SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE AFAIN DE PROTÉGER LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT EN DOCUMENT D’ORIENTATION SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE AFAIN DE PROTÉGER LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT EN DOCUMENT D’ORIENTATION © 2021 Banque internationale pour la reconstruction et le développement / Association internationale de développement ou Banque mondiale 1818 H Street NW Washington DC 20433 Téléphone: 202-473-1000 Internet: www.worldbank.org Ce travail est le fruit du personnel de la Banque mondiale, ainsi que des contributions externes des membres de l’Association internationale des ports et havres et du Programme mondial pour les ports durables. Les constatations, interprétations et conclusions exprimées dans ce travail ne reflètent pas nécessairement les vues de la Banque mondiale, de son Conseil d’administrateurs ou des gouvernements qu’ils représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données incluses dans ce travail. Les frontières, les couleurs, les dénominations et autres informations figurant sur toute carte dans cet ouvrage n’impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale concernant le statut juridique d’un territoire ou l’approbation ou l’acceptation de telles frontières. Rien dans les présentes ne constitue ou ne peut être considéré comme une limitation ou une renonciation aux privilèges et aux immunités de la Banque mondiale, qui demeurent tous spécifiquement réservés. Droits et autorisations Le matériel de cette œuvre est soumis au droit d’auteur. Parce que la Banque mondiale encourage la diffusion de ses connaissances, ce travail peut être reproduit, en tout ou en partie, à des fins non commerciales tant que l’attribution complète à ce travail est donnée. Toutes les questions sur les droits et les licences doivent être adressées à World Bank Publications, The World Bank Group, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA ; télécopieur : 202-522-2625; courriel : pubrights@worldbank.org. Citation — Veuillez citer le travail comme suit : La Banque mondiale, 2021. «Adoption de solutions fondées sur la nature afin de protéger les infrastructures de transport en Haiti. Document d’orientation.» Banque mondiale, Washington, DC. Cover photo: Lorgensky Pelicier/UNOPS Adoption de solutions fondées sur la nature afin de protéger les infrastructures de transport en Haiti. DOCUMENT D’ORIETATION Remarque des auteurs Le samedi 14 août 2021, un séisme de magni- de la Grand’Anse et du Sud ont perdu l’accès à des tude 7,2 a frappé le sud et le sud-ouest d’Haïti. services essentiels pendant plusieurs jours. L’Institut américain d’étude géologique (« U.S. Cette note d’orientation a été finalisée Geological Survey ») a localisé l’épicentre de ce quelques semaines avant la catastrophe et son séisme à 8 km de la ville de Petit Trou de Nippes, contenu ne reflète donc pas les impacts et les à environ 150 km de la capitale Port-au-Prince, dommages décrits ci-dessus. Cette note se con- et dans la même région dévastée par l’ouragan centre largement sur la zone affectée, car la mo- Matthew il y a 5 ans ce mois-ci. Trois départe- tivation de ce travail est le résultat des efforts ments d’Haïti, le Sud, Nippes et la Grand’Anse de reconstruction après l’ouragan Matthew. Les ont été sévèrement touchés. Bien que moins trois mêmes départements touchés par le récent catastrophique que le tremblement de terre de séisme faisaient partie des zones pilotes et ont janvier 2010, d’après les données officielles, on été visitées par l’équipe en 2019 et 2020. Par estime que 800 000 personnes ont été touchées, exemple, elle présente la Route Nationale 7 et dont 2 207 décès, 12 268 ont été blessées et 650 la Route Départemental 25 comme des études 000 ont besoin d’une réponse humanitaire. de cas d’application des solutions NBS et ces Le tremblement de terre a gravement touché deux routes ont été gravement touchées par le les infrastructures, en particulier les moyens de tremblement de terre. transport. Les estimations indiquent que 147 km Nous espérons que cette note d’orientation de routes nationales et départementales et environ pourra soutenir les efforts de redressement en 510 km de routes non primaires ont été endom- fournissant et en renforçant les connaissances magés dans ces trois départements. L’impact sur le et le cadre pour intégrer des solutions fondées secteur des transports s’élève à 150 millions de dol- sur la nature dans les projets de transport rout- lars, dommages et pertes économiques compris. En ier et en veillant à ce que le secteur des in- raison de l’endommagement des routes, de nom- frastructures suive une approche “ Build Back breuses communautés ont perdu tout accès au reste Better “ pour une Haïti plus forte et résiliente. de l’île, ce qui a eu pour conséquence que 407 000 personnes supplémentaires dans les départements Octobre 2021 - Malaika et Xavier VI Adoption de solutions fondées sur la nature afin de protéger les infrastructures de transport en Haiti. DOCUMENT D’ORIETATION Remerciements La présente note d’orientation est un effort cialiste de la gestion numérique des droits, Borja conjoint entre la pratique mondiale des trans- Gonzalez Reguero, Steven Alberto Carrion et ports et la pratique mondiale en milieu urbain, Boris Ton Van Zanten, ainsi que Kevin McCall, en matière de gestion des risques de catastrophe, spécialiste principal de l’environnement et Andrew de résilience et de terres sous l’égide de la com- Drumm , consultant en environnement. munauté de pratique des transports résilients. Fait plus important, le rapport a été élabo- Elle a été élaborée par Malaika Bécoulet, spécia- ré avec l’appui du gouvernement d’Haïti et en liste des transports, Xavier Espinet Alegre, éco- consultation avec celui-ci, et notamment du mi- nomiste des transports, Jordy Chan, consultante nistère des Travaux publics, des Transports et des en transport, et Beatriz Pozueta, consultante en Communications. L’équipe tient à souligner la DRM, avec le soutien de Roland Alexander contribution de Robenson Jonas Léger, Frantz Bradshaw, spécialiste principal de la gestion Duroseau, Georges, Yves-Fritz, Saint-Victor, Judith, des risques de catastrophe, Juliana Castano Frantz, Loubens Jovin, Audibert Michel, Ramon Isaza, spécialiste de la gestion des ressources Adrien, Frantz Elie Desormes, Luc Clervil, Marie naturelles, Aminata Nguitone Dia, Ibrahima Eveline Larrieux, Arnold Africot, Brismé Jean Sekou Fakourou Kante et Claudia Ann-Sylvia Claudy, Edzer Lesperance et Alfred Times. Tassy. La présente note s’appuie sur le rapport L’équipe tient également à saluer la colla- élaboré par le consortium de sociétés TYPSA- boration de la Banque interaméricaine de dé- AAE-AGREER1 sous la direction de Patricia veloppement, plus particulièrement celle d’Al- Rullan de la Mata et en collaboration avec Laura baret Géraud et de Nastasia Keurmeur, qui ont Abram, Guido Fernandez de Velasco, Kyoshi fourni des conseils précieux dans la préparation Yasuo Ochoa Kato, Carmen Cabrera, Mauricio du présent rapport. L’équipe tient en outre à re- de los Santos et Lilli Ilieva. mercier Anabela Abreu, directrice de pays pour Le présent rapport a été financé par le Haïti, Nicolas Peltier-Thiberge, gestionnaire de Dispositif mondial de prévention des catastrophes pratique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, et de relèvement, au titre d’un fonds d’affectation Shomik Raj Mehndiratta, gestionnaire de pra- spéciale administré par la Banque mondiale. tique pour la région Asie du Sud, Denis Jordy, La note d’orientation a bénéficié des com- chef de programme pour Haïti et Pierre Xavier mentaires d’examen par les pairs de Van Anh Vu Bonneau, chef de programme pour l’IAWT4, Hong, spécialiste principal du développement ur- pour leurs soutien, orientation et conseils op- bain, d’Oceane Keou, spécialiste des transports, de portuns et précieux. L’équipe a également re- Nicolas Desramaut, ingénieur principal de l’envi- çu le soutien logistique de Licette Moncayo, ronnement, de l’équipe de la CoP de Nature-Based adjointe de programme, et de Kelly Amanda Solutions composée de Brenden Jongman, spé- Jules, co-adjointe de programme. 1 INDEX Page 5 Page 17 Page 31 Page 55 1. INTRODUCTION 2. LE CONTEXTE 3. SOLUTIONS FONDÉES 4. ÉCONOMIE DES SFN HAÏTIEN : RÉSEAU SUR LA NATURE (SFN) POUR L’INFRASTRUCTURE La vulnérabilité d’Haïti 1.1 aux risques naturels ROUTIER ET CONCEPTS ET PRINCIPES ROUTIÈRE Des solutions fondées sur la CATASTROPHES 1.2 nature pour des infrastructures Solutions fondées sur la nature Outils de sélection de stratégies de routières résilientes 3.1 favorisant la résilience des 4.1 réduction des risques et d’adaptation Caractéristiques géographiques infrastructures Objectif et champ 2.1 clés d’Haïti 1.3 d’application du guide Solutions fondées sur la nature Évaluation des bénéfices et Risques naturels en Haïti et 3.2 et interventions hybrides 4.2 des co-bénéfices des SFN 2.2 contexte du changement climatique 1.4 Public visé Principes relatifs à la mise en 2.3 Infrastructures routières en Haïti 3.3 œuvre de solution fondées sur 4.3 Évaluation des coûts des SFN 1.5 Structure du guide la nature Risques naturels et impacts sur les 1.6 Outils et ressources des SFN 2.4 3.4 Rôle des SFN dans la protection Facteurs clés de résumé à considérer infrastructures routières en Haïti des infrastructures routières 4.4 lors de l’évaluation des avantages contre les risques climatique et des coûts des SFN Page 79 Page 133 Page 149 Page 197 5. LIGNES DIRECTRICES 6. MOBILISATION DES 7. CATALOGUE ANNEXES POUR LA PLANIFICATION PARTIES PRENANTES ET LA MISE EN 7.1 Fiches d’information ANNEXE 1 Ressources utiles sur les SFN ŒUVRE DES SFN 6.1 Mobilisation des parties prenantes et SFN ANNEXE 2 Glossaire Étape 1. Analyse de la situation Étapes de mobilisation 5.1 pour définir la portée et le problème 6.2 des parties prenantes Méthodologie employée Étape 2. Évaluation des risques ANNEXE 3 pour produire les cartes de 5.2 climatiques et de la vulnérabilité 6.3 Identification of relevant stakeholders vulnérabilité d’Haïti et résultats Étape 3. Identification des options de des espèces appropriées 5.3 SFN et classement par ordre de priorité 6.4 Recommendations ANNEXE 4 aux SFN en Haïti : forêts Étape 4. Conception et mise en 5.4 œuvre des options de SFN Étapes 1 à 4 : identification de solutions fondées sur la ANNEXE 5 nature pour la résilience des Step 5. Suivi, évaluation et 5.5 entretien des options de SFN infrastructures routières en Haïti 1. INTRODUCTION La vulnérabilité d’Haïti 1.1 aux risques naturels Des solutions fondées sur la nature pour 1.2 des infrastructures routières résilientes 1.3 Objectif et champ d’application du guide 1.4 Public visé 1.5 Structure du guide 1.6 Outils et ressources des SFN 1.1 Introduction La vulnérabilité d’Haïti aux risques naturels Haïti est un pays de la mer des Caraïbes d’une toniques, la plaque des Caraïbes et la plaque surface d’environ 28 000 kilomètres carrés seu- nord-américaine, Haïti est très sujette aux lement, qui occupe le tiers occidental de l’île tremblements de terre et aux tsunamis. Il s’agit d’Hispaniola (La Isla Española) ; la République d’un pays montagneux et les glissements de ter- dominicaine occupe les deux tiers orientaux. Au rain sont très fréquents le long de toutes les nord-ouest de la péninsule septentrionale se vallées fluviales, où des années de déforestation trouve le passage du Vent, un bras de mer qui sé- ont mis à nu le cours supérieur des bassins oc- pare Haïti de Cuba, situé à environ quatre-vingt- cidentaux. En outre, du fait que Haïti se trouve dix kilomètres. L’extrémité orientale du pays est sur la trajectoire de la ceinture d’ouragans régio- limitrophe de la République dominicaine. nale de l’Atlantique, l’île subit chaque année de Le continent d’Haïti a trois régions : la ré- violentes tempêtes pendant la saison régulière gion nord, qui comprend la péninsule nord ; la des ouragans se produisant entre le 1er juin et le région centrale ; et la région sud, qui comprend 30 novembre. Il en résulte généralement d’im- la péninsule sud. En outre, de nombreuses pe- portantes inondations intérieures et côtières. En tites îles voisines font partie du territoire entier outre, pendant cette période, le pays est exposé à d’Haïti, dont les plus notables sont Gonâve, d’autres risques naturels tels que l’augmentation Tortue – Tortuga -, Grande Caye et Vache. de l’érosion côtière ou la sécheresse (générale- La topographie accidentée du centre et de ment dans un délai de cinq ans, coïncidant avec l’ouest d’Hispaniola est reflétée dans le nom « les conditions d’El Niño). Haïti », qui provient du toponyme autochtone Il est prévu que les changements climatiques Arawak Ayti (« terre montagneuse ») ; environ augmenteront la fréquence et la gravité des les deux tiers de la superficie totale des terres phénomènes hydrométéorologiques extrêmes s’élèvent à plus de 1 600 pieds (490 mètres) d’al- en Haïti, exacerbant ainsi l’impact de ces dan- titude. Le littoral irrégulier d’Haïti forme une gers. Ceci aura pour conséquences des tempé- longue péninsule élancée au sud et une pénin- ratures plus élevées et prolongera la durée des sule plus courte au nord, séparée par le golfe tempêtes tropicales et les ouragans et les inten- de Gonâve de forme triangulaire. Dans le golfe sifiera. Il est aussi prévu que les épisodes de pré- se trouve l’île de Gonâve, qui a une superficie cipitations extrêmes s’aggraveront, tandis que d’environ 290 milles carrés (750 km2). la saison sèche amplifiera les effets du change- Haïti est l’un des pays du monde les plus ex- ment climatique, avec des changements dans posés aux dangers, avec plus de 96 % de sa po- la périodicité et la fréquence des sécheresses. pulation subissant le risque de deux dangers ou L’élévation du niveau de la mer augmentera plus2. En raison de sa situation géographique l’impact de l’érosion côtière et des inondations sur la ligne de faille entre deux plaques tec- sur les zones côtières. 6 Introduction Figure 1: Carte géographique et topographique d’Haïti (Source : https:// commons.wikimedia.org/wiki/File:Haiti_topographic_map-fr.svg) En raison de sa situation géographique sur la ligne de faille entre deux plaques tectoniques, la plaque des Caraïbes et la plaque nord-américaine, Haïti est très sujette aux tremblements de terre et aux tsunamis. L’impact du changement climatique sur l’in- perte de la majeure partie du couvert forestier, frastructure routière a déjà été observé dans de rendant le pays sujet à des érosions accrues et à nombreux domaines tels que la détérioration des des glissements de terrain. L’impact des oura- chaussées et des fondations des routes, l’érosion gans, des tempêtes tropicales, des inondations des bases routières, l’incapacité des systèmes de et des sécheresses a aggravé d’autres facteurs drainage et de débordement à faire face à une anthropiques tels que les pratiques d’urbani- vitesse plus forte ou plus rapide des écoulements sation inappropriées, l’utilisation non durable d’eau, et les fondations de ponts touchées. des ressources naturelles et la gestion inadé- La vulnérabilité du pays, en ce qui concerne quate des déchets3. En outre, des décennies de l’infrastructure routière face aux risques natu- pauvreté, d’instabilité politique et de violence rels et au changement climatique, s’est accrue ont laissé les infrastructures du pays gravement tout en se développant. Par exemple, le proces- compromises et celui-ci est incapable de faire sus de déforestation dans le pays a entraîné la face aux impacts climatiques et risques naturels. 7 Introduction 1.2 Des solutions fondées sur la nature pour des infrastructures routières résilientes Les interventions classiques en matière d’in- les montagnes et pentes boisées peuvent stabiliser les génierie matérielle et d’infrastructure grise ne sédiments, atténuant ainsi les glissements de terrain. sont pas en mesure de s’adapter et de com- L’écosystème peut prolonger la durabilité et la durée penser les divers effets des changements clima- de vie des infrastructures telles que les routes, proté- tiques (par exemple l’élévation du niveau de la ger les investissements dans les défenses techniques mer) et doivent donc être régulièrement main- et restaurer les marais salants adjacents aux digues. tenues et renforcées, ce qui entraîne des réper- Le renforcement de la résilience aux risques cussions importantes sur les coûts. De plus, ces naturels et l’adaptation aux changements clima- structures ont souvent des effets négatifs in- tiques sont des processus qui devraient être inté- désirables (par exemple l’érosion côtière) dans grés au cycle de planification et aux procédures d’autres endroits, ce qui modifie considérable- de gestion des risques de l’autorité routière. Les ment la fonction de l’environnement physique solutions basées sur la nature (SFN) sont une particulier (par exemple les rivages) en raison alternative attrayante aux solutions d’ingénierie de l’interaction des stratégies de protection avec dure, très souvent reconnues comme des inter- les processus naturels, ainsi qu’avec les écosys- ventions rentables qui, lorsque cela est possible tèmes correspondants. Dans l’environnement dans un contexte spécifique, peuvent améliorer côtier, les structures d’ingénierie dure, telles que la durabilité et la résilience des infrastructures les digues, les brise-lames ou les revêtements, routières face à l’impact des risques naturels et entraînent souvent une réduction du transport des effets du changement climatique. de sédiments et la perte d’habitats intertidaux Il est nécessaire d’intégrer les interventions de des zones humides et des plages. réduction des risques de catastrophe et d’adap- La biodiversité et les écosystèmes offrent des tation au changement climatique SFN, dans les avantages importants à la société, en particulier la conceptions existantes et futures des infrastructures capacité de s’adapter aux effets néfastes du change- routières, pour renforcer leur résilience. Une condi- ment climatique et la réduction des risques de ca- tion serait de fournir les outils nécessaires pour s’as- tastrophe. Par exemple, la végétation côtière, comme surer que les parties prenantes haïtiennes puissent les mangroves, peut dissiper l’action des vagues, pro- planifier, gérer et lancer des interventions tenant téger les rivages, s’adapter aux flux d’inondation, et compte du paysage d’une manière holistique. 8 Introduction 10 Introduction 1.3 Objectif et champ d’application du guide Le présent guide s’appuie sur le travail accom- tionnelles, afin d’améliorer la durabilité et la pli progressivement sur les SFN, y compris sur résilience des infrastructures routières en Haïti. les lignes directrices, cadres et principes exis- Il s’attache donc à trouver des moyens plus tants concernant l’adaptation, la réduction des rentables et plus écologiques de garantir la rési- risques de catastrophe, la conservation et le dé- lience des infrastructures routières, ainsi que des veloppement. Un aperçu des lignes directrices développements de l’aménagement du territoire existantes, sur lesquelles s’appuient ces pré- en général face aux risques naturels. Il fournit sentes lignes, est fourni dans l’encadré concer- des conseils pour que les infrastructures et les nant les ressources (Voir annexe 1). dispositifs d’aménagement du territoire actuels Le guide vise à soutenir l’introduction d’in- et futurs en Haïti soient planifiés de manière terventions fondées sur la nature dans le cadre appropriée et puissent s’adapter aux risques na- de structures d’ingénierie lourde plus tradi- turels et aux changements climatiques prévus. 11 Introduction 1.4 Public visé Le guide inclut des lignes directrices straté- giques pour la planification, la conception et la gestion de SFN renforçant la résilience des infrastructures routières. Il s’adresse donc : A. Secteur Publique et organisations de sociétés civiles Aux personnes techniquement compétentes des organisations ou des groupes ayant des respon- sabilités ou des besoins en matière de planifica- tion, de conception ou de suivi/d’entretien dans le cadre d’interventions techniques concernant des infrastructures routières ou autres. Ces uti- lisateurs incluent les gestionnaires de biens, les planificateurs et intervenants des situations d’urgence et de la protection civile, les évalua- teurs et les concepteurs de réseaux routiers, les dispositifs de gestion du littoral et les groupes communautaires locaux. B. Secteur Privé Aux promoteurs, concepteurs et entrepreneurs (et autres sociétés) impliqués dans l’élaboration ou l’amélioration de mesures de gestion ou de programmes d’intervention. 12 Introduction 1.5 Structure du guide Le présent guide est divisé en sept parties comme suit: La première partie précise le champ d’application du guide et le public visé. La deuxième partie fournit des informations sur le contexte haïtien et sur ses infrastructures routières exposées aux catastrophes. La troi- sième partie introduit le concept de solutions fondées sur la nature (SFN). La quatrième partie propose une approche par étapes pour la planification et la mise en œuvre des SFN. La cinquième partie démontre l’importance de la mobilisation des parties prenantes dans les SFN. La sixième partie est une liste de SFN visant à améliorer la résilience des in- frastructures routières, adaptées au contexte haïtien. Enfin, la septième partie présente des exemples de plans élaborés pour Haïti dans le but de renforcer les infrastructures routières. 13 Introduction 1.6 Outils et ressources des SFN Au cours de la dernière décennie, il y a eu une cependant, contrairement aux solutions tradi- prise de conscience, un intérêt et un élan crois- tionnelles d’ingénierie dure, qui ont une longue sants des communautés, des donateurs, des po- histoire de développement de protocoles et de liticiens et des décideurs, pour l’application de normes, ces solutions demeurent émergentes et solutions fondées sur la nature (SFN) dans le n’ont pas encore été pleinement évaluées et nor- cadre de la réduction des risques de catastrophe, malisées, et des orientations et normes supplé- de l’adaptation au changement climatique et de mentaires doivent être élaborées pour soutenir stratégies d’atténuation et de développement tous les professionnels impliqués dans le déve- durable. Outre l’augmentation de la résilience loppement du projet (par exemple les concep- aux aléas naturels et au changement climatique, teurs, les exécutants, les bailleurs de fonds, les les interventions de la SFN ont fourni de multi- évaluateurs et autres). L’élaboration de lignes ples co-bénéfices socioéconomiques et environ- directrices et d’enseignements tirés des études nementaux. Le concept SFN a suscité un im- de cas permet d’obtenir une approche commune mense intérêt dans la communauté scientifique de l’efficacité, de la réduction des risques et des au cours des dernières années. Un ensemble résultats d’adaptation de cette approche. Il est croissant de connaissances et d’expériences donc nécessaire de continuer à construire le cor- continue de renforcer l’application de SFN pus de connaissances et d’expériences sur l’ap- dans divers contextes, et s’accompagne d’un plication des SFN pour la réduction des risques nombre croissant d’outils et de ressources pour de catastrophe et le changement climatique et leur conception et leur mise en œuvre en vue de de l’adapter à d’autres secteurs, comme le sec- réduire les risques de catastrophe et de s’adap- teur des transports. En s’appuyant sur la littéra- ter au changement climatique. Certains proto- ture existante, le présent document fait un pas coles, lignes directrices et enseignements tirés en avant vers la normalisation des lignes direc- de l’application de ces approches figurent dans trices concernant l’utilisation des SFN pour la un certain nombre d’études de cas, en particulier protection des infrastructures routières ; il décrit pour l’utilisation de ces approches dans les zones la façon dont ces solutions peuvent être concep- côtières et les zones urbaines, ainsi que pour tualisées et appliquées dans la pratique, en pre- l’agriculture et la gestion de l’environnement ; nant le cas d’Haïti comme exemple. 14 Introduction Initiatives de l’UE pour la promotion des NBS Les NBS ont été identifiés par la Commission les NBS, le développement d’un référentiel de européenne comme un cadre stratégique bonnes pratiques, la création d’une communauté pour soutenir la durabilité. «La vision de la d’innovateurs NBS, et l’amélioration de la com- Commission européenne est de positionner munication et de la sensibilisation aux NBS. Le l’UE comme un leader de l’innovation basée tableau suivant énumère les programmes de fi- sur la nature pour des sociétés durables et rési- nancement de l’UE, les projets NBS, les plate- lientes», et pour y parvenir, elle a été très active formes et les réseaux qui ont été ou sont financés dans l’établissement d’une base de données sur par la Commission européenne depuis 2011. Recherche et innovation | Actions et partenariats Biodiversa (http://www.biodiversa.org/) OpeNESS (http://www.openness-project.eu/) Clever Cities (http://clevercities.eu/) OPERAs (http://operas-project.eu/) Connecting Nature (https://connectingnature.eu/) OPERANDUM (https://www.operandum-project.eu/) EdiCitNET (https://cordis.europa.eu/project/rcn/216082_de.html) PHUSICOS (https://phusicos.eu/) Eklipse (http://www.eklipse-mechanism.eu/) proGIreg (http://www.progireg.eu/) GRaBS (http://www.ppgis.manchester.ac.uk/grabs/) Reconnect (https://reconnect-europe.eu/) Green surge (https://greensurge.eu/) TURAS (http://r1.zotoi.com/) Grow Green (http://growgreenproject.eu/) Unalab (https://www.unalab.eu/) Inspiration (http://www.inspiration-h2020.eu/) Urban GreenUp (http://www.urbangreenup.eu/) Nature4Cities (https://www.nature4cities.eu/) URBINAT (http://urbinat.eu/) Naturvation (https://naturvation.eu/) ReNAture (http://renature-project.eu/) NAIAD (http://www.naiad2020.eu/) Plateformes de dialogue pour promouvoir l’innovation avec les NBS ThinkNature (https://www.think-nature.eu/) EU Climate Adaptation Platform CLIMATE-ADAPT (https://cli- Oppla (https:/www.oppla.eu/) mate-adapt.eea.europa.eu/) EU Smart Cities Information System (SCIS) (https://www.smartci- Sustainable Cities Platform (http://www.sustainablecities.eu/) tiesinfosystem.eu/) Source: 3 15 2. LE CONTEXTE HAÏTIEN : RÉSEAU ROUTIER ET CATASTROPHES 2.1 Caractéristiques géographiques clés d’Haïti Risques naturels en Haïti et contexte 2.2 du changement climatique 2.3 Infrastructures routières en Haïti Risques naturels et impacts sur les 2.4 infrastructures routières en Haïti 2.1 Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes Caractéristiques géographiques clés d’Haïti La partie continentale d’Haïti compte les trois ré- montagnes se confond avec le Massif du Nord. gions suivantes : la région nord, qui comprend la Au sud-ouest des Montagnes Noires et orien- péninsule nord ; la région centrale ; et la région tée autour de la rivière Artibonite est la plaine sud, qui comprend la péninsule sud. Le pays com- de l’Artibonite, qui a une superficie d’environ porte environ 1 771 km de côtes, généralement 800 km2. Au sud de cette plaine se trouvent la rocheuses et bordées de falaises, et l’extension du chaîne des Matheux et la chaîne du Trou d’Eau, plateau totalise environ 5 000 km2. Le pays est ca- qui sont un prolongement de la Sierra de Neiba ractérisé par des côtes assez étroites et des plaines située en République dominicaine. situées entre des chaînes de montagnes escarpées La région méridionale se compose de la plaine et le littoral. Haïti se caractérise également par plu- du Cul-de-Sac et de la péninsule méridionale sieurs grandes chaînes de montagnes qui s’étendent montagneuse. La Plaine du Cul-de-Sac, délimi- d’est en ouest (voir figure 1 ci-dessus). Environ tée au nord par la chaîne des Matheux et la chaîne deux tiers de la superficie totale ont une altitude du Trou d’Eau, est une dépression naturelle de 12 supérieure à 490 mètres. km de large, qui s’étend sur 32 km de la frontière Dans la région nord, la chaîne principale est avec la République dominicaine jusqu’à la côte le Massif du Nord, une extension du centre de la de la Baie de Port-au-Prince (Baie de Port-au- chaîne de montagnes (Cordillera Central) située Prince). Les montagnes de la péninsule méridio- en République dominicaine, qui commence à la nale, une extension de la chaîne montagneuse mé- frontière orientale d’Haïti, au nord de la rivière ridionale de la République dominicaine (la Sierra Guayamouc et s’étend au nord-ouest à travers la de Baroco), s’étendent de la chaîne de la Selle à péninsule nord. Le Massif du Nord s’échelonne en l’est au Massif de la Hotte à l’ouest. Le plus haut altitude de 600 à 1 100 mètres. Il jouxte la Plaine sommet de cette chaîne, le Pic la Selle, est le point du Nord, qui se situe le long de la frontière nord culminant d’Haïti (2 680 mètres), et situé à une avec la République dominicaine, entre le Massif distance de 18 km du littoral. La pente moyenne du Nord et l’océan Atlantique Nord. Cette zone est de 18,5°. Le Massif de la Hotte varie en altitude de plaine de 2 000 km2 est longue d’environ 150 de 1 270 à 2 255 mètres. km et a une largeur de 30 km. Les rivières sont nombreuses mais courtes, et La région centrale se compose de deux plaines la plupart d’entre elles ne sont pas navigables. Au et de trois ensembles de chaînes de montagnes. total, Haïti compte environ 3 300 km de grands Le Plateau central (Centre Plateau) s’étend de fleuves (pérennes), principalement concentrés part et d’autre de la rivière Guayamouc, au sud dans le sud-ouest et le centre-nord. Bien qu’une du Massif du Nord. Il est de 85 km du sud- centaine de ruisseaux traversent Haïti, le seul est au nord-ouest et a une largeur de trente km. grand fleuve est l’Artibonite, long de 245 km (145 Le Plateau a une moyenne altitude d’environ milles). Il est peu profond mais long, et son débit 300 mètres. Il est délimité au sud-ouest par les est en moyenne dix fois supérieur à celui de tous Montagnes Noires (Black Mountains), avec les autres fleuves. Le deuxième fleuve le plus long des altitudes allant jusqu’à environ 600 mètres. s’appelle Les Trois Rivières et se jette dans l’océan La partie la plus au nord-ouest de la chaîne de Atlantique à la ville de Port-de-Paix. 18 2.2 luation du Groupe d’experts intergouverne- et la rivière de Grande Anse, par exemple). Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes mental sur l’évolution du climat (GIEC). La sédimentation massive a soulevé les lits Par exemple, le rapport indique que dans de nombreuses voies navigables, et les rem- Risques naturels en Haïti et contexte les années 1990, 35 % des cyclones tropi- blais et les digues sont quasiment absents. caux étaient classés dans la catégorie 4 ou 5, Ces facteurs intensifient la prochaine vague du changement climatique contre seulement 20 % dans les années 1970. d’inondations, entraînant la destruction de Les inondations sont un problème majeur récoltes, de terres et d’infrastructures agri- Selon les données recueillies par le Ministère dans l’océan Atlantique et frappent les îles dans presque tous les 30 principaux bassins coles, ainsi que la perte de vies humaines et haïtien de l’agriculture, des ressources natu- des Caraïbes à chaque saison des ouragans. versants d’Haïti, en raison des précipitations de bétail. Le changement climatique devrait relles et de développement rural (Ministère Selon les témoignages de citoyens, le pays saisonnières intenses, des ondes de tempête exacerber ces problèmes. de l’agriculture, des ressources naturelles et a connu des changements radicaux dans la dans les zones côtières, d’une nature déboisée Les plaines basses des départements de de développement rural, ou MARNDR), les variabilité climatique, notamment en ce qui et érodée et des canaux fluviaux chargés de l’ouest et de l’Artibonite et les étroites zones températures moyennes observées ont aug- concerne la saisonnalité des précipitations sédiments. Pendant la saison des tempêtes côtières du sud, les départements du sud-est, menté de plus d’un degré centigrade entre et la fréquence et l’intensité des ouragans et tropicales et des ouragans, jusqu’à 200 milli- de la Grande Anse et des Nippes sont par- 1973 et 2003. Des conditions climatiques des tempêtes tropicales, qui ont entraîné des mètres de pluie en moyenne peuvent tomber ticulièrement vulnérables aux inondations. extrêmes et variables alternent entre la sé- inondations et de l’érosion, dont les impacts par mois4. Cela conduit à un ruissellement Sur la plaine cul-de-sac du département de cheresse en saison sèche (généralement de sont amplifiés par une grave dégradation de rapide des mornes déboisés et érodés (petites l’ouest, les bassins de la Rivière Blanche et de décembre à avril) et d’intenses tempêtes et l’environnement et peuvent être attribués au montagnes) et des collines (crues éclair), ain- la Rivière Grise sont particulièrement soumis ouragans en saison humide (généralement changement climatique. Les changements de si qu’à un débordement des rivières. à de graves inondations. Les villes côtières de mai à novembre). Haïti se trouve dans la variabilité et de conditions météorologiques Les inondations emportent les sols fer- très peuplées, comme Jacmel, Les Cayes et voie principale (ceinture des ouragans) des extrêmes constatés par les citoyens haïtiens tiles, les déposant sur les lits des rivières les Gonaïves, sont directement situées sur la tempêtes tropicales qui prennent naissance sont en ligne avec le quatrième rapport d’éva- (l’Artibonite, la Grande Rivière de Jacmel, trajectoire des tempêtes. Catastrophes récentes en Haïti5 2004 2010 2016 Les cyclones tropicaux Jeanne et Ivan tuent Le tremblement de terre le plus meurtrier en 200 ans, qui a marqué L’ouragan Matthew a causé des inondations plus de 2 500 personnes et affectent plus l’histoire par sa capacité dévastatrice et son impact tragique sur d’environ 1 mètre de profondeur et des # d’événements mortels de 300 000 personnes dans la ville de Cap- la population. Plus de 300 000 personnes ont perdu la vie, des niveaux d’onde de tempête allant jusqu’à 3 (plus de 50 personnes tuées) Haïtien, dans l’Artibonite et dans la région centaines de milliers de personnes ont été blessées et 2 millions mètres. Au moins 580 personnes ont été # d’événements graves centrale, ainsi que dans le nord du pays. de personnes ont été déplacées. Presque toutes les principales tuées et plus de 35 000 personnes sont (plus de 5000 personnes touchées) infrastructures d’Haïti ont été endommagées ou détruites. devenues sans abri du fait de la tempête. 2008 Quatre tempêtes ont tué plus de 2020 600 personnes et détruit les trois Dernière tempête en date, l’ouragan quarts des terres agricoles du pays. Laura a tué 39 personnes et touché environ 40 000 personnes. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 20 21 Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes 2.3 Infrastructures routières en Haïti Haïti dispose d’un réseau routier initialement (moins de 20 %), essentiellement concentrées structuré autour d’échelles nationale, départe- sur le réseau primaire ; mentale et municipale. Ce réseau est fortement • Des routes délimitées par des passages de ri- dégradé et la plus grande partie est dans un vières et des ravins. état de détérioration extrême ; le réseau a perdu environ 30 % de son étendue au cours des 15 Les routes principales et les ponts d’Haïti ont dernières années. Il est structuré autour d’un été gravement endommagés par diverses catas- réseau d’une longueur approximative de 3 400 trophes naturelles, ce qui a pour effet de limiter km, avec la classification suivante : l’accès aux routes en état de fonctionnement et leur utilisation, avec de graves conséquences • Le  réseau national (primaire), qui s’étend pour la population. Les nombreuses routes en- sur 978 km, relie les villes du pays dont l’im- dommagées empêchent la circulation des biens portance socioéconomique ou politique re- et des services entre les régions du pays. La dif- vêt un caractère prioritaire. ficulté à transporter de la nourriture et diverses • Le  réseau départemental (secondaire), long marchandises a contribué à perpétuer la faim et d’environ 1 615 km, relie les zones urbaines la pauvreté dans tout le pays. de moindre importance au réseau national. • Le réseau municipal (tertiaire) couvre envi- Les configurations les plus vulnérables com- ron 873 km et assure la fonction de desserte munément identifiées en Haïti sont les routes du territoire des communes. côtières, les routes de montagne et les passages (ponts et franchissements). Ces configurations, Le réseau routier est caractérisé par : ou « unités de gestion des routes », sont pré- sentées de manière schématique dans la figure • Une faible proportion de routes goudronnées 3 ci-après. 22 Les routes principales et les ponts d’Haïti ont été gravement endommagés par diverses catastrophes naturelles. Figure 2: Catastrophes récentes en Haïti Frontière départemental Route National Route départemental Route communale Autre Plan d’eau 23 Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes 1. Routes de montagne : 2. Routes côtières : 3. Franchissements/ponts : Haïti est un pays montagneux dont les écosys- Une grande partie du réseau routier du pays Un des problèmes les plus courants en Haïti est tèmes ont été fortement altérés et présente des s’étend à proximité des côtes et pâtit des ondes lié à l’impact des crues des rivières sur les in- degrés élevés d’érosion et des risques de glisse- de tempête et de l’érosion côtière. Pour atténuer frastructures qui les enjambent. Outre les inon- ments de terrain. Pour atténuer ces effets sur ces effets, les mesures de SFN tendent à restau- dations de plus en plus fréquentes et intenses, les routes de montagne, les SFN visent généra- rer et à promouvoir l’environnement marin et l’impact de la dégradation des berges et l’excès lement à assurer une plus grande stabilité des côtier et sont associées à des mesures hybrides de sédiments qui s’accumule de ce fait à la base pentes ascendantes et descendantes des routes de stabilisation et de protection. des infrastructures compromettent la stabilité de et à revoir les systèmes de drainage. En Haïti, les routes présentent souvent les celles-ci. Les sédiments provoquent alors une Un des problèmes les plus configurations (A) et (B) en même temps (voir augmentation de la vitesse de l’eau et les débits figure 3 ci-dessus). Dans ce cas, il n’existe pas de finissent par modifier la structure. Dans de telles courants en Haïti est lié à l’impact solution unique qui puisse les protéger contre configurations, les SFN peuvent fonctionner à la des crues des rivières sur les ces deux problèmes. La mise en œuvre d’une fois sur le site spécifique des infrastructures (C) infrastructures qui les enjambent. combinaison de solutions appropriées répon- et au niveau du bassin, avec des actions en amont dant aux configurations (A) et (B) doit alors des infrastructures (D) (voir figure 4 ci-après). être envisagée. Figure 3: Unités de gestion des routes A et B : routes de montagne et routes côtières Route Figure 4: Unité de gestion des routes C : infrastructures de franchissement Route de montagne (A) ; et unité de gestion des routes D : D actions sur les écosystèmes entourant les franchissements C Route de montagne + côtière Route côtière (B) Rivière 24 25 Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes 2.4 Risques naturels et impacts sur les infrastructures routières en Haïti Des preuves existent qui soulignent que le présenteront donc un risque stratégique pour les changement climatique a un impact sur les in- autorités routières, ce qui nécessite de prendre en frastructures routières en Haïti, par exemple la compte et d’adopter des principes d’adaptation fréquence et la gravité accrues des inondations, pour faire face aux impacts potentiels6. la fréquence croissante des glissements de ter- Bien que les infrastructures routières soient rain ou les dommages causés aux routes par la généralement conçues pour résister aux condi- chaleur excessive. Le changement climatique tions météorologiques et climatiques locales, les peut entraîner de nouveaux risques et dan- concepteurs et les ingénieurs s’appuient généra- gers ou peut exacerber et contribuer à d’autres lement sur les données climatiques historiques risques et dangers existants. pour concevoir les infrastructures routières. Les infrastructures routières sont très expo- Toutefois, en raison du changement climatique, sées et sensibles à la fréquence et à la gravité l’utilisation des seules données climatiques his- accrues des catastrophes liées aux conditions toriques n’est plus un indicateur fiable des im- météorologiques (élévation du niveau de la mer, pacts futurs. La plupart des infrastructures rou- ondes de tempête, glissements de terrain). Les tières sont aujourd’hui construites pour durer au changements climatiques prévus auront proba- moins 50 ans et il est important de comprendre blement un impact important sur la planifica- les effets que pourraient avoir les futurs change- tion, la conception, la construction, l’exploitation ments climatiques sur ces infrastructures pour et l’entretien des infrastructures routières. Ils protéger les investissements à long terme. 