Accélérer la dynamique de croissance et créer de meilleurs emplois Bénin Mémorandum économique pays Résumé exécutif © 2022 La Banque mondiale 1818 H Street NW, Washington DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 ; Internet : www.worldbank.org Certains droits réservés Ce travail est un produit du personnel de la Banque mondiale. Les résultats, interprétations et conclusions exprimés dans ce travail ne reflètent pas nécessairement les opinions des administrateurs de la Banque mondiale ou des gouvernements qu'ils représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l'exactitude des données incluses dans cet ouvrage. Les frontières, couleurs, dénominations et autres informations figurant sur les cartes de cet ouvrage n'impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale concernant le statut juridique d'un territoire ou l'approbation ou l'acceptation de ces frontières. Droits et autorisations Le matériel contenu dans cet ouvrage est soumis au droit d'auteur. La Banque mondiale encourageant la diffusion de ses connaissances, cet ouvrage peut être reproduit, en totalité ou en partie, à des fins non commerciales, à condition d'en mentionner la source. Les photos doivent être attribuées à Stéphane Brabant, sauf indication contraire. Attribution-Veuillez citer l'œuvre comme suit : " Banque mondiale ". 2021. Mémorandum économique du Bénin © Banque mondiale." Toutes les questions relatives aux droits et licences, y compris les droits subsidiaires, doivent être adressées à World Bank Publications, The World Bank Group, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA ; fax : 202-522-2625; e-mail : pubrights@worldbank.org. ii REMERCIEMENT Le mémorandum économique a été préparé par une équipe dirigée par Nathalie Picarelli et Xun Yan. L'équipe comprenait Alexandre Henry, Solene Rougeaux, Saint-Martin Mongan-Agbeshie, Felicien Towenan Accrombessy, Hasan Dudu, Jakob Engel, Besart Avdiu, Mathilde Lebrand, Daniel Alberto Benitez, Megersa Abera Abate, Marjan Petreski, Esther Maria Bartl, Houdou Romaric Samson, Lulit Mitik Beyene, Alejandro Sicra, Zhen Liu, Amevi Rocard Kouwoaye, Adam Levai et Noukpo Homegnon. Ce rapport a été préparé sous la direction générale d'Abebe Adugna, Coralie Gevers, Atou Seck et Theo David Thomas. Des conseils, commentaires et données utiles ont été reçus d'Andrea Coppola, Michel Welmond, Susana M. Sanchez, Ernest John Sergenti, Fiseha Haile, Leif Jensen, Olivier Hartmann, Jean Michel N. Marchat, Anouk Pechevy, Jim Cust, Alexis Rivera Ballesteros, Gabriel Stefanini Vicente, et Sidikou Salihou Mamadou. Et de la part des examinateurs Sona Varma, Ashley Taylor, Amina Coulibaly, Wendy Cunningham, Sara Troiano, Paul Brenton et Anne-Cecile Souhaid. Micky O. Ananth, Maude Jean-Baptiste et Benita Mahinou ont fourni une excellente assistance administrative et opérationnelle. Kartographia a fourni une aide à la visualisation des données mobiles. 24Slides a conçu le rapport. Yao Gnona Afangbedji et Daniel Dos Santos ont aimablement fourni des photos et un soutien en matière de communication. Fiona Hinchcliffe a fourni un excellent soutien éditorial. L'équipe remercie la collaboration des autorités béninoises, notamment la Direction Générale de l’Économie (DGE), le Ministère de l'Économie et des Finances, et l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSTaD). Le rapport reflète les discussions tenu lors d'un atelier avec différentes parties prenantes au Bénin en décembre 2020. Ce rapport n'aurait pas pu être finalisé sans l'aide financière généreuse du Fonds fiduciaire de la Facilité pour le commerce « Umbrella Facility for Trade » et du Fonds fiduciaire de la Facilité de soutien au climat de la CDN, « NDC Climate Support Facility TF ». L'équipe est reconnaissante au Development Data Partnership pour son programme de données avec X-Mode, grâce auquel les données ont été mises à disposition. iii ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES ASS Afrique sub-saharienne BAD Banque africaine de développement BM Banque mondiale CCI Chambre de Commerce et Industrie (Chamber of Commerce) CEM Mémorandum économique pays CEDEAO Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest CFAF Franc CFA COVID-19 Maladie à virus Corona CWON L'évolution de la richesse des nations DE4A Économie numérique pour l'Afrique EFTP Enseignement et formation techniques et professionnels EGC Équilibre général calculable FEM Forum économique mondial FMI Fonds monétaire international GCI Indice de connectivité mondiale GVCs Chaînes de valeur mondiales ICE Indice de complexité économique IED Investissement direct étranger HCI Indice du capital humain MFI Institution de microfinance MIT Ministère chargé de l'infrastructure et des transports MIP Gestion des investissements publics PAC Port autonome de Cotonou PAG Plan d'Action du Gouvernement (Government Action Plan) PF Planning familial PFR Pays à faible revenu PIB Produit intérieur brut PIMA Évaluation de la gestion des investissements publics PP Point(s) de pourcentage PPP Partenariat public-privé PRITI Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieur Plan Stratégique de Développement du Secteur (Strategic Development of the PSDSA Agricultural Sector) PTF Productivité totale des facteurs RDM Reste du monde UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine iv 1. Le prochain défi du Bénin est de poser les bases adéquates pour gravir les échelons vers une solide économie à revenu intermédiaire. La croissance économique a augmenté au cours de la dernière décennie, atteignant en moyenne 5,1 pour cent par an et positionnant le pays comme l'une des économies montantes de la région. En 2020, le Bénin est officiellement passé du statut de pays à faible revenu (PFR) à celui de pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI). Les réformes ambitieuses de ces dernières années ont ouvert la voie à de nouvelles opportunités, tandis que les défis - anciens et nouveaux - se poursuivent. La croissance reste volatile en raison de la faible diversité économique et la naissante transformation structurelle. La productivité du travail n'a augmenté que de façon marginale et - couplée à une forte croissance démographique - a entraîné des faibles gains en matière d’un revenu par habitant et de développement humain. En entrant dans cette phase, le Bénin peut accélérer la transformation structurelle de son économie grâce à de nouveaux moteurs de croissance capables de soutenir une accélération économique, d'augmenter la productivité du travail et de créer des emplois de qualité pour sa main-d'œuvre, en particulier les jeunes et les femmes. 2. Ce mémorandum économique (CEM) vise à soutenir les décideurs politiques du Bénin dans leurs efforts de réforme. Une analyse CEM2.0 basée sur les données et des consultations ont été menées, et trois questions importantes ont été identifiées pour être approfondies : (i) l'augmentation de la productivité et de la compétitivité ; (ii) le soutien à la transition démographique ; et (iii) la réduction du déficit d'infrastructures. Ce choix a également suivi un cadre analytique issu de la théorie de la croissance. En répondant à ces questions, le rapport vise à fournir des options de politiques. Le rapport s'appuie sur le précédent CEM (2009) et sur des rapports analytiques récents mettant l'accent sur la dernière décennie (2011-19). Il est rédigé dans le contexte de la pandémie de COVID-19, qui affecte les choix de politiques que les économies en développement devront faire dans les années à venir, et ses implications sont donc examinées. Tout au long de l'étude, le Bénin sera comparé à des moyennes régionales comprenant l'Afrique subsaharienne (ASS), les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), des pairs structurels (Sénégal, Togo, Rwanda) et des pairs aspirationnels (Maroc, Sri Lanka, Ghana) sur la base d'un modèle d'analyse comparative dynamique axé sur les données (Matta 2018). 