43888 Tous droits réservés. © 2007 Banque internationale pour la reconstruction et le développement/Banque mondiale 1818 H Street, NW Washington, DC 20433 Imprimé aux États-Unis Premier tirage :Avril 2007 Cette série de Documents de Travail a pour but de disséminer les résultats des travaux en cours de façon à encourager le dialogue et l'échange d'idées autour de la démobilisation et la réintégration ainsi que sur les questions liées à la sécurité dans la région des Grands Lacs. Les articles de cette série ne sont pas des publications formelles de la Banque mondiale. Les articles portent le nom de l'auteur et doivent être cités de façon adéquate. La série est éditée par le Programme multi- pays de démobilisation et réintégration (MDRP) dans le Département de développement social de la régionAfrique de la Banque mondiale. Cette publication n'a pas été soumise au processus de revue accordé aux publications officielles de la Banque mondiale. Les trouvailles, interprétations et conclusions sont de ce fait celles de ou des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement l'opinion de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement /Banque mondiale, des organisations affiliées, du Conseil des administrateurs, ou des gouvernements qu'ils représentent. Pour recevoir des copies ou informations supplémentaires sur la série, veuillez contacter le Secrétariat du MDRP par email à info@mdrp.org. Les publications sont aussi disponibles sur le site web à www.mdrp.org Photos: Bruno Donat et Harald Hinkel Dossier de Travail No.1 Septembre 2006 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Sarah Michael Remerciements Cette publication fut rédigée par Sarah Michael, avec la contribution de tous les membres du MDRP, et en particulier: SigrunAasland, Sean Bradley, Maria Correia, Roisin De Burca, Marcelo Fabre,Abderrahim Fraiji, Harald Hinkel, Kees Kingma, Lisa Maier, Pamela Beecroft and Ingo Wiederhofer. Pamela Beecroft édita le document; Duina Reyes-Bakovic est responsable pour le design et la mise en page. Table des matières Table des matières i Abréviations ii Résumé exécutif 1 Partie 1:Contexte 1 I. Introduction 1 II. Assistance à la réintégration: Concepts clés 5 Partie 2:Réintégration 5 I. Types d'assistance à la réintégration 6 A. Appui à la réinsertion 10 B. Appui à la réintégration économique 12 Emploi indépendant et appui à la subsistance 13 Formation professionnelle 16 Éducation formelle 17 Création d'emplois 19 C. Appui à la réintégration sociale 19 Sensibilisation des communautés 20 Processus de réconciliation 21 Soutien psychologique 22 Capacités qualitatives de vie 23 II. Élaborer une programmation efficace de réintégration 23 A. Pratiques utiles pour l'élaboration d'un programme 23 Accorder une attention et des ressources spécifiques à la programmation de la réintégration dès le début du processus de DDR 25 Faire en sorte que les programmes comportent des activités régulières de communication et de sensibilisation auprès de tous les intervenants Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Table des matières 26 Encourager la participation active des ex-combattants et des communautés à la programmation de la réintégration 26 Porter une attention particulière à la satisfaction des besoins des groupes vulnérables en matière de réintégration 28 Établir des partenariats élargis en appui à la programmation de la réintégration 29 B. Pratiques utiles en matière de modalités institutionnelles 30 Direction nationale 30 Structure institutionnelle et cadre de collaboration clairs 31 Décentralisation 32 Systèmes solides de gestion de l'information et de suivi et évaluation 34 Systèmes et contrôles financiers adéquats 34 Stratégie de retrait 36 Partie 3: Conclusions et leçons pour le MDRP 38 Partie 4: Annexes 38 AnnexeA­ Indemnités de réinsertion au Nicaragua 40 Annexe B ­ Services d'information et de conseil au Salvador 43 Aannexe C ­ Élaborer un programme de formation professionnelle à l'intention des ex-combattants 44 Annexe D ­ L'expérience des Brigades du développement en Namibie 46 Annexe E ­ Direction nationale du Programme de démobilisation et de réintégration en Éthiopie 48 Partie 5: Références Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Abréviations Abréviations DDR -- Désarmement, démobilisation et réintégration RDC -- République Démocratique du Congo FAS -- Forces armées du Salvador GSM -- Système Global de Communication Mobile (Global System for Mobile Communications) VIH/SIDA -- Virus de limmunodéficience humaine / Syndrome immunodéficitaire acquis MDRP -- Programme Multi-pays de Démobilisation et Réintégration S&E -- Suivi et évaluation SGI -- Système de gestion dinformation ONG -- Organisation non gouvernementale PN -- Police nationale (Salvador) PDRR -- Programme de démobilisation et de réintégration du Rwanda GTE -- Gouvernement transitoire de lÉthiopie UNITA -- União Nacional para a Independência Total de Angola (Union nationale pour lindépendance totale de lAngola) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRPi Résumé Exécutif Résumé Exécutif · La réintégration est le processus personnel socio-économique des ex-combattants bénéficiaires, au cours duquel les ex-combattants quittent leurs ainsi quavec les tendances et possibilités économiques unités de combat pour rejoindre et être acceptés par locales. les groupes sociaux civils, comme les familles ou les communautés. Le processus peut être complexe et · La programmation de la réintégration peut profondémentpersonnel,suivantuncalendrierindividuel jouer un rôle important dans la promotion des et opérant à différents niveaux sociaux, économiques possibilités, pour les ex-combattants, de participer à la et psychologiques. Il a été démontré que lappui à la vie sociale, culturelle, confessionnelle et politique de réintégration des ex-combattants constitue un élément leurs communautés, facilitant ainsi la réconciliation, la crucial du processus de désarmement, démobilisation confiance et lharmonie sociale entre les ex-combattants et réintégration (DDR) et contribue à la réussite de la et les communautés locales. Cet appui à la réintégration transition vers la paix. socialepeutparticulièrementprofiterauxex-combattants ayant été absents de chez eux pendant une période · Lappui spécifique à la réintégration des ex- extensive ou faisant partie de forces armées vaincues ou combattants est généralement stipulé dans les ententes de groupes armés ayant commis des atrocités contre les politiques ou les accords de paix négociés à la fin dun civils. conflit. Une assistance ciblée ne représente pas un compromis entre les besoins de lindividu et ceux de · Les expériences des programmes antérieurs et la communauté ­ en effet, lexpérience montre que actuels de réintégration, y compris ceux du Programme lassistance apportée spécifiquement aux ex-combattants multi-pays de démobilisation et réintégration (MDRP), peutaussiêtreorientéesurlacommunautéetliéedefaçon indiquentquelespratiquesutilesentermesdélaboration à intervenir en parallèle aux initiatives de développement de programmes de réintégration incluent : planifier des communautaires et aux programmes de réconciliation activités pilotes pour lappui de réintégration au début et de réintégration à lintention dautres populations du processus de DDR ; investir dans des activités affectées par la guerre. régulières de communication et sensibilisation auprès des ex-combattants, des communautés et autres · Un mélange dindemnités et de services en intervenants ; faire en sorte que des services spécialisés espèces ou en nature, généralement appelé appui à la soient disponibles et que les programmes soient adaptés « réinsertion », est communément le premier élément de aux groupes vulnérables dex-combattants, y compris lassistance à la réintégration des ex-combattants. Cette les enfants, les femmes et les personnes invalides ; assistance transitoire permet aux ex-combattants et aux et établir des partenariats élargis facilitant lévolution personnes à leur charge de sétablir, à leur retour, dans des activités de réintégration dans le cadre dune un endroit de leur choix et de subvenir à leurs besoins à programmation plus étendue du développement. court terme. Lappui à la réinsertion devrait être limité à une période de six à douze mois après la démobilisation · Comme le montrent les réussites et les défis ­ la durée prévue pour que lappui de réintégration à des programmes de réintégration du monde entier, les moyen terme soit lancé et commence à avoir un impact. structures et les modalités institutionnelles gouvernant les programmes de DDR et de réintégration peuvent · Pour les ex-combattants, le revenu et laptitude grandement affecter lefficacité de ces opérations. à gagner un revenu constituent lun des facteurs les plus Les caractéristiques institutionnelles minimum importants dune réintégration personnelle réussie. En particulièrement pertinentes incluent : une forte conséquence, la programmation à moyen terme des appropriation nationale ; la séparation des organismes activitésderéintégrationdevraitsefforcerdetransmettre chargés de la supervision politique et de la mise aux ex-combattants les compétences pertinentes aux en oeuvre technique ; des structures de programme activités génératrices de revenu. Les options dappui décentralisées ; suivi et évaluation en temps opportun et économique disponibles par le biais des programmes de régulier ; systèmes et contrôles financiers rigoureux ; et réintégration devraient être en cohérence avec le profil une stratégie de retrait claire. iiAssistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Contexte : Partie 1 Partie 1: Contexte I. Introduction « Le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex- » combattants sont nécessaires pour rétablir la paix et la sécurité qui constituent, elles-mêmes, des préalables à la croissance durable et à la réduction de la pauvreté - Banque Mondiale1 1. Le Programme multi-pays de démobilisation des programmes souhaite, avec impatience, dégager les et réintégration (MDRP) est le plus important de leçons et expériences des différents programmes. ce type au monde, conçu pour appuyer un nombre estimé de 400.000 ex-combattants dans neuf pays 3. Lanalyse est organisée en cinq sections. La de la Région des Grands Lacs en Afrique centrale. premièredéfinitlaréintégrationetexaminelesconcepts Sappuyant sur les leçons dégagées du MDRP à ce principaux, ainsi que les justifications actuelles dune jour, ainsi que des expériences dautres programmes assistance spécifique à la réintégration à lintention de réintégration dans le monde, ce travail examine des ex-combattants. Les trois démarches communes les politiques, les programmes et les modalités de lassistance à la réintégration ­ à savoir, lappui à institutionnelles qui facilitent le mieux la réintégration la réinsertion, lappui à la réintégration économique des ex-combattants. Son objet est dappuyer les et lappui à la réintégration sociale ­ sont présentées décideurs, spécialistes et bailleurs de fonds du MDRP, dans la seconde section, accompagnées dexemples ainsi que dautres acteurs dans les domaines plus vastes provenant de programmes antérieurs. En section de la résolution des conflits et de la reconstruction post trois, des expériences réelles sont employées pour conflit. illustrer les pratiques utiles en matière délaboration et de mise en oeuvre des programmes dassistance à la 2. Ce travail se concentre sur la réintégration pour réintégration. Enfin, la section finale dégage les leçons trois raisons. Premièrement, il est largement accepté des programmes antérieurs et actuels de réintégration, que la réintégration des ex-combattants dans la vie y compris ceux supportés par le MDRP. civile est laspect le plus ambitieux du processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) II. Assistance à la qui suit les accords de paix et les ententes politiques ­ ainsi que lun des éléments les plus critiques dune réintégration: transition réussie vers la paix. Deuxièmement, un document simple à utiliser, contenant des informations Concepts clés exhaustives et pratiques au sujet de lélaboration et de la mise en oeuvre des programmes de réintégration nest pas encore disponible. Enfin, maintenant que la plupart 4. Les programmes de désarmement, des programmes du MDRP ont entamé le processus de démobilisation et réintégration (DDR) aident les réintégration,lepersonneldegestionetdemiseenoeuvre anciens combattants à passer de la vie militaire 1Banque mondiale (2002) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP1 Partie 1 : Contexte à la vie civile et contribuent de façon plus vaste à événements et aux prises de décision au niveau local, au la transition sociétale du conflit vers la paix. Le même titre que les autres membres de la communauté.5 désarmement2, la démobilisation3 et la réintégration La réintégration économique est réalisée lorsque les ont chacun une finalité distincte, mais sont également ex-combattants parviennent à un niveau de bien-être fortementliés,sechevauchantetserenforçant. Ilnexiste correspondant aux normes générales de la communauté. pas de modèle unique pour les processus de DDR qui Toutefois,laréintégrationestunprocessusprofondément ont lieu dans le cadre plus vaste de la consolidation de personnel ; chaque ex-combattant se réintègre de la paix et de la reconstruction au niveau local, national façon unique, dans un milieu précis, selon ses propres et souvent régional ­ comme lindique la Figure 1. ambitions, possibilités et rythmes. Cest pourquoi une Bien quune séquence logique de désarmement, suivi perspective élargie de lassistance à la réintégration est de la démobilisation, suivi de la réintégration soit essentielle ­ reconnaissant à la fois le rôle de lappui à généralement observée, dans certains cas, il arrive court terme dans la période suivant immédiatement la que ces processus se chevauchent, se poursuivent en démobilisation et celui de lassistance à moyen terme parallèle ou même aient lieu spontanément, avec peu après la réinstallation dans la société civile. dappui externe. Cette publication se concentre en particular sur la programmation de lassistance à la 6. Les ex-combattants et les personnes à leur réintégration en tant que composante de processus de charge sont les agents principaux de réintégration. Au-delà de la volonté et de linitiative des ex- DDR combattants, une réintégration réussie dépend aussi de la réceptivité, des capacités et de lengagement dautres 5. La réintégration porte sur le processus acteurs, ainsi que des milieux politique, juridique, permettant à un ex-combattant darriver ou de économique, culturel et confessionnel en question. retourner à des unités sociales civiles, comme les Les dirigeants communautaires, les gouvernements, familles et les communautés, et dêtre accepté par les organisations de la société civile, les groupes elles.4 Ilsagitdunprocessuscomplexe,comportantdes confessionnels, les entreprises du secteur privé, les dimensions sociales, économiques et psychologiques. organisations multilatérales, les agences de financement Dans le domaine social, la réintégration signifie que et les autres acteurs externes ne « réintègrent » pas les la communauté accepte un ex-combattant et sa famille ex-combattants. Toutefois, leur appui peut contribuer et que ces derniers sont en mesure de participer aux considérablement aux processus individuels de réintégration de ces derniers. 7. Le processus dauto- réintégration des ex-combattants se fait avec le temps. Beaucoup dex- combattants trouvent leurs propres solutions individuelles en matière de réintégration et nécessitent peu dappui ou seulement à court terme. Pourtant, les informations provenant dun large éventail de pays montrent aussi que lassistance à la réintégration accélère le processus et est jugée, par les ex- combattants, comme constituant un 2Le désarmement fait référence à la collection, au control et à la disposition des armes légères, des munitions, des explosifs, et des armes à petits et gros calibre (Banque mondiale 2002) 3La démobilisation fait référence à dissolution, diminution ou restructuration des groupes armés pour réduire le(Banque de combattants nombremondiale 2002) 4 2 Kingma (2002) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 5Body et Brown (2005) Contexte : Partie 1 facteur précieux contribuant à leur réintégration6. exigent une stratégie précise dassistance ciblée Les ex-combattants appartenant à des sous-groupes à la réintégration des ex-combattants. La raison vulnérables ­ aux niveaux social, culturel, politique la plus importante de procéder à un appui ciblé des ou économique ­ bénéficieraient particulièrement dun ex-combattants est peut-être la volonté de respecter accès à une assistance spécialisée ou supplémentaire au les engagements politiques qui ont donné lieu à la cours du processus de réintégration. conclusion dun conflit donné. Dans beaucoup de cas, lentente politique négociée dans un accord de paix 8. Lassistance à la réintégration des ex- inclutdesconditionsspécialespourladémobilisationdes combattants et le développement de la communauté combattants et des exigences en matière dappui ciblé au sens vaste forment un important noyau. de réintégration. Le non respect de tels engagements Lassistance spécifique à la réintégration des ex- négociés pourrait mettre en danger une paix fragile combattants dans la période suivant immédiatement le et mener à la reprise des hostilités. Le respect de ces conflit est une forme transitoire dappui encourageant engagements et la satisfaction des promesses politiques, la stabilité sociale nécessaire pour la programmation par contre, peuvent accroître la confiance en lÉtat et du développement communautaire7. Contrairement envers le processus de paix. à lopinion commune, elle nexige pas de compromis entrelesbesoinsdelindividuetceuxdelacommunauté; 10. De plus, le coût sociétal des échecs en lassistance apportée aux ex-combattants sur la base matière de transition des ex-combattants risque dêtre de leur éligibilité en tant quindividus peut aussi inacceptablement élevé. Certains ex-combattants, être orientée vers la communauté. Les contributions ne pouvant pas établir des moyens de subsistance et communautaires et biens publics pouvant bénéficier des racines durables dans une communauté daccueil, de lappui des programmes de réintégration incluent : pouvent être attirés par des activités criminelles, une stimulation des échanges dinformation, apprentissage oppositionpolitiqueviolenteouêtrerecrutésoumobilisés et participation au sein des familles et des voisins des de nouveau comme combattants ou mercenaires ex-combattants, ainsi que parmi dautres membres de la ­ représentant ainsi une menace à la paix et à la sécurité communauté, dirigeants locaux et organisations à base dans leurs communautés, pays et régions.8 Les ex- communautaire ; facilitation de la réconciliation et du combattants peuvent poser un risque particulièrement dialogue au sein de la communauté ; investissement élevé à cet égard car ils sont habitués aux armes et à dans le développement des ressources communautaires la violence et sont en mesure de se réorganiser. Leffet comme les supports éducationnels et léquipement déstabilisateur dun tel scenario au cours dun processus de santé ; financement de la reconstruction ou des de consolidation de la paix souvent fragile peut affecter réparations de linfrastructure locale; renforcement des défavorablement une population entière à long terme. capacités des acteurs et institutions locaux; et prestations Lappui à la réintégration offre aux ex-combattants une directes de services aux membres vulnérables de la chance de canaliser leurs compétences et expérience population, parallèlement aux ex-combattants (par en un rôle favorable à la consolidation de la paix, au exemple, en accordant des allocations de scolarisation développement économique et à la reconstruction des enfants dont les familles sont en dessous du seuil post conflit. de pauvreté lorsquelles financent léducation danciens enfants soldats). Une assistance ciblée de réintégration 11. Enfin, dans certains contextes, lappui ciblé peut devrait être encouragée en parallèle et en liaison avec les se justifier comme moyen déquilibrer ou de compenser initiatives de développement à base communautaire et la les ex-combattants lorsque leur démobilisation dune programmation de la réconciliation et de la réintégration unité armée a donné lieu à une perte demploi, de à lintention dautres populations affectées par la guerre. revenu, de sécurité du travail, de statut social, didentité ou de réseaux sociaux.9 Leffet de ces pertes est souvent 9. Les risques et possibilités politiques, sociaux accru pour les ex-combattants de nombreuses forces et économiques associés au milieu post conflit irrégulières, qui manquent de compétences techniques et sociales et dexpériences pertinentes à la vie civile. 6CreativeAssociates International Inc. (1996); CreativeAssociates Lappui à la réintégration peut aussi aider à compenser International Inc. (1998) les anciens combattants pour les pressions quils ont 7MDRP (2004a) 8Kingma (2002), MDRP (2004a), PNUD (2005c) 9Banque mondiale (1993), Kingma (2002),Arthy (2003), MDRP (2004a) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP3 Partie 1 : Contexte Encadré 1. Les ex-combattants peuvent bénéficier de différents types d'assistance à la réintégration, en fonction de leur... · Âge · Raisons de participation au conflit · Genre · Type et structure de la force de combat · État matrimonial dorigine · Nombre de personnes à charge · Rang militaire · Niveau déducation · Durée et nature de lexpérience de combat · Qualifications formelles · Durée de labsence loin de chez eux · Expérience de travail · Communauté de retour · État de santé (y compris, invalidité, maladie chronique) subispourrejoindrelesgroupesarmés,ainsiquepourles de paix et/ou déterminée par des critères techniques sacrifices quils ont endurés pendant leur service armé. comme laffiliation individuelle à un groupe armé connu ou la démonstration de compétences militaires. Parmi 12. Les ex-combattants forment un groupe les différents programmes de réintégration appuyés hétérogène, comme le montre lEncadré 1, et par le biais du MDRP, léligibilité au statut « dex- lassistance ciblée de réintégration doit reconnaître combattant » varie en fonction du contexte national la diversité de leurs besoins et possibilités. Elle et des termes des accords de paix individuels. Une doit donc être souple et adaptable, offrant des options définition étroite des combattants agissant dans le cadre multiples et transparentes dont les ex-combattants de dune structure militaire et participant activement au tous les milieux peuvent bénéficier. Garantir laccès, conflit armé peut suffire dans les contextes où des forces particulièrement pour lensemble des différentes forces militaires conventionnelles sont engagées. Toutefois, de combat (gouvernement, opposition) et pour les deux particulièrement lorsquil sagit de forces armées et sexes, est un principe clé de lorganisation de lappui à rebelles, les processus de DDR peuvent aussi définir la réintégration des ex-combattants. Par exemple, dans les combattants comme étant ceux qui ont tenu un rôle le cadre des programmes appuyés par le MDRP, les ex- actif dans des activités militaires hors combat (par ex., combattants ont droit à un appui à la réintégration quel les porteurs, les infirmiers, les chauffeurs, les cuisiniers, que soit leur ancien rang ou affiliation militaires et tous les messagers, le personnel de renseignements, les relais lesex-combattantspeuventchoisirlibrementlendroitde financiers, etc.) ou qui participèrent « à mi-temps », leur réinstallation.10 Une adaptation particulière pourrait partageantleursarmesavecdautresmembresdelunité. 