二 ýAv a n t ::propos le texte qui' suit est -la première partie du 'Volume. II, d'un rapport établi par la Mission dtassistance technique de la Ba hque Mondiale qui s'est rendue en Mauritanie l'an dernier à'la demande du Gouvernement. Le Volume 1, oÙ figurait le rapport proprement dite a été publié en aoft 1967. Le présent rapport contient les annexes techniques relatives à ltagriculture., d'hydrologie, l'élevage, la pêcheet les institutions. Les autres annexes techniques feront l'objet de la deuxième partie du Volume II. Ce Volume a été rédigé par les membres suivants de la Mission: Monsieur Richard M. Westebbe, Chef de la Mission, Monsieur Mustapha Zaanouni, Economiste rural, Monsieur Henri Boumendil, Hydrologue, Monsieur R. Aubrey, Spécialiste de la pêche, Monsieur J. P. Marty., Spécialiste de itélevage et Monsieur Gérard Lescane, Agronome. Suite à des consultations de Monsieur 'Jestebbe, en Mpuritanie en mars 1968, un certain nombre de modifications dtordre technique ont été apportées au texte. ―。,1.&.r‘떼·(졈 iv Vll. Aménajement du Delta du .34 (i) Ëérimètre 'de lýeur-14acènee o o o o. 0 0 0 9. a 0 0 0 0 0 9 0 0 34 (2) Projet de Garat ....... 35 (3) Projet de Rosso ....... 35 (4) '-itoièt de xfFourA .................. ý35 (5) Projet du bas delta, aménagements de NiDiago- .36 (.6). . es-Salial ........... 36 Villa Pe_ýitè Am6na&iiments le long du Fleuve en amont de ***eau' 38 IX. les Barr àges de Décrue hors 38 Xe EQul2ement clu-Service de Génie 40 Xl. Les Grands Projets dIA%énagement du Fleuve Sénégal 41 Ma Note sur 11elimeiitation en eau, itélectrîficati.,)n et Iligsainissement des Villes de iloüakchotE et, de Port;;Et 42 CHAPITRE TROIS: LIBIEVAGE ......... 48 1. Considération- Générales sur lfElevage-en Mauritanie.. 48 A. Les affectifs et les caractéristiques du Cheptel. 48 B- Pr6blàries' de llam'lioration du cheptel ........... 51 C: La commercialisation du cheptel et le traite- ý kent *dé'la viande«..... 52 IL Les Interventions en vue du Dévelop2ement de VElevage 59 A. Politique ac,,ýuelle et nesures prises pour accroitie la productîon et améliorer la qualité du-bétail dans le cadreýdu premier 59 B. Résultats du ler Plan ........... -61 Ce ý,es moiens actuels d'intervention ....... 63 - v. III. Analyse des Projets ...... ............ 67 A. Projet pour la protection sanitaire ................ 67 B. Hydraulique pastorale et villageoise ........... 67 C. Zone pilote d'élevage de Kaêdi ............-......... 68 Zone pilote d'ievage àe lýAftout-es-Sahel ......... 70 E. Le développément du mt ..................... 71 F. Centre d'alimentation du bétail de Kaédi .......... . 72 G. Ranch d'emboche dans la rêgion de Kaêdi ........... 7h H. Complexe laitier de Rosso ..........................75 I. Abattoirs de l'Est Mauritánîeh et Conserverie de Kiffa ...... ........... ........... ..... 76 J. Tannerie en Mauritanie ..' ....78 K. La lutte contre les feux. de brousse ................ 80 CHAPITRE QUATRE: LA PECHE ........ ................. . 82 I. Ressources et Débouchés ............................ 82 A. Les effectifs de la flotille pêchant au large des côtes mauritaniennes ...... .............. 82 B. Essais d'inventaire des ressources en poisson ...... 90 C. Le régime fiscal à l'exportation et les débouchés ... 92 II. Les Investissements dans le Secteur de la pêche .......... 96 A. les prévisions du Plan 1963-1966 ................... 96 B. Les investissements réalisés ou en cours de réalisation .................... ........ 98 C. Projets divers d'industrialisation de la pêche (partiellement dépassés) .......................... 107 III. Les Institutions ........................... 109 A. L'organisation du service des pêches ............... 109 B. La formation des équipages ......................... 110 C. Le Centre Mamadau Touré ............... . .... 110 D. Projet Gautier ... ........... ... ....... ....... 110 E. Les accords de coopération ...........o......... 112 F. Les eaux territoriales ............................ 113 G. Le ravitaillement en eau, gas-oil et électricité ... 114 1V. La POche Fluviale . 115 A.. Propriété du fleuve n 115 B. Production annuelle et-population..,......... 116 C. Réglementation............................. 116 D. Etudes et mesures............................ 117 CHAPITRE CMQ: LES INSTITUTIONS............................ 118 1. LMorganisation des Services Agricoles............. 118 11. Formation des Cadres Agricoles.................... 119 111. les Chaties................................ 126 1V,. Les Chantiers de Développement............. 128 - vii Liste des Principaux Tableaux du Texte Pages Progression de l'encadrement .............. 8 Coût total des études ....... . .......... 22 Le Gorgol: Investissement à réaliser au cours du Deuxième Plan ... ......;.. 31 Lac R'Kiz: Investissements proposés ........ 33 Keur Macène: Investissements proposês .................. 37 Nouakchott et Port-Etienne: estimation des investissements 47 Abattages au Sénégal: 1943 - 1966 .... ... .. 54 Exportations et importations du "Corned Beef", 1966 .... 57 Principaux prix de la conserve de viande 58 Le personnel, élevage et pêche ...................... 65 La pêche: droits de douane du Marché commun . ........ 92 Les investissements SOMAP-SOMIP ................ 103 Rêcapitulation des investissements .................... 106, 107 Evaluation des besoins en cadres agricoles ........... 122, 123 Utilisation des agents à former à Kaédi ........ 124, 125 Situation du mouvement coopératif en Mauritanie ...... 129 1ý - viii - Liste des abréviations SEDES - Société d'Etudes pour le Développement Econonique et Social FAC - Fonds d'tAide eL de Coopération RIM - République Islamique de Mauritanie SOrIIMEX - Société Nationale Import-Export ONTP - Office National de Transport Public FED - Fonds Européen de Développement BIAO - Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale BMD - Banque Mauritanienne de Développement SOMAUPECO - Société Mauritanienne de Pêche et de Conserverie SOMAP - So(iété Mauritanienne d'Armement à la Pêche SOMIP - Société Mauritanienne des Industries de la Pêche SCAM - Société des Chantiers et Ateliers de Mauritanie SIGP - Société Industrielle de Grande Pêche IMAPEC - Industrie Mauritanienne de Pêche EGA - Entreprise Générale de l'Atlantique SOMIMA - Société Minière de Mauritanie BEI - Banque Européenne d'Investissement BIRD - Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement SFI - Société Financière Internationale IDA - Association Internationale de Développement MIFERMA - Mines de Fer de Mauritanie MICUMA - Société des Mines de Cuivre de Mauritanie BRGM - Bureau de Recherches Géologiques et Minières CHAPITRE UN: LE SECTEUR AGRICOLE PROPREMENT DIT I. LEérimentation en vue de l'Aimlioration des Rendements et de Î;Extension des Cultures A. Sorgho En culture de décrue 1. Actuellement, les rendements de la culture du sorgho en décrue varient selon l'amplitude et la durée de la crue, entre un minimum de 250«kg/ha et un maximum de 750 kg/ha et seraient en moyenne de 400 kg/ha; aucune amélioration de ce rendement n'a été entreprise sauf en station expérimentale. Les essais entrepris par l'Institut de Recherche d'Agro- nomie Tropicale (IRAT) en Mauritanie et dans la station de Richard Toll au Sénégal ont donné les premiers résultats suivants: - l'exêcution de labours et de travaux d'entretien à la trac- tion animale, -ombinée avec le semis précoce de graine> préa- lablement déparasitées pourrait assurer une augmentation des rendements de l'ordre de 200 kg/ha avec des frais supplémen- taires relativement modestes 1/; - l'emploi additionnel d'engrais (80 kg d'urée à l'hectare) pourrait augmenter les rendements encore de 200 kg/ha, mais la valeur de cette production supplémentaire serait A peu près égale à celle de l'engrais utilisé 1/; - l'utilisation de variétés de décrue non désaisonnées (semées en juin/octobre) a permis l'obtention d'un rendement de 1500 kg mais l'application de cette expérimentation sera de toute manière limitée par la difficulté d'entreprendre des pré-irrigations avant semis, au moment de l9êtiage; - l'essai de labour profond au tracteur avec emploi d'engrais a permis d'enregistrer des rendements variant entre 1000 et 1700 kg/ha, mais il n'est pas encore établi que l'utilisa- tion du tracteur sera avantageuse pour 'exploitant; - enfin, la station de Richard Toll poursuit ses recherches sur les éco-types variétals sélectionnés plus productifs en graines et en pailles (rendement espéré: 3000 à 4000 kg/ha). 2. Actuellement, les rendements de cette culture seraient de l'ordre de 300 kg/ha. Essais d'amélioration des rendements 3. Après un semis précoce et une amélioration des façons cultu-- rales, le rendement est susceptible de passer a 400 kg/ha. Avec emploi d'engrais, le rendement passerait en exploitation normale a 600 kg 2 1/-Ces résultats sont largement extrapolables dès à présent. 2/ En station (Kaedi), le rendement obtenu était de près de 1300 kg/ha. -2- Dans la station de Guédé au Sénégal, un rendement de 2200 kg/ha a été obtenu sur sol intermédiaire (Oualo/Dieri) en hivernage et avec irriga- tion d'appoint. Mais l'application de ces essais est limitée par la difficulté d'entreprendre une irrigation au moment de l'étiage. Essai en grand en vue de l'extension des superficies cultivées gr9ce irempL de la traction animale 4. Une campagne de vulgarisation de lfemploi de charrue tractée parf des boeufs vient d'être entreprise dans la région de Néma qui est frontalière du Mali oÙ la culture attelée est pratiquée depuis longtemps. Gr6ce à un prêt de la Banque Mauritanienne du Développement (BMD), avalisé par le gouvernement et accordé à 38 groupements coopératifs d'un total de 670 agriculteurs, répartis en 5 zones, 670 charrues étaient dis- tribuées en août 1966 et venaient s'ajouter aux 500 charrues commandées précédemment par le Commandant du Cercle de Néma et dont l'achat avait été financé par les communes. Les paysans, qui étaient groupés dans 38 villages et encadrés par 5 moniteurs agricoles, avaient passé des con- trats de locatioù-vente pour l'achat du matériel expédié de Nouakchott. Quant aux boeufs de trait, ils étaient achetés sur place, toujours sur prêts. Malgré l'éloignement de Néma par rapport à la capitale (1600 km de distance) et l'expédition tardive des charrues, cotncidant heureuse- ment avec des pluies tardives, cette intervention semble avoir porté ses fruits. En effet, par l'extension des superficies cultivées résultant de la démultiplication de la capacité de travail du millier de familles qui a reçu livraison du. matériel, la région du Hodh Oriental semble avoir amélioré substantiellement la couverture de ses besoins en mil cette année et n'a pas recouru, comme elle le faisait auparavant, à des impor- tations massives de mil en provenance du Mali. B. Palmier Dattier 5, La recherche appliquée en vue dfaméliorer les rendements et d'étendre la culture du palmier dattier a été entreprise par l'IRAT dans la station de Kankossa au sud de Kiffa, ainsi que dans celle d'Atar (région de l'Adrar). Les résultats de la station de Kankossa 6. Les essais divers entrepris sur les variétés, l'écartement des palmiers, l'emploi d'engrais et les traitements antiparasitaires, sem- blent avoir donné, du point de vue agronomique, de bons résultats, mais qui ne semblent pas pouvoir se traduire dans la région environnante par une amélioration sensible de la rentabilité de l'exploitation. Ceci est dû à la qualité moyenne de la datte qui est commercialisée à un prix re- lativement modeste (50 F CFA le kilo), à lVentrée en pleine production différée du palmier (20 ans après plantatiop) et enfin aux frais consi- dérables qu'exige. l'exploitation rationnelle dfune palmeraie. Les fai- bles résultats enregistrés par cette station depuis sa création (1952) semblent expliquer le peu de propagation de cette culture dans les en- virons. -3 7. On doit également mentionner une tentative de rech3rche appli- quée sur la palmeraie entreprise à partir de 1952 dans la station de Temourten-Naaje (I ha de palmiers dattiers). En raison de difficultés d'ordre administratif, l'expérimentation a été abandonnée en 1958 et aucun résultat n'a pu être enregistré. Par ailleurs, aucun essai de culture de céréales et légumes sous palmier n'a été entrepris dans la station de Kankossa par suite d'une interdiction tendant à-limiter l'ex- périence au dattier seulement, alors que ces cultures sous-jacentes sont pratiquées dans les palmeraiôs d'Atar (125 ha de céréales et 20 ha de marafchage). Les essais dtamélioration des palmiers dattiers de l'Adrar 8. La palmeraie de l'Adrar, dont la superficie couvre 40 pour cent de celle de l'ensemble des palmeraies, accuse des rendements très bas estimés en moyenne à 10 kg/arbre et 17 kg/palmier en production. La faiblesse de ces rendements s'explique par les attaques virulentes de la taka et la cochenille blanche, l'entretien très insuffisant des plantations, la densité exagérée de certains flots de palmiers, enfin par l'exploitation inadéquate de la nappe phréatique. Un programme conjoint FAC et Comité Français de Iutte contre.la Faim (montant: 87 millions de F CFA) est déjà en cours d'exécution et vise à lutter contre le parasitisme généralisé dans la palmeraie. De même, une aide du FAC limitée à 1,7 million e été accordée pour entreprendre des actions pilo- tes. Par ailleurs, d'après les disponibilités en eau de la nappe et en sols appropriés, il semble possible de porter les effectifs de la palme- raie de l'Adrar de 400 000 à 600 000 pieds, mais le gouvernement préfère à juste titre améliorer la productivité des palmeraies existantes et la commercialisation de la datte. Sur le dernier point, le FAC a déjà ac- cordé son financement pour la*construction d'un atelier de conditionne- ment de dattes d'une capacité de 100 tonnes (36 millions de F CFA.) à Atar. C. Cultures Maraîchères et Fruitières 9. Dans la station expérimentale de Kandossa, les quelques essais entrepris sur les agrumes ont abouti à la conclusion que cette culture est hasardeuse dans cette région, en raison de lteffet nocif de l'harmatan (vent chaud du désert) vers mars/avril. Par contre, on esti- me qu'elle est possible le long du fleuve Sénégal où l'humidité existante est de nature à atténuer les effets de l'harmatan. 10. En ce qui concerne la culture maraÎchére, les quelques périmè- tres établis à Rosso, Nouakchott et Atar, totalisant au maximum une cin- quantaine d'hectares,ont déjà posé quelques problèmes qutil n'est pas impossible.de résoudre dans un avenir proche. Le plus important centre maraîchor est Atar oÙ les légumes sont cultivés sous les palmeraieà. La production mensuelle de ce centre est estimée à 4 T/mois qui sont sans difficulté écoulées sur Miferma et sur Nouakchott. Il n'y aurait pas un problème de débouchés jusqu'à une production de 10 T/mois, car-la Miferma continue à s'approvisionner chez ses anciens fournisseurs. L'augmenta- tion de la production est encore tributaire de disponibilités en eau, d'une augmentation notable des variétés de légumes. et d'une amélioratioe de la qualité des produits, ainsi que de l'organisation du conditionne- ment et de la commercialisation des légumes. 11. A Rosso, la culture maraichère qui est entreprise sur environ une dizaine d'hectares semble appelée à un développement intéressant grâce aux disponibilités suffisantes en eau de la région et aux facili- tés de transport sur la route Rosso-Nouakchott que l'on envisage de bi- tumer. A Nouakchott, un périmètre de 5 hectares est actuellement irrI- gué avec les eaux usées, préalablement épurées, de la ville. Les frais dtexploitation de ce périmètre sont d'ores et déjà élevés et l'extension de la culture maratchère ne pourra se faire que lentement au fur et à mesure de l'augmentation des disponibilités en eaux usées. D. Le Riz 12. Le riz cultivé selon la méthode traditionnelle en submersion incontrôlée donne des rendements qui peuvent varier de 100 à 1000 kg de paddy par hectare selon les fluctuations du climat et des crues. Les essais entrepris en aménagement de submersion contr6lée sur des variétés locales donnent des rendements de paddy de 2000 kg et même parfois de 2500 kg/ha. Dans un casier de la plaine de Boghé (25 ha) qui a été aménagé de telle sorte qu'il siý prête à une pré-irrigatilon avant semis, une submersion au moment de Ia crue et éventuellement un drainage par pompage en cas de crue très forte, le rendement de riz obtenu est de l'ordre de 1,5 T/ha. Dans le périmètre de Dar El Barka (200 ha), le riz cultivé toujours en submersion a donné des rendements de cet ordre de grandeur. 13. Dans le delta mauritanien, l'essai de culture de riz par sub- mersion dans le périmètre de Keur Macène n'a pas été concluant en raison d'insuffisances techniques et.de défauts d'organisation du projet. La culture de riz, presque entièrement mécanisée, a commencé à être entre- prise dans le delta sénégalais sur 9000 ha, dont 3000 ha sont déjà amé- nagés en casiers. Sur ces derniers, la SAED qui travaille pour le coMp- te des paysans groupés réalise mécaniquement et avec subventions presque tous les travaux agricoles. Les paysans se contentent dleffectuer les semailles. Le rendement obtenu sur les 3000 ha aménagés serait de 1,5 T/ha,-tandis qu'il est bien plus faible sur les 6000 ha non amenages, L'objectif à atteindre est l'aménagement de tout le delta sénégalais (30 000 ha), mais le problème à résoudre est de rechercher à mieux ren- tabiliser l'exploitation en cultivant après le riz du sorgho qui, on le sait, est moins exigeant en eau que le riz. 14. Par ailleurs, la culture de riz entièrement mécanisée et irri- guée est actiellement pratiquée par la station de Richard Toll sur une superficie de 6000 ha. Grâce à une entière maîtrise de l'eau, les ren- dements obtenus étaien, de 3 T/ha. Cependant, comme ce résultat ne permet pas de faire face aux frais d'exploitation élevés et aux amortis- dements des invastissements de base considérables, la station cherche à réaliser une culture de riz en deuxième cycle, qui malheureusement res- tera tributaire des disponibilités en eau pendant l'étiage. -5 - En conclusion, le développement de la culture de riz avec maitrise complète (irrigation) ou partielle (submersion contrôlée) de l'eau sera conditionné en Mauritanie par les possibilités de réalisation d'une culture de deuxikme cycle susceptible d'améliorer la rentabi- lité de l'exploitation, mais aucune expérimentation n'a encore été entreprise dans ce domaine particulier. I. La Canne A Sucre 15. Depuis quelques années, le gouvernement se préoccupe d'étudier la possibilité d'introduire la culture de la canne à sucre en vue d'éli- miner les importations annuelles de quelque 20 000 tonnes de sucre. Ce projet a pris une certaine consistanceaprès les résultats de l'expéri- mentation entreprise sur cette culture, 'depuis 1961, dans la station expérimentale de Richard Toll. Malgré l'implantation du périmètre d'essai sur un sol médiocre les premiers résultats enregistrés semblent encourageants sur le plan technique. La station estime aujourd'hui. que l'on peut obtenir, au niveau d'une exploitation normale basée sur l'ir- rigation et une mécanisation complète, un rendement annuel moyen de 90 T/ha avec 3 années de repousse. Déjà la station envisage de reconvertir 4000 ha de rizière pour les consacrer à la canne a sucre. Comptant sur le taux élevé de sucre récupérable (12 pour cent elle espère obtenir une production finale de h0 000 T de sucre roux qui sera expédié par la suite vers l'usine de raffinage de Dakar. Il semble que le gouvernement du Sénégal ait déjà porté son choix sur l'entreprise qui sera chargée de l'implantation et de la mise en service de la sucrerie. Le problème est, aujourd'hui, de s'assurer que les frais d'exploitation élevés de cette culture intensive (150 000 F CFA/ha) et l'amortissement des rvestisse- mente de base pourront être couverts par la valeur brute de la production qui n'excéderait pas 200 000 F CFA/ha. 16. En Mauritanie, un site de barrage a été déjà identifié à Foum. Gleita en vuc de l'irrigation d'un périmètre sucrier de 2500 ha. A pre- mière vue, il semble que l'exploitation de ce périmètre sera plus rentable que celle de Richard ToU en raison de la qualité meilleure des sols et du coût moins élevé du système d'irrigation. F. Le Mats 17. Le mats, cultivé selon les techniques traditionnellesï donne un rendement de 800 A 1100 kg/ha. En culture améliorée, c'est-à-dire avec l'emploi de semences traditionnelles sélectionnées et de meilleures fa- çons culturales, le rendement peut être porté à 2000 kg/ha. Dans la sta- tion de la Casamance au Sénégal, l'eruploi d'hybrides et de la fumure a permis l'obtention d'un rendement de 4000 kg/ha. .En exploitation normale sur des parcelles d'un.demi hectare, le rendement enregistré a été de - 2500 à 3000 kg/ha. Ces derniers résultats peuvent être assez facilement obtenus en Mauritanie A condition de développer l'irrigation pérenne. -6- G. Le Coton 18. Des essais sur le coton ont été entrepris depuis 3 ans Boghé et ont donné de bons résultats sur le plan technique. Mais les rendements élevés (3 tonnes) ont été obtenus au prix de.frais culturaux également élevés, résultant notamment de l'emploi de doses massives d'engrais. Il est difficile de savoir à ce stade si une telle culture sera payante dans les conditions d'exploitation normale et au cours mondial. II. Projet d'Intensification et d'Extension de la culture du mil par la Traction Animale Principe 19. Différentes opérations sont prévues au deuxième plan dans le cadre d'une augmentation de la productivité agricole: diffusion de matériel agricole (culture attelee) qui permettra de réduire le goulot d'étranglement dû au sarclage qui n'est pas entrepris correcte- ment à cause de la pénurie de main-doeuvre et superficies cultivées; vulgarisation de la fumure minérale (en prin- cipe sur terres inondables riches); traitement des semences, etc. Or, cette intensification agricole ne sera pas limitée aux seules zones où de coûteux aménagements fonciers ont été prévus; elle sera par ailleurs appliquée à d'autres zones de culture attelée pré-exis- tantes, ainsi qu'à une région où un encadrement de base rapproché sera mis en place au titre de première phase d'une opération intégrée ré- gionale. Cette intervention généralisée sur des surfaces territoriales importantes avec des moyens simples et peu coùteux aboutira à un ac- croissement sensible, bien que moins spectaculaire que sur les "péri- mètres aménagés", de la production de mil. De plus, grâce à l'organi- sation d'une commercialisation correcte des surplus produits, on pourra couvrir, en des délais raisonnables, les besoins de consommation na- tionale en mil et sorgho, augmenter le revenu de l'agriculteur et enfin monétariser l'économie des régions intéressées. A. Détail des Actions à Entreprendre En région d'opération intégrée ùorgol-Brakna 20. Une action d'amélioration de rendement et d'extension des surfaces sera entreprise avec un encadrement de base rapproché qui sera formé et mis en place dans un délai de 4 ans par un organisme d'aide extérieure sur une base contractuelle. L'objectif à atteindre est de couvrir les principales zones agricoles de ces deux cercles qui produi- sent actuellement 45 000 tonnes de mil et sorgho sur 90 000 ha (dont 1/3 en diéri et 2/3 sur cualo) 1/. Le bassin versant du Gorgol Noir 1/ Estimations avancées par le Service de l'agriculture. -7- serait inclus dans cette action (amont du futur barrage de Foum-Gleita, près de M'Bout, en Assaba). Sur une population totale de 135 000 habi- tants, l'on peut compter dans la région 100 000 ê 110 000 ruraux "agri- coles" (plus ou moins sédentaires). La superficie,où la culture attelée sera introduite,atteindra 31 500 ha dont 13 500 ha de surfaces nouvelles (extension de 1,5 ha par famille, soit .,5 ha par attelage) et 18 000 ha de surfaces cultivées préexistantes. On a adopté la proportion de 1/3i et 2/3 entre terres de culture à décrue et terres de culture sous pluie. Encadrement rapproché 21. L'implantation d'un encadrement rapproché et d'une structure d'association communautaire (groupements d'agriculteurs)en un milieu hétérogène et mouvant, aussi bien dans l'espace que dans le temps, ne sera pas chose aisée. La juxtaposition, et souvent l'opposition par exemple sur le plan des usages fonciers (culture, pacage, eau, etc.), entre plusieurs strates ethniques bien différenciées, dont l'une est semi-nomade, constitueront une difficulté que l'on essaiera d'éliminer. 22. Pourtant, une certaine concentration des activités agricoles traditionnelles dans une frange riveraine de quelques dizaines de kilo- mètres le long du Sénégal (où les cultures de sorgho de décrue consti- tuent de vastes superficies continues) doit permettre de placer de façon rationnelle les encadreurs de base chargés d'"animer", d'équiper' et de moderniser les cultivateurs. On doit admettre une année de dé- calage pour la fraction de ces derniers encore non sédentarisés et adonnés à une sorte de ltranshumance céréalière" saisonnière (Maures). Un réseau de "points d'appui" occupés par des éléments d'encadrement moyen (moni- teurs d'agriculture et agents de coopération formés à l'école de Kaedi) représentera la future trame du dispositif d'approvisionnement en moyens de production (matériel agricole divers, engrais, fournitures). 23. Ies premières mesures à prendre consisteront à: - former de petits "groupements ruraux", à but d'entraide et d'action communautaire; - étendre les surfaces cultivées en mil ou sorgho et en relever la productivité par la vulgarisation du traitement des semen- ces et des engrais sur terres inondables, du semis en ligne (semoir mécanique à usage collectif), du sarclage systématique, du respect des dates de semis précoce, par l'utilisation d'une houe, au besoin en commun entre 2 ou 3 autres paysans, enfin par le stockage partiel collectif de la récolte dans les silos de village. 24. Il semble donc possible de lancer immédiatement une "action mil" basée sur l'efficacité d'un encadrement de base spécifique. Cerendant, les conditions suivantes sont à remplir au préalable: - exécution d'une enquête locale précise (durée d'une campagne agricole) destinée a faciliter le choix des lieux d'implanta- tion des premiers encadreurs et des premiers points d'appui (moniteurs); - 8- - réalisation sur nlace de stages de formation accélérée très pratiques pour les encadreurs non polyvalents h former par un agent formateur spécialisé destiné de plus à rester sur le terrain 2 ou 3 années afin d'assurer l'exécution effective de sessions périodiques très courtes de recyclage de ces agents. Quant aux moniteurs, ils bénéficieront de recyclages annuels ou bisannuels prévus à Kaedi. Progression de lfencadrement Echéancier 1968 1969 1970 1971 Observations Moniteurs: mis en place 3 5 7 - Moniteurs formés à Kaedi, encadrés par 3 agents de Total cumulé 3 8 15 15 modernisation expatriés. Encadreurs: Formés sur le terrain mis.en place 30 50 70 - par l'agent formateur 1/ expatrié; stage 1 mois Total cumulé 30 80 150 15C ou 2, recyclages courts. Base de 10 encadreurs par moniteur. Exploitants Il est prévu dans la mécanisés 1000 3000 6500 9000 région qu'un exploitant sur 3 fera partie des groupements de culture attelée (1 attelage pour 3) 2/. Total de 3000 chafne de culture pour 9000 exploitants.. 1/ Auxquels il faut ajouter 10 à 20 pour les zones de vulgarisation de Néma et Sélibaby (formation sur place toujours). 2/ Du moins pour acquisition et utilisation du matériel. Le choix de cette proportion s'est voulu prudent; celle-ci pourra,atteindre 1/2 (18 000 exploitants) si les .conditions d'organisation, de contrôle et d'approvi- sionnement s'avèrent très satisfaisantes. Par ailleurs, lutilisation d'une chaîne de culture attelée de structure très simple par seulement trois exploitants ne ferait pas obstacle à son entretien en commun en raison, d'une part, du nombre restreint des usagers, d'autre part de l'existence d'un réseau dense d'encadreurs qui assureront entre autre la surveillance des conditions dtutilisation et d'entretien des chaînes. -9- Echéancier 1968 1969 1970 1971 Observations Surfaces en mil/ Moyenne de 2 ha de mil sorgho (ha) par exploitation per- - préexistantes 2000 6 000 13 000 18 000 mettant une extension - supplémentaires 1500 h 500 9 750 13 500 de 1,5 ha par exploita- tior. Surface totale en mil/sorgho 3500 10 500 22 750 31 500 Production supplé- mentaire (T) 13 500 (voir plus bas) Matériel, équipement et fournituren pour la culturýe attelée 25. Matériel de traction - Une chaîne de culture attelée comprendra en général: 1 houe "sine No.7" et ,5 semoir (1 semoirpour 2 attelages), soit 2 houes plus 1 semoir pour 6 exploitants. L'abondance des ânes sur place permettra un démarrage rapide et peu coûteux de la traction asine. 26. Stockage - Afin de favoriser la monétarisation des échanges et donc de diminuer l'importance du troc et des avances usuraires du système actuel, l'organisation d'un certain stockage collectif à l'échelon des groupements ruraux villageois devra être envisagé. Le programme suivant est proposé pour la période 1968-71! - installation de 200 petits silos métalliques (unités de capa- cité de 14 tonnes; coût: environ 60 000 F CFA entièrement monté). L'amortissement sur 10 ans représenterait une rete- nue de 0,h0 F CFA/kg de mil stocké, celui-ci acquérant par le jeu de la régularisation des prix saisonniers une plus-value estimée à 5 F CFA/kg pour le producteur; - amélioration des greniers vivriers familiaux, rendus inacces- sibles aux rongeurs et autres déprédateurs par pose de bandes d'aluminium (genre bagues à cocotiers) sur les pilotis, sur lesquels reposent les greniers 1/. Le stockage en sera favorisé d'autant. cilt: 12 bagues à 50 F CFA l'une pour chaque ex- ploitant, soit 600 F CFA par exploitant et 5,k0O,000 F CFA pour les 9000 cultivateurs intéressés par la culture attelée. Traitement de semences, fumure minérale, lutte insecticide 27. La vulgarisation de lemploi des fongicides avant semis étant déjà bien amorcée, doit être généralisée. L'emploi du Digranox à raison de 200 F CFA/kg de semences (10 à 12 kg.de mil par ha) revient à 20 F CFA/ha. 1/ La pullulation des rongeurs est particulièrement accusée dans le Guidimaka (Sélibaby), mais les dégâts existent partout. - 10 - 28. Il n'est pas inutile de mentionner que la résistance du paysan à adopter les semis précoces en oualo provient de l'abondance des "grillons" (courtilières) lors de la dêcrue des eaux. Or la lutte contre ces insectes qui dévorent les semences est possible par la pose d'appàts empoisonnés (son de mil et HCH). Cette pratique reviendrait à une dépense supplêmen- taire de 50 F CFA/ha environ (400 g de HCH mêlangé à 8 kg de son) à entre- prendre pour un total de 21 000 ha inondables (2/3 des terres, avec éche- lonnement de 5000, 10 000 et 21 000 ha sur 3 ans). 29. Le succès de l'opération dépendrait des éléments suivants: - la formation correcte accêlérée des 150 encadreurs nécessaires dont la formateur assurerait sur place, durant leur 2 années suivant la mise en place, un recyclage périodique précis, de même d'ailleurs que pour les moniteurs formés à Kaedi. Le fi- nancement de l'encadrement se fera è'fonds perdu. Si l'opéra- tior n'était pas poursuivie après le Deuxième Plan, par ex- tension sur les zones voisines, les encadreurs deviendraient soit des gérants de précoopératives, soit des exploitants modèles installés sur les lots spéciaux; - la fourniture du matériel agricole (3000 chaînes de traction animale et des produits nécessaires (engrais, fongicides, poison à courtilières), sur crédit agricole à moyen et court terme respectivement; - l'organisation du stockage communautaire à l'échelon village ou groupe de villages (installation de petits silos métalli- ques), essentiellement pour régularisation des prix et des ventes groupés si possible vers les -centres consommateurs péri-régionaux. Le financement des moyens de stockage se fera sur crédit à long terme (10 ans). Zones diverses 30. Cercle de Néma (action ancienne h poursuivre pour 1'intensifica- tion de l'utilisation de la traction bovine). Zones d'AToun, Kiffa, Séli- baby et Rosso (traction bovine ou asine). A 3élibaby, une action arachide de bouche sera lancée. Dans l'ensemble de ces zones, l'extention des su- perficies portera sur 9.140 ha et l'amélioration-des rendements sur 16.620 ha. 31. Dans ces zones, on mettra environ 1600 nouvelles chaines de culture attelée l/ (dont 800 à Néma) outre l'adjonction de houes aux 1170 charrues préexistantes à Néma. La surface moyenne d'exploitation croîtra 1/ Soit 1200 polyculteurs (charrue + soc sarcleur, traction bovine) et 00 houes (traction asine), outre 200 semoirs (à utiliser en commun par groupes de 6 exploitants). - 11~ - de 1,5 à 2 ha par cultivateur. L'encadrement 'est assuré par le personnel du Service agricole en place. Le financement global pour l'encadrement (7 MA) et' le matériel (72 M sur crédit) s'élèvera A 79,5 millions de F CFA. (1) Néma (sols de "dieri") En action nouvelle: 800 polyculteurs (et boeufs) + 100 semoirs, soit 800 chaînes réparties en 1600 exploitations de 3 ha chacune (et passant à 5 ha); amélioration sur 4800 ha existants; extension' des superficies: 3200 ha. Action en cours: Doter de houes les 1170 charrues existan- tes dans les 1170 exploitations de 6 ha en moyenne (et passant à 8 ha): améliorer sur 7020 ha avec surplus de 100 kg; extension: 2340 ha h 500 kg/ha. (2) Zones diverses (AXoun, Kiffa, Sélibaby, Rosso) Dans un but de simplification et pour disposer d'une certaine marge de sécurité, tous les sols sont considérés comme étant de "diéri (mal ré l'existence de superficies notables de "oualo" à Rosso): - en traction bovine (400 chaînes pour 800 exploitations de 3 ha); - en traction asine (400 chaînes pour 1200 exploitations de 2 ha); - amélioration (2h00 ha), extension (1,5 ha par exploitant, soit 1800 ha). B. eésultatà de-L'intervention Superficies et productions 32. Les interventions basées sur le développement de la traction animale intéresseront une superficie totale de 57 260 ha (dont 22 640 ha d'extension et 34 620 ha déjà cultivés) et permettront d'obtenir une pro- duction supplémentaire de 21 000 tonnes de mil. Ce résultat sera obtenu avec un investissement global de:278,2 millions de F CFA se répartissant comme suit: - fonds perdus 147,0 millions de F CFA - crédit à moyen terme 113,8 millions de F CFA - crédit à long terme 17,4 millions de F CFA Il faut ajouter à ceci 69,2 millions de F CFA de crédit à court terme pour achat de fongicides et d'engrais. - 12 - (1) Région du Gorgol/Brakna Superficie totale à cultiver avec la traction animale: 31 500 ha. Production supplémentaire attendue arron- die à 13 500 T. Extension des superficies due à l'emploi de la traction animale: 13 500 ha. Culture de décrue améliorée: 9000 ha cultivès à la traction animale: - avec engrais: 800 kg/ha x 4500 ha= 3600 T - sans engrais: 600 kg/ha x 4500 ha = 2700 T Culture sous pluie améliorée: 4500 ha à la traction animale. Production supplémentaire attendue: 500 kg/ha x 4500 ha 2250 T Total ... 8550 T Amélioration du rendement des superficies déjà culti- vées par l'emploi de la traction animale sur 18 000 ha: Culture de décrue: 12 000 ha* - avec engrais: 400 kg/ha x.6000 ha = 2h00 T - sans engrais: 200 kg/ha x 6000 ha 1200 T Culture sous pluie: 6000 ha. Production supplémentaire attendue: 200 kg/ha x 6000 ha 1200 T Total ... 4800 T (2) Zones diverses Superficie totale à cultiver à la traction animale: 25 760 ha. Production supplémentaire correspondante: 7500 T Zone de Néma: superficie intéresséee: 17 360 ha. Supplément de production attendu: h32 T. Extension de superficie: 5540 ha: -13 - - intervention nouvelle: 00 kg/ha x 3200 ha = 1600 T - intervention en cours: 500 kg/ha x 23h0 ha - 1170 T 1 Total ..... 2770 T Amélioration du rendement sur une superficie de 11 820 ha: - intervention nouvelle: 200 kg/ha x 4800 ha = 960 T - intervention en cours: 1/100 kg/ha x 7020 ha -_720 T Total ..... 1662 T Zones de Sélibaby, Aioun, Kiffa et Rosso. Superficie inté- ressée: 8400 ha. Production supplémentaire attendue: 2760 T. Séibaby AToun. Ki.ff a Rosso Total Extension de superficie (hectares) 1 350 900 45o 900 3 600 Production correspon- dante (tonnes) 675 450 225 450 1 800 Superficie à améliorer 1.800 1 200 600 1 200' 4 800 Supplément de production correspondante (tonnes) 360 240 120 240 960 Superficie totale (ha) 3 150 2 100 1 050 . 2 100 8 400 Production supplémen- taire totale (tonnes) 1 035 690 345 690 2 760 C. Moyens d' Intervention 33. Encadrement (sur fonds perdus: 147 millions de F CFA) (1) Région du Gorgol/Brakna Millions F CFA Cadres de direction: 3 agents de moderni- sation et 1 agent formateur (2 en 1968 et 1969, et 4 en 1970 et 1971) .............. 