3. Le rapport est organisé en quatre chapitres. Le premier chapitre examine le modèle de croissance économique du Bénin afin de dégager les principaux moteurs et ses limites. Sur la base de cette analyse, les autres chapitres se penchent sur les questions suivantes : Comment le Bénin peut-il tirer les dividendes économiques de sa transition démographique (chapitre 2) ? Comment de meilleures infrastructures et services de transport peuvent-ils alimenter la croissance et la transformation économique (chapitre 3) ? Le commerce peut-il accroître la compétitivité du secteur privé et la diversification économique (chapitre 4) ? Les principaux messages sont résumés ci-dessous, suivis des principales options de politiques. I. Que faudra-t-il pour accélérer l’élan de croissance et créer de meilleurs emplois ? Examen des tendances de la croissance 4. Petite économie ouverte, le Bénin a connu une croissance robuste au cours de la dernière décennie. Soutenue par une plus grande stabilité macroéconomique et un environnement extérieur relativement favorable, et renforcée par des politiques économiques prudentes, la croissance économique a augmenté au cours de la dernière décennie. La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a atteint en moyenne 5,1 pour cent sur la période 2011-2019, soit un point de pourcentage (pp) de plus que la moyenne de l'Afrique subsaharienne (à l'exclusion des pays à revenu élevé et intermédiaire supérieur), ce qui positionne le pays comme l'une des économies montantes de la région. 5. Le maintien des performances économiques et l'atténuation de la volatilité de la croissance constituent un défi majeur. Une croissance très volatile a accompagné la majeure partie de l'histoire du pays depuis son indépendance, en raison de sa dépendance à l'égard des exportations de matières premières (coton) et du commerce de transit. Si elle est aujourd'hui plus résiliente que durant les années 1970 à 1990, la cyclicité a été difficile à rompre. La dernière décennie (2010-2019) a connu des périodes de forte croissance suivies d'années de forte baisse, principalement dues à des chocs extérieurs. La période de forte croissance la plus récente - de 2017 à 2019 - a vu le PIB réel croître à son potentiel pendant trois ans et atteindre une moyenne de 6,4 pour cent. Cette évolution a été temporairement interrompue par la fermeture de la frontière nigériane pendant 16 mois à partir d'août 2019 et surtout par la crise mondiale COVID-19. Une forte volatilité crée de l'incertitude dans les attentes du marché et nuit à l'accumulation de capital. Elle affecte la mobilisation de recettes stables et sape donc la capacité de l'État, notamment en matière d'investissement public, de redistribution et de réduction de la pauvreté (Deaton 1999 ; Easterly et al. 2000). 6. Ces dernières années, la croissance a été stimulée par une expansion des services et, de plus en plus, par l'investissement privé. Le secteur des services a pris de l'importance principalement grâce au rôle croissant du pays en tant que centre de commerce et de transit local. Les services ont offert une voie plus large vers des emplois en dehors de l'agriculture, mais ils restent dominés par le commerce à faible productivité et les activités informelles. Le secteur manufacturier a reculé, ce qui soulève la question de savoir si une désindustrialisation prématurée n'entravera pas le rattrapage et la convergence (Rodrik 2016). Deux cinquièmes de la population sont encore engagés dans des activités rurales informelles, principalement l ’agriculture de subsistance souvent associée à des taux élevés de pauvreté. Du côté de la demande, la contribution de l'investissement à la croissance a considérablement augmenté ces dernières années, sous l'impulsion de l'investissement privé, reflétant principalement une augmentation de l'investissement direct étranger (IDE) qui a surtout été dirigé vers l'industrie du coton, les transports, les télécommunications et l'énergie. Les investissements publics et la consommation n'ont augmenté que timidement au cours de la même période, en raison de la faible mobilisation des recettes intérieures. 7. La forte croissance ne s'est pas traduite par une augmentation suffisante du revenu par habitant. Si le revenu réel par habitant du pays a augmenté, comblant régulièrement l'écart avec la moyenne régionale, le taux de croissance moyen de 2,2 pour cent (2011-2019) reste faible et accuse un retard de 1 pp sur ses pairs structurels sur la même période. Au rythme actuel, le Bénin rattrapera 2 la moyenne de l'ASS (à l'exclusion des pays à revenu élevé et intermédiaire supérieur) en une demi- décennie. Cependant, il lui faudra encore environ 30 ans pour atteindre la moyenne des PRITI, et 50 ans pour entrer dans le groupe des pays à revenu intermédiaire supérieur. Quels sont les défis pour accélérer la croissance de façon soutenable ? 8. La croissance de la productivité est inférieure à celle des pays pairs. La majeure partie de la différence de croissance du PIB par habitant entre le Bénin et ses pairs s'explique par son taux de croissance de la productivité du travail nettement inférieur. Entre 2001 et 2018, la production d'un travailleur béninois moyen a augmenté de 16,2 pour cent, contre 50,4 pour cent pour un travailleur au Rwanda et 56,5 pour cent au Sri Lanka. Les facteurs démographiques (c'est-à-dire la croissance de la population en âge de travailler) combinés à la faible croissance de la productivité du travail suggèrent que le Bénin ne profite pas de sa transition démographique pour accélérer sa croissance économique. 9. Les changements dans la structure de l'emploi ne se sont pas traduits par des changements dans la structure productive. Le nombre d'emplois de meilleure qualité (et généralement salariés) qu'une économie génère est l'un des indicateurs clés de la transformation économique dans les économies en développement. La croissance de l'emploi s'est accélérée dans l'industrie et les services par rapport à l'agriculture depuis les années 2000 : entre 2011 et 2018, l'emploi dans l'agriculture est passé de 44,7 pour cent à 41 pour cent, pour être à égalité avec les services. Toutefois, ces glissements ont entraîné des changements limités dans la structure de la production en raison de la croissance marginale de la productivité dans les services et de la prévalence de l'informalité. L'emploi informel représente 90 pour cent de l'emploi total, soit la troisième plus grande part en Afrique subsaharienne. En excluant l'informalité dans l'agriculture, le secteur des services emploie près de deux tiers des travailleurs informels (INSAE 2018). Les données suggèrent que les entreprises formelles sont beaucoup plus productives que les entreprises informelles (Aga et al 2019). Au Bénin, les travailleurs informels sont entre un quart et cinquante pour cent moins productifs que les formels en raison des différences de dotations telles que l'éducation. 10. Une accélération globale de la croissance dépend de la capacité à stimuler le capital humain et à réduire les écarts entre les sexes. Le développement du capital humain du Bénin est inadéquat pour son niveau de PIB par habitant. On estime que la prochaine génération de Béninois sera 20 pour cent moins productive que celle du pays aspirationnel le plus performant (Sri Lanka) et 40 pour cent moins productive que si elle avait bénéficié d'une santé et d'une éducation complètes (indice du capital humain, ICH 2020). La moitié de la population active n'a pas d'instruction. Si les niveaux s'améliorent pour les jeunes générations, de nombreux enfants ne maîtrisent toujours pas les compétences de base. Le Bénin se classe 123e sur 156 économies étudiées pour l'indice d'écart entre les sexes (WEF 2021), ce qui indique la persistance d'écarts importants entre les sexes dans tous les domaines. Les femmes sont surreprésentées dans l'économie informelle (95 pour cent des femmes ont un emploi informel) par rapport aux hommes (85 pour cent). 11. Le capital physique s'améliore, mais sa qualité est insuffisante. Tiré par l'investissement du secteur privé (qui représente près de 80 pour cent du total), l'investissement total du Bénin n'a cessé d'augmenter depuis 2010. En pourcentage du PIB, il s'est établi en moyenne à 23,6 pour cent au cours de la période 2016-2019, au-dessus des moyennes de l'UEMOA (22,3) et de l'ASS (21,5). Malgré cette augmentation soutenue, la qualité du stock de capital reste faible, l'accès aux infrastructures étant en retard par rapport à la plupart des pairs, notamment dans le domaine des transports. Le financement des importants besoins sectoriels est un défi. Il dépendra de l'amélioration 3 de la qualité de l'efficacité de l'investissement public (FMI 2020) tout en augmentant les recettes intérieures pour créer un espace fiscal pour les investissements productifs, et en attirant un financement privé adéquat pour les infrastructures. 