel de procédures et de description de postes pour chaque structure, (ii) la création d’une unité d’audit interne dans chaque AREF (une action soutenue par ce PPD), (iii) la mise en œuvre d’un système d'information comptable ; (iv) améliorer le système d'archivage, et (v) l’amélioration de la maîtrise des procédures de passation des marchés. Par ailleurs, le MEN a publié une liste de 44 entreprises susceptibles d'être exclues du PUEN en raison de leur non-conformité avec les termes des contrats. 110. Le gouvernement et ses partenaires de développement ont convenu qu’un deuxième audit du PUEN serait réalisé une fois le programme terminé. L'objectif de l'audit sera de veiller à ce que les dépenses effectuées par les services centralisés et décentralisés soient conformes aux procédures de gestion des finances publiques et de garantir la qualité des travaux et des équipements fournis. L'audit effectuera également un suivi du plan d'action établi après l’audit de mi-parcours et des actions mises en œuvre en réponse aux recommandations proposées. VI.E.3. Contrôle des changes 40 111. Bien que le FMI n’ait pas mené d’évaluation du système de contrôle de la BAM, cette dernière est soumise à un audit annuel dont le rapport est publié. La Banque mondiale a reçu les audits de 2009, 2010, 2011, qui ont été approuvés sans réserves, mais, en dépit d'une demande officielle adressée au gouverneur de la BAM le 5 mars 2012, au sujet des opérations du PPD, la Banque mondiale n'a pas eu accès aux rapports sur le contrôle interne connexes et dispose, par conséquent, de peu d'informations sur l'environnement du contrôle des changes. Par conséquent, comme dans les PPD récemment négociés, l'utilisation d'un compte désigné sera mise en place. VI.E.4. Décaissement et audit 112. En ce qui concerne la circulation des fonds, le prêt proposé suivra les procédures de décaissement de la Banque mondiale pour les PPD. Une fois que le prêt mis en vigueur, le montant du prêt sera versé en une seule fois. Plus précisément, les décaissements seront effectués à condition que la Banque mondiale soit satisfaite du programme mené par l'emprunteur et de la pertinence du cadre de politique macroéconomique de l'emprunteur. Le compte sur lequel le montant du prêt sera déposé fait partie des réserves de change officielles du pays. Le flux de fonds (y compris les opérations de change) est sujet aux processus standards de gestion financière publique. Le budget du gouvernement est complet, unifié et soumis à un compte de trésorerie centralisé. 113. Le montant du prêt sera déposé par la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD) sur un compte désigné ouvert pour ce PPD par l’emprunteur et accepté par la Banque mondiale auprès de la BAM, sur présentation d'une demande de retrait signé. 114. L’emprunteur doit s’assurer que dès le dépôt du montant du prêt sur ledit compte, un montant équivalent, en devise locale, est crédité au compte courant du Trésor à la Trésorerie générale du Royaume. L’emprunteur informera la Banque mondiale dans les trente jours du décaissement des montants déposés sur le compte désigné et crédité au système de gestion budgétaire en fournissant le taux de change appliqué et la date du transfert. Si le montant du prêt est utilisé à des fins inéligibles, comme cela est défini dans l’accord du prêt de développement, la BIRD demandera à l’emprunteur de lui rembourser, dès notification, une somme égale au montant en question. Le montant remboursé à la Banque mondiale après ce type de notification sera annulé. Le montant du prêt sera géré par le MEF. 115. La BIRD se réserve la possibilité d’exiger un audit de transaction du compte désigné. Cet audit, s’il est exigé, concernera le détail des transaction, c’est-à-dire le débit et le crédit du compte désigné, et notamment les détails des opérations de change, afin de confirmer que le compte désigné a été utilisé uniquement aux fins de l’opération et qu’aucun autre montant n’a été déposé sur ce compte. L’auditeur devra également obtenir la confirmation de la/des banque(s) correspondante(s) impliquées dans les flux financiers de la transaction. Le délai de soumission du rapport d'audit à la Banque mondiale serait de quatre mois à compter de la date d’émission de la demande d’audit. 41 VI.E.5. Passation de marchés 116. Le décret des marchés publics (DMP), qui a été approuvé en conseil du gouvernement le 28 décembre 2012 et entrera en vigueur le 1er septembre 2013, permet de corriger les faiblesses détectées dans le système marocain de passation des marchés lors de récentes évaluations menées par la Banque mondiale. Les précédentes évaluations du système de passation de marché marocain (utilisation du cadre national des marches publics dans les opérations de la Banque mondiale [UCS] en 2010 et procédure d'évaluation du cadre national des marchés publics [CPAR] en 2008) ont montré que les procédures, les réglementations et les normes sont généralement satisfaisantes malgré les lacunes des systèmes de gestion des plaintes, de la fraude et de la corruption. Le DMP, qui s’applique aux entreprises et établissements publics à caractère administratif, notamment des AREF, a fait l’objet d’une consultation élargie conduite préalablement à son approbation. Par ailleurs, le projet de décret sur la commission des marchés chargée entre autres de la gestion des plaintes a été publié le 8 avril 2013 pour consultation et commentaires des citoyens. Grâce à ce décret, la commission des marchés, qui est responsable entre autres du traitement des plaintes, deviendrait la commission nationale de la commande publique, jouirait d’une plus grande indépendance en matière de prise de décision et aurait de plus grandes capacités de gestion en vue d’une fonctionnalité et d’une efficacité accrues à l’aide de compétences et d’outils nécessaires à l’exercice de son mandat. Au-delà de ces initiatives de réforme, un dialogue en profondeur est en cours entre la Banque mondiale et le gouvernement sur la réforme de la passation de marchés. Avec l’entrée en vigueur prochaine du nouveau décret, un travail de communication devra être effectué au sein des AREF et, plus généralement, les efforts de renforcement de capacité visant à améliorer la performance des AREF en matière de passation des marchés doivent être renforcés. VI. F. Risques et atténuation des risques 117. Deux risques principaux pourraient affecter la stabilité macro-économique. Le premier risque, exogène, est lié à la détérioration de l’économie de ses principaux partenaires commerciaux en Europe. Le maintien d’une demande extérieure très faible et les prix plus élevés des produits alimentaires de base et du pétrole mettraient la balance des paiements et les finances publiques dans une situation difficile. Le deuxième risque, endogène, pourrait se produire si les réformes engagées ne sont pas poursuivies ou mises en œuvre à partir de 2013, visant à renforcer les finances publiques et le potentiel de l’export et du tourisme. La réforme des subventions, la réforme fiscale et la réforme des pensions, ainsi que l’amélioration du climat des affaires et de la concurrence permettant de renforcer le niveau d’efficacité des investissements étrangers et nationaux et de renforcer la productivité et la diversification de l’économie, sont autant de conditions indispensables à la génération d’une croissance plus élevée, de plus d’emplois et d’emplois décents. 118. La mise en œuvre de réformes importantes pourrait ne pas être poursuivie dans le PAMT 2013-2016. Les objectifs de développement du projet s’alignent clairement aux nouvelles priorités du gouvernement, mais la transition du PUEN 2009-2012 au PAMT 2013- 2016 a déjà conduit à un certain ralentissement dans l’éducation préscolaire. L’équipe de la Banque mondiale va poursuivre le dialogue étroit avec le gouvernement au sujet de cette 42 réforme, et soutiendra la prise de décision à travers une assistance technique dans les cas où des questions techniques importantes se posent. 119. Le programme du gouvernement pourrait être confronté à la résistance des syndicats, notamment la résistance des enseignants aux mesures d’efficacité et de responsabilisation accrue. Le gouvernement poursuit activement son dialogue avec les syndicats d’enseignants et avec les enseignants afin qu’ils adhèrent au programme de réforme à travers la participation et la prise de décision. 