FILE COPY DIFFUSION RESTREINTE Rapport No. AF-65a TRADUCTION NON-OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION Ce rapport a e'té prépare 'a titre de document interne. Ni la Banque ni les organismes qui lui sont affiliés n'acceptent aucune responsabilité' quant à son exactitude ou son caractère exhaustif. En aucun cas ce rapport ne saurait être publié ou cité comme représentant leurs vues. BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT SITUATION ET PERSPECTIVES ECONOMIQUES DU TOGO (en trois volumes) VOLUME I RAPPORT PRINCIPAL 29 mars 1968 Département Afrique TAUX DE CONVERSION 1 dollar US = 246, 95 francs CFA 1 franc français = 50, 000 francs CFA 1 franc CFA = 0, 004 dollar US 1 franc CFA = 0, 02 francs français 1 million de francs CFA = 20. 000 francs français 1 million de francs CFA 4. 000 dollars US (environ) TABLE DES MATIERES VOLUME I Page DONNEES 88ENTII PLES ...................................... 1 - 3 RESUME ET CONCLUSIONS ...................................... i - iv I. LE PAYS ET LA POPULATION .............................. 1 Population............................................ 1 Enseignement.......................................... 2 Santé................................................. 3 Evolution politique .................................. 3 II. STRUCTURE ECONOMIQUE ET EVOLUTION GENERALE .............. 3 Evolution de l'économie .............................. 5 Secteurs de Production ............................... 6 Agriculture ........................................ 6 Industrie, Mines, Bâtiment et Energie .............. 7 Transports et Commerce ............................. 8 III. LE BUDGET ET LE SECTEUR PUBLIC ........................ 10 Résultats financiers du secteur public depuis 1960 ... 10 Recettes Courantes ................................... 10 Dépenses Courantes ................................... 12 Le budget dtinvestissement ........................... 13 Financement de l'excédent de dépenses de ltEtat ...... .1 Autres comptes et budgets ............................ 16 Avances du Trésor aux entreprises publiques........... 16 Collectivités locales et autres budgets .............. 17 Dette publique ....................................... 17 Conclusions et problèmes ............................. 18 IV. MONNAIE ET CREDIT ..................................... 21 Evolution monétaire .................................. 21 Masse monétaire ...................................... 22 Conclusions et Problèmes ............................. 25 V. ECHANGES ET PAIEMENTS EXTERIEURS ....................... 26 Balance commerciale .................................. 26 Exportations ......................................... 27 Importations ......................................... 29 Prix à ltexportation et à l'importation .............. 30 Orientation des échanges et politique commerciale .... 31 Balance globale des paiements ........................ 32 Balance des paiements avec les pays extérieurs à la zone franc ......................................... 35 -2- P age Aide extérieure ...................................... 35 Conclusions et problèmes ............................. 36 VI. PERSPECTIVES ET PROJECTIONS ............................ 37 Le Plan de développement 1966-1970 ................... 37 Le programme dfinvestissement 1966-1970 .............. 37 Dépenses d'investissement en 1966-67 ................. 38 Résultats attendus en 1970 .......................... 39 Financement des investissements ...................... 39 Perspectives générales et projections de la Mission .. 41 VOLUME II : ANNEXES ET STATISTIQUES ANNEXE I : AGRICULTURE ANNEXE II : INDUSTRIE - TRANSPORT - SERVICES ANNEXE III t FINANCEMENT DE LA FORÉATION BRUTE DE CAPITAL ANNEXE IV : PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU SYSTEME BUDGETAIRE ANNEXE V : AIDE EXTERIEURE TABLEAUX-ANNEXES : STATISTIQUES VOLUME III : ANNEXES TECHNIQUES ANNEXE TECHNIQUE I : ASPECTS AGRICOLES DU PROJET D'AMENAGE- IENT DU FLEUVE NONO ANNEXE TECHNIQUE II: ENERGIE ELECTRIQUE Traduction non officielLe à titre dlinformatior TOGO DOMRNEES ESSENTIELLES Superficie: 56.000 km2 Population: (janvier 1967 1.702.300 densité au kmn: 30 taux d'accroissement: 2,6% par an taux dtalphabêtisation: environ 10% taux de scolarisation: 41% (1966). Statut politique: Indépendant depuis avril 1960. Produit intérieur. brut: (au prix du marché) 1963 1964 l965 (estimations) prix courants (milliards de francs CFA) 33,1 38,h 4l,5 (millions de dollars EU) 13,3 15,3 16,6 par habitant francs CFA 23,760 dollars EU 95 taux de croissance (aux prix courants) Par An 1963/6h 15,51 1964/65 8,0% (estimation très approximative) 1958/1965 7,5% Structure du PIB (1964) Origine Utilisation (en milliards (en milliards de francs CFA) en% de francs CFA) en % Agriculture 18,9 h9 Consommation des m6nages 29,9 78 Industrie, bâtiment et travaux publics 5,7 15 Consommation des adninistrations 3,5 9 Transports 2,2 6 Formation brute de capital fixe 5,8 15 Commerce 7,0 18 Stocks 2,h 6 Propriété immobilière 0,9 3 Exportations 8,8 ) Etat et autres administrations 2,9 7 ) -8 Autres services 0,7 2 Importations -11,9 ) Total (arrondi) 100 Total 312 100 -2- Financement de la formation brute de capital 1963 1964 1965 (estimations) (milliards de francs CFA) Formation brute de capital fixe 3,2 5,8 n.d Formation de stocks 1,3 2,4 n.d Total , 812 -, Provisions pour consommation de capital 2,6 2,7 2,7 Epargne des sociétés -0,4 2,2 2,1 Epargne des ménages et des organismes sans but lucratif -0,4 -0,06 n.d Epargne publique* 0,9 0,9 1,0 Moins déficit sur compte courant 1,8 2,5 4,7 *y compris les collectivités locales et les dépenses en capital prévues au budget courant de l'Etat. Budget de ltEtat (budgets annuels de trésorerie) 1965 1966 1967 (estinations) (milliards de francs CFA) Recettes courantes 4,78 5,32 5,27 répenses courantes* 4,73 4,94 5,32 Solde 0,05 +0,38 -05_ *y compris certaines dépenses en capital. Monnaie et Crédit Taux de conversion: 1 dollar EU " francs CFA 246,85 1 franc français = francs CFA 50,00 Relation avec les principales zones monétaires: membre de l'Union monétaire ouest africaine, dans le cadre de la zone franc. Masse monétaire (au 31 mars) 1963 1964 1965 1966 1967 milliards de francs CFA: 3,6 4,5 4,9 5,7 6,9 variations : - +25 % +95 +16i +21% -3- Balance extérieure (milliards de francs CFA) 1963 1964 1965 1966 Exportations recensées 4,5 7,h 6,7 8,9 Importations recensées 7 10,3 1 l1,7 Solde -2,7 -2,9 -h -2,8 - Concentration des exportations par produits (1966) 1 produit (phosphates) h2% 5 produits (phosphates , cacao, café, palmistes, coton) 93% - Balance des paiements (milliards de francs CFA) 1965 1. Estimation des exportations 8,h 2. Estimation des importations -11,8 3. Services (net) 0,0 h. Revenus des facteurs (net) -1,3 5. Balance des paiements courants 6. Transferts privés (net) 0,h 7. Transferts publics (net) 3,3 8. Capitaux privés (net) 0,5 9. Capitaux publics (net) 0,8 10. Secteur monétaire (net) -1,8 11. Erreurs et omissions 1,5 Aide financière extérieure - dons diéquipement (1960-1966) en milliards de francs CFA: 8,8 - dette publique extérieure* en cours 19.31.66 - en milliards de francs CFA:6,0 - dette de l'Etat et dettes des collectivités locales garanties par l'Etat. - service de la dette extérieure 1966 1970 (maximum) en millions de francs CFA 158,5 332,5 en % des exportations recensées 1,8% - Réserves de change (milliards de francs CFA) 196 1965 1966 1967 Avoirs extérieurs nets imputés au Togo dans le cadre de l'Union monétaire ouest afri- caine (au 31 mars) 1,9 3,3 3,8 5,9 (Millions de dollars) (7,6) (13,2) (15,2) (23,6) Opérations de la Banque et de l'IDA: Aucune. VA U Tre VO -AOLTA ERRA COTE N G E R A k.LEONE I.R L BEIA OCEAN ATLAN T/E O SiAN NE- \MANGO -KARA 0 ili REPUBLIQUE DU TOGO Routes principales ------- Routes secondaires B AKAMÉ Chemin de fer Altitudes en metres Plu. de 500 100-11,11 Kpimré hu Nuatja PALI Grand KeANÉCHO p°p° 'LOMÉ '0" " AVRIL 1968 IBRD-2274 S H UTE VOLTAFRQUE I Dopongo TOGO Sonsonne-Mongo'' 0 Konde Lomo Koro b K waledlo Bossor, G Sokode* 00 Bhito * n Ø Aokpomeé T O G O tokse PLUVIOMETRIE bQ(ý Ø N~uo Piuviometrie en mm. P m. 0 30 60 O I~ KM, LOME oce AVRIL 1968 IBRD-2273 -A KA.~ REPUBLIQUE DU TOGO RESOURCES ECONOMMQES- MANIOC4 CAFE C.TON MAATS IMI PALIER Kpimé GUAMES1 MINE DE PHOSHATES o 20 40 6o 8o oo0 Km SEI Kpémé ANECHO LOME AVRIL 1968 IBRD - 2272 RESTIIE ET CONCLUSIONS 1. Le Togo est un petit pays d'une superficie de 56.000 km2, mais avec ses 1,7 million dthabitants, ctest un pays densément peuplé pour l'Afrique--30 habitante au km2 et sa population staccroît de 2,6% par an. Clest un pays essentiellement agricole, ce secteur employant plus des trois quarts de la population active et contribuant pour moitié au PIB. Depuis ltindépendance, les autres secteurs se sont vigoureusement développés. En particulier, de très riches gisements de phosphates sont entrés en exploita- tion, quelques industries ont démarré et d'importants travaux d'infrastructu- re ont été entrepris. 2. Après avoir progressé assez lentement, semble-t-il, jusqutà 1960, la croissance stest accélérée depuis 1961, et a atteint de 1963 à 1965 des taux élevés de l'ordre de 10 à 12% aux prix courants. Il est probable que la croissance s'est poursuivie en 1966. On peut estimer que la crois- sance réelle a atteint un taux composé de ltordre de 6 à 7% par an. Malgré cela, la PIB par habitant est encore faible et se situe à un niveau dtenvi- ron 2h.000 francs CFA, soit 95 dollars EU. 3. Ces taux de croissance élevés procèdent de la conjonction d'un accroissement rapide des investissements, et de l'évolution de leur structu- re ainsi que du bon comportement des exportations au cours de la période 1961-1966. En particulier, drimportantes dépenses d'investissement ont été réalisées pour le port de Lomé, les phosphates, et quelques entreprises in- dustrielles. Ces investissements sont en voie dtachevement, et lton ne sau- rait dire si les projets qui sont prêts à démarrer permettront de maintenir au-delà de 1967 (qui semble par ailleurs devoir être une bonne année) le taux d'investissement élevé des années 1963 à 1966 qui avait atteint environ 20% de la PIB. Les résultats satisfaisants enregistrés ces dernières années ne peuvent donc pas être extrapolés sans raison particulière. h. L'accroissement des exportations (+172% entre 1957-59 et 1965-66) est dÛ pour beaucoup à ltapparition des phosphates, qui représentent plus de 40% des exportations recensées en 1966, alors que les exportations de ce pro- duit étaient inexistantes en 1960. Ce résultat est la conséquence d'une bon- ne décision dtinvestissement prise antérieurement. Le plein effet ne sten fera toutefois sentir quten 1967 ou 1968, après quoi il faut s'attendre à une décélération, à moins que la compagnie minière, conjointement avec le gouvernement togolais qui détient 20% des parts, ne décide d1accroltre sa ca- pacité de production. Les principaux produits agricoles exportés sont ac- tuellement le cacao et le café, dont la production nta manifesté, dtaprès les statistiques officielles, aucune tendance nette à la hausse. Les exporta- tions de cacao et de café ont toutefois augmenté. Les premières ont bénéfi- cié de la réexportation de cacao ghanéen introduit clandestinement au Togo. Comme tous les autres pays producteurs, le Togo est exposé aux fluctuations des cours du marché mondial, la France ne soutenant plus les cours de ces pro- duits. Les exportations de produits agricoles secondaires (produits dérivés de lthuile de palme, coton, arachides, coprah, etc) sont restées relativement peu importantes et certaines ont même diminué. L#Office dès.ProduitS Agnlcoles du Togo(OPAT) a tiré parti au maximum de la situation du marché mondial. - ii - 5. Le troisième facteur qui a contribué aux bons résultats des dernières années est qu'apparemment aucune erreur n'a été commise dans le domaine des investissements, et quten général la politique de l1Etat en ma- tière d'entreprises publiques, y compris les prises de participations, a été dans l'ensemble raisonnable. La seule grande entreprise déficitaire, les chemins de fer, est sur le point de cesser progressivement ses activités. L'Office de Commercialisation (OPAT) a réalisé d'importants bénéfices qui ont plus que compensé les pertes éventuelles des autres entreprises publiques. Dans 1lensemble, la politique budgétaire a été prudente. L'accroissement éle- v' des dépenses depuis l'indépendance (+35e pour la période 1960-66) s'est ac- compagne d'une augmentation parallèle des recettes. Le niveau du prélèvement fiscal est toutefois encore faible (environ 10% du PIB). L'Etat est nean- moins parvenu, à l'aide dtune partie des ressources de l'OPAT et d'autres fonds publics, à financer une partie notable de la formation brute de capital. Ces fonds ont également permis à l'ensemble de l'économie, y compris les banques privées, de conserver un niveau élevé de liquidité. Il nty a, semble- t-il, jamais eu de pénurie de fonds pour le financement de projets publics ou privés intéressants. 6. L'accroissement rapide des importations (+145% entre 1957-59 et 1965-66) a été du aux taux d'investissement élevé et à l'augmentation rapide du revenu. Indépendamment de cela, le Togo, ancien territoire sous tutelle, a des droits de douane moins élevés que ses voisins, et a de ce fait traditionel- lement joué un r^ôle important dans le commerce de transi.t non officiel avec le Dahomey. Ces dernières années, les difficultés économiques du Ghana ont fait de ce pays un client important pour les marchandises importées par ltin- termédiaire du Togo. On sait que le déZicit commercial du Togo, qui d'après les statistiques officielles a varié entre 2,5 et 4,5 milliards de francs CFA au cours de ces dernières années, est en fait beaucoup moins élevé, soit d'en- viron 1 milliard de francs CFA en 1965. 7. La balance des paiements nta jamais été source de difficultés. Les importantes entréee de capitaux, se composant de dons publics en prove- nance principalement de la France et de la CEE et plus récemment aussi de prets publics, accordés essentiellement par l'Allemagne, et dtinvestissements privés, qui se sont poursuivies au rythme d'environ 4 milliards de francs CFP ces dernières années, ont permis au Togo de conserver une solide situation fi- nancière internationale. En fait, le Togo, qui est membre de la zone du franc CFA, dotée d'une banque centrale commune à tous les membres de l'Union moné- taire ouest africaine, ne peut, dans de très larges limites, avoir des diffi- cultés de balance des paiements. 8. Au cours de la période 1963-65, environ 60% des investissements totaux ont été financés à l'aide des ressources intérieures (y compris l'épar- gne des sociétés étrangères) les Lo% restants provenant de ltextérieur. Les budgets publics, y compris ceux des collectivités locales, ont dégagé une épargne d'environ 1 milliard de francs CFA par an, ce qui représente environ 13% de ltinvestissement total et plus de 20% de l'investissement intérieur total. Abstraction faite des stocks, qui représentent environ le quart du total des investissements bruts, on estime que les capitaux extérieurs ont - iii - contribué pour plus de moitié à la formation brute de capital fixe, tandis que l'épargne publique intérieure de l'Etat et des collectivités locales y contribuait pour près des deux cinquièmes de llautre moitié. Le total des fonds publics intérieurs, y compris ceux des entreprises publiques et de l'OPAT, ont donc pu financer la moitié du total de la formation brute de capital fixe. 9. On ne saurait s'attendre à ce que le concours de circonstances qui explique la croissance passée et les bons résultats généraux obtenus à l'extérieur et à l'intérieur se prolongent automatiquement. Il est peu pro- bable, en particulier, que pendant le Plan, qui couvre la période 1966-1970, le taux de croissance dépasse 5% par an, taux encore très respectable, mais sensiblement inférieur à celui des dernières années, et un peu moins élevé que l'objectif du Plan. 10. Les principales raisons de ce ralentissement peuvent se regrou- per sous trois rubriques: (a) Aucun grand projet n'est suffisarment avancé pour prendre la relève des principaux projets actuellement en cours d'exécution, qui doi- vent être terminés en 1967. Il existe bien des grands projets routiers, mais il reste à savoir à quel rythme ils pourront être exécutés. Il en va de même des investissements dans les secteurs directement productifs. Mêeme les cultures qui offrent les meilleures perspectives, telles que le cacao, le co- ton, lthuile de palme et les cultures vivrières, progressent tout au plus au même rythme que la population. La situation est un peu plus favorable pour certains investissements industriels. (b) Consécutivement à l'absence de projets dtinvestissements, ltavenir des exportations apparaît incertain. Si les exportations de phos- phates vont encore staccroître jusqulen 1968, où elles atteindront environ 1,2 million de tonnes, pour qu'elles continuent d'augmenter après cette date, il faudrait de nouveaux investissements qui ne sont prévus a l'heure actuel- le. En outre, il faut s'attendre sauf évènement imprévu à une baisse des prix à l'exportation des produits agricoles. Les augmentations prévues de la pro- duction des produits agricoles destinés 'à l'exportation exigent encore des mesures à prendre et requerreront que le Gouvernement prenne d'importantes décisions, concernant non seulement les dépenses d'investissements mais aus- si de réorganisation administrative. Enfin, lfécart tarifaire par rapport au Ghana et au Dahomey, qui joue à l'avantage du Togo, peut changer et ne dépend (le toute façon qu'en partie de la volonté de ce dernier pays. (c) Troisièmement, pour dégager une épargne publique suffisante sans accroî'tre sensiblement les taux d(imposition, il est indispensable de li- miter strictement l'augmentation des dépenses courantes. La Mission estime que cette augmentation ne devrait pas dépasser 5% par an, objectif bien in- férieur aux taux observés dans le passé, et aux projections du Plan. La Mis- sion approuve certaines augmentations d'imp'ts directs porposées par le Plan, mais recommande de bien peser tout accroissement des taxes à ltimportation, compte tenu du fait qutune telle mesure risquerait fort d'entraîner une ré- duction de ltassiette de l'impôt et une hausse des prix à la consommation, ce qui compromettrait l'équilibre du secteur public. L'augmentation des -iv- taxes à l'exportation, en revanche, n'aboutirait qu'à réduire les bénéfices de l'OPAT, qui de toute façon sont à la disposition du sec- teur public, à moins que les prix à la production ne soient abaissée ce qui est à éviter. En fait, des prix *â la production peu élevés n'ont des chances d'être acceptés qu'aussi longtemps que les taxes "a l'impor- tation maintiendront les prix à la consommation à un faible niveau. 