32801 Publication SEIA Région Afrique Département du développement humain Document de travail Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique (SEIA) tenue à Kampala en Ouganda du 9 au 13 juin 2003 Rapport d'activités Jacob Bregman* Spécialiste Principal de l'Education, Banque Mondiale Ancilla Armstrong Consultante Senior, AED *Toute correspondance doit être adressée à Jbregman@worldbank.org Organisateurs de la 1ère conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique (SEIA) Département du développement humain région Afrique (Equipe SEIA) http://www.worldbank.org/afr/seia/ Institut de la Banque mondiale, Division du développement humain (WBIHD) http://www.worldbank.org/wbi L'Académie pour le développement de l'éducation (AED) http://www.aed.org/ Association pour le développement de l'éducation en Afrique (ADEA) http://www.adeanet.org/ Les opinions, conclusions et recommandations incluses dans ce document n'engagent que les auteurs et ne peu- vent en aucun cas être attribuées à la Banque, à l'ADEA, au WBIHD, ou à l'AED. © Septembre 2004 Départment du développement humain Région Afrique Banque mondiale Les opinions, conclusions et recommandations incluses dans ce document n'engagent que les auteurs et ne peuvent en aucun cas être attri- buées à la Banque, à l'ADEA, au WBIHD, ou à l'AED. Photos de couverture : Jacob Bregman Designs : SEIA Maquette de couverture : Word Express Typographie : Word Design, Inc. ii Sommaire Avant-propos (Birger Fredriksen) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .v Rémerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .viii Abréviations et acronyms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .xii Introduction (Jacob Bregman) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Rapport d'activités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 1 Organisation de la conférence sur l'enseignement secondaire en Afrique . . . . . . . . . . . .12 2 Questions et problèmes clés liés à l'enseignement secondaire en Afrique . . . . . . . . . . . . .19 3 Tendances internationales dans la réforme de l'enseignement secondaire . . . . . . . . . . . .24 4 Concevoir un enseignement secondaire en Afrique : Quel type d'enseignement et à quelle fin? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 5 Renforcer la prestation de services et la gestion de l'enseignement secondaire . . . . . . . .32 6 Mobiliser et maximiser les ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 7 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40 8 Evènements à venir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 Annexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47 Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59 iii Avant-propos C e rapport présente la synthèse des tra- l'enseignement secondaire dans les pays de vaux de la "Première Conférence l'ASS. régionale sur l'enseignement secon- Il existe un large consensus aussi bien à l'in- daire en Afrique" organisée par la térieur qu'à l'extérieur de l'Afrique sur le fait Banque mondiale en juin 2003 et accueillie par que les objectifs de l'EPT sont à réaliser en le ministère de l'éducation ougandais. La priorité absolue dans les pays de l'ASS d'ici conférence entre dans le cadre du programme 2015. Néanmoins, cette priorité devrait être pluriannuel (2002-2005) sur l'enseignement considérée comme partie intégrante d'une stra- secondaire en Afrique (SEIA) dirigé par le tégie holistique de développement du système département du développement humain de la éducatif où chaque niveau et chaque type d'en- région Afrique de la Banque mondiale. L'objec- seignement a un rôle important à jouer. Dans le tif principal du programme est d'aider les pays cadre de cette stratégie globale, l'importance d'Afrique subsaharienne (ASS) à faire face à la était donnée à la généralisation de l'enseigne- recrudescence des diplômés des écoles pri- ment primaire et à l'enseignement supérieur au maires suite aux progrès réalisés grâce au pro- détriment de l'enseignement secondaire qui a gramme de l'Education pour tous (EPT), et à souvent été considéré comme le « parent améliorer le rendement, la qualité et les pro- pauvre ». Cette « négligence » de l'enseigne- grammes scolaires de l'enseignement secon- ment secondaire est partiellement due au fait daire pour qu'ils correspondent au mieux à la que la plupart des gouvernements semblent demande du marché du travail dans une éco- trouver les politiques pour l'enseignement pri- nomie de plus en plus basée sur le savoir et maire et supérieur plus faciles à élaborer que soumise à des contraintes budgétaires gouver- pour l'enseignement secondaire où se posent nementales très serrées. L'objectif de la confé- des problèmes beaucoup plus complexes : car rence était de présenter les premières conclu- c'est à la fois un enseignement final et prépara- sions des études effectuées dans le cadre du toire, obligatoire et post obligatoire, unifor- programme SEIA et d'amorcer la discussion misé et diversifié, général et technique. Au rôle entre les responsables politiques africains, la que l'enseignement secondaire joue dans l'ap- société civile et les partenaires au développe- port des compétences nécessitées par l'écono- ment sur les différents problèmes inhérents à mie moderne basée sur le savoir, s'ajoute la v pression de la société pour que les programmes rence, il a été indiqué qu'il faut d'abord pallier de l'enseignement secondaire correspondent le manque d'efficacité et de qualité du système aux mouvements évolutifs actuels. Autant dans avant d'envisager toute expansion significative les pays industrialisés qu'en Asie et en Amé- du premier cycle de l'enseignement secondaire rique latine, l'enseignement secondaire a déjà et qu'ensuite le secteur privé et la société civile été reconnu comme un outil important dans la doivent être impliqués dans la prestation de lutte contre le sida et dans l'adoption par les services et dans l'établissement des résultats à jeunes de styles de vie plus sains et plus pro- atteindre. ductifs. Ceci a entraîné d'importants change- L'initiative du SEIA est une étude plurian- ments au niveau des programmes scolaires et nuelle financée par la région Afrique de la dans la façon dont ils sont enseignés, suivis et Banque mondiale et les partenaires au dévelop- évalués. pement. Elle a commencé au début de l'année En raison de cette complexité, les problèmes 2003 et devrait se poursuivre jusqu'à la fin de relatifs à l'enseignement secondaire sont au 2005. Elle se compose de huit études théma- centre du débat sur l'enseignement actuel, à la tiques, deux conférences régionales supplémen- fois dans les pays développés et dans les pays taires, une revue de la documentation sur les en développement. Il est urgent de s'attaquer à tendances de l'enseignement secondaire dans ces problèmes particulièrement dans l'ASS où les pays de l'OCDE, principalement axée sur le taux moyen brut d'inscriptions dans l'ensei- l'Afrique. L'objectif de ces études est: (a) de gnement secondaire (inférieur à 30%) est égal rassembler les données sur les meilleures pra- à la moitié seulement du taux moyen des pays tiques et d'en faire la synthèse pour une expan- en développement.. sion et une amélioration durable de l'enseigne- La première conférence SEIA a suscité un ment secondaire aux premier et second cycles, grand intérêt dans les pays d'Afrique subsaha- (b) d'identifier les choix politiques pour la rienne et a réussi à sensibiliser leurs respon- réforme de l'enseignement secondaire en ASS, sables politiques et les partenaires aux pro- (c) de contribuer à une meilleure coordination blèmes de l'enseignement secondaire, qui sont des partenaires au développement en soutenant à aborder rapidement. Les pays participants les réformes de l'enseignement secondaire dans ont conclu qu': « il est temps de réfléchir aux les pays de l'ASS. La deuxième conférence prochaines étapes logiques qui compléteraient régionale SEIA est prévue du 6 au 9 juin 2004 l'initiative EPT. » Cette conférence doit être au Sénégal ; elle accueillera des pays qui n'ont considérée comme un pas important vers le pas participé à la première conférence et per- suivi de l'EPT. Les discussions ont mis en mettra la poursuite des discussions entre les lumière les principaux obstacles à l'établisse- parties intéressées sur les choix qu'il convient ment d'un financement durable pour le déve- d'adopter pour un développement durable de loppement de l'enseignement secondaire. Dans l'enseignement secondaire, aux premier et la plupart des cas, la nécessité de mieux utiliser second cycles. Les délibérations, les rapports et les ressources existantes est clairement apparue différentes études de la première conférence comme la garantie d'un développement peuvent être consultés sur le site web du SEIA durable. Les principaux domaines de la et sur le site web des autres organisateurs. Le réforme sont les suivants : gestion plus efficace site web Seia est: http://www.worldbank.org/ du personnel enseignant, plus de souplesse afr/seia/index.htm. Les travaux de l'équipe dans les transitions pour les élèves, meilleure principale SEIA sont dirigés par Jacob Breg- efficacité interne et externe, transparence et man, spécialiste de l'éducation . responsabilisation dans l'utilisation des res- Nous sommes très reconnaissants aux fonds sources. Dans la déclaration finale de la confé- norvégien (NETF), fonds irlandais et au gou- vi vernement français pour leur contribution diale ainsi qu'avec plusieurs organisations financière et nous souhaitons voir se dévelop- internationales et privées. per notre coopération avec d'autres partenaires dans ce domaine. L'équipe principale SEIA tra- vaille en étroite collaboration avec l'Associa- Birger Fredriksen tion pour le développement de l'éducation en Conseiller principal d'éducation Afrique (ADEA) et l'Institut de la Banque mon- Région Afrique, Banque mondiale vii Remerciements L es organisateurs de la première confé- privé (Microsoft Afrique, et Worldspace rence régionale sur l'enseignement Afrique) intervenant dans la promotion de secondaire en Afrique tiennent à l'enseignement. Nous tenons également à remercier vivement tous les pays, par- remercier les organismes et groupes privés tenaires au développement et représentants de pour leur participation à cet échange. la société civile qui ont participé à la confé- Au total, 263 participants ont pris part à la rence que le gouvernement ougandais a eu conférence de six jours sur l'enseignement l'amabilité d'accueillir. Nous remercions tout secondaire en Afrique, tenue au Speke resort, à particulièrement son Excellence monsieur le Kampala en Ouganda du 8 au 13 juin, dont Ministre de l'Education et des Sports d'Ou- 101 membres des délégations nationales, 14 ganda ainsi que le personnel de son ministère représentants d'agences donatrices internatio- pour leur hospitalité et leur soutien actif à la nales, 22 experts de la Banque mondiale, 30 cause de l'Initiative SEIA. Quinze pays experts, 30 journalistes (de l'ADEA-COMED) d'Afrique subsaharienne étaient représentés : le et des élèves ougandais du cycle secondaire, Bénin, le Burkina Faso, l'Ethiopie, le Ghana, le leurs enseignants et directeurs. Deux étudiants Kenya, Madagascar, la Mauritanie, l'Ile Mau- de l'Université Makerere en Ouganda ont rice, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, l'Afrique brillamment exposé, lors des sessions plénières, du Sud, la Tanzanie, l'Ouganda et la Zambie. leurs opinions et leurs expériences en tant Chacun a pris soin de faire figurer dans sa délé- qu'élèves de lycées ougandais. Nous tenons à gation des responsables des ministères de remercier les journalistes de la COMED pour l'Education, des Finances, ainsi que des repré- la couverture médiatique de cet événement et sentants de la société civile et du secteur privé. pour l'intérêt dont ils ont fait montre à l'égard Ont également participé à cette conférence des de l'enseignement secondaire. membres du monde universitaire, des représen- Des experts de plusieurs pays africains tants d' organisations internationales, tant de (Kenya, Namibie, Nigeria, Ile Maurice, Came- leur siège que de leurs bureaux régionaux : roun, Tunisie) et des établissements internatio- DFID, JICA, la Coopération française, la GTZ, naux et en particulier des représentants d'uni- SADC, ainsi que des représentants du secteur versités et d'instituts de recherche : l'Université viii de Pretoria, l'Université du Cap-Ouest, l'Uni- (ADEA). Les actes de la conférence ont été pré- versité libre d'Amsterdam, l'Université du parés par l'Académie pour le développement Sussex, l'Université Nationale d'Irlande, l'Uni- de l'éducation, avec Leonor Ancilla Armstrong versité d'Oslo, l'Institut Norvégien d'Etudes et comme auteur principal, et par l'équipe SEIA de recherche de l'enseignement Supérieur du Département du développement humain du (NIFU), l'Université de Cornell, l'Université du bureau Afrique de la Banque mondiale. Cette Minnesota. Des représentants d'organisations dernière est composée de Jacob Bregman (chef africaines comme le Forum des éducatrices d'équipe et expert en éducation), Steffi Stall- africaines (FAWE), la Communauté sud-afri- meister (expert en Education), Marit Granheim caine du développement (CSUD), la direction (expert en éducation) et Nellie Sew Kwan Kan, du ministère ougandais de l'Education et des chargée de programme. L'Institut de la Banque Sports ont activement participé à cette confé- mondiale était représenté par Claudine Bourrel rence. (experte en éducation) et David Harding Les organisateurs souhaitent exprimer leur (expert en éducation). profonde reconnaissance aux agences qui ont Nous sommes particulièrement reconnais- accepté de financer cette conférence. Sans leur sants pour la qualité de l'organisation de la soutien continu à la cause de l'enseignement conférence et de la logistique à David Harding secondaire en Afrique, cette conférence n'au- et Claudine Bourrel (experts en éducation à la rait jamais pu avoir lieu et le débat sur les poli- Banque), Harriet Nannyonjo (expert en éduca- tiques n'aurait jamais été amorcé. Nous tenons tion à la Banque mondiale en Ouganda), Kang- à remercier le fonds norvégien pour l'éduca- bai Konate, Aude Damon (consultants en édu- tion, le fonds irlandais pour l'éducation et le cation), Lenor Ancilla Armstrong (ADE), et gouvernement français pour leur aide qui a Nellie Sew Kwan Kan (AFTHD3, Banque permis de financer une grande partie des études mondiale). Nous remercions aussi la compa- thématiques de l'Initiative SEIA et l'organisa- gnie ougandaise, Global Management Inc, tion de cette première conférence régionale. pour son service exceptionnel et efficace. Nous remercions aussi la Banque mondiale, l'Institut de la Banque mondiale et l'AED qui Le Département de la Banque pour le dévelop- ont financé l'étude SEIA et la première confé- pement humain en Afrique (AFTHD). A un rence régionale. moment où la communauté internationale Les organisateurs aimeraient remercier aussi déploie des efforts énormes pour aider les pays tous leurs collègues et tous les experts pour en développement à réduire la pauvreté, les avoir pleinement contribué à la réussite de défis à relever par l'Afrique sont d'une enver- cette première conférence, qui répond à une gure particulièrement grande. Plus de 300 mil- demande croissante des pays africains et lions de personnes (à peu près la moitié de la constitue une façon de promouvoir le dialogue population) y vivent toujours dans la pauvreté sur l'avenir de l'enseignement secondaire en extrême. La propagation du SIDA risque de Afrique. faire perdre les acquis en matière d'espérance La première conférence régionale SEIA était de vie. Comme tous les autres membres de la organisée conjointement par la Banque mon- communauté du développement, la Banque diale (département du développement humain mondiale centre ses efforts sur la réalisation du bureau Afrique) et l'Institut de la Banque des Objectifs de développement du millénaire mondiale, l'Académie pour le développement (ODM), qui visent à réduire la pauvreté de de l'éducation (AED) et l'Association pour le façon durable. L'initiative « Education pour développement de l'éducation en Afrique tous » fait partie de ces objectifs. La mission de ix la Banque en Afrique est de faire renaître l'es- pendante et à but non lucratif, avec pour poir, celui d'éliminer la pauvreté pour offrir mandat le développement humain et social. aux Africains un avenir meilleur. Le Départe- Elle intervient dans les secteurs de l'éducation, ment Afrique pour le Développement Humain de la santé, du développement des jeunes, du (AFTHD) travaille dans les secteurs de l'éduca- renforcement de la société civile, de l'environ- tion, de la santé et de la protection sociale. Le nement et du développement du leadership. site web de la Banque mondiale est : Elle s'attaque aux problèmes sociaux majeurs http://www.worldbank.org/ aussi bien aux Etats-Unis qu'ailleurs dans le monde, par le biais de la recherche, de la for- L'étude sur l' « Enseignement secondaire en mation, et du marketing social. Dans le secteur Afrique » est une initiative pluriannuelle du de l'éducation, l'AED aide les gouvernements AFTHD, mise en oeuvre par l'équipe SEIA diri- à élargir l'accès à leurs systèmes éducatifs, à gée par Jacob Bregman. Ses objectifs sont : a) mieux les gérer et à en améliorer la qualité. inventorier et analyser les meilleures pratiques Elle intervient dans les domaines de la réforme en matière d'expansion et d'amélioration administrative et politique, y compris la continue de l'enseignement secondaire premier décentralisation de la gouvernance, le dévelop- et deuxième cycles ; b) identifier les choix de pement des systèmes informatisés de gestion, politiques pour une réforme stratégique de l'appui aux enseignants et le développement l'enseignement secondaire en Afrique subsaha- des programmes pédagogiques. L'AED a son rienne; et c) renforcer la coordination entre siège à Washington DC, son site web partenaires au développement dans leur assis- est http:www.aed/org tance aux programmes de réforme de l'ensei- gnement secondaire de nos clients. L' Initiative L'Association pour le développement de l'édu- SEIA vise un horizon pluri-annuel (de 2002 à cation en Afrique (ADEA) est un réseau où 2005). Le site web SEIA est le suivant : participent des ministères de l'éducation http://www.worldbank.org/afr/seia/ (MDE) de pays africains, des agences de déve- loppement, des spécialistes en éducation, des L'Institut de la Banque mondiale (IBM). La chercheurs et des organisations non gouverne- Banque mondiale aide ses clients à s'intégrer à mentales actives dans le domaine de l'éduca- « l'économie du savoir », en mettant à leur dis- tion. L'ADEA vise à renforcer les capacités des position des programmes de renforcement de ministères de l'éducation en matière de formu- capacité et des services de conseils politiques et lation et d'exécution efficace des politiques stratégiques. Il travaille avec d'autres agences éducatives. Elle n'est ni une agence donatrice, pour organiser des cours et séminaires, et pour ni une organisation traditionnelle ni un projet encourager la mise en commun des connais- d'investissement, et a pour mission (1) la pro- sances à l'échelle mondiale au moyen de ses- motion du dialogue et du partenariat ; (2) la sions d'apprentissage à distance, mais aussi de recherche de consensus autour des politiques sessions ouvertes ou en présentiel, destinées relatives aux problèmes de l'éducation en aux responsables politiques, aux chefs d'opi- Afrique ; (3) le renforcement des capacités des nion et aux membres de a société civile. Le site ministères africains pour développer, gérer et Web de l'Institut de la Banque mondiale est : exécuter les politiques éducatives ; (4) le par- http://www.worldbank.org/wbi tage des expériences réussies et des stratégies qui ont fait leurs preuves ; et (5) la promotion L'Académie pour le développement de l'éduca- des politiques éducatives, des projets et des tion (AED) L'AED est une organisation indé- programmes nationaux. Son secrétaire exécu- x tif est M. Mamadou Ndoye. Ses stratégies fication de l'éducation, Paris. Son site web est comprennent la mise en commun des expé- http://www.adeanet.org/ riences et des interventions prometteuses, la mise en place de lobbies au service de l'éduca- Jacob Bregman, chef d'équipe de l'Initiative tion, du travail analytique et du renforcement SEIA et spécialiste principal en éducation des capacités. Le secrétariat de l'ADEA se Bureau Afrique, Développement humain, trouve à l'Institut international pour la plani- Banque mondiale, Septembre 2003 xi Abréviations et acronymes ADEA Association pour le développement de l'éducation en Afrique AED Académie pour le développement de l'éducation COMED Communication pour l'éducation et le développement EPT Education pour tous SIGE Système informatisé de gestion de l'éducation FAWE Forum des éducatrices africaines FEMSA Education des femmes en mathématiques et en sciences en Afrique TIC Technologies de l'information et de la communication AJCI Agence japonaise pour la coopération internationale ODM Objectifs de développement du millénaire MDE Ministère de l'éducation ONG Organisation non gouvernementale OCDE Organisation de coopération et de développement économique SEIA Enseignement secondaire en Afrique ASS Afrique subsaharienne RMSES Renforcement des mathématiques et des sciences au niveau de l'enseignement secondaire PEI Programme d'évaluation des étudiants internationaux (OCDE) TIMSS Troisième enquête sur l'enseignement des mathématiques et des sciences xii Introduction A lors que la communauté internationale Les gouvernements nationaux et les orga- conjugue ses efforts pour réaliser nismes donateurs ont consacré leurs investisse- l'Education pour tous (EPT) et les ments à améliorer la participation et les taux objectifs de développement du millé- d'achèvement de l'enseignement primaire dans naire à l'échelle mondiale, une autre mission les pays en développement grâce à l'initiative tout aussi importante est en train d'émerger. « Education pour tous ». Les pays d'Afrique Le développement humain et les progrès technologiques peuvent se renforcer réciproquement par la création d'un cercle virtuel. Les innovations technologiques dans l'agriculture, la méde- cine, l'énergie, la manufacture, et les communications ont été des facteurs importants ­ mais pas les seuls ­ dans le développement humain et l'éradication de la pauvreté. Il est prouvé que la technologie favorise le développement. La chute des taux de mortalité qui a pris plus de 150 ans dans le monde développé actuel, n'a pris que 40 ans dans le monde en développement et ce, grâce en grande partie aux antibiotiques et aux vaccins. Le développement des paquets de réhydratation orale, une simple solution de sucre et de sel qui augmente l'absorption des liquides, a diminué le coût du traitement de la diarrhée et a sauvé des millions de vies. Il n'en reste pas moins que la grande majorité des avancées technologiques est réalisée par, et pour, les pays riches. En 1998, neuf dixièmes des nouveaux brevets ont été accordés à des pays membres de l'OCDE, qui n'abritent qu'un cinquième de la population mondiale. Des 70 milliards USD dépensés pour la recherche médicale en 1998, seuls 100 millions USD ont été attribués à la recherche sur la malaria. Dans la distribution inégale de la technologie, on trouve un échec du marché, sur les plans à la fois national et mondial. Au niveau national, le rapport sur le déve- loppement humain de 2001 met l'accent sur les simulations propres à l'investissement dans la recherche et le développement, et plus particulièrement sur l'éducation parce qu'une bonne recherche requiert une masse importante de travailleurs qualifiés et instruits. Source : L'économiste/The Economist du 14 Juillet 2001 1 2 