26 Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes Le contexte haïtien : réseau routier et catastrophes Tableau 1: Impacts potentiels du changement climatique sur les infrastructures routières (7, 8). Projection du changement Risque naturel potentiel et Impact sur les infrastructures routières en Haïti climatique en Haïti changement climatique • Boudages plus fréquents subis par les routes Les températures devraient augmenter de 0,5°C à Augmentation des températures • Détérioration de l’intégrité de la chaussée 2,3 °C d’ici à 2060 • Dilatation thermique sur les joints de dilatation des ponts et les surfaces pavées Augmenter les températures et diminuer • Corrosion des armatures en acier dans les structures en béton en raison de l’augmentation des niveaux les précipitations de sel de surface à certains endroits L’ augmentation prévue de la température, asso- ciée à la diminution des précipitations pendant • Dommages causés à l’infrastructure routière en raison de la vulnérabilité accrue aux feux de forêt les mois critiques de l’été (juin-août), devrait in- non contrôlés plus vastes tensifier les conditions de sécheresse Augmentation des conditions desécheresse • Dommages aux infrastructures en raison de la vulnérabilité accrue aux coulées de boue dans les zones déboisées par les feux de forêt • Inondation des routes dans les zones côtières • Inondations plus fréquentes ou plus graves des infrastructures de faible niveau • Dommages causés aux routes et aux ponts par les inondations, les inondations dans les zones côtières et l’érosion côtière Le niveau de la mer devrait s’élever de 0,05 m. à L’ élévation du niveau de la mer ajoutée • Dommages causés aux infrastructures par l’affaissement des terres et les glissements de terrain 0,22 m. d’ici à 2030 dans les Caraïbes aux ondes de tempête • Érosion de la base routière et des soutènements des ponts • Affouillement du pont • Dégagement réduit sous les ponts • Perte de milieux humides côtiers et de rivages de barrière • Lavages plus fréquents de surfaces non pavées • Augmentation des inondations et des dommages causés aux routes et aux systèmes de drainage en raison des inondations • Surcharge des systèmes de drainage, causant des refoulements et des inondations dans les rues Augmentation des précipitations intenses • Augmentation de l’affouillement des routes, des ponts et des structures de santé • Dommages causés aux infrastructures routières par les glissements de terrain et les crues soudaines Les précipitations d’ouragans peuvent augmen- • Détérioration de l’intégrité structurale des routes et des ponts en raison de l’augmentation des ter de 6 à 17 %, tandis que la vitesse des vents de niveaux d’humidité du sol surface des ouragans les plus forts augmentera • Effets néfastes de l’eau stagnante sur le bord de la route de 1 à 8 %, avec des augmentations associées des niveaux d’ondes de tempête. • Dommages à l’infrastructure routière et probabilité accrue de défaillances de l’infrastructure Augmentation de l’intensité des tempêtes • Menace accrue pour la stabilité des tabliers des ponts (ouragans forts plus fréquents, de catégo- • Dommages accrus aux panneaux, aux appareils d’éclairage et aux supports rie 4-5) • Réduire la durée de vie prévue des routes exposées aux ondes de tempête Augmentation de la vitesse du vent • Panneaux et structures hautes à risque en raison de l’augmentation de la vitesse du vent 28 29 3. SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE (SFN) CONCEPTS ET PRINCIPES Solutions fondées sur la nature 3.1 favorisant la résilience des infrastructures Solutions fondées sur la nature 3.2 et interventions hybrides Principes relatifs à la mise en œuvre 3.3 de solution fondées sur la nature Rôle des SFN dans la protection 3.4 des infrastructures routières contre les risques climatique Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes 3.1 Solutions fondées sur la nature favorisant la résilience des infrastructures Les solutions fondées sur la nature (SFN) sont Les SFN peuvent être considérées comme définies par l’Union internationale pour la un concept général couvrant diverses approches conservation de la nature (UICN) comme « les fondées sur les écosystèmes qui répondent à des actions visant à protéger, gérer de manière du- défis sociétaux spécifiques ou multiples, tout rable et restaurer des écosystèmes naturels ou en apportant simultanément des avantages en modifiés pour relever directement les défis de termes de bien-être humain et de biodiversi- société de manière efficace et adaptative, tout en té. Par mesure de simplification, les approches assurant le bien-être humain et en produisant relevant des SFN peuvent être classées en cinq des bénéfices pour la biodiversité ». Le cadre des catégories (voir figure 5 ci-après) : SFN est issu de l’approche écosystémique, qui sous-tend la Convention sur la diversité biolo- gique (CDB) et considère que la conservation de • Restauration (restauration écologique, res- la biodiversité et le bien-être humain dépendent tauration des paysages forestiers, génie du fonctionnement et de la résilience des éco- écologique). systèmes naturels8. Les SFN visent à conserver ou à restaurer la • Problématiques spécifiques (adaptation fon- nature pour soutenir les systèmes d’infrastruc- dée sur les écosystèmes ; atténuation fondée ture construits de manière conventionnelle et sur les écosystèmes ; réduction des risques peuvent réduire les risques de catastrophe et de catastrophe basée sur les écosystèmes ; produire des services plus résistants et moins services d’adaptation au climat). coûteux dans les pays en développement. Dans les secteurs de la gestion des risques de catas- • Infrastructures (infrastructures naturelles ; trophe (GRC) et de la sécurité de l’eau, les SFN infrastructures vertes). peuvent être appliquées comme des stratégies d’infrastructures durables qui fonctionnent en • Gestion (gestion intégrée des zones côtières ; harmonie avec les systèmes d’infrastructures gestion intégrée des ressources en eau). grises. Les SFN peuvent également favoriser le bien-être des communautés, générer des béné- • Protection (approches de conservation par fices pour l’environnement et engendrer des pro- zone, incluant la gestion des zones proté- grès au regard des objectifs de développement gées et d’autres mesures efficaces de conser- durable (ODD), que les systèmes d’infrastruc- vation par zone). tures grises ne peuvent réaliser à eux seuls. 32 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Tableau 2: Description et exemples de catégories de SFN Catégorie d’approche Description Types Exemples9 du SFN Réparatrice Processus technique qui • La restauration écologique (RE) est le pro- • Revégétalisations : zones tampons végétalisées qui protègent la qualité de l’eau dans les écosys- vise à recréer, initier ou cessus qui aide au rétablissement d’un éco- tèmes riverains contre le ruissellement urbain ou agricole ● Amélioration de l’habitat : accélérer le rétablissement système qui a été dégradé, endommagé ou • Assainissement : restauration des milieux humides marémoteurs d’un écosystème qui a été détruit. (SER 2004). • Atténuation : mesures d’assainissement prescrites par la loi en cas de perte d’espèces ou d’éco- perturbé - dégradé, en- • L’ingénierie écologique (IE) se concentre sur systèmes protégés dommagé ou détruit. la conception d’écosystèmes durables qui in- • Conception des ruisseaux à marée tègrent la société humaine à son environne- • Introduction d’espèces végétales particulières pour la restauration des marais salants Les activités de restau- ment naturel au profit commun11. ration ne sont peut-être Utilisation d’espèces qui emprisonnent les sédiments pour la protection côtière d’un rivage sablonneux • La restauration des paysages forestiers (RLF) pas un objectif principal est le processus à long terme visant à retrouver des projets d’infrastruc- la fonctionnalité écologique et à améliorer le ture de transport, bien-être humain dans les paysages forestiers mais elles peuvent être déboisés ou dégradés12. utilisées dans le cadre d’efforts d’atténuation compensatoires 10. Spécifique à Les approches écosys- • Approches écosystémiques de l’adaptation • Restauration de l’habitat côtier dans les écosystèmes tels que les récifs coralliens, les forêts de un problème témiques qui varient en (EbA), utilisation de la biodiversité et des mangroves et les marais pour protéger les communautés et les infrastructures contre les ondes fonction de leur objectif, services écosystémiques pour aider les popu- de tempête. y compris l’adaptation lations à s’adapter aux effets néfastes du chan- • Réalignement côtier écosystémique (EbA), gement climatique. • Agroforesterie pour accroître la résilience des cultures aux sécheresses ou aux précipitations ex- l’atténuation écosysté- • Approches écosystémiques de l’atténuation cessives (diversification des cultures pour inclure des variétés tolérantes à la sécheresse). mique (EbM), la ré- (EbM), utilisation des écosystèmes pour leur • Gestion intégrée des ressources en eau pour faire face aux jours de sécheresse consécutifs et à duction des risques de service de stockage et de séquestration du car- l’évolution des régimes pluviométriques. catastrophe basée sur bone afin de faciliter l’atténuation des chan- • Interventions de gestion durable des forêts pour stabiliser les pentes, prévenir les glissements de l’écosystème (Eco-DRR) gements climatiques. terrain et réguler le débit d’eau pour prévenir les crues soudaines. et les services d’adapta- • La réduction des risques de catastrophe fon- • Restauration des forêts terrestres (paysages dégradés ou déboisés) et des écosystèmes côtiers tion au climat (CAS). dée sur les écosystèmes (Eco-RRC) réduit végétalisés (herbiers marins, marais marécageux et forêts de mangrove) pour la séquestration les risques de catastrophe en atténuant les du carbone. dangers et en augmentant la résilience des • Protection des routes côtières : restauration des mangroves des marais salants pour la protection moyens de subsistance15. côtière ; dunes artificielles renforcées. • CLes services d’adaptation aux changements • Protection des pentes en bordure de route : protection des forêts qui stabilisent les pentes ; utili- climatiques (SAE) sont des avantages offrant sation de matelas à brosses pour la protection et la stabilisation des pentes ; terrasses en rondins aux personnes une capacité sociale accrue pour la protection contre l’érosion des remblais de routes. pour réagir au changement, grâce aux écosys- tèmes qui s’adaptent aux changements et à la variabilité climatiques et atténuent ceux-ci16. 34 35 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Catégorie d’approche Description Types Examples12 du SFN Infrastructure Ces approches reposent sur • L’infrastructure naturelle (NI) gère les terres • Récifs d’huîtres pour l’atténuation des vagues. les services produits par les naturelles, comme les forêts et les terres hu- • Plantations de marais et de dunes pour prévenir l’érosion. écosystèmes, utilisant sou- mides, ce qui permet de conserver ou d’amé- • Volet de marée sur l’émissaire des eaux pluviales pour empêcher le refoulement. vent des paysages naturels liorer les valeurs et les fonctions de l’écosystème • Bioswales ou nages gazonnées : zones herbeuses sur le bord de la route qui transportent le drai- pour minimiser les dom- et d’en assurer les avantages connexes17 nage ; elles peuvent être conçues pour favoriser l’élimination des polluants et l’infiltration des mages causés par les inonda- • L’infrastructure verte (IG) est une zone natu- ruissellements. tions, purifier et stocker l’eau relle et semi-naturelle avec d’autres caractéris- • Jardins pluviaux : caractéristiques d’aménagement paysager plantées de végétation qui recueillent, et réduire le ruissellement tiques environnementales conçues et gérées pour infiltrent, évaporent et transpirent le ruissellement. des eaux pluviales urbaines. fournir un large éventail de services écosysté- • Milieux humides (naturels ou artificiels) pour le stockage de l’eau et le filtrage des polluants. miques. IG reproduit ou imite les fonctions na- L’intégration d’infrastruc- turelles d’un paysage en intégrant des fonctions tures vertes dans la concep- telles que le stockage, la détention, l’infiltration, tion des routes et des auto- l’évaporation et la transpiration, ou l’absorption routes peut protéger contre par les plantes, et sont créés par la conception et le poids des ondes de tem- l’ingénierie humaines18 pête et des vagues et éviter l’érosion et la sédimentation. Certaines infrastructures peuvent s’adapter à l’éléva- tion du niveau de la mer en accrétant les sédiments ou en migrant à l’intérieur des terres. Elles peuvent égale- ment offrir des avantages tels que des possibilités de loisirs, l’habitat nécessaire aux pêches commerciales et un environnement plus sain. 36 37 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Catégorie d’approche Description Types Examples12 du SFN Gestion Approche de gestion • La gestion écosystémique est une approche • Gestion intégrée des zones côtières. intégrée qui reconnaît intégrée et scientifique de la gestion des res- • Gestion intégrée des ressources en eau. l’éventail complet des in- sources naturelles qui vise à maintenir la santé, teractions au sein d’un la résilience et la diversité des écosystèmes tout écosystème, y compris en permettant l’utilisation durable par les hu- celles des humains, plu- mains des biens et services qu’ils fournissent.20 21 tôt que de considérer les questions, les espèces ou les services écosysté- miques séparément. Il s’agit d’une approche qui fonctionne dans tous les secteurs pour gérer les espèces et les habitats, les activités économiques, les utilisations conflictuelles et la durabilité des res- sources, et qui permet de tenir compte des com- promis sur les ressources qui aident à protéger et à maintenir des écosys- tèmes diversifiés et pro- ductifs et les services qu’ils fournissent.19 Protection Ces approches couvrent de nombreuses démarches de gestion ou de gouver- • Gestion des aires protégées (AP). nance qui sont appliquées à des régions géographiques spécifiques et qui ont • Autres mesures de conservation efficaces par zone (VMO). des objectifs et/ou des résultats pertinents pour la conservation et l’utilisation durable. Il s’agit essentiellement d’approches de conservation par zone (AbC) telles que la gestion des aires protégées (AP) et d’autres mesures de conserva- tion efficaces par zone (AMC), mais qui peuvent également s’appliquer aux zones situées au-delà des Zones Protégées (ZP) et des AMC 22. Ces approches doivent être évaluées au cas par cas. Leur gouvernance peut relever des gouvernements, des acteurs privés, des peuples autochtones et des communautés locales, ou de combinaisons d’acteurs. 38 39 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Approche par écosystème Figure 5: Représentation conceptuelle du terme général SFN pour cinq catégories d’approches fondées sur les écosystèmes4 Solutions fondées sur la nature Restauration Spécifique au problème Infrastructures Gestion Protection RE GE RPF AfE Éco-RRC IN ID GfE CpZ ATfE CAS Problèmes sociétaux Bien-être humain Avantages en termes de biodiversité 40 41 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes 3.2 Solutions fondées sur la nature et interventions hybrides Éléments clés des interventions hybrides84 Il existe un large éventail de solutions appropriées potentielles dans tout le spectre, de l’infrastruc- 1. Les écosystèmes sont conservés et/ ture verte / basée sur la nature à l’infrastructure ou restaurés pour offrir des avantages d’ingénierie matérielle / grise. La combinaison sociaux, environnementaux et de ces solutions permet de puiser dans l’expertise économiques mesurables; et les solutions des deux extrémités de ce spectre. Les interventions hybrides consistent en une 2. Ces interventions Comprennent combinaison d’interventions fondées sur la na- l’intégration sélective d’une approche ture/vertes, dures/grises et non structurelles qui d’ingénierie conventionnelle; et peuvent être utilisées pour protéger l’infrastruc- ture, tout en offrant d’autres avantages en matière 3. Ils bénéficient d’un avantage en de services écosystémiques. Il arrive souvent que matière de résilience climatique la combinaison de mesures écosystémiques (par et/ou de réduction des risques. exemple, restauration des forêts de mangroves, des plaines marémotrices des marais salants, des herbiers marins ou des récifs coralliens pour la de montagne d’Haïti (par exemple à des fins de protection côtière) avec des structures d’ingénierie stabilisation des pentes), où les pentes abruptes dure (par exemple, brise-lames, revêtements, etc.) et l’exposition élevée aux risques d’érosion et de peut prolonger la durée de vie des infrastructures glissement de terrain rendent les interventions grises, tout en soutenant la pêche, en régulant la de revégétalisation souvent insuffisantes, et donc qualité de l’eau et en séquestrant le carbone. « La d’autres stratégies doivent être entreprises en plus. solution combinée peut donc être plus complète, Le type de solution à choisir dépend générale- robuste et rentable que l’une ou l’autre solution ment d’une partie ou de la totalité des facteurs sui- seule » (GGCP 2020). vants : i) l’objectif du projet, ii) les considérations Compte tenu de la vulnérabilité d’Haïti et relatives à l’utilisation des terres dans l’environne- de la gravité et de la fréquence des événements ment environnant, iii) les écosystèmes indigènes au affectant le pays, la plupart des SNB appli- site, iv) les coûts du projet (y compris la surveillance, cables sont susceptibles d’être intégrées à des l’entretien et la gestion adaptative), v) le rendement solutions d’infrastructure dure / grise dans des souhaité, et vi) les politiques et règlements locaux. interventions hybrides. Le tableau 3 ci-dessous énumère les forces De même, la mise en œuvre de solutions hy- et les faiblesses des interventions dures, axées brides est très appropriée pour les écosystèmes sur la nature et hybrides. 42 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Tableau 3: Comparaison entre les interventions dures, les interventions axées sur la nature et les interventions hybrides63 Options Forces Faiblesses d’intervention Interventions • Il y a beaucoup d’expérience dans la réalisation de ces interventions. • Les nouvelles structures requises ou les structures doivent être modifiées pour s’adapter aux change- difficiles • L’expertise et les conseils existent déjà. ments environnementaux. (comme les • Fournira une protection dès qu’ils sont construits. • A une vie résiduelle qui s’affaiblit avec le temps. digues, les • Compréhension détaillée des normes de conception et de la protection que • Peut avoir des impacts négatifs sur les écosystèmes côtiers et entraîner une réduction des services éco- brise-lames) l’intervention offrira. systémiques fournis par la zone côtière. • En général, ont des avantages plus larges limités en dehors de la protection contre les tempêtes / l’érosion. • Peut offrir un large éventail d’avantages ainsi que la protection des rives, y com- • Il y a moins d’orientations et de pratiques exemplaires disponibles pris l’habitat de pêche, la qualité de l’eau, la séquestration du carbone, l’amélio- • Difficile de prédire le niveau de protection qui sera fourni ration du tourisme et les loisirs. • Peut fournir différents niveaux de protection géographiquement Des solutions • Si les écosystèmes sont restaurés ou replantés, ils deviennent souvent plus forts • L’écosystème peut prendre plus de temps à s’établir. basées sur la et plus résilients au fil du temps. • En général, il faut plus d’espace pour la mise en œuvre que pour les interventions difficiles. nature • Avoir le potentiel de s’auto-récupérer ou de réparer après des tempêtes de petite • Peut subir plus de dommages causés par les petites tempêtes en cours que par les interventions et de grande taille. axées sur la nature. • A le potentiel de s’adapter naturellement et de suivre le rythme des changements • Données limitées pour permettre la quantification des avantages et la comparaison des ratios environnementaux et de l’élévation du niveau de la mer. avantages-coûts. • Peut être moins cher par rapport aux interventions difficiles. • Il peut être plus difficile d’obtenir des approbations de planification pour ces projets. • A le potentiel d’engager la communauté locale et les parties prenantes dans la protection, la restauration et l’amélioration des écosystèmes côtiers qui sou- tiennent leurs moyens de subsistance. À long terme, cela renforce la capacité d’adaptation et la résilience des collectivités et des écosystèmes côtiers. Options d’inter- • Capitalise sur les forces des solutions dures et basées sur la nature. • N’offre pas autant d’avantages plus larges qu’une intervention fondée sur la nature. vention hybride • Offre des possibilités d’innovation. • Nécessite plus de recherche pour des exemples de pratiques exemplaires. • Peut être utilisé pour fournir des avantages plus larges, mais lorsqu’il y a peu • Peut encore avoir un impact négatif sur l’environnement. d’espace ou qu’il est nécessaire de bénéficier d’une protection immédiate. • A le potentiel d’engager la communauté locale et les parties prenantes dans la protection, la restauration et l’amélioration des écosystèmes côtiers qui soutiennent leurs moyens de subsistance. À long terme, cela renforce la ca- pacité d’adaptation et la résilience des collectivités et des écosystèmes côtiers. 44 45 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Des exemples d’interventions hybrides visant à le contexte des routes de montagne et des zones protéger les actifs de transport qui combinent des côtières. Des exemples détaillés se trouvent à la solutions dures et naturelles typiques sont présen- section 6 du catalogue de la fiche d’information. tés dans le tableau 4 et schématisés à la figure 7, Les deux sites pilotes priorisés dans le cadre de ce avec une liste d’exemples de stratégies de gestion projet présentent les types de solutions hybrides potentielles (NBS/vert, ingénierie dure/gris)) ap- adaptées au contexte haïtien (voir la section 8. plicables aux actifs d’infrastructure routière dans pour une étude de cas). Tableau 4: Exemples d’interventions hybrides en faveur des zones de montagne et des zones côtières Zones de montagne Zones côtières Intervention hybride Objectif Intervention hybride Objectif NBS/Vert Gris NBS/Vert Gris Drainage des pentes Combiné avec des paniers Protection des pentes pour la Restauration des fo- Combiné avec des revê- Protection contre l’érosion côtière et les et revégétalisation Gabion ou des barrages de prévention de l’érosion et des rêts de mangroves, des tements de roche ou des inondations côtières (p. ex. restauration des contrôle glissements de terrain; gérer marais salants ou des digues prairies et/ou des forêts) le ruissellement plaines intertidales Plantation d’espèces locales Avec un élément structuré Stabilisation des routes, protec- Restauration des Combiné avec des brise- Protection contre l’érosion côtière et à racines profondes tel que des barrages et des tion contre l’érosion et les inon- dunes et alimenta- lames détachés (extracô- les inondations côtières; faciliter l’ac- clôtures en bambou ou des dations; génération de revenus tion des plages tiers) ou un système cumulation de sédiments structures murales par la vente des graminées plan- groyns tées (co-bénéfice) Pente supérieure : Complété par un système Protection des pentes pour la pré- Restauration des Combiné avec Protection des routes et des ponts système de drainage horizontal, de barrières de protection le vention de l’érosion et des glisse- forêts de marais l’élévation de la route contre les chocs des vagues vertical et complémentaire, mo- long de la route ments de terrain et l’atténuation et de mangroves dification de la pente pour que contre l’impact des éboulements Construction la végétation puisse pousser; Restauration des de brise-lames récifs coralliens Pente inférieur : Protégé par géotextile Protection des pentes pour le remblai compacté formant contrôle de l’érosion et l’affouille- des terrasses vertes, ment de la base des routes 46 47 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes Figure 6: Exemple théorique de NBS pour la protection des routes en Haïti (développé par les auteurs). Revêtements Restauration des plages, des Re-végétalisation bancs de sable avec des variétés et des dunes locales de cultures Stabilisation résilientes et revégétalisation des pentes Enrochement et végétation pour la protection des oiseaux Revégétalisation avec des espèces forestières indigènes Gestion des zones Brise-lames humides naturelles vivants Restauration et Restauration conservation des des mangroves herbiers marins Conservation et restauration des récifs coralliens 48 Figure 7: Route côtière en gravier fortement exposée à l’érosion côtière et aux inondations, où la berme végétalisée offre une protection partielle. Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes 3.3 Principes relatifs à la mise en œuvre de solution fondées sur la nature Les SFN constituent une approche récemment ont permis de tirer des enseignements et de défi- adoptée, mais qui a déjà donné des résultats signi- nir des principes directeurs. Cinq principes de base ficatifs en matière de réduction des risques clima- peuvent guider le développement futur de projets tiques et de contribution à la réalisation des ob- fondés sur la nature durant la conception, la mise jectifs de développement durable. Les expériences en œuvre et l’entretien (voir tableau 3 ci-après). Tableau 5: Résumé des cinq principes clés concernant les SFN14 Principe Description Principe 1 : La recherche de solutions fondées sur la nature pour l’adaptation au Perspective à l’échelle changement climatique et la réduction des risques de catastrophe du système doit commencer par une analyse des conditions socioéconomiques, environnementales et institutionnelles locales à l’échelle du système. Il faut tenir compte de l’échelle spatiale, de l’échelle de temps et du contexte socioéconomique et institutionnel local. Principe 2 : Une évaluation approfondie des risques et des avantages de toutes Évaluation des risques les mesures possibles doit être réalisée et couvrir les avantages de la et des avantages de réduction des risques ainsi que les effets sociaux et environnementaux. l’ensemble des solutions Principe 3 : Les solutions de gestion des risques fondées sur la nature doivent être Évaluation standardisée testées, conçues et évaluées à l’aide de critères quantitatifs. des performances Principe 4 : Les solutions de gestion des risques fondées sur la nature doivent Intégration dans la utiliser les écosystèmes existants, les espèces indigènes et se confor- conservation et la restau- mer aux principes de base de la restauration et de la conservation ration des écosystèmes écologiques. Principe 5 : Les solutions de gestion des risques fondées sur la nature doivent faire Gestion l’objet d’une gestion adaptative basée sur un suivi à long terme, afin adaptative de garantir des performances durables. 50 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes 3.4 Rôle des SFN dans la protection des infrastructures routières contre les risques climatiques Les NBS offrent une opportunité majeure d’in- Les SFN présentent de multiples avantages en novation avec la possibilité d’apporter de multiples termes de protection des infrastructures routières avantages durables et tangibles à un large éventail contre les risques climatiques, notamment : de défis sociétaux dans des contextes environne- mentaux, socio-économiques et culturels très divers A. Garantie de la durabilité des infrastructures (par exemple, les bassins fluviaux - reboisement et digues vertes ; les zones côtières - mangroves et Les SFN peuvent contribuer à minimiser les dé- zones humides ; et les villes - parcs urbains). Ces placements de sédiments et donc à protéger les avantages dépendent du projet et du contexte. infrastructures et à prolonger leur durée de vie, Par rapport aux solutions d’infrastructures pu- tout en limitant les coûts d’exploitation et d’en- rement dures/grises, les NBS offrent souvent des tretien. En aval, les charges sédimentaires en- avantages en termes de coût et d’efficacité des res- traînent des coûts d’exploitation pour le désen- sources et, lorsqu’elles sont associées à ces mesures vasement d’infrastructures telles que les canaux structurelles, elles réduisent souvent les coûts d’ex- d’irrigation, les barrages hydroélectriques et les ploitation et d’entretien des infrastructures dures et infrastructures routières. Les bandes filtrantes augmentent la durée de vie de ces structures, ce qui végétales et le reboisement sont deux approches se traduit par une alternative plus durable qu’une de SFN utilisées pour résoudre ce problème. infrastructure purement grise. En outre, la conser- vation et/ou la restauration des écosystèmes offrent B. Protection contre les risques des avantages connexes essentiels aux projets d’in- frastructure, tels que le potentiel de stockage du Les SFN offrent un fort potentiel de protection carbone, la protection de la biodiversité, les loisirs des infrastructures contre les risques tels que les et le tourisme ou le maintien de la fertilité des sols. inondations, les glissements de terrain, les tem- Dans le contexte de l’augmentation de la fré- pêtes et les pentes perturbées. Les SFN peuvent quence et de l’intensité des risques hydrométéo- réduire les impacts des glissements de terrain rologiques et du changement climatique, les NBS en stabilisant rapidement les pentes dégradées. représentent une approche écologique attrayante Cela peut contribuer à atténuer la sédimentation pour la réduction des risques de catastrophe et continue des cours d’eau, à prévenir d’autres glis- l’adaptation au changement climatique, tout en sements de terrain et coulées de boue, et à sécu- renforçant la résilience des écosystèmes naturels riser les infrastructures routières. et des établissements humains qui les côtoient. Ils En outre, les SFN réduisent les inondations peuvent également contribuer à améliorer la capa- en augmentant l’infiltration, l’évapotranspira- cité d’adaptation d’une communauté en offrant une tion et le stockage de l’eau là où les précipitations formation aux organisations communautaires et un tombent. L’augmentation de l’infiltration permet soutien supplémentaire aux moyens de subsistance. également de reconstituer les réserves d’eau sou- 52 Solutions fondées sur la nature (SFN) : concepts et principes terraines et peut être bénéfique pour les habitats aux effets des changements climatiques, d’assu- aquatiques. Les SFN offrent un autre avantage rer la durabilité de l’infrastructure et d’offrir des environnemental en matière de gestion des eaux avantages en termes de rentabilité, l’ÉNB facilite pluviales : elles améliorent la qualité de l’eau en simultanément la fonction de l’écosystème natu- réduisant le ruissellement et en permettant au sol rel, avec des avantages tels que l’amélioration de et à la végétation de traiter ces eaux. La réduction la qualité de l’eau, de l’habitat et des pêches. Plus du ruissellement peut atténuer l’érosion des sols, précisément, l’application de l’ÉNB aux interven- source de problèmes en amont et en aval. tions en matière d’infrastructure routière procure un certain nombre d’avantages environnemen- C. Rapport coût-efficacité taux et socioéconomiques, notamment : Les NBS sont souvent égaux ou inférieurs au D. Améliorer la qualité de l’eau et garantir coût initial des solutions d’ingénierie tradition- l’accès à l’eau pour les communautés voisines nelles (par exemple, le blindage des rivages). En outre, par rapport aux mesures conventionnelles En réduisant le ruissellement et en augmentant d’ingénierie dure/d’infrastructure grise, qui ne l’infiltration, les stratégies de l’ÉNB aident à mi- sont pas en mesure de s’adapter et de compenser nimiser la pollution de l’eau. Cela améliore la les divers effets du changement climatique (par qualité de l’eau et peut réduire les coûts de traite- exemple, l’élévation du niveau de la mer), un avan- ment de l’eau de 25 pour cent ou plus. Planter des tage important de l’ÉNB est que certains peuvent plantes indigènes peut aider à réduire l’utilisation naturellement s’adapter à certaines parties de ces d’engrais chimiques, améliorant ainsi la qualité effets. Les caractéristiques structurelles tradition- de l’eau. Cela procure des avantages pour la santé nelles doivent être régulièrement entretenues, publique, car les gens sont moins exposés à l’eau après l’impact d’une catastrophe et doivent être polluée et aux contaminants de l’eau potable. remplacées ou modernisées pour atteindre des ob- jectifs similaires. Lorsqu’il est combiné avec une E. Contribuer à la création d’emplois et au infrastructure d’ingénierie matérielle, NBS réduit soutien des moyens de subsistance locaux souvent les coûts d’exploitation et d’entretien de cette infrastructure et augmente la durée de vie de En plus de la stabilisation des routes et de la ces structures, ce qui se traduit par une alternative protection contre l’érosion et les inondations; plus durable et plus rentable, par rapport à une la remise en état des pentes avec des espèces infrastructure purement grise. De plus amples dé- indigènes profondément enracinées peut tails sur l’évaluation économique de l’ÉNB sont contribuer à la génération de revenus grâce à fournis à la section 4.As qu’elle est largement re- la vente des herbes plantées. La restauration connue et qu’elle a déjà été démontrée, en plus des forêts de mangrove contribuera à la res- d’améliorer la résilience aux dangers naturels et tauration de l’habitat. 53 4. ÉCONOMIE DES SFN POUR L’INFRASTRUCTURE ROUTIÈRE Outils de sélection de stratégies de 4.1 réduction des risques et d’adaptation Évaluation des bénéfices et 4.2 des co-bénéfices des SFN 4.3 Évaluation des coûts des SFN Facteurs clés de résumé à considérer lors de 4.4 l’évaluation des avantages et des coûts des SFN L’utilisation de protections conventionnelles pour Il existe actuellement très peu de littérature Économie des SFN pour l’infrastructure routière les infrastructures routières, telles que les digues, les sur l’utilisation des SFN pour améliorer la rési- revêtements et les brise-lames dans les zones cô- lience des infrastructures routières et le poten- tières, a souvent entraîné une altération significative tiel d’utilisation des SFN pour leur résilience. Il de la fonction de nombreux rivages dans le monde existe quelques exemples où les SFN ont été uti- en raison de l’interaction de ces structures de pro- lisées pour protéger les infrastructures routières tection avec des processus naturels (par exemple, côtières16. Certes, il peut exister de nombreux réduction du transport, perte d’habitats de zones exemples répartis dans toutes les régions, où les humides et de plages, etc.). Plus récemment, les routes et les ponts bénéficient d’une protection projets d’infrastructure routière combinent souvent ou d’une résilience supplémentaire offerte par des SFN avec des structures ouvragées dans des les systèmes naturels, qui pourraient être docu- mesures hybrides (voir section 3.2.). mentés. D’autres routes et ponts peuvent être Choisir des SFN plutôt qu’une infrastruc- des candidats potentiels pour l’application des ture dure nécessite d’être à l’aise avec une SFN. Cependant, une meilleure documentation gamme d’efficacité et la nature dynamique des et un meilleur suivi des applications SFN pour SFN, et dépend de plusieurs facteurs, y compris répondre à un besoin lié au transport sont néces- leur performance dans le temps et une justifica- saires. La mesure dans laquelle les SFN peuvent tion économique, au moins en termes de réduc- être utilisées pour protéger les infrastructures tion des risques sur la durée de vie du projet15. routières vulnérables en Haïti (ainsi que dans de Au cours des deux dernières décennies, les SFN nombreux autres pays) est actuellement incon- ont été de plus en plus utilisées à des fins d’adapta- nue et représente un manque de connaissances tion et/ou de réduction des risques de catastrophe à l’heure actuelle. Une méthodologie appropriée dans le monde entier, abordant en particulier les pour combler ce manque, qui prend en consi- défis liés au changement climatique et à la pau- dération tous les coûts et avantages associés, est vreté dans les pays pauvres où la dépendance vis- donc nécessaire. à-vis des ressources naturelles et des moyens de La présente section vise à fournir un bref ré- subsistance est élevée. Ces expériences présentent sumé des principaux aspects économiques qui de plus en plus de preuves que les SFN fournissent sous-tendent la caractérisation des SFN (sur la souvent des solutions peu coûteuses à divers défis base des connaissances existantes) à prendre en liés au changement climatique. De même, il est lar- compte l’évaluation et la hiérarchisation des stra- gement reconnu que les SFN offrent une diversité tégies de réduction des risques de catastrophe et d’autres gains (voir section 3.4), ce qui les placerait d’adaptation au changement climatique, dans le souvent dans une position avantageuse par rapport but d’encadrer la conversation sur l’utilisation des à d’autres mesures structurelles dans le processus SFN pour renforcer la résilience des infrastruc- de hiérarchisation des alternatives. tures routières. Les commentaires des professionnels du transport lors des échanges régionaux entre pairs ont souligné l’importance de pouvoir communiquer aux parties prenantes que les solutions basées sur la nature offrent un certain potentiel de réduction des risques, offrent des multiples avantages et ont des coûts raisonnables22 56 Économie des SFN pour l’infrastructure routière 4.1 Outils de sélection de stratégies de réduction des risques et d’adaptation Traditionnellement, la sélection des interven- miques et écologiques fournis par les SFN. tions de réduction des risques de catastrophe Ceci empêche souvent les SFN d’être large- était basée sur des analyses coûts-avantages, ment et systématiquement mises en œuvre où les avantages étaient estimés en termes et suffisamment intégrées dans les processus d’impacts réduits ou de risques évités. Bien politiques nationaux et internationaux. Pour que ces analyses continuent d’être un outil im- continuer à éclairer les politiques et les pra- portant pour évaluer l’efficacité des interven- tiques, et améliorer l’adaptation, des travaux tions de réduction des risques de catastrophe, supplémentaires sont nécessaires. l’accent passant des mesures concrètes aux En général, tous les outils pris en compte SFN, d’autres outils tels que l’analyse coût-ef- pour l’évaluation économique des stratégies de ficacité, les analyses multicritères, l’analyse et réduction des risques nécessiteront une éva- les approches de prise de décision solides mé- luation des avantages et des coûts de chacune ritent plus d’attention, afin de garantir que des stratégies qui peuvent être potentiellement les investissements réalisés pour réduire les utilisées pour atteindre l’objectif d’adaptation risques de catastrophe ne soient pas seulement au changement climatique ou de réduction des rentables, mais que leurs avantages profitent à risques. L’encadré 4.1 présente les étapes types tous les membres de la population, y compris à suivre dans une analyse économique des SFN. les pauvres et les vulnérables, qui sont souvent En termes généraux, pour qu’une straté- touchés de manière disproportionnée. gie de réduction des risques ou d’adaptation Il existe un manque de synthèse scienti- au changement climatique soit prioritaire par fique et plusieurs lacunes dans les connais- rapport aux autres, et donc sélectionnée, les sances qui rendent difficile la compréhension avantages globaux (quantitatifs et qualitatifs) globale de l’efficacité des mesures SFN dans doivent être « plus importants » que les coûts des contextes locaux spécifiques, ou ne per- globaux. Un résumé des aspects liés à l’esti- mettent pas de quantifier de manière appro- mation des avantages et des coûts des SFN priée les multiples co-bénéfices socioécono- est présenté dans les sous-sections suivantes. 58 Économie des SFN pour l’infrastructure routière Encadré 4.1. Étapes typiques à inclure dans une analyse économique des SFN 1. Estimer les avantages et les co-avantages de la stratégie SFN : • Évaluer les principaux avantages en estimant la différence entre les dommages et les pertes avec et sans SNB sur une longue période de temps ; • Déterminer tous les avantages supplémentaires (p. ex. habitat, espaces ouverts, esthétique, augmen- tation de la valeur des propriétés, amélioration de la qualité de l’eau, etc.) et estimer leur valeur ; 2. Estimer les coûts unitaires du SNB et les coûts globaux de la stratégie : • Rechercher et obtenir des renseignements pertinents et à jour sur les coûts de l’ÉNB (p. ex. à partir de projets antérieurs); réseauter avec d’autres collectivités pour obtenir de l’informa- tion sur les coûts; • Estimer les coûts de la stratégie globale de l’ÉNB sur l’ensemble du cycle de vie de l’ÉNB (p. ex. 20 à 50 ans) en additionnant tous les coûts connexes; tenir compte des coûts suivants : i) les coûts de planification, de conception et de délivrance de permis, ii) les coûts des terrains nécessaires à la mise en œuvre de l’ÉNB, y compris les coûts d’opportunité, iii) les coûts en capital (coûts de création, de protection ou de restauration), et iv) les coûts d’exploitation, d’entretien et de surveillance; 3. Estimer l’annualisation des coûts et des avantages sur une période donnée : • Actualiser les avantages et les coûts calculés pour obtenir les valeurs actualisées, afin de faire une comparaison équitable des coûts (payés dans les premières années d’un projet) et des avantages (réalisés année par année sur un certain nombre de décennies); • Répartir la valeur actualisée entre les années d’analyse afin de produire l’avantage ou le coût moyen pour chaque année (c.