90,0 Cadres intermédiaires: 15 moniteurs (16,4 millions de salaires à prévoir au budget - ordinaire de'1Etat) .................. p.m. Logements et moyens de transport pour les moniteurs . .............................. 8,5 Cadres de base: 150 encadreurs ........ 41,0 Total .... 139,5 1/ Par adjonction de houes aux 1170 chaînes de traction animale déjà distribui.es. -14 - (2) Les autres zones Millions de F CFA Néma: 1 moniteur p.M. 10 encadreurs 2,5 Sélibaby: 1 moniteur p.m. 10 encadreurs 2,5 Rosso, Aloun, Kiffa: 10 encadreurs 2,5 Total ........ .7,5 34. Chaines de traction animale (environ 4400 chaines) Crédits à moyen terme: 113,8 millions de F CFA GorgoI/Brakna Autres zones Toutes zones Nombre Coût Nombie Coùt Nombre Coùt Polyculteurs 100 1,40 1 200 21,4 1 300 22,80 Boeufs 100 3,00 1 200 31,5 1 300 34,50 Houes 2 900 24,65 1 570 15,1 4 470 39,75 Semoirs 750 12,75 200 4,0 950 16,75 Total ..... 41,80 72,0 113,80 35. Amélioration des moyens de stockage (région de Gorgol/Brakna) Crédit à long terme: 17,U millions de F CFA Millions de F CFA Installation de 200 silos métalliques: 200 x 60 000 F CFA ................. 12,0 Protection des greniers contre 'les rongeurs par la pose de bagues d'aluminium autour des pilotis: 12 bagues .x 9000 exploitants x 50 F CFA ..- Total ... 17,4 36. Lutte antiparasitaire et fumure minérale (région du Gorgol/Brakna) Crédit à court terme: 69,4 millions de F CFA Traitement des semences de mil au Digranox: action progressive couvrant en fin de compte les 31 500 ha ....................... 1,0 Déparasitation des champs au moment de la décrue et après ensemencement ..... ........... 1,8 Total 2,8 -15 - Millions de F CFA Emploi de l'engrais azoté: 80 kg/ha x, 45 F CFA - 3600 F CFA/ha 1969,: 3600 F CFA x 2 000 ha 7,2 1970: 3600 F CFA x 6 000 ha 21,6 1971: 3600 F CFA x 10 500 ha 37,8 Total ..... 66,6 D. Valeur Ajoutée Nette 37. Calculs des annuités d'amortissement à supporter par l'exploitant en raison de l'emploi d'une cha-îne de traction animale. (1) Composition de la chaîne (à dmployer par trois exploitants possédant déjà 6 ha): 1 houe ..................... 8 500 F CFA .0,5 semoir ..... ....... 8 500 F CFA (car utilisé à deux) 1 attelage bovin .......... 30 000 F CFA Total ... 47 000 F CFA (2) Amortissement de la chaîne à supporter par les trois exploitants: matériel (1 houe + 0,5 semoir) 17 000: 3 ans .............. 6 000 F CFA 1 attelage: 30 000: 2 ans ... 15 000 F CFA Total .. 21 000 F CFA (3) Amortissement à supporter par i exploitant 7000 F CFA 38. Valeur ajoutée brute résultant de l'emploi de la chaîne Extension de 3 ha de culture de décrue: 600 kg x 3 ha x 15 F CFA .................. 27 000 F CFA Extension de 1,5 ha de culture sous pluie: 500 kg x 1,5 ha x 15 F CFA .............. 11 250 F CFA Valeur ajoutée brute par exploitant ....... 13 000 F CFA 39. Valeur- ajoutée nette Pour les trois exploitants: 38 250 - 21000 .................... 17 250 F CFA' Par exploitant ....... ................. 6 000 F CFA - 16 - III. Le Palmier Dattier A. Caractéristiques h0. Le palmier dattier est concentré essentiellement dans la partie sahélienne. La forêt de palmiers est estimée 'à un million de plants se répartissant grosso modo comme suit: 400 000 plants à Adrar, seule région où un recensement a été fait; 300 000 plants au Tagant; 120 000 plants dans l'Assaba; 80 000 plants au Hodh et 20 000 plants dans diverses au- tres régions. La palmeraie est morcelée et les tantatives pour effectuer une étude foncière 4l. Il y a 350 variétés de palmiers reconnus et la production totale des dattes est estimée à 10 000 T. La datte de luxe (Déglat Nour), répan- due en Afrique du Nord, n'existe pas en Mauritanie car c'est une variété tardive (à cycle végétatif long) qui n4arrive pas à maturité avant la saison des pluies. Il existe surtout des variétés communes qui ne pourraient être exportées qu'après conditionnement et à des prix bas équivalant à ceux des dattes irakiennes. Il y a cependant quelques variétés de demi-luxe qui peuvent être bien commercialisées (variété "Sekani"). 42. Il y a deux catégories de palmeraies. Les palmeraies de rapport qui ont un rendement notable, car cultivées avec un écartement plus ou moins ordonné et font l'objet de travaux culturaux et de fécondation arti- ficielle, et puis les palmeraies naturelles qui ne sont pas travaillées et où l'on se contente de récolter le fruit. Dans cette dernière catégorie le pourcentage de mâles peut atteindre 50 pour cent du total et le rendement est généralement très faible. Dans le secteur d'Atar où existe la plus vieille palmeraie du pays, il y aurait 60 à 70 pour cent de palmeraies de rapport; au Tagant, la proportion de palmeraies en rapport est plus elevée car c'est ure palmeraie plus récente crééevers les XVIème et XVIIême siè- cles. Par contre, dans l'Assaba, il y aurait seulement 20 pour cent de palmeraies de rapport, tandis que le reste serait constitué par des palme- raies de cueillette. B. Les Marchés 43. On sait que l'Europe et notamment l'Italie et l'Allemagne impor- tent un peu de dattes communes, mais l'Irak est gros exportateur à des prix bas car il dispose d'un marché local qui peut absorber des quantités plus importantes. En effet, les écoles et l'armée manquent de dattes qui disparaissent du marché peu de temps après la récolte. En vérité, il n'y a pas de marché véritable de dattes, car la production est, pour les 3/4 consommée sur place, et le reste est vendu en général à des gens de passage dans les palmeraies. Il y a une forme spéciale de commerciali- sation (la Guetna) qui consiste à louer un ou plusieurs arbres pour la récolte à raison de 3 000 à 5 000 F CFA par arbre. Il est à noter que les producteurs mauritaniens consomment une bonne partie des dattes - 17- en vert, en vue de combattre les effets constipants du thé qui est consommé en grande quantité (un milliard F CFA d'importation par an). Il est possible également d'exporter des dattes sur les quelques pavs africains tels que le Sénégal, le Mali et le Niger qui importent res- pectivement 2000 T, 5000 T et 2000 T de dattes algériennes. La Mauri- tanie importe très peu de dattes'algériennes qui transistent par le. Mali essentiellement, mais la quantité n'a pas été évaluée par les statistiques officielles. 44. Les prix des dattes sur le marché intérieur sont très variés: on peut les estimer en moyenne comme suit: - Prix au producteur: 30 à 40 F CFA pour les dattes communes - Prix des marchés d'Atar et de Chinguette: 80 F CFA pour les dattes communes; 125 à 140 F CFA pour les variétés de demi-luxe ("Sekani", "Tijib", etc.); ho à 50 F CFA pour les dattes de dernier choix. - Prix du marché de Nouakchott: 150 F CFA pour les dattes communes mauritaniennes; 300 à 400 F CFA pour les dattes d'épicerie.(algériennes). C. Actions possibles pour Développer et Valoriser la Production de Dattes 45. Action de déparasitation des palmiers dattiers qui sont atta- qués par la cochenille blanche aussi bien par une lutte biologique que chimique. En effet, on essaie d'introduire des ennemis de la cochenille comme les coccinelles, que l'on se procure soit localement, soit en Irak. Les essais de lutte chimique se poursuivent également. 46. Vulgarisation des méthodes et techniques culturales amliorées. Il s'agit en effet de convaincre les gens de soigner le palmier, de le nettoyer, de le tailler, de l'éclaircir, d'améliorer le réseau d'irriga- tion en vue d'une meilleure utilisation des disponibilités aussi limitées en eau. L'insuffisance des disponibilités en eau de l'Adrar a été cons- tatée par le BRGM. C'est pourquoi il n'y a pas encore de grand projet de plantation de palmiers, et l'on estime de toute façon prioritaire d'amé- liorer les plantations existantes. Toujours dans l'Adrar, on pratique les cultures sous-jacentes (blé, orge, légumes), mais les rendements y sont très faibles en raison des techniques culturales primitives utili- séees. Il n'y a pas de problème de commercialisation des céréales, tandis que celui de la commercialisation des légumes pourrait être résolu après une diversification et un meilleur conditionnement de cette production. 47. Action en vue d'améliorer l'irrigation. Dans l'Adrar, on a assisté récemment à 7 années successives de pluviosité insuffisante (15 mm par an au lieu de 100 mm). Le palmier s'approvisionne en eau de l'une des deux façons suivantes: ou bien la nappe est peu profonde - 18 - et le palmier puise directement lJ'eau par ses racines, ou bien elle est profonde et ce sont alors les paysans qui puisent l'eau au chadouf (comme en Egypte), mais c'est un travail pénible qui était exécuté jadis par les esclaies. Aujourd'hui, à Atar, pour puiser plus facilement l'eau, les paysans utilisent des pompes qui malheureusement sont trop puissantes (50 m3h, permettant l'irrigation de 10 ha; coût: 120 000 F CFA), alors que le débit continu d'un puits est de l'ordre de 5 m3/h. La conséquence de l'utilisation de pompes trop puissantes a été la baisse du niveau des nappes d'eau et la démolition des puits, par aspiration du sable qui constitue la base du puits. L'IFAC a essayé d'introduire la pompe à diaphragme à main (car la pompe é piston s 'use par suite de la pénétration des grains de sable) qui est d'un coût de 25 000 F CFA et peut être montée sur une brouette en vue de son utilisation d'un puits à un autre. Il n'y a pas de problème de pièces de rechange car la mem- brane de caoutchouc peut se remplacer par un morceau de pneu découpé. Le rendement de la pompe est de 300 à 500 1/h, c'est-à-dire le double du chadouf. !8. On a utilisé aussi une autre petite pompe d'une capacité de 10 m3/h avec un c6ne de réduction à 7 m3/h, puis à 5 m3/h. Le coût de cette pompe serait de 65 000 F CFA rendue à Atar (y compris les tuyaux) et la consommation serait de 0,7 litre d'essence à l'heure. La société qui est installée à Nouakchott a déjà livré quelques unes de ces pompes, mais les paysans manquent d'argent liquide pour les acheter. La BMD pourrait étudier le financement de leur équipement en pompes dans le cadre, dans un premier stade, de l'Union coopérative existante. 49. On avait essayé de créer à Atar un groupement d'aide aux agri- culteurs pour conseiller les puisatiers locaux, notamment dans le creu- sem'nt des puits et la réparation des puits. Il avait été prévu aussi la construction d'un petit atelier pour réparer les pompes et fournir des pièces de rechange, mais après quelques travaux d'approche, aucun groupement de ce genre n'a vu le jour. Par ailleurs, aucune action digne d'être mentionnée n'a été entreprise pour réduire les pertes d'eau par infiltration dans les rigoles. 50. Organisation du conditionnement et du marché des dattes. Avec une aide du FAC, on entreprend actuellement le montage d'un attelier de conditionnement de la datte d'une capacité totale de 100 tonnes (50 ton- nes à un premier stade) avec un maximum de 500 tonnes à obtenir après triage de la production de'l'Adrar qui est estimée à-4000 tonnes toutes catégories. Cet atelier serait approvisionné en dattes par l'union de 1i coopératives locales sur prix de base de 50 F CFA le kg. Les frais de ccnditionnement sont estimés à 65:F CFA/kg et le transport jusqu'à Nouakchott à 15 F CFA/kg. Les dattes devraient s'y vendre au moins à 150 F CFA/kg au détail. CKAPITRE DEUX: HYDRAULIQUE I. Considérations Générales sur les Aménagements Hydro-agricoles Etudes 51. De nombreuses études générales ont été faites pour certains aménagements de la vallée du fleuve. Quelques études de projets parti- culiers ont été effectuées également, qui n'ont pas été suivies de rêa- lisation, souvent à cause du cout trop élevé de ces projets. De toute manière, on peut affirmer qu'à l'heure actuelle, si les principes des aménagements dans la vallée du fleuve paraissent à peu près au point, par contre aucun projet hydro-agricole n'a été étudié à un stade suffi- sant pour permettre sa présentation à un organisme de financement ex- térieur. Un gros effort est donc recommandé dans le courant du Deuxième Plan pour ce qui concerne les études et tout particulièrement celles concernant les projets de 3oghé, Gorgol, lac R'Kiz, Keur-Macène, etc. 52. Il y a lieu de mentionner qu'une série très importante d'études a été lancée dans le bassin du Sénégal avec l'assistance du Programme des Nations-Unies pour'le Développement. Ces études seront sur le point d'être terminées à la fin du Deuxième Plan. Compte tenu de ce qui a été dit plus haut, il est indispensable qu'une part importante de ces études soit précisément consacrée à la préparation de projetp de pré-investis- sement pour des projets spécifiques. Un programme d'études hydro-géolo- giques a été proposé, mais elles ont été limitées au strict minimum né- cessaire pour conduire à des applications immédiates. Le montant des crédits proposés pour le Deuxième Plan est de 155 millions de F CFA. 1/ Projets-pilotes 53. Il y a lieu Agalement de redresser sérieusement et de mener à bonne fin les projets-pilotes déjà commencés comme ceux de Dar El Barka et de Keur-Macène, et d'en lancer dtautre3 à plus grande échelle comme Boghé et Garat dans le delta près de Rosso. Ces projets-pilotes ont pour but non seulement de mettre au point les meilleures techniques d'aménage- ments et leur rentabilité, mais aussi, et ceci est probablement le plus important, d'initier peu à peu les paysans à des méthodes de culture mo- dernes. De plus, ces projets-pilotes permettront de fournir les éléments nécessaires à I'évaluation technique et économique de projets ultérieurs beaucoup plus importants. 1/ Alimentation en eau de villages, 40 millions; recherche d'eau dans l'Assaba, 25 millions; contre-partie mauritanienne au projet Fonds Spéciaux pour la création d'un Service des Eaux Souterraines, 90 millions. -20 - Aménagements 54. Comme de toute manière ces projets-pilotes seront très insuf- fisants pour résorber le déficit de production des cultures vivrières, il est indispensable de prévoir également, dans le courant du Deuxième Plan, la réalisation d'aménagement d'importance moyenne, comme la pre- mière phase de l'aménagement du Gorgol (construction du barrage de Foum- el-Gleita et de la digue à l'entrée du ouallo du Gorgol) et quelques autres petits aménagements, de ouallos (ou vals d'inondation). 55. Il y a lieu de préciser que ces projets d'importance moyenne ou petite ne comportent aucun aménagement qui risquerait d'être contre- indiqué par l'Etude hydro-agricole du Sénégal dont il a été parlé plus haut. Bien au contraire, leur conception et leur mise en oeuvre four- niront à cette étude des éléments précieux. Tel a bien été l'avis des représentants du Comité Inter-Etats, et de la FAO, Agence d'exécution du Programme des Nations-Unies pour le développement. 56. Les résultats espérés de ces aménagements b la fin du Deuxième Plan intéressent environ 20 000 ha en cultures de décrue et en submersion contr8lée quasi exclusivement. Le coût des études et de réalisation de ces aménagements a été évalté à 2319 millions de F CFA.au titre du Deuxiè- me Plan seulement. Ce coût est élevé, si on le compae à ceux qui seront affectés aux actions de vulgarisation agricole, tell-s que la diffusion des cultures attelées, l'emploi des'semences sélectionnées dont la renta- bilité à court terme est plus grande, et qui peuvent intéresser un plus grand nombre d'agriculteurs. Cependant, il ne faut pas oublier qu'à long terme la vallée du fleuve devrait être une zone de forte production agri- cole. De ce fait, il y a donc intérêt à commencer aussitÔt que possible des aménagements hydro-agricoles de quelque envergure, susceptibles de conduire à long terme à une agriculture véritablement intensive et dont le caractère aléatoire serait limité au miximum. Toutefois, il est néces- saire d'exploiter d'abord les possibilités d'utilisation des techniques simples. Dans l'hypothèse où des réductions de dépenses seraient néanmoins jugées indispensables, une liste des réductions possibles est proposée. Barrages de décrue hors vallée 57. De nombreux barrages de décrue ont été construits dans le passé hors de la vallée du fleuve. Bon nombre de ces ouvrages ne sont plus en état de servir, et de toute manière la rentabilité de ce, type d'aménage- ment est douteuse. La mission recommande de construire à l'avenir aussi peu de ce gènre d'ouvrages que possible, et en tout cas avec la plus grande participation des populations intéressées. Organisation administrative 58. La mission a jugé indispensable qu'une étroite coordination soit assurée à l'échelon central entre les différents Sorvices du Ministère de l'économie rurale, en matière de programmation, d'études et de conception de ces ouvrages. - 21 - 59. 1 eût été logique de proposer l'affectation au- Service du Génie Rural des brigades d'entretien des puits et du Bureau hydrologique dont, le rôle en matière d'hydraulique pastorale en Mauritanie est essen- tiel, et qui font adtuellement partie du Ministère de l'équipemente Mais tant que le Service du Génie Rural ne disposera pas, dans les dif- rérents cercles, de subdivisions de travaux qui pourront assurer le sup- port logistique de ces brigades, il paraît plus sage de maintenir les dispositions actuelles. Il n'en reste pas moins qu'il est indispensable de renforcer sérieusement et dans les plus courts délais possibles ce Service du Génie Rural, en personnel, en moyens de déplacement et en matériel de travaux. En particulier, la création d'une brigade de tra- veux hydro-agricoles parait une nécessité. II. Etudes Etudes et travaux hydrogéologiques 60. Des recherches à caractère scientifique et des recherches appliquées en nombre assez important ont déjà été effectuées en Mauri- tanie. Bien que les résultats obtenus ne permettent pas encore de connaître suffisamment l'hydrogéologie de l'ensemble du pays, il parait maintenant nécessaire, et ceci pour des raisons budgétaires, de se limiter pendat les Deuxième et Troisième Plans tout au moins, aux re- cherches susceptibles de donner lieu à des applications immédiates, indispensables au développement à court terme de la production agricole, pastorale ou industrielle. 61. A cet effet, les études à réaliser au Deuxième Plan sur le budget de l'Etat devraient concerner en priorité les implantations de puits à usage pastoral. De même, des recherches d'eau dans les grès intermédiaires de la région de l'Afolé' dans l'Assabà, pourraient donner lieu à des résultats intéressants sur la possibilité de réaliser des forages à fort débit, pour l'alimentation d'abattoirs ou de ranches d'embouche dans l'Assaba et le Hodh. 62. Des recherches Supplémentaires doivent ^ûtte conduites au cours du Deuxième Plan dans la région dfAkjoujt par la société concessionnaire des mines de cuivre. Ces recherches ont pour but de trouver des ressour- ces en eau souterraines plus proches (donc d'exploitation plus économique) que la nappe déjà prospectée de Bennichab, distante de près de 120 km. La mission estime que l'exécution d'un forage destiné à tester l'aquifère profond à Boulanouar dans l'extrême nord du pays, et qui pourrait satis- faire des besoins industriels éventuels supplémentaires à Port-Etienne, devrait Stre reportée à plus tard, lorsque le complexe pêche aura effec- tivement fonctionné pendant quelques années, et que les besoins prévisi- bles à moyen terme de l'ensemble ville-complexe industriel seront mieux connus. De même, la reconnaissance des ressources en eau des nappes profondes tu Trarza dans la région de Boutilimit, dont les possibilités d'utilisation ne sont pas encore bien définies, parait devoir être re- portée au Troisième Plan. La mission estime également que les recherches hydrogéologiques envisagées dans l'Aftout-es-Sahel, et qui risquent d'être longues et difficiles, ne méritent pas d'être réalisées dans le courant du Deuxième Plan du fait de l'urgence 'très relative de l'aménagement de cette dépression. - 22 - Etudes hydrologiques 63. Avant toute étude d'ampnagement hydro-agricole, des études hydrologiques sont nécessaires dans le bassin du Kara Koro, affluent de rive droite du Sénégal en amont de Kaédi, et dans le Hodh également à l'amont de Kaédi. Elles ont été proposées pour être inscrites au Deuxième Plan. Contribution mauritanienne aux projets du Fonds Spécial des Nations Unies 64. Ces projets concernent l'étude du bassin du fleuve Sénégal et la création d'un Service des Eaux Souterraines en Mauritanie. Du fait de l'engagement déjà pris par le Gouvernement, sa contribution de contre- partie à ces projets doit être obligatoirement inscrite au Deuxième Plan. Coût total des études 65. Le coût total des études à prévoir au Deuxième Plan (non compris les études spécifiques aux aménagements proposés à Boghé, Gorgol, R'Kiz et Keur-Macène - grande plaine de 5000 ha) s'établit à 399 millions de F CFA qui se décomposent comme suit: Millions de F CFA - Etude hydrogéologique pour la recherche d'eau dans les grès intermédiaires de l'Affolé (Assaba) 25 - Etudes hydrologiques du Kara Koro 12 - Etuderi hydrologiques du Wodh 12 - Fonds de contrepartie à verser par le Gouvernement mauritanien au titre de projets du Fonds Spécial visant à: - l'établissement d'un service des eaux souterraines 90 - l'exécution des études d'aménagement du fleuve Sénégal 260 Total 399 - 23 - III. Le Périmètre de Dar.-el-Barka Analyse de la situation prâsente 66. Ce projet-pilote d'env.îin 200 ha, financé par la FAC, est localisé en bordure du fleuve Sénégal, a 50 km environ à l'aval de Boghé. Son aménagement, qui est en très grande partie réalisé, com- prend très sommairement: - un petit barrage en béton, muni d'un ouvrage à vannes, permettant de remplir le marigot de Diou lors de la crue du Sénégal. La réserve ainsi accumulée permet d'assurer l'irrigation des surfaces cultivées en coton, mafr et cultures maralchères; - une station de pompage de 240 1/s de débit, prélevant l'eau de Diou et alimentant un système de canaux d'irri- gation pour les zones hautes du périmètre; -. la. submersion des parties basses, consacrées à la culture du riz, est contrdlée par une digue munie d'une conduite vannee. 67. Les travaux d'aménagement se sont heurtés à des difficultés de tous ordres. Des erreurs techniques et des défaillances de l'enca- drement ont été enregistrées à la faveur d'un relachement du contr8le administratif sur l'exécution des travaux d'aménagement.- Les investis- sements qui ont été déjà réalisés sont suffisariment lourde pour rendre indispensable .la recherche d'une intensification aussi poussée que pos- sible des cultures. En effet, le coût de l'aménagement (barrage, cana- lisation et défrichement) serait de l'ordre de 300.000 F CFA/ha, tandis que celui de l'encadrement étranger serait de l'ordre de 200.00 F CFA/ha, soit au total 500.000 F CFA/ha, difficiles à amortir même en supposant une deuxième culture de sorgho ou de mafr après riz. Quant à la culture du coton que l'on désire introduire, il faudrait s'assurer au préalable qu'elle sera payante sur la base du cours mondial. R commandations de la mÉision 68. La mission recommande de maintenir l'assolement qui a déjà été proposé: riz 75 ha, coton.50 ha, mars 70 ha, cultures maraîchères 13 ha. En deuxième cycle, on cultivera du sorgho sur 200 ha. 69. Les améliorations des ouvrages nécessaires sont les suivantes: - amélioration du fonctionnement de la station de pompage et mise en place d'un troisième groupe de. pompage; - amélioration des réseaux de distribution et de drainage des zones hautes et planage sommaire des terrains; -24~ - - aménagement des zones basses consacrées à la culture du riz, de manière à éviter des hauteurs trop grandes de submersion et permettre des irrigations d'appoint et le drainage even- tuel à l'aide de la station de pompage. Il a été prévu que ces améliorations seraient effectuées dans les pro- chains mois. 70. Le coÛt total des aménagements réalisés à l'heure actuelle est de l'ordre de 60 millions de F CFA auxquels il faut ajouter le coût des travaux supplémentaires décrits ci-dessus, qui ont été estimés à 2 mil- lions de F CFA et qui seront exécutés à la fin du Premier Plan. Ces es- timations ne doivent cependant pas servir de base d'évaluation signifi- cative pour des projets futurs similaires, à la fois à cause des erreurs de conception signalées plus haut, et des prix trop élevés auxquels ont été adjugés les travaux à l'entreprise. 71. Quant à l'encadrement des agriculteurs du projet de Dar-el- Barka, il a été confié par convention au BDPA (Bureau pour le Développe- ment de la Production Agricole, Paris). Les crédits actuellement ouverts sur cette convention sont de 40 millions de F CFA couvrant une période qui se termine en mai 1968. Il paralt nécessaire de prévoir un crédit supplémentaire de 10 millions pour couvrir une autre année de fonction- nement au-delà de mai 1968. T.V. La Plaine de Bogué Analyse de la situation présente 72. L'objet de l'avant-projet disponible est de créer un périmètre de 4300 ha au total à l'aval immédiat de Boghé, pour des cultures de riz en submersion contrôlée, de sorgho en décrue et de. coton et maïs en irri- gation 73. L'aménagement comporterait: - une digue de faible hauteur et de 14 km de longueur environ, munie d'ouvrages à vannes permettant de contrôler la montée du plan d'eau dans le ouallo (ou dépression alluviale de rive) au travers de marigots (ou chenaux naturels) qui se- ront recalibrés à cet effet, et qui fonctionneront dans les deux sens (irrigation et drainage); - des aménagements simplifiés par diguettes en courbes de ni- veau pour les terres basses argileuses, qui seront consacrées à la culture du riz; - des stations de pompage électrique (alimentées par un généra- teur central) implantées au bord des marigots, et qui permet- tront l'irrigation des terres hautes, limoneuses, consacrées à la culture du coton, du mais, etc. Ces stations de pompage pourront permettre également la pré-irrigation des rizières, la créatiop de pépinières, et le drainage des terres basses quand le niveau du fleuve ne permettra pas le drainage par gravité. 74. Les données de base existent pour la préparation d'un projet d'exécution des ouvrages: - carte topographique au 1/50008me, photoplan au 1/5000ème quadrillage à maille de 20 m pour l'aménagement des terrains de la première zone de 600 ha, profile de la digue et des marigots; - données hydrologiques complètes; - carte pédologique et de vocation des sols au 1/5000ème, effectuée par l'IRAT. Les sols conviennent bien aux cul- tures envisagées; - une station expérimentale de 5 ha pour la culture du coton, installée et dirigée depuis 1963 par la CFDT;. - un petit projet-pilote de 25 ha, divisé en parcelles de 1,25 ha exploitées par des agriculteurs locaux encadrés également par la CFDT, a été installé en 1966. Les. résul- tats obtenus sont assez satisfaisants si on tient compte des difficultés de démarrage habituelles. Le coût d'amé- nagement de ce petit projet a été de 12 millions de F CFA, dont 2,5 pour les réseaux de distribution et drainage. (soit 100.000 F CFA/ha), 1 million de F CFA pour le planage du terrain, 0,5 million de F CFA pour l'achat des attelages et 8 millions de F CFA pour la digue de protection. Du fait qu'il s'agit d'un tout petit périmètre, qu'il a fallu protéger contre les crues sur h côtés, le coût très élevé à l'hectare de cette protection (320.000 F CFA/ha) n'est pas transposable à l'ensemble de l'aménagement. Ce coût ne dépasserait pas 20.000 F CFA/ha pour l'ensemble des 4300 ha de l'aménagement. 75. L'aménagement déjà réalisé de la parcelle de 25 ha donne une idée des problèmes techniques et fonciers à résoudre lorsque l'on voudra passer à 1aménagement de ltensemble du périmètre. Le coût des investis- sements pour l'ensemble du projet de Boghé a été estimé à 300 000 F CFA/ha, dont 100.000 F CFA pour l'encadrement. 76. Ce coût paraî't d'ores et déjà assez élevé eu égard aux revenues bruts des cultures que l'on essaiera d'y entreprendre (riz, sorgho et coton). Le problème qu'il conviendrait de résoudre dans un avenir proche est celui de l'intensification de la production sur de tels périmètres en essayant, notamment, d'obtenir deux cultures successives riz et sorgho, ce qui nécessiterait probablement un complément d'irrigation et de draina- ge par pompage. L'expérimentation doit se poursuivre avec succès avant d'appliquer à l'ensemble de la plaine de Boghé le système de cultures déjà essayé sur la parcelle de 25 ha. Par ailleurs, l'aménagement de la par- celle de 25 ha a mis en évidence la complexité du régime foncier archaTque existant qui favorise le mode de faire-valoir indirect et impose des ser- vitudes à l'exploitant au profit du propriétaire et du détenteur du droit d'usage. - 26 - 77. Il existe en effet, dans la zone du fleuve, un droit de pro- priété de la terre qui appartient aux Toucouleurs (maîtres de la terre) droit qui est trannmissible seulement par voie d'héritage car la terre est inalienable. Le maître de la terre cède en général le droit d'usage ou de culture de la terre aux maures contre la paiement d'une redevance annuelle égale à un dizième de la récolte. Mais il arrive souvent, dans certaines zones, que le détenteur de ce droit d'usage fasse exploiter la terre par ses harratins (anciens esclaves) et prélève de ce fait jusqu'à 50 pour cent de la récolte. Il faut dire que ce prélèvement donne lieu à quelques compensations sous forme de fourniture de subsides aux harra- tins eh cas de besoin. 78. La loi domaniale du 2 août 1960 ne reconnaît pas les droits coutumiers sauf s'ils concernent des terres mise en valeur, c'est-à-dire ayant bénéfiéié d'un certain équipement (puits, constructions, planta- tions pérennes). Mais cette loi n'a reçu son application, jusqu'à pré- sent, que dans le domaine de la propriété urbaine. Il convient cependant de noter que l'expérience réussie du réaménagement foncier du petit péri- mètre expérimental de Boghé a montré la voie à suivre pour une application plus large. En tout état de cause, il ne semble pas que l'on puisse craindre une opposition des paysans à des réaménagem~ents de ce genre, dès lors que la finalité de l'opération leur est bien expliquée. La situation foncière est complexe dans la zone du fleuve seulement pour ce qui est des terres inondables qui ont, de ce fait, une certaine valeur. Elle l'est beaucoup moins dans les terres de culture sous pluie., Recommandations de la mission 79. La mission propose seulement l'aménagement des zones basses (environ 3500 ha) qui serait relativement peu coûteux et comporterait, en plus de la protection contre les inondations, le recalibrage des mari- gots dl'alimntation et de drainage, l'aménagement des rizières en di- guettes concentriques, et peut-être l'installation de stations de pompage pour l'irrigatioù de pépinières et la pré-irrigation des rizières, ce qui permettrait le développement de la culture attelée. Par contre, l'aména- gerdënt des zones hautes, où la culture du coton a été prévue, devrait très probablement être abandonné. En effet, l'aménagement de ces zones hautes .est plus coûteux que celui des rizières (stations de pompage plus puissan- tes, réseauxk denses d'irrigation et c.e drainage, planage des terrains), les frais d'exploitation sont beaucoup plus élevés (volumes pompés plus importants et à des hauteurs de refoulerïent plus grandes, frais de culture et de traitement plus ,élevés) et tout ceci pour une production qui devra très probablement être subventionnée pour pouvoir être exportée. 80. La conception technique des ouvrages, telle qu'elle a été ex- posée oralement à la mission', paraît rationnellement conçue et doit per- mettre d'ajuster au mieux la montée des eaux dans les casiers rizicoles à la végétation des cultures, tout en limitant les pompages au strict minimum. Elle devrait normalement conduire aux coûts les plus faibles possibles. Les assolements devront 6tre choisis de telle sorte que les débits prélevés par pompage à la période d'étiage du Sénégal ne dépas- sent pas 1, ou au maximum 2 n3/s. (Il y a lieu de rappeler en effet que l'étiage minimum du fleuve est de l'ordre de 5 à 10 m3/s). Du fait des effectifs très insuffisants du Service du Génie Rural, la mission re- commande que l'aide d'un bureau d9tudes spécialisées soit requise pour la préparation du projet d'exécution des ouvrages. Le coût d'aménage- ment de la zone basse (3500 ha) a. été estimé grosso modo à 600 millions de F CFA, y compris les études complémentaires à entreprendre. . Aménagement Hydro-agricole du Gorgol 81. L'objet du proJet au stade définitif est: - de créer un périmètre de culture de décrue de 5000 ha dans la cuvette du barrage de Foum-el-Gleita; - de cultiver 2500 ha environ de canne à sucre dans la région de Lexeiba; - de cultiver, dans la partie aval de la vallée du Gorgol, 5000 ha de riz, d'améliorer les, cultures de sorgho de décrue sur 5000 autres hectares déjà cultivés par ailleurs, et de créer environ 15 000 ha de pâturages de décrue. 82. L'augmentation de production envisagée pour l'ensemble de ce projet au stade définitif est estimée à 4500 T de mil au minimum, 10 000 T de riz, 20 000 T de sucre raffiné, sans compter la production de viande issue de l'exploitation des pâturages. Description sommaire de l'aménagement 83. L'aménagement prévoit: (1) La construction d'un barrage d'accumulation sur le Gorgol Noir à Foum-el-Gleita qui permettra à la fois l'irrigation pérenne de 2500 ha de canne à sucra situés plus à l'aval dans le périmètre db Lexeiba, et la culture du mil de décrue sur environ 5000 ha dans la cuvette du barrage. Sous ré- serve que l'étanchéité des appuis de ce barrage ne pose pao de problème trop difficile, ce site est exceptionnellement économique, autant par l'étroitesse de la gorge que par le volume des eaux pouvant être emmagasiné par un ouvrage de faible hauteur (20 m au maximum). Pour une telle hauteur, la cuvette du barrage pourra très largement emmagasiner la totalité de 1Dapport annuel maximum de la rivière (de l'or- dre de 700 millions de m3), ce qui permettrait peut-être de faire l'économie d'un évacuateur de crues. (2) Un réseau de distribution et de drainage pour l'irrigation d'environ 2500 ha de canne à sucre dans la région de Lexeiba où des sols apparemmeht favorables à cette culture existent en quantité suffisante. Les expériences déjà faites sur la canne à sucre sur la rive gauche du Sénégal à Richard Toll dans des conditions climatiques comparables et sur des sols moins favorables, permettent a priori - 28 - diémettre un jugement favorable sur l'implantation de cette culture dans cette. région. La capacité de broyage de la sucrerie pourrait être de l'ordre de 1200 à 1500 T/ jour, et sa durée de fonctionnement de 180 jours par an. (3) au confluent du Gorgol et du Sénégal, une digue de faible hauteur munie d'un ouvrage à vannes qui permettra de con- trÔler la mbntée des eaux provenant'de la crue du Sénégal dans le "ouailo" (ou basse plaine) du Gorgol, et dans une certaine mesure la descente de ces eaux. Cetté maîtrise du plan d'eau permettra la culture du riz sur environ 5000 ha dans les franges supérieures, du sorgho de décrue sur environ 5000 ha dans les franges intermédiaires et la création de pâturages de décrue dans les zones basses restantes sur environ 15 000 ha. Compte tenu de conditions topographiques très favorables, cet ouvrage sera également très économique. 84. Une petite zone pilote de 25 ha dans le "ouallo' du Gorgol également, aménagée de la rmm manière qu'à Dar-el-Marka et Boghé, avec diguettes le long des courbes de niveau et stations de pompage, est aussi prévue. Cette station permettra d'expérimenter des assolements plus intensifs,- et de donner tous les renseignements nécessaires sur l'intérêt économique d'une extension éventuelle. Etat d'avancement des études 85. Si de nombreux documents et données de base existent déjà, par contre le dossier technique et économique ou t'Rapport de feasibility" qui est indispensable pour une demande de financement extérieur, reste complètement à établir. 86. Topographie - Sauf pour la digue sur le "ouallo" (voir ci- dessus), les documents topographiques nécessaires pour un "Rapport de feasibility" existent à peu près complèêement. .11 y aurait bien lieu, toutefois, de vérifier le plan topographique au 1/20 000ème de la cuvette du barrage de Foum-el-Gleita, qui a été établi par la MAS (Mission d'Ané- nagement du Sénégal) en 1951. 87. .Hydrologie - L'hydrologig du Sénégal est assez bien connue, et celle du Gorgol a fait l'objet de 7 à 8 années d'observation. 88. Pédologie - Seule une reconnaissance générale a été faite. Une carte de classifIcation des sols semi-détaillée au 1/20 000ème est à faire dans la cuvette de Foum-el-Gleita et dans l'ensemble du "ouallo",, jusqu'en -amont de Lexeiba. 89. Etudes agronomiques et socio-économcUes - Des études doiven compléter les renseignements déjà obtenus par les enquêtes précédentes et par la station de Kaédi. 