12. La diversification économique et l'approfondissement des liens avec le marché mondial sont nécessaires pour promouvoir la concurrence et l'intégration, et pour attirer la technologie et l'afflux de capitaux. Les entreprises exportatrices sont en moyenne trois fois plus productives que les entreprises non exportatrices comparables au Bénin. Cela suggère que l'approfondissement de l'intégration commerciale et la diversification dans les services et d'autres secteurs où le Bénin possède un avantage comparatif, pourraient soutenir la croissance future de la productivité et la création d'entreprises formelles. Bien que le pays ait parcouru un long chemin pour se diversifier en s'éloignant des exportations de coton, les produits de base sont toujours prédominants dans le panier des exportations (coton, noix de cajou). Ils représentaient plus de 70 pour cent de tous les biens exportés par le secteur formel en 2019, soit plus que tous les pairs, à l'exception du Ghana et du Rwanda. En revanche, l'ouverture aux exportations de services reste la plus faible de tous les pairs, et plus faible que prévu compte tenu du niveau de revenu du Bénin. L'expansion des chaînes de valeur mondiales (GVC) au cours des dernières décennies a soutenu la croissance de la productivité dans les pays en développement qui se sont intégrés aux marchés mondiaux, tandis que les IDE sont une caractéristique clé des GVC et sont associés à des retombées sur la productivité grâce à la disponibilité accrue d'intrants moins chers, de meilleure qualité ou plus variés. L'approfondissement de l'intégration des marchés, la mise en relation des personnes et la création d'économies d'agglomération grâce aux infrastructures et aux services de transport devraient catalyser des opportunités supplémentaires, en tirant parti de la position géographique du Bénin en tant que nœud clé de deux importants corridors régionaux. 13. Pour accélérer la croissance économique et créer de meilleurs emplois, afin de bâtir une solide économie à revenu intermédiaire, il faudra construire sur les acquis et relever des défis persistant. Au niveau de développement économique du Bénin, il est important d'augmenter la croissance de la productivité, mais il est tout aussi important de se concentrer sur une meilleure accumulation du capital humain et physique. Bien que l'économie béninoise ait été épargnée par le pire de la crise du COVID-19, le choc a renforcé la nécessité de se concentrer sur les réformes structurelles qui répondent aux défis à long terme et garantissent une reprise économique durable et inclusive. Le rapport suggère trois domaines d'intervention clés : (1) réduire les écarts entre les sexes, améliorer le capital humain et les marchés du travail ; (2) améliorer les infrastructures et les services de transport pour renforcer la connectivité ; (3) s'intégrer dans le commerce pour permettre la diversification économique. II. Réduire les écarts entre les hommes et les femmes, favoriser le capital humain et améliorer la qualité du marché du travail, afin de tirer des avantages économiques de la transition démographique. 4 14. Le Bénin a la possibilité de profiter de la transition démographique si les bonnes politiques sont mises en place. Le Bénin est encore un pays à pré-dividende. Avec une population en croissance rapide (3 pour cent) et un taux de fécondité moyen de 4,8 enfants par femme, nettement supérieur à celui de ses pairs structurels (4,3), l'explosion de la population en âge de travailler (15-64 ans) doublera, passant de 4 à 8 millions en 30 ans. Il existe un potentiel considérable si la croissance de la population totale ralentit et si les taux de fécondité futurs diminuent assez rapidement, conduisant au dividende démographique. Ce dernier désigne une croissance économique accélérée qui peut résulter de l'augmentation de la part de la population en âge de travailler dans la population totale d'un pays, comme l'ont connu l'Europe et l'Asie au cours du siècle dernier (Bloom et al. 2009). Des politiques adéquates doivent accompagner ce processus. L'amélioration de la parité hommes-femmes, des investissements de qualité dans le capital humain et une réforme du marché du travail joueront un rôle important pour que l'évolution démographique contribue à la croissance économique. La réduction des écarts entre les sexes est essentielle pour soutenir la transition démographique 15. Les écarts importants entre les sexes pourraient compromettre la transition démographique. Les écarts d'opportunités sociales et économiques entre les femmes et les hommes restent importants et se sont peu améliorés au cours des deux dernières décennies. En 2021, le Bénin s'est classé 123e sur 156 pays dans le rapport sur les écarts entre les sexes, ne faisant mieux que le Maroc parmi ses pairs. Il se classe en queue de peloton pour le niveau d'éducation et l'émancipation politique et se situe en dessous du classement médian de ses pairs dans le domaine de la santé. 16. Les taux de fécondité peuvent être réduits en améliorant les résultats de développement humain pour les femmes. Il s'agit notamment de la mortalité maternelle et infantile, et de l'éducation. La réduction des taux de fécondité est principalement due à une baisse des taux de mortalité, car une mortalité plus faible (en particulier la mortalité infantile) réduit le désir de procréer davantage (Herzer et al 2012). Les niveaux élevés de mortalité infantile, juvénile et maternelle résultent des inégalités entre les sexes, qui peuvent empêcher les femmes de recevoir les soins de qualité essentiels pour garantir des grossesses et des accouchements sains. Bien que la mortalité maternelle et infantile ait diminué au Bénin, elle l'a fait plus lentement que chez ses pairs structurels et aspirationnels. Par exemple, entre 2010 et 2018, le Sénégal et le Rwanda ont vu leur taux de mortalité maternelle diminuer d'un tiers, alors qu'il n'a baissé que de 14 pour cent au Bénin. De même, bien qu'ils se réduisent pour les jeunes générations, les écarts entre les sexes en matière d'éducation sont importants, notamment dans le secondaire en raison des abandons précoces. Les filles ont un taux d'achèvement de 12 à 23 pp inférieur à celui des garçons (BM, Projet de partenariat mondial pour l'éducation au Bénin). Les recherches montrent une relation de cause à effet assez solide entre l'éducation des femmes et la baisse de la fécondité, ainsi que l'amélioration des soins de santé maternelle et infantile. 17. Les normes sociales contribuent à perpétuer les taux de fécondité élevés et les inégalités entre les sexes. Les normes sociales et les restrictions légales déterminent en grande partie l'action des femmes et des filles, y compris pour les décisions importantes concernant la famille, l'éducation et la santé. Par exemple, le besoin non satisfait de contraception moderne au Bénin est estimé à 35,3 pour cent en 2020 (FP 2020). En raison de l'évolution mitigée des normes sociales et des écarts socio-économiques entre les sexes, l'âge des femmes à la première naissance a augmenté lentement malgré les inégalités entre zones urbaines et rurales et le fait que le temps entre les naissances soit resté constant au cours des 20 dernières années. Malgré une diminution de plus de 5 la moitié depuis les années 1970, près de 20 pour cent des femmes sont mariées avant l'âge de 19 ans. 18. La réduction des écarts entre les sexes au Bénin peut avoir d'importantes retombées positives sur la croissance par habitant. Les politiques qui améliorent le capital humain et les marchés du travail contribueront à combler l'écart entre les sexes et à accélérer la croissance. La modélisation suggère que la baisse de la fécondité et la réduction des écarts de productivité entre les sexes dans l'agriculture et les services contribueraient à une augmentation supplémentaire de 0,35 pp de la croissance annuelle moyenne du PIB et de 0,81 pp de la croissance annuelle moyenne par habitant, sur la période 2022-2035. D'ici 2035, le PIB pourrait augmenter de 13,4 pour cent par rapport au scénario de référence, principalement grâce à la réduction des écarts de productivité dans le secteur des services. D'ici là, le PIB par habitant augmentera également de 11,9 pour cent par rapport au scénario de référence, principalement en raison d'une baisse du taux de fécondité qui entraîne une augmentation de la participation au marché du travail, notamment pour les femmes qualifiées et non qualifiées. L'investissement dans les systèmes de santé et d'éducation permettra d'accumuler un capital humain vital. 