-à-d. avantage annualisé ou coût annualisé). • Estimer les avantages nets annualisés en soustrayant les coûts annualisés des avantages annualisés; (Adapté à partir de30) 59 Économie des SFN pour l’infrastructure routière 4.2 Évaluation des bénéfices et des co-bénéfices des SFN Une première étape de l’analyse économique Le présent guide se concentre sur les in- est l’estimation du bénéfice total d’une stratégie terventions qui peuvent renforcer la résilience d’adaptation au changement climatique ou de des infrastructures routières face à l’impact des réduction des risques. Elle devrait idéalement aléas naturels et du changement climatique. Par être composée de la somme de tous les béné- conséquent, les avantages à considérer sont ceux fices et co-bénéfices. La distinction entre béné- liés à l’efficacité de l’intervention pour réduire le fices et co-bénéfices des alternatives du projet risque d’aléas naturels et/ou améliorer l’adapta- (par exemple SFN) dépend d’abord de l’objec- tion aux effets du changement climatique (par tif principal du projet, et d’autre part d’autres exemple la protection des services fournis par aspects tels que les priorités stratégiques de les SFN estimée comme des dommages évités l’agence développant le projet et celles des grâce à la réduction des inondations) ; tandis communautés situées à proximité ou adjacentes que les co-bénéfices sont tout autre bénéfice à la zone du projet. pertinent qui résulte de la mise en œuvre de “En moyenne, les habitants côtiers réduisent la hauteur des vagues entre 35% et 71%. Les récifs corallierns réduisent la hauteur des vagues de 70%, les marais salants de 72%, les mangrovrs de 31% et les herbiers marins/ varech de 36%, les récifs coralliens ayant le plus grand potentiel de protection côtiére (trés efficaces pour réduire la hauteur des vagues et sont également exposés á des vagues plus hautes et plus puissantes), suivis des marais salants, qui sont presque aussi efficaces en termes de réduction des vagues, mais se produisent dans des environnements plus abrités. Les mangroves et les herbiers marins et les varechs sont environ duex fois moins efficaces, les mangroves se trouvant dans les environnements les plus abrités” .13 61 Économie des SFN pour l’infrastructure routière l’intervention spécifique (par exemple d’autres services écosystémiques fournis par les SFN). L’évaluation des avantages de la réduction des risques et de l’adaptation au changement clima- tique de divers SFN a fait l’objet de nombreuses initiatives de recherche, en particulier au cours de la dernière décennie. Aujourd’hui, il existe un consensus raisonnable sur les services de protec- tion côtière (réduction des risques d’inondation et d’érosion) fournis par les habitats côtiers, qui peut souvent réduire les coûts des SFN côtiers par rapport aux structures côtières alternatives (par exemple, les brise-lames submergés) pour le même niveau de protection ( avantages simi- laires en matière de réduction des risques)30 . De plus, il a été rapporté que ces SFN étaient capables de suivre le rythme du SLR sur des côtes abritées. Une étude récente menée sur les avantages de la réduction des risques d’inonda- tion des récifs coralliens sur 3 100 km de côtes américaines estime que les avantages de la ré- duction des risques d’aléas des récifs coralliens américains dépassent 1,8 milliard de dollars des États-Unis (É.U) par an31. Pour les SFN situées dans des environne- ments côtiers, il existe cependant une lacune technique clé sur la relation entre les avantages des SFN et le temps3. D’une part, il existe peu de littérature décrivant la capacité des SFN à réduire les risques de tempête en fonction de la durée de celle-ci. D’autre part, la longue fiabi- lité et les performances à terme des SFN sont, comme toutes les infrastructures côtières, sou- mises aux effets de l’élévation du niveau de la mer et, par conséquent, ces SFN continueront à offrir des avantages équivalents en matière de réduction des risques et dépendront de l’ampleur des taux futurs d’élévation du niveau de la mer. Comme indiqué précédemment, les SFN offrent de nombreux avantages supplémen- taires ou co-bénéfices, sous la forme d’amé- lioration de la qualité de l’eau, de la gestion 62 Économie des SFN pour l’infrastructure routière des sédiments, de la production de ressources, de la séquestration du carbone, de la création d’emplois et des services touristiques et ré- créatifs, pour n’en nommer que quelques-uns. Cependant, alors que la réduction des risques de grande envergure et potentiellement durable et les avantages liés à l’adaptation des SFN, des SFN côtières, ont été quantifiés en termes de valeur monétaire, de nombreux co-béné- fices socioéconomiques et écologiques fournis par les SFN sont non monétaires, et donc non pris en compte dans l’ACA traditionnelle. La quantification des services écosystémiques to- taux des SFN est essentielle pour démontrer la position avantageuse de celles-ci par rapport aux mesures d’ingénierie traditionnelles ; ce- pendant, les considérations ci-après doivent être soulignées : • Bien que les co-bénéfices puissent être dif- ficiles à monétiser, il existe actuellement un corpus croissant de littérature liée à la quan- tification des services écosystémiques37,21,22 bien que peu d’études unifiées s’appuient sur de vastes ensembles de données et de carac- téristiques. Pour tenter de valoriser les ser- vices écosystémiques, la méthode du trans- fert des bénéfices peut être utilisée. Cette méthode utilise des valeurs économiques pour les services écosystémiques dans un endroit donné pour se rapprocher de la va- leur dans un endroit différent. • Il existe également un manque d’informa- tions concernant le rôle des services éco- systémiques et la meilleure façon de les ex- ploiter dans le cadre de la planification des transports ou de l’atténuation des impacts. Le tableau 4 ci-après fournit une liste (non ex- haustive) des avantages de réduction des risques fournis par certaines SFN, qui peuvent être in- tégrés dans le cadre de projets d’infrastructure 63 routière dans les environnements côtiers et Économie des SFN pour l’infrastructure routière intérieurs/montagneux, ainsi qu’une liste des co-bénéfices socioéconomiques et écologiques de ces derniers. Tous ces avantages devraient donc être pleinement évalués dans le cadre de la hiérarchisation des stratégies appropriées de réduction des risques pour l’infrastructure rou- tière dans le cadre de l’étape 3 en particulier. Étape 3.2 (voir section 5) ; la méthodologie d’évaluation économique devrait idéalement considérer les bénéfices annuels liés à tous ces aspects sur une longue durée. Il convient de noter quelques considérations concernant les avantages associés aux SFN : • Le tableau 4 ci-après indique les avan- tages de chacune des SFN individuelles. Cependant, il convient de noter que selon des études récentes, il est démontré que la combinaison de SFN produit des avan- tages au-delà de ceux obtenus individuel- lement. Par exemple le récif d’huîtres en combinaison avec la végétation des marais a eu un plus grand impact sur la réduction de la hauteur des vagues que chacune de ces mesures prises individuellement, et la combinaison de coraux, d’herbes marines et de mangroves a rendu plus de services de protection que n’importe quel habitat indi- viduel ou combinaison de deux habitats37. • De plus, étant donné que certaines SFN semblent plus efficaces pour réduire le risque de quelques dangers lors d’évé- nements d’intensité faible à modérée, la combinaison de SFN avec des structures ouvragées traditionnelles peut remédier à certaines de ces lacunes et traiter les fac- teurs qui ont pu contribuer à leur dégra- dation au fil du temps, tout en améliorant simultanément la résilience de l’infrastruc- ture et de l’écosystème, produisant ainsi les plus grands avantages au fil du temps. 64 Économie des SFN pour l’infrastructure routière Économie des SFN pour l’infrastructure routière Tableau 4: Bénéfices de la réduction des risques et de l’adaptation au changement climatique et co-bénéfices socioéconomiques et écologiques des SFN Type de SFN Avantages pour la RRC et l’AAC Forces faiblesses Co-avantages Zones côtières Restauration des récifs • Réduction du risque d’inondation côtière => atténuation des vagues par Les récifs d’huîtres sont plus efficaces dans les • Conservation/restauration de l’habitat coralliens et des récifs transmission, déferlement et dissipation d’énergie, protégeant ainsi de environnements à faible énergie de vagues. et amélioration de la biodiversité d’huîtres l’impact des vagues et des ondes de tempête, en particulier dans des condi- • Production de ressources tions d’événements extrêmes ; protection contre les tsunamis et augmen- • Tourisme et loisirs tation du niveau de la mer • Réduction du risque d’érosion côtière => protection contre les vagues et les marées ; en raison de la réduction de la hauteur des vagues, les récifs peuvent également modifier les modèles d’érosion et de dépôt des sédi- ments Restauration de la forêt • Réduction des risques d’inondations côtières et fluviales => atténuation Les avantages des mangroves changent à mesure • Amélioration de la qualité de de mangrove des vagues et réduction du run-up des vagues et des ondes de tempête, que les niveaux d’eau augmentent. Lorsque les ni- l’eau et gestion des sédiments ainsi que réduction du run-up des tsunamis, réduisant ainsi les inonda- veaux d’eau se trouvent dans la structure racinaire, • Atténuation de l’intrusion du sel tions côtières et fluviales les mangroves sont efficaces pour réduire l’action des • Conservation/restauration de l’habitat • Risque d’érosion côtière réduction ; vagues et le run-up des vagues, mais à mesure que les et amélioration de la biodiversité • Atténuation du SLR ; niveaux d’eau augmentent, les mangroves sont plus • Stockage du carbone et séquestration efficaces pour réduire les ondes de tempête qu’elles • Production de ressources ne le sont pour réduire l’action des vagues. • Tourisme et loisirs Restauration des zones • Réduction du risque d’inondation côtière et fluviale => atténuation de La capacité de la végétation des marais à fournir • Amélioration de la qualité de l’eau et gestion des sédi- humides côtières la hauteur des vagues et de la vitesse de l’eau, et réduction des niveaux ces avantages change avec le niveau d’eau. Lorsque ments => filtres naturels qui éliminent les polluants pour la (marais salants) d’inondation dans le marais, résultant en une protection accrue contre les les marais sont complètement submergés et que purification de l’eau ; nutriment des sédiments de stockage vagues et les tempêtes surtensions; les niveaux d’eau dépassent le sommet des plantes • Conservation/restauration de l’habitat et amélioration • Réduction du risque d’érosion côtière => minimisation de la perte nette des marais, ils améliorent la réduction de la pro- de la biodiversité de sédiments et stabilisation accrue des sédiments ; fondeur des crues mais sont moins efficaces pour • Stockage du carbone et séquestration atténuer les vagues. • Production de ressources Nourriture de plage et • Réduction du risque d’inondation côtière => protection contre l’impact Les plages plus larges, des bermes plus élevées • Amélioration de la qualité de l’eau et gestion des restauration de dunes / des vagues et des ondes de tempête, en particulier dans des conditions et des plages aux volumes importants offrent sédiments => infiltration d’eau, nettoyage et stoc- revégétalisation d’événements extrêmes ; protection contre les tsunamis et augmentation une meilleure protection aux infrastructures des kage ; protection des ressources intérieures contre du niveau de la mer hautes terres. l’intrusion d’eau salée Et plages de roche (stabi- • Réduction du risque d’érosion côtière => protection contre les vents forts, • Conservation/restauration de l’habitat et améliora- lisation des plages le long vagues et marées ; rétention de sable et stabilisation par la végétation tion de la biodiversité des rivages abrités) • Réduction du vent et des embruns salés sur les infrastructures adjacente • Tourisme et loisirs 66 67 Économie des SFN pour l’infrastructure routière Économie des SFN pour l’infrastructure routière Type de SFN Avantages pour la RRC et l’AAC Forces faiblesses Co-avantages Zones intérieures / montagnes Restauration des plaines • Réduction du risque d’inondation fluviale => débit d’eau de pointe • Amélioration de la qualité de l’eau et de la gestion des sédiments => Réduction de la vitesse d’écoule- inondables de la rivière et réduction du risque d’inondation en aval grâce à l’augmentation ment en surface et de la gestion des sédiments ; réduction de la pollution de l’environnement, augmen- Modification de la de la capacité d’inondation : stockage d’eau et libération lente d’eau tation du stockage des sédiments et réduction de l’érosion des sols digue/ enlèvement le et de sédiments ; facilite la dynamique fluviale saisonnière • Restauration de l’habitat et amélioration de la biodiversité long des rivières • Séquestration du carbone • Production de ressources Réaménagement • Tourisme et loisirs du cours d’eau Conservation des forêts • Réduction des risques d’inondations fluviales et pluviales => Interception et • Pollution de l’air et du sol, et atténuation des sédiments Restauration des forêts infiltration des eaux pluviales, réduction de l’impact sur les berges le long des • Restauration de l’habitat et amélioration de la biodiversité lignes de drainage, réduction des débits de pointe, et réduction de l’impact • Séquestration du carbone des inondations fluviales en aval • Réduction des risques d’érosion des sols et de glissements de terrain => Stabilisation des sols et réduction de l’érosion dans les zones riveraines et escarpées, pentes • Réduction de l’affaissement du sol Terrassement • Réduction du risque d’inondation pluviale => Réduction • Augmentation de la capacité de stockage des eaux pluviales du ruissellement et contrôle de l’érosion des sols • Amélioration de la qualité des sols et de la gestion de l’eau (réduction de la pollution des nappes phréatiques et des rivières) et des sédiments • Création/restauration d’habitats et valorisation de la biodiversité • Ressources de production • Tourisme et loisirs Zones de bio-rétention : • Réduction du risque d’inondation pluviale => Augmenter les capacités • Amélioration de la qualité de l’eau et de la gestion des sédiments => Bassins de rétention, de collecte, d’infiltration et de stockage des eaux pluviales, entraînant Élimination des eaux et des sols polluants une réduction des débits de pointe et des crues pluviales • Création/restauration d’habitats et renforcement de la biodiversité. Tranchées d’infiltration, • Augmentati on de la stabilisation des sols et prévention de leur affaissement • Séquestration du carbone Bassins de bio-rétention Restauration des zones • Réduction des risques d’inondations pluviales et fluviales => • Amélioration de la qualité de l’eau et gestion des sédiments => élimination des polluants de l’eau, ré- humides (intérieures) Atténuation des débits pluviaux, infiltrations d’eau, élimination des sé- duction de l’érosion des cours d’eau diments et de la pollution et stabilisation des nappes phréatiques • Augmentation de la capacité de stockage des eaux pluviales => recharge des nappes phréatiques, stoc- kage des eaux pluviales • Création/restauration d’habitats et renforcement de la biodiversité • Séquestration du carbone • Création de ressources, stimulation de l’économie locale et création de l’emploi • Tourisme et loisirs. 68 69 Économie des SFN pour l’infrastructure routière 4.3 Évaluation des coûts des SFN L’ étape suivante de l’analyse économique est disponibles sur l’efficacité et les coûts unitaires l’ estimation des coûts associés à chaque option. des SFN, il est toujours nécessaire de garder Les coûts des stratégies SFN devraient être esti- à l’esprit que la faisabilité de chaque option més sur le cycle complet des SFN (par exemple dépendra fortement des circonstances locales. 20 à 50 ans) pour obtenir une évaluation juste L’estimation des coûts de mise en œuvre des des coûts par rapport aux avantages. La majo- SFN reste une lacune technique, car les coûts rité des coûts SFN se produisent dans les pre- peuvent varier d’une région à l’autre en fonc- mières années du projet ; cependant, les avantages tion de l’emplacement géographique, du cadre, mettent du temps à émerger, et il est donc impor- de la méthode de mise en œuvre, de l’accessibi- tant d’adopter une perspective à long terme (par lité du site, de la disponibilité d’entrepreneurs exemple 20 à 50 ans) dans la prise de décision. expérimentés et de la nature des exigences en Étant donné que la valeur des avantages du SFN matière de permis. Une meilleure compréhen- s’additionne au fil du temps, il peut s’écouler des sion des coûts de SFN dans les contextes de années avant que le coût initial ne soit récupéré. transport est nécessaire. Il est important de considérer tous les coûts Une autre lacune technique concerne le coût associés aux SFN. Ceux-ci devraient inclure de la maintenance à long terme des SFN. Certains i) les coûts de planification, de conception et coûts d’entretien pour plusieurs types de SFN ont d’autorisation ; ii) les coûts des terrains néces- été signalés. Pour les projets de rechargement des saires à la mise en œuvre de la SFN, y compris plages, l’environnement du Royaume-Uni (UK) les coûts d’opportunité ; iii) les coûts d’inves- suggère que les coûts d’entretien pourraient être tissement (coûts de création, de protection ou proches de zéro31. Certains auteurs soutiennent de restauration) ; et iv) les coûts d’exploitation, qu’avec une conception appropriée, les SFN de- d’entretien et de suivi. vraient être capables de s’adapter à des conditions Bien que limitées, certaines références changeantes au fil du temps (par exemple croître générales pour les coûts unitaires des SFN pour suivre le rythme du SLR), réduisant ainsi les peuvent être trouvées dans la littérature exis- coûts de maintenance. Cependant, la littérature tante (voir tableau 5 ci-après)31. Par consé- existante présente des informations contradic- quent, il est particulièrement utile de recher- toires quant à savoir si les coûts de maintenance cher des informations pertinentes et à jour sur des SFN sont supérieurs ou inférieurs à ceux des les coûts des SFN (par exemple des projets an- approches d’ingénierie traditionnelles31. Ce qui térieurs). Le réseautage avec les communautés semble certain, c’est que les SFN devraient être qui ont de l’expérience dans la mise en œuvre régulièrement contrôlées pour garantir la fiabili- des mesures de SFN pourrait être une autre té et la performance à long terme de l’interven- source clé d’information sur les coûts. Alors tion dans l’atteinte des résultats escomptés et des que des informations générales peuvent être co-bénéfices souhaités. 70 Économie des SFN pour l’infrastructure routière Tableau 5: Coûts d’investissement et d’entretien et ratios avantages-coûts modérés de plusieurs types de SFN Cot de mise Preuve empirique Cot d’entretien Type de SFN en uvre des estimations annuel déclaré (capital) déclaré de B/C Environnement côtier Restauration des 165 000 $/ha (médiane)40, 41 Pour les AMP, 12 M$/ 13,6 – 15, 544 récifs coralliens (aussi 542 500$ /ha42) an pour la Grande Barrière de corail43 Restauration du 66 800 $/ha6 7,3445 récif d’huîtres Restauration de la fo- 9 000$/ha (médiane) Globalement : 7-85$/ 4126 rêt de mangrove [Plage : 1 413 - 42 801$ / ha/année46 (5 000$47- ha35] 11 00048/ha/année en Floride, 10% de l’inves- tissement initial (85 $/ha) en Indonésie49 Restauration des zones 85 000$ à 230 000/ha42 25$/m/année aux Pays-Bas50 626 – 8,7240 humides côtières (67 000 $ /ha35) (Marais salants) Nourriture de $3-21/m3 (aussi $2-58/m3 Varient de presque zéro a 0,28 – 1,6840 plage salants à l’échelle mondiale51, 4,7- plusieurs millions de dollars 17,6$ /m3 aux États-Unis42, par km, bien que les coûts $3-8/m3 aux Pays-Bas52, se situent généralement $15,5 à 37,5/m3 en THAI53) dans la partie inférieure de cette fourchette54. Restauration/ 7 636 - 13 888 $/ha44 Pour la restauration des végétalisation dunes, les chiffres suivants des dunes son rapportés : 333- 2 526$ /ha/année55 Environnement intérieur /montagne 71 Cot de mise Preuve empirique Économie des SFN pour l’infrastructure routière Cot d’entretien Type de SFN en uvre des estimations annuel déclaré (capital) déclaré de B/C Restauration des 27 200 $/ha [130- 0,5 – 1,5 % du total des plaines inondables 360 000 $/ha]56 coûts d’investissement55 de la riviére $1-100/m3 Modification/ 18-1 200 $/m ou section suppression de digues de rivière récupérée le long des rivières Réaménagement du cours d’eau Reboisement des 2 207 $/ha [189 $ Varie considérablement bassins versants -$ 5 665 $/ha]56 selon l’emplacement et le type d’arbres Conservation des 3 450 $/ha42 Varie considérablement forêts / Restauration selon l’emplacement des forêts (Forêts et le type d’arbres tropicales) Terrassement 1 080 $/ha/année56 242 $/ha/année Zones de bio- Pour divers types57: 0,5 – 10 % des coûts rétention : de construction 60 $/m2 Bassins de détention 74 $/m2 Tranchées d’infiltration/ 534 $/m2 Bassins de bio-rétention Restauration des zones 33,000 $/ha37 785 $/ha/année (sur une humides (intérieures) période de 40 ans) sur 1 000 $/ha/année un coût de restauration Connexion des zones (médiane) [Varie de: de 10 022 $/ha48 humides au cours d’eau 6-70 000 $/ha/année]58 2 400 - 300 000 $ É.-U/connexion56 72 Économie des SFN pour l’infrastructure routière À des fins de comparaison, le tableau 6 ci-après (par exemple, les économies de dommages lors fournit quelques références sur les coûts d’in- de tempêtes, réductions de l’érosion), et non vestissement et d’entretien des ouvrages en les co-bénéfices supplémentaires qu’offrent ces dur traditionnellement utilisés pour la protec- écosystèmes. Par conséquent, il est prévu que tion des zones côtières. En général, les alter- lorsque certains de ces co-bénéfices supplémen- natives peu coûteuses actuelles aux structures taires sont quantifiés et inclus dans l’évaluation, traditionnelles en dur pour les zones côtières, à les ratios avantages-coûts peuvent être encore des fins de référence, et des exemples de ratios plus élevés. avantages-coûts ont également été inclus dans Les coûts de la stratégie globale de SFN de- le tableau 5 ci-dessus sur la base de certaines vraient alors être estimés en additionnant tous études récentes entreprises pour différents types les coûts associés, sur la base des coûts unitaires de stratégies d’adaptation côtières aux États- identifiés. Afin de faire une comparaison juste Unis (É.-U.). Par exemple, à l’exception de cer- des coûts (qui sont payés dans les premières an- taines interventions de rechargement des plages nées d’un projet) et des bénéfices (qui sont réali- entreprises dans l’ouest du golfe du Mexique, sés année par année sur plusieurs décennies), les tous les autres SFN auraient des rapports avan- coûts globaux devraient être actualisés et conver- tages-coûts positifs par rapport aux structures en tis en « termes actuels de valeur ». Enfin, pour dur. Il convient de noter que les avantages SFN obtenir le bénéfice ou le coût moyen de chaque pris en compte dans ces études et d’autres ont année (c’est-à-dire le bénéfice ou le coût an- tendance à se référer exclusivement aux services nualisé), la valeur actuelle doit être répartie sur de protection offerts par les écosystèmes côtiers les années d’analyse. Tableau 6: Coûts d’investissement et d’entretien et ratios avantages-coûts modérés des structures en dur pour la protection des zones côtières Type Cot de mise en uvre Cot d’entretien d’infrastructure (capital) déclaré annuel déclaré DUR 0,4-27,5 $61 millions/ Digue 1-2 % par an55 km par 1 m de hauteur 0,9-69,9 $ 55, 62, 63 millions/ Digue de mer 1-2 % par an55 km par 1 m de hauteur Digue 2,5-10,0 $26 millions/km 1 % par an55 73 Économie des SFN pour l’infrastructure routière 4.4 Facteurs clés de résumé à considérer lors de l’évaluation des avantages et des coûts des SFN En résumé, les facteurs ci-après doivent être pris les SFN situées dans les zones côtières, des en compte lors de l’évaluation des avantages et recherches supplémentaires sont nécessaires des coûts des SFN pour la sélection des straté- concernant la relation entre les avantages gies d’adaptation ou de réduction des risques : des SFN et le temps, en évaluant la capacité des SFN à réduire les risques de tempête en • Les SFN, les habitats côtiers tels que les fonction de la durée de celle-ci, et la durée zones humides côtières, les récifs et les forêts de fiabilité à terme, ainsi que la performance de mangrove à proximité des routes côtières, des SFN par rapport à l’élévation future du mais aussi les projets d’alimentation des niveau de la mer. plages et de restauration des dunes, peuvent • Dans les environnements à énergie moyenne protéger les infrastructures routières des im- qui doivent être élevés, des approches hybrides pacts des vagues et des ondes de tempête sur combinant les SFN avec une certaine forme les rivages abrités. De même, les approches de structure sont souvent utilisées pour atté- de restauration forestière, de revégétalisa- nuer les vagues et/ou stabiliser les rivages27. tion des pentes ou de restauration des zones • Il est important de comprendre dans quelle humides peuvent également protéger les in- mesure une SFN est efficace pour réduire les frastructures routières du ruissellement et des risques (par exemple réduire la hauteur des va- débits d’eau de pointe ou de l’érosion des sols. gues dans les environnements côtiers). Placer • Certaines de ces SFN ont réussi à fournir des une conception spécifique de la SFN est donc services de protection pendant des décennies, essentiel pour atteindre les résultats escomptés tout en offrant d’autres avantages écologiques et les co-bénéfices. À cette fin, tirer les leçons plus typiques de ces écosystèmes naturels que des erreurs antérieures des projets est la clé des structures artificielles27. Cependant, pour pour obtenir des résultats et des avantages. Les 74 Économie des SFN pour l’infrastructure routière Les SFN, les habitats côtiers tels que les zones humides côtières, les récifs et les forêts de mangrove à proximité des routes côtières, mais aussi les projets d’alimentation des plages et de restauration des dunes, peuvent protéger les infrastructures routières des impacts des vagues et des ondes de tempête sur les rivages abrités. erreurs courantes dans la conception et la mise routière liés à la SFN dans les zones côtières. en œuvre des SFN et des mesures hybrides Il convient toutefois de noter que ces coûts sont présentées dans l’encadré 4.2. peuvent varier considérablement en fonction • Les SFN peuvent fournir une variété d’avan- du contexte et du cadre spécifiques, de l’acces- tages importants liés à l’adaptation, de grande sibilité du site, des méthodes de mise en œuvre envergure et potentiellement durables, ainsi et de la nature des exigences d’autorisation. que des co-bénéfices socioéconomiques et • Des facteurs non économiques tels que des écosystémiques, malgré les divers compromis contestations judiciaires ou des besoins de et défis associés, tels que le temps nécessaire sensibilisation du public peuvent augmenter pour que les avantages puissent émerger. les ressources nécessaires à la mise en œuvre • La véritable valeur des SFN est générale- d’une stratégie. ment supérieure à ce qui peut être monétisé, • En général, le manque d’informations quan- car la valeur des co-bénéfices est difficile à titatives sur les coûts et avantages relatifs des exprimer en termes monétaires. Alors que SFN est l’un des principaux facteurs limi- l’estimation de la valeur des co-bénéfices est tant leur utilisation. Une meilleure compré- un axe de recherche actif, les co-bénéfices ne hension des coûts des paramètres de trans- pouvant être monétisés doivent être décrits et port des SFN est nécessaire. inclus dans le processus de prise de décision. • La plupart des études de cas mettent l’ac- • La littérature actuelle fournit quelques réfé- cent sur les défis qui existent pour mesurer rences sur les coûts associés à la mise en œuvre pleinement les coûts et les avantages finan- et à la maintenance des SFN dans divers ciers et économiques, et soulignent la néces- contextes. La plupart des références disponibles sité d’aller au-delà des valeurs monétaires sont associées avec des projets d’infrastructure pour mieux refléter les avantages de la SFN. 75 Économie des SFN pour l’infrastructure routière Encadré 4.2. Erreurs courantes dans la conception et la mise en œuvre des NBS et des mesures hybrides pour la protection des infrastructures routières (en mettant l’accent sur les routes côtières)27 1. Concernant l’ouvrage d’art : • Des structures sous ou surdimensionnées pour l’application prévue ; • Utilisation de structures non traditionnelles (p. ex., alternatives aux brise-lames rocheux) dont la performance n’est pas bien comprise; • Placer des structures dans des endroits qui peuvent en fait exacerber l’érosion du rivage ou les inon- dations causées par les tempêtes, ou avoir un impact sur les écosystèmes adjacents (par exemple en restreignant la circulation des marées et donc en altérant le mouvement des poissons); • Utiliser des matériaux lâches ou sous-dimensionnés qui peuvent se déplacer dans des condi- tions de vagues typiques dans les environnements côtiers ; • Un calendrier de construction inapproprié par rapport aux saisons de croissance ou de frai des habitats cibles (par exemple, la construction d’un récif d’huîtres un mois trop tard peut retarder le recrutement d’une année entière) ; et • Effets indésirables inattendus ou anticipés. 2. Concernant le NBS : • Sélection et utilisation d’une végétation inappropriée (par exemple, des espèces non indigènes ou des espèces envahissantes), en particulier en ce qui concerne le cadre écologique et l’altitude ; • Utilisation de matériaux de remblayage inappropriés pour l’établissement de marais, de plages ou de dunes dans les environnements côtiers, entraînant une mauvaise fonction écologique et une performance physique réduite ; • Placer la végétation à des élévations de marée inappropriées ; • Planter de la végétation en dehors des saisons de croissance locales, qui peuvent ne pas coïn- cider avec une phase particulière du calendrier du projet ; • Ne pas tenir compte des processus côtiers physiques spécifiques au site (par exemple, com- prendre les niveaux d’eau et les vagues, la géomorphologie locale, les caractéristiques des sé- diments, les projections SLR, etc.) 77 5. LIGNES DIRECTRICES POUR LA PLANIFICATION ET LA MISE EN ŒUVRE DES SFN Étape 1. Analyse de la situation pour 5.1 définir la portée et le problème Étape 2. Évaluation des risques 5.2 climatiques et de la vulnérabilité Étape 3. Identification des options de 5.3 SFN et classement par ordre de priorité Étape 4. Conception et mise en 5.4 œuvre des options de SFN Étape 5. Suivi, évaluation et 5.4 entretien des options de SFN Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN La méthodologie de conception et de mise en dans des situations d’urgence, où une solution essentielle pour parvenir à trouver une solu- œuvre des SFN comporte diverses phases et rapide doit être trouvée. Même dans ces situa- tion durable qui apporte des avantages plus étapes, qui guident les experts dans le proces- tions, la plupart des étapes doivent être appli- larges au littoral. Il est recommandé d’élaborer sus décisionnel32. Le processus de haut niveau quées, bien que certaines d’entre elles puissent un plan de mobilisation des parties prenantes qui suit peut être appliqué à plusieurs scéna- être entreprises à un haut niveau uniquement au début d’un projet et de le mettre à jour tout Les étapes de planification et de rios ou sites différents. Le niveau de détail et ou en utilisant des données indirectes plutôt au long du processus. mise en œuvre sont présentées sous les méthodologies exactes doivent être adap- qu’en recueillant de nouvelles données. Le processus de planification et de mise en forme d’exercice avec des exemples tés au projet en tenant compte des conditions L’inclusion de la communauté locale dans œuvre comprend cinq phases itératives, comme de réponses dans l’annexe 5. locales spécifiques au site et à la taille du pro- le processus décisionnel (en employant une suit (voir figure 7 ci-après) : jet. En outre, certains projets sont entrepris stratégie de communication appropriée) est Figure 7: Résumé des étapes de planification et de mise en œuvre des SFN ÉTAPE 1. ÉTAPE 2. Analyse de la situation pour Évaluation des risques définir la portée et le problème climatiques et de la vulnérabilité ÉTAPE 4. Cette phase consiste à décrire le système Cette phase est destinée à guider le pro- ÉTAPE 3. Conception et mise en écologique et social et les processus perti- cessus d’évaluation des risques climatiques Identification des options œuvre des options de SFN ÉTAPE 5. nents sur le site de mise en œuvre, en ce qui et l’identification des impacts potentiels et de SFN et classement Suivi, évaluation et entretien concerne notamment les caractéristiques des aspects liés à la vulnérabilité des popu- par ordre de priorité Cette étape décrit les points de considéra- des options de SFN de l’écosystème, les actifs économiques, la lations, des écosystèmes et des infrastruc- tion nécessaires pour concevoir et mettre en population et les infrastructures. Elle permet tures. Elle présente plusieurs étapes pour Cette phase fournit divers points à prendre œuvre les mesures de SFN sélectionnées, Cette étape décrit le processus de suivi des d’orienter plus précisément la définition de la la réalisation d’une analyse des risques cli- en compte pour déterminer les mesures de en tenant compte de la mobilisation des par- SFN, inclut des exemples d’indicateurs de portée et du problème qui doit être traité par matiques, d’une analyse de l’exposition et SFN susceptibles de réduire les risques cli- ties prenantes, des activités détaillées, de la performance et fournit des lignes directrices les interventions d’adaptation. d’une analyse de la vulnérabilité. matiques et leurs impacts. portée géographique et des ressources. concernant l’entretien des SFN. 1 2 3 4 5 Identification des options Identification des risques, Définition du site et de la d’intervention potentielles Élaboration d’un plan détaillé Définition des indicateurs 1.1 2.1 de l’échelle et des 3.1 4.1 5.1 portée de l’intervention fondées sur la nature ou hybrides des interventions sélectionnées d’évaluation des performances niveaux d’exposition État des lieux des éléments Classement des options Élaboration d’un plan de gestion Évaluation du niveau 1.2 environnementaux et 2.2 3.2 identifiées par ordre de 4.2 de la construction et des 5.2 Choix des méthodes de suivi de vulnérabilité socioéconomiques priorité en fonction des études préalables à celle-ci objectifs techniques, État des lieux des Évaluation des risques climatiques 1.3 2.3 sociaux, environnementaux 5.3 Exploitation et entretien des SFN infrastructures routières et des impacts potentiels et économiques 80 81 5.1 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Étape 1. Analyse de la situation pour définir la portée et le problème Objectif Effectuer une analyse rapide de l’état actuel des éléments environnementaux, économiques, socioculturels et des infrastructures routières. Déterminer la portée de l’intervention et le pro- blème spécifique à traiter. Informations nécessaires Pour effectuer cette analyse de base et déterminer Mobilisation des la portée du projet, des informations spécifiques parties prenantes au site seront exigées. Des ressources telles que des cartes, des rapports, des plans et des photo- La mobilisation des parties prenantes peut renfor- graphies aériennes sont généralement disponibles cer la définition de l’objectif, de la portée et de la auprès d’acteurs clés, comme les organismes gou- réalisation d’une évaluation au début de celle-ci, et vernementaux tels que le CNGIS (Centre natio- augmente les chances d’une évaluation réussie. La nal de l’information géospatiale) et le Laboratoire consultation des parties prenantes permet de garantir national du bâtiment et des travaux publics. Une la prise en compte des besoins des différents groupes. liste des types d’informations courantes à recueil- Les méthodes de mobilisation précoce effi- lir pour le projet est fournie ci-dessous, ainsi que caces incluent la tenue d’ateliers et de séances l’endroit où les trouver. d’information avec les principaux décideurs et les groupes ou personnes susceptibles d’apporter leur contribution à l’évaluation et de s’approprier les résultats (voir encadré 3 ci-dessus). Les formes de communication les plus efficaces varient d’un groupe à l’autre. Par exemple, les services gouver- Résultat nementaux peuvent disposer de mécanismes de consultation formels et proactifs, tandis que l’im- Sélection d’un site d’intervention et définition plication auprès des communautés locales peut d’un ensemble d’objectifs adaptés aux conditions passer par une approche plus informelle. de base spécifiques. 82 Tableau 9: Types d’informations courantes à recueillir pour le projet dans l’etape 1 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Type Où pourait-on Informations pertinentes d’information le trouver • Données climatologiques/météorologiques des • Services rencontrés stations météorologiques : précipitations, tem- • Organismes de pro- pérature, vent; tection des situations Informations • Projections du changement climatique. d’urgence et de prépa- sur le climat et • Susceptibilité de la zone aux inondations, aux ration aux catastrophes la sensibilité ouragans, aux ondes de tempête et aux trem- et organismes/acteurs aux dangers blements de terre. connexes • Événements historiques et impacts dans la • Services de zone du projet. protection civile • Géologie et géomorphologie, sols, couverture végétale et utilisation des terres (agriculture, urbain, autres) : Types de roches et failles géo- logiques; Levés directs et indirects pour la ca- • Agences foncières ractérisation des sols et/ou des roches nationales • Étude géologique détaillée. • Ministères de • Données sur les vagues, les courants, les marées, le ni- l’Environnement et des veau de la mer, les précipitations, la structure des vents, Ressources naturelles Environnement • Informations hydrauliques et hydrologiques, • Agences nationales de physique telles que les cours d’eau et les bassins ver- données spatiales sants; hydrologie de surface, qualité de l’eau • Agences des d’estuaire/marine de réception; ressources en eau • Modèles numériques de terrain : topographie, • Divisions/départements bathymétrie ; et le drainage (à partir de LiDAR de géologie ou d’autres enquêtes); • Cartes régionales : Carte du couvert forestier, Carte des écosystèmes terrestres, Cartes des sols et Carte géologique. • Informations sur la végétation • Inventaire, informations sur • Départements forestiers les attributs et évaluation de : • Ministères de • Les écosystèmes terrestres et marins, tels que l’Environnement et des Environnement les forêts, les zones humides, les marais sa- Ressources naturelles bio-écologique lants, les forêts de mangroves, les plages, les • Agences nationales récifs coralliens et d’autres habitats sensibles; de protection de • Espèces rares ou en voie de disparition, espèces l’environnement d’importance commerciale et espèces suscep- tibles de devenir des nuisances ou des vecteurs. 83 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Type Où pourait-on Informations pertinentes d’information le trouver • Inventaire, informations d’attribut (par exemple, • Ministères de hauteur, longueur, emplacement géoréféren- l’Infrastructure cé, etc.) et l’évaluation de l’état des biens cô- et des Travaux publics Données tiers, y compris les routes, les drains (ravines • Agences nationales d’infrastructure et canaux), les rivières, le réseau de digues, de travaux physique l’infrastructure côtière, l’infrastructure de • Autorités des transport, l’infrastructure des services publics, ressources en eau l’infrastructure des ressources en eau, les ré- • Divisions/départements seaux de télécommunications, etc. de gestion côtière • Activités de base économique et étendue • Moyens de subsistance tels que la pêche, l’aqua- culture, le tourisme et les loisirs, les ressources économiques, les menaces et les opportunités économiques, les projections de croissance, etc. • Cartographie de l’infrastructure sociale dans les • Ministères zones ciblées, de la population (passée, présente de l’Économie et future), de l’utilisation des terres, du dévelop- • Ministères des pement planifié les activités, l’emploi, les loisirs collectivités locales et la santé publique, la perception communau- • Départements taire du développement, les occupants vulné- Données socio- du développement social rables. Identification des pressions provenant économiques • Bureaux de statistique de sources naturelles et anthropiques et prise • Organismes de en compte des valeurs écologiques, culturelles protection civile et de et économiques, le cas échéant. protection des urgences • Installations essentielles : a) abris d’urgence, en cas de catastrophe b) services d’urgence tels que postes de police, hôpitaux et casernes de pompiers, c) autres ins- tallations essentielles telles que les écoles, les banques, les bâtiments publics, les maisons de retraite, les maisons pour enfants, les monu- ments nationaux, d) ponts, routes côtières et propriétés; et e) les populations à risque. 84 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Principales activités 1. Définition du site et de la portée de l’intervention Pour définir les options d’intervention, les au- torités routières doivent décider quels lieux ou routes inclure dans une évaluation. Il leur est recommandé d’axer en priorité leur évaluation sur les routes et les sites critiques, qui sont les plus importants pour le réseau de transport et le public. L’évaluation pourrait même se concentrer sur un lieu géographique particulier si cette zone revêt une importance majeure pour l’économie du pays. L’identification de la route et du site à évaluer peut également contribuer à réduire la portée de l’évaluation. Les contributions des parties prenantes doivent être utilisées pour gui- der ou valider la liste des sites. Les principaux critères de sélection des sites sont les suivants : • Stabilité des pentes • Risques de sédimentation • Érosion • Déclivité des collines • Topographie • Terrain • Processus géomorphique • Risques pour les ressources utiles • Sapement dans les zones adjacentes aux routes • Entailles dans les structures de drainage transversal et complémentaire En plus de ces critères de sensibilité aux dangers, d’autres critères tels que l’importance socio-éco- nomique (c’est-à-dire en relation avec la connec- tivité), la vulnérabilité physique (par exemple, état de la route) ou importance opérationnelle (c’est- à-dire en relation avec l’utilisation du route) pour- rait également être envisagée. Ça devrait être noté que l’exercice de priorisation est souvent un défi 86 tâche dans des contextes de rareté des données. Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 2. Évaluer l’état actuel de l’infrastructure routière Cette étape vise à effectuer une évaluation gé- nérale des infrastructures routières. Pour cela, chaque route peut être subdivisée en sections d’exposition à des dangers similaires en fonction d’une série d’attributs reconnaissables. Ceux-ci peuvent inclure, mais sans s’y limiter : • un identifiant unique pour le segment de route ou le réseau routier • longueur du tronçon de route ou du réseau routier • année estimée ou connue de construction de la route • l’état de la route et la méthode de construc- tion déduite ou connue utilisée pour construire la route (p. ex. bulldozer, pelle rétrocaveuse) • volume de trafic • degré de revégétation se produisant sur la route • emplacement s’il est différent des cartes de base • tout indicateur d’instabilité observé • tout problème d’érosion prévu (dangers) • interprétation de la stabilité de la pente (dangers) • matériaux utilisés pour la construction de la route • Affaiblissement du remblai de la route et des fondations de la route par l’eau stagnante 87 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 3. Évaluer le status actuel de l’écosystèmes Cette étape vise à analyser s’il existe des écosys- tèmes qui jouent actuellement un rôle dans le changement climatique et la protection contre les dangers (par exemple, les inondations, les Encadré 5.3 glissements de terrain), et à comprendre com- Questions d’orientation ment ces écosystèmes peuvent contribuer da- (Étape 1.2) vantage à réduire le risque de tels dangers. La santé des écosystèmes devrait être mesurée par des indicateurs tels que la diversité des espèces, • Quels sont les écosystèmes iden- l’abondance et la connectivité. Les change- tifiés sur le site d’intervention et ments historiques et les tendances de l’écosys- quel est leur état actuel? tème devraient être évalués afin d’obtenir une • Quelles sont les caractéristiques se ces première impression de la stabilité et de la rési- écosystèmes? Quels sont les services lience de l’écosystème et de mieux comprendre écosystémiques qu’ils fournissent? ses services de réglementation et d’approvision- • Quelles est l’importance de ces écosys- nement d’origine. Le potentiel d’expansion des tèmes (par exemple, génèrent-ils des services de réduction des risques de ces éco- avantages qu’un autre écosystème ne systèmes par des efforts de conservation ou de peut pas générer)? restauration devrait alors être articulé qualita- • Quelles utilisations et avantages ac- tivement. Il est également important d’évaluer tuels les acteurs du site d’interven- le contexte socio-économique de la zone, afin tion perçoivent-ils et quelles activités de mieux comprendre la relation entre les élé- économiques y sont générées? ments socio-économiques et les écosystèmes • Quelles sont les activités menées par les de la zone. Les activités suivantes sont requises habitants dans la zone ou aux alentours ? pour cette étape : (par exemple, activités agricoles, ense- mencement et collecte d’eau rétablisse- • Identifier les écosystèmes clés et leurs pro- ment des pâturages, activités forestières) cessus dans le site sélectionné; • Y a-t-il une différence concernant le • Évaluer l’état actuel et les processus des niveau d’accés à ces ressources en fonc- principaux écosystèmes sur le site d’inter- tion des différents groupes (hommes/ vention, en tenant compte de la taille, du femmes/jeunes/personnes âgées)? type d’écosystème, des principales espèces • Y a-t-il des activités particulière- végétales et animales d’importance (endé- ment importantes pour les femmes/ miques, menacées, sous pression, sous ges- hommes/jeunes ? tion, entre autres) et des espèces en voie de • Y a-t-il des plantes ou des animaux qui disparition. revêtent une importance particulière • Définir les éléments socio-économiques perti- pour les femmes/hommes/jeunes ? nents pour le site d’intervention afin de mieux comprendre le lien avec les écosystèmes. 88 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Étude de cas Prioriser les investissements dans les transports résilients au climat dans un environnement où les données sont rares : guide du praticien Le présent guide du praticien33 vise à fournir b. Compréhension du contexte de la gouver- des conseils pour la priorisation des investis- nance et mise en place des arrangements sements résilients au climat dans les routes34 institutionnels pour le processus en présentant une méthodologie générale, un c. Collecte de données axée sur l’identification cadre conceptuel et une étude de cas du proces- et le regroupement des données existantes, sus, qui a été menée au Belize. Il s’adresse spé- et collecte de données, l’accent étant mis sur cifiquement aux environnements où les don- la création de nouveaux éléments pour com- nées sont rares, mais où il existe une mémoire bler les lacunes en matière de données institutionnelle qui peut être exploitée. Il utilise d. Évaluation de la criticité les données existantes, s’appuie sur les connais- e. Évaluation des risques/de l’exposition aux sances d’experts et collabore activement avec les dangers liés au climat principales parties prenantes pour identifier et f. Prise de décisions éclairées hiérarchiser les investissements nationaux clés à l’aide d’un processus participatif et fondé sur Au Belize, le processus consistait à déterminer : des données. a) l’importance socioéconomique des tronçons Le cadre conceptuel présenté dans le guide se routiers ; et b) la vulnérabilité aux inondations compose de six modules, qui peuvent être mis en des réseaux routiers primaire et secondaire. Les œuvre à la fois en parallèle et de manière itérative : tronçons routiers essentiels pour l’accès aux ser- vices publics, tels que les hôpitaux et les écoles, a. Définition des objectifs et portée du proces- la circulation des produits et services écono- sus d’établissement des priorités miques, et leur utilisation dans les itinéraires 90 Au Belize, le processus consistait à déterminer : a) l’importance socioéconomique des tronçons routiers ; et b) la vulnérabilité aux inondations des réseaux routiers primaire et secondaire. d’évacuation, ainsi que ceux qui donnent accès les investissements qui ont été mis en œuvre aux personnes socialement vulnérables, ont été avec divers donateurs, y compris la Banque évalués dans le cadre d’un processus participatif mondiale. Ce processus a été couronné de d’évaluation multicritique (EMC). Des repré- succès au Belize parce que le ministère res- sentants de plus de 35 ministères, municipali- ponsable de la planification du développement tés, organisations du secteur privé, société civile, national a assuré un leadership fort tout au organisations non gouvernementales (ONG) long du processus. Ceci est essentiel pour que et établissements universitaires ont déterminé les résultats de ces processus d’établissement les critères les plus importants pour évaluer les des priorités puissent être intégrés dans les tronçons routiers critiques. Une fois ceux-ci éta- processus nationaux. blis, les participants ont élaboré des indicateurs Grâce à ce processus, quatre zones clés pour évaluer les critères et noté chaque indica- ont été identifiées, dont les plus critiques teur, ce qui a permis une analyse quantitative du étaient très vulnérables aux inondations. Les réseau routier. La vulnérabilité aux inondations résultats du processus ont été adoptés par le a été analysée à l’aide d’une approche combinée Gouvernement bélizien en tant que plan stra- d’inspections sur le terrain et de collecte de ren- tégique et ont été utilisés pour coordonner seignements sur les événements passés. En in- les investissements mis en œuvre avec divers tégrant les résultats de ces processus, un modèle donateurs, y compris la Banque mondiale. Ce géospatial de pointe a ensuite été développé à processus a été couronné de succès au Belize partir de l’analyse du réseau. parce que le ministère responsable de la pla- Dans le cadre de ce processus, quatre sec- nification du développement national a assuré teurs clés ont été identifiés qui étaient les plus un leadership fort tout au long du processus. critiques et très vulnérables aux inondations. Ceci est essentiel pour que les résultats de ces Les résultats de ce processus ont été adoptés processus d’établissement des priorités puissent par le Gouvernement bélizien en tant que plan être intégrés dans les processus nationaux. stratégique et ont été utilisés pour coordonner Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 5.2 Étape 2. Évaluation des risques climatiques et de la vulnérabilité Objectif Cette phase vise à orienter l’identification des risques climatiques et l’évaluation des dangers Informations nécessaires qu’ils présentent pour les ressources et les in- frastructures routières. Le choix des interven- Informations concernant les dernières catas- tions dépend en partie des risques côtiers qui trophes et leurs impacts survenus sur le site sélec- prévalent sur le site sélectionné. tionné, informations sur les changements clima- tiques prévus, cartes morphologiques. Mobilisation de parties prenantes Résultat La mobilisation des parties prenantes doit inter- venir en complément de la phase de collecte de Un profil de risque et de vulnérabilité dans les données et garantir l’utilisation des meilleures scénarios climatiques actuels et futurs couvrant données disponibles pour le site sélectionné. les dangers, l’exposition et les vulnérabilités. 92 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Principales activités 1. Identification des risques, de l’échelle et des niveaux d’exposition Une fois que les autorités routières ont réalisé se concentrer sur les segments, les nœuds la première étape visant à définir les infrastruc- ou les structures critiques. Les échelles du tures ou les lieux à inclure dans une évaluation territoire et du réseau correspondent toutes (par exemple les infrastructures critiques uni- deux à des approches stratégiques, basées quement, toutes les infrastructures situées dans sur des scénarios climatiques et une analyse une région donnée, etc.), l’exposition aux impacts qualitative (expertise) de la vulnérabilité et résultant des aléas naturels peut être évaluée. Les des conséquences. autorités routières peuvent classer l’exposition • L’orientation à l’échelle du segment est par catégories en évaluant les niveaux d’exposi- menée soit avant l’approche consolidée à tion existants, sur la base d’événements et d’ob- l’échelle du réseau lorsque les segments cri- servations anciens et récents, des connaissances tiques sont déjà connus (niveaux de trafic locales et techniques et des recherches existantes. élevés, absence de route alternative, écosys- Le choix de l’échelle d’analyse et du niveau de tèmes sensibles), soit après avoir identifié précision le plus pertinent joue un rôle impor- les segments vulnérables par l’approche du tant, comme indiqué ci-après : réseau afin d’affiner l’analyse. • L’orientation à l’échelle de la structure se • L’orientation à l’échelle territoriale (terri- concentre sur l’analyse des points critiques toires desservis par le réseau routier) est le d’un segment, comme un viaduc, un tunnel, stade auquel le risque pourrait toucher la un nœud (de circulation), etc. Ces points plus grande partie ou la totalité du territoire. critiques peuvent être identifiés grâce à l’ap- C’est également la seule échelle d’analyse proche par réseau ou par segment. Étant où tous les enjeux territoriaux liés au réseau donné que l’analyse se concentre sur un seul routier peuvent être abordés. Les autorités objet, il est plus facile de mettre en œuvre responsables des différents secteurs coo- une approche globale et technique (quanti- pèrent pour réduire les risques. tative). La matrice qui suit (voir tableau 8 • L’orientation à l’échelle du réseau est né- ci-après) peut être utilisée pour déterminer cessaire pour déterminer les principales l’exposition d’infrastructures ou d’emplace- vulnérabilités d’un réseau routier avant de ments spécifiques. 94 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Tableau 8: Matrice d’évaluation de l’exposition des routes. Élévation Empêtes/ Précipi- Forte va- du niveau Extreme Précipita- Sécheresse tations riabilité de la mer Temperature tions ex- moyennes climatique ou ondes trêmes de tempête Infrastructure/ Emplacement/ Activité A Infrastructure/ Emplacement/ Activité B Infrastructure/ Emplacement/ Activité C Infrastructure/ Emplacement/ Activité D Note: L’exposition peut être notée comme suit : X = pas d’exposition ou exposition négligeable aujourd’hui ou à l’avenir ; 1 = faible exposition aujourd’hui ou à l’avenir ; 2 = exposition moyenne aujourd’hui ou à l’avenir ; 3 = forte exposition aujourd’hui ou à l’avenir. Tableau 11: Description des impacts et échelles de probabilité Probability of impact Definition Score Il y a de grandes chances que cela se produise (prob- Probable/quasi certain 3 abilité supérieure à 50 %) Il est possible que cela se produise (probabilité in- Peu probable 2 férieure à 50 %) Faible probabilité, mais pas impossible (probabilité Rare/très improbable 1 faible, mais sensiblement supérieure à zéro) 95 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 2. Évaluation du niveau de vulnérabilité La vulnérabilité au changement climatique et • Évaluation du niveau de la capacité d’adap- aux risques naturels désigne la propension ou la tation. La capacité d’adaptation peut être un prédisposition d’un écosystème à être impacté concept difficile à quantifier et à évaluer en négativement par les risques climatiques. La vul- raison de plusieurs facteurs internes et ex- nérabilité s’explique par les deux facteurs suivants ternes. Par exemple, bien qu’une infrastruc- : 1) la sensibilité, et 2) la capacité d’adaptation. ture, un emplacement ou une activité puisse La sensibilité désigne la mesure dans laquelle un être très exposé(e) et sensible aux aléas (ce système est impacté par des stimuli liés au climat. qui donne un niveau de vulnérabilité élevé), il/elle peut avoir une capacité accrue d’adap- • Évaluation du niveau de sensibilité d’après : tation aux impacts et sa vulnérabilité globale a. L’expérience d’événements récents et an- est donc considérée comme plus faible lorsque ciens (par exemple, l’inondation d’une la capacité d’adaptation est prise en compte. route à un certain endroit peut avoir en- Le tableau 10 ci-après fournit un exemple traîné des dommages environnementaux d’échelle pour aider à attribuer une capacité et économiques plus étendus que des ni- d’adaptation élevée, moyenne ou faible. Le veaux d’inondation similaires dans une niveau de capacité d’adaptation attribué doit autre zone similaire) ; reposer sur les niveaux de sensibilité actuels. b. La situation géographique (par exemple, • Définition du niveau de vulnérabilité glo- les routes situées sur des pentes seront bal.En combinant les notes de la capacité probablement plus sensibles aux glisse- d’adaptation et de la sensibilité, il est possible ments de terrain et à l’affouillement que de déterminer si la route est vulnérable, dans celles situées dans des régions plates, et quelle mesure et pour quelles variables cli- les zones d’un réseau qui servent de liens matiques. Les infrastructures qui présentent majeurs entre de grandes zones urbaines une grande sensibilité et une faible capacité subiront un niveau de perturbation plus d’adaptation seront plus vulnérables à la va- élevé lors de phénomènes météorolo- riable climatique que celles qui ont une faible giques extrêmes que les zones du réseau sensibilité et une grande capacité d’adapta- situées dans des zones moins peuplées et tion. Celles qui présentent une faible vulné- moins urbanisées) ; et rabilité à la variable climatique sont moins c. L’état et la durée de vie des infrastructures susceptibles de nécessiter la mise en place (par exemple les parties du réseau mal en- de stratégies d’adaptation pour les protéger. tretenues et en mauvais état seront pro- La matrice de vulnérabilité présentée dans bablement plus sensibles aux impacts des le tableau 11 ci-après fournit un exemple de conditions météorologiques extrêmes que la manière dont la sensibilité et la capacité les zones ou les infrastructures récem- d’adaptation peuvent être utilisées pour dé- ment construites ou bien entretenues). terminer le niveau de vulnérabilité global. 96 Tableau 12: Description du niveau de sensibilité des infrastructures routières Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Niveau de Description du niveau de sensibilité sensibilité des infrastructures (exemple) 3 Élevé Dommages permanents ou conséquents nécessitant d’importantes réparations. Infrastructures endommagées et interruption des services généralisés nécessitant 2 Moyen des réparations modérées. Infrastructures locales partiellement endommagées. Perturbation localisée des services d’infrastructure. Aucun dommage permanent. 1 Faible Quelques travaux de restauration mineurs nécessaires. 0 Négligeable Les services d’infrastructure ne sont ni endommagés ni perturbés. Tableau 13: Description du niveau de la capacité d’adaptation Niveau de Description de la capacité d’adaptation la capacité des infrastructures (exemple) d’adaptation 3 Élevé Dommages permanents ou conséquents nécessitant d’importantes réparations Infrastructures endommagées et interruption des services généralisés nécessitant 2 Moyen des réparations modérées. Infrastructures locales partiellement endommagées erturbation localisée des services d’infrastructure. Aucun dommage perma- 1 Faible nent. Quelques travaux de restauration mineurs nécessaires 0 Négligeable Les services d’infrastructure ne sont ni endommagés ni perturbés Tableau 14: Évaluation du niveau de vulnérabilité global des infrastructures routières sur la base de l’évaluation de la capacité d’adaptation et de la sensibilité Capacité Sensibilité d’adaptation Faible Moyenne Élevée Faible 4 (Moyenne) 5 (Élevée) 6 (Extrême) Moyenne 3 (Faible) 4 (Moyenne) 5 (Élevée) Élevée 2 (Très faible) 3 (Faible) 4 (Moyenne) 97 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Encadré 5.4 Questions d’orientation • L’infrastructure, l’emplacement ou l’activité est-il/elle capable de s’adapter aux changements climatiques ? Par exemple, l’infrastruc- ture a-t-elle été conçue en tenant compte des changements cli- matiques ? Le réseau/l’infrastructure est-il/elle en bon état ? • Y a-t-il des obstacles empêchant une infrastructure, un empla- cement ou une activité de s’adapter à un climat changeant ? Par exemple, des ressources limitées, une volonté politique, des incertitudes/différends concernant la propriété, l’absence de dé- finition des rôles et des responsabilités, l’absence d’intégration et d’éducation de la communauté ? • Le réseau routier est-il déjà confronté à des défis (non clima- tiques) qui limiteront sa capacité à s’adapter aux changements climatiques ? Par exemple, il pourrait être grandement nécessaire d’améliorer les routes existantes pour faire face à l’augmentation du trafic et les ressources sont concentrées sur ce point. • Le rythme du changement climatique prévu sera-t-il probable- ment plus rapide que la capacité d’adaptation du système ? Par exemple, la durée de vie des infrastructures sera-t-elle réduite en raison des pressions croissantes exercées par les risques cli- matiques ? Les infrastructures, les emplacements et les activités, qui ont une capacité intrinsèque à s’adapter au changement cli- matique, pourront-ils le faire avant d’atteindre les seuils limites ? • Des initiatives et des procédures ont-elles déjà été entamées pour faire face aux impacts du changement climatique liés au réseau ? Par exemple, des plans, des programmes ou des stratégies ont-ils été mis en place pour renforcer la capacité d’adaptation ? Existe- t-il des plans d’urgence en cas de défaillance temporaire/perma- nente ou de perte d’une infrastructure, d’un emplacement ou d’une activité ? 98 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 3. Évaluation des risques climatiques et des impacts potentiels Cette étape vise à permettre aux experts de produire, quelle que soit la probabilité que ce comprendre et, si possible, de quantifier les risque se matérialise. La gravité est évaluée par risques pour les réseaux et les infrastructures l’utilisateur sur la base des connaissances, des routiers d’une manière simpliste, accessible, ité- estimations et des preuves d’événements simi- rative, mais solide et holistique, en suivant les laires par le passé (à une échelle similaire, sur principes d’évaluation des risques. Les experts la même infrastructure ou sur une infrastruc- pourront classer leurs infrastructures, leurs em- ture similaire, ou au même endroit ou à un en- placements et leurs activités en fonction du ni- droit similaire) et peut être notée à l’aide d’une veau de probabilité ou de gravité des risques. échelle de gravité. Les critères de l’échelle de Cette approche permettra de déterminer les gravité et les paramètres qui y sont associés endroits où les risques les plus importants sont doivent être adaptés aux besoins et aux prio- susceptibles de se produire et préparera les ex- rités locaux et l’explication ci-dessous est four- perts à l’identification des réponses d’adapta- nie à titre d’exemple uniquement. Idéalement, tion. Le tableau 12 ci-après présente une liste les critères et les paramètres de notation sont des impacts potentiels sur les infrastructures définis dans le cadre d’un atelier avec les prin- routières dus à des hausses de température, à cipales parties prenantes, afin d’identifier les des pluies prolongées et abondantes et à l’élé- critères importants à utiliser pour évaluer les vation du niveau de la mer. Le niveau de gra- conséquences (voir tableau 14 ci-après). vité et de probabilité de ces impacts devra faire • Détermination du niveau de risque. Sur la l’objet d’une évaluation plus approfondie. base des résultats concernant le niveau d’expo- sition, la vulnérabilité et les impacts potentiels • Évaluation de la gravité des impacts. La du changement climatique, le niveau de risque gravité fait référence à un jugement sur la peut être estimé comme étant faible, moyen sévérité d’un impact (comme l’inondation ou élevé. L’échelle des niveaux de risque du d’une route, les dommages causés à un pont tableau 15 ci-après indique comment la com- par la chaleur, un glissement de terrain à un binaison des composantes du risque peut endroit particulier, etc.) si celui-ci devait se conduire à différents niveaux de risque. Les critères et les paramètres de notation sont définis dans le cadre d’un atelier avec les principales parties prenantes, afin d’identifier les critères importants à utiliser pour évaluer les conséquences. 100 Tableau 15: Échelle de gravité pour l’évaluation des impacts Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Critères de 1 (Faible) 2 (Moyenne) 3 (Élevée) notation Population et Entre 1 et 2 % de la Entre 2 et 5 % de la Entre 5 et 10 % de la communautés population touchée population touchée population touchée Impact Moins de 1 million de Entre 1 et 5 millions Plus de 5 millions de économique dollars É-U. de dollars É-U. dollars E.U. Personnes et Employés d’un grand Employés d’une Employés d’une unité employés bureau touchés fonction touchés (par commerciale touchés exemple, l’entretien) Société Perturbation régionale Perturbation régionale Perturbation nationale des services, pratiques des services, pratiques des services, pratiques et événements sociaux et événements sociaux et événements sociaux essentiels essentiels essentiels Parties pre- Plusieurs parties pre- Un groupe de parties Plusieurs groupes de par- nantes et nantes ou éléments de prenantes ou d’éléments ties prenantes ou d’élé- chaîne d’appro- la chaîne d’approvi- de la chaîne d’approvi- ments de la chaîne d’ap- visionnement sionnement touchés sionnement touché provisionnement touchés Tableau 16: Échelle de gravité des risques basée sur l’exposition, la vulnérabilité et les impacts du changement climatique Impacts du Niveau de Exposition changement Risque vulnérabilité climatique Élevée Élevée Élevée Élevée Élevée Élevée Moyenne Élevée Moyenne Moyenne Faible Moyenne Moyenne Faible Élevée Moyenne Moyenne Faible Moyenne Moyenne 101 Box 5.5 Les facteurs géographiques à prendre en compte lors de l’identification des types de risques liés au changement climatique futur sont notamment les suivants : • La présence de plans d’eau : les zones cô- tières peuvent devoir prendre en compte l’élévation du niveau de la mer • L’altitude : les zones situées à des altitudes plus élevées peuvent être plus concernées par des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des vitesses de vent élevées et des ni- veaux de précipitations accrus, associés à une fréquence et à une ampleur accrues des tem- pêtes liées au changement climatique ; • L’utilisation du sol : les zones fortement ur- banisées peuvent se concentrer sur les dom- mages causés aux systèmes de drainage des routes et aux tissus des routes et des chaus- sées, tandis que les zones plus rurales peuvent être préoccupées par l’accès et la dépendance excessive à l’égard des structures routières en raison d’un manque de redondance ; • La topographie : La topographie est suscep- tible d’être une considération majeure pour les autorités routières nationales, notamment en ce qui concerne l’excès de ruissellement des eaux de surface associé aux événements d’inondation exacerbés par le changement climatique ; • Le sol et la géologie : il s’agira d’une consi- dération pour les autorités qui ont déjà connu des glissements de terrain et qui se- ront un facteur de risque d’inondation. • L’accessibilité : certains emplacements géo- graphiques peuvent avoir un accès et/ou des liaisons de transport médiocres qui peuvent être davantage affectés et limitées par des va- riables climatiques telles que des évènements climatiques extrêmes, incluant les inondations. Étude de cas Exemple de carte de vulnérabilité des infrastructures routières en haïti Des cartes de vulnérabilité du réseau routier haï- tien ont été élaborées dans le cadre du projet « Élaboration d’un plan et de lignes directrices, et renforcement des capacités pour l’adoption de solutions fondées sur les écosystèmes afin de protéger les infrastructures en Haïti ». L’étude complète a été incluse dans l’annexe 1. Un des- criptif sommaire de la méthodologie a été inclus dans l’annexe 3 pour faciliter la consultation. Étapes de l’analyse Étape 1. Informations spatiales Pour produire les cartes de vulnérabilité, il est nécessaire d’obtenir et de traiter des informa- tions géospatiales provenant de différentes sources et à différentes échelles. De plus amples informations sur la méthodologie sont présen- tées dans l’annexe 3 intitulée « Méthodologie pour la production de cartes de vulnérabilité en Haïti et résultats ». Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Etape 2. Analyse des informations À partir des informations spatiales obtenues au ou des tremblements de terre, entre autres. stade précédent, différents processus ont été ré- L’impact sur les routes se traduit par des alisés, tels que la reclassification des données et obstructions causées par les matériaux. Pour les superpositions de couches. Ces informations l’indicateur d’inclinaison des pentes, les va- ont été traitées au niveau des départements pour leurs ci-après ont été prises en considération une meilleure gestion des informations et une (voir tableau 17 ci-après). meilleure représentation des résultats. • Franchissements. Le risque est dû à l’expo- En outre, l’analyse a été effectuée pour sition des routes résultant de l’augmentation chaque classification des routes (communales, du débit des voies d’eau et des inondations. départementales et nationales). Pour chacune L’augmentation du débit des rivières et des d’entre elles, une zone tampon d’affectation masses d’eau est due, entre autres, aux pluies, (zone d’influence) de 200 m a été générée. aux tempêtes et aux ouragans. Les dommages Au final, trois produits d’analyse (indica- causés aux routes se traduisent par l’érosion des teurs) ont été obtenus, parmi lesquels le risque talus, des inondations et une obstruction des d’exposition aux menaces climatiques et les routes, ainsi que par des dommages causés aux effets indirects qui pourraient toucher les in- ponts. Pour l’indicateur des franchissements, frastructures en Haïti. l’intersection entre les routes et la zone tampon hydrologique de 150 m a été prise en compte. • Proximité des côtes. Le risque est dû à l’ex- position des routes aux changements de ma- Il est important de préciser que pour une ana- rées provoqués par les tempêtes tropicales et lyse plus spécifique, il faut connaître les autres les ouragans. L’impact sur les routes se tra- facteurs et conditions du site, comme le type duit par des inondations et l’érosion des talus. de sol et de roche dont dépend la stabilité des Pour l’indicateur de proximité des côtes, les pentes, l’existence d’ouvrages de drainage fonc- valeurs ci-après ont été prises en considéra- tionnels ou l’existence d’ouvrages sur les pentes. tion (voir tableau 16 ci-après). Ces indicateurs permettent cependant de se • Inclinaison des pentes. Le risque est dû à faire une idée générale de la vulnérabilité des l’exposition des routes aux glissements de infrastructures routières d’Haïti. terrain et à l’érosion des pentes. Les maté- Les trois indicateurs ont été intégrés pour riaux peuvent glisser en raison des phéno- obtenir des indices de vulnérabilité. Ces valeurs mènes météorologiques, de la saturation des sont : risque nul, faible, moyen et élevé (voir matériaux et leur glissement dû à la gravité, tableau 18 ci-après). 104 Tableau 16: Valeurs de l’indicateur de proximité des côtes Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Niveau Indice Description Nul 0 Zones situées à une altitude supérieure à 30 m.a.s.l. Route à faible risque 1 Zones situées à une altitude comprise entre 20 et 30 m.a.s.l.35 Route à risque moyen 2 Zones situées à une altitude comprise entre 10 et 20 m.a.s.l. Route à risque élevé 3 Zones situées à une altitude comprise entre 0 et 10 m.a.s.l. Tableau 17: Valeurs de l’indicateur d’inclinaison des pentes Niveau Indice Description Nul 0 Zones présentant une pente comprise entre 0 et 5°. Route à faible risque 1 Zones présentant une pente comprise 5 et 25°. Route à risque moyen 2 Zones présentant une pente comprise 25 et 40°. Route à risque élevé 3 Zones présentant une pente supérieure à 40°. Tableau 18: Indices de vulnérabilité des infrastructures Niveau Indice Description Nul • Routes exposées à des collines présentant des pentes comprises entre 0 et 5° 0 • Routes éloignées des franchissements et des masses d’eau • Routes éloignées du littoral ou dont l’altitude est supérieure à 30 m.a.s.l. Route à • Routes exposées à des collines présentant des pentes comprises entre 5 et 25° faible risque 1 • Routes proches de franchissements et de masses d’eau (à moins de 150 m) • Routes à proximité du littoral à une altitude comprise entre 20 et 30 m.a.s.l. Route • Routes exposées à des collines présentant des pentes comprises entre 25 et 40° à risque 2 • Routes proches de franchissements et de masses d’eau (à moins de 150 m) moyen • Routes à proximité du littoral à une altitude comprise entre 10 et 20 m.a.s.l. Route à • Routes exposées à des collines présentant des pentes supérieures à 40° risque élevé 3 • Routes proches de franchissements et de masses d’eau (à moins de 150 m) • Routes à proximité du littoral à une altitude comprise entre 0 et 10 m.a.s.l. 105 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Figure 8: Arbre de décision pour l’identification des options d’intervention en fonction du niveau de risque pour la route Résultats de l’analyse pour le infrastructure/Emplacement/Activité département de Grand’Anse La route dispose-t-elle d’ouvrages Le département de Grand’Anse compte environ carte qui en résulte est présentée ci-dessous. La fi- de drainage transversal 225 km de routes principales, dont 43 km de routes gure 8 ci-après illustre un arbre de décision qui vise fonctionnant correctement? communales, 121 km de routes départementales et à soutenir le processus d’identification des risques Non Oui 59 km de routes nationales (voir annexe 4.1). La pour les infrastructures routières. La route dispose-t-elle d’ouvrages de drainage transversal, mais qui ne La route se trouve à Carte de vulnérabilité : Grand’Anse department fonctionnent pas correctement? proximité de collines? Non Oui Non Oui La route se trouve La route se trouve-t-elle à proximité des Les routes sont-elles dépourvues à proximité du littoral? collines avec des pentes allant jusqu´à d’ouvrages de drainage transversal? 10º ou correctement goudronnées? Oui Non Oui Non Oui Route à Route avec une La route se trouve-t-elle à proximité des risque élevé chaussée en bon état collines avec des pentes supérieures à 40º , ou non goudronnées? Non Oui Non Oui La route se trouve à proximité du littoral, avec une protection? Route à risque Route à faible La route se trouve-t-elle à priximité des moyen risque collines avec des pentes supérieures Non Oui à 40º, non goudronnées? Oui La route se trouve à proximité du littoral, sans protection ou avec une Route à protection de mauvaise qualité? risque élevé Oui Nulle Faible Route avec une Route à risque Moyenne chaussée en bon état moyen Élevée Non Oui Route à la Route à chaussée usée risque élevé Oui 106 107 5.3 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Étape 3. Identification des options de SFN et classement par ordre de priorité Objectif Déterminer les stratégies possibles pour réduire les risques d’inondations, de glissements de terrain et autres risques climatiques, et évaluer si les solutions fondées sur la nature sont une alternative adéquate ou un complément valable aux options convention- nelles. Dans la mesure du possible, les solutions fon- dées sur la nature doivent être classées par ordre de priorité en évaluant les compromis et les limites. Des actions plus détaillées sont mentionnées, tout en utili- sant des méthodes d’évaluation de la valeur des SFN. Mobilisation de parties prenantes Utiliser le groupe multipartite pour valider les meilleures options et développer une analyse de rentabilisation. Résultat Une liste succincte d’interventions réalisables sur les plans technique, économique, social et environnemental, précisant les coûts approxima- tifs à des fins de comparaison. 108 Principales activités 1. Identification des options d’intervention potentielles fondées sur la nature ou hybrides Sur la base de l’évaluation des risques, iden- tifier les solutions possibles fondées sur la nature ou hybrides pour faire face au risque spécifique. Tenir compte du fait que des me- sures non structurelles (telles que des sys- tèmes d’alerte précoce et l’aménagement du territoire) et diverses combinaisons de mesures fondées sur la nature, convention- nelles et non structurelles peuvent être né- cessaires pour traiter le problème spécifique des risques d’inondation. Étudier la façon dont la conservation, l’élargissement d’un écosystème existant ou la restauration d’un écosystème détruit peut contribuer à réduire, par exemple, les risques d’inondations ou de glissements de terrain. Examiner les projets précédents et les SFN possibles pour en tirer des leçons et réaliser une estimation préli- minaire des coûts. Évaluer les facteurs sus- ceptibles d’influencer la stabilité et les per- formances des écosystèmes vitaux. Évaluer également les possibilités de les intégrer dans la gestion générale du système. Établir une liste des options de SFN/hybrides réalisables et des mesures d’accompagnement. Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Selon le niveau de risque du site sélectionné, • Accommoder: L’objectif est de modifier les solutions fondées sur la nature peuvent of- ou de moderniser les interventions exis- frir différentes approches de gestion des risques tantes ou adjacentes qui sont déjà sur climatiques. Ces approches sont les suivantes :36 place afin d’améliorer les performances globales du système. • Construire: L’objectif est de préserver la • Retraiter: L’objectif est de revoir ou d’adop- position actuelle des côtes et de maintenir ter de nouveaux outils d’aménagement pour ou d’augmenter le niveau de protection à permettre aux côtes de faire face à l’élévation l’aide d’interventions fondées sur la nature, du niveau de la mer et aux inondations dues hybrides ou dures. aux ondes de tempête. • Protéger: L’objectif est d’utiliser les inter- ventions existantes pour assurer la protec- Le tableau 19 ci-après énumère les atouts et les tion plutôt que d’élaborer ou de mettre en points faibles des interventions dures, fondées œuvre de nouvelles interventions. sur la nature et hybrides. Tableau 19 : Exemples d’approches de gestion côtière appliquées aux infrastructures routières Approche de Exemple appliqué aux infrastructures gestion côtière Planification d’interventions d’alimentation sur les plages, de systèmes de murets, de brise-lames détachés, de pieux en bois, afin de construire Construire une barrière côtière pour les actifs côtiers (par exemple, les routes cô- tières) contre l’action des vagues et l’érosion côtière Rénover un revêtement qui protège une route côtière de l’action des vagues; la restauration des récifs coralliens, des forêts de mangroves, Protéger des zones humides ou des systèmes de dunes qui servent de tampon pour une route côtière; Élever le niveau d’une route pour tenir compte de l’élévation projetée Accommoder du niveau de la mer Planifier un nouvel environnement résilient au climat plus à l’inté- Reculer rieur des terres en tenant compte des limites de recul requises. 110 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 2. Classement des options identifiées par ordre de priorité en fonction des objectifs techniques, sociaux, environnementaux et économiques Une fois que plusieurs options de SFN/hybrides Les deux méthodologies se différencient par ont été identifiées, chacune d’entre elles doit être leur complexité, par le type d’analyse (quali- examinée sur la base des objectifs techniques, so- tative ou quantitative) et par les ressources et ciaux, environnementaux et économiques afin de les contributions nécessaires à leur utilisation. donner la priorité aux options les plus réalisables et les plus rentables. Cette sélection doit s’effec- • Analyse multicritère - l’analyse est effec- tuer dans le cadre d’un processus participatif avec tuée sur la base d’informations qualitatives les parties prenantes. Deux méthodes principales qui permittent de classer diverses options de peuvent être utilisées pour classer les options SFN/hybrides selon des critères présélec- d’intervention par ordre de priorité : a) l’analyse tionnés. Cela permet d’établir des priorités multicritères ; et b) l’analyse coûts-avantages. Les à partir d’une quantité limitée d’informa- principales étapes sont les suivantes : tions quantitatives. Les critères de sélection doivent être définis avec la participation de • Prendre en compte les multiples valeurs et toutes les parties prenantes impliquées dans avantages, y compris non monétaires, afin de le processus de planification. cerner la valeur totale des différentes options • Analyse coûts-avantages - L’analyse est ba- de SFN et hybrides ; sée sur des informations quantitatives pour • Attribuer des pondérations aux critères proposés estimer et comparer tous les coûts et avan- et utiliser ces derniers pour classer les options ; tages d’une mesure de SFN/hybride, afin de • Établir un ordre de priorité et une liste res- renseigner sur les mesures qui génèrent les treinte d’options de SFN et hybrides sur la base plus grands avantages directs, indirects er des critères convenus ; d’exernalités positives associés à la réduction • Utiliser le groupe multipartite et consulter des risques liés au changement climatique. les autres détenteurs de droits pour déter- Les avantages perçus par la population uti- miner les meilleures options et réaliser une lisant les services écosystémiques seront liés analyse de rentabilisation ; aux écosystèmes où les SFN seront mises • Analyser les coûts, les avantages, les impacts et en œuvre. les compromis de différents scénarios de ges- tion des risques, ainsi que les coûts de l’inaction, À l’issue du processus de priorisation, une ou pour cerner les gains ou les pertes au niveau des deux options auront été sélectionné une ou deux fonctions écosystémiques et de la fourniture de options de SFN ou hybrides, adaptées au site services ayant un impact sur l’adaptation, sur la concerné. Une liste d’exemples de solutions de réduction des risques de catastrophe et sur la SFN et hybrides est incluse dans le catalogue de résilience (par exemple en prenant en considé- solutions (septième partie). ration les zones humides). 