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique subsaharienne redoublent d' efforts (res- lieu en Ouganda au mois de Juin 2003 et 15 sources, stratégies, gouvernance) pour amélio- pays africains y ont pris part. Elle a souligné la rer les taux d'élèves qui terminent leurs études nécessité d'un réexamen complet de la problé- et la qualité de l'enseignement primaire. Cette matique de l'enseignement secondaire en dynamique nouvelle entraîne une demande de Afrique. plus en plus importante des parents et des com- munautés africaines pour un enseignement pri- Quatre raisons principales militent en faveur maire et secondaire de qualité pour leurs d'un investissement dans l'enseignement secon- enfants. Jusqu'ici, les agences donatrices ont eu daire en Afrique subsaharienne. Premièrement, tendance à ignorer cette demande bien qu'elle l'enseignement secondaire joue un rôle crucial soit la source des problèmes politiques et stra- dans la croissance économique. La mondialisa- tégiques qui affectent l'ensemble de l'Afrique tion, l'importance croissante des TIC au 21ème subsaharienne. La première conférence régio- siècle, et la rapidité des progrès technologiques nale sur l'enseignement en Afrique (SEIA)1 a eu ont fait du savoir un facteur déterminant de la L'éducation, c'est le développement. Elle crée des choix et des opportunités pour les peuples, réduit la pauvreté et les maladies, et accorde plus de prérogatives dans la société. Pour les nations, elle crée une main-d'oeuvre dynamique et des citoyens bien informés capables d'être compétitifs et de coopérer sur le plan mondial, entrainant la prospérité économique et sociale. En 1990, lors de la conférence sur l'Education pour tous, l'engagement avait été pris de réali- ser l'enseignement primaire pour tous en 2000. Mais en 2000, 115 millions d'enfants en âge de scolarisation ne l'étaient toujours pas. Parmi ces enfants 56 % étaient des filles et 94 % vivaient dans les pays en développement, en Asie du Sud et en Afrique Sub-saharienne. Les Objectifs de développement du millénaire ont fixé un délai plus réaliste mais toujours difficile à tenir c'est à dire qu'en 2015 tous les enfants devraient pouvoir suivre le cycle normal de l'en- seignement primaire. Pour réaliser ces objectifs, les pays doivent inscrire tous les enfants en âge d'aller à l'école primaire, et doivent les maintenir à l'école. Même si la plupart des pays en développement ont déjà construit suffisamment d'écoles pour éduquer les enfants en âge d'al- ler à l'école primaire, seulement de ces pays maintiennent tous les enfants à l'école primaire. Trois régions : L'Asie de l'Est et le Pacifique, l'Europe et l'Asie centrale,, l'Amérique Latine et les Caraïbes sont sur la bonne voie par rapport aux objectifs fixés. Mais trois autres, avec 150 millions d'enfants dans les écoles primaires, sont sur le point d'échouer. L'Afrique subsaha- rienne a subi un net recul du taux de scolarisation dans les années 1990. L'Asie du Sud a aussi enregistré un faible taux d'inscription et d'achèvement scolaire. Pourquoi prendre en compte le taux d'achèvement ? L'achèvement du cycle primaire est le nombre d'élèves ayant terminé avec succès la dernière classe du primaire pendant une année donnée, divisée par le nombre d'enfants dans la population ayant officiellement atteint l'âge d'obtenir le diplôme. Bien que n'étant pas considéré officiellement comme un élément des indicateurs des objectifs du Millé- naire, le taux d'achèvement du cycle primaire est un indicateur plus fiable du capital de for- mation, de la qualité et de la capacité du système scolaire que les taux bruts d'inscription. C'est aussi l'évaluation la plus directe du progrès national envers la réalisation des objectifs de déve- loppement du millénaire concernant l'enseignement primaire pour tous. http://www.developmentgoals.org/Education.htm Introduction 3 compétitivité dans l'économie mondiale. L'édu- permet d'acquérir des comportements, des apti- cation secondaire permet aux pays d'acquérir tudes et des compétences qui n'ont que peu de des compétences, connaissances et capacités de chance d'être développés par le seul enseigne- niveau supérieur qui sont nécessaires à leur ment primaire, et vont permettre aux jeunes de croissance économique et sociale, y compris développer les compétences requises par le l'apprentissage complémentaire et la formation marché du travail, de participer pleinement au plus poussée de professionnels, techniciens, sein de la société, de prendre leur propre vie en scientifiques et entrepreneurs2. Deuxièmement, main et de continuer à apprendre4. Quatrième- l'enseignement secondaire joue un rôle crucial ment, la demande pour l'enseignement secon- dans la socialisation des jeunes et permet de daire augmente rapidement, particulièrement toucher les jeunes en situation de risque. pour le premier cycle. Le taux de dépendance Le groupe d'âge de l'enseignement secon- (la différence entre le taux de la population non daire est celui où la capacité à changer de com- active économiquement et celui de la popula- portement3 est la plus grande. L'enseignement tion économiquement active) en Afrique subsa- secondaire joue donc un rôle décisif dans la harienne est le plus élevé au monde5. promotion d'attitudes sociales positives et de valeurs civiques, mais aussi dans la lutte anti- Les défis de l'Afrique subsaharienne. Le défi à drogue, et dans la maîtrise des pandémies relever par les pays de l'Afrique subsaharienne comme le VIH/SIDA et le paludisme. Troisiè- est particulièrement difficile : ils doivent en mement, l'enseignement secondaire donne de effet multiplier les opportunités pédagogiques très bons résultats sur le plan personnel. Il dans des conditions d'extrême pauvreté et de Nous vivons dans un monde complexe, contradictoire et de surcroît, en profonde et rapide mutation. C'est que la révolution scientifique et technologique n'est plus un bouleversement ponctuel ou périodique. Elle est devenue un mouvement permanent, qui impulse, chaque jour, des découvertes et des progrès fulgurants dans toutes les sphères humaines, économiques, sociales, culturelles et politiques. Par l'intensification et la globalisation des interactions entre les hommes, les cultures, les économies et les sociétés, l'explosion médiatique et la mondiali- sation de l'économie donnent à ces changements des retombées aux conséquences à l'échelle de la planète. Parmi celles-ci s'affirme, comme une donnée majeure de notre époque, l'hégémonie du capi- tal intellectuel à la fois comme force productive directe, enjeu majeur de compétitivité écono- mique, source primordiale d'influence culturelle et idéologique et facteur décisif de prospérité pour les nations et les communautés humaines Or tout cela se joue aujourd'hui à travers le stock, le niveau et la qualité de l'éducation et de la formation que chaque pays est en mesure d'octroyer à ses citoyens, générations présentes et futures. A cet égard, et compte tenu de problèmes qu'elle doit résoudre au stade actuel de son développement, j'ai la conviction que l'éducation de base pour tous reste une priorité incontestable pour l'Afrique. Toutefois, cette priorité elle-même, interpelle déjà fortement une attention et des efforts accrus à accorder aux autres niveaux du système dans une approche globale et équilibrée du développement de l'éducation Mamadou Ndoye (ADEA), Discours inaugural de la première conférence régionale sur l'ensei- gnement secondaire en Afrique, en Ouganda, juin 2003 4 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique contraintes financières très sévères. Malgré ces que les groupes d'âge entre 12 et 19 ans sont énormes difficultés, beaucoup ont pu réaliser particulièrement vulnérables au recrutement des progrès importants en améliorant les taux par les factions en guerre. Il faut donc que les d'inscription et les taux d'achèvement dans énormes investissements post-conflit soient l'enseignement primaire. Mais dans tous ces aussi utilisés à des fins préventives notamment pays, les progrès et l'amélioration ont fait en élargissant au plus grand nombre de jeunes naître une pression de plus en plus forte parmi possibles l'accès à l'enseignement primaire et les populations pour un meilleur enseignement secondaire. Il s'agit là d'une des solutions à secondaire, premier et deuxième cycles, en long terme. Mais d'ores et déjà, nous devons terme d'accès, d'équité et de pertinence. Sans repenser notre approche de l'enseignement un nombre important de diplômés de l'ensei- secondaire et sa priorité relative. gnement secondaire, il ne peut y avoir suffi- Avec la visibilité de plus en plus grande de la samment d'instituteurs et de techniciens pour problématique de l'enseignement secondaire, alimenter le progrès économique. L' « adapta- au premier et au second cycle, parmi les parties tion des programmes» de l'enseignement est intéressées, la pression pour créér un nombre d'une importance particulière : ce qui est ensei- suffisant de diplômés de l'enseignement secon- gné et appris doit correspondre à la société et à daire va aller en augmentant. En plus, l'écono- l'économie que ces jeunes devront intégrer. Ces mie mondiale d'aujourd'hui ne permet plus aux jeunes âgés de 12 à 19 ans détiennent le deve- gouvernements de prendre en charge de vastes nir de l'Afrique entre leurs mains. Il faut donc populations non scolarisées. Permettre à la que les organismes donateurs et les gouverne- société d'avoir des citoyens technologiquement ments assurent l'accès de l'enseignement secon- capables, qualifiés et utiles dont elle a absolu- daire public et privé à un grand nombre de ment besoin dans l'avenir ne peut se faire en 5 jeunes (par des voies et moyens plus flexibles) ou 6 années d'enseignement primaire. dans les prochaines décennies. Des taux de C'est dans ce contexte que le département moins de 20 % d'inscription au premier et au Afrique de la Banque mondiale a lancé l'Initia- second cycle comme on en rencontre fréquem- tive SEIA en collaboration avec des partenaires ment en Afrique (et les taux d'achèvement de africains et des ressources additionnelles four- moins de 10 à 15% des enfants ciblés) empê- nies par les fonds fiduciaires de Norvège, d'Ir- chent de réduire rapidement la pauvreté et lande, d'Allemagne et de France. Plusieurs d'améliorer le niveau de vie des Africains. Tous questions fondamentales qui affectent le sec- les gouvernements qfricains sont déterminés à teur de l'éducation au niveau de l'Afrique res- réaliser les objectifs de l'Education Pour Tous tent à résoudre avant de pouvoir élargir la cou- d'ici à l'an 2015 et à octroyer plus de res- verture et relever les taux d'achèvement au sources au niveau primaire. Tous les représen- premier et au second cycle de l'enseignement tants de la première conférence régionale sur secondaire. Il faut : (1) améliorer le taux de l'enseignement secondaire en Afrique ont sou- rentabilité de l'enseignement primaire et secon- ligné la nécessité pour les partenaires au déve- daire avant de penser à l'étendre, (2) réviser et loppement d'assurer un meilleur équilibre au « remanier» des programmes dépassés et sur- développement du secteur de l'éducation. L'in- chargés et les restructurer afin d'y introduire vestissement dans l'éducation et la formation des connaissances et des compétences adaptées, des générations présentes et futures est en effet (3) améliorer les conditions de travail des pro- le seul moyen d'enrayer un cycle où se combi- fesseurs et revoir l'appui aux écoles secon- nent pauvreté, conflit et intolérance. daires, (4) encourager une participation accrue Les conflits récents au Libéria, au Burundi, du secteur privé et un soutien de la société au Rwanda, et en Côte d'Ivoire ont démontré civile et de l'ensemble du monde politique en Introduction 5 assurant un débat national permanent et des cadres et spécialistes pour assister à cette campagnes d'information, (5) améliorer la conférence et y faire des présentations. Le définition et l'évaluation de ce qui a été appris WBIHD y a participé dans le cadre du soutien dans le cadre d'une école secondaire plus sûre à la construction des capacités qu'il apporte au et mieux adaptée. programme SEIA. Les débats se sont déroulés Le manque de données fiables et pertinentes en anglais et en français, avec traduction simul- pour le premier et le second cycle de l'ensei- tanée. La conférence a été ouverte par le gnement secondaire en Afrique (par pays et par ministre de l'éducation et des sports d'Ou- région) était l'un des premiers problèmes à ganda. Le ministre d'Etat ougandais de l'Edu- résoudre. C'est l'une des raisons pour les- cation a clôturé les travaux. Le discours a été quelles l'Initiative SEIA a été lancée. Elle porte prononcé par Mr. Mamadou Ndoye, directeur sur : a) l'évaluation et les examens, b) la exécutif de l'ADEA. Au cours des différentes manière dont le programme pédagogique de sessions, les rapporteurs et les membres des l'enseignement secondaire est enseigné et commissions ont recueilli des opinions, des appris par niveau et par matière (analyse d'im- conclusions et des recommandations, qui ont pact), c) les qualifications des enseignants du été discutées au cours de séances plénières. A la secondaire, d) les méthodes d'enseignement et fin de cette première conférence régionale d'apprentissage dans les classes, e) la gestion de SEIA, les recommandations et principaux mes- l'école secondaire, f) l'environnement de l'école sages ont été discutés et approuvés. secondaire. Au manque de données, s'ajoute La deuxième conférence sur l'enseignement un manque d'accord sur les méthodologies à secondaire en Afrique aura comme fondement utiliser dans une analyse normative et compa- les résultats de cette première conférence. Elle rative des rares données dont on dispose, non se déroulera du 6 au 9 juin 2004 au Sénégal. seulement en Afrique mais aussi dans les autres Pour tout renseignement, se référer au site pays en développement. SEIA http://www.worlbank.org/afr/seia/). Une La première conférence SEIA a été organisée troisième et dernière conférence SEIA est conjointement par le Département Afrique du prévue en juin 2005 avec les ministres de l'Edu- Développement Humain, l'Institut du Dévelop- cation et les agences donatrices. pement Humain de la Banque mondiale, le « Academy for Educational Development », un Jacob Bregman, chef d'équipe de la organisme américain consacré au Développe- Conférence Régionale de la SEIA ment de l'enseignement, et l'Association pour et Spécialiste du Département Afrique pour le le Développement de l'Education en Afrique Développement Humain, Banque Mondiale. (ADEA)6,7. Ces organismes ont envoyé leurs Septembre 2003 Rapport de synthèse L a première conférence sur l'enseigne- et expériences dans l'un des lycées de l'Ou- ment secondaire en Afrique (SEIA)8 ganda. s'est déroulée à Munyonyo en Des experts provenant de plusieurs pays Ouganda du 8 au 13 juin 2003. Cette africains ( Kenya, Namibie, Nigeria, Ile Mau- conférence était organisée conjointement par le rice, Cameroun , Tunisie) et d'instituts interna- département Afrique du développement tionaux ont participé à cette conférence, parmi humain de la Banque mondiale, l'Institut du lesquels des universités et instituts internatio- développement humain de la Banque mon- naux de recherche : l'Université de Pretoria, diale, « Academy for Educational Develop- l'Université du Cap-Ouest, l'Université libre ment », un organisme américain se consacrant d'Amsterdam, l'Université du Sussex, l'Univer- au développement de l'éducation, et l'Associa- sité Nationale d'Irlande, l'Université d'Oslo, tion pour le développement de l'éducation en l'Institut Norvégien d'études et de recherche de Afrique. Elle a été accueillie en Ouganda par le l'enseignement supérieur ( NIFU), l'Université ministère de l'Education et des sports. Cette de Cornell, et l'Université du Minnesota. Des conférence est la première d'une série de trois représentants d'organisations africaines spéci- conférences régionales organisées pour fiques comme le forum des femmes ensei- débattre de la problématique de l'enseignement gnantes d'Afrique et la communauté sud-afri- secondaire en Afrique (SEIA). Au total 263 caine du développement, la direction du participants ont pris part à cette conférence de ministère ougandais de l'Education et des 6 jours qui s'est tenue à Speke Resort à Kam- Sports ont également activement participé à pala, en Ouganda. Y ont participé 101 repré- cette conférence. sentants nationaux, 14 représentants des orga- nismes donateurs, 22 agents de la Banque Financement de la première conférence régio- mondiale, 30 experts, 30 journalistes (de nale SEIA. Nous tenons à exprimer notre l'ADEA et de la COMED), des élèves des reconnaissance aux agences qui ont accepté de écoles secondaires d'Ouganda avec les profes- financer la conférence. Sans leur appui à la seurs et leurs directeurs. Deux étudiants du cause de l'Initiative SEIA, cette conférence lycée Makerere en Ouganda ont brillamment n'aurait pu se tenir et le dialogue politique exposé, lors des séances plénières, leurs visions n'aurait pu être amorcé. Le fonds fiduciaire 6 Rapport de synthèse 7 norvégien pour l'Education, le fonds fiduciaire tif. Les participants ont également souligné irlandais, le gouvernement français et la l'impact de la pauvreté et des facteurs culturels Banque mondiale sont les principaux parte- sur la réalisation des objectifs d'équité, parti- naires au développement de l'étude plurian- culièrement chez les filles. nuelle SEIA et de l'organisation de cette confé- Justification de l'importance mise sur l'en- rence. seignement secondaire en Afrique : Le débat sur l'enseignement primaire a dominé la der- Objectifs de la première conférence régionale nière décennie partout dans le monde. Les gou- sur l'enseignement secondaire en Afrique. Les vernements d'Afrique subsaharienne et leurs principaux objectifs de cette première confé- partenaires sociaux restent déterminés à réali- rence de la SEIA étaient d': 1) organiser un ser les objectifs de l'éducation pour tous, les- forum pour les pays d'Afrique subsaharienne quels sont eux-mêmes partie intégrante des où ils pourraient discuter des meilleures pra- objectifs de développement du millénaire. Mais tiques en matière de réforme de l'enseignement de plus en plus, ces gouvernements se rendent secondaire tant en Afrique qu'ailleurs, 2)d'ai- compte que l'enseignement secondaire est : der à l'élaboration de plans d'action nationaux durables pour améliorer l'enseignement secon- · important pour la réalisation des objectifs daire premier et second cycle en Afrique subsa- de l'Education pour tous. L'accès limité à harienne, 3) de mettre à la disposition des déci- l'enseignement secondaire constitue un deurs politiques et des enseignants d'Afrique frein au développement et à la durabilité subsaharienne les constats préliminaires des d'un pool d'enseignants de qualité, et études thématiques menées dans le cadre de décourage les élèves sortant des écoles pri- l'Initiative SEIA. Les actes et les documents de maires de continuer leurs études, alimen- la conférence sont disponibles sur le site web. tant ainsi la démotivation des jeunes. Principaux thèmes de la conférence régionale · crucial pour la réalisation des objectifs du SEIA. Les participants ont analysé différents développement du millénaire et pour le aspects de l'enseignement secondaire en développement des capacités nécessaires à Afrique et ont noté les principaux défis à rele- une pleine participation des pays ver par les pays africains dans leurs efforts d'Afrique subsaharienne à l'économie pour étendre et réformer l'enseignement secon- mondiale du savoir. daire. Ces défis sont liés au manque de vision claire, d'objectifs et de stratégie pour l'ensei- · incontournable pour que se développent gnement secondaire, à l'inadéquation de l'in- les attitudes et valeurs nécessaires au formation mise au service des politiques et civisme, pour pouvoir aborder les ques- stratégies, aux contraintes en matière de res- tions relatives à l'instabilité de la jeunesse sources notamment,l'étroitesse des budgets, au et resserrer la cohésion sociale. manque d'enseignants, notamment en mathé- matiques, en sciences, en technologie et pour L'Initiative SEIA de la région Afrique de la l'enseignement technique et professionnel ; à la Banque mondiale. La nécessité d'une meilleure pénurie d'infrastructure, au manque de capa- compréhension de la problématique de l'ensei- cité institutionnelle pour planifier et coordon- gnement secondaire est à la base de l'Initiative ner l'enseignement, à l'inadéquation des pro- SEIA, une initiative au niveau régional lancée grammes scolaires, des méthodes et du matériel conjointement par la Banque mondiale, les pédagogique. Le VIH/SIDA a eu des effets pays de l'Afrique au subsaharienne et d'autres dévastateurs sur l'ensemble du système éduca- partenaires. Cette étude a pour objectifs de (i) 8 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique produire et de diffuser l'information et le le civisme, la santé, le comportement savoir dont les pays de l'ASS ont besoin pour sexuel, le savoir et les compétences développer et réformer leurs systèmes éducatifs vitales. secondaires, et (ii) promouvoir la coordination et l'échange d'informations entre parties inté- · Des politiques de décentralisation et de ressées, secteur privé, et les organisations de la partage du pouvoir renforcent la respon- société civile ainsi que de la communauté des sabilisation de l'école et la participation partenaires au développement. Au total 8 des parties intéressées. études thématiques seront lancées en marge de la conférence régionale SEIA : 5 sont en cours9. Principes directeurs de la première conférence Un site web, http://www.worldbank.org/ régionale SEIA Les participants ont passé en afr/seia, a été créé pour faciliter l'accès à l'in- revue les méthodes en Afrique subsaharienne formation et les échanges. La Conférence qui sont prometteuses, et ont démontré que Régionale SEIA et les comptes rendus de ses l'expansion et la réforme de l'enseignement travaux sont les résultats de l'initiative SEIA. secondaire, premier et second cycle, en Afrique passent nécessairement par: Les grandes tendances en matière d'enseigne- ment secondaire premier et second cycle au · L'articulation, la démonstration et la com- niveau mondial. Les participants ont identifié munication d'une vision claire et la déter- les tendances suivantes observées dans les pays mination à prendre les mesures néces- de l'OCDE comme étant particulièrement per- saires pour améliorer de manière tinentes aux pays d'Afrique subsaharienne: significative le taux de rentabilité, la qua- lité et l'adéquation de l'enseignement · L'enseignement secondaire fait partie inté- secondaire, aux premier et second cycles. grante du système éducatif et est consi- déré comme une perspective à long terme. · La formulation de politiques fondées sur une approche consultative et sans exclu- · Les objectifs de la réforme visent à aug- sion en s'appuyant sur des données fiables menter les résultats de l'apprentissage, à et une sensibilité aux besoins ressentis. améliorer l'efficacité et les coûts de l'en- seignement, à améliorer et à évaluer la · L'adoption d'une approche holistique et qualité, spécialement le processus de l'en- multidimensionnelle pour mettre en seignement et de l'apprentissage; oeuvre la stratégie d'un enseignement secondaire amélioré. · Dans les pays à moyen et haut revenu, l'enseignement secondaire est universel du · L'établissement et le maintien de normes moins au premier cycle. élevées pour tous les élèves et d'un sys- tème d'évaluation approprié. · L'accent est mis sur le développement de la main-d'oeuvre et sur la réceptivité à la · L'assurance d'une utilisation plus efficace demande du marché en insistant sur la for- et plus responsable des ressources mation technique et professionnelle au second cycle de l'enseignement secondaire. · L'analyse des options, l'élargissement des échanges ainsi que l'équilibre entre l'en- · L'élargissement des compétences par l'in- seignement secondaire général, l'enseigne- troduction de matières comme l'éthique, ment technique et professionnel et les Rapport de synthèse 9 demandes du marché sur le plan national 4. Les contraintes en matière de ressources et international et l'utilisation efficace des ressources exis- tantes sont un défi majeur. · Favoriser un partenariat effectif avec le secteur privé, les organisations non gou- 5. Elargir l'accès demande une toute autre vernementales et les agences donatrices. vision de l'enseignement secondaire conforme aux réalités locales. · Prendre en compte les demandes natio- nales et internationales dans les réformes 6. L'accès élargi doit renforcer l'entière par- pédagogiques. ticipation des filles à l'enseignement secondaire · Mettre l'accent sur la mise en oeuvre des programmes dans les salles de classe et les 7. La réforme des programmes d'études, ali- résultats de l'apprentissage. gnée sur la nouvelle approche de l'ensei- gnement secondaire, vise à réaliser les · Suivre l'impact de l'enseignement secon- trois objectifs suivants: daire sur les principaux objectifs de déve- a. Auto-développement loppement : réduction de la pauvreté, b. Préparation au monde du travail croissance économique et développement c. Préparation à l'enseignement supérieur du secteur privé. (de troisième cycle) Messages principaux de la première conférence 8. Pour relever les défis d'un monde en régionale SEIA Les discussions et les recom- rapide mutation, l'Initiative SEIA doit mandations des sessions plénières, des commis- centrer ses efforts sur: sions et des rapporteurs, ont été reflétées dans a. les compétences vitales les déclarations de la conférence SEIA. Ces der- b. les grandes menaces à la survie de nières devraient guider le développement et la l'homme (droits de l'homme, éducation réforme de l'enseignement en Afrique subsaha- civique, /égalité des sexes, santé de la rienne : reproduction, VIH/SIDA, etc.) c. les technologies d'information et de 1. Le document de stratégie de réduction de communication (TIC) la pauvreté et l'Education pour tous for- d. les connaissances pré-professionnelles ment la base d'une réforme de l'enseigne- ment secondaire en Afrique (SEIA). 