19. Les pays qui investissent dans le capital humain ont réussi à maintenir des taux de croissance plus élevés. La Corée du Sud en est un bon exemple à la fin des années 1960-1980 (Lee 2019). Au Bénin, les dépenses de santé publique en pourcentage du PIB sont extrêmement faibles (<1 pour cent, soit 4,2 pour cent des dépenses totales), ce qui reflète la mobilisation limitée des recettes du Bénin, qui limite la capacité de dépense. L'éducation a été beaucoup mieux financée, représentant environ 20 pour cent du budget total sur la même période. Toutefois, les dépenses restent faibles en pourcentage du PIB (3,3 pour cent) et sont en baisse. 20. L'accès à l'éducation et à la santé s'est amélioré, mais la qualité reste faible. Depuis les années 2000, le Bénin a atteint la scolarisation primaire complète et a presque triplé les inscriptions dans les écoles secondaires. Cependant, les écarts importants entre les sexes et la mauvaise qualité de l'éducation empêchent la formation adéquate de la prochaine génération de travailleurs. La formation des enseignants s'est améliorée, mais elle reste en retrait par rapport à celle des pairs structurels, et si les ratios élèves/enseignants ont diminué, ils restent légèrement supérieurs à ceux des pairs, à 40,9 en 2019. Les progrès dans le secteur de la santé ont été lents, malgré l'augmentation des investissements en réponse à la crise du COVID-19. La qualité des services de santé est insuffisante, et la qualité des hôpitaux ne s'est pas améliorée sur la période 2015-2018. De grandes disparités existent dans l'accès à l'éducation et à la santé entre les régions rurales et du nord et l'inverse dans le sud. L'amélioration de la qualité du marché du travail est primordiale pour absorber les jeunes et les femmes 21. Malgré le taux d'emploi élevé, le marché du travail ne génère pas suffisamment de bons emplois. Bien que la majorité de la population en âge de travailler au Bénin soit active sur le marché du travail (72 pour cent) et que le taux de chômage soit faible, le sous-emploi et le travail indépendant sont très répandus. Les emplois formels représentent moins de 10 pour cent des emplois, les femmes étant surreprésentées dans l'économie informelle (95 pour cent des emplois). La prévalence de l'emploi informel crée une vulnérabilité importante pour les travailleurs car ils ne sont pas couverts 6 par des filets sociaux. En raison des distorsions qu'elle crée, l'omniprésence de l'informalité affecte la productivité du travail et la croissance économique. 22. La faible croissance de la productivité reflète l'importance du secteur informel. La productivité du travail a augmenté lentement, reflétant des emplois de faible qualité dans les services et l'agriculture. La productivité des travailleurs a augmenté de façon marginale au cours des deux dernières décennies, à un rythme plus lent que pour la plupart des pairs (à l'exception du Togo). Elle représente un quart du niveau du Sri Lanka et un tiers de celui du Maroc. L'agriculture et les services sont les principaux employeurs - les deux secteurs représentent environ 80 pour cent de l'emploi total - les femmes étant principalement employées dans le secteur tertiaire. Alors que l'emploi s'est développé de manière constante dans l'agriculture au cours de la dernière décennie, le secteur des services n'a pas réussi à créer des emplois de meilleure qualité. Les salaires et les revenus sont également généralement faibles, sauf pour les emplois salariés qualifiés : 49 pour cent des employés non qualifiés gagnent le salaire minimum ou moins. Les faibles revenus reflètent le sous-emploi et la nature non qualifiée de la main-d'œuvre. 23. L'entrée dans la vie active est plus difficile pour les femmes et les jeunes que pour les hommes adultes, et les écarts entre les sexes sont importants. 13,4 pour cent des femmes en âge de travailler sont inactives (ne travaillent pas et ne sont pas scolarisées), soit deux fois plus que les hommes en âge de travailler. L'écart entre les sexes en matière d'inactivité diminue avec l'âge, ce qui suggère qu'il est lié à l'âge de la reproduction pour les femmes et qu'il s'estompe avec le temps pour les hommes. Les jeunes qui ne parviennent pas à trouver un emploi salarié adéquat au cours des premières années de vie active se tournent plus tard vers l'emploi indépendant, qui constitue une seconde option. Les jeunes (15-34 ans) sont également beaucoup plus susceptibles de gagner moins que le salaire minimum, et les femmes sont deux fois plus susceptibles d'être sous-employées - en particulier dans les zones rurales. Les inégalités sont plus importantes pour les femmes en général. Les écarts de productivité entre hommes et femmes sont de 19 pour cent dans l'agriculture et de 54 pour cent dans le secteur des services. À tous les niveaux, des moins qualifiés aux plus expérimentés, dans les emplois salariés et non-salariés, les femmes gagnent moins que les hommes. 24. Les politiques et programmes actifs du marché du travail peuvent jouer un rôle crucial dans l'amélioration de la qualité des emplois des marchés du travail existants. Au cours des prochaines décennies, le marché du travail du Bénin subira la pression croissante de quatre millions de travailleurs supplémentaires. Les programmes visant à insérer ces travailleurs sur le marché du travail et à augmenter la productivité de la population active sont cruciaux. De nombreux programmes existants soutiennent directement ou indirectement le développement et la participation au marché du travail, mais ils sont considérablement fragmentés et ont une couverture limitée. En outre, si un tiers des programmes ciblent les jeunes, aucun ne cible spécifiquement les femmes. La nouvelle politique nationale de l'emploi (2020-2025) et la stratégie d'enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) (2020-2025) offrent une voie prometteuse. Les dépenses consacrées aux programmes du marché du travail et à l'aide sociale devront être augmentées. Les dépenses actuelles sont inférieures à 0,15 pour cent du PIB. Bien que ce soit plus important que dans certains pays voisins (comme la Côte d'Ivoire), avec environ 140 000 jeunes devant entrer sur le marché du travail chaque année, il en coûterait près de 140 millions de dollars par an (soit 77 milliards de francs CFA) pour offrir un soutien à l'entrepreneuriat à tous les nouveaux arrivants sur le marché du travail (sept fois le montant actuel). Les pays de l'OCDE ont dépensé entre 0,25 pour cent du PIB (États-Unis) et 3 pour cent du PIB (Danemark) dans ce secteur en 2018. Outre ces 7 programmes, le soutien à la compétitivité du secteur privé et la promotion des investissements privés constituent une voie politique complémentaire. III. Améliorer les infrastructures et les services de transport pour mieux relier les personnes et les marchés, réduire la distance économique et créer des économies d'agglomération 25. En tant que petite économie ouverte, la croissance économique du Bénin dépend de ses connexions avec la région et au-delà. En 2019, les pays voisins du Bénin ont représenté plus des deux tiers de ses flux internationaux officiels de commerce, de capitaux, d'informations et de personnes (Global Connectedness Index 2020). Le Nigeria est de loin le plus important, représentant 41 pour cent de tous les liens. Comme dans d'autres pays d'Afrique subsaharienne, la plupart des échanges commerciaux du Bénin sont assurés par le réseau routier, qui comprend des corridors commerciaux stratégiques reliant les ports maritimes profonds aux arrière-pays économiques. En reliant les personnes et les marchés et en assurant la prestation de services et l'accès