112 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Étude de cas Sélection de sites pilotes dans le grand sud d’Haïti Le Grand Sud d’Haïti, la Péninsule Tiburon tien. Les principales villes auxquelles la RN 2 ou la Péninsule Sud abrite la Grand’Anse, les se connecte comprennent (d’ouest en est) Les Nippes, le sud et le sud-est et fait partie des Cayes, Aquin, Miragoâne, Léogâne, Petit- départements de l’ouest d’Haïti. La principale Goâve, Gressier, Carrefour et Port-au-Prince. activité économique de cette région est l’agri- Elle est longue de 186 km (118 miles) de Port- culture, qui représente 85 % de la production au-Prince aux Cayes. La RN 2 se connecte à nationale de maïs, 37 % de la production na- la route départementale 25 (RD 25) et atteint tionale de fruits, 34 % des bovins, des porcs et l’extrémité ouest de la presqu’île de Tiburon. des chèvres du pays et 30 % des poulets, des Ce réseau routier est une route à deux voies canards, des dindes et des pintades. Chaque an- dans les deux sens qui relie environ 3,5 millions née, les exportations de la péninsule, rien que de personnes (30 % de la population totale en pour le secteur des « huiles essentielles », repré- Haïti), dont beaucoup vivent dans des zones sentent au moins 25 millions de dollars É.U. sous-urbanisées ou rurales, sans accès à d’autres Malgré l’importance de ces exportations, il moyens de communication et d’échange de nour- n’existe qu’une seule forme de communication riture, de matériaux ou de services. Comme c’est terrestre entre la péninsule et ses principales la seule voie de communication dans le sud de la villes avec la capitale du pays, Port-au-Prince. péninsule avec la capitale d’Haïti, de nombreux La route nationale 2 (RN 2) est la route efforts d’entretien ont été effectués au fil des ans. interministérielle du sud du réseau routier haï- Toutefois, ces efforts n’ont pas été suffisants car La route nationale 2 (RN 2) est la route interministérielle du sud du réseau routier haïtien. Les principales villes auxquelles la RN 2 se connecte comprennent (d’ouest en est) Les Cayes, Aquin, Miragoâne, Léogâne, Petit-Goâve, Gressier, Carrefour et Port-au-Prince. Elle est longue de 186 km (118 miles) de Port-au-Prince aux Cayes. 114 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN la vulnérabilité de ces infrastructures aux risques tails de chaque site peuvent être trouvés dans météorologiques est extrêmement élevée. le tableau 20 ci-après. Lors de la visite des sites de la côte sud de la Parmi ceux-ci, deux sites (sites 1 et 4) ont été péninsule sud, il a été observé une série de tra- sélectionnés après une inspection sur le terrain vaux d’ingénierie pour l’entretien et la protec- et en fonction de plusieurs critères, comme suit : tion de ces infrastructures. Une grande partie du travail est effondrée ou inachevée en raison • Il y avait des endroits où différentes mesures d’une mauvaise planification et d’un manque pouvaient être proposées, de sorte que lors de ressources financières. de l’extrapolation de telles actions, celles- Au total, huit sites ont été visités lors de ci seraient appliquées dans une plus grande missions sur le terrain, en tant que sites po- variété de sites ; tentiels pour les solutions SFN, sélectionnés • Les mesures pourraient être exécutables et appli- par l’équipe de la Banque mondiale et l’Unité cables en termes de temps, de coût et de résultat ; centrale d’exécution (UCE) du Ministère des • L’exécution des mesures pourrait se faire en travaux publics, des transports et des communi- utilisant une végétation endémique et des cations du Gouvernement haïtien pour sa criti- matériaux facilement trouvables en Haïti ; cité et sa vulnérabilité. L’objectif des visites sur • Les administrations publiques d’Haïti sont le terrain était de prioriser les deux principaux d’accord et sont d’avis que des actions sont sites pour la mise en œuvre de l’ÉNB. Les dé- nécessaires dans ces endroits. Lors de la visite des sites de la côte sud de la péninsule sud, il a été observé une série de travaux d’ingénierie pour l’entretien et la protection de ces infrastructures. Une grande partie du travail est effondrée ou inachevée en raison d’une mauvaise planification et d’un manque de ressources financières. 115 Tableau 20: Identification de sites pilotes en Haïti Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Sites Diagnostic initial Solutions proposées Le site 1 est situé sur la RN 2 dans la sec- Aucun ouvrage de drainage transversal n’est observé dans Évaluation hydrologique, détermination des ouvrages de protection des pentes et de leurs ouvrages de tion des Zanglais, commune de Saint- cette section. Le principal problème observé concerne la drainage complémentaires et nécessité de travaux transversaux. Définition des structures de protection Louis-du-Sud, arrondissement d’Aquin, pente de la sous-pente et l’érosion de la pente supérieure, côtière et d’un remblai compact. département sud de Haïti. qui entraîne des risques de glissements de terrain en bloc. Le site 2 est situé sur la RN 2 dans le Glissement de terrain possible, absence de travaux de drai- tronçon Solon, commune de Saint-Louis- Évaluation hydrologique, détermination de la nécessité de travaux routiers transversaux et de lessive nage, observation de fissures sur la route et intercalations de du-Sud, arrondissement d’Aquin, Sud sur la pente. calcaire et de marnes fracturées et altérées. Département de Haïti. L’absence d’un programme approprié de gestion des res- Le site 3 est situé sur la RN 2 dans le sources entraîne la contamination du sol, de l’air et de l’eau. tronçon Solon, commune de Saint-Louis- L’accumulation de déchets entraîne également la génération Évaluation hydrologique, Définition d’un programme d’entretien des gouttières. du-Sud, arrondissement d’Aquin, Sud de risques d’inondation, le manque d’entretien et donc la Département de Haïti. capacité de rejet du flux. Probabilité d’éroder et de glisser le long de la pente Le site 4 est situé sur la RD 25 dans jusqu’à la route, générant des impacts sur la mobilité et le tronçon de Blactote, commune de Évaluation hydrologique, définition de la nécessité d’ouvrages transversaux, de structures de protection côtière les infrastructures routières ; absence de travaux de drai- Tiburon, Chardonnières Arrondissement, et d’un remblai compacté. nage supplémentaires transversaux, pente de sous-pente Département Sud d’Haïti. et érosion de la pente supérieure ; génération d’érosion. Le sol n’est pas fixé (principalement par les racines des Le site 5 est situé sur la RD 25 dans plantes), il est donc susceptible de s’éroder et de glisser le le tronçon de Blactote, commune de long de la pente, l’érosion de la côte est causée par les vagues, Évaluation hydrologique, définition des structures de protection des pentes, des structures de protection Tiburon, Chardonnières Arrondissement, le niveau de déforestation est élevé, il n’y a pas de travaux de côtière et nécessité de travaux transversaux sur la route. Modification possible de la pente. Département Sud d’Haïti. drainage transversal ou de blanchisseries qui rejettent par- tiellement le ruissellement, le détachement de blocs. Le site 6 est situé sur la RD 25 dans Grande vitesse de ruissellement et d’érosion des systèmes le tronçon de Cosse, commune Les de drainage et mise en place d’un système de stabilisation Évaluation hydrologique, restauration du mur de gabion, examen hydraulique des ouvrages de drainage exis- Zanglais, Chardonnières, Arrondissement, des pentes, émergence d’une fracturation et altération tants, définition des fossés existants le long des travaux de drainage et des structures de dissipation d’énergie. Département Sud d’Haïti. d’origine sédimentaire. Le site 7 est situé sur la RD 25 dans Absence de systèmes de drainage appropriés ; des fossés le tronçon de Cosse, commune Les sont observés à la fois dans les marges, l’aire de réparti- Évaluation hydrologique, Restauration du mur de gabion, Définition de l’examen hydraulique des Zanglais, Chardonnières, Arrondissement, tion ainsi que des dommages de la structure au site de travaux de drainage existants et des structures de dissipation d’énergie, Pose de la chaussée. Département Sud d’Haïti. déversement, manque d’entretien. Le site 8 est situé sur la RD 25 dans la section Déforestation du bassin au-dessus de l’emplacement de grands Évaluation hydrologique du bassin hydrographique, examen hydraulique du pont, rectification de Boury, commune de Torbeck, arrondisse- ruissellements et de l’érosion des rives des berges, réduction (dragage) de la section transversale en amont et en aval du pont seront définis, définir les travaux de ment de Cayes, Sud Département d’Haïti. de la capacité hydraulique de la section transversale du canal. protection des marges du chenal 116 117 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 5.4 Étape 4. conception et mise en œuvre des options de SFN Objectif Cette phase vise à orienter l’identification des risques climatiques et l’évaluation des dangers qu’ils présentent pour les ressources et les in- frastructures routières. Le choix des interven- tions dépend en partie des risques côtiers qui prévalent sur le site sélectionné. Mobilisation des parties prenantes Résultat La mobilisation des parties prenantes doit inter- Une liste succincte d’interventions réalisables venir en complément de la phase de collecte de sur les plans technique, économique, social et données et garantir l’utilisation des meilleures environnemental, précisant les coûts approxi- données disponibles pour le site sélectionné. matifs à des fins de comparaison. 118 Activités principales Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 1. Entreprendre la conception détaillée • Questions géotechniques telles que la profon- des interventions sélectionnées deur et le type de matériau fondateur, et sa sus- ceptibilité à l’érosion. Les variables de conception nécessaires à cette • L’état environnemental du site et de ses en- étape seront tirées des résultats des évaluations virons; et des dangers entreprises dans le cadre de l’étape 2. • La disponibilité de l’approvisionnement en À l’aide de ces variables, les détails des différentes matériel. mesures (longueur, taille, type de matériaux à uti- liser, etc.) seront identifiés. Il est important de 2. Préparer le plan de gestion de la mise en œuvre tenir compte des principes et des garanties pour et les enquêtes préalables à la mise en œuvre les options NBS et hybrides sélectionnées tout au long des étapes de conception et de mise en Le plan de gestion de la mise en œuvre sera basé œuvre. Une liste des solutions possibles se trouve sur le type de matériel à utiliser pour le site d’in- à la section 3 et dans le Catalogue des solutions tervention spécifique. Si des solutions purement SFN à la section 7. Le choix de l’intervention NBS sont envisagées, des plans de restauration ou devrait être fondé sur une révision de : de gestion de la conservation seront élaborés. Si une combinaison de NBS et de structures d’in- • L’exposition du site à des charges environne- génierie dure est envisagée, des plans de gestion mentales telles que le vent, les vagues, les cou- de la construction seront nécessaires. Dans le cad- rants, les niveaux d’eau. re de cette étape, des enquêtes supplémentaires • Utilisation des terres (actuelle et future). qui pourraient être nécessaires avant le début de • Type et état de l’estran. la mise en œuvre seront entreprises. Encadré 5.6 Les parties prenantes qui doivent être impliquées dans la conception et la mise en œuvre des interventions de SFN en Haïti incluent : • Le ministère des Travaux Publics, • Le Conseil d’Administration de la Transports et Communications Section Communale (CASEC) (MTPTC) • Les collectivités territoriales • Le ministère de l’Environnement (MDE) • Les organisations d’agriculteurs et riverains • Le ministère de l’Agriculture, des • Les organisations de pêcheurs et riverains Ressources Naturelles et du Développement • Organisations d’agriculteurs et riverains Rural (MARNDR) • Organisations de pêcheurs et riverains 119 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Étude de cas Ensembles de conception pour deux sites pilotes en Haïti Two sites in the South of the country were se- lected as pilot sites for the design of NBS as described in case studies of Step 2 and 3. • Site 1 : RN2 dans le tronçon des Zanglais, commune de Saint-Louis-du-Sud • Site 4 : RD25 dans la section de Blactote, communauté de Tiburon D’après les diagnostics initiaux, il était clair que Site 4. Blactote Site 1. Des Zanglais les deux sites présentaient des problèmes simi- laires. Les solutions proposées sont les mêmes Le site 2 est situé à 4,1 km de Tiburon, sur Aucun ouvrage de drainage transversal pour les deux sites et comportent : la ligne côtière de la péninsule de Tiburon. n’est observé dans cette section. Le prin- La probabilité d’érosion et de glissement cipal problème observé est la pente de • L’évaluation hydrologique du site pour analyser sur le versant de la route, générant des sous-cotation et l’érosion dans la pente impacts sur la mobilité et l’infrastructure supérieure, ce qui entraîne des risques de les effets du ruissellement des bassins intérieurs ; routière, l’absence de travaux de drainage glissements de terrain bloqués. • La définition des ouvrages de protection des supplémentaires transversaux, l’érosion du pentes et de leurs travaux de drainage com- talus et de la partie supérieure du versant, plémentaires, tels que gouttières et fossés ; la génération d’érosion. Sites • La détermination de la nécessité de travaux transversaux sur la route ; Route Primaire et Secondaire • La définition des structures de protection Sites sélectionnée côtière pour prévenir l’érosion ; • La définition d’un remblai compacté (qui pourrait être renforcé avec du géotex- D’après les diagnostics initiaux, il était tile) dans la pente inférieure, selon les « clair que les deux sites présentaient Spécifications Pour Couche », compacté à des problèmes similaires. Les 100 % de son PVSM formant des terrasses solutions proposées sont les vertes, qui devraient être protégées par du mêmes pour les deux sites géotextile pour éviter l’érosion. 120 121 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Solutions finales adoptées Conformément à ce qui a été observé sur le terrain • Installer un système de protection contre et à l’analyse technique, la pente supérieure (côté l’érosion et promouvoir la croissance de la montagne) est considérée comme stable dans des végétation à partir de revêtements déversant conditions drainées statiques, même sous les effets des saules de l’érosion. Dans des conditions statiques saturées, la pente est à un état naissant de défaut. Dans des De même, le versant inférieur ou côtier est conditions sismiques, la pente démontre d’un com- stable dans des conditions statiques et dyna- portement instable. La faille de pente dans les deux miques, ainsi que saturé et drainé. Cependant, conditions précédentes se produira à son sommet. il est exposé à l’effet de l’érosion par les vagues. Ainsi, afin de protéger la pente supérieure Les mesures ci-après ont donc été proposées dans la situation la plus critique (conditions sa- pour protéger le côté maritime de la route : turées), les mesures ci-après ont été proposées : • Construction d’un remblai avec le maté- • Couper et profiler la pente à une inclinaison riau résultant des actions développées dans de 38° (1,28: 1 - H: V) pour le site 1 et 30 ° la pente supérieure ; (1: 0,6 - H: V) pour le site 2 • Construction d’un revêtement avec une N • Inclure des travaux de drainage complé- pente 2: 1 (H: V) ; mentaires (gouttières, canaux) pour réduire • Revégétalisation des mangroves. la pression intérieure Figure 17: Conception finale dans le site 1, Des Zanglais HIGH POINT DET-06 UNLOADING DETAIL HIGH PONIT A A' ODT-02 0+600 2 TUBES 00 = 1.05 m 0+5 HIGH PONIT ODT-01 2 TUBES 0+700 = 1.05 m DET-05 ODT-01 2 TUBES 0 40 0+ 122 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Les figures 17 et 18 illustrent les vues en plan des conceptions finales envisagées pour les deux sites Figure 16: Illustration de la protection des pentes côtières Remblai Pe Revêrtement n te Mangrove 2:1 Niveau du sol Figure 18: Conception finale dans le site 4, Blactote HIGH PONIT 0.00 0+20 0.00 0+30 HIGH PONIT 0 00.0 0+4 HIGH PONIT HIGH PONIT ODT-01 2 TUBES = 1.05 m HIGH PONIT 0 00.0 0+5 ODT-02 DETAIL A-A' 1 TUBE = 1.05 m ODT-03 1 TUBE = 1.05 m ODT-04 Axe routier 1 TUBE = 1.05 m 600 .00 0+ Guttière Barrage en enrochement Végétation Protection des remblais 0+651.78 123 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 5.5 Step 5. Suivi, évaluation et entretien des options de SFN Objectif Des activités de suivi doivent être menées pen- dant et après la mise en œuvre des SFN pour vérifier que les résultats prévus ont été atteints et sont efficaces. Le suivi et l’évaluation per- mettent également d’enregistrer les enseigne- ments tirés en vue d’une utilisation ultérieure, pour pouvoir reproduire les pratiques couron- nées de succès. Mobilisation des parties prenantes La mobilisation des parties prenantes est indis- pensable au suivi, à l’évaluation et à l’entretien des SFN. Les communautés locales peuvent Résultat être impliquées dans les processus de suivi à l’aide de méthodes et d’équipements simples et Un cadre de suivi et d’évaluation réaliste, opé- abordables37. Une sensibilisation sera nécessaire rationnel et itératif, incluant un protocole stan- pour accroître les capacités et la compréhension dardisé de recueil et d’évaluation des données, des communautés locales en ce qui concerne et la production d’informations sur les résultats l’importance des SFN et de leur entretien. et les impacts des interventions. 124 Principales activités: 1. Définition des indicateurs d’évaluation des performances Une fois les SFN mises en œuvre, il est im- portant de pouvoir contrôler leur efficacité. Ce contrôle permettra de déterminer le type d’entretien nécessaire pour améliorer les per- formances de la solution afin d’atteindre les ré- sultats escomptés en matière de résilience des routes. Les principaux facteurs de performance et indicateurs d’évaluation doivent par consé- quent être définis et convenus au stade de la conception et doivent être contrôlés après la mise en œuvre des SFN. Trois types d’indicateurs sont recommandés pour l’évaluation des solutions, afin de mesurer correctement les performances : 1) au niveau du processus (comment faire ?) ; 2) au niveau de la réalisation (les produits mesurables ont-ils été réalisés ?) ; et 3) au niveau du résultat (les objec- tifs sont-ils atteints ?). Il est important que les indicateurs reflètent la mesure mise en œuvre et le niveau de réduction du danger qu’elle vise à atténuer. Le tableau 23 ci-après présente une liste d’exemples d’indicateurs pour les mesures de protection du littoral. La définition des indi- cateurs de performance dépend du type de solu- tion mise en œuvre et du contexte propre au site. Une fois les SFN mises en œuvre, il est important de pouvoir contrôler leur efficacité. Ce contrôle permettra de déterminer le type d’entretien nécessaire pour améliorer les performances de la solution afin d’atteindre les résultats escomptés en matière de résilience des routes. Tableau 23: Exemple d’indicateurs liés aux mesures de protection du littoral Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Objectif des Type mesures Mesure Indicateur d’indicateur d’adaptation • Volume de sable sur la plage et dans les dunes Reconstitution Réalisation des plages • Recul du rivage en m/an Processus • Pourcentage de zones touchées par Restauration l’érosion des sols/ la dégradation des dunes de la qualité des sols Résultat • Pourcentage de route perturbée (par exemple, en nombre de jours pendant lesquels la route n’est pas opérationnelle) Protection des plages et des dunes contre l’éro- Restauration • Pourcentage de terres exposées sion liée à l’élévation du des Résultat à des risques d’inondation niveau de la mer et aux mangroves ondes de tempête • Nombre de personnes directement touchées (évacuées, relocalisées, blessées ou malades) par les Réalignement inondations pour 100 000 habitant contrôlé du Résultat • Pourcentage de route perturbée littoral (par exemple, en nombre de jours pendant lesquels la route n’est pas opérationnelle) • Pourcentage du réseau routier protégé contre les conditions/ phénomènes météorologiques Stabilisation extrêmes des pentes Résultat • Pourcentage de route perturbée côtières (par exemple, en nombre de jours pendant lesquels la route n’est pas 126 opérationnelle) Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Encadré 5.7 Suivi de la restauration des mangroves Les zones de restauration des mangroves peuvent être situées du rivage/littoral ou dans l’ar- rière-pays et la surveillance des mangroves doit donc être envisagée à l’échelle de la gestion intégrée des zones côtières et dans le cadre de l’aménagement du territoire de ces zones. Les zones de reboisement de mangroves sont souvent situéesdans des aires protegées en Jamaïque et il est donc également essentiel que le plan de suivi soit intégré dans le plan d’aménagement de la zone. Les facteurs de performance et les paramètres d’évaluation suivants doivent être pris en compe : Lasgeur, hauteur, densité, structure, âge et rigidité de la végétation, orientation par rapport à la direction des tempêtes, continuité, santé du système radiculaire et longueur. Largeur de la fôret et densité du système radiculaire exposé (ceci est très important pour l’efficacité en termes d’atténuation des vagues) Profondeur de l’eau Composition des sédiments (besoin d’une source continue de sédiments) ; p´redation des semis/transplantation de jeunes arbres 127 2. Choix des méthodes de suivi Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN les changements à long terme et saisonniers. Le suivi des SFN visant les infrastructures rou- En parallèle, il est important d’observer les in- tières nécessite d’employer des méthodes de frastructures routières que protège la SFN et surveillance des infrastructures et de l’environ- de documenter toute modification de leur état. nement écologique et social. Bon nombre des • Des relevés de profil de plage : L’objectif méthodes actuellement utilisées pour le suivi principal est de déterminer quantitativement sont assez complexes et nécessitent des équipe- la réaction des plages aux tempêtes, les taux ments coûteux et des compétences scientifiques de reconstitution des plages, les changements spécialisées. Il existe cependant des méthodes de volume à long terme et les zones d’érosion de suivi basées sur la communauté, qui sont potentielle. Ces relevés peuvent être réalisés à abordables et faciles à utiliser. l’aide de diverses technologies, y compris par Les communautés jouent un rôle particu- le nivellement traditionnel. Ils doivent être lièrement important dans les processus de sui- géoréférencés à l’aide d’un GPS approprié. vi. Le présent guide se concentre donc sur les • Des photographies : L’objectif principal est de méthodes de suivi appropriées, qui impliquent documenter l’évolution et l’état des écosystèmes les groupes communautaires et requièrent des et des infrastructures. La photographie est une techniques simples et des équipements abor- technique de suivi utile qui repose sur la défi- dables. Celles-ci incluent : nition de différents lieux où l’on peut prendre des photos reproductibles à peu près à la même • Une inspection visuelle de l’écosystème et époque de l’année et dans des conditions de des infrastructures : L’objectif principal est marée similaires, de préférence à proximité d’observer l’état de l’écosystème (par exemple d’une marée basse. la croissance de la végétation ou la survie des semis de mangrove) et la fluctuation naturelle Le tableau 24 ci-après présente un programme de la morphologie de la plage (par exemple de suivi recommandé pour la surveillance des le niveau d’érosion côtière), et de comprendre écosystèmes et des infrastructures. Tableau 24: Proposition de programme de suivi pour la surveillance des écosystèmes et des infrastructures Inspection Relevés de Suivi Photographies visuelle profil de plage Durant les deux premières Deux fois par an Deux fois par an Deux fois par an années suivant la construction À partir de la Deux fois par an Une fois par an Une fois par an troisième année ou à redéfinir Après une tempête Dès que possible après une tempête 128 Tableau 25: Exemples d’éléments clés inclus dans un plan de gestion pour la restauration des mangroves Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN Résultats Restauration des mangroves Activités Sensibiliser les habitants à la nécessité de conserver les mangroves restantes Phase du Durant toutes les phases de l’action projet Indicateurs de Aucune activité d'extraction n'est enregistrée dans performance les formations naturelles des mangroves Calendrier Dès le début de la mise en œuvre du plan de restauration Coût estimé 10 000 $ É.-U. Tableau 26: Description des besoins d’entretien courant pour différentes interventions Option de SFN Entretien requis Reconstitution Reconstitution à l’aide de matériaux supplémentaires pour remplacer ceux des plages qui ont été perdus par l’érosion et le transport de sédiments. Les matériaux de reconstitution doivent être conformes à ceux utilisés à l’origine dans le cadre de la conception et aux hauteurs de pente et de crête définies dans le plan Restauration Élimination des saletés (par exemple, filets de pêche, déchets, frondes des mangroves d’algues échouées) Brise-lames Remplacement des enrochements de protection manquants et remise en place des rochers déplacés pour maintenir trois points de contact Plantation de végétation Désherbage et élimination des espèces envahissantes. Selon les espèces plan- sur la plage tées, certaines peuvent nécessiter d’être taillées ou élaguées plus régulièrement La végétation de plage peut aussi souvent piéger des déchets laissés par ses utili- sateurs ou apportés par la marée. Un entretien régulier sera donc probablement nécessaire pour nettoyer la plage 129 Lignes directrices pour la planification et la mise en œuvre des SFN 3. Exploitation et entretien des SFN Une fois les SFN mises en œuvre, il est impor- • L’entretien régulier : Il implique l’entre- tant d’élaborer un plan de gestion pour fournir tien et le suivi constants du projet achevé des lignes directrices relatives à leur exploitation et la prévention proactive de la détériora- et à leur entretien. Il est recommandé que le plan tion en assurant un entretien de routine. de gestion couvre les éléments suivants : Celui-ci doit être inclus dans le budget du projet et pris en compte lors du choix • Présentation de la SFN et de ses caractéristiques ; d’une intervention appropriée, car cer- • Informations de base sur l’écosystème, notam- taines d’entre elles ont des exigences d’en- ment les niveaux d’eau, la morphologie des tretien beaucoup plus coûteuses et peuvent plages, les propriétés des sédiments (taille des donc modifier l’évaluation économique de grains, etc.), le transport des sédiments et la l’option. Le tableau 26 ci-après mentionne sensibilité des écosystèmes ; l’entretien courant susceptible d’être requis • Un tableau incluant les résultats du projet, les ac- pour certaines SFN. tivités prévues, le stade du projet où l’activité sera • Entretien après un événement : L’entretien réalisée, l’indicateur de performance, le calendrier ou la réparation effectué après une tempête. et le coût estimé (voir tableau 25 ci-après). Par exemple, le remplacement de rochers dé- logés d’un brise-lames ou, dans certains cas, la Le plan de gestion de la SFN doit prendre en reconstitution d’une plage après une tempête. compte deux types d’entretien : i) l’entretien régu- lier et ii) l’entretien de la SFN après un événement. L’entretien régulier doit être inclus dans le budget du projet et pris en compte lors du choix d’une intervention appropriée, car certaines d’entre elles ont des exigences d’entretien beaucoup plus coûteuses et peuvent donc modifier l’évaluation économique de l’option. 130 6. MOBILISATION DES PARTIES PRENANTES 6.1 Mobilisation des parties prenantes et SFN 6.2 Étapes de mobilisation des parties prenantes 6.3 Identification de les parties prenantes 6.4 Recommendations 6.1 Mobilisation des parties prenantes Mobilisation des parties prenantes et SFN La mobilisation des parties prenantes consiste prenantes incluent la mise en œuvre des inter- à consulter celles-ci et à les influencer dans ventions de SFN par le biais de processus par- l’intérêt général du projet, des communautés ticipatifs au niveau de la communauté et du et des écosystèmes. Il est essentiel d’inclure paysage. Ces processus ne seront couronnés de diverses approches, comme la consultation, la succès que si des activités de sensibilisation et communication, la négociation, les compromis de renforcement des capacités sont organisées et la création de liens. et des stratégies de communication élaborées Dans le cadre des SFN, les meilleures pra- de manière appropriée. Ces divers points sont tiques en matière de mobilisation des parties expliqués ci-après. Tableau 26 : Approches pour l’engagement des parties prenantes Élément clé d’une consultation et d’une participation significatives. Ces processus doivent commencer tôt dans le processus d’identification et de planification du Processus projet afin de recueillir les points de vue initiaux. lls doivent encourager la rétroac- participatifs tion et la participation des intervenants à la conception et à la mise en œuvre du projet, assurer la transparence et répondre à la rétroaction. Visant à accroître la sensibilité à l’importance de la mise en œuvre et du maintien de l’ÉNB au fil du temps et à la protection de l’infrastructure et de la façon dont elle profite aux communautés et aux écosystèmes locaux. Cela peut se faire par le biais Sensibilisation de campagnes, de publications, de produits médiatiques, d’activités de volontariat, entre autres, en tenant compte de l’ensemble de la communauté: entreprises, autorités locales, écoles, ONG, universités, société civile Visant à accroître les connaissances techniques liées à l’ÉNB, en comprenant que la sensibilité et I’engagement doivent avoir une base techniquement solide. Les autori- tés locales, le personnel technique et les communautés doivent savoir comment fonc- Renforcement tionnent les SNB, comment ils sont conçus, quels sont les risques qu’ils comportent, y compris les questions environnementales et sociales, quelles sont les exigences en matière d’exploitation et d’éducation et comment répondre aux imprévus. Étroitement liées aux trois aspects ci-dessus, ces stratégies devraientprendre la forme d’un plan qui détermine le meilleur moment et la meilleure façon de par- Stratégies de venir à un consensus sur les décisions avec les parties prenantes. Une stratégie communication de communication devrait prendre en compte des aspects tels que les modalités de dialogue, les groupes cibles, la langue, les messages culturellement appropriés, l’identification des sujets sensibles au niveau local, la transparence. 134 6.2 Mobilisation des parties prenantes Mobilisation des parties prenantes Étapes de mobilisation des parties prenantes La coordination des activités des SFN (de la les partenaires de mise en œuvre du projet, les l’arrière-pays, les activités agricoles se heurtent participative, cartographie, ateliers. La trousse planification à la mise en œuvre et au suivi) autorités locales (départements, arrondisse- aux contraintes liées à l’environnement mon- à outils qui figure à la fin de la présente section entre les différents niveaux de gouvernement ments, communes, sections communales), les tagneux (80 % du territoire est montagneux, fournit quelques ressources pour étudier les dif- et avec les divers secteurs et acteurs sera néces- institutions universitaires locales, le personnel avec plus de 75 % de pentes supérieures à 20 %, férentes méthodologies. saire pour atteindre les objectifs. Les étapes de technique local et les décideurs et responsables et est très touché par la déforestation et l’éro- mobilisation des parties prenantes sont sché- politiques au niveau national. En Haïti, ces sion qui en résulte), à l’exception des produits matisées ci-dessous. derniers pourraient être le Ministère de l’en- agropastoraux du Plateau central. Certaines des La première étape consiste à identifier les vironnement, le Ministère du tourisme et le parties prenantes sont organisées en associa- Certaines des parties prenantes sont parties prenantes. La qualité de cette identifi- Ministère de l’urbanisme. tions, par exemple des associations de pêcheurs organisées en associations, par exemple cation peut avoir une incidence sur la portée Pour ce qui relève des acteurs économiques, et des coopératives de producteurs de vétiver. des associations de pêcheurs et des et l’échelle de la stratégie des SFN, et peut ai- il est essentiel de tenir compte du fait que le Il est fondamental d’inciter le secteur privé à coopératives de producteurs de vétiver. der à déterminer les options les plus appro- territoire d’Haïti abrite de nombreuses activités. s’impliquer dans les SFN. Il est fondamental d’inciter le secteur priées. Dans le contexte des SFN, les parties Les côtes du pays sont le lieu d’activités telles Le schéma ci-dessus indique le type d’outils prenantes incluront généralement les commu- que la pêche, le commerce local, le tourisme qui peuvent être utilisés pour promouvoir la privé à s’impliquer dans les SFN. nautés locales, les acteurs économiques locaux, et l’exploitation des forêts de mangroves. Dans participation à chaque étape : évaluation rurale Figure 20 : Étapes de l’engagement des parties prenantes 1. 2. Identificarion des Comprendre les moyens de 3. 5. parties prenanes subsistance er les écosystèmes Design 4. Contrôle et évaluation Mise en œuvre Evaluation basée sur l’écosystème pour Discussions, exercices d’évaluation rura- Processus participatifs sur la conception. Flexibilité aux changements pendant les équilibrer les besoins les plusieurs groupes le participative, cartographie des moyens Ateliers périodiques qui incluent le renforce- Partage d’information et consultations conti- travaux, basée sur les besoins des parties d’utilisateurs des ressources : ommunautés d’existence et des ressources, cartogra- ment des capacités et l’analyse des prob- nus, accord sur la durée de vie de l’interven- prenantes et une information émergente. acteurs économiques, gouvernements. phie participative des aléas. lèmes E&S. tion, renforcement des capacités. Participation à l’exploitation et á l’entretien. 136 137 6.3 Mobilisation des parties prenantes Identification de les parties prenantes Les parties prenantes, à différents niveaux et cessus et des parties prenantes spécifiques im- étapes, sont cruciales pour la réussite d’un projet pliquées : consultation, gestion, coordination, d’adaptation et, comme décrit précédemment, mise en œuvre, suivi et évaluation. elles doivent être impliquées dès les étapes de Une analyse approfondie des parties pre- planification tout au long du processus global. nantes et l’élaboration de processus multi- Les parties prenantes peuvent inclure des insti- partites et de mécanismes participatifs sont tutions gouvernementales nationales et locales, essentielles pour assurer l’appropriation et la des communautés, des organisations non gou- durabilité des interventions NBS. vernementales, des instituts de recherche ou le Le tableau 26 présente un exemple des parties secteur privé. Le niveau de participation des prenantes potentiels et leurs rôles dans la mise en parties prenantes dépendra de la phase du pro- œuvre des interventions en matière de NBS. Tableau 27: Les parties prenantes et leur rôle dans la mise en œuvre des interventions NBS Parties prenantes Rôles Gouvernement national et • Mettre en œuvre des politiques, des programmes et des plans sectoriels ministères (p. ex. agriculture, • Renforcer les capacités et développer des mécanismes efficaces pour santé, environnement, résoudre les problèmes locaux éducation); systèmes d’alerte • Assurer la capacité technique précoce et institutions de • Prévoir un budget pour les interventions prévention des catastrophes • Superviser la mise en œuvre des interventions • Développer les capacités locales Gouvernements locaux • Financer des plans et des programmes locaux favorisant les inter- ventions de l’ÉNB • Combler les lacunes en matière de connaissances et d’information néces- saires à la conception et à la mise en œuvre des interventions de l’ÉNB Centres de recherche • Élaborer des protocoles et des lignes directrices pour la mise en œuvre et universités des interventions de l’ÉNB • Participer au suivi et à l’évaluation des mesures de l’ÉNB • Faciliter l’organisation et la participation des populations locales et ONG locales de • Développer les capacités (p. ex., techniques, financières, humaines, développement et institutionnelles) d’environnement • Renforcer les institutions locales telles que les groupes communautaires • Participer à la mise en œuvre, à la gestion et au suivi des mesures de Communautés locales l’ONB à mettre en œuvre 138 Mobilisation des parties prenantes 6.4 Recommendations L’expérience tirée de l’implication des par- • Il est important que l’équipe du projet soit ties prenantes dans les SFN en Haïti et dans prête à remettre en question les hypothèses sur d’autres parties du monde a révélé que ce pro- les stratégies de subsistance, en ayant des dis- cessus sera plus fructueux si les points ci-après cussions inclusives avec les membres de toutes sont respectés : les parties de la communauté, y compris les femmes, les jeunes et les groupes minoritaires ; • Identifier, informer et impliquer les structures • Il est très important d’obtenir et d’offrir des d’intervention locales dans la mise en œuvre résultats à court terme (en l’espace de quelques des SFN ; mois) pour maintenir la motivation de la com- • Impliquer toutes les communautés voisines en munauté et les facteurs décisifs concernant amont et en aval des écosystèmes de montagne l’approche fondée sur les écosystèmes ; et toutes les communautés qui vivent dans des • Les communautés sont motivées par écosystèmes côtiers ou qui en dépendent ; l’échange de pratiques d’excellence avec des • Collaborer avec des organisations locales aux- communautés d’autres régions du pays ou quelles les communautés font confiance peut d’autres pays. Identifier des pratiques d’ex- aider à renforcer la cohésion sociale ; cellence et organiser des activités dans les- • Attribuer des ressources pour faire face aux quelles les parties prenantes peuvent sou- défis logistiques si les communautés sont mettre des exemples à suivre, retirer des dispersées et desservies par des infrastruc- enseignements de la part des autres et créer tures médiocres ; des réseaux de collaboration. Il est important que l’équipe du projet soit prête à remettre en question les hypothèses sur les stratégies de subsistance, en ayant des discussions inclusives avec les membres de toutes les parties de la communauté, y compris les femmes, les jeunes et les groupes minoritaires 140 Mobilisation des parties prenantes Encadré 6.2 Encadré 6.1 Aspects sexospécifiques Exemple montrant que la vsion des communautés sur Pour parvenir à impliquer activement les le choix des espèces peut hommes comme les femmes, il est impé- ratif de : jouer un rôle déterminant dans le succès de la • Employer un langage inclusif dans SFN : le cas du vétiver tous les appels et toutes les activités de sensibilisation, afin de s’adresser expli- D’un point de vue technique, la planta- citement aux hommes et aux femmes. tion de vétiver est l’une des meilleures • Etablir des calendriers de réunions en options pour la stabilisation des pentes tenant compte des possibilités de par- en Haïti. Cependant, le vétiver est en ticipation des hommes et des femmes. même temps l’un des produits les plus • Etablir des calendriers spécifiques exportés d’Haïti en raison de son intérêt pour les réunions ciblant les femmes. pour l’industrie du parfum, et constitue • Permettre aux femmes de s’expri- une source de revenus très importante mer dans le cadre de processus par- pour un grand nombre de petits agricul- ticipatifs, afin qu’elles puissent faire teurs. Beaucoup d’entre eux dépendent connaître leurs besoins. du vétiver pour leur subsistance. Il est • Créer des espaces d’accueil ponctuels donc important de collaborer avec les afin que les femmes puissent partici- communautés sur la pertinence de la per aux réunions et aux activités (en sélection du vétiver pour la restauration tenant compte de la structure de ré- du couvert végétal sur les pentes, afin partition des tâches entre les hommes de garantir la viabilité de la mesure de et les femmes). protection. La promotion d’une culture • Toujours extraire les données et les ré- durable du vétiver pourrait être une so- sultats ventilés par sexe. lution intermédiaire. Il existe plusieurs • Définir des possibilités d’emploi pour initiatives dans le pays qui contribuent les femmes dans le cadre des activités du à rendre la filière du vétiver plus durable projet et à long terme. Il est important : préservation des ressources (sol, eau, de rappeler que la Constitution de 1987, etc.), amélioration et diversification des modifiée en 2011, établit le principe d’un revenus des producteurs, et renforcement quota d’au moins 30 % de femmes dans des capacités des parties prenantes dans toutes les activités de la vie nationale, no- Ia gestion des bassins versants. tamment dans les services publics. 