12 êtrenécessairepourfaireensortequelesex-combattants Quelle que soit la définition du statut de combattant, il vulnérables, comme les anciens enfants soldats, les ex- estvitaldefaireensortequelesprocessusdevérification combattantes, les ex-combattants invalides et souffrant lors du désarmement et de la démobilisation prennent de maladies chroniques et les ex-combattants qui se en compte le genre et lâge afin que les femmes et les réinstallent dans des zones éloignées, aient accès à enfants éligibles souhaitant être enregistrés puissent le lassistance de réintégration à laquelle ils ont droit. faire et soient plus tard en mesure dobtenir un appui ciblé de réintégration.13 13. Unedéfinitionclairedustatutdecombattantet lélaborationdemécanismespratiquesdevérification à cet égard sont des exigences préalables à la mise en oeuvre des activités de réintégration à lintention des ex-combattants.11 Lidentification du statut de 10Banque mondiale (2002), MDRP (non daté) 11 combattant est le plus souvent établie par les accords Richards et al (2003), MDRP (2004a), Schroeder (2005), MDRP et UNIFEM (2006) 12Cette démarche correspond également aux protocoles établis (càd les principes du Cap) au sujet des enfants soldats. 4 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 13Schroeder (2005) Réintégration : Partie 2 Partie 2: Réintégration I. Types d'assistance à la et politique de leurs communautés. réintégration 15. Lassistance à la réintégration est offerte sous de nombreuses formes différentes. Les volets les plus courants de lappui à la réintégration dans 14. Lappui de réintégration à lintention des le cadre du MDRP incluent, par exemple : les ex-combattants inclut à la fois lassistance à court services dinformation, de conseil et de placement ; et moyen terme. Initialement, les ex-combattants les microprojets (y compris en agriculture et autres peuvent percevoir un mélange dindemnités et de activités génératrices de revenu); laccès à la formation services en espèces et en nature ­ souvent appelé aide professionnelle, aux systèmes formels et informels à la « réinsertion ». Ceci a pour objet de satisfaire leurs dapprentissage; les possibilités déducation; la création besoins de base initiaux en matière de réinstallation demplois; la fourniture de trousses agricoles de base (y et ceux des personnes à leur charge. Lappui de compris les intrants comme les semences et les outils) et réinsertion à court terme est généralement suivi dune la facilitation de laccès aux terrains agricoles et/ou au assistance à moyen terme qui peut se décomposer logement.14 approximativement en deux types. Le premier, la « réintégration économique », cherche à aider les ex- 16. Un programme de réintégration bien combattants à trouver une source de revenu économique conçu disposera dun calendrier et dun mélange durable. Le second, la « réintégration sociale » permet dactivités équilibrant les ressources disponibles, aux ex-combattants de se familiariser de nouveau avec les possibilités économiques et lexpertise du pays les aspects de la vie civile et de leur donner loccasion par rapport aux attentes et préférences des ex- de participer à la vie sociale, culturelle, confessionnelle combattants. Bien que lappui à la réintégration porte Encadré 2. Qu'est-ce qui fait qu'un ex-combattant se sente réintégré ? Pour déterminer les facteurs que les ex-combattants associent à une réintégration réussie en Ouganda, une équipe de chercheurs réalisa une analyse factorielle de limpact de différentes variables relatives aux perceptions des ex-combattants au sujet de lavancement de leur réintégration et à leur souhait de retourner au service militaire. Les facteurs les plus importants, de lavis des ex-combattants, dune réintégration réussie incluent : ü Un lieu de résidence permanent (logement et accès à la terre selon les normes culturelles) ü Sécurité alimentaire : un ménage qui peut se nourrir adéquatement et mieux manger suite à la participation à des activités génératrices de revenu ü Prévisions damélioration économique pour leur ménage lannée suivante ü Sentiments de fierté personnelle, doptimisme et de meilleur rendement que les autres vétérans et/ou mieux quau cours du service militaire ü Satisfaction avec leur participation aux programmes ü Sentiment damélioration de leur situation personnelle au cours des trois dernières années Source: CreativeAssociates International, Inc. (1998) 14MDRP (non daté) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP5 Partie 2: Réintégration souvent sur la satisfaction des besoins économiques des utilisé pour se procurer des petits cadeaux et objets ex-combattants, une démarche plus globale traitant la symboliques, comme du savon ou du tissu, offerts aux réintégration comme un processus multidimensionnel membres de la famille et de la communauté selon les est cruciale pour accompagner lintégration à long traditions de retour au foyer, ce qui aide le processus terme des ex-combattants à la vie civile. LEncadré 2 de réintégration sociale.16 Dans beaucoup de contextes, ci-dessus en fournituneillustrationetfaitressortirlefait il sagit aussi dune « indemnité de paix » immédiate, que les ex-combattants associent les éléments sociaux, réduisant ainsi le risque que les ex-combattants se psychologiques et économiques à la réintégration. Les sentent exclus du processus de paix dans lequel leurs trois sections suivantes examinent plus en détail les dirigeants les ont engagés. Par ailleurs, lassistance trois blocs les plus communs de la programmation transitoire peut donner aux ex-combattants les moyens de la réintégration : appui à la réinsertion, assistance de subvenir à leurs besoins de base tout en participant à la réintégration économique et assistance à la aux initiatives ultérieures de réintégration économique, réintégration sociale. comme la formation professionnelle ou léducation formelle. A. Appui à la réinsertion 18. Dans le cadre des programmes appuyés par le MDRP, lappui à la réinsertion est limité à une période de six à douze mois après la démobilisation Lappui à la réinsertion est... ­ la durée prévue pour que lappui de réintégration · Lassistance financière aidant les ex- à moyen terme soit lancé et commence à avoir un combattants à sinstaller et à répondre aux impact. Pour encourager son utilisation correcte, besoins de base de leurs ménages, à titre lassistance de réinsertion saccompagne dorientations intérimaire, après la démobilisation et et de conseils avant la démobilisation et après larrivée à avant que lappui à la réintégration ne soit la communauté daccueil.17 De façon générale, lappui complètement disponible à la réinsertion devrait correspondre aux revenus moyens des ménages à lendroit de réinstallation, aux · Un mécanisme transitoire visant à alléger la revenus militaires antérieurs et/ou, le cas échéant, aux dépendance aux milieux militaires structurés allocations de protection sociale transitoire perçues par et verticaux qui répondent aux besoins de base les personnes déplacées au sein du pays, les réfugiés et (alimentation, abri, vêtements, etc.) autres groupes affectés par le conflit.18 · Assistance en espèces et/ou en nature 19. Les modalités les plus courantes, en termes · Une protection sociale à court terme dappuiàlaréinsertion,sontlesindemnitésennature seulement ! et les versements en espèces. Les indemnités en nature varient des nécessaires de base contenant des vêtements civils, des articles de toilette et autres objets de base 17. Lassistance transitoire permet aux ex- à lappui de réinsertion sous forme dalimentation, combattants et aux personnes à leur charge de darticle de ménage et dintrants agricoles. Les sétablir, à leur retour, dans un endroit de leur nécessaires de base devraient être fournis aux choix et de subvenir à leurs besoins à court terme. ex-combattants dès que possible après la démobilisation Lexpériencemontrequaumomentdeladémobilisation, et, le cas échéant, au moment de lenregistrement beaucoup dex-combattants se retrouvent dans une ou du rassemblement dans les camps, comme cest situation financière vulnérable.15 Au cours de cette le cas en République Démocratique du Congo (RDC) période de retour à la vie civile, une protection sociale (Encadré 3). Bien que lassistance à la réinsertion soit transitoire peut aider les ex-combattants à subvenir habituellement harmonisée, une certaine souplesse par aux besoins de base de leurs familles ­ y compris rapport aux besoins de divers groupes dex-combattants lalimentation, le logement, les soins médicaux, la ­ comme les femmes, les ex-combattants avec des scolarisation des enfants et les articles de base du ménage. Lappui à la réinsertion est également souvent 15Banque mondiale (2002) 16Arthy (2003), PNUD (2005a) 17 6 MDRP (non daté) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 18Banque mondiale(non daté) Réintégration : Partie 2 personnes à charge ou ceux qui sinstallent dans les réseaux dONG existants, les centres communautaires zones rurales ­ peut savérer nécessaire. En Angola, et les bureaux des administrations locales peuvent aussi par exemple, où les premières études réalisées par être utilisés pour distribuer les indemnités en nature le Projet de démobilisation et de réintégration ont ­ comme lindique lexpérience du programme de déterminé quune grande majorité dex-combattants distribution de la réinsertion du Nicaragua, présenté en vivaient en milieu rural, un appui agricole en nature, détail enAnnexeA. y compris des semences (maïs et/ou fèves, selon les régions et les saisons) et des outils de base furent 20. Les versements de réinsertion en espèces fournis aux ex-combattants. Cet appui avait comme peuvent servir efficacement de suppléments avantages dêtre relativement bon marché (environ ou dalternatives aux indemnités en nature, 50 USD par personne), rapide à distribuer à laide des pour compléter dautres formes dappui à la réseaux de secours humanitaire déjà en place dans le réintégration.19 Lappui direct en espèces permet aux pays et dencourager les ex-combattants à retourner ex-combattants de se procurer les articles en fonction dans leurs régions rurales dorigine. En labsence de de leurs préférences et besoins précis, leur accordant Encadré 3: Trousses de réinsertion Dans le cadre du programme de DDR appuyé par le MDRP en République Démocratique du Congo, les ex- combattants reçoivent des nécessaires couvrant leurs besoins de base à deux reprises ­ une première fois, à leur arrivée aux centres dorientation, lorsquils sont informés au sujet du programme et quil leur est proposé de choisir entre la démobilisation et lintégration à la nouvelle armée et la seconde, lorsquils quittent ces centres pour aller à lendroit où ils ont choisi de sinstaller. Idéalement, les nécessaires devraient être spécialement adaptés pour les hommes, les femmes et les enfants ex-combattants. Plus précisement, les indemnités versées aux femmes ex-combattantes devraient inclure les articles correspondant aux besoins des femmes en matière de réintégration, comme des vêtements féminins, des serviettes hygiéniques, du tissu pour les couches des nourrissons, les nécessaires à laccouchement, etc. Certains articles se trouvant traditonellement dans les trousses de réinsertion en RDC sont décrits ci-dessous : Adultes À l'arrivée au centre d'orientation : Chemisettes, pantalons, sous-vêtements, chaussettes, chaussures, tasse, assiette, couverts, couverture, natte, bidons, brosses à dents, dentifrice, savon pour les femmes : pagnes, pantoufles, paquets de serviettes hygiéniques En quittant le centre d'orientation : Sac de voyage, casseroles de cuisine en aluminium, un seau en plastique, une bâche en plastique pour sabriter, une radioAM/FM/ondes courtes avec piles Enfantes À larrivée au centre dorientation : Sous-vêtements, pantoufles, brosse à dent, dentifrice, peigne, serviette de bain, savon, produit de lessive, papier de toilette, bidon, seau pour se laver et pour la lessive, tasse, couverture, sacoche pour les garçons : chemisettes, chemises, pantalons, pantalons courts, tricots de corps pour les filles : pagnes, robes, paquets de serviettes hygiéniques. Sil sagit dune jeune mère avec un nourrisson, elle recevra aussi une trousse supplémentaire de fournitures pour le bébé. En quittant le centre dorientation : Chemises, pantalons, tricots de corps, sous-vêtements, ceinture, chaussettes, chaussures de sport, sac de voyage, savon, produit de lessive 19Fitz-Gerald et al (2004), Isima (2004) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP7 Partie 2: Réintégration ainsi le maximum de souplesse et de choix. Au-delà des dinstallation ou du niveau de maladie ou dinvalidité indemnités directes aux ex-combattants, les versements physique due au conflit.20 Les versements uniques en espèces peuvent avoir un effet favorable sur la ont pour avantage de permettre aux ex-combattants de communauté élargie daccueil. Des investissements procéderàdesinvestissementsinitiaux­cequi peut être sociaux et productifs en espèces peuvent stimuler difficile en cas déchelonnement de montants réduits. léconomie locale et renforcer le secteur bancaire local, Les inconvénients des versements uniques incluent les sil existe. Du point de vue de la gestion du programme, effets potentiellement inflationnistes sur léconomie les coûts administratifs et de transaction des versements locale, laugmentation des risques de sécurité encourus en espèces sont souvent inférieurs à ceux de lappui en par les ex-combattants et leurs familles, un risque accru nature et ils peuvent être distribués plus facilement et de mauvaise gestion de largent et le danger que la plus rapidement. population y voie un paiement en échange darmes.21 Les ex-combattants manquant de compétences et 21. Les versements en espèces peuvent prendre dexpérience en matière de gestion des liquidités, plusieurs formes - versement unique ou échelonné, dinvestissement et des systèmes formels de banque et pouvant alors être : normalisé pour tous les ex- de crédit peuvent éprouver encore plus de difficultés à combattants,adaptépourgarantirlaparitérégionale rentabiliser pleinement les versements uniques.22 du pouvoir dachat ou structuré en niveaux, selon la durée du service armé, du rang militaire, du lieu 22. Les versements en espèces dun grand Tableau 1. Versements de réinsertion en espèces dans les programmes appuyés par le MDRP Différenciation des Suggestion de date pour le Appui total en espèces Pays du programme versements en premier versement/montant espèces? approximatif du premier de réinsertion par versement bénéficiaire Au moment de la Angola Non23 démobilisation; 100 USD 100 USD Trois mois après la Burundi Oui ­ par rang démobilisation ; 600 USD (en moyenne) au moins 250 USD Républic Démocratique Au moment de la du Congo Non démobilisation ; 350 USD 50 USD Dans les sept jours qui suivent République du Congo Oui ­ par date de démobilisation la démobilisation 150 USD 150 USD Trois mois après la Rwanda Oui ­ pour dertains groupes cibles, par rang démobilisation ; 400 USD (en moyenne au moins 100 USD Ouganda Non Une fois lamnistie obtenue ; près de 140 USD 140 USD 20Banque mondiale (1993), Fitz-Gerald et al (2004), Isima (2004), MDRP (2004b) 21Banque mondiale (non daté) 22Banque mondiale (1993), CreativeAssociates International, Inc. (1995), Fitz-Gerald et al (2004) 23Toutefois, comme convenu par la Commission nationale de DDR du Gouvernement de lAngola, les combattants qui commencèrent leur démobilisation après le 22 août 2002 (la date de conformité établie dans le Protocole daccord de Luena) furent 8 enregistrés dans le cadre du processus de démobilisation et ont perçu une assistance de Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP réintégration, mais navaient pas droit à un appui de réinsertion. Réintégration : Partie 2 montant, fournis par le biais des programmes les échelonnements peuvent aussi permettre aux nationaux du MDRP, sont souvent divisés en une administrations les souscrivant ­ souvent elles-mêmes à série de paiements plus petits, comme lindique cours de liquidités à la conclusion dun conflit ­ détaler le Tableau 1. À titre indicatif, les ex-combattants la charge financière de ces versements sur plusieurs devraient percevoir le premier paiement en espèces mois. de lappui à la réinsertion dans les 3 mois qui suivent leur démobilisation, et les versements suivants tous les 23. Laptitude à fournir un appui en espèces de 1-4 mois. Les versements échelonnés, accompagnés réinsertion dépend de la disponibilité dinstitutions de formations et conseils financiers, peuvent aider à capables de recevoir, de distribuer, de comptabiliser inculquer graduellement les principes de planification, et de procéder au suivi des versements. Un éventail gestion et responsabilité financière. Lorsquils sont dinstitutions ­ y compris les banques, les bureaux canalisés par la voie du système bancaire, ils aident de poste, les bureaux décentralisés du programme les ex-combattants à apprendre à traiter avec les de réintégration ou les agents de sensibilisation du systèmes locaux de banque et dépargne. Concernant programme et même les fournisseurs de téléphones les programmes financés par le gouvernement, portables ­ peuvent disposer de ces capacités, comme Encadré 4 : Procéder aux versements de réinsertion en espèces en employant un réseau de téléphonie mobile en République Démocratique du Congo Pour apporter un appui de réinsertion en espèces aux ex-combattants de la République Démocratique du Congo (RDC), le programme national appuyé par le MDRP a cherché un moyen de procéder aux versements mensuels de réinsertion de 25 USD à plus de 100.000 personnes se trouvant dans vingt centres de démobilisation et à des centaines demplacements dans lensemble du pays où les ex-combattants se sont installés après la démobilisation. Labsence ou la faiblesse des systèmes bancaires dans beaucoup de régions, une faible infrastructure de transport et de communication, le manque de contrôles fiduciaires adéquats de la part de nombreuses institutions financières et linexistence dun système établi et assurable de transfert de fonds représentent, dans leur ensemble, un énorme défi pour le programme et pour sa prestation de lassistance de réinsertion. Bien quune banque ait accepté de procéder aux versements à trois emplacements fixes, aucune agence bancaire respectée na pu être identifiée pour couvrir le reste du pays. Suite à la signature des divers accords de paix en RDC et létablissement du Gouvernement transitoire, le réseau de téléphonie mobile, auparavant limité à la capitale et à certains bureaux provinciaux clés, sest étendu pour couvrir près de quatre-vingt dix pour cent du pays. Ceci donna lieu à larrivée de CELPAY, une société detéléphoniemobilequiproposedessolutionsbancairesetdepaiementparlutilisationdetéléphonesmobiles GSM. CELPAY a élaboré un système lui permettant dutiliser les liquidités perçues localement en paiement deservicesdetéléphoneportablepourverserlesindemnitésauxex-combattantsdumêmeendroit. Lesystème permet à CELPAY de desservir toute la population bénéficiaire du programme national de réintégration, tout en évitant les risques et les difficultés associés au transfert dargent dans lensemble du pays. Comme le système bancaire par téléphonie mobile était nouveau en RDC, le lancement du système mobile de versements de réinsertion connut quelques retards de lancement. Toutefois, le système commença à fonctionner en janvier 2006 et des milliers dex-combattants utilisent maintenant leurs téléphones portables pour obtenir leurs indemnités de réinsertion en espèces. Cette innovation facilite à la fois la gestion et la couverture du programme ­ permettant dutiliser une entité unique, fiable et nationale pour procéder aux versements en espèces à tous les ex-combattants éligibles, quel que soit lendroit où ils se trouvent ou leur niveau daccès au système bancaire formel. De plus, avec le code chiffré individuel donnés à chaque ex- combattant et les téléphones portables GSM, les bénéficiaires du programme participent désormais au marché plus élargi et en évolution des transactions bancaires par téléphonie mobile, aidant ainsi à promouvoir le développement économique local. Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP9 Partie 2: Réintégration le montre lEncadré 4. Le choix précis de lagent de B. Appui à la réintégration distribution dépendra du contexte local et des options disponibles. Par exemple, dans de nombreux pays, économique le système bancaire ne sétendent pas jusquaux zones rurales. Le plus important est que linstitution choisie puisse fournir ces services dune façon simple, Lappui à la réintégration économique est... transparente et en temps opportun, tout en appliquant un système de précautions pour garantir une identification · L'assistance visant à développer les adéquate, et puisse procéder au suivi des bénéficiaires compétencesgénératricesderevenupermettant de façon à minimiser les détournements et installer des aux ex-combattants de parvenir au niveau de vie standard de la communauté postes de paiement accessibles, sûrs et résistant aux intempéries. Par exemple, en République du Congo, le · Une source de soutien. Il ne s'agit pas d'un programme national a choisi de canaliser les versements emploi assuré ou d'une possibilité garantie de en espèces de réintégration aux ex-combattants par le micro entreprise biais des caisses dépargne appelées « mutuelles », présentes dans lensemble du pays. Bien que les ex- · Différencié selon les compétences, les combattants ne soient pas obligés douvrir un compte expériences et les besoins de l'ex-combattant, à la caisse dépargne pour percevoir leurs indemnités, ainsi que les possibilités qui leur sont ouvertes le programme espère que, en encourageant les dans un contexte donné rapports entre les bénéficiaires et les mutuelles, les ex- combattants viendront à envisager dadhérer à la caisse dépargne ­ ce qui leur permettrait douvrir un compte 25. Pour les ex-combattants, le revenu et la dépargne et dobtenir des crédits. capacité de gagner un revenu constituent lun des facteurs les plus importants de réussite de leur réintégration personnelle. 