à l'éducation et à la santé, le transport est essentiel pour la croissance de la productivité et l'accumulation du capital humain. Entre 2016 et 2019, le secteur formel des transports était le troisième plus grand contributeur à la croissance du PIB du côté de l'offre, après l'agriculture et les autres services ; et représentait environ 9 pour cent du PIB. Pourtant, le niveau actuel des infrastructures et des services associés est insuffisant et n'a pas suivi les besoins. Alors que le Bénin cherche à s'intégrer davantage dans les chaînes de valeur mondiales (GVC) et à tirer parti des marchés régionaux, il est crucial d'améliorer son réseau de transport. De meilleures infrastructures et de meilleurs services de transport sont nécessaires pour construire l'épine dorsale d'une économie compétitive 26. Au cœur de l'économie béninoise, le port autonome de Cotonou (PAC) a fait l'objet d'améliorations majeures au cours de la dernière décennie, mais il peut s’améliorer par rapport à ses concurrents les plus proches. Le PAC est l'un des ports les plus importants d'Afrique de l'Ouest, avec Abidjan, Lagos, Lomé et Tema. Il canalise 90 pour cent du commerce extérieur et contribue à 80- 85 pour cent de la collecte des taxes douanières et à environ 40 pour cent des recettes fiscales totales. Grâce aux améliorations majeures apportées aux infrastructures et à la modernisation des opérations, le trafic de marchandises n'a cessé d'augmenter. Malgré cela, il n'a pas suivi le rythme de ses voisins les plus proches, Lomé (Togo) et Tema (Ghana), qui ont enregistré des améliorations rapides et s'imposent comme les principaux ports pivots de la sous-région. Les incertitudes conjoncturelles liées à l'évolution économique et géopolitique du Nigeria, ainsi que les programmes de développement ambitieux de Lomé, sont quelques-unes des principales raisons de cette tendance. Dans ce contexte, l'ambitieux projet d'expansion du PAC en cours (2019-2023) est crucial pour lui permettre de protéger sa position, de faire face à la concurrence régionale et de soutenir une plus grande compétitivité économique. 27. Le transport routier a besoin de renforcement continue. Le transport routier représente 93 pour cent du transport de passagers et 73 pour cent du fret (BAD 2017). Pourtant, les routes nationales revêtues au Bénin représentent moins de 50 pour cent de l'ensemble des routes, une situation qui est pire que dans les pairs structurels. Si la situation s'est améliorée grâce à l'ambitieux 8 Plan d'action du gouvernement (PAG 2016-2021), la qualité reste faible en raison d'un développement faible et irrégulier du pavage des routes, du manque d'entretien, de l'insuffisance des contrôles et de l'absence de pénalités de surcharge. La capacité du gouvernement à entretenir le réseau de transport routier et à étendre la couverture soulève des arbitrages complexes étant donne les besoins de financement du secteur. Comme dans d'autres pays de la région, les modes ferroviaire et aérien sont également en deçà du potentiel. 28. La qualité des services de transport a stagné et le Bénin doit faire face à une concurrence croissante pour relier les pays enclavés par des corridors régionaux. Les services de transport le long des corridors commerciaux régionaux sont essentiels pour améliorer la compétitivité du secteur. Une grande partie du fardeau des prix du transport en Afrique subsaharienne est liée aux problèmes généraux de réglementation et de structure du marché de la logistique du fret. Si le Bénin se maintient dans la moyenne régionale en matière de performance logistique, sa performance s'est détériorée depuis 2010. Le secteur du camionnage est le plus important de ces services. La majeure partie de la capacité de transport local est assurée par des camionneurs informels disposant de vieilles flottes ; les activités de transport international sont assurées par de petits opérateurs privés ; les prix ne sont pas réglementés et la surcharge est fréquente en raison de l'absence d'application de la réglementation. En conséquence, le Bénin perd son avantage dans les corridors régionaux. 29. L'investissement dans des politiques complémentaires (facilitation des échanges et réglementation du camionnage) pourrait permettre d'accroître les bénéfices de la modernisation des corridors de transport. Les gains de bien-être découlant de la modernisation de plusieurs grands corridors régionaux en Afrique de l'Ouest, notamment le corridor Dakar-Lagos, sont quantifiés dans une étude récente (Lebrand, à paraître). Le Bénin devrait bénéficier principalement de la réduction des coûts de transport dans la partie Abidjan-Lagos du corridor, les bénéfices sur les salaires réels devant être parmi les plus élevés. Des investissements complémentaires visant à réduire les délais aux frontières feraient passer les gains des investissements routiers de 1 pour cent à près de 10 pour cent. Le Bénin gagne à accéder au marché nigérian de manière plus fluide. La réduction des délais de transit le long du corridor devrait entraîner des gains de revenus importants pour la plupart des régions des pays traversés par le nouveau corridor. Relier les personnes et les marchés et créer des économies d'agglomération peut stimuler la croissance de la productivité 30. La distance économique entre les régions du nord et du sud accentue les disparités spatiales. Les infrastructures et services de transport relient les personnes et les marchés. Entre 2009 et 2021, la croissance démographique, l'urbanisation et les investissements dans les infrastructures ont amélioré le potentiel des marchés dans le sud du Bénin et à proximité des centres urbains. En revanche, les trois quarts du pays - majoritairement rural et où vit encore la moitié de la population - sont à la traîne, accentuant les disparités spatiales. Les inégalités en matière d'infrastructures et de services de transport créent de grandes distances économiques entre les régions en tête et les régions en retard. Les coûts élevés des transports intérieurs et le manque de services adéquats constituent un défi majeur pour l'intégration économique des régions infranationales et limitent leur potentiel de spécialisation et d'économies d'échelle. 9 31. L'accessibilité rurale reste limitée et contraint les producteurs agricoles. Des efforts ont été déployés pour améliorer les infrastructures rurales grâce à divers programmes de réhabilitation de l'agriculture, notamment le Développement stratégique du secteur agricole (PSDSA) 2017-2025. Cependant, malgré ces investissements, seuls 22,6 pour cent de la population rurale du pays vivaient à moins de 2 km d'une route praticable par tous les temps en 2016 - une légère amélioration par rapport aux 18,1 pour cent enregistrés en 2009. Le suivi des investissements et de l'entretien des routes est faible et s'est détérioré depuis 2016. La mauvaise connectivité des routes rurales contraint les producteurs (en particulier dans le nord et pendant la saison des pluies) à transporter des produits en bon état vers les plateformes du sud, puis vers les marchés étrangers. La priorisation des routes rurales, le renforcement de la gestion du patrimoine routier et le financement adéquat de l'entretien périodique des routes sont tous nécessaires. 32. L'amélioration des infrastructures et des services de transport peut favoriser l'accumulation de capital humain. L'accès aux prestataires de santé et d'éducation est affecté par la disponibilité de services de transport fiables et abordables, en particulier pour les plus pauvres (Banque mondiale 2021). Au Bénin, plus de la moitié des femmes âgées de 15 à 49 ans appartenant au quintile de revenu le plus bas déclarent que la distance à parcourir pour se rendre dans un établissement de santé constitue un obstacle pour se faire soigner. En raison de fortes disparités spatiales, le temps moyen pour atteindre un établissement de santé dans le pays est de 3 heures, et peut atteindre plus de 7 heures dans des endroits comme Malanville. L'amélioration de la sécurité routière et des normes de qualité des véhicules favorise également l'accumulation de capital humain. L'Afrique subsaharienne présente les niveaux les plus élevés de mortalité des enfants de moins de 5 ans due à la pollution atmosphérique, et le Bénin est l'un des pays les plus touchés avec 85 décès pour 100 000 enfants. De même, le manque d'infrastructures et de véhicules sûrs et l'absence d'application des règles de sécurité routière entraînent des taux de mortalité élevés, le Bénin dépassant les moyennes régionales. 