120. L’atteinte des objectifs ambitieux du programme du gouvernement pourrait être limitée si les ressources nécessaires ne sont pas disponibles. L’éducation nationale a constitué une priorité nationale pour plusieurs gouvernements et on s’attend à ce que cet engagement politique soit poursuivi. 121. La mise en place du programme du gouvernement pourrait être limitée par la capacité institutionnelle des instances décentralisées. Le MEN consacre des efforts importants pour renforcer les capacités des systèmes de gestion. 43 ANNEXE 1: LETTRE DE POLITIQUE SECTORIELLE 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 ANNEXE 2: TABLEAU DES ACTIONS DE POLITIQUE SECTORIELLE Action préalable PPDE1 Objectif Action préalable PPDE2 Indicateur de résultat48 Valeur référence et cible (seulement pour information) PREMIER AXE: RENDRE EFFECTIVE L’OBLIGATION DE SCOLARITÉ JUSQU’À L’ÂGE DE 15 ANS Optimiser et PPDE2.1. Le MEN a Rapport rural/urbain Référence (2010/11)50 : 2 maîtriser l’extension de élaboré et validé de quant au nombre de (2 écoles et aucun collège) l’offre d’enseignement nouveaux critères pour nouveaux en milieu rural pour 101 primaire et collégial l’implantation des écoles établissements scolaires (78 écoles et 23 collèges) [E1.P3] 49 primaires et des collèges, programmés pour la en milieu urban en accordant la priorité Cible (2014): 65 (25 première fois pendant aux zones rurales et écoles communautaires et périurbaines et a demandé l’année précédente 40 collèges) en mileu rural aux AREF de les pour aucun établissement appliquer en milieu urbain 48 L’indicateur de résultat fait référence seulement aux actions pr éalables du PDPE2. 49 Référence au code de projet du « Programme d’urgence 2009-2012 » du MEN. 50 La valeur de référence porte sur le nombre de nouveaux établissements ouverts pour l’année scolaire 2010/11. 55 Rendre effectif le principe PPDE1.1: Le PPDE2.2. Le MEN a Nombre de nouvelles Référence (2010/11): 0 d’égalité des chances dans MENESFCRS a augmenté élaboré et validé le 26 51 méthodologies d’appui Cible (2013/14): Deux (2) l’accès à l’enseignement la valeur de la bourse novembre 2012 un plan social élaborées primaire et collégial d’internat à 1.260 DHM d’action pour la période (nombre cumulatif [E1.P4] par élève par trimestre et a 2013-2016 en matière de depuis l’application du prolongé la durée de la consolidation et plan d’action) bourse afin qu’elle couvre l’intégration des l’année scolaire en entier. programmes d’appui social (y compris fournitures scolaires, internat/cantine, transport scolaire, transfert financier conditionné par l’assiduité scolaire) Renforcer le système PPDE1.2: Le CSE a PPDE2.3: Cinq AREF ont Nombre de CREE créés Référence (2010/11): 5 national d’évaluation des publié sur internet son créé leur CREE et mené Cible (2013/14): 14 apprentissages analyse des résultats de la des activités d’évaluation [E1.P11] première enquête52 des acquis scolaires au Pourcentage de CREE Référence (2010/11): 0 % organisée au titre du niveau régional. ayant produit au cours de Cible (2013/14): 100 % Programme national l’année précédente un d’évaluation des acquis rapport annuel sur ses (PNEA) conjointement par activités dans le domaine le CSE et le MEN. de l’évaluation et des examens au niveau de l’AREF 51 Ex. refonte du système de ciblage du programme Tayssir, du dispositif d’alimentation scolaire et/ou du financement du transport scolaire. 52 Évaluation des acquis des élèves en 4e et 6e année de l’enseignement primaire en arabe, français, mathématiques, sciences, et des acquis des élèves en 2 e et 3e année de l’enseignement collégial en arabe, français, mathématiques, sciences, et physique/chimie. 56 Action préalable PPDE1 Objectif Action préalable PPDE2 Indicateur de résultat Valeur référence et cible (seulement pour information) DEUXIEME AXE 2: AFFRONTER LES PROBLÉMATIQUES TRANSVERSALES DU SYSTÈME Rénover la formation PPDE1.3: Le MEN a reçu PPDE2.4: Conformément Nombre de stagiaires Référence (2010/11): initiale des enseignants l’autorisation, aux dispositions du décret inscrits aux CRMEF 7.864 [E3.P1] conformément au Dahir no. 2.11.672 en date du 23 Cible (2013/14): 8.000 chérifien no. 1.09.100 en décembre 2011, signé par Nombre de stagiaires date du 29 juin 2009, le premier ministre et diplômés des CRMEF Référence (2010/11): d’effectuer le transfert des publié au Bulletin officiel affectés à un poste 5.517 Ecoles normales du 2 février 2012, le MEN d’enseignant Cible (2013/14): 8.000 supérieures à des a créé quinze (15) universités, en vue de CRMEF couvrant les seize créer de nouvelles filières (16) régions de universitaires de formation l’Emprunteur, et a élaboré initiale des enseignants. et validé un référentiel relatif à la formation initiale des enseignants (préscolaire/ primaire, collège, lycée). 57 Action préalable PPDE1 Objectif Action préalable PPDE2 Indicateur de résultat Valeur référence et cible (seulement pour information) Moderniser la gestion des PPDE1.4: Le MEN a PPDE2.5: Le MEN a Rapport entre ratio Primaire ressources humaines validé un plan d’action élaboré et validé un enseignantes-enseignants Référence (2010/11): 3,0 [E3.P3] stratégique 2009-2012 dispositif d’optimisation en milieu urbain et ratio Cible (2013/14): 1,6 pour la gestion des des ressources humaines enseignantes-enseignants Collégial ressources humaines. pour l’enseignement en milieu rural (primaire Référence (2010/11): 2,9 scolaire qui traite du et collégial) Cible (2013/14): 1,5 redéploiement, de la mobilité et de la stabilité. Rapport entre ratio élèves- Primaire enseignant en milieu Référence (2010/11): 1,2 urbain et ratio élève- Cible (2013/14): 1,0 enseignant en milieu rural Collégial (primaire et collégial) Référence (2010/11): 1,2 Cible (2013/14): 1,0 PPDE2.6. Le ministre de Pourcentage d’actes de Référence (2010/11): 0 % l’éducation nationale a gestion des ressources Cible (2013/14): 50 % signé les arrêtés no. humaines (GRH) pris en 113.13 et 114.13 en date charge par les AREF du 2 janvier 2013 transférant aux AREF les actes de gestion des ressources humaines (GRH) non soumis au contrôle de régularité effectué par le ministère de l’économie et des finances 58 Action préalable PPDE1 Objective Action préalable PPDE2 Indicateur de résultat Valeur référence et cible (seulement pour information) Promouvoir et renforcer la PPDE1.5: Chaque AREF a culture de la gestion axée élaboré et validé un sur les résultats contrat de programme [E3.P4] avec le MEN couvrant la période 2010-2012. PPDE1.6: Le PPDE2.7: Le MEN a Distribution à tous les Référence (2010/11): non Gouvernement, par le évalué les résultats et établissements scolaires Cible (2013/14): oui biais des AREF, a accordé tirera les enseignements d’un guide relatif à la mise aux écoles primaires et de la première année de en œuvre du dispositif de collèges ayant un projet mise en œuvre du projet d’établissement et d’établissement un budget dispositif de projet de son financement, révisé propre de fonctionnement d’établissement et de son sur la base des hors personnel pour financement, sur la base recommandations l’année scolaire 2009- d’un échantillon proposées dans le rapport 2010. représentatif d’évaluation sur d’établissements scolaires. l’application du projet d’établissement 59 Action préalable PPDE1 Objectif Action préalable PPDE2 Indicateur de résultat Valeur référence et cible (seulement pour information) TROISIEME AXE 3: SE DONNER LES MOYENS DE RÉUSSIR Optimiser et pérenniser les PPDE1.7: Le MEN a ressources financières, en élaboré un Cadre de accroissant la lisibilité du dépenses à moyen terme budget de l’éducation (CDMT) dans le secteur [E4.P1] de l’enseignement scolaire pour la période 2010- 2012. PPDE1.8: Le conseil PPDE2.8: Chacune des 16 Pourcentage de cellules Référence (2010/11): 0 % d’administration de AREF ont mis en place d’audit interne régionales Cible (2013/14): 100 % chaque AREF a voté son une cellule d’audit interne, ayant élaboré un rapport budget 2010 avant le 31 conformément à la lettre d’activité au cours de janvier 2010. ministérielle no. 12-663 en l’année précédente date du 31 mai 2012, et validé le programme d’interventions de cette cellule pour l’exercice 2013, conformément à la lettre ministérielle no. 2- 5425 en date du 27 décembre 2012. 