25 Les ex-combattants qui 24. Les versements en espèces et lassistance ont un moyen de subvenir à leurs besoins resteront plus en nature destinés aux ex-combattants au cours vraisemblablement engagés dans le processus de paix des premiers mois qui suivent immédiatement la en cours et contribueront ainsi favorablement à leur démobilisation sont des précurseurs importants communauté et pays. Les ex-combattants sont toutefois de lassistance à la réintégration sociale et particulièrementvulnérablespendantlesdeuxpremières économique, sans toutefois la remplacer. Les annéessuivantladémobilisation. Pouruneréintégration programmes de réintégration portant uniquement sur réussie des ex-combattants et dans lintérêt de la paix et les versements en espèces, sans appui parallèle aux de la sécurité générales, il est particulièrement pertinent revenus et aux investissements, risquent de ne pas de les aider à se procurer des moyens de subsistance aider les bénéficiaires à épargner ou à utiliser leurs durables en temps opportun.26 allocations de façon productive et souvent contribuent 26. La réintégration économique peut être peu à la réintégration économique à long terme des ex- particulièrement ardue pour les ex-combattants combattants.24 Lappui à la réinsertion devrait plutôt dont léducation est limitée, les compétences peu compléter et conduire à lappui à la réintégration ­ en commercialisables, sans réseaux professionnels et apportant une protection sociale de court terme et en sociaux pour faciliter la recherche demploi. Dans encourageant les ex-combattants à se réinstaller dans certains contextes, limpact de ces tendances est des communautés, facilitant ainsi la prestation de multiplié par la stigmatisation relative à la participation lassistance à la réintégration. antérieure à un conflit armé, qui permet difficilement à 24Banque mondiale (1993) 25CreativeAssociates International, Inc. (1996), CreativeAssociates International, Inc. (1997) 26Body et Brown (2005); à Haïti, par exemple, lintervalle moyen de 10-15 jours entre linscription des ex-combattants et le début de la formation professionnelle 10 fut jugé être un succès important du programme pour avoir maintenu la Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP participation et la motivation des ex-combattants (Dworken et al 1997) Réintégration : Partie 2 certains ex-combattants de tirer profit des possibilités et les campagnes dinformation et de sensibilisation offertes par le développement et la reconstruction du devraient clairement énoncer les indemnités (à court et pays post conflit ­ même lorsque de telles possibilités long terme) prévues pour toutes les options. existent.27 Une revue du Projet de démobilisation et de réintégration de lAngola appuyé par le MDRP, par 28. Les programmes de réintégration exemple, a déterminé que de nombreux bénéficiaires devraient inclure un éventail doptions dappui à avaient peu ou pas déducation, peu ou pas de la réintégration économique correspondant à la compétences professionnelles et de faibles perspectives diversitédecapacitésetdintérêtsdesex-combattants. demploi, hormis le travail manuel ou la culture de À cet effet, des options convenant à des âges, genres et subsistance.28 Ce profil est courant dans beaucoup aptitudes physiques différents devraient être proposées dautres contextes, particulièrement chez les ex- et, dans la mesure du possible, laccès à toutes les combattants des forces irrégulières. Selon les résultats options devrait être facilité pour les ex-combattants dune enquête réalisée auprès de soldats rebelles au éligibles. Ceci pourrait requérir des adaptations, Zimbabwe, plus de la moitié dentre eux navaient comme le versement dallocations de transport et de jamais été employés auparavant et un quart dentre eux subsistance qui donneraient aux bénéficiaires laccès navaient aucune compétence. Selon une autre étude à une assistance spécialisée qui nest pas disponible en Ouganda, plus de la moitié des soldats enquêtés dans leur communauté immédiate ou lorganisation navaient que des compétences militaires ou nen de cours dalphabétisation et déléments de calcul afin avaient aucune. En Érythrée, de nombreux combattants que les ex-combattants puissent remplir les conditions du Front populaire de libération de lÉrythrée navaient préalables à certaines formes dassistance, décrites jamais utilisé dargent avant leur démobilisation.29 en Encadré 5. Pour les ex-combattants qui ne sont pas en mesure de participer à certaines activités de 27. Un vaste éventail doptions de programmation réintégration économique à cause dune maladie existe pour équiper les ex-combattants de façon à ce chronique ou dune grave invalidité, une adaptation que leur intégration à léconomie locale réussisse. possible du programme autoriserait la participation de Elles incluent : la prestation de services en éducation la famille de lex-combattant à la place de ce dernier.31 et formation; lappui aux coopératives et associations ; Les programmes pourraient aussi envisager daccorder la facilitation de laccès aux terrains et aux intrants un appui de seconde chance aux ex-combattants dont agricoles; le développement de retraites ou autres la réintégration économique avance lentement, à ceux formes de compensation et la création de possibilités qui souhaitent changer doption de réintégration à mi- demploi et de réhabilitation et reconstruction à base parcours ou à ceux dont les projets de réintégration communautaire. Le mélange précis des options de économique échouent. programmation à employer dans un programme dappui à la réintégration devrait correspondre au profil des 29. Les services dinformation, de conseil ex-combattants, y compris leur niveau déducation et de placement aident les ex-combattants à et de compétence, âge, genre, leur emplacement prendre des décisions réfléchies au sujet de rural/urbain, leurs intérêts et aspirations. Les réalités lassistance de réintégration et laccès aux services économiques ­ y compris les tendances de croissance, complémentaires. Les services dinformation aident de développement du secteur privé et des marchés à clarifier les questions relatives aux indemnités du du travail - ainsi que les capacités et spécialisations programme et à gérer les attentes des ex-combattants au requises de la part des partenaires de mise en oeuvre et sujet des possibilités demploi et dactivités génératrices dappui devraient aussi être prises en compte.30 Quel de revenu. Les outils comme les tests dintérêt et que soit léventail doptions mises à la disposition des daptitude, les inventaires de compétences et les profils bénéficiaires, la perception de la valeur de différents demploi facilitent aussi la réintégration économique paquets dassistance économique devrait être identique en aidant les ex-combattants à choisir les options du programme qui correspondent le mieux à leurs intérêts et aspirations. Commençant par les besoins de lex- 27Ginifer (2003) 28CreativeAssociates International, Inc. (2006) combattant ­ et dirigeant les ex-combattants vers les 29Banque mondiale (1993) 30Banque mondiale (2002) 31Body et Brown (2005), MDRP (non daté) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP11 Partie 2: Réintégration Encadré 5. Alphabétisation et notions élémentaires de calcul pour les ex-combattants du Rwanda Le Programme de démobilisation et réintégration du Rwanda (PDRR) assiste les ex-combattants à parvenir à lautosuffisance socioéconomique en les aidant à établir des projets générateurs de revenu, à adhérer à des associations et des coopératives et/ou poursuivre une éducation formelle, une formation professionnelle ou des placements comme apprentis. En 2004, le PDRR a réalisé une étude de suivi auprès de ses bénéficiaires selon laquelle jusquà 10.000 dentre eux ne savaient ni lire, ni écrire, ni compter, une indication que beaucoup dentre eux ne seraient pas en mesure de tirer pleinement profit de léventail dappui socioéconomique proposé par le PDRR. Pour combler cette lacune, le PDRR élabora un programme dalphabétisation et dintroduction de notions de calcul pour adultes ouvert à tous les bénéficiaires sans ces compétences. La conception du programme comporte les trois éléments principaux suivants: 1. Les cours ont été spécifiquement conçus pour être accessibles aux ex-combattants · Les cours du soir permettront aux ex-combattants qui travaillent pendant la journée de participer · Les cours auront lieu à trois emplacements dans chacun des 30 districts du Rwanda · Les cours seront condensés en un module intensif de 4 mois, pendant la saison agricole sèche 2. Le programme est élaboré et sera réalisé en partenariat avec le ministère de léducation · Cette collaboration permet au programme de sappuyer sur lexpertise du ministère en matière déducation des personnes adultes et dutiliser son réseau denseignants expérimentés dans ce domaine pour assurer les formations. Cet arrangement offre de nombreux avantages importants en termes de qualité et de temps. · Le ministère de léducation jouera aussi un rôle précieux dans lacquisition et la distribution des supports de formation 3. Le programme sappuiera sur les structures et les ressources locales pour minimiser les frais · Les cours auront lieu gratuitement, dans des écoles primaires en dehors des heures douverture · Les responsables des districts et provinces prendront part au suivi permanent du programme interventions (à la fois dans le cadre et à lextérieur conseil et de placement à lintention des ex-combattants des activités formelles de réintégration) correspondant est presentée dans lAnnexe B. adéquatement à ces besoins ­ les services de conseil et de placement favorisent une programmation de la 31. Les quatre formes les plus courantes réintégration fondée sur la demande. dassistance à la réintégration économique employées dans le cadre des programmes appuyés par le MDRP, 30. En outre, ces services continuent à jouer un rôle décrits ci-dessous, sont lappui à lemploi indépendant, la formation professionnelle, léducation formelle et la permanent pendant toute la durée des programmes. Plus création demplois. particulièrement,lesservicesdeconseilpeuventaiderles ex-combattantséprouvantdesdifficultésaucoursdeleur EMPLOI INDÉPENDANT ET APPUI À LA SUBSISTANCE réintégration économique à apprendre en observant des collègues qui ont réussi, à se rassembler en groupements 32. Lemploi indépendant encourage la ou à trouver dautres projets de subsistance ou de gain réintégration économique de beaucoup dex- dans la communauté. Lexpérience réussie du Salvador, combattants, particulièrement dans les contextes en termes de services dinformation, de 30 Banque mondiale (2002) 12 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 31Body et Brown (2005), MDRP (non daté) Réintégration : Partie 2 où le rendement économique est faible, les niveaux ainsi les communautés élargies daccueil dans la prise de chômage sont élevés, ou la précarité à lemploi de décision. Par exemple, au Rwanda, les comités est forte. Lassistance apportée aux ex-combattants communautairesdedéveloppementéluslocalementsont ­ quil sagisse dindividus ou de petits groupes ­ peut chargés de létude et de lautorisation des projets des ex- aller de lenseignement de compétences de base en combattants.34 Les propositions remplissant les critères gestion de largent, à lappui au petit commerce et aux minimum de viabilité peuvent percevoir une assistance modestes projets générateurs de revenu de léconomie financière sous forme de subventions ou en nature, le informelle, en passant par des formations avancées en personnel du programme assurant lorientation et le élaboration de plans daffaires, en gestion financière, en suivi des projets. commercialisation, en conformité juridique, en service au consommateur et en planification stratégique à 35. Pour les ex-combattants, les subventions lintention des entrepreneurs.32 sont généralement plus adéquates et réalisables que les crédits pour appuyer le travail indépendant 33. Dans le cadre des programmes appuyés par et à lentreprenariat. Lutilisation du crédit est leMDRP,lassistancerelativeàlemploiindépendant difficile pour plusieurs raisons : les ex-combattants ne inclut généralement des volets de formation, des disposent généralement pas de capital ou de biens de services de conseil et un appui financier ou en garantie ; linflation est souvent élevée après un conflit nature. Les volets de formation peuvent porter à la et, localement, les intermédiaires financiers adéquats fois sur les compétences générales dentreprises et sont souvent absents ou hésitent à mettre leur clientèle les aptitudes relatives à des secteurs précis comme en péril en offrant des crédits à des conditions faciles les techniques de production agricole ou lartisanat. ou sans garantie aux ex-combattants.35 Les anciens En Angola, par exemple, lagriculture est le moyen combattants ont tendance à considérer que le crédit principal de subsistance de la majorité de la population, est une « indemnité », donnant lieu à des problèmes mais linsécurité alimentaire y est élevée. Les ex- sérieux de remboursement et au sentiment fréquent combattants ont donc bénéficié dun appui en semences que les ex-combattants sont des emprunteurs à haut (à la fois des semences de légumes pour les cultures risque.36 Par exemple, les taux de remboursement riveraines dhiver et de maïs, de fèves et darachide pour des crédits accordés par la commission nationale de les cultures non irriguées dété). Ils ont également reçu réintégration de la Sierra Leone aux ex-combattantes, des outils agricoles manuels de base et, dans certaines aux ex-combattants invalides et aux épouses des ex- régions, du petit bétail.33 combattants étaient très bas. En outre, largent prêté aux femmes mariées a souvent été repris de force par leurs 34. Outre les intrants directs, les ex-combattants époux.37 Étant donné le risque encouru en termes de estiment que les services conseil sont précieux à responsabilisation des programmes de réintégration et différents stades de leur établissement en tant que de crédibilité et dassise financière des autres opérations travailleurs autonomes, comme lors de la sélection de micro finance dans le pays par lélimination du bilan et lélaboration didées dentreprise ou dactivités des créances irrécouvrables, lutilisation du crédit en génératrices de revenu, ou lorsquil sagit de sadapter appui au travail autonome des ex-combattants est aux évolutions du marché. Par ailleurs, nombreux déconseillée. sont les programmes de réintégration qui acceptent les requêtes des bénéficiaires ex-combattants demandant un appui matériel pour financer le bétail, FORMATION PROFESSIONNELLE les fournitures, léquipement et les installations. Les agents de réintégration des niveaux central et local ou 36. La formation pour développer ou les structures locales peuvent procéder à lévaluation de perfectionner les compétences demploi ou de la qualité de ces requêtes de financement, impliquant revenu est une autre forme courante dappui à la réintégration des ex-combattants. La formation professionnelle peut aider à préparer les ex-combattants 32Comité national de désarmement, démobilisation et réintégration de la Sierra Leone (non daté) à lemploi formel, lemploi indépendant ou aux activités 33CreativeAssociates International, Inc. (2006) génératrices de revenu dans le secteur informel - 34MDRP (2004b) 35Body and Brown (2005) 36Baaré (2005) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP13 37Arthy (2003) Partie 2: Réintégration particulièrement pertinent dans beaucoup de situations et laccueil. Pour maximiser limpact de la formation post conflit où les économies à faible rendement créent professionnelle, il est essentiel de faire en sorte que les peu demplois dans le secteur formel. 99% des ex- options de formation correspondent aux possibilités combattants interrogés au sujet de leur expérience de et traditions économiques locales et loffrent de formation professionnelle au Salvador, par exemple, compétences professionnelles réponde à la demande. avaient le sentiment que leur formation les avait mieux Des enquêtes sur le marché du travail et lexamen des préparés pour leur domaine de travail.38 La formation modalités traditionnelles de production et de services professionnelle peut aussi promouvoir la réintégration des secteurs formels et informels sont des conditions sociale en proposant des activités sociales avec dautres préalables pour lélaboration doptions adéquates de civils et en stimulant loptimisme et lespoir en termes formation professionnelle, particulièrement dans les de bien-être futur des ex-combattants. situations post conflit où les marchés ont été perturbés ou évoluent rapidement. 37. La formation professionnelle peut être réalisée par le biais des centres de formation ou de 39. Ces études devraient ensuite être utilisées stages dapprentissage auprès de maîtres reconnus et pour créer des programmes de formation qui : portent peut être adaptée à la fois aux ex-combattants urbains et sur les compétences qui correspondent le mieux au ruraux, aux ex-combattants avec des besoins spéciaux, marché et à la région ; acceptent un nombre détudiants aux possibilités du marché dans différentes régions correspondantaumarchéetfournissentauxbénéficiaires et aux préférences, aptitudes et limites individuelles. potentiels une orientation éclairée au sujet des options Dans le cadre des programmes appuyés par le MDRP, la éventuelles demploi. En Sierra Leone, par exemple, plupart des volets de formation professionnelle durent où plus de 85% de la population vit de lagriculture, entre 3 et 9 mois, portent sur lapprentissage pratique seuls 16% des ex-combattants choisissent le paquet plutôt que sur lenseignement théorique et incluent une de formation agricole, préférant dautres alternatives trousse contenant les outils ou fournitures principaux proposées.39 Par contre, la formation à lartisanat attira permettant aux bénéficiaires de travailler dans le beaucoup dinscriptions, malgré la faible demande du domaine de leur choix à la conclusion de la formation. marché. Pour maximiser leur impact, les paquets de Idéalement, les trousses devraient être distribuées aux formation agricole doivent aller au-delà dun simple ex-combattants au début du programme de formation, appui à lagriculture de subsistance et inclure la pour permettre aux étudiants de maîtriser lutilisation de formation en compétences ­ comme les techniques leurs outils et de participer pleinement à la formation. de culture ou nouvelles technologies de traitement Les retards rencontrés par plusieurs programmes ­ qui peuvent donner lieu à des activités génératrices appuyés par le MDRP dans la distribution des trousses de revenu. aux bénéficiaires pendant leur formation souligne limportance de lélaboration et de lacquisition des trousses parallèlement à la préparation des activités de 40. Les options de formation professionnelle formation professionnelle. doivent représenter les capacités des ex-combattants de différents niveaux éducationnels, âges, genres, conditions physiques, régions et situations 38. Un vaste éventail de compétences économiques, comme lindique lEncadré 6. En milieu professionnelles a été proposé aux ex-combattants rural, par exemple, la formation agricole devrait tenir dans le cadre de différents programmes de réintégration compte des différences régionales en termes de saison, financés par le MDRP, les plus fréquentes étant de climat, de topographie, de qualité des sols et de lagriculture, la construction, la menuiserie, la mécanique et la confection. En réponse aux niveau daccès au marché. Dans certaines sociétés, les besoins du marché local et des préférences des ex- options accordées aux ex-combattants devraient inclure combattants, différents programmes ont appuyé des des possibilités de formation adaptées aux femmes, formations dans des domaines comme la serrurerie, comme lartisanat, le traitement de lalimentation, la lélectricité, la plomberie, la production de matériaux fabrication du savon, la teinture du tissu et la confection. de construction, la pêche, lélevage, lart et lartisanat, De plus, les calendriers de formation devraient la coiffure, le traitement de lalimentation, le tourisme 38CreativeAssociates International, Inc. (1996) 39Arthy (2003) 14 40 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Barth (2002), Body et Brown (2005), Schroeder (2005), Specht (non daté) Réintégration : Partie 2 Encadré 6. Leçons dégagées d'un programme de formation professionnelle à l'intention des ex-combattants au Salvador · La durée de la formation pourrait (et devrait) varier selon la compétence professionnelle enseignée et les antécédents des participants · Des liens étroits entre les programmes de formation et les possibilités demploi devraient être encouragés · Des stratégies de formation et demploi différentes pourraient être nécessaires en milieux urbain et rural et pour le travail autonome et lemploi formel · De simples services de conseil professionnel sont une condition préalable précieuse à linscription au cours · Si possible, les cours devraient intégrer des étudiants provenant de divers milieux sociaux et politiques et inclure à la fois les ex-combattants et les étudiants civils Source: CreativeAssociates International, Inc. (1995) être adaptés aux obligations de travail ménager des ressources matérielles et humaines, létablissement femmes.40 Pour les officiers et les autres ex-combattants de partenariats peut constituer une étape cruciale qui ont une éducation universitaire, des compétences de la mise en oeuvre des activités de formation. professionnelles comme la comptabilité, les services de La collaboration entre les institutions et formateurs santéoulinformatiqueseraientpréférables.41 LAnnexe locaux, les organisations expérimentées dautres C donne une indication de lorganisation et des pays ou régions et les départements publics chargés propositions du programme dassistance en formation de la formation peuvent aider à stimuler et orienter professionnelle à lintention des ex-combattants du le développement dun secteur local de la formation Mozambique de 1994 à 1996. professionnelle, ce qui pourrait représenter une contributionparticulièrementimportanteduprogramme 41. Une fois les volets de formation élaborés, de réintégration à lensemble du pays. Au Rwanda, les écoles professionnelles et les formateurs en par exemple, le Programme de démobilisation et de place devraient être employés pour les exécuter.42 réintégration (PDRR) collabore avec le ministère de Létablissement de nouveaux centres de formation léducation pour identifier les institutions capables spécialisés pour les ex-combattants peut saper les dassurer la formation professionnelle et pouvant aussi institutions existantes, marginaliser davantage les formerlesex-combattantssansaffecterleurscalendriers ex-combattants et propager les centres de formation et leurs étudiants actuels. Ensemble, ce réseau ephémères ou irresponsables, plus motivés par le gain dinstitutions de formation, les experts du ministère quelaprestationdeservices. Parailleurs,lefinancement et le personnel du PDRR ont élaboré des modules des institutions en place a plusieurs avantages: il normalisés de six mois de formation pour un vaste encourage lincorporation des ex-combattants aux éventail de compétences professionnelles et investi réseaux élargis détudiants et sociaux, sappuie sur des dans la formation des formateurs ­ dont bénéficieront programmes pédagogiques qui ont fait leurs preuves et renforce les capacités des institutions nationales les étudiants actuels et futurs. ­ générant ainsi des répercussions potentiellement favorables pour la communauté. 