33. L'amélioration de la mobilité urbaine devrait contribuer à déclencher des économies d'agglomération dans un pays de plus en plus urbain. L'urbanisation, en hausse constante depuis le début des années 2000, se concentre dans quatre grandes agglomérations. Cotonou est la plus importante (avec Abomey-Calavi, Porto Novo et Parakou), elle représente environ un tiers du PIB du pays et accueille 1,8 million d'habitants en 2018. Cette expansion crée d'énormes volumes de trafic pendulaire, exacerbés par le fait que la ville est une plaque tournante majeure pour le transport régional et international. De nombreuses villes d'ASS offrent la proximité mais une productivité limitée (Grover et al. à paraître). Jusqu'à présent, le développement urbain du Bénin correspond à ce modèle. À Cotonou, les infrastructures et services de transport limités (73 pour cent du trafic se fait en deux roues) réduisent la mobilité. L'amélioration de la gestion du trafic routier, des infrastructures piétonnes et des services de transport permettrait de réduire la congestion et les externalités négatives telles que la pollution. En retour, cela pourrait soutenir le développement d'un secteur privé plus sophistiqué, capable de conduire le processus de transformation structurelle par le biais de meilleurs emplois en dehors de l'agriculture. Un financement adéquat assorti d'un cadre réglementaire renforcé est une condition préalable essentielle. 34. Un financement durable est crucial pour un secteur des transports moderne. Comme dans de nombreux PRF, le Bénin a des besoins importants en matière de transport alors que le financement public est très variable et n'a augmenté qu'au cours des deux dernières années. La 10 majeure partie du budget annuel du ministère des Infrastructures et des Transports (MIT) est financée par des fonds nationaux, et bien que la part du transport dans le budget national ait augmenté au cours des deux dernières années, l'écart entre les besoins et les financements réels reste important. Les transports représentent un quart du plan d'investissement public (2020-21). La gestion du patrimoine routier en général reste faible. Les systèmes de gestion des données routières sont médiocres et entravés par l'absence de mises à jour annuelles. La participation accrue du secteur privé aux infrastructures présente à la fois des avantages et des risques potentiels. Dans sa forme actuelle, le cadre juridique des partenariats public-privé (PPP) présente des lacunes par rapport aux meilleures pratiques internationales, en raison de la définition large des PPP et des règles et de la surveillance limitées (par exemple, le contrôle budgétaire pendant l'exécution n'est pas spécifié et il n'existe pas de règles régissant les propositions non sollicitées, Schwartz et al. 2020). 35. Le renforcement des institutions et des réglementations régissant les transports et les investissements peut apporter des gains importants. Dans l'ensemble, les réglementations relatives aux transports ne sont pas bien appliquées, malgré l'adoption de normes régionales, en raison de la faiblesse des capacités de mise en œuvre et de surveillance. La faiblesse de la mise en œuvre concerne les normes de sécurité routière, les normes relatives aux véhicules et les réglementations relatives au poids. Actuellement, la législation sur les transports se concentre principalement sur les réseaux routiers nationaux et extra-urbains, le transport interurbain et le transport de marchandises, ainsi que sur le rôle du gouvernement et de ses agences dans ces domaines. Le rôle du gouvernement dans la mobilité urbaine est mal défini, et le concept n'est pas mis en avant dans la législation sectorielle, les municipalités ayant des pouvoirs réglementaires limités en matière de transport et de gestion urbains en raison du manque de financement. Alors que le pays sort de la crise du COVID-19 et commence à consolider sa position budgétaire, une hiérarchisation adéquate des priorités, ainsi qu'une sélection et un suivi transparents seront cruciaux pour garantir le retour sur investissement grâce à une gestion renforcée des investissements publics (PIM). IV. Diversifier les exportations, améliorer le commerce de transit et renforcer l'intégration pour une plus grande croissance de l'économie et de la productivité 36. En invitant la concurrence et en forgeant l'intégration, le commerce favorise la diversification économique et l'approfondissement du secteur privé. Tout au long de son histoire de postindépendance, le Bénin s'est appuyé sur des moteurs de croissance externes tels que les exportations de produits de base (coton, noix de cajou) et le commerce de transit avec le Nigeria, tirant parti de sa position géographique stratégique. Cette approche a toutefois limité la portée du changement structurel. La dépendance à l'égard du marché nigérian, par le biais de l'activité de réexportation, continue de freiner le développement d'un secteur manufacturier et de services à plus forte productivité. Bon nombre des caractéristiques qui permettent aux entreprises de prendre des risques, de devenir plus efficaces, de s'agrandir et d'innover sont encore jeunes, tandis que le petit commerce transfrontalier est prévalent. L'accélération de la croissance dépendra de la capacité du Bénin à créer un secteur privé dynamique - tant formel qu'informel. L'amélioration de ses liens avec la région et son intégration dans les chaînes de valeur mondiales peuvent catalyser une plus grande diversification économique et une meilleure compétitivité. La réouverture de la frontière avec le Nigeria en 2021 et les négociations en cours pour la Zone de libre-échange continentale africaine 11 (ZLECAF) offrent une opportunité importante pour l'intégration régionale et la croissance tirée par les exportations. Réduire la concentration des exportations et le commerce de transit informel pour une plus grande stabilité 37. Le Bénin rattrape ses pairs en termes d'ouverture commerciale. Les exportations et les importations de marchandises en termes absolus et en pourcentage du PIB - une mesure courante de l'ouverture - sont en hausse depuis 2014. Les exportations totales de marchandises ont gagné 20 pp du PIB entre 2011 et 2019, passant de 47 pour cent du PIB à près de 65 pour cent du PIB. Elle dépasse désormais la moyenne des PRITI et de l'ASS et a rattrapé ses pairs structurels. L'ouverture commerciale aux services a également augmenté, mais elle est inférieure au niveau attendu par son PIB par habitant. Le commerce des services peut être un facteur déterminant de la participation du Bénin aux chaînes de valeur mondiales (Banque mondiale 2020). Un déficit structurel de la balance courante résulte du fait que les importations dépassent systématiquement les exportations officiellement enregistrées, en raison de la sous-déclaration d'importants volumes de commerce de transit, notamment vers le Nigeria (Golub et al. 2019). 38. Les produits et les marchés d'exportation sont relativement concentrés, les produits de base dominant le panier d'exportation. Les produits primaires sont les exportations prédominantes tout au long de la dernière décennie. Les principales cultures de base du Bénin sont le coton, la noix de cajou et les oléagineux, ainsi que certains produits en bois et en métal. Le coton reste en tête, représentant environ 30 pour cent des exportations en 2017-19, le pays étant devenu le principal producteur de coton en Afrique de l'Ouest pour les campagnes 2018-2020. Environ 76 pour cent des exportations de coton sont destinées au Bangladesh et à l'Inde. La diversité des produits reste inférieure à celle de la plupart de ses pairs structurels, du Togo et du Sénégal. Ses marchés restent beaucoup plus concentrés que ceux de tous ses pairs structurels, à l'exception du Rwanda. En matière de diversification des produits, le Bénin est derrière ses pairs structurels (78,4 pour cent des exportations totales sont composées des cinq premiers produits). En ce qui concerne la diversification des marchés, 75 pour cent des exportations du Bénin sont destinées à ses cinq principaux partenaires d'exportation, ce qui est plus que pour ses pairs, bien que le Bénin soit moins dépendant que le Rwanda de son principal partenaire d'exportation. L'Asie du Sud est la principale destination du total des exportations officielles enregistrées, l'ASS arrivant loin derrière en troisième position. 