141 Mobilisation des parties prenantes Étude de cas Les SFN et la mobilisation des parties prenantes dans le cadre des travaux effectués sur la route reliant Les Cayes à Jérémie 1. Contexte Dans le cadre du programme de réhabilitation En raison de leur position géographique, des infrastructures routières pour l’intégration du les départements du Sud et de Grand’Anse territoire, mis en œuvre par le gouvernement haï- sont exposés à des risques sismiques considé- tien et financé par la Banque interaméricaine de rés comme importants. Enfin, comme dans le développement (BID) et l’Agence canadienne de reste du pays, cette zone est exposée aux ou- développement international (ACDI), les dépar- ragans, qui provoquent des inondations, des tements du sud et de Grand’Anse ont bénéficié glissements de terrain et des chutes de pierres. du projet de réhabilitation de la Route nationale Il existe de nombreuses zones protégées de 7 (RN7) reliant les villes des Cayes et de Jérémie. grande valeur, et l’agriculture et l’agroforesterie Au sein du gouvernement haïtien, le sont les principales activités le long de ce tronçon. Ministère des travaux publics, transports et Le projet inclut de précieux exemples d’in- communications (MTPTC) est responsable terventions liées à la participation des commu- des infrastructures de transport et a été le nautés locales et à la mise en œuvre de mesures maître d’ouvrage du projet par l’intermédiaire de SFN pour la protection des pentes. Ces as- de l’Unité centrale d’exécution (UCE). pects sont décrits ci-après. Le projet de route Les Cayes/Jérémie s’étend Dans le cadre des actions de plantation et de pro- sur une longueur d’environ 79 km (voir figure 9 tection des talus, plusieurs actions ont été menées ci-après). La zone d’étude est caractérisée par la avec succès pour impliquer les communautés locales : présence de deux types de relief : un relief plat ca- ractéristique des plaines côtières et un relief sinueux • Consultations, sensibilisation : Outre les avec des pentes raides, ressemblant à un relief mon- séances de consultation publique formelles tagneux. Cette zone est traversée par le massif de La et informelles avec les communautés locales Hotte, qui inclut le Pic Macaya, dont les sommets avant le début des travaux, puis pendant et culminent à 2 347 mètres. Le segment concerné après la phase de construction, des séances par les travaux est traversé par plusieurs cours d’eau. de formation sur les techniques de planta- Dans le cadre des analyses de risques, 47 zones tion d’arbres et des séances de sensibilisa- sensibles à l’érosion ont été identifiées. Ces zones tion à la protection de l’environnement ont sont situées le long de segments de route à forte été organisées pour la communauté. pente. En outre, le type de sol, l’abondance des • Responsables des actions : Les organisa- précipitations et l’absence de végétation sont des tions locales ont été chargées de la mise en 142 facteurs qui contribuent à amplifier l’érosion. œuvre du projet de plantation. Jérémie Roseau Mobilisation des parties prenantes Beaumont Carrefour Zaboca Duchity Marceline Camp Perrin Les Cayes Figure 9: Emplacement du projet Les Cayes/Jérémie Source: SMi – BID, mars 2013 Lot 1 Lot 2 • Prise en compte de l’opinion de la com- intégrer toutes les petites entreprises de la munauté pour le choix des espèces : des région dans la réalisation des travaux. enquêtes ont été menées dans chaque loca- • Population impliquée : Outre les représen- lité. Elles ont révélé l’intérêt des populations tants locaux, la population concernée par les pour les arbres fruitiers, en plus des arbres travaux de remblaiement dans les différentes forestiers. Le choix des espèces s’est fait en localités du segment a participé activement tenant compte des éléments suivants : au projet, assurant ainsi une meilleure prise a. Arbres fruitiers dont les fruits ont une grande en charge à long terme par l’ensemble de la valeur marchande et qui sont très demandés communauté. et consommés au niveau des départements • Création d’emplois au niveau local : L ’em- du sud et de Grand’Anse, ainsi qu’au niveau ploi des habitants des communautés sur le national (mangue, avocat, orange, etc.). chantier de construction a été encouragé. b. Arbres forestiers ayant une croissance re- • Emploi des femmes : Un effort particu- lativement rapide, qui peuvent être uti- lier a été fait pour trouver des opportunités lisés comme bois d’œuvre par les bénéfi- d’emploi pour les femmes des communau- ciaires directs et par d’autres menuisiers. tés dans le cadre du projet et pour atteindre c. Arbres fruitiers et forestiers déjà existants au l’objectif de 30 % de femmes défini par la niveau des régions concernées par le projet. loi haïtienne. Elles ont par exemple travail- d. L’enquête officielle menée dans les loca- lé dans la restauration pour nourrir tout le lités situées le long du parcours. personnel, les responsables du projet ayant • Achats dans la communauté : Identification décidé de promouvoir leur emploi au lieu de tous les producteurs qui possèdent des de faire appel à une grande entreprise. Dans pépinières, dont beaucoup ont bénéficié des une moindre mesure, elles ont transporté achats d’espèces pour le projet de planta- des pierres ou de l’eau, et ont conduit des tion. De la même manière, le projet visait à camions et des bulldozers. 143 Mobilisation des parties prenantes 2. Solutions fondées sur la nature, sept ans plus tard Grâce aux missions de supervision entreprises par seulement les communautés ont préservé les es- l’UCE sur le terrain, il est possible d’affirmer que paces grâce au reboisement effectué, mais les tra- les travaux de restauration du couvert végétal et vaux continuent à assurer une protection contre les installations en pierres sèches réalisés en 2012 l’érosion. Les photos ci-dessous indiquent l’état sont toujours en bon état, sept ans plus tard. Non des différents développements en février 2020. Figure 23: Solutions fonde sur la nature le long la route Les Cayes-JEremei (source : Unite Central Exécution -MTPTC) 144 145 Mobilisation des parties prenantes Mobilisation des parties prenantes 3. Enseignements tirés : l’importance de pouvoir adapter la méthodologie de consultation dans les situations restrictives La communication avec les parties prenantes du ner le type de canaux de communication qui projet doit être maintenue et entretenue, même pourraient être utilisés efficacement dans le dans les contextes de crise où les circonstances contexte du projet. Les options comprenaient peuvent empêcher les consultations de se dé- l’utilisation d’Internet (vidéoconférences, appli- rouler de la manière habituelle. cations de messagerie instantanée, courrier élec- C’est ce qui s’est produit, par exemple, dans tronique) et les appels téléphoniques. En ce qui le cas du processus de consultation du projet de concerne les parties prenantes du projet BCA, développement régional de la Boucle Centre- le groupe de travail a estimé que des échanges Artibonite, BCA38. Ce processus a pâti de la Internet avec les autorités locales pouvaient être crise sanitaire du coronavirus (COVID-19), du- envisagés, mais avec des interruptions ; avec les rant laquelle les déplacements ont été limités communautés locales, le téléphone apparaissait et aucun contact face à face avec les différents comme la seule option viable. Le tableau 27 ci- acteurs n’a été possible. après indique l’analyse des alternatives effectuée Les restrictions des déplacements sont en- pour permettre la poursuite du processus. trées en vigueur après le premier contact avec les Les communications se sont déroulées de acteurs locaux. L’étape suivante nécessitait une manière satisfaisante avec toutes les parties pre- deuxième visite pour présenter les plans d’action nantes locales. Il est raisonnable d’avancer que la élaborés avec les apports du premier contact, flexibilité des méthodes de consultation a permis mais cela n’a pas pu se faire. de poursuivre le processus et de maintenir un Dans sa note technique rédigée spécifique- mode de communication par téléphone ouvert, ment pour cette situation exceptionnelle39, la dont le potentiel a été exploité par l’équipe de Banque mondiale a indiqué que, compte te- gestion et par les parties prenantes consultées. nu des inquiétudes grandissantes concernant Toutefois, l’un des enseignements tirés est le risque de propagation du virus, il était ur- qu’un premier contact en face à face restait gent d’adapter l’approche et la méthodologie nécessaire pour instaurer la confiance. Pour la de consultation et de participation des parties population consultée, des appels téléphoniques prenantes. Elle a proposé plusieurs options pour sans avoir d’abord rencontré l’équipe du projet l’élaboration de processus. en personne n’auraient pas eu le même impact. En ce qui concerne le processus du pro- L’équipe du projet s’est également engagée à or- jet BCA, il a été nécessaire d’évaluer le niveau ganiser une consultation publique une fois l’état de pénétration des TIC parmi les principaux d’alerte levé, pour compenser l’absence de lien groupes de parties prenantes afin de détermi- direct durant cette période. 146 Tableau 27: Résumé de l’analyse des alternatives dans le cadre des restrictions imposées durant la crise sanitaire Mobilisation des parties prenantes Approche/ Analyse Applicabilité outils Réunions publiques Interdites par le gouvernement haïtien et l’UTE. Sans objet Les parties prenantes ne disposent pas d’EPI70 70 Réunions en contre la COVID-19. Les réunions en petit comité Sans objet petit comité et les missions sur le terrain sont interdites depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire. Réunions et groupes de La mairie, le comité de gestion ou les parties prenantes Sans objet discussion n’ont pas accès aux technologies. en ligne Voies de Ne conviennent pas à la consultation des parties pre- communication nantes. D’une part, les parties prenantes sont dispersées traditionnelles sur tout le territoire et les stations de radio locales ont Sans objet (télévision, une couverture limitée. D’autre part, ces communications journaux, radio peuvent mettre en péril la sécurité des parties prenantes. et autres) La messagerie instantanée est utilisée pour communi- Applicable pour quer avec certaines parties prenantes qui disposent de l’échange de docu- Courrier cette technologie (par exemple, le MDOD, la mairie, ments et d’images. électronique le comité de gestion). Cependant, certaines parties pre- et messagerie Ne convient pas aux nantes n’ont que très rarement accès aux données sur instantanée longues discussions. Internet, et ceci en quantité limitée. Cette technologie n’est pas accessible à toutes les parties concernées. Ils rendent difficile la confrontation d’idées différentes La méthode de et ne permettent pas les échanges en groupe. Ils per- consultation la plus Appels mettent néanmoins d’avoir une discussion approfon- utilisée durant la téléphoniques die avec chaque partie prenante71 spécifique. Ils garan- situation d’urgence tissent également la confidentialité des données et ne sanitaire générée par compromettent pas la sécurité des parties prenantes. la COVID-19, 147 7. CATALOGUE DE SOLUTIONS 7.1 Fiches d’information sur les SFN 7 Catalogue de solutions CATALOGUE DE SOLUTIONS La présente section fournit une description des SFN4. SFN testées qui peuvent être utilisées pour la Revégétalisation avec des espèces protection de l’infrastructure routière. Bien forestières indigènes que les interventions doivent être adaptées au contexte local spécifique, et malgré le large SFN5. éventail de contextes en termes d’exposition Restauration avec des variétés de aux dangers, de santé des écosystèmes et de cultures locales résilientes systèmes humains qui existent, ces SFN ont été jugées pertinentes dans le contexte d’Haïti. SFN6. Un total de 16 solutions est identifié et ré- Conservation et restauration sumé dans la liste ci-après, y compris des infor- des mangroves mations sur les configurations routières les plus pertinentes, l’objectif, le type, l’échelle, le maté- SFN7. riau, le coût de mise en œuvre, les co-avantages Conservation et restauration et les risques. Des renseignements supplémen- des récifs coralliens taires sur le coût économique de l’ÉNB figurent dans la section 4. La sous-section7.2 fournit SFN8. des fiches d’information avec la description des Brise-lames vivants solutions qui sont considérées comme les plus pertinentes pour Haïti en termes de risques les SFN9. plus élevés, d’écosystèmes locaux, de capacité et Systèmes Oysterbreak et unités ressources locales pour la mise en œuvre des- de protection du littoral dites solutions. SFN10. SFN1. Restauration des plages, des Stabilisation des pentes : principe général bancs de sable et des dunes SFN2. SFN11. Stabilisation des pentes avec Restauration et conservation des matériaux naturels des herbiers marins SFN3. SFN12. Stabilisation de la pente avec Gestion naturelle des milieux humides des matériaux hybrides (bourbiers, marécages et milieux humides) 150 Catalogue de solutions Approche globale SFN13. Bien que différentes solutions de SFN puissent Stabilisation des pentes côtières être citées séparément, il convient de noter que avec des matériaux hybrides la meilleure solution est probablement une combinaison de plusieurs SFN, de mesures SFN14. techniques et non structurelles, qui résulte- Réalignement côtier géré raient à leur tour d’un processus intensif de pla- nification territoriale et d’utilisation des terres. SFN15. Il est donc recommandé d’adopter, dans tous Enrochement et végétation les cas, une perspective globale. Pour cela, il est né- pour protéger les pieux et cessaire de considérer les deux types d’approches les culées des ponts ci-après, valables pour les quatre configurations vulnérables ou unités de gestion routière iden- SFN16. tifiées : lignes de défense multiples et gestion en Ouvrages en berge pour amont. Ces deux approches sont décrites ci-après. la protection des ponts Lignes de défense multiples : Elles Impliquent l’utilisation de caractéristiques en- Bien que les différentes catégorisations soient vironnementales (îlots-barrières, marais) pour présentées dans un certain ordre, il est im- compléter les infrastructures dures (digues et portant de garder à l’esprit que tous les éco- vannes d’inondation), ainsi que des mesures systèmes sont liés. Tout ce qui se passe dans non structurelles (maisons surélevées et voies l’un des systèmes a une influence directe sur d’évacuation). Le nombre accru d’interventions les autres. Par exemple une mauvaise gestion utilisées dans le cadre d’un programme est sus- des bassins versants supérieurs (par exemple ceptible d’accroître la résilience globale face aux un drainage mal planifié) peut avoir des consé- événements extrêmes. Le tableau 28 ci-après ci- quences négatives importantes sur le littoral ou après offre une représentation de la façon dont directement sur l’écosystème marin. En résu- certaines interventions peuvent être alignées et mé, « la reconnaissance de l’interconnectivité se compléter (GoJ 2017) dans le cadre d’une ap- des systèmes est fondamentale pour la concep- proche de plusieurs lignes de défense. tion et l’efficacité du SFN »”72. Gestion en amont : La gestion des bassins Dans chacune des solutions du catalogue, des versants supérieurs et de l’arrière-pays jusqu’au conseils sont fournis pour savoir si elles sont en- littoral est essentielle. Compte tenu des liens tièrement basées sur l’utilisation de la biodiversité étroits entre les terres, l’eau et les systèmes côtiers et des services écosystémiques (adaptation écosys- en Haïti, l’intégration des activités en amont témique, EbA, ou réduction des risques de catas- avec la gestion des zones côtières est essentielle trophe écosystémiques, Eco-DRR), ou s’il s’agit pour favoriser une coordination intersectorielle d’options hybrides qui cherchent à tirer parti des efficace dans la planification et la gestion des caractéristiques des approches dures et naturelles. terres, de l’eau et des utilisations côtières. 151 Configuration Échelle Risques pour SFN Objectif Type Matériaux Coût Co-avantages de la route d’intervention la durabilité Catalogue de solutions Catalogue de solutions SFN1 A : Montagne Protéger l’infrastruc- Basé sur Paysage / Biodiversité (si les Manque d’attention à la qua- Stabilisation ture contre les glis- l’écosystème/ Emprise epèces sont indigènes), lité du sol dans le processus des pentes : sements de terrain et Hybride de la route conditions environne- de revégétalisation. Sélection principe l’érosion en ralentis- mentales de variétés attrayantes pour général sant la vitesse de l’eau les animaux (bétail ou faune) et en facilitant l’infil- ou pour une activité écono- tration de l’eau mique (par exemple, vétiver). Sélection de variétés qui ne sont pas adaptées aux condi- tions spécifiques du site. SFN2 A : Montagne Protéger les infrastruc- Basé sur Paysage / Noix de coco, jute ou Biodiversité, conditions Manque d’entretien, en par- Stabilisation tures contre les glis- l’écosystème Emprise autres grilles de fibres environnementales ticulier dans la première D : Traversé e des pentes sements de terrain et de la route organiques; Rouleaux étape après l’installation. (berges) avec des l’érosion La de paille; Fascines; matériaux méthode naturelle qui Bûches / torchons naturels est principalement (bûche de bois ou utilisée pourancrer les bûches en fibres orga- différentes structures niques telles que la fibre sont les piquets de bois de coco ou la paille « dur vivants ou morts torches de paille ») SFN3 A : Montagne Protéger les infrastruc- Hybride Paysage / Géomats ou géogrille 1080$ É.-U./ Biodiversité, conditions Événements extrêmes Stabilisation tures contre les glisse- Emprise synthétiques anti-éro- ha/an58 environnementales D : Traversé e de la pente ments de terrain et de la route sion ; terrasses ; gé- (berges) avec des l’érosion. La méthode ocellules ; gabions ; matériaux grise qui e s t enrochement ; revê- hybrides principalement utili- tement en pierre ; en- sée pour ancrer les dif- rochement férentes structures sont les fils et les crochets. SFN4 A : Montagne Aide à stabiliser les Basé sur Paysage / 3 450 $ Biodiversité, conditions Manque d’attention à la qua- Revégétali- pentes. Les plantes l’écosystème Emprise É.-U./ha42 environnementales lité du sol dans le processus sation avec indigènes sont adap- de la route de revégétalisation. Sélection des espèces tées aux sols indigènes, de variétés attrayantes pour forestières fournissent un habitat (bétail ou faune) ou pour indigènes faunique, peuventmieux une activité économique (par s’adapter aux perturba- exemple, vétiver). Sélection tions climatiques. de variétés qui ne sont pas adaptées aux conditions spé- cifiques du site. 152 153 Catalogue de solutions Catalogue de solutions Configuration Échelle Risques pour SFN Objectif Type Matériaux Coût Co-avantages de la route d’intervention la durabilité SFN5 A : Montagne Restauration des éco- Basé sur Paysage / Valeur économique Manque d’attention à la Restauration systèmes adjacents l’écosystème Emprise qualité du sol pour le déve- avec des aux routes qui peuvent de la route loppement de la végétation. variétés de fournir une protection Sélection de variétés non cultures contre l’érosion, tout en adaptées aux conditions spéci- locales ayant l’avantage d’être fiques du site. Sélection de va- résilientes économiquement va- riétés qui n’ont pas de condi- lorisés par les commu- tions de marché. nautés locales. SFN6 B : Côtier Protection côtière. Basé sur Paysage 9 000 $ Fournit de nombreux Exposition à la pollution Conservation Les mangroves ré- l’écosystème É.-U./ha. biens et services au mi- plastique et à d’autres dé- et restau- duisent l’énergie des (médiane) lieu marin et aux commu- chets humains ; conversion ration des vagues, réduisent les [Fourchette nautés humaines : pêches, à l’aquaculture non durable mangroves ondes de tempête : 1 413 $ bois de chauffage, bois Surpêlation pour le charbon de et la profondeur des É.-U. d’œuvre et produits végé- bois et le bois de chauffage à inondations. -42 801$ taux; la séquestration des vendre sur les marchés urbains. É.-U./ha40] gaz à effet de serre; puits Ensemencement non protégé pour l’azote inorganique de la mangrove vulnérable à la et le phosphore; la biodi- prédation par les chèvres. versité; tourisme. SFN7 B : Côtier Protection contre les Basé sur Paysage 165 000 $ Biodiversité, fourniture Pollution, espèces envahis- Conservation dommages causés par l’écosystème É.-U./ha de ser vices écosysté- santes, surpêche, eutrophi- et restaura- les vagues à d’autres (médiane)40,41 miques essentiels et d’ha- sation, dommages causés par tion des récifs habitats, collectivités (également bitats pour les espèces de les activités de navigation et coralliens côtières et infrastruc- 542 500$ poissons et autres orga- de tourisme, changement cli- tures. Les récifs coral- É.-U./ha42) nismes marins précieux. matique et risques naturels liens peuvent fournir Écotourisme. et piéger les sédiments et atténuer les vagues. SFN8 B : Côtier Réduire l’énergie des Basé sur Paysage Intentionnelleme nt Biodiversité, fourniture de Pollution, espèces envahis- Brise-lames vagues en créant une l’écosystème conçu pour incorporer services écosystémiques es- santes, eutrophisation, dom- vivants barrière, le plus sou- des éléments d’habitat sentiels et d’habitats pour mages causés par les activi- vent sous l’eau, entre naturel tout en assurant les espèces de poissons et tés maritimes et touristiques, l’eau libre et le rivage. la protection du littoral autres organismes marins changement climatique (par exemple coquilles précieux. Production ha- d’huîtres récoltées). lieutique tourisme 154 155 Catalogue de solutions Catalogue de solutions Configuration Échelle Risques pour SFN Objectif Type Matériaux Coût Co-avantages de la route d’intervention la durabilité SFN9 B : Côtier Réduire l’énergie des Basé sur Paysage Important de vérifier 66 800 $ Stimuler la croissance des Dépend de considérations de Systèmes vagues, minimisant l’écosystème/ les caractéristiques É.-U./ha6 huîtres et ainsi augmenter conception (par exemple la Oysterbreak ainsi les dommages hybride telles que la force et la biodiversité dans la ré- zone des façades à protéger, les et unités causés par l’action la perméabilité. gion immédiate. niveaux d’eau de courant, de deprotection des vagues, et réduire marée et de déferlement et les du littoral l’érosion. obstructions sur le fond marin). SFN10 B : Côtier Protection contre les Basé sur Paysage 7 636 $É.-U. Biodiversité : Les plages Pour réussir la restauration, il Restauration ondes de tempête et les l’écosystème à 13 888 $ offrent de la valeur aux est essentiel d’éliminer l’afflux des plages, vagues, et l’élévation du / hybride : É.-U./ha48 résidents et contribuent à de public dans la zone où l’ac- des bancs de niveau de la mer combiné avec soutenir l’économie tou- tion est menée. Il est néces- sable et des des épis, un ristique locale. saire d’effectuer une série de dunes brise-lames au travaux pour protéger la ligne large, lacréa- des dunes, y compris des clô- tion artifi- tures, l’adaptation des accès, la cielle de récifs construction de passerelles et coralliens de panneaux d’information. SFN11 B : Côtier Atténuer les vagues Basé sur Paysage Biodiversité, refuge Pollution apportée par les Restauration et stabiliser les sédi- l’écosystème pour les organismes pluies ;l’érosion sédimentaire et conserva- ments (de la façon calcifiants, habitat clé créée par les houles cyclo- tion des her- la plus fiable dans les (frayères, aires d’alevi- niques affecte certaines espèces biers marins eaux peu profondes et nage et d’alimentation). d’herbes marines ; exposition les environnements à Puits de carbone : à due aux marées barométriques faible consommation mesure que la biomasse basses. Impact des pressions d’énergie des vagues). augmente avec l’acidi- anthropiques (par exemple, fication des océans, la utilisation d’engins de pêche séquestration du ; mouillages et hélices de ba- carbone augmente. teaux ; enlèvement de prairies des zones de baignade pour le « bien-être » des touristes ; im- pact de l’extraction de corail ou de sable ; développement des infrastructures, pollution indi- recte due aux activités domes- tiques, agricoles et industrielles). 156 157 Configuration Échelle Risques pour Catalogue de solutions Catalogue de solutions SFN Objectif Type Matériaux Coût Co-avantages de la route d’intervention la durabilité SFN12 B : Côtier Agir à titre de « tam- Basé sur Paysage 85 000 $ É.-U. Loisirs, qualité de l’eau, Pollution. Impacts de Gestion pons » et remplir ainsi l’écosystème -230 000/ transformation et élimina- l’activité humaine directe naturelle des fonctions impor- ha46 (67 000$ tion des éléments nutritifs sur l’écosystème. des milieux tantes liées à la pro- É.-U./ha40) ; réduction des impacts hu- humides tection des collectivi- mains en limitant la facilité (bourbiers, tés, des écosystèmes d’accès; biodiversité, et bar- marécages et et des biens (contrôle rière à l’invasion des espèces milieux hu- des sédiments et de exotiques. Réduction de la mides) l’érosion ; réduction température de l’eau, réduc- du ruissellement des tion de la pollution, amélio- eaux pluviales par in- ration de l’accès à l’eau pour filtration). les communautés locales. SFN13 B : Côtier Protéger Hybride Paysage Revêtements ; Épis Biodiversité, Les revêtements peuvent Stabilisation l’infrastructure de ; Épis de bois ré- habitat de pêche perturber les processus na- des pentes l’érosion côtière par glables ; Gabions ; turels du littoral en coupant côtières avec les vagues, les cou- Structures de sacs l’approvisionnement côtier des matériaux rants et le vent. de sable ; Tubes en en matériaux et peuvent éga- hybrides matériau géotextile lement détruire les habitats remplis de sédiments riverains et réduire la lar- geur des plages intertidales. Les événements climatiques peuvent affecter les structures à court terme telles que les gabions et les sacs de sable. SFN14 B : Côtier Gestion des risques Basé sur Paysage / emprise Biodiversité, habitat de Option qui fait souvent l’objet Réalignement d’inondation face à l’écosystème de la route pêche, atténuation de la d’une grande controverse poli- côtier géré l’élévation du niveau / hybride perte d’habitat intertidal, tique et sociale. Les programmes de la mer, onde de séquestration et stockage souffrent souvent d’un manque tempête du carbone, utilisation d’acceptation par le public. Il est récréative également probable qu’elle sera très perturbatrice et coûteuse si la relocalisation de l’infrastruc- ture côtière est nécessaire. Si les infrastructures sont aban- données plutôt que déplacées, il faudra veiller à ce que les zones voisines ne deviennent pas iso- lées , ce qui entraînerait une aug- mentation de la pauvreté. 158 159 Catalogue de solutions Catalogue de solutions Configuration Échelle Risques pour SFN Objectif Type Matériaux Coût Co-avantages de la route d’intervention la durabilité SFN15 C : Passages Protection contre Basé sur Emprise de Biodiversité Les événements extrêmes Enrochement à niveau l’affouillement local l’écosystème la route peuvent endommager la et végétation des pieux et des / hybride solution mise en œuvre. pour protéger culées en raison de les pieux l’érosion hydrique et les culées et sédimentaire. des ponts SFN16 C : Passages Protection contre l’af- Basé sur Emprise de Digues de canalisation La biodiversité, dans le cas Les événements extrêmes Travaux à niveau fouillement local des l’écosystème la route (construites avec un ta- de la revégétalisation peuvent endommager la effectués pieux et des culées en / hybride lus de sol ou de sable solution mise en œuvre. sur les berges raison de l’érosion hy- qui devrait de préfé- pour protéger drique et sédimentaire rence être protégé par les ponts de la roche et au moins avec de l’herbe ou de la végétation. Des filtres peuvent être néces- saires ou la granulomé- trie peut être modifiée pour éviter la perte de matériau fin) ; Éperons (construits avec des ro- chers, des gabions, du bois ou du bambou). 160 161 Catalogue de solutions 7.1 FICHES D’INFORMATION SUR LES SFN Dans la présente section, plusieurs fiches d’in- formation ont été élaborées pour chacune des SFN jugées pertinentes dans le contexte haïtien. Longues d’une ou de deux pages, elles visent à offrir un aperçu rapide du principe de base de la protection que les écosystèmes peuvent apporter au réseau routier dans chaque cas. Chacune des solutions présentées dans ce guide pourrait être décrite de manière beau- coup plus détaillée et faire l’objet de publica- tions complètes ou de brochures pouvant être améliorées par une collaboration avec les com- munautés et les techniciens locaux. 163 Exemple tiré de Solutions catalogue Solutions catalogue Risques pour la durabilité de la SFN l’expérience haïtienne Manque d’attention portée à la qualité du sol pour le développement de la végétation. Sélection de variétés Stabilisation des pentes par la restauration du susceptibles d’attirer le bétail ou une activité écono- couvert végétal lors des travaux de réfection de la mique (par exemple, le vétiver). Sélection de variétés route reliant Les Cayes à Jérémie (voir étude de qui ne sont pas adaptées aux conditions spécifiques cas p. 63. Par ailleurs, des solutions ont été pro- du site. posées par TYPSA pour deux sites pilotes dans le sud, dans le cadre du projet intitulé « Élaboration Considérations relatives à d’un plan et de lignes directrices, et renforce- l’exploitation et à l’entretien ment des capacités pour l’adoption de solutions fondées sur les écosystèmes afin de protéger les La stabilisation des pentes exposées et la restaura- infrastructures en Haïti » (voir l’étude de cas dans tion du couvert végétal doivent être effectuées au la septième partie). fur et à mesure de l’avancement des travaux sur les De nombreuses options peuvent être envisagées routes. Tous les ouvrages de protection ou de sta- pour la stabilisation des pentes. Le premier as- SFN1 bilisation doivent faire l’objet de visites périodiques pect à prendre en compte est la qualité du sol ; et d’inspections détaillées suivies de corrections en ensuite, la restauration du couvert végétal peut ou cas d’anomalies détectées, que celles-ci soient dues non nécessiter un support de stabilisation, selon à un vieillissement normal ou à des contraintes la pente ou le type de sol, entre autres facteurs. Stabilisation des pentes : liées au type de phénomène justifiant la présence des ouvrages de protection. Il faut considérer que Sur les routes haïtiennes vulnérables, une com- binaison des trois types de mesures ci-après sera principe général les projets ne s’achèvent pas lors de la germination des plantes, mais lorsqu’une couverture d’au moins très probablement nécessaire. 70 % de végétation à long terme est atteinte. Objectif de la SFN Restauration du Préparation du sol Support de stabilisation couvert végétal Protéger les infrastructures contre les glissements de terrain et l’érosion. La protection consiste à faire repousser de la végétation sur les pentes pour ralentir la vitesse de l’eau et faciliter son infiltration. Une combinaison de mesures est en général souhaitable. En particulier dans les zones à forte pente, il est important de réduire la Fondé sur la nature Hybride pente et, si cela s’avère impossible, d’installer des structures de stabilisation telles que des gabions, des enro- chements ou des murs de soutènement, qui peuvent être associés à des grilles ou à un feutre géotextile d’en- Principe général : En l’absence Grilles en coco ou au- Grilles synthétiques Principe général rochement. La restauration du couvert végétal est ensuite favorisée pour apporter une plus grande stabilité. d’un sol de bonne qualité et d’une tres fibres organiques Utilisation de piquets végétaux bonne préparation, les autres Terrasses Le tableau 29 ci-après et les fiches qui suivent énumèrent les différentes options pouvant être combinées. ou plantation d’espèces in- mesures ont peu de chances de Rouleaux de paille Géotextile cellulaire digènes aux racines profondes porter leurs fruits. Inclure l’appli- Fascines ou rouleaux pour stabiliser la pente. cation d’engrais, la réalisation de de résidus végétaux Gabions trous et l’installation de systèmes Les plantes indigènes favoris- Type de SFN Potentiel accru avec d’autres SFN Bûches/fagots Revêtement d’arrosage. ent la biodiversité et nécessi- Ancrage : piquets en pierre tent moins d’intrants. Fondée sur les écosystèmes/hybride. Combinaison de mesures dans le tableau 29 ci-après. en bois dur Enrochement Méthodes : • Manuelles Avantages connexes • Hydroensemencement Échelle d’intervention Paysage/emprise de la route. Biodiversité, conditions environnementales. Des études spécifiques doivent être élaborées dans chaque contexte pour trouver les mesures appropriées. 164 165 Solutions catalogue Solutions catalogue Objectif de la SFN Fascines : ou rouleaux de résidus végétaux provenant de zones déboisées sur des pentes sensibles à l’éro- sion. Utilisées avec des piquets végétaux ou des espèces indigènes aux racines profondes, elles contribuent à stabiliser la pente. Bûches/fagots : il peut s’agir de bûches de bois ou de bûches faites de fibres organiques telles que la fibre de coco ou la paille (« fagots de paille »). Elles SFN2 représentent une alternative efficace et économique aux clôtures anti-érosion et aux ballots de paille pour le contrôle des sédiments et l’écoulement des eaux pluviales. Elles peuvent être placées et jalonnées le long du contour des pentes nouvellement construites ou perturbées. La terre végétale fertile, la Stabilisation des pentes à matière organique et les graines indigènes sont piégées derrière les bûches/ fagots et constituent un milieu stable pour la germination. Les fagots de l’aide de matériaux naturels paille retiennent également l’humidité apportée par les pluies. Type de SFN Avantages connexes Objectif de la SFN Fondée sur les écosystèmes/hybride. Biodiversité, conditions environnementales. Protéger les infrastructures contre les glissements de terrain et l’érosion. Ces solutions assurent une pro- Échelle d’intervention Risques pour la tection contre l’érosion, pendant la période nécessaire à la formation de racines et aux pousses des plantes durabilité de la SFN indigènes pour coloniser et stabiliser les sols, sur la base de matériaux naturels. La méthode naturelle la plus utilisée pour ancrer les différentes structures est le pieu en bois dur vivant ou mort. Paysage/emprise de la route. Manque d’entretien, en particulier dans la pre- mière phase après l’installation. Grilles en fibres de coco, en jute ou autres fibres organiques : Elles contrôlent l’érosion dans les sillons et les ravines des pentes, favorisant la germination et la formation de racines. Elles sont généralement ajus- Potentiel accru avec d’autres SFN Considérations relatives à tées à l’aide de piquets vivants ou de systèmes d’établissement de plantes Produits hydrauliques et de contrôle de l’érosion. l’exploitation et à l’entretien pour créer des barrières durables à long terme. Leur grande résistance leur permet d’être utilisées dans certains cas pour remplacer les enroche- Tous les ouvrages de protection ou de stabilisa- ments. Les rouleaux de fibres de coco peuvent être mélangés à d’autres tion doivent faire l’objet de visites périodiques et produits ou à des systèmes de contrôle de l’érosion. Coût de mise en œuvre: d’inspections détaillées suivies de corrections en cas d’anomalies détectées, que celles-ci soient dues Rouleaux de paille : rouleaux de paille emballés dans des filets synthétiques. Leur but est de capturer et de 1080 US$/ha/yr65 plus 242 US$/ha/yr pour coût au vieillissement naturel ou à des contraintes liées maintenir les sédiments sur la pente, favorisant une stabilisation temporaire. d’entretien annuel (ces coûts sont à titre d’illustration au type de phénomène justifiant la présence de basés sur le coût de terrassement) l’ouvrage de protection. 166 167 Solutions catalogue Solutions catalogue Objectif de la SFN Géotextile cellulaire : structures tridimensionnelles qui permettent de confiner les matériaux granulaires et les sols. Il s’agit de feuilles de polyéthylène à haute densité, soudées par ultrasons, qui ont pour but d’améliorer les fondations d’une route, de confiner un sol fertile pour végétaliser une pente ou une couche de gravier pour couvrir un canal érodable, ou encore de créer une masse de sol stable pour servir de mur de soutènement sous l’effet de la gravité. Ces structures sont très efficaces pour le contrôle de l’érosion sur les pentes raides et comme revêtement pour les canaux à fort débit. Gabions : Grilles en treillis métallique remplies de pierres. Placés au pied du glissement, ils permettent d’arrêter sa progression vers la route. SFN3 Enrochement : Technique qui consiste à placer des pierres naturelles rugueuses et anguleuses sur la surface de la pente. Les pierres sont placées de manière à s’emboîter et à former une barrière étanche et dense qui proté- gera la pente contre l’érosion. Ce type d’enrochement ne doit être utilisé que pour les pentes inférieures à 66 % Stabilisation des pentes (34 degrés). Les pentes plus raides nécessitent des pierres ancrées plus grosses ou des techniques différentes. à l’aide de matériaux hybrides Revêtement en pierre : Envisager un revêtement en pierre sèche. Enrochement : Éperons de drainage et enrochements au pied du glissement pour contrer l’avancée des matériaux sur la chaussée. Objectif de la SFN Protéger les infrastructures contre les glissements de terrain et l’érosion. Ces solutions assurent une pro- Risques pour la Type de SFN tection contre l’érosion, pendant la période nécessaire à la formation de racines et aux pousses des plantes durabilité de la SFN indigènes pour coloniser et stabiliser les sols, avec l’intégration de matériaux non naturels. La méthode grise Fondée sur les écosystèmes/hybride Phénomènes extrêmes la plus utilisée pour ancrer les différentes structures est celle des fils de fer et des crochets. Géonappes ou géogrilles synthétiques anti-érosion : Couvertures souples Échelle d’intervention Considérations relatives à et perméables, faites de fibres synthétiques maintenues ensemble par des l’exploitation et à l’entretien mailles plates ou des trames tridimensionnelles. Présentant la même fonc- tionnalité que les géogrilles organiques, elles protègent le sol et facilitent le Paysage/emprise de la route développement et le renforcement de la végétation. Pour les pentes raides, les nattes composites de renfort constituent une bonne option. Tous les ouvrages de protection ou de stabilisa- Potentiel accru avec d’autres SFN tion doivent faire l’objet de visites périodiques et Terrasses : Elles servent à ralentir la vitesse de l’eau et à favoriser la d’inspections détaillées suivies de corrections en croissance des plantes. Les terrasses empêchent l’érosion en fractionnant Produits hydrauliques et de contrôle de l’érosion cas d’anomalies détectées, que celles-ci soient dues une longue pente en plusieurs pentes plus courtes et plus planes qui per- au vieillissement naturel ou à des contraintes liées mettent à l’eau de s’écouler plus lentement et de s’infiltrer dans le sol. Les au type de phénomène justifiant la présence de terrasses peuvent être construites en bois traité sous pression, en pierre Avantages connexes l’ouvrage de protection. naturelle ou en produits de maçonnerie tels que des blocs modulaires. Les techniques de construction varient en fonction du matériau utilisé. Biodiversité, conditions environnementales 168 169 Solutions catalogue Solutions catalogue Considérations relatives à Type de SFN l’exploitation et à l’entretien Fondée sur les écosystèmes/hybride. La stabilisation des pentes exposées et la restaura- tion du couvert végétal doivent être effectuées au fur et à mesure de l’avancement des travaux sur les routes. Tous les ouvrages de protection ou de stabi- lisation doivent faire l’objet de visites périodiques et Échelle d’intervention d’inspections détaillées suivies de corrections en cas SFN4 d’anomalies détectées, que celles-ci soient dues à un Paysage/emprise de la route vieillissement normal ou à des contraintes liées au type de phénomène justifiant la présence des ou- vrages de protection. Il faut considérer que les projets Restauration du couvert végétal à Coût de mise en œuvre ne s’achèvent pas lors de la germination des plantes, mais lorsqu’une couverture d’au moins 70 % de végé- l’aide d’essences forestières indigènes 2 207 US$/ha [189 US$ à 5 665 US$/ha]61 ou 3 450 US$/ha37 (forêt tropicale) avec entretien tation à long terme est atteinte. Dans la plupart des cas, il est recommandé de procéder à l’ensemencement annuel variable largement par emplacement avant l’installation des couvertures. De la paille ou du et type d’arbres paillis de foin peut être ajouté après l’ensemencement. Objectif de la SFN Arrête Toutes les rainures et autres zones perturbées pen- une partie Améliore dant le processus d’installation doivent être réense- de la pluie l’infiltration Avantages connexes mencées. Lorsque les techniques d’ensemencement La végétation aide à stabiliser les pentes de nom- conventionnelles ne peuvent être utilisées en raison breuses façons. Les plantes indigènes fournissent Biodiversité, conditions environnementales de la difficulté d’accès ou de pentes raides, l’ensemen- un habitat à la faune, conviennent aux sols du pays, cement hydraulique d’espèces herbacées et ligneuses Les racines s’adaptent plus facilement aux perturbations clima- renforcent peut être envisagé. Pompe tiques et ont un mode d’interaction entre elles que l’humidité le sol augmentant les plantes hybrides/exotiques n’ont pas. Sur chaque du sol la résistance Potentiel accru avec d’autres SFN Exemple tiré de site, il est nécessaire d’analyser les caractéristiques à la coupe l’expérience haïtienne spécifiques de la végétation (volume et densité du Produits hydrauliques et de contrôle de l’érosion feuillage, taille, hauteur du couvert végétal, présence Stabilisation des pentes par la restauration du de différentes couches de couvert végétal, type, pro- Ancre le sol Augmente couvert végétal lors des travaux de réfection de la de surface fondeur, diamètre, densité, couverture et résistance à des le poids Risques pour la route reliant Les Cayes à Jérémie (voir l’étude de sur la du système radiculaire, entre autres). couches plus pente durabilité de la SFN cas à la section 5.3). Par ailleurs, des solutions ont profondes été proposées par TYPSA pour deux sites pilotes La liste des espèces adaptées aux SFN en Haïti Manque d’attention à la qualité du sol pour le dans le sud, dans le cadre du projet « Élaboration peut être consultée dans les annexes 4, 5 et 6. développement de la végétation ; sélection de va- d’un plan et de lignes directrices, et renforce- riétés susceptibles d’attirer le bétail ou une activité ment des capacités pour l’adoption de solutions Transfère Arrête les Les effets de la végétation sur la stabilité la force particules de économique (par exemple, le vétiver) ; sélection de fondées sur les écosystèmes afin de protéger les du vent sol diminuant variétés qui ne sont pas adaptées aux conditions d’une pente peuvent être représentés sché- au sol ainsi l’érosion infrastructures en Haïti » (voir l’étude de cas fi- matiquement comme suit : spécifiques du site. gurant dans la septième partie). 