11. Ltevolution est déterminée dans l'avenir immédiat par l'élan acquis ces dernières années et les perspectives sont favorables. Par contre, les perspectives à long terme dépendent pour beaucoup de la volonté du Togo de s'attaquer dés maintenant au problème que pose la capacité d'absorption du pays. Si les projets en état de recevoir un concours financier extérieur sont trop peu nombreux, les possibilités intéressantes ne manquent pas, notamment le projet d'interconnexion des réseaux électriques Ghana-Togo-Dahomey, un projet d'entretien des routes, la construction de routes de desserte, l'aménagement de plan- tations de palmier " huile, un projet intégré d'exploitation du coton, de l'arachide et des produits vivriers, et divers petits périmètres d'irrigation. 12. Le service de la dette publique extérieure ne représente qu'une faible proportion des exportations recensées, soit moins de 2% en 1966. Lorsqu'en 1970 le service de la dette actuelle atteindra son niveau maximum (330 millions de francs CFA), cette proportion sera encore ré- duite, soit 3,75% des exportations prévues. Etant donnê toutefois les dispositions particulières qui régissent le système monétaire de la Zone CFA au sein de la Zone franc, les problèmes relatifs au service de la dette et à la capacité d'emprunt ont plut6t leur origine dans le budget de l'Etat. Il est peu probable que la balance extérieure et la situation des "réserves extérieures" posent des problèmes. Abstraction faite de la dette intérieure, qui se compose uniquement de la dette de l'Etat envers l'Office Public des Produits Agricoles (OPAT), le rapport entre le service de la dette publique extérieure et les recettes cou- rantes de l'Etat est encore peu élevé (2,5% en 1966), et il devrait rester légèrement inférieur à 5% des recettes prévues pour 1970. Si l'on prend l'estimation de l'épargne publique, le rapport correspondant est, bien entendu, beaucoup plus êlevé, et serait de l'ordre de 25% en 1970. 13. La situation budgétaire ayant des chances d'être assez tendue au cours des années à venir, il n'est pas souhaitable que le Togo laisse sa dette publique s'accroitre aussi rapidement que ces dernières années. Comme dans le passé, la majeure partie de la dette devra être contractée à des conditions favorables, les emprunts commerciaux ne jouant qu'un rôle d'appoint. Il y a deux actions décisives que peut prendre le Gou- vernement pour susciter les entrées de capitaux extérieurs de l'ordre de 4 à 5 milliards de francs CFA dont il aura besoin en 1970, et éviter de s'exposer à des difficultés financières: (i) améliorer le processus de définition et d'élaboration des projets et (ii) pratiquer une politique budgétaire de nature "à ralentir le taux d'accroissement des dépenses courantes du secteur public. I. LE PAYS ET LA POPULATION 1. Le Togo est situé en Afrique de l'ouest où il forme sur le bord du golfe de Guinée, entre le Ghana à l'ouest et le Dahomey à l'est, une étroite bande de terre ayant une façade maritime dienviron 50 kilomètres et une largeur maximale d'est en ouest de 150 kilomètres. Des plantations de cocotiers du littoral à la savane qui borde la frontière de la Haute-Volta au Nord, le pays s'étegd sur plus de 500 kilomètres. La superficie du Togo n'est que de 56.000 km , ce qui le place à l'avant-dernier rang des pays francophones d'Afrique, devant le Burundi. 2. Une chaîne de montagnes basses traverse le pays du nord-est au sud-est, où elle culmine au Mont Agou (986 mètres). Le relief, conjugué à la configuration allongée du Togo et à 11existence de nombreux cours d'eau, crée des problèmes de transport. Ainsi, malgré la faible étendue du pays, plusieurs régions situées à l'est du fleuve Mono (500 kilomètres de long) sur le plateau Akposso (sud-ouest), dans les monts Adele, etc. restent au moins partiellement isolées du reste du payse 3. Le relief compense toutefois certaines des particularités cli- matiques du Togo. Ainsi, les précipitations sont beaucoup plus élevées sur les hauteurs que dans les plaines, où elles sont anormalement basses, surtout dans la région littorale (voir la carte). Par exemple, Lomé reçoit 800 mm. de pluie par an, tandis qu'à latitude égale, Accra, Lagos ou Abidjan en re- çoivent deux fois plus. En revanche, à Palimé,Badou ou Atakpamé, le niveau des précipations varie en moyenne de 1500 à 1700 mm., ce qui est très favora- ble à la plupart des cultures tropicales, telles que le café, le cacao ou le palmier à huile. La saison des pluies dure d'avril à octobre et est interrompue par une courte période sèche intermédiaire en août; la longue saison sèche dure de novembre à mars dans le sud et se prolonge jusquià mai- juin dans le nord. Les irrégularités saisonnières et annuelles de régime des pluies posent un problème. h.* Le Togo dispose dlau moins une importante ressource minérale, les phosphates, dans le sud à proximité immédiate de la clte, qui est exploi- tée depuis 1960. On a annoncé tout récemment de source officielle qu'un gise- ment de minerai de fer de 5 millions de tonnes avait été découvert dans la région centre-nord et un autre de 30 millions de tonnes dans la région de Loré. D'autres part, près de Lomé également, un important dépôt de calcaire fait actuellement l'objet d'études. Population 5. Le dernier recensement, effectué en 1959-60, a dénombré une po- pulation totale de 1.439.400 habitants. En 1.967, on a estimé ce total à 1,7 million (voir tableau annexe 1). Le taux d'accroissement démographi- que élevé - 2,6% par an - résulte d'un taux de natalité de 5,5% et d'un taux de mortalité de 2,91. La densité moyenne est de 30 habitants au km2, mais ce chiffre moyen recouvre de très grandes différences régionales: 25 habi- tants au km2 dans la région de la savane, 200 sur le plateau, 100 dans le sud et plus de 300 par endroits le long de la côte et dans le nord-est, où quelque 100.000 personnes sont concentrées dans la région montagneuse du payo Kabré. Les Kabrés tendent à émigrer vers d1autres régions moins peuplées - 2 - du Togo, le centre en particulier, où ils s'établissent avec succès. Les principaux centres urbains sont Lomé, la capitale (90.000 habitants), Anécho, Atakpamé, Palim', Sokodé, Bassari, chacune de ces dernières agglomérations comptant de 12.000 à 16.000 habitants. La population urbaine totale, rési- dant dans des communes de 10.000 habitants ou plus, est dtenviron 170.000 personnes, soit 10% de la population totale (mais le total de la "population urbaine" sans autre précision est souvent chiffré à 250,000 personnes, soit 15% de la population totale). La structure par ^ge de la population montre que le Togo a une population très jeune, près de 50% des individus ayant moins de 14 ans et 8% ayant entre l4 et 19 ans. 6. Le Togo comprend de nombreux groupes ethniques d1origines, de langues, de religions et dtinclinations différentes. Le groupe le plus nom- breux est celui des Eoués, dans le sud, qui compte environ 750.000 personnes. Dans le nord, les Kabrés (plus de 100.000) sont des cultivateurs remarquables qui font preuve d'une très grande cohésion sociale et politique. Comme leur voisins dahoméens, les togolais ont occupé des postes dans l'administration publique, ltarmée française et les entreprises privées en dehors de leur pays, dans des endroits aussi éloignés que Dakar ou Brazzaville, jusqu'à ce que des réactions se produisissent à la fin des années 50. Depuis lors, la plupart dtentre eux ont été renvoyés au Togo. Enseignement 7. le taux d'alphabétisation est de l'ordre de 10%. Le taux de fréquentation scolaire est de 41% (1966). L'effectif scolaire était de 156.0oo élèves dans l'enseignement primaire au début de 1966, dont 161.ooo dans les écoles privées. Cet effectif est trois fois plus élevé qu'il ne l'était il y a dix ans. Les filles ne représentent que le tiers du total. Les classes sont généralement surpeuplées, avec en moyenne 56 élèves par clas- se. Ce surpeuplement est dû au manque de maltres. Il y a un peu plus de 11.000 élèves dans l'enseignement général secondaire, où la moyenne est de 37 élèves par classe. L'enseignement technique (niveau primaire-supérieur et secondaire) ne comptait que 1.800 élèves, et 73 étudiants seulement, tous inscrits dans la section Lettres, fréquentaient l'Institut d'Enseignement Su- périeur du Bénin nouvellement créé (1965). Cet Institut doit ouvrir une sec- tion scientifique à Porto Noyo eahomey). Il y a un grand nombre dlétudiants to- golais dans les universités et les établissements d'enseignement supérieur à 1i étranger. 8. Toutes les branches de l'enseignement semblent souffrir d'une orientation trop générale. Le niveau de qualifications, même celui des élè- ves qui ont obtenu un diplôme de l'enseignement secondaire ou technique, est assez médiocre; 1enseignement a plus de chance d'être source d'insatisfaction que de qualifications. Le Gouvernement compte réformer progressivement l'en- seignement primaire à partir de la présente année. Cette réforme consiste- rait essentiellement à consacrer deux fois moins de temps qu'auparavant à l'en- seignement général, les élèves occupant le reste de leur temps à des exercices "appliqués" portant sur les arts agricoles. Les nouveaux programmes et les nouvelles méthodes coûteront toutefois autant que ceux qui sont actuellement -3- condamnés. Il est douteux, tant en matière d'investissement que de dépen- ses courantes, que le Togo puisse se permettre de poursuivre la réalisation dtun taux de scolarisation de 90% en 1985, comme l'envisage le Gouvernement. Santé 9. De grands progrès ont été accomplis au fil des années dans la lutte contre les maladies épidémiques, telle que la variole, ce qui a eu principalement pour effet d'abaisser la mortalité infantile. Les maladies endémiques, par contre, posent toujours un problème. Parmi celles-ci, la malaria, la bilharzioze et l'onchocercose, qui sévissent dans les vallées fluviales sont les plus répandues et celles qui causent le plus de ravages. Les deux premières sont les principales causes de la faible productivité physique de la population. Le pays compte environ 2.000 lits d' hôpital (soit 1 pour 800 personnes) et 60docteurs (soit 1 pour 30.000 personnes, mais I pour 3.500 à Lomé). Les crédits budgétaires figurant dans le budget de 1967 pour la santé sfélèvent à 320 francs CFA par habitant. Evolution politique 10. Territoire sous tutelle française depuis 1919, le Togo est de- venu une république indépendante en avril 1960, sous ltégide du Président Sylvanus Olympio. Le 13 janvier 1963, un coup d'état militaire portait M. Nicolas Grunitzky à la présidence. A la suite de nombreuses discussions internes, les militaires prirent officiellement le pouvoir avec l'accession a la présidence du Colonel Etienne Eyadéma, le 13 janvier 1967, quatre ans exactement après la mort du Président Olympio. 11. En mai 1967, il fut convenu que les divers partis politiques cesseraient toutes activités politiques. Ladministration est sortie fonda- mentalement inchangée de ces divers bouleversements, encore qulil y ait eu naturellement quelques remaniements. La plupart des ministres sont des civils et la plupart dtentre eux sont des techniciens qui se tiennent à llécart de la politique. 12. Le Togo est membre de llOrganisation des Nations Unies depuis 1960, et de la BIRD, de l'IDA et du FMI depuis 1962. En 1966, il a adhéré a l'Entente, groupe de pays qui comprenaient à l'origine le Dahomey, la Côte d'Ivoire, le Niger et la Haute Volta. Le Togo appartient aussi à l'Organi- sation de l'Unité Africaine. Après une période de difficultés considérables avec l'ancien Gouvernement du Ghana, la frontière entre le Ghana et le Togo est de nouveau ouverte, les relations entre les deux pays sont amicales et la coopération mutuelle staméliore. II. STRUCTURE ECONOMIQUE ET EVOLUTION GENERALE 13. Lléconomie du Togo est essentiellement agricole et les trois quarts de la population active travaillant dans le secteur rural et la moi- tié de la PIB, ayant pour origine des activités agricoles. Ces dernières an- nées, toutefois, les mines (phosphates) et ltindustrie ont pris plus dlim- portance et contribue de façon décisive a la croissance rapide de l'écono- mie. Les transports, les services et le commerce ont toujours tenu une place très importante au Togo et représentent quelque 30% du PIB. Les échanges actifs intéressant la plupart des produits agricoles destinés à la consommation intérieure aussi bien qu'à l'exportation sont à la base de ces activités. La part des administrations, en revanche, reste modeste, représentant moins de 8% du PIB (voir tableau II. 1). 1h. Sur une population totale de 1,6 million en 1964, on estime a 657.000, soit environ 41%, le nombre des personnes "actives", crest-à- dire diâge actif (15 ans et au-dessus) (voir tableau aaxe 2). D'après les statistiques, plus des trois quarts sont employés dans l'agriculture. Ce chiffre est sans doute exagéré, étant donné que ltagriculture n'est que la principale activité des personnes intéressées:la construction de leur mai- son et diverses activités artisanales occupent une grande partie du temps des paysans. Les salariés ne sont que 35.174 (en 196h), soit 5,3% de la po- pulation active, dont environ un quart dans le secteur public. 15. Le chomage ne semble pas poser de problème. A coup sûr, le chômage déclaré ne paraît pas aigu dans les villes togolaises. Le nombre réduit des jours de travail effectifs dans les activités purement agricoles, évalue à 100 ou 120 jours par an, souvent accompagné de pénuries de main- d'oeuvre à la pleine saison, est au contraire une réalité largement répan- due, comme dans la plupart des pays tropicaux. Il est toutefois dangereux dtinterprèter ce chiffre peu élevé comme une manifestation de "chomage dé- guisé" en raison des nombreuses activités non agricoles de la population ru- rale et de la maladie. 16. Les estimations détaillées les plus récentes indiquent qu'en 196h le PIB a atteint 38,4 milliards de francs CFA, soit environ 23.800 francs CFA par habitant, c'est-à-dire, environ 95 dollars au taux de change offi- ciel, alors que le revenu national net au coût des facteurs serait de 32 mil- liards de francs CFA, soit 20.000 francs CFA par habitant, c'est-à-dire en- viron 80 dollars. Cette grosse différence entre le PIB et le revenu natio- nal net est imputable à l'importance des imp'ts indirects (nets des subven- tions) et aux provisions pour consommation de capital, ainsi, à un degré voisin, qulau transfert à l'étranger de revenus des facteurs. Ces derniers, toutefois, prendront vraisemblablement de l'importance lorsque la mine de phosphate aura atteint le stade de la pleine exploitation et que ses béné- fices augmenteront. (voir chapitre V). 17. La consommation privée représente environ les trois quarts du PIB total, et l'autoconsommation (= production de subsistance) un peu moins du quart. La consommation publique, avec moins de 10% du total, est relativement peu élevée, la défense en particulier n'absorbant qu'une portion très réduite du total. L'investissement brut, en revanche, a dépassé 20% en 1964. La formation brute de capital fixe proprement dite a atteint près de 13% du PIB. Une grande partie des investissements est attribuable aux phosphates, au nouveau port de Lomé et à la construction d'une brasserie. L'épargne intérieure a légèrement dépassé 5,1 millions de francs CFA, soit environ 86% du total de la formation brute de capital fixe, et environ 61% du total de la formation brute de capital, y compris la formation de stocks. -5- Tableau 2.1 Origine et utilisation du PIB - 1964 aux prix courants du marché (millions de francs CFA) 2rigine Utilisation 1. Agriculture 18.932 1. Consommation privée 29.863 2. Industrie, bâtiment et tra- 2. Consommation publique 3.