43. Le suivi régulier des institutions et méthodologies de formation est vital pour 42. Dans les situations post conflit où les garantir la qualité des programmes de formation capacités dabsorption des institutions de formation professionnelle. Ceci inclut la surveillance du sont souvent limitées par les déperditions en programme pédagogique, les démarches dinstruction, les qualifications des formateurs, la durée du cours, les supports didactiques, les examens, laccréditation et 41Richards et al (2003) 42Dworken et al (1997) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP15 Partie 2: Réintégration Encadré 7. Les programmes de formation professionnelle devraient être suivis régulièrement pour vérifier... ü Lutilisation de programmes pédagogiques acceptés, afin de maintenir la qualité des services et de respecter les normes nationales ü Laccès des ex-combattants à suffisamment de supports et déquipements de formation ü Que linstruction soit fondée sur des méthodologies denseignement appliqués et concrètes et le perfectionnement des compétences pratiques plutôt que des cours en classe trop théoriques ü Que les compétences de base nécessaires à lemploi soient enseignées, ainsi que les aspects professionnels ü Que la formation soit fournie régulièrement, comme prévu ü Que lexamen formel soit employé pour évaluer les niveaux daptitude technique atteints par les participants ü Quedescertificatsdeformationreconnusauniveaunationalsoientdélivrésrapidementauxparticipants et détailent la réuissite de létudiant selon des critères acceptés. ü Que les étudiants ayant complété la formation soient suivis pour évaluer la pertinence de la formation en terms demployabilité Sources: Richards et al (1993),Arthy (2003), Tesfamichael et al (2004) limpact de la formation, comme lindique lEncadré permettentsouvent de trouverun emploi. Les difficultés 7. Il est également important dévaluer limpact à long rencontrées par les ex-combattants dans plusieurs pays terme de lacquisition de nouvelles compétences, ce du MDRP et ailleurs au monde soulignent limportance qui pourrait et devrait être utilisé pour préciser le type, de lappui en matière de compétences de recherche le contenu et la durée de la formation professionnelle. demploi (y compris la rédaction du curriculum vitae, Dans les cas où les programmes de réintégration ne la communication verbale et écrite et les techniques disposent pas des capacités nécessaires pour procéder dentretien), des références aux postes vacants et des indépendamment à la surveillance, des partenariats initiatives de promotion de lemploi et daccréditation avec les ministères de léducation et du développement - discutés en Encadré 8.44 professionnel seraient utiles. Les programmes de formationprofessionnelledevraientaussiêtresupervisés pour sassurer quils permettent effectivement aux ex- ÉDUCATION FORMELLE combattants dacquérir lalphabétisation, la confiance et descompétencesrémunératricesqui,encomplémentaux 45. Pour beaucoup dex-combattants, le programmesnationauxgénérauxderepriseéconomique, retour à léducation formelle peut constituer une les aideront à réaliser la réintégration économique dans puissante motivation en préparation à une nouvelle des conditions économiques difficiles.43 profession. Pour poursuivre les carrières de leur choix, beaucoup dex-combattants souhaitent sinscrire à des 44. Bien que beaucoup dex-combattants qui programmes avancés déducation dans des institutions participent aux formations professionnelles soient universitaires ou de formation professionnelle. Pour bien placés pour lemploi indépendant, la plupart les ex-combattants qui navaient jamais auparavant été bénéficieront dune assistance de recherche demploi inscrits à lécole, qui ont dû abandonner leurs études - pendant et après les programmes de formation. Un ou dont léducation antérieure fut limitée à cause de appui dans ce domaine peut être particulièrement la distance ou de la qualité inférieure, la scolarisation important pour les ex-combattants en milieu urbain qui primaire ou secondaire peut aider à approfondir ou à nont peut-être jamais travaillé dans le secteur formel acquérir lalphabétisation, les notions de calcul et la ou qui ne disposent pas de réseaux sociaux solides qui 43Ginifer (2003), Richards et al (2003), Lancaster (2005a) 16 44 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Colletta et al (1996), Dworken et al (1997) Réintégration : Partie 2 Encadré 8. Accréditation des compétences des ex-combattants Laccréditation de formation ou pour compétences acquises est très utile, à peu de frais, pour les ex-combattants à la recherche dun emploi. Certaines leçons relatives à laccréditation incluent : ü Les institutions de formation devraient donner les certificats de formation rapidement car beaucoup dex- combattants ne commenceront pas à chercher un emploi avant de les avoir reçus ü Les certificats devraient être conformes aux normes nationales et reconnus par lautorité compétente de léducation nationale ü Pour éviter la discrimination ou la stigmatisation, les certificats devraient indiquer les compétences acquises et le nom de linstitution de formation, sans préciser le statut des ex-combattants auxquels ils sont accordés ü Laccréditation des compétences et expériences techniques acquises au service militaire et vérifiées par un programme de réintégration peut aider les ex-combattants à communiquer leurs connaissances et aptitudes aux employeurs potentiels Sources: Colletta et al (1996), Mehreteab (2002), MDRP (2004c) réflexion critique exigés pour beaucoup demplois. les procédures, les délais et les conditions dinscription En Sierra Leone, par exemple, où un tiers des ex- pour les ex-combattants dont la scolarisation serait combattants na jamais été scolarisé, léducation ordinairement exclue pour cause dâge, dabsence de formelle fut le type dassistance de réintégration préféré justificatifs scolaires ou dimpossibilité de commencer par près de 30% dex-combattants.45 De la même façon, les cours à la rentrée scolaire officielle. Des modules au cours du processus de démobilisation du Liberia en de scolarisation accélérée, des calendriers et des 1997, plus de la moitié des ex-combattants firent le programmes alternatifs de cours, combinant léducation choix de léducation.46 formelle et les compétences rémunératrices et pratiques peuvent aider à minimiser les contraintes par rapport au 46 Léducation formelle peut constituer une temps consacré à la famille et au travail.47 La continuité stratégie particulièrement efficace de réintégration de lappui à léducation devrait avoir pour condition économique et sociale pour les enfants soldats dont une participation et un rendement satisfaisants, mais la scolarisation a vraisemblablement été interrompue - les résultats pourraient être évalués selon des critères sans toutefois la limiter uniquement aux ex-combattants variables, particulièrement au cours de la première qui durent abandonner leurs études pendant le conflit. année. Lappui à léducation des ex-combattants devrait Les enfants soldats tirent particulièrement profit utiliserlesinstitutionsexistantesetaisémentdisponibles des avantages sociaux du retour à léducation. La (quelles soient publiques, privées ou dirigées par des scolarisation leur accorde un temps supplémentaire ONG), disposant dun programme pédagogique établi dans un milieu institutionnel favorable pour sadapter et pouvant intégrer les ex-combattants aux classes à la vie civile et établir des réseaux sociaux avec leurs ordinaires. pairs civils. CRÉATION 'EMPLOIS D 47. Lassistance à la scolarisation formelle peut prendre la forme de subventions, de coupons 48. La création demplois pour les ex-combattants scolaires ou dappui en nature pour couvrir les est souvent synonyme de projets de travaux publics, frais dinscription, de scolarité et dexamen, les mais limpact de ces derniers est également source livres et les uniformes, le transport et autres charges de beaucoup de préoccupations. En théorie, les associées. Il peut être tout aussi important dadapter programmesdetravauxpublicsontundoubleavantage : les ex-combattants ont un emploi rémunérateur et les communautés tirent profit de la reconstruction de 45Ginifer (2003), PNUD (2005b) 46PNUD (2005b) 47Christian Childrens Fund (1998), Verhey (2001), Body et Brown (2005) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP17 Partie 2: Réintégration linfrastructure endommagée par le conflit, comme précises à des postes correspondants (dans, par exemple, les routes, les systèmes hydrauliques et dhygiène, des sociétés privées de sécurité, des agences publiques les écoles, les structures de santé et autres bâtiments et des entreprises de construction). Il avait également publics. Les projets de travaux publics destinés à pour objet daider les ex-combattants qui ont travaillé la fois aux ex-combattants et aux membres de la par le passé dans la fonction publique à réintégrer communauté élargie peuvent aussi avoir pour avantage leurs organisations dorigine. Dans le cadre de ce potentiel supplémentaire dencourager lintégration et le programme, les employeurs souhaitant recruter un ex- développement de réseaux sociaux. combattant, tout en lui donnant la possibilité dacquérir les compétences pertinentes pendant au moins deux ans 49. Toutefois, en pratique, les programmes de à un salaire dau moins 50 USD environ, peuvent établir travaux publics ne parviennent souvent pas à enseigner un contrat avec le programme national et recevoir des ou renforcer les compétences menant à une activité subventions et autres appuis pour la formation de leurs rémunératrice durable. Bien que les ex-combattants nouveaux employés. sy intéressent souvent fortement, ils sont généralement trop onéreux et exigent des investissements initiaux 51. Les programmes de réintégration dautres pays importants en temps et en ressources financières ontproposé,avecsuccès,desencouragementssimilaires. pour mettre en place les modalités de logistique et de En Éthiopie, un projet de réintégration a subventionné sécurité.48 Par exemple, dans le cadre des programmes 50% des salaires des ex-combattants pendant un an et appuyés par le MDRP, le Programme national de fit un versement supplémentaire aux employeurs qui désarmement, de démobilisation et de réintégration de accordèrent un contrat à long terme à leur personnel la République du Congo examina la possibilité dinclure ex-combattant à la fin de cette année.50 Le programme des projets de travaux publics à la série doptions de de réintégration de la Namibie a aussi financé des réintégration afin daccroître la visibilité des liens stages salariés à court-terme pour les ex-combattants entre lappui individuel et les gains de la communauté. dans le secteur privé ­ ce qui permit dacquérir une Cette option na pas été poursuivie à ce jour parce que, expérience professionnelle en échange de la gratuité en fin de compte, une telle initiative fut jugée trop de main doeuvre pour les employeurs et la possibilité complexe et onéreuse, sans nécessairement enseigner de filtrer les employés potentiels.51 Dans le nord-ouest aux participants des compétences rémunératrices et de la Somalie (Somaliland), la difficulté de placement spécialisées. Lexpérience suggère aussi que les projets des ex-combattants dans les entreprises privées mena regroupant un grand nombre dex-combattants peuvent un programme de réintégration à élaborer une démarche raviver linsécurité et encourager la dépendance envers inverse à base familiale, respectant la culture locale. la programmation organisée- le programme des brigades Les propriétaires dentreprises identifièrent les membres du développement de la Namibie, décrit en Annexe D, de la famille répondant aux critères déligibilité des est un des exemples.49 ex-combattants du programme et celui-ci établit des contrats directs avec les ex-combattants intéressés par 50. Dans le cadre des programmes appuyés par une formation sur le lieu de travail. Le programme paya le MDRP, les efforts de création demploi ont porté les frais de formation à lentreprise daccueil, avec des sur létablissement ou lidentification de placements preuves rigoureuses de formation et de présence et versa de travail pour les ex-combattants et sur la mise en des allocations de subsistance aux stagiaires pendant la place de motivations encourageant les employeurs à formation. À la fin de la période, le projet facilita la recruter ou accorder des stages dapprentissage aux signature conjointe dun contrat demploi entre lex- ex-combattants. Par exemple, après le processus de combattant, lentreprise daccueil et le ministère du paix de 2002 en Angola, le Gouvernement incorpora travail. prèsde7.000enseignantsetcadresdelasantéprovenant des rangs de lex-UNITAaux institutions pertinentes du 52. Pourfaireensortequelesplansdemotivation secteur public. Au Burundi, un volet de promotion des employeurs donnent lieu à lemploi durable de lemploi du Programme de démobilisation, des bénéficiaires ex-combattants, il faut investir réinsertion et réintégration fut élaboré pour placer les ex-combattants disposant de compétences techniques 48Arthy (2003), Baaré (2005), Body et Brown (2005) 49CreativeAssociates International, Inc. (1995), Colletta et al (1996) 50 Colletta et al (1996) 18 51 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Banque Mondiale (1993) Réintégration : Partie 2 dimportantes ressources administratives. Les lharmonie sociale entre les ex-combattants et les agents du programme doivent collaborer étroitement communautés locales. Beaucoup dex-combattants avec les ex-combattants et les employeurs pour faire entretiennent des liens familiaux et un statut solides le suivi des correspondances existantes, rester informés au sein de leur communauté pendant tout leur service des nouvelles offres demploi, diffuser les possibilités militaire. Dautres, cependant, pourraient avoir un vif demploi, faciliter les demandes des ex-combattants et besoin dun appui à la réintégration sociale, notamment procéder à la création dune demande correspondant aux ceux qui furent longtemps loin de chez eux, ne peuvent aptitudes des ex-combattants. Une attention particulière pas retourner dans leur communauté dorigine ou devrait aussi être accordée à la commercialisation des faisaient partie de forces armées vaincues ou de groupes compétences des ex-combattants et à la lutte contre les armés ayant commis des atrocités contre les civils. préjudices dont ils pourraient faire lobjet au travail. En Éthiopie, par exemple, la Commission nationale pour 54. Lappui à la réintégration sociale est la réhabilitation des anciens membres de larmée et trop souvent ajouté, après coup, à lappui à la des vétérans de guerre invalides encouragea lemploi réintégration économique. Pourtant, les programmes des ex-combattants en collaborant avec danciens antérieurs de réintégration démontrent clairement que la employeurs pour faciliter le retour à lemploi et en réintégration sociale est un aspect tout aussi important délivrant des attestations de compétence et dexpérience de la transition vers la vie civile ; elle sert aussi souvent acquises au service militaire.52 de catalyseur ou peut même représenter une condition préalable demploi et de sécurité économique.53 C. Appui à la réintégration sociale Lassistance à la réintégration sociale peut aller de linformation et sensibilisation des ex-combattants, des communautés et de la société dans son ensemble aux Lappui à la réintégration sociale... campagnes de sensibilisation, en passant par lappui aux traditions communautaires et aux cérémonies · Encourage la communauté à accepter de purificatrices et de réconciliation, lapport dun appui nouveau les ex-combattants et leurs familles conseil et psychologique et le renforcement des · Traite les questions dordre psychosocial capacités communautaires. affectant la réintégration SENSIBILISATION DES COMMUNAUTÉS · Inclut la sensibilisation de la société au sujet de la réintégration des ex-combattants 55. Comme pour lappui dorientation reçu · Incite à la réconciliation et la tolérance par les ex-combattants avant leur démobilisation, les communautés bénéficient dune assistance pour · Encourage le développement des compétences préparer le retour ou larrivée des ex-combattants. de la vie quotidienne Cette assistance peut prendre plusieurs formes, des · Est un processus où les intervenants de publications, messages radio et productions musicales la communauté (y compris les autorités et théâtrales qui transmettent les informations au sujet traditionnelles, associations confessionnelles du processus de DDR, aux discussions publiques et dirigeants communautaires) tiennent une ouvertes, rassemblements et ateliers dorientation. Ces place importante activités sensibilisent les membres de la communauté aux questions de réintégration avant larrivée des ex- combattants dans les communautés. Les dirigeants 53. La réintégration à la vie civile implique politiques, confessionnels et ethniques, les enseignants, que lex-combattant trouve sa place au sein dune les agents de santé, les dirigeants des associations famille, dune communauté ou dun réseau de communautaires et autres dirigeants communautaires relations sociales. Pour ce faire, il est donc vital et leaders dopinion ont un rôle particulièrement que lappui incite à la réconciliation, la confiance et important à jouer dans les efforts de sensibilisation et de stimulation de lappropriation communautaire du processus de consolidation de la paix. 52CreativeAssociates International, Inc. (1995) 53Colletta et al (1996), Mehreteab (2002), National Committee for Disarmament, Demobilisation and Reintegration Sierra Leone (undated) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP19 Partie 2: Réintégration 56. Les messages principaux de la sensibilisation PROCESSUS DE RÉCONCILIATION communautaires varieront considérablement, selon le contexte social, politique et économique. 58. Pour quun ex-combattant soit accepté Les circonstances du retour des ex-combattants ou accepté à nouveau en tant que membre de la ­ individuellement, avec un groupe dex-combattants, communauté, il peut avoir à participer à un certain avec leurs familles, héros ou anciens ennemis, anciens processus local de réconciliation. Ces processus résidents ou étrangers ­ façonneront les stratégies prennent des formes diverses et ont différentes de sensibilisation communautaires et de préparation. finalités. Les rites traditionnels peuvent servir à Certains messages clés devant être contenus dans les accorder labsolution, purifier les actions antérieures efforts de sensibilisation, en fonction du contexte, ou cicatriser les blessures, signifiant la conclusion de incluent: la réintégration des ex-combattants est liée à la vie militaire et le début de la vie civile. Lorsquil la réalisation dune paix durable ; lappui destiné aux sagit de pardonner des actes passés, les ex-combattants ex-combattants est conçu pour les aider à parvenir peuvent être appelés à admettre publiquement leur à un niveau de vie comparable à celui du reste de la rôle dans les conflits précédents lors de réunions communauté et ne dure pas indéfiniment ; les ex- communautaires et daccepter la pénitence infligée ou combattants peuvent avoir des compétences, des la restitution recommandée par les dirigeants locaux. marchandises, des services ou dautres ressources utiles Les communautés organisent parfois des rituels ou des à offrir à la communauté.54 cérémonies pour purifier le corps et lesprit ou pour calmer les mauvais esprits associés aux actes passés 57. Le Programme national de désarmement, de lex-combattant.55 Ces éléments du processus de démobilisation et réintégration de la République du réintégration sont souvent particulièrement précieux Congo a élaboré une démarche de sensibilisation pour les femmes et les enfants qui furent enlevés par communautaire originale et à volets multiples. Les les forces, utilisés comme « épouses de brousse » et informations relatives à la consolidation générale de stigmatisés par lagression sexuelle à leur égard.56 la paix, à la programmation DDR et aux activités de Similairement, les rituels et cérémonies, comme ceux réintégration des ex-combattants seront diffusées auprès où les vêtements ou articles militaires sont brûlés ou des communautés par radio, télévision, presse écrite, lorsquun accueil officiel est réservé aux ex-combattants affiches et circulaires ­ ainsi que par lintermédiaire de retour dans leur communauté, sont dune importance doutils relationnels comme les visites au porte à symbolique, marquant la conclusion de la vie de porte par le personnel du programme, les réunions combattantetunnouveaudépartdanslemondecivil. Le communautaires, les représentations théâtrales et les Haut Commissariat à la réinsertion des ex-combattants événements culturels et sportifs. Un réseau de stars- (HCREC) en République du Congo étudie actuellement ombrelles ­ des personnalités musicales et sportives certains mécanismes traditionnels et cherche à raviver nationales ­ sera aussi mis en place pour plaidoyer en et renforcer les processus traditionnels de réconciliation faveurduprogrammeetaideraàdiffuserlesinformations dans le cadre du programme national de réintégration. relatives à ses activités et ses politiques auprès du grand public. Outre les efforts généraux de sensibilisation 59. Laréconciliationestencouragéeparunesérie publique, un vaste groupe délus et de dirigeants dactivités sociales permettant aux ex-combattants communautaires, y compris les chefs de village et et autres membres de la communauté déchanger et de district, les conseillers municipaux, les delegués à de rétablir des relations. Les initiatives comme les lAssemblée Nationale et les préfets, participeront à événements sportifs et culturels, ainsi que les projets des discussions et des réunions régulières au sujet du de restauration ou de réhabilitation communautaire programme et recevront des actualisations permanentes. peuvent tous constituer des catalyseurs précieux pour Il est espéré que cet engagement permanent auprès létablissement ou le rétablissement de relations et du programme aidera les dirigeants locaux à clarifier tiennent une place importante au MDRP. Ces processus les rumeurs et les malentendus dès quils apparaissent et les incitera à participer activement aux activités de 54CreativeAssociates International, Inc.(1998), Banque mondiale (2002), réintégration au sein de leurs communautés. Ginifer (2003), Body et Brown (2005), Comité national de désarmament, démobilisation et réintegration en Sierra Leone (non daté) 55 Christian Childrens Fund (1998), Verhey (2001),Alden (2003), Schroeder (2005), Specht (non daté) 20 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 56Verhey (2001) Réintégration : Partie 2 Encadré 9. Promouvoir la réconciliation au Rwanda En 2005, la Commission rwandaise de démobilisation et de réintégration réalisa une enquête auprès de 575 agents administratifs locaux dans lensemble du pays au sujet des répercussions sociales de ses activités. Plus de 96% des personnes enquêtées déclarèrent que les ex-combattants du programme avaient aidé à établir la confiance réciproque et été acceptés dans la communauté en participant aux activités dunification et de consolidation de la réconciliation comme les Gacaca ­ le système judiciaire traditionnel local utilisé pour admettre publiquement les activités ayant pris place durant le génocide, accélérer les tribunaux du génocide et encourager les réparations et la réconciliation. La participation des ex-combattants aux activités et événements comme les réunions publiques, les initiatives de travaux communautaires et les patrouilles locales de sécurité fut aussi soulignée comme ayant encouragé la réconciliation et laccueil favorable des communautés. Source: Commission rwandaise de démobilisation et de réintégration (2005) sont particulièrement importants parce quils offrent traumatisantes ; langoisse, la dépression chronique, les une passerelle dans les deux directions, entre les troubles du sommeil, les difficultés à maitriser la colère, ex-combattants et les groupements civils. Les ex- et labus de substances diverses ne sont pas rares. Le combattants démontrent leur souhait dêtre de nouveau diagnostic des ex-combattants souffrant du syndrome acceptés par leurs communautés et la communauté de stress post-traumatique et la prestation de services élargieindiquequelleestdisposéeàaccepterleurretour adéquats devraient commencer au cours du processus sans honte ou déshonneur. Ladhésion aux conseils de démobilisation et se poursuivre après le retour de locaux, aux associations sportives et culturelles et aux lex-combattant dans la communauté car beaucoup de groupes confessionnels peut encourager davantage la symptômes et problèmes associés se manifestent plus réconciliation et promouvoir une réintégration réussie clairement avec le temps. en fournissant des mécanismes dappui psychosocial et social, à la place des structures du commandement 61. Les services de santé mentale et lappui en militaire.57 Lappuiàdetellesorganisationsdelasociété cette matière au cours du processus de réintégration civile et autres structures réunissant les ex-combattants peuvent prendre de nombreuses formes. La et le reste de la communauté ­ comme les cellules des recherche des symptômes de traumatisme chez les affaires civiles des forces armées ou les associations de ex-combattants et lidentification de leurs besoins en vétérans avec des membres des côtés opposés du conflit santé mentale au cours des déterminations initiales du ­ peuvent donc constituer un élément crucial de la profil socio-économique aident à préciser léventail programmation de la réintégration. précis de services psychologiques qui correspondrait aux ex-combattants dune région particulière. Certains SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE services communément fournis dans le cadre de la programmation de la réintégration incluent des 60. Lesmesuresrépondantauxbesoinsmatériels conseillers de sensibilisation, des groupes organisés de et économiques des ex-combattants sont au centre discussion et de partage de linformation (publications, de la plupart des programmes de réintégration ­ programmes radio et pièces de théâtre, séminaires et pourtant, leurs besoins psychologiques sont souvent ateliers) qui renforcent les capacités des ex-combattants ignorés ou insuffisamment traités.58 Le traitement àidentifierettraiterlessourcesdestress. Lestraitements des questions dordre psychologique représente un individuels intensifs pour tous les ex-combattants sont défi permanent dans lensemble des programmes de rarement réalisables ou appropriés, mais il est possible, réintégration appuyés par le MDRP et, en tant que comme alternative efficace, détablir ou de renforcer tel, nécessite davantage de recherche et de ressources. les réseaux communautaires dappui psychosocial qui Beaucoup dex-combattants ont connu des expériences ne sont pas limités aux ex-combattants, mais dont ils peuvent aussi bénéficier. En formant les dirigeants 57CreativeAssociates International, Inc. (1998) 58Comninos et al (2002), Lancaster (2005b) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP21 Partie 2: Réintégration communautaires locaux (comme les enseignants et le pendant des mois, des années et même des décennies, clergé) à apporter une assistance psychologique, les beaucoup dex-combattants, particulièrement ceux programmes de réintégration peuvent être très utiles à des forces irrégulières, ne sont pas habitués aux la