90. Etudes d'avant-projet et de rentabilité du projet - Elles sont à faire complètement. - 29 - Recommandations pour la préparation du "apport de feasibility" 91. Compte tenu des renseignements qui nous ont été fournis, et à la suite de notre visite du terrain, ce projet parait, à première vue, très intéressant. Comme il a été dit ci-dessus, les études déjà faites ne sont pas encore au stade où un financement extérieur pourrait être sollicité. Une étude d'ensemble, d'une durée d'une année environ, est nécessaire dans ce but. Pour la bonne exécution de cette étude, la Mission fait les recommandations suivantes: (1) Barrage de Foum-el-Gleita L'étude de cet ouvrage devràit être confiée à un bureau d'études, très spécia".isé dans cé genre d'ouvrage, qui devra en particulier tenir compte des remarques suivantes: - l'étude hydrologique du Gorgol Noir devra être soigneuse- ment faite et la courbe de tarage hauteur-débits devrait être ré-étalonnée au cours d'un prochain hivernage; - les études de l'étanchéité des appuis du barrage devront être très soigneusement faites, ainsi que les études géo- techniques habituelles pour ce gendre d'ouvrage; - pour la détermination de la hauteur du barrage, il faudra étudier l'inté.,êt d'un report inter-annuel, en tenant compte des très fortes pertes par évaporation enregistrées dans cette région; - étude de l'intérêt économique de l'installation d'une pe- tite usine hydro-électrique au pied du barrage; - reconnaissance sommaire permettant d'évaluer approximati- vement les possibilités et le coût d'un barrage d'accumu- lation à Gleita-Tor sur le Gorgol Blanc, affluent de rive droite du Gorgol dont le confluent se situe en amount du périmètre de Lexeiba. (2) Périmètre sucrier de Lexeiba - Détermination des zones les plus favorables à la culture de la canne, des points de vue agronomique et économique; - études des avant-projets d'irrigation, prévoyant soit une irrigation gravitaire à partir d'un barrage de dérivation, soit des réseaux d'irrigation par aspersion. Etude du drainage, et des projets-types d'aménagement des terrains; - étude foncière et de l'occupation actuelle des sols, qui sont largement cultivés à l'heure actuelle en sorgho de décrue; -30- - étude de l'incidence de la réalisation du.barrage de Foum-el-Gleita sur ces cultures de décrue, avant que le périmètre sucrier soit aménagé; - détermination des caractéristiques de la sucrerie et du matériel de culture, de transport, etc. et de leur coût approximatif; - étude de la rentabilité économique du complexe barrage- périmètre sucrier. (3) Digue et aménagement du "ouallo" - Lavant-projet de la digue ne semble pas a priori poser de problème particulier; - par contre, létude des différents cycles de culture et leur adaptation au régime du fleuve Sénégal devra être faite avec beaucoup de soin; - le projet d'exêcution de la zone-pilote de 25 ha, qui permettra d'apprêcier l'intérêt économique des cultures plus intensives, devra également être préparé; - du fait de l'insuffisance des services mauritaniens en personnel technique, l'ensemble des études du périmètre sucrier de Lexeiba et de l'aménagement du "ouallo" de- vrait être confié à un bureau spécialisé dans les études d'aménagement hydro-agriccles. Programme des études et travaux recommandés poúr le Deuxième Plan 92. (1) "Rapport de feasibility" ou avant-projet technique et économique de l'ensemble de l'aménagement. (2) Si ce rapport est favorable, et compte tenu des résultats d'expérimentations positifs déjà obtenus à Richard Toll sur des sols moins favorables, la construction du barrage de Foum-el-Gleita devrait pouvoir Ctre décidée, avant même que les essais sur la c'anne aient été effectués au préala- ble à Lexeiba. En effet, aucun essai sur cette culture n'est possible dans ce secteur avant la construction de ce barrage. Or ce barrage sera très économique (de l'or- dre de 400 millions de F CFA) et de plus il permettra, dès sa mise en service, des cultures de sorgho de décrue sur près de 5000 ha en moyenne dans sa cuvette. (3) La digue sur le "ouallo" pourrait être construite pendant le Deuxième Plan, en même temps que le barrage de Foum- el-Gleita. Elle ne pourait de toute manière, à moins d'aménagements supplémentaires coûtqx, être construite avant ce barrage, car elle ne serait pas protégée contre - 31 - les crues du Gorgol Noir qui sont les plus importantes. La zone-pilote de 25 ha du "ouallo" devrait également être aménagée et exploitée dés le début du Deuxième Plan. (>) La mise er service d'une station de 25 ha pour l'expéri- mentation de la canne à sucre est proposée dès la mise. en service du barrage, c'est-à-dire vers la fin du Deuxième Plan. Par contre, l'aménagement du périmètre 'sucrier de 2500 ha, ainsi que la construction de la sucrerie bien en- tendu, sont proposés pour être inscrits au 3ème Plan. 93. Investissement à réalier au cours du Deuxième Plan: Millions de F CFA Etudes - barrage de Foum-el-Gleita (y compris reconnaissances géologiques) 60 - avant-projet dtaménagement du périmètre sucrier et du "oualloI (y compris études topographiques et pédologiques) 50 Total études ..... 110 Travaux - barrage de Foum-el-Gleita 400 - périmètre canne h sucre (Lexeiba): expérimentation 25 ha' seulement 40 - "ouallo"du Gorgol: digue et ouvrage 150 projet-pilote de 25 ha 5 - encadrement, formation cuvette Foum-el-Gleita et "ouallo" 50 Total travaux .. 645" Total général..... 755 - 32 - VI. Aménagement du Lac R'Kiz Objet du projet 94. Le projet prévoit au stade défi:hitif la mise en valeur de 6000 à 7000 ha de sols très fertiles dans la dépression du lac R'Kiz, qui seront consacrés à'la culture du riz en submersion contrôlée, du mil de décrue, et d'autres cultures telles que mafs, haricots "niébé", etc, A la fin du Deuxième Plan, les superficies cultivées pourraient être de l'ordre de 1000 ha de mil, 500 ha de ma5s et 500 ha de haricots "niébê". Description de l'aménagement 95. Cet aménagement, mis partiellement en service depuis quelques années déjà, repose sur le principe de remplissage contrâlé du lac de R'Kiz par la crue du Sénégal à travers 2 ouvrages à vannes construits sur les chenaux naturels du Sokam et du Laouaja. Au maximum de la crue, ces ouvrages sont fermés et la baisse du niveau dans le lac dw à l'éva- poration permet la culture de mil de décrue sur ses berges. Le gros in- térêt de cet aménagement est que ces cultures peuvent être faites "en saison", ce qui permet une augmentation sensible des rendements par rapport.à ceux de la culture de décrue habituelle qui est "désaisonnée". A l'heure actuelle, 1500 à 2000 ha seraient ainsi cultivés selon l'impor- tance de la crue du Sénégal. 96. L'aménagement restant à réaliser prévoit la construction d'un deuxième ouvrage à vannes à l'autre extrémité du Laouaja, de manière à disposer d'une réserve pour l'irrigation en saison -sèche. Des aménage- ments de rizières, analogues à ceux décrits pour le périmètre de Boghé, sont également prévus. Enfin, des stations de pompage, distribuées sur le pourtour du lac et alimentées par des canaux rayonnant depuis le centre du lac, permettront des cultures irriguées dans les franges hautes, des pré-irrigations ou des irrigations de complément dans les rizières des franges intermédiaires, et l'accélération de la baisse du niveau pour les cultures de décrue des zones basses. Programme des études et des travaux recommandés 97. De nombreuses études partielles ont été faites, mais il est nécessaire, avant d'effectuer uýe étude complète de l'aménagement, d'ins- taller un projet-pilote de 20 ha pour étudier la succession des cycles de cultures les plus'favorables (et en particulier pour démontrer aux paysans l'intérêt des semis de sorgho en mai), pour mettre au point les caractéristiques définitives de l'aménagement, et pour donner toutes les indications nécessaires sur les revenus agricoles qui en découleront. La mise en service de ce projet-pilote nécessitera la construction préa- lable de l'ouvrage à vannes à l'entrée du marigot de Laouaja, afin de disposer d'une réserve d'eau suffisante. A la fin du Deuxième Plan, et dès que le projet-pilote pourra donner des résultats intéressants, l'étude de l'aménagement complet du lac R'Kiz pourrait également être effectué. -33- L'attention est également attirée sur l'urgence du règlement de l'attribution définitive des terres aux diverses collectivités locales. 98. De même, la mission recommande d'envisager la construction dans le courant du Troisième Plan dun second ouvrage à vannes à l'ex- trimité aval du Sokam (2ème chenal'a'dducteur) de manière à: - éviter le 'renouvellement d'erreurs toujours possibles danè l'opération de remplissage du lac à un niveau maximum prcis, du fait que la prise adductrice amont se trouve à l'heure actuelle à une vingtaine de kilomètres à l'amont du lac, et que la durée du temps de remplissage serait de l'ordre de 2 à 3 semaines; - pouvoir mieux contrOler (conjointement avec louvrage aval *du Louaja existant déjà) la montée de plan d'eau dans les rizières; disposer d'une réserve d'eau supplémentaire pour les irri- gations de saison sèche qui s'ajoutera ainsi à la réserve du chenal du Laouaja. Il ne nous a pas paru opportun deinclure dans le Deuxième Plan artune étude ni réalisation pour les autres dépressions intermédiaires voisi- nes du lac R'Kiz. 99. Investissements proposés lans le cadre du Deuxième Plan: Millions de F CFA Projet-pilote de 20 ha (y compris canal d'amenée qui servira .d'adduction au village de R'Kiz ....... .... ... 20 Ouvrage à vannes sur le Laouaja (sur 3 ans) ........................ 20 Encadrement et recherche ............ 30 Etude de l'ensemble de l'aménagement .. 10 Total .... 80 VII. Aménagemint du DeltA du' S5négal Problèmes généraux 100. L'enserble du delta du Sp'négal sur la rive mauritanienne représente une superficie très approximative de 100 000 ha, dont une partie pourrait être aménagée en rizières irriguées par submersion contrôlée et par pompages de faible hauteur. 101. Les problèmes essentiels à résoudre sont les suivants; - alimentation des rizières à une période aussi précoce que possible; - protection des périmètres de culture contre les eaux de mer ayant pénétré dans le lit du fleuve à l'étiage; - drainage des terres basses pour la mise à sec des rizières avant la récolte, si la crue du fleuve est encore à un niveau trop élevé. 102. Le projet conjoint Programme des Nations Unies pour le Déve- loppement/Comité Inter-Etats pour l'Etude hydro-agricole de la vallée du Sénégal, qui est en cours, devait préciser si un barrage de dériration comme celui envisagé initialement en amont de Saint-Louis serait en mesure de résoudre les deux premiers problèmes. Les types d'aménagement envisagés à court. terme en Mauritanie sont semblables à ceux proposés pour les aménagements de Boghé et de Dar-el-Barka. Mais aucun avant- projet précis n'a encore été dressé pour ces aménagements. Ces aménage- ments sont les suivants: (1) Périmètre de Keur-Macène (100 ha) Ce périmétre-pilot de 100 ha a été installé pour expéri- menter les meilleures techniques possibles en vue de l'amé- ,nagement hydro-agricole de la cuvette de Keur-Macène (5000 ha) et plus tard de l'ensemble du delta mauritanien, pour le développement de la riziculture et de l'élevage (même type d'aménagement que pour Dar-el-Barka et Boghé). Malheureusement, en raison de la salure progressive des terres, seulement 35 ha ont donné une récolte, d'ailleurs médiocre. Cet échec est dû tant au mauvais choix du péri- mètre dans une zone très sensible à la remontée de la nappe salée qu'à des défaillances d'ordre technique qui sont imputables aux services de tutelle: inexistence d'a- ménagements permettant la submersion correcte des terres et de pompes pour le drainage; livraison tardive d'un tracteur et d'une décortiqueuse; rupture de la digue de protection. De surcroit, les conditions assez ambigUies de l'exploitation du périmètre ne permettent pas de le classer parmi les projets d'expérimentation puisque les exploitants sont redevables des p:Ôts de campagne obtenus de la BMD. -35 - Le résultat de toutes ces erreurs a été que les rende- ments obtenus ont été très faibles, que les prêts de la BMD n'ont pu être remboursés et que lez paysans doutent maintenant de l'efficacité de ce type d'aménagement. Dans ces tnditionè, la mission suggère de remédier complètemeIt à ces: déficiences dès le début du Deuxième Plan. La réalisation de l'aménagement sur l'ensemble des 5000 ha de la cuvette de Keur-Macène ne devrait être ef- fectuée clu'au Troisième Plan. Toutefois, les études de cet aménagement devraient être réalisées 'au Deuxième Plan. (2) Projet de Garat Ce projet de 500 ha, situé à l'amont immédiat de Rosso, a été retenu comme un des deux casiers-pilotes du projet conjoint PNUD/FAO.cité plus haut. Un ouvrage à vannes situé à l'entrée d'un long chenal naturel permettra d'ac- cumuler les réserves nécessaires à des irrigations péren- nes, et interdira la pénétration des eaux salées dans ce chenal. Ce projet est évidemment prioritaire et devrait être obligatoirement inscrit au Deuxième Plan. (3) Projet de Rosso il s'agit d'un petit projet de 100 ha, situé aux environs de Rosso, et semblable au projet de Garat, qui permettrait également de développer la culture du riz et les cultures maraichères. (h) Projet de M'Pourié Ce projet de 1200 ha environ, situé à l'aval de Rosso, sera également consacré à la riziculture. Il prévoirait, comme pour Dal-el-Barka et Boghé: - une digue de protection munie d'ouvrages à vannes; - trois séries de casiers séparés par des diguettes cons- truites le long des courbes de niveau pour limiter la hauteur de submersion du riz; - du matériel de pompage pour l'irigation des zones inter- médiaire et haute (hauteur de r:xoulement respective 0,50 m et 1 m) et, lorsque cela sera nécessaire, pour le drainage des zones inférieures avant la récolte du riz. Des essais sur quelques hectares ont été entrepris avec l'aide de la Coopération technique chinoise, et auraient donné de très bons résultats. L'aménagement des 1200 ha du périmètre de M'Pourié pourrait être inscrit au Deuxième Plan, dans la mesure ou% cette coopération technique accep- terait de le financer. Dans le cas contraire, il y aurait - 36 - intérêt à reporter cet aménagement au Troisième Plan, et d'attendre que les techniques d'irrigation dans le delta du fleuve aient été bien mises au point (casier dit "des 30 000 ha" sur la rive gauche, projet de Garat et petit projet-pilote de Keur-Macène sur la rive droite). Selon les derniers renseignements ce projet sera probablement agrandi jusqu'à 5000 ha avec l'aide chinoise. (5) Projet du Bas Delta, Aménagements de N'Diago-Thiang La réalisation de cinq petits ouvrages à vannes à l'entrée des marigots de cette région a été proposée par le Service du Génie Rural pour être inscrite' au Deuxième Plan. Ces ouvrages permettraient: - d'interdire l'entrée dans les terres basses des eaux de mer accumulées dans le lit du fleuve à l'étiage, et qui sont actuellement refoulées dans les chenaux naturels lors de la crue annuelle du Sénégal; - d'inonder au contraire les nombreuses dépressions de cette région avec des eaux douces, dès que la crue du fleuve sera assez forte pour refouler les eaux salées à la mer. Cette submersion d'eau douce permettre le dessalement progres-if des terres, les eaux de dessa- lement étant restituées à la rivière dès la décrue du fleuve. Quand ces terres seront suffisamment dessalées, sous l'action conjointe des eaux de crue et de la plu- viométrie, elles pourront être consacrées à l'élevage et à quelques cultures de décrue; de permettre un passage quasi-permanent le long du bour- relet de berge de Rosso à la zone basse du delta et aux villages de ,N'Diago et Thiang. Du fait qu'aucun avant-projet de ces aménagements n'a encore été préparé, et que des études sérieuses de l'amé- nagement de l'ensemble du delta du Sénégal doivent être entreprises au Deuxième Plan dans le cadre du projet PNUD/CIE cité plus haut, la mission propose de reporter l'exécution de ces cinq petits ouvrages au Troisième Plan. (6) Aftout-es-Sahel La possibilité de remplir avec de l'eau douce du fleuve cette immemse dépression côtière qui se prolonge jusqu'à Nouakchott, a été envisagée depuis longtemps et différents projets préliminaires ont été préparés à cet effet. L'intérêt essentiel de cet aménagement reposerait sur le développement de l'élevage, et de la culture du riz sur les franges supérieures. Un projet-pilote d'élevage a d'ail- leurs été prévu dans cette zone, dans le cadre de l'étude -37 d'aménagement hydro-agricole du fleuve Sénégal (I)uxième I.lan). De plus, il a été .indiqué que la mise en eau syetématique de cette dépression pourrait permettre dlaméliorer l'alimentation en eau de la ville de Nouakchott. Des arasements de seuils se- raierit 'nécessaires pour assurer toús les ans le rem- plissage de cette dépression, et le coût de ces tra- vaux a été sommairement évalué ,à1 milliard de F 'CFA. Ces travaux deviendraient inutiles si la construction du barrage à l'amont de Saint-Louis dont il a été parlé ci-dessus était décidée dans un avenir proche. En effet, le relèvement du plan d'eau permis par ce barrage suffirait à assurer l'alimentation régulière de cette dépression. De même que pour les aménagements de N'Diago-Thiang, et du fait que l'étude générale de l'aménagement de l'Aftout-es-Sahel doit normalement être effectuée dans le cadre de l'étude de l'aménagement hydro-agricole du fleuve Sénégal, la mission ne considère pas opportun de proposer une inscription budgétaire pour cet aménage- ment dans le cadre.du Deuxième Plan. 103. Les investissements proposés dans le cadre du Deuxième Plan sont les suivants: Millions de F CFA - Projet de Keur-Mac.ne amélioration du projet-pilote de 100 ha 5 études de l'enseible de l'aménagement (O00 ha) 25 - Projet de Garat (500 ha) (études et tra- vaux)1/ 25 - Projet de Rosso (100 ha) 20 - Projet de M'Pourié (1200 ha) 2/(études et travaux) 200 Tctal .......... 275 1/ Contre-partie mauritanienne à l'exclusion de la participation du PNUD. 2/ Réalisation liée à la Coopération technique chinoise qui a réalisé avec succès déjà des expérimentations sur des surfaces très i-éduiteà de ce projet. - 38 - VIII. Petits Aménagements le Long du Fleuve en' Amont de Kaédi 104. Il existe en amont de Kaédi toute une série de petites cuvettes où la culture*du riz en submersion contrôlée pourrait être effectuée sur les franges supérieures de ces cuvettes. La culture du riz serait suivie d'une culture de sorgho de décrue dans les zones plus basses dont les rendements seraient nettement améliorés par les aménagements envisagés. La pluviométrie de cette région étant assez.abondante (500 à 550 mm par an), le riz peut être semé sous pluie, ce qui permet le développement si souhaitable de la culture attelée. Le contrôle de la submersion sans le "ouallo" (ou val dinondation) au moyen d'une digue munie d'un ouvrage à vannes permettra.d'adapter la montée du plan d'eau à la croissance de la végétation du riz. Les aménagements de quelques petites cuvettes cons- titueront autant de zones-pilotes, avant la diffusion généralisée de ce type d'aménagement dans cette région. 105. Les cuvettes proposées pour être aménagées dans le courant du Deuxième Plan et dont des avant-projets préliminaires sont déjà préparés sont les suivantes: - A l'amont de Baket: Gouraye 60 ha Moulessimou 200 ha Diaguili 100 ha A l'amont de Matam: Koundel-Réo 300 ha Total 660 ha Le coût de ces aménagements, très économiques, serait de l'ordre de 30 millions de F CFA. Les travaux pourraient d'ailleurs être exécutés en régie, par la Brigade de Travaux dont on a recommandé la création. 106. Les études des projets d'aménagements du Ghorfa et du Niourdé dont les études hydrologiques sont déjà faites pourraient être demandées au projet conjoint PNUD/CIE, qui a prévu des crédits pour études détail- lées de petits projets. IX. Les Barrages de Décrue hors Vallée 107. Un effort notable a été fait pour développer les cultures de décrue par la construction à l'intérieur des terres de petits barrages dits de "décrue" permettant l'inondation.de superficies qui sont culti- vées en sorgho essentiellement au fur et à mesure de la baisse du plan d'eau due à l'évaporation. Ces supârficies sont limitées à quelques centaines ou à quelques dizaines d'hectares par ouvrage et totalise- raient à ce jour 6000 hectares environ. Le nombre total des barrages - petits et grands - est estimé à plus, dë 00, dont 20 pour cent ont été construits dans le cadre de programmes gouver.nementaux et le reste dans le cadre des chantiers de développement. - 39 108. Un premier programme de petits barrages de décrue (dont le nombre est évalué à 70) avait été réalisé sur programmes gouvernemen- taux avant 1960, mais-sand que des études suffisantes aient été faites au préalable. Sur ce total, 20 ouvrages environ se seraient rompus. Le montant de ces travaux se serait élevé à 400 millions de F CFA, pour une superficie approximative de 3200 ha, soit une moyenne de 45 ha par barrage, et'un investissement à lthectare de 125 000 F CFA. Ce dernier chiffre est à rapprocher du revenu à escompter des seules cultures de décrue permises par ces petits ouvrages: 400 à 500 kg de mil/ha x 15 F CFA, àoit 6000 A 7500 F CFA/ha. 109. Un deuxième programme de 5 barrages dans la Brakna,- un peu plus importants (300 ha en moyenne), bien mieux étudiés, a été également exécuté avant le Premier Plan. Ces,travaux, financés par le FED, aurait coûté environ 120 millions de F CFA, soit 80 000 F CFA/ha, ce qui est encore trèls élevé comparativement au revenu brut de 6000 à 7500 F CFA/ha/an que l'on peut espérer. 110. Un troisipeme programme de 9 barrages de décrue avec aménage- ments de sources, d'un montant de 350 millions de F CFA, pour un maximum de 2000 ha (soit près de 200 000 F CFA/ha) vient d'être financé par le FED et sera totalement exécuté dans le cadre du Premier Plan. 111. La construction de ces barrages a eu pour effet de favoriser la sédentarisation par la fixation de cultivateurs-éleveurs qui culti- vent le périmètre de décrue et ' utilisent la retenue du barrage pour l'abreuvement du bétail. Cette sédentarisation est d'ailleurs limitée à quelques milliers de familles, tandis qu'elle a déjà entraîné,. dans certains cas, le sur-pâturage de la zone située alentour du barrage, du fait de 1'absence d'une exploitation rationnelle des pâturages. De plus, le coût moyen de construction des barrages est devenu de plus en plus élevé puisqu'il est passé de 40 000 F CFA/ha à près de 200 000 F CFA, alors que la valeur brute de la production qui en résulterait est esti- mée à environ 6000 F CFA/ha. La tendance à continuer la construction de tels barrages trouve son explication dans la préoccupation du gouverne- ment à répondre aux désirs de populations particulièrement défavorisées, de se e'dentariser et de disposer d'un supplément de produits vivriers et d'eau même à des coûts prohibitifs. Un autre problème est posé par la construction de façon anlarchique d'une multitude de petits barrages ne créant que de petites retenues de quelques dizaines d'hectares. Ces petits ouvrages sont, généralement, construits par les communes avec la participation de la population sans étude préalable. Cette lacune s'ex- plique par l'incapacité du Service du Génie Rural à entreprendre de telles études, faute de moyens financiers et de personnel suffisant. La conséquence de cet état de choses est que bon nombre de ces ouvrages se rompent d'une année à l'autre et nécessitent assez fréquemment des travaux coûteux d'entretien et de réfection. Recommandations de la mission 112. La mission est d'avis que de tels investissements sont nette- ment antiéconomiques, et qu'il vaudrait mieux consacrer ces crédits" l'exécution de puits pastoraux dont la rentabilité est autrement supérieure. - ho - La seule région de la Mauritanie ayant incontestablement une vocation agricole est la vallée du fleuvê et*le Guidimaka, et c'est là qu'il y aurait intérêt à concentrer les investissements agricoles. Elle ne re- commande .pas non plus d'inscrire la construction du barrage de décrue de Leigdeim dans la Tamourt-en-Naaja, malgré le faible coût à l'hectare avarcé (de l'ordre de 30 000 F CFA/ha pour 1200 ha de cultures supplé- ientaires), tant que des études sérieuses n'auront pas démontré que la mise en service de cet ouvrage ne lôsera pas les intérêts des nombreux secteurs cultivés plus à l'aval. 113. Toutefois, deux sites de barrages de décrue très intéressants existeraient 'dans le Hodh, d'après le Service du Génie Rural. Mais aucun âvant-projet n'a encore été préparé 'pour ces deux ouvrages. Aussi la 'mission recommande-t-elle d'inclure leur construction dans le Deuxiè- me Plan, mais sous réserve que les avant-projets détaillés à préparer pour ces deux ouvrages prouvent' leur intérêt effectif. (Par exemple, investissement maximum de 50 000 à 60 000 F CFA/ha. De plus, l'action de l'Etat pourrait se manifester par une aide aux Chantiers de dévelop- pement poùr la construction de petits barrages ou pour la réparation de ceux qui sont endommagés, mais à la condition que les collectivités lo- cales fournissent l'effort essertiel. Indépendamment du coût de l'étude hydrologique du Hodh prévue au paragraphe 1 ci-dessus, le coût des deux barrages de décrue prévus dans le Hodh est approximativement évalué à 60 millions de F CFA. X. Equipement du Service de Génie Rural Moyens de transport 114. Le Service du Génie Rural est à l'heure actuelle très insuffi- samment pourvu en matériel de transport. L'augmentation très importante des activités proposées dans le Deuxième Plan en matière d'aménagements hydro-agricoles rend absolument indispensable le renforcement massif de ce service. En particulier, les moyens de déplacement supplémentaires suivants devraient lui être fournis: - un avion de tourisme pour permettre en toute saison les liaisons rapides sur des chantiers très dispersés. Cet avion pourrait d'ailleurs être mis en pool avec d'autres Services; - 2 land-rovers - 2 Citrogn 2 CV; - 2 camions 1,5 T type Unimog. Brigade de travaux hydro-agricoles 115. Il parait également indispensable de prévoir la constitution d'une brigade, bien équipée en matériel de terrassement, pour effectuer en régie des travaux d'endiguement urgents (dans le cas de réparations) - 1 - ou trop petits et dispersés pour intéresser des entreprises grosses ou même moyennes, Souvent aussi, Vaménagement des terrains des zones- pilotes *doit Otre réalisé par potits lots afin de mettre au point les méthodes les plus économiques,' et ceci est incompatible avec la passa- tion de travaux à l'entreprise. Le coOt de l'équipement de cette bri- gadé serait de l'ordre de 30 millions de F CFA et les propositions qui ont déjà été faites par le chef du Service du Génie Rural nous parais- sent raisonnables. Le fonctionnement de cette brigade a été estimé à 20 millions de F CFA par an, et devrait normalement 4tre affecté à la rubrique "petits travaux divers". XI. Les Grands Projets d'Aménagement du Fleuve Sénégal 116. Six projets pour lesquels l'assistance du Fonds Spécial des Nations-Unies est déjà assurée, ou est en voie de l'âtre, s'intéres- sent à l'étude de l'ensemble du bassin du Sénégal qui couvre, rappelons- le, le Mali, la Guinée, le Sénégal et la Mauritanie. La réalisation, méme partielle, des aménagements qui seront recommandés par ces études introduira des changements considérables dans l'agriculture mauritanien- ne, notamment par la substitution de la culture irriguée à la culture de décrue. Ces projets sont les suivants: (1) Etude de la régularisation du fleuve Sénégal par le grand barrage-réservoir de Gouina situé au Mali. Ce projet est opérationnel. (2) Etude de la régularisation des affluents du cours supérieur du fleuve Sénégal. Ce projet est également opérationnel. (3) Etudes hydro-agricoles du bassin du fleuve Sénégal (première phase) qui vise entre autres études à l'établissement de schémas d'aménagement portant sur 400 000 a 500 000 ha dont l'irrigation sera garantie par la régularisation partielle de la crue du fleuve permise par les barràges-réservoirs .mentionnés plus haut. Ce projet est également opérationnel. (4) Le projet d'études hydro-agricoles du bassin du fleuve Sénégal (deuxième phase) visant à l'installation de casiers- pilotes pour expérimenter les cultures et les méthodes d'éle- vage à entreprendre à grande échelle sur les périmètres dont l'étude est prévue dans le projet précédent. Ce projet est sur le point d'tre approuvé. (5) Projet d'étude de la navigabilité et des ports du fleuve Sénégal. Ce projet est opérationnel. (6) Etudes écologiques dans le Fouta-Djallon. Ce projet est simplement considéré pour le moment. 117. Les deux premiers projets ne semblent pas (sauf peut-étre en ce qui concerne un ou deux petits barrages sur des affluents du Sénégal) présenter beaucoup d'intérOt pour la Mauritanie pendant la prochaine décade tout au moins. 118. -Les-troisième et quatrième;projets (étude hydro-agricole de la vallée du Senegal et casiers-pilotes) présentent un grand intérêt essen- tiellement pour-le Sénégal et la Mauritanie, du fait qu'ils pr6voient entre autres.la classification et la synthèse de nombreuses études déjà faites depuis de nombreuses années, des compléments d'études topographi- ques et pédologiques, et la réalisation d'un modèle mathématique de la rivière, qui permettra -de projeter rationnellement les indiguements qui seront progréssivement réalisés. Par contre, la mission est d'avis que les études des s-achémas .d tamênagement prévues, qui portent sur l'ensemble des 400 000 ou 500 000 ha de la vallée du Sénégal, 'devraient être rédui- tes au maximum, sauf pour le barrage de dérivation le plus aval (barrage dit de.Saint-Louis) dont.le r8le sur l'arrdt des intrusions d'eau marine pourrait~etrë -ë-sgtidl pour le dessalement des terres irrigables du delta. 119. Il existe en effet en Mauritanie (tout comme au Sénégal par ailleurs) des possibilités encore insuffisamment exploitées d'accroisse- ment de la production vivrière en cultures de décrue et sous pluie. Par ailleurs, la production de riz peut être développée le long du fleuve et -dans le delta sur- de petits périmètres que l'on e4lectionnera de telle .sorte:que leur coût d'aménagement <â l'hectare soit bien inférieur à celui des travaux d'aménagement du fleuve dans son ensemble. Quant aux aména- gements prévus sur le Gorgol en vue de développer la culture de la canne ,.,sucre et les cultures vivrières, ils peuvent être entrepris indépendam- ment du,programme d'aménagement de la vallée. 120. Enfin, l'aménagement de quelques centaines de milliers d'hecta- res,,,mme reporté à une vingtaine d'années, risquerait de poser des pro- blèmes de commercialisation inextricables, qui ruineraient inéluctablement le projet. 121. Il y aurait donc lieu de modifier en conséquence le plan d'opéra- tions du projet (3) et de consacrer les économies ainsi.faites à des études de pré-investissement pour des aménagements spécifiques de petits périmè- tres comme ceux mentionnés plus haut. 122 te projet sur l'étude de la navigabilité sur le fleuve Sénégal est aussi d'un très grand intérêt pour.la Mauritanie puisqu'il étudiera, . très court terme l'amélioration de la navigation Jusqu'à Kaédi, à la fois grâce à des travaux modestes d'aménagements de la rivière et des petits ports fluviaux et par l'étude d'une batellerie appropriée. XII. Note sur L'alimentation en eau, l'Eiectrification et L'assainissement des Villes de Nouakchott et de Port- Etienne Résumé 123. Un gros effort a été entrépris au Premier Plan pour améliorer l'alimentation en eau de Nouakchott et de Port-Etienne. Les travaux d'adduction seront terminés au début du Deuxième Plan. Aucun autre ou- vrage- d'adduction.n'est à prévoir pour c6s deux villes dans le courant du Deuxième Plan. En matière d'élèctrification, un turbo-alternateur de 900 kva a été prévu à l'usine de déminéralisation pour Nouakchott au - 43 - Premier Plan. Il semble qu'il faille prévoir un autre groupe de même capacité pour Nouakchott à la fin du Deuxième Plan. 124. Nous n'avons pu entrer dahs le détail des adductions d'eau des autres centres et des extensions dea.réseaux de distribution d'eau, d'é- lectricité et d'assainissement pour l'ensemble des villes et villages du pays, pour lesquelles un crédit global à fixer devrait ^tre prévu. .es estimations: des dépenses à prévoir figurent à la fin de ce chapitre. Alimentation en eau Ville de Nouakchott 125. La ville de Nouakchott, d'une population actuelle de 15 000 habitants, souffre d'une insuffisance marquée dans son alimentation en eau. L'adduction depuis la nappe d'Idini, mise en service depuis 1959, n'assure que 1200 m3 d'eau par jour au maximum, soit 80 1/hab./jour, ce qui est très insuffisant. Cette adduction se compose de deux forages équipés de pompes et d'une conduite en amiante-ciment de 56 km de long et de 200 mm de diamètre. Les investissements totaux réalisés pour cette adduction et pour le réseau de distribution se sont élevés à 430 millions de F CFA. 126. Pour l'adduction de ressources en eau supplémentaires, deux solutions se présentaient: - Première solution -.Une conduite en fonte de 400 mm de dia- mètre depuis la zone dtIdini, susceptible de fournir 4000 m3/jour supplémentaires en première phase (irrigation gravi- taire) et 10 000 m3/jour en deuxième phase (avec station de refoulement). Les études hydrogéologiques effectuées ont donné toute garantie sur les ressources de la nappe, et le coût de cette solution avait été estimé à 800 millions de F CFA (coût du m3 d'eau 80 F CFA, y compris tous amortisse- ments techniques et financiers). - Deuxième solution - Une usine de déminéralisation de l'eau de mer à installer près du wharf de Nouakchott, et capable de distiller 3000 m3/jour. Avant même de procéder à des études détaillées, il était clair que cette solution serait beaucoup plus onéreuse, mais pourtant ce fut celle qui fut choisie. Le coût de cette solution, évalué à l'origine à 850 millions de F CFA, atteindra en fait près de 1050 millions de F CFA. Malgré une subvention d'équipement FAO de 500 millions de F CFA, un prt- FAO de 250 millions de F CFA aux conditions avantageu- ses habituelles (30 ans, 1 pour cent d'intérêt) et une subven- tion annuelle de fonctionnement de 30 millions de F CFA qui aurait été promise par la FAO, le prix du mètre cube d'eau pro- venant de cette usine serait, à la distribution, de 155 F CFA au lieu de 120 F CFA actuels. Si ce prix de vente déjà ex- trêmement élevé devait être maintenu, l'Etat devrait en plus verser chaque année à l'organisme concessionnaire une subvention supplémentaire moyenne de I'ordre de 25 millions de F CFA. De plus, l'extension des possibilités de production de cette usine exige un doublement des unités de dessalinisation, aldrs que' l'augmentation des débits de la solution en con- duite depuis Idini aurait été beaucoup moins onéreuse. 127. Les travaux de construction de l'usine de déminéralisation ont commencé tout récemment, et sa mise er service est prévue pour mai 1968. Le problème est de savoir si la ni: a en service d'une deuxième unité de déminéralisation sera nécessaire avant la fin du Deuxième Plan. Nous ne le pensons pas, car l'estimation des besoins pour 1974 ne de- vrait pas dépasser les chiffres suivants: - population (d'après l'étude BCEOIJ de 1964): 28 000 habi- tants (chiffre un peu optimiste); - besoins en eau: ne devraient pas dépasser 100 1/hab./jour en moyenne, et 140 1/hab./jour en pointe, soit 4000 m3/jour. C'est-à-dire que l'usine de déminéralisation actuelle, plus la conduite d'Idini existante, devraient suffire à la satis- faction des besoins jusqu'en 1974. 128. Il y aurait lieu également, afin de limiter les consommations: - de veiller à ce que les dettes soient effectivement payées; - et, éventuellemen, de surtaxer le mètre cube d'eau au-delà d'une certaine. consommation. Les prévisions suivantes pour les dépenses sur les réseaux de distribution nous ont été indiquées: - réseau prmaire et château d'eau de 1000 m3 70 millions FOF - réseaux secondaire et tertiaire 80 - constructions diverses, équipements 70 Total 220 millions FCF Il ne nous a pas été possible d'émettre un avis sur ces dépenses. Les dépenses proposées au Deuxième Plan sont détaillées à la fin de ce chapitre Ville de Port-Etienne 129. Lïalimentation de la ville de Port-Etienne est à l'heure actuelle effectuée par la MIFER4A, à l'aide de wagons-citernes transportant l'eau des forages de Boulanouar et distants de 84 km. Cette eau est facturée à la ville au prix de 650 F CFA le m3.