60 Objective Action préalable PPDE1 Action préalable PPDE2 Indicateur de résultat Valeur référence et cible Mobiliser et engager PPDE1.9: Le MEN a émis l’ensemble des parties une note ministérielle no. autour de l’école, en 134 en date du 23 concluant des partenariats septembre 2009 ciblés établissant la Charte des [E4.P2] relations entre établissements et associations des parents d’élèves53 PPDE1.0: Le MEN a publié sur son site internet son Programme d’urgence 2009-2012 pour la réforme du secteur de l’éducation et de la formation 53 “‫�ميثاق العالقة مع جمعيات آباء و أمهات و أولياء التالميذ‬ 61 ANNEXE 3: INDICATEURS DE PROGRES DU PROGRAMME D’URGENCE DE L’EDUCATION NATIONALE (PUEN) Enseignement préscolaire 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/13 Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Provisoire Taux de scolarisation net (total) 48,2% 54,7% 55,8% 53,9% 54,2% Ratio fille/garçon 73,0% 75,0% 70,4% 78,3% 79,3% Ratio rural/urbain (garçon+fille) 57,2% 55,0% 47,9% 50,2% 49,2% Ratio rural/urbain (garçon) 77,5% 72,0% 59,1% 66,3% 64,6% Ratio rural/urbain (fille) 34,7% 36,0% 33,4% 32,3% 32,1% Taux de scolarisation net (garçon urbain) 62,2% 71,9% 81,1% 71,6% 72,2% Taux de scolarisation net (garçon-rural) 48,2% 51,4% 47,8% 47,5% 46,6% Taux de scolarisation net (garçon urbain+rural) 55,5% 62,1% 65,1% 60,2% 60,2% Taux de scolarisation net (fille urbain) 58,8% 67,6% 67,3% 68,9% 69,5% Taux de scolarisation net (fille rural) 20,4% 24,0% 22,5% 22,3% 22,4% Taux de scolarisation net (fille urbain+rural) 40,5% 46,9% 46,0% 47,2% 47,8% Taux de scolarisation net (garçon+fille urbain) 60,5% 69,8% 74,3% 70,3% 70,9% Taux de scolarisation net (garçon+fille rural) 34,6% 38,0% 35,6% 35,3% 34,9% Taux de scolarisation net (total) 48,2% 54,7% 55,8% 53,9% 54,2% 62 Enseignement primaire 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/13 Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Provisoire Scores TIMSS (2007 & 2011) & PIRLS (2006 & 2011) (2006/2007) (2011) Mathématiques 4e année : % au niveau intermédiaire54 9% 9% Sciences 4e année : % au niveau intermédiaire55 9% 6% Lecture 4e année : % au niveau intermédiaire56 9% 7% Taux de scolarisation net (total) 90,5% 93,9% 96,4% 96,6% 98,2% Taux de scolarisation net ratio fille/garçon: 96,8% 97,5% 97,9% 98,6% 99,4% Taux de scolarisation net ratio rural/urbain (garçon+fille) 100,1% 99,1% 96,5% 96,7% 96,9% Taux de scolarisation net ratio rural/urbain (garçon) 102,7% 100,4% 97,0% 96,5% 95,8% Taux de scolarisation net ratio rural/urbain (fille) 97,4% 97,7% 95,8% 97,0% 98,2% Taux de scolarisation net (garçon urbain) 90,8% 94,9% 98,8% 98,9% 100,5% Taux de scolarisation net (garçon rural) 93,2% 95,2% 95,8% 95,5% 96,4% Taux de scolarisation net (garçon urbain+rural) 92,0% 95,1% 97,4% 97,3% 98,6% Taux de scolarisation net (fille urbain) 90,2% 93,7% 97,3% 97,3% 98,8% Taux de scolarisation net (fille rural) 87,9% 91,5% 93,2% 94,4% 97,0% Taux de scolarisation net(fille urbain+rural) 89,1% 92,7% 95,4% 96,0% 98,0% Taux de scolarisation net (garçon+fille urbain) 90,5% 94,3% 98,0% 98,1% 99,6% Taux de scolarisation net (garçon+fille rural) 90,6% 93,4% 94,6% 94,9% 96,6% Taux de scolarisation net (total) 90,5% 93,9% 96,4% 96,6% 98,2% 54 L’élève sait appliquer les connaissances mathématiques liées à son niveau d’études dans des situations simples : faire preuve d’une compréhension des nombres entiers, prolonger des régularités numériques et géométriques simples, lire et interpréter des représentations différentes des mêmes données, se montrer familier avec une diversité de formes bidimensionnelles. 55 L’élève sait appliquer les connaissances de base et une compréhension scientifique liées à son niveau d’études dans des situations pratiques. 56 L’élève peut comprendre, sur le plan littéral, le récit d’un texte littéraire et faire déductions et connexions à l’intérieur du texte ; l’élève peut utiliser des éléments d’organisation d’un texte documentaire : ex. interpréter rubriques et illustrations, repérer des informations au-delà de l’introduction du texte, reproduire deux informations en réponse à une question spécifique. 63 Enseignement primaire (suite) 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/13 Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Provisoire Taux de redoublement (garçon+fille) 12,3% 12,0% 9,3% 8,2% 7,4% Taux de redoublement ratio fille/garçon 69,7% 70,0% 65,7% 65,1% 63,9% Taux de redoublement (garçon) 14,4% 14,0% 11,1% 9,8% 8,9% Taux de redoublement (fille) 10,0% 9,8% 7,3% 6,4% 5,7% Taux d’achèvement (garçon+fille)57 75,8% 82,5% 86,5% 86,2% 90,0% Taux d’achèvement ratio fille/garçon 104,0% 103,0% 101,1% 100,2% 99,2% Taux d’achèvement(garçon) 74,0% 81,0% 85,9% 86,0% 90,2% Taux d’achèvement(fille) 77,0% 83,7% 86,8% 86,2% 89,6% Proportion complète des heures de travail des enseignants 95,1% 97,2% 93,6% 96,0% 96,3% légalement requises Ratio élèves/enseignant (urbain+rural) 28 28 28 27 27 Ratio élèves/enseignant (urbain) 31 30 31 31 30 Ratio élèves/enseignant (rural) 25 26 26 25 25 Taux d’abandon (garçon+fille) 4,6% 3,3% 3,1% 3,2% 2,8% Taux d’abandon (garçon) 4,1% 2,8% 2,4% 2,5% 2,1% Taux d’abandon (fille) 5,2% 3,9% 3,8% 4,0% 3,6% 57 Taux d’achèvement = nombre des nouveaux inscrits en 6 e année divisé par la population estimée de 11 ans d’âge. 64 Collège 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/13 Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Provisoire Scores TIMSS (200758& 2011) (2007) (2011) Mathématiques 8e année : % au niveau intermédiaire59 13% 12% Sciences 8e année : % au niveau intermédiaire60 18% 13% Taux de scolarisation net (total) 42,7% 48,0% 51,0% 53,9% 56,4% Taux de scolarisation net ratio fille/garçon: 98,7% 97,2% 96,9% 96,6% 96,3% Taux de scolarisation net ratio rural/urbain (garçon+fille) 31,8% 32,6% 33,6% 35,6% 37,5% Taux de scolarisation net ratio rural/urbain (garçon) 37,4% 38,4% 39,1% 41,1% 43,3% Taux de scolarisation net ratio rural/urbain (fille) 26,3% 26,8% 28,0% 30,0% 31,9% Taux de scolarisation net (garçon urbain) 62,1% 69,4% 73,2% 76,1% 78,9% Taux de scolarisation net (garçon rural) 23,2% 36,7% 28,6% 31,1% 34,0% Taux de scolarisation net (garçon urbain+rural) 43,0% 48,0% 51,8% 54,8% 57,8% Taux de scolarisation net (fille urbain) 65,9% 72,7% 76,2% 78,7% 81,3% Taux de scolarisation net (fille rural) 17,3% 19,5% 21,3% 23,6% 25,9% Taux de scolarisation net (fille urbain+rural) 42,4% 47,3% 50,2% 52,9% 55,6% Taux de scolarisation net (garçon+fille urbain) 64,0% 71,1% 74,7% 77,4% 80,1% Taux de scolarisation net (garçon+fille rural) 20,3% 23,2% 25,1% 27,5% 30,0% Taux de scolarisation net (total) 42,7% 48,0% 51,0% 53,9% 56,7% 58 Lors de l’enquête TIMSS 2007 (8e année), le Maroc n’a pas respecté les directives en matière de taux de participation de l’éc hantillon. 59 L’élève sait appliquer les connaissances mathématiques liées à son niveau d’études dans des situations simples : faire additions et multiplications en vue de résoudre un problème à étape unique présenté sous forme de texte impliquant nombres entiers et décimaux, manipuler des fractions communément utilisées, comprendre des relations algébriques simples, lire et interpréter des graphiques et tableaux, reconnaître des notions de probabilité simples. 60 L’élève peut reconnaître et communiquer les connaissances scientifiques de base liées à son niveau d’études sur plusieurs thé matiques. 65 Collège (suite) 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 2012/13 Réalisé Réalisé Réalisé Réalisé Provisoire Taux de redoublement (garçon+fille) 15,2% 16,1% 16,3% 16,0% 15,9% Taux de redoublement ratio fille/garçon 63,2% 63,0% 61,7% 59,9% 58,5% Taux de redoublement (garçon) 18,2% 19,2% 19,6% 19,4% 19,4% Taux de redoublement (fille) 11,5% 12,1% 12,3% 11,6% 11,3% Taux d’achèvement(garçon+fille)61 51,8% 57,0% 64,6% 65,3% 70,5% Taux d’achèvement ratio fille/garçon 112,5% 112,0% 103,6% 101,2% 97,9% Taux d’achèvement(garçon) 49,0% 53,6% 63,1% 64,6% 70,7% Taux d’achèvement(fille) 54,0% 60,3% 64,6% 65,3% 69,1% Proportion complète des heures de travail des enseignants 34,2% 40,2% 43,0% 59,8% 71,5% légalement requises Ratio élèves/enseignant (urbain+rural) 24 24 24 24 24 Ratio élèves/enseignant (urbain) 24 24 24 24 24 Ratio élèves/enseignant (rural) 24 24 24 25 24 Taux d’abandon (garçon+fille) 13,1% 12,3% 10,8% 10,4% 9,8% Taux d’abandon (garçon) 14,0% 14,3% 11,7% 11,2% 10,4% Taux d’abandon (fille) 11,9% 11,1% 9,6% 9,3% 8,8% 61 Taux d’achèvement = nombre des nouveaux inscrits en 9e année divisé par la population estimée de 14 ans d’âge. 66 ANNEXE 4: NOTE DU FOND MONETAIRE INTERNATIONAL Note d’information publique (NIP) No. 13/13 FOR PUBLICATION IMMEDIATE Fond monétaire international 5 février 2013 700 19th Street, NW Washington, D. C. 20431 USA Consultations de 2012 au titre de l'article IV avec le Maroc,