population, particulièrement les communautés rurales interactions sociales, aux normes des affaires et aux et marginalisées suite au conflit et dont les ressources systèmes politiques en place à leur retour. Cest humaines et financières sont trop limitées pour les soins pourquoi, plusieurs programmes de réintégration du de santé mentale. MDRP incluent des volets spécifiques pour renforcer les capacités qualitatives de vie, comme des activités 62. Les ex-combattants dont les expériences dalphabétisation et dintroduction de notions furent particulièrement traumatisantes ­ comme les élémentairesdecalculpouradultes(ycomprislesystème femmes, les enfants soldats et les invalides de guerre bancaire, la gestion des liquidités, la gestion financière ­peuventexigerdesservicesspécialisés. Parexemple, du ménage), et des activités déchange dinformations des travaux récents de recherche au Mozambique et de sensibilisation au sujet des modes de vie sains, de montrentlimportancedesinterventionspsychologiques la résolution des conflits et du renforcement des réseaux en appui au rétablissement et à la réintégration des sociaux. enfants soldats, leur permettant de devenir des époux, parents et membres de la communauté productifs dans 64. Léducation civique tient aussi une place la décennie qui suit leur démobilisation.59 Lappui importante dans la programmation en matière psychosocial fut également cité comme étant lun des des capacités qualitatives de vie et aide les ex- trois plus importants éléments de la réintégration des combattants à comprendre leurs nouveaux rôles et enfants soldats au Salvador, ainsi que le regroupement responsabilités en tant que civils. Les sujets traités au familialetlespossibilitésdéducationetdesubsistance.60 cours dune telle programmation incluent généralement Un modèle innovant dappui psychosocial à lintention les règles et les interdits de base de la vie civile, des enfants soldats ex-combattants vient de lAngola complétés par des orientations plus spécifiques au sujet où les capacités des réseaux confessionnels à base des questions juridiques comme la primauté du droit, les communautaire ont été renforcés pour prendre en systèmes juridiques officiels et autochtones, les droits charge lassistance psychosociale. Cette démarche, de lhomme, les contrats de mariage, les droits fonciers conforme aux normes sociales, bon marché et réalisable et de propriété et les questions politiques comme le du point de vue logistique, permit de fournir des vote, la démocratie, la représentation et ladministration consultations in situ aux jeunes, avec leurs familles communautaire.62 Les informations relatives à la et dans le respect des traditions de la communauté.61 primauté du droit et aux restrictions concernant le Un autre modèle fut élaboré au Nord-ouest de la recours à la violence devraient être complétées par une Somalie (Somaliland) où un appui psychosocial formation spécifique sur la résolution des problèmes, la adapté aux ex-combattants traumatisés dépassa les services de santé mentale pour inclure également : les communication et autres compétences de prévention des évaluations de santé et socio-économiques, les visites conflits et de règlement des différends. et les consultations à domicile, la formation en matière dhygiène ménagère et personnelle, les soins médicaux 65. Il est également utile dappuyer le de base, les démonstrations et le suivi de la préparation développement de compétences qui aident les ex- et du stockage daliments nutritionnels, la distribution combattants à établir et renforcer les relations alimentaire et les réunions déchange dinformations. car des réseaux sociaux étendus peuvent faciliter leur réintégration. Il peut sagir simplement de CAPACITÉS poursuivre les efforts actuels déchange dinformations QUALITATIVES DE VIE et de référence vers les services communautaires et dencourager les ex-combattants et leurs familles 63. La réussite de la réintégration peut à participer aux réunions communautaires, aux dépendre aussi bien des capacités qualitatives de vie que des compétences techniques requises pour une subsistance durable. Éloignés de la vie civile 59Boothby et al (2006) 60Verhey (2001) 61Verhey (2001) 62 22 Dworken et al (1997),Arthy (2003), Comité national de désarmement, Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP démobilisation et réintégration en Sierra Leone (non daté) Réintégration : Partie 2 groupements confessionnels, aux clubs sportifs, aux stratégiesontdéjàétédiscutéesci-dessusenrapportavec équipes théâtrales, aux associations dentreprises et les volets particuliers des programmes les concernant. autres organisations communautaires. Avec lappui Toutefois, des leçons densemble, examinées en détail des cadres des programmes de réintégration, les dans cette section, peuvent être dégagées en matière de intervenants communautaires sont particulièrement bien programmes et institutions de réintégration et de mise placés pour assumer la direction de ce volet dassistance en oeuvre de lappui à la réintégration. à la réintégration. 66. Plusieurs ex-combattants bénéficieront A. Pratiques utiles pour égalementdunappuileurpermettantderenforcerles l'élaboration d'un programme relations avec la famille immédiate, particulièrement en matière de relations et de rôles des genres. Les ex- combattants hommes et femmes peuvent tous les deux Accorder une attention et des ressources spécifiques à nepasêtrehabituésauxnormescoutumièresrelativesau la programmation de la réintégration dès le début du genredanslescommunautésdaccueil­quipeuventêtre processus de DDR plus libérales ou plus strictes que les milieux auxquels ils se sont habitués. Les traditions locales en matière 68. Lurgence des processus de désarmement et de genre qui stigmatisent les femmes impliquées dans de démobilisation donne souvent lieu à des retards le conflit peuvent même pousser les ex-combattantes à dans les volets de réintégration. Le temps, la vigueur ne pas réclamer lappui à la réintégration auquel elles et les ressources du personnel sont souvent consacrés ont droit.63 Les groupes de discussion et les activités aux préoccupations immédiates après un conflit, de sensibilisation à lintention des ex-combattants et comme la mise en place dinstitutions et de systèmes de la communauté dans son ensemble portant sur les de contrôle, répondre aux incertitudes du processus questions relatives aux responsabilités du ménage, à politique, organiser le désarmement et lélimination la gestion des dépenses et aux prises de décision, au des armes, enregistrer les combattants et administrer les respect des traditions et des normes culturelles et à la campsdedémobilisation. EnSierraLeone,parexemple, violence au foyer peuvent être utiles en réintégration. lampleur initiale des tâches liées au désarmement et à En outre, ces échanges pourraient potentiellement avoir la démobilisation, ainsi que la conviction implicite que des répercussions favorables en matière de genre et de la réintégration pourrait être abordée plus tard, causa un culture dans la communauté élargie. délai dun an entre la conclusion de la démobilisation et la disponibilité de lappui à la réintégration II. Élaborer une économique pour beaucoup dex-combattants.64 Plusieurs programmes appuyés par le MDRP ont connu des retards similaires à cause des capacités limitées, programmation efficace des difficultés à localiser des partenaires adéquats et établir des contrats avec eux, de lincertitude au sujet de réintégration du nombre et des profils des bénéficiaires, des retards dordre politique et des problèmes de sécurité. 67. Ilnexistepasdemodèletypedeprogrammes 69. Le lancement et la mise en oeuvre en temps dappui à la réintégration ­ ils doivent simplement opportun des activités de réintégration limitent correspondre aux besoins et possibilités spécifiques le risque de voir les programmes de réintégration des ex-combattants et au contexte social, politique et perdre leur crédibilité, réduire la participation économique. Néanmoins,lexpériencedesprogrammes des bénéficiaires et contribuer à linsécurité. de DDR de par le monde fournit de nombreuses Avant même que les ex-combattants intègrent le pratiques utiles sur lesquelles les programmes actuels processus de DDR, les modalités institutionnelles et et futurs peuvent sappuyer. De nombreuses options et opérationnelles de base nécessaires pour administrer la programmation de la réintégration devraient être en 63Barth (2002) 64Arthy (2003) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP23 Partie 2: Réintégration Encadré 10. Préparation de la programmation de la réintégration au commencement Certaines tâches précises peuvent être réalisées au cours des phases de désarmement et de démobilisation dun processus de DDR, afin de préparer la prestation dappui efficace à la réintégration : ü Identifier et retenir les partenaires de mise en oeuvre par un processus de manifestation dintérêt ü Établirunmenudoptionsdécrivantlesactivitésdappuiàlaréintégration,aveclesstipulationstechniques et les coûts unitaires estimés ü Recruter et établir des contrats avec les partenaires éligibles, sur la base du nombre estimé de bénéficiaires ü Procéder à lacquisition des intrants principaux (par ex., les trousses à outils pour lemploi) ü Élaborer des directives et des manuels opérationnels pour les activités de réintégration Lélaboration et lexécution de petits projets pilotes de réintégration permettent aussi de commencer la programmation de la réintégration parallèlement aux phases de désarmement et démobilisation. Les projets pilotes peuvent être particulièrement utiles pour: ü Perfectionner les modalités administratives et lélaboration du programme ü Renforcer la confiance du personnel et des bénéficiaires envers lélaboration et les activités du programme ü Renforcer les capacités du personnel du programme ü Élaborer des options adaptées à la région ü Identifier les sous-groupes dex-combattants vulnérables nécessitant un appui ciblé ü Évaluer les capacités des partenaires dexécution ü Préciser les estimations de la proportion dex-combattants intéressés par chaque option de réintégration place, y compris : le recrutement, la formation et le 70. Une démarche visant à établir des agences déploiement du personnel ; létablissement du profil distinctes pour développer en parallèle les aspects socioéconomique des combattants et des communautés ; de démobilisation et de réintégration dans la les procédures de passation de marchés et de gestion programmationduDDRaétésuggérée,maisprésente financière et; lidentification des partenaires potentiels de nombreux inconvénients.65 Selon ses adeptes, de mise en oeuvre pour les sous-composantes des cette démarche réduirait certains retards et asymétries programmes de réintégration, présentés plus en détail du financement et dattention, tout en renforçant en Encadré 10. En outre, des plans de travail associés les liens avec les programmes de développement à des calendriers réalistes et, peut-être encore plus communautaires plus élargis. Cependant, en pratique, important, des ressources spécifiques à moyen terme cette démarche court le très grave risque de briser les pour la réintégration devraient aussi être élaborés. liens entre lappui à la réintégration et les processus Une collaboration étroite et des communications de désarmement et de démobilisation. La séparation régulières entre les personnels des programmes de des agences peut donner lieu à des messages et des désarmement, de démobilisation et de réintégration sont méthodologies contradictoires, créant plus aisément aussi essentielles pour promouvoir une vision et une des conflits en termes de financement et de légitimité compréhension communes de la mission, faire en sorte et menaçant ainsi les relations de travail entre elles. que les objectifs et les structures bénéficient à toute la Sans une agence précise en mesure de les aider, les communauté, élaborer des calendriers harmonieux et ex-combattants peuvent ségarer davantage dans la réduire le chevauchement et la répétition des activités. confusion. En fait, lexpérience du MDRP indique 24 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 65Arthy (2003) Réintégration : Partie 2 que la création de départements distincts, disposant difficultés rencontrées à communiquer de façon fiable dun personnel, de ressources et dautorité de prise de avec les ex-combattants après quils aient été déclarés décision spécifiques, au sein dune agence unique de comme ayant droit à un appui à la réintégration et quils DDR est préférable. Ce modèle permet dexécuter des aient choisi un projet de réintégration, ont tous parfois programmes de réintégration souples, tout en éliminant donné lieu à des malentendus, des rumeurs et des les risques de conflit entre agences. frustrations. Dans certains cas, la situation sest même aggravée, créant le désordre parmi les ex-combattants. Faire en sorte que les programmes comportent Cetteexpériencemontrelimportancedelaparticipation des activités régulières de communication et de des comités locaux du programme, des partenaires sensibilisation auprès de tous les intervenants dexécution et des dirigeants communautaires et confessionnels. Ces acteurs pourraient avoir été 71. Pour que les ex-combattants tirent employés pour transmettre les informations relatives pleinement profit des programmes de réintégration au programme aux bénéficiaires sans accès à la radio, ­ aussi réfléchis et innovants soient-ils ­ ils doivent aux journaux et autres médias. Elle souligne aussi commencer par bien connaitre ces programmes. limportance de la mise en place de voies réciproques de Pourtant, trop souvent, la communication avec les communication permettant aux ex-combattants de faire ex-combattants au sujet de lappui à la réintégration des observations régulières et confidentielles auprès du manque de planification et de ressources suffisantes. personnel du programme de réintégration. Cette lacune affecte défavorablement laccès, léquité, la pertinence et la qualité des services. Au minimum, 73. Outre une communication régulière avec les programmes de réintégration devraient faire en les ex-combattants, il est clair que les programmes sorte quune communication régulière avec les ex- de réintégration doivent aussi transmettre les combattants existe au sujet : des processus et des informationsrelativesàlappuiàlaréintégrationaux procédures du programme (y compris les services communautés élargies. Cette communication devrait proposés par les agents locaux du programme et; expliquer en temps opportun la justification générale de les critères de prise de décision); les modifications lappui ciblé à lintention des ex-combattants et son lien apportées à la programmation promise (comme les à la consolidation de la paix. Elle devrait également retards ou les modalités alternatives de prestation de décrire les éléments du programme et faire connaitre service) et les services plus généraux à la disposition des les activités facilitant les contacts entre les membres ex-combattants en tant que membres de la communauté de la communauté et le personnel du programme de (y compris les projets de lÉtat et des ONG relatifs réintégration. Limportance de la communication aux questions de santé, déducation, demploi et de régulière des activités et des objectifs du programme réduction de la pauvreté).66 La communication directe à la communauté générale est soulignée par le cas avec les ex-combattants est particulièrement essentielle du Mozambique. Dans ce cas, les ex-combattants au début de la période suivant la démobilisation, avaient le sentiment que leur réintégration avait lorsque les commandants militaires pourraient tenter beaucoup avancé, alors que les représentants de la dutiliser les informations pour maintenir les structures communauté la jugeaient beaucoup moins réussie67, de commandement et de contrôle et influencer les illustrant ainsi limportance dinclure les contributions possibilités et les ressources de réintégration. de la communauté à lélaboration, la modification et lévaluation des programmes. 72. Une des leçons principales dégagées du programme de réintégration appuyé par le MDRP 74. Les méthodes précises de diffusion des en République Centrafricaine à ce jour est que les informations relatives à la réintégration devraient être bénéficiaires ont besoin de communications régulières adaptées au contexte local. La radio, par exemple, est et exactes. Dans ce cas, le manque de campagnes particulièrement utile pour atteindre les populations complètes dinformation ciblant tous les ex-combattants illettrées ou les régions éloignées où les postes de et la diffusion de calendriers confus, ainsi que les télévision sont rares.68 La communication auprès des ex-combattants et des communautés du Programme de démobilisation et de réintégration du Rwanda 68Arthy (2003) 66Colletta et al (1996), Comninos et al (2002), Body et Brown (2005) 67Alden (2003) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP25 Partie 2: Réintégration comporte des interventions médiatiques multiples, quil non seulement pour une élaboration et une mise en sagisse de programmes hebdomadaires à la radio, de oeuvre réussies des programmes de réintégration, mais publicités ponctuelles, documentaires et débats à la aussi pour leur durabilité. Une participation mixte, télévision ou de tournées provinciales dinformation ex-combattant et communauté, aux problématiques et de sensibilisation.69 Les groupes de la société civile liées au programme de réintégration facilite le dialogue tiennent aussi une place importante dans la canalisation et les réseaux sociaux dont dépend la réintégration. de linformation et la sensibilisation aux programmes de Limplication des dirigeants communautaires dans réintégration. Quelles que soient les méthodes choisies lidentification des besoins locaux en services ou des de diffusion de linformation, un suivi régulier de compétences traditionnelles estimées précieuses par la limpact des stratégies de communication devrait être communauté peut aussi encourager le développement réalisé à laide denquêtes et autres méthodes auprès des de programmes locaux pertinents de formation et bénéficiaires et des communautés. Ceci aidera à assurer de création demplois pour les ex-combattants. À lefficacité dune campagne de communication, utilisant titre dexemple, parmi dautres, la participation de la le bon message et atteignant son public cible. communauté à lélaboration du programme pourrait aider à identifier les populations marginalisées où la Encourager la participation active des ex-combattants présence dex-combattants formés à la prestation de et des communautés à la programmation de la services de santé de base, comme la dissemination réintégration dinformations relatives à la santé en matière de reproduction ou la prévention du VIH/SIDA, pourrait 75. Faire en sorte que les ex-combattants et être utile.72 les communautés soient en mesure dinfluencer lélaboration, la mise en oeuvre et lévaluation des 77. La participation peut prendre de nombreuses activités de réintégration devrait être un principe formes et ne doit pas nécessairement être trop formelle directeur de la programmation de la réintégration. ou centralisée. Elle peut être facilitée au niveau du Trop souvent, les ex-combattants voient leur rôle district et plus localement, individuellement et en limité à celui de bénéficiaire et les communautés à groupe et à laide dune combinaison de structures celui dobservateurs. Selon les résultats dune étude officielles (comme des sièges dans les comités de sur les exercices de démobilisation et de réintégration planification) et dinitiatives informelles (comme en Érythrée, la part accordée à linfluence des ex- les groupes dentretien pour élaborer et évaluer les combattants et des communautés était minime, activités en profondeur). Lessentiel est de créer, avec pour conclusion que le programme navait pas diffuser, suivre et adapter ­ à tous les stades de la réalisé son objectif visant à promouvoir linitiative programmation de la réintégration ­ les occasions de personnelle chez les ex-combattants et à renforcer participer. Les exercices de renforcement des capacités les stratégies dadaptation des communautés70. Une au niveau des communautés, portant sur des sujets participation active des ex-combattants est le meilleur comme la promotion et la facilitation des discussions, moyen didentifier leurs besoins avec précision et dy la collecte dinformations, lapprentissage en commun, répondre convenablement. Et comme la réintégration la transparence et les déclarations publiques, peuvent des ex-combattants requiert quils soient acceptés par la tous donner lieu à une participation plus vaste des ex- communauté, inclure des représentants communautaires combattants et des communautés à la programmation de lors de la planification de la programmation de la la réintégration ­ ainsi quau développement plus élargi réintégration est également souhaitable afin quelle au niveau communautaire. accroisse les possibilités pour les communautés dans leur ensemble et que larrivée des ex-combattants Porter une attention particulière à la satisfaction ne soit pas ressentie comme une réduction ou une des besoins des groupes vulnérables en matière de perte de possibilités pour les autres membres de la réintégration communauté.71 78. Les besoins en appui à la réintégration 76. La participation des ex-combattants, des autorités locales et des communautés est importante 69MDRP (2004b) 70Mehreteab (2002) 71 26 CreativeAssociates International, Inc. (1996) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 72Carballo et al (2000) Réintégration : Partie 2 des ex-combattants ne sont pas homogènes. Ceux 80. Dans beaucoup de cas, il sera plus efficace des ex-combattants appartenant à des sous-groupes de promouvoir laccès des groupes vulnérables à vulnérables sont particulièrement variés, avec des lassistance générale que délaborer des activités défis singuliers relatifs à laccès aux services et à la spécialisées. Cettedémarcheexigeunprocessusinclusif pertinence et exhaustivité de ces derniers. Les groupes et transparent de définition des groupes vulnérables les plus vulnérables sont le plus souvent : les enfants cibles, une stratégie ex ante visant à atteindre les et les jeunes, les femmes et les personnes invalides personnes vulnérables et un système convenable pour et souffrantes de maladies chroniques (y compris les lévaluation de léligibilité des ex-combattants en ex-combattants séropositifs). Certains ex-combattants matière dassistance spécialisée. Il faut également peuvent aussi être plus vulnérables, du point de prendre soin de faire en sorte que les interventions vue économique, que leurs pairs. Le programme du ciblées ne stigmatisent ni ne marginalisent davantage les Rwanda, appuyé par le MDRP, par exemple, a élaboré ex-combattants vulnérables. Au niveau institutionnel, une série de critères, y compris laccès aux terrains les programmes de réintégration devraient inclure une agricoles et à lhébergement, les niveaux demploi expertise en matière de genre, de lenfant, de linvalidité des ménages, la pauvreté, et létat de santé, afin de et tous les membres du personnel devraient recevoir canaliser des appuis financiers supplémentaires aux ex- une orientation et une formation sur les prestations combattants vulnérables du point de vue économique.73 de service aux bénéficiaires vulnérables75. Dautres Les programmes devraient aussi être disposés à intervenants, au-delà du personnel de réintégration, reconnaître les différents besoins des individus au sein devraient parfois aussi être incorporés. Par exemple, des sous-groupes vulnérables. Les services destinés des cadres médicaux pourraient être nécessaires pour aux anciens enfants soldats, par exemple, doivent non évaluer létat physique et le niveau de vulnérabilité des seulement venir en aide aux enfants à charge, mais ex-combattants souffrant de maladies chroniques ou encore tenir compte des adolescents et des jeunes dinvalidité. adultes qui pourraient être mariés ou eux-mêmes avoir des personnes à leur charge et dont les préoccupations et 81. Pour les ex-combattants invalides, une les besoins en tant quadultes sont très différents74. combinaison équilibrée de deux démarches semble le mieuxréussiràassurerunappuidurable. Premièrement, 79. Les processus et les procédures daccès dans la mesure du possible, les ex-combattants à lappui de réintégration destinés aux groupes vulnérables doit aussi être adaptés. Ces modifications modérément handicappés (qui constituent la majorité des bénéficiaires invalides) devraient être « intégrés » incluraient le déploiement dagents du programme aux programmes ordinaires de réintégration. De directement auprès des communautés pour procéder aux évaluations, à la distribution des indemnités et au cette façon, ce groupe bénéficie dune meilleure suivi. Cette adaptation est particulièrement avantageuse couverture, beaucoup plus dagences agissant dans le pour les ex-combattants vulnérables qui ne sont pas domaine de la réintégration quexclusivement auprès en mesure de se rendre à un bureau de district ou de des personnes invalides. La réintégration sociale est province, comme les ex-combattantes avec enfants, aussi facilitée en assistant les personnes handicappées les ex-combattants invalides et les ex-combattants qui avec les autres ex-combattants. Cette intégration nont pas les moyens de se déplacer. Similairement, la demande habituellement de petites adaptations à la distribution des informations et des supports au sujet des programmation, comme des outils modifiés afin que droits des ex-combattants vulnérables et des services à les personnes amputées puissent les utiliser lors de leur disposition peut encourager les ex-combattants la formation professionnelle. La seconde démarche, vulnérables à tenir un rôle plus actif dans le plaidoyer destinée aux personnes plus gravement handicapées, en leur propre faveur. Linclusion dassociations exige lintervention des structures et agences nationales représentatives dans la planification de lassistance en place chargées de lappui aux personnes invalides de spécialisée peut aussi promouvoir ladoption dune la population générale. Ici, les services fournis sont plus démarche globale en matière dappui de vulnérabilité. adéquats au niveau technique et plus durables pour les ex-combattants gravement handicapés nécessitant une attention médicale et un suivi permanents. 