9. Aucun système éducatif ne peut dépasser le niveau de ses enseignants. Par consé- 2. L'Education pour tous doit comprendre quent, la nouvelle vision SEIA doit réflé- l'harmonisation des programmes des chir à la problématique des enseignants : enseignements primaire et secondaire enseignement et formation, le développe- ment des carrières, la pleine participation 3. L'Afrique subsaharienne doit relever un aux efforts de développement de l'ensei- défi difficile : élargir l'accès au premier gnement, la déontologie et les conditions cycle de l'enseignement secondaire (résul- de travail. tat de l'universalisation de l'école pri- maire), en assurant la qualité, l'équité, 10. Pour éviter que les examens scolaires l'efficacité et l'adéquation des pro- ne constituent un obstacle à la réussite grammes scolaires. de la nouvelle vision de SEIA, ils doi- 10 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique vent être revus de façon à les aligner sur · de reconnaître que les choix se feront par les programmes d'études et les nou- la prise en compte de l'équilibre entre l'ac- veaux objectifs de l'enseignement cès élargi et l'obtention des quantités secondaire. ciblées, et par l'amélioration des résultats de la formation et la qualité du sous-sec- 11. La réussite et la durabilité de la nou- teur de l'enseignement secondaire. velle vision SEIA ne peuvent être assurées que si les gouvernements africains affi- · de développer des stratégies pour amé- chent une volonté politique : accélérer le liorer le processus de décentralisation processus de réforme, mobiliser les res- fiscale, administrative, de la gestion, sources nécessaires, et assurer une politique pour encourager la responsa- approche participative. bilisation des mesures de réforme de l'enseignement secondaire au niveau de 12. L'intérêt renouvelé des partenaires la sous-région, des quartiers et des extérieurs de l'Afrique à l'enseignement écoles. secondaire est accueilli à bras ouvert. Cependant, ils doivent renforcer leur sou- · d'essayer d'identifier et d'adopter de nou- tien aux initiatives africaines dans ce velles approches pour renforcer le parte- sous-secteur. nariat et impliquer la communauté, y compris les artisans et les bénévoles, dans Selon Mamadou Ndoye (ADEA), une la définition et la gestion de l'enseigne- réforme implique une vision d'ensemble, mise ment secondaire. en oeuvre progressivement. Les organisateurs de la conférence Régionale SEIA ont pris en · de développer et perfectionner les considération les principaux messages, les mesures et les indicateurs, aussi bien documents disponibles durant la conférence et quantitatifs que qualitatifs, pour suivre la les déclarations des participants pour préparer réalisation des objectifs nationaux en les prochaines étapes qui visent à aider les matière d'enseignement secondaire. Cela pays, les partenaires nationaux et internatio- permettra de consolider la collecte des naux à ajuster la réforme. Ces mesures ne sont données, l'évaluation des systèmes et pas exhaustives, elles servent plutôt à encoura- l'analyse et l'utilisation des capacités. ger un dialogue de fond et une analyse des Cette approche favorisera aussi l'implica- questions et des options disponibles, les cri- tion de toutes les parties intéressées au tères et justifications avancés pour déterminer niveau central, au niveau des quartiers et les priorités et les actions adéquates à entre- des écoles dans la définition et le suivi de prendre pour améliorer l'efficacité. Les organi- la mise en oeuvre. sateurs de la première conférence SEIA recom- mandent aux gouvernements: Les gouvernements et les partenaires au déve- loppement devraient : · d'analyser en profondeur les défis à rele- ver en matière de réforme et d'élargisse- · Apporter un soutien aux réseaux et aux ment de l'enseignement secondaire, d'éva- relations entre les chercheurs africains en luer les risques liés à ces derniers et éducation, les enseignants, les administra- d'utiliser les résultats pour une meilleure teurs, les étudiants et leurs homologues approche de la réorganisation de l'ensei- internationaux pour favoriser un libre gnement secondaire. échange des idées. Rapport de synthèse 11 · Mettre l'accent sur le développement et la nalistes de la COMED (communication pour mise en oeuvre de programmes présentant l'éducation et le développement) a permis un rapport élevé coût/efficacité pour ren- d'améliorer les relations entre les gouverne- forcer les institutions chargées de la plani- ments et les médias et d'impliquer davantage fication et de la définition de l'enseigne- ces derniers dans la communication des mes- ment secondaire. sages destinés à la promotion de l'enseigne- ment secondaire. La COMED continuera à tra- Prochaines activités SEIA : Une étude sur vailler pour le renforcement des moyens dans « l'égalité des sexes dans l'enseignement secon- les ministères de l'Education, à produire et à daire en Afrique » a été ajoutée aux sept études lancer des messages cibles aux nombreux par- thématiques initiales de l'Initiative SEIA. Un tenaires de l'enseignement y compris les grand intérêt pour l'enseignement secondaire parents, les enseignants, les élèves, les organi- des filles était manifeste à la conférence suite sations non gouvernementales et les agences aux propositions de la FAWE d'introduire une donatrices. étude thématique sur la « répartition par sexe ». L'ADEA a proposé une commission de Les prochaines conférences régionales de la travail ADEA-SEIA qui doit se réunir pour dis- SEIA : La deuxième conférence se déroulera du cuter de cette proposition. L'ADEA aidera les 6 au 9 juin 2004 à Dakar, au Sénégal. Une troi- pays à développer des stratégies dans le cadre sième conférence est prévue en juin 2005 avec de l'enseignement secondaire, des premier et les ministres de l'Education des pays d'Afrique second cycles, s'ils en font la demande. La pré- subsaharienne. sence à la conférence régionale SEIA de jour- CHAPITRE 1 Organisation de la conférence sur l'enseignement secondaire en Afrique L a première conférence sur l'enseigne- le développement de l'éducation. L'Ouganda, ment secondaire s'est tenue à Kampala comme tous les autres pays africains est en Ouganda du 8 au 13 Juin 2003. Elle confronté à une croissance rapide d'inscrip- était organisée conjointement par le tions dans le premier et le second cycle de l'en- département du développement Humain de la seignement secondaire, ce qui représente une région Afrique (l'équipe principale du lourde charge pour ses ressources limitées. AFTHD), l'Institut du développement humain Cependant, le gouvernement ougandais s'est de la Banque mondiale, l'Association pour le totalement engagé à mettre en place un plan développement de l'éducation en Afrique et national pour « l'Education pour tous ». Sa l' « Academy for Education Development » réussite dépendra de sa capacité à mobiliser (AED). Des cadres de ces institutions ont parti- suffisamment de ressources pour élargir l'accès cipé à la conférence en effectuant des présenta- à l'enseignement secondaire. Le ministre tions9. La participation de l'Institut du déve- ougandais a fait appel aux partenaires au déve- loppement humain de la Banque mondiale loppement internationaux pour qu'ils intègrent s'inscrit dans le cadre du programme de l'en- dans leur assistance les besoins de l'enseigne- seignement secondaire en Afrique. La confé- ment secondaire en Afrique et pour accroître le rence s'est déroulée en langue française et soutien financier qu'ils lui accordent. Sur le anglaise avec interprétation simultanée. Les plan interne, le gouvernement ougandais organisateurs comme les participants ont été encourage le partenariat entre les secteurs sensibles à l'accueil chaleureux et l'aide effi- public et le privé pour appuyer l'enseignement cace du ministère ougandais de l'Education et secondaire. des Sports. L'ouverture de la conférence régio- Au total, 263 participants ont pris part à la nale a été faite par le ministre ougandais de conférence de six jours sur l'enseignement l'Education et des Sports et la clôture par le secondaire en Afrique, tenue au Speke resort, à ministre d'Etat chargé de l'Education. Kampala en Ouganda du 8 au 13 juin. On Dans son discours d'ouverture, le ministre comptait 101 représentants nationaux, 14 ougandais de l'Education et des Sports a mis représentants d'organismes donateurs interna- l'accent sur la nécessité pour l'Ouganda de tionaux, 22 cadres et spécialistes de la Banque mettre en oeuvre une stratégie équilibrée pour Mondiale, 30 personnes ressources, 30 journa- 12 Organisation de la conférence sur l'enseignement secondaire en Afrique 13 Hon. Dr. Khiddu Makubuya, Ministre Ougandais de l'éducation et des Sports dans son dis- cours d'ouverture : « Au nom du peuple ougandais et naturellement au nom de mon ministère, je voudrais parta- ger avec vous certaines des stratégies et politiques que nous avons mises en place pour per- mettre à nos citoyens non seulement d'accéder à l'enseignement secondaire mais aussi d'ac- quérir les compétences requises pour accéder à des emplois lucratifs. ... Grâce à l'introduction de l'enseignement primaire universel en 1997, les inscriptions dans les écoles primaires sont passées de 2,5 millions d'enfants à 6,8 millions. L'objectif de la nou- velle politique de l'enseignement post-primaire et de la formation (EPPF) est de favoriser la mise en oeuvre des réformes visant à améliorer l'efficacité et les résultats de l'enseignement, rehausser sa qualité et renforcer sa pertinence pour de nouveaux groupes issus d'une part beau- coup plus large de la population d'élèves au sein de la population. Dans notre stratégie d'ex- pansion, nous visons plus d'équité, moins d'exclusion et une contribution plus forte à la crois- sance économique à long terme. ...Les parents ne consentent à amener leurs enfants à l'école primaire que s'ils y voient un avantage évident en termes d'intérêt économique pour l'avenir et si leurs communautés res- sentent les retombées sociales et culturelles de l'enseignement. Cependant, partout dans le monde, l'augmentation des inscriptions au cycle primaire exercent une pression sur le cycle secondaire. Aucun pays ne peut prétendre voir son économie fleurir avec des ressources humaines qui n'ont que le niveau primaire. De ce fait, l'Afrique doit donner à l'enseignement secondaire aux premier et second cycles l'importance qu'il mérite en améliorant la qualité et la pertinence de l'apprentissage. listes (de l'ADEA-COMED) et des élèves l'Institut norvégien d'études et de recherche de ougandais du cycle secondaire avec les ensei- l'enseignement supérieur (NIFU), l'Université gnants et les directeurs. Deux étudiants de de Cornell, l'Université du Minnesota. Des l'Université Makerere d'Ouganda ont fait représentants d'organisations africaines grande impression lors des séances plénières en comme le forum des femmes enseignantes partageant leur perspective et leur expérience d'Afrique et la communauté sud-africaine du dans un lycée ougandais. Les participants ont développement, la direction du ministère salué la couverture médiatique assurée par les ougandais de l'Education et des Sports ont journalistes de la COMED et l'intérêt dont ils activement participé à cette conférence. ont fait montre à l'égard de l'enseignement Le discours d'ouverture de la première secondaire. conférence régionale sur l'enseignement secon- Ont aussi participé à cette conférence des daire en Afrique a été prononcé après la session personnes ressources de pays africains (Kenya, inaugurale par M. Mamadou Ndoye, directeur Namibie, Nigeria, Ile Maurice, Cameroun, exécutif de l'ADEA. M. Mamadou Ndoye a Tunisie) et des établissements internationaux. demandé aux participants « d'engager une Il y avait des universités et des instituts inter- réflexion profonde sur la valeur, la significa- nationaux de recherche : Université de Préto- tion et le sens de l'enseignement secondaire et ria, Université du Cap-Ouest, l'Université libre de sortir de la conférence avec la conviction de d'Amsterdam, Université du Sussex, l'Univer- changer la situation et l'orientation de l'ensei- sité nationale d'Irlande, l'Université d'Oslo, 14 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique Mamadou Ndoye, directeur exécutif de l'ADEA dans son discours d'ouverture à la conférence de l'enseignement secondaire en Afrique, à Kampala : « J'ai la conviction que l'éducation de base pour tous reste une priorité incontestable pour l'Afrique. Toutefois, cette priorité elle-même, sollicite déjà fortement une attention et des efforts accrus à accorder aux autres niveaux du système dans une approche globale et équili- brée du développement de l'éducation. Evidemment, l'enseignement secondaire apparaît dans cette perspective au premier rang des préoccupations pour plusieurs raisons, je voudrais citer : tout. d'abord, l'éducation de base qui est de plus en plus perçue dans une vision prospective qui allonge l'obligation scolaire jusqu'à l'âge de 16 ans et qui, en conséquence, intègre tout au moins le premier cycle du secondaire. Ensuite, les progrès réalisés vers l'universalisation de l'enseignement primaire se traduisent par une forte poussée sur l'enseignement secondaire et conduit à un relèvement à la fois quantita- tif et qualitatif de la demande des élèves et des familles. Une troisième raison est que les com- plexités sans cesse croissantes de l'existence humaine et du monde du travail soutenues par une société de l'information et une économie du savoir qui en sont les caractéristiques principales, exigent un niveau de préparation des jeunes africains qui se situe bien au-delà d'un enseigne- ment primaire de cinq ou six années. gnement secondaire en Afrique pour être en matique d'une expansion et d'une réforme de phase avec les nécessités du moment. » l'enseignement secondaire en Afrique subsaha- Mamadou Ndoye a aussi encouragé une dis- rienne. cussion franche et ouverte entre les partici- pants, les partenaires au développement, la Les objectifs de la première conférence de l'en- société civile et les prestataires du secteur privé. seignement secondaire en Afrique. Ses princi- Le renforcement du partenariat public privé en paux objectifs ont été présentés dans le dis- Afrique est crucial à l'expansion et à l'amélio- cours inaugural prononcé par Jacob Bregnan ration de la qualité de l'enseignement secon- (chef d'équipe de l'enseignement secondaire en daire. Afrique et spécialiste de l'enseignement à la Oey Meesook (directeur du développement Banque Mondiale). Ces grands thèmes reflètent humain en Afrique de la Banque mondiale) a directement les études thématiques10. Les réaffirmé le soutien de la Banque mondiale à objectifs de cette première conférence étaient « l'Education pour tous » en Afrique et la les suivants : nécessité de maintenir un équilibre dans le sec- teur de l'enseignement. Dans ce contexte, le a. Organiser un forum permettant aux pays département du développement humain de la d'Afrique subsaharienne (ASS) de passer Banque mondiale a lancé l'Initiative « Ensei- en revue des pratiques prometteuses aussi gnement secondaire en Afrique--SEIA » et bien en Afrique qu'ailleurs. apporte son soutien à l'amélioration de l'ensei- gnement secondaire et supérieur. b. Aider à la formulation de plans d'action Cette conférence était la première d'une série nationaux pour une approche durable de trois conférences visant à aborder la problé- afin d'améliorer le premier et le second Organisation de la conférence sur l'enseignement secondaire en Afrique 15 Oey Meesook, directeur du Développement humain de la Banque mondiale, déclare dans son discours à la première conférence régionale de l'enseignement secondaire en Afrique : « Le besoin d'une approche stratégique pour augmenter et améliorer la qualité et la perma- nence de l'enseignement secondaire, premier et second cycles a poussé la Banque Mondiale à s'associer au lancement de l'étude régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique. Peu de pays offrent des opportunités pour l'enseignement et la formation des jeunes. En Afrique sub- saharienne, moins du tiers des enfants en âge scolaire sont inscrits dans l'enseignement secon- daire, premier et second cycles alors que l'éducation et les capacités de ce groupe d'âge sont indispensables au développement national. La Banque est déterminée à aider l'Afrique à réali- ser les objectifs de l'Education pour tous et du développement du millénaire. L'étude SEIA régionale offre un important soutien visant à prolonger de façon durable l'enseignement pri- maire au-delà du primaire, en particulier si les enjeux de l'Education pour Tous génèrent une plus forte demande pour une telle extension et suscite l'espoir d'une formation continue pour les jeunes. cycle de l'enseignement secondaire en d. Quel type d'enseignement secondaire et à Afrique subsaharienne. quelle fin ? en matière d'offre et de de la demande sur le marché de l'emploi, l'éco- c. Mettre á la disposition des décideurs poli- nomie du savoir et la spécialisation tech- tiques, des enseignants et autres parties nique. intéressées d'Afrique les résultats des études thématiques de l'initiative SEIA. e. Le statut de l'enseignant: recrutement, maintien en fonction et rémunération Les grands thèmes étaient les suivants : f. Développement de la carrière d'ensei- a. Rechercher les relations entre l'Education gnant et programmes d'études pour un pour tous et le premier cycle de l'ensei- enseignement secondaire efficace et gnement secondaire : accès, parité et adapté financement de l'enseignement secon- daire. g. L'enseignement des sciences, des mathé- matiques, des technologies de l'informa- b. Les tendances internationales en matière tion et de la communication dans le de réformes dans l'enseignement secon- second cycle : quelles sont les tendances et daire au cours de la dernière décennie. les difficultés ? c. Les défis que posent la capacité des insti- h. Intégrer les compétences vitales (savoir- tutions, leurs ressources et leur gestion vivre), l'instruction civique et les pro- pour le premier et le second cycles de l'en- blèmes de la communauté dans l'ensei- seignement secondaire : (i) la probléma- gnement secondaire, avec le VIH/SIDA tique du financement et de la gestion, et comme priorité. (ii) les processus de transition : la redéfi- nition des rôles et des responsabilités au second cycle. 