 Conclusions du Conseil d’administration du FMI Le 1er février 2013, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations au titre de l’article IV avec le Maroc 62. Informations générales Le Maroc a mis en œuvre une politique macroéconomique efficace qui, au cours des 10 dernières années, a permis de réaliser une croissance vigoureuse, d'enregistrer une inflation faible, de porter les réserves de change à un niveau confortable, de développer les circuits financiers et de faire reculer la pauvreté. Ces développements favorables ont aidé le Maroc à atténuer les retombées de la crise internationale et à répondre aux besoins sociaux urgents. Sur fond des transitions politiques dans beaucoup de pays de la région et des revendications sociales considérables, une nouvelle constitution a été adoptée en juillet 2011 pour ouvrir la voie à de vastes changements et réformes politiques, y compris un renforcement du rôle du chef de l'État et du Parlement. Les antécédents positifs du Maroc l'ont aidé à être admissible en août dernier à un accord de 24 mois au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), dont l'objectif est de se protéger contre des chocs extérieurs. Plus récemment, ces bons résultats ont été remis en question du fait de la détérioration de la conjoncture extérieure et, en 2012, du faible niveau des précipitations. La croissance devrait ralentir à 3,2 % en 2012, en grande partie à cause d'une récolte de céréales inférieure à la moyenne, mais la croissance du PIB hors agriculture devrait rester vigoureuse, autour de 4,5 %. L'inflation globale est restée modérée, à 1,6 % sur un an en novembre 2012, malgré de fortes hausses des prix de plusieurs produits énergétiques subventionnés en juin, dans le cadre des efforts déployés par 62 Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration. À l'issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d'administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm . le gouvernement pour limiter le coût budgétaire des subventions. L'inflation hors alimentation et transport était proche de zéro en raison principalement de la baisse des tarifs des communications. En dépit d'une croissance relativement vigoureuse, le chômage est demeuré voisin de 9 % depuis 2010. Le déficit budgétaire devrait tomber aux environs de 6 % du PIB en 2012, grâce à une combinaison de mesures, notamment l'augmentation du prix administré de quelques produits énergétiques en juin et la maîtrise des dépenses non essentielles. Étant donné les retards dans l'adoption du budget de 2012 et dans le décaissement des dons extérieurs, l'investissement a été plus faible que prévu. Cela à son tour a compensé la facture des subventions qui a avoisiné 6,2 % du PIB. Le budget de 2013 prévoit une nouvelle réduction du déficit de 1,4 point de pourcentage du PIB, à 4,7 % du PIB. À moyen terme, les autorités ont pour objectif un déficit inférieur à 3 % du PIB. Le déficit des transactions extérieures courantes devrait augmenter pour atteindre 8,8 % du PIB en 2012, car la croissance des importations, portée par le secteur de l'énergie, a dépassé celle des exportations. Les recettes touristiques et les envois de fonds de l'étranger devraient diminuer légèrement par rapport à 2011, en raison de la détérioration de l'économie européenne. Les réserves de change brutes ont diminué progressivement en 2011 et pendant la majeure partie de 2012, mais elles se sont stabilisées aux alentours de quatre mois d'importations au dernier trimestre. L'émission d'une obligation souveraine pour un montant de 1,5 milliard de dollars EU à des conditions favorables à la fin de 2012 a offert un soutien supplémentaire à cet égard. Les conditions monétaires sont restées favorables dans l'ensemble. La baisse des réserves de change a pesé lourdement sur les liquidités bancaires, et a contribué à ralentir la croissance du crédit à 7 % en 2012. Face à la pénurie de liquidités, la banque centrale a accru ses apports, notamment en élargissant la gamme des garanties admissibles pour ses pensions. Le taux directeur a été abaissé de 0,25 point de pourcentage, à 3 %, en mars 2012 et est resté inchangé depuis.En septembre 2012, elle a aussi abaissé de 2 points de pourcentage, à 4 %, le coefficient des réserves obligatoires pour les banques. Les indicateurs sociaux du Maroc se sont améliorés au cours des 10 dernières années. L'accélération de la croissance économique, la diminution du chômage, l'amélioration des indicateurs de santé et d'éducation, l'amélioration de l'accès aux infrastructures de base et une réduction marquée des taux de pauvreté sont des signes tangibles des progrès accomplis sur la voie d'une croissance solidaire. Cependant, le chômage reste élevé, en particulier chez les jeunes. Le programme de réforme des autorités vise à rehausser la croissance potentielle, à s'attaquer aux inégalités, particulièrement régionales, dans la distribution du revenu et l'accès aux soins de santé, ainsi qu'à réduire le chômage. Évaluation par le Conseil d’administration Les administrateurs félicitent les autorités pour la politique macroéconomique globalement saine qu'elles ont mise en œuvre au cours des 10 dernières années et qui a permis de réaliser une croissance solide, d'enregistrer une inflation faible et de faire reculer la pauvreté en dépit de la persistance d'un chômage élevé chez les jeunes. Ces bons résultats ont été remis en session récemment par des chocs externes et internes dans un contexte caractérisé par des revendications sociales urgentes. Les administrateurs conviennent que le programme des autorités, qui conjugue un rééquilibrage budgétaire, des politiques monétaire et financière prudentes et des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité, promouvoir une 68 croissance solidaire et reconstituer des volants de sécurité en prévision de chocs, est approprié dans ce contexte difficile. Ils soulignent que les perspectives dépendent de la mise en œuvre soutenue et en temps voulu du programme de réformes. Les administrateurs notent avec satisfaction le rééquilibrage budgétaire qui est prévu dans le budget de 2013 et au-delà pour préserver la viabilité extérieure et budgétaire, tout en soulignant que le rééquilibrage doit être aussi propice que possible à la croissance. Ils saluent les mesures qui sont prises pour réformer le système des subventions et appellent les autorités à agir résolument dans ce domaine pour faciliter l'ajustement budgétaire à moyen terme et mieux aider les groupes les plus vulnérables de la population. Les administrateurs soulignent aussi qu'il importe de poursuivre la réforme des retraites afin d'assurer la viabilité du système. Ils encouragent les autorités à faire preuve de prudence en ce qui concerne la décentralisation budgétaire afin de ne pas accroître les risques budgétaires. Les administrateurs notent avec satisfaction que les autorités prévoient de réduire le ratio de la masse salariale publique au PIB et d'accélérer les réformes fiscales. Ils conviennent qu'il sera essentiel de veiller à une communication claire et d'engager un dialogue social de qualité pour mener à bon terme le programme de réformes budgétaires. Les administrateurs sont d'avis que la politique monétaire actuelle est appropriée. Ils encouragent les autorités à assouplir le taux de change pour renforcer la compétitivité extérieure et la capacité d'absorption des chocs, en coordination avec les autres politiques macroéconomiques et structurelles. Les administrateurs appellent à redoubler d'efforts pour promouvoir une croissance plus élevée et plus solidaire, notamment en créant des emplois pour les jeunes et en réduisant les inégalités dans la distribution des revenus et l'accès aux soins de santé et à l'éducation. Ils soulignent l'importance des réformes structurelles pour rehausser la compétitivité extérieure et diversifier le secteur exportateur. Les administrateurs notent avec satisfaction les réformes qui sont