73MDRP (2004b) 74Ginifer (2003), Lancaster (2005b) 75Barth (2002), Ginifer (2003), Tesfamichael et al (2004) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP27 Partie 2: Réintégration Encadré 11. Les partenaires du MDRP en matière de programmation de la réintégration ont inclus... ü Ex-combattants ü Bailleurs de fonds ü Organisations à base communautaire ü Familles des ex-combattants ü Autorités locales ü Leaders locaux dopinion ü Secteur privé ü Cadres de la santé et de médecine ü Administration centrale : ministères, parlement ü Forces armées ü ONG locales et internationales ü Nations Unies et autres agences ü Médias multilatérales Établir des partenariats élargis en appui à la consolidation de la paix, avançant ainsi les efforts de programmation de la réintégration réintégration sociale.76 82. Les partenariats avec les intervenants 84. Plus important encore, les partenariats locaux renforcent lefficacité des programmes de peuvent aider à renforcer les capacités des réintégration à court terme et créent des synergies intervenants locaux, leur permettant de poursuivre soutenant le développement communautaire à les activités en question après la conclusion dun long terme . Les divers programmes nationaux de programme de réintégration. Selon les conclusions réintégration appuyés par le MDRP ont bénéficié de dune revue du Programme de démobilisation et la participation dun vaste éventail de partenaires, de réintégration de lAngola, par exemple, au-delà quil sagisse des ex-combattants eux-mêmes, des de ses objectifs immédiats, le programme a aussi organisations communautaires locales, des ONG permis de renforcer les capacités des ONG locales internationales ou des bailleurs de fonds, comme le et internationales avec lesquelles il avait exécuté les montre lEncadré 11. Différents partenaires peuvent activités de réintégration.77 La revue a particulièrement appuyer différents aspects de la programmation ­ en souligné limpact du programme en termes de la rapport avec lélaboration du contenu, la mise en oeuvre, modification du rôle des ONG qui sont passées des le financement ou la communication ­ et le choix des opérations durgence aux projets de développement organisations collaboratives dépend, en grande partie, permanents et ont renforcé leur administration, gestion deleursdémarches,dynamisme,expérienceetcapacités. Toutefois, il faut prendre soin de réduire au minimum financière et responsabilisation ­ avantages qui dureront la concurrence entre différents partenaires, afin quils plus longtemps que le programme lui-même. Les soient en mesure de collaborer et de coordonner leurs investissements en termes de renforcer les capacités activités respectives. des organisations partenaires sont essentiels dans les régions où linfrastructure de base et les structures 83. Les partenaires peuvent également être des communautaires furent détruites lors du conflit, où les sources précieuses de connaissances locales, assumer le organisations à base communautaire sont récentes ou poids administratif ou financier des programmes, diriger rares et où peu dactivités structurées et financées de directement des activités dappui à la réintégration ou développement avaient existé auparavant. Lexpérience procéder à la prestation de services spécialisés liés de lAngola indique plusieurs domaines sur lesquels à la réintégration, discutés plus en détail en Encadré lappui initial de renforcement des capacités devrait 12. Létablissement de partenariats solides aide à se concentrer, y compris: la gestion financière, la renforcer les liens entre les activités de réintégration passation des marchés, ladministration, les procédures des ex-combattants, lassistance apportée à dautres de transmission des rapports et les stratégies de populations affectées par la guerre et les initiatives communication.78 parallèles de développement communautaire et de 76 MDRP (2004c) 77 28 CreativeAssociates International, Inc. (2006) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 78CreativeAssociates International, Inc. (2006) Réintégration : Partie 2 Encadré 12. Sous-traitance de l'appui de réintégration La majorité des programmes de réintégration du MDRP sous-traitent auprès de partenaires spécialisés pour la prestation de certains volets lassistance à la réintégration. Cette stratégie fut encouragée afin de tirer profit de lexpertise dagences individuelles dans des domaines particuliers de la programmation de la réintégration,depermettredelancerrapidementlesactivitésdesprogrammesetdecréerunenvironnement permettant au personnel national du programme de sinstruire auprès de partenaires plus expérimentés. Les avantages et les inconvénients de lutilisation dagences partenaires pour lexécution des activités de réintégration incluent : Avantages : ü Acquisition de capacités techniques et administratives manquantes ü Optimiser les ressources parallèles déjà investies par les partenaires à lintention des ex-combattants ou des communautés en général ü Éviter la création de structures parallèles (par ex., un institut de formation professionnelle destiné uniquement aux ex-combattants) Inconvénients : ü Contourner les agences qui seront chargées dactivités associées à long terme (par ex. les ministères de tutelle) peut affecter défavorablement le renforcement des capacités ü Coûts unitaires plus élevés (particulièrement pour les partenaires internationaux) ü Moins de souplesse opérationnelle (par ex., beaucoup dagences internationales font lobjet de protocoles de sécurité qui pourraient restreindre leurs mouvements ou les forcer à fermer dans certaines situations) Que faire en l'absence de partenaires satisfaisants ? Dans beaucoup de situations post conflit, il peut être impossible de trouver une organisation partenaire disposant de capacités suffisantes et dune expérience pertinente. Les stratégies adoptées par les programmes appuyés par le MDRP dans de telles situations incluent : ü Créer un réseau décentralisé solide de bureaux et dagents locaux du programme ü Appuyer la création dorganisations communautaires en renforçant les capacités participatives de la communauté ü Utiliser les administrations élues locales en place pour assumer les tâches comme la supervision et le suivi des activités locales de réintégration B. Pratiques utiles en gestion efficace des opérations de DDR. Lélaboration de structures institutionnelles chargées de la DDR matière de modalités influence profondément la qualité de la programmation des services destinés aux bénéficiaires. Par conséquent, institutionnelles chaque programme de réintégration devrait être placé au sein de structures adaptées au milieu organisationnel et au cadre de gouvernance de ses opérations. Quel que 85. Ce travail a porté jusquici sur les meilleures soient leurs configurations précises, les réussites et les échecs des programmes de réintégration indiquent pratiques et stratégies visant à maximiser lefficacité que la structure institutionnelle de tout programme de de lappui à la réintégration ; il tentera à présent de réintégration devrait comporter les six caractéristiques mettre en avant les aspects structurels contribuant à une communes suivantes : Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP29 Partie 2: Réintégration · Direction nationale STRUCTURE INSTITUTIONNELLE ET CADRE DE · Structure institutionnelle et cadre de COLLABORATION CLAIRS collaboration clairs · Mécanismes de décentralisation 88. La structure institutionnelle précise dun · Systèmes de gestion,dinformation de suivi et programme de réintégration devrait dépendre du dévaluation contexte dun pays individuel ou dune sous-région · Systèmes et contrôles financiers précise. Les programmes nationaux appuyés par le · Stratégie de retrait MDRP ont tous respecté ce principe et mis en place DIRECTION NATIONALE une structure adaptée à leurs systèmes juridiques et politiques respectifs. Quelles que soient les adaptations 86. Étant politiquement liées aux processus de apportées dans un pays en particulier, tous les paixet,souvent,àlaréformedusecteurdelasécurité, programmes contiennent trois éléments institutionnels, les opérations de DDR revêtent une importance sous une forme ou une autre, à savoir : (i) un organisme nationale et exigent une direction nationale. Cette de coordination et de supervision du programme ; (ii) direction nationale peut se manifester par : une volonté un organisme de mise en oeuvre du programme et (iii) et un engagement politique solide ; les capacités de des partenaires dexécution.80 La taille précise, la créer les cadres juridiques et institutionnels nécessaires configuration et les contacts entre ces groupes varient pour faciliter la réintégration e; une participation active dun pays à lautre, mais leur présence représente des dirigeants nationaux pertinents à lélaboration du un principe utile pour lélaboration dune structure programme pour assurer que la programmation soit institutionnelle claire de gestion de la programmation adaptées aux exigences du pays.79 Toutes ses activités de la réintégration. exigent lintervention du gouvernement. Outre les fonctionnaires des administrations nationales et sous- 89. (i) Un organisme de coordination ­ Cette nationales, les dirigeants pertinents des forces armées, cellule devrait être placée au plus haut niveau de des ONG, de la profession médicale, de la communauté ladministration, avec la participation des principaux des affaires devraient être encouragés à participer intervenants nationaux et partenaires, tout en restant activement ­ impliquant ainsi les autres secteurs et aussi inclusive et neutre au niveau politique que organisations de la société civile disposant dune possible. Ceci est essentiel pour maintenir la légitimité expertise associée à la réintégration des ex-combattants. de lorganisme, même si les engagements politiques Cependant, ce leadership ne signifie pas nécessairement venaient à être rompus ou retardés.81 Lorganisme de un control central ; une fois que les acteurs nationaux coordination sera habituellement chargé délaborer ont établi les paramètres et les objectifs du programme, la stratégie nationale de réintégration (et de DDR dans son ensemble) et lds politiques associées, et de leur rôle peut se limiter à la supervision dautres surveiller lavancement du programme, sans toutefois organisations spécialisées nationales et internationales. généralement participer directement à la mise en oeuvre. Tous les intervenants principaux de réintégration 87. Les ressources disponibles pour la devraient être représentés, afin que lorganisme de programmation de la réintégration peuvent être coordination puisse prendre les décisions relatives aux similairement mélanger entre les sources nationales spécificationstechniquesdelaprogrammation,procéder et internationales, mais devraient comporter à la coordination de différents programmes disposant de linvestissement de quelques ressources financières sources indépendantes de financement et identifier les nationales. Ceci encourage lappropriation nationale, possibilités dadapter la programmation pour combler et crée un enjeu financier pour les citoyens et dirigeants les lacunes ou inclure des leçons apprises. dans les résultats du programme. En Éthiopie, par exemple, il fut établi que la direction nationale du 90. (ii) Une cellule de mise en oeuvre du programme de démobilisation et de réintégration a programme82 ­ Cette cellule devrait être placée énormément contribué à sa réussite. Cette expérience est examinée plus en détail enAnnexe E. 79MDRP (non daté) 80MDRP (non daté) 30 81 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP CreativeAssociates International, Inc. (1997) Réintégration : Partie 2 Tableau 2. Décentralisation du MDRP Nombre de bureaux Nombre de bureaux du Pourcentage de bureaux du Pays du programme du programme dans programme en dehors de la programme en dehors de la l'ensemble du pays capitale capitale Angola 19 17 89% Burundi 11 9 82% République Centrafricaine 4 3 75% République Démocratique du Congo 21 19 90% République du Congo 7 6 86% Rwanda 31 30 97% Ouganda 6 5 83% sous la tutelle de lorganisme de coordination. Ses DÉCENTRALISATION domaines de responsabilité incluent lélaboration du programme, la coordination et la gestion de la mise 92. La décentralisation des structures du en oeuvre du programme, la passation des marchés programme est essentielle pour assurer laccès des et la gestion financière, létablissement des contrats bénéficiaires, optimiser la souplesse du programme avec les partenaires de mise en oeuvre, et le suivi et lévaluation. Cette cellule emploiera des cadres et tirer profit des opportunités locales naissantes. techniques disposant de spécialisations sectorielles Plusieurs méthodes de décentralisation existent, la (comme la formation professionnelle, lagriculture, les plus courante étant la création dun réseau de bureaux questions psychosociales, les groupes vulnérables) et de provinciaux ou régionaux. Pour une couverture sous- compétences en communication, en gestion financière, régionale accrue, ces bureaux peuvent être complétés en gestion de linformation, en passation des marchés et par des agents de sensibilisation du programme ou ensuivietévaluation. Lacelluledevraitêtrereprésentée des centres mobiles en mesure de se rendre dans les localementauniveaudesbureauxdeterrain,rapprochant régions rurales ou éloignées où vivent de nombreux ex- davantage le programme des bénéficiaires. combattants. Tous les pays disposant dun programme national appuyé par le MDRP ont accordé la priorité à un vaste réseau de bureaux décentralisés, comme le 91. (iii) Partenaires dexécution ­ Les partenaires montre le Tableau 2. Ces réseaux ont permis aux ex- sont des agences faisant preuve dune expérience et de combattants de percevoir leurs indemnités relativement capacités en matière de mise en oeuvre dactivités liées rapidementetsansavoiràdéfrayerlescoûtsdetransport. à la réintégration. Ils sont accordés des contrats pour exécuter des activités spécialisées de réintégration sous La simplification de laccès local a aussi favorisé la la direction et la coordination de la cellule de mise en sécurité et la réintégration sociale, les ex-combattants oeuvre du programme qui les dirige. Les partenaires ne ressentant plus la nécessité de sinstaller en milieu peuvent inclure des entités publiques, des organisations urbain pour percevoir lappui du programme.83 De plus, de la société civile et du secteur privé, des organisations le modèle décentralisé favorise aussi la participation internationales, des ONG locales et internationales du personnel local, dont la maitrise des langues locales et des organisations communautaires. Leur sélection et la connaissance des coutumes, des autorités et des devrait faire lobjet dun processus transparent de institutions permettent détablir des partenariats et des recrutement. réseaux locaux solides. 93. Les bureaux décentralisés des programmes 82Mehreteab (2002), MDRP (2004b), CreativeAssociates International, jouent plusieurs rôles dans la programmation Inc. (2006), Comité national pour le désarmament, démobilisation et réintégration en Sierra Leone (non daté) 83Alden (2003), Batista (2004) Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP31 Partie 2: Réintégration de la réintégration, quil sagisse de léchange Une fois la programmation élaborée, il est crucial de dinformations,delaprestationdirectedeservicesou poursuivre la collecte des données et de maintenir des du suivi et surveillance. En République Démocratique systèmesnationauxsolidesdinformationpouréviterdes du Congo, par exemple, les bureaux provinciaux et versements multiples dindemnités aux ex-combattants. communautaires décentralisés du programme national Ce suivi permet aussi de procéder, à mi-parcours, aux de démobilisation et réintégration tiennent six fonctions corrections et améliorations générales des activités majeures : (i) disséminer les informations relatives à du programme et didentifier les régions ou groupes la programmation de la réintégration et sensibiliser vulnérables nécessitant un appui supplémentaire. les ex-combattants, les communautés daccueil, les cadres des administrations locales, les ONG, 95. Pour le MDRP, une base de données les associations communautaires et les entreprises confidentielle constitue un élément essentiel de la privées ; (ii) maintenir une base de données sur les gestion des données. Établies principalement pour possibilités locales de formation et demploi pour faciliter le processus de démobilisation, ces bases de les ex-combattants (par région et par secteur) ; (iii) données peuvent aussi servir à améliorer la gestion identifier et appuyer les partenaires locaux de mise des données et à procéder au suivi et évaluation des en oeuvre en matière délaboration et de gestion des programmes de réintégration. La base de données activités de réintégration ; (iv) identifier les possibilités des bénéficiaires du Burundi, par exemple, permet au de collaboration entre le programme de réintégration personnel du programme de suivre toutes les indemnités et les programmes et activités locaux ; (v) apporter un de réintégration perçues par un individu, y compris les appui psychosocial direct aux ex-combattants ; et (vi) versements de réinsertion, les allocations de scolarité et procéder au suivi des versements de réinsertion.84 Ces les visites de suivi du personnel du programme. Les bureaux participent aussi en permanence à la collecte informations contenues dans la base de données servent des données, à la supervision, au suivi et à lévaluation également à analyser les tendances pour lensemble des des activités du programme. Une décentralisation groupes de bénéficiaires, par région, type dactivités réussie de la programmation exige un investissement de réintégration économique, ou prestataire de suffisant en ressources financières et humaines, afin service. Ceci peut aider à résoudre les problèmes en de garantir des services de haute qualité, réguliers et révélant les retards ou faiblesses de mise en oeuvre des équitables dans lensemble des régions. partenaires ou en faisant ressortir les services auxquels les ex-combattants ne peuvent pas ou ne souhaitent pas SYSTÈMES SOLIDES DE GESTION DE L INFORMATION ' avoir accès. Les bases de données peuvent aussi être précieuses pour lévaluation de limpact du programme, ET DE SUIVI ET ÉVALUATION la production de rapports statistiques périodiques et pour obtenir des listes aléatoires de bénéficiaires pour 94. Lélaboration, amélioration et évolution un suivi approfondi. des programmes sont fondées sur la disponibilité, en temps opportun, dinformations exactes. 