39. Le commerce intrarégional est sous-déclaré car le commerce informel reste omniprésent. Alors que l'ASS semble être la troisième destination de la valeur totale des exportations enregistrées (CNUCED), les données au niveau des transactions (provenant des douanes) suggèrent que les entreprises exportent principalement au sein de la région : le plus grand nombre d'entreprises exportaient vers l'ASS, suivie de l'Asie du Sud, de l'Europe/Asie centrale et de l'Asie de l'Est. L'omniprésence et la persistance du commerce informel faussent la perception de la dynamique commerciale. Une comparaison entre les données douanières et les enquêtes sur les commerçants informels suggère une sous-estimation de 50 pour cent pour les importations, et d'environ 85 pour cent pour les exportations (Bensassi et al 2018). La diversité des produits dans le commerce régional est sous-estimée dans les statistiques officielles. Le Bénin dépend fortement des recettes douanières de ce commerce (bien que cette dépendance excessive ait diminué ces dernières années). En 2016, la moitié des recettes fiscales du Bénin étaient des droits de douane, un quart lié aux réexportations avec le Nigéria, mais ceux-ci n'étaient plus que de 40 pour cent en 2019 (Banque mondiale, ICR Report 12 2020). Il est également important de soutenir le petit commerce transfrontalier pour améliorer les conditions de vie dans les districts frontaliers. 40. La participation aux chaînes de valeur mondiales est naissante. La participation aux chaînes de valeur mondiales stimule les exportations et la diversification économique. Les pays dont le taux de participation est plus élevé sont plus susceptibles d'augmenter leur production, réduisant ainsi le taux de concentration des produits et des marchés (Rapport mondial sur le développement humain 2020). La participation du Bénin aux chaînes de valeur mondiales est naissante. Bien qu'elle soit plus importante que celle de ses pairs structurels comme le Togo et le Sénégal, le pays appartient toujours à la catégorie des exportateurs limités de produits de base . Le pays pourrait tirer profit de la transition vers une participation plus sophistiquée aux chaînes de valeur mondiales. La voie vers une plus grande intégration dans les chaînes de valeur mondiales, pour un exportateur de produits de base comme le Bénin, nécessitera une stratégie à plusieurs volets couvrant différents domaines politiques. De même, un régime d'IDE plus favorable pourrait stimuler le potentiel du Bénin dans les secteurs de la fabrication et des services. Diversifier l'économie grâce à de nouvelles possibilités d'exportation et à une plus grande intégration régionale. 41. Les possibilités de diversification future des exportations de marchandises sont importantes. Le Bénin présente un potentiel de diversification latent important dans le secteur des biens manufacturés, en raison de sa connaissance historique de la production de biens nombreux et divers, ce qui indique qu'il existe des possibilités de diversifier davantage l'ensemble des exportations si les dotations appropriées sont en place. Dans le même temps, ses possibilités de diversification se sont améliorées entre 2007 et 2018, sur la base de la mesure de l'aptitude au développement économique. Par rapport aux autres pays d'Afrique subsaharienne, le Bénin est celui qui s'est le plus amélioré, gagnant 31 places entre 2007 (141e) et 2018 (113e), 19 secteurs sur 24 s'étant améliorés, notamment l'habillement, le cuir, les produits textiles, les meubles, les plastiques et les métaux. Les métaux primaires, les cultures, le bois et la sylviculture affichent les niveaux de compétitivité les plus élevés. L'agroalimentaire, le textile, l'habillement et les produits du bois ont été identifiés comme des secteurs propices à la diversification et à la croissance des exportations, conformément à l'avantage comparatif révélé (ACR). Les fruits et légumes figurent parmi les secteurs présentant le plus fort potentiel de croissance. L'amélioration de la logistique de la chaîne du froid, tant pour le fret routier qu'aérien, est essentielle à cet égard. 42. Les services offrent des opportunités pour un plus large éventail d'exportations et une base plus large d'activités domestiques. Les exportations de services du Bénin sont relativement diversifiées mais sont à la traîne des pays de comparaison en termes de niveau et de croissance. Les deux catégories de services, voyages et autres, sont presque restées au même niveau depuis la période 2010-18. Les transports et les services financiers affichent les meilleures performances, le premier doublant et le second augmentant 6 fois plus. Les services offrent des opportunités pour un plus large éventail d'exportations et une base plus large d'activités domestiques et peuvent agir comme un catalyseur pour la productivité de l'ensemble de l'économie (Nayyar et al à venir). 43. La création de relations de marché plus stables et la mise à profit des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) favoriseraient la diversification. La croissance et la diversification réussies des exportations exigent non seulement l'entrée dans de nouveaux produits et marchés d'exportation, mais aussi la survie et la croissance des flux d'exportation (Brenton et al. 2010). Deux relations d'exportation sur trois ne survivent pas 13 pendant deux années consécutives, ce qui place le taux de survie des exportations du Bénin en dessous de celui de ses pairs. Le taux de survie est le plus élevé pour les entreprises qui exportent vers la CEDEAO et l'UE. En termes de survie par groupe de produits, le taux de survie le plus élevé est celui des produits en bois et en métal, tandis que celui des produits manufacturés (produits chimiques et machines) est le plus faible. D'un point de vue politique, il est essentiel de comprendre les principaux obstacles à la survie des exportations pour promouvoir la diversification. La zone de libre- échange continentale africaine est une autre opportunité de forger une intégration plus forte dans les marchés régionaux, et de renforcer les relations avec les pays voisins tels que le Nigeria. La position du Bénin au sein des corridors régionaux est au cœur des avantages de la ZLEA. Les modèles suggèrent qu'une intégration complète pourrait entraîner une augmentation de 30 pour cent des échanges commerciaux, tandis que la perte de recettes tarifaires serait marginale. Le Bénin doit encore ratifier l'accord. 44. Le renforcement des relations commerciales avec le Nigeria devrait réduire la volatilité de la croissance. Le Nigeria est le principal partenaire commercial du Bénin (y compris les flux non enregistrés), et la destination de 25,2 pour cent de ses exportations enregistrées en 2019. Il a été son marché d'exportation à la croissance la plus rapide au cours des cinq dernières années, avec une population 2000 fois plus importante. Traditionnellement, le Bénin profite de sa proximité, de la relative plus grande compétitivité de son port et de la porosité de ses frontières pour approvisionner le Nigéria via sa frontière terrestre, par le biais de réexportations de marchandises qui font l'objet de restrictions à l'importation dans ce dernier. En conséquence, les importations sont dominées par des produits destinés principalement au commerce de transit, notamment le riz dont il est le 6e importateur mondial. Les données GPS montrent que les flux transfrontaliers sont principalement concentrés le long du corridor sud entre Lomé et Lagos, en passant par Cotonou, mais qu'une part importante des traversées a également lieu le long du reste de la frontière. Les tensions entre le Bénin et le Nigeria se sont aggravées en 2019 avec la fermeture des frontières terrestres du Nigeria en août 2019. Cela a entraîné une diminution générale des passages frontaliers ainsi qu'une