prévues pour améliorer le climat des affaires et promouvoir les petites et moyennes entreprises, deux éléments cruciaux pour accélérer une croissance tirée par le secteur privé. Les administrateurs notent que le secteur financier reste sain dans l'ensemble. Ils félicitent les autorités pour les efforts qu'elles déploient afin de renforcer davantage la réglementation et le contrôle du secteur financier, en particulier compte tenu de l'exposition internationale croissante des banques marocaines. À cet égard, les administrateurs notent avec satisfaction l'intérêt des autorités pour une mise à jour du programme d'évaluation du secteur financier. Ils encouragent les autorités à renforcer la législation relative au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme, ainsi qu'à intensifier les réformes visant à promouvoir l'expansion des circuits financiers. Les administrateurs conviennent que le Maroc continue de remplir les critères d'admissibilité à un accord au titre de la LPL. Ils notent que l'accord offre une assurance utile contre des chocs exogènes et que le programme appuyé par la LPL est en bonne voie. Les administrateurs notent avec satisfaction que les autorités ont l'intention de continuer de considérer cet accord comme un accord de précaution. 69 Les notes d'information au public (NIP) s’inscrivent dans le cadre des efforts que déploie le FMI pour promouvoir la transparence de ses prises de position et de son analyse de l’évolution et des politiques économiques. Les NIP sont diffusées avec le consentement des pays concernés, à l’issue de l’examen par le Conseil d’administration des rapports sur les consultations au titre de l’article IV avec les pays, de la surveillance de l’évolution économique à l’échelle régionale, du suivi post -programme et des évaluations ex post de la situation des pays membres où le FMI a appuyé des programmes sur une longue durée. Les NIP sont aussi diffusées à l’issue de l’examen des questions de politique générale par le Conseil d’administration, sauf si le Conseil en décide autrement. 70 71 Appendice à l’annexe 4 : Maroc : principaux indicateurs économiques, 2010-18 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 (Variation annuelle en pourcentage) Production et prix PIB réel 3,6 5,0 3,2 4,5 4,8 5,0 5,4 5,7 5,8 PIB réel hors agriculture 4,9 5,0 4,5 4,5 4,7 5,0 5,4 5,8 5,9 Prix à la consommation (fin de période) 2,2 0,9 2,3 2,5 2,5 2,5 2,5 2,6 2,6 Prix à la consommation (moyenne de la période) 1,0 0,9 1,3 2,4 2,5 2,5 2,5 2,6 2,6 (En pourcentage du PIB) Investissement et épargne Formation brute de capital 35,0 36,0 36,1 36,6 37,4 37,8 38,2 38,4 38,8 Dont : non publique 31,2 31,5 31,9 31,8 31,9 32,1 32,4 32,6 32,9 Épargne nationale brute 30,9 27,9 27,3 30,4 31,7 32,6 33,4 33,9 34,3 Dont : non publique 28,9 28,5 28,4 29,4 29,5 29,5 29,7 29,9 29,9 (En pourcentage du PIB) Finances publiques Recettes 1/ 27,5 27,8 27,7 28,2 28,3 28,2 28,2 28,1 28,2 Dépenses 31,9 34,6 33,8 32,9 32,4 31,7 31,2 30,7 30,6 Solde budgétaire -4,4 -6,8 -6,1 -4,7 -4,1 -3,5 -3,0 -2,7 -2,4 Solde primaire (hors dons) -2,3 -4,7 -3,8 -3,4 -2,7 -2,0 -1,5 -1,1 -0,8 Dette publique totale 51,3 54,4 58,2 59,0 59,0 58,4 57,0 55,2 53,3 (Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire) Secteur monétaire Crédit au secteur privé 2 7,5 9,9 7,0 8,0 ... ... ... ... ... Monnaie au sens large 4,8 6,5 3,3 7,9 ... ... ... ... ... Vitesse de circulation de la monnaie au sens large 0,9 0,8 0,9 0,8 ... ... ... ... ... Taux du bon du trésor à 3 mois (moyenne de la période, en 3,4 3,5 3,2 ... ... ... ... ... ... pourcentage) 3/ (En pourcentage du PIB, sauf indication contraire) Secteur extérieur Exportations de biens (dollars EU, variation en pourcentage) 26,7 21,0 -3,5 10,4 8,1 5,6 6,5 6,9 7,1 Importations de biens (dollars EU, variation en pourcentage) 7,7 25,4 -1,6 5,9 5,0 5,4 5,9 6,8 7,6 Balance commerciale -16,4 -19,6 -20,0 -18,8 -17,8 -17,5 -17,1 -16,8 -16,7 Solde des transactions courantes, hors transferts officiels -4,4 -8,4 -8,9 -7,9 -6,8 -6,4 -5,8 -5,4 -5,3 Solde des transactions courantes, y compris transferts -4,1 -8,0 -8,8 -6,3 -5,7 -5,3 -4,8 -4,5 -4,5 officiels Investissements directs étrangers 0,8 2,3 2,2 2,8 2,8 2,9 3,0 3,0 3,0 Dette extérieure totale 24,7 23,6 26,4 27,5 27,1 26,6 25,9 24,6 23,8 Réserves brutes (en milliards de dollars EU) 23,6 20,6 17,5 18,4 18,8 19,7 21,3 22,6 24,6 En mois d'importations de biens et services de l'année 5,7 5,1 4,1 4,1 4,0 4,0 4,0 4,0 4,1 suivante En pourcentage de la dette extérieure à court terme (sur la 1 546 1 222 1 037 1 091 1 112 1 168 1 259 1 339 1 455 base des échéances restantes) Pour mémoire : PIB nominal (en milliards de dollars EU) 90,8 99,2 97,5 104,8 112,2 120,4 129,7 140,6 152,6 Taux de chômage (en pourcentage) 9,1 8,9 … ... ... ... ... ... ... Importations nettes de produits énergétiques (en milliards de -8,1 -11,2 -11,8 -11,5 -11,4 -11,3 -11,2 -11,1 -11,1 dollars EU) Monnaie locale pour 1 dollar EU (moyenne de la période) 8,4 8,1 … ... ... ... ... ... ... Taux de change effectif réel (moyenne annuelle, Variation en pourcentage) -4,1 -1,7 … ... ... ... ... ... ... Sources : autorités marocaines et estimations des services du FMI. 1/ Y compris les variations du solde des autres comptes spéciaux du Trésor. 2/ Y compris le crédit aux entreprises publiques. 3/ Données les plus récentes pour 2012. ANNEXE 5.1: EVOLUTION MACROECONOMIQUE AU COURS DE LA DERNIERE DECENNIE Le Maroc a fait des avancées économiques considérables au cours de la dernière décennie. La croissance s’est accélérée passant à 4,9% sur la période 2001-2011, ce qui est bien plus élevé que le taux moyen des années 1990 (2,8%). L’inflation a reculé, avec un taux de moins de 2% en moyenne pendant cette période. La performance de la croissance et de l’inflation ont permis au PIB par habitant de pratiquement doubler pendant la dernière décennie pour atteindre l’équivalent de 3 100 dollars américains en 2011. Le taux de chômage a régressé de 12,3 % en 2001 à 8.9 % en 2011. Le taux de pauvreté a reculé passant de 15,3% à approximativement 9% entre 2001 et 2007. C’est sur la base de ces succès qu’en 2007, le Maroc a gagné des points sur la notation d’investissement, ce qui a été confirmé pendant la période 2009-2011 malgré les soubresauts économiques à l’échelle mondiale. Ces réalisations ont été en partie le résultat de politiques macroéconomiques saines. La consolidation constante des finances publiques a transformé les déficits budgétaires63 en excédents en 2007 et 2008 (en moyenne 0,3 pour cent du PIB). Les déficits budgétaires se sont creusés pour atteindre 2,2 pourcent du PIB en 2009 et 4,7 pourcent du PIB en 2010, tout en restant gérable. La dette totale du Trésor a diminué de façon constante, passant de 68 pourcent du PIB en 2000 à 50,3 pour cent du PIB en 2010. La politique monétaire a cherché à garder l'inflation sous contrôle, tout en gérant les liquidités et le taux de change d'une manière efficace. En plus des ajustements en temps opportun de son taux directeur et du taux de réserves obligatoires, la Banque centrale a mis en œuvre une combinaison adéquate de ses autres instruments, dont notamment le taux de change, l'émission ou le rachat de titres de créance, et l'achat ou la vente de titres sur le marché secondaire. L'amélioration économique du Maroc est également due à la mise en œuvre des réformes structurelles ambitieuses. Au cours de la dernière décennie, le Maroc a libéralisé un certain nombre de secteurs, notamment les transports, l'énergie et les télécommunications. Le secteur financier a été renforcé en appui au nouveau dynamisme du secteur non agricole. Des stratégies sectorielles ambitieuses ont été mises en œuvre pour accroître les possibilités d'investissement et d'emploi. L'investissement brut, qui oscillait autour de 25 pour cent du PIB en moyenne dans les années 1990, a augmenté dans les années 2000 pour atteindre 38 pour cent du PIB en 2008 (Figure 1). Le Maroc a également cherché à ancrer son intégration dans l'économie mondiale grâce à la signature de nombreux accords de libre-échange (ALE), culminant avec le «statut avancé» octroyé par l'Union européenne (UE) en 2008. Les investissements directs étrangers (IDE) ont augmenté pour atteindre une moyenne de 4,4 pour cent du PIB au cours de 2006-11, contribuant ainsi à l'expansion du stock de capital du pays. Malgré ces avancées économiques, le Maroc reste confronté à d'importants défis humains et sociaux. Les indicateurs du développement social et humain au Maroc sont toujours en deçà des attentes. La vulnérabilité économique (les populations pauvres et vulnérables) reste très répandue, ce qui signifie qu'un quart de la population- environ 8 millions de personnes, vit dans une pauvreté absolue ou sous la menace constante de retomber dans la pauvreté. La réduction partielle de l'écart entre les revenus ruraux et urbains n'a pas annulé les disparités : 70 pourcent de la pauvreté au Maroc se trouve encore en milieu rural, et en 2007, le taux de pauvreté en milieu urbain était de 4,8 pourcent comparé à 14,5 pourcent dans les zones rurales. Le revenu des pauvres a augmenté à un rythme plus lent que le revenu moyen. Il y a eu une avancée remarquable dans l'accès à l'éducation, mais les taux d'analphabétisme global et de disparités entre les sexes sur les questions d'accès à l'enseignement secondaire demeurent élevés. La qualité de l'éducation ainsi que les résultats d'apprentissage 63 Les déficits budgétaires s’entendent hors privatisations. 