ù49 vaux publics 5.660 3. Formation brute de capital 3. Transports 2.228 fixe 5.333 h. Commerce 7.051 4. Formation de stocks 2.h02 5. Propriété immobilière 947 5. Exportations 8.799 6. Etat et autres administrations2.91h 6. Importations -1.914 7. Autres services 701 8. Total 301 -3.3 Source: voir tableaux annexe 3 et 4 Evolution de l'économie 18. Il apparait, d'après des données incertaines, que de 1956 à 1958 le PIB stest à peu près stabilisé au niveau dlenviron 25 milliards de francs CFA. Une croissance importante a probablement eu lieu entre la fin des années 1950 et 1963, année au cours de laquelle on estime que le PIB a atteint quelque 32 milliards de francs CFA. Toutefois, cette tendance à l'expansion de l'économie caractérise surtout les toutes dernières années. Le PIB de 1964 estimé à 38,4 milliards de francs CFA représente un accrois- sement de 16% par rapport à 1963. Les indications provisoires relatives à 1965 indiquent que le PIB est de l'ordre de 41,5 milliards de francs CFA, soit 8% de plus quten 1964. Il est probable que la croissance s'est pour- suivie en 1966 et que 1967 sera aussi une bonne année. Il ntest pas possi- ble dévaluer le PIB en prix constants. Il est certain, toutefois, que la croissance réelle a été importante, tant du point de vue global que par ha- bitant (voir tableaux annexu h et 5). 19. La croissance du PIB a trouvé son origine essentiellement dans l'industrie, où 11extraction des phosphates domine de loin, dans les activités commerciales liées à l1accroissemient du commerce dtexportation et dlimportation, et, a un moindre degré, dans la production agricole. Du côté des dépenses, on constate initialement un rapide accroissement de ltinvestis- sement en 1960-61 (mine de phosphates), et â nouveau depuis 1964 (infrastruc- ture et industrie), ainsi qutun accroissement aussi rapide des exportations en 1961, et chaque année depuis 1964. Ainsi, ce sont les investissements et les exportations plutôt que la consommation privée et publique qui semblent avoir été le principal moteur de la croissance jusqutà une période très ré- cente. Jusqu'en 1966, toutefois, les investissements ont eu essentiellement -6- un effet multiplicateur par les dépenses faites plutôt qutun effet direct sur la production: la mine de phosphates atteindra le stade de la pleine exploitation cette année seulement, la brasserie et llusine de textiles ont commencé à produire au cours de 1966, le nouveau port ne sera ouvert qu'à la fin de 1967, etc. Laccroissement consécutif des revenus intérieurs a, à son tour, entralné une augmentation des importations, qui ont dégage un excédent plus important en 1965. Il est donc probable qufà partir de 1965, la consommation a joué un rôle relativement plus grand dans la crois- sance du produit intérieur. 20. Il est probable que ltinvestissement brut a atteint son niveau le plus élevé en 1965, comme semble l'indiquer ltimportant accroissement des importations de "métaux, machines et produits métallurgiques" (voir ta- bleaux annexe 16 et 13). Cette catégorie d'importations a atteint en 1965 son niveau absolu le plus élevé et, avec un chiffre de 321 des importations totales, le pourcentage des importations le plus élevé après celui de 1960, qui avait été de 35%. A l'exception de ces deux années, toutefois, les im- portations de ce groupe ont àté comprises entre 17 et 23% du total. 21. Le taux d'investissement brut est passé dtenviron 10o du PIB en 1963 à 20% en 1964 et peut-être 25% en 1965, niveau très élevé dû à des entrées de capitaux croissantes. En 1965, le taux d'épargne intérieure était de ltordre de 15%, ce qui est un bon résultat, même si lion tient compte du fait qulun montant correspondant à 10% du . PIB a dÛ être fourn! par les entrées de capitaux extérieurs. Lelaux d'épargne intérieure nfétai-t que dtenviron 7% en 1963 et de 13% en 1964 -' Secteurs de Production (i) Agriculturez 22. Sur un montant total de 18,9 millions de francs CFA imputable a l'agriculture dans le PIB de 1964, 15,9 millions proviennent de l'agricult'ure proprement dite et 1,6 million de l'élevage; le reste a pour origine les fo- rts et la pche. Le fait que pas moins de 60% de la production agricole donnent effectivement lieu à des échanges témoigne du degré élevé de "moné- tisation" du secteur rural. Cela vaut non seulement pour les produits ex- clusivement destinés à l'exportation, tels que le cacao, le café et le cotoa, mais aussi, à des degrés variables, pour tous les autres produits, y compris les produits alimentaires exclusivement destinés à la consommation intérieure. 23. Les cultures vivrières (ignames, manioc, mals, millet, sorgho, riz, etc.) représentent 80% de la production agricole. Les méthodes de cul- ture sont restées traditionnelles et ne font apparaltre aucun accroissement de la productivité du travail ou des rendements à l'hectare. La production totale semble au mieux avoir suivi laccroissement de la population, et des difficultés dtapprovisionnement apparaissent de temps à autre dans les ré- gions les plus dens'ment peuplées du sud-est. Les méthodes d'irrigation l/ Voir annexe III 2/ Voir annexe I -7- sont pratiquement inconnues. 24. Les deux principaux produits dtexportation sont le café de la variété Robusta (environ 9.000 tonnes) et le cacao (environ 7.000 tonnes). Ils sont produits par les petits propriétaires locaux de la région de Pali- mé, d'Atakpamé, et de Badou (350,000 habitants). Les rendements sont faibles, en raison essentiellement dtun manque de soins. La production varie beau- coup d'une année à l'autre et n'a guère tendance à augmenter. 25. Parmi les autres produits d'exportation figurent le coton (environ 8.500 tonnes) de la variété Mono à faible rendement; les arachides (environ 18.000 tonnes), dont le quart seulement est exporté; les produits du palmier à huile dont une faible proportion seulement est exportée (envi- ron 13.000 tonnes de palmistes et quelques centaines de tonnes d'huile); et les noix de coco (copra). Ce dernier produit était autrefois important, mais une maladie qu'on ntest pas encore parvenu a vaincre ravage peu à peu les plantations de la côte, et les tonnages commercialisés ont considérablement diminué (moins de 500 tonnes en 1966). Selon des études récentes, les perspectives du palmiers à huile paraissent bonnes. La culture du coton et des arachides peut aussi être largement développée. 26. ,Lêlevage occupe une place modeste, avec environ 150.000 bo- vins concentres essentiellement dans le nord, 1,1 million d'ovins et de ca- prins et quelques 300.000 porcs. Il semble, toutefois, que le rythme de l'abattage et de la commercialisation des bovins s'est considérablement ac- céléré ces dernières années. 27. Les forêts couvrent 10% de la superficie du pays, ce qui est assez, semble-t-il, pour répondre aux besoins locaux de bois de feu, mais la plupart des besoins en bois d'oeuvre et d'industrie sont satisfaits au moyen d'importations. La pêche (environ 6.300 tonnes de poissons par an) est une activité rémunératrice pour ceux qui s 'y consacrent sur la côte et dans les lagunes, mais la demande locale augmente plus vite que la production. 28. Faute d'études de base, le potentiel agricole total du Togo eet mal connu. Certes, on rencontre de grandes difficultés relatives à l'appro- visionnement en eau, aux -précipitations insuffisantes ou irrégulières, aux difficultés d'accès, etc. Il niempêche que du côté de l'organisation, la situation n'est malheureusement pas propice à un développement rapide. Le succès des opérations d'exportation exécutéespar l'office publique de commer- cialisLtion (OPAT) est un facteur encourageant, mais il ne remplace pas et ne saurait remplacer les services de vulgarisation bien organisés, un appa- reil administratif capable d'élaborer des projets économiques, ou un crédit agricole efficace au service du développement, trois domaines dans lesquels l'action du gouvernement a été pour le moins médiocre. (ii) Industrie, Mines, 3àtiment et Energie / 29. Lextraction des phosphates est devenue l'activité la plus im- portante de l'économie togolaise depuis qu'elle a démarré en 1961. La mine est située près de la mer (Anécho) et est maintenant entièrement équipée pour atteindre une pleine capacité de production de 1,25 à 1,5 million de Lonnes. Le montant total des investissements réalisés s'élève à 9 milliards !Tvoir aniexe II -8- de francs CFA et le chiffre dlaffaires de la société a approché de 3,5 mil- liards de francs CFA en 1966, pour 1.Ih5.000 tonnes d'exportations. Le gou- vernement togolais a acquis une participation de 20% dans cette société ren- table, à laquelle sont aussi associés des intérêts américains et français. 30. Parmi les autres industries créées depuis 1960 figurent une brasserie, dont la capacité, en cours d1expansion, atteindra 65.000 hl de bière, et une usine textile de coton, toutes deux entrées en service en 1966. Ces deux entreprises ont"te~financées essentiellement par des capi- taux allemands. La plus ancienne industrie du pays -- une féculerie de manioc -- rencontre des difficultés croissantes du côte de l'offre. Elle n'est pas rentable et des changements importants y sont actuellement appor- tés. Les autres industries sont: une petite usine d'huile de palme, quatre usines d'égrenage du coton, une savonnerie, une petite usine de torréfaction du café, quelques fabriques de meubles, etc. Le projet le plus important qui soit actuellement envisagé est une fabrique de ciment, pour laquelle une pre- mière reconnaissance a révélé ltexistence de dépots de calcaire près de Lomé. 31. L'activité du batiment a été dominée ces trois dernières an- nées par les travaux de construction du nouveau port en eau profonde de Lomé, financés par un prêt de lAllemagne (total: environ h milliards de francs CFA). 32. La puissance électrique installée est actuellement de 16.000 kw, dont 6.000 pour la seule mine de phosphates. La production assu- rée par la compagnie publique (CEET) a été de 12,3 millions de kwh en 1966, ayant progressée de près de 20% par an depuis 1960. On pensait à une certai.- ne époque que ltavenir de la production électrique du Togo résidait dans la construction du haut-barrage de Nangbéto prévue sur le fleuve Mono. Le pro- jet initial est maintenant abandonné et l'on envisage sérieusement à sa place l'éventualité dtune interconnection entre le Ghana (Akosombo) le Togo et le Dahomey. (iii) Transports et Commerce 33. Dans le domaine des transports, le Togo dispose dlun réseau de 1.700 km de routes nationales, de quelque 3.000 km de routes secondaires et de 500 km de voies ferrées, comprenant deux lignes principales (Lomé-Pa- limé et Lomé-Blitta) à écartement d'un mètre. Les transports fluviaux ont une importance économique insignifiante. Une compagnie aérienne locale df-s- sert lIintérieur du pays une fois par semaine, avec un appareil qui peut transporter cinq passagers. 3h. Le réseau routier dessert le pays de façon assez satisfai- sante et les grands itinéraires à aménager sont peu nombreux. L'intensifica- tion de l'entretien, par contre, est de toute évidence un objectif priori- taire et il y a beaucoup certainement à faire en ce qui concerne la construc- tion ou l'amélioration d'un certain nombre de routes secondaires qui desser- vent les régions dotées de bonnes possibilités pour ltagriculture et l'élevage. "/ Voir annexe II -9- 35. Le chemin de fer est déficitaire, bien que ses pertes qui stélèvent à environ 100 millions de francs CFA par an aient été jusqu'à pré- sent compensées par les bénéfices dlun montant équivalent procurés par le wharf. Le chemin de fer et le wharf relèvent tous deux de la même entrepri- se publique (Chemins de Fer du Togo - CFT). La fermeture progressive du chemin de fer a été recommandée par des consultants étrangers et le FED, et est actuellement sérieusement envisagée par le gouvernement. Ltasphaltage des deux principaux tronçons routiers (Lomé-Tsévié-Blitta et Lomé-Palimé) ne serait économique, semble-t-il, que moyennant la fermeture des deux li- gnes de chemin de fer qui leur sont parallèles. Le FED finance actuellement les travaux d'asphaltage du tronçon d'une longueur de 35 km reliant Lomé à Tsévié. 36. L'importance du commerce dans le PIB (18% en 1964) est imputa- ble à la place que tiennent les echanges extérieurs dans ltéconomie, y com- pris les opérations de réexportation, ainsi qutau niveau relativement élevé des échanges de produits vivriers au village, entre régions et avec les pays voisins. En outre, les Togolais ont toujours montré inclination et ap- titude pour les activités commerciales. Dans le secteur moderne de l'économie, toutefois, la société publique dtimports-exports (SOTEXIM), qui se place au cinquême rang des 16 principales entreprises, a accumulé des pertes, ce qui a été masqué par le fait qutelle nia pas réglé tous les droits de douane dont elle est redevable. Les bénéfices réalisés par l1OPAT, en revanche, repré- sentent une importante part du commerce dans le PIB. -10- III. LE BUDGET ET LE SECTEUR PUBLIC 37. Le secteur public comprend le budget de l'Etat, 24 budgets locaux, 39 comptes spéciaux non compris dans le budget de ltEtat mais qui ne correspondent a aucune institution autonome, et 18 entreprises publiques ou semi-publiques (voir tableau arnexe 13)>, dont les principales activi- tés seront examinées en un autre endroit du rapport. On a pu obtenir les comptes des principales entreprises du secteur public, mais tous ne sont pas encore prêts, si bien quril est impossible pour cette raison entre au- tres, de présenter un compte consolidé pour ltensemble du secteur public. 38. Certains facteurs institutionels et administratifs du système financier du secteur public ont une grande importance pour son fonctionne- ment. Ils concernent le budget de l'Etat et le rôle du Trésor et sont exami- nés à llannexe IV. A. Résultats financiers du secteur public depuis 1960 39. Le budget courant et d'investissement combiné de l'Etat est de loin le principal élément des comptes du secteur public. Les grandes li- gnes de son évolution sont les suivantes: (a) les recettes courantes sont passées entre 1960 et 1966 de 2.948 millions de francs CFA a 5.32h millions, soit un accroissement de 81%; les dépenses courantes ont progressé pendant la même période de 2.662 millions de francs CFA à 4.943 millions, soit de 85l. Ces deux séries de chiffres se réfèrent aux recettes et aux dépenses de trésorerie effectivement réalisées pendant lannée civile. (b) Les dé- penses publiques dtinvestissement ont atteint un total de 3.157 millions de francs CFA au cours des sept années allant de 1960 à 1966, la croissance au cours de cette période a apparemment été irrégulière. Il est à noter que la plupart des investissements financés par l'aide extérieure ne figurent pas dans le budget d'investissement de ltEtat. (c) Le budget courant de trésorerie semble avoir dégagé un excédent tout au long de la période, les déficits apparaissant au tableau 3.1 pour les années 1962 et 1963 se réfé- rant non au budget annuel de trésorerie mais à un exercice légal (compte final7de durée effective variable. Le déficit global du budget courant et d'investissement combiné a été principalement, sinon exclusivement, dû aux dépenses dfinvestissement. Les deux tiers environ du déficit global ont étà financés aux moyens de fonds locaux. Recettes Courantes 40. Le budget du Togo repose largement sur les impôts indirects, assis essentiellement sur les importations et les exportations, et cette particularité a été en s'accentuant avec les années. Les recettes totales procurées par les taxes à l'importation et à l'exportation se sont accrues de plus de 88% entre 1960 et 1966, et leur part est passée de 70% en 1960 a 72% en 1965, a 7h% en 1966 et à 75% dans les prévisions pour 1967. Les taxes à l'importation représentent entre 80 et 85% du total. La part des impôts directs a toutefois progressé dans une proportion encore plus gran- de, passant de 6,2% à 9,2% des recettes totales et leur montant total ayant -11- progressé de plus de deux fois et demi. Les autres recettes, telles que celles provenant du domaine et de la vente de services (essentiellement les postes) ntont augmenté que modérément, mais elles représentent néan- moins encore plus de 15% du total. 