16 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique i. Le développement du partenariat : le rôle d. L'évaluation et les examens du secteur privé dans l'enseignement secondaire. e. L'environnement de l'enseignement secon- daire En outre, les thèmes d'ordre général suivants ont été discutés en groupes La région Afrique de la Banque mondiale a lancé une étude pluriannuelle sur l'enseigne- a. Les jeunes à risque ment secondaire en Afrique avec ses parte- naires africains. L'étude est co-financée par les b. Les capacités locales en matière de fonds fiduciaires norvégien, irlandais, alle- recherche et de planification de l'ensei- mand et français. Il reste de nombreux pro- gnement secondaire blèmes fondamentaux à résoudre dans le sec- teur de l'enseignement en Afrique avant de c. L'égalité des sexes dans l'enseignement pouvoir améliorer le taux de couverture tant secondaire du premier cycle que du second cycle de l'en- seignement secondaire. Il faut : Le département de la Banque mondiale chargé du développement humain en Afrique (AFTHD) a lancé l'étude SEIA en collaboration avec les pays d'Afrique subsaharienne et les établisse- ments internationaux . Les objectifs de l'étude pluriannuelle de la conférence sur l'enseigne- ment secondaire sont : (a) l'identification et la compilation des bonnes pratiques pour l'amé- lioration durable de l'enseignement secondaire des premier et second cycles, (b) l'identification d'options de politiques pour les réformes stratégiques de l'enseignement secondaire des pays africains, (c) le renforcement de la coordination entre les bailleurs de fonds dans le contexte de l'enseignement secondaire. LA SEIA est une étude pluriannuelle allant de 2002 à 2005. Les résultats escomptés de cette étude sont les suivants : (1) huit études thématiques (entreprises et financées par le département Afrique de la Banque Mondiale et par les partenaires au déve- loppement) ; (2) aider nos clients à trouver des stratégies appropriées en matière d'enseigne- ment secondaire national, (3) passer en revue les informations sur les tendances récentes en matière de réforme de l'enseignement secondaire, aux premier et second cycles dans les pays de l'OCDE et en Afrique subsaharienne, (4) organiser trois conférences régionales de l'ensei- gnement secondaire pour diffuser les résultats de l'étude SEIA et encourager le dialogue avec les parties intéressées en Afrique subsaharienne et les partenaires au développement, (5) recueillir et analyser les données sur l'enseignement secondaire à l'échelle internationale et créer une base de données SEIA. La publication SEIA 2002 sur les «stratégies du renouveau» a été publiée et diffusée. En 2003, l'étude SEIA sur les tendances de l'OCDE et de l'ASS en matière d'enseignement supérieur a été publiée et d' autres études spécifiques à certains pays (le Rwanda, Ile Maurice, le Sénégal) sont en cours de finalisation. Les équipes de recherche sur l'enseignement secondaire de Tanzanie, du Rwanda, du Nigria, du Sénégal, du Swaziland et du Lesotho ont décidé de coopérer. En 2004, les rapports de cinq études thématiques seront pro- duits, et la deuxième conférence régionale SEIA se tiendra au mois de juin 2004. En 2005, trois autres études thématiques, ainsi qu'un rapport SEIA seront publiés. La base de données SEIA sera disponible et la conférence des ministres de l'Education sur l'enseignement secondaire sera organisée. Organisation de la conférence sur l'enseignement secondaire en Afrique 17 a. augmenter le taux de rentabilité de l'en- évènements récents ont apporté une lueur d'es- seignement primaire et secondaire avant poir au tableau relativement sombre du secteur toute expansion significative dans les pays éducatif, en particulier une analyse du secteur d'Afrique subsaharienne. de l'éducation menée par l'OCDE depuis une décennie. (dont le PISA -programme d'évalua- b. ré-aménager les programmes d'études tion des étudiants internationaux qui évalue les dépassés et surchargés de l'enseignement compétences des élèves de 15 ans). Beaucoup secondaire en les orientant vers l'acquisi- de pays en développement commencent à tion de compétences et de connaissances adopter l'évaluation TIMSS (tendances des plus modernes et plus adaptées. études de sciences et de mathématiques au niveau international). Ces nouvelles données c. apporter aux enseignants de l'enseigne- peuvent nous aider à identifier des lignes de ment secondaire un soutien plus efficace conduite et des pratiques modèles, et former la et améliorer leurs conditions de travail. base d'une analyse comparative plus solide. Il faut souligner la quasi-unanimité des par- d. faire participer de façon active le secteur ticipants sur la nécessité de s'occuper davan- privé et assurer le soutien de la société tage des problèmes de l'enseignement des pre- civile et de la classe politique par l'organi- mier et second cycles du secondaire en Afrique sation de débats et de campagnes d'infor- et de son financement. Les participants (tous mation à l'échelle nationale. importants décideurs techniques et politiques ) ont demandé aux organisateurs d'améliorer la e. Améliorer les systèmes de suivi, de gestion participation des partenaires internationaux et et d'évaluation de l'apprentissage dans un de renforcer l'assistance technique de façon à environnement scolaire secondaire de développer les capacités. La deuxième confé- meilleure qualité et plus sûr. rence sur l'enseignement secondaire en Afrique se basera sur les résultats de cette première Pour résoudre les problèmes de l'enseignement conférence. Elle est programmée au début du secondaire, nous devons remédier au manque mois de juin 2004 à Dakar, au Sénégal. Plus d'informations dans ce domaine en Afrique d'une vingtaine de pays y sont attendus. Pour (par pays et dans la région). C'est l'une des rai- tout renseignement, consulter le site web sons de l'étude pluriannuelle consacrée à l'en- http://www.worldbank.org/afr/seia/). Une der- seignement secondaire en Afrique. Nombreux nière conférence sur l'enseignement secondaire sont les domaines où l'information est insuffi- en Afrique est prévue en juin 2005 réunissant sante : a) l'évaluation et les examens, b) la les ministres de l'Education et les partenaires façon dont les programmes de l'enseignement au développement. secondaire sont enseignés et acquis, par niveau Pai Obanya (consultant international en et par matière (analyse des impacts) ; c) la qua- éducation) a donné son point de vue sur la lification des enseignants du secondaire, d) les nécessité de réforme et d'expansion de l'ensei- méthodes pédagogiques utilisées en classe e) la gnement secondaire en Afrique en utilisant gestion de l'école secondaire, e) l'environne- l'expérience de son propre pays, le Nigeria. Il a ment des écoles secondaires. A cette absence de illustré son discours par des observations et des données s'ajoute l'absence d'harmonisation conclusions tirées de la récente étude intitulée entre les méthodes d'analyses normatives et « l'enseignement secondaire au Nigeria,-- comparatives des rares données disponibles, SEIN11--l'une des études par pays présentée non seulement en Afrique, mais dans le reste lors de la conférence. En voici un extrait : « du monde en développement. Cependant, des Dans le contexte analytique, on peut distinguer 18 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique trois niveaux dans les tentatives de réformes de expérimentées et adoptées ailleurs sont par- l'enseignement secondaire en Afrique depuis tielles quand elles ne sont pas entièrement inté- les années 1990 : a) partiel, l'introduction du grées dans l'ensemble de l'enseignement secon- contrôle continu des connaissances, b) sous- daire. » structurel, par exemple l'introduction de réformes dans les filières techniques et profes- L'organisation de la première conférence SEIA. sionnelles de l'enseignement secondaire, ou la Les participants ont profité de l'occasion pour restructuration en deux sous-secteurs distincts échanger des idées et discuter des questions : premier et second cycle, c) global : approche soulevées en séances plénières et en groupes de globale du secteur et du sous-secteur de l'ensei- travail. Ils ont analysé les aspects suivants: la gnement secondaire. Les réformes partielles qualité, l'accès et la parité, le renforcement des utilisent plusieurs approches ponctuelles pour capacités et la mobilisation des ressources de aborder les problèmes immédiats du système certaines questions clés. L'exposition d'af- éducatif. Avec une référence particulière aux fiches, de brochures, de disques compacts et les efforts de réforme dans le domaine de l'ensei- exposés des étudiants ont permis aux partici- gnement secondaire en Afrique au cours des pants d'échanger des idées et de s'enquérir des dernières décennies, les exemples suivants vien- problèmes ayant trait à l'enseignement secon- nent à l'esprit. D'abord l'urgence « d'africani- daire tels que la carrière des enseignants, le ser » les programmes scolaires d'où l'introduc- VIH/SIDA et TIC dans les différents pays. Les tion des langues autochtones, la révision du rapports effectués par les représentants des contenu des programmes d'études pour les pays s et les personnes ressources, des vidéos et mettre en phase avec les réalités nationales et la d'autres documents distribués ont également création de centres nationaux de développe- favorisé ces échanges. ment des programmes. Très souvent, ces efforts n'ont pas été soutenus et par conséquent on ne Structure des travaux de la conférence SEIA. peut juger positif leur impact sur le système. Ce document résume les grands thèmes abor- Deuxièmement, les nombreux projets pilotes et dés et les présentations effectuées, y compris les les expériences dans les domaines tels que la résultats des études thématiques menées durant «formation technique », « agricole » et récem- la conférence SEIA. Il présente aussi les mes- ment l'introduction des technologies de l'infor- sages-clés et les conclusions auxquelles sont mation dans certaines écoles. Ces efforts arrivés les participants. La priorité a été accor- réformes sont considérées comme partielles dée aux stratégies et aux actions estimées cru- quand elles ne sont systématiquement poursui- ciales au développement d'un enseignement vies. Troisièmement, une série de pratiques secondaire durable. CHAPITRE 2 Questions et problèmes clés liés à l'enseignement secondaire en Afrique « Les enfants africains sont confrontés au b. Comment les pays d'Afrique subsaha- même monde complexe que leurs homologues rienne peuvent-ils entrer dans le cercle d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Un adolescent international, y participer et être compéti- africain n'ayant reçu que l'enseignement pri- tifs et comment l'enseignement secondaire maire ne peut espérer gagner face à la compé- peut-il les y aider ? tition internationale. » a affirmé Dr. E. Khiddu Makubuya, ministre ougandais de l'Education c. Tout aussi important, comment les sys- et des Sports . tèmes scolaires peuvent-ils préparer les élèves à fonctionner efficacement dans un L es participants à la conférence sur l'en- monde en perpétuelle mutation et à faire seignement secondaire en Afrique ont les bons choix en tant que jeunes adultes ? pleinement approuvé le ministre ougandais de l'Education et des Sports, d. Quels sont les obstacles auxquels sont lorsqu'il a déclaré que le développement et la confrontés les pays d'Afrique subsaha- réforme de l'enseignement secondaire en rienne lorsqu'ils tentent d'allier les objec- Afrique doivent tenir compte de la complexité tifs de l'éducation pour tous à ceux de des temps modernes et des impératifs sociaux, l'enseignement secondaire des premier et économiques, nationaux et régionaux, ainsi deuxième cycles ? que de la demande au niveau mondial. Les messages de tous les partenaires chargés de Les participants ont récapitulé les nombreux l'organisation ont mis l'accent sur l'urgence de défis posés par le développement et les la réforme. Les questions à étudier sont : réformes de l'enseignement secondaire. Il res- sort de leur débat que peu d'accent est mis sur a. Quel type d'enseignement contribuerait-il l'enseignement secondaire. Pendant l'ère post- à stimuler l'économie et à permettre aux Jomtien, les gouvernements et les partenaires pays d'Afrique subsaharienne de partici- au développement ont focalisé leur attention per en tant que partenaires égaux du sur l'enseignement primaire au détriment du monde industrialisé ? développement de l'enseignement secondaire 19 20 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique Discours prononcé par Mamadou Ndoye (ADEA) lors de la première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique : ``Mais de quel type d'enseignement secondaire l'Afrique a-t-elle besoin ? En d'autres termes, quel type d'enseignement secondaire est-il utile et approprié de dispenser en général aux jeunes africains ? Nous voici face au thème central de notre conférence ! Cette question suscite une pensée novatrice et nous amène à penser aux projets de changement à la fois dans les pays en développement et dans les pays en transition. Des réformes ont été initiées et sont en cours pour adapter l'enseignement secondaire aux changements et aux défis posés par un monde en constante mutation. L'Afrique ne peut être une exception à la règle, car ce serait un énorme désastre d'étendre des systèmes chers et obsolètes, dont la plupart continuent de fonctionner de la même manière qu'il y a trente ou quarante ans. C'est vrai que tous les pays doivent défi- nir et mettre en oeuvre des changements qu'ils jugent nécessaires en tenant compte des besoins et des contraintes, des réalités et des ressources et de la situation locale. A cet égard, les pays d'Afrique peuvent tirer des leçons utiles des expériences d'autres régions, au lieu de chercher à réinventer la roue. A la lumière de ce qui précède, et ayant à l'esprit la diversité de la situation africaine, j'aimerais bien, si vous me le permettez, partager avec vous en prélude aux discus- sions à venir, mes pensées sur trois questions qui concernent, d'abord, les problèmes posés par l'actuelle situation, ensuite, les tendances en matière de réforme et enfin le modèle éducatif qui doit être promu par rapport aux problèmes auxquels les jeunes africains sont confrontés.'' puisque ces pays dépendent largement des ser le contrôle, l'évaluation des programmes et agences donatrices dans le secteur de l'ensei- autres recherches qui permettraient aux déci- gnement. Toutefois, les gouvernements natio- deurs de mesurer l'impact des programmes, de naux, les organismes chargés de l'enseignement collecter et d'analyser les données pouvant ins- local et les agences donatrices reconnaissent pirer la réforme stratégique, la planification que continuer à négliger l'éducation de la des programmes, et les mesures à prendre en population des adolescents pourrait conduire à priorité . Presque toute la collecte et l'analyse une baisse de productivité et entraîner une agi- des données sont assurées par les agences tation sociale. Oey Meesook, de la Banque donatrices pour l'élaboration du projet, et non mondiale a repris les sentiments du ministre effectuées systématiquement par les institu- ougandais de l'Education en faisant remarquer tions responsables. que : « bien que l'éducation primaire pour tous soit une priorité pour l'Afrique tout entière, Absence d'une vision claire de l'enseignement nous pensons que ce n'est pas suffisant. » secondaire en Afrique (SEIA). Les pays sont encore au stade de la définition du rôle que Insuffisance de données pour définir les déci- l'enseignement secondaire doit jouer en sions stratégiques. La plupart des pays Afrique, et des critères à utiliser pour détermi- d'Afrique subsaharienne sont confrontés à une ner la qualité et l'efficacité. En outre, les dis- insuffisance de systèmes de gestion informati- cussions ont permis de mettre l'accent sur les sée sur l'éducation (EMIS), et à des systèmes différences de la terminologie utilisée dans l'en- d'évaluation et d'examens inadéquats. Il leur seignement après le primaire. Par exemple, les est difficile de consacrer les ressources délégués venus d'Ouganda ont parlé d'ensei- humaines et financières nécessaires pour réali- gnement et de formation post-primaire ; cer- Questions et problèmes clés liés à l'enseignement secondaire en Afrique 21 tains pays ont décrit l'enseignement primaire leur scolarité (par exemple pour raison de gros- comme comportant l'enseignement primaire et sesse) ont peu de chance de pouvoir retourner l'enseignement secondaire du premier cycle ; à l'école. Les gouvernements ont des choix dif- d'autres ont utilisé les termes enseignement ficiles à faire, entre orienter certains enfants secondaire premier et deuxième cycles. Quelles vers la technologie moderne ou augmenter le sont les différences en termes d'objectifs et de nombre de places dans les écoles. Elizabeth programmation entre l'enseignement post-pri- Leu, AED, a fait remarquer que, bien que pré- maire et l'enseignement secondaire premier et voir plus de places pour un plus grand nombre deuxième cycles ? Certaines discussions ont d'élèves puisse paraître un choix plus équi- porté sur l'opportunité de faire le lien entre table, la nécessité de développer un cadre de l'enseignement secondaire et les aptitudes « travailleurs spécialisés » est un aspect égale- requises par le marché de l'emploi et ses ment important pour sortir de la stagnation constantes fluctuations. Les participants ont économique. Aux barrières géographiques qui relevé le peu d'intérêt accordé aux objectifs de expliquent le manque de participation, il développement personnel, que ce soit sur le convient d'ajouter les barrières financières, plan moral, esthétique et démocratique dans sociales et culturelles. Les participants ont les programmes actuels, à une époque où il est reconnu que la pauvreté reste un obstacle vital pour le développement du capital humain majeur pour les garçons et pour les filles. et social de faire valoir les capacités de chacun et les valeurs. Parlant de l'importance d'édu- Egalité des sexes dans l'enseignement secon- quer les citoyens à vivre en harmonie dans des daire en Afrique. Penina Mlama du forum des sociétés multiethniques et à apprendre le pro- éducatrices africaines (FAWE) a demandé que cessus de réconciliation là où il y a conflit, des mesures soient prises rapidement pour allé- Guillaume Aloys du Rwanda a indiqué que, ger les contraintes particulières auxquelles les « Nous devons investir dans les valeurs. » filles sont confrontées, à savoir le mariage pré- coce, la grossesse, le harcèlement sexuel et le Accès limité et inégal à l'enseignement secon- nombre limité d'enseignantes au niveau du daire en Afrique. Selon Keith Lewin (Univer- secondaire, dans l'atelier consacré aux « Jeunes sité du Sussex), environ 20% de la population à risques »conduit par Claudine Bourrel. En en âge d'entrer dans le secondaire en Afrique outre, les participants ont souligné la lenteur subsaharienne sont inscrits à l'école, dont une des progrès réalisés pour permettre aux filles majorité de garçons, venant des zones urbaines d'accéder aux matières non traditionnelles et semi-urbaines. Les enfants issus des 20% des telles que les sciences et la technologie. Penina familles les plus riches ont en moyenne 11 fois Mlama a relevé le fait que les exposés scienti- plus de chance d'atteindre la dernière année du fiques ont été présentés sur le « marché » par premier cycle du secondaire que ceux issus des des garçons. Aucune fille n'en faisait partie, 40% des ménages les plus pauvres12. Y. K. bien que l'école ait été mixte. Elle a mis l'accent Nsubuga de l'Ouganda, a relevé que, ``L'ensei- sur la nécessité de renforcer la participation des gnement secondaire détermine de plus en plus filles et a demandé aux participants de se réfé- les chances dans la vie'' ; `` par conséquent, les rer au programme sur l'« éducation des enfants et filles pauvres des zones rurales se femmes en mathématiques et en sciences en voient refuser les chances de réaliser leur Afrique » (FEMSA), appliqué dans 11 pays et potentiel.'' De plus, les systèmes sont générale- soutenu par l'ADEA. ment peu souples, ainsi les élèves qui n'ont pas Les participants ont discuté de l'écart entre connu la transition du primaire au premier les connaissances que les élèves doivent acqué- cycle du secondaire, ou qui ont dû abandonner rir pour pouvoir être opérationnels dans leur 22 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique environnement et contribuer à la promotion du ou semi-urbaines, sont peu disposés à être développement social et économique souhaité, affectés dans les zones rurales où les conditions et les programmes offerts. G. N. Edoziem du de vie sont plus difficiles et où ils sont éloignés Nigeria, parlant de l'utilité de l'enseignement de leur famille. Les inégalités dans le système secondaire, nous a dit : ``Au Nigeria, les jeunes d'affectation de postes ont également contribué peuvent se faire de l'argent facilement et béné- aux pénuries graves d'enseignants dans les ficier d'une formation rapide. Cela mine le sys- zones rurales. tème éducatif.'' De nombreuses questions ont Les dépenses publiques en faveur de l'ensei- été posées sur le bien-fondé de l'enseignement gnement secondaire se sont avérées insuffi- des sciences, de la technologie et des TIC dans santes, et jusqu'à présent la collaboration avec les économies à prédominance rurale et agri- le secteur privé et la communauté en vue de cole. Citant un essai sur la technologie dans mobiliser des ressources reste minimale. En l'enseignement secondaire, Elizabeth Leu a conséquence, les installations, le matériel péda- indiqué que ``même dans les pays à faible indi- gogique, le développement des enseignants, la cateur économique et à fort taux de chômage, supervision et la gestion sont inadéquats. La l'enseignement de la technologie constitue une circulation des fonds est floue. Un délégué partie essentielle de la réforme scolaire13.'' rwandais a fait remarquer que ``l'argent arrive Alors la véritable question est de savoir ``com- de façon imprévisible et jamais au moment où bien d'élèves à l'heure actuelle et combien dans les bénéficiaires en ont besoin. Le financement le futur ?''. Charles Bangbola du Bénin a ajouté arrive par surprise. Nous travaillons constam- qu'il faut adapter l'enseignement aux contextes ment dans une atmosphère de crise.'' Les parti- et aux priorités locales en déclarant, ``nous cipants ont reconnu qu'il existe des pénuries devons dissocier cette question de la mondiali- graves sur les plans financier, humain et maté- sation.'' Ce sentiment a été soutenu par un riel dans tous les pays. Plusieurs ont souligné la délégué de la Guinée qui a demandé, ``com- priorité à accorder à l'utilisation efficace des ment allons-nous combiner la réforme avec ressources disponibles. En bref, on ne peut notre culture ?'' Par contre, comme l'a indiqué attribuer les pénuries actuelles uniquement à Adhana Haile d'Ethiopie, ``la localisation est l'insuffisance des ressources. La capacité de nécessaire mais nous devons résoudre le pro- gestion est faible, à la fois en termes de per- blème de la mondialisation dans le cadre de sonnel disponible et de formation à tous les notre politique à partir de l'école primaire.'' niveaux du système. La décentralisation a fait Les participants ont reconnu qu'en général, les ressortir les faiblesses de gestion au niveau de méthodologies de didactique générale focali- l'école et du district. Aidan Mulkeen de l'Uni- sées sur les examens permettent peu de déve- versité nationale d'Irlande a indiqué que ``la lopper l'esprit d'analyse et l'aptitude à décentralisation impose des exigences aux résoudre les problèmes, ni de promouvoir l'es- directeurs d'écoles dans les domaines tels que prit d'équipe ou de motiver les élèves à déve- l'administration, la pédagogie, la culture et les lopper leur compétences. Il a été reconnu relations communautaires.'' Un délégué du qu'une préparation insuffisante des ensei- Sénégal a rappelé la nécessité d'un renforce- gnants constitue un sérieux handicap. La plu- ment des capacités, en déclarant, ``nous avons part des pays ont indiqué avoir eu de grandes jugé plus efficace la gestion assurée par des difficultés à recruter et à retenir des ensei- conseils de direction, mais nous ne disposons gnants compétents en sciences, mathématiques, pas de compétences dans le domaine de la ges- en TIC et dans les matières techniques, en par- tion.'' Les participants ont par ailleurs souligné ticulier dans les zones rurales. Les enseignants, que la division des responsabilités entre minis- qui sont issus très souvent des zones urbaines Questions et problèmes clés liés à l'enseignement secondaire en Afrique 23 tère central et agences régionales ou locales ment la responsabilité de leurs frères et soeurs n'est pas toujours clairement définie. plus jeunes et de leur famille. Comme l'a souli- gné un délégué, ``les familles sont dirigées par L'impact du VIH/SIDA. La pandémie du des orphelins et les filles subissent le coup.'' La VIH/SIDA fait beaucoup de victimes à tous les probabilité de résultats insuffisants et de perte niveaux du système éducatif. La qualité de l'en- d'effectifs augmente. D'où des répercussions seignement s'en ressent du fait des absences sociales dues à la négligence de l'enseignement répétées d'enseignants pour cause de maladie. secondaire. Beaucoup de délégués ont souligné Le nombre d'enseignants finit par se réduire, et que le fait de refuser un enseignement et une les coûts de remplacement et de formation aug- formation appropriés aux jeunes adolescents mentent. Les élèves adolescents sont également afin de leur permettre d'accéder au marché de touchés par l'infection, la maladie et le décès de l'emploi aurait des conséquences dramatiques leurs parents et proches parents. Dans bon sur le plan social. nombre de cas, ils doivent assumer prématuré- CHAPITRE 3 Tendances internationales dans la réforme de l'éducation secondaire ``L'expansion de l'éducation secondaire dans vail. Un accent particulier est accordé au déve- les pays de l'OCDE s'est accompagnée de plu- loppement de la main-d'oeuvre et les sieurs réformes importantes touchant à tous employeurs collaborent davantage avec les sys- les aspects : contenu des programmes ; tèmes éducatifs. Le plus important est que l'en- méthodes pédagogiques et d'apprentissage ; seignement secondaire fasse partie intégrante formation des enseignants ; mécanismes et de l'ensemble du système éducatif et soit consi- normes d'évaluation ; gestion, avec un accent déré dans une perspective d'apprentissage à sur la décentralisation et une responsabilisa- vie. L'évolution des systèmes éducatifs s'est tion plus poussée ; et le dernier et non le faite souvent sous la pression de facteurs socio- moindre, les mécanismes de financement.'' politiques et économiques, aux niveaux natio- Francoise Caillods, HEP, UNESCO, Paris nal et mondial. Francoise Caillods et Jacob Bregman ont U n groupe d'experts