72 sont inférieurs à ceux d'autres pays ayant des niveaux de revenus similaires. Malgré les progrès dans l'augmentation de l'espérance de vie générale et de la réduction du taux moyen de mortalité infantile, les taux de mortalité infantile et maternelle restent élevés, et loin des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Les défis humains et sociaux du Maroc reflètent la lente transformation structurelle de l'économie. Il est certain que la structure de production du Maroc s'est progressivement déplacée des secteurs primaires et secondaires qui ont vu leurs parts respectives du PIB diminuer avec le temps, vers les services. Cependant, alors que l'économie émule les tendances observées dans le monde entier en s’orientant vers les secteurs de services, la faible performance du secteur industriel s’explique par sa relativement lente modernisation, ce qui explique aussi la performance des exportations marocaines. Le secteur manufacturier reste relativement peu diversifié et concentré sur les produits traditionnels, à faible valeur ajoutée et à faible contenu technologique. Par conséquent, le Maroc n'a pas pleinement tiré parti des possibilités d'accès au marché et de la dynamique commerciale de ses partenaires commerciaux. Les exportations ont été maintenues en deçà du potentiel et leur contribution à la croissance et à l'emploi n'a pas encore été amorcée. La lente transformation structurelle du Maroc semble être moins le résultat de l'absence d'investissements que du faible retour sur investissement. L’investissement au Maroc semble être moins productif que dans le s autres économies émergentes. Les investissements publics sont concentrés dans des projets relativement peu productifs ou dans des projets ayant besoin de temps pour arriver à maturité. En effet, une part importante des investissements publics réalisés au cours des dernières années a été partagés entre le secteur du tourisme, les industries liées au phosphate, l'énergie et des projets d'infrastructures (routes, ports, aéroports, petits barrages, zones de libre-échange, etc.) Les investissements dans ces secteurs ont besoin de temps pour être opérationnels à pleine capacité et donc rentables. Le gouvernement a entrepris des efforts d'analyse pour étudier le problème et proposer des remèdes. Figure A. L’accroissement des investissements, en pourcentage du PIB 40.0 7.0 35.0 6.0 30.0 5.0 25.0 4.0 20.0 3.0 15.0 2.0 10.0 5.0 1.0 0.0 0.0 2004 2005 2006 2007 2011 2008 2009 2010 Non-financial firms, incl SOEs Financial institutions Public Administration Households Gross investment 2011 FDI (right axis) Source: autorités marocaines et estimations du personnel de la Banque 73 Figure B. La croissance a une trajectoire à la hausse, et elle est moins Figure C. Le chômage a diminué mais reste élevé pour les jeunes volatile et moins dépendante de l’agriculture (en pourcent) urbains et les diplômés (en pourcent) 13.5 80.0 25% 40% 10.5 60.0 7.5 20% 32% 40.0 unemployment rates 4.5 20.0 15% 24% 1.5 0.0 -1.5 10% 16% -20.0 -4.5 5% 8% -7.5 -40.0 -10.5 -60.0 0% 0% 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2002 2003 2004 2005 2006 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 national (left axis) urban (left axis) GDP Agriculture (right axis) urban youth (right axis) urban educated (right axis) Figure E. Les finances publiques se sont améliorées avant la crise Figure D. La position extérieure se détériore avec une vulnérabilité dans internationale mais sont maintenant sous pression (en pourcent de le commerce (en pourcent de PIB) PIB) 15% 35% 10 32 8 30% 10% 6 22 25% percent of GDP 4 12 5% 20% 2 2 15% 0 0% -2 -8 10% -4 -5% -18 5% -6 -10% 0% -8 -28 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Est. 2012 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Current account balance Net reserves in months of GNFS Budget deficit Wages & salaries Foreign direct investments, Gross Trade Balance (right axis) Consumer subsidies Total revenues (Right Axis) Figure G. Après un déclin régulier, la dette du Gouvernement Figure F. L’inflation reste contenue central a augmenté en 2011, mais reste soutenable dans le MT En cumulé d’une année sur l’autre (en pourcent) (en pourcent de PIB) 10.0 80.0% 8.0 70.0% 6.0 60.0% 50.0% 4.0 40.0% 2.0 30.0% 0.0 20.0% -2.0 10.0% -4.0 0.0% Oct-07 Oct-08 Oct-09 Oct-10 Oct-11 Apr-07 Jul-07 Apr-08 Jul-08 Apr-09 Jul-09 Apr-10 Jul-10 Apr-11 Jul-11 Apr-12 Jul-12 Jan-07 Jan-08 Jan-09 Jan-10 Jan-11 Jan-12 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Food Non-food CPI Foreign Domestic Total 74 ANNEXE 5.2:VIABILITE DE LA DETTE PUBLIQUE ET BESOINS EN FINANCEMENT EXTERIEUR Figure H- Analyse de la dette extérieure, principaux scénarios 69.0 64.0 59.0 54.0 49.0 44.0 39.0 34.0 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Base Line Key Variables at their Historical Averages No Policy Change Figure I- Analyse de la dette extérieure, scénarios alternatifs 70.0 65.0 60.0 55.0 50.0 45.0 40.0 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 B1 B2 B3 B4 B5 B6 75 Table A: Cadre de durabilité de la dette du secteur public, 2006-2020 (en pourcentage du PIB, sauf indication contraire) Est. Prév. Prév. Prév. Prév. Prév. Prév. Prév. Prév. Prév. 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 I.Chiffre de départ Dette du secteur public 1/ 57,3 53,5 47,3 47,1 50,3 53,7 56,8 57,6Projections 57,4 56,6 55,2 54,0 52,6 51,2 49,7 Dont libellée en devises étrangères 11,3 10,7 9,9 10,7 12,1 12,4 13,1 13,6 14,1 14,7 15,0 15,1 15,1 15,0 14,8 Variation de la dette du secteur public -4,8 -3,8 -6,2 -0,2 3,2 3,4 3,1 0,8 -0,2 -0,8 -1,4 -1,3 -1,4 -1,4 -1,5 Flux générateurs d’endettement identifiés (4+7+12) -4,9 -5,2 -5,6 -0,9 3,4 4,2 3,5 1,2 0,1 -0,5 -1,1 -1,0 -1,0 -0,9 -0,9 Déficit primaire -1,3 -3,3 -3,1 -0,2 2,4 4,6 3,6 2,7 1,8 1,4 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 Revenus et dons 25,1 27,4 29,7 26,0 25,4 25,9 25,8 26,4 26,8 26,8 26,7 26,7 26,7 26,7 26,7 Dépenses primaires (autres qu’intérêts) 23,8 24,1 26,6 25,8 27,7 30,5 29,4 29,1 28,6 28,2 27,6 27,6 27,5 27,4 27,4 Dynamiques automatiques de la dette 2/ -3,2 -1,5 -2,5 -0,7 1,0 0,2 0,3 -1,1 -1,5 -1,7 -1,8 -1,7 -1,8 -1,8 -1,9 Contribution du taux d’intérêt / écart de croissance 3/ -2,1 -0,5 -3,0 -0,5 0,4 -0,1 0,2 -1,2 -1,5 -1,8 -1,8 -1,8 -1,8 -1,9 -1,9 Dont contribution du taux d’intérêt réel 2,3 1,0 -0,3 1,7 2,0 2,2 1,5 1,2 1,1 1,0 1,0 1,1 1,0 0,9 0,8 Dont contribution du PIB réel -4,4 -1,5 -2,7 -2,1 -1,6 -2,4 -1,3 -2,4 -2,6 -2,8 -2,8 -2,8 -2,8 -2,8 -2,7 Contribution de la dépréciation du taux de change 4/ -1,1 -1,0 0,5 -0,3 0,7 0,3 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Autres flux générateurs d’endettement identifiés -0,4 -0,5 0,0 0,0 0,0 -0,7 -0,4 -0,4 -0,2 -0,2 -0,2 -0,2 0,0 0,1 0,3 Recettes de la privatisation (négative) -0,4 -0,5 0,0 0,0 0,0 -0,7 -0,4 -0,4 -0,2 -0,2 -0,2 -0,2 -0,2 -0,1 -0,1 Reconnaissance du passif implicite ou potentiel 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,2 Autre (spécifier, par ex. recapitalisation de la banque) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,2 Résiduel, notamment variation des actifs (2-3) 0,1 1,5 -0,6 0,8 -0,2 -0,8 -0,4 -0,4 -0,4 -0,3 -0,3 -0,3 -0,4 -0,5 -0,6 Ration