• La consommation actuelle est de l'or- dre de 1000 m3/jour pour une population totale de 10 000 habitants environ. Cette consommation se décompose corre suit: Ville 160 m3/jour Cité MIFERIA de Cansado 650 m3/jour Besoins industriels et port MIFERMA 190 m3/jour Total 1000 m3/jour 130. Le développement prévisible de la ville consécutif aux inves- tissements réalisés pour l'industrie de là poche ont conduit le gouver- nement-à décider l'installation d'une conduite de 84 km depuis les fora- ges de Moulanouar, dont le débit en première phase sera de 3000 m3/jour (possibilitês maximales de la nappe de Boulanouar) mais qui pourrait être porté à 8000 ou 9000 m3/jour en deuxième phase par linstallation de stations de pompage. Il reste à reconnaître si la série des sables profonds, qui a été déjà reconnue aquifère, pourra délivrer un tel débit supplémentaire. Mais l'étude hydrogéologique qui pourrait le démontrer, et dont le coût serait de l'ordre de 100 millions de F CFA, ne nous paraît pas urgente, car les possibilités de la nappe de Boulanouar (soit 3000 m3/jour) devraient pouvoir satisfaire les besoins jusqu'en 1975, ainsi que le montre une récente ,étude de la SAFELEO, dont les résultats sont donnés ci-dessous (en m3/j*ur): 1968 1970 1975 - Besoins domestiques pour Port-Etienne ville et Cansado 800 1 250 1 500 - Besoins industriels 1 000 1 370 1 370 (dont pour Fort-Gouraud qui restera en grande partie alimenté par wagons-citernes) (700) (850) (850) Total 1 800 2 620 2 870 131. Les travaux de la conduite de Boulanouar vont incessamment commencer grâce à l'octroi d'un crédit FED et devraient être terminés à la fin de l'année 1968. En ce quiconcerne le réseau de distribution, il faudra prévoir: - d'une part, les annuités de rachat par la ville du réseau de distribution de la MIFERMA à Cansado (valeur actuelle de 80 millions de F CFA); - d'autre part, deux tranches de travaux dans la ville propre- ment dite, sur lesquelles il ne nous a pas été possible d'émettre un avis. 132. Les dépenses proposées au Deuxième Plan sont détaillées à la fin du présent chapitre. Electrification Ville de Nouakchott 133. La puissance électrique actuelle installe à Nouakchott serâit de 1440 kva, la puissance garantie 930 kva, et la pointe de consommation de l'ordre de 800 kva. Les investissements réalisés jusqu'à la fin du Pre- mier Plan totaliseront 250 millions de F CFA. En mai 1968, l'usine de - h6 - déminéralisation délivrera une puissance supplémentaire de 900 kva, ce qui portera la puissance garantie à 1440 kva. En admettant une progression annuelle de consommation de. 10 pour cent, normale pour une ville de création récente, la pointe de consommation pourrait atteindre 1440 kva à la fin de 1972. Un nouveau groupe alternateur de 900 kva devrait donc être prévu pour être installé 'à la fin du Deuxième Plan. Des extensions des réseaux haute et basse tension, sur lesquels il ne nous a pas été possible d'émettre un avis, ont été proposées. Ville de Port-Etienne 134. A l'heure actuelle, la MIFRMA livre le courant à la ville au prix de 15 F CFA le kWh aux bornes d'une centrale dont la puissance installée est de 8000 kva. Par convention, la MIFERMA s'est engagée à livrer à la ville jusqu'à 1000 kva. Au-delà de cette consommation, la ville devrait installer à ses frais un groupe supplémentaire à l'in- térieur même de cette centrale. La mission recommande que, pendant la durée du Deuxième Plan tout au moins, l'accord de la MIFERMA soit obte- nu pour une augmentation des .puissances qu'elle s'est engagée à livrer à la ville, ce qui parait possible à première, vue, compte tenu du sur- équipement actuel apparent de la centrale. Les investissements déjà effectués sur les réseaux de distribution seraient de 72 millions de F CFA, et 80 millions d'investissements supplémentaires seraient à prévoir pour le Deuxième Plan. les investissements proposés pour l'é- lectrification sont détaillés à la fin du présent chapitre. Assainissements Ville de Nouakchott 135. Des réseaux d'assainissement ont té déjà exécutés pour un montant total de 155 millions de F CFA (dont 55 pour le Premier Plan). les travaux restant à faire pour desservir les zones actuellement ha- bitées et celles qui seront construites dans le cadre du Plan Directeur de la Ville, sont estimés à 360 millions de F CFA (dont 230 pour les égoûts principaux et 130 pour les égoûts secondaires). Il est proposé d'exécuter 100 millions dei travaux au titre du Deuxième Plan. Ville de Port-Etienne 136. Aucun réseau d'assainissement n'est proposé pour la ville proprement dite, la forte perméabilité des terrains permettant l'emploi de fosses septiques. Toutefois, l'assainissement de la zone industriel- le est proposé pour un montant de 46 millions de F CFA. Il ne nous a pas été possible d'émettre un avis sur l'urgence de cet aménagement. - 47- Estimation des investissements (en millions de F CFA) 1er Plan 2ème Plan Observations Partiel Total Alimentation en eau (a) Nouakchott - Usine de déminéralisationt installation 850 200 subvention de fonctionnement 120 Promise par FAO 100 Supplémentaire nécessaire si le prix actuel - de l'eau est - Réseaux de distribution 220 640 maintenu (b) Port-Etienne - Conduite d'amenée de Boulanouar 700 800 Ventilation approx. Finance- ment déjà acquis par le FED - Réseaux de distribution:p rachat réseau M A à Cansado 40 4 annuités réseau de la ville: 1ère tranche 85 2ème tranche 30 955 Total pour alimentation en eau ............. Electrification (a) Nouakchott - Groupe turbo-alternateur supplé- mentaire de 900 kva à l'usine de déminéralisation 100 - Réseaux BT 40 - Réseaux HT 30 - Aménagements divers, logements 50 220 (b) Port-Etienne - Réseaux 120 - Aménagements divers, logements 50 170 Total pour électrification ........... 390 Assainissementsi (a) Ville de Nouakchott 100 (b) Ville de Port-Etienne 46 146 Total pour alimentation en eau, élec- trification et assainissements de Nouakchott et de Port-Etienne ............. 2 131 CHAPITRE TROIS: L'ELEVAGE I. Considérations Générales sur l'Elevage en Mauritanie A. Les Effectifs et les Caractéristiques du Cheptel 137. L'élevage procure au paysan mauritanien la majorité de son revenu. Environ 90% de la population est concernée par cette activi- tê dans une certaine mesure. Les Services gouvernementaux estiment le cheptel actuel à: 2·000 000 bovins (races Zébu) 6 000 000 moutons (races maures et peul) et chèvres 500 000 camelins 150 000 équins et asins 138. Ces estimations ont été établies à la lumière des interven- tions prophylactiques du service de l'élevage. Auparavant, le cheptel bovin était sous-estimé tandis que le cheptel ovin était sur-estimé. IUs bovins sont concentrés par ordre décroissant de densité dans le Gorgol, le sud du Brakna et de l'Assaba, le sud du Trarza, le Guidamaka, le Hodh occidental, le sud du Hodh oriental, le Trarza nord et est, le nord du Bt'akna, le Tagant et le centre du Hodh oriental. Les ovins et les eaprins abondent surtout dans un triangle délimité par les villes de M'Bout, Konkossa et Tidjika ainsi que dans la partie occidentale du Trarza. Ils sont également très répandus au Hodh occidental (Afoun el Atrouss) et au sud du Hodh oriental (Néma). 139. Les facteurs limitant l'élevage sont: (1) La quantité et la qualité des pâturages (2) L'eau d'abreuvement (3) La pathologie animale spécifique. 140. Ies zones où la pluviométrie est inférieure à 180/200 mm ne peuvent être utilisées que par les chameaux et, dans les oasis et autour des points d'eau par quelques moutons et chèvres. Dans les régions où la pluviométrie dépasse 200 mm et peut atteindre 600 mm les pâturages sont souvent de bonne qualité pendant la saison pluvieuse mais la végétation n'est que de courte durée et la valeur nutritive des herbages dinmnue ra- pidement au fur et à mesure que s'installe la sécheresse. A la condi- tion de disposer de l'eau, la capacité des pâturages peut atteindre 1 bovin pour 3 ou 4 hectares, mais r1us généralement elle est de 1 bovin pour 8 ou 10 hectares. En fait, de vastes territoires ne peuvent être pâturés de façon rationnelle en raison de l'absence d'eau pour l'abreuve- ment des hommes et du bétail pendant une grande partie de l'année. Leur utilisation est donc saisonnière. les troupeaux les occupent pendant l'hivernage et les quittent dès que l'eau des mares est vaporée. ou lorsque - 49 - la nappe phréatique est tarie. On assiste ainsi à des mouvements nord/ sud qui s'étalent sur de grandes distances. C'est la transhumance. Elle diffère du nomadisme en ce sens que la transhumance s'effectue dans une direction et selon des circuits constants et préétablis alors que le nomade -erre à la recherche de l'eau et du pâturage selon les a- léas du climat. 141. La transhumance permet l'utilisation d'une partie de la végé- tation disponible et a un effet salutaire sur la santé du bétail qui peut quitter les zones inondées et malsaines pendant l'hivernage. Il est d'observation courante que le bétail nomade se maintient en meilleur état de santé que le cheptel sédentaire des zones à haute pluviométrie. La dispersion des effectifs entraîne une raréfaction des contacts favo- rables à la propagation des maladies contagieuses. 142. Dans ces zones (Guidimaka et sud du Gorgol, du Brakna, du Trarza) vit néanmoins un important cheptel qui appartient à des popula- tions agricoles ou semi-agricoles. Les animaux vivant alors sur les pâturages de dunes (Diéri) avec, en complément, les herbes vertes en- tourant les mares ou rivières (oualo) où ils stabreuvent. Cependant la concentration des troupeaux (acàrus des transhumants au moment de la saison sèche) est telle que les conditions sanitaires zr soIt médio- cres et que la qualité des pâturages est très inférieure à celle des zones plus sèches (Hadh - Assaba - Tagant). Les conditions générales de vie des troupeaux soumis à des alternances de disette et de pléthore alimentaire, à des déplacemants très longs tant pour rejoindre les pâ- turages et les zones des pointE d'eau 1/ que pour transhumer ont provo- qué la création d'un type animal adapte à ces régions. 1143. Le zébu africain dont on rencontre deux types distincts (zébu maure et zébu peul) est le seul bovin susceptible de tirer parti des ressources naturelles du pays et de résister relative'ment bien a des affections épizootiques qui condamneraient inéluctablement les races bovines des pays tempérés. Encore est-il nécessaire d'assurer un mini- mum de protection sanitaire. On imagine bien que le bétail ne peut avoir les productivités habituellement constatées dans les pays plus favorisés. Il est déjà très remarquable qu'avec des ressources alimen- taires aussi réduites, des carences hydriques aussi fortes et des dé- penses énergétiques énormes pour collecter des plantes faiblement nu- tritives très dispersées, un cheptel bovin et ovin soit. capable de vivre, de se reproduire, de nourrir la population et de laisser un important disponible pour l'exportation. 144. La sélection naturelle a donc, au cours des siècles passés, porté sur les qualités de résistance et a conduit à un type d'animaux grands marcheurs, peu précoces, mais capables de regagner rapidement, dès que les pâturages se reconstituent, les poids corporels perdus pendant les mauvaises saisons. Parallèlement, le pasteur, très grand 1/ Souvent les animaux ne boivent qu'un jour sur deux, parfois trois. - 50 - consommateur de lait, a recherché des femelles fournissant des quantités importantes de lait à partir d'une alimentation pauvre. Peu de données scientifiques existent encore sur la physiologie du zébu africain; les ,recherches en cours sur son métabolisme et sur la digestibilité des es- pèces végétales locales par les races animales présentes n'ont pas enco- re permis de savoir si les normes alimentaires classiques en pays tempé- rés pour les espèces et races à haute rentabilité sont applicables à l'Afrique. C'est pourquoi on devra se méfier des extrapolations que l'on pourrait être tenté de faire à partir des coefficients habituels en Europe et en Amérique tempérée. Il serait dangereux de vouloir, par ex- emple, appliquer en Mauritanie les coefficients de conversion alimentaire tels qu'ils figurent sur les tables internationales classiques. ,145, On ne s'étonnera pas si ton indique que les bovins n'atteignent liâge adulte qu'après la cinquième année, que la vache n'est fécondée qu'à 3 ans, que le taux de natalité atteint rarement 60% dans les conditions habituelles et que le taux de survie des jeunes n'est souvent pas supé- rieur à 50% en raison des mauvaises.conditions d'hygiène. De même, dans l'élevage traditionnel, le boeuf, commercialisé trop jeune, pèse souvent moins de 300 kg vif et a un rendement en carcasse inférieur à 50%; le mouton commercial donne 15 kg de carcasse; les quantités de lait préle- vées pour la consommation humaine sont pour les différentesfemelles: vaches maures ....................... 500 litres par lactation vaches peuls ...................... 300 " " " brebis .............................. o "4" chèvres . .............................. 70 " " chamelles ..........................O0 "40 le Coft de la Pathologie Animale 146; Le montant des pertes animales officiellement constatées en Mauritanie au cours de l'année -1965 est estimé à 35 millions de FCFA (10 millions pour les morts enregistrés et 25 millions pour les dépré- ciations chez les animaux malades et guéris). Cette somme peut paraître très faible en regard du capital représenté par le cheptel (plus de 35 milliards de FCFA). Elle justifie toutefois l'activité des services sa- nitaires chargés de la protection du cheptel. Cependant il ne suagit que de pertes officiellement contr6lées. Or, les moyens d'investigation du Service de l'Elevage sont actuellement insuffisants pour assurer une assistance parfaite sur l'ensemble du territoire et connaitre la réalité de la reproduction et les affections chroniques (parasitoses en particu- lier) ainsi que celles relevant de la pathologie banale spécifique, Les services locaux estiment, dans leur rapport, à plus de 100 millions de FCFA les pertes causées annuellement par la seule péripneumonie bovine qui ne peut être actuellement totalement contrâlée malgré les 675 000 vaccinations pratiquées. 147. L'action sanitaire du Service de l'Elevage doit être maintenue et largement accrue par mise à sa disposition de meilleurs moyens d'in- tervention en plus grand nombre pour un montant de 26 millions'en plus des 167 déjà engagés pour la poursuite de la campagne conjointe inter- -51 - états contre la peste bovine. On.doit se préoccuper également de 1Vac- croissement vétérinaire de formation supérieure. 148. Les crédits du Service- de l'Elevage (personnel et matériel) ne représentent actuellement que 0,27% du capital à protéger, or l'activité de ce service concerne également les opérations d'encadrement de la pro- duction et de- la,commercialisation, ainsi que lá protection des consom- mateurs.(inspection des viandes). B. Problèmes de l'Amélioration du Cheptel 149. Les faibles rendements de l'élevage dont dépend la survie d'importantes populations inciteraient un lecteur peu averti à préco- niser l'application de méthodes zootechniques radicales basées sur l'introduction d'animaux à hauts rendements soit pour les élever en race pure, soit'pour'les croiser avec les souches locales dont il pen- serait ainsi élever les productions. Ce serait ignorer la réalité des faits et la dévérité-'de l'environnement qui a, au cours des siècles, façonné un bétail adapté à la résistance, à la chaleur, à la soif, aux longues marches, à l'irrégularité des apports alimentaires, à des épi- zooties spécifiques meurtrières et, souvent, à ;eimprévoyance et au fatalisme des pasteurs. Compte tenu du climat, des ressources actuelles en eau et-en fourrage, il est remarquable que le cheptel actuel puisse assurer aux -hommes qui vivent en symbiose avec lui la couverture des besoins protéiques et procurer de très importants revenus par la commer- cialisation de près diun million de petits ruminants et de plus de cent mille bovins. 150. L'amélioration zoofechnique par croisement avec des races évo- luées se pratique dans certains pays 'tropicauýc mais ne réussit que dans des régions où les problèmes alimentaires ont été préalablement résolus. Les contingences sanitaires très importantes sous les tropiques devien- nent elles-mêmes moins sévères quand les besoins alimentaires sont faci- lement satisfaits en quantité et en qualité. Il en va de même de l'in- dispensable évolution préalable du milieu humain et de sa préparation aux exigences d'un élevage à haut rendement. La valeur génotypique ex- istante doit constituer'l'instrument de base. Le bétail mauritanien résiste et se reproduit dans un milieu et dans des conditions trop sévè- res pour des races de pays tempérés. 151. Par ailleurs, il serait téméraire d'adopter pour un bétail qui n'a pas été sélectionné sur les mêmes critères que celui des pays favo- risés, les normes de croissance, de consommation et de rendement habi- tuellement utilisées dans ceux-ci. C'est pourquoi les projets de grande envergure qui visent à introduire des méthodes d'élevage parfaitement valables pour des animaux hautement productifs doivent être examinés avec la plus grande circonspection avant de les appliquer au bétail maurita- nien. Ils ne doivent en aucun cas 6tre retenus sans expérimentation préa- lable conduite à une échelle représentative. 152. Les actions actuellement recommandables pour l'amélioration de l'élevage sont: -52 - (1) L'amélioration du milieu et de son mode d'exploitation - multiplication des points d'abreuvement pour disperser le bétail sur les meilleurs parcours maintien d'une charge optimum pour les p9turages élimination des feux de brousse initiles - orientation de la végétation vers une meilleure qualité toutes les fois que l'eau est disponible à très faible prix (p9turages irrigués ou de décrue) et suppression des plantes inutiles -utilisation maximum des résidus de l'agriculture (grai- nes, pailles, fanes, etc.) et de l'industrie agricole (mélasse, son, etc.). (2) La sélection des races dans leur milieu (3) La protection des animaux contre les agressions (protection sanitaire, lutte contre les fauves). 153. Lorsque l'amélioration du milieu aura atteint un niveau suffi- sant et que les épizooties et enzooties spécifiques auront été totale- ment contrSlées on pensei-a ë des apports génétiques étrangers qui seront susceptibles de tirer le meilleur parti des' ressources fourragères pro- duites par une agriculture intensive. Parallèlement à l'amélioration des conditions de production on devra s'appliquer à élever les bénéfices provenant de l'exploitation du cheptel actuel. C. La Commercialisation du Cheptel et le T_aitement de la Viande La commercialisation de la viande en Mauritanie 154. Les défauts de la commercialisation du bétail devant être cor- rigés - les plus graves préjudices actuellement causés aux éleveurs pro- viennent avant tout de la périodicité du m a,rché africain - les échanges entre sédentaires et transhumants sont périodiques en raison même de la transhumane qui met en contact éleveurs et cultivateurs à l'épdque de la commercialisation des produits végétaux. Le marché du bétail est ir- régulièrement approvisionné provoquant une irrégularité et une instabi- lité des prix dont les producteurs font les frais. L'éleveur maurita- nien est tenu d'avoir recours au crédit. Bien que le commerce du bétail soit très structuré et qu'une grande confiance règne entre 'leveurs et commerçants en bétails, les premiers sont étroitement tributaires des seconds. 155. Plus les débouchés seront rapprochés de la production, meilleure sera la rémunération du travail de l'éleveur. La régularisation des ap- provisionnements s'imposera lorsqu'on voudra fournir les marchés exté- rieurs susceptibles d'améliorer la balance du commerce extérieur - ces marchés devraient pouvoir être satisfaits aux époques de cours élevés dont de rareté en bétail. Tout cela explique les options retenues pour la promotion du commerce du bétail mauritanien: construction à Kaédi, principal marché à bestiaux du pays, d'un abattoir frigorifique qui ali- mentera non seulement les centres consommateurs de l'intérieur situés -53 - loin des zones de production et non accessibles au bétail vif (Atar, Fort Gouraud, Akjoujt, Port-Etienne,, Nouakchott) mais siurtout le marché canarien. 156. L'approvisionnement régulier des abattoirs en bétail de bonne qualité et offrant toutes garanties sanitaires aux importateurs, pourra etre assuré par les ranches d'embouche et des zones pitotes d'élevage. La situation du cheptel à une grande distance des ports est un frein considérable à l'industrialisation sur les lieux de production. Il est en effet plus économique de diriger sur pieds ces animaux excellents marcheurs vers les zones de consommation ou de traitement que de faire circuler sur de mauvaises routes des véhicules frigorifiques chargés de viande réfrigérée ou congelée - le coilt du traitement des carcasses s'é- lève rapidement dès que l'on s'éloigne dès grandes voies de communica- tion. C'est pourquoi il apparait, dans les conditions actuelles, préma- turé de réaliser les très importants projets de conserverie et d'abat- toirs de type industriel dans l'est du pays; l'endettement qui en résul- terait pour l'Etat est sans cummune mesure avec les incertitudes et les obscurités d'un projet insuffisamment étudié. Les débouchés et les marchés possibles tant intérieurs qu'extérieurs 157. Les services gouvernementaux estiment à 120 000 bovins, 800 000 ovins et caprins, 10 000 chameaux et 10 000 chevaux le nombre d'animaux actuellement exporté. La consommation intérieure devrait passer en 1971 à40 000 bovidés et 1.170 000 petits ruminants. Le disponible pour l'ex- portation serait alors, compte tenu de l'expansion espérée de la produc- tion: 150 000 bovins 925 000 petits ruminants. La question se pose de savoir si les,marchés extérieurs seront suscepti- bles d'accepter les surplus de production. 158. Les destinations actuellement sont: (1) Le Sénégal - 90 000 bovins et 530 000 ovins/caprins (2) Le Mali 30 000 bovins (3) La C6te d'Ivoire et le Libéria (via le 14ali) 270 000 ovins/ caprins. Au Sénégal le taux d'expansion des abattages de bovins est de h à 5% par an pour les dix dernières années. -54 - Abattages contr6lés dont Abattages (centres urbains Dakar estimés 1943 25 836 - - 1952 65,ooo 24 690 83 000 1953' 69 200 25 500 - 1954 75 400 26 900 100 000 1955 80 670 '27 C 100 000 1956 86 630 28 800 - 1957 98 000 31 850 105 000 1958 -.31600 - 1959 101 000 34 800 110 000 1960 102 500 36 160 - 1961 109 600 38 000 - 1962 110 120 37 850 162 ooo 1963 116 870 -h 360, 170 000 1964 115 800 .38 680 - 1965 116 232 4o 050 - 1966 40 200 (11 mois) Actuellement le cheptel local apparaft totalement exploité et l'accrois- sement de son taux deproductivité nesaurait dépassèr à'accroisse- ment de la consommation devra donc être compensé pour plus de moitié par de nouvelles importations. La situation est similaire en ce qui concerne les besoins intérieurs du Sénégal .n -viande de petits ruminants. 159. ali - La consommation intérieure de bovins est estimée par les experts du F.A.O. (Lacrouts + collab.) 1/ à 375 000 têtes en 1965 et at- teindra 440 000 tttès en 1975 dans le cas d'une évaluation pessimiste qui ne prévoit pas d'élévation du revenu individuel,des consommateurs. L'éléva- tion de la productivité du troupeau malien (3% an) suffirait donc à couvrir l'augmentation des besoins. Mais le ali, comme la Mauritanie, est un très imp9rtant exportateur et devra 'accrottre ses exportations sur les pays importateurs (C8te d'Ivoire, Ghana,. Libéria et autres côtiers). La part du Mali dans leurs exportations devrait passer, d'après Lacrouts, de 157 000 bovins en 1965 A 320 000 en 1975. La demande de ces pavs passant de 225 000 en 1965 à 400/455 000 en 1975. Ainsi, sur les pars du Continent africain le mardhé traditionnel est, pour les années à venir, largement ouvert à la production mauritanienne. Les. marchés extra-continentaux Le marché Canarien L'élevage canarien comportait er i1962: 72 000 bovins 25 000 ovins 165 000 caprins 5 000 porcins fournissant environ 2 000 tonnes de viande. Exploitation du cheptel bovin au Mali - (Mai-Août 1965). - 55 - La consommation étant à cette époque de 10 000 tonnes par an, les impor- tations doivent porter sur 8 000 tonnes (h/5èmes de la:consommation). Les prospections faites par les services gouvernementaux font apparaître la possibilité d'exporter sur les fles Canaries: 900 tonnes de viande nette en 1968 1 875 tonnes " " les 5 années suivantes 2 000 tonnes " " en période de croisière-optimum. Ce tonnage correspond à 6 000 boeufs la première année, 12 500 les cinq suivantes et 13 300 en période optimum. Les .prix sur les marchés extérieurs (le bovin est pris comme référence) 160. Sénégal - Le prix moyen au foirail de Dakar est actuellement 135/140 FCFA le kilogramme de viande nette sur pied, soit 18 à 19 000 francs l'animal moyen susceptible de fournir 140 kg de viande nette; en fin de saison sèche, à la période de raréfaction du bétail, les cours peuvent atteindre 160 CFA le kilogramme net sur pied (2h 000 francs par tâte). Ies cours de la viande à la sortie de l'abattoir 1/ sont: quartier arrière: 180 à 190 F/kg net quartier arrière avec train de cÔtes: 170 (180 en période de pénurie) avant: 95 à 110 F 161. L'étude des coûts intermédiaires au Sénégal est actuellement en cours et sera disponible vraisemblablement au mois de mai ou juin 1967. Mali (selon Etude Lacrouts 1965) en francs maliens. Kayes Nicro Nara Mopti Bamako Taurillons 2 ans 6 à 9 000 6 à 8 000 7 000 - 10 000 " 3 ans 8 à 15000 10 000 - - - Boeuf 130 à 150 kg 20 000 à de carcasse 17 à 20000 15 à18 000 16 000 25 000 25 000 Vache réforme 10 000 6 à 9 000 5 - 11 000 à 6 000 11 500 Le kg net sur pied prix moyen - 145 128 - .156 à 175 Le centre de consommation de Bamako paie donc les animaux plus cher que celui de Dakar: (165/175 contre 135/140) mais la valeur réelle de la monnaie malienne, non transférable librement, n'est pas la même aux veux du commerçant que celle du franc CFA sénégalais. 1/ Source: Etude Lacrouts-Tyo, en cours de publication. - 56 - 162. Canaries - Le marché canarien aurait récemment offert 48 pesetas (200 CFA) le kilo de viande rendu aérodrome de Las Palmas. Les frais de *transport sont estimés de 70 à 90 F.CFA (selon le taux du fret retour). Le coût de l'abattage étant de 15.F et celui de la matière première de 85 F la marge commerciale peut varier de 10 à 30 F CFA selon les possibilités du fret de retour. Le marché des produits préparés 163. Le cheptel mauritanien est actuellement totalement exploité sous forme de bétail vivant. La Mauritanie est l'un des gros fournis- seurs des centres consommateurs côtiers; elle participe pour une grosse part à l'approvisionnement de DAKAR et, dans une moindre proportion, indirectement via Mali à celui de la Basse' Côte d'Ivoire et du Libéria. Prochainement la mise en exploitation de l'abattoir de Kaédi, permettra l'expédition sous forme de viande abattue d'une faible fraction du marche, mais. il est prévu de diriger la plus grande partie de sa production (2 000 tonnes environ) vers le nouveau -marché des Canaries. La transforma- tion sur place en conserves a été envisagée.: La conserve est la seule forme sous laquelle la viande d'Afrique Noire puisse être exportée hors de l'ensemble africain en raison des épizooties spécifiques qui sévissent encore (peste bovine). Une seule étude existe, mais ses bases techniques et économiques sont sujettes à caution et nous ne pouvons retenir ses con- clusions. 164. La Mauritanie est surtout productrice de moutons et de chèvres; les conserves de ces espèces n'ont que de faibles perspectives de placement. La Grande-Bretagne importe quelques corned-mutton et mutton-chop de la Nou- velle-Zélande. Quelques pays du Moyen-Orienten consomment également en faible quantité. Les pays qui seraient -susceptibles d'être attirés par cette conserve sont en général déjà producteurs de moutin vif. L'étude des marchés extérieurs mériterait-d'tre entreprise, parallèlement à celle des coûts de production qu'il n'est pas possible d'évaluer sans connaître au préalable le montant des investissements nécessaires. Cette étude devra être prospective en ce sens que d'importants abattages sur place d'un bétail destiné aux marchés des pays voisins provoquera une raréfaction des apports donc une élévation des cours qui se répercuteront en zone de production. On se rappelera que le Sénégal est le déversoir naturel du bétail mauritanien et qu'il ne sera pas aisé de modifier cet état de choses. 165. Un vaste projet qui consisterait à transformer en conserves la quasi totalité de la production bovine mauritanienne apporterait des modi- fications considérables dans la structure des échanges et provoquerait de fortes hausses du prix de la viande sur les places sénégalaises et, par contre-coup, dans l'ensemble de l'ouest africain. On risquerait alors de voir les prix à la production s'élever à un niveau inaccessible à l'industrie de la conserve. C'est pourquoi nous avons formulé les plus expresses reser- ves sur le v.aste projet de conserverie envisagée à Kiffa. 166. Pour situer la production potentielle de conserves de la Mauri- tanie que le projet Enerprojekt évalue à environ 15 000 tonnes de boeuf préparé, nous indiquerons que la production mondiale était estimée en 1964 - 57 - à environ 1 900 000 tonnes dont 850 000 en Europe. Les échanges inter- nationaux du "Corned Beef", principal produit exporté, représentaient en 1966 environ 150,000 tonnes. Les exportateurs se clasent ainsi: Argentine 23,0% des'exportations de côrned beef Australie 15,0% Paraguay 12,0% Uruguay 7,0%. France 5,5% Brésil •4,9% Afrique du Sud 4,2% Rhodésie 3,5% Tanganyika .. 3,2% Yougoslavie 2,9% Irlande 2,8% Kenya 2,2% Nouvelle Zélande 2,2% Divers 11,6% Les importateurs: Grande-Bretagne 35,2% Etats-Unis 27,4% Philippines 4,8% Grèce 4,2% Italie 3,4 Canada 3,0% Allemagne 2,2% Pays-Bas 2,2% Malaisie 2,1% Divers 13,5% 167. L'évolution des. échanges par les deux premiers importateurs a été la suivante au cours de cinq années (tonnes de corned beef) : Grande-Bretagne U.S.A. Totaux 1961 82 658 43 236 125 894. 1962 78 873 38 117 116 990 1963 70 238 34 079 104 317 1964 67 368 35 733 103 111 1965 52 017 41 106 93 123 168. Les exportations argentines ont varié comme suit: 1961 58 657 tonnes 1962 52 211 , 1963 70 335 1964 45 188 î, 1965 34 800 , 169. En ce qui concerhe la France, les 6changes ont 6volug-de la mani6re suivante: :: *:. Ann6es Exportations franVaises Importations franqaises 1961 9 862.tonnes .671 tonnes 1962 8 214- 1 46o 1963 10 117 1 635 1964 11 189 1 190 1965 8 180 2 380 170. A toutes fins utiles nous indiquons ci-aprAs les principaux prix de la conserve de viande sur les marches mondiaux fin 1966i e Exportateur Importateur Stade Cours en CFA e kg Corned beef Australie - f.o.b. 375-390 Corned beef Australie Gr6ce c.i.f. 220 Luncheon meat Australie Gr6ce c.i.f.- 200 Corned beef 16re qualite Uruguay - : f.o.b. 280-308 Corned beef 2ome qualit6 Uruguay - 'fo.b. 252-280 Corned beef qualit6 argentine Yougoslavie - f.o.b. 285 Corned meat 16re qualite Yougoslavie - f.o.b. 275 Corned meat 26me qualit6 Yougoslavie - f.o.b. 292 Corned beef Yougoslavie Liban c.i.f. 318 Corned beef Argentine Philippines c.i.f. 358 Corned beef Paraguay Philippines. c.i.f. 358 Corned beef 26me qualit6 Argentine Philippines c.i.f. 311. Corned beef France Philippines. c.f. 220-235 Corned beef Mozambique Philippines c.f. 218 Corned beef Rhodesie Philippines c.f. 220 Corned beef Afrique du Sud Congo Kinshasa f.o.b. 293-297 Corned beef Belgique Congo Kinshasa f.o.b. Europe 320 Corned beef France Congd Kinshasa f.o.b. Europe 238-244 Corned beef Mozambique Congo Kinshasa f.o.b. Mozambique 298 Corned beef Paraguay Congo Kinshasa f.o.b. Anvers 202 -59- Il. Les Interventions en vue du Développement de L'Elevage A. Politique Actuelle et Mesures Prises pour Accroître la Production et Améliorer la Qualité du Bétail dans le Cadre du Premier 'lan Les mesures sanitaires 171. Le Premier Plan a surtout visé: - la poursuite des actions antérieures de protection sanitaire du cheptel. Ces actions ont été payantes et sont poursuivies. - la Mauritanie participe au grand programme d'éeadication de la peste bovine conduite dans tous les pays des zones Sahélienne, Soudanienne et Soudano-Guinéenne situés au Sud du Sahara. Cette action conduite sous l'égide de la Commission des Recherches Scientifiques de l'OUA vise à extirper d'Afrique une épizootie particulièremerit meurtrière et qui exclut actuellement toute possibilité d'exportation de viande de ruminants hors d'Afrique Noire. L'opération financée par le FED, l'AID et le Budget National doit être poursuivie vigoureusement. Les mesures d'amélioration quantitative et qualitative de l'élevage 172. Des mesures tendant à améliorer les méthodes d'élevage et à ac- croître la qualité du bétail (ranches) ont été envisagées mais aucune n'est encore effective. Deux projets méritent d'être évalués: Ranch d'embouche de Kaédi et zone pilote d'élevage. Un troisième nécessite une identification plus poussée: Bassin laitier de Rosso. LIe développement, de l'hydraulique pastorale 173. L'élevage traditionnel est néanmoins soutenu par la création de nouveaux points d'eau. La multiplication des puits à débit moyen et dotés de facilités d'extraire traditionnelles permet la dispersion du bétail sur des parcours peu utilisés. Cette politique imposée par la nature des nap- pes aquifères a l'avantage, contrairement à celle qui tend à la réalisa- tion de barrages à grand débit exploités par des pompages athermiques ou électriques, de respecter le faciès végétal et d'assurer la permanence des parcours. De m6me, il conviendrait de toujours préférer le puits au bar- rage lorsque le but est l'alimentation en eau du bétail. Le traitement des produits de l'élevage 174. En matière d'exploitation des produits de l'élevage la Mauritanie s'est engagée dans la voie de l'industrialisation. L'abattoir frigorifique de Kaédi doit bénéficier de la valeur ajoutée par le traitement des animaux dont la qualité individuelle ne sera plus obérée par les longs trajets qu'ils doivent actuellement parcourir pour atteindre les centres de consom- mation. Parallèlement, la création d'une tannerie à proximité de cet abat- toir industriel est une mesure qui valorisera une importante fraction des peaux actuellement exportées brutes. - 60 - 175. .On semble vouloir précipiter ce mouvement et, sans attendre les résultats de l'opération de Kaédi, le multiplier en construisant deux centres d'abattage à-Kiffa et Néma. Cette hâte-nous semble exces- sive car la situation des- deux villes si elle doit, théoriquement, per- mettre un ravitaillement facile en animaux à abattre, augmentera consi- dérablement les frais de processing et de transport des carcasses 2/. 176. Une conserverie de viande serait également prévue dans l'Est. Nous formulons les plus extrêmes réserves sur la rentabilité d'une telle industrie installée aussi loin des débouchés éventuels. L'exemple d'un pays.voisin montre que le coût de transformation des animaux vifs en car- casses est triple entre la capitale et un centre provincial situé en zone de production mais 4 très grande distance des marchés de consommation. les études techniques et économiques qui ont précédé la décision du finan- cement de l'abattoir frigorifique de Kaédi ont été très sérieusement pous- sées; il conviendrait qu'il en soit de même pour tout autre établissement. 177.. L'attention du Gouvernement doit être attirée sur la nécessité qu'il y.a de ne s'engager vers de nouvelles réalisations qu'autant que leur rentabilité aura été démontrée, car si le fonctionnement et l'amor- tissement des ouvrages sYavéraient plus coûlteux que ces réalisations, ce serait forcément-au détriment du revenu de l'éleveur.