comprenant souligné l'orientation des réformes dans les Francoise Caillods (HEP UNESCO), pays de l'Organisation de coopération et de Jacob Bregman (chef de l'équipe de développement économiques (OCDE), résu- l'Initiative SEIA et spécialiste princi- mant ainsi leur récente analyse, « les orienta- pal en éducation , AFTHD, Banque mondiale), tions de l'éducation dans les pays industriali- Pai Abanya (consultant indépendant interna- sés : sont-elles adaptées aux pays africains ? »14 tional, Nigeria), Yumiko Yokozeki (JICA) et Jacob Bregman a rappelé les défis à relever Elizabeth Leu (AED) a dirigé les discussions pour les pays subsahariens dans la réforme de sur les orientations de la réforme de l'enseigne- l'enseignement secondaire. ``Les pays d'Afrique ment secondaire au cours de la dernière décen- subsaharienne ont à relever un défi difficile : nie. Ces experts ont noté que, dans le monde fournir des opportunités pédagogiques suffi- industrialisé, l'enseignement secondaire était santes dans des conditions d'extrême pauvreté universel au moins jusqu'au premier cycle du et de contraintes financières considérables. En secondaire, la majorité des pays essayant de dépit d'énormes difficultés, plusieurs pays garder les jeunes à l'école jusqu'à la fin du d'Afrique subsaharienne réalisent d'énormes second cycle secondaire . Les écoles sont progrès vers la réalisation de taux d'inscription aujourd'hui plus ouvertes au marché du tra- élevés et d'achèvement au niveau du primaire, 24 Tendances internationales dans la réforme de l'éducation secondaire 25 conformément aux objectifs de l'``Education l'éducation de base ­ L'enseignement secon- pour tous'' (EPT) et de développement du mil- daire dans le monde en développement, Eliza- lénaire (ODM). Toutefois, dans tous les pays beth Leu a indiqué qu'en dehors des objectifs d'ASS, ces mêmes progrès entraînent une pres- économiques et de main-d'oeuvre, la réforme sion croissante de tous les groupes de la société de l'enseignement secondaire tente de ``pro- civile pour un meilleur enseignement secon- mouvoir l'acquisition des connaissances, des daire, en termes d'accès, de qualité, d'équité et compétences et du sens des responsabilités d'adaptation des programmes scolaires. Le civiques pour une vie saine . terme d'adaptation est particulièrement impor- tant étant donné que ce qui est enseigné et Accès et inclusion. Dans les pays de l'OCDE, appris doit concorder avec les exigences de la tous les élèves ont un accès automatique au société actuelle et de l'économie que ces jeunes premier cycle de l'enseignement secondaire et intégreront. La tranche d'âge de jeunes ayant en général, obtiennent une promotion sociale entre 12 et 19 ans en Afrique ont l'avenir du grâce à cet appui pédagogique. Il existe des ser- continent entre leurs mains et nous devons vices d'orientation et de conseil pour minimiser nous assurer qu'ils atteindront le premier et le la déperdition en effectifs scolaires. Les élèves second cycle de l'enseignement secondaire (par ayant des besoins particuliers sont régulière- différents moyens et itinéraires) dans les pro- ment intégrés dans la mesure du possible dans chaines décennies. Le taux d'inscription moyen les écoles. actuel de 20% de la tranche de la population ayant atteint l'âge du secondaire en Afrique Programmes de l'enseignement secondaire, n'entraînera pas une réduction rapide de la premier et deuxième cycles. Les intervenants pauvreté et une meilleure qualité de vie pour ont fait remarquer que les programmes ont les Africains.'' évolué, passant de directives pour les ensei- gnants sur le contenu de l'enseignement et la Objectifs de la réforme de l'enseignement manière de le transmettre à ``un contrat entre la secondaire, premier et second cycles. Françoise société et le secteur éducatif sur la nature des Caillods et Jacob Bregman ont relevé que les capacités et des compétences que les élèves doi- objectifs de la réforme dans les pays de vent acquérir''. S'agissant des programmes sco- l'OCDE ont visé l'augmentation du taux de laires actuels, Jacob Bregman a fait observer réussite, l'amélioration du rendement de l'en- que « ...dans les pays de l'OCDE, il existe un seignement ainsi que celle de la qualité et de enseignement général obligatoire pour la l'accès, en particulier l'amélioration du rapport tranche d'âges entre 5 et 16 ans. Au premier entre enseignement et apprentissage. Ce der- cycle du secondaire l'accent est mis beaucoup nier exige que les instituteurs enseignent plu- plus sur l'acquisition des compétences fonda- sieurs matières pour promouvoir les aptitudes mentales. Au deuxième cycle l'accent est mis et compétences transversales ; et que l'accent sur le lien avec le monde du travail, mais de soit mis sur le coenseignement , le soutien sco- façon très différente des cours traditionnels de laire, l'autonomie de l'école et la responsabili- formation professionnelle. Le premier et le sation. Le rôle des enseignants a changé de deuxième cycles de l'école secondaire jouent nature, des détenteurs uniques des connais- également un rôle dans le maintien de la paix, sances, ils sont devenus des promoteurs de et des valeurs démocratiques, et aident à déve- l'apprentissage. L'effort porte surtout sur le lopper des attitudes de tolérance au sein de la diagnostic et le test de réussite des élèves. Il y a société. De tels objectifs entraînent une défini- une participation accrue aux études et examens tion élargie du développement de compétences internationaux. Citant l'ouvrage Au-delà de en y incluant des matières comme l'éthique et 26 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique le civisme, le comportement sexuel, la santé orientations comprennent une plus grande res- ainsi que les compétences vitales. » Une ponsabilisation des écoles, une participation experte a fait remarquer qu' ``un nouvel ordre plus forte des partenaires dans l'élaboration du jour civique au niveau mondial est en train des programmes aux cotés des acteurs locaux, d'émerger''. Il concerne les jeunes et les ques- et des organisations civiles et privées. Une par- tions portant sur la discrimination sociale, la ticipation locale accrue est soutenue par la violence, l'environnement, la pauvreté et les décentralisation et les politiques de partage du droits de l'homme. Elle a par ailleurs souligné pouvoir ; la recherche et une circulation plus que les programmes à l'intention des enfants large de l'information permettant une déscolarisés servent à compléter les pro- meilleure gestion grâce aux différentes options grammes des enfants scolarisés dans le monde proposées. Les conditions préalables à une industrialisé et dans le monde en développe- réforme de la gouvernance scolaire compren- ment. nent : l'évaluation de la capacité locale, la cla- rification des rôles des autorités centrales, l'éla- Ressources pour l'enseignement secondaire. boration de normes de performance, et le Françoise Caillods a informé les participants financement. que dans les pays de l'OCDE, la ponction de l'enseignement secondaire sur le budget de Nécessité d'un changement de doctrine. Selon l'éducation était généralement de 40 à 60%, un rapport sur l'enseignement secondaire en dont une large part va aux rubriques hors Afrique préparé par l'équipe SEIA, les réformes salaires telles que les matériels pédagogiques et dans les pays de l'OCDE au cours des 50 der- les centres de documentation. Il y a eu diversi- nières années sont allées au-delà de l'expansion fication des sources de financement. De plus, le et du financement. Un changement de doctrine processus de décentralisation a entraîné une s'est avéré nécessaire au sein de tout le système mobilisation des ressources. Dans plusieurs éducatif, c'est-à-dire un changement dans la pays, les écoles privées sont subventionnées par " « structure », le partage des rôles et des res- le gouvernement selon des critères de qualité et ponsabilités, les programmes et l'enseigne- selon le nombre d'habitants, pour assurer ment, la formation des enseignants l'adminis- équité, qualité et transparence. tration et la gestion"16. Politique dans l'enseignement secondaire. Réforme en Afrique. Pai Abanya a fait obser- Yumiko Yokozeki a déclaré qu'au Japon, ver que suite à l'indépendance politique des parmi les leçons tirées, figure le fait que les pays africains, la réforme de l'enseignement a réformes de l'enseignement sont plus efficaces été déclenchée par le désir ``d'africanisation'' lorsqu'elles sont intégrées dans les réformes des programmes. Les efforts internationaux de politiques et économiques et sont soutenues réforme ont également une influence, notam- par une politique suivie . Elle a fait observer ment en encourageant l'intégration de certaines que le Japon, à l'instar des pays de l'ASS, fait nouvelles matières et l'introduction des mathé- face à des problèmes de qualité et d'un écart matiques modernes. Toutefois, dans plusieurs grandissant entre les écoles. cas, l'approche vers la réforme s'est faite de façon ponctuelle en utilisant des projets pilotes La gouvernance. Certaines orientations pro- généralement financés par les agences exté- metteuses dans la gouvernance des écoles dis- rieures. Les réformes ont été partielles, portant cutées dans Au-delà de l'enseignement primaire sur des aspects spécifiques comme l'introduc- ­ L'enseignement secondaire dans le monde en tion des TIC. D'autres types de réformes ont développement ont été mises en exergue. Ces pris en compte la structure du système, ont Tendances internationales dans la réforme de l'éducation secondaire 27 introduit l'enseignement secondaire à distance étant primordiaux dans la réforme de l'ensei- ou amélioré le système de notation. Les gnement secondaire : réformes à l'échelle du secteur liées à l'ajuste- ment politique et socio-économique sont moins a. la nécessité d'une vision claire et d'une courantes. Yumiko Yokozeki a fait observer volonté politique ; que l'expérience et les capacités des pays dona- teurs influencent le type de coopération pour le b. l'élaboration de politiques générales, sur soutien aux réformes. Pai Obanya a cité la base de consultations et sans exclusion, l'Afrique du Sud et la Namibie, deux pays qui à partir de données fiables, et des besoins se sont lancés dans une réforme en profondeur réels ; pour redresser les injustices de l'apartheid et ont fait de la réforme de l'enseignement une c. l'établissement de partenariats efficaces partie de ce processus. Il a noté l'importance de la collaboration inter-africaine à travers des d. l'approche holistique et multidimension- mécanismes tels que l'ADEA et le FAWE dans nelle des programmes ; et le mouvement de réforme. Les séances plénières et les groupes de tra- e. l'utilisation efficace des ressources. vail ont identifié les facteurs suivants comme CHAPITRE 4 Concevoir l'enseignement secondaire en Afrique : quel type et à quelle fin? ``Nous ne parlons pas de problèmes, nous par- logies de l'information et de communication, lons de solutions'' Bernard Njuguna, Kenya ainsi que du développement de carrière pour les enseignants''. P rincipes directeurs. Par le biais de ques- tions, de commentaires et de présenta- Réalisme et durabilité. Certains prônent la pru- tions, les participants ont cherché à dence dans l'évaluation de sa faisabilité, assor- mieux cerner les facteurs susceptibles tie d'un programme planifié,. « nous avons de guider l'élaboration de la réforme de l'ensei- besoin de plus de discussions concrètes sur ce gnement secondaire. Quels nouveaux objectifs qu'il est possible de réaliser. » Madame Géral- et orientations, contenu, stratégies d'enseigne- dine Bitamazire, ministre d'Etat chargé de ment et d'apprentissage, systèmes d'appui et l'Education en Ouganda, a indiqué que, pour d'évaluation et quels partenariats sont-ils néces- les pays d'ASS, le moyen de surmonter les défis saires ? Quels principes directeurs étayent la réside dans l'élaboration de plans plus réa- nouvelle vision de l'enseignement secondaire ? listes, « basés sur les données réelles des diffé- rentes recherches, des études de cas et d'autres Adaptation. L'aspect fondamental de la travaux. ». Selon Mamadou Ndoye, les réforme de l'enseignement secondaire passe par réformes doivent être examinées dans un son adaptation aux besoins des pays d'ASS contexte « visionnaire », mais leur mise en pour favoriser leur intégration au niveau mon- oeuvre doit se faire par étapes, car, même si les dial. Le rapport sur la transition recommande besoins sont urgents, leur programmation et d'élargir les objectifs pour englober un plus leur mise en place faites en participation pren- grand ensemble d'aspects sociaux et écono- nent du temps. Les décideurs pourraient aug- miques. La jeunesse fait face à un monde com- menter les budgets, mais également accroître plexe et en évolution, où se combinent les ques- l'efficacité, envisager la rentabilité et assurer tions de pollution, de réchauffement de la l'équité dans toute expansion du système édu- planète, de santé, de démocratie et de catif. VIH/SIDA, Mamadou Ndoye a souligné la nécessité de « types d'enseignement différents, Un enseignement basé sur l'acquisition des de nouvelles pédagogies, de nouvelles techno- connaissances. En envisageant le futur et en 28 Concevoir l'enseignement secondaire en Afrique : quel type et à quelle fin ? 29 déterminant les priorités, les participants ont conférence SEIA. Dans son discours d'ouver- reconnu l'importance d'aller au-delà de ce ture, Beverly Jones, de l'AED a identifié le qu'un participant a décrit comme un ` «phéno- besoin d'avoir plus d'enseignantes, davantage mène d'anecdotes chroniques' ». Jacob Breg- de programmes sensibilisés aux différences de man a suggéré que « ...nous devrions penser à traitement entre les sexes, et de matériel péda- notre point de départ et à notre destination. gogique qui décrivent les filles dans les emplois Nous devrions être réalistes. Cela implique une non traditionnels pour elles. Elle a également évaluation approfondie, une compréhension de mis l'accent sur l'importance de locaux et la situation actuelle, et une vision pour d'installations appropriées qui mettent les l'avenir ». parents en confiance. Un enseignement novateur et axé sur l'avenir. Un enseignement efficace et centré sur l'élève. Beaucoup considèrent que le progrès impose de Les participants ont vivement conseillé que les laisser de côté les « mythes du passé ». ``Il faut élèves soient au centre de l'enseignement briser le cycle de « mon professeur faisait secondaire. Anitha Soni, WorldSpace, a recom- comme çà ». Les pays doivent s'orienter vers mandé ce qui suit: ``la vision de l'enfant doit l'avenir ­ revoir les anciennes façons de faire être notre leitmotiv''. Elle a expliqué que tout les choses, et identifier puis mettre en pratique comme dans le monde des affaires où il est de nouvelles stratégies d'éducation plus effi- essentiel de comprendre le client et de se caces. concentrer sur les résultats, les éducateurs doi- vent comprendre leurs clients ­ les élèves ­ et Un processus participatif. La première confé- devraient élaborer des indicateurs de rentabi- rence régionale SEIA a mis l'accent sur la lité en vue de déterminer si l'élève ``se vend sur nécessité d'implication et d'appropriation de le marché du travail'', ou, autrement dit par tous les acteurs dans les processus de planifica- Monsieur le ministre Makubuya, les parents et tion, d'élaboration, de mise en oeuvre et de ges- les communautés doivent prendre en considé- tion pour la réussite de la réforme de l'ensei- ration « un avantage clair en termes d'utilité gnement secondaire. Ce processus demande économique future et...les acquis sociaux et une participation des élèves auxquels il faut culturels de la scolarisation ». Quelles que donner l'occasion de s'exprimer. Il implique soient les innovations, les systèmes ou les poli- aussi une plus grande prise de responsabilités tiques introduits sur le plan national devraient des élèves dans leur apprentissage. être examinés, avec leur adaptabilité et impact sur l'élève et sur son développement personnel Equitable. L'équité est un objectif primordial et social. de la stratégie d'expansion de l'enseignement La détermination de l'objectif final de l'en- secondaire. L'intégration des pauvres et l'éradi- seignement secondaire en termes économiques, cation des disparités entre régions sont d'une culturels, sociaux et politiques constitue une importance primordiale. Les participants ont étape critique dans le processus. Cela implique également noté qu'il faut prêter plus d'atten- l'identification des connaissances essentielles, tion aux nombreux enfants ayant des besoins des capacités et des valeurs qui pourraient pré- particuliers et aux jeunes à risque. parer les élèves à mener à l'avenir une vie pro- ductive et heureuse. La réforme de l'enseigne- Un système éducatif attentif aux différences de ment secondaire exige également que le traitement entre les sexes. La nécessité d'un gouvernement et les acteurs trouvent des solu- système qui aborde la problématique de l'édu- tions aux ambiguïtés qui existent dans la ter- cation des filles est revenue tout au long de la minologie qui ont été présentées mais non 30 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique expliquées au cours de la conférence. Les sujets l'élève ainsi que de la communauté, et a un à débattre sont : impact négatif sur la vie sociale. La pauvreté influence le choix des parents et des élèves ­ a. Dans quelle mesure l'enseignement au particulièrement des filles ­ par rapport à la premier cycle du secondaire est-il consi- fréquentation scolaire. La pauvreté signifie que déré comme l'achèvement de l'enseigne- la capacité communautaire ne peut soutenir ment formel ou comme la préparation au l'enseignement. Elle est également liée aux pro- second cycle ? blèmes sociaux, à la délinquance et à la prosti- tution. L'étude thématique, « Liens entre santé, b. Quelles options auront les élèves qui quit- problèmes sociaux et enseignement tent l'école après le premier cycle pour secondaire : connaissances élémentaires, santé reprendre leurs études plus tard ? et éducation civique » (l'étude de HESI), a conclu que malgré l'éducation sexuelle, « les c. Quelles seront les voies de l'enseignement pressions économiques et socioculturelles qui post-primaire et la formation à l'enseigne- sous-tendent les relations sexuelles à risque ment tertiaire et supérieur ? chez les adolescents sont plus fortes que jamais, et probablement en augmentation dans La promotion de la cohésion et de la com- les communautés les plus pauvres »17. Irene préhension sociales qui permettraient aux Nakalembe, une élève ougandaise, a fait élèves de pleinement contribuer au développe- remarquer que ``lorsque l'on offre à une fille de ment humain est un autre objectif important de l'argent pour des faveurs sexuelles, et que cette l'enseignement secondaire. Selon Guillaume même fille a charge de famille, comment les Aloys, l'école est un passage qui prépare les mesures et les conseils enseignés et recomman- élèves à entrer dans la société et à s'engager dés à l'école, pourront-ils l'aider ?'' Les partici- dans une vie aux multiples dimensions. Cela pants ont parlé de la nécessité de relier les stra- implique l'apprentissage de la vie en société, où tégies de l'enseignement secondaire aux les compétences doivent aussi s'utiliser pour stratégies de réduction de la pauvreté, et plu- aider les autres. En bref, if faut apprendre l'art sieurs participants ont trouvé une forte corré- de vivre. Les participants ont également lation entre pauvreté, chômage et manque exprimé leurs espoirs de voir l'enseignement d'accès à l'enseignement secondaire. La pau- secondaire épanouir le potentiel de chacun et vreté est en effet un frein à la fréquentation des sa créativité, et favoriser des styles de vie plus élèves et à l'implication de la communauté sains. Tout le monde reconnaît que la vie d'au- dans l'enseignement secondaire. Keith Lewin a jourd'hui et encore plus celle de demain, sont fait observer que jamais la réduction de la pau- en perpétuelle mutation. Anitha Soni se vreté ne s'est faite de façon cohérente à grande demande si les élèves peuvent apprendre à échelle « sans une ascension sociale des s'adapter au changement. Les participants se membres de groupes exclus ». sont accordés sur la nécessité pour les élèves de développer des capacités qui pourront leur per- Marché du travail : équilibre entre impératifs mettre de faire face à leur avenir. mondiaux et locaux, urbains et ruraux. La L'environnement social, culturel, écono- question « L'enseignement, pour quel marché mique et politique ainsi que les conséquences du travail : celui de l'économie moderne ou du développement du système éducatif doivent celui de l'économie rurale, principalement agri- être évalués avant de déterminer les mesures cole ? », est devenue un thème récurrent. prioritaires. La pauvreté constitue un obstacle Anitha Soni a décrit les besoins sophistiqués de majeur à la participation et à l'apprentissage de l'économie moderne liée au monde des affaires Concevoir l'enseignement secondaire en Afrique : quel type et à quelle fin ? 