170 171 Solutions catalogue Solutions catalogue Considérations relatives à l’exploitation et à l’entretien La stabilisation des pentes exposées et la restau- ration du couvert végétal doivent être effectuées Type de SFN au fur et à mesure de l’avancement des travaux sur les routes. Tous les ouvrages de protection ou de Fondée sur les écosystèmes/ hybride. stabilisation doivent faire l’objet de visites pério- diques et d’inspections détaillées suivies de cor- rections en cas d’anomalies détectées, que celles-ci soient dues à un vieillissement normal ou à des Échelle d’intervention contraintes liées au type de phénomène justifiant SFN5 la présence des ouvrages de protection. Les dis- Paysage/emprise de la route. tances de plantation dépendront des besoins de chaque espèce (par exemple les agrumes auront besoin d’une distance de 5,5 à 7,5 m, tandis que Restauration à l’aide de variétés Avantages connexes les mangues auront besoin de 8 à 10 m de dis- tance), et des différentes zones géographiques et de cultures locales résilientes Valeur économique. agroécologiques. Dans la plaine, les arbres seront plantés plus près les uns des autres en fonction de la pente. Plus la pente est raide, plus la distance entre les arbres sera courte. Ces facteurs, ainsi que Potentiel accru avec d’autres SFN la définition des périodes de plantation et des be- Objectif de la SFN soins d’entretien, doivent être approuvés par un Produits hydrauliques et de contrôle de l’érosion. technicien spécialisé. De la paille ou du paillis de foin peuvent être ajoutés après l’ensemencement. Des espèces productives doivent également être envisagées pour la restauration des écosystèmes adjacents aux routes. Bien qu’elles n’offrent pas nécessairement les avantages des plantes indigènes en termes de Risques pour la biodiversité, bon nombre d’entre elles sont parfaitement adaptées à l’environnement et peuvent fournir durabilité de la SFN Exemple tiré de une protection contre l’érosion ; elles ont également l’avantage d’être économiquement valorisées par les l’expérience haïtienne communautés locales. Ces communautés peuvent en tirer des ressources et seront donc plus susceptibles Manque d’attention portée à la qualité du sol pour le développement de la végétation. Sélection de va- Stabilisation des pentes par la restauration du de les entretenir au fil du temps. riétés qui ne sont pas adaptées aux conditions spé- couvert végétal lors des travaux de réfection de cifiques du site. Sélection de variétés qui ne sont pas la route reliant Les Cayes à Jérémie (Voir l’étude La liste des espèces adaptées aux SFN en Haïti peut être consultée dans l’annexe 1. soumises à des conditions de marché. de cas à la section 5.3). 172 173 Solutions catalogue Solutions catalogue Avantages connexes SFN6 Un écosystème productif qui fournit de nombreux biens et services à l’environnement marin et aux communautés humaines : pêche, bois et produits Conservation et restauration des mangroves végétaux ; séquestration des gaz à effet de serre ; puits d’azote et de phosphore inorganiques ; bio- Considérations relatives à diversité ; tourisme. l’exploitation et à l’entretien Objectif de la SFN Pendant un an ou deux, les plantes sont vulnérables à Risques pour la divers facteurs de stress naturels et artificiels. La sur- Protection des côtes. Les mangroves amortissent les vagues et réduisent l’onde de tempête et la profondeur durabilité de la SFN veillance de la croissance et de la survie et l’entretien, des inondations40. Les racines des mangroves limitent l’érosion côtière et protègent les communautés et les par l’élimination des algues ou autres parasites, sont infrastructures des tempêtes tropicales. Exposition à la pollution plastique et à d’autres dé- deux activités majeures de la réhabilitation. Des pa- chets humains ; conversion à une aquaculture non trouilles régulières doivent ensuite être effectuées par durable. Une réduction de la couverture des man- la communauté ou par un gardien désigné. En cas groves à l’échelle mondiale est observée, avec des d’action intense des vagues sur les nouveaux arbres, Type de SFN signes alarmants dans certains pays de la région. l’installation de barrières faites de roches ou de bam- La perte de mangroves à la Barbade a été drama- bou doit être envisagée. Ces barrières permettent Fondée sur les écosystèmes/hybride. tique, avec notamment l’extinction locale de deux également de piéger les sédiments et d’augmenter espèces. Les facteurs indispensables à leur durabilité le niveau du substrat, ce qui favorise la croissance des et à leur bon entretien sont l’organisation commu- plantes. L’exploitation et l’entretien incluront géné- nautaire (y compris la mise en place de structures ralement une inspection visuelle, une évaluation de La mangrove rouge (Rhizophora mangle) la qualité de l’eau, de la couverture, de l’étendue et Échelle d’intervention décisionnelles collectives formelles), l’élaboration La mangrove noire (Avicennia germinans) de la densité, ainsi qu’une évaluation de l’impact des de plans d’exploitation pour l’utilisation durable des sont les espèces les plus adaptées à la ressources issues des écosystèmes de mangroves et phénomènes hautement énergétiques. Paysage / emprise de la route. restauration en Haïti. On trouve des forêts l’adhésion des gouvernements locaux. de mangroves le long des principaux estuaires, en particulier le long de la côte Exemple tiré de nord, à l’est du Cap Haïtien, et sur la côte l’expérience haïtienne Potentiel accru avec d’autres SFN est au sud des Gonaïves. On en trouve Coût de mise en œuvre également des populations à Fort Liberté, 9 000 US$/ha (médiane) [Fourchette : 1 413 US$ Santé et préservation des herbiers marins et des ré- à 42 801 US$/ha35] avec un coût d’entretien pou- Transplantation de 85 000 plantules de palétuvier dans le nord-est du pays. Veuillez-vous cifs coralliens. Des revêtements utilisés devant les vant varier de 7 US$ 85/ha/an42 (5 000 US$43-11 dans les communes de St Jean du Sud et d’Aba- référer á l’annexe 3, liste des espèces cou. Action motivée par une étude menée par le mangroves peuvent faciliter la croissance de nou- 00044/ha/an en Floride, 10% de l’investissement adaptées aux SFN en Haïti: restauration PNUE en Haïti42 velles plantes. initial (85 US$/ha) en indonésie26.Les données des dunes, des plages et des côtes. empiriques suggèrent un rapport avantages-coûts de 4126. 174 175 Solutions catalogue Solutions catalogue Potentiel accru avec d’autres SFN Risques pour la durabilité de la SFN Les brise-lames vivants permettent aux coraux Pollution, espèces envahissantes, eutrophisation, de s’établir de sorte à croître en même temps que dommages causés par les activités de transport l’élévation du niveau de la mer. La protection cô- maritime et de tourisme, changement climatique tière, combinée aux prairies sous-marines et aux et risques naturels (augmentation des tempéra- mangroves, peut également être encouragée : il a tures de la mer, acidification, élévation du niveau été démontré que l’utilisation conjointe d’habi- de la mer, tempêtes et ouragans plus intenses, va- tats arborés offre une meilleure protection qu’un riabilité des précipitations). Les récifs coralliens SFN7 seul ou deux habitats. sont naturellement dégradés par les tempêtes et le blanchiment des coraux. Possibilité de solution hybride Augmenter la surface de substrat en installant des Considérations relatives à Conservation et restauration substrats artificiels et naturels : « création de récifs artificiels ». Cela peut également être envisagé pa- l’exploitation et à l’entretien du récif corallien rallèlement à des interventions dures sur le littoral pour réduire l’énergie des vagues. Il est essentiel de veiller à préserver la biodiversité des espèces de coraux, afin que les nouveaux coraux aient plus de chances de résister à la dégradation des océans. Effectuer des visites et des inspections régu- Objectif de la SFN Avantages connexes lières afin de remédier à tout impact négatif éventuel. Permettre une documentation qualitative et quan- Biodiversité, fourniture de services écosystémiques es- titative de la survie et de la croissance des colonies. Offrir une protection contre les dommages causés par les vagues à d’autres habitats, aux communautés sentiels et d’un habitat pour de précieuses espèces de côtières et aux infrastructures. Les récifs coralliens peuvent fournir et piéger des sédiments76 et atténuer poissons et autres organismes marins ; écotourisme. les vagues. Ils peuvent diminuer la puissance des vagues de tempête qui atteignent le rivage et ainsi ré- duire les inondations et l’érosion côtières. Le fonctionnement des récifs coralliens est similaire à celui d’un Exemple tiré de brise-lames submergé. l’expérience haïtienne44 Coût de mise en œuvre PNUE (2016). Partenaires côtiers : Appliquer la Type de SFN Échelle d’intervention 165 000 $ É.-U./ha (médiane)40,41 (également 542 réduction des risques de catastrophe fondée sur 500 $ É.U./ha42) avec un rapport bénéfices-coûts l’écosystème (ECO-RRC) grâce à une approche Fondée sur les écosystèmes/hybride. Paysage/emprise de la route. potentiel entre 13,6 et 15, 5543 de crête à récif à Port Salut, en Haïti. 176 177 Solutions catalogue Solutions catalogue Type de SFN Fondée sur les écosystèmes/hybride. Échelle d’intervention Risques pour la durabilité de la SFN Paysage/emprise de la route. Pollution, espèces envahissantes, eutrophisation, SFN8 Potentiel accru avec d’autres SFN dommages causés par les activités de transport ma- ritime et de tourisme, changement climatique (aug- mentation de la température de la mer, acidification, Brise-lames vivants élévation du niveau de la mer, tempêtes et ouragans Comme la restauration des récifs coralliens. plus intenses, variabilité des précipitations). Les ré- cifs coralliens sont naturellement dégradés par les tempêtes et le blanchiment des coraux. Objectif de la SFN Possibilité de solution hybride Considérations relatives à Utilisation de béton poreux et de substrats ré- l’exploitation et à l’entretien Limiter l’énergie des vagues en créant une barrière, le plus souvent sous-marine, entre l’eau libre et le ri- cifaux qui créent une complexité structurelle et vage. Alors que les brise-lames traditionnels peuvent être en pierre, en béton ou en d’autres matériaux de augmentent la probabilité d’une bonne coloni- construction, un brise-lames vivant est volontairement conçu pour intégrer des éléments d’habitat natu- sation par les espèces souhaitées. Les matériaux Dans les eaux subtropicales, il peut falloir jusqu’à rel tout en assurant la protection du littoral45. Des coquilles d’huîtres récoltées (couvée) peuvent être un peuvent inclure, entre autres, des sphères réci- cinq ans pour établir une communauté benthique exemple de matériau naturel. fales, de vieux bateaux coulés ou des éléments saine et stable. Une fois établie, elle sera pour l’es- d’infrastructure. sentiel autosuffisante. Un entretien occasionnel de la structure physique pourra être nécessaire. Étant donné que les brise-lames vivants peuvent créer Avantages connexes une attraction récréative, il faut veiller à ce que les bancs d’huîtres ne soient pas récoltés illégalement Les brise-lames vivants intègrent l’habitat naturel en offrant des Biodiversité, fourniture de services écosystémiques ou ne soient pas perturbés. En ce qui concerne possibilités d’installation et de colonisation par les huîtres et les coraux l’incidence de la navigation, il est recommandé essentiels et d’un habitat pour de précieuses es- ou en créant un abri et un habitat pour diverses espèces marines d’effectuer une surveillance régulière pour s’assu- pèces de poissons et autres organismes marins. Production du secteur de la pêche ; tourisme. rer que les bateaux n’ont pas eu d’impact. 178 179 Solutions catalogue Solutions catalogue Type de SFN Coût de mise en œuvre 66 800 US$/ha6 avec un ratio avantages-coûts de Fondée sur les écosystèmes/hybride. 7,3440 SFN9 Échelle d’intervention Risques pour la durabilité de la SFN Le risque dépendra fortement des questions de Systèmes OysterBreak et Paysage/emprise de la route. conception telles que la zone des façades à pro- téger, les courants, les niveaux des marées et des unités de protection du littoral vagues et les obstructions sur les fonds marins. Potentiel accru avec d’autres SFN En ce qui concerne les matériaux, il est important de vérifier les caractéristiques telles que la solidité et la perméabilité. Objectif de la SFN Plantation d’herbes marines et de végétation aquatique submergée. Peut être combinée avec Considérations relatives à d’autres brise-lames vivants. l’exploitation et à l’entretien Les systèmes Oysterbreak sont conçus pour réduire l’énergie des vagues, résister aux dommages causés Envisager de surveiller le taux de transport par la par l’environnement de ces dernières et réduire l’érosion des sédiments. Ce type de technologie entend dérive littorale, qui sera modifié par le brise-lames. utiliser la nature inhérente à l’huître pour améliorer une structure stratégique de protection des côtes et Avantages connexes Il peut être envisagé d’étudier certaines parties des estuaires. Ces systèmes peuvent être appliqués à tout projet côtier qui nécessite d’atténuer à la fois les au-dessus du niveau de l’eau (inspection visuelle, vagues et l’érosion du littoral. Ils sont conçus pour remplir une double fonction en créant une structure photographies comparatives), d’effectuer des rele- Stimule la croissance des huîtres et augmente ainsi récifale pour l’habitat et une structure robuste pour la protection du littoral46. vés de profil et de réaliser des inspections visuelles la biodiversité dans la zone immédiate. sous-marines, afin de détecter des irrégularités. 180 181 Solutions catalogue Solutions catalogue Type de SFN Risques pour la durabilité de la SFN Fondée sur les écosystèmes/hybride ; combinée avec Pour réussir une restauration, il est essentiel d’éli- des épis, des brise-lames en mer et la création de miner l’afflux du public dans la zone où l’action est récifs coralliens artificiels. menée. Pour ce faire, il est nécessaire d’effectuer divers travaux pour protéger le cordon dunaire, notamment la pose de clôtures, l’adaptation des Échelle d’intervention accès, la construction de passerelles et la mise en place de panneaux d’information. SFN10 Paysage/emprise de la route. Considérations relatives à Restauration des plages, des Potentiel accru avec d’autres SFN l’exploitation et à l’entretien bancs de sable et des dunes Combinaison avec la reconstitution, le réaménage- Lors du choix de reconstitution des plages, le plan ment et le recyclage des plages. Combinaison avec doit tenir compte des sources marines et terrestres des interventions dures telles que des brise-lames disponibles localement. En général, l’entretien se- en mer qui peuvent être utilisés pour réduire la ra d’autant plus nécessaire si cela est combiné à une Objectif de la SFN perte de sédiments. Les revêtements peuvent être structure dure. En ce qui concerne la végétation des très efficaces s’ils sont placés derrière la plage, de dunes, il est essentiel de choisir les emplacements et le manière à protéger son pied. moment appropriés pour la plantation, de prévoir des Protéger contre les ondes de tempête et les vagues la gestion des sentiers, peuvent être utilisées pour proté- mécanismes de protection pour laisser les systèmes ra- et contre l’élévation du niveau de la mer. Les plages ger la plage existante, parallèlement à d’autres mesures. diculaires s’établir et de sélectionner les espèces appro- agissent comme un tampon naturel en dissipant gran- priées en fonction des conditions spécifiques du site. Coût de mise en œuvre dement l’énergie des vagues. Cela réduit les dommages • Dans les cas de reconstitution des plages, des Les travaux d’entretien consistent principale- causés aux reliefs durs à l’arrière de la plage et aux biens matériaux sont ajoutés à une plage existante ou de Alimentation de la plage de 3-2136$ É.-U. / m3 ment à contrôler et à promouvoir l’évolution et le de l’arrière-pays par le débordement, les inondations, nouvelles plages sont créées artificiellement. avec un rapport bénéfice-coût de 0,28 à 1-6840. développement appropriés des plantations et à véri- l’érosion ou l’action directe des vagues. Encourager le • Le recyclage des plages consiste à redistribuer les Restauration/revégétalisation des dunes de 7 636 fier qu’elles acquièrent la couverture et la taille sou- développement de la flore dunaire et l’utilisation des matériaux, en les prenant là où ils se sont naturellement $ É.-U. à 13 888$ É.-U./ha48 avec entretien annuel haitées au fil du temps, en maintenant des condi- dunes comme tampons physiques face aux vagues et accumulés pour les amener en aval du bord de mer. pour la restauration des dunes entre 333$ É.-U.-2 tions de conservation et une dynamique adéquate. fournir des barrières contre les inondations dues aux • La plantation de végétation de plage a pour 526$ É.-U./ha/an47 Il sera également nécessaire d’effectuer un vagues et à l’élévation du niveau de la mer. La planta- objectif d’aider les racines des plantes à rester en suivi continu de l’état du sable et de l’état géné- tion de végétation contribuera non seulement à pré- place et de contribuer à la stabilisation de la zone. ral de conservation des installations telles que les venir l’érosion, mais aussi à accélérer le rétablissement Cela réduit également l’érosion provoquée par Avantages connexes passerelles, les clôtures, les panneaux, etc., et de naturel après les dégâts causés par les tempêtes. les eaux de ruissellement et renforce les dunes. réparer les éventuels dommages. • En ce qui concerne la protection naturelle des Biodiversité. Les plages apportent une richesse ré- L’exploitation et l’entretien incluront des ins- plages, les mesures de stabilisation de l’arrière-plage, La liste des espèces adaptées à la restauration des dunes sidents et contribuent à soutenir l’économie touris- pections visuelles, des relevés de profil de plage, des telles que les clôtures, la plantation de végétation ou et des plages en Haïti peut être consultée dans l’annexe 3. tique locale. photos d’aspects fixes et des photographies aériennes. 182 183 Solutions catalogue Solutions catalogue Type de SFN Risques pour la durabilité de la SFN SFN11 Pollution apportée par les pluies et érosion sédi- Fondée sur les écosystèmes/hybride. mentaire créée par les houles cycloniques qui af- fectent certaines espèces d’herbiers marins, exposi- tion due aux marées basses barométriques. Impact Restauration et conservation des herbiers marins des pressions anthropiques : les pieds des phanéro- Échelle d’intervention games marines peuvent être endommagés mécani- quement par l’utilisation d’engins de pêche tels que les engins traînants, les pièges et les outils utilisés Objectif de la SFN Paysage/emprise de la route. lors de la pêche à pied ; impact des ancrages et des hélices de bateau sur les herbiers marins ; suppres- sion des prairies dans les zones de baignade pour Atténuer les vagues et stabiliser les sédiments48 (de manière plus fiable dans les eaux peu profondes et les le « bien-être » des touristes ; impact de l’extraction Potentiel accru avec d’autres SFN de matériaux de construction en corail ou en sable ; environnements de vagues à faible énergie). Réduire la vitesse du courant. Le fait de réduire la hauteur des vagues qui atteignent le rivage peut limiter les inondations. développement d’infrastructures telles que des murs Les herbiers marins sont des plantes à fleurs qui poussent dans les environnements marins entière- Interactions fonctionnelles avec les mangroves et de défense, pollution indirecte provenant des activi- ment salins. Ils commencent près du rivage et s’étendent sous la surface de l’eau jusqu’à une profondeur les écosystèmes coralliens. Il a été démontré que tés domestiques, agricoles et industrielles. maximale de 30 m, selon la clarté de l’eau. l’utilisation des trois habitats ensemble offre une meilleure protection qu’un seul habitat ou que la combinaison de deux habitats. Considérations relatives à l’exploitation et à l’entretien Les habitats peu profonds les plus courants (jusqu’à une profondeur Une fois la transplantation terminée, les sites de 15 m) sont constitués de fonds marins sablonneux avec ou sans doivent être surveillés pour déterminer les taux Avantages connexes de survie, la densité des pousses et la couverture herbe à tortue (Thalassia testudinum) ou d’étendues d’herbe à tortue des greffons. Des informations et une signali- mélangée à de l’herbe à lamantin (Syringodium filiforme) et à sation suffisantes doivent être maintenues, ainsi Biodiversité, refuge pour les organismes calcifiants, divers types d’algues. Cette végétation est une source importante de que des systèmes de surveillance pour empêcher habitat clé (lieux de frai, d’alevinage et d’élevage) productivité primaire, libérant de l’oxygène et des nutriments pour les ; les herbiers marins jouent un rôle important en l’entrée dans les zones protégées et les zones en espèces marines et servant à stabiliser les substrats mous. Les prairies tant que puits de carbone : comme la biomasse aug- cours de restauration, et pour éviter les engins de sous-marines fournissent de la nourriture à de nombreuses espèces mente avec l’acidification des océans, la séquestra- pêche qui pourraient causer des dommages. Il est d’herbivores, dont les poissons et le lamantin des Antilles (Trichechus tion du carbone est accrue ; pêche. recommandé de prévoir et de maintenir une bonne organisation de l’amarrage des bateaux. manatus) (cinquième rapport national de la CDB d’Haïti). 184 185 Solutions catalogue Solutions catalogue Avantages connexes Loisirs, qualité de l’eau, transformation et élimi- Type de SFN nation des nutriments ; réduction des impacts hu- mains en limitant la facilité d’accès ; biodiversité et barrière contre l’invasion d’espèces exotiques. SFN12 Fondée sur les écosystèmes/hybride. Réduction de la température de l’eau, de la pollu- tion, amélioration de l’accès à l’eau pour les com- munautés locales. La restauration ou la construction Échelle d’intervention d’une végétation qui améliore la qualité de l’eau peut Gestion des zones être un moyen rentable d’atténuer les incidences des routes et de garantir la conformité des projets rou- humides naturelles Paysage/emprise de la route. tiers aux exigences réglementairess49. Potentiel accru avec d’autres SFN Risques pour la durabilité de la SFN Objectif de la SFN Pollution ; impacts de l’activité humaine directe Gabions et autres systèmes de contrôle de l’érosion. sur l’écosystème. Agir en tant que « tampons » et donc remplir des fonctions importantes en ce qui concerne la protection des communautés, des écosystèmes et des biens. Ces fonctions sont les suivantes : contrôle des sédiments et de l’érosion ; réduction du ruissellement des eaux pluviales par infiltration. La protection des zones humides Considérations relatives à adjacentes et en amont de la route pourrait être une composante importante d’une stratégie de régulation Coût de mise en œuvre l’exploitation et à l’entretien des inondations basée sur les services écosystémiques. Inversement, si les zones humides étaient dégradées ou recouvertes d’un revêtement, cela pourrait compromettre gravement le service de régulation des inondations. Écosystémique / hybride Paysage / emprise routière Les activités de base consistent généralement à La gestion des zones humides concerne aussi les marécages et les marais. La gestion de ces zones à Pour les terres humides côtières, cela peut aller de éliminer la végétation exotique, à restaurer le cou- des fins de protection comprend deux aspects majeurs : l’abri de celles-ci des pressions humaines directes 85 000 US$ à 230 000/ha (67 000 US$/ha35) avec vert végétal des zones défrichées à l’aide d’une et le maintien des processus naturels dans les terres environnantes. un entretien annuel d’environ 25 US$/m/an49 et un végétation indigène des zones humides, tout en rapport avantages-coûts entre 6 – 8.7240 préservant le cadre juridique. 186 187 Solutions catalogue Solutions catalogue NBS objective Gabions : paniers grillagés remplis de façon compacte de pierres, de ga- lets ou de cailloux concassés. Ils sont couramment utilisés pour prévenir l’érosion et pour stabiliser les berges, les falaises et les pentes de dunes. Les gabions sont adaptés aux plages à faible énergie et sont idéalement placés au-dessus de la zone de marée car ils ne sont pas assez durables pour résister à l’action directe et régulière des vagues85. Structures de sacs de sable : Elles arrêtent ou ralentissent temporai- rement les effets de l’érosion côtière. Elles sont généralement placées à SFN13 l’avant et parallèlement au rivage pour empêcher les forces destructrices de la mer d’atteindre les structures côtières. Elles ne doivent être utilisées que comme des interventions à court terme ou temporaires. Stabilisation des pentes côtières Tubes de géotextile remplis de sédiments: Ils sont placés parallèlement au rivage pour dissiper les vagues à haute énergie. Les tubes créent de nouvelles voies pour l’évacuation des matériaux de dragage à l’aide de matériaux hybrides et produisent une surface dure sur laquelle les récifs peuvent être construits. Objectif de la SFN Type de SFN Risques pour la durabilité de la SFN Fondée sur les écosystèmes/hybride. Les revêtements peuvent perturber les processus Protéger les infrastructures de l’érosion côtière par les vagues, les courants et le vent. naturels du littoral en coupant l’approvisionne- ment côtier en matériaux et peuvent également Revêtements : Ils sont placés sur des structures inclinées ou contre un Échelle d’intervention détruire les habitats du littoral et réduire la lar- mur vertical pour protéger la côte contre l’érosion due aux charges envi- geur des plages intertidales. Les phénomènes cli- ronnementales (telles que les vagues, les courants et le vent) et aux charges matiques peuvent dégrader les structures à court Paysage/emprise de la route. terme, telles que les gabions et les sacs de sable. géotechniques, et pour réduire le débordement des vagues et les dom- mages/inondations des terres situées derrière, qui en résultent. Il s’agit généralement de surfaces perméables, comme des roches, un grillage mé- tallique ou un asphalte ouvert/sable enrobé. Ils sont flexibles et permettent Potentiel accru avec d’autres SFN Considérations relatives à un certain degré de mouvement ou de déformation dû au tassement. l’exploitation et à l’entretien L’évacuation des eaux de débordement doit être examinée au cas par cas. Protection des plages, plantation de végétation de plage. Bien qu’il soit possible de prévoir la durée de vie d’un ouvrage, les structures peuvent être endom- Épis: ce sont des structures étroites de hauteur et de longueur variables (plutôt longues) en principe magées plus tôt ou plus tard. Des phénomènes construites perpendiculairement au littoral. Ils sont utilisés pour contrôler et gérer le mouvement naturel Avantages connexes extrêmes tels que les ouragans, mais aussi les déve- des matériaux de la plage. Un système d’épis peut retenir ou ralentir la dérive littorale des matériaux en les loppements et les activités en cours dans la région, accumulant dans des baies. Les épis dévient également les courants de marée en les éloignant du rivage. peuvent causer des dommages. Une inspection vi- Des épis en bois ajustables peuvent être envisagés. Ils sont constitués de planches amovibles entre les piles. Biodiversité, habitat de pêche suelle doit être effectuée chaque année et après Les gabions ne sont pas durables et sont donc considérés comme une solution à court terme. tout phénomène extrême ou toute grosse tempête. 188 189 Solutions catalogue Solutions catalogue SFN14 Type de SFN Fondée sur les écosystèmes/hybride. Risques pour la durabilité de la SFN Option souvent très controversée sur les plans Réalignement contrôlé du littoral politique et social. Ces systèmes sont rarement acceptés par le public. Le réalignement contrôlé risque également d’être très perturbateur et coû- Objectif de la SFN Échelle d’intervention teux si un déplacement des infrastructures côtières est nécessaire. Si les infrastructures sont abandon- nées plutôt que déplacées, il faut veiller à ce que Gérer les risques d’inondation. Faire face à l’élévation du niveau de la mer et aux ondes de tempête. Cette Paysage/emprise de la route. les zones voisines ne se retrouvent pas isolées, ce stratégie de gestion vise à « créer des possibilités permettant aux écosystèmes côtiers de résister à l’élévation qui entraînerait une augmentation de la pauvreté. du niveau de la mer, en supprimant les structures de défense côtière pour permettre aux eaux montantes de s’infiltrer. Cette approche a pour avantage de permettre aux zones côtières de conserver leurs écosystèmes Potentiel accru avec d’autres SFN naturels et les services écosystémiques associés, tout en offrant une protection aux établissements humains locaux. Elle permet également de réorienter les ressources en délaissant les défenses dures et coûteuses. Considérations relatives à Les infrastructures naturelles peuvent être utilisées Une fois que les marais salants se développent, il est peu probable qu’une érosion à grande échelle se pro- l’exploitation et à l’entretien pour protéger les infrastructures construites, afin duise, car la végétation des marais salants favorisera la sédimentation et la création de la zone qui réduira de prolonger leur durée de vie et leur permettre de Des inspections périodiques doivent être effec- les vagues et améliorera la sécurité. fournir une meilleure protection contre les tem- tuées pour suivre, entre autres, l’évolution de l’ac- pêtes et des avantages supplémentaires. Les profils crétion/érosion sur le site et en dehors du site, les de plage plus larges obtenus grâce au retrait ab- paramètres physico-chimiques des sédiments, la Diagram: The pocess of managed realignment. Source: CoastAdapt. Adapted from ComCoast 2006. sorberont une plus grande proportion de l’énergie végétation, la faune et la qualité de l’eau. de l’incident. La gestion des bassins versants et la réhabilitation des habitats peuvent s’effectuer paral- lèlement au réaménagement des berges. Expérience régionale À ce jour, l’approche de réalignement contrôlé n’a Avantages connexes été appliquée que dans le nord-ouest de l’Europe et en Amérique du Nord, où les marais salants constituent l’habitat intertidal dominant. Il semble Biodiversité, habitat de poissons, atténuation de la n’y avoir aucune raison empêchant la création perte d’habitats intertidaux, séquestration et stoc- d’autres habitats de zones humides, tels que les kage du carbone, utilisation à des fins récréatives. mangroves, par le biais du réalignement, mais cette approche n’a pas été entreprise jusqu’à présent50. Prior to realignment Managed realignment Coast defences present Coast defences breached Little intertidal habitat Creation of intertidal habitat 190 191 Solutions catalogue Solutions catalogue SFN15 Type de SFN Avantages connexes Enrochement et végétation pour protéger Fondée sur les écosystèmes/hybride Biodiversité. les piles et les culées des ponts Échelle d’intervention Risques pour la durabilité de la SFN Les phénomènes extrêmes peuvent endommager Objectif de la SFN Paysage/emprise de la route. la solution mise en œuvre. Protéger contre l’affouillement local des piles et des culées dû à l’érosion par l’eau et les sédiments. Potentiel accru avec d’autres SFN Considérations relatives à Il convient de noter que les processus d’érosion subis par les piles et les culées des ponts font partie d’un l’exploitation et à l’entretien système intrinsèque qui implique à la fois le cours de la rivière et la végétation à l’intérieur et autour de celle-ci. Pour une réelle protection des ponts, toutes les SFN Il est important d’effectuer des inspections tech- Il existe différentes solutions pour réduire la vitesse de détérioration des structures. L’utilisation d’en- applicables telles que la protection des pentes des niques sur les structures des ponts en prêtant une rochements et de végétation est l’une des plus viables d’un point de vue économique et technique. berges et la restauration des écosystèmes doivent attention particulière aux signes de pathologies Cette solution consiste à placer des roches autour des piles et des culées, et à planter des plantes aqua- être mises en place en amont. Il est nécessaire de naissantes qui indiquent des dommages ou des tiques. Comme mesure d’urgence, l’installation de sacs de sable peut être envisagée autour des piles ou réfléchir à la protection à une plus grande échelle, défauts. L’état de l’enrochement et de la végéta- des culées pour une protection supplémentaire. pour s’assurer de la présence, en amont, d’un sol tion doit être surveillé pour remplacer les parties Des revêtements peuvent également être placés dans les pentes à côté des culées, pour les protéger poreux qui infiltre l’eau et la transporte vers les endommagées ou corriger les éventuels défauts. des glissements de terrain. aquifères et non vers les cours de surface. 192 193 Solutions catalogue Solutions catalogue SFN16 Ouvrages sur les berges pour protéger les ponts Type de SFN Avantages connexes Fondée sur les écosystèmes/hybride. Biodiversité, en cas de restauration du couvert végétal. Objectif de la SFN Échelle d’intervention Risques pour la durabilité de la SFN Les ouvrages sur les berges peuvent être efficaces pour la zone à protéger, mais ils peuvent également modifier le système d’écoulement naturel et avoir des effets indésirables sur les zones en aval. Il est essentiel de connaître Paysage/emprise de la route. Les phénomènes extrêmes peuvent endom- le comportement de l’écoulement, les processus d’érosion et les forces qui peuvent agir sur les structures. Une mager la solution mise en œuvre. connaissance insuffisante de ces éléments peut aboutir à un échec du système de protection proposé. Bien que ces mesures soient en général partiellement ou totalement détruites ou emportées par les eaux, il est plus économique et plus facile de les réparer que de réparer le pont. Potentiel accru avec d’autres SFN Considérations relatives à • Digues de canalisation : structures construites à partir des culées d’un pont et qui s’étendent en l’exploitation et à l’entretien amont. Elles doivent être situées parallèlement aux culées et la distance entre elles doit être égale à la Il est important d’effectuer des inspections tech- Pour une réelle protection des ponts, toutes les SFN distance entre les murs de culée. Elles sont construites avec un remblai de terre ou de sable qui doit de niques sur les structures des ponts en prêtant une applicables, telles que la protection des pentes des préférence être protégé par des rochers et au moins par de l’herbe ou de la végétation. Des filtres peuvent attention particulière aux signes de pathologies berges et la restauration des écosystèmes, doivent être nécessaires ou la granulométrie peut devoir être modifiée pour éviter la perte de matériaux fins. naissantes qui indiquent des dommages ou des être mises en place en amont. Il est nécessaire de • Éperons : leur but est de dévier doucement le courant et de retenir les objets susceptibles d’obstruer défauts. L’état des structures des berges doit être réfléchir à la protection à une plus grande échelle, le cours d’eau. Ils nécessitent une surveillance et éventuellement un nettoyage partiel ou une recons- surveillé pour remplacer les parties endommagées, pour s’assurer de la présence, en amont, d’un sol truction. Les éperons ou les brise-lames peuvent être construits avec des roches, des gabions, du bois corriger les éventuels défauts ou détecter les effets poreux qui infiltre l’eau et la transporte vers les ou du bambou. négatifs potentiels sur les zones en aval, dus aux aquifères et non vers les cours de surface. changements de régime d’écoulement. 194 195 ANNEXES ANNEXE 1 Ressources utiles ANNEXE 2 Glossaire Méthodologie employée ANNEXE 3 pour produire les cartes de vulnérabilité d’Haïti et résultats Liste des espèces appropriées ANNEXE 4 aux SFN en Haïti : forêts Étapes 1 à 4 : identification de solutions fondées sur la ANNEXE 5 nature pour la résilience des infrastructures routières en Haïti ANNEXE 1 Annexes Annexes Ressources utiles La littérature existante sur l’application des Le tableau 28 fournit une liste de certaines des lignes NBS pour renforcer la résilience des infrastruc- directrices récentes et d’autres documents pour l’uti- tures de transport est rare et concerne l’utilisa- lisation des NBS, y compris une partie de la litté- tion des NBS pour la protection des infrastruc- rature existante sur l’application de ces approches tures de transport dans les zones côtières. pour la protection des infrastructures de transport. Tableau 30: Liste des lignes directrices et des rapports existants pour l’application des NBS dans le secteur des transports pour l’utilisation générale des NBS Année de Ressource Description - Objectifs Application publication SFN ET INFRASTRUCTURE DE TRANSPORT Lignes directrices Des solutions basées sur la 2019 Le guide vise à fournir aux professionnels du transport des renseignements pertinents, opportuns et scientifiques concernant le proces- Processus global de nature pour la résilience des sus complet de mise en œuvre du projet pour les solutions axées sur la nature qui leur permettront d’envisager de telles solutions pour mise en œuvre de l’ÉNB routes côtières : Guide de mise protéger les routes côtières87 dans le cadre d’un portefeuille plus large, ou système, de mesures de résilience, dans des conditions allant pour la protection de en œuvre (Département des des événements météorologiques typiques aux phénomènes météorologiques extrêmes et à l’élévation du niveau de la mer88. l’infrastructure de transport Transports des États-Unis. Le guide aborde divers exemples de solutions fondées sur la nature applicables aux zones côtières (c’est-à-dire les marais maré- dans les zones côtières Administration fédérale des cageux, les mangroves, les forêts maritimes, les récifs, les plages et les dunes), afin d’atténuer les inondations causées par les ondes routes, août 2019) de tempête, les dommages causés par les vagues, l’érosion, le recul du littoral et les impacts potentiels de l’élévation du niveau de la mer, qui constituent des menaces pour les infrastructures côtières. Conception d’infrastructures vertes 2019 Le rapport vise à donner un aperçu des considérations relatives a l’intégration proactive des mesures de protection écologiques. Ces Améliorer la Biodiversité pour les projets de transport. Feuille mesures comprennent des activités de gestion, à la conception, de planification et de conception dans les projets d’infrastructures grâce à la conception de route pour la protection de la vertes pour les routiers et ferroviaires afin d’équilibrer la construction de biodiversité avec la conservation de l’Asie. Ces considéra- d’infrastructures de transport biodiversité de la faune sauvage en tions s’appliquent à la fois aux projets de transport nouveaux et existants, et même aux applications autonomes de « modernisation écologiques pour les Asie (BAsD, décembre 2019) »pour faire face aux impacts existants sur la biodiversité. infrastructures de transport Guide sur les infrastructures 2019 Le Guide sur l’infrastructure rurale verte du MRD (un guide d’adaptation pour le secteur de l’infrastructure rurale) a été élaboré pour soutenir Technologies/mesures rurales vertes (Ministère du dé- la mise en œuvre efficace et sur le terrain du Plan d’adaptation aux changements climatiques du Cambodge (CCAP 2014-2018). Le guide d’adaptation pour le veloppement rural, Cambodge, fournit des principes directeurs et des idées aux décideurs, aux planificateurs et aux praticiens sur la façon d’appliquer la résilience climatique à développement des mars 2019) leur planification et à la mise en œuvre de leurs projets. Le guide est divisé en trois parties et comprend 30 technologies/mesures d’adaptation infrastructures rurales et 12 études de cas. Il présente un tableau matriciel des technologies/mesures d’adaptation pour le développement de l’infrastructure rurale, (y compris route, décrit certaines technologies/mesures d’adaptation appropriées pour le développement durable des routes, des canaux, des réservoirs, des pentes canal, réservoir, pente des remblais et des berges des cours d’eau, ainsi que des systèmes durables d’approvisionnement et de gestion de l’eau en milieu rural, et des des remblais, etc.) études de cas sur les domaines dans lesquels les technologies d’adaptation respectives ont été appliquées au Cambodge et dans d’autres pays. 198 199 Annexes Annexes Année de Ressource Description - Objectifs Application publication Ingénierie communautaire pour Le manuel fournit des conseils aux collectivités et aux organismes gouvernementaux locaux sur l’occurrence, l’évaluation et l’atténuation Utilisation de pratiques les bords des routes au Népal des glissements de terrain et de l’érosion causés par la construction de routes. Il s’agit d’une contribution importante à l’explication de de bio-ingénierie à (Devkota et al., 2014) pratiques de bio-ingénierie à faible coût pour les communautés, les comités routiers et les groupes de citoyens qui a été utilisée pour faible coût pour les soutenir les travaux de prolongement des routes du Népal afin d’améliorer la sécurité et la qualité des routes rurales en terre dans le pays. routes rurales en terre. Rapports, articles et documents Livre blanc : Nature Based 2018 Bien que les solutions basées sur la nature aient été largement utilisées dans un large éventail de contextes côtiers, elles ne sont pas couramment Des exemples d’ÉNB ont Solutions for Coastal Highway déployées dans le secteur des transports. Dans certains cas, la compréhension des outils et méthodes d’ingénierie pour concevoir des solutions été appliqués à la résilience Resilience (Département des basées sur la nature pour atteindre un résultat spécifique fait défaut. Ce livre blanc aborde ces questions en fournissant des exemples de solu- des routes côtières. transports des États-Unis. tions basées sur la nature et en mettant en évidence les meilleures données scientifiques disponibles qui décrivent leur performance en tant of Transportation. Federal que solutions pour la résilience des autoroutes côtières. Ce livre blanc sert de contribution à une prochaine série d’échanges régionaux entre Highway Administration, pairs sur les solutions basées sur la nature, et constitue une étape progressive vers l’élaboration d’un guide de mise en œuvre pour l’utilisation de février 2018) solutions basées sur la nature pour améliorer la résilience des autoroutes côtières aux événements extrêmes et à l’élévation du niveau de la mer. RESSOURCES GÉNÉRALES SUR LES SFN Lignes directrices L’ingénierie avec la nature : un 2021 L’ingénierie avec la nature : un atlas, volume 2 présente les principes et les pratiques EWN « en action » à travers 62 projets du Portefeuille diversifié atlas, volume 2 (Bridges et al., monde entier. Ces projets exemplaires démontrent ce que signifie s’associer à la nature pour fournir des solutions d’ingénierie avec d’études de cas où 2018) des avantages triples. La collection de projets inclus a été développée et construite par de nombreux gouvernements, le secteur l’approche EWN privé, des organisations non gouvernementales et d’autres organisations. Par des photographies et des descriptions narratives, a été appliquée l’Atlas EWN a été développé pour inspirer les lecteurs et les praticiens intéressés avec le potentiel de concevoir avec la nature. Guide pratique pour la mise en 2020 Le guide décrit un ensemble d’outils, d’expériences (études de cas) et de techniques qui peuvent être appliqués pour tirer parti des in- Processus global à suivre œuvre d’une infrastructure verte- vestissements à court terme afin de changer fondamentalement la pratique du génie civil et de la construction vers la conception et la dans la mise en œuvre des grise (Communauté de pratique construction avec la nature, en utilisant une approche d’infrastructure hybride vert-gris, qui offre des avantages de la biodiversité et de interventions hybrides green-gray, 2020).90 l’adaptation au climat communautaire. Intégration vert et gris. Création 2019 Ce rapport conjoint de la Banque mondiale et du World Resources Institute vise à guider les fournisseurs de services des pays en développement Approche d’intégration d’une infrastructure de nouvelle et leurs partenaires sur la façon d’intégrer les systèmes naturels dans leurs programmes d’infrastructure de manière à mieux protéger les popula- de solutions d’infrastructure génération (Browder et al., 2019) tions et à atteindre les objectifs de prestation de services. Il fournit des idées, des solutions et des exemples qui guideront la réflexion de la Banque vertes et grises. mondiale sur la façon dont « mettre la nature au travail » peut aider à remplir ses mandats fondamentaux liés à la réduction de l’extrême pauvreté, à la promotion d’une prospérité partagée et à la relève des défis d’adaptation et de résilience aux changements climatiques. Le rapport s’adresse à un large public d’intervenants qui sont essentiels pour faire progresser l’intégration de solutions d’infrastructure vertes et grises sur le terrain. 