4l. L'accroissement des rentrées d'impôts a été dû principale- ment à l'élargissement de l'assiette plutôt qulà une augmentation des taux. Toutefois, 1'impôt sur le revenu des Vociétés a été augmenté en 1964, pas- sant de 30 à 35%. Au cours des deux dernieres années, ltimpôt sur le reve- nu des sociétés a été relevé une nouvelle fois et porté à 37%; la taxe for- faitaire représentative de la taxe sur les transactions (TFRTT) est passée de 15,71% à 17% pour les importations et de 5,5% à 6,5% pour les exporta- tions. La répercussion de ces augmentations d'impts est atténuée par de nombreuses exonérations. En particulier, les entreprises nouvellement créées peuvent bénéficier dtune exonération fiscale de 5 ans 1/ et les entreprises publiques sont totalement exonérées de l'impôt sur le revenu des sociétés. La Compagnie Togolaise des Mines du Bénin (CTMB) qui exploite les phosphates est le plus important ex-nple dtune société exonérée d'impôts jusquIen 1967. Tableau 3.1 Budget Courant de Trésorerie de liEtat pour quelques années particulières (Millions de francs CFA) 1960 1965 1966 1967 (Estimation) 1. Impts directs 186,1 4ol,8 496,3 500,2 2. Taxes à l'importation et à l'exportation 2128,2 3421,2 4064,8 3951,0 3. Divers 633,5 591,3 763,0 822,0 4. Non ventilé - 367,0 -- 5. Total des ressources cou- rantes 2947,8 4781,3 5324,l 5273,3 6. Contribution extérieure aux ressources courantes 55, - 28,3 - 7. Services généraux 880,8 1395,7 1557.,2 1316,1 8. Défense nationale - 651,4 609,8 620,h 9. Services économiques 498,1 811,0 790,8 550,2 10. Services sociaux 800,L 1105 ,6 1212 ,2 1177,6 11. "Interventions" de ltEtat 389,1 558,9 546,7 864,0 12. Dette publique 67,6 114,4 122,4 316,4 13. Divers et non ventilé 25 6 88 8 104,3 375,0 1h. Total des dépenses courantes 26i7 57¯h9h3,h19,7 15. Solde du budget courant(5-lh)+286,1 +5h,9 +380,7 -46,0 Šource: voirtableau annexe b. LVoir LEiNo 77-10 ("Code ds Investissements"). -12- h2. La pression fiscale globale exprimée en pourcentage du . PIB se situe maintenant entre 9% et 10% (1965). Ce chiffre est peu élevé même pour ltAfrique et compte tenu de la faiblesse du revenu moyen L. Mais ce chiffre doit être apprécié dans le contexte général de la politi- que et de la situation économique du pays: la particularité de ltéconomie togolaise réside dans la faiblesse générale du niveau des impôts, en parti- culier ceux qui frappent les importations, raison qui explique l'existence d1une assiette étendue de l'impôt et son élargissement. Si l'en est ainsi ctest que la faiblesse des taxes à ltimportation a permis de maintenir les prix des marchandises importées à un niveau plus bas que dans les pays voi- sins, de sorte que le Togo joue un rôle important dans le commerce dtentre- pôt avec ces pays (voir chapitre V). D'autre part, en maintenant le cout de la vie à un niveau relativement bas, la faiblesse des taxes à l'importa- tion a contenu les pressions qui auraient pu stexercer en faveur dtaugmenta- tions des salaires et traitements, fléau dont souffrent de nombreuses autres économies. Le niveau relativement peu élevé de la pression fiscale est donc dans la logique de la politique libérale qui a valu au pays plus d1avanta- ges que de pertes. Il serait donc dangereux de penser que la modeste pres- sion fiscale actuelle indique ltexistence d'une réserve importante de res- sources que l'Etat pourrait exploiter. Un relèvement sensible des iMpôts compromettrait ltèquilibre actuel de ltéconomie. D'une part, il s'ensui- vrait probablement, dans le meilleur des cas, une augmentation bien moins que proportionnelle des ressources, car les importations de marchandises destinées à la réexportation emprunteraient une autre voie. D'autre part, il en résulterait une hausse des prix à la consommation et la pression des salariés pour obtenir une hausse des taux de rémunération deviendrait une réalité. Au pis, et ce n'est pas improbable, les rentrées d'impôts effec- tives diminueraient. Il existe, toutefois, des possibilités d'amélioration du recouvrement des implts dans le cadre du système et au niveau des taux actuels, comme le montre le montant croissant des arriérés d'impts qui ont approché de 500 millions de francs CFA à la fin de l'exercice financier 1965. 43. Depuis 1959, année qui a précédé l'indépendance, le Togo nla reçu aucune subvention régulière pour son budget courant (20h millions de francs CFA en 1959). La France lui a toutefois octroyé des dons destinés à couvrir des dépenses déterminées, y compris quelques dépenses courantes, par exemple 83 millions de francs CFA en 1964 et 28 millions en 1966. Les subventions de cet ordre ne se renouvelleront probablement pas. Dtautres dons particuliers ont été accordés pour le budget dlinvestissement. Dépenses courantes h. Laccroissement rapide des dépenses totales au cours de la pé- riode -- elles auront approximativement doublé à la fin de 1967 -- est es- sentiellement imputable (i) aux effets de l'indépendance, et (ii) au dévelop- pement du secteur "social". Les autres dépenses ont sensiblement augmenté, mais de façon moins régulière. L'augmentation des dépenses de défense na- tionale (à itexclusion de la police), qui se sont apparemment stabilisées aux alentours de 12% des dépenses courantes au cours des 4 dernières années, 1/ Par comparaison, ce taux est de 21% au Sénégal, de 19% en Cote d'Ivoire et de 13% au Dahomey. -13- niveau relativement modeste, est pour liessentiel une conséquence directe de l'indépendance, étant donné que les dépenses de cette catégorie avaient été jusqu'alors assumées par la France. Tous les ministères se sont toute- fois développés. h5. Le poste "services sociaux" -- qui comprend les dépenses de santé et d1éducation, ces dernières représentant quelque 50% du total en 1961 et plus de 60% en 1967 -- est devenu le plus important du budget. Si llon y ajoute les subventions accordées aux écoles privées (entre 100 et 120 millions de francs CFA par an) et la subvention octroyée à l'hôpital national (environ 90 millions de francs CFA par an), dépenses qui figurent toutes deux au poste "interventions", le total des dépenses sociales a at- teint près de 1500 millions de francs CFA en 1966, soit environ 30% du mon- tant total du budget courant. h6. Les principales autres "interventions" de lfEtat sont consti- tuées par les dépenses de réparation et dtentretien des édifices publics, des routes et des géroports. Elles se sont stabilisées entre 150 et 210 millions de francs CFA, y compris le fonds routier, chiffre reconnu comme beaucoup trop faible. h7. Les statistiques officielles indiquent que la part des traite- ments et salaires dans le budget total a évolué aux alentours de 60%, avec peut-^tre une légère tendance à augmenter. Leffectif du personnel des administrations publiques, fonctionnaires et autres catégories dont les rémunérations sont inscrites au budget du secteur public est passé de 4.950 personnes en 1960 à 7.040 en 1966, dont 1.142 militaires. Au 11 avril 1967, 1h9 agents français de la coopération technique, y compris 82 enseignants, étaient en poste au Togo. En outre, les chemins de fer employaient 1.h00 personnes et l'hôpital national 302. Les taux de salaires n'ont pas sensi- blement progresse au cours de la période examinée. La dernière augmentation générale a eu lieu en 1963, et s'est échelonnée entre 5% pour les catégories intermédiaires et supérieures et 8% pour les catégories subalternes. Les gains moyens des hauts fonctionnaires ont toutefois quelque peu diminué (-2,5%) de 1960 à 1964. Selon une étude récente du service des statistiques le revenu mensuel net moyen est de ltordre de 36.000 francs CFA pour les ca- tégories supérieures et de 13.500 francs CFA pour les catégories intermé- diaires et subalternes. Le Togo semble ^tre, parmi les anciens territoires français d'Afrique, le pays où le niveau moyen des revenus monétaires du secteur public (et privé) est le plus bas. Le budget d'investissement 48. Les dépenses effectives d'investissement ont constamment été inférieures aux prévisions, parfois en raison de retards dans 1 établisse- ment et l'exécution des projets, plus souvent parce que les fonds nécessai- res n1avaient pas été débloqués par le Trésor pour des raisons de "solidité" financière insuffisante. Pour llensemble de la période, les dépenses effec- tives semblent avoir fortement augmenté, mais on observe dtamples mouvements deune année sur l'autre. -1- Tableau 3.3 Dépenses effectives au titre du budget d'investissement (en millions de francs CFA) 1960 1961 1962 1963 196h 1965 1966 1967 - - (Estimation) 520,1 176,2 197,4 217,1 216,8 608,0 1220,6 569,5 Source: Trésor, Gouvernement du Togo. A la fin de 1966, le montant cumulé des crédits non utilisés et "reconduits" était de 832 millions de francs CFA. Cette somme correspond approximative- ment aux montants inscrits au budget d'investissement qui niont pas été mis a disposition ou qui concernent des projets non encore prêts. 49. Le total des dépenses comprend trois grandes catégories d'im- portance toutefois assez inégale. Sur un total de 3.156 millions de francs CFA dépensés au cours de la période 1960-1966 inclus, la ventilation d'un mon- tant de 2.725 millions, dont l'utilisation est connue, montre que la plus grande partie de ce montant a servi à la construction de bâtiments adminis- tratifs et sociaux(52%),une petite partie à l'infrastructure (15%), tandis que le tiers correspondait à des participations en capital. L'infrastructu- re concerne essentiellement l'équipement du chemin de fer et du wharf (CFT) (127 millions de francs CFA) et les télécommunications, à ltexclusion de lten- tretien et des réparations importantes. Les participations en capital, qui comprennent la création et l'acquisition d'entreprises, concernent principale- ment la construction de l'h1tel "Le Bénin" (300 millions de francs CFA), ains* que la participation de l'Etat au Crédit du Togo (57 millions de francs CFA) et à la compagnie des Phosphates (CTMB). Cette dernière constitue une im- portante opération terminée en 1966. Elle a porté sur 575 millions de francs CFA, ce qui explique le montant élevé des dépenses budgétaires dtinvestisse- ment en 1966. En 1966 également, la compagnie privée de production d'élec- tricité a été acquise par ltEtat pour un montant de 125 millions de francs CFA. Les prévisions budgétaires pour 1967 sont de 286 millions de francs CFA pour l'infrastructure (rien pour le chemin de fer), 75 millions pour les participations en capital et 208 millions pour les bâtiments administratifs et diverses opérations de faible importance. L'importance de la part des dépenses de construction de bâtiments administratifs et sociaux tient au fait qu'il n'est pas facile d1obtenir une aide extérieure pour financer les investissements de cette catégorie, qui doivent donc être en grande partie prises en charge par le propre budget d'investissement de l'Etat. Financement de l'excédent de dépenses de l'Etat 50. Si incertains que soient les chiffres, on peut tout de même conclure que pour l'ensemble de la période, les dépenses courantes de l'Etat ont été entièrement financées par ses ressources courantes et que certains excédents réduits ont été parfois disponibles pour le financement des investis- sements. La nature des renseignements dont on dispose ne permet pas une aInaly- se année par année du financement des investissements inscrits au Budget. Pour la période allant de 1960 à 1966, la structure du financement des investiU semeuts paralt, dans l'ensemble, avoir été la suivante: -15- Tableau 3.h Financement des dépenses budgétaires d'investissement 1960-1966 (millions de francs CFA) 1. Total des dépenses d'investissement 3.157 2. Subventions dfinvestissement de la France h66 3. Subventions courantes de la France 173 4. Prêts intérieurs du Fonds de stabilisation et de l'OPAT 1.019 5. Autres pr'ts 23 6. Prèts extérieurs 316 7. Total partiel 1.997 8. Solde = Fonds du Trésor 1.160 9. Total 3.157 Source: Renseignements fournis par le Trésor. Note: Tout excèdent du budget courant pour l'ensemble de la période figure au poste 8, Fonds du Trésor. 51. Les subventions dtinvestissement de la France ont été accordées pour des objets détermines, intéressant en général le secteur social. Elles ont grandement varié dans le temps, la plus importante ayant été accordée en 1965 (139 millions de francs CFA). Les pr^ets extérieurs proviennent pour l'essentiel de la Caisse Centrale de Coopération Economique, d'Allemagne de l'Ouest et des Pays-Bas. Néanmoins, étant donné qu'à quelques exceptions peu importantes près, llaide extérieure ne figure pas au budget, le poste 6 du Tableau 3.5 ne comprend pas tcus les prêts dont a bénéficié le Togo au cours de la période. (Voir annexe - tableau 8 et annexe V). Le fait le plus frappant, toutefois, c'est ltimportance des prIèts accordés par l'ancien fonds de stabilisation des prix, maintenant appelé OPAT. Le produit de ces prêts a permis de financer la plupart ou la totalité des grandes opérations mentionnées précédemment. Ces chiffres ne comprennent pas le montant de 300 millions de francs CFA que itOPAT a prêté à ltEtat en mai 1967 pour fi- nancer l'agrandissement du nouveau port de Lomé actuellement en cours d'exécu- tion. 52. Le solde de 1.160 millions de francs CFA a été entièrement im- puté à l'utilisation des liquidités du Trésor, bien que certaines années llexcédent courant ait été important, alors que dtautres il a fallu faire appel aux liquidités pour couvrir le déficit courant. Ce procédé de finan- cement stest développé, pour ainsi dire, automatiquement, le Trésor faisant simplement face aux dépenses en prélevant des fonds sur ses soldes de Tréso- rerie. Ceux-ci comprennent principalement des dépôts d1êtablissements pu- blics (OPAT, caisses de retraite, comptes de chèques postaux), ainsi que -16- ceux de diverses autres catégories de déposants. 53. L'important gonflement du compte du Trésor à la Banque Cen- trale (qui à son tour dépose les fonds auprès du Trésor français où elle perçoit un intérêt)qui est passé de 575 millions de francs CFA en 1961 à 1.435 millions en 1966 et à 1.530 millions en mars 1967 montre que le Trésor a pu financer sans difficulté l'excédent global des dépenses de ltEtat (voir tableau annexe 11). Indépendamment de son dép^t auprès de la Banque Centrale, le Tr'sor dispose aussi de fonds de roulement auprès des barnques et du service des comptes de chèques postaux, ainsi que dans ses agences centrales et locales réparties dans tout le pays, et détient des effets réescomptables obligations cauticnné's deE douanes qui ont at- teint environ 500 millions de france GFA au cours des trois dernières an- nées. Autres comptes et budgets 54. La plupart des comptes spéciaux ont simplement trait à certai- nes recettes ou dépenses particulieres de l'Etat, qui pour des raisons his- toriques, administratives ou juridiques ne figurent pas dans le budget gé- neral. A l'exception du 'onds routier, le montant global de ces comptes est heureusement peu important. Le Fonds routier s'élève à environ 50 mil- lions de francs CFA par an. De plus, les comptes spéciaux sont, dans leur ensemble, constamment créditeurs à l'égard du Trésor. A la fin de 1966, leur position créditrice atteignait 435 millions de francs CFA. Avances du Trésor aux entreprises publiques 55. Les entreprises publiques peuvent bénéficier de crédits bud- g'taires. En outre, le Trésor a accord' diverses avances aux entreprises publiques qui, bien qu'étant à court terme en droit, ont en fait été renou- velées. Ces avances s'élèvent à environ 450 à 500 millions de francs CFA. La principale entreprise déficitaire est le chemin de fer (dont les pertes moyennes qui se chiffrent à environ 100 millions de francs CFA par an ont été plus ou moins compensées par les bénéfices du wharf). La SOTEXIM, entre- prise commerciale de l'Etat avait accumule des pertes de 7,2 millions de francs CFA à la fin de 1966 et s'était endettée de 148 millions auprès du Trésor, montant qui correspond essentiellement à des droits de douane impayés. L'Editogo (imprimerie nationale) est aussi une entreprise constamment défici- taire. On trouvera au Tableau 12 de ltannexe de plus amples détails sur les diverses entreprises publiques. 56. La Caisse de compensation des prestations familiales et des accidents du travail a un revenu total qui dépasse maintenant 300 millions de francs CFA par an, ayant augmenté de 50% depuis 1964. La Caisse a enre- gistré un excédent courant de 21, 10 et 28 millions de francs CFA en 1964, 1965 et 1966 respectivement au titre de ses deux principales activités (pres- tations familiales et accidents du travail). Cet excédent compense largement le déficit de diverses caisses sociales de moindre importance et des activi- tés dlassistance dont était chargée la Caisse. -17- Collectivités locales et autres budgets 57. Les 17 circonscriptions et les 7 municipalités disposent de budgets autonomes. Les résultats globaux des trois derniers exercices fi- nanciers sont les suivants: Tableau 3.5 Recettes et dépenses des circonscriptions et municipalités (en millions de francs CFA) 1963 1964 1965 1. Circonscriptions (17) Ressources 243,7 247,6 244,7 Dépenses 226, 232j 229 6 Solde 17,2 15,5 131 2. M1unicipalités (7) Ressources 172,9 197,8 200,4 Dépenses î58 l66,5 17,7 Solde 17,1 313 2_57 Source: Trésor et Ministère de l'Intérieur Dans le total des budgets des municipalités, la ville de Lomé représente à elle seule près de 80% du total. Les ressources tant des circonscriptions que des muricipalités reposent presque exclusivement sur les imp^ôts locaux, c!est-à-dire essentiellement une taxe civique qui varie de 700 à 950 francs CFA par personne. Les emprunts des collectivités locales (auprès de la Caisse Centrale), dont le produit est compris dans les ressoLrces, ont toute- fois pris une certaine importance et ont représenté jusqu'à 7% des ressour- ces totales en 1966. Une proportion remarquablement élevée - largement su- périeure à la moitié - des dépenses totales est consacrée à de petits tra- vaux publics et de construction sociale. Une gestion prudenâte, le rende- ment élevé des impots et les possibilités nécessairemenr lin .