31 en général et le niveau élevé des compétences au monde du travail dans les milieux ruraux qu'elle requiert. Dans quelle mesure l'enseigne- n'ont pas été très fructueuses.'' Le rapport sou- ment secondaire devrait-il préparer les élèves à ligne le danger de ``vendre le mythe de l'égalité affronter le monde actuel ? Elle a mis l'accent des chances au niveau mondial.'' Berit Lod- sur la nécessité pour les éducateurs de ``penser ding, de l'Institut norvégien des études en mondialement et d'agir localement''. Un point recherche et éducation supérieure, a soutenu majeur à considérer est celui de savoir quels l'idée de mettre l'accent sur la connaissance seraient les débouchés pour les diplômés des locale et la compréhension du contexte local. écoles secondaires. Keith Lewin a rappelé aux D'autres participants, dont Rose Izizinga, participants que la majorité des élèves risquent d'Ouganda, ont un message différent : en de se retrouver dans les milieux ruraux ou dans raison du nouvel ordre mondial qui permet un le secteur traditionnel . Le projet de rapport échange rapide des idées, ``nous avons besoin thématique sur les processus de transition de comprendre le contexte mondial. Nous laisse supposer que ``les priorités d'enseigne- avons besoin d'un leadership pour regarder le ment adaptées aux demandes d'une économie monde de différentes façons.'' L'enseignement moderne entraînent une négligence de forma- secondaire devrait assurer cette ouverture. Il tion adaptée à la population rurale''. Citant des faut que les stratégies et les média communi- recherches récentes, le rapport a noté que ``les quent cette vision à tous les acteurs. tentatives visant à relier le programme scolaire CHAPITRE 5 Renforcer la prestation de services et la gestion de l'enseignement secondaire ``La bonne gouvernance et la gestion sont les une révision des programmes scolaires ;à une bases d'une amélioration du rendement et de intégration des valeurs culturelles et tradition- l'efficacité compte tenu de l'enveloppe limitée nelles , à des normes et à une éthique profes- des ressources.'' a déclaré la Ministre Géral- sionnelles des enseignants, à un renforcement dine Namirembe Bitamazire. des compétences en matière de leadership pour assurer le respect de la profession, à un pro- Q uels que soient le bien-fondé de la gramme de bourses pour aider le plus grand vision et le sérieux de l'engagement nombre ­ filles, pauvres, orphelins, à une amé- envers la réforme de l'enseignement lioration des conditions matérielles ­ cadre secondaire, le succès sera fonction des scolaire, matériel didactique et pédagogique, résultats des connaissances acquises grâce à de mesures d'incitation telles que le logement, les meilleures pratiques d'enseignement. Les parti- subventions en milieu rural, la couverture cipants ont indiqué que les politiques et les médicale et la promotion des enseignants normes doivent être clairement définies et que fondée sur le mérite ». la mise en pratique des stratégies appliquant les La discussion sur les mesures destinées à politiques de manière efficace doit faire l'objet renforcer les prestations et la gestion a fait res- de toutes les attentions. Un délégué a fait sortir plusieurs aspects prioritaires. Bon remarquer que « la politique prévue n'est pas nombre de délégués étaient en faveur d'une forcément mise en pratique », d'où la nécessité expansion à grande échelle. Berit Lodding a de se focaliser attentivement sur son applica- rappelé aux délégués que les stratégies visant à tion. En discutant des mesures permettant de renforcer la participation ne sont pas les renforcer la prestation de services de l'ensei- mêmes dans les pays à faible taux d'inscription gnement secondaire, les participants ont comme la Tanzanie et dans ceux à taux d'ins- reconnu qu'il y a lieu d'adopter une approche cription élevé comme la Namibie et l'Afrique intégrée. Nulle contribution isolée ne pourra à du Sud. Elle a indiqué qu'en Tanzanie le pro- elle seule être efficace. Un délégué zambien a cessus de transition « gardera encore une décrit l'approche globale qui est en train d'être orientation basée sur le mérite, avec pour adoptée : « ... nous sommes confrontés à une objectif le choix des meilleurs en raison de la évolution continue du personnel enseignant ;à capacité institutionnelle limitée », alors que 32 Renforcer la prestation de services et la gestion de l'enseignement secondaire 33 dans les pays à taux d'inscription élevé, « l'ex- Les délégués ont également encouragé l'in- pansion signifiera l'intégration de segments troduction de conditions d'entrée plus souples plus importants de la jeunesse ». En tout état et l'exploration d'autres approches à faible de cause, des efforts doivent être faits pour coût. Beverly Jones a parlé d'un projet pilote rendre l'enseignement secondaire plus acces- qui a donné la possibilité aux ouvriers des sible, ce qui représente un aspect important. usines de poursuivre leur éducation (1ère ­ Selon Keith Lewin, « une participation plus 3ème années du secondaire) avec l'aide de pré- large ne sera possible que si les coûts de l'en- cepteurs bénévoles (souvent directeurs ou seignement secondaire baissent, et si les enseignants qualifiés). Les participants ont apports personnels sont contenus dans les relevé que même lorsque des places sont dispo- limites abordables pour les ménages types. » nibles dans les écoles, elles ne pas sont forcé- Les délégués ont reconnu l'importance d'une ment accéssibles. Un délégué ghanéen a indi- définition des approches conventionnelles et qué que le gouvernement de son pays a alternatives et de leur rentabilité tel que l'en- introduit, il y a deux ans, des droits d'inscrip- seignement polyvalent villages/communautés tion réduits pour le cours secondaire, et mis en place au Kenya et en Ouganda. octroyé des bourses pour répondre aux pro- Construction et réhabilitation d'écoles blèmes de pauvreté qui pourraient empêcher la secondaires. S'agissant du développement des transition vers le cours secondaire. Les délé- infrastructures, les participants ont proposé la gués ont mis l'accent sur la nécessité de s'assu- construction d'écoles de jour plutôt que d'in- rer que les bourses sont octroyées aux élèves ternats, puisque les coûts d'investissement et nécessiteux. Comme l'a expliqué Berit Lod- les coûts récurrents sont plus bas. Les écoles ding, la transition vers le cours secondaire, devraient être dotées d'installations adé- « n'est pas seulement liée aux facteurs scolaires quates, notamment en laboratoires et en ate- internes, mais beaucoup plus à la situation de liers. Là où il y a lieu de construire des locaux la communauté en général. » Elle a illustré ce d'internat, il faudra la mise en place de loge- point en mentionnant le projet « Donkey ments réservés aux filles. La construction Canvas Project » qui vise à réduire la charge de d'écoles dans les zones non desservies est ainsi travail des filles afin de leur donner plus de devenue une priorité. Certains ont affirmé temps pour aller à l'école et faire leurs devoirs. que les établissements scolaires ou élitistes Elle a ajouté qu'il est encore nécessaire de s'at- traditionnels généralement situés dans les taquer aux facteurs culturels qui déterminent centres urbains tendent à être perçus comme la participation. Les délégués ont indiqué que étant plus prestigieux. Un délégué mauricien a les ONG jouent un rôle important en assurant indiqué qu'ils sont en train de s'attaquer au la formation de base et professionnelle tradi- « syndrome élitiste en supprimant les super tionnelle après l'école primaire. Il a été proposé écoles » pour permettre aux élèves de fré- que des efforts soient déployés pour renforcer quenter les établissements secondaires au sein les liens entre l'éducation formelle et non for- de leur district. Y. K. Nsubuga (Ouganda) a melle. exprimé la nécessité d' « étendre l'accès à l'en- Renforcer l'enseignement secondaire privé seignement secondaire à toutes les divisions est apparu comme une stratégie importante administratives de base « sous-comtés » du pour rendre l'enseignement secondaire plus pays ». Le groupe de travail sur l'accès et accessible; toutefois, les délégués ont souligné l'égalité a identifié la répartition géogra- la nécessité pour les pouvoirs publics de pro- phique des écoles comme étant indispensable, mouvoir la qualité de l'enseignement dans les afin de construire des écoles dans les zones écoles privées. En outre, un participant a fait qui en ont le plus besoin. remarquer que, sans nier la valeur de la contri- 34 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique bution des prestataires privés, les gouverne- daire assument aujourd'hui une responsabilité ments ne peuvent compter sur eux en matière qui dépasse la seule promotion de la réussite d'équité. scolaire des élèves. Ils sont appelés à éduquer les élèves pour leur permettre de réussir dans Dotation en effectif, formation et compétence un monde incertain et développer des aptitudes du personnel enseignant. Les enseignants sont leur permettant de rendre ce monde plus au coeur du système éducatif, et leur rôle a fait humain. Guro Nesbakken de l'Université l'objet de beaucoup d'intérêt et de discussions. d'Oslo s'est demandé, « Comment faire des Le besoin d'un renforcement de la politique enseignants des agents du changement ? ». La concernant le recrutement, la formation et nécessité d'une formation continue des ensei- l'évaluation des enseignants a été souligné. Les gnants a été soulignée, avec un accent sur la participants se sont particulièrement inquiétés formation des enseignants aux travaux pra- du nombre des membres du personnel ensei- tiques. Il y a eu un débat sur l'équilibre entre la gnant victimes du VIH/SIDA et de la qualité de formation pré-service et la formation en cours l'enseignement en fonction du nombre d'ensei- de service. Keith Lewin et Hayley Barnes de gnants mourants, malades ou devant faire face l'Université de Pretoria, ont affirmé que les à des décès ou maladies au sein de leurs études concluent qu'il est souvent difficile de propres familles. Les délégués ont recommandé distinguer l'enseignant formé de l'enseignant que des dispositions soient prises pour fournir non formé à cause de l'effet profond de l'envi- des soins médicaux accessibles et abordables. ronnement scolaire et des expériences passées S'agissant des stratégies permettant de lever les de l'enseignant en matière d'apprentissage. Par difficultés en matière de recrutement, les parti- conséquent, les stratégies de formation des cipants ont exprimé la nécessité d'augmenter enseignants doivent tenir compte de ces les salaires et de mettre sur pied des mesures conclusions. Keith Lewin a, pour sa part, pro- incitatrices telles que le logement et l'assu- posé une nouvelle conceptualisation de la for- rance ; toutefois, il a été reconnu que cette pro- mation qui consisterait à évoluer depuis l' position peut paraître difficile à mettre en « apprendre à enseigner » ancien à « enseigner oeuvre pour les gouvernements qui ont déjà des à apprendre. » Il a plaidé pour une approche budgets bien limités. Les participants ont mis modulée de la formation, de l'insertion assurée l'accent sur la nécessité de procéder à des amé- et d'une intégration du contenu et des compé- liorations dans l'affectation des enseignants tences. Beverly Jones (AED) a également sou- afin de réduire les disparités entre les régions. Il tenu la stratégie d'insertion, et décrit le proces- a été recommandé que les enseignants des sus dans certains pays auprès desquels l'AED zones éloignées bénéficient de mesures incita- est engagé. Elle a indiqué que c'est « une trices spéciales. Les délégués de Madagascar et période de deux ans où les nouveaux ensei- du Sénégal ont cité les mesures que leurs pays gnants ont des mentors ­enseignants titulaires ont prises pour motiver les enseignants ­ ou quelqu'un de l'administration de l'école. » concours du meilleur enseignant et de la Elle a également parlé de la promotion des meilleure école, attestations de formation liens entre les universités et les classes des éta- continue et promotion. blissements secondaires. Le groupe de travail sur la qualité a indiqué Un changement de doctrine en matière de que les connaissances sur le sujet, les compé- formation des enseignants passe par une tences pédagogiques, sociales et profession- réforme des écoles normales pour enseignants. nelles des enseignants sont importantes pour Heyley Barnes (Université de Pretoria) a relevé améliorer les résultats de l'apprentissage. la nécessité de fournir des modèles de pédago- Néanmoins, les enseignants du cours secon- gie appropriés dans ces établissements. C'est Renforcer la prestation de services et la gestion de l'enseignement secondaire 35 ainsi que les professeurs des enseignants d'introduire l'enseignement par les pairs.» devraient démontrer le nouveau rôle qu'on L'étude a relevé l'accent mis sur les connais- attend d'eux : celui de formateur, d'éducateur. sances fondamentales au niveau du premier En outre, Andrew Clegg de l'Université libre cycle ­ alphabétisation, arithmétique, sciences d'Amsterdam, a fait remarquer que les ensei- naturelles, une langue étrangère, ainsi que les gnants doivent également avoir une meilleure aptitudes et compétences extra-scolaires. De compréhension du programme, et doivent « en plus, les élèves en difficulté bénéficient d'un assumer la responsabilité lorsque le pro- soutien scolaire par le biais des cours de rattra- gramme est élaboré »' « L'appui au processus page avec l'aide des enseignants, de leurs pairs d'enseignement et d'apprentissage est néces- ou de bénévoles parmi la communauté. saire dans les salles de classes, et non dans le cadre du programme » a déclaré un délégué. Sciences, mathématiques et TIC (SMTIC).19 Amanda Barnes de l'Université du Cap-Ouest, Les participants ont souligné l'importance du a soutenu l'idée en déclarant, « Nous devons renforcement des programmes de sciences, de développer la confiance, offrir une juste rému- mathématiques et de TIC. Andrew Clegg a nération et mettre en place d'autres éléments affirmé que : « ... les mesures à prendre pour pour garantir la qualité des enseignants. » Elle renforcer l'enseignement des sciences, des a indiqué que le projet SMILE en Afrique du mathématiques et des TIC consistent à : déve- Sud vise à renforcer les compétences des ensei- lopper des centres de ressources pour l'ensei- gnants et à réduire l'absentéisme. gnement des sciences, réduire l'insécurité des enseignants, intégrer l'égalité des sexes, et Des programmes adaptés pour les premier et rendre abordable et pertinente la science uni- deuxième cycles du secondaire. La réforme des verselle. » Jacob Bregman (responsable du programmes du secondaire a été considérée groupe sur l'enseignement secondaire en comme un autre pilier important du renforce- Afrique et expert principal en éducation à la ment de la qualité de l'enseignement secon- Banque mondiale) a également parlé de la daire. Les programmes portant sur une gamme nécessité d'assurer l'intégration des disciplines de capacités et d'intérêts et l'adaptation de ces dans la vie quotidienne. « Les mathématiques programmes au marché de l'emploi ont été mis sont liées aux sciences, les sciences sont liées en exergue. Keith Lewin a succinctement décrit aux TIC et toutes sont liées à la vie quoti- le processus de réforme du programme comme dienne. Il est important que les pays compren- un processus « qui peut promouvoir des inno- nent la valeur d'un cours de sciences intégré au vations créatives en matière d'enseignement et premier cycle du secondaire, au lieu de séparer d'apprentissage, de nouvelles méthodes d'éva- les matières scientifiques. Plusieurs pays envi- luation capables de garantir de précieux résul- sagent d'introduire de nouvelles matières tats d'apprentissage, et le choix du contenu et comme les TIC, sans supprimer et restructurer les capacités de réflexion qui sont un atout cer- les programmes existants, avec pour résultat tain pour les nouveaux venus sur le marché de un programme surchargé ». Bregman a affirmé l'emploi et pour une variété beaucoup plus que « ... l'apprentissage des sciences, des large d'apprenants. » Les leçons tirées dans les mathématiques et des TIC doit être attirant pays de l'OCDE qui pourraient être appli- pour l'élève. Il est important que l'élève s'inté- cables à l'Afrique sont : d'« autoriser un che- resse aux matières qu'il étudie. Ceci ne peut vauchement des programmes, d'organiser des être encouragé que si la matière est motivante. années de transition, de regrouper différem- Et si le processus d'apprentissage comporte un ment les élèves pour des matières différentes, élément divertissant.' » Il a par ailleurs ajouté d'encourager la coordination des enseignants, que la plupart des pays d'Afrique subsaha- 36 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique rienne pourraient réaliser des économies sub- des expérimentations permettant d'aider les stantielles s'ils restructuraient les programmes apprenants à comprendre le concept à incul- de sciences, de mathématiques et de TIC, et quer. La part d'improvisation est importante s'ils pensaient à la possibilité d'introduire les puisque la majorité des laboratoires manquent sciences intégrées et environnementales dans le de matériel. Les enseignants sont formés pour premier cycle du cours secondaire. Bregman a changer leurs attitudes, planifier et développer également relevé que « ... dans la plupart des des aptitudes pour les travaux pratiques et cas, pour ce qui est spécifiquement des mathé- pour accroître le niveau de participation des matiques et des sciences dans les pays franco- élèves. Les élèves et autres enseignants sont phones, les matières sont enseignées en vue encouragés à faire des observations sur les d'études supérieures au niveau universitaire. leçons pour en déterminer l'impact. Njuguna a Ce n'est pas forcément un bon objectif, car la indiqué qu'une association régionale a été plupart du temps il s'agit plus de mémorisation constituée, dénommée Association pour le ren- que de compréhension. » Robert Tabaran de forcement de l'enseignement des mathéma- l'Ambassade de France au Cameroun a tiques et des sciences au cours secondaire ­ déclaré, « Les mathématiques et les sciences région Afrique occidentale, orientale, centrale constituent la base des connaissances et nous et australe (SMASSE ­ WECSA) dont l'objectif devons suivre la tendance ou passer à côté. » Il est de mettre en commun les leçons tirées dans a demandé une nouvelle vision du programme le cadre de l'enseignement des mathématiques des sciences. D'autres participants ont égale- et des sciences au niveau secondaire. ment mis l'accent sur la nécessité de formuler une politique en sciences et en technologie, Introduction des TIC. Les participants ont comme condition préalable à l'élaboration de relevé que les TIC pourraient devenir une disci- programme dans ces domaines. Un délégué de pline au niveau du secondaire comme instru- Mauritanie a décrit quelques tentatives de son ment pédagogique ou comme outil d'intercon- pays pour développer l'enseignement scienti- nexion. Ernesto Cuadra (expert principal en fique dans les limites d'un budget limité. Ceci, éducation, HNDED à la Banque mondiale) a a-t-il dit, suppose la mise en place d' « un ate- mis en garde contre un trop plein d'optimisme lier de sciences, mathématiques et physique au et a recommandé aux participants « d'être plus sein du ministère de l'Education nationale qui réalistes par rapport à ce qui peut être réalisé fournit du matériel pour les écoles, et la mise avec l'introduction des TIC dans les pro- sur pied d'un réseau de laboratoires qui servent grammes scolaires. » Il faudra tenir compte des à un groupe de plusieurs écoles . » coûts de développement, d'entretien des instal- lations et de formation du personnel. Les objec- Le projet SMASSE au Kenya. Bernard Njuguna tifs doivent être clairement définis. « Nous a présenté une analyse détaillée du projet de devons faire valoir des raisons solides pour renforcement de l'enseignement des mathéma- introduire les TIC au-delà des compétences en tiques et des sciences au cours secondaire informatique » a indiqué Daniel Kakinda. (SMASSE), co-financé par l'agence japonaise de coopération internationale (JICA), le minis- Enseignement technico-commercial et forma- tère de l'Education et les collectivités locales. tion professionnelle. Reconnaissant l'impor- Pour lui, le projet est « éminemment tance de ces matières, Y. Nsubunga a relevé le durable » : un projet où les enseignants appren- besoin « de développer l'enseignement technico- nent à faire mieux quelles que soient les condi- commercial et la formation professionnelle. » tions. » Il a indiqué que le projet se consacre à Certains ont recommandé de : « vendre le des activités bien conçues pour les élèves, avec concept aux parents » comme cela a été réalisé Renforcer la prestation de services et la gestion de l'enseignement secondaire 37 au Kenya, de rebaptiser ce type d'enseignement les filles à se dégager de leurs inhibitions pour en relever le statut et d'utiliser la langue sociales et à se protéger par des cours leur maternelle pour l'acquisition des connaissances. apportant confiance en elles-mêmes et qui leur D'autres ont rappelé à la conférence que les permettront de mieux faire valoir leur point de matières permettant de promouvoir les connais- vue, etc. » Elle a recommandé aux délégués sances et les aptitudes techniques sont impor- d'examiner un tel programme en Tanzanie, mis tantes, mais qu'il ne faudrait pas négliger les en place dans une trentaine d'écoles secon- matières qui favorisent les aptitudes affectives. daires. L'importance à accorder aux jeunes à risque a aussi été reconnue. L'exemple cité a été Santé, savoir-vivre et éducation civique. Les celui du projet « Rites de passage USIKO à participants ont discuté de l'importance de la l'âge d'homme » en Afrique du Sud, qui met transition du travail scolaire à la vie active et l'accent sur le développement spirituel, émo- de l'intégration du savoir-vivre et de l'éduca- tionnel et physique des jeunes à risque. Le tion sexuelle, du VIH/SIDA, de l'égalité entre projet vise à réduire la déperdition en effectifs, les sexes, de la gestion des conflits et de leur à renforcer la confiance en soi et à armer les impact sur les programmes, et de la nécessité garçons des capacités nécessaires pour leur per- de former des enseignants spécialisés dans ces mettre de comprendre et d'assumer leurs res- domaines. Ils ont également invité à réfléchir ponsabilités civiques. Des mentors sont pris au sur la place à donner à la santé, au savoir-vivre sein de la communauté. et à l'éducation civique dans les programmes, et sur la détermination d'approches qui ont fait Renforcer les examens et l'évaluation dans leurs preuves dans l'enseignement de ces l'enseignement secondaire. Les examens et matières. Un délégué a demandé la profession- l'évaluation sont essentiels à la réforme des nalisation des sciences sociales et des matières programmes. Les participants ont souligné la liées à la santé, en déclarant « nous devons pro- nécessité de renforcer les systèmes d'évaluation fessionnaliser l'enseignement de ces matières et de notation. Le groupe de travail sur l'éva- car actuellement les sujets ne sont pas pris au luation a parlé de la nécessité d'imaginer des sérieux au niveau scolaire. » Un autre délégué mesures pour « tester le nouveau programme, a soutenu ce point de vue, en indiquant que si l'apprentissage réel et les capacités supérieures la matière ne fait pas partie « des épreuves de réflexion » et a recommandé que «les exa- d'examen, il sera difficile pour les élèves de la mens soient alignés sur le programme. » Ils ont prendre au sérieux ». Elizabeth Sowah du émis des réserves sur les contrôles et examens Ghana a indiqué que différents clubs et autres continus. L'accent a été également mis sur la groupes traditionnels se sont impliqués dans nécessité d'assurer la validité et la fiabilité des l'enseignement de compétences vitales. Elle a tests. Les délégués du Sénégal ont fourni des cité à titre d'exemple la récente publication par informations sur l'appui apporté aux élèves African Youth Alliance d'un jeu sur le SIDA. pour les aider à réaliser de très bons résultats aux examens. Leur site, www.examen.sn, com- Proposition de FAWE pour la 8ème étude thé- porte des documents d'archives et reçoit l'ap- matique sur « l'égalité entre les sexes dans l'en- pui des enseignants et conseillers pédago- seignement secondaire en Afrique ». Penina giques. Les participants ont également proposé Mlama (présidente du FAWE), parlant de la que le public soit mieux informé : les commu- nécessité de donner plus de voix aux filles, a nautés doivent comprendre l'utilité de l'exa- relevé que « l'école n'est pas en mesure d'in- men et sa signification. Il a été recommandé fluencer ceux qui sont hors de l'école (hommes que davantage de recherches sur l'évaluation adultes, garçons plus âgés, etc.) mais peut aider soient réalisées. CHAPITRE 6 Mobiliser et maximiser les ressources ``Les contraintes de ressources constituent un tion de nouvelles technologies en vue d'amélio- défi majeur, ce qui nécessite une utilisation rer les niveaux d'apprentissage, des procédures efficace des ressources existantes''. Déclaration d'évaluation renforcées sont autant d'éléments clé numéro 4 de la conférence SEIA qui nécessiteront une injection de fonds. Les dépenses récurrentes aussi augmenteront car il L 'augmentation des inscriptions au faudra couvrir le coût des augmentations de niveau du secondaire dans un contexte personnel enseignant et de direction, l'entretien de contraintes budgétaires très sévères des structures, la formation du personnel etc. oblige les pays d'ASS à relever un défi particulièrement difficile : mettre en oeuvre des Les enseignants des écoles des premier et mesures susceptibles d'améliorer la qualité de second cycles de l'enseignement secondaire en l'éducation tout en continuant de s'assurer que Afrique. Des enseignants supplémentaires les élèves sortant du primaire soient suffisam- seront nécessaires, ce qui risque d'entraîner ment préparés pour rentrer dans l'enseigne- une augmentation des salaires, étant donné la ment secondaire, un des objectifs de l'EPT. Les difficulté de recruter et de maintenir en poste participants ont identifié les besoins, les des enseignants qualifiés, aux salaires actuels, sources possibles de soutien et les ressources notamment en sciences, en mathématiques, en essentielles. TIC et en enseignement technique. Gestion