96. Lévaluation de limpact des programmes de Létablissement de systèmes de gestion réintégration exige un suivi et évaluation continuel dinformations au début de la programmation et prolongé. Ladoption dune démarche généralisée favorisera la collecte de données comparables dans de recherche dindicateurs et de variables pertinentes lensemble des régions, dune année à lautre. Les ­ afin que, en plus des intrants et des produits, les premières tâches des dirigeants nationaux chargés de la résultats soient suivis ­ est encouragée. Elle est préparation du programme de réintégration devraient particulièrement nécessaire dans les cas où le nombre inclure les préparatifs pour la collecte de données, y réel de bénéficiaires est différent du nombre estimé au compris les profils socioéconomiques et les enquêtes début du processus de DDR et, par conséquent, il est de base auprès des ex-combattants et des membres de possible que les mesures quantitatives des résultats la communauté, les études relatives aux possibilités nindiquent pas de façon rigoureuse le rendement du économiques dans les communautés daccueil et les programme. Il est donc essentiel daller au-delà de la évaluations des besoins des groupes cibles spéciaux.85 84CONADER (2005) 32 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP 85MDRP (undated) Réintégration : Partie 2 Encadré 13. Suivi et évaluation de la programmation de la réintégration Le suivi et évaluation (S&E) des programmes de réintégration est un outil fondamental de contrôle, assurant la qualité et la rapidité de lassistance apportée aux ex-combattants. Afin délaborer une stratégie efficace de suivi et évaluation pour chacun de ses programmes, le MDRP commença par réaliser un exercice de planification stratégique indiquant les résultats prévus pour chaque programme. Les indicateurs mesurant lavancement du projet vers ces objectifs précis sont ensuite élaborés, puis suivis à des intervalles réguliers à laide dun éventail doutils et de stratégies. Dans le cadre des programmes appuyés par le MDRP, ces derniers incluent notamment : ü Un Système de gestion dinformation (SGI). Le SGI procède au suivi des données statistiques relatives aux bénéficiaires et constitue un outil essentiel de suivi de lavancement de la mise en oeuvre, tout en permettant déviter le chevauchement de lassistance aux bénéficiaires. Idéalement, le SGI devrait être mis en place au début de la mise en oeuvre du projet, pour faciliter la saisie en temps réel des données des programmes et améliorer la prestation des services. ü Collecte de données quantitatives et qualitatives. Pour évaluer limpact du programme, des évaluations et revues indépendantes (comportant des enquêtes, des entretiens approfondis en groupe, des interviews avec des informateurs clés et/ou les observations des participants) sont réalisées annuellement pour suivre lavancement de la mise en oeuvre et évaluer les réussites et carences des programmes. ü Participation des bénéficiaires et des intervenants. Étant donné limportance accordée par les programmes de réintégration aux démarches multisectorielles et à de multiples voies de mise en oeuvre, un S&E rigoureux est nécessaire au niveau des communautés. Similairement, dans beaucoup de situations post conflit, les difficultés daccès régulier aux régions rurales et marginalisées exigent la participation de réseaux communautaires aux activités de suivi et évaluation. La participation des intervenants au niveau local peut ainsi tenir une place importante, en complément et en supplément aux efforts de S&E des agences dexécution et de la direction des programmes de réintégration. ü Revues à mi-parcours. Outre la surveillance ordinaire de lavancement de la mise en oeuvre, chaque programme national doit aussi réaliser une Revue à mi-parcours au milieu chronologique de son programme de réintégration. La revue procède à une évaluation stratégique des facteurs externes et internes influençant la réalisation des objectifs des programmes et ce qui reste à faire pour les atteindre dans les délais de mise en oeuvre. La revue à mi-parcours examine de nouveau ladéquation et la pertinence des objectifs initiaux des programmes, à la lumière du contexte actuel et constitue donc un outil essentiel de gestion pour procéder aux ajustements à mi-parcours qui amélioreront la mise en oeuvre et limpact du projet. collectededonnéesstrictementquantitativesetdinclure comme les administrations locales, les associations des données qualitatives, des analyses sociales, des dex-combattants et les ONG peuvent tous jouer un évaluations auprès des bénéficiaires et des compilations rôle important dans le suivi et évaluation de lappui à la de leçons apprises. LEncadré 13 souligne certains réintégration au niveau local. outils et stratégies de suivi et évaluation des projets de réintégration. Les intervenants communautaires, Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP33 Partie 2: Réintégration SYSTÈMES ET CONTRÔLES FINANCIERS ADÉQUATS bénéficiaires en deviennent dépendants et de favoriser linclusion des ex-combattants intéressés aux activités 97. Habituellement, les programmes de DDR, de développement plus élargies.86 Cest pourquoi particulièrement les volets de réintégration, sont lampleur et la durée de lassistance destinée aux ex- onéreux, avec des financements internationaux combattants doivent être énoncées clairement et de fréquemment élevés, une myriade de transactions façon transparente, dès le début de la programmation. urgentes et des versements directs en espèces aux Un plan garantissant le suivi requis pour les activités bénéficiaires. Toutefois, les milieux institutionnels de de réintégration devrait aussi être élaboré avant ces programmes manquent généralement de contrôles la conclusion de la programmation officielle. La financiersrigoureuxetcohérents,avecunrisquesouvent promulgation de ce plan exigera des efforts rapides et élevé de déperditions financières. Ceci peut affecter permanents de la part des programmes de réintégration, défavorablement la confiance des bailleurs de fonds, des visant à établir et entretenir des liens solides avec les partenaires et, peut-être le plus important, des parties initiatives et les acteurs locaux de développement. qui ont conclu laccord de paix sur lequel le processus de DDR est fondé. Dans le premier cas, la perte de 100. Les ministères de tutelle du gouvernement confiance peut menacer lappui financier destiné au (comme ceux de la protection sociale, de léducation programme et lefficacité de sa mise en oeuvre. Dans le et de la santé) tiendront une place importante dans second, le manque de confiance à légard du processus la prestation de lappui élargi à la réintégration, de DDR peut donner lieu à des risques sécuritaires et au­delà des programmes de DDR, ciblant les ex- menacer le processus de paix. combattants dans le besoin ainsi que les membres vulnérables de la communauté. Beaucoup dacteurs de 98. Pour garantir des normes et des contrôles la société civile, y compris les ONG, les groupements adéquats de la gestion financière, beaucoup confessionnels, les instituts de recherche, les centres de dopérations de DDR font appel à des cabinets réflexion et les organisations de presse sont également reconnus de comptabilité publique et/ou à des en mesure dincorporer les problématiques et activités services de gestion de projet. Bien que relativement relatives à la réintégration des ex-combattants aux onéreuse (représentant jusquà 5% du coût général du services quils fournissent à dautres populations programme), cette démarche peut être avantageuse si affectées par la guerre ou dans le cadre de leurs activités elle réduit les déperditions potentielles, maintient la plus générales de développement. Lefficacité de ces confiance générale et renforce les fonctions de passation transitions peut être améliorée par une collaboration des marchés et daudit du programme. Ces sociétés étroite entre le personnel du programme et ces entités extérieures devraient être responsables du rendement de pendant toute la durée de la programmation de la leur personnel et de surveiller leur travail pour sassurer réintégration. Ceci permettra un transfert plus efficace quil se conforme aux normes de gestion financière des activités à poursuivre, comme le cheminement des des bailleurs de fonds/internationales pertinentes. Les bénéficiaires et le suivi et évaluation, à la conclusion des rapports financiers de la société sélectionnée devraient programmesderéintégration. Cesorganisationspeuvent être transmis au gouvernement et aux partenaires aussi servir de point de contact pour les préoccupations bailleurs de fonds du programme. régulières des ex-combattants, dans le cadre de leur travail ordinaire de développement communautaire, de consolidation de la paix et de réformes foncières et du STRATÉGIE DE RETRAIT secteur de la sécurité.87 99. Bien que la réintégration soit un processus 101. Le Programme de démobilisation et de permanent pour les ex-combattants et leurs familles, réintégration du Rwanda illustre le processus la structure institutionnelle chargée de lassistance délaboration dune stratégie de retrait. Deux ans à la réintégration devrait être dune durée limitée. avant la date prévue de clôture, le programme avait Limiter la durée de lappui à la réintégration est un déjà commencé à élaborer un plan de retrait guidant principe central du MDRP ­ un moyen déviter que les 86Banque mondiale (2002) 34 87 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Dworken et al (1997) Réintégration : Partie 2 ses activités jusquà la conclusion du programme. Le PDRR commença par évaluer le statut et limpact actuels de ses activités à laide denquêtes de dépistage auprès des ex-combattants, dévaluations dimpact auprès des bénéficiaires vulnérables, dune étude sur les dynamiques communautaires, dévaluations sociales et environnementales et dune évaluation dimpact de son programme de sensibilisation. Il organisa également des réunions avec les administrateurs provinciaux et de district, des représentants de la société civile et du secteur privé et des membres de la communauté élargie. Sur la base de ces activités, le programme identifia quatre priorités sur lesquels le PDRR se concentrera, tout en poursuivant ses activités de démobilisation et de réintégration. Ces quatre éléments sont : (i) renforcer les capacités des associations et coopératives auxquelles participent à la fois les ex-combattants et les civils ; (ii) renforcer les capacités des systèmes de sensibilisation et de conseil du pays, afin daider les ex- combattants à obtenir un appui par les voies ordinaires ; (iii) favoriser lautosuffisance des ex-combattants économiquement vulnérables par léducation, la formation professionnelle et les stages dapprentissage et ; (iv) améliorer les capacités des institutions administratives des districts en matière de réintégration des ex-combattants. Lidentification et le renforcement des partenaires pertinents auxquels des responsabilités précises en matière dappui aux ex-combattants peuvent être déléguées sont les mécanismes principaux qui permettrontauPDRRderéaliserchacundeceséléments et ainsi forment la base de leur stratégie de retrait. Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP35 Partie 3 : Conclusions et Leçons pour le MDRP Partie 3: Conclusions et Leçons pour le MDRP 102. Plus de 140.000 ex-combattants dans sept pays surmonter les nombreux obstacles et défis inhérents ont perçu une assistance directe à la réintégration par au processus. Aucun programme national appuyé le biais des programmes appuyés par le MDRP depuis par le MDRP nétant encore achevé, chacun dentre 2002. Chaque programme a commencé à dégager eux est encore en mesure dapprendre, de réfléchir et des leçons utiles au sujet de lefficacité des stratégies daméliorersesactivitésderéintégration. Enoutre,pour dassistance à lintention des ex-combattants au cours les programmes récemment lancés, les pratiques utiles de leur processus de réintégration ­ ainsi que pour réunies auprès des programmes du MDRPet de DDR du Encadré 14. Quelques questions à prendre en compte lors de l'élaboration de l'appui à la réintégration destiné aux ex-combattants ü Comment est définie la réintégration et comment sera-t-elle mesurée ? ü Quels sont les besoins et les attentes des ex-combattants en matière de réintégration ? ü Quels sont les facteurs favorisant la réintégration (par ex., la demande des marchés, le recrutement de fonctionnaires publics, une programmation complémentaire en matière de développement) ? ü Quelles sont les contraintes clés défavorisant la réintégration (par ex., les terres, le crédit, les compétences, les capacités institutionnelles)? ü Quelles données socioéconomiques et études préparatoires sont requises pour orienter lélaboration et la mise en oeuvre de la programmation? ü Comment est-ce que la programmation peut coordonner et optimiser les activités des partenaires et des programmes de développement sociaux et économiques, la prestation des services sociaux et la consolidation de la paix ? ü Quels sont les mécanismes adéquats et réalisables pour lapport de lassistance à la réintégration ? ü Quelle institution sera chargée de la gestion de la programmation de la réintégration ? ü Comment seront encouragées la participation et lappropriation des intervenants principaux? ü Quelle réponse sera apportée aux besoins des groupes dex-combattants vulnérables ? ü Comment lesinformationsrelativesauprogrammeseront-ellesdiffuséesauprèsdesex-combattants et des populations locales ? ü Quest-ce qui sera requis pour suivre et évaluer efficacement le programme et faire en sorte quil puisse être adapté en permanence en fonction des observations reçues? ü Comment les mesures de prévention du recrutement et le suivi des re-recrutements seront-ils incorporés ? ü Quelle est la stratégie de retrait du programme ? Sources: Tesfamichael et al (2004), Schroeder (2005) 36 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Conclusions et Leçons pour le MDRP : Partie 3 monde entier orienteront la planification et lélaboration structures et opportunités économiques de la des programmes.Ainsi, lEncadré 14 souligne certaines région et des communautés daccueil considérations clés en matière délaboration, à lintention des programmes de réintégration nouveaux · Accorder aux bénéficiaires le maximum et futurs. de choix parmi les options dappui du programme 103. Trois principes directeurs résument les principales leçons opérationnelles identifiées dans ce · Diriger les ex-combattants vers les travail. Il est espéré que ces principes permettront au opportunités pertinentes existant au niveau des MDRP et aux autres décideurs, intervenants et bailleurs programmes parallèles ou complémentaires de de fonds de conceptualiser lappui de réintégration à développement ou des services nationaux lavenir. PRINCIPE 3 : PRINCIPE 1 : Renforcer les capacités des structures et institutions nationales, à laide de lappui à la réintégration Favoriser la réconciliation entre les ex-combattants et les civils de leur communauté daccueil · Impliquer le gouvernement, les dirigeants nationaux et la société civile dans · Aider les ex-combattants à parvenir au niveau létablissement des paramètres des de vie général standard de la communauté programmes de réintégration · Limiter la durée de lappui pour réduire · Renforcer les capacités de gestion des les disparités au sein de la communauté et partenaires du programme en renforçant les décourager la dépendance compétences en matière de communication, de supervision financière et administrative, de · Apporter un appui dont lensemble de la gestion de linformation et des données, et du communauté daccueil bénéficie partout où suivi et évaluation possible · Appuyer les structures décentralisées du · Se fonder sur les capacités et institutions programme qui incorporent les organisations, locales en place plutôt que créer de nouvelles les dirigeants, et les réseaux locaux structures · Adopter une stratégie de retrait qui assure une · Favoriser lassistance qui illustre et incorpore transitionlogiqueetsystématiquedesfonctions les normes civiles de comportement du programme aux intervenants nationaux · Minimiser les distorsions des marchés des 104. Au fur et à mesure que les programmes du économies locales MDRP continuent à croitre et commencent à tirer à leur PRINCIPE 2 : fin, des analyses plus complètes de leurs réussites et faiblesses en matière de réintégration seront réalisées. Proposeruneassistancedonnantlieuàunesubsistance Leurs résultats amélioreront et complèteront les durable pour les ex-combattants principesetlesleçonsidentifiéesici,orientantdavantage la communauté internationale au sujet de lefficacité des · Utiliser les profils socioéconomiques pour stratégies dappui à la réintégration des ex-combattants adapter lappui aux besoins, préférences, dans une variété de contextes sociaux, économiques et atouts, expériences et compétences spécifiques politiques. des ex-combattants · Aligner les activités du programme avec les Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP37 Partie 4 : Annexe Partie 4:Annexes Note aux lecteurs : On pourrait se demander pourquoi, à la conclusion dun document examinant les leçons dégagées par le MDRP en matière de réintégration, les cas présentés en annexes sont extérieurs au MDRP. La réponse vient simplement du fait que le MDRP est encore en cours. Aucun programme national de réintégration appuyé par le MDRP nétant clos, il nest pas encore possible danalyser avec recul les résultats et impacts de la démarche du MDRP en matière de réintégration. Ainsi, pour apprendre des programmes déjà achevés, ces appendices examinent lassistance fournie aux ex-combattants à lextérieur du MDRP ­ soulignant les différents aspects de la programmation de la réintégration au Nicaragua, au Salvador, au Mozambique, en Namibie et en Éthiopie au cours des années 1990. Les leçons de ces projets restent pertinentes aujourdhui pour le MDRP et pour nos partenaires des gouvernements, bailleurs de fonds et organisations de la société civile. AnnexeA : Indemnités puisse représenter un défi, le cas du Nicaragua illustre plusieurs politiques et procédures qui peuvent donner de réinsertion au lieu à une distribution efficace des indemnités. Nicaragua LE PAQUET D INDEMNITÉS ' : En 1990, lAgence américaine pour le développement · Articles alimentaires : Fèves ; riz ; huile de international accorda une subvention à lOrganisation cuisson ; farine de maïs ; sel ; sucre ; boisson de des États américains en appui à la réinstallation des maïs en poudre et lait en poudre pour les femmes anciens combattants de la Résistance nicaraguayenne enceintes et les enfants de moins de 7 ans (distribués et leurs familles immédiates. Pendant quatorze mois, mensuellement pendant six mois, à commencer 30 à un coût de près de 100 USD par personne, plus de jours après la démobilisation). 100.000 bénéficiaires purent être alimentés et recevoir · Articles dhabillement et dhygiène : Chemises, des vêtements, des outils de base et des instruments pantalons, robes, sous-vêtements; soutien-gorge; de cuisine. Il sagissait de membres démobilisés de la chaussettes et bottes. Une brosse à dents par résistance nicaraguayenne, ainsi que de leurs parents, personne, deux morceaux de savon et un tube de grands-parents, époux, enfants, frères et soeurs et petits- dentifrice par famille. Les articles dhabillement enfants de moins de 16 ans. Bien que ladministration et furent distribués en fonction du sexe et de lâge des lagestiondeladistributiondesindemnitésderéinsertion bénéficiaires. (Une fois seulement.) 38 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Annexe: Partie 4 · Matériaux et outils de base de toiture : Plaques traitées par le bureau du programme à Managua, de zinc et clous. Le nombre de plaques reçues tous les produits furent livrés à un entrepôt de dépendait de létat matrimonial des bénéficiaires, Managua où ils furent stockés. Beaucoup de les personnes mariées recevant davantage de produits devaient être importés à cause de pénuries plaques. Outils destinés aux personnes en milieu de marchandises au Nicaragua à lépoque. urbain : machette, nécessaire daffûtage, marteau et scie. Outils destinés aux personnes en milieu rural : · Entrepôtsrégionauxprincipaux : Lesmarchandises machette, nécessaire daffûtage, houe et hache. furent expédiées de Managua à six entrepôts (Une fois seulement.) régionaux pour stockage et distribution aux entrepôts sous-régionaux de distribution. · Ustensilesdecuisine : Parpersonne : cuillère ;tasse et assiette en plastique. Par famille : casserole ; · Entrepôts sous-régionaux de distribution : Les moulin ; seau ; broc et cuillère de service. (Une fois marchandises furent expédiées des entrepôts seulement.) régionaux à sept entrepôts sous-régionaux en fonction des besoins des centres de distribution. EXIGENCES DE LANCEMENT DU PROGRAMME : Centres de distribution · Listedesbénéficiaireséligibles(noms,emplacement géographique, nombre de personnes à charge). Initialement, 49 centres de distribution furent mis en place afin de verser les indemnités aux bénéficiaires. · Carte didentification de démobilisation émises et En juillet 1991, leur nombre était de 230, en réponse délivrées aux bénéficiaires. à larrivée de nouveaux bénéficiaires et pour réduire la distance du déplacement que devaient réaliser les · Procédures de gestion, de suivi et daudit en place bénéficiaires pour percevoir leurs rations. Lorsque pour la passation des marchés, le stockage, le possible,lesmairiesetlescentresdecommunautéfurent transport et la distribution des marchandises. utilisés gratuitement comme centres de distribution · Formulaires administratifs en place (par ex., pour le et des bureaux furent loués pour servir de sites de contrôle des expéditions, les reçus des bénéficiaires, distribution à dautres emplacements. etc.). Système de transport · Entrepôts et centres de distribution identifiés et placés sous contrat. Les marchandises furent acheminées des entrepôts aux camions loués pour chaque expédition individuelle, les · Connaissance et compréhension du système local de véhicules du programme transportant les petits volumes. transport. Toutes les expéditions entre les entrepôts et les centres MODALITÉS de distribution saccompagnaient dun « formulaire LOGISTIQUES DE DISTRIBUTION DES de contrôle dexpédition » permettant aux systèmes PAQUETS : administratifs centraux et régionaux de surveiller les expéditions et les livraisons à chaque stade du système Entrepôts de distribution. 14 entrepôts furent établis pour recevoir et stocker les Procédures de distribution des paquets aux bénéficiaires produits. Le nombre dentrepôts régionaux et sous- régionaux de distribution fut déterminé sur la base 1. Processus didentification des bénéficiaires : de considérations démographiques, géographiques et sécuritaires. Des bannières et des drapeaux identifièrent · Les agents responsables de chaque centre de clairement les entrepôts. distributionlocalpréparentunelistedesbénéficiaires potentiels sous leur juridiction et qui sont en mesure · EntrepôtdeManagua : Touteslesacquisitionsétant de participer au programme. Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP39 Partie 4 : Annexe · Une fois la liste achevée, elle est comparée à une leurs partisans, les impliquant autant que possible liste de contrôle des bénéficiaires préparée au cours dans lexécution du programme. de la démobilisation et du processus ultérieur de versements en espèces. La liste se trouve dans une · Lassistance et la participation active des base de données centrale et contient les noms des bénéficiaires renforcent leur propre fierté combattants démobilisés et des personnes à charge personnelle, ainsi que leurs relations avec lagence éligibles. dexécution. · La liste finale des destinataires est utilisée pour · Les autorités locales et les groupes communautaires préparer les expéditions selon les besoins des devraient être informés au sujet des objectifs et centres de distribution. des besoins du programme. Dans certains cas, ils peuvent apporter gratuitement une assistance, des 2. Système normalisé de distribution : services, un appui logistique ou des ressources humaines. · Léquipe des opérations arrive au site de distribution au moins une heure avant le début de la distribution. Source: CreativeAssociates International, Inc. (1995), Lidentification des produits et les tables de distribution sont disposées dans lordre suivant: Identification des bénéficiaires céréales Annexe B: Services outils alimentation ustensiles de cuisine vêtements articles dhygiène. d'information et de · Quatre agents contrôlent le flux des destinataires à conseil au Salvador lentrée et à la sortie du site de distribution. · À la table didentification, chaque destinataire Au Salvador, la programmation de la réintégration éligible reçoit un « formulaire de contrôle des des ex-combattants des Forces armées du Salvador produits » qui est ensuite présenté à chaque table (FAS) et des membres démobilisés ou en cours de de distribution pour lobtention des produits et démobilisation de la Police nationale (PN) au début linscription du nombre exact darticles reçus. Une des années 1990 comportait des services dinformation fois que le bénéficiaire a réuni tous les articles, et de conseil financés par USAID et coordonnés par le il/elle signe et rend le formulaire de contrôle des Gouvernement du Salvador. Ces services récoltaient produits au personnel du programme pour insertion des informations relatives aux activités existantes dans les dossiers. dappui à la réintégration, évaluaient les besoins individuels des bénéficiaires en matière de réintégration QUELQUES LEÇONS ET RECOMMANDATIONS DU et dirigeaient les ex-combattants vers les programmes et services pertinents. À un coût de moins de 100 USD par PROJET : bénéficiaire, plus de 10.000 ex-combattants obtinrent · Maintenir, autant que possible, la qualité et la un appui pour trouver des formations adéquates, des similarité des marchandises distribuées pendant placements, des conseils de recherche demploi et autre toute la période de distribution, afin déviter assistance à la réintégration économique. les plaintes et conflits de la part et entre les bénéficiaires. EXIGENCES DE LANCEMENT DU PROGRAMME : · Lacquisition, autant que possible, de marchandises · Élaborer une base de données des bénéficiaires locales peut stimuler léconomie locale. éligibles, y compris le nom, la date de naissance, le · Les programmes devraient être préalablement numéro didentification et les préférences initiales. expliqués aux dirigeants des bénéficiaires, ainsi que · Estimer le nombre de bénéficiaires correspondant à 40 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Annexe: Partie 4 chaque option de réintégration, ainsi que leurs lieux · Le programme récolta, consigna et présenta les respectifs de réinstallation, âges et situations. informations relatives aux programmes et autre · Informer les bénéficiaires potentiels de lexistence, assistance disponible à plus de 130 organisations des volets et des exigences du programme à laide gouvernementales et non gouvernementales dont de campagnes publicitaires. les ex-combattants en cours de réintégration pourraient bénéficier. Les informations réunies · Sélectionner et former le personnel chargé de la portaient sur les services du programme, le nombre prestation des services de placement et de conseil dex-combattants pouvant être servis, les régions géographiques desservies, les procédures et les · Élaborer des manuels et des supports de formation en consultation avec le commandement militaire conditions de demande, la durée du programme, les coordonnées de la personne à contacter et les droits · Enregistrer les bénéficiaires et consigner les et responsabilités