ées de dépen- ser plus que ne procurent les recettes courantes expliquent que3 les comptes des collectivités locales soient rontimellement excéedntairce , Dette publique 58. Le total de la dette publique, y compris la dette garantie par ltEtat, (mais non compris les avances de la CCE au Crédit du Togo) s'élevait à 7.564 millions de francs CFA à la fin de 1966. En 1966, le service de la dette totale, y compris la dette enveis des organismes français, a atteint 136 millions de francs CFA, soit 2,5% des dépenses courantes de ltEtat, et il est prévu qu'elle sera tout juste inférieure à 6% en 1967. -18- Tableau 3.6 Principaux éléments de la dette publique, fin de 1966 Millions de francs CFA 1. Dette intérieure 1.110 2. Dette à l'égard diorganismes français 1.208 3. Dette extérieure à la zone franc 5.2h6 h. Total 7.564 1/ Non compris un prêt supplémentaire de l'OPAT s'élevant a 300 millions de francs CFA contracté en mai 1967. Source: Ministère des Finances. Voir tableaux annexes 8 et 9. 59. Les principaux éléments de la dette totale sont les prêts de 10PAT mentionnés précédemment, et les prêts de 67,3 millions de I contrac- tes en 1963 et en janvier 1967 auprès de la République Fédérale dIAllemagne pour la construction du Port de Lomé. Les quelques dettes à l'égard de la France antérieures à l'indépendance (FIDES) ont été consolidées en 1962, pour un montant total de 1.215 million de francs CFA. Les crédits de four- nisseurs ntont joué qu'un rôle modeste jusqu'à ces dernières années. Depuis 1964, trois importants prêts de ce type ont toutefois été contractés par l'Etat ou ont bénéficié de sa garantie, pour un montant de 676 millions de francs CFA (2,7 millions 'de dollars EU). B. Conclusions et problèmes 60. Les résultats financiers du secteur public togolais ont été satisfaisants depuis ltaccession à l'indépendance. Les dépenses courantes de l'Etat ont, ce qui ne saurait surprendre, progressé à un rythme rapide, mais elles ont été compensées par une augmentation parallèle des recettes courantes. Ce résultat a été obtenu alors que le taux global d'imposition était maintenu à un niveau assez bas, Grâce essentiellement aux fonds four- nis par les opérations fructueuses de lOffice de Commercialisation (OPAT), une part importante des investissements publics a pu être financée au moyen de fonds locaux. L'Etat a pris des participations dans un certain nombre d'entreprises industrielles, dont la plus importante et la plus prospère est la mine de phosphates (CTMB). 61. Parmi les entreprises publiques, seuls les chemins de fer sont déficitaires, pour des raisons structurelles. Il semble, toutefois, que la décision de fermer progressivement les lignes existantes a maintenant été prise fermement. Les autres entreprises déficitaires telles que la SOTEXIM et l'EDITOGO pourraient obtenir de meilleurs résultats moyennant une amélio- ration de la gestion et du contrôle. Les budgets des collectivités locales ne semblent poser aucun problème. -19- 62. Toutefois, si des mesures ne sont pas prises dès maintenant, de sérieuses difficultés ne tarderont pas à se présenter. Tout d'abord, l'accroissement des recettes ne semble pas devoir permettre de financer les dépenses au même rythme de progression que dans le passé. Etant donné qu'une augmentation sensible des taux d'imposition indirects risquerait de rompre l'équilibre d'ensemble de léconomie du pays, il est nécessaire de limiter rigoureusement l'accroissement des dépenses publiques. Il s'en- suit, en premier lieu, qu'il faudra limiter le développement du secteur so- cial (santé et surtout éducation). 63. Deuxièmement, les remboursements de dettes, qui sont encore faibles, nfen ont pas moins augmenté dans le passé et ils doubleront pres- que au cours des prochaines années. Si les emprunts, sauf pour les projets directement générateurs de recettes, ne devraient pas continuer de progres- ser au même rythme que précédemment, ils augmenteront sans doute encore en valeur absolue. Une augmentation de liépargne publique devient donc urgente. On ne saurait malheureusement prédire si le nouveau port de Lomé, pour la construction duquel d'importants prêts ont été contractés, sera rentable. Il convient que l'on apporte plus de soin à l'établissement des projets, en particulier ceux qui doivent faire l'objet dtun financement extérieur, compte tenu de la charge que les projets non-économiques imposeront au bud- get courant. 6h. Pour que la politique soit efficace, il faut une meilleure or- ganisation budgétaire qui permette d'établir des budgets annuels de trésore- rie et de cannaltre le montant de l'épargne publique. Il est encore plus important de définir une politique concernant l1utilisation des fonds pu- blics qui ne figurent pas au budget, c'est-à-dire essentiellement ceux de l'OPAT. Cela pose dtimportantes questions de politique au sujet, (i) du financement des dépenses budgétaires par des moyens à court terme, c'est-à-- dire les fonds du Trésor, (ii) de la destination des fonds de l'OPAT, qui seraient détournés de leur utilisation "appropriée" clest-à-dire, dans le secteur agricole. 65. En ce qui concerne lléventualité d'un recours excessif aucmo- yens a court terme pour financer le déficit à long terme (investissements), il convient de rappeler que du point de vue fonctionnel le Trésor est une banque. Il existe certes un risque, car le nombre des déposants est réduit et le principal déposant, l'OPAT, pourrait être soudainement contraint d'ef- fectuer des retraits de fonds, en raison, par exemple, de mauvaises récoltes ou d'une baisse des cours, et le Trésor pourrait soudain se trouver insuf- fisamment liquide. Le Trésor souligne périodiquement le danger qu'il y a à trop compter sur les fonds de l'OPAT. Ce problème est rendu moins grave, par le fait qu'outre ses dépôts auprès du Trésor, ltOPAT dispose d'importants dépôts dans les banques commerciales pour faire face à ses besoins commer- ciaux ordinaires. 66. Le prétendu "détournement" des fonds de l'OPAT au profit d'in- vestissements pour la plupart extérieurs au secteur agricole est plus une question de politique générale de développement que d'éthique budgétaire. Selon ses statuts, l'OPAT doit investir les fonds dont elle dispose dans l'agriculture, y compris les routes de desserte des zones rurales, etc. -20- LOPAT n'a encore effectué aucun investissement de ce genre. Toutefois, étant donné que le texte des statuts admet implicitement l'élément d'impo- sition que comporte la politique de l'OPAT et qui consiste à payer de bas prix à la production, on pourrait faire valoir que les "bénéfices" de l'Of- fice devraient être reversés au budget ou du moins que leur utilisation de- vrait être déterminée dans le cadre du budget. Ce raisonnement appelle tou- tefois une importante critique, à savoir, l'absence de politique bien défi- nie au sujet de la meilleure utilisation des fonds de l'OPAT et d'autres or- ganismes publics déposés auprès du Trésor. Etant donné que le Trésor est une banque, il peut octroyer des crédits. Cependant, les limites à l'emprunt ne sont pas fixées, comme elles le sont dans le cas de la Banque Centrale ou de la politique financière délibérée. Ces limites sont plutôt intérieures au Trésor et sont déterminées par la liquidité du système. Etant donné que la quasi-totalité du secteur public dépose ses fonds auprès du Trésor, cette liquidité est constamment très élevée. Il est donc nécessaire que le Gouver- nement décide tout dlabord comment il convient d'utiliser au mieux les fonds de l'OPAT qui ne servent pas à la stabilisation des prix ou au financement des récoltes. 67. De toute façon, l'utilisation des fonds déposés au Trésor pour le financement de l'excédent des dépenses de lfEtat devrait être officielle- ment reconnue comme telle. Cela signifierait que l'Etat émettrait des bons, a court ou à long terme, mais qui, bien entendu, porteraient de toute façon intérêt à un taux déterminé aligné sur celui de la Banque Centrale. 1/ l/ La création de fait d'un marché monétaire embryonnaire qui en résulterait devrait bien sûr faire llobjet dfune étude plus approfondie. -21- IV. MONNAIE ET CREDIT 68. Le Togo est membre de l'Union monétaire ouest africaine (UMOA) officiellement créée en 1962, mais qui prolongeait en fait, à quel- ques changements près dans sa composition, le système antérieur. Le franc CFA, émis par la Banque Centrale commune (Banque Centrale des Etats de l'A- frique de l'Ouest - BCEAO), de l'Union monétaire, est librement convertible en francs français au taux de 50 francs CFA pour un franc français, en ver- tu d'un accord de coopération avec la France, et circule librement dans les sept états membres de l1UMOA. Les divers pays membres ne sont pas tenus de détenir, à titre individuel, des réserves obligatoires, et celles qui sont prévues pour l'ensemble de llunion sont libérales. Les réserves de lUnion monétaire sont restées à un niveau constamment élevé et aucune mesure de resserrement monétaire nla dû être envisagée au cours des six dernières an- nées. Le montant de la monnaie en circulation est réglé par des plafonds de réescompte1fixes périodiquement et séparénent pour chacun des pays membres, et, à l'intérieur de chaque pays membre, pour chaque emprunteur. Les avan- ces à l'Etat sont strictement limitées. Elles ne peuvent dépasser 10% des recettes courantes de l'exercice antérieur et sont accordées pour des pério- des ne dépassant pas un an. Le taux d'escompte de la Banque Centrale, qui régit la structure des taux d'intérêt, est le même dans toute la zone de l'UMOA; il est peu élevé (3,5%) et en pratique ses variations ne sont pas utilisées à des fins de politique monétaire l/. A. Evolution monétaire 69. En dehors de la BCEAO (Banque Centrale des Etats de llAfri- que de l'Ouest), les institutions monétaires comprennent trois banques com- merciales: La Banque Internationale pour llAfrique Occidentale (BIAO), création franco-américaine, la Banque Nationale de Paris (BNP) entièrement française, et l'Union Togolaise de Banque (UTB) au capital de laquelle ont souscrit l'Etat togolais (35%), la France(35%), l'Allemagne et l'Italie (12%). Les institutions spécialisées dans le développement sont la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE), organisme public français qui ne fait pas partie du système bancaire local et dont les opérations n'ont au- cune incidence directe sur la masse monétaire locale, et le Crédit du Togo, créé avec la participation de la CCCE et de l'Etat togolais. Le 2h mai 1967, le Crédit du Togo est devenu la Banque Togolaise de Développement (BTD) avec un capital initial de 100 millions de francs CFA, qui doit être prcgreesivement porté à 300 millions. LiEtat détient 60% du capital, la CCCE 20%, la BCEAO 10, et la Caisse d'Allocations Familiales 5%. Le reste est détenu par les trois banques commerciales locales qui viennent d'être mentionnées, à raison de 5' chacune. La section de crédit agricole devien- dra la C-isse de Crédit Agricole, dont la création a été officiellement an- 1/ Il convient de se rappeler que les problèmes monétaires interieurs et extérieurs de tout pays membre de lUJMOA ne neuvent être complètement appréciés isolément, ltensemble du système étant à la fois très unifié et très étroitement lié au système monétaire français. -22- noncée en mai 1967. Il convient d'ajouter aux institutions mentionnées ci-dessus, le Trésor qui remplit les fonctions d'une banque, et l1OPAT, pour les importantes sommes qu'elle a fournies à llEtat (voir Chapitre III) et les sommes moins élevées qu'elle a mises à la disposition du secteur pri- vé. Il convient d'ajouter à cette liste, à titre de collecteurs d'épargne mais non de prêteurs, deux autres organismes publics, la Caisse d'Epargne et le Service des chèques postaux. Masse monétaire 70. On ne dispose pas de statistiques monétaires complètes par pays antérieures à 1963, car la circulation des billets de banque dans cha- que pays ntétait pas connue. L'évolution au Togo, de 1963 à 1966, fait ap- paraître pour llessentiel un accroissement beaucoup plus important de la circulation fiduciaire (+h3%) et des dépôts (+70%) que des crédits, qui sont pratiquement restés stationnaires. Il y a donc eu une importante aug- mentation des avoirs extérieurs (+57%). 71. La masse monétaire telle quIelle est normalement définie com- prend les billets de banque et les monnaies divisionnaires, ainsi que les dépôts à vue et à terme auprès des banques commerciales (ligne h du Tâbleau 4.1). En outre, la caisse d'épargne a vu les dépôts qui lui sont confiés s'accroitre lentement. Bien que légalement ils ne soient pas liquides, ces dépôts pourraient en fait être retirés à bref délai et une modification de la préférence des épargnants pourrait amener ceux-ci à transférer leurs dé- pots aux banques commerciales. Ces dép'ts ont atteint 370,h millions de francs CFA au 31 mars 1966 et 425,2 millions au 31 mars 1967, contre 161 millions en 1961. 72. La contribution de lfEtat aux ressources totales du système apparait clairement de première importance. Les "crédits à l'Etat" affec- tés du signe moins indiquent le montant des dépts du Trésor auprès des banques déduction faite des dépts du public auprès du Service des chèques postaux. Ces derniers sont considérés comme un concours au Trésor (étant donné que les fonds du Service des chèques postaux sont déposés au Trésor). En outre, on estime qu'en 1967, les dépôts de l'OPAT auprès des banques ont représenté environ le tiers du total des dépôts (ligne 2, Tableau 4.1). 73. L'important accroissement de la masse monétaire qui est pas- sée, ertre mars 1963 et mars 1967, à 3.246,h millions de francs CFA a portéà peu près égalemet sur la monnaie fduciaire et sur les dýpots a vue. Il n'a pas eu pour origine les crédits accordés par le système bancaire à l'économie, mais est essentiellement imputable au succès des opérations du fonds de sta- bilisation des prix agricoles (devenu depuis l'OPAT) et est directement lié à l'augmentation des exportations, de sorte que les avoirs extérieurs se sont accrus. D'autre part, on sait que beaucoup d'exportations ne sont pas recensées (voir Chapitre V), et que leur règlement se fait dans une large mesure en billets de banque et pièces. Lorsqu'il s'agit de la monnaie d1au- tres membres de ltUnion Monétaire ou de monnaies étrangères, les réserves de devises et les disponibilités monétaires slaccroissent simultanément. Certes, une grande partie de ltaccroissement des avoirs extérieurs est due Tableau 4.1 Facteurs affectant la masse monétaire (31 mars de chaque année; millions de francs CFA) 1961 1962 1963 1?6 1965 1966 1967 1. Billets de banques et monnaies divisionnaires* n.d. n.d. 2325,0 27h5,0 2813,0 3328,0 3260,0 2. Dépôts à vue (banques et chèques postaux) 11h3,4 1235,1 1291,8 1692,2 2033,3 2233,5 3h39,7 3. Dépôts à terme (banques commerciales seulement) 118,4 60,6 h2,3 80,1 117,0 159,5 205,8 h. Masse monétaire totale n.d. n.d. 3659,1 h521,3 k963,3 5721,0 6905,5 5. Autres postes nets du bilan - - 129,1 67,3 310,8 390,9 393,5 6. Total des avoirs et des engagements - - 3788,2 h588,6 527h,1 6111,9 7299,0 7. Crédits à l'économie (a) 2928,0 3621,0 3799,9 h32h,2 3895,0 3892,6 3h58,0 T 8. Crédits à l'Etat (b) - - -1786,1 -16h1,5 -1914,6 -1568,7 -2087,0 9. Avoirs extérieurs (net) (c) - 1774,h 1905,9 3293,7 3788,0 5928,0 (a) Y compris les crédits accordés par le système bancaire aux entreprises publiques autres que ltAcbinistration des Postes. Non compris les crédits octroyés par la CCCE. Voir texte, paragraphe 60. (b) Affectés du signe moins car les dépôts du Trésor auprès du système bancaire sont supérieurs aux crédits et avances consentis à l'Etat (à l'exclusion des entreprises publiques). Voir texte. (c) Banque Centrale, Banque Commerciale et Etablissements Publics de Crédits. Les chiffres relatifs à 1967 ont été fournis par la BCEO, Paris Source: Situation Monétaire du Togo, bulletins mensuels, BCEAO. *Le montant des billets et pièces en circulation dépasse probablement d'environ 20% celui qui est indiqué ici, compte tenu des billets et pièces d'autres pays de l'UMOA, en particulier le Dahomey, qui circulent au Togo à un moment donné et qui ne sont pas encore parvenus à l'agence de la BCEAO à Lomé. -24- aux entrées accrues de capitaux extérieurs, mais l'ampleur de ltaccroisse- ment est telle en 1965 et 1967, que lon peut douter que le déficit commer- cial ait en fait été de l'ordre de grandeur indiqué par les statistiques of- ficielles (voir Chapitre V). 74. La répartition par secteurs des ordits !