- Si les études con- cluent à la rentabilité -de nouveau,c abattoirs industriels il est recom- mandé que les bureaux d'études qui seront consultés recherchent avant tout la simplicité des équipements et, proposent des solutions moins coû- teuses que celles retenues pour Kaédi même s'il en résulte la nécessité d'accroître le norbre des employés et ouvriers. Les moyens mis en oeuvre pour réaliser les objectifs cités ci-dessus 178. Les structures d'intervention sont satisfaisantes en ce qui concerne la prophylaxie sanitaire et les opérations zootechniques qui ne portent que sur la sélection massale du cheptel. Tout ceci se fait dans le cadre des services d'Etat. Il ne peut en être autrement pour les interventions sanitaires qui ne doivent en aucun cas dépendre de l'initiative privée. Par contre, les systèmes commerciaux, relativement bien connus laissent à désirer par leur complexité et la lenteur avec la- quelle les producteurs sont rémunérés en raison du mode de commercialisa- tion. Le.coût du traitement de la viande à l'abattoir ne doit pas dépeitsser 15 F CFA/kilogramme. A Kaédi ce chiffre ne doit pas être dépassé si le volume traité annuellement est de 2000 tonnes. Pour le démarrage à 1 400 tonnes le coût du travail s'élève à 22 F CFA. Pendant cette période on a prévu une cubvention indirecte de l'Etat sous forme de la prise en charge de la rémunération du Directeur de l'abattoir. - 61 - 179. On n'a pas encore mis sur pied l'organisme qui devra alimenter le complexe de Kaèdi. Il semble que l'on ait pensé s'orienter vers la formule d'une société mixte qui assurerait l'achat du bétail vivant, le ferait traiter par l'abattoir et placerait les viandes sur les divers marchés. Cette formule est satisfaisante car elle permet d'associer dans la société les représentants des éleveurs, les acheteurs de sous- produits les transporteurs, les pouvoirs publics,etc. Mais cet organis- me devrait également contrOler les ranches d'embouche et intéresser les industries annexes. Le modèle existe.dans un pays voisin oÙ a été créée la Société d'Exploitation des Ressdurées Animales du Sénégal (SERAS) qui jour le rôle de maître-d'oeuvre délégué du gouvernement pour tous les ouvrages et toutes les opérations institués pour le développement de l'élevage. Il serait souhaitable qu'un organisme de cette sorte soit créé en Mauritanie (SERAM). Cette société aura vraisemblablement à sous- traire certaines opérations à des individus privés dont elle contrôlera l'activité. Par ailleurs il lui appartiendra d'établir des cahiers de charges pour chaque opération et d'en faire respecter les clauses. 180. Il a été décidé que l'abattoir de Kaédi serait un établissement public doté de l'autonomie administrative et financière. Ceci permettra d'ici peu d'en analyser les résultats financiers et techniques. Des liens devront exister entre cet établissement et la SERAM qui serait son prin- cipal client sans toutefois avoir le monopole de la commercialisation qui sera encore longtemps assurée en grande partie par le secteur traditionnel. B. Les Résiltats du Premier Plan 181. Les financements obtenus au cours des 3 premièreG années ont été répartis ainsi: - Protection sanitaire nationale: 74,6 1/ ( 1 centre d'immunisation (20 parcs de vaccination - Abattoirs frigorifiques: 238 (Abattoirs-frigo de Kaédi (Abattoirs de Nouakchott - Hydrauique pastorale: 3397 (puits dans le Hodh et (brigade d'entretien des (puits Total 5983 182. Il faut ajouter le tiers des 250 iillions consacrés à la campagne conjointe Inter-Etats contre la peste bovine (P.C. 15; FED et AID) qui doit s'étendre de fin 1966 à 1968, ainsi que la tannerie de Kaédi, financée hors plan par le secteur privé (60 millions F CFA). Les prévisions du Plan étaient de 1 036 millions F CFA non comprises les sommes inscrites au titre de la campagne antipestique et la réalisation de la tannerie de Kaédi. Dans le cadre du plan, 57,7% des prévisions ont été réalisées. Les effets des investissements ne se sont encore faits sentir que sur le plan sanitaire et sur l'abreuvement du cheptel. 1/ En millions de francs CFA. -62 - La situation sanitaire 183. -le, n.ombre des parcs de vaccination a été porté de 79 - 99 et le centre d'immunisation de Bacikounou a' été mis en chantier début 1967. En 1966, on-a pu noter par rapport aux années antérieures une nette ré- gression des.principales affections épizootiques (péripheumonie charbons bactéridien et symtomatique) sauf en ce qui concerne la peste bovine. La.Rick'ettsiose signalée à partir de 1962 a pu 9tre contenue. Le service vétérinaire est actuellement en mesure d'intervenir efficacement, ais insuffisamment faute de moyens en personnel et matériel, contre -d'autres affections (trypanosomiages, parasitismes intestinal et cutané). :Durant l'année 1965, 2 540 000 interventions ont été pratiquées, rrincipalement sur les bovins (2 405 000). Les chiffres pour 1966 ne sont pas encore connus. Exploitations des pâturages 184. La création de nouveaux puits pastoraux pour 254 millions de F CFA et dfune brigade d'entretien des puits (16,7 millions de F CFA) a largement contribué à l'amélioration des conditions d'existence du cheptel et d'exploitation des p9turages, en assurant une meilleure répartition des animaux dans l'espace. Il en est résulté un accroissement notable du bétail disponible pour la consommation intérieure et l'exportation. xploitation des ressources animales 185. Aucun établissement de traitement des viandes et sous-produits selon des procédés convenables et hygiéniques n'avait entré en activité jusqu'à 1967. L'abattoir de Kédî"étâft opérationnel au commencement de 1968 et celui de Nouakchott serait opérationnel plus tard en 1968, L'exploitation de l'abattoir frigorifique de Kaédi pourrait conduire aux résultats suivants: (50 à 60 emplois spécialisés). Nouveaux revenus de l'élevage Marchés extérieurs 196h: 1 00 tonnes valeur: 100 1/ 1971: 2 080 " valeur: 200 1977: 2 '300 " valeur: 230 Revenus de l'abattoir proprement dit (coût de la transformation) 1968: 15 millions 1971: 30 millions 1977: 35 millions Marchés intérieurs nouveaux (substitution d'importations) (non compris Nouakchott) (Port-Etienhe, Fort .1968: 168 tonnes valeur: 17 1/ Gouraud, Adkoujt, etc.) 1971: 310 tonnes valeur: 31 1977: 350 tonnes valeurî 35 En millions de F CFA. - 63 - 186. La tannerie de Kaédi pourra entrer en activité à la fin de 1967 Actuellement les peaux sont exportées soit "sur le dos des bêtes vivantes" abattues à l'étranger, soit sous la dénomination très péjorative de "peaux de brousse" mal préparées et mal payées. Production nouvelle: 350 tonnes de cuir tanné par an au minimum et possi- bilité de 700 tonnes. Valeur de la production: au prix de vente au prix de revient 350 *tonnes 69 millions de FCFA 54 millions de FCFA 700 tonnes 138 " " 108 L'opération est donc éminemment rentable pour l'usinier et pour l'éleveur local. Les débouchés sont assurés pa,£ l'usinier qui est lié à des tanne- ries européennes. Financement privé: français (30 millions) mauritanien(22 millions) total: 52 millions Fonds de roulement: 30 Millions par prêt BMP Emplois créés: 300 Au niveau de la production aucun financement n'a encore pu être obtenu pour réaliser les opérations prévues en vue de régulariser et d'améliorer la commercialisation du bétail (ranches d'embouche). C. Les Moyens Actuels d 'Intervention 187. Le Service de l'Elevage,.dispose actuellement d'une infrastruc- ture propre à assurer l'efficacité du service chargé de la protection du bétail. Un trou existe cependant dans le dispositif à la limite des trois cercles riches en bétail, Gorgol-Tagànt-Assaba, et en un lieu où transi- tent de nombreux animaux à El Ghabra. Il serait donc nécessaire d'y ins- taller un centre dlimmunisation qui devra également jouer un rôle dans la vulgarisation zootechnique. Le nombre de parcs de vaccination est actuel- lerent de 99, leur implantation ne correspond cependant pas toujours à la répartition du cheptel. Des régions riches en bétail telles que le Hodh Occidental, le Hodh Oriental et l'Assaba sont encore peu pourvues. Il manque 20 parcs (valeur 16 millions de F CFA). Un laboratoire de diagnos- tics existe à Nouakchott mais ne possède pas le matériel nécessaire à son onctionnement ni d'ailleurs le personnel. Le premier plin avait prévu l'acquisition de ce matériel mais le financement n'a pu en être trouvé (5 millions de F CFA). Il faut insister sur le fait que ce laboratoire ne doit avoir qu'un râle dans le dépistage des maladies animales et qu'il ne saurait être question d'y fabriquer des substances biologiques (sérums et vaccins) ni d'y effectuer des recherches qui doivent se faire au Labo- ratoire Central de l'élevage à Dakar. Nous estimons que ltéquipement de - 6h - ce laboratoile est utile mais non prioritaire. Les moyens matériels d'intervention- 188. En raison de la grande dispersion et de l'etême mobilité de la plupart des troupeaux il est indispensable que les agents du Pervice d'Elevage puissent se déplacer rapidement pour intervenir efficacement. 189. La situation du parc automobile est actuellement très insuf- fisante. Seule la campagne antipestique conjointe contre ·le peste bovine peut se dérouler normalement. les agents chargés des autres opérations sanitaires ou zootechniques sont la plupart du temps paralysés faute de moyens de déplacement. (1) Nombre de véhicules en service et leur état Ancienneté Nombre Etat 2 à 3 ans 6 moyen 3 à 6 ans 5 médiocre + de 6 ans 19 très mauvais id 5 hors d'usage (2) Nombre de véhicules tous terrains nécessaires 9 circonscriptions ( 9 chassis courts ( 1h chassis longs 23 Direction et services spéciaux 5 2U (3) Les crédits de.fonctionnement 1965: 86 525 000 dont personnel 58 375 000 - 21 du budget nat. 1966: 83 955 000 ' " 61 815 000 - 1,8% " " 1967: 94 645 000 " " 73 845 000 - 1,8% " 190. Si la croissance des sommes consacrées au personnel paraît normale, on assiste à une diminution régulière des moyens d'intervention (28 150 000; 22 10 000; 20 800 000) qui est inquiétante pour la permanence de l'activité du service et.qui évolue en sens contraire de l'accroissement de la produc- tion animale et du volume du cheptel à encadrer, protéger et améliorer. La fraction des taxes sur le bétail affectée à lVachat de médicaments, sérums et vaccins ne suffit pas à redresser la situation. Ie personnel 191. Les attributions de l'ancien Service de l'Elevage, des Pêches Maritimes et des Industries Animales ont été réparties entre trois départe- ments: - le Service de l'Elevage relève du Ministère de l'Economie Rurale - le Bureau des Industries Animales et le laboratoire relè- vent du Haut Commissariat à l'Industrialisation et aux Iines - le laboratoire des pêches, relève de la Direction des Pêches qui dépend du Haut Commissariat à l'Industrialisation et aux Mines. Le Personnel actuel comporte: Service de Bureau des Indus- Laboratoire l'Elvage tries Animales des pêches Docteurs vétérinaires mauritaniens 1 0 1 Docteurs Vétérinaires Assistance Technique 1 0 0. Assistance d'Elevage 20 0 - Ingénieurs de travaux 1 0 - Infirmiers 6h 0 ''2 Spécialistes en technologie 0 0 1 Les besoins actuels sont: Docteurs vétérinaires 8 3 2 Assis tants d'élevage 25 1/ Infirmiers 8h 1/ 2 Spécialistes en technologie du poisson 1 Ce personnel est destiné à occuper les emplois suivants: Docteurs Vétérinaires - Direction de l'Elevage 2/ - Laboratoire de Diagnostic Vétérinaire Formation 3/ - Opérations zootechniques, notamment dans les périmètres de développement intégré et dans les établissements d'élevage - formation professionnelle - Cinq inspections d'élevage 1/ Pour le Service de l'Elevage et le Bureau des Industries Animales. 2/ Personnel supérieur en place. 3/ Personnel supérieur en cours de formation, disponible en juillet 1967. - 66 - Assistants d'Elevage et - 9 circonscriptions d'élevage Infirmiers 16 secteurs et postes zootechniques et vétérinaires - il équipes anti-épizootiques Bureau des Industries Animales Docteurs Vétérinaires - Direction du Service des Industries Animale-s;- - Inspection -des Abattoirs -.Direction de l'Abattoir de Kaédi 1/ - Spécialistes des industries laitières et annexes. Le personnel subalterne serait détaché du Service de l'Elevage. Laboratoire des Pêches Maritimes Niveau Docteur ( - 1 océographe biologiste 2/ Vétérinaire ( - Inspecteur des produits je pêche - Spécialiste de technologie du poisson 2/ Infirmiers: - Inspection et travaux de laboratoires. 192. Bien que la Miuritanie ait fait former 7 docteurs vétérinaires, quatre seulement sont disponibles en juillet 1967 dont trois pour 1.éle- vuge proprement dit; 2 ont renoncé à servir dans leur pays, 1 occupe des fonctions para-ministérielles, 1 s'est spécialisé dans l'ocëanographie et dirige le laboratoire des pêches de Port-Etienne. Il manque donc actuel- lement 8 docteurs-vétérinaires pour l'élevage et la production: animale et 1 pour le contrôle des produits de la pêche. Un poste est occupé provi- soirement par un assistant technique étranger (formation), un second as- sistant doit prochainement être affecté au Service des Industries,Animales. Cette situation est grave pour un pays dont la vocation pastorale est do- minante. 193. Il convient de provoquer de toute urgence la formation du per- sonnel supérieur nécessaire. Compte tenu de la durée des études (6 ans) et des déchets ou échecs inévitables, il convient d'attribuer annuelle- ment 4 bourses de 6 ans pendant les 3 prochaines années à des bacheliers suffisamment doués pour les études scientifiques. Des mesures devraient être prises pour imposer aux diplômés leur retour dans leur pays. Provi- soirement, cette situation imposera la formation de 8 assistants 2/ d'éle- vage par promotion parmi les infirmiers les plus aptesiet -le maintien du Centre 'de Formation de Nouakchott jusqu'en 1969. ý Ultérieuycement, les as- sistants dtélevage seront formés à f'Ecole de Bamako pour le remplacement des retraités ou l'occupation d'éventuels postes nouveaux.. Il manque 20 infirmiers vétérinaires qui seront formés à Kaédi. Pour la constitution de promotions équilibrées il conviendra de recruter, compte tenu des déchets, 12 élèves la première année et 12 la troisième année du Plan pour combler les déficits. l/ Personnel supérieur en cours de formation, disponible en juillet 1967. Personnel supérieur en place. Pour suppléer les docteurs-vétérinaires. - 67 - III.. Analyse des Projets A. Projets pour la Protection SanItaire Centre d'immunisation d'El Ghabra 194. C'est une opération prioritaire pour achever l'infra.structure du service de la prophylaxie sanitaire. El Ghabra est le point de pas- sage d'importants troupeaux régulièrement omis dans les interventions. L'implantation de ce centre à cet endroit permettrait de lutter contre la peste bovine, charbon, pêripneumonie sur un effectif de 20 à 30 000 têtes de bovins. Tnstallation de 20 parcs de vaccination 195. Les facilités d'intervention procurêespar ces parcs ont été démontrées. 20nouveaux parcs complàteront le rêseau actuel qui s'est avêré encore insuffisant. Laboratoire de Nouakchott en vue d'effectuer le dépistage rapide des maladie-s 196. Les bâtiments pour un petit centre de diagnostic existent à Nouakchott. Il doit être entendu qu'il n'y sera fait aucune recherche scientifique ni de production de produits biologiques, le laboratoire central de Dakar Ayant ses vocations et les moyens adéquats. La réali- sation de ce projet est urgente en raison de l'arrivée prochaine d'un vétérinaire spêcialisé en bactériologie qui utilisera ce laboratoire en même temps qu'il exercera les fonctions d'adjoint au Directeur de l'Ele- vage et participera à la formation du personnel de service. Renouvellement du parc automobile 197. Le parc actuel n'est composé que de Power ou h x h, consommant plus de 40 litres aux 100 kilomètres, d'un entretien coûteux et dont les pièces détachées ne sont plus disponibles sur le marché mauritanien ou sénégalais. Des véhicules légers permettront aux Responsables locaux de l'Elevage de se déplacer rapidement et de manière économique. Les achats de véhicules doivent s'échelonner sur h ans. B. Hydraulique Pastorale et Villageoise Investissements déjà réalisés 198. Environ 600 puits, pour une valeur initiale de 600 millions de F CFA et de 2,5 milliards environ en valeur de remplacement actuelle, ont été réalisés de 1950 à 1963. Ces travaux ont été financés par le budget de l'ex-A.O.F., le FIDES ou le FED. Au cours du 1er Plan 1963-67, 20 puits, financés par le FED, ont été exécutês à l'entreprise dans le Hodh pour un montant de 230 millions de F CFA. De nombreux puits privés ont êté également réalisés avec ou sans le concours de l'Etat (chantiers de déve- loppement, etc.) et dont le bilan n'a pas encore été établi. - 68 - Programme proposé pour le 2ème Plan 1968-71 199. Entretien des puits - Il s'agit en priorité d'effectuer l'entre- tien du patrimoine' existant, qui'a été très négligé depuis 7 ans. Il est proposê de créer 3 brigades d'entretien supplémentaires (en plus de celle existante de Rosso) à Aroun, Néma et Aleg.« La composition de chaque bri- gade devrait être allégée par rapport aux prévisions faites par le Service de lHydraulique et le maximum de travaux d'entretien devraient être sous- traités à de petites entreprises locales. 200. Puits pastoraux dans l'Est - Le creusement de 140 puits est pro- posé, compte tenu de l'acuité des problèmes d'abreuvement dans cette très vaste région couverte de bons pâturages, et de très bonne rentabilité des investissements d'hydraulique pastorale. Cent de ces puits, dont le finan- cement pourrait être demandé à un organisme extérieur, pourraient être exé- cutés par des entreprises locales moyennes. Il y a intérêt en effet à fa- ciliter dans toute la mesure du possible le renforcement de ces entreprises, qui utilisent beaucoup plus intensément les moyens locaux et permettent aussi une meilleure formation professionnelle des cadres. Les 40 puits restants pourraient être réalisés par les chantiers de développemt avec liaide des services publics. 201. Puits villageois dans la Vallée du Sénégal - Les conditions d'alimentation en eau des villages situés. dans la vallée du fleuve étant assez précaires en saison sèche, et du fait que cette zone est la seule du pays présentant de réelles potentialités agricoles, un programme de 70 puits avec participation privée est proposé. Réalisation et équipement des sondages de reconnaissance effectués par le Service des Eaux Souterraines. Projet Programme des Nations Unies pour le Développement 202. Ce projet, demandé au Fonds Spécial des Nations Unies, devrait être opérationnel au début du 2ème Plan. En plus des crédits de fonction- nement pour les dépenses de la contrepartie mauritanienne (prévus dans le programme des études hydro-géologiques) un crédit a été prévu pour la transformation de quelques-:uns de ceÎ3 sondages de reconnaissance en fora- ges d'exploitation (alimentation en eau de villages, ranches d'mbouche, etc.). C. Zone. Pilote d'Elevage de Kaédi 203. Description: Réalisation d'une gone pilote pour améliorer la production de viande et familiariser les éleveurs locaux avec des méthodes d'élevage en région sèche sous protection de cl8tures et de parefeux. Le placement de la production de la zone est assuré par la proximité de l'a- battoir industriel de Kaédi. Justificatioil: La région de Kaédi est actuellement une de celles h la densité de cheptel bovin la plus forte et est destinée à connaître un important développement dans le sens de l'industrialisation des produits animaux (abattoirs, frigorifique et tannerie). La situation de la zone - 69 - pilote, sur dunes et à proximité du centre de formation rurale, lui confère un rôle important dans l'éducation générale des futurs pasteurs. Des expérimentations de méthodes pastorales rationnelles pourront y être conduites en liaison avec ce centre et seront applicables à une grande partie du pays. Des études hydro-géologiques ont montré la possibilité ,de trouver de leau par sondage à 60 mètres. Une étude agrostologique a montré la qualité de la végétation naturelle qui sera utilisée en pàtu- rage direct et en fourrage récolté. Le terrain est la propriété de l'Etat mauritanien. MaÎtre d'oeuvre et exploitant: Gouvernement puis éleveurs particuliers. Assistance technique: Services techniques mauritaniens, en particulier Service de l'Elevage. Etude de rentabilité: Le projet devant jouer à la fois un rôle de forma- tion et de production sa rentabilité économique n'est pas évidente. Le produit brut annuel de l'opération est de 1h millions F CFA correspon- dant à une plus value .de 7 millions de F CFA. le bénéfice net serait de 2% du chiffre d'affaires. Coût estimé: 50 millions F CFA d'investissements estimés au départ; estimation de la mission: 78 millions F CFA. Base d'estimation: Assez optimiste sur certains postes, notamment sur l'accroissement de la valeur du bétail au cours du passage sur la zone. Financement possible: Fonds spécialdes Nations Unies dans le cadre du Comité Inter-Etats pour l'aménagement du fleuve Sénégal. Calendrier de réalisation: 1 an en 1968 Législation: Les terrains appartiennent à l'Eta' (Loi No. 60.139 du 2 août 1960). Il conviendrait de déterminer la nature des liens qui uniront entre eux les éleveurs utilisant les installations et les liens unissant les éleveurs et le maître de l'ouvrage. Accroissement du personnel de direction: Un vulgarisateur Assistant d'éle- vage devra être affecté à la zone. Commentaires: Opération utile pouvant avoir des répercussions importantes sur l'évolution des méthodes d'élevage et le développement de la producti- vité pastorale de la région. Les bénéfices réalisés par les utilisateurs apparaissent faibles dans le dossier car on leur a fait supporter les frais d'encadrement et de démonstration qui devraient être inclus dans les inves- tissements 1,9 million par an pendant h ans, soit 8 millions F CFA environ. Proposition: Projet à rendre opérationnel en 1968. - 70 - D. Zone Pilote d'Elevage de l'Aftout Es Sahel 204. Description: Il s'agit d'un essai de mise en valeur de l'Aftout es Sahel, région riche en pâturages de qualité mais inexploitée faute d'eau douçe. Les puits ne fournissent que de 2Saau salée inutilisable par le bétail, On prévoit d'alimenter deux réserves artificielles alimentées par la crue du fleuve'Sénégal. La zone comprendra 2 secteurs de 10 000 hectares où l'élevage de 2.000 bovins sera conduit selon un mode tradi- tionnel encadré et amélioré. En outre, un petit secteur laitier de 100 à, 200 t6tes est prévu à Keur Macène entre les deux premiers. Chaque secteur. possédera un réservoir artificiel de 30 000 m3, des abreuvoirs avec anti- bourbier et, pour le secteur laitier, un ensemble pour nourriture complé- mentaire et une laiterie beurrerie de capacité de 800 litres par.jour. Un agent d'élevage responsable des 3 secteurs sera logé sur place dispose- ra d'un moyen de communication, traditionnel (voiture à cheval). Les pa- turages seront protégés par des pare-feux. Justification: La mise en valeur de cette région permettrait de recaser les troupeaux qui actuellement pâturent dans le Delta et s'a- breuvent dans le fleuve Sénégal dont l'accès aux éleveurs extensifs devra être sévèrement conorôlé lorsque les projets hydro-agricoles envi- sagés seront opérationnels. On pourra profiter de l'opération pou'r tenter l'amélioration du cheptel. Maître d'oeuvre et exploitation: Indéterminé. L'opération devrait être contr6lée par l'Etat et exécutée par un groupement d'éleveurs encadrés par un agent d'Elevage. Assistance technique: Service dttlevage et éventuellement laiterie de Rosso. Etude rentabilité: Incertaine à court terme en ce qui concerne l'opération lait. Positive à moyen terme pour le recasement des éleveurs. Les 4 Co. animaux qui pourront paître sur d'excellents pâturages représenteront un càpital approximatif de 45 millions de F CFA. Ils produiront 480 animaux de boucherie valant 15 000 F CFA, soit 7 millions F CFA plus 160 tonnes de lait, soit 3 millions de F CFA, soit un produit brut annuel total de 10 millions de F CFA. Les coûts de fonctionnement seront très faibles en ce qui concerne la production d'animaux de boucherie. Coit estimé: Zones d'élevage 27 millions de F.CFA Zones laitières 23 millions de " Encadrement prévu 3 ans Financement possible: Par le Fonds Spécial des Nations Unies dans le cadre du Comité Inter-Etats pour l'aménagement du fleuve Sénégal. Calendrier de réalisation: Etudes en 1967/68; mise en service 1971. Besoins de personnel d'encadrement: un agent d'élevage. -71- Commentaires: L'opération est nécessaire sur les plans psychologiques et de la politique'de l'élevage. Même si l'aménagement du delta ne devait pas réduire les secteurs pâturables il y a tout intérêt à ménager Aftout es Sahel pour en permettre l'exploitation. Le dossier présenté est muet sur les coûts de fonctionnement. Ceux-ci ne seront vraisemblablement pas élevés pour l'élevage de type traditionnel mais on peut émettre des doutes sur la rentabilité de l'opération lait. On peut se demander si la zone ne pourrait être aménagée en vue d'un ranch de type économique dont les pro- duits seraient aisément dirigés sur St. Louis, Rosso et Nouakchott. Le développement économique régional serait intensifié (pour la justification c.f. Ranch d'embouche dans la région de Kaédi). Propositions: Poursuivre les études détaillées de la zone; reprendre l'étude économique du projet. Rechercher l'emplacement idéal pour un ranch d'embouche dans l'Aftout es Sahel et en faire l'avant projet tech- nique avec bilan économique et financier prévisionnel. Le coût des études pourrait s'élever à 8 millions F CFA. Coût de l'ensemble de llopération, estimation provisoire: Etudes 7 millions F CFA lère année Zone d'élevage 50 millions ". 2ème année Ranch d'embouche 100 millions " 2ème année 157 millions arrondi à 160 millions " E. Le développement du métayage 205. ·Le métayage est une pratique qui consiste à fournir à l'éleveur un certain nombre de bêtes de trait, le remboursement de leur valeur étant effectué sous forme de produit de croît sur une période fixée à l'avance. Cette opération au développement de la culture attelée comme c'est le cas en auritanie alors qu'elle a pour but dans d'autres pays le peuplement de certaines zones en troupeaux. Dans la masse des interventions privées dans les zones du Gorgol-Brakna et de Néma, un montant de crédit a été af- fecté à l'achat à crédit d'animaux de trait. A titre de premier essai la mission recommande qu'une partie de ce cheptel soit fourni aux agricul- teurs dans le cadre du métayage. Pour commencer, on recommande de fournir dans chacune de ces deux zones deux troupeaux de 100 bêtes chacun, soit un total de 400 bêtes (coût: 8 millions F CFA). La proportion sera d'un mâle pour 21 femelles et le remboursement se fera sur 5 ans à raison de la moitié du croÎt sous forme de veaux de 2 ans qui seront à leur tour fournis à d'autres agriculteurs. Pour assurer le maximum de chances de.-réussite à l'opération il faut choisir au départ des agriculteurs qui adhèrent à l'opé- ration intégrée de la culture attelée car il ar.rive fréquemment que ceux-ci manifestent certaines réticences à effectuer un travail d'éleveur (matéria- lisé par la fourniture de produits de croît). Il faut également, comme cela se fait au Sénégal assurer les boeufs de labour contre la mortalité. - 72 - F. Centre d'Alimentation du Bétail de Kaédi 206. Description: Production fourragère sur 200 hectares irrigués par aspersion; production de 1.770 000 unités fourragères par an. En- silage système Harvestore. Engraissement en feed-lots d'animaux achetés maigres aux producteurs. Production annuelle 437 000 kilogrammes de boeuf (poids vif) soit environ 220 tonnes de viande nette à partir de 3 000 bêtes, valeur brute 21. millions F CFA. Il est acheté pat ailleurs 200 000 unités fourragères d'alimentation complémentaire plus des complé- ments minéraux. Justification: L'abattoir de Kaédi dont la mise en fonctionnement a eu lieu en janvier 1968 aura besoin de ravitaillement continu en animaux de qualité pour satisfaire la demande interne: 555 tonnes. Pour la demande extérieure: Iles Canaries: 900 tonnes extensibles à 2.000 tonnes; Sénégal: 300 tonnes. Les marchés extérieurs seront les plus exigeants au point de vue qualitatif et sanitaire. L'élevage, sous sa forme tradi- tionnelle actuelle, fournit du bétail de qualité moyenne au prix de 85 à 90 F CFA le kilogramme net (dressed weight) sur pied. Il faut y ajouter les frais d'abattage et de réfrigération et le cogt des opérations commer- ciales jusqu'à l'amenée de la viande près de l'avion (20/25 F CFA). Or le projet présenté aboutit à un coût de production de 95 à 100 F CFA le kilogramrevif gagné pendant la période d'engraissement, soit 200 F CFA le kilo net. Si les animaux à engraisser sont achetés 9 000 F CFA à l'éle- veur.(125 kilogrammes nets) ils ne séjournent que 30 jours en gagnant 15 kilogrammes nets, le coût de la viande atteindra: 9 000 + (30 x 100) 170 . 8,71 F CFA 125+15 Si les animaux séjournent deux mois, le coût du kilogramme sera: 9 000 + (60 x 100) 15 000 96,77 F CFA 125 + 30 Ce prix n'est pas compétitif à moins de correspondre à une qualité excep- tionnelle. De plus, les comptaeprévisionnels établis ne laissent aucune marge atténuant l'optimisme exageré des données de base. Ces bases sont en effet discutables. Les estimations de gain de poids prévues soit un kilogramme de viande pour 4,5 unités fourragères consommées ne sont étavées par aucune expérimentation en Afrique Tropicale sèche. Les gains de poids prévus sont supérieurs à ceux que l'on obtient dans les meilleures condi- tions en Europe. Financement: Emprunts extérieurs: Allemagne: 100 millions F CFA. Main-d1oeuvre et exploitant: Indéterminés, Assistance technique: Indéterminée. Etude de rentabilité: Exécutée par le fournisseur de matériel, très sommaire sur les plans agronomique et zootechnique. -73- Coût estimé: 2 507 136 .D.M.K. de matériel monté, plus terrassement VRD, Habitations, électricité, etc. Bases d'estimation: Théoriques. Financement possible: Indéterm:Lné. Calendrier de réalisation: Préparation - 5 à 7 mois Génie civil - 6 à 8 mois Montage des équipements - 8 à 9 mois Législation: R.A.S. Commentaires: Bases techniques insuffisantes: (I) les rendements des cultures de fourrage ne sont pas connus; (2) doutes sur les possibilités de faire prendre au zébu afri- cain les poids prévus dans les temps donnés et avec l'ali- mentation proposée; (3) la viande sera produite b un prix non concurrentUel vis-à- vis de la. production traditionnelle. Il n'est pas certain que la, qualité de la production justifiera une importante augmentation des prix. Le procédé proposé permet des gains de viande à un coût élevé. Il faut donc que les animaux sur lesquels seroit ajoutés cette viande élevée .soient ache- tés au départ à un prix très bas; (4) l'environnement économique et ccmmercial n'est pas étudié; (5) l'étude du marché pour une viande de qualité n'a pas été réalisÉe. Propositions: Avant de décider l'opération, il s'avère indispensable de confirmer les données de base sur les plans'de la technique agronomique et zootechnique. Il est donc recommandé au Gouvernement: (1) d'entreprendre l/ les expérimentations préalables et néces- saires sur des surfaces culturales et avec un nombre d'ani- maux suffisant pour des résultats significatifs. A ce mo- ment une étude technique et financière du projet sera exé- cutée sur la base des résultats techniques obtenus; (2) si ces études démontrent la rentabilité du projet, proposer les modalités de fonctionnement et par dès actes réglemen- taires nécessaires fixer des modalités selon lesquelles les ouvrages seront administrés et gérés, on décidera également de quelle façon et par quel moyen la commercialisation du bétail devra s'effectuer. 1/ Dans le cadre du centre de Kaédi. -74 - G. Ranch d'Embouche dans la Région de Kaédi 207. Description: Il s'agit d'assurer dans un périmètre de 20 000 ha de pâturages naturels rationnellement exploités le stockage sur pied et l'engraissement annuel d'une quantité minimum de 2 000 bovins qui se- ront destinés à régulariser l'approvisionnement de l'abattoir industriel de Kaédi. Justification: L'abattoir de Kaédi exigera un apport régulier d'animaux de qualité provenant de zones ou le contrôle des maladies épizootiques peut être -garanti d'une manière absolue. Les études de marché font apparaître une demande extérieure de viande en carcasse de 900 à 2 000 tonnes par an. L'exploitation actuelle du troupeau mauritanien fournit au marché des ani- maux qui n'ont pas atteint leur plein développement et sont livrés en bon état aux époques où le pâturage est de qualité inférieure. Le but de l'opération est de faire atteindre aux animaux leur poids optimum au moin- dre coOt et si possible selon une méthode diffusible à la population locale. Les éleveurs fourniront au ranch de jeunes animaux (2 àns à 2 ans et demi) qui seront engraissés pendant un Ce,bux ans et commercialisés dans les meil- leures conditions. Le premier ranch doit traiter 2 000 animaux par an et fournir 400 tonnes de viande netteA ralent 85000 F CFA la tonne. La valeur ajoutée par l'opération sera de 10 000 F CFA par boeuf, soit 20 millions F CFA par an au nimimum. Maître &oeuvre et exploitant: Non déterminé. Il est recommandé que l'ex- ploitatioi soit confiée à une société qui ferait abattre le bétail à l'a- battoir de Kaédi puis en assurerait elle-même le placement. Assistance technique: Non déterminée. Il est recommandé la création d'une société mixte jouant le rôle de maitre d'oeuvre délégué de l'Etat pour l'exploitation des ressources animales de la RIM. Cette société contrôle- rait l'exécution des prescriptions imposées aux gérants des divers établis- sements financ's sur fonds publics ou mixtes (abattoirs, frigorifiques, ranches, etc.). Cette société apporterait en outre son assistance techni- que à ces divers établissements. Elle devrait comporter des actionnaires du secteur privé. Etude de rentabilité: Les diverses études antérieures manquent de précision.. Une étude détaillée est à exécuter d'urgence. Coût'estimê: La plus récente étude estime à 62 millions F CFA la réalisa- tion des équipements. L'expert de la mission pense que cette somme est in- suffisante et que les équipements atteindront 70 000 millions F CFA, que la mise en charge du ranch exigera 15 millions F CFA, et qu'un fonds de démar- rage de 10 millions F CFA est indispensable. Les études préalables coûte- ront 5 millions F CFA. Total à investir 100 millions F CFA. Bases d'estimation: A préciser. Financement possible: Indéterniné. Calendrier de réalisation: Etudes: 6 mois; réalisation: 1 an (1967-1968). -75 Législation: Nature juridique de l'êtablissement h préciser par un acte goùvérnémental4 Société*d'exploitation des ressources animales de Mauritanie (SEAM),a crêer pour piloter l'ensemble du projet et superviser le gérant. Commentaires: Opération indispensable pour assurer le ravitaillement del'abattoir et valoriser la production locale. Propositions: (1) Exécution immédiate des études définitives et des dossiers techniques de réalisation; (2) Créer dès que possible les structures juridiques et fone- tionnelles pour l'exploitation de l'établissement (SERAM). H. Complexe Laitier de Rosso 208. Ce projet repose sur une étude très générale conduite. par le Dr. Mohamed Said el Rafey, de la Société MISR laitière Industrielle. Il est justifié par l'importance des quantités de lait importées en Maurita- nie alors que ce pays est déjà.un important producteur. Tonnage importê Equivalent lait Lait stérilisé .480 tonnes 480 tonnes Lait en poudre 624 " 4 368 " Beurre 93,2 " 1 864 " La causedest que certains centres consommateurs sont situés en dehors de la zone de production. Le projet comporte: une ferme laitière un centre de collecte une usine de traitement Commentaires: Si les conditions générales ont été exposées dans le dos- sier présenté, et s'il apparait que l'usine pourra être implantée dans les locaux disponibles de l'abattoir de Rosso qui n'a jamais été utilisé, l'étude est muette sur les conditions techniques d'exécution, sur les prévisions financières pour l'investissement et le fonctionnement. Propositions: Ainsi il est impossible d'émettre un avis sur la rentabi- lité du projet. Une mission d'estimation est donc nécessaire. CoCt: 3 millions F CFA. rr - 76 - I. Abattoirs de l'Est Mauritanien et Conserverie de Kiffa 209. Desciotion: Construction dans l'est mauritanien de trois abattoirs industriels (Kiffa, Aïoun et Atrouss et Néma) d'une capacité annuelle.de 60 000 bovins et 150 000 ovins et caprins. 'a totalité de la production serait destinée à alimenter une conserverie située. Kiffa. Les carcasses des animaux seraient congelées et stockéés aux époques fa- vorables. La viande abattue dans les abattoirs éloignés de Kiffa (Aroun el Atrouss 270 km, Néma 500 km) serait congelée et transportée par ca- mions. frigorifiques.jusqu'à Kiffa pour y être traitée. Les productionsfutures sont évaluées en tonnes à: lère année 5ème année 8ème année Conserves de boeuf h 992 tonnes 9 984 tonnes 14 975 tonnes Extraits de viande de boeuf .100 " 200 " 300 " Conserves de mouton, 1 405 " 2 810 " h 215 " Cuirs de bovins 1 581 " 3 162 " h 743 " Peaux de moutons 540 " 1 080 " 1 620 " L'évacuation des produits finis est prévue par camions lourds (20 à 2h. tonnes). Justification: Le promoteur.'du projet estime que le cheptel actuel est sous-exploité; que la vente sur pied se fait dans des conditions diffi- ciles sur des marchés très éloignés. que la qualité actuelle de la viande est insuffisante pour le commerce en frais mais qu'elle correspond aux be- soins de la conserverie; que la viande ne rapporterait que 90 F CFA au kilogramme à l'éleveur alors que sa val.eur serait bien supérieure sur les marchés terminaux (le chiffre de -550 F CFA à Dakar donné est une erreur); que les besoins mondiaux de viande sont énormes et loin d'être satisfaits et qu'il n'y aurait donc aucun problème de placement sur les marchés étran- gers; que le revenu de l'éleveur serait accru de 20% dans les conditions les plus défavorables, par l'implantation d'une industrie de la viande dans la région de Kiffa. Financement: Dans le cadre du financement avec le Gouvernement yougoslave (3 000 000 US$), les conditions de financement seraient: emprunt de 3% pendant 8 ans pour les études et les équipements "' 5% " 10 ans pour le génie civil. Mais les sommes requises pour frais locaux devant être mises à la disposi- tion du constructeur peu sprès la signature du contrat il s'agit, pour le Gouvernement mauritanien, de pré-financer environ 50% des investissements. Maitre d'oeuvre et exploitant: La firme Energoprojekt, vendeur des équi- pements, se chargerait du contrôle techniqpe et de la surveillance des travaux, de l'instruction du personnel mauritanien, de fournir le person- nel de direction de l'entreprise. - 77 - Assistance technique: Assurée par le fournisseur de matériel. Etude de rentabilité: Exécutée pae le marchand de matériel. Très in- suffisante et contestable. Devrait être entièreinent refaite. Coût estimé: 492 795 US$ Etudes 2 194 594 US$ Génie civil 2 152 008 US$ Equipements 155 960 Us$ Matêriel transport 537 711 U8$ Réserves 5 533 068 US$ soit 1 350 milliards F CFA pour Kiffa et un dêp6t a Nouakchott. Bases d'estimations.- Fournies par le marchand dtéquipements. Calendrier de réalisation: (pour Kiffa) Etude: 6 mois Construction: 2h mois Mise.en marche et essais: 2 mois Echéancier - lére année: 2 213 227 US$ 2ème année: 2 213 227 US$ 3ème. année: 1 106 614 US$ Commertaires: Le dossier préparé par la Firme Energoprojekt comporte de nombreuses lacunes et de grosses erreurs. La population mauritanienne est très sous-estimée: 770 000 au lieu de 1 000 000 reconnus par les services officiels. Là dossier mentionne l'exploitation de 491 000 bovins dont hl 000 consommés à l'intérieur ce qui est manifestement faux; pour un troupeau estimé par ailleurs à 1,6. million de têtes cela correspondrait à un taux d'exploitation de 30%, impossible à atteindre dans un pays tel que la Mauritanie., En réalité il n'y a pas plus de 35 000 bovins consommés annuellement. Les trois abattoirs préconisés pour alimenter la conserve- rie sont prévus pour traiter annuellement 180 000 bovins originaires des cercles de l'Assaba, du Guidimaka, des Hodh et d'une partie du Brakna. Or cette zone ne comporte guère plus de 700 000 t6tes. Le taux d'abattage serait alors supérieur à 25% sans compter les consommations locales. On peut donc. dêjà dire que l'approvisionnement des Etablissements ne peut être assuré dans de bonnes conditions sans faire appel au cheptel qui doit 8tre réservé à la production. De graves inexactitudes apparaissent .dans -1ý.étude de la composition des troupeaux et leurs rendements. Il ntest pas raisonnable, dans un pays oÙ le coût des frigories est très élevé en rai- son de la température ambiante et du prix de l'énergie produite à partir de carburant importé, d'abattre du bétail à 270 et 600 km de la conserve- rie, de congeler les carcasses, puis de les transporter en camions frigori- fiques jusquýà liusine alors que le bétail pourrait, sans perdre beaucoup - 78 - de poids ni de qualité (puisqu'il s'agit d'une destination industrielle) s'y rendre par ses propres moyens en pâturant des parcours correspondant à êrn milieu naturel. Il eut été raisonnable,d'améliorer.les, routes du bétail en aménageant les 'points d'eau éventuellement défaillants. L'em- placement de Kiffa est très mal choisi en raison de l'insuffisance d'eau. Les prix indiqués pour l'achat du bétail sont très sous-estimés: 25ýA 32 F CFA le kg de mouton et 33 à 37 F CFA le kg de boeuf; ils se- raient en fait voisins de 50 à 40 F CFA respectivement. De ce fait le coût de la matière première passe de 3 240 000 US$ à plus de 4 000 000 US$, et met en péril la rentabilité du projet. Les prix de transport, pour l'amenée des ingrédients (fuel, fer blance ;copdiments, etc.) et pour l'éva- cuation des produits finis sont très sous-estimés: 5 F CFA le kg. Ceci s'explique en partie par une erreur sur le coût du carburant qui n'est pas 11 F CFA le kg mais tourne autour de 45 F CFA, et sur l'idée d'utiliser des camions avec remorques de 24* tonnes qui ne pourraient circuler sur les routes actuelles. Le placement des peaux et des boyaux du mouton sur les marchés extérieurs ne posera -plus de 'problmes. Pàr. contre celui des con- serves et plus précisément des conserves de mouton aurait dû être étudié d'une façon plus sérieuse. A plusieurs reprisee.on. insiste, dans la pré- sentation du projet, sur sa non-rentabilité si les routes ne peuvent per- mettre la circulation régulière de camions de 24 tonnes. Cette seule af- firmation suffit à condamner le projet puisque de telles routes n'exis- tent pas. Conclusions: Etayé par des bases techniques et économiques erronnées, le projet de création d'une industrie de la viande à Kiffa ne nous parait pas viable. Les études doivent donc 9tre reprises dans leur totalité sur des données sérieuses et exécutées par un Organisme qui ne soit pas inté- ressé par la fourniture du matériel. Ces études devront comporter une évolution des marchés extérieurs pour les diverb produits susceptibles d'être fournis par le bétail local. On recherchera les causes de l'échec enregistré par un abattoir industriel que la Firme promotrice' du présent projet a installé au Mali, en zone de production mais à grande distance de tout centre de consomnation. Au cas oû les marchés extérieurs de la conserve pourraient intéresser la production mauritanienne on déterminera le meilleur emplacement pour une telle industrie avec pour principal ob- jectif l'obtention d'une rentabilité optimum. Cette étude pourrait être entreprise au cours du 2ème Plan quadriennal. J. Tannerie en Mauritanie 210. Il est envisagé la création d'une tannerie qui fabriquera des cuirs au tannage végétal pour semelles, courroies, valises, harnais, etc. et des peausseries au chrome, teinte pigmentées et grainées pour tous genres de peausseries. (1) Détermination du bénéfice issu de la fabrication du cuir de tannage végétal. - 79 - Production Vente mensuelle - Prix coûtant.de la. Résultat en au prix de production mensuelle bénéfice ,onnes 191,60 F CFA/kg 128 F CFA/kg plus où perte frais fixes F CFA F CFA FFA F.CFA 10 1.916.250 .1.955.500 Perte 39.250 20 3.832.300 3.235.000 Bénéf. 597.500 '30 5.748.750 4.515.000 " 1.233.750 ho 7.663.000 5.695.000 " 1.970.000 50 9.581.250 7.075.000 " 2.506.250 Point d'équilibre On remarque tout de suite que le "point d' équilibre" de la pro- duction où le chiffre de vente égale le coût de production, frais fixes couverts, mais-non.-comprises les charges d'amortis- sement, .se situe aux environs de 10 tonnes par mois. Cela è peine le tiers de la production minimum prévue .en marche normale qui est de *30 tonnes par mois - ce chiffre étant lui-même la moitié seulement de la capacité maximum de production de l'usine dès sa première annéd. Cela fait ressortir la prudence avec la- quelle ont été faits. nos calculs de prévisions. (2) Calcul du bénéfice issu de la fabrication de la peausserie d,u chrome. Production Vente mensuelle Prix coûtant de la Résultat en pieds à 90.F CFA le production Bénéfice carrés pied carré mensuelle ou perte 18.hoo 1.656.ooo 1.825.000 Perte 169.000 36.800 3.312.000 2.975.000 Bénéf. 337.000 55.200 h.968.ooo 4.125.000 " 8h3.000 73.600 6.624.000 5.275.000 " 1.349.000 92.OOC 8.280.000 6.h25.ooo " 1.855.000 110.hoo 9.935.000 7.325.000 " 2.610 000 (3) 'Investissements nécessaires Outillage: 60.000.000 F CFA Fonds de roulement: 30.000.000 F CFA. (h) Plan d'amortissement des crédits- Bases: amortissement des machines (60.000.000 F CFA) en dix ans. Bénéfice minimum calculé sur une production mensuelle de 30 ton- nes ou son équivalent en pieds carrés, soit: 1.l700.00 F CFA. - 80 - Bénéfice total annuel Années Bénéfice avant Remboursement Surplus accumulé sur amortissement du crédit les bénéfices mis en réserve F CFA F CFA F CFA 1 14.700.000 6.000.000 8.700.000 2 14.700.000 6.000.000 17.h00.000 3 14.700.000 6.000.000 26.100.000 4 14.700.000 6.000.000 34.800.000 5 14.700.000 6.000.00 - 43.500.000 6 -14.700.000 6.000.000 52.000.000 7 14.700.000 6.000.000 60.900.000 8 14.700.000 6.000.000 69.600.000 9 14.700.000 6.000.000 78.300.000 10 14.700.000 6.000.000 87.000.000 211. On voit que dès la cinquième année les annuités payées 30.000.00OFCFA plus les bénéfices mis en réserve se***............. 43-500.000" couvrent la totalité de la valeur des machines et au-delà. Cependant, comme nous n'avons pas calculé les intérêts, n'en con- naissant pas le taux, qu'il y aura lieu de déduire des bénéfices mis en ré- serve et la nécessité de faire des réserves, un délai plus long que 5 ans est désirable pour échelonner les paiements, en remboursement du crédit ma- chines. Il y a lieu de prévoir aussi le transport des machines qui sera à déduire des premiers bénéfices. K. ta Lutte Contre les Feux de Brousse 212. D'une facon générale le service des forêts a eu une activité assez réduite durant la période du plan. Sur un montant dg 97 millions F CFA pré- vus pour l'établissement de pare-feux destinés à protéger les pâturages et la gommeraie contre les feux de brousse seulement 5 millions ont été accordés par le F.A.C. en raison des efforts insuffisants entrepris par le Gouverne- ment pour entretenir les pare-feux déjà établis. En effet, en 1963, la prise en charge de ces travaux d'entretien était transférée du budget de fonction- nement de l'Etat aux budgets des communes. Il en résulte que les crédits d'entretien des pare-feux qui éta.ent de 27 millions F CFA à cette date déà- clinèrent à 6 millions F CFA en 1964, à 4,5 millions F CFA en 1965, enfin à 3,3 millions F CFA en 1967. Seule la commune de Bôghé vota un crédit rela- tivement suffisant (2 millions F CFA) qui lui permet d'entretenir près de 75% de ses pare-feux. La commune de Kaédi, qui se trouve en pleine zone de pâturage, n'a voté que 500.000 F CFA tandis que les communes d'Aleg, M'Bout, Boutelimite ne prévoyaient aucun crédit. Or les pertes en pâturages et en gommeraies occasionnées par les feux de brousse peuvent dépasser d'une année à l'autre la centaine de millions de F CFA. En 1966 un feu de brousse s'est propagé dans une zone de 800 km de large et de 10 à 40 km de profondeur. - 81 - 213. Pour l'aménagement des forets classées de Dagana et Podor seulement 1 million de F' CFA nt été utilisés durant le Plan. Une plantation d'essence forestière à Nouakchott a été réalisée avec une allocation de 4 millions F-CFA mai il semble que l'on s'en tiendra là en raison de la; pénurie d'eau. Enfin, rien n'a éé fait durant la période du Plan-pour lutter cotïtre l'envahisemint des sols et pour amliorar léquipement du serviïe des frdts.' CHAPITRE QUATRE: IA PECHE I. Ressources et Débouchés A. Les Effectifs de la Flottille Pêchant au Large des C6tes Mauritaniennes Pêche internationale des chalutiers 214. Aucun contrôle effectif des prises réalisées par les navires étrangers pêchant au large des côtes de Mauritanie n'a jamais été ef- fectué. Selon les observations et les estimations du laboratoire des pêches de Port-Etienne les chalatiers suivants auraient été dénombrés en 1965: Espagnols 100 (navires de 30 à 45m munis de chambres froides) Portugais 50 ( " de 25 à 40m sans chambres froides) Italiens 50 ( " jusqu'a 80m - Genepesca) Grecs 32 ( " de 45 à 70m - congélateurs) Polonais 10 ( " 1 500 à 2 500 tx de jb - congélateurs) Japonais 30 ( " 1 500 " Ghanéens 5 ( " de 54m - congélateurs) Israéliens 3 ( " congélateurs) Roumain 1 ( "Tt Russes 2 ( " de 1 500 a 2500 tx de jb. congélateurs) (en 1964, 50 bateaux russes ont été observés entre le 10 e t le 30o N) Total 2-3 Depuis 1961 ce nombre serait en acrroissement: 1961 - 175 1963 - 255 1964 - 267 1965 - 283 P15. Il est vraisemblable que le chiffre correspondant pour 1966 est supérieur à 300 du fait que la flotte grecque devait être portée à 46 uni- tés. Il est pratiquement impossible de connaÎtre avec exactitude le ren- dement cumulé de cette flotte. Selon les chiffres communiqués par les ba- teaux grecs, le rendement moyen par bateau en 1963 était de 850 tonnes. Il y a lieu de noter que la capacité moyenne des navires russes et japo-. nais est nettement supérieure. C'est ainsi que cette même année 34 navi- res ont déclaré débarquer 92.000 tonnes, soit 2 800 tonnes par navire en moyenne. Compte tenu de la baisse générale des rendements depuis plusieurs années, il est vraisemblable que le rendement moyen par unité en 1966 n'a pas excédé 1 000 tonnes, soit un apport total de 250 000 tonnes représen- tant une valeur minimum au débarquement de 20 milliards F CFA. -83- Pêche des langoustiers franSais 216. En 1965, 30 bateaux congélateurs de 300 tonnes de jaige brute de moyenne ont pêché au large des c6tes de Mauritanie et du Rio de Oro les quantités suivantes: Langoustes vertes 181 tonnes Langoustes roses entières 559 " Queues congelées 160 " Total 900 tonnes pour une valeur d'environ 700 millions F CFA. Le nombre de langoustiers français venant pêcher -en Mauritanie est en rëgression.depuis 4 ans, soit: Nombre de navires Apporte 1963 .48 1616 tonnes 1964 41 1197 1965 30 900 " P6che des Canariens 217. En application de la convention franco-espagnole du 27 juin 1900 (tacitement remplacée par le nouvel accord hispano-mauritanien du 14 février 1964) les pêcheurs canariens bénéficiaient d'un droit de pêche en eaux mauritaniennes et de traitement de leurs produits sur le terri- toire mauritanien. Environ 70 cÔtres et tarafïers de 15 à 20m de lon- gueur sont basés en permanence à Port-Etienne, et pratiquent la pêche à l'aide de filets tournants et de filets maillants. 130 autres unités en- viron viennent annuellement des Canaries compléter cette flotte durant la saison de pêche de janvier à juillet. Il s'agit de bateaux de 12 à 15m, jaugeant 15 à 20 tx, équipés de moteurs de 150 CV et montés par un équipage de 15 hommes. Leur valeur moyenne, d'occasion, est de 2 millions F CFA. Cette flotille comporte également des voiliers ligneurs de 8m-15 tx, montés par 4-5 hommes (valeur 80 000 F CFA) et des vedettes de 12m-60CV-35 tx, montées par 6-7 hommes, d'une valeur moyenne, d'occasion, de 1 million F CFA. 218. D'après les chiffres comuniqués par la circonscription maritime de Port-Etienne le nombre des licences délivrées aux Canariens a varié comme suit au cours des dernières années: 1961 330 bateaux pour 5 000 tx de jauge brute 1964 216 " " 2 607 " " " 1965 152 " " 2 605 " 1966 344. " " 2 426 " " 1967 (estimés) 130, " " 1 850 " Ces unités sont en butte à des difficultés du fait que les charges d'arme- ment ont augmenté, qu'elles éprouvent une gêne dans l'exercice de leur - 8h - activité à cause de la présence des grands chalutiers, de leur vieil- lissement qui les rend de moins en moins rentables, enfin du fait du manque croissant d'équipages, consécutif à la création par l'Espagne d'un armement industriel. Il ne semble pas que les quantités livrées aux usines canariens par ces bateaux excèdent actuellement 20 000 ton- nes, soit une valeur au dêbarquement de 600 millions F CFA. La valeur occasion de cette flotille ne parait pas devoir dépass*er 200 millions F CFA. Les quantités livrées aux usines locales en 1966 (15 000 tonnes) peuvent être estimées à 400 millions, soit une valeur totale de 1 mil- liard F CFA. Jusqu'en 1965 les pêcheurs canariens étaient basés sur 36 pontons constitués de 3 cargos désaffectés de 2 500 tx, 1 200 tx et 700 tx respectivement (Lloret Linares, Lamberte et Aquilino Fernandez) dits pontons commerciaux, et 33 anciens navires de pêche de tonnage moyen, dits pontons de travail et d'abri; outre leur utilisation pour trancher et saler le poisson, ces pontons servaient de dépât de ravitaillement, et de logement pour les pêcheurs canariens. En vue notamment de lutter contre la contrebande dont ces pontons sont le support, et contre l'uti- lisation clandestine de postes. rletteurs à leur bord, le Gouvernement mauritanien a manifesté son intention d'interdire dès 1966 le stationne- ment de ces pontons en eaux territoriales. Un certain nombre d'entre eux ont depuis lors été retirés. Pêche de la flottille locale 219. Diverses unités sous pavillon français ou mauritanien pratiquent localement la pêche pour le compte des entreprises locales de salage, sèchage ou pour des particuliers. (1) Unités appartenant à la SIGP 1 senneur de 17m-200 CV-37 tx de jauge brute 2 vedettes de 10/12m-45CV-10 tx 6 canots langoustiers de 6,50r.-18 CV-h,7 tx représentant une immobilisa ticn d,'environ 60 000.000 F CFA.. (2) Unités appartenant à l'ECA 4 senneurs de 15m-l00 CV-35 tx - 10 hommes 1 chalutier de 15m-250 CV-50 tx . 7 hommes représentant également une immobilsation d'environ 60 000 000 F CFA. (3) MOUMIANE (seule unité à équipage entièrement mauritanien) Il s'agit d'un petit chalutier de 13,7m vendu en 1964 à h mauritaniens pour une valeur de 1 000 000 F CFA. -85- (4) Armement LEMAIRE Cet armement se compose de 4 canots langoustiers non pontés de 5 tx-7 m totalisant 100 CV estimés 1,5 mil- lion -F CFA chacun. Ils pratiquent la pêche sur les côtes du Rio de Oro, au nord du Cap Blanc. (5) Autres unités A ces chiffres s'ajoutent 15 canots langoustiers mauritaniens d'environ 5 tx de jauge brute et d'une valeur d!environ 23 millions F CFA. La pêche des IMRAGUENS 220. La pêche artisanale est pratiquée essentiellement par une population de pêcheurs nomades, les Imraguens, qui sont d'anciens cap- tifs ou harratines, auxquels s'est ajouté, depuis la création de Nouak- chott, un groupe d'environ 30 pêcheurs sénégalais. Selon une étude ef- fectuée en septembre 1963 par M. Roumeas, expert de. la FAO, ces pêcheurs sont disséminés dans une dizaine de campements échelonnés entre Nouak- chott et Port-Etienne. Leur nombre total est d'environ 180 représentant une population d'environ 500 personnes vivant sous environ 120 tentes. Ils pratiquent la pêche du millet jaune (dont les oeufs servent à la pre- paration de la poutargue) et de la courbine. Ils pêchent surtout à ied; 25 embarcations seulement avaient été dénombrees en 1963. Le principal campement se situe à EL MENGHIMR, près du Cap Timiris (40% de la popula- tion.) Ces populations vivent dans des oonditionp .très précaires, notam- ment du fait du manque d'eau. On a évalué à 3 litres par jour et par personne .(1 litre dans certains cas) la quantité d'eau dont ils peuvent disposer. En 1962, MM. Mas ùon et Perreau avaient formulé un projet ten- dant à améliorer:la condition des Imraguens en: - augmentant leur approvisionnement en eau (par bateaux- citernes) - en modernisant leur matériel de pêche. Les' soi's prévues étaient de l'ordre~ de 20 millions. Un projet tendant à grouper ces pêcheurs en coopération fut ensuite proposé par M. Valran, autre expert FAO. A une date plus récente il a été proposé d'améliorer le sort des Imraguens en les dotant de serres solaires pour la production d'eau ,douce à partir d'eau de mer (6 m2 devant produire 25 litres par jour). Pour l'ensemble de la population Imraguen, 138 serres. de 12 m2 seraient nécessaires (cout d'une serre 20 000 F CFA). L'ensemble du projet attein- drait environ 3 millions F CFA. 221. Y compris les Sénégalais, la population de pêcheurs indigènes de la côte peut être évaluée à environ 200 personnes. Leurs apports an- nuels varient entre 800 et 1 000 tonnes, pour une valeur de 20 millions F CFA environ, dont la moitié provenant de la vente des oeufs de mullet jaune (9 millions F CFA leur ont tê payés à-ce titre par la SIGP en 1966). - 86 - Les douze chalutiers SOMAP 222. Il apparaît difficile dès maintenant de fournir une estimation valable sur la productivité future de cette flottille, surtout. si l'on considère que les 2 grands chalutiers congélateurs de 52m déjà livrés et pour lesquels une première estimation fixait à 3 500 tonnes les apports unitaires annuels possibles, sont provisoirement utilisés à la Rochelle comme navires transporteurs du poisson p6ché par les chalutiers français de la SOPESUD. 223. En ce qui concerne les bateaux seneurs, nous avons relevé des variations allant de 400 tonnes pour un bateau ancien de 17m-2 000 CV uti- li'sé à Port-Etienne, à 6 000 tonnes pour un navire de 23m-3 000 CV en ser- vice à Dakar. En ce qui concerne les chalutiers SICCNA, il semble diffi- cile d'obtenir un chiffre d'apports supérieur b ceux des bateaux grecs pêchant actuellement au large de la Mauritanie, soit 600 à 1 200 tonnes par an pour des navires de type semblable. Dans l'hypothèse la plus favo- rable, la production de l'armement SOMW atteindrait donc: 4 senneurs x 6 000 tonnes 2h 000 tonnes 6 chalutiers x 1 200 tonnes 7 200 " 2 congélateurs x 3 500 tonnes 7 000 " Total 38 2O tonnes (arrondi à: 38 000 tonnes) Dans une hypothèse plus raisonnable ces chiffres seraient: h senneurs x 4 000 tonnes •16 000 tonnes 6 chalutiers x 800 tonnes h 800 " 2 congélateurs x 200 tonnes h 000 " Total 2h 800 tonnes (arrondi à: 25 000 tonnes) Sociêtés étrangères p^chant en eaux mauritaniennes en vertu d'accords particuliers 224.. La Société Africa-Pêche. Formée des Sociétés GENEESCA et EGA, cetté Sociéte fondée à Port-Etienne en 1964 utilise un chalutier congéla- teur de construction ancienne (1921) mais reconverti, d'une valeur de 50 millions F CFA environ. Ses caractéristiques sont: Shm-650 CV, capacité 350 tonnes en congelé, équipage 30 hommes (22 Italiene/8 Mauritaniens ) Ce navire effectue sur Livourne des voyages de h0 jours environ. Ses prises en 1966 furent de 600 tonnes, soit 5t/jour pendant 120 jours. La SOPESUD 225. Consciente du faite que l'avenir de la pêche traditionnelle de la Rochelle se trouvait comp'omis du fait d'une baisse régulière deb prises de ce port, notamment en merlu, les armateurs intéressés ont eu, en 1966, l'idée de se grouper au sein d'une société de pêche des poissons du sud ~ 87 - (SOPESUD) en vue d'exploiter collectivement durant l'automne et l'hiver les fonds de Mauritanie en utilisant "dë~nouvéllesméthodes. Dès novem- bre 1966, 6 chalutiers-pêcheurs furent envoyés en Mauritanie pour y p4- cher dans. la zone contiguU des. eaux territoriales pendant que 3 chalu- tiers-transporteurs devaient assurer une livraison hebdomadaire de 100 tonnes de poisson frais- d'espèces nobles à la Rochelle. Faisant suite à un accord du Gouvernement mauritanien une égale quantité d'espèces communes,devait être livrée aux industries de Port-Etienne. En vue d'assurer la rentabilité de l'entreprise un prix plancher de 1,50 FF le kg devait 8tre garanti par un prélèvement de 5% sur la valeur du poisson débarqué à la Rochelle par tous les chalutiers. Les bateaux choisis avaient les caractéristiques suivantes: 30m 200 tx. 600 CV. 16 ans d'âge 226. Après un démarrage difficile, dû à des retards techniques et à la mauvaise qualité des premiers apports par suite d'un séjour prolongé en mer motivé par la faible vitesse des chalutiers-transporteurs -(dans certains cas, le poisson arrivait après un séjour de l jours sous glace) une nouvelle technique fut mise au point, consistant à: - mouiller les culs de chalut sur boudes après pêche faite - utiliser les 2 chalutiers-congélateurs de la SOMAP, le Hodh et le Tiris Zemmour, pour ramasser le poisson, le tirer à bord, et après chaque changement terminé le trans- porter à la Rochelle à 15 nds, soit en h jours et demi seulement. 227. La mise au point de cette technique a permis d'améliorer sensi- blement la qualité des produits débarqués (au maximun 8 jours et demi après la péche). Elle a permis en outre d'assurer une.exploitation plus rentable des chalutiers-congélateurs de la SOMAP dont les premiers essais de pêche au large de la Mauritanie n'avaient pas été concluants. Le pourcentage moyen des apports s'établit comme suit: Dpurades 55% Marous 10% Courbines 10% Divers 25% 228. Le prix de plancher de-1,50 FF n'a pu être obtenu au cours des ventes et le système de péréquation a dû être maintenu. Aucun débarque- ment des apports à Port-Etienne n'est par ailleurs effectué en dépit des accords initiaux. Il convient en outre de signaler que l'autorisation initiale donnée par le Gouvernement mauritanien pour chaluter en zone contiguèr est en principe caduque et devrait faire l'objet de nouveaux accords en applicatlon de l'arrêté du 3 février 1967 sur la réglementation du chalutage. .En vue d'assurer une meilleure rotation, 2 bateaux de plus seraient nécessaires. Un rythme d'alors 100 tonnes par semaine pourrait être atteint. - 88 - les h8 chalutiers panaméens et grecs 229. En vue d'assurer un meilleur approvisionnement de son frigori- fique dont la production en 1966 n'a. pas excédé 800 t. la Société Survif & Cie a passé contrat en 1966 avec 43 chalutiers sous pavillon panaméen et 15 chalutiers sous pavillon grec. Dôs autorisations de Dêche en zone contigu' des eaux territoriales ont été en fait accordées par les autori- tés mauritaniennes en novembre 1966 à 43 panaméens et 5 grecs. les ca- ractéristiques moyennes de ces bateaux sont les suivantes: bateaux panaméens ,45m 600 Cv 400 tx 25 hommes (en majorité Portugais) bateaux grecs 50m 780 CV 300 tx 26 hommes (tous Grecs) 230. En application d'accords particuliers passés par la Société Survif avec les armements de ces navires, un pourcentage minimum deC3 quantités pêchées devait être livré au prix courant au frigo Guelfi. Il était prévu également qu'une taxe de 3 F CFA par kg devait être payée à la SOMAP par ces mêmes armements pour une quantité fixée forfaitement. Pour un an, les montants s'établissent ainsi: Tonnages à livrer Tonnages soumis 1/ à Port-Etienne au droit de 3 F CFA bateaux panaméens 8.000 t. 16.000 t bateaux grecs 5.000 t, 10.000 t. Total 13.000 t. 26.000 t. 231. Les quantités livrées au frigo Guelfi sont tre.itées à façon et conservent leur nationalité d'origine, ce qui permet, notamment en ce qui concerne le poisson pêché par les bateaux grecs, une réexportation aisée vers les pays d'origine. A noter que depuis l'arrêté du 3 .février 1967 les autorisations délivrées à ces navires sont en principe caduques. Sont en effet considérés comme entièrement obtenus soit dans les Etats membres, soit dans les Etats associés: - les produits extraits de la mer par leurs bateaux - les rebuts et;les déchets provenant d'opérations manufacturières - les marchandises qui y sont obtenues à partir d'animaux ou produits nationaux. 232. Après discussion avec la CEE et compte tenu du droit historique d'établissement dont bénéficient les pêcheurs canariens en Mauritanie, un contingent de 6.500 tonnes de poisson mauritanien pêché par len Canariens a été admis au bénéfice du régime préférentiel. Ce contingent, accordé à partir du 1 janvier 1967 pour un an et renouvelable, se répartit comme suit» courbines 1.500 t, chiens 2.000 t, daurades 2,000 t, flétans 1,500 t, pe- tits requins 500 t, divers (soles, mulets) 500 t. If Devant produire au profit de la SONAP un montant de 78 millione F CFA par an. - 89 - En ce qui concerne l'Italie, Le plafond est. de. 1.625 t dont 375 t de courbines et 375 t de daurades. 233. Les poissons livrés sur sécheries et principalement pêchés Par les navires senneurs se ýrépartissent en moyenne comme suit: Année Quantités produites 1964 3 442 tonnes 1965 4 480 1966 4 920 " Les poissons livrés sur sècheries et principalement pêchés par les na- vires senneurs se répartissent en moyenne comme suit: Courbine 50 a 60% (prix à l'exportation 110 F CFA) Bacalao (tout venant) 20% ( " 100 F CFA) Mulet-Otholite (merluzzo) 10% ( " 70 F CFA) soit une valeur totale au débarquement d'environ 450 000 000 F CFA et une valeur commercialisée de 550 000 000 F CFA. Les marchés tradition- nels de vente du poisson salé/séché sont le Congo-Brazzaville, le Congo- Kinshasa et le Gabon. Des essais récents de vente sur le Ghana ont été tentés, mais les conditions de paiement de ce pays à échéance de 6 mois n'encouragent pas les producteurs. Jusqu'en 1962 les exportations se répartissaient comme suit: Congo-Brazzaville 60% Gabon 25% Ghana et divers 15% 234. En 1963, 190 tonnes furent exportées au Congo-Kînshasa, puis 560 tonnes en 1964 et plus de 800 tonnes en 1965, tandis que les expor- tations pour le Congo-Brazzaville passaient de 2 500 tonnes à 3 500 ton- nes. Il en résulte une nouvelle distribution fixée comme suit: Congo-Brazzaville 75% Congo-Kinshasa 15% Gabon et autres 10% Quelques difficultés sont récemment apparues du fait que le Congo-Kinshasa a refusé les envois de courbines. La fermeture progressive de la frontière avec l'Angola ouvre cependant dans ce pays d'excellentes perspectives pour la Mauritanie. - 90 - B. Essais dIInventaire des Ressources en Poisson 235. Les frayères naturelles des eaux mauritaniennes sont la baie du Lévrier (interdite au chalutage) et le Banc d'Arguin, s'étendant du Cap Timiris au Cap Blanc et maintenant presque totalement inclus dans les eaux territoriales. Traditionnellement considéréesý comme très riches en espèces semblables à celles de la Méditerranée, ces eaux ont été ex- plorées en premier lieu par les chalutiers français. Nous avons vu ci- dessus que plus de 250 navires de nationalités différentes v rêchent tra- ditionnellement environ 250 000 tonnes de poisson par an sans qu'il soit possible de déterminer la part prélevée dans les eaux territoriales elles- mêmes. Nous disposons en fait de peu dtéléments sur l'état des stocks à l'exception d'une missiqn de recherche du navire français "Thalassa" effectuée en novembre-décembre 1962 et de quelques notes et rapports du laboratoire de Port-Etienne. Selon les statistiques annuelles des pro- duits livrés aux sécheries-saleries, la courbine représente au minimum 50% de l'ensemble des espèces mauritaniennes et se pêche de janvier à juillet. Mission de la "Thalassa" 236. Cette mission a été dirigée par M. Cl..Maurin, biologiste de ltISTPM, en vue de déterminer si les espèces comestibles de cette zone tropicale pouvaient être rapportées en France et livrées sur le marché en bon état de conservation. La "Thalassa" était accompagnée de deux chalutiers, le "Pelago" de la Rochelle, et le "Nicolas Copertin" de Lorient. La "Thalassal a procédé du 2 novembre au 21 décembre 1962 à 63 chalutages et 16 stations hydrologiques entre le Banc de la Conception et le 170 degré de latitude nord, soit au large de la Mauritanie et du Rio de Oro. Le plateau continental et la zone des Açores entre 200 et 700/800 mètres de fond ont été explorés. Les chaluts "lofotin" ont été utilisés à cet effet. Les résultats suivants ont été obtenus (par heure de chalutage - voir "Science et pêche" de février 1963): - Au large du Banc d'Arguin Par fonds .80m Total des prises 500 kg dont espèces nobles 270 kg (54%) (sparidéi moyens, mérous, seiches, flétans) Par fonds de 80 à 150m Total des prises 850 kg dont espèces nobles 400 kg (47%) (soles, sparidés, courbines, seiches, St-Pierre) Par fonds de -2-.de 250m Total des prises 830 kg dont espèces nobles 60 kg (7%) (merluchons noirs, langoustes) - 91 - - Au sud du Cap Tmiris Par fonds de 80m . Total des prises 650' kg (eaux territoriales) dont espèces nobles . 80 kg (12%) (gros, sparidés, flétans, seiches). Par fonds de 150 à 120m Total des prises 1 00.-kg- dont espèces nobe 375 kg (26%) (mérous, ombrines, langoustes, crevettes, merluchons noirs) Par fonds de--. 250m Total des prises 70d kg dont espèees nobles (merluchons noirs, crevettes, langoustes). Soit pour les stations effectuées au large des côtes mauritaniennes un rendement moyen par heure de: prises 820 kg espèces nobles 30% déchets 70% Pour les 14 stations effectuées ,au large des côtes du Rio de Oro, le relèvement moyen horaire était de: prises 760 kg espèces nobles 20% déchets.:-.-.- ...·.· 80% Le rapport~àiclut â'*ùn*baisse des rendements par rapport à l'après- guerre, particulièrement pour le poisson de très grande taille par fonds inférieurs à 80m. Ces 'fonds sont cependant considérés comme riches en sapridés, mérous et seicheseet des rendements possible de 1 500 kg/h en début d'hiver dont 1/3 de gros poissons sont avancés. Les fonds de 80 à 150m sont considérés comme riches en poissons de taille moyenne notamment près du banc d'Arguin. Enfin, les fonds de plus de 150m sont considérés peu productifs sauf près du Cap Blanc. Observations du laboratoire de Port-Etienne 237. Les seuls éléments précis concernant les prises de la flotte internationale ont été .fournis par la flotte grecque, .,dont le rendement moyen par bateau exploité L varié comme suit: 1961 1.115 tonnes 1962 . 1000 " 1963 845 soit une baisse annuelle de 12%. - 92- 5élon des indications fragmentaires recueillies auprès des navires grecs, espagnols et polonais, la diminution des espèces nobles serait depuis 10 ans d'environ 50%. Selon les navires français, la langouste rose pêchée par fonds de 200 à 400m serait en régression de 70%. C. le Régize Fiscal à l'Exportation et les Débouchés Régime fiscal 238. (1) Au départ de Mauritanie: les produite de la péche Maurita- nienne subissent à la sortie une taxe sur la valeur mercu- riale, fixée comme suit: Poisson frais, réfzigéré et congelé, thon O',25% Poisson ialé/séché 2,75% + 4,5o% de taxe forfaitaire Crustacés 1,25% (2) A l'entrée au Congo-Brazzaville: ce pays qui constituait le principal acheteur de la MauritàÏie puisqu'il absorbe 75% de sa production de poisson salé-séché, a porté les droits d'entrée'de LU sur la valeur mercuriale à 12% sur la valeur F CFA. (3) A l'entrée sur les pays du Marché commun: depuis le 1er janvier 1966 les taux nationaux de droits de douane pour les pays du Marché comnun s'établissent comme suit pour les principaux produite pouvant intéresser la Mauritanie (M). Allemagne : Benelux France : Italie .Principaux • CEE Pays : CEE Pays : CEE Pays : CEE Pays: produits : tiers : tiers i tiers : tiers: :Thon/sardine, 3,5 19 : 0 15 : 11,5 28,2 6,3 22,2 :Clupeidés (en : gênéral) : 3,5 13 : 0 9 : n,5 22,2: 6 3 15,3: -Filets : 1,7 12,8 : 0 10,8 : 12,25 2,8 : 6,3 18 :Crustacés : 10,5 22,8 : 0 10,8 : 7 18 : 5,6 18 :Conserves re : thon : 8,7 22,8 : 7 23 : 8,75 25 :10,5 25,6: :Farine de poisson taux uniforme de 2% - 93 - 239. Les pays tels que la Mauritanie associés à la CEE en vertu de la Convention de Yaoundé du 20 juillet 1963 bénéficiént de ces tarifs qui doivent en principe être réduits à 0 au 31 juillet 1968, date à la- quelle des négociations pour l'établissement de préférences tarifaires devraient s'ouvrir. Le bénéfice de la Convention d'Associâtion nvétant applicable qu'aux produits de nationalité, mauritanienne des difficultés ont surgi en 1966 quant à l'admission de produits en provenance de ba- teaux canariens. L'écoulement effectif du poisson mauitanien 2h0. Poutargue - Les exportations totales ont varié comme suit depuis 1961: 1961 - 2,7 tonnes 1964 - 8 tonnes 1962 - 3,7 " 1.965 - 10,5 " 1963 -2 "î 1966 - 15 " Les ventes s'effectuent essentiellement sur la France. A noter que les Imraguens vendent également diverses quantités aux Espagnols. Le prix de vente en France est de 1.300 F CFA environ, et le prix d'achat aux Imraguens de 320 F CFA. Langouste verte - Les tonnages exportés à partir de langoustes pêchées - au long des côtes du Rio de Oro par les canots de Port-Etienne ont variA comme suit: 1963 - 3 tonnes 1964 - 2h " 1965 - 50 1966 -665 " Compte tenu d'un prix de vente de 400 F CFA le chiffre d'affaires total des ventes de langoustes s'élève à 26 millions F CFA. La vente se fait sur Paris et Marseille et le transport s'effectue chaque semaine par CD-8 cargo au prix de 125 F CFA le kg. Poisson salé-séché - Depuis 3 ans les quantités de poisson salé-séché produites et exportées par les'usines de Port-Etienne s'élèvent à: Année Quantités de poisson 1964 3.42 tonnes 1965 4.h8O 1966 4. 942 " Les débouchés potentiels sur les marchés extérieurs 2h1. (1) Poisson salé/séché. Ainsi que nous l'avons noté lîAfrique équatoriale (Gabon, Congo Brazzaville et Congo Kinshasa) constituent le marché traditionnel de vente du poisson salé/ séché mauritanien. En dépit de difficultés récentes il semble que l'ouverture du Congo Kinshasa, consécutive aux 94 - difficultée avec l'Angola, permette d'envisager un écoule- ment satisfaisant des 5 000 et 6 000 tonnes supplementaires prévues au Plan. (2) Poisson congelé. Selon les statistiques du Syndicat fran- çais des produits surgelés, 9 322 tonnes de poisson congelé ont été commercialisées en France en 1965 (9 800 tonnes supposées en 1966) se répartissant ainsi: fileta 2 338 tonnes (2¶%) produits finis 2 6h3 " ( %) produits semi-finia 4 3hl " (46%) Total 9 322 tonnes dont 1 667 t (17%) importées et 3 183 t (34%) constituées de cabillaud Depuis 1961 les fabrications françaises ont progressé comme suit: 1961 7 39 tonnes 1962 8 696 x 1963 6 909 " 1964 5 438 "i 1965 9 322 La progression est de 5% par an permettant d'espérer un accroissement du marché de 2 000 tonnes d'ici 1970. En ce qui concerne l'ensemble des pays du marché commun, les importations en 1965 ont atteint 300 000 ton- nes, pour une valeur de US $115 millions. La progression est d'environ 3% par an soit d'ici 1970 une perspective d'accroissement d'environ 30 000 tonnes dans laquelle pourraient aisément, semble-t-il se placer les 20 000 tonnes de la production mauritanienne. (3) Farine de poisson. Outre le marché français dont les possi- bilités demeurent très. larges (importations en accroissement régulier: près de 15% par an), le marché commun offre pour la farine de poisson un vaste débouché dont les besoins sont passé de 650 000 tonnes en 1956 à 1 200 000 tonnes en 1966, soit un accroissement moyen de 10% par an. Il en est de même en ce qui concerne les huiles de poisson dont la consommation est de 270 000 tonnes pour une production de 30 000 tonnes seulement. L'Espagne offre enfin pour les produits de l'IMAPEC un débouché non moins certain. A noter qu'un droit uniforme de 2% est perçu sur toutes les ‡'a- rines de poisson à leur entrée dans la Communauté. La CEE ne serait pas défavorable semble-t-il à un aménagement de ce droit en faveur des pays associés. -95 - (h) Conserve de poisson. En ce qui concerne le marché français l'écoulement de conserves de bonite 4u'envisage de produire la Société IMAPEC risque de susciter quelques difficultés si l'on considère qu'un contingent annuel de 11 000 tonnes est déjà alloué aux usines de Dakar. lesquelles fonctiornent avec des capitaux français et traitet un produit de meil- leure qualité, l'albacore, pêché par des navires français. Le débouché de cette production devrait semble-t-il être plutôt recherché en Espagne ou dans les autres pays du marché commun. (5) Poutarque et langouste verte. L'écoulement de ces produits sur le marché français ne paraît pas devoir soulever de dif- ficultés dans la mesure ou les quantités produiteA n'excè- dent pas annuellement 100 tonnes. (6) le Marché commun. L'entrée sur le territoire de la CEE des produits en provenance des différente états de la communauté, y compris les pays africains associés par la Convention de Yaoundé du 20 juillet 1962, suppose une absence de discrimi- nation de traitement entre les navires des états membres. L'origine mauritanienne du produit suppose par ailleurs que ce dernier a été pêché par des navires mauritaniens armés d'équipages au moins partiellement mauritaniens. S1 des dé- rogations ont été accordées jusqulici à la Mauritanie dans l'attente de la constitution de sa flotte de pêche, notamment un contingent de 6 500 tonnes pour les produits pêchés par les Canariens établis dans le pays en vertu de droits histo- riques, il semble que la question de l'origine du produit risque d'être remise en cause lorsque, au 31 juillet 1968, seront supprimés en totalité les droits de douane encore ex- istants, les autorités de la CEE envisageant alors des négo- ciations pour l'établissement éventuel de préférences tari- faires. En vue de permettre à la Mauritanie de bénéficier du régime le plus favo- rable il est recommandé que toutes mesures soient prises dès à présent afin que l'origine mauritanienne des poissons exportés par les industries de Port-Etîenne ne puisse faire alors l'objet de contestations. Ceci suppose la création d'une flotte de poche sous pavillon mauritanien dont au moins la moitié des effectifs soit constituée de marins mauritaniens, capables de satisfaire en quasi totalité aux besoins de l'industrie. Le marché intérieur 2h2. Selon une récente étude de la SCET-Coopérative, les importations équivalentes de poisson frais sont estimêes à environ 160 tonnes, dont 110 tonnes en provenance du Sénégal; 20 tonnes de poisson frais en provenance du Sénégal; 30 tonnes équivalent frais de conserves. La consommation appa- rente intérieure du poisson de mer serait d'environ 1 000 tonnes, soit pour une population estimée à 1 million d'habitants, une consommation per capita - 96 - de 1 kg. Ce poisson est dans sa quasi totalité consomme dans les deux centres urbains ouest: Port-Etienne, Nouakchott, totalisant environ 25 000 habitants, et par la population Imraguen du littoral. Il est pratiquement inconnu de la population nomade du désert. L'augmentation de la consommation intérieure est donc essentiellement fnnction de l'ac- eroissement des centres urbains et ne saurait dépasser quelques centaines de tonnes. En ce qui concerne le fleuve, le poisson est pratiquement pêché et consommê en circuit fermê et le taux de consommation est très é- levé, 75 kg par habitant (voir ci-après: La pêche Fluviale). II. Les Investissements dans le Secteur de la Pêche A. Les Prêvisions du Plan 1963-1966 243. Faisant suite aux différentes études effectuées depuis 1958, le rapport préparatoire du Plan quadriennal 1963/1966 conclut (page 79 à 81): "La richesse du plateau continental autour de Port-ttienne "justifie dans tous les domaines le programme visant à "implanter un complexe de p9che industrielle d'un potentiel "de débarquement et de traitement de 100 000 t/an. "A cet effet, il convient d:attirer à Port-Etienne dans une "première phase environ 50 000 tonnes de poisson pêché par "1'armement international et d'atteindre dans une deuxième "phase le chiffre de 100 000tonnes." Selon l'étude faite par la CEGOS en 1961, les prévisions de réalisation annuelle en fin de programme, soit à lissue du Plan 1968/ 1971 devaient s'établir comme suit: Produit : Tonnage : Prix sur : Chiffres :Poisson frais :(non compris la conserve : annuel : la-base dez : d'affaires :necessaire qui pourrait atteindre : (en cours moyens : annuels en : (en 15 000 t bien que la con- : tonnes) : 1961 hors : millions : tonnes) :currence en soit discu- t : taxes à l'ex-: F CFA table port F CFA Poissons congelés entiers 10 000 h1 410 10 000 Filets congelés 15 000 90 1 350 50 000 Poissons salés-séchés 7 500 73 547,5 21 000 Farine de poisson l 000 28 308 18 700 + déchets de: filetage Langoustes 300 100 30 . 300 Total 43 800 : :2 645,5 oo ooo Note: Sur la base des cours FOB minimum actuel, le chiffre correspondant de 1967 serait de 3 700 millions F CFA. - 97 - Les pays acheteurs supposés étaient: Poissons congelés entiers: France, Italie, Grèce, Liban, Isragl, Ghana. Filets congelés: France, Italie, Uebl, OECE, Israrl, Ghana, Liban, Nigéria. Poissonssalés-séchés: Gabon, Congo, autres pays d'Afrique noire. Farine de Poisson: France, Allemagne, Italie. Langoustes: France, U.S.A. Le revenu fiscal direct d'un tel marché pour la Mauritanie, en dehors des taxes et contributions, était estimé à 200 millions F CFA (300 millions F CFA selon les chiffres de 1967). Les investissements nécessaires à la réalisation d'un tel plan supposaient: - la construction d'un armement local primitivement estimé à 40/50 chalutiers de type espagnol et les moyens correspondants à son exploitation, à savoir: - ravitaillement facile en combustible hors taxe - ravitaillement en vivres - ravitaillement en eau et glace - construction d'un port de pêche à -6m ainsi que d'un silpway de 650 tonnes et d'un atelier de réparation de navires - construction d'un ou plusieurs établissements frigorifiques dotés d'installations de filetage et disposant des capacités suivantes: Congélation 100 t/jour (50 t poissons entiers - 50 t filets) Stockage en congelé 4 500 t (3 000 t pour poissons entiers- 1 500 t pour filets) Fabrique de glace 200 à 500 t/jour nécessitant 250 m3 d'eau Halle de pré- paration des filets 50 t/jour Le montant des investissements nécessaires inscrits au Plan pour la période 1963/1966 s'établissait comme suit: Investissements publics (millions F CFA) - construction d'un quai de 190 m 310 (par le FED en 1963) et d'une halle de marée - construction d'un slipway de 650 t avec atelier de réparation de navires 200 (par le FED en 1966) - 98 - Investissements publics (suite) (millions F CFA) -' surveillance des lieux de p6che 50 (par Mauritanie en 1965) - construction. d'un frigorifique sur le port, permettant le traite- ment de 20 000 t en frais 1O Total 970 B. Les InvestissementsRéalisês ou en Cours de Réalisation Les. entreprises traditionnelles de Port-Etienne: SIGP et EGA 244. Depuis l'absorption de la Sociétê COSIMA en 1964 par la SIGP (production annuelle de COSIMA - 800 à 1 000 tonnes), les uorînes tradi- tionnelles de traitement du poisson de Port-Etienne sont au nombre de deux: la SIGP et l'EGA. (î) La SIGP ou'tociété Industrielle de Grande Pêche", Lut fondeê en 1919. Elle dispose de 4 000 m2 de claies de séchage et peut traiter jusqu'à 4 000 tonnes de poisson séché-salé par an. Déduction faite du matériel flottant, la valeur des installations de cette sociétê serait d'en- viron 50 millions F CFA. En 1966 cette société a vendu: poisson salé-séché 2.315 tonnes langouste 42 " poutargue 8,7 " (2) L'EGA ou "Entreprise Générale de l'Atlantique" a été fondée en 1957 et. comporte 3 sécheries de 28 000 m2 et d'une capa- cité de traitement de 5 000 à 6 c00 t/an. Ses investisse- ments à terre représentent environ 80 millions F CFA. En 1966 ses ventesont été de 2.627 tonnes de poisson salé- séché. Les résultats globaux 245. Les chiffres, d'ensemble concernant les industries traditionnelles de Port-Etienne s'êtablissent comme suit: (1) Valeur estimée des investissements - navires et matériel de pêche 140 millions F CFA (a l'exclusion des navires canariens) - usines 130 " Total 270 " -99- (2) Capacité des usines - en salé-séché 10 000 tonnes - en poids vif 30 000 (3) Main d'oeuvre: jusqu'à 300 personnes (4) Quantités débarquées en 1966 - production salé-séché 4 242 tonnes soit équivalent frais 14 800 tonnes - poutargue 15 tonnes, soit équivalent frais h5 " - langoustes 65 " - exportations en congelé 2 220 " - pêche des Imraguens et Sénégalais 800 soit environ 18000 " se répartissant comme suit: Canariens 15 000 tonnes Unités locales 2 000 " Imraguens, et autres 1 000 " et atteignant une valeur commercialisée de 680 millicns F CFA (450 millions F CFA au débarquement). Port de pêche 246. Financé par le FEDEM pour un montant total de 1 270 000 000 F CFA le port de pêche de Port-Etienne (commencé en décembre 1965) est actuelle- ment en cours de construction par la Société des Grands Travaux de l'Est, à la pointe Chacal, Son achèvement est prévu pour octobre 1967. Outre un quai de pêche de 265m dragué à -6m, prévu pour un déchargement dtenviron 500 000 tonnes de poisson par an, ce port comporte une halle de marée de 110m x 27m et un entrepôt frigorifique de 85m x 64m soit une superficie couverte de plus de 7 000 m2. Én annexe à. ce port, se trouve un slip de 250 tonnes ayant coûté 35 millions et qu'il est prévu de remplacer par un slip de 650 tonnes. Ce port, dans sa conception actuelle, est mal protégé de la houle et devrait être complété d'une jetée. Son administration relè- ve de la subdivision des Travaux Publics de Port-Etienne qui doit pourvoir à son entretien par les droits de port, douanes et autres taxes a prévoir. Le financement se répartit comme suit: Génie civil 845 293 000 F CFA Installations frigorifiques 370 000 000 Etudes 6 978 000 " Surveillance et contr6le des travaux 47 729 000 1 270 000 000 F CFA 100 - Le 22 juin 1966, le FAC a adopté une étude de l'extension proposée faite par le BCEOM, pour -un montant de 9 millions F CFA. le frigorifique du port 247. Les caractéristiques de ce frigorifique sont les suivantes: (1) Capacité journalière - Réfrié at on de poisson frais de +20 à 0 C 80 t/jour - Congélation de filets de poisson et de poissons ronds 75 t/jour soit un total de 155 t/jour (dont 75 t/jour congelées) et pour 200 jours de travail annuel une capacité totale annuelle de: Réfrigération 15 000 tonnes - Congélation 10_000 " Total 25 00 tonnes (2) Stockage - Stockage de poisson frais à 00C 160 tonnes -.Stockage de poisson:congelé à. -250C 900 " - Stockaga de denr6es- alimentaires 80 " - Stockage de glace en bloc 200 " Total 1.340 (dont 900 tonnes congelées) (3) Fabrique de glace - Fabrication de glace en bloc 60 t/jour - Débit des broyeurs pour glace en blocs 20 t/jour Les besoins simultanés en énergie ont été estimés à 580 kw et les besoins en eau à: eau de mer 400 m3/h eau douce 175 m3/h (4) Gestion Selon une étude effectuée par la KOCFS, les annuités dtamor- tissement avaient été estimées à près de 25 millions F CFA sur 15 ans pour un investissement de 685 111 000 F CFA. Sur -101- 10 ans, le montant serait d'environ 40 millions F CFA. Le personnel utilisable en pleine activité était estimé à environ 100 personnes soit une masse salariale annuelle d'environ 25 millions plus une centaine de pêcheurs mauri- taniens pour alimenter l'usine percevant environ 30 mil- lions F CFA de salaire par an. Il était proposé de faire face au recouvrement de lwamortis- sement annuel par un taux fixe annual ou mensuel majoré d'une quote part fixe sur ltunité de poids calcul5 sur la capacité moyenne de production de 10 000 t/an de poisson frais. Lors du démarrage des travaux diverses sociétés avaient' manifesté leur intention de gérer ce frigorifique, entre autres: - un consortium d'industriels de Las Palmas - les sociétés grecques Evangelistra et Zaphyros - une société sénégalaise de lalutage - la société Africa-Pêche de Port-Ètienne - la société FRIGOMA (groupant 10 importantes sociétés) La SOMAUPECD 248. La congélation a en fait démarré en Mauritanie avec la cons- truction en 1964 de la SORAUPECO ou "Société Mauritanienne de Pêche et de Conserverie" dont les investissements à terre, d'une valeur estimée de 200 millions F CFA, se composent de locaux couverts de 9 000 m2 dtune centrale électrique de 160 KVA, d'une fabrique de glace, de cham- bres de stockage et de tunnels de congélation aux capacités suivantes: Fabrication de glace 20 t/jour Stockage à -200C 250 t/jour Congélation à -400C 10 t/jour soit une capacité annuelle (pour 200 jours) de 2 000 tonnes. En pleine exploitation cette société utilisait 80 personnes. Pour diverses raisons financières elle a cessé ses activités. en 1966 et une partie de ses installations ont été reprises par l'EGA. En 1965, les exportations de poisson congelé de la SOMAUPECO se sont effectuées en totalité sur l'Italie et ont atteint un tonnage de 1 400 tonnes, valant 110 millions F CFA. La répartition était la suivante: Chiens de mer 40% Daurades 35% Flétan 7% Divers 18% 249. La SOMAUPECO utilisait 3 chalutiers français de 23 m v-120 tx, .ainsi qu'un petit navire de 13m d'une valeur approximative de 50 millions F CFA. Ces navires effectuaient des marées de 3 à 4 jours et rapportaient - 102 - 40 à 50 tonnes par marée. 100 jours de mer furent totalisés en 1965 contre 200 prévus. La quantité totale rapportée par les 3 chalutiers en 1965 fut de 2 400 tonnes, soit 800 tonnes par bateau au lieu des 1 500 tonnes escomptés. La 'Société GUELFI & Cie 250. Commencée en aolt 1963, le frigorifique de la Société Survif et Cie (Guelfi et Vandamne) a été achevé en juillet 1965 et inauguré en décembre 1965. Il couvre 2 625 m3 dont une salle de travail de 525 m2. Les capacités sont les suivantes: - congélation à -400C 80 à 100 t/jour - fabrique de glace 100 t/jour en pains de 25 - stockage poisson 3 200 tonnes - stockage glace 140 tonnes soit une capacité de traitement de plus de 20 000 t/an. Le coût des installations est de 857 millions F CFA, se répartissant ainsi: Fonds propres 682 millions F CFA Crédits (BMD) 175 ' Total 857 " Le minimum de rentabilité d'un tel frigorifique serait selon les services techniques eux-mêmes de 6 500 à 7 500 t/an. En 1966, par suite des diffi- cultés d'approvisionnement, 800 tonnes seulement de poisson ont été tra- vaillées. Grâce à l'affrètement de bateaux étrangers, le rythme des fa- brications seraient depuis janvier 1967 d'environ 50 t/jour (voir ci-après). 251. Compte tenu de l'ensemble des moyens mis en oeuvre (SOMAUPECO et Sté Guelfi), les exportations de poisson congelé, principalement sur l'Ita- lie et la Grèce ont évolué comme suit, depuis 1964: 1964 1 256 tonnes 1965 1 400 1966 2 200 " Le groupe SOMAP-SOMIP 252. Dans le cadre du Plan d'expansion de Port-Etienne, la création de 2 sociétés nouvelles d'économie mixte, la Société Mauritanienne d'Ar- mement à la Peche (SOMAP) et la Société Mauritanienne des Industries de la Pêche (SOMIP), a été décidéeen 1966. La première a été formée pour ache- ter et gérer une flotte de navires de rentabilité portant sur 250 t/jour et 130 jours de pêche, par Promop6che, pour une usine de l'importance de- mandée, à savoir 400 t/jour maximum et 330 millions d'investissements. Très récemment il a été décidé de porter la capacité journalière de trai- tement à 600 t/jour et les travaux de construction Ônt maintenant démarré. Le total des investissements SOMIP atteint (y compris le fonds de roulement) - 103 - 561 millions F CFA. A noter qu'il existe actuellement à La Guerra (Rio de Oro) une usine espagnole de faible capacité (60 t/jour) utilisant un matériel de 1945. 253. les investissements SOMAP-SOMIP - Ces investissements ont été réalisés en deux phases, à savoir: une phase de 1 050 millions F CFA comprenant 6 chalutiers SICCIA et une usine de farine de poisson de 400 t/jour-fi- rË.ancés comme suit: secteur public 480 millions F CFA (h4%); secteur privé 60 millions F CFA (6%); crédits fournisseurs 510 millions F CFA (50%). - une phase d'extension de 1 681 millions F CFA comprenant 8 navires (4 chalutiers SOCAMI - 2 chalutiers Bolnes et, 2 cargos frigorifiques) et l'extension à 600 t/jour de l'u- sine de farine de poisson, le financement étant: secteur privé 205,4 millions F CFA (12%), crédits fournisseurs (et Dreyfus) 1 475,6 millions F CFA (88%). Au total, ces investissements s'établissent comme suit; S0MAP (matériel naval) - 6 chalutiers SICCNA 600 millions F CFA - 4 senneurs SOCAMI 202 - 2 chalutiers Bolnes .452 " - 2 cargos frigorifiques 916 Total 2 170 S0MP (usine de sous-produits) - CAFL U1l millions F CFA - Fonds de roulement 120 " Total 561 (21%) Grand Total 2 731 millions F CFA leur financement à ce jour est le suivant: -Secteur public - Prêt FAC 140 millions F CFA - Prêts CCCE (120 + 120) 240 " " - Fonds d'Etat 30 " " - Subvention Budget dtEquipement 50 "t" - B4D 20 " Total 480 millions F CFA (20%) - 104 - Secteur privé - Crédits fournisseurs divers 1 985,6 millions F CFA - Fonds propres dt divers 265,h " Total 2 251 " " (80%) Remboursèments - Une somme ,de 497,3 millions F CFA a effectivement été payée en 1966. En fonction des taux de prêts, le montant des intérêts capitalisés à payer d'ici 1975 atteindrait 565 millions F CFA et le mon- tant moyen des annuités de remboursement, intérêt compris, sera de 300 millions F CFA. Nota: le fonds de roulement initialement prévu pour la Sté SOMIP a été absorbé en fait par les dépenses d'extension et devra être reconstitué. En septembre 1966, 2 conventions ont été passées entre la Mauritanie et la Société Coopérative pour l'tablissement du plan comptable des socié- tés SOMAP-SOMIP et le contrôle de leur fonctionnement. La flotte de pêche doit être composée des unités suivantes: (1) Las chalutiers SICCNA - le matériel doit être constitué de 6 chalutiers de pêche par l'arrière actuellement en cours de construction aux chantiers SICCMA (Société In- dustrielle et Commerciale de Construction Navale) de St. Malo et présentant les caractéristiques suivantes: 33m. 25 - 810 CV - 280 tx - 163 m3 dee cale; capacité de coigélation 5 t/jour - 11 n. 5 - coût 100 millions F CFA l'un. Deux de ces chalutiers, lADRAR et le GUIDIMAKA sont arrivés à Port-Etienne en janvier 1967. Quatre autres sont attendus cournt 1967, ce sont le TRARZA, lINCHIRI, le BRAKNA et l'ASSABA. (2) Les sardiniers SOCAMI - 1 sardiniers sont également en construction à Camaret par le chantier SOCAMI (Société Camarétoise Maritime et Industrielle) pour le SOMAP. Ce sont des navires de 21m. 360 CV montés par 12 hommes, avec 60 m3 de cale frigorifiée, type chalutiers/senneurs, dénommés KARAKORO, AZEFAL, R'KIR, et AOUER. Cott unitaire 50,5 millions F CFA. (3) Les chalutiers congélateurs Bolnes - 2 chalutiers de pêche par l'arrière construits par les chantiers Bolnes de Pays- Bas pour Dreyfus et mis en vente avant achèvement par ce dernier, ont été achetés par la SONAP et livrés à Port- Etienne en octobre 1966. Leur coût unitaire est de 226 millions F CFA et leurs caractéristiques sont- les suivantes: - 105 - 52 m. 620 tx, 1 350 CV, 1k nds, 23 hommes - Cale 260 m (100 en congelé + 200 en refrigérè) noms: HOMHM et TIRIS-ZMD0UR.. Après quelques. marées initales, ces' chalutiers'' se livrent actuellemént'au transport suir la Rochelle du poisson pêché par les bateaux de la SOPESUD (voir ci-après). (4) Les cargos frigorifiques - Commande a été passée à la Hol- lande de 2 cargos frigorifiques de 656 millions F CFA, l'unité. Caractéristiques: 82,70m., 2 500 CV, i.650 t (100 à 1 250 t. de poisson en congelé à-3000). La livraison de ces unités est prévue pour fin 1967. (5) L'usine de farine de poisson SOMIP - Un projet tendant à la création d'une usine de traitement de 400 t/jour avait été primitivement envisagé, et un devis avait été fourni par la Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire (C.AFL). L'IMAPEC 254. Cette société dénommée "Industrie Mauritanienne de Pêche" et dont le siège est à Madrid a été créée le 11 janvier 1967, à Port-Etienne, par "l'Instituto Nacional Espagnol d' Industria" dans le cadre du traité de .coopération hispano-mauritanien. Son entrée en exploitation est en principe prévue pour août 1967 (usine de farine et de séchage) et avril 1968 (usine de conserve). Elle devra couvrir 62 000 m2 et son coût excé- dera 2 milliards F CFA (1 milliard de génie civil et 1 milliard de maté- riel). Dans l'hypothèse oÙ un tunkiel seraitp'révu pour le séchage du poisson cette somme devrait être majorée. Une majoration devra être égale- ment prévue en fonction de l'importance des installations de congélation pour lesquelles l'accord de principe du Gouvernement mauritanien vient d'être donné. L'usine emploiera une vingtaine de techniciens espagnols et quelque 200 Mauritaniens. En application du décret du 23 juillet 1966 lui accordant le bénéfice du régime d'entreprise prioritaire, la Société s'en- gage à pêcher, transformer, stocker et exporter les quantités minima an- nuelles de poisson suivantes: salé-séché 600 tonnes (soit 18 000 è 20 ooo tonnes de frais) conserves 4 000 tonnes (soit 8 000 tonnes de poisson vivant) farine de poisson 4 000 tonnes (soit environ 20 000 tonnes de pois- son vif et déchets) pour une capacité journalière de 100 tonnes de traitement. Compte tenu du frigorifique dont la capacité est envisagée, cet ensemble nécessitera un approvisionnement minimum en poisson frais de 45 000 tonnes, tonnage qui devrait excéder 50 000 tonnes pour un fonctionnement normai de l'usine. - 106 - L'atelier de rèparation mécanique 255. Faisant suite à un accord entre M. Guelfi et la SARIA (Société de Réalisation Industrielle en Afrique) de Dakar, une Société des Chan- tiers et Ateliers de Mauritanie (SCAM) est en ·cours de constitution pour la construction et l'exploitation à Port-Etienné -d'un atelier de répara- tion de navires éventuellement complémentaire du ilipway de 650 tonnes envisagé lors de l'élaboration initiale du Plan. Récapitulation des investissements 256. Plan de développement depuis 1963 s'établissent comme suit (engagements): - SOMAP/SOMIP 2 739 millions F CFA (y compris conventions avec Scét-CoopératLon) - IMAPEC (chiffre provisoire) 2 000 " - Port de pêche et Frigo/FED 1 279 " (y compris études complémen- taires par le BCEOM) - Frigo/Fuelfi 857 " - SONAUPECO 200 " - SCAN (lre tranche.)" 15 7.090 Sur ce total, 4 920 millions F CFA (69%) représentent des investissements à terre et 2.170 millions F CFA .(31%) du matériel flottant. Les 7.090. millions F CFA investis à ce jour se répartissent comme suit: Provenant du Provenant du secteur public secteur privé IMAPEC . 1 800 millions ; 200 m. F CFA SOMAP/SOMIP 480 " 2 259 " SOCIETE GUELFI 175 i. 682 Tt SOMAUPECO 15 " 185 " PORT et FRIGO 1 279 " SCAM - I 15 3 7h9 millions(3%) 3 3h1 m. F CFA(h7%) Les prévisions des investissements nécessaires à des extensions à entre- prendre ultérieusement s'établissent à: Slipway 650 tonnes 200 millions F CFA Travaux portuaires 600 Extension SCAM 45 " Extension IMAPEC (minimum) 100 " tt 945 millions F CFA -107- Le détail des travaux portuaires a été établi comme suit: Dragages 75 millions F CFA Aménagement 265 " " Mâle de pêche 100 " " Digue 50 " , " Allongement des quais 50 " " Divers 60 " 600 millions F CFA C. ProJets divers d'industrialisation de la p54che (partiellement dépassés) Projet Africa-pche 1/ 257. En 1964, la Tociété Africa-p6che avait formulé un plan visant à investir 520 millions F CFA en trois phases s'échelonnant jusqu'en 1968/1969. A l'issue du programme, 11 000 tonnes de poisson devaient être produites sous diverses formes (congelé, fumé et farine). Une main- d'oeuvre de 320 Mauritaniens aurait été nécessaire à cet effet. Projet FRIGON1A 2/ 258. (Groupe supposé SIGP.-EGA, Société Vivagel, Pêche et Froid, BIAO, Société El Goha d'Algérie, Compagnie de Navigation Paquet, Société Dessan et Compagnie de Paris, Armement Delhomme de Concarneau, etc.). Le projet élaboré consistait à traiter dans une première phase 12 000 ton- nes de poisson par an pour obtenir les productions suivantes: congelés entiers 3 000 tonnes filets congelés 3 000 " farine de poisson 500 " 15 navires étaient prévus pour alimenter le complexe d'un coCt total (équipé) de 150 millions F CFA (25 millions F CFA l'un). Les investisse- ments nécessaires en première étape étaient de 300 millions F CFA. Une deuxième étape doevait aboutir à doubler la production (25 000 t/an). Cette société envisage actuellment de gérer le FRICO du port et un nou- veau projet est à l'étude. 1/ Ce projet italien est dépassé par les investissements réalisés par la Société Guelfi. 2/ Cette Société est en voie de constitution et pourrait éventuellement obtenir la gestion du frigorifique du port. -108 - Projet SOMADEP 1/ 259. Groupe supposé'HOKO FISHING Co. de Tokyo, qui dispose de 7 chalutiers-congélateurs et de 2 bateaux-usines de 8 000 et 3 700 tx. Société LLORET y LLINARES de Las Palmas qui dispose de 22 chalutiers et senneurs et de 2 congélateurs de 1 500 tx ainsi que la Société EGA de Port-Etienne. le projet de base sur la nécessité de ravitailler régulièrement les usines. frigorifiques existantes ou en construction dont "les prévisions d'approvisionnement en poisson n'ont pas été faites à temps, pas plus que le-s ouvertures de. marchés que doit obligatoirement posséder une industrie". 'Là 'proje.t, vise également à éviter de congeler les espèces secondaires (courbinef nierluzza, etc.) qui pourraient avoir un débouché sur le marché salé/séché. Le projet prévoit les objectifs suivants: - création d'une flottille de 40 chalutiers dont les séjours en mer ne devraient pas excéder 6 jours (montant 6h0 mil- lions F CFA) - installation d'une fabrique de farine de 50 t/jour (160 millions F CFA) - fourniture provisoire par la Hoko-Fishing d'un navire usine frigorifique devant être ancré en baie du Lévrier et devant permettre le déchargement de 4 à 6 bateaux par jour jusqu'à ce que l'infrastructure portuaire soit com- plétée (850 millions F CFA) - fourniture d'un bateau auxiliaire de h à 500 tonnes pour l'approvisionnement régulier de Port-Etienne en eau, fuel et glace, depuis Dakar et Las Palmas (230 millions F CFA) - construction d'une flotte mauritanienne (8h0 millions F CFA) devant se substituer à l'armement étranger construction d'une fabrique de conserves de thon (124 mil- lions F CFA), mais seulement lorsque 1!origine du produit aura été définie, afin d'éviter des difficultés d'écoûle- ment sur le marché commun. 1/ C'est un projet bien articulé qui a l'appui du Gouvernemeni mais qui ne semble réalisable qu'en ce qui concerne l'achat de chalutiers (objectifs 1 et 5 - voir page suivànte). -109 L'ensemble du projet*à réalisèr en' deux phases devrait permettre d'em- ployer 600 travailleurs mauritaniens. 260. Le montant global des investissements serait de 2 928 millions F CFA (1 880 millions en première phase et 1 048 millions en deuxième phase). La production estimée serait de:, 1ère Phase 2àme Phase poisson congelé (usine à terre 10 000 + bateau usine 15 000) 25 000 tonnes ho ooo tonnes (a terre) poisson salé 7 500 " 7 000 " farine et huile de poisson 3 500 " - conserve - 1 00 36 000 tonnes 48 000 Valeur exportation (arrondi) 2 100 millions 5 100 millions F CFA F CFA Apports nécessaires '60 000 tonnes 260 000 tonnes III. Les Institutions A. L'organisation du Service des pêches 261. L'administration du secteur de la pêche est assurée par la Direction de la Pêche qui relève du Haut Commissaire à l'Industriali- sation et aux Mines, avec une circonscription maritime basée à Port- Etienne. La surveillance des eaux territoriales relève de la'marine militaire mauritanienne qui dispose d'une petite vedette usagée et d'une deuxième vedette de 17 mètres qui vient d'être mise en service. Une troisième vedette sera bientôt livrée, tandis qu'un projet pour l'acquisition de 2 nouvelles vedettes de 19 mètres est actuellement étudié par le FAC. Ainsi, à la fin de cette année (1967), la surveil- lance des eaux pourrait être assurée par 5 vedettes. Le secteur de la pêche est administré par 5 agents supérieurs dont 2 mauritaniens (2 à la Direction des Pêches, 1 à la Circonscription de Port-Etienne et 2 au laboratoire de Port-Etienne. Avec des moyens si faibles, on peut très bien comprendre l'incapacité de ce service à suivre les réalisa- tions en cours à Port-Etienne dans le domaine des industries de la pêche, ou à assurer un contrdle efficace des ea»x territoriales. - 110 - B. La Formation des Equipages 262. La formation accélérée de la main-d'oeuvre mauritanienne desti- née à armer les futurs navires de pêche de tous tonnages constitue dès à présent un impératif si l'on considèret - le rythme accéléré d'accroissement de cette flotte - la nécessité de remédier au malaise social que crée l'attirance de Port-Etienne sur les populations du désert ou du sud - le niveau actuel assez bas de cette main-d'oeuvre - la nécessité de conserver aux produits mauritaniens leur notion d'origine pour permettre leur entrée en tant que tels sur les marchés européens. C. Le Centre Mamadau Touré 263. LeCentre Mamadau Touré de Port-Etienne, qui relève du Haut Commissariat à l'Enseignement technique et à la formation des cadres, dispose d'une section de pêche artisanale fondée en 1961 et formant une dizaine de marins pêcheurs par an. Ceux-ci reçoivent, de la part d'un instructeur spécialisé, une formation théorique à terre et une formation pratique sur une pinasse de lim 150 CV 15 tx. Etant donné l'essor de la pêche mauritanienne cette section ne saurait suffire à former la main- d'oeuvre locale. Déjà en 196h un effectif de 900 à -1.000 mauritaniens était envisagé pour armer les futurs navires de pêche. Il était prévu pour ces marins une formation de 2 ans (1 an à terre et 1 an en mer) à raison de promotions annuelles de 100 à 150 éleves. sept jeunes mauri- taniens du niveau du Brevet élémentaire ont été envoyés en janvier 1967 pour 6 mois de cours de lieutenant de pêche à l'école de Saint Malo. A noter que 5 d'entre eux n'avaient aucune expérience maritime préalable. D. 'Projet Gautier 264. Le 30 janvier 1967, M. H Gautier, Officier de la Marine marchande et Conseiller technique chargé de la mise en place d'un cours d'apprentissa- ge à Port-Etienne, a proposé un programme élargi de formation des jeunes mauritaniens adapté aux besoins de la flotte de pêche en cours de constitu- tion et au niveau peu élevé des recrues possibles, à savoir: enseignement alterné de pratique et d'éléments théoriques - cours portant à la fois sur les moeurs des poissons, les techniques de pêche, le ramendage des filets, la navigation, le matelotage et le traitement du poisson., bord - formation pratique à bord d'un petit, chalutier école de 25m 30 mètres, dont le produit des ventes viendrait en déduc- tion des frais de fonctionnement de l'école - possibilité pour les meilleures élèves d'accéder plus tard aux brevets de capacitaire et lieutenant de pêche le projet prévoit la création de 2 sections: pêche artisanale et pêche industrielle. - 111 - (1) Programme des -cours: a) Semaine à terre: 16 h d'enseignebent théorique (3 h de naigation, 3 h de théorie du navire, 3 h de sécurité de la navigation, h h de technique de la pêche, 3 h d'océanographie) et 2h h d'enseignement en atelier (10 h de matelotage, il h de ramendage, 3 h de montage de chalut). b) Semaine à bord du bateau école: pratique effective de la pgche et application des 'ours théoriques. (2) Brevets de commandement Un cours de 5 mois de capacitaire à la pèche devant permettre le commandement des unités de pêche artisanale est propose pour les meilleurs élèves des 2 sections réunissant 8 mois de navigation. Deux brevets de lieutenant de pêche et de patron de pêche permettant de commander les unités de p@che industrielle sont en outre prévus pour les anciens élèves ,de la section indus- trielle après 18 mois de navigatiorî et 9 mois de cours supplé- mentaires. (3) Fonctionnement de l'école a) Besoins en personnel: 1 patron de pêche (lieutenant de pêche) 1 mécanicien (avec brevet h50 cv) 1 bosco (ayant navigué sur chalutiers) 2 graisseurs mauritaniens Les 3 premiers seraient recherchés par le canal de l'assis- tance technique bilatérale. Les 2 derniers entraîneront une dépense annuelle de 600 000 F CFA. b) Logement du personnel: 4 logements à 360 000 F CFA (y compris le Directeur des cours, soit 1 540 F CFA) c) Locaux à terre: à fournir par le Gouvernement mauritanien d) Fonctionnement: - bateau école (180 jours de mer soit ) 43 200 litres gas oil) 870 000 F CFA (huile, peinture, chalut) ) - 112 - ) - Indemnités aux stagiaires (4 400. F CFA) couchage, transport, ) tenues, nourriture, eau, gaz, ) 3 600 000 F CFA é lectricité) - matériel d'instruction, biblio- thèque 1 030 000 F CFA 5 500 000 F CFA soit un total annuel de 7 millions F CFA. e) Bateau école: sur la base minimum de 30 semaines en mer et d'un tonnage moyen hobdomadaire de 10 tonnes de pois- son à 35 F CFA le kg, le bateau êcole e,t supposé rap- porter par an les bénéfices suivants, à dêduire des frais de fonctionnement Rapport annuel 10 500 000 F CFA Fonctionnement 6 000 000 F CFA Reste 4 500 000 F CFA Un chalutier d'occasion du type requis (23m - 75 t 360 CV - 11 nds - 15 lits), Le "elpomene" a été proposé par un armateur de Cherbourg pour h millions F CFA. Après transformation, ce bateau rendu à Port-Etienne coûterait 7 mil- lions F CFA. A noter que selon les prévisions, l'école permettrait de four- nir environ 100 marins pêcheurs qualifiés par an. E. Les accords de coopération 265. Des accords de ,coopération et d'assimilation de pavillon ont êté signés à ce jour avec 3 pays étrangers. (1) Accord franco-mauritanien Signé le lendemain de 1'indépendance cet accord stipule dans l'Art. h que les navires de pêche ayant la nationalité de l'un des états jouissent dans les ports du même traitement que les navires de cet /tat. (2) Accord hispano-mauritanien de 14.2.1964 L'Espagne s'engage à assurer la construction et l'exploita tion en Mauritanie d'une usine aux capacités annuelles suivantes: poisson salé et séché 6 000 tonnes conserves 3 200 " farine de poisson 100 " de poisson frais par jour soit sur 200 jours une capacité possible annuelle de 20.000 tonnes. La date limite d'entrée en vigueur de ces disposi- tions était le1i. février 1966, avec dérogations possibles au - 113 cas oû les usines frigorifiques à terre ne seraient pas aptes à fonctionner. L'Espagne est également tenue d'im- matriculer en Mauritanie de 20 à 50 bateaux de pêche et de livrer leurs apports en Mauritanie. Un droit de licence de pêche de $10 par an et par tonne de jauge brute est en outre institué à la charge des armateurs espagnols pêchant en eaux mauritaniennes. Laccord prévoit entre autres une contribution de l'Esp,gne à la formation dïéquipages mauri- taniens. (3) Accord greco-mauritanien du 28 juillet 1966 Des licences de pêche peuvent être accordées aux bateaux hellènes (à l'exclusion des bateaux usines et chalutiers congélateurs) pour pêcher dans les eaux mauritaniennes, sous réserve du paierment de droits de $15 par an et par ton- neau de jauge brute. Les autres conditions sont: - vente d'au moins 25% des prises sur le marché local - traitement du reliquat des prises par les industries locales ou leur entreposage à Port-Etienne - formation de nationaux mauritaniens.; F. Les eaux territoriales Etendue des eaux territoriales 266. En application du code de la Marine Marchande et des Pêches de 1962, les eaux territoriales mauritaniennes s'étendaient jusqu'à 6 milles marins comptés à partir de laisse de base mer au sud du Cap Timiris et de lignes de base ci-après définies par un décret du 3 mai 1962 au nord de ce cap: Baie du Lévrier: Cap Blanc - Cap Sainte-Anne Baie d'Arguin: Cap d'Arguin - Cpp El Sais Baie de Tanoudert: Cap El Sais - Cap Tafarit Baie d'Iwik: Cap Tafarit - Cap Iwik Baie St-Jean: Sud-ouest presqu'île de Tahela - Cap Timiris Dans une zone contiguU de 6 milles la pêche pouvait en outre être réglemen- tée par le Gouvernement mauritanien. 267. Dans le cadre du plan de développement des pêches une loi du 21 janvier 1967 vient d'étendre à 12 milles les eaux territoriales, supprimant ainsi la zone contigug. La limite est en outre comptée au nord du Cap Ti- miris, à partir d'une ligne de base droite allant de ce Cap au Cap Blanc, recouvrant ainsi la presque totalité du banc d'Arguin. Les raisons données dans l'exposé des motifs de ce texte sont les suivantes: - pour pouvoir assurer son développement sans subir une concurrence anormale des pays hautement industrialisés, l'armement mauritanien a besoin d'une protection des - 11 - eaux mauritaniennes, à son profit. Pour ce faire, il a été nécessaire de supprimer la zone contigug des eaux territoriales dont la réglementation et le contr8le étaient plus théoriques que réels - l'établissement d'une ligne de base joignant le Cap Tiiris au Cap Blanc s'explique du fait qu'il a fallu protéger la totalité du banc d'Arguin, zone importante de frayères - il est en outre à remarquer que la convention de Genève de 1958 sur la mer territoriale permet de déterminer certaines lignes de base en fonction des intérêts éco- .nomiques propres à la région considérée. Réglementation du chalutage 268. Un arrêté du 3 février 1967 réglemente comme suit la poche et le chalitage dans les eaux mauritaniennes: Baie du Lvrier: Interdiction totale du -chalutage Autres parties des eaux territoriales: pêche réservée aux navires miauritaniens ou ayant obtenu des dérogations particulières. Chalutage: Interdit à tous navires sauf dérogations spéciales. Sanctions: 269. L'Art. 10-4-4 du Code de la Marine Marchande avait institué une amende d'un montant maximum de 4 villiorns F CFA. Afin de rendre les sanc- tions plus efficaces un projet de loi tnd à porter ce plafond à: navires de plus de 500 tx 20 millions F CFA navires de 150 500 tx 6 t " navires de moins de 150 tx 200 " A noter que depuis janvier 1966, selon les registres de la Circonscription maritime de Port-Etienne, 12 navires auraient été arraisonnés, à savoir: 3 japonais, 2 polonais, 2 grecs, 2 espagnols, 2 italiens et 1 ghanéen. et se seraient vus infliger 23 millions F CFA d'amende. G. Le Ravitaillement en eau, gas-oil et électricité 270. Parmi les conditions nécessaires au développement du complexe de pêche de Port-Etienne telles qu'elles ont été définies par la CEGAS, figurait l'existence de sources d'eau potable et d'énergie à des prix rai- sonnables: eau à 20 F CFA le m3, Kw/h rendu en usine à 15 F CFA, litre de gas-oil détaxé à 11 F CFA. - 115 - 271. Gas-oil - Le gas-oil est effectivement vendu hors taxe à Il F CFA le litre sur navires de pêche et les sociëtês pétrolières envisagent d'implanter de nouveaux dép6ts de ravitaillement. L'énergie électrique et l'eau potable sont distribuées par la Société SAFELEC aux conditions suivantes: 272. Electricité - Divers tarifs établis en fonction des usagers et des quantités distribuées sont appliqués. Ils varient de 35,8 F CFA/kva en consommation domestique, à 13 F CFA le kva en consommation industrielle haute tension pour une consommation minimum de 550 KW. 273. Eau - Jusqu'en 1953, Port-Etienne était ravitaillé en eau.potable par cargo-citernes venant de Dakar et Bordeaux. En 1963, une petite usine de distillation d'eau de mer fut installée à Port-Etienne. Elle fournis- sait 115 m3/jour, à 1 200 F CFA le m3. En 1961, l'installation de la MIFERMA permit d'amener de la nappe d'eau de Baulanouar située à 80 km das le désert, environ 400 m3/jour par wagon citerne, capacitê portée à 650 m/ jour en 1963. A là même date fut décidée l'installation d'une conduite d'eau. Nous avons vu que des études relatives au débit de la conduite en fonction des besoins- du complexe de pêche et du développement de Port- Etienne avaient été effectuées par la CEGOS. 274. A la suite d'une décision du FAC en date de février 1967, de coppléter le financement des travaux, ces derniers devraient commencer incessamment et permettre, d'ici 1969, la fourniture aux industries de Port-Etienne des quantités nécessaires à un prix n'excédant pas 300 F CFA le m3. A ce jour, la SAFELEC distribue l'eau par camions au prix (y com- pris le transport) de 1 100 F CFA le m3 pour moins de 100 m3, et de 900 F CFA le m3 pour plus de 100 m3, - 1V. La Pêche Fluviale 275. La pêche fluviale forme une importante activité des populations riveraines du fleuve Sénêgal dont elle représenterait de 13 à 15% des re- venus. La rareté des informations ne permet pas d'effectuer une -enquête précise sur cette activité. Les caractères suivants peuvent être notés: A. Propriété du Fleuve Sénégal 276. La frontière entre la Mauritanie et le Sénégal passe en fait sur la berge nord du fleuve qui appartient ainsi à la République du Sénégal. Les pêcheurs mauritaniens de la rive nord sont cependant autorisés à v pêcher en vertu de pratiques historiques reconduites par la loi sénégalaise du 10 juin 1963 stipulant: "Les frontaliers, usagers habituels des eaux continentales, "jouissent des mêmes droits que les nationaux sénégalais, "sauf dispositions contraires expresses". Tant sur la rive sénégalaise que sur la rive mauritanienne, la pêche relève du Service des Eaux et Forêts. - 116 - B. Production Annuelle et Population 277. La production totale du fleuve Sénégal a été selon les statis- tiques sénégalaires de 30 000 tonnes en 1966, dont 2 000 tonnes pour le lac de Guiers. Il semble possible, en conséquence, d'estimer à 13 00o/ 15 000 tonnes les tonnages débarqués sur la rive mauritanienne. Leur ré- partition, selon d'anciennes estimations, serait la suivante: Auto-consommation 7 500 tonnes Commercialisation 5 200 " (1 700 en séché) Troc éventuel 2 300 " Sur la base d'un prix moyen de 33 F CFA le kg, la valeur de ces apportz serait de 400 à 500 millions F CFA. Selon une étude socio-économique de l'INSEE de 1962 (la Haute Vallée du Sénégal - Presses Universitaires France) la pêche est surtout pratiquée par les Subalbé de la tribu des Toucouleur. Environ 30 000 à 40 000 personnes seraient interessées à des titree divers par les activités de la pêche sur la rive mauritanienne, soit environ 10 000 pêcheurs sédentaires et 5 000 pêcheurs occasionnels et leurs familles. La péche se pratique principalement pendant les pério- des de crue et de décrue du fleuve. 278. Selon l'enquête de l'INSEE, il semble que la totalité du poisson soit consommée par les habitants de la vallée eux-mêmes, ce qui représen- terait environ pour les 400 000 habitants recensés de cette vallée (Ir com- pris 50 000 maures saisonniers) environ 75 kg de poisson par habitant et par an pour la population riveraine. 0. Réglementation 279. En vue de remédier au dépeuplement accéléré du fleuve constaté récemment, les autorités sénégalaises ont été amenées à prendre diverses mesures tendant à organiser ou limiter la pêche sur le fleuve, à savoir: - loi du 10 juin 1963 et décrets du 19 juillet 1965 et du 30 août 1966 réglementant la pêche dans les eaux conti- nentales, notamment par: - la création de conseils de pêche dans, chaque village - la limitation à 30 m/, du maillage des filets - la création d'une carte de pêche pour l'utili- sation du filet trainant - la création de secteurs de pêche. - Le décret du 30 juin 1966 réglementant la pêche dans les eaux du lac Guiers - le décret du 1er février 1967 limitant à 10 et 14 mètres selon les secteurs, la hauteur de la nappe des filets. - 117 - D.' Etudes et Mesures 280. La seule étude qu'il ,nous a étépossibe de retrouver concernant la rîve mauritanienne concerne la pratique de la pêche au lac de R'kiz. Elle a été: effectuée du 1er avril au 17 juin-1960 par M. P. Delteil, ingé- iieur des .Travaux des Eaux et Forêts à Rosso. Durant cette période 142 tonnes de poisson ont été pêchées sur le lac; à savoir:. M'Beth (githarinus lathus) 132 tonnes Capitaine (lates melotica) 10 " 53 pêcheurs ont été dénombrés dont 45 avec pirogues. Les engins utilisés étaient de petits filets de 10 à 15 mètres tendus entre 2 perches. En ce qui concerne la rive sénégalaise, le Centre technique forestier tropical a publié en 1965 une étude sur l'aménagement piscicole du delta du fleuve. Ce centre a par ailleurs ouvert à Richard Toll, en juillet 1965, une sec- tion piscicole dont le but est d'étudier la production du fleuve. Un centre de pêche fluviale rattaché à l'Enseignement Technique a enfin été créé à M'Bane (lac de Guiers) pour former les pêcheurs dans des stages de 3 A 1 semaines. CHAPITRE CINQi LES INSTITUTIONS I. L'orgànisation des Services Agricoles 281. Le secteur de l'agriculture est sous la responsabilité du Minis- tère du Développement Rural qui comprend cinq services: Agriculture1 Génie rural, Elevage, Eaux et Forets et Coopération. Le budget de ce Mi- nistère représente à peine 4 pour cent du budget national et n'a pas été augmenté des dotations recommandées par le Plan. le secteur de %a péche est administré par une direction qui relève du Haut Commissariat à l'In- dustrialisation et aux Mines, tandis que les statistiques agricoles sont établies par un service général des statistiques relevant du Ministère des Affaires Etrangères. 282. Le Service de l'Agriculture fonctionne avec de faibles moyens en personnel qui se réduisent à un chef de service mauritanien, 7 ingénieurs des travaux dont 3 coopérants _/1 et 22 conducteurs et moniteurs, tous mau- ritanien4. Son activité est bien modeste par rapport à ses larges attri- butions et ne semble pas suffisamment coordonnée avec celle du Service du Génie rural, notamment dans les projets hydro-agricoles où ces deux servi- ces interviennent conjointement. 283. Le Service du Génie Rural, lequel comprend seulement cinq agents supérieurs, tous coopérants, et 10 agents deun niveau moyen, tous maurita- niens, fait néanmoins preuve d'un dynamisme remarquable. Malheureusement, ses réalisations ne semblent.pas avoir été toutes conçues dans une optique économique. Il convient de mentionner qu'une partie des travaux du Génie Rural (petits barrages et puits) est réalisée par les "Chantiers de Déve- loppement" qui paient les travailleurs en vivres fournis par l'USAID. Les Chantiers relèvent du Ministère de la 'Santé et du Travail et leur encadre- ment est assuré par une douzaine de membres du Corps américain de la paix, sous l'autorité de deux militaires français du contingent. Les projets sont envoyés par les autorités locales du Ministère du Travail qui les é- tudie avec les services techniques intéressés et les approuve s'ils lui pa- raissent répondre à des besoins justifiés. Mais les réalisations des Chan- tiers ont été assez modestes puisqu'elles ont conduit à l'utilisation annuel- le d'environ 1 000 à 1 500 travailleurs. Par ailleurs, les services tech- niques sont souvent réticents à faire appel aux services des Chantiers car les qualités techniques de leur travail laissent à désirer. 284. Le Service de l'Elevage est relativement assez bien pourvu en personnel et en matériel, étant donné que son budget de fonctionnement (95 millions de F CFA en 1967) est à peu près égal à ceux de l'ensemble des quatre autres services (102 millions de F CFA). Il dispose de 22 agents supérieurs (docteurs vétérinaires et assistants d'élevage) dont un seul est coopérant et de 64 infirmiers, tous mauritaniers. Le Service 1/ Fournis par la coopération technique internationale (organisme d'assis- tance technique française). 119 - souffre dt.ne certaine insuffisance de cadres tels que les docteurs vété- rinaires Éýt surtout de la diminution, depuis quelques années, de ses moyens en véhicu'es, ce qui risque de paralyser son activité si cette situation se prolongeait. 285. Le Service des Eaux et Forêts fonctionne avec six agents supérieurs, dont trois coopérants, quatre agents de niveau moyen, 17 préposées et 35 gar- des. Ces derniers ne semblent pas avoir été recrutés en fonction des tâches qui leur sont assignées (surveillance de la forêt et établissement des Dro- cès-verbaux des contraventions) puisque plus de la moitié sont analphabètes. 286. Le Service de la Coopération est en voie de constitution. Il fonctionne seulement avec un haut fonctionnaire mauritanien assisté par un expert du B.I.T., d'un secrétaire comptable et de trois agents de secteurs mauritaniens. En l'absence d'un status du personnel, le Service est obligé de recruter ses agents sur la base de contrats, ce qui explique qu'un petit nombre des stagiaires en formation réintègrent ce Service. 287. L'Organisation de la Recherche Agricole - La recherche agronomique en Mauritanie a été entreprise jusqu'à présent dans le cadre de l'Institut de Recherche d'Agronomie Tropicale (IRAT) en ce qui concerne les essais vi- vriers notamment à Kaédi, et de l'Institut des Fruits et Agrumes (IFAC) en ce qui concerne notamment les essais sur le palmier-dattier. L'IRAT a mis fin à son activité en Mauritanie depuis 1965 et c'est le FAC qui a financé la suite jusqu'à 1966. Maintenant, faute de crédits, la station de Kaêdi vient d'être supprimée (mai 1967). E;i revanche, une station serait créée bientôt au lac R'Kiz sur fonds FAC, en vue d'y entreprendre des essais sur l'amélio- ration des rendements vivriers (mil, sorgho, niébé et maTs). En fait, les résultats obtenus notamment sur les rendements sont trop variables et par- fois contradictoires, si bien qu'ils ne constituent pas une base solide pour l'exécution d'un vaste programme de vulgarisation. 288. Les essais sur le palmier-dattier ont été essentiellement réalisés à Kankosso dans une zone choisie en vie du développement éventuel de cette culture au Mali. La Mauritanie continue à financer le fonctionnement de cette station, malgré le peu d'intérêt qu'elle représente pour ce pays, car la région où elle est établie n'est pas propice au développement du dattier. Ld station d'Atar créée en 1966 se renforce progressivement. On peut donc dire que la recherche agronomique en Mauritanie, exception faite du palmier- dattier, est modeste. Aussi doit-on se référer à des résultats obtenus dans les stations sénégalaises établies le long du fleuve et dont la plus impor- tante est celle de Richard Toll, pour apprécier les possibilités de l'agri- culture mauritanienne. II. Formation des Cndres Agricoles 289. En matière de formation des cadres du secteur agricole, il n'ex- iste que deux écoles formant des agents de qualification moyenne. La plus importante est le centre de formation et de vulgarisation agricole de Kaédi, qui a été créé en 1966 grâce à une assistance du Fonds Spécial des Nations Unies. Cette école, qui dispose de trois bâtiments et emploie quatre ensei- gnants, forme annuellement une vingtaine d'agents techniques après un cycle - 120 - de trois années d'études. Cette institution peut couvrir les besoins de la Mauritanie en cadres moyens pour les dix années à venir en assurant également le recyclage du personnel technique en activité. 290. Il existe également un centre de formation professionnel qui forme des infirmiers à Nouakchott, environ une dizaine par an, mais il serait appelé à cesser son activité bientôt. Les cadres d'un niveau su- périeur sont formés & l'étranger, généralement gràce à des bourses mises à la disposition du Gouvernement mauritanien dans le cadre d'accords bi- latéraux de coopération culturelle.- Les besoins en cadres agricoles ont été établis sur la base des programmes de développement agricole à réali- ser durant le Deuxième Plan quadriennal. Comme on le verra dans les ta- bleaux ci-après, il a été tenu compte des cadres existants et en forma- tion en Mauritanie et à l'étranger pour évaluer les besoins nets à couvrir. En ce qui concerne plus spécialement les cadres moyens (moniteurs agrico- les, préposés forestiers, etc.) leur formation a été prévue dans le centre de Kaédi suivant une cadence déterminée. Le recyclage des agents en ser- vice sera effectué dans cette école pendant les années où le recrutement des candidats est interrompu, soit une année sur deux en principe. 291. Quant à la formation des encadreurs, elle sera réalisêe sur le terrain par les soins d'une société ,spécialisée. Des agriculteurs rela- tivement éveillés, mème analphabètes, seront sélectionnés et recevront un entraînement pratique pendant une campagne agricole. 292. On doit mentionner qu'au cours de la réunion du 24 au 31 mars 1967, organisée par la FAO à Kaédi, toutes ces questions ont été à l'ordre du jDur. Le programme de formation établi par la mission a été étudié et approuvé. Dans le compte rendu de cette réunion figurent succinctement les propositions de la mission concernant le programme de développement agricole et le programme de formation du centre de Kaédi, à réaliser durant la prochaine quadrieinnie. Agents actuellement en formation (1) Agents de conception: 7 (a) Service agricole: 3 - 1 ingénieur est en formation à Toulouse et est attendu en 1968 - 2 ingénieurs sont en formation en R.A.U. (b) Service des Eaux et Forêts: 2 - 1 ingénieur, actuellement en service, entrerait en 1967 à l'école de Nancy et serait disponible en 1969 - 1 des deux élèves actuellement en formation à l'école de Barres entrerait à Nancy et serait disponible en 1970. - 121 - (c) Service de .1'Elevage: ,2 Seulement deux docteurs-vétérinaires sont actuellement en formation et sont attendus en juillet 1967. Il n'y a .pas de perspective de disposer en 1971 de nouveaux ê- léments et aucune bourse n'a été accordée pour ces étu- des dont le ôycle est d'environ 5 ans. (2) Agents supérieurs d'exécution: 10 (a) Ingénieurs des travaux agricoles (Service agricole): 3 - 3 ingénieurs des travaux agricoles sont actuellement en troisième année à l'école de Bambey (Dakar) et sont attendus en 1968 (b) Ingénieurs des travaux .forestiere (Service forestier): 0 Un des deux éflves actuellement en formation à l'école de Barres est attendu en 1967 ou 1968, mais s'inscrirait à l'école de Nancy. L'autre devrait remplacer l'inkénieur actuellement en service et qui irait à Nancy. Donc les effectifs en service resteront inchangés. (c) Ingénieurs des travaux ruraux (Service du Génie Rural): h Quatre sont actuellement en formation à Bambey' et sont attendus respectivement en 1967, 1969, 1970 et 1971. (d) Contrôleurs forestiers: 2 Deux contrOleurs sont actuellement en formation en Cote d'Ivoire. (e) Adjoints techniques pour le Service du Génie Rural: 3 Trois adjoints sont actuellement en formation à Saria (Haute Volta) où ils suivent un cycle de 18 mois. (3) Agents intermédiaires d'exécution: 50 (a) Quarante futurs cadres moyens sont actuellement en forma- tion au Centre de Kaédi dans les secteurs de l'agriculture, des forets, de l'élevage. Cinq d'entre eux se spécialise- ront dans une éeole de coopération à l'étranger. Ces agents seront disponibles à raison de 20 en 1968 et 20 en 1969. (b) Dix infirmiers vétérinaires sont actuellement en formation au centre professionnel du Ksar (Nouakchott) qui ne fonc- tionnerait plus désormais. (4) Encadrement rapproché. Cent quatre-vingt encadreurs agricoles seront fornes dans le cadre d'une convention à passer avec une société spécialisée. Sur les 35 gardes forestiers, 15 seront maintenus en service après recyclage, tandis que les 20 autres seront progressivement remplacés. EVALUATION DES BESOIHS EN CADRES AGRICOLES Services Besoins Agents Agents Besoins concernes en 1971 act. n en for- nets à Ecoles et centres de formation service mation couvrir CATEGORIE I Ingénieurs principaux Agriculture 8 1 3 h Ecole de Toulouse ) de l'agriculture ) Ingénieurs principaux Forêts h - 2 1/ 2 Ecole de Nancy ) d'eaux et forêts ) environ 5 ans Ingénieurs principaux Génie Rural 3 - - 3 Institut Agronomique ) après le du génie rural ) baccalauréat Docteurs vétérinaires Elevage 2 2 7 Ecole d'Alfort 26 3 7 16 CATEGORIE II Ingénieurs des travaux Agriculture 15 7 3 5 Ecole de Banba.r 2 ans après BEPC agricoles (Dakar) Ingénieurs des travaux forestiers Forêts 8 . b - 1/ h Ecole de Barres 2 ans après bacc. Ingénieurs des travaux ruraux Génie Rural- 8 - h h Ecole de 4ambay h ans après BEPC Inspecteurs de Coop. Coopératives 6 1 - 5E..E.A.D., Dakar 3 ans après BEPC Comptables de Coop. . Coopératives 5 - - Ecole professionnelle 2 ans après BEPC Contr8leura forgts Forêts 9 h 2 3 Ecole de Barres 2 ans après BPPC Adjointn techniques du Génie Rural Génie Rural 10 1 3 6 Ecole de Saria 2 ans après BEPC (Haute Volta) Topographes Génie Rural 8 6 - 2 Ecole professionnelle' 2 ans après BEPC Assistants d'élevage Elevage 28 20 - 8 Ecole de' Bamako 2 ans après BEPC 97 h3 12 h2 1/ Un des deux élèves irait à Nancy; l'autre remplacerait un ingénieur en service qui irait également à Nancy. Les effectifs en ingénieurs de travaux forestiers restent donc inchangés. EVALUATION DES BESOINS EN CADRES AGRICOIES (Suite) Services Besoins ARents Agents Besoins. concernés en 1971 act. en en for- nets a Ecoles et centres de formation service mation couvrir CATEGORIE III Conducteurs et moni- Agriculture 55 22 23 10 teurs agricoles Préposés forestiers Forêts 34 17 7 10 ) ) Centre de Kaédi 3 ans Pnwès Agents de coopera- Coopératives il 6 3 2 ) concours de tion ) 6ère Infirmiers vétéri- Elevage 811/ - naires 181 109 50 22 CATEGORIE IV Gardes forestiers Forêts 35 35 - - ) Formation essentiellement Encadreurs agrico- Agriculture 180 180 ) sur terrain. les 1- 1 215 35 -180 Total général 519 190 69 260 Dix en formation au Centre de Ksar (Nouakchott) et 7 au Centre de Raédi. - 124 - UTILISATION DES AGENTS A FORR A KAEDI Total Opérations 68 1U 1970 971 %tnÔ Plan A. Agriculture - Vulgarisation de la traction attelée au Hodh oriental (Néma, etc.) 1 1 - Opération culture attelée et arachides en Guidimaka (Sélibâby, etc.) 1 1 2 - Lancement ou extension de la culture attelée à AToun 3 3 - Opération mil en Gorgol-Brakna 3 5 7 15 - Maraîchage et motorisation en Adrar (Atar) 1 1 2 - Boghé (riziculture) et Gorgol 3 3 - Barrages de lEst 1 1 2 h - Aménagements rizicoles East Kaédi 1 1 -Riziculture delta (Ouest Rosso) 1 1 - Amélioration des zones de mil de décrue (Tagant) 1 1 Totaux 10 13 10 33 B. Eaux et Forets - Postes existants à pouvoir (subdiv.) 3 3 - Brigades pare-feux 4 h 8 - Postes nouveaux prévus 3 3 - Aménagements et reboisements 3 3 Totaux 7 10 17 C. Elevage - Stage "en place" à Boghé, Rosso, Ka6di et AToun 7 7 D. Coopération - Agents (régionaux) ruraux à Attar 1 1 AToun 1 1 Kaédi 1 1 2 Boghé 1 1 Totaux 3 2 5 Totaux généraux 20 20 22 62 -125 - CADENCE DE FORMATION DU CENTRE DE KAEDI Recrutement deélèves 1/ Efféctifs de cadres formés Année de:sortie (effectifs et année d'entrée) 1968 1969 1970 1971 lère promotion de 1965 Moniteurs agricoles 10 (38 élèves) Préposés forestiers 72 Agents de coopération 3_ Total 20 2ème promotion de 1966 Moniteurs agricoles 13 (25 élèves) Infirmiers vétérinaires 7 Total 20 3ème promotion de 1968 Moniteurs agricoles 10 (27 élèves) Préposés forestiers 10 Agents de coopération 2 Total 22 1/ Le recrutement sera interrompu en 1967 et en 1969 pour permettre le recyclage des agents en service. La promotion de 1970 pourrait fournir en 1973: 10 moniteurs agricoles 7 infirmiers vétérinaires 3 agents de coopération 2f Après avoir passé leurs trois années de spécialisation à l'étranger. -126- III. -Les coopératives . 293. Les coopératives actuellement agréées datent de fin 1966, bien que certaines (12) poopératives constituées entre 1962 et 1965 fonctionnaient. sans avoir été agréées à ce jour. Enfin, sept décla- rations d'intention de constituer des coopératives datant de 1964 à 1966 sont restées jusqu'à ce jour sans réponse. Les coopératives agréés fonctionnent sous le régime de la loi du 8 janvier 1963 et du décret d'application du 25 avril 1963 qui sont une copie intégrale du décret français de 1955 régissant la coopération dans les territoires d' outre-mer. 294. Les coopératives agréées sont au nombre de 38, dont 3h sont agricoles et concentrées pratiquement dans trois régions: le fleuve, la zone Boghé-Dar-il-Barka, Atar et Nouakchott. Dans la région du fleuve, il y a vingt coopératives agricoles groupant 2032 adhérents et disposant d'un capital social de 2 694 000 F CFA. Ces coopératives se sont constituées pour s'approvisionner dans les meilleures conditions possibles en semences, engrais, petit matériel et pour réaliser le stockage de leur production (mil ou riz). Seulement trois coopératives ont commencé à fonctionner en obtenant un prêt de la BMD d'environ 500 000 F CFA au total pour stocker leur mil de manière à pouvoir le vendre à des cours normaux. La BMD a été remboursée intégralement, mais s'est refusée à consentir des prêts nouveaux aux coopératives. 295. Dans ltAdrar, il existe onze coopératives de maraïchage et de palmiers dattiers, groupés en une union qui est la seule existant dans le pays. Ces coopératives groupent 157 adhérents et disposent d'un ca- pital social de 430 000 F CFA. Elles commercialisent les productions de légumes cultivés sous les palmeraies sur la base d'une expédition hebdomadaire d'une tonne à la MIFERMA et d'une tonne à Nouakchott. On souhaite que la EFERMIA' rompra complètement avec ses anciens fournisseurs sénégalais pour s'approvisionner exclusivement à l'Union d'Atar sur la base de trois tonnes par semaine. De cette manière, la totalité de la capacité de production des coopératives sera utilisée. 296. Il ne semble pas qu'il y ait pour les coopératives un problème d'écoulement à l'avenir, à condition de pratiquer des prix raisonnables. Le vrai problème réside dans les faibles disponibilités en eau de la ré- gion qui limiteront de toute manière l'extension de la culture maraîchère. L'union coopérative dtAtar sera bientôt associée à la gestion de l'ate- lier de conditionnement de dattes en cours de construction avec la colla- boration de l'IFAC sur fonds FAC. Elle pourrait bénéficier d'un prêt de la BMD qui sera utilisé comme fond de roulement. L'atelier a une capaci- té totale de 100 tonnes, qui sera utilisée à 50 pour cent la première an- née. Il ne semble pas qutil y ait un problème concernant son approvision- nement en dattes, puisque les coopératives ont une production estimée à 300 tonnes et ont exprimé le désir d'en livrer la totalité sur la base de 50 F CFA, alors qu'elle est vendue généralement à 25 F CFA à des commer- çants qui l'écoulent sur la base de 50 F CFA, notamment dans la région du fleuve. - 127 297. Le vrai problème réside dans l'écoulement d'une datte condi- tionnée qui pourrait ne pas convenir aux goûts de ses consommateurs traditionnels, notamment ceux de la région du fleive. Aussi prend-on la précaution cette année de conditionner seulement 50 tonnes, dont 30 tonnes seront livrées à des établissements publics (armée, écoles) et 20 tonnes. à la Société de l'Ouest Africain (SCOA) qui essayera de les placer dans les régions du fleuve. Si le résultat de cet essai s'avé- rait encourageant, il sera facile de porter le conditionnement à 100 tonnes en 1968 et d'agrandir l'usine par la suite. 298. La coopérative marafchère de Rosso qui groupe onze adhérents et dispose d'un capital social de 1 million de F CFA, cultive environ 8 ha et livre des légumes aux villes de Rosso et Nouakchott. Cette coopérative est en plein développement et semble être seulement gdnée par un défaut de trésorerie. Il semble que des recommandations seront faites ,pour que cette coopérative diversifie sa production de légumes de manière à satisfaire les consommateurs riches (surtout européens) et les hôpitaux et établissements scolaires qui peuvent être ravitaillés en légumes courants (oignons et pommes de terre). 299. La coopérative maraÎchère de Nouakchott qui groupe 135 adhérents et dispose d'un capital de 1 020 000 F CFA cultive seulement 5 ha irrigués par les eaux usées de la ville préalablement épurées. On sait que ce péz'i- mètre a nécessité un investissement de 15 millions sur prêt de la Caisse Centrale de Coopération (à 6 pour cent) à la Société d'Etude Mauritanienne (SEM), propriétaire du terrain. Mais jusqu'à présent la SEM exploite ce périmètre sans payer l'eau fournie par l'usine d'épuration (SAFELEC) qui est d'ailleurs facturée à un prix élevé (38 F CFA le mJ) ni les intérêts du prêt de la Caisse (800 000 F CFA/an). Il est évident qu'en comptant ces charges, l'exploitation ntest pas rentable. Il existe à Nouakchott une coopérative d'élevage, mais elle ne fonctionne pas. Les groupements d'agricul.teurs ou pré-coopératives 300. Trente-huit groupements, groupant 670 adhérents, ont été cons- titues dans le Hodh Oriental (région de Nenca) pour l'acquisition à crédit d'attelages et de matériel de traction animale. Il semble que des résultats positifs aient été enregistrés dans 3 des 5 zones d'inter- vention, grece à une pluviosité satisfaisante. Appréciation générale 301. D'une façon générale, il est trop tât pour porter un jugement sur la valeur d'institutions coopératives qui n'existent que depuis quel- ques années et les difficultés constatées peuvent paraÎtre normales. Il convient cependant de mentionner que le mouvement coopératif, et d'une façon générale l'agriculture, ne bénéficie pas d'une aide substantielle de la BM4D. Cette institution n'a vraiment accordé des crédits agricoles qu'aux 38 groupements coopératifs. Cependant, à titre exceptionnel, trois coopératives de la région du fleuve ont obtenu 500 000 F CFA de crédits pour financer leur stockage de mil. La BMD manifeste des réti- cences à intervenir dans le secteur agricole en raison de l'insuffisance des garanties de remboursement qu'elle estime y trouver. - 128 - 302. L'insuffisance des moyens de financement mis à la disposition de l'agriculture est aggravée par-les conditions dans lesquelles est réalisée la commercialisation du mil, qui se fait aux dépens de l'agri- culteur. Celui-ci se trouve en effet, assez souvent, obligé de vendre sa récolte quand les cours sont bas pour se libérer des dettes qu'il avait contractées auprès des commerçants et payer ses impôts. Cependant des efforts isolés sont entrepris par quelques chefs régionaux pour équi- per les paysans en silos et pour les protéger contre la spéculation sur le mil. Ainsi il n'existe pas encore en Mauritanie une politique coor- donnée de crédits et de commercialisation de mil susceptible de stimuler la production agricole notamment dans la région du fleuve. IV. Les Chantiers de Développement 303.- La loi du 17 juillet 1963 a porté création des Chantiers de développement qui furent placés sous l'autorité du Directeur du Travail, puis depuis 1966 sous celle du cabinet du Ministère du Travail et de la Santé. Le principe en était de favoriser les "investissements humains" destinés à la réalisation de petits travaux régionaux tels que petits barrages, puits, écoles, dispensaires, pistes, logements, en vue de ré- duire le chômage qui serait susceptible d'apparaître à l'achèvement des travaux d'implantation des zones industrielles du nord, et, d'une façon plus large, pour éliminer le sous-emploi saisonnier dans les milieux ru- raux ou sub-urbains. Critères généraux de choix d'un projet de Chantier de développement 304. Un projet de Chantier de développement doit répondre aux con- ditions suivantes: - il doit répondre à un voeu de la population locale intéressée; - il doit procéder d'une technique simple afin de ne nécessiter qu'un minimum d'encadrement spécialisé et de matériel; - enfin, il doit être étudié, approuvé et mis en forme par le service technique ad hoc. En somme, le chantier apparaît comme un moyen de donner à la population, au niveau de la commune, l'initiative des opérations de dévoloppement économique. les modalités de la rémunération des travailleurs 305. L'exécution du chantier peut requérir, suivant la catégorie où celui-ci a été classé, une partie ou la totalité des moyens suivants: rétribution en espèces (généralement à 100 F CFA par jour 1/); allocation 1/ En 1963 et 1964 seulement. SITUATION DU 14OUVEENT COOPERATIF EN MAURITANIE AU 9 MARS 1967 (capitaux sociaux en milliers de F CFA) Source: B.I.T : Agricoles et Régions et d'élevage de pêcheurs de consommation : artisanales Total c ironsitonsleag Nbr. Adh. Cap. Nbr. Adh. Cap.: lbr. Adh. Cap. : Nbr. Adh. Cap. :YNbr Adh. Can. 1. CO0P. AGREEES Fleuve Bra1807 1370 - - - 16 1807 1370 - Gorgol 1 50 55 1 50 55 - Guidimaka :1 20 20 :1 26 97 :- - - - - : 2 46 117 - Trarza :3 155 1251 :- - - - - - :3 1551251 21 2032 2696 :1 26 97:- - :22 205 2793 Adrar :11 157 430 - - - - - - - - - :11 157 430 Nouakchott Ag 1 135 1020 - - - 1 81 164 2 65 164 ) El 1 7 105 - - - - - - - ) 5 288 2398 Tota général 34 2331 5196 1 26 97 L 81 16 : 2 65 164 38 2503 5621 2. COOP. NON AGREEES Fleuve :2 70 ?:- - - ?- - - 3 70 Sud-Est . 5 177 - . - - - . - - - . 6 177 ? Inchiri - - - 1 125 - - - - - - i1 125 - Nouakchott - - - - - - 1 61 61 1 ? ? 2 61 61 Total général 7 247 - 1125 1 61 61 3 - 12 433 61 3. DEMANDES CREATION : Fleuve : 2 - - - - - : - - - - - - . 2 - Sud-Est 3 3 Adrar Nouakchott - - - 1 - - - - - - - i - Total général :5 1 - 1 7 :4 GOUPEMTS SUD-ES ~ b670 - 130 - journalière de vivres (valeur 125 F CFA); crédits pour matériel matériaux et outillage, transport des vivres. Sur le plan financier, la reparti- tion des charges s'effectue entre la population (main-dfoeuvre matériaux locaux), les cercles (communes rurales), l'Etat (budget natiornal ou d'équipement) et l'aide extérieure l/ (vivres, matériel). Le rôle des administrateurs régionaux est important; en effet, le commandant de cercle est le véritable maître d'oeuvre. L'organisation des chantiers 306. A vrai dire, l'organisation des chantiers a souffert jusqu'en 1966 de l'insuffisance des moyens les plus élémentaires en personnel et en installations apprppriées. Depuis 1966/67, plusieurs éléments de la Coopération française (militaires du contingent), une douzaine de mem- bres du corps américain de la paix et un bureau de secrétariat intervien- nent dans la préparation et le contr8le de l'exécution sur le terrain des projets. Jusqu'à présent, la qualité des réalisations fut souvent défec- tueuse. Il faut attendre que quelques années s'écoulent pour évaluer les effets du renforcement du personnel attaché aux chantiers, sur le choix et l'exécution des projets. Financement des chantiers 307. Il serait fortdifficile de faire un bilan effectif, même appro- ché des activités entreprises de 1963 à 1967. L'irrégularité des res- sources, les retards des délégations de crédits, l'absence d'archives jusqu'en 1966/67, l'insuffisance de personnel de conception et de con- trôle expliquent cette situation. Les travaux ne purent- en fait commen- cer qu'en 196h avec 137 chantiers nécessitant environ 20 000 journées de travail.. Les ouvrages réalisés sont estimés à une valeur de 90 mil- lionn de F CFA et ont nécessité l'utilisation,de 1 800 tonnes de vivres du Secours catholique de Dakar et 16 millions de F CFA du budget mauri- tanien. Après une année perdue en 1965, 153 projets furent préparés pour 1966, et Qnt été plus ou moins réalisés en 1966/67. De 1963 à mi-1967, les moyens suivants auraient été engagés: - 89 millions de F CFA sur budget national (dont 35 en 1967). - 2 500 tonnes de vivre du Secours catholique et de l'USA ID (fraction de ce qui a été théoriquement accordé, et qui a pu être transporté effectivement avec les crédits disponibles) d'une valeur de quelque 25 millions à 30 millions de F CFA; - 8 ^à 10 millions de F CFA de matériel divers (dont véhicules, outillage, etc.). 308. Ainsi, en gros, près de 130 millions de F CFA ont été engagés durant cette période.' Il faut y ajouter les fonds açcordés par les cer- cles et communes rurales et les investissements humains des collectivités (300 000 à 350 000 journées de travail dont la valeur est estimée à 75 millions de F CFA). USAID et Secours catholique de Dakar jusqu'à présent. - 131 - Réalisations des chantiers 309. Les ouvrages réalisés ou(en cours de réalisation ont YOi.s en oeuvre quelque 300 chantiers qui se répartissent comme sui: - chantiers à caractère social ou dtintérêt général: écoles (35),dispensaires (7), bâtiments publics (1h), piste?, ou ouvrages routiers importants (55), édilités (3), terrains de sports et maison de jeunes (3); - chantiers à caractère économique et surtout rural: puits (49), barrages agricoles (137), digues de protection (7), perimètres de culture et palmeraies (h). Total des chantiers: 314. Nalheureusement, une proportion non négligeable des ouvrages créés est à reprendre. Jusqu'à présent, les activités des chantiers de développe- ment ont donc été assez irrégulières, et parfois peu .ationnelles. Mais leur efficacité pourrait être grandement améliorée par le récent renfor- cement du personnel d'aide et de contrôle. a