financière et pédagogique et respon- Le coût et le financement des premier et second sabilisation. Une meilleure maîtrise des coûts cycles de l'enseignement secondaire : financiers et techniques, une plus grande res- contraintes. L'expansion de l'enseignement ponsabilisation, plus de transparence des sys- secondaire nécessitera une augmentation des tèmes et une meilleure gestion au niveau de ressources au service des objectifs de dévelop- l'école secondaire et du district sont des priori- pement notamment pour fournir les bâtiments tés évidentes qui renforceront le rendement et et les équipements scolaires supplémentaires. l'efficacité de l'ensemble du système éducatif. Il La réforme des programmes pour en améliorer faut aussi construire et équiper les installations la qualité, la formation des enseignants, la scolaires en laboratoires, équipements scienti- modification des manuels scolaires, l'introduc- fiques, ordinateurs ; moderniser des bâtiments 38 Mobiliser et maximiser les ressources 39 inadéquats et fournir le matériel nécessaire des classes, des installations et des fournitures pour l'enseignement à distance. Des approches pédagogiques. Un délégué a fait observer qu'en innovatrices et rentables doivent être recher- dehors de la nécessité de « quantifier et de chées. Soumare Oumar, de Mauritanie, a déterminer les niveaux acceptables que nous signalé que son pays mettait en place un réseau visons, il est important de définir également le de laboratoires utilisables par des groupes niveau des pertes, et de boucher les trous ». d'écoles plutôt que dans chaque école. La ges- Keith Lewin et Francoise Caillods ont fait tion aux niveaux national et régional requiert observer que le financement de l'enseignement aussi un développement des infrastructures. secondaire ne dépend pas automatiquement du Les facteurs à considérer sont la simplicité dans seul PNB. Il reflète également les priorités poli- la conception et les matériaux, la durabilité et tiques, comme l'a souligné le groupe de travail l'entretien. L'achat de matériel pédagogique a sur la mobilisation des ressources. Ce groupe a également été reconnu comme prioritaire. noté que les gouvernements doivent être Dans ce contexte, il parait utile d'examiner des convaincus que les bénéfices qu'apporteront stratégies de réduction des coûts en recourant à ces nouvelles dépenses sont relativement élevés. la production locale. Les participants ont dis- Il est donc indispensable de démontrer de cuté de la façon dont on pourrait mobiliser des façon « solide » l'impact de l'enseignement ressources additionnelles à travers (i) le budget secondaire sur les principaux objectifs de déve- public ; (ii) le secteur privé ; (iii) les commu- loppement qui sont la réduction de la pauvreté, nautés comprenant les fournisseurs privés ; et la croissance économique et le développement (iv) le soutien des partenaires au développe- du secteur privé. Cette démonstration nécessite ment. Il y a un consensus général sur la néces- des études fondées sur les bons indicateurs et sité de trouver des solutions aux graves insuffi- des recherches détaillées sur les relations entre sances qui sapent l'efficacité et la qualité de l'éducation et le monde du travail. Le groupe l'enseignement en Afrique. de travail a également recommandé la mobili- Le groupe de travail sur la mobilisation des sation de toutes les parties intéressées pour ressources a noté que les pays doivent quanti- créer la pression politique nécessaire auprès fier le niveau de ressources requises dans les des gouvernements et leurs partenaires. Tant différents domaines. Il est donc important partenaires que gouvernements doivent être d'avoir des données fiables sur les taux d'ins- convaincus des atouts que représente l'ensei- cription, les estimations du coût unitaire des gnement secondaire. apports sur une base minimum pour la taille CHAPITRE 7 Perspectives « Nous vivons dans un monde complexe et secondaire. Les gouvernements africains et contradictoire, marqué par des transforma- leurs partenaires au développement, la com- tions rapides et profondes. La révolution munauté internationale et les agences de scientifique et technologique ne signifie plus financement, doivent de toute urgence appor- un bouleversement périodique, car elle est ter des solutions appropriées à ce besoin, sous devenue un élément constant de l'activité peine de connaître des ruptures et des déca- humaine. Dans cette optique, l'enseignement lages menant à des tensions sociales et poli- secondaire devient une préoccupation tiques et à des conflits de plus en plus difficiles majeure, pour plusieurs raisons, dont je ne à gérer ». Mamadou Ndoye, directeur exécutif citerai que quelques-unes ici. Premièrement, de l'ADEA dans son discours prononcé lors de l'éducation de base est de plus en plus associée la première conférence régionale sur l'enseigne- à une vision qui prolongerait l'âge de la scola- ment secondaire en Afrique tenue à Kampala rité obligatoire jusqu'à 16 ans, incluant ainsi en Ouganda en juin 2003. le premier cycle de l'enseignement secondaire. Deuxièmement, les progrès réalisés vers l'Edu- La conférence sur l'enseignement secondaire en cation pour tous entraînent directement une Afrique a provoqué un foisonnement impres- plus grande pression sur l'enseignement secon- sionnant d'idées, et ses travaux ont montré la daire et une demande accrue à la fois en nécessité d'une réflexion approfondie sur la termes quantitatifs et qualitatifs de la part des réforme de l'enseignement secondaire. Les mes- élèves et de leurs familles. Une troisième sages clés, tels que discutés et approuvés à la raison est que la complexité continuellement séance plénière, ont établi le lien entre les croissante de l'existence humaine et du monde efforts de réforme de l'enseignement secon- du travail, sous l'impulsion de la société de daire en Afrique, les stratégies de réduction de l'information et de notre économie basée sur le la pauvreté et le processus de l'Education pour savoir, exigent un niveau de préparation pour tous. M. Mamadou Ndoye a émis le voeu que les jeunes africains qui va bien au-delà des les conclusions de la conférence puissent cinq ou six ans d'éducation primaire. C'est ``servir de leviers à de futures conférences sur pourquoi nous plaidons pour un développe- l'enseignement secondaire en Afrique.'' Dr. ment significatif de l'accès à l'enseignement Rwagalla Akankwasa d'Ouganda, a exhorté 40 Perspectives 41 les délégués à poursuivre la recherche de solu- gnement secondaire en Afrique ont pris en tions au problème de préparation des citoyens compte les messages clés, les documents mis à aux incertitudes à venir avec créativité, imagi- disposition durant la conférence, et les déclara- nation et génie: des citoyens capables de réflé- tions faites par les participants, et les ont résu- chir de façon constructive et globale en favori- més sous forme d'une liste de mesures à exami- sant la compréhension entre les nations et la ner. Ces mesures visent à aider les pays et les modernité et capables d'agir au niveau local en partenaires régionaux et internationaux à affi- protégeant l'environnement et en créant des ner l'aspect stratégique de la réforme. Leur liste espaces culturels. Il a été rappelé aux délégués ne se veut pas exhaustive. L'intention est de que les solutions doivent être trouvées dans un favoriser le dialogue et l'analyse des questions contexte de ressources strictement limitées, et des choix disponibles, des critères et du rai- dans des conditions de pauvreté extrême, avec sonnement sous-tendant la définition des prio- le spectre effroyable du VIH/SIDA en toile de rités et des actions importantes pour l'efficacité. fond. Ces mesures tiennent compte de la nécessité Madame la Ministre Bitamazire (Ouganda) de considérer la réforme de l'enseignement a fait remarquer que « beaucoup d'idées nova- secondaire dans le cadre d'une amélioration trices ont émergé de ces conférences et des des liens avec les sous-secteurs du primaire et séminaires, mais en raison de l'absence de du tertiaire, et le marché du travail, comme l'a plans concrets et réalistes, elles risquent d'être exprimé succinctement le Dr. Rwagalla Akank- difficiles à mettre en oeuvre. » En clôturant la wasa. Il a rappelé aux participants que l'ensei- conférence, elle a soumis plusieurs sujets de gnement secondaire, premier et deux cycles réflexion aux gouvernements dans leur confondus, demeure un maillon essentiel d'une démarche vers la réforme de l'enseignement filière qui doit être fonctionnelle pour l'en- secondaire : semble de l'enseignement. Puisque l'enseigne- ment secondaire en fait partie, les avantages a. L'enseignement secondaire en Afrique d'une approche holistique ont été reconnus doit-il se poursuivre sous sa forme lors de cette conférence. Elle est la méthodolo- actuelle et avec quelles conséquences ? gie de choix pour cerner les problèmes systé- miques.'' b. Quels mécanismes et sources de finance- Les participants à la conférence sur l'ensei- ment alternatifs permettront-ils de renfor- gnement secondaire en Afrique ont mis l'accent cer les efforts destinés à assurer l'éduca- sur l'importance vitale de la coopération régio- tion secondaire pour tous en Afrique ? nale et du partenariat avec le secteur privé et les agences bilatérales et multilatérales dans c. Quels paramètres politiques et straté- l'analyse de la problématique et dans l'identifi- giques permettraient-ils de renforcer de cation de stratégies et actions nationales, sous- façon durable le dialogue pour promou- régionales et régionales. En outre, les organisa- voir l'enseignement secondaire en teurs de la conférence sur l'enseignement Afrique ? secondaire en Afrique ont pris acte de la néces- sité pour les pays d'assurer une meilleure coor- Pour reprendre les mots de Mamadou dination de l'appui des partenaires au dévelop- Ndoye, les réformes de l'enseignement doivent pement afin de réduire « la fatigue de ces s'envisager « dans un esprit visionnaire » et se derniers » et de maximiser les ressources dis- mettre en oeuvre par petites étapes. Forts du ponibles. besoin exprimé d'aller de l'avant, les organisa- Tous les représentants nationaux ont mis teurs de la 1ère conférence régionale sur l'ensei- l'accent sur la nécessité d'affecter plus de res- 42 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique sources (notamment celles des partenaires au faudra faire des choix stratégiques en raison du développement) à l'assistance technique et à la budget limité des gouvernements. L'importance recherche aux premier et deuxième cycles du de la rentabilité, de la qualité, de programmes secondaire, de tirer les leçons de l'expérience bien adaptés et de l'égalité doit faire l'objet des autres pays de l'OCDE et d'utiliser leurs d'un équilibre harmonieux dans le développe- pratiques modèles. Les participants ont relevé ment par les gouvernements de stratégies que cet aspect est crucial. Réaliser 100% de durables pour l'enseignement secondaire. Nous taux d'achèvement dans l'enseignement pri- espérons que la communauté des partenaires maire sans renforcer l'accès et la qualité au au développement internationaux continuera niveau secondaire serait en effet désastreux. d'apporter son appui intellectuel et financier, et Oey Meesook (directeur du développement que d'autres se joindront à nos efforts. » humain, Région Afrique, à la Banque mon- La séance plénière tenue le dernier jour de la diale) a fait remarquer que : « bien que l'édu- conférence a souligné un problème propre à cation pour tous en ce qui concerne l'éducation l'Afrique subsaharienne, à savoir l'environne- primaire soit une priorité pour toute l'Afrique, ment scolaire des premier et deuxième cycles nous pensons qu'elle n'est pas suffisante. Par du secondaire, qui influe sur l'enseignement, exemple, la pédagogie nous a appris que sans l'apprentissage et les résultats de la classe. Pour la définition d'objectifs ambitieux pour les les groupes d'âges des premier cycle (12-15 élèves, même pour les élèves en difficulté, les ans) et deuxième cycle (16-19 ans) du secon- élèves auront moins appris en résultat final. Se daire, cet environnement est important, car battre contre la difficulté permet aux élèves de c'est l'époque de la puberté et de l'adolescence tous niveaux de « mieux faire » à l'école. De pour les futurs citoyens africains. L'environne- même, les gouvernements et les organisations ment scolaire du secondaire va donc marquer de développement international doivent être leur apprentissage et leur comportement, c'est- invités à se fixer des objectifs ambitieux, à-dire le cadre pédagogique, et les installations. notamment à aller au-delà de l'enseignement Le cadre pédagogique du secondaire doit offrir primaire. Ceci est crucial pour permettre aux de meilleurs services de conseil et d'orientation enfants africains d'intégrer la « société du aux élèves, plus de disponibilité et d'utilisation savoir » et de tirer profit des opportunités éco- des TIC. Il doit encourager les élèves à adopter nomiques. Il est urgent d'agir car des pays des objectifs d'apprentissage et fournir un code comme l'Ouganda, par exemple, ressentent déontologique aux enseignants du secondaire déjà des pressions énormes sur leurs systèmes ainsi que des normes de performance transpa- éducatifs post-primaire. L'approche doit être rentes préalablement acceptées par tous. Tou- progressive, ce qui requiert une définition tefois, ces objectifs vont rester difficiles à détaillée et quantifiable des priorités secto- atteindre tant que les conditions matérielles rielles, la mise en place de mécanismes de res- dans les écoles secondaires reposeront sur les ponsabilisation pour les résultats et l'améliora- structures actuelles d'internat plutôt désas- tion de la coordination de l'aide des treuses et inhumaines. Dans la plupart des pays partenaires au développement. » de l'OCDE ces aspects ont été « corrigés » au Oey Meesook a par ailleurs relevé que : tout début. Pour développer des solutions sem- « l'enseignement secondaire en Afrique ne peut blables pour l'Afrique, il faudra réaliser des se faire sans la participation et l'appui de tous études approfondies sur l'amélioration du loge- les acteurs. Ceci suppose la participation du ment et de l'internat, la construction de secteur privé, des prestataires et des financiers, meilleurs bâtiments scolaires avec la mise en des ONG, des enseignants du secondaire et place de normes qualitatives. Lorsque des bien sûr, des parents et des communautés. Il élèves de 12-15 ans et de 16-19 ans du secon- Perspectives 43 daire vivent dans les conditions inhumaines des secondaire. Toutefois, la plupart d'entre eux internats, ils ont peu de chance d'apprendre le sont confrontés à un manque de qualité et à un respect d'eux-mêmes, le respect des autres, ou manque de ressources (financières et de développer des habitudes de vie saine et de humaines), ce qui nécessite des réformes secto- contribuer de façon positive à leur propre rielles, une amélioration du taux de rentabilité, insertion dans le monde du travail. un meilleur suivi et plus de responsabilisation. La nécessité d'améliorer l'accès et la qualité Il faut relever le taux des élèves qui terminent de l'enseignement secondaire devient de plus leurs études et garantir que « ce qui est ensei- en plus pressante en Afrique au fur et à mesure gné et appris » est adapté à l'enseignement pri- que les taux d'inscription nets au niveau du maire et secondaire. L'accent mis actuellement primaire augmentent et que la demande de la sur « l'Education pour tous » (EPT) inclut le part des parents augmente. Les entreprises pri- premier cycle du secondaire dans beaucoup de vées et les économies du savoir émergeantes, pays. L'étude sur l'enseignement secondaire en auxquelles bon nombre de pays africains s'ef- Afrique et les trois conférences régionales sur forcent d'adhérer, prouvent qu'arrêter ses l'enseignement secondaire en Afrique (deux études à la fin de l'école primaire ne suffit plus autres sont prévues en 2004 et 2005) visent à pour assurer un développement économique et donner aux décideurs africains des orientations social durable. En conséquence, les politiciens sur les voies et moyens permettant de réformer et les leaders de nombreux pays d'Afrique sub- ``l'enseignement secondaire en Afrique'' et de saharienne se tournent de plus en plus vers la relever les défis socio-économiques présentes réforme des premier et deuxième cycles du sur le marché mondial du travail. CHAPITRE 8 Evènements à venir C ompte rendu de la première conférence seignement secondaire dans les pays de régionale sur l'enseignement secon- l'OCDE et les pays d'Afrique subsaharienne ; daire en Afrique. Préparation et diffu- (4) l'organisation de conférences régionales sion du compte rendu de la conférence. pour faire circuler les résultats de l'étude sur Le compte rendu de la conférence préparé et l'enseignement secondaire en Afrique et stimu- publié par l'AED et la Banque mondiale, ainsi ler le débat entre nos clients ; et (5) la collecte que les documents produits pour la conférence et l'analyse des données sur l'enseignement sont disponibles sur le site secondaire internationale en vue de la mise en www.worldbank.org/afr/seia/ de la Banque place d'une base de données sur l'enseignement mondiale, Région Afrique HD SEIA ainsi que secondaire en Afrique. sur le site web de l'AED www.aed.org. Proposition d'étude pluriannuelle sur l'ensei- Lien entre la première conférence régionale sur gnement secondaire en Afrique. La proposition l'enseignement secondaire en Afrique et l'étude d'étude sur l'enseignement secondaire en sur l'enseignement secondaire en Afrique. La Afrique a été rendue publique et diffusée dans conférence sur l'enseignement secondaire en la publication sur l'enseignement secondaire en Afrique fait partie intégrante de l'étude régio- Afrique « Stratégies pour le renouveau de l'en- nale en cours sur « l'enseignement secondaire seignement secondaire » (Série de documents en Afrique. » Le premier cycle du secondaire de travail, HD Région Afrique, 2002). Ces (1ère-2ème ou 3ème années) fait partie de l'ini- documents sont disponibles sur le site web tiative internationale « `Education pour tous SEIA : http://www.worldbank.org/afr/seia/. (EPT) », qui elle-même s'inscrit dans les objec- tifs de développement des Nations unies pour Rapports d'études thématiques. Les rapports le millénaire (ODM). Les résultats de l'étude de 5 études thématiques sur l'enseignement sur l'enseignement secondaire en Afrique sont : secondaire en Afrique seront publiés avant le (1) les huit études thématiques ; (2) l'aide à nos mois de juin 2004. Les 3 dernières études thé- clients qui produisent des études sur l'enseigne- matiques seront sous-traitées en 2004 et nous ment secondaire spécifiques aux pays ; (3) une espérons la publication de leurs rapports en compilation des tendances récentes dans l'en- 2005. Une autre et huitième étude thématique 44 Evènements à venir 45 sur « l'Egalité entre les sexes dans l'enseigne- Messages clés ment secondaire en Afrique » a été proposée pendant la conférence par l'association FAWE. Sur la base des discussions et recommanda- Les termes de références généraux sont dispo- tions des séances plénières, des groupes de tra- nibles sur le site web SEIA. vail et des rapporteurs, la 1ère conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Une seconde conférence régionale sur l'ensei- Afrique a publié les déclarations suivantes, en gnement secondaire en Afrique se tiendra en espérant qu'elles guideront le développement et juin 2004, également préparée avec l'Institut la réforme de l'enseignement secondaire en de la Banque mondiale. Les rapports des études Afrique subsaharienne. thématiques restantes seront publiés prochai- nement, et une base de données sur l'enseigne- 1. Les documents en cours d'élaboration sur ment secondaire en Afrique sera mise en place. les stratégies de réduction de la pauvreté Dans certains pays africains sélectionnés (en et de l'éducation pour tous doivent consti- fonction de la demande et des ressources dis- tuer le point de départ d'une réforme de ponibles), des contributions seront faites pour l'enseignement secondaire en Afrique élaborer des stratégies nationales sur l'ensei- (SEIA). gnement secondaire. 2. L'éducation pour tous doit inclure l'har- La diffusion des connaissances sur l'enseigne- monisation des programmes scolaires ment secondaire en Afrique. La première entre les classes supérieures du primaire et conférence régionale fait partie intégrante de celles du premier cycle du secondaire. l'étude sur l'enseignement secondaire en Afrique et représente une étape importante 3. L'Afrique subsaharienne doit être déter- dans les discussions et la diffusion des connais- minée à faire face aux problèmes posés sances et des informations sur l'enseignement par l'élargissement de l'accès à l'enseigne- secondaire en Afrique. Une troisième et der- ment secondaire (conséquence de l'éduca- nière rencontre régionale sur l'enseignement tion primaire pour tous), en tenant secondaire en Afrique est prévue pour juin compte de : 2005 avec les ministres de l'éducation des pays · la qualité, l'équité, l'efficacité et l'adap- d'Afrique subsaharienne, conjointement prépa- tation des programmes. rée avec l'Institut de la Banque mondiale. Pour l'organisation et la participation aux trois 4. La limitation des ressources constitue un conférences régionales, l'équipe SEIA de la défi majeur, d'où la nécessité d'une utili- Banque mondiale, région Afrique, recherchera sation très pertinente des ressources exis- des partenariats avec différents acteurs de tantes. l'éducation en Afrique subsaharienne, des par- tenaires du secteur privé et des agences dona- 5. L'élargissement de l'accès nécessite de trices. L'ADEA est et restera un partenaire renouveler notre vision sur l'enseignement solide dans toutes les activités sur l'enseigne- secondaire, en l'adaptant aux réalités ment secondaire en Afrique. locales. Madame la Ministre Bitamazire (Ouganda) a clôturé la première conférence régionale sur 6. L'élargissement de l'accès doit également l'enseignement secondaire en Afrique, en être l'occasion d'assurer la pleine exhortant les gouvernements à réfléchir aux participation des filles au sein de l'ensei- messages et déclarations de cette conférence. gnement secondaire. 46 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique 7. La réforme des programmes, en accord leur plan de carrière, leur plein engage- avec la nouvelle vision de l'enseignement ment dans le travail de développement de secondaire, doit viser trois objectifs : l'enseignement, leur motivation, leurs a. auto-développement conditions de travail. b. préparation à l'entrée dans le monde du travail 10. Pour s'assurer que les examens ne c. préparation aux études supérieures. deviennent pas un obstacle à la réalisa- tion de la nouvelle vision de l'enseigne- 8. Pour relever les défis posés par un monde ment secondaire en Afrique, ils doivent en rapide mutation, l'enseignement secon- être réformés pour être en harmonie daire en Afrique (SEIA) doit porter son avec les programmes et les nouveaux attention sur : objectifs de l'enseignement secondaire. a. le savoir-vivre (les compétences vitales) b. les grandes menaces qui pèsent sur la 11. Le succès et la durabilité de la nouvelle survie de l'homme (droits de l'homme, vision de l'enseignement secondaire en éducation civique, genre, santé de la Afrique vont dépendre du niveau de la reproduction, VIH/SIDA, etc.) volonté politique des gouvernements afri- c. TIC cains : en intensifiant le processus de d. Le développement des aptitudes en vue réforme, en mobilisant les ressources de la formation professionnelle nécessaires et en garantissant un proces- sus participatif. 