200 201 Année de Annexes Annexes Ressource Description - Objectifs Application publication Thinknature Nature-based 2019 Développé dans le cadre du projet ThinkNature, ce manuel vise à rassembler et à promouvoir des connaissances de pointe concer- Processus global de mise Solutions Handbook (UE, 2019) nant les solutions fondées sur la nature (SFN), comprenant un guide complet pour tous les acteurs concernés. À cette fin, chaque en œuvre de l’ÉNB aspect de l’ÉNB est étudié, de l’élaboration de projets au financement et à l’élaboration des politiques, et est présenté de manière concise et complète. Ce manuel contribue à élargir la base de connaissances sur l’efficacité des SFN, à soutenir la mise en œuvre des SFN en amélio- rant leur reproductibilité et leur mise à l’échelle, en utilisant les connaissances et l’expérience des parties prenantes et en proposant une approche méthodologique globale pour l’innovation. L’ingénierie avec la nature : un 2018 Cet atlas vise à mettre en évidence et à partager des exemples de l’ingénierie avec la pratique ® nature - et des efforts pour obtenir Portefeuille diversifié atlas (Bridges et al., 2018) simultanément des avantages techniques, environnementaux et sociaux - du monde entier. Ces projets sont présentés et pris en d’études de cas où l’approche compte dans cet atlas à l’aide d’une optique d’ingénierie avec la nature® comme moyen de révéler l’utilisation d’approches fondées EWN a été appliquée sur la nature et l’éventail des avantages qui peuvent être obtenus. Cet atlas est une collection de 56 projets qui illustrent un porte- feuille diversifié de contextes, de motivations et de résultats positifs. Les projets ont été élaborés encollaboration pour intégrer les processus naturels dans les stratégies d’ingénierie qui soutiennent la navigation, la gestion des risques d’inondation, la restauration des écosystèmes ou d’autres fins. Application des protections 2017 Le document vise à présenter cinq principes (décrivant les considérations clés à prendre en compte lors de la planification de l’ÉNB) Processus global de mise en contre les inondations fondée et des directives de mise en œuvre (décrivant le calendrier et les activités nécessaires à la planification, à l’évaluation, à la conception, à œuvre de l’ÉNB pour la ges- sur la nature : principes et la mise en œuvre, à la surveillance, à la gestion et à l’évaluation de l’ÉNB) pour la gestion des risques d’inondation, en tant que solution tion des risques d’inondation orientations de mise en œuvre de rechange ou complémentaire aux mesures d’ingénierie conventionnelles. Il s’adresse aux professionnels de la gestion des risques et (Banque mondiale 2017) de l’adaptation au climat, aux ONG, aux donateurs et aux organisations internationales. Nature-based Solutions to 2016 Ce rapport vise à fournir aux praticiens de la conservation et du développement, aux décideurs et aux chercheurs, ainsi qu’aux or- Cadre et études de cas de l’ÉNB address global societal challenges ganisations de la société civile, une base utile pour comprendre ce que les solutions basées sur la nature impliquent et ce qu’elles (Union internationale pour la offrent en termes d’avantages pour l’homme et la nature, en contribuant à résoudre les défis sociétaux. Le rapport propose un cadre conservation de la nature. 2) de définition pour la SFN, y compris un ensemble de principes généraux pour toute intervention de la SFN. Le rapport définit également la portée de la ÉNB comme un concept général englobant un certain nombre d’approches écosystémiques différentes. Le rapport examine plusieurs paramètres potentiels qui peuvent être utilisés pour construire un cadre opérationnel, sur la base du- quel l’efficience, l’efficacité et la durabilité des interventions de SFN peuvent être systématiquement évaluées. Il décrit comment l’approche écosystémique offre une base solide pour le concept de SFN. Enfin, il présente dix études de cas d’application de la SFN dans le monde entier, qui représentent la gamme de services écosystémiques et de défis sociétaux qui peuvent être traités par les interventions de la SFN, examine certaines des leçons tirées de ces cas et discute de l’importance de construire une base de données probantes pour la SFN afin de soutenir la réplication et la mise à l’échelle futures. 202 203 Annexes Annexes Année de Ressource Description - Objectifs Application publication Rapports, articles et documents Économie des solutions basées 2020 Le document est consacré à l’analyse économique des SFN en fonction des avantages qu’elles procurent, en se penchant sur les sur la nature : Situation actuelle trois catégories d’objectifs suivantes : l’atténuation du changement climatique, l’adaptation aux effets du changement climatique et priorités futures (PNUE, et la fourniture d’autres services écosystémiques, à la suite du maintien ou de la restauration des systèmes naturels. Il fournit 2020) un examen d’un certain nombre d’applications de ces analyses ainsi que des exemples pour illustrer des sujets d’application communs et des points conceptuels importants. Comprendre la valeur et les li- 2020 Cet article met en évidence l’essor de la SFN dans les politiques climatiques, en mettant l’accent sur leur potentiel d’adaptation et d’atténua- mites des solutions fondées sur tion des changements climatiques, et discute des obstacles à leur mise en œuvre fondée sur des données probantes. Il décrit les principaux la nature aux changements cli- défis financiers et de gouvernance liés à la mise en œuvre de la SFN à grande échelle, en soulignant les pistes de recherche supplémentaires, matiques et à d’autres défis mon- et souligne le besoin urgent pour les scientifiques naturels et sociaux de s’engager avec les décideurs politiques pour s’assurer que la SFN diaux (Seddon et coll., 2020) peut réaliser leur potentiel pour s’attaquer à la fois à la crise climatique et à la crise de la biodiversité tout en contribuant au développement durable. Cet article fait partie du thème « Changement climatique et écosystèmes : menaces, opportunités et solutions ». Solutions basées sur la nature 2019 Cette brochure vise à aider à comprendre comment la SFN peut améliorer la gestion numérique des droits, et comment com- pour la gestion des risques de mencer à intégrer ces approches dans les projets. Il est destiné au personnel des gouvernements, des institutions de financement catastrophe (Banque mondiale, du développement (IFD) et d’autres institutions de développement. La brochure illustre l’ÉNB à travers 14 exemples concrets, 2019) couvrant le Programme de solutions basées sur la nature, de la Banque mondiale, et les projets de la Banque mondiale qui investissent déjà dans les composantes de l’ÉNB, des exemples d’ÉNB pour trois types de dangers (inondations et érosion cô- tières, inondations urbaines dues aux eaux pluviales et inondations des rivières), et des conseils pour soutenir la mise en œuvre de l’ÉNB dans la DRM, y compris un examen de haut niveau des politiques émergentes et des approches de financement qui encouragent l’utilisation de l’ÉNB. Comparaison de la rentabilité de 2018 Le présent article applique un cadre quantitatif d’évaluation des risques pour estimer les dangers d’inondation côtière (découlant l’adaptation fondée sur la nature des changements climatiques et de la croissance de l’exposition économique) sur l’ensemble de la côte du golfe du Mexique des et sur les côtes : étude de cas de États-Unis, afin de comparer la rentabilité de différentes mesures d’adaptation, y compris les mesures fondées sur la nature (par la côte du golfe du Mexique exemple la restauration des récifs d’huîtres), les mesures structurelles ou grises (par exemple les digues) et les mesures stratégiques des États-Unis (Reguero et al., (par exemple l’élévation du domicile). L’étude démontre que le rapport coût-efficacité des solutions fondées sur la nature, les mesures avril 2018) grises et les mesures politiques, peut être comparé quantitativement, et que le rapport coût-efficacité de l’adaptation devient plus attrayant à mesure que le changement climatique et le développement côtier s’intensifient à l’avenir. Elle démontre également que les investissements dans l’adaptation fondée sur la nature pourraient répondre à de multiples objectifs en matière de restauration de l’environnement, d’ajustement aux risques d’inondation et de réduction de ceux-ci. 204 205 Annexes ANNEXE 2 Glossaire Acidification des océans : il s’agit de la ré- conservation et l’utilisation durable d’une ma- duction du pH de l’océan sur une longue pé- nière équitable (Secrétariat de la CDB 2000). riode, généralement sur plusieurs décennies ou plus, causée principalement par le piégeage du Approches participatives : il s’agit de diffé- dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, rentes approches impliquant les communautés mais aussi par l’adjonction ou le retrait de subs- dans la planification et la mise en œuvre des pro- tances chimiques dans l’océan. L’acidification jets, allant de la participation passive (où les per- anthropique de l’océan se rapporte à la réduc- sonnes sont informées ou fournissent des infor- tion du pH causée par l’activité humaine92. mations) à la consultation (où les informations fournies sont utilisées par d’autres personnes Adaptation fondée sur les écosystèmes (AFE) pour prendre des décisions) et à la participa- : c’est l’utilisation de la biodiversité et des ser- tion collaborative ou active (où les décisions sont vices écosystémiques dans le cadre d’une stra- prises avec ou par les populations locales). tégie d’adaptation globale visant à aider les populations à s’adapter aux effets néfastes du Avantages connexes : il s’agit des effets posi- changement climatique. L’adaptation fondée tifs qu’une politique ou une mesure visant un sur les écosystèmes utilise l’ensemble des pos- objectif peuvent avoir sur d’autres objectifs, in- sibilités de gestion durable, de conservation et dépendamment de l’effet net sur la protection de restauration des écosystèmes pour fournir sociale globale. Les avantages connexes sont des services qui permettent aux populations de souvent empreints d’incertitude et dépendent, s’adapter aux effets du changement climatique. entre autres facteurs, des circonstances locales Elle vise à préserver et à accroître la résilience et des pratiques de mise en œuvre. Également et à réduire la vulnérabilité des écosystèmes et appelés avantages secondaires ou accessoires. des populations aux effets néfastes du change- ment climatique. L’adaptation fondée sur les Biodiversité : la diversité biologique désigne la écosystèmes s’intègre particulièrement bien variabilité des organismes vivants de toute origine dans des stratégies d’acclimatation et de déve- y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, loppement plus larges91 marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela Approche par écosystème : il s’agit de la comprend la diversité au sein des espèces, entre Stratégie de gestion intégrée des terres, des espèces et des écosystèmes (article 2, Convention eaux et des ressources vivantes, qui favorise la sur la diversité biologique). 206 Annexes Connaissances indigènes ou locales : ce sont Phénomène météorologique extrême : un phé- les connaissances propres à une culture ou une nomène météorologique extrême est un phéno- société donnée. Elles constituent la base de la mène rare à un endroit précis et à une période prise de décision au niveau local en matière donnée. La définition du terme « rare » peut d’agriculture, de soins de santé, de prépara- varier, mais un phénomène météorologique tion des aliments, d’éducation, de gestion des extrême présente normalement un niveau de ressources naturelles et de nombreuses autres rareté égal ou inférieur au 10e ou au 90e centile activités dans les communautés rurales. Elles d’une fonction de densité de probabilité esti- contrastent avec le système international des mée à partir d’observations. Par définition, les connaissances généré par les universités, les caractéristiques de ce qui est appelé « phéno- instituts de recherche et les entreprises privées. mène météorologique extrême » peuvent varier d’un endroit à l’autre dans l’absolu. Lorsqu’un Exposition : il s’agit de la présence de popu- phénomène météorologique extrême persiste lations, de moyens de subsistance, d’espèces ou pendant un certain temps, par exemple une sai- d’écosystèmes, de fonctions environnementales, son, il peut être classé comme un phénomène de services et ressources environnementaux, d’in- climatique extrême, en particulier s’il produit frastructures ou de biens économiques, sociaux ou des effets en moyenne ou au total extrêmes en culturels dans des lieux et des environnements qui soi (par exemple une sécheresse ou de fortes pourraient subir des impacts négatifs. précipitations pendant une saison). Intervention dure : généralement utilisées dans Renforcement capacités: dans le contexte du le passé comme moyens de défense des côtes, changement climatique, il s’agit du processus les interventions dures désignent des structures de développement des compétences techniques conçues et construites par des ingénieurs. et des capacités institutionnelles dans les pays en développement et les économies en transi- Intervention fondée sur la nature : ce sont des tion pour leur permettre de s’attaquer effica- projets d’intervention inspirés et soutenus par la cement aux causes et aux résultats du change- nature. Ils fournissent un habitat aux plantes et ment climatique. aux animaux grâce à un examen minutieux du site et à la mise en place stratégique d’éléments Résilience au changement climatique: la rési- tout le long de la crête jusqu’à la formation des lience au changement climatique est la capacité récifs. Ils sont rentables, offrent simultanément d’un système à « anticiper, absorber, accueil- des avantages environnementaux, sociaux et éco- lir, ou à se remettre des effets de phénomènes nomiques et contribuent à renforcer la résilience. dangereux en temps voulu et de façon efficace, notamment en assurant la préservation, la res- Intervention hybride : c’est la combinaison tauration et l’amélioration de ses structures es- d’interventions fondées sur la nature, dures et sentielles et de ses fonctions de base »52. non structurelles, qui peuvent être utilisées pour protéger les infrastructures, en assurant une pro- Risque : c’est la possibilité de conséquences lors- tection tout en fournissant d’autres avantages qu’un élément de valeur est en jeu et que le résul- en termes de services écosystémiques. tat est incertain, compte tenu de la diversité des 207 Annexes valeurs. Le risque est souvent représenté comme la probabilité de survenue de phénomènes ou de tendances dangereux, multipliée par les impacts si ces phénomènes ou tendances se produisent. Le risque résulte de l’interaction entre la vulné- rabilité, l’exposition et le danger. Dans le présent rapport, le terme « risque » est utilisé principa- lement pour désigner les risques d’impacts du changement climatique. Services écosystémiques: ce sont les avantages que les populations tirent des écosystèmes. Ceci inclut des services d’approvisionnement tels que la nourriture et l’eau, des services de régulation tels que le contrôle des inondations et des maladies, des services culturels tels que des avantages spirituels, récréatifs et culturels, et des services de soutien tels que le cycle des nutriments qui maintiennent les conditions de vie sur terre. Certains des services écosysté- miques peuvent améliorer la capacité d’adap- tation des populations au changement clima- tique (EM 2005). Vulnérabilité : il s’agit du degré de sensibi- lité ou d’incapacité d’un système à faire face aux effets néfastes du changement climatique, y compris la variabilité et les extrêmes clima- tiques. La vulnérabilité est fonction de la na- ture, de l’ampleur et du rythme des variations climatiques auxquelles un système est exposé, de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation. 208 ANNEXE 3 Annexes Annexes Méthodologie employée pour produire les cartes de vulnérabilité d’Haïti et résultats En ce qui concerne les couches de type vecto- En ce qui concerne les do nées raster, 3 515 riel, les informations ci-après ont été obtenues : images LiDAR ont été traitées, permettant d’obtenir les informations suivantes : Source d’information • Rivières principales et secondaires et masses Pour réaliser les cartes de vulnérabilité, il est ment des informations vectorielles (hydrogra- d’eau • Modèle numérique d’élévation au niveau du nécessaire d’obtenir et de traiter des informa- phie, routes et limites administratives) et des • Classification des principales routes (com- pays et des départements tions géo-spatiales provenant de différentes informations raster (modèle numérique d’élé- munales, départementales et nationales) • Analyse du degré des pentes sources et à différentes échelles. vation acquis par LiDAR à haute résolution). • 200 m de zone tampon comme zone d’in- • Lignes de contour à 50 m Les informations utilisées ont été princi- Ces informations ont été compilées et traitées fluence des routes • Littoral et zones susceptibles d’être inondés palement fournies par le Centre national de dans un système d’information géographique • 150 m de zone tampon comme zone d’in- l’information géo-spatiale (CNIGS), notam- (ArcGIS, ESRI). fluence de l’hydrologie • Franchissements et ponts Figure: Traitement des données vectorielles Figure: Traitement par LiDAR Routes Hydrography Littoral Classification Classification Découpage Route nationale Route départementale Principale Secondaire LiDAR Mosaïque Mosaïque Modèle d’élévation Contours complète - Haïti numerique 3,515 images Franchissement Départments haïtiens Zone tampon Unités d’analyse Pentes Zone tampon Zone tampon de la Franchissements /ponts Franchissements /ponts de la route nationale route départementale 210 211 Annexes Annexes Résultats de l’analyse de la vulnérabilité Départment de Grand’anse Le département de Grand’Anse compte environ 225 km de routes principales, dont 43 km de routes communales, 121 km de routes départementales et 59 km de routes nationales. Grand’Anse Routes Départementales Figure: Grande de pente Figure: Proximité côtière Figure: Traversée Figure: Grande de pente Figure: Proximité côtière Figure: Traversée 3.05 2.70 10.22 14.12 17.42 0.89 14.74 15.84 15.56 8.94 1.08 34.64 36.14 13.15 40.11 56.62 24.22 81.51 84.36 45.32 46.74 32.62 Néant Faible Moyen Elévé Néant Faible Moyen Elévé No Princip Secund Néant Faible Moyen Elévé Néant Faible Moyen Elévé No Princip Secund Routes communales Routes Nationales Figure: Grande de pente Figure: Proximité côtière Figure: Traversée Figure: Grande de pente Figure: Proximité côtière Figure: Traversée 2.78 7.10 3.96 4.46 3.69 0.60 4.31 9.65 0.77 11.54 5.03 14.24 18.08 28.58 21.33 38.46 83.56 84.99 70.52 89.75 47.21 49.38 Néant Faible Moyen Elévé Néant Faible Moyen Elévé No Princip Secund Néant Faible Moyen Elévé Néant Faible Moyen Elévé No Princip Secund 212 213 Annexes ANNEXE 4 Liste des espèces appropriées aux SFN en Haïti : forêts Comme décrit à la section 2.1, Haïti possède de sources durables et non dans la nature. Pour une diversité d’écosystèmes, chacun ayant sa ce faire, en prévision de la nécessité de revégé- propre flore et faune caractéristiques. Lorsque taliser ou de restaurer les zones touchées, un l’espèce appropriée à un endroit donné se- projet peut inclure des fonds pour l’établisse- ra déterminée, il sera important de recevoir ment, au début du cycle de vie du projet, d’une des conseils d’écologistes expérimentés qui ou plusieurs pépinières de plantes indigènes connaissent les habitats touchés. Les approches afin de produire le volume requis des espèces de l’ÉNB pourraient comprendre un objectif appropriées. Ces fonds pourraient également en deux phases, comme suit : la première phase créer de nouvelles opportunités de génération consistera à protéger les sols exposés sur les co- de revenus pour la population locale. Ci-après teaux de l’impact des fortes précipitations pour figure une liste provisoire de sélection d’espèces réduire l’érosion et la seconde phase sera de ré- végétales qui pourraient être prises en consi- tablir l’habitat indigène (forêt sèche, forêt hu- dération (en supposant qu’une source durable mide, zone humide, dune, etc.). Pour atteindre soit disponible) pour la restauration de l’habitat le premier objectif, un couvre-sol herbacé in- et la couverture végétale. Plus d’informations digène et « herbeux » à croissance rapide serait peuvent être trouvées sur le site Internet figu- plus efficace que la plantation d’arbres à crois- rant dans la note de bas de page93. De plus, sance lente. Pour restaurer l’habitat, une diver- le Jardin botanique des Cayes et le Jardin bo- sité de plantes herbacées, d’arbustes et d’arbres tanique national d’Haïti ( JBNH) à la Source indigènes appropriés à l’endroit particulier tou- Zabeth (Ganthier, Département de l’ouest) ché sera nécessaire. Dans tous les cas, il sera pourraient être en mesure de fournir l’exper- utile de s’assurer que les plantes proviennent tise nécessaire. 214 Annexes Mountain Habitats 1 2 3 Pilosocereu polygonus Melocactus intortus / Melón de costa, Opuntia tayllorii Cactus / Cactus siège de belle-mère / Cactus Nopal, Cactus / Cactus 4 5 6 Melocactus Lemairei Opuntia tuna Selenicereus boeckmannii Cactus / Cactus Nopal, Cactus / Cactus Pitayita Nocturna Organillo / Cactus 216 Annexes 7 8 9 Melochia manducata / - / Herbaceous Salvia arborescens / Salvia / Herbaceous Samuelssonia verrucosa / Herbaceous 10 Chrysopogon zizanioides /Vetiver /herba- ceous 11 12 Calyptronoma plumeriana Calyptronoma rivalis Manaca, / Palmier Palm tree / Palmier 217 Annexes 13 14 15 Coccothrinax boschiva Coccothrinaz boschiana Cascabela thevetia Guano de Barreras / Palmier Guano de Barreras / Palmier Cabalonga / Arbuste 16 17 18 Cascabela thevetia / Cabalonga / Arbuste Croton eluteria Phyllanthus acuminatus / Grosella non-natif et très invasif Cascarilla, cascarilla / Shrub de Jamaica / Arbre à groseille de la Jamaïque / Arbuste 218 Annexes 19 20 21 Senna domingensis / Senna / Arbuste - Adelia ricinella Albizia berteriana / Coreano blanco, Abey Vulnérable natif (un bon choix s’il est Jia blanca (white Jia) / Arbre blanco, moruno de costa / Arbre possible de s’en procurer) 22 23 24 Coccoloba diversifolia Erythrina corallodendron Uvero / Habitats secs et côtiers / Arbre Corail / Arbre 219 Annexes 25 26 27 Guaiacum santum Juniperus gracilior Pinus occidentalis Guayacan américain / Sabina, cedre / En danger Créole fine, pin créole / Arbre En voie de disparition / Arbre critique d’extinction / Arbre 28 Posocarpus aristulatus /Palo de Cruz (Bois de la croix) / Vulnérable / Arbre 220 Annexes Terres productives Le choix de ces espèces a été fait en consi- Important : il faut évaluer le potentiel des effets dérant leur valeur marchande, leur croissance sur l’environnement et la biodiversité dans le relativement rapide, leur utilisation potentielle cas des espèces exotiques. comme bois d’œuvre et leur présence actuelle dans différentes régions du pays. Plantes fourragères Espèces fruitières Espèces forestières et médicinales Manguier (Mangifera indica) Herbe éléphant (Pennisetum Cèdre (Juniperus gracilior, purpureum) Cedrela odorata, L.)* Avocatier (Persea americana) Herbe guinée (Panicum Frêne (Simaruba glauca) Oranger doux maximum Jacq.) (Citrus sinensis) Acacia (Racosperma Citronelle (Cymbopogon mangium, Acacia Chadèque Citrus maxima citratus Stapf.) scleroxyla, L.) (aussi Citrus grandis ou Citrus decumana) Cassia (Cassia siamea L. & Cassia spectabilis, L.) Citron (Citrus limonum) Acajou (Khaya senegalensis) Carambolier (Averrhoa carambola) Chêne (Quercus Pedonculata, Catalpa longissima Jacq.) Eucalyptus (Eucalyptus globulus) Casuarina (Casuarina equisetifolia, L.) Capable (Colubrina ferruginosa, L.) Cajou (Anacardium occidentale) * Note : il s’agit de deux espèces de cèdre : le Juniperus gracilior est une espèce endémique à l’île d’Hispaniola ; cependant en Haïti, on utilise le Cedrela odorata pour les activités de reboisement. 221 Annexes Dune, plage, restauration côtière Les espèces côtières sont presque toutes, par dé- principales espèces qui peuvent convenir à la mise finition, pantropicaux, en raison de leur distri- en œuvre de solutions fondées sur la nature dans bution marine naturelle et donc répandues. Les les zones côtières d’Haïti sont les suivantes : Dunes 1 2 Sesuvium portulacastrum Ipomoea pes-caprae 3 4 Canavalia rosea Galium arenarium: gaillet des sables 222 Annexes 5 6 Pourpier de mer: Honckenya peploides Mangrove Rizophorae mangle / Palétuvier rouge / Arbre / Palétuvier : voir Annexe 1 8 Conocarpues Erectus / Mangrove à boutons / Arbre* Note: ces espèces sont rarement utilisées du fait d’un manque de connaissances et de recherches sur leur déceloppement. Il est recommandé d’effectuer une évaluation avant de les choisir en 7 vue d’une restauration. Le palétuvier blanc (Lagunularia racemosa) n’est pas inclus dans cette liste, car il ne résiste pas à la salinité et Avicennia germinan / ManglierJaune / Arbre à la pollution aujourd’hui courantes. 223 ANNEXE 5 Annexes Étapes 1 à 4 : Identification de solutions fondées sur la nature pour la résilience des infrastructures routières en Haïti Objectif de l’exercice : Cet exercice est basé réalisation de chaque étape. Ces étapes sont sur l’approche progressive de la planification et interdépendantes, ce qui signifie que les infor- de la mise en œuvre des SFN pour la résilience mations de chaque étape sont nécessaires pour des routes en Haïti. L’objectif est de donner aux guider l’étape suivante. Veuillez utiliser les ta- participants l’occasion d’étudier les étapes pra- bleaux fournis comme format et saisir des in- tiques nécessaires à la planification et à la mise formations résumées. Vous trouverez ci-joint en œuvre de solutions fondées sur la nature. une carte indiquant la vulnérabilité d’une partie du département du sud. Cette carte sera utili- Lignes directrices : L’exercice se compose de sée tout au long de l’exercice. Avant l’exercice, quatre étapes consécutives, qui incluent des veuillez étudier la carte, en particulier la zone questions d’orientation pour indiquer aux mise en évidence, afin de mieux comprendre participants les informations nécessaires à la le contexte. Étude de cas : infrastructures routières dans le département du sud Nulle Faible Moyenne Elévée 224 Annexes Étape 1 : Analyse de la situation pour définir la portée et le problème 1.1 Définition de l’écosystème Identifiez le type d’écosystème au sein duquel dans la partie surlignée de la carte. Veuillez ré- les infrastructures routières sont construites pondre aux questions suivantes : • Identifiez l’écosystème (montagne, côte, etc.) où se trouvent les infrastructures routières. • Quel est l’état de l’écosystème ? (Par exemple, dégradé / fragile / sain) ? • Quels sont les facteurs qui ont entraîné / entraînent la dégradation de l’écosystème ? Tableau: Exemple de réponses : Type État de Description d’écosystèm l’écosystème Il s’agit d’un écosystème fragile avec très peu de végétation. Le risque d’une érosion accélé- rée due à la déforestation associée à des pentes Montagne Dégradé raides est très élevé. Le niveau de vulnérabilité est en effet très important par rapport aux aléas auxquels le département du sud est exposé. Pour les écosystèmes côtiers, les niveaux de vul- nérabilité sont élevés. En plus d’être dégradés, ces écosystèmes sont également très fragiles en raison de leur exposition à plusieurs risques anthropiques et climatiques. Ceux-ci incluent l’érosion côtière par les marées, souvent accélé- rée par l’exploitation non contrôlée du sable de Côte Dégradé et fragile mer, de la culture d’algues, de la déforestation, des inondations et de la sédimentation résul- tant des eaux et des sédiments des montagnes. Les constructions côtières anarchiques, qui obs- truent les sorties naturelles des eaux de ruissel- lement constituent également un facteur de fra- gilité important. 225 Étape 2 : Évaluation des risques climatiques et de la vulnérabilité Annexes 2.1 Analyse des risques Déterminez les dangers liés au changement cli- terrain). Veuillez utiliser la carte et répondre aux matique (fortes pluies, sécheresses, hausse des questions suivantes : températures, niveau de la mer, glissements de • Quels dangers avez-vous observés dans la zone de la structure routière ? • Parmi ces dangers, lequel a le plus grand impact sur la structure routière ? Tableau: Exemple de réponses : Danger Description • En Haïti, nous avons généralement des orages/de fortes pluies qui augmentent le ruissellement des terres adjacentes, contribuant au débordement des eaux de surface et à la saturation des systèmes Fortes pluies, glissements de drainage. de terrain, sécheresses, • Par rapport à la situation topographique, les risques d’instabilité accrue hausse des températures des pentes et de glissements de terrain sont remarquablement élevés. • Par conséquent, sur les écosystèmes de montagne et d’après la carte, ces risques sont majeurs. • Dans la zone côtière, la probabilité d’affaissement des infrastruc- tures dû à l’élévation du niveau de la mer et aux glissements de Élévation du niveau de la terrain peut être plus élevée. mer, glissement de terrain • Ces risques sont identifiés pour les infrastructures routières au niveau des écosystèmes côtiers. 2.2 Analyse de l’exposition et de l’impact des dangers Déterminez le niveau d’exposition des infrastruc- des dangers identifiés à la section 1.1. Veuillez uti- tures routières et décrivez les principaux impacts liser la carte et répondre aux questions suivantes : • Quels sont les impacts des risques identifiés sur les infrastructures routières et les écosystèmes ? • Quelle est la zone des impacts potentiels ? 226 Tableau: Exemple de réponses : Annexes Danger Impacts sur les infrastructures routières Impacts sur les écosystèmes • Augmentation du ruissellement de l’eau et des boues, qui peut entraîner Fortes pluies, la destruction des chaussées et la • Érosion glissements de saturation des ouvrages de drainage. • Destruction de la terrain, sécheresse, • L’obstruction de la circulation est structure du paysage hausse des un problème de sécurité majeur. • Perte de végétation températures • Augmentation de la fréquence des épisodes de brouillard qui réduisent la visibilité et l’accès aux routes. • Cela pourrait provoquer une érosion • Destruction des Élévation du côtière et une hausse du niveau des mangroves et des niveau de la mer eaux souterraines, qui pourraient causer zones humides d’énormes dégâts à la base de la route. Élévation du • Érosion des côtes • Destruction du tracé niveau de la mer et des sols • Dégradation de la surface de • Érosion des sols et Fortes pluies ruissellement (destruction, dégradation de l’habitat sédimentation et autres) dans les écosystèmes fragiles Glissements • Destruction ou obstruction de la route • Perte de sol et d’habitat de terrain 2.3 Analyse de la vulnérabilité Déterminez le niveau de vulnérabilité dans la Veuillez utiliser la carte et répondre à la ques- zone présentée sur la carte de l’étude de cas. tion suivante : • Quel est le niveau de vulnérabilité de la route dans la zone mise en évidence sur la carte (faible, moyen, élevé) ? 227 Annexes Tableau: Exemple de réponses : Le niveau de vulnérabilité de la route dans la zone mise en évidence sur la carte est généralement moyen, avec un niveau de vulnérabilité élevé sur quelques segments. Étape 3 :Identification des options de solutions fondées sur la nature et classement par ordre de priorité 3.1 Identification des solutions fondées sur la nature Sélectionnez au maximum deux solutions fon- impacts identifiés au point 2.2 et réduire la vul- dées sur la nature dans le catalogue de solutions nérabilité des infrastructures routières. Veuillez (sixième partie du guide) pour éviter/atténuer les répondre aux questions suivantes : • Quelles solutions fondées sur la nature (tirées du catalogue de solutions) peuvent réduire les impacts identifiés sur les infrastructures routières et l’écosystème environnant ? • Comment la solution vise-t-elle exactement à réduire les impacts identifiés ? • Quels acteurs devraient être impliqués dans la planification et la mise en œuvre de la solution ? Tableau: Exemple de réponses : SFN Impacts traités Principaux acteurs Mesure1 : SFN1 – Protection contre les glissements MTPTC, MDE, Stabilisation des flancs de de terrain et l’érosion communauté territoriale montagne : principe général MTPTC, MDE, Mesure 2 : SFN6 – MARNDR, mairie, Conservation et Érosion côtière CASEC, ONG, Restauration des mangroves communauté et organisations riveraines Mesure 3 : SFN15– Affouillement local des piles MTPTC, mairie, Enrochement et végétation et des culées dû à l’érosion CASEC, communauté et pour protéger les piles par l’eau et les sédiments organisations riveraines et les culées des ponts 228 Annexes SFN Impacts traités Principaux acteurs Mesure 4 : SFN13 – Protection des infrastructures MTPTC, MDE, Stabilisation des pentes contre l’érosion côtière par les MARNDR, côtières à l’aide de vagues, les courants et le vent communautés territoriales matériaux hybrides Mesure 5 : SFN11 – MTPTC, MDE, mairie, Stabilisation des pentes Destruction ou CASEC, organisations de côtières à l’aide de obstruction de la route pêcheurs et de résidents matériaux hybrides Mesure 6 : SFN3– Mairie, CASEC, Stabilisation des flancs organisations Perte de sol et d’habitat de montagne à l’aide de d’agriculteurs et de matériaux hybrides résidents locaux Étape 4 : Protection des infrastructures contre l’érosion côtière par les vagues, les courants et le vent 4.1 Conception de solutions fondées sur la nature Il est important que la conception de solutions tion choisie doit être mise en œuvre pour garantir fondées sur la nature tienne compte des caracté- une efficacité maximale, les matériaux requis et ristiques spécifiques du site du projet et des éco- les espèces d’arbres. Déterminez les principaux systèmes environnants. Il faut donc notamment points à prendre en compte pour la conception prendre en considération le lieu précis où la solu- des solutions sélectionnées à l’étape 3.1 : • Quelles sont les informations biophysiques spécifiques (par exemple, pente, érosion du sol, état de la végétation, etc.) nécessaires à la conception des mesures identifiées ? • Quels sont les matériaux requis ? • De quelle expertise/analyse supplémentaire a-t-on besoin ? • Quelles sont les espèces d’arbres appropriées ? 229 Annexes Tableau: Exemple de réponses : SFN6 – Conservation et SFN11 –Stabilisation des pentes SFN restauration des mangroves côtières à l’aide de matériaux hybrides • Pente des terres surplombant la côte et la route • Occupation côtière • Profondeur du littoral • Profondeur du littoral et force des marées et force des marées Informations • Végétation existante • État de la végétation existante biophysiques • Activités anthropogènes • Activités anthropogènes à prendre au niveau des côtes au niveau des côtes en compte • Niveau d’érosion côtière • Niveau de pollution des • Niveau de sédimentation sorties d’évacuation des par les matériaux alluviaux eaux de ruissellement provenant des pentes • Force et fréquence des ruissellements • Espèces de plantes adaptées • Espèces de plantes adaptées aux écosystèmes locaux aux écosystèmes locaux • Plantes indigènes ou Matériaux • Plantes indigènes ou aux caractéristiques aux caractéristiques endémiques favorables endémiques favorables • Matériaux mécaniques (pierre, sable, gravier et autres) • Spécialiste en phytotechnie • Ingénieur civil Botaniste en plantes Expertise • Botaniste en plantes indigènes indigènes Urbaniste ou écologiste • Écologiste • Voir la liste des plantes qui Espèces • Mangroves adaptées font l’objet de précédentes d’arbres discussions (Annexes 4, 5 et 6). 230 Annexes 4.2 Décrivez les principales activités nécessaires à la mise en œuvre de l’option choisie Une fois que nous possédons les informations né- tions favorables à la mise en œuvre. Les conditions cessaires à la conception de la solution fondée sur la favorables font référence à la nécessité de vérifier nature sélectionnée à l’étape 3.1, il est important de l’existence de réglementations pertinentes pour la dresser une liste des activités requises et des condi- mise en œuvre des solutions et la propriété foncière : • Quelles sont les principales activités nécessaires à la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature choisies ? • Quelles sont les conditions favorables (lois, réglementations, propriété foncière) per- tinentes pour la mise en œuvre des solutions ? • Quelles sont les principales activités qui seront nécessaires à l’entretien de la SFN ? Tableau: Exemple de réponses : Conditions favorables SFN Principales activités (lois, réglementations) SFN6 – A.1.1 - Étude des visites de terrain Cadre juridique national et Conservation A.1.2 - Mobilisation des parties prenantes procédures de la Banque mondiale et restauration A.1.3 - Élaboration des plans de pour l’évaluation environnementale des mangroves restauration et de gestion et la gestion de l’habitat A.1.4 - Mise en œuvre et suivi A.1.1 - Mobilisation des parties prenantes (entrepreneur, ingénieur, • Statut foncier de la zone autorités concernées, organisations SFN11 – d’intervention et des zones communautaires, résidents d’influence des travaux Stabilisation locaux et travailleurs) • Réglementations nationales et des pentes A.1.2 - Élaboration et validation des exigences de la Banque mondiale côtières à outils de sauvegarde (prestataires de en matière d’expropriation l’aide de services internationaux, programmes et de réinstallation ; et matériaux de restauration, y compris le mécanisme • Lois haïtiennes sur la hybrides de gestion des plaintes) gestion des côtes A.1.3 - Mobilisation des matériaux • Autres biologiques et mécaniques A.1.4 - Exécution et supervision des travaux 231 REFERENCES Annexes 1 Tecnica y Proyectos S.A. 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