des bénéficiaires. informations les concernant Prestation des services : SERVICES 'INFORMATION D ET DE CONSEIL DESTINÉS · Les programmes disponibles et les besoins furent AUX EX COMBATTANTS DES FAS - regroupés en fonction de leur pertinence et des ateliers furent organisés, pour chaque catégorie, sur Plus de 6.500 troupes des FAS participèrent aux séances des sujets adéquats et à des emplacements pratiques de conseil individuelles et groupées ­ initialement dans pour les bénéficiaires. Les ateliers furent conçus 22 bases militaires dans lensemble du Salvador et par la pour orienter les bénéficiaires vers les options suite, dans six centres régionaux du Programme dappui disponibles pour chaque catégorie du programme et à la réintégration à lintention des ex-combattants pour expliquer les procédures et les répercussions salvadoriens à San Miguel, Usulután, San Vicente, de la participation aux divers programmes en SantaAna, Nueva San Salvador et San Salvador. tant que bénéficiaire. Parfois, les représentants de diverses organisations de bailleurs de fonds Élaboration des services : firent des présentations au cours des ateliers et les bénéficiaires du projet actuel firent des observations · Le personnel des FAS en service actif fut formé en sur les projets en cours en rapport avec la catégorie tant que conseillers dorientation professionnelle à de cet atelier. lintentiondespersonnesencoursdedémobilisation et de transition, proposant des placements, · Des consultations permanentes étaient également à une assistance technique et des consultations. la disposition des bénéficiaires, afin de les aider à Les conseillers furent formés en : techniques choisir les options de réintégration adéquates. Les et méthodologies de conseil et dentretien ; choix des bénéficiaires étaient ensuite consignés et programmes proposés aux ex-combattants et suivis dans le cadre dun système central de gestion élaboration de projet et des mécanismes à suivre, y dinformation. compris les enquêtes, les formulaires et les activités de suivi. · Lévaluation et le suivi des services comportaient des réunions avec les bénéficiaires et des enquêtes · Une enquête dévaluation des besoins des pour évaluer le niveau dutilisation et de prestation bénéficiaires fut réalisée pour récolter les des services dinformation et de conseil, ainsi que la informations relatives à leurs compétences, fiabilité de ces informations. aptitudes, préférences et destinations géographiques après la démobilisation. Les résultats de lenquête permirent didentifier les ressources nécessaires et SERVICES 'INFORMATION D ET DE CONSEIL DESTINÉS les lacunes de la programmation en place. À LA OLICE NATIONALE P Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP41 Partie 4 : Annexe Plus de 4.000 membres démobilisés de la PN ont aux ex-combattants les caractéristiques de loption bénéficié des services de conseil et dassistance à de leur chois, càd le calendrier, lemplacement, le laccréditation dans six centres régionaux basés dans les contenu, etc. Si une formation était recommandée, bases de commandement (comandancias) régionales. les formulaires dinscription étaient remplis au centre Lesservicesdeconseilfurentmisàladispositiondetout qui les transmettait ensuite à linstitution de formation. membre démobilisé ou en cours de démobilisation de la Les paquets, comme les outils agricoles, étaient PN qui souhaitait une assistance à la réintégration. aussi distribués dans les centres régionaux. Les ex- combattants ayant droit à dautres indemnités, par ex, Élaboration des services : un crédit ou un terrain, étaient dirigés par le centre vers linstitution adéquate pour obtenir ces services. Le personnel du programme se rendit à chacun des six comandancias pour les informer de lexistence QUELQUES du programme conseil et expliquer limportance de LEÇONS ET RECOMMANDATIONS DU leur appui et participation. Ils identifièrent également PROJET : lemplacement et les conditions locales des ateliers, les emplacements vraisemblables des centres régionaux · Les ex-combattants ont, dans leur grande majorité, et demandèrent que chaque commandant de cellule estimé que les informations et les consultations identifie un représentant qui servira dhomologue. fournies étaient exactes et utiles. Prestation des services : · La liaison du conseil et des services de placement aidèrent les ex-combattants à sinformer au sujet La prestation des services conseil fut réalisée en deux des possibilités disponibles de réintégration et à phases : bénéficier dun appui leur permettant de choisir les options les plus favorables. i. Phase une : Examen psychologique et · Les services dinformation et de conseil permirent présentationdesinformationsrelativesauxprogrammes. Le personnel du programme donna un séminaire/atelier aussi aux ex-combattants de mesurer leurs attentes sur chaque option possible de réintégration, leurs en fonction des réalités de la vie civile après le exigences et indemnités et facilita des discussions conflit. de groupe sur les options du programme. Des tests · Il faut, autant que possible, commencer à mettre daptitude furent aussi réalisés. Le processus dura deux en rapport les programmes de réintégration et les jours pleins. bénéficiaires qui sont encore en service actif, tout en sachant, toutefois, que certains dentre eux ii. Phase deux : Entretiens individuels. Le modifieront les préférences exprimées auparavant. facilitateur accorde une consultation individuelle aux bénéficiaires, afin de sélectionner la meilleure option · La gestion de linformation tient une place parmi les possibilités offertes. Ceux qui choisirent centrale dans la planification des programmes et une des options de réintégration signèrent ensuite laffectation des ressources en temps opportun. une déclaration dintention et furent photographiés Des informations exactes relatives au nombre, pour obtenir la carte didentité dindemnisation aux identités et emplacements des bénéficiaires qui leur fut délivrée lorsquils commencèrent leur potentiels sont particulièrement importantes. formation effective. Les facilitateurs mirent ensuite les bénéficiaires en rapport avec le programme ou les · Le maintien du même personnel pour la collecte services de leur choix. Il fut convenu que les membres des informations au sujet des services proposés, les en service actif de la PN pourraient commencer la enquêtes dévaluation des besoins et la participation formation si : 1) ils ne participaient pas à des activités aux ateliers sur la réintégration ont donné lieu à une de sécurité tout en recevant la formation et 2) ils continuité utile entre le rassemblement des données quittaient la PN dans les 6 mois qui suivent le début de et lappui direct aux bénéficiaires. leur formation. Les centres régionaux communiquèrent · Les centres régionaux où les consultations eurent 42 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Annexe: Partie 4 lieu permirent de discuter les options de la vie civile pays. Le programme fut financé par la Suède, les Pays- en dehors du milieu militaire ou policier. Chaque Bas et lItalie et mis en oeuvre par lONG CORE et le centre se trouvait à un endroit desservi par les Gouvernement du Mozambique ; il comportait trois transports publics et disposait dune salle daccueil volets : et de locaux pour les consultations individuelles ou groupées. I. Développement des compétences professionnelles : · Les tests daptitude employés lors des consultations devraient être spécifiquement adaptés au niveau · Un ensemble de cours et de programmes ajustés à moyen déducation et aux autres traits de la lintention des soldats démobilisés population cible dex-combattants. · Trois formations de six mois en compétences pour · Lélaboration dun logiciel de traitement et lemploi dans des domaines comme la plomberie, la danalyse des données relatives aux projets en maçonnerie, lélectricité et la menuiserie cours dans le pays auxquels les ex-combattants · Lescoursétaientannoncés/affichésdanslesbureaux avaient accès permit au programme de réintégration des programmes locaux de réintégration de se concentrer sur les activités qui nétaient pas couvertes par dautres agences. Les résultats de · Desétudessurlemarchédutravailfurentemployées lanalyse informatique furent également partagés pour créer des opportunités adaptées aux régions avec les autres bailleurs pour les encourager à ajuster leur programmation de façon à répondre aux · Des allocations mensuelles furent versées aux besoins non satisfaits. participants pour couvrir les frais dalimentation et de transport et le logement fut fourni pendant la Sources: Creative Associates International, Inc. (1995), Creative formation. Associates International, Inc. (1996) Annexe C: Élaborer II. Formation en compétences dentreprise un programme de · Cours sur les compétences professionnelles, complétés par un cours sur les notions élémentaires formation professionnelle dentreprise de 5 jours · Des consultations de suivi furent fournies aux à l'intention des ex- ex-combattants identifiés comme étant des entrepreneurs potentiels. Ces ex-combattants combattants reçurent aussi un appui pour la préparation de plans daffaires à soumettre à des créanciers éventuels Le programme de Développement des compétences · Deux niveaux de formation dentreprise étaient professionnelles du Mozambique fut établi en 1994 proposés, en fonction du degré dalphabétisation de pour aider les soldats démobilisés à trouver un emploi lex-combattant ou à travailler en indépendants. À laide du programme, III. Trousses à outils les ex-combattants intéressés qui remplissaient les conditions déducation et dalphabétisation avaient · Quinze différentes trousses à outils pouvaient être droit à une formation professionnelle relative à diverses achetées à des prix subventionnés compétences, ainsi quà une formation en notions élémentaires dentreprise et des trousses à outils. La · À la disposition des personnes ayant achevé la formation fut réalisée par 45 institutions publiques et 20 formation professionnelle et celles qui furent organismes non gouvernementaux (à la fois du secteur récemment démobilisées et disposaient de privé et tenus par des ONG) qui existaient déjà dans le compétences professionnelles suffisantes Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP43 Partie 4 : Annexe QUELQUES LEÇONS ET RECOMMANDATIONS DU vii. Coordonner la diffusion des informations PROJET : relatives aux programmes de formation et la vérification préalable des candidats avec les · La planification et la préparation de lappui en autres organisations formation professionnelle à lintention des ex- viii.Élaborer les plans de formation avec les combattants durent au moins 6 mois et dépendent bénéficiaires desinformationsdisponiblesausujetdesinstitutions de formation, des marchés locaux de lemploi et des Source: CreativeAssociates International, Inc. (1995) profilsdesex-combattants(compétences,éducation, formation, destination dinstallation, préférences de formation). Annexe D: L'expérience · Un ensemble de tâches préparatoires devraient des Brigades du être réalisées avant lélaboration dun volet de formation professionnelle dans un programme de développement en réintégration : i. Élaborer une base de données des ex- Namibie combattants démobilisés Au début des années 1990, le Gouvernement de la ii. Réaliser une analyse du marché pour mesurer Namibie lança un programme visant à employer 16.000 la demande en compétences et en services dans ex-combattants dans les travaux publics à laide de chaque région ou province « brigadesdudéveloppement ». Leprogrammefutconçu iii. Préparer une liste des cours à donner qui en réponse au chômage élevé des soldats démobilisés et reflète les préférences des ex-combattants, les au manque de compétences pratiques pour lemploi besoins du marché, et les critères de sélection indépendant. Les ex-combattants pouvaient choisir et capacités institutionnelles. Les planificateurs de se présenter à lun des douze sites des brigades du projet devraient utiliser les questionnaires du développement, établis dans des anciennes bases dinscription des ex-combattants pour évaluer militaires dans lensemble du pays, pour recevoir une les vocations préférées en termes de formation formation et un emploi. Les brigades envisageaient de développer des compétences par lexpérience pratique iv. Examiner les capacités et les besoins des dans des domaines comme lagriculture, la construction institutions de formation disponibles. Procéder et les mines, avec peu de formation en salle/théorique. à des visites en personne pour évaluer létat des Les participants furent inscrits aux brigades en tant installations et la qualité du personnel quindividus, sans leurs familles et pendant leur séjour v. Établir des contrats avec les prestataires de de sept mois, recevaient chacun près de 20 USD par services de formation. Si possible, utiliser les mois, en plus du logement et de lalimentation. organisations et institutions en place qui sont en mesure de réaliser à la fois la formation Malheureusement, le programme des Brigades du dentreprise et professionnelle développement ayant rencontré plusieurs difficultés, son impact sur la réintégration de ses bénéficiaires vi. Établir des critères pour les trousses à outils fut négligeable. Ces expériences défavorables sont et léquipement de base. Préparer et réaliser instructives pour lorientation des programmes futurs une évaluation technique des échantillons de de travaux publics à lintention des ex-combattants. Le troussesetcommencerleprocessusdepassation programme connu les trois problèmes suivants, entre de marché pour les trousses approuvées autres : 44 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Annexe: Partie 4 1. Une planification et des ressources inadéquates être utilement déployés. Étant donné le manque de personnel qualifié et déquipement de formation, la La rapidité de la mise en place du programme en commercialisation du travail des brigades savéra réponse aux frustrations des ex-combattants donna difficile et les contrats du secteur privé rares. De plus, lieu à ladoption dune date irréaliste de lancement le programme des Brigades du développement était des brigades, consacrant cinq mois seulement à la sous tutelle du Ministère des terres, de la réinstallation préparation. Ce court délai de lancement limita la et de la réhabilitation pendant ses deux premières planification et la mobilisation des ressources et donc années, ce qui limita le potentiel de création demplois les investissements en personnel, en équipement, en des brigades qui ne pouvaient pas entreprendre des bâtiments et en structures de gestion. activités purement commerciales pour le gain. Enfin, bien quil ait prévu daider les participants à devenir Ces contraintes donnèrent lieu à plusieurs problèmes des travailleurs autonomes ou à créer leurs propres dont : entreprises, le programme ne lança jamais ce volet. Ainsi, les membres des brigades qui ont montré un · Pas de prise de décision systématique quant à intérêt pour les projets dinitiative personnelle furent lemplacement des brigades rares et ceux qui étaient intéressés ne bénéficièrent daucune orientation dans ce sens. · Pas de rénovations convertissant les bases militaires sélectionnées en centres de traitement et leur 3. Potentiel de désordre et dinstabilité fournissant les services ou léquipement de base nécessaires Les sites des brigades souffrirent de lennui et du · Les programmes pédagogiques et les techniques désordre social, avec des rebellions à pratiquement de formation employés avaient été seulement chaquecentredebrigadesen1992,ycomprislatentative partiellement élaborés darrestation du Ministre des terres, de la réinstallation et de la réhabilitation et du directeur des Brigades. Les · À cause du nombre inadéquat de formateurs membres des brigades participèrent aussi à un grand compétents et du manque de disponibilité de nombre de manifestations et de défilés, provoqués par léquipement nécessaire, les formations furent les retards des versements mensuels, le manque de réalisées presquentièrement en salle, plutôt quen formation et le fait que le gouvernement nétait pas pratique, comme prévu en mesure de leur fournir des emplois et/ou un appui dordre général. Labsence de services dorientation · Pas de correspondance entre la formation familiale à lintention des brigades du développement a professionnelle et les exigences nationales en également contribué à cette révolte. compétences · Les exigences spéciales des membres féminins des QUELQUES LEÇONS ET RECOMMANDATIONS DU Brigades ne furent pas reconnues PROJET : · Les travaux de recherche sur la pertinence des · Le modèle des grands travaux adopté par les activités proposées par rapport aux besoins et brigades est défectif. Regrouper un grand nombre ressources locaux furent rares dex-combattants (en majorité hommes) à un seul endroit est difficile et dangereux et constitue 2. Possibilités de création demploi inadéquates pour une menace en cas de frustrations intenses. Ces les brigades brigades peuvent aussi retarder la réintégration à la vie civile en prolongeant leur présence dans Linadéquation de la planification stratégique et de la des installations paramilitaires qui peuvent être sélection des thèmes de formation a limité lefficacité difficiles à disperser par la suite. En outre, tout du programme en termes didentification des secteurs/ onéreux que léquipement et lentretien des projets viables où les membres des brigades pourraient nouveaux centres établis pour la formation des ex- Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP45 Partie 4 : Annexe combattants soient, la formation quils fournissent Après 29 ans de désordre social et de rebellions armées sera vraisemblablement moins efficace que celle des prolongées, le Front démocratique révolutionnaire du instituts déjà en place. Il faut donc se concentrer peuple éthiopien pris le pouvoir en 1991 et installa le sur la promotion de petites entreprises de groupe Gouvernement transitoire de lÉthiopie (GTE). Dans rentables ou du travail autonome. les trois mois qui suivirent son installation au pouvoir, · Les Brigades du développement se sont longtemps le GTE mit en place la Commission de réhabilitation des concentrées sur le travail spécialisé, à forte anciens membres de larmée et des vétérans invalides de concentration de capital (comme les forages de guerre. Au cours des années ultérieures, la Commission puits), qui est imprévisible et ne peut pas absorber réussit à administrer un des processus les plus vastes un grand nombre de travailleurs. Plus adaptés aux de démobilisation et de réintégration en Afrique ­ y besoins des ex-combattants en termes demplois compris plus de 400.000 soldats vaincus ­ malgré la ordinaires nécessitant de faibles compétences sont pauvreté générale du pays et la décimation de son les projets à forte main doeuvre comme la pose infrastructure. des canalisations et la construction, qui sont plus demandés,pourraientprofiteràtoutelacommunauté QUELQUES LEÇONS ET RECOMMANDATIONS DU et ont plus de chance de mener à des placements individuels au niveau local. Ces compétences et PROJET : expériences professionnelles préparent mieux les ex-combattants à être autonomes. Selon la Commission, ses succès étaient en grande partie dus à la direction du gouvernement et à la culture · Beaucoup de soldats démobilisés estiment que le institutionnelle et organisationnelle quil créa et dont gouvernement leur doit quelque chose et devrait trois éléments principaux sont: soccuper deux, ce qui les empêcha de prendre des initiatives en termes dacquisition de compétences et demploi. La structure initiale des Brigades 1. Décentralisation et participation active des instances du développement perpétua ce sentiment. La locales programmation à lintention des ex-combattants devrait plutôt clairement communiquer les objectifs · Outre un siège central, la Commission disposait (et limites) du programme, adhérer aux calendriers également de sept bureaux régionaux et 36 prévus de lassistance, faciliter lintégration des délégations chargés de lorganisation, la ex-combattants aux familles/communautés au lieu coordination et, souvent, la prestation des activités de favoriser leur isolement et limiter les facteurs de démobilisation et de réintégration sur le terrain. de dissuasion (comme le maintien des versements dallocations de subsistance aux membres des · Les comités locaux, où siégeaient beaucoup dex- brigades) qui les empêchent de rechercher combattants,furentétablispourappuyerlesbureaux activement la réintégration économique. locauxduprogrammedanslamiseenoeuvre,surtout du programme de réintégration rurale. Source: CreativeAssociates International, Inc. (1995) · Encouragée par la Commission, la participation Appendice E : Direction communautaire aux décisions relatives à la prestation de lassistance du programme est jugée nationale du Programme avoir aidé les ex-combattants à accepter leurs indemnités. Des sujets très divers furent abordés de démobilisation et de lors de discussions avec les communautés dans les régions de retour des ex-combattants, pour sassurer réintégration en Éthiopie que leurs préoccupations étaient prises en compte lors de la planification du programme. 46 Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP Annexe: Partie 4 2. Établir des liens entre les acteurs publics locaux et milieu rural. centraux et les autres intervenants · Lengagement complet et rapide du gouvernement · La structure institutionnelle de la Commission à la démobilisation et la réintégration permit aussi comportait un réseau de comités liant les dutiliser ­ et dadapter si nécessaire ­ les instances intervenants nationaux et locaux. Réunissant les publiques pour la mise en oeuvre des stratégies cadres administratifs, les ONG, les représentants de réintégration, au lieu de créer des structures parallèles, temporaires, avec toutes les difficultés descommunautésetlesex-combattants,cescomités que cela implique. favorisèrent la communication et la coordination de différents acteurs et créèrent un sentiment Source: CreativeAssociates International, Inc. (1995) de responsabilité solidaire envers la réussite du programme. · La Commission favorisa la participation active de ces comités représentatifs et employa les fonctionnaires publics à tous les niveaux, du siège aux villages, pour encourager les communautés à participer aux comités. · Un conseil consultatif dappui à la Commission fut aussi mis en place, avec pour membres : le Commissaire chargé des secours et de la réhabilitation, les Vice Ministres de neuf ministères pertinents et les représentants des autres agences impliquées dans les questions de démobilisation et de réintégration. 3. Volonté et engagement politiques · Dès le début, le GTE concevait la démobilisation et la réintégration en deux phases, dans le cadre de lobjectif général de la transition vers la paix, ce qui donna lieu à une planification et une exécution cohérentes des deux processus. · La volonté politique des plus hautes sphères administratives fut traduite en affectation de ressources suffisantes au programme. Elle favorisa également linclusion de mécanismes de participation administrative intersectorielle et de coordination à tous les niveaux. Le GTE ayant estimé que la réussite de la réintégration exigeait que les ex-combattants puissent subvenir à leur besoins, par exemple, il procéda à lélaboration dune stratégie nationale de distribution des terres et dappui agricole pour tous les soldats retournant en Assistance à la réintégration des ex-combattants: Bonne pratique et leçons pour le MDRP47 Partie 5 : Références Partie 5: Références Alden, Chris. 2003. « Making Old Soldiers FadeAway: Boothby, N., J. Crawford and J. Halperin. 2006. Lessons from the Reintegration of Demobilised Soldiers « Mozambique Child Soldier Life Outcome Study: in Mozambique » dans The Journal of Humanitarian Lessons Learned In Rehabilitations and Reintegration Assistance. http://www.jha.ac/articles/a112.htm Efforts» dans Global Public Health, 1(1). Arthy, Simon. 2003. Ex-Combatant Reintegration: Key Carballo, Manuel, Carolyn Mansfield and Michaela Issues for Policy Makers and Practitioners, Based on Lessons from Sierra Leone. Prokop. 2000. 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