dette/revenue du secteur public 1/ 228,6 195,5 159,2 181,2 198,6 207,6 220,1 218,2 214,1 211,5 206,8 202,5 197,3 191,9 186,4 Nécessité de financement brut 5/ 15,2 16,2 15,8 20,3 25,6 22,1 21,0 20,8 19,7 18,2 17,1 16,3 15,5 14,6 14,0 en milliards de dollars des Etats-Unis 10,0 12,2 14,0 18,4 23,3 20,7 20,5 21,5 21,9 21,7 21,9 22,5 22,9 23,3 23,9 Principales hypothèses macroéconomiques et budgétaires Croissance réelle du PIB (en pourcentage) 7,8 2,7 5,6 4,8 3,6 5,0 2,5 4,5 4,9 5,2 5,4 5,5 5,6 5,7 5,7 Taux d’intérêt nominal moyen de la dette publique (en pourcentage) 6/ 5,7 5,8 5,5 5,3 5,1 4,7 4,9 4,9 4,7 4,5 4,4 4,2 4,1 3,9 3,8 Taux d’intérêt réel moyen (taux nominal moins changement du déflateur du PIB, en pourcentage) 4,2 1,9 -0,3 3,8 4,4 4,7 2,9 2,4 2,1 2,1 2,0 2,2 2,1 1,9 1,8 Appréciation nominale (augmentation en valeur de dollars de Etats-Unis (en pourcentage) 9,4 9,6 -4,8 3,0 -5,9 -2,8 -0,5 -0,5 -0,5 -0,4 -0,2 -0,2 -0,2 -0,2 -0,2 Taux d’inflation ((déflateur du PIB, en pourcentage) 1,5 3,9 5,9 1,5 0,6 0,1 2,0 2,5 2,6 2,5 2,4 2,0 2,0 2,0 2,0 Croissance des dépenses primaires -0,2 3,9 16,7 1,5 11,4 15,4 -1,1 3,5 3,1 3,5 3,4 5,2 5,3 5,5 5,6 Déficit primaire -1,3 -3,3 -3,1 -0,2 2,4 4,6 3,6 2,7 1,8 1,4 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 II, Tests de stress pour le ratio de la dette publique A. Scénarios alternatifs A1. Les variables clés sont à leur moyenne en 2011-2016 7/ 53,7 52,4 51,1 50,0 49,0 48,0 47,1 46,1 45,3 44,4 A2. Pas de changement politique(solde primaire constant) en 2011-2016 53,7 57,0 59,1 61,0 62,7 64,2 65,7 64,6 63,6 62,7 B. Test paramétriques B1. Le taux d’intérêt réel est au chiffre de départ plus un écart-type 53,7 57,3 58,6 58,9 58,5 57,6 56,8 55,8 54,8 53,7 B2. La croissance réelle du PIB est au chiffre de départ moins la moitié de l’écart - type 53,7 57,5 59,4 60,4 61,0 61,2 61,8 62,4 63,1 63,9 B3. Le solde primaire est au chiffre de départ moins la moitié de l’écart-type 53,7 57,8 59,6 60,2 60,3 59,8 59,4 58,8 58,1 57,4 B4. Combinaison de B1-B3 en utilisant des chocs d’un quart d’écart -type 53,7 57,8 59,6 60,3 60,4 59,9 59,5 58,9 58,3 57,5 B5. Dépréciation ponctuelle réelle de 30 pourcent en 2012 9/ 53,7 62,5 63,3 62,9 61,9 60,4 59,0 57,4 55,8 54,2 B6. Augmentation de 10 pourcent du PIB dans d’autres flux générateurs de dette en 2012 53,7 56,8 57,6 57,4 56,6 55,2 54,0 52,6 51,2 49,7 Source: Government of Morocco and staff calculation and estimate 1/ Indiquer la couverture du secteur public, par ex. gouvernement général ou secteur public non financier. Indiquer également si on utilise la dette brute ou nette. 2/ Dérivée [(r - p(1+g) - g + ae (1+r)]/(1+g+p+gp)) de fois le ratio de dette de la période précédente, avec r = taux d’intérêt; p = taux de croissance du déflateur du PIB ; g = taux de croissance réel du PIB; a = part de la dette libellée en monnaie étrangère; and e = dépréciation nominale du taux de change (mesurée en équivalent en devise locale de la valeur en dollars des Etats-Unis). 3/ La contribution du taux d’intérêt réel est dérivée du dénominateur dans la note de bas de page2/ comme r - π (1+g) et la contribution de la croissance réelle comme -g. 4/ La contribution du taux d’intérêt est dérivée du numérateur dans la note de bas de page 2/ comme ae(1+r). 5/ Définie comme déficit du secteur public plis amortissement de la dette du secteur public sur le moyen et long terme, plus la dette sur le court terme à la fin de la période précédente. 6/ Dérivée comme dépense du secteur public divisée par la dette publique de la période précédente. 7/ Les variables principales incluent la croissance réelle du PIB; le taux d’intérêt réel; et le solde primaire en pourcentage du PIB. 76 8/ Le changement implicite des autres variables dans ce scénario est envisagé dans le texte. 9/ La dépréciation réelle est définie comme dépréciation nominale (mesurée en pourcentage de chute de la devise locale en équivalent de dollars des Etats-Unis) moins l’inflation nationale (basée sur le délateur du PIB). 10/ En supposant que les variables principales (croissance réelle du PIB; le taux d’intérêt réel; et d’autres flux générateurs de dettes identifiés) restent au niveau des prévisions de l’année précédente. 77 Tableau B: Maroc: Exigences financières externes (en pourcentage du PIB) Réalisé Est. Prévisions 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Exigences financières 8,3 7,1 8,7 10,1 9,6 9,9 9,4 Déficit du compte courant 4,5 8,0 9,0 8,4 7,2 6,2 5,5 Amortissements de long-terme 2,7 2,5 2,5 2,3 2,1 2,1 2,1 Réserves de change de l’Aut. monétaire 1,2 -3,4 -2,3 0,2 0,2 0,6 1,8 Sources financières 8,3 7,1 8,7 10,1 9,6 9,9 9,4 Subventions officielles en capital 0,0 0,2 0,4 0,3 0,3 0,3 0,3 Investissement privé, (FDI+Portfolio) (net) 1,2 2,1 2,3 2,9 3,5 3,6 3,6 Décaissements de long-terme 5,5 4,5 6,7 7,2 6,0 6,4 5,8 Autres flux de capitaux 1,6 0,3 -0,7 -0,2 -0,3 -0,3 -0,3 78 ANNEXE 5.3: LE PAYS EN BREF 79 14/03/13 M o yen-Orient P ays Indic a t e urs c lé s de dé v e lo ppe m e nt et A frique à revenu Répartition des classes d'âge, 2011 M aro c du No rd mo yen ( 2 0 11) Male Female P o pulatio n, à la mi-année (millio ns) 32.3 337 2,533 75-79 Superficie (milliers de kilo màtres carrés) 447 8,775 20,842 60-64 Cro issance démo graphique (%) 1.0 1.7 1.6 P o pulatio n urbaine (% de la po pulatio n to tale) 57 59 39 45-49 30-34 RNB (métho de A tlas, milliards de $ EU) 97.6 1,279 4,488 15-19 RNB par habitant (métho de A tlas, milliards de $ EU) 2,970 3,866 1,772 RNB par habitant (P P A $ internatio nal) 4,880 8,052 3,837 0-4 10 5 0 5 10 Cro issance du P NB (%) 4.5 4.2 5.5 % de la population totale Cro issance du P NB par habitant (%) 3.5 2.4 3.9 ( E s t im a t io n la plus ré c e nt e e nt re 2 0 0 5 e t 2 0 11) Indice numérique de pauvreté à 1 ,25 $ EU/jo ur (P P A , %) 3 3 30.2 Mortalité des moins de 5 ans Indice numérique de pauvreté à 2,00 $ EU/jo ur (P P A , %) 14 14 59.5 (pour 1000) Espérance de vie à la naissance (ans) 72 72 66 100 M o rtalité infantile (po ur 1.000 naissances vivantes) 28 26 46 M alnutritio n infantile (% d'enfants âgés de mo ins de 5 ans) 3 6 24 80 A lphabètes adultes, ho mmes (% d'âgés de 1 5 ans o u plus) 69 84 80 60 A lphabètes adultes, femmes (% d'âgées de 1 5 ans o u plus) 44 68 62 40 Taux sco larisatio n brut, primaire, garço ns (% tranche d'âge) 117 108 106 Taux sco larisatio n brut, primaire, filles (% tranche d'âge) 110 101 102 20 0 A ccès à une so urce d'eau amélio rée (% po pulatio n) 83 89 87 1990 1995 2000 2011 A ccès à un service assainissement amélio ré (% po pulatio n) 70 88 47 Morocco Middle East & North Africa F lux ne t de s a ide s publique s 19 8 0 19 9 0 2000 2 0 11 (millio ns de $ EU) A P D nette et aide o fficielle 1,161 1,241 434 993 Croissance du PIB et PIB par habitant (%) Tro is premiers bailleurs par vo lume (en 2010): France 135 217 155 254 15 Institutio ns de l'Unio n euro péenne 12 29 1 17 223 10 Japo n 4 111 103 121 5 A ides publiques (% du RNB ) 6.3 5.0 1.2 1.1 0 A ides publiques par habitant ($ EU) 59 50 1 5 31 -5 T e nda nc e s é c o no m ique s à lo ng t e rm e -10 95 05 P rix à la co nso mmatio n (% annuel changement) 9.4 7.0 1.9 2.4 Déflateur implicite du P IB (% annuel changement) 15.2 5.5 -0.6 1.5 GDP GDP per capita Taux de change (mo yenne annuelle, $ EU/DHM ) 3.9 8.2 10.6 8.1 Indice des termes de l'échange (2000 = 100) 80 75 100 82 19 8 0 – 9 0 19 9 0 – 0 0 2 0 0 0 – 11 (cro issance annuelle mo yenne %) P o pulatio n, à la mi-année (millio ns) 19.6 24.8 28.8 32.3 2.4 1.5 1.0 P NB (millio ns de $ EU) 18,821 25,821 37,021 100,221 4.2 2.4 4.8 (% o f GDP ) A griculture 18.5 18.3 14.9 15.1 6.7 -0.4 5.9 Industries 31.0 33.4 29.1 29.9 3.0 3.2 3.7 Industrie manufacturière 16.9 19.0 17.5 15.5 4.1 2.6 2.9 Services 50.5 48.3 56.0 55.1 4.0 3.1 5.0 Dépenses de co nso mmatio n finale des ménages 66.8 64.6 61.4 63.1 4.5 1.8 4.6 Dépenses de co nso mmatio n finale de l'Etat 18.3 15.5 18.4 15.4 4.4 3.9 4.0 Fo rmatio n de capital brute 24.2 25.3 25.5 34.9 1.6 2.5 7.9 Expo rtatio ns de biens et services 17.4 26.5 28.0 34.6 8.0 5.9 5.7 Impo rtatio ns de biens et services 26.7 31.9 33.4 48.0 4.6 5.1 7.5 Épargne brute 18.6 25.1 24.3 28.3 80 No te: Les chiffres en italique co rrespo ndent à des années autres que celles indiquées .. Do nnées no n dispo nibles. Develo pment Eco no mics, Develo pment Data Gro up (DECDG). Maroc B a la nc e de s pa