réaffectation entre les passages frontaliers, principalement des points frontaliers officiels vers l'extérieur des points frontaliers officiels. La réouverture annoncée de la frontière au début de 2021 offre une opportunité d'améliorer les relations. Renforcer l'écosystème pour la diversification 45. Les entreprises exportatrices peuvent accroître la compétitivité du secteur privé. Les PME dominent le secteur privé formel, mais la création d'entreprises est faible et celles qui existent ne parviennent pas à générer une valeur ajoutée proportionnelle. La densité d'entrée des nouvelles entreprises formelles est passée de 0,31 en 2013 à 0,54 en 2018 (WDI), soit la plus faible parmi les pairs, à l'exception du Sénégal. La faible productivité et l'utilisation moyenne des capacités suggèrent d'importantes inefficacités. Dans l'ensemble, les entreprises manufacturières ont tendance à être nettement plus performantes que les services ; et il en va de même pour les grandes entreprises (100+ employés). La valeur ajoutée par travailleur pour les grandes entreprises est plus de 4,5 fois supérieure à celle des petites entreprises et presque trois fois supérieure à celle des moyennes entreprises. Les entreprises exportatrices sont également plus compétitives et peuvent stimuler la productivité dans le secteur des biens échangeables. Elles ont trois fois plus de valeur ajoutée par travailleur que les entreprises non exportatrices. Il est important d'accroître la taille du secteur orienté vers l'exportation pour augmenter les retombées positives du commerce (Dix Carneiro et al 2021). 14 46. S'attaquer aux contraintes à l'exportation et à l'adoption de technologies soutiendra la croissance de la productivité. Les trois principaux obstacles aux exportations, tels que signalés par les entreprises, sont les procédures douanières, les coûts de transport et la mise en œuvre des accords commerciaux existants. Les procédures douanières sont, de loin, l'obstacle le plus important à l'exportation. En outre, 23,5 pour cent des entreprises ont déclaré que les coûts de transport constituaient un obstacle majeur aux exportations. Le troisième problème le plus important est la manutention des marchandises et les procédures ou exigences portuaires. Bien que les coûts de transport ne soient pas toujours faciles à résoudre pour le gouvernement à court terme, les procédures douanières, de fret et portuaires peuvent représenter des gains rapides pour augmenter les exportations. Les principales raisons qui empêchent les entreprises d'adopter les technologies sont les coûts élevés par rapport aux avantages, le manque d'information et les difficultés d'accès au financement. 47. La réduction des coûts d'accès aux marchés mondiaux favorisera une plus grande intégration et diversification. La politique tarifaire est importante pour la compétitivité et la diversification des exportations. En tant que membre de la CEDEAO et de l'UEMOA, deux accords régionaux qui se chevauchent partiellement et qui prévoient un tarif extérieur commun (TEC), le Bénin ne dispose pas d'une indépendance totale pour définir sa propre politique tarifaire ou pour conclure des accords commerciaux préférentiels (ACP) de son propre chef. Il affiche encore des coûts légèrement supérieurs à ceux de ses pairs structurels de l'UEMOA. Les coûts de transport et les mesures non tarifaires (MNT) auxquels sont confrontées les entreprises - dont la couverture et la fréquence par produit couvert sont plus élevées que celles de la plupart de ses pairs de l'UEMOA - pourraient expliquer cette situation. La réduction de ces barrières, y compris la faiblesse des procédures douanières et frontalières par la facilitation des échanges, pourrait permettre des gains commerciaux plus importants pour tous les types d'opérateurs, y compris les petits opérateurs transfrontaliers. La voie vers une solide économie à revenu intermédiaire 48. Le tableau 1 met en évidence les options de politiques sélectionnées découlant de l'analyse de chaque chapitre. Les options de politiques présentées ont été classées par ordre de priorité. Chaque chapitre fournit des actions détaillées. Les mesures mises en évidence ci-dessous ont été choisies pour leur impact et les implications fiscales et le calendrier des réformes sont inclus à titre indicatif. Calendrier Implications Tableau 1 : Options politiques sélectionnées de mise en fiscales œuvre Atteindre les dividendes démographiques 1. Augmenter la couverture des services de planification familiale. Adopter les décrets d'application de la loi sur la santé sexuelle et reproductive de 2003, qui renforce l'accès à la contraception, réglemente la vente et l'importation de Court terme Faible contraceptifs pour un accès global à la santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale. 2. Accroître l'éducation des filles - en particulier dans le secondaire et dans les zones Court à rurales. Les options politiques comprennent des interventions telles que des Moyen moyen terme subventions aux écoles (pour fournir des kits scolaires, des manuels, des produits 15 menstruels, autres) ou des transferts d'argent pour maintenir les filles à l'école (meilleure pratique au Malawi), ainsi que la réduction de la violence basé sur le genre. 3. Réduire la fragmentation des programmes du marché du travail, améliorer le Moyen terme Moyen ciblage grâce à la finalisation du registre social unifié. Connecter les marchés et les personnes 4. Renforcer la gestion du patrimoine routier. S'assurer que le nouveau SIRB a identifié des sources de financement dédiées et prévisibles pour l'entretien et la réhabilitation des routes, sur la base du principe "utilisateur-payeur", afin d'appliquer des redevances d'utilisation structurées pour couvrir le coût total de Moyen terme Haut l'entretien et de la réhabilitation des routes, de la gestion du trafic et de l'amélioration de la sécurité routière ; et renforcer la capacité des agences routières et des systèmes de gestion du patrimoine. 5. Renforcer les outils de hiérarchisation des investissements dans les routes rurales. Faible Ces dernières années, les modèles de décision multicritères (MCD) ont été (avec des gains Moyen terme largement utilisés comme principal outil de hiérarchisation des investissements fiscaux routiers. potentiels) Faible 6. Renforcer le cadre des PPP. Améliorer la définition des PPP ; renforcer les règles (avec des gains Court terme et les mécanismes de contrôle ; et réglementer les propositions spontanées. fiscaux potentiels) Diversifier l'économie par le commerce 7. Accroître l'efficacité des douanes et faciliter plus efficacement les échanges. Il s'agit notamment d'améliorer l'automatisation, de mettre en œuvre un système Moyen terme Moyen à élevé moderne de gestion des risques et d'audit, ainsi que d'aller de l'avant avec un système d'opérateur économique agréé. 8. Améliorer les conditions des commerçants de la SSCB. Mettre en place des mesures qui peuvent contribuer à simplifier, rationaliser et/ou décentraliser les procédures et exigences existantes ; envisager d'augmenter le nombre de femmes Moyen terme Moyen dans les rangs des agences frontalières ; améliorer les infrastructures frontalières par des interventions à faible coût (caméras de surveillance, installations d'éclairage, gardes de nuit). 9. Développer une approche intergouvernementale de l'AfCFTA : développer un solide processus de consultation intergouvernemental et du secteur privé et Court terme Faible informer les négociations en vue de la ratification de l'AfCFTA. Notes : court terme (1 an) ; moyen terme (2-3 ans) ; long terme (+3 ans) ; les implications fiscales sont estimées comme étant faibles : abordables dans le cadre de la structure actuelle des dépenses ; moyennes : nécessitent une réaffectation budgétaire ; élevées : nécessitent une réforme supplémentaire, des sources de financement et une mobilisation des recettes intérieures. 16 RÉFÉRENCES Aga, Gemechu, Campos, Francisco, Moraes, Leitao, Conconi, Adriana, Davies, Elwyn, Adriaan, Robin et Carolin Geginat. 2019. Les entreprises informelles au Mozambique : Statut et potentiel . Washington, D.C. : Groupe de la Banque mondiale. Altman, Steven A. et Phillip Bastian. 2020. 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