/(à l'exclusion des pr^ts inférieurs à 10 millions de francs CFA) est assez simple (voir tableau annexe 1h ). Les crédits à long terme se composent presque exclusivement de ceux que la CCCE a accordés à la compagnie des mines de phosphates, et leur diminution provient des remboursements effectués par cette compagnie; le crédit à moyen terme intéresse surtout l'industrie pour les deux années au cours desquelles il a pris une certaine imnortance (1964 et 1967); le crédit à court terme échoit à raison de 50 à 60% au commerce d'importation et d'exportation, dans lequel la part du financement des exportations de produits agricoles est en diminution (1/3 en 1964, moins de 1/5 en 1967). La part du secteur agricole est en permanence extrêmement réduite et infé- rieure à 1%. La diminution des crédits à court terme durant la période n'est pas due à un fléchissement du niveau des exportations et des importa- tions, mais plutôt au fait que le fonds de stabilisation des produits agrico- les puis l'OPAT ont été en mesure de financer une proportion croissante de leurs activités au moyen de leurs fonds propres. La liquidité croissante des banques se traduit par une forte contraction du volume du réescompte auprès de la BCEAO. Ctest là un phénomène assez inhabituel au sein de l'Union Monétaire. Le pourcentage moyen des prêts à court et moyen terme réescomptés avant 1964 était d'environ 40%; au 31 mars 1965, il était tombé à 33%; au 31 mars 1966 à 19%; et au 31 mars 1967 à un pourcentage négligeable. 75. Les crédits peu élevés (moins de 10 millions de francs CFA) sont importants dans le secteur agricole et dans le bâtiment. A la fin de septembre 1966, le crédit du Togo, le principal établissement qui prête à ces deux secteurs, avait un montant de crédits en cours s'élevant à 137 mil- lions de francs CFA pour ltagriculture et à 725 millions pour la construction de logements. 76. Plus des deux tiers des ressources du crédit du Togo provien- nent d'avances consenties par la Caisse Centrale. Ces avances ont atteint un total de 1,7 milliard de francs CFA, dont plus de 700 millions étaient en cours à la fin de 1966. 77. Les taux d'intérêt sont bas, étant alignés sur le taux d'es- compte de la BCEAO qui s'est maintenu à 3,5% au cours des dix dernières an- nées. La loi oblige toutes les banques à avoir le même taux d'intérêt cou- rant qui doit être au minimum égal au taux d'escompte majoré de 2,5, mais 1/Le total des crédits à l'économie est plus élevé que ne l'indique le Ta- bleau 1h. Ce Tableau ne comprend pas les crédits à moyen et long terme de la Caisse Centrale, les opérations de prêt du Trésor et quelques prêts directement accordés par l'0PAT (112 millions de francs CFA en 1965-67). En outre, le siège des sociétés étrangères accorde directement aux succur- sales locales des prêts dont le montant est totalement inconnu. -25- dans la marge autorisée, les taux varient selon l'emprunteur et le type de prêt et peuvent atteindre 8,5%. Il n'existe encore rien de semblable à un marché monétaire, mais la Banque Centrale engage instamment les banques qui ont des ressources excédentaires à prêter à celles qui en ont besoin. Quel- ques prêts interbancaires de ce genre ont déjà eu lieu. Les banques ont normalement tendance à continuer de faire appel à leur siège en France cha- que fois qu'elles ont besoin de fonds, ou, ce qui est plus fréquemment le cas au Togo, à transférer leur fonds sans emploi à Paris où ils perçoivent normalement un intérêt plus élevé. B. Conclusions et Problèmes 78. Le Gouvernement togolais a adhéré en novembre 1963 à l'Union monétaire ouest africaine, après avoir envisagé de créer sa propre banque centrale et sa propre monnaie. Cette décision a donné un caractère officiel a son adhésion antérieure de fait, et clest sans aucun doute une sage décision. Le seul inconvénient de la participation à un système multi-national réside dans les contraintes qu'elle impose aux politiques nationales autonomes. Etant donné la situation économique dans laquelle se trouve le Togo et, en particulier, la structure de son économie, l'efficacité de la politique d'une Banque Centrale autonome serait de toute façon très limitée. Par con- tre, les avantages inhérents à un tel système sont l1absence de tensions in- flationnistes intérieures provoquées par la situation monétaire, l'absence, dans de très larges limites, de difficultés de balance des paiements, la pleine convertibilité, la confiance monétaire, l'abondance de l'offre de cré- dit, la faiblesse des taux d'intérêt et une organisation très efficace. 79. Les ressources ont constamment été abondantes dans toutes les branches du système bancaire: ressources des banques commerciales, plafond de réescompte de la BCEAO à tous les secteurs, fonds de la Caisse Centrale affectés à des prêts directs ou à des avances au Crédit Togo, à l'OPAT et même au Trésor. Clest le manque de projets plutôt que l'insuffisance des ressources qui a limité l'expansion du crédit. Il est fort possible qu'un certain conservatisme de la part des banques ait fait manquer quelques occa- sions de consentir de nouveaux crédits, surtout lorsquIelles se présentent en dehors de Lomé. Il nfen est pas moins vrai que l'octroi de crédits au secteur rural doit s'accompagner de la fourniture aux agriculteurs dlune as- sistance dans le domaine technique et en matière de gestion. Le très faible développement du crédit agricole peut très bien s'expliquer en grande partie par l'absence d'une telle assistance, ou par le manque de coordination entre le crécit du Togo et l'OPAT, d'une part, et, d'autre part, les autorités spécialement chargées d'établir les programmes et les projets agricoles et d'aider les agriculteurs. Ces problèmes ne sont toutefois pas de nature mo- nétaire ou bancaire et dans les conditions actuelles ils sont difficiles à 'ré- soudrÉ. On a donoun peil iiiilerent.mis Ibccent au. Togp sur la recherche de nou- velles formes d'organisation qui conduiraient à la création d'une caisse de crédit agricole spécialisée, au détriment de la définition et de l'élaboration de projets susceptibles d'être financés et de l'exécution efficace de ces pro- jets. -26- V. ECHANGES ET PAIEMENTS EXTERIEURS 80. A moins de procéder avec beaucoup de précautions, les difficultés statistiques que présentent les données relatives aux échanges et paiements extérieurs 8tent toute signification à l'évaluation de la situation actuelle et de l'évolution passée. Les principales raisons, mais en aucune façon les seules, de cet état de choses sont les suivantes: importations non recensées (essentiellement du cacao en provenance du Ghana); exportations non recen- sées de marchandises précédemment importées et de produits locaux; utilisa- tion par l'administration des douanes d'unités de valeur traditionnelles au lieu des prix véritables pour la taxation des importations aussi bien que des exportations; impossibilité d'attribuer les transactions financières ayant lieu au sein de la zone franc à un poste ou à un agent particulier au moment où elles ont lieu; et enfin paiements compensatoires entre succursa- les locales et siège social de sociétés établies en France. Balance commerciale 81. Les chiffres officiels des importations et des exportations sont indiqués au tableau 5.1 ci-dessous: Tableau 5.1 Importations et exportations recensées (en millions de francs CFA) Moyenne 1956-59 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1. Importations CAF 3278 6451 6475 6724 7167 10286i/ 11100 11668 2. Exportations FOB 2776 3588 4615 _239 4509 7448 6679 8872 3. Solde -502 -2863 -186_ -2485 -2658 -2838 -4421 -2796 / Voir également note, tableau annexe 10. Source: Bulletin Statistique No. 1, 1967 et Annuaire Rétrospectif du Commerce Spécial 1937-1964 (No. Spécial sans date). Les importations non recensées se composent essentiellement de cacao en pro- venance du Ghana, produit pour lequel le Togo offre des prix plus intéres- sants. Plus récemment, la possibilité de se procurer au Togo des biens importés et l'inconvertibilité du cedi ghanéen ont également contribué pour beaucoup à attirer le cacao du Ghana. Le volume des réexportations togolai- ses, dépend de tels facteurs, ainsi que du niveau relatif des droits de douane par rapport aux pays voisins. Etant donné que durant l'ensemble de -27- la période, le niveau des droits togolais a sans aucun doute été inférieur a celui de ses voisins, il est certain que les chiffres officiels sous- estiment largement les exportations -- de plus de 1 milliard de francs CFA en 1965. Exportations 82. La tendance des grande groupes et de leur composition peut toute- fois être évaluée avec assez de certitude. Cinq produits d'exportation représentent plus de 90 o/o du total, l'un d'eux (phosphates) n'étant apparu qu'en 1961: Tableau 5.2 Principales exportations (en millions de francs CFA) Moyenne 1956-59 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1. Cacao 893 1382 1289 1182 1176 1632 1687 1688 2. Café 1057 636 12h5 1430 801 2525 1365 1953 3. Palmistes 269 h87 308 284 396 hh5 58h Shh h. Coton 18h 361 312 251 353 166 287 275 5. Phosphates - - 15 489 1068 1948 2198 3771 6. Total (1) à (5) 2h03 2866 3309 3636 379h 6716 6121 8231 7. Total des exportations 3001 3588 4615 4239 4509 7448 6679 8872 8. (6) en o/o de (7) 80 80 72 86 8h 90 92 93 Source: Bulletin de Statistique No. 1, 1967 et Annuaire Rétrospectif du Commerce Spécial, numéro spécial, sans date. Sur l'ensemble de la période 1956-1959 à 1966, 57 o/o de itaccroissement des exportations, qui ont presque triplé, sont imputables aux phosphates. En outre, les phosphates sont le seul produit qui a manifesté une croissance sans interruption; au fur et à mesure de ltextension des opérations d'extrac- tion, les tonnages exportés sont passés de 57.000 tonnes en 1961 à 960.000 tonnes en 1966. Le rythme annuel d'un million de tonnes a été dépassé au premier trimestre de 1967, et la pleine capacité d'exploitation prévue à moyen terme aux environs de 1.250.00o tonnes sera probablement atteinte -28- cette année. On ne connaft pas la proportion du produit des exportations de phosphates qui est transférée à l'étranger. Il est possible qu'elle soit actuellement de ltordre de Soo millions à 1 milliard de francs CFA, réduisant ainsi en 1966 le produit net des exportations totales de 5 a 10 o/o, et celui des exportations de phosphates proprement dites de 13 à 26 o/o. 83. Les autres produits - qui sont tous des produits agricoles bruts ou semi-èlaborés -- ne font appara.Ître aucune tendance précise. Cela est diu aux fluctuations tant des tonnages que des cours. Il semble, toutefois, que les années 1964 à 1966 aient été bonnes pour les palmistes, le cacao et le café. Ce fait, joint à laccroissement constant des exportations de phos- phates explique les niveaux records qu'ont atteint les exportations totales au cours des trois dernières années. Les tonnages exportés sont indiqués ci- dessous pour les deux principaux produits agricoles. On estime que depuis 1961 le cacao ghanéen représente probablement la moitié du total des tonnages nominalement exportés par le Togo. Tableau 5.3 Cacao et café Moyenne 1956-59 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 Cacao (tonnes) 5730 9414 1153h 11080 10263 13h88 17513 1712h Café (tonnes) 7150 h395 10230 11541 6223 16140 10650 13227 Source: Bulletin de Statistique No. 1, 1967 et Annuaire Rétrospectif du Commerce Spécial, numéro spécial, sans date. Le contingent du Togo n'est pas directement fixé dans le cadre de ltaccord international sur le café, mais au moyen d'arrangements souples conclus entre les pays africains francophones qui disposent d'un contingent global dans le cadre de l'accord. Petit pays, le Togo nta jamais eu de difficulté à écouler sa production. 8h. Les exportations d'autres produits agricoles ont été jusqutà présent peu importantes. Il existe toutefois des perspectives encourageantes pour l'huile de palme et le coton. Parmi les produits qui ne figurent pas aux tableaux 5.2 et 5.3, citons le coprah dont la production diminue considéra- blement en raison de la maladie K:ainkopé (3.000 tonnes en 1963, moins de 1.000 tonnes en 1966); les arachides (entre 2.000 et 3.000 tonnes); la fLcule de manioc (tombé de 5.350 tonnes en 1960 à 13h tonnes en 1966); et divers produits vivriers exportés au Ghana et au Dahomey pour lesquels les tonnages ne sont pas connus. -29- Importations 85. Les importations semblent avoir augmenté en deux temps: de la pé- riode précédant l'indépendance (1956-59) jusqu'à 1963, la moyenne a approxi- mativement doublé, puis, de cette dernière année à 1966, l'accroissement a été d'environ 60 o/o, portant la moyenne de 196h-66 à un niveau 3,3 fois supérieur à celle de 1956-59. L'augmentation du PIB, qui a peut-être êté de ltordre de 60 o/o durant la période 1956-59 à 1966, ne suffit cer- tainement pas à expliquer ltaccroissement des importations, ausai 6levée que.soi- l'élastiscité "normale" des importations. 86. Des facteurs plus particuliers, dont certains ne sont que transi- toires, sont intervenus. Tout d'abord, l'augmentation de l'aide extérieure, utilisée en grande partie pour le financement d'importations, qui d'un ni- veau de 500 millions de francs CFA par an avant 1960 a à peu près triplé au cours de la période suivante, est probablement le plus permanent de ces facteurs particuliers. Deuxièmement, l'accroissement des exportations, qui a eu pour effet dt accroftre le revenu monétaire des personnes ayant une forte propension marginale à importer, notamment les agriculteurs. En 1965 et 1966, le niveau des revenus perçus par les producteurs de cacao et de café a été environ 50 o/o plus élevé qutau cours de la période antérieure a 1960. D'autre part, la moitié, peut-être de la valeur brute des phospha- tes engendre un accroissement direct des impfts et autres paiements locaux. Troisiemement, les dépenses publiques ont plus que doublé entre 1960 et 1966. Environ 40 o/o de celles-ci sont consacrées à des achats de matières premières, dont la plupart sont importées. Les 60 o/o restants qui sont affectés aux salaires et traitements échoient à des personnes dont la con- sommation se caractérise par une structure où prédominent les biens importés. Quatrièmement, quelques projets d'investissement très importants ont été exécutés ces dernières années (en dehors de l'aide déjà mentionnée): construc- tion du port de Lomé, de l'usine de textile, de la brasserie, etc., projets qui exigent en tout premier lieu des importations de matériel lourd, de matériaux de construction, etc. En 1960 et 1965, les investissements consa- crés à la mine de phosphates ont aussi entraîné une forte augmentation des importations de machines. Enfin, il y a eu les effets, difficiles à chif- frer mais non moins certains, de l'augmentation des droits de douane et des taxes à l'importation au Dahomey et au Ghana, ainsi que de la dégradation de la monnaie de ce dernier pays. Ces évolutions détournt rapidement les importations de biens de consommation au profit du Togo, mouvement qui stac- compag_le d'un essor parallèle des réexportations non recensées à destination a la fois du Ghana et du Dahomey. La composition des importations par gran- des catégories met quelque peu en lumière les influences décrites ci-dessus (voir tableaux annexes 16 à 18). 87. Le déficit de la balance commerciale est encore plus difficile à apprécier que les exportations et les importations elles-mémes, étant donné la nature et l'ampleur des corrections nécessaires. Comme on admet généra- lement, toutefois, qutau cours de la période les exportations ont été beau- coup plus sous-évaluées que les importations, il est raisonnable de concluro (mais en même temps impossible de le prouver) que (i) le déficit commercial -30- est plus réduit que celui qui est officiellement recensé; (ii) selon toute probabilité, il y a eu un déficit chaque année; (iii) ce déficit a eu ten- dance à diminuer en proportion des importations totales. Ces conclusions semblent ressortir de la forte augmentation des avoirs extérieurs (voir tableau 4.1) qui ntaurait probablement pas eu lieu sous le seul effet dtun accroissement des entrées de capitaux. Prix à l'exportation et à l'importation 88. Il n'existe pas d'indices des prix à l'exportation et on ne dispose que d'indices partiels pour les prix à ltexportation, de sorte que l'on ne connaft pas les termes de l'échange, ce qui rend difficile l'évaluation de leur tendance. On trouvera ci-dessous l'indice combiné des prix du cacao, du café, des palmistes et du coton (on a utilisé les pondérations de 1958)', dt après les chiffres calculés par le FMI (voir International Financial Statistics). L'indice des prix des phosphates, dtaprès la CTMB, figure également ci-dessous: Tableau 5.4 Indice de certains prix à l'exportation 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 (2ème trimestre) (1) Quatre produits 122 100 99 104 114 115 107 (2) Phosphates - 100 99 94 99 105 117 Note: On a pris 1961 comme année de base, car c'est la première année au cours de laquelle il y a eu des exportations de phosphates. Source: (1) IFS, avril 1967. (2) BCEAO, bulletin mensuel, avril 1967. Etant donné que les exportations de phosphates ont vu leur part passer de zéro avant 1961 à 42 o/o en 1966, les "prix à l'exportation" n'ont certainement pas baissé entre 1961 et 1966, mais la comparaison avec 1960 ne fournit aucune indication évidente. D'autre part, il est à peu près certain que les prix à l'importation nfont pas diminué au cours de la période, la plupart des pro- duits importés provenant des pays industrialisés ou' les prix ont augmenté à des degrés divers. Comme preuve indirecte de cette tendance, on peut noter que l'indice des prix a la consommation a Lomé de la famille européenne "type" a augmenté de 20 o/o de mai 1961 à la fin de 1966. Enfin, les indications dont on dispose ne permettent pas de conclure à