9. Comme aucun système éducatif ne peut être d'un niveau supérieur à celui de ses L'intérêt renouvelé des partenaires extérieurs enseignants, la nouvelle vision de l'ensei- de l'Afrique pour l'enseignement secondaire est gnement secondaire en Afrique (SEIA) certes très encourageant. Mais il faut mainte- doit aborder la question des enseignants ­ nant qu'ils renforcent leur appui aux initiatives leur niveau de formation et leurs études, de l'Afrique dans ce sous-secteur. ANEXE 1 Agenda Première Conférence Régional sur L'Enseignement Secondaire en Afrique (SEIA) http://www.worldbank.org/afr/seia Kampala, Ouganda 9-13 Juin 2003 Dimanche 8 Juin 1:00-5:00 PM: Inscriptions 6:00-9:00 PM: Réception d'ouverture 47 48 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique Lundi 9 juin 8:00-9:30 Cérémonie d'ouverture Facilitateur: Jacob Bregman (Lead Education Specialist, Region Afrique, Banque mondiale) · Beverly H. Jones (Vice-Présidente & Directrice, Global Education Center, AED) · Mamadou Ndoye (Secrétaire général, ADEA) · Oey Meesook (Directrice sectorielle du développement humain, Banque mondiale) · Ministre de l'Education et du sport de l'Ouganda. Discours inaugural Jacob Bregman présentera les objectifs de la conférence 9:30-10:00 Pause café 10:00-10:10 Présentation générale de la conférence et modalités de déroulement : David Harding (Spécialiste principal en éducation, Institut de la Banque mondiale) 10:10-12:30 Analyse des liens entre l'EPT et l'enseignement secondaire du premier cycle: Accès, équité et financement de l'enseignement secondaire Président de séance : Mamadou Ndoye (Secrétaire général, ADEA) Présentation de l'Ouganda : · Y. K. Nsubuga (Commissioner à l'Enseignement secondaire) · Engineer Henry Okinyal (Commissioner à l'enseignement et à la formation commerciale, technique et professionnel) · Dr Sebunga, Doyen de la faculté d'Education, Université de Makerere La session plénière Au cours de cette situation, l'Ouganda, le pays d'accueil de cette conférence, fera part de son expérience en matière de planification et de mise en oeuvre de l'enseignement secondaire, en expliquant les défis qu'il a fallu relever, les réalisations et les projections pour l'avenir. Cette présentation mettra l'accent sur les relations entre les objectifs de l'EPT et ceux de l'enseignement secondaire. 12:30-2:00 Déjeuner Anexes 49 2:00-3:30 Les grandes tendances qui se dégagent de l'expérience internationale de la dernière décennie en matière de réforme de l'enseignement secondaire Président de séance: Pr. Karega Mutahi (Secrétaire Permanent du Ministère de l'Education, Kenya) Conférenciers/Chercheurs: · Françoise Caillods (Directrice adjointe, IIPE/UNESCO) et Jacob Bregman (Lead Education Specialist, Region Afrique, Banque mondiale) · Pai Obanya (Expert international indépendant en matière de stratégie de l'éducation, Nigeria) et Adekola Olatunde (Spécialiste principal en éducation, Banque mondiale) · Yumiko Yokozeki (Conseillère principale en éducation, Institut pour la Coopération Internationale JICA), Masaaki Otsuka (JICA Kenya) et Takahiko Sugiyama (Chef d'équipe, Projet SMASSE, JICA Kenya) · Elizabeth Leu (Conseillère principale en éducation, AED) Discussion Les discussions aborderont les défis et les nouvelles approches utilisées pour la mise en oeuvre de l'enseignement secondaire dans les pays de l'OECD, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes ainsi que du continent asiatique. 3:30-4:00 Pause café 4:00-5:30 Thème I : Capacité institutionnelle, ressources, et défis en matière de gestion des deux cycles de l'enseignement secondaire Présidente de séance: Oey Meesook (Directrice sectorielle du Département Humain, Banque mondiale) A.Défis en matière de financement et de gestion Présentation de la Mauritanie : Nebghouha Mint Mohammed Vall (Directrice de la Planification et de la Coopération, Ministère de l'Education) Présentation du Rwanda : Claudine Zaninka (Chef de Division. Observatoire de la pauvreté, MINECOFIN) Conférencier/Chercheur : · Keith Lewin (Directeur, Center for International Education, Université du Sussex) 50 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique Débat : Penina Mlama (Secrétaire Générale, FAWE) Garba Djibo (Secrétaire Général Adjoint, Association Nationale des Parents d'Elèves, Niger) Abbé Loys Guillaume (Directeur, Secrétariat National de l'Enseignement Catholique, Rwanda) Françoise Caillods (Directrice adjointe, IIEP/UNESCO) Session plénière La capacité institutionnelle de fonctionner avec à la fois efficacité et efficience aux niveaux central, régional/district et de l'école, tout comme celle de mobiliser et d'allouer correctement les ressources que demande la réalisation des objectifs d'amélioration, de qualité et d'efficacité est essentielle à la bonne mise en oeuvre de l'enseignement secondaire (au niveau collège et lycée). Ces questions seront abordées au cours de deux sessions consécutives. Mardi 10 juin 8:30-10:00 Thème I : Capacité institutionnelle, Ressources, et défis en matière de gestion des deux cycles de l'enseignement secondaire Président de séance : S.E. Ato Derege Terefe (Vice Minister, Ministère Fédéral de l'Education, Ethiopie) B. Les processus de transition: Redéfinir les rôles et responsabilités dans l'enseignement secondaire Débat : Roseline Onyunka (Directrice adjointe, Enseignement secondaire, ME.S.T, Kenya), Hayley Barnes (Center for Evaluation and Assessment, Université de Pretoria), Berit Lodding, Amanda Barnes (Groupe d'études thématiques du SEIA), Marit Granheim (Spécialiste principale en éducation, Banque mondiale) 10:00-10:30 Pause café Anexes 51 10:30-10:50 Thème II : Quel enseignement secondaire et pour quoi faire ? Vidéo Film Ce court métrage intitulé "Quel enseignement secondaire et pour quoi faire ?" permettra aux participants d'écouter ce que pensent des intervenants d'horizons très divers sur l'enseignement secondaire. On y retrouve des étudiants, des parents, des professeurs, des cadres de ministères de l'éducation à tous les niveaux de l'administration, central, régional et provincial, des représentants des mondes urbain et rural, des groupes nantis et défavorisés, des secteurs public et privé, etc. 10:50-12:30 Thème II Quel enseignement secondaire et pour quoi faire ? Demande et offre du marché du travail, économie du savoir et professionnalisation Président de séance : Pai Obanya (Expert international indépendant en matière de stratégie de l'éducation, Nigeria) Débat : Anitha Soni (Directrice générale, WorldSpace Foundation Afrique), Vivekanund Sewraj (Directeur technique au Ministère de l'Education, Ile Maurice), Jacob Bregman (Lead Education Specialist, Region Afrique, Banque mondiale). Représentants de la société civile : · 2 étudiants : - Irene Nakalemre - Joshua Bynbashaija · 3 représentants de la société civile : - Lordina Okello (Mekerere College School, Ouganda) - James Tweheyo (Syndicat National des Enseignants Ougandais) - J.B. Mujumba (Représentant des écoles privées, Ouganda) Cette session abordera les attentes des différentes parties intéressées en matière d'enseignement secondaire : Connaissances, compétences, attitudes et valeurs à inculquer au niveau de l'enseignement secondaire pour stimuler le développement personnel et satisfaire aux besoins de la société. 12:30-2:00 Déjeuner 52 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique 2:00-3:30 « Carrefour d'échanges » Les équipes nationales échangeront des affiches, des vidéos et autres matériels éducatifs, compareront les approches et expériences novatrices des équipes nationales en matière d'enseignement secondaire. Les groupes d'études thématiques apporteront du matériel et autres documents en relation avec leurs recherches. 3:30-5:00 Groupes de travail : · Qualité : Mamadou Ndoye/Hayley Barnes · Accès et Equité : Beverly Jones/Elizabeth Leu · Renforcement des capacités : Jacob Bregman · Mobilisation des ressources : Françoise Caillods/Keith Lewin Les groupes de travail passeront en revue, estimeront, et partageront les questions soulevées lors de la conférence. Mercredi 11 juin 8:30-10:00 Thème III : Le statut de l'enseignant : Recrutement, carrière et rémunération Président de séance: Kalafunja Osaki (Maître de conférences, Université de Dar Es Salaam) Présentation du Sénégal : Léopold Faye (Directeur de l'Enseignement Moyen et Secondaire Général, MdE) Présentation de l'Ile Maurice : Vivekanund Sewraj (Chief Technical Officer, MdE & de la Recherche Scientifique) Débat : Groupe d'études thématiques du SEIA: David Chapman (Professeur, Université du Minnesota) et Aidan Mulkeen (Maître assistant, Université Nationale d'Irlande); Léopold Sarr (Doctorant, Université Cornell); Keith Lewin (Directeur, Center for International Education, Université du Sussex); Juan Moreno (Spécialiste principal en éducation, HDNED, Banque mondiale) Session plénière Cette session est la première d'une série de deux sessions consacrées à la problématique de l'enseignant. Elle aborde les questions de recrutement des enseignants et de stabilité du personnel, du statut de l'enseignant dans la société ainsi que l'impact de la rémunération sur ces différentes questions. 10:00-10:30 Pause café Anexes 53 10:30-12:00 Discussions en groupes restreints 12:00-1:30 Déjeuner 1:30-3:00 Thème IV : Développement et formation de l'enseignant au service d'un enseignement secondaire efficace et pertinent Président de séance : Patrick Ramanantoanina (Spécialiste en éducation du Groupe développement humain, Banque mondiale) Présentation du Burkina Faso : M. Bila Dipama (Secrétaire Général, MESSRS) Présentation du Nigeria : Pr. A.I. Odenigbo (Director, Planning, Research and Statistics Dept, MoE Enugu State) Présentation de Madagascar : M. Louis Lai-Seng (Directeur Général de l'Education Fondamentale et de l'Enseignement secondaire, Ministère de l'Enseignement secondaire et de l'Education de base) Débat : Moses Muskanga (Statisticien, Provincial Education Office), Pai Obanya (Expert international indépendant en matière de stratégie de l'éducation, Nigeria), Hayley Barnes (Center for Evaluation and Assessment, Université de Pretoria), Mamadou Ndoye (Secrétaire général, ADEA), Getahun Gebru (Chargé principal des opérations, Banque mondiale), François Robert (Service de la Coopération éducative française, Tunisie) Session plénière Il est important pour un pays de permettre un développement professionnel continu de son corps enseignant pour le rendre à même de faciliter l'émergence chez l'étudiant du cycle secondaire des qualifications, connaissances et attitudes qu'exige non seulement l'économie mais aussi la poursuite de son éducation et de son développement personnel 3:30-4:00 Pause café 4 :00-6:00 Exercices en groupes de travail 54 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique Jeudi 12 juin 8:30-10:30 Thème V : Sciences, Mathématiques et NTIC au niveau de l'enseignement secondaire : Quels en sont les bénéfices ? Quels défis posent-ils ? Président de séance : Robert Tabarant (Représentant du Ministère des Affaires Etrangères, France) Conférencier/Chercheur : Groupe d'études thématiques du SEIA : Leliveld Mariska, Ottevanger Wout (Université Libre d'Amsterdam) et Andrew Clegg (Consultant en éducation, Namibie) Débat : Daniel Kakinda (professeur de sciences, Ouganda), Papa Youga Dieng (Conseiller au MdE Sénégal), Bernard Njuguna (JICA, Kenya), Ernesto Cuadra (Spécialiste Principal en Education, HDNED, Banque mondiale), Jacob Bregman (Lead Education Specialist, Region Afrique, Banque mondiale) Session plénière Une bonne connaissance des sciences, mathématiques et NTIC est essentielle au développement économique et social. La session permettra d'aborder les défis posés par leur enseignement et les stratégies nécessaires pour les relever. 11:00-11:30 Pause café 11:30-13:00 Thème VI : L'intégration des compétences vitales, de l'éducation civique et des questions de santé dans l'enseignement secondaire, dans le contexte du VIH/SIDA Président de séance : Claudine Bourrel (Spécialiste principale en éducation, Institut de la Banque mondiale) Présentation du Ghana : Elizabeth Sowah (Director, Secondary Education, Ghana Education Service) Conférencier/Chercheur : · Groupe d'études thématiques du SEIA : Guro Nesbakken (Center for International Education, Université d'Oslo), Brenda Sonn (Teacher In- Service Project, University of Western Cape) Anexes 55 Débat : Abbé Loys Guillaume (Directeur, Secrétariat National de l'Enseignement Catholique, Rwanda), Penina Mlama (Secrétaire Générale, FAWE), Pai Obanya (Expert international indépendant en matière de stratégie de l'éducation, Nigeria), Angela Arnott (Regional Education Policy Support Coordinator, SADC HRD) Session plénière 13:00-14:00 Déjeuner 14:00 15:30 Sessions parallèles Thèmes d'ordre général : Session 1 Les jeunes à risque Débat Président de séance : Pai Obanya (Expert international indépendant en matière de stratégie de l'éducation, Nigeria),. · Présentation de la Guinée : Dr. Aboubacar Sidiki Yattara (Coordonnateur National PEPT/MEPU-EC) Cette session examinera différentes approches permettant d'identifier les jeunes à risque au niveau secondaire et les stratégies susceptibles de prendre réellement en compte leurs besoins. Session 2 Capacité de recherche et de planification pour l'enseignement secondaire au niveau local Débat Président de séance : Gaye Daffé (Coordinateur Scientifique, Centre de Recherches Economiques Appliquées) et Françoise Caillods (Directrice adjointe, IIPE/UNESCO) La recherche et la planification ont tendance à être ignorées. Cette session se penchera sur les stratégies susceptibles d'améliorer les capacités de recherche et de planification, d'identifier les domaines où la recherche est essentielle ainsi que la façon de la développer afin d'utiliser ses résultats pour renforcer l'enseignement secondaire. 56 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique Session 3 Genre au sein de l'éducation secondaire Débat Président de séance : Penina (Executive Director, FAWE) · Irene Nakalembe (collégienne, Makerere College School, Uganda) Cette session sera consacrée à l'étude de thèmes importants relatifs à l'enseignement secondaire des filles Session 4 Evaluation et examens Débat Président de séance: Hayley Barnes (Center for Evaluation and Assessment, University of Pretoria) Cette session abordera la problématique de l'amélioration du système d'évaluation au niveau secondaire. Elle abordera en particulier le développement du corps enseignant, la préparation et la mise en oeuvre des outils d'évaluation ainsi que l'utilisation des résultats de l'évaluation pour améliorer ce sous-secteur. Session 5 Environnement scolaire de l'enseignement secondaire Débat Président de séance : Jacob Bregman (Lead Education Specialist, Region Afrique, Banque mondiale) Cette session abordera certains des thèmes essentiels liés à l'environnement scolaire, en particulier les pensionnats, les collèges de proximité et les "Zones d'Education Prioritaire". 3:30-4:00 Pause café 4:00-5:00 Session plénière Après 5:00 Groupes de travail Chacun des groupes de travail devra préparer des diapositives (3 à 5 par groupe) pour la présentation du vendredi. Anexes 57 Vendredi 13 juin 8:30-10:00 Thème VII: Le développement de partenariats : Le rôle du secteur privé dans l'enseignement secondaire Président de séance : Vivian Derryck (Senior Vice-présidente et Directrice des Partenariats Publics et Privés, AED) Débat : Louis Otieno (Responsable Afrique de l'Est, Microsoft), Anitha Soni (Directrice générale, WorldSpace Foundation Afrique) Cette session examinera les défis, les opportunités et les bénéfices mutuels que peut apporter une collaboration efficace et durable entre le secteur privé et l'enseignement secondaire. 10:00-10:20 Pause café Président de séance : M. Richard Rwagalla Akankwasa (Directeur de l'Education, Ministère de l'Education et du Sports, Uganda) 10:20-10:30 Présentation du déroulement de la séance de clôture par le président de séance 10:30-11:20 Présentation par les groupes de travail (10 minutes chacun) - 4 groupes : Qualité ; Accès et Equité ; Renforcement des capacités ; Mobilisation des ressources 11:20-11:50 Principales conclusions de la conférence par les rapporteurs: Kalafunja Osaki (Maître de conférences, Université de Dar Es Salaam), Pai Obanya (Expert international indépendant en matière de stratégie de l'éducation, Nigeria) Robert Tabarant (Représentant du Ministère des Affaires Etrangères, France) 11:50-12:15 Présentation des prochaines étapes et du suivi des activités de l'initiative SEIA : Jacob Bregman (Lead Education Specialist, Region Afrique, Banque mondiale) 12:15-12:25 Remerciements : Claudine Bourrel (Spécialiste principale en éducation, Institut de la Banque mondiale) 12:25-12:30 Présentation de S.E. Madame Namirembe Bitamazire (Ministre d'Etat de l'Education, Ouganda) par le président de séance 12:30-1:00 Discours de clôture par S.E. Madame Namirembe Bitamazire (Ministre d'Etat de l'Education, Ouganda) 58 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique 1:00-3:00 Déjeuner Cette session sera consacrée aux résultats de la conférence. Elle fera la synthèse des principales conclusions et recommandations en vue du développement de stratégies pour l'enseignement secondaire en Afrique. La session mettra l'accent sur les prochaines étapes et le suivi de cette conférence. Elle sera ensuite suivie d'une cérémonie de clôture. Veuillez noter qu'une évaluation portant sur l'ensemble de la conférence sera distribuée au début de la séance. Notes Introduction Lenor Ancilla Armstrong (Consultante en 1. En 2002, Le Département Afrique du Chef). développement humain a lancé une étude 7. Les déclarations finales de la SEIA sont régionale « Enseignement secondaire en discutées dans ces travaux. Les déclarations Afrique (SEIA)» (Voir htpp://www.world- sont disponibles en français et en anglais sur le bank.org/afr/seia/index.htm). C'est une étude site web :http://www.worldbank.org/afr/seia/ pluri-annuelle (2002-2005) couvrant tous les index.htm pays de l'Afrique subsaharienne, avec la parti- cipation des enseignants et des parties intéres- sées en Afrique dans les secteurs privé et Rapport de synthèse public. Les résultats de SEIA ont été présentés 8. Voir http://www.worlbank.org/afr/seia/ à la « Première conférence régionale sur l'en- seignement secondaire en Afrique », en Ouganda, du 9-13 Juin 2003. Deux autres Chapitre 1 conférences SEIA sont prévues en juin 2004 et 9. Les études thématiques à engager sont : Juin 2005. L'accès, le financement, et l'équité ; les proces- 2. Fouche, Ben. 1998. «Vers le développe- sus de transition ; la gouvernance, la gestion et ment d'une société équitable de l'information la comptabilité, enseignants et directeurs en Afrique. » Revue africaine de développe- d'écoles secondaires, pertinence et qualité des ment 10 (Juin/Juillet) : 134-149 programmes d'apprentissage et leur évalua- 3. UNAIDS. 2000. VIH/SIDA et le secteur tion ; problèmes sanitaires et sociaux au niveau éducatif. Comité de Coordination des pro- secondaire, enseignement secondaire des grammes ; 11 Avril 2000, Genève sciences, mathématiques et TIC, et égalité entre 4. Lewin, Keith et Françoise Caillods. 2001. les sexes. Financement de l'enseignement secondaire 10. L'ADEA était représentée par Mamadou dans les pays en développement : Stratégies de Ndoye, Directeur exécutif, ADEA. L'ADE était croissance durable. UNESCO/IIEP, Paris. représentée par Vivian Lowery Derryck (Pre- 5. Le taux élevé de dépendance des jeunes en mière vice présidente et directrice chargée du ASS provient de la proportion élevée des moins partenariat public-privé), Beverly Jones(Pre- de 20 ans dans la population (dans plusieurs mière vice-présidente et directrice du groupe pays de l'ASS, il est de 40-50%) apprentissage global), Elizabeth Leu 6. L'ADEA était représentée par Mamadou (Conseillère principale d'éducation), Paula Ndoye, Directeur exécutif, ADEA. L' ADE était Gubbins (agent principal de programme), et représentée par Vivian Lowery Derryck (Pre- Lenor Ancilla Armstrong (Consultante en mière vice présidente et directrice chargée du Chef). partenariat public-privé), Beverly Jones (Pre- 11. Sept études thématiques ont été propo- mière vice-présidente et directrice du groupe sées initialement au titre de l'étude plurian- apprentissage global), Elizabeth Leu nuelle SEIA, dont cinq sont actuellement en (Conseillère principale d'éducation), Paula cours. Une huitième étude thématique (sur Gubbins (agent principal de programme), et l'égalité des sexes dans SEIA) a été ajoutée durant la conférence 59 60 Première conférence régionale sur l'enseignement secondaire en Afrique Chapitre 2 les pays d'Afrique sub-saharienne''. En prépa- 12. Voir le site web pour consulter le dis- ration, Développement humain de la région cours de Pai Obanya" Problèmes majeurs qui Afrique (AFTH3), Banque mondiale. se dégagent de l'expérience africaine en matière 18. Etude thématique de la SEIA sur : ``Le de reforme de l'enseignement secondaire la lien entre les problèmes de santé, problèmes dernière décennie:, Voir aussi l'étude SEIN de sociaux et enseignement secondaire : connais- Pai Obanya, Jacob Bregman, Cathal Higgins, sances élémentaires, santé et éducation et Karen Bryner, AFTHD, Banque Mondiale, civique''. Equipe norvégienne de la HESI, 2003 2003, projet de discussion. 13. Keith M. Lewin, ``Investigating the Mis- sing Link ­ The case for Expanded Secondary Schooling in Sub-Saharan Africa.'': étude thé- Chapitre 5 matique sur l'enseignement secondaire en 19. Etude thématique de la SEIA sur : ``Com- Afrique, en cours d'élaboration. ment les processus et mécanismes de transition peuvent- ils être rendus plus équitables et effi- caces au niveau secondaire ?'' ; Equipe TRANSE Chapitre 3 norvégienne, 2003, projet de discussion. 14. Beyond Basic Education : Secondary Education in the Developing World, une série d'essais à publier par Academy for Educational Chapitre 8 Development (Académie pour le développe- 20. Etude thématique sur l'enseignement ment de l'éducation) et l'Institut de la Banque secondaire en Afrique ``Enseignement et mondiale. apprentissage des sciences, mathématiques et 15. L'étude de la revue de la documentation TIC au cours secondaire en Afrique'' Université de la SEIA sur les orientations de la réforme de Libre d'Amsterdam (coordonnateur de Wout l'enseignement secondaire dans les pays de Ottevanger), projet de rapport présenté, 2003 l'OCDE et africains a été attribuée à l'HEP à 21. Le document sur l'``Enseignement secon- Paris et à l' University of Pretoria (Faculté daire en Afrique (SEIA)'' énumère les quatre d'éducation, Jonathan Jansen). L'HEP a pré- raisons importantes à l'origine de l'étude : (1) senté son projet final à la conférence. Jacob le développement et la croissance économiques Bregman a présenté le document sur le rapport de l'Afrique requièrent une grande qualité et de l'équipe de la SEIA sur les orientations de la un grand nombre de diplômés au niveau du réforme de l'enseignement secondaire en secondaire ; (2) l'enseignement secondaire peut Afrique et dans les pays de l'OCDE. Les deux permettre de favoriser les valeurs sociales et exposés seront imprimés cette année et sont civiques positives, de prévenir les conflits, et de déjà disponibles sur le site web de la SEIA au cibler les ``jeunes à risque'' ; (3) l'enseignement http://www.worldbank.org7afr/seia/ secondaire donne des résultats considérables 16. AED et WBI, op. cit. sur le plan personnel; et (4) à la suite de la cam- pagne en faveur de ``l'Education pour tous (EPT)'', le nombre et la qualité des élèves sor- Chapitre 4 tant de l'enseignement primaire augmentent de 17. Equipe SEIA : Jacob Bregman, Marit façon significative, provoquant une demande Granheim, Steffi Stallmeister et Nellie Sew croissante de la société civile pour une transi- Kwan Kan ``Orientations de la réforme de l'en- tion et l'obtention de diplômes au niveau seignement secondaire dans les pays de secondaire. l'OCDE et meilleures pratiques possibles pour