ie m e nt s 2000 2 0 11 e t du c o m m e rc e Indicateurs de gouvernance, 2000 and 2011 (millio ns de $ EU) To tal expo rtatio ns de marchandises (FA B ) 7,41 9 21,047 Représentation citoyenne To tal impo rtatio ns de marchandises (CA F) 11,531 39,928 et responsabilité publique B alance co mmerciale, biens et services -2,085 -13,529 Stabilité politique B alance des o pératio ns co urantes -475 -6,808 Qualité en % du P IB -1.3 -6.8 du cadre réglementaire Etat de droit Envo i de fo nds de résidents à l'étranger et transfert d'allo catio ns de salariés (recettes) 2,161 7,256 Lutte contre la corruption Réserves (réserves d'o r incluses) 5,138 21,753 0 25 50 75 100 2011 Classement du pays par centile (0-100) F ina nc e s du go uv e rne m e nt c e nt ra l (Les valeurs supérieures impliquent une meilleure cote) 2000 (% du P IB ) Source: Worldw ide Governance Indicators (w w w .govindicators.org) Recettes co urantes 23.6 25.9 (aides no n rembo ursables incluses) Recettes fiscales 21.7 23.9 Dépenses co urantes 23.4 26.1 T e c hno lo gie e t inf ra s t ruc t ure 2000 2 0 11 Excédent/déficit glo bal -4.8 -4.2 Ro utes revêtues (% du réseau ro utier glo bal) 56.4 70.4 Taux marginal d'impo sitio n (%) A bo nnements au télépho ne fixe o u mo bile sur le revenu des particuliers .. .. (po ur 100 habitants) 13 124 sur le revenu des so ciétés .. .. Expo rtatio ns de pro duits à haute technicité (% des expo rtatio ns manufacturières) 11.3 7.7 D e t t e e xt é rie ure e t f lux de re s s o urc e s E nv iro nne m e nt (millio ns de $ EU) To tal de la dette décaissée et en co urs 20,790 29,049 Terres agrico les (% de la superficie terrestre) 69 67 To tal du service de la dette 2,713 3,234 Zo nes fo restières (% de la superficie terrestre) 11.2 1 1.5 A llègement de la dette (P P TE et IA DM ) – – Zo nes naturelles pro tégées par l'État 1.5 1.5 (% de la superficie terrestre) To tal de la dette (% du P IB ) 56.2 29.0 To tal du service de la dette (% expo rtatio n) 25.3 9.1 Resso urces en eau do uce par habitant 985 899 (mètres cubes) Investissement direct étranger (flux entrée net) 221 2,521 Retrait d'eau do uce (milliards de mètres cubes) 43.5 43.5 P o rtefeuille en capital (flux entrée net) 18 166 Émissio ns de CO2 par habitant (mt) 1.2 1.5 P IB par unité de co nso mmatio n énergétique 8.3 8.3 Répartition de la dette extérieure, 2011 ($ P P A 2005 par kg de pétro le équivalent) Co nso mmatio n énergétique par habitant 356 517 BIRD 2 327 Dette à court IDA 12 (kg de pétro le équivalent) terme 1 800 FMI 0 P o rt e f e uille du G ro upe B M 2000 2 0 11 Secteur privé, 6 942 (millio ns de $ EU) Autres dettes multilatérales 8 036 B anque internatio nale po ur la reco nstructio n et le dévelo ppement To tal de la dette décaissée et en co urs 2,837 2,866 Décaissements 138 711 Reco uvrement des prêts 307 208 Reco uvrement des intérêts 190 60 Dette bilatérale 7 530 Millions de $EU A gence internatio nale de dévelo ppement (IDA ) To tal de la dette décaissée et en co urs 27 12 Décaissements 0 0 D é v e lo ppe m e nt du s e c t e ur priv é 2000 2 0 11 To tal du service de la dette 2 1 Délai de co nstitutio n d'une so ciété (jo urs) – 12 So ciété financière internatio nale (exercice budgétaire) Co ût de co nstitutio n d'une so ciété (% RNB ph) – 15.7 To tal du po rtefeuille décaissé et en co urs 29 122 Délai d'enregistrement d'un titre fo ncier (jo urs) – 75 do nt po rtefeuille pro pre de la SFI 29 122 Décaissements po rtefeuille pro pre de la SFI 1 5 Entraves majeures au co mmerce 2000 2 0 11 Ventes, paiements anticipés et reco uvrements (% de cadres répo ndant à l'affirmative) au titre du po rtefeuille pro pre de la SFI 7 6 Dispo nibilité et co ût du financement .. 84.4 Taux d'impo sitio n .. 62.6 A gence multilatérale de garantie des investissements (M IGA ) Engagements, brut – – Capitalisatio n en bo urse (% du P IB ) 29.4 60.0 Garanties no uvelles – – Ratio fo nds pro pres/actifs secteur bancaire (%) 9.8 8.1 No te: Les chiffres en italique co rrespo ndent à des années autres que celles indiquées 14/03/13 .. Do nnées no n dispo nibles. 81 – Observatio n sans o bjet. So urce : Develo pment Eco no mics, Develo pment Data Gro up (DECDG). Objectifs du millénaire pour le développement Maroc With selected targets to achieve b etween 1990 and 2015 (estimate clo sest to date sho wn, +/- 2 years) M a ro c O bje c t if 1: R é duire de m o it ié l'e xt rê m e pa uv re t é e t la f a im 19 9 0 19 9 5 2000 2 0 11 Indice numérique de pauvreté, seuil de 1 ,25 $ EU par jo ur (P P A , % de la po pulatio n) 2.5 .. 6.3 2.5 Indice numérique de pauvreté, seuil natio nal de pauvreté (% de la po pulatio n) .. .. 15.3 9.0 P art du quintile le plus pauvre dans le revenu natio nal o u la co nso mmatio n natio nale(%) 6.6 .. 6.5 6.5 P o urcentage d'enfants de mo ins de 5 ans so uffrant de malnutritio n (%) 8.1 7.7 .. 3.1 O bje c t if 2 : A s s ure r un c yc le c o m ple t de l'e ns e igne m e nt prim a ire po ur t o us Taux de sco larisatio n primaire (net, %) 57 63 76 88 Taux d'achèvement, primaire (% tranche d'âge) 52 48 57 89 Taux d'inscriptio n, seco ndaire (brut, %) 37 38 38 67 Taux d'alphabétisatio n des jeunes (% de la po pulatio n âgée de 1 5 à 24 ans) .. 58 .. 79 O bje c t if 3 : P ro m o uv o ir l'é ga lit é de s s e xe s e t l'a ut o no m is a t io n de s f e m m e s Rappo rt filles/garço ns, enseignement primaire et seco ndaire (%) 69 74 83 91 Femmes salariées dans les secteurs no n agrico les (% des emplo is ho rs agriculture) .. 21 22 21 P o urcentage de sièges o ccupés par des femmes dans le parlement natio nal (%) 0 1 1 17 O bje c t if 4 : R é duire de de ux t ie rs la m o rt a lit é de s e nf a nt s de m o ins de 5 a ns Taux de mo rtalité des enfants de mo ins de 5 ans (po ur 1 .000) 81 66 53 33 Taux de mo rtalité infantile (po ur 1.000 naissances vivantes) 64 54 44 28 Taux de vaccinatio n co ntre la ro ugeo le (% d'enfants âgés de 1an vaccinés) 79 88 93 95 O bje c t if 5 : R é duire de t ro is qua rt s la m o rt a lit é m a t e rne lle Taux de mo rtalité maternelle (estimatio n mo delée, po ur 1 00.000 naissances vivantes) 300 230 170 100 A cco uchements assistés par du perso nnel de santé qualifié (% du no mbre to tal) 31 40 .. 74 Taux de prévalence de la co ntraceptio n (% de femmes âgées de 1 5 à 49) 42 50 .. 67 O bje c t if 6 : E nra ye r la pro pa ga t io n du V IH / S ID A e t a ut re s m a la die s e t inv e rs e r le s t e nda nc e s a c t ue lle s Taux de prévalence du VIH (% de la po pulatio n âgée de 1 5 à 49) 0.1 0.1 0.1 0.2 Incidence du paludisme (po ur 1 00.000 habitants) 147 152 117 103 Cas de tuberculo se décelés dans le cadre d'un traitement direct à co urt terme 76 73 86 86 et so us o bservatio n (% du to tal des cas) O bje c t if 7 : R é duire de m o it ié le po urc e nt a ge de la po pula t io n n'a ya nt pa s d'a c c è s a ux s e rv ic e s de ba s e A ccès à une so urce d'eau amélio rée (% de la po pulatio n) 73 76 78 83 A ccès à un service d'assainissement amélio ré (% de la po pulatio n) 53 59 64 70 Zo nes fo restières (% de la superficie terrestre to tale) 11.3 .. 11.2 11.5 Zo nes naturelles pro tégées par l'État (% de la superficie terrestre to tale) 1.2 1.5 1.5 1.5 Émissio ns de dio xyde de carbo ne (to nne par habitant) 1.0 1 .1 1.2 1.5 P IB par unité de co nso mmatio n énergétique 9.7 8.2 8.3 8.3 ($ P P A 2005 co nstants par kilo gramme de pétro le équivalent) O bje c t if 8 : M e t t re e n pla c e un pa rt e na ria t po ur le dé v e lo ppe m e nt No mbre de lignes de télépho ne fixe (po ur 1 00 habitants) 1.6 4.2 4.9 11.0 A bo nnements au service de télépho ne mo bile (po ur 1 00 habitants) 0.0 0.1 8.1 113.3 P o urcentage de la po pulatio n utilisant l'internet (%) 0.0 0.0 0.7 51.0 No mbre d'o rdinateurs perso nnels (po ur 1 00 habitants) .. .. .. 39.0 Indicateurs de l'éducation (%) Vaccination contre la rougeole Indicateurs TIC (pour 100 habitants) (% des moins de 1 an) 100 100 140 120 75 75 100 50 80 50 60 25 25 40 0 20 2000 2005 2010 0 0 1990 1995 2000 2011 2000 2005 2010 Primary net enrollment ratio Ratio of girls to boys in primary & secondary Morocco Middle East & North Africa Fixed + mobile subscribers Internet users education No te: Les chiffres en italique co rrespo ndent à des années autres que celles indiquées 14/03/13 .. Do nnées no n dispo nibles. Develo pment Eco no mics, Develo pment Data Gro up (DECDG). 82