une aggravation spectaculairo -31- des termes de l'échange, comme on le prétend souvent au Togo (en particulier par comparaison entre les prix actuels et les prix à l'exportation de 1954). Orientation des échanges et politique commerciale 89. Le principal changement intervenu dans la répartition géographique des exportations (voir tableau annexe 21) est la diminution de la part de la zone franc (dans laquelle la France représente à elle seule plus de 90 o/o) bien qu'en valeur absolue elle se soit accrue depuis 1964. Cela est dûà es- sentiellement (i) à la facilité croissante avec laquelle les exportations ont accès aux pays de la CEE autres que la France, avec lesquels le Togo est associé, et (ii) au fait que le marché des phosphates est géographiquement très diversifié (en 1966: 28 o/o sont allés à la France, 2h o/o aux Pays-Bas, 20 o/o â l'Australie, 10 o/o au Japon, etc.). Sur la base des statistiques officielles, la part des autres pays africains est réduite et ne dépasse guère 5 o/o. Les corrections effectuées pour 1965 (BCEAO) montrent toutefois que jusqu'à 14 o/o des exportations réelles pourraient être dirigées vers ces pays, sur lesquels environ 230 millions de francs CFA ont été recensés et 1 milliard ne l'ont pas été. 90. La diminution du pourcentage des importations (voir tableau annexe « 22) en provenance de la zone franc et de la France survenue après 1960 n'est pas due à une modification des préférences tarifaires, étant donné que le Togo, soit avant 1960 alors qu'il était territoire sous tutelle ou ultérieure- ment lorsqu'il eut accédé â ltindépendance, n'a jamais pratique de discrimi- nation entre les pays. Les restrictions de change en vigueur dans l'ensemble de la zone franc ont toutefois été appliquées. L'accroissement de la part des pays de la CEE autres que la France, parmi lesquels l'Allemagne de l'Ouest de loin le plus important, est principalement imputable aux importations en- gendrées par les opérations du FED, et plus spécialement en 196h et 1965, aux projets directement financés par ltAllemagne (port, brasserie, usine de tex- tile). Le fait le plus frappant est toutefois l'accroissement des importations en provenance du Japon, qui ont atteint 1,h milliard de francs CFA en 1965 (soit l2,5 o/o des importations totales), dont plus de 85 o/o pour les produits cotonniers. Par mesure de protection en faveur de l'usine de textile de Dadja, les négociants en textile doivent maintenant acheter à cette usine un yard de tissu pour pouvoir obtenir une licence leur permettant dIen importer deux du Japon. Clest là la seule importante restriction quantitative frappant actuellement les importations au Togo. 91. Non seulement les droits de douane proprement dit sont inférieurs a ceux des autres pays de l'Union douanière ouest africaine, mais les autres taxes à l'importation (intérieures) et, en particulier la "taxe forfaitaire représentative de la taxe sur les transactions" (TFRTT) le sont également, malgré l'augmentation de cette dernière qui est passée de 15,75 o/o à 17 o/o en 1966. Le montant réel total des droits de douane est donc lui aussi infé- rieur. Cela est, bien entendu., la raison de ltimportant courant de réexpor- tation clandestine vers le Dahomey et le Ghana (alors qul avant 1960-61 le courant était orienté du Ghana vers le Togo). Cette situation, de toute -32- évidence avantageuse pour le Togo, est actuellement critiquée par les autres pays qui invoquent les raisons suivantes: (i) la terminaison du statut de territoire sous tutelle consécutive à lindépendance enlève toute justifi- cation juridique au faible niveau des droits de douane, (ii) elle est con- traire aux objectifs d'harmonisation théoriquement poursuivis par le groupe des anciens territoires français et plus spécialement par les pays de l'Entente (Dahomey, Côte d'Ivoire, Niger, Haute-Volta et Togo). La poli- tique non dis criminatoire du Togo est maintenant aussi contestée par le CEE, qui presse le gouvernement d'introduire une préférence tarifaire en sa faveur, conformément à la convention d'association passée en 1962 à Yaoundé entre le Marché commun et les pays africains. 92. Les taxes l'exportation sont de 7,5 o/o sur le cacao et de 12 o/o sur le café, les deux principaux produits agricoles. Il faut ajouter à ces taxes la TFRTT de 6,5 o/o (5,5 o/o avant 1966) et diverses autres taxes s'élevant à 2,5 o/o. Mais la base de calcul des taxes est variable: c'est le prix FOB (pour la TFRTT), ou la valeur mercuriale, qui normalement est inférieure au prix FOB, pour les taxes à l'exportation proprement dites.l/ Les taxes qui frappent les phosphates sont progressives et varient en fonc- tion du tonnage exporté atteingant une moyenne pondérée de h,05 o/o par million de tonnes exportées. Bien entendu, les bénéfices réalisés par l'OPAT, imputables aux bas prix payés aux producteurs et joints au niveau relativement élevé des prix à l'exportation, comportent un important élé- ment de taxation (voir chapitre III). Le Togo est donc un pays ou l'impo- sition est faible à l'importation et élevée à l'exportation. Balance globale des paiements 93. Sauf pour 1965, on ne possède aucune estimation de la balance globale des paiements, et encore l'estimation de 1965 2/ comporte-t-elle un important poste "erreurs et omissions'. On trouvera à la page suivante un résumé des résultats. 94. Les renseignements fournis par les estimations relatives à la ba- lance des paiements (voir tabloau annexe 19) mettent en lumière certains traits de structure des opérations extérieures du pays. n est probable que le Togo a eu (i) un déficit commercial durant toute la période, moins élevé toutefois qu'il ne ressort deZ statistiques officielles (tableau 5.1); (ii) une balance des services plus ou moins équilibrée grâce aux opérations 1/ Exemple: La valeur mercuriale du cacao en 1966/67 est de 60.000 francs CFA la tonne, contre un prix FOB moyen supérieur à 80.000 francs CFA la tonne. 2/ L'étude, qui est encore provisoire, a été fournie par la BCEAO. Balance des Paiements - Togo - Année 1965, sans date. -33- "gouvernementales" et "diverses"; (iii) un déficit du poste des revenus d'investissements, dont une grande partie est probablement due au transfert de bénéfices et dtamortissements de la Compagnie des Mines de Phosphates; (iv) un certain montant d'entrées nettes compensatoires au titre des pensions civiles et militaires payées par la France aux citoyens togolais, tandis que d'autres opérations en compte courant du secteur public s'annulent plus ou moins les unes les autres; (v) et, bien entendu, un substantiel apport de dons du secteur public (fonds de contrepartie des investissements et de lassistance technique) qui contribuent à améliorer la "balance de base" (A + B, tableau 5.6); (vi) enfin, en plus des dons, le Togo a reçu d'impor- tants prêts à long terme (voir tableaux annexes 8 et 9), pour un total de 1,9 milliard de francs CFA, selon les estimations relatives à la balance des paiements de 1965. Ces entrées de capitaux à long terme ont donc con- tribué à renforcer encore la balance de base, qui a dégagé un excédent de 300 millions de francs CFA en 1965. 95. Le service de la dette publique extérieure, sur la base des prêts reçus jusqu'au ler janvier 1967, deviendra important en 1969 et 1970, années au cours desquelles il atteindra un maximum de près de 330 millions de francs CFA. Ce montant ne représente toutefois encore que 3,7 o/o des recettes d'exportation de 1966. En 1966, le service de la dette s'est effectivement élevé à 158,5 millions de francs CFA, soit 1,8 o/o des exportations recensées. -3h- Tableau 5.5 Estimations provisoires de la balance des paiements - 1965 (en milliards de francs CFA) Crédit Débit Solde A. Biens, Services et Transferts Exportations-Importations 8,h 11,8 -3,h Services 1,9 1,9 0,0 Revenu des facteurs 0,1 1,h -1,3 Transferts privés courante o,51 0,1 +0,h Transferts publics courante 3,h-' 0,1 +3,3 Total A 1,3 15,3 -1,0 B. Mouvements de capitaux: non monétaires Capitaux privés 1,1 0,6 +0,5 Capitaux publics 0,8 -+0,8 Total B 1,9 0,6 +1,3 Total A + B 2 __7 C. Secteur monétaire Banques commerciales 0,2 055 -0,3 Banque centrale - 1,5 Total C 0,2 2,0 -1,8 Erreurs et omissions Total A + B + C 17y9 17,9 1/ Dont 1,9 milliard de francs CFA pour les subventions d'investissement, le reste ayant trait a des marchandises et à la valeur de contrepartie de l'assistance technique. Source: ECEAO. -35- Balance des paiements avec les pays extérieurs a la zone franc 96. La principale caractéristique de la balance des paiements avec les pays extérieurs aà la zone franc est l'accroissement du volume des opérations (voir tableau annexe 20). L'assouplissement du contr6le des changes en vigueur dans la zone franc et la diversification des débouchés, principale- ment pour les phosphates, expliquent l'essor des opérations commerciales, tandis que c'est à l'apparition après 1960, de la CEE et de l'Allemagne au nombre des principaux dispensateurs de dons et de prêts qu'il faut impu- ter l'accroissement des transferts et des mouvements de capitaux. Le résul- tat des opérations globales ne s'est jamais traduit par d'importantes pertes de devises autres que le franc. Des gains dans ces devises ont même récem- ment été enregistrés par suite des dons et prêts en monnaies autres que le franc mentionnés précédemment et parce que les remboursements de dettes ne deviendront importants quten 1969 ou 1970. Aide extérieure 97. Avant 1960, l'aide extérieure provenait presque exclusivement de la France. L'aide directe destinée aux projets d'investissement s'est élevée en moyenne à 400 millions de francs CFA par an au cours de la pério- de 1947-1959. Depuis lors, les contributions combinées du FED (Marché commun européen), des Etats-Unis, de l'Allemagne de l'Ouest, des Nations Unies, etc. ont rattrapé et largement dépassé celles de la France. Tableau 5.6 Estimation des dons du secteur public en provenance des principaux donateurs 1/ (1962-66) (en millions de francs CFA) 196o 1961 1962 1963 1964 1965 1966 400 700 1.780 1.500 1.300 1.750/ 1.500 1/ FAC, FED., Etats-Unis, Allemagne de l'Ouest. Non compris l'aide mili- taire et l'assistance technique. 2/ Contre 1.980 selon l'estimation de la balance des paiements de 1965. Source: Voir annexe V sur ltaide extérieure. -36- 98. Les prêts à long terme assortis de conditions favorables compren- nent essentiellement le prêt de l'Allemagne destiné au port de Lomé, con- tracté en deux tranches (1963 et 1967) pour un montant de 67,8 millions de DM (soit h,3 milliards de francs CFA), un autre prêt de l'Allemagne de 5,2 millions de DM (320 millions de francs CFA) accordé en mars 1966 pour un projet dIalimentation en eau à Sokodé, un prgt consolidé par la CCCE d'un montant de 1,h milliard de francs CFA, principalement au titre d'opérations antérieures à 1960, divers autres prêts accordés à l'Etat et aux collecti- vités locales (131 millions de francs CFA) au cours de la période de 1960-66, et des avances également de la CCCE au Crédit du Togo (1,7 milliard de francs CFA au cours de la période). Conclusions et problèmes 99. Depuis l'independance, les échanges extérieurs du Togo se sont beaucoup accrus et son déficit commercial qui nla pas augmenté en valeur absolue a probablement diminue en proportion des importations totales. Les importations ont progressé de façon irrégulière sous l'effet de facteurs particuliers, principalement d'importants projets d'quipement et la demande de produits de réexportation émanant des pays voisins. Les exportations de produits agricoles ont augmente de façon irrégulière, mais les exportations de phosphates, qui sont maintenant le plus important produit d'exportation, ont progressé de façon soutenue. 100. La politique consistant à imposer relativement fortement les ex- portations et faiblement les importations a réussi à engendrer un niveau élevé d'importations comme assiette du prélèvement fiscal, à accroftre les réexportations et à doter l'économie d'un degré élevé d'aisance financière et monétaire. Mais, son inconvénient immédiat est de dépendre étroitement de la bonne volonté des paysans à accepter de bas prix à la production. Cette bonne volonté est affermie par le stimulant·que constituent les bas prix des produits importés, mais elle a des limites. 101. Au cours de la période 1960-66, les entrées de capitaux étrangers -- pour la plupart des dons du secteur public en provenance de la France et de la CEE -- ont fait que la balance des paiements a été favorable, d'autant plus que le service de la dette extérieure a continué de ne représenter qu'une charge très modeste. D'autre part, la situation extérteure du pays, de même que sa situation monétaire gên6rale, trouvent leur force fondamen- tale dans le cadre institutionnel de l'Union monétaire ouest africaine. -37- VI. PERSPECTIVES ET PROJECTIONS A. Le Plan de développement 1966-1970 102. Les planificateurs font observer qu'une trop faible part des inves- tissements ýublics effectués avant l'indépendance a été affectée aux études (2 o/o) et a l'économie rurale (17 o/o). D'autre part, la forte proportion allouée au secteur social (30 o/o) a entraîné dea charges récurrentes accrues pour le budget, alors que les importants investissements consacrés aux ou- vrages d'infrastructures nécessaires (51 o/o) ont été en partie gaspillés, ceux-ci n'ayant pas été correctement entretenus. Le programme d'investissement 1966-1970 103. Dans ce contexte, la structure de l'investissement envisagée met l'accent sur () une amélioration d1ensemble de l'infrastructure, et dans une moindre mesure (ii) le secteur productif (voir tableau 6.1). Tableau 6.1 Objectifs d'investissement 1966-1970 (en millions de francs CFA) Secteur Secteur public privé Total 0/0 Transports et communications 8.206 2.100 10.306 36,0 Urbanisme et logement 1.734 2.800 4.534 16,0 Economie rurale 5.141 800 5.941 21,0 Industrie et commerce 1.416 2.h00 3.816 13,0 Education 1.336 300 1.636 5,5 Santé 1.195 iho 1.335 4,5 Administration et divers 1.02h - 1.02h h,0 Total 20.052 8.540 28.592 100,0 Source: Plan de développement 1966-70. 1/ Voir République Togolaise, Plan de Développement Economique et Social 1966-1970, 1965, 1 vol., pp VI + 221 et 9 volumes annexes sur des sec- teurs particuliers et des questions techniques. - 38 - La formation annuelle de capital fixe aurait atteint en moyenne, au cours de la période quinquennale 1966-1970, 4 milliards de francs CFA pour le secteur public, 1,7 milliard pour le secteur privé, soit 5,7 milliards au total. La formation brute de capital fixe a été estimée à 4,7 ou 5 mil- liards de francs CFA au cours de la période 1962-1965, de sorte que l'ac- croissement par rapport au passé du taux d'investissement annuel moyen jugé souhaitable par le Plan devrait être de l'ordre de 0,7 à 1 milliard de francs CFA au cours de la période 1966-1970. Le taux de croissance moyen de l'investissement ainsi obtenu appara:'t raisonnable. Mais- dans une petite économie telle que celle du Togo, l'apprécia- tion des objectifs globaux est insuffisante étant donné que le résultat général peut dépendre de la réalisation d'un petit nombre de projets parti- culiers voiie d'un seul; le changement n'est pas continu mais discontinu. Dépenses d'investissement en 1966-67 104. L'objectif d'investissement révisé assigné au secteur public pour 1966 (4.738 millions de francs CFA contre 4.650 millions initialement prévus) n'avait pas été atteint au 31 décembre 1966. Le montant des fonds obtenus ou pratiquement engagés atteignait jusqu'à 84 o/o du total, mais seulement 42 o/o (l.961 millions de francs CFA) du montant prévu avait été effectivement dépensé pour des projets achevés et 23 o/o (1.090 millions de francs CFA) pour des projets encore en cours d'exécution. Une forte proportion des opé- rations exécutées en 1966 avaient démarré antérieurement. Le port de Lomé (plus de 700 millions de francs CFA dépensés en 1966) en est l'exemple le plus important. Les secteurs retardataires sont celui des travaux publics (66 o/o des fonds disponibles dépenses en 1966) et plus encore l'agriculture (6 o/o des fonds disponibles dépensés en 1966, bien que les travaux aient débuté sur un front plus étendu que ce chiffre ne le donnerait â penser). 105. Ces constatations font appara'tre deux des plus sérieux goulots d'étranglement qui affectent l'ensemble du processus de planification. Le premier concerne les retards dans l'élaboration et l'exécution des rojets agricoles et l'insuffisance actuelle des SORAD récemment créées. 1 En fait, c'est l'Office du Plan lui-même, au lieu du Ministère de l'Agriculture et des services provinciaux, qui a diu élaborer les programmes régionaux de développement, mission pour laquelle il ne dispose pas d'un personnel suf- fisant, malgré le niveau de qualification élevê du petit nombre de fonction- naires chargés de cette tâche. Le second tient au fait que le plan de fi- nancement doit être établi sans renseignements suffisants sur les années et les budgets précédents et avec le sentiment d'engager des fonds qui sont en fait fictifs. Au début de 1967, déclare-t-on, près de 80 o/o du finance- ment prévu pour l'année avait été "obtenu" (c'est-à-dire, 4.047 millions de francs CFA sur un objectif de 5.125 millions). Mais ce montant comprend 570 millions de francs CFA provenant du budget d'investissement de ltEtat, 1/ Sociétés Régionales d'Aménagement et de Développement. - 39 - dont le financement était alors purement hypothétique.1/ Le montant des fonds réels engagés ne représente donc que 68 o/o de l'objectif. Résultats attendus en 1970 106. L' augmentation dU PIB attendue au cours des cinq années grâce au progranme drinvestissement est estimée à 11,7 milliards de francs CFA en 1970, soit 31,5 o/o au total et 5,6 o/o par an durant la période 1966-1970. Les principaux secteurs qui semblent devoir progresser à un rythme supérieur a cette moyenne sont l'industrie, énergie comprise mais sans la CTMB (104 o/o), la CTMB (60 o/o), les transports routiers (35 o/o). L'agriculture ne pro- gressera que de 25 o/o pour le secteur orienté vers l'exportation et de 17 o/o pour le secteur'traditionnel". Compte tenu des transferts de revenus à l'é- tranger, le taux de croissance du PNB serait légèrement plus faible: 30 o/o pour l'ensemble de la période, soit 5,3 o/o par an. Le Plan prévoit un accroissement de 6,2 milliards de francs CFA seulement, soit 53 o/o, (pour 1970) pour les secteurs directement productifs, agriculture et industrie, tandis qutil évalue cet accroissement à 3,1 milliards, soit 26 o/o, pour le commerce et les transports et âà 1,5 milliard, soit 13 o/o, pour les admi- nistrations, secteur dont les résultats dépendent de ceux des secteurs pro- ductifs eux-me^mes. Par conséquent, l'accroissement de la production inté- rieure brute n'aura pas pour effet d'élargir la part des secteurs productifs par rapport à la situation actuelle. C'est là aussi toutefois ltune des hypothèses sur lesquelles se fonde la projection de la mission. Elle s'ex- plique essentiellement par l'absence, pour le moment, de grands projets à rendement élevé dans ltagriculture, par le degré élevé d'incertitude sur les perspectives concernant les projets industriels, ainsi que par la nécessité dtaméliorer linfrastructure du pays et, partant, de réaliser d'importants investissements dans ce secteur. Financement des investissements 107. Le Plan envisage le financement des investissements publics de la façon indiquée ci-après: 1/ Un "transfert" de 570 millions de francs CFA du budget courant au budget d'investissement est inscrit aux prévisions budgétaires de 1967, mais dans le même temps, le déficit global du budget courant et du budget d'investissement est estimé à 615,5 millions de francs CFA (voir chapi- tre III et annexe IV). - 40 - Tableau 6.2 Financement du programme d'investissements publics 1966-1970 (en millions de francs CFA) Ressources Prêts Dons publiques extérieurs extérieurs locales Total Administration - 16h 876 8h0 Transports et comnunications 2.969 3.609 1.628 8.206 Urbanisme et logement 919 718 97 1.734 Action sociale - 2.400 315 2.715 Economie rurale 262 4.843 36 5.141 Industrie et mines 390 369 511 1.270 Commerce - - 146 146 Total h.540 12.103 3.409 20.052 Source: Plan de développement 1966-1970. L'objectif assigné aux ressources locales est ambitieux mais non pas impos- sible. De ltavis de la mission, toutefois, il est peu probable que les recettes fiscales représentent la quasi-totalité de laccroissement des recettes. Pour que les recettes courantes totales atteignent en 1970 le niveau prévu à 7,7 milliards de francs CFA, l1Etat devra probablement avoir recours aux fonds de 1'OPAT, de sorte que celui-ci devra maintenir ses bé- néfices à un niveau 6levé. D'autre part, le niveau prévu pour les dons extérieurs est sans doute optimiste, étant donné qu'il faudrait pour lat- teindre une moyenne annuelle de 2,5 milliards de francs CFA, contre une moyenne de l'ordre de 1,5 milliard au cours de la période 1961-65. De plus, cette catégorie d'aide n'a guère augmenté depuis l'indépendance. 108. La répartition sectorielle des diverses ressources financières envisagées par le Plan est difficile â apprécier de façon significative. Elle présente, toutefois, le trait frappant de n'affecter pratiquement pas de ressources publiques locales aux investissements agricoles. Cette struc- ture de financement donne une impression assez peu satisfaisante. Il est certes étrange qu'un secteur aussi important, qui plus que tout autre a un caractère foncièrement "local", soit, dans l'esprit des planificateurs, aussi totalement tributaire du bon vouloir de l'étranger. Au cas où les dons ntat- teindraient pas les montants pr6vus, il est plus que probable que ce serait l'agriculture qui en pâtirait le plus. -hl- 109 La contribution du secteur privé (8,5 milliards de francs CFA pour la période 1966-1970) est, bien entendu, purement hypothétique. La plus grande partie de cette contribution écherrait à la construction de lo- gement (2,8 milliards) et au matériel de transport (2,1 milliards), secteurs pour lesquels des moyens de financement devraient être trouvés sans grande difficulté. Les 2,1 milliards de francs CFA prévus de la part des entrepri- ses industrielles et commerciales existantes (1 milliard) ou nouvelles (1,15 milliard) dépend entièrement des perspectives de rentabilité. L'agrandisse- ment de la brasserie (180 millions de francs CFA) entrepris en 1967, la création éventuelle par la CTIB d'une usine dtengrais dtune capacité de 10.00C tonnes (environ 260 millions de francs CFA), et l'agrandissement prévu de la féculerie de manioc (non rentable), étaient en mai 1967 les seules opé- rations notables en vue durant la période couverte par le Plan. B. Perspectives générales et projections de la Mission Y 110. Les retards intervenus dans le démarrage des opérations du Plan ne permettront pas, selon toute probabilité, la réalisation des objectifs glo- baux fixés pour 1970. Le taux de croissance de la PIB sera donc quelque peu inférieur à l'objectif prévu par les auteurs du Plan. Tableau 6.3 Projection de la Mission relative au PIB par secteur dtorigine (en milliards de francs CFA) Moyenne de base 196h-66 1970 Agriculture 19,7 22,h Industries extractives h,l 4,5 Industries manufacturières 2,0 2,6 Bâtiment et travaux publics 1,5 1,5 Eau, électricité 1,0 1,6 Transport 2,7 3,3 Commerce 8,2 9,9 Propriété immobilière 1,1 1,6 Adninistrations 3,2 h,l Autres services _ 9,4 Total h,4 52,9 - 42 - La croissance globale est donc évaluée à 19 o/o, soit un taux composé de 3,5 o/o par an, entre la moyenne de 1964-66 et 1970, et à 27 o/o entre 1965 (année qui a précédé le Plan) et 1970, soit un taux composé de 5 o/o par an. Ces chiffres sont à rapprocher de la prévision du Plan qui est de 31,5 o/o, soit 5,6 o/o par an. En bref, les projections sont fondées sur l'hypothèse (i) dtune croissance de la production agricole réalisable et, étant donné l'absence de tendances définies dans le passé, modeste, con- cernant essentiellement les produits d'exportation; (ii) de l'utilisation de la pleine capacité des principales industries, tant extractives que manufacturières; (iii) dtun taux de croissance relativement prudent de la "production" des administrations (c'est-à-dire salaires et traitements) de 5 o/o par an, impliquant qu'un effort certain soit fait pour ralentir le rythme d'augmentation passé des dépenses courantes de l'Etat; (iv) d'un montant d'investissement brut égal à celui de 1965, année au cours de laquelle un niveau élevé avait été atteint, ce qui, compte-tenu du manque de grands projets dans le proche avenir, n'est certea paBunehyothése pessimiste.1/La croissance globale semble devoir être, dans le meilleur des cas, de~l'ordre de h à 5 o/o. Si d'importantes nouvelles entreprises industrielles sont créées, et si les exportations de produits agricoles qui n'ont plus maintenant qulune importance secondaire s'accroissent sensi- blement, le taux de croissance pourrait bien atteindre des niveaux plus élevés au-delà de 1970. Mais il est pour le moment impossible de prédire une telle expansion de ltindustrie et de l'agriculture. 111. On trouvera ci-dessous (tableau 6.h) la projection du PIB par emploi pour 1970: Tableau 6.4 Projection de la Mission relative au PIB par emploi (en milliards de francs CFA) 1965 1970 (Estimations de la Mission) 1. Consomation 32,2 h2,8 2. Consommation des administrations 3,5 4,5 3. Inestissement brut 10,5 10,5 4. Exportations 8,4 8,8 5. Importations -11,8 -12,3 6. "Invisibles" (net) -1,3 -1,4 7. Total 41,5 52,9 1/ Il est en fait implicitement supposé que le niveau d'investissement brut en 1967, 1968 et 1969, sera plus bas qu'en 1965 et qu'en 1970,, le total au cours de la période pouvant alors être du même ordre de grandeur que celui qui est prévu au Plan. -43- Les comptes-clés affectés par les chiffres du Tableau 6.4 ont reçu une at- tention particulière, car ils déterminent les conditions stratégiques de la croissance et de l'équilibre dans l'avenir. Ces comptes qui sont celui des opérations extérieures, du secteur public et de llépargne-investissement, sont résumés dans les pages suivantes. Tableau 6.5 Projection des Comptes Extérieurs 1965 1970 1. Exportations agricoles - 5,4 2. Phosphates - 3,4 3. Exportations totales 8,h 8,8 h. Importations -11,8 -12,3 5. Services (net) 0,0 0,0 6. Revenus des investissements -(net) -1,3 -1,4 7. Balance courante -h,7 -h,9 8. Transferts courants du secteur privé 0,4 0,4 9. Transferts courants du secteur public V 3,3 2,5 10. Remboursement de la dette publique, y compris les intérets -0,1 0,3 11. Capitaux privés 0,5 ) 12. Capitaux publics 0,9 ) 2,3 13. Opérations monétaires -1,8 ) 14. Erreurs et omissions +1,5 ) 1/ Y compris 0,8 milliard de francs CFA pour l'aide militaire en 1965, non comprise en 1970, et 0,5 milliard correspondant à des dons en nature et à la valeur de contrepartie de liassistance technique dont le niveau est considéré comme constant. Source at Notes: 1965: BCEAO, Balance des paiements. 112. L'ampleur du déficit courant, qui est peut-être quelque peu surestimé en 1970 (voir annexe VI), montre que le montant des capitaux extérieurs (postes 8 à 12 de la balance ci-dessus) nécessaire à l'équi- libre devrait être du même ordre de grandeur qu'en 1965. Aucun accrois- sement nta été prévu pour les transferts (non militaires) du secteur public, étant donné la réticence croissante des pays donateurs à augmen- ter cette catégorie d'aide. Pour combler le "déficit" il faudrait donc essentiellement un accroissement des prêts et des investissements étran- gers publics et privés. 113. La projection du compte du secteur public est fondée sur un taux de croissance des dépenses courantes du budget très, et peut-être excessive- ment, modeste d'environ 27 o/o au cours de la période 1965/66-70. Ce taux contraste avec celui de 85 o/o enregistré de 1960 à 1966. L'estimation de la mission repose sur les deux hypothèses suivantes: (i) l'augmentation rapide observée dans le passé est essentiellement due à l'accession à l'in- dépendance et devrait donc être considérée comme exceptionnelle; (ii) une politique budgétaire austère est dans l'avenir essentielle a la réalisation d'un taux de croissance économique satisfaisant. Ce point doit être sou- ligné avec. £orée.. La raison de cette politique n'est pas la crainte de llinflation. Elle a un triple objectif: premièrement, éviter dans toute la mesure du possible et aussi longtemps que possible, toutes augmentations des taxes à l'importation (augmentation en fait suggérée par les auteurs du Plan) de crainte qu'une telle mesure ne détourne les courants d'importa- tions (voir chapitre V); deuxièmement, dégager une épargne publique suffi- sante pour financer la plus grande partie possible des investissements au taux élevé prévu en 1970; troisièmement, fournir suffisamment de fonds de contrepartie pour attirer les capitaux extérieurs publics et privés. Tableau 6.6 Projection des comptes du secteur public (en milliards de francs CFA) Moyenne effective Mission Plan 1965-66 1970 1970 Dépenses publiques courantes 4,h 6,0 6,6 Ressources publiques 5,0 6,8 7,7 Epargne de l'Etat 0,6 0,8 1,1 Epargne des collectivités locales 0,1 0,1 - Bénéfices nets des entreprises publiques 0,78 0,6 - Epargne publique 1,h8 1,5 - 114. Enfin, le compte épargne-investissement global de l'économie to- golaise devrait avoir en 1970 une structure très semblable à celle de ces dernières années (voir annexe III) si tant est qu'il se situe à un niveau aussi élevé en valeur absolue, c'est-à-dire environ 10,5 milliards de francs CFA. Il faut toutefois compter avec une inconnue, l'épargne privée, tant des ménages que des entreprises privées. Non seulement le niveau de cette épargne est difficile à évaluer ou à prévoir, mais encore la part qui en est transférée à ltétranger est, même pour 1965, du domaine des conjonctu- res et elle peut, dans l'avenir, accuser dfamples variations sous l'effet d'innombrables circonstances imprévisibles. Le "déficit de reesource0 porte donc, une fois que les futurs dons du secteur public ont été approximati- vement estimés (2,5 milliards de francs CFA), sur un montant composite d'épargnes intérieures privées et dtentrées de capitaux extérieurs publics et privés (net). Tableau 6.7 Projection de l'épargne et de l'investissement l96ý-/ 1970 Investissement brut (y compris les stocke) 10,5 10,5 Stocks (estimations approximatives) (2,h) (2,h) Provisions pour amortissement 2,7 ) Epargne intérieure, ménages et entreprises 2,2,) (4,1) Epargne de l'Etat et des collectivités locales 1,0 0,9 Autres épargnes du secteur public - 0,6 Déficit exterieur courant 4,7 (h,9) Total (arrondi) 10,5 10,5 1/ Noter que cette colonne se réfère à 1965, alors que le tableau 6.6 se réfè- re a la moyenne de 1965 et 1966. Source: Pour 1965, voir annexe III. Les chiffres figurant entre parenthèse smt résiduels et ont pour objet de faire concorder les estimations globales de ltépargne et de linvestissement. Ils impliquent, quant au fond, que ltépargne intérieure privée et le déficit courant en 1970 sont des objectifs interdépendants, tout accroissement de ltun impliquant une diminution de lautre. Le taux d'épargne intérieure brute ressortant du tableau 6.7 est d'environ 10,5 o/o . du . PIB, ce qui représente 53 o/o de l'investissement brut, les 47 o/o restants étant fi- nancés à l'aide de capitaux extérieurs. Il ne serait pas très facile pour un - h6 - p.4äs--. niveau de 'reenu-.s de poter tzùs rapidemnt son taux drépargne au- dessus du niveau de 10 o/o. En revanche, le Togo étant un petit pays, le montant des entrées de capitaux nécessaires doit être atteint plus aisément, à condition qu'un nombre suffisant de projets susceptibles de bénéficier d'un financement extérieur puissent être établis a temps. 115. Le service de la dette publique extérieure représente une faible proportion des exportations. recensées, son niveau ayant été inférieur à 2 o/o en 1966. En 1969, année au cours de laquelle le service de la dette existante atteindra son maximum (330 millions de francs CFA), cette propor- tion sera encore réduite et s'élèvera à environ 3,75 o/o des exportations prévues. Etant donné toutefois les arrangements particuliers qui régissent le système monétaire de la zone CFA au sein de la zone franc, les problèmes du service de la dette et de la capacité d'emprunt en général se situe plu- tât dans le c.adre du budget de l'Etat. Aucun problème de transfert n'est a craindre en ce qui concerne l'équilibre extérieur et létat des "réserves extérieures". Le rapport entre le service de la dette publique extérieure et les ressources publiques courantes est encore modeste (2,5 o/o en 1966), et devrait rester légèrement inférieur à 5 o/o des ressources prévues en 1970. Cependant.,la veritable signification dlun accroïssement du service de la dette extérieure rápidè dans son impaàt svr le niveau de 16pargne publi4ua. La dette intér).eure une fois exclue .(ca' élle consiste en une dette du gouvernenent- envers d',utrea organismes publicà internes),- cet impact de- meire faible, mais, en.1970., il sera de l'ordre de 25% de l'excédent budgé- taire cotantoprêvu. Il sdffiiait dônc d'unrtrès eetit volume d'emprunts de type cfimçrcial pour absorber tout excédent et pour que le service de la dette pose des problèmes insurmontables. 116. Etant donné que la situation budgétaire risque d'être assez tendue au cours des années à venir, il n'est pas souhaitable que le Togo laisse sa dette publique s'accro'tre aussi rapidement qu'au cours de ces dernières années. Comme cela a été le cas dans le passé, la plus grande partie de la dette devrait être contractée à des conditions avantageuses, les emprunts commerciaux ne jouant qu'un rôle d'appoint. Les deux mesures décisives que doit prendre le gouvernement afin de maintenir les entrées de capitaux ex- térieurs sans qu'il en résulte des difficultés financières sont (i) améliorer le processus de définition et d'élaboration des projets et (ii) poursuivre une politique budgétaire propre % ralentir le rythme d'accroissement de dé- penses publiques courantes. Les prévisions budgétaires pour 1967 qui représentent un accroissement de 7,5% sur les dépenses de 1966 et les pré- visions pour 1968 qui prévoient un accroissement de 6,4% par rapport à celles de 1967 constituent des signes encourageants à cet égard. Bien